No 09 l'Ecole primaire, 1er Avril 1900

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vent toujours être proportion.nées au nombre de ruches; 2. n' augmentez pas gain. Mais il ne suffit pas de _d ire : • Je le nombre trop rapidement; 8. n'ouvrez gagne 3000 fr. par an; donc Je puis dé- pas les ruches plusieurs fois par jour ; penser 250 fr. par mois. • Si nos dé- 4. n'essayez pas de trouver de nouvelpgnses ne sont pas ordonnées, endiguées, les roches; 5. ne vous imaginez pas de elles se répandent à tort et à travers tout savoir, car c'est précisémen~ alors et sont cause de déceptions et de dé- que vous ferez led plus grandes sottisastres. D'après les données générale- ses ; 6. n'essayf'Z pas tous les procédés ment reçues, la nourriture en1re pour nouveaux de l'apicole; 7. n'achetez pas la moitié dans les dépenses d'un petit votre miel d'un étranger avant d'être budget, le loyer po~ir on. cinquième, assuré de son honnêteté ; 8. ne soufl'entretien et lec dépenses diverses pour frez aucune impureté dans le miel que un autre cinquième, et les économies le vous vendez ; 9. ne vous laissez pas 10 0 10 du r.e veuo annuel. tenter par les bas prix. Les marchandiLa première règle d'une bonne éco- ses à bon marché sont dans la règle de nomie est d'établir, au commencement moindre valeur. de l'année, son budget, afin de l'équiliMoiaiaaure dea viandes aaléea. brer dans toutes ses parties, et d'éviPour empêcher ta moisissure des ter les prodigalités ou les écarts. Si jambons, saucissons et autres viandes modestes que soient nos ressource~, en de conserve, ou bien pour la faire disrèglant bien nos détJenses, en suivant paraitre là où elle s'est produite, il n'y rigoureusement le budget arrêté saos a rien de meilleur que le sel de cuisise permettre le moindre viremeot de ne. On en fait dissoudre très peu d'eau crédit, . nous arrivons à nouer les deux de manière à former une bouillie dont bouts. Mais il est impossible de bien on ènduit la viande séchée. La moisisgérer on ménage sans une petite comp- sure disparaît et il se forme au bout tabilité privée. Il faut inscrire avec soin de quelques jours une couche de fins les dépeoses journalières, et en faire le cristaux de ce sel qui préserve comrelevé chaque mois, pour se rendre plètement la viande. compte si elles s'équilibrent bien avec les recettes. S'il y a au bout de ce temps un excédent de âép~nses, on pe~t »« Un peuple qui viole la loi de la sanctiamortir ce déficit en réduisant le crédit fixé pour telle autre rubrique; ou bieo fication du dimanche est un peuple pour leon le comble en diminuant d'autant 111 quel les â mes ne comptent p lus. Toute son chiffre de la colonne : économie. Si, au activité, toutes les puissances de son induscontraire, la balance accuse un booi , trie, toutes les puis sances de son génie se on peut en ajouter l'excédent au crédil concentrent dans l'horizon étroit et sombre d'une nouvelle période, ou porter la des progrès matériels. Son ambition suprême est de multiplier ses jouissances et d'entas· somme au total de l'épargne. La suppression des petites dépens~s ser des richesses. Alor s l'abaissement et la fait les grandes épargnes. Ainsi que dit dégradation sont partout. Les oscillations de un proverbe : < Les petitas dépenses la Bourse ont remplacé les joies et les ansont celles qui appauvrissent. , goisses du patriotisme. Mgr Turinaz.

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Recettes et conseils utiles Quelque& rè1dea de l'apiculteur. canadien 1, Ne commencez pas avec un grand

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REVUE PEDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUS PICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE Il'EilUCATION - - _:"-----~~----=--- - - - ~ --~ L'Ecole primaire donne au moins 12 liYraisons de 16 pages

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chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8 pagei:: pend11nt le covrs scolaire. Prix d'abonnement: Suisse fi'. 2.50 Union 1•ostale f1·. 3 Tout ce qui conc:erne 1't publication doit être adressé èt l'éditeur, M . P . PIGNAT, 1er secrétaire èt l 'instruction publique, èt Sion.

>HJ. Le sentiment qu'on a pour la plupart des bienfaiteurs, ressemble il. la reconnaissance qu'on a pour les arracheurs de dents. On se dit qu'ils vous ont fait du bien, qu'ils vous ont délivré d'un mal : mais on se rappelle la douleur qu'ils ont causée, et on ne les aime guère avec tendresse.

Dans tous 1es âges rexemJtle a un 1•011,,oh• étonnant. Da.us reuf'nuce il 1•ent tout.

F~N1-:LoN


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Sommaire du N° 9:

Ll:'s nwm ln:s de: c:nn:missions s1·0. L'instituteur et les famille.c;, par A. h til-1:'s et tons let- am ii,; <li:' l"Pdncatio11 Charron. - L'éexemple, moyen d'du- sout c·m·dial!:'nwu1 i1Hith.: ;111x conf h ·P11. cation. - L'attention à l'école (suite). 1 cei-. ---- - ....... ... - - /

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Deux mots en faveur de l'analyse (suite). Développement d'une idée 1 Echos des conférences sur l'enseignement de la langue (suite). - Chauffage et ventilation des écoles. / Sie1•1•e. Les instituteul's d e 1:e dü:ti-ic:t se> sont - De l'éducation nationale. - La réuni s e u confért:'n<:e anuuelk à l'ha1 lecture. - Hygiène de l'école (suite). lnil-4, lP 14 man,, soui-; la prh,idern·p <l<' M. lJnspec· t e m· Rt•y .•" pPu p1·èi,; toui-. Partie pratique. - Variétés. 1 les in,;1 ituteu1·s fiJ-eut a.eté de bornw Supplément No 9. ,olonté et r6pon<lirent ù l'appc>J. l,p Le choix de la Croix (légende). eorps Pni-eignani était honor('> df' la pe1~. La légende de Sou(leur (Nendaz). Rf'llCf' de )Di. A ll et, expert pé<lagogiQu'est-ce~que le pauvre ? - Louange que, et Lamon, inspc>rtf'nr. Plnsient·i-. et encouragement aux enfants. - Le f'cd{>siai,;.tiqneH asR,ii,;faient égalf' U1Pnt :1 la confh·ence ainsi <JUP la co1111uissin11 secret d' (,tre heureux. - Les péchés scola ir e de> Chalaii,;. perdus. - Causerie littéra'ire. - Re)f. l e Prés iden1 onnP ln. sh1111·e pnr· la pl'ihe d'usage, pnis, np1·f>;. les Roncettes et conseils. - Variétés. 1.J.aiü; df' hienYenne. il rnppt>l lP la m(,. Supplément No 9 /bis). m oite dP n ~tte figm·(· syrnpathiq11P, (Ïe Le mystère de la douleur. - .His- <.:et ('i<lneateur düdingué qu i fu t :u. Jt, toire d'un nid. - Le Chinois et l'a- din•c:teur Hopfiwr. L'ai,;srmhl ('ip st• lpY(' Pu signe de deui l. griculture. - Recettes et conseils. L'o1·d1·1:' <lu joui· amena enRnite la IP<'· Variétés: Qui des deux a raison?

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Conférences d'instituteurs St-Jlaurice-Jloutbey. :\BJ. lcR Institntenrs d(, l'al'l'on d. occ identa l sont con voq n('is Pn confét·<•n<:t' annn(•llp ohligatofrp à llussung<'.r. Jl, jendi, rn anil vrodiain, à tl 1 / 0 ù . dn m . 1lan s la i-.a lle d'é<:ole det- gat·(,'omt M.l\f. IPl't Jni-.titutPt11'R ,otHhou1 b ien p t·épa.rn· a u moi ns les iJ'ois e lwu1 R Rll irnnb;: xo" 105, l'..!:.! et 12K

Héreus. La conféreuec deH ini,;tituteu rR dt' ce distt·i('{ a m·n lic>u aux ·"g<•Ht•R. le• :.!î a1·t•il prnt·haiu, Ù fl ù. du Ill .

tnre du p t·otoeole, 11ui f u t ap1n·o111·<". 1rnii. on pro<:èda à l'<"lection du <:omit<": M}f. Basile Théta,: f't I'eeru<:hou<l l>a· mien furen1 nommés, lP p 1·emiPt Yit·f'président et le second sPrl'é1airt•. Ou passa pus uite à l'exanwu (lc•s compositions, dout <JUP-lqnPs instit nt em·s seulement, désiµ;n<"s par Ir i-;01'1'. <lonuè1·Pn t Jec:tnre. A ln. d iscussion. qni imiYi t , prire nt pa1·t de uomb1·e ux ml:'Hl· b1·es bo11on1ireR 0t institntc:urs. L e nou. reau JJi·ojet d P- Htatnti-; de la. Roc- irt<~ fut, a,-ec quelquei:; lt.Sghei-; m odifi<·ations, Yoté par l'misembl ée. _.\.près la séance. on He r e ndit ù la 111aiHon co111U1una.le où, pni· l ei- soius d.rs a nt mités de l'en<ll'oit, l'agape traditiounelle nttc>n<la it , anosPe d'un Yin g-t'>u1~1·p11x, tor·dia lem ent offel't pa t· la 11111ui-

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l'ipali1 (, df, ('ha.lais. Bil'n1 ôt toni-;ts pt· rhmits i-.e Hn <:f't:d r nt arec entraiu sonH )'hn bile d i t·ection de M . . \Ilet, major <le t,1ble. La so<:iPté df' mni,;ique l oc·alt•. D<>11 roll tf'nte de 11011s a roit 6g-ayPi,; v endant Je bauqnet. nous fit t•urn1·e l'houupm· et Il' plaisir dP n ouH at·<·omvagnet· jusq ;t' irtt p ied dn ,·illagt', où nom; uo118 sé1J,L· rùmes en HOUH disant ;111 l'eroir, <:'li 1!)01 , dans la IJÎ l t·oresque \ flllée d 'A.nui ,·ieri-;. Dan1. P., im,t. 7

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Conthey. 1) L e 8 m,n·s de1·n in ·, l'ùoi-.p italièt·I:' colll111uue de ('liamosou re<:l:'Yait aimablen1en t lPs in sti1Lltl·t11·t1 <le u otn.. distric-t, rhmi t- i>n to nffren ce ann1wlle sous la ptéHidenl·e de ~[. UÏl'ond, inspedem i-rnlnirP l' t· ]Jtésidc>n t d e la No<"iNr rnlaisa11111· d'hl11('(lfio11. _\,·aut <l<-' cornmPncer la. i-;é,tut·e, Jf. l'inspedi>m · i,;onhaita ln bii>n,<·nnc aux mPrn hn·H 1n·f>st>utH . l'nis. e11 tf'rm es rrn us et élt'Yf>S. il nous 1·a.pp pla <Jnf' la mott a ,·,tit fraµp t:" (Tuf'll eiuent daus n os nmgi,;. Le nom de crl ui (]lH' noui- 1·e. gl'Pt t oui; ton t pal'ti tn lihl:'llit'nt, a -t-il dit, i l n\•st pat- nétessail'e de li> ptonon 1·t0l' ; j I l'Ht sm· YOS l f'Yt'('H, il f'St dans lom; YOS ('<l'Ul·s; <·'e:,;t C'elui qni ,1 ét(,. pour aiui,;i dil'e, notrP p&1·1:' ù tons; <:'est l\I. Hopfuer, le diHt ing-u ('i diret:te u1· d e l't'.c·o le uorrnale. I/a~semblée se lè,e eu i-;igne <li:' <knil. Jl nous raµpelle ensu ite qLw la 1Uol't renait aussi de frappe1· )Jlle Jnlie Delaloie, une in stitntrict· modèle, i1 la triche> ckpn ii,; p l ni-. cle Yingt ani-. •\ !I 1 / , h. l.1 séanf'P est ou 1·e1·tc µa.1· la p1·ihr d'u i,;a.p;l', JJOllt impl oret la béll<~didion du Ciel sur l es tt·arn nx de la jonn1ée. .\pri'•s 1·avp<>l. la ledme dn }Jt'OC-PS· verba l de la dPrni?>te r é union et la tons. 1ilution dn hu1·ean, >\ÎX iustitutenr8. ùéi:;i gués pat le sort. donn~1·Pn t kdu1·e 1 RÉD. - Nous avons retranché cle ce ) compte-rendu quelques passages faisant 1louble emploi avec les lignes cléjà 1mbliées.

<lt> lPuti-. l1,1 n1 nx :sm· Je snjl:'t lll i~ i1 1'!!tnde. · •\v1·ès ,11·oir t->ntendu Jt,i,. idée::; éuiiseiùau:s f't's tOU1]JOSi1:io11f.l ei' celll:'s ja.illies d'nm• d itw n sHion sel'tée et intfressan te. on ad ovk lf'R C'Ouclnsious fiUivantes: 1. :!\1 niirt it>u <leH c•xamens d'<-mau(·iva· 1iou. yn lei- bous l'ésnlta.ts qn'ilH ont produits jusqu 'i ci. 2. Diminution du nombre <l'élhPA dans c·es examens. afin de pouYoÎI' procéde1' ù tPux-c:i d'uue rnanii'·re vlm, RP· rieuse. 3. Emnn<.:ipation ù 14 nm; def't élhPH dont la condui1e est excellente et dont le total <lt•s notefl n f' dépass<>rnit pas :i. -!. Facu lté de fréquen1er l'érol l:' déjà. à. 1mt·ti1· de (; anR (sanf caH dP fo1·c·p majeure). 5. rentntlisatiou det- l·our:,; de rép('tit io n sous la d ireeti on d'un maîtee spéC'ial , là où faire se peut. G. Fixation, dans la loi, du trni1e· ment à allouer à l'iustitntenr dn c·o111·s d e r<"pétition. 7. Bnse ignement d e ht r eligioH darni cc>i- dernierR rours. R. Extt>nsion des 1·0U1JJPten <:Ps des cornmission H scolaires et des int-pectenrK · fi. Rnrni direct des listei- d 'a ùst•nceià l'insµe ctem· et pat· celui·l'Î au l'l'<:f'· ,·eut· df' di shict, e t c. O n pai-.sa ensuite i't la. discui,;i,;iou dPs s.t:11 uts dt' la .~oeiéf(, rnlaisa1111e d'M11<·11tiuu, auxqnels 011 1ù1ppotta. q11E>· q1wlques lég-hes 111odifica.tionR. La st:"aJ1l·e ur fnt levée qu ï1 :.! ù. Eu 1 effl't, le fpu de lü. dü,cnssion n ou s fa is;1it ouhliE'L" que u·lui de la cuisine a.rait de1rnis lougtem]Js eu i t le dîne1·, JJ1'l5pa · J'é c]I(';,; )f. Jnli e u Ca.r·tu]Jt. ) l. ) Jolk. no111mé major d e tabl e, s'acq uitta de seH fouctions aYE'C Je brio qu'on lui couuaît. 'J'oni-ts et dwn1i-; alieruèl'ent aYe<: un joyeux Pntrain. su rtou t qnf' J'Px<:elleut Yin offert pm· la comm une dr Cham oson d('ilia to u1 es les l angues. De leur


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SION, ter Avril 1·ôté, Il':-. a imable:,; .~0111111clii''I'<'-~ cl'1111 jonr,

) ClleH les inHtit.u1t ices de l'euùr oit, jetèrPut nne n ot e gaie dauH la fête p m· leur cmptessemeut à no.us Renil'. Ma is les licures ou t p assé r aviderne.n t ; il faut son ger à h i sép,natiou . ~ons quitt ons d on c Chuw osou, emport ant cle la journée uu durnble sou,enfr. P. J., institutem·.

Almanac11 du Valais 1901. L es lecteu n; d e LtJcole prim uirc ont p u app1·end1·e pa1· n os j oun mux locau x qu'un A.l man arh du T a la is pa ra î (l'a dt>s cette année, Hoi.t y orn· la p l'emièr·e fo iH en 1901. Le c:omi1 é d'iuitiatiw est M ji\ à l'œuv1·e pour r ecueillir les matériaux et rcn srig-nem en ts nécessaires i't la J"éalisaHon cic son p 1·ojet. Com me les µn blitation s :rnalog-neH, l'A.l111a11uch du l'a l ai.<1 aµp orte1·a des arti.clt'8 religi eux, li tth·a i1·es. sc-icnt ifi<] ues et a gricoles. qu i se1·ont clioisis de n1<tni(•re ù iuté1·esser le canton d 'une ma uihe spécia l<:>. Rei,; éd itn1rs tlésirent . eu .effet, lni d011J1<:> 1· u n (·adwt <1 ·rnlaii-an » et npp1·oprié anla nt qu<:> possible a.nx lwsoim; et aux a s pira.t iou s de notre' pHys. I ls t iendront ,1 insi le meilleur compte dl, S intérêts ùe cha que district en particuli er. en rése1·, aut nm• p lal'e à lll nwut iou df> !'C <)Ue l<''fi unR <'t les anhei- p Pn, en t offrir de rewarqua bl e à n ot r1· dan s les clifférenüi clomaines. Les 0ditcun, n e se dis1-1i11mleu l' paR, d'ajllelll's, la cliff itnll é dP ln. Utc:h e rn::smnée, nrnis ilR espèr ent la men e1· ;t bien .wec le con con1·s ùe touü>s les 1wri-onnes eompéien1es et d~voufrs a n snr<'1~s de lem· e11trepr jse, ()lli est 1mtl'iot iq uc a,,mt tont. ~DL les I nstit n l em·s et a w i1< cle l'in s1ruc:tion qni mu a ien t des prodnc-t ion ;. 1 in édi tes :1 off1·h pom· l' Jl ma 11 u t l1 d 11 l'aTais <'D p1·!5vn1·a l iou ]Jf>ll\'Pnt leH :-oumet. t l'e ù sou eorn il 0 d e r C-dadion var l ï n f ennécliaüe <ln g-h·,rn L de l'Ernll' vri?Jt <t ire. LeR <~ditenn; se tto n n ~roiit san s

clon te thw s l'iJupussil>iliü~ d' ntili i,w1, to us Je:-. ma uns n iti- qni leur pa n :it·11. clt-ont . I li,; clenont , dés lor i;, accordl?r la ptéfér l'uce a nx m Pilleures sauf :t r pu. d1·e à l(sm·s a uteurs ou à a journ er ù l'an. uét' sninmt e ceux qui n'au t aieut 1>11 hou 1·e1· m omen1a ném ent phu:r . ( Communiqné:.)

