No 10 l'Ecole primaire, 1er Avril 1892

Page 1

-

8-

faculté d'exprimer leur douleur par des cris, l'homme le plus barbare aurait alot·s senti les fibres de son cœur s'agiter :l ces accents déchirants et, à moins d'être foncièrement crllel, il serait devenu l'ami et le protect~ur d6s êtres dont il est non seulement le tyran, mais le bourreau. Non, les chevaux ne crient pas lorsqu'on lea maltraite, lorsqu'on les torture, mais le charrAlier observateur et compatissant voit et seut, aux contractions de leur bouche, à leurs frémissements, à leur respiration bruyante ou saccadée, à leurs sourds mugissements et jusqu'aux larmes qu' ils ont parfois dans les yeux, 'les souffrances qu'ils ressentent. Les animaux de trait, qui n'ont aucun intérêt à nous servir, qui pounaieiJL se passer de nous si no•1s leur donnions la liberté, ont quelquefois malheureusement besoin d'être excités pour exécuter les travaux auxquels nons les soumettons. Mais ces excitations doivent être raisonnées, exercées avec mesure et ne pas dépasser les limites prescrites par le bon sens et surtout par la pitié. C'est dans l'à· propos, eL dans la manière de commander et d'exciter qu'on reconnaît le bon charretier.

(A suivre} ---er><~

V ARIÉTÉ8

Un nouveau dictionnai1·e. - M. Cb. Na•.'rAy est l'auteur d'une nouveauté intitulée Voyage autour d'un die· tionnaire. Cet ouvrage est plus amusant à feuilleter que le gros Dictionnaire de l'Académie française ou d'autres pareils. On en jugera par les quelques définitions suivantes: - Notaire. Habit noir et cravate bllmche qui renferme quelquefois un homme. - Collège. Une prison où on a été malheureux eL où on voudt·ait revenir. Bretelles. Bandes que Monsieur met sur ses épaules pour soutenir les culoLles que Madame porte. - Exagérer. Verbe dont on se sert rarement quand on dit du b •en d'autrui. - Momies. Cvnservos humaines. -Sens commun. Le moins commun des sens. -- Croûtes. •rous les t11bleaux qui ne sont pao de mon pince11u. Et il y a 246 pages comme cela dans le Voyage autour d'un Dicttonnaire.

·

SION

XI"'• ANNEE

1er &vril

1~92

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUELIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION Ï:ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pour la Sois~o~e, 2 f r. 30. Union postale 3 fr. "-nnonees, prix 20 cent, la ligne ou sotl espace. Tout ouvrage dont l'Ecole pr1:m aù·e recevra d~ux exe~plaires aura droit à une annoncP ou à un compte· rendu, s Il y a heu.

SOMMAIRE: Aux régens. Conseils sur l'éducation des enfants. L 'enseignement du calcul. Correspondances : De la Bible illustrée. - Encore la gratuité du matériel scolaire. - A propos de la préparation des recrues. - Encore le sujet de conférence. - Partie pratique; S uj et de style. Suj et traùé : Dictees. - Variétés; La distribution des p r i x: Anecdotes scoLaires. - Suppléments. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


8t-Mauwiee-Don&hey. - La conférence annuelle des stituteurs de ces deux dist1·icts aura lieu à St-Maurice le mardi cle Pâques J 9 avril prochain, à 8 h. •12 du m. dans le bâtiment des écoles primai1·es des garçons. Sion. - Les instituteurs de ce arrondissement sont convoqués ·en conférence aonufllle à Grimisuat, le mardi 26 avril prochain, à 9 h. du m. @iiierre. - La ~onférence annuelle pou1· le~ instituteurs de ce .district f'St. fixée au jeudi 28 avril prochain, à Vissoie, à 9 h. dn m.

*

=

1891-92

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

.SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

*

Les eommissions scolaires t>.t les amis de l'instruction sont cordialement invités à assister à ces conférences.

ELÉMENTS D'ARITHMÉTIQUE A L'USAGE DE::> EGOLI:!:::l l:'LUMAlRES

PAR UN PROFESSEtm DE L'ÉCOLE NORMALE DE SION 1 vol. cart. 2m• édition,

SION, 1.. Avril

r~vue

et augmentée

Cet ouvrage comprend deux parties; la 1••, théorique et orné"' de figures, la 2m•, pratique, qui compte plus d_e 2ÇOO exercices et problèmes. Au nombre de ceux-cl , l on trouve la plupart des sujets donné<> lors des examens des recrues, et dont le Département militaire fédéral a bien voulu au toriser la reproduction dans ce manuel. C'est une amélioration sensible sur l'édition p1·écédente. Voici sur ce classique (très apprécié du corps ens~ignant valaisan et accueilli également avec faveur dans diverses écoles d'autres cantovs) entr'autres appréciations. celles émises par deux inspecteurs scolaires étrangdrs au Valais: "Ce manuel a de r~els avantages sur le traité de F. P. B. Les définitions tlléorique~ son plus simples et plus précisc!-li. Les problème~ ~ont VtU'iés, en n~mbre s~ffisant_, c~ reelle· ment pratiques. L'ou\ rage a en outre le mcrtte du bon manh(,, la re hure <!!il dun bon: goût et Fimpression plaît 11ar ses jolis caractt•res. 11

Voici l'autre jugement qui concorde avec le précédent. " Aut bommes d'é,:olc très nomhreu~ qui reprochaient aux cahiers Zrebringer Pabseoce complète de théorie, Pmwrage otire un e1posé théorique ~1a.ir, sobre e t sur~samment complet. .. Je garde d'un examen attentif du manuel la convtction sincère qu'Il renf~rme .un excellent cuurs d'arithmétique. J'apprPcic surtout Je grand nombre et la progresston lneo gradurc des problèmes. "

Les Solutions raisonnées coûteut fr. 1. 50

Le savoir·fah·e et le savoir·ViVI'e Dans les diverses circonstances de la vie, guide pratique de la vi~' usuelle, par Cl. JURANVILLE. - Vol. in-12, ill. de 200 gravures, rel. toile, 2 francs. Scienc~ du ménage, cuisine, recettes utiles; hygiène, soins aux malades, remédes usuels; convenances socrales, usa~es , bon ton politesse· en un mot, tout ce qui conceme l'économie do~estique e~t rèuni dans cet ouvrage, véritable vademecum des jeunes filles.

AUX RÉGENS L'excellent article ainsi intitulé et dont nous conservons l'orthographe , est tiré du N• 24 (1 Janvier 1856, 3m• année) de J'Ami des régens. Beaucoup de nos instituteurs, sinon la plupart, ignorent sans doute que le Valais possédait, il y a environ 40 ans, un organe pédagogique paraissant deux fois pat mois pendant la durée des écoles, mais qui ne vécut que peu de temps. Celte feuille avait alors pour gérant feu M. Cb. L. de Bous, accien conseiller d'Etat et pendant quelques années chef du Département de l'Instruction publique. Nous ne pcssédons plus que des N•• épars de l'Am~ des régens, dont il cous serait cependant très agréable d'avoir la collection complète. Ceux de nos lecteurs qui pourraient nous y aider voudront bien en aviser l'éditeur de l'Ecole primaire, publication qui n'a fait que continue•·, sous un autre titre, quoique après un très long intervalle, la p1·emière revue pédagogique que le Valais ait vu naître: l'Ami des régens:

Une erreur qui perd les instituteurs, c'est de croire que dès que les enfans ont quitté le seuil de la maison d'école, et que la porte de la classe est fermée, leur tâche est finie. Pas encore; vous avez enseigné à lire, à écrire, à calculer, soit ; mais ce n'est pas tout; avec l'instruction de l'esprit, est-ce que vous ne leur devez pas l'éducation, qui est l'instruction du cœur? Et s'ils vous voient, hors de l'école, légers, dissipés dans vos habitudes, inconséquens et libres dans vos propos, s'ils vous voient, par exemple, entrer dans les lieux publics, boire et jouer dan.s les auberges, courir aux distractions vulgaires et bruyantes, qu'en pensez-vous? Moi, je vous dis que lorsque vous avez enseigné la lectme, l'écriture, l'orthographe, vous n'avez rien fait, vous n'avez pas rempli le devoir le plus essentiel de votre état, si par toutes vos paroles, par toutes vos actions, par tout l'ensemble de votre vie extérieure, vous ne méritez pas d'être


-

14G -

les exemples vivans des pères et des fils. L'on m'objectera peut-être que, aprés tout, l'on ne fait pas de mal en allant quelqueîois, les dimanches et le~ jours de fête, se distraire et s'amuser avec les autres . J'insiste, vous le voyez, sur ce point capital. Vous ne faites pas de mal! et que m'importe que vous. ne fassiez pas de mal, si je venx que vons ~ass1ez le b1en? PUis, êtes-vous bien certains de ne pas faire le mal en entrant dans des lieux où vous perdez au moins la considération qui doit s'attacher au titl'e dont vous êtes revêtus, en écoutant des conversations grossières, quelquefois licencieuses, ~n n'évitant pas les occasions d'y prendre part, et de rire et de festoyer avec les autres et comme les autres? Comme les autres 1 Je vous répète que l'instituteur n'est pas, ne doit pas être un homme comme les autres; que l'instituteur est un fonctionnaire public de l'ordre le plus élevé; que comme le prêtre et le pasteur, l'instituteur a aussi cha;ge d'âmes, et qu'il doit montrer aux autres ce qu'il iaut faire, et non pas faire comme le3 autres. Que faire donc? Je vais vous le dire: renoncez à ces -distractions, à ces fréquentations toujours inutiles et souvent dangereuses, et employez les hdsirs que vous laissent -vos fonctions aux douces et pures distractions de la famille ·et de l'étude. Qu'autour de vous, dans votre modeste foyer, r èunent le calme et la paix, et que vos compagnes soient ·ciÎées parmi les épouses vertueuses et les bonnes mères; que vos enfans soient renommés parmi les plus honnêtes tet les plus sages. . Uue ressource que vous négligez trop, c'est l'étude. Beau•coup s'imaginent qu'une fois pourvus de leur brevet, ils ·ont atteint jusqu'aux dernières limites du savoir, et n'ont 1plus qu'à se croiser les bras. Assurément j'éprouve quel•que tendresse pour les brevets et les di~lôm~s 1 Mais. pré•CisémenL à cause de cela, et parce que Je m y connais un 1peu, vous me permettrez de vous dire qu'un brevet, q~'un diplôme, cela ne prouve pas grand' chose. si l'on s'en t1ent là. Un instituteur, un professeu!', même nantis d'un brevet •'lu d'un diplôme, dès qu'ils cessent d'étudie•·. enseignent

