No 11 l'Ecole primaire, 27 Avril 1891

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l plus aisé, plus attrayant, plus fructueux; il augmente chez l'instituteur le zèle et l'amou r de sa profession. 3• Au lieu de la répulsion, l'étude présente certains charmes à l'élèvP, eL l'habitude de l'ordre flt de la régulartté, contractée à l'école. exerce s ur toute la vie une influence mar:;uée. Après un court exercice théorique de lecture, et ;Jn peu de statistique intuitive, u n règlement horaire est tracé au tableau. Ce règlement, préconisé et commenté par M. Hopfner. est copié parplusieurs instituteurs. La séance change brusquement d'aspect, mais la varian te sourit gracieusemf'nt aux estomacs. On s'attendai t, sans doute, à un cordial accueil dfl la part de la commune des Agettes; mais. au départ, l'impression de ce tte journée était encore plus agréable qul'l l'attente. En effet, après un lrajet plus ou moins long, la Municipalité trouvait déjà le moyen dfl nous rAnd re tout à fait di spos pour la séance qui allail s'ouvrir. Le repas, copteux, succulent, et généreusement at·rosé, est encore assaisonné par dP nombreux toasts et des chan ~s : personne n'a été oublié, pas même le landstut-m. A 5 h. , on quittait les Agettes, avec un excellent souvenit· de plus. PRALONG M., instituteur . .nonth~y . - Dans la réunion des instnuteu t·s de S- Maurice et Mou they, qui out lieu le 7 courant, M. C01·nut, i nstituteut· à Vouvry , proposa F inshau ti3 comme lieu de la conférence d'arrondissement da l'année prochaine. En ma qualité d'ancien Instituteur et collègue de M. Cornot, je me permets dt3 le remercier chaieureusement, pour son aimable proposition et de la t·ecommander à une acceptation générale. Il est malheureusement vrai que nous sommes placés à une grande altitude, mais jA suis certain que tout le monde ici fera son pollsib le pour qu'on oublie ltls distances kilométriques, et que la cordialité de la •·écep tion sera pi'Oportionoée à la longueur de la route. Pourquoi, au reste, MM. les règents ne feraient-ils pas en col'ps une petite course de mon tagne, pourquoi ne viendraient-ils pas admirer nos cimes, nos cols, oos glacters. Ne le ur eulevons pas une belle occasion de faire de la géographie locale et prali<Jue . N' ontils pas besoi n de se retremper, après 6 mois de rudes fatigues, dans la contemplalioo de la belle nature, de voir de près les œuvres grandioses du Créateur'P Si notre petit pays attire ohaque année de nombreux étrangers et que. comme a dit un auteur, qui y vient, y revient, nous som mes certains que nos compatriotes ne regretteront pas d'en avoir fait la connaissance. Nous espérons donc, MM. les instituteurs, que vous serez nos hôtes d'un jour, que votre congrès pédagogique aura pleine et entière réussite, et qu'à Finshauts vous trouverez des Valaisans marchant la main dans la main avec leurs frères de la grande vallée et des bords du bleu Léman. Finshauts, 9 avril 1891. Cas. VouiLLoz, ancien iustituteur.

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SION 27 & v rll 1891

L'ECOLE PRIMAIRE RE VU E PÉDAGOGIQUE PUBLIÉ E SOUS L ES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION Il

L'ÉCOLE PRIIAIRE parait chaque quinzaine, de KoYembre à All'il inclnsiY&ment, en liuatsons de i6 pages. Prix d'a 'boauemeot pour la 8nlne, 2 fr. 5 0. IJoiuo po8tale 3 fr. .4naouee•, pria. 20 t'tnt. la ligne ou 10n e1pace. Tout ouvrage dont l' E cole primai1·e recevra deux eump laires a ura droit à une annone~' ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMA I RE : Société va laisanne d 'Education. - E xa m e ns d es r ecrues. D e l'éducation d ans s e s r a pports a vec l'instruction . - La la ngue fra n ça ise à l'école primaire. - Influence des bibliothè ques scolaires s ur l'éducation pop ula ire. - De la lectur e . - Partie pratique: Quest ionnaire d'histoi re de la S uisu (suite}.

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Tout ce qui conce:-ne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département

~==========d=e==l'=l n=st=r=uc=t=io=n=p=u=b=liq=u=e=,=à==S=io=n.=========~


LE DEPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DU CANTON DU VALAŒ

Rappel!e qu~ le co~rs de rép~ti'ion pour les instituteurs des deux langues s oavnra â Ston le 4 ma• prochain. Par contre, le t;nê~e C?ur~ est ajo urné à l'automne (septembre et octobre) pour les tnstltutrJces, tant à Sion q11' à Brigue.

LE DEPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DU CANTON DU V AL..US

Prie le~. commissions d' école et le person.nel enseignant qui n'ont pas encore far. la coll.e cte ordoooée par c1rcula1re da mois dernrer pour le monument rle G uillaume Tell. de vouloir bien se hAter et loi trans mettre au plas tôt les montants recueillis.

Abrégé de l'Histoire du Valais à l' usage de la. je uuesse, f ,·oJ eu i 2•, broché, 5tl di'. Cc pet1t Yo lume vie nt co mbl er u ue réelle lac une - le n~ot n'est pas e xagéré - cat· depuis Iongtempll se fa t:'<tt t senl t_r· le besoin d' uu onVI'age qUJ , dan s un . cad~·e res~remt. pe•·mît ~~ to ut le mond e, e n pa rti culier a Ia Jenn csse, de .se familiariser avec la co nnaissaut:e des p•·incipaux fai ts de notre belle histoH'C can tonale. CeL abr·égé a les mér·Jtes qui rcr:omrnandent un hwe de

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genre: cla rté, concisio n, élégan ce

du style, enfin impartialité. L'ouvmge est <II visé eu 3 pal'ties. La pt·emière nou s transporte _am~x. temps anciens, la 2'"• a u miJyen-âge, e nfin , Ia .3 aux temps modernes. Il comp t·end 33 c hapitre~ lion L voici l'é numération : , I. L Ps ancien nes peuptados du Valais. - Bataille d Octod ~ r~. - f:e yatais province. romaine . - Martyre de la Leg10u theba1nA e t totroduclton du chri sti anisme. II . Inva~ion des peup les barbares. - Lss B urgundes . - Les ro1s b urgundes. - Le~ F rancs. - Chu te du mont Taurus. I nvasion des Lombards. Inondation. ~barl e~agoe. - P a rtage de l'empire d'Occident. - L a feodalite. - L a noblesse. - L e denxième royaume de Bo~rgo~ne. - S~.st~me adminis tratif des évêques. Pre ten l~ o n des Za hnngen et des comtes de Savoie sur le Valats. - Guerres de Pierre de Savoie. - Origine des co.mmunes. - Insurrection des nobles . - L 'é vêque Tavelh . - Ios_urrection des communes. - Guerre de Rarogne. - Dev-eloppement des libertés populaires Conquête du Bas-Valais. - Guet-re de l'Ossola. · III. L~ cardi~al Schinner. - Conquête de Monthey . - La R eformatiOn. - La république du Valais. - In-