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Yoici euto1·e, à ce suj r t , un co11111w 11iq11é qne ..,-ieunent de p ublier de ux ùe uol! jonr nnux : Le p ublic de n otre cant on a m·a , sauH nul doute, accueilli avec joie la nou r elJe parue dans les journa ux, de l'appatition w och a.ine d' un a lm aua.ch essentiel. lernent ,alaisan . Un e lacune souvent cléplorée sera ain si com blée. Non que lC'R alm anachs qui aYaient l'accès de 110s fa milles n e fussent pas d ignes de c:ette fa.veur . )[ais nous a,ons pensé que, au moment où n otre can ton -a p tis un dé1·elopperneui !::i i téj ouissant ùans le do1U,tine écon omiqu e, agricole et industriel, la 1·1·hition <l'un ,1luiana<:li, cornsacré spécialement aux intérêts valaisan:-; éta it chose t oute uatu1·ellc. P ourq1 l'i ce q ui se fait aillem s n'aurai l-il pas sa raison d'être chez nous? D'ailleurs ce n' est pas une œ u ne a hsolurnent nouvelle que nous en1ti!p reu ons. Il y ,t d~jlt nomb1·e d'années, un h omme qu i a bi en mérité des let l r ei-.; et cle sou pays, )[. Ch .-L. ùe Bons, arnit. créé l'« A lman acli du V illage », qui a pai·u quel ques ann ées. D h·erse::; cfr<:oustaucel:l patticulières en fi rent s u::;penül'e ma llie1uenscuwut la 1.mblicn li on. Xou s avons tout lieu de croÏl'e que l' « . \lrn a na ch ù11 , .~ ._tl a is » n.u1·a un e exist cn ce plus lon gue. Cet am i de la fa mille s'effo1 ·cera <l'inléressei· t on l le monclc var la n 1riété de seR ptoùu<:tionl'(, no u ,·clles et r éc·it s, ar t.i cles Hgticoles, d11·011j . ques indus tr ielleis, , ar iétés amusantes, san s parl er de la part ie iudispeusnbh~: n t lt>ntlrier, ff.t(•:,; d fo-ires et n"11::,e ign<'· men ts ùiyers.

1899/1900

L'ECOLE PJtIMAIJtE ORGANE DE LA

SOOIE"f'E VALAISAHNE D'EDUCATION '===:= = = = = = = = = == = = = = = = == = = = = = = = = = =

Félicitations Nous apprenons a vec plaisir que notre assidu et dévoué collaborat eur, M. Alfred Charron , ancien profes,sieur à La CM.lette par Montargis (Loiret, F rance) a ét é nommé officier d'Académie pa r décret rendu Je 15 février dernier par Je gon vern ement fran çais. · Nos vives et sincères félicitations.

L'instituteur et IRS familles

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L'éd ucation scolaire ne saurait être complète si une parfaite entente n'existe rntre Je maîfre et les familles. E n effet il ne fau t point que les secondes viennent défaire ce que le p remier a. eu t ant de peine à édifier; il ne fa.ut point que les parents, pa r leur conduite inconsidérée envers leurs enfants, viennent porte1· atteinte à l'a ut or ité morale d u maîü e. Il faut que l'élève puni soit bien cer tain, quoi qu'il fa sse, de ne p as éch a pper à la punition qu'il a encoutue. E t si Jes p a.rents sont pal'fa.itement d'accord avec Je maîtt'e, il s reeueilleront les premiers le fr uit de cette entente, car les enfants, m aintenus de part et d'a utre, rempliront mieux le1ns devoil's eu\'ct·R leurs pntPnt:~ com me ('D -

ver s l' ins t ituteur, envers leurs frères et leurs sœu rs, et , à. l'éco,l e, ils ne perd ront pas leur tem ps. Mais si les famill es sont indifférentes, si elles se désintéressent de l'école, laissen t au maît re t out le fardeau de l'instruction et de l'édu cat ion des enfants, sans j amais y coopérer, s'il n 'y a aucunes r elations entre elles e t l'inst ituteur, si celui-ci n e leur rend point de t emps en temps des visites cordiales, l' œuvre de l'éducat ion scolaire cour t Je l'Ïsque de péricliter . Il faut donc vai ncre cette indifférence des parents non seulement en alla nt les vi<siter quelquefoi s, en leur pa rlant de leurs enfants, en les priant de seconder nos effor ts; mais encore en ent retenant avec eux une correspondance permanente a u moyen du carnet scolaire. Cette cor responda nce régulière peut avoir lieu chaque semaine par le canal de l'enfant lui-même, cha1·gé de por ter dans la famille le carnet qui le concerne et de le rapporter au maitre re. Yêtu de la •s ignat ure des parents. L'élève, sachant a insi que sa t enue à l'école sera connue de la famille, essaiera naturellement d'obtenir les meill eures not es possibles. La famille, de son côté, mise a u courant des ~tudes scola ires et de la conduite de l'enfa nt, s'intéresser a


136 peu à peu et finira par y prendre une part active, dont naturellement profiteront à la fois l'instruction et l'éducation de l'élève. Le carnet de co1·respondancc, signé par l'instituteur, comprendra, pour la semaine écoulée, les notes relatives à l'assiduité à l'école, au travail, à l'application, à la conduite de l'enfant, en même temps que des renseignements sur les progrès dans toutes les parties de l'enseignement. Les parents, pourront également y consigner leurs observations. Nous savons bien que l'établissement de ce· carnet est un surcroît d':! travail pour le maitre; mais ce travail lui rendra plus facile sa tâche d'éduca. teur et contribuera à une meilleure édu. cation de l'enfant. Alfred Charron.

L'exemple, moyen d'éducation L'exemple ou l'enseignement par les actes, est le premier, le plus général et le plus puissant des moyens naturels d'éducation et d'instruction. A peine l'enfant a-t-il les yeux ouverts à la lumière, qu'il en subit déjà l'heureuse ou la funeste influence, à laquelle il n'échappera plus durant le reste de sa vie. Que d'hommes mêmes ne reçoivent point d'autre enseignement! Par son action incessante, l'exem. ple .s'étend non seulement à tous, mais, encore à tout: éducation physique, in· tellectuelle, morale, religieuse, culture d'une faculté, d'un talent, pratique d'u. ne vertu, etc. Sa puissance, sur l'enfant surtout, dérive de l'extrême impression-

nabilité et des instincts dont la natui·e a doué cet :îge. L'enfant, dit Fénelon, est comme une cire moue qui reçoit toutes les emprein. tes qu'on veut lui donner. Sa <:nl'iosité naturelle et son instinct <l'imita lion ll' rendent observateur; il examine, il dé. couvre, il apprécie avec une saga.cité et un tact remarquables les qualités, 1~ ridicules et le degré de vertu des per. sonnes avec lesquelles il vit; et toujou1·8 il en déduit, même à son insu, des con. séquences pratiques pour la vie et la formation de ses habitudes. Il attache sul'tout une importance particulière aux exemples de ses parents et de ses maitres, soit à raison de l'affection ins. tincti,e qu'il leur porte, de la confiance qu'il a en eux, et, arrivé à un certain âge, parfois aussi à cause de l'intérêt qu'il croit aYoir à les trouver en faute, pour justifier ses propres défauts par la contradiction réelle ou apparente entre les actes et les paroles de ceux dont la conduite devrait toujours lui servir de modèle. Ces dispositions naturelles, jointes à la continuité des exemples reçus, façonnent les enfants à l'image de ceux qui les entourent et expliquent les p1·overbes: Tel père, tel fils; tels maîtres, tels disciples. Il importe donc que l'instituteur, comme le père de famille, s'il ne veut annuler les effets de son enseignement -verbal et s'attirer l'application de cette parole du divin Maître: « Faites ce qu' ils vous disent, mais ne faites pas c.e q u'il s font. » il importe que partout Pt toujours ils prêchent d'exemple.

131 C'est surtout en ce qui regarde l'éducation religieuse et morale que ce moyenest d'une puissante efficacité; là, il suffit presq ne seul, tandis que rien ne peut le suppléer. Pour se prémunir contre le dan t:,o·er de donner le mauvais exemple, l'institu. teur considérera l'étendue de ses ravages qui ne s'arrêtent pas au présent, ruais s'étendent à la vie entière et jusqu'aux générations futures; il méditera. souvent ce foudroyant anathème prononcé par la Vérité même: « Malheur à celui qui scandalisera. un de ces petits qui croyent en moi. >> Par contre qu'il considère la <.;onsolation dont ses derniers moments seront inondés, si, com. me le divin ::\ifaître s'adressant au Père <.;éleste, il peut dire à la. fin de sa. carrière: « De tous <.;eux que Yous m' avez ('Onfiés, je n'en ai perdu aucun », au moins par mes mauvais exemples, et 1< j'ai toujours fait le bien en leur présence afin de Yons glorifier et de les porter à vons glorifier». Combien gtan. de ne sera pas la récompense éternelle d'une semblable vie ! En fait d'instruction, l'exemple, qui précède ou accompagne l'enseignement verbal, donne l'idéal d' une bonne exécution, il fait connaitre pratiquement les moyens à employer pour bien appliquer une théorie, et, par sa pro,p re puissante, il entraine fatalement à l'imitation. A.ussi, une bonne leçon n'est-elle, de la part de l'instituteur, qu'une suite de bons exemples de toutes natures: propreté et bonne disposition des vêtements, tenue du corps, démarche, manière de gesticule1·, expression de la

physionomie, naturel, correctîon et politesse du langage, exactitude de la pro. noncia.tion, tout doit être imitable. Ooo:nment, en effet, faire contracter l 'habitude des bonnes manières si on les a so,i-même gauches ou triviales? Comment corriget les défauts de diction, si un langage incorrect et une mauvaise prononciation vont sans cesse frapper les oreilles des élèves? An point de vue de l'enseignement spécial, c'esfà-dire, de la nature et de la matière de chaque leçon, l'instituteur mettra toujouts en première ligne son propr-e exemple, par l'exécution aussi parfaite que possible, au tableau noir, quand il y a lieu, et sous les yeux des élèves, dn travail proposé à leur imitation: lecture. expressive, modèles de calligraphie, tracé des cartes géographiques, sujets de dessin, résolutions des problèmes, etc. Toujours aussi, le travail doit être exécuté de manière à développer et à former le goû.t esthétique; propreté, belle écriture, chiffres bien fa.its et disposition méthodique des parties constitutives d'un même tout. Si toutes les règles précédentes sont bien et habituellement observées, l'enfant, €Il vertu de l'instinct d'imitation, se modèlera, lui et ses œuvres, sur l'instituteur, et l'on pourra généralement dire en toute vérité: 'l'el maitre, tels disciples.

•••• L'attention à l'école (Suite.) i) La préparation des classes. une leçon bien préparée devient at-


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132 trayante pour le maitre: il trouve du plaisir à expliquer une matière qu'il connait parfaitement, et à employer des procédés dont il a expérimenté Ja valeur; pour les élèves: ils sont agréablement impressionnés par cette aisance d'expression qu'un but clairement prévu et des moyens bien adaptés peuvent seuls donner. Bien plus, cette succession rapide d' exercices intéressants et agréablement variés leur ôte toute tentative de dissipation. Dans ces conditions le maître n'a plus besoin de sévérité: sa tâche est simplifiée de moitié, et il est largement payé de la peine qu'il s'est imposée pour préparer sa leçon. Au contraire, un maitre entre-t-il en classe sans préparation sérieuse"? Difficilement il fournira une occupation utile et suivie à tous les élèves. Admettons même qu'il y réussisse, le travail qu'il leur procure sera-t-il toujours bien celui qu'il devait leur donner? procèderat-il avec ordre et sûreté. Non: il tâtonnera au lieu d'aller droit au but. Si, après chaque leçon, le maître reste quelques moments à réfléchir, s'il s'arrête au milieu d'une explication pour fureter dans un livre ou chercher, sans le trouver, un objet auquel il n'avait pas songé, peut-il supposer que son embar, ras ne soit pas remarqué? Erreur : c'est précisément dans ces circonstances où l'on voudrait que l'enfant fût aveugle, qu'il a des yeux de lynx pour mieux observer ce qui se passe autour de lui. j) L'impartialité. Tous les élèves ont droit aux mêmes soins, a ux mêmes égards et à la même

sollicitude de la part du maitre. L'en. fant du riche comme celui du pauvre, ]'enfant de l'ami comme celui de l'in. différent, l'enfant de l'étranger com. me celui du bourgeois, doivent être mi~ à l'école sur un pied d'égalité: ne sont. i]s pas tous, au même titre, les enfante d'un même Dieu et d'une même patrie qui réclament de chacun l'accomplisse. ment des mêmes devoirs. La partialité, de la part de l'instituteur exclura tout progrès, suscitera des inimitiés, fera dé. choir l' instituteur dans l'affection des enfants et dans la considération des parents. Les élèves privilégiés, sachant, par expérience, qu'ils seront toujour s les préférés de l' instituteur, feront gé· néraJement le moins d'efforts possible. Les autres, remarquap.t qu'en apportant toute leur application à leur tâehe, ils ne peuvent se concilier les bonnes grâces de l'instituteur, tomberont dans un fatal découragement. Que deviendrait une école où de tels sentiments seraient à l'ordre du jour? Et cependant cela peut arriver, si l'instituteur n'observe pas une stricte impartialité envers slê!1.1 élèves. La partialité est donc un puissant mo,yen d'indisposer le cœur des en. fants et de préparer leur esprit à rejeter l'enseignement qu'on voudrait leur don. ner. (A suivre).

••••• Deux mots en faveur de l'analyse (Suite.) II ne suffit pas d'être convaincu de l'utilité de l'analyse, d'en entrevoir les avantages et de vouloir l'enseigner, il faut encore savoir comment cet ensei· gnement doit être donné. Et pour être

c)ajr, j'indiquerai d'abord un petit programme général, puis un programme particulier pour chacun des trois cours d'une école primaire et enfin un modèle d'analyse pourles élèves du cours supérieur. 1 ° Programwne général. La proposition absolue avec les trois termes essentiels est Je point de départ de l'enseignement de l'analyse. Le maitre donnera un grand nombre de leçons sur cette proposition et ne passera à d'autres difficultés que lorsque les élèves l'auron t comprise. Puis, dans une suite de leçons progressives, il leur apprendra les diffé1·entes manières dont le sujet peut être complété, - complément déterminatif et explicatif - ainsi que l'attribut - complément modificatif, direct, indirect et circonstanciel. - Ce n'est qu'apr ès de longs exercices d'applica· tion que les enfants d'une école primaire parviendront à saisir la différence qui existe entre ces différents compléments. L'instituteur a ura donc soin de ne pas aller trop vite dans son en,seignement et de faire de fréquentes répétitions. Lorsque les enfants connaitront à fond tout ce qui concerne la proposition absolue, on leur enseignera à compléter soit le sujet, soit l'attribut, au moyen de propositions complétives, et à unir ces différentes propositions pour former la période, le discours. Les élèves parviendront a.insi lentement mais sürement à une élocution claire, précise et correcte. 1° Programme particulier des trois cours. a) 0 01ws infériwr. La proposition ab-

solue forme la base de l'enseignement de l'analyse dans le cours inférieur. Les enfants apprennent à exprimer leurs pensées au moyen d'une proposition d'abord explicite - verbe être exprimé, - plus implicite - verbe attributif. Après avoir fait composer oralement et par écrit un grand nombre de phrases ne renfermant que les trois termes essentiels, le maître prendra par exemple cette phrase: « Papa est bon. » Il demande: « Qui est bon? » - « Papa, » répondront les enfants. On leur dira alors que <<papa» est le sujet de est et que « est » s'appelle verbe. Ensuite le maître demande de nouveau: « Papa est quoi?» et les enfants de répondre: «Bon.» Alors il leur dira que «bon» exprimant une qualité d u sujet «papa>> en est l'attribut. Si l'on s'exprime au moyen de propositions implicites, l'instituteur apprendra aux élèv·e s à décoonposer le verbe attributif en verbe substantif et en attribut; mais les élèves une fois habitués à trouver l'attribut dans une phrase à verbe attributif, on n'insistera plus sur cette décomposition. Après cela on leur apprendra les principales manières par lesquelles on peut exprimer le sujet; puis on leur enseignera à donner plusieurs sujets à un même verbe - sujet multiple, - plusieurs attributs au même sujet - attribut multiple. Quand les élèves seront rompus au maniement de cette proposition élémentaire, on leur app·rendra à dét erminer le sujet au moyen d'un nom sans pré-


134 osition ou d'un adjectif qualificatif inispensable au sens de la phrase; puis n leur montrera comment on complète 'attribut au moyen d'un complément 1odificatif, d'un complément direct, o.direct ou circonstanciel. Après un Tand nombre d'applications orales et crites que les élèves inventeront auant que possible eux-mêmes, les enants du cours inférieur seront maitres le leur phrase et auront déjà une ceraine facilité de s'exprimer, ce qui leur ,ermettra de faire assez correctement le petites descriptions. b) Ooiws rnoyen. - Dans le cours mo·en, on fera d'abord la révision du cours ilémentaire. A cet effet, le maitre aura ·ecours à des tableaux synoptiques. Enmite le maitre apprendra aux élèves à ionnaitre les termes accessoires de la )roposition: compléments détermina:ifs, explicatifs, directs, indirects, cir:onstanciels et les termes indépendants ~avoir : le vocatif - mot mis en apostrophe - et l'explicatif - mot nécessaire à la construction de la phrase, mais dans laquelle il ne remplit aucune fonction. Puis il leur enseignera à unir les propositions indépendantes entre elles au moyen de conjonctions de coordination, à former des complétives soit déterminatives ou explicatives, soit directes, indirectes ou circonstancielles; mais on se contentera cependant d1une seule complétive par phrase. Tous ces exercices se feront d'abord au tableau noir, ensuite les élèves seront rompus au maniement de ces sortes de phrases par de nombreuses applications orales et écl'ites.

