XXX.Je ANNtE
1er A VRILS1902
N° 7.
144 A vis officiels Dépôt_ du ma111•ie_l scolaire. - Les membres du corps enseignant sont prié&~e prevo1r 11.~tant que possible tr, ut le matériel qui leur est nécessaire pour le trimestre. Jl nous arrive qu elq uefois pour ne pas dire trop souvent, plusieurs commandes de la mê me é~ole dans le même mois et mê me dans la même semaine. :MM. les Instituteurs voudront bien rema rquer que cette méthode ne facilite pas le t ra.va,il du Dépôt, ni le règlement de compte avec les co mm unes. Avec un peu de prévoyance et de bonne volonté, tout le monde s'en trouvera mieux. Remarque importante. Toute commande non revêtue de la signatu re du Président de la Commi ssion d'école sera écartée. Le prix des boîtes de solides géo métriqu es est tle 7 fr. 50 et non de 5 fr. 50, comme il est indiqué par erreur dans le prix-courant. L'Admir.istrateu1· du Dépôt * ** La. t roisième édition de la ,jme série tlu Cours gradué de calcul liv:r~t d~ l'élève, vient de sortir de presse. Dans cette nouvell~ éd1t1on, 11 a été app?rté des modi~c~tions dans les chiffres de quelques problème~ bases sur la_statistique, afin d'y faire entrer des données plu ~ recentes.. Le Guide ne devant pas être réimprimé pour le moment, 11 _a été fait! à l'usage des maîtres, un t irage spécial des probl~mes q~1 ont subi des changements, en un feuillet détach é supp\ementa.1re qu~ l'on _peut se procurer a n Dépôt du matériel :a:coln 1re, pour le prix de cinq centimes.
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~M. les membres du corps enseignant du canton de Ft•ihourg sont pries tle prendre bonne note de la comm unication suivnnte : Pour que leu r correspondance avec le Musée pédagogique soit exonérée de fa taxe postale, il est nécessaire : 1° De mentionner le caractère officiel de l'envoi par l'un des termes en usaifc : officiel 1 - d'office, :-- affai?-e officielle; ~n. D rnd1qucr l office expéditeur comme sui t : Ecole pl'imafrc (reg!onale, secondaire, etc.) de X .. . , ou bien : NN., instituteu,• (maitre, p ·rofesseur, etc.) à X .. . Dans ce dernier cas la désio-na.tion de la fo ncti?n est rigoureusement exigée; ' "' 3°, Les cohs posta u x ne doi vent pas excéder le poids de deux kilog. D a.utre p9:rt, nous avons le regret de porter à la connaissance de MM. les Instituteurs du Valais que la Direction fédérale ùes Postes a supprimé leur droit de correspondre officiellement avec le ~usée pédagogiqu~ d_e Fribou~g, soit directement, soit par l' in terméd iaire ~e la. Co mm 1ss~on scolaire de leur locali lé respective. Par conséqu ent, ils vo ud:!'ont bien ne pas prendre en considération le Communiqué paru drrns le N° 4, page 96, du Bulletin-Ecole. Nous comptons que des dé marches sero nt f:\ites à BernP. au sujet ùe cette diffi culté.
~e ~ulletin pédagogique et
L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCATION el dit
pedagogique
Musée
paraissant les i " et 15 de chaque mois RÉOACTIO~
AH0."~E.llK"TS ll· .-\.~NO."CES
) 1. OF.~s,nounc: Di,·ccte ur de l'Ecole no1·1nalc
Imprimerie <'.1lholi,ruc. Gr:rnd ' Rue. 13. i\l. E. UnE)l i\UO, :--enétnire . i1 Frihouri;.
de Hauterive. Jll'ès Fribourg.
Ab<>nJ1ement ponr la Suisse, fr. 3. -
Pour l 'êbauger, fr. 4.
SOMMAIRE : Enseignement de la langue maternelle au Collège
(suite). - Fondements scientifiques de la pédagogie. - Bi lan ,qéographiq ue de l'année 1901 (suite et fin). - l'enseignement primaire de la langue française par le moyen du liv1·e de lecture (suite). - Pensées de saint Jean-Baptiste de la Salle sur l'éducation chrétienne. - Enseignement des travaux féminins (suite) . - Enseignement de la co mposition (suite). - Bibliographies . - Correspondance. - Ch1·onique scolaire. · A vis officiels. - Musée pédagogique de Fi·ibourg : nouveaux ouvrages reçus.
Enseigoement de la langu~ matrrndle AU ÇOLLÈGE (Suite)
Des lectures. - Jusq u'ici, nous nous sommes occupé de la lecture comme exercice classique d e langue e t nous avons c he rché à faire voir le parti que l'on pourrait en tire r dans l'é tude de s genres littéraires et de l'art d'écrire. Quelques mots maintenant sur les lectures libres que l'on pratique p lus ou moins déjà sur les bancs du collège en dehors de tout contrôle. Quels conseils peut-on donner aux élèves sur le choix des livres et sur la manière d e lire 1 Est-il nécessaire de dire qu'un jeune homme doit s'a bstenir a bsolument de toute lecture immorale et irréligie use 1 Mais ici une qnPstion MlicatP, tranchée diftéremment, se pose: dan s
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i;histoire de la littérature française, vaut-il mieux faire simplement abstraction des ouvrages mauvais ou convient-il de les signaler ou même à l'occasion, d'en faire la critique? Il en est qui craignent qu'dn parlant d:un auteur immoral on ne donn_e l'idée au jeune homme d~ le lire. P?ur no_us, nous, croy?~s qu'i l est préférable de le mentionner, à l occas10n, en 1 apprec1ant et mème d'en donner des extraits pour faire voir an besoin combien on a raison d'en dissuader la lecture. Qu'on se garde surtout de pousser la pruderie jusqu'à interdire toute la littérature contemporaine, ainsi que le fon t certains professeu rs, et de chercher à faire prévaloir nos préférences personnelles en mettant à l'index tout un genre littéraire comme le roman, ou toute une époque comme la fin du x1xe siècle. Ces jugements exclusifs et outrés provoquent presque toujours une réaction fâcheuse dans des questions où nous ne pouvons exercer qu'une autorité morale. Il convient de détourner les élèves de la lecture des romans en leur faisant comprendre le peu de fruit que l'on retire, en général, des ouvrages de i;>ure im~ginati~n. . .. Quant aux journaux qm remphssent l esprit d~ la po ussiere des événements futiles ou graves de chaque Jour, on leur accorde généralement trop de temps. S'il est_ nécessaire qu'un homme instruit se tienne au courant de ce qm se passe dans le monde, on ne doit pas, pour autan t, sacrifier à cette lecture la meilleure part de ses loisirs. , . . . Dans les directions à donner, pour 1 avemr, nous d1stmguerons deux catégories de lectures, celles qui ont pour obje~ la profession que les jeunes gens vont embrasser et celles qui y sont étrangères. ·L es prefi!ières seu l_es son_t ind~sp.~nsabl~s. Ainsi chacun comprendra qu un médecm contmue as mstrmre dans ~on art par la lecture des principaux ouvrages de ~édecin~ qui se publient et des revues ou des j ournaux spéciaux qui peuvent le tenir au courant de toutes les découverte~, de tous les perfectionnements qui se rapportent à sa profess10n. Il en est de même du théologien, de l'ingénieur, du professeur, etc. Pour les autres lectures, en supposant qu'il reste des _loisirs, ils consulteront leurs préférences personnelles : l'un aime les voyages; un autre ép~ouve une prédilection marquée pour les sciences ou pour la httérature. Chacun, selon s_on gout,, c,harmera ses heures libres par la lecture de ses hvres preferés. Mais il faut l'avouer, nous ne retirons, le plus souvent, _que très peu de profit des nombreuse~ pages que no1;1s parcourons chaque jour, parce que le college ,nous a. la1s_sés presqu~ toujou rs sans direction et nous n avons Jamais contracte l'habitude de nous assimiler la substance rles ouvrages que nous lisons . Les lectures ne sont pour nous ordinairement qu'une sorte de musique fugitive que notre_ oreille écout~ ~vec délices, un parfum passager que nous ~esp1ro!1s avec. pla1s1r et non point C('t aliment intellectuel qu , devrait ôlarg1r chaque
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jour le cercle de nos connaissances et fortifier notre âme contre les ennuis et les défaillances de la vie. « Dé_vorer _des volumes, dit M. Lanson, ce n'est r ien : on pourrait ~avo1_r tou_t_Larousse par cœur et n'avoir pas une idée dans la tete. < e qm l';llporte surtout, c'es t la façon d_ont on lit . i> « La lecture suµerficielle, hâ tive, incom plète voilà le défaut » s'écrie à son tour M. Albalat. ' ' Quels procédés devrions-n ous donc conseiller aux jeunes gens pour, que leurs lectures_deviennent vraiment profitables? Pour re~?n~re à ce_t,te importante question, qu'on nous permette d md1qner br1evement ce qui nou s paraît le plus simple et le plus pratique. Toutes les fois qu e nous entreprenons la lecture d'un livr e ou d'une revu e, nous devrio ns avoir sous la main un e feuille de papier pour Y. noter au ~rayo n les pages qui méritent d'ètre r~lues. Cette feuille de papier nous servira en même temps de signet. · Ar rivé à la fin du livre , on reprendra attenti vement la lecture des. pages annotées en s'adressant cette question : Y a-t-it vraiment, dans ce pa~sage, une idée, un fait un renseignement qui mérite d'être retenu pour le fonds ou '1a fo r m e? - Cette seconde lecture, faite d'une manière plu s attentive , éveillera en nous très souvent une appréciation tout autre que celle que nous . avons. d'abord conçue. Ce qui nous avait frappé la prem1Are fois nous paraitr a fréquemment insignifiant. Qu'on le_ .