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ne ,e montre pas seulement quand on l'appelle, elle est toujours là. Elle ne parle pas seuleme~t quand elle est interrogée mais elle prend au contraire spontané ment;. la parole,' à tout propos, dao~ touteR. les .situations. Elie ne s'écarte pas discrèttimeot, à certa1,ns Jou.rs ou à certaines heures 1 pour permettre que I on soit homme de son temps, fe mme du monde, homme pol_itique, h?mme de son parti de son état ou de ses fonctions; mais ellese confond de telle sorte avec l'individualité que l'on est ou une femme chrétienne se trouvant dans la monde. mais chrétienne d'abord et toujours; ou un chrétien qui est magistrat, électeur, député, mais qui est d'abord et. toujours chrétien. Mgr IsoARD. • On s'étonne de l'immoralité, du scepticibme, de la dépravation des temps modernes I Entrez _dans le ptAmier collège venu, remuez cette apparente Jeunesse, appelez à la surface ce qui est au fond, analysez cette vase vous ne vous étonnerez plus. La source est empois~nnée depuis longtemps : et quand on n'a pas été un enfant. on ne dPvient pas un hommP, ' Alex. Du:r,us. L'affaire Clémenceau, lX. • On dit avec eflroi du sang répannu: C'est la mort r Mais moi je dis avec allégresse du sang QllA répand l'E~lise, ma mère: C'est la vie. R . R. MoNSABRÉ. • Soyez bon et aimfZ; il n'y ~ de vraie joie ~ue dans Jas émotions du cœur · la seos1b1hté est tout I homme. Laissf'Z aux savants 1a' science. l'orgueil aux nobles, le luXP aux riches; ayez compassion des humbles misères : l'être le plus petit et le plus mépri_sé peut valoir seul autant que des milliers d'ê•res pn_1seants e_t sup~rbes. Prenez garde de froisser les âmes délicates qui .fleurissent dans 1outPS les conditions, sous tous les hablls, à to11s les â~.,s. Croyez que l'humanité, la pitié, le pardon ront ce qu'il y a rte plus beau dans l'homme; croyez que l'intimité, les épanchements, la tendresse, les larr:n,es sout ce qu'il y a de plus doux dans l_e monde. Ce n e_st rien que de vivre, c' est peu d'être pmspant, ~avant, illustre · ce n'est pas assez d'être ut.ile. Celm-là_ seul a vécu e't est un homme qui a pleuré au souveDJr d'un bienfait qu'il a rendu ou qu'il a Ieçu. H. TAINE, . * Rien ne déracimi ou ne prévi1mt mieux la superstition qu' une instruction solide.
XV•• ANNEE 11_0 9
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SION 15 .&vrll 1896
l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE l'l~DLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prb d'abonnement pour la 8oh111e, 2 fr. :JO.
IJnlon postale 3 fr• .l.nnonees, prfa 20 cent. la ligne ou ,on espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte•rendu, s'il y a lieu.
SOMMAI RE : Attention . - Des bonnes habitudes à l'école primaire. L'attention et la 1·ijlex ion.. - La volonté et la liberté humaines. - Principes d'un bon enseignement. - De l'apathie chez certains élèves. (suite}. - L'écriture à l'école primaire. L'enseignement du catéchisme (suite}. - Partie Pratique. Gy mnastique. Dictees. - Echos des conférences. - Supplément.
Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1·· secrétaire au Département de !'Instruction publique, à Sion.
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A Pierre l'imbécile Vraiment, mon ami Pierre fait des progrès dans le domaine de la poésie. . 8eulement, mon mutisme ne me permet pas de lui répondre dans le même sens. Je veux, mon cher, vous raconter ce qui m'est arrivé le jour de Pâques. Voudriez-vous croire que j'ai risqué de franchir le seuil de ment l'éternité. Voyez plutôt : A l'occasion de ce beau jour de fête, on m'avait fait cadeau d'un gigot de veau. Quelle aubaine! Quel plantureux repas j'en ai fait ! Mais malheureusement tout le monde ne fut pas de mon avis. Mon estomac, pas habitué à recevoir des mets de ce genre, refusa de fonctionner. Me voilà donc obligé de recevoir, en hôte forcée, Madame l'indigestion. Laissez-moi vous parler et vQ_us verrez que j'ai été bien éprouvé. Donc, article par article. Art. 1. Le 5 avril, - 9 h., départ de ma personne pour l'église; 101/ 2 h. retour pour dîner Art. 2. Le 2 c: - Maladie incurable. Art. 3. Le 7 c: - Consultation du docteur ; maladie fort grave. Art. 4. Le 8 c: - Valet de lit et buveur de poison. Art. 5. Le 9 < - Restauration à demi et guérison. Art. G. Le 10 c: - Reprise des travaux classiques. Voilà donc clairement, pour ne pas dire ostensiblement ni durement, les phases diverses dans lesquelles je suis passé péremptoirement et horriblement. Ce rapprochement de ma maladie et de l'augmentation des traitements, me fait supposer fallacieusement et consciencieusement qu'il est temps de nous venir en aide pour éviter le renouvellement d'un pareil désagrément. Forcément et regrettablement j'ai été absent à Vérossaz. Cependant, moyennant un bon traitement et un confortable logement, et laissant les médicaments on est à même maintenant de bien servir le gouvernement. Pour faire face subséquemment aux promenades du printemps, qui certes ne sont pas employées inutilement ni énumérées négligemment, il faut évidemment être bien portant, car les bises qui arrivent si frèquemment sur Jaman pourraient glacer le sang trop bouillonnant de ces enfants, qui aiment tant le chant sur les bords du Léman et augmenter consiclèrablement les mourants.
