No 11 l'Ecole primaire, 15 Avril 1892

Page 1

82

96 -- On indirJI~e le pétrole ~omme infailli~le pour battre et détrUire le champtgnon des habttatim1s que pour préserver le bois <1e8 vers. Il suffit d~ geon.ner soigneusement poutres et planches atteintt>s mdnacées. - L'essai n'est ni difficile, ni coûteux Moins aisé et moins pratique est le conseil · de planter des pins et des sapins dans les jardins protéger les végétaux contre les vents froids et les ' Le moyen doit être boo, au moins utile, notre morcellement et les distances à observer il bien peu de place pour les bosquets. ' On recommande toujours la suie comma engrais et le meilleur insecticide.

97 - Les sakeys ou hommes des bois de la M n'ont pas l'idée do poids ni celle de mesure, ni celle des nombres. Ils comptent jusqu'à 2; quAI vont jusqu'à 3, mais c'est fort rare. Ce sont des tout à fait primitifs, qui vivent dans des troncs d dans des anfractuosités de rochers. Ils forment de tits groupes d'une dizaine d'individus au plus. Ce des gens doux et timides, qu'on ne rencontre j dans la forêt même, car ils se cachent à l'approche étranger dans les fourrés 0ù l'on ne peut sou leur présence. Les Malais sont parvenus pourtant t. apprivoiser ot à commercer avec eux.

98 - Un hôtelier qui sait compter de près, c'est uo priétaire de San Remo (Halie). Les chambres sont res actuellement; un voyageur allemand en trouve et s'y installe. Il se couche, on frappe à la porte, hommes entrent avec un cercueil. Notre voyageur les cheveux se dt·essent sur la tête, se récrie : c quillisez-vous, disent les deux croquemorts, nous sommes pas venus pour vous. • Et sortant une clef sa poche, l'ua ouvre une armoire, et tous denx un cadavre qui est fourré dans la boite eL ils rent. Le prédécesseur étant décédé dans la cb1unt11! l'aimable hôtelier avait pensé utiliser l'armoire et la chambre. Comme spéculation, c'est macabre.

Xl'"" ANNEE JIO ) ]

1 *•

-

*

"'

SION 15 .&vril ltf92

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. P rix d'abonnement pour la 8ois8e, 2 fr. :iO. IJnlon postale 3 f'r. & nnonees, pt'Ï:L 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole p1·imaire recevra deux exemplaires aura à une annone•' ou à un compte·rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: Conseils sur l'éducation des enfants ( S uite) - Les leçons choses et l'herborisation - Les premières études des enfants - De la clarté dans l'enseignement - Mascolaire - Il en cuit parfois au régent qui veut à son devoir ('>'m'te et jin) - Partie pratique: St)'le. - Variétés: . 11lecdotes scolaires. Cons aïs à un m:fant. premz'ères bottes - Suppléments. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


Chronique et avis scolaires DéreniiJ. - La coofénmce des instituteurs de cet arrondissement aura lieu à Evolène, le vt=~odredi 29 avr1l. l tO b . du m. : Entremont . - LAR iostnnteurR de ce district sont convo~ qués en coofé1·eoce à Sembrari.cher, pour jeudi 2o courant à ~ b •. du matin. · L'Ecole primaire donnera encore un N• pour termineri l'année scolaire. Cette dernière livraison &era accompagnée, pour· les abonnés du Valais, d'un extrait du rapport du Département d~· l'Jnstruction publique pour l'année 1891. E lle paraiLra dans le cour~nt de mai prochain. · Cour• de répétition. - Contrairement à un avis paru dans un précédent N°, il n'y aura pas cette année de cours de répétition pour instituteurs, les locaux de l'école normale devant être mis à la dispo~ition de la Confédération pour le service postal et télégrapllique, cela vers l" 15 juin déjà. Ce cours se tiendra en conséquence l'année prochain~. Les instituteurs qui voudraient 1·égulariser leur situation cetLe année même, auront d'ailleurs la facilité de le faire en se présentant aux examens de cloture du pr3sent cours ordinaire. L'époque précise de ces examens sera indiquée ultérieurement. Société b aut--valaiiiJanne d 'éducation. - MM. les Instituteurs de la partie allemande aurout. leur prochaine réunion générale à Viège, le 3 mai prochain . A celte occasion, le Cami 16 d6 la dite Société invite très cordialement les instituteurs eL amis de l'éducation du Centre et du Bas-Valais à prendre part l ce modeste congrès, pom· ressener les liens qui doivent unir le personnel enseignant des différentes parties du pays. La carte de légitimation donnant droit à la d(lmi-place au chemio de fer pourra être demandée au Secrétariat de l'losti'Uction publique, à Sion. {Communiqué.} ~Amendes IIJCOialreiiJ. On nous signale le fa1t qu'ici et là le p1·oduit des amendes pour absences illégitimes, est rlétouroé de l'application indiquée par la loi. L'art. 57 de celle-ci prescrit, en efft~r, que les amendes prévues aux art. 54. et 5a doivent profiter à l'école de l'endroit. Dès lors le montant correspondant ne sa:urait être versé dans la caisse communale pour se fondre avec les autres recettes :de l'admiDlstration. DJglène scolaire . - Nous avons eu la bonue fortune de pouvoir nous procu1·er 150 ex. de la brochure de M. le D• Boéchat intitulée L'Hygiène à l'école primaire. Cette brochure est actuellement épUisée, l'auteur ayant b1eo voulu en envoyer le solde de l'édition à notre Département. La quantité reçue a malht!ureusement été insuffisante pour permettrt! d'en adresser un exemplaire à lous les instituteurs. En attendant qu'il puisse satisfaire tout le monde, le Département a expédié cet excellent opuscule au par-

SION. 15 Avril

1891-92

L'ECOLE PHl1UAIHE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION Conseils sur l'éducation des enfants (Suite./ Les punitions corporelles ne passent-elles pas en génér· 1 pour. Je~ plus fortes employées en éducation? Quel est do~~ Je premr,er moyen pour condmre a une bonne éducation? Avant d o~donr~er quelque chose, qu'on se Jemande: L'en~ fant peut-Il execuler mes ordres? Voici une me'r · d · fi . e qm cornman e a son ls cie SIX ans, plein de vie, de santé et de force, de ne ~lus bouger, parce qu'il l'impatiente. Comment peut-on .voulOir chose pareille d'un enfant pétillant remuant pour qm le repos devient un affreux tourment?' C'eqt 1 . demander impossi ble' puisque re·vtli.Ile' tu · t chose · . , , I·r ne peut •rester on 1.ns ant Immo~Ile. Une autre mère dira à son chéri de du a onz.e ans, P~alement très remuant, joueur et es ièale de se temr tranquille, près d'elle api·e·s led.In er, pen Pd<;)ant• qo~ ses camarades ~en payent avec leurs traîneaux sur la f e1ge . ou . sur les glissOires. Pourquoi in rerdire à cet élève 1 es g.JssOJr~s? Qu,el mal pour lui d'essayer ses forces, de de .deg~urdir, des amuser avec ses camarades, de jouir d'un plaJSJr. Innocent' surtout si la glace est épaisse et couvre une. eau peu profonde qui n'offre aucun danger aux enU~e autre m.ère essayera de défendre à son garcon ~ ramasser des frmts an verger. Elle ignore donc c~m­ bien. les .enfants. en. sont avides et s'en trouvent à leur aise· pou~ quoi voulOJr Imposer des mortifications si pénibles à 0 i~d~e~nep garçon q~i voit rouler les pt•mmes dorées à ses :able ar des defenses de ce genre, on se rend mépri'. pa~ce que les enfants les enfreignent, et on les ex· pose a agir contre les ordres donnés et contre leur con ac1ence. L'entant 'h b't .' · . . . s a 1 ue a mentir, a tromper et il. désobéir pour sa IJsfaJre ses goûts, et vous faussez ainsi son éducation.'

:Dtli.


-

162 -

Un deuxième conseil nou moins important: Que v commandement bien pesé, bien mûri, soit exprimé d'une manière clatre, précise et formelle. Il y a des fa mi lies, ainsi que des écoles. où l~s enfa~ts tr~p. libres ne craignent_ pas de faire du bruit, latssant 1autortte commanrler, averLtr et menacer le plùs souvent eu vain. Quand le désordre va trüp loin, bien des parents se fâchent, mallrattent les en. fants, et par ce moyen r41ablissent l'ordre . et .le calme pour un moment. Mab à peine les larmes sechees, le même train-lrain recommen<:e. Dans d'autres écolet~ ou familles, la joie des eu fant:; bien portants, trè:; dissipés, ~e manifeste au grand détriment des pmwnnes plus âgees; que faut-il pour rétablir. l.a tt·anqu.illité et illOdér_er l'exc~s de gaieté? un regard sev,ere du pere _ou du matlre ha~tle et expérimenté suffit. C e~t. pourqnot te~ez-vous, en a ~­ ordres brefs, clairs et prects. Un garde :ï vüus d un officter n'attire-t-il pas l'attention de militer:; d'homme~ ? Si donc vous ne demandez jamais trop à un tHlfclnt convamcu de la justesse de VllS extgence:;, il se soumettrd. volontiers à vos ordres et s'empressera de les exécuter. Beaucoup de parents s'oublient jusqu'à marchander ou disc_uter avec _leura enfants. Pourquoi cela maman? Ne putS·Je pas ag1r de la sorte? Pourl}uoi ne commencerais-je pas d'abord par cela? etc. etc. De pareilles questions s'adres5ent aux. pa· rents faibles, qui y prêtent l'oreille et fini~se nt d'ordinaire par modifier leurs ordres. Il est bon quel enfant apprenne tout d'abord à obéir, même dût-il igr•crer le motif de l'ordre donné. Ne lui permettez pa,; de vous faire opposition, de marchander avec vous, de vou3 soumettre ses remarque:~, d'exposer ses projets; c'est le rendt·e osé, téméraire, hardi et o!'gueilleux. Aiusi donc oJéi:Bance entière et prompte sans la moindre contradiction, san:; aucu n mut·mure. C'est une fo lie de vouloir détermi11er le:; enfants à l'obéissance par la persuasion. En vaiu vous cherchez c~ez beaucoup d'adultes l'obéissance réfléchie, à plus forte rat:;on ne faut· il pas l'attendre des enfants. Voulez-vous obtenir une. o~éi~ sauce immédiate, complète, prenez l'habttud e de : eflecb1~ et ne doune~: que des orùres bien pesAs et mûris. Celu1

-

163

-

qoi veut construire une maison en fait un croquis avec devis ; de même celui qui veut faire un voyage s'enquiert .d'abord du chemin. comme celui qui vise à faire une abondante moisson, s'empresse de trouver de la bonne semence, de s'informer des éléments constitutif:; du terrain, d'observer un a~solement rationnel. C'est pourquoi j'aime à croire que personne ne voudra entt·eprendre la grande tâche de l'éducatiOn, cet art si uttle et en même tewps si difficile. sans se préoccuper d'abord du plan, du but et surtout des moyens qui y conduisent. Cela nous amène tout naturellement au conseil suivant : Ne demandez jamais trop à la fois à vos enfants. Ainsi, si vous donnez trois ou qu atre commissions à u11 garçon, qui a un chemin assez long à pat·counr, vous pouvez être assuré qu'il oubliera J'une ou l'autre, ou s'en acquittera à demi. De même, si vous donnez aux. élève~: plusieurs devoirs différents, soyez également persuadé qu'ils ne les soigneront ras tous d'une égale façon, qu'ils oublieront l'un ou l'autre, ou le feront avec moins de soin. Plusieurs essayeront de vous ll·omper et volon t.iers forgeront des excuses pour échapper au travail. Les eufants vivent au jour le jour: n'exigez d'eux jamais plus d'un travail à la fois. Aussi, si vos commandements sont bien pe.~és et se suivent graduellement, en bon or·dre, les élèvent accompliront leur3 devmrs, et vous, vo us pourrez vous tlatter d'a voir des enfants dociles, obéissant~. q111 se réjouiront des efforts faits pour réussir dans l'accomplissement de leurs làches. Il est triste d'avoir affaire à des élèves découragés qu'o11 a surchargés de travail. C'est pourquoi les maîtres consciencieux. les éùuca.teurs entendus ne don nen t ni trop· de devoir, ni des tâchefl trop variées. Les élèves, en général. commencent par les plu~ facile,; eL négligent d'or·dinaire les autres, ou les ometteuL volontiers. Le découragement de l'enrant grandi t encore, si vous lut doouez des devoirs audesi'us de ses force:;. (A suivre.) LES LEÇONS DE CHOSES ET L'HERBORISATION Il n'est plus permis aujourù'h ui à quiconque s'intéresse


-

164 -

à l'inl!trur.tion populaire de douter de l'importance de l'en. saignement intuitif. Nous autre;:; in stituteur;:! surtout, qui avons reçu des instructions, des encouragements spéciaux à ce :;ujet, nous qui avons tant de fois, pour ne pas dire continuellement ' occasion de constater l'efficacité. de l'in tui. ti on lorsqu'elle est bien dirigée, nous au tres, diS-Je, devons mettre un soin particulier à vulgariser, à rendre intéressantes ces sortes de leçons. Je n'entreprendrai pas de démontrer les services que les leçons de choses rendent à la cause de l'instruction et de l'éducation; je me propose simplement d'exposer quelques courtes réflexions snr l'application de ces leço ns_ La méthode intuitive, dic tée par la nature, est pratiquée dans la famille beaucoup mieux que dans la plupart des écoles. Elle consiste, on le sait. à ne parler à l'enfant que de fait;:; ou d'objets présents sous les yeux ou déjà connus. ~ Con séquemment, le maître doit mettre l'enfant en contact aver. les choses dout il veut parler, et si l'objet est absent, il aura recours aux comparaisons, aux analogies. C'est ainsi que, dans sa sollicitude instinctive, procède la. mère soucieuse de voir bégayer quelques mots à son bébé. L'école, ne l'oublions pas, est une seconde famille, et l'insti· tuteur y remplace la mère. Comme elle donc, dans ses entretiens, il partira toujours de l'intuition en procédant du connu à l'inconnu, en faisant éclore les premières idées du monde extérieur, et en taisant sans cesse appel à la perception des sens. On nous a dit que pour atteindre notre but nous de· vons faire un choix de matières à portée des élèves, en rapport avec leur:; besoins fu tur;:;; nous proposer toujours un but dét.ermi né ; nous tracer un programme général, e& préparer soigneusemen t nos leçons. Nous avons d'ailleurs de nombreuses et excellentes mé· tbodes sur l'intuition en général, et elle~ rendent de réels service au personnel enseignant. Ce qui nous manque, 011 plutôt ce que nous négligeous peut-être un peu , ce sont les sujets qui s'imposent naturellement aux classes de la

-

165

-

campagne, les descriptions ou èt.udes particulières d6s plantes eommunes, fleurs et autres, qui, en rai son de leur fréquent emploi, de leurs propriétés méLliciuales, méritent une attention spéciale. A la campagne, en effet, on met souvent - peut·être avec raiscm - beaucoup de c0nfiance dans les propriét~s de certaines plantes 011 fleurs, et on se méfie des drogues de pharmacien; on donne a uss~ volontiers _la préférence aux remèdes ind iqués par un gu énsseur de Vi llage 1 Ce système économiq ue mérite d'être encouragé jusqu'à un cer tain point, d'être guidé et dirigé. - Or, qui mieux que le régen t , par l'intermédiaire de_s~s élèves o~ !llême directement, ponrr·ai t remplit· cette mtsston humanttau·e et pbilanthropique? ,. . . . _ 11 est vrai que chez nous 1 eleve-wstJtuteur ne reç01t que des notions fort incomplètes d'herborisation s pratiques, mais nous pouvons suppléer ~l ce qui nous manque par l'étude d'ouvrages sur la matière. « Les Remèdes des Champs, par le D' SalTray » par exemple, est un ouvrage on ne peut plus prat.iqne et d'un prix minime. (Les deux volumes, de t8ù pages chacun et orn~s de .ttiû figures, pou~ ·1_franc.) L'auteur s'est proposé d y vemr en atde au x tnstltuteurs - c'est à eux qu'il dédie spécialement son ouvrage- en traitant son travail sous forme de promenades scolaires et en class:mt les plantes d"apt·ès l'époque de leur floraison. Ces leçons i ntér•Jssero nt doublement et le maître et les élèves, aujourd'h ui surtou t que l'herborisation pratique parait avoir acquis une plus gran_de impor_tance par_ les cures merveilleuses du celèbre médecut naturaliste S. Kneipp, dont les remède~. la. plupart ~"l'une simplic.ilé remarquable, sont généralement tirés de plantes que tous les j_ ou~s nous foulons aux pieds. En elTet, se basant sur le prmcipe que la divine Providence a placé dan s chaque pays les plan tes nécessaires à la guériso n de nos maladies, cet homme de génie pui5e les remèdes les pl us efficaces d~ns les plus humbles plantes de nos champs. Ce principe dont l'actualité ne permet aucun doute, devrait bien, ce me semble, encourager à choisir dans la


-

166 -

-

:Datnre les sujet~ de leçons de choses, voire même de dictées quaud cela est réalisable. Pour l'intuition, les éléves seront en contact avec l'objet à étudier, ils l'aurout sous les yeux pou~ront le déco~poser au besoin, en voir et étudier le~ parh~s, etc. Et, Je I.e demande, quel autre sujet offrira à la f01s autant d'attraits et une plus grande utilité?