\emarque en passan_t, ce retour _P lus réfléchi sur une page deJa parcourue et le Jugement q UJ en résulte contribueront beaucoup à nous assimiler la substance du livre tou t en exerçant notre raison de la manière la plus fructueuse. Nous aurons sous la main, pour ce travail un e !collection rle fich~s , c'est-à-dire de feuillets détachés, oi:~ nous inscrirons , ap r es examen, ~e r éfü~é des passages ntiles à retenir ou s1mplement,_ le titre du lt vr~ avec la page, de façon à po nvoir retrouver 1~d ée ou le rense!g nement annotés, lorsque: n ous en aurons besom . Cette collect10n de fiches s'accroîtra rapidem ent et, au bo~t de quelques a_nn~es, elle constituera un r épertoi re de rens eignements aussi riche, aussi varié qu e précieux. Ces documents _que nous avons choisis avec réflexion et que nou~ a':1rons soigneusement collectionnés en regard de notre P. rofess1on, ou de nos besoins, ou simplement de nos goftts, 1or meront le trésor le plus apprécié de notre bibliothèqu e et nous sero ns heureux de pouvoir y ref'ourir dans main tes circonstances de la vie. « Cr_oit-on, dit M Petit d~ J ulleville, qu'un écolier diligen t ne pmsse se réserver par Jour une heure au moins pour la lectu~e? _Admettons qu e cette heure soit diflkile à trouver à cert~ms Jours. N'en peut-on distraire trois ou quatre au moins des Jours de congé o u de vacances? Or, une heu re par jour eu moyen ne, cela fait trois cent soixante-cinq heu r es en un an,
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ou mille qu:>.tre cent soixnntr heures en quatre années, de la troisième à la philosophie. En mille quatre cent soixante heures, on peut lire lentement, et même la plume à la main quatre-vingts volumes in-8 de cinq cents pages chacun. L'élève qui, entrant en troisième, s'imposera un plan de lecture sagement conçu et restreint, aura, au bout de quatre ans, acquis un fonds de connaissancès infiniment précieux pour la composition. » En admettant même que les prévisions de M. Petit de Ju lieville, déjà cité, soient exagérées de beaucoup, on peut néanmoins voir quelle somme de connaissances un jeune homme acquerrait en quelques années par une lecture attentive et fructueuse. Indiquons en terminant comment procède dans ses lectures M. Albalat, l'auteur distingué de l'Art d'écrire.« Avancer peu à peu dans la connaissance d'un auteur est un plaisir éminemment profitable, dit-il. Pour mon compte, j'ai pris l'habitude de lire lentement et je m'en suis bien trouvé. Je n'ai jamais lu la plume à la main. Je me contente de souligner d'un coup de crayon les passages à retenir comme annotation ou à admirer esthétiquement. La lecture finie, fut-ce au bout de plusieurs jours, je résume l'œuvre sur une fiche portant le nom de l'auteur; j'écris mon impression critique ; j'indique les endroits à citer ùu à étudier. Le procédé me parait bon et bien des gens n'en ont pas d'autres. » Ces directions ne s'écartent pas beaucoup, comme on peut le voir, de celles que nous indiquorn: plus haut l': (A suivre.) R. H. ---oEJC3<>---
Fondements scientifiques de la pédagogie Le choix des méthodes d'enseignement et l'organisation des études normales ont provoqué de nombreuses controverses. Quelques-uns s'obstinent à voir encore des nouveautés arbitrairement introduites dans les directions données et l'application de méthodes pourtant démontrées excellentes par l'expérience et considérées, par la raison, comme étant les plus conformes aux lois de la nature. Les promoteurs des formes admises déjà ou à fa ire admettre 1 Voir sur cette même question Rollin dans son T·raité des études. (De la lecture des livres français.) - Lanson dans ses Conseils s1œ l'Art d'éci-ire. (Préparation générale.) - Albalat dans la Porlllalirm du style, (De la lecture comme procéclé 1]'::issimilntion .)
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ue ùuiveut pas s'arrêter dans !eut· entreprise à tous égards digne d'éloges. En effet, les succès obtenus jusqu'à ce jour d'une part, l'examen impartial et raü,onné des méthodes'. d'autre par t, indiquent clairement que la voie choisie est la meilleure. Dans ce modeste travail, nous essayons de contribuer, bien . faiblement sans doute, à la diffusion des vraies doctrines pédagogiques. en engageant la discussion s ur une question qui en raison de son utilité, mérite toute notre attention. ' La voici: La pédagogie a besoin du concours de plusieurs sciences dont les conclusions lui servent de principes et de guide dans l'~tabliss~ment, d~ se~ lois et la recherche de~ _moyens les plus etficaces a la reallsat10n de son but. Nous des1gnons ces diflërentes connaissances par ces mots : Les Fondements scientifiques de la pédagogie, parce que cette appellation, à l'exclusion de toute autre, indique plus exactement leur rôle; car, elles ne sont pas seulement les précieux auxiliaires, mais les bases mêmes d'une vraie pédagogie. , Pour entrer en plein dans notre sujet demandons-nous: Qu'est-ce que la pédagogie î La pédagogie,;c'est la science de l'éducation, nous répondent d'une voix presque unanime tous les auteurs qui ont écrit sur cette matière. Très bien· mais si la pMagogie est une science, qu'est-ce que la scie~ce 1 La science est la connaissance certaine obtenue par la démonstration. · Or _la démonstra,ti?r~ . comme nou~ l'~nseigne la logique, est un raisonnement legtttme ou une suite rnterrompue de raisonnements légitimes qui fait voir qu' une proposition nommée conclusion est nécessairement liée à d'autres propositions appelées communément principes. Composée de prémisses nécessaires et vraies par elles-mêmes ou en vertu d'un raisonnement antérieur, la démonstration engendre une conséquence, donne le pourq u0i, la connaissance certaine et évidente de cet te conclusion et force en même temps l'assentiment de l'intelligence. En effet, l'assentiment donné aux prémisses démonstratives, la raison ne peut le refuser à la conclusion, puisque celle-ci est virtuelleme11t contenue _dans celles-là; car, si, après avoir admis que toute vert u est utile (l'e prémisse); j'en conviens que la justice est une vertu ~2e prémiss~). je concède, µar le fait mème, que la justice est utile (conclusion). Lorsque les principes qu i la constituent son~ abstraits et fondés uniquement sur la raisou, la démonstration est synthétique, abstraite, déductive. Elle sera au c5>ntra_ire, analyti9u~. expérimentale, inductive q uand '!elle s appme sur_des prmc1pes concrets, obtenus par l'expérience et constatés so ,t µnr les sens, soit par la conscience. Une double voie con<lui t donc·à la connaissance certain e et raisonnée des choses, c·est-à-dî're,t ;à la science, à savoir: la
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synU1èse et l'analyse; celte dernière prend aussi le uom de méthode intuitive alors qu'elle part de faits obser;·és et perçus par les sens, la vue spécialement. En considérant les choses dont une science s'occupe, e t, surtout, Je point de vue particulier sous lequel les choses sont envisagées, nous découvrons l 'objet de cette science. La pédagogie est donc la science, c'est-à dire la connaissance certaine et raisonnée de l'éducation; dire pédagogie, c'est dire du même coup : éducation scient i(iqae, raisonnée. C'est pourquoi la pédagogie non seulement sanctionnera des lois et emploiera des procédés démontrés avantageux, elle recherchera les bases de ces préceptes, le pourquoi de ce~ avantages, la nature des moyens; elle pourra , conséquemment, justifier son choix et ses préférences, procéder avec plus de sûreté dans l'application des méthodes, éviter des essais quelquefois funestes et arriver directement au but. Mais qu'est-ce que l'éducation î Quel est son objet 1 Quelle est sa fin î Pour trouver et posséder une r éponse adéquate, essayons de découvrir l'extension et la compréhension, en un mot, le sens complet de ce terme éducation. Il dérive, comme chacun le sait, du verbe latin educare , qui, à son tour, paraît tirer son origine d'un autre verbe : educere, conduire de hors, faire sortir . Educare se trad uira par : développer, entretenir, former, élever, instruire, perfectionner. L'éducation est donc une œuvre très complexe. Elle embrasse l'homme to ut entier. Son action s'étend à to utes les facultés hum aines, qui, comme des plants délicats ou des arbres j eun es encore, attendent d'elle la nou r riture qui entretient, développe et fortifie , une di rection régulière qui les forme et les prépare à leur destinée, une protection efficace qui préserve et qui guérit. Que l'on nous permette ici une analogie. Comme la gràce, dans l'ord re spirituel ou surnaturel, suppose la nature qu'elle élève, corrige et perfectionne ainsi l'éducation dans son champ d'ac tivité, seconde, modifie et gouverne la nature; avec cette dernière, elle constitue deux forces parallèles qui se combinent, se suppléent mu tuellement pour porter toutes les facult6s à leur plein épanouissement. Mais avançons. 'l'out développement, tout perfectionnement, comme le remarqce saint 1'homas, renferme l'idée d'un mouvement et ce dernier implique lui-mème la nécessité a} d'un point de départ, b) d'un but à atteindre etc) d' une voie pour y parvenir. Le point de départ est ici déterminé par la nature, le mode d'agir, les conditions spéciales de nos facultés, leur influence et leur dépendance réciproque , bref, par l'essence mème de l'hom me. Le but (o""m el - ainsi appelé parce que, par sa réalisation,