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c) Gours supédeur. Le programme du cours supérieur n'est que l'extension de celui du cours moyen. Les élèves de ce cours apprendront à connaitre d'une manière précise les termes accessoires, tous les termes indépendants de la proposition et les principaux gallicismes. Ils seront rendus aptes à comprendre et à analyser les périodes; mais on leur dira d'éviter dans les rédactions les phrases t rop longues: la concis.ion étant une des qualités essentielles du style. En suivant cette méthode, les enfants,, quel que s·oit le cours où ils :Sttrouvent, sont maitres de leur phrnse, et arrivés à l'âge de quinze ans, no-s <>lèves sauront certainement traiter corrnc·. tement un petit sujet de rédaction. (A. suwre.)

Développement d'une «idée~ sur l'enseignement de la langue. ÜOURS ELEMENTAIRE. -DEUXIEME PARTIE

- o-

De la liaison des idées et Programme

But

Nos petits élèves du cours élémentaire ont acquis par intuition, dans la 1re partie de leur programme, une foule de notions qui s'offraient naturellement aux aspirations de leur activité intellectuelle et morale. L'image de ces objets est maintenant gravée dans leur esprit d' une manière ineffaçable: ils en connaissent le nom, l'origine et l'usage; ils peuvent répondre aux· trois que,gtions fondamentales qui se posent en face de tout être, de tout objet. « Comment se nomme-t-il? Comment est-il? Combien

r en a,-t-til ?» ils savent nommer tel nomséries d'idées du programme, et y joindre des qualités et des actions propres à ces êtres; ils ont pl us ou moins conscience des sentiments que tous ces objets font ua.ître dans notre âme: en un mot, ils savent parler, s'exprimer par propositions n.b solues sur des êtres qu'ils connaissent: c'est le premier pas dans l'enseignement de la langue. Il s'agit maintenant de franchir, avec Je même entrain, le seuil du deuxième degré dont le but est d'enseigner à l'enfant de ce cours 1° à unir les idées d'une manière rationnelle; 2° à se rendre compte de cette liaison. Par liaison des idées, on entend l'art d' unir logiquement des idées secondaires à l'idée maitresse d'un objet, d'un sujet donné, dans le but de former un sens complet, c'est-à-dire une phrase. Or, il est facile de constater que dans la phrase fran~aise, il n'y a que deux modes d'union entre les mots: 1. l'union des idées par les mots lien s, 2. l'union des idées par leur simple juxtaposit ion, par le sens. I. Union des iclées par les mots liens. Les mots liens sont comme le ciment qui unit les matériaux, les éléments de l'édifi ce de la phrase. Ils sont au nombre de QUATRE: 1. «leverbe substantif et ses similaires>>: il unit l'attribut au sujet. Ex.: Le liège est léger. Ces élèves paraissent timides. Les verbes (< est » et « paraiss·ent » unissent les attributs «légers, timides >1 a ux sujets « liège, élèves». Dans: Ln mère tricot~ égnle l.:i

bl'e d'objets de chacune des dix

mère est tricotant, Je verbe « est » unit encore l'attribut (<tricotant» au sujet « mère ». 2. les prépositions: ils unissent les mots compléments aux mots complétés. Ex.: Le livre de Jean a été retrouvé: L'idée de« Jean» est liée à celle de «livre» par la préposition « de». 3. Les pronoms conjonctifs ou relatifs: ils unissent les complétives déterminatives et les complétives explicatives à leur antécédent. Ex.: Dans: L'oiseau qui chante là-bas est un chardonneret, la proposition déterminative «qui chante» est unie à « oisea.u» par «qui». 4. les conjonctions de coordination et de subordination: elles unissent les termes et propositions coordonnés, ou les complétives directes, indirectes et circonstantielles à un adjectif qualificatif ou au participe présent de la proposition principale. II. Union cles idées par leur simple juxtaposition pm· le sens. Cette union peut se faire de cinq manières: 1) en ajoutant au nom un complément déterminatif san s pl'Oposition. Ex.: Le nom aigle est des deux genres. Les élèves pieux sont aimés de Dieu et des hommes. Nos vignes prospèrent. Le cri « Dieu le veut» est sublime; 2) en ajoutant au nom un complément explicatif sans préposition. Ex.: Le ra.dieux ,soleil descend l'horizon. Le liège, pesant pett, surnage. La charité, reine des vertus, est patiente; 3) en ajoutant au nom un complément absolu. Ex.: Les soldats, sac au dos, manœuvrent; 4) en ajoutant à un adjectif qualificatif ou à un participe présent un complément modificatif, c'est-à-dire un adverbe. Ex.: L'écureuil est très vif. Cefl


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136 élèves jouent à merveille. 5) en a.jouta.nt à un participe présent extrait d'un verbe attributif un complément direct. Ex.: Vous aimez le bon Dieu. Tu écris une lettre. Voilà les deux modes d' union des idées dans la proposition et la phrase française. Leur enseignement méthodique et gradué s'impose à l'école primaire, si l'on veut arriver à la correction du langage, de la rédaction, de la dictée, de la lecture. Cet enseignement rationnel de la liaison des idées admet, à l'école populaire, cinq deg1:és généraux : 1. Liaison des idées par le verbe substantif et ses similaires ; 2. Liaiso:q des idées par les conjonctions de coo-rdination; 3. Liaison des idées par simple juxtaposition; 4. Liaison des idées par les prépositions1 ; 5. Liaison des idées par les pronoms conjonctifs et les conjonctions de subordination. De là il est facile de fixer, sous le rapport de la liaison des idées, le programme de chaque cours prima.ire.

2. Liaison complète par simpl e juxta. position. 3. Liaison des idées par les prépositions. III. Cours supérieur 1. Répétition compl ète des deux cours

précédents. 2. Liaison des idées par les pronoms conjonctifs. 3. Liaison des idées par les conjonctions de subordination. Ces programmes de l'étude de la liais.o n des idées permettront de fixer ultérieurement ceux de la grammai re qui conviennent rigoureus ement à chacun (A suivre.) des trois cours primaires.

•• Chauffage et ventilation des écoles

Trois systèmes sont en présence pour le chauffage des écoles: l'antique cheminée, le poële ordinaire et les appareils à air chaud. Ces derniers sont bien préférables. Chacun ,sait que, dans- les cheminées, il y a un courant d'air froid qui fajt irruption dans la classe, entrainant souvent avec lui la fumée. La chaleur fournie est mal distribuée, et le feu direct est un danger pour les enfants. En outre, ce mode de chauffage I. Cours élémentaire: nécessite beaucoup de combustibles et 1. Liaison des idées pa.r le verbe subsventile trop énergiquement. Il faut donc tantif et ses similaires. · 2. Liaison des idées par les conjonc- l'abandonner. Si l'on se sert d'un poële ordinaire, il tions de coordination. faut l'entourer d'un grillage afin que 3. Certaines liaisons d'idées par simple les enfants ne courent po-i nt le risque juxtaposition. de se brûler lorsqu'ils s'en a pprochent. II. Cours moyen Le poële cbauffe beaucoup trop leS1 élè· ves qui sont pl:\cés tout auprès, il né1. Revision complète du cours précécessite de longs tuyaux et une cheminée dent.

d'appel; les miasmes Yiennent ,se brûler sur ses parois surchauffées. D'un au tre côté, la vapeur d'eau nécessairf~ à la bonne qualité de l'ai r diminue r apidement , ce qui peut incommoder les enfants. Les appareils à air chaud, qui devraient être installés dans toutes les écoles, consistent dans un calorifère placé dans le sous-sol, et communiquant avec la classe. Dans les éco,l es à plusieurs classes, il y a une chambre où passe le tuyau. De cette chan1bre.riartent d'at1tres tuyaux portant l'ail' ehaud dans les classes. Nous cons:eillons srn·tout l' emploi de l'appareil Geneste, où Je combu stible tombe de haut, dansunrécipient en entonnoir, entouré d'une colonne d 'ail" ayant issue dans la classe après avoir passé sur un réservoir d'eau. La paroi extérieure est séparée de la colonne d' ail' chaud par du sable, de fa. çon qu'elle ne soit point brûlante. La ventilation, dans les classes, n' est pws moins importante que le chauffage. On peut l'opérer par l'ouverture des fenêtres avant et après les classes, par vasistas ordipa.ires o,u à soufflet, par des fenêtres à ba.scule, des vento uses, une cheminée d'appel pour les gaz ebauds et délétères, conduit s dans une gaîne contournant la classe, et amenant il un mètre soixante centimètres du sol, l'air froid du dehors. Une seconde gaine, ouvert e intérieurement, communiquant avec la cheminée d'appel, où le t uyau de poële passe en hiver, et où on peut, s'il y a lieu, allumer le gaz Bn été, ent raine au dehors les ga.z viciés pat le chauffage et la respiration. Une corniche métallique creuse peut a uss i faire le tour de la pi èce.

De l'éducation nationale L'éducation nationale n'est au fond qu'une partie de l'éducat ion morale ayant pour but de former l'enfant en vue de la nation dont il es-t memb1·e, par le développement du patriotisme, la conservation et l'amélioration en lui dn caractère national. La diversité des nations est un fait naturel et partant provident iel. Tout le prouve : différence de sol, de climat, de races, de langues et de mœurs. Cha que créat ure humaine reflète dans son individualité physique, intellectuelle et morale, les influences du milieu géographique où elle nait et que l'hérédité lui avait déjà transmises. C'est par une si admirable disposition que la divine Providence, dans le dessein de peuple1· toute la t erre, a mis au cœur de chaque homme un attachemen t presque invincible pour le lieu qui l' a vu naitre: Le La.p ou languit loin de sa hutte couverte de neige, et le nègre soupire après les sables brûlants et arides de ses déserts. Ce fait incontestable de la distinction des peuples fut confirmé par la conduit e et les enseignements du Christ , de sei, premiers apôtres, et , dans la suite des temps, par l'Eglise catholique qui ne cessa de proclamer, non seul ement la légit imité-i mais l'obligat ion étroi te de l'amour de la patrie et des devoirs qu'il impose. En effet, le divin Fondateur du christ ianisme réserva pour la naüon juive la primeur de son Evangile et de ses mi· racles. Sur ce dernier point, il feignit


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138 nême de pousi;er l'exclusivisme jusqu'à ies dernières limites, refusant d'abord \ la Chananéenne la guérison de sa fille par ses paroles dures en apparence: c J'ai été envoyé aux brebis de la mai,on d'Israël. Il n'est pas juste de prenire le pain des enfants et de le jeter wx chiens. » Mais en cette circonstan~e même, comme dans la parabole du Samaritain bienfaisant pour un Juif, il révéla l'existence de deux vertus supérieures à l'amour de la patrje: la foi en Dieu et la charité pour le prochain, à, quelque nation qu'il appartienne; sentiments inséparables, d'origine toute cé. leste, dont l'unive1·selle expansion r éalisera un jour la prophétie d'un seul troupeau sous un seul pasteur; et non d'un seul et unique troupeau sans JJaSteur, cette chimère que la philantropiPmaçonnique et athée voudrait substituer au véritable patriotisme, sous le nom menteur de république et de fraternité universelles. C'est dans le premier sens, point dans le second, que saiut Paul l'écrivait aux Colossiens: <c Il n 'y a plus ni grec, ni scythe, ni juif, ni barbare. n Tout est fajt un seul peuple dans le sein de l'Eglise. Au moment le plus solennel de sa vie terrestre, à la veille de subir sa douloureuse Passion et faisant son entrée triomphale dans la capitale de la. ,Tndée, le Fils de David voulut manifester le plus tendre amour pour son ingrate patrie, ,e t particulièrement pour la ville déicide. En prévision des maux inénarrables qui, par un juste jugement de Dieu, allaient fondre sur la cité coupable, il s'écria dans un trans-

port d'émotion et les yeux pleins, de larmes: << Jérusalem, Jérusalem, mal. heureus e ville, j'ai voulu rassemble1· tes enfants, comme la poule rassemble ses pous sins sous ses ailes et tu ne l'as pas voulu. >> Tels furent les sentiments du divin Maître, voyons sa doctrine. Conformément à une prophétie relative à la venue du Messie, la Judée avait passé S'ous la domination romaine. Questionné ~a.Jicieusement par les Pharisiens à savofr s'ils devaient payer le tribut à César,, Il leur répondit par cette parole célèbre: ((Rendez à César ce qui appartient à César· et à Dieu ce qui est à Dieu. l> Et lui-même, dans une autre circonstance, joignant l'exemple au précepte, Il accomplit un miracle pour procurer à St Pierre la pièce de monnaie requise en tribut. Au cours de sa Passion, Il motiva ses enseignement s et ses aetes en proclamant la divine origine du pouvoir en fac e de Pilate qui en était un dépositaire. << Quoi! vous lie répondez point, lui dit celui-ci. Ignorez-vous donc que j'ai le pouvoir de vous délivrer ou de vous faire mourir? n << Vous n'auriez aucun pouvoir sur moi s'il ne vous avait été donné d'en Haut))' lui fut-il répondu. L'enseignement et les exemples des disciples ,s ont conformes à ceux du ma, tre. << Soyez soumis, à l'autorité pour l'amour de Dieu n, écl'it sa.int Pierre dans sa première épître. c< Que tout le monde, ajoute saint Paul, se soumette aux autorités supérieures, car il n'y a point de puis sance qui ne vienne <le 1

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notre premier devoir est de remplacer le bien par le mieux, de chasser l'un pour laisser le champ libre à l'autre. C'est en vertu de ce principe que je me permets de chercher à rendre meilleur, si possible, ce qui est déjà bon et que je prends la licence de soume'ttre les quelques réflexions qui vont suivre, à mes collègues du corps ensignant de notre pays romand. Je crois sincèrement que, si on la compare à d'autres, la moyenne de nos maitres est bonne. Il n'J' a po,int là de sotte présomption, je pense, mais simple désir d'être équitable envers tous. Les quelques lignes qui suivent, animéesde laplus bienveillante sympathie, auraient pour objet de nouS' faire faire un pas de plus dans cette voie d'amélioration où nous marchons si allègrement. Je pars d'une constatation qui ne sera guère contredite, je· pense, par les gens de bonne foi, par tous ceux qui ne se payent pas de mots, par tous ceux qu'un esprit de corps mesquin n'illusionne pas. Dans le corps enseign ant, d'une manière générale, nous << ne lisons pas. l> Oh! entendons-nous! Ne nous emballons pa.s! Raisonnons et distinguons. Il s'agit de ne pas se méprendre sur le sens des mots,, tout d'abord, et sur ce qu'on doit ou ne doit pas décorer du nom de lecture. Il v a lecture et lecture, comme il y a fagots et fagots, et ·si je vous démontre, clair comme le jour, qu'il y a des lectures qui n'atteignent aucunement le but que l'on assigne à la lecture en général, et si, d'autre part, il a1:F pert que ce sont précisément celles-là qui font les délices de nos maîtres-, peut-être voudrez-vous bien admettre que je n 'aurai pas trop mal soutenu ma thèse! ·E n effet, quel est le véritable but de LA LECTURE la lecture? Est-ce de« meubler l'esprit ll comme on se plaît à le répéter dans un s1tyle détestable? - Eh bien, en dépit << Le mieux est l'ennemi du bien i>, des oh! indignés et des ah! dédai gneux, dit-on. Cela signifie, sauf erreur, que

Dieu, et c'est Dieu qui les a établies toutes. Le prince est le m inistre de Dieu pour le bien. l> Ce même apôtre, qui s'était réclamé avec tant d'énergie du titre et des prél'O,gatives de citoyen romain, lo-rsqu'o:u youlut le flageller, prédse aux chrétiens leurs devoirs ep.vers les puissances légitimes, auxquelles ils doivent la triple dette du << respect, du tribut et de l'impôt.)) Dans la suite des siècles-, l'Eglise, par l'organe des Conciles, et des Souverains Pontifes, ne ces,s a de maintenir et de propager les mêmes sentiments; et, après avoir été la plus grande civilisatrice, elle reste encore aujourd'hui la plus grande sinon la seule puissanee conservatrice. La voix du Pa.p e, n 'estelle pas, en effet, la plus éloquente et la plus efficace protestation contre les menées secrètes de la révolution cosmopo.Jite, comme la fidélité à ses conseils serait la meilleure sauv-egarde de la sécurité des souverains, de la paix, de la tranquillité des peuQles? Car c'est bien pour eux aussi qu'a été prononcé l'oracle évangélique : << Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice; le reste yous sera. donné paJ.' surcroit. >i On le voit, le sentiment religieux s'accorde parfaHement avec les tendances du cœur humain, pour nous prescrire le patriotisme ou l'amour bien entendu de la patrie. (A suivre.)


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141 'a,ouerai franchement que, si la lecture t'avait que cet avantage, il ne vaudrait >eut-être pas la peine que tant d'homnes y consacrassent le plus clair de eurs loisirs. - Parfaitement! - Car tlors, si se « meubler l'esprit » est la réritable fin que doit se proposer le liieur, vous voyez d'ici quelles seront les ectures les p-lus profitables, et les plus :ffica.ces; il suffira de dévorer force :raités, sommaires, résumés: Traités de ;>hysique, Trajtés de botanique, de cbi nie; Eléments de minéralogie; Sommœi•·es de conchyliologie; Principes de mé~anique ; Réswnés d 'histoire générale, Eléments d'archéologie, etc. , etc ... C'est-à-dire que vous aurez fait de votre cerveau (ô malheureux!) une sorte de petit Bescherelle en miniature, ou bien un Larousse réduit à des, proportions restreintes; vous aurez acquis ce savoir, qui n 'est certes pas à dédaigner, mais qui est peu pour payer tant d'effort, ce savoir qu'on appelle à juste titre: l'ignorance encyclopédique. « Se meubler l'esprit l>, c'est l'assimiler à un galetas qu'il s'agit de garnir; c'est le prendre pour un magasin qu'on s'empresse de pourvoir de toutes sortes de marchandises, de celles qui viennent du no,r d et de celles qui viennent du midi; c'est en faire, passez-moila.triYiaJité de la comparaison, une volaille farcie! Misérable résultat, en somme, et nous comprenons le dégoût qu'une telle conception de la lecture soulève chez les bons esprits, comme chez les esprits nonchalants. Il faut lire, esrt:-il besoin de le dire à présent? pour s'exciter à penser, pour ne pas s'enlizer, pour ne pas se laisser empoigner dans l'engrenage de fer de la routine, uour conserver à ,l'esrprit sa vitalité et sa force. Cette question de la lecture, si l'on y réfléchit bien, soulève une foule de problêmes, auxquels je voudl'ais apporter modestement ma petite solution. Je voudrajs, dans des articles subséquents, après a.voir a.chevé la démons-

tration commencée ici, me demander: Pourquoi nos maîtres ne lisent-ils pas? et pourquoi ce qu'ils lisent ne leur con. vient pas et ne peut les sustenter? - Comment peut-on remédier à cet état de choses? - Comment faut -il lire? Dans quel esprit? - Que faut-il lire? Comment développer le goût de la lecture? Il va sans dire que je ne vais pas m'em. barquer, moi centième, dans une étud(> détaillée sur« l'Art de lire avec profit», car c'en est un. Je me contenteraj, au risque de répéter des choses connues (au reste, qui prétendrait dire sur ce sujet, comme sur tous les autres, une chose qui fût à la fois sensée et inédite!), d'insister à. mon tour sur quelques points qui me paraissent essentiels. Car, tout compte fait, si je ne prétends Yous offrir rien de neuf, j'estime que ce sont choses qu'il n'est pas inutile de redire parfois. Elles ne font de tort à personne, et il peut fort bien arriver qu'elles exercent sur quelques-uns une influence salutaire. E. Montandon. Extrait du ,,Bulletin mensuel" du Canton de Neuchâtel.

