No 10 l'Ecole primaire, 1er Avril 1899

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et dans les nues se découper les .cimes ,n et la même suavité. Les jeu- de la Dent du Midi ; du côté de l'est 1 portent également, lorsqu'elles et nord-es t se dessine, en commenç~nt ,eé leur chapeau de paille de par la Dent de Morcles, toute !a cha!ne 1zarre un mouchoir rouge en- des Alpes vaudoises. A Mo,rg1os, l 011 >quetiement autour de la tète. jouira d'un véritable pays d hiver. Sur ne rencontre pas en elles les un tapis d'une neige éblouissante an ,lastiques souvent factices, que soleil se détachera la couleur sombre :herche dans nos villes , l'on des sapins. Ce vallon sauvage aura aussi ilu moins de frais minois. Et son charme et de . plus un de ses . hô. vous les verrez, ces jeunes fil- tels vous offrira mème en cette sats'>11 e conduite sage et modeste; elles une confortable hospitalit~. Pi:~EGRIN. ront pas les ordres de M: .le (Feuille d'avis d'Aigle.) ne se livreront pas à des pla1s1rs és comme mondains. Pour elles, 1 avec les garçons est défendu~. Pensées trange, les jours de fête, tandis jeunesse féminine déguste du de Sion les gars exécutent, ac• Nous ne devons pas seulement re. deux deux, d'une manière garder les défauts des autres .comm~ e valses quadrilles et montfer- des maladies à eux p opres, mais aussi ' :•est que tlà-haut l'on a conserv é comme des maladies qui nous s.ont les traditions, et les coutumes re- communes· car nous y sommes suJets 1 et civiles ne sont pas tombées comme eu~. li n'y a point de défau,t.e étude. Monsieur le curé, guide dont nous ne soyons capables; et s li des A.mes, est et demeur~ . le y en a que nous n'ayons pas effective~r aimé et écouté de ses parù1s- ment, nous en a~ons peut-être d~ 'plus grands. Aussi, n ayant aucun suJet de :h acun obéit à sa voix. é la simplicité des mœurs, Val nous préférer ,à eux, nou~ trouveron1 est entré dans la voie du pro- que nous n'6n avons point de nou1 ientifique. Gràee à l'initiative choquer de ce qu'ils font, et qu~, 81 ux garçon, Emmanuel, Rey-~~r- nous souffrons d'eux, nous les fa1son1 village e11t éclairé à I électr1c1té. souffrir à notre tour. NICOLE. lation de la lumière électrique, • Il faut constaé~er qu'il est aussi r M. C., électricien, à Aigle, a ridicule de se mettre en colère pour à Vald'llliez q11elque chose de les défauts et les bizarreries des autres ,derne sans lui enlever son .ca- que de s'ofJ'dnser de ce qu'il fait mautique ; du reste, le progrès smen• vais temps, ou de ce qu'il fait trop froii ,énètre partout ~t bientôt C~amou trop chaud; parce que notr~ colèr rois•Torrente, Jaloux du village est aussi peu capable de corriger 1. auront aussi leurs lampes élec- hommes que de faire changer les sa!· Puissent les habitants de la sons. li y a même cela de plus dérar• :onserver longtemps e~core leurs sonnable en ce point, qu' en se mettant austères et leurs vieilles cou- en colère contre les saisons, on ne lea rend ni plus ni moins incommodes; an uriete qui, en cette ~aison, ser~it lieu que l'aigreur que nous concevons t de visiter Vald'llhez, pourrait., contre les hommes les irrite contre 1asser dans le val de Mor~ins. et nous et rend leurs passions plus vivea adre sur Monthey par Tro1s- et pl~s agissantes. NICOLE, s. Le sentier qui y conduit est, * Le silence, dans certains eas, est 1 assez raide, fort charmant, A que l'on monte, l'on voit, dans pour un chrétien, l'apostasie de la peur L'abbé CoMBALOT. du vs.lion, se dérouler la Vièzs

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l'ECOLE PRIMAIRE r i

REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

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SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATJON L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de ~ovembre à Mai inclusivement, en livraisons de 16 pages.

1/

Prix d'abonnement pour l a 8 niHe, 2 Cr • .10. Union posta le 3 f'r. ... nnonces, p ria, 20 cent. la ligne 01- son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primafre recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE:

Il Il

Jésus-Christ. - Surmenage. - L'école rurale. - Enseignement oral et p ar le livre. (Suùe}. - L'instituteur milicien. - De l'indifférence des familles au point de vue scolaire. - Encore des congés scolaires. Importance du chant. - A S . Bernard d e Menthon. (Sonnet). - Partie pratique. r<,ty!e}. - Anecdotes scolaires. - Suppléments.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1.. secrétaire au Département

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de l'lnstruction publique, à Sion.

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llique et avis scolaires

traitées dans des chapitres distincts .. volume se termine par un append1 grammatical et un vocabulaire. ~renees d'lns&Hoteor• C'est le digue couronnement d'un """'· • œuvre appelée à élever singulièrement conférencei de ce district aura le niveau de l'instruction. undi 17 avril prochain, à 9 h. On peut se le procurer au dépôt dq a, à Hérémence. matériel scolaire, à Fribourg. Pmt: 2 fr. -o-

tbey.

oarte do Valais.

,ur cas de forco majeure, la conNous avons annoncé, il y a quelqu des instituteurs de ce district, temps, l'apparition proc~aJne d:une car e pour le 12 avril 9st fixée au du Valais, qui manquait Jusqu à prése11 1 (mêmes lieu et heure). dans nos écoles. Cette lacune est heu remont. reusement comblée à cette heure, car 1 , instituteurs de ce district au- carte en question vient de sortir d 8 ir conférence à Bagues, le jeudi presse. Etablie à l'échelle de 1.300,00 e!le se présente agréablement sous a prochain. jolie couverture aux couleurs cantonal. -oavec l'écusson valaisan. Tous les dt rs de répé&ltlon. tricts sont parfaitement délimités e 11 cours de répétilion pour insli- leurs teinteR spéciales permettent de des deux langues s'ouvrira à se rendre compte immédiatement Ier mai prochain pour durer leur configuration et de leur importanc 1oia, comme jusqu'ici. Le nombre Cette carte, qui ne sera pa~ seule~e ces étant limité, seront admis de utile à notre jeunesse scola1rn, ma~s 11ce ceux qui s'engageront à sui- tout citoyen, est en ve~te dès ce_ JO cours au complet et se seront au dépôt des livres scolaires au prix dans ce but jusqu'au 15 avril 80 et. seulement, et vient d'être adress i tard. Ceux qui oe pourraient le à litre gracieux comme don de l'~tat .ter qu'en partie ne seront a~mis tous les membres du corps enseigna nt que la place le permettrait. et aux élèves des écoles normales. -0-o-

ie• d'épar3ne scolaires.

Registre e, livret scola

ous publierons dan"' notre pro- res. - /Communiqué.) 'l"o leur situation au 31 mars 1899. Le Département de l'Instruction P -oblique rappelle aux Commis_sions d'éc. ·re de lec&ore pour les que les inscriptions au registre scola 98. doivent être portées sans reta~d ,e degré supérieur du livre de communiquées au personnel ense1gn pour les écoles primaires du can. assez à temps pour que celui-ci puia Fribourg vient de paraître. C'est AD faire le ralevé au livret. De leur cô .u volume de 656 pages comµre- MM. les Inspecteurs s'assureront ~a .es lecturee morales, littéraires, lfiur 2"'9 inspection que les instruct10. gues géographiques et scienti- transmiMs antérieurement à ce :JOJ que' l'on peut offrir aux élèves par le Département ont, été observée 1s avancés das écoles primaires -o:uction civique, l'hygiène et les IL'.Ecoleprlmatreral111onné issances usuelles y sont également e& pra&lqoe. - Sous ee titre,

= N=·l=O== ====S=IO=N=·=l=··=A=v=ri=1==== =1898/99

L'ECOLE PRIMAIRE .ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

Société valaisanne d'éducation Réunion générale du 20 Avril 1899, à Sierre

APPEL LE COMITÉ DE LA

Société valaisanne d'Education A. Messieurs les institntenrs, Membres actifs de la Société ' à. Messieurs les Membres honoraires, aux Commissions scolaires et à tons les amis cle 1'érlucation

Messieurs, Vingt-cinq années se sont écoulées depuis la naissance de la Société valaisanne d'Education, et pendant ce temps elle a répondu avec honneur aux nobJi:is et généreuses inspirations de ses fondateurs; son activité et so11 travail se sont manifestés dans les rapports généraux et les discussions, aussi sérieuses que bien no urries, de ses assises solennelles qui ont siéaé to ur . d ~ a tour ans les différents districts de notre cher Canton.


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Cette année, nous aurons l'honneur d'être reçus à Sierre, que borde le bois de Fioges célèbre dans nos annales valaisannes et dont le souvenir fait vibrer tout cœur vraiment patriote : Sierre l'agréable (Sirrum amœnum), par sa position topographique au débouché de l'austère mais magnifique vallée d' Anniviers : Sierre l'aimable (Sirrum amœnum), par la cordialité qui se respire dans son air : Sierre la bienvez'llante (Sirrnm amœnum), par la bienveillance qu'elle nous a montrée plusieurs fois déjà à nous, ses hôtes d'un jour, qni avons emporté chaque fois dans notre cœur une nouvelle dette de reconnaissance. Sierre nous attend le jeudi, 20 avril prochain, elle nous sourit, radieuse dans son <c pays du soleil ,,, persuadée de ne rencontrer que des visages amis et connus déjà depuis un quart de siècle; elle sait bien que les personnes peuvent disparaître, mais elle sait aussi que le cœur des Amis de l'Education reste toujours le même, débordant d'intérêt pour notre jeunesse valaisanne et avide de dévouement. Messieurs les Insti tuteurs, membres actifs de la Société, vous vous ferez un vrai devoir d'assister tous à la séance générale du 20 avril prochain; l'importance des sujets proposés à la discussion générale, leur application à la vie pratique de l'enfant qui doit être un Lon chrétien pour devenir un bon citoyen, la somme d'aperçus nouveau:x. qui découlent de ces discussions, tout doit vous engager à ,ous trouver tous réunis à Sierre. Et puis, ne sentez-vous pas le besoin de vous revoir, une foi:; chaque deux ans, pour renouveler et resserrer les liens d'amitié et de solidarité, qui réunissent sous la même devise tous les Instituteurs catholiques Hlaisans :

Religt"on -

Science -

Dévouement?

Nous sommes catholiques, catholiques avant tout, affirmons notre foi, notre respect el notre obéissance envers la Sain te Eglise Romaine.