147

-

dèjà mal; un instituteur, un professeur, même brevetés, rnême diplômés, dès qu'ils ne ùnstt·uisent plus, sont des paresseux, et demain ils seront des ignorans. Or, vous savez où conduisent la paresse et l'ignorance! Un diplôme ou un brevet ne prouvent qu' une chose: c'est non pas qu'on sait, mais qu'à une époque donnée l'on a montré une certaine aptitude à apprendre. Apprenez donc, instruisez-vous sans cesse, ajoutez sans cesse aux. connaissances acquises. La science est la nourriture du cœur. Fortifiez-vous sur les diverses méthodes d'enseignement, allo d'arriver aux. résultats les plus prompts et les meilleurs; fortifiez- vous sur l'art si C\lmpliqué, si difficile de discipliner, de eond uire les enfans. Lisez, lisez beaucoup les livres sérieux qui élè\'ent et mûrissent la pensée; des livres moraux. et pratiques qui inspirent l'horreur du vice, et où VûUS puiserez ces conseils et ce:; ma· ximes salutaires qu'à votre tour vous verserez dans le.:~ jeunes intelligences de vos élèves. Peu de livres, si vous voulez, mais de bons livres, des livres qui vous apprennent à aimer votre pa.ys, à aime•· la religion et Dieu, le père commun qui est dans le ciel, et dont nous devons travaillet· à faire bénir le nom et ar ri ver le règne sut· la terre. Que ceux qui sont bons deviennent meilleurs encore. et que les tièdes prennent du cœur, et que le~ autres se repentent et nous reviennent. Ainsi, hommes de bonne conduite et de boos exemples; marchez d'un pas ferme et la tête haute dans la voie où vous trouverez le contentement de vous-mêmes, le bonheur des vôtres, l'estime, - la seule à laquelle il faille tenir - l'estime des honnêtes geus, les bénédictions des familles, la bienveillance de vos :mpérieurs et la reconnaissance du pays. Conseils sur l'éducation des enfants

Je passais un jour devant une école garnie de petits enfants. Déjà de loin, j'entendais le maitr·e tapager contre la dissipation, la méchanceté, la pare.:>.:>e et la grossièreté de ses élèves. Il en réclamait le silence a ''et:. énel'gie, leu L'


-

148 -

faisait force recommandations, interrompait souvent la leçon se fâchait beaucoup, les insultait parfois, et s'indignait d~ leur sauvagerie et de leur ignorance. Il ne leur ménageait pas même les punitions corporelles, qui lui occasionnaient souvent bien des désagréments. Aussi disait-il parfois à ses élèves: « Vous me ruinez la santé, vous me conduirez à la tombe. » C'est alors que je me disais à moi-même: « Pour tout au monde, je ne voudrais être instituteur. , Quel triste emploi! En effet, peu à peu le poison de la colère et de la mauvaise humeur le dessilcha, la mort s'en suivit. il trouva enfin son repos définitif dans la tombe. , Plu~ loin, je passais devant une école où tout était parfaitement calme et tranquille, bien que le:; élèves y fussent très nombreux. Le maitre y enseignait avec tact et succès; sa parole était douce eL attrayante, à peine l'entendait-on deYant la porte de la salle. Ses élèves étaient paisibles et appliqués, et, à mon grand étonnement, les garçons, d'habitude les plus évaporés, se montraient attentifs au moindre de ses signes. La classe avait un puissant att••aiL pour eux, et en vérité, ce ne fut qu'à graud'peine que les parents, pour dPs motifs plausibles, purent en retenir J'un 1lU l'autre à la maison. Les élèves du premier maitre détestaient au contraire la classe, aussi ne se faisaient-ils pas de scrupule de la manquer souvent et sans au(jun motif réel. La différence de caractèt·e des deux éducateurs dont je viens de parler. se remarque aussi chez les mères de famille. En voici une assurément bieu intentionnée, son dessein est de faire de ~es enfants des hommes utiles, honnêtes, bons et heureux. Entrons dans sa maison et voyons comme les choses s'y passent. Le père, par suite de ses ocüupations, est, la plus grande partie de la journée, absent de la famille que la mère dirige à son gré. Comment s'y p1·end-elle avec ses enfants? Elle les prie, les supplie de re~ ter tranquilles, elle leur défend au besoin dix, cent fois la même chose; elle gronde, elle menace, elle fouette enfin, mais en vain. Leg vieilles mutineries reviennent sans cesse, de nouvelles s'y ajoutent. Je ne sais plus que commence!', dit-elle en pleurant, au père revenu de ses occu-

149 -

pations: je parle,_ j'avertis, je menace toute la journée, et tout ne sert _de ~!en, ~es deux enfants ne m'écoutent plus. l!ne aut1·e f01s, J entrai dans ~ne mais~n, beaucoup plus ri?he .en enfa~ts que la famille dont Je viens de pal'ler. Jc1, pere et mere ne grondaient à peu près jamais. Tout se passait avec calme et silence, avec douceur et amour, parce qu~ l~s enfants sont plus sages, plus convenables, plus app~Iques, plus francs, plus obéissants que les autres. Ces dermers ne sont-ils peut-être pas aussi les descendants d'Adam et d'Eve comme les premiers? Il est très important pour parents et maitres de savoir par ,quels ~oyens. faciliter et accomplir l'importante tâche ~~ 1 educatwn et .~I?~lanter, aussi bien à la maison qu'à 1ecole, l_a tranq~Ilhte, la paix, l'obéissance et le bonheur. La questwn: • t:_omme_nt m'y prendrai-je? • est pour l'éducateur n1~e questwn vitale dans toute l'acception du mot. 1! fat~t bi,en savoir que _Parler beaucoup, quereller, gronder, sa1gnr, s_emporter, pumr souvent, ne sont pas les meilleu 1·s moyens a employer pour faire l'éducation des enfants. Prêcher toute la journée, c'est endurcir les subordonnés c'est le~ habituer à vos sermons, à vos menaces et bientôt vos meilleurs conseils ne seront. plus écontés. Par votre p~·opre faute, leurs cœurs •·essembleront au chemin battu ou la semence ne peut prospérer. Si, pendant ses remon~ trances, le maître se donuait la peine de reaarder dans ]es yeux de ses élèves, il verrait combien pe~ d'impression font . s~s paroles sur eux et il changerait sans doute de procedes. On peut aussi s'en quérir de l'état d'one famille o~ d'une classe voisine, et l'on verra bientôt que là où l'on cm, tapage, menace le plus, on ne tt·ouve gén~l'alement que fort_ peu d'ordre, de soumission et d'amùur. A~! Je fais mieux, je puuis souvent et même très fort, ~e dit mon r.ollègue. Rappelez-vous, mon ami, lui répondisJe que beaucoup de punitions corporelles sont aussi dangereuses e~ .é~uc~ti~o que b,eancoup de sermons. Des coups souvent r~petes ~te!gneot ,1 amour réciproque des parents e~ ~es ma~ tres, a1gr~ssen t 1enfant, le rendent chagrin, en. tete, cache, l'aocumer et vindicatif. Il regarde la maison


-

150

-

-

cet heureux asl'\e qui toute sa vie .devrait lui , d t lus affectueux souvemrs, comme rappele~ les ~lu:s o~x e f018 ~ blasé par les coups, l'enfant une n?ue pnson. ~~ arce u'il sait, par expérience, ne cramt plus les pumtlOns, P q · e ·'est pourquoi la verge ne durent guer , (.; d ff .que les e ets e ar les punitions coril les oublie ~ite .. Malheu;~~~~~:;t, s~mousse et finit par porelles, le .sentlmen.t . d lus fâcheux. Un enlant qui s'éteindre. c est .le cot~'hle ~ur est un triste élève. Celui 0 n'a plus d.e sentiment .nn ba'nc reste la brebis gàleuse qui ne qmtte plus le dermer ne' ' ar le knout continue du troupeau; l'esclave russe 1me lusP infidèle . le' repris de à être le p~us paresseux ~t e d~ nouveaux 'délits. N'emjustice médtte dans . sa puso~lèves ar une ~évérité outrée. poisonnons pas la Vle d~ nf,s ef nt c~upable plus grandes D'ailleurs, comment pdumrf tensal·n·J·an·lfia.ntes vous usez de · d ·.. our es au e ::. <:> ' fau les, SI ej~ ~ . . . . crard? Vons ~erez tyran à. sou toute votre sevente a son de<J f utes lécrères plus sévèrement endroit, ou vous pumrez es a <J (A suivre.) que d'autres bien plus graves.

ne .

pat er ne

de

L 'ENSEIGNEMENT DU CALCUL

. . . r apprendre à compter Les meilleur~ ~rocedés. a s~~;:: fo~u des bouliers compteur aux enfants conSIStent dans P d ba' tonnets des · . d b11 des bûchettes, es ' et numerateur, es 1 es, t de · ob]'els matériels · · t etc en un mo :; balles de hune tel.n e, Ï 1 t re et l'écriture des nombres· On continu~ ensmte par a e~ u Les enfants peuvent cornde un à mille au tableau nolr. . · ·1 faut ensuite le· do 1crts ma1s 1 mencer par compter ~vec : ; "'ur~ élémentaire e~ le cours faire ces~er ~ette habttn~t ~?a~~ rd::; b numération parlée, m~yen etud t.en t. ens~"ID: t e,des nombres en tiers et décimi~Ux. pms la numeration ~en e ffet la méthode phonomimtque On peut employer a ~et e nsuite ar l'addition. la sou· de Grosselin. On. continue e dtvmon ... p - dectma · · \e!l.., OJ'ales t· t.100 la l straction. la mu tlp lCa • . • d 1 1 menta l et de · é ~ d'exerc1ces e ca cu et écrites, ~ccompagn e~ .. , . nt de tem sen temp:> trai\ petits problemes, appropne:sd, ayal d. penies à. la prodià l'économie, à. la sagesse ans es e '

151

-

galité etc., en employant toujours des nombres concrets. Le:; leçons seront toujours orales et intuitives, autant que possible. La méthode de calcul oral, de .Mlle Juranville, est excellente et fournit de nombreux exercices pour habituer les enfants aux opérations mentales. t) Les pt·oblèmes tJ•aités par écrit devront toujours donner ben à une sol ution raisonnée de la part de l'élève; il ne faut point se borner à n'exiger que les opérations et la réponse. Dans la deuxième division, les enfants peuvent commencer à mesurer les quatre figures élémentaires. Plus tard, la première évalue la surface des divers polygones qui peuvent 11e présenter dans la pratique. Elle met en usage, sur le terrain, un jour par semaine, sous les yeux du maître, les leçons de la classe. Des notions usuelles sur la mesure de la circonférence, le toisé, et le cubage viennent s'ajouter à èes éléments. Le cours supérieur étudiera les fractions ordinaires, les caractères de divisibilité, etc.; quant aux fractions décimales, elles seront l'objet de leçons dès le cours moyen. L'instituteur terminera par les règles de trois, d'intérêt, d'escompte, de société, de mélange, etc., auxquelles il joindra des problèmes relatifs aux industries locales, aux choses usuelles, aux profes8ions et aux différents travaux agricoles, à la complabilitA d'un ménage, d' une maison de culture, au système métrique, elc. Tl pourra même enseigner l'ex• traction de la racine carrée, ~JUelquefois utile dans la prati4u ~. 2 ) Senectus. CORRESPONDANCES DE LA BIBLE ILLUSTRÉE L'article intitulé Le ltvre de lecture de Guyau, paru dana le N• 8 de notre chère revue, contient plusieurs assertions t) Sur la même ligne que cet ouvrage peut-être placée la Nouvelle Méthode de calcul oral par Heinrich, déjà recommandée à diverses reprises dans cette publication. ~) Les Eléments d'arithmétique, suivis de plus de 2000 exercices et problèmes, ouvrage adopté en Valais et introduit éi!alement dans pluaieurs écoles d'autres cantons, tiennent compte des besoins et des vœux manifestés par notre collaborateur. Réd.


