No 09 l'Ecole primaire, 1er Avril 1888

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veux faire encore 3 ans pour obtenir 100 frs. On mettra chaque année 2500 frs au budget. M. Gentinettaz. Cet argent chômera dans la caisse de l'Etat (rires.) M. Pitte/oud. Il chômera, comme d'autres valeurs mais les instilutems le palperont après 4 ans. ' M. Roten, Conseiller d'Etat, admire le désintéressement dont fait preuve M. Udry, qui, en sa qualité d'ancien régent, est prêt à voter la proposition de la Commission tout à fait contraire aux intérêts du p~rsonnel enseignant ! . M. D"moulin, prétend que Je vote du Gt·andConseil allouant 2500 frs annuellement a prAjngé la question. Il implique la prime annuelle. En introduisant les primes apt·ès quatre ans, on charge trop le budget dt:J la même année. M. de Wma Charles, opine pour le projet du Gouvemement, par les considérations Élmiscs par les orateurs précédents. C'est blesser même les susceptibilités de l'institutem· que de louur ses services pour une série de quatre ans et ne lui fairA entrevoir an bout qu'une prime minime de 100 frs. Ce n'est pas encoura~eant . L'om'eur propose d'insérer la disposition suivante : Pour recevoir ces primes, les instituteu rs et les insti· tutrices doivent prendre l'engagement d'enseigner l'année suivanto. M. Gaspoz votera aussi le projet du Conseil d'Etat. La discussion est close. L'article du projflt amendé par M. de Werra est adopté par 46 voix contre 21.

P. S. - Le décret dont il est question ci· dessus, sera discuté en 2de Jecfure dans la session de mai prochain du Grand-Conseil.

VII"'• ANNÉE

SION 1•r Avril1888.

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ÉGDLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOC IETE VALAISANNE D'EDUCATION 'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pag·es. Prix d 'abonneDlent pour la Sni,.se, 2 fr. 50.- Union postale, 3 Cr.

Annonces, prix. 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primoù·e receVl·a deux exemplaires aura d1·oit à une &DDOnce ou à CODlpte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE Un principe d'éducation.- Conseils aux instituteurs sur l'éducation.et l'abus des exercices de mémoire. - La récitation à. l'école pri(suite). - Mémorial d'un instituteur (suite). - Education morale (Le onge) (suite). - Théorie et pratique en agriculture.- Partie pratique. V a riétés.

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrét. au Départ. de l'Instruction publlque, à Sion.


Avis à plusieurs Abonnés. L'abonnement de J'Ecole primaire (1887-88) reste encore à payer nn certain nombre de souscripteurs, du Cenl.rc principalement. En à notre bureau dans le courant de mars pom· s'acquitler de leur dû épargneront quelques menus frais de po,dl' et à rérliteur la peine' Leur adresser une carle de remboursemeut. ~·.. u cas où celle-ci serait en circulation, elle porterait en outre Je montant dû éventuellement fournitures scolaires. Pl'ière de lui réserver bon accueil. Bien que nous ayons réclamé l'ahonnemcJJt à la plupart de nos so leurs, la faculté leur est laissée de nous iltdiqm r ulléricurcment la qu'ils désirent a voit·. Ceux qni opteraient pour la Fulltre Aténagère tou tefois à nous envoyer fr. 1.10 pour reeevoir cet ouvrage fra nco. c~ dernier ouvrage peul même rendre des services à .MM. les ct pour s'en convaincre ils n'ont qu'à consulter la table des matières bien des chapitres traitent de sujets les intéressant au même titre c'est le cas pour ~Im.. les institutrices. Nous la reproduisons de nuu ci·après pour leur édification. Nous avons réussi à mettre la main sur un certain nombre de :souvtlnitl"ll! de Terre-Sainte, par Mario, dont nous croyions d'abord notre pt'O\'ision épuisée. Le choix de la prime resle ainsi libre entre les trois o indiqués au début, ccci pout· autant seulement que le nombre des plaires disponibles des uns et des au tres le pet'meUl'ait. Echos des conférences. Sion. - On nous écrit des environs de Sion : Quoique je n'aie pas reçu mission de Yous fa ire le rom pte rendu de notre co u1 fére n~•·· d'Ayent, je me permets néanmoins, selon le désir expri mé da ns le n° 7 de votre mable journal, de vou~ en dire quelques mots, à défaut d'une autre plume. qui a dô. se charger de cette relation. Le 23 ft'vrier dernier, les instituteurs de l'arrondisstlment de Sion avaient le de ge trouver réunis en conférence dans l'hospitalière commune d'Ayen!, que sa lion topographique a fait détacher, au poiot de vue scolaire, du district d'Hérens le joindre à celui de Sion. La réunion était présidée par M. Lamon, notre dévoué pectenr, et honorl'e de la présenre t.le 1\Ul. les inspecteurs des districts de Sierra et d'Hérens, de p l u~ieurs membres honoraires tant ecclésiastiques que laïq ues de la. commune et d'autres !oralités. La maison d'école t.le Bot~Te était désignée pour la séance péda~rogique et cella dit St-Romain pour notre collation confratPrnelle. Après l'exécution d'un chant, M. l'i• pe~!eur. Lamo~ ou,•rit la séance il 9 '/2 par quelques paroles bien.~enties et très approprtees a la r1 rcon~ t ance. La lecture du protocole de la dermere conférence a étéapplaudie a l' unanimité, ct le comité actuel fut de méme con fir mé par acclamation. Les instituteurs dé~ignés par le sort donnèrent ensuite lecture de leurs compositions. Uoesériouse et intéressante discussion ~ur le sujet proposé r~ nlli t c~ tte réunion pleine d'i mvortan~es observations et de salutaires enseignements.- Je me dispense de donner les conch!Sions de res travaux pour ne pas répéter celles fl Ue le lecteur a déjà vues dans le compte·rendu de précé lentes conférences. - Qu' il me soit par cont r~ permis de r~pporter ki le compliment flatteur qu'un mombre honomirs a hien voulu nous faire dans le cours de la dist•ussion. Après avoir loué les compositions, il nous a dit : Il ne vous reste maintenant, chers inslitntcurs, qu'une chose à faire: c'est de mettrft ea pratique ee que vouo ve nez de dire et tout ira hien. La conférence a eu ensuite t'a''antage d'entendre quelcJues bo nne~ observations

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Sion, 1.. Avril.

1887-88.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION • UN PRINCIPE D'ÉDUCATION

11 est nécessaire de régler, par des moyens convenables, la conduite intérieure de l'enfant, si l'on veut parvenir à gouverner sa conduite extérieure. Par la conduite intérieure, il faut entendre les pensées et les affections ; l'extérieure comprend les paroles et les actes. La seconde n'est que le prolongement et comme l'épanouissement de la premièt·e. C'est, en effet, un fait d'expérience individuelle que l'homme agit comme il aime, qu'il aime comme il pense: l'enfant entretient de ses jouets les personnes qui l'entourent ; l'adolescent. de ses plaisirs ; le négociant, de ses affaires ; le savant, de ses études : et chacun ordonne ses actes et ses démarches d'après ses affections et ses prédi lections. Ainsi les pensées fonl naître les affections qui inspirent le Jangage et déterminent les actions, si bien que, pour dil'igrr convenablement celles-ci, il faut commencer par régler les affections au moyen des pensées. Tous les désordres de conduitP- ont leur source dans la prétendue liberté de penser qui engendre, avec l'amour libre, une vie déréglée, c'est-à-~ire soustraite à l'empire de la loi morale qui doit gouverner notre intérieur comme notre extérieur : car il ne prut être permis de porter nos pensées et noR sentiments sur ce dont il est interdit de parler et sur ce que nous rougirions d'avoir fait. Aussi, la morale chrétienne impute-t-elle à péché une mauvaise pensée volontaire et un désir coupable. Mais quel moyen d'agir efficacement dans ce but, sur l'âme de l'enfant? L'instituteur, si perspicace que soit son regard, ne peut y avoir une vue directe pour démêler sürement ce qui s'y passe, arrêtet· une mauvaise pensée ou refouler une affection coupable. Seul, l'esprit de Dieu, dit saint-Paul, sait ce qu'il y a dans l'esprit de l'homme. En ce point, l'élève ne redoute guère l'autorité du maître; il ne craint pas davantage que son honneur soit compromis parce que son intérieur échappe de même à la curiosité indiscrète de ses semblables. Son intérêt, au moins celui du mo-


