Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, avril 2019

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

Trousse de secours pour élèves

N°7 • Avril 2019


EXPOSITION

Billet scolaire combiné CHF 9.-

y.c. accès gratuit de l’enseignant.e.

Jusqu’au 17 novembre

12 avril – 1 7 n ove m b re 201 9 C hât eau de St-Mau rice (VS)

© Illustration : Dexter Maurer, 2019 Graphisme : DomStuder.com

Pré-réservation obligatoire, via accueil@chateau-stmaurice.ch ou auprès de l’Office du Tourisme de St-Maurice au 024 485 40 40

ELECTROBROC DÉCOUVREZ L’ÉNERGIE AVEC VOS ÉLÈVES Près de 10 000 élèves visitent Electrobroc chaque année. Vous aussi profitez de cette exposition de 1200 m 2 au coeur d’une centrale hydraulique. Le parcours est modulable : un fil rouge cohérent est garanti, mais chaque visite est différente en fonction des connaissances du groupe et de l’actualité. Les guides sont formés à l’accueil des enfants et adolescents. L’exposition peut accueillir jusqu’à 100 visiteurs simultanément, par groupe de 20 personnes. Visite guidée et gratuite sur rendez-vous au 0840 40 40 30. Electrobroc est ouvert de février à décembre, du lundi au samedi. www.electrobroc.ch


ÉDITO

Ne pas mettre tous ses espoirs dans la trousse de secours Le dossier de ce mois se veut un écho à celui de février 2018 intitulé « Trousse de secours pour enseignants ». Il semblait logique de s’intéresser à celle des élèves, sachant qu’ils peuvent être, de manière passagère, agités, stressés, manquer de confiance, de sommeil, avoir des difficultés d’attention, être en colère contre l’école ou souffrir de quantité d’autres bobos, ce qui les empêche d’apprendre. Evidemment il y a aussi les problématiques plus complexes, mais là nous imaginons d’emblée que la modeste trousse de secours proposée n’aura que d’éventuels effets indirects.

« Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement. »

Mettre des pansements sur un nombre relativement élevé d’élèves qui ont des bobos superficiels force à se questionner sur l’état de santé général de l’école. Et là la réponse est variable selon la manière dont on la regarde. Globalement, on pourrait dire qu’elle est plutôt en bonne condition, puisque les élèves sont relativement bien formés, que les taux de réussite, en particulier de l’école valaisanne, sont enviables. Oui, mais… Dès que l’on commence à se focaliser sur les difficultés de chaque élève, on se dit que le tableau est moins idyllique. Certes, là encore, la situation cantonale par rapport à celle de la Suisse et des autres pays est comparativement rassurante, car le nombre de décrocheurs, tout comme celui des jeunes qui ont 25 ans et pas de formation, est sous le seuil d’alarme. Oui, mais… Dans une approche préventive, la santé de l’école ne mériterait-elle pas d’être examinée globalement, de façon à éviter que la distribution de pansements de toutes les couleurs ne finisse par recouvrir les genoux et les visages d’un trop grand nombre d’élèves dès leur entrée en 1H jusqu’au sortir de leur formation ? Si oui, l’on sait que par effet systémique, c’est la santé de notre société qui est concernée. Et là, tout se complique, alors souvent cela finit par l’abandon de toute velléité de transformation profonde, ne sachant pas par où commencer.

« Les souffrances ont donné vie aux plus grandes âmes, les personnages les plus éminents portent en eux des cicatrices. » Khalil Gibran

Nadia

R ev

az

Imaginons que l’école puisse influencer les comportements dans la société, ce qui, à mes yeux, n’est pas une mission impossible, même si… Il suffirait presque assurément de ralentir un peu le rythme général pour que les élèves soient moins des éponges du stress des adultes. Avec une diminution des pressions de réussite sur les élèves, ils seraient vraisemblablement davantage en confiance pour mieux apprendre. Et ainsi de suite… Cela aurait pour effet de freiner la cadence de l’usine à pansements et peut-être que la qualité de ces derniers en deviendrait meilleure. Dès lors, les cicatrices, dont il faut aussi reconnaître qu’elles nous façonnent, seraient plus légères après traitement. Inutile de vouloir pour autant anéantir l’usine, car ce serait un leurre, ou plus précisément une nouvelle tyrannie de la perfection aux conséquences nocives.

Francis Blanche

Ce dossier vous propose de « penser le changement » tout en changeant les pansements. Vous en trouverez une gamme colorée, adaptés aux petits et grands élèves, car les blessures de l’âme traversent tous les degrés de la scolarité. Espérons qu’ils soient utiles aux enseignants parfois désemparés face à ces petites griffures qui peuvent vite devenir envahissantes…

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Sommaire ÉDITO

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Ne pas mettre tous ses espoirs dans la trousse de secours N. Revaz

DOSSIER Trousse de secours pour élèves

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RUBRIQUES

17 Cinéma 18 Sciences humaines et sociales 20 Livres 22 1001 façons d’apprendre 24 Exposition 26 Des chiffres ou des nombres 27 Fil rouge de l’orientation 28 Echo colloque PIRACEF 29 Doc. pédagogique 32 Education musicale 33 Interculturalité 34 Français 35 Echo conférence HEP-VS 36 Recherche 38 Corps et mouvement 39 Arts visuels 40 Echo de la rédactrice 41 Revue de presse 42 CPVAL 44 Projet d’école 46 Version courte

Au fil de l’actualité - Résonances « 1818 - La débâcle du Giétro », un docu-fiction pour parler climat - N. Revaz Les SHS et la sortie sur le terrain - A. Soliard La sélection du mois - Résonances La Bataille des livres : une sélection pour des lectures différentes - N. Revaz L’AlbOum : du portrait photo à la manie du « selfie » - J. Melchior La gestion des variables didactiques : un exemple issu d’une activité - I. Mili Quelques actualités - Résonances Echo de la journée d’étude PIRACEF autour de l’étonnement - N. Revaz Découvrir la géographie et l’histoire - C. Premand Célina Ramsauer ou la musique au service de l’enfant - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer Flashmob avec des jeunes de diverses origines au LCP - N. Revaz Apprendre à lire en cercle de lecture ! - F. Fallenbacher et V. Michelet Echo de la conférence d’Isabelle Lermigeaux-Sarrade à la HEP-VS - N. Revaz Quelques publications récentes - CSRE/URSP/SRED Confiance en soi en EPS - L. Saillen En pâtir… ou empathie ? - R.-P. Clivaz Elixir de jeunesse - N. Revaz D’un numéro à l’autre - Résonances Les lacunes qui pénalisent durement la retraite - P. Vernier Derib, source d’inspiration pour les dessins des élèves à Bramois - N. Revaz

INFOS

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Infos diverses

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Des nouvelles en bref - Résonances

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Trousse de secours pour élèves Le dossier du mois est le pendant de celui paru en février 2018 et intitulé « Trousse de secours pour enseignant ». (https://bit.ly/2HvphjX) Dans cette édition, nous vous proposons des petits pansements, pour les élèves de tous degrés, à appliquer de manière autonome ou avec l’aide des enseignants ou des parents, ce qui n’empêche pas de penser le changement pour éviter toute surconsommation.

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émotions 4 Des hautes en couleur

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Différentes avenues pour soulager les « bobos » des élèves C. Besner

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Suggestions d’enseignants pour compléter la trousse de secours N. Revaz

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Suggestions d’élèves du CO pour compléter la trousse de secours N. Revaz

A. Ramseier trousse de secours ? 5 Une Oui, mais pour quel usage ? P. Vianin au sérieux… 6 Prendre J.-C. Pettier

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Un petit remède à base de pomme de pin P. Léna

(m’)effets de l’école 8 Des 16 J.-P. Lepri pour 9 Check-list équiper les élèves V. Laterza

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Des sites pour aller plus loin Résonances Bibliographie de la Documentation pédagogique E. Eggs et L. Bouchard

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Des émotions hautes en couleur Aude Ramseier MOTS-CLÉS : LEXIQUE ÉMOTIONNEL • PISTES • 1H-8H L’agitation et le stress sont souvent liés à des situations au cœur desquelles la dimension émotionnelle est importante. Un des enjeux majeurs est de soutenir les différents acteurs de la classe, l’expression de leurs émotions par l’usage de différents dispositifs de parole. Pour l’enseignant, il s’agit « d’aider les élèves à s’aider » en mettant à leur disposition des espaces et des clés de communication pour qu’ils puissent ensuite les utiliser de manière plus autonome quand le besoin s’en fait ressentir. Voici quelques témoignages d’enseignants recueillis lors de la formation sur les émotions que je dispense dans les différents cantons romands.

APPRENDRE À METTRE DES MOTS « Simon, de quelle couleur est ton émotion, aujourd’hui ? » C’est le moment de l’accueil matinal. Nous sommes en 1H2H, 18 enfants assis en cercle devant le tableau désignent tour à tour un petit personnage tantôt bleu, tantôt vert, jaune, rouge, ou rose. « Rouge. » « Et c’est comment ton émotion quand c’est rouge ? » « Ben… je suis fâché. Arthur y m’a poussé dans le cortège, et moi j’ai rien fait… » « Et toi Amandine, elle est de quelle couleur, ton émotion ? » « Ben moi elle est jaune parce que je suis contente. » Sylvie a décidé dès la rentrée de travailler le lexique émotionnel avec ses élèves en leur lisant l’histoire de La couleur des émotions et en faisant vivre les personnages du livre quotidiennement. Elle souhaite créer une culture commune, leur donnant ainsi des clés pour identifier, comprendre et exprimer leurs émotions. Elle met aussi à leur disposition une poupée avale-soucis qui, à l’image des poupées du Venezuela, s’occupe d’avaler leurs petits soucis exprimés comme un « dépôt à la consigne ».

SE COMPRENDRE ET COMPRENDRE L’AUTRE

un « coin pour se calmer » ainsi qu’un « tapis des amis » qui est le lieu privilégié pour régler les conflits et trouver des solutions pour retrouver la paix. « Ces espaces leur permettent de reconnaître leurs états émotionnels. Au début de l’année, quand des enfants étaient en prise avec un conflit, je leur suggérais d’aller au " coin pour se calmer " et de revenir à leur place une fois apaisés. Ensuite, je leur proposais d’aller sur le tapis des amis en vue de trouver une solution. Depuis les vacances d’automne, ils y vont spontanément. » En 5H-6H, Sandrine utilise le « cahier des émotions » dans lequel, après chaque retour de récréation, les enfants peuvent dessiner, écrire ce qui les habite, ce qui pourrait faire l’objet d’un partage lors d’un moment collectif. « Ce moment leur permet d’avoir un espace d’introspection et d’expression libre. Ce qui est écrit dans leur cahier ne sera pas nécessairement partagé, sauf s’ils le décident. » En 7H-8H, Eric utilise « la roue des choix » pour réguler les conflits et le climat émotionnel. Au début de l’année, les enfants ont été invités à co-construire les solutions à adopter en cas de conflit et/ou de forte émotion. D’entente, ils ont réuni huit d’entre elles pour les faire figurer sur la roue. « Je vois les élèves l’utiliser de manière spontanée et autonome, sans mon intervention. Je les sens plus conscients et responsables de leurs actions. »

L'AUTEURE Aude Ramseier Psychologue et formatrice d’adultes www.auderamseier.ch, aude.ramseier@hepl.ch Formation continue : « Les émotions dans la classe » (HEP Valais, Fribourg, Vaud, DIP Genève)

Pour aller plus loin Un livre : Anna Llenas et Marie Antilogus (2014). La couleur des émotions. Paris : Editions Quatre Fleuves. Un film : Pete Docter et Michael Arndt (2015) « Vice-versa ». USA : Walt Disney Pictures. https://youtu.be/J4_8jijwNs0

Annick, dans sa classe de 3H-4H, a visionné le dessin animé « Vice-versa ». Dès lors, afin de légitimer et de faire vivre les différentes émotions représentées, elle a créé

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DOSSIER

Une trousse de secours ? Oui, mais pour quel usage ? Pierre Vianin

MOTS-CLÉS : OBSERVER • RÉFLÉCHIR • AGIR Lorsque j’ai suivi le cours de samaritain, avant de passer mon permis de conduire (il y a bien longtemps…), nous avons tout d’abord appris à évaluer la situation, avant d’agir, et à se poser trois questions de base : que se passe-t-il ? le patient répond-il / respire-t-il ? quels gestes réaliser ? Ces trois étapes (« observer, réfléchir, agir ») me semblent indispensables, également avec un élève en difficulté. Sans elles, il est difficile de choisir, dans la trousse de secours, quel est le bon pansement, et dans ses attitudes, le geste qui sauve : quelle est la cause probable des difficultés de l’élève ? (et non seulement : quelles sont les erreurs commises ?) que dit l’élève en difficulté ? (et non seulement : qu’en dit l’enseignant ?) quelle est l’influence du contexte ? (et non seulement : que fait l’élève ?) Kilian est un élève de 4H, signalé pour des difficultés de lecture. Dans ma trousse, j’ai des pansements de deux couleurs : ceux qui soulagent le décodage et ceux qui aident à la compréhension. Grâce à mon cours de samaritain, je prends un temps d’évaluation de la situation : quelle est la cause probable de la difficulté ? L’attitude face à la tâche de Kilian est peu adaptée : il met

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énormément de temps à s’engager dans ses activités et est très facilement distrait ; que dit l’élève en difficulté ? « La maîtresse, elle me dit tout le temps que je travaille trop lentement » ; quelle est l’influence du contexte : en appui, Kilian montre de très bonnes compétences cognitives et métacognitives. Cette évaluation diagnostique me permet de ranger mes pansements « dys » (pourtant l’élève est signalé pour des difficultés de lecture) et de sortir ma trousse consacrée aux « maladies » conatives et attentionnelles. Une trousse de secours ? Oui, mais laquelle et pour quel usage ?

L'AUTEUR Pierre Vianin Professeur à la HEP-VS - Auteur de plusieurs ouvrages en lien avec l'échec scolaire

Pour aller plus loin

Pierre Vianin (2016). Comment développer un processus d'aide pour les élèves en difficulté. Bruxelles : Editions De Boeck.

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Prendre au sérieux… Jean-Charles Pettier

Bouger une minute par heure peut entrer dans le cadre fixé par l’enseignant.

MOTS-CLÉS : PHILOSOPHIE • ENFANTS • RÔLES

L'AUTEUR Jean-Charles Pettier

Les activités à visée philosophique avec les enfants placent les élèves comme des « interlocuteurs valables ». Le fait de prendre leur parole au sérieux pour l’examiner de façon bienveillante et critique facilite souvent le rapport à soi et aux autres des élèves qui manquent le plus de confiance en eux-mêmes. Une règle y est affirmée et suivie : « l’interdiction de se moquer ». Dans le cadre particulier de la Discussion à visée démocratique et philosophique (Michel Tozzi, dès 8-9 ans), les plus agités peuvent être canalisés en devant assumer des rôles : président, reformulateur, secrétaire, ou observateur. L’objet même des débats permet d’aborder « à distance » certains problèmes rencontrés dans la classe, sous l’angle d’une plus grande généralité : le cas particulier est ramené au cas général. Un travail de mise à distance facilité par la nature des supports employés : situations problèmes, affiches et littérature pour enfants qui permettent aux élèves de se projeter dans des situations sans s’enfermer dans leur situation particulière. Parfois, on demandera aux élèves d’exprimer ce qu’ils pensent par un dessin représentant une situation où le problème se traduit dans les faits. Décrire ce dessin, plutôt que de devoir assumer sans support sa position, facilite la prise de parole des plus timides. En pédagogie, ce que l’on ne peut pas empêcher, il faut l’accepter, mais en le faisant rentrer dans le cadre de ce qui est fixé par l’enseignant. Tu ne peux pas t’empêcher de bouger ? Alors, tu auras le droit de le faire, mais une fois par heure et pendant une minute.

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Auteur et co-auteur d'ouvrages en lien avec la philosophie à l'école

Pour aller plus loin

Olivier Blond-Rzewuski (dir). Pourquoi et comment philosopher avec les enfants ? Paris : Hatier, collection Enseigner à l’école primaire, 2018.

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Le scanner mental pour réussir aux examens « Cette technique est un outil psychologique pour modifier l'anxiété. Il postule que l'anxiété aux examens n'est pas créée obligatoirement par l'épreuve en tant que telle, mais qu'elle provient et est alimentée par la façon dont on s'imagine l'examen, c'est-à-dire comment on se le représente avant, mentalement. Pour ressentir de l'anxiété aux épreuves d'évaluation, la présence de pensées limitantes s'avère nécessaire. Ces pensées peuvent ne pas être complètement conscientes ou présentes à l'esprit, mais ce sont elles qui posent problème et génèrent de l'anxiété. »

Marc Dovero in Réussir ses examens et ses entretiens en ayant confiance en soi (Sully, 2018)

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DOSSIER

Un petit remède à base de pomme de pin Pierre Léna

MOTS-CLÉS : REGARDER • S’ÉTONNER Beaucoup de découvertes scientifiques ont été faites par quelqu’un qui savait regarder. Il ou elle, avait les mêmes yeux que tout le monde, mais il savait regarder. Promenons-nous dans un bois et repérons un pin. Ramassons une pomme de pin. Si nous ne pouvons faire la promenade, un professeur peut en apporter dans la classe. Le jeu est le suivant : il s’agit de faire une découverte très importante, juste avec les yeux. On a le droit de toucher la pomme de pin, de la tourner dans tous les sens, mais il n’est pas nécessaire de la décortiquer. A force de la regarder, nous allons constater que les petites écailles ne sont pas disposées au hasard. Elles dessinent des courbes à la surface de la pomme de pin. Regardons-les attentivement. Certaines semblent tourner dans un sens, d’autres dans le sens opposé. Suivonsles avec notre doigt, et quand nous sommes bien sûrs de les reconnaître, marquons avec un feutre une des courbes, puis comptons à partir de celles-ci combien il y en a dans le même sens. Recommençons le même décompte avec celles qui tournent dans l’autre sens. Pour être bien sûr, nous pouvons recompter. Nous trouvons

deux nombres qui sont différents, c’est surprenant. On continue le jeu en regardant une fleur de tournesol (ou sa photo), un fond d’artichaut, et en comptant. Puis avec tous ces étonnements, nous allons voir Fibonacci sur Wikipédia, et nous découvrons un grand mathématicien qui nous raconte ses spirales. Il est le premier qui a regardé soigneusement les pommes de pin comme vous venez de le faire.

L'AUTEUR Pierre Léna Astrophysicien français, membre de l’Académie des sciences. Avec Georges Charpak et Yves Quéré, Pierre Léna est l'un des co-fondateurs de l'opération La main à la pâte. Il est président d'honneur de la Fondation.

Pour aller plus loin Pierre Léna (2012). Enseigner, c’est espérer - plaidoyer pour l’école de demain (Paris : éditons Le Pommier).

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Une application pour un collège sans stress « Des conseils malins Utilise tes erreurs pour créer tes astuces. Copie tes astuces pour ne pas les oublier. Echange-les avec celles de tes copains.

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Vérifie que les astuces que tu utilises sont bonnes. Sinon changes-en. »

Jérôme Saltet, avec le concours d’André Giordan in Coach collège – 90 fiches pratiques pour un collège sans stress (app sur l’iTunes Store, 2016)

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Des (m’)effets de l’école Jean-Pierre Lepri La vie est échanges permanents et justes  : les dysfonctionnements et les maladies sont des signaux qui disent que les échanges ne le sont pas. Les experts proposent alors de cacher ou de soigner le symptôme. Cela ne guérit ni la maladie ni la cause des dysfonctionnements2 – et aucun sparadrap ne le pourra. C’est la structure profonde « éducastreur-éduqué » qui l’engendre : c’est elle qu’il faudrait supprimer pour retrouver la santé. C’est le pompier-pyromane qu’il faut neutraliser, sinon ça continuera de flamber, quels que soient les pansements… Penser, plutôt que panser. Notes 1 Cf. notre La Fin de l’éducation ?, Le Hêtre-Myriadis, pp. 38-55. 2 Pire, cela affaiblit et perturbe l’auto-régénération des équilibres naturels.

A l’école, le temps et l’espace sont contraints.

