No 10 l'Ecole primaire, 15 Avril 1903

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xxne ann~e

8 r.· ~ 1Jrit poetique, dit ::;ou biogra]Jhc Léon Ro.1 'ignore des dtés les plaisir s f roids ou viùe,.:, ten, savait eutourer d' une auréole romanes- L eur;; charrues sérieux, Itmrs vanités spleu[dides, que l es hommes et les mœms d'autrefois. Il traita avec succès presque tous les gen- Lems fêtes où toujours une â me s'éner va. res de littératme. La poésie épique, entre au- Jamais, prêtant l'oreille à la voix qui le [nomme, tres, lui doit sou beau poème de << Divicon ou la Suisse primitive >>, qui fut couronné par Je .n'ai d' un fait p ompeux vn pas ser le grand [homme, l'Institut national genevois, et où «le talent souple et vigouretu de l'auteur, dit Jules Ni jeté q uelque pierre au héros qui s'en va. Vuy, témoigne d'une énergie poétique pleine Je n'a i point entendu, dans les villes en ar· de hardiesse. Son Divicon est tm personnage [mes, historique gui a toute la majesté de l'épo- Mugir, au front des tours , le tocsin des alarpée.» [mes, Il aimait aussi à invoquer cette gracieuse Ni monter la révolte aux vieux palais des rois, Terpsichore, à la taille cambrée, à la tunique Ni les vaisseaux au loin emporter une ar. ondoyante, au luth harmonieux frissonnant [mée, sous des doigts fuselés, - et la muse, légère, Ni passer, tout poudreux, les soldats de Cri« des champs de l'idéal » accour ait à sa vo1x. [ mée, Ellle fut en effet pour lui une fidèle compa- Ni la Bohême en fête ·a.cclamer ses exploits, gne: elle inspira au poète le livre des << HironJe ne les connais point ces astres de la scène: delles >>. Ces chants d'un lyrisme entraînant, Stolz, AJboni, Duprez, à la voix de sirène, soutenu, où le charme des images se maJ.·ie à Ni Rachel au port noble, au geste sculptural, la noblesse de la pensée, nous révèlent un Jamais, ravi de l'une ou de l'autre idol~tre, véritable talent poétique, et ont particulière· Je n'ai vu, s'exaltant aux bravos du théatre, ment contribué à la renommée ete leur al•- Leur art prodigieux a tteindre à l'idéal. teur. Aussi je ne sa is rien . . . qu'épeler la nature, Cet ouvrage se divise en t rois parties: Le" Que recueillir des bois Je vagne et lent murhirondelles du printemps, les hirondellel:> ' [ mu~ d'été' les hirondelles d'automne, et le carac- Ou les soupir s du vent sous d'antiques ar· tère 'des poésies répond, selon la .saison, a [ ceaux. l'époque de la vie du poète. Dans les stro· J e ne sais rien, hélas! qu'écouter en silence phes suivantes, de Bons nous fait connaître La solennelle voix du Rhône ou de la Dranse, les sources préférées, aux ondes lirupicles et r~es b r uits de la montagne on le chant des <·aimes, qui alimentaient sa pensée: [ruisseaux.

Ce que je sais Je ne les connais point ces villes fastueuses, Au fond vaseux et trouble, aux~urfaces hou[leuses, Qu'encombre un peuple fa.it de trente nations. De leurs fleuves jamais je n'ai goüté les on[des, Ni tressailli, pensif, à ces rumeurs profondes Qui du cœur des cités sont les pulsations. ;re n'ai point vu leurs ponts, leurs vieilles ca[thédrales, Leurs bazars lumineux, leurs arches triom[phales, Leurs chftteaux dont le faite arbore un éten[ dard; Et ces vastes amas d'éclatante& merveilles, Que l'art ou le génie enfantent dans leurs [veilles, N'ont jamais tm instant rencontré mou rc[ &-ard.

1902/03

ORGANE DE LA.

SOCIETE VALAIS ANNE D ' EDU C ATION

L'Ecole prjmaire donne de 12 à 15 livraisons de 16 ·pages chacune, non cornp1is la couveJture, et autant de suppléments de 8 à 16 pages pendant le cours scolaire.

Prix d' abonnement : Suis se f1·. 2.50 Union J•ostal e f i'. 3 Tcut· cc qui conc ern~; h t publicctticn doit êtr~; ctdres sé directement 1er s ecrétctirll à: l'Ins truction publlque, à: Sion.

à: M . P. PI GNA T ,

Je ne sais rien que suivre, au penchant dea [collines, L es chèvres pil.turant pa rmi les aubépines, Les nuages que berce un zépbir attiédi, La cigogne pêchant a u bonl des joues ver[ dâ.tres, Ou le troupeau qui rentre escorté de ses pü[tres, Ou les vols d'oiseaux noirs partant pour Je [Midi.

Aussi n 'attendez pas de moi que je retrace Ce monde extérieur où je n'eus point de plaCe, Et que dans Je lointain à peine j' entrevois. Quelques sentiments vrais surpris à l'âme [humaine, Les ch amps, les ea tu, les monts, voilà ~on~ [mon domame. N'en dem andez pas plu~. c'est assez pour ~n [VOIX! (A.

sutvre.l

Il est s ouvent utile pour notre salut que nous réassions peu aux yeux (lu monde.


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Société valaisanne d'Education. t · un

Comm P l'a nüt fa it pressen 1r . 0 Communiqué paru dans le pr~cé~ent ~ d'e l' Ecole l)rima.ire" , la Reumon g. ~­ , ordin,a ire cie la «:s om:'été néra1e . ·. vala.i-, sanne d'Education))' qm d'e''~ü. avon lieu -cette année, est renYoyée a. ]·année pro,chaine. · t r~e CMni t é, ·C.OIJlSnlté à ee, S~lJe ' se ndant aux considérations enuses par ~~- I.e Président de la Vi~le de S~-~~~~n­ r ice, .s'est prononcé, guOJque· à tegJ et, pour le renvo·i demandé. . St-l\1anrice reste désigné comme ]Jeu d,e réunion rpour 190-!. · Sion l·e 1:~ avril 1903. 'p.0 1ur lf' Comité de la .,o:cJ "' 'ét e, ' F . GIROUD, président.

"' ]'·"(·ole Pt l'e<ra~né s rm d-om icile. ordis... ... notee renw ,.., pédagogJq,ue · 1tu IJarnail'e, viendYa à sa nouvelle adll 'esse.

Examens d'émancipation.

.

Le Département de J'ln structtO_n publi ue fait connaître, par la vOle d,u B~lletin officiel", auqu el nons renvo~ons pour plus de détails, que_les exaiuent d'émancipa tion aur-ont heu eo~­ me s uit pour les distri-cts d·e l a parbe française : DISTRICT DE SIERRE A SIERRE le 24 avril pour Lens, ·"'1 Ra.ndoo·ne et Mollens, - 1e 25 avril , ":•o'ne Ch alai, s Granges, Veyras., pou:r G·• , ' · Venthône et Miège, - le _16 _mal, po:r Sierre, St-Léonard et C~lppis . - E fin à VISSOIE, le 4 mm, po:ur la m llée. UISTRIC'l' D'HERENS . Sommaire de l'Ecole du 15Avril A VEX, le ~7 avril, pour tout le d ts" Cou rses scola ires. - * Aux j eune~ trict sa.uf la commune d' Ayent . ma:ît res (suite. - ~- Gue leç:on ~: JexJDIS'l'RICT DE SION ' .· au·X tr·ois eo,urs . prtmanes. A SION, le 30 avril, pour Arbaz, B rac,o'l ogie * EniSei. * L 'école où l' on s'ennme. - . . - mais. Grimisuat, Salins,_ Veysonn~ et o·éo•g-ran.hie Ayent - le 6 mai po·u r Sion et SavJèse. gnement d'C l·l < "' c~:· . (SU• • I te). · - ) L'in t errogation il l'école _'Pnma~J·e (fm .: IHSTR ICT DE CONTRE}" - * L'éducation des petits par les ~~ PLAN-CONTHEY le 29 av-rtl, po-ur res (fin). - Le relèvement moral_ pa.r la ~ d az. '_ A ARDON, le Conthey et-' 1\en , VéChronique scola1re. . e· . . 1Ill dJSClp· 18 mai, pom· Ard-on, Chamoson et Variétés. - Pensées. troz. GNY - aDISTRIC'l' DE MARTI . A SAXON (Gottfray), le 7 mai pour Sommaire du Supplément .llo:n Fully et Chal'r-at. - A Histoire du Valais (gui~e). - J.;.es S axon , Sal · ' . L t on ON le 8 mai pour ey r ' ravages de la bois·son (smte_). - La- LEYTR MARTIGNY' ' Ridd-es et Isérabl es. A . Ville :!ITkuJture. - Nos UJm~s. ·l es _Oiseaux. pom Martigny-_ t' Arbo:rieulture (fin). -. v_ar tétés. - Le V ILLE ' le 9 mai, BAt' Bovermer e -Bourg, -Combe.s., " Iaz, poète Ch .-I~s de Bous (smte). Trient. NT - oDISTRIC'l' D'ENTREMO A ORSIERES le 1er m m_, pour O~ L'Ecole primaire donnera encor-e deux livraison~ pour si'è re.s, Lid:des et Bourg-St-Piell'T'e. B s -Semterminer le présent cours scola.JI'e. El- BAGNES, le 2 ll:Uli, pour agne ' CE les p'ruraitrout en un seul_ Numét·~n(1;t brancher et Vollèges. DISTRICT DE St-MAURI 12) d:a.ns le courant de Mm procha: ' A SALV AN, le 11 mai, porur ~~v~ . . t la table des matières. 1. 1 y sera JOlll · . . et F inshaut s. - A ST-MAURI ) ' el ens'e ignant qm aura, P our Je na~rsonn l''-' ' , • . es13 mai pour les awtres communes. au commencement du meme mOis, c .

No 10

fSION, J5 Avril

1902-0S

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISA.liliE D'EDUCATION

* Cout•ses

scolab•es

L~L journée a commencé II'UJdieuse: un chaud soleil, un ak pur et dO'Lu, un d el <l'un bleu t endre chat•mant, couleur dlu mJo-sotis. J '.ai vouh1 faire jou~'l' à mes té-lèves ù•es agréments de c-e .bea1u jour et je leur ai .a nnoncé une pe~it: promena de à la camp-agne, l'ap.rès-m1-d1. A cett e nouvelle, les fronts soucie arx: se déri·d~nt, les mines renfrognées esquissent un s·olrur ire de joie, et IPOnr t olllt le monde enfin c'est une j ubilation à. p eine contenue .... La p-et ite t roupe est en marelle ; les moui at·d:s emboltent le 1ms àlem's granda ca-rnaJ•ade.s et l a r oute résonne ·s·o us un nle1>te pas C'adencé. M'ais bient ôt les 1·angs se rompent , (:'en est fai t de la disoipline militruTe : l'essaim tu.rbule nt des &caliers p rend SO'll es1Slû-l' ù trave rs la campagne. Ta ntôt la bandt• j oyeuse franchit :une haie, un r-ui-s seau, es calade un esca,r-'Pement die terra in, dég,ringotl e une colline eu un clin-d'œil; tant ôt e-l.Ite rouille les buissons, se perd! dans les ta.illis. Quel ent rain! (Juelle exubérance ùe vie et d'e gaieté! Ne comprimons points les ébats innocents d1e {;ette pétu-lante j-eunesse ; lais soins leu r à me s'é, pancher ·a u sein d'e .c~ette b elle nature t•t leur cœu'r rire avec Je so•leil pa'!"mi 1eR fleues -du printennps. Comm e ces petites ip'ro mena.ùes· fo·n t les ja.rrets s oUdes, les ,p oumons sa ins et .robustes et rend'e nt les élèves; dis.po·s au travail; le lendemain, l'a tmosphère de ln 'sallie d 't'·r.oa€' est moins lo·ut•ùe pou r eux; l·e ma.~ ­ h-t> lelll· tmi·aît moins noir!. ..

Ces sorti-es· à J•a eampa.g ne présent ent de gr ands avantruges au point d e V'ne hygiénique; mais l'instit uteur peut en core et doit surtout les faire conOOIUJ'Ïr 'à l'é ducation mora le .et intellectu•e1lle -ùe ses élèves. Il ·c onduira sa petite trolùip•e da ns les environ-s· d'u villao·e SUir une colline jusqu' à une chapelle 'éloio·née ou ùia n's. un endro-it o.ff'l'ant b ' q uelqnt'S euri<Ysités hist>o~r·iques. Il p::ofitera de t ous les accidents <Le ter.ram, de tout·e s le.s• rencolntres pour éveill'er chez -les enfa nts l'étu de etl'o1bservation , po-u r lewr fournir une fo11le -de données sur la géographie, l' ag-.eieult ure, 1'-a r-b~'l'i­ cultwre, etc. Et quelle meilleure o'cCaSlO'n l'in stituü •ur po1urraH -ill a voü.' de parler aux élèves de la .p uissan ce d e Dien qu·i ;a, fa it le mond-e si gwand- et si beau ; de .s:a bonté quo a créé p our nous les merveilles que nous a v ons .SO'ns les ye ux; d e sa sag:esse 'q1ui a si bien or-don" n é tou te eLoiSe pour sa fi n ? Le maitre pou r ra aus.s;i donner à cett e jeunesse de nombreuses ex-plicn· tio1ns s ur l·e s phé nomènes d.e la natuJ>e. Am·.ivé a u· pied d'un a't'bre, on e n ét udier:a les dherses pa r tie.s: le s lt'a ci nes, le tr-onc, -les bra nch es, i es bout ons, la fleull', la sève. A .œ S'Uijet , que d!e choses à diœ · a uoc enfant s qui, jus:q ue là, n 'avaient peut-être pas vu davant age dans un arb:l"e que da111s une pier re , qui igno-r aient la plupart des noms par lesquels on dé s.ign e les d~fférentes part ies de -l a Jlla nt e. U ne .s,oU!rce suscite'ra une ca userie su r les eaux en général, sur la plu~e, les nuages et l'éva:poll'a t ion. L e magnifiq ll!e soleil qui nou s éclaire nou s a mène1·a à un entr•et ien sur les as-


130 tres la lumière, la chaleur, le j•olllr, la nuit' les saisons. Un bruiss:e.m:ent d"ailes ~ue aantilène modulée .a:n sein des fr~ndaisons nou•ve!lles, fera naitr<e u~ entretien sur .] es oi·seautX, sur leur u1Ilité, .sUir la .p •ro~tedion qu'il faurt leur accÜil'der· nous apprendr·oiils à nos• élèves à ai~er cette musique chM?pêtre du l'Ossigno•l et de la fauvette qm élève doucement le cœur vers les régions éthér:ée·s des l'êveries innocentes . .Oonnais,s ant mieux l es belfes œuvres de la Or:éation, IJ.es' enfants ·Se:ro!Dt JlOrr'i:és à plus de reconnaissance envers l'Auteur de toutes choses. Lémevaude des préS!, la fraîcheur de l'ombre le son argentin des clochettes des trdurpea.ux, se mariant dans D:'ne suar~ne harmonie a.u concert organ1s:é sur l'arlbre pa:r nos amis les oisea.ux, tout cela parlera ù. ces jeunes cœurs d:U bonhell!I' d:e la vie des champs, nolu.s leur ,répèt erons ce q u1a.traiin c.h a.r mant du poète : Après vos sœm·s et vo-s mèr es, . Enfants !IJU cœur tendre et soumi:S, Que la n atm·e vous soit chère, . Les champs sont nos meilleur s am1s.