SION, 15 Avril
1895-96
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D.'ÉDUCATION ATTENTION
Ceux de nos souscripteurs auxquels il n'a pas enc~re été réclamé le montant de leur abonnement pour 1895-96 sont priés de réserver bon accueil aux cartes de remboursement qui vont être lancées. Ceux qui doivent encore leur abonnement de l'année dernière voudront bien le règler de la même manière. Des bonnes habitudes à l'école primaire L'ATTENTION ET LA RÉFLEXION
L'enfant, lorsqu'il arrive à l'école, est naturellement }éaer et distrait. Tout l'attire et rien ne le retient. Sa volo~té mal afformie le rend incapable d'efforts sérieux. Il s'aban· donne à la mobilité de ses impressions; il voit, mais il ne sait pas observer ; il entend, mais il ne sait pas écouter; une parole lui met des larmes dans les yeux ; un sourire lui met la joie dans le cœur. Il possède t outes les facultés de l' homme fait, mais ces facultés n'ont pas encore acquis tout leur développement et toute leur ma turité. C'est à vous, instituteur3 et insti tutrices, qu'il appartient de donner à ces petits enfants les connaissances qud prescrivent les règlements; eh bien, n'ayei pas constamment les yeux fixés sur votre programme, reportez-les quelquefois sur ros élèves, rendez-vous compte des progrès de leur intelligence, vous vous éviterez bien . des redites in utiles, bien des mécomptes, et vous leur épargnerez bien des
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~primandes imméritéea. L'enfant ne sait. pas être atten~if. Doucement, patiemment, cherchez à ~ptiver .son attention et à la retenir quelques minutes, puis un peu plus .. Avec des enfants attentifs, on obtient sans effort les. meilleu~s résultats: avec des élèves distraits, le maitre crie, se de• mène, gronde, punit, s'épuise en pure perte.. Ici des èlèves savent par cœur le premier tableau de lectu;e et ils ne savent pas distinguer ni nommer les lettres ; ils ont répété des milliers de fois e~ ils ont retenu comme des perroquets les sons que le. 1?aitre ou le moniteur a fait entendre; les leçons ont ete trop longues. les élèves distraits; c'est du temps et du travail perdus, deux choses précieuses cependant. , Là les élèves écrivent de longues pages : c est la même ligne' répétée vingt fois : la de~nièr~ est plus mal que la première les mots sont estropiés, il y a des taches, du griffonnage; l'attention de l'enfant ne, s'est pas ~oute~ue, ce n'est pas un exercice profitable; l e~fant, a,~. heu d ~pprendre à s'appliquer, a pris . de~ habitudes d mattent1on et d'étourderie dont il sera difficile de le débarrasser. Presque partout on néglige le~ leçon~ de choses comme d'inutiles superfluités. Les uns disent : 11 faut, avant tout, que les enfants app~ennent ~ l!re et à écrirEI; les autres : il faut qu'ils se presentent a l examen. On ne veut pa~ voir qu'une leçon de choses faite sur de vraies choses qm se trouvent dans la classe, dans la cour, dans le jardin, dans la maison dans le musée. lorsqu'il existe, est le meilleur moyen de fixer, de développer l'attention de l'enfant de l'habituer à bien voir et à observer. On ne veut pas' comprendre que l'acqui~ition des c?nnfissances . exige des facultés exercées et qu apprendre a l enfant a être attentif et à regarder, c'est le mettre à mêm~. d~ re-
cueillir plus de fruit de la leç?n de l~cture ?.u d ecntu~e; je pourrais demander à certarns maitres . s ils sont b10n rares les enfanls qui restent de longs mois dans les tableaux, et pourtant, ces maîtres ne perdent pas leur temps à faire des leçons de choses. (A suivre). ~
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Remarques pédagogiques t• -
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L'esprit de l'enfant est comme un sable mobile
-0ù les figures se tracent aisément et s'effacent presque aussi
vite. De là, cette maxime en pédagogie: « La rèpétition est l'âme de l'instruction. • L'instituteur doit donc, à certaines époques de la semaine, du mois ou de l'année, faire répéter sommairement les leçons et les explications déjà données; sans cette précaution les ~lèves ne rattachent pa:; ce qu'ils étudient à ce qu'ils ont déjà appris, et tout s'efface soit dans leur .mémoire, soit .dans leur esprH, à mesure qu'ils avancent. A la fin, ils ont vu beaucoup de choses, appris beaucoup de définitions qui se confondent dans leurs souvenirs et ne sont plus que de Ja confusion et non de la science. Il faut dont ,·èpéter sou• vent et rattachtr toujours. 2· - « La tâche de l'instituteur est, selon le mot expressif de Montaigne, de forger l'esprit des enfants en le meublant et de le meubler en le forgeant. • Il n'est peut-être pas de profession plus pénible que celle -de forgeron; il n'en est pas non plus qui demande plus d'efforts épuisants que celle d'instituteur. Il faut forger tou~ les jours l'esprit d'une enfance indocile ou lègère jusqu'à -ce qu'on soit parvenu à le polir. Ce n'est pas tout: Il faut le meubler, c'est-à-dire lui donner les connaissances dont il a besoin pour se bien gouverner plus tard au milieu de la société qui l'attend. Il faut le polir par les préceptes et les exemples d'une morale bien comprise et bien pratiquée ; il faut le meubler par des connaissances solides et applicables aux usages de la vie; et tout cela doit se faire en même temps: l'instituteur doit donc sans cesse forger en meublant et meubler en forgeant. 3° - « Ne passez pas des heures entières à faire réciter <les leçons; l'exercice de mémoire ue peut s'appliquer avec profit qu'à des leçons déjà expliquées et comprises. » Autrefois on abusait de la mémoire en faisant tout ré-citer mot à mot; aujourd'hui tout le monde reconnait qu'il faut d'abord expliquer la leçon avant de la graver dans la mé-
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moire; expliquer "de nou·v~au en interrogeant les élèves; varier les systèmes d'interrogation et profiter de toutes les circonstances qui peuvent se représenter pour revenir sur les leçons · précédentes. C'est le seul moyen d'exercer l'intelligence de~ enfants. 4· - « L'enseignement qui ne tient pas compte des lais du développement de l'esprit humain ne mène à rien. A peine sorti t.le l'école, l'enfant oublie tout· ce qu'il a appris . .. Il ne s'agit don~ pas de changer tous les jours la leçoll et les exercices d'application; il faut, avant d'aller plus loin~ s'agsurer que l'éléve a bien çompris ce qu'il a récité et qu'il peut s'en· rendre compte. Sans cette précaution, les enfants ne sont que de vrais perroquets, selon l'expression si connue. Aussi tous les auteurs pédagogiques ont compris qu'une· leçon sans explication ou sans questionnaire est une leçon perdue ou an moins inutile. 5· - « Il est des instituteurs qui croient suivre la méthode socratique en interrogeant les élèves, et en exigeant qu'ils trouvent par eux-mêmes ce qu'ils ont besoin d'apprendre. ,, N'oublions pas que Socrate s'adressait à des hommes déjà instruits, tandis que nous nous ad ressons à des enfants q nt ne savent presque rien. Jacotot, dont la méthode un instant a eu un si grand retentissement, prétendait que les. enfants devaient, par eux-mêmes, trouver tout dans tout. C'était vouloir forcer un élève à trouver dans un appartement vaste, obscur et inconnu, les divers ornements qui le décorent. Comme le singe de la fable, Jacolot n'avait oublié qu'une chose, c'était d'éclairer sa méthode en faisant expliquer d'abord, trouver ensuite. 6° - « Combien de maîtres punissent de pauvres enfants parce qu'ils ne restent pas tranq oilles I et cep en dan t ils ne les occupent pas. N'est-il pas dans la nature de l'enfan1 de ne jamais rester sans rien faire? » Sans un règlement sagement conçu et ponctuellement suivi, sans une division du temps invariablement établie pour les occupations de chaque jour de la semaine, il est . impossible moralement d'occuper constamment les élève1> d'une classe, si peu nombreuse qu'elle soit; et les enfants.
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désœuvrés nécessairement se dissipent, bientôt les désordres surviennent et le travail en souffre. Une classe sans règlement es_t un corps .sans âm?. Qu~ de reproches n'ont pas à se {~1re ceux qui, dans _l empl01 de leur journée, n'ont point d ordre fixe et ne smvent que leur caprice'! Ils ne doivent .s'en prendre qu'à eux-mêmes si les progrès sont insuffisants. 7· - « Evitez de punir s'il se peut. • - Un ancien proverbe, traduit du latin, nous apprend qu'un bon maitre doit tout voir, dissimuler beaucoup de choses et punir rarement. Un ~ntelligent instituteur doit surtout punir .à propos et proportionner le châtiment à la gravité de la faute· mais la meilleure école est celle où on punit le moins. ;
La volonté et la liberté humaines L~ volonté est une de nos facultés qui vient de la per~epllon ; elle a une grande action ·sur nos autres facultés, notamment sur la mémoire et l'acquisition de nos so11venirs. Le vouloir est sou,ent opposé à l'instinct: en effet l'activité volontaire suppose l'intelligence et la sensibilité' bie~ qu'elle en diffère, et il faut distinguer nettement 1~ dé~1r de la volonté. Le désir est un fait sensitif, il est fatal, melé de trouble, souvent vague et inconscient, souvent porté v~rs l'impossible et susceptible de mille degrés; mais :le vouloir a tous les caractères opposés. Il se compose d'abord ,d_e la . conception . des _alternatives possibles, puis de la dehbérahon, de la resolut,on, et enfin de l'exécution. Bien qu'elle ait ses degrés, la volonté est libre · cela se voit d'ailleurs par les quatre phases du vouloir. 'Le philo• sophe Emmanuel Kant affirme avec raison que r,ette liberté est nécessaire au devoir et qu'elle est prouvée par l'idée d'obligation. On objecte contre la liberté du vouloir le fatalisme et l~ ~éterminisme. L~ fatalisme prend deux Cormes un peo rl1sl10ctes : le fatalisme oriental qui consiste à dire et à .croire qu~ • ce qui doit arriver arrivera • · et le Cataliame tiré de la prescience divine, dont Bossuet' et Leibnitz ont d 'ailleurs fait justice. Le déterminisme moderne diffère du
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fatalina el pned" aussi deux formes : le détennimsma pbJJique ou scientifique el- ltt déterminisme psychologique. ffoas ne parlerons aujourd'hui que du premier, basé sur le principe de la nécessité de la causalité physique et sur la certitude absolue de la précision scientifique. D'apriis ce principe, le mécanisme régit tous les mouvements de l'homme, non seulement ses actes extérieurs, mais sa vie intime. Les causes déterminantes des actions humaines se divisent en causes extérieures, qui sont les climats et les milieux; et en causes intimes, qui sont le tempérament, la santé et la nutrition. Aussi a-t-on prétendu appliquer la loi de la corrélation des forces aux résolutions des. hommes. Mais la vraie science a des bornes, et le respect qui lui est dû ne doit point aller jusqu'à la superstition. D'ailleurs les déterministes se contredisent, car le principe de causalité ne saurait exclure a priori la liberté humaine. Si le monde physique e1t soumis à ce principe, il n'en est pas de même pour le monde moral. Et puis, l'imprévu joue un grand rôle dans les actions humaines, et là, les résolutions de la volonté ne peuvent être déterminées à. l'avance. L'homme, en outre, sent bien qu'il est libre, et que nulle cause extérieure ne peut modifier sa volonté. surtou\ quand il a sérieusement délibéré avant de passer à l'action. SENECTUS.