.lOid

.--------~~~--~

que je ne puis admettre et que mon collègue son auteur dra bien me permettre de relever. M?n cher ~· ne se place-t-il pas sur un piédestal un pe11 éleve 't Serait-ce pour promener un peu plus librement see regat·ds sur les autorités scolaires supérieures, sur MM. lee Insp~cteurs, qui à l'entendre ont recommandé et rundu obligatoires les manuels de lecture les plus imparfaits 1 De là, il con::;idère comme son devoir de faire connaître t tous les instituteurs qu'ils ont à remplacer sans délai la Blblt illustrée par Guyau. C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré Au conseil de celui que prêche ton curé ; Tout ellt élé mieux . . . . . . Je m'unis d'ailleurs à lui pour . gémir sur la faiblesse da nos recrues, surtout en matière de lecture ; mais il me semble qu'il outrepasse un peu la mesure en disant qu9 l'on n'a pres. que rien fait pour y porter remède 't A mon avis tout la monde s'est mis à l'œuvre, et los progrès obtenus, bien qu'en. core faibles, il est vrai, nous le prouvent. Mais il est difficile de déraciner une mauvaise prononciation et de mauvaises habitudes, contractées pendant de longues années et qui souvent même se sont emparées des maîtres. Il faut espérer que ce progrès s'accentuera de plus en plus ot que dans peu de temps nous obtiendrons des notBs satisfaisantes. Mon collègue, à J'entendt·e, tl'ouve la Btble illustrée de Bourquard, le manuelle moins approprié comme livre de lee· ture. Tel n'est pas mon avis, ni sans doute celui de bien d'aut~e~L Si cet ouvrage contient quelques fautes d'iœpresswn et paul-être de traduction, elles sont si peu noœbre,uses _qu'elles ne peuvent guère portH un grand préjudice à 1 ense~gaement. (Le livre de Guyau eu est-il exempt') Eli outre, Il est écrit dans un style simple, familier, tout à fait à la portée des enfants. Il est plus intéressant qu~ celai que m~n collègue lui oppose, et les sujets en général, se prê~ent mteux au compte-rendu que ceux de l'ouvrage dom il vant~ le. mérit~.. Enfin, il est exc.,llont et il n'y a qu'à en savoir tirer parti. • Il faut seulement, selon le conseil de Fé· n~lon, inspirer plus àe goût pour les histoires dl3 la sainte B1ble, que pout· toutes autres, non en leur disant qu'elles sont plus belles, mais en faisant sentir leur beauté sans en parler. Qu'on leur fasse remarquer combien elles sont ricbee par le fond, merveilleuses et cependant pleines de vérités na· turelles et d'intérêt palpitant. Elles n'excitent pas seulement leur curiosité enfantine, mais elles leur révèlent, en mêœe temps, les fondements de la religion et les impriment dans

-

.J..UU

-

}eor esprit. • Suivons les _conseils de ce maître dans l'art: DOUS nous en trouverons bten et la p!upart des griefs élevés ~otre ce manuel tomberont facilement. pourquoi l'usagP da la Bible ûlustrée serait-il canse des 1118uvaises notes en lecture 't Il est à croire que l'auteur n'a pas pris la pei~e d'examiner les ressources de ce modeste 111anuel, ou qu tl r~ffole_ un pe~ trop de Guyau : voilà pourquoi il semble avoJt· pns eu gnppe Bourquard. Les élèves possesseurs du livt·e de M. Guyau comprennelltUs sans explications 1 , L'introduction de nouveaux livres, dit-il, est toujours vue de mauvais œil par les parents. • J'ajoute qu'elle est un enoui et une pierre d'achoppement pour les maîtres. C'Ast sans doute pour ce motif qu'tl recommande la suppression de la Bible, répandue, je crois, dans les tJ"Ois quarts des écoles françaises du canton et d'un prix plus abordable que celui qu'il veut rendt·e obligatoire 1 Voilà qui nous donnet·ait une charmante besogne et qui ferai t plaisir à ces bons paysans qui n'ont pas toujours la bourse bi en g~tmie . La Bible, selon lui, ne répond plus aux b~soins actuels. 0 n ne le voit que trop : chaque jou1· on relègue de plus en plus l'étude de la religion à l'arrière-plan, pour ingurgiter à nos disciples, comme aux oies à l'engrais, forre arithmétique, histoire et géographie. Filut-il conclure que l'étude de la religion ne correspond plus aux besoins actuels 't Est-ce à nous, éducateUl's chargés surtout de faire des chrétiens, à chercher de la supprimer 't Plus que jamais l'étude de la religion est devenue nécessaire, indispensable . Que de fâcheux exemples ne voyonsnous pas, propre8 à nous convaincre que toute l'instruction et les bonnes manières extét·ieures sont plus nuisibles qu'utiles sans de fortes convictio1s religieuses. Si la bon nt~ foi, la franchise, la loyauté, la simplicité des mœurs tendent à disparaître, si la fraude et la démoraligation pénètrent jusque dans les villages perdus au sein de nos montagnes, c'est qu'il y a l'oubli, l'abandon des devoit•s religieux. Supprim~r la lecture de la Bible, n'est-ce pas favoriser cet abandon eL faire naître l'indifférence et la haine de Ill Religion. D'ailleurs cette suppression, tant que nous aurons un gouvernement chrétien, sachant apprécier les bienfaits de l'union de l'homme avec Dieu, n'aura jamais lieu, car la Bible est obligatoire ; que voudrait en faire mon cher collègue s'il ~e veut l'utiliser comme livre de lecture 't Pour remplacer le livre actuel par Guyau, il faudrait un autre ouvrage à appren· dre par cœur. C'est ce à quoi il n'est pas permis de songer


-

H)l!

-

vu nos programmes plutôt surchargés. Le livre de M. Guyau est bon et précieux, je n'en viens pas; mais la Bible illustrée l'est bien plu~. Il n'y a guère d'ouvrages plus propres à éclairer les enfants sur les devoira de la vie, à les porter au bien, à leur faire chérir la vertu . et où trouver un ouvrage plus propre à cultiver Je cœur ett orner l'intelligence. Pour relever la société actuelle, minée par l'athéisme et des doctrines impies, il faut des hommes croyants et pratiquants, et tant que nous n'aurons pas trouvé un meilleut moyen d'inculquer de bons priucipes religieux, dussions-no111 occuper constamment le dernier rang dans la statistique féd6. raie (si la Bible était un obstacle) je suis, après plusieura années d'enseignement, de ravis de ces jeunes maîtres qui ramènent les classes qui ont tourné le cap de Bonne-Esp6. rance au cap ténébreux des Tempêtes. S. M.

ENCORE LA GRATUITÉ DU MATÉRIEL SCOLAIRE ~~ parait _que t~riel scolair&,

mes réflexions au sujet de la gratuité du man'ont pas été du goût de mon honorable col. legue, de, M.- B., qui travaille ferme et dur à faire jaillir la

lum~ere

.. ..

Si j'ai parlé de la commune de M.- B. ce n'a pau été pour la comparer à des communes d'autres cantons, mais bien i e,elles du :Val~is. Et, je suis persuadé que tons les lecteurs de 1Ecole pnma~re, à part M. D., l'ont compris ainsi. Plus loin M. D. après avoir dit que • le Valaisan n'ost pu voyageur, con~lut que je n_e fais pas Pxception à la règle générale. • A cela Je répondrai que non seulement j'ai vu bien de nos classt:~s yalaisannes, mais que j'ai aussi eu l'occaeion d'en 'VISiter à mamtes reprises dans d'autres cantons de la Suisae. Q~e ~- D. ne se presse donc pas trop de conclure, sinon il lm amvera souvent, comme cette fois de tomber involontai· rement dans l'erreur, sans même s'en ' douter. M. D. ne disconvenant pas que le matériel fourni par les c~mmunes est le plus mal traité et Je plus vite mis hors d usage, nous prop?se, pour le conserver, de ne pas Je laisser porter à domw1_le, et cela en imitation de CA qUI se fait chez. nos bons voisms du canton de Vaud. Est-ce là une 1dêe pratique 'P M. D. ignorerait-il que dans ce dernier canton la duré_e. des class.es est de près de dix mo1s, ce qui dispense les eleves de s occuper autant d'étude en dehors des classes que _chez ~ous, où. la durée des cours n'est généralement que de SIX mOis, ce qu1 nous oblige à pousser plus fortement lea

das durant ce court laps de teCJps, si nous voulons obte6111 ir qu~lques résultats satisfaisants. C'est ce qu_e tous les institu· ~urs valaisans, . à part peut-être_une e~ce~h?n, comprennent fort bien. Aussi le mode de faire precomse par M. D., ne raiL être pratiqué en Valais, sans entraver gravement les 110oJtrès déjà bien modestes de nos r.Lasses. Dans le canton Vaud d' ailleurs, la plupart des instituteurs donnent à leurs 6Jèves des tâches à domicile. Je ~'ins_isterai pas _sur_ les inconvénients et les embarras que creerait pour nos msh~?teurt~ le mode de procéder patron~é pa~ ~- D. ~epandant, J aimerais à voir l'école où le maitre dist~Jbuerait à la fin _de cbae séance une demi-feuille 1e pap1er pour un devo1r à do~cile. CAI'tains élèves l'utiliseraient ~n . entier, pour . d' autres elle serait insuffisante, pour une tro1s1eme catégorie enfin, • . , . elle resterait immaculée. Plus loin, il trouve que 1 Etat • pour sttmuler 1 espr1_t de solidarité • doit venir PD aide aux communes et au~ familles. A J'entendre, on dirait que tous les enfants appartumnent à des familles pauvres. Il n'est est pourtant ,pas géné~alt:~ment ainsi, et je ne comprends pas trop comru~ntl Etat ferait mousser J'esprit de solidarité en fournissant IUdJstmcteme~t, même aux richAs, des effets classiques, alors que ceux·ci peuvent sans se gêner s'imposet· ce léger sacrifice. _ . Malgré la colonne de chiffres bissée par~· D., ~b:ffre~ qUI ne prouvent du reste rien contre mes assertwns, Je continue l affirmer que pour le pays la gratuité du matériel scolaire n'offre pour ainsi dire aucun avant~ge péc!-lniair~. car les négociants peuvent obtenir des falmcants a aussi bon comptfl que l'Etat ce qui nous e~t néces_saire _pour ~os classes (~)M. D. discutant Je projet que Je precomsa1s, le taxe d utopiA et plus loin il trouve qu'il ne changerait en rifln à l'ordr~ des choses. Donc, selon lui, notre manière_ de procéder serait une utopie et non une réalité. Quelle Jog1que! .. . Les lecteurs l'apprécieront .. .. J e n'ai jamais dit non plus que_ le. dépôt du matériel d'approvi~ion~em,ent de choque _classe d01ve refuser des effets à une categorie d élèves. Cette 1dée que mfl prêle M. D. est tout à fait gratuite, et _je lui_ saurais gré ~e respecter un peu plus la vérité et de m1e~x hre. Je croya1s m'être exprimé assez clairement pour laisser entendre que lous pouvaient se fournir à l'école, mais aussi, par contre,

fe

(1) Nous ne sommes pas du tout en ceci d'accord ~vec le co~­ respondant, car jamais nos petits marchands ne pou~ra1ent_ obt~mr des conditions aussi favorables que l'Etat, par la ra1son ~1en simple que celui-ci, s'approvisionnant en plus gran,d e quantité, peut jouir d'une remise relativement plus forte. - Red.


