1904
XXI11° année
112 tes contetr1plative~ sous les enseignes des itilberges, - la flàue, en un mot, avec les rtjpas g,rignot'ês en commun sur les banC'! des promenades ; puis la terreur de ceux qui s'égrenaient en chemin, s'effaraient, et couraient, pensant être perdus, - et l~s rires des citadius que CPS frayetu·s divertissaient.
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U1;urage ! criait rua grand'mère. On ne se le faisait pas <lire de ux fois. Et chacun de planter hardiment sa fourchette dans '1e sien. A les engloutir, l'oncle de Mondon n'y mettait p~1s d'économie. Il se va ntait, - le croka qui voudra, - d'en a voil' ava!t\ une fois trois douzaines de file, sans en être incommodé .. . )lais il fallait l'entendre au dessert .. . .• Emoustillé par les ,p etits plHés, et :peut-être aussi par le vin - il buvait comme un c·hantre - sa verv,e ne ta.rissait pas. Il re[lrenait le récit de ses campagnes. ~ Au fond, arec quelques rnriantes c'était toujoms les lllémes choses qu' il radontait. N'im;po!'te: à l'écouter on prenait !Plaisir. Il s'éd1auffait, sacra.it, haletait. Quelquefois, reculant sa chaise, il se dressait brusquE\lllent et faisait le geste de coucher en joue l'ennemi. . . comme il lui arrivait de s'attendrir au souvenir de ses propres exploits, et alors sa. \'Oix roulait des larmes. Pour le cahaer, on priait Mlle Armande ,de f.aire clwrchtc'r sa guitare et, au grand plaisir des enfants, elle clrnntait <( Ma Normandie» et << Partant .pour la Syrie"· Oil êtes-Yous, nedges d'antan ? ... (,.Silhouettes romandes"). MARIO***.
Pour les bœbltants de !a ville. il êt,1it de tradition, le jour de la Dame, de mange11.· dès petits ,piltés. Ne pas le faire etlt manqué au décorum qu'on devait à la bonne fête. Mais personne n'y manqua:lt. On faisait même plus, - on s 'en bourrait. L'usage en était si bel et bien enraciné dans toutes les classes de la population, qu'il semblait aus8i vieux que la fête elle-même. En tout cas, c'en était un des trait,s les plus caractéristiques. Pend•ant toute la matinée, boulangers et confiseurs étalent, sinon sur . la brê,che, au moins dans le coup de feu. De .purtout les commandes ,pleuvaient sur eux comme grêle, aussi le dernier quart d'h(,ure avant midi, dans toutes les rues, c'était un Yérltable chassé-croisé de servantes et de mitrons, courant avec des .plats et des :paniers exhalant le même bon parfum de pâte chaude. A midi três pt·écis, il y avait des petits pâtés sur toutes les ta,bles. Si j'Qn parle cle visu, c'est que ma grand' mère, qUi habitait à l'angle de la place de St-François, vis-à-vis de 1'église, et dont !'·an* LES POMPIERS JAPONAIS sont parniversaire tombait précfsément le jour de la fagés en deux classes: les manieurs de pomDame, avait l' habitude de réunir pour cette double cl11constance tous les membres de sa pes, ,coiffés de casques et vêtus à t'européeune, et les sauveteurs, en costume national. famille, tant ceux de la ville que ceux qui Ceux-C'i, véritables acrobates. aiment il donen étaient éloignés. La tnble portait 14 couverti,. Ce chiffre nei· en .publie des exhibitions. C'est pour eux nu jeu que de grnvir des échelles den'êta,i t jamais dépassé. Mais quelqu'un était-il empêcllê de 1·épon- bout plantées, pour exécuter à leur sommet des tours d'équi!iibre. Bt comme ils ,portetnt <ll'e à l'a,p pel, ma g1·and'mère. qui nourrissur li:'111· doR l'insigne de lem· grade. ces sait une invincible superstition :\ l'éga 1·d du exerr:i<:e;; sont du plus pittoresque effet. nombre 13, comblait le \'ide en invitant une :\fnlhc•nret1Rl'ment, cette science de la gymdemoiselle fnt.nçaise qui hnbitalt 1'1 maison nastiqup ne parait 1>as servir à grand chose, et que de son petit nom on appelait Mlle A1·mande. Elle culth"ait les muses. et ne car - (: est une fatalitê - les maisons, au manquait jamais cl'apporter un sonnet ou .J npon, n'ont jamais eu qu' un Nage. Quaml ceR bons .pouipiers . ... dèf;I acrostiches composés pour la circonstance, que d'ordinaire :u. le notaire lisait :l * UNE BELLE IMPRIMERIE D'ETAT haute voix, au moment où l'on portait la vient dï, tr.e o:1verte à ·washington. L'établissanté de la maUr~sse du logis. sement Pst fdairé par 1500 fenêtres et 7000 Le dîner était toujours tJ:ês gai. lampes électt·iques; il renferme 300 presses. Un frémissement de sntlsfaction accueilLl's employés sont au nombre .ùe 4061 dont lait rentrée des petits pâtés, gentiment em4 chefs, 885 compositem·s, 258 imprimeurs, pHés en .manlê11e de pyra mide sur un plat 85 gah·ano11!astiquiers, 1600 relieurs. etc., de vieille porceli,.ine. etc. ·
-···· Variétés
DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION
L'Ecole primaire donne de 15 à 18 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8 à 16 pages pendant l'année ordinaire de 12 mois.
Prix d'abonnement : Suisse fr. 2.50 Union postale fr. 3 Tcut ce qui conceme la publication doit être adressé directement it M. P. PIQNAT, 1er secrétaire it l'instruction publique, ii Sion.
On doit dévelop1ler l'enfant pai.• l'enseignement intuitif et d es exercices de l angue parlée, avant de lui apprendre à lire. Pestalozzi.
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Sommaire du N° 8 de l'Ecole : Réunion générale du 5 Mai 1904 à StMaurice : Appel aux membres actifs et honoraires. - * L'art d'interroger en classe. - * Comment je m'y prends pour enseigner l'orthographe (suite). - * Extrait du carnet de notes d'un inspecteur. - * L'instituteur et la lecture. - * L'analyse logique à l'école primaire. - * Les Caisses d'épargne scolaires. - Soyons des éducateurs (suite et fin). - Après la classe. De l'utilité des récréations. -L'épuration du langage populaire. - Comment occuper utilement les petits élèves. - Les conseils du nouvel inspecteur. - Conférence de Sierre. -o-
Sommaire du Supplément Dimanche du Bon Pasteur (2m0 dimanche après Pâques). - Les saintes Hosties de Pézilla. - Conseils aux soldats chrétiens. - Prévoyance. - Dans le Val d' Anniviers: - Question de solidarité. - Les champs et la ville. - Propriétés nutritives des œufs. - Soins des chevaux. - Les deux Mères. - La légende de saint Longin. - Les Alpes sous la neige. - Pensée de Pâques. -o-
Béunion de St-Maurice. La carte de légitimation pour l' Assemblée générale du 5 Mai sera jointe à notre prochaine livraison, qui contiendra en outre le programme et autres détails y relatifs. -o--
District d'Entremont. La conférence des instituteurs de ce district se tiendr.a à Liddes le jeudi 21 Avril. -0--
Examens d,émancipation 1904: Le Département de l'instruction publique fait connaître par la voie du ,,Bulletin offici'el" - auquel il est ren-
voyé poul' p,lus .aimples détafüs - que les examens d'émanJCirpation se tiendront aux jours et ,l ieux ci-après infüq ués: DlS'fRICT DE SIERIRE A SI,E RRE, le 23 avril, pour les COlllmunes de Grô.n:e, Ohafais et la section de Lens - le 29 avri,l pour .Jes com'munes de Granges, Veyras, Venthône, Miège, Mollens, RaDJdog,ne :e,t l.Jes section,s de Montana et !cogne (Lens) - le 16 mai, pour 'les -0oonmunes de SieTl'e, St-Léonai1d et la sootion de Ohermignon (ha ut et bas). A VI,SSOIE, 1e 25 avril, pour les communes de la valilée d' Anniviers. DI,STRIC'l' D'Hll:RIENS A VEX, lè 27 avril, pour tout le district, sauf A.yent. DISTRICT DE SION A ~ION, le 26 avri.l, pour A1:baz, Bra-· moiis, Grimis•uat, SaJlins, V ey,sonnaz et Ayent - le 14 mai 11our Sion et Savièse. DIS'l'RIOT DE OONTHEY A PLAN°CONTHEY, le 28 avril, pour Nendaz et Conthey. - A. ARDON, le 17 mai, pour Véti,oz, Ohamoson et Ardon. DIS'l'RIOT DE MART'I GNY A ,SiA.XON, ,J.e 2 mai, pour Saxon, Safüon, Fully 1et Charrat. - A LEY. TRON, le 3 mai, pour Leytron, Rilddes et Isémbles. - A MARTIGNY-VILLE, le 4 mai, pour Mar-tigny-Vme, Martigny-Bourg, Martigny-Combes, La Bâtiaz, Bovernier et Trient. DIS'l'RI OT D' ENTR,EMONT A llAGNE>S, le 7 mai, pour Bagnes, Sembrancher et Vollèges. - A OR8IÈR1E1S, le 9 mai, pour Orsières, Liddes et BourgsSrf:-Pierre. DISTRIC'f DE ST-MAURICE A SALVAN, le 13 mai, pour Salva:n et Finshauts. - A ST-MAURICE, le 14 mai, pour le,s autres communes du district,
SION, 1o Avril 1904:
:XXIIIm0 année
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIET'E VALAISANWE D'EDUCATION_ _ ~~~
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Société valaisanne d' Cducafion Réunion généra.le du 5 Ma.i 1904 à st-!Mtaurice
Appel aux membres aetifs et honoraires pour nous e,nc,oura iger pa•r voti-.e p ré· sen ce et vo.s 00111seils. Nous co,nvi.on s chaleureu sement a notre fêtJe l es in,stituteurs du Haut-VaMM. les I nst ituteurs, membre,s adi1',s Jats: 'IlOU S tenons à lieu r pr ouver que, de la Société, ,sont instamment priés da:n s la famille ens,eig.nant e valais,aind',as,sister tous à no,t re prochain co,n- ne, a:Hema,nds et français n:ouis s omg-rès pédagogique. Les trois a-ns qui se mes frères. Amis des ca:ntons voisins, s pécia,l,esout écoulés de<pu1is la dernière assemb1'é c général e de Chamo:son, les impor- ment <de F ribourg, ·qui n!av-ez ces sé ,de ttintes quesùions s,col,a il'es que ,n,ons nous encoura;ger de vos biienveillamte-s :1,vo:ns à trait er, les nouveaux ,sa.crifi- sympathies, venez pr'.€,n dre pa rt à ;nos ees q·ue s'1eist impo·sés 1e pays l_)OUl' le molde.st1es agapes . N os ,c œur,s vous Y r·ol'ps ensle,i gnant -primail'e, •nous font, réservent une p•lace de pr édile ction. que en effet, une obligation de nous ren- vous vie:n1drez occuper. (·.o,ntl'er, iplus nombr,enx que jallllms, i\ Le1s a utorités et la popula.ti oin de Stnot,r e prochaine réuni.o,n. Oui, notrle' de- 1\fo;uriee nous ménagent, c'-est de t rrudiYoir, chers amis, nous appelle à St-':M.a.11- t ion, un cordial 0J0cueil. i'~ce le 5 Mai : aucun ,n iy manque,·a , non~ Tous do,nc nous nouis r endrons· à S tMaurice, ,l e 5 Mai, pour nous y ,s errer ~r CO'lllptons. Pères ide famille, magjs-trats, ecclé- La main, nous y encourage,r et y étudier :,ia,sUqucs, ,amis dP l'ins,t rudion, ,c'-e st leis moyen s ù pr,e-ndre pour travai-ller i\. vans wussi que s'.a,d1~esse notre appel : an bien-être mora,l et ma t ériel ,die la a-ccmwez nombreux à noh'C réui1ion jeunesse ,d e 11'otr e cher Va}ais. LE COMITÉ -
Le jeudi , 5 ·Mai prochain, la Société va.laisanne ll' Education tiendra, à -StMaurice, -sa 16me réunion général1e.
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pratiques. L'une des principales est le gramd rôle que d<Yit jouer, darus u ne clas,se bien faite, la méthode d'interro,Un gra,n.d principe domine cet~e . . . question: le maitre, en iens·eigna,rut, fait- gation. C'est tout un art que de bien mteril une ola:sse ou un ,cours? Comme ·oe principe est ,capital, iil!sisto,ns-y quel- roger: il y faut beaiwoup de P?'tie~ce, de psychologie vratique et de sav~ir-faire, que peu. unie pleine possession de son su7et. Quelle est !donc ,I,a différtence entre Tel interroge si brusquement, presune ,classe ,e1: un cou ris? El1e est pro- ·Se si vivement, que l'enfant, pous,s.é à fonde. bout, perd la tête et ne ,dit que des ,sotPour un oours, le p,rofes,seur a.rrive ti·s es. 'Del ,autre complique ,ses questout préparé: tout est dans ses .notes tions qu'il semble n'avoir d' autre b~t ou dan,s sa mémoirie; il ne lui r,e:site que d'emoarrasser et de prendre a.u prè: qu'à débiter, et il débite. Pendant ce ge. Un tr<Yisième pose une question ·Sl temrp,s, }es a:uditeurs s'intére~sen~ ou vague et si vaiste, que .Ja répon_se des'ennuient, écoutent ou ,se distraient, manderait des henre:s de réflexion et se préoccupe.n t de ·ce qu'on dit, ou de de recherche, ou du moirns un esipri,t la pose, du ton, de la v.oix;.quelques- d',a.nalyse et des habitudes de log_ique uns prennent des note·s, soucieux de ne qu' on nie peut rais.onnablemenrt exig,e r. pas perdre une idée utile ou intéressa,n- Un autre e,st si impa.tie:nt que la réponte. Dans un cours, le maître parle seul: se tarde rt:oujoul'ls trop à son gré; .s,arus i'l propose des notions, ·des idées; l'~u- attendre, ïl pas,se à un ,autre ou répo,nd diteur les re.ç oit ou ·lies repousse: ·r ien lui-même. Celui-ci est si ami de ,l'exa:cqui le force à l'actio,n pevsonn-elle. titu1de complète 1et de la perfection Dans un cours, le profes,s,eur a ·e11 vue qu'il •n,e comprend pas u,n e demi-réponl'auditoire en gros, d:ans ,l'ensemble; à se, et rejette tout ce qui ne rend pas chaque a:uditeur rde profiter, ,s'il veut. EW.n idée. Celui-là s1e co:nten,te de tout; En ·somme, da:ns un-cour.s, c'est ,le maîti•e ou bien, il interroge de telle façon que qui agit; encore ,son principal til."~vai'l la réponse paraisse tmns,par,e nte. est-il fait à l'avance. L'auditeur •agit ou Il faut que les in1Jerrogations ,s'anlaigi.t .p as, comprend ou ne comprend dnessent à to'll.S les élève,s, aux derniers pas·. En un mot, dans un com1s, c'e.~t comme aux ,premiers, et non pas seulel'élève qui <loU aller au maître. ment aux ·p lus intelligents de la diviT,out antre est une •classe. Id, le but sion. Po,sons 1,a question à tout J.e principal est de faire travailler l'audi- cours, de manière ,q ue tous les ,es,prits teur, d'éveiller ,s on 'esprit, tle ,lui ?on- soi,ent en éveil, que tout le monde chern,er un exercice .nornnal. L'élève y vrnnit, che. Après un moment rde 1,éflexfon, dénon pour v<Yir des toui,s de pais,s e i.ntel- signons l'élève qui doit répomdrie; pa,s1ectuelle, mais pour a1pprte·n'dre hic et sons à un a.u tre, si celui-là ,ne sait pacs, nunc, pour s'exercer lui-même. Aussi puis à un troi,s ième, à un quatrième; le maitre, ,e n préparant .sa cla,s,s e, n'a-t- soutenons l'attentio,n et l'activité par il fait ·q ue la moindre partie de sa be- la vivacité ave,c laquelle no,us froM sogne. Il faut maintenant qu'il fasse chercher la réponse d'un banc à l'autravailler les autres, qu'il obtienne ti,e. Mais revenons e·nsuite à ceux qui d'eux l'exercice de 1.eurs .faenltés in1tel- n' o111t pas su répo·n dre, secouons leur lectuelles. En un mot, da,ns une 'Clas- apathie, leur n?nchalance, ne n~·us ,r eSle, c'est le rnaître qui doit ciller à l'élève. butons pas; faisons-leur au moms réCe prill'cipe e-st gros de com1équences péter ,la bo·n ne réponse donnée par un
* L ·art d'interroger en classe
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de leurs camarad'e,s. Ou bien encore, dans icertaines leçom,s, pour l,e calcul mental e.t l'a.nia.lyse chiffrée, par exemple, faisorus écrire ,s ur l'ardoise la répon,S1e et les fonctioll!s ·Chiffrées, que }es élèves nous montreront à un signal donné, pour nous .p ermettre de j,u ger d'un coup d'œïl, d'a:pprouver ce qui est bien, ,de r,ectifier ce qui est mail. C'est le meilleur moyen d'.o btenir un travail individuel, - lie s·eul profitable, - de bann,ir ·Cles ré.ponses collectives qui tr,o ublent '1'ordœ et ne permettent guère de disünguer les élèves qui ont compris de ,ceux qui n',o nt ,pa:s. saisi 11.a question. (A suivre.)