Principes d'un bon enseignement. Les facultés de l'élève sont multiples, et chacune d'elles ayant un rôle qui lui est propre, la culture complète de l'âme humaine, comme la stabilité du savoir, exige que l'ou fasse concourir à l'acquisition des connaissances le plus grand nombre de facultés possible, sans oublier le sentiment religieux et moral. De plus, les facultés ne sont point indépendantes les unes des autres; il existe entre elles une certaine généalogie, une filiatio,1 naturelle dont l'enseignement doit tenir compt& polir être rationnel. Pour diriger la liberté de l'enfant et lui inspirer le désir
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de s'instruire, l'instituteur chertbera, par ses qualités per-
sonnelles, à gagner l'affection de l'èlève, par des leç?ns données avec zèle, clarté et énergie, et par une expositmn convenable de la matière, à faire aimer son enseignement. Mais l'observation de ces règles serait impuissante à inculquer des connaissances solides, si, durant les leçons, l'élève restait auditeur passif et n'excerçait pas sa propre activité; s'il ne travaillait par lui-même et ne fixait ensuite dans sa mémoire, au moyen de fréquentes répétitions et applfoations, les connaissances acquises : l'enseignement doit donc être pratique et récapitulatif. Le contrôle sérieux et journalier du travail des élèves entretiendra leur application et permettra d'apprécier les résultats positifs des leçons. Enfin, l'enseignement ira toujonrs se perfectionnant, si l'instituteur tient compte ~es expériences qu'il aura faites, s'il _es\ ennemi de la routine et ami du véritable progrès.
De l'apathie chez certains élèves (Suite)
A l'appui de ce que noas venons de dire, nous ferons observer encore que l'absence d'idées dont nou3 parlons se rencontre plus souvent chez les filles que chez les garçons. Comment pourrait-il en être autrement? Ne sont·ce pas les filles qui, dans les familles pau_vres, sont employées de trop bonne heure aux rudes travaux du ménage, et livrées dès lors à une routine machinale, tandis que les garçons de ces mêmes familles, dès qu'ils peuvent courir, vont d'ordinaire en pleine liberté, dans les champs ou sur les places publiques, à des amusements où ils trouvent toujours quelque occasion d'exercer les facultés qui sommeillent en eux. Il faut donc remonter presque jusqu'au berceau de l'enfant pour découvrir, dans le mode d'éducation suivi à son égard, la cause principale de l'ab~ence d'idée ou de la paresse de l'esprit qu'on pourra remarquer en lui. Si l'on songe que la plupart des enfants ne sont pas envoyés à l'école avant l'âge de six ans; qu'à ce moment toute a\jlivité de l'esprit
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a déjà été étouffèe en eux, et que ce n'est pas en cinq ou six heures de leçons par jour, que l'instituteur est en état de réparer un mal qui date de Join, on ne sera. pas surpris de voir dans nos écoles tant d'enfants dépourvus d'idées et dont l'intelligence sommeille. Comment tarir la source de ce mal? Le meilleur moyen c'est d'engager les familles à placer de bonne heure leurs enfants à J.'école malernelle: un personnel choisi s'occupe d'eux avec sollicitude, et leur fait contracter des habitudes d'esprit et de cœur, dont l'instituteur et' l'institutrice tirent plus tard un excel_lent parti. Nous devons déclarer que . la paresse d'esprit n'est pas toujours l'effet d'une éducation première mal dirigée; il faut bien convenir qu'elle tient à d'aulres causes. On remarque même ce défaut chez les enfants de bonnes familles qui ont été l'objet de toute la sollicitude de leurs parents; pour .ceux-là, ou dirait cette disposition innée. Il y a des élèves à qui tout mouvement physique, tout travail mécanique offre un attrait immense et qui fuient toute occupation de l'esprit, comme la chose la plus fatigante et la plus pénible. L'expérience a prouvé que de pareils enfants ont ordinairement une belle écriture et sont de bons dessinateurs ; mais, en tout Je reste, ils ne valent pas les élèves les plus médiocres. Il arrive même que les intelligences paresseuses de cette espèce s'imaginent être incapables de rien comprendre aux leçons qu'on leur fait. Cette torpeur intel'ectuelle se manifeste encore chez les enfants trop abondamment nourris. E o. surchargeant ainsi leur estomac dds leurs premières années, ils compriment les _ressorts de la pensée, et l'esprit, manquant d'énergie, fimt par ne plus pouvoir diriger la masse inerte du corps. Qu'on étudie ces enfants de près, et l'on verra que leur plus grand plaisir consiste à resler en repos, à manger et à dormir. Ils regardent même comme un travail pénible de parler; cette lenteur de l'esprit se manifeste surtout dans les objets qui exigent de la réflexion. Nous ferons bien de placer tout à fait près de nous les élèves atteints de cette infirmité intellectuelle, de les avoir
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constamment sous les yeux, de les tenir sans cesse en baleine par des questions réitérées. L'inquiétude, d'abord, obligera leur esprit à rester éveillé; puis. avec le temps et l'exercice, ils s'habitueront à fixer leur attention, ils finiront par se convaincre qu'ils peuvent plus qu'ils ne croyaient. Mais gardons-nous de les pousser à l'obstination ou à l'endurcissement par l'emploi de moyens mal choisis: tout serait perdu. En résumé : vigilance incessa.nte, grande activité d'esprit chez l'éducateur pour remonter de l'effet à la cause, c re• muer tous les ressorts t des intelligences qui sommeilrent autour de lui et dont il doit s'efforcer de secouer la torpeur; plus les difficultés à vaincre seront considérables, plus la satisfaction du devoir accompli sera grande.