SION. l" Avril

1898/99

L'ECOLE PRHIAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION JÉSUS-CHRIST LE

MODÈLE

DES

ÉDUCATEURS

Tous les âges ~t 1ous l~s siècles trouvent en Jésus-Christ le plus grand maitre de l enfance, u11 modèle et l'édu t le pl us grand de l'humanité. ca eur Qui a lu l'Evangile connaît sa méthode et ses procédé ' Il ,ag1ssa1t et 11 parl,ut ; il donnait au monde Je spectaci"~ d~~ ~ertus les pl~1s h.autes et les plus simples et il les fa1:,;a1t aimer . Quan~ 11_ parlait, ses enseignements avaient d, une transparence qui laissait apercevoir à tous les · ·t e:; ·. 1 . regar· :,; l e:;, veri es p•1us su bli.mes _ • TonJours il u-s·ait d e sa puissance pour operer Je bien partout où il passait : guérir les corps, ;elever les âmes tombées, rendre leur beauté à celles qui I avaient perd ue, pardonner, et bénir. En c~mme,~çan t ce tableau, notre plume tremble. Elle sent qu elle n aura pas, pour le remplir, des traits assez forts, assez complets et assez délicats. Puisse du · f 'bl · · · ' morns, celte ' . ai e esquisse rn:ip1rer à nos :lecteurs la pensée de s ~rreter avec respect en pré:ie nce de la arande fia d · 1 ct·ier eux-mêmes, et s'efforcer è) è)ure Je ~'U':,;· Ch ns.t pour J' e_.11 de com-e preu~re s_o n œuvre educatrice ! Il Je faut aujourd'hui pl que Jamais. us . Il

L'enseignement moral par l'exemple JÉSUS-CHRIST ET LA PAUVRETÉ

« Bien heureux les pauvres en esprit l) dira Jésus-Ch · t C'est to ut un mon d~ qu ··1 1 veut créer; 'c'est une vertunsJ· plus ant1path1que aux aspirations de la nature humaine~


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qu'il veut f~ire aimer et pr~tiquer : la pauvreté. Comment procédera-t-il? Des actes d abord. . .. Il nait dans une étable ouverte à toutes les 1~tem~eries d'une saison rigoureuse. Cette étable qm appa~·t~ent a des étrangers, « voilà. sa demeure; cette crèche, v01la so_n, berceau; ces misérables lanies qui _l'envelo~pent, v01la ses vêtements. Est-ce qu'il n eut beso~n de ~rnn ~utre . chos~ our se défendre du froid de la nuit, de l extreme r1~ueur ~e l'hiver, de toutes les injures du temps? Est-ce, qu 11 ne fut point sujet aux infirmités de l'enfance et qu 11_ ne les ressentit point? Il était homme comme nous, passible de la souffrance comme nous, encore même plus que nou~ _par la délicatesse de son corps ; et ses larmes, ses Ct'IS donnaient assez à entendre ce qu'il souffraJt. Ma1_s, Ju reste,' . la pauvreté n'a rien de si terrible qu il nait voulu l eprouver, et il n'est venu sur la terre que pour en porter tout le fardeau et en souffrir toute la misère. , Pauvre dans son berceau, il le sera pendant les trente ans qn'il passera dans l'humble demeure _de Na~areth, honorant par son exemple le travail des ~a1_ns, mem e le plns simple, et lui demandant ses ~oyen,~ d existen~e: . Sa mission commencée, et 1usqu a son dei.nier soup1~, tand is qu'il nourrit- la foule qui s'attache a s~s p~s, il pourra dire : <t Les ren~rds on_t, leurs , trous; l~:s 01:seau~ du ciel leurs nids; mais le Fils de l homme_ na pas o~ reposer sa tête. 1, Il ne le dira _ras ~ar p!arnt~ », mais il saura faire << de cette pauvrete un troue », pr~s duquel, pendant le cours des siècles, tout un monde viendra se prosterner. . d 'b • • , Le dénuement commence pendant sa vie, au e u. meme de sa mission. Un jom, il rencontre quelques hommes _raccommodant, près de leurs barques, le?rs filets: « Suivezmoi », leur dit-il. Aussitôt le peu q~ ils po~sedeut, 11~ le quittent, et s'attachant pou r toujours a lui, ils embrassent la pauvreté. Depuis lors, que de riches entrés dans le mon_de, e~tourés de toutes les séductions de la fortun? 1 Un Jour, ~l~ ont dit à leurs richesses : Retirez-vous, et a la pauvrete · 1

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Soyez notré sœur. /Ainsi n'a cessé de se former, à travers les siècles, la grande famil le des pauvres volontaires, des pauvres -en esprit, qui, à l'exemple de Jésus-Christ, se dépouillent de toute propriété, de toute possession et d'euxmêmes, pour adopter toutes les misères, leur consacrer leur dévouement et leur vie. Au nom de la philantropie, si souvent mal comprise, reconnaissance éternelle à !'Educateur qui a créé et qui soutient ce monde. Socrate avait pu se contenter de peu. L'bistoire ne dit pas qu'il ait eu beaucoup de disciples. Le., maîtres de l'enfance peuvent-ils trop faire lire à leurs élèves cette belle page de l'histoire de Jésus-Christ? Tout n'y est- il pas un enseigement à opposer aux convoitises effrénées qui entraînent le monde et souvent le torturent? Puisque tous ne peuvent être riches, apprenons par le Maître sublime à supporter avec dignité les épreuves (A suivre.) de l'indigence. ~

Surmenage De nos jours, les médecins s'occupent beaucoup d'hygiène scolaire. A les en croire, eux et leurs statistiques, nos enfants s'étiolent dans Jes classes; ils y contractent de fâcheuses habitudes qui s'invétèrent et produisent des natures déformées, usées avant l'âge, des p hénornènes d' hypertrophie cérébrale, des paquets de nerfs. Quelque exagérées que soient les allégations de ces spécialistes et nonobstant les progrè$ hygiéniques partout réalisés dan s nos col'.èges, ils ont parfois raison, en particulier à propos du surmenage intellectuel. Les programmes sont trop chargés, dit-on communément! Examinés de près, l'on constate souvent, comme viennent de le faire nos instituteurs, qu'il serait diffici le d'en retrancher quelque chose, sans du même coup retrancher l'indispensable. Le surmenage provient bien plutôt de l'extension, y a-ton bien pris garde, trop considérable qui leur est donnée.

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Au lieu de se limiter au cadre restreint de l'école primaire, on empiète parfois volontiers sur le domaine de l'enseignement secondaire, ce qui occasionne une surcharge d'études dont les effe ts sont pernicieux. Le surmenage résulte plus souvent encore de l'emploi de mauvaises méthodes, de procédés absurdes et empiriques contraires à une saine pédagogie. Dans certaines écoles, enfin, les enfants sont accablés de pensums, de retenues, de travaux domestiques. . - De pensums ... qui assujettissent des créatures faites pour le bruit et le grand air, à. une immobilité continuelle. - De retenues ... condamnant de petits êtres débiles, durant des heures entières après la sortie de l'école, à. ânonner ou à écrivailler quelque tâche assomman te. - De travaux. domAstiques ... autour desquels on veille parfois très tard, à la clarté malsaine de la lampe. « Com bien de fois, en faisant des visites de malades entre 9 et 11 heures du soir, n'ai-je pas vu, nous dit le Dr Duval de pauvres enfant.s, penchés sur leurs cahiers, les yeux. à demi-clos, incapables de lier deux idées. ~ Les enfants, ne l'oublions jamais. doivent être envisagés comme enfants, tandis que par des exigences mal comprises, on incline à. les considérer comme des mécanismes bons à. produire sans cesse. C'est ainsi que l'on abuse Je leurs forces; aussi l'aversion que manifestent un cert1in nombre d'entre eux pour l'école, ne doit-elle point surprendre. D'ailleurs, après les 5 ou 6 heures de classe, ajoutées encore au temps qu'absorbent les occupations domestiqnes, un enfant devrait être libre, absolume nt libre, aussi bien que l'adulte, le comptable par exemple, dont le travail est assez analogue, et qui abandonne son bureau après huit heures de travail. Tout compte fait, l'écolier pour son âge a une plus rude journée. Les travaux domestiques devr:üent donc être limités, sinon supprimés. Quelques mémorisations indispensables, quelques leçons à. revoir, quelques lectures sur les objets

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d_'études, telles sont les seules occupations admissibles à la rigueu; .en de~ors_ de_ l'école, car il convient de maintenir chez l enf~nt l ~ctm te corporelle avec l'activité intellectuelle dans un JUst.e eq01l1bre. A son âge, le souci du développemen t physique doit même prédominer. Les ébats bruy~nt.s au grand air, dans les champs, dans les bois ensoleilles, donnent du reconfort à. l'esprit, une salutaire dé:e?t~ au corps, .assujetti en classe durant de longues pau:;lJS a « des attitudes acao upies et homicides ». Favorisons-les donc en rendant de plus en plus rares les punitJ.ons et !es travaux qui retiennent les élèves rivés à lem· banc apres. la cloche. Que le pédagogue craigne de réaliser ~ar des ex1ge~ces déraisonnables, cet aphorisme funeste ; l enfant est fait pour l' école.

L'école rurale ~'école primaire actuelle n'est pas vraiment rurale. ses m~1tres, formés généralement dans une école normal; édifiee _dans une ville, n'ont .Pu avoir une idée complète de la ~ie des champs. Et puis· leur capacité scientifique et agnc? le p~ut être contestable. On peut aussi, jusqu'à un certam point, . leur dénier le talent du professeur, l'art de commumqu~r a l~urs petits auditeurs les connaissances qui l;ur sont ne~essa~rns. ~t pourtant cet art, comme celui de l orateu~, peut_ s ~cquenr par le travail et l'étude. Qllant a,~ savoir de~ rnstituteurs, il s'émousse avec le temps, et sil _leur fallait, comme cela se fait dans les Etats-Unis, subir un n?uvel examen qha.que année, beaucoup d'entre eux ~o~rra1_ent sans doute le risque de perdre le titre de c~pac~te qm le~r assure le droit d'enseigner. La profession d_ rnstituteur exige, en effet, une activité et des efforts contmuels. Sans cela, le succès se fait attendre et Je maître tombe dans 1~ routine. Au point de vue rnral, il faudrait que les rnst1tuteurs connussent complètement toutes les res,sources. dont peuvent disposer les cultivateurs du sol, .qu ils se lrnssent au courant des procédés et des méthodes