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SION. 27 Avril

1890-91

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

Société valaisanne d'éducation Voici l'ordre du jour de l'Assemblée générait- de la Société valaisanne d'Education, qui aura lieu à Vernayaz, Je jeudi, 30 avril courant: 7 b. 80. Cortège de la gare à l'église, après l'arrivée des premiers trains montant et descendant. Le cortège sera précédé de la fanfare de Vernayaz. Les participants, arrivés par le train de 6 b. 43 attendront en gare le train de 7 b . 25, afin de se joindre à ceux que ce train amènera, pour former tous ense:1 ble le cortège. 7 b. 45. Service religieux. Pendant ce temps, réunion du Comité au Grand-Hôtel. 9 b. Séance: Discours d'ouverture. - Lecture du protocole de la précédente réunion. - Rapports sur les sujets à l'étude, eL discussion. - Re"n dament des comptes. - Choix de la localité pour la prochaine réunion. - Nomination du Comité, etc. 1 b. Banquet. Toasts, discours, chants, musique. (Si Je temps est beau, la séance aut•a lieu dans la grande salle du Grand-Hôtel des Gorges, et Je banquet dans les jardins de l'hôtel. - En cas de mauvais temps, on utiliserait pour la séance la dépendance du Gr3nd-Hôtel, séparée de celui-ci par la grand'route, et le banquet aurait lieu dans la grande salle et le salon aLienant.) 6 b. 45. Réunion devant le Grand-Hôtel, et départ pour la gare. Le cortège sera précédé de la fanfare, comme pour l'arrivée. Le temps qui restera après le banquet pourra être employé à visiter les belles Gorges du Trient, dont l'entrée est gracieusement offerte et gratuitement accordée par la commune de Salvan. On rappelle que toutes les personnes qui s'intéressent à l'éducation chrétienne son t cordialement invitées à participer à la fête. - Le Comité recommande à MM. les instituteurs de répét~r les cban1s .figura'lt au Recueil sous les Nos 68, 75, 79, 85, 94, 95 et 97, qui seront exécutés au cours de ta fête.

Les deux rapports suivants seront lus :


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•t· Les cours de répétition donnent-ils les résultats que l'on s'attendait de leur institution ? Dans le cas contraire pourquoi? Et pat· quel moyen le but pour lequel ils out été établis sera-t-il mieux atteint? Rapporteur: M. Cornut, instituteur, à Vouvry. Voici les conclusiona de ce rapport : 1) Les cours de répétition ont été un bien pour le pays. 2) Les cours de répétition ont marqué un pas dans la la voie du progrès, puisque les illettrés diminuent d'année en année. 3) Tous les instituteurs s'accordent à dire que le premier et principal ennemi de nos écoles est la fréquenCation irrégulière des classes. 4) Ils désirent que les instituteurs, les commissions et les autorités intéressées ne laissent impunie aucune absence illégitime. 5) Que la bonne lecture soit en bonneur dans toutes les classes du Canton. Ensuite de décision du Comité, le mémoire sur cette question sera présenté cette année, son rapporteur à la réunion générale d'Ardon n'ayant pu, faute de temps, en donner connaissance en ·1889. Par contre, la présentation du rapport sur la nécessité d'un bon réglement horaire, n'aura lieu qu'en 1893 par le rapporteur désigné, M. P. Maitre, qui pourra ainsi utiliser pour son travail les rapports des autres conférences, car n'ayant pu recevoir encore la plupart des résumés des travaux de cette année sur cette question importante, il n'aurait guère pu fournir qu'un travail personnel. 2° Conseils d'on instituteur à un de ses anciens élèves qui Yient d'être chargé de la direction d'une école dans une commune rurale. Ces conseils porteront : i) snr les devoirs du maître; 2) sur le travail personnel que lui impose sa profession pour le perfectionnement de son enseignement; 3) sur les relations avec les familles et les autorités locales. Rapporteur : M. Jos. Gross, instituteur à Vernayaz.

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Conclusions : JI recommande à son protégé : 1) Une grande prudence dans tous ses procédés. 2) Les avis à prendre d'bommes compéten ls en matière d'él1ucation. 3) Le travail personnel pour se mettre à la hauteur de sa position. 4) La circonspection dans ses rapports avec les autorités et les parents. 5) La visite de l'une ou de l'autre classe dans le voisiuage de sa localité. EXAMENS DES RECRUES

Le tableau des résultat::; Jas exameiîs de recrues de l'automne dernier n'est pas eneore sorti de presse, d'après une communication reçue de la part du bureau fédéral de statistique. Nous ignorons donc quel sera le rang qui nous y est assigné dans l'échelle des cantons. Mais, ce qui est à notre connaissance établit qu'un progrès lent, mais constant, continue à se réaliser dans l'ensemble du Valais, ainsi qu'on le verra par les chiffres ci-après. 11 y a amélioration sur l'année précédente dans tous les districts, à. l'exception toutefois de ceux de Martigny, Monthey, StMaurice et Conthey, où \a moyenne est un peu inférieure à celle de 1889. Voici la note et le t·ang assignés à nos districts pour ces deux dernières anné«.>s: Districts. 1890. Districts. 1889. 1. 2. 3. 4. 5. 5. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13.

Conches Sion Rarogne Loèche Sierra Brigue SL-Maurice Entr~mont

Viége Hérens Martigny Conthey Monthey

8,80

9,9,77 10,10 10,20 10,20 10,50 10,60 10,90 11,10 11,30 11,66 11,68 Canton 10,56

1. 2. 3. 4. f. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13.