MOTS-CLÉS : MANQUE • PEUR • CONTRAINTE • SANTÉ Si je suis éduqué, c’est que mon éducateur a postulé qu’il me manque quelque chose. J’apprends alors, à mon insu, que je suis incomplet, j’apprends le manque. Face aux attentes de mes éducateurs, j’apprends la crainte de les décevoir, de ne pas en être reconnu, aimé, valorisé… Quotidiennement et plusieurs fois par jour, j’apprends ainsi la peur. J’apprends aussi que je ne peux pas apprendre tout seul, que, pour apprendre, j’ai besoin de quelqu’un qui m’enseigne, qui m’explique. J’apprends ainsi à me soumettre à un autre et à ne pas me faire confiance. Je dois approcher le plus possible du modèle que me présente l’éducateur. Celui-ci mesure l’écart entre ma performance et ce modèle, et il m’incite à le réduire, par diverses interventions, agréables ou désagréables (« carotte » ou « bâton »). J’apprends ainsi à me conformer aux attentes d’un autre. A l’école j’apprends également à écouter, à recevoir des informations. J’apprends le temps contraint, l’espace contraint, la pensée contrainte, etc. Et encore une douzaine d’autres « plis » ou « biais », tous contraires à la vie1. Dans de telles conditions, comment ne pas être agité, stressé, manquer de confiance, de sommeil, avoir des difficultés d'attention, être en colère contre l'école ?

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L'AUTEUR Education authentique Jean-Pierre Lepri Docteur en éducation, docteur en sociologie Inspecteur de l’Education nationale (France) www.education-authentique.org

Pour aller plus loin Jean-Pierre Lepri (2016). La Fin de l’éducation ? - Commencements… Le Hêtre-Myriadis.

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Des questions à se poser pour répondre aux questions « Hugo n'a pas seulement appuyé sur le bouton “repos” de son i.cartable. Il a aussi appuyé sur la touche “revoir” et ainsi il aura accès à ce qu'il a lu en fin de journée. C'est une fonction qu'il n'utilise jamais, mais ce soir, la situation est grave et il tente le tout pour le tout. C'est alors qu'arrivent clairement dans son esprit les dernières pages qu'il a parcourues et qui indiquaient : “Comment résumer un texte.”Il laisse les souvenirs du i.cartable se mettre en place et là, à la vitesse de la lumière, par bribes, par images qui s'entrechoquent, il a le temps de revoir brièvement mais suffisamment la partie qui lui semblait importante à connaître. »

Anne-Marie Gaignard in Hugo et les secrets de la mémoire - Comment apprendre pour la vie (Le Robert, 2016)

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DOSSIER

Check-list pour équiper les élèves Véronique Laterza

une gomme à l’odeur de « Carambar » ou de « fraises Tagada » qui embaume à souhait toutes les mises au travail ;

MOTS-CLÉS : LEXIQUE ÉMOTIONNEL • PISTES • 1H-8H Paquetage de base pour élève bien équipé :

un bon parapluie pour continuer à chanter et danser même par temps d’orage ;

Un «  m ini-guide illustré  » du cerveau pour mieux connaître son fonctionnement ;

une photo de soi à l’entrée en 1H, pour rire un bon coup les jours où c’est moins gai, et surtout pour mesurer le chemin parcouru ;

un album « panini » où collectionner les réussites, petites et grandes, et dans lequel plonger régulièrement pour construire la confiance en soi ;

de bonnes jumelles pour se représenter le but, pour visualiser le rêve et enfin une playlist de folie pour se donner le courage, la motivation et la joie de s’engager pleinement dans le métier d’élève.

un chronomètre pour additionner les minutes passées à travailler et pour décompter celles qui restent avant la récré ; des stylos de toutes les couleurs pour remplir son sous-main de « phrases qui aident » : « ça va te demander des efforts, mais tu vas y arriver », « ose ! », « fais de ton mieux », « c’est en se plantant que l’on peut pousser ! » ;

une pelote de laine pour tricoter patiemment des liens chauds et doux avec les autres ;

un thermomètre pour évaluer sa température émotionnelle;

des bulles de savon pour un retour au calme et à la contemplation ;

un carnet à spirales pour y recenser toutes les astuces et les stratégies de réussite ;

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L'AUTEURE Véronique Laterza Directrice des écoles primaires ERVEO (Ecole Régionale de la Vallée d'Entremont - Orsières)

Pour aller plus loin « Les petites bulles de l’attention » de Jean-Philippe Lachaux aux éditions Odile Jacob. « Je fais le loir, le cobra et la rainette 50 exercices de yoga pour les enfants » de Jean-Pierre Clémenceau aux éditions Albin Michel. Jeu « Cap sur la confiance » de Mélanie Cotting et Quentin Bays.

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Différentes avenues pour soulager les « bobos » des élèves Chantal Besner MOTS-CLÉS : MÉTIER D’ÉLÈVE • EXIGENCE • SOIGNER L’architecture scolaire est multifonctionnelle : elle comporte des lieux dédiés aux apprentissages cognitifs et corporels mais également des espaces communs, notamment ceux destinés à la détente durant les moments récréatifs…

PARLE-MOI DANS L’OREILLE A la base, il s’agit de créer un lien avec l’élève. Un « bonjour » le matin en prenant soin d’avoir un contact visuel avec chacun d’eux permet à l’enfant de se sentir important à vos yeux. Durant la journée, si vous avez à vous adresser particulièrement à un élève, mettezvous à la hauteur de ses yeux et parlez-lui doucement dans l’oreille. Ainsi, il se sentira davantage respecté et cela attirera moins le regard des autres que si vous l’interpelliez. De plus, en prenant quelques minutes pour vous diriger lentement vers cet élève et vous forcer à lui parler doucement, cela aura également un effet calmant sur vous. Faites-en l’expérience.

J’AI BESOIN DE ME CONNAÎTRE Avant même qu’une personne, peu importe son âge, choisisse de faire des changements dans sa vie, il faut d’abord et avant tout qu’elle reconnaisse qui elle est. Vous agissez alors comme un guide. Amenez l’élève à nommer ses émotions, à comprendre ce qui se passe dans son corps, à mieux se connaître. Posez-lui la question « Qu’est-ce qui te dérange présentement ? ». En utilisant précisément ces mots, vous seriez surpris de la facilité à avoir une réponse de la part de l’élève; c’est comme s’il ne se sentait pas jugé. Amenez-les à savoir ce qui les apaise : s’exprimer, dessiner, bouger, se relaxer ? Sachez qu’une seule méthode ne convient pas à tous, d’où l’importance de permettre à l’élève d’en explorer plusieurs.

ENCADRE-MOI Un des besoins primaires selon la pyramide de Maslow est le besoin de sécurité. Pour être comblé, il importe que l’enfant sente que l’adulte est un leader. En établissant un cadre clair, en nommant vos attentes et en renforçant

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La peur se cache derrière certains comportements.

«  Une seule méthode ne convient pas à tous, d’où l’importance de permettre à l’élève d’en explorer plusieurs. »  positivement les efforts de l’élève, ce dernier se sent rassuré. Tout en l’encadrant, trouvez une façon de l’impliquer. Si on lui offre des choix, l’élève a l’impression d’avoir un certain « contrôle » sur la situation. Il se sent alors concerné et s’engagera plus facilement dans une démarche.

J’AI PEUR ! Derrière plusieurs comportements dérangeants ou paroles négatives se cache une peur : peur de décevoir, d’échouer, d’être différent, du regard des autres, de ne pas être aimé, du vide, de l’abandon… Et pour affronter cette peur, il est possible que la seule façon que l’élève a trouvée pour s’apaiser est de bouger, d’avoir un discours négatif, de frapper, d’éviter, etc. Aidez l’élève à cibler sa peur en lui posant la même question proposée plus haut : « Qu’est-ce qui te dérange ? ». Même si sa réponse vous paraît banale, il importe de la respecter, car nos façons d’interpréter les situations diffèrent d’une personne

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DOSSIER à l’autre. Une fois la peur identifiée, amenez l’élève à l’affronter graduellement, à avoir des pensées plus réalistes, à détendre son corps. Informez-le également qu’il est sain de ressentir un peu de stress et d’anxiété au quotidien, car c’est ce qui nous permet, entre autres, de nous adapter à des situations et d’améliorer nos performances en nous préparant. Comme tout bon pansement, il faut d’abord trouver ce qui convient et il est possible de devoir le remplacer. A vous de tenter différentes avenues avec vos élèves pour soulager leurs « bobos ». Enseigner, c’est aussi soigner avec son cœur.

L'AUTEURE Chantal Besner Enseignante, auteure et conférencière

Pour aller plus loin

Chantal Besner (2016). L'anxiété et le stress chez les élèves - Stratégies d’accompagnement, activités et exploitation de la littérature jeunesse. Montréal : Chenelière éducation.

LE DOSSIER EN RACCOURCI

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Trousse de secours

Conseils pour les parents en lien avec la concentration

Quelques suggestions grappillées via les réseaux sociaux Mettre dans sa trousse des petits mots sur des papiers de couleur écrits par sa famille et/ou ses amis pour qu’il n’oublie pas ses forces (à adapter selon l’âge et la personnalité) ; Favoriser les intelligences multiples ; Se référer aux outils basés sur les sept arts ; Introduire des outils pour être dans l’ici-maintenant, notamment des exercices de respiration ou de pleine conscience (par exemple Calme et attentif comme une grenouille d’Eline Snel ou Petit Bambou) ; Fournir des méthodes et des outils concrets via le programme P.E.A.C.E (présence, écoute, attention et concentration dans l’enseignement) ; Utiliser les mêmes outils antistress pour les élèves que pour les enseignants ; Réfléchir aux solutions pour éviter les blessures de l’Ecole ; Fournir une boîte à outils, plus qu’une trousse de secours ; Contacter les parents pour réfléchir ensemble au contenu de la trousse de leur enfant.

« Voici quelques astuces pour une concentration apaisée et sereine : ¢ Pour mobiliser son attention, assurez-vous de bien capter son regard avant de lui demander d'exécuter une tâche. ¢ Prenez soin de proposer les tâches les unes après les autres. ¢ Utilisez des indices visuels : un tableau avec les étapes à respecter pour bien remplir son cartable par exemple, ou pour réaliser un exercice. ¢ Apprenez-lui à traquer les distracteurs ! Aidez-le à avoir un espace de travail bien rangé : chassez la multitude de petits objets, gadgets ou autres qui pourraient capter son attention et la détourner de son travail. ¢ Bannissez bien évidemment les écrans aux heures définies à l'avance comme étant réservées aux devoirs. »

Stéphanie Couturier et Camille Benoît (illustrations de Adéjie) in Aider votre enfant à apprendre efficacement (Marabout, 2019)

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Conseils pour les parents en lien avec le sommeil « Le sommeil est indispensable à un apprentissage de qualité. Les premiers cycles de sommeil profond et très profond sont ceux pendant lesquels le cerveau de l'enfant intègre les savoir-faire et les automatismes. Il ne faut donc pas les coucher trop tard car ces cycles sont particulièrement bénéfiques. Lors du sommeil paradoxal, l'enfant mémorise aussi les apprentissages

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nouveaux, en cours d'acquisition. Par exemple, si l'enfant relit une leçon avant de se coucher, le cerveau retravaillera les éléments lors de ce cycle, contribuant à les enregistrer sur du long terme dans sa mémoire. »

Caroline Moka (illustrations Emmanuelle Teyras) in Les devoirs à la maison sans stress (Nathan, 2018)

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Suggestions d’enseignants pour compléter la trousse de secours

MOTS-CLÉS : TOUS DEGRÉS • ÉCOLE • SOCIÉTÉ En préparant ce dossier, plusieurs enseignants ont fait part, en début, au milieu ou en fin de discussion, de quelques-uns de leurs doutes quant aux chemins empruntés pour aider les élèves stressés, ayant peur des examens, manquant de confiance en eux, etc. Le constat d’une plus grande fragilité des élèves semble faire la quasi-unanimité, mais ce dernier ne nous renvoie-t-il pas à notre agitation sociétale permanente, et à la quête presque imposée d’un bonheur et d’une zénitude impossibles à atteindre ? Le résumé est volontairement caricatural, cependant l’on ressent que pour un petit pourcentage d’enseignants, le questionnement est lié à un sentiment d’impuissance pour améliorer le bien-être de tous les élèves, d’autant que cela grignote le temps d’enseignement et d’apprentissage, mission centrale de l’école. «  Les jeunes ressentent aujourd’hui énormément de pressions à l’école, mais pas seulement, car dans cette société de l’image et avec les réseaux sociaux, ils accordent une trop grande importance au regard des autres et ont un énorme besoin de se sentir aimés », observe par exemple Françoise Carron, enseignante et médiatrice au CO d’Octodure à Martigny. De plus, il y a

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aujourd’hui des problématiques nouvelles, notamment celle du bon élève, quelquefois la cible de moqueries, alors qu’autrefois le statut de premier de classe suscitait l’admiration. Comment comprendre de telles attitudes dénigrant l’importance du savoir ? Certains enseignants considèrent qu’il est difficile de trouver la liste des sparadraps adaptés à toutes situations pour remplir la trousse de secours scolaire. Face à l’agitation d’un élève dont les causes ne sont pas toujours évidentes à trouver et que les parents perçoivent aussi, ils arrivent à penser qu’il est souvent plus efficace de suggérer une inscription à un cours de danse ou dans une équipe de football. Les solutions ne devraient-elles pas être plus fréquemment trouvées hors de l’enceinte de l’école ? La collaboration école-famille, jugée précieuse par tous, n’est toutefois pas toujours facile à gérer. Nurray Ciftci Posse, enseignante et médiatrice à l’école primaire à Erde, qui privilégie les solutions simples que chacun peut trouver en soi, constate que certains parents bien intentionnés et voulant rassurer leur enfant proposent probablement trop de rituels : « En classe, j’ai quelques élèves qui mettent beaucoup de temps à sortir leurs petits objets fétiches avant de pouvoir répondre aux questions, aussi j’ai l’impression que certaines aides sont un peu à double tranchant, puisque les enfants

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DOSSIER finissent par mettre trop d’espoir dans cette phase de préparation. » D’autres enseignants se demandent si, au lieu de multiplier les pansements et les prises en charge, il ne faudrait pas carrément changer de tactique et être plus exigeant, se centrer sur la notion d’effort, proposer des stratégies pour se concentrer ou mémoriser, sans se focaliser à l’excès sur ces petits bobos que chacun rencontre régulièrement au cours de sa vie, même une fois adulte. Une trop grande attention à tous les signaux d’alarme n’induit-elle pas une diminution de la résistance au stress ? A trop vouloir aseptiser les peurs, les colères ou les tristesses, ne les nourrit-on pas davantage ? Amélie Chappuis, enseignante à l’Ecole de commerce et de culture générale de Monthey, livre à ce propos une confidence qui interpelle : « Il y a quelques années avec mes collègues, nous avions voulu être davantage à l’écoute des élèves et à la fin on a eu l’impression que cela empirait les crises d’angoisse. » Elle met l’accent sur la complexité de la tâche, mentionnant cette difficulté de prendre soin sans pour autant donner une importance démesurée aux émotions. Ces interrogations et remises en question sont en soi plutôt saines, puisqu’elles démontrent une véritable préoccupation quant à l’efficacité des gestes professionnels.

QUELQUES PISTES TOUT DE MÊME Dans le même temps, les enseignants, même ceux en proie à des doutes sur l’utilité de ce qu’ils peuvent proposer, donnent volontiers des conseils à leurs élèves pour les aider à mieux gérer leurs problématiques. Et parfois il y a des pistes en lien avec la santé des élèves livrées à l’échelle de l’école, notamment dans le cadre de celles affiliées au réseau valaisan d’écoles21. Grâce à ce soutien, Amélie Chappuis a mis sur pied à l’ECCG l’année scolaire passée et cette année des ateliers facultatifs sur les problèmes d’apprentissage ou de yoga et d’auto-hypnose donnés aux étudiants le soir par des professionnels externes à l’établissement. « Les retours des élèves qui ont participé sont vraiment positifs, mais cela n’a pas non plus soulevé l’enthousiasme des foules, car à cet âge-là les ados qui stressent ne sont pas forcément dans la démarche de chercher des solutions », constate l’enseignante, particulièrement sensible au désarroi de plusieurs de ses étudiants. Elle ajoute: « Beaucoup de nos élèves prennent des médicaments et cela m’interroge énormément, mais l’école ne peut pas tout, et en mettant sur pied ces ateliers au financement symbolique, c’est surtout pour offrir des pistes aux jeunes dont les familles ont des salaires très modestes. » Parmi les astuces qui reviennent régulièrement, il y a le fait de libérer la parole. Pour désamorcer les tensions, Françoise Carron suggère à ses élèves de mettre des

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mots, s’ils y arrivent, sur ce qu’ils ressentent et d’en parler à la maison ou à des amis. « Très souvent, cela suffit pour que les jeunes angoissés se sentent mieux, sachant qu’à l’adolescence ils se posent beaucoup de questions », constate-t-elle, trouvant par ailleurs intéressants les exercices de pleine conscience mis sur pied régulièrement dans plusieurs classes à l’école primaire de Martigny. Et l’enseignante d’ajouter : « En tant que médiatrice, je suis d’avis qu’il est important de demander aux jeunes quels sont leurs intérêts afin de définir avec eux des solutions pour déstresser qui leur correspondent. » Nurray Ciftci Posse, ayant enquêté auprès de ses élèves de 8H afin de connaître ce qui fonctionnait le mieux, note que ce sont les petits exercices de respiration, qu’elle propose par exemple en cours d’éducation physique, qui semblent être la solution la plus efficace pour ne pas se laisser envahir par le stress et ne pas perdre ses moyens. Elle croit beaucoup à l’efficacité du mouvement pour mieux apprendre. « Lorsqu’ils ont des examens, je leur rappelle toujours que c’est un exercice comme un autre dont le but est seulement de permettre une vérification des savoirs acquis », explique-t-elle, essayant de contrebalancer les pressions à la réussite des parents et de relativiser le besoin de se comparer aux autres. Elle raconte une anecdote qui en dit long sur ces pressions ressenties, avec un élève lui ayant confié qu’en voyant l’examen comme un exercice, cela lui permettait de se dire que ce n’était pas si grave et que sa maman l’aimerait toujours même en cas de mauvaise note. Plusieurs enseignants ont souligné que si une astuce pouvait aider un seul élève, c’était déjà formidable. « Je me souviens d’une jeune étudiante venue me dire qu’elle arrivait à mieux dormir et qu’elle n’avait plus peur aux examens grâce à l’auto-hypnose et là on se dit que ce qui a été mis en place a valu la peine », se réjouit Amélie Chappuis qui précise que pour le groupe qui a mis sur pied ces ateliers il était important que ce soient des intervenants externes qui viennent livrer des pistes, afin d’éviter la confusion des rôles. Au fil des discussions, on perçoit les multiples tensions contradictoires auxquelles sont soumis les enseignants. Leur bon sens est assurément la meilleure astuce qu’ils peuvent proposer pour simplifier le métier d’élève. Nadia Revaz

Prochain dossier

Parution début mai 2019 : Evolution de l'évaluation ? www.resonances-vs.ch

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Suggestions d’élèves du CO pour compléter la trousse de secours

Quelques-uns des élèves ayant livré des pistes pour une école moins stressante

MOTS-CLÉS : CONSEILS • PISTES Impossible de faire un dossier sur la trousse de secours des élèves sans interroger les principaux intéressés. Ontils des astuces à partager pour diminuer le stress avant les examens et pour augmenter la confiance en soi ? Faut-il selon eux chercher automatiquement les solutions du côté de l’école ? Cette dernière leur a-t-elle fourni des stratégies pour limiter l’angoisse en contexte scolaire ? En tant qu’élèves, ressentent-ils trop de pressions ? Et dans une école idéale, que changeraient-ils ? La classe de Samuel Mudry, une 11CO au Cycle d’orientation de Saint-Guérin à Sion, s’est livrée à l’exercice. L’enseignant a aussi accepté de dévoiler ses techniques en lien avec son vécu d’élève.