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de culture el qu'enfi~ ils ne fussent point tout à fait étrangers au mouvement et aux progrès agricoles .. ~ourcela il leur faut des journaux et des ouvrages spec1aux. En 'outre il est nécessaire aussi qu'ils prêche~t d'exemple, que leur jardin soit bien entretenu et serve d exemple aux gens du pays. . Par ses leçons, par ses conseils, par son e_xemple, ,_ l'in stitu teur doit faire tous ses efforts pour dissiper ! ignorance des cultivateurs, pour attacher les enfants à la terre natale. Tout ce qui concerne les améliorations ~ a~porter au sol : les engrais, les diverses cultures, les sorn,s ~ douner aux bestiaux, à la basse-cour, etc., se~ont l obJ~t d_e ses entretiens. Il excitera l'init.iative des agriculteurs mrleci::;, qui hésitent devant l'emploi .d'une méthode nouvelle; i\ encouraaera les essais par ses eloges. Bref, par son enseignement, il rendra autant qu~ possible son école r~ra!e et coutribuera au progrès de l agriculture dans_ le v1lla<:>e où il enseigne les petits enfants. Naturellement, 11 ne cessera de combattre la désertion des champs, et, pour cela, il fera voir la grande supériorité de la vie ru,1:al~ sur_ le séjour dans les villes. L'ab~ndon du sol natal, l_ ~1mgrat10n vers les cités, qui, chaque 1our, font. des progre,, ne ~auraient être combattus avec trop de vigueur par les maitres de nos écoles rurales. Aussi, bien loin de mépriser devant l'enfant, comme je l'ai vu faire pa,r c~rtains maîtres, le noble et rude travail des champs, l rnshtuteur essayera de1évelopper chez se:-; élèves, non seulement _l'amour du sol natal, mais encore le goùt des travaux agncol~s . . Les familles lui devront ainsi de fortes génerat1ons morales de citoyens, qui, attachés au sol qu'ils cultivent, en tireront la richesse du pays et s'attacberont de plus ,en plus à cette terre qu'ils fé~ond~nt de leurs_ su~urs . . Qu on ne puisse pas dire que l enseignement prnna1re detourne les campagnards des travaux. de~ champs! _Il faut, _au con: traire, que les maîtres de nos .ec?l~s ~e village soient le~ . agent:-; les plus actifs de la regenerat10n des mœ_urs,' en contribuant a maintenir le peuple des campagnes a I om~ bre du clocher natal, au sein d'une atmosphère pure, aussi

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bien sous le rapport moral que sous le rapport physique. Par ses leçons il retiendra ses élèves dans le devoir, ne s'étonnant point, d'ailleurs, des appréciation s quelquefois injustes énoncées au sujet de son travail, souvent peu compris des populations qui l'entouren t. Alfred CHARRON, ancien professeur.

Enseignement oral et par le livre (Suite)

La leçon étant bien préparée, l'instituteur se présente avec assurance devant ses audite ur.,. L'heure de la lecon venue, les élèves qui y prennent part, habitués à la v~ix persuasive de leur maitre, s'attachent à ses paroles et collectionnent à l'envi les explications données, pour qu'à leur tour, en s'aidant de leur Jiue, ils puissent à qui mieux mieux rendre compte de la leçon quand cela leur sera demandé. Mais pour que l'élève soit tout yeux et tout oreilles, il faut : 1° Que la voix du maître soit capable d'émouvoir le cœur de l'enfant. Mm• Roland, l'ardente républicaine, n'a-telle pas dit : C'est un don rare et bien puissant sur les sens que le charme de la voix; il ne tient pas senlement à la qualité dn son, il résu Ite aussi de cette sensibilité qui varie l'expression, en modifiant l'accent. 2° Ne faire qu'une seule chose à la fois. On ne cuit pas dans la même marmite de la bouillie, de la viande et du lait, etc. 3° Il ne faut pas, cependant, dit un pédagogue, pendant plusieurs jours de suite, faire manger de la viande, puis du lait, puis des légumes; une cho:;e à la fois, et distincte, mais un jour, sur la même table, il faut plus d'un mets pour le même repas. 4° Faire répéter souvent la même chose en revenant sans crainte sur ce que l'enfant sait le mieux, 5° Faire toute cbose sans contrainte. Ne pas être trop sévère, trop de férule dégoûte la jeunesse et l'expose à répon-


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dre à tort et à travers. Ceci me rappelle certain épigramme du poète Gacon contre Lamotte. Gacon ayant décoché quelques épigrammes contre Lamotte, un · partisan de ce dernier écrivit au satirique : • J adis un âne au lifl u de braire Parla sous lPs coups de bâton; Mais on bâton te fera tai re Ou parler sur un autre ton. •

Gacon répliqua : • Eh bien, vous le voulez, je vais changer de ton L'opéra de Lamotte est une pièce exquise, J'aime mieux dirfl une sottise Qae d'avoir des coup1:1 de bâton. •

6° Ne confier à la mémoire que ce qui vient par le canal de l'intelligence. 7° Employer le tableau noir. Pour qu'une leçon soit réellement profitable, il faut qu'elle soit préalablement expliquée, ou mieux. encore qu'elle ait été faite par le maître. Au moyen d'exemples écrits. au tableau noir, à l'aide de questions posée:>. à propos, il faut que l'élève trouve lui-même la règle que l'-on veut lui enseigner et qu'il arrive à en comprendre claire.ment l'application. Il faut voir quel intérêt mettent les enfants à ces leçons orales, avec quel empressement ils lèvent leurs petites mains pour manifester le désir de répondre a la question posée, à mesure que la lumière se fait Jans leur intelligence. La leçon orale devient ainsi un excellent moyen disciplinaire. On sait que l'esprit ne peut demeurer inactif. Quand on ne fait rien, on pense à mal faire, dit-on, or, la. leçon orale répond fort bien à ce besoin d'activité de l'esprit et a pour effe t d'éloigner l'ennui, si fréquent parmi les enfants dès qu'une chose n'a pas le talent de leur plaire. Mais quand e maître parle, ou écrit an tableau noir, qu'il y trace la figure de ce qu'il veut enseigner, quand il interroge tan tôt celui-ci, tantôt celui-la, sans oublier les plus dissipés et les plus mous; quand il sait inspirer de l'intérêt, exciter la curiosité, obliger tout le münde à prendre, pour ainsi dire, part à. la leçon, qui donc aurait le temps de déranger son voisin, de causer, ou de se dissiper?

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Je résume: Pas de leçons orales sans tableau noir, 8° Choisir comme méthodes celles reconnues les meil·leures et connues sous les simples dénominations d'expositives, et d'interrogatives ou socratiques. Dans la méthode expositive la leçon, expliquée par le maitre, est suivie de quelques interrogations uniquement dei>tinées à. s'assurer que les élèves ont retenu. Cette méthode n'a presque pas sa raison d'être dans l'école pri· maire, attendu qu'un simple exposé oral ne saurait suffire pour faire saisir à l'enfant l'obj et de la leçon. M. Gaist trou ve aussi que cette méthode a ses inconvénients. Le maître parle ; il pose des principes ou rapports des faits tire des conclusions, entre dans les développements néces~ saires et indique les résultats qui se pré.sentent. L'élève écoute, il tâche de s'approprier l'enseignement du maître. .Voilà l'essence de la méthode. Nos écoles primaires ne sont pas suffisamment avancées, pour que l'éléve en fasse son profit. L'autre méthode, la socratique, est tout aulre. Elle consiste le plus souvent à faire découvrir à l'élève ce qu'on lui enseigne. La base fondamentale de la méthode esi l'interrogation ; bien pratiquée elle donne les meilleurs résul· tats, car elle développe a la fois le jugement, la mémoire et l'intelligence de l'enfant et le familiarise puissamment avec la langue française. L'interrogat oire n'est pas le seul moyen de cette méthode, elle en est le fondement, sans doute, mais d'autres exercices la complètent. Après qu'une vérité a èté cherchée -et trouvée, il faut que l'élève arrive à la formuler; il faut ensuite que, par des exercices nombreux., écrits, accommodés aux circonstances, la vérité se grave plus profondément dans son intelligence. Il est des branches d'enseignement, la grammaire, l'arith.métique, la géométrie, par exemple, où on peut toujours plus ou moins faire découvril· la vérité aux élèves par la .force de _leur intelligence. D'autres, le catéchisme, la géograp hie, l'histoire, se prêtent moins bien à. cette méthode, il faut alors que l'instituteur prenne un peu les


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devants, qu'il indique simplement et en peu de mots le~ matières dont il s'agiL; il se contente de poser les premiers jalons. Puis il fait retrouver pour ainsi dire, par l'élève, ces idées fondamen laies, il les lui fait développer, et l'amène à en déduire les conséquences. (A suivre.)

L'Instituteur milicien L'instituteur milicien a deux importants devoirs sociaux celui de défendre le pays et celui d'éduquer la jeunesse. L'un et l'antre méritent de la patrie; mais examinons cependant et voyons bien celui qui rend les meilleurs services à la société. Comme soldat, l'instituteur a une action fort limitée, s<1, consigne est d'obéir. Ses idées se trouvent concentrées dans l'esprit gér.éral el son évolution physique ressemble à celle de tous les militaires. Le maniement des armes, le havresac sur le dos, les marches nombreuses exercent ses muscles aux rudes labeurs de la vie. Les ordonnances sonores, les leçons martiales, l'entourage entraînant impriment dans ie caractère de ton t militaire cette belle qualité qui consiste à n'aimer que le devoir et à n'envisager la. vie que pour le moment qui passe, comme autrefois les confrères d'Esope. Pourtant c'est justice, c'est égalité, et daus ce mouvement fiévreux qui sent le bon vieux temps, il n'y a qu'à approuver fort cette manière d'agir. Comme instituteur ses fonctions embrassent un horizon tout autre ; ici, la nature semble le métamorphoser. Cet être qui, sous l'habit du soldat, était impassible à tout événement est aujourd'hui sensible et modeste. Ses aspirations n'ont d'autre but que de conduire vers le bien cette jeunesse qui doit être la nation de demain. Que de peines. que de déceptions, dans cette âpre besogne de cultiver les caractères : et pourtant que cette mission est belle ! qu'elle est noble! Les difficultés, les obstacles sans nombre qui se rencontrent dans le domaine de l'éducation des peuples, sont autant de jalons sur lesquels s'appuient les champions et défenseurs de la vérité.

a remplir :

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Cependant, de quelques belles utopieg que se berce la philosophie, le jour est encore loin, où la société, secouant le joug des castes, des privilèges et des gloires tyranniques, s'animera d'un esprit de solidarité. Le jour est encore Join où le faible dans le fort trouvera son appui, et que l'un et l'autre marcheront fraternellement dans la voie tracée par le Créateur. Les âges se sont f suivis, les générations se sont succédé : des Alexandre, des César, des Napoléon ont promené leurs aigles à travers les continents. Sur leur passage que de déchirements de cœur, que de maux irréparables, que de ruines entassées! ici, c'est un père, là c'est une mère qui ont pleuré leu rs enfants sacrifiés à une aveugle ambition. On peut être héros sans ravager la tArre Et porter la lumière sans semer la misère.

