Résonances, mensuel de l'école valaisanne, mai 2020

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Résonances MENSUEL DE L'ECOLE VAL AISANNE Carrières enseignantes L’école autrement

N°8 • Mai 2020


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ÉDITO

Un numéro qui perd le nord Dans ce numéro, il y avait un dossier de prévu sur les carrières des enseignantes et des enseignants, et des rubriques relatant divers projets scolaires, mais voilà le coronavirus Covid-19 a bousculé les écoles, les familles et la société dans son ensemble, dont Résonances. Les animateurs pédagogiques ont révisé leurs plans. Idem en ce qui me concerne. Au final, c’est un peu comme s’il y avait deux dossiers et le plus volumineux n’est pas celui qui était annoncé. Il me semblait intéressant, à défaut d’être utile, de contacter des enseignants, des directeurs d’école, des parents pour prendre un peu la température, avant de me lancer dans des interviews à distance pour ce dossier bis. De ces divers entretiens, il est ressorti certains aspects problématiques, d’autres, très positifs et parfois inattendus, ainsi que beaucoup de questions pour l’école qui se dessinera après cette crise sans précédent. Indéniablement, la continuité pédagogique à la maison ne ressemble pas à un long fleuve tranquille. Certains parents et élèves sont en train de faire une overdose de fiches, car même si la très grande majorité des enseignants font preuve d’une inventivité extraordinaire, il y a de rares exceptions pour qui la gestion de cette situation particulière sur un plan personnel est peut-être compliquée. Quelques parents et élèves étouffent avec un recentrage excessif sur le français et les maths, ayant un grand besoin d’un bol d’air de branches dites secondaires ou d’interdisciplinarité. En famille, gérer le numérique n’est pas toujours chose aisée. Dans certains cas, l’ordinateur et/ou la tablette sont carrément absents, ce qui accentue les inégalités, mais dans d’autres il n’a pas été anticipé que papa, maman et grand frère en auraient aussi besoin. Et je ne vous parle pas du rodéo quotidien avec des enfants aux besoins particuliers qui ont leurs talents, mais sont encore moins « scolaires » à la maison. Plusieurs évoquent aussi la mission impossible de l’école à distance avec les tout-petits. Nombreux redoutent la motivation qui s’étiole sans la flamme des enseignants en présentiel.

Grégoire Lacroix

« A toutes les étapes de votre carrière, réjouissez-vous de faire un métier que vous aimez (et d’être payé pour ça ! )» George Lois

Nadia

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Evidemment, si tout n’est pas rose, tout n’est pas noir pour autant. D’aucuns décrivent une période idéale pour favoriser la créativité des enseignants. Les témoignages évoquant de belles surprises, avec des élèves qui profitent de ce temps ralenti pour apprendre à leur rythme et gagner en autonomie, ne sont pas rares. Quant aux parents, ils font désormais partie de l’équipe réunie autour de l’enfantélève (e-élève?) pour l’accompagner dans ces apprentissages. Les relations à distance ont permis de resserrer les liens entre école et famille, sans guerre de territoires.

« Quand l'avenir est une jungle de points d'interrogation c'est avec la machette de l'humour et de l'esprit critique qu'il faut se frayer un chemin. »

Quant aux interrogations, elles sont multiples. Qu’adviendra-t-il de cette formidable liberté pédagogique dès le retour à l’école, avec ce maudit programme à terminer sans ménager de pause ? De quelle manière reconnaîtra-t-on les efforts de ces élèves en difficulté ayant accompli de véritables progrès, qui hélas deviendront vite invisibles avec la pression des notes et de la comparaison ? Etc. L’école de demain sera différente de celle d’avant le 13 mars. Il ne suffira assurément pas d’ajouter une dose de numérique à l’école, d’autant qu'une cyberattaque virale à l’échelle planétaire est peut-être une autre version du scénario du pire. Le meilleur de « l’école à l’école » (et à la maison avec les devoirs) est à venir si l’on prend le temps d’en débattre tous ensemble. Qu’en pensez-vous ? Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne

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Sommaire ÉDITO

DOSSIER

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Un numéro qui perd le nord N. Revaz

Carrières enseignantes L'école autrement

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RUBRIQUES

14 Réflexion 18 Sciences humaines et sociales 20 Livres 22 Français 24 Revue de presse 26 Continuité pédagogique 27 AC&M 30 Echo de la rédactrice 31 Doc. Pédagogique 32 Sciences techniques 33 Continuité pédagogique 34 Education musicale 35 Boîte à positiv’attitude 36 Des chiffres ou des nombres 38 Ecole-Culture 39 Continuité pédagogique 40 Education physique 43 Réflexion 44 CPVAL 46 Défi Résonances

Et si l’on osait re-penser (panser) l’école de demain ? - Divers auteurs Regard de Bruno Devauchelle sur le numérique après l’école à distance - N. Revaz CO : SHS à distance - G. Disero La sélection du mois - Résonances Site de l’animation à distance : idées et ressources en français - Animation de français D’un numéro à l’autre - Résonances L’école à distance, vue du district de Saint-Maurice - N. Revaz AC&M en confinement : contrainte insurmontable ou opportunité ? - F. Vauthier

Résonances à distance - N. Revaz Les sciences à la portée de tous - O. Hähnel Un défi en ligne pour promouvoir les talents techniques féminins - N. Revaz L’école à distance, vue du CO à Vouvry - N. Revaz La musique à la maison : perception, audition, rythme - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer Des questions du terrain posées à Isabelle Bétrisey - N. Revaz Merci Marcel, on a bien rigolé, mais maintenant, je fais quoi ? - I. Mili « Cinéculture – Cinéma à l’école », une nouvelle offre romande - N. Revaz L’école à distance, vue du primaire à Sion - N. Revaz Enseignant en EPS : passion, créativité & motivation - L. Saillen Regard de Frédéric Debons sur l’école à distance et celle d’après - N. Revaz CPVAL et le Covid -19 - P. Vernier

INFOS

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Infos diverses

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Des nouvelles en bref - Résonances

Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne


Carrières enseignantes L’école autrement Dans ce numéro, vous trouverez le dossier prévu, celui en lien avec les carrières ou parcours d’enseignants, et celui, imprévu, hors de l’espace réservé au dossier en début de numéro. Ces pages évoquant les apprentissages à distance ainsi que l’école d’après la crise du Covid.19 se glissent dans les rubriques. Vous pourrez ainsi lire divers témoignages complémentaires.

Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne

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Réflexions sur la carrière des enseignantes et enseignants… et au-delà ! J.-C. Aymon

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Avant le monde d'après : réflexion sur la direction d’établissement L. Progin

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Rudy Gollut, le parcours atypique du chef d’une des sections à l’EPCA N. Revaz

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Regard de Carole Siné sur les directrices d’établissement scolaire N. Revaz

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Bibliographie de la Documentation pédagogique Médiathèque Valais / E. Eggs

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Réflexions sur la carrière des enseignantes … et au-delà ! 1

côtoyant, on se dit qu’il ne peut exister de profession plus valorisante que celle-ci. Pour d’autres cependant, après un certain nombre de vols sur le même site, l’envie d’explorer d’autres régions devient irrésistible. Plusieurs raisons peuvent faire envisager une réorientation de carrière : une baisse de motivation pour l’emploi actuel, l’envie de relever un nouveau défi ou de réaliser un vieux rêve, sans occulter les changements forcés, imposés par un problème de santé ou une réduction de postes découlant d’une fermeture de classe.

Jean-Claude Aymon, parapentiste et inspecteur de la scolarité obligatoire

MOTS-CLÉS : ENSEIGNANTE • DIRECTRICE • INSPECTRICE • FÉMININ-MASCULIN Certains parapentistes ne volent que sur leur site fétiche. Ils s’y sentent à l’aise, maîtrisent parfaitement les diverses conditions météorologiques du lieu, savent à quelle altitude passer sur tel sapin pour atteindre le terrain d’atterrissage et sont pleinement épanouis ainsi. De même, certaines personnes n’envisagent pas de changement professionnel : leur métier les comble, la routine ne les atteint pas, elles adorent enseigner, le font bien, ce sont des piliers de leur centre scolaire et elles sont outillées pour gérer les inévitables soucis quotidiens. Dans mon métier actuel d’inspecteur scolaire, je rencontre énormément d’enseignantes qui sont toujours enthousiastes, motivées, bienveillantes et qui se réjouissent à chaque rentrée de rencontrer de nouveaux élèves et de pouvoir collaborer avec de nouvelles collègues. En les

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Ma motivation à régulièrement changer de profession est certainement en lien avec la crainte de faire les années de trop dans une profession, de risquer ainsi de perdre la flamme et d’involontairement éteindre celle d’autres personnes (élèves, collègues enseignants, parents…). L’autre raison principale est l’envie de changer de regard sur l’enseignement, d’ouvrir mes horizons, de connaître d’autres facettes de l’école valaisanne. Et lors de chaque changement, ma vision de l’enseignement s’est affinée et la complexité de la gestion générale d’une école, d’un arrondissement ou de l’école valaisanne m’est apparue avec plus d’acuité. Il faut pour cela oser survoler la vallée et découvrir ainsi une nouvelle région dans laquelle on n’a pas encore de repères, en essayant d’élargir petit à petit sa zone de vol.

« Plusieurs raisons peuvent faire envisager une réorientation de carrière. » Une fois que la volonté de changer de profession nous titille, il faut accepter de se lancer dans l’inconnu, être prêt à abandonner ce qui nous est familier, à sortir de sa zone de confort alors que l’on est à l’aise dans son métier actuel. En outre, la plupart des réorientations de carrière

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DOSSIER dans l’enseignement impliqueront d’être moins au contact des jeunes et de travailler beaucoup plus avec des adultes. De même, désirer un changement professionnel n’implique pas nécessairement un virage à 180°. Il est en effet possible de changer de degré d’enseignement ou de centre scolaire, de s’investir dans une association professionnelle, de se lancer dans de nouvelles formations (médiation, MF-PF…), de changer de poste tout en restant dans l’enseignement (animatrice pédagogique, membre d’un conseil de direction, directrice, inspectrice, collaboratrice au Service de l’enseignement…). Cependant, les conditions ne sont pas systématiquement meilleures de l’autre côté de la vallée et il faut parfois accepter de perdre de l’altitude pour trouver l’ascendance salvatrice. Un des principaux écueils lorsque l’on change de métier est de focaliser sur les avantages de l’ancienne profession et à terme regretter notre choix. La possible perte de certains avantages peut être largement compensée par le plaisir de développer d’autres compétences : constater que l’on a une passion pour la gestion d’une école, avoir le sentiment rare d’avoir réussi la répartition des classes à la satisfaction de toutes les enseignantes, permettre à une enseignante de surmonter un moment difficile…, en somme, se découvrir des aptitudes inconnues jusqu’alors. L’expérience acquise lors des vols précédents est une aide précieuse pour dénicher les zones qui permettront de reprendre de l’altitude. Je me suis rendu compte que les compétences développées dans les professions antérieures sont un socle sur lequel on peut s’appuyer dans la nouvelle fonction : le passage par le comité d’une association pédagogique permet de connaître la situation d’autres enseignantes et ainsi d’envisager de nouvelles réponses aux sollicitations de parents, l’expérience de l’enseignement aidera les membres du conseil de direction à faire comprendre aux parents les difficultés auxquelles peut être confrontée telle enseignante, le passage par une direction d’école permet d’avoir déjà l’expérience de l’apaisement de tensions entre école et familles ou de comprendre les remarques des directrices et directeurs de notre arrondissement, quelques exemples de situations auxquelles on peut être confronté en tant qu’inspecteur. Selon la profession embrassée, il faut également accepter « d’endosser le costume ». Ainsi, lorsque l’on est nommée directrice d’une école dans laquelle on a enseigné, il faut du temps pour changer de statut dans le regard des collègues dont certaines sont devenues des amies. Mon expérience m’a convaincu que si l’on endosse cette fonction non pas en se sentant « au-dessus » de nos collègues mais en étant,

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de manière différente, « au service » de l’enseignement, on peut prendre vraiment en compte les remarques et besoins de chacune et chacun, sans imposer une solution « d’en haut ». Dans ces professions, il faut savoir motiver, donner à réfléchir pour instiller des changements, et souvent faire office de médiateur entre élèves, enseignantes et parents. Et je crois que l’on n’y parvient réellement que par la discussion et la recherche de solutions gagnant-gagnant.

« Selon la profession embrassée, il faut également accepter ” d’endosser le costume ”. » Un autre avantage du changement réside dans le fait que, pour beaucoup de ces fonctions, une formation est indispensable, ce qui nous permet de découvrir de nouvelles personnes, d’autres visions de l’enseignement, et ainsi d’alimenter sa boîte à outils personnelle. Les parapentistes scrutent toujours le ciel, regardent l’évolution du vent et des nuages, imaginent leur cheminement de crête à crête, même les jours où ils ne peuvent pas voler. Ils en bénéficieront lors d’un prochain vol, lorsque les conditions météorologiques seront similaires. De même, si vous êtes titillées par l’envie de changer, gardez l’œil ouvert : lisez les offres d’emploi, même lorsque votre profil ne correspond pas parfaitement à ce qui est demandé. N’oubliez pas que les offres brossent toujours le portrait de la candidate idéale. Ne vous laissez pas impressionner, même si vous ne remplissez pas tous les critères, et … lancez-vous ! Jean-Claude Aymon Inspecteur scolaire, arrondissement IV

Note

Le féminin des noms de professions englobe évidemment le masculin et vice-versa.

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Parcours en bref

Parapentiste depuis plus de 30 ans mais également… Enseignant dans un grand CO à sections Enseignant dans un petit CO à niveaux Collaborateur pédagogique au Service de l’enseignement Directeur d’une école (primaire et CO) Retour à l’enseignement au CO à plein temps  Membre des comités de l’AVECO puis de la CODICOVAR et président de l’AVDEP  Et actuellement inspecteur scolaire

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Avant le monde d'après : réflexion sur la direction d’établissement Laetitia Progin

« L’unité d’une vie […] e m m so la ns se trouve da d’épreuves auxquelles chaque individu est confronté. »

Danilo Martuccelli

Les directions innovent en sortant des sentiers battus.

MOTS-CLÉS : LEADERSHIP • PARTICIPATION

Dès 2008, je me suis penchée plus particulièrement sur la question du leadership, car elle était loin d’aller de soi lorsque les premiers travaux sur les directions d’établissement ont débuté en Suisse romande. En effet, si une formation romande a vu le jour en 2008 (la FORDIF) avec un module consacré au leadership, les principaux intéressés – à savoir les directions d’établissement – ne reconnaissaient pas encore le leadership comme une composante de leur rôle. Pour celles et ceux qui exerçaient des responsabilités au sein des écoles, ce terme ne leur était pas familier. On peut aisément le comprendre. Le leadership est un concept anglophone et longtemps il a appartenu à ce qu’on pourrait communément appeler le monde du management.

A l’heure où j’écris ces quelques lignes, le monde est confronté à une crise, à une turbulence, à une épreuve commune. Cette épreuve est toutefois singulière. Elle n’appartient pas aux épreuves types que l’on est habitué à surmonter dans sa vie personnelle et professionnelle. La situation est tout sauf ordinaire. Et les ressources que l’on doit mobiliser pour l’affronter sont sans doute inédites à l’échelle d’une vie humaine.

« Progressivement, les politiques éducatives ont attribué de nouvelles responsabilités aux cadres scolaires. »

Je m’intéresse depuis longtemps au concept d’épreuve qui permet de « comprendre le théâtre élargi de l’histoire en fonction des significations qu’elle revêt pour la vie intérieure et la carrière des individus » (Mills, 1997, p. 7). L’épreuve est ainsi l’une des manières d’établir une relation entre l’histoire de la société et la biographie de l’individu (Martuccelli, 2006).

Progressivement, les politiques éducatives ont attribué de nouvelles responsabilités aux cadres scolaires, dont celles d’apprendre à convaincre les enseignantes et les enseignants, à les mobiliser dans un projet commun. Dès lors, le leadership est devenu une réalité ordinaire et les épreuves à surmonter pour exercer cette influence également.

En 2017, j’ai publié les résultats d’une recherche consacrée aux épreuves que les directions d’établissement débutantes rencontrent dès lors qu’elles tentent d’exercer du leadership sur les enseignantes et les enseignants.

Des travaux plus récents soulignent que le défi des directions n’est plus uniquement celui d’exercer du leadership, mais celui de mobiliser l’ensemble des acteurs scolaires dans des démarches participatives. L’ère

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DOSSIER de la participation a sonné. C’est une réalité désormais bien ancrée. Les travaux de recherche à venir mettront probablement en évidence que ces dernières semaines, les directions ont notamment dû s’adapter, innover en sortant des sentiers battus, piloter avec flexibilité la réorganisation de l’enseignement, rassurer les enseignantes et les enseignants ainsi que les parents en communiquant de façon claire et empathique, maintenir le lien, d’une manière ou d’une autre, alors que chacun est chez soi derrière son écran. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle ouvre un nouveau champ associé à des compétences à valoriser. Celui du leadership à l’ère d’une nouvelle forme de solidarité ? Note 1

L'AUTEURE Laetitia Progin Elle est professeure associée en leadership et direction d’établissement à la Haute Ecole pédagogique du canton de Vaud. Elle est membre du Laboratoire Innovation – Formation – Education (LIFE) de l’Université de Genève.

www.unige.ch/fapse/life

Références bibliographiques

Martuccelli, D. (2006). Forgé par l’épreuve. L’individu dans la France contemporaine. Paris : Armand Colin.

Mills, C. W. (1967, 1997). L’imagination sociologique. Paris : Francois Maspéro.

www.fordif.ch

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Emplois du futur

Recherche et développement

Le zapping professionnel

Possibilités de carrière

« Aujourd’hui, on a compris qu’exercer un même métier toute sa vie, c’était fini. On découvre désormais qu’une même personne peut être appelée à exercer plusieurs métiers dans une même semaine, voire dans une même journée : photographe/ébéniste, infirmière/prof.de yoga, haut-fonctionnaire /créateur de bijoux, maroquinier/ psychologue, enseignant/organisateur de voyages, architecte d’intérieur/graveur, médecin/vigneron… Hier, on s’est mis à cumuler les métiers, demain ils seront superposés. C’est la naissance du zapping professionnel. »

« En même temps, la transformation des savoirs et des rapports au savoir amorcée depuis les années 1980 dans les professions éducatives et du travail social exige aujourd’hui, de la part des directions, une expertise pointue allant bien au-delà de compétences construites “sur le tas”. On est ainsi passé du responsable comme primus inter pares déchargé d’une partie de ses tâches d’enseignant ou de travailleur social au directeur recruté et formé comme tel à un autre métier. On a créé des statuts, des échelles salariales, des possibilités de carrière et une hiérarchie qui ont sensiblement modifié la vie des établissements scolaires et socio-sanitaires. Ce processus émergent de professionnalisation – qui touche l’ensemble des corps de métiers – est accompagné d’une formalisation et d’une tertiarisation des formations (filières, programmes, référentiels du métier, diplômes, dispositifs d’alternance, désignation d’un corps de formateurs spécialisés, etc.) »

Grégoire Evéquoz in La carrière professionnelle 4.0 Tendances et opportunités (Editions Slatkine, 2019)

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Métier nouveau

Cercle de leaders « En effet, selon nous, les dirigeants devraient pouvoir bénéficier d’espaces de rencontre hors de l’urgence du quotidien, hors des enjeux de certification, mais permettant l’accès à des formateurs et chercheurs et, peut-être même avant tout, à l’expérience (savoirs d’action et compétences professionnelles) de leurs collègues. Ce cercle de leaders, constitué sur une base volontaire, pourrait aider les dirigeants à non plus seulement identifier les épreuves de leur métier, mais également à mieux repérer des ressources pour les affronter, voire les dépasser, en développant sa capacité d’initiative ou sa puissance d’agir (Ricœur, 1990). »

Laetitia Progin in Diriger un établissement scolaire – Tensions, ressources et développement (De Boeck Supérieur, 2019)

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Monica Gather Thurler in Les directeurs au travail – Une enquête au cœur des établissements scolaires et sociosanitaires (Peter Lang, 2017)

Comment devenir enseignant? En Suisse, les enseignantes et enseignants sont formés, pour tous les degrés, dans les hautes écoles, principalement dans les hautes écoles pédagogiques. Cette page du site de la CDIP et celle du site de l'orientation contiennent des informations sur les conditions d’admission, le contenu des formations, leur durée et les titres sur lesquels elles débouchent. www.edk.ch/dyn/14149.php www.orientation.ch/dyn/show/4537?lang=fr

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Rudy Gollut, le parcours atypique du chef d’une des sections à l’EPCA

MOTS-CLÉS : ÉCOLE PROFESSIONNELLE • BÂTIMENT ET CONSTRUCTION • ENTREPRISE • ENSEIGNEMENT Si Rudy Gollut est depuis la rentrée chef de la section Bâtiment et Construction à l’Ecole professionnelle, commerciale et artisanale (EPCA) de Sion, son parcours, qui l’a conduit jusqu’à ce poste, est particulièrement atypique. Pourquoi et comment a-t-il évolué de chef d’entreprise à enseignant à temps partiel dans les branches théoriques puis à enseignant à temps complet dans le cadre des cours pratiques, avant de devenir chef de section à l’EPCA ? Rudy Gollut a accepté de revenir sur les étapes de sa carrière qui s’est dessinée sans plan, en grande partie grâce aux autres. Sa vision de l’enseignement est intéressante, car il l’associe à des découvertes et des progressions. Quel était votre choix de formation après le CO ? Je n’en avais strictement aucune idée. Je m’étais inscrit