Sion Conches Martigny St-Mauriee Entremont Monthey Sierr'l Viége Rarogne Brigue Conthey Hérens Loèche

9,33 9,54

9,85 10,07 10,64

10,66 H ,02 11.22

1(33 11,42 11,52

ll ,6" 11,69

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Canton

10,72


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Les examens de l'automne dernier offrent, entr'autres particularités, celle de placer les deux districts de Conches et Monthey au sommet et au bas de l'échelle, comme ils sont, dans l'ordre topographique, placés aux deux extrémités du Valais. C'est la première fois que .cette coïnciden..:e se présente, le district de Monthey fermant pour la 4.. fois la liste, tandis que celui de Conches occupe la f•• place pour la 3m• fois en t6 ans. (A suivre) De l'éducation dans ses rapports avec l'instruction L'éducation, tous ceux qui s'en occupent le savent, est la culture rationnelle de l'homme : c'est le développement méthodique de ses facultés intellectuelles et morales. Si l'on étend cette définition générale pour en faire ressortir les facultés diverses auxquelles elle s'applique, on peut dire que l'éduc.ation comprend tons les exercices qui ont pour objet : t• De conserver et de développer 1~ corps, de faire acquérir aux sens une délicatesse en rapport avec leur rôle dans la vie; aux organes la vigueur et l'agilité dont ils ont besoin pour servir l'âme dont ils sont les organes ; 2" De cultiver l'intelligence de l'enfant, c'est-à-dire de l'habituer à l'attention, à l'observation, à la réflexion; de discipliner sa mémoire, de régler son imagination, de former son jugement, d'affermir sa raison, et enfin de lui donner toutes les connaissances dont il a besoin; 3• De préparer l'âme de l'eufant à tous les sentiments élevés qui peuv~nt ennoblir l'homme et le rapprocher de Dieu; de lui apprendre à pratiquer tout ce qui est bien, à imiter tout ce qui est beau, à détester et à fuir le mal ; de réprimer chez lui les penchants honteux qui dégradent; de maîtriser les passions maunises qui peuvent conduire aux plus grands excès; de tremper assez fortement la volonté pour qu'elle puisse résister à toute.> les incitations de l'intérêt et de la paresse.

Tel est le triple objet de l'éducation, et telle est la charge des maîtres chargés de la donner. Trop de gens s'imaginent encore que la mission de l'instituteur consiste simplement à enseigner à l'enfance, par des procédés plus ou moins ingénieux, les t\léments des

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eonnais8ances utiles, croyant ainsi que l'instruction est toute l'éducation. D'autres veulent bien admettre une distinction entre les deux. choses, mais ne voient dans l'éducation que la politesse, les belles manières, la bonne tenue et le beau langage. Les unes comme les autres, .se trom~ent étrangement. Si elles avaient sous les yeux l enumératwn que nous venons de faire des facultés qu'il s'agit de faire éclore, de cultiver et de fortifier chez l'enfant; des penchants dangereux pour son avenir qu'il faut combattre, étouffer même si on le peut, elles verraient combien est grande cette tâche en apparence si modeste, mais en réalité si complexe et si difficile de l'éducateur. L'instruction n'est donc pas toute l'éducation, car on peut être instruit, très instruit même, et être malhonnête ; on peut avoir des avantages extérieurs sërl uisants, et être égoïste, imposteur, escroc, c'est-à-dire sans conscience et moralité. On ne voit de nos jours que trop d'exemples de te triste assemblage. Est-ce à dire pour cela que l'instmetion ne soit qu'une branr.he accessoire de l'éducation, et que, sous prétexte que quelques-uns ne s'en servent que pour faire le mal, il faille la reléguer au second plan'? Loin de nous cette pensée. L'instruction, au contraire, doit être considérée comme le plus puissant moyen d'éducation, et même l'auxiliair~ indispensable de tonte éducation, lorsqu'on sait eD tirer tous les avantages qu'elle renferme ; en effet, elle ne fournit pas seulement à celui qui la possède le moyen de satisfaire lui-même à ses propres besoins, elle sert à faire pénètrer dans son âme et dans son cœur les lumières et les impressions qui devront la guider dans la pratique du bien et dans l'éloignement du mal. Mais, pour atteindre ce double but, il ne faut pas que l'institotenr se borne à développer sèchement les matières de son progr·amme : de ceLte manière, il ne ferait que de l'instruction; il faut qu'il y .associe toutes les facultés de l'ordre normal qu'il importe de développer dans l'enfant : sensibilité, affection, désintéressement, dévouement, c'est-à-dire tout ce qui peut lui inspirer l'amour du beau et du bien; et c'est ainsi que le


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véritable éducateur fera Je l'instruction un puissant instrument d'éducation. Pour rendre sensible cette méthode éducative, donnons quelques exemples. Supposons d'abord qu'il s'agisse de l'une des _premières leçons de grammaire aux élèves du cours élémentaire. Nous leur avons dit préalablement qne la grammaire est l'art de parler et d'écrire correctement. Cette définition signifi8 don c que nous devons lem· app1·endre à parler d'abord, à écrire ensuite. Or, parler, c'est désigner, c'est appeler par leurs noms les êtres et les objets avec leurs qualités et leurs défauts, leurs formes et leurs couleurs, et dire ce qu'ils font, c'est-à-dü·e indiquer leur::; actions. Mais pour désigner des êtres et des objets, il faut les conn;dtre, et le jeune enfant à qui nous nous adressons n'en connait pas, ou n'en conmt.it encore que très peu ; il faut donc commencer pa1· augmenter son vocabulaire en suivant la méthode naturelle,_ celle qu'emploient les mères, c'est-à-diJ·A en montrant les choses ou en les figurant au tableau, lorsqu'on ne les a pas sous la main, puis en indiquant et en écrivant le nom correspondant à chaque chose. Voici, au sujet du nom, ce que nous pourrons dire au jeune auditoire que nous avons devant nous: _ 11 y a dans le monde des personnes, des animaux et des choses. Les personnes sont les hommes, las femmes, les eufants, les laboureurs, les couturières, les écoliers, etc. ; - les animaux ou les bêtes sont les ch3vaux, les bœufs, les ânes, les moutons, les chiens, etc. ; - les choses sont le::; maisons, les tables, les horloges, les livres, les c>thie1·s, etc. Vous allez maintenant, ajoutera le maitre, désigner chacun une personne et dire comme moi: Un écolier est une personne, un laboureur est uue personne, une in81-itutrice est une personne... On passera ensuite aux animaux: Un mou~ 1on est un animal, un lapin est un auimal, un poisson est un animal; arrivant enfin aux choses, on dira: une maison est une chose, une voilure est une chose, uni-} montre est une chose ... Après quelques exercices de ce genre, les ec.fant5 auront appris à connaih·e à peu près tous les noms de personnes,