DES RESPIRATIONS, DU SPORT… Plusieurs jeunes mentionnent l’importance d’avoir en dehors de l’école une activité pour déstresser. Une élève vante les effets bénéfiques du théâtre et de l’équitation pour, comme elle le dit, « être davantage dans l’instant présent » et l’un de ses camarades cite les bienfaits de ses entraînements réguliers de basket. Pour sa part, Samuel Mudry se souvient qu’à leur âge il faisait d’abord de profondes respirations avant de commencer un examen, puis lisait l’épreuve en entier et sélectionnait ce qui lui paraissait plus facile pour y répondre en premier, de façon à se rassurer. A côté de cela, il misait aussi

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sur le sport : « J’ai un tempérament assez volcanique et j’ai toujours eu besoin d’aller transpirer plusieurs fois par semaine pour libérer mon énergie. » Une élève confirme que le sport permet de se calmer et, selon son expression, « d’oublier les devoirs et les examens ». Il y a aussi le conseil de ne jamais relire la matière juste avant l’interrogation, parce que c’est trop tard pour l’étudier. Une autre élève explique : « Je me mets dans ma bulle pour m’isoler avant chaque examen. » Ils sont plusieurs dans la classe à avoir participé cette année à un cours facultatif de 45 minutes pour les aider à gérer leur stress . « On a par exemple appris des points de médecine chinoise pour se canaliser », précise une élève qui les utilise parfois et a l’impression que cela l’aide un peu, tout comme la respiration abdominale. Une autre adolescente juge la stratégie du mot personnel efficace pour se détendre, même si elle l’a surtout utilisée pendant les semaines qui ont suivi ce cours. L’un de ses camarades estime aussi que le fait de se répéter des mots mentalement pour penser à autre chose est utile, et il en a fait l’expérience avant de prendre la parole lors des exposés. Aimeraient-ils que le CO leur propose davantage d’outils ? Quelques-uns suggéreraient que le cours obligatoire de 4 heures et la formation facultative de médiation par les pairs pour les 9CO soient aussi proposés en 10CO et 11CO. Face à une critique relative au fait que tous

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DOSSIER n’ont hélas pas pu participer aux ateliers facultatifs, Samuel Mudry, par ailleurs médiateur au sein de son établissement scolaire, confirme que la demande dépasse l'offre. Et l’évaluation par les élèves de ces formations semble largement positive. « Ces cours étaient vraiment très bien et l’on a appris énormément de choses, en particulier pour avoir plus confiance en soi, et si je pouvais en refaire, j’y participerais volontiers », commente une élève. Une autre se souvient des stratégies apprises pour gérer les conflits. Pour ce qui est de savoir s’ils introduiraient aussi cela en primaire, ils sont partagés. Pour eux, très clairement le passage de la 8H à la 9CO est le plus difficile, parce qu’il faut changer d’école et s’adapter à un nouveau fonctionnement, aussi ils sont d’avis que c’est d’abord à ce degré-là qu’il faut en effet prévoir des ateliers.

DES DEVOIRS À RÉVISER Si les jeunes trouvent l’école plutôt stressante, certains considèrent néanmoins que c’est gérable. Parmi les pressions exercées, plusieurs citent celles des profs, enfin pas tous, car ils reconnaissent qu’en majorité ils cherchent à éviter d’ajouter du stress au stress et donnent des pistes aux élèves. Mais il y a aussi et peut-être surtout les devoirs qui posent problème. A les écouter, c’est souvent complexe à gérer après 7 heures de cours. C’est un point urgent de l’école à réviser selon eux.

Mais au fait, l’école idéale, ils l’imagineraient comment pour qu’elle soit plus agréable ? Première piste, vous l’avez devinée, on diminue la quantité de devoirs. Deuxième piste, on les conserve, mais on les intègre davantage sur le temps scolaire, de façon à permettre à ceux qui ont des activités extrascolaires d’avoir tout de même un peu de temps libre, juste pour soi. Troisième piste d’un élève plus utopiste, il s’agirait de concentrer le programme scolaire en terminant les cours à 13h30. Quatrième piste, les règles, dont la Charte de l’école, sont maintenues, mais assouplies quelque peu dans certaines situations. Une voix commente : « Certains enseignants, ne voulant jamais lâcher du lest, se focalisent sur des détails sans importance, ce qui ne doit pas être facile à gérer pour eux non plus. » Cinquième piste, « tout le monde, enseignants et élèves réduisent leur niveau de stress à l’école, de façon à avoir moins de conflits et de punitions. » En conclusion, je vous laisse méditer la question posée par une élève à la fin de la discussion : « Comme nous sommes tous stressés, pourquoi vouloir se stresser encore plus en se criant dessus et pourquoi ne faisons-nous pas tous en sorte de mieux vivre ensemble, sachant que ce serait plus agréable pour les élèves et pour les enseignants ? » C’est une très bonne analyse qui interroge notre école et notre société. Nadia Revaz

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Une bonne organisation pour faire moins d’erreurs

Un texte à ne faire lire sous aucun prétexte aux élèves

« Sheila a de la difficulté lors des dictées. Il y a quelques semaines, elle avait oublié qu'il y avait une dictée. Elle n'avait pas étudié ses mots de vocabulaire. Elle a alors écrit toutes les dates de dictées dans son agenda. Elle croyait que cela l'aiderait à résoudre ses difficultés. Elle a aussi fabriqué des mots-étiquettes pour étudier. Malheureusement, Sheila a eu une autre leçon la semaine dernière : elle a perdu ses cartons ! Il est impossible d'étudier des mots-étiquettes lorsqu'on les perd. Sheila s'en voulait beaucoup. Sa désorganisation lui a causé une autre mauvaise note. Elle a alors fait le ménage dans ses affaires et elle a placé tout ce qu'elle devait apporter à la maison sur la tablette du haut de son casier. La veille du dernier test, Sheila a apporté ses mots-­étiquettes à la maison et elle a bien étudié. Elle a eu une bien meilleure note que la dernière fois ! Elle n'a pas eu 100 %, mais son enseignante a collé un bonhomme sourire sur sa feuille. Elle a écrit : “Beau travail, Sheila ! Tu t'améliores”. Sheila était vraiment contente de constater qu'elle s'était améliorée. »

John F. Taylor in Guide de survie pour les enfants vivants avec un TDAH (éditions midi trente, 2012)

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« L'enfant aime la nature : on le parqua dans des salles closes. L'enfant aime voir son activité servir à quelque chose : on fit en sorte qu'elle n'eût aucun but.
 Il aime bouger : on l'obligea à se tenir immobile. Il aime manier les objets : on le mit en contact avec les idées. Il aime se servir de ses mains : on ne mit en jeu que son cerveau.
 Il aime parler, on le contraignit au silence.
 Il voudrait raisonner : on le fit mémoriser. Il voudrait chercher la science : on la lui servit toute faite. Il voudrait s'enthousiasmer : on inventa les punitions. (...) Alors les enfants apprirent ce qu’ils n’auraient jamais appris sans cela. Ils surent dissimuler, ils surent tricher, ils surent mentir. »

Adolphe Ferrière (sociologue et pédagogue suisse, 1879-1960)
in Intervention au congrès de la ligue internationale de l'Education nouvelle à Calais en 1921

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DOSSIER

Des sites pour aller plus loin Faciliter la mémorisation u Une police de caractère illisible ? Sans Forgetica est une police de caractère (de style sans empattement ou sans serif en anglais) gratuite qui faciliterait la mémorisation des textes. C’est du moins ce qu’avancent des chercheurs de l’Université RMIT à Melbourne en Australie, après avoir imaginé une police de caractère qui peut sembler presque illisible au premier coup d’œil. Il est possible de télécharger cette police de caractères gratuitement afin de la tester. Et l’adopter ou pas. https://sansforgetica.rmit

Guide de survie pour les élèves dys au lycée u Format pdf, epub ou audio Celia Guerrieri, elle-même dys au lycée (secondaire II) et devenue professeure, propose un guide de survie de l’élève dys au lycée. Ce guide gratuit, mis à jour en 2016, au format pdf, epub ou audio, est complété par celui de l’enseignant confronté à des élèves dys. Comme elle le dit en introduction, elle n’a aucune recette miracle à partager, juste des trucs à essayer. https://guerrieri.weebly.com/guides-de-survie.html

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Stratégies de motivation utiles pour les plus grands

« 1. Fixez des objectifs Fixez-vous des objectifs clairs et ne les perdez pas de vue ! Les objectifs peuvent être : la reconnaissance, la curiosité, les économies, le pouvoir, les relations, etc. 2. Faites en sorte de connaître la réussite Regardez vos succès intermédiaires bien en face et réjouissez-vous-en.

3. Pensez positif Voyez la bouteille à moitié pleine plutôt que la bouteille à moitié vide. 4. Supprimez les obstacles Affrontez les obstacles en les supprimant de manière active. »

Hanspeter Maurer et Beat Gurzeler in Agenda des compétences - Outils et techniques d’apprentissage (Editions Loisirs et pédagogie, 2015)

Bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. Documents disponibles à la Médiathèque Valais – Saint-Maurice DUQUETTE, CHERYLL., Enseigner aux élèves ayant des besoins particuliers :

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guide complet pour les accompagner vers la réussite, Montréal, Chenelière éducation, 2014 Cote : 376 DUQU PEREZ, ISABEL., Mon enfant réussit sa scolarité : guide pour survivre à l’école, aux devoirs et aux difficultés d’apprentissage, Lausanne, Favre, 2015 Cote : 371.2 PERE

Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2UFG4Uk

VANDECASTEELE, GENEVIEVE., Gérer les élèves à besoins spécifiques : un nouveau défi pour l’école (2 tomes), Louvain-la-Neuve, De Boeck Education, 2017 Cote : 376.3 VAND BRINGUIER, PIERRE., Scolarités fragiles : ce que peuvent, ensemble, psychologues et enseignants, Paris, L’Harmattan, 2017 Cote : 371.212.72 BRIN

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RUBRIQUES > VERSION COURTE

Au fil de l’actualité

Harcèlement et gestion des émotions

Conférence AVPEHP le 15 mai à Sion Invité de l’AVPEHP (Association valaisanne des parents d'enfants à haut potentiel), Jean-François Laurent abordera la thématique du harcèlement et de la gestion des émotions dans sa conférence le 15 mai prochain à l’aula du Lycée-Collège de la Planta à Sion. Jean-François Laurent est expert en médiation scolaire, spécialiste du haut potentiel et notamment auteur de « Be Apie » et « Médiations sous le préau ». www.jeanfrancoislaurent.com www.avpehp.ch

Maison de la nature

Exposition La vie en rose à Montorge La Maison de la Nature invite à la découverte de l’exposition sur la vie

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en rose. Pour sa 30e exposition, elle aborde le thème des couleurs dans la nature. Pourquoi les plantes et les animaux se parent-ils de jaune, de bleu, de rouge ou de rose ? Est-ce simplement pour faire le bonheur de nos yeux ? N’en déplaise à certains, ces couleurs ont une autre utilité que celle de nous ravir ! Les couleurs sont autant de moyens de communication ou de survie propres à chacun : des couleurs éclatantes pour séduire, des couleurs criardes pour effrayer, des couleurs ternes pour se camoufler, des couleurs pour se protéger des UV et même des couleurs pour se tenir chaud ! Mercredi 8 mai à 16 h 30 : visite guidée de l’exposition « La vie en rose » pour les enseignants www.maisondelanature.ch

En trois versions

Déclinaisons de Résonances Résonances se décline en une version papier, un site compagnon et une application. Votre mot de passe (réservé aux abonnés) se trouve sur l'emballage de votre numéro papier. Si besoin, vous pouvez aussi le demander à resonances@admin.vs.ch. www.resonances-vs.ch

ET POUR RAPPEL… « Caravane 30-50 »

Martigny Boutique-Hôtel le 13 avril 2019 A l’initiative de l’Institut international des droits de l’enfant qui fête les 30 ans de la Convention des droits de l'enfant, et de l’Office éducatif itinérant qui célèbre ses 50 ans d’existence, la « caravane 30-50 » s’arrête à Martigny le 13 avril 2019, de 9  h à 11 h. Un événement sur inscription (discussion autour d’un café-rencontre) permettra d’aborder la thématique de l’intégration professionnelle. www.caravane30-50.ch

Concours Frappadingues – de déchets, + de tri

Encore quelques jours pour participer Le dernier délai pour participer à ce concours d’idées, co-organisé par Ecole-Economie et Résonances et ouvert aux cycles 1, 2, 3 et au secondaire II, est fixé au 30 avril 2019. Avec des prix attractifs à la clé. www.frappadingues.ch

Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK

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> CINÉMA

« 1818 - La débâcle du Giétro », un docu-fiction pour parler climat

Une scène de la partie fiction avec Ignaz Venetz et Jean-Pierre Perraudin

jeune ingénieur valaisan Ignaz ou Ignace (les deux orthographes ont co-existé dans le canton) Venetz. Ce docu-fiction est aussi très en lien avec l’actualité : il raconte comment une variation climatique, à l’époque un refroidissement et aujourd’hui un réchauffement, peut entraîner une tragédie environnementale et humaine. Le film n’est pas pour autant catastrophiste et il est bon de voir le courage des hommes de l’époque affrontant le glacier.

L'affiche du film.

MOTS-CLÉS : DOCU-FICTION • SHS • PROJECTIONS SCOLAIRES « 1818 - La débâcle du Giétro », qui a obtenu le prix du public du Festival du film des Diablerets, retrace la catastrophe qui a englouti le Val de Bagnes jusqu'à Martigny cette année-là, faisant 34 morts, mais qui aurait pu être de plus grande ampleur sans l’intervention imaginée par le

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Ce docu-fiction, intégrant des comédiens, des figurants et des témoins de l’histoire orale de la vallée ainsi que des professionnels du cinéma et des intervenants de renom représentant plusieurs domaines scientifiques (climatologie, histoire, géographie, hydrologie, géomorphologie), donne à voir ce drame sous divers angles. La partie fictionnelle ajoute au documentaire l’émotion ressentie par les hommes et les femmes au début du XIXe siècle dans la vallée. De quoi plaire à divers publics d’âges différents. Outre la tragédie,

on y découvre des personnages méconnus de l’histoire valaisanne qui ont pourtant joué un rôle clé dans la compréhension des paradigmes scientifiques associés à la climatologie et à la glaciologie. Il y a l’ingénieur Ignaz Venetz mais aussi JeanPierre Perraudin, paysan, chasseur de chamois et conseiller municipal qui observe son environnement et s’interroge avec intuition sur l’évolution des glaciers. Dans la relation entre ces deux hommes, on peut y voir les prémisses de la science citoyenne actuelle. Le film part de 1818, tout en renvoyant à une première débâcle du Giétro, plus grave encore, survenue en 1595. Le film livre certes un regard engagé, mais ouvre néanmoins à la réflexion en lien avec l’étude des glaciers, des barrages, dont celui de Mauvoisin, ou avec toutes les questions climatiques qui se posent dans l’actualité. Parmi les scènes marquantes du film, il y a celle avec ce passage qui dit en substance : « La vérité, c’est comme le climat, elle est variable. » Et en écho, certaines vérités d’aujourd’hui ne

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RUBRIQUES seront-elles pas les mensonges de demain ?

ces quelques instants de fraîcheur et de spontanéité.

Pour le réalisateur, la mémoire d’un tel événement est importante. Or, la débâcle du Giétro n’était jusqu’ici guère connue au-delà du Val de Bagnes. Les scènes tournées dans une 8H à Lourtier (classe de Sophie Terrettaz et d’Amélie Gay) sont la preuve de cette mémoire à l’échelle régionale, car les réponses des élèves sédunois auraient assurément été autres. Désormais ce moment de l’histoire du Valais laissera une empreinte, grâce à ce docu-fiction, bien au-delà de la vallée.

Emmanuel Reynard, géographe, UNIL Jean-Henry Papilloud, historien

La Société d’histoire du Valais romand reviendra sur cet événement avec la publication des Annales valaisannes de 2019.

INTERVIEWS Christian Berrut, réalisateur

Pourquoi avez-vous tourné quelques scènes dans une classe en 8H à Lourtier ? Je pensais qu’il était intéressant de voir ce qu’il restait de cet événement historique dans la mémoire des élèves du Val de Bagnes aujourd’hui. Avec mon équipe, on a trouvé une classe et demandé les autorisations nécessaires, en indiquant seulement que nous allions tourner un film sur un sujet en lien avec l’environnement et l’énergie. Nous pensions que les élèves n’auraient aucune idée de cette catastrophe, alors qu’ils étaient majoritaires à en avoir entendu parler, certes avec quelques confusions. C’est formidable d’avoir dans le film

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Quel est votre regard sur cette association entre documentaire et fiction ? Emmanuel Reynard : J’ai beaucoup apprécié cette démarche, plus originale et appropriée à mon sens que d’avoir une fiction avec une partie documentaire à côté. Quand je vois un film inspiré de faits réels, je me pose toujours la question du degré de véracité, tandis que là l’éclairage documentaire ancre la fiction. Lorsque c’est inspiré de faits réels, on ne sait pas forcément ce qui appartient à la vérité historique ou pas. A mes yeux, ce docu-fiction est donc très réussi. Jean-Henry Papilloud : Je partage cet avis, et je trouve particulièrement intéressant d’avoir au travers de la fiction une incarnation de l’idée exprimée via les documents. On a l’impression de comprendre les doutes et les incertitudes de l’ingénieur valaisan. Grâce à cette incarnation, on entre dans la peau des personnages. Même les textes originaux filmés sont différents. En voyant Ignaz Venetz écrire, on prend davantage conscience de la force de ces documents et de la situation dans laquelle il était à ce moment-là. La simplification qui est faite sert la compréhension dans les grandes lignes de cet événement. Sophie Terrettaz, enseignante en 8H de la classe de Lourtier Quel est votre regard sur le film auquel vous et vos élèves avaient participé ? Et quand l'avez-vous visionné ? Nous l’avons vu en avant-première à Bagnes lors des événements organisés en lien avec le bicentenaire de la débâcle du Giétro en juin 2018. Au vu de ce qu’on avait vécu dans la classe en 2017 avec les élèves et ma collègue enseignante spécialisée lors du tournage, c’était passionnant de

découvrir le résultat. Quant au film en lui-même, il est vraiment très intéressant, riche et varié. Pour moi, le résultat est tout simplement brillant. Envisageriez-vous une projection scolaire avec vos 8H ? Oui, tout à fait, d’autant que l’on parle de la thématique de l’énergie en classe à ce degré. Dans la vallée, j’ai des collègues qui attendent avec impatience d’avoir des projections scolaires, parce que la thématique est parfaitement adaptée à certains objectifs du Plan d’études romand et en plus cela raconte notre région. Propos recueillis par Nadia Revaz

Projections scolaires Film de 73 minutes (âge légal : 6 ans - âge recommandé : 12 ans) sur la débâcle du Giétro et les enjeux climatiques de l'époque, précédé d'une présentation et suivi de questions-réponses. Le dossier pédagogique, rédigé pour le secondaire I et II, inclut des liens avec les SHS (sciences humaines et sociales). Lors du passage de la Caravane du film de montagne, le Festival international du film alpin des Diablerets (FIFAD) proposera début avril aux étudiants du Lycée-Collège de St-Maurice différentes projections, dont « 1818 - La débâcle du Giétro ». Pour organiser une projection scolaire de ce docu-fiction dans une salle de cinéma proche de votre école, renseignez-vous. www.etincellesdeculture.ch https://aardvarkfilm.com

Bandeannonce du film https://youtu.be/8tvVFiZdWRw

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> SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

Les SHS et la sortie sur le terrain MOTS-CLÉS : CYCLE 2 • 5H-6H Si vous demandez à un enseignant quelles raisons peuvent le motiver à sortir pour mener une activité scolaire, il est presque certain qu’il vous citera la sortie récréative, l’activité sportive, la visite d’une exposition, l’observation d’un milieu naturel ou une activité en lien avec les arts plastiques. N’oublions pas que les SHS permettent également de réaliser des activités extra-muros. En effet, nombreux sont les modules proposés par les nouveaux moyens d'enseignement romands (MER) offrant des possibilités de quitter sa classe. Pour préparer une sortie, l’objectif visé reste bien évidemment le premier critère à déterminer. Pour une première réflexion sur ce sujet, limitons-nous à trois types de sorties : La sortie LANCEMENT ¢ Comme son nom l’indique, cette sortie devrait logiquement avoir lieu au début d’une séquence. Pour établir un lien avec la démarche proposée en SHS (p. 10 du guide didactique – Géo 5H-6H), ce type de sortie permet de réaliser la PROBLÉMATISATION. En résumé, la situation vécue devra éveiller l’INTÉRÊT et la MOTIVATION des élèves. L’observation et la discussion qui en découleront feront émerger les REPRÉSENTATIONS des élèves. Celles-ci ne manqueront pas de susciter des QUESTIONS. L’étape de recherches qui suivra en classe permettra de récolter des informations et de trouver des réponses adéquates. Cette sortie permettra également de collecter des documents utiles pour la suite du travail (photos, schémas, ou croquis) ou de travailler la lecture et le repérage sur un plan ou une carte. Comme on vous le montrera par la

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suite, plusieurs modules proposés en géographie sont intéressants à plus d’un titre.