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au collège de Saint-Maurice en socio-économique et le directeur avait appelé mon père pour lui suggérer que ce serait plus judicieux que j’aille en filière scientifique, en raison de mes bonnes notes en maths. Seule certitude concernant mon état d’esprit d’alors, je me souviens avoir dit à mon père que j’envisageais de travailler dans un bureau, sans projection précise, donc j’ai accepté ce choix fait pour moi. Après, plus j’avançais dans les années, moins je me projetais à l’université et je me voyais mal passer mes journées assis à une table. Six mois avant la matu, j’ai compris que ce n’était pas ma place et j’ai tout abandonné, alors que j’avais effectué quatre ans et demi de collège. J’ai enchaîné avec l’armée puis un apprentissage d’installateur en chauffage, sachant à ce moment-là que je voulais travailler sur un chantier. Pourquoi avoir décidé d’effectuer un apprentissage dans le domaine du chauffage ? Mon père était dans le métier et mon frère, plus jeune, avait fait un apprentissage lié aux installations sanitaires. J’ai effectué mon CFC en deux ans et tout de suite après j’ai

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DOSSIER commencé la maîtrise fédérale d’installateur en chauffage. Et comment êtesvous devenu chef d’entreprise, puis enseignant ? Tout en préparant ma maîtrise, je me suis mis à mon compte en 1997, en m’associant avec mon frère qui lui avait déjà monté son entreprise. Là encore, sans vraiment me poser de questions. PCA A peine ma maîtrise l’E à on cti se de Rudy Gollut, chef en poche, on me dit que l’Association professionnelle cherche des experts. Dans la foulée, il y a un poste de maître professionnel à temps partiel qui se libère à Martigny et mon frère me le signale, estimant que cela pouvait me correspondre. Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’enseignement lié à votre domaine professionnel ? En entreprise, j’ai toujours eu des apprentis et je les ai accompagnés avec enthousiasme dans leur évolution professionnelle, car ils sont un rouage important. Ce sont du reste d’anciens apprentis qui ont repris mes parts dans l’entreprise de mon frère. Vous avez donc commencé par enseigner les branches techniques liées au domaine du chauffage… Oui, pendant quinze ans à Martigny. En étant dans le collège d’experts, j’ai côtoyé les collègues de Sion engagés dans les ateliers. Un jour, mon prédécesseur au poste de maître professionnel en atelier à Sion m’a dit qu’il me verrait bien reprendre son activité lorsqu’il prendrait sa retraite et que je devrais alors tenter de postuler. Etant indépendant, et aimant travailler dans mon entreprise, j’ai hésité, mais, dans le même temps découvrir l’enseignement sous un angle davantage orienté vers la pratique dans le cadre des cours interentreprises m’intéressait, aussi le moment venu en 2014 j’ai postulé. Qu’est-ce qui vous a motivé en devenant maître professionnel de l’atelier chauffage ? J’ai voulu, non pas tout bouleverser, mais apporter un rafraîchissement dans les cours. Très vite, j’ai trouvé que j’étais à ma place, même si j’avais un important challenge à relever, intervenant aussi dans des classes bilingues. Grâce à cette expérience, j’ai amélioré ma connaissance du vocabulaire technique lié aux métiers en allemand, ce qui m’a permis d’intégrer certaines commissions suisses

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pour la formation professionnelle, en étant parfois le seul Romand. Avez-vous dû vous former une fois nommé ? Bien sûr, j’ai effectué les 1800 heures de formation exigées à l’IFFP (n.d.l.r. : Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle). Même si intégrer ces cours pédagogiques n’était pas forcément évident, nombre de modules m’ont permis d’avoir davantage d’outils pour enseigner et dans l’ensemble la démarche a été constructive et profitable. Se former en continu, est-ce primordial pour vous ? Ce sont des paliers essentiels, et le bagage scientifique acquis durant mes années de collège m’a bien aidé au niveau des cours théoriques, que ce soit par exemple pour ma maîtrise fédérale ou pour l’obtention de mon brevet fédéral de réviseur de citerne et de celui de fontainier, qui ont fait suite à des marchés décrochés au sein de l’entreprise. Ce qui est passionnant, c’est qu’à chaque étape de formation, j’ai l’impression de pouvoir élargir ma zone de connaissances et de compétences ainsi que mon réseau de contacts. Là, devenu chef de section, je trouve grisant d’avoir à faire un CAS en lien avec la gestion d’établissement à la FORDIF (n.d.l.r. : Formation en direction d’institutions de formation). Depuis la rentrée, vous êtes chef de la section Bâtiment et Construction. Qu’est-ce qui vous a incité à postuler ? Me sentant à l’aise dans la section Bâtiment et Construction, lorsque la place de chef de section est devenue vacante, j’ai pensé « Pourquoi pas ? », tout en n’y croyant pas vraiment, estimant que mon profil pourrait être perçu comme trop atypique pour le poste. Lors de ma nomination, j’ai donc été surpris, mais heureux d’avoir à relever ce nouveau défi. En quoi consiste le job de chef de section ? Tous les chefs de section font partie du collège de direction de l’Ecole. Mes tâches englobent la gestion administrative et pédagogique de l’ensemble de ma section, à savoir 17 professions, un peu plus de 900 apprentis pour 45 enseignants, dont la plupart sont à temps partiel, ayant une activité professionnelle dans d’autres entreprises ou bureaux. Le chef de section est en prise très directe avec le monde du travail, ce que je savais, par contre j’avais sous-estimé la part relationnelle liée aux ressources humaines. Vos expériences professionnelles antérieures vous aident-elles dans vos tâches actuelles ? Incontestablement, étant donné que dans mon entreprise j’étais déjà habitué à gérer un certain nombre d’employés, mais les problématiques sont évidemment ici un peu différentes. L’expérience du privé, avec les relations tant avec le personnel qu’avec la clientèle,

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m’aide au quotidien, même si tout n’est pas forcément évident, car je débute. J’essaie d’être à la recherche de solutions négociées et mieux vaut être posé et réfléchi dès qu’il y a une question à régler. En venant du monde de l’entreprise, j’ai aussi une vision nettement moins administrative, n’ayant aucune difficulté à prendre des initiatives ou à gérer le changement.

« Lorsque la place de chef de section est devenue vacante, j’ai pensé “Pourquoi pas ?”. » Auriez-vous une situation d’initiative audacieuse à citer ? Il y a deux ans, la Fondation Siemens mettait à disposition un fonds pour la formation et chaque atelier a déposé un projet avec des idées nécessitant un investissement. Etant alors maître de l’atelier chauffage, j’ai proposé de carrément chambouler son fonctionnement, avec des équipements techniques utiles non seulement pour les apprentis, mais aussi pour la formation continue. Je me suis investi avec conviction pour préparer cette demande. J’ai réalisé les plans détaillés, en imaginant une projection de cours totalement différente, et au final ce projet, pourtant coûteux, a été validé. A l’une ou l’autre reprise, mes collègues m’avaient fait remarquer, sur le ton de la plaisanterie, que j’avais « bouffé tout le budget ». En fonction de vos évolutions de carrière, votre regard sur les apprentis s’est-il transformé ? Ma femme me dit que je parle des jeunes d’une façon bien différente, même si je leur ai toujours accordé une grande confiance sur le plan professionnel. Avec les apprentis que j’avais en entreprise, j’étais assurément plus autoritaire, exigeant et strict, alors que dans ma position actuelle, je suis beaucoup plus compréhensif, tenant davantage compte de leur environnement et des difficultés qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. Je suis systématiquement à la recherche de compromis, en dialoguant avec les patrons et les parents si nécessaire. Au vu de votre parcours, quelle est votre perception de l’école obligatoire en Valais ? Si je regarde mon parcours d’élève et celui des jeunes en 2020, j’ai l’impression que nous étions plus autonomes. Sans que cela soit une critique, car c’est sociétal, j’observe que les parents, s’ils ont raison d’accompagner leurs enfants, les entourent souvent de manière excessive. De ce fait, on constate que certains jeunes ne font rien si on ne leur dit pas comment ils doivent gérer telle ou telle situation. A mon sens, si l’interférence des parents dans l’enseignement était moins grande, tous gagneraient en autonomie et en sens des responsabilités dès leur entrée en école professionnelle, alors que là ça prend un peu de temps. Pour y parvenir sans trop attendre, à l’EPCA des cours d’appui sont donnés aux apprentis pour les

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aider à apprendre à apprendre et à organiser le travail hebdomadairement, de façon à ce qu’ils développent ces compétences. Il est vrai que le changement est plus important pour les apprentis que pour les collégiens, car ils doivent s’adapter à un rythme de vie alternant entreprise et école, toutefois je suis persuadé que l’autonomie est un gage de réussite dans les apprentissages de manière générale. Estimez-vous que les jeunes peuvent faire évoluer facilement leur carrière ou se réorienter dès l’obtention du CFC ? Absolument, car les formations ne sont plus du tout cloisonnées, grâce aux passerelles et aux formations supérieures accessibles via le système suisse. Les possibilités d’évoluer dans son domaine, voire de bifurquer, sont multiples, ce qui est une chance pour les jeunes qui ont envie de progresser professionnellement. Et pour les entreprises, avoir des profils complémentaires, c’est à coup sûr un apport. Pour l’école également, non ? En effet. A l’école, nous avons par exemple des charpentiers qui suivent la formation de dessinateurs et peuvent apporter leurs compétences relatives à leur premier domaine d’apprentissage, ce qui est extrêmement enrichissant. Quand j’enseignais à Martigny, je me souviens d’un jeune qui avait eu précédemment un parcours d’ingénieur en électrotechnique au Portugal, et dès qu’on parlait de régulation, d’ajustage de courbe ou d’autres paramètres très spécifiques, il amenait des connaissances et des compétences que je n’avais pas en tant qu’enseignant. En cours, il fallait juste lui laisser un peu de place afin qu’il puisse partager son savoir. Autre exemple, à l’époque où nous étions avec mon frère les initiateurs du chauffage à distance à Morgins, je calais mes cours de calcul sur l’avancement des travaux. Chercher ensemble des solutions à de vrais problèmes en additionnant les compétences des uns et des autres, cela garantissait la motivation, donnait du sens aux apprentissages, ce qui apportait du dynamisme à mon enseignement. Propos recueillis par Nadia Revaz

Les professions et les ateliersécoles de la section Bâtiment et Construction www.epcasion.ch/fr/batiment-construction-34.html

Prochain dossier

L’originalité à l’école www.resonances-vs.ch

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DOSSIER

Regard de Carole Siné sur les directrices d’établissement scolaire

MOTS-CLÉS : DIRECTRICES • ÉGALITÉ DES GENRES • PLAFOND DE VERRE Dans l’édition du 20 mars 2020 de l’Educateur, vous avez certainement lu l’article de Carole Siné, de la HEP Vaud, intitulé « Cheffes d’établissement scolaire en Suisse : un plafond de verre méconnu » (cf. p. 12). Dans le cadre de ce dossier de Résonances sur les carrières enseignantes, il semblait pertinent de le prolonger sous la forme d’une interview complémentaire, d’autant que Carole Siné est l’une des rares à avoir questionné dans une recherche les raisons qui font que les directrices d’établissement font toujours figure d’exceptions, malgré une proportion largement majoritaire des enseignantes dans la profession. Qu’est-ce qui a motivé votre intérêt pour les causes susceptibles d’expliquer la sous-représentation des directrices d’établissement dans le paysage scolaire vaudois ? Les raisons sont multifactorielles. Ayant enseigné pendant 20 ans, la thématique de la carrière des femmes dans le monde scolaire m’a toujours intéressée, et encore plus ces dernières années. Au moment de choisir le thème de mon mémoire, j’ai effectué un état des lieux

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des recherches liées aux carrières dans l’enseignement et j’ai constaté qu’il y en avait beaucoup sur l’insertion professionnelle à la sortie de la formation ou sur le travail des chefs d’établissement scolaire, et je voulais creuser le sujet de manière un peu plus originale. A cette période, j’ai lu un article dans The Guardian qui m’avait interloquée, car il évoquait la sous-représentation des femmes cheffes d’établissement scolaire au Royaume-Uni. J’ai ensuite réussi à obtenir quelques statistiques suisses, mais rien sur le plan des cantons. Du coup, j’ai examiné les noms des directeurs d’établissement et j’ai compris qu’il y avait là une vraie problématique à étudier, n’ayant repéré qu’un petit nombre de prénoms féminins. C’était d’autant plus frappant, car nous avons depuis des années dans le canton de Vaud des femmes à la tête du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture.

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Dans votre article paru dans l’Educateur, vous évoquez la nécessité d’un débat public sur ces questions. Votre travail de recherche, qui de plus a été primé, a-t-il suscité un intérêt médiatique ? Le problème, c’est que mon travail de mémoire n’a pas été publié, afin d’assurer aux directrices interrogées l’anonymat nécessaire. En effet, comme il y a peu de femmes à de tels postes, il aurait été facile de reconnaître leurs propos, malgré les précautions prises. Dès lors, la première visibilité donnée à ma recherche, outre le prix remis en 2018, a été cet article paru dans l’Educateur qui m’a permis de partager l’un des trois axes de mon travail. A côté de cela, j’ai l’impression que les médias et la société ne souhaitent pas vraiment aborder cette question.

« Souvent on me dit qu’il n’y a pas d’inégalité, puisque les directrices sont autant rémunérées que les directeurs. » J’imagine que l’on vous dit parfois qu’il n’y a pas de plafond de verre, puisqu’il y a ici et là l’une ou l’autre femme qui dirige un établissement scolaire… Des personnes m’ont en effet indiqué ne pas comprendre que je puisse m’intéresser à ce sujet, estimant que c’était un non-problème. Souvent on me dit qu’il n’y a pas d’inégalité, puisque les directrices sont autant rémunérées que les directeurs. D’autres citent le nom d’une directrice pour avancer que le plafond de verre dont je parle est imaginaire, alors que c’est absolument faux. En montrant une exception ou un contre-exemple, certains pensent pouvoir généraliser le constat. La question du genre dans les carrières enseignantes induit comme une sorte de gêne, et je parlerais presque d’une question taboue. Et quel était le sentiment des directrices interrogées ? Elles ne voulaient pas entrer dans une analyse liée au genre. Au début des entretiens, elles me disaient être directrices tout comme leurs collègues hommes, affirmant ne pas voir de différences entre leur parcours personnel et celui d’autres directeurs. Ce n’est qu’au fur et à mesure qu’elles ont réalisé la quantité d’obstacles dépassés, dont certains peut-être liés au fait qu’elles étaient des femmes. Ce qui m’avait aussi frappé, c’est leur rejet de la notion d’ambition au féminin, et j’émets l’hypothèse que l’ambition au masculin aurait été davantage revendiquée. Par contre, élément intéressant, elles avaient une grande confiance en leurs compétences, même si elles considéraient que jamais elles n’avaient été guidées par une quelconque ambition. A leurs yeux, elles avaient seulement su saisir des opportunités. Cette estime de soi est, à n’en pas douter, une grande force de ces directrices. Parmi les leviers des carrières au féminin, vous citez l’importance des modèles inspirants et l’aide de mentors. Les femmes ne manquent-elles pas souvent précisément de ces réseaux facilitant l’évolution des carrières ?

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Oui, et c’est peut-être pour cette raison que les enseignantes osent plus difficilement se porter candidates à certains postes que leurs homologues masculins. J’avance que les mentors sont particulièrement importants dans les carrières au féminin. J’aimerais aussi savoir si le fait d’être mère ne constitue pas un obstacle supplémentaire. Dans les leviers que j’ai mis en évidence, j’observe que les directrices interrogées ont attendu d’avoir l’âge « idéal » pour postuler, alors qu’un homme s’autorise, sans même y réfléchir, à être père de jeunes enfants et à vouloir devenir directeur d’une école. Dans votre article, vous indiquez que les directrices interrogées ont toujours travaillé à 100%. La question du pourcentage n’est-elle pas d’autant plus troublante que la majorité des enseignantes sont à temps partiel ? Il est fort possible qu’un certain nombre de femmes travaillant à temps partiel aimeraient diriger une école, mais à mi-temps c’est compliqué et de plus, en termes d’image renvoyée, ce facteur jouerait certainement en leur défaveur. Le job sharing pourrait mener à davantage d’égalité. L’adaptation des formations de la FORDIF (n.d.l.r. : Formations en direction d’institutions de formation) à un public plus large et selon des horaires mieux adaptés à la vie familiale serait à mon sens une autre piste à creuser. Allez-vous mener d’autres recherches en lien avec les carrières des directrices d’établissement scolaire ? Pour changer un peu de perspective, je compte m’intéresser à la mobilité horizontale des enseignantes, avec toujours dans l’idée de voir comment se construit ce plafond de verre, que j’ai juste entr’aperçu via mon master, à travers des éléments largement invisibles et peu documentés jusqu’à présent. J’ai l’impression que de plus en plus de femmes ont envie d’évoluer dans leur carrière, en ayant des perspectives de développement professionnel. Je considère par ailleurs qu’il serait précieux, si l’on souhaite faire avancer les choses, que la thématique soit davantage explorée par les milieux de la recherche au niveau suisse. Propos recueillis par Nadia Revaz

Article paru dans l’Educateur En 2018, la recherche de Carole Siné avait reçu, pour son enquête sur les parcours d'accès de femmes enseignantes à la fonction de directrice d'établissement scolaire, le prix du meilleur mémoire de Master en sciences et pratiques de l'éducation, décerné par l’UNIL et la HEP Vaud. Si vous avez zappé l’article de Carole Siné ou si, après lecture de cette interview, vous avez envie de le relire sans avoir la version papier sous la main, nous vous proposons une séance de rattrapage en ligne. www.revue-educateur.ch – https://bit.ly/2VTXkH1

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DOSSIER L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Persistance professionnelle

Autonomie

Jalonner les fins de carrière

Les cadres de l’encadrement

« Pour certains enseignants, l’absence d’objectifs nouveaux rend parfois les dernières années d’exercice du métier d’enseignant quelque peu uniformes : les programmes scolaires sont généralement maîtrisés, leur évolution est lissée par des pratiques d’incorporation progressive des nouveautés, les changements d’établissements se font rares, les relations avec les membres des équipes administratives, éducatives et pédagogiques sont stabilisées, etc. Favoriser la diversification des formes d’engagement de ces professionnels semble donc être une stratégie pouvant limiter le sentiment de répétition ressenti au cours des dix à quinze dernières années d’activité. Faciliter la mobilité de ces enseignants est une solution, faire varier l’intensité du travail en est une autre. »

Anne-Laure Garcia, Françoise Lantheaume. Durer dans le métier d’enseignant - Regards franco-allemands. Louvainla-Neuve : Academia-L'Harmattan, 2019

« La réorganisation de la gouvernance des systèmes scolaires en Europe s’accompagne donc d’une vaste réflexion sur les enjeux de la réforme de l’Etat-éducateur, et notamment de l’émergence (pour la France ou la Suisse) ou du développement (pour l’Angleterre) d’une logique de métier, en lieu et place du système de carrière. Comme le montre par ailleurs Julia Evetts (2003), le mouvement de professionnalisation peut être vécu comme une remise en cause de la qualification et de l’autonomie professionnelle qu’elle promet ; il peut aussi apparaître comme un moyen de défendre une conception alternative du service public d’éducation face à l’austérolibéralisme. Jusqu’ici, il a su en tout cas faire pendant au scénario de fragmentation que, dans d’autres secteurs, l’individualisation des trajectoires de cadres pouvait laisser craindre. »

Hélène Buisson-Fenet et Yves Dutercq, « Les cadres de l’encadrement : la gouvernance intermédiaire des systèmes éducatifs en question », Recherche et formation [En ligne], 78 / 2015 https://journals.openedition.org/rechercheformation/2373

Bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - Saint-Maurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. Documents disponibles à la Médiathèque Valais – Saint-Maurice

RIA, LUC., Former les enseignants au XXIe siècle (vol. 1), Louvain-laNeuve, De Boeck, 2015-2016 Cote : 371.13 FORM RIA, LUC., Former les enseignants au XXIe siècle (vol. 2), Louvain-laNeuve, De Boeck, 2015-2016 Cote : 371.13 FORM

Pour aller plus loin Arbre à perles (Pearltrees) du mois (rassemblant des sites internet, des vidéos…) en lien avec la thématique. https://bit.ly/3agSJDY

WENTZEL, BERNARD., Professionnalisation de l’enseignement : fondements et retraductions, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2019 Cote : 37.014(44) GAUT DESJARDINS, JULIE., Comment changent les formations d’enseignants : recherches et pratiques, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, 2017 Cote : 371.13 COMME

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> DÉFI RÉSONANCES

Et si l’on osait re-penser (panser) l’école de demain ? MOTS-CLÉS : IDÉES • MOSAÏQUE Via Résonances, j’ai lancé un défi, alliant esprit critique et capacité de synthèse, à différents acteurs de l’école valaisanne et romande. Certaines propositions sont publiées dans l’édition papier, d’autres le sont de manière complémentaire en ligne sur le site compagnon de la revue (lien direct sur la page: https://bit.ly/34drCbL). Toutes ces pistes permettront dans un deuxième temps de déterminer si des tendances se dégagent et s’il y a lieu de traiter certaines thématiques dès l’édition de juin, voire d’en faire tout un dossier au cours de l’année scolaire prochaine selon les choix du Conseil de rédaction. Merci à celles et ceux qui ont contribué à cette mosaïque d’idées, classées dans un ordre aléatoire. Nadia Revaz

Le lien avant tout ! Bilan de ce temps suspendu : l’importance centrale du lien à l’élève. Sans lui pas de vrai enseignement. Retenir aussi que les branches secondaires sont essentielles et que de petits effectifs remplacent efficacement les grandes structures éclatées. Et si l’on osait une Ecole organisée selon un tournus de 5 demi-journées par petits groupes laissant le reste du temps pour du développement personnel sous toutes ses formes ? ! Alain Grandjean Directeur EP-CO-EPP, Saint-Maurice

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Sortons l'école de sa boîte ! Libérons, délivrons… l'école de ses (mauvaises) habitudes, de ses fiches par milliers, de ses classes aux portes fermées, de ses bancs, de ses rangs… Enseignons autrement, pour que tous les élèves apprennent vraiment ! Créons, adaptons-nous, collaborons, innovons, faisons moins, mais pensons mieux ! Amalia Terzidis Groupe de recherche & de formation CreaInMotion – Créativité, Innovation, Emotions dans l'Education Coordination des didactiques SHS – HEP-VS Groupe de recherche 2CR2D en didactique de l'Histoire

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RUBRIQUES

Elève ou enfant ? Drôles de rôles ! Est-on élève ou enfant, quand confiné à la maison ? Parent ou enseignant, quand son enfant devient élève pendant les leçons ? L’école a fait au mieux pour maintenir le fil des apprentissages, les parents aussi. Ambiguïtés et malentendus ont pu surgir. Ceci doit permettre de mieux redéfinir, ensemble, le contour des rôles complémentaires de chacun.