(A suivre.) Les premières études des petits enfants ( Voir le commencement au No 9) Voyons maintenant ce qui se passe dans l'esprit d'un enfant à qui l'on dit: « Fais un o. » La première partie d.e l'opération est identique à ce que nous venons de voir: 11 la forme o est gravée en image dans sa mémoire, s'il a la facult~ de lier dans sa pensée les sons aux objets, le ~on o. evoque une image dans son esprit; mais cette evocation,. au. lieu de !~ porter comme ci-dessus à s'emparer de la ~éahsatwn,. de limage pour la donner à son papa. ~el.on 1ordre qu. Il a. r~çu, Je portera, d'après ce qui lui a ete demandé, a reahser cette image, qu'il s'efforcera de traduire sur l'ardoise ou le tableau noir, réalisation qui loi causera une joie intime. Donc l'enfant est capable de se rappeler les rapports des sons et des formes et, par suite, de lire et d'écrire ce qu'il a lu. Ces trois opérations do l'esprit : discernement des diver:1ea formes, rattachement des sons aux formes, évocation par f~s sons des images représentant d~s objets ab~ents et rét:Jproquement, sont différentes et distinctes dans leur nature mais elles ont lieu presque simultanément et, trè.s souvent' eonjointement dans l'esprit où elles se confondent pou; produire ce résultat, l'acquisition d'une connaissance. Toutefois, il est très important, dans la pratique, de les considérer .séparément et d'envisager isolément leur degré de perfection, car elles se prêtent un mutuel appui si chacune d'elles est bien faite, comme ausdi, si l'une d'elles ne se fait pas ou se fait mal, les autres peuvent être, par cela même, auHes ou très imparfaites.

167 -

Ce fait explique les longueurs, les fatigues, les insuccès irop communs dans l'en~eignement de la lecture. Par 618mple, nous montron:; à un petit enfant une forme de lettre en lui faisant dire at puis uue autre en lui faisant dire u, et nous sommes sut·pris si pendant longtemps il dit u en voyant la forme a et réciproquement. Nous avons jugé des yeux de J'enfant par les nôtres; parce que nou s discernons la différence de forme de ces deux letlre:S, nous JlOllS figurons qu'il les discerne de même. Si l'enfant parvient à la longue à distinguer ces deux let'.res, c'est que petit à petit, sans que le maître s'en soit occupé, son œil s'est un peu exercé et a discerné quelque différence, discemement qui ne repose souvent que sur des caractères variables et étrangers à la lettre elle-même. Que Je maître eût gagné de temps et évité d'ennui à son petit élève, s'il avait commencé à faire l'éducation de son œil, à lui faire distinguer la différeuce des formes! La manière de donner les prem1ères leçons de lecture a une importance capitale; c'est l' un des premiers exercices que J'enseignement demande à l'intelligence de l'enfant, à cette toute petite intelligence si faible, si malléable, qui ne se compose parfois que de lueurs fugitives. Cette précieuse faculté est si délicate à cet âge qu'on ne doit y toucher qu'avec des précautions infinies. Etudier ce qu'elle est, ce qu'elle peut, la direction dans laquelle on doit l'exercer est un devoir sacré pour ceux à qui on confie ce trésor incomparable, sans quoi ils peuvent Jui faire prendre de mauvaises habitudes, la diriger dans une fausse voie, ou la mutiler comme une rude main qui brise les tendres pousses ou les jeunes bourgeons de la vigne ! Qui pourrait dire à quelles ignorances, à quelles maladresses on doit attribuer la faiblesse et le manque de rectitude de tant d'esprits! DE LA CLARTÉ DANS L'ENSEIGNEMENT

Sous ce titre, le Journal de l' lnstructwn publique, dn Canada, publie l'excellent article suivant: On impire aux enfants le goùt de l'étude par un en-


-

i68

-

seignement à leur portée, attachant, et toujours parfaite. ment clair. Pour cela il faut bien des soins, et surtout il hut continuellement songer à quels esprits légers on a aiJait·e. Car c'est une et·reur trop commune que de se figurer· que les enfants savent une chose parce qu'ou la leur a expliquée, et même parce qtùls l'out comprise; ils sont natueellemeot fort oub lieux, et comme dan.:; l'en~eignem ent tout s'enchaîne, il arrive souvent qu 'ayant oublié d'où ils viennent, ils ne savent plus ni où Ils sont ni oü ils vont. Pour qu'un enfant sache bien une chose, il faut qu'elle soit dans ~on esprit solidement rivée à d'autres; il faut surtout que le maître la lui ait répétée plus d'une fois sans l'ennuyer et sans s'ennuyer, ce qui n'est pas toujours facile. Cette darté, sans laquelle l'enseignemeut cesse de mériter son nom, n'est pas une qualité aussi commune qu'on le croit. Nous sommes trop disposés à oublier, en enseignant, que souvent l'e1pression dont nou~ nous servons, claire pour nous, e.st obsc ure pour les enf:1.11ts, part:e 411e les mots réveillent pour nous une foule d'idées accessoires, que leur esprit n'y a pas encore liée.:>, parce qu'entre les dive.rses acceptions du même mot nous devinons sUI·-le·champ celle qui convient seule au cas actuel, opét·ation diffh;ile pour eux, quelquefois même impossible; parce que les idées intermédiaires, · pardessus lesquelles nuus sautons si aisément, sont des abîmes qu'ils ne sauraient francb ir ; parce que des rapports multipliés que nouil embrassons d'un conp d'œi sont un dédale où ils se perdent. Q11'on me permette Je citer un ex.emple bien familier. L'on fait apprendre à un enfant la fable qui commenee par ces deu1 vers : Ua loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne ganie.

Et quand il les a récités, on dit: « Il les sait, » et on se figure qu'il les a compris. On se trompe. Sans doute les deux propositions sont parfaitement intdligibles: c Le loup était maigre, les chiens étaient vigilants. « Mais ces

-

169 -

deux prop~sitions isolées ne signifien.t. rien: c'est le~r !iaiaon qui presente un 3ens, et cette hatson échappe a 1en· fant, parce q~'elle n'e3t exprimée qne par ce mot elli~­ tique tant, qu il nA. comp.rend P.a~ .. Il faut ~on.c rétabhr pour lui les propostttons wtermedmtres, et lut d1re: , Un loup n'avait que les os et la peau; il était devenn maigre parc~ q.u'il ne mangeait pas de ~nouto~s, parce q~e les chiens faisaient bonne garde, aboyaient s tl approchait des troupeaux, et avertis$aieot ainsi les bergers. C'est donc parce que les chiens étaient vigilants que le loup était maigre. » Ce n'est qu'à l'aide de ce supplément de proposition que les deux vers de la fable deviennent clairs pour l'enfant. Ce n'est pas seulement le sens littéral qui, si nous n'y prenons garde, reste obscur pour les élèves; c'est le sens moral , c'est-à- dire la signification d'un fait ou la portée d'un précepte. On peut entendre parfaitement chaque phrase d'un récit, par exemple, eL sa isir la liaison de tnu tes les phrases entre elles,. et n'a.~oir ce~endant rien compris à ce récit. Alors le frutt de ltn~tructwn e.>t perdu, ou plutôt il n'y a pas eu d'instruction: l'élève n'a retenu que de:! mots, et ces mots auxquel:~ ue correspond aucune idée, ne sont qu'un embarras pour la mémoire. M.A.TÉRIEL SCOLAIRE Les partisans de la gratuité du matériel scolaire mettent &out leur enthousiasme et toute leur élo4ueoce à patr..,nner cette idée dont ils font dépendre tant de p1·ogrès. Puisqu'ils 100t en si bon chemin, pourquoi ne réclameot-ils pas encore la gratuité de l'habillement et. de la nourriture pour les élèves, comme cela a lieu pour l'armée~ Ces choses ne sonl; pas moins indispensables aux écoliers que les C'.lhiers et les Evres, et je ne verrais pas trop en vertu de quel principe on leur r~fuserait l'un ou l'autre de cEis articles, du moment qu'on entrerait dans cette · voie. La gratuité n'en serait que plus . parfaite et le socialism& d'Et.at mieux appliqué, au grand avantage des parents insouciants de l'avenir de leurs enfants, A 1 ans, l'Etat s'en chargerait pour les é lever dans ses serres, 1elon ses goûts, jusqu'à l'âge de vingt ans, où il leur confielait la défense de la patrie en les arma::~t de fusils.


-

170 -

Ce mot de gratuité sonne ~ien à l'oreille, mais en finale ai nous examinons de près la question, nous ne tardons pas l nous convaincre que cette gt·atuité ne serait que fiction et qu'en dé.finilive ce serait toujours le peuple qui en ferait les frais, car liOit l'Etat, soit les communes, ne sor!ent de leur caisse que ce que les sueurs du peuple y ont apporté à titre de contribuable. Or, est-ce bien le moment de venir lui demander de nouveaux sacrifices, alors que la gêne nous t'nserre de toute part et que chacun a bien de la peine à nouer les deux bouts, comme l'on dit vulgairement. Si l'idée de la gratuité devait prévaloir, ce serait souverai. nem~nt injuste avec le systèm~:~ d'impôts que nous avons actuellement; car ils pèsent trop lourdement sur les pauvres &Il prüfit des riches, en sortA qu'au bout du compte au lieu de soulager le fllible on na ferait que mieux l'écraser. On se demande ensuite si J'Etat et les communes sont, lla point de vue moral et financier, bien placés pour accepter de faire les frais que cette innovation eutl·aioerait 't Pour répondre à cette demande, examinons ce qui se pas11e actuellement Pt voyons ce qu'on fait. Une classe a-t-elle besoin d'une réparatiOn, de faire J'acquisition de mobilier, U sera to~jours beaucoup plus difficile au personnel enseignant d'obtenir des communes la plus minime bagatelle, que dea paraDis ce qui est nécessaire pour leurs enfants. Une foia qu'tl s'agit de délier la bourse pour l'école, on aura toutes lea excuses, tous les prétextes pour ne rien faire. S'il n'en était pas ainsi nous ne verrions pas tant de matériel scolaire défectueux; dans combien de cla~ses ne manque-t-on pas encore de bancs convenables pour êcrtre, dan::~ combien d'autres les locaux ne sont-ils pas insuffisants, manquant de bancs. pour les plus jeunes élèves, qui doivent ainsi, faute de place, renoncer à écrire pendant un ou deux ans lors de leur ecLrée en classe. Sous le rapport des fournitures, les pat·ents sont beaucoup plus dévoués et plus exemplait·es que les commun~s. Po~r celui qui a vieilli dans l'enseignement, c'est ua fatt acqu1s. Que serait-~e si ces dernières étaient encore char· gées du matériel, puisqu'elles s'acquittent eo général si mal des obligations qui leur incombent actuellement 't.. .. Au point de vue financier, sont-elles dans une situatioa financière assez prospère pour assumer, avec l'Etat, ces noo· telles dépenses 't Est-ce Je moment de venir leur imposer d• plus lourdes ~;barges alors qu'une partie d'eutr'elles sont obérées de dettes ! Assurément non. Après l'inconcevable laisser-aller des parents en matièl'l d'éducation, serait-il légal qu'on les déchargeât encore du.

-

171 -

MpenRes qu'ils doivent faire pour l'instruction des leurs' LaiB'.IODS à la famille son rôle. Il ne faut pas qua l'Etat se f188B papa et maman. Qu'il concentre plutôt Res efforts pour recJresser ce qu'il y a. de plus défectueux dans la formation ete J'enfance : l'éducatwn. En v_oulant tout faire, il ne ferait . fieD de bon ; et les parents fimratent par se désintéressM to· taiement d~ leurs enfants pour s'en décharger 8 ur l'Etat. Alors, au he~ _de guér•~ le mal on ne ferait que J'aggraver; o'est po~rquot tl faut laisser à chacun ses obligatious, sans iaterverttr l~s rôles que le Tout-Putssant dans sa divine sapsse, a ass1gné à chacun de nous dans la vie socillle. A., instituteur.

n en

cuit parfois au régent qui veut être à son devoir

(Suite et fin) Voici comment cette mère donne essor un jour à l'amer&ome dont son cœur était rempli par s~ite des ~ègles auxqu111les je veux soumettre ses enfants. C'est à l'une de mes aœurs gu'el.le fit, se~ confidences. • Eh bien, le régent nous a renvoye auJourd hm X. et Y., pour être arrivés à l'école trois minutf's trop tard. • Notez bien ceci, elle dit : trois minutes trop tard! Continuant • le régent sait bten que nous n'avons que ce. fils pour nous aider, qu'il nous devient aussi cml.teux de toujours payer, et pour ~atre descendt·e le foin du mayen et pour nous procurer le b01s nécessaire. Aussi je préfère débourser 20 cent. pour une absence, que 80 cent. pour un oumor.• A cet argument, j'objecte qu'il Re trouve dans le village ~·a~lres famill~s moins bie~ favoril'lées sous ce rapport CJ118 lmteressant ~enage en_qu~st1on et tou~ aussi mal eecon..es pour le trava1l et qut m envoyeot regulièremeot leurs •fa~ts. Ce n'est pas tout. Continuant toujours : • Ces années ûrntères, guB;nd. votre frère était élève, vous étiez pauvres, et co~me 11 _etatt_ chaque année berger, il manquait J'école 11 mo1~s .qu_mze JOurs _en automnA et autant au printemps; toand 11 elatt, so1t à fatre son école normale, soit à enseigner l .... , que vous, ses sœurfl, étiez astrein tes à fréquenter J'étole : que de foi_s n'avez-vous pas manqué la classe ou n'êlel·vous pas arrtvées en retard; si Je régent d·alors s'était IIDnlré sévère, comme le fait voh·e frère je crois que votre mère n'en etl.t pas été satisfaite. ' A r.efi, je répondrai : Sans doute cela aurait ému et gêné 1111 mère, qui peut-êtr~ se serait également dressée contre Je llli~re; mais elle n'aurait pas fait chaque année des dépenses IDalll~~ Pt?Ur 1~ payt~r. et me procurer quelques effets classioJues Mot J états Iom de tner tout Je profit possible. Sans doute.


-

-

172 -

ma mère en aurait été émue, mais mes sœur!! n'auraient attendu les quinze ans avant d'apprendre à lire Il eL à benre, elle ne verrait pas aver. effroi leur ignorance et rait pas dans la néce~sité de s'écrier : • Si les s'étaient montrés plus fermes Il . . . . , Voici encore pour prouvet· comment des parents ajo trop facilement foi aux. rapports le plus souvent manso de leurs enfauts. Un jour, j'avais la mauvaise inspiration de tirer le bout l'oreille à un moutard qui, pendant plus d'une heure amusé, en dép:t de mes avertissements. Au sortir de 1 il alla se plaindre à sa maman qui se répand a récriminations: Le régent, cette année, ne sait pas se aimer des élèves: il les surcharge de devoirs, il les bat. A notre petit, pour n'avoir pa.s bien pt•ononcé un mot, s'est maltraiter, tirer les OL'eilles et les cheveux.. Je n'hésite pas réfuter ces paroles mal veillantaa comme fausses. P Adressez-vous directement au maître; il saura toujours écouter, t=>t, si votre enfant parle vrai, reconnaître son tort. Cet avis de pet·sonnes raisonnables ne fut point du goût cette bonne mère. Aussi, elle ne s'y coofMma pas. Je pas à déclarer ces paroles fausses, car je conserve l'aftection de la plupart de mea élèves, comme eux. conservent toute la mienne . S'1l en est qui ne m'aiment autant que les autres, c'est grâce à leurs parents. Pourtant, je n'ai pas lâché les rênes en aucune m j'ai continué à être ferme et, l'ordre qui, à l'école, me1 d'être ébranlé, s'est de nouveau consolidé. Je n'en veux. cependant pas aux. personne" qui répaodeat ces faussetés sur mon compte. Je me borne à les plaindre à cause du tort qu'elles foot à leurs enfants. J'ajouterai encore deux. mots destinés à miaux. faire rt~ssorUr la peu enviable situation de l'instituteut· qui veut être à. SOD devoir dans las communes où l'autorité, trop confiao~e. se laisse facilamen~ tromper. C'était vers la fin da novembre; je venais de faire publier quelques absences, et voilà qu'un certain pèrq dA famille m 'aborde comme par occasion et sans motif. Tout de sui\e je devinais qu'il aurait un conseil à me donner. En e:ffdl, après deux mots relatif8 à l'écolfl, il en vient aux. abseo081 et finit par me dira : • Fais comme la plupart des régen&l, publiPZ quelques amendes ~e temps à autre, car dans nol montagnes il faut vivre d'abord, étudier ensuite. _ Je me dispense de commenter l'AS mots,· mais 00 saura , -qu ils n'ont pas changé ma règle de conduite parce que:

173 -

1) S'il se trouve ~es maît1·es qui. n~ se font aucun scrupule 88 mettre en defaut avec la loi e. de tromper J'autorité n'est pas une raison pout· que ju le fasse ; ' 9) Ce ne sont pas les enfants des plus pauvres familles ~i sont les moins réguliers; S) Si quelques parents à vues étroites me sont défavorables œ'en soucie fort pe~, pouryu .que je voie mon école marche; 111 oo gré et le progre~ se real1s~r pour mes élèves. Du reste le témoignage de satisfaction de M. l'J nspecteur et de MM' )es membres de_la .commission me suffit. ' Voilà pourqnot, lom d'accorder des coucessions préjudiciables l ceux mêmes qut les réclament, je me roidirai contre ces e~igllnce~, comme l'a déjà fait plus d'un régenL, en souhaitant 'fOir le JOUr où tout le monde : Inspecteurs, commissions, pers?nnel ecse1gnant, 1~ fera. Sar, j ai. la conviction qu'alors aosst~ tout le monrt;: peres, me~es, éleves, obéira à la loi et 18 ta1ra, de force d abord, de gre ensuite.

r

Un instituteur.