L'écriture à l'école primaire Son importance. - De tout temps, l'écriture est entrée dans le programme de l'enseignement primaire. Il en faut conclure qu'elle est d'une certaine importance. L'écriture, en effet, est un instrument indispensable au développement des facultés intellectuelles ; par elle, nos pensées prennent de la fixité, se classent et se précisent; elle nous permet de communiquer avec les absents; elle est d'un grand seconrs dans nos relations de chaque jour. Il n'en faut pas davantage, assurément, pour que l'enseignement de l'écriture soit l'objet de tons les soins et de toute l'attention des instituteurs. Chez les vieux maitres, l'enseignement de l'écriture était fort en honneur; les cahiers de calligraphie, tenus d'une façon irréprochable, constituaient la partie la plus importante du travail scolaire. Aussi y consacrait-on un temps infini. Aujourd'hui, pour faire face aux exigences des programmes, l'école primaire actuelle ne peut attribuer à l'écriture qu'une place toute restreinte dans l'emploi du temps. C'est là, pensons-nous, la raison de l'infériorité que l'on constate, sous ce rapport, dans nos établissements scolaires. Quoi qu'on en dise, les bons maitres sont loin de considérer l'enseignement de l'écri&ure comme un exercice d'in-
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action; ils y a~po~teot, au contraire, un intérêt d'autant plus réel que 1écriture les aide puissamment surtout an d~but, dans l'enseig~e~ent de Ja lecture et de 1~ grammaire. C est ce que . ne fa1sa1ent pas leurs devanciers. •. Quand .do,~-on commencer l'enseignement de l'écriture à l ec~le pri'!'a,re! - Il y a une quarantaine d'années, on tenait les Jeunes enfants pendant deux ou trois ans sur la lecture; ,on s'occupait ensuite de l'écriture. Résultat: les enfants s ennuyaient à l'école. Aujourd'hui, avec raison, on fait marcher de pair ces d~u,~ fac.ulté~, 9ui se prêtent ~n mutuel concours. On est a10:s1 ~dele a 1excellente maxime de Rolfin: apporter de !a va~1élé dans l'enseignement, et de celle de Gauthier: 10stru1re en amusant. On épargne a_ux enfants les ennuis et les fatiguei de débuts souvent arides; on les captive, on les occupe utilemen·t ; on les amuse, en_ un mot, et au grand profit de leurs études: de b_onne heure Ils sauront lire, écrire, copier faire de petits devoirs. '
L'enseignement du Catéchisme
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Je pourrais, dans une seconde leçon, leur raconter, en termes enfantins mais émus, la création d'Adam et d'Eve, peut-être celle de l'univers et, comme conclusion je cherchera~ à leur inspirer un grand respect pour la' présence de Dieu et un amour ardent pour notre Créateur. Si vous ~arvenez à at!einJre_ leur inteJJigence - et ce n'est pas la une ~hose 1mposs1ble, - soyez sûr que vous in téress~rez vivement les ~nfaots à vos leçons et la prière de!•e~dra, pour leur Jeune cœur, un besoin et une doue& JOUJssance. Vous réserverez à plus tard la définition du catéchis~e'. l'e_xplicatio.n théologique des perfections divines, et les rec1tahons. Faites en sorte de terminer toutes vos leçons par une petite histoire morale que vous raconterez. avec âme et simplicité. Ainsi n~us dé~elopperons nos explications, nous complèterons l 10struct1on religieuse, peu à peu, à mesure que
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l'enfant deviendra plus intelligent. Ce n'est pas à lui a enjamber nos pas; c'est à nous à modérer notre marche et à la modérer sur la sienne. C'est à nous de descendre jusqu'à lui en empruntant son langage naïf, en nous adressan\ de préférence à son imagination, à ses sens, par des images, par des objets du culte, comme le crucifix, en nous servant d'anecdotes, de comparaisons. Ce n'est pas encore le moment d'exposer toute la méthode, nous y reviendrons plus loin. Si nous avons eu recours à des exemples, c'était pour mieux faire comprendre notre pensée, pour faire sentir tout ce q'.1'il . a d'absurde à prendre pour point de départ des defimt1oos, de~ formules qui sont de beaucoup au-dessus de la portee de notre jeune auditoire. Celui qui ne sait pa$ proportionner son enseignement, pour la forme autant que pour le food, à l'intelligence des enfants, ne saura jamais faire le catéchisme. Nous exposerons plus tard les procédés à suivre et les moyens à prendre pour arriver sûrement à l'entendement des enfants. Un autre défaut contre lequel il importe de tenir en garde le catéchiste, c'est d'exiger de ses jeunes auditeurs des réponses complètes, des définitions exactes, un compterendu clair, correct des explications qu'il a données. L'enfant n'a que peu d'expressions à son usage. Les termes propres lui font défaut. Il connaît très imparfaitement sa langue, surtout à la campagne où l'o~ parle souvent le patois. Dès lors pourquoi exiger de 101 un compte-rendu qu'il ne peut pas donner, à moin!! d'avoir appris un texte de mémoire 't Il ne comprendra pas mieux la leçon pour autant. Vous usez ainsi vos forces, vous fatiguez son attention et vous perdez votre temps à une pure leçon de langage. Vous mettez son esprit à la torture, sans autre esprit que le dégoût que vous lui inspirez pour vos leçons. Lorsque vous avez exposé une vérité, assurez-vous qu'elle a été bien comprise, même par les p!us faibles; mais ne demandez pas davantage. Il n'est pas nécessaire, pour exercer ce contrôle, d'avoir recours à des définitions tou-
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jours si difficiles à formuler, ni d'exiger un langage parfaitement correct. Je veux m'assurer, par exemple, que l'enfant sait distinguer les. diver~ pP.chés contre la foi. Au lieu de demander: c Qu'est-ce que l'hérésie 'l ~ Qu'est-ce que le schisme 'l , etc. Je lui dirai : c Comment appelezvous celui qui abandonne la religion catholique 'l , etc. Je puis Toir de cette manière si la dist.inction en question a été saisie ou non. Nous ne parlerons ici que pour mention, de certains défauts extérieurs qui nuisent trop souvent au succès de notre enseignement., tels que le ton criard, hargneux, une parole trop rapide, le manque de discipline ou une sévérité outrée, etc., toutes choses dont un catéchiste modeste et clairvoyant se corrigera, s'il veut bien veiller sur ses paroles et sur ses gestes. Que le jeune prêtre invite parfois quelque confrère à assister à ses leçons et à lui faire une critique sincère. Il ne tardera pas à connaître ses défauts et à s'en corriger. Qu'il nous soit permis de préciser encore une fois toute notre pensée. Nous disons donc que réciter son catéchisme, ce n'est pas pour autant. le savoir, pas plus qu'on ne sait le latin, parce qu'on récite les répons de la messe, ces répons seraient-ils cent fois plus nombreux. On ne possède donc pas l'instruction religieuse tant qu'on n'en comprend pas les vérités, saurait-on en réciter les formules les plus savantes et les plus. étendues. Mais une fois la lettre du catéchisme comprise, il est absolument nécessaire de graver la leçon dans la mémoire des enfants, afin qu'ils la retiennent bien. Nous ne parlons pas ici des prières que l'on peut apprendre sans les comprendre et les réciter néanmoins d'une manière méritoire, parce que c'est la prière de l'Eglise. Quant aux vérités abstraites contenues da.os le Symbole, il ne serait pas plus difficile de les faire .comprendre des enfan\s, que les notions abstraites qui constituent le tissu de toutes les sciences, si l'on suivait une méthode concentrique, sagement graduée et proportionnée au dévelop-
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pement intellectuel de l'enfant. S~ avec des étudiants, des théologiens, il est naturel et. log~que de. comm~nce~ un cours de philosophie, de theolog,e ou de mathematiqu?.s par des définitions scientifiques, qui oserait prétendre qu 11 en soit de même avec les jeunes enfants 'l Que penserionsnous d'un instituteur qui prendrait pour point de départ d'un cours d'arithmétique aux. com!°e~c.ants, les défin~tioos de l'arithmétique. du nombre, de l un~te, ~te., ou qm. poserait les questions suivantes, avant d ouvrir, le syllaba:re : Mes enfants, qu'est-ce que la lecture?, Qu est-c? qu une v-oyelle, une consonne, une syllabe 'l Qu est-ce qu un syllabaire 'l h . . Ce n'est pas la nourriture la plus . rie e en pr.mCJpes nutritifs qui convient le mie,ux a.u. petit enf~nt, mais c est la plus assimilable. celle qu 11 d1gere le ~ueux._ Il en est de même des connaissances pour son esprit. Qm ne comprend cette vérité ne saura jamais enseigner. (A. suivre)
PARTIE PRATIQ~E
Gymnastique Développement du pas changé Méthode pour apprendre aux élèves le changement de pas. Pas rompus: 1. Pas gauche en avant, 2. pas droit fermé contre . le talon gauche (les talons se ~ou~hent)-_ A répéter plusieurs fois, idem a dr01te. 8 pas cadencés et 4 pas rompus à gauche, idem à droite et répéter. 6 pas rompus à gauche idem à droite 5 idem 3 < 2
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1 pas rompu gauche et en prenant une cadence . plus ~ive, lorsque le talon droit se rapproche du gauche immédiatement pas gauche en avant, idem à droite. ensuite 8 pas cadencés et 8 pas .changés 5 idem 2 idem 1 pas et pas changés continus. Cadence de Sottisch.