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d'animaux et de choses à leur portée ; on pourra ab?rder alors la définition du nom : le nom ·est un mot qut sert à désigner (par la parole ou par l'écriture) les personnes, les animaux et Les choses. On. fera cette fois. t~ouve1' ~:~ exemples par les e~ fants ~ux-mem~s ; on. les ~?ma au , · bleau noir, en écnture bien formee et b1en _hs1ble, et l,on fera justifier le choix de chaque nom, en ex•geant que\~~ dise, par exemple : le mot père e:ü un ~.om, parce qu 11 sert à nommer une personne ; - le mot l1evre est un nom, parce qu'il sert à nommer un animal; - la mot bras est un nom, parce qu'il sert à nommer un~ chose.;. _ Remat·quons toutefois que ·Je "?cabulaire de 1 en~~~~ t ser~ bientôt épuisé, parce que son honzou est encore tre:. bo~ne, et surtout que ;;on attention est très mobile. On fe~a. ~~r­ o-ir ses idées en le questionnant, en fixant sa pensee ~ur des chose~ quïl sent, mais dont il ne se rend pas bien compte, parce que sa volo.nt.~ n'est _pas a:sez forte po~ commander à sa peusée. Ams1 , ou lm dem.~ndera_ le no _ de la personne 4 ui bâtit- les maisons, de c.elle qm ._en fa1~ leF. boiseries... , qui en monte les portes ... , qUI en Htre. les fenêtres, ~tc ... ; le nom de la personne qui prend ce qm ne lui appartient pns ..., qui trompe en vendant sa ~archan ­ dise, etc... On fait épeler les noms à mesure qu ~ls so1~t trou l'és, on les transcrit au tableau n01r, on les Ill-, pms on le~ copie. _ . , Voilà la part de l'instrucLton propre.m~nt _dite . . Nou., a.llons maintenant examiner quels p1·ocede::> educatifs on peut appliquer à ces premier.:> exercices. (A suwre) ..........,~w..;...;~

LA LANGUE FRANÇAISE A L'ÉCOLE PRIMAIRE_ L'enseignement de la langue franç~ise n 'e~t q~e la smle

de l'enseignement de la lecture., Il ~e c.onSlSte d abord_qu~ dans l'épellation, la copie et l explication de mots _utiueb pris au début, dans la méthode de le~tnr.e. La ~etho~e intuitive la méthode d'induction me para1ssetlt bten preférables,' pour l'enseignement de c~ette matière, à la métho.de expositive. Les premières mét_hodes out_ pour _but de fa~re trouver à l'élève, par une séne de questwns IJJen graduees


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à peu à s'exprimer correctement par écrit,. ~l leur fera hire de petits exercices de style et de composttion e:drêm~ment ~impies sur des snjets us~el~, tels que. des l~~tre~ a leu~ famille, de petites descnptwns des scenes qu tl sa~ra le:) avoir frappés; la moisson, le.s vendanges, les. a~tres recoltes seront le plus souvent le suJet de ces descrtptwns. Il. parviendra ainsi, mais après beauc.oup de te~p~. et. de. patience, à leur faire acquérir une certame purete J elocutiOn .

et bien posées, les définitions et les règles de la arammaire. L'orthograp~e ne s'acquiert que par une lo1~gue pratique ; la théorte ne suffit pas, chacun le sait, il fauL de nombreux exercices, des dictées multipliées. Que ces exercices, ces ~i~tées, s?ient bi~n. gradués, bien appropriés à la f~rce des .eleves, bien comges par les élè,·es eux-mêmes, bien expliqués surtout, c'est là, je crois, le secret de la bonne orthographe. . , Comme dan~ .l~s autres. parties de l'enseignement, les elev~~ seront dtvises en ~rots cours : élémentaire, moyen et ~up~r~eur:.. Da~s le prer1,ner, on ne pourra s'occuper, comme Je 1at deJa d1t, que d orthogt·aphe usuelle et de copie de m~ts; dans le second, on étudiera les mots variables jusqu. au verbe ; e~fin.' dans le troisième, on verra la conjugaison orale et ecnte du verbe, le participe et les mots invariables. L'analyse grammaticale orale et écrite viendra co~pléter l'~nseignement des règles usuelles de la grammaire, en faisant comprendre les démonstrations du maître. Enfin on terminera par des notions élémentaires ;:;ur le style et la coropositiou, auxquelles il faut joindre la lecture des bons auteurs, la rédtation de nombreux morceaux ~~ prose et de poésie, quelques exercices d'analyse logique, 1 e'ude dès synonymes et des racines. Il est bon de se servir, surtout dans le cours supérieur, de la méthode historique de MM. Brachet et Dussouchet. L'enfant qui entre dans une école ne possède que bien peu de mots et ne connaît qne peu de choses· mais le peu qu'il connaît sont les objets au milieu desqu~ls il vit : un champ, un jardin, un bois, les outils de son père, les noms de ses parents et de ses frères et 1\œurs, etc. Cepenpe~daot, dans. ?e dictionnaire si pauvre, il s'est déjà introdmt des traditiOns fausses, de~ fautes souvent énormes · les premières leçons demandent donc de l'attention. L'ins~ tituteur d01t faire une liste des locutions vicieuses employées dans le pays et les corriger chez ses élèves, ainsi que leurs défauts de prononciation. Après avoir fait disparaître ce qu'il y a de défectueux dans le lan~age des enfants, le maitre les accoutumera peu

ALFRED CHA.RBON, Ancien Professeur.