~DO

-- ----------------~

que tous auraient la liberté de se procurer la nécessait·e ailleurs, ce qui est bien différent de ce que veut me faire dire mon contradicteur. M. D. plaide la cause des p11uvres honteux. ca qui est bien. mais j'aimerais aussi lui voir énumérer les moyens à prend~ pour répt•imer l'arrogance des plus osés, qui, pour se justifier ne se font pas scrupule d'employer des moyens peu honnête~ pour obtenir tout ce qu'ils peuvent des communes, dont les avuirs semblent leut· appartenir en pl'Opre. Enfin, pout· conclusion, M. D laisse libre l'autot·ité de Iran. cher la question selon ses vues. Il me semble qu'elle peut se passer aisément de cette autorisation. Dans un prochain article, je me propose de développer la suite de mes idées sur la matière, c'est pourquoi je m'arrête aujourd'hui afin de ne pas abuser des colonnes da t'Ecole

primaire.

A.,

instituteur.

A PROPOS DE LA PRÉPARATION DES RECRUES Permettez-moi de venir vous remercier d e l'heureuse innovation que vous avez bien voulu établir en recueH!aut, spé· cialement pour lea recrnes, un choix de morceaux de lecture. Je dois vous dire que ce& recueils sont appelés à améliorer nos résultats et à combler une lacune; car, jusqu'à présent, nous n'avons pas de livres de lec!ure conformes au programme des examens pédagogiques. Ces petites anecdotes, que vous voulez bien recueillü·, se prêtent au compte·rendo et plaisent aux jeunes gens, qui les lisent avec le plus vif in· térêt et souvent même en dehors de l'école. C'est donc un moyen très efficace de favoriser le goût de la lecture, d'améliorer la note de nos recrufls dans cette branche jusqu'ici si faible, et de relever le niveau intellectuel de notre canton. Mais, pour que ce dernier résultat soit vraiment sensible, il s'agit aussi de ne pas négliger les autres matières du progt·amme. Ce qui se fait pour la lecture, ne pourrait-il pas se faire aussi pour les connaissances civiques, le calcul et même le style. Pendant le dernier cours scolaire, l'Ecole primaire a publié les questions graduées de calcul mental, de calcul écrit et de connaissances civiques, posées aux examens péda. gogiques de 1890. Les instituteut·s se sont empressés de les utiliser et en ont obtenu d'excellents résultats. On a même vu des Inspecteurs les utiliser aux examens de clôture des ,écoles primaires. Il faut espérer que l'Ecole primaire, qui tend à devenir pra· tique et de plus en plus intéressante, ne manquera pas de

100s

157 -

fournir les questions du dernier recrutement (1).

Ell~

a, il

est vrai, publié un certain nombre de problèmes, mats ces

quelques extraits, éparpillés dans plusieurs numéros, ne sont fJ d'un emploi facile et font souvent perdre un temps pré· ~ux pour les ret!'ouver. Nous aimerions donc avoit· en suppléments, la publication in extenso de toutes les questions osées au dernier recrutement, et cela, en nombre assez suflsaot pour pouvoir les mettre entre les mains des élèves·reoroes. Outr'l lu parti que chaque instituteur pourrait en retirer comme récapitulation, nos futures recrues auraient ainsi 80 mains un programme tou t fait, qu'elles se feraient certaineJDeot un plaisir de parcourir pour l'époque du recrutement. Les questions graduées ont le double avantage de faire connaHre au jeune homme son degré de connaissance et de stiJDU)er son zèle, car son amour-propre le porte à se mettt·e 80 mesure de pouvoir traiter les questions correspondant à la 1.. notf'. Sans doute, cette 'innovation en~raîne quelques frais d'impression, mais nous avons tout lieu de croirfl que notre organe pédagogique ne reculera pas devant un tel sacrifice, puisqu'!! y va de l'honneur de notre chère Patrie valaisanne. "~~~

F. B.

ENCORE LE SUJET DE CONFÉRENCE Dans le n• 8 àe l'Ecole Primaire. nous trouvions un excellent article à propos du sujet de conférence. L'auteur, M. L. A., nous y donne d'utiles indications sur la manière de tt·aiter la question importante soumise à notre étude. Je n'ai pas, et pour cause, la prétention de combattre les idées de M. L. A., dont la compétence, en matière scolaire, ne fait l'objet d'aucun doute . Chaque régent, en effet, étudiera de son mieux les diyerses circonstances pouvant influer un peu sur la constructiOn et l'installation des locaux scolaires, de manière à faire jaillir la lumière sur cette question, qui n'a pas encore eu les hon· neurs d'une discussion gènérale présentant un caractère sérieux. Mais nous avons dèjà de si beaux projets, je dirai même des édifices si parfaits et complets dans l'esprit des autorités e& sur le papier, que les pauvres régents de village ne pourront guère les modifier, malgré toute leour bonne volonté 1 Et, faut il le dire, je n'ai que peu de confiance dans une étude (1) Elles ont toutes paru dans la Pa1·tie pratique depuis la page H, N•• 1 de 1891·92. Notre correspondant ne les a sans doute pas remarquées sous leur nouveau litre.


-

!58 -

-

presque aride des conditions dan~:~ lesquelles struit un bâtiment destiné à la classe. Cependant, qu'on ne me croie pas pessimiste au point combaLLre toute idée de disèussion : cette pensée est bien de moi, Je voudrais ou désirerais seulement, que instituteur décrivît son local et le matériel qu'il comparant à ce qu'ils devraient être, et en en faisant les défectuosités ou les avantages s'il y a lieu . Do cette nière, les délégués du Département et, en génér~l, tous qui s'intéreRsent à l'instruction populaire, pourraient se une idée relativement exar.te de l'état général des scolaires; ce serait on mèmEl temps un vigoureux coup ron pour quelques autorités locales, dont la pt•étention la hauteur de l'insuffisance de leurs locaux. Des instituteurs éprouveront sans doute de la à déct·ire un local défectueux, voire même im~'v''o"""· leur est peut-être assigné, mais le succès de l'étude qui est proposée est à ce pt·ix! Pourquoi hésiterait-on'! Que en effet, dans la plupart des cas, l'instituteur luttant seul la mauvaise volonté des autorités, qUt prétextent souveat mauvais état des fioances pour jus ti fier leur insouciance l'endroit de la santé des enfants et de l'instruction de la nesse 1 - Nous avons une excellente occasion de si dea lacunes sous ce rapport : Faisons-le énergiquement, respect humain, flt nous obtiendrons certainement ce des demandes réitérées n'ont pu réaliser.

B . . . ., instituteur.

PART 1E PRAT 1QUE SUJET DE STYLE (Sujet traité)

159 -

de devenir amis de l'empereur' Et avec quel péril ! Or dépend de nous de devenir amis de Dieu dès aujourd'hui. • 11 recommença à lire, et son âme changeait, et son espri t 18 dépouillait du monde ; il lisait, . et les flots de son cœur roulaient tumultueusement. Il frémtt un moment. il jugea, il 18 décida, et, enfin vaincu, il dit à son ami : • C'en est fait, je romps avec mes espérances, je veux servir Dieu ici mêm~ fi sur J'heure. Son ami l'imite ; leurs compagnons en apprenant leur détermination les quittent en pleurant ; mais c'était sur eux111ëmes qu'ils pleuraient. OzANAM. DICTÉES 1. L'ÉCOLIER PARESSEUX D n'est pas difficile à reconnaître : parti de chez lui au derDier moment, voyez-le s'attarder devant la moindre chose qui ocite sa curiosité; il n'a nul souci d'arriver en classe à l'heure GActe . Que son maître le gronde ou le punisse, il ne s'en mquiète d'aucune façon. Il est à sa place depuis longtemps déjà, et la pensés ne lui est pas encore venue de travailler ; 11 oublie qu'il a des leçons à apprendre et des devoirs à faire, -ou s'il y pense, ce n'est qu'avec ennui. Si on l'oblige de se 111ettre à l'œuvre, il n'y apporte aucune attention ; il lève la t6te à chaque instant; rien de ce qui se passe autour de lui ae lui échappe; s'il le peut, il dissipe ses voisins, car ne uchant que faire, il faut bien qu'il emploie son temps à quelqut> chose. C'est ainsi que l'écolie1· paresseux, non seulement 18 fait à lui-même le plus grand tort, mais encore devient bientôt le mauvais conseil de ses camarades et le dése!lpoir 4le ses maîtres. 2. LA SERVANTE

UNE CONVERSION AU IVm• SIÈCLE Nous sommes de toutes le& maisons, et toutes les maisons Dt-ux officiers de la cour qui se promenaient hors des peuvent nous fermer leurs portes; nous sommes de toutes les de Trèves, s'étant détachés de leurs compagnons, arriv4,NIIIIa 1amilles, et toutes les familles peuvent nous rejeter; nous éleà une maison habitée par des serviteurs de Dieu, par YGos les enfants comme s'ils étaient à nous, et, quand nous moines. les avons élevés. ils ne nous reconnaissent plus pour leurs Etant entrés, ils virent un livre sur la table : c'était la mères; nous épargnons le bien des maitres, et le bien que de saint Antoine. L'un des officiers ..:omml:lnça à lire, et, eous leur avons épargné s'en va à d'autres qu'à nous. Nous récit de cette vie du désert, innocente et pure, toute aous attachons au foyer, à l'arbre, au puits, au chien de la communication avec Dieu, enfin exempte de passions et 41Mlr, et le foyer, l'arbre, le puits, le chien nous sont enlevés .qaaud il plaît à nos maîh·es ; le maître meurt et nous n'avons justices, le pauvre officier, tout meurtri probablement des quités de la cout·, se sentit émn d'un désir infini, et, se pas le droit d'être en deuil. Parentes sans parenté, familières nant vers son ami : • Où nous mènent tous nos tra fii!B familles, filles sant~ mères, mèt·es sans enfants, cœurs 'fil se donnent sans être reçus; voil à le sort des servantes . dit-il, que poursuivons-nous ~ Quel peut êlre notre espoir,


160 -

V.&BIÉl'œÉifl La distribution des prix, par L. Ratisbonne. C'était dans une école, en un coin de Paris , La distribution des prix 1 C' était des prix de tout: lecture, arithmétique, EcriturP, grammaire et même gymnastique 1 Sur les fronts des vainqueurs les couronnes pleuvaient. Et les pleurs des mères coulaient! Seul, le petit Thoma8, sur son banc, grave et triste, Sans en prendre sa part, à cette fête assiste. Il n'avait que quatre ans, . et n'ayant rien appris, Il ne pouvait avoir de prix 1 Tout à coup, cependant, ô surprise, on proclame Son nom et J'assemblée unanime l'acclame : Petit ' Thomas a remporté Le grand premier prix . . . de santé 1 On le pousse en riant ùe son banc vers J'estrade, Et Je maître J'école au front du jeune enfant, Dépose 11n laurier vert, avec un baiser fade. Mais le petit Thomas d'un air peu triomphant, Arrache de son front le beau papier verL pomme : • Je ne veux pas de prix, je ne mérite rien; C'est sans le faire expl'ès que je me porte bien. • Il avait parlé là, ce marmot, comme un homme, C'était un homme de cœur: il avait bien compris Qu'on ne peut, saus travail, mériter aucun prix, Et plus tard, dans la vie aussi comme à l'école, C'est la peine, l't>ffort, qui nous met l'auréole. Pour que J'on soit vainqueur, il faut qu'on ail lutté: Pas de triomphe vrai, si le hasard le donne ; Pas de gloire qui n'ait coûté; Pa.s de combat, pas de couronne ! Anecdotes scolaires. *** Au régiment on interroge un conscrit. - Savez-voua lire? - Non, je n'ai jamais été qu'à l'école de répétition. Eh b ien, alors? - Mais on n'y allumait jamais la lampe économie. A l'école: Le régent: Les choses par lesquelles on voit au travers se nomment transparentes. Emilie, donne un exemple. - Une vi tre. - Bien, et toi, Marguerite. - Un .•. un .• • un trou de serrure. - Et toi, Piene, à quoi emploie-t-on plume de canard 'P - Pierre - . .. Mais je l'ai hier . . . Voyor:s, qu' avez vous dans vos lits à la Pierre : Des punaises, M. le rég.ent. - Allons, c'est d~ veau. Pouvez-vous me citer mamtenant un mot en aû le pluriel soit en aux. - Oui, m'sieu: marmaille, marmots.