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chaq ue facullé, le sujet ou J'iudividu possède une nouvelle mani ère d'ètre, une nouvelle habit·ude pour telle action, une nouvelle forme, comme disent les scolas tiques, - consiste essentiellement dans le développement ha rmonieux des facultés. C'est ce que désigne fort judicieusement un éminent pédagogue dans cette proposition : La chose capitale est de fa çonner l'esprit et non de le remplir de connaissances. Le but réel est double général et éloigné, procilain et particulier. Le premier ne peu t être différe n t de la fih de l' homme, à savoir : la recherche et la possession de la vérité, la pratiq ue des obligations qui en découlent, pour arriver à la jouissance du bien suprème, Dieu. Le second se trouve dans l'acquisition des aptitudes et des conna issances déterminées par le sexe, la vocation, les conditions sociales, etc .. etc. Il varie évidemment selon les temps, les peuples, les professions, etc. Si l'enseignement supplémentaire, secondaire et supérieur, si les cours professionnels à tous les degrés sont essentiellement organisés pour a tteindre ce but réel particulier, il est certain que l'éducation pr imaire doit y tendre aussi dans l a limite du possible, afin de gagner un temps précieux et de profiter habilement des heureuses dispo· sitions de la jeunesse. Quant à la voie à suivre, aux moyens à mettre en œuvre, le bons sens dit qu'ils seront proportionnés à la fin proposée et au sujet, à l'individu qui doit y parven ir . ur, en pédagogie les moyens sont les méthodes, les procédés, les systèmes dont l'application peut varie r à l'infini. Quiconque ignore la nature et le jeu des facu ltés humaines, quiconque n'est pas fi xé sur le genre précis de formation à donner, s'arrêtera à une méthode nécessairement imparfaite, se laissera guider par certains prejugés dogmatisés par la routine. Voudra-t-il se senir d'une méthode qu'il subit ou qu'il accepte sans la comprendre, il ne la pratiquera pas avec cette conviction , con am ore , avec cet entrain qui faci lite le travail et assure le succès. (A suivre.) E. F. SrNGY, licencié en philosophie. -•000•-
BILAN GÉOGRAPHIQUE DE L'ANNÉE 1901 (Sui te et fin . J
La Russie, très occupée en Asie, n'oublie pas cependant le développement de ses indust ries miniè r es et manufacturières, grâce surtou t aux cap itaux français et au concours des ingé-
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nieurs belges, allemands, français et autres, dont elle sait se servir provisoirement pour l'instru'ctiun de ses sujets. La construction du fameux canal de la Baltique à la mer Noire, par les ba8sins de la Duna et du Dniéper, est en perspective, et une Société belge s'offre, dit-on, à l'exécuter pour la somme de 200 millions, moyennant la perception des droits de navigation pendant quelques années. En outre, le g0uvernement projette de relier la mer Noire ou p lutôt la mer d'Azov à la mer Caspienne par un grand canal traversant la dépression du Manitsch. Détail curieux : Je ni veau de la Caspienne étant de 26 mètres inférieur à celui des a u tres mers. la prise d'eau du canal se ferait dans la mer d'Azov, de sorte que les eaux du Don qui y aboutissent se rendraient rlans Ja· Caspienne; alors le niveau de celle-ci, au lieu de continuer à baisser pour cause d'évaporation, tendrait à se relever et à combler peut-être la vaste dépression sablonneuse, aride et inculte de la steppe des Kirghis. Pendant ce temps. la malheureuse Finlande se voit enlever, malgré ses protestations, les dernières prérogatives d'autonomie qui lui avaient été garanties par le czar A lexandre, après sa séparation d'avec la Suède en 1815. _ Au chapitre de l'Asie, on a vu comment la Russie poursuit les agrandissements territoriaux de son immense empire.
démarq~erait ainsi ~·une manière stable, du moi ns pour ·1es populations de nos chmats, les deux grandes saisons· de l'hi·v' e et de l'été. r Cet~e réforme, déjà discutée à Rome du temps de Léon x f\1t différée à cause de l'a~ta_chement des églises orientale; ù al~rs _pour l e canon de Nicne ; elle est reprise aujourd'hui part1cuhérement p_ar les directeurs des observatoires de Pétersbourg ~t de Be~lm, .~M. Backlund et Forster. Au dire de ce dern~er, le ~amt-S1ege lui-même serait du même avis; car « l~ curie romam e se rend parfaitement compte de l'opportuni té « d _une telle mesu:e? _au cas où elle gagnerait l'adhésion una« m m~ du monde c1v1hsé, tou t comme cette adhésion s'est déjà « mamfestée dans le monde protestant ». ~ous ra~~ortons le fait ~ous toutes réserves; mais il semble qu Il Y aura~t là une occasion pour les schismatiques russes et grecs de fairo un pas vers l'unité, tout au moins scientifique et qu~ la, réforme S-énérale du calendrier devrait être accueilli~ ~ vec au ~an t de satifact10n par le monde civilisé que les réc.:Jn tes mno,vatwns du méridien initial et de l'heure universelle. XX~ e~~ vœu que nous émettons au commencement du ,. siec e. F. ALEXlS.-M. G.
Ré(orm,e du calendrier On sait que les Russes sont très embarrassés par le retard de 13 jours qui existe entre leur calenrlrier et le nôtre, pour avoir refusé de se conformer à la réforme grégorienne, opérée en 1582; aussi le gouvernement russe parait-il disposé à adopter Je calendrier grégorien. Non seulement les fêtes de Pàques et autres tomberaient ainsi aux mêmes dates pour les églises catholique et orthodoxe, mais encore les relations internationales profiteraient beaucoup de cette unrncation. D'autre part, il semble d'après les études du R. P. Tondini de Quarenghi. savant Barnabite très versé en cette matière, que le monde catholique s'apprête à la réforme de son propre calendrier, relativement à la fixation du jour de Pâques. On sait, en effet, que les dates de cette fête, qui sert de régulateur pour toutes les fètes mobiles, sont sujettes à des écarts considérables, puisqu'elles peuvent varier du 22 mars au 25 avri l. Cette di fférence de·35 jours o u de 5 semaines, préjudiciable sous plusieurs rapports, est due, cemme on sait, a ce que Pâques se célèbre actuellement le dimanche qui suit la pleine lune arrivant après le 20 mars. On pourrait restreindre cet écart à une semaine ou 7 jours, en déter minant, par exemple, que la tête de Pàques serait désormais fixée au dernier rJ.imanche de mars o u au premier dimanche d'avril, pour chaque année. Entre autres avantages résultant de cet arrangement, Pàqu es serait en général plus rapproché de l'équinoxe du printemps et
L'enseignement primaire de la langue française .par le moyen du livre de lecture
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A. Enseignement de la lecture et de la récitation !,e but généra_l de la n~uyelle méthode, c'est de concentrer l'en!eignement ~u heu de l e d1v1ser, de rondenser les branches d'enseiîn!ment QUI, ont _entre elles des rapports naturels· telles sont· la ~c. ure, la redact1on 1 _la grammaire et l'orthographe, les branche~ civ1q ues, et de les fa.1re concourir toutP~ à l'étude de la langu maternelle. ,c e Le même _te~t~ s~ra étudié au point de vue du fond d'abord et devr; fod~rmr 3: l éleve des connaissances qtiles et variées. 11 ser·vira ensui e _exercices de _lecture, de ,compte rendu, d'élocution et de ~onvers3:t10n. l! fournira <le même les exercices de rédaction de ,,r:3-mma1re et ù orthographe dans un ordre déterminé et ro ' ·r so!g·ne •,i.sdeémen! prévu et ~tabli par le maître. Telle est l'i~ée gJ;::::_ trie.,, 11 e mere ~e la meth'lde. . La !ecture de tout ,chapitre sera précédée d'un exposé donné ar 1e m3: 1tz:e. Cet ~xpo_se sera ,intuitif, s'il s'agit d'une matière ù'or~re _escript ,f ou sc1entifiq ue. L exposé d u maître sera suivi de l'ex lication des termes nouveaux et difficiles. Viént ensuitr., générn.le~ent,
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la lecture du maitre. puis la lecture individuelle des élèves et, sïl y a lieu , une lecture d'ensemble.
B. Enseignement de la rédaction Le chapitre ainsi étudié servira de thème de rédaction sous forme : d'imitation, <le résumé, d'amplification, de lettre, etc., que le maître variera, multipliera ou omettra selon le programme adopté. La rédaction sera toujours précédée d'une préparation orale consistant dans l'analyse du morceau et l'établissement d'un sommaire qui résumera tout le chapitre au moyen de quelques mots bien choisis. Ce travail devra surtout être très complet pour le cours moyen oil le maître préparera oralement et, le plus souvent, avec plan au tableau noir, l'exercice de rédaction ou se servira de la méthode dite socratique pour la recherche et l'enchaînement des idées. Au cours supérieur, il faudra, petit à petit, habituer l'élève à voler de ses propres ailes en lui faisant préparer lui-même son canevas.