UN EXEMPLE EN LIEN AVEC LE MER GÉO 5H La sortie course d’orientation ¢ Le principe consiste à proposer une série de missions aux élèves. L’itinéraire sera prédéfini, tracé sur la carte et devra permettre de remplir la mission demandée. Une fiche-guide est fournie à chaque groupe pour l’aider dans sa tâche. L’exemple présenté peut lancer le module 2 « Quel bâtiment habiter ? » (cf. illustration de la fiche ci-dessus). La fiche-guide

AUTRES EXEMPLES EN LIEN AVEC LE MÊME OUVRAGE : Trouver et photographier un emplacement idéal pour construire ton logement ¢ M6 – Pourquoi habiter là ? Repérer et photographier des aménagements où l’on peut trouver de l’eau ¢ M7 – Comment disposer d’eau potable ? Repérer et photographier des aménagements où l’on peut faire des achats ¢ M9 – Où aller faire ses courses ?

La sortie ENQUÊTE ¢ Ce type correspond principalement à une étape du travail de recherche proposée dans certains modules. Si certaines des enquêtes proposées peuvent se réaliser collectivement sur le temps de classe, d’autres correspondent davantage à un travail individuel à réaliser par l’élève comme tâche à domicile.

EXEMPLES TIRÉS DU MER GÉO 5H Enquêter sur le terrain ¢ M4 – Où habiter ? GD p. 85, étape 2 = Analyser la répartition des différents types d’habitations dans la zone d’étude. Enquêter auprès de ses parents ¢ M9 – Où aller faire ses courses ? GD p. 144, étape 2 = Identifier les principales raisons qui justifient le choix d’un type de commerces. Enquêter auprès de ses camarades ¢ M10 – Comment pratiquer mes loisirs ? GD p.156, étape 1 = Répertorier nos activités de loisirs et s’interroger sur leur pratique.

La sortie APPLICATION ¢ Ce type de sortie devrait logiquement plutôt conclure une séquence ou un module, en permettant aux élèves de réinvestir tous les savoirs découverts

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RUBRIQUES

La ville de Sion, vues d'hier et d'aujourd'hui

et les capacités travaillées durant les activités réalisées en classe. L’intérêt de ce type de sortie réside également dans le fait qu’elle permet d’étudier des lieux proches de l’élève, donc de son vécu quotidien.

UN EXEMPLE EN LIEN AVEC LE MER GÉO 6H (cf. photos) Comparer un paysage actuel avec un document photographique ancien afin de repérer les limites encore visibles de la vieille ville et les types de nouveaux aménagements réalisés.

AUTRES EXEMPLES EN LIEN AVEC LE MÊME OUVRAGE Rendre visite à un producteur et y repérer les étapes de la filière de production ¢ Approvisionnement M2 – Quelle filière suivent nos aliments ? Visiter un magasin d’alimentation et repérer des labels sur des produits alimentaires ¢ Approvisionnement M4 – Comment choisit-on un menu ? Visiter la vieille ville de Sion à l’aide de l’activité « Balade Découverte » www.siontourisme.ch ¢ Loisirs M1 – Qui vient dans la vieille ville ?

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« Les 4 ceps », une série d’activités proposées par le Musée de la Vigne et du Vin de Salquenen. www.museevalaisanduvin.ch ¢ Loisirs M2 – Un musée pour qui et comment ? Par où passer et quelle carte utiliser pour repérer le parcours que nous allons faire durant notre sortie ? ¢ Echanges M2 – Comment aller au travail ?

Bien entendu, lors de la planification d’une sortie sur le terrain, d’autres critères sont à prendre en considération. Dans le désordre, on peut citer : Le temps que l’on peut consacrer ¢ Le travail sur un lieu proche de l’école peut se faire en une période. Si les déplacements deviennent plus conséquents, on

devra certainement envisager de consacrer la demi-journée, voire une journée complète à l’activité. Dès lors, pourquoi ne pas planifier des activités pluridisciplinaires ? Une simple promenade d’automne peut donner l’occasion de faire de la géographie, de l’histoire ou des sciences naturelles. En fonction du groupe classe et du nombre d’accompagnants disponibles, la forme de la sortie peut également varier. Pourquoi ne pas envisager des déplacements par groupes sous la forme d’un jeu de piste, avec des postes à trouver et des activités variées à réaliser ? Alexandre Solliard https://animation.hepvs.ch/ sciences-humaines

Pour en savoir plus N’hésitez pas à prendre contact avec l’animateur du cycle 2 pour obtenir des idées, planifier une sortie ou vous accompagner durant l’excursion. Alexandre Solliard 079 245 21 33 alexandre.solliard@hepvs.ch Dans le catalogue 2019-2020 de la formation continue, vous trouverez également un cours consacré à la sortie sur le terrain en SHS et destiné aux collègues de 5H à 8H. www.hepvs.ch/formation-continue-enseignants/catalogue-des-cours

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> LIVRES

La sélection du mois qui ouvre des pistes intéressantes pour enrichir la réflexion et l’action. Serge Boimare. Retrouver l’envie d’apprendre - Comment en arriver à une école de la réussite pour tous ? Paris : Dunod, 2019. Citation extraite de l’ouvrage «Il est important que le nourrissage culturel permette cette relance de l’écoute active dont ont impérativement besoin les empêchés de penser pour se réconcilier avec l’apprentissage.

Retrouver l’envie d’apprendre Comment obtenir la participation active de tous les élèves dans une classe hétérogène ? Comment aider ceux qui ont encore besoin de progresser dans la maîtrise des savoirs de base (lire, écrire, parler, calculer) quand il faut « faire le programme » ? Comment soutenir les meilleurs et les mener à l’excellence, sans marginaliser ceux qui semblent refuser l’effort intellectuel ? Pour répondre à ce défi, Serge Boimare présente dans ce livre l’essence de son savoir pédagogique, fruit d’expérimentations réussies et d’observations, référence pour toute la communauté éducative depuis la parution de L’enfant et la peur d’apprendre. Tout repose sur un principe simple : consacrer une heure journalière au nourrissage culturel et à l’entraînement à s’exprimer en partant des récits fondateurs de notre culture : moyen simple, efficace, recommandé par tous les programmes, pour mobiliser tous les élèves, quel que soit leur niveau – et première étape pour espérer la réussite de tous. Un livre

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Et aussi Homo drogus Roland Gori et Hélène Fresnel. Homo Drogus - Soigner n’est pas droguer. Paris : Harper Collins France, 2019.

C’est pourquoi j’insiste tant sur l’importance de la lecture à haute voix du professeur et il serait à mon avis regrettable de s’en passer. Mais favoriser la fabrique d’images qui va se faire pendant l’écoute en montrant des illustrations, des tableaux, une séquence filmée… est une excellente idée. J’ai même vu des professeurs qui montraient des tableaux illustrant le récit qu’ils allaient lire en encourageant leurs élèves à faire des hypothèses sur le contenu de ce qu’ils allaient entendre. C’est une bonne façon de donner de l’intérêt au récit et de mobiliser l’écoute.»

Citation extraite de ouvrage « Ce qui déborde, ce n’est d’ailleurs pas l’agitation des enfants, ce sont les diagnostics. Ils se multiplient parce que notre société en a besoin. L’environnement ne tolère pas le trouble, n’essaie pas de l’accueillir. Notre seuil de tolérance à l’agitation s’est abaissé. Les héros de La Guerre des boutons, roman de 1912 qui racontait l’affrontement de deux bandes d’enfants rivales, seraient aujourd’hui envoyés en centre éducatif renforcé. »

Tous les enfants sont doués Gerald Hüther et Uli Hauser. Tous les enfants sont doués - Comment découvrir et nourrir les talents de votre enfant. Paris : les arènes, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « A l'école, cependant, l'obstination et le caractère ne sont guère appréciés. La tâche de l'enseignant consiste à exiger un résultat précis, normé une fois pour toutes, puis à comparer ce résultat à d'autres. Pour ce faire, un bulletin est rempli, une moyenne est calculée. Si la moyenne générale est trop basse, il faudra surtout travailler les matières qu'on aime le moins, celles où l'on a les plus grosses lacunes. […] C'est un système absurde, qui consiste à passer beaucoup de temps là où l'on n'est pas très doué, au lieu d'en investir davantage là où l'on a des capacités, afin de devenir vraiment bon. »

Merci maîtresse ! « C'est l'histoire de Carla, qui est venue et qui a dû repartir. Trop vite. C'est l'histoire de Martim, qui aurait préféré ne pas être là, avec nous. C'est aussi celle d'Habib, qui espère chaque matin qu'il y aura sport aujourd'hui. C'est l'histoire de Valentine et de son papa. D'Adriano et de la quiche qu'il a vomie sur sa dictée ce matin. De Timéo, qui n'avait pas de chat mais des griffures quand même. De la corde de Laurence, la directrice, sur laquelle on a un peu trop tiré.

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RUBRIQUES C'est leur histoire à tous. » Après avoir été journaliste à France Info, Anouk F. est devenue enseignante dans un établissement REP (réseau d’éducation prioritaire). Elle raconte dans son blog devenu récit dans son livre, la patience, les découragements, mais aussi les bonheurs et les réussites de ce métier. Des moments de vie scolaire évoqués avec drôlerie, tendresse et parfois rudesse. Une réalité unique avec des accents universels. Anouk F. Merci maîtresse ! « De rien, c’est mon job ». Paris : Cherche-Midi, 2019. https://merci-maitresse.fr

2 et 3 à mettre en place un parcours de réussite pour chaque élève ! Comment mettre en place un parcours de réussite pour chaque élève ? Pour répondre à cette question, l’ouvrage est articulé autour de cinq objectifs : Sécuriser les environnements scolaires ; Réguler les comportements ; Apprendre par compétences ; Mettre en actes dans chaque situation scolaire les valeurs et les intentions de la République ; Générer les conditions d'exercice d'une collectivité apprenante au sein de chaque école ou réseau d'écoles. Charles Moracchini. La mission éducatrice du professeur des écoles. Paris : Nathan, 2018. Citation extraite de l’ouvrage « Savoir comment demeurer dans une attitude de concentration est certainement l'une des meilleures définitions de la réussite éducative : à ce titre, on pourrait même prétendre que l'école, c'est l'inversion de la dispersion. C'est la capacité pour un être humain en devenir de se détourner de la vulgarité entretenue

Citation extraite de l’ouvrage « Les échecs, dans ce métier, il faut apprendre à les encaisser et apprendre vite. Parce qu’ils sont quotidiens, La suggestion S’inspirer de la pédagogie du mois de Daphnée Montessori pour faire classe hebdomadaires, trimestriels, Constantin Raposo, annuels. Il faut apprendre à enseignante Maria Montessori, les encaisser et aussi, parfois, le monde de à les relativiser. Apprendre l’éducation la à se dire : “Non, tu n’es pas connaît bien, on fait partout l’éloge M. Keating dans Le Cercle de sa méthode, parfois caricaturée des poètes disparus ; tu ne de façon simpliste, internet fourmille pourras pas tous les sauver, d’idées inspirées du matériel qu’elle tous les aider, là tout de a développé. Un constat s’impose suite, toute seule.” Se le pourtant : Maria Montessori vivait dire, et le garder en tête, à une autre époque, dans un autre pays. Aujourd’hui, on tout le temps. Accepter que ne peut plus se contenter d’enseigner à lire, à calculer, les toutes petites choses que et à devenir un citoyen honnête. De plus, le français est l’on a installées, ajoutées les autrement plus complexe que l’italien, langue transparente unes aux autres, donneront par excellence. Cependant, il serait fort dommage de ne quelque chose, un jour. » pas utiliser le fabuleux travail de cette grande pédagogue ! L’auteure de cet ouvrage propose une pédagogie d’inspiration montessorienne, adaptée à notre temps, à notre langue, aux besoins actuels. Elle est particulièrement attentive à trouver une cohérence, un équilibre collant au monde d’aujourd’hui, tout en respectant la philosophie, « l’esprit » de Maria Montessori. Elle recherche aussi des apports extérieurs qui enrichissent les pratiques proposées, pratiques qu’elle a expérimentées dans sa classe. Elle donne des conseils, des démarches, des pistes à suivre, des éclairages théoriques passionnants. Marie Gabriel nous offre des graines de Maria Montessori, La mission éducatrice des graines pleines de promesses… A nous, enseignants, du professeur des de faire au mieux notre travail de jardinier pour créer un écoles jardin merveilleux. La mission éducatrice du Marie Gabriel. S’inspirer de la pédagogie Montessori pour professeur des écoles est un faire classe. Paris : Editions Retz, 2018. ouvrage pratique pour aider les enseignants des cycles 1,

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par l'exploitation industrielle des pulsions et des bavardages mentaux pour être capable de soutenir une pensée personnelle grâce au silence ; un silence jalousement préservé par un espace tout spécialement conçu, de par sa maintenance et sa consistance pour cet exercice. »

Le Chat Muche Un conte drolatique et absurde à plusieurs niveaux de lecture, donc adapté pour petits (6 ans dixit la maison d’édition) et grands. La plume loufoque de l’écrivain suisse Yves Velan (1925-2017), qui raconte les aventures du Chat Muche, est secondée par les magnifiques dessins du peintre et illustrateur lithuanien Stasys Eidrigevicius. Un univers particulier avec des airs de Ionesco et de Beckett. Signalons que le Chat Muche s’expose à la Chaux-de-Fonds jusqu’au 2 juin 2019. https://bit.ly/2TS5eSF Yves Velan (texte) et Stasys Eidrigevicius (illustrations). Le Chat Muche. Genève : La Joie de lire, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Mais papa a dit : - Ce chat bouffe chaque jour assez pour nourrir dix Indiens. C'est un scandale. On voit que papa ne parle pas toujours comme il faut, il dit “bouffe” au lieu de “mange”. Papa manque de morale du langage. Vous demanderez à votre jardinière d'enfants ce que c'est le langage. »

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> 1001 FAÇONS D’APPRENDRE

La Bataille des Livres : une sélection pour des lectures différentes MOTS-CLÉS : LIRE • ÉCRIRE • PLAISIR De nombreuses animations de promotion de la lecture sont proposées aux classes valaisannes. Parmi cellesci, il y a la Bataille des livres (BdL) pour les 8-12 ans (4 catégories), initiative soutenue par Etincelles de culture. Entrons dans les coulisses de la classe de Damaris Rentmeister, enseignante en 6H à l’école des Collines à Sion pour découvrir ce qui a été initié avant la rencontre avec Hervé Mestron, l’un des auteurs de la tournée BdL. L’enseignante est enthousiaste pour cette initiative genevoise ayant essaimé dans divers pays, dont la France, la Belgique, le Sénégal ou Haïti, d’autant plus qu’elle fait partie du comité valaisan de la BdL présidé par Zita Bitschnau, enseignante à la retraite. En ce 15 mars, Damaris Rentmeister a déjà mené diverses activités depuis le mois de novembre autour de la BdL, aussi il est temps de préparer quelques questions que les élèves pourraient éventuellement poser à Hervé Mestron si la discussion peine à démarrer et seulement si, car elle préfère privilégier leur spontanéité pour ce moment d’échange à venir. L’enseignante, qui leur a lu Le boxeur amoureux et La loi du plus fort, deux autres livres de cet auteur adaptés aux 6H, leur donne à découvrir une courte biographie d’Hervé Mestron, les invitant à une petite leçon de vocabulaire, puis leur demande de travailler par deux afin de lister des questions en lien avec son métier ou avec son livre retenu dans la

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Le livre de l’auteur que les élèves vont rencontrer. L’enseignante Damaris Rentmeister (ci-dessus) a invité les élèves à imaginer la surprise… avant de découvrir celle racontée par Hervé Mestron dans son livre.

sélection BdL. Ensuite, Damaris Rentmeister prend note de leurs idées, dont : « Avez-vous choisi le livre de Sam pour le mettre dans la BdL ? », « Lisez-vous des livres pour vous inspirer ? », « Avez-vous mis une batterie dans les enquêtes de Sam car vous aimez la musique ? ». Les élèves ont pour la plupart bien aimé Les enquêtes de Sam - Mystère au sous-sol, le livre de l’auteur faisant partie de la sélection. L’enseignante partage leur appréciation, soulignant que c’est un ouvrage avec un contenu profond : « Cette enquête

a permis aux élèves de réfléchir à la condition des clandestins que Sam a découverts en sous-sol. » A ce propos, un élève livre ce commentaire très mature : « C’est un livre à conseiller, car on découvre la vie de gens qui vivent dans des caves et cela nous permet de comprendre qu’on a de la chance. » L’enseignante, insistant sur l’importance de la lecture-plaisir ou de la lecture-cadeau, observe que la variété des ouvrages de la sélection est un atout, même si elle nuance : « Ce sont des livres qui parfois sont trop

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RUBRIQUES qu’ils connaissaient déjà et au livremystère. Ainsi que l’explique Damaris Rentmeister, « sur le site de la Bataille des livres, il y a quatre fois dans l’année un livre-mystère à découvrir à partir d’indices. » Une activité qui motive la plupart des enfants.

Les livres de la sélection BdL ont une place de choix dans la classe.

faciles pour les grands lecteurs, toutefois j’essaie de leur montrer que c’est une occasion de les éveiller à d’autres genres de lecture que ceux qu’ils choisissent d’instinct. » Certains élèves préfèrent lorsque l’enseignante leur lit les histoires, tandis que d’autres trouvent plus agréable de lire par eux-mêmes. Le débat s’engage. « J’aime mieux quand moi je lis, car je peux choisir la vitesse de ma lecture et la stopper quand je le souhaite », argumente une élève, estimant que son imaginaire est plus limité lorsqu’on lui raconte une histoire. Pour une autre, « lire toute seule augmente la passion de la lecture ». Une autre encore dit aimer lire seule parce qu’ainsi elle peut mieux mémoriser les mots qu’elle ne sait pas écrire. Ceux qui ne partagent pas cet avis ont aussi des justifications à faire valoir : « C’est mieux quand la maîtresse lit, car elle explique les mots difficiles sans qu’on ait à les chercher dans le dictionnaire » ou « si l’on n’aime pas trop lire, c’est mieux d’écouter. » Parmi les activités possibles en lien avec ce que met en place la BdL, les élèves ont participé à l’atelier d’écriture se déroulant via des échanges par internet avec Alain Serge Dzotap

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Comme chaque année, dans le cadre de la BdL, les classes participantes du canton se retrouveront en mai pour la fête qui clôturera les activités. Particularité de cette édition, celle-ci se déroulera sur deux jours. « Cela permettra à davantage de classes d’y participer, car l’engouement en Valais pour la Bataille des livres est très fort, même si le succès est actuellement plus grand dans les écoles des vallées latérales que dans celles des villes », souligne Damaris Rentmeister. En dehors de la BdL, l’enseignante propose évidemment à ses 6H d’autres activités pour les inciter à la lecture et à l’écriture. Sa classe a par exemple eu l’occasion de découvrir Christine Pompéï dont ils ont pu savourer Les enquêtes de Maëlys dans le cadre du Festival du Livre suisse se déroulant chaque année à la Médiathèque Valais en septembre (en 2019, le 20 septembre sera destiné

aux scolaires). Les élèves de Damaris Rentmeister apprécient tout particulièrement leur cahier d’écrivain dans lequel ils écrivent librement autour de thématiques proposées sans aucune correction ou commentaire de l’enseignante. Seuls ceux qui le souhaitent lisent leur récit devant la classe. Suite à une activité Thymio, ils ont écrit une publicité pour vanter l’incroyable robot né de leur imagination. Ce jour-là, plusieurs ont dévoilé leur texte et leur dessin sans aucun jugement, juste pour le bonheur de partager des histoires. Nadia Revaz

Pour en savoir plus sur la BdL www.bataille-des-livres.ch

Bonus en ligne La rencontre avec l’auteur… www.resonances-vs.ch

Commentaires d’élèves à propos de la Bataille des livres « La Bataille des livres, ça nous permet de rencontrer un auteur et de lui demander de nous expliquer ce qu’il a pensé en écrivant le livre. » « La Bataille des livres, ça oblige un petit peu ceux qui n’aiment pas lire à lire et à découvrir que ça peut les intéresser. » « Je lis plus quand il y a la Bataille des livres, car on doit lire pour pouvoir répondre aux questions du grand quiz (NDLR : l’élève se réfère au quiz international auquel la classe a participé l’année dernière). » « Moi je préfère quand on lit en dehors de la Bataille des livres, car j’aime lire les gros livres. » « Ce qui change avec la Bataille des livres, c’est juste que les livres sont différents de ceux que je choisis d’habitude. » « Ce que je trouve très bien, c’est que la Bataille des livres ne se passe pas qu’en Suisse, mais dans d’autres pays dont certains sont pauvres. » « Avec la Bataille des livres, on n’est pas obligé de lire, mais ça nous aide pour l’école. »

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> EXPOSITION

L’AlbOum : du portrait photo à la manie du « selfie » immortalisés dans leurs studios valaisans ou en extérieur, on observe l’évolution des poses, des attitudes, des tendances vestimentaires et des conventions sociales régissant les instants de vie dignes d’être saisis ou mis en scène. En revisitant le passé des débuts de la technique photo (vers 1850), jusqu’à nos jours (2019), où les visages n’ont plus besoin d’un autre pour être photographiés, où les photos s’impriment sur des supports toujours plus improbables, une réflexion sur le visage infiltre le parcours de l’exposition.