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ment, il croit le trouver dans la satisfaction d'une convoitise coupable qui le sol1icile. Il ne lui reste donc d'autre frein que le contrôle intime d'une conscience éclairée et surtout l'appel au sentiment religieux, par le souvenir de la présence de Dieu, dont le regard perçant scrute les cœurs et les reins. C'est la règle de conduite que Je Seigneur lui-même prescrivit à Abraham : Marche en ma présence et tu seras parfait. D'ailleurs, dans la plupart des cas, on prétendrait vainement régler les paroles et les actes autrement que par cette influence interne. Autant vaudrait vouloir dessécher l'aval d'un fleuve en l'endiguant au milieu de son cours. Un momfmt suspendues, les eaux laisseraient à sec la partie inférieure du lit ; mais la digue, battue par les flots, ne tarderait pas d'être débordée ou rompue et les eaux, se précipitant avec fureur, entraîneraient les vains obstacles qu'on aurait voulu leur opposer. C'est à la source qu'il aurait fallu opérer pour détourner la masse liquide. La méprise de beaucoup d'éducateurs consiste en un système de discipli ne purement extérieur, indépendant de J'idée religieuse du devoir et qui ne vise pas assez au développement du sens moral. Il 11e tend qu'à régler les a(;tions PL procède par intimidation et violence, plutàt que par conviction ct persuasion. Alors l'éducation ne se fait poiRt, la conscience s'obscurcit et s'endurcit. Pareille manière de procéder entraîne de graves et funestes conséquences : elle engendre l'hypocrisie dans le présent et prépare pour l'avenir des hommes sans caractère, sans empire sur eux-mêmes. Une fois livré à sa propre conduite l'adolescent s'affranchira de toute règle et, si déjà sa volonté n'est point pervertie, il ne tardK·a pas à subir l'influence, souvent mauvaise, du nouveau ~lieu où i1 pourra être jeté. Cela explique les défections si nombreuses et si déplorables dont on n'est que trop souvent les témoins attristés. (Ecole catholique).

ConBeils aux instituteurs sur l'é.ducetion. (Suile et fin).

Le mérite d'une exacte sqrveillance, c'est de s'étendre à tout sans devenir gênante, et de ne se reposer jamais, sans cependant se faire trop sentir, et aussi sans se montrer défiante; car c'est induire les élèves au mal aue d'avoir l'air de les en supposer capables. Alais elle ne doit négliger aucune précaution, même lorsque l'excellente conduite des élèves semble les rend.re toutes superflues; car compter sur leur bon sens, sur leur persevérance, même sur leur honneur et sur leurs promesses, c'est supposer

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que leur éducation est achevée et que leur caractère est formé. C'est les tenter, ce qu'il n'est jamais permis de faire. La discipline, ainsi aidée par la surveillance, devra, sans descendre à d'inutiles minuties, s'étendre à tous les détails qui peuvent importer au bon ordre. Sagement établiE>, fortement maintenue, volontairement acceptée, elle dirigera tout: pour ainsi dire saDS se montrer. La machine fonctionnera comme d'ellemê~e sans qu'il y ait autre chose à faire que d'huiler les engrenao-es 'de temps en temps. J'ai dit volontai1·eme;nt acceptée~· elle re;t presque toujours quand on sait s'y prendre. Les élèves, que l'on accuse d'être ennemis de la discipline, l'aiment, au contraire. S'ils s'aigrissent, c'est quand on leur commande pour commander, pour faire bien voir qu'on a l'empire sur eux. Personne n'aime à sentir le joug sur ses épaules, pas plus les adolescents que les hommes; mais on se plie volontairement à la discipline, quelque exigeante qu'elle soit, lorsque, comme la loi, s'imposant également à tous, elle se manifest~ et s'applique, comme la loi, sans irritation et sans caprice. En coOte-t-il beaucoup, par exemple, aux élèvPs en récréation pour observer tout à coup le silence au premier coup de la cloche? Leur est-il bien difficile, yuand, par erreur, un reproche qu'ils ne méritent pas leur est adressé~ de se taire et de réserver leurs réclamations pour un moment plus favorable? Non. Quand ils se sont une fois pliés à ces bonnes habitudes, ils s'y conforment ensuite instinctivement. Mais si on leur en fait la recommandation d'un air dur et d'une voix menaçante, ils s'irritent, parce que tout ce qui a un air de persécution les effarouche. Autre est à leurs yeux le maît!'e qui veille avec soin au maintien de l'ordre, autre celui qui a l'air de les guetler pour les surprendre en faute; celui-ci à leurs yeux, est un ennemi: toul con tre lui semble de bonne guerre ; le cœur, ou du moins l'espril: se remplit de malice, et nécessairement l'éducation souffre. BARRAU. L'USAGE ET L'ABUS DES EXERCICES DE MÉMOIRE

Qu'entend-on par exercices de mémoire? Sont-ce d'nne manière spéciale les exercices qui consistent à faire apprendre par cœur aux enfants des morceaux choisis de littératuœ, soit en prose, soit en vers ? Ou bien veut-on désigner par exercices de mémoire toutes les leçons que l'on donne à réciter littéralement dans nos classes? C'est plutôt à cette deruière définition que l'on doit s'arrêter, car, s'il y a abus dans les exercices relatifs à la Técitation des morceaux littéraires, cet abus n'a pas de suites bien funestes. · Occupons-nous donc de toutes les leçons en général, voyons


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H6 d'abord si nos élèves doivent les apprendre par cœur, ou si le maître doit se contenter de leur exposer les différentes matières qu'il ·enseigne, sans exiger d'eux autre chose qu'une attention recueillie, et, s'il le juge à propos, des exercices d'application destinés à suivre ces leçons orales. Je ne crois pas que cette dernière méthode produise de bons résultats. L'instituteur primaire n'a pas affaire à des esprits déjà cultivés, comme le professeur des classes supérieures des colléges et des lycées, il lui faut tout à la fois faire la leçon et parvenir à la graver dans la mémoire. Comment y parvenir sans en faire apprendre au moins le résumé par cœur'/ Sans cela, malgré tous les soins du maitre, l'élève ne se souviendrait pas longtemps de ce que l'instituteur doit lui enseigner. Ce n'est qu'à force de répéter les mêmes choses, ce n'est qu'à force d'exercices, de récapitulations, que l'on peut parvenir à fixer dans la mémoire de l'enfant le peu qu'il apprend à l'école primaire. Ce n 'est qu'à coups répétés que le marteau enfonce le -clou, de même les leçons ne se retiennent qu'après de nombreuses répétitions. Pourquoi se priver du seul moyen efficace et empêcher l'enfant d' apprendre sa leçon par cœur? L'élève récitera donc les résumés des leçons d'instruction civique, les définitions et les principes de la grammaire et de l'arithmétique, les résumés et les dates de l'histoire nationale, les résumés des leçons de sciences physiques et naturelles, d'agriculture, les axiomes, les principes de la géométrie usuelle et de l'arpentage, surtout ceux qui concernent la mesure des surfaces et des volumes. En géographie, il pourra énumérer les accidents géographiques, les provinces: les départements, les chefs-lieux, les cantons: les chemins de fer, les productions, etc. Quant aux morceaux de littérature (prose et poésie), ils doivent être récités mot à mot ; mais, bien entendu, expliqués toujours au préalable, afin que l'enfant comprenne ce qu'il récite. C'est abuser de la mémoire de l'élève que de l'obliger à retenir par cœur des leçons non expliquées à l'avance : il ne sait alors • que des mots, et rles mots sans aucune signification, ou avec une signification fausse que leur aura donnée l'enfant, dont on aura fait ainsi une machine à réciter. Bien certainement, la mémoire peut acquérir de cette façon beaucoup de développement ; mais c'est un développement exce~sif, au préjudice des autres facul tés intellectuelles : le jugement et le raisonnement surtout. On ne saurait à ce sujet trop répéter le mot de Montaigne: • Sçavoir par • cœur n'est pas sçavoir, c'est tenir ce qu'on a donné en garde à • la mémoire. • J..,e but que doit se proposer une saine pédagogie n 'est donc