Alors nos élèves n'en aimeront q"Œe plus cet huiii1ble et ,p etit coin d~ la. 1Jatrie oiÙ ils ont vu Je jowr, et sero~t moins tentés de le déserter poru1• co·u rli' le monde et conco·nri[' à dlépreupler nos C'ampagnes au grand détriment d:e U()S plus ·c hees intérêts. Profitons dJono de ces joUirs dlélici·e ux du <renou;veau po;ur faire quelque1s so!J.·ties à la c-ampagne avec nos élèves. Les enfants o·n t assisté, en a.utormne, ~u dépad ·des ·oiseau:x, à la chut·e d:es f~lllll­ les à Ia disparition dies fileurs, au Jaunis~ement de la natu:r"e; faiso~·l!!-leu:r lllt~­ mirer maintenant oette séduisante t~·J ­ lette .œu p .r intemps qui revêt sf>s bll'lllants atours d'autrefois pQIUr nous charme r et nous égayer encore. . Antonws.

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*Aux jeunes maîtres (Suite.) Au po~nt où nous siOmmes arriv-és dans l'o~·gauisation did·a dique. de votre école nos élèves sont r~ums dans une saH~ de classe bien o11ti~·l ée et répatrtis en co·u rs bi_en d!ét:nwnés, ave~ des progrrummes bien ar,r etés et un ho ra;î,re qui règle l'ord'r e et la .d urée de tous les exercices. rro:ut cela ~st excellent indispensable même, ma ls ne suffit pas potu•r qu'il y ait éeole. Il faut encotre que nous, mait re.s, n?'ws prépa~ rions nos dasrses avec SO'ln, si nous ,vo~­ lons obtenir des résultats,- Il n~ s a~Jt pas ici de cette préparatwn. lomtamp par la•qlueJle nous _a yons aCiqms les co~­ naissances et forhflé en nous ~e.st qual_Ités nécessaires à notre pl'ofessi OD, ma1.s d·'une prépa.ration imrnéldiate et quort l. dienne, qui précède ·:~a.cune de nO/!l classes. A aette cülnditwn seulem;ent, nouiSI emploie·r ons le mieux possible, sans jamais perdre un instant, le temp~ qui n()us est départi ; nous ne fero'l.lS m ne (lirons rieu d'inut ile et n'·OJm:et tJ"OnK rien di' essentiel ; nous assurerons le _tr~­ va.il, maintiendrons l'ord.re et la d·lSeipline, conditions ess·e~tJel~~s _du . pr<lo-rès ·et du succès. Inuü:Je ·d lllSISte.r d:a~antage .SJlll' la nécessité de préparer vos leçous·: v~olus sa.vez ~ous qn!une, leçon vaurt toiUJOurs ee qn ell~ a ·coû~e. On distinaue la. préprurat:ron péda,gogiq.ue et la ~répara~ion di.da.crt:iqure., La préparation pedagogt.qtte est 1 apprêt die la salle de 0lasse et 1'a:er,on~n;w­ da.ti on dJes sentiments et de la cond.u,Jte diu ma.ître à l'enseignE'n~ent et aux ~~r~ clm;;ion.s de cet ense1gnem~nt. , eoJm pr.e nd donc une P1'épa<ratwn matrrielle et une préparation ·morale. Le mraître a pnSpa.ré matériellement sa cla.s_ll<>, s'il est assm~é .qu'ell e est 'Pl"O[pre, bH'D rangée, que <:hague chols e ·est à sa, pla· ce. si le poêle est a.llumé, sr',il Y a hE'U. av~.nt l'arriYée des élèves; s'il Y a. de l'enc:r e dans les enC'ri·e rs, si 11'8 ('llHt~R et les modèles de toute na ture sont m !ll

en p;lace; Sti les table:l!ux no:iJrs rs ont fo urnis de craie et si la d:a:te d:ul joilil' y est inscrite. 'E n un mot, fajsons, avant la classe, bo·u t ce ·qjui n'a pas 'beso·i n d!'être fait sous leS' yeux des élèves, e·t aJI"rangeons-nous de manière à avoir :sQius la ma,in, quand il fa urdra., tout l'ou tiHage nécess~tire pou,r nos leçorns. A Ut rpoint de vue moral, le maitre d'()iit mettre s.a conduite d'aceord avec ses enseignements ettlra.vailler sans cesSie à sa p erfection. QuJil p11·oüte de ·l 'expérience de chaque jou.r !pour devenir de plus en pltts habüe dans l'art si d ifficile d'élever la jeunesse. Préplll'Oins-nous au,ssi à l'enüée de la classe pa·r la prière et pi'émunissons'-n<tus contre no·s défauts ba:bit u,e ls par de sérieuse'S eéflexions sUJ' noüe eondluite, notte humeur. La f•oud:uHe habituelle des enfants, J.ewr ap:pli eati<Jrn, leurs d'é fauts otl·dinaires font également l'01bjet d'un petit exa, JU('n de -peévoya.n.c:e , qui suggér.era des mesures préventiYes -et réprl'SJSives. C'est en ce point :s ur·tout qUJe le p·a.ssé •loit préparer l'a:venir. La préparation didactique est l'aprJJlil·at ion ·des principes généra11x d!e la didactique aux différentes branehes dh1 pmg1·a.mme. Potw cha-que matière, le ma.îhe .dJodt préparer le fond., ln. manièJ•e d:'Pnseign€'r, le but é'd,lJicntif et les :ctpp1icnt iorn s: J. Le FONDS, c.-à-.d. la chosE' ;\ enBP.igner. - Le maître indiquE' comment la le~·on présente se rattaehe à la porécérlente, possède pa,rfaitement son snjet oont il .Perit l'analyse sue<:inr:te, et limite bien sa. matière: trorp courte, e He P·N>IvoquP dres répétitions fastidieuses; tro1p longue, elle la.isse la .JP.çon incomplète et sans fruit sérieux. II. MANIER.E D 'E NSEIGNER. C'f\Sit le <1 comment vais-je enseigner?>> nfa·ut que nous d érterminions ]a ruéthO>,de, les p·rooédiés et les formes d'enseignement. a.) Méthode. Le maitre trace la ma.r eht> générale d e ' la le~on; a.insi il Indique les p rièr-es à dire, la leçon à ré-

cit er la slllite dies ex·e rcioes pour la le1

~on ~ou,velle. La méthod~o~·oigie spécial~

détemnine ce dernier ;p oin t p our les d:iYerses spécialité& s co,l atÏres. b) Procédés. P1·évoyons et prépa;rolns à l'avance les motyens aptes à dloun€11' du ·c m;ps, oo relief à la leçon. Sans cette 'p révoyance on ,pl'ov>o:q ue fa.cHement le désordre pU:r des déplacements inte'Ill(Pestifs, et l'on p:erd! vite •qju elques minutes. c) F'o1·mes d'enseiy,nement. Em,ploiera-t-on la fo•r me interroga.tive, la fonne expO'si· tiv,e, où le.s deux folr mes combinées? In diquons-le, III. BUT EDUCATIF. Ra;ppelons-nou.s chaque j ouT que nous devons fa1œ·e l'éducatiOID complète des ·e nfants: a.) wu point de vue physiqtte: sull'veillous l'a.ttitude, le maintien, le langage des élèves pendan t l'a leçon; b) au. poi nt de vue intellectuel: ·d évelorppons les facultés de l'âme, stwto:ut la ra,isQn et la mémoi•r e; c) an point de vue religieuœ et moral: formo-ns la vo,l onté, la: sensibilité; ex.citonrs d!e bons: sen t iments, de bonnes résolutions. IV. APPLIOA'l'JONS. - F aiSions tout n o·t re possible, pour qu'un d evo•i,r so.it d!otnné en application de la leçon .. 'l'elle ·e st l'ét end ue du d evoir die la prépa,r a,t ion quotidienne de no·s cours. 0QnJJprenez-vous majntenant qu'eUe est la def de voûte de la marche !régulière et d:e l'efficacit é dé l'enseignement? Aussi est-ce pou•r fo,r cer en quelque so·r te les ma.it·r es à fair-e cette p répara.t ion proc:ha.ine, à bien pr:é'Voü· et à bien dlisttibuer l'emploi d·e la journée entre les d.ifférentes diYisions, q,u:e l•e règlement s colaire pres1cwit à l'instituteur de tenir un jourr na,l ùe classe, ind!iquant sommairement, j o,u r pa.r joull', les matières qui font l'objet die l'enseignement et des devoirs d'applicat ion. Il est bon d'écrire .aussi da.ns Je journal de class1e les sujets elles eom.positions et les tableaJux de Joeur•S· ré s ultats : il eontiendt'a ainsi, aYec uneg-rnn deexae;t itude, la véll'itatble histoire de l'éco·l e. 'Ln autre :1vautage


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Langue française

Ecriture et lecture Histoire et géographie

Lecture et écriture Histoire et géographie

du joutt'ua.l de class!e, c'est qu e, les années su~ vantes, le m aître peou.t revO'lr son Ü'ava.il, le perfectionner et arriver à des résnltats de plus en plus satisfaisants. - Ma.is eomment faut-il tenir le joui'nal de dassîe·? Il n'y a pas d e rr ègles fiX'es poUJr la di-s•po1sition d:es éc!I'itures. On conseille cl.>'établir à gauche dte la page u:ne cotl onne pour les h eures, et à dr oite autant de eolonnes que la d a s·se co-mpte ·die divisions; -d ans ahacune de ces colonne-s., on inscrit les exercices .e t les leçons que l'on d'o nne <lUX diffét<e.nt es heures conformément à l'hŒraire. J,e modèle que n o:Œs d·Oinnons répond à ces conditions et suit pas à pas not1re Jwraire_ (Vo·i r page 132.)

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Une leçon de lexicologie aux trois cours primaires La lexico•l ogie est la parüe de aa morqui étudi-e les mots trelativement à leur yale u r et à leur ·é t ymollogie. Les mots a.vec les i d:ées qu'ils expriment son t les m at ériaux de la la.ngue. Doue multipùier les urns -e t les a uü ·es d·anSI l'esp rit des enfant s, c'est mrttr e ceux-ci ù m êm e de parler et d'écrire ou de rédiger. Le faire pa.r l e pro.c1é'de étymoa.ogique, c'est enri chir p1·o•mJptement et facilement leUJr intelligence d~ u ·ne foule d<'id·ées et en fixer les signes d an s leur mémoire, l es associant p ar des analogie-s de s'e ns e t de forme; c'est leur enseigne•r d.e nombreus•es Tègles d'odhotgra~phe usuelle tirées d.e-s principes_ de la. cOt.mpositio•n et de la ·dlérivat i on; c'est piqu€1!:' la cuI'iosité de leu-r e·sprit et les pousser , r<nrtme à leur ins u, à r a tta.aher Œe no>ureou.ux mots à ceux qu'ils connai-ss-ent Mljà: par le fait, on les famiiia.rise ave c l'tN;;ag-e d'Il' d i ctionna ire et on lellll' fournit un moyen d:e s'instruire parr euxmê-mes; enfin, c'est leu r donner la clef d'n-np lectm e intellig ent e, d?une étU4:lie fructueuse, d'une ftndition réellement vhorlo g~e

a.mnnoplly anbmmnnpv

i nst ructiv-e et d'un langage cla i:r et p récis. L a plein,e possessioln d 'un m ot im plique la -c onnaissan ce d'e sa .s~gnifi c.atio-n, d e sou orthograrphe, de sa p onctuati on et de son empl OIÎ. j Uldicieux. Dans l es leçons de lexicologi-e, ['i nstit uteull' se pla•eera donc à ces diveTs po.i nts de vue, et fera usage du iProcédié ét ym o•l o-gique qui comprendl l'a.naly•s e et la syn t hèse d'e s; termes : l 'an alyse, c'est-à-dire la recherche odes préfixes et des suffixes suscepti bles d!'êt.re combinés a.v ec le radïcal prülposé, de leur valieur signifi cative p:ou;r d~ermin:er le· sens e-t parlo[s l'or t hograph e odes compostés et dies dérivés formés par la réunion ·d e ees élémen ts. L a synthèse étym ologJque co•n sist e à rechercher, avec les élèV!es, u n nombre plus ou moins con.si·d!érabJoe de mort:s que l 'on fer a entrer d!an•s des proposit i ons ou petites p hrase.s. Ces so-rtes d e leçons, souvent o•c casi onnelles et f ragmentaires, polu:r raien.t utiJ.ement devenir r<égutières et systémat iques dla.ns une certaine mes>Utre, n'en d'o nn â.t-on q u' une pa1r .sJemaine. Comm encée,s à la division inférieure, eNes s·e continueraient d'une ma.nièr e sagement progressâve dans Jes dieux s uiv t~ntes, jus> qlu'à la formation de t<ablea:ux ·r elativement com plets de familles d-e mots. Il est fOII't a:va.ntageux d~ les ·dotnuer au t ablea(] noitr, en attirant l'attention d es élèves sur fa 'P'rouon.ciat ion et l'orthogr·aphe a bsolue, q uand i l y a lieu. A. D ivision inférieure. I. Rema rques. - C hoisir d1e préférence d'es r adicaux fra.nçais; - restreind·re le nombre dtes m orts à étudier, cinq à dix; - dirige•r les ~lèves d a,n s la rec h~r:che die ces m o•t s, que I'on pren d pa rmi les pl us usuels, exprim:a .n t dte s idées con crètes et f ormées du .r adic:al aussi régulièreunen t q ue possible; f ai r e t-ro~l've·r p r atiquement, c'est-à-di r e pa.r la comparaison du sens d'Cs compoSé!' et Çlle s Mrivés ftvec celui du radi.