De tant de prestige, de tant de grandeur qu'est-il resté?Hélas ! des ruines. Si à ces agents de la destruction nous opposons nos humbles montagnards belvétiens, nous apprécierons la valeur et l'béro'isme de modestes patriotes, tels que les Guillaume Tell et les Winkelried. Vêtus du drap le plus grossier, poussant la bêche ou conduisant la charrue, ces Yaleureux paysans savaient au besoin mourir pour la pa· trie. Par leur fermeté, leur confiance en Dieu, ils ont réussi à nous ]aisser le plus beau des héritages: la liberté et rien que la liberlé. De nos jours, l'esprit militaire a changé, et, la force matérielle doit compter encore avec la vitesse des projectiles. Il faut que le soldat s'instruise et se mette à la hauteur de la situation pour repo usser toute attaque d' un envahisseur. Néanmoins, à toute règle une exception, et l'instituteur, qui travaille pour la prospérité du pays et l'honneur national plus que le soldat même, plus que l'employé de poste et de chemin de fer, devra-t-il toujours s'ériger en véritable Jacques Bonhomme? Ainsi, si un cours de répétition tombe pendant la duréedes écoles, notre zélé magister est renvoyé pot1r le service à la saison estivale ou a l'année suivante; mais, dans ce-


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dernier cas, on se rattrape en le bombardant d'une gra• t ification tout à fait imprévue, prime d'encouragement d'un nouveau genre : la taxe militaire. C'est un . peu fort, on en conviendra! Puisque dans les hautes spheres parlementaires, on a reconnu que l'enseignement équivaut an service militaire, pourquoi faire fi des lois et décrets solennellement promulgués par nos représentants'. Vital D. i.nst.

De l'indifférence des familles au point de vue scolaire s'inL es paren t s - beaucoup d'entr'enx au moins, téressent très peu aux. études de leurs en~ants et ne font presque rien pour faciliter la tâche du maitre. Ils nA font pas lire Jeurs enfants, ne. leur fon t pa~dap~rend re leu~s dle1 _1em~ e~ çons et ne \es aident pom,t d~ns 1a re action ce voirs. L'instituteur doit s estimer heureux quand ~b le~ laissent travailler à. la maison, car, lB plus sou~ent 1ls _les en empêchent. Ils font pis encore, et ils ne se genent point pour dire du mal du maHre_ par devant leurs ,enfan_ts. eux.mêmes, ruinant ainsi la disc1plme ~cola.1re et I au tonte_ morale de l'institutenr. Ne serait-il point po.ssible de vaincre leur coupable indifférence et d'obtenir _le?r concours pl}u~ assurer dans l'école le travail et la d1sc1pltne _? ~ous a.lion~ rechercher ce qu'il y a à faire pour parvenir a c~. but s1 désirable. On peut d'abord mettre e~ usage dans l _ecole le carnet de correspondance, qui renseignera les fam!I les ~ur ,les places obtenues par leurs .enfants, sur les. n~tes .qu,_1l~ ont méritées pour leur conduite. Ce carnet, signe ~ar I instituteur, sera rapport?. à l'école rev{)tu _de la. s1_gn_ature des parents. Il est probable que ces der mers, arns1 rnformés de ce que foot lenrs enfa~ts en c)asse, . ne po~.rront ,manquer de s'y inté1·esser et d intervenir, s01t par l eloge, , soit par le blâme. On peut aussi faire em~.orter, ~ar l enfant;. d~ns. la fa-mille les compositions qu 1l a fa1tes, avec l rndicatwn de -la pl~ce obtenue, et l'obliger à les faire signer par se3

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parents. Ceux-ci pourront ainsi se rendre compte des progrès ou de la négligence de leur enfant. A ces deux moyens, l'instituteur doit joindre l~s visites aux famillr,s, s'entre tenir avec elles de l'élève, et former, s'il est possible, une ligue destinée à le maintenir daus la voie de l'obéis~ance et du travail. Son enseignement se traduira surtout par des résultats pratiques, qne les parents ne pourront manquer de constater, ce qui les obligera à reconnaître le zèle du maître et les forcera, pour ainsi dire, à faire son éloge. Enfin, il poûrr:üt encore les réunir à certain jour et leur faire une conférence ou une causerie familière sur l'éducation, où il leur démontrerait que le concours des familles est très utile au maître, et, qu'en tout cas, ce serait de leur part une imprudence bien coupable que de chercher, par des paroles inconsidérées, à amoindrir l'autorité morale indispensab le à l'instituteur . Alfred CHA RRON, ancien professeur.

Encore des congés scolaires Un correspondant de l'Ecole primaire nous a proposé, dans un précédent N° de transférer le congé du jeudi soir au samedi soir, afin de diminuer ce qu'il appelle nos mauvais jours. Tout en reconnaissant avec lui que les classes suivant un congé laissent souvent à désirer sous le rapport du travail et de la discipline, je trouve son idée peu pratique, bien qu'elle soit calquée sur la manière d'agir des Américains, gens toujours pratiques, dit-il. Pas n'était besoin d'aller si loin chercher un exemple. Nos voisins les Vaudois ont pour la plupart congé le samedi soir. Mais ce n'est nullement pour diminuer les mauvais jours, mais bien pour faciliter leurs pro menades du dimanche. Voudrions-nous les imiter aussi? Sans vouloir même ten ter l'essai proposé, voici ce que j'en pense. Cette transmutation de congé ne devrait se faire qu'après enten te entre le personnel enseignant, les commissions scolaires et les Inspecteurs. Ensuite, dans beaucoup de paroisses, le catéchisme pour la préparation des


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enfants à la première communion se fait le mardi et le jeudi. De ce fait, cell enfants manqueraient deux classes par semaine. Quant à tr:rnsîérer le catéchisme au samedi soir, les catéchis tes y consentiraient-ils? car le samedi soir il y a souvent beaucoup de confessions et ils seraient ainsi retenus deux. demi-j ournées à l'église. D'autre part, il me semble que personnel enseignant et élèves sont si contents de voir arriver le jeudi soir qu'ils auraient beaucoup de peine à attendre le samedi. Craignons de trop donner dans ces idées nouvelles qui; sous un dehors attrayant, cachent souvent de cruelles déceptions. Déployons tout notre tact pour atténuer l'effet pernicieux. de ces mauvais jours . Redoublons de zèle et d'efforts durant les bons jours, et nous pourrons arriver quand même à de bons résultats en prenant notre congé le jeudi soir.

Le chant est l'enseignement le plus négligé, le plus faible pour ainsi dire dans maintes communes de notre cher Valais. Je ne crois • pas tro11 m'avancer en disant que dans les deux tiers au moins de nos écoles, il n'en est même jamais question. Dans d'autres les résultats sont généralement fort médiocres. Qn'on s'étonne ensuite de voir le goflt de la musique si peu développé et si peu répandu parmi nous. Ne nous laissons point aller à ~raire qu'une sorte d'incapacité des Valaisans s'oppr>se au développement de l'éducation musicale. On doit entretenir de temps en temps les enfants des avantages du chant; cela les animera à s'y appliquer a vec d'autant plus de zèle. Etant convaincus de l'utilité du chant et chantant souvent, ils ne le nég·ligeront pas facilement, quand ils seront plus âgés. Ils répèteront chez elu, en société, ce qu'ils am·ont appris, et par là ils exciteront bien des personnes à s'en occuper. Les cantiques égayent, préservent de l'ennui, de la colèl'e, du chagrin ou du moins les diminuent fortement. Le bon chant rend toujours le caractère plus aimable, plus doux, et fait supporter plus afoément les peines (l'un long et pénible travail. Pendant les heures de loisirs, il est un puissant délassement tant pour les ckanteurs que pour les orateurs. St ,Jacques disait : Si quelqu'un de vous est triste, qu'il prie; s 'il est joyeux, qu'il chante. Pourquoi néglige-t-on cet enseignement? Cette lacune dans nos écoles de villages provient principalement ùe ce que certains instituteurs, une fois hors de l'école normale, semblent prendre plaisir à oublier les bonnes leçons de chant qu'ils y ont reçues. Ils délaissent les chants sérieux pour l'épéter des morceaux légers et parfois licencieux. C'est ainsi qu'ils perclent le goùt non pas· du chant, mais du beau et bon chant. Nous connaissons le mal, appliquons-y le r emède. Imitons nos voisins d'Allemagne, pratiquons ce qui a fait chez eux depuis longtemps l'éducation musicale du peuple; c'est-à-clire faisons chanter les enfants de très bonne heure ; faisons-les chanter et dès les premiers jours de leur a rrivée à l'école. N ons leur donnerons ainsi du g·oüt pour le chant, cet art si attrayant par lui-même, au lieu de les rebuter dès l'abord par une sèche théorie hérissée d'exercices arides. Le chant d'ailleurs, n'est-il pas une espèce de langa~e? n'apprend-on pas à parler par l'usage avant d'apprendre à lire ? Heureul( donc les éducateurs qui s'attachent à orner la mémoire de letu"s élèves, de chants pieux et patriotiques: au lieu d'amollir les âmes, de faire fermenter les mauvaises passions, ils donnent l'éveil au sentiment religieux, alimentent les nobles instincts pour le beau et le bien. Mes amis, du cour:ige donc, un peu de bonne volonté, et quand viendront nos chères fêtes annuelles, nous n'aurons que l'embarras du chai)( des morceau)( à exécuter ; en outre, les fêtes si joyeuses :.im·ont la vie et l'entrain qui sont de mise en pareilles circonstances. Le chant rehaussera donc les solennités et préparera de fntnres recrues pour les sociétés chorales, comme il en el(iste déjà d:ins certaines communes; plus ces sociétés se multiplieront, plus aussi la musique se répan(lra dans notre cher Valais. Un riverain de la Borgne.

L'ermite de l' l nzerbise.

Importance du chant On a parlé de l'importance de la gymnastique à l'école primaire; gardons -nous donc de l'oublier et ne perdons pas de vue le but final, en étudiant les moyens de la perfectionner. Que servirait de préparer l'instrument si nous négligeons le ressort suprême qui doit le mouvoir? De ~outes les brnnches d'enseignement, il en. est une encore qui, bien qu'elle ne figure pas en t ête du programme, mérite cependant notre attention. Le français, le calcul, etc., etc., ont letu"s heures réglées ; mais nous n'accordons rien aux branches accessoires. Or, chers lecteurs, si on met tout en œuvre pour orner l'esprit des élèves, ne négligeons donc rien pour leur former le cœur; car l'enfant grandira et utilisera ses connaissances pour faire marcher ses affaires dans la voie du progrès, et par la même, il s'attirera l'estime de ses concitoyens. La musique est l 'art d'émouvoir l'âme en charmant l'oreille et l'esprit par les sons. Fidèle compagne de l'homme, elle embellit son existence, elle perfectionne le sens de l'ouïe, elllloblit le sentiment, répand l'animation et la vie dans les 1•éunions, 1·anime son comage, préside à ses fêtes joyeuses et porte jusqu'aux cieux l'hommage de sa reconnaissance. Ce n'est point l'homme qui a inventé la musique ! elle est un présent du Ciel, un don tle la munificence du Créateur; elle se rattache aux secrets penchants de notre nature et le véritable auteur en est Dieu lui-même. Le chant est en quelque sorte la parole vivante et animée; il est l'el(pression la plus élevée de la pensée et du sentiment. L'enseignement du chant présente beaucoup de difficultés prntiques . Pour bien enseigner la musique, il conviendrait d'être muni d'un instrument, car ce dernier laisse beaucoup plu8 la liberté de la voix ; mais cependant, on peut apprendre beaucoup de chants à. nos jeunes élèves, sans posséder ni violon, ni harmonium, ni harmonica, etc.