PARTIE PRATIQUE STYLE SUJET A TRAITER UNE ÉCORCE n'oRANGE En passant sur le trottoir, une vieille femme glisse, tombe et ~e c~sse. le bra~. On 13 co?duit chez Je pharmacien qui, apres l avotr pansee, montrA l écorce d'oran ge qui a causé ce aalbeur et dit à cPux qui l'entourent . Conseils et directions. - Description da l'accident vive et iltéressante. Conclm>ion morale bOUS forme de discours direct. Donnez des noms aux persoon~g~>s. SUJET TRAITÉ UNE ÉCORCE D'oRANGE La mère ~elit descandall r n bUIVêlot le trottoir de la grande rue, elle all~tt. à pas comptés Pt '3'êippuyait sur sa canne, car la bo~ae VJeJII~ a près de 80 ans. En passant devant le marche, elle glt8se et tombe. D~ux. pas!laots se précipitPnt la relever; la pauvre fE>mm a s'élêill casEé un bras. Pour faire. donne r. les prE-miers soms, on la conduit ch ez le aCJen VOISID qui, après l'avoir pansée, ramasse sur le r une écorce d'orange écrasée: • THnez, dit ce brave urand à la foule qut J'entourait, voilà ce qui l'a fatt .....,.,c · Par charité, ceux. qui maugent des oranges dans la devra~ent bien pt·endre la pet ne de jeter leurs écorces le ru1sseau. ,


-

174 -

SUJET. A TRAITER LES BEAUTÉS DE LA NATURE Heureux ceux qui vivent aux champs, s'ils savent jouir spectacles que leur offre la Providence. Beauté pro chaque saison. Aspects divers du jour et de la nuit. La de ces mPrveilles doit élever notre âme vers Dieu. Conseils et directions. - C'est par le style, par le d'images élégantes, nobles et vivf'ls que ce sujet doit rendu intéressant. (exclamation, interrogation, apostrophe, SUJET TRAITÉ LES BEAUTÉS DE LA NATURE' Heureux, mille fois heureux ceux. qui vivent aux s'ils ont le cœur assez sensible et, s'ils ont l'esprit vert pour goûter les charmes d'une fête plus belle que LourM ,. les splendeurs des arts. Ils peuvent admiret· la beauté Rombre et sérieuse de l'biver saluer la jeunesse joyeuse du printemps; contempler l'ébl sante &plendeur de l'été; sourire doucement à la mélélu•~oua• de l'automne. Pour eux., chaque heure du jour et de la nuit a sa pnvaiiA_·nomie et son attrait: quel calme mystérieux dans le si d'une nuit serAine, quelle pureté ravissante aux prem lueurs de l'aurore qui naît, quel éclat éblouissant du soleil son midi, quelle splendeur royale au coucher de l'astre da jour! Un cœur reconnaissant na se lasse jamais de eontempl.r ces tableaux que la nature offre tous les joura. En vérité, il faudrait être ingrat et aveugle pour pa• indifférent à travers ces tableaux si richos de grâce et de grandeur. Heureux l'homme des champs qui, au spectacle de tant de merveilles, élève une âme joyeuse et reconnaissante ven l'Auteur de tout bien. DICTÉES Saint Charles Borromée (1576). Milan était ravagée par la pestf'l qui lui enleva plus de vioat mille âmes en quelques mois. Les riches alJaient chercbtr leur sûreté dan8 des retraites éloignées ; les pauvres qui J' restaient. étahm t consumés par la faim ou emportés par la maladie, et Milan n'~tait plus qu'un cimetière pour les mor&l et un hôpital pour les vivants. La crainte de la mort aval& dispersé le3 pasteurs; personne n'osait écouter les pénHeoll ou porter aux mout·ants le pain de vie.

-

175 -

Saint Charles Borromée allait dans tous les lieux infectés ar la contagion, pour assister ses brebis languissantes; il &aversait les rues qu'une triste solitude rendait affreuses; il entrait dans des maisons pins lugubres que des sépulcres, passant au travers de ces souffles mortels qu'exhalait de tous côtés un tas de morts et de mourants, portant entre ses mains sacrées et secourables, ll:ls remèdes de l'âme et du corps, écoutan~ les confessious, administrant la sainte onction, pressé de tendresse et de compassion pour ses ouailles, dur e~ insensible pour lui-même, et se présentant comme une hostie vivante pour les péchés des Milanais dont il voulait subir lui-même le châtiment. FLÉCHIER.

Jésus-Christ A Bethléem, JésuR était petit; mais à la petitesse, le nouveau né joignait les attraits de sa divine Anfance, et il gagnait ainsi les cœurs. A Nazareth Jésus était bien déguisé sous le vêtement de l'ouvrier, mais quelle .leçon, que. cet exemple 1 Et comme je comprends b_1en le besotn qu avaient les homm~s d'apprendre à pareille ecole comment on sanctifie un'3 VIe obscure, pauvre ot laborieuse 1 Da~s son ministère (?Ublic, Jésus se plaisait au commerce des simples e.t des petits de ce monde; œais il enseignait. avec autonté, d1sposatt de la na'ure en maitre et retenait sous son charme tous les cœurs drnits toutAS l~s âmes honnêtes. Au Calvaire enfin, oui, l'humanité de Jésus-Christ ~st broyée; à ~eine. peut-on la ~e­ tronver sous son voile d opprobr~s ,; mals qm ~one osera dire qu'elle est inutile! Ell~ es~ 1~. vtct•m~ du sacr!fice ;, I.e V~rbe ra prise pour la condmre a IImmolatJon, et c est ICI quelle est im,molée. Mgr n'HoLsT (Mélanges ratoires).

Anecdotes •eolalres. Un matira interroge un élève: Vous savez ce que c'est qu~u~ bornicide! - 01Ji, Monsieur, il y a homicidd quan~ on ile un homme. - Et suicide' - Quand on tne un SUisse. ***Toto est en péniten~e.ll a une leçon d~ 6lignes à.apprendre pour 4 b. · si la leçon n est pal'l sue po1nt de gouter. 4 b . sonnent. Maman appelle Toto qui récite tout juste . . . 2 lignes. - Monsieur, vous vous passerez de g?ûter. - Ob maman, doune-m'en au moins pour mes 2 lignes 1 ••• Suzanne âaée de 6 ans va déjà à l'école, et chaque 1 0 ' • aamedi elle annonce qu'elle est tantôt première, Lantot secon de.

*

•* *


-

176 -

- Combien êt~s-vous dans ta classe 'f fait le papa émerveil16,. - 8, répond Suzanne. - Nomme-les moi doue. - Il y a moi ... puis Pauline •.. - EL les a.utres! --:- Ab,. les autrea, je ne les connais pas •.. elles ne v1ennent Jamais 1 *~*Une dame voyant, après la distribution des prix, passer une fillette qui porte un livre : - Comment, Suzanne, tu aa 110 prix? je croyais que tu n'allais pas encore en claase? C'est vrai, madame. Mais c'est pour m'encourager à y aller l'année prochaine. Conseils à un enfant Ob J bien loin de la voie Où marche le pécheur, Chemine où Dieu L'envoie l Enfant, garde ta joie ! Lis, garde ta blancheur. Sois humble! que t'importe Le riche t>l le puissant! Un souffle les emporte. La force la plus forte, C'est un cœur innocent 1 Bien souvent Dieu repousse Du pidd les hautes tours, Mais dans le nid de mousse Où chante une voix douce, Il regarde toujours 1 VICTOR HUGO.

Les premières bottes « Me voilà donc un homme fait ! Me voilà grand, grand tout à fait! J'ai des bottes 1 Sont-elles belles J Et des talons à mes semelles ! Quel bonheur! Je puis maintenant Faire aussi du bruit en marchant. • Faire du bruit! le rêve est médiocre. en somme. On peut y réussir et n'être qu'un brigand. Marcher dr01t comme un honnête ho.nme, Voilà ce qui fait qu'on est grand. Loms RATlSBONNE.

10onel enseignant des districts où la conférence de 189i-92 n'a ~as encore eu~lieu, afin que sa lecture puisse profiter lors du débat 80 r la question à l'ordre du jour qui y est spécialement traitée.

Le Dépsutement a pu, par contre, envoyor à ti!re gratuit, à tous tes membres du corps enseignant, tant institut.riceR qu'instituteurs, ùo petit ouvrage de M. l'abbé Rameau, intitulé Ristoire de SaintStgismond, roi de Bourgogne et martyr.

Question iL résoudre D'après l'ordonnance du 28 mars dernier, concernant les examens d'émancipation des écoles primaires, les institu~eurs ont l'obligation a'accompagner leurs élèves devant la commission. C'est bion, mais comme ils doivent déjà en faire autant lors des examens préparatoires au recrutement, flt cela 6•·atis et par patriotisme, devons-nous, cette fois en<:ore, travailler par dévouement, sans même avoir droit à la nour1·iture ?.... C'est ce que l'ordonnance de l'Etat ne nous dit pas, et pout·tant il nous Sflrait utile de le savolr; c'est pourquoi je pose Mtta question à l'Ecole primaire <fUi voudra bien y répondre dans le prochain N•. Un -mstituteur au nom de plusieurs. Réd. - L'ordonnance dont il s'agit n'a pas eu la prétention de tout réglem~nter, encore moins de tout prévoir. Mais, pour t•épondre à l'mterpellation de notre correspondant, nous croyons ne pas trop nous avancer en laissant entrevoir une gratification, modeste, il est vt·ai, aux instituteurs qui accompagneront leurs élèves en eonformité lies prescriptions du Département. Une indemnité nous parait équitable, et nous aimons à croire qu'elle sera accordée dans Je cas spécial.

Dictionnaire des Dictionnaires "'v'v""''"' universelle dPs Lett.·es, de~ Sciences et des Arts ie~gee pat· les ~avants, les spécialistes et les vulgarisateurs contemporain•

les plus autorisés Sous la direction de Mgr PAUL GUÉRIN, Cltmérier de S. S. Léon XIll

.Ag1·icultu1·e. - Archéologie. - Astronomie. - Administration .Armée et marine. - A1·ts et métie1·s. - Beaux-arts. - Bibliographie. -:- Biogt·aphie. - Economie politique. - Géo.q1·aphie. - Histoire. Jlistoi1·e naturelle. - Langue ft ançaise. - Législation. - Littérature. - Mathématiques pw·es et appliquées. - Médecine. - Mythologie. - Phtlosophie.- Physiqueetchimie.- 7héologie.- Travauxpublics, etc, Six beaux volumes grand in-4,•, de chacun i.200 à 1.300 pages. PRIX :

180 FRANCS.

Par l'étendue des matières, par la nouveauté des renseiguements, par la correct1on du texte, enfin par la modicité du prix qui en fait, avant tout, uoe œuvre de vulgarisation, un outil à la portée de tous, le


DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES offre, aux gens du mondl! et gens d'étude, la substance de tous les dictionnaire~! spéciaux, 1 d'une bibliothèque complète; c'est la SoMME des connaissances humaïnee à la veille du vingtième sièch•. Il y a dans ce vaste recueil la contenance d'environ 80 vol. in 8• ordinaire. Il est très complet, très exact, trés riche pour la langue (lean·cographie). CettP pattie, traitée avec autant de méthode que d'érudition, constitue 'llll des monuments lt>s plu!.' précieux pour l'histoire de notre langue. La partie encyclopédique ne laisse, non plus, nen à désirer : chaque science y eat trattée avec autant de compétence et de précision que dans les livree spéciaux, et avec plmc de sincérité, d'impartialité que dans beaucoup d'autres rE-cueils encyclopédiques. Chaque at ticle est mis à point. à jour. ainsi les biographies des contemporains sont conduitel! jusqu'à 1889·1890' Aujourd'hui, cette œuvre capitale a atteint ~on couronnement. Les 8~ volumes dont elle se compost ont paru. A vaut peu, toutes les famille. pos~èderont cette bibliothèque complète, cette encyclopédie modèle qaL à la minut", fournit à chacun le renseignement déF<iré, avec tous les détaila nécessaues, utile~>, complets , mais san.; ton1ber dans Je fatras des co~n­ pilations qui rendent les recherches si difficil ~ s. Pour un ouvra~e qui sert journellement, on désire une roliuro solide les personnes qui n'auraient pas un bon relieur ft proximité n'ont q 11•~ demauder l'ouvrage relié : la reliure demi-ch'lgrin vert foncé, tranchet jaspi-es, plats en toile, coùte 5 fr. le volume; elle est, à la fois, élégante et solide. Tous les souscripteurs recPvront à la fois les l'lix volumes, l'ouvraae complet, de suite, avant d'avoir rien versé. Le Dictionnaire des DictionnaH·es est, de tous les ouvrages du même genre, Je plus complt>t et le moius cher, car l'encyclopédie la plus vogue coûte près de 800 fr., une aulre qui n'est que commencée 500 fr• quant aux autres dictionnaires, ou bien ils ne sont que lexico,qraphiqu,:; ne contenant .qu~ la lat,g~e, n'a~ant }!as la partie encyclopédique, q1d.. comprend l'lt~stotre, la bzograph~e anc1enne, moderne et contemporaine les lettres, les sczences et les arts; ou bien ce ne sont que des abrég~ trop incompld'l sous le double rapport lexicographique et encyclopédiq'Ull. Malgré la modicité relative de son prix, il fallait trouvt>r lt! moyen de mettre le DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES, cette œuvre iudispttn• sable, d'une utilité quotidienne, à la portée de toutes les boursPs. Ce but est atteint par les combinaisons suivantes : 1re Combinaison. - Prix 180 fr. payables en 18 mois, à raison de 10: fr. par mois, recouvrables par traites, tous les 3 ruais. 2me Combinaison. - Prix: 162 fr., au lieu de 180 fr., payables comptant. li sera en outre accordé avec grand plaisir des délais plus longs et dea fave urs particulières à tous ceux de nos lectE•urs qui s'adressE-ront directemt>nt à Mgr. P. Guérin 56, Avenue de Déols, Châteauroux, Indre. (France)

GRAMMAIRE SUPÉRIEURE Le DICTIONNAIRE LAROUSSE donne l'orthographe, l'étym0· ogie, les acceptions diverHes de tous let'! mots français; la GRAMMAIRE SUPERIEURE de Pierre LAROUSSE expose clairement toutes les règles du langage (orthographe et syntaxe). Grammaire et Dictionnaire forment un code complet de la langue, indispensable à quiconque désire écrire purement en français. - 1 fort vohtme de 540 pages, cartonné, 3 francs.

Supplément de l'Ecole primaire. ,.., ....~

......~

souvenirs de 1~ semaine sainte à Mendrisio. PAR MARI o. parmi les nombreux souvenirs que j'ai rapportés du

'l'ePBi~, 1! en es~ un qui m'est rt>~>lé .bien gr>~vé dans

11, c aPt celUI des gr11ndes processions à Mendrisio lieu du distnct du ruêmA nom. ' Station de la ligne du Gothard, centre d'un réseau communications faciles, en rapport 1mmédiat avec lan et les grandes vo ies ferrées de la Haute Ilalie charmante bourgade doit à cette circonstance' qu'à l'industne, et à l'activilé de ses habitants' importance commerciale que les localités environ-' ~auvent à bon droit lui envier. Ses rues, propres mees, sont, comme celles de toutes les villes et italiens, pavées ti'une double ranglle de dalles et du matin au soir retentissent du cliquetis .«VIAN . ., (1) 11 y a deux jours dans l'année, pendant les sode la semaine sainte, où, depuis un temps im·-~.mr•r•" , une affluence de visiteurs que l'on évalue à urs milliers, envahit comme par enchantement rues du petit chef-lieu et les rAmplit d'un mouvet inu~it~. Dès I_P ~ilie.u du jour, Piles regorgent des ùe curieux qu1 s y deversent ::~ans interruption. On lient de _Plusieurs. !ieues à la ronde pour assister procflsswos traditiOnnelles Qui, la nuit venue, ont dan s la soirée du jeudi et du Vflndredi. L'étrange1· le hasard a conduit dans la contrée à ce moment demeure saisi d'étonnement à la vue de ces cérémo.dont. l'o~igmalité et le cachet antique transportant JmaginaLw n à quelques siècles en arrière, à ces reculés où les grandes scènes de l'Evangile étaient sur les places publiques, à la grande édification fidèles. iges d'autJ:es temps et d'autres mœurs, conserlà oo 11e sa1t comment, en dép1t des vicissitudes et guerres intestines qui ont désolé la contrée, ces (1) sandales de bois, la chaussure du pays.