•••• * Comment je m'y prends pou1· enseigner I'01·thographe (Suite) Je suppose maintena,n t l'élève wu clair avec les ,diffét'enties ·s~llabe,s; il s'agit de lui impl'imer, une à rnne pour ainsi dire, dan,s ,son ,cerveau, les particu~arités de chaquie mot ou g,r,ou,pe de mots, telles que l' usage des double,s co,n s,onnes, l'emploi de l'rn devant b, p, rtc. La divisioo inférieur,e oo•rutinue à a:pprendre l'orthog,raphe méthodique des mots da·11s s·a lecture quoüdiernne à l'école, tantôt par l' épellatio:n, tantôt ,par l'application écrite et ceci toujours après exposé préalll!ble au t ableau noir. 1Les premières notio,ns d'orthograpb1e ,de règles ne pourrO'Ilt guère rester p}u,s longtemps à faire leur wp,paritiom Il es,t facile de trouYer, ,d ans chaque alinéa de la lecture, quelques aipplica1.ion,s Jdu pluriel, dams les .nioms d'abord, puis da:ns lies adjectifs, de la formaitilon du féminin de ees derniers, et ai1Dsi de suite. Ces petites règles orales, d evança:nrt l'étude ida.ns 'le l'ivrie, en sont d ' au1Jant .plus profitables que les enfants s·e les .a:s,similent ainsi p1us fa. cilement, vu que, présentéle s ainsi, el1
les 1n'exig,ent d'eux aucun e1ifort dl~ telJirren:ce · l'étude du "livre, au cowtra1re, 1:ur p~raît héris,sée de diffücullt~s à un â.ge où Hs lisent en.ooTe avec peme. On dit en général, beaucoup de mal de la dictée; sa:ns ,e l,le oepenidant il se.ra toujour·s difficile d'appre:ndre 'l'orthogra:phe. Loi.n de supprimer ces exercices, nous somimes plutôt d'avis de les rendre plus fréq1uents enoore. Le mal - où mal il y a - est dans le mo1de de procéder, et non dans la ,dktéa eUe-même. Loin de nou,s la ,perusée de ,dicter des pages 1eutières que l'élève idoi,t écrire raipidement sans pouvoir ! apporiter 'l'attention voulue, de multiplier ,d ans un même exercice toufos les difficultés possibl,es, et de faire ;surgir en une demi-heure, une fou~e de mots bizarres ,q ue l'enfa,nrt: n'•a ·encore ja.ma:is vus et qui ,se présente,nt à ses yeux comme une airmée de s1pectres. Règle généra,1e, la division moyenn:e n'aura à écr.ire une dictée qu'après l'av,oir lue ·d'abord; ·Ce seront quelques lignes rde ·son ·livre ou queil,ques phras,es écrites préalabl,emenit au tabl1eau noir. Le maître ·pourra, ,de temip.s ein temp.s, 1déroger à cette règle, pour étab'lir des ,compa,rai,sons, pou:r- s'a.ssurleir de la capacité de ses élèves ou des progr·ès réalisés en un temps déteND.Îné. Dans ,Ja divisio,n •supérieur,e, l'élève mairchie déjià d',u,n pais pl uis assuré, il est à même ide réfléchir sérJeusement sur ],es déta.i ls en particuliier, et sur l'ensemble de lia grammaire; son vocabul.ai!re est mieux fourmi; il .p eut donc, sans twp de ,danger, s;ortir du chemin battu et écrire des dictées va.riées 1San,s les voir d'arvanice. Il est dP peemière imiporta,nœ que le maitn,' ,souliign.e ·l ui-mêrne ·J.es faut,es qui s,ont ensuite -corrigées par l'élève. Un t•r ait double ca:ractérise celles d'orthographe usuelle et chaque mot i·ll!correct est re~e<vé une ou plusieurs fois n, .Ja suite de chaque dictée ou sur ca·met ad hoc. B est boin quel-
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q uefoi,s d'exiger d'un écolier qu'il co.pi e l'une ou l'autr,e •règle d1e gra.mmaire ·eoutrre laquelle il pèche le plus fréquemment, surtout si la rfla.ut·e est due à l'ir,r éflexion. Powr que les ,enfants gagnerut du temps, tout en retirarnt les même ava'lltage1s, je n'exig·e souvent que le n° de la règle mal a.ppliquée, n° que chacun d oü <placer, pour la class,e ,suivantJe, a u-de,ss,u s du mot fautif. La règle n'est a1ns.i pas ·copiée, c'est vrai, mais elle doit être •cherchée 1dans la grammaire; heureux de l'avofr trouvée, presqu1e foujonr•s l'é·lève la r'elit, du moirus par curiosité, s'applique à en retenir 'le n° et ainosi il s'y fa.milia.ris.e, ·en quelque s,or.t e, à ,s on insu. Pren1~z deux enfants du même flge 01: à intelligence à peu près égale. Le premier est léger ,e t irréfléchi, le g1e·c0Tud, attentif et obs1eirvat eur. Celui-là ne meublera son esprit, d'une science ou d'une autre, qu'à •c haque leçon respective et p1eut-être encore avec peirn~; celui-ci, au contraire, acquerra des connœils•sances, d'occa,si.on ,e.t à toute O'C· ,caision; en fait d'orthogr aph1ej par ,ex., ce dernier tr,ouvieira à glarner pairtout: daus la rédaction, dams ses I,ect ures, da:ns l'étudie de ses leçonis, da,n s un texte d'écriture; à tout moment, en un ·rno,t , son atte1D:tion s'arrête « en pas,sa.nt », ce qui, après quelque temps, expliqu·e la gra,nde différence de progrès entre l'un et l'autre. Un rno,y en qUle je ;pratique de:piui,s quelques années pour exercer mes élève,s à observer ,}'or thographe, ,corn1iste à joindre à chaque tâche écrit e donnée à faire à la maison, Ulll certai1n niombre de mots - 5, 6, 8 - à la division moyenn1e et l,e double environ à la division supérieure - ayant y, ph, se, th, oe, œc, ff, 1nm, tt, etc, ·ou en,co.re, ,des noms commen('a.nt par h ou terminés par ain, -in, ein, an, ancc, anse, ence, ense, etc. De tels exercices forc,ent à feuille-
ter le dictionnaire, surtout - et ,le but u'est sûrement atteint qu'à ,cette condition - si l'o.n a soin ,d'exiger que l'élève idon:ne ,la signification oral1a de cha•cun dies mots .qu'il a choisis. H m'est ·s ouvent do'Il'né ,de co,nstate1•, après de tels travaux, que ·certains élè,,e,s aiment à inscrir·e dans leur carnet chaque mot qu'ils renc,ontl)'ent avec ces particularités, da.n,s lc,urs leçons, dans leurs l.iv1ies ou dans leurs leictures de brochures ou de journaux. Hs f1e1ra:ien.t mieu.-x de le.s n oter dans Ieur cerveau, dira-t-ott pleut-être; c' est possible, ma!is toujours est-il que 0es moins qu'i:l,s o,n t dn goût à classer, attirent Jeur attention ; il s s'y anêtent, ils obs.ervent, ce la .suffit; l'image pa,s<Sera peu à peu du carnet dans le1ur cerveau. (A suivre.) Camélia.
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* Extrait du. ca.i.·net de notes d'un inspecteur M . X ... , institut eur à ....
,T ENUE DU LOCAL. - Dau1s un coin de la clas,se, on .aperçoit 1'e balai, la cais.61e •a ux ordures, lr! plumeau, l'air1·0,soir; ces objets trouveraient meilleure place ameurs. - Geetains vêtements et des panie11s dies lmfant,s sont égale.ment en cla.ss,e, au lieu ,d'être dans le couloir ou le vestiaire; .on en ,oit mêm1:-: .sur le ba:s des fenêtre,s. Tout cela dénote un manque d'0tr·dee. TENüE DES ÉLl'l: VE-S. - L'inspection de propreté n'a pas lieu ·a vant ·d 'en,frer; quelques enfants ont de ,l '1encre aux doigts ,depuis le ma tin; il eüt été facile de leur recomma;nd1er de :s,e lav,er pendant la récréat ion. - Oel'tnins élèves crachent sur le plan:cher; il y en a d'au1,r es, pa,rmi les pilus jeune,s, qui se tr.ainent par ten,e; le rége,nt n'a pa.s ,l'air de s'en a.percevoir 1e1:, le cais échéant, q.e v,ouloir les réprjmam:Ler.
T@NUE DU MAITRE. - :uis·e propl'e et co1,rect-e. - Grandie timidi~·é; se trouble et ou·b lie totale•m ent ce qu'il a écrit sur son ,carnet de préparia.tion. Da,rus une leçon tdre grammaire, au tableau noir, il tourne le dos aux élèves; quelques-uns en profitent pour ,s,e diissirper. DI1SOIPLINR - Les enfants ont l'ha,bitrndie d'alle,r pêl'e-mêle par groupe:s, •de leur place au ta.bleau no.fr, et de reve[lfr de même: il en résulte un certain bruit qui nruit à la dis,ciplin1e. - l'as ·u n mot affectueux ou d'e:ncoul'ag,e ment n'e·st dit aux élèves ; beiaurouip de ,sécheres·se dans la parole du maîtr<>. - Il n'est pas ,pri-s note des enfants qui se .sont bie n oondui'ts e t de \.'CUX qui m'ont pa,s travaillé; 1 à la fin de la cla,s,s,e, 1'e maître est emibarras1s é pou,r ,distribuer le:s réromp1enseis. 1
Le régent ne fait pas aissez a ppel aux frucul.tés de,s enfants; il <>xpos,e le sujet sans faire intervelll.ir sie·s jeunes auditeurs; en outre, il ,semble iglllorer qu'enseigner, c'est choisir; il donllle, 1e,n wne fois, la matière de deux ou trois exercices. PROCÉDÉS D'E·N.SEIGNEMENT. - Les faiterr,o gations ma·n quent d'àpropo,s et sont mal conduites. Scms prétexte d'·e.mp1oyer la méthode .soci'atique, le 'llaître pose des qrnestions, ,comme celles-ci, au début d'une caus•erie sur des c,bo,ses que 'les élèv1es ne conn'ai•ssenrt: pa,s : « Qu'est-oe que l'électricité? A quoi s•ert l'électrjcité? >> - Leis 0ufa·n ts sont ha.bitnés à répon:dre toll's ensiellllble, ce qui occasi,onne du bruit et ne permet pas de distinguer ceux qui savent. Enfin, le maît,re ,s e cont-e-n..te le plus souvent d'un mot icomme répons,e ; ses questions sonit de vérdtables l'ébus.. . Exemple: « Quest-·ce quJe le nom? Le nom est un mot qui sert à dis·... it ,di:stin ... (c'est l'i1nstituteur qui parle); les •e nfants ajoutent ...giter; le rég,e:nt continue: 1es pers· . . . les
MÉTHODE. -
pern, . . . , oyons, le,s ·p ers ... ; les élèves ont ùe la peirue à tvou11er l,a terminaiSOll1 ••• sonnes; enfin, il y en a un qui a trouvé, il cl'i-e: « siennes))' oe q mi fait « pieirsienllles >) au ,l ieu de «,personnes >). - Les cahicr,s ne 'Portent aucune date; impossible de se rendr•e compte du travail fait dians une journée par les 1e1nf:a:nt.s. LEÇONS. - 1. Grammaire et orthographe. - Le programme de graimmaire n' es,t pa·s ,suivi; on en est enco1·e a·u nom, a.u mois de jauvier, da:us ,lia première seotion du cours élément aire. Point de ,c onjugaisons orales; il s•e,rait ceipell'dant utile de fair1e ,a,p prendre, par wudition, i.e présent, l'imparfait, le passé indéfini et ·le futur tdies verbes être et awir et dies verbes modèles· des quatre conjugaisons. - Die.tee d e vingt lignes; c'est trop pour de.s en.fa,n ts, de 9 ,a ns; on relève daus cet 1exercice d 'orthographe des phrases t rop di,ffrciles à ée1rire. Le ·procédé employé pour l'a correction est défectrneux, en ce s-elrus •q ue le maitre ,pre-nd les cahiers à tou,r de rôle pour ,s ignaler les fautes de chaque élève; cela dema,nde .p lus d'une d emi-heure. 2. Leçon de choses. - Il s'agit de l'é· lectricité. Bi,e n entendu, les élèves sonrt: inc:ap.ables d'én011•cer la définit ion ,de l'électricité, que le maitre v•eut à toute force leur f.aire trouver; I.e ,s ujet est au-dt'S!S!US de la portée du cours moyen: tout .au plus devrait -on parler des a.ppl'i.cations die l'électricité da,ns ce,tte divi,si,on. 3. Leçon de lectiire. - Le m:aitre rue lit pas le rnorcea:u au comme,:ricement ,die la le~on; il nie fournit aucune explication aux enfants; pour la lecture ,eoura,n te, les élèves épellent tous les mots et ,s uivent avec Ieur doigt ,sn1J.' :le liv.re; pour l'étude d,e-s premiers élé.me·rnts, on néglige l' usa.g e du tableau .n oir et on n'emploie pas la méthode d'en,seignement swul1ané de la lecture et de ~'é· 1
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eriture, qui don:ne pourtant de si boœ résultalts. 1A1PPR~CIATION GÉNÉRALE. Note: 2 sur 10.
* L'instituteur et la lecture Que de fois .n'a-t-on: pas dit que lie maître doit profiter de tous le1s moment~ de lo,isir pour s'insrt:ruir•e! Or, parmi les exercices qui favorisent le mieux le .perfection'Ilement intel1ect,u1e} de fi.rnstituteur, il n'en est pas qui soit plus. utile que la ·lecture. Par ieiUe, :nous cultivons D1otre intelligeruce en eXJerc~nt notre pelllsée et rnotre imagination, nous dévieloppons la s·ensfüilité et les puiis,s,ances moral1es. C'est la lecture qui nous donne le clé de toute1s les connaiss•a,nce1s : il n'est pas. une bra:nche die l'enseignement ,dont l'étude ne se lie iu1timément à 'l a lecture. Ooninais,sanoes religieuses, phi1os1ophiqu~s, littéra.i res, historique•s, géographiques, mathématiques: to,utes ·relève~t d'.elle. EUe nous fait jouir, aiu prix de léger.s efforts, des traiva.ux des plus puissants génies; ,elle nous transme~ l~s remarques de '.l'ex,périence ,et enrrnhit Illoil:re esprit d'une foule ,de connai1ssa.nces; bref, elle no us OU'Vre ·1,e passé aV'.eJc toute,s ,ses grauides leçons et ses souvenirs, le présent ·a vec· ·s es enseignements et ses besoins, et •cela tout ien nous procurant d' innooentes réc1réwti0Tus. . L:imporrtaince de la le'Cture est chose lilld1,scutablie. Mais que faut-il lire? Le non:i-br,e des ~uvrage,s ne manque pas; mais ne ·sera1t...,ce pas à caus·e de cette grande diffusion d'écrits de toutes so•r- · tes que le cho.ix des livres et ·des jour·nau.x moraux et vraiment i1ns-tructif.s devient de .plus en plus difficil1e? Nous, instihlt.euvs, ne ·Choisiis·so:n s que des liV'ries et des journaux dont la valeur morale puisse nou"S élever et
non nous rabaisser ou nous faire rougir, Rappelons-nous cha:que fois que 'Il:OIUJS désirorns nous procurer un ouvrage, que la valeur de la for.me ne doit pas êtr1e préférée à la vérité ,et à 'la moralité du fond. Quoique le maître doiv,e lire toutes sortes de bons ouvrages îl ~ccorde néanmoins la pI"éférenice ;ux livres et revues pédagogiques, littéraires, hiistoriques, géogra;phiques et sci..entifiqu1es. Q.ue penser de la lecture de,s roma:ns? Sans doute, pour se di,sfraire, l e maitre peut lire quelqu1e c-0nte a.uol'al, quelque drame curieux ou ·qU'elque anecdote allllusante, mais doit-il e,Tu faine sa ·ruourriturte habitueUe? Non; si morales ·que soient ces ,lectures, elle ne l'épondent prus aux besoins de toutes nos facultés, pui,squ'elles iexdtent excl.u.si vemen:t l'ima.gination et la sensiib,1hté; car lie noman n'est qu'uru tissu d av~ntu_res créées par •l e ca.price de l'imagmatwn. E:n ·outre, de nos jours, il Y a bon no.mb_ 1le de romans qui, passaint pour mdifférents ou m ême moraux, injiusent facilement le poi,s on ·da,ns no~re C<_Bur et finissent pa,r dénaturer smguhèrement notre tournur,e d'·esprit,_ nos idée·s, nos jug,ement,s et nos senrt:in:i-ents. Il faut dire des romans ce que ,samt François d e ·Sales disait des ·c hampignons : <( L es m:,,îHeurs nie valient rien. » L e l'oman ,soi-disant mora,1 remplit les .sa,loI11s de jeunes désœuv,r és qui cons•11,melllt leurs plus bell~s. années em rêveries chimériques e.t ridicules. Le roman immoral pe,uple les bagues_ et les hôpitaux. Que l'instituteur soit donc très sévère dans le choix de~. volium:s d·e sa petite bibliothèque ; qu il ne dISie ])'as qu'il lit de mauvais 1Ivi1~s pour. les combattre : bonne intoe1;1tion, ma1,s ·q u'il n ' essaye pa,s ide la su'lvne; car, parlons net Ile rég1oot !Ille siort. die .l'EcolJe n.ormale ni c,ritique éclairé, Ill théoJogi.ein consommé. .' Après avoir déterminé l'esprit des 1:tvres et des journaux que nous pou.