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5me leçon. 1r• année de Gymnastique Ex. d'ordres: Formation sur un rang, -sur deux rangs; et rompre les rangs. 1. Sur un rang! 2. Numérotez 1 3. Sur deux rangs marche 1 4. Rompez vos rangs! A répéter. 1. A vos rangs (sur deux rangs). 2. Rompez vos rangs. Faire répéter en changeant de place et habituer les élèves â se placer lestement.
IL Préliminaires avec cannes. Les différentes positions de la canne. Les élèves sont placés en rarigs ouverts (position militaire). 1. Canne en avant (bras horizontaux) 2. Canne de côté à gauche (bras gauche horizontal, bras droit fléchi devant la position) 3. Canne en haut (bras verticaux) 4. Canne à gauche en haut (bras gauche vertical, bras droit fléchi) 5. Canne à gauche en bas 6. Canne oblique en avant (main gauche dessus, bras horizontal) 7. Canne en avant en croisant (bras gauche sur le droit) 8. Canne oblique de côté (bras gauche horizontal, bras droit fléchi au-dessus de la tête) 9. Canne en avant à gauche dessous (bras gauche horizontal, bras droit fléchi contre la poitrine) 10. Canne en avant à gauche dessus (le bras droit se place devant la poitrine, Je poing sur l'épaule gauche). Tous ces mouvements se répétent inversement, c'est-à-dire, :à droite. Commandement: Canne en avant, Un! position normale. Deux on les execute un temps par mouvement en faisant répéter -4. 6. 8. fois le même exercice, aussi 2. 3. 4. temps par mouvement. Ill. Saut. Exercice du saut en longueur. Dictées LES ECOLES Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple, ·s 'il ne l'est pas aujourd'hui, il le sera demain. La richesse intellectue]]e est, après la vertu, le premier des biens; c'est la richesse la plus productive. Si un père de famille faisait bâtir des palais et des colonnades et disait : c Je ne puis pas donner des maîtres à mon fils, parce que l'argent me manque >,
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comment jugerions-nous cette conduite et cette morale ? Un peuple, comme une famille, a ses enfants ; il a envers eux les mêmes devoirs. L'ECOLE Les écoles sont le salut de la société. On ne peut donner à tous les hommes la richesse ; on ne peut donner toujours à l'ouvrier le travail: mais une société aussi puissante que la nôtre peut donner l'éducation à tous les enfants : :elle peut apprendre à chaque homme à tirer le parti le plus complet de toutes ses facultés, de son corps, de son esprit et de son âme, et le mettre à l'entrée de la carrière en lui disant: « Tu marcheras en avant : tu es armé comme un homme; tu ~ouffriras, c'est la destinée humaine, mais du moins tu peux travailler.
Echo des conférences
Sion. - Jeudi, 26 mars, s'est réunie à Savièse, sous la présidence de M. l'inspecteur Lamon, la conférence des instituteurs du district de Sion. A part Jes membres de l'autorité civile de Savièse, on remarquait parmi les assistants: MM. le chanoine Burnier, président de la Société valaisanne d' éducation; de Rivaz, président de la Municipalité de Sion; Allet, ancien inspecteur; Hopfner, directeur; MM. les rév. curés de Savièse, d'Arbaz, de Salins. Quatre institutrices de la commune de Savièse étaient présentes aussi à cette conférence; elles avaient droit, à double titre, à cette attention; d'abord comme faisant partie de la famille enseignante· valaisanne ; ensuite, comme un témoignage de reconnaissance pour avoir consacré leurs loisirs à décorer coquettement les locaux où la conférence s'est réunie. De la lecture des travaux, sur la question à l'ordre du jour et désignés par le sort, ainsi que de la discussion qui y fit suite, on peut tirer les concJusions suivantes: 10 Les enfants peu doués sous le rapport intenectuel doivent être l'objet, dans la famille et à l'école, d'une sollicitude toute particulière. 2° Ces déshérités de la nature sont rarement inaccessibles .à une certaine éducation intellectuelle, et surtout morale. Leurs facultés n'étant souvent qu'asssoupies, elles se réveillent, et peuvent donner les résultats les plus r éjouissants. 3° Une cause fréquente du développement plus ou moins lent chez ces enfants, se trouve dans l'indifférence, les sarcasmes, ou l'abandon dont ils sont l'objet, qui les affectent plus
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qu'on ne le pen~è généralement, car si l'animal sent et souffre se décourage même, une créature humaine, si peu favorisée fût: elle, sera toujours, à plus d'un point de vue, supérieure aux êtres que St-François d'Assise appelle c. nos frères inférieurs >. 4° Cette chétive intelligence, privée d'abord d'intérêt d'affection, et de soins, ne manquera jamais d'éprouver mie~x que d'autres, un sentiment profond et durable d'amour' et de reconnaiss~nce pour la personne qui lui aura témoigné de la. compassion, des égards, qui lui aura fait du bien. 0 ~ Tout être humain étant doué, dans une mesure plus ou moms large, de nobles facultés, il est du devoir de la famille et de l'école de les développer, dans les limites du possible afin de les faire servir au plus grand bien de celui qui le; possède, au but pour lequel il a été créé à l'intérêt de la fa' mille, de la société, de la patrie. 6° Que les parents et l'école ne perdent pas de vue qu'il sera. demandé compte à chacun des talents qui lui auront été confiés et que ~otre Se~gneur a dit: c. Tout le bien que vous ferez a~ plus petit des miens sera considéré comme fait à moi-même >. D'un to~rnoi ?ratoire, sur l'enseignement religieux, entre ~M. _Burmer, ?mllard1 Marquis et Hopfner, nous concluons que l mst1tuteur doit enseigner le catéchisme à l'école c'est-à-dire en faire étudier le texte, le faire réciter, l'expliqder au point de vue de la langue, sans trop s'aventurer dans le domaine ~e la théologie, où ses études ne lui permettraient pas tou. Jours de pénétrer sans danger. Il a été dit ensuite que l'école doit s'adresser d'abord au cœur pour disposer l'intelligence à. l'étude, et à l'intelligence pour obtenir une culture du cœur meilleure et plus rapide, ce qui revient à dire que les deux cultures doivent être inséparables, marcher sans cesse la main dans la m_ain, afin de former simultanément de bons citoyens de la patrie terrestre, et cle dignes citoyens de la céleste Patrie. L_'heure étant avancée, force fut de se rendre, pour raison maJeure, au bâtiment municipal, où une succulente râclette avec accessoires obligés, nous furent servis et abondamment arrosés d'un vin exquis. Cette deuxième séance, animée par les chants et les toasts sous l'infatigable impulsion du major de table, M. Allet, fut des plus agréables; mais l'heure du départ ayan_t sonné, chacun reprit la directi0n du foyer, enchanté de cette Journée, et surtout de l'excellent accueil fait aux membres de la conférence par les autorités de Savièse. Bramois, 27 mars 1896. C. W .
franchement et verbalement e111ent surpris que vous ayez · promptement que correcte8 la conférence au 9 avril. n'a paru que dans le N° re poésie. pposer facilement que vous 811 au courant de notre mouve-
les communes de Monthey, Collombey, Cbampéry, T roistorrents e t Vald'l lliez. Le 21 mai, à 8 h. du m. à Vouury, pour les (communes de Vouvry, Vionnaz, Port• Valais el St- Gingolph.