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c~.ll, la vaJeur d'e s vréfixes et des swfC. Divisi01~ supédeurc. flxes; - s'en tenir généralement 'au I. Rem:arrques. - Dres,S'e r, pat· oirdJ·e sens pr?Pre des mots; - faire trou ver aJph~bétique des Jl'l'éfixes, un t~ablea.u e~ aprph~uer _les règ~es étymologiques rela.tivement comp-let de la f amille d.u usuel·le! qu·lnd . rd olrthograph1e . <· J1 v a r3Jdical qui a f ait J.e suj·et d'une série ~eu, et ·SJgnaler de même les. pa,rtic~~Iade 'leçons a ux troi~ dii visions, en écarrltés de prononciation t~nt les termes absolument troip t e chII. M~tièr·edlelaJ·eço~: radierai courir. mque~ ou d'un ·usa;ge trorp ra:t'e; - ina) DériVés:

trüld m~e d.ansleta:bleatu, le cas échéan t le radl 'C al synonyme ti'r~é d:' l.liD!e lanO'u~ b) Composés: éura.ngère (latin, grec); _ fair~e 1-ap'Pe. Ac-coud.r (courü· vers), faire relll,aJ.·quer ler, à l'occ<'llsion, les règl-es d:'ortho,,;rala raison des deux c. ~he étymo~Iogiq ues et die p:ronon~ia­ Con-c()urir (courir avec). han;---:attirer J'attention sur queilques Parcour_ir \CO·UJ'ir çà et là, traverser) . acceptwns plus éloign ées d'e certains Re-cou~·n· (C()Urir de nouveau). SecourU" (courir, venir en aide). mots d'UJ tableau, et les fair,e Sl<'l,isir au moyen d''·e xempJ.es; - amener les élèB. Division mozwnne. I. Rema:r~ues. - A:ugmenteJ·, pou!l' ve.s: à se. servir du djctionnair e soit cha,que ·radical, 1e nombre de termes, a ~ant, swt œp.r~s la le~ on, ,PO:U'J" en préta.nt_,c?J.?''POSés que dlérivés, app1·is dans patr er 0111 controler l'a matière. Nota. - Il va de soi que la matière de la la d!vJswn inférie:Uil'e, en éca.·r tant tou- leçon peut être divisée au besoin . tefo~s c_eux d'un emploi peu fréquent, et . fi . Matière d:e la leçon: encot"e le l'a· les_ éc~1re dan_s l'ordlre surivant: noms, d1ca!I cour·ir. · a_djecftifs, a dverbes; - diam~ la eolnfeeCourir: hon du t~ablea.u, faire remarquer• que Acceptions diverses : com·ir sur quelqu' l~s ~é.rivés d'un V'erbe se fo,l'Inent diu un. - Le sang court dans les veines. prurhCJipe 'Pl'lés·e nt ~et de la cruradé['isti. ~année qui court. - Il court des q1n,e d~I pmrticipe passé que l ''Üill écrit à bnnts ~arm,aillts. - Courir un lièvre. - Counr les ~-ues. - Comir les specla IS'lllte ·de J'infinitif; - o·énéraJiser tacles. - Counr un danger. et ·~ystématiser l'étude die la "'vaJeur œes Formes du radical: affi~es, dion~ on fera progress·ivement Courant, couru, cur-. dreSise.r lia hste; - 'attirer l'a.ttention Dérivés: sm q'~Ielques ac.ception·s d'lùll même mot Subst:Wtifs: ~oureur, cour e use, cours, et ~all"e formuler dies phrases d''ajpplic~ms.e, COtuTler, cours.i.e r , curseur . AdjectJfs: courant, cursif. catwn. Adverbe: coura mment. . ill. Ma,tière de l'a, I'eçoln: le même raComposés: diCal cottrir. cour~eur,

cour-euse,

cour-se,

com·-.'lnt,

"adJ. (lecture courii1Ilte), cour-mmment.

Dérivés: Courir:_ courant, COIIll'U, cours , CO·tu'lier, cours1er, avant-coureul'. b) Composés: Ac-courir: accourant, accouru. Con-courir: concourant, concouru concours. ' Par-com·i.r: parcourant, parcouru pm:cours. ' Re-com:ir: .recouramt, l'ecouru, recours.. Se-couru·: secourant, secouru, ·Secours secourable. ' c) Application: 13;vlltMs~ de plu·ases, a)

Ac-courir: accourant, accouru. Con-courü· (acceptioills dive·rses) coucou· ranjt, concouru, concours, co~curreut concmTence, concurremment. ' C~Ul'l'e : :oun·e le cerf. ChaiS se à, comTe. Dls_-courrr: discourant, discouru, cliscoul'll, discour-eur, discursif. Par-courir: paJ.·courant, parcom·u parcours. ' Ra.c-courir: préfixes r e et a.c. Re-courir (acceptions diverses), recourant, rec()m'u, recom·s. Se-courir: .secom·ant secouru, secours, secourable. ' Oc-c~nTence, occurrent,

Observations. - Ce.<; exercices étym ologi- j'adllliÏ.ra.is son ton de comm andement ques doivent être familiers daus les explica- bref, sec, cass ant; e t l'obéiss:ance toutions tlonnées à propos des leçons de lecture; . t e ~assi ve de ses élèves me parais1sa it seulement .ils revêtent aJ.or s une autre forme. quelq U'e ch ose de merveilleux. Si bien Exemple: 1) La lecture reproduit le nom vent. J'iuterr oge: le verbe correspondant à vent? '<]Ue, mo~ a.ussi, je Ille lllis à f ait'e d.u - Venter. L'adj ectif correspondant à vent? « ca.poraJisme >>. Il régnait u n sile nce -de mOirt d ans le « 'l!a,bor a.tolire' n de mou - Venteux. L'action de prod-tùre du vent? Ventilation . L'in strument à l'aide duquel on co.Uègu e ; pouvais-je permettre diU bruit produit du vent? - Ventilateur (éventail, dans Je m ien? G'eflt été !lJvoner mon insoufflet, ta~·are). Quel est le verbe correspon- ca1pa ciM. Et qua.n d il disait à :s1es é-lèclant à l'action de produire du vent? - Venves: <<I ci, on doit entendiJ:'e un e m mrche tiler. - 2) Lai lecture reproduit le verbe envoler ll , müii je I'épétais, en écho, dia.ns lèVf!. J'interroge: Supprimez la première syllabe du mot enlève. - Lève. Devant ce der- ma classe: « Ecoutez l'ara.ignée t isser nier mot, mettez successivement les préfixes sa toile.>> é re, sou, prki. - E lève, relève, soulève, préEt le trav,a,il ? Mon Dieu, on traV'a il· lève. Donnez quatre verbes composés de .Je- lait tou t de même 1C1hez mon voisin. Norel' et faites-les entrer dans des phrases à tez que ~c'était un maitre hÜinnête, zélé, votre choix.

RUS'l'ICUS, in st., à N1mportoù.

•••• * L'Ecele où Pon s'ennuie Tel un voyageur qui se r·emémÜire les J)remièrel$ éta.pes d e sa r ou{e, j'aime à faire ·re-vi vre mes débuts scola.i·r.es. Ces jou.rs derniers, en lisant dans une Revue ·un excellent artide s u1· « La routine à l'école ll , je revoryais, paT la pens(Se, un de mes anciens oo[.lègnt>s d~arus sa chaiœ, toujou-rs grwve, tou~ours solennel, t ouj ours morose, ne pal'lant guère à st•s élèves' que pour leu.r dil:e .. .. de se taire. Et je me d,emaud,tus comment cette fausse conception de l'écdle av.a.it pn >a.v oir si longtemps ses tbéoriôen s, ses praticien s et ~ ses admira.teurs. Je me r~ap[p.elais aussi ce1s pa:roles du président scolaire de la. commune, au lt"nùemajn de mon arrivée: «Vous n 'avez qu'à prenc}ve mod'èle sur M. X . . .. 0'est un maître comme on n 'en f ait plus guère; ·sta classe est la mieux dîscipliuée ... >> Po ur dis ciplin<"e, a.h oui ! ell e l'étHlt! J 'avoue que, tout dlaboTd, I.e modè1,e me parut bewu. Je fus litté ralement IS~d:uit 'p ar la magistrale autorité avec laquelle le maitre, du hant d e sa l'baire, présidait son jeune ~uditoire;

dév,Oiué, exact coiDlille u:n chro:n omètre, rn:ais extrêmement routinier, entièrement roui'llé. Il faisait la class-e ~abso­ lument die la même façO\n qu 'un joueur de vielle tourne son insJt:rument. L es mêmes airs, je veux dire les mêmes ex·ercices, revenaient chaq ue jou·r dHn s le même o'r·d re. C'ét·aient d~sdilotéestrès lon gu.e s., très difficiles, - avec de n ombreux p-a rt icipes et beaucoup d'e « quel-. ques n - choisiels•, pœrdon, pri·s es dans des recueils cul hoc j c 'étaient d,e s pages di' écr'itm•e interminables,, de :fastidieus~es ,c~api,es, des lect ures sans expUcat ion. La r écitation des leçoniS' et la coll're'Ctio/n des devoirs p r enaient aussi beaucoup de t emps; enes entra.inai:ent toujours une k yrielle de cond!amnations. Tel élève avait fait un pàté sm• sou eahier; coût : cent lignes. Tel a utre a v:ait passé nn mo<t d ans sa; iLeçon : il s'en tirait ·a vec un ver be. Le1s1 lignes s'entassa ient sur les verbe.s, -et les, verbes sur les lignes. Les -enfants, habitués à ré,péter jo1urnellement 1~es mêmes a:ct es a ux mêmes heures, h abi t u'és an:ssi à ces pensums obligato'Ï,r es, se laissaient conduiTe -par le courant, insensibles à t out .... . Cet .e nségnement (?) ma:clllnal et a,utoiinatiqne n ' eut pas sUJr moi le même attrait que la. ~disc-~pline d e fe r, ·d ou t il était cependapt le corollaire ind'ispen,.


136 sab'Ie,- affaire de tempérament, sans doute. Il arriva alors ce qui devait arriver: en a:ssociant les élèves à la 'Classe, à toutes le/S leçons, je dus néc~sai· rement relâcher la discipline ..... et, peu à .peu, je me sentis m'éloigner du. farrneux mOO.èle . . .. .Lui continua toujours son enseignement morne et froid, sa discipline im· pitoyable ... Les plus grands ~èves de I'é10ole l'a:ppefaient: «le maitre de la classe où l'on s'ennuie. » C. T.

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* Enseignement

de la géographie (Voir le N° 4 d.~ l',Ecole''.) L'appareil le ,plus prOtpll'e à rend~·e saisissable l'étudie ·d es premières notiOIJls de géographie tSerai.t une carte en. relief de la c<lim mune que tout instituteur peut construire lui-même à peu d·e frais. Il 1u1 suffit p~ur ce1a de se pvocurer une tablette d'un mètre carré, q.u'H ['ê(':OUVri•ra d'une oouche de plâtre ou tout simpl,ement 'de terre grasse. Il y modèlera les princ.'ipaux accid!E!nts <le terrain que présente le tel'l·itoiil'e d:e la commune. A l'aide de ce .r'lêlief, qui: n'a pas besotin précisém'ent d'être une œuv·r e ·d'art, iî figu.rera les montagnes, les colline~;, l~s vall{)!ns., etc. Les élèves comprendront d'autant mieux ces figurés, qu'elles ll.'eprésentent des choses qu'ils ont déjà vu-es. On versera sur les 'Points les pl'Us élevés de l'ea.u, qnri, en s'écoulant des d'eux côté&, leur donnera .u ne idée nette de ce •QJu',o!n appelle la ligne die partage des eaux, ainsi que de ce quf:' l'on e ntend· ,p.a.r une pente ou un versant. La même ·opération servfra à démontrer CO>mmient les ruisseaux forment l es rivières et Œlles-ci le's fleuves qul se rendent à la mer. Les termes de «confl uent, d'afflu~nt, de S{)lurce, d'·emboluahure, d·e rive droite, d·e rive gauche.», etc., ne seront que jeu pOIUlr les enfants, ravis de voir de si près et de comprendre si fa.ciJ.ement les choses ou'il 'S'•agit de leur expliquer.

137 S i rou a débuté par la cal'te plane, décrite plu·s h·a ut, le moment est venu de compaJ'er c-ette carte avec le reliief, dont on vient d'exp()(ser les avanilages, pour essayer de figurer sur la première les accidents de terrain, d:ont la première est Ja réduction. Le maître montrera au tabl·e au noir, c·o mment on représente llJlle mQintagn~, nne pente, un versant, oomment OIJl· indique le cours des riYièr·es et d'es simples ruisseaux, les chemins de fer, les rO(UteSI, les chemins qui font communiquer les vVllages, •l es limites, etc. Les élèves à leur tour, s'exerce:ront à représenter tO>UJS ces signes sur leurs oahiers ou sm· leurs ardoises. Des enfants ainsi initiés !à l'étudie de la g.éographie n'en .allll'ont pas seulement appl'is avec plaisi!r les premiers éléments, ils connaîtro,n t le moyen d'en apprendre paJ.· eu·x -mêmes. Une marche identiq;ue devra être suivie pOUJ' fa géographie d'u district et pour celle du C1hllt·on. Les têlrmes géoc graphiques· étant bien c<Ym:pris et les élèves famHiari•sés avec la rf:'présentation des aceidents du sol, la lec;)o.n ne pl~ésentel'a plus a.ucUJDe drifficulté. On objectera peut-être que dies leçons diOinnées die cette manière, ma.r·chent ·lentement: .c'est possâ.ble, ·m ais O>n peut r.épondll'e qu7elles n'en valent que mieu·x. Quand on se se'rt immédiatement ·d e la CU1l'te, o()1l1 d~t s·ouvent beaucoup plus que l'élève ne peut retenir, on n'a.ppu:ie pas assez sur chaque ohoslf.>; a.lo•rs l'enseignement est inft•uctne ux, l'élève, ne se rendant pas compte de re que le maître lui enseigne, prend la leçon ·f-n dégoût ·et tolut prog1·ès est ainsi arrêté, IS!Ïnon annulé. Eœe1·cice sur 1t11e leçon. - La carte p la.ne OJU en reliief est encore s0ous les yeux de~ élèves, le maître ad1·essera d.i· v:el'lses qnesi"ions aulX élèves; par exelilple, s'il s'agit de la commll!ll.e, il demandera quelles sont les !limites de son teorritolire à eha,c uu des points cardinam:: - quel nom porte le tOII'rent qui la tra-