/


-

-

2-

pieuses représentations sont d'un effet saisissant. Candides et pleines de fraîcheur comme les lége~des qui se lèvent du moyen âgA, elles nous apportAnt Je ne sais quel souffle antique, l'élan d'une foi sin~ère hardiment proclamée, le reflAt du sentiment religieux mêlé de superstition qui fut le trait dominant de cette époque, Le chemin de fer M suffit pas à transporter lous ceux qm se rbodent à Mendrisio. Dans l'après-midi tlu Jeudi saint, les t•outes et les sentiers se couvrent d1~ contadmi (l) de gens de tout sexe et de tout âge; cheminant' tous dans la même direction. Equipages élégants, omnibus, chars et carrioles, partout mis en réquisition, roulent bruyamment au milieu de cette cohue. Bien qu'on ait déjà vu vingt fois la funzione, (2) n'importe, on veut la revoir encore. Pendant qu'il fait jour. on circule dans les rne!l, on fait une station dans chacune des cinq églises, on s'at rê te sous les Tilleuls, où un carrousel, complément in~ ritable de tout rassemblement de population, tourne aux sons aigus d'un orgue de Barbarie ses chevaux et ses cal'Osses surchargés de gamins. Partout des groupes de campagnards, homm.es At femmes,. quelques un• assis sur le pavé ou le seutl des habllatwns, dévorant de leurs belles dents blanches un frugal re!)as ; d'autres profitant dfl l'occasion pour faire leurs emplettes; beaucoup, et c'est Je grand nombre, atlt·oupés Rur les places eL devant !eR cafés. De belles spasmes portant avec un naïf orgueil les bijoux de leurs fiauç ,iilles; dea jeunes filles, deux à deux, t_rois à trois, par bandes, rieuses, l'œil éveillé, vont et vtennent en plongeant avec une curiosité tou te féminine, leurs regards dans la devanture des magasins d'étoffes et de bibelots. D'heure en heure le mouvement augmente, la foule grossit et se masse dans la rue principale, celle o~ se groupera la procession. Heureux qut peut obtemr la faveur d'une place sur une terrasse ou un balcon. Le crépuscule at-rive, la nuit tombe. Le flot humain monte toujours avec des ondulations qui se déploient sur tout le parcours du cortège de san Giovanni aux Cappucini. C'est un fourmillement de têtes, un murmure de voix, un bisbiglio, (3) qui fait penser au roulement lointain d'un torrent. Les fenêtres se peuplent de têtes, les balcons sont encombrés d'étt·angers. Dans la rue, (1) Campagnards.

(2) Proces~ion.

(1) murmure, rumeur.

3

)es rangs se pressent le long des maiRons. Lbs jeunes gens prennent position sur les échelles, les murs, les arbres; ils grimpent partout à qui mieux mieux. On est dans l'attente, aucune sonnerie, aucun avertissement ne se fa it entendre. Tous les regards sont fixés. toutes les oreilles sont tendues dans la même direction. A mesure que le moment approche, les rumeurs cessent. On se tait, on croit entendre .•. Tout à coup on tressaille, un soupir de soulagement s'échappe de toutes les poitrines: au détour de la rue, non une clarté, mai~;~ une faible lueur est apparue. E lle avance lentement. vamllante et rougeâtre, - puis des psalmodies, le Miserere. Toutes les têtes se découvrent : c'est la funzione. Deux cavaliers, coiffés de casques antiques, et vêtu~ à la manière des guerriers romains, la précédaient pour faire écarter la foule. Les confréries d'hommes, celle du Saint-Sacremen t en robe:.:: rouges, et celle de la Madone du Rosaire eL robes bleues, marchflnt en tête de la procession. Elle>s'avancent sur deux longues files en portant dfls mâts surmontés de lampwni, sorte de transparents en toile coloriée. Ces tt·ansparents ont la forme de lanternes e l sont ornés de peintures à l'huile représentant les amblêmes de la Pa!"sion. Puis vient une troupe de cava· liers et de gardes à !Jiéd avec des torches de résine . précédant le roi Hérode. Celui-ci, à cheval, porte un riche manteau de pom·pre parsemé d'étoiles d' or. Voicl Caïphe et le souverain sacrificateur, suivi du sanhédrin . de ses acolytes et d'une suite nombreuse, Voici en,:ort' une troisième confrérie, celle-là portant tous les symboles de la flagellation et cnux de la Passion. Rien n'y manque: vous y voyez la colonne, les verges, la couronne d'épines, la main qui soufflette le Christ, la boursf de Judas, les trois dés, les clous, le coq, l'éponge, Ir suaire, etc. Après vient un homme courbé sous le poid ~. d'une pesante croix, entouré de gardes aux allures bru · tales. Il marche péniblement dans l'obscurité et tombe par trois fois. Personne ns peut distinguer ses traits . Nul ne sait dans la foule qui il est, nul ne le saur ~.. jamais, car celui qui est chat·gé de remplir le rôle du Crucifié est tenu par serment à ne jamais révéler sor, nom. Derrière lui s'avancent, en agitant furieusemen ; leurs chaines, les deux larrons portant aussi leurs croix . Un nouveau contingent de soldats romains fe rme l<t procession. Les trois Marie sui vent.


4l

-

Arrivé à l'extrémité de la rue, le cortège s'arrête sons les tilleuls de la Piazza dei Cappuctni, et, pendant que les confréries seules entrent dans l'église pour y réciter les litanies, les soldats restés dehors parmi la foule tirent au sort la robe du Sauveur. Bientôt après la procession se reforme et dans le même ordre que précédemment, elle traverse de nouveau toute la -longueur du bourg pour rentrer à SauGiovanni, où les figurants de cette représeutation d'nn autre âge vont déposer leurs costumes et les attr1buts des rôles qui leur ont été assignés pendant la s.01rée. Cette cérémonie de même que celle Ju leudema10, se reproduit cbaqu~ année de la même manière par les soins d'une confrérie qui a pour mission de la perpétuer. L'esprit du moyen-âge uous a frappé. Devatlt cette vision des temps écoulés, une émolion immense nous a saisi. Nous avons tressailli aux accents de cette VOIX antique attardée parmi nous, car dans l'empres,;pment de ces multiludea accourues de touies parts pour assister à ce spectacle, nous avons reconnu Je he&oio de distraction inhérent à l'bumamté qui fit au XIV"'" et au XVm• siècle Je succès des mystères. Ainsi faiflaieut nos ancêtres; quelque chose comme un sentiment filial t>'est emparé de nous. Il est bors de doute que l'origine de ces processions remonte à la même époque, mais il serait difficile d'ex· pliquer par quel enchaînement Je circonstanees el comment, malgré les changeœents de destination IJUi. ont successivement bouleversé le pays et ses wst1tuhons, elles sont arrivées jusqu'à nous dans leur forme primitive et cette mise en scène dramatique . tandis qu'on n'en retrouvt- plus aucun vestige ailleurs. La procession du Vendredi-Saint a lieu aussi à la nuit close. Plus solennelle, plus grandiOse, At surtout d'un caractère moins théâtral qui'\ celui dt3 la veille. elle attire encore non seulement un plus grand concours d'étrangers, mais elle prend aussi les propor1ions d'~ne fête nationale, en tant qu'elle réunit toute la populat10n du district, le clergé de la paroisse et. celui des environs, les autorités du pays et plusieurs sociétés de chant des villes voisines. La présence d'un nombre infini de pet1ts enfants vêtus de blanc, gltangelli, rlisséminés par groupes comme des fleurs entre les différentes parties du cortège, jette un rellet printanier ~ur le lugubre dé-

5-

filé que termine la gr~ode bannière de ~e.ndris!o voilée de crêpe noir. A la différence de la soiree precédeote, tout le parcours de la procession est illuminé. Des transparents de forme antique, ornés de sujets sacrés, embrassent tou te la largenr des fe~êtres et la façade des habitations. D'autres sont places au travers de la rue en manière d'arcs-de-triomphe. La lumière, tempérée par ces toiles peintes et combinée avec la clarté blafarde des lampiom répand dans cet espace resserré une sorte de huée' rougeâtre sur laquelle les . objets comme les individus, se détachent avec un cbato1ement de teintes, une énergie de couleurs qui fa!t penser .aux toiles de Rembrandt, et ajoute encore à l eflet magtque de cette scène étrange. . . Au retour de la procession, toutes les lum1ères disparaissent, les rues rentrent ~ans _l'obscurité. La cohue s'éparpi Ile dans toutes les d1rect1ons, cb~cun rega~~e son chez soi et moins d'une heure apres, Mendrts1o • ' son calme accoutumé. MARIO"** est plongé dans

Nos domestiques. «Je crois fermement, écrit Ann Sepb dans le Petit exct~ptioos p_rès, nous pourri<?DS toujours former de boos serviteurs, ~1 nou_s vouhons b1e~ envisager la domestic1~é à uo cert~m .pomt dt~ vue. S1 nous nous disions s1 nous eose1gn10ns à nos enfants que celui qui vient sous no~re toit_ pou.r nous ~ervir est un déshérité du sort, et qu à ce t1tre 11 a dr01t à notr~ sollicitude de gens heureux ou plus heureux que lu1. Si nous pensions, avec un cœur attendri, que cet être, notre semblable vient nous sacrifier son temps, ses forces, un peu de la fi~rté humaine contre quelques pièce~ d'argent qu'on lui compte souvent à regret, sans se due que c'est un échange, croyant qu'on lui fail un don. Si nous étions convaincus qu'aux temps où nous sommes c'est le rôle de protecteur, d'aîné que nous devons prendre A l'égard de nos domestiques, laissant dans l'ombra cel ui de maUre. Si nous savions que nous devons ménager la dignité humaine dans tous les homme. et effacer les démarcations injustes tracées par le hasard des naissances.

Journal, qu'à quelques


-

6

Cette sympathie du maitre pour le serviteur ne ferait pas perdre à ce dernier le respect qu'il doit à calui qui le reço1t sous son toit et lui accorde sa confiance en l'introduisant dans sa famille. Grandi à ses propres yeux, il voudrait mériter l'estime par sa probité et ses bons services; il reconnaîtrait, par le dévouement, cette part qu'on lui donnerait dans les affections, cette place qu'on lui ferait dans la maison. Tous ceux envers I)Ui on pratique la justice, tous ceux qu'on met en pos:>ession de leurs dr01ts apprennent aiMément leurs devoirs. Les grands seignaurs traitaient leurs laquais avec insolence, ils les appelaient maroufle, bélitre. gibier de potence. Mais ils rachetaient un pau par leut· générosité ces procédés qu'on ne pourrait peut-être plus employer. Ils s' inquiétaient de l'avenir de ceux qui les servaient, tenaient leurs enfants sur les fonts baptismaux, leur assuraient le repos de la vieillesse et, l'accès de mauvaise humeur passé, leur parlaient avec bienveillance. On traitait les serviteurs exceptionnels avec une certaine considération. Enfin Louis XIV enlevait son chapeau empanaché sur le passage d'une blanchisseuse et les princea saluaient leurs filles de basse-coUI'. Mais aujourd'hui, les maîtres sou ~ trop souvent d'une hauteur et d'une séchdresse permanentes à l'égard des domestiques. Ils n'oseraient les appeler marauds, car les domestiques • donneraient leurs huit jours, • mais ils ne leur parlent pas en dehors du service et, dans Je service, le ton est dur ou impertinent. Et l'on se plaint que les serviteurs ne vieillissent plus dans la famill e, quand on les traite moins nien qu'un animal favori, quand on voudrait leur pet·suader qu'ils sont des gens de rien; quand on ne leur témoigne aucun intérêt, qu'on ne se soucie ni de leur avenir ni de Leur moralité; quand on n'a pour eux que dédain et aversion. • Heureusement, l'on trouve encore des excPplions: de fidéles domestiques et d'excellents maîtres.

Chronique agricole L'odeur du fumier n'est pas toujours agréable, mais elle n'ast pas précisément nuisible à la santé; cependant, A l'époque des grandes chale urs, l'air dPs écuries est saturé de vapeurs ammoniacales qui se dégagent et qui fon t di~paraitre l'azote, le principal élément de ferti lisation. Le fumiP-r, abandonné à l'air libre, perd une partie de son azote. On dit que cette perte pour une tète de bélail, pendant toute l'année, équivaut à 100 kg. de nitrate de ;:;oude ayant une valeur de 22 à 25 fr. Le sulfate de chaux, c'est-à-dire le plâtre, absorbe 60 Ofo du ca1 bonato d'ammoniaque dégagé par le fumier. Le plâtre, au point de vue ùe l'hygiène possède encore l'avan tage de rendre le fumier plut~ qu 'inodore, même à l'époque des plus for tes chaleurs; d'autre part, dans les fumiers traités de cette façon , les sels ammoniacaux se tranformP.nt en acide ni trique, forme sous laquelle ce sel est facilement absorbé par lfls plantes. C'est donc une excPilente méthode de saup.oudre1· les fumiers avec du sulfate de chaux ou avec des phosphates fossiles bien pulvérisés, car on les rP.nd ainsi inodores et on enlève dU maximum leur close en azote assimilab le. Il est vraimen t à regretler que tous les cultivateurs ne fassent pas usage Je ce procédé, qui leur donnerait les résultats les plus avantageux.

On ne doit jamais, sous aucun prétexte, placer de jeunes arbres provenant de pépinières dans le lieu où ont vécu les vieux pommiers En effet, l As grosses racines se trouvent encore dans le sol, d1spflrsées de to us côtés, un peu pourries et recouvertes du blanc des racines, moisissure dangPreuse qui se propagerait sur les j~unes raciues au moment des grandP.s chaleurs. Quand l'on a ainfli planté, l'été venu, on voit le jeune arbre dépérir; les feui ll es se ternissent, les racines meurent vile et le petit pommier devra être supprimé à la saison ~:~uivante. Nous conseillons, pou1· donner une grande vigueur aux arbres fruitiers, d'employer le purin des étables, des fumiers, en ayant soin de l'éte11 dre de trois ou quatre fois son volume d'eau de mare et d'y ajouter 3 kilos de sulfate de fer pat· bectc.litre de mélange. En cette saison


-----~~---~---- -

V

- --m~------.

printanière, à l'aide de barriques spéciales, J'on ce purin dans les champs et les vt~rgars. On se d'un arrosoir pour répandre le liquide dans un ray011 variant entt·e un mètre et cinq mè .t·es, suivant l'âge de l'arbre. Le périmètre le plus vaste de la Lè r.e forme t peu près la limite de l'arrosage utile aux r Lcines dea arbres. Les poiriers et les pommiers de toute grosseur profitent immédiatement. Rappelons qu'il f'l-ut éviter d'arroser trop près du tronc, car ca .;eratt presque en pure perle,

Le phosphate d~ chaux et le bétail. - Les agriculteurs qUI emploient les 8Uperphospbates fossiles sur laura prairies ne VfH'ront plus ou que trèi rarAment leur bétail atteint de boiterie. Le pho8phate de chaux entr::tnt pour une large part dans la fot·mation des os, et ce corps étant enlevé au sol par la succession des récoltes four~ ragères et autres, sans lui être rearüué par las amende. ments dans une égale pro;>artion, il s'ensuit un ap. pauvrissement du sol et alors les foum~ges ne contenant plus une quantité suffi:>ante de phosph::tte, las os n'en reçoivent plus dans la répartition des div~rs éléments, composant le chyle, la quantité qui leur est nécessaire de là résulte une faiblesse dans la squelette de l'ammai qui produit la boiture. On obvie à cet inconvénient en administrant directement le phosph::tte de chaux. Dès qu'on s'aperçoit qu'un bœuf ou un~.> vache commence à boiter sott d'une paUs, sott de toutes les quatre, ce qui amve souvent, il faul lui administrer m~tin et soir dans du son mouillé, 20 grammes de phospnate de chaux précipité; dès la troi· sième journée ou peut monter de :30 gr. à 35 et continuer jusqu'à la guérison qui peut se mantfester dès le s-· ou lOOD· jour. Cette guérison se fait d'a'utant moios attendre que le traitement aura été commencé plus LOt Les regain<: contiennent ce phosphate en moins grande proportion que les foins de première coupe, c'est-à dire qu~ dès qu'une bête est atteinte, il faut s'abstenir da lui en donner. Une nouvelle machine. -Une nouvelle machine agricola vient d'être employée à Boncourt (Jura): c'est un

----~------~--~ -

9 -

battoir mécanique actionné par la vapeur ou par une locomobile. Elle a obtenu la médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Avec 2 à 300 kg. de bouille elle bat facilement 2000 gerbes par jour, soit la récolte entière en blé et en avoine d'un cultivateur ordinaire. Le battoir se place dans la grange et la locomobile à l'extérieur, d9vant la porte. L'installation se fait en moins d'une demi-heure. Le pl'Opriétaire de la machine fournit 5 hommes qu'il faut nourrir et demande 40 fr. par jour pour ses peines; le cultivateur fournit en outre le combustible, l'huile et les autres ouvriers nécessaires, soit une dizaine. Cette machine est trés perfectionnée ; elle bat vite et bien. Il ne reste rien dans la pailla ni dans la balle: le grain eat bien nettoyé; il n'est pas brisé et tombe directement dans des sacs accrochés à la machine. Elle présente bien des avantages pour les exploitations un peu importantes, vu qu'on n'est alors plus obligé de conduirt, s~s récoltes dehors et par des temps souvent peu favorables. Cependant nous croyons que ce système n'a pas dit son dernier mot, et qu'il est susceptible de recevoir encore différentes améliorations qui en rendront l'emploi avantageux même pour les petitscultivateurs.