Influence des bibliothèql!.eS scolaire~ (suite et fin} La création d'une bibliothèque populaire exige pour première c()ndition, sinon beau~,;oup, au moins un peu d'argent, et l'on sait qu'un grand nvmbre de co~mu~es rurales sont ou dénuées de ressources, ou peu d1sposees aux sacrifie~~ pour une institution dont l'utilité e~t . enc.o~e loin d'être partout comprise. A part quelques m~mct~ahtes qui ont à leur tête des hommes intelligents et mstrmts~ la plupart des autre~ sont ~ndiffér?.nte~ à cette œuvre mora.hsatrice et dan!! ce ca:s le role del Hlstltnteur devteut laboneux . et difficile; mais s'ii a du tact et de l'influ.ence, et .~urto~t s'il est animé d' un véritable désir de réusSir et qu 1l sOit p~rsévérant, il finira pa.r aplanir les diffic.ultés, tri?mpher des obstacles. L'expérience l'"' démontré bten des fOis. Bon nombre d'instituleurs placés à ce point de vue d.ans les conditious les plus défavorables sont par~en~s a fo.t·ce d'industrie à établir des bibliothèques ausst bien dotee~. aussi riche~ en bons ouvrages que celles des communes où les ressources étaient relativement abondantes. Que l'instituteur placé accidentellement à la. tête . d'une école dépourvue de bibliothèque ne désespère donc Jamais de pouvoir en élablir une, s'il appor~~ ?ans cet~e ~nt~e­ prise les qualités que nous venons ct mdt~uer, ~ est-a-dtre du tact et de la persévérance, et surtvut. s~ son devoue~~nt le rend digne de la confiance des au tontes et des fa.m~Jles. Voici les moyens que nous avons longtemps cons~llles et qui ont presque toujours réussi au:delà ,de n~s esperance~. Le premier de ces moyens, c·est d obteDir du conseil


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muuicipal le vote d'nn crédit spécial pour cet objet. Si la commuue n'a pas de ressources ou .:JUe sou budaet soit obéré, ce créJit sera sans doute peu élevé; mais si insignifiant qu'il soit, il sera une manifestation du désir de la municipalité de fonder une bibliothèque. Ce set·a !e point de départ. Nous insistons snr l'emploi et la réussite de ce moyen dont l'administration ne manquera pas de teuir compte, dans les subsides ou les concessions qu'elle accordera à son tour. Après la commune, viendront les familles. Que l'instituteur s'adresse à celles qui sont riches ou aisées - et il y en a par tout au moins quelques-unes - ; qu'il intéresse à son œuvre toutes les per.;(lnnes qu'il connaît et qn'il sait favorablemen t disposées pour l'ir~stitution de~ bibliothèques, ilt s'il est pel'suasif, persévérant surtout, il obi iendra des souscriptious qui viendront grossir lfl c..:t·édit ùe la. commune, et qui, dans certains cas, le dépasseront peut-être d'une manière très notable. Voilà donc !a bibliothèque fondée . Les pr~liminaires auront duré un peu de temps, nons ne le dissimulons pas; mais quelle est J'œuVl'e, même de prewière utilité, dont les commencemeuts ne soient pas laborieux? Q;1'on le demande à tous les promoteurs d'institutions ùe ch arité et ùe philanthropie ; ils vous rl3pondront que, aa.ns J'ardeur, sans le feu sacré dont ils élaient animés, ils n'auraient jamai~ abouti. Mais ce qui doit encourager et soutenir les timides, c'est que rarement une entreprise de celte nature échoue lorsqu'elle est bien conduite; à plu3 forte raison lorsqu'il s'agit J'une œuvre dont l'utilité mo1·alisaLrice n'est pins à démontrer. Mais la bibliothèque fondée, il I'estet·a à l'instituteur la. tâche de la compléte1·, car les ouvrages dont il disposera. au début semnt bientôt lu:;; et, polH ne pas laisser se ralentir le mouvement favoraule à la lecture, il sera obligé d'en procurer de nouveaux. à ses lecteurs. Qu'1l !le t·assare: cette seconde phase de l'histoire de ~a bibliothèque s'accomplira plus faci lement que la première, :>111·tout. s'il a su tirer de

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celle-ci tout Je parti indiqué plus haut. Le goût d~ la lecture étant désormais implanté, les lecteurs et leurs familles consentiront volontiers de nouveaux. sact·ifices pour satisfaire leur curiosité et leur désir de connaître. Les dons viendront pour ainsi dire d'eux-mêmes; l'instituteut·, devenu plus hardi, plus entreprenant, en raison des services qu'il aura rendus en fondant une bibliothèque, saura s'iugéniet· pour trouver de nouveaux moyens d'accroître les re~sources de son œuvre; et entin, après un certain temps écoulé, il pourra. recouril· une seconde foi:> aux libéralités de l'Etat. Tel est le rôle de l'instituteur dans la création et le développement d'une bibliothèque populaire, particulièrement à la campagne; car dan;; les villes, surtout dans •:elles qui ont au moins quelque importance, il existe des bibliothèques publiques plus ou moins anciennes. Quant à la composition des bibliothèques rurales, c'està-dire au choix des ouvrages, c'est encore à l'instituteur qu'en advient le soin. Ce choix. ne peut d'dillenrs être f;j,it que d'une manière qni présente de sérieuses garanties; mais il est incontestable que, parmi ces ouvrages, il en est d'infiniment meilleurs les uns que les autre:> et que, d'autre part, tels d'entre eux qui conviennent à une population, d'aprè;:; le niveau de son instmction, ses ten dances et ses besoins, ne conviennent pas à une autre d'une instruc!ion plus développée, mais dont les habitnùes l ai~sent à désirer. L'instituteur ne ;;aurait donc s'entourer de trop de précautions, surtout s'il connaît encore peu la commune, pour arrêter la bibliothèque qu'il va créer. Qu'il y introduise l'agréable, sans doutr, pourvu que cette qualité ne présente aucnu danger; mais qu'il n'oublie ni l'utile ni le sérieux. La bibliolhèqur. créée et composée d'ouvrages bien choisis, il reste à en assGrer le fonctionnement et la conservation. Ces deux parties du service d'une bibliothèque ne sont pas les moins importantes; car, à quoi servirait de rassembler à si grand'peine une certaine quantité cie bons livres, s'ils étaient destinés à dormir sur les rayons d'une armoire, ou si, distribués sans ordre et à tout venant, aucune mesure n'était prise pour en prévenir la dégradation