A S. Bernard de Menthon (Sonnet) On te connaît trop peu, saint de la charité ; Riche, noble, vingt ans : tout te sourit et celle Qui portera ton nom, la douce jouvencelle De Miolans doit se dire heureuse, en vérité....

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160 Et tu pars .... Il te faut Dieu seul , l'obscurité; Pâle ascète, tu veux jeûner, souffrir ; ton zèle N'est jamais satisfait. Cet amour t e harcèle, Te brûle, te dévore. 0 sainte austérité ! Oui, marche sans faiblir, accomplis ton grand rôle, Parle, convei'tis, sauve et tous les jours console, Patron des voyageurs, guide des pèlerins. Que ta statue enfin s'élève en tes hospices. Conduis-nous loin du monde aux sombres précipices, Sur la montagne sainte: aux cieux, aux cieux sereins. J. GROSS.

PARTIE PRATIQUE STYLE A QUI DEVEZ-VOUS DE LA RECONNAI SSANCE? (Examens des recrues de 1898) La personne à laquelle je dois le plus de reconnaissance est certainement ma mère. C'est elle qui a pris soin de mon enfance; c'est elle qu i m'a élevé et a veillé sur mon existence dès mon berceau. On ne comprend pas combien une mère dépense de soins, de peines, de fatigues et , de veilles pour son enfant. Il faut l'avoir vue à l'œuvre pom s'en faire une juste idée ; son amom· ne connait vraiment point cle bornes. Après ma mère, c'est à mon père que je dois le plus de gratitude, parce qu'il a pourvu avec elle à, mon entretien et à mon éducation. Je dois aussi la plus vive reconnaissance à mon instituteur, qui s'est efforcé de m'instruire pour me préparer à affronter les besoins de la vie et faire de moi un citoyen utile à la patrie et un enfant dévoué de l'Eglise. Je ne dois pas oublier non plus M. le curé de la paroisse, qui m'a préparé et admis à la table sainte et qui me suit de ses bons conseils sur le chemin épineux de la vie, m'aide à me relever lorsque je tombe, soutient mon espérance en ranimant ma foi et en me montrant les récompenses que Dien accorde à ceux qiù soutiennent ici-bas le bon comR. bat.

ANECDOTES SCOLAIRES **. A l'examen de fin d'année: - Elève Dupotot, qu'est-ce que c'est qu'une île? - Une île, c'est un morceau de terre entourée d'Anglais de tous côtés. *** Une femme entre chez une voisine, et la trouve une verge à la main en train d'administrer à son moutard une correction soignée. - Oh! mon Dieu, pourquoi frappez-vous comme cela cet enfant? - Vous ne savez donc pas ! répond la mère en pleurant, ce vaurien s'est perdu hier soir en rentrant de l'école ... On ne me l'a ramené que ce matin! ... J'étais morte d'inquiétucle !. .. C'est que c'est mon fils à moi !... et s'il se faisait seulement un bobo, je ne sais ce que je deviendrais. (Et la distribution continue.)

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Nous cherchons la vraie science, éclairés des lumières de la foi, et cette science, ce n'est pas un mot vague et général, c'est la vraie science pédagogique, c'est-à-dire, celle qui nous fait pénétrer dans le cœur de l'enfant pour le façonner et le diriger clans la voie du devoir et de la morale de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous affirmons notre dévouement, non pas seulement un dévouement qui sort du bout des lèvres et s'arrête là, mais celui qui part du cœur du ·maître catholique pour se donner tout entier et toujours à ceux que Dien et la Patrie nous confient. Donc, point d'abstention, venons tous à Sierre jeudi le 20 avril prochain, et soyons bien persuadés que « dans le pays du soleil », les brouillards qui, parfoi s, se trouvent dans nos horizons moins bien favorisés, les buées d'automne ou d'hiver qui obscurcissent quelquefois notre ciel, tout sera bien vite dissipé sous la chaleur des rayons du soleil de l'amitié et de la fraternelle solidarité. Mes:;ieurs les Membres honoraires, les Commissions scolaires et les Amis de la Société valaisanne d'Education se feront un devoir de venir nous éclairer dans nos discussions et nous en courager dans notre tàche difficile et sou vent, trop souvent ingrate. Votre présence, au milieu de nous, nous prouvera, une fo is de plus, ·qu e vous êtes les protecteurs naturels de ceux qui se dévouen t corps et âme à l'éducation intellectuelle et morale de notre chère jeunesse valaisan ne. Et, passant pardessus nos montagnes, notre appel trouvera un accueil fraternel auprès de nos amis de Fribo urg. Venez, chers amis des bords de la libre Sarine, vous trouvel'ez chez nous la simplicité et la cordialité. Ne sommes-nous pas 11nis par les mêmes liens ? Ne combat tons- nous pas tous, Fribourgeois et Valaisans, sons le même drapeau religieux et patriotiq ue ? N'est -ce pas le mème Nicolas de Flüe qui es t notre pro tecte ur, notre


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Patron ? La même cause nous unit, les mêmes intérêts nous solidarisent Donc, à tous, au revoir à Sierre, le 20 a,•ril prochain. Vérossaz, le 27 mars 1899.

Au nom du Comité: P.

BURNIER, . chanoine,

inspecteur scolaire, président de la

Société valaisanne d' Education.

* * Nous rappelons qne les deux rapports suivants seront présentés et discutés. PREMIÈRE

Son importance.

Rapporteur : M. Jean Pralong, institutem· à Bramois. DEUXIÈME

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lion publique de NAuchàtel, avait ét · hllrgé de convoquAr la réunion et d procéder à son inslallation. Le Comité philologiq11e a pour bnt)d, contrôler, au point de vue scientifiqu~ IAR travaux exécutés par les réiact1-1urs M. Gi11iéron a é1é élu président, M. Bon nard vice-président. Aprè~ la séaocA, un dîner a réuni { •'Hô tel S 1iss11 lAs m11mbres du Comit6' Les phi olognAs romands y nnt ét1 présentés à M. Py•boa, directeur d' 1'Ios1ruct1on publique, qui leur a exi primé ses rem ,-. rci,-.m~uts en les assu rant de ses sympathies pour l'entre prise. -o-

Vaud . -

M. le CooReillAr national Lagier

alter ego de M Ruchet, cbPf du Dé · pHrtPweot vaudois de l'lostruction pu blique, vient de donner une cooférenc fu lminante contre les subventions sco

Patois de la Suisse ro- laires. ande.

QUESTION

De l'éducation morale et religieuse. Moyens à employer

illebrand, instituteur à Serrières (Neuâtel), vient de publier un Pxcenent ouage que nous ne pouvons que recomander à tous les amis de l'rnstructioo. insi qu'on peut le constater, ce livre ntient tout un ensemble de vues praoes. relaliv~s à l'école primaire, e t eées sur l'expérience personnelle e t s principes des maî,res de la pédagr,e. Il renferme une multiplicité de déils dans lesquels un professeur de pégogie n'aurait guère de loisir d'entrer cours de ses lfçons, et qui, cepen mt, ont une valeur réelle pour quinque se destine - ou foncti~nne l'école primaire. Il est le frmt de nées de pratique. Pour que nos lecteurs puissent du ste juger du mérite de cet intéressant lume, nous lui empruntons son artbe r le surmenage à l'école. Prix dtouvrage, 2 francs, -o-

QUESTION

Des principaux moyens d'exciter et de soutenir l'attention des élèves à l'école primaire.

Rapporteur: .M. François Berthouzzo, instituteur à Couthey. Les conclusions des deux rapports qui précèdent seront imprimées et jointes à notre prochain N° qui paraîtra le 15 avril et apportera en même temps la carte de légitimation pour la demi-taxe en chemin de fer. Seront transmis en même temps les autres renseignements nécessaires, s'il y a Heu.

- Samedi a eu lieu d:ms le sa'on a réception du Conseil d'E •at, à Friourg, la premièrn réunion du Comili> hilologique du Glossaire des Patois de Suisse romande. E 1aient orésents : M. Bonnard, professeur à l'UniverPité e Lausanne ; Muret, professeur à l'U iversité de Genève ; M:uchot, profeseur à l'Université de Fribourg; Piaget, rofesseur à l'Académie de N 1mr.bâ tAI, t Gigandet, chfl f de service au D Aparement de l'instruction publique à BArot>. . Gilliéron, directeur-adjoint à l'Ecol• es hautes études de Paris, nn savan• e nationalité suisse, qui, sur la déignation de M. Cb.appaz repréiJeote au ein du Comité le caaton du Valai , 'était fait excuse>r. Assistaient égalt>ent à la réunion, avec voix conRultiiive, les rédacteurs du Glossaire: M e D• Gauchllt, de Z,irii:b, rédacteur n chef, et MM. les D'" J>1aojaquet et appolet, rédacteurs. M. Rougemont, ecrétaire au Département de l'lostruc-

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Uri. - Le Grand Conseil s'est occupé, ce~ jourd d eroins, de la question des examens de rPcrues. Le conseil d'éducatioj 'ui avait soumis uoe proposition tendan à créPr des primes pour les recrues. 1 ,foruandait que l'on décernât un insigne d'honneur aux recrues qui obtiendraient IPS mf'illeurAs notes aux examens. Cette propo~it,o:i n'a pas trouvé grâcE devant le Grand Couseil qui, Po revaochA, a volé un crédit de 400 fr 1 destinés à ê tre distribués à ces recrueE Rous forme de livres ou de petites grallfications en espèCPS.

-o- La Commission d'initiative qui 8 lancé l'idée si intéressante d'une sousr.ription populaire de la Suisse romande, pour un monument à élevt>r en l'bonQAur d'Amiel - l'auteur At ClmpoRir.. ur du chant bien connu : Roulez tambours - vient de se réunir à Genève. A la tète du Comité d'honneur nous


>yons figurer MM. Numa Droz et Cé1sole colonel. Les différents canton~ 1ma~ds y sont représentés par leurs 1efs du Département de l'Iostruclion 11blique. Uoe autre persoooalilé que (. le Conseiller d'Etat Cbappaz y rAréseote encore le Valais, c'est M. le D• 11 droit Armand de Riedmatten, à Sion.