Pour aller plus loin Un texte de Philippe Perrenoud (1987) à relire au temps du Covid-19 : Ce que l'école fait aux familles : inventaire https://bit.ly/2USYKm8 Un texte d’Olivier Maulini (2020) : L’école à la maison ? ABC de pédagogie pour temps d’épidémie www.unige.ch/fapse/life Danièle Périsset Professeure à la Haute école pédagogique du Valais

Ensemble, on est plus forts !1 Merci à Isabelle Bétrisey (HEP-VS) qui nous prête ce slogan

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u  Argumentaire (sous forme de témoignage) : Depuis ce fameux 13 mars, j’ai vécu – pour de vrai – le contexte de certaines familles. Dans un degré relationnel inédit. A 4 pattes pour faire des jeux symboliques, smartphone à la main. A 2 voix avec une maman, pour raconter le Petit Prince. Je n’avais jamais été si loin… Et si on maintenait – pour de vrai – cette qualité de lien entre adultes ? u  Argumentaire (sous forme plus objective) : Le maintien de la relation pédagogique impose de nouveaux fonctionnements qui, ma foi, nous révèlent un champ de possibilités nouvelles. Le formalisme de la frontière école-famille s’estompe. De retour sur les bancs de l’école, puissions-nous maintenir ces qualités relationnelles, cette authenticité des liens, cette confiance vécue. Ensemble !

Pour aller plus loin

Site enfance et Covid www.enfance-et-covid.org Nicolas Bressoud Enseignant spécialisé aux écoles primaires de Saint-Maurice Formateur en gestion de classe à la HEP Valais

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Ecole de A à @ Les périodes de crise sont souvent les terreaux d’évolutions importantes. L’école n’échappe pas à ce constat. Les projets vers le numérique ont subi un coup d’accélérateur indispensable au bon fonctionnement de notre école, mettant en évidence les compétences de chacun mais aussi les lacunes. Nous ne passerons pas de A à @ sans les étapes intermédiaires. David Rey Président de l’AVECO (Association valaisanne des enseignants du cycle d'orientation)

Savoir et être Collaborer et communiquer seraient mes priorités. Je favoriserais une vision globale de l’enfant en offrant différents chemins pour atteindre l’objectif. Les capacités transversales seraient prioritaires. Je mettrais l’accent sur la réflexion et la recherche de sens. Chacun développerait sa faculté d’adaptation, sa créativité et la recherche de solutions.

Sabine Mabillard Fazzari Conseillère pédagogique à l’Office de l’enseignement spécialisé (OES), arrondissements III et VI

Pour une école humaniste, bis La continuité pédagogique, rendue possible pendant ces semaines grâce aux multiples outils informatiques, a montré que dans l’enseignement rien ne peut remplacer le contact direct entre l’enseignante ou l’enseignant et les élèves. Le respect et l’attention à l’autre doivent plus que jamais prendre le contre-pied de certaines valeurs. L’école se doit d’être encore et toujours plus la porteuse de l’humanisme dans la construction des citoyennes et des citoyens d’aujourd’hui et de demain.

Samuel Rohrbach Président du Syndicat des enseignants romands (SER), enseignant secondaire

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Pour une école authentiquement « mythique » Le coup de tonnerre du vendredi 13 (!) mars nous a proposé un challenge aussi stimulant qu’inédit. En mettant en œuvre un enseignement à distance de qualité, on saisit soudain la plus-value (voire la nécessité) des compétences informatiques authentiques. Continuons à utiliser les « MITIC » mines d'or découvertes ces dernières semaines, au service d’une formation de qualité.

Pour aller plus loin Dico des Ados https://dicoado.org

Vivian Epiney Enseignant 8H à Noës et créateur du Dico des Ados

Stopper. Epurer, puis s’élancer Enseigner l’essentiel pour développer harmonieusement nos huit intelligences multiples. Et pour ne pas risquer de contenter du minimum un esprit paresseux, saupoudrer cela d’une bonne dose de curiosité afin d’inciter chacun à donner le maximum. Quand on veut, chercher est un plaisir, l’effort devient aventure et la quête débouche sur un trésor inestimable : le Savoir. Daphnée Constantin Raposo Enseignante 1-2H à Grimisuat et membre du Conseil de rédaction de Résonances

Chercheurs de sens ! Quel sens peuvent donner aux tâches scolaires via écran des jeunes seuls, alors que le monde est en tumulte ? Les accompagner à être eux-mêmes des faiseurs de sens peu importe le contexte, voilà le défi. Comment ? En les motivant à déployer leurs compétences dans une transversalité qui aille de la philosophie à la pratique, en passant par l’émotionnel. Sans perdre de vue POURQUOI ils le font… Emmanuelle Es-Borrat Enseignante ECCG (Ecole de commerce et de culture générale) Monthey

L’école différemment La fermeture des écoles a accéléré l’utilisation du numérique et diminué la relation pédagogique. Au retour en classe, les liens humains seront tissés et feront le contrepoids nécessaire vis-à-vis des aménagements technologiques. Ces derniers permettront de nouvelles pratiques à garantir pour tous les élèves. Les liens (re)tissés entre les familles et les écoles sont un plus pour l’éducation des enfants. A tous les niveaux, des enseignements et des leçons seront à tirer de cette situation exceptionnelle.

Pour aller plus loin Philippe Meirieu in « L’école d’après »… avec la pédagogie d’avant ? (L’expresso/Café pédagogique, 17 avril 2020) https://bit.ly/2Kehoyq Olivier Solioz Président SPVal (Société pédagogique valaisanne), enseignant 6H Ardon

Formation générale : just do it ! Cette expérience de vie tronquée nous a prouvé la nécessité d’inclure aux apprentissages le selfcontrôle de l’éducation à la santé, la solidarité et le respect mutuels, l’usage raisonné des médias et du numérique, une conscience aiguisée de la mondialisation et des interdépendances, ainsi que des savoir-faire quant à ses propres choix et projets. De quoi enfin booster la mise en œuvre de la Formation générale (FG) du Plan d’études romand (PER).

Pour aller plus loin Blog d’Olivier Maradan sur le site du quotidien suisse Le Temps https://bit.ly/2VFWeP2 Billet intitulé « Qu’ajouter aux programmes de l’école post- ou para-covidienne ? » https://bit.ly/2ypcZ9l Olivier Maradan Bureau de conseil et de communication dans le domaine de la formation et de l’organisation institutionnelle www.faits-educatifs.ch

« Un nouveau système d’éducation, fondé sur la reliance, radicalement différent donc de l’actuel, devrait s’y substituer. » Edgar Morin in La voie – pour l’avenir de l’humanité (Fayard, 2011)

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RUBRIQUES

Au royaume du « prêt-à-penser »… trop souvent poli ment… Le mouton a peur du loup... de mémoire de moutons Le pasteur les rappelle le soir en criant au Loup Fainéant menteur Le mouton noir libérateur tente, autre vaine croyance, de révolutionner l’esprit moutonnier Le chemin contraire à la route tracée est critiqué, jugé et même rejeté La peur des loups reste… … Pourtant c’est le berger qui mange les moutons

Pour aller plus loin (1) Les moutons noirs… https://bit.ly/3aqa4dG (2) Optimisme intelligent http://alainbraconnier.unblog.fr/loptimisme-intelligent (3) Cinq clés pour cultiver l'optimisme intelligent https://bit.ly/3eGdOuY (4) Votre cerveau est-il trop rapide pour la science? (2e partie) https://bit.ly/2VNQjrt (5) Philippe Meirieu in « L’école d’après »… avec la pédagogie d’avant ? (L’expresso/Café pédagogique, 17 avril 2020) https://bit.ly/2Kehoyq

u  Remarques Les moutons noirs d’une famille sont en fait des libérateurs de leur arbre généalogique (1). Les noirs ont le même goût que les blancs. Le Baron Noir confirme, ils sont pareils ! (tapez Baron noir et moutons dans un moteur de recherche) u  Ma recommandation ?  Faire preuve d’optimisme réaliste (2, 3) avec notre pensée lente (4). La remise en question des priorités, des intérêts, des bénéficiaires réels souhaitée, ou « L’école d’après… avec la pédagogie d’avant ? » (5).

René-Pierre Clivaz Enseignant en Activités Manuelles Créatrices & en Arts Visuels, artisteplasticien

A vous de prolonger ce défi en ligne…

Consignes

Et si vous aussi vous acceptiez de relever le défi, en y ajoutant la couleur de l’école valaisanne (romande également) de vos rêves pour demain ? Alors le voici: Et si l’expérience de la continuité pédagogique (école à la maison) visant à apprendre autrement permettait de repenser (panser) l’école ? A partir de l’expérience actuelle, offrant à tous un mode ralenti, n’y aurait-il pas matière à définir des pistes de réflexion prioritaires pour une école encore meilleure qu’elle ne l’était avant le 13 mars dernier? Alors quelle est votre idée… en UN slogan et UN très court argumentaire (cf. consignes ci-contre).

Votre idée-slogan en cinq mots maximum. Votre argumentation en cinq lignes maximum (350 caractères espaces compris au maximum). Signature comprenant votre prénom, votre nom et votre fonction (nom de l’école, de l’association). Livraison d’une photo portrait au format .jpg. Eventuellement vous pouvez ajouter l’url de sites internet pour aller plus loin. Délai rédactionnel : publication en ligne dès réception de vos textes à adresser à resonances@admin.vs.ch.

EN RACCOURCI L’humour de Claude-Inga sur les cours en visioconférence

Manuela et l’école à distance Manuela assiste à un cours en ligne entre la maîtresse et son élève et elle remarque que ce n’est pas tout simple. Retrouvez l’actu chiffonnée par Claude-Inga Barbey dans sa vidéo « Olé ! » n°77 sur le site de la Tribune de Genève. https://bit.ly/2XUsZe2

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> RÉFLEXION

Regard de Bruno Devauchelle sur le numérique après l’école à distance n’est pas un vivier pour la transformation. » Pourquoi estimez-vous que ce n’est pas le bon tempo ? On sait depuis longtemps que dès lors qu’une situation nouvelle se produit dans le monde de l’école, ses acteurs ont tendance à s’appuyer sur ce qu’ils connaissent. Dans les années 70, Geneviève Jacquinot, qui était ma directrice de thèse, le relevait déjà à propos de la télévision.

MOTS-CLÉS : UTOPIE • TRANSFORMATION Bruno Devauchelle, officiellement en retraite, est chercheur associé au laboratoire Techné de l’Université de Poitiers, et par ailleurs rédacteur au Café pédagogique, espace bien connu de tous ceux qui s’intéressent à l’actualité scolaire sur internet. Bruno Devauchelle est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages en lien avec le numérique. Parmi ses ouvrages récents, on peut citer Eduquer au numérique et Inverser la classe, tous deux publiés aux éditions ESF. Son regard sur une éventuelle mue de l’école après la crise du Covid-19 vise à prolonger l’article paru le mois dernier dans Résonances et intitulé La continuité pédagogique sous l’angle numérique1. Dans l’un des textes sur votre blog, alors que tout le monde ou presque s’emballe en évoquant l’évidente transformation de l’école, vous avez écrit : « La période de confinement

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Pourtant beaucoup d’enseignants se mettent au numérique avec l’école à distance, non ? Certes, ils découvrent des moyens numériques qu’ils n’utilisaient pas quotidiennement avec leurs élèves, mais à mon avis, sauf rares exceptions, ils reproduisent à distance leur enseignement en présentiel. Au lycée, certains enseignants font par exemple des cours en visioconférence de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Autrement dit, ils ont instrumenté une pratique sans pour autant changer de pratique. Par ailleurs, il s’agit de ne pas oublier que les enseignants et les élèves ne sont pas entrés par choix dans ce dispositif à distance, donc ils font avec « les moyens du bord » et le font bien du reste. Tout le monde bricole, au sens noble du terme, et les idées foisonnent, car il faut traverser cette période, mais ceux qui explorent une autre pédagogie me semblent extrêmement minoritaires. C’est donc une parenthèse où les acteurs de l’école s’adaptent à la situation. Je pense qu’il y a peu de chances pour qu’à partir de celle-ci les décideurs se disent qu’il faudrait repenser en profondeur le numérique à l’école, au-delà de l’équipement matériel.

Par ailleurs, les chercheurs serontils en mesure de proposer d’autres modes de faire ? Quant à l’innovation qui pourrait venir des directions d’établissement, elle est complexe à mettre en place, étant donné que ces dernières ont à résoudre tous les problèmes, sans avoir suffisamment d’autonomie et en étant soumises à de multiples pressions. N’y a-t-il pas tout de même des approches numériques innovantes et intéressantes en cette période de continuité des apprentissages puisque j’ai lu que vous récusiez le terme de continuité pédagogique ? Si l’on parle de continuité pédagogique, on se place du côté des enseignants, alors qu’en utilisant le terme de continuité des apprentissages, on se situe du côté des élèves. Selon moi, ce renversement de paradigme est fondamental si l’on veut faire évoluer les choses, en insufflant aux élèves l’envie d’apprendre. Concernant les situations innovantes en lien avec le numérique, il y a évidemment plein de pépites que l’on pourrait récupérer ici ou là, mais qui va le faire ? De plus, quantité de ressources numériques ont été gratuitement mises en ligne, néanmoins derrière ce foisonnement il faut de l’ingénierie afin de concevoir des parcours. Le fil conducteur se construit dans l’interaction. L’important, ce n’est pas de finir le programme, mais de permettre à l’élève d’effectuer des progrès, en l’incitant à s’engager dans l’apprentissage et à progressivement devenir autonome. Il s’agit pour ce faire de réinventer le modèle scolaire. Le 14 juillet 2000, avec un

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RUBRIQUES texte sur les maisons de la connaissance2, j’ai essayé de poser ma première pierre pour changer l’école, avant de l’actualiser en y intégrant la dimension du numérique. Dans ce texte initial, j’évoquais l’idée de remplacer les établissements scolaires par des maisons de la connaissance, proposant différents espaces autour des savoirs, dont un articulé autour du désir d’apprendre. Dans cette vision, je m’inspirais de deux utopistes et expérimentateurs, à savoir Sri Aurobindo, philosophe et pédagogue indien, et Sugata Mitra, connu pour son expérience dite « trou dans le mur » à Bombay. Pour moi, les utopistes sont des sources d’inspiration si l’on souhaite, au moins partiellement, transformer les systèmes formels d’enseignement.

« L’important, ce n’est pas de finir le programme, mais de permettre à l’élève d’effectuer des progrès. » La transformation ne serait-elle pas dès lors trop conséquente ? Sans ce changement de paradigme, rien ou presque ne bougera et l’on ne saisira pas l’opportunité de repenser la place du numérique dans l’enseignement et de repenser évidemment l’enseignement lui-même. De plus, si à la reprise de l’école, l’on ne ménage pas un temps pour expliquer aux élèves cette parenthèse intermédiaire, comme après les attentats, l’on risque d’avoir un raccrochage encore plus terrible qu’imaginé. Ce raccrochage va être essentiel à tous les niveaux. Dans le meilleur des cas, l’été offrira une césure pour réfléchir aux évolutions possibles. En France, et c’est peut-être différent en Suisse, nous avons le défaut de râler contre tout, sans vouloir vraiment de changement, avec de plus la lourdeur d’un système centralisateur. En outre, l’école, malgré tous les discours ritualisés sur les inégalités, n’est perçue comme inadaptée que par une frange de la population qui se sent décalée. Là encore, il

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faudrait une véritable discussion sur ce qui se cache derrière ces inégalités, sans écarter les solutions numériques, en prétextant que l’absence d’ordinateurs dans certaines familles creuserait encore plus les écarts. En même temps, le numérique, via des outils qui ne sont pas forcément ceux prônés par l’école, n’existe-til pas davantage que supposé dans les familles ? Absolument, et l’on peut voir avec cette parenthèse de l’école à distance que nombre d’enseignants essayent de rester en contact via tous les moyens proposés par l’établissement et, à défaut, ceux utilisés par les élèves. Dans les familles défavorisées, le smartphone est plus présent que l’ordinateur ou la tablette, et si l’on se réfère à plusieurs en-

quêtes menées en France, 100% des 12-25 ans disent accéder à internet. Malgré les directives officielles, certaines écoles utilisent donc le smartphone comme moyen pédagogique, cependant il ne faut point parler de cette réalité pourtant observée. Cette crise n’offre-t-elle donc aucune opportunité ? Ce serait évidemment une opportunité formidable. Pour ma part, je souhaiterais que cette crise soit l’occasion d’une transformation du numérique à l’école et de l’école, mais sommes-nous nombreux à le vouloir vraiment ? Propos recueillis par Nadia Revaz Notes 1 https://bit.ly/2KuobV8 2 https://bit.ly/3exxwsP

Pour aller plus loin Le blog de Bruno Devauchelle https://brunodevauchelle.org Les articles de Bruno Devauchelle dans le Café pédagogique https://bit.ly/3aeKto5

Articles déjà parus en mars dans cette rubrique Regard d’Alain Bouvier sur l’impact de la crise Covid-19 sur l’école (article complété sur le site compagnon de Résonances par un article libre de droits intitulé « Premiers pas vers une nouvelle école ? - La crise sanitaire est un exceptionnel révélateur de questions taboues ») Regard d’Eva Green sur les Mystères de la peur (éditions La Joie de lire) Regard de Daniel Favre sur l’éducation à l’incertitude https://bit.ly/3eB5exV

EN RACCOURCI Communiqué du SER sur la reprise le 11 mai

Reprise uniquement sous conditions, avec précisions et sans précipitation Le Syndicat des enseignants romands (SER) a pris acte de la décision du Conseil fédéral concernant la réouverture des écoles le 11 mai. Il tient à souligner l'incohérence ressentie par rapport à la nécessité de fermer abruptement les écoles le 13 mars pour préserver les enfants. www.le-ser.ch

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> SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

CO : SHS à distance

Observer son environnement

MOTS-CLÉS : HOMME • ESPACE • TEMPS Le site de l’animation pédagogique à distance1 propose des pistes pédagogiques, des ressources en ligne, des documents à télécharger, des propositions de travail, des travaux en ligne et un espace pour partager des exemples. Les capacités SHS de l’élève pourraient s'appliquer à toutes les observations de son environnement et à toutes les informations diffusées tant elles concernent les relations entre l'Homme, l'espace et le temps. Cependant, les conditions dans lesquelles vivent les élèves durant la période d’école à distance sont difficiles à connaître, tout comme leur encadrement, leur motivation, l’état de leurs connaissances, etc. Les interactions avec leurs enseignantes et

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Apprendre en toute autonomie ?

enseignants sont encore plus difficiles à imaginer. Selon l’équipement informatique dont dispose l’élève à domicile, et l’encadrement pédagogique dont il bénéficie, l’animation pédagogique propose trois types d’activités SHS : 1. Suivre une consigne et prendre des notes dans son cahier ; 2. Imprimer des fiches pédagogiques et/ou les compléter ; 3. Travailler ses cours en ligne. Le 1er type d’activités repose sur les observations et les prises de connaissance de l’élève. Il est adapté aux situations où l’équipement informatique est moindre, mais permet à tous les élèves, même fort équipés, d’apprendre et de comprendre les relations entre l’Homme, l’espace et

le temps. Des consignes pour observer son environnement et interroger son entourage, sa famille, sont disponibles sur le site. La prise de notes sur papier libre (cahier ou feuille) est le seul matériel nécessaire. Par exemple : En géographie, la proposition est de partir d’un bien agricole (9H), d’un produit manufacturé (10H) ou d’une énergie (11H) pour remonter la filière jusqu’à sa production. Ses activités sont inspirées des moyens d’enseignement romands (MER) à la disposition des élèves, mais n’impliquent ni de travailler les fiches, ni d’imprimer de la documentation. En histoire, la proposition est d’interroger la mémoire des gens sur les épisodes de crises que les parents ou les grands-parents, voire les arrière-grands-parents, ont

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RUBRIQUES vécus ou dont ils ont eu connaissance. Compte tenu de la réalité sociale de chaque famille, des crises non-européennes à l’échelle régionale peuvent aussi être intégrées à la démarche. Ce peut être les crises de la Guerre froide (Berlin, Cuba, etc.), de la lutte contre le terrorisme (9/11, Charlie…) et les crises économiques (choc pétrolier, krach boursier, etc.) ou des crises régionales portées à la connaissance de l’élève par sa famille (migration forcée, etc.). Le 2e type d’activités implique un certain équipement informatique et/ou la possession des livres et fichiers de l’élève. Des fiches pédagogiques sont aussi proposées. Elles sont principa-

lement liées aux moyens d’enseignement romands en SHS. L’avantage de travailler sur les MER est de ne pas devoir imprimer de fiches. Les apprentissages peuvent être adaptés à l’enseignement à distance par chaque enseignant, en regard de sa classe SHS. Des séquences à imprimer y sont aussi accessibles.