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et même ia perte ? La question est donc de savoir à qui sera confiée cette double charge de distribuer les li vres aux lecteurs et de . prendre soin de leur conservation. Nous n'hésitons pas à répondre que l'insti tu te ur seul, dans les communes rurales, réunit les conditions voulues, pour ët•·e conservateur de la bibliothèque Celle-ci est placée le plus souvent dans son école : c'est lui qui l'a créée, c'est lui qui est chargé d'inspirer le goût de la lecture à ses élèves, de les diriger dans le choix des livres qu'ils peuvent lire utilement; lui-même a besoin de recourir journellement à cette source pour la préparation de ses leçons et des devoirs, ct enfin. personne n'a plus intérêt que lui à sa conservation, puisqu'elle est son œuvre et qu'il lui a fallu beaucoup de temp:; et d'efforts pour aboutir. Ajout.~ns _à cela q?e ce servi~e est entièrement gratuit, et que lm~tltuteur n y trouve d autre avantage que celui de moraliser, en l'éclairant, la population au milieu de laquelle il vit. C'est là évidemment une satisfaction bien douce, mais que lui seul, ou à peu près, dans la commune, est à même de :.e procurer. Nous n'avons pa.s à entre•· ici dans le détail de la tenue de la bibliothèque. Nous dirons simplement qu'elle doit être faite avec la plus grande exactitude, si l'on veut que les livres ne se dispersent pas et qu'ils se conservent. Un règlement local est très nécessaire pour fixer les indemnités dues par les leeteurs à la caisse de la bibliothèque, en cas de perLe ou de dégradation. Les négligences à ce sujet sont très coupables. On a vu des bibliothèques disparaît1·e complètement en trè~ peu d'années, par suite de la négligence apportée dans le service. On ne peut que blâmer sévèrement de pareilles fautes. Un mot encore touchant les prêts et les rentrées: Il appartient à l'instituteur de fix.er lui-même, à l'avance ' ·le jour de la semaine et l'heure où les lecteurs pourront se présenter, pour remettre les livres lus et. pour en recevoir de nouveaux. Nous penson:;, nous, que c'est le dimanche qui convient pour cet échange, parce que l'instituteur peut,

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comme ses cliflnts, disposer ce jour-là de 9ue~ques heures de liberté. En les réunissant autour de lm, 11 peut leur faire un petit en~reti~n sur l'intérêt _q~Ie p~ésente t~ls ou tels ouvrages qm n ont pa3 encore ete lu~~, ou qm font partie d'une concession nouvelle. Et c'est par ce moyen qu'il développera le goût ùe la lecture en même temps qu'il enlève•·a à l'oisiveté et aux distrac'tions parnicieuses les jeune5 gens qu'il .s~nra grouper autour de lui. (L Educateur) ~

DE LA LECTURE

(Suite. - Voir dans un précédent N°.) Ne perdons pas de vue que la mémoire .est ,la faculté la plus facile à développer ch~z l'enfant .• Des l ~ge 1~, plus tendre, elle se montre en lm: avant meme qu 1l pm:;se .articuler une parole, on J'entrevoit déjà. L'enfan~ reconn~1tra son entourage, les objets qu'il voit to?s les JO_urs ; ~~ ~e rappellera, si jeune qu'il soit, ~e qm lm a ~aus~. de la JOie ou de la tristesse ; c'est grâce a cette faculte qu 1l parv~ent à lire. La lecture demande dans le commencement ?ne at~ tention soutenue et de la part de l'élève et du ma1tre. S1 le maître a le talent de la rendre attrayante, H g_agnera le cœur de l'enfant qui, sans aucun effort, se sounendra de l'objet qu'il a vu. , . . ., Il faut conclure de là qu une des prmCipales rai:;ons de la faiblesse de nos écoles, non-seulement sous le rapport Je la lecture, mai:; aussi de toutes les autres .branc~es de l'enseignement, est le retard que ron apporte a culh~~r ~~ mémoire des commençants. Il n est pas rare de -~on d~:; maîtres s'occuper pre5qne exclusivement ~~s pre~1eres d~· visions au arand détriment de la dermere. C est cbo:;e prouvée que ~l'enfant peut parvenir à ~ire à l'àg~ ~e 5 et 6 ans, comment peut-on trouver que c est trop tot a 7 a~s? agir ainsi c'est se préparer plus tard bien des .regrets, b1en des ennuis; c'est, dirai-je aussi, bien méconn~1tre son devoir et l'intérêt des enfants et être peu soucieux d~ l_eur bonheur; c'est même cruel de les obliger à ae temr Immobiles sur des bancs pendant deux heures et plus, et les


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abandonner, le reste du temps, à des moniteurs souvent incapables et d'autres fois indignes de la confiance. J'avoue, l'enfant est inconstant, ce qui lui plaît aujourd'hui le dégoûtera demain, le maître fera donc bien de ménager son attention et de ne pas l'ennu·y er; il devra suivre autant que po~sible la marcbe de la nature, car à cet âge l'enfant n'est pas à même de compreudre les avantages de l'imt•·uction, et ce serait d'ailleurs manquer complètemen~ le but que de vouloir, par un zèle mal placé, assujettir cette jeune intelligence par un travail au-dessus de ses forces. Pour nous prémunir contre ce dernier excès également déplorable, il est bon de faire succPder à la lecture quelques instants de délassement, ou ce qui vaut encore mieux, d'employer ces moments à une leçon de choses ou de calcul, pendant lesquels l'enfant ne sera pas tenu avec la même rigueur qu'aux heures de lecture. Cela dit, entrons dans quelques détails. Nous sommes amenés naturellement à parler des tableaux. Les nouveaux tableaux de lecture ont un immense avantage sur les anciens, ils sont plus attrayants pour les enfants. Là où ils ne sont pas introduits, on peut également varier la lecture en mettant sous les yeux des élèves des objets qu'ils connaissent déjà, pour leur aider à parvenir à la connaissance ou d'une lettre ou d'un son qui présente quelques difficultés. C'est ce que j'appelle instruire en amusant. Parvenu au livre de lecture, l'enfant rencontre de grands obstacles: certains sons, tels que on, in, ain, un, oin, oi, etc., l'arrêtent à tout. bout de champ; aussi n'est-il pas inutile de suspendre en classe une feuille ou carte résumant toutes les difficultés de la lecture. On a soin de mettre sur ce tableau synoptique les sons difficiles. Par exemple oi, se présenterait ainsi Otl. Il va sans dire que l'enfant doit syllaber jusqu'à sa troisième année d'école. 2) Dernières années d'école C'est ici Je moment d'employer tous ses soins à détruire

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les fa.nsses intonations causées pa1· la brusque transition de la syllabisation à la lecture courante proprement dite. L'~­ lève qni commence•·a à lire couramment ne fera pas de distinction entre une virgule ou un point; sa lecture sera saccadée, monotone ; il ne sera pas exposé aux synaleptes, c'est-à-dire il n'avalera pas les mots, s'il a été habitué aux leetures d'ensemble, mais il n'évitera pas toujours les fansses pau~es. Cepmdant, s'il a l'oreille exet·cée, il parviendra assez vite à se débarrasser de ce défaut. De là. la nécessité dn chant dans les écoles. Ceux qui chantent le mieux sont ordinairement aussi ceux qùi lisent le mieux; les lectures J'ensemble sont très utiles, l'élève sera amené par eltes à bien prononcer chaque mot, il s'habituera à lire lentement. Le compte-rendu, au seul point de vue de la lecture, est indispenaable : Jamais l'élève ne lira avec le naturel voul u, s'il ne comprend ce qu'il lit : ici, ce sera une pause contre le bon sens qu'il fera, là un mot mal artieulé ou une lettre passée sous silence. F. H., inst. PARTIE PRATIQUE