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Tous les élèves garçons des écoles primaires, nés du 1•r janvier au 31 décembre 1881, ( ou l' année antérieure, s'ils n'ont pas été s. émancipés) sont tenus de se présent,~r devant uel veinard ! ! la commission d'émancipation. PIERRE LE MUET. Pour assurer l'exécution aussi uniforme et complète que possible de cette disposition, et f:IXercer à cet égard un contrô le AX.ar.t, les 4•emanclpatlon. - Le commissions scolaires sont invitées à envoyer l'instruction publique fail sans faute jusqu'au 25 avril, à MM. les insur de l'art. 4 de son ordon- pecteurs de l'at·rondissement respectif, l'état tière, du 28 mars 1892, quA nominatif des élèves de l'âge ci- dessus indiqué. Tout élève qui, sans motifd reconnus sufcipation sera subi dans les de la partie frai ç1ise, aux fisants, ne parai'rait pas pour subir, le jonr fixé, l'examen d'émanci pation auquel il est après : 8 b. du m., à S ion, pour le >lStreint, sera puni d11 5 fr. d'amende et sera de plus tenu de fréquenter l'école encore l'anet la commune d'Ayent. 2 b. du Roir, à Vissoie, pour née sui vante, à moins quP, par un examen 4yer, Cbandolin, Grimentz, qui aurait lieu à ses frais, il ne justifie posséder les connais~anries re quises. c. Ne seront d'ailleurs pas admis à subir l'e8 b. du m., à Sierre, pour xamen celle année, les écoliers des commules communes de la vallée nes qui se sont e ngagée'il, en retour d'une réduction accordéA dt- la durée de~ écolAs, à b. du m.. à Orsières, pour fairA fréquenter CAiias-ci jui,;qu'à l'à~e de 16 'OrRières, Liddes, Bourg-Sl- anR au lieu de t5 ans. ocber. Pour prévirnir le déplacement inu tile et b. du m., à Bagnes, pour collteux d11 nombreux régentEi, MM. les insa Bagnes et Vol lè geP, pecreurs désigneront un ou deux instituteurs b. du m., à Riddls, pour par district pour surveillAr l~s élèves peodant a Fully, h érab \e11, L ~y rroo, leur examen, s'ils en sont requis. {Communiqué./ et Saxoo. 1.,oè cbe• Ville. fo, aura lltiu, le b. du m., à Martigny, pour de Mar tigny-V11l e, Bourg, mardi 5 mai prochain, la réunion des institutPurs de la parti e allemande du Valais, Charrat et BovArnier. Rous la présidence de M. l'inspPCtflur scolaire b. du m., à Vétroz, pour le Amberd, curé de N aters, président de la soey. mété pour la région supérieure du canton h. du m., à Vex. pour le L 'assemblée aura à son ordre d11 jour le sa• moins la commune d'Ayeot. jet qu'ont été appelées à traiter les confé8 h. du m. à St-Maurice, rences d' instituteurs de cette année, soit les soins à donner aux enfants don t les facultés de St-Maurice. h· du m. à Monthey , pour intellectuelle!f sont peu développées.
.&bsenees 11eolalre11 illésHlme11. - Le Départemeot da l'lostructiou publique rappslle à ce propos aux admioistratioos commuoales qu'à teoeur de l'ar1 êté du 20 février 1891, cooceroant la répression des absences illégitimes, les présidents de communes sont teous de publier aux criées ordioaires les amendes eucourues de ce fait, avAc invitation de les payer dans la huitaine (art. 2). Il es, rappelé en outre à ce suje& les deux articlPs suivante : ART 4. Les administrations rommunales qui oégligent de faire rentrer les ameodes pour absences scolaires aoot punies d'une amende de 10 à 50 fr. Celle-ci pourra être doublée en cas de récidive. ART. 6. La perception des amendes scolaires se fait par Je recevaur municipal. En cas de négligence grave de la part des autorités communales, l'inspecteur est autorisé à pourvoir à la rentrée des amendes par le recevtiur de district, moyennant la provision ordinaire. ,communiquéJ Lucerne. - La Société cantonale des instituteurs, réunie lrès nombreuse à Lucern~, a déclaré qu'elle considérait le moment actuel comme peu opportun pour l'orRanisalion d'un mouvement d'initiative en faveur de la subvention de l'école primaire l ::· I r .fédération.
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Supplément à l'ECOLE PRIHURE
Vaisseaux de guerre Depuis ass~z Joogtemps on plaisante volontiers sur la marine suisse. A mon avis, il n'y a pas lieu d'en rire, car si la vue d'un vaste port comme Londres Ham~ourg ou Marseil~e vous saisit d'admiration, je 'ne sais rien de plus gracieux ni de plus coquet qu'une flotille de nos petits vapeur9, soit sur notre beau Léman, soit sur les lacs de Constance ou des Quatre-Cantons aux r!ves variées et _pittoresques. Ce qu'il y a de certain, c e~t q~e l~s petltR vapeurs des lacs suisses sont de vraie ~•Joux en comparaison des gros navires de guerre dont Je me propose de donner une petite idée à vos lecteurs. Les gros navires de gui:irr,q ou les cuirassés Ront de lourdtis. masses ~·aspect i;ombre et dépourvutM de toute décoration ~xtér1eure. D estioés à Jaoctir des projtictiles et par le fait même exposés à eo recevoir, ces navires s~ot recouverts d'une forte cuirasse d'épaisaeur très variable suivant les parties et pouvant atteindre jusqu'à 55 et même 60 cm. Leur longueur varie de 100 à 124. m. et leur largeur est comprise entre 18 et 26 m. Ils sont chargés d'une forte artillerie formée de pièces de divers calibres dont le nombre total peut être porté jusqu'à 60. Mais . on comprend aisément que ces bouches à feu étant disposées sur ]a droite et sur la gauche du navire n~ peuvent pas être utilisées toutse à la fois · elles deviennent même inutiles si l'ennemi est à l'ar:ière ou à l'.avant. Voilà P?urquoi les cuirassés portent en leur miheu un appendice jpeu gracieux. c ·est une forte tourelle c~irassée munie d'un ou plusieurs canons qu'un appareil permet de diriger facilement dans tous les sens. ~emarqu?ns tout ~e. suite que cette tourelle a le grave 10convén1ent de d1m1nuer la stabilité du navire autrement .dit d~ lui faire perdre l'équilibre comme' à une vulgair~ voiturée de foin que l'on a chargée trop haute. Le navire est dooo exposé à verser surtout lorsqu'il éyol~e o~ qu'il tourne pour chaoger de direction. C'est 11ns1 qu en ~893, un c~irassé anglais a échoué sur les côtes de Syrie. La stabilité d'un cuiraeséé jointe à la SUPPL, 9ts/96 8