••• Hygiène de l'Ecole (suite) Si c'est à la. campagne que l'on se propose de faire cette bâtisse, on ne doit pas trop s'éloigner du centre de la commune pour que les enfants, surtout en hiver, n'aient pas, à souffrir, par un long parcom·s, des intempéries de la saison. Le t errain qu 'on choisil-a sera à découYert, près d'un grand chemin. Il fant éviter de se placer ·sur des Pl'airies h umides, qui rendraient l'habitation insalubre; et trop près des maisons, d'exploita.t ion rurale, qui présentent plusiems inconvénients. Les écuries, en effet, les étables, les bergeries, le fumier, le purin où se rassemblent toutes les déjections animales, laissent dégager

des gaz malsains, qui nuisent certainement à la santé des enfants. L'air environnant ne serait pas assez pur et vien. drait ajouter ses causes d'insa.lubrité à celles qui proviennent de l'agglomération des élèves dans les classes. Pour éviter l'humidité des murs,, si nuisible à la santé, qui occasionne une odeur détestable de moisi et qui rend les pièces froides, il faut bâtir sur des caves. Si l'on craint une augmentation de dépenses, on peut, au moins, établir une circulation d'air au-dessous du bfttiment. L'exposition du levant ou du midi est la plus favora ble. Les grands courants aériens soufflant, dans notre pays, du sud-ouest et du nord-est, le renouvellement de l'air se fera plus facilement dans cette direction. Pour éviter l'humidité du courant sud-ouest, il semble qu'il vaille mieux que l'école regarde Je sud. Ou nous permettra d'ajouter que le style de l'école doit être simple et en même temps distingué. L'intérieur, la fa.ça.de doivent habituer les élèves à la régularité et développer chez eux l'inst inct du beau esthétique. Chez les Athéniens, il n'était pas permis d'exposer en public des œuvres d'art et d'une exécution imparfaite, dans la crainte que le goû.t des citoyens n'en fut altéré. Les classes doivent être parfaitement éclairées, la sauté des élèves l'exige ·absolument. Comme les plantes s'étiolent lorsqu'elles ne sont pas exposées, à une lumière assez intense, de même le corps souffre de l'absence ou du défaut de cet agent indispensable. On sait aujourd'hui, dit Ganot, que, de même qu'il fa.ut une quantité déterminée de chaleur pour la végétation des plantes, il leur faut une ,s,omme donnée de rayons solaires, et la transparence de l'ail' pendant les mois de Juin et de Juillet a une grande influence sur la maturité des céréales, ce

qui explique comment, dans les année1,1 moins chaudes que d' autres, la moisson est cependant plus hâtive. La lumière, d'après Je Dr Benoist de la Graudièl'e, est un puissant stimulant des corps organisés. Les plantes la recherchent et les hommes se réjouisseni à sa vue. Ils dépérissent à son défaut. Trop vive, elle irrite l'œil, elle a.ffaiblit la vue. Une lumière insuffisante décolore la peau, enraye la circulation, et le sang ne tarde pas à s'appauvrir. Les chairs deviennent molles, bouf. fies, infiltrées. Le manque de lumière occasionne l'anémie, le rachitisme, la scrofule et la phtisie pulmonaire. Il faut donc que dans une classe les élèves soient, pour ainsi dire, baignés dans un air pur et une lumière abondante. Pour remédier à. l'éblouissement occasionné par une lumière abondante, on pourrait, au lieu de blanchir les murailles, les revêtir d'une légère teinte grisâtre ou verdâtre. - - - - - - • I H • • ..-

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Partie pratique COMPOSITION <c Plaisirs

que procure l'étude. Avantages de « la lecture des bous livres. » PLA:N. - Plaisir de l'étude; difficultés au début; satisfaction de triompher; attrait des connaissances nouvelles. Lire beaucoup et avec soin développe l'instruction ou délasse !"esprit . DEVELOPPE::\1E:N'l' ,Tc n~ connais pas de plaisirs plus doux que ceux <le l'étude. Les débuts eu sont parfois arirles, mais à. mesure que nous avançonii. nous y découvrons des jouissances nouvelle,:. Notre ardeur d'acquérir des connaissances nous aide il vaincre les difficultés. Nous sommes contents ùe nous quand uous avons trouvé la solution d'un problème; l'étude de notre langue et de ses êcrivans passionne; enfiu chaque pas que nous faisons clans le


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142 tlomaine de la science est. un événement luns notre vie. Pour étendre et fortifi er notre instruction, 1 n'est pa s de meilleur moyen que la ledure. Lisons beaucoup, lisons avec attention, et rnus apprendrons sans nous en clouter une foule de choses intéressantes. Il y a des ivres de tous les genres; les uns servent à :ompléter notre instruction, les autres ne ,ont qu' un passe-remps agréable, un délasseneut du travail de la dasse pour l'écolier, un ·epos et un plaisil' pour l'ouvrier qui r entre 'atigué chez lui. Est-il nécessaire d'ajouter qu'il ne faut ire que de bons livres, des livres qui renfern ent des idées saines et justes? Cenx-Jà :euls forment Je jugement, dé,eloppent en 1ous de bons sentiments et nou s portent il levenir m eilleurs.

-o-

DICTÉES LA LEGION 'l'HEBICENNE Cette légion romaine composée de Thébains it commandée par St ~Iauric:e était forte l'environ 6600 hommes. Ils rendaient à Dio-,létien l'obéissance et Je respect qui lui ,talent dus, et l'emperetir les aura it toujours vus soumis, s'il ne les avait voulu obliger L sacrifier aux idoles. Indigné de la r ésisance qu'ils lui avaient opposée, Dioclétien es fit décimer. Environ 680 furent passés par es armes. Ceux que le sort avait épargnés ,t qui ne s'étaient laissé vaincre ni par les ueuaces ni par les promesses, protestèrent 1u'ils seraient fidèles au -vœu et au serment qu'ils avaient faits de renoncer au culte des aux dieux. Cependant, pour justifier lem· efus, ils envoient à l'empereur une requête onçue en ces termes; « Nos fr ères que nous .vous yu décimer et que nous a.v ous, avec louleur, laissés mourir sans défense, nous ,nt tracé la route que nous devons s uivre. )omme nos frères, nous nous sommes ri de ·os dieux et cle leur culte. Les palmes imnortelles que le martyre a values à nos fr èes, les dédommagent mille fois des peines mssagères qu'elles leur ont coûtées. Kotre

croyance étant la leur, notre conduite Pt uotre résolution seront les mêmes. >> Une henre s'était il peine écoulée que l'em. pereur avait donné l'ordre de les mettl'e à mort: la légion tbébéenne mit bas les arme:-; qu'elle avait portées avec tant de gloir<'. et alla jouir de la félicité r éservée aux martyrs. -0-

'l'ABLEAU DE r;EGLISE NAISSAKTE Hien n'est plus beau ni plus touchant que Je tableau de l'Eglise naissa nte. Il a été tracé par St Lue clans les Aetes des apôtres. L'historien sacré parle <le l'Eglise de Jérusalem. Quoique les aut res églises, composées principalement de Gentils, fussent a u-dessou s de la souveraine perfection, elles ne laissaient pas d'être cles prodiges de sainteW, si l'on considère l'état où se trotwaient les Gentils avant leur conversion. Quand une fois ils avaient 1·e\;u le baptême, on ne s'apel'ceya it plus de ce qu'ils avaient été; ils eommen\:aient à mener une vie nouvelle, tout intérieure et toute spirituelle, et ils trouvaient fa. cile ee qui leur avait parn impossible auparavant: ceux qui avaient été esclaves de la volupté devenaient tout à coup chastes et tempérants; les ambitieux ne ,oyaient plus de solide grandeur que dans la croix ; toutes les passions étaient vaincues, toutes les vertus 1n-atiquées : ils renonc;aient aux douceurs et aux commodités cle la vie; le t ravail et la retraite, le jeûne et le s ilence aYaient pour eux des ath·aits. La première et la principa le cle leurs opérations était la p rière. Ils priaien t en com mun le plus qu'ils potJYaient, persuadés que pl us il y :1 de personnes unies eusemble pour demander il Dieu les mêmes grûcse, plus elles ont de force pour les obtenir. Cette conduite est bien admirable clans une multitude d'hommes qui jusque là. ava ient été livrés .1 tons les désordres cle l'idolâtrie. -O-

DE L'ABUS DIDS BOISSONS ALCOOLIQUES L'alcool exerce sa funeste influence sm· l'homme tout entier. Il compromet la santé, il abrège la vie, il tarit les somces de l'inteJJigence, brise, nnéantit la volonté et nmi"·

ne rapidement avec la paresse, sa compagne ' posit ion, qnels que soient Yos tnlVtltlx et vos obligée, la misère. Il porte les pl us r udes atoccupations, quelles que soient les exigenceR teintes à la raison. Alors que la raison ue sucde la vie, vous cleYrez ;\ remploi dès pre · combe 11as complètement, le sens moral est m iers ans votr e destinée t out entière. perverti au voint de ne plus la isser subsis-oter la notion clu llien et du mal: état d'abrnTJ~E LI<JÇON D'.lRITH1IETI QUE tissement qui mène au crime et nu suictcle. Un fermier. voulant faire instruire son fils, L'alc:ool, qui dégrade. avilit, t ue l"indi Yidu. renvoya dans le pensionnat <le la ville voiruine aussi la famille. hl race, le vays . sine. Après y a voir passé deux ans, le jeune Les a lcooliques, c'est-i\.-dire les victimes de homme revint chez ses parents et rent ra an l'alcool n e sont p lus ni l ibres ni r esponsables. moment où son père et sa mère se mettaient Ils tomllent nu nivca.u <le la bête qui n·es t :l table devant un plat de viande et un plat guidée que par son im;tinet et qui n"obéit de légumes. Après les embrassements cl'uqu'à sa passion. sage, le fermier dit à son fils, tau<lis que la En temps d'épidémie, il n 'y a pas d'indivimèr e préparait un troisième couvert: - « Eh dus plus exposés que ceux qui 8ont a ffa illlis bien ! gar\;on, as-tu bien employé ton temps? par l'allus cle l'alcool. Es-tu devenu savant là-bas?>) - « Oh! que -0oui, père,>> ré11onclit l'écolier a vec suffisance. LES VACANCES - « Sais-tu surtout compter? c'est lil le prinL es vacances n'ont pas été établies unique- ' eipal. )> - << J'ét itit le plus fort en arithmétiment pour que les élèves cessent de travailque >>, répondit encore l'enfant, et je puis ler, parce qu'en réalité ils ne sont pa s très vous en donner la preuYe. n - « Voyons, >l clit le père. - " Combien croyez-Yous avoir de fa tigT1és; · mais pour donner un peu de repos a ux instituteurs, dont les journées tout enplats sur la table? l> - cc D eux, » répondit le père : c, un pla t de mouton, un autre de pomtières et souvent les veillées tontes g ratuites sont r emplies par des, travaux considérables mes de terre. » - <, E h bien ! Yous vous trompez : il y a trois plats sur votre t able.>>- << Je et absorbants. Les recomrnanclations que serais llieu aise, mon fils, d'entendre ton rainous ayons crn devoir êh·e faites aujourd'hui sonnement il l'appui cle ce eompte-lù. >i portent sur remploi <lu temps pendant la du,, Rien de plus facile ; nous clisons: plat de rée des vacances, quelle qu'elle soit. mouton, ça nous fait un ; plat de pommes c1e Ainsi, les élèves denont méditer sur les terr e, ça nous fait deux; j'additionne et je leçons que les instituteurs ont regar dées eomme indispensables au cléYeloppement de l'édis : un et deux fon t trois.>> - "C'est j uste, dit le fermier . P our lors, je vais manger un ducation; ils liront aYec fr uit les ou vra ges plaf , ta mère, le seconcl, et tu mangeras le que leur auront mérités leurs études et ceux troisième en récompense de ton sa.voir. >> que leur auront <:onfiés on recommandés les instituteur s ; ils aideront leurs parents clans -0les occupat ions que ces dernier s ont cr u cleACTIVITE DE LA MERE DE FAMILLE Yoir se choisir pour vivre et éle,er leur fa. Je ne réfléchis jamais sans émotion à la mille; ils seront r espectueux enyers les Y_ieilbienfaisante activité que déploie une bonne lards et polis enver s tout le mollCle ; ils n 'emmère cle famille dans son h umble ménage ploier ont entre camarades que des exprespour que le mal"i, en reven ant de son travail, sions convenables et s'abst iendront de tout ne sente pas trop son dénuement, vom· que mat1Yais traitement envers les animaux ; en le1, enfants soient t enus avec 11ropreté et ne un mot, ils se conduiront de manière il faire souffrent ni du froid, ni cle la faim. honneur, par leur bonne conduite, à l eurs Souvent, clans un coin de la mansarde, à parents, à leur inst itutem· et à leur pays. côté du berceau du nouveau-né, est le grabat Cher s enfants, quelle que soit nn joui· yotre ,le l'aïeul, retombé ii la charge des siens,


144 près une dure vie de travai l. Pour suffirt> it out , la pauue femme se lève avant le j our t se couche la dernière. S'il lui reste un moaeut de repit, quand sa besogne de chaque our est terminée, e lle s'arme de son aiguille 1t confectionne et racommode les habits de oute la fam ille. Providence des siens eu toues choses, c'est elle qui s' inquiète de leurs rialadies, prévient leurs besoins, sollicite les ournisseurs et apa ise les créancier s.

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si pe E>n une heure le gain d'un e journée. An fond de la bouteille, le paresseux trouve le mécontentement et les clettes. Couchez-von~ sa ns boire et morne sans soupe1·, plutôt q 11 c de Yous leYer avec des dettes. Le trantil, la soùriété et l'économie son t des qualités et même cles vertus. Ayez soin d 'y join<l1·e la charité. Soyez bons et n e refusez pns a ux malheureux le secours que vous pouvez leur donner.

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LE P RINTEMPS Le froid a disparu, la t erre engourclie :,;ort le son long sommeil; les oiseaux, vifs et oyeux, font entendre leurs premiers chaurs; a sève monte dans les branches des a rbres: 'Oici le printemps. Dans quelques jours, les misson s seront fleuris et odorants, les a beiles laborieuses sortiront de leurs ruches, et le ietit grillon cléserte1·a le foyer. Ces sentiers 1i nus en décembre, se couvriront d' herbes !t de plantes grimpantes; ces r uisseaux, •baugés en t orrents fo ugueux par les pluies le l'hiver, r entreront dans le lit accoutumé, it le doux murmure du filet d'eau coulant mr les ca illoux formera un concert harmo1ieux a vec les mille bruits continuels ti cs inicctes, de,- feu illes agitées et des brises prin.anières. Enfants. éveillez-vom~ de bonne he ure; n·,;~irez l' a ii· fortifiant du matin ; courez dan~ 'es frais yaJions, hier encore si tristes, si ;omb1·es et si désolés; cueillez, en gardant i•·s troupeaux, quelques jolies fleurs pom· HJ$ 11ères et ,·os sœurs, puis, a llez ,i. i';.col':?. rPm<>rciant DiE>u de tous ses dom;.

DE L'UTILITE DES LETTRES Yous tous, j eunes gens, qui arrivez dans la carri ère des sciences en y apportant l'ardeur vive et pure de votre âge, ne laissez jamais éteindre en vous ces nobles sentiments par les intérêts de vanité ou de fortune qui occupent et agitent le plus grand nombre des hommes de nos jours. Que le développement de votre intelligence soit votre unique but. Appliquez-vous d'abord ù exercer, ass'ouplir. perfectionner les ressorts de votre esp11t par l'étude des lettres. N'écoutez pas ceux qui les dédaignent: on n' :1 jamais eu lieu de s·apercevoiL' qu'ils fussent plus savants pour être moins lett1·és. Les lettres seules pourront vous apprendre les délicatesses de la pensée, les nuances du Rtyle, vous donner la pleine compréhension des idées que yous aur ez conc:ues, et Yous e nseigner l'nrt de les t>xprirn ci· clairement pa.r des termes propres. Après une telle préparation, yot re initiation a ux premiers mystères des sciences de,iendl':l facil e.

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"' P ierrot commence à lire. Son ,)llcl.e lni demande : - Quels liHes veux-tu qne j e fn chête ? - Deux livr es de prnlines au chocolnr. * Les mots en « eau » font leur fé minin eu "elle»: l>eau, belle, dis ait 1m instituteur ù un HèYe intelligent. Le lenùemn..in l"élè,e n,·ait multiplié le;; exemple!i: cc peau, pelle; chapeau. chnpelle; seau, selle ; va isseau, va isselle», etc. - :Non, monsieur, reprit le maître emba rrassé, vc,t fait cr11the, sot fait sotte e t vaissem, f1·é!}af c; rc sont d'honorables exri:>vti ons.