verse -· il décl'ira l 'a.t~peci du territoire de la oo\m munc - il parl~ra des pro' ductîons du pays, des occUJpa.tio.ns des habitants, etc. D'autr"e!S foti.s le maître désignera les accidents géloigraphi,<]Jues sut' la crurte et demandera Cie qu'ils représentent; ce dlernier exercice est d~ la plus haute importance, l'!Ï.n.s.titutewr devra y aVQoir somv.ent recoul"S. Ce travail lui est facilité be:aueorwp pc'hl' la no:u vellt:' oa.r te suisse, véritable chefd'œuvre qui pl'omet m~me .d,'e t'empla.cee lf:' relief. Lorsqu'on sera parvenu à la géographie .du canton, les questiofJl!S auront naturellement un car'a.ctère :plus g(>uéraJ. Elles pourwont Mre très va.rilées selon l'objet de la Iec;om et elles· aur.ont d'autant plu!S d'intérêt qu...elles seront posées avec plus œhabil'eté. On ne devra pas oubliet que c'est encore plUIS à l'intelligenC'e qu'à. ht mémoü:re qu'il faut qu'elles s'ad.ressent, .puisq)UJ'il s'agit die s'assurer avant tout que l'oo a été compris. Eœ61·cices de 1·écitat'ion. - Le lt>çon est ainsi a.ppri1se o'u à. peu près, mais {)ID ne la. sait ,pa.s encoœ assez pour qu'elle rest~ bien fixée d.a,n,s! ·l 'esprit. L'jnt€'lligeneP, l'attentio·n, l'O'bservation ont été tour à tour mises en jeu; la mémO'ire va maintenant rempliJr son rôle. Autrefojs ün abusait de cett:f:' important•e facult~ et l'()n négligeait torutes celles dont ellt" n'est que l'a n!XiliaiTe. 0'-était une erreur d:éploraibtc. 'Mais que J'O!Dl se gardie de 1 ·anéglig-er à. son tour: C'e se1·ait .un autJ·e a.bŒs non moins reg11.·ettable qu<> le premier. Une fois cOimpriRe l"t q'éSiumée comme on l''indjqu·e. la ler;on se1•a. apprise par cœu:r et récitée au cours suivant. La 'le~on récitée, tout n'est pas enI'<JI'e fini; il faut mainteruant s'ass.u·rer qu'auenn des déta,ils de la veille n'a ~t~ onhlié. De nûluvelles que:stions seront adressées sur les d'é!velqppements du texte ap:pris pwr rœm'. Cette fois les réponses devront être promptes, nettes, mais surtout réfléchies. Pour le:s

n.oms et la ,positiou etes lieux, il sera t rès utüe qu1e le maitre tra10e, a,vant la leçou, une carte muette ne portant que ~mr FQbjet spécial de cette lec;on; eette ca.ri.e sera toujours t rès silrnple. En t erminant, je me permettrai d'ajouter à ce 'glui préeède que je ne prétends pas fake de ces quelques nMes un guide infaillible l}()JU!l' mes ùévoOitllés collègues, je .souh:~:~Jite seulement qu'elles puissent leur aider à surmonter les difficultés que peut présen ter .J'enseignement d'e cette b-ranche. N***.

L'interi·ogation

à l'école primaire ( S'uite et fun) L'iutenogation e·s t prélJia,t ée, <.:ü \ID· ment devons-nc.us la. conduire·? A l'école primaire, les exercices les plus différent::; se swccèdent immédiatement afin que la variété oombatte la fatigue, aus.s i est-il n écess,a.ire de changer de décors, de créer, avant de commencer, la disposition d'esprit spécialf' sign'alée •plus han·t et reconnue nécessairP. - Plaçons-nous bien en ra.ce de nos élèves et disons-leuT: (( )'fes amis, réfl~­ chissez un instant sur le parag1·.a phe ou sur le chapitre que nous Yenons de lire; pensez à la. vrécéd!ent e le<;loill de scilences où nous avons étudié le phénomène de ladig.e stion, à notre dernier entretien sm· l'histoire où nous avo•ns pal'lé de la minorité ·d'e Louis XIV et .du ministèl'e de Mazarin. >> - Et, sa.ns él,e ver la voix, en d~taoh ant et en <u·tienlant bien tous les mots - nous parlons souvent Ü'Üip fort et trOJp vite - posoms une qn:estion très claire d-ans la fQ!t'mP, très 1)récis.e pour le fonds. - PÛis,o ns-la à. toute la. class.e affu que tous les enfants soient incités à réfléchir, à chei·cher la sohltion demandée; ceux qni croient l'avoir tr()uvée lèvent le doigt en •s ilence; ens,uHe, sans nous presser afin 'd f ne pas abrég:et' ce moment de recherche peut-être le plus f1·uctueux,


138 désigl!cns l'élère qui dotit répundt\": ps.rc:hGlogi!]llt'S ·snr l'éc1nca.tiou d.t>s tantôt uu ümide à encom·ager, tantôt tits par les mères? D isQin.s se ....._._..~'-'~ un fajble à stimuler, tantôt un fort qu·~ cette édueation, la Jl'l'Cmière lorsque la cliffi<.-'Uité est réelle. Si nous l'O>n re~,-oillt, est dPu,ne impotrtanee adoptons l'œ-<ke invet·se, celui qui ser a ta.le, parce qu'elJe entre si direc:temeut interpellé é'coutera très ment dans le cœur ct y laliss.e d·e si atteni i reruent la question, fem un ef- tes l'acines que j3Jmais on ne pourra fo r t considérable ~JOUil' hL résou:drt.\ faire entièrement dlispar.aître mal mais seR condisciples s'en désintéresse- tous les ·e fforts. Lt>s mères dloliveut ront et attenili·o~lt vntie,m!lllent leur a\ant tout d'o nner à lc>UJ11S enfants tour. -- Condamnons les réponses co'l· édueatiün mo,ralt> so!ignée, leur inc,ul. lec:tivt>s ·q1ue nous ne pO'Uvons eontrôle!r quer de bonne heu.re d'es prrinclipes et dont personne ne ,prend Ja r-esponsa· lides, préparer le·nT jeune cœur à hilité: e lles accusPnt une eJasse bru- cev:oil· de génét·eux sentiment·s, yante, ncn vi ''ante d!a.rus J.e ·S·ens du mot. que, 'Plus ta,rd, lo1t·squ1'ils seront· de - Exige.ons nne wé'pons~e polie, exprj, hommes, ils saobent a.iim.e1· l'hnmani mée à haute vo!ix par une phrase com- et se dévo uer p•!)UD'· elit> Pt J!OUJ' Dieu plète dont les ptin'dpaux t"léments se afin .q•uc l~ vil égoo·Slll~ n'ait jamalis h-ouvent d'a:illeurs indi!'{ués dans notre <:ès auprès d'eux. question; ne décoœrageons pas l'enfant Elles dloüvent l€uT a·ppren'dire à ai qui nous répond par nn lllJOit, mais invi- touteR les vertus et partieul tons-le à faire wnt> t>hrase C{)IU\'enable. celles qui sont, au cours dies o•eages f'e rél'lulta.t exige de l'élèYe un sérieux la 'l'ie, le plus s'Onvent en péril, lt>u effort qni se lit IS•U r sa fig01·e ccmtrac- faire aimer le tr•a:vail qui sa.nctifie l'â tée et du nmîüt> llll't> grande tenacité; me et assouplit le cQit>ps; l'écouQuü~. mais il se fait b elllJ.·enSif"mPnt senth· qui prf"vient la mis~·rc; la propreté qui dan8 l'ext>rci.-c.P d~ la comp<Fsition fran- rehau sse une créature mrx veux de ses caise. -- So.v.ons patients t>t bit>nv.eil- semblables; la, politesse, ce 'parfum d:ea lants: sachons attend:re la. réponse qui âmes bien nét>s, qui a.türe vers elle s'élalJore et se co,m .plète lent·eiiDICnt, tout C<' qui es·i· grand: Pt ~énéreu:x. mais sùrement, .grf\.ct> ::tru COinc.ou:J·s de Quand je p,a\rle de poiHesse, j'ai surtous si nous savons, par quelques motts, tout er: vue la politesse d~ cœur; ('ili!' les J"emettre dans le d't"Oiit oht>min. Ne commençons ni les ,plwa.s·es ni les c'Pst elle qui témoiÏgne dt> l'élévation mots que les enfants tet'1Dinent, com- œune âmt>. La. po·liÏii:esse d'es manières me unp devinette. S·~tns' bt'a.ucour se s'acq1riert plutôt p:ar n'Ile longue ha· préoccuper du sens. - RésisronR à la bitude diU monde, ·par la fréquentation tentaijon de refaire la leç<Jin; c'est cer- des bonnes so!ciétés; sans d!ou.te, il ne tainement plus simple et les ·è'lf>ves fant ·p as la dédaignea·, si l'o•n ne vent passer pour un .r ns·n·e; mais au f()IIJd nous laissent facHement la. parole. N'oublions pas que ce qui importe ce '(],ne prou·ve-t-elle p'a·r raiiJ'pOII't à la van'est pas ce que nous d'isons, mais c.e leur ù'une persoon.e: le phl!SI grandi triq,ue no11s faisons d~:r-e a ''f'<' inte11igence. poo, l'homme le plu•s ·ilépra vé peu,-vent être des mo•dèles diE' 'JX)Ilitesst>. Avant F. MUTELET. tout don<', il fa.ut la. poilitesse d u cœur;

* L,édncation des petits pat• les mères ( Sui.te et fin) A quoi bon entrer d'ans des déta,ils

quand un enfant l'a.UJra., je ne doute pas qn'jl n(' soit pol,i d'ans SPS manières. Ce sont les mètr·es p1gal ement qui, doi· vent do·nne.r anx petits J.eiS première& noti.o ns de ~'instruction, surtout de l'instruetion l'elig~e.use. J'entendis I1D

139 süir une jeune mère tJ 11i faü;ait prier sa petiir::; Angèle; l'enfa?-t 1~t~1~ ruprrès elle la. prière qu·'ense1gne le drl.vm Maître; qruand Angèle fut arrivée à «que voire vol·OiDM soiit faite)), elle se mit à pleur.er, parce qu'elle étalit très ~ati­ guée et que seSI pau_pières ét.a]ent alourdries par le sommenl; elle })ria ce· .pendant j:u.squ.'à la fin, et moii., j'étais très ému ... . << C'eiSit bean, dis::l>is-je eu moi-même, une mèl'(' f aisant pt·ie11· Sll'r ses genouoc sa ((toute tpetite )). .... . Pe11mettez-mo1i maintena.n t, lectrices de l',Ecole pri'ml[lil'e", d(> vous o,~. frir mo11 .petit tra.va.il et de vous féhciter de la noblevoœ.tion qu.e vous ~wez choisit>. N'est-ce p~B vous qui êtes appelées à f01·mer les IJllères de d·ema~n? Votre influence ·sur -elles est b1en g~·~nde: vous lellll' ap.pa.'enez à. être vf"rbic uses; elles 1'a.pprcndrl()(nt pl us t:vr-d à leurs enfa.nts; vous lellll.' d{)lnnez ou, disons mieux vows tâchez <te leur d{)lnner l'amour ·dru travaril, Id e l'éco.nl{)/mie, de la rrop1·eté; ce m(l.mc amour elles le tra nsmeti:tront à. leur tOUll'.

:Les mères ahréhennes que vous a:u" rez dcnnées à la. ·S'O'Ciété en tme.me tem:ps !JU'à Dieu seront a uta.nt die joyaux ajoutés à votre c.ouronne immetr telle !... Alfred! P·ER:RIAUD IN.

••• Le relèvement moral par la discipline Un instituteur a eu l'ing6nieuse idée, non pas d'associt>r les élè1es à la dist•ipline ce ·q ui est toujoursdéllicat, sonvent dangereux q uelq uefoi s impossible; mais de fai~e sel"Vir la discipline, telle qu'il l'entend·, a.u relè.vemen t moral des enfants. A cet effet, ilaimaginé, avec une jud'icieuse ~-tppropriation de 'la. loi française Béreu.ge1·, d·e !< surseoü· >l aux punitions. Et, avec l'approbation de son inspecteur, il a affkhé dans son

école uu J'è«lt>meut ay•11lt pom· tiüe: ((Loi Bérenger apjJliquée aux pensums scolaires>>. IJa dlscipline que révèle ce règlement tend à gagner le& jeunes ':(~­ lontés· elle n'est pas brrutale, elle tepose s~t une intelligence bicm•eillante qui se concilie avec la fermeté; elle rend la. conscience sensible par la possibilité d'un rachat et d'une 1•éhabilit:l· ti:on · elle pl'épare par eela wême à la VIe so·ci~le. Inutile d'ajouter (IU' dlt> peemet d'éviter l'abus des punit ions et qu'elle fait tourner celles-ci en un avantage intelle·c tuel.

------·-----Chronique scolaire

Echos des Conférences District de Sterre (1)

Le 12 ma.rs, le coquet village de Grô1.1e avait pris ses habits de fête. C'était pou~· recevoir les institllteurs du district de Sten·e qui devaient s'y trouver réunis pGur leur conférence .annuelle. Le temps êtait splendid~. Aussi tous les régents se firent-ils un devon· de répGndre à l'appel. Ils ne vinrent pas seuls. Plusieurs éta ient accompagnés de leur plus ferme a ppui, l e rév. Curé de leur paroi·s·s e. Et aver. quelle joyeuse satisfaction n' avon~­ nous pas salué l'arrivée au milieu de uous de Mi\f. Qi roud, le dévoué Président tle la. « _société valaisanne d'éducation)); Allet, ncepl·ésident de Sion; M:ura, Directe_ur de l'EJco le nonr:ùe, ainsi que la sympn.th1que présence des autorités. ecclêsi.astique et civiles de Grône! A 9 h. et 1/ 2 nous sommes réunis dans la simple mais gracieuse maison d'école. _ M. l'Inspectem· tle Com·ten Guvre 1~ sea'l.lce en nous rappelant les nombreux servtces _que M. l'ancien Directeur Lamon a rendus a la cause de l'éducation dans le Valais.. Il propose de lui envoyer dans sa retraite ~'expres­ sion d~> nos vifs sentiments de gratitude. Il évoque ensuite le souvenir elu défunt Chef du D épartement de l'Instruction publique, le (1) Ce compte-rendu n'a pu, pour ca.uses majeures, pa.ra.ître dans !',Ecole primaire" du 1er Avril.