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pas seulement le souvenir des mots, mais aussi et surtout des choses. En outre, si bien composé que soit le livre que l'instituteur met entre les mains de l'enfant, jamais il ne pourra remplacer la parole du maitre. Ce n'est pas à dire qu'il faille supprimer les livres dans nos écoles : mais il faut que les leçons du livre soient commentées, vivifiées en quelque sorte par le maitre; elles ne seront plus comme une nourriture indigeste pour l'esprit de l'enfant, il se les assimilera complétement et les retiendra d'autant mieux. Elles lui seront alors d'un usage bien plus facile. D'ailleurs on ue met jamais tout dans un livre: c'est à l'instituteur à le compléter, à le développer, à ajouter ce qui lui manque. De plus, si le maUre: profitant de l'association ~es idées, sa~t user des procédés intuitifs pour animer son ense1gnement, s'1l résume de temps en temps, soit par des tableaux synoptiques, soit par d'autres moyens de répétition, les leçons déjà données, il fixera plus solidement encore les faits, les choses dans l'esprit des enfants, sans encourir le reproche d'abuser des exercices de mémoire. (Envoyé à l'Ecole primaire par AI.FRED CHARRON. Jnstituteu1· communal à Montbouy (Loiret, France).

La récitation à l'l'cole primaire. (Suite et fin.)

A mesure que la rais0n s'éveille et grandit, dans l'enfant, nous étendrons le champ de la récitation, loin de le restreindre ; nous demanderons à la dictée toujours plus d'intelligence, de sentiment et de goût, et notre • lecture sans livre • restera l'instrument d' une culture plus haüte et plus délicate. Sans doute les fables, grâce à l'ampleur que La Fontaine a donnée au genre, alimenteront en partie nos trois cours : des récits, des scènes comme le

Chat, la belette et le petit la;pin, les Deux pigeons, les Animmtx malades de ta peste, te Vieillard et les trois jewnes hommes, le Savetier et le jinœncier, le Meunier, son fils et l"âtne, et tant d'au-

tres, seront dits avec plaisir et profit jusque dans les classes ~u­ périeures. On y mêlera de bonne heure et dans une proportiOn croissante des mo1·ceaux de genres différents, sans que la recherche légitime de la variété nous fasse perdre de vue l'âge et le niveau intellectuel de la moyenne de nos élèves. Le beau, comme le vrai, n'est pas nécessairement inaccessible aux petits et aux humbles· l'un élève le cœur, comme l'autre agrandit l'esprit, mais il f;ut que les sentiments soient naturels et humains, et que la langue, sous les qualités personnelles que lui imprime le talent ou le génie, se rattache intimement au fond commun du langage national. L'enfant, comme le peuple, est réfractaire aux


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idées .qw~tessenciées ~t au fa.ux éclat du style, si chers 1rop so _ vent a la Jeunesse et a la société polie. u En ~eUI.ll et!mt, ~ous l'inspiration de ces idées, les œuvres de nos écn vams classiques ou des meilleurs de nos auteurs modernes cuaque. maître trouvera des pages qui, à part la grandeur de l~ c,onceptw~, la force du pathétique, la jus tesse ou la malice de l observation, .I.e mouvement du drame, le charme du récit, réalisent la prem1ere, et s1~prê~e condition des morceaux à réciter dans les ·Classes, a sav01r : mtéresser l'enfant, parler à son esprit et à son ~œur un langage que l'un et l'autre comprennent. Pour ne m~nt10nne~ que d ~~ morts, et les plus illustres, Malherbe Cor?c~lle, Ra~me, . Moliere, Regnard, Voltaire, André Chénier' ~asim~t· Delav1_~ne, Andrie~x, Béranger, Lamartine, Victor Hugo: ~emplissent dé~a de~ .recumls de morceaux choisis entre lesquels Il Y a encore a choiSir. On ne dédaignera par les contemporains ~u.rtout lor~qu'~u ~aient. du style, à la pureté de la langue, il~ JOI?dront lmsp1rahon VIvante et vibrante du patriotisme. On le ymt : 1~ ma!tre qui, au lie? de prendre ses morceaux de récitation, a la sulle,. aans un seul hvre, dans sou • fablier • comme on dit quelquefois, .voudra faire son choix lui-même, ~'aura que l'embarras des nchesses. On remarquer~ peut-être qu'à l'exception de Fénelon et de ses modes.tes fables, Je n'ai in?iqué ici. qn.e des poètes. C'est que je ~e croiS pas que, dans nos ecoles pn maŒes du moins, la récitation htt~rale comJ?O~te . autr~ chose que la poésie. La prose se lit et se reht avec p~alSlr, .mtéret, ad.miration ;, on la résume, on l'analyse, on reprodmt les Idées, on Cite les traits saillan ts du style· on ne l'apprend textuellement qu'avec beaucoup d'efforts et l'~n n'en conserve pas longtemps le fidèle ct intérrral souveni~. Nos élèves des éco.les normales, à _l'approche de~t>examens, confieron t, non sans peme, à leu~· mémOJre, des échantillons plus ou moins importants de la magmficence oratoire de Bossuel de la causerie étincelante de M~· .de Sév~gn~, de la pr~fondeur cdncise de .Montesquieu, de la préc1 ~10n ammee de Voltaire, de la pompe descriptive de Buff?n, de l éc~at chatoyant de Chateaubriand, de la clarté un peu prohxe de T~1ers, etc. Cet exercice est absolument au-dessus de nos enfan ts, st. prompts à .fl.pprendre, à retenir toute une suite de fables, de. récit.s ou de scènes en vers, et à les redire à volon té, avec les mfle~10~s et les nuances suggérées par le maître. Et nous-mêmes, a vmgt, trente ou quarante ans de distance incapables de redire textuelle~ent quelques phrases de pro~e. nous pouvons souvent t~eprodmre encore les belles poésies dont nous avons be~cé notre Jeunesse. Cette facilité de l'enfant à graver dans la mémotre la pensée revêtue d'une forme poétique rappelle celle