CO:-ISEILS PRATIQUES Tandis que les fa inéants dorment, labourez profondément votre cbamp. Labourez aujourd'hui car vous ne savez pas si "ous le pourrez dt>main. Le travail mène i\. sa suite la s atisfact ion, l'abondance et le respect: le repos e t le loisir "iennent à celui qui les fuit. Ménagez a ussi ce que vous gagnez par YO· tre travail. L'homme qui quitte souvent hl chnl'l'ne et k mart<>au pom la bouteille rli,i,

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Anecdotes scolaires

-Cu eertain nolllbrc <le pages Ker011t r(,se1:,·ées aux annonces, et ru le tirage considérable qu'assure ù notre almanach le fait. qu'il sera douné eu prüne il des journaux locaux, les industriels et commerçants ont tout intérêt ù utiliser sa grande publicité. Lesma.rchanùs qui en désil'eraient sont priés d'adresS{'l' dès maintenant leurs demandes aux éd;. tcurs, ceux-ci tenant à êtte renseignés au plus tôt sur le nombre d'e:!:ewplaites qu'il y a ura lieu de tirer. Les éditeurs de l'(( Almauacll du Valais>>, à Sion. -o-

1'Iontée à l'alpage. - C'est le titre, on le sait, d'une fort jolie production de notre compositeur M. Charles Hronni. A notre connaissance ce morceau est goûté par de nombreuses sociétés de. _chant de différents cantons, qui l'ont déJa exécuté en public. C'est ainsi qu-e pour citer le témoignage le plus récent' la So~iété du chœur mixte de l'églis~ française de Berne, écrit que « son double quatuor ayant remporté un vif suc~è.s avec la Montée à l'alpage, désire faire apprendre à tout le chœur d'hommes ce morceau si simple mais si beau ~. On se rappelle que ce chant fut d' abord dédié à notre Rhonesdngerbund et que son exécution en public souleva des applaudissements bien mérités.

Vierge et Dieu. Emportez les toiles et les statues qui représentent des saints, des martyrs, des apôtres. Après la peinture et la sculpture, passez à l'architector1:1, et jetez bas les calhédrales. Après l'architecture, la mueiquA. Rayez du nombre des compositeurs Hrendel, Palestrina, B 1ch et tant d'autres. Expurgez l'œuvre de BeAl,boven, dA Mozart, de Pergolèse, de Rossini, de tout ce qui i été inspiré par la religion chrétienne. Entrez ensuite dans la sphère de la penaéA et de Ill poésie : supprimez Bossuet, Pascal. Fénelon, Massillon ; ôtez Polyeucte à Corneille, Athalie à Racine ... , poursuivez le nom du Christ dan11 les vers de Lamartine, de Viclor Hugo, voire même de Musset. Ca n'est pas tout, Faites un pas de plu11. Détruisez aussi les hôpitaux, car l'hôpital fondé dans le monde a été l'œuvre d'une f,:,mme ehrélienne. Supprimez les St VincAnt de Paul, les St François .d'Assise... Effacez, enfin, effacez toutes les traces qu'a laissées sur la terre le sang sorti des blessures de Celui qui a élé cloué sur uoe croix. Puis, cet.te besogne accomplie, retournez-vou11. Embrassez d'un loog coup d'œil les 1900 ans échelonnés derrière vous, et regardez sans épouvante, si vous le pouvez, Je vide que fait à travers les siècles cette Croix de moins dans le monde.

E.

LEGOUVÉ,

de l'Académie française. IH 1

0 crux, ave, spes unica (O Croix, notre unique espérance) Voulez-voue vous rendre comp~e de l'influsnce de lareligion chrétienne sur la civilisation T Suooosez un moment qu'elle n'a p~s exi~tél Effacez par la pensée ce qui subs1st~ delle dans les trois domaines du beau, du vrai et du bien. Commencez par les arts plastiques. Entrez dana tous les musées et décrocbez "des murailles l'image du Christ I Fait'es disparaître tous les tableaux où figurent la

La soumission. à la volonté de Dieu Dieu a la bonté de met!re du purgatoire dans toutes nos journées ; acceptons, embrassons Ja croix qui se présente à nous. Gardons-nous de nou11 plaindre et ne croyons pas que la souffrance soit une invention nouvelle. On le dirait, en vérité, à votre étonnement, à entendre vos gémissements et vos


i

murmures. Les saints accablég, broy~s par les épreuveR de toutes sortes, saisissaient la souffrance comme l'or dans la mine. Voici de l'or qu'on vient de tirer de la terre, on le met dans le creuset ; si cet or avait un sentiment et une parole, il s'écrierait : Je souffre, qu'on me retire d'ici. Et cependant cet or s'épure, et bientôt il brillera sur le front deR rois et sur les autels du Dieu vivant. Il en est de même pour nous : la croix, c'est le creuset.. R. P. DE RAVIGNAN. oo~ao

Prés en& d' 4 vrll Dans le ciel l'azur barbouill& L'adieu de Mars à l'hiver; Le bois met l'habit de rouille De côté, pour l'habit vert. Le printemps à sa fenêtre, Auprès du soleil assis, En soufflant fait disparaltre La neige des monte t~aneis. Puis, en voyant les prairies· Reverdir, il va gaiment Dans sa boite à broderies Leur choisir quelque ornement. Ah I Mesdames, que saurai-je Ajout11r à vos atours 1•.. Et sur les prés de velours Il sème le perce-n11ige. ROBIN DES

Born.

Bible illustrée ùe Bourquard Histoire lie l'Eglise S. :M.

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2. Langue Méthode de lecture S. M. Collection de tableaux correspondant à la dite méthode (cart.) Ami de l'Enfance Grammaire Larive, année prép. » » 1"0 année » » 2me année » du Valais Guyau, 1re année Méthode analytique :!e style, par le F. P. divisée comme suit : Année préparatoire, 1re année, 2me année, chaq. vol. Nouveau Dictionnaire Larousse (1224 p.) Dictionnaire complet (1464 p.)

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Arihmétique Arithmétique du commençant E léments <l'arithmétique

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Chant

Liste tles lhTes tl'école Pour la gouverne du personnel enseignant, des administrations communales et des commissions tcolaires, nous croyons devoir rappeler ci-après la liste des classiques en usage dans nos écoles et qu'on peut se procurer aux p~ix indiqués. a-q

lJépôt cantonal des livres scolaires, maison Gabioud, Sion. 1. Religion Fr. 0.40 Catéchisme du diocèse Histoire sainte, N° 1, par S. M. » 0.35 » 0.50 Histoire sainte N° 2 S. M.

Recueil pour l'école et la fa.mille ( épuisé) nouvelle édition sous presse Wolf. Choix de cantiq 11es

Prépciration au recrutement Le Jeune Citoyen Carte de la Suisse (nrnette et écrite)

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Livres du maitre (divers) Fr. 1.-Larive, année préparatoire »

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1re année 2rne année Guyau, 1re année

Matériel divers

2.7() 1.25

2.20 1.30 4.1.--

projet de loi sur le traitement des instituteurs primaires et secondaires. D1après ce projet le traitement annuel des premiers est élevé de 1200 à 1500 fr., et celui des seconds de 1800 à 2100 fr, Depuis la 5me à la 7me année, l'instituteur recevra un supplément de traitement de 100 fr.; de la 8me à la lOme un supplément de 200 fr. ; de la llme à la 13mA, 300 fr. ; de la Ume à la 15me, 400 fr.; de la 16me à la 17me, 500 fr.; de la 18me à la 19me, 600 fr. A partir de 20 ans de service, le supplément à ajouter au traitement minimum est de 700 fr. par an.

Tableaux d'honneur (le cent) » 0.80 TémoignageH de satisfaction (id.) » O. GO » 0.05 Livret sc'olaire Registre scolaire (il en existe de trois formats suivant l'importance des écoles) » Tableau d u système métrique » 9.VARIETES Tableau des oiseaux utiles » G.Le dépôt cantonal des livres d'école La longévité des Papes. - A·propoa du grand âge da Léon XIII (90 ans ré· restreint ses expéditions de ceux-ci au volus dl:lpuis le 2 mars), voici la place Valais seulement, atteurlu qu'il n'a été qu'il occupe dans l'ordre des papes qui créé et n'existe que pour. pourvoir les ont le plus vécu : Saint Agathon, mort écoles du canton d'ouvrages et de maen 682, à l'âge de 107 ans; Grégoire tériel dans les meilleures conditions IX, mort en 120, à 99 ans ; Célestin ,ossibles. Il ne réalise ainsi aucun III. mort en 1198, à 92 ans ; Grégoire bénéfice et fournit au prix de 1·evienl. XII. mort en 17.U, à ~1 aas; Jean -oXXII, mort en 1344, à 90 aos ; Léon ~OLElJRE. - J)en.x jcnneR garçom, ·XIII, pape actuel, qui compte 90 ans . à R,Pgcndotf, villa ge sur la 1·01ltP de SoDaas le durée du pontificat, notre SaintPère a aussi une place remarquable. lelll'C' ù. Olten . s'étnient arunsés à. jon e1· Les pontifes qui out régné le pluR longnux Boën; et aux AnglaiR. Cc j eu, trè:s temps sont li,s suivants : Saint Pierre, actnel , donna ü l'nn d'eux des idées s·i de l'année 33 à 68 régna M ans, 6 l>elliquenses que le l endemain mai.in, i l mois 7 jours; Saint Sylvestre l"', 314pa,;sa son t,•mps à manipuler nu fusil de 335, régna 21 aos, 10 mois 27 jours; chasS·L'. Pai: malhem·, cette arme ~tait Adrien l", 771-795, régna 24 aos, 10 chargée ù grenaille et, subitement le mois 17 jours; Alexandre III, 1151eonp partit, atteignant lf-L mère et la régaa 30 aas, 11 mois 23 jours; 1171, sœur de l'imprudent gam in. Pie VI, l'i75-l 799, rég1Ja 24 ans, 7 La mhe a reçu une pari"ie de la clrnrmois 14 jours ; Pie VII, 1800-1823, rAg0, mais sP b lessure s ne ,s ont pas grngaa 23 ans, 5 mois 6 jours; P ie IX, res. Il (_•n e~t autrement d e ln fillettP , 1846-1878, régaa 31 ans, 6 mois 2J ftgh,· ùe lini1- ::ms, qui fnt al t cinte à jours ; Léon XIII règne depuis 21 ans. J'(,panle et dont l,1 Yie pni·aît en dangp1·.· Où fi,nissent les cartes postales. -oIl arrive souvent que ·des cartes posZurlcb. tales sans adres9e Ront jetées dans 101:1 boîtes aux lettres, Il va sacs dire que - Le trc..itement des instituteurs. cos cartes ne peuvent pas è tre remises Le gouvernement vient d'élal>orer uo

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Géographie et hisloir'e Eléments de géographie Abrégé d'histoire de la Suisse Carte du Valais Carte de la Suisse, pap. écol. » » » sur toile

Méthode analytique de style (le livre du · mafüe pour chaque cours) » Solutions d'arithmétique » Heinrich, cours de dictées )> Heinrich, calcul oral (méthode) » Rapet, cours d'études » Leçons de choses avec 600 grav. »

1.30

2» 2.-


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à leurs destinataires. Oo a dû. détr~ire récemment dans les ressorts de ~1nq directions supérieures de la J.!OSte, JUSqu'à 5000 cartes postales qui ne portaient pas d'adresse. Il y a aussi beaucoup de cartes pos~ales dont l'ad.~Asse est insuffisante ou 10exaete, ou qu 11. est impossible de remettre à leurs destinataires. Elles ont la même fin que celles qui n'ont aucune adresse. Joli mot d'enfant. - Bébé est habitué, chaque matin, à donn~.r son ~œur au bon Jésus. Un jour qu 11 oublia sa pieuse habitude, sa maman lui dit : Eh bien ! on ne donne pas son cœur aujourd'hui 'l - (Bébé, mystérieux) Peux pas petite mère. - Comment, tu ne pe.;x pas 'l - Eh non I je l'ai déjà donné hier matin. * M. X. se . plain~ de ce que so_n nouveau secrétaire soit par trop ~éllculeux. - Bientôt, disait-il hier, 11 en arrivera à prendre une règle pour barrer les t. • Un indiscret demande à une dame • • qu"él est son âge. - Attendez que Je compte .. . Je me suis marié~ à 18_ ans, mon mari en avait 30. Il en a maintenant le double ... J'ai donc 36 ans l Evidemment 1

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Supplément à l~ECOLE J.>BHUIRE (N· A) lis :1llern1eu t tons qu'il y ait une niche tle yide, nîiu ,le s'y place1·, qnellc qu·e u e soit. Clwcnn fn it vnloi1· ses droits, c'cst·ii.-dire ~a naissaHCC, ou ses protections , pour y être adlllis . On f;ifflerait celui qui, pour a ,· oir la vréfürenu•, fe1·,üt valoir la proportion qui P:--:iste enLre ht uiclle et l'homme, entre l'iu Ht rurncnt et l'élni. Les concurrents m êm es ~·,illsti ennen t d'objetter à leur adversaire cette clisprol)ortion. l><< JJ]u suvprirn ant Dieu de ce qui est la souffrance, ou fait le düsespoir. V. Hngo. ))(( L'économie affermit le caractère cl rend indépendant. Elle apporte la simplicité et le contentement. Nlle r end l'homme honnête et laborieux, sobre et généreux. L'épn.rgne est une source de biens t em porels et ~urtout de richesses snrnatm·elles . Elle est la roue rnaitres s e dn progrès et forme comme la. clef de voûteclu bo11lleur de l'hom· me. Elle est elle-même une ver t u et la mère cle plusieur:c; a11tres. De nos jours surtout, elle est d'une absolue nücessité, à cause de la lntte forrniclahle pour l'exist ence. Abbé Wetzel. )J « Les Hollanllù.is n 'ont aucune commisé· rai.ion de ceux qui fout ùes ùettes. Ils p en· sent que tont llomme endetté vit a ux dépens de ses concitoyen s, s'il est vanne, et de ses héritiers, s'il esl riche. )><< Hélas ! nous n e lle nions aimer que l' i n fini, et voilà pourquoi, qnand nous aimoas, cc que uous aimons est si _accompli füws !lû· tre ll me. l{.. P. Lacordaire.

----~--PENSÉES

))« On pent considérer l'éclifice métapllysi· qne de la société comme un édifice matériel )) « Prenez en bonne p art tout ce que vo us qni :;erait composé lle différentes niches, ou voyez faire aux ,u lires, et gardez.vous de i·omp:1rtiu1e1lts tl'mw grandeur p~ns ou 1 trnuver en eux pins de défauts que dJ.:.lS 111oius considérable. Les p laces avec leurs vous · St-Louis d e Gonzague. prérogatives, leurs dr oits, etc:., forment ces 1 ,, cc 'No tr e panne monde, ,;i :,;éc.:nlarisé qu'il t·nrnpnrtiments, ces différentes niches. E lles ' Roit. tient encore dchout par la forc e (1,1:; sont durable :,; et les hommes pass.ent. Ceux prinC'ilJCS que LliX·He nt siècles rie cllrisri::i, 11i Je~ oc.:C'Ul)eut :;out tantôt gramls, tantôt 1 uismc ont mêlés à sc,n ::;nug, et les incroyant::;. 1wtit><, et :u1cun ou presque aucuu n'est fait 1 ll'R athües, les impies rlt~ toute sorte, ,i1·e11t ponr :'<,l place. Là, c·est un géant,. courb6 ou protégés par l'ombr e de la r eligion qu'ils u i <: [t t ,t1Tro11pi clans sa nielle; là, c'est un uain <'l ,1n'ils insultent. Jt. r . fl e Pa sc:tl. ~ou,; unP nrt:acle: rarement la niche est faite )H< Quiconque n·:Lpa~. de cnn1.ct(•re 11' est prrn pour ln. statue .•\ utonr de l' édifice circu le un llommL': c:'e::;t une chose. une roule (l'l10mmcs fle cliffércutcs tailles. 1

Le choix de la Croix

une poussière légère et il le dépose enfin dans un lieu sauvage et inconnu. (LÉGENDE) Près de là s'ouvrait une vaste grotte De Jérusalem venait un pélerin por- qui semblait faite avec une architecture iaot avec courage la croix de la vie. divine ; le voyageur s'appuya sur son Or, par un jour d'été, le pélerin s'arrêta, bâton et résolut de la visiter. épuisé par la fatigue. Comme il entrait une voix en sortit. Il était heureux d'avoir juré d'aller La voix disait : en Terre-Sainte, mais il trouvait le che- - Toutes les 1ribulations de la ter1·e 111in bien long et, se rappelant sa vie sont réunies ici ; laisse ta eroix et choide misère, il se dit: • Vraiment je trouve sis parmi les croix celle qui te convienque j'en ai toujours plus à porter que dra le mieux. Va. je ne puis, D'autres sont heureux, chaIl s'empressa de déposer son fardeau que chose leur sourit ; ils ont aussi leur contre un rocher et entra. Il vit en effet, croix, c'est nécessaire, mais pour la réunies en cet endroit, une multitude porter la vie leur est un beau chemin.> immense de croix, toutes celles qui ont Cependant le soleil achevait son pé- été portées depuis le commencement et lerinage de 24 heures et, après avoir toutes celles qui seront portées jusqu'à oaressé la terre depuis le matin, il se Ja fin du monde . couchait dans son lit d'or. Oh l qui dira leur nombre et leur - Quand le soleil repose, reprit notre variété t voyageur, moi je n'ai l!as la bo~ne .~or- ! Notre pélerin les examina longtemps : tune de trouver une maison hosp1tahere. il les pesait les retournait les jugeait Voilà une pierre, je su,s épuisé, qu'elle les laissait. ' ' _ ' Ici c'est la croix du remords dont e soit un oreiller I Bientôt notre. pélerin . tomba ~n un le ra:deau ronge, il la: jette ave~ horrofond sommeil. Le Seigneur vint le reur · - la croix d'un fils maudit : elle isiter. est é'crasante; - la croix de l'envie : elle est dévorante. Ceci, c'est la croix - Tu m'as appelé 't - Mon Ma~tre, c'est _à vo~s à appe- du ménage : oh I combien elle a d'acer. votre ser~1teur; 0:1a1s p~1sque vous cessoires désagréables I mais elle a ses a1gnez vemr à moi, considérez que bons côtés Voici la croix de la malabaque homme a des croix bien diffé- die : elle l~i donne la fièvre ; - celle entes et que la mienne est horrible- de la bêtise : elle le désole, Eofin, de ent lourde. croix lourdes en croix aiguës, (il passe . . . . ., . tonte la Journée à chercher. - Tu. tr.ouve~? - Oui, 1.e sui~. l?auv_re, Je v1e1lh~, J a1 Mais soit en largeur, soit en hauteur, es ennemis et J a, peine à remplir les soit en épaieseur, aucune ne lui va. Une croix lui apparait enfin brillante romesses de mon v~u. - Eh bien, voudr~1s-tu y renonc~r ? comme l'or; il y court, mais elle est -:- No~, chacun doit porter sa croix ; aussi pesante que brillante : c'était la . ais, Saigneur, vous êtes bon, propo~- croix du pape. 1onnez le fardeau à mes forces , car Je Il retourne en arrière, il recommence uecombe. sans pouvoir se fixer; il allait se déLe Très-Haut laisse soud&.in éclater on tonnerre, mais par une merveille 'éclair n'eflrai~ pas le pélerin dormeur. ependant le tourbillon de l'orage l' a oulevé, emporté loin, bien loin , comme

sespérer, lorsque la miséricorde de Dieu lui fit voir une croix debout qu'il n'avait pas encore remarquée : - Voilà une croix de bonne apparence, dit-il. Il la soulève, elle est bien plus supportable