Le moyen d'avoir du bétail avec de jolt.es cornes. Rien n'est laid chez le bétail bovin comme des cornes qui tombent ou prennent une vilaine forme. Quelquefois on voit sur la même tête de bétail une corne qui s'en va vers la terre et l'autre vers le ciel; un défaut semblable peut faire beaucoup dtl tort à une vache. Il faut donc corriger ce défaut dès qu'on voit une jeune bête se mal corner et ne pas attendre qu'il soit trop tard, Pour cela il faut profiter de ce que la corne est encore tendre et se prête à être dirigée dans le sens désiré. On se sert pour redresser les cornes de différents moyens dont le plus usité est le râpage de la corne, mais on ne réussit pas toujours et il faut une certaine habitude pour le pratiquer. Un moyen plus simple et à la portée de tout le monde consiste dans l'emploi d'un appareil dit • conducteur de cornes ». Cet appareil est déjà connu dans les can-


lU

-

tons allemands et en Allemagne depuis assez longtemps, tandis qu'il est à peu près incounu dans la Snh1se romande. Le conducteur de cornes, tel que le fabrique M. J. Spii.lti, à Riedikon près Ust~r. (Z,uricb), es~ en. bois, muni de deux courroies destmees à le mamte01r en place. Les deux ailes s'adaptent .d.errière les co;nes qu'ellf's maintiennent dans une position normale, c està-dire les forçant à croître un peu en avant et en l'air. Les courroie-s n'ont pas besoin d'être serrées et de faire souffrir l'animal. Cependant., si au lieu d'opérer sur des bêtes de six à huit mois, comme cela est recommandé, on voulait opérer sur des bêtes plus. âgées! il. serai\ nécessaire de serrer les courrOies, mais la reussite est moins certaine sur dA vieilles bêtes que sur les jeunes et l'opération est beaucoup plus longue; avec dA jeunes bêtes. n'ayant e!lcore que des rudiments de cornes de 8 à 10 ct., on peut déjà, après 15 jours, remarquer la bonne direction des cornes. Comme les têtes ne sont pas toutes les mêmes, M. J. Spii.lti en fabrique de différentes grosseurs. Il suffit de lui indiquer la largeur de la tête prise de dessous chaque corne et il envoie le conducteur néce.,saire. Le coût en est de 2 fr. 80 à 3 fr. 80 suivant grosseur. Naturellement cet appareil peut servir plusieurs fois, car il est soiidement construit.

Comment protéget· les jardins contre les vents du nord et les gelées du print~mp.s. - Il n'y a pas de m6illeurs protecteurs de nos Jardms que les pms et les sapins. Les arbres ver ts protèé(ent admirablement les jeunes végétaux, car les jal'dins q~'ils abriten~ sont touj ours en avance sur les autres qUI sont exposes aux vents froids et aux gelées de l'hiver. Il n'y a pas de jardin qui ne puisse être r~ndu plus productif par .ce moyen : les pins et les sa pm~ brisent la force de la bise au printemps, lorsque les jeunes. végétaux co.mme~cent à se développer. En outre, les pms et les sapms élevent la température des espaces qui les environnent. Chacun peut en faire l'expérience en plaçant Je thermomètre au devant des pins, pui~:~ sur leur côté septentrional. Il n'est pas rare d'y trouver une différence aussi considérable qu'entre la température de mai et celle de mars . Les vents qui nous arrivent du nord après avoir passé

-

11 -

le sommet des monts neigeux, sont retenus. dans course par des m illions d~ feuilles fines! étrOites et s qui recouvrent les comfère!! et conslituent une aie p·aroi. On sait combif'n l'air froid est mauvais pour ., plantes aussi devons-nous chercher à protéger nos .J:r~ios, autant que cela nous est possible, contre ces aésavan tages. 1

-------=>~C<c-------

De la protection des animaux Hygiène et soins des chevaux. (Suite.) L'entretien des pieds ferrés · est donc d'une e~trême iDJportance. A cet effet, on conduira de temps en temps )es chevaux à la forge, non seulement. pour ~emplacer )es fers usés, mais encore les clous qm pourra1e~t maner et pour raccourcir les cornes et parer le pted. 0~ reill~ra surtout, avant d'appliquer les fers, que CeUX-Cl De soient chauffés que très modéréme.nt_, . car une. chaleur excessive dessèche la corne et deteriOre le pted. Lorsque le sol se couvre de neige et de verglas, il fau t immédiatement ferrer les c~evaux à glace. Sans cette précaution, les plus graves acctd~nts so.nt à redouter. Certains propriétaires ont la prudente ha~Itude de con. servflr la ferrure à glace pendant lout l h1 ve.r, afin de D'être pas surpris inopinément par le. mauva1~ lem~s. Quelquefois, SGIVant le degré de tempe~ature, 11 arriva que la neige s'amasse et se tasse sous .e fer du cheval, eDtre les crampons, les clous et les rebord"!, fot·me u.ne couche de la hauteur des d its crampons et en neutral1~e tout l'effet. Pour obvier à cet inconvénient, on aura som fie tenir constamment dans la voitm·e un morceau de grai"~se commune avec laquelle on frottera de temps en temps le dessous des chevaux. La neige ne pourra. plus alors Ee fixer aux fers des animaux; de grandes fatigues et de grands accidents sont ainsi évité spar celte précaution si simple et si peu coûteuse. Après une vie de misères et de souffrances, le cheval, s'il ne meurt pas d'épuisement sur la route, est, ~atale­ ment rP:servé pour l'équarrisseur. Vers le clos d eq uarrissage sont dirigées de malheureust~s bêtes déc~arnées, estropiées, poussives, aveugles, couvertes de plates pt·o-


-

-

13 -

12 -

indiquent ai nsi les pré cautions que nous deYons pour DM a oiru aux dom estiquPS. duites par les coups et le frottement des haroats. 11 oe fau t donc pas pe n da nt l'été laisser lPs ch evaux spectacle serre le cœur et pourtant la mort, pour lo 11 gt~m ps PXposé s au sole il, surto ut pr ès d' un mur pauvres animaux, c'est la délivrance. Plût au c iel :'~a chaleu r accum ulé e d evt en t ins upporta ble. L es anipour beaucoup d'entre AUX, elle fût veouA pluR tôt 1 101 pe uvent a in si ê tre a l lei ots d'insc..lation (coup de cette mort, la plupart du temps, e st 'iccompagnée J' lfltl) et être fra ppé s d'apoplex iA, de ve r tigo ou t out au lentes tortut·es de la faim , de la fatigue et d e la 10 Ios é prouver de.-< maux de tê te d'une violence exl~:~ur sous toutes les formes . 0 St l' on doit ~·a rrê ter q uPiq ue te mps, il fa ut touLe propriét.airP d'ani maux de trait, pour peu que r lacer les ch eva ux à l'o mbre autant qu e cela est cœur soit accl'lss ible à la pitié et au sentimAnt d'l · A et, si l'on ne peut les y mettre entièrement, plus vulgaire reconnai ss a nce, ne voudra pas réserver r le ur tê te du sole il. une fin aussi atroce aux êtres qui lui auront rendu t11at o aos certaiues localités d u midi de la France, les de services. S'il les vend à l'équarrt <~ se ur, il les nour. reli~rs pro tèg~>nt leurs ch ev a ux contre la chal eur rira jusqu'au dernier moment et exige ra qu'ils soieot rP en adaptaot s ur leU!' tête une sorte de ch a peau· abattus aussitôt leur arrivée au cio~ d'éq u a rrissage. Biell e-n toile o u e n paille d ont ces animaux se trouvent plus, s'ils sont_ tellemeo_t f~tibles qu'il ne les suppose pq eJi tA . Puiss e ce lle m gs ure a ussi h umaine q u 'incapables de fa tre le traJe t sa as éprotJVer trop de fati~ae e u ~A trouve r partou t des iroi t;lteurs. ou de souffrance, il leur épargnAt'a cette dei'Dière épreuve LE> cbarrP tier h u ma in e t pruden t n'oublier a p as, t ant en les faisant abattre dans sa maieou. durerout les gra ndes cha le urs, de bassiner e t de l a La force du cheval ne consiste pas précisément da111 avec une éponge, e t cela plus ie urs f01s par jo ur, le la vigueur ni dans l'ardeur dont il est doué. La force les te.mpes les y e.ux, les naseau x e t la bouche de des animaux de trait réside principalement dans leur tmaux Ce tte lotion rép é tée l e ur procure ra du poids. Un pet.it cheval attel \ à uue lourde voiture Dl ...... _.,""" et du soulagement e t les mettra à l'abri de pourra parvenir à démarrer malgré s~>s p lus grands ef. ~cci dents. forts. Ses sabots glisseront sur le sol et il dépAnsera Manière de parler, de commander aux cheva-ux et ses forces en pure perte. S'il parvient enfin à ébranler la voiture, au bout de quelques pas. il s'arrêtHra épuisé de les conduire. et pourquoi 1 Pat·ce que le pet.it cheval est d' un poid~ D ne faut c om man der aux chevaux que lor sque cela trop faible et que ses pieds, n'ayant pas aQsez d'adhénécHssa ire, et to uj ou rs d'une voix o rdi n a i rr~ . douee rence avec le sol. glis.' lent saus faire avancer la voiture. rme à la foif'. Il faut '"lien 'Se garder de crier, de Qu'un gros cheval soit mis à la place du petit, aurait-il à !eurs o re illes, e t d 'e ntre mêle r l es commandemoins de courage, auss itôt la scène change. A cause dm car ce tte f;~çon d'agtr ah urit les bê tes d e trait poids Ju gros cbeval, il s'étanlit une telle adhérence bD· t. les bons effe ts du d ressage , e t ne d onne aucun tre ses pieds et le sol que le glissement cievient imposat satisfaisant. C'est a u con tra ir e a ve c douceur sible et se trouve remp lacé par un mouvement en avant. faut leur parler, et l'on doit lem· causer souvent . Le bon charre ti e r SA rappellera toujours qu'à lourdes ou t besoin à'être ex cités, il fa u t le fa ire modéréavPc cal me, e t se u lement après a voir r épé té deux charges il faut de lo1rds chevaux. trois fuis le mê me ordre. Les animaux qui vivent en liberté savent parfailemeD& Les chevaux co mp1·en nEmt facilemen t le sens e t la va· se garantir de îout ce qui peut les faire souffrir ou leur de cert~ i ns m o ts et de certa ines p h rases q u'ils ont être nuisible. Dans les pays de pâtut·~~ges, on voit eo ·tude d' ente nd re, et font d'e ux-mêmes ce qu'on leur été, vers le milit'u du jour, les chevaux et les bœufs se t>xécute,. en les pronooç~n t. Ils senten~ a ussi tr ès ,r éunir à l'orubre d'un arbre, et, si l'arbre est trop petU, à l' mtlexion de la voix d e leur co nducte ur, si c eou si ces animaux sont trop nombrenx pour être entièest satisfait ou non. rement à couvert, ils se plact'nt toujours de manière 1 ce que leur tête au moins soit à l'abri du soleil. I ls

faille


-

14 -

-

Les chevaux changent malheureusement trop so de main, et ils ne peuvl'lnt, par suite, se plier et obéir i~stantanément à la voix, aux commandements, aux bab~tudes de leur nouveau mailre. C'e3t à celui-ci à élu~ter ses animaux, à tirer parti de leur instinct, de leur mtelhgence, et à les dresser à son tour avec douceur et av~c patience. Un des meilleurs moyens de fixe'." lamémOire. des chevaux est de le.ur donnar. un petit morceau de pam ou de sucre, dont 1ls sont tres friands, toutee les fois qu'ils auront bien exécuté un mouvement qu• 011 leur aura commandé. Ces animaux si intelligents qui, ainsi que le dit Buffon, se livrent sans ré~et·ve, t-ervenr. de toutes leurs for. ces, ~·excèdent et même meurent pour mieux obéir, sont sensibles aux bons traitements. Que l'on soit donc toujours leur ami, et jamais leur tyran. Loreque l'on veut faire démarrer une voiture, il faut mettre les chevaux bien en ligne, et de façon que lee traits soient bien tendus, pour prononcer le command.. ment en avant en faisant claquer le fo•tet en l'air. Bl les ?hevaux ont d~nné en mê.me temps leur coup da c~ Iller et que la voiture ne soit pas enlevée il est til e de recommencer et surtout de battre l~s malbeQreux animaux qui ne peuvent faire davantage. Il fau ~mployer d'au_tre~ moyens, caler tantôt une roue1 tanl6& 1 autre, ce qm fatt gagner du lerrain et permet, à Ull moment donné, d'ébranler assez la voiture pour l'en· lever. Il y a des charretiers aussi bornés que méchants qui lorsqu'ils veulent démarrer, administreut une volée coups de fouet à chacun de leurs animaux. C'est ce qu'ils appellent prévenir leurs chevaux. Cette façon dt procéder eRt à la fois insensée, cruelle et tout à fait mutile. Le charretier incapable ne prendra aucune précaution pour démarrer. Il n'apportora aucuna attention aux obatacles qui pourraient l'arrêter. Il fouettera ses brutal'3ment, san_s les prévenir, sans avoir pris la peine de les mettre bten en ligne et de tendre leurs trai&s. Les malheureuses bêtfls ne partant pas .:,usemble pourron~ pas enlever la charge, et souvent, par suite la press1on subite et violente du collier se b•A~~oRAr•nnl aux épaules et au p01trail. Ce charreiier inintelh n'aura pas même le soin de caler leR roues qui, par faux mouvements, s'enfonceront dans le sol. Loin

ctt

15

reconnaître sa maladresse, il accusera ses chevaux de mauvaise volonté, et les maltraitera abusivement. Ce n'est que lorsqu'ils seront exténués et rebutés, et que lui-même sera fatigué de les frrlpper, qu'il se décidera à prendre des chevaux de renfort pour se tirer d'une position de laquelle seraiL sorti, sans difficulté et simplement avec son att!;llage, un charretier intelligent. Il ne faut exciter un cheval que par nécessité, et ne jam!tiS frapper celui qui donne tout son courage, toutes ses forces. On peut excitet· les chevaux mous, mais avec mesul'e. En frappant un cheval qui y met de la bonne volonté, on l'épuise et l'on n'en obtient plus rien. Il y a des chevaux sensibles qui lancent des ruades chaque fois qu'ils reçoivent un coup de fouet sur la croupe ou sur les jambes de derrière. Le charretier prudent qui aura fait cette remarque ne les excitera qu'en les fouettant sur les flancs afin d'éviter qu'ils ne blessent les chevaux qui les suivent, ou qu'ils ne se blessent eux-mêmes s'ils sont dans les timons. On ne doit jamais f1·apper un animal qui retuse d'obéir avant de rechercher la cause de ce refus, car le meilleur cheval, s'il est mal dirigé et battu sans raison, devient mauvais en peu de temps. De même que l~s hommes, les chevaux ont des caprices, et c'est seulement par la patience et la douceur qne le charretier intelligent parviendra à les en corriger. Le charretier doit avoir la main légère pour les animaux qui ont la bouche sensible, et s'il a un cheval craintif, ombrageux, il doit lui épargner le bruit et les surprises. {A suivre.)

,

,

V A.BIETES Suivant le D• Ramus, il faut à l'homme environ 15 gr. de sel par jour; de cette quantité, nos aliments quotidiens en fournissent 7 gr. ; c'est à notre cuisinière d'ajouter les 8 qui manquent. Le sel stimule la digestion, exci te la sécrétion des glandes de l'estomac. Le sel est antiputride, antiseptique; en temps d'épidémie, mangez beaucoup de sel;


16 votre esto':'lae sécrétera p lus d'acide chlorhydrique et tous les microbes seront détruits. . On a employé ~e sel avec succès contre les gastralgies, les dyspepsies, contre les migraines d'origine stomacale.