C. Enseignement de la grammaire et de l'orthographe. C'est ici que nous rencontrons la plus grande pierre d'achoppement de la méthode. Les maîtres ennemis du travail et de l'initiative personnelle dans l'enseignement vont s'y buter. C'était si commode d'avoir des exercices tout préparés dans un manuel ad hoc et de dire aux élèves : Vous préparerez tP,l exercice pour la prochaine séance. Quelle admirable routine ! La nouvelle méthode rompt avec cette routine. C'est ce qui constitue ea supérioritë. Vous me permettrez d'être un peu plus détaillé. Remarquons d'abord la difficulté inhérente à l'enseignement de la lexicologie française et provenant du caractère même de notre langue, émaillée de syllabes muettes et de doubles consonnes qui ne peuvent s'enseigner fructueusement qu'au moyen de l'intuition, du raisonnement et de l'analyse grammaticale. De là, dans l'étude de la langue française, la nécessité de nombreux exercices écrits de grammaire et d'orthographe. De là aussi découle la nécessité d'un appendice grammatical à l'usage de l'élève et d'une grammaire complète à l'usage du maître. Mais, faut-il en conclure qu'un manuel de grammaire séparé du livre de lecture soit nécessaire à l'élève'? Nullement, si nous voulons appliquer les règles de l'intuition à l'étude de notre orthographe. Ici, comme dans toute autre branche du programme, il convient de remonter de l'exemple à la règle générale et abstraite P.t non de descendre de la règle à l'exemple. Dans ce but, le maître s'empare d'un texte préalablement étudié au point de vue du fond et de la lecture. Il transcrit.au tableau noir une ou plusieurs phrases tirées de ce texte déjà connu des élèves et dans lesquelles se trouve appliquée la règle qu'il s'agit d'étudier. Il soulignera au besoin les mot~ sur lesquels il se propose de fixer l'attention des élèves. Puis, par une série de questions bien coordonnées, l'élève sera a.mené à découvrir le pourquoi de l'orthographe, en d'autres termes, la règle. JI la formulera à sa façon li sera ensuite appelé à la découvrir dans d'autres exemples également tirés du livre de lecture. Ce n'est qu 'après cette série d'exercices oraux qu'il sera appelé à retenir le texte de l'appendice grammatical.
155 Pui~, viendront une série d'ex , .· , . . . la regle dans sa mémoire. e1c1ce~ ec!'1ls qu i achèveront de graver , Au moyen d'une permutation du t . d apP.roprier le texte de n'im orte exte, il_ sera toujours facile d_e n 1'!1P.o rte quelle règle. Ou tien quel chapitre du livre à l'étude l1~~· I éleve cnerchera lui-même l'~x~~ mployen. ~ un exercice d'invenca }On d~ la règle. Le grand a vanta e e qui era l'objet de l'appliqu lis stimulent lïnitiative de l' ï' g de ce genre d'exercices c'est in(teAllect_uelle en lui procurant le pe1!7se1_redt dl'~velop.pent son ac'tivité suivre.) e mvention. Dans l'intére· t d 1 . . F. 0BERsoN, insp. scolaire.
. . e a verlté et pour d . est d':11 il convient de ra el . . ren re a c_hacun ce qui lui prem1ere fois à l'étude 1~;;,,C\q~e la question mise pour la
f!r
l'enseignement de la gramm _P oi du, ltvre de lecture pour composition ne date as d ~ire,_ de l orthographe et de la ?ans le No 5, page 10!, du ~~,1~/l!e 1897, ai~si qu'il est di t import~nte question avait ·t. . . Ecole. DéJà en 1891, cette
P!3-r les mstituteurs de la Sa~iie trttéel et longuement discutée d1ssement. Voir du reste Bull t,ns eur conférence d'arronannée 1891. ' ' e in pédagogique > pao-e 18"w, o
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(
Communtqué.)
Pensées de saint Jean-Baptiste de Ja Salle snr l'éducation chrétienne Dieu est si oon qu'il ne laiss . qu'on fait pour lui et s e pomt sa~s r écompense le bien t:availlant a u salut'des à~:tt1,-ies serv~cos gu'_on lui rend en s1 fort ceux qui ont t out uitté i est vr~u gu.~ Dieu récompense c~nt u~Ie dès cette vie, à cimb· por lm, qu il~ en reçoivent le t-il, meme dans le tem s ien p us fort~ raison récompensoav;? zèle à étendre sof rf;;i~~t.' ceux QUI se serontJappliqués . ieu , en retour d'un si o-rand b' estime tan t, donne à ceux oui ' ,en et ~e c~ service qu 'il salut des àmes deux sorte qd s iccupeut infat1gablemrnt au ~remièru~e.nt,. une abonda!ce ed; c~~p~nses dès ce monde : !Jeu, un m1mstere plus étendu t gr aces pour eux. En second la conver·sion des àmos La e ~fe gr~nde facilité à procurer ~iar la ~arabole de cet Î1omrii~emi_ re recon?pe~se est marquée s~s serviteurs,_ et ayant donné àgl~~·nay_ant distribué ses biPns à p, ofit.er, apprit ensuite du ·t cmg_ta~ents pour les !aire gagn_e_cing autres. Dans le J:;;i.eur /ui-me_me qu'il en avait ce. diligent serviteur, il ordon cm q? Il av~1t de ;récompenser gui ~·en avait reçu u'un et na_ qu o1!- ot~t le talent à celui et gu on le donnàt à ~elui . gui Le _I avait pas fait profiter dit 1~ Sauveur, à tous ~euxqi~ie~;(J~~àdix.,~ Car on donnera; de biens. » ~ , et ils seront comblés Pour ce qui est de la second un ministère plu s é tendu elle e ;o;tet d~ récom~ense, qui est , es or bien exprimée en saint
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Luc, où on lit qu'un seigne ur, se faisant rendre compte de l'argent qu'il avait confié à ses serviteurs, ~écompe1~sa le pre~ mier, qui lui dit que son [marc lui en avait_ val_u dix, en lui répondant : « Tu auras:le gouvernement de dix villes. » Oh! que vous devez ".ous estim~r ~eureu~ de trav~iller au champ du Seig·neu_r: 1m1sque celui qui y moissonne, dit JésusChrist, recevra intaill1blement la récompeme. . . Appliquez-vous donc avec un grand zele et une vive affect10n à votre emploi, puisque cej sera un moyen des plus efficaces pour assurer votre salut. Communiqué par X., du Valats. -
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(Suite.)
Coupe d'une chemisette de bébé taille Hauteur : 23 cm. Largeur : 50 ))
Mesures: 2rne taille
taille 27 cm. 60 »
3111e
25 cm.
55 »
Patron pour la . t ,e taille :
On dessine un rectangle de 23 cm. de haut et 25 cm. de large puisqu'on ne dessine que la moiti~ du patr~n. Diviser le rectancrle en 4 parties égales par 3 hgnes verticales (de haut en bas). Sur la ligne du milieu, on dessine l'emmanchure. Elle aura en hauteur l / 3 de la largeur du_ cadre et en l~~geur les / 3 d'une des subdivisions du cadre _(s01~ 8 ~ /~ cm. divisés par : /3 = 5 1/9 environ). On place un pomt a 2 3; 4 cm. de chaque coté de la ligne. On trace d'abord l'emmanc~ure carrée, avec_ la règle puis on arrondit le bas. Cette dermère recommandat10n est i~portante car autrement comment coudre la manche? A côté de l'~mmanchure, on laisse 4 cm. pour l'épaule. On ajoute ensuite au. dos 5 cm., parce q~e la chemis?tte doit pouvoir croiser derrière sans effort, puis on trace l encolure. De l'emmanchure à la ligne du milieu devant, _elle est de 1/t0 du tour de poitrine, et derrière de 2 cm. en moms. On m_argue ces deux mesures sur les lignes formant les deux ext~em1t~s du cadre en partant du haut du cadre. La manche doit avoir au haut la même forme que l'emmanchure; on ajoute seulement l cm. pour la manche. Vous ferez donc un rectangle de 8 1h cm. d'un côté, de 2 ¾ cm. de l'autre; vous dessinez le haut d~ la manche à laquelle vous donnez 10 cm. de longueur: Parallele-
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ment à ces ~O cm_., vo~s tracez une ligue légèrement oblique que vous arretez vis-à-vis, et à 6 cm. de la première pou t· former le bas de la manche. Vous ne faites que croiser ces chemisettes sa~s les ~ttacher ; mai_s, à la campagne surtout, on préfère quelles aient une couhsse, autour du cou, pour y passer un cordon. Je rappelle encore qu'il faut, en coupant mettre le pli ùe l'étoffe droit fil devant, couper la hauteur dans le sens de la chaîne et laisser dépasser l'étoffe nécessaire aux coutures et aux ourlets Les deux coutures aux épaules se font à doubles piqùres.