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des peuples encore jeu~es q,ui, ava?~ l'inventi?n. ou la v~l~ari.sa­ t'on de l'écriture, confiaJCnt a la poesH.' leur rellg10n, leur mst01re, l~urs sciences naissantes, et en conservaient le dépôt par la tradition orale, dans des poèmes de cent mille vers. C'est que l.a otémoire est aidée par le rytb_me, comme la marche par la mustque qui règle le p~s et l~ soutient: . . . , Quoi qu'il en sott, qu on restrmgne la récita ttou htterale, dans nos écoles, aux morceaux choisis de poésie, déjà si nombreux et si variés ou qu'on veuille y joindre quelques belles pages de prose, o~ peut dire que l'exercice de la mémoire, ainsi eompris et pratiqué, est u~ des plus p~issants moyens de cultur~ ~o_nt disposent nos petJtes écoles. C est à peu près la seule m l halion de l'enfant du peuple à notre histoire littéraire ; c'est, pour ainsi dire, la leçon de choses de la littérature. On a des programmes spéciaux, dans chaque cours primaire, pour l'enseignement de la crrammaire, de J'hisioire, de la géographie, de l'arithmétique, des s;iences naturelles, du dessin, du chant, du travail manuel, etc: on n'en a pas encore, et il serait excessif d'en avoir, pour l'en'seirrnement didactique, dans ces mêmes cours, de l'histoire de notre ifttératQre nationale. Les exercices de récitation et de diction peuvent y suppléer; habilement. combinés et suivis, ils fournissent le moyen de transmettre aux générations nouvelles des classes laborieuses une part des belles et bonnes créations Jilléraires qui sont l'honneur de notre langue et de notre pays, et d'en faire pénétrer la sève généreuse dans les dernières fibres de notre G. VAPEREAU. organisme intellectuel et moral. MtMORIAL D'UN I NSTITUTE UR (Envoyé par un régent valaisan). (Suite)

13 decembre ... - Comme je le disais hier, je viens d'écrire à mon collègne X ... pour le motif que vous savez: Voici en rilsumé les moyens que je lui ai suggér~s pour se perfectionne:. . . 1° Avec ses élèves l'instltuteur exercera sur lut-même une vJgtlance continuelle, afi~ de parler le plus correctement possible. C'est par des efforts constants dans les débuts qu'on parvient à acqnérir un langage simple, correct et précis. Toute la classe s'en trouvera bien et en bénéficiera. 2° Il faut que l'instituteur lise, car c'est pour lui un des plus puissants moyens de perfectionnement. Dans no~ .campagnes, il n'.a ~u~ rarement l'occasion de se trouver dans la soc1eté de gens lettres qm puissent contribuer à per fectionner son langage et à augmenter la somme de ses connaissances. Il y suppléera donc par la lecture de bons auteurs, et il lira surtout de préfér ence les ouvrages qui ont quelque rapport avec sa mission . En sortant de l'école normale, le'i jeunes maîtres ne possèdent


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?ncore qu'un bagage scientifique bien minime c'est · lJ?porte de l'augmenter au fur et à mesure qu'on' ac uierlodurq,uol il rJence. ~u reste, l'instituteur qui ne lirait pas, sPriit à 1~ 1 expédonn~rait u~ très mauvais exemple à. ses élèves, u'il doilforndre et t~a~ail p~r l exemple. Dans ses lectures il faut aissi se rappe~:r au ces moms par la quantité de pages parcourues ue l'on ,. q~e ~ue par l'attention voué~ à celles qu'on a lues. P;ur lire asvmstru~t, Jl faut donc. ne pas trop bre à la fois, réfléchir méditer s ec fruit, et la forme du morceau, prendre des notes même relire le !on.d paux p~ssages afin de s'assimiler et les idé~s et les formes d}~~nfl­ tran ~~[Jre les p~ssages qui nous frappent aiin d'en proiiter le YI e, p us possJ. e, ne laisser passer aucune expression sans la c0 Pp~~~~~~~:n~· Ce. n'etst .qu'à ces conditions que les lectures ~~se~~~~ ' us ms rmsent et meublent notre esprit.

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qu~· l~~s~;~s~ pas en~ore assez de. savoir li~e et de lire,

il faut encore • . u eur se orme aux regles du style. Si c'est en for"' qu on devient forgeron, c'est aussi en écrivant que l'instituteuroef,aont mera son style 0 · • t · .. rà s'initier à l'ar·t d?~· ~es par 1a composition seule que l'on parvient è 1 . ecr1re un peu correctement L' 't d d ~~~u::~~~~ ~?: fcq?ér!r de1hl'habileté dana c~tteep~r~ie~~~e~ ~~~:: . . , .en on ma eureusement pas assez souvent l'oc f~~~ d~ ~exe;cer a la composition. Deux fois par an il doivent trai~:; UJe qu on nous donne pour les conférences 1 ce . t d ... :~~~l~~ed~~~~: po~·~·~~s obliger à écrire. Nos con fére~~~se~'auia~e~~~ les maintenir e~ ui 1~1 e, ce seul avant~ge. serait assez sensible po ur

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~e~!r~sa~~i~i~ères o:~/~~~fr:~~e~;e~~~ p:/;~lsct~~t ::~u ~~~l~~~~ ..

e nos regents. Or, on d01t convenir qu'il n' a as l' c'est pourquoi l'instituteur dlsire~x d: veut travailler ~es es:J:t: ~~e[c.er pl us souvent à l.a c?mposition. S'il barras du choix D' b d 'l U1 manqu~ront pa~, Il n aura que l'em, d. : a or I pourra faœe le resumé d'un ouvra ~: ~~~~1~c~~=01 ~s. de ~a clas~e, même prendre part à la collaborat~e~ Il est regrett ~ tmazre! qm a s~s colonnes ouvertes aux instituteurs. adre a e q.ue SI peu d entr'eux se donnent la' peine de lui de p~~~r ~~e seule ligne. Ce serait pourtant un des meilleurs moyens e~ wnnement : Il ne ~aut pas qu'on s'épouvante, si l'on ne re ut ;rrivr du premier c~up a obtenir un travail parfait . son rédacQu'r era es r;touches necessaires. Il n'est certes pas Ü pour rien u on romp~ one avec cet égoïsme et que chacun lui fasse art d · ses ~bservatwns et des résultats obtenus dans tel ou tel essa/ e 4 ~es conférences et les réunions d'instituteurs sont aussi un des :~iï.~~~~n~es plus efficac~s po~r se pe~fectionner. Donc, sans de graves ment les ~u;~nÎut~~~â:~a1s et preparons toujours consciencieuse-

:a~!~fe:ti~~:eer ~on sty~e;

to~; r~ ~isite d~s écoles des au~res instituteurs serait aussi un moyen

. rut pratique ~e pe.rfechonner le mécanisme de son enseignement, et, par la réCiproCJté ·de ses observations, on ne tarderait pas

à réformer peu à peu ce qu'il y a de défectueux dans sa classe et à la faire bien marcher. 6' Celui qui écrirait chaque jour son journal en retirerait aussi un immense avantage. Ceci est surtout à conseiller aux débutants. Là on peut laisser courir sa plume avec abandon et y inscrire tout ce qui touche de près ou de loin à sa vie intime, toutes les remarques que l'on aura l'occasion de faire sur l'enseignement, les procédés, les défauts, les penchants, les qualités et les vertus des élèves. On pourrait même pronostiquer leur avenir et voir à quoi conduisent tels ou tels vices qu'on ne peut déraciner, et qui sont parfois ali mentés par le coupable aveuglement de parents plus coupables que leurs enfants. Comme on le voit, le champ d'activité est vaste, et je n'ai pas la prétention d'avoir énuméré tous les sujets qu'un maître d'école peut étudier et traiter. Aussi, celui qui mettra ses loisirs à se perfectionner ne tardera pas à acquérir un style simple, pur et correct, tout en augmentant largement les notions puisées à l'école normale. 16 décembre ... - Puisque je viens de parler de l'Ecole primaire je profiterai aujourd'hui de l'occasion pour attirer d'une manière 'toute spéciale l'attention du corps enseignant sur l'organe de notre Socùité valaisanne d'éducation. Il faut d'abord que tout le monde le lise et s'y abonne. C'est le moins qu'on puisse faire. Et pour ma part je regarderàis ceux qui le refuseraient comme ennemis d'eux-mêmes, ennemis de leurs élèves, ennemis de tout progrès, ennemis de la Société valaisanne d'éducation; en un mot je les regarderais comme des membres morts pour le corps enseignant dont chacun doit chercher à s'améliorer, tout en travaillant à inculquer à notre jeunesse une éducation forte et virile, et une instruction en rapport avec les besoins du pays. Un journal pédagogique est à l'instituteur ce qu'est la meule au faucheur. Que fera ce dernier s'il n'a que sa faulx et sa force muscnJaire 7- Absolument rien, il sera bientôt réduit à abandonner cet outil qu'il ne sait pas manier et encore moins maintenir en état d'être utilisé. Eh bien 1 il en est de même de l'instituteur; il faut qu'il affile souvent son intelligence a1in d'en faire jaillir la science qu'il doit transmettre à ses élèves. Voilà pourquoi il est absolument indispensable de lire une revue pédagogique. Du reste il faut que notre corps enseignant se soutienne r éciproquement et fasse honneur au canton en concourant moralement et financièrement à la bonne marche de notre revue pédagogique. C'est le minimum qu'un instituteur, digne du beau titre de maitre d'école, puisse faire. Et je conseillerai même à celui qui lui refuserait son concours de se hâter de quitter l'enseignement pour lequel il n'est pas né, car bientôt il tombera dans la routine et occuperait in utilement un poste qui ne lui procurera que des déboires. Je livre ces lignes à la méditation de mon collègue X ... et je souhaite qu'il en fasse bon profit.