119 l'analyse logique p1rête à l'enseignement de la langue. Souvent, .dans l',étude de la grammaire, le maîti~e s'acoquine à faire re<s,sass,es aux élèves certains chapitl"e,s d'une importain ce tout à fait secondair,e, ,tandis qu'il relègue à .J'·ai·rière-ip!la'll de1:! notio.n.s ,esse.ntileJ.les, des règles in:dispensa.bJies pour aririver à apprend,re à parler et à écrire correctement. Ainsi on glissera très légèrement ,sur 11~emploi du mode ·subjonctif, la concordance des temps, allégu.a:nrt, pour justifie,r ,eette mrunière id'agir, un p!rétexte· de prime abord très plausible, mais qui, ,die loin est quelque chose et, de près, n'est rien, abso,lument comme dans la fable du 1< Ohameau et de1s bâtorus f.lotinmts ». << Ces -cha:pitre,s sont trop diffiici'l'es, r·épéte:1."a-t-on à .s atiété; leur étu1de est un vrai smmeooge pour le.s écoliers. » TO'ut ,douceme,n t. . . Ces qule.stions si reidoutées, en réalité si peu redoutables, ne présemtent que des difficU'ltés relativ•e s à la prépa:ration proc·haiTue teit éloignée ide la •leçon. Il va de soi qu'on ne idit paJs e;v abntpto aux enfants: (( La. ,c oncordance de.s temps pour demain» et . .. pun-ctmn satis. On ,compreind qu'alors ,les élèves voient ida.11s ces règles * L'analyse logique à l'école auta:nt de bleu que de noir. De,s, ,explliprimaire ·ca1:ions préliminaires .ne suffiisent pa.s L'a.naly,se liogiq ue c,s,t une question ici; 'la ·COilLllai,ss•ance préalable de l'amise pour ains·i dire au Nl!ncart à l'é- nalys,e ·logi•qu1e, s'irnIJos·e. L'ignorance cole primaire. Elle est pourta;nt 'l'un complète •e n cette matière, dans ia· des pri1ncipaux moyeilS qui faci'litent quellie se trouvent no·s éc0Iie1rs, voilà le l'étude de toute's J,es -autres branches hic ,de ·l'affaire, ce qui fait que l'étude d' ens,eignement. Grammaire, rédaction, de certaines règles de grammaire de lüstoire, arithmétique s:0 llicirt·e11t tou- premiè1•e importa,nce ne peut être en· jours son .aide; partout elle apporte trieprise; dans ces oonidiitio·ns ,en causer plus de lumière. Enn<emie jurée du à l' école, ,c'e,st par.Ier grec ou latin. Tla:na~yse logique! Ce mot effraye, faux et d·e :l'obscur, ,e lle élimine 1e ,superflu comme eHe exige •l e néces"Saire; rebute quielquefois. Pourtant, clair , e:He satiisfait l'esprit qualITd il y a or- simple, facile et méthodique, tel qu'i:l ,dre et darté; elle le laissie perplexe, e.st donné aux élèves régents, ,c et ensei'lorsqu' elle se trouve en présence de la gnement n'.est pas 1a mer à boire; il diffus.ion 1et du désordre. Je ne parle- lest wcces:sible aux jeune•s intelligelllrai ici que du coucour!s .pr~cieux que ces •en le faisant marcher de front a.Yeic
vou,s et devons lire, H nou,s r,este à voir comment il :t'a.ut lire pour que cet exe reiee nou,s profite. La lecture, disions· nous, est la clé de toutes les· sciences: Or, -co·m11.1ent cons,erverio,ns-nouis ·1es corunai,ssfünces acquis:e1s par i a lecture ::;i, à la simple vision ,des phrases et .d-es te1~me·s, nous n'-ajoutio,ns l,e travaiI ide la. réflexion 1et l'annotation, sur un cahier spécia,l, des pensées et des ,eXJpressiŒl!S qui nous ont frappés, •émus, des mots d'oct.'hographe d'us,agie, des déta.ilis hisito,riq u es, et,c. . . etc ... ? En somme, 'il faut 1i11e peu ·à la fois, mais réfléchit· be,a ucoup à ee qu'on1 lit pour s' a,ssim:iler les idées, les .pensée1s, ·les sentiments de l'auteur, Profitons donlc de tons nos moments die loisir pour nous livi,er sérieusement à la ,lecture des bons ouvrages, et nous ne tarderon.s p~ts à acquérir ;de,s co·runaiss,ances dur,a bles, un jillgemelllt droot, 1e1t un rai,so·nneroen.t sûe, qui seront ,p ournous l'objet dt> -nobles •s atisfaetions, et dolllneront à notre ens1e.ignement plrns d'aliment, de clarté, de vie et cl'intérêt. J. R., instit:, à Pla.n-C. 1
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120 la formation progressive /eit ,1..,ationnelle institutem~s onrt la prévoya,noe de col<le !la proposition et ,de la phrase. De là, lec-tionner leur journrul pédagogique ; à fa composition frainçaise, il n'y a pas ils retrouveront dail's la publication de 1oin, car, avant d'aborder ,avec nos éilè- 1900-1901 une étude très détaillée à ves la r,é daction des différents sujets ce sujet; la méthode 1exposée eist claire, de style, nous devon,s .les initier à la ,s imple ,et rationne'J.le: en essayer, c'ern A.ntoniu,s. con:naisisance de,s éléments oonstitu- réus·sir. tifs de leur jugement. Vouloir procéder aurtr1e1m·ent, c'e,st exrpüser les é lève's * Les Caisses d'épargne à l'fasuccès complet en fait Ide style et scolaires se créer de,s heures d'e11nui,s et de déIl ie, s t uti.,le de s'habituer 'de bonne couragement dura.nt ·l a corr~;etion des heur,e à 1'épargne, et les •caiss·es d'épardevoi,r,s.. gne scolaires peuvent en ce sen,s renNous n'avoillS d'ailleurs qu'à cousuldre des s'erviices. L'enfallt q'lli apporte ter no1s ·souvenirs pe11sonnels pour saà l'institut em.' ,1uelques sous, · dont il voir ·c ombien Oill ,s e t,orturait l 'esprit, était t e:nté de disipos·er pour a.cheter q uarrd on essayait les ·p remières réda,ction s, combien, ce traiva,il · nous pa:rais- un obj·et ·S•uperflu, s',exerce à résister saH mornotone, fatiga,nt et e.nnny,eux. a;ux tentations de dépense, ·ce'la peut •le préparer à être par la suite écoLe maître, à.e son côté, n'ép1•ouve pas moiirns de difficultés à débroui'l'le<r cet nome et raisonnable. Mais il ne faut pas oublier que si ,l 'éécb),,w eau de rpensées incohér,ente s ,et conomie esrt une excellente chose, did'expressiows impossibles que les élègne ·d'être encouragée, elle est suscepves à les agencer. Ici, c'e,st un a.ffr.eux tible de dégénér,er en avrurice, c'est,àg.aJlimatias où 'se donne!Ilt rendiez-vous dire de devenir un véritable vicie, et le des phrases ,e,ntortil1.,ées, des qui et de,s plus laid de tons peut-être. L 'avarice que en chapelet et en ca,scade; là, c'e sit est ohoquante à tou,s lie,s wge,s ; el'le ,l'est un vrai gàclüs die mots dépourvus de d'une façon plus particulière encor·e sens. dans l a jeunes·se. On est étra;ngement Donc, vouloir astreindre le's élèves surpris lorsque, ,chez un enfamt, •che;r, à ph118Js,er, avant qu'ils sachent cons- un jeune homme ou unJei jeune ,fille, truiir,e de pe,tite.s propos.itions a:bso1ue,s que l'on s'attendait à trouver tout déautour desque'He s vienidront, pieu à 1p'eu, bo1~dant ide g,énérosité, on découvre ·un se grouper les développements qu'el- petit être racor.n:i qui. ca;1cule, qui théles comportent, c'•es•t les forcer à Sie raurise, qui adme l'ar:gent. servir d'un instrurnenrt 1ourid cl compliQue les enfants s'aiccout,ument dl,lll\.'. qué, que lem'IS maiins faibles et in.habi- à ,l'éparguie, rien de mieux, mais qn'i1.s les ne peuvent ,e,t ,ne ,s,a:vent utiliser. apprennent en même temps et sul'i:out J'ajouterai que suivre cette voie, c'es,t à e,stilffier toute cho,se à sa valeur. L'éma:] conduire 'les ,e nfants, c'est ,k is ga- pargne est un moyen, non un but; ellre ver d'une nourritm·e qui n'a pa;s été sera le gara.nt de leur indépenrdance suffisamment triturée et qui, loin de dans leuir vie de travailleurs. Mais s'ils l,es fortifier, est n,uisible à lieur ,o,ro-ac01ntra:ctaient, 1en épargllfrnt, le goût • 0 ru,Sllll e. d'entasser, qui t,ourmen,te l'ava.r,e ils . Je croj,s inutile •d e p,a,der de la mar- n 'é ch apperaien,t à la ,s ervitude de' fa che à ,s ,uivre pour ,1'ens1ejguemleru.t si- mi,s ère que pour tomber dans un es·olamultané de l'ana:lyse, ide la propüs!Îtiou vagie cent foi•s ,pire. IJargent est un et de la phrase; car, en général, les bo,n serviteur et un mauvais maitre.
Soyons des éducateurs (Suite et fin)
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Qu'il faille dans une d ass•e de la drisdpli:rne, nul ne le co,n tes,t e, majs il ne faut y faire régner ni ,la tetreur ni même la crainte. Tr-ansfo~monis le vie~l aidage Jn,i timn sapienl'iae tinwr doniini, et trwœuis,o,rus-lJ.c ,d' une façon plus humaine et pl us vraie: Da craiu1:le de déplaire an maître est l e comme'n cement de la sagesse. Soyons les gra:n1d s ·a mis de nos élè,fe1s. Cel'a n'.exclut aucunement la .s,é1nérité, et ,e n même temp,s 1wu.s a,ssure d'infinies ressources. .11 y avait dans le fond de la class:e 1m de ces pnuv,r1e,s être•s qui ne semblent ,1 enir sur 'leis bancs de l'école que pour <( us.e r leurs culottes· >l. M·al vêtu, lll'a l cha.us,sé, - mal, c'e,st-à-dirc ,salement, - il tachait die ses doigts ,malpropres to11t -cc qu'il touchait, i1l semait ·Comme à plaisir les fautes d'orthogrnphe le,s p'lus gross:ières dam,s le.s phrases mêmes où l e maitre le plus indnl,gen:t n'en >-!Ùt p,o~nt atte,ndu, ,e t ida:Il's les cou rles uarrations ,d ont il imaginait le déycl oppement, il ste, p·erdait e,n un fatras de mots dont i~ était impos· sible de tirer le moindre .s,en,s. Da situation semblait s,ms remèdle : c'était 'llà l'e qu'on appeHe un homme à la mer. Un jom· enfin, - h~1sard fortuné, le maifrc 0st frappé, en jetant les yieux sur le mi s,érable •cahier de son ,élève, ,d'y 1rein·c·o,ntter que1quies mot,s oh! en très petit ,nombr,e, - nettement écrits et ,sa.us faute. Ce ,Jui fut un trait de l umière. I1 mit 1en marge, ,de sa plus be'lle encre roug,e, la notation (< Très Bien>> au droit des mots correct,s qu'il S'onlig,mt fortement, et, .sans regarrdler le reste, ·sans prendre garde aux taches, écrivit leill haut de la page: << Progrès ,s.ensiblc sur t ous lers dleyo,ir,s précé« dents, toute,s mes félicitatioll'S : 5 sur 10. » Et il ajouta: « R:apportez cette << note ,signée de votre père. >l Puis, quand vint l'heur,e de riendre compte 1
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amx élèves assemblés de la valeur de leuœ travail, il parla nommément du cahier, du soin apporté par leur camara.de à l'écriture de certains mo•t s, le félicita -dle,van<t tous, en termes s1o•b re1s mais ·sentis, et exprima l'e,s poir que .la pro.c haine page serait meil\leure 1eincore. Se soll'vena:nt enfin qu'il faut batta.'e l\e, .f er penda.nt qu'il e,s,t chaud et exciter les cœurs pendant qu'ils sont émus, il ga1,da l'élève aprè's la cla,s,se, et plœntan,t ses yeux dro1t !dans ceux de l'enfant, il dit: <c Vo"Us avez fait un effort pour écrire proprement et sains faute, vous avez eu du couiraige, et c'est bien. Je suis content de vous, très C'onte-nt, eit votre père, s'oy12z-en ,sùr, ne 'le ··sera pas moin,s. J'ai désorma,i,s colll'fiance en viJus, i1 y a dans ma cla,sse un bon élève de plus. >> Alors ils parlèrent ensemble de cet avenir qule l',enlfant al'lait faire plus beau que le passé. On (;Onvint ·que le ca.hier serait pro:preme;nt tenu, car il ,est toujou[',S· facile, n'est-l:e pais'? d'avoir les mains propres C:'t de ·ne pa,s laiss,e r •toimber d'encre sur sa page. - L'enfant se mit à rire. Pour b·onor1N' le travail <du le.n.ldemain et des jours s,uivants, on le ,séparerait du travail antérieur pa:r tme feuille bla1ncbe où l'on se bo,rnernit à mettre l a. date de J'heur,eusie tra;nsforma,tion. Il va sans dire que le maitre ne s'a,tte.ndrait pas ,à des ,c,hefs-d'œuvre de nar· ration, mais H lui ,suffira.i.t pour le moment que 112.s ùnües ,d'•ortho,g mphe g,ro.s.sièr-es et aiséID1ent évitaibles eussent dis-paru, que leis mots fussent tous bien ém·its ,e t tous sur la ligne, que ,}e cahier 1e111t un air de propreté régulière: le reste vien:drait petit à ,petit. Ainsi fut dit et fait. L'enfant, fiier des éloges reç,us .publiquement et le,n particulier, heureux de l'affection qu' on lui témoignait, erncouragé pour le moindre effort, .se fit un point d'ho[lnem· die réaüser la bonne opinion que son maitre avait de lui et de se hausser dans l'e,st:irme de se,s cama;ra;des 1
122 étonnés. - Devint -il un bon élève? ~on, il était mal doué pour J,e t ravail d1! l'e,s,prit, mais il acquit p,romp1Jeimenrt l:<'rt aines qualités premières, la volout1\ l'énergie, 1a persévéran.ce, la prop1·et é et l'ordre. Il ,s,e sien1:it 'aimé e.t devint meHleur; il eut .enfin un sens plu,s net ,de sa dignité personnelle.
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Oui, ceri!es, ma1s Cor:n:ei,11e l 'a dit:
C'est ma l de l'homme ,entrer clans la carrière Que d ès le premier pas regar.der en a rrière.
A près la classe
Le,s éducateurs de la jeunesse ont Et s'il e·srt bien vrai que e,e ,n',e,st P'aJS eoutume de s·e lamenter des imper,fecfa uu conte forgé à plai-siir, n'ie,st-ce idorno tio,lls qu'ils 1ienco:ntrent 1chez les en1·iem que d 'av()ir sauvé cette âmJe en fants co1nfiés à le uirs soins, d·e .:;,'e:n irriperdition? L'enf::mt échoua à l'examen. ter ·cü'l;nme d'une chos·e à la:queHe Hs de .sorüe, m~üs encore une fois, so,nt-oe Ille doivent pas s'attendre, et die décladon:t les eert ificats qui donnent à rer bien vite qu' « il n'y a ,moyen de l'llommle s a Vil'aie 1"aleur'? Nous som- rien fafre de tel ou t;e.l )). Il y a. évimes a.v aut tout des éducateuvs ne l'ou- demme,nt des natu rns ingra.te,s, mais il U_lious pa!s, et il n'y a d'éducia.tfon pos- est naïf de s'en étonner. L'éducation sible que dmnis '1 e menu détail des en- c.onsis,te pr.éciS'ém,enrt à détruire le'3 üetiens parti'culiers, qne ,dalils le pac- ma,ll'vais germes de manière qu'ils n'éte tacii!e· et a.mkal conclu enfre le maî- touffent pas les autres. Je dis les autre et son élève aux heure,s qui sui- fres, pa.,r conséq ne.ut :1es bo,n s: et, ieu v1.•nt les as,s ises réglemen taires des effet, il n'est piire nature qui ne soit cla:sses. Là, Je maître ha.bi'le à ,saisi,r bo,nne par quelque endroit. Nous avons l'occasion fa.vorwblle, l'elèw~ à se,s, pro- fort de juger à. uotr0 all'l1e les' pa.r'ol'es pt•es yeux renfan.t que le ,seintimerut ide et les acrt:es mêmeH ,die ,l'ernfan1": il .n 'est son ig•nol"ance et d e son irucapacité dé- jamais ni a ussi méchant ni aussi vipeime, il lui montre ,ce dont i,J est ca- cieux qu'il lie paraî't. pable, il. l'ell'coura2:·e do·ucement' s ans Voici un fait: Le maitre av,1,it üonnré ~ gronderie, avec re ton de pdlit-esse af- cdte maxime à. ex,p liq ner iet à comfrctneuse et familière qui nous donne menter: « Fai,s ('e que dois, iadvi:em:ne ta.nt de· prise sur ces j eurne,s natures qne po·un·a. n ,L e jour die la corr-ecüon faites <Œ(-\ comfi.arnce et d'enthousiasme. venu, il prie u·n élève de lire .son déve10,ppeiment tout haut. ,S"Ouda.in H dres,se Et de même qn'après les fortes uj- l'o1reiJlle, croit a.voir m:al cruterndu et ses qui ont mis en péril .la. vie d·' un ma- fait répétPr le passage qui l'a choqué. lade, le médeci-n du co11Js 1·evient pour L'e~font disait en substance qu'il y eu surveiller le retour, le maître, à la aiva1t un ca.s - un seul ,c 'est vrai p remière a larme, au priernier tlldice de ,ou' I ' on ,n., · '"'t·ai·t pais tenu d!e ' faire son.' de· la's situde et de décon,ragement, ra:ppe,1- voir: en temrps de guerre, quand une 1e auprès <l'e lui s,on élève 1ui Ila l'le et sentine'lle voit ses jours en péril .Ja . l-t• ramrue, Jui fait voir le ' chemin déjà . es t d' un assez grand prix pour 'que v"f> parcouru, le loue des e,fforts accomplis IJ' o·n n 'hésite • p,a.s à s'enfuir et à "'ag,n er et rétaiblit en lui cet état de vaillance !es lieux sûrs. "' et d',optimismle où doit s'entretenir Le maître eut un haiut:-le-cœu1·. il fit qniconique veut mériter le ,nom d'homi.ak1e son élève, attira de :nouveau ,son me. attention sur hi pa,s·sage et lui deman- Mais, à ce compte, c'est un r ude da S'il compren·ait bien 'ce qu'i<l venait labeur que le nôtre. de lire, si c'était bien ·là sa pensée, s'il 1
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sentait rée:lliement comme il avait écrit. Il n'est ,pais, d.an,s ~e ,fond, eoupahl~ ,~,c Tout:e:s les répoD!ses fure\11,t affi'rmati- trahir, il ,n'leist coupaible que de voufo1r vies, et, pour le mieux prouver, l'enfant vivre. On objectera qu'il co,nnaît ~'histoi,re, 'lléve1oppa de vive voix, et en d'autres qu'il sait flétrir les ti•a.itres et qu'i11 rudtermes, ·s a monstrueuse opinion. Révolté, ,le maitre lui do,nna l'ordre die ,sortir mire les braves. Toutes ce,s conhaidicen 1'as.suramt de tout son mépris et en tions sont humainies. « Je vois ce qu'il clalffiarut avec solennité: «C'est ainsi 1est beau de faire, disait Ovide, et je qu,e l'on pr,épar'e dle,s traîtres, à. so,n l'appronv·e; pourtant: je fa,is, lie mal.>; Quand ,l'intérêt personne'l eis t e,n jeu, pays!>) c'en est fait bien s,o,u,vent des, t héocries Le maitre eût tort de mettre à 'la sublimes. D'aiJ11eiurs, s'il en. étaH touµorte cet enfant , ,de l'écras<er publi,que- jour,s autremerut, qui don,c eût dit : ment ,sous des paroles méprisa'rlltes, « Fais •ce que dois, advienne que pours urri:out de le dénoncer en quelque s·or- l'a )) ? L'énoncé même d'une teille maxite comme un de oes êtres néfastes l)ré- me lais,se 1e,ntend·r·e qu' il n'en va pas destinés à trahir son pays. EI11 agissant toujonrs :ün,si; et s'il est une per::;onrn.e et par,J.a.nt ainsi, il cédait à. un ,se·n ti- à q ni l 'ou doini pardonner d'hésii er ou ment très généreux, sans ,doutP; mais, de reculer, •c'Pst: bien 1'1e1nfan:t, do,nt la qna,nd on a chrurg,e .d'âmes,, il faut do- na,ture e,s t entbrous,iaste, mais faib'le. miner ,s es n·ei~f,s ,et n'éoouter que la. rai(A ,s,uivre). son. Est-i1I donc si extra 01·clü1air<' qn'rnn enfant estime la vie pliis que tou.t anDe l'utilité des récréations tre bien? La vie, i1 la ·conn 1aît, il Rait ou croit savoir exaicteme.nt cP que i:'est. il I. - ENTRÉE EN ,MATIÈRE en jo1ùt; il ,s·ait, au <;orntra.fo:e, qu'on 1 q IladivitcS est Je fond de la nature ,souffr:c ponr moul'ir, iet ,sa faibilPSS<.' a une légitime horrenr· de la souffra1I1ce. llllmaine et cht>z l'eufant, en particuLe devoir, l'honneur ne son t enco,re lieP, le besoin d'activité se manifeste pour lui qne des chos,e s bien vaigu1e.s, avec 11ne intensité remarquable. « Jouer, c't>st nature qui parle n, a des mots sonore's phltôt: que des irdées nettes, tanrfüs qne la mort lu'i a.pparaît dit Montaigne, et tous J,e.s écoliers tésous une forme conorète, .Ja pluf> horri- moignc,ut, 1°u Pffet, d'un amour exceshl,e, •de tiouteH. Au surplus, 'l'honneur sif pour Je jeu. u ·,:st pas un se:ntiment na:turel à l'-hom1I. - LT'l'J LlTÉ DES 1, :L', i'l e,st un pro:dnit de la civilisation; RÉCRÉATI0Ni8 et d'une certaine civilis·a tion. Le,s héF,Jle n\.,,st plnis à démontrer, no11 seur·os d'Homère, des braves pourta11t, sie lPment elles aident puissamment à I'é,sauvaierut à toutes jambes devant plius forts qu'eux; Ï'ls s'abaiss~üent à des cl 11ïation physique, mais encore :'t l'éisJJpplicati ons humiliantes soUis la la,n- dueation intellectuelle et morale. 1 ° J,es récréat,ions et l'éclncation phyl:ii('e -de leur cn,nie1mi: 'la vie était alors Je :c:ouverain bien. Pourquoi tdonc •s'éton- q,œ. - a) Le développement physique 'll!el' qu'un erufallt, do,nt la eronscien:ce a une impoi-lance majeure. Tout le est :néoe,ssair,ement rudimentair,e letll- mondf' le comprend, tout le monde concore, pour qui ,les seuls biens ,sont naît et cite cet adage des anciens: les· biens tangibles et paipables, cc 1.lfens sana ùi corpore sano, une âme trouve que la vie via ut une trahison? saine dans un corps sain. )> 1
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i25 l24 b) La gymnastique prop,r ement dite concourt à fortifier et à assouplir
tous les membres d'une façon rationnelle et suivant une progression rigoureusement établie; mais elle n'est qu' un des côtés de J'éducation physique et el'l e a le grave inconvénient d'apparaître à l'enfant comme une leçon ordinaire où sa 'libre initiative est ;for.cément restreinte. c) C'est là justement l'avantage des jeux auxquels l'enfant se livre avec foug ue pendant les récréations. Il les cl.10isit ,lui-même, il les conduit suirnnt des règles librement aceptées ou qu'il modirfie au gré de son imagination et ·s'y adonnant de meilleur cœur, il y déploie de plus salutaires efforts. C' est là. qu'il acquiert véritablement la force, la soupless·e, la vigueur, que seuls les exercices uu peu fréquen t s et violents peuvent donner. 1
2° Les récréclfions et l'éducation intellectuelle. a) La récréation affranchit enfin Je corps et la langue de la contrainte imposée en classe; c'est un moment de détente nécessaire et bienfaisante, grflce ~ laquelle, l' heure venue, .Jes enfants se remettent au t ravail avec plus d'ardeur. Leur intelligence s'est. en effet, reposée pendant la durée des jeux. Elle y a trouvé <l'agréa bles distractions, elle sera plus vive, plus souple quand reviendra l'heure du travail. Le meilleur r epos des fa.cuités intellectuelles est le travail corporel agréable. Or, le jeu n'est pa,s a utre chose qu'un travail qui nous plaît. En un temps où la surcharge des programmes contraint l'enfant à de grands efforts intellectuels, l'alternance des exercices de corps et des exercices de l'e,sprit est de plus en plus nécessaire pour rétablir et renouveler sans cesse les forces que •l'abus du travail mental ne tarderait pas à épuiser.