140 regretté M. Chappa~. Vous leur devez, pour une bonne part, nous dit-il, l'amélioration qui fut ,a pportée à votre position matérielle. Sur la proposition de l'orateur l'assemblée se lève en signe de reconnaissance et de deuil. Apr~s ce discours souligné par de vifs applandlssements on procède à l'appel nominal. Un: seule absence dûment légitimée est cons_ tatee. Le rapport de la précéclente conférence est lu et approuvé. . Six instituteurs désignés par M. l'Inspecteur donnèrent ensuite lecture de leurs travaux sm· le sujet mis à l'étude. La lecture des compositions achevée une longue discussion s'engagea. La plup.a;t des instituteurs et des membres honoraires y prirent part. .M. VOUARDOUX entr'autres demande l'introduction du bulletin mensuel. M. ROSSIER recommande une con-ection soignée des devoirs, d':v consignet· quelques observations afin que les parents puis.sent suivre les progrès de leurs enfants et s'y intéresser . M. l'Inspecteur GIROUD constate que les instituteurs se sont bien acquittés de leur tâche et que le sujet est épuisé. Il revient cependant sur les principaux points. Il insiste sur la nécessité de la bonne <.:onùuite cle l'instituteur et sm· la bonne tenue de l'école. Le maître dévoué doit également encourager dans la, mesure d upossible la àiffusion <les sciences pratiques. Quant aux v isites, ajoute-t-il, c'est là une q uestion . bien délicate pour laquelle il est difficile de poser une règle uniforme. L'instituteur doit se laisser guider en cela par le tact et la prudence. M. ALLE'!.' estime qu'il faut d'abord aimer les enfants et ·se faire aimer d'eux, s'appli· quer à les rendre meilleurs, leur app·rendre le respect et l'obêissrunce envers leurs pa,rents, leur inspirer le goût pour la piété. Il s'accorde à elire que les visites doivent surtout se faire chez l'instituteur et au moins en dehors des familles. M. MURA voudrait que l'instituteur fût pourvu d'un bon traité de pédagogie. L'instituteur y pourrait puiser d'excellents conseils dans ses embarras et de bons encouragements dans ses déceptions et ses déboires. La discussion est close et 1\f. l'Inspecteur r-ésume les débats en proposant àl'assemblée les conclusions suivantes: l.Les 1·apports avec les parents sont n éces-

saires ct inévitable~. et de ces ra1p po rts peut dépendr•) le succès ou l'insuccès de l'instituteur dan~; l'accomplissement de sa mission. Ces ra,pports, très délicats, eXigent de l'instituteu r une grande prudence et beaucoup de tact. 2. Le maitre devra s'efforcer de gagner la confiance des parents par une bonne conduite et le bon exemple, par son zèle et son dê. vouement pour l'instruction des.élèves, ainsi que par la bonne tenue de l'école. 3. Les visites peuvent quelquefois être nécessaires pour ave1·tir les pa1·ents des défauts des enfants. Là aussi la prudence doit être la règle de l'instituteur. Il doit faire ses remarques avec politesse et franchise. Que le blân!e soit adressé avec calme et sans irritation. Que les éloges ,s oient sincères et non exagérés. Mais que dans le blâme ou les éloges, il y ait la plus stricte impartialité. Le~ difficultés sont souvent aplanies par la fra.r:chise et en ne craignant pas de s'adl·esser au" parents. 4. Quelquefois les visites sont impossibles. Faire venir clans ce cas les p.31·ents à l'é co-le. Lfi l'instituteur est chez lui, et sera plus libre. 5. Dans tous les cas, pour ce qui concerne les visites, que l'instituteur se conforme aux habitudes et aux usages de la localité. fi. Comme moyen de communication entre l'iustitut<'ur et les pa.1·ents, l'assemblée est nnanilr•e à r ecommander le bulletin mensuel de notes, envoyé aux parents. On passe ensuite aux propositions individuelles. l\I. l'I!l,s pecteur voudrait que le Dépôt du matériel scolair e fût pourvu des bulletins mensuels ou carnets de correspondance propres à entretenir les r.elations avec les pll:rents. M. MURA demande uu programme-type uniforme et très détaillé. Il exprime le désir que quelqu'un se charge de l'élaborer. M. l'Inspecteur invite MM. les instituteurs à préparer pom· l'année prochaine le prognumnc détaillé SUl' l'étude prochaine de la grammaire pour les trois cours. M. GIROUD, sur une question de l\1. Studer, propose ùe rendl·e publiques le.<; nouvelles to!énances orthogra phiques. (Cela a d(>jl eu lieu dans une année antérieure ùc !',Ecole primaire". - Réd.) Toutes ces propositions sont adoptées par l'as sem Née,

141 M. l'Inspecteur nous donne ensuite connaissance dei' résultats des derniers examens de recmes. Il est heureux de constater \ID léger 11rogrès sur l'année précédente, majs il nous encom·age à faire mieux e11core à 1\a•venir.

L:l séance fut close par la récitation de l'A.ngeluo; après trois heures de labeur assidu. Sur l'invitation de l'Administ ration de Grû11e nous montons dans la salle supérieure, où un repa.s réconfortant nous attenda,i t: c'était la tracliUounelle raclette :n'l'osée d'un vin délicieux. généreusement offert par I.a commune et le Rvd Curé de Grûne. :Malgré le clép;u:t prématuré de MM. GL roud et Mura et cle quelques ecclési,a stiqulls affair6s, nous banquetons joyeusement. Sou s 1:1 direction entendue de l\L Allet, acclamé major de table, aiclé de MM. les Kappelmeisters Rvd vicaire Ruppen et J3'avre inst. à Ohippis, les toasts et les chants se succèdent. Après une petite sortie en plein a.ir, pendant laquelle ou procéda à une co.Jlede en fayeur d'un drapeau pour la ,Société vala.isanne d'Education )), nous rentrons pour remercier encore une fois La dévouée population de Grûne et ses sympathiques ma gistrats de l'aimabie accuèil qu'ils nous ont réservé, et, en bm·ant une dernière fois à leur santé, nous nous écrions: Au r evoir l'année prochfline flU ehef-lieu de notre beau district. R. --o-

AHemag·ne L'tmseig.c.ement ménager occupe tme place cousidéra.ùle clans l'éducation de ht jenne fille allemande, du haut en bas de l'échelle soeialc. C'est a insi que, clans les écoles secon!laires en a créé, à la fin des études, une huiHème annéct spécialement consacrée aux IICiences du ména.ge, et déjà presque partout obligatoire pour les jeunes filies qui ont terminé l<>s autres classes. Divisées en groupes lle six, représentant une petite famille dont la maîtresse serait la mère, les élèves se partagent ü tour de rôle les attributions qu'une bonue ménagère doit savoir remplir à La foi.s. Et il fau t voir comme les progra mmes de ces écoks sont méticuleux à délimiter ces différents rôles et par là même à analyser clans le rlétail tons les devoirs, même les plus miuill1es, d'une bonne maîtresse de maison. La première de ces ména.gères en miniature, p:tr exemple, est comparée à la sœm· aînée claus la maison; elle doit prép:1rer et entret!'uir lP feu. t<>nir le foyer prop1'e, mettre la

table, apprêter e t partager les ,a liments. La seconde s'occupe des matériaux nécessoa ires au fourneau; la troisième a le soin des a chats et tient la bourse; La, quatrième a les corvfes d'eau; la cinquième fait sécher les torchons, et la sixième range l'armoire de la cuisine.

Nenchâtel DaHs le rapport du département de l' Instrudion publique cle ce canton, paru il y a quelques semaines, nous relevons différen tes ob,;ervations qu'il ne sera. pas inutile de re. produire ici, car elles ne s'appliquent pas seulemmlt aux écoles nencllîlteloises: «Nous nedirons pas que t outes les leçons que nous entendons sont des mdoèles de le~;ons, bien métho< liques et bien logiques. La mnnièr€ (lont telle leçon est clonnée trahit souYen t le manque de préparation et l'insuffisance cie la réflexion. •< Dernièrement encore nous entendions, d:1us nu de nos collèges, toute nue classe répétct· sur un ton monotone et nasillard, et cela p!'ndan.t une dbmine de minutes san!'l interruption : «Le nom sert il nommer les personnes et les choses. Le nom sert à nom mer .... Jl Nous ne coJ.lllil.issons rien de pins assommant, de plus contraire à 1me Mine pédagogie; que voulait bien dire, à ces bambioo de 6 à 8 ans, cette formule qu'on l'ivait dans leur cerveau, sans expli ca ti ons, sans un iutérêt quelconque, uniquement dans le but de leur faire répéter ma.c hinalemeut la formule le jom de l'examen? <<une semblable manière d'enseigner est coudamnée par le bon sens et la raison. << Si les enfants restent muets, passifs, votre le~cu est manquée; vous a.vez beau vous époumonner, yous efforcer ll'i ntéresser ces petits, ils ne vous écoutent pas, ,•otrc travail est vain . Faites au contraire appel h leur intelligence, provoquez leurs réflexions, assurez-vous à chaque insta nt qu' ils Qllt bien compris votre pensée; rendez votre classe vivante, animée. alors votre travail sent utile et fécond . <( Dirig,;.;;. ~cur causerie, évitez ces réponses collective:' qui partent ensemble de tous les coi·ns de La. salle et ne sont qu'une affreuse cacophonie, mais soyez toujonr s le maître; en un mot adress.ez-vous à vos élèves et non aux ban cs sur lesquels ils sont assis; vous en fe rez alors des êtres intelligents, raisonna bleR, capables de vous comprendre, chez qni von>: provoquerez la réflexion; vous aurc11 aiusi


U2 Nombre de nos écolières ont au moins entrevu la uaie calllJpagne, clans les courses familiales du dimanche ou pendant les vacances. Elles n e la connaissent guèr e. S'il est trop diffi cile de les y conduire, en mai ou oc· tobre, tâchez de prendre uu accent de Rincér ité et d'émotion lorsque vous parlerez de la prairie. des moissons, du taillis for estier, a. la vendange, des bords du r uisseau. Voua leur donnerez le d~si r de r evoir ce qu'e!les avaient mal v u, <le sentit· pleinement ce qu' elles n' av;aien t éprouvé quo confusliment. Qui sait si vo·u s ne leur aurez pns prépar é, L'institutrice et les tJ.eurs pour l'avenir, des h eures infiniment précieu· ses de sérénité et de béatitude! Non~ ,avons le plaisir de donnet· les ex· L'enthousiasme de convention , pas plus que traits suivants d'une aimnble confOrence fait e récemment à l'école n orma le des ins titutrices l'admiration de commande, n 'est mon r êve: ai-je besoin de l'aif ir mer ? Vous ne direz de la Seine par M. A. Belot. pas: « Mes enfants, regardez cet œ illet. C'est C'est un bonheu•· bien dou x que c1e possé- nne très belle fle ur, parce qu'il a un pêdon. c1er un jar din, de jouir <l'un parterre mo. cule de courbe aisée, des découpur es en fine ùeste, mais bien à soi, - de soigner a moureu- dentelle, des pétales d'une teinte délicat e. n SC'ment et de contempler il so.n aise des fl em·s La sèche analyse n e t ouchera it guère vos pequ'on voit grandi r, qu' ou suivr a da us toutes tites filles. E lles arriveraient à répéter ma. lem·s phases de })eauté, jusqu'au toucli nnt chinalement des phrases toutes faites; lem déclin. sens intime ne sera it nullement atteint, ni Aux ins tit utrices q ue ce r are privilège fl:wo- ébranlt>. rise, je dirai: )<e soyez point égoïstes. F aites Mais, essayez de manifester en 1oute simque le jardin soit vraiment une .annexe de l'é- plicité votre satisf action admirative: «Ob ! le cole. Ouvrez-en la por te à deux ba.ttan ts. Vous bel œillet! Quelle élOgance de forme, et qnC'I •·ecueillerez en vos ôlèves le premier prof it; suave parfum ! Qu'il serait dommage <'le lnil'lcar, si la belle nn t ure r éjouit, elle f ait plus: ser flét rir trop vite une si jolie f letu·l » la belle nature apn.ise, tliscipliue et mOJ·aUse. On l'a dit ma intes fois: les fleurs so.ut le L'êcol.c, en particulier l' école des filles, n','l· luxe du pau vr e. Pour quoi l'école ue le ptépa· t -elle rien à fa ire contre 1~~ per version elu r erait-elle pas à en jouir amplement, puisque goat. s i flagrante et si f t·t>q uente en tout c'est peut-êtr e par s m·crott, le seuJ luxe mo· pays, et quelquefois même, je le di>; bien ralisateur? Si la fillette apprend, dès l'êcoi(• bas, dam. nos grandes villes. à aimer les f leurs, elle voudra eu embellir Les arbres, les bosquets, le gazon, les f leu rs, la cheminée. la t able ou la fenêtre del'hum· ef;t-ce que tout cela ne constitue pas le plus ble logis. En gl'3ndiss.'tnt, elle reportera sur incomparable des mu si:•es vivants, un monde la plante un peu de cette tendresse que, tou· t>duca tem· par excellence? Et si la p romeun- te jeune, elle r éservait ex<:lusivement il ~ lle eu commu n ne pa ratt guère pra ticable, poupée. Et qui vous dit que la maman n e se qu'y am·ait-il d'extraorclinair e il conseiller les la issera poililt gagner ? Un jour, la. ménagère explor ations individuelles et à s'y in tércflser remarquera que le plancher sordjde contraste avec la gerbe coqu ette, la vitre souillee ave<' fr:mchement? Suivons la jeune f ille, votlre élève, q ui ira- le feuilla.ge im macnlê; peu ii. peu, elle de· Terse matin et soir les jardin s ou les bois. viendra plus ex igeante pour elle-même, phJR Ellie passe eu aveugle; a ucun sentiment ne ordonnée et plus soigneuse. Le foyl'r. pluR Yib re en elle; au cune émotion ne remue sou r iant, sera plus accueillant aussi; il inspiJ-era C'œur. Décidons-lu. à s'an êter une minute, davantage à ses llOtes les pensées sn.ineR qui l'œil ardent et l'li rne ouverte, t1eyant nue jo- engendrent les actes loua bles. La petite f leur :nua fait ce mirncle de pu· lie corheille ùe flem·s. J e serais s urpri ~; si, le lendemain, p0·\11' peu que vous le vouli ez, rifier l'at mosphère de la m.a.i son, et c'est ll vous n'ayez p.a ;~ il. conHt ater une imtn'eRsion vous. Mesdames. qu'en reviendra le premier mérite. salt1 ta ire. dl!-reloppé en eux une volonté et une forc·e d'agir personnelles. << Et s urtout évitons de nous payer de mots, de phr ases banales, de for mules vides de sens; allons au f alt, au fond des choses; as.. surons-nous que la chose enseignée est b ien comprise, bien n~>si m il ée et que l'êlè-re l'a faite sienne. »