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Par un beau matin d'été, alors que que les autres; il l'emb~asse et :dit_: - l'animation, la joie règnent à Soutle11, J'ai enftil trouvé ce qui me convient, et. que l'on y jouit d'une vie toute eui. elle est absolument proportionnée à mes preiote de charmes et des douces émo. forces; je la choisis. Etle est un peu tiona des beaux jours, le possesseur de ce lourde, c'est vrai, mais si bien _faite à chalet est réveillé brusquement par lea ma taille qu'elle semble eonstrmte exgloussements extraordinaires d'une énorprès pour moi. 0 Seigneur I suivant la me poule grise, appelant une dizaine .&8 permission que vous m'avez_ donné~, poussins noirs comme l'ébène. Arrach6 que je puisse garder cette croix et dai- <i brusquement des bras de Morphée, gnez ordonner qu'elle soit la mienne. le dormeur se fâche pour ~out de bon, Aucune voix. du ciel ne répondit; il et veut donner la chasse à cette bailde comprit que sa prière trop ambitieus~, de volatiles. Ce ne fut pas là chose fan'était pas exaucée. Il ~n pleura, car 11 cile. La ponle-mère et tJute sa suite aimait beaucoup cette croix. excellente ; se précipitent sur le pauvre homme qui mais en l'examinant de plus près, 0 essaye de se défendre avec un gros bâ prodige I il s'aperçut que c'était la ton noueux ; mais il ne porte que dea sienne. coups en l'air, car ces étranges animaux, Alors la chargeant sur ses épaules disparaissent, quand il frappe, pour resans pflrmissioo puisqu'elle était son naître aussitôt et l'attaquer plus furieubien, il la porta désormais avec patience sement que jamais. Aprè~ s'être défendu joie et mérite. un moment avec courage, le propriétaire sent bien qu'il doit déguerpir, et qu'il ne lutte pas contre les timides gallinacés de nos basses-cours, mais qu'il s'opiniâtre à combattre des êtres malfaisants qu'il ne peut vaincre. ComL'Homo-Dzaquiet est un de ces typPs ment cette couvée s'est-elle introduite légendaires qui animent bien des scè- dans cette demeure 'l Le temps en garde nes racontées en famille pendant les encore le secret. Quelque temps s'est écoulé depuis l'élongues soirées d'hiver. Il habitait le village du Vegenan, ravagé par la peste vénement relaté, et le chalet où nichent il y a bien longtemps de cela ; l'affreux les poules mystérieuses a eu bien des fléau ne laissa qu'un seul survivant d'une maitres. Eofio l'Homo-Dzaquiet en devient le posse~seur, Eo l'achetant, il nombreuse population. . T,tillé en hercule, l'Homo-Dzaqu1et s'est dit : c J'ajoute un. beau lot à mon était d'une force prodigieusA. Oo raconte patrimoine, et comme j'ai du biceps et de lui maintes prouesses. U ae fois, entre la main sûre, j'aorai vite mis le grappin autres, il transporta de Siou à son village sur ces êtres incommodes qui consterune toise de foin, cadeau que lui avait nent le pays; s'ils ne prennent les jamfait l'évêque, .son parrain. Cet homme, bes à leur cou, je les exterminerai jusrt.re sinon unique parmi les mortels, se qu'au dernier. • La nuit est ténébreuiie; les lutins et faisait même fort de .lutter contre les mauvais esprits , et à l'instar de héros les sylphes règnent dans l'empire des d'autrefois li aurait délivré la vallée des ombres, notre vaillant homme part pour Axécuter Je dessein qu'il avait conçu. génies malfaisants qui la hantaient. A Soufleur, jolis mayens sis tout près De loin déjà il entend des pi<iulements de l'ancien village de Vegenan, se re- et des gloussements sinistres. Trembler, marquait naguère un chalet de belle pour l'Homo-Dzaquiet, est une énigme ; apparence, qui avait vu en quelques il ne veut donc pas reculer pour si années bien des maitres en franchir le peu. Arrivé au chalet, il y entre résolument ; mais il est salué par une salve seuil, sans pouvoir y séjourner.

----~ La légende de Sonneur (Nendaz)

et l'Homo-Dzaquiet.

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de vigoureux coups de bec, Le héros, franchi le seuil, ils disparurent comme ainsi attaqué, n'hésite pas un instant; un éclair ; en même temps, un brait il fait tournoyer en l'air la massue dont plus puissant que celui do tonnerre fat il est armé ; il s'avance, recule, bondit répété par les échos lointains, et il se comme un lion. 0 vains efforts I Dans produisit une telle secousse que les con!'ardeur même du combat, pas unr, bête treforts de la Dent de Nendaz en furent n'est atteinte et l'Homo est tout ensan- ébranlés ; dans toute la vallée on crut glanté et exténué de fatigue. Un fris- à une éruption volcanique très rapproson parcourt alors ses membres ; cettP chée, Depuis lors, les cris !des bêtes sans foie il a peur, lui qui jusqu'alors n'avait jamais été vaincu. Il tire ses grègues doute infernales ne troublent plus la aus11itôt et revient à son logis p;us quiétude des braves gens du pays, et mort que vif; il dut s'aliter pendant l'Homo-Dzaquiet demeura le paisible possesseur de son chalet de Soutleur. plusieurs jours. Revenu en bonne santé, l'hercule du Sous ce toit, qui autrefois abritait des Vegenan a honte de sa peur. Plus que êtres surnaturels, le héros du Vegenan jamais H est résolu à éclaircir le mys- se plaisait à narrer les terribles dr~mes tèrede Souflàur, mais cette fois par des qui s'y étaient déroulés. Au déchu de moyens auxquela rien ne pourra ré- sa vie, il légua cette propriété à ses neveux, car un doux. hymen n'avait pas sister. Grande est la surprise des habitants jeté de fleurs sur le chemin de sa vie. B. J., inst. du Vegeoan, lorsqu'un soir ils voient arriver l'Homo -Dzaquiet accompagoé d'un Rév. Père franciscain à la barbe blanche, à l'air vénérable, qu'on disait très versé dans les conjurations. CAtte fois; malheur, s'il y a à Soufüiur quel. •• En vérité je vous le dis, ce que que lien de l'enfer, il allait ètre brisé vous avez fait pour ces chers petits, par l'homme de Dieu. A minuit, le bon Père et le proprié- c'est à moi que vous l'avez fait. Ainsi, Jésus-Christ est dans le pauvre; taire se rendent au chalet. A mesure qu'ils s'en approchent, des cris de plus c'est lui qui reçoit ce que vous donnez en plus lugubres frappent leurs oreilles. au pauvre. J'ai dit que le pauvre était l'objet des Le religieux. prie, et le vaincu d'autrefois, serrant daas ses mains nerveuses préférences de Dieu; ce n'était pas asune ép~e à deux tranchants, eat décidé sez, il fallait dire : · le pauvre c'est le cette fois à vaincre ou à mourir. Eofio sacrement en chair et en os de Jésusle moment d'agir est venu ; on est ar- Christ ; le pauvre, c'est le crucifix virivé à la fatale demeure. Le bruit que vant, c'est Jésus-Christ représenté, confont les étranges animaux est devenu tinué ; le pauvre c'est Jésus-Christ effroyable : c'est une confusion de toui> souffrant et gémissant. A présent je ne les sons qui sont dans la nature. Sor m'étonne poiot que le cœ11r humain soit un signe du saiot homme, il se fait un plus prôfoadément bouleversé que les silence sépulcral et de petits yeux in- flots de la mer après une violente temjectés de sang brillent d'une lumière pête. Je ne m'étonne point d'apprendre sinistre dans les ténèbres épaisses. L " oue le pauvre soit sorti de l'abjection religieux prenant l'épée, frappe à droite pour monter sur l'autel et y recevoir le et à gauche en prononçant des formu- plus grand des cultes, celui du cœur; les d'exorcisme. Une fois de plus, le car il n'est rieo de grand comme le ciel triorn ihe de l'enfer. La poule et cœur. Je ne m'étonne pas de voir le les poussins sont éconduits tous ensem- riche descendre les degrés du trône et, ble hors du chalet; lorsqu'ils eo eurent de ees Qlains royales, laver les pieds

Qu'est-ce que le pauvre ?


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des pauvres. Je ne m'étonne pas de voir passion, la passion de la charitê.~Pllil. une bouche de reine baiser les pieds se-t-elle dévorer votre cœur 1 R. P. MoNSABRt, du pauvre. Je comprends cette jeune fille radieuse de beauté et riche de tous les biens se couvrant d'une bure grossière et aspirant à l'insigne honneur de servir les pauvres. Je ne m'étonne pas si le chrétien a des hôtels pour le pauNous devrions nous habituer à corrt. vre. Entendez-le bien, le pauvre a ses hôtels comme le riche a ses .hôtels. Le ger nos enfants, non seulement en lea riche affuble l'hôtel de son nom, nom reprenant dans leurs défauts, mais e1 illustre ou vulgaire. Quelque illustre les encourageant à acquérir les qualit6a qu'il soit, il ne sera pas si grand que contraires à leurs penchants naturela. le nom de l'hôtel du pauvre, c'est le Voici un exemple: Un enfant recon1111 nom de Dieu ~ui-même, c'est l'Hôtel- pour son égoïsme se montre-t-il une Dieu. Jésus-Christ l'a voulu ail si, vous fois quelque peu généreux ou dévou~ ne réformerez pas sa doctrine, mais il ne faut pas laisser passer l'occasion plutôt vous en profiterez pour être plus de le louer sagement et de l'encourager généreux encore. Regardez le pauvre, en lui exprimant le plaisir qu'il a fait voyez en lui Jésus-Christ, qui vous Ceci répété plusieurs fois fera infiniment parle, entendez sa grande voix qui ré- plus de bien que des remontrances fré, sonne dans la voix de ceux qui souf- queutes et faites souvent avec trop de frent et consolez-les par vos largesses. vivacité. Il est regl'ettable que beaucoup Ah I j'admire partout le mouvement de de parents n'adoptent pas ce système la charité, je vois les riches se dépouil- et trouvent plus facile d'employer la ler de leur or et courir au devant de verge ou tout au moins de gronder la misère. Rien ne les arrête, rien ne très haut, Ils ne comprennent pas qu'a les dégoûte, ils descendent sur les lieux vec ce dernier moyen ils rendent l'édu, sombres et humides ; ils pansent les cation de leurs enfants excessivement plaies, ils instruisent, ils consolent, ils difficile. En effet ceux-ci, toujours so fortifient, rien ne manque ni à l'enfance, l'impression de la peur, s'éloignent e ni à la vieillesse, ni aux infirmes, ni commettent leurs sottises lorsqu'ils n aox ignorants ; rien ne manque : grâce sont pas vus, lis perdent leur franchise à Dieu, la charité chrétienne verse sur Leur confiance enfantine et deviennen Ja misère la rosée de l'aumône et les iissimulés. Naturellement il faut du temps et d .l'ayon11 du soleil éternel ... Nous sommes dans un siècle où s'a- la patience. Un petit garçon très en co gitent de grandes et fortes passions. Uo 1ère a obtenu un caractère très pacifiqu homme qui n'a pas de :passion, c'est après avoir été dirigé d'après la méthod one espèce de mollusque, qui n'est point que nous conseillons par une mère in digne de vivre. Il en faut une à tous telligente et sage. Cbaque fois que l'en les cœurs, il eu faut à la jeunesse pour faut avait supporté une contrariété san en combattre les ardeurs maudites ; il en frapper du pied et pousser Les haut fi&ut à l'âge mûr pour corriger les cou- cris, elle lui montrait combien il avai pables aspirations qui assaillent le vo- été sage et quel plaisir il lui faisait yageur sur cette terre d'exil ; il en faut Quelquefois même, voyant poindre 1 aussi à la vieillesse pour réveiller le colère, cette bonnel ;mère attirait so feu d'un cœur qui s'éteint; il en faut fils sur ses genoux et Lui faisait remar one à tout le monde ; eh bien I je vous quer doucement que s'il• voulait il pou propose une passion de tous les lieux vait être plus for~ que son caractère e et de tous !es temps, pour toute créa- qu'il la rendrait heureuse s'.il supportai ture humaine, c'est une sainte et di vine les contrariétés avec douceur. Elle lljou

Louange et encouragement aux enfants

5 tait qu'elle l'aimait beaucoup lorsqu'il foule de mes semblables endurent des était bon et brave. L'enfant se laissait maux plus cruels que les mi~ne. • facilement convaincre par tant de dou(Semaine de Luçon.) ceur, de bonté, et la bonne mère eut St::::. 1 bientôt le plaisir de constater qae son enfant était corrigé. Les enfants qui sont souvent grondés '1 finissent par perdre courage et adoptent En 1848, Dom Bosco donna des exerce raisonnement : A quoi bon essayer de me corriger 'P On me dit toujours cices spirituels pour les jeunes gens de que je suis un méchant enfant. Je vois l'Oratoire. Il arriva un jour qu'un bon jeune homme, du nom de Jacques, pour bien que je ne changerai jamais. bien faire sa confession générale, avait écrit tous ses péchés dans on cahier, pour les lire ou les avouer de mémoire. Mais, fa samedi, il perdit le petit voDaus un hameau situé au fond de la lume où se trouvaient les péchés. Il Castille, existe un vieillard qui a lutté cherche et recherche dans tous les coins sans cesse contre le malheur, n'a jamais de la maison et ne retrouve point le perdu sa sérénité, n'a jamais.accusé le manuscrit. Il se met à pleurer à cbau• sort. . des laro1es. Ce que voyact, les autres Un de ses amis, grand am11teor d'un le conduisirent à Dom Bosco. - Qu'ascourage qui lui paraissait au-dessus de tu, mon petit Jacques? lui demanda le la nature humaine, lui demandait, der- bon Père. As-tu quelque mal 'P Tes eanièrement, s'il avait un secret pour vi- marades t'auraient-ils battu 'P Et il le vre ainsi toujours satisfait. caressait pour ralentir le cours de ses - Oui, répondit le vieillard, et je larmes. - Le bon enfant essuyant ses vais vous l'enseigner. Le secret, d'ail- pleurs et reprenant un peu da courage leurs, est bien simple : je fais un bon répondit: J'ai perdu mes péchés. usage de mes yeux, voilà tout. A ces paroles, tous ses compagnons L'ami, aiguilloooé par la curiosité, poussèrent un éclat de rire, et Dom chercha en vain le mot de cette énigme. Bosco, qui avait compris de quoi il s'aIl pria le vieillard de la lui expliquer. gissait, ajouta en plaisantant: • Tu es - Avec plaisir, dit celui-ci en sou- heureux d'avoir perdu tes péchés, et riant. écoutez-moi : plus encore si tu ne peux pas les re• D'abord, dans quelque situation que trouver, parce que, sans pêchés, tu iras je me trouve, je regarde le ciel; sa vue au Paradis. • me rappelle que ma principale affaire Mais l'enfant, craignant de n'avoir pas ioi-bas est de mériter une place là-haut. été compris, répartit : c J'ai perdu le • Ensuite, je regarde la terre, et je cahier où mes péchés étaient écrits. • songe à l'étroit espace qu'elle me ré- - Alors, Dom Bosco, qui avait tr )UVé serve. le fameux cahier, le tira de sa poche • Enfin, je regarde le monde ; j'ob- et le donoa à !'affligé eo lui disant : serve qu'il y a beaucoup de gens qui ont • Rassure-toi, mon ami, car tes péchés plus de raisons que moi de s'estimer sont tombés dans de bonnes mains, les malheureux. 1 vo • c1· • • . • C'est ainsi que je n'oublie jamais A ce moment, Jacques reprit en souDl où est le séjour des consolations et riant: • Si j'avais su que vous les aviez de la grande félicité; ni la tombe qui trouvés, au lieu do pleurer, j'aurais ri ; dévore les. soucis; ni l'absurdité que je et ce soir, en allant me confesser, je commettrais en m'abandonnant à la tris- vous aurais dit: Mon Père, je m'accuse teSBe et aux plaintes, tandis qu'une de toue les péchés que vous avez trou-