b) C'est également surtout dans le
jeu que l'enfant fait montre d e son imagination naissante. Là, il invente, il corn bine à loisir, il s'aballdonne Jibl'ement aux caprices de sa fant aisie. Cet épanouissement libre et franc de son imagination lui sera salutaire. Après ,s 'être exercé dans les divertissements du jeune âge, elle se tror vera p1·ête pour un emploi sérieux dans le travail et dans l'étude. 3° Les récréations et l'éducation mornlc. u) E n classe, astreint à une discipline qu i l'oblige à une surveillance éti·oite de soi-mémP, •l'enfant ne se livre p«s tout entier. La contrainte dispar·,tit au jen et alors son caractère se montrP sans détour; c'est là. seulement que le maitre peut faire une ample moisson d'observations psychologiq1ws 1pli lui ,seront pUiissamment utiles dans sa tàche éducatrice. b) Le jeu est Pnfin, ~L des degrés diYers. nue école de courage, d'endurnnce. de loyauté, d'égalité d'àme. Non seulement i,l aide à la formation du caractère dt>s enfants, mais il peut encore fafre naître entre eux la bonn<' et s::iine c:amaraderie d'école d'où peuwnt découler par la suite de vrais ,sentiments d'amitié et l'habitude de la solidarité si nécessaire dans la société et dans la famille. III. -
ROLE DU MAITRE
a) Sa surveillance doit être essen-
tiellement active. L'instituteur n'oubliera. pas qu'il demeure moralement responsable des accidents qui, faute de surveilJan c(·, peuvent se produire en l'écréation. ù) Puis, il y a un choix à faire pal'mi les jeux selon l'àge et le sexe des élèves, selon le climat ou la saison. 'C'est à lui qu'il appartient de procéder à ce choix et de le diriger. Ce qu'i,l faut éviter surtout, ce sont les jeux brutaux,
dangiereux ou absurdes, et ceux-là. ue laissent pas que d'êt re très fréquents. c) Nous ne croyons pas que l'instituteur doive se mêler aux jeux ; il reste l'arbitre désigné dans les querelles, c'est lui qui veille à ,ce que les plus jeunes ne soient pas relégués par leurs 'aînés dnns un endroit peu favorable à leurs ébats; c'est lui qui fait re,specter pal" tous les règles de loy•a uté, de courtoisie et de bon ton qui doivent régner même dans la réc réation la plus animée. IV. - CONCLUSION A différent s égards, les récréations peuvent donc offrir de grandes res,s ources pédagogiques. E'lles sont un bien pour le cor ps, un repos et par couséq uent un avantage pour l'intelligence. E lles sont enfin les auxiliaires précieux du maître dans l'éducation morale des enfants qui lui sont confiés. Tout lui fait donc un devoir d'y attacher l'importance qu'elles méritent. 1 •••
1/épuration tlu langage popuia.il'e (Voir l'Ecole vrimaire du 1er février.) Réponse à l'arti.cle cle M. J. Poitevin La méifüode que µréeou-ise M. Jos. Poitevin pour <( l'épu ration du langage populaire)), me semble présenter quelques inconYénients que je croî,s de mon devoir de signaler. Non seulement il faudra beaucoup de temps et de pein e au maître pour connaître les locutions défectueuses du parler de la localité qn'il habite; non seulement il lui faudra se livrer i\. de longues et patient es études pour a pprécier à leur juste valeur les expressions surannées, archaïques, fautive.s, q ni pa,r fois pullulent dans Je langage des enfants du peuple, afin de pouvoir montrer en quoi elles sont fautives, comment on peut avantageusement les r emplacer par les müts et
les tournures de la langue classique cont emporaine; mais encore le procédé comportant d'abord la copie ~u ~ot fautif est vicieux; car la prem1èee 1111pression étant toujours l a plus forte, la mémoire est portée à la conserver à l'exclusion même de toute autre an alogue. :Ne serait-il donc pas préférable de redresser tout doucement, sans se lasser, Je langage des enfant s, leur démont rant à l'occasion que l a façon de parler dont ils se servent, eux et leur~ parent&, est un ancien parler local qui peut avoir sa saveur, par.fois sa ~eauté, mais qu'il a subi des altérations, deis déformations de toutes sortes; que d'ailleurs le temps a marché et les idées aussi, et que ce parler d'autrefois - ne fût-il pas corrompu - n'est plus en rapport avec les faits, les sentiment s, avec l'idéal de notre époque. L'enfant ne ,s aisira-t-il pas assez vite que pour être vraiment de son temps, il lui faut parler selon les formes reconnues les plus exact ement conformes à la raison, à la pensée contemporaine; que c'est pour lui un devoir d'abandonner les vieux errements, le vieil idiome, le patois, et ,s'appliquer à parler un lan~age simple, clair, corrrct, d'allure nettement fran çaise. L'enfant du peuple ne manquera pas de comprendre que c' est l à pour lui un tra vai1 a ussi méritoire que nécessaire puisque seul il lui permett ra de se ~ettrc en possession de l'idée fra nçaise. {;e travail est long et délicat assurément; mais ne constitue-t-il pas le meilleur moyen d'élever les j eunes générations · à la conception d'un haut et noble idéal en même temps qu'à la pratique d'un beau langage? Quant au procédé à employer, je n'en connais pas de supérieur ,à celui de la lecture expliquée et à la récitation des p lus belles pages de nos grands auteurs: faisons-les lire et répéter très souvent afin de les graver profondé-
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Quelques élèves , enfin , semblent possèder tout naturellement cette orthographe d'usage qui parait être u1t don, tellement leurs camarades sont réfra.c taires à l'rucquérir; c'e,s t parmi eux que je choisirais ,l es moniteurA chargés de veiller ,à l'exactitude des copies. >> Il insiste particulièrement sur les exercices de copie, affirmant que les élèves de,s écoles primaires ne savent plus copier. Il engage les instituteurs :'t procéder de la façon suivante : << Le maitre devra choisir les élèves qui le seconderont dans sa t:1che; il les répartira par groupes suivant leur,s aptit udes; puis, chaque matin, il réunira près de lui, avant la classe, les moniteurs du jour. Dans cette réunion, il leur indiquera ce qu'il attend exactement d'eux; il ,l eur rPmd tra même un petit résumé écrit de ses recommandations principales. Il y a un conseil qu'il ne cesser a de Comment occuper utilement répéter aux élèves cha rgés de su1·veilles petits élève8 ler la copie: c' est de t enir la main ferDe la copie et des moniteurs me à ce que les débutants regardent à Un inspecteur primaire .se plaint de l'ava nce. le mot qu' ils ont à copier, qu' l'habitude qu'ont le,s i nstituteurs ùe iil s écrivent le ternw Pn question, sur choisir les moniteurs parmi les plus le cahier ou l' a rdois e·. en une seule fois grands élèves. Il donne les consL·ils et sans lever la tête. s1üvants: Le,s enfants ne venont plus alors « Cinq ou six enfants se fout remar- seulement les lettres et les syllabes, quer par leur bonne écritul'e, par la mai,s bien le mot entier et il y a des tenue irréprochable du t:orp,s d sur- t:hances pour que les progrès en ortout du porte-plume: à t:eux-là ex <:lusi- thographe d'usage soient plus sensiverment je confierai la surYeillance bles. <les jeunes élèYes pendant ]( s exerciEn agissant de cette façon, ne penee.s écrits. Leur âgP et Je ra.n g qu'ils se-t-on pas qu'on créerait, même chez occupent dans la <liviision m'importe- les moniteurs, une émulation saine et rait peu. in1eJ1igeute qui tournerait au profit D'autl'es sujets montrent pour ap- cws étudPs et bannirn.il toute routine? J,l'l'nth·p i't. lfre une aptitude particuliè- Moi, j' en sujs coun 1in(· u, et je serais 1·<> ; dès le début, ils font ùes efforts re- presque a,mené à dii-e qu'alors, dans marquables pour a rticuler nettement, les classes à un seul maitre s'entend, pour bien p rononcer toutes les sylla- ,Je moniteur ne serait plus « un mal nél11!s, faire les liaisonis, donner le ton ... cessaire», mais bien un auxiliaire préj' en ferais d'utile,s auxiliaires pom· les cieux. En outre, si la maxime « on répétitions de lecture. n' apprend bien que ce que l'on en-
ment dans la mémoire et dans les cœu rs des enfants ·du peuple. P eu ù peu leur mémoire les conservera, leur esprit s'en nourrira, leur langue deviendra habile à les bien dire, l'oreille subira le charme de l'harmonieuse mélodie et l'âme aimera se délecter de leur poésie. Plus tard, la raison dégagera les fortes leçons qui y sont for mulées. Ainsi, dès leur prime jeunesse, les enfants du peuple se familiariseront ù leur insu, sans que leurs maitres aient besoin d' entrer dans les dissertations philosophiques, avec les belles formes de notre langue, leurs jeunes âmes entreront peu à peu en cornm11nion avec les grandes et nobles idées qui dfrigent l'esprit humain daus la voie du Beau et du Hien : l'œuVl'e sera bonne.
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seigne ))' est vraie, ce monit eur, en enseignant bien, perfectionnerait en même t emps sa propre instruction et le niveau de l'école se trouverait, pa.r là mt"me, singulièrement relevé. »
Les conseils du nouvel inspecteur Le nouvel inspecteur vient de terminer sa première visite. IJimp,ression a été bonne, sans doute, car il félicite l'instituteur sur son zèle et sur sa bonne volonté. Mais, tout eu se dirigeant vers la gare prochaine, M. l'ins·p ecteur pr·é· sente à son nouveau ,s ubordonné les petites critiques de détail que lui a suggérées sa visite. ... Ne pas craindre, dit -il, de tolél'er parfois un peu de laisser-aUer dans la posture des enfants en classe; feindre au besoin de ne pas s'apercevoir d'un mot glissé à l'oreille voisine. Si nous ne pouvons aller nous-mêmes jusqu'à la gaieté, tâchons de la supporter chez les élèves. IJidéal n'est pas de faire d'eux autant d' aut omates. . . . Eviter de le,s désigner par les :ippellations locales ou familiales; celles-ci peuvent être ridicu les, et les premières malveillantes. ... Habituer les enfants à mettre le prénom avant le nom: affaire ù'étymologie, autant que d'usage; le prénom lloii êtl'r énoncé le premier, il doit précécler le nom dont il est comme le préc11.rse1.ir. Ce n' est que dans les dictionnaires et les écritures publiques que l'on met Hugo (Victor) et Carnot (Sadi), encore les parenthèses indi(]Uent-elles que cette sorte d'inversion provisoire est nécessitée par l'ordre alphabétique ou par l'attention que l'on \'Cut appeln pl ntôt sur le nom patronymique. . . . Combatüc sans violence comme sans lassitude la tendance des petits
paysans à transporter dans· le français le vocabulaire, la syntaxe et la prononciation du pat ois; ce qui n'est pas du tout faire la guerre à l'idiome local, lequel a bien droit à l'existence, mais conserver la pureté du français et sans doute aussi la saveur particulière du parler du pays. . . . Tenir la main à ce que les jeunes élèves même articulent nettement sans bégayer, bredouiller ou balbutier, et, pour cela, faire parler lentement. En général, nous ne parlons que pour être entendus comme nous n'écrivons que pour être lus, i:l faut tâcher que l'on nous entende et que l'on nous lise ,sans trop de peines; une bonne écrit ure est moins importante qu'une bonne prononciation parce que nous nous servons p lus souvent du la.nga.ge parlé que du langage écrit. M. l'inspecteur serra cordialement la main de son subordonné et ,l' on se sépara comme de vieux ami,s.
Confé1•ence de Sierre Le 16 ma.rs 1904, les institutelurs du district de Sierre se trouvaient réunis pour leur coruférence annuelle. Le chef-lieu ,du district, le charmalnt petit bourg de Sierre, devait nous recervoir. Notre réunion fut rehau ssée par la présence de plusieurs notabilités ecclésiastiqueR et civi,les: MM. de Cbastonay, préfet et Conseiller aux Etats, Mura, directeur de l'.école normale, Allet et Dubuis, i nspecteurs .scolaires, Ber claz et Otto de Chastonay, .nivocats, ont pris part à nortre réunion. .MM. les membr es du cler gé avaient te.nu il montrer une fois de plus que dans notre diistrict le prêtre est l'ami de l'instituteur. C'est don.c avec un légitime JJlaisir que nous avons vu arriver les Rév. CUl·és de Sierre, de Vissoie, cle Miège, ùe Chllllais, de St-Mauri-C'e de Lucques, ùe Granges, de St-Luc, de Chalndolin et de Vercorin; MM. le chanoine Gross, assista.nt de Lens, le recteur de Grimentz et Je vicai re ùe Sierre . Le président de la Société Valaisanne d'E· ducation, M. Giroud, que s~ multiples occu-
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128 pations a vaient retenu à Sion, arriva sur la fin de la séance. MM. Ch. de P r eux, Conseiller d'Etat, et Adolphe Rey, président de la bourgeoL<;ie de Sierre, ne ,p ouvant, pour causes majeures assister à notr.e conférence, nous envoyèrent par écrit lems vœux pour la parfaite r éussite de la jo.urnée. A 9 h. 1/2 M. l'Inspecteur ouvi·it la séance. Après avoir, par lm prière d'usa.ge, demandé la bénédiction du Ciel sur les travaux cle la journée, M. l'Inspe.cteur nous rapp elle la mémoire de S. S. le Pape Léon XIII, dont la ,p aternelle s ollicitudie s'étenllait aussi à l'école primaire, et, disons-<le en ,passant, ce grand palpe ne cessait de répéter et de redire qu'il considérait comme un des plus impérieux devoirs de sa charge apostolique de favoriser l'instruction cle la jeu:nesse. C'est donc avec raison que l'on devait rappeler son souvenir dans cette réunion d'éducateurs. Deux anciens inspecteur,s scola;ires ont aussi, :d ans le courant de 1903, quitté cette terre pour un mondie meilleur. Ce sont MM. Walpen et Moos. A la demande de l'o.ratmrr, l'assemblée se lève en signe de deuil. Après la lecture du protocole, approuvé sans discussion, l'assemblée ,p rocède à la nomination du comité. Le secrétaire es.t, selon l'antique usiige porté à la vice-présidence. Il lui fut choisi un successeur dans la personne de M. Vuardoux, instituteur tt Grimentz. Cinq instituteurs donnent ensuite connai.ssance de leurs travaux. Mentioll!llons celui de M. Zehner, instituteur à Sierre, qui valut à son autem· des applaudissements bien mérités. Une discussion noul'l'ie et intér,essante suivit. Y prirent part les instituteurs et Jes membres honoraires. M. Mura regrett e que ces travaux soient condamnés il rester dans les calrtons. M. Bri<ly, curé de Vissoie, engage ~es instituteurs à mettre en pratique c,e qu'on a si bien. démontré en théorie. M. Allet insiste sur le fait que l'air vicié de ln salle d'école nuit be·aucoup a.ux oofants. M. le chanoine Œross ti-ouv.e que les élèves habitant le.s hameaux éloignés die l'école devraient aivoir une paire de pantoufles ,p our changer de chaussure en arrivant en classe, ~I. le curé de Vercori-n nous fait observer que la propreté doit marcher de p.a ir avec l'hygiène. .M. le Dr àe Stlpibus uous pa:rfP. de l'utilité
d'avoil· 'da.us le district un médecin s.colaire. 1\:1. le préfet de Ohastona11 clot cette di'Scussion en nous donnant la lecture d'un traivail sur l'hygiène justement apprêcié, prêparG polll' la circonstance. Dans les propositions individuelles, M. Favre, instituteur à Chippi,s, demamide s'il ne se'rait pas ,posstble de créer des écoles régiona.les pour enfants anO'l'maux. Il ,e st 1 h. M. le Dr de SéJ:)'i:bus, président de Sierre, t rouve que le jeûne est coutrair e il l'hygiène et nous invite n quitter la salle d'école pour aller prendre place à la, salle à manger de l'Hôtel de la Poste. Un excellent dîner nous y attendait. M. le préfet de Chastonay fut ,acclamé major de table et, aidé de M. le vicaire de Sierre nommé Kapellme'ister, dirigea cette ·séance avec l'entr!I\În que chacun hù connait. Vers les 2 1/2 h. tout le monde prend la direction de Géronde; cette petite promeinade fut un réel délassement, car l'a.v ant-miili avait été bien employée. Notre assemblée, déjà si nombreuse, .s'accrut enco!l.·e de MM. les députés Germanier et Tabin. De 3 1/2 h. à 5 h., lai Sœur supérieure nous fit as,sister il une leçon aux sourds-muets. Que de difficultés! que de travail! que de ,patience! Ce:s pauvres Sœurs sont au-dessus de tous éloges, car ma.lgré les innombrables difficultés dont leur tâche est hérissée, elles obtiennent de~ progrès merveilleux. Aussi bien les régents se voient forces de fail'e in vetto des réflexions plutôt pénibles. Enfin tout le monde est f,a tigué, rendu. Un goûter nous est o.ffert ,et nous a vous encore l'occasion d'apprécier les bons vins de M. le préfet de Cba.stonay, que nous tenons à remercier pour · son généreux caidea u. Après quelques paro,l es d'encouragement de M. le préfet de Chastonay et de M. !'Inspecteur, nous buvons à la santé de tout •l e personnel de l'Institut, puis chacun regagne ses pénates gai et content, sans oublier cependant de remercier encor€ l'hono.rable Municipalité de Sierre pour sa cordiale ,et chaleureuse réception. Vouanlo1.1x , secrétaire.
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Da,ns la première anecdote scolaire donnée dans notœ dernier N°, une erreur d'imp1,esslon a fait diœ: L'instituteur est le chemin de la fortune, alors que le manuscrit pOJ.'tai t L'instnwtion est le chemin, etc. Nos lectems auront sans doute rectifié d'eux-mêmes .