Variétas

1·i 3 Done. ch erchons le rôle qne pt>m ·ent jouer les fletu·s, à l't:cole même, pom· collabor er à. not re œ uvre d'éducation, qui est la tl\cb e essentielle. Dans plus ieurs de nos écoles, j'ai v u un coin dn préau transformé en jardinet. que se p:u·tagent les êcolil'res. C'est un rayon <le soleil dans l'enceinte sûvl're et froide. On peut approuver sans réserve, il. condition que les ébats physiques ne soien t pas condamnés à un espace trop rest reint. J 'ai vu des plantes grimpantes, gu!Mes et protégées par les fillettes, autour des t ron cs d'arbres ..J' ai vu, s ur la tablette extérieure des fen éu·es, un pa rterre improvisé, dont c'<Jtait ULJC' récompen se en viée d'entreteni r et de renouveler les rirhesses. Es t-il r aisonnable que les premières notions de botanique aient exactement la même :ùlure pour les f illes que pour les garçons? Xe con viendra it-Il pas d'y mettre, il l' usage des écolières, un peu moins de rlissection ct cie classifi cation, un peu plus d' idéal et de poésie'! A l'école des pet ites f illes - et j'ajouterais si j'osais: à l'école des grandes- faites connaître les plantes, fa ites étnruer les f leurs; ma.is avant tout, mais par dessuf; t out, faites qu'on les aim e! Les attrait<; de la fle ur en vie ne sont pas tout; il y a les multiples services cle la pl !tnte morte que vous ue devez pas uon plus l ai~ser ilans l'ombt·e. Naguèr e, un journ:ù pédagogique, sons la ru})r lque : <<Un e plare ù p ~endr~>l . exhortait les institu trices pl'iruaires à 6tuù1er de près les simples des bois et des champs; il les poussait :l devenir de plus en plus , par leurs connaissances hygiéniques et mlldicales, la providence des f amilles; à. arcroi:tre, en même temps que leurs bienfaits, leur autol'i. tê civilisatrice. - Le conseil a sa •aleur. et il n'es t pas à dédaigner. J'arrive mai ntenant au dessù1. - Comme la langue c1'Esope, c'est Je meilleur et le pir e. Bien qu'il soit ici question de fleurs, j'ava.nce timidement qu'on pour rait lll.rher 11 n peu les r t:ues i\ In. fantaisie et ne pa.<> brider l'Imagination dans de trop étroites lisières. An d el f~ de l'Océan, par aît-il, ou fait <les.o:;iner moins de détails, moins de contours absolus et m:tth(omatlques; on f ai i. ch ercher davantage le ruouvement, le geste, l'aspect d'ensemble. Pour ce q ui conce1·ue 1..'L fleur , ce sont deH lignes plus ou moins inlHl.b ilcs et h ésitantes, maiH den lère lesquelles on retronve toujom .; un effort d'interprétation.

J(• mû garde de dire que tou t est à prendre dans les méthodes américnlnes; mals je crois que .nous feri ons bien tout de m ~m e de les examiner de près, et, dans une mesure réf léchie, de n()Us en inspirer. Sur l'enseignement du dessin , se greff e l'enseignement du t ravail manuel, qui en est l'application la plus immédiate. Le « monde en papier » des écoles maternelles et des petites classes r approche excellemment les jeunes enfants et la vie végétale: imitation <le fle urs, silhouettes de tiges, de feuilleft ou rle corollcH. Il commente à prép arer les «doigt s de fé e» qui, plus t.'lrd, feront merveille, si la f01· u.ation <'lu goCit r epose sur des bases solides, si l'on s ait notamment associer les travaux il. l'aiguille au x premier s linéament<; de la composition décorative. J e voudrais mentionner, en terminant, l'heureus(' influence des fleurs employées à l' ornementation des classes. ~'out derniè rement, une r éunion d'iustitu tenrs et d' in stitutrices discutait la question si angoissante de la tuberculof;e. Un assistant, de la meilleure f oi du monde, s'élevait avec vigueur contre tou t encombrement <le la salle d'école, et réclamait, pom les murs. le « droit à 181 nudité». C'est, je le crois, tomber d'une exagérat ion dans l'autre. N'étendez vas sm· la muraille un habit d' Arlequi.L , rapiécé d'odieux chromos ou d' images banaleR: soit! Dérobez aux r egards, j usqu'à l'b eure de la leçon, les tablea ux c1'histoir e et les cartes de géograpllie. rien de mieus; no laissez en permanen ce ni ventr(' ouver t, ni sqtlelette gt·ima.c;:nut. n i visage .rnvagé pa t· l'alcool, tout cela, des deux mams. j'y soFscris; car il faut etJre sans pitié pour les nids à microbes, comme il fA.u t •·elOguer délibérement parmi les outils de tr nvnil 1~ laldeurs insb·u cti ves. M ais, de là ii. ne r>as mettre sous les yeux de nos ôlèves une f ine gravlu·e, uneélt>g,m te statuette et même quelques jolies fleurs ou quelques plan tes ciloisies, les cbefs-ù'œ uvres de ta. nature, je proclnme sans hésiter qu'il y a tr{os loin. Ceci doit tuer cela . \ ous auriez tort de charger le bureau cle gros bouquets qui n'out rien de 1'\éduisant r t qui sèmeraien t des migJ·aines: mais vous anr ez rai s(ln de placer ici et li\, bien ('n vue, sur la tattlc snr l'armoire ou sttrnn e petite con. sole, un' vase dont la simpli rité sera l'uniqu e et suff isante beauté. Vou s a uriez tor t ùe pl'rmetlTe qu' on entasse J es bottes fraTches ou fa n(·e~ tou1 au tour


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144 de vou~; mais vous aurez r aison d'habituer les fillettes à présenter une fleur dans son port 3JVantageu.-r, à grouper sobrement deux ou trois tiges en un assemblage de bonne tenue. Vous a uriez tort de pousser les élèves à des dépenses prématurées; ma.is vous aurez r aisou, mille fois raison, de faire appel à la société amicale pour que l'école, qu'on aime surtout par les sacrifices qu'elle conte, devienne de jom· en jour plus belle, pom· que la classe soit enfin ce qu'elle devrait être depuis longtemps: le premier sanctuaire de l'art et le temple de l'éducation de la jeunesse. On m' ass ure que chez les J·aponais, ce peuple si amateur de jouissances délicates, une jeune fille n'est réputée cc 'bonne à marier» qu'autant qu'elle sait disposer harmonieusement de splendides f leurs dans d'admirables potich e;;. Nous avons, chez nous, moins d'exigence. Et pourtant, je suis persuadé qu'affin er le goflt de nos jeunes filles, développer en elles l'in stin ct du beau, Cl"êer chez elle le sens esthétique, par la grâce des fl eurs, ce serait non seulement reb.a.usser leur niveau moral, mais leur constitueL' une véritable dot et mettre un bijou de prix dan;. leur corlwille de mariage.

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Les ,Chambriers" Un rédacteur du ,.Temps", a fait une enquête sur l'école bretonne, s m place, qui est toute rl'actu::ùité. Il fai t un tablenu, assez triste, de la situation matérielle cle uombreu· ses écoles et il dépeint avec ben.ucoup d'exactitude les mœur s, coutumes et institutions scolaires . Parmi celles-ci, celle des cc chambrier s>> est nssurément fort curieuse. Les chambriers sont des é lèves qui, à. cause de l'éloign ement de l'école. ne peuvent rentrer le soir dans leurs familles et couchent :1. "l'école. Ils apportent leur literie: une cc coëtte », espèce cl e matelas en ballt. d'avoine, une paire de dr.aps en grosse toile, et une couverture; l' instituteur fournit le bois de lit ou plutôt la caisse montée sur quatre pieds qui eu tient lieu. Le dortoir, pastoujours spncienx, est très sommairement installé. Voici ce que elit M . J. Galtler elu r (lgime ali ru eutaire: «Toutes les semaines, le jour fln marché. l<'s pn•reut.'> porteu t au « c:llambrieL' '' sit uo·ur·

riture hebdomadaire. C'est un carré de lard, un pot de benne salé, des Cl'êpes, du «fars», un pain rond de 10 kilos et un peu de cidr e ou du vin. Soit que l'élève ait un casier à provisions, soit qu'il remette le carré de lard à la femme de l'instituteur, à la cuisinière, qui le s uspend au plafond de la cuisine, presque toujours il pique dans le lard une ficbe ou cc étiquette >> en fer battu qui porte un numéro. Matiu et soir il coupe une t:J.·anche de lard dans laquelle il fixe également une étiquette, et donne le t out à la cuisinière qui fait la soupe commune. Les t ranches numérotées sont mises ensemble dans la vaste marmite, et, qt1anc1. la viande est cuite et la soupe ver. sée, chacun n'a pas clc peine à trouver à la « sortie >> des tranches de 1ai:d auxquelles pendent, comme des sonnailles, des rondelles de fer blanc. Les repas manquent de va. riété, le menu ne ch ange guère: soupe au lard, tartine de beurre. Les jours de grand gala J.a soupe au lard est remplacée par le rago11t de pommes au lard. Le «fars », mets essentiellement breton, est apprécié. On le fait avec de la farine de sarrasin et de blê déLayée dans de l'eau et du sel. Ou y ajoute du benne et quelquefois nu œuf. Il forme ainsi une pâte qu'on place dans un sac en toile. C'est ce sac qu'on met dans la marmite où il cha.uffe au bain-marie. Le «fars » est considéré comme un régal. Il a quelque analogie a vec le pudding an glais. » Daus la règle, le prix de l)ensiou est de 10 fr. clans les écoles primaires 'flllPéJ'ieures et de 5 f l'. dans les autres, mais les conditions ne son t pas paL·tout les mêrues; niusi, il Saint· Pol-de-Léon, école t r ès florissante, l es écoliers paient 5 fr. par mois, fournissent en outre 100 livres de pommes cle tene et 2 livres d~ beurre par an. Ceux qui prennent le café le m atin paient 3 fr. pat· mois. ----------~

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Pensées * En reprenant les .autres, ou n'est pas sor de les rendre meilleurs; en les supportant, on se rend meilleur so·i-même. Mme SWETCHINE. •

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* La superstition transforme l'homme

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bête, le fanatisme en fait une bête féroce et le de~potism e nue bête de somme.

DISTRICT D E )fONTHEY A MONTHEY, le 28 mai, pour Mon· th.ey, Collo.mbey-Muraz, T roistorrents, Val-d'Illiez et Champéry. A VOUVRY, le 25 mai, pour Vionnaz, Vourvry, P.on.-t-V alais et St-Gingol ph.

t ain temps ou qui expire 1~ 1er juillet prochain, ont dû., faute de p lace ou pour cause d'inscription ta1·dive, être rem·01yés à une année nlté1·ieure. B onne note a été prise de lf's admettre pins tard.

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Sont astrei nts à subir l'examen tous les gar~ons né& du 1er janvier a.u 31 décembre 1888 ou nés antérieurement s'ils n'ont pas encore été émancipés. - Ceux qui feraient défaut S'ans motif seront amendés.

Vu les inco.n véni ents signalés et diff érentes récriminations pat'Yenues au Département du fait de la présence, dans les .s alles où <mt li eu les exam en s d'émancipation, ·d 'autres •per sonnes q,ue celles du j.u ry et des enfants con>o· qnés, l'autorité soolaüe su.p érieure. a décidé que seul le p ersonnel nécessair e r auN1i.t d-ésOll.'mais accès· pendant l.es opérations.

Cours de répétition. Le co urs de répétition .pour .instituteurs, qui s·'Qiuvrira le 4 mai prochain, sera sui vi ·p ar 21 ·é lèves d'ont 14 français et 7 a:llemands. Voici leurs uoiJlls: )JM. Balay T.héo·p hile, à Doré.na.z. Beney Auguste, à Evionnaz. Berthod J Orsepll, à Orsière s. Bornet Jules, à KeŒdaz. Clemenzo Jean, à A rdon. Dorsaz François, à. Liddes. F aV're Ca.simir, à. lsérables. Fournier Florentin, à Nendaz. Fournier Pierre, à Ev<Jilène. Maye Joseph, à Cham.oson. MiC!helod Pierre-Jos., à Bagnes. Pa,pilloud Lucien, à Conthey. Per-raudin Alfred, à Ba.gnes. Rossier Victor, à M.ase. P.our tous ·s ans exception l'entrée est fixée exact ement au premi er jour. P l usieur s régents, do·n t le brevet temporai re est périmé depuis un cer·

Décisions scolaires. Le Con seil ·d'Etat estime qu" une corn· mune n'est pas en d i'Oit de prélever une taxe d'écoJage pour des enfants d'autres ,c,om.munes se tr·onvant en pen· sion rière sa juridictio·n et y ft~éq.u en­ t ant l'éc·o'l.e primaire. * L't commune de Martigny-Combes a yant om·ert une école moyenne à. l'insta.r de celles éta.blies dans d'autres communes, il lui est alloué un subsid(' de fr. 200 s i l'en'>eignement y est d'On ué par un professeur et de fr. 400 s'il ('St donné par deux professeurs. --()--

Congrès pédagogiques. Les 27 et 28 avril C'l)urant au1·a lien à Stans (Nidwald) la IXe assemblét· générale de la So·ciété des i nstituteur:,: et pédagogues de la Suisse. L~ progra.m me de cette réunion p r év'o'l t plu sieurs confére nces SUl' différentes q uestion s pédagogiques. De son côté, le Oongr~s de la Société péd·a gogique de la Suisse romande SL' réunira tes 15 et lG juillet 1904 à Neuchâtel. Il discutera les questions s uiva ntes·: 1° Les examens de recrues, tels qu' ils sü,I lt organisés aujourd'hui, permet· tent-ils d'll:llpprécier i\ leur juste valeur: a) le dévelQppement intelleotuel et m o· rai de la jeunesse suisse; b) l'enseignement d'o•nné dans les écoles primaires"! Eventuellement quelles modificati on:-: ' . po urrait-on apporter à leur orgarusa tion? 2° T"''ECOJle primaire actuelle d?nne-t· elle à la jeune f ille n ne éduaa.t wn .eJ• ., rapport avec les exigences d e 1a VIe.