Abrégé d'histoire de la Suisse, suivi d 'un précis d'instruction eivique, ouvrage adopté par le Département de l'Instruction publique, pour les écoles primaires du canton du Valais. 1 vol. cartonné. Cet ouvrage, :tctuellement à sa 2'"• édition, s~ trouve enrichi de 5 cartes et tableaux synoptiques, qui correspondent aux divisions dont il se compose. G'est là une innovation qui donne à ce classique un cachet ~<pécial et en augmente considérablement le mérite. Ceg carteR et tableaux, d 'un dessin nt d'une combinaison qui témoignent de l'habtleté de leur auteur offrent un aperçu général desdifférentes phases de notr~ histoire nationale. En voici l'énumération . I . .Depuis les temps p~·imitifs jusqu'à l'établissement de la

Confédération. II. La Confédéf·ation suisse, depuis sa fondatio n jusqu'aux guer~·es de Bourgogne (1291.-1474). III. .Depuis les guen·'es de Bourgogne jusqM'à la RéfoJ·me (1474-1517)

IV. IJepuzs la Réforme jusqu'à la Révolution française (1517-1789). V. .Depuis la Révolution fra•tçai.~e à nos jow·s (1789·1873)

Voici comment le Bulletin pédagogique (de Fribourg) appréete ce classique sous la plume compétente de son rédacteur, M. le prof. Homer. • Ce charmant volume de 90 pages est enrichi, dan s sa nouvelle édition, de jolies cartes avec des tableatlX synoptiques. C'est là un résumé incontestablement bien conçu. Nous ne craignons pas de rang~>t' cet Abrégé parmi les meilleures histoires que nous possédions. • La Concm·de (de Lau~;anne) dit d'auh·(~ part: • Voici u n volume que no:1s recommandons sans hésiter. Il est à la portée de jeunes intelligences; san!l détails inutiles ou arides, il rPlate cependant tous les événements pl'incipaux qui s~> sont succédé dans notre patrie, depuis les Lacustres jusqu'à la constitution tédérale qui nous régtt. Ajoutons encore que les tableaux synoptiques et les cartes surtout rendront à l'élève de très utiles services. • L'ouvrage, ainsi que son sous-titre l'indique, se termine par un p1·écis d'inst1·uction civique, qui embrasse unfl trentaine de pages. Ce résumé, très bien fait, compléta avantageusement le livre et contient egalement un tableau synoptique.

Dictionnaire des Dictionnaires Encyclopédie universelle des Lett.:es, des Sciences et des Arts Rédigée pat· les savants, les spécialistes et les vulgarisateurs contemporaine les plus autorisés Sous la direction de Mgr PAUL GUÉRIN, C11mérier de S. S. Léon Xill

Agriculture. - Archéologie. - Astronomie. - Administration Armée et marine. - Arts et métiers. - Beaux-arts. - Bibliographie. - Biogmphie. - Economie politique. - Géo,qraphie. - Histoire. -


Histoire natut·elle. - Langue ft ançaise. - Législation. - ..t.tl~et·a:t....­ - Mathématiques put·es et appliquées. - Médecine. - Mythologie. - Phtlosophie.- Physique et chimie.- '1 héologie.- Travauœpublics,

Supplément de l'Ecole primaire.

Six beaux volumes grand in-4•, de chacun 1.200 à 1.300 pages. PRIX:

180 FRANCS.

Par l'étendue des matières, pa1· la nouveauté des renseiguemeots la correctiOn du texte, enfin par la modicité du p1·ix qui en fait, ' tout, une œuvre de vulgarisation, un outil à la portée de to\18, le DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES offre, aux gens du monde et aux gens d'~tude, la substance de tous les dictionnaire:;~ spéciaux, l'équivaleQ& d'une b ibliothèque complète; c'est la SOJ\ll\IE des connaissauct>s à la veille du vingtième sièch•. Il y a dans ce vaste recueil la contenance d'environ 80 vol. in 8• ordinaire, Il est très complet, très exact, très riche pour la langue (lex ico,rp·aphk). CettP pa1tie, traitée avt>c autant de méthode que d'èrud1tiou, constitue des monuments les plu!!! précieux pour l'histoire de notJ·e langue. La encyclopédique ne laisse, non plus, nen à désirer : chaque scit>nce traitée avec autant de compétence et de précision que dans les apéciaux, et avec pluK de sincérité, d'impartialité que dans d'autres n:cueils encyclopédiques. Chaque a1 ticle est mis à ainsi les biographies det:~ contemporains sont conduites j Aujourd'hui, celte œuvre capitale a atteint son couronnement. volumes dont elle se compost: ont paru. Avant peu, toùtes les posséderont cette bibliothèque complète, cette encyclopédie à la minutP, fournit à chacun Je renseignement dél>iré, avec tous les nécessaires, utiles, complets, mais sans tomber dans le fatras des pilations qui rendent les recherches si difficiles. Pour un ouvra~e qui sert journellement, on désire une reliure solide les personnes qui n'auraient pas un bon relieur ù proximité n'ont demander l'ouvrage relié : la reliure demi-ch'lgrin vert foncé, Ln'""'"jasp~es , plats en toile, collte 5 fr. le volume; elle est, à la fois, élégant. et solide. Tous les souscl"ipteurs recPvront à la fois les six volumes, l'ouvrag• complet, de suite, avant d'avoir rien versé. Le Dictionnait·e des Dictionnan·es est, de tous les ouvrages du mêm• genre, Je plus complet et le moins cher, car J'encyclopédie la plus &Il vogue coûte près de 800 fr., une autre qui n'est que commencée 500 fr;. quant aux autres dictionnaires, ou bien ils ne sont que lexico,qt·aphi~ ne contenant .qu~ la Jang~e, n'a:yant l!as la partie encyclopédique, ~ comprend l'ltutotre, la bwgt·aphle anCienne, moderne et contemporaine, les lettres, les sctences et les arts; ou bien ce ne sont que des abrégél trop incomplet~ sous le double rapport lexicog1·aphique et encyclopédiqu~. Malgré la modicité relativt> de son prix, il fallait trouvPr Je de mettre le DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES, cette œuv1·e in~•.,,...,...- . liable, d'une utilité quotidienne, à la portée de toutes les boursPs. Ce est atteint par les combinaisons suivantes : 1re Combinaison. - Prix 180 fr. payables en 18 mois, à raison de 10t fr. par mois, recouvrables par traites, tous les 3 ruois. 2me Combinaison . - Prix: 162 fr., au lieu de 180 fr., payables comptao&. Il sera en outre accordé avec f!rand plaisir des délais plus longs et d• faveurs particulières à tous ceux de nos lecteurs qui s'adresseront directe. ment à Mgr. P. Guérin 56, Avenue de Déols, Châteauroux, Indre.

L'ESCLAVAGE AFRICAIN (Su~te.}

Stations reli(lieuses et postes fortifiés Dédié à l'Ecole pnmaire par MARio

9

**

Le Mouvement géographique de Bruxelles a donné du camp l't!Lrauche de Basoko, au confluent de l'Arououimi , formé pour arrètet· les progrès Jes Arabes esclavagistes vers le S.-O., la description suivante : , V1 station est établie près de l'embouchur~ de l'Arououimi. Elle s'étend en amont et en aval d' un cap de la rive droite qui forffie ainsi un étranglement de la rivière. Les vapeurs touchbnt en aval de la pointe; en en amont il y a des •·ochers qui empèchent d'accoste•·. A la pointe, la berge a 5 mètres environ; à 200 métres en aval, elle n'a plus que 2 mètres ; à 200 mèlres en amont, olle a 9 mètres de hauteur. En aval de la pointe, la forèt touchait encore à l'ea~ il y a deux années et demie; actuellement elle a fait place sur 300 mètres de rive et 250 mètres de profondeur à des constructions et à des cultures. La tene est noire el humide. La drainage par s illons fera disparaître l'excès d'humidité. La station de Basoko comprend, près de la pointe, un réduit composé de cinq maisons formant un quadrilatèt·e; les fa çJtdes sont tournées vers l'intérieur et le>i murs extérieurs sont crénelés. Au centre de la cour se trouve un magasin à poudre. Les bâtiments sont réunis par une muraille en pisé avec double palissade, banquette intérieure et poternes pour le service. A la pointe même se trouve une batterie en cavalier qui permet le tir en amont, en aval et à travers le fleuve. Un observatoire domine l'ensemble, d'où une vigie surveille le fleuve et Je camp. A l'exlét·ieur du réduit, il y a une habitation pout· le médecin avec salle ete visite, de pharmacie, etc., et une construction servant de réfectoire avec cuisines et dépendances. . .. Toutes les habitations fa1tes à la hâle en p1se, sont successivement remplacées par des maisons en briques