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vitesse est donc une des grandes d)fficultés . à résoud~e dans la construction de ces disgracieux navires. La vitesse maximum de ces grands cuirassés ne parait pas dépasser 18,5 nœuds, enviro11: 3l ~il. à l'be~re. Voici encore quelques détails qua feront mieux apprécier les dimensions de ces monstres flottants. Dans. les vastes flancs d'un cuirassé peut s'établir ~n.e garnison de 600 à 700 hommes, avec toutes les provl8lons nécessaires pour plusieurs mois. , Il. y ~ en _ou~re un arsenal suffisant pour alimenter l art1ller1e ainsi que tous. les engins que peut réclamer u':1 combat mora~. Menuo~s nons aussi les chambres desti_nées 9:ux.. officier~ de divers grades de la petite garnison arns1 que l emplacement pour emmagasiner jusqu'à 1200 tonn~s de charbon ou la charge de 120 wagons, combustible q1;1e le navire peut consommer dans l'intervalle de 12 à t5 Jours, Enfin : c Pas d'argent, pas de Suisses , et pas de cuirassés non plus. Les recettes annuell~s de la Confédération suffiraient à peine à la construction et à _l'aménagement de 3 cuirassés dont le prix moyen varie de 25 à 30,000,000 de fr. . . Les Suisses en général, et les Va~a1sa_ns en particulier peuvent s'estimer heureux de n avoir pas à payer de '1eur bourse et de leurs sueurs de semblables colossales dépenses lesquelles, loin de diminuer vont sa:a~ cesse en augm~ntant chez les nations maritimes. Et voici pourquoi. Un navire de guerre, étant un? sorte de forteresse flottante, n'a de valeur réelle q~ a~tant qu~ sa cuirasse peut le garantir contre l~s pr?Ject1les de l en_nemi. Or, la science ~.es ex.plos1fB ':1 a pas encore dit son dernier mot·1 et s 11 faut en croire les c hommes du métier > elle dot~ra bientôt l'humanité d'un nouvel engin de destruction, l'obus:torpille, dfnt. la ~orce d'_explosioo est vraiment prodigieuse. Si .l artillerie parv1~nt à trouver le moyen de le lancer, ce Jour-là la c marine cuirassée > aura vécu, aussi bien que toutes les forteresses continentales. En effet, un soul obus fracasse~a sans plus de façon une c.uiras~e de _60 à 65 om., maximum d'épaisseur atteint Jm gu à ce Jour. . , Et après 'P Les nations sero_nt pe~t-être o~hgées den venir au système de la marine suisse, mo1Ds eollteux. et surtout fort inoffensif. Edgar n'Eav1LLE n a
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La vache et le veau /Suite/ Voyons maintenant la 2"'" période, soit celte de la véléson. Les derniers jours de la gestation il est bon de prendre certaines mesures de précaution, afin de prévenir les accidents qui peuvent se produire très facilement au moment de la vélésoo. Souvent la tétine est enflée, dure et quelque peu enflammée . On aura soin de placer l'animal en dehors des courants d'air ; on veillera à ce qu'il soit tranquille, bien couché avec une bonne litière. Il ne faut pas craindre de laisser les vaches aller boire à la fontaine, un peu de mouvement ne peut que leur faire du bien, à condition qu'elles ne soient pas brusquées, cornées, qu'elles ne glissent pas, etc. Une bonne mesure est de les conduire au licou. Si la véléson se rstarde, si la tétine est trop remplie et gêne la vache, il ne faut pas craindre d'extraire un peu de lait, ce qui la soulagera et lui permettra de se coucher. Le moment de la véléson étant arrivé, ce qui se reconnait surtout lorsque lPs tendons qui sont de chaque côté de la queue sont détendus et à peine sensibles au toucher, les pis bien tendus et le lait blanc, la vache inquiète, se déplaçant facilement et frappant du pied, à l'inverije de ce que font certains agriculteurs, qui s'impatientent, s'énervent, vont chercher du renfort pour ... tirer le veau, il faut, au contraire, avoir beaucoup de patience, observer la vache et attendre. Si on dispose d'assez de place, on fera bien de déplacer les vaches des deux crèches voisines, afin de permettre à la malade de se mouvoir à son gré et de se coucher dans la position qui lui convient le mieux. Lorsque la poche des eaux est venue, le veau ne tarde généralement pas, surtout s'il se présente normalement. Pour reconnaitre la position du veau, après s'être enduit la main et l'avantbras de graisse, on s'assure si la tête est placée sur les jambes de devant. Si tel est le cas, on laissera faire l'a· nimal, jusqu'à ce que la tête du veau apparaisse, à moitié dégagée. A ce moment, on peut aidEir un peu la vache, sans brusquerie et en observant ses mouvements de manière à ce que la pression vienne aider les efforts de la mère. Nous ne saurions trop recommander anx agriculteurs, de renoncer à cette mauvaise habitude, qui consiste à vouloir à tout prix accélérer la véléson. Combien de
-'foie n'avons-noue pae vu deux ou lroie hommes, attelêa pour ainsi dire et tirant da toutes leurs forces pour ex. traire un veau que la mère aurait fait seule, si on lui en avait laissé le temps. Si beaucoup de veaux, bruta. lisés de la sorte, périssent au bout de quelques jours, il n'y a rien d'étonnant à cela, c'est plutôt le contraire qui serait étonnant. En effet, l'effort se donne essentiellement sur les articulations, qui, à ce moment, sont très délicates; de là à une inflammation il n'y a qu'un pas. On dit alors que le veau a le mal des jointes ou jointure'3. Le mal commence généralement aux jambes de devant, puis, par suite de fatigue, se _communique à celles de derrière el dans les trois quarts des cas l'animal est perdu. Si le veau subit les conséquences fâcheuses de cette funeste habitude, la vache n'est pas sans s'en ressentir ; combien n'en voit-on pas, qui après avoir subi cette torture, ne peuvent plus se lever et rastent souffrantea pendant longtemps, heureux est-on encore quand elles ne périssent pas des suites. Nous le répétons donc : si le veau se présente normalement, il y a tout avantage à attendre et laisser faire la mère. Nous nous permettrons de citer un exemple à l'appui de ce que nous avançons. c Un ancien docteur de Cossonay, :tr. M. Heuler, bon agriculteur et trèli observateur, avait pour habitude, lorsque une vache de son étable était prête à vélar, de fermer son écurie à clef et de laisser faire la vache. Il s'en trouvait bien et ne cessail de répéter que les paysans perdaient bien des veau:1 par leur faute, des suites d'une véléson trop pressée el souvent brutale. • 1I..a fin au prochain N"./
La fin du monde Cet événement est des plus certains. Notre Seigneur l'a clairement annoncé à ses apôtres en même temps que les phénomènes effrayants qui l'accompagneront. L'Eglise, dépositaire de la vérité éternelle, none dit que le monde périra par le feu. Dum veneris judicare sœ• culum per ignum . Mais toute la révélation s'arrête li, et l'époque de ce terrible événement nous est totdemeol cachée. Le Fils de l'homme en a fait un mystère au1 apôtres eux-mêmes.