« Les capacités SHS de l’élève pourraient s'appliquer à toutes observations de son environnement. »

cés pour permettre de travailler en ligne les capacités SHS des élèves. Les propositions sont pléthoriques, mais elles impliquent une capacité informatique considérable ainsi qu’un équipement à domicile important. Est-on dès lors en mesure d’offrir les mêmes conditions numériques à tous les élèves de l’école obligatoire valaisanne ? Toutes propositions ou ressources sont les bienvenues. N’hésitez pas à les transmettre à l’animateur ! Gilles Disero animation pédagogique CO SHS, HEPVS

Le 3e type d’activités est numérique. Des sites pédagogiques sont référen-

Note https://bit.ly/2VcftQ6

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Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

EN RACCOURCI

Résonances ANNE ECOLE VAL AIS M E N S U E L D E L’

Dossier de veille de l’ifé

Du temps pour…

SANNE 'ECOLE VAL AI MENSUEL DE L

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Tous les PDF de Résonances en libre-accès

Images des professions et des formations

Eduquer à l'urgence climatique Le dossier n° 133 (mars 2020) de l’ifé, coordonné par Anne-Françoise Gibert qui est chargée d’étude et de recherche au service Veille et Analyses de l’Institut français de l’éducation, porte sur l’éducation à l’urgence climatique. La première partie examine cette éducation sous l’angle de la notion de littératie ou d’alphabétisation climatique avec un focus sur la littératie énergétique. La deuxième partie s’attache à explorer en quoi cette question du changement climatique est une question socialement vive, qui requiert d’intégrer la question des valeurs. La dernière partie aborde la possibilité d’une formation à l’écocitoyenneté active vécue à l’intérieur des établissements. https://bit.ly/2R7AkCP

Sur www.resonances-vs.ch et l’App

Résonances

Pour rappel, en cette période de fermeture des écoles, tous les PDF des numéros sont en accès libre sur le site compagnon de Résonances et via l’App (cherchez Résonances sur l’App Store ou sur Google Play). Habituellement, les éditions de l’année scolaire en cours ne sont accessibles qu’avec le code d’abonné, mais là tout est ouvert. Bonne lecture. https://bit.ly/2RwVomv

N°5 • Février 2020

Résonances

N°6 • Mars 2020

SANNE 'ECOLE VAL AI MENSUEL DE L Les savoirs fondamentaux: toujours fondamentaux?

N°7 • Avril 2020

Continuité pédagogique à la maison

Diverses pistes pratiques et théoriques Pour rappel, grâce à Pearltrees, vous trouverez divers sites internet, des vidéos, des articles dans l’arbre à perles de Résonances en lien avec la thématique de la fermeture des écoles et de la continuité pédagogique. Des idées foisonnantes sont rassemblées pour alimenter la boîte à idées des enseignants et des parents. https://bit.ly/2wsZZ1L

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> LIVRES

La sélection du mois se mettaient en place. Où l’enseignement qu’il reçoit lui permet à la fois, par les multiples chemins qui lui sont proposés, de les acquérir, et d’en comprendre le fonctionnement. Et où, enfin, par un incessant, et nécessaire, aller-retour de l’école à la maison et de la maison à l’école, il vérifie que ce qu’il apprend à l’école sert à la maison, et que ce qu’il vit à la maison l’aide à apprendre à l’école. Cet échange quotidien, confiant et naturel, sur un socle commun, capital, constitué par l’affectivité, l’intelligence émotionnelle et la curiosité de l’enfant, unifie ces deux espaces en un seul monde, dans et grâce auquel l’enfant, découvrant ses valeurs propres, construit son estime de soi. »

Que sont mes élèves devenus ? L’ouvrage d’Elisabeth Godon démontre que l'école maternelle est l'endroit (et le moment) où intervenir, afin d'anticiper et d'éviter le développement de troubles susceptibles de devenir invalidants au fil des années. Cette étude minutieuse et rigoureuse, illustrée par une cinquantaine d'exemples vécus et des témoignages d'anciens élèves, s'adresse aux enseignants comme aux parents, souvent démunis, et liste les méthodes qu'elle a pu expérimenter. Elisabeth Godon (2020). Que sont mes élèves devenus ? - Mots pour maux à l'école primaire. Paris : Alopex Editions. Citation extraite de l’ouvrage « J’ai repris tous ces cheminements à l’envers, un par un, puis tous ensemble. J’ai ainsi pu comprendre, et vérifier que l’école maternelle était le lieu unique de cette prévention, rendue possible par la proximité des deux mondes de l’enfant, celui de la maison et celui de l’école. Celui où ses compétences métacognistiques, neurocognitives, affectives,

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Comment l’école reproduit-elle les inégalités ? Alors que l’école se donne pour objectif d’offrir les mêmes chances à tous les élèves, l’origine sociale reste aujourd’hui encore le plus fort prédicteur des résultats et parcours scolaires. La grande majorité des travaux en psychologie situe la cause de ces inégalités au niveau des caractéristiques individuelles des élèves (par exemple, l’intelligence ou la motivation). Toutefois, ces travaux négligent un des aspects déterminants des performances intellectuelles, à savoir leur sensibilité aux situations dans lesquelles elles se réalisent. Sébastien Goudeau (2020). Comment l’école reproduit-elle les inégalités ? Egalité des chances, réussite, psychologie sociale. Grenoble : UGA éditions/Université Grenoble Alpes. Citation extraite de l’ouvrage « En résumé, cet ensemble de recherches met en lumière la façon dont les interactions quotidiennes dans la salle de classe peuvent subtilement contribuer à construire au quotidien les inégalités sociales. En outre, en ne tenant pas compte des (dés) avantages de capital culturel liés à la classe sociale, les situations scolaires peuvent amplifier involontairement les inégalités initiales devant l’école. »

Un instit ne devrait pas avoir à dire ça ! Ecole, silence. On tourne... pas rond ! De jour en jour, on coule et croule : sous les injonctions ministérielles, la dérive paperassière, le dirigisme bureaucratique… Dépossédés de leur métier, infantilisés

comme jamais, culpabilisés par l’infaisabilité de ce qui leur est demandé, beaucoup d’enseignants se sont tus. Sylvain Grandserre, avec son expérience professionnelle et militante solide, prend la parole. Si certains constats sont francofrançais, plusieurs analyses sont helvétiquement percutantes. Sylvain Grandserre (2020). Un instit ne devrait pas avoir à dire ça ! – Le cri de rage d’un enseignant passionné. Paris: ESF Sciences humaines  / La Classe éditions. Citation extraite de l’ouvrage « En cas de problème à l’école, ils (les parents) croient souvent que c’est d’abord le problème de l’école. Comme si un accident sur la route était forcément à cause de la chaussée… Et là, je sors la calculette. C’est quoi le temps de classe ? Notre temps d’intervention auprès des enfants ? Trente-six semaines de quatre journées de six heures par an (imaginons que le temps de récréation soit éducatif), ça fait un total de 6 912 heures d’école à la fin du CM2 (à onze ans). Mais onze années, ça représente 96 360 heures de vie (dont, tout de même, une bonne partie de sommeil j’espère !). Vous me voyez venir, non ? Quand il part en 6e, le nouveau collégien a passé 7 % de son existence en classe. En décomptant les récréations, les siestes, les jours fériés et les ponts, on est même plutôt à 6 %. Il reste donc 94 % du temps de vie d’un enfant qui échappent aux enseignants. Ça fait beaucoup pour être responsable de tout, non ? Alors pourquoi nous

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RUBRIQUES attribue-t-on si souvent la seule responsabilité de l’échec scolaire ? Terme ambigu d’ailleurs, car ce qui choque le plus, c’est ce qu’il entraîne. S’il y avait le plein-emploi, comme c’était d’ailleurs le cas jusqu’au début des années 1970, on n’en parlerait même pas. Comment n’a-t-on pas vu qu’allaient disparaître tous ces métiers difficiles, mais peu qualifiés, aujourd’hui robotisés, automatisés, mécanisés, informatisés ? Fera-t-on preuve du même aveuglement coupable avec la progression de l’intelligence artificielle qui devrait impacter au moins la moitié des métiers en quelques années ? »

Les défis du futur pour les éducateurs Si le futur s'invente aujourd'hui, c'est bien aux défis posés aux éducateurs qu'il a fallu répondre à partir de trois entrées thématiques. Tout d'abord, la réflexion porte sur des concepts centraux pour penser l'individu contemporain et son inscription sociale que sont l'intelligence et l'identité. Elle se nourrit des apports des neurosciences pour considérer l'importance de cette connaissance de plus en plus fine du fonctionnement du cerveau et ses implications sur l'éducation. Sous la direction de Valérie Becquet (2019). Les défis du futur pour les éducateurs – Neurosciences, numérique et mutations politiques. Paris : L’Harmattan.

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Citation extraite de l’ouvrage « Le numérique va-t-il rendre possible ce qui semblait une utopie il y a cinquante ans, une société sans école ? Des start-up sont aujourd’hui en expérimentation pour utiliser le numérique dans de nouveaux réseaux d’échanges réciproques de savoirs. L’arrivée d’hologrammes dans les espaces collectifs verra peutêtre le remplacement de dix professeurs par un seul, démultiplié à la demande. Il faut regarder aussi l’expérience de l’école 42 de Xavier Niel : gratuite et accessible à presque tous à condition de travailler très dur et sans relâche au mépris de toutes les lois du travail. Nous sommes ici très loin de nos valeurs, mais ceux qui réussissent à acquérir les compétences recherchées sont très prisés par les entreprises. Pour terminer sur des pratiques en devenir plus proches de nos valeurs, le projet de la WikiSchool soutenue par Zoomacom peut déboucher sur des pratiques d’avenir. »

Toute une vie à écrire - Corinna Bille S. Corinna Bille arrive dans une petite ville du bord du lac Léman pour y séjourner trois semaines et écrire. Une halte bienvenue pendant laquelle elle se souvient de son enfance merveilleuse, avec ses cinq frères et sœurs, dans la maison familiale, une immense bâtisse affectueusement baptisée Le Paradou. Elle se remémore avec nostalgie ce père tant aimé, sculpteur, peintre, créateur de vitraux ; les soirées lorsque ses parents recevaient des gens aussi illustres que Pierre Jean Jouve, Romain Rolland ou Rainer Maria Rilke. Elle revient aussi sur sa vocation d’écrivain,

Hugo et la machine La suggestion à remonter les mots du mois de Daphnée Constantin Raposo, Tous les enseignants connaissent la enseignante difficulté de la relecture d’une dictée ou d’un texte. Anne-Marie Gaignard propose dans son ouvrage une méthode révolutionnaire, mais simple et efficace pour tous les élèves. Ecrit sous forme de conte, les enfants voyageront dans le monde de l’orthographe sans rechigner. La fée Nina, la machine à remonter les mots, les quadruplés minuscules et autres drôles de personnages ne sont pas seulement des distractions, mais aussi des moyens mnémotechniques fort utiles. Intégrer le fonctionnement de « l’aspirateur à erreurs » permettra à nos apprenants de déjouer les pièges grammaticaux les plus courants. Les accords des participes passés, des verbes ou des pluriels deviendront bien plus faciles à appréhender. Le français est certes compliqué, mais grâce à Hugo, nos élèves comprendront aisément les règles, jusque-là insurmontables. En terminer avec les fautes d’orthographe leur redonnera enfin confiance en eux et bien du plaisir avec l’écriture. Anne-Marie Gaignard (2020). Hugo et la machine à remonter les mots. Paris : Editions Le Robert.

son amour des mots, mais aussi des poupées et du théâtre. Dans ce récit écrit à la première personne par Sylvie Neeman, grande amoureuse de l’œuvre de l’écrivaine et admiratrice de la femme libre qu’elle était, le lecteur entre dans l’intimité de Corinna Bille sur la pointe des pieds. Sylvie Neeman, avec sa plume, et Albertine, avec son talent d'illustratrice, ont su capter l’âme de Corinna. Sylvie Neeman et Albertine (2020). Toute une vie à écrire Corinna Bille. Genève : La Joie de lire, collection La petite bibliothèque de Corinna Bille. Album à partir de 10 ans. https://bit.ly/2ye6Lcb Citation extraite de l’ouvrage « Notre château était en réalité une maison, mais si vaste et si belle, avec ses galeries, ses terrasses, son toit aux multiples faîtages, ses fenêtres en ogive, qu'elle avait été nommée Le Paradou, y habiter, c'était comme vivre au paradis sur terre. Un paradis qui aurait choisi de s’installer à Sierre et je ne puis que lui donner raison : j'aime follement, j’ai toujours follement aimé mon Valais et ses montagnes, ses torrents et ses lacs. »

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> FRANÇAIS

Site de l’animation à distance : idées et ressources en français MOTS-CLÉS : ANIMATION À DISTANCE • ENSEIGNER AUTREMENT • RESSOURCES En cette période très particulière, la HEP Valais a mis sur pied un site de soutien aux enseignants valaisans. « Animation à distance » est une plateforme de ressources pour les enseignants des cycles 1, 2 et 3. Tous les animateurs de branche proposent des ressources en lien avec leur domaine et la situation de travail à distance. Cette plateforme est une sorte de boîte à outils où chaque professionnel pourra peutêtre trouver quelques pistes pour enrichir ce qu'il ou elle réalise déjà à destination des élèves qui travaillent à la maison. L’animation de français a sélectionné diverses ressources répondant aux critères suivants : Permettre de maintenir un lien fort entre les élèves et leur enseignant ; Etre en lien avec le Plan d’études romand (PER) : toucher à tous les axes thématiques de l’enseignement du français ; Proposer des activités faciles à mettre en œuvre à la maison : nécessitant peu de matériel… Favoriser l’autonomie des élèves ; Eviter la lassitude des élèves avec des activités et supports variés ; Permettre d’enseigner autrement.

Des liens vers des sites intéressants ; Des pistes pratiques pour communiquer à distance. Il ne s’agit que de pistes de travail, en aucun cas d’un programme à réaliser. L’animation se tient bien évidemment à disposition des enseignants qui auraient besoin de soutien. Nous avons sélectionné ci-après quelques activités par cycle. Ces activités ne sont bien évidemment pas exhaustives. Le site sera régulièrement mis à jour et de nouvelles contributions seront déposées toutes les semaines. Les enseignants qui le souhaiteraient ont la possibilité de proposer leurs idées aux animatrices via un formulaire prévu à cet effet sur le site et pourront ainsi faire bénéficier tous leurs collègues de leurs propositions et activités. Toutes les activités sont réparties en différents domaines selon les cycles. Voici quelques exemples d’activités par cycle :

CYCLE 1 La lecture cadeau Ce moment rituel de lecture avec son enfant est répertorié dans le module « Besoin de s’exprimer » en 1-2H et dans celui de « Donner de l’importance à la lecture » en 3-4H. Un descriptif ainsi qu’une vidéo destinée aux parents présentent en quelques mots et quelques images comment

faire de ce moment de plaisir partagé un vrai moment d’échanges et d’apprentissages. La carte postale Pour favoriser à la fois la lecture et l’écriture, cette activité propose aux parents et enfants de réaliser ensemble une carte postale. Dans cette période de confinement, prendre ou donner des nouvelles par le biais d’une carte peut s’avérer être une activité signifiante et en même temps porteuse d’apprentissages. Un descriptif ainsi qu’une vidéo sont répertoriés dans le module « Besoin de s’exprimer » en 1-2H et dans celui de « Communiquer en situation réelle » en 3-4H. Activités pour stimuler l’apprentissage du geste de l’écriture Une série de vidéos pour les 1-2H suggère aux parents de mettre en place des activités simples afin d’exercer les gestes qui préparent à l’écriture. De manière progressive, avec du matériel simple de la maison, des activités de motricité fine sont proposées pour arriver finalement à du travail d’écriture. Pour les 3-4H, de la gymnastique des doigts et une suggestion d’activités autour de l’écriture d’une lettre sont notamment proposées. Donner du sens à l’écriture est également essentiel !

Les ressources que vous découvrirez peuvent être : Des activités par cycle, par degré, par axe thématique ; Des documents à télécharger ;

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RUBRIQUES CYCLE 2 J’écris, j’écris, je progresse (Stimuler l’écriture) Cette activité d'écriture spontanée propose 30 suggestions d'idées pour de brèves productions écrites à réaliser une fois par semaine. Les élèves choisissent le thème qui les intéresse et écrivent spontanément. Ils envoient à leur enseignant le texte produit et enregistrent la lecture à voix haute. Cette activité touche à la fois la production de l’écrit et de l’oral. Voici quelques thèmes : Au revoir Coronavirus Ecrire une gentille lettre au Coronavirus pour qu’il comprenne qu’il doit disparaître. Trouver 5 arguments pour le convaincre. Exemple ci-dessous :

Je suis heureux Réfléchir à tout ce qui rend heureux ! Noter ces petites choses de la vie qui procurent tant de bonheur. La nature nous épate Aller dans la nature qui est proche de chez soi et cueillir une fleur, un brin d’herbe, ramasser une pive, une branche… Ecrire ce que cette cueillette a d’épatant. 1 jour 1 actu (Favoriser l’oral) A partir du site « 1 jour, 1 actu »1 choisir un sujet, le visionner et compléter le document de travail qui accompagne cette activité. Les élèves doivent raconter à leur enseignant ce qu'ils ont compris de cette actu. Ils ont également la possibilité de créer une nouvelle actu et de la présenter par oral (audio ou vidéo). Exemple ci-dessous : Qu’est-ce que le débarquement ?

CYCLE 3 Le dessin de presse (Production de l’oral et MITIC) Des dessins de presse sur le Covid19 et des critères d’observation sont proposés pour cette activité. Les élèves analysent un ou plusieurs dessins et donnent leur avis sur ceuxci. Ils enregistrent leur production orale et la transmettent à leur enseignant. En prolongement, les élèves sont invités à réaliser leur propre dessin de presse.