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Les péchés perdus

Le secret d'être heureux


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vée et qui sont actuellement dane votre ne pas considérer ce sonnet comme un poehe. , chef-d'œuvre ! C'est ce qui expliqueUes nombreuses imitations qui en ont été faites plus tard. Ces imitations, plue ou moins heureuses, n'ont pu cependant ég:iler l'original que l'on retrouvait naguère gravé sur la porte du. cimetière Un sonnet de Molière: La mort du Christ. paroissial de la Sainte-Trinité, à Cher- La fin du prince de !Malatesta. bourg. Et maintenant, l'auteur de ce sonnet Vers 1867, par ut à Paris un charmant petit livre que Sainte-Beuve lui- même est-il vraiment celui du Misanthrope ? qualifia • un véritable bijou littéraire et De nombreuses et vives discussions se typographique , les Sonneurs de Son- sont élevées à ce sujet. Or, puisqu'il a nets, par Alfred Delvau. J 'en tue ce été question tout à l'heure, dans le pascourt passage: sage que j'ai cité du livre de M. Del• .. . Et avant le Régent et le Sancy, vau, du poète Piedagnel, il serait intéle Kohi-noor I Cette montagne de lu-- ressant, n'est-il pas vrai, de connaître mière, auprès de laquelle vont pâlir le son avis personnel , Me voilà donc à la sonnet de Mlle de la Vallière et le son- recherche des écrits de l'écrivain-poète. net de des Barreaux, c'est Alexandre J'eus la bonne fortune de rencontrer Piedagnel, un poète, qui l'a découverte une étude assez approfondie sur la et qui m" l'a apportée. Ah I lisez, lisez question qui nous occupe. Or, M. Pievite, vous tous les amoureux de la dagnel l'attribue, non pas à Molière, mais Muse I Lisez et applaudissez 1 , à son ami Esprit de Raimond de MorEt cette perle n'est plus ni moinR moiroo, comte de Modène, poète aviqu'un sonnet intitulé la Mort du Christ, gnonnais tout à fait inconnu. L'érudit par Molière. Une délicate poésie reli- bibliophile Jaeob, que je consultai aussi, gieuse par l'auteur du Malade imagi- opine à croire que tou~ les deux y ont naire, voilà ce qu'on n'aurait jamais apporté leur collaboration. Je me bâte soupçonné I Eofin la voici : de me ranger à l'avis d'un critique LA MORT DU CHRIST aussi aulor_isé que l'é~ai~ le_ regretté . Paul Lacroix, dit le b1bhcpb1le Jacob. Lorsque Jésus souffrait pour tout Q.ioi _qu'il en soit, la ~or~ du. Chri~t La Mort en l'abordant au fi:,rt de son sup- constit~e une. de ces curiosités h~téra1' [plice, ras qu'il est mtéreasant de coon&1tre. Parut toute interdite et relira sa main, • • • N'osant pas sur son Maltre exercer son office. Les journaux ont annoncé dernièreMais le Christ, en baissant la tête sur son [sein, ment l'entrée en religion de J.-K. HuysFit signe à la terrible et sourde exécutrice, mans, le grand myAtique converti il n'y Que sans avoil' égard au droit du souverain a pas longtemps. Peu de jours après, Elle acbevlt sans peur le sanglant sacrifice. la nouvelle nous parvenait qu'une prinL'implacable obéit, et ce coup sans pareil cesse de sang royal venait de prendre Fit trembler la nature et pâlir le soleil, le voile et d'abandonner librement ce Comme si de sa tin le monde eù.l été proche. qu'elle aurait pu légitimement espérer Tout gémit, tout frémit sur la terre et dans dans le monde. Ainsi, de nos jours comme, du reste, [l'air: Et le pécheur fut seul qui prit un cœur de à tous les temps de l'histoire, les grands [roche, de ce monde, aussi bien qrJe les humQuand les roches semblaient en avoir un bles et les déshérités, n'ont cessé de [de chair 1 peupler les cloitres, ces saints asiles de N'est-ce pas admirable T Qui oserait la prière et du travail .

CAUSERIE LITTERAIRE

[~i!~~:

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..... 7 Il y a quelque huit ans, mourait à la Trappe d'Aiguebelle un bon religieux, do nom de Père Antoine de Padoue. Cet humble moine, dont la mort fut exemplaire, avait, avant qu'il eut revêtu l'habit des Trappistes, combattu dans les Romagnes contre les armées p?ntificales, en compagnie du prince Louis Bonaparte, devenu plus tard l'empereur Napoléon III. Il ne s'appelait Di plus ni moins que le prince de Malatesta, dont la famille a joué un si grand rô le dans l'histoire de l'Italie. Ce n'est qo,e dans le sein de cette Eglise, contre laquelle il avait si longtemps combattu, qu'il trouva le bonheur et la paix de ses vieux jours. GUY nu RilllBR,

tact avec le jus de fruit, les microbes ne se développaient pas. Il est certain que dans les cas où le jus de fruit n'est pas encore mortel" aux microbes, il los empêche en tout cas de se développer et de se multiplier. Or, ainsi contrariés, ces dangereux parasites ne tardent pas à disparaitre. Ces essais prouvent que dans certains cas, maux d'estomac, langue chargée, etc., le fruit peut être d'une gr11nde utilité.

L'air pur pour les rhumes.

- La plupart des catarrhes, des maux de gorge et des autres formes du rhume proviennent d'une aér&tion défectueuse, bien qu'on soit disposé à s'imaginer le contraire. On peut attraper d'aussi mauvais rhumes dans une chambre close mal aérée, que dans une pièce froide laissant pénétrer des courants d'air. L'air pur est le plus sûr moyen de prévenir les rhumes ainsi qu'un bon nomUn désinfectant interne. bre de maladies. Ce n'est pas toujours - L'influence du fruit sur la diges- celui qui reste à rôtir auprèt1 du feu tion est iotéresaante à observer. Lf' qui est le moins sujet aux rhumes ; soupoint principal en est peut-ê tre l'e:tftit vent au contraire c'est lui qui en soufdu jus de fruit sur les microbes. fre le plus. Le jas de citron esi mortel pour la Guérison immédiate bacille du choléra. Il est si funeste aux du rhume de cerveau. microbes que quand on exprime le jus Voici un petit remède incomparad'un citron dans un verre d'eau et qu'on l'y laiese 6 à 10 minutes, l'eau ble, à la condition d·être pratiqué dès se trouve absolument désinfectée. Ceci le premier éternuement, ou plutôt dès est bon à savoir, car ebacun de nous que l'on éprouve ce petit titillement pipeut se trouver dans la situation de ne tuitaire qui provoque l'exclamation : pouvoir se procurer de l'eau pure ; dans • Tiens, je vais m'enrhumer! , Il suffit de priser un peu de sel blanc ce cas, un citron fera l'affaire. fia, du sel de table, comme on priserait Mais le citron n'est pas le seul fruit du tabac ou du camphre; au bout d'une dont le jus soit mortel aox microbes. minute, pas davantage, plus d'éternueT «l.u s les fruits ont cette propriété. ment, guérison complète 1 L'auteur de ces lignes en a fait la preuve. Nous avons préparé plusieurs sortes de jus de fruits, les uns crfts, les autres à peine, les autres tout à fait cuits. Ces jus furent filtrés, puis on Tersa no peu de suc gastrique dans ce jus et C.omment croissent les cheveux, dans du consommé. On put alorR con- D'après le Journal d'hygiène, un chestater que, le consommé une fois en veu, dans de bonnes conditions de santé, contact avec le suc, il se développait croit, au moins, de 2 t 12 millim. par rapidement des microbes nuisibles. Mais semaine ; au plus de 3 l 1t, Les cbitfres quand le suc gastrique était mie en con- donnés, résultat de rigoureuses études,

Recettes et conseils utiles

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Variétés


- s . t t seulement au cils où les\ nuait considérablement, son ami expri• rappor ~~t col:lpés chaque mois, car ma le désir de fumer à son tour. 8 0 1aissait croitre, ils suivraient - Comment, tu veux fumer 1 . O°;elle une loi encore inconnue et qui serait prétention I Il ~·y a que l~ Con~e1l d ,adjusticiab\e de formules algébriques. minist~ation qui fam~ ; ~01, tu n ei qd ac.La volonté du président Krüger. - tionna1re, et ceux-en n ont que e roit La Nouvel"le Revue rapporte un trait ty- de cracher. Le Ttansaméricain. - Ce vocable pique de la carrière du président ~u Transvaal. Elle raconte comment .la mam n'était pas encore connu. Oa no~s pergauche de M. Kaüger est m~ttlée du mettra de l'inventer pour la. c1rconspouce. Laissons la parole au b1o~raphe : tance. Il s'appli<~ue ,à un ~hem1n de fer c Un jour, à la chasse, son fnstl écla.!e qui doit parcourir I Amé~~que, du nord et lui enlève une partie du pouce. Kr~- au sud, en pas.saut par l 1sthme ~e Pa· ger ne s'en inquiète pas autrement. Mais, nama. Cette hgoe aura 16,36l ktlo~èau bout de quelque temps, la ga!)grèn~ tres de long. Le rés~au d~ Jur~-S1me'y met, et il va voir un chirurgien 9~1 ploo, avec s~e 986 kil., fa~t maigre. fi. lut coneeillA de faire amputer la molllé gure auprès delle. Une parti~, 76M kil~., du bras. Krüger refuse, car il ne pour- est déjà construite. 85~0 ktl. de voie rait plus se servir de son fusil. L~·des- ferrée sont donc à établir. sus le chirurgien déclare nécessaire an Le Transaméricain part de New-York, moins l'amputation du poignet, lcl métropole des Etats-Unis ; il aboutit Sur le refus du patient,. il s:en '!a, à Buénos-Ayres,. la capitale de la Ré· bien résolu à le laisser se tirer d aff~1r_e publique A~gentine. :1)e ~ew-,York \a tout seul. Krüger tire son couteau, l a1- tigoe est déJà constru1~0 JUsqu à Meuguise jusqu'à ce qu'il soit tranchant co, mais il est quest10...:. d'abréger la comme un rasoir, met son pouce s~r distance entre la Nouvelle-Orléans et une pierre, et, d'un seul coup., ~e fa~t Mexico. . sauter la dernière phalange. Mats 11 était De Mexico, la ligne est à établir a~ déjà trop tard, la gangrène ava~t ava~cé sud du Mexique, à travers les Républ~ · plus loi o. La chair ne se guérit point. ques de l'Amérique centrale ; allo su1Krüger remet son pouce sur une pier~e vra de là l'arête rocheuse des Andes et enlève soigneuse~ent toute la ch~u par la Colombie, l'Equateur, 1~ Pérou, qui entoure la. pre~1ère phalan~e. Lo- la Bolivie, pour pénét.rer ensuite dans pération réussit et il se sert maintenant la République Argentine. de s~n index g.auche comme de pouc~ La dépense, direz-vous. On n'a deet saisit les obJets av~c les deux pre visé jusqu'ici qu'une partie du travail : miers doigts de la marn g~uc~e. • . celle qui concerne les terrassements, Ge qu'est une société, d actwnnai!es. les ouvrages d' art, les bâtiments. Elle - Sais-tu ce que c est un~ société est évaluée à 875,000.000 de fr. L, sud'actionnaires T disait un gamin à son perstructure et le matériel roulant secamarade. ront estimés ultérieuremeut. Au total, - Non et toi , la dépense pourra être de. deux mil- Ob 1' cela est bien simple. As-t.u liards environ. C'est pour rien.: . de l'argent, En ce cas, passe-moi trot~ L'affaire est lancée par l 1ndustr1e sous. Mol, de mon côté, j'~n mettrai privée ; mais i~ ~·y mêle q!1el_ques conautant. Pour ces six sous, ~ achète un sidérations poh~1ques. Il s agit de. rapcigare. Maintenant passe-moi un~ ail~- procher, de reher. les deux Am~r1qaes mette. C'est fait. Je vais fumer : Je suis et de faire disparaitre les d1ssent1ments le Conseil d'administration. existant entre l'A~érique anglo-saxonne Mais, remarquant que le cigare dimi- et l'Amérique latine.

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Supplément à l'ECOLE PRHUIRE (N• 9 bis)

Le Mystère de la Douleur

Histoire d'un nid.

Notre nature est comme la mer, les Un chef d'œuvre d'amour, ce nid tempêtes lui sont propices. d'hirondelles, suspendu dans un recoin Q11e de fois, du haut des falaises qui du porche de la vieille église, bien à bordent l'Océan, j'ai prêté l'oreille à sa l'abri du vent, de la pluie et ..• des grande voix. Les vents tombaient fu. chats. rieux sur la masse profonde de s&s Un chef-d'œ11vre d'amour, d'lntellieaux, et semblaient fouiller l'abime. Les gence et de patience. Le couple ailé va, vagues tourmentées succédaient aux va- vient, s'envole, revient, - joyeux, infaues, et je croyais entendre près de tigable ; et que de matériaux - brins oi comme des mugissements d'une de paille, terre humide - sont apporoule éplorée. Etje disais : 0 mflr, qu'as· tés là, collés, pétris, par ces deux becs u donc à te plaindre 't - Et la voix intrépides, contre une énorme poutre es flots répondait : c Hélas! mon mi- qui s'avance tout exprès pour ê tre la érable sort est de toujours être trou- Providence des hirondelles en quête lée et de toujours souffrir. Mes repos d'un , home • coofortable et assuré. ont. trop courts pour me faire oublier Comme l'édifice grandit rapidement, à a violence des tempêtes. Q 11and cesse- la fols solide et léger, avec des formes ont-elles de me tourmenter! Quaud l gracieusement arroodies 1 . .. ourrai- je, pendant de longs mois, étenUu chef-d'œuvre d'amour ce nid d'hire et laisser dormir la vaste nappe de rondelles, un modèle de persévérance es eaux, refléter dans leur tranquille et de fidélité, que beaucoup de créatuiroir l'azur et les clartés d'un ciel res humaines trouveraient grand profit erein, laisser pénétrer jusqu'au fond à imiter. e mes abimes la douce chaleur du so• • il f • - 0 mer, si tu savais I Les Un mystère d'amour, ce qui se passe mpêtes dont tu te plains ne te sont maintenant dans le nid d'hirondelles! ... oint b arbares. Elles ne t'agitent que L'un des oiseaux - la mère évidemour mêler sans cesse à tes flots les ment - reste là da longues heures, ne éments qui les conservent. Si ellAs s'absentant plus que rarement et pour tenaient leur souffl~ pour te laisser de très courts instants. L'autre, le monormlr trop longtemps, tout ce qui t'est sieur, pourvoit aux frais de nourriture in tomberait comme un sédiment iou- de sa compagoe. le au fond de tes abîmes, et tes eaux Puis, sous le nid, sur les lourdes dalrrompues, au lieu d'être le réservoir où les que les pieds des fidèles ont usées alimente la création, deviendrait un lac au cours des siècles, ce sont un b eau stileotiel : les peuples fuiraient tes ri- jour de frêles coquilles gisa ntes, &outes ges malsains et ne t'appelleraient plui, Pmiettées • . • Et là-haut, daos le uid e la grande empo1sonoeuse. d' hirondelles, lfl my stère se fait plus - E t il me semblait qu' un immense auguste el plus touch ant. On seot, quoiupir répondait : Souffro ns 1 que invisibles et silencieuses, de chéVous ê tes trop intelligents pour nf , ives petites existences blotties sous as vous reconnaître e n cette image. l'aile ma ternelle. Au mystère de la mae jamais souffrir, pour la plupar t d'en- ternité succèdent les mille soios d'une e nous , serait le plus grand péril. éducation bien e ntendue .. . car l'on s'y R. P. MoNSA.BRÉ entend dans le mon de des oiseaux, et, dans notre pauvre monde, combien de

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raient jeO.ner et piailler de détresse 1.,, Male, beureusemfllnt pour vous, ~os parimtR 11ont exemplaires, à la fois ailda et zélés, et leurs ~volutions rapides ne M'arrêtent pas un 10stant. Et il vous faut cela pour devenir • * • promptement grands et forts. Ab 1 ~ea Un chfllf-d'œuvre d'activité, ce qui se ~aiilards, vous avPz bonne voix _ma1npaseA là-haut, dans le recoin d.u viAu:s tenant 1 et toujours grand appétit : Cs porche gothique 1 ••• Sous les alles ma- déjeuo er pour vous se prolonge jusqu'au ternelles, les petites existences com- t1ioer, et le dîoer jusqu'au '30Uper. Et, mPncent à s'agiter, plus remuantes, et dans notre monde, quand on dit: « Mancomme i1J. patientes d'atteindre le rf'bord ger comme un oiseau •, l'on ?roit faire du nid pour contempler, au-delà, uo un complimeot gracieux. Ab I bien oui 1... plus vaste horizon. Ce sont, dans leiA tour de rôle, coup sur coup, le profondeurs du ho~e aérien, de ,petit" père et Ja mère arrivent, chacun le bec cris furtifs, des gémissements, d abord chargé ... Et chaque fois, cinq têtes s'aimperceptibles, puis plus fréquents, plus vanceot aa bout de cinq cous encore au•1acieux .• , maigres et déplumés, et cinq becs .avec Et maintenant, voici; rangées en si- des piaillements féroces : • A moi I A lance au bord du nid, cinq petites cho· moi I Je n'ai encore rien eu! On m'ou808 noires, mystérieuses, qui r~mu"nt à blie I On me sacrifie I Oo donne tout pPioe et qui ne font aucun bruit.,. Li> aux autreR I C'est pas juste cela 1 • ••• père la mère arrivent, à tour de rôlP, Et les parents, sans se troubler, sages le b~c chargé' de 1Jourrilure variée four- 1-1t clairvoyante commA la Providen?e, nie par le vastA garde-manger du mo1:1de continuent avec impartialité leur disdes insectes. Et alors, les cinq petites tributioo Je vivres. Aux criailleries des choses noires cessent d'être myeté- oisillons voraces, aux instincts aoarrieuses. Elles tressaillent, se balanceni, chistes qui troublent la paix du nid, 88 haussent avec empressement, ce s~nl 1ls ne répondent que par de brèves pacinq petitPS têtes noires ouvrant . crnq roles empreintes d'une grande sageisse becs jaunes, et qu'on s'étonne déJà df> pratique et expérimentale : - « Allons, voir si grands et si gloutons !... A~ 1... allons, mes enfants, tenPz-vous traoqu'il en ccO.te de soins At de p0100s quilles, ne faites pas de politique I vous pour élevPr une famille l Vou~ AD .,u~- 1avPz bien que chacun aura son tour 1... v.-z qn<>lque chose, vous, Monsieur l 11,i- - « Je ne vais pas à l'aubergii comme rondelle, si j'ose ain:ii d1!e, et vous, les hommes > dit le papa. « Et moi, Maliame, qui passez vos Journé.es dèM >1jou10 la maman, je DA bavarde pas l'aube à la nuit close, à pourvoir aux comwe les femmes >. • Ainsi donc, conbesoins de vos petitfl I Pauvres petits, cluent-ils tous deux, soyez sages, ferque deviendrh z-vous, si la tendress" IDPZ votre bec aux disputes stériles, et rte vos parents 80 rAlà~hait un ~PUI onvrez-le aux insectes nourriciers qu1 jour, car il vou>t 00 f~ut, ~e~ lég1ous oous vous apportons sans cesse, ne réd'ioRActe", pour grOSSU 81081 à VUf> servant pour nOUS que la moindre pard'œ I t... Qu'"' dPv1endr1.,z-vous, cbPr~ 1ie de nos conquêt· s l > p... 1h1 hirondeaux - si jA puis ri•que• :*. * • cet au,I1tC1t·ux uéolog1sme - 001, qu, Mai~tenant, ce ne sont p!us cinq lêdAviendr,ez-vou", s1 Monsieur voire pèr• t~s qui émergent seules au-des.t1us d_u avait des habitude<! a'intempérance ... , 01d mau~rn"ll, ce ne sont plus cmq 01:M ,dame votre mère des velléités dP sillons informes et d'une espèce 1~débavardagA 1... C'est pour le coup, pau-, 1ermioée qui récla0:1em. à grands. cris la vres petlls, que vos becs jaunes pour- becquée. Ce sont e1nq Johes petlles hi•