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La science, l'orRueilleuse science du XIX• siècle, s'est donné libre carrière à ce sujet et nous a fait part de ses découvertes avec une superbe assurancA. On sait que, pour uoe école de préteodus savaots, D iAU n'est rien, ce n'est pas même un infime atôme. VoyPz-vous ce savant aux cheveux ébouriffés, à la barbA en désordre, au nez surmonté de fortes besicles t Il s'extasie devant un vil petit insecte que vous avez foulé aux: pifids. Eh bien I anglais, franç aiP ou teuton, le monde n'est rien, pas même une image, puisque celle-ci suppose un auteur et que celui-là e11t le prodnit tin h,i11Rrtl. Cq 1111v11nt n~ chante uas comme D avid : Cœli enarrant gloriam Dei. , Les cieux racontent la gloire de Dieu. • et le spectRr.le d'une nature enchanteresse le laisse froid et indifférent. Mais nous voilà loin de la fin du monde : revenons-y et voyons ce qu'en dit la science. Dans les affirmations dA 1111v11nts Rur ce sujet, distinguons deux choses: la manière et _l'lpoque. L'E~liRe en11eignant que le monde sera détruit par le feo ,per ignem, il va de soi que la science matérialiste et athée rejette cette vérité. Ainsi, les savants prétentendent que pour détruire ce c feu destructeur • il faudrait un choc de notre planète contre un astre : ce qui est impossible, puisque chaque corps céleste se meut régulièrement dans son orbite et que rien ne peut l'en faire sortir. Au contraire, la terre périra par le f r oid ou .... autrement. En effet, la chaleur solaire qui vivifie notre planète est le produit de la c condf.lDRlltion d'une immense nébuleuse .. . Un Allemand, von Helmots, évalue cAtte r.b11lA11r à 28,000,000 de degrés, et d'après l'Aoglais W. Thomson, cette chaleur représente 18,000,000 de fois la déperdition annuelle. Or, en admettact que cette condensation soit vraiment la cause de la chaleur, qu'elle se continue d'année en année, ces deux modestes savants ont calculé que )A soleil a encore du combustible pour éclairer et réchauffer la terre pendant la bagatelle de 40.000,000 d'années 11 Nous voilà loin de la fin du du monde 11 Uo autre savant bien conou, M. Jansen, de l'Iostitot de France, Je fond ~teur de l'Observatoire du Mont-Blanc, s'est appliqué, depuis quelques années à l'étude snéciale de la lumière solaire et il en conclut aussi à la destruction du monde par le froid, Notre pauvre planète sera
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moins vieille, moins décrépite que tout à l'heure, mais dans une période de temps vaguement définie, elle sera tout entière ensevelie sous les glaces polaires qui se rapprocheront, ainsi que sous les vapeurs atmosphériq~s condensées et solidifiées par l'action du froid. Voici pour ceux qui ont peur du froili E'lt, ponr les c knE'lippistes , un autre système dll. à Camille Plammarion, astronome distingué, pour qui le soleil n'a plus de secrets, qui a vu les habitants de Mars, de Saturne et a pour ainsi dire conversé avec eux. Ce savant nous annonce que la terre « se détruit elle-même • et qu'elle périra • par l'eau ,. Les géologues constatent, en effet, qu'il se produit à la surface de la terre, un travail • d'érosion •, c'est-àdire que les eaux continentales entrainent les terres vers la mer, et que celles-ci à son tour ronge les côtes. On peut donc dire que les hauteurs tendent à s'abaisser : les cônes de déjection de Saxon, de Riddes en Valais, en sont une preuve. Or notre astronome Camille s'emparant de ce phénomène nous fait. le raisonnement suivant: « On peut évaluer à 10 km. cubes les terres entrainées ou dissoutes annuellement par les eaux. Or, les cont1oeots supposés aplanis s'élèveraient à~ une hauteur moyenne de 700 m. et la surface étant de 145 millions de 'km T l'épaisseur de la terre diminuerait d'environ 7 m/m par siècle >, Voilà une première érosion. Passons à l'érosion marine. Ainsi donc les eaux de la mer rongent les côtes : c'est un phénomène géologique confirmé par l'observation. Si l'on admet que le recul des conUnents soit de 3 m. par siècle, et que l'on évalue à 200,000 km. le développement de toutes les côtes, M. C. Flammarion en déduit une nouvelle « érosion • de 600,000,000 de ma par siècle, (en nombre rond!) En combinant ces deux érosions, cet astronome, par des calculs - dont je fais grâce aux lecteurs - établit que « la terre se détruira elle-même en un peu plus de 8 000,000 d'années 1 • Mais il est encore un facteur important à considérer, car M. C. Flammarion n'oublie rien, - si ce n'est Dieu. - La mer en se remplissant ainsi de terre va s'élever et finira par envahir peu à peu les continents. Ajoutant cette nouvelle cause à la double érosion, ce savant en conclut que la seule action des eaux , actuellement à
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l'œuvre , suffit pour faire disparaitre la terre en 4,000,000 d'années , eaviron ,, comptées depuis 189211 Notre pauvre planète l\St donc condamnée à geler ou à se noyer : il n'y a pas de milieu. Ce sera· une mort lente, une agonie prolongée dont les deri?iers humains ressentiront toutes les horreurs. Cependant il y aura encore quelques beaux jours pour les amateurs des beautés de la nature, et je m'imagine que les derniers Valaisans ou les Savoyards réfugiés sur le Mont-Blanc ou quelque autre sommité des Alpes contempleront des scènes grandioses, alors que l'Angleterre et ses touristes seront depuis longtemps dans le royaume de~ poissons. Edgar n'ERVILLE. ------
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Recettes et conseils utiles Pour conserver les chaussures souples et im1>erméablea. - Prenez de la vaseline pour cuirs, frottez
vos chaussures avec un petit linge ou une bro&se.. vous ramollirez aussitôt le cuir le plus dur et le plus cassant. - Si vous désirez retrouver vos chaussures en bon état lorsque vous les placez en réserve, ayez toujours soin de bien les imprégner de vaseline, vous éviterez bien des écorchures, des ampoules et même des • cors, durillons, etc. La vaseline pour cuirs est un produit qui ne se mêle pas à l'eau, on évite ainsi, lorsqu'on a eu la précaution, les jours de pluie, verglas ou neige, d'en passer une petite couche avant de sortir, sur les chaussures, l'empeigne et la s'emelle, d'attraper rhume et bronchites, tlux.io!ls, etc. . Ce produit était encore, il y a quelques années d'un prix inabordable, mais depuis que de grandes sociétés se sont formées pour sa fabrüiation, sur une grande échelle, on le trouve à la portée de l'humble comme du riche. Puur racler les vieilles écorces des arbres fruitiers, le meilleur moment est celui où elles sont humidE'ls, après une pluie par exemple, C'est alors que les écorces se détachent le plus facilement, ainsi que les mou&@es, et l'opération du raclage peut alors se faire sans aucun préjudice pour l'arbre.
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Pensées • Il est bien étrange que l'on conteste le droit d'epseigner le peuple aux ministres de cette religion qui a fait le monde civilisé. Ce sont leurs devanciers, ce sont des missionnaires chrétiens qui ont tiré nos ancêtres de la barbarie. Quand Saint Liévin rparut à Hauthem, village de Flandres, près de Ninove, il trouva une terre d'un aspect agréable, ferllle, couverte de moissons, peuplée d'habitants, dont les manières, le langage et l'extérieur annonçaient une sorte de civilisation. Mais vus de près, ile étaient abominables, · liVl'és à tous las vices de la barbarie la plus grossière et la plus raffinée, querelleurs, sanguinaires, fourbes, débauchés, vindicatifs, continuellement en guerre entre eux. N'est-ce point là ce que redeviendrait bientôt l'habitant de nos campagoes et de nos villes si on lui ôtait l'éducation religiPUSf' T En réalité la nature humainH ne change poiot; Je food rA13te toujours le même. Faites tout ce que vous voudrez, le peuple ne sera jRma1e civ1llsé à votre manière : il faut qu'il reste r.hré1ien ou qu'il retourne à l'état sauvage. Baron DE GERLACHE. • Ayez non seulement dans votre vie intime et privée, mais dans la vie publique, ayez le culte de l'âme et revendiquez sed droits. Partout où il s'agira de libérer les âmes et de les ramener au sentiment de leur immortelle destinée, que ce soit l'âme de l'enfant à l'école, l'âme de l'ouvrier à l'usine, l'âme du vieillard à l'hôpital, soyez présent et a~issez 1 Avec une persistance criminelle on matérialise le peuple qui n'avait que cela de bon, sou âme, que cela de beau, ses espérances éternelles: de toutes vos forces, essayez de vivifier et de ressusciter la flamme divine qu'on veut éteindre en lui. Enfin, au moment où c'est devenu une loi maudite que tout soit sacrifié à la jouissance immédiate et corporelle, hardiment, noblement, soyez exemplaires dans votre vie, appauvrissez-vous par la charité 1 Avec le seul progrès matériel, on veut faire du bonheur humain, on se trompe. Le jour où les hommes qui la composent ne croiront plue à l'âme, m par conséquent au devoir, notre société qui s'endort confiante, se réveillera dans la secousse des grandes épreuves et des grandes révoltes, et sentira passer la mort.
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SION 10 Jlal J S96
L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de loYembre i l nll inclusivement, en livraisons de f6 pages. Prb: d'abonnement pour la 8a1He, 2 fr. 30. lJnion po•ta le 3 fr. ...nnonee•, pri11, 20 ceitl. la ligru o• 1011 upacc. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire l'ecevra deui exemplaires aura droit à une annonce ou à an compte-rendu, s'il y a lieu.
SOMMAIRE: Education. - Pédagogie. - Des bonnes habitudes à l'école primaire (suite et fin). - La leçon d'histoire à l'école primaire. - L'enseignement du catéchisme (suite}. - Partie Pratique. Dictées. Composition- - Echos des conférences. - Variétés. - Supplément. ·
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