-

2 -

à mesure de la confection de ces matériaux. Les habi, Lions sont entourées de potagers. Un boulevard planté d'acacias entoure la station. A l'extérieur du boulevard se h·ouveot les baraquements de la troupe, qui forment un trapèze dont le fleuve forme le grand cô té. Toutes les fenêtres et les communications foot face à l'intérieur du camp. A l'extérieur de ce trapèze s'étend partout un champ de tir, d'une centaine de mèL1·es, planté de patates douces et d'arachides dont le peu de hauteur assure, en tout temps, des perspectives sur le dehors. Par suite des iles qui masquent l'embouchurA de l'Arououimi et la vue du Congo dans sa largeur, la surveillance du fleuve étant incomplète; pour pa1·er à cet inconvénient, un poste a été établi à la pointe d'une t le dans le milieu du Congo, d'où il voit le fleuve dans toute sa largeur, ainsi que la vigie dtl Basoko. Bomanoab, Bassoah, Jambissi, Baroumbou, rue lsaka ot Maléma-Sud, sont des postes de soldats noirs, ainsi que les quatre postPs à l'intérie•Jr au nord·ouest de Basoko. Ces onze postes sont en relation hebdomadaire avec le chef-lieu. , Le commandant du camp de l'Arououimi écrivit dans un de ses rapports : • Quelle fut ma surprise à Banlhouzolia (sur le Loulou, affluent de l'Arououimi); là il y a trois mois j'installai le poste, c'était la forêt; dujourd'bui j'assistais à un défilé interminable d'hommes armés de lances; ils étaient plus de 1500. C'était le chef !bongo et sa tribu, originaires du nord de l'llimbiri. Il y a deux ans, ils avaient été amenés par lfls Arabes MatambaRTambas. Dans ces derniers temps, ils étaient venus se réfugier auprès du poste, et ils me suppliaient de les laisser retourner dans leur pays. Je fus heureux de pouvoir les dé livrer et,, le lendemain, ils repassaient le Loulou. La libération de 2000 malheureux, obtenue sans tirer un coup de fusi l, est un fait trop satisfaisant pour que je ne fasse pas part an gouvernement de la joie que je ressentis en as'!istant au départ de la caravane. , • Le jour où le péril e~clavagiste sera conjuré, écriton d'autre pa1·t, les populations du fleuve supérieur sont appelée8 elles aussi, à inaugure1· une ère nouvelle de développement matérifll et QlOral, à l'instar des tribus du Bas et du Moyen Congo. Ici, en effet, le progrès est déniable. Lentement, mais Eûrement, le noir se transforme, son horizon intellectuel s'élargit, ses sentimen's

-

8 -

s'affinent. Mille faits, en apparence insignifiants, marquent l'étape franchie. Le n01r a aujourd'hui sa place marouée là où, il y a dix auR, on n'eût pas son~o;é à l'utiliser. On le voit, au gré de ses aptitudes, commis dans l'administration, facteur des postes, magasinier dans les factoreries, pilote ou matelot sur les bateaux du bauf, et du bas fleuve, ailleurs fOJ·get·on, mécanicien, riveur, scieur de long ou bl"iquelier. Porteur dans la région des cataractes, terrassier sur la ligne du chemin de fer, il oftre son bras et son labeur lorsque la rémuné1·ation donne s atisfaction aux besoins nouveaux qui lui sont nés. Commerçant av·ant tout. il devient de goûts plus délicats dans l'acceptation des ma1·chandises d'échanges; telles étoffes, tels tissus, de couleurs éclatantes, mais de qualités médiocres, autrefois recherchés, n'ont plus cours aujourd'hui et doivent être remplacés par des articles de meilleur choix. Il accepte la monnaie, il connaît même le papier-monnaie, car nombre d'achats se règlent au moyen de bons ou de moukandes qui sont touchés ~nsuite chez le traitant européen. Il a la conscience de sa persounalité, réclame hautement le redre'lsement des griefs dont il croit avoir à se plaindre. D:3venu plus sociable, il l'Açoit sans défiance l'étranger et le voyageur. Il commence à répudier d'ao11iennes coutumes pri· mitives, telles que la casque ou l'épreuve dure du poison. Il envoie ses enfants aux é..:oles des missionnaires, et, pour le pousser dans cette voie, l'Etat a inauguré un système de colonies d'enfants dont la population se développe rapidemPnt, notamment à Berghe·Sainte-Marie. Le fétichisme enfiu, commence à perdre des adhérents, et le prosélytisme religieux s'exerce non sans sucees. L a légende du nègre réfractaire à tout perfectionnement n'a plus que faire en pt'édence de celLe expérience. Nous pouvons considérer comme acquis que l' indigène, bien conduit et bien dit·igé, est apte à s'assi· miler la civilisation. Nous gardant de tout optimisme, nous ne nous dissimulons pas qu'il reste beaucoup à faire pour introduire par étapes successives, cette civilisation jusqu'aux frontières de l'Etai. Mais les faits nous autorisent à croire à la possibilité d'un tel résultat, qui est le but final de S. M. le roi des Belges. L'Etat du Congo, depuis six ans qu' il est créé, n'a p:1s failli à sa tâche. C'est au temps et à la persévérance qu'il incombe de couronner l'œuvre, et ce sera à la Belgique qu'il appartieudra de l'accomplir si elle le veut. •


-

4 -

En regard de l'action de l'Etat proprement dite, plaçons aussi le tableau plus intime de celle des mission. naires sur le mème ten·ain. On a dit pendant longtemps qu'il y avait des races supérieures et des races inférieures, et que les racAs inférieures avaient été faites pour servir les autres. Il appartenait aux disciples de l'Evangile de fournir la preuve du contraire, en se dévouant à servir les noirs poul' les sortir de leur abaissement, et pour leur apprendre que deYant Dieu tous les hom. mes sont frères. Ecoutons le Père Guillemé, missionnaire du HautCongo, dans une lettre adressée pal' lui au R. Père pro· cureur des Missions de l'Afrique équatoriale: , La Mission de Kibanza où je travaille avec le Père Wyneck et le Frère Jérôme marcha bien, et s'augmente tous les jours de nouveaux venus. Les occasion~ de Ji. bérer des esclaves ne manquent pas, et les enfants pris et enlevés par les Wanguana à leUI·s parents se vendent à vil prix sur les marchés d'Ujiji et des environs, où beaucoup meurent de faim parce que leurs maîtres ne trouvent pas à s'en débarrasser. Depuis le 1er janvier jusqu'au 1er juin, nous avons pu racheter et délivrer 150 esclaves, hommes, femmes, enfants, ce qui porte le nombre des enfants résidant à l'orphelinat à 300, sans compter les grands qui sont établis dans nos villages chrétiens et aussi très nombreux. Ce qui nous a permis de racheter tant de monde, c'est le prix relativement très peu élevé que nous devtons passer pour les avoir. Malgré ce prix peu élevé, nos ressources cependant se sont épuisées, et nous avon!!. dû nons art'èter. Notre hôpital se compose principalement de vieillardEl, eux aussi très intéressants, et anciens esclaves rachetés pour quAiques cotonnades, ou encore de vieilleR négresses rejetées par leurs maris ou leurs enfants auxquels elles ne peuvent plus, à cause de leur ~rand âge, rendre de services. Cette maxime toute païenne, pratiquée dans l'Afrique entière: • Quand ton père ou ta mère, devenu vieux et par conséquent mutile, commencera à se pen· cher vers la tombe, délivre·le de la vie ou chasse-le dans les bois, • existe ici dans toute son horr~ur. C'est pourquoi, grâce à la générosité d'~ ne de nos bie.afaitri· ces, nous avons pu créer un astle pour ces pauvrlls abandonnés, où nous leur procurons les soins du corps et ceux bien plus précieux de l'âme. Les vieux, sont l'objet de nos prédilections, et, quand nous connaissons

.l

-

f5

-

daos Jes villages des environs quelques vieillards, nous tA.cbons par nos soins, qui consistent simplement à leur donner le pain de chaque jou~, de les aLLirer prêt> de nous. Ces vieilll\rds étant un fardeau inutile, on les laisse venir sans t·épugnance. • On le voit, à côt~ des écoles, il faut des hôpitaux pour les vieillards et les malades, Ces malheureux noirs sont quelquefois couverts de plaies qu'ils ne savent pas guérir, et c'est une admirable pensée qu'a eue le cardinal Lavigerie de fait·e venit• en France de jeunes noirs délivrés par ses missionnail·es pour qu'ils apprissent l'art de guéril·. Des médecins nègres se ~ont déjà ainsi formés, et sont partis avec les Pères blancs pour l'in· térieur de l'Afrique, afin de leur ::~ervir d'auxiliaires. Il ne peut y en avoir de plus utiles pout· les missions, puisque c'est pa1· la guérison des malades que l'on ga· goe le cœur des indigènes, d'autant plus portés à don· oer leur confiance à ceux qui les soignent quand ils sont de leur propre sang. MA.aro*** -·-~

De la protection des animaux Hygiène et soins dea chevaux. (Suite.) Les animaux de trait., qui n'ont aucun intérêt à nous servir, qui poufl'aieut se passer de nous si nous leur donnions la liberté, ont quelquefois malheureusement besoin d'être excités pour exécuter les travaux auxquels nons les soumettons. Mais ces excitations doivent être raisonnées, exercées avec mesut·e et ne pas dépasser les limites prescrites par le bon sens et surtout par la pitié. C'est dans l'à propos, et dans la manière de commander et d'exciter qu'on reconnaît le bon 11harretier. Le mauvais charretier n'est pas seulPment celui qui est brutal pour ses chevaux. Celui qui est inintelligent, qui manque d'expérience dans cette profession, sans être méchant ni brutal, peut ètre plus redoutable en· core Les abus de toutes sortes qui se commettent chaque jour, les accidents qui se produisent, n'ont souvent pour cause que l'incapacité du charretier, Quand on veut faire démarrer un cheval, il ne faut pas le frapper à tort et à travers, ni surtout d'une ma-


6 - .

nière continue, comme le font journellement des charretiers inintelligents et cruels. Il ne faut porter que des coups isolés et en attendre I'Pffet. La douleur aiguë d'un coup de huet, au moment où l'animal emploie toutes ses forces poUl' tiret·, détruit sur le champ toute son action. Les jambes arc-boutées, les nerfs et les muscles tendus, le cheval allait peut Mre, d'un dernier coup de collier, ébranler et entl·aîoer la voiture. Surpris par la douleur, l'animal arrête son élan et tout est à recommencer. Il ne faut donc porter au cheval que detl coups isolés; dans l'intervalle, faire seulement claquer Je fouet et, dans tous les cas, ne jamais frapper qu'avec la plus grande modération. Qu'il serait préférable cependant d'imiter ces excellents conducteu1·s, trop rares, hélas! qui ne frappent jamais leurs animaux, et obtiennent néanmoins d'eux tout ce qu'ils désirent, en les animant de la voix, en les touchant, ou en les frottant seulement, avec le bout de leur fouet, ce qui ressamble plutôt à une caresse ou à un encotll'agement qu'à une excitation. Lorsqu'un cheval reçoit un coup de fouet, il faut qu'il sache pourquoi il le reçoit Pour cela, on ne doit l'excite!' qu'après lui avoir répété deux ou trois fois le même commandement. C'est le seul moyen de le bien dresser. Agir autrement, ·c'est ahurir l'animal, lb faire souffrir inutilement, le rendre vici~ux, et pour le charretier c'est se fatiguer et perdre son temps. Pour excitet· un cheval, on ne doit se servir qne de la Janière du fouet et ne frapper que modérément. Les coups de lanière ne doivent portar que sur la croupe ou sur les flancs el pas ailleurs. La douleut· ainsi causée est plus que suffisante pour obtenir ce qu'on exige de lui. JI faut bien se garder de fouetter l'animal au bas-ventre et aux parties naturelles, où la douleur est telle qu'elle paralyse immédiatement ses fo1·ces. Il ne faut pas non plus lui lancer des coups de fouet sur la tète pour le faire tourner à droite ou à gauche. C'est une excitation inutile et dangereuse car, entr'autres sui· tes graves, on peut éborgnsr un cheval. On ne doit jamais se servir du manche du fouet comme moyen d'excitation ou de correction. Le manche du fouet, comme le bâton, offense les chairs, las muscl~s et les nerfs, extravase le sang, rend douloureuses pendant plusieura jours les pat·ties atteintes et peut amener de graves désordres dans l'organisme. La sensation cau sée par le coup de lanière est, elle aussi, des plus in-