Activités de compréhension de l’écrit ou de l’oral Ce document propose quatre activités de compréhension différentes, parmi lesquelles l’enseignant peut faire un choix. Chacune d’elles invite les élèves à se mettre par deux pour améliorer et approfondir leur compréhension du texte. Pour l’une de ces activités par exemple, on demandera aux élèves de relever, à différents endroits clés du texte, des citations qui représentent bien l’idée principale du passage. Les élèves s’échangent ensuite leurs citations puis, si possible sans relire le texte, ils doivent reformuler les passages dont sont issues les citations. Des exemples de nouvelles que les élèves peuvent lire ou écouter en ligne sont aussi fournis. De nouvelles activités seront proposées régulièrement sur le site. Nous vous souhaitons une belle découverte de ces activités et un excellent travail à distance. Animation de français cycles 1, 2 et 3 Note www.1jour1actu.com/infos-animees

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Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Déconfinement en Europe

Une sortie non coordonnée Face à des situations sanitaires disparates au sein de leurs pays, les hommes et femmes politiques de l’Union européenne annoncent des mesures hétérogènes. Les plus retentissantes sont celles prises par l’Autriche et le Danemark. L’Autriche a pris les devants le 6 avril en dévoilant dans un plan détaillé. Au Danemark, les jardins d’enfants et les écoles primaires seront rouverts à partir du 15 avril, suivis, le 10 mai, par les collèges et lycées. De son côté, la République tchèque a décidé que les espaces sportifs seraient de nouveau accessibles aux citoyens dès le 7 avril. Le lendemain, la Norvège a annoncé la réouverture des crèches et des écoles du pays dès le 20 avril. D’autres pays de l’UE sont plus réservés quant au retrait des mesures instaurées. C’est le cas en Italie, où Roberto Speranza, ministre de la Santé, a rappelé que « l’urgence n’est pas finie. Le danger n’a pas disparu. » Le Temps (8.04) https://bit.ly/2XH9Hc3<

Au Portugal

Pas avant septembre La scolarité se fera à distance au Portugal jusqu'à la fin de l’année scolaire à l'exception de certains cours de l'enseignement secondaire en fonction de l'évolution de la pandémie de Covid-19, selon le Premier ministre. Les cours du troisième trimestre reprendront le 14 avril, après les vacances de Pâques, « mais sans activités scolaires en

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présentiel », a déclaré Antonio Costa à l'issue du conseil des ministres. 5minutes RTL (10.04) https://bit.ly/2VfHebE

En France

Ouverture progressive dès le 11 mai Emmanuel Macron a fait le choix d’une réouverture progressive des classes, de la crèche au lycée, dès le 11 mai, mettant fin à une valsehésitation. Le chef de l’Etat a finalement assuré privilégier la lutte contre les inégalités. Paradoxe, alors qu’il insiste sur la nécessité pour les élèves de retourner rapidement en classe, il fait le choix contraire pour l’enseignement supérieur. Pour les étudiants, les cours ne reprendront pas « physiquement pas avant l’été ». Libération (13.04) https://bit.ly/2Kf4Oze

formation professionnelle cet été : ils auront leur diplôme. « Ils n’auront pas d’examen à proprement parler, mais seront évalués sur leurs connaissances professionnelles uniquement. Les cantons sont chacun responsables de cette organisation. Cela permettra à ces jeunes de continuer leur vie professionnelle et d’assurer le roulement des apprentis. » Le Temps (16.04) https://bit.ly/34JZD3E

Au Luxembourg Au Danemark

Reprise progressive Les jeunes Danois reprennent le chemin de l’école à partir du 4 mai Après un mois loin des salles de classe, les Danois sont les premiers élèves européens touchés par des mesures de restriction liées au nouveau coronavirus à reprendre le chemin de l'école. Sous un ciel gris et venteux, les élèves - du CP au CE2 - de l'école ont été accueillis mercredi 15 avril par leurs professeurs, des petits drapeaux danois à la main en guise de bienvenue, mais sans masque puisque son port n'est pas recommandé dans ce pays nordique. Les écoliers ont rapidement pris leurs quartiers dans la cour de récréation et les salles de classe spécialement aménagées pour respecter les mesures sanitaires de rigueur. Leurs camarades de CM1, CM2 et 6e (un niveau encore primaire dans le système scolaire danois) suivront. Le Point International (15.04) https://bit.ly/2K9yeP6

En Suisse

Trois semaines pour réinventer l’école Les écoles rouvriront le 11 mai, la date est fixée au 8 juin pour les classes secondaires II et professionnelles. Les cantons sont à la manœuvre pour maximiser les précautions sanitaires et décider des modalités des examens de fin d’année. Après l’enseignement à distance imposé depuis le 13 mars, voici venu le temps du retour en classe avec mesures de précaution sanitaires maximales. Le conseiller fédéral Guy Parmelin rassure les 75  000 jeunes qui achèvent leur

Dès le 4 mai, les élèves des classes terminales reprendront les cours, suivis le 11 mai de toutes les autres classes de l'enseignement secondaire et de la formation professionnelle, ainsi que du brevet de technicien supérieur (BTS). Les apprentis pourront retourner à leur poste d'apprentissage en entreprise dans les secteurs dont le déconfinement aura été décidé. A partir du 25 mai, les enfants pourront à nouveau fréquenter l'enseignement fondamental et les structures d'accueil et les assistants parentaux pourront reprendre leur activité. Au niveau de la méthode, le Gouvernement a opté pour un retour en classe en alternance. Concrètement, chaque classe sera divisée en deux groupes, tant à l'enseignement fondamental que secondaire et dans la formation professionnelle. Chaque groupe aura une semaine de cours et d'apprentissage à l'école ou au lycée, suivie d'une semaine de révision à domicile ou dans une structure d'accueil. L'enseignant tiendra le même cours deux semaines de suite. Gouvernement.lu (16.04) https://bit.ly/2Vl3TDC

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RUBRIQUES > CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE

L’école à distance, vue du district de Saint-Maurice

sont classées par jour. J’essaie d’ajuster la quantité de travail, de façon à ne pas accabler parents et enfants avec l’école à la maison. La communication avec les familles se fait par téléphone, via une liste de diffusion et par messages vocaux ou par des vidéos que j’adresse à mes élèves.

MOTS-CLÉS : 3-4H • CO • EPP • 6H Ce mois, au vu de la situation particulière, avec la fermeture des écoles, il s’agissait d’en savoir un peu plus sur la manière dont l’école à distance se déroulait. Dans ce numéro, vous trouverez donc différents témoignages d'enseignants, de parents et d’élèves relatant la diversité des pratiques et des réflexions. Pour ce petit voyage virtuel, je vous propose de commencer par découvrir cette nouvelle réalité dans quelques classes du district de Saint-Maurice, réparties du cycle 1 à l’EPP (cf. pp. 40-41-42 pour les écoles primaires à Sion et cf. p. 34 pour le CO de Vouvry).

ALEXANDRA DONNET-MONAY Enseignante en 3-4H à Vérossaz Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? J’ai opté pour le support papier. Si j’avais eu une classe avec des élèves plus grands, j’aurais certainement utilisé des plateformes en ligne, et je perçois un peu la différence, étant donné qu’avec les 5H et les 8H à qui je donne des cours d’allemand et d’anglais je communique par mail. Pour ma classe de 3-4H, je prépare un dossier dans lequel les activités

Comment percevez-vous cette école à distance ? J’ai l’impression de découvrir en partie un nouveau métier, toutefois cette situation est paradoxalement stimulante, car elle me force à proposer des activités simples, qui conviennent aussi aux élèves en difficulté, même si cela demande du temps et de la créativité pour trouver les idées. Mon objectif, c’est que les enfants soient rassurés et puissent avancer de manière la plus autonome possible. Certains élèves, parfois peu scolaires, trouvent que l’école à la maison c’est trop cool et adorent les activités proposées à

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distance, ce qui m’inquiète un peu pour la suite, ayant par ailleurs la crainte qu’ils ne me voient plus tout à fait comme la maîtresse. Le relationnel en direct avec mes élèves me manque énormément et je suis toute contente dès qu’ils m’envoient un message.

« Mon objectif, c’est que les enfants soient rassurés et puissent avancer de manière la plus autonome possible. » Alexandra Donnet-Monay L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? Je pense que je changerais des choses dans mon enseignement, en misant davantage sur la simplicité et la créativité, et j’espère que je modifierais aussi mon organisation de travail. A mon sens, l’école à distance a tendance à creuser les écarts entre les élèves et il nous faudra, dès le retour en classe, les accompagner au mieux pour limiter les inégalités.

GARY JACQUIER Enseignant, adjoint à la Direction et responsable informatique au CO de la Tuilerie à Saint-Maurice Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? Au CO de Saint-Maurice, nous avions déjà une plateforme pour la continuité au quotidien. Toutefois, comme elle était déjà bien remplie, j’ai préféré en créer une nouvelle, pensée pour cette situation particulière, de

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façon à offrir un système global et surtout bien balisé pour la transmission et la réception du travail. A côté de cela, l’accent a été mis sur le suivi des élèves, en proposant une option de QCM en ligne, avec l’ajout facile d’images. La Direction a transmis un document expliquant aux parents que les échanges avec les élèves et le travail à réaliser se feraient sur la plateforme. Les enseignants, ainsi que les titulaires, contactent les parents des élèves qui ne semblent pas être en ordre avec leur travail et s’assurent du bon fonctionnement de la plateforme à la maison. Même si nous évitons de manière générale les documents à imprimer, pour une petite minorité, il a fallu contourner le numérique, avec les travaux, à faire et faits, expédiés par La Poste.

« Je constate que certaines compétences numériques, absentes du programme, ne sont pas acquises par tous les élèves. » Gary Jacquier

Comment percevez-vous cette école à distance ? Les enseignants apprécient la simplicité de la plateforme qui ne nécessite pas de grandes connaissances informatiques. Aspect réjouissant, le nombre de messages échangés entre élèves et enseignants est élevé. La direction insiste sur le fait que c’est une période particulière et qu’il ne faut pas donner trop de travail aux élèves, car parents et enfants ont dû, surtout au début, s’adapter à de nombreux changements dans leur vie. L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? En tant qu’enseignant d’informatique, je constate que, contrairement à ce qui est supposé, certaines compétences numériques, absentes du programme, ne sont pas acquises par tous les élèves. En classe, nous devrions prendre un peu de temps pour aborder « l’organisation numérique », comme savoir se connecter à

un compte. Et à mon sens, il serait judicieux d’avoir une liste officielle des outils de communication numérique utilisables parmi ceux utilisés par les élèves, car autrement il sera toujours difficile de communiquer avec eux.

MARYLAURE JORDAN Titulaire en EPP (école préprofessionnelle) à Saint-Maurice Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? A l’EPP, tous les élèves ont depuis le début de l’année scolaire leur mail avec leur adresse « scolaire professionnelle », ce qui a facilité la communication. Selon les consignes de notre directeur, nous envoyons le travail hebdomadaire entre le dimanche soir et le lundi matin et l’école leur a prévu 4 h de travail par jour. Sachant qu’ils ont souvent de la difficulté dans l’organisation des tâches, avec les autres titulaires, nous leur avons établi un planning. Le lundi, ils font par exemple 1 h de français, 1 h de bureautique, 1 h d’histoire des religions et 1 h de médias. En EPP, les élèves ont des projets à mener de A à Z, ce qui implique de l’interdisciplinarité et de la collaboration. A la maison, les projets ont été maintenus, avec des contours évidemment adaptés. Comment percevez-vous cette école à distance ? Je ne demande pas à mes élèves de renvoyer tous les travaux, mais chaque semaine je vérifie le suivi dans 2 ou 3 classes et ça se passe bien. Certains jeunes m’ont dit que le planning proposé pour les guider les

Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES aidait beaucoup. L’engagement de la très grande majorité des élèves en EPP m’impressionne. Dès qu’ils ont un petit souci, ils m’appellent volontiers. L’un d’eux, alors qu’il montrait assez peu d’intérêt en classe, est très réactif et semble profiter de ce moment pour se mettre à jour. Concernant leur projet professionnel, j’essaie de les coacher tant bien que mal à distance. Même si la plupart ont déjà une solution scolaire ou une place d’apprentissage, je m’inquiète pour les autres, à cause de la problématique des notes et de l’incertitude qui touche les entreprises.

« L’engagement de la très grande majorité des élèves en EPP m’impressionne. » Marylaure Jordan

L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? Certaines personnes disent que l’enseignement se fera plus à distance et personnellement je n’y suis pas favorable. Avoir la classe en face de soi, c’est tellement plus riche. Je trouve l’enseignement en EPP, articulé autour de projets et basé sur la confiance, tellement idéal et dynamique que je ne verrais pas ce qu’il faudrait changer.

SANDRINE POCHON Enseignante en 6H à St-Maurice Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? Enseignant en duo avec Elodie Pellissier, nous travaillons en étroite collaboration. Une de nos collè-

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« Les enfants ont tant besoin de nos encouragements et de notre validation que j’ai parfois peur qu’ils se croient abandonnés. » Sandrine Pochon

gues du même degré a émis l’idée d’envoyer un document-bilan, aussi nous avons un retour chaque fin de semaine, avec une autoévaluation des élèves, qui est à discuter avec les parents. Comment percevez-vous cette école à distance ? En plus des bilans, nous avons vite ressenti le besoin d’appeler nos élèves et leurs parents, afin de nous assurer que notre manière de procéder convenait et que nos consignes étaient suffisamment claires. J’ai l’impression que cette situation permet aux élèves moyens ou ayant de légères difficultés d’asseoir leurs acquis et de gagner en autonomie. Par contre, certains très bons élèves peuvent vite s’ennuyer, et ceux qui ont beaucoup de peine se sentir totalement perdus, surtout si les parents, malgré leur bonne volonté,

n’ont pas le temps et/ou les compétences pour un accompagnement dans notre langue. Avec ces élèveslà, nous essayons de les motiver à distance, mais ce n’est pas simple. En classe, les cours sont avant tout interaction et les enfants ont tant besoin de nos encouragements et de notre validation que j’ai parfois peur qu’ils se croient abandonnés. Parmi les pistes pour les divertir, je leur ai fait planter des graines et ils doivent noter leurs observations. L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période ? La situation actuelle est moralement difficile à vivre et quand j’entends dire qu’après il nous faudra aller vers une école davantage numérique, je suis inquiète, car pour moi ce serait une erreur. L’école, c’est avant tout une relation humaine et, en me référant à cette expérience d’école à la maison, je retiendrais ce lien renforcé avec les parents. Pour ma part, j’aimerais conserver cette nouvelle complicité. Peut-être pourrait-on faire une journée spéciale avec les parents, pour dès la rentrée former une équipe ? Propos recueillis par Nadia Revaz

Mara Tavares, élève dans la classe d’EPP de Marylaure Jordan « Même si parfois c’est compliqué de se lever le matin, c’est vraiment mieux de faire "l’école à l’école" que d’apprendre à distance. Les premiers jours, ça allait, mais au fil du temps, j’ai, et c’est aussi le cas de mes camarades, moins de motivation pour être régulière dans ce que je dois faire. Heureusement, on sait que l’on peut compter sur les enseignants, car ils sont très disponibles et à notre écoute. Sans eux, ce serait vraiment compliqué. En allant à l’école, on va sur notre lieu de travail, alors que là on est à la maison, et même si on veut se concentrer, on a trop de distractions. A l’école, on a beaucoup plus d’interactions sociales, ce qui donne de la motivation. Les projets ont aussi dû être modifiés avec les moyens du bord et ils sont moins intéressants à mener. Au niveau du projet professionnel, j’ai la chance d’avoir déjà une solution, donc pas de souci à me faire de ce côté-là. J’ai été vraiment très surprise de voir que les écoles n’avaient pas prévu une situation impliquant une fermeture des classes, aussi je pense qu’elles devraient anticiper en imaginant comment gérer cela, car là c’était un peu chaotique au moment de l’annonce. »

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> AC&M

AC&M en confinement : contrainte insurmontable ou opportunité ? aux outils et aux lieux permettant la réalisation de projets pratiques. La fermeture des commerces et la quasi-impossibilité de trouver des fournitures renforcent encore cette difficulté. La deuxième contrainte repose sur le statut de notre discipline et sa subjective et supposée moindre importance en regard des branches dites principales. Ayant expérimenté l’énergie, le temps et les difficultés que représente l’assistance des enfants dans le télétravail, il me semble important d’adopter une certaine ligne de conduite dans les activités créatrices proposées par l’école à distance.

Le site de l’animation pédagogique suggère des visites virtuelles : pourquoi ne pas découvrir par exemple le Musée Van Gogh à Amsterdam ? https://bit.ly/2Xl3DG0

MOTS-CLÉS : CRÉATIVITÉ • DÉVELOPPEMENT CULTUREL • VISITES VIRTUELLES Le 13 mars dernier, le monde scolaire et tous ses habitants ont vécu un tsunami. Ce qui n’était jamais advenu depuis des lustres, la fermeture totale des écoles a pris tout le monde de court et a plongé tous les enseignants dans l’inconnu. Le Service de l'enseignement a alors expliqué l’orientation qu’il souhaitait voir imprimer à cette nouvelle forme d’école. Le renforcement remplace les nouveautés du programme et le principal objectif pour les enseignants est d’essayer de maintenir le lien entre l’école, les élèves et les familles.

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Pour la branche des AC&M, la problématique est différente, car le programme n’est pas balisé par des échéances semestrielles ou annuelles strictes et obligatoires comme dans d’autres disciplines, conférant une grande liberté d’action aux enseignants. De plus, le temps libre plus important dont disposent les élèves à leur domicile durant cette période de confinement est favorable pour se lancer dans des activités créatrices, la réalisation de projets de « bricolage » ou d’autres découvertes culturelles. Toutefois, le télétravail des AC&M est confronté à deux difficultés majeures. La première porte sur l’accès inégal des apprenants aux matériaux,

« Cette crise sanitaire, malgré son cortège de malheurs, nous pousse à nous renouveler. » En premier lieu, il faudrait privilégier les propositions larges et ouvertes, sous forme d’impulsion, permettant dans la mesure du possible d’impliquer plus ou moins l’entourage de l’apprenant (défi, challenge, travail collaboratif, nouvelles technologies, découvertes culturelles, etc.). Idéalement, les propositions devraient se référer au quotidien des enfants et conduire à des liens vers d’autres disciplines scolaires. Enfin, les propositions devraient permettre de maintenir/renforcer les liens élèves-élèves et élèves-enseignants, un des fondements de la mise sur pied de l’école à la maison. Voilà en quelque sorte les caractéristiques idéales que devraient posséder les propositions de tâches à

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RUBRIQUES Echo de la rédactrice Résonances à distance

Différentes propositions sur le site de l’animation pédagogique à distance

domicile pour les AC&M. Les activités typées « marche à suivre » ne sont donc pas recommandées ; trop spécifiques, contraintes par la disponibilité des fournitures, elles sont définitivement trop éloignées des caractéristiques citées ci-dessus pour être proposées aux apprenants. L’animation pédagogique tente de proposer via son nouveau site des tâches répondant aux caractéristiques précitées. Certaines propositions visent aussi le développement culturel des élèves, via des visites virtuelles ou des découvertes d’œuvres. Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs enseignants ont déjà transmis des propositions qui ont pu être partagées et des idées de projets communs entre établissements et degrés commencent à germer dans l’esprit des animateurs AC&M. Un esprit de collaboration et de partage commence à s’établir et préfigure peutêtre une évolution salutaire et positive pour l’ensemble de l’école. Cette crise sanitaire, malgré son cortège de malheurs, nous pousse à nous renouveler, à réinventer des méthodes

de travail, à interroger les fondements de notre métier ainsi que notre collaboration avec les parents. Certains élèves, de leur propre initiative ou de celle de leurs parents, n’ont pas attendu les propositions de leur enseignant pour se lancer dans des projets plus ou moins créatifs mais requérant des compétences relatives aux AC&M. Je m’en réjouis et encourage vivement ce genre de pratiques, quitte à faire l’impasse sur les propositions de l’école, qui doivent selon moi conserver une dimension facultative. Dans ce genre de cas, un échange relatif aux travaux exécutés par l’élève permettra de les valoriser et de maintenir la communication avec l’enseignant. Frédéric Vauthier Animateur pédagogique AC&M pour le cycle 3

Pour aller plus loin: https://bit.ly/2RjFAUi

Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

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Ce qui est enthousiasmant dans mon job à Résonances, c’est de pouvoir rencontrer des acteurs de l’école valaisanne et de relater des projets pédagogiques divers et variés en humant l’air du terrain. Faire à l’occasion une ou deux interviews téléphoniques ou en mode vidéo, c’est tout à fait gérable, mais à haute dose, cela devient vite chronophage, car on découvre combien le non verbal permettant d’interpréter le verbal ne se limite pas à une intonation de la voix ou à des gestes visibles dans le cadrage de l’image filmée. L’ambiance autour des interviewés est impossible à imaginer à distance. Comme presque tout le monde, j’attends avec impatience la réouverture des écoles, faisant au mieux pendant cette parenthèse pour qu’elle ne soit pas totalement désenchantée. Dans les médias, quelques « experts » prédisent une école de plus en plus à distance et robotisée pour le futur, tandis que d’autres « experts » annoncent un regain de nos liens dans la vie réelle et un retour à certaines valeurs malmenées ces dernières années, dont la lenteur. N’étant nullement experte en quoi que ce soit, j’ai néanmoins tendance à croire que le chemin suivi sera un doux mélange de ces positions opposées. De fait, si je reviens à Résonances, comment ce numéro aurait-il pu voir le jour dans les délais sans les possibilités offertes par le numérique et la souplesse adaptative des uns et des autres ? Et en même temps, j’ai le secret espoir de bientôt retrouver le dialogue en direct. Dans l’attente, il s’agit de s’adapter au mieux. Nadia Revaz

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> DOC. PÉDAGOGIQUE

Les sciences à la portée de tous MOTS-CLÉS : SCIENCES • TECHNIQUE • PRATIQUE Pour les petits et les grands curieux, la Médiathèque Valais a fait l’acquisition de la collection « Les Petits Débrouillards » aux éditions Albin Michel. S’adressant à un public jeune, la collection s'emploie à favoriser, auprès des enfants et adolescents, l'intérêt pour les sciences et les techniques, et à en permettre la connaissance et la pratique. On y trouvera autant des livres que des coffrets expérimentaux. En passant par les mathématiques, la physique, la chimie, la médecine ou encore même la musique, cette collection propose une offre très élaborée dans les différents domaines des sciences. Simples d’utilisation et pratiques à transporter, ces ouvrages vous accompagneront à la maison comme en classe, que vous soyez élève ou enseignant. Loin des livres rébarbatifs qui affirment vulgariser la science, ces ouvrages sont passionnants et réellement ludiques. La Médiathèque Valais disposant de 44 titres de la collection vous propose ici quelques ouvrages :

GODARD, Philippe. Tous humains, tous différents, tous égaux. Paris : Albin Michel Jeunesse, 2017 Les Petits Débrouillards. Les expériences-clés des petits débrouillards : le cosmos. Paris : Albin Michel Jeunesse, 2015 Les Petits Débrouillards. Les expériences-clés des petits débrouillards : la Terre. Paris : Albin Michel Jeunesse, 2015 GODARD, Philippe. Chez moi, on a des solutions pour le climat ! Paris : Albin Michel Jeunesse, 2015 AUDOUIN, Laurent. L'orchestre : des instruments à la musique. Paris : Albin Michel Jeunesse, 2007 Pour alimenter votre curiosité scientifique et/ou celle de vos enfants, n’hésitez pas à venir vous procurer à la Médiathèque Valais un ou plusieurs titres de la collection « Les Petits Débrouillards ».