Snppl,ment à 1•ECOLE PRHIURE (N· tO)

soupe. - 2. Le clergé et la questio?b====~~~~~~~===============.:; l'alcool. -

père boi.t -

3. Pari stupide. - 4. 5. Avis aux abstin

6. Variétés. Et après cela il ne_ nou!I reste qu'à souhaiter au Réveil suisse un veau renfort d'abonnés. -

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(Rh.-Ext.) - L'assembléa de la 1>mmune d'Hérisau, réunie dimanche, adopté un projet présenté par le C~n3il communal portant augmentation es traitements dAs instituteurs. Ledit rojet prévoit 100 fr. d'augmentation our les instituteurs tous les 5 ans et O fr. pour les iostitutrices jusqu'à oncurrence dA 400 fr. pour les pre1iers et de 200 fr. pour les secondes. L'adoption du projet entraine une épense de 10,000 fr. pour la commun~.

VARIETES La définition des bébés. -

~·a

jour, un inspecteur se présentait une école des Grisons :et demanda une fillette, de dix ans ce que l'on tendait par des bébés. Voici la rép textuelle de l'enfant : - Les bébés sont les plus p hommes du monde. Chez nous il a toujours un et lorsqu'il commen marcher il en vient ,un autre et lui qui devient le bébé. Dans notre il y a beaucoup de bébés. Dans ch maison il y en a un ou deux et 1 BIBLIOGRAPHIE aue le soleil brille ils sortent tous , ,â rue et l'on peut voir alors com Le R éveil sal.811e 118 sont nombreux. Beaucoup de p C'est le titre d'uo petit journal illus- settes ont deux bébés, un d'un côt :é paraissant chaque quinzaine et dé- second de l'autre. On les appelle oué au relèvem~nt et au bonheur jumeaux et ils se ressemblent. telle. es familles chrétiennes. Cette excel- que quand on voit l'un on croit tou1 mte 9publication, qui vient d'entrer dans voir l'autre. Les bébés sont très ge a 2"' année, a réussi à se procurer et jolis quand ils dorment. Mais si éji un fort joli nombre d'abonnés et les éveille ou s'ils s'éveillent eux-mê Ile en compte plusieurs en Valais. Eo pendant la nuit ils poussent des cri aison du bien qu'elle est appelée â il faut les promener et les bercer. L ,ire, et qu'elle réalise ce~taineme~t, ouyf'u.x: c'est que lors.qu'on veut ous ne pouvons que souhaiter sa dif- f:tire taire ils crient tooJours davant 1eion dans notre canton. Le prix de Tout le monde a été bébé. Grano-p abonnement n'est que de 2 fr. par an aussi, mais il n'avait pas la même fi eulement pour la Suisse. On voit par qu'à présent. Il était bien sans chev e chiffre qu'il n'y a pas una spécula- mais il n'avait pas da barbe blan ion à la base de l'entreprise, mais bien C'est ce que dit mamall qui l'a co ne bonne œuvre, au service de la- quand il était tout petit. Les bébés n' uelle M. l'abbé Rossé, curé de Saulcy pas de dents, et rien d'autre dan Jura) a mis sa p lume vaillante. bouche que les doigts! Voici le sommaire du N• 2 que nous vons sous tes yeux : 1. -La première

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Les cloches Au-dessus de nos fronts, dans leur prison de pi.~n-e, Parfois dans le brouillard, parfois dans la lumiere, Les cloches - ces échos des siècles dis~aru! Sonnent pour les vivante, pour ceux qui ne sont plus, Et leurs accents puissants qui planent 11ur la t erre Dominent des mortels les tumultee confus ! Leur voix, leur grande voix s'élève dès l'aur?re ! Elle chante, elle prie, elle pleure..... Ecoute~ . Et ces échos vibrant11, par l es vents emportes, Des sommets aux val~ons se r épondent en.c~r~ Ainsi que cent beffrois sonnant de to us cotes. Cloches ! J'aime vc,s voix que m'apport~ la b1:ise 1 J'aime leur eon qui naît, qui g randit, qui se brise Eveillant lee échos des monts et del! r ochers ! J'aime la voix des vieux clochers 1 Oui, de ces vieux cloch er11 d'église . Par l es siècles noircis, entr'ouverts ou penches! De ce temple construit au temps du moyen âge, Un lierre séculaire a couvert les arceaux, Aucune main jamais n'émonda ses rame~ux: Il grandit il s'ét end et de son vert femll11ge Il couvre 'ie bourdon des siècles féodaux ! Un vieux prêtre, à g enoux, dans une antique ~talle Po ur tous ses chers défunts et pour chaq ue vivant Récite son office en se signant souvent, Et l'orage, dehors, qui se lève ~n rafale Fait tinter le bourdou aux caprices du vent, Et la voix du bourdoil ébranle chaque dalle! Oh, Le vieux carillon dans un ancien beffroi ! Est:ce l'âme d'un peuple? - Est-ce l'âme d'un toi Qui sanglote dans l 'omb!e ? . . . :Elst-ce un esprit malin - Mon Dieu, pardonnez;• lui 1· Qui pour nous effrayer vient sonner chaque nuit Des carillons sans nombre ? Seraient-ce les élus qui viendraient par milliers, L orsque l'ombre du soir descend de proche en prochei Anges ou chérubins, sonner la gr osse cl?~he ? Dont le son fait trembler les énormes piliers . Etes•vous donc la voix, cloches, des autres mondes ? :Elt quand nous écoutons de vos sonores ondes Les religieux échos, Entendons-nous la voix des âmes désolées ?_ Faut-il aller prier sur leurs blancs mausolees Prier pour leur repos ? Pleurez-vous? Souffrez-vous? - Ete11-vous _de!! victime•?Ou des échos du ciel les vibrations subhme11. ? Qui sur nous, d'un essor, se répandent soud.am . Vous r éjouissez-vous de tout bonheur humam? Et de l'éternité, quand s1ouvrent les a~în~es, Senter,-vous un frisson secouer votr e a1ram ? -


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Que pensez-vous de nous clans vos tourelles sombres, Cloches, vous qui voyez, là-bas, comme cles ombres S'ag·iter des mortels les flots capricieux? Nous contemplerie,1-vous d'un regard envieux, Vous qui des jours enfuis ne comptez pas les nombres Et qui chantez toujours entre nous et les cieux ? liais silence! - Ecoutez : L'airain sacré tressaille, Les fidèles tremblants sont tombés à genoux : Est-ce un hymne de paix? - Est-ce un cri de bataille? Les cloches vont parler: Chrétiens, recueillez-vous! O cloches, sonnez donc à grandes envolées ! Sonnez , car votre voix est agréable à Dieu : Des vieux clochers branlants, .des flèches dentelées Laissez vos chants d'espoir planer sur les vallées, Car la voix de la cloche est l'écho du ciel bleu! Sonnez, car nous savons l'esprit qui vous anime, Sonnez, car nous croyons au Dieu que vous prêchez, Sonnez, car votre rôle est un rôle sublime, Sonnez à tous les vents et de tous les clocher s ! Sonnez pour le pays, sonnez pour les familles, Pour que les épis mùrs fatiguent les faucilles, Pour que les pampres lourds fassent plier les bras, Mais ne sonnez jamais le tocsin des combats, Et quand reverdiront les bois et les charmilles, Cloches, vous sonnerez de gais alleluias ! Sonnez les angelus, sonnez les grandes fêtes! De chaque événement vous êtes les prophètes. Annoncez aux mortels que tout finit un jour. Que votre grande voix tombe de chaque tour Et monte des vallons jusqu'aux JJlus hautes ctêtes Et lorsque le Seigneur, d'un signe de sa main, Tarirà du soleil les sources de lumi ère, Quand les astres mourants chercheront leur chemin, Cloches, clans vos beffrois dont s'effrite la pierre Vous sonnerez alors le glas du genre humain !

Des blessures chez les animaux domestiquea. - Souvent on les né-

glige en ne les nettoyant pas et en Df' les bandant pai... Cela peut avoir dP mauvaises suites. Même les légères blessures faites dans les parties charnues doivent être immédiatement lavées à l'eau fraiche et bandées soigneusement. Le band0ge doit protéger la partie lésée contre la poussière et d'autres impuretée qui occasionnent trop souvent les ioflammations ou la pourriture. S'il n'est pas aisé de bander la blessure, il faut l'enduire de collodion. Cet enduit empêche le contact de l'air e\ du froid et amène la

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t fermées par Je scea n sacramentel. ,,ine, n 'a donné que son sang, a Youlu

bi qui t'écoute, dans cette logette, subir le supplice des criminels; et son pistingue pas même ton visage; il l'arle, arnue-lui es tes hon tes! Il ne t e répondra q u ' r une iudnlgence paternelle, ne te era qne de misél'icorde et de par-

le ye1Ta pas rougir.

exigeea, nat urellement , que t n rés le mal que tu as fait ; mais, s'il

œu vre est intacte, après dix-neuf cents ans, et, part out où tu rencontres des hommes moins méchants et moins malhemcux, partout où palpite un peu de j ustice et d e honte, - r egarde! - tu Yois planer le souvenir que l'HommeDieu nous a laissé de son passage parm i nous et smgir son gibet sacré! J 'ai été longtemps pareil à toi, pau1Te lJécheur à l'.lme troublée, ô mon frère ! Pas plus que toi, sans doute, je n'étais un grand coupable. Mais seul l'hypocrite Pharisien a l'audace de dire: <( Je suis pur !>) et, Joseph de Maistre a raison, c'est ' encore quelque chose d'abominable que la conscience d'un honnête homme. Comme toi, j'étais donc très misérable et je cherchais, d'instinct, nn confident plein de clémence et de tendresse. Je l'ai trouvé. Fais comme moi. Rouvre ton Evangile et reviens vers la Croix. Dépouillé de tout orgueil, présente-t oi devant le tribunal fondé par Jésus, où siège une miséricorde qui dépasse nos rêves les plus sublimes de justice. Hier encore, nous nous ébahissions devant l'acte de pitié de ces magistrats excusant une pauvre mère d' avoir dérobé un morceau de pain pour son enfant. Le ministre de Dieu qni t 'attend au confessional, ne te demande, lui, que quelques larmes pour laver toutes les souillures de ton âme; car il tient son pouvoir du Maitre de la bonté infinie qui, sur le Calvaire, pardonnait au larron repentant et lui ouvrait, par surcroît, le splendide chemin du Paradis et de la vie éternelle.