© Club alpin, section Diablerets, Médiathèque Valais - Martigny

MOTS-CLÉS : CYCLES 2 ET 3 • ÉDUCATION À L’IMAGE Les figures humaines constituent une part importante des motifs présents dans les collections de la Médiathèque Valais - Martigny. Portraits de personnes isolées ou en groupe, ces documents font surgir des questions : un visage bien cadré suffit-il à faire portrait ? Depuis quand fait-on des autoportraits – selfies - ? Quelles émotions provoque la rencontre d’un autre visage ? Jusqu’où ira le contrôle social induit par la photographie ? Dans L’AlbOum, on croise des regards anciens fixés sur des plaques de verre, on retrouve des traits et des silhouettes que les photographes ont

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L’exposition présente près de 300 portraits formant un album de famille universel, que la Médiathèque Valais - Martigny partage avec ses publics. Cette exploration donne lieu à celle de tout un pan de l’inconscient collectif, familial et sociétal. De 1850 à 2019, le passé des habitants d’une région fait contrepoint à la désinhibition contemporaine, où tout le monde photographie à l’infini ses semblables ou soi-même, sous toutes les coutures. Dans un espace à part, l’expo échantillonne aussi les collections filmiques de la Médiathèque Valais - Martigny toujours en vue de cerner l’art et les pratiques du portrait réalisé avec des moyens audiovisuels.

Pour tout renseignement : mv-martigny-mediation@admin. vs.ch

027 607 15 51 (Jessica Melchior – médiation culturelle)

En pratique Jusqu'au 31 août 2019, lundi - samedi, 13h-18h. www.mediatheque.ch Nous proposons des visites pédagogiques à l’intention des élèves du 2e cycle primaire et du secondaire 1. Elles se font sur réservation (min. 2 semaines à l’avance), de préférence en matinée, hors des horaires d’ouverture au public et sont accompagnées par une médiatrice. Un dossier de présentation des différentes activités est disponible sur le site www.etincellesdeculture.ch Un carnet de jeux et d’énigmes, destiné aux enfants entre 6 et 12 ans, permet de découvrir l’exposition de manière ludique et de chercher un trésor. Un riche programme de médiation accompagne l’exposition : 13 rendez-vous (des conférences d’experts, un atelier photo, des pique-niques littéraires, des sessions de films en jazz ) sont proposés au public. Il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts !

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RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

La gestion des variables didactiques : un exemple issu d'une activité MOTS-CLÉS : IMPACT • ANALYSE • MER • 1H-2H Lors de nos précédentes chroniques, nous avions choisi de présenter ce qui relève de l’analyse a priori et plus particulièrement de la notion de variables didactiques. Dans ce numéro, nous souhaitons, au travers d’une situation de classe, illustrer l’impact qu’une telle analyse préalable peut avoir sur la gestion d’une activité et sur le type d’interventions qui peuvent par la suite être proposées aux élèves. Pour faire un clin d’œil à l’introduction des nouveaux MER 1H-2H, nous nous pencherons sur « Une chaise pour deux » dont l’énoncé complet est disponible dans l’espace des moyens d’enseignement romands de la CIIP1. Cette activité, à destination des élèves de 1H et de 2H, décomposée en plusieurs temps, propose de « Déterminer sa position ou celle d'un objet selon différents points de repère » en « utilisant un vocabulaire spécifique ». Une fois entrés dans la salle, « les élèves, par deux, orientent leur chaise dans la même direction et de façon à ce qu’ils puissent tourner autour sans toucher les autres chaises ». Puis, un sculpteur est désigné afin que celuici « indique à la sculpture ce qu’elle doit faire pour reproduire le modèle » (comme le montre la photo ci-dessus, le modèle et la sculpture peuvent être séparés par un paravent). Bien entendu, la position de la sculpture peut très bien ne pas être similaire à celle du modèle comme en témoigne la situation ci-dessus. Dans le cas présent, il convient d’aider S. (au premier plan), visiblement empruntée dans son rôle de sculpteur…

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Elèves de 2H, classe de Florence Constantin (l’élève à gauche est le modèle)

Mais une question préalable concerne l’attente de l’enseignant et l’objectif de l’activité : quelle est la position du modèle que l’on considérera comme « exacte » ? En d’autres termes, symétrie ou translation ? Car ici, la statue a spontanément choisi d’orienter son buste face à celui du modèle, créant par le fait même un souci de latéralité pour le sculpteur. S’il est manifeste que la position proposée est erronée quelle que soit la réponse attendue, l’intervention ne peut être pertinente que si cette ambiguïté est levée. Il est pourtant probable que cette confusion est simplement due à une interprétation de la consigne qui stipulait que les élèves devaient « placer les chaises dans la même direction » … En effet, la position des dossiers des chaises laisse ici place à la confusion ; il en aurait certainement été tout autrement si les dossiers avaient tous deux étés orientés vers l’armoire située à gauche. Cette nuance, en apparence anodine, relève pourtant de la gestion des variables didactiques et de l’analyse a priori dont la précision et le carac-

tère complet permettent sans doute de profiter pleinement de toute la richesse des activités proposées par les nouveaux MERs. Le questionnement relatif à la position des dossiers permet aussi de pointer une difficulté de gestion qui relève du dispositif de validation. En effet, lors des premières phases de l’activité, charge au modèle de valider ce que son camarade a reproduit. Mais comment le faire si sa tête est tournée de l’autre côté et que la sculpture est effectuée de manière symétrique ? Peut-être que l’introduction d’un appareil photo permettrait, en plus d’aplanir les problèmes de latéralité relative, de déléguer la validation à l’ensemble du groupe classe qui s’en retrouverait ainsi remobilisé… Au plaisir de vous retrouver. Ismaïl Mili Note 1 https://bit.ly/2EZKmiM

larpem@hepvs.ch

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> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION

Quelques actualités Site orientation.ch

Davantage d’accès via le téléphone portable

Métiers d’art en Suisse

Un site pour en savoir plus Fondée en 2016, l’Association suisse des métiers d'art a pour but de fédérer et coordonner l’action des cantons suisses pour préserver les métiers d’art. Sur le site, vous trouverez une liste de tous les domaines (métiers de la pierre, métiers d’art de l’horlogerie et de la bijouterie, métiers des arts appliqués…) et métiers d’art. https://metiersdart.ch

En 2018, le site orientation.ch a affiché de nouvelles valeurs maximales d’audience avec plus de 500'000 visiteurs par mois en moyenne (visiteurs uniques). Les listes des places d’apprentissage, les descriptions des professions et les offres de formation sont particulièrement demandées. L’accès au site via smartphone continue d’augmenter petit à petit : environ 45% des utilisateurs vont sur orientation.ch depuis leur téléphone portable. www.orientation.ch

EN RACCOURCI Education aux médias

Guide pratique A destination des familles, mais aussi de l’ensemble des acteurs éducatifs et associatifs, le guide pratique « La famille Tout-Ecran » fournit des éclairages utiles et des conseils pratiques basés sur une enquête de terrain. https://bit.ly/2YkcqX2

C’était écrit il y a 100 ans… Lien vers le numéro https://bit.ly/2FuUm3x Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2FFKzt7

Attestation fédérale de formation professionnelle

Bilan positif Depuis l’introduction, en 2004, de la formation professionnelle initiale de deux ans avec attestation fédérale de formation professionnelle (AFP), 56 formations de ce type ont été créées, et l’AFP s’est établie dans le système éducatif suisse. C’est ce qui ressort du rapport « Introduction de l’attestation fédérale de formation professionnelle – un bilan », approuvé par le Conseil fédéral le 22 mars 2019. Selon plusieurs évaluations menées depuis l’instauration de cette voie de formation, tant les apprentis AFP que les responsables de la formation (entreprises formatrices, écoles professionnelles et cours interentreprises) sont satisfaits des offres AFP. https://bit.ly/2WjkF3D

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Formation professionnelle 2030

Plateforme La formation professionnelle suisse est un modèle de réussite qui peut envisager l’avenir en toute sérénité. Pour qu’il en soit toujours ainsi, la Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail œuvrent ensemble au développement ciblé de la formation professionnelle au travers de leur initiative « Formation professionnelle 2030 ». Sur le site, vous trouverez des infos sur les projets en cours (Accélération de la collaboration lors du développement des professions, Culture générale 2030, digitalinform.swiss…). www.sbfi.admin.ch/fp2030 www.formationprofessionnelle2030.ch

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RUBRIQUES > ÉCHO COLLOQUE

Echo de la journée d’étude PIRACEF autour de l’étonnement a « Où il y ent, m e n n to é ir s é il y a d nce. » e ri é p d’ex wey John De

MOTS-CLÉS : ACTIVITÉS CRÉATRICES • ÉDUCATION NUTRITIONNELLE • ÉCONOMIE FAMILIALE • ATELIERS La journée d’étude PIRACEF (formation romande des professionnels de l'enseignement des activités créatrices, de l'éducation nutritionnelle et de l'économie familiale), qui a été organisée le 6 mars dernier par la HEPVS à St-Maurice en partie dans les locaux du CO, était articulée autour de l’étonnement et des connexions possibles avec la création. Ce fut un moment étonnant, parce qu’amenant à sortir des sentiers battus. Environ 130 personnes ont participé à ce colloque, dont principalement des enseignants de toute la Suisse romande « labellisés » PIRACEF ou « en voie de labellisation », mais aussi des étudiants de la HEP-VS et des enseignants. Tous les deux ans, il y aura désormais une journée d’étude dans l’une des institutions du concordat PIRACEF et la HEP-VS a été la première à se lancer dans l’aventure avec cette édition. Sandra Coppey Grange, enseignante à la HEP-VS et organisatrice de cet événement, évoque son premier étonnement : « J’ai vite pu apprécier l’engouement autour de la thématique et autour de cette formation liée à des branches si essentielles qui peinent pourtant souvent à être reconnues. » Elle a reçu pour composer sa partition, la date, le lieu, le thème et le nom du conférencier principal. La journée a débuté par la conférence de Joris Thievenaz, professeur

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Expérimentation de l'étonnement via la matière dans l'atelier d'Yvan Schneider

des universités en sciences de l’éducation et de la formation à l’Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES) et auteur de l’ouvrage intitulé De l’étonnement à l’apprentissage - Enquêter pour mieux comprendre (éditions De Boeck, 2017). Les participants ont suivi deux ateliers parmi une offre de dix possibilités très diverses, permettant d’aborder l’étonnement par la pensée et le corps (« S’étonner pour penser » avec Frédéric Darbellay, « Nouveau et habituel » avec Guilherme Botelho, « Le présent est fluide » avec Julie Beauvais, « Monotype » avec Jean Morisod, etc.). Ce colloque PIRACEF s’est terminé par une table ronde (cf. p.31) et une performance musicale inénarrable de

Carine Tripet Lièvre (venue en Pierrot la manivelle en début de matinée), par ailleurs co-responsable à la HEPVS de la formation secondaire I et II. Comme l’a précisé Joris Thievenaz en introduction de sa conférence, l’étonnement, dont la racine est la même que pour le mot « tonnerre », est une notion qui est en elle-même source d’étonnement. Lors de sa présentation, il a d’abord fait un détour par la philosophie, où la place accordée à l’étonnement est importante (Platon, Aristote, Gilles Deleuze, Gaston Bachelard…). Il a montré en quoi l’étonnement avait un rôle d’« ouvreur de pensée », distinguant « être surpris par » de « s’étonner de ». Le conférencier a ensuite mis en évidence que la notion apparaissait dans le champ de l’éducation dans les travaux des précurseurs de l’Education nouvelle

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(notamment chez John Dewey) et dans ceux des années 60-70 (notamment chez Louis Legrand et Francine Best). Il a évoqué quelques dispositifs pour susciter ou accompagner l’étonnement, notamment en faisant vivre aux apprenants des expériences « contre-intuitives » (cf. les travaux d’André Giordan) ou en s’appuyant sur le journal d’étonnement. Il a énuméré quelques facteurs empêchant l’éclosion de l’étonnement, dont le manque de temps. Joris Thievenaz a conclu en précisant que « par définition, l’étonnement est un processus sauvage, naturel, que nous avons du mal à domestiquer ». Lors de l’allocution finale, Patrice Clivaz, directeur de la HEP-VS, s’exprimant au nom de tous ses collègues de la Suisse romande, a fait l’éloge de cette journée mêlant concepts et approches concrètes : « Avec PIRACEF, on ne fait pas les choses de manière habituelle : on mange des tartines et on vient en chaussettes dans certains ateliers, ce qui n’est pas usuel dans les colloques auxquels je participe. » Comme l’explique si joliment Sandra Coppey Grange, elle a eu à cœur « d’offrir un espace et un temps que les participants ont pu investir pour se rencontrer, pour échanger, pour développer des projets… ». Les commentaires des participants entendus pendant le repas ou l’apéritif étaient largement enthousiastes. Ainsi une enseignante diplômée PIRACEF relève que pour elle la conférence et les expériences vécues en atelier lui ont permis de se questionner sur une thématique méconnue et pourtant liée aux apprentissages en se « décalant d’un petit centimètre de sa zone de confort ». L’un de ses collègues dit avoir été impressionné par la qualité du programme, ayant pu trouver des pistes pour enseigner différemment. Plusieurs mentionnent la richesse d’un tel menu pour ressourcer leur pratique professionnelle et leur vie personnelle. Quant à Sandra Coppey Grange, elle espère que la HEP-VS va s’emparer de cette thématique de l’étonnement comme objet de recherche.

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en sachant que ce n’est qu’une intention éducative et formative parmi d’autres et qu’il n’y aura jamais de lien mécanique faisant naître le processus, car le sujet doit accepter de se lancer dans une petite aventure.

INTERVIEW DE JORIS THIEVENAZ Joris Thievenaz, quelle est l’origine de votre curiosité pour l’étonnement ? Je me suis intéressé à l’étonnement en commençant par m’étonner de l’étonnante absence de l’étonnement dans la recherche en formation des adultes. On a l’étonnement philosophique et l’étonnement comme pédagogie de l’éveil chez le tout petit enfant, mais entre les deux on sait peu de choses sur son rôle effectif dans nos vies quotidiennes et dans nos apprentissages. Vous proposez des chemins, tout en insistant sur la nécessité de ne pas croire à la voie unique… Dès qu’un mot ou une notion retient l’intérêt, on veut souvent en faire une recette miracle et la pédagogie connaît bien cela. Pour moi, l’accompagnant essaie de favoriser les situations propices à l’étonnement, tout

L’enseignant devrait-il lui-même s’étonner avant de pouvoir accompagner l’étonnement de ses élèves ? Pour l’enseignant, repérer les instants où il s’étonne participe à sa professionnalisation. Avec ses élèves, il peut se saisir d’un certain nombre d’outils pédagogiques pour les considérer sous un nouveau jour au prisme de l’étonnement. Parmi les dispositifs pour susciter l’étonnement, vous citez notamment le journal d’étonnement. Comment l’utiliser en classe ? Le journal d’étonnement est certainement la piste la plus connue, tout en n’étant bien évidemment pas une recette miracle. Le principe est simple : il s’agit de demander à l’élève de mettre par écrit ses étonnements dans un journal, pour qu’ils soient à la fois consignés et mis en mémoire. Le journal d’étonnement est alors un support de réflexivité et non pas un outil de contrôle ou de management. Propos recueillis par Nadia Revaz

La formation PIRACEF www.piracef.ch

Atelier avec Julie Beauvais, metteuse en scène, chorégraphe, conceptrice

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RUBRIQUES

REGARDS CROISÉS Federico, Nathalie, Clara et Noémie sont étudiants en formation initiale à la HEP-VS (Federico ajoute une formation à son parcours) Quel instant de cette journée a été pour vous le plus marquant ? Nathalie : J’ai été bluffée par la voix de Pierrot la manivelle. Carine Tripet nous a fait vivre un très beau moment de créativité et d’émotion, en lien avec l’étonnement. Clara : Moi j’ai noté un bout de la phrase de Deleuze (elle sort un petit papier) : « S'étonner que l'étant est… ». Je vais garder en mémoire cette formulation. Noémie : J’ai aimé la journée dans sa globalité, mais peut-être plus encore les ateliers à la fois actifs et interactifs. Federico : Je retiens l’instant où j’ai mieux compris les nuances entre surprise, curiosité, émerveillement et étonnement.

Par rapport à votre futur métier d’enseignant, emportez-vous une idée de cette ie e, Clara et Noém journée ? Federico, Nathali Nathalie : Je me vois Noémie : Dans les ateliers, comme bien récupérer certaines activités nous étions libres, nous avons pu expérimentées dans l’atelier de laisser parler notre créativité et Guilherme Botelho. Par exemple, du coup ceux qui les menaient marcher en aveugle, avec un pouvaient être étonnés de la accompagnant, permet de diversité des résultats. J’aimerais développer la confiance en soi et transposer cela en classe. en l’autre. Federico : Avant cette journée, Clara : De manière plus large, je j’aurais sans doute voulu utiliser me dis qu’en tant qu’enseignant l’étonnement pour retenir il est important de rester ouvert l’attention des élèves, alors aux étonnements. Je pense que le que du fait de ses liens avec les climat que l’on va créer en classe émotions, je sais désormais que sera essentiel pour ne pas être c'est un concept nettement plus blasé. riche et complexe.