Q~elques grains de sel dAposés sur la langue arrêtent

~uss1tô_t ,la toux. Un gargarisme à l'eau salée chasse

1DlroédJa ;eroent le rual de gorge. ~es bains de ruer, on le sait, ont une influence merV~IIleuse sur l'épilepsie, la scrofule, la phtisie eliA même. S,i vo~s voulez ,Pren~re des bains de mer chez vous, n ou.bhez pas qu u~ !Jtr~ d'eau de mer contient 27 gr. d~ chlorure ~e sodJUm, et ne craignez point de faire ~Issoudre. 3 livres de sel dans votre baignoire qui contient 60 litres d'eau. · Des.truction des 'l"ats. - Prenez 126 grammes de mie de pa1?, de beurre et 30 de nitrate de mercure cristallisé, melangez . b!e~ ces substances et faites-en une ~~!asse que vous diVIMerez en petites portions afin de les r~pa~dre dans les endroits peuplés de rats ou de souris.~ Ils .se laissent prendre d'autant plus à cet appât qu Ils aiment le beurre éperdument et que le nitrate de mercure est sa?s odeur. (Bon Messager.) - La gratuité scolaire existe à la Chaux-de-Fonds (Neuchâtel). Il a été dépensé de ce chef en 1891 pour les écoles primaires: pour le matériel 'tt 524 fr' 3~; .pou~· les manuels, 4256 fr., et pour 1~ ser~ice d~ ~Istributwn, 1104 fr. 60. Total 16,884 fr. 90. La part de l Etat d:;ns cette dépense a été de 13,507 fr. 9't; celle de la commun~1 _de 2809 fr. 51, et rfistait à payer 567 fr. 47. Nombre d eleves, 3914. Dépense moyenne par élève 4 fr. 32. Moyenne de 1890, 4 fr. 45. Moyenne de 1890 et 1891, 4 fr. 39.

6q

. Education. - Le bienheureux P. Canisius livre aux reflt>xwns des parents catholiques les paroles suivantes de s . ~hrysost~me: .« Considérons la jeunesse comme ~n ~epot de pnx ~u.I _nous est confié, qu'fille soit donc l ObJflt de notre so,lJCJtude, et faison <: tous nos efforts pour qu'elle ~e no?s soit pas enlevée par l'ennflmi des hom~es. Mais, helas, .notre conduite à cet égard est précisément le cotJtre-pied de ce qu'elle devrait être. ~ eoe

es

Morceauxde lecture spécialement pour futures recrues 99

- Les autorités de Winterthour (Zurich) ont fait assurer auprès d'une compagnie d'assu_rance contre les accidents les élèves de l'écol~ secondaire, du gymnase et de l'école industrielle, au nombre de 520 en tout. Moyennant un fr. par an et par élève, l'assurance comprend tous les accidents survenant pendant les heures où les écoliers sont sous la surve~llance d,~ leurs maî· tres ainsi : à la salle de gymnastique, à l ecole rte natali~n à la promenade et dans les excursions, pendant les je~x et les exercices mi litaires. L'indemnité, en cas d'invalidité ou de mort, à la suite d'exercice des cadets, peut s'élever jusqu'à 2500 fr.; pour les accidents résultant de la gymnastique, le maximum. est de 2000 ~r.; les indemnités journalières pour médicaments et soins médicaux vont jusqu'à 1 fr. 50. 100

- Il y a un an une dame de Birsfelden (Bâle-Campagne) était tuée par la chute d'un roche~ que des ~uv~iers carriers avaient fait sauter. Ces ouvriers travaillaient, pour l'Etat, à la régularisation des eaux de la Birse: Le mari de la victime intenta un procès à l'Etat et lui réclama 10.000 ft·, d'indemnité. Le Tribunal fédéral, nanti de l'affaire, a condamné l'Etat à payf1r au mari en question 2054 fr. 101 -· L'on pourra voir à l'exposition de Chicago la première carta du Nouveau Monde qui ait été jamais faite ; on apprend, en effet, que le pape a consenti à ce que la bibliothèque du Vatican la prête pour la durée de l'ex· position. Commencée en 1494 et. achevée en 1529, _elle est en parfait état de conservatiOn et mesure 3 pieds sur 7. Elle est accompagnée d'une copie faite à la même époque et a été léguée à la bibliothèque d.u Vatiuan par le cardinal Borgia. Sur cette carte, le Ntl descend de


84 -

trois lacs, et la R~ssie e~ la Sibérie sont marquées terres stériles et. mconnues ,, L'Amérique y fait bonne figure avec le Yucatan, le Brésil et la Nouvelle- Espagne, indiqués d'une manière très distincte. ' au Nord, elle se termine par le Labrador. c~mme c

102

-

35

=------~~----.,

guette de métal flt jouaient avec un petit canon qu'ils bourraient avec la même baguette. La poudre du canon fut enflammée par la baguette, au bout de laquelle était restée une pat·cell~:~ enflammée . Lo coup partit et la baguette, faisant balle, traversa l'épaule d'un enfant. Un empoisonnement du sang se déclara et la petite victime ne tarda pas à succomber.

- La Constituante de Bâle-Campagne a décidé la créa. tion d'un impôt d'Etat (jusqu'alot·s inconnu dans ;ce demica~ton) basé sur le système de la progression, Les frats d'entretien des routes, qui étaient jusqu'ici à la charge des .communes, seront désormais supportés par l'Etat. Le pnx du sel destiné à l'alimentation du bétail a été fixé à 10 c. le kilo; il coûtait f2 c. jusqu'ici. En ce qui concerne l'impôt, les fortunes inférieures à 1000 fr. et les revenus ne dép:tssant pas 500 fr. seraient exempts de toute taxe. Enfin, la Constituante s'est prononcée en faveur de l'inventaire obligatoire au décès,

- Il vient de se fondet· à Tt·amelan une Société d'aviculture (ou ornithologique). Elle a pour but d'encourager eL de perfectionner l'élevage rationnel des volailles de basse-cour, d'intéresser Je public aux oiseaux chanteurs et d'agrément et d'obteniL· la pL·otection des oiseaux utiles, tout en s'associant d'une manière générale au principe humanitaire de la protection des animaux. • L'utilité, la nécessité même de la nouvelle Société ne se discutent pas, dit Je comité d'initiative. ,

103

107

- La danse est soumise à des prescriptions sévères dans le canton de Schwytz. Il est absolument défendu .de d~n~er le dimanche et les jours de fête. Cette mterdictJOn est appliquée rigoureusement. Ainsi les promeneurs qui organiseraient une petite sautée dans l'auberge où ils vont se rafraîchir, se verraient fortement amendés. Les aubergiRtes, du reste sont tenus d'empêcher toute distraction de ce genre. '

- La commission scolaire de la Brévine (Neuchâtel) vient de décider l'organisation de soupes scolaires gra • tuites pour élèves qui sont trop éloignés des classes pour qu'ils puissent rentrer à la maison pour dinar. Ces soupes sont distribuées en hiver à près de 150 enfants, dans 5 maisons d'école différentes et nécessitent une dépense à laquelle contribue la Société cantonale des soupes scolaires.

104

108

- Ne pas se servir de la poudre sans fumée si l'on n'en connaît pas la force d'explosion. C'est à ses dépe~s que l'a appris un citoyen de Chateau-d'Oex (Vaud) qm, pour attemdre un renard, a chargé un vieux fusil et cela à outrance. L'arme a éclaté, lui enlevant le pouce et l'index et naturellement contusionnant les autres . doigts. Ce pére de famille, qui a 8 enfants est ainsi estropié pour la vie. ' 105 - Toujours les armes à feu 1 Aux Fahys, des jeunes gens faisaient éclater des capsules au moyen d'une ba·

106

- Le canton Appenzell est · le seul qui ne possède pas de corps de gendarmerie. Le service de la police est rempli par les agents des communes. Une commission du Grand Conseil demande aujourd'hui la création d'un corps de gendarmerie comprenant 22 bommes au minimum et placés sous la direction du département de justice et police . 109 - Le département des finances de Genève a mis en circulation, à partir du 1er janvier 1892. des timbt•esimpôt destinés à faciliter le paiement des contributions .


-

36

-

-

Ces timb~es, d'une valeur de 5, 20, 50 cent. et 1 fr !!auvent s acheter dans des dépôts à toute époque d~ l année et ~tre versés par les contribuables aux rece. veurs des Impôts.

37

correspondant ~ux 28 .~laces. existant ~ur l'a.ppareil : L'expérience fatte, les s1eges etant occupes par 28 chas eurs a montré qu'on pouvait sur une bonne route at~eind;e la vitesse d'un cheval au trot.

110 :- En dép_it de m~uvaises nouvelles reç ues de colons SUisses ét~bhs_ depms lon~temps en Amérique, un grand no_mb.re d habitants de 1 Obwald, des jeunes hommes prlDCJpalement , continuent de s 'expatrier pour tenter fortune. Le gouvernement, afin d'eurayer ce mouvement ~et la population en garde contre les amères désillu~ SIOns dA l'émigration.

111 -. Le C~nseil d'Etat d'Obwald rappelle dans la ses concitoyen~ une vieille loi qui mterd1t le gros Jeu. Il y a gros Jeu lorsque le "'ain ou ~a perte dépasse six florins _(environ 12 tr.). L~s gros JOUeu~s dmvent. être amendes de f2 florins au moins, et, smvant les circonstances, de dix louis d'or au plus. ceu;x qui ont fait jouer chez eux d'une amende de florms. Au-dessus de six florins, 19 gain doit être rendu au pe1·~ant. ~a loi est applicable même lorsque la contravention a eté commise hors du canton.

!eutll~ of{iclelle . à

ti

114. _ Les maires du district de Delémont (Jut·a-bernois), réunis pour s'occuper de la mendicité à do~icil~, ont discuté les bases d'une association de btenfatsance our tout le district, ·afin de mettre un t~ rm~ à la ~endicité de portE> en porte , qui est. un vrai ~eau , et de créer des ressources pour une assistance ratiO.nn~lle de cette catégorie d'indigents.. J?es stat.uts provisoires ont été élaborés et une commtssion est chargée de compléter le travail.

H5 - L'été dernier, le détachement des détenus du pén~­ teocier de Lausanne a été occupé les jours de mauvais temps à confectionner des échalas. Ces échalas, au_nombre de 45,000, sont secs, sulfatés et seront prochame~ent exposés en vente par enchères publiques en. • pl_usteurs lots de l OOu, 2000, 5000 et 10,000. Les propneta1res de vignes aUl'ont là une occasion de se procurer des échalas bien conditionnés .

lU

116

- La frontière de Saint-Gall, du côté des RhodesExtérieures, passe su1· le sommet du Santis. Il y a désacc~rd sur la ligne de démarcation, et Appenzell porte le différend devant le Tribunal fédéral. On considère comme indispensable que les membres de la HauteCour se transportent au sommet de la molltagne pour se rendre compte du litige. Jamais la justice n'aura délibéré à pareille hauteur.

- La Société statistique et é.conon;tique de Be~~e d~­ mande une loi fédérale pour regulanser, _dans lmtéret de la santé publique, le commerce des aliments.

113 - On a essayé réce~~ent à Montbéliard un quadricycl_e à 28 places destme au transport rapide de fantassms sur de bonnes routes. Le véhicule comprend deux roues directrices manœuvrées par un homme et deux roues motrices actionnées par 28 paires de pédales

117

Procédés pour dérougir les fûts d vin. - On ne peut employer, pour loger du vin blanc .ou . des alco~Js, .les fûts sortant de vin rouge, car ces liqUides seraient tpfaillihlement rougis par· les matières colorantes restees aobérentes aux parois. , • .. Quand on est obligé, à d.éfaut. d autreR. d ~tlhser ~e pareils fûts, on P?U~ ~es derougu P.~r, la me~hode s~u­ vante: Rincer le fût a 1 eau chaude, l egoutter, mtroduue ensuHe un kilo environ de chaux vive en me.nus fragments ; les promener partout à l'intérieur, aJouter un


-

88 -

peu d'eau, bouch1n, rouler le fût et laisser reposer; au bout de dAux heureR,· rincer soigneusement à plusieurs eaux. Le fût ainsi traité ne colorera plus le vin blanc. Il est rat·e que la matièra colorante résiste à ce traitement par la chaux caustique. Presque toujours elle est décomposée.

-

39 -

quarts. Le système, très simple, peut s'appliquer à tous les calibres sans grande augmentation de prix en conservant à la pièce son aspect habituel ; la parole est • frappée , sur un disque; on peut faire répéter l'heure à volonté et un ingénieux mécanisme, disposé spéciale· ment dans le food de la boîte, permet l'émission.

118

Utilité du noisetier. - Le bois du noisetiet· est employé à divet·s usages, entrA autres à fabriquer des copeaux qui sont un des moyens les plus efficaces pour clarifier la bière. Ces copeaux sont devenus un article dE\ commerce fort recherché. Le bois de noisetier cultivé eu arbustes, en buissons ou en arbres se vend au poids et se paie assez cher. Aussi dans certaines contrées la consommation considérable qu'on en fait l'a rendu très rare. On a cherché à le remplacer par le bois de tilleul, mais il parait que ce bois est loin de rendre les mêmes services que celui du noisetier. 119

Recette. - Le procédé suivant réussit très·bien pour rendre plus durables les sacs à grains et à farinea. On verse 14 litres d'eau bouillante sur 1 kilog. d'écorce de chêne (des tanneurs). On y trempe la toile et on la laisse 24 heures. Quand on la retire on lave à l'eau et on fait sécher. On compte en moyenne 1 kilo d'écorce pour 8 mètres de toile. Le tannin pénètre dans les fibres du chanvre ou du lin et les rend non-seulement imputrescibles mais aussi plus dures et plus résistantes.

HO Sucre et mortier. - L'addition d'une certaine quantité de sucre dans la fabrication du mortier augmente singulièrement la résistance de ce dernier. Dans les Iodes, on emploie, de temps immémorial, le jus de canne à sucre pour la fabrication d'un m0rtier qui rend les murs inébranlables. On a fait avec succès un essai de ce genre à Berlin. 121 -Un horloger de Genève, M. Si van, a inventé une mon· tre -répétition • parlant , les heures, le!3 demi-heures et les

122 - Sous le nom significatif de la Boule de neige, société coopérative ouvrière de consommation et de produ ction, il a été fondé une association à Genève, qui a pour but : 1) de faciliter la classe travailleuse par des achats en gros des matières premières de consommation et de production, et leur vente au comptant 2) l'établissement de logements à bon marché ; 3) l'installation d'i ndustries nouvelles. Pourront être adm1ses comme sociétaires, toutes personnes majeures, ainsi que les femmes non mariées, qui s'engageront à payer un droit d'entrée d'un franc et une cotisation mensuelle d'autant.

123 - Récemment, un triste événement a émotionné le vil lage de Sézenove.. Un agric?lteur, après avoir essa~é vainement de se fa1re transpirer par les moyens ordinaires ne trouva t•ien de i1lieux que d'aller s'introduire dans le four à pain du village et en avait refermé la porte. Les voisins, étonnés de ne pas le voir ressortir, ont ouvert la porte et constaté qu'il était évanoui et brûlé aux mains. Il a succombé aux suites de son imprudence. 124

Une plante anthropophage. - On a déc?uvert ~ux Etats-Unis une plante qui se nourrit de chair humame, appelée par les indigènes • le piège du diable •. ~ette plante a la propriété de tiret· le sang de tout être vtvan t mis en contact avec ses rameaux ou se<; feutlles. La plante est comme une espèce de vigne composée de tiges entrelacées, de couleur sombre, couvertes d'une gomme épaisse et visqueuse qui sl.linte de leurs pores. En coupant les sarments, gros comme un doigt, ils se rou· lent tout seuls sur la main, et laissent à la chair des empreintE~s rouges et des ampoules. Le pouvoir de su-


-40cion de cette plante réside dans une infinité de bouches ou suçoirs, ordinairement fermés, et qui ne s'ouvrent que pout· absorber la nourriture. Eo cinq minutes, tout le sang â'un morceau de ch1ir est absorbé. La chair est laissée de côté. La voracHé de cette plante est incroyable. 125 - Dernièrement, au café W., à Zurich, un étran. ger, établi comme négociant, se trouvait dans un café en compagnie de son commis qui, lui, est Suisse. Tous deux se moquaient des soldats suisseR, et, malgré les avertissements du tenancier, ils continuèrent leurs lourdes plaisaateries et leurs insultes après l'arrivée d'un capitaine-médecin. L'officier sortit aussitôt, et quelques minutes plus tat·d, une patl'Ouille de soldats venait cueilhr les deux impertinents. Nos gaillards voulurent résister, mais les soldats les empoignèrent et les conduisirent au cachot de la prison. Une foule énorme s'était rassemblée devant le café W., et les soldats eurent toutes les peines du monde à protéger les prisonniers contre le public qui paraissait tout disposé à leur régler leur compte sur le champ. 126 - Un charcutier se trouvait l'autre jour à l'auberge de Dürrenroth (Berne) et se plaignait de la triste situation du commerce et de la difficulté qu'il y avait en particulier à vendre le lard gras. • J'en ai une énorme provision, ajouta le bonhomme et je le donnerais bien pour 300 fr. le mètre cube. • La tenancière de l'auberge déclara vouloir conclure le marché à ces conditions, mais elle ne voulut pas prendre le charcutier par surpris~ et l'engagea à réfléchir. L'autre ne voulut rien entendre et déclara que c'était une affaire faite et qu'au surplus il alla1t chercher le lard commandé. On se procura une caisse à tourbe contenant un stère, soit exactement un mètre cube, et on y entassa du lard jusqu'à ce qu'elle fût remplie. Puis on pesa la caisse et l'on constata qu'elle contenait 9 quintaux métriques de lard. Le charcutier vit alors qu'il avait fait un marché désavantageux, puisqu'il avait livré le lard à moins do 17 cent. la livre.

supplément de l'Ecole primaire N· 11 de 1892. J.,e 8 J.-çons de ebo1u~8 et l"bel'borlsation (Fin. Voir Ecole primaire N• 11, page 163.)