122

123

EDUCATION MORALE

vérité dont vous êtes la vivante représentation. Ne la dissimulez lors m6me qu'elle ne vous est pas favorable, et votre franb'se sera contagieuse et le gagner a peu à peu. c Mais ne vous bornez pas à cet enseignement muet , si éloqu ent 'il soit . Ne négligez pas l'enseignement proprement didactique. l~x petits, r acontez quelques histoires bien choisies, r éelles ou ficties où la véri té apparaisse dans son austère et fière beauté. Avec pluS grands, utilisez, chaque fo is que VOUS le pourrez, J'hiRtOire. Faites battre leur cœur d'admi ration et de s;rmpathie pour quelquesuns des innombrables martyrs de la vérJté, quelques-uns de ces Mrœ qui l'ont préfér ée à la vie, qui ont affronté des supplices hideux plutOt que de pron oncer une seule parole qu i les eût sauvés 10 prix d' un mensonge. Faites plus encore, choisissez un e de ces heures fugitives et rares, mais infin iment pr écieuses, où, à la suite de quelque lecture, de quelque évonement émouvant, de qu elque leçon touchante, l'atmosphère de la classe s'est comme pénétrée de recu eillement, où vous sentez que votre petit auditoire vous appartient, que les cœ urs sont ouverts ct que votre parole y entrera directement: alors, en quelques mots très simples, ~!).ais très graves de ton, dites comment la parole a été donnée à l'homme pour qu'i l se r acontât lui-même à ses frères les hommes; montrez que la vérité est chose sacrée, que nous la devons à tous, que la corrompre est frustrer nos semblables de leur bien le plus nécessaire ; racontez la laideur, la honte du mensonge, qui es t une lâcheté; racontez-en aussi la misère, et comment le menteur a rompu les liens qui l' unissaient au r este des hommes et a cessé d'être un de leurs frères. Cet entretien, il sera bon que vous l'ayez préparé de longue main; comme tous ceux qui doivent faire_ pénétrer quelque grande vérité morale dans de très jeunes âmes, il ne se peut improviser. Il vo us aur:> fallu plus d'un effor t pour l'amener au point de sobr iété. de simplicité et de force qu'i l est nécessaire d'atteindre. Mais cet effort là ne sera pas perdu ; vous en r ecueillerez le fruit dans tout le r este du domaine de l'éducation. (A suivre).

I.e ltlensonge (suite).

Je ne pense pas qu'il y ait, en matière d'éducation d'impruden plus grave, plus terrible que de mentir à l'enfant. L~ jour où vo ce l'a~e~ commise. et ,où l 'cnf~nt la découvr e, c'cn est fai t de votr e a~~ torJt~ morale; 1! n en subs1ste plus rien. Vous restez son maître p la l01, par la force, par la crainte; mais vous avez perdu la pri s~ 8 ar son âme ; elle s:est retirée de vo us, toute entière et d'un seul cou;: et ~e vous r ey!endra plus. La veille en?ore, quelles que pussent a.vo1r été ~arf~1s .vos er~eurs, l'enfant voya1t en vous le maitre légi~I~ e, . cel?1 qm re~lamait la soumission au nom de la vérité et auquel JI etait bten d'obéir et mal de résister. Si indocile que cet enfant pût êtr~, ~ien n'avait ébr~nlé .ch~z l ui ce profond sentiment de votre droit a c?mmander, c est-a-drre, au fond, de votre supériorité mo-. rale, et, Jusque da~s ses écarts, et tout en essayant peut- être parfois de. secouer votre JOug, il se sentait obligé envers vous par sa conSCience, tenu de r especter votre volonté, non parce qu'elle avait pour ~ll.e la for?e, _mais parce qu'elle était bonne, par ce qu'elle était la vérJte et la JUstice. _Souda in , votre mensonge vous a précipité de ce~ hauteurs, v?us a fa1t son égal, ou même son inferieur. Sans qu'il pUisse se 1:expl1quer , sans qu'il aperçoive la gr avité de votre faute il sen_t ~lm~m~n~ qu'il est délié de l'obligation du respect et de ]~ soumiSSIOn mteneure ; votre autorité sur lui est désormais chose sujette à caution, a dispute, à contestation ouverte ou secrète avec laquelle il sera _lég:itime de rus~r e~ de lutter et qu'il ne subi;a que par force. Mal ll'reparable, vra1 desastre dont toute votre habileté n'empêchera pas le contre-coup de r etentir à travers l'éducation toute entière. So~ez a~solument sincère avec les enfants. Soyez-le jusqu'à l'exa!5ératwn, JUSql!-'à l'~ifectation; ne craignez pas de proscrire la plus mn~cente attemte a la vérité, celle même qui n'est qu'une forme de l'enJouement, de la plaisanterie . Cela est indispensable pour démontrer aux enfants le haut prix du vrai . Cela se démontre, en effet, cela s'enseigne. Le sentiment, l'instinct de l'enfan~ l'ayertit bien qu'il faut dire vrai et que men tir est coupable. Ma1s, s1 la leçon des hommes ne confirmait pas cette voix de la nature , elle cesser ait vite de se faire entendre. Si l'enfant ne recoit pas, de vous l'impression que la vérité est sacrée, il n'y a pas à e~perer que sa co~science, encore toute jeune et toute neuve, perSiste dans sa prennère purete. Elle deviendra csmplaisante, à votre exemple. Cela s'ens~igne avant tout pa~ l'exemple, comme presque tout le reste des notJOns morales. L 'enfant n'est pas sensible aux abstractions. C'est_sur vous qu'il tient les yeux attachés. C'est à travers vous que !UJ apparaît tout ce que vous lui enseignez. C'est vous qu'il prend n?n p~ur maître seulement , mais pour modèle. Soyez donc la personmficatwn de la loyauté, et il se pénétrera de respect pour

res

Théorie et pratique en agrlouJture. On nous écrit sous ce titre du district de Sierre: Veuillez bien permettre à un participant aux cours de viticulture donnés à MM. les instituteurs du district par les soins de la Societe ag,·icole de Sierre, de venir émettre quelques considératio ns à ce sujet. Je loue le dévoùment du Comité de Sierre, pour le zèle qu'il déploie à étendre et à propager l'agriculture au sein de nos populations. C'est une œuvre qui ne doit laisser indifférent aucun homme de bien , et qui merite d'ê tre encouragée et soutenue en raison des immenses avantages qu'une culture bien en tendue peut rendre au pays en améliorant la position du laboureur. On n'en appr écie pas encore assez les avantages, pour qu'on puisse attaquer de front la douce routine, qui semble avoir acquis le droit de bourgeoisie dans nos communes rurales et y dominer en maît resse.