DISTRICT DE MONTHEY A MONTHEY, (le 18 m ai, po ur Monthey, Co'l lom bey, Trois tor r ents, ValdJlJiez et Cha mpéry. - A V OU V RY, le 19 mai pour Vouvry, V ion naz, PortValais et St-Ging.o lp h. 1Sont so umis a ux exam eu d 'émancipa tion: 1° L e,s jeunes gens ayant a tteint o u deva,nt atteind r e l'âge de 15 ans avant l' ouverture du ,cours s colair e 1904/05; 2° les j eunes gen s q ui out échoué à un exam en d'émaucipation ant érieur. Sont seuls exceptés les écoliers q ui out fréqu:e nté r égulièrement un d eEJ froiJs c ollèges can toJ]Ja,ux pendant le CO U r:S 1903/04. Ceux qui, a.y ant atteiut l'âge die 15 ains, ne poursuivent ,p as leurs ét ude s da ns l' un de ces étab'lisseirnt•nts pou r1·orut être aipp:elés à un exannen ultérieur. :Ne son t pa.s di,S1pelltSés de l'exameu ù'~m a.nJCÎ.pa tion le.s jeunes gens qui a un 1ien t ù fréquen t e r une é'l:ole m oy,enne ou secondaire, ni ce ux qui , après a.voi t· s uiYi les com·s d' un 'Collège ran t onad, lei,; auraient abandonnés a van,t d'avoir atteint l'âge de 16 n s. Les élè ,·es des écol es libr es son t so umis a ux examens ,comme ceux des Lteoles publiq ues.
les de mécanique, 1 h. - Dessin professionnel pour peintres, gypseurs et lithograph es, 4 h . - Total 45 heures. Les ca.n1d i1d ats à ce cours d oivent remplir les conditions suivant es : 1. E tre âgés de 18 a ns au moins ; 2. J<" ournir la preuve q u'il,s ont accompli le programme d'uue des éco'le,s ·suivantes : école industrieJ.le, gymnase, école no rma le; o n peut a us,s i admettre d es a rtisans capable s; 3. Prouver, en fo urnis·s ant d es dess ins, une habilet é suffisant e dans cette branche. L es parücipants au cours sont oc.cupés de 7 h. d u m. à 7 h . du s. Ils payent une finan ce d'inscription de 20 fr. Le mat ériel nécessaire ei;i,t à leur ,c h'arg,e. Po ur tou·s a ut r es ren s1e ignemen t s s ' ald res,set· à la direction ,d u 'l 'echnicum.
.Musée d'histoire naturelle Le Dir ecteur d u Musée ca ntonal d'hist oire nat urel le (bâtimen t d u nou ,,e,au collège) irufor me le p u blric q ue 'l'en tL·ée d u Musée s·er a déso11mais grat uit e: 1 ° pou r fous lies institutem'S :wcompagnés de le urs élèv-es; 2° pour 'le p ublic, les 1premiers dima nohes et jeudh; de chaq ue m ois, de 2 h. à 5 h. du •soir. 1
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T echnicum de Fribourg. Le Dépar tement de l'I nstrnction p ublique d u Valais ,f ait connaitL1e que le t echni,cum d·e Fribourg or ganise un t·o1ws d 'instruct ion q ui aura lieu d u 14 a.vril au 30 j uille!I: e-1: c omprendra les bmnebes ,s uivantes : Proj ect ions, 6 h . - D-e ssiu à v ue, 8 b.- Dessin d'ornement ,Lppliq ué à l'i nd ustrie, (-i h. ·- Etude des formes ornementales, 8 li. - Etude de,s ,st_yles et des couleurs, 3 h . - Mo'delage, 4 h . P er,s pecti,c li néaire, 2 h .-Tr acé d' ombres, 2 b. - Technologie et résis t ance des mat ériaux:, 1 h . - Notious génér a-
Aux jeunes fi.lies. Les j,e unes filles qu i au raient l'i ntention d'accepter Pn A ut riche ou da ns le,s pays balka niques des plla ces de domestiq ues, d'insti tutrices, ek.. peuven t s 'a dresser :) << L'Œu vre catholique int er nationale pour la protection de la Jeune F ille», qui se chargera de p r endre en leur nom tous le s ren seig nem.:>,n ts voulus, et facilitera, ras échéant, leur voyage. Il fa ut éviter d'accepter, à la légère, un engagement quelconq ue pour l'Autriche, la Hongrie, la Rouma nie, la Russi,e, la B ulgarie, etc. . . . Da.ns ces
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<'ontrPcs, bPau co up d'agences de placement sont s uspect es; il con vie1it don c avant d'entrf'r en rela tion s a vee elles de pren dre dt•s infor mations série nses. I'oUI' le Vala is , on peut peend1·p deH référen ces a uprès dn Bureau de l'<Eun e de la protecti on de la Jeune F ille, soit chez la p résident e, Mme Lucie de Courten, ru e de Loèche, Sion.
Variétés Fleurs de la vig ne e t badi· g eonnage 'des c e ps . _ Si les vignes ont été taillées t out de suite après les grands froids de l'hiYer elles ue laisseront éch apper que pe1; de pleurs en printemps. Par contre les plaies fraîch ement exécutées pe~vent laisser écouler jusqu'à 2: 5 et 10 litres de liquide. Bien q ue l.a r ichesse de ec liquide en éléments fertilisants ne soit pais t rès élevée, il y a néanmoins ,élimination d'une certaine quantité d e pèincipes utiles dont il est bon d'éviter la perte. <Je-pendant , dans les vignes exposées aux .,.elées pr intanières, 11 vaut encor e "' ne pais se préoccuper de 1'é{!OU · mieux lement des pleurs et pratiquer la t aille t ardivement on en de ux fois (la premièr e fois de bonne heure, et la seconde fois ~u réveil de la végét ation). ' Sans attendre le développ ement des premiers bourgeons, dont la s uppress ion affaiblit la souche, u ne taille exécutée un p<>u avant le départ de la végét at ion proYoque généralemen t un retar d suffisant. Le badigeonnage complet des ceps avec une solution de sulfate de f er (30 kg de sulfate de fer pour 100 litres d'eau) peut ret arder la végétation de six à quinze jour s. C'est une opération peu coûteuse qui s'exécute rapidement lorsque les vignes sont taillées, et d ont les eff ets ne peuvent être que très he ureux, non seulement en 1·etar-
dant la végétation, mais en détruisant, sinon la t otalité, d u moins beaucoup d'insectes et cryptogames abrités sous les écorces. Ces badigeonnages, pour p r·ovoquer un séri eux retard de la végét at ion , doivent s'exécuter le plus tard possible. Appliqués à l' au tomne, ils produisent un effet contraire. Enfin, il r és u'lte des essais que la solution de .sulfat e de fer ne détruit pas les yeux de la vigne, même si quelques-uns de ces derniers ont commencé à s'ouvrir. Vitis.
* * * B â l e-Ca mpagne. - ÉPARGNE ·S COLAIRE. - A la fiu de r aunéc dernière, le morntant des dépOts à la Caisse S'c olaire du canton s'élenüt à 3G,043 fr. !)2, répartis enh·,e :!3î0 dépos·a nt,s. L ·ayoir moyen de chaque écoliel' est ainsi de 15 fr. 20 c., contre 11 fr. .!)7 à la fin de moi.
Bibliographie LE RECl'.r DE L A CRE A 'L'ION DANS LA
GE NESE , par le P . Zapletal, professeurà l'U niversité de l~r ibourg, en Suisse, traduit de l'allemantl. Genève, K unùig, éditeur. Voici un livr e à recommander à. t ous les amateurs ù'é tucles sérieuses. Le P. Zapletal y étuài e le r ecit génésiaqu e de la création, et il confirme sa. vérité par les dernièr es découvertes a rch éologiques et historiques. Les prêtres et les laïques instruits liront donc ce~ ouvrage av.e c inté r êt et profit. La t raduction estfcla ire, ai sée et élégante.
1Carte de la Suisse pour lesécoles 1 Payot & Cie, éditeurs, Lausanne Vient de paraître :
au 1/100,000 par W . R osier, professeur Prix : 50 et. sur pa.pier, 70 et. sur toile
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Supplément au JV 8 de f ,,&cole" (1~01t) 0
Dimanche du Bon Pasteur 2me
Dimanche ap1.·ès Pâq ues
Une des srCène s les plus graJeieu se.s e t J1e1s pfJ.us pittoresques que n ou s offre 1a \'ie des oham ps est celle <lu ber ger au milie u de son t roupeau. Ses brebis d odies vont où il les mène, l à où t es p âturages s ont plus ver ts et p lus. a bondants où les ,e a;ux sont p'lus limp1d,es et ]>lus f raîches, où l' ombr e épaù.ssiei ides g11a,nds ar bres les ga,r antit mieu x de.s :.wdeurs du sole~l. Aissi s su r un terfoe de gazon comme sur un trôue, tieiil'a nt 1:1a houlette à la maù.n comme un sceptre il sur veille et gouvern e son trou,wdn comme un roi ,sou p ewp1e. Si quel1 que b rebis, folâtr e et vola ge, ,s 'écarte et se dérobe à sa surveillance, il v,a la chercher et la ramène a u pâtu.rag1e. Sa joie est die, les voir t outes en semble paitre paisiblement l'h er be en fleu r un les feuille,s du cytise, t andis que ries ag.nle1a.ux bondissent a uto ur de lui et w ul'ent ap,r ès se,s caresses com,m e ap rès le la it de le ur mère. C'es t sou s cette ,p oétique image qwe Die u aime à nou s rep résent,er le gouvernement die sa pate rnelle providence. A l'ol'igiue du monde, le divin Pa steur pilace les premiers-nés d e son troupeau dans ']e,s g,ras pâturages du paradi,s terr,e st r e, et loeur en livre tou s .Jes fruits à l'excep tion d'un seul. E n maingeant du fruit défend u, Adaun eit Eve emp ois onruent l'h umanité da.ns sa som~C€. Tout le tl'oupeau, né du premier couple humain, se ressent die cet accident mol'lel. Bü:ntOt }es h ommBs el'l'ent i:I. l'avent ure commie des brebi s qui vont à leur perte. Qu·elques-unes, ct~pen da:nt, plus attent iYes 1et pfJ.us dociles, écout ent la voix de Dieu ; et tout un petit t roupeau se reforme sous ·s a ma in: c'iest le peu,p le juif. Dieu 11e gar1
d e et le fait g arder par ,s es pr ophètes com me un past,eur garde son rtroupeau. Quand il ile conduit, à trave.rs le désert die l' Ar aibie dan s la terre d e Ohanaan, ' . l rpour il fait p leuvoir la mll!nne ·du c1e' ~e nourrir et j aillir 1'e·a u du rocher pour 'l'a breuver. Quand les. Eigyptie.ns, les Assyrien•s le,s Babylonj/€\ILS ,se Jettent 1s ur lui p~ur le mas•sacrer et 1e disp erser, Dieu inrt:·e rvien~ pour le ,sa~~ICll' et le ramen er a ux flor1ssaintes praines du Ca rmel et die l'Hébron. 'Ma1s Dieu est le past eur die l'humanité tout ent ière, e t Israël est seul encore à faire partie de son ber cail. Le1,1 brn,b:iis d' lsiiaël sont eHe,s-mêmes inégligée,s p ar les pasteur.s qu' il a préposés à 1eur ga,ride. « Ces me,rcenàir,es se paissent eux-mêmes et ne paissent paiS mOiD t r oup e.au, .d it le Seigneur ; ils se nou r ri,ss,ent ,du lait de mes brebis, ils les dépouillent de leur laiwe pour s'en revêtir, ils tuent 'l es p lus grasses pour s'en régaler ; :et ils ne se préoccupent pas de soigne,r cellles qui .s ont midaides, de pa nser celles qui sont blessées, de ch erch er oelles qui soint perdues. AUJSsi mes br,ebis se sonrt-elJes dispersées e t sont-en es devenues la p r oie dies bêtes fauves. Eh bien ! j'irai moi-même les chercher parmi !,e s nations, je ~es rrumènerai dans mes champs et je }es ferai paître sur.,le flanc des mon,t ag.neis, le long die1s eaux cour.ant.es, parmi les gra1ndes herbes. Je ,susciterai, pour les con duire, un .souverain Past eur qui ne les laiss,era plus se perdre; 1ert j,e -leur donnerai d'aut res pasteurs secondaires selon mon cœur qui les nourriront d•e s.cience et die doctrine. Car , sachez-le bien, ô h ommes, vous êt.e.s mes brebis, les brebis de mon trourpea.u; et moi, je suts le Seigllle ur votve Dieu! » La pi,ophétie ·e st accomplie. Au jour dit, le Verbe de Dieu descend du ciel en l'étable de B!ethléem, revêtu de notre humanité com me u,n berg•e r de ,1a 1
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114 foison de ses br1ebis. Il t,1,ouve les hom- pour les sauver. Le démon, ce lion rumes accablés et gisants comme die .s gi,s,sant, s'était jeté sur J.e troupeau brebis sans pasteur. A la vue de son po.ur le dévorer, Jésus, nouveau David, troupeau, exploité par les mercenaire,s, poursuit ~e I'avisseur ,et lui a,rracbe sa livré à la merci de,s loups, s es entrail· proie. En défonda.n t ,s es brebis, il est les s'émeuvent. « Celui qui entre par blessé à mort, mais ses brebis ,sont la porte dans Le parc aux br,ebis et à sauvées, et lui-même sort triomphant qui ouvre :1e gaudfon celui-là est le pas- du tombeau. teur, dit-il; mais quiconque y pé>nètr,e << J'ai d'autres brebis qui ne ,sonrt par escalade de quelque autre côté, ce- pas de la bergerie d'faraël, avait enlui-là esrt: un intrus et un vo]eur. C' e·st core dit Jésus; êeUes.-là aussi il faut moi qui suis le bon pasteur, et tous que. je les y amène, afin qu'il n'y ait c,2,ux qui ,e nt,r ent au bercail s.ans que plus qu'un seul troupeau et un s1e1ul je leur ouvre la porte sont des vdleurs pasteur. )) .iert de,s brigands. Le vo,leur nly vient Ende'hor,s du peuple ide Dieu, les homque p.ou,r· dér::>ber, égo,rger, perdre les mes, livrés à eux-mêmes et à leurs pasbrebis; moi. j,e vien,s pour leur donner s ions, étaiiemt tombés à ,J'éta.t ,s auvage 1a vie, une vie plus abondante, Le mer- des bêtes .fauve·s, se dévorant entre eux cenaire, à qui les brebis n'appartien- et inondant la terre de leur sang. Jénent pa,s, mais qui les garde pour un sus parait et la face du ,monde change. salab:e, s'il voit vènir le loup, aban- Le monde devient l' Egilise, et l'Eglise donrue les brebis et s'enfuit, parce qu'i'l dt&vient une bergerie; Jésus est un pa,sne se soucie que de s,on gain et n'a teur, et ,ses disciples sont s·es brebis nul souci du bien des brebi,s; et 11e ,l oup ,soumises. Il envoie ses brebi's au miemporte les unfes ,e t dispei·se les au- Heu des loups féroces, et ,],es loups se tres. Moi, je sui,s le bon pasteur: je transformenrt en douces brebi·s. Tel co,nnais mes brebi,s et mes brebis me Paul, -ne l'espirant que meurtre et carconnaiis'siemt ; je •Les défends au péril de nagiei, de loup ,devient agneau en comma vie.)) pag.nie de Pierre et de Jea,n. Maitres Jésus montre pa,r ses actes qu'il est et esclaves, Grecs et BM'bares, Juifs le bon pasteur. Il va d' abo·r d aux bre- et G,entils, tous se rangent sous la houbis peridues de la maison d'I,sraël. P,en- lette du Bon Pa;sfour ·et ,se laiissenrt condant trente-trois ans, il rue· cesse de duire par un petit enfant. Ceux-là mêcourir après eLles pour 'ies ·r amener an mes gui avaient pris les instincts bercail. Il leur fait entendre sa voix, il cruels dJes animaux des forêts revienles appeill1e par leur nom, il marche de- nent à l'état domestique. Le loup havant elles; et les brebis de suivent, bite avec l'agneau, le léopard couche i\ parce gu'elle,s reeonnaissent sa voix, la côté du chevreau, le tigre et la génisse voix de leur véritable pasteur. Il les dol\ment sous le même toit et les ·petits nourrit: il nourrit leur cor·ps du pain de l'un et de l'autre sie livrent ensemmatér'ieil qu'il multiplie da,n,s le désert ; ble à leurs ébats , l'ours pâture av,e c 11e il nourrit leur âme du pain spirituel veam, le lion mange l'herbe avec lie de la vérité qu'il leur distribu,e par sa bœuf, ,l 'enfant joue avec l'aspic et le parole, en attendant de les nourrir du basilic. PIJ.n,s de ra;pines ni de violenpain supersubs1:antiel, de sa propre ces. Les peuples barbar,es, dépo·s:ant chair. Il panse leurs bless ur es; Ïll ]Je,s leur férodté natureUe, s'adoucissent guérit de 11eurs languenr,s et de leur,s au contact du peuple chréûien, et viinfirmités. l,l leur donne ·sa vie en ne vent avec lui danis ,la. sécurité et la vivant qu1e pour elles et en mourant ! paix. 1
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11r, Pour nous, qui sŒnmes ~-es enfants du peuple de Dieu et 1es, brebis du troupeau de Jésus-Chriist, rediso:ns avec David: << Dieu est mon pasfour; je ne manque de rien. Il me fait reposer d•ans de vertes praü,ies, près de sources d'eau vive. Il me mène dans des ,sentiers sùrs,; mais marche.r ais-je dans de sombrte1s et ténébreuses vallées que je n'aurais pais peur, parce que sa ·houl ett-e me ras,sure, que son bâton me protègie contre les. loups qui rôdent autoiur de moi. Il me prépare une nourriture et un bre.uvage qui me donne,nt du •0ourage 1er!: des forces CO'll· tre mes ennenüs, une huile qui guérit mes ble.ssure,s. Je goûte la 1sécurité, iJ.a paix, !Je bonheur, dans le bercail du Bon Pa,steu.r. Puis·ssé-je y demeurer 1 o us les jours de ma vie. )> Emd:le GASTAN.