Le printemps avec ses fleurs, sa verdure et ses b mes irrésistibles nous offre de magmfiques occac. ars pour les leçons iutuitives 1 Et c'est dans les pro: SIOD · gé nera ' 1erne nt . a menades et les sorties que 1' on f ut celte époque, c'est en pleine campagne, daus le~ pres, les bois, le long des fossés, au bord des rmsseaux ue se donneront les leçons les pl~s. at~r~yant~s, les qlus fructueuses. Là, dans une wtlmlle qu1 rend parole persuasive et la graYe sans effort dans la aémoire et dans le cœur, le maître, placé•. avec ses ~èves devant le sujet à étudier, les en.t~e.ttendra de l'histoire de cette plan te, de ses propn~t~s, de son loi d'après les détails qu'il aura pmses dans un e:t~ur' sûr. 11 s'efforcera de combattre, dans la mes.ure ~e ses connaissances, les préjugés, les e~reurs popula.u·es qui attribuent souvent à certams v~geta ux des vertus imaginaires ou conduisent à en fa1re un Imprudent

f

usage.

·

d. · ·

t ·

Ces leçons et ces promenades b1en mgees con nbueront à développer l'amour des ch~mps chez ~eux qui sont appelés. à y vivre. Il est ce1·t ~1? que la. demoralisante émigrat10n vers les villes . L;e~sera. lorsque le paysan comprendra la nature qm l environne, les richesses qu'elle offre spont~nément. ou ,donne. AD échauge du travail; quand l ms.truc.hoo, ~ éducat10~, sources de moralisation et de b1en-etre, 1auront ~ms à même d'entrer en pleine possession de son domame.


-

-

2-

L'auteur pl'écité ajoute: Les résultats immédiats pratiques, ne manquent pas non plus d'importance: On envoie souvAnt les enfants faire de l'herbe, et s'ils ue sont pas prévenus, ils mêlent à leur récolt~ de fourrage des plantes malsaines on de vérit.ables poisons. Les pâturages sont quelquefois infestés d'herbes vénéneuses; l'instinct n'en éloigne pas toujours les animaux, et l'on préviendrait des accidents si l'on prenait soin de les détruire. - Les pâtres pourraient utiliser les loisirs forcés de leur geure de vie en cueillant, clans les meilleures conditions possibles les plantes médicinales de leur pays, pour les vendr~ à la ville la plus proche. A ce sujet, je connai8 des individus qui réalisent annuellement de jolis bénéfices sans même beaucoup de peines; entre aut!'es, un particuliet· dont les enfants, en gardant les brebis et les chèvres pendant la bonne saison, s'occupaient à cueillir les plantes qu'on leur désignait, a reçu la jolie somme de deux cents francs à peu de chose près pour prit du travail de ses enfants. Voilà qlli doit encourager nos campagnards à se li vrer à l'herborisation ! Ensuite, là où les secours du médecin sont forcément tardifs, où 1:1 médecine domestique ebt le plus souvent la seule à laquelle on ait recours, par suite de routine, de préjugés ou de pénurie, il importe de vulgariser la connaissance ùes plantes. Il est à sou hait er que chaque maison ait sa petite provision de simples. On en uset·a avec prudence en attendant le médecin ; on les aura sous la main pour les em· ployer selon ses prescriptions.

S. . ., instituteur.

3 -

Agriculture, commerce et industrie. Fabrication du vinaigre. - Voici un procédé simple de transformer du vin en vinaigre et qui ne demande pas une attention aussi suivie que les moyens plus expéditifs par l'industrie: Prenez un tonneau que vous placez dans un local dont Ja température devra être maintenue entre 30 et 35 degrés; pratiquez une ouverture au milieu du fond , au dessus de la boite, pour l'entrée de l'air, et une autre au Rom met du fond opposé pour la sortie de l'air . Sur la bonde, placez un entonnoir servant un chargement. On commence par remplir le tonneau jusqu'au tiers au plus avec de bon vin~ig~e et on .Y ajoute 10 litre~ .du vin à transformer; bmt JOurs apres, nouvelle add1t10n de 10 litres, et ainsi de s uite jusqu'à 40 litres. L'acétification complète des 10 litres successivement ajoutés ne demande que 8 jours; donc 8 jours après la der nière addition, on peut retirer 40 litres de vinaigre. On recommence ensuite l'opération . Par cette méthode, on ne fabrique avec le même tonneau que 40 litres de vinaigre par mois, mais il est facile, selon qu'on a plus ou moins de vin à transformer, d'employer 2, 3 ou 4 tonneaux les uns à côté des autres. La clavelée eRt d'autant plus meurtrière qu'elle s'attaque à des tl'Oupeaux plus vigom·eux. Généralement, elle débute par une période bénigne, puis semble disparaître; elle revient ensuite, et ses victimes sont plus nombt·euses; enfin, après un nouvel arrêt, elle reparait une tro isième fois et le troupeau est entièrement ravagé. Les inoculations préventives ne pourront que difficile· ment rester dans la pratique, mais les inoculations au cours de la maladie seraiAnt facilement acceptées par tous les agriculteurs, obligés, par le mal, à appeler le vétérinaire et à exécuter ses prescriptions . Il reste à savoir si les inoculations après le mal déclaré, au moyen de virus atténués, enrayent véritable-


-

4

ment la maladie. La mat·che de la clavelée pArmet de l'espérer, et les deux accalmies entre les attaques sont une indication précieuse. En attendant que la science ait fourni sa formule et ses expériences, les agriculteurs, en présence d'une épizootie claveleuse, feront bien d'abaisser lfl r~gime alimentaire de leur troupeau et fiA faire claveliser leurs animaux, au moyen de virus l~mpide emprun1é à des moutons appartenant à un troupeau qui n'a encore subi que la première attaque. Nouvel emploi des pommes de terre. - On a découvert que les pommes dA terre peuvent être utilisées avec grand avantage dans la préparation d'une espèce de pemture, ou plutôt pour rt>mplacer la colle dans la peinture à l'eau. Voici commen~ l'on opère: Pelt>Z un kilo de pommes de terrf> , faites-les bouillir dans l'eau, écrast>z les, ajoutez encore un peu d'eau pom· avoir une bom llie claire et passez au tamis de crin. Prenez alors 2 kilos de blanc d'Espagne, broyez avec 4 ki los d'eau et mélangPz à la bouillie de pommes de tene. Vous obtiendrez ainsi un magnifique lait d'un beau blanc, qu'on peut, du reste, colorer en gris, avec du no1r de fumée, en jaune et en rouge avec un peu d'ocre. On applique ce lai' sur les murs au pinceau, comme un lait t.le chaux ; il se sèche très rapidemAot, en sorte que J'on peut applique•· deux conches immédiatement l'une après l'autre. Il adhère parfaitement aussi bien sur les briques, le plâtre que sur le bois, et il n'arrive jamais qu'il s'écaille; il est très soliàe. Ajoutons que ce lait n'a pas la mauvaise odeur de la peinture à la colle. Contre le champ~gnon des habitations. - On signale, comme uu excellent moyfln pour faire disparaître le cha~pignon, moyen employé avec grand succès de puis envtron sept ans, l'huile de pétrole. Le bois de cbarp~nlt. et poutraison atteint du cbampignoiJ !:le :aisse faCilement pénétrer par le pétl·ole. Le champignon est détruit radicalement et son envahissement arrêté complèLement. Si on badigeonne soigneusement le bois et

-

5

lAS murs, le champignon devient noir, tous les filament~ qui so sont incrustés dans les murs se dét,acbeot et pendent en fils noirs, le champignon meurt. Le pétrole e@;t tout aussi efficace pout· préserver le bois des Vf'rs. Pour améliorer la viande de lapin. - On peut employer le procédé suivant: Une fois le lapin tué on lui laisse la peau, co l'ouvre, on lui enlève les entrailles, puis on remplit les cavités arec de l'estragon et d'autres plantes aromatiques; on y verse eosu1te une cuillerée d'eau de cerises, de rhum ou d'esprit de vin très fin. Après cela , on recoud l'ouverture et l'on pend l'animal à l'air où on le laisse une quinzaine de jours. La viande devient, par ce fait, très tendre et très savoureuse. Conservation des œufs. - Pour conserver les œufs, il existe un moyen très facile, c'est de les mettre le petit bout en bas dans du sel blanc bien sec et de lAS placer dans un endroit frais sans être humide. Règle générale, les œufs qu'on veut garder ne doivent jamais être rangés sur les côtés. - En Angletere, dans le Devonshire, on met los œufs dans un filet ou dans un tamis et on les immerge un instant dans de l'eau bouillante avant de les emballer, en ayant soin ' qu'ils ne soient en contact ni avec de la paille humide, ni avec aucune autre matiè1·e qui pourrait leur communiquer un goût de moisi. L'éponge remplaçant la brosse.- Le procédé suivant n'est pas nouveau; mais il n'est peut-être pas mieux connu pour cela, et il mérite de l'être. Au lie•• de vous servir de la bt·osse qui massera la graisse et les taches du collet et des manches d'un habit, pour la reporter surtout sur les plis des pantalons, où elle se nettoie aux dépens de l'étoffe, prAnez une éponge bien lavée, dont vous faites sortir l'eau en la pressant à plusieurs reprises dans une serviette. Si vous la passez sur les habits dans le sens des poils, l'éponge enlève complètement la poussière du drap et du velours, de la soie, du chapeau. Le peu d'humidité qu'elle conserve dissout les taches de nature débile, telle que la


-

6 -

-

boue, la salive, le sucre, les confitures et beaucoup d'autres éclaboussures culinai_res que la brosse ne peut enlever sans arracher le p01l et sans substituer une large tachA g~asse à 1~ petite tache maigre. ~ne epo~ge dun grain moyen, grosse comme ies deux po10gs, qu1 peut relldre une infinité d'autres services ' suffit pour remplacer toutes les bro~ses du monde.

Les. bonnes gratnes. - Semer des graines qui ne vab~~~ r1en et ne pas les voü· pousser es~ L1·ès désagréaVoici les moy?ns _de savoir si l'on peut compter sur une. bonne germmatwu des graines dont on dispose. , P1 e~ez deux rondelles de drap humectées avec de 1 eau llède, placez-en sur une aRsiettA, avec les graines dessus et recouvrez ces graineB avec la seconde rondelle; Exposez ensuite l'assi&tte à la chaleur du soleil ou dun feu doux, en ayant. soin de mouiller un peu à mesure que l'évaporation met le drap et les grains' à sec. A~ bout de 3 à 4 jours, les ge1·mes se montrent si les g~ames B?nt de bonne qualité, ou bien ces graines p~urnssent st elles ne valent rien. On ne peut pas vou. l~Ir que to~tes gl'lr~ent. Quand les trois quarts donnent Signe de v1e, on dOit s'estime•· heureux.

La fumure des arbres fruitiers . -

Beaucoup de par.

so~n.es ne se préoccupent guère de fumer les arbres

frUJtl~rs, 1e~ uneR par indifférence, les 11utres à cause des. difficultes à ~e procurer des engrais souvent trop c~e1s, et même ~autres encore se figurent que ces végetau~ pe_uvent sen passer. C'est une grave erreur. Les engra1~! b1en administré~, rapportBnt au-delà des dépens~s qu Ils peuvent occaswnner; on ·peut juger de la difference ~e production par des a•·bt·es se tl'ouvant dans des part1es de terraia fumées, terres à céréales ou verge~s entretenus, et ceux poussant dans des parties non soignées. La dirtlculté_ de transporter des eog1·ais naturels sur les parties. ac~Identées ( te~les. que flancs de collines) ou ~ême _élOJgnees ~es ~ab~tatwns, peut se vaincre par 1 emploi des engrais artifiCiels ou engrais chimiques.

7

Voici une formule qu'on fera bien d'appliquer: on Jl)élangera des parlles égales du chlorure de potassium à 50 010 avec du superphosphate à 20 010 et on répandra sur l'espace occupé par l'extrémité des t·acines, <:'est-àdire sur le rayon occupé par le bout des branches pour )es arbres à tige, à raison d'un kilo environ pour. un gros arbre, en diminuant selon la grosseur des SUJets, jusqu'à 250 grammes, et on l'enfouir~ avec la bêc.he, sans préjudice. des engrais naturels, s1 on a occasiOn d'en répandre. . .. En février on appliquera un nouveau fertilisant, le nitrate de soude, que l'on répa?dra sur le sol ; ~ar, comme pour la sulfate de fer qu on donnera aux sujets peu vigoureux ou maladet:~, il s'introduira en terre sous l'action des eaux fluviales. La dose à employer est de 50 à 250 grammes par arbrfl, suivant sa force. . . Le nitrate de soude poussant à la feu11le, SI les arbres en produisent b~aucoup, on dimi~u~ra la dose P?Ur forcer celle du premier mélange; s1 c est le contra1re, on augmentera le nitrate.

Arln·es résineux et jardins. potagers. -

S~i_vant

u~

journal, il est fâcheux dE' votr les arbres rest~eux Sl peu utilisés dans les jardins maraîchers, dont . Ils protègent les jeunes végétaux con~re les vents ~r01ds et les gelées. Les jardins qu'ils arbntent sont t~UJOUI~S d'~ne quinzaine en avant sur les aut~es, les pms eu sapms élevant la température des terrams environnants . On peut s'en assurer au moyen du thermomè tre . En le pl açant tourné vflrs le nord, il_ indiquera presque toujours, une tempJrature plus fro1de que dans toute autre positton, surtout celle du sud. . . . . La plantation d'arbres v_e~ts, bien .d1s~oses, dOit donc avoir pour résultat de faCili ter la reu~stte. de~ lég~mes primeurs, dont le prix est plus ou ~Oins el~ve, ~ u1vant les époques d'arrivée sur les m.arches. Aussi, le.J?urnal en queslion conseille la J>lantatwn ~es arbres resmeux, non seulement parce qu tls sont to.uJo~rs vet·t~, et contribuent à l'embellisseœent des JardiDs mats surtout comme protection contre le froid.


-

8-

Nourriture des volaûles. - L'avoine est un excallent aliment pour les poules; elle les nourrit bien ~t les excite à pondre. On sait que cette céréale jouit de propriétés très excitantes. Le maïs convient spécialement pour les oies et les dindes adultes; il les nourrit con. veoablemeot et les engraisse . L'orge est aussi un très. boo grain pour ces dernières volailles, mais elle ne possède pas lAs propriétés stimulantes qu1 sont l'apanage de l'avoine. En géné1·al on ne l'utilise que dans l'engraiMsflment des poulardes ou chapons sous forme de bouillie demi liquide. Elève du canari. - L'élèv'e du canari a pris, depuia quelque temps, une grande extension en Suisse et en Allemagne. Dans presque toutes les villes il s'est fondé des sociétés ayant pour objet la protection et la conser. vatioo du petit chanteur. On le trouve dans toutes les classes de la population: il y a peu de ménages, les plus pauvres soient-ils, qui n'aient un ou deux de ces mignons oiseaux : c'est le compagnon de la mansarde aussi bien que l'hôte des somptueuses demeures.