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ENSEIGNEMEN'l.1 DES TRAVAUX FÉMININS
1re
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Coupe d'un pantalon-lange Mesure du tour de taille : 50 cm. Le rectangle aura pour largeur la moitié du tour de taille ou 25 cm. dans n?tre patron, auxquels on ajoute 4 cm. pour les fr?nces: ce qm fera 29 cm., et pour hauteur les :i; 4 du tour de ~aille, plus 2 cm. _(39 ½ cm.). A gauche, dans l'angle qui est formé par les 2 lignes, on place le centimètre et on mesure les 3/ rn du. tour de taille sur chacune de ces lignes. On marque pa~ u": Pflllt ces doux mesures et on forme, en passant d'un pom~ a_l autre, un _de~i-cercle. Il. faut appuyer sur une des ~xtremnés du centlmetre, ~xtrémité placée exactement sur 1an~le, et mesurer en plusieurs places pour bien former ce demi-cercle. ~a_i~ser pour les o~rl~ts devant et au bas du cadre 4 cm. Cette mo1t10 du patron doit etre coupée en double, en papier souple, p~ur d~montrer la place des boutons et des boutonnières. Le ph de l étoffe se p)ace sur 1~ ligne verticale qui a gardé toute sa longueur. La cernture arrive au haut du cadre le demi-cercle forme le bas de la jambe. ' Les fronces se placent droit derrière; le pantalon se ferme dev~nt au moyen de deux boutons et de deux boutonnières. Sur la_ l_1gne ?U ba~ on place 5 boutonnières, dont une, celle du m1h~~. vient s acc~~cber ,au second, bouton d1want, qui reçoit, du tait, 2 boutonnieres lune sur I autre. Sur cllaque jambe 2 boutons correspon~ent a ux ~ut~es boutonnières de la ligne d~ bas du cadre. La cemture doit s adapter parfaitement au petit corsage. (A suivre.) J . p ., znspec · t rzce. · On parùonne aux hommes de faire des œuvres médiocres pourvu qu'ils n'en soie nt que médiocrement co·ntents. '
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ENSEIGNEMENT DE LA COMPOSITION Livre de lecture du ze degré· IV8 partie : Exercices d'imitation (Suite.) Lettre XVI Exercice 2. Page 282. Faire trouver par les élèves les sentiments
ù exprimer dans une lettre de nouvelle année.
Cours moyen. Arconciel, le 31 décembre 1901. Mon cher ami, Laisse-moi, à cette époque bénie du renouvellement de l'année, te redire mes sentiments d'affection. Chaque année augmente mon affection, car, chaque année, je reçois des preuves nombreuses de ton dévouement. Je suis si heureux de pouvoir te compter parmi mes meilleurs amis ; mais ce bonheur, je ne puis te l'exprimer autrement que par des paroles et par les vœux sincères que je forme pour toi. P uisse Dieu les exaucer et te bénir; il le fera certainement, car il doit vo ir de bon œil notre amitié. Je te prie d'agréer, cher ami, mes meilleurs sou haits comme une nouvelle preuve de notre affection . Tout à toi, ALBERT. Cours supérieur. Arcon ciel, le ::11 décembre l 90 l. Mon cher ami, Qu 'il m'est doux, en ce jour heureux, de venir te redire mon amitié et mes bons sentiments pour toi. Chaque jour, ces bons sentiments se fol'tifient, car je sui~ continuellement de ta part l'objet de petits services, d'amabilités, de conseils discrets. Je ne puis t'exprimer ma reconnaissance que par les vœux ardents que je forme pour ton bonheur; ils me sont dictés par mon cœur, et Dieu les exaucera sans doute, car il doit bénir les amis sincères et dévoués. Pendant le cours de cette nouvelle année, qu'il te comble de ses plus douces bénédictions, qu'il t'accorde le succès dans tes études, qu'il ne te ref'nse rien de ce que ton bon cœur peut désirer. C'est ce que je continuerai à lui demander; mais toi, en retour, garde-moi ton affection et crois-moi toujours Ton tout dévoué, ALBERT. Exercice 3. Page 282. Lettre de nouvelle année à un condisciple. Romont, le 1er janvier 1902. Cours moyen. Cher ami, Je suis heureux en ce jour de l'an de te renouveler mes sentiments d'amitié. A cette occasion, je prie le bon Dieu de garder longtemps à
159 ton affecti~m tes bi~n-aimés parents. Que leur santé et la tie s01en_t touJO!-}rs florissantes ! Que le Ciel daigne bénir tes étude~n! proteger ta Jeunesse I e _Te,Is sont les vœux Q1!-,8 je_ forme po_ur ton bonheur. Ils me sont dictes par mon c~ur, J espere que Dieu voudra bien les exaucer Reço is, cher ami, avec mes vœux et mes souhaits de bonne et heu: reuse année, mes affectueuses salu tations. JusTIN
Cours supérieur. Romont, le fer janvier 1902. Cher ami, Je sais\s avec j?ie .1'?~casion du jour de l'an pour te renouveler mes sentiments d am1tie. Heur eux de tout ce qu i peut contribuer à ton _bonheur, je prie Dieu d'accorder à tes bons parents une santé tlor1ssante, de longs _et heureux jours, afin qu'ils puissent lono-temps encore veiller sur to1. ,., Que le Ciel daigne bénir tes études et protéger ta j eunesse afin que, pl1!-s ~ard, tu sois un homme modèle à tous égards et qJe tu fasses ams( le bonheur des tiens. Qu'il veuille te faire jouir toujours d' une saute excellente. _T~Is sont les vœux que je forme pour t on bonheur! Ils me sont dictes l?ar mon c~ur, et j'espère que Dieu voudra bien les exa ucer. Reçoi s, cher am i, avec mes vœux et mes souhaits de bonne et heur euse année, l'assurance de ma plus tendre affection . ,JUSTIN. Lettre XVII Exercice 3. P age 284 . Lettre à un ami pour annoncer la mort de
so n père.
Cours moyen, Ependes, le 24juillet 1901. Cher ami, J'ai la grande do~leur de t'annoncer la mort de mon bon père. li a succombé hier apres une courte maladi e. Tl a beaucoup souffert, surtout dans les derniers moments. Tu ne reux ~e fi $"urer tout le chagrin qnej'éprouve. Je n'ose penser à ce que Je vais faire sans mon père bien-aimé. Tâche d'assisiel' ~ son enterrement, qui aura lieu le 29 juillet à neuf heures du rnatm, à N... ' Adieu, cher ami, reçois les affectueuses salutations de ton dévoué , MICHE L. '
Cours supérieur. Ependes, le 27 juillet 1901. Bien cher ami, ,u!'l !lla~beur affreux vi ent de me frapper. Mon bien-ai mé père est decede hier, à neu f heu res du soir. Il a succombé à la suite d' une courte mal~die, qu i s'annonça d'abord sous des dehors p eu alarmants; mais,. en !luelq ues heures, elle s'aggrava rapide ment et leR SP.cours du medecin ne purent le sauver. Tu peux juger de ma profo nde douleur! Que vais-je devenir sans les conseils et les dire?tio~s de ce bo~ pè_re ? Je n'ose y p enser. Après la pert~ cruelle que Je viens de faire, 11 ne me reste que le doux so u vemr des vertus de ce père chéri. SeR rnnéra.illes auront li eu à :N ... , le lundi 29 ju illet, à neu f heures
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du matin. Ta présence en ce triste jour sera pour moi une bien douce consolation. MICHEL. Ton dévoué, Au nom des conférences régionales des institut eurs de la Rive droite de la Sarine : MORE L, .Jules, instituteur. (A suivre.)
le corps buuJain, procédel' graduellement, en ayant soin de retenir l'élève sur chaque exercice jusqu'à ce qu'il le possède, et raUacher solidement les connaissances nouvelles aux con naissances acquises. Faire constamment appel à l'activité de l'enCant: l'école vraie esl celle où tout le monde agit. L'instituteur pqse des questions; les élèves réfléchissen t et répondent; a insi l'intérêt est constamment excité. Simplifier la méthode et les procédés de l'i nstruction ; mécanüe1· l'enseignement pour qu'il puisse être donné par l'insti lu Leu r le moins bien préparé, la mère la moins instruite, une sœur aînée et même une servante dévouée. Dans l'avant-dernier chapitre de son ouvrage, M. Compayré parle de la difl'usion des idées pestalozziennes en Burope, particulièrement en Allemagne, et jusqu'en Amérique. Les dernières pages contiennent une rapide et fine analyse du caractère et du style étran ge de !'écrivain que f'ut Pestalozzi, chez qu i tout paraissai t excent.rique, les qualités aussi bien que les défau ts. En matière pédagogiq ue, M. Compayré émet des appréciat ions fort j 1idlcieuses; ailleurs, quelques affirmations, rares il est vrai, nous semblent moins fondées . Est-ce bien vrai qu'à Stanz, « où règnent ma intenant la pai x, l'aisance et le bonheur, il n'y avait jadis - avant 1798 - que fanatisme, guerre et misère'? > Pestalozzi est-il réellemen t , le premier en date des instituteurs laïques '? ~ Que veut-on dire par ce mot laïque? Pestalozzi procède de Rousseau : il est déiste; il ne paraît pas av oir reconnu la divinité de Jésus-Christ, et pourtant, il affirmait c n'être pas de ceux qui tournent en ridicule le chapelet et le livre de prière des pauvres gens>. J . D.