Questionnaire d'histoire de la Suisse (suite) § 48. - 1) Quand eurent Ïieu les batailles de Cappel et du Gubel? 2) Quelles ftu·ent les premières conséquences de la Réforme, et que voulaient les réformés ? 3) Que firent les catholiques, et que désirait Zwingli? 4) Que se passa-t-il des deux côtés et que fit Zurich? !'i) Qu'allaient faire les deux armées, mais qu'arriva-t-il? 6) Dans cette campagne, que viton? 7) Quels sentiments animaient Zwingli, et à quoi poussa-t-il Berne et Zurich? 8) Ensuite de cette intel'diction, que firent les catholiques? 9) Qu'annonçait Zwingli et qu'arriva-t-il? 10) A l'approche du péril, quelle fut l'attitude de Zwingli et de ses partisans? 11) A Cappel, qu'arriva-t-il à Zwingli et à ses pat'tisans? 12) Quel nouvel engagement y eut-il quelques jours après, et quelle en fut l'issue? 13) Que perdit l'ennemi, et quelle fut la cause de sa. défaite? 14) Que demandèrent Zurich et Berne, et à. quoi s'engagèrent-ils? 15) Quel fut l'effet de la victoire et ses conséquences ? 16) Dans le même temps, que se passait-il à Soleure? 17) Sur ce refus, que firent les protestants et ensuite les catholiques? 18) Après ces préparatifs, qu'arriva-t-il? 19) A cette vue, que firent les catholiques? 20) Que fit ensmte Soleure? § 49. - 1) Au commencement du XVI• siècle; à qm appartenaient Genève et le pays de Vaud? 2) Dans ces contrées, par qui la Réforme fut-elle prêchée ? 3) A Genève, quand put-elle prendre quelque consistance? 4) Qu'était Jean Calvin, et quand vint-il à Genève? 5) Qu'enseignait-il 't 6) Que lm arriva-t-il d'abord? 7) Dès lors, comment gouverna-t-il Genève? 8) De q.uel acte de cruauté se rendit-il coupable, et pourquoi? 9) Qu'était


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110n code, et quand mourut Calvin? 10) Qui introduisit la Réforme dans le pays de Vaud? 11) Que dut faire l'évêque de Lausanne, que devint le trésor de la cathédrale, et quel fut le sort des prêtres et des populations? 12) Que se passa-t-il dans le pays de Neuchâtel? 13) Que tirent Landeron et Crassier? 14) Qu'avait fait le protestantisme dans le Valais, et par qui y avait-il été introduit? 15) Quels partis comptait alors le Valais? 16) En 1603, que fit la diète de Viège? 17) Comment le catholicisme parvint-il à. triompher dans le Valais? 18) Dans le Tessin, qu'essayèrent les partisans de la Réforme, et qu'était devenu Locarno ? 19) Quelles étaient les conséquences des luttes l'eligieuses, et que firent les cantons catholiques? 20) Que fut-il décidé? § 50. - 1) Au milieu des divisions et des luttes de l'époque, que fit le pape Paul ill? 2) Où s'ouvrit le Concile, quel en fut le résultat, et quels furent ses actes? 3) Quelle fut l'attitude des protestants à. l'égard de ce Concile? 4) Que devint l'agitation religieuse ? 5) Que conclurent les cantons catholiques~ 6) Qui adhéra à. ce traité et que fut-il convenu? 7) Comment appela-t-on ce traité, et qui y donna encore son adhésion? 8) Que rendirent au duc de Savoie Berne et le Valais? 9) Quelque temps après, à. quoi se virent contraints les cantons catholiques? 10) Qu'aiTivat-il dans le pays d'Appenzell? 11) De quoi le duc de Savoie ne pouvaitil se consoler, et qu'essaya-t-il? 12) Racontez cette tentative et son issue, et comment fut-elle appelée ? * - A l'époque de la réforme, que suscita la Providence 1 2) Quelle est la vie de St-FJ.·ançois de Sales depuis sa naissance jusqu'à l'achèvement de ses études? 3) Ses études achevées, que devint-il et que · fit-il ? 4) Que fit-il pour le Bas-Valais ? fi) Qui envoya-t-il à. l'évêque de Sion? 6) Quand mourut-il, et comment sa mémoire fut-elle honorée? 7) Que fit pour la Suisse Saint Charles Borromée? 8) Que fit-il au ·concile de Trente, et dès lors? 9) A quoi détermina-t-il ensuite le pape et dans quel but, et qu'introduisit-il dans notre pays? 10) Que fonda encore ce prélat, et quand mourut-il? 11) Que fut !Ielchior Lussi? 12) Que fit-il dès sa jeunesse, et de quelles charges fut-il revêtu~ 13) Qu'est devenu son souvenir? 14) Que dut le canton de Fribourg à. Canisius et au prévôt Schneuwly. 15) Que fit le Père Canisius en Allemagne, en Suisse, et notamment à. FJ.·ibourg? 16) Où et quand mourut-il? 17) Qui mourut encore à. Fribourg la même année et quelles furent les œuvres de ce personnage? 18) Qui était Conrad Schuber, et que fit-il ? 19) Que fit l'avoyer Louis Pfyffer? 20) Que fit aussi le landammanu Amberg? 21) Qui vivait à Glaris, à la même époque? · § 51. - 1) Dès l'année 1560, que se passait-il dans les Grisons? 2) Qu'avaient fait l'Autriche, l'Espagne et la FJ.·ance? 3) Quels pa1·tis ces puissances s'étaient-elles attachés? 4) Que résolurent les catholiques ensuite des excès commis par les réformés? 5) Quel échec subirent les cantons protestants, et que s'ensuivit-il? 6) Mais que fu·ent de nouveau les protestants? 7) Enfin, quelle entente y eut-il entre les catholiques et les réformés ? 8) Quelles clauses renfermait le capiflr.tlat de Milan? § 52. - l ) A quoi ressemblait l'Allemagne lorsque allait éclater la guerre de Trente-Ans? 2) A quoi aboutirent les rivalités? 3) Que désil·a-t-on quand la guene eut exe1·cé assez de ravages? 4) Où et quand la paix fut-elle conclue ? 5) Quel rôle jouent les cantons suisses dans ce traité? 6) Qu'était la Suisse depuis la guerre de Souabe, mais que lui manquait-il? 7) Comment lui fut assurée cette indépendance, et que reconnut encore le même traité? 8) Qu'obtinrent catholiques et réformés, et que perdit l'empire?