Bonus sur le site et via l’app Résonances Quelques citations autour de l’étonnement www.resonances-vs.ch

QUELQUES PROPOS LORS DE LA TABLE RONDE Philippe Ligron, Julie Beauvais, Guilherme Botelho et Richard-Emmanuel Eastes « Quel rôle joue l’étonnement dans la création ? » Philippe Ligron, virtuose de la cuisine, coanimateur de l’émission gastronomique Bille en tête sur la RTS et membre de l’équipe de l’Alimentarium à Vevey « Le mot pourquoi m’a toujours bercé depuis mon enfance. […] Je suis de plus en plus dans l’étonnement, en redécouvrant mon métier à travers les produits. […] Mon étonnement actuel, c’est de voir mon apprenti que je prépare au concours du meilleur apprenti vaudois avec le sourire de 7 h à 19 h, alors que l’on entend souvent dire les jeunes ceci, les jeunes cela… »

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Julie Beauvais, metteuse en scène, chorégraphe, conceptrice « J’ai l’impression de prendre de plus en plus le temps d’être étonnée et d’avoir de moins en moins l’envie d’en faire quelque chose. […] C’est dans cet espace de l’étonnement qu’on est le plus présent au monde et à la vie. » Guilherme Botelho, chorégraphe et fondateur de la compagnie Alias « Mon diamant, ce sont les moments d’étonnements. […] L’étonnement est en moi, alors que la surprise vient de l’extérieur. […] L’étonnement a une dynamique qui relie mon moi profond et le monde. »

ilherme Julie Beauvais, Gu Philippe Ligron, s ste Ea el rd-Emmanu Botelho et Richa

Richard-Emmanuel Eastes, pédagogue, chercheur (recherche scientifique, artistique et en matière d’innovation industrielle), médiateur, entrepreneur… « Je vois trois dimensions complémentaires à l’étonnement : la première, c’est l’étonnement en tant que déclencheur […], la deuxième, c’est l’étonnement comme état d’esprit […] et la troisième, c’est l’étonnement méthodologique. […] La recherche ne commence pas toujours par un étonnement, aussi il ne faut pas mythifier son rôle. »

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> DOC. PÉDAGOGIQUE

Découvrir la géographie et l’histoire

Deux collections pour voyager dans l’espace et dans le temps

La Médiathèque Valais de SaintMaurice a choisi dans ce numéro de mettre en exergue les thèmes connexes de la géographie et de l’histoire. En géographie, la collection Les dictionnaires insolites a récemment été acquise. Conçue en 2010 par les éditions Cosmopole, cette collection offre à tout un chacun de découvrir différentes contrées de manière originale. « Au-delà des guides touristiques, les dictionnaires insolites vous font voyager par les mots et aident à briser les idées reçues1. » Pour assouvir vos envies de voyages, n’hésitez donc pas à vous procurer ces ouvrages ! Du nouveau est également venu étoffer le fonds de la section histoire de la Médiathèque. On peut notamment citer la collection Tempus des éditions Perrin2, éditeur français reconnu en histoire. Cette collection en format poche propose depuis 2002 des documentaires vulgarisés et complets sur divers évè-

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nements, périodes ou personnages historiques. Elle peut ainsi convenir tant à un connaisseur qu’à un lecteur lambda. En complément, la Médiathèque met également à disposition des enseignants de nombreuses ressources didactiques dans les domaines de la géographie et de l’histoire. Tous ces documents sont consultables sur place ou en ligne via le catalogue Explore Valais.

Venez faire votre choix ! Carole Premand Notes www.editionscosmopole.com www.lisez.com/perrin/collectiontempus/58843

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Pour en savoir plus www.mediatheque.ch https://explore.rero.ch/fr_CH/vs

Tournoi de foot pour les enseignants valaisans francophones Le 29 mai 2019, dès 15 heures, est organisé à Chalais le premier tournoi de foot pour les enseignants valaisans francophones (TEVF). Des équipes mixtes (au minimum une fille sur le terrain) d'enseignants des écoles primaires, des cycles d'orientation et des écoles du secondaire II sont attendues. Initialement prévue pour le 3 mars, la date d'inscription est prolongée jusqu'au 19 avril 2019. Pour les informations et les inscriptions, adressez-vous à Fabrice Ballestraz par téléphone au 079 272 30 89 ou par mail à fabrice.ballestraz@gmail.com

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RUBRIQUES > ÉDUCATION MUSICALE

Célina Ramsauer ou la musique au service de l’enfant MOTS-CLÉS : CHANSON • FRANCOPHONIE La particularité de Célina Ramsauer1 est d’être auteure, compositrice, interprète, accordéoniste, comédienne, et productrice. Par ailleurs, depuis peu, elle met ses compétences au service de la Constituante valaisanne2. De son parcours de vie, elle dit : « Le fait d’être autodidacte dans mon métier aurait pu être un frein à ma carrière artistique si je n’avais pas eu le bonheur de pouvoir autant voyager avec mes spectacles, c’est dans ces moments-là que j’apprends, que les gens des quatre coins du monde m’apprennent mon métier. » Elle dit aussi que Georges Moustaki, par sa sincérité d’artiste, son amitié bienveillante, a été un moteur important de son activité. Elle collabora avec l’Organisation internationale de la francophonie avec sa chanson hymne à la richesse de la diversité « Ensemble », chanson qui a également servi de fil rouge pour le spectacle des Chorales lémaniques 20143.

CHANSONS SUR SCÈNE En 2017, elle fonde l’Ecole de la chanson, approche innovante et pluridisciplinaire. Dans ce cadre, elle initie « Chansons sur scène », « créations et interprétations de chansons par des amateurs entourés de professionnels »4. Ce projet, que Célina a mis en route, mérite qu’on s’y attarde et en dit long sur ses qualités humaines et artistiques, ainsi que sa volonté d’être au service du développement de l’enfant (et de l’adulte).

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Célina Ramsaeur en concert © Joanne Fumeaux

Elle se défend d’être une concurrence pour les institutions musicales officielles, car elle opte pour une structure limitée dans le temps avec des séminaires et ateliers savamment orchestrés durant lesquels chaque participant part à la découverte de ses capacités vocales, créatives et/ou textuelles dans le but de participer, s’il le souhaite, à une représentation sur la prestigieuse scène du Tohu-Bohu Festival5. Des professionnels sont présents, en appui pour le développement vocal, la rédaction de textes, la création de musique ainsi que l’interprétation. Ce sont des professeurs de divers horizons, comme Clara Clivaz (docteur en sciences du langage), Elisa Favre (coach vocal) mais également des professeurs de l’EJMA6 qui sont chargés de l’orchestration des chansons réalisées par les participants.

LIEN AVEC L’ÉCOLE Il nous plaît de relever que ce projet, dans un contexte différent, poursuit les mêmes objectifs que le PER7 dans ses quatre axes que sont l’expression et la représentation, la perception, les acquisitions techniques et la culture. Il nous revient aussi en mémoire

« Le train du rêve », grand concours de créations de chansons organisé dans les classes valaisannes8. Des milliers d’enfants avaient, lors de la fête cantonale de Brigue en 1996, interprété ces chansons.

CODA Célina Ramsauer est une artiste authentique, qui a toute notre admiration. Elle œuvre pour le bien commun. Célina, merci de continuer à faire vibrer ton humanité. Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes www.celinaramsauer.com https://appelcitoyen.ch/p/celina-2 Chanson concept ensemble : www.ensemble-francophonie.org 3 Dans un prochain article, nous écrirons quelques mots sur les chorales lémaniques, 23-25 mai 2019. 4 www.courscelinaramsauer.com 5 www.tohu-bohu.ch 5-6-7 septembre 2019, Veyras (Suisse) 6 Ecole de jazz et de musiques actuelles 7 Plan d’études romand : www.plandetudes.ch/musique 8 https://bit.ly/2VWfYwA 1 2

https://animation.hepvs.ch/ musique

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> INTERCULTURALITÉ

Flashmob avec des jeunes de diverses origines au LCP thérapeute : « Après cette expérience, j’ai tout de suite dit que j’étais motivée pour un autre projet. » Nora et Eva, également étudiantes au LCP, ont rejoint le groupe. Eva retient de cette aventure l’expérience de danser ensemble devant un public et Nora l’occasion de créer d’autres sortes de liens qui prennent plus de temps à se construire. Quant à Priska Antille Meier, elle souligne que l’originalité de cette année, « c’était d’aller chercher le public en extérieur, ce qui est différent que de se produire en salle ». Sur le site de La sorcière affairée, association bénéficiant notamment du soutien d’Etincelles de culture, vous trouverez, outre les événements comme cette Flashmob, divers projets de médiation culturelle pour les écoles. Nadia Revaz Flashmob « Face » dans le préau du Lycée-Collège de la Planta

MOTS-CLÉS : DANSE • CHANT • MÉDIATION CULTURELLE Parmi les différentes actions proposées lors la 10e édition de la Semaine valaisanne d’action contre le racisme qui a eu lieu du 21 au 31 mars 2019, il y avait le spectacle « Face », produit par La sorcière affairée. Celui-ci était présenté sous forme de Flashmob mettant en scène des jeunes d’origine étrangère (du foyer Le Rados qui accueille les mineurs en exil à Sion) et valaisanne (dont trois étudiantes du Lycée-Collège de la Planta) sur le thème de l’identité. La Flashmob a eu lieu dans divers endroits de la ville de Sion le 22 mars dernier.

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Comme indiqué sur le site de La sorcière affairée, « cette production alterne danse et chant. Elle vise à créer un tableau où chaque acteur propose une performance correspondant à ce qu’il est, sa différence et sa singularité. Chacun y apporte donc sa part personnelle au groupe pour composer au final une mosaïque d’identités, de richesses individuelles visant à démontrer qu’une société est forcément plurielle. » Eline, l’une des trois collégiennes, avait déjà participé l’année dernière au LCP au spectacle Baaham (signifiant « ensemble »), mené sous l’impulsion de Priska Antille Meier, danse-

http://lasorciereaffairee.ch www.vs.ch/web/spm/semainecontre-le-racisme

EN RACCOURCI Images et société

Nouveau site A l'heure de l'infox, la Fondation images et société promeut l'éducation à l'image et aux médias auprès d'un large public. Le site propose des outils pour devenir et aider à devenir conscient de l’impact des images dans nos vies. https://imagesetsociete.org

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RUBRIQUES > FRANÇAIS

Apprendre à lire en cercle de lecture ! MOTS-CLÉS : GROUPE • DISCUSSION Imaginez la scène : des élèves en petits groupes hétérogènes autour d’un livre, munis de leur cahier de lecture, débattent du sens d’un épisode, discutent les réactions d’un personnage, formulent des hypothèses, soulignent les beaux passages. Surtout, ils portent attention à chaque lecture pour construire en commun le sens du texte. Les cercles de lecture, dispositif coopératif au service de la compréhension de l’écrit, s’organisent en 3 temps : celui de la lecture individuelle, celui de la rédaction des notes de lecture dans le carnet de lecture et celui du partage avec les pairs. Ils visent la compréhension du texte par l’usage de stratégies affectives et cognitives (prédire, ressentir, se questionner, faire des liens avec le monde, etc.)

Les relations entre pairs : une fois les règles de comportement assimilées, les élèves débattent de manière naturelle et calme. La liberté d’expression prend ici tout son sens ! L’expression orale : afin d’être compris, chacun doit s’exprimer de manière précise. La stratégie « résumer » les pages lues n’est pas évidente et c’est un excellent exercice ! Le sens critique : en petit groupe, les enfants qui d’ordinaire ne prennent pas la parole, osent plus s’extérioriser. L’interprétation des textes : avec les stratégies, l’enfant développe différentes visions d’un texte dont certaines sont parfois émouvantes. D’où l’importance du choix des textes. Les points négatifs découlent plutôt de mon manque d’expérience :

Groupe Langue 1 (GL1) : Aviez-vous déjà travaillé avec les cercles de lecture auparavant ? I.B. : Non ! J’en avais entendu parler, mais je ne savais pas en quoi ça consistait avant de suivre la formation HEP. J’ai toujours adoré la lecture, mais je n’avais jamais trouvé une manière de lire stimulante à l’école. Grâce à l’utilisation de stratégies, les enfants aiment lire et débattre des textes… Les voir partager avec enthousiasme, j’adore !

Difficulté à trouver des textes adaptés : les histoires courtes sont plus faciles à gérer, mais les enfants aiment beaucoup prendre possession d’un livre et se fixer leurs propres objectifs. Varier les plaisirs semble être l’idéal. Les enfants possédant un très faible niveau de lecture ont parfois de la peine à trouver leur place, mais n’est-ce pas toujours le cas ? A l’enseignant.e de trouver des textes adaptés à tous, quitte à faire des groupes homogènes, pour que ces lecteurs aient aussi du plaisir à lire et parler de leur lecture !

GL1 : Qu’apportent ces activités ? I.B : Je suis en phase d’expérimentation, mais je peux déjà voir des points positifs :

GL1 : Un coup de cœur de lecture ? I.B. : Pour des 6-7-8H : Quitter son pays, de Marie-Christine Helgerson (en lecture suivie à la Médiathèque).

Isaline Bruchez a testé ce dispositif dans sa classe de 7H et nous en parle.

INTERVIEW

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Note de lecture d'un élève

Un roman assez court, mais générant beaucoup d’émotions et de questionnements sur les différences de culture. Les débats allaient bon train lors des cercles… Pour le Groupe Langue 1 : Francine Fallenbacher et Valérie Michelet

Pour en savoir plus Cours de formation continue : les cercles de lecture, un dispositif créatif au service de la compréhension 5H-8H dès septembre 2019 Compléments sous www.resonances-vs.ch

https://animation.hepvs.ch/francais

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> ÉCHO CONFÉRENCE

Echo de la conférence d’Isabelle Lermigeaux-Sarrade à la HEP-VS

MOTS-CLÉS : ESPACE • ENSEIGNANTS • ÉLÈVES Isabelle Lermigeaux-Sarrade était invitée le 25 février dernier à la HEP-VS à St-Maurice pour parler des effets de l'espace physique sur l'enseignement et les apprentissages, dans le cadre des conférences-débats organisées par Hervé Barras, responsable du soutien à l’enseignement et à l’apprentissage à la HEP-VS. Membre du Laboratoire de recherche sur les apprentissages en contexte (LaRAC) à l’Université Grenoble Alpes, elle a récemment soutenu sa thèse, dirigée par Michel Grangeat, sur le déplacement des enseignants dans la classe et les effets sur l’apprentissage des élèves (cf. encadré en p.37). Comment l’enseignant s’appropriet-il son environnement de travail qui

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est un espace physique, mais aussi social et relationnel ? En quoi l’accessibilité modifie-t-elle les interactions ? Dans quelle mesure la configuration de la salle de classe et de l’attribution des places peut-elle influencer la motivation et les performances ? Isabelle Lermigeaux-Sarrade a étudié les liens entre l’espace, l’activité de l'enseignant et la qualité des apprentissages, plus particulièrement dans les cours de sciences. Dans sa thèse, elle a analysé, en se focalisant sur les distances topologiques, les placements et déplacements de l'enseignant sous l'angle de l'analyse de l'activité, en questionnant l'accessibilité de quatre espaces de classe (îlots, bus, hybride et peigne). Son travail montre certains risques et opportunités des différentes configurations, en tenant aussi compte des changements liés à l’espace numérique ou virtuel, pour la qualité des interactions.

INTERVIEW ISABELLE LERMIGEAUX-SARRADE Qu’est-ce qui vous a incitée à vous intéresser à cette thématique de l’espace tout particulièrement en salle de sciences ?

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RUBRIQUES A l’ESPE (NDLR : Ecole supérieure du professorat de l'éducation), j’ai eu l’occasion d’aller en maternelle et en primaire observer des enseignants débutants et j’ai vite vu des problématiques liées à l’espace mal configuré et aux déplacements contraints dus à un mobilier inapproprié. En effectuant ma thèse, j’ai voulu aborder la question de l’espace de travail, en lien avec les contraintes que j’avais ressenties en tant qu’enseignante de sciences au secondaire et en lien avec les questions des étudiants. Dans le monde de l’industrie, les études sur l’ergonomie du poste de travail existent depuis très longtemps, alors pourquoi ne pas s’y intéresser en sciences de l’éducation ? Comment résumeriez-vous les principales conclusions de votre thèse ? L’accessibilité de l’espace de travail détermine en grande partie les mouvements de l’enseignant et sa proximité vis-à-vis des élèves. Quand un groupe d’élèves est difficile d’accès pour l’enseignant, ceux-ci sont plus enclins à avoir une fréquence élevée des échanges hors tâche et donc moins motivés à la régulation de la réalisation de la tâche. Ce que j’ai également pu observer, c’est que les enseignants se saisissent différemment des opportunités ou affordances spatiales selon les parcours professionnels qu’ils ont eus auparavant. Cela transparaît notamment dans la manière dont ils placent les élèves et dont ils disposent les groupes dans la salle. Pour un élève au comportement difficile, y aurait-il des pistes à prendre en compte ? Ce que je conseillerais à l’enseignant, c’est d’avoir en tête la constitution des groupes. A priori, il semble qu’il y ait un effet fond de salle, aussi il peut être judicieux de faire tourner les élèves, sachant que les études tendent à montrer que ceux placés devant réussissent mieux. Il est toutefois évident que tout dépend de l’activité réalisée. Placer les élèves en îlots pour une activité individuelle est une aberration, parce que cela les incite à

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discuter, aussi il s’agit de réfléchir au passage d’une configuration à l’autre en fonction des objectifs poursuivis.

« Les études tendent à montrer que ceux placés devant réussissent mieux. » En France, ces questions sont-elles abordées dans la formation des enseignants ? A l’Université Grenoble Alpes, je donne depuis l’année dernière un cours de quelques heures sur le rôle de l’aménagement de l’espace physique sur les apprentissages, mais c’est un domaine émergent. Il convient de préciser que jusqu’à récemment les études liées à l’espace ne reposaient pas sur des résultats empiriques et des mesures comparatives de l’activité, mais sur du ressenti de l’enseignant ou des élèves et sur le confort lié à la lumière, au bruit, aux couleurs et rarement sur la disposition. Avoir des valeurs chiffrées permet de définir plus concrètement l’accessibilité d’une salle et de coupler les résultats à différents autres paramètres. Comment envisagez-vous la suite de vos recherches ? J’aimerais étudier l’accessibilité pour un élève donné, fille ou garçon, en difficulté ou en réussite, dans une salle de classe. Dans mes observations j’ai pu remarquer que les filles, qui choisissent moins les carrières scientifiques, sont souvent plus éloignées de l’enseignant en cours de sciences et j’aimerais savoir si ce sont elles qui ont fait ce choix ou si elles ont été placées derrière, peut-être parce qu’elles sont plus autonomes. A partir des plans de classe, on pourrait savoir où un élève donné était placé au fil des trimestres et selon les branches et voir s’il est possible de mettre cela en relation avec son parcours scolaire. La technologie induit-elle une évolution des interrogations liées à l’espace de la salle de classe ? Oui, si l’on est dans un système où les ordinateurs sont fixes, car cela modi-

Isabelle Lermigeaux-Sarrade expliquant les bulles d'espace de la sphère corporelle.

fie les déplacements. Par contre, si les groupes d’élèves utilisent une tablette, cela ne change a priori pas les interactions. Ce qui serait intéressant, c’est de voir comment se fait le travail collaboratif des élèves avec ces outils mobiles. Avec le numérique et le virtuel, on a aussi d’autres questionnements à avoir, car l’espace est remis en jeu. Nous allons vers des aménagements plus flexibles. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour aller plus loin : thèse en ligne Isabelle Lermigeaux-Sarrade. Rôle de l’organisation de l’espace de travail sur les activités effectives et empêchées des enseignants : rôle de la configuration de la salle de sciences dans l’apprentissage de la compétence d’argumentation. Université Grenoble Alpes, 2018. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel02057064

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> RECHERCHE

Quelques publications récentes

Service de la recherche en éducation

Etude genevoise sur l’accueil des élèves primo-arrivants allophones Cette étude du SRED porte sur la structure et le fonctionnement de nouveaux dispositifs d'accueil (classes d'accueil à plein temps au primaire et classes d'alphabétisation au cycle d'orientation), ainsi que sur les caractéristiques des élèves qui les fréquentent, tout en s'interrogeant sur l'intégration sociale et scolaire des jeunes migrants et sur l'offre d'accueil globale à Genève.