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BIBLIOGRAPHIES
Suisse, par MM. Kapp et Borel. Neuchâtel, Attinger, éditeurs. L'éditeur vient de publier les 33 01 e, 34me, 35'." 0 et ?601 e livraisons d_e cette œuvre importante. C'est to ujours la meme richesse_ de _renseignements géographiques, statistiques, his_toriq ues et scientifi~ ues . Ainsi pour ·ne citer . qu'un exemple, arretons-nous au Massif du Gran'd Combin. Ce qui frapp_ e tout d'abord _le r:e.gard, c'est une belle carte de cette chaîne avec deux phot ograpl11es. ~ous Y trou yons _une descl'iption complète de cette s~i_nmité avec _ses d1ve_rses ra~1ficat1~m.s et avec l'hist orique des prem1eres ascens10ns qui ont éte 1.e~tees. Pour le Creux du Van, vous y lirez non seuleme1~t la descript10n géoo-raphique de ce cirq ue étrange, mais encore la liste de toutes les pla;tes rares qui enrichissent ses flancs rocheux. . _ , Nous ne saurions assez recommander cette pu ~lication à _I attention des inst itu teurs. Sans doute, le prix en serll: elevé e_n ra1so_n du o-rand nombre dé fascic ules que comprendra ce d1ct10nna1re. Mais l_es instituteurs peuve~t obtenir ~ne rem is~ importante - l~ 1 /a - ( ils souscrivent par 1'111terméd1a1re du Departe ment de l Jnstruc t10n publi que. . ,· Qu'ils profitent de cette faveur: Ils ne regrett~ront pas l~s s'.1c11fices pécu niaires qu'ils auront .faits pour enr1ch1r leur_b1bhoth~que cle ce précieux dictionnaire, qui leur r.endra les plus utiles ~erv1ces. R. H.
Diction naire géograp/Jiqùe de ta
Il
et l'Education élémentaire, par ·Gabriel Compayr~ .. recteur cle l!Académie de Lyon. (1 vol. in-18, de 146 pages, broche, 90 cent. Paris, Paul DelaJ:llane, éditeur.) , Après l'ou vrage où M. Pinloche. a résumé les doctrines cle .Pesta lazzi, voici encore, pour la c?llect10n .cl~s Gra_nds Educa~ew s, ~ne monographie de M. Compayre sur le celebre pedagogue sUJsse. Lauteur suit d'abord Pestalozzi clans les principales stations ~e sa vie mouvementée : Neuhof, Stanz, Berthoud, _Yverùon ;. pu1~, 11_ess,aye de définir sa méthode; travail difficile, pU1sque Pestalozzt !Ut-_meme n'est pas parvenu à l'exprimer dans des form'?les clefimtiv:s. M. Compayré distingue· dans., la méthode pestalozzienne les caractères essentiels suivants : · . . . L'intuition, par le moyen des sens externes et de la consCJence, est le point de départ cle toute connaissance. li faut commencer par ce qui est plus rapproché clc l'enfant, par
Pestalozzi
III
La maison Waesmael Chartier, à !'iamur, est connue d'u11€ manière spéciale au Musée pédagogique de Fribourg. Ayant encouragé ses débuts, e lle continue à enrichir de ses primeurs l'institution que - fée bienfaisante - elle combla cle ses faveurs au berceau. Le Musée expose a ujourd'hui , dans la vitr ine consacrée aux nouveautés, quatre ouvrages scolai res édités en 1902 par cette maison et clonl nous tenons à rendre co mpte. Voici d'abord un Recueil de lettres pratiques, avec plans et développements, à l' usage des écoles et des familles. Son au leur, :'.1. C. Kicolet, ins tituteur à Liège, estime qu'i l n'est pas in ut ile que le maître partisan ou non de la lecture d'un développem ent complet du sujt-t ét udié pendant la leçon de style - ait mus la main un travail tout fait qui le dispense de recherches au moment oü il prépare sa leçon et qui le guide quand il la donne. C'est le principe qui lui a suggéré l'idée de publier les 130 g-racieuses lettres de son recueil, nous a llions dire cle son cours de style épistolaire tant la gradation est vigoureuse et les sujets pratiques et bien développés. M. Nicolet a un émule en la personne de M. Brulhart, maître d'école régionale à SaintAutin. Aux lecteurs de j uger qui des deux mérite la palme. Prix cle librairie de l'ou vrage broché, 120 pages, 80 centi mes. ;20 Les petits artisans, trois jeux chantés, avec accompagnement de p iano, à l' usage des jardins d'enfan ts, par Pr. Le flot, inspecteur cantonal de l'enseignement primaire. Recommandé aux institutrices de classes enfantines toujours en quête cle pièces adaptées au premier enseignement. Prix de l'albu m : l fr . 25.
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3° Notions élémentail'e~ de sciences naturelles, par Oscar Terfve, avec 220 figures mtercalees dans le texte. Cet ouvrage, conforme au programme de l'écolr, primaire belge, ne sera pas consulté sans p_rofit par nos instituteurs. Les 1re et 2mc parties son t formées de simp les cause_ri_es sur les premières notions des sciences à l'usage de~ cours mferie ur et moye_n. La 3me partie comprend les chapitres suivants : L'homme, les ammaux, les végétaux, premières notions de physique, notions sur les industries locales. Prix : l fr. 25. 11° Cours pratique d'algèbre appliquée, destiné aux élèves des Ecoles industrielles et professionnelles. Prix de .l'ouvrage cartonné: l fr. 50. L'aute~r de ce ~an_uel, M. Pori_niot, a v<?ulu être simp le, pratique, utihtai re. Il a reusst. ll est parti de ce pomt de vue : l'algèbre rentre avec l'arithmétique, la géométrie, la physique, le dessin da ns les cours générau x o u préparatoires des Ecoles industrielles. Le but de son enseignement est de mettre les élèves, futurs ouvriers et patrons à même de comprendre et d'appliquer les formules qu'ils rencon~ trent dans les cours spéciaux et de se servir p lus tard d'un formulaire. E. G. IV Revue de Fribourg. - An noncée depuis quelque temps , la Rev-ue de to utes façons r-a.jeunie et plus appropriée, même matériellement' au goût du jour, , vient d'être répandue dans le pays. Elle répond a la haute idée qu'on s'en est faite. Le premier f'ascicul_e contient trois principaux articles, un e charmanfa _nouvelle tradmte de l'anglais et une chroniqu e littéraire; puis, groupees sous le titre < A travers les Revues,, des pages qui ne so nt pas les moins instructives ni les moins intéressantrs. Dans une note la Rédaction no us apprend < qu 'elle attache, avec quelque raison ' une grande importance àce dépouillement méthodiriue des principale~ . Revues, . . ; oü l'on voudrait c ramasser en quelques pages la substance de la production périodique ,. Une partie bibliographique met les lecteurs au courant des pub lications et des ouvrages nouveaux Sur la couverture chamoisée, figurent les noms des 11 mem hres du Comité de Rédaction , brillant état-major de professeurs de l'enseignement supérieur et secondaire, ayant à sa tête M. Victor Giraud, professeur de littérature française à l'Université de Fribou rg. Et_, pour mo ntrer dès le début sa puissante vitalité, la Rev-u e énumere. une vingtaine de travaux qui seront publiés dans les prochains numero~. Aux maîtres qui recherchent les études d' un niveau plus élevé a ux amateurs de la bonne littérature, no us recommandons la Revu~ de Vrib ourg. Hu it francs comptent, sans doute, dans le budget de l'instituteur; mais ne pourrait-on pas s'entendre trois ou quatre po1.11· un seu l abonnement? Il ne faudrait pas cependant abanclonner le Bulletin-Ecole pour la Revue. Les aimables rédacteurs eu x-mê mes de la publication rajeunie verraient cela de mauvais œil. J. D. c
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Banqueter en souvenir de nos grands écrivains est notre manière de les honorer : ils ont pensé pour nou s, nous mangeons pour eux. (F. BRUNETIÈRE, )
CORRESPONDANCE Echos des conférences On nou s écri t de Lens-Mont ana (Valais) : Le 6 mars, l_es instituteurs du distr ict de Sicne éta ient réunis Pf UI' l_e u r conference annuelle, à Corin , peti t hamea u perdu a u sein d un riant vignoble et assis aux p remiers con treforts de la monta crne. . A dix ~eures,_ la cloch_e nou s in vite à la mais on d'école-po ur n~tre seance pedagog1que. Grace au temps magnifique et à la p rox imi té de l'end roit, notre modeste fête fut rehaussée par la p rése nce d'un g rand nom bre de mem bres honoraires. · Saluoi:is d'abord l'arrivée de l' infatig·able am i des instituteurs M. le directeur Lamon. A part lui, MM. Allet, vice-président d~ S10n; F. G1roud, président de la Société v alaisanne d'Educat;on V. Eg!l's, secrétaire 11;u Département de !'Ins truction publiq ue ; l~ chano!ne_ J . Gross, _ass1stant_ùe Lens, et plusieurs autr es mem br es de co mm1ss10ns scolaires, a111s1 que les au tor ités civile et ecclésias tique de Mont ana. Après la p·ri,ère , notre nou vel inspec teur, M. l'abbé Dr de Courten, cure de Venthone, nou s r app elle q ue le Grand Conseil - à q ui nous de_vons_un reconnai ssant_ merci - a vol!\, en premiers déba ts, une 101 ameli?_rant no tre pos1t1on matér ielle. Mais il nous avert it que si le pays s ~mpose de n0uvelles charges en notr e faveur, il fa ut que nou s sachions montrer not re reconnaissance en r edoublant de zèle et d_e dévouement. Il évoq ue ensuite le sou venir de notre regretté collegue, M. Cyp. Perru choud, dont tous nous déplorons la fin prématurée. L'assemblée se lève en signe de deuil. L'appel nom inal constate l'absence de quelques instituteurs qui se so nt t'a it valablement excuser. On procède ensuite_ à l'é~e?t ion du burea u, qui f ut composé de MM. D. Perr uch oud, vwe-pres1dent, et F. Rey secrétaire. Le r apport s ur la dernière conférence valut à son au teur des éloges bien mérités. Cinq insti t uteur_s donnen t ei:is u it:- _lectu re de leurs composit ions. Chacun est convamcu de la necess ite d' un e bonn e lecture et de sa grande 111ft uence s ur l'enseignem ent des a ntres branches du programm e. TI ne long ue discussion suit la lecture des travau x. M. Giraud constate la bonne lect ure de MM. les fn st ituteurs, mai s recommande qu e l'on i:i e ch erche p as t rop à fa ire des phrases. Co mm e MM. Aliet et 1:,a mor., 11 encourage la créati on de bibliothèqu es scola ires et paroissiales, afin d'opposer les bonnes et sai nes lecturcR aux mau va is r omans, a ux mauvais journaux et aux brochures immorales ou anti religieuses qui mal heureu se ment ne so nt que trop répandus chez nous. ' ' ~- La mon place la su r veilla nce de ces bib lio thèques dans les attributw ns de l'autor ité ecclésiasti que. li no us a dresse une recommandat 10 ~ qu i n'est 1 cer t_es, pas inutile : il dé8irerait que l'on prît plus de soms pour I enseig nement de la lec ture surtout dan s les cours in férieurs. ' Quelques mem bres expri ment en su ite le vœu d'avoir en Vahtis