-

"1 -

tenses, mais au moins elle n'est que momentanée, offre moins de danger et suffit grandement pour faire comprendre au cheval ce qu'on attend de lui. 11 ne faut donc jamais frapper avec le manche du fouet ni sur la tète, ni sur le nez, ni sur les mâchoires d'un animal qui, pour éviter le mal, se jettera à droite , à gauche, reculera, mais n'avancera pas. Il faut ~tussi bien se garder de le frapper sur l~s articulations, sur Jes jambes, sur les reins entre les côtes et la croupe, tous endroits tellement sensibles qu'un animal ainsi atteint fl'arréte souvAnt court sous l'impression de la douleur. On ne doit jamais non plus se servir du manche du fouet ou d'un bâton, comme d'un poinçon, et en porter ded coups sur les flancs, sur la tète et sur la bouche. Ne voit- on pas f6équemment des hommes lâches et barbares lancer des coups de pied dans le vontre et dans l'estomac de leurs malheureuses bêtes, et quelques-uns de ces misérables n'ont-ils même pas poussé la fureur et la cruauté jusqu'à les larder à coups de fourche ou de couteau 1 Quelquefois l'animal, exaspéré par la souffrance, devient furieux et se venge en blessant ou tuant son bourreau. C'est le cas de légitime défense qui devient une juste punition. Le bon cbarretier souffrit•a toujou1·s lorsqu'tl sera té· moin de ces cruautés commise8 par des monstres qui ont une pierre à la place du cœur. Il fera tout son possible pour empêcher ces actes abominables et pour ramener à l'humanité et à la raison r,es natures perverses. Dieu, qui pèse tout dans la balance de la juslice, lui tiendra compte de ses efforts et. de son bon cœur, comme il punira sévèrement ceux qui auront maltraité les serviteurs muets, qu'il nous a donnés dans sa bonté. L'exercice est nécessaire à la santé du cheval, mai3 cet exercice doit êll·e modéré. Sans exercice, il devient malade et ne peut digérer ses aliments; de plus, ses membres finissent par se raidir. D'autre part, un exercice trop prolongé, violent, lui est nuisible. Les principales maladies provenant d'un exercice outré sont la courbature, la fourbure, les tranchées, et généralement toutes les n:;aladies intlammatoires. Un cheval de trait., bien constitué, bien portant, marchant d'un pas lent, peut travailler 5 à 6 h. de suite, pourvu que la charge de la voiture ne soit pas au-dessus de ses forces, et que la température ne soit pas trop élevée. Il est im·


-

8-

prudent de se servir d'un cheval aussitôt après son re. pas, et l'on doiL éviter de lui donner à manger imrné. diatemenL après l'exercice. Le cheval, comme tous les êtres, a besoin de som. meil, de repos. Il en a d'autant plus besoin que le tra. vail auquel on le soumet est continuel et souvent audessus de ses forces Le cheval journellement employé est toujours fatigué, car le seul repos de la nuit oe suffit pas pour réparer les forces qu'il a dépen~ées peo. dant le jour. Cependant, il n'es~ malheu~euse~ent pas rare de voit des chevaux travailler plusieurs JOurs et plusieurs nuits de suite. C'est un acte d'inhumanité de la part des propriétai_res; c'es~ de plu~ un faux. cal. cul? car un cheval ainsi surmene est use avant 1 âge. Le bon charretier comprendra donc qu'il est humain et essentiel de laisser rf\poser Bbn cheval, et il se basera sur cette règle reconnue et adoptée par un grand nom. bre de cultivateurs et d'industriels, qu'il faut donner aux animaux de trait deux jours de repos par semaine. , Faute d'un clou, on perd le fer; faute d'un fer, on perd le cheval. •

Ce dicton, que bien des maréchaux pa1·aisseot ignorer, devrait toujours être présent à l'esprit du propriétaire et du conducteur des bêtes de trait. De la ferrure dé· pend la santé du cheval, et a_ussi ,le servie~ plu& ou moins long qu'on attend de lUI. Quun fer so1L trop patiL ou trop grand, qne son épaisseur ne soit pas partout égale, on que la corne du sabot n'ait pas été dres~ée de niveau ou d'aplomb, le cheval boitera, se fatiguera et deviendra malade. Le maréchal de village qui n'a pas étudié, qui ne possède pour toul savoir que la rou· tine, brûlera la corne, la rapera et façonnet·a le pi13d de l'animal pour le premier fer qui lui tombera sous la main. plutôt que d'en forger un spécial répondant.~ la conformation du saùot. Puis, c'est un clou mal dlflgé, faisant fendre la corne, ou un clou trop enfoncé, aUa· quant les pa_rties vives, bles~ant le ch~val, p~oduisaot des boîtt-ries mcurables ou des mflammat10ns qm peu vaut amener la mort. Ainsi l'on voit que d'une ferrure bonne, raisonnée, dépendent le bien-être et la conservation du cheval. (A suwre.)

4-- Morceaux de lecture spécialement pour futures recrues :: ~~-===----~

77 Responsabilité civile. - Le Tribunal fédéral vient

~e tr~n.cher le cas .de savoir si la loi sur la responsabi.

hté CIVIle est applicable aussi aux ouvriers travaillant hors de la Suisse pour le compte d'une fabrique établie dans notre pays. Il s'agissait du cas d'un mécanicien d'uce_ fabriqu~ de Neuveville, qui oacupé à monter une mach!ne ~ W1lhelmsdorf (Wurtemberg) perdit un œil â la _su1te dun acCident et de_meura huit mois sans pouvoir reprendre ses occupations. Contrairement au jugement ~e la Cour d'appel de Berne, le Tribunal fédé· ral a estlm~ que les lois fédérales étaient applicables en l'espèce et 11 a fixé à 4 .100 fr. l'indemnité à allouer à l'ouvrier mécanicien. ' Ce jugement est de nature à intéresser toutes les industries. ex~rcées en partie. hors de notre territoire par des parllcuh~rs ou de~ ~oc1étés de la Suisse, telles qu13 les compagmes de chemms de fer et de navigation.

78 La vie de famille. - Une mère de famille sage et prévoyaute doit faire apprendre à ses filles l'art de tailler et de coudre leurs robes. Aujout·d'hui, dans un grand nombre d'écoles et d'institutions, on donne des leçons de coupe. Voilà certes une heureuse innovation. Que de dépenses seront ainsi évitées 1 Les jeunes :filles qui appartiennent aux hautes classes de la société ne dOivent jamais non plus rester inactives. Elles doivent s'occuper des mille détails du ménage former, dil'iger les domestiques. Que d'abus lorsque maît.resse de maison néglige toute surveillance et passe ses Journées dans l'oisiveté J Les parents agiront sa~emeot en initiant de bonne beure leur fille aux détails relatifs à la direction d'une ~aisoo , voire même aux. principales notions de l'art culinaire; car la cuisine, non plus que l'administration de la cave et de l'officE>, ne doivent leur être inconnues. Là surtout est le secret de la véritable éccnomie.

1;


2ti

-

Il ne faut pas s'habituer à compter sur le secours absolu des domestiques. Que de fortunes solidement établies et qui ont sombré tout à coup 1 Les longues maladies les infirmités, les désillusions surviennent, malheur alor~ aux jeunes filles qui ignorent ce que c'est que le travail et qui, comme la cigale, n'ont pas su prendre leur précaution et songer à l'avenir 1

79

Division du travaû. - Les nègres du Sénégal, en construisant l~uro cases, réalisent à merveille le principe de la division du travail. Un homme, que nous appellerions le gâcheur, creuse un trou dans le sol, remue la terre et pétrit celle-ci avec ses pied~ après l'avoir humectée d'eau. Un deuxième, qui :;~erait notre tailleur de pierre, fait avec cette terre pétrie des boulettes qu'il passe au troisième. Celui-ci, le maçon, l'architect~ dispose artistement les boulettes les unes sur les a~tres tandis que d'autres ouvriers bouchent les interstices crépissent .et dounent le dernier coup de pinceau. L~ main est, b1en entendu, le seul instrument dont se servent ces constructeurs primitifs.

80 Contre les brûlures. - Ua médecin recommande l'emploi de la glycérine neutre. On humecte la partie brillée avec ce corps et on applique une compresse imbibée de glycerine. Cette application détermine une sensation de euisson modérée qui disparaît presque immédiatement et il ne reste plu11 qu'une sorte d'anesthésie l.Jcale 1 d'engourdissement. L'inflammation causée par la b nllure reste très modérée et la cicatrice reste à peine marquée: 81

Un transatlantique suisse. - Une maison de commerce f>UISStJ, à L1verpool, a fait construire un navire pour son compte particulier. En boos confédérés, les propriétaires de ce.bâteau lui ont donné le nom de Guillaume Tell. Il est destiné à faire régulièrement le voyage de Liverpool à Rangoun (lodes orientales). On verra donc bientôt naviguer sur l'océan Indien un vaisseau

-

27

suisse, pour attester l'activité des marchands suisses à l'étranger. A quand l'amiral suisse ' 8~

Corde et diner. - Dans un grand nombre de villages suisses lorsque le Conseil communal se réunit, le lieu du' rendea-vous est à l'auberge, où l'o':' boit ,et o.ù l'o.n mange aux frais des contribuables. Ma~s on ? est Jamai.s pourtant allé aussi loin dans .cette vote qu un conseil municipal d'un village. a_nglais.. La oorde de la c.loc~e de la petite église parotss1ale éta1t cassée. Le sacnstam demanda s'il fallait la raccommoder ou en acheter une neuve. Le président ne voulut pas prendre la resp~n­ sabilité de cette décision. Il rassembla son Conseil à l'auberge et l'on discuta l'affaire en mangeant et. en buvant. A la fin, l'on décida que la commu~e était tro~ pauvre pour acheter une corde neuv~. Ma1s le dî~er qUJ avait eu lieu à ce propos coûta près de 200 fr., c est-àdire 2 ou 3 fois plus qu'une cot·de. 83

Socialisme pmtique. - Qu~lques faits. ~u socialisme pratique. En Belgique, 13 soc1é~é~ de credit, rep~ésen­ tant un capital d'environ un n;ulhon.. s~nt. const1tu~~s en vue de faciliter la constructiOn d habitations ouvrJeres; on annonce qu'il va s'en fonder t_~ nouvelles: En 1889 il y avait en Angleterre 2,M5 soctétés poursmva':'t le rr{ême but. A Berlin, la Société c à chacun. sa matson • vient d'ériger à quelques lieues de la VIlle l_,~JO maisons chacune pour un ménage de la classe ouvrt~rfl. Aux Etats-Unis, ces sociétés disposent d'un cap1tal presque égal à celui des caisses d'épargne ; elles ne Jouent pas de mai~ons, mais P.ar des avances elles aident les ouvriers a en construtre ou à en acheter.