Elle dresse un portrait de ces dispositifs d'accueil : tandis que les acteurs de terrain relèvent plusieurs aspects bénéfiques sur le plan de l'intégration scolaire et sociale des élèves, et que ces nouvelles classes semblent trouver leur place dans l'organisation de l'accueil de l'enseignement obligatoire à Genève, des ajustements sont envisageables à plusieurs niveaux. Des recommandations sont proposées, notamment relatives au rôle des professionnels en charge de l'accompagnement de ces élèves et aux parcours et transitions scolaires des élèves dans l'enseignement régulier. Dutrévis M. et Brüderlin M (2018). Etude sur les nouveaux dispositifs d'accueil pour élèves primo-arrivants allophones. Genève : SRED. https://bit.ly/2CtzDwi

EN RACCOURCI

Magazine CSRE

Formation professionnelle

24 projets de recherche et un portrait

Ouvrage suisse Rassemblant treize contributions de spécialistes du domaine de la formation professionnelle en Suisse, l’ouvrage de Lorenzo Bonoli, Jean-Louis Berger et Nadia Lamamra passe le modèle suisse de formation professionnelle à la loupe. www.iffp.swiss/enjeux-de-laformation-professionnelle-en-suisse

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rieure – dans les trois ans qui suivent l’obtention d’un titre au secondaire II. Les résultats de l’étude mettent en évidence un éventail de situations et de parcours qui méritent d’être discutées compte tenu de deux enjeux propres à cette étape, à savoir leur engagement dans la formation supérieure ou la réussite de l’insertion professionnelle. Bachmann Hunziker, K. et Leuenberger Zanetta, S. (2018). La situation des diplômés vaudois du secondaire II 18 mois après l'obtention de leur titre. Enquête de 2015. Renens : URSP, 174. https://bit.ly/2YdBiiO

Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques

Etude vaudoise sur la situation des diplômés Cette étude vaudoise menée sur la base de l’enquête sur l’orientation secondaire (EOS) a pour principal objectif de documenter régulièrement la deuxième transition – celle qui mène à l’emploi ou à la formation supé-

L’édition du premier numéro 2019 du Magazine CSRE présente des informations sur 24 projets de recherche, dont une expérience d'enseignement bilingue en immersion sous la loupe, recherche menée par la Section recherche, évaluation et planification pédagogiques du canton de Berne, et un portrait de deux professeures de pédagogie spécialisée de l'Université de Zurich. Le magazine est accessible en ligne. www.skbf-csre.ch/fr/recherche-eneducation/magazine-csre

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RUBRIQUES > CORPS ET MOUVEMENT

Confiance en soi en EPS MOTS-CLÉS : PEUR • CLIMAT MOTIVATIONNEL Dans notre système éducatif, l’éducation physique et sportive offre aux élèves des situations d’expression variées, corporelle, émotionnelle, relationnelle, verbale. Elle répond aux objectifs d’une pédagogie active et dynamique grâce à la nature des activités qu’elle propose. Vivre son corps, s’exprimer, danser… ; se maintenir en équilibre, grimper, tourner ; courir, sauter, lancer ; jouer seul-avec-ensemble-contre ; tout cela amène une grande liberté d’évolution motrice qui sera confrontée directement aux capacités et compétences de l’élève. A travers toute cette palette de gestes pluridisciplinaires à développer, nous sommes parfois confrontés à la peur d’un enfant qui bute devant une tâche motrice. Tout comme un élément simpliste à réaliser, nous pouvons nous retrouver face à une situation plus délicate qui va demander de la persévérance, de la compréhension, de la collaboration, de la confiance. Aux agrès : les éléments de mouvements de rotation provoquent souvent des blocages ; pour la natation : l’immersion reste une étape très complexe à franchir tout comme l’apprentissage du plongeon. Dans les jeux indépendamment de la maîtrise gestuelle : la peur du ballon (attraper) ne favorise pas l’intégration dans une équipe ; s’exprimer-danser avec la confrontation du regard de ses camarades pose aussi d’énormes inquiétudes (mal-être). La Bible de la préparation mentale - De la théorie à la pratique (Christian

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La performance mentale selon la méthode Target

Target & Isabelle Petitjean, 2016) permet de comprendre ce qu’est concrètement le « mental » : relâchement, lâcher-prise, gestion de l’énergie, des émotions, du stress, de l’estime de soi, motivation, concentration, cohésion, communication. La mise en place d’un climat motivationnel favorable s’avère de ce fait essentielle. Un renforcement de la motivation intrinsèque et de la confiance en soi de l’enfant peut être grandement conditionné par le climat et l’environnement créés par l’enseignant. Le choix pragmatique de la matière enseignée doit tenir compte de l’âge biologique des enfants ; à nous de ne pas brûler les étapes par des formes finales ou nonadaptées aux capacités coordinatives et physiques des élèves. D’autre part, l’utilisation de méthodes favorisant l’apprentissage guidé permet d’aborder l’acquisition d’un geste par étapes. (Enseigner le ski de Pierre Pfefferlé, 2014) 1. L a méthode fractionnée qui consiste à construire un geste par

étapes progressives après avoir segmenté l’élément à apprendre. 2. La méthode globale qui propose pour la réalisation d’un geste dans sa forme complète des conditions allégées ou l’engagement d’aides didactiques. 3. La méthode combinée qui consiste à alterner les méthodes globale et fractionnée. A relever aussi la possibilité de proposer à l’élève une méthode nonguidée : « Atteindre un objectif, le confronter à une situation problème en lui laissant libre choix du cheminement et trouver ainsi sa solution personnelle ». Pour l’EPS, à nous tous d’associer la matière sportive tenant compte du développement, du climat de travail motivationnel et le choix de l’utilisation de méthodes appropriées pour franchir l’obstacle rencontré par l’élève ou nous-mêmes aussi. Lionel Saillen https://animation.hepvs.ch/ education-physique

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> ARTS VISUELS

En pâtir… ou empathie ? , ni optimiste « Il faut être angera ait “ça s'arr er ifi gn si i u ce q iste, t”, ni pessim naturellemen out est perdu e “t signifiant qu devons se que nous en p Je ”. ce n a d'av ant : ristes en dis ge, être volonta a cela s' rran e u q e rt so » “faisons en les moyens.”  et prenons-en

uard Albert Jacq

MOTS-CLÉS : CRÉER • RÊVER • PER La peur de l’échec est intrinsèque aux systèmes basés sur la compétition. Les élèves seraient-ils confrontés au stress lié au monde du travail ? Et avec l’ennui… pour compléter le tableau. Cet étrange triptyque pour représenter plusieurs aspects d’une spirale infernale : Stress, ennuis, et peur de l’échec, sont des fléaux qui touchent la santé psychique (et physique) d’un individu, du groupe, de la collectivité et de la société entière, en péjorant toutes les strates de celle-ci. Je ne comprends pas très bien comment un tel cercle vicieux s’articule. A ce cercle vicieux qui tend à être banalisé, préférons une spirale vertueuse : Emulation, où chacun s’en sort enrichi… Respiration, reconnaissance des singularités, respect des rythmes naturels…

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La branche Arts Visuels est un pansement ou du moins devrait l’être.

Avec activité, joie, plaisir, satisfaction, divertissement…

La branche Arts Visuels est un pansement ou du moins devrait l’être.

La parole est un premier pas nécessaire dans tout désir de transformation, et la « bonne volonté » à elle seule ne suffit pas : tout est question d’entraînement, y compris pour le mieux-être1.

Quantitativement, cette branche représente le 5% du temps qu’un enfant passe dans le cadre de l’école. Elle agit un peu comme le bisou de maman qui soulage les petits maux. Elle fait plaisir et rend heureux, elle rassure et récompense, permet l’échange, elle partage, félicite, reconnaît et donne de l’importance, donne attention et bienveillance, etc. De quoi en faire toute une chanson. A écouter : « Portée Majeure… en Notes Mineures. »

LE RÔLE DE PANSEMENT DE TOUTES LES COULEURS DES ARTS VISUELS Chaque instant où l’on fait preuve d’empathie, on met un pansement. Chaque fois qu’on valorise, on en met un autre. On sait très bien cela : c’est une question d’attitude et de conscience.

Reconsidérons la réelle valeur de cette branche, indépendamment de

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RUBRIQUES la place qui lui est consacrée. La quasitotalité des enfants se rend avec joie dans les ateliers d’Arts Visuels… A frôler ainsi une majorité absolue qui ferait rêver un politicien, c’est en toute logique que cela devient un signal fort qui suscite écoute, attention et réflexion. Ils sont contents. Peut-être qu’ils l’expriment pour nous indiquer une direction… Bien sûr, d’aucuns pensent que la tâche est facile en Arts Visuels, puisque cette branche secondaire est une récréation qui colorie les rythmes hebdomadaires. Attention, facile est l’apparence parce qu’il y a tout de même des attentes à satisfaire. Cette branche dispose de ses propres règles tout en offrant des vertus que beaucoup ne proposent pas aussi nettement. Par exemple, il est vrai qu’elle est « récréative » en permettant - dans le beau sens du terme - détente, divertissement et relâche. Un rêve inspirant et PER compatible ! En plus d’agir en contrepoint à la rudesse de l’école, l’exercice des Arts Visuels est une de ces précieuses activités qui permet d’accéder à une connaissance, développe la meilleure motricité fine, la spatialité d’une œuvre d’art, un regard historique, l’évasion, la responsabilisation, le ressourcement, l’expression, le développement personnel, l’adaptation et le dépassement, la prise de risque, la transformation de l’adversité en accident heureux… et permet à une personne d’entrer simplement en relation avec son intimité en créant l’occasion d’exprimer ce qu’elle aime, ressent ou pense. Ce qui est essentiel pour toute personne, c’est cette occasion de dire, de conter, de se raconter, de se dévoiler, de s’exposer. Etre, créer et exister. C’est une activité qui aborde et explore le domaine artistique, l’expérimente, en fonctionnant avec beaucoup de contraintes pratiques, techniques, avec les mêmes défis émotionnels et humains que lors

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d’une production artistique. Elle permet de la même manière de retrouver le lien avec soi-même, avec son intériorité tout en étant tourné vers les autres et en tissant des liens avec le monde. Le développement de la créativité qu’elle requiert met en scène communément enseignants et élèves. Les enfants apprenant plus par l’exemple qu’avec des mots, j’encourage donc les enseignantes et les enseignants à partager avec les élèves la même prise de risque que celle qu’on leur demande de prendre, leur transmettre en expérimentant en même temps qu’eux… le « faire avec » pour le « être ensemble ». Je m’emballe un peu. C’est mon côté passionné. Mais tout de même, voyez la taille de l’affiche, reconnaissez que c’est énorme : avoir autant de cordes à son arc qu’en a une lyre et posséder si peu de notes à décocher ! Je rêve parfois de changement. Il faut du courage. Le plus difficile, c’est… de commencer ! L’utopie entraîne à prendre le risque de réaliser ses rêves ! Un modèle à réaliser ?… Je ne sais pas…, heu… une Boîte à plaisir, une Machine à pansements ? … J’idéalise, j’idéalise…Tiens, j’vais changer l’eau des fleurs, moi ! René-Pierre Clivaz animateur Arts Visuels Notes Interview de Christophe André dans Le Temps, 1er février 2019 : https://bit.ly/2TraInU

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https://animation.hepvs.ch/av

Une référence pour enrichir la réflexion Albert Jacquard dans l'émission « Noms de dieux » https://youtu.be/u7gY8LkTSqw

Echo de la rédactrice Elixir de jeunesse Les interviews, surtout avec plusieurs interviewés, sont propices aux digressions. Il s’agit le plus souvent de canaliser le propos, mais parfois on laisse le discours se développer, espérant capturer un peu d’inattendu. Ce jour-là, ils sont plusieurs étudiants à parler d’une même enseignante, alors que ce n’est nullement l’objet de la question. L’un d’eux vante son enthousiasme communicatif et son énergie sans cesse renouvelée, précisant qu’elle est pourtant plus proche de la retraite que de son entrée dans l’enseignement. Cette enseignante lui a dit que pour elle la formation continue était essentielle afin d’éviter la routine. Et là, une autre étudiante ajoute : « C’est une enseignante incroyable qui ne sera jamais en fin de carrière. » Mais quel est son secret ? A leurs yeux, elle est au quotidien dans une attitude d’ouverture pour accueillir divers étonnements et elle continue à s’enthousiasmer d’apprendre, sans jamais donner le sentiment d’avoir fait le tour de sa profession. Une étudiante finit par dire de cette enseignante qu’elle sera éternellement jeune. Quel compliment ! C’est assez amusant de rédiger l’éloge de quelqu’un que l’on connaît sans dire de qui il s’agit. Peut-être que l’un ou l’autre des étudiants lui racontera cet épisode qui a duré plusieurs minutes avant de revenir à nos moutons, mais peutêtre pas… Ce que je sais, c’est que j’aurai le sourire la prochaine fois que je vais la rencontrer… Nadia Revaz

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Education

Les classes bilingues ont (trop) la cote A Sion, de plus en plus de parents sont intéressés par la filière bilingue. Problème, les places deviennent chères. Des améliorations sont en cours de réflexion. La capitale n’est pas la seule victime de son succès. Dans les trois autres villes du Valais romand, les classes bilingues ont la cote et il faut recourir au tirage au sort. Le Nouvelliste (16.02)

Etats-Unis

Des enseignants armés Dans l’Utah, Etat de l’Ouest américain, réputé pour être l’un des plus conservateurs du pays, de nombreux maîtres d’école ont fait le choix de s’armer. Suggérée il y a un an par le président américain Donald Trump, à la suite de la tuerie du lycée de Parkland (Floride) où 17 personnes sont mortes, cette mesure est déjà en vigueur depuis une décennie dans l’Utah et dans 13 autres Etats. De la Floride au Wyoming, cinq autres territoires ont également rejoint cette liste ces derniers mois. Arcinfo (18.02)

Pénurie d’enseignants

Berne rappelle des retraités C’est un véritable appel au secours que vient de lancer la Direction bernoise de l’instruction publique. Dans une lettre datée du 8 février, elle demande à près de 900 enseignants retraités de reprendre du service pour faire face à une importante pénurie de professeurs.
Le Canton de Berne explique que les

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difficultés à repourvoir certains postes étaient déjà présentes lors de la rentrée d’août 2018. Ce n’est pas le cas sur sol neuchâtelois. Arcinfo (21.02)

Débats en France

L’école doit être une cause nationale Pour enrayer la baisse des résultats des élèves français depuis quinze ans, Stanislas Dehaene, président du Conseil scientifique de l’éducation nationale créé il y a un an, appelle à « une mobilisation générale ». « La recherche scientifique peut et doit éclairer les politiques publiques de l’éducation, et accompagner leur administration et leur évaluation. C’est l’engagement qu’ont pris 21 scientifiques en acceptant de donner bénévolement de leur temps au sein du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN). Ce ne sont pas, dans leur grande majorité, des neuroscientifiques, et peu leur importe par quelle circonvolution cérébrale s’effectue telle ou telle opération. Mais, en tant que psychologues, économistes, sociologues, ils connaissent les rouages de l’apprentissage, peuvent aider à évaluer les pratiques pédagogiques existantes et proposer de nouvelles pistes, grâce à une veille permanente sur la recherche et les pratiques internationales. » Le Monde (24.02)

Enfance

Les inégalités se creusent déjà à la crèche Dans son nouvel ouvrage Prendre: naissance d’une pratique sociale élémentaire (Seuil), le sociologue Wilfried Lignier montre que ce que l’on considère souvent comme une pulsion n’est pas si naturel. Le corps des tout-petits, leurs gestes sont déjà empreints d’une histoire et de social. Avec cette plongée à la crèche – où se côtoient des enfants issus de milieux aisés comme ceux de milieux très populaires envoyés par les assistantes sociales –, Wilfried Lignier démontre, de manière éclatante, que les sciences sociales ont bien tort de mépriser le monde de la petite enfance et d’en laisser l’analyse à la psychologie. Entre les petites voitures et les déguisements se jouent déjà des questions d’inégalités de classe et de genre. Le Temps (26.02)

Afrique de l’Ouest

Fermeture des écoles au Sahel L'insécurité persistante et croissante dans la région africaine du Sahel a contraint près de 2000 écoles au Burkina Faso, au Mali et au Niger à fermer leurs portes ou à cesser de fonctionner. Des menaces contre le personnel éducatif, des attaques contre des installations scolaires et l'utilisation d'écoles à des fins militaires ont perturbé l'éducation de plus de 400’000 enfants dans les trois pays et forcé 10’050 enseignants à ne pas travailler ou à se déplacer à cause de la violence. Un News Service – AllAfrica (28.02)

ECCG de Monthey

Découverte d’une école primaire au Sénégal Dans le cadre de la maturité spécialisée orientation pédagogique (MSOP), treize étudiantes de l’ECCG de Monthey partent au Sénégal. Elles y animeront des ateliers et livreront du matériel scolaire. Le voyage est organisé dans le cadre scolaire. Les futures enseignantes passeront ainsi dix jours de stage dans des classes locales. « Par groupes de quatre, elles ont dû préparer huit ateliers (maths, français, musique, activité manuelle, etc.) », explique Amélie Chapuis, la titulaire. « Elles seront ensuite évaluées sur deux d’entre eux, par nous et par les professeurs sénégalais. » Les ateliers ont été « testés » dans des classes valaisannes. Le Nouvelliste (28.02)

Point de vue

Que peut l’école face aux fake news ? Le droit à l’information, un des piliers de toute démocratie, est aujourd’hui abîmé par les fake news qui circulent sur internet. L’école doit s’armer contre ce fléau. Selon Rachid Zerrouki, enseignant et journaliste, l’éducation aux médias n’est plus séparable de l’éducation. Et à ce titre, l’Ecole n’a pas d’autres choix que de porter le lourd fardeau du combat contre les fake news en s’inspirant de ce que Célestin Freinet voulait faire d’elle : un lieu où l’éducation à la citoyenneté est une colonne vertébrale autour de laquelle gravitent les disciplines traditionnelles. Cette prise de responsabilité impose aux observateurs d’admettre que le

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RUBRIQUES spectre des savoirs et des savoirfaire transmis à l’école est plus important que jamais, et qu’il n’est donc aucunement pertinent de comparer le niveau en dictée des écoliers d’aujourd’hui avec celui de leurs aînées pour conclure à une certaine faillite de l’Ecole. Ouest France (1.03)

Formation

Un métier qu’il faut revaloriser Face à la pénurie d’enseignants, le Jura prend des mesures ciblées pour la rentrée d’août : il va soutenir les profs en début de carrière, augmenter le taux d’occupation, solliciter les profs retraités. Des mesures élaborées dès novembre 2018, en collaboration avec la PH Bern, les inspecteurs scolaires et les directions d’école. Il est ainsi prévu d’offrir le soutien d’un mentor aux personnes débutant dans le métier, qu’il s’agisse d’étudiants ayant suivi la filière gymnasiale ou de personnes en réorientation professionnelle, et cela à partir d’un taux d’occupation de 40%. Le Journal du Jura (1.03)

Linguistique

Le français suisse romand n’existe pas Ne dédaignant pas la provocation, Pierre Knecht, le dialectologue, s’est attaché à montrer que le français suisse romand n’existe pas. La romanité de la Suisse romande est aussi ancienne que celle de la France et les dialectes historiques de la Suisse romande, issus de la fragmentation du latin, font partie intégrante des domaines franco-provençal et d’oïl. L’alignement sur la politique linguistique française était complet. Pierre Knecht n’a pas eu le temps d’achever l’ouvrage qu’il préparait sur l’histoire du français. Nul doute qu’il aurait une nouvelle fois bousculé quelques idées reçues. Le Temps (4.03)

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Langues

L’allemand régresse en Suisse Le paysage linguistique de la Suisse se modifie quelque peu. Alors que le français est de plus en plus parlé, de moins en moins de Suisses parlent régulièrement l’allemand. Les raisons de ces changements sont surtout à chercher du côté de la migration. L’anglais aussi progresse comme langue principale. En 2010, il était déclaré langue principale dans 4,6% de cas, contre 5,4% en 2017. Cela provient aussi d’une immigration croissante en provenance de pays anglophones. Le Courrier (4.03)

Lutte contre le gaspillage à Sion

Collaboration du collège de la Planta avec le Repair Café Actif depuis plusieurs années dans la lutte contre la surconsommation, le gaspillage et le réchauffement climatique, le Lycée-Collège de la Planta (LCP) inaugure une collaboration avec le Repair Café de Sion. Cette institution, ouverte en 2014, a pour mission de réparer toutes sortes d’objets, afin d’éviter qu’ils ne finissent à la poubelle. Elle organise régulièrement des séances, qui ont permis jusqu’à présent de remettre en état 600 objets sur les 1000 qui lui ont été confiés. « Leurs représentants ont immédiatement perçu un moyen de mettre en contact des générations différentes pour un même idéal. Les manifestations estudiantines récentes ne font que traduire encore plus explicitement cet intérêt », communique le LCP. Le Nouvelliste (11.03)