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auss i à l'exemple des auLl'es cantons, u11 li vre de lecture val.:,isan. Di ver'ses opinions sont émises à ce sujet. M. Gross propose d'ouvrir un concours avec primes afin d'obteuir tle suite un bon livre de lectu re pour le co urs supérieur . M. Giroud croit que la 'r éalisation ùu vœu émis se heurte à Lie grandes difficultés. Il reconnaît cependant qu'il nous manque un livre de lecture pour les divisions supérie ures. M. Robyr ne désirerait pas multiplier les livres de lecture déjà trop nombreux. To ut le monde s'accorde à reconnaître qu'il est nécessaire de remanier l'Ami de l'Enfance p,)Ur le cours inférieur; il faud rait, par exemple, y ajouter des vignettes explicatives, qui seraient d' une grande utilité. En général, on demande l'élaboration d'un manuel de lecture à l'usage des di visions supérieures de nos écoles primaires. Après quelques observations de M. l'inspecteur, la discussion est close; puis, le règlement de la bibl10Lhèque des instituteurs est. adopté avec quelq ues modifications. Sur la proposition de M. Vouardoux, instituteur, à Grimeulz, la conférP-nce vole à l' unan imité une vigo ureuse protesL.-1,tion et un blàme sévère à l'adresse de ces écrivai ns qui s'acharnent à r idiculi ser nos institutions scolaires et se plaisent à noircir, par d'infàmes calomnies, la réputation du clergé. Il est décidé de faire part de cette protestation à M. le Che f du Dépar tement de l'lnstruclion publique et à M. le Président de la Société valai,-anne d'Educaticin . Les Jn~tituteurs déclarent, répudier toute solidari té avec des collègues qui ne rougissent pas de décrier ainsi les hauts pouvoirs de notre pays et ne reculent devant aucune infamie pour di scréditer les membres les plus honorab les du clergé valaisan. M le directeur Lamon nous présente ensui le le tableau noir chargé de chitrres. Ce sont les résultats des exa mens de recrues de 1901 pour les com munes de notre district. Ce fut, non sans douleur et humiliation, que nous pù mes nous convainc,·e que la lecture laiss11 i t encore beaucoup à désirer . Cette statistiq ue nous engagea à prendre ùe bonnes résolutions pour l'avenir. Ainsi, chacu n se proposa de voui::r tous ses soi ns au bon enseignement de la lecture, cette partie essentielle de notre programme. La prière d'usage termina la séance du matin. Elle avait été assez labor ieuse. Aussi, lorsque M. le président Robyr nous invita gracieusemeut à venir faire honneur à la succulente c raclette , que la. commune de Montana nous offrait, personne ne se fit tirer l'orei lle pour accepter Bien plus, au dire d'un de nos collègues, la fameuse verge de Moïse avait dû tomber par hasard à Corin, ce jour- là, pour aller frappe1· à la cave des magistrats de la locali lé; car on nous servit avec la raclette un excellent vin, p roduit du pays. MM. les Instituteurs y firent honneur. MM. les In specteurs Lamon et Girond ne puren t malheureusement pas rester longte mps avec nous. Des afl"aires urgentes les rappelaient à Sion. Chacun r egretta ce départ prématuré. Mais, bientôt la gaîté revin t, et, sous l'active direction de M. Allet, acclamé major de table, la série des toasts et des chants commença. M. l'inspecteu r de Courten engagea les Institute urs à être fidèles à leur devise inscrite sur la couverture du Bulletin-Ecole : Dieu , Patrie, Science, Dévouement. Ces quatre mots indiquent, nom, dit- il, le but ùe notre mission: former des ch l'étiens et de bons citoyens, et les moyens d'arriver à
165 la réalisation de ce but: la science, l'étude et un dévouement qui ne marchande pas ses peines et ses travaux. Jl nous rappelle ensuite que S. S. Léon Xlll a célébré, ces j ours-ci , le commencement de la 25me année de son glorieux pontificat et nous engage à pousser un chaleureux v ivat en l'honneur de ce Pontife prisonnier, mais honoré de tous. Il boit à la conservation de la foi catholique dans le Valais et à l'éducation ch rétienne de la jeunesse, etc. M. Allet porte son vivat a u véritable progrès. Beaucoup d'autres orateurs se font encore entendre. M. Pilteloud remercie les commissions scolaires de la sollicitude qu'elles ont pour nos écoles. M. Favre remercie les autorités de Montana pour leur cordiale réception. Les chants, sous la direction de M. Favre, nommé Kœppelmeister, se mêlent aux discours et aux toasts. Cependant, en si agréable société, les heures passent vite; il faut songer au départ. Avant de nous quitter, nous n'oublions pas de remercier chaleureu se ment la dévouée et laborieuse population de Montana-Corin et ses sympathiqu es magistrats. Chacu n rapporta chez lui le plus agréable souvenir de cette conférence. , R. F., secrétaire. -
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Chronique scolaire Confédération. - Subventions scolaires. - On se souvient quo le Conseil national, dans la session du mois de d écem bre dernier, termina le débat sur les su bventions scolaires en invitant le Conseil fédéral à présenter un nouveau projet basé sur une adjonction à l'article 27 de la Constitution. Aujourd' l.rni , l'organe officieux du Palais nous annonce que le Conseil fédéral ne répondra à cette in vitation que pour le cas où la même prüposition lui sera faite par le Conseil des Etats. La .question de s subventions scolaires subira donc do ce fait un nouveau ret., rd et ne figurera pas parmi les tracta.nda du Conseil nationa l pour la session du printemps. Berne. - Ecole normale. - Le Grand Conseil bernois s'est occupé dernièrement de l.1 motion Dürrenmatt. demandant : 1° l'agrandissement de l 'école normale de Hofwyl et, 2° lA retrait de l'ordonnance de M. Gobat instituant des bourses pour la format ion gymnasiale des aspirants instituteurs. Cette motion a été adoptée à une g r a nde majorité. Les députés campagnard s s urtotlt ne voyaient pas de bon œil la formation des instituteurs dans un milieu citadin e t universitaire. Université. - La Faculté de philosophie d e l'Université de Berne vient de décerner à M. Etienne Equey, de RueyresTrey fayes , ancien ir.is tituteur fribourgeois, le diplôm e de docteur :rvcc la notr mnœima cum laude.
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Fribourg. - Examens. - L'.Ecole cantonale d'agriculture dé Pérolles-Grangeneuve a terminé ses cours théoriques du semestre d'hiver. Les examens de clôture eurent lieu samedi 22 mars, en présence de M. le conseiller d'Etat Bossy et de plusieurs députés. Le 1er avril s'ouvrira, à Grangeneuve, le cours pratique du semestre d'été. Une condition avantageuse est faite aux participants : le petit salaire distril.Jué selon le travail servira à l'acquittement de la pension du semestre d'hiver suivant. - A l'Ecole normale, les examens de printemps ont eu lieu le lundi 24 mars. M. le Directeur de l'Instruction publique a présidé personnellement les examens de pédagogie pratique pour les élèves de quatrième année à l'école de Posieux, pendant que MM. les membres de la section française de la Commission des EtuJes examinaient les autres branches à Hauterive. Les normaliens jouissent maintenant des vacances dans leurs familles, jusqu'au mardi 8 avril. Université. - Le programme des cours de µédagogie, qui se donneront à l'Université de Fribourg pendant le semestre d'été, comprend l'exposé de la méthode Herbart-Ziller et l'histoire de la pédagogie au XV[e siècle. Nomination. - M. Monnard, François , à Corserey, est nommé instituteur à l'école des garçons de Grolley. ~
A VIS OFFICIELS
xvnmA Cours normal suisse de travaux manuels à Lausanne La Société suisse pour l'extension des travaux manuels dans les écoles de garçons organise, à Lausanne, du 14 juillet au \J août 1902, un Cours normal de travaux manuels, avec l'appui 0nancier de la Confédération et sous la haute surveillance du Département de l'lnstruction publique du canton de Vaud. ce cours a pour but : a) de faire connaitre la valeur éducative des travaux manuels considérés en eux-mêmes et dans leurs relations avec les autres branclles d'enseignement; b) de mettre les participants à même de donner cet enseignement d'une manière méthodique; c) de fournir des renseignements pratiques sur l'organisation d'ateliers scolaires, sur l'outillage et les matières premières. Organïsation. - a) Enseignement. L'enseignement sera donné en français et en allemand et comprendra les sections suivantes: 1° Cours é lémentaire; 2·' Cartonnage; 3° Travail à 1établi (menuiserie) ; 4° Sculpture en coches et en champlevé; 50 Modelage ; 6° Travail du métal ; 7° Cours spécial pour la confPction d'objets se rapport:int à l'enseignPmrnt intnitif.