C'était écrit il y a 101 ans Lien vers le numéro d'avril 1919 https://bit.ly/2FuUm3x Pour en savoir plus les épidémies à travers l’histoire des revues pédagogiques valaisannes https://bit.ly/34drCbL Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2qPNOoZ

Olivier Hähnel

Pour en savoir plus :

www.mediatheque.ch https://bit.ly/2QXIcY6 https://explore.rero.ch/fr_CH/vs

EN RACCOURCI educa.ch

Lancement d'Eduport Sur mandat de la CDIP et du SEFRI, educa.ch vient de lancer un nouveau service. Eduport offre aux autorités éducatives des cantons et des communes un aperçu des services, des organes de coordination et des réseaux pour l'apprentissage et l'enseignement numériques dans l'espace suisse de formation. www.eduport.ch/fr

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Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES > SCIENCES TECHNIQUES

Un défi en ligne pour promouvoir les talents techniques féminins MOTS-CLÉS : DÉFI EN LIGNE • PROGRAMME DE MENTORAT Swiss TecLadies, dans sa partie défi, permet à toutes et tous, filles, garçons et même aux adultes, à l’école ou à la maison, de participer au défi en ligne qui peut être relevé jusqu’au 10 juin 2020 sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Tous pourront gagner des prix par tirage au sort, mais seules les jeunes filles de 13 à 16 ans auront la possibilité, à l’issue du défi, de se porter candidates pour le programme de mentorat. Swiss TecLadies, dont l’ambassadrice est Fanny Chollet, première femme pilote suisse sur F/A-18, en est à sa 2e édition au niveau national, mais c’est la 1re fois que la Suisse romande y participe.

UN DÉFI EN LIGNE ADAPTÉ À L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE Aussi bien adapté à l’école qu’à l’enseignement à distance, le défi en ligne comprend un total de 26 questions réparties en huit missions liées à la vie quotidienne. Via ce questionnaire ludique et interactif, les participantes et participants peuvent tester leurs connaissances techniques. Ainsi que le souligne Edith Schnapper, chargée de programmes Promotion de la relève - Swiss TecLadies Romandie auprès de la SATW, « l’Académie suisse des sciences techniques, tout en s’engageant pour la promotion des talents féminins, a pour vocation de faire découvrir ce domaine au plus grand nombre, d’où ce défi qui s’adresse aux 13 ans et plus, sans distinction de genre. » Il est possible de compléter ce défi en intégrant les

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Un site pour encourager les femmes à exercer des métiers techniques

« Un défi en ligne ouvert à toutes et à tous dès 13 ans jusqu’au 10 juin 2020. » thèmes techniques et scientifiques de manière ludique dans le contenu d’un cours et de contacter Edith Schnapper pour celles et ceux qui souhaitent enrichir leur boîte à idées.

ET UNE PROMOTION DES TALENTS TECHNIQUES FÉMININS Les candidates retenues, pour la partie visant à encourager les filles talentueuses à s’orienter vers des formations et des professions en lien avec la technique et l’informatique, participeront à un programme de mentorat qui se déroulera de septembre 2020 à juin 2021. Des femmes mentors, actives dans des entreprises, des hautes écoles et des instituts de recherche, accompagneront les candidates pendant cette période. Environ 60 duos devraient être formés. « Fonctionnant en binômes et en créant des liens personnalisés, les

mentors contribueront à donner aux mentorées confiance en elles », s’enthousiasme Edith Schnapper. Plusieurs entreprises romandes participeront également en proposant des ateliers et visites. Ce programme verra peutêtre ses contours quelque peu évoluer en fonction des suites de la pandémie du coronavirus Covid-19, mais des solutions pour que les différentes étapes puissent avoir lieu, même sous une forme virtuelle, sont envisagées. A vos marques, prêts, partez ! Les 13-16 ans et + peuvent commencer par relever le défi en ligne en répondant aux questions (temps prévu : une unité d’enseignement, donc jouable aussi bien à l’école qu’à la maison)… Nadia Revaz

Pour aller plus loin : Swiss TecLadies Romandie www.tecladies.ch/fr www.online-challenge.ch https://youtu.be/DhEdQ1lmxyg edith.schnapper@satw.ch

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> CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE

L’école à distance, vue du CO à Vouvry ne fais pas encore. Pour ma part, j’en appelle quelques-uns par vidéo pendant les cours. Et les élèves doivent envoyer régulièrement, sous forme écrite le plus souvent, mais aussi au format audio, de leurs nouvelles. L’important, c’est de garder le lien.

« A distance il s’avère plus facile pour certains élèves de développer leurs compétences à l’oral. »

MOTS-CLÉS : VARIER LES ACTIVITÉS • AUTONOMIE DES ÉLÈVES Au cycle 3 à Vouvry, comment se déroule l’école à distance ? Véronique Chervaz, nous dévoile sa perception de la situation.

VÉRONIQUE CHERVAZ Enseignante de français au CO de Vouvry Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? Au CO de Vouvry, une grille avec cinq périodes de cours par jour a été mise en place, en incluant les temps de correction. En français, on a une heure quotidienne avec nos élèves, estimant qu’il était assez peu porteur de regrouper les périodes. Ce que nous essayons de faire, c’est de varier les activités et les supports que nous leur proposons, de façon à ce qu’ils n’aient pas seulement des exercices à faire, ce qui serait vite rébarbatif. Certains de mes collègues font les cours en visioconférence, ce que je

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Comment percevez-vous cette école à distance ? Selon les retours des élèves, ce qui est mis en place pour ce travail scolaire à distance semble assez bien fonctionner et certains sont contents d’avoir ce rythme, car autrement ils s’ennuieraient. La Direction nous a demandé de sonder également les parents. Il y a deux difficultés qui apparaissent, à savoir le partage de l’ordinateur pas toujours compatible avec le télétravail et quelques familles qui se sentent débordées. Sachant que cette situation d’école à la maison peut vite devenir source de tensions, pour celles qui le désirent, nous allons mettre en place un coaching plus personnalisé afin d’aider leurs enfants au niveau des méthodes de travail. Apprendre ainsi à distance est peutêtre plus facile pour les élèves en niveau 1, cependant ceux en niveau 2 s’en sortent très bien. Je suis par contre plus inquiète pour les élèves qui cherchent des places d’apprentissage, car les entreprises, en proie aux incertitudes, hésitent à recruter.

Ce que j’ai pu constater, c’est qu’à distance il s’avère plus facile pour certains élèves de développer leurs compétences à l’oral, du fait qu’ils sont plus en confiance sans le regard de leurs camarades. Mes cours à distance sont aussi davantage ancrés dans la réalité, avec plus d’activités liées aux médias par exemple, et j’ai l’impression que cela améliore l’autonomie et le regard critique en classe. Ce seraient des leviers intéressants à transposer. Propos recueillis par Nadia Revaz

EN RACCOURCI Sciences de l’apprendre

Formation continue gratuite Le Service de formation continue et le Laboratoire de didactique et épistémologie des sciences (LDES) de l'Université de Genève mettent à disposition gratuitement le MOOC sur « Les Sciences de l'Apprendre », conçu par André Giordan et coordonné par Laurent Dubois. Chaque semaine, un module est mis à disposition. Ces modules peuvent concerner tout aussi bien les parents, les enseignants, les formateurs, les médiateurs, les muséologues ou les soignants qui font de l'éducation thérapeutique. www.unige.ch/fapse/ldes/apprendre

L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ?

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RUBRIQUES > ÉDUCATION MUSICALE

La musique à la maison : perception, audition, rythme Ces quelques propositions veulent donner une image souriante de la musique. Que l’enseignant n’hésite pas à les transmettre aux familles, voire à les aider dans leur démarche.

OBJETS : TOUT EST BON POUR LA MUSIQUE

Tout est bon pour faire de la musique.

MOTS-CLÉS : OBJETS • CORPS Notre récent article1 avait quelque chose de prémonitoire, semble-t-il. Souvenez-vous, nous proposions de mettre en valeur les élèves et leurs parents sous le regard de l’enseignant ou de l’enseignante. Restons dans cette dynamique, mais, cette fois-ci, faisons confiance à la créativité des uns et des autres. Nous nous référons toujours au PER2 qui propose pas mal de pistes qui pourraient rendre le confinement plus léger.

PERCEPTION Nous rappelons que l’audition a pour objectif de sensibiliser les élèves à éveiller leur perception auditive, affiner leur acuité auditive, exercer leur attention, former leur mémoire auditive et musicale : nous nous permettons de mettre en évidence les 4 paramètres du son : hauteur, durée, intensité et timbre. Et nous laissons à chaque famille le soin de découvrir des œuvres musicales ou les instruments de musique3.

Vases à fleurs, gobelets de yoghourt, journaux, bouteilles en plastique ou en métal, canettes, cailloux, couvercles, casseroles… Papierjournalophone (toutes sortes de papiers) En froissant du papier, on peut obtenir plusieurs sons. On peut donc créer des ambiances sonores. Nous proposons d’identifier et repérer chaque son produit par des papiers différents et d’inventer une petite histoire et de l’illustrer avec des bruitages par du papier. Bouteillophone En ces temps de confinement, nous savons que ce ne sont pas les bouteilles de toutes formes qui manquent. Nous proposons donc de tenter, en les remplissant plus ou moins d’eau, d’ordonner les hauteurs et même de constituer la gamme et enfin de faire des mélodies. Bouteillenplasticophone Il en va de même pour les bouteilles en plastique que l’on peut frapper l’une contre l’autre. Phonocorps (percussions corporelles) : mains, cuisses, poitrine…) Le corps offre une palette intéressante de sons. A partir de là, libre à chacune et chacun de créer des ambiances rythmiques dignes des meilleurs percussionnistes.

Jeux vocaux Avec la voix, la bouche4 (beatboxing), les sonorités peuvent être développées. Jeux de mots, onomatopées diverses permettent des ambiances rythmiques et sonores de bon aloi. Autrophone Tout ce qui constitue un appartement peut se transformer en objet sonore. Il convient donc d’en profiter : table, chaise, armoire, lit, bureau…

PARTAGE Constituer un morceau de musique structuré serait un plus, évidemment (4 mesures à 2 temps, par exemple). Et si ces modestes propositions demeurent un peu nébuleuses, nous savons que la plupart des familles sont reliées aux réseaux sociaux dans lesquels ils peuvent puiser des informations supplémentaires. Et enfin le soir, à 21 heures, en plus des instrumentistes, on pourrait assister à des productions originales qui réjouiront les auditrices et auditeurs et qui contribueront au soutien indéniable aux personnes engagées dans la protection de notre santé. Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes 1 Transmission du savoir aux familles, ou l’élève professeur, article d'avril 2020 : https://bit.ly/2xaLL69 2 https://bit.ly/2XugplJ 3 Il y a quelques références sur le site de l’animation pédagogique à distance : https://bit.ly/2Xg4ibL 4 https://bit.ly/2wx71mb

Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

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> BOÎTE À POSITIV’ATTITUDE

Des questions du terrain posées à Isabelle Bétrisey MOTS-CLÉS : APPRENDRE AUTREMENT • JOIE DE VIVRE Isabelle Bétrisey, professeure à la HEP-VS, au double parcours d’enseignante et de psychologue, a accepté d’apporter son éclairage sur une série de questionnements émis par des enseignants et/ou des parents, concernant la gestion de l’école à distance et le retour en classe. Via ses réponses, Isabelle Bétrisey vise à insuffler de « l’optiréalisme », formule qu’elle précise emprunter à Jacques Lecomte. A distance, même si pour certains le contexte est plus propice que pour d’autres, tous les enfants-élèves ont assurément appris de nouvelles choses et consolidé certains apprentissages, pourtant quelques enseignants s’inquiètent de la pression qui pourrait être mise à la reprise pour rattraper le programme non vu. Comment bâtir sur ces savoirs acquis en dehors de la salle de classe ? J’ai l’impression qu’avec l’école à distance, les enfants et les jeunes ont simplement appris autrement qu’en classe, aussi ces deux formes d’apprentissage ne devraient pas être mises en concurrence. Cette expérience démontre la nécessité de relativiser l’importance du programme, en redonnant davantage de place à la vie familiale et à la société en général, car l’école n’est pas le seul lieu pour apprendre. Comment définiriez-vous cet apprentissage « autrement » ? Avec l’école à distance, les enseignants ont dû, me semble-t-il, davantage

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partir du programme de l’enfant, comme cela se fait en 1H-2H, ce qui donne davantage de sens aux apprentissages. La plupart proposent des activités différentes, invitant leurs élèves à faire des recettes de cuisine, à mesurer la longueur de la table du salon, à observer les oiseaux par la fenêtre, etc. Venant du domaine de l’enseignement spécialisé, je note que ce sont des approches du savoir particulièrement valorisées avec les élèves en difficulté et qui là se généralisent. L’école à distance favorise par ailleurs les possibilités de différenciation des apprentissages. Et pour poursuivre l’analogie avec l’enseignement spécialisé, mais également sur la base des théories actuelles en matière de développement de l’enfant, les élèves n’ont pas forcément besoin de passer par toutes les étapes intermédiaires pour intégrer une notion, ce qui limite cette pression du rattrapage pour ceux qui se focaliseraient sur le programme. Dans une famille monoparentale, gérer trois enfants, dont un avec des

troubles de l’attention et un autre à haut potentiel, dans le cadre de l’école à la maison peut vite devenir compliqué, non ? Evidemment, il ne s’agit pas d’idéaliser la situation actuelle, cependant à l’école tout n’est pas toujours simple non plus pour ces élèves-là. Sur le site de l’animation pédagogique à distance, sous la rubrique de l’enseignement spécialisé, enseignants et parents peuvent trouver quelques conseils, notamment pour les aspects liés aux troubles de l’attention. Et dans la rubrique « Pour tous », sous l’onglet « Opportunités à saisir », nous proposons des idées d’activités pour tous les enfants, en dehors des étiquettes. Parmi les principaux jalons pour accompagner tous les élèves, dont ceux à besoins particuliers, on peut citer : structurer le temps, faire des plannings, accorder davantage de place au mouvement, profiter de la nature environnante même en ville, etc. Quant à l’enfant HP, à la maison il n’est certainement pas obligé de remplir toutes les fiches, aussi ce qui est parfois compliqué à gérer avec le groupe-classe l’est moins dans la relation plus personnalisée à distance. Certes, mais cela implique que les parents et les enseignants s’autorisent à cette adaptation des consignes en fonction du niveau des enfantsélèves… L’école à distance n’offre-t-elle point un espace de liberté à saisir ? Je suis d’avis qu’il faut s’autoriser à répondre au besoin de chaque enfant, peu importe sa difficulté ou ses atouts, en faisant preuve d’une certaine souplesse. A distance, les enseignants doivent fournir un effort

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RUBRIQUES supplémentaire de clarification des consignes et d’explicitation de ce qui est attendu via telle ou telle activité, afin que les parents puissent mieux distinguer les tâches facultatives de celles obligatoires. Il arrive que des enfants-élèves peinent actuellement à s’investir dans les apprentissages, étant angoissés par cette situation de pandémie. Comment les enseignants et les parents peuvent-ils les aider à dédramatiser, tout en les outillant pour affronter inquiétudes et incertitudes ? Mon premier conseil, véritable évidence, consiste à limiter l’accès au flot constant d’informations, car elles peuvent être extrêmement anxiogènes, tout particulièrement en ce moment. Après, il s’agit d’expliquer ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas, avec des messages brefs et clairs. Par ailleurs, mieux vaut répondre aux questions plutôt que d’anticiper. L’écoute est à privilégier, plutôt que de vouloir absolument rassurer. L’enseignant peut se référer aux compétences transversales faisant partie du PER pour mettre en avant l’importance de reconnaître ses émotions, de les exprimer, puis de les réguler. Un aspect que l’on oublie trop souvent, c’est d’inciter l’enfant ou le jeune à travailler à partir de ses propres ressources ou forces. Le but n’est pas de faire disparaître les inquiétudes et les incertitudes, mais de parvenir à les traverser. Chacun doit pouvoir trouver ce qui convient à sa personnalité, par exemple faire des exercices de yoga ou jouer à un jeu de société en famille. Mettre dans le quotidien de l’optimisme, du rire et de la convivialité permet de ne pas se laisser gagner par la peur. Cela n’est pas un discours de « bisounours », critique souvent entendue face à cette vision, sachant que les bienfaits de l’optimisme sont prouvés par la recherche, notamment dans le champ de la psychologie positive. Des enseignants m’ont dit avoir quelquefois un peu l’impression

d’abandonner l’un ou l’autre de leurs élèves lorsque l’interaction devenait distante, et ce même si la plupart relèvent la qualité du lien en cette période particulière. Comment aider ces enseignants à voir la richesse de ce qu’ils ont mis en place sans se culpabiliser de ne pouvoir réussir l’impossible ? Tout d’abord, qu’ils se rassurent, à l’école les élèves ne les écoutent pas attentivement six heures par jour ! L’école à distance, dans une relation individuelle avec chaque élève, donne à voir les difficultés déjà présentes en classe à la puissance dix, d’autant que les enseignants peuvent se mettre eux-mêmes une pression supplémentaire dans cette situation d’enseignement particulière. Dans la majorité des cas, ils sont extraordinairement créatifs et travaillent dans un esprit collaboratif, aussi ils doivent, comme les élèves, prendre un peu de recul pour se rassurer.

« Tout d’abord, que les enseignants se rassurent, à l’école les élèves ne les écoutent pas attentivement six heures par jour ! » Plusieurs enseignants mettent en avant les efforts de certains élèves en difficulté pendant cette période qui accorde davantage de place à la lenteur permettant d’apprendre à son rythme, mais ils se demandent si le retour en classe ne risque pas de les décourager. Comment dès lors reconnaître cet effort particulier ? Déjà je trouve formidable de se dire que ce temps différent aura permis à certains enfants et jeunes d’entrer autrement dans les apprentissages. Pour ce qui est de la valorisation, je pense que le journal de bord représente un outil idéal pour garder des traces qui pourraient s’avérer précieuses au retour en classe. Ce serait une manière de mettre en avant ce qui a été appris via l’école à distance par chacun au sein du groupe classe.

Avec le risque que certains aient beaucoup appris dans des contextes favorisants et d’autres moins, non ? Je suggère que l’enseignant cadre et demande aux enfants de choisir un ou deux exemples parmi l’éventail de ce qu’ils ont appris autrement, de façon à ce qu’il n’y ait pas cet effet de concurrence. Des enseignants de tous degrés estiment important d’avoir un temps un peu différent lors de la reprise de l’école. Comment imaginer ce sas de décompression à la reprise, s'il en faut un? Lors du retour en classe, je crois qu’il sera essentiel à tous les degrés de la scolarité de prendre un peu de temps pour débriefer sans toutefois trop s’étaler. Les enfants et les ados ont besoin que la vie ordinaire de l’école reprenne ses droits, ce qui n’empêchera pas de reparler occasionnellement de ce qu’ils ont vécu ou vivent, en fonction des séquences d’enseignement. L’essentiel est que l’école renoue vite avec la joie de vivre et le plaisir de se retrouver ! Propos recueillis par Nadia Revaz

EN RACCOURCI Revue A.N.A.E

Padlet confinement La revue A.N.A.E (Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant) a créé un « Padlet confinement » en accès libre regroupant par thématiques près de 300 documents ou liens mis à jour quotidiennement. En Famille - L'école a la maison, Comment Faire? - Se détendre/Lire/Apprendre en s'amusant - Ou trouver de l'aide? - Divers/Pratique - Pour les enseignants - Pour les professionnels - En situation de handicap - Autisme - TDA/H - Déficience Intellectuelle Malvoyance/Surdité - Dys - Maladies Rares - Sites Officiels/ Administratif... https://bit.ly/3cKXasF

Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

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> DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Merci Marcel, on a bien rigolé, mais maintenant, je fais quoi ? 4+

4+ 4

MOTS-CLÉS : MULTIPLICATION • PARENT-ENSEIGNANT • ÉTAYAGE Ça y est, c’est reparti ! Pour la troisième fois de la dernière demiheure, la sirène stridente de sept ans qui rythme mes journées depuis six semaines retentit : « Mais Papaaaaaaaaaaa ! Arrêêêêêêêêêêtte, tu m’énèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèrve, rééépooooooooooonds moi ! » Alors, une fois de plus, calme, flegme, patience, diplomatie, inspiration par le nez ; c’est que, en tant que parentdésigné-volontaire-pour-les-leçonsde-maths, la vie, c’est pas facile tous les jours. Tout ça parce que, à la question « Papa, là, je dois faire une multiplication ? », j’ai encore répondu d’un ton faussement curieux « j’en sais rien moi, explique-moi, parce que moi, je comprends pas trop trop tu sais », ce qui a dégénéré en des « mais arrête tu sais très bien, tu dis toujours ça » gémissants et des soupirs ponctués de « j’aime vraiment pas ça faire des maths avec toi, c’est beaucoup moins bien qu’à l’école. » Au-delà de l’éloge implicite à cet enseignant dévoué et désormais vénéré à vie, on se dit « zut, le stratagème est démasqué ». En même temps, depuis le temps que ça dure, ça devait commencer à se voir… C’est que, avec ce nouveau rôle de parent-enseignant qui se prolonge, difficile de réfréner certains naturels qui reviennent au galop, à commencer par le fameux « Ah mais arrête, t’as encore fait faux, mais c’est pas vrai, tu

+ 4 = GRRRR...