Service éducatif jurassien

« Coup de pouce » avant d’entrer à l’école Chaque année, plusieurs dizaines d’enfants jurassiens, qui présentent certains retards dans leur développement, bénéficient d’un accompagnement à domicile. Cette étape essentielle avant l’entrée en scolarité est assurée depuis 40 ans par le Service éducatif itinérant que gère la Fondation Pérène depuis 20 ans. Quotidien Jurassien (13.03)

Grandes réformes de l’école

Préférons le retour aux fondamentaux Selon Raphaël Pasquini, professeur HEP associé en évaluation certificative des apprentissages, en évaluation formative et dans les processus d’orientation scolaire, à la Haute Ecole

Revue des médias Mise au point

Le décrochage scolaire 25 ans et aucune formation : les Romands sont les plus touchés par le décrochage. L'émission Mise au point de la RTS a suivi dimanche Sara, une TSHM (travailleuse sociale hors murs) qui sillonne le quartier des Pâquis à Genève. Mise au point (17.03) https://bit.ly/2Fqm8Qh

pédagogique Vaud, « pour améliorer l’école, ou innover, notre hypothèse est qu’il serait probablement plus porteur, dans un premier temps, de revenir à certains fondamentaux de la pratique enseignante. En effet, de nombreuses recherches montrent que cette obsession du changement participerait à déposséder les enseignants de leur pouvoir d’action, les assimilant davantage à des techniciens qualifiés de l’éducation qu’à des praticiens responsables, et ainsi, les démotiverait. Dès lors, nous pensons qu’il serait possible d’agir contre les effets délétères de cette "réformite" si l’on incitait les enseignants à se recentrer avant tout sur certains fondamentaux de leur pratique. Cela leur permettrait notamment de reprendre confiance et ainsi d’amener le plus grand nombre d’élèves au maximum de leur potentiel ». theconversation.com (14.03)

Les stylos rouges français

Enseignants en colère « Les stylos rouges sont dans une colère noire ». L’opération correction de copies en public, place des Belles-Femmes à Nanterre, attire l’œil de certains curieux. Et c’est bien le but recherché par cette dizaine d’enseignantes du collectif d’enseignants né du mouvement des gilets jaunes fin 2018. Celui-ci dénonce la loi pour une « école de la confiance » et les réformes du lycée et du Bac. Alors qu’il est notamment prévu que les surveillants pourront effectuer des missions d’enseignement, les enseignants réclament plus de reconnaissance de leur fonction et de leur travail. « On veut rappeler aux gens que l’on ne travaille pas que 24 heures par semaine qu’il y a tout un travail de correction derrière », explique Laura, enseignante dans un collège d’Asnières. Le Parisien (17.03)

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> CPVAL

Les lacunes qui pénalisent durement la retraite MOTS-CLÉS : ÉPARGNE • PRÉVOYANCE Dans une société de consommation, l’épargne a mauvaise réputation. Nombreux sont ceux qui remettent à plus tard l’idée de mettre de l’argent de côté en prévision de leur retraite. Agir ainsi rend le phénomène de lacunes de prévoyance très probable. Ce terme caractérise tous les moments de la vie durant lesquels l’individu ne cotise pas. Ces lacunes n’ont pas toutes le même poids sur le capital vieillesse.

LE FARDEAU DE LA RETRAITE ANTICIPÉE Une entrée sur le marché du travail retardée de 6 ans se traduit par une diminution de l’avoir de vieillesse d’environ 10% ! Une sortie prématurée, par retraite anticipée d’aussi 6 ans, est trois fois plus douloureuse. Elle abaisse la rente de 30% !

Pour s'assurer d'une retraite convenable, il est recommandé d'épagner par le biais du 3e pilier, même si aujourd'hui l'épargne a perdu ses lettres de noblesse.

« Les lacunes n’ont pas toutes le même poids sur le capital vieillesse. »

cupation est plus pénalisante en fin de carrière qu’au début de la période active.

Le travail à temps partiel comporte aussi un coût souvent sous-estimé dans la perspective des prestations. En raison de l’effet des intérêts composés, le capital vieillesse augmente non pas proportionnellement mais de façon exponentielle. Comme la majeure partie du patrimoine s’acquiert dans la 2e moitié des 40 années de cotisations, grâce aux cotisations élevées et un salaire souvent plus important, une réduction du taux d’oc-

Le divorce crée probablement la diminution la plus forte du patrimoine vieillesse. Ce cas de figure est rarement traité par les études d’experts parce que chaque situation est différente et qu’il est difficile de présenter des statistiques crédibles. Mais le divorce se traduit par une division par 2 de l’avoir de vieillesse. Plus celui-ci intervient près de la retraite et plus le choc est brutal. La rupture n’aura qu’un seul impact positif, l’octroi de

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L’IMPACT DU DIVORCE

deux rentes AVS simples au lieu d’une rente de couple. Il en va de même en cas de retrait pour l’acquisition d’un bien immobilier puisque le capital sera réduit d’autant. En cas d’arrêt d’une activité professionnelle avant l’âge permettant de prendre sa retraite anticipée (58 ans chez CPVAL), l’assuré devra transférer son avoir de vieillesse à une institution de libre passage. Cette dernière ne laisse pas le choix entre rente ou capital. Elle verse uniquement un patrimoine. Il appartient dès lors à la personne de gérer ellemême ses avoirs, ce qui n’est pas aisé

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RUBRIQUES compte tenu des montants en jeu. Si elle désire quand même profiter d’une rente, elle peut s’adresser à la caisse supplétive qui lui assurera les prestations minimales LPP. Elle pourra aussi souscrire à une rente viagère privée, mais à des taux de conversion très faibles.

EFFETS CUMULÉS LORS DE LA PRÉ-RETRAITE La lacune de prévoyance est quadruple en cas de pré-retraite. L’avoir est fortement réduit par la diminution de la durée de cotisation (30% d’avoir en moins sur 6 ans). Deuxièmement, il l’est également du fait de la progression des cotisations avec l’âge, qui en l’occurrence ne seront pas versées. Il l’est troisièmement par le fait que l’assuré n’épargne plus mais qu’il consomme son patrimoine. Il doit en effet utiliser son capital prématurément pour ses dépenses courantes et financer un nombre d’an-

nées à la retraite plus élevé. Pire, il doit encore payer son AVS jusqu’à l’âge de la retraite. Quatrièmement, l’assuré qui retire son capital prématurément obtient un taux de conversion généralement plus bas que s’il part à l’âge de référence.

l’on envisage une retraite anticipée. Ces montants sont également déductibles du revenu imposable et peuvent être cumulés avec celui versé pour le 3e pilier.

UN TROISIÈME PILIER ET/OU UN RACHAT DANS LA CAISSE DE PENSION

Les aléas de la vie sont imprévisibles et personne n’est à l’abri de lacunes de prévoyance pour sa retraite. Il est par conséquent important de rendre les assurés conscients de cette problématique et de les informer suffisamment tôt pour qu’ils puissent y faire face efficacement. A cet effet, rien n’est plus recommandable qu’un entretien avec des spécialistes en la matière. Chaque situation est différente. Il vaut la peine de se montrer parfois fourmi et pas toujours cigale…

Pour combler un peu ces lacunes, il est fortement recommandé de souscrire à un 3e pilier A par le biais d’une assurance individuelle (Montant fixé à CHF 6'826.-). Avec intérêts composés sur 20 ans, le montant ainsi épargné pourrait atteindre CHF 150'000.-. De plus ces versements peuvent être déduits du revenu imposable, ce qui engendre un gain fiscal non négligeable. Les rachats dans la Caisse de pension sont aussi recommandés surtout si

CONCLUSION

Patrice Vernier

www.cpval.ch

EN RACCOURCI Société suisse des professeurs de sciences naturelles

Mauvaise qualité de l’air dans les classes

Année internationale du tableau périodique des éléments

Prise de position des faîtières d’associations d’enseignants

L’année 2019 a été proclamée Année internationale du tableau périodique des éléments par l’UNESCO (www.iypt2019.org). La Société suisse des professeurs de sciences naturelles (www.sspsn.ch) aimerait profiter de cette occasion pour offrir quelques expériences de chimie simples et colorées, que les maîtres de chimie du niveau primaire et secondaire pourraient effectuer en classe. Il s’agirait d’expériences montrant l’importance des éléments dans la vie de tous les jours, l’alimentation et la santé. La SSPSN fournit gratuitement le matériel permettant d’effectuer ces expériences. Inscriptions et informations en ligne.

Dans de nombreuses salles de classe, la qualité de l’air est extrêmement mauvaise. L’étude publiée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) apporte de la clarté et corrobore les avertissements des faîtières d’enseignants suisse allemande et francophone, LCH et SER. En effet, les valeurs pour la teneur de dioxyde de carbone (CO2) sont souvent bien supérieures aux valeurs indicatives. Cela affecte non seulement la capacité d’apprentissage des apprenants, mais a également des effets négatifs sur la santé. La Confédération, les cantons et les communes sont tenus d’assurer une protection efficace de la santé à l’école. Le SER et LCH ont élaboré un catalogue d’exigences.

www.chemische-experimente.ch

Fondation éducation21

Aides financières pour les projets scolaires Vous souhaitez réaliser avec votre classe ou établissement un projet dans les domaines de l’éducation en vue d’un développement durable (EDD) ou de la prévention du racisme ? La motivation est là, mais vous ne disposez pas de moyens financiers suffisants ? éducation21 vous propose des aides financières et pédagogiques. www.education21.ch > Offre pour l'école > Aides financières

www.aerer-les-ecoles.ch www.le-ser.ch

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> PROJET D’ÉCOLE

Derib, source d’inspiration pour les dessins des élèves à Bramois MOTS-CLÉS : DESSIN • BD • 2H-8H Le 21 mars dernier, toutes les classes de Bramois, de la 2H à la 8H (les 1H n’avaient pas école) ont rencontré Derib, ce dessinateur passionné des Indiens d’Amérique et des vaches d’Hérens qui est notamment connu pour ses bandes dessinées Yakari, Buddy Longway ou Tu seras reine. Ils ont aussi pu le voir dessiner en direct sur grand écran. Les élèves avaient préparé des questions rassemblées par Monique Gaspoz, enseignante AC&M à Bramois, qui a joué le rôle de leur porte-parole. Le premier groupe arrive. Ce sont des enfants de la 2H à la 5H. L’instant magique, après quelques signes d’impatience, c’est lorsque le dessinateur se met au travail, pour croquer sous leurs yeux « Yakari ». L’autre groupe, celui des 6H-8H, est aussi particulièrement attentif lors du moment créatif en direct. Eux ont droit à une vache d’Hérens réalisée en quelques traits. Chouette, ces deux dessins orneront les murs de l’école. Les questions des élèves ont permis à Derib, fils de l’artiste François de Ribaupierre, d’évoquer quelques pans de son histoire de vie personnelle et professionnelle. Il raconte que très jeune, en rentrant de l’école, il dessinait entre 2 et 3 heures par jour et comment il a ensuite appris le métier à Bruxelles, dans le studio Peyo. « J’ai schtroumpfé pendant deux ans, en dessinant les décors de l’album Schtroumpfissime et en passant les personnages à l’encre de Chine »,

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Derib a réalisé plus de 90 albums.

Derib a dessiné en direct pendant la rencontre.

explique-t-il face à un jeune public schtroumpfé. A la question de savoir si un jour il s’est déjà énervé, estimant que l’un de ses dessins était nul, l’artiste livre une réponse qui a dû rassurer les artistes en herbe, précisant utiliser régulièrement la gomme et faire preuve de patience et de persévérance pour finaliser un album, car avec les planches il s’agit de soigner les détails. A plusieurs reprises, il a répété : « Il ne faut pas avoir peur de se tromper

et de devoir recommencer ses dessins ». Derib a insisté sur la nécessité d’avoir de l’imagination, mais aussi une grande capacité à observer et à se documenter pour progressivement être capable de tout dessiner, que ce soit de manière réaliste ou humoristique. Il évoque le bonheur que l’on peut avoir avec juste un crayon, un pinceau, une gomme, de l’encre de Chine et de l’aquarelle, sans ordinateur, car comme il le dit, il dessine toujours comme il a appris.

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RUBRIQUES reste l’une de ses autres sources d’inspiration.

« Les dessins de Derib orneront les murs de l’école. »

Le dessinateur a répondu aux questions des élèves.

Après les applaudissements, une élève confie avoir bien regardé Derib dessiner pour s’en l’inspirer, ayant noté la différence géométrique entre la manière de croquer une vache ou un cheval. « Cette rencontre était très sympathique », commente un autre élève qui ajoute : « C’était intéressant d’en savoir plus sur la manière dont il travaille et d’avoir pu voir concrètement comment il dessine depuis la page blanche. » Parmi les grands, ils sont plusieurs à vouloir dessiner ou redessiner une vache après la démonstration. Cette rencontre était une parenthèse dans la vie scolaire aussi pour les adultes et une enseignante remercie Derib pour ce moment accordant une place au rêve et aux souvenirs d’enfance. Derib a apprécié découvrir les dessins offerts par plusieurs élèves. Il les a regardés avec intérêt, alors qu’il pourrait être blasé pour avoir été à la rencontre de tellement de classes à l’époque de la sortie de sa BD Jo. Assurément le maître-mot de Derib, c’est l’enthousiasme. Du reste, il précise : « L’album que je préfère est celui que je suis en train de faire ». Il a plusieurs projets en préparation, dont un 40e album de Yakari. Et le Valais

Résonances • Avril 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Les élèves ont également un grand projet à mener, puisqu’ils exposeront, avec leurs petits collègues de 1H, leurs travaux réalisés en cours d’AV et d’AC&M en lien avec les personnages de BD, ceux de Derib mais pas seulement, le vendredi 17 mai et le samedi 18 mai à la salle de gymnastique à Bramois. Tous les deux ans, l’école réalise une grande exposition avec des travaux de tous les élèves, de la 1H à la 8H. Parions que cette année il y aura des « Yakari » et des vaches d’Hérens réinterprétés…

INTERVIEW DE MONIQUE GASPOZ Pourquoi avez-vous choisi d’inviter le dessinateur Derib ? Le choix de Derib est lié au fait que le thème de l’année ce sont les personnages de BD. Je l’avais déjà rencontré et j’avais trouvé son expérience humaine et artistique intéressante et j’ai donc proposé qu’on l’invite. Mes collègues ont été enchantés par l’idée. Comment avez-vous préparé cette rencontre avec les élèves ? Une fois que l’on a su que Derib acceptait de venir, les classes ont collecté quelques éléments de sa biogra-

phie pour préparer des questions. En lien avec la thématique générale, les élèves ont amené à l’école des bandes dessinées pour s’en inspirer. Dans les cours d’arts visuels et d'activités créatrices et manuelles, j’ai, tout comme mes collègues, proposé des activités de peinture et de dessin en lien avec la thématique. Des élèves ont déjà terminé quelques travaux pour l’exposition qui aura lieu en mai prochain, notamment des « Petit Tonnerre » et des « Yakari ». Certaines classes ont opté pour d’autres personnages de BD, avec ou sans lien avec Derib. Pour vous, en tant qu’enseignante, quelle est la plus-value de la venue d’un dessinateur dans le cadre d’un tel projet ? Avoir une thématique, c’est déjà stimulant, car cela nous oblige en tant qu’enseignants à être en recherche de nouvelles idées, mais y ajouter une rencontre avec un artiste, c’est assurément une motivation supplémentaire. Et à vos yeux, quel est le bénéfice pour les élèves ? J’espère que ça va les aider à oser dessiner davantage et à oser dessiner tout simplement. Le fait que Derib ait indiqué qu’il se référait à de la documentation pour travailler devrait faciliter la prise de conscience des élèves quant à l’importance d’apprendre à observer pour dessiner, même s’il y a une part d’interprétation. C’est de plus le genre de moments scolaires qui restent gravés dans les mémoires. Propos recueillis par Nadia Revaz

Bonus en ligne Découvrez via le QR code une petite vidéo pour vivre quelques moments de cette rencontre avec les élèves et surtout voir le dessinateur à l’œuvre. www.resonances-vs.ch

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

« L’homme libre ne doit rien apprendre en esclave. » Platon

L'adresse du mois Consultation sociale pour les enseignants de la scolarité obligatoire Danielle Pahud, Atouts Entreprise Route des Sautes 99 1913 Saillon 078 606 53 00

et les formidables projets qui font du Valais une région résolument tournée vers l’avenir. www.valais.ch/fr/information/landingpage/recto-verso Chasses au trésor en Valais

Sept destinations autour de l’eau En collaboration avec les destinations labélisées Family Destination, Valais/Wallis Promotion a créé une brochure (pdf en ligne) qui regroupe 7 chasses au trésor à réaliser en Valais. Les parcours, situés dans les stations d’Aletsch Arena, Nendaz, Belalp, Saas-Fee, Bellwald, Grächen et Zermatt, ont pour thématique l’eau. Adaptées aux 6-12 ans, ces chasses au trésor sont des aventures ludiques et didactiques dans la nature, qui permettent aussi de découvrir le canton et qui encouragent les activités en extérieur. Elles sont également bien adaptées aux promenades d’école. www.valais.ch/tresor

danielle.pahud@atouts.ch Le DEF prend à sa charge au maximum 6 séances par personne. Les consultations suivantes sont à la charge des bénéficiaires de la prestation.

Recherche européenne et suisse

Milieu majoritairement masculin La parité hommes/femmes dans la recherche n’est pas encore atteinte en Europe, même si la participation féminine aux activités scientifiques augmente régulièrement. En Suisse, les femmes sont sous-représentées à tous les niveaux de la carrière scientifique. En comparaison internationale, la Suisse se situe encore souvent en dessous de la moyenne européenne. La situation s’améliore toutefois lentement selon les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) présentées dans le rapport « She Figures 2018 » de la Commission européenne traitant de la place de la femme dans la science. https://bit.ly/2uaPziA Recto verso #8

Formation tertiaire en Valais Si le Valais possède une nature unique, ce que l’on sait moins, c’est qu’il est aussi un territoire économique de référence. Le canton dispose en effet de formations et d’instituts de recherche à la pointe, il est le berceau de compétences et d’entreprises reconnues et il sait tirer le meilleur de la nature. A travers ces capsules vidéos, découvrez les idées novatrices

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Olympiades de la science

Un élève valaisan gagne une médaille d’argent Cinq jeunes Suisses, dont deux élèves jurassien et vaudois, se sont qualifiés pour les Olympiades internationales de physique de Tel Aviv en Israël du 7 au 15 juillet. Ils ont obtenu les médailles d’or en finale de la 23e Olympiade helvétique. Noah Roux, du Lycée-Collège des Creusets, a gagné une médaille d'argent. Il s'est qualifié pour les Olympiades européennes de physique de Riga en Lettonie du 31 mai au 4 juin. https://bit.ly/2UKQHoG

EN RACCOURCI EduMedia et la Plattform

Deux ressources numériques pour enrichir ses cours Internet regorge de contenus utiles pour l'école. Sauf que... cette banque de données infinie souffre du manque de contrôle et de la validation de ses ressources : faux contenus, éléments incomplets…). Le Centre ICT-VS vous propose deux plateformes interactives qui fournissent des contenus testés pour les enseignants et apportent ainsi un éclairage sur le sujet. https://bit.ly/2XTU12O

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25

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Conseil de rédaction Albert Roten, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – https://avep-wvbu.ch Yviane Rouiller, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

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Suisse romande / Tessin

Suisse alémanique

Suisse alémanique

atelier Les cours de dessin et de peinture de l’« Atelier Caran d’Ache » se concentrent essentiellement sur les différentes possibilités techniques offertes par les produits Caran d’Ache et la grande variété d’applications proposées. Ils ont pour vocation d’aider des professeurs de tous niveaux dans leur travail auprès des élèves en leur insufflant de nouvelles idées et des techniques qu’ils pourront ensuite appliquer lors de leurs cours de création artistique. Nos cours sont entièrement offerts par Caran d’Ache qui prend en charge tous les frais liés au matériel. Nos prestations de formation continue sont reconnues par les autorités cantonales. Les cours d’une demi-journée durent au minimum trois heures et traitent d’un seul thème à choix. carandache.com/atelier


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