t ard, si ce n'est plus possible, content era de ta p art, d' une cf)ll du cœur, d'un sincère repentir. il t'imposera pour unique et doux liment, de te parfumer l'àme a,ec elles prières. Il lè,era la ma.in vers front, il prononcera quelques palatines, et t u t'éloigneras, consolé, us, et te sentant une àme légère ne s'il 1ni pou ssait des ailes d'ange! ais, pour tout cela, me réponds-tu un cri de douleur, il ne faut pas er de la vertu du sacrement, il faut :e! eil enfant du monde ciYilisé, est-ce si difficile'? Ne sens-t u donc pas er en toi uue seule goutte du sang tien qui, depuis tant de siècles, t dans les veines de t a race ? ~'eus-tu pas toujours retent ir la parole CR.ARLES IN-ALBON, cnleusc qui a guéri le monde ande sa corruption et dompté la fési é des barbares? N'as-tu donc pas c!catrisation rapide de 1a plaie c1 n'est pas trop grande. médité l'Evangile, le seul livre où ait une réponse pour les angoisses LA CONFESSION ime? . uvre homme! N'écoute pas ceux Dans son beau hv1:e, ((La Bonn~ te üisent que la foi est morte et fran_ce )~, 11!· François Coppée fm l'lrnmanité s'est affranchie de tout sortir arn~1 « la for_ce et la grn.nde passé, il y a un siècle, c'est-à-dire la confession chrét~enne n : Pour promulguer la loi nouvelle Malheureux, qm chancelles soadm ets qu'elle soit un effol't Yers le Petit eode poids d'une conscience chargée 1x - il a falln couvrir la F rance de la famille ebréHenne purs et mauvais souvenirs, '.1-ppro 1afauds, ensanglantet l' E ui·ope (Suite) dépose to~t resp~ct ~umam. Tt de longues guerres, sans que soit pas à crarndre d'msp1rer l.' horre sée de1, uis lors la plaint e de ceux III. - Les enfants. ' ' le dégoût à l,.rnconnu, ·à l' anonyro ouffrent. Jésus-Chtist, au contrai1. Dans la famille chrétienne, les patu vas prendre pour confident. out' faire triompher sa pensée di- rents ne sont pas à genoux devant leurs, rour garder ton secret, ses

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Recettes et conseils utiles _

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eure fils, comme devant dAs idolAP, •ont comme chez eux dans la fa ange jamais de viande le vendredi. 2. On n'arrive point en retard à la Dais lee enfants sont presque à genoux ,·hrétiennA. V. - Les parents. voisins, ami~Iesse du dimanche, ma is on l't:ntend levant leurs père et mère, tant ils IPS étrangers \out entière '.aspectent, tant ils voien\ en eux l'iDage de Dieu. 1. Dans la famille chrétienne, 1 3. On se fai~ un devoir d'a~sister, au: 2. Les enfants disent vous à leurs des plus douces joies de la vie eet ant que possible. à ~a grand mes,e, qm tretenir d'afiilctueuses relations ave st la me~se paro1ss1ale. . .. . ~arents et non pas tu. voisins, les amis et surtout les pro ~On aime, pour. san chfte c le Jo ar du 8. Ils leur obéissent avec docilité, parents. e1gneur, à ne pom! manquer les Vê4.. Ils regardent comme un grand 2. On n'est point jaloux: au con Ir res, san? aucun~ 1:a1son. . malheur de leur faire la moindre peine. on est heureux di>s succès d'autrui 5. .Et l_on va visiter ses cller.; morts, 6. Ile les assistent avec patience el 3. Ou ne s'endort jamais sur l'or u cimetière. . amour dans leur vieillesse. de la rancune. 6. On ne pa sse pomt le t01nr,s de la 6. Ils n'attendent point qu'ils aient 4. Ou aime à rendre service au esse et des vêpres dans les ":.t!es et perdu connaissance pour leur faire apchain gratuitement. abaret s. porter les sacrements des mourants. - - -- •. •r1•1-1• . ..· -- - - 5. Oa ne refuse point un scu 1 7. Ile exécutent fidèlement leurs dermorceao de pain ou un verre d'ea nières volontés. oalltèl!I nécessalrel!I pour 8. Ile gardent religieusement leur pauvre qui passe, parce qu'on voi réussir en agrlcoUore image, prient et font prier pour eux lui la personne mêcne de Jésus-C 6. Oa n'ouvre ni sa bouche ni après leur mort. 9. Les frères ne bataillent point en- oreille à la_médisance et à la calo La première qualité qui domine tout, 7. Ou paie ses dettes avec pro on seulement pour l'agriculteur, mais tre eux, maie ile Pont pleins les uns our tout homme qui veut mener uni> pour les autres d'affdction et de res- tude. 8. Oa est toujours loyal et fra ffaire à un bon résultat, c'est d'ê tre pect. 10. Les ainés se souviennent qu'ils l'on De ment jamais, même lorsq availleur. Un paress1mx possédaot cnAnsonge ne doit faire de mal à e~ucoup de qu~lités, telles que la sodoivent l'exemple à leurs cadete. . r1él.é, 1 économ1e, etc., ne peut réussi r EL voilà comment il est bon, il est soone. 9. On travaille honnêtement et uss1 complètflment que celui qui aimP doUJ;, pour des frères, d'habiter ensemtravail. ChPZ l'a,..r!cultflur cette quase fi.8 à la Providence. ble dans la famille chrétienne. 10. Et l'on ne consulte pas les ·té d'aimer le trav"ail est indispensablP. IV. - Les domestiques narobulflS et les sorciers. La persévérance ne l'est pas moins, 1. Dans la famille chrètienne, le La foi, l'espérance, la charité t malheureusement elle manque trop mal·re et la m11itresse choisissent aver justice siègflot aux quatre coin ouvent; si on ne réu11sit pas dès le foyer, daus la fall'ille ~hrétiflnnA, ommencement, on jette, comme on dit, scrupule leurs domestiques. 2 lie cboisise11n1 surtout entre millP manche après la cognée, et on reV I. - CHAQUE JOUR. CPUX qui auront la garde de leur plu8 l. Dans la vie chrétienne on se ommeoee autre chose. La pArsévérancA précieux rré.. or, de Jeure enfante. de bonne heure, on fait le 'signe st d'autant plus néc_essaire à l'agricul8. l'e surveillent attentivement Jeun croix, on offre sa journée à Di ur, que 808 opérations ~ont longues, parol•·s et leurs démarcbPB, l'on fait à genoux la p rière du m,tt t la plupart du tem~e 11 ne peut en 4,, lis ne permettent point qu'fü 2. On fait le signe de la croix 3 nnattre le résultat qu au bout d'unP bla~phèment. et après les repas. née _au moins. Par exemple, s'il a 5. I1s IPor donnent toute liberté d'ac3. On est toujours attentif à la !repris un système. de culture, ce n'eJt complir leurs devoirs religiAux. de la conscience, et l'on pone avco u au bout de. plusieurs années qu !I 6. l ts leur commandent avec bonté. rage les croix que l'on rencontte, eut 8 ~ apprécin _les résultats. Veut-11 7. Les domestiques snvent leur~ 4. On fait la prière du s·J ir en trodmre chrz lut u~e nouvelle culturA, peut ne pas réussir dès le début et m11itres avec respect, affMction, fidélité mun. et dévouAment. Et l'on additionne ainsi des · ir après cette année de non réussilr . . . . s efforts couronnés de succès L'agri8. Ils sont plPins dfl discrétion et n~ bien remplis dans la vie chrétienn lteut· n"est p as d ans 1a 81·t ua 110n -' d' un . • colporteDt point au dehors ce qui stVI. CHA QUE SEMAINF, . dustriel qui peut plusieurs fois dan" dit et se fait à la maison. 1. Dans la famille chrétienne 11née renouveler 11011 essais et se placer Et c'est ainsi que les domestiques

IS dans des conditions qu'il choisira , L'agricultPur, lui, n'est pas maitre de cbaoger les conditions dans lesquelles il travaille; il est dominé par les conditions ah~osphériques qui, une année, peuvent lui être favorables et l'année suivante. défavorables, si bien que, tout AD trava1llaot de la même manière avec les mêmes moyPns, soit sur la même tPrre, avec les mêmes instruments, les mêmes engrais, il peut arriver à des résultats tout différents. Le temps qu'il fera durant ses essais de nouvelle culture est un inconnu qu'il ne peut modifier à son gré et qui le place dans une situation d'infériorité. En présenc" de cette immense difficulté, c'est la oersévéranee qui le protègera contre le découragement. L'ordre est encore une de ces qualités qui font très souvent défaut chez l'agriculteur. Avec de l'ordre, on évite de perdre beaucoup de temps à la recherche de ce dont on a besoin. Ou évite aussi avec de l'ordre la perte de beaucoup d'objets ou leur détérioration par le fait qu'on les laisse trainer où ils ne devraient pas se trouver. Les harnais, par exemple, doivent être accrochés sur des crochets ad hoc dans un auvent à l'abri da la pluie et du soleil. Les outils doivent être rentrés tous les soirs après le travail dans une chambre spéciale r ù on est toujours e.ûr de les trouver tous réunis. Les instruments doivent être p lacés sous un hangar, à l'abri des intempéries, et cApf!ndant que de fois ne voit-on pas des chars rester long•emps au milieu de la cour et des rharrues rester aux champs peodaot des ;\emaines ; le bois se pourrit, le fer se couvre de rouï.le, et Ill conséquence en est des réparations cotîteuses, qu' il aurait été facile d'éviter en ne laissant pi!B inutilement les outils dehors. L'inspPction du fumier, quand il est biAn rangé, mis en tas et é1endu au 80rtir dPs étables, donne de suite une idée favorable à c"lui qui visite uoe ,.,xploitation rurale. Souvent, hélas l c'est le contraire que l'on constate, et cela


and détriment de la qualité de ce .er agent de production, 1s les champs, l'ordre n'est pas s nécessaire. Après chaque labour 3rsage, les fossés situés au bout ou )rd des champs doivent être curés terre rPj etée sur le labour, surtout utomne, pour permettre l'tfoouledes eaux. D ans les vergers, les s doivent être propres, débarrassés ur bois mort et de la mousse e t mnes soutenus par des tuteurs. l'intérieur de la maison, tout doit en ordre et propre, et c'est surtout 10 la ménagère fait sentir son in-

ce. ,ut le monde ne possède pas tou:es quali tés, mais il faut s'efforcer ~s acquérir, et c'est par une édun bien entendue que l'on peut en Je germe chPZ les enfants, qui, tard, devenus hommes, ne les ou1t pas et en font lear profit beao' plus facilemflnt. Les mauvais optes sont contagieux, mais les 1 le sont également, et c'est sur :-là qu'il faut attirer l'attention dPs nts dès leur jAune àgA : on leur na ainsi bien des déboires en déppant "h"Z eux )AS qualités néceses pour réussir en agriculture.

~rnal d' Agriculture).

O.

BoREL.