Pour les parents désignés volontaires pour les leçons de maths, la vie n’est pas facile tous les jours pour accompagner leurs enfants.

fais exprès, c’est la septième fois que je te le dis, non mais sans blague ! ». Ou l’équivalent multiplicatif des « moutonss... qui étai-eunnt – C'est-à-dire qu'il n'y avait pas qu'un moutonne. Il y avait plusieurs moutonsse – en sûreté dans un pré ». C’est que, entre le détachement forcé et le control freak, le curseur glisse facilement. Très vite, on est à court de munitions. Dans le cas de ma multiplication, je fais quoi moi là, avec les 130 dB à 2 cm de mon oreille et un nombre de pneus inconnu à commander pour un garage de 16 véhicules de quatre roues chacun ? Bien sûr, on bénit les innovations technologiques, on louange la planification de l’enseignant et ses activités ; mais on se rend assez vite compte que le « Manuel d’encadrement 2.0 » n’a pas toujours été fourni avec le kit de survie scolaire parentale. D’ailleurs, comment je pars moi ? Je lui fais dessiner ces 16 voitures au risque que tout ça dégénère en un circuit de

formule 1 ? Ou bien je lui fais écrire 4 + 4 + 4 + 4… jusqu’à ce qu’il en ait marre ? À moins que je le tyrannise juste ce qu’il faut pour lui faire admettre qu’il va devoir écrire le 4 en dessous du 6 et poser une retenue et faire ce que je lui dis de faire sur le mode « argh, pose pas de questions tu m’énerves » ? Equation insoluble aux paramètres tellement flous qu’on en vient à se dire « mais comment font-ils avec 25 gamins dans leur classe ? » Alors le soir, en fermant les yeux sur son Pagnol et en commençant à compter ces foutus moutons qui ne se sentent plus tant en sûreté dans leur parc, on se dit « tiens, ça vaudrait peutêtre la peine que je retourne prendre des cours sur l’étayage moi, y a pas une formation continue en accéléré ces prochains temps ? » Ismaïl Mili larpem@hepvs.ch

Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

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RUBRIQUES > ÉCOLE-CULTURE

« Cinéculture – Cinéma à l’école », une nouvelle offre romande Julia Colin

MOTS-CLÉS : TOUS DEGRÉS • FILMS SUISSES • FRANÇAIS • ALLEMAND De nombreuses initiatives, comme Cinec, e-media, Etincelles de culture, Roadmovie ou la Cinémathèque suisse pour n’en citer que quelquesunes, font la part belle au cinéma ou au cinéma itinérant en contexte scolaire, en proposant des projections et/ou mettant des dossiers pédagogiques à disposition des enseignants de la scolarité obligatoire et du secondaire 2. Une nouvelle offre de médiation culturelle cinématographique vient s’ajouter à celle existante, avec « Cinéculture – Cinéma à l’école », association qui œuvre depuis 10 ans en Suisse alémanique. Cette piste est toutefois largement complémentaire, puisqu’elle ajoute une coloration spécifique, avec des films suisses adaptés aux élèves pour des cours dispensés en français (langue 1) et en allemand (langue 2).

UNE OFFRE VIA LE SITE Dès que les écoles et les salles de cinéma auront à nouveau ouvert leurs portes, les enseignants, via « Cinéculture – Cinéma à l’école », pourront inscrire les classes à des projections scolaires proposées ou réserver leur propre projection dans tous les cinémas de Suisse romande avec lesquels l’Association collabore. Via des rencontres organisées à l’issue des projections, avec par exemple la réalisatrice ou l’un des acteurs, les élèves pourront développer leur regard cinématographique et leur esprit critique. Ainsi que le soulignent Julia Colin et Nike Flury, toutes deux professeures

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www.cineculture.ch

« Parmi la palette de films sur le site dans sa version francophone, il y a des fictions et des documentaires alémaniques et romands. » d’allemand dans un gymnase à Nyon et directrices du Bureau romand de Cinéculture, le moment fort du lancement de leur projet sera la projection qui a été reportée du documentaire « Citoyen Nobel » de Stéphane Goël, retraçant le parcours de vie de Jacques Dubochet, prix Nobel suisse de chimie 2017. Parmi la palette de films sélectionnés sur le site dans sa version francophone, il y a des fictions et des documentaires alémaniques et romands. Ainsi que le souligne Julia Colin, « certains documentaires alémaniques, en version sous-titrée, conviennent très bien pour des élèves qui apprennent l’allemand dans les cours de langue étrangère. » « Notre focus, c’est de mettre en avant le film suisse, avec de la documentation soit en français, soit

Nike Flury

en allemand, mais adaptée aux élèves de Suisse romande », complète Nike Flury. Les co-directrices du Bureau soulignent que l’un de leurs objectifs est de créer des ponts culturels à l’école entre la Romandie et la Suisse alémanique, via le cinéma.

ET DES PISTES POUR LA PÉRIODE DE SEMI-CONFINEMENT En période de semi-confinement, enseignants et parents peuvent d’ores et déjà découvrir le site, avec sa palette de films conseillés, et utiliser le matériel pédagogique, en choisissant des films sortis il y a quelques années, comme Ma vie de Courgette ou Un juif pour l’exemple, téléchargeables en streaming sur internet. L’inscription à la newsletter permet de suivre l’évolution de l’offre de films conseillés pour les élèves et de formations continues pour les enseignants. Nadia Revaz

Pour aller plus loin : « Cinéculture – Cinéma à l’école » www.cineculture.ch

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CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE

L’école à distance, vue du primaire à Sion MOTS-CLÉS : STRUCTURE DE LANGAGE • ÉLÈVES ALLOPHONES • 3H • 5H Anne-Claire Frank, Romain Favre, Pierre Hugo et Sarah Pot donnent un aperçu varié de leur école à distance au primaire à Sion. Trois parents et un élève complètent l’éclairage.

ANNE-CLAIRE FRANK Enseignante dans le cadre de la structure de langage pour les 3-4H à Sion Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? En accord avec les titulaires, avec ma collègue nous avons attendu un peu avant d’écrire aux enfants ayant besoin d’un bain langagier pour prendre de leurs nouvelles et dire aux parents qu’ils pouvaient nous contacter. Le but est d’apporter une aide dans certaines activités de communication ou pour séquencer les apprentissages. En général, j’utilise des solutions vidéo via l'ordinateur pour mes interventions, et il ne s’agit pas de faire un cours, mais de proposer d’apprendre en jouant avec le langage oral.

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Comment percevez-vous cette école à distance ? Je pensais que certains n’arriveraient pas à gérer le travail scolaire à la maison, mais ils en font presque trop. Pour les parents avec plusieurs enfants, c’est vite compliqué à organiser, d’autant qu’ils ne sont pas tous sur un pied d’égalité au niveau de l’équipement numérique. Et pour les enfants, c’est frustrant de ne plus avoir le droit d’aller voir les copains, aussi il faut dédramatiser. Quant à ceux qui viennent à la permanence scolaire, ils ont l’impression que l’école à la maison c’est tellement mieux. La situation n’est facile pour personne, mais j’ai l’impression que nous essayons tous de faire au mieux, en papillonnant et en faisant preuve de créativité. Ce qui me semble intéressant, c’est que les parents comprennent mieux le rôle des personnes-ressources, différent de celui de l’enseignant ordinaire qui travaille avec toute la classe.

« Pour les parents avec plusieurs enfants, c’est vite compliqué à organiser. » Anne-Claire Frank

L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? J’ai pu constater que certains parents n’avaient aucune idée des objectifs attendus pour leurs enfants en 3H ou 4H et peut-être que l’école devrait améliorer sa communication avec les familles. Je suis convaincue que cette expérience pourrait être positive pour l’école et c’est aussi

une occasion de remettre individuellement son enseignement en question.

ROMAIN FAVRE Enseignant de soutien pour élèves allophones à Sion Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? Au niveau des enseignants de soutien, nous n’avons pas de pratique uniforme, mais nous cherchons des solutions simples, démocratiques et individualisées. Pour ma part, je travaille beaucoup avec les enfants par documents interposés, via l’audio, et en ne basculant que ponctuellement en mode caméra. J’ai priorisé les besoins des élèves et je mets l’accent sur des activités de lecture technique et le lexique pour l’accès au sens du texte. Les parents peuvent compléter avec des histoires à écouter, par exemple sur RTS kids ou eBooKids1. Comment percevez-vous cette école à distance ? Cette situation inédite met encore plus en lumière la corrélation entre niveau socio-économique des parents et réussite scolaires de leurs

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RUBRIQUES enfants. Ce qui m’enthousiasme, c’est que certains élèves voient cette période de révision comme une chance pour combler leurs lacunes. D’autres ont malheureusement de la peine à se responsabiliser et là nous sommes très limités dans nos interventions.

« Via cette expérience, je trouve intéressant de prioriser l’auditif. » Romain Favre

L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? Via cette expérience, je trouve enrichissant de prioriser l’auditif, car cela force les élèves à faire de la correspondance entre les sons à l’oral et l’écrit. Dans notre société, il y a une sur-stimulation visuelle via les écrans, ce qui ne permet pas de développer suffisamment certaines stratégies auditives permettant la construction de l’image mentale des mots. Quant au focus mis sur les inégalités, ne devrait-il pas nous interroger sur la pratique actuelle des tâches à domicile ?

la mise en place de la continuité pédagogique à la maison. Ayant deux classes pour la partie francophone en enseignement bilingue, j’accompagne 43 élèves, en leur distribuant le travail la veille pour le lendemain. Comment percevez-vous cette école à distance ? Dans l’ensemble, je suis étonné de l’implication des élèves et des familles. Les activités en ligne étant autocorrectives, cela permet aux élèves de se gérer seuls ou presque. Afin d’apporter un peu de nouveauté, je me suis amusé à faire un petit film qui a semble-t-il bien passé. Tout est possible en ligne, en faisant preuve de créativité, en y ajoutant une petite part de ludique et en prenant le temps pour cibler les objectifs. Afin d’avoir un retour global, j’ai effectué un sondage et je me suis aperçu que les enfants travaillaient en moyenne entre 1 h 30 et 2 h 30 par jour pour l’école, ce qui me semble tout à fait raisonnable. Les commentaires des parents sont très positifs, toutefois par moments, j’ai l’impression de perdre un peu pied avec certains élèves, car je ne les ai pas en face de moi pour mesurer leurs réels progrès, ce qui démontre l’importance du présentiel.

« Heureusement que l’on a le numérique face à une telle situation. » Pierre Hugo

PIERRE HUGO Enseignant de 5H de la filière bilingue à Sion Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? Mes élèves allaient déjà sur le site de la classe et comme je travaille régulièrement avec LearningApps, qui permet de réaliser des modules en ligne, cela a quelque peu simplifié

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L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? Heureusement que l’on a le numérique face à une telle situation, car autrement cette continuité serait encore plus compliquée. J’étais déjà convaincu de l’apport de la technologie dans mon enseignement, mais je crois que j’irais encore un peu plus loin. Concernant la communication, j’avais peur de l’intrusion des parents si j’intégrais un groupe de discussion et là je m’aperçois que tout se passe bien, donc peut-être que je poursuivrais l’expérience.

SARAH POT Enseignante en 3H à Sion (école de Platta) Comment gérez-vous la continuité pédagogique ? Lorsque les parents sont venus à l’école chercher les affaires des élèves, j’ai pu leur transmettre un classeur avec des dossiers sur les sons et la numération déjà travaillés en classe et des activités diverses pour les premiers jours. Désormais, chaque semaine, je leur fais parvenir un plan de propositions d’activités par mail ou en version papier pour ceux qui n’ont pas d’ordinateur et d’imprimante à la maison. Comme mes élèves sont petits, je n’utilise pas la plateforme @home, mais je reste en contact via une application de téléphone gratuite. Afin de les éloigner un peu des écrans, j’ai seulement indiqué deux sites pour écouter des histoires2.

« Je pense que cette expérience modifiera durablement les relations avec les parents. » Sarah Pot Comment percevez-vous cette école à distance ? Paradoxalement, je trouve que ce contexte particulier, tout en étant déstabilisant et peut-être effrayant pour certains enfants, apporte plein de choses positives à nous enseignants, surtout au niveau de la relation avec les parents. J’ai l’impression de pouvoir différencier les

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apprentissages, grâce à la collaboration avec la maîtresse de soutien de français. Certains enfants, pour qui j’imaginais qu’apprendre à distance serait difficile, s’en sortent plutôt bien, grâce à l’aide des parents ou des frères et sœurs. L’école devrait-elle intégrer certains enseignements de cette période particulière ? C’est encore difficile à dire, mais je pense que cette expérience modifiera durablement les relations avec les parents, et pour le meilleur je l’espère. Nous devrions être davantage à l’écoute les uns des autres. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pierrick Jaunatre, papa de trois enfants, dont un en classe chez Sarah Pot « Je trouve que les activités scolaires à distance se sont vite mises en place et que cela fonctionne plutôt bien au vu des circonstances. Les enseignants de mes enfants s’impliquent et assurent un suivi de qualité, mais il faut dire que le lien avec eux était déjà bon avant. Mes enfants savent qu’ils devront tout faire ce qui est demandé, mais c’est à eux de gérer. Comme pour les devoirs à domicile, ils ont juste besoin de notre présence en cas de questions. Le plus dur, c’est de maintenir la concentration des enfants pour qu’ils fassent les activités, car pour eux ils sont à la maison et pas à l’école. Dès que les enseignants leur envoient un message audio ou vidéo pour les encourager, ils retrouvent la motivation. Entre le cycle d’activités du matin et celui de l’aprèsmidi, nous faisons en famille des jeux, des bricolages ou des recettes de cuisine. Cette crise entraînera certainement des changements à tous les niveaux, dont celui de l’école qui ira assurément vers plus de numérique. Pour l’année scolaire prochaine, j’espère que les élèves n’auront pas trop à rattraper. »

Notes www.rts.ch/kids, https://ebookids.com/fr https://une-histoire-chaque-jour.com https://taleming.com

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Clément, élève dans la classe de 5H de Pierre Hugo « Apprendre à la maison, j’aime bien parce que c’est varié. C’est vrai que l’école et les copains me manquent beaucoup, parfois je les appelle, mais je vois seulement un ami de ma classe et son frère. Les activités, je pourrais les faire tout seul à l’ordinateur, mais ma maman insiste pour être là. Depuis le début de la 5H, je fais certains devoirs sur l’ordinateur et j’aime bien travailler comme cela. »

Muriel Eschmann Richon, maman de trois enfants, dont une en classe chez Sarah Pot « Avec mon mari, nous sommes tous les deux à temps partiel, aussi cette continuité pédagogique n’a pas été trop compliquée à mettre en place. Pour ma fille en 3H, l’enseignante propose des activités à faire, en ajoutant d’autres qui sont facultatives. Nous organisons une plage pour le travail demandé le matin et l’après-midi et mes deux enfants, scolarisés en 1H et en 3H, jouent le jeu, même si les interactions sociales de l’école leur manquent. A côté de ces activités qui ont surtout le mérite de les occuper, nous complétons avec d’autres, plus ludiques, pour qu’ils aient aussi la dimension moins technique de l’école. Ce qui est délicat pour nous parents, sans expérience de l’enseignement, c’est de choisir parmi tout ce que l’on trouve comme idées “pédagogiques” en ligne. Lors de la réouverture des classes, je rêverais d’une école qui ait un canevas moins rigide. A partir de l’expérience que nous vivons actuellement, dans ce périmètre qui touche les familles, je me demande si ce ne serait pas l’occasion de se questionner sur les devoirs à domicile qui, à mon sens, creusent les inégalités. »

Raphaëlle Marty, maman de Clément qui est en 5H chez Pierre Hugo « Les enfants de la classe de mon fils ont la chance d’avoir été familiarisés à l’ordinateur, notamment avec la préparation des dictées à la maison. Là, la plateforme s’est étoffée et il y a toujours deux options, à savoir en ligne ou par écrit. Pour les cours en allemand, cela se passe aussi très bien, mais comme les activités sont envoyées par mail, on essaie d’ajouter un petit côté ludique.

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Chaque jour, j’aide Clément à ouvrir le programme et après il fait les activités de manière autonome. A côté de cela, il a le droit à 1 h de jeux vidéo et à 1 h de télévision par jour, de façon à limiter le temps passé devant les écrans. Malgré l’implication des enseignants, tout n’est pas facile, car nous n’avons pas leur savoir-faire et leur naturelle autorité en contexte scolaire, aussi

nous sommes souvent dans la négociation avec Clément. Tout en décrivant mon vécu de l’école à la maison, je suis consciente d’être une privilégiée, toutefois nous serons très contents le jour de la réouverture des écoles. Comme la société, l’école, après cette pandémie, évoluera, avec certainement des valeurs un peu différentes. »

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RUBRIQUES > ÉDUCATION PHYSIQUE

Enseignant en EPS : passion, créativité & motivation MOTS-CLÉS : FORMATION INITIALE • FORMATION CONTINUE Après l’obtention d’une maturité gymnasiale ou d’un titre jugé équivalent ainsi que la passation d’un examen d’aptitudes physiques d’entrée, l’étudiant pourra débuter son cursus d’enseignant de sport. Cette formation s'acquiert par des études universitaires, suivies d'une formation pédagogique dans une haute école pédagogique ou à l'université, selon les cantons. L’obtention du bachelor ou du master (selon le degré choisi) comporte aussi une ou deux (voire trois) branches enseignables. Exemples : sport & géo & anglais ; sport & allemand, etc. Le MEPS (maître d’éducation physique) travaille principalement dans les écoles publiques où l’offre de places dépend des effectifs des classes et de la démographie. Certains spécialistes pourront œuvrer au niveau universitaire (formation des MEPS) ou dans les hautes écoles pédagogiques (HEP). En leur qualité de spécialistes du sport et du mouvement, ils interviennent aussi dans la vie publique en faveur d’une conception et promotion saine du sport et par un épanouissement global de la personne. Selon le type de formation choisie, ils peuvent également exercer leurs activités dans des centres de thérapie, de bien-être ou encadrer des groupes spéciaux (handicapés, aînés, prisons, clubs sportifs, etc.).

Pour nourrir leurs passions, plusieurs éléments sont à évoquer. C’est une motivation constante que de travailler avec une belle jeunesse qu’il faut stimuler et guider en direction de la thématique santé tout en développant des ressources physiques et motrices dans une optique de responsabilité d’individu. Pour Kevin Luy, prof de sport à l’EPASC (école professionnelle à Martigny), « Cette passion de transmettre demande une perpétuelle remise en question. Elle s’appuie sur la créativité et l’exploration des limites sans se ternir avec le temps. » Sur le plan professionnel, la motivation de la formation continue joue un rôle indéniable. Par le biais de l’AVMEP, Association valaisanne des maîtres d’éducation physique (OLTV pour le Haut-Valais), de l’ASEP (Association suisse) ou de la Formation continue (FC de la HEP-VS), un large panel de cours est proposé annuellement. Ces cours abordent à la fois de nouvelles thématiques (nouveaux sportsmoyens d’enseignement…), mais ils s’orientent également dans l’optique d’un recyclage (brevet de sauvetage, formation escalade…). La plupart des enseignants d’EPS possèdent aussi des brevets Jeunesse & Sport (renouvelables tous les 2 ans). Il s’avère impossible de tous les maintenir mais pour certains, la formation d’expert dans un domaine fait partie de leur formation com-

plémentaire et engagement. Très engagés dans la vie de club, certains se lancent dans une formation de Swiss Olympic et changent un peu d’orientation en passant du côté du sport d’élite. Une autre motivation réside dans les infrastructures, autour de l’aspect matériel. L’avènement d’un bassin couvert de natation, la rénovation d’une salle de sport, l’aménagement sportif d’espaces extérieurs, l’organisation de camp de sport… Tout cela stimule et permet à l’enseignant de garder l’inspiration. D’autres sources de motivation résident dans la réalisation d’un CAS (certificate of advanced studies à Lausanne, Bern, BEJUNE), du MADEPS ou d’une formation plus spécifique autour d’une discipline sportive (instructeur de natation, brevet de moniteur d’escalade, patente de ski…). Dans tous les cas, il s’avère nécessaire de se lancer des défis, des challenges ; de se former, de tester des nouveautés… tout cela pour éviter la routine et perdre le flow que l’on se doit de cultiver sereinement et avec passion. Lionel Saillen Virginie Clivaz Animation pédagogique

Animation à distance Chez toi, et c’est important, tu as un rôle à jouer : rester en santé, avec ta famille : mobiliser ton corps, t’y sentir bien, t'entraîner, jouer… avec « Un champion à la maison ».

Site de l’animation pédagogique à distance : https://animation.hepvs.ch/animation-pedagogique-a-distance

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> RÉFLEXION

Regard de Frédéric Debons sur l’école à distance et celle d’après je propose passablement d’exercices autocorrectifs en ligne. Je peux ainsi suivre ce qui a été fait et j’observe qu’une grande majorité d’étudiants est au travail.