84 Association pour la culture des arbres fruitiers . .-

Il existe à Porrentruy une ~ocié~é qui s'intitule, So~'été de la Pépinière et qui a entreprts, au moyen d ~c~wns souscrites par ses membres, la, cult1:1re. en ~ép1mèr~s d'arbres fruitiers. Les arbres qu on faisait v~mr de lom périchtaient et mouraient bientôt parce qu'1\s se trou-


~8

vaient t1·ansportés dans des conditions climatériques trop différentes de celles de leur lieu d'ol'igine. C'est pour remédier à ce manque de bons arbres fruitiers pour les plantations que cette Société s'est constituée, elle a parfaitement réussi et depuis l'année dernière elle a pu vendre un certain uombre d'arbres dont les acquéreurs sont pleinement satisfaits. D'après le dernier rapport de cette Société, le montant des actions souscrites est de 1250 fr. et la valeur des at·bre& en pépinière de fr. 1500 environ. C'est donc une bonne opération et en même temps un exemple à suivre.

85

Recettes et conseils. - La liqueur de menthe, une des plus saines et des plus digestives dont on puisRe faire usage, et que l'on vend à un prix ass'lz élevé, peut être obtenue plus économiquement par la simple macération de feuilles de menthe dans de l'eau-de-vie qu'on additionne enstAite de sirop ou simplement de sucre. Moins forte que la • crême de menthe • obtenue par la dismlation, la liqueur ordinaire a toutes les qua· lités de l'infusion de la plante qui est un excellent cor· dia!. Mettre une poignée de feuilles de menthe avec un demi zeste de citron, dans un lill·e d'eau-de-vie, laisser macérer en lieu chaud ou au soleil, pendant deux jours, passer ou filtrer et sucrer convenablement. 86

Mlgraine. - Il suffirait, d'après un médecin viennois, d'exercer pendant quelques instants une pression sur l'artère aorte abdominale, au ni veau du creux de l'asto· mac, pour amener la cessation des maux de tête les plus violents. 87

Panœris. - Les piqures faites aux doigts par certaines épines ou par des herbes piquantes mélangées aux fourrages occasionnent souvent un panaris. Cette maladie &!;!t assez grave parce que, mal soignée, elle produit des difformités occasionnées par la chute des os des doigts {phalanges). On a la malheureuse habitude, à la campagne, de faire conjurer les panaris ou d'y appliquer les

-

29 -

pommades infaillibles, dont l.e. moindre inconvénient e~t perdre Un temps preCieUX. Il faut qu'un panariS 10 u ouvert d'un coup de lancette, et cette ouverture n'est jamais pratiquée trop tôt. L'incision faite, on met •es cataplasmes.

ae faire

88

Pain mixte de pommes de terre. - M. L. Mouline, de Vals-les-Bains, qui a pris divers brevets d'invention pour la fabrication de pains rationnels, prépare aussi du pain dans la composition duquel entt·e une cE>rtaine quantité de pommes de terre. Voici comment il procède: on fait bouillir les pommes de terre et, après les avoir tplucLées on les pile dans un mortier en les salant. A eette purée on ajoute une quan tité variable de farine torréfiée à 15G• ou 160°, un peu de farine ordinaire, du levain et l'on pétrit cette pâte suivant les pratiques usuelles. On confectionne des pains de la dimension youlue qu'on laisse lever pen•iant un certain temps et qu'on soumet à une légère cuissoa dans les fours de boulangerie. Le pain ainsi obtenu est nutritif, savoureux et a une grande analogie avec le paio de ménage préparé daos les maisons de campagne; il se conserve bien el trempe mieux que Je pain de seigle. Il est, paraiL-il, d'onA digtJstion plus facile que la mie de pain blanc, les 5f& de l'amidon qu'il contient sont torréfiés, ce qui en facilite l'assimilation. 89

Acoustique. - M. C. Flammarion a fait en ballon une 6lode sur les hauteurs auxquelles peut atteindre le son. Le sifflet d'une locomotive s'entend à 3000 mètres; un soup de fusil à 1800; la voix humaine à 1000; le coas88Dlent des grenouilles à 900 et l'on a, à 800, un écho du conce1·t des grillons. A 500 mètre;;~ l'aéronaute per~il encore distinc tement chaque mot; mais il n'est pas eompris d'en bas si la hauteut· du ballon excède lOO m . 90

Pensée. - La vie est une traversée sur l'océau du monde, l'âme est le pilot~. le corps est l'esquif, il s'agit de gouverner droit. Où est la boussole 'P La boussole,


-

30 -

c'est la vocation qu'il faut consulter au départ, pour s'engager dans la bonne direction, et interroger sa r oute. pour ne pas cesser de tendre la voile de la volonté au bon plaisir de Dieu.

91 *'~-"' Il y a quelques jours, un journal américain publia l'annonce suivante: • Oa offre 20,000 dollars au médecin qui rendra borgne M. X. • Aussitôt les médecina de se précipiter chez M. X, les uns munis d'instrumenta de chirurgie, d'autres de précieuses drogues. On les in. troduit, et M. X leur dit immédiatement: • Messieurs, je suis aveugle... • - Les médecins n'en voul urent paa entendre davantage. On dit qu'ils courent encore.

31 -

- Il y a quelque temps, écrit-on de Lausanne, un enfant avalait une petite clef; on juge de l'inquiétude de ses parents, . qui le ~ransporlè rent en toute hâte chez un pbarmacJt.n. Celm-c1, ayant reconnu que la clef était l'estée dans l'œsophage, renvoya les parents chez un médecin, qui constata qu~, pendant le trajet, la clef était arrivée sam: complications dans l'estomac ; restait à la faire sortir sans encombre, ce qui n'était pas sans daoger. On fit don~ prendre à l'enfant. des p~mmes de .terre cuites et du pam en grande quantité, aliments qm o nt pour particularité d'entourer les corps réfractaires à la digestion et de les empêcher de b lesser les intestins. L'effet se fit sentir le lendemain, et la clef, après avoir pas.sé p~r toutes les .Phases de la ~igestion stomacale et mtestmale, ressortit - chose cur1euse - sans avoir occasionné le moindre dérangement chez l'enfant. Le médecin a gardé la clef en souvenir de ce • voyage , assf.Z rare dans les annales médicales.

92 - Le célèbre chirurgien Kocher, à Berne, a parlé dans une conférence qu'il a recemment donnée dea moyens de prévenir le crétinisme et d'empêcher le gotIre. Le gottre est engendré dans la plupart des cas par l'absorption d'eau de mauvaise qualité. On peut extirper les goitres sans dange1·, et li est faux qua cette opé· ration détermine le crétinisme. M. K. a extirpé plusieurs centaines de goitres, et il n'en est jamais résul té d'inconvénients graves pour le patient. En terminant, il a engagé vivement les auto1·ités à se préoccuper plua qu'elles ne le font de la question des eaux alimentaires et à tenir la main à ce que chaque ~localité soit pounue de bonne eau potable.

93 Les journaux américains signalent une invention fort originale. Il s'agit d'une église roulante construi&e sur les indications de l'évêque de Dakota et destinée 1 reméd ier à l'insuffisance du nombre des églises et du clergé de ce vaste territoire. Elle consiste en un wagon de dimensions exceptionnelles comprenant un logement pou1· l'évêque et un second compartiment qui constitue l'église proprement dite et qui renfe1·me un autel, dea sièges pour une vingtaine de personnes, un orgue et des fonts baptismaux.

94 - L'au t1·e jour, à Zofingen (Argovie), on avait dt1 mettre en failli!e un vieillard de 83 ans, et on avait ordonné la vente de sa maisonnette. Le oonhomme est bien connu dans toute la contrée, où il est de toutes les noces et de toutes les danses en raison de_ son talent de violoneux. L'âme brisée, le pauvre vieillard assistait à l'encan de son modeste avoir et il pleurait à fendre J'âme. Cependant, lorsqu'il entendit qua sa maisonnette ava;t trouvé acheteur pour un prix qui perm'lUait non seulement de solder toutes les dettes, mais encore laissait un notable excédent à son profit, le violoneux reprit vie. Invité à boire un verre par le préposé aux faillites, il accepta avec plaisi1·, et, prenant son violon, il joua tous les airs joyeux de son répertoire et il se mit même à chanter.

95 -

Après de longues plaidoiries et une intéressante

d~libération, le .t1·ibunal de Zurich a cassé une police d ~seurances à v1~1 contractée par une personne qui n'a-

vait pas déclaré l etat exact de sa santé et qui est morte ~ois jour.> après s'être assurée. La compagnie est ainsi dispensée de tout paiement aux héritiers du défunt.


96 -- On iodique le pétrole eomme infaillible pour coœ. battre et détruire le champignon des habitations, aillai que pour préserver le bois d~s vers. Il suffit de badi. geonner soigneusement poutres et planches atteintes ou mdnacées. - L'essai n'est ni dtfficile, ni coûteux. Moins aisé et moins pratique est le conseil donflé de planter des pins et des sapins dans les jardins, pour protéger les végétaux contre les vents froids et les gelt\ea, Le moyen doit être bon, au moins utile, mais aveo notre morcellement et les distances à observer, il reste bien peu de place pour les bosquets. On recommande toujours la suie comma excellent engt·ais et le meilleur insecticide,

97 - Les sakeys ou bommes des bois de la Malaisie n'ont pas l'idée do poids ni celle de mesure, ni mêœe celle des nombres. Ils comptent jusqu'à 2; qufllques-una vont jusqu'à 3, mais c'est fot·t rare. Ce sont des hommea tout à fait primitifs, qui vivent dans des troncs d'arbres, dans des anfractuosités de rochers. Ils tormflnt de petits groupes d'une dizaine d'individus au plus. Ce sont des gens doux et timides, qu'on ne rencontre jamais dans la forêt même, car ils se cachent à l'approche d'un étranger dans les fourrés ')Ù l'on ne peut soupçonner leur présence. Les Malais sont parvenus pourtant, à eo apprivoiser ot à commercer avec eux.

98 - Un hôtelier qui sait compter de près, c'est un propriétaire de San Remo (Italie). Les chambres sont rares actuellement ; un voyageur allemand en trouve uoe et s'y installe . Il se couche, on frappe à la porte, deux hommes entrent avec un cercueil. Notre voyageur don& ]es cheveux se dressent sur la tête, se récrie : c Tranquillisez-vous, disent les deux croquemorts, nous ne sommes pas venus pour vous. • Et sortant une clef de sa poche, l'url ouvre une armoire, et tous denx enlèvea& un cadavre qui est fourré dans la boite et ils se rettrent. Le prédécesseur étant décédé dans la chambre, l'aimable hôtelier avait pensé utiliser l'armoire et louer la chambre. Comme spéculation, c'es t macabre.

1 -

Xl'"" ANNEE

* •*

*

SION J:S A.vril ltf92

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA.

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'RCOLE PRIIAIRE paratt chaque quinzaine, de Novembre à Avrtl inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prhr. d'abonnement pour la 8uis11e, 2 fr. 50. Uoloo postale 3 Cr. A.noooces, pri:t 20 ce11t. la ligtte o" son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires am a droit à une annone•' ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: Conseils sur l'éducation des enfants ( Suite) - Les leçons de choses et l'herborisation - Les premières études des petits enfants - De la clarté dans l'enseignement - Matériel scolaire - Il en cuit parfois au régent qui veut être à son devoir (.')'m'tc et fin) - Partie pratique: St11le. Dictées - Variétés : . lnecdotes scolaires. Conseils r't wt cn/~mt. Les premières bottes - Suppléments. . Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.