Les saintes Hosties de Pézilla Le dimanche d,e Qua,s imodo, la paroisse de Pézilla près de Pe1,pignan célèbre une fête en l'honneur de cinq Hosties miraculeuses. Voi<Ci ,en peu de mots cette étonnante et touchante histoire. En 1793, quand la Terreur proscrivait les prêtres et profanait les églises, le curé de Pézilla était rentré secrèt ement dans sa parois·s e et disait la messe, le dimall'che 15 septembre, sous les yeux de quelques fidèles de cooi:fiance, quanld tout à coup, sa présence ayant été signa-lée aux sectaires, il dut s'enfuir sans pouvoir même mettr1e en sécurité des hosties consacl'ées pour .les besoins du ministère. Caché dans une lo'ûalité voisine, le pauvre prêtre est tourmenté d'inquiétudes au suj-et des saint e:s Espèces non consommées et reniieTmées dans le tabernacle. Une pieuse fiHe, Rose Llaurens, en est informée et déc~de de tout
tenter pou[' empêcher un sacrilège. Cepell'dant, elle doit attendre p'lusieurs mois car I'égHse est fermée et. l'on nie ~ peut ' ràen espérer die ceux qm en gardent les clés. Enfin, après la nomination d' un maire plus tolérant, Rose le d~ide à entrer avec elle da,ns l'église. ÛI\ ouvr,e l'e tabernacle et l'on trouve une gmnde hostie dans l'ostensoir et quatre petites ,dans un ciboire. Par prudence, à caus,e de l'inventaire dressé par la Terreur, on laiss:e ,à leur pl,ace le ciboire et le pied de l'ostensoir et l'on emporte les saintes ho:s ties pour le:s gruranrt:ir de toute pro.fo.nati-on . Le maire, plus surveillé que tout autre citoyen, cacha la granide •hostie dans un coffret qu'il plaça sous ·le plancher de sa maison. Il y re.sta du 7 février 1794 jusqu'au 9 décembre 1800. Seu'le, sa famille connut l'existeruce du précieux trésor et put le vénérer en ,s ecret. Cependant le curé, alors réfugié à Géro.ne ·en Espagne, a,pprit la bo,n,ne non. de veHe' e<t célébra une 'IIl.es•s e d'act10ns grllces. Quant aux quatre petites hosties, re· cueilli.e:s par Rose Llauriens, elles eurent une étrange destinée. Ro,se, sa mère et une re1igieuse de Pézilla jugent à P'ropos de ca-cher rdans un ,compotier de cristal le purificatoire qui les enveloppait. EUes intre>dui,s ent ce singulier ciboire dans une petite armoire et ren!d1ent ensuite à l'auguste ,sacrement tous les horn'IIl.ages que comportent 1~ circonsta.nces. Peu à peu, quelques personnes de confiance sont mtses au courant de ce fait et peuvent enfoeir chez les Llanrens pour rudorer leur Dien. Chaque année, Je Jeudi-S·aint, de11 âmes ferventes se succèd•ent au pie'd de ce mo,desrt:e Reposoir ert: font une amende honor1able bien ,s incère. Cepen!dant , malgré toutes les précautions pri:ses pour empêcher toute irnlis,c rétion, ,de vagues soupçons commeucère.nt à surgir et à provoquer ,des visites domiciliaires. Un jour, on n'eut
116 pitre du plus haut intérêt, sous ee t itre: « Conseils aux soldats ch1J.·étiens. )) En voici un 1·apide résumé: 1 r « Votre profession, soldats, est ,considérée a.vec justice comme une profession noble et distinguée. Vous devez défendre votre pays à l'heure du danger et protéger les faibles injustement attaqués. )fais vot re bravoure contre les ennemis du dehors ne doit pas alleir sa.ns votre bravoure contre l es ennemis du d_edans. Gustave-Adolpb'e avait l'habitude de répéter: « Les meilleurs chrétiens font les meilleurs \\:!oldats. n Les ennemis du dehors vous seront désignés par vos chefs à l'heure du combat. Void vos ennemi,s du dedans: l'impureté, l'ivrognerie, le respect humain, le blasphème, la paresse. )) Sous chacun de ces mots se trouvent des avis courts, pratiques, donnés dans un style énergique et clair, comme il convient pour des militaires. Plusieurs règles sont indiquées aux soldails: 1. Au réveil, offrez votre cœur à. Dieu; 2. Ke manquez jamais la prière du matin, si courte qu'elle soit; 3. Avant le repas, bénisse,1 Dieu au moins de cœur; Eu Angleterre, les soldats cathol i4. Ne vous endorme,1 pas sans avoir ques sont conduits à la mes,s e Je didit votre prière du soir; man che. Ils sont a lors en grand uni5. Si vous passez devant une église for me, sans armes, mais ils doiYent et que vous en ayez le temps, entre:;. porter leur livre de messe. A vaut le déet adorez un instant; part pour l'église, ils passent une ins6. Assistez à. la messe, le dimanC'he pection pour examiner s 'ils sont d'une surtout, avec attention; propreté irréprochable, et surtout 7. Confessez-vous et communiez aux pour. s'a·ssurer qu'ils ont leur livre de prières. Ce livre leur est fourni; il por- principales fêtes, autant que possible; 8. De t emps en temps, durant la jourte, sur la reliure, les armes royales, et , sur la première page, le numéro du née, offrez à Dieu votre cœur et votre travail; soldat .avec le nom de son régiment. On l'appelle Of ficicil copy, livre officiel. 9. Obéi,sse,1 à. vos officiers avec resIl a été composé par un comité d'au- pect ,et de bonne grftce comme à Dieu; môniers militaires, sous la direction 10. Si vous péchez, demande,1 pardon des évêques. et aypz recours nu sacrement ùe péniLe livre d~s soldats contient un cha- tence; que le temps de glis,ser le trésoi: dans un sac de farine. Deux autres fois, on dut le confier à une pieuse yoisine. E nfin, des jours plus calmf's an;iYèrent. V'e1~s la fin de 1800, dt>.s prêtres oSBrent s-e montrer dans la confréc. Un Viicail'e arriva à Pézilla. Le 5 décembre, la fam ille Llaurens r estitua 1P~ s·a.intes ho,sties, mais, à cette oceasiou; on I'emarqua avec émotion que Je compotier en ·cri'stal éJ-ait maintenant dmé à l'·intérieu r et ,à l'extérieur: c'était comme le sceau de Dieu dans· l'œuvre de la p véservation des 'E spèces 1eucha11istiques. Aussi compot ier et ho·Rtics fn renUls déposés ensemble dans le tabernacle tde l'église pa;roissia1e. Quelques jom~s plus tard, on y transport a aussi ,solennellement la gTande hostie. Aujom~d'bui, après plus d'nn siècle, ces mêmes hosties sont da.ll:s un état de parfaite eonsiervation et Pé,1illa est devenu un lieu de pèler'inag e. Le dimanche de Quasimodo surtout, la foule est nombreuse ipour prier, remercier e.t ador,er. , 1
Conseils aux soldats chrétiens
117 11. Ayez une grande dévotion au Sacré-Cœnr, à. la Sainte-Vierge et à saint 11:ichel ; 12. Si vous êtes sérieusement malade, faites appeler le prêtre; 13. Pensez souvent aux âmes du Purgutoire; 14. Portez quelque objet bénit sous votre uniforme. Il a en ce moment, dans l'armée anglaise, plus de · 40.000 catholiques, officiers ou soldats. Ils ont des aumônie rs qui, selon leur degré, ont le rang el la paie de colonels, lieutenants-colonels, ~ majors ou de capitaines.
••• Prév{)yance Une sentence mal ·connue et trop peu compris·e du Sage dit: « P ense,1 de (( bonne heure à ce que vous d1evez fai<< re, à labourer votre champ, pour b1t << tir ensuüe votre maison. l> Vrai est-il que la Sagesse éternelle entend par ce ,champ no-tre cœur, qu'il faut cultiver par la mortification; tt cette maison est notre con.science, qui doit avoir pour appui des vertus soHdes. Mais même dans la conduite des ohoses purement humaines et pratiques, le conseil mérite une docile attention, comme l'a fait le Sauveur pour les préparatif,s matérie·Ls de la dernière Cène, do1I1t nous venons de célébrer l'anniversaire. Il a envoyé ses deux plus chers apôtres à Jérusalem pour y retenir une mai-;;on; il leur prescrivu les arr3'ngements à introduire et les a:pprovisionnements à faire; aucun détail ne fut omiis pour que toutes les obs ervances légales fussent exécutées. Une telle exactitUide et une prévoyance aussi attentive sont la gru·an;f:ie dn ,s uccès; et l'éducation de la jeunesse serait plus fru ctueuse, infiniment plus bienfaisante, si elle décbair;geait son 1
programme d'inutilités encombrant.es pout· rés erver son temps et son prmcipal effort à cette formation du caractère qui fasse des hommes réfléchis exacts prévoyant s. Le Sauveur n'av~it pas ét é jusqu'à seize ans à l'école; il avait havaillé de bonne heure dans l'atelier d•e saint Joseph, où l'on ne conjuguait pas de vierbes, mais où l'on priait réfléchissait et méditait, « peJDs.ant ·de ' bonne heul'e à ce qu'on <c devait faire n. Trop généralement, auj ourd'hui, ·c'est le détail qui absorbe, c'est la forme qui emporte tout, et lt.fond reste oublié. La ,sent ence du Sage conseille une succession ,des choses qui est souvent méconnue ou même totalement boulever·sée: << Pensez à labourfü' votre champ, pour bâtir ensuite votre maisoo. )> Le travail d'abord, le bien-être et le repos après s·eulement. On s'ingénie ,dans le monde à violer cet ovdre: il faut de,s fortunes ,rapides et defl jouissances prématurées, et c'est pour cela que le jen a tant de pris~, que l'agiotage fait tant ide victimes, que la spéculation vicie presque toutes les entreprises et se découvre sous les affaires de la plus innocente apparence. Bâtir la maison sans avoiir labouré le champ au préalable, c'est aussi un e maladie du monde dirigeant, plus d angereuse et plus néfaste ,dans la p1·opurtion de la puissance ,do,nt sont revêtus les opérateur.s. Le Panama a pris un sens universel et on reincontre des panamtstes sous toutes }es laititudes. Il ne s'agissait pas d'all onger le canal et de le rendre aocessible aux vai,sseaux, l'essentiel était de faire affluer là les épargnes des petites gens pour s'en emparer aidroitement et << bâtir sans ti~avail la maison ,du millionnaire )1 . Qu'est-ce autre cho,se à la bourse. aux loteries, à. certaines banques, à mille cintre-prises vouées d'avance à un fiasco inévitable, mais qui permettent aux 1
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manipulateurrs de se coller à la main le mens.e raccourci que présente le senmétal enrichissant? « Nous travaillon8 tier de Niouc. pour le bien public», crient les initiaCe raccourci e.st raide et comporte teurs, et chacun d'eux songe au pro- un certain nombre de spéculations, fit spécial de sa fabrique, de sa frumil- tourtes plus raides les unes que les aule, de ,son magasin, de sa pinte, de sa tres, ,spéculations qui font les délices terre, de son bureau, de sa charge, de des jarrets d'a,c1er et des têtes solisa caisse. C'est historique. des. Le sentier le mieux tracé, ·c elui que j e vous recommarnde, ,e,st ombragé et rejoint la route charretière bie:n avant ses multiples dérivés. ~ partir de Niouc, l'aspect du pays change; on entre bien fra1nchement N'avez-vous pas comme moi l'im- daTuS le vail d' Annivi.ers, rêve de touis pression que tous les noms ,e,n Z éc:Ja- l,es poètes, Eldora,do ide;s couireur,s de tent à votre orei'lle oomme une fanfare montagne et des ennemis des voies d'a!ppel. Pour moi, Hs m'ont toUJjours ferrées. La route marche dès lors eiD. atti<ré, et j'ai toujours cherehé à aller corniche, tantôt taillée dans le r,oschler, voir si l'endroit était digne du n:OIIIl qu' tan,t ôt passant tout au rf:raver.s par uu il portait. tunnel, ·ellle suit le ,p rofil de lia gorge. En général je n'ai pas été déçu, au En deux endroits elle quitte lie bord du contraire, surtout pour Zermatt et tha,lweg poU'r .s'enfoncer da,ns le·s gorpour Zinal. Zermatt a ,s.on chemin de ges tr.ansversales, jusqu'à plus d'un kifer, qui vous y conduit ,sa•llJS peine •et lomètre ,d e pr'Jfondeur. La paroi vtel"t:i·S aM fatigue. ZINAL est encore Je but cale, parfois ·s urplombante, est de ,couque l'on ne peut a,tteindre qu'à la forc-e che de marbre rose et gris, qui revêt de sie.s jarrets de bipède ou de ceux des ténties ravissanites lorsqu'un ra· d' un solipède sellé ou d'attelage. yon du soir vie-nt les caresser. Les foOe n'en est que d'un, pl~s grand at- rêts ne manquent pas et la route s'en trait, tout au moins pour qui sait se trouve ombragée. Un sentiier se détaservir de ,aes jambes. chant à gauche, quelqueis remises un va . ' A Sierrte, on quitte avec délices les et vient de gens pressés sellanrt:, s~mboites roulantes, surcha'Uf•fiée.s et plus gJamrf: de braves mul,es, qui prell'nenrt ou moins odorantes qui vous on:t fait des aspects fantastiques sous leur bât, traverser la fournaise de la vaHée. On chargé de malles et de colis de toutes s'étire, on se secoue, on boucl1e ·son sac, fonmes et couleurs. C'est lie ,s entier de St-Luc, e.t ce lieu est très visité. Ces et en route. Vel'S l'église, on prend le chemin de tr~sports ont ~uelque chose de paOhippis; c'est un r.aiccour·ci co,nsidéra- tri:a;roc:al, de poètique, mêmie les belles ble. Il monit!e et descellid parmi les vi- malle,s en planches de jon:c ou le·s sac-s gnes, pa,s se près du lac de Gér<XIl!de de voyage dernier modèle bréveté ne pas à lui enlever ce caaux eaux _vert émeraude, qu'aucun parvien,Illent chet. souffle ne ride et que domine la charRien que ce nom de St-Luc vous dontoouse du même nom. ne une nouvelle al'ldeur. Vis·soie est en Le Rhône traversé sur u,n pont en efflet droit au-dessous et Vissoie est fer, on arrive à Ohi,ppis et ,l'on peut l'étape de .midi po,ur qui pa-rt tôt et contemp)er d'un œil étonné l'énorme fait la route d'une traite, le souper et détour que fait la g,rand'route et l'im- le gîte pour qui trouve que 4 beuœs
Dans le val d'Anniviers
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d,e marche suffisenrt à sa gloire. L'hô· tel ,d' Anniviers e·st là, commP id eux bra.s ouvel'.ts les marcheR de son perroiD vous invitent à. lui rendre visite. Maison bien tenue, hôtes aimables ,à recommander. Avec son église et sa chaipelle, juchée sur un énorme roc, bâti sur une sorte de console, Vissoie e,st un coin ,a.ttrayant sur les pentes de la montagne, à gauche et à droite d,e la vallée, se groupent et s'égrènent des chailets et des mazots, ravissants d,e formes ,e t de teintes. StLuc d'un côté, St.Jea:n, Pinsec de l'autre et plus loin tout au fond Grimentz, dont les habitation,s s·emblent consüuites l'une sur l'autre. Notre but est ZINAL, aussi ·en route. En montant .Je raidillon, qui est en même temps la rue principale, ou passe devant une maison proprette, portant enseigne « Société des mines du val d'A.nniviers », et on pense à l'or, au cobalt, au nikel, a ux innombrables métaux, que recèlent ces roches mystérieuses. On se prend à rêver, à croire pre,s,que à cette entreprise, mais les lei:ons de l'expérience nous disent que l'or ,s'extrait plus vite de la poche des actionnaires que des fl,ancs des r·ochers. Le chemin prend tout à fait l'alJure d'uin chemin mulretier, il est bien ,eiJlJtretenu, d'un aspect très varié, il monte et descerud ,s elon la config·uratio.n du terrain, tra:ver;ge de,s groupes <de chalets très pittoresquies. Tout fa-haut l'hôtel du Weiss1horn domine de sa blanc-be fai:ade toute la contrée. Ayer, lP plus important ,dies viJ.Jages, celui où se, troovent les mines de nickel, cm·ieuse·s à visiter, mais ,pais faciles. De là pm"t un ,s,enrtier, qui longe un bisse, tout dans la forêt, jusqu'à StLuc ; c'iest une des plus jolies p1'om~nad'es que j'aie faite en ma vie. Après Ayer, la rourte descend au fond du ravin pour remo.nt,er sur l'autre vers•an.t. Qui ine s'est pa•s arrêté en alln,n,t
à Zina:l ,die-va.nt ce grand pré, boroant
la riviè1·c, au fond duquel se (·,vche à demi -dans Je.s arbres le pl us pittor,esq ue groupe de mazots, que l'on puisse voir. Qu1elqnes pas dans la forêt et l'on trouve une ,chape11e; combien douces, combien bénies doivent être ,les heures de méditaition dans ce lieu . Retraver,so,ns la rivièr,e, en:core querques pas et voilà zin, voilà. nal, voilà ziu Zinal, comme dit Céréso.le dans sa cha:DJson. Au fond du pa~·sage le Bcsso, commte un gamin na:rquois, au milieu des têtes vénérables, ù gauche ,et à droite de superbes forêts, des prés verts, qui fi. lent jusqu'au glacier, des pla:ces de j,eux et, comme apéritif, nne course à la fromagerie, là-bas tout au fond, où au Belvedère ici, à droite, ponr ceux qui aiment grimper. Voilà l'aspect de Zinal et qu,elques unes de ses res,s,ources; d'aiHcur,s, le mieux c'est, pour apprécier Zinal, d'y aller soi,{lllême. (,,Journiall de Zermatl''.) 1
Question de solidarité La conservation <l'es bois et forêts qui assur,ernt l' équi,libre du milieu sociaf, •est une app,lication primordiale du principe de '1a dette sooiale, si bien dé· finie juridiquement pa:r M. Bourgeois diaLUs son beau liv,r,e de « Solidarité >>. Lorsque ruos ancêtr,e s nous !léguernt un climrut: pairfait, notre premi,e r devoir est de le transmettre sans altération à nos des'cendanits. )fais s'il a été détérioré par des déboisements exagérés, nous ne sommes pas libérés d·e la dertte sociale avant de l'avoir rétabli par une 1,e,foretstation appropr•iée. ChaL:un de nous doit à l,a société ·l a répm·ation de nos propres fa.nte,s ou ,d e celles de nos pères, de m ême qu·e n,os ,enifauts en restent res-ponisables, d'a·p rès la loi de
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120 EroUdarité qui lie toutes les générations h urrnaines. VailiS la grande division du tra:vaJl socia'l, ,la fon'Ction de foresti,er est donc l'une des plus nobl,es ·et des pilus impori!Jantes. De même celle ide l'instituteur, qui doit ramener 1'1eirufant au culte raisonné de l'« arbre», œuvre commune 1doo morts, deis vivaruts ,et des génévation1s futll!l"es. 'E n raJsiant de chaque homme un ami dies arbr~s, l'in'sti:tuteur facilitera la tâ!che aujourd'hui si ingrate du forestier, et, ·Bi ch'aJcun de nous libère ,sa dette sociale par la plantaJtion d'un arbre chaque a:nnée, combien rapidement sera accomplie •l'œuvre de répruration des fautes prus,s ées et la 1'es.tauration de nos climats! Le culte de ,l'arbre ffilllprunte donc à ces ·oon!sdidé.r'ation·s un caractère indénia:ble. H devient, pour ainsi dirie, la base du pacte socital, le moyen pa:r lequel chaque homme peu,t recouvrer sa iiberté d'a.c tion individueJtl,e, après avoir acquitté cette partie de la dette qu'il a trouvée en venant au monde et eu participa11it à tous les ,a va,ntages die l'associaJtion humaine. Si, comme le dit M. Bourgeois, l a recherche des moyens de libération des nombreuses obligation'S die ·eette ·d ette sociale doi1 être une œuvre compliquée et de lt0ll'gue haleine, la même difficulté ne saurait eris.iJer pour -la q uies,tion primordiale de l'arbre, de l'équilibre à rétablir entre les culitures aJgr:ùooles et arborescentes. La société mod erne ,sait bien, en effet, par ,}es expé1'.iences crue,l'les du pas·Slé, que tout;e civilisation ne peut progress1er qu'en amé.lioranrt sa·ns cesse le mhlieu ,social et que toute détérioration du ·Climat est un acheminea.nent vers la décade·Il'ce et la mort Puis·que le remède est connu, '1e devoir die chacun esrt tout tracé. Que chaque homme fortifie et améliore l'existence sociale, et Ja sienne propr·e en 1
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plalltant dies a1,bne~ et en 1cu'1tivant rat iormeHemeut ceux qui lui vien11ent du passé! Sa co·nsciÏence, guide infai}. lible que lui a procuré l'associatiolll de ses ,semblablies, l'approuv,e ra en lui prouvant qu'il acquitte ainsi la dette prti.mordiale die la grande dette 1s-ociale qu'il a contractée par sa nai,ss,ance. L'hi1s toi1re nous ,démontr,e qwe ,l a déva>staition et la ruine de 'l'ég.fon·s immen,ses ne peuvent être ·attribuées qu'à l',aJcrtion inco,hérerute et capri'ci1eu&e de l'h(Ylmne, fo1cwpabJ.e d e pli'er sa trop courte existence à celle de la végétation arbo11es0ente. La vie d'un s eul arbre comprend, en effet, p}ursieur,s génératio,n,s 'd'hommes et la durée de .la forêt est presque éternelle, quan1d on la con:upar1e à celle des groupes humains qu'elle a brite.