Elève des abeilles De tout temps la cultu1·e des abeilles a été regardée comme une :branche rémunératrice de l'agL·icullurA . On connaît le rote de l'abeille dans la fécondation des fleurs. Cette année-ci, depuis l'installation de mon rucher dan!.l mon jardin, la semence de choux a été beaucoup plus abondante. D'après les expériences de Darwin, vingt têtes de trèfle blanc visitées en toute liberté par les abeilles lui don· nèrent 2290 graines, tandis que sur vingt têtes rendues inaccessibles aux abeilles au moyen d'un filet, plus des deux .tiers demeurè~·en~ stériles. De même vingt têtes de _trefle rouge (1 rtfoltum pratensej lui fournirent 2700 grames et aucune sur 20 autres recouvert As de gaze. Darwin a repris ses expé1·iences avec le pied d'alouette des blés. Il a trouvé un poids de 170 grammes de graine a

-

9-

produites par un certain nombre de fleurs protégées par un fi let et un poids de 350 grammes de graines produites par le même nombre de fleurs visitées par les abeilles. M. G . Bonnier dit de son côté que si l'on fait germer les premières graines et les sflcondes, on constate le plus souvent une grande différence de vigueur chez les individus qu'elles produisent. M. Bonnier explique cette différence par le croisement des espèces opéré par les abeilles, ce qui augmenterait la force germinative des graines. Parlons maintenant du rendement de quAlques ruchers. Habillon, apiculteu~ fort disting•1é aux. Etats-Unis, propriétaire de 1500 colonies ita:iennes, retil·a de ses ruches en t875 75 tonnes de miel. La récolte a donc été de 75 OOlJ kg. Ce qui ferait environ 103 000 fr., soit un revenu annuel de 100 fr. par ruche. Quelle est l'industrie qui, en aussi peu de temr>s et avec un capital relativement insignifiant, peut donner de pareils résultats ? Mais il convie nt d'observer que ces résultats ont été constatés aux Etats-Unis et non en Suisse 1 Néanmoins, avec uo peu de courage &t de persévérance l'on peut arrivet· à de jolis résultats même dans notre pays lorsque les années ne sont pas trop défav~rables, ainsi, par exemple, à Nyon, M. Bertrand qUI a en moyenne 30 colonies a fait une récolte de 4175 kg. de miAl en 13 ans, voiri le tableau de ces récoltes : Kilos ~175 X 130 = 5427 fr. 50, prix de ces 4175 kil. de miel vendu à fr. 1,30. Les dépenses faites pour frais d'installations et jour· nées s'élèvent à 1157 fr. 5427 50 1157 Béuéfice net 4270 --On voit donc que l'apiculteur mobiliste peut réaliser de beaux bénéfices.

Le Vacherin. - Le vacherin étant encore un fromage apprécié, on lira avec intérêt la monographie


-

10 -

suivante empruntée à la Petite Gazette: Le vacherin est un fromage à pâte molle, fabriqué dans nos montagnes d'Abondance (Haute· Savoie) et dans le canton du Châtelard (Savoie); son poids varie de 1 à 4 kilos. Fait à point, le vacherin est crémeux; on le mange à la cuiller. Les meilleurs vacherins se fabriquent avec du lait chaud, mis à la température qu'il a à la sortie de la mamelle. Si la quantité de lait dont on dispose est insuffisante pour faire un vacherin avec un seul trait, on attend le second ; dans ce cas, il faut chauffer le lait; toutefois, comme la crême surnage dans le lait du matin, le mélange manque d'homogénéité et le vacherin est moins affiné que celui fait avec un seul trait. Si l'on veut obtenir un vacherin à la cuiller, il faut diviser le moins possible le caillé, en le levant de dessus le petit lait pour lu placer dans une toilE~ à fromage. Cette toile réunit le caillé dans une forme ronde, percée de trous, de 22 cent. de diamètre sur 33 d'élévation. Quelques heures après on le retire avec la toile, pour le mettre dans un cercle mobile, qu'on élargit ou rétré· cit à volonté, et qu'on charge d'un poids ; on le retourne de temps à autre pour achever de l'égoutter ; enfin, on le place dans un cercle d 'écorce d'orme. En cet état, il est placé à la cave ; il ne s'agit plus que de le retourner tous les jours et de le nettoyer avec un linge. Un mois aorès sa misa en cave, le vacherin peut êh·e vendu . Ce fromage très estimé se vend de 1 fr. 50 à 2 f1·. le kilo. Les écorces d'ormes seules ne donnent aucun mauvais goût au fromage; on les prépare à la ~ève, puis on les met sécher. Au moment de s'en servir, on les fait ramollir dans l'eau, on les débarrasse de la première écorce; c'est avec la seconde qu'on fait les cercles qui servent de va3e au vacherin.

----------·~--------

-

11

De la protection des animaux (Suite.)

lVIoucbes, oreillettea, frottement et pression des harnais Pendant l'été, les souffrances du cheval sonl extrêmes. Outre la fatigue, provenant du tirage et de la. chaleur accablante, les taons qui le harcellent et .dont 1L ne pent se débarrasser lui font endurer un supphce de tous les insiants. On chassera, autant que possi?le, ces m~uches import"nes, et on y p a rviendra avec d a~ta_nt moms de peine que le cheval sera chaque jour étrille, lavé et en· tretenu dans un ét&t parfait de propreté. L'usage des volettes ne saurait être trop recommandé. Par leur agitation continuelle, les nombreuses petites cordes pendantes qui entourent le cheval effrayent les mouches et les empêchent de se fixer. On peut enc~re mettre sous le ventre de l'animal un morceau de to1le non tendue dont le mouvement amène à peu près les mêmes l'ésuUats. C'est auss1 une excellente habitude de protéger les oreilles du cheval par des oreillettes en étoffe légère afin d'interdire l'accès de ces organes aux mouches et aux autres insectes Le chatouillement ou la piqûre par un insecte à cet endroit si sensible peut causer à l'ani· mal une sensation telle qu'il s'emporte et peut causer des malheurs graves. . Cependant, il est un moyen beaucoup plus s1~ple e~­ ployé avec succès. A l'aide d'un pioceau, on mtrodu1t dans la conque de J'oreille des chevaux une ou deu:t gouttes d'huile de genévrier Cade (matière to~t-à·falt inoffensive); on répète l'opération chaque sema~ne, et jamais les mouches n'approchent même de la tete des animaux. 5 cent. de cette huile par cheval suffisent pour une saison. En frottant légèrement en qu~lques endroitil le poil des animaux avec ce roème hmment, on met les attelages à l'abri de toutes les mo~ches. Par ce moyen, les oreillettes, où s'accumule parfois trop da chaleur, deviennent inutiles.


-

12 -

A cette époquR de l'aoné~, la p~au de l'animal, tou. jours mouillée par la tt·aas piratioa, est souvent écorchée par le frottement et la pression du collier, du harnais et des courroies. Les court·oias de la têtière elle même finissent par mettre au vif la peau des joues et dea pommettes . De là. pour la pauvro bête, uae douleur continuelle, une douleut' des plus atguëi qui l'oblige parfois à s'arrête•·. Il fo:Ludt·a la ver toutfls les parties endolo1·ies, puis les graisser avec du suif ou du sain. doux, après les av01r bien ec;suyé~3. Il ne s~ra pas moins essentiel de graisser chaque JOUl' les CUIL's dea colliers, hai'Oais et court·oies, et de leur donnat• ainsi toute la souplesse n écessaire afin que l'animal souffre moins dd leur pression et de le ur frottement..

Nourriture, boisson La santé du cheval, les services qu'on a ttend de lui dépandent des boos soins et de la nout'l'iture qu'ou lui donne. Cette nourri ture doit être sai ue, abondante et surtout régulière. C'est une gt·a ode injusti ce et ua faux calcul d'être parcimonieux vis-à vis d'ua pa11 vrfl être qu'on fait travailler souvent au -delà de ses fot·ces, et celui qui spécule, par das soustractions fraudult~us&s, sur ces pauvres serviteurs , commet ua véritable crime. Le boo charretie r ne peut être contondu avec ces maîtres avares et ce~ employés iofUèles. Il vott dans ses chevaux des amis At des compaguon3 de labeurs ot ne veut pas qu'ils soufft·!:'nt par suite du défaut de nourriture. Il faut que le cheval qui doit faire une longue l'OUle ait, avant de partir, couveuabiPmeut mangé et bu; sinou, lorsqu'il arrive à d estination, il se jetLe sur les aliments, les avale avec trop da précipitat•on et peut en éprouver de dangereux effets. L'avoine doH toujours être bien vannée afin qu'il ne s'y trouve ni pierra ni poussièrfl, et il faut avoir soin de bien balayer les mangeoi· res avant •:haque repas. Pendant les moments d'arrêt ou de stationnement dans les endroits où l'on ne trouva oas de mangeoires portatives, le repas J'3s chevaux se fait dans les candi-

13 -

tïons les plus pénibles. L'animal ayant la tête emprisonnée dans un sac souvent trop étroit, ne peut respirer )ibremeot e t eet tellPment s uffoqué par l'accumulation des vapeurs pro~uites par la respiration qu'ou a vu <:'uel· quefois l'a!!phyxJe se prodmre. Les poussières aspll'ées ui se logent dans les fosses nasal~s et se déposent laos les poumons dév~loppent aussi des maladies incuranles. De plus, la diminution crois!'aote de J'avoine crée une nouvelle difficulté pour le cheval qui éprouve ainsi déception et mauvai se humeur. Pour obvier à ces gruves inconvénients, un ami des aDJmaux a iuvenLé une musette en forme d'angP supportée par une arma&ure s'appuyant sur le collie r du cheval. L'usage n'en est malhe ureu Pement pas assez répandu ; mais les possesseurs d'animaux de trait qui ne pourraient se procurer ce commode appare il devront toujours avoir dss 88cs très larges et percés de trous nombreux au-dessus du n1veau de J'avoine, afin que la r espiration des auiœaux ne soit pas gênée. Eu outre. ils auront soin de placer leurs chevaux, auLant que possible près d'un banc, d' un bloc de pie rre, d'un tas de sable, d'un talus ou leur apporteront une chaise, un tonneau ou tout autre ot>jet pour que les animaux puissflnt appuyer leurs aac et manger avee. plus de commodité. LAs Américains ont, depuis quelque temps, remplacé la mus~tte-sac par une boite posée sut· trois pieds qui ae replient de façon à tenir peu de place &ur la voiture. Le problème se trouve ainsi heureusement résolu. Le cheval qui travaille a besoin de boire souvent, et le charretier attentionné aura toujours à ce t effet, un seau accroché sous sa voiture pour s'eu servir dans les endroits où l'animal ne pourra être abreuvé commodéœent. L'eau àoit être de bonne qualité, mais il ne faut pas qu'elle soit trop froide si l'animal est en sueur. Pour en corriger le froid et la crudité, on peut jetei" et pél.rir dans cette eau une ou deux poignées de son de froment ou de farine d'orge. Il serait fort à désirer que dans les villages, et principalement ceux trav~1·sés par des routes fréquentées, des abreuvoll's fussent établis autant pour les chevaux


14 et Je bétail de la localité que pour tous les animaux di passage. . . . .. Il faut aussi se souvemr que les exercJCes, Immediatement après Je repas, occasi?nnent _des indigestions qui font périr l'animal ou, du moms, lm donnent des tranchées qui le rendent très mal;de. . . La quantité de nourriture nece_ssa1re ch~que JOUr~ un cheval est environ de tO à 12 k1los d9 foin sec. S Il y a lieu de varier cette ration journalière, on remplace la quantité supprimée par son équivalant ~n grains, eu paille, en carottes, betteraves ou a~tres racm~s, en fourracres verts et pour cela, il est ut1le de savOir: Q~'un kg. '600 gr. d'avoine en grains; de foin vaut 1300 • de carottes, betterav, p. de terre, etc,; autant 3080 • de paille ; que: 4500 , de fourrages ve1·ts, luzern_e, sainfoi_n. L'avoine est donc l'aliment le pl'.ls substantiel, lA foin vient ensuite, les racines après, puis la paille, enfin lea fourrages verts. Le foin doit être fin, tendre, d'une odeur agréable, Il faut le tenir en réserve dans un endroit très sec. S'il commence à se décomposer et à répandre une odeur de moisi il faut le secouer, l'éparpiller et t'arroser avee de l'eau 'salée, sinon il devieudrait dangereux pour la santé du cheval. La paille que l'on peut donn~r en n.ature ou h~chée 1 mêlée avec de l'avoine ou du fom aussi haché, doit être jaune, mince et flexible. C'est un aliment très nourrissant et très sain. . L'avoine est de tous les aliments le plus nournssanL Plus elle est pesa~te, plus ~l~e est fari~euse et .Plus elle renferme de principes nutritifs. ~ avome ~t.Lemte par l'humidité non seulement ne nourrit pas, ma1s peut rendre les animaux malades. Le son se donne sec ou humecté. Ainsi que tous lei autres aliments, il doü être bien conservé et peut, dana le cas contraire être très nuisible. Le son est une nourriture insuffisa~te pour les chevaux de fatigue. Certains cultivateurs ramassent après le labour tout le chiendent qui se trouve sur la terre et, au lieu de le

l

-

15 -

brûler, ils le lavent et le mêlent au foin qu'ils donnent à leurs chevaux, dont la santé se res&ent très avantageusement de cette alimentatiOn. Les aliments d'herbe fraîche sont nécessaires lorsque le cheval a le poil terne, de la chaleur et de la sécheresse dans 11. bouche, les crottins durs, les urines rares. Dans ce cas, on lui fait aussi manger avec avantage un mélange de son et de graine de lin sur lequel on a préalablement jeté un peu d'eau bouillante. Cette préparation, tout en nounissant l'animal, le rafraîchit et dé truit chez lui la constipation en peu de temps. L'herbe fraîche est contre-indiquée tontAs les fois qu'il y a signes de débilité. Le régime vert doit être rejeté quand on veut employer l'animal à un fort travail ou, au moins, l'herbe doit-elle être alternée avec des aliments secs et substantiels. On fait prendre le vert au printemps et en automne mai<> on doit attendre que l'herbe soit arrivée à un cer~ tain degré de maturité. Enfin, si l'on veut donner tle l'activité à un cheval ~ou et lent, il faut, cela est reconnu sans être expliqué, aJouter de temps en temps à sa ration d'avoine une certaine quantité de féveroles concassées. tA suivre.}

Pensées diverses Ce qui fait Je mérite de la vertu, c'est moins son éclat que sa constance et sa fidélité . Il n'Ast pas difficile à un moment donné, de s'élever au-dessus de soi par J'effort d'une bonne volonté aidée de la grâce. L'énergie humaine, servie par les circonstances, trouve sans trop de peine ces élans passagers qui la laiss'3nt bien viLe retomber sur elle-mêmE'. Mais la vertu n'est pas Je \riomphe d'une heure ni d'un jour; sa grandeur comme ses difficultés consistent dans sa persévérance. Rester constamment l'homme de la règle et du devoir; suivre d'un pas ferme et jusqu'au bout la voie du bien; re-


-

16 -

prendre chaque jour, sans lassitude ni faiblesse, le travail interrompu la veille, quelque obscur et modeste qu'il puisse être; rattacher une bonne œuvre à J'autre, comme les anneaux d'noe chaîne dont chacun se relie à celui qui le précède et soutient c~Jui qui le suit; consommer dans le silence cette immolation lente et prolongée dea sens à l'esprit, de la raison à la foi, de la volonté propre à l'autorité, du bien particulier au bien général, de toute l'existencA à Dieu, voilà la vraie pl'rfeclion dEl la viA, (Mgr FREPPEL, Oraison funèbre de dom Couturier.)

*

* ce *n'est point un christianisme Ce qui nous sauvera, éne1·vé et affaibli, mais un christianisme sérioux et vivant, s'incarnant dans les vertus qui touchent le peuple et qui lui inspirent ces forces qui sont sa joie et aa dignité. Il faut avant tout que les classes supérieures se maintiennent à la tête de la société, en donnant l'exrmple à ceux qu'elles peuvent et doivent guider . Comment montrer au peuple le droit chemin si l'on suit de faux sentiers? Avec quelle autonté lui conseillera-t-on le t.rava1l et la prévoyance, quand on pas!le sa vie dana l'imprévoyanr.e et l'maction ? Oserait-on lui reprocher de chômer le lundi quanJ on chôme toute la semainet Si on l'accuee de lire la mauvaise presse, il ne faut paa aller ensuite se nourrir d'une lillérature malsaine.. On n'a point le droit de reprocher à l'ouvrier de se ruiner au cabaret, pendant que nous, dans les clubs élé6:,anta, nous sacrifions dans une nuit l'honneur de la fam1lle et la fortune des enfants. Cardinal MERMILLOD. (Sermon à Ste-Clotilde, de Paris.)

* *faiseurs * libres

Libres penseurs, (on n'est l'un que pour devenir l'autre), ie reproche à la bourgeoisie librepenseuse d'avoir haï Dieu, et, par une conséquence na· ture!JA et prévue, méprisé l'homme. Voilà son crime, si elle le veut connaître. Ce crime, elle l'a fait partager, elle l'a imposé, oui c imposé •, par son exemple, par ses ruses, par ses lois, à une partie du peuple ; et c'esl là son péril et sa punition. Louis VEUILLOT.

Xl"'• ANNEE

1 -

** *

SION )er Juin H192

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES

AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paratt chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pour la 8ois11e, 2 fr. 50. Union postale 3 fr. Annonces, pf'i!L 20 ce11t, la ligru ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaù·e recevra deux exemplaires aura droit à une annone~> ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: Conseils sur l'éducation des enfants (Suite ct fin) - Deux mots sur les Méthodes correctives. - Le coton, sa culture, son utilité. - Echos de quelques conférences ( Sz'on, Entremont, Herem'} - Partie pratique: Calcul oral. Calcul oral sur les /?'actions - Variétés: Anecdotes scoLaires, etc.- Suppléments. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.