161 b) Durée du cour·s. Chaqu~ branche sera enseignée pendant toute la durée du cours, s01t pendant 4 semaines à raison de 9 _h~ure~ par jour. Il n 'y aura pas de leçons le s~medi aprèsm1d1, qui ~er:3- consacré à des courses ou à la visite des musées et des cur10s1tés de Lausanne et des environs. ?) Inscriptions. Les instituteurs et institutrices qui désirent sUivre le xvnme cours normal de travaux manuels devront ~dresser _leur de~ande, avant le 1e, mai, au Département. de 1Instruct10n, pubhqu~ du canton de Vaud, ainsi qu'au Dépar~eme~t _de 1~ns~ructton publique de leur propre canton . Les ms~r(phons md1queront d'une manière formelle la branche cllo1sie. d) ~rais. La finance d'inscription, payable dans la pe semaine du C?urs, a ~té fixée pour chaque participant à 60 fr. - pour les six premières sections et à 65 fr. - pour le cours spécial (?me section). e) Subvention. fédérale. Le Dôpartement fédéral de l'industrio ~ bien voulu a~corder à chaque participant une subvention cgalc à ?elle qu 11 aura obtenue de son canton. En aucun cas, les s ubsides communaux ne p~urront entrer en ligne de compte pour le. calcul de . la su bvent1on _fériérale. Ch_aque partici paut subvent1on~é est mstamment prié de vulgariser les connaissances acqmses a u cours, soit par des conférences, soit, ce qu i est encore préférable, par la création de classes de travail manuel. ~) Conférences.1=,a parti~ théorique de la question sera traitée, s<;nt da~s les sections, soit dans des conférences suivies de d1scuss10ns. ç,es D~pm:tements cantonaux de l'instruction publique sont prié~ de faire connaître la préseute circu laire au personnel enseignant placé sous leur direction et d'indiquer au Département de l'Ins~ructio n publique du canton de Vaud le montant de la subvention accordée. 1 es instituteu,·s et les institutrices de la Suisse sont i nvités dans l'intérêt de l'éducation de la jeunesse, à suivre nombreu~ le XV I_rme c~urs normal de trava ux manuels. MM. les maitres et la_ d_1rect10n du cours feront tous leurs efforts pour que les part1c1pants y trouvent une compeusation au sacrifice de leurs vacances d'été. Le directeur du cours, M. A. Gr·anrtchamp, maitre aux Ecole~ normales du canton de Vaud, s'offre à donner tous les renseignements_ complémentaires; sur demande, il communiquera les rense1gncme~ts spéciaux relatifs à la pension et au logem~nt. On peut avoir à Lausanne logement et pension dans les pnx de 60 à 80 fr . par mois.
Le Comité de la Société suisse pour l'extension du lrmil manuel. . V~lais. -
L_a confér~nce pédagogique ·des instituteurs des districts de Samt-Maur1ce et de Monthey est définitivement fixér nu 10 avril , à 9 heures , à Salvan. ·
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15 AVRIL 1902
XXXJe ANNEE
MUSÉE PÉDAGOGIQUE DE FRIBOURG Nouveaux ouvrages reçus à partir du 15 octobre 1901 M. LÉON GENOUD Ad. P. Eggis. Croquis napolitains 1901. - Nouvelles Etrennes fribourgeoises pour 1902. M. HUG FRÈRES, ZURICH. 1 harmonium < Chicago > (en dépôt). ANDRÉ CORBOZ ET EGGIMANN, GENÈVE. André Corboz, insl. Exercices et problèmes de géométrie et de toisé à l'usage des écoles · primaires. DIRECTION DE L INSTRUCTION PUBLIQnE, FRIBOURG. Ch. Pei·ron , 1 carte-relief de la Suisse. Friedrich Staub, et Ludw. Tabler. Schweizerisches Idiotikon XLIV 0 Heft 1901. LI13RAIRIE POUSSIELGUE, PARIS. R. P. Terrade. Education et patriotisme 1901. E. RENCK, MAITRE SECONDAIRE. P ORRENTRUY. Renck E. De l'infér iorité du Jura aux exam~ns de recrues et des moyens d'y remédier. Rapport présenté à la Société pédagogique jurassienne 1900. M. GIRARDIN, ANCIEN INST • l<RJBOURG. Charton Edouard. Le tour du monde. 6 vol. Années : 1860, 1862, 1863, 1864, 1865 et 1866. CH DELAGRAVE. PARIS. J.-H. Fabre. Le ménage. Causeries d'Aurore avec ses nièces sur l'économie domestique. Félirc Martel et Myard. Exercices de grammaire. l" cahier : t\om - article adjectif. FËLIX ALCAN. PARIS. Driault-Fèvre-Monod. Histoire de la France 1902. P.-FPlix Thomas, La dissertation pédagogique. Résumé complet de pédagogie 1902, Boirac E., Magendie .-1, Leçons de psychologie appliquée à l'éducation, 1902. A. GEISER, ARCHIT., ZURICH. A. Geiser, Neuere Stœdtiscbe Schu lhmuser in Zurich (Mit 24 Tafeln.). 1901. A. MAUCHAIN, FABRICANT, GENÈVE Mctuchain. l appareil porte cartes et une table ménagère.
Achats Thieme. Sk.izzenhefte für Anfœnger 1 u . II 3 fr. Scobel. Neuer Volk. und Familien Atlas in einhundert Kartenseiten, 1901. 16 fr. Dr Paul Hortenberg. Les t i mides et la timidité, 1901. M. Guyan. Education et hérédité, étude sociologique, 1898. 5 fr. F. Lagrange. Physiologie des exercices du corps, 1896. 6 fr. Jules Payot. L'éducation de la volonté, 19(12. 5 fr. Alexis Bertrand. L'enseignement intégral, 1898. 5 fr. James Sully . Etude sur l'enfance, 1898. 10 fr. W. Preyer. L'âme de l'enfant, observations sur le déve loppement psychique des premières années, 1887. 10 fr. Her·hert Sperizer. De l'éducation intellectuelle, morale et physique, 1902. 5 fr. Alfred Croiset. L'éducation morale dans l'université (enseign. second.) 1901. 6 fr. Th. Ribot. Psychologie de l'attention, 19 •2. 2 fr. 50. Idem. Les maladies de la mémoire, 1901. 2 fr. 50 P.-Félix Th,,mas. Morale et éducation, 1899. 2 fr. 50. Idem. La s uggestion, son rôle dans l'éducation, 1898. 2 fr. 50. Frédéric Gueyrat. Les caractères et l'éducation morale. Etude de ps ychologie appl iquée. 1896. 2 fr. 50. (A suivr·e).
~e ~ulletin ,.,pédagogique L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉ TÉS FRIBOJRGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCA T/O N el d11
Musée ped11gogique paraissan t les i" el 15 cle chaque mois RÉn.\CTIOl'i
ABO-'ll'iEJIKY I'S 1.1· AN:-101\'CES
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A bo1111e1nent, lltn1r l a Snis8e, t·r. 3 .. -
Pour l'étran&·c,r , fr. 1:1.
La Mélhorte pédagogique (suite). - les Mut1ialités scola,ires (suite). - l'enseignement prùnaire de la Zan.que françriise par le moyen. du l fore de lectur·e (suite et fin ). - u ,,spectons les virgules. - L a Rl'foi·me de l"ortho{Jrctphe. - L'insl.i·uction publique a u temps de la Rome '.les Papes. - Leçon de choses . Biblio_cpraphies. - Ch·ronique scolcti-re. - Correspondances . .-\ v is officiels.
SOMMAIRE :
LA
M ÉTHODE PÉDAGOGIQUE (Suite.)
Il faut encore consid6rer dans la métllode les étapes qui jalonneIJt naturellement la route entre le point d e départ et le terme d'arrivée. La rh6t0rique trace à l'orateur des règles fort s ages pour la di sposition d es preuves d'un d iscours; de même, la pédagogit1 indique à l'instituteur la meilleure marche à s uivre dans ses leço ns Cette marche est enseignée pour chaque branche, dans les traités de métllod ologic spéciale. Le maître do it connaitre ces sortes d'itinérai r es proposés comme les pl us courts, l es plus faciles et les plus sùrs; mieu x encore, il doit. s'en ser v i r pour composer lni-mêrnn celui qu'il jn ge le plus avantage nx. _