MOTS-CLÉS : LINKEDIN • ÉCOLE DE DEMAIN • WORLD CAFÉ Frédéric Debons, enseignant d’anglais et d’histoire de l’art à l’ECCG (Ecole de commerce et de culture générale) de Martigny, est très actif sur Linkedin et ses commentaires posent souvent des questions fort intéressantes sur l’école, son rôle et ses valeurs. Une maturité scientifique, des études universitaires en lettres, mais aussi un passé d’ancien footballeur professionnel (FC Sion) et une passion pour le domaine des arts : voilà pour le portrait de Frédéric Debons en bref que nous avions déjà interviewé en 20171. Comment s’organise votre enseignement à distance ? A l’ECCG, nous utilisions déjà la plateforme Moodle et nous avons commencé par simplifier l’horaire et tout centraliser sur un agenda de classe. Ayant pour ma part environ 200 élèves à suivre, le retour par mail serait vite ingérable, aussi

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Quel regard portez-vous sur cette école à distance ? L’école sans les élèves, ce n’est pas drôle du tout. La richesse du métier, c’est l’interaction en direct et cela même le cours en visioconférence ne le permet pas. Avec cette absence, on mesure à quel point la présence des autres dans la salle de classe est fondamentale pour la motivation des élèves et de l’enseignant. Je comprends qu’il faille imaginer l’école autrement au vu de la situation actuelle, mais pour moi elle est assez vide de sens, même si cela contribue à rythmer les journées. Le dosage du programme à distance est complexe, car trop en faire pendant cette période reviendrait à prendre le risque d’accroître les écarts entre élèves. Concernant cette problématique des inégalités, nombre de sociologues de l’éducation nous alertent depuis longtemps, en vain, et cette réalité que nous percevons tous désormais devrait nous questionner. Dans l’un de vos commentaires sur Linkedin (cf. encadré), vous vous demandiez si l’école d’après saura apprendre de la crise actuelle. Pensezvous qu’elle en soit capable ? Cette expérience de l’école à distance, dont on ne sait pas encore si elle aura été ou non utile aux apprentissages, devrait dans tous les cas bousculer le retour en classe après la crise. A mon sens, le grand

mythe du tout numérique s’effondre. Le constat est un peu le même qu’avec les MOOCs dans les hautes écoles qui ont été un temps la ruée vers l’or, alors que le taux d’engagement des étudiants sur la durée est faible et que chacun des modules coûte très cher à produire. L’école à distance nous aura permis de voir que le numérique est certes utile, mais que ce n’est qu’un outil et qu’en plus sa présence est inégale selon les écoles et les familles. Disant cela, il s’agira toutefois de prévoir une formation continue pour que tous les enseignants en maîtrisent les rudiments et là je pense qu’à la sortie de crise la progression sera déjà très visible.

« Je rêve que l’on prenne le temps de s’écouter les uns les autres pour faire évoluer notre école à partir de cette expérience. » Que faudrait-il alors retenir de cette période de continuité pédagogique ? Déjà le terme de continuité pédagogique m’interpelle, car elle existait bien avant le Covid-19. Ce qui est surprenant, c’est qu’aujourd’hui on redécouvre l’importance ainsi que la complexité du lien entre l’école et la famille. Ce qui me semblerait essentiel à la reprise, c’est de redonner du sens à la présence en classe, puisque le savoir n’est pas une matière morte. Il s’agirait aussi de s’interroger sur le rôle des différentes branches du programme dans le développement des élèves, car le français et les maths ne sont pas tout.

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RUBRIQUES L’une des pistes serait-elle de lancer un vaste débat ? Selon moi, il s’agirait de faire remonter les informations des enseignants et des parents vers les décideurs et non l’inverse. Dans chaque établissement scolaire, on pourrait réunir des enseignants et des parents qui ont envie de réfléchir pour repenser notre école. Pour ce grand brassage

d’idées, il conviendrait de mélanger les gens au maximum sur le modèle des World Cafés, sans écarter telle ou telle piste, en pensant immédiatement « budget », d’autant plus que la formation doit constituer un enjeu prioritaire dans notre société. Je rêve que l’on prenne le temps de s’écouter les uns les autres pour faire évoluer notre école à partir de cette

expérience. Comme tout le monde a été bousculé en même temps, c’est une opportunité unique et je trouverais dommage de la rater en se contentant de mesurettes. Propos recueillis par Nadia Revaz Note 1 https://bit.ly/2XNewRp

L’un des commentaires de Frédéric Debons sur sa page Linkedin « L'école ne fait pas exception : gouverner, c'est prévoir... Si le Covid-19 nous a tous plus ou moins surpris par son ampleur et son impact, la sortie de crise, elle, ne devrait surprendre personne ! Pour l'instant, chacun, qu'il soit élève, parent ou enseignant, se débrouille comme il peut… Depuis quelques jours, l'école à distance s'est lancée dans une

EN RACCOURCI Ecole à distance

Collaboration HEP-VS et Canal9 La Haute Ecole pédagogique et Canal9 vous proposent de faire l’école à distance. Au menu : des conseils pour les parents et les enfants. Pour que les cours à domicile se passent au mieux. www.canal9.ch www.hepvs.ch

véritable conquête de l'Ouest ... où les mieux équipés gagnent toujours ! Mais l'école sera-t-elle à la hauteur une fois le virus oublié ? L'école, d'habitude si prompte à enseigner et contrôler, saura-t-elle apprendre et écouter ? L'école, une fois de retour en classe, aura-t-elle la sagesse de concilier ses rêves numériques,

son exigence de qualité, son souci de chacun et les réalités familiales ? La “continuité pédagogique”, ce mot magique, mantra ou cachemisère, ne prendra peut-être son véritable sens qu'APRÈS la quarantaine... L'école saura-t-elle apprendre de la crise actuelle ? »

10 idées reçues sur l’école Idée reçue n°1 : « Les profs sont rétifs au changement. » Idée reçue n°2 : « Les profs sont des feignasses. » Idée reçue n°3 : « Les machines, l’Intelligence artificielle, sont l’avenir de l’enseignement. » Idée reçue n°4 : « Les profs sont toujours en train de râler… » Idée reçue n°5 : « Ce qui est important, c’est la transmission des connaissances. » Idée reçue n°6 : « Il faut finir le programme. » Idée reçue n°7 : « Il faut bien une hiérarchie pour que ça fonctionne. » Idée reçue n°8 : « Les profs sont des individualistes. » Idée reçue n°9 : « Tout se décide Rue de Grenelle. » Idée reçue n°10 : « Les enfants n’aiment pas l’école. » Philippe Watrelot, professeur de SES en temps partagé à l’Inspé de Paris (Cahiers pédagogiques, 23 mars 2020) https://bit.ly/2XOxqY8

« Laissez tomber le programme, mais cultivez l’intelligence » Alain Bentolila, linguiste expert dans l’apprentissage de la lecture (Le Parisien, 20 avril 2020) https://bit.ly/2yqLZX2

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« Le Département ne peut pas former les enseignants du jour au lendemain, tout est à inventer. Beaucoup de professeurs s’en sortent très bien, d’autres font face à leurs limites. Mais il faut relativiser. Perdre un tiers d’année sur un cursus scolaire complet, ce n’est pas si grave que cela.» Jean Romain, député PLR (Le Temps, 7 avril 2020) https://bit.ly/2wNGD7I

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> CPVAL

CPVAL et le Covid-19 MOTS-CLÉS : MESURES • ORGANISATION Depuis la mi-mars, nos autorités politiques fédérales et cantonales ont décrété un état de situation extraordinaire pour l’ensemble du territoire suisse et cantonal, afin de lutter contre la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19). CPVAL est évidemment concernée par ces mesures, et dans son souci de ralentir cette propagation, tout en faisant preuve d’une extrême solidarité à l’égard des services de la santé et des personnes à risques, a mis en place une série de mesures décrites ci-après.

RÈGLES D’HYGIÈNE ET DE COMPORTEMENT CPVAL prend très à cœur la situation actuelle et se préoccupe prioritairement de l’état de santé de ses organes, collaborateurs et assurés. Le personnel de la Caisse est invité à respecter rigoureusement les recommandations d’hygiène données par les autorités sanitaires fédérales et cantonales.

MESURES ORGANISATIONNELLES La Direction, en accord avec le Conseil d’administration, a décidé de fermer les guichets de la Caisse jusqu’à nouvel ordre, de manière à éviter les contacts physiques. Cependant, les systèmes restent tout à fait opérationnels pour un service à distance. Un plan de continuité est en vigueur et les prestations prioritaires sont pleinement garanties. Les consignes du Conseil fédéral sont de rester à la maison, raison pour laquelle CPVAL a tout mis en œuvre afin de permettre au plus grand nombre possible de collaborateurs de travailler depuis la maison (télétravail excep-

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Certains de nos collaborateurs sont actifs via le télétravail et répondent à vos demandes urgentes. Un plan de continuité est en vigueur et les prestations prioritaires sont pleinement garanties.

tionnel). A ce jour, 4 personnes sont présentes dans les locaux de la Caisse (Direction, comptabilité et gérance des assurés). Les 6 autres collaborateurs sont actifs via le télétravail. Cette organisation permet de diminuer l’occupation des locaux afin de pouvoir conserver la « distance sociale » d’au moins 2 mètres définie par le Conseil fédéral et de limiter ainsi les risques de propagation. Si la Caisse reste bien fonctionnelle, il est néanmoins fortement recommandé aux assurés de patienter avec des demandes non urgentes, de recourir le plus possible aux prestations en ligne et de favoriser les contacts avec les services de la Caisse par téléphone ou par e-mail. Par ailleurs, afin de respecter la consigne des regroupements de

maximum 5 personnes, toutes les séances de mars et avril ont été annulées (Conseil d’administration, Comités de gestion des sous-Caisses, Commission immobilière et Commission de Placement). Certaines se feront via conférence téléphonique, certaines par d’autres moyens tels que vidéoconférences. Cela étant, les décisions continuent d’être prises au sein des organes dirigeants, ceci afin de permettre à la Caisse de poursuivre sa réforme entamée concrètement au 1er janvier 2020. Même si le rythme d’avancement des travaux est un peu ralenti, l’évolution actuelle cadre bien avec les attentes. Du côté de la formation, aussi bien des membres des organes dirigeants que

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RUBRIQUES des collaborateurs de la Caisse, tous les cours, internes comme externes, ont été supprimés ou renvoyés.

PRESTATIONS FINANCIÈRES L’ensemble des prestations est bien évidemment maintenu, à savoir que le calendrier de paiement des rentes, tel qu’établi en début d’année, est respecté. Les autres prestations dues (EPL, divorce, prestations de libre passage à transférer) sont également payées dans les délais. CPVAL se charge de poursuivre sa gestion mensuelle des cotisations et veille à assurer le bon fonctionnement de ses recettes et de ses charges.

GESTION DE FORTUNE MOBILIÈRE En plus des difficultés organisationnelles, CPVAL doit également faire face, à l’instar des autres Caisses, à la débâcle des marchés financiers (baisse moyenne d’environ 25% sur la plupart des marchés Actions dans le monde depuis le début de l’année) et à la restructuration de sa fortune dans les deux nouvelles sous-Caisses. Là également, la Commission de placement parvient à gérer ces portefeuilles à distance avec un soin tout particulier à ne pas paniquer et conserver une vision à long terme. Cette philosophie permet d’éviter les irrationalités des comportements des marchés et de profiter de certaines exagérations par des opérations de rebalancement.

GESTION DE FORTUNE IMMOBILIÈRE La situation particulière et extraordinaire de pandémie que l’on traverse aujourd’hui fait également apparaître des difficultés en tant que propriétaire d’immeubles. Certains locataires commerciaux de notre parc subissent de plein fouet la fermeture de leur établissement. Cette situation exige compréhension, solidarité et mesures d’aide extraordinaires. C’est dans cet ordre d’idée que la Commission immobilière de CPVAL a pris un certain nombre de décisions. Afin de les aider à traverser cette période compliquée, CPVAL

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a accepté de différer le paiement des loyers d’avril 2020 et mai, si nécessaire. Une fois la situation rétablie, la Caisse prendra contact avec ses locataires commerciaux pour établir un plan de paiement pour le loyer d’avril, voire de mai.

« Espérons pour tous que cette période ne durera pas trop longtemps. » CPVAL demande à ses Régies immobilières partenaires d’adopter une attitude proactive pour ses locataires commerciaux et ce sans délai. Des consignes très strictes ont également été adressées aux concierges sur tout ce qui concerne les nettoyages, les désinfections et les équipements.

conséquences sanitaires. Tout est déstabilisant. CPVAL prend très au sérieux cette pandémie et a pris d’importantes mesures en ligne avec les recommandations de nos autorités. Les aspects organisationnels et juridiques ont été bien analysés et devraient permettre à notre Caisse de gérer cette pandémie au mieux. Espérons pour tous que cette période ne durera pas trop longtemps et que l’on puisse revenir dans un environnement plus calme, paisible et serein. Pour toute communication ou question, vous pouvez nous contacter par courriel (admin@cpval.ch). Nous vous répondons également par téléphone au 027 606 29 50 de 9 h à 11 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30 (du lundi au vendredi).

CONCLUSION

Patrice Vernier

Cette situation est difficile de par les incertitudes qu’elle génère. Incertitudes sur sa durée, ses effets finaux et ses

www.cpval.ch

EN RACCOURCI Cahiers pédagogiques

Urgence écologique : un défi pour l’école Ce dossier des Cahiers pédagogiques de mars-avril 2020, coordonné par Peggy Colcanap et Jean-Michel Zakhartchouk, invite les lecteurs à aller plus loin que l’éducation à l’environnement ou au développement durable. Comment permettre aux élèves de prendre conscience des enjeux de cette indispensable transition écologique : apport de connaissances, actions locales, formation à l’éco-citoyenneté… ? www.cahiers-pedagogiques.com

Edubref

Apprendre et coopérer en classe Cet Edubref (l’essentiel pour comprendre les questions éducatives), coordonné par Catherine Reverdy, se penche sur les manières dont, grâce à l’expérience de leurs classes, des manières d’apprendre de leurs élèves et en fonction de leurs objectifs pédagogiques, les enseignants trouvent des pistes de réponses à ces questions, et ce dans des contextes toujours changeants.  https://bit.ly/2X6XEEN

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

uffle « Conserver le so sser s ce de l’utopie san aux de plier l’action l, e conditions de ré s e d tel est le défi pédagogues ! » s

Etiennette Vella

Le zoom santé du mois Hautes écoles Réseau d'écoles21

Exemple de bonnes pratiques du réseau d’écoles 21 La dynamique équipe pédagogique des écoles des villages de Lens, Flanthey, Montana-village, Randogne et Martelles, membre de RE21 dès novembre 2019, travaille depuis quelques années sur un projet axé sur le bien-être à l’école. La mise en place de très nombreuses activités a pour objectif de favoriser le bien-être de tous les partenaires de l’école : les élèves, les parents et les enseignants. C’est ainsi qu’est né le projet des écoles des villages « Bien à l’école. » Le RE21 regroupe les écoles du canton soucieuses de développer une politique de promotion de la santé au sein de leur établissement de manière durable. Plus d’infos sur ce projet : www.promotionsantevalais.ch/re21

Etudiantes et étudiants à temps partiel Selon leurs propres indications, 22% des étudiants sont à temps partiel. La moitié d’entre eux accordent une place centrale à l’activité professionnelle qu’ils exercent à côté de leurs études. Les étudiants à temps partiel sont moins satisfaits de leurs conditions d’études que les étudiants à plein temps et se disent en moins bonne santé. Ils se distinguent aussi clairement des étudiants à plein temps par leur situation financière, de même que par leur âge, leur origine sociale et leur situation professionnelle. Tels sont les résultats du rapport thématique de l’enquête sur la situation sociale et économique des étudiants menée par l’Office fédéral de la statistique (OFS). www.bfs.admin.ch/news/fr/2018-0035 é de Communiqu8h30 Embargo: 25.3.2020

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NEUCHÂTEL

Canton du Valais

Précision du 24 avril 2020 Nouvel inspecteur de la scolarité

Nomination de Thierry Evéquoz Dans sa séance ordinaire du 2 avril 2020, le Conseil d’Etat a nommé Thierry Evéquoz en qualité d’inspecteur de la scolarité obligatoire à 100% auprès du Service de l’enseignement. Dès la rentrée scolaire 2020-2021, Thierry Evéquoz succédera à Jean-Pierre Gaspoz qui a fait valoir son droit à la retraite. www.vs.ch/enseignement Infolettre de la CDIP

Format électronique L'infolettre éducation.ch 1/2020 de la CDIP présente les principales décisions prises par la CDIP lors de ses séances des 30 janvier et 1er avril 2020. Elle s’intéresse tout particulièrement au projet Edulog et au réseau Eurydice. Désormais, les infolettres de la CDIP sont envoyées exclusivement sous forme électronique. www.edk.ch/dyn/11702.php

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Sur le site de l’Etat du Valais, vous trouverez les précisions des changements liés à l’assouplissement des mesures de lutte contre la pandémie dans les domaines de l’économie et de la formation. www.vs.ch > Communication et médias

EN RACCOURCI Tutoriels vidéos

Ressources ICT utiles pour les enseignants Le centre de compétences ICT-VS propose des ressources utiles aux enseignants, sous forme de tutos vidéos, retrouvez comment : Choisir ses ressources :  https://huit.re/ICTVS-Ressources Utiliser le numérique : https://huit.re/ICTVS-Numerique Communiquer à distance : https://huit.re/ICTVS-Communiquer D'autres tutos à venir bientôt ! www.ictvs.ch

Résonances • Mai 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne

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IMPRESSUM

Résonances MENSUEL DE L'ECOLE VAL AISANNE

fait parler de vous ! Pour vos annonces  :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L'Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L'Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu'à L'Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l'enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25

RESTER CONNECTÉ Accès aux numéros en ligne 1. Sur www.resonances-vs.ch, cliquer sur « Se connecter » 2. A l'invite, entrer votre nom d'utilisateur = le numéro d'abonné (sur l'emballage de la revue ou sur demande auprès de la rédaction) 3. Entrer le mot de passe unique : Reso2016 Les numéros, sauf les derniers, sont accessibles en libre accès. Sur le site, vous avez aussi la possibilité de découvrir les enrichissements audio ou vidéo, de consulter l'agenda ou de commander un numéro à l'unité via le magasin en ligne.

Conseil de rédaction Laura Deladoëy, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVal – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – https ://avep-wvbu.ch David Hischier, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes : le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Accès à l'application Résonances sur tablette ou smartphone 1. Télécharger l'app sur App Store ou sur Google play 2. Entrer le nom d'utilisateur unique : Reso2016 3. Entrer le mot de passe = le numéro d'abonné

S'ABONNER Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel : Fr. 30.– Tarif annuel : Fr. 40.– Prix au numéro : Fr. 6.– Tarif étudiant HEP-VS Fr. 10.– Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d'adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.resonances-vs.ch. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@admin.vs.ch) ou par courrier : DEF / SE, Réso­nances, place de la Planta 1, case postale 478, 1951 Sion.

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Données techniques Surface de composition : 170 x 245 mm Format de la revue : 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces : 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com Impression – Expédition Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com


Ce livre met en lumière des hommes qui n’étaient pas sous le feu des projecteurs mais qui ont bravé le froid et la chaleur. Armé de béton, l’apprentissage par corps se déploie, de besogne en danger, au fil des saisons. De solitude en persévérance, l’épopée se montre titanesque.  Marie-France Vouilloz Burnier, historienne a réalisé de nombreuses recherches relatives aux relations famille et école, à la politique de santé. Elle y a consacré de nombreux ouvrages. Elle est membre fondatrice de l’Association Via Mulieris.

En vente au prix de

Le projet de ce livre, conduit par Madame Vouilloz Burnier, traite de la vie des hommes dans la vallée d’Hérémence et vient, 10 ans après, compléter le point de vue féminin du livre «A l’ombre de la Dixence. Vie quotidienne des femmes dans l’arc alpin»

CHF 42.–

Les montagnards des Générations barrages apprennent dès leur enfance que les travaux domestiques ne sont pas de leur ressort, que l’éloignement affectif façonne les vrais durs et que la formation professionnelle comme les études leur sont ouvertes en priorité. Ils évoquent la découverte des défoulements sportifs et culturels durant leur jeunesse, décrivent leur vie adulte tiraillée entre devoirs familiaux qu’ils abandonnent à leurs épouses et impératifs professionnels auxquels ils se soumettent. Ils disent leur fierté d’avoir participé à l’édification de leurs barrages, d’avoir expérimenté des travaux dangereux et d’avoir œuvré dans un esprit d’ouverture au développement économique de leur vallée.

Marie-France Vouilloz Burnier

Marie-France Vouilloz Burnier

Après avoir considéré la parole des femmes du Val des Dix comme digne d’intérêt, l’autrice complète son étude sur les populations de montagne en illustrant la vie des hommes à l’époque de la construction des barrages de la Dixence et de la Grande Dixence sur le territoire de la commune d’Hérémence.

Générations

barrages La place des hommes dans les sociétés alpines au XXe siècle

Marie-France Vouilloz Burnier : docteure ès Sciences de l’éducation de l’Université de Genève, historienne indépendante. Spécialiste de l’histoire valaisanne, elle a publié de nombreuses recherches portant sur l’histoire des femmes, de la santé publique et des professions médicales. Autrice notamment de Valaisannes d’hier et d’aujourd’hui. La longue marche vers l’égalité, (2003), A l’ombre de la Dixence : vie quotidienne des femmes dans l’arc alpin (2009), Sierre, éditions Monographic.

ISBN 978-2-88341-308-5

9 782883 413085

Format 160 x 220 mm, 400 pages

www.monographic.ch


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