124 Que les instituteurs soient les pionniers du progrès agricole ils le sont du progrès religieux et intellectuel, c'est bien, t;ès Dans leurs classes ils peuvent en parler souvent, et même s'ils les connaissances voulues ils peuvent, sans beaucoup de inculquer à leurs élèves les premières notions d'une saine ture, intelligente et rationnelle, et les préparer ainsi à la tique. Mais dans l'enseignement la théorie n'est pas tout, il faut joindre des exercices pratiques, sinon jamais on ne parviendra former des instituteurs capables d'exercer un jour convenablement leur profession. Or, comment donnerons-nous des leçons pratiques où nous puia.. sions familiariser nos élèves au maniement des outils dont ils doivent un jour se servid Voici, à mon avis, une manière.bien simple de tourner cet obstacle, pour peu que les autorités communales y mettent de bonne volonté. Nous avons dans presque toutes nos localités des vignes apparte.. nant en propre à nos communes. Or, quoi de plus facile que d'en confier un carré au maître d'école qui le cultiverait avec ses élèves en y appliquant les meilleurs principes de culture que l'expérience a sanctionnés et reconnus bons. Ce carré ainsi cultivé servirait de modèle et ne manquerait pas après avoir été l'objet et l'assaut de toutes les critiques, de produ~ d'heureux résultats et, à la longue, il :finirait par convaincre lea esprits les plus prévenus. Qu'on n e l'oublie pas, il faut que nos populations puissent être convaincues de visu de l'utilité de la chose ; la théorie ne leur dit presque rien et n'est pas assez puissante pour amener une réaction. Ce serait, comme on le voit, un des meilleurs moyens d'accélérer les progrès dans ce domaine. Mais pour cela il faut que nos autoritèa communales s'intéressent à l'amélioration de la position des classes agricoles. Elles doivent se rappeler qu'elles ne sont pas là seulement pour porter les titres honorifiques de conseiller, président, syndic, etc ... La plupart ne songent qu'à faire marcher les affaires courante& administratives et à imposer leurs administrés, pour couvrir les frais que nécessitent les services publics. Ce n'est là ql\'une partie accessoire de leur tâche, car elles doivent, et c'est leur principale mission, travailler dans la mesure de leur force à procurer à leurs commettants J'aisance, avant et au lieu de les saigner à. blanc par des impôts ruineux qui ne sont que trop souvent le fait d'une mauvaise administration. Des incapables, doublés d'ambition, ayant joué du robinet un jour de vvtation, seront parvenus, mais parvenus pour sécher ceux qu'ils avaient si généreusement arrosés le jour de leur entrée sur la scène. Qu'on soit donc désormais plus sur ses gardes lors des l.lections communales, car une bonne ou une mauvaise administration peut faire beaucoup de bien ou de mal dans une localité, selon qu'elle comprend plus ou moins bien sa mission. Lors de l'établissement des pépinières dans les communes, les administrations y ont mis tant de laisser-aller qu'on est oblige,

125 é les plus pressant~s instances, de lâcher. 1~ bridE!. On a. vu des JJlal~ i aux aller jusqu'a refuser quelques pepms pour faire des

Jll 0~ 1 c p Après cela que v eut-on faire L. et quelle opinion devonsI8Jil!Sa.~oir de gens comprenant aussi mal leurs devoirs 1

JOUS

_ __

X.

PARTIE PRATIQUE Sujets de style à. developper. Les qttat1·e saisons de l'année. - . ~omparez entr'.elles les quatre saisons

d8 ]'année. Dites celles que vous preferez et rourquo~. . . Bienfaits et dange1·s du feu.- Le feu s~rt ~nous r~ch~uffer -:- a preparer aliments et nos ustensiles - a nous eclalfer - a fa1re l_es eto~es de nos 05 0êrements - a nous transport.or - il prête son co?cours a la s~wnce, a la :é(ense du sol, aux cérémonies du culte- il nous ueut c~mpa~me. - Ma1s il amène bien des malheurs quand nous en usons sans precautions. Respect des vieillards. - yotre ami I_Ienri s'est moqué d'un malheureux vieillard qui pas<>ait dans l~ ~1\lage.. Ecnvez-lUI pour le ram~nef a de D'_leiiIeurs sentiments. Plan :_BecH du fait - reproches - dev01rs a remplir et oubliés. Ou de\•Iendra v1eux 2 son tour. . . . . Imprévoyance.- Montrez par un exempl e la vente de cette maxime: En tou re chose il faul. considérer la fin. . . .. . . Vive le soleil. - Le soleil a reparu. Vtve le solmll Sa lum1ere met la JOie au cœur de l'homme. Après l'hiver, sa chaleur semble si douce qu'on passerait volontiers tout son temps à s'en pénétrer. ~e soleil d'~v:il réveille_ la nature, fai t fleurir les prés e~ fait ehauter les msea~:X·. Eu ete on s~ plamt souvent du soleil. c'est de l'mg~atiLude. Le soleil d ete dore le_s mo1ss~ns ; nons lui devons la metlleure partte de noire nournture ; sans lui nous n aurions pas de pai n. . . . .. . . . . Si j'étais ?·iche!- Travaiiienez-vous Sl vnu_ s et iez nche? SI OUI, ~ourquo1 travailleriez-vous? Quelles occupatiOns choiSiriez-vous et pourquoi? Dites l'usacre que vous feriez de vos revenus. V;ler l'Etat. - Que pensez-vous de ce vieil adage: « Voler l'Etat n'est pas voler •. Démontrez-en la fausseté et fa ite; connaître les fâcheuses conséquences des vo ls ou fraudes au )Jréjudice de l'Eiat. Ne pas {!erdre de vue que l'Etat c'est, au point de vue_ financier, l' ense11Jble des contnbu~bles. Le rnm·ché. - Aspec t de la v11\e ou du bourg un JOUr de marche. Problèmes.

Trois faucheurs ont mis 6 jours pour faucher l'herbe d'un pré de 279m OlJ: de long sur 16/j,m 03 de large, à raison de 18 fr. 75 l' hectare. Que revient-il a cbacun et quel est le prix d'une journée? - R. i 0 28 fr. 75; 2° 4 fr. 775. A 2 fr. le mètre cube, combien vaut la fol.lille d'une fosse de lJ,m 80 de long, 2m 50 de large et Qm 70 de profondeur'/ - R. 4, fr. 15. 4 sacs de farine pesa nt chacun 160 kg. sont achetés 62 fr. le sac. Quel est Je poids et quel est le prix des 4 sacs réunis. - R. i • 640 kg.; 2• 248 fr. Une chambre carrée a 4m 75 de côté. Combien faut-il de carreaux de ()m 85 de côté pour la carreler? - R. 2055. Une vigne produit IJ,5 hectol. de vin par hectare. Quelle est son étendue, sachant que le propriétaire a récolté un nombre de décalitres dont la Um• partie est égale a 27 décalitres? - R. 66 ares. Un réservoir a une coutenance de i rn cube ct se trouve plein d'eau. On en retire 37 seaux de 13 l. chacun. Quelle est la quantité d'eau qui reste dans le réservoir'/ - R 489 1. 4,. Un jardin rectangulaire de 62m de long sur 4,8m de large a été payé 68 fr.