---.1,.......-::::._;.:,s a oo~--R1.---1

nouvelles richesses de la lancoe Cra nçal•e

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sien Emile André - qui ne manqu eut les honneurs d'un dérivé - éphé- la B outse : le ,,krach", mot suggestif, pas de piquant. mère, il est .vrai. - copurchic / (Au- ptesque sinistre. La politiqae nous a valu quelque, ou rd'hui : Smart 1). · Les savant s ont eu la consolation de J mots suggestifs : communards, dyna. Snob, snobisme sont devenue des ex· baptiser le ,,phylloxéra", s'ils n 'ont pu mitards, chéquarts, gambettistes. bOUJpressions courantes. · détruire. . . J langistes, la Boulange, panamistes, su ), Des mots anglais désignant des vê- le Les médecins nous ont gr atifié de distes, etc. ltements masculins ou féminins, comme A la politique on peut rattacher laulser, smocking, jersey, etc., se sont l',,infl uenza '' , - du mot, bien entendu, 1 et n on de la chose. 1 zutisme et le j' m'en fichisme. égah,ment vulgarisés. Les parfu meurs ont trouvé de déli· D'aucuns ont créé le mot employeurs Mème ramarque pour ·(ive o'clock et surtout pour ne pas prononcer auss arden-party, que chacun em ,Joie, mê- cieux mots exot iques pour leurs nouvelsouvent , patrons , ; et l'on a appel me sans ê Lre un parfait homme du les créations: ça embaume, rien qu'à. les malheureux des miséreux; ne serait monde. pronon cer ces n om s d'odeurs suaves. ce pat:1 ce que l'on a fait de plus clai En style journalistique interview 1 inSi les parfums man quent un peu dans pour soulager leur infor tune t iewer, leader sont devenus d'un em- les cham brées des régiments, en revanAux quAstions sociales se rattacben 101 très courant, che un argot spécial y fleurit, a r got les mota f~minisme et fém~ni~te. ~ou La mode des bars an glo-a méricains a pittoresque, alimenté par une vailla nte av?ns e.n littérature des écr1va10s d à~ ·épandu a ussi divets noms de bois- bonne humeur, et ce langage spécial est mm qui ~éclament éteroelle!l)~nt le h sons étra ng~res, à commen, er pat le devenu familier de par le service oblitre de. , 7eunes '!'-aîtres féministes , . ·okstail. gittoire. L'art de la guerre nous a valu TouJours en httér.ature, nous avon . vu fleurir, un peu plus que l'espae Des ~ ots anglais se sc,nt tgalt ment a ussi des néologismes savants, tels que d'an matin, les symbolistes At les déli ~trodmts d a ns le langage spécml de ,,mélinite''. quescents, après les décadents. iver s,.sport~. _La _vogue des . courses a N'oublions pas un n éologisme de phiDans leurs roman~, Alphonse Daude ulg3:n;:;é pa1~1eultèrement diverses ex- losophie amère, cinglant t out une époet son fils ont eo de curieuses trou ress10ns, et 11 n 'est pas jusou'aux t ur- q ne : le ,,panmuflisme" . , VijiJles: Alphonse D audet créa estra '.istes à 20 sous, a ux vélousm ds, qui ne A la list e des mots n ouveaux, il y diers, qui évoque bien des personnage omprennent , emploient ces mot s aurai t à joindre celle des mots an ciens officiels ou non cabotinant sur une AS 'outre Ma n che. pris maintenant dans une accept ion 1ratiA; Léon Daudet inveob morticolo A_ l'époque dès"';'.;ourse'Sd<> taurew, non velle . . . et parfois bien peu p ré,ue Théd.treuses. le_ voenbl~ exeA_ssibl e., ctficionados prooon a 1·e t d'a·u 1 em· s par l'Aca démie fran çaise! ~éingaao t les dem1- mooda1oes qui s·~ , _ . . ç n Quelques exemp les : bibent dans les music-halls et les pe ~ ~s mal, diveus mots ~spag nols rela,,Ventre affamé", expression dé· tits 1héàtres, est une invention d'Au ifs ~u spo~·t tauromachique guste G1>rmaio. Reille !J icyclette, sal_ut ! L a vogue du signant les femmes qui portent des banLe mot soiriste a comporté uoe va . élo a f~it donner droit d2 ~1té à t oute deaux plats cacha nt les oreilles, en souriante: soireux, créé par E mile B r5rA ne sétie de v Jcab_les nou 1·{·aux: ,,re- venir du proverbe: Vent re affamé ... .. ,,Reprise individuelle", plaisant eurijt qui est auARi le père de tripatouil ·ord, rtccordmar,, t r1plE.tte. .1uadrllpletZage, tripat<Juiller, )ete. e, vélo?f P~d~r_. " ou, pae nt réviatio~, phémisme par lequel on désigne le vol, Aux tréà:rAs ou plulôt aux petit ,pédatcl , Jolie,, ,,pédaleuses . . . adm1- en style d'anar chist es. ,,E t re palmé", avoir des palmes académiques. coonPrte se rai.tache le souveoir dn .. ·ét:s même des , .véloph ob<'"" , Pétomane, autre vocablA nouveau e J./automobilüsm~ et ses , h auffeurs Et les ,,dreyf usards", les ,,esterba bien fia de siècle, désignant d'ailleur ont aussi en tr:>in d'enrichfr la lan gue. zystes". un c artiste .. de genre fort curiAux. Jnuti ie de si~nn1er, en faj ~ de mots Mais à cont inuer cette liste, on risSans transition, passons à diverse ,1s a ux in, entions nou vel.es: .,télé· querai t de faire frémir les mànes des AJpressiona dA la vie élégimte dA cet! >ho11e, phonog~:.plie, cinhna ographe," écrivains du G rand Siécle ! époque : cercleux, gommeux, pschut t ~. teux, grelotteux. boudinés, etc. E n des gen res divers, voici quelques Les ePfant• protec,teurs Pschutt et v'lan, outre le mot muet utres acquisitions de la langue fra ndes ol8eao.s ealbécarre (1), ont lutté quelque temp aise: - Le cri d'alarme a Mé j eté sur 1~ avec , chic ,, resté vainqueur, et qo Le ,,krach" a ébranlé les colonneil de disparition des petite oiseaux, ces au• 0

es bflsoins du jour, l'invention dans les domaines, et aussi dans l'ima1tioa ardente de tous les novateurs, poètes et romancierH à la mode, mt à chaque instant quelque vocablP nau qui s'impose rapidement dans :onversalion et .finit par faire parLie la langue franç llise, que la docte 1démie le veuil!e ou non. >resser une liste complète de ces ,logismes qui fourmillent aujourd'hui ait un travail coosidérable. Nous nous nerons à en donner une liste - d'a3 les indications du journaliste pari1

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si actifs de l'agriculture. Uoe grèvera pas le budget et qui re~dra rnithophile a même été foadée. uéanmoins des services. E lle constitue :fforce d'organiser la proteetloa eo outre une excellente leçon de choses Si elle pouvait servir d'exem~le e ,èees dont il est urgent d'éviter que la mode s'en m.è'àt, nos petite 01rable disparition. amis des oiseaux, nous devoas Maux seraient sa·nés, et les eofa11ta :onnattre la forme iatéressaotP auraient ainsi, en se jouant, procur6 à cette protection par ua iasti- des millions à nos agriculteurs. d'ua e pelite commu ne de Seine, ne (France). PENSÉES enfants ayant élé accu.3és, non uelque raieon, d'être de grands ... La Providence nous conduit avec :teurs de nichées, M. Gibet, io1r à Coupvray, a pensé qu'il n' y tant de bonté, dans ces temps différents -ien de mieux à faire que de pla- de notre vie, que nous ne les sentons 1 oiseaux sous la protection de quasi pas: cette pente va doucement, e nnemis naturels. C'était de la elle est imperceptible: c'est l'aiguille psychologie, car l'enfant aime A du cadran, que nous ne voyons pas al euvre de proteclioa, tout au,s Ier. Si, à vingt ans, on nous faisait voi ue de destruction, sous l'inFpira- dans un miroir le visage que nous auu moment; et il est capable dt> rons à soixante ans, en le comparan ·e r à l'une et à l'autre avec une avec celui de vingt ans, nous tombe· conscience. rions à. la renverse, et nous aurions société proteclrie6 des oiseaux a peur de cette figure. Mais c'est jour · .té créée entre les élèves de l'école jour que nous avançons: nous somm~s 3unes garÇOD8. L<~ président, l~ ,résident et le secrétaire sont de,- aujourd' hui comme hier, et dema1 . de la première division. Tou,. comme aujourd'hui; ainsi nous avan ,treS élèves SOnt IDPmbres de le çons sans Je sentir, et c'est un miracl é. Le bureau se réunit sous li; de cette Providence que j' adore . Mme de Sévigné. leoce de l'instituteur, tous les sa. .. En défendant l'autorité du Saint à midi et demi, pendant lei. de mars, avril, mai, juin et juille1. Siège, vous défendez celle de l'~glise 1 rô le est de contrôler les décla- et l'autorité même des souverams, e s des membres et d'inscrire su, toute vérité et tout ordre. Vous deve rnet spécial tous les nids désigoé- donc compter sur de nombreuses con >rotec11on, ai nsi que la destruciioa tradictions · mais il est beau de les sup oimaux ouiilibles. porter pour' une telle cause. L' oppos1. ici, pour 1898, le résultat des opé- t ion des méchants console le cœur d 1s de cette Jou ne société: LA nom- l'homme de bien. Il se sent plus sépar les nids protl'>gés a été d"' 570, .. 1 d'eux et dès lors plus près de Celui n posant en 274 uid~ d'h1rood~lle~, 80 qui le jugement appartient, et à qu· de pinsons, 50 01 ds . de verdiers, restera le victoire. ds 110 roitelet@, 37 01ds de ross1Lammenais à J os. de Maistre. . 17 de chardonnHrets, 12 nids de * Quoique des gens n'ai~n t point d'in ~ges et 53 nids divers. ndant l'hiver, il a été détruit, d'au- rérèt à ce qu' ils disent, 11 ne faut pa~ art, au moyen dA pièg.,s: 2.\ nid~ conclure de là absolument qu'ils ne ,ir et 80 petits, 4 belettes, 25 rats mentent point i car il y a des gAns q.ul mentent absolument que pour mi>ntir. us da 300 souris. P.à.SC.A.L. 1 ,ilà une mudeeLe institution qui ne J

XVIII•• ANNEE 110 l J

SION 1 S Avril 1899

l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATJON L'iCOLE PRIIA1RE paratt chaque quinzaine, de Konmbre à lai If

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SOMMAI RE : Avis important. - Jésus-Christ. - Ense ignement oral et par le livre. ( Suite/. - Société valaisanne d'éducation. / S uite et fin}. - Traitement du personnel enseignant. Une idée sur l'enseignement de la langue. -- L'instituteur. - Ses moyens de perfectionnement. - .Partie pratique. ( Composition}. - Pensée pédagogique. - Echos des conférences. - Suppléments. Tout . ce ·qui concerne la publication doit être adressé If à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1•• secrétaire au Département de l'Jnstructian publique, à Sian. ~


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