Les champs et la ville « Qui falt ruimer les cha,mps
fait aimer la vertu. »
Ce beau vers de Dellile m'est reYenu hier en cherchant dans ma bibliothèque un vieux t raité d'économie sociale, que j'avais découvert un jour parmi les poussières d'un bouquiniste bruxellois. J'ai chevché en vain le livre; H a disrparu comme tout disparaît à notre époque, un peu mystérieusement. •Cela ne fait rien, j'écrirai tout de même mon artide ; le veus m'iaidera, et peut-être trnuvera-t-on à la misère du peuple la seconde cause dont les tribunes officielles ne parlent pas·! Le mot d' « urbomanie )) camc:térise a,dmirablement cette irruption des rurnux vers Ies villes. C'est bien, en effet, une uranie ,danger euse, une folie conect ive qui pousse nos j eunes paysans à déserter ,}eurs Yil'lages, à délaisser les champs pailernels, la charrue e t la hers·e nourricières, ·pour venir dans · les gran:dis ·centres, non pa,s même ten-
ter une ::i ,,enturl' cornmercialP ou industrielle, ee qui serait un indke de tempér ame,ut, mais css·ayet· d'obt enir un emp'loi de bui,eau q ai leut· permette de vivre à ne l'ien faire. La plupat t •de ces malheureux voient bientôt leur espoir dé<;'n. ~i uowbreuses, en eff\et, ,q ue ·soient les 11'laces, H n'y en a pas aissez poul' l,a wultitnde d',a1spirants. Et le maigre pécnle du pi::iysan est bien vite dépensé. 11 est tout heureux un ruatiu, pour pou voir manger, de r•ett·omner d-ans la doublure de sa veste ou ide son gilet, la pièce de 20 fr. que sa brave mère y avait cousue en ewchet te. Ge'lte ressource suprèrne 1s'épuise elle-même rapidement, et 'l a faim, mauvaise con,;eillère, ne tarde pas à visite,i· la mansarde où, la nuit, 1e jeune rural rêve au village !lointain qu'il a si sünplemeut quitté. Quelques uns, voyant que <;a I ourue mal, ont le bon esprit de regagner 1le foyer, tlopin-clopant. Le µère, vexé de voir ·que s,on fils n'a paiS réussi, le sermonne bien un peu, mais ln mère lui ouvre ses bras t out gr,mds. Ou finit par tuer k Yeau gras, et le ·c~tadin manqué red'eYient laboureur. Dans la plupar t des cas, malllcureu,;ement, il n'en est pas ainsi. Le paysan ne retourne pa:s au pays; il a peur qu' on se moque de lui; il reste, mai,s il JTst,e sur le pavé, perdu dans l'immeu:-.t' ville 'lui lui semble un désert de 11 ierres. A chaque coin de 1·ue, le vice le guette, J,e sollicit e. Tôt ou tard il succombe, et voilà, après l'alcool, un.~ cause première de la misère du peuple. Ils ont fui le village et vidé lia. chaumière
Abandonné leur ciel, leurs parents, lems tra[ vaux. Le siècle devant eux agitant ses lumièr es, Quelque rêve imbécile agite leurs ce.rveaux. Les terres autom d'eux étaient .pomtant fer, [tiles. N'importe! ils ont cherché l'illlJ.Jossible bOD·· [hem·,
Dépensant follement en des jours inutiles, Des trésors de santé, de jeunesse et d'hon[neur. Us ont, ces érnig11a1its, am ùi ti eux ou l:lches, Gêné les citadins, gêné les artisans. Dieu les avait créés pour de plus u.obl es tâL·ches. Les paysans devaient rester paysans.
De q uels fardeaux lel1rs rnaü.ts so:nt-elles dé[livrées? S'ils ont jamais foulé le marbre des palais, C'est que leur dos portait l'oripeau ùes li1 vrées Et ces hommes de hier, aujourd'hui su.ut va[lets!
Mais que peut 1a voix des ysy l"ho'logues ei. det-5 poètes, que peuvent les a ve11:1s,;emcuts, plut; positifs ,e t plus préci,s. cles Econornisrns, sur des pa unes cer,eaux grisés par l'éblouissement factice des Yilles? illl bien loin de reteni'I.' s es fils au foyer, le père d,e fomille lui-ruèrne est le premier, la plupart du temps, à les engager à partir pour la Yille. L'homme des champs, ,;impie et naïf, a ,eueore dans 1'oreille des discours où on élè,-e l'instruction an rang des plus ha u ts tin-es. « Paites instruire vos fils; qu'il obtienne son certificat d' études, qu' il conquière son b1·eyet, et il aniven1, aux plus haute,; eharges du pays.» Le vieux labom•eur prend toutes ces blagues pom argent tomptant; il croit q ne c'et-:lt anivé; il mit déjà ,s·ou gars t r ansformé en bourgeois, habilllé comme un monsieur de la Yille, riche, ·, ussi ws,s u que le l.Jauquier on le dépu :·é! \ -onlPz-Yons com1ait•1,e maintena nt le résultat de toutes ces belles promes1
ses?
\-ous en a urez une idée parlielle par qu ~lq ucs données de statistiques. Pour cent pla ces en, i1ou qu' offre l'adwinb ü ation des postes, il se présente 4 à 500 postulants. Ou peu 1. ôter encore 700 candidats poue une pla<::e de gardefrontière. Cette pléthore d'aspitants n' est 1,as spéciale au fonctionnarisme.
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l , n ban:quier de Genève recevait un matin pour une vacance de 100 fr. par moi,s plus -de 50 demandes. Il faut avouer qu'il y a là, da11S cette émigration violente vers la bureaucratie, une tendance fatale qui menace la société d'une véritable ruine, en tarissant le s sour,cies ,de tout recrutement pour le commerce, findustrie et ,l'agriculture; car, au fond, oes quémandeurs sont des gens sans courage, ,sans esprit de suite, des ratés de la vie, des hommes que l'âpre existence épouvante, et qui veulent se soustraire à la loi ~umaiue ordonnant le gain tdu pain ide chaque jour, à la sueur du front. Voilà l'idéal des jeunes génératioillS. Initiées par les voyages aux disrtractions urbaines, eHes ont les nostalgies des villes et elles émigrent. Ce sont ces petites causes qui produisent ces grawds effets, et pas n·est besoin d'agiter de si gros problèmes économiques pour découvrir le second secret du problème de la misère. Si la mode était en. core aux livres de raison et que l'on opposârt la comptabilité des fils à lia comptabilité des pères, la :société ,contemporaine pourrait peut-être encore chantf'r le vieillard de Tarente, poétisé par Virgi,Je: « Hanc olim vitam veteres . .. >> Oh. Saint-Mcvwrice. 1
Propriétés nutritives des œufs On remplirait un volume de détails plieins d'intérêt ,sur .les œufs; ceux qui vont suivre concernt>nrt les œufs de poules, mais ils s'appliquent également bien aux œufs de canes, d'oies et en générnl à tous les œ,ifs d'oiseaux. Destiné à nourrir le ,pous,sin, pendant les premiers temp1s de son existell'ce, l'œuf contient les subs.fances }es plus prop1·es à favoriser Je développement ,des tissus organique,s. Comme l e lait, il fol'me ce que l'on appelle un « aliment 1
comp\.et ))' c"est-à-dire <1u'il peut sufrfire à l'entretien de la vie, différant en cela de la viande, par exemple, qui ne t·enfet'ille pas tous les éléments indisJ)'ens-ables à l'organisme. Un homme nourri exclusin~ment de gigot de mout,on ou ,de filet de bœu.f mourrait bientôt d'inanition, tandis qu'lil pourrait vi v1·e en ne mangeant qne des œuf,s. Le blanc d'œuf est de l'a:lbumine pr,es,q ne pure, et l'on sait qu'une très granip.e proportion d'albumine elntre dans la composihon ld'es tissuis du corp!::1 huma.in. Le jaune renferme, non seulement de l'albumiue, mais de la graiss,c, du soufre. du fer, d•es sels minéraux, et enifiin de la lécithine_ La lécithine esrt un composé de phosphore organi<quc, préférable à tous les phosphates, si communément eID'ployés aujouud'hui eomme remède par lai médedrne, e.1: ro,mme cng-rais par l'agri'cnlture. Le jaune est don•c non sculemcmt, comme nous ravons dit, nn aliment de pr,ec micr 01,dr,e, mais encoœ un précieux médi•cament. Les œufs se 1digèrenrt d'autant plus facilement qu'ils sont moins cnits; un très bon moyen ,d·e les faire manger aux persornJ.'es faibles ou convales·cen1'es consist e à mélanger, avec une cuillère, les œufs crus à du bouillou gras ou maigre au moment de le servrir, en ayanrt soin qne Je bouillon Ille soit pas aJSsez cha.ud pour coaguler le blanc. On peut battredesjaunesd'œurfs avec un peu de rhum ou dP ,im d'Espa.gne; on obtienit ainsi un aliment réconfortant dit « crème améri,c aine. >> Tout le monde s·ai t que l'on appelJ.e vulgairement « lait de poule» du jaune d'œuf, ému lsionné dans de l'eau bouil,lante avec du sucre ou de l'eau de fleu,r d' 01·a1ngeT. L'œuf de poule pèse en moyenne 50 grammes; sa ,qualité dépend beaucouip de la nourriture donnée à la volaille: les œufs df' certaines poules qui mangent bean,e oup de Yer.s à soie, prennent un goût désagréable, ce qui arrive éga-
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lement si les poules mangent de.s hannetons. Il y a deux procédés pour contrôler la fraicheur des œufs. le mirage et l'essai dans l'eau. Le mirage consi,ste à se placer dans l'obs,curirt:é et à mettre l'œuf entre l'œil et une lumière, celle d'une bougie, par exemple; plus la lumière ainsi perçue par tra,nsparence est ·claire et de teinte unie, plus l'œuf est frais; et au contraire, plus on voit ,a·e rpoints noirs ou de t&ches, plus il s'est écoulé de temps, depuis la ponte. L'essai ·p ar l'eau 1d onne d•es rfsultats plus ,certains: on opère en immergeant l'œuf dans de l'eau que contient un vase à fond plat. Quand ·l 'œuf est tout frais, il reste hol'izontalement couché au fond du vase; puis, à mesure qu·e le temps s'écoule, l'œuf, quand on le plonge dans le liquide, tend à se relever le gros bout elll l'ai·r, de sorte qu·e l•es œufs datant d'un mois se tiennent verticalement, et qu'enfin ils finisse111t même pa1· s nrna,ger. Cela vient œun vide ·qui se forme au gros bout, et qui augmente ,p rogressivement. D'après }e degré d'inclinaison que prend l'œuf dans l'eau, on peut ainsi évaluer très approximativement depuis combien de jours il a été po,llJdu. On a eS's,ayé une foule de moyens pour cons·erv·er les œufs ; et, réce1JI1ment, des expériences méthodiques ont été in,stituées, afin de ('omparer 1'a valeur pratique des dircrs pro1cédés. On a constaté de cette rnlanière que les •deux meilileurs moyens de conserver les œufs sont de les c·u1duire de vaseline, ou de lt>s mainrtcnir consta:mmenrt immergés dans de l'eau de chaux. Signalons, pour te1,miner, une curieuse propriété de lia c01quille d·es œufs: cette coquille, si légère et si fragile, ·o ffre une résistance extraordinaire quand on la presse à s,es deux extrémités bien perwendicu'1airement à son axe. Dans ces conditions, il ne faut pas moins d'une .pressiion s'élevant ·en 1
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moyenne jnsqu·à 24 kg ,pour détermine1· l'écrasement de la coquille. Qui s·c serait douté que ~'œuf fot si riche eu propiriétés nutritives, puisque même ,sa coquiLle peut Re rvir d'alilll'ent aux poules et contribuer ainsi à former d'autres œufs?
••••• Soins des chevaux D(J!nger de brntaliser les anima1wJ. Le cheval, en général, n'est pas méchant. Comme tous les animaux, il obéit à. sa nature, à son instinct, à ses besoins et si quelquefois il fait du mal, c'est sans préméditation. Mais s'il est en butte aux mauvais traitements, il redoutera son bourreau et le prendra immanquablement en haine. Toujour!! ,sur la défensive, il est tout naturel qu'à l'approche de ce dernier il lui lance des coups de pieds et cherche à le mordrP pour se garantit de ses bruta1ités. Quelquefois des misérables ont ainsi payé de la vie les tort~res infligées à l'animal. C'est une terrible leçon qui doit faire réfléchir les cochers et les charretiers méchants et les porter ü être humains. Le conducteur d'animaux de trait doit être calme, patient et bon. Il n'exige de ses animaux aucun travail au-dessus de leur force, il leur parle avec douceur, i.l les caresse et ne les frappe pas. Par sa modération, sa doucent, Ra patience, il rend ses, chevaux obéissants et n'a paf\ à redouter les accidents qui arrivent souvent et très justement au conducteur Yiolent et barbare. Les soins que les charretiers et les cochers doivent à leurs chevaux sout de tous les instants. Leur attentio? doit être continuelle. Le pansementdolt être fait chaque jour dans les meilleu· res conditions. Les mangeoires doivent être chaque jour bien nettoyées et l'avoine toujours bien vannée; qu'il ne s'y trouve ni pierre ni poussière. L'écurie
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124 doit être tenut> très proprement; les ge douloureuse, q ui avait enfanté la subllYi eux fumiers ne doiYent pas être lais- m e victime, r edescendit lentement le CaiJvaire. s(-:,; sous les chevaux ei les toiles d'arniLa uature avait r,e pris son aspect de pringnées doiYent être enlevées. temps et le soleil repa1wssa it un peu, l11l Le charretier attentionné, lor::,qu 'il pftle soleil qui se m ourai t en lueurs roses, ~l'ra en marc;he, maintiendra son atte- au dessus des monts. Marie revenait iL Jérnsalem, la ville maulage sur la meilleure partie du c;hemin, ilite où s'étaient réaJisées tant ùe prophéf'll :i yant soin d'éviter tout caillou, t ies. 1-outc; ornièrf', toute fondrière. qui Elle allait, soutenue par Jean, le cUsciple, pourrn.it enfraver la marche du véhicu- chercher le ,:maire en pur linon q ui ensevelt:> et fatiguer ses chevaux. Il se tien- lira it le corps bien-aimé de son fils. Le chemi n étoit long et 1·ude à descendre. dm toujours à côt é de son attelage et s'il 1·enco11fre quelqu'un qni l'occupe A éhaque pas elle y r etrouvait le souvenir f'1 le retienne, il ne laissera pas se,s che- d'une souffrance, elle revoyait son .Tésns eombé sous le poids de sa croix et elle ,se vaux livrés à eux-mêmes. tJ.~1,m ait à son tom·, épuisée J.}ar les larmes ,S'i l gravit une rampe un pen longue, qu'elle avait versées. L'aiPôtre la conduisait, sileucienx. Il resle coeber ou charretier devrn faire repos.er ses chevaux de distance en dis- rmctait cett e douleur immense, ,plus grande t:wce, soit eu calant les roue,s de la voi- que toutes les doulems de la terre. Comme elle, il avait le cœm brj.sé .d'avoir ture, soit en mettant c;elle-ci en travers vu mourir l e Christ qu'il aimait t ant. l\fais de la route. Il restera assez de temps il se rappelait ses saints enseignements, il pour que les chevaux puisseni· repren- 1a1vait foi dans les paroles des prophètes, il dre baleine. Si la rampe est rapide, il savait que l'Homme- Dieu r essu scit erait le la gravira en louYoyant, afin de rendre· troi,sièm e jom et qu'il devait sa uver le monùe. 1P~ effets de la pente moins sensibles. La Vierge, elle, n e r;royait plus à ri en 1c1)fais a utant qu' il le pourra il devra ùas ,ùe;puis que son fi ls était mort, son fils, prendre des chevau x de renfort, ou c'est-à dire l'enfant blond qui lui somiait, prier des camarades de venir à son a i- qu'elle avait élevé et qui lui avait donné de, lorsqu'il se trouvera dans ces pas- sm· ~a terre sa setùe part du bonheur humain. s,1 ges difficiles. Que lui importa it r œuvre clivine ? Que lui A Yant de gravir une rampe, il faut, importait le symbole su perbe q ui fa i,sait naisi cela est possible, reporter une parüe t re une religion? E lle était l a mi:lre affolée de la charge en avant. Dans une pen- dont les bourreaux avaient t ué le fils et q ui te, au contraire, il porte cette partie de pl em a it -sans plus savoir. charge en arrière, en ayant bien soin Les ·passants étaient n ombr eux sur le ch ed,~ serrer le frein, et si la voiture est min, mais nul n'insuJtait :1 sa douleur . ... E lle aJ,lait devant elle, inconsciente; c'é· attelée de plusieur,s chevaux, il pou1·ra placer à Panière les chevaux de flè- tait trop so uffrir vraiment, c'était au-desche, afin de reteni1· la voitnre et de sus de s es forces et dans les beaux yeux de celle q ui avait enfa nté le Ch1·ist, Vierge imsoulager le cbeYa l limonier. maculée, Vierge d'amour et d e cloucem·, le 0
LES DEUX MÈRES I Lorsque le Christ eut expiré sur la croix où l'avait cloué l 'injust ice des hommes, lorsque le dernier coup de tonnerre (' Ut retenu s ur le Go1gotha et que le drame de la rédemption du moncle se fut accompli, la Vier-
décour.a,gcment se vit pom la p remière fois. II - E,cn 1·tons-uou~ de cette foule, mm·mm·at-elle . .Te voulais me reposer 1111 m oment füms le calme de ce lieu perdu. Elle inclinait sa tête ,sur l'épaule de Jean. Ses chevenx blancs se mêlaient aux longues boudes brunes de celni-là qui voulait rem.placer un pen son enfant. 11 indiqua une autre route, toute bordée
d'aubépines blan ches et de beJle,s cle n uit. A 11a[)proche dn soir, le parfum des fleurs montait, plus pénéh·ant, et c'était a ut.oui: de 1a douleur de ces deux êh·es, ,1a poésie souriant e du printemps. Ils a llèrent dans le janlin des Oliviei·s, ce jardin où li; Ch rist était venu prier l a nuit fatale, celui où il aimait ci:éver. Tout y était plein de son souven ir: les al'· bres, les bui,sso,ns, les moindres choses ayaient gardé un ·peu de lui. H ét ait désert à cette h eme; on ,découvrait de liL Jérusa·lem tout enti èr e et ses innombrables maisons blanches. Jérusalem qui, ap1·ès les terribles événements de la j ournée, semblait maintenant endormie. Ce lieu ét.'lH le repos et le calme. Perdue ..dans . une- méilita tioiÎ~·l\i,a i:i;' regardait silencieusemen t dn côté cle la ville. L'apaisement commençait à se faire en elle. Son cœur saignait de la blessure à jamais ouverte, mais il n'y a vait p lu s ùe r évolte ; nne voix intérieure y parlait sans dou· te, fa, voix du divin supplicié. L' Apôtre priait. li pria it pour ,cette mère n ffligée qu'il aim ait un peu comme la sienne. - Femme, dit-il , t u es bénie entre les femmes, parce que ta peine est la plus grnnde de toutes les peines. Et co.mme ils s'éloignaient ,lentement, marchant du côté de la ville, ils entendirent un bruit de sanglots : ils n'étaient donc pas seuls dans le jardin des Oliviers.? C'éM.it une voix de femme qui, douloureu,sement, disait sa plainte. La Vierge s'arrêta. Une antre q u'elle, une nutre souffrait. Cela suffisait pour qu'elle en eût pitié. E lle se pencha pour voir et aper çut étend ue l e l ong clu fossé du chemin, une femme du pays cle Getbsemané, qui avait les cheveux tout gris et les traits fl3.,tigués par les larmes. - Qu'avez-vous ? demanda Ma1ie, doucement . .. - Mon fils vient de mourir, dit une voix som·de. L 'inconnue levait vers la Vierge des yeux hagards, qui fah aient 'p em. Ses m ains ensanglantées ~)ar les cailloux et par les ronces tremblaient. Un étran.~e frisson secoua la ~1ère du Christ. Cette clotùeur lu i rappelait la sienne et la rendait plus vive encore. IDlle n'était pas seule à souffrir! Sa dou1e111' n'était donc qu'llll ,symbole, un enseignem ent d ivin ponr l'human ité, comme l'a -
vait été le m arty1·e de J ésus, et c'éta it une loi du monde que t outes les femmes dussent perdre leur enfant ... Elle contemplait la malheureuse qui était là, à ses pieds. Elle la contemplait avec ll e-,;; yeux pleins de bonté et comm e la femme, étonnée de ce regard très doux. l'interrogea it: - .Te s uis m èr e, répondit l a Vierge, et mon fils est mort s ur une croix. A ce mot de « croix », l'inconnue s'était redressée. Son visage avait pâli, il éta it devenu effrayant . Elle balbuti a: - Mon fils aussl est mort en infâme, je l'ai trouvé pendu sur le chemin. Elst-ce possible ? Sa .s ouffrance ét a it donc de tous points semblable, jus que dans ces horribles r affine,ments et .J ean avait eu tort de dire qu e la peine de la Vierge n'avait pafl de pareille au monde. Etrange rencontre de deux infortunes qui .a.ttiraient l'une vers. !"autre ces ,sœms de misère et de larmes ! Pour cha cune, celui qu i n 'existait pins avait été l'enfant unique, l'être chéri deven u homme ,d ans toute la force de ses t rente ans. 'l'outes les deux avaient eu l 'épouvantable cauchemar d'un crucifié, d'un sui cidé. Et :\1arie, malgré sa p ropre douleur, pla.ignait cett e infortunée que rien ne soutenait plus, qui n 'avait plus ni :roi ni cou rage et qui, dans ce ja11din désert , exhala it sa plainte désolée. - Quel est le nom de votre fils? demandat-elle, dites-le moi pour qu'il ,soit évoqué dans mes prières et que j e parle à Dieu de lui. La femme se d1·essa au bo1·ct du fossé du chemin, les yeux fous, la bouche tordue comme au souveni,r d' une vision épouvant3,b lc, et elle balbutia ce nom: - Judas. III La Mère du Sauveur t rembla, t rès pil.le. Sur son front une ride se creusa., 1nüs, vers l'infortunée elle Len dit ses deux mains . - Appuyez-vous sur moi, pauvre femm e. r entrez comme moi au foyer vide. Vous y serez m ieux pour pleurer. La nuit était venue, une nuit douce et parfumée de printemps. Côte à côte, les deux femmes repril·ent IP ch emin de J érusalem endormie. On n'entendait que des chiens errant s lrnrla11t <lu loin dans la montagne et des corbeaux croassant sm le Golgotha. Respectueux de ces deux do11leun, q ui s'é·
126 talent unies un moment, !'Apôtre resta seul à prier.