!27

126 50 l'are. A combien revient ce jardin, y compris la. clôture dont on l'entoure coûtant 3 fr. 75 le mètre linéaire? - H. 2863 rr. 56. • On a. du blé qui pèse 78 kg. q, l'bectol. et qui vaut 25 fr. 50 le quin Combien d'hectolitres doit·on donner pour payer une dette de 82 fr. 60 t lai. R. 4 bectùl. H, à un litre près. Une vache fo.urnit .annuelle!Uent i50 kg. de beu~re vendu 2 fr. 60 le k On calcule que s1, au heu de fa1re Liu beurre, on avait vendu le lait 0 fr. 20 litre, on aurait fait un bénéfice de 350 fr. Combien faut· il de litres de lait poO: faire i kg. de beurre? - 2lJ, 1. 67, à un centil. près. LA FOURMI (Dictee). La. fo urm i ressemble à l'abeille en bien des choses, excepté que l'abeille enrichit l'homme, et qu'il ne tienne pas à la fourmi qu'elle ne l'appauvrisse en le volant. Ce petit animal est averti que l'biver est long, et que le lllé ml\r n'est pas longtemps exposé dans les champs. Aussi, durant la moisson la fourmi ne dort plus. Elle traine, avec Je petites serres qu'elle a à la tête des grains qui pèsent .tro is fois plus qu'elle, et elle a van ct!, co mme elle pe~t. à reculons. Quelque/ots elle trouve en cbem111 quelque ll'll!te qu1lui prête secours, mais elle ne s'y a~tend pas. Le grenier où tout do1t être porté esL public, et aucune ne pense il. f;me sa provision a part. Ce grenier est com. posé de pl usieurs chambres, qui s'entre·commuoiq uent par des galeries, qlli sout toutes creus!les si avant, que les pluies et les neiges de l'biver ne pénètrent pas ju3qu'à leur voûte. Les soutt~rra ius d~s citadelles sont des inventions UJoios anciennes et moins parlaites ; et ceux tJUi out essayé de detruire ~es fourf!!ihères qui avaient " U le loisir de se perfectionner, u'y ont presque J<Lmals 1·eussz, parce que les rameaux s'en 6tcudeut au largè, et qu'ils ne se seuteut point de tout le ravage qu'on fait à l'entrée. Lorsque les greniers sont pltlillS, et que l'bi ver approcbe, on commence a meure cu sûreté le grain en le rongeaut par les deux bouts, tt l'empêchant par là de germer. Ainsi la première uourriture n'est qu'une précauuon pout' l'avenir; et c'est la prudent~C 1Jlutôt que le besoiu qui y détermine. (Expliquer l'orthographe Jes mots soulignés). HoLLIN (l.lrevet élémentaire, aspirants, Paris). LA GRAND'MÈHE (Dictee). Si 4uelque chose a pu me donner l'idée du sage sans la science, c'est cette âme qui savait si peu, si peu du moins par les livres, et qui savait tant par le cœur, qui n'avait guère d'autres lumières quu celles de la conscience; mais les avait si calmes et si pures, et les communiquait si simplement. C'était la son autorité, et elle en avait beaucoup. Après avoir gagné, au terme d'une vie laborieuse et méritante, le repos de ses derniers jours, elle s'était retirée auprès J e mon père, le plus jeune de ses tils, et là elle rec(lrn mençait avec se3 petits enfants ce qu'elle avait déjà fait avec ses enfants, toujours la mère de famille; mais maintenant consacrée par le temps, de longs services d'amour, une tranquille et sereine expérience de la vie.

VAB.J:ÉI~:ÉIS

L'approche de la fêt e de Pâques et des beaux jours donne un regain d'actualité et d'intérêt aux strophes qu'on va lire de deux belles poésies extraites des Gerbes poétiques de Louis Gross, notre regretté poète et ancien conseiller national, enlevé prématurément à son pays et à sa famille, il y a quelques années. Le defun t, qui fut lauréat ùans plusieurs concours poétiques, en Suisse et à l'étranger, était

frère de M. l'inspecteur sco~aire et préfet actuel du district de MartiSes poésies ont été publiées par les soins et sous la surveillance fe~~n ami intime, M. H . ~.io.ley, a.ncien co~.seiller.d'Etat et actuellement president de la Soctete valatsanne d educatwn.

l\A m~~aw ~~ ~wa~~'

Golgotha! qu'as-tu fait? D'où vient que sur ta cr~te Un nuage sanglant incessamment s'arrête Déjà. depuis plus de mille ans ? Pourquoi, lorsque la. terre entonne un chant de fête, Quand montent vers les cieux les hymnes du prophète, Un soupir sort-il de tes flancs ? Qu'as-tu donc pour gémir? Le feu de la tempôte A-t-il du haut des cieux frappé ton rouge faite, En répandant partout l'effroi? Non,- mais d'un crime affreux tu fus le noir complice, Et tu sentis le sang d'un Dieu dans son supplice Tomber goutte à. goutte sur toi. Golgotha! Golgotha 1 montagne trois fois sainte 1 Rocher trois fois maudit! tu Le vis de l'absinthe, Vider le calice à l ong trait! L'immensité des mers passerait sur ton sable Pour effacer du sang la. trace impérissable, 'l'oujours ce sang reparaîtrait l C'6tait un jour voilé d'horreur ct de ténèbres, Les vents semblaient rouler des parol es funèbres, La nue avait versé des pleurs 1 li était là sanglant et la. tête inclinée l Triste jusqu'à la mort son âme abandonnée Pliait sous le poids des douleurs l Et ce Dieu tout puissant, que des anges sans nombre Escortaient dans l es cieux, ce Dieu dont la seule ombre Surpassait la splendeur des rois, N'ayant pour le pleurer que la douleur des femmes, Etait, comme un voleur, mis entre deux infâmes, Cloué sur le bois d'une croix !... Bientôt une ombre épaisse enveloppa. Solyme. Soudain, sa voix laissa tomber ce cri sublime : Eli! lamma sabachthani!... n expil'ait 1 - la. mort s'effrayait, et la terre Sentait qu'il se passait quelque étrange mystèr.e Entre l'atome et l'infini. Sa. mère était debout, contempl ant la victime Que le ciel immola pour racheter le crime, Et dont le pardon fut l'adieu. Mais ce même forfait par lui-même s'expie, Et le Juif a crié dans son orgueil impie: Je suis grand! j'ai tué mon DieuTrois jours s'étaient passés: -,--- une rumeur profonde, Soudain, fit tressaillir l es entrailles du monde, Et la. terre enfanta son Dieu. n vainquit de la mort l e pouvoir invincible, Et du rapide élan de son pied inflexible Du globe fit ployer l'essieu 1


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SONNET

Les pinsons gazouillaient au sein des aubépines, Les lilas parfumaient le bord des clairs torrents, Et les muguets de mai, dans les bois odorants, Nous montraient leurs boutons b_rillant dans les épines. Les agneaux bondissaient sur les vertes collines, L' hirondelle rasait la vague des étangs. Tandis que dans les cieux souriait le printemps Et que les vents chantaient comme des mandolines. L'on croyait voir les blés croître dans les sillons, Tant le soleil d'avril inondait de rayons Le brin d'herbe aussi bien que le superbe faîte. Pendant que l'hymne heureux s'élevait dans les airs, Un cercueil lentement traversa cette fête, Mais la nature, hélas! poursuivit ses concerts! Louis

GROSS

Anecdotes scolaires.

*"'*

Mot d'enf'ant. --:: Suza~ne, qui n'a que 6 ans, an~onc~ chaque semaine qu'elle est tantot prermère, tantôt seconde. - Comb1en etes-voua dans la classe, fait le papa émerveillé. - 8, répond Suzanne. -Nomme-lee moi donc? - D y a moi.... puis Pauline... - Et les autres? - Ah 1 les autres, je ne les connais pas ... elles ne viennent jamais 1

•*• Nous cueillons cette annonce dans une revue pédagogique:

« Une jeune Allemande désire entrer dans une famille pour montrer sa langue aux enfantR. • Le mot allemand zrigPn, qui signifie dans le sens propre montrer, avait été traduit littéralement au lieu de l'être au figuré, où il équivaut à enseigner. Ceci nous rappelle une lettre dans laquelle son auteur nous annonçait avoir tir_é un coup de froid._ C'était s'exprimer absolument comme s'il s'était agi de ttret· un coup de (ustl.