mères y gagDA~aient de devenir plus vraiment buma10es, à prendre pour exPmple de tPndresse et de dévouecnen1 cette jeune mère hiro~delle là-:haut per-· ebée, si patiente et s1 tranquille 1•••

rondellfls, un peu gauches encore, mai" dont IPS formes dodues font bollUPUr au l!yslème d'éducalion en vigueur soue 1, vieux porcbA. Graves comme de petitf<s idoles orieotah1s, elles se tiennent imlJ)obiles au bord du nid, cramponnéf's avec toute l'éoer1?ique pression dA limrpetites pattes déjà vigoureuses. Et déjà le noir-bleu du plumage rappell e la majesté sévère de la robe pastoralA, tandis que les taches blanches foot peoser à l'imwacolée blancheur des rabats ou des surplis, analogies en rapport avt1r le caractère sacré du vieux porche paternel • •• Mais vienne l'instant de la becqué" - et il revient plus souvent que jamais pour fortifier les ailea encore li roides - ab I alorR, toute cette gnvité orientale ou ecclé11ia11t1que diRparaft., et, devant CAtlA avidité jalouse, le père 1-t la mère i,oupirent : « A llons, mes enfantR, il faudr, bientôt vous donner la volée à travers là vaste monde 1 • Et les enfaots 9,-. réjouisi.ent, ils s'agitent, ils déploiAot eo évenlail leurs petites ailes impatientes, ne comprAoan1 p11s que les parent" puissent Roupirer quand il faudrait SA réjouir. Bref, tout commA les catéchumènes qui sortaieot de la viAi lie églis.. au matin des RamPaux, lAs jAunes hirondelles aspirent à l'indépeodanr.e, 01 l'asile du vieux porche commence à leur pPser ..• Ob I le mystère d'amour encore, quA eet apprent.issage du vol cbi>z les oi seaux, semblable aux premiers pa<J chPZ les enfants des hommes. Soutenue par l'aile maternelle, la petite birondellicommence à voleter I et c'est le triomphe de l'amour maternel, c'est le poinr culminant de toute une éducation patiemment poursuivie, ce premier battement d'ailes, ce premier voyagA, où lq rebord do nid figure le point de départ, et où le point d'arrivée se trouve sur le seuil du vieux porche, sur la corniche d'une vieille colonne tout usée par le temptt, toute ravagée par les intempériPs l ••• Oh I le délicieux moment pour la

3 mère hirondelle I Oh ! la douce rêcomoeose dA 11a teodrAi1se At de toutAs ses pAines I Ils VO}Ant 1• , • Quelliie CODVAr•ations animées sous le vieux porche, slUAls récits palpitants, quelles craintes "t quAls eocouragemAots, quel , nthouaiasme et 1uell1-1 allégresse, quels acriAnts de triocnph<1; ils volent, et b10nôt ils volPront tout seuls 1•••

• Par malheur, il pleut, et cela eomnliquii les choi1es, li faudrait attendrA. Lee petits ne veulent p11e, Le oid devient trop étroit pour eux. Il<J se poussent, ris se donnent des coups de bec, ils ,e disent sans cesse l'uo à l'autre en se l>ouscalant: - • Ore-toi de là que jA m'y mettt~ 1 • lout comme chAZ tes bommAs, quoi I Eo vain la pauvre mère b1ruodAIIA prêche l1t patience av ... c d"'s cris dé~olés: - « T ·D• z-vous tranq••il1...s et voue aurPZ ass•·z de plac, 1 Q 10 vous manque-t-il f N'av;,z-vous pas >111SPZ à mauger 1 > E t !As pt>tites hiron, dalles de répondre : - « Nous nous AD• ouyoos, nous voutons sortir 1 • - « S0r11r, mais il plPut., il fait du vent, vous •ArPZ emportés, pauvres pt>tits, jetés à 1.... rre et le chat vous mangera 1 • - Le bat, lA vent, la pluiA, e'est du chinois pour ees pAtites biroodelles fi ,1 d ... s iècle, qui rient sous capi> et nu croient pluR au daogAr. Eo quoi elles ont tort, bien tort, car leur pauvre mère a raison : l'01100mi veille. Dès lonl{temps déjà il rôde autour du vieux porebe, guettant patiemrnent l'instant p Hychologique de la première sortie hors du nid mat~rnel, a lors qu~ fa petite hnoodelle, - secouée par la brise ou énlouie par le solAil, toujours un peu griqé~ en tout cas par les premières bouffées de liberté, se cnet à volet..,, au hasard tout près da sol, malgré l~s cris de sa pauvre mère inquiète, offrant ainsi à un maitre-chat bien avisé tous les éléments d'un petit repas bien distingué _ . • l i est là, les yeux luisants, tout le corps frémissant de volupté gourm11nde, ·sembtable au fameu~ lion de la Vulgate, quœrem


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• quem devoret.

Quem, ce sera toi, pauvre petite hirondelle imprudente à qui l'abri du vieux porche semble monotone et superflu 1 ••• -··

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Ob I le sombre mystère de douleur et de deuil I Ob I la puissance de la mort s'affirmant avec la victoire sanguinaire de la ruse 1 - Que s'est-il passé 'P, •• Trois hirondelles seulement garnissent le nid maternel. Devant le seuil du porche, deux petites ailes sont gisante~ sur la terre humide. Une victime déjà sur deux départs. Et l'autre, qu' est-elle devenue? Je ne sais, mais je tremble aussi pour elle. Silencieuse, portant le deuil dans son cœur, la mère hirondelle - je vois beaucoup mo.ins le père : loi serait-il arrivé quelque malheur, à Jui aussi 'P silencieuse, dis-je, la mère continue à nourrir les trois petits qui lui restent, et qui, dans ce nid trop grand maintenant, se pressent craintivement l'uo contre l'autre, assagis, au moins pour quelques heurtis, par le terrible malheùr qui vient de frapper le doux nid jusqu'alors si heureux 1 • • •

*

·*

Uoe splendide matinée d'été, un tempe radieux. Partout des cris d'oiseaux, dei.; ohants . . . Le nid sous le VÎAUX porche est vide, et le porche lui-mêwe est désert. Dans l'herbe de la pelouse, à deux pas, voici deux . petites ailes gisantes, et, tout autour, accroché aux brio s d'herbe, un peu de fin duvet taché d'un peu de sang . • . c'est tout. Et c'est pour cela que l'hirondelle a bâti soo nid, élevé sa couvée, fatigué son aile et prodigué son amour 1 ••• Pour cela 1••• Et les autres n'ont échappé que pour succomber plus tard, bientôt; c'est déjà fait peut-être, car elles sont si frêles dans leur inexpérience, les petites hirondelles, tout comme les adolescent~ au sortir du foyer paternel ! Ob I le~ ironies sanglantes de la destinée I Ob l les anxiétés des oiseaux et les angoisaes des mères! Ob I les mésaventures et

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4 les malheurs de l'hirondelle I Oh I let déceptions, les douleurs, les deuils de l'humanité 1 •• , Oh I les lugubres trio111. phes de la mort I Pauvres hirondelles - et surtout, pauvre humanité 1 , , '. Berceaux changés en tombes, ou, sor1 plus funeste encore, enfants qui ne gran. dissent que pour oublier, pour mal faire et se corrompre I Et c'est pour cela mères désolées, que vous avez tant soofft,rt, veillant, pleurant et priant à genoux auprès de vos trésors endor. mis 1•• , Oh I les lugubres triomphes de la mort - et du mal 1 Mais aussi - oh I les sublimes re, vanches de la vie, qui ne veut pas s'a. vouer vaincue , et qui , saignante de mille blessures et assombrie d'innom, brables deuils, se redresse et se relève, certaine que le derni~r mot lui restera, At que ce dernier mot sera le premier d'un éternel chant d'éternelle victoire 1 Voyez plutôt. Tout à côté du nid maternel, un nouveau nid s'édifie. Une jeune hirondelle, toute vaillante, touu vibrante, est à l'œuvre depuis l'aurore, et comme elle travaille ! quel entrain 1 quel enthousiasme 1 ••• Elle le connait, ce vieux porche qui abrita son enfance, ~ue y VAUt construire l'édifice aérien de ~on doux , home > d'hirondelle. Elle y veut amener une compagne bien-aimée, elle veut voir voleter ses petits qui à leur tour, devenus granjs, sauront, tl'un bec agilf,1 1 construire de nouveaux nids aux délicates formes arronJies, qui s'empliront à leur tour de cris et de frémissements joyeux • • . Inconaciemment sans doute, mais providentiel!ament, elle y veut donner à son tour aux enfants des hommes, souven faibles et découragés, de grandes leçons de patience, de tendresse et de .fidélité. . . • Elle veut tout cela d'instinct, car un Dieu d'amour le veut pour elle et par elle. Voyez: autour du premier nid, vé· nérable témoin des printemps écoulés, voici d'autres nids peuplés de tout un petit monde aux ailes rapides et gra• cieuses. Le vieux porche gothique s'a-

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nime et vit; tout le clocher s'emplit de mouvement et d'allégresse, et là-haut dominant la grande flèche aiguë, la croix séculaire proclame bien haut et bien loin les saintes assurances de la vie éternelle . , • Et le parsant qui franchit le seuil du VibUX sanctuaire sent battre en son cœur l'essor irrésistible d'ailes mystérieuses et divines. Contemplant les oiseaux et leurs nids, il se souvient et il espère. De vieilles paroles oubliées se réveillent dans son cœur et y ,raniment de pieux et saints désirs : , Le passereau même a bien trouvé uoe maison, et l'hirondelle son nid, où elle a mis ses petits ... Tf'ls autels, ô Eternel des armées, mon Roi et mon Diflu l ,

T ABANOS -

NICIIII

PUNGENS.

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Le Chinois et l'agricnlture Le respect des Chinois pour tout ce qui est consacré par une hau :e antiquité a perpétué, même parmi leurs monarques, l'u~age de faire sans cesse de peiiles chansons pour Je peuple. Le8 empereurs les plus estimables en ont rimé de très jolies; dans ce pays- là, très joli se traduit à peu près par très moral. Le gouvernement prête une grande a'ltention à cet objet. Les chansons que l'on a soin de mettre dans les livrets des enfants sont toutes historiques, allégoriques, morales et philosophiques. Oo les chante dans les boutiques, dans les ateliers, dans les foires, daus les tavernes. O.o comprend que de telles chansons continuellement dans la bouche du peuple sont faites pour produire la plus heureuse inf1'1ence sur les mœurs. Aujourd'hui que l'on s'occupe de la question de savoir comment pourrait être inspiré à - nos populations le goût du travail agricole., il ne sera pas sans intérêt de mettre sous les yeux de nos lecteurs quelques .strophes d'une chanson chinoise populaire destinée à faire aimer la vie champêtre : • Vive la campagne, vivent les champs,

pour litre bien portant I L'air qu'on y respire est pur, le riz qu'on y mange est sain, et chaque lune offre de petits mets à choisir. Le corps exercé par un travail naturel, prend les forces pour chaque saison. Le jour y est jo·1 r, la nuit y est nuit. Qui se couche s'endort, et qui se lève n'a ni pituite ni vapeurs. · , Vive la campagne, vivent les champs, pour être gai I La crainte et la frayeur, l'inquiétude et les chagrins, la douleur et les aogoisses se morfondraient dans nos rizières. Elles n'y paraissent pas. La joie, au contraire, ne laisse pas finir les ris et mêle ses chants folàtres au ramage des oiseaux. Qu'il tonne, qu'il pleuve ou qu'il vente, tout est égal pour qui n'y perd que des paniers. , Vive la campagne, vivent les champs, pour être content I C'est le rivage des grandes passions et des vices. Le grain de sable de la médiocrité arrête, ,brise At dissipe en écume leurs flots menaçants ; le besoin présent y épuise tous les projets ; la vertu seule cause de vrais ùésirs, et l'innocence qui domine le cœur y porte toutes ses joies. , Vive la campagne, vivent les champs, pour être heureux I La piété filiale, l'amour conjugail et l'amitié n'y connai11i:1ent de lois que celle du Tien suprême. Tous les esprits se voient, tous les cœurs se toucheot, toutes les âmes sont unies, et l'estime qtJ'aucun mensonge ne trompe, le sentiment qu'aucun intérêt n'altère, en resserrent les nœuds jusqu'à la mort, , etc., etc.

Recettes et conseils ntiles Le aecret pour avoir toujours les pieds chauds.

- Par les temps froids la meilleure recommandation à faire est d'avoir toujours les pieds chauds, et il est indispensable pour cela .de ne pas avoir des chauP-sores trop justes. Les souliers qui serrent le pied empêchent le sang de circuler parce qu'ils le compriment trop ;


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XIX" année

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En novembre, on commença à conA ces mots, père Connard se renrersa sur sa chaise comme pour pren- sommer du cheval qui se vendait 1 fr. lre position ; puis les 2 pouces sur le 50 le kilog. La prix du beorre frais •abord de son tricot de laine : c Ab 1 était de 45 fr. la livre et 14 fr. la livre 1h I vos traitements, éclate-t-il soudain, de beorre salé. Le 20 novembre, un marché aux rats nais c'est trop fort I Que vous manque• :-il donc à vous autres gratte-papier T a lieu, place de l'HOtel de Ville. Le ~·avez-vous pas le gîte, le vivre et le prix des rongeurs varie · entre O fr. 50 louvert, aux frais des contribuables (et à 0,60 la pièce. Encore one semaine, et les rats set'en suis de ceux-là, moi) t. . . N'êtesvous pas au chaud quand il fait froid, ront recherchés, et l'on pourra lire à la st au frais quand il fait chaud t Votre devantnre d'un charcutier, homme d'esrécolte sonnante souffre-t-elle de la pluie, prit, cette suscription qui ne manque !le la gelée ou de la sécheresse comme pas d'apropos : la nôtre t Ne tombe-t-elle pas dans voA bon chat, bon rat I tre poche, à la fin du trimestre, comme Les mêmes jours, un restaurateur, in· une caille rôtie T Faudra-t-il donc pour géniaux et facérieux, affiche comme voue contenter (et soit dit en passant, , plat du jour > : pour vous permettre de faire le faquin) Rat goût de mouton. vous donner des traitements comme aux Mais, malgré toutes les privations et conseillers fédéraux T Et le dévouement les souffrances journalières, la bonne qu'en faites-vous donc T • llumeur ne perdait pas ses droits. Comme raisonnement, ce n'était pas Des gens, très chics, libellaient ainsi fameux. Mais, mon jeune ami, surpris et leurs billets d'invitation : pour ainsi àire renversé par une avaM. et Mme B .. . resteront chez eux, lanche de cette force, murmura tol:ll lundi prochain, 21 novembre. bas : • Ab I oui, le dévouement, toujours On mangera du lard. le dévouement I et la justice et l'éTous les invités répondirent avec un quité 1 • Et c'est là-dessus que mon accord touchant I C'esl gu'aussi, Je lard • jeune collègue m'écrit une lettre où cba· se faisait rare 1 1 que mot semble encore porter la marLe 27, M. Arsène Houssaye donne que de ces fameux coups d'assommoir. une soirée de charité dans son hôtel, Mais pom quoi allait-il donc se frotter avec le concours des artistes et acteurs là T Il devait bieu savoir qu'il n'y a en renom, et an mili_eu du programme de pires sourds que ceux qui ile veu- rédigé par le maitre, on lit : lent pas entendre, Que voulez-vous, la Buffet parisien dans le salon Rouge. jeunesse, c'est la jeunesse . . . Il aurait (Les objets de cooeommatiQo tariffés bien pu lui répondre que le dévouement officiellement par MM. les Mobiles du ne se paye pas avec cette monnaie-là 1 fort d'Ivry.) que l'instituteur, comme tout travailleur, Une tasse de chocolat 25 « a droit au prix de sa journée et à l'inU o verre de vin de Bordeaux 25 « térêt du capital amassé par son savoirUoe grappe de raisin 20 f.iire. {La fin au prochain N'.J U oe tasse de thé O 25 Souvenirs du siège de Paris. - Lfl Un petit pain au jambon 2 75 29 janvier 1871, Pliris capitulait, après Uo petit pain au foie gras 5 « noe résistance désespérée. On a souvent U o verre de punch 5 • parlé des privations qu'eurent à subir Un vArre d'eau O 25 les habitants do la vaillante cité, et des Le Temps, du 15 décembre, donne prix extraordinaires qu'atteignirent les eed prix: Une poule 25 fr.; un canard denrées, au cours de ce siège qui DP 25 fr. ; une oie 60 fr. ; un couple de dura pas moins de 4 longs mois (19 lapins 64 fr, ; la viande de bœuf 13 fr. le kllog. Un lièvre 60 fr, sept. au 29 janvier).

1899/1900

' PU B LI ÉE SO US LES AUS PICES DE LA

SOCIETE VALAIBANNE D'EDUCATION

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Ce qu'on Yeut que soient les enfants, il le faut êta·e :u.1n,,~ t-n•'l-f 1•.-·~ -.,lo. l'lo ~n•••·~•


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