dépeudance ' u Bas- Valais. In vasio n des Français Le Valais république indépandantP.. - Le départeme; du Simplon. - Appendice. Comme on le voit, ces notions hi s lori q u .::~ s'arrêtent

à l'année 18 -1 5, dès t.:ette da te les évènements qui se sont accompils eu Valais r'lnll'ant plutOt. dans le domai ne .te l'Histoire de la. Su isse. Un exemplaire de cet ouvrage sPra adressé comme

don elu Déparlentent de l'lnsltuction publique à tous les merubres du corps enseignant valaisan. Les élèves ou jeunes gens des écoles qui dési reraient se procurer cet Abr~qé pourront l'obten ir au prix de faveu r de 30 cent. en s'adressanL au secrétariat de l'los-· truction publique. à Sion. La l~f}ende du Rhône. - Un journal de Chicago, publié en français. le Courrier d'lllinois, raconte :l. sa façon aux Américains comment et pourquoi ont été exécutés à GAnève lPs travaux du Rhône. L'histoire. dit Je Journal de Genève, œuvre de pure imagination et qm n'a que lo tort d"être fausse d'un bout à l'autre, est conté d'une manière si divertissante que nous n'hésitons pas à la reproduire. « Quelqu.:s-uns parm i vou" connaiss~nt certainement la Suisse, Genève. le Rhône 'L. Le H.hône est un des fleuves les plus rapides du monde. Il traverse le lac de Genève, dont il l'ale les eaux bleu de ciel d'une bande grisâtre Au sortir du lac Léman, le Rhône débouche dans Genève impétueusement. Il est arrêté par l'ile Housseau, ce qui ne contribue pas peu à aiguillonner son allure. Au milieu de la ville, le Rhône se sépare en deux b1·as qui enceignent une lande de terre où sont installés les halles et marchés publics. Or, on fait à Genève comme on fait ici, on jette à l'eau Je plus que l'on peut de déchets et de matières organiques; c'est si commode sm· le moment ! Puis, Je Rhône va si "ite, il n'y a pas crainte qu'il reste en ville uu atome de saleté. La vieille théorie a été battue; le Rhône s'est révolté, et cNtain jour la population de Genève s'est émue en constatant l'infection de son R llône turbulent. Alors un ingénieur distingué a nettoyé, J'un après l'autre. les 2 bras du Rhône; il les a canalisés et cimentés. Depuis ce temps il paraît que les eaux sont à peu près propres e t que les matières dévet·sées à Genève filent gaillardement sur la F ra nce 1 L e Rhône se perd à Bellogarne fsw) où il passe entre des fiPsures de rocbet·s dans des profondeurs insondables. Des restaurants sont établis là ; j'ai dîné dans l'un d'eux et mon souvenir me fait encore e ntrevoir une


douzaine de mouches, qui !l'étaient suicidées dans mon assiettée de potage, durant le trajet de la cuisine 1\ la table. Vo1:s pensez si j 'ai respecté et leur trépas et leur cercueil à CAS monches désespérées !.. . . Ob 1 que de mouche~ 1 boo Dieu, que de mouches 1 J e suis bien sûr •1ue c'était le puant tribut de Genève qui eogeodrail là ces parasites ailés. Si je vous ai cité cette balte à Belleilarde, c'es t pour faire bien comprendre quel doit être l'eotrain.,ment du Rbôoe depui!l Genève. Malgré tout, les matières putrides a vaient eu raison du courant au point de souiller les eaux continuellement.

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Le N" 12 et fleruier cle 1SH0;91, de L'E(:OLE PRIMai. Il apporpout· dite périocle. En même tem})S, le }'ersounel enseignant vahlisnu . rt>c~evra l'extrait elu ra})pOJ1 elu Département de l'I nstruction publique sur sa gestion de 1S90.

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION Il

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L'ÉCOLE PRIIAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Ami inclusivement, en livraisons de i6 pages. Prb d'aboone meot pour la 8ol• 111e, 2 f r . 3 0. 1 1Joion po• tale 3 rr. ~oaooee•, pm 20 ce"'· la ligne ou son upaee. Tout ouvrage dont J' Ecole primai1·e recevra d~ux exet_Dplatres aura droit à une annone" ou à un compte·rendu, s ll y a heu.

Il

Le Seerétnriat de l'Instruction publique, à Sion, se charge, clans l'intérêt des écoles, cle la transmission et du sel'Vice des demancles cles dits cahiers, aux conditions suivantes : S fr. 50 le cent, 4: fr. 50 le demi cent, 2 ft·. 25 le qua.1 cle cent. Il n'en est pas expédié on livré en qnantiM inférieure à 25 cahiers. J,a vente n'a lieu qu'au comptant on contre remboursement postal.

K LEi lmi ENST

2 0 Mal 1 ~9 J

P UBLIÉE SOUS L ES AUSPICES DE LA

CAHIER-SOUS-MAIN

Imprimet·ie

SION

REVUE PÉDAGOGIQ UE

par le

Po11 à la charge cles destinataires. A la même atlresse on peut continuer à se prot nrer des MOYENS D'EMULATION, comme témoi~nages hebdomadaires (1 fr. le cent) et tableaux d'honneur mensuelR (1 fr. 20 le cent).

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l'ECOLE PRIMAIRE

~IAIRE, pan·aîtra dans le t~ouraut cle tt-ra le titr~ et la table cles matil>res

Plus de cahiers tachés, déchirés, malpropres

1 .

ANNÉE

SOMMAIRE: Société valaisanne d'Education ( R éunion .trhtera!c de l 'érnaJ'a.~· le 3 0 A'iwil I89I) Avant de nous quitter Influence des bibliothèques scolaires (suite ct fin) - Les « Essais » de Michel de Montaigne Travail manuel dans les écoles - Partie pratique : Questio1t1tai re d 'ltistoi re de la Suisse ( suite et jin).

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département

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