Dietionnaires illust.rés de FierreLarousse(1 500 fig.). L Nouveau dictionnaire (H40 pages) cartonné fr. 2,75 2. Dictionnaire complet (1224 pages) fr. 8,50 rel. toile fr. 8,60

Ces dictionnaires comprennent, outre une nomenclature très complète de la langue, avec la nouvelle orthographe de l'Académie, un vocabulaire des locutions latines et étrangères, et une partie géographique, historique, artistique et littéraire. 10 ·;.de remise en achetant à l'adresse ci-dessus.

directeur de l'Ecole normale. Au moyen de chiffres comparatifs tracés sur oir (celui-là en était un véritable), il n'a pas eu de peine à nous convaincre valai>annes ont été dernièrement, pour la lecture, au dernier rang dans tllJ,IISliiQtlt: fédérale. Une douche d'eau glacée tombée sur nous n'aurait p:~s produit us saisissant. !lien ne parle si haut que les chiffres, a conclu M. 11opfncr, et répondre qu e rien ne nous mit si bas. C'est sous cette im pression qne l'on a la seance. Pour s'en reme!!re, il a fallu prendre le chemin de St· l~ omain. La ante et cordiale réception nous attend ait. L'ag;~pe nous y a été oiTërte géné· IWI'~•ucu • ct gratuiteu•ent par M. le curé et l'honora ble conseil d' Ayent. Uu excellent ur, de même proveo~nce, n'a pas peu contribué a rétablir la bonne et belle que quelques malheureux chiffres avaient pour un instant fait évanouir. toute: bonne et bien agréable réunion. Et vive la commune d'Aycnt 1Honneur llt'S autorités 1 Z. IJntremont. - Les instituteur:; de not.re district se sont réunis en conférence à , le R mars, sous la présidence de 1\l. l'inspecteur Troillet. nominal constata la présence de 31 membres ; 6 ont fait défaut ; un seul a son absencP-. s'ouvrit à 9 '/, h. par une courte prière. Cono.tilu!ioo du hnreau : MM. l'issièrl's, à Orsières, est elu vice- président, et Joseph llfeilland, a Liddes, est mé se~réta ire . Apèrs _nous avoir donné lec~ure d_'une .lettre où M._le directeur de .l'Ecole normale esprima1L le regret de ne pouv01r assister a not re ronference, M. le pres1dent or,Jonna Ja letture des rappMts. La plupart des mstituteurs s'étaient fait un devoir de traiter le 10jet sou mi:; a leur étude. Voici les conclusions généralement admises: Ou ~·accorde a dire que tout instituteur qui veut remplir con>cieuc:ieusement les Jonctious de sa noble tâche, peut et doit ext•rrer une grande influence sur les enrants et }es parents. Il e,;t le coopér~ te u r de Ditm, des parents et du p~steur de la paroisse. Il reçoit des mains d'une tendre mère c·eue jeune intelligence qu'il est chargé d'instruire. Il doit graver dans ce jeune cœur des principes religieux et moraux. Pour servir dignemt>nl ~on Eglise eL honorer sa patrie l'instituteur remplira avec dévoùmeot cette noble mission. Pour alteindre ce but l'instituteur doit: t• Doun~::r le bon exemple en tous lieux; car il ne doit pas ignorer que les paroles émeuvent, mais que l'exemple eotraine; 2° Pr<lliquer la religion et honorer ses ministres; 3• S'acqui!ler de sa tàche avec zèle el dévoùment; 4• Fair~; des efforts pour augmenter le cercle dt! ses connaissances, ear celui qni n'avance pas recule; 5• Gagner le cœur des enfants et les plier à l'obéissance ; so Les habituer à la pratique des vertus, a l'ordre, à l'honnêteté et au travail ; 7• Ent retenir de bous rapports awc les parents, se concilier leur estime j)ar la bienveillance <le SPS procédés. A J ~ '/, h., la séance e't close p~r une courte prière et tous les instituteurs passent an restaurant Luder. où un repas plantureux les attend, et où se termine no1re journée par des cha11!S et des toasts. J. M.

Conférences cPinstitnteurs. St-Maurice-Monthey. - Les instituteurs de cet arrondissemeuL sont convoqués en conférence à Evionna:., pour mardi 10 anil prochain. Conthey. - Les instituteurs de ce district auront leur conférence jeudi 12 a Hi! prochain à Vétroz. Martigny. - Les instituteurs ae cc ctistdct anront leur 2'"'' conférence à Saxon, jeudi 12 avril prochain.


Entremont. - Les instituteurs de ce district aurontleut· 2"'" renee à Liddes, mercredi 25 avril prochain . Les sujets à tt·aiter sont indiqués dans l'Ecole p1·imaire.

C-HOi X DE UA.~TIQUES UA.THOL1q e~

rles familles, recueillis par F.-O. professeur au collège ct organiste de la cathédrale de Sion.

à l'usage de J'église, des écoles

• Ce recueil, di! la Cœcilia, excellente petite publication éditée par M. J. Gürtler Boncourt (Jura-B.), est un des meilleurs de ceux: qui ont paru en Suisse, et il sera tfèe utile dans les écoles et dans les paroi~ses pour les offi«es extra liturgiques. ,

SION

y nm• ANNÉE

15 Avril 1888.

N• 10.

Ajoutons 4uc ce recueil comprend 70 morceaux dont ''Oici les titres.

Li

1. 0 sanctissima. - 2. Cantique. - 3. Cantique de St-Alphunse de Lii(ori. - 4. lieur Je 'larie. - 5. La mère Je miséricorde. - 6. Au saint cœur de i\Iarie. - 7. L& tn(:rr, des proscrits. - 8. Cantique des pélerins. - 9. Hommage à la sainte Vierge. _ -10 Je vous salue. Marie, - Il. Jan ua cœli. - t 2. Invitation an culte de Marie. _ i3. Le mois de Mai. - H. A la reine du ciel.- 15. La mère d'allliction. - 16. L'image. - t 7. Le saint nom de .MariP.- 18 0 domina mea. - i9. Vas in ci~ne dPvotionii. _ 20. Regina martyrum. - 21, 2:t AYe maris stella. - 23. 24,. Ave Marie.-- 25. 26 21. Litania lauretana. - ~8. Louanges a l'Eul'haristie. - 29. Hœ.c requies mea in sreculo11 sreculi. - 30. Ego donnio el cor meum vigilat. - 31. Oiscit~ a me quia mitis som • humilis corde. - 32. O. esca viatorum.- 33, :H. 41. 0 salutaris. - 35. Verbum so. l)eroum. - 36. 0 esca viatorum. - 37. Jesus Deus, a'nor meus. - 38. Panis angeti• •·us.- 39. Ave verum. - 40. Anima Christi. - {J.2, '13. 4:'1:, {J.7. Tan tu rn ergo. - {J.5, 4S, l'ange lingua. - {J.8. Arloramus te. - {J.9. 0 bone Jésu. - 50, Pendant l'A vent. ) 1. Gloria.. - 52. Sur la venue de Jésus-Chri~t. - 53. Dans la uuit de Noël. - :Si. Hymnus S. Bcrnardi de S. Nom ine .Jésu. - 55. Regret et amour. -56. Sur le mystère Je la croix. - 57. Vere languores noslros. - 58. In dominis quadragesimœ. - 59, Résurrection de Notre-Seigneur. -Invocation à l'Esprit sai nt. - 61, 62. Veni Creatflr, - 63. La Trinité. - 6'1:. Saint Ange gardien - 65. Te Deum laudamus. - 66. Salul catholique. - 66. Cantique pour la I.Joune mort. - 68. Cantique de S. François-Xavier. - 69, 70. l\Iolets. .Ce recueil coûte 1 ft'. 20 seulement. Toute personne qui en demandera

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