Mais, longtemps, à la clarté blanche de la lune, il regarda s'éloigner vers 1,a, ville, la mère du Christ soutenant la mère de Judas ... Henry de FORGE.
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la légende de s. Longin Lorsque le Christ eut expiré sur la croix pour Je salut des hommes, ,l'un des sold,a,ts romains dont il était entouré, voulant s'assurer de la mort, le perça de part en part de sa lance. VEvangile ne dit point son nom. mais la tr-a dition l'a recueilli: il s'appelait Longin. Ses yeux étaient malades: il était louche et avait la vue basse. Quelques gouttes du sang divin jaillirent jusque sur ses paupières. Et tout aussitôt son regard devint droit, et sa vue claire et nette. En même temps, sous ce même baptême, son âme fut transformée, et il reconnut le fils de Dieu. Ayant étê commandé pour garder le tombeau du Sauveur après sa sépultill'e, il fut l'un des témoins de sa Résurrection, et alla en faire le récit àux princes des prêtres et aux docteurs de la loi. Vainement, ils essayèrent de lui acheter son faux témoignage, comme celui de quelques-uns de ses compagnons; il s'y refusa. avec indignation, et publia hautement dans JérusaJem la RésUl"rection du Seigneur. Son service militaire touchait à son terme; Longin quitta la mîlice pour se retirer dans les régions de la Cappadoce et y prêcher Je grand miracle tlont il avait été Je têmoin. Vingt ou tr-e nte ans se passèrent. La persécution, cependant, s'êtait levée contre le christianisme naissant; et, sur les rapports qui lui furent faits, le gouverneur de la province envoya des archers pour arrêter l'homme de Dieu. Aux environs de Sêbaste, les archers rencontrèrent un homme qui suivait le même chemin qu'eux. - N'est-ce point en ce pays-ci, lui demandèrent-ils, que demeure Longin, ancien capitaine de la milice romaine, aujourd'hui sectateur du Christ, et s'appliquant à répandre partout son abominable superstition? - IJ habite en effet cette contrée. Avezvous affaire à Jrii? - Nous voulons l'arrêter pour le conduire au gouverneur qui a décidé sa mort. Pourriez-vous nous le faire connaître?
- Parfaitement, rêpondit l'habitant de Sébaste; mais il se fait tard; venez auparavant chez moi et accepte2 mon hospitalité. Les archers agréent son offre et se rendent en sa maison. Leur hôte leur fait tm accueil cordial à la façon orientale:; il leUI· lave les pieds et leur offre un repas frugal. De temps en temps, quelques pauvres se préseiutai,ent à la porte, et l e maître de la maison leur apportait avec simplicité une pan du repas. On eüt dit qu'iJ étaitle père de tous. Sa convei1Sation, toujours noble et un peu militaire, ,a vait pour ces archers romains un charme profond dont ils ne se rendaient point ·compte. - Quel dommage, s'écrièrent-ils, d'être obligés de quitter demain votre toit pour al1er anêter ce misérable perturbateur? Ne va-t-il point s'échapper? - Il ne craint rien, répartit leur hôte, et je réponds de le mettre entre vos mains. Restez ici autant qu'il vous plaira. Les archers demeurèrent trots jours. Ils ne pouvaient se résoudre à quitter ,ce toit béni et cet homme admirable. Il fallut pourtant en venir là: un plus long retard n'eüt pas étê admis ,par le gouverneur. - Eh bien! dirent-ils à leur hôte à la fin du dernier repas, c'est aujourd'hui même que nous vous prions de nous faire connattre ce Longin que no·us venons arrêter. - C'est moi-même, leur répondit le vieillard en souriant, et je suis prêt à vous suivre. Les archers, stupéfaits, étaient sans paroles. « Mais auparavant, r eprit Longin, permettez que j e passe un instant dans la chambre voisine. )> Quelques instants après, il rentra, paré de ses plus beaux habits, de ses vêtements de fête, d,e la blanche robe d'Orient. - La mort va me réunir à Jésus-Christ; c'est le joli' nuptial et la fête des fêtes. - Mais quel est ce Christ Jésus? demandèrent les archers. Et' Longin·, prenant la parole, leur exposa la vérité. Ils eurent des yeux po·ur voir et des oreilles pour entendre. << Nous ne voulons point vous arrêter, dirent-Es, voici que vous nous avez rendus chrétiens. AlJons en·s emble au gouverneur confesser Jésus-Christ et mourir. » Et c'est ainsi, chantant les louanges du Seigneur, qu'ils se rendirent au prétoire, c'est-à-dire au martyre. Tous trois furent décapités et leur âme entra dans la gloire. Henri LASSERRE.
127 plus important de la vallée. Un vieux montagnard loquace nous dit mervehlle des cloches de l'église, les ,plus harmonieuses <iu I. - DE SEMBRANCHER A LOURTIER. Valais, et s'offre à no.us en faire ouïr le son, Visiter la vallée de Bagnes en j•anvie1·! Cet- quitte à lâcher un marché de peaux de vll1Clle te idée-là n'entrait pas dan,s la tête des bon- qu'il va conclill'e à Vollèges, à moins que nes gens <le Sembrancher qui nous héber- ces messieurs ne tiennent p,as précisément à geaient. - « Mais, il n 'y a rien à voir chez entendre la sonnerie ... Notre colloque est interrom.J)u par le ,pasles Bagnards, pas mème en été; oui, messieurs, pas même en été! >> disait la fille de sage de traîneaux de .plus en plus nombreux, traîneaux attelés de mrul.ets, d'ânes ou de [31 maison. · bœufs et transportant des chargements de - Et les montagnes ? - Peuh! elles ne vaJent pas celles cl'ici, bois du de fumier. C'est un va-et-vient incessant. Hommes et femmes, jeunes et vieux, Jeurs montagnes. - Les villages n e sont-ils pas jolis ? tout Je monde est occupé à ces charrois. Voici - Jolis! Oh! la, la! des villages où Les ,mai- même un couple de septuagénaires gesticusons ne sont pas même alignées! Voyez les lant et criant à côté d'un tout petit baudet rues de Sembrancher, c'est au moins tiré au qui fait des manières pour tirer une charge de menus troncs. Les passants rient, les pauco11deau, ça ne choque pas le r egard! - Mais encore, la; population n'est-elle pas vres vieux .pestent et l'âne, qui semble vissé au sol, a un jeu d'o-reilles bien a;musmt; il bien intéressante? Pour toute réponse, la jeune hôtesse haussa se pa:ie évidemment [a tête de ses maitres. Finalement, l'un de nous, donnant un coup les épaules et nous regarda tous deux d'un air de pitié nous éloigner de .son cher Sem- d'épaule à l'attelage, le lance ·s i bien en avant qu'hl n 'y a plus moyen de Je retenir. b1,ancher. Pas .plus qu'elle, le ciel ne semblait souri- Et les deux vieux de courir et de se démener re à notre projet. Un brouillard dense pla- et les ,passants de rire de nouveau! Nous n'avons .pas entendu le carillon de nait à quelques cents mètres sur tout le pays, barrant l' horizon au-dessus ,d es pentes Chable. Ce nous sera un prétexte de revenir blam.ches, marbrées par les ta,ches noires et en cet endroit. Il nous .paraît bon d'ai.lleurs de bleues des forêts. Mais la route, sillonnée ne pas imiter 'le voyageur allemand qui prépar les traîneaux, était battue à souhait et tend tout voir, tout entendre, tout comprenla température on ne peut plus propice à des dre et tout noter. Notre affaire est uniquement de nous assouplir les jarrets sans obspiétons cheminant le sac au dos: six degrés de froid tout au plus, pas un flocon de neig,e tina:tion, de humer le grlllild air, aussi bien que l'atmosphère enfumée des estaminets _et et pas de vent. Soudain, la nappe des nuées se trou<> der- des cuisines de montagne, et de nous laisrière nous, laissant entrevoir très .haut la ser aller comme des .simples à la contemcime blanche et rose d'un mont dont la base plation des choses, des bêtes et des gens. Chable Villette, Verbier perché, avec Medemeure invisible. Les caprices du brouillard, les jeux de lumière prêtent à cette ap- dière, su~· la pente qui descend de la Pie1Te· parition des effets fantastiques ; c'est tantôt il-Voir, Montagnier, Prarayer, Bruson, Vercomme Ja voile de quelque gigantesque na- ségère, Cha,mpsec, Sarrayer, Lourtier, Fionvire aérien, tantôt comme UJile paroi d'albâ- nay, tous ces villa.ges et hameaux appartre, paroi à pic, sans un gradin, sans un re'I}ll tiennent à la seule commune de Bagnes, qui en atténue l'effrayante chute. Peu à peu, dont le territoire com[)rend toute la vallée cependant, le tableau se précise, les Jigne!:l de ce nom. A droite et à gauche, d'innomperdent lem aspect vaporeux et nous recon- brables chadets disséminés sur le flanc des nadssons le Catogne, non sous la classique monta,gnes rappellent l'aspect de la vallée forme de py1,amide qu'il présente aux habi- des Ormonts. Au bol'd de la Dranse, il y a des scieries, tants de la pJa.i ne du Rhône, en aval de Martigny, mais le Catogne de flanc avec sa lon- des moulins, une fabrique de draJ)S où degue échine à 'b osses multiples et qui sous puis peu l'on tisse aussi la soie. Dans quelsa housse de neige a aussi fière mine que Je ques maisons, on s'est mis à la broderie artistique genre Saint-Gat!. Mais l'industrie Mont-Rose vu de Macugnaga. Au bout de trois quarts d'heure de marche, domestique par excel!lence est, en hiver du nous arrivons en vue ide Chable, le village le moins, le filage de la, forte laine des uom-
Les Alpes sous la neige
11'U4:
1~8 breux moutons ùu pays. Il n'y a pas de chalet qui n'ait un ou plusieurs rouets; quelques familles possèdent même leur prnpre métier à tisset· et se font une gloire de· porter des vêtements <lus entièrement à leur labeur. L'élève dn bétail et fa fromagerie aù,,vrbent aussi, cela va de soi, une grande p:11·t de J'activité tlc l'in telligente et laborieuse .population. Une spécialité de la contl'ée, c'est la fabrication de ces .poêles qu'on voit dans toutes les maisons du Valais et qui ont uue rép uta,tion bién méritée. La ,p ierre blancllâtre et légèrement h uileuse ùont ils sont faits ,p rovient d'une carrière située ù:rns la vallée même, non loin cle Mauvoisin. Moins caressante à l'œil que la pierre ver te d'Hérens, parfois si élégamment veinée, la pierre olaire cle Bagnes est en revanche plus résistan. te a u feu. A voir les ver gers bien fournis qui entourent les villages, la ternpé.i·atme de l.a vallée de Bagnes doit être assez <loue:e et le soJ fertile. On le fume au reste abondamment, comme le montrent les traîneaux de fiente de vacllc qui glissent perpétuellement sur J~ route blanche, croisant les cllargem0nts de troncs à <lemi équarris et cle fo in odo,r::mt comm e du thé. Pru· une de ces bonnes rencontres comme il n'a,r rive qu'aux piétons d'en faÎl'e, deux jeunesses brunes et rieuses, assises sur un traîneau chargé de foin, preun~mt nos sacs et nos skis, et, ainsi aUégés, uous sui\'on!s le véhicule d'un pas rapide. - « Si nous n'avions pas notre foin, .nous vous fer!ons bien monter», n ous crient les montagnardes en r iant aux éclats ,et en faisa.nt trotter plus vivement leur mulet. Ce demier, une jolie bête aux jambes fi nes porte le nom de « Lis in >>. Voici Cham,psec, grand village épar:pillê sous une for êt d'arbres fruitiers. C'est là que demeurent nos gentilles Bagnardes. Nous pr enons congé d'elles et de Li·sin, et nos épaules renouent connaissance ave·c nos sacs. Cependant, quelques pas plus loin, nouvelle a uba ine: un montagnard dont le trll<îneau il fumiet· monte vide à Lourtier nous in,v ite à y déposer notre chru·gement. L'aimable homme! Nos skis l'in triguent; c'est la p r emière fois que ces engins apparaissent dan s la vallée; il s'en fait e~pliquer l'emploi et nous promet, à par tir de Lourtier, de lru neige en abondance. Lourtier, le dernier vihlage de Bagnes qui
soit habité toute l'a,nnée, ,perche sur un gradin dominant d'une centaine de mètrer,i le bassin de Champsec. Il marque l'extrémité de la spacieuse vallée inférieure et l'en trée du long et étroit vallon qui s'élêve jusqu'à la fro.utière d'Italie, vallon plein Lk tableaux aussi grnŒ1.dioses que val'iés. Le site est pittoresque et les arbres cle belle ve1nue qui l'ombragent t émoignent des qualit és ci1, sol. Une partie du village, la plus basse, s'appelle les l\forgnes. Pourquoi, da,11s son « Tourist e en Suisse i,, Tschudi, ordinairement .si exact, traite-t-Il Lourtier cle viBage malpropre? :Mystère. Lourtier .- il nous tient à cœur cle le proclamer - n'·est pas plus « embraminé » que les autres bourgades alpestres; ses chalets, en jugel' par ks intérieurs où nous sommes entrés, sorut tenus avec soin et l'air et la lumiôre y pénètisent à flots. Villruge malpropre! ID1Le eût bondi sous l'injure la joviale et pimpante montagnarde qui nous avait donné sou unique chambre de vieille fille pour y fai.re notle cuisine de tou1iste. Pas un gr-ain de pou bsière en ce virginal logis. Et quel royal cliner nous y fîmes tous h·o~s! E lle nous faisait l'honneur de tâter cle nos plats, ,décla.i·aut tout parfait et riant de to.ut. Conduits pru· cette excellente ,per so,nne, nous passons, avant de pa,tir pour F ionnay, encore qu elques moments agréables dans un ch3'let ,n on moins rpr opret que le sien. Un jeune montagnard occupe là ses loisirs d'hiver à confectionner cles pantalons pour l'armée suisse, tandis que la mère et la grand'mère fi lent au rouet et devisent gaîment. Jolie scène c'Le genre et dont les personnages n'ont, comme' partout clans la vallée, que des procédés aimables pour les voyageurs qui traversent lem·s solit udes. (A suivr e.)
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DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION
L'Ecole primaire donne de 15 à 18 livraisons de 16 pag~s chacune, non compris la couverture, et autant d_e suppléments . de~ 8 à 16 pages pendant l'année ordinaire de 12 mois.
Prix d'abonnement : Suisse fr. 2.50 Union postale fr. 3 Tout cc qui c:cnc:cmc la publication doit être adressé directement
èt M. P . PIGNA T , 1er s ecrétaire à: l'instruction publique, èt Sien.
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Pensée de Pâques 0 mon frère, tombe aux pieds de ce c rucifix. Sois llumble. Demande au D ieu cle la clémence infinie de te pa rdonn er, d'avoir pitié de toi. Jure-lui que tu tâcheras désormais de l'imiter, autant que le permettra ton faible cour.age. Supplie-le de t'en donner 1-a. force pa t· la prière et par les sacrements.. Et demain, si tu veux, les joyeJuses envolées des cloches de Pâques, en célébrant la résurrection clu Sauveur, sonneront aussi pour le réveil de ton â.me, que tu croyais morte, et qui s'élancera dans une vie nouvelle d'innoceJ1ce et cl e charité. FRANÇOIS COPPEJEJ.
Tous...~à St-Maurice le 5 Mai 1904.