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( 'vlllnJ:!nt certe t;LltH<ltin n Il 1 lJnnna it -v P . <·ttP t·Om p]étpe "! 1 -

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Conseils dt: fin d 'année. "\UX ELEVES QUI

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QUI'l"l'ETI

Protection des ois€aux:

.;:! "étés p1·o·L'Union tomandP des >:>Oët tectricPs dPs nnilllanx >ien t d'adt:esser 1 à LL. :\Dl. la tei ne-lllète Margnente et i·l reine réo·ente d?Itnlü' Hélène nue <<,lettre ouY~l'tP n les priant d'user de to ute leur influence de mère et _cl't>po·_n "e de S. ï\I. lP roi d'Ita_lle, .., :luprès ~ 1t b t ons que __:... sans s:ortir de_ ses a : T l h0_ 1 d "'constitntionuellE>s - Il prenne ç, au ment en main une cause ehèr_e a t ous le~ philantrolpes et qu'il obt1enne de son o·ouvernement (ou de la. Chambre itali:nue) une adhésion IH'om~te et comr)lète à la convention d_ e Parls rel a-

~.fm

TT ne foi~ sorti A L'ECOLE de l'école, continuez ii nppt·endre quelque chose. Ce que 'fOns sa,- ez '"' n'est rien eu comparaison de ce . que vou~ pou 1·ez savoir. Sans. cloute, _cel;u qt:U est f_o~ce Je tra'failler pour v1vre clo1t cl abonl souge1 à métier; maiR, malgré cela, vo-us _amez Lles heure~ cle loisir, profitez-eu pom lire, et ponr l·éfléchir ?l ce que ouR :nt re~cwanCI]lés lu. ~o-ns sommes très satisfaits de vvons vo·Jr 11 ,~ l'école: nons serions pins benrenx ~nc.:ornc tive à la protect ion de_s mse_aux. tt ~i vous emportiez le gont c~e Y: lec~ue. U l< Par la, m~e o·ccaSIOn, aJoute (;e e anteur illustre a dit: ".Te n a J J~maJs. e~l ~e lettre nous nous permettrons de vou~ ·lia"Tin qu'une hem e de lechwe u art clJSSipé.>> offl"Ï r' et nous serions très hon~n·és SI ';, . mes enfa.uts , . l'homme 'l"it pas \'Ouleq".· bien acce·p ter le. titre de >'t ..., p tnfi, . . ne é•"t· ~e ,.'OilS ' 1 ~eulement cle pain; il vrt aussl ~le ~- n e. h'es : membres honoraires de l'Unw~ de , a faites pas comme ces gens qur. c ~~ua~~- . 1 Suisse J·omande pour la protection des P.t jour>< de fête, >out dépenser lem a.l~P~t an cnbaret. Profitez de vos loJsu·s pom ,ou- i au imaux. >> · • • • ter le·~ plaisirs éleYés que clonnept les belles 1 A Mo·r at aura lieu en ma.1 _:une llll.p ülchoses qui sont clanR le:~ livre:<. tante exposition ürni.thQ!Iogiqnc.

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CHANT RELIGIEUX de 100 morcemtx ainsi rép~r~I.s : l S . t Viero·e. 32 à 88, cantiques dédiés au 1 à 32, cantiques_ deEdles.. :. 8~ à a~~ ecantiq~e~ spéciaux pour Noël; 98 à 103, Saint Sacrement, a~ Samt . ' spn ' ' . divers pour processiOns, m~s~IOns. . ux de Noël sont écrits en grande partle Les canti!lues à la Samte Vler~a~~e c~l sont destinés à ètre chantés _par les pour 1 ou 2 VOlX, dans un style pop . - d mai et pour l'aTbi"e de Noel. écoles lors des bénédictions et salu,ts uu mois e o ·s sont our 3 ou 4 voix d'homLe plus o'Iand nombre des morceaux co~p se les s~minaires établissements mes. Gràce à l:ur faci_litè i~~ pe.uv~nt conve_~~u1ou~ur les Cécilien~es de villa!le,s. supérieurs et secondaues d mshuctlOn, et &U te po~r le Valais entr'autres au Depot L'ouvrag·e et musiq';'-e)btst en v~n d;bistruction ' éc~les, sociétés, peuvent des livres d'école,(texte à Sion, où. les eta. Issemen s se le procurer au prix réduit dee_nvot Fr.. 1.2~. Sur demande affranchie,_ g-ra lll"t d'mi prospectus contenant la liste des cantiques et deux morceaux specimens.

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CATHOL~~UES ~ ~Ox cohmpotsé~. -~. {~e:u:~n~:m1~~ire

·( h . de) à l'usage de l'église, des écoles CANTIQUES WOLl<' oro·aniste à la cathédrale 1 · ép.iscopal de sion. et; professeur de c ~n. gie"'or f· !'>0 . 1 Troisième éd1 tlon. :1 vol. cart. , ~- t: · et recommandations, contient plus Cet ouvrage, honore d~ hautes appio a lon5

et des familles,

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Supplément à f,&cole,, du 15 Jlorii1!J03 Plusieurs localités: B agnes, Salvan, Choëx Vouvry etc., se trüuvaient sous (Suite) la su~eraineté des abbés de SaintXV.- SYSTEME ADMINISTRATIF Maurice. DE'S EVEQUES XVI.- PRETENTIONS DES Z.LERI NGEN ET D E'S COMTES DE L'évêque de Sion, comte du Valais, SAVOIE SUR DE VALAI S relevait dàrect ement de I'empere ar dont E n 1157, J'empereur d 'Allem agne a~­ il d'evint le haut vrus;sal. Inv,esti de la souveraineté temporelle, il fit a.dmi nis,trer corda au duc Ber thold I V, de Zœhrinpar divers oHkiers le territoire soumis gen, le droit de transmettre à l'évêque à sa j uridict ion. Ernen, Mœrel, Nat ers, du Valais les attributions de haute suSaint-NicoJla,s:, Vti.ège, Ra;r·ogne, Louè- zeraineté. Le dtuc -céd'a ce droit à HumchE>, Sierre, Anniviers, ,sioll.l A·r don- bert Ill, comte de Savoûe, ,s,o n beau-frèCha.moson, Martigny et Ma.ssongex re. Ce privilège donna n aissance à de obéissaient à des vidomnes, des ma- nombreux conflits, qui -s urgirent dans jors et des sautiers. Ces lieutenants la suiü: entre les comtes et les évêépiscopaux exerçaient des 13on<;tions à ques. La maison de Savoie s'eff orça. la fois admin1stratives, judjc,iaires et constamment, par to us les mo•y ens, d''émilitaires. tend re sa domin-ation sur les t erres Le vidomne, soit lie,Jtenant d11 sei- épriscoiPales, et, pend ant }}lusieurs siè· gneur, exer·çait ordinairement la j uri- cles, lt:' siège de Sion eut à l utte,r contre Ü'Î'c tion pendant les deux mois de mai et les prétentions envahissantes de son oc:tobr e. - I~e major rendait la justice voisin. De plus, les comtes de Sav,olie pendant les dix a utres mois de l'année. avaient, d~s le X IIe siècle, d'impor- Le sautier exerçait une partie des tantes pos~sessio ns dans le comté d u Valais, et les évêques de Sion en droits dn major. avaient également sur le territoire saSes offices, pen dant les premiers sièeles furent tenus en fiefs' héréditaires, voisien. Ces propriétés enc[}evêtrées les pni~ d~evinrent en partie électifs. Les unes dans les autres, fu,r ent égaiement personnes revêtues de ces charges n o- une c:au se de tr,oubles et d'e démêlés inhies devaient au suzerai-n l'hOIJllmage cessants. Henri VI, r oi des R omruin s, fUs de lige et le p'lait, so·it redevanc:e dlue à chaque cba,n gement de suzerain ou de Frédéric Ier Ba:rbernusse, qui gouvervassal .Des châtelains étaient prépo- nait l'empire, pendant que son père, à la tête d'une armée de cNisés, se diris~ à Ua garde des: forts épisco-paux. Ajoutons que l'autorité du sièg-e de geait vers de lointaines régions où il Rjon ne s'étendait pas sur la vallée du tro11va une mort prématm'ée, déclnra, Rhône Les chfttellenies de Mo-nthey et par lettres patentes délivré es à BâlE>, de Saint-Maurice, dans le Chablais, I.e 7 mni 1189, qu'à ll'.avenir le comtt- du celle d'E> Saint-Brancher, d:a ns l'Entre- Valais relèverait spécialement de l'emmont, ·celles de Saxou, de Sai!IJ.on et de pire, et ·<I!ue les évêques d'e 8-ion receConthey, les fjefs d'Ayent, de Granges, Vl'aient les droit,s de souverai ne t é dide Bas-Châ.tillon et ,l e petit comté ·d e rectement de l'empereur. Le d uc Berthold de Zœhringen essa?tlœrel ruppa1·tenaient aux c-omtes de Ravoif', qui y avaient leurs ,TastSaux et ya, ·ctomme son père, de faire reconnaître son a.nt<Drité sur la va,Uée du Rhône, leurs fonctionnaires . m a lgré le diplôme impérial qui annil-

HISTOIRE DU VALAIS


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lait tous les droits que ·l es comtes de Savoie et les ducs d'e Za~hringen pouvaient invoquer sur le comte épisc<>paJ. Mais les Valaisans ne vaulurent I>aJS se donner un nouveau maitre, et refusèrent d'admettre des prétentions si peu fondées. Le duc, en présence de c.-ette opposition, eut recours à la fol"Ce; mais ses .armes n'o()'btinrent guère plus de succès. Voyant enfin qu'il ne vit>ndr ait jamais à bout de réduire ce pays sans l'aide d'e troupes nombreuses, il réunit 13,000 hommes, franchit le Grimsel et pénètrl' en Valais. Bientôt les sinistres lueurs de J'incendie, qui dévore les villages et le.s hameaux, annoncent l'approche de l'envahisseur. Les Valaisans prennent positi·on près du village d'Ulriooen et attendent l'ennemi. La bannièr~ épiscopale flotte au-dessus de leurs rangs. Le combat s'engage; l'atmée duca:lte est vaincue, et la liberté, gage de la victoire, brille d'un nouvel éclat sur les A lpes·, valaisannes (1211). L'évêque Land'l'i d'e Mont, dont l'étendard vit fuir le dernier des Zœringen, construisit, sur une hauteur qui domine la Morge, le château de la Soie, dans le but de fortifier ses frontières contre la Savoie, dont les possessions s'étendaient jws:qu'au pied de cette forteresse. Plusieurs évêques habitèrent cette résidence. Land'ri de Mont releva également le château de Montorge, qui avait été bàti puis démoli -pa.r Aymon de Sa>oie, apanagist e du Bas-Valais. Ce prélat s'éteignit le 10 avril 1237, après un épiscopat de 30 ans. Les annales dn pay.s conserveront le souvenir de la belle et énergiq~Ie figure d~ ce prince-évêque qni, à la tête d!e son peuple, repoussa l'envahisseur. Son nom demeurera insépa.rable de la victoh·e d'Ulrichen. (A snivr<>.)

Les ravages de la boisson (Suite)

D'auh es liqneurs bit>n tnoins nuisi-

bles qu•~ l'absinthe, ]Yrésent(.'nt un danger :s:pécial q/Ui résulte à la fois de la nature et de la quantité d'alcool emp loyée et des substances qui y sont mélangées pour donner au proouit l'arôme qui en fait le prix. Les apéritifs les plus connus, outre la terrible absinthe, sont: le vermouth, le bittel', le vunéra~~ re, pl us un grand nombre d'amers. Pour donner à centaines d'entr'enx une apparence bienfaisante, ouleu r aj ()oute quelquefois une subs:tance médicamenteuse, üOrmm.e par exemple le quinquina. On boit ces appéritifs purs ou étendus d'ea:u avant les .repas, sous prétexte de s'ouvrir· l'appétit, tout (:Omme les Romains avaient le << Vomiterium ». Le médeoin Trouss.ot disait que prendre des apéritifs avant les repas, c'est s'ml· vrir l'est omac avec une fausse clef. De même H est fait un usage abusif des ]jlque urs soi-disant digestives q u·e l'on rencontre rl:a ns toutes les maisons: gentiane, eau de ceri1s:es , anisette, chartreuse, bénédictine, eau verte, etc. Oertaines passent p.o ur bienfaisantes, ou du moins pour absülument ino.ffensives, probablf'ment à cause de leur bon goû.t sucré qui flatte le palais. On les empioie contre les embarras d't•sto· mac, les coliques, et, en général, 1sitôt que l'·o n ressent un malaise. Or, quPl· ques unes de ces :lriq ueurs contiennent 50 % (kirch) jusqu'à 62 % d'al cQOl (chartreuse verte.) Les macérations de ·q,u assia, de gen· tiane, le banal vin de quinquina. mai11 surtout les cognacs et autres liqueuœ confond' généralement les effets exdtants de l'alcoOil· a.vec les' effets fOI·tiqui renferment du fer, jouissent d' uni' grande réput ation comme fortifiant s: Certaines gens en usent d'une façon s1 immodérée uu'ils vont â.'roit à l'encont re de l'effet cherché: ils s'aJ.coo·Jisent au lieu d e se guéri r. Cette erreur provient de ce que l'on fiants. Lorsqu'un rocher donne un cOUP de fo.1et à son cheval il excite son rourage, lui fait faire un' effort. m:1is il ne

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~~ f~r~ific pa~. L'a.lcool a un r-ôle auafo"' u~. _li donne une force factice mais te ur .. Dans le Paradis terrestre Ada qm disparaît bientôt pour faire 'l .à d_~VIaJt cul~i ver la tert·e pou.r en ~·ecueir la lassitude. P .3Jee ln l~s fr·uitg dtestinés à l'entretien de sa VIe. . L~s hom~es de spo·rt: clubistes couPoUT le premier homme à l'état d'int em·s, cyc~Istes, athlètc~s, gymn~stes sont unanimes à reclonnaltJ•e que l'al~ nocence~ cette occupation était a~,>Téa­ coo_I paral:rse leurs forces et les r end ble; mals depuis 1a chute -o•riginelle la ruoms résistants à la f t · . je~~·e est d'evenue stérile et sa cœlt~!l'e en durants. La pbysio•]'()·fJ't·ea ~ognuf~' moms ~gante. C'est l'effet d.e la sentence é · · o · ._. ll'me ces dl~vine: «La terre !Sera maudi"te à exp rlences de la pratique. œ t cause Les eaux d'e vie non rectifiées les li- «te on 1:r~c;hé; tu n'en tireras de quoi ' . queurs renfermant des essence~ toxi- « e nouTrir pendant la vie ques, ne sont pas seules capables de ;; ~eaucoup _de labeurs. Elle te ~~ 0~V:~~ a des 6pmes et des ,c hardons . c'est provO'quer les symptômes die l'alcoo.Jis«à_ la sueu.r de ton fr·ont que tu t ' me. On ~onnaît aussi une intoxication ((l'Iras de pra.in. » e n<>uro~I empOJsonnement chronique r 1 · p epuis lors, qui d!i.t labondit t nn •Seul, le cidre et même 'lia bi~ De varl é "b" """ raet labeUJI• . r~ste, ~ous les buveurs ·commencenet a~ me t p m ' e: labolllr . expns mtoxiquer avec la boisson la plus ~é­ vaif d u~e même Idée. Cependant le trae a ~erre es,t encore, malgré tout pan?u_e dans la cootrée qu'ils habitent 1 e plus s am et le meillell1' pour l 'hom~ et fmussent p.ar les eaux d' . nue 1 b . e VIe, parce me, le plus nécessai•r e à la S'o-ciété -~ es OJssons fermentées n'ont 1 aiS.Sez dt> goût et d'e forrce po P us 1 <J"orsque le Ja.bou·reur creuse se; sBons Olu, faç:o-nne ses guérets. l·oll's ue L'alcoo:ll exerce surtout suonr euxt.. 1 · ac IOn sous un soleil ardent J.l . , "Il q , sur e cerveau pour lequel "1 ai · , 1ecue1 e ses t~voh· une p~·édilection. Des dos~s ~a:;si~ ~oa.ssons; lorsque la sueurr inonde son VIsage, l'o~ peut dire qu'il porte vrai'Ps déter·mmant l'ivres-se qui ·é t évid'e mment un t a blt>au variit:Iesen .c me~t le :pOid,s du jouJ' et de la chaleU1·· va.nt 1·d b OJsson · . mgér'ée l'état . d"Slll-. mrus ~on tvavai~ et ses fatigues mêm~ duel et la ~isposition du buve 1:~ ~~ entretiennent en lui la santé 1 f et une fJ·a.ncbe ga.îté On ·le ' ~t' oree ne peut a..ss'!lmJler l'ivresse sômillante m · vo1 rtU~ree~t abattu par la t ristesse S'il . et JOyeuse dn champagne à ceJle d cueille · . t · · ne rel" . pas OUJom·s la richesse la siroschnaps. De même l'état d'ébriété n'a~ p !Cité de ses goûts lui permet' de s'e fecte pa~ la même al'llm·e chez un s ujet passer. n lymphatique et bien po·rtant et che L'W?Tieulture pr'()lcure à l'homm J, ne,·veux. Chacun réagit suivant zs·~: naurritrJ!I'e et Je vêtement e a tempérament, son caractère voilà pour- fo1un·nit les mat"è .' comme elle 1 res JYI'em1ères au com f i~OJ un tel a le vin gai autre l'a . .~ rlste. Œ:x;trait d'e l'ouvr~O'e du Dr Re- r1merce · h et à l'industJ'I·e · Elle· f"<u;t mns1 d~ a1.c ess~, Ja proSïpéirité et le bonheur ~!d). MaJs s~ gaie que p~isse être l'i· une natJOn; aussi peut-on dii se, elle la.ls~e,·a toujours après el1e ~ulle Pl'Ofession u'est plus utile~~ Pr;e un secret sentiment de honte et d elle que ce!Je d'a<Triculteur 1 .s l'«'mord1 s._ _ _______ _ _ A. D. e En ff t .., · e e '. tandis ·q1ue le laboureur vit ~u. grafnd aJr, qu'il respire l'a.rgement la nse raicbe et paJ·fumée de la camc~agne, que, selon les saisons il vo!it vaL'agricultuIe · ,a ét é Je ~l'l'emier tra.- . er sa tâche et se t•enouveler tOlUs les Yail im JOUil~s le spectacle des champ·"' IJ 'ar·t· poS(~ à lhomme p~ son · Créa- san J' · "'• Il onvl"le~· d(! fabrique ou d'induiS-

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L'Agriculture


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trie re vient chaque matin a la même plaee, dans un coin de l'ateliet· ; ailleu·r s il dJsp~Rrait dans le 'J)Uits d'une mine obscure. Il passe le jour et qUJelquefois la nuit à uu travail unif.oll'me et ennuyeu·x ; n ne respire souvent qu'un tlir vicié et malsain; il s'use de bonne heure, et sa vie 's·'écoule tt'op sou \'ent dnns la langueur morale et la maladie. Toujours en contact avec la nature, où Dieu se révèle, l'agriculteur est, en quelque façoo, .J 'auxiliaire diu Père qui est a ux Cieux: C'est ffui qui .Pl'O•CUTe à ses frères le :pain de cb.:aque jom·. Mieux ,protégé aussi ~prur la vie d~ famille et par ses goût.s pai-81lbles cootre fes vioeH et les doctriue,s perve.rsfls qui agitent les villes, il mène OlrdJnairem~mt une existence dJgne, heureuse et indépendante. Ma.is pour jouir de ces avanta{,"€S et p().ur rerruplir sa mission, l'agri cultell'r d'oit aimer la campagne, rupp1rendTe l'art de cultiver la tel"l'e par les meilleures méthodes enseignées dans les écoles d?agriculture, tl'avaJller a v·ec persévérance et .s 'en .remettre, -porur I'e succès, à la provid ence du Dien qui fait germer et mürir Jes moissons. Ag1·icola.

Nos amis les oiseaux Que serait le monde si les oi·seaux ven aient à. dispara.ttre tout d'un coup? Un ot·nithologue fr ançais dit qu'il résolte de ses recherches que si le monde se trouvait subi tement privé d'oiseaux, neuf ans après leur disparition, 1a. terre serait inhabitable pour l'homme malgré tous les pièges et les po·i sons qu'il pourrait employer pour détruire les insectes. I l fait voil· que l es oiseaux mangent chaque jour des centaines de millions d'insectes, ce qu'il est facile de constater en examinant leur estomac. La plup.a.J.t de ces insectes sont nuisibles à tl'agriculture, ce qui tend à prouver que l'oiseau est plus l'ami du fermier que celui-ci n'est tenté de le croire.

Ln. Providen ce a établi la plupart eleiS oi-

seaux comme les défenseurs de l'homme contl·e ses ennemis les plus nombreux, les plus invisibles, .les plus inaccessibles à ses coups: elle leur a donné une vue perçante qui leur permet de découvrir, même à une grande distance, le& insectes les plus petits; des ailes rapides pour les chercher au lo·in; un bec vigoureux pour briser leur cuirasse ou leur retraite. La buse mange, en un an, plus de 4000 rats, soutis, mulots. Le hibou et la chouette ont Jes mêmes appétits, et. en outre, ils détruisent les insectes nocttu·nes et crépusculaires. La caille, le râle et la perdrix mangent de::~ vers de terre. Le coucou se nour~:it de larves et d'insectes, même de chenilles velues, que les autres oiseaux n'attaquent pas. Si le chardonneret cause parfois de~ dolOmages, il prévient la ruspersion de la graine du chardon. L'étourneau, le merle et la. grive avalent par millions, dans une année, les insectes nuisibles. La fauvette chasse dans l'air les mouches, les pucerons, les petits sc.a.rabées. L'alouette s'attaque ::tux vers, aux grillons, aux sauterelles. A son déjeuner ou à son souper, le martinet consomme jusqu'a, 800 insectes. L'hirondelle fait aux insectes une guerre aussi active. C'est par centflines qu'il f.a.ut compi.N les cheni.lles apportées chaque jour par la mésange il. sa jeune famille. Le moineau fait une guerre <l ctive au ver blanc, .au hanneton. D.ans tme chambre, un l'Ouge-queue peut prcndr& 600 mouches en une heure. Le rossignol est un grand destructeur de larves, de cossus et de scolytes. Vingt bergeronnettes purgent de charan(:Ons un grenier à blé. Quand le pivert ou pic frappe de ::<On ùte vigoureux l'écorce des nrbres, c'est qu'il PSt à la chasse des cossus ou des sco~ytes. Le vanneau défend les constructioru; navales contre le taret, mollusque qui pertore les bois submergés, les pilotis. P rotégez le cat·nbe doré, appelo <~US~i jatdinière-couturièl·e, qui !.ait une chasse inC('IIsante aux lombrics et aux chenilles; - la coccinelle ou bête à Dieu qui dévore quantités {lnormes de pucerons; - le son qui fait son or runa.ire habitl.1el

de vers et limaçons; - le ct·fipaud qui a les mêmes appétits. Traitez la chouette avec bienveillance; elle débarrasse vos greniers des rongeurs redoutables pour vos provisions. Défendez les oiseaux qui, par leur$ clu:mts harmonieux, répandent la vie et la gaielé dans nos j,ardins et nos campagnes. Facilitez· leur les occasions de nicher en pl<l !;ant an printemps des nids a.rtificiels destinés 11.u x mésanges, sitelles et autres espèces nichant dans des trous. En hiver ne manq~z pas de nourrir les oiseaux de miettes de pain, des graines, deR petits morceaux de lard, etc. Procm·er.-vous des mangeoi-res, vous en trouverez de divers systèmes au bur eau de la Sociôtô vaudoise pour la Protection des animaux, 6. square de Georgette, Lausanne.

Nichoirs pour mésanges Une faço.n originale de confectionner des uichoirs pour mésa.ng'e s est la suivante: On preuil une courge qu'on laisse bien mürir, puis on la place au soleil ou près d'un poêle pour en faire sécher l'écorce qui devient dure. On perce alo<~.·s du côté du pédoncule un peti trou, juste assez gil·and pour qu'une mêsnnge y puisse passer. On fixe la courge dans le branchage cl'un arbre ou dans une haje vive ou même an bout d'un pieu. Bientôt les mésanges arriveront, creuseront la courge, y trouveront tout l'hiver de quoi sc nourrir et finiront au printemps par y établit· leur nid. :M:ais il faut bien se garder d'employer pour cela des C(}urges vertes, qui ne soient pas bien sèches. Les mésanges y passent la nuit dans l'humiruté et s'y gêleut. Si l'on veut conser ver ces sortes de nic·boirs p.e ndant plusieurs années, ou peut les recouvri~· cl'un enduit quelconq ue. Il est bou auRsi d'y pratiquer un petit trou en des~ou s poUl· laisser éCO'Uier l'eau qui pourrait Y pénétrer à la suite de grandes rafales.

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Arboriculture (Suite et fi n) L'rumé!' suivante, on taille ra flèche un p0n courte, à 0,30 ou 0,40 de hauteur, et lt!s branches, sur œil en dessous ou de côté à 0,20 ou 0,30. Il est bon de ne pas chercher a, pousser vite les étages; ainsi si l'on voulait en former un toutes les années, la l.)a!le s'af-

fai blirait. Pol.ll' le pomer on laiso;tl une distance de 0,60 à. 0,80 entre le 1er et le 2me êtage. La taille en vase est plus simple et convient sUl·tout, comme nous l'avons dit, aux pommiers et aux abricotiers; ou forme la couronne à 1 m. 80, 2 m. en Jaillant obliquement près de l'œil; on conserve trois b&urgeons que l'on taille l'année suivante, toujours sur un œil en dessous. Ici, comme d ans la forme pyramidale, il ne faut pas vouloir aller trop vite en besogne; en voulant bifm·quer trop rapidement cela donne de la confusion. Il faut avoir soin toujours d'enlever les pousses en dedans afin de donner de l'air et d'empêcher l'arbre de partir en balai; ce qui arrive surtout pour les poiriers .... Je mets ici quelques points de suspension; car je crains bien d'avoil· traduit, par trop gauchement, les sages théories de M. le conférencier. Je pense qu'on voudra bien m'excuser si l'on considère que je ne suis pas at·boriculteur de profession. Voici pour terminer, quelques conseils utiles qui nous ont été donnés sur la m.aniêre de planter. Dans les terrains secs Il est préférable de planter les arbres en automne; dans le cas contra.ire cette opération réussit mieux au printemps, car, durant l'hiver, les racines souffriraient de l'humiruté. Pour faire une plantation en quincon ce, opération qui demande une grande exa.c titude, l'arboriculteur doit se munir d'un fil d e fer en acier qui sera divisé par des anneaux correspondant it la distance qu'on veut laisser entre les arbres. Il prendra aussi une équerre. Il tend ensuite le cordeau sur la ligne donnée par l'équerre et celoa dans le sens de la longueur et de la largeur. A l'aide d'une pioche, un autre ouvrier fait un petit creux à l'endroit de chaque anneau. L'on pose ensuite le cordeau sur cha cune de ces marques et pour peu qu'on ait voulu faire attention on a ainsi un alignement parfait. Dans la plantation d'un ail·bre, H vaut mieux de ne pas enterrer trop profond; on ne doit pa.s planter à une plus grande profondeur qu'en pépinière: 0 m. 50 à 0 m. 60 sur 1 m. 20 de largeur. Il est recommandé de faire les creux quelque temps avant la plantation; car la terre sortie s'aère, se décompose et devient plus assimilable. La distance à laisser entre les arbres varie selon l'espèce, et selon le but qu'on se pre-


6 pose: pout· les arbres à forte végétation de 12 à 15 m., pour les autres 10 à 12; l'abrlcocotier et le prunier se plantent même de 6 il. 10 m.. Si l'on vise surtout à la production des fruit'> l'on plantera plus setTé. Dans ce sens, l'on r ecommande la plantation combinée, c'est-à-dire alterner un arbre à forte végétation, à grande envergure, avec un plus petit, par exemple des poiriers avec des abricotiers; ces derniers seront épuisés lorsque les poiriers auront atteint une grande envergure. Dans les plantations combinées, les arbres sont à tme distance de 7 m. Qua.nd l'arboriculteur veut faire une plantation, il prépare tout d'avance de manière à ce que l'arbre puisse être planté sans retard; il coupe le bout des racines, trempe les arbres dans une bouillie semblable à celle dont nous avons déjà parlé; les place en ayant soin de bien étaler les racines et de manière à ce que le collet soit au niveau du sol; il a soin d'étendre un peu de fumier autour dPs radicelles, demanièreàcequ'llne soit pas en contact avec le collet; surtout s i c'est du fumier frais; il secoue l'arbre très légèrement, l'attache sans tJ:op le serrer, et le badigeonne avec de la colle forte fondue à l'eau dans un baquet oil l'on aura mis un peu de chaux et de bouse de vache, et qu'on aura brassé de manière à obtenu· une matière bien hom01gène; ce badigeonnage maintient la fmîcheur de l'arbre. On peut tailler en plantant; dans les terrains maigres, il est prêférable de ne pas tailler, ou d'enlever simplement les bom·geons inutiles. S'il s'agit de fruits à noyau il faut alors tailler parce que les yeux de ces arbres ne se conservent pas. Quelques arrosages à l'engrais liquide sont très bons après la plantation On tloit aussi, au printemps, labourer autOur des arbres afin que l'air pénètre plus faci lement; les scories sont excellentes pour les arbres; on déga?;onne, on enterre les scories et l'ou recouvre; cet engrais est très favorable à la fructification. Reste à dire un mot des maladies des arbres: Si un<' branche donne des fruits tachés, gommeux, on doit reventr sur le vieux bojs. Pour la chlorose: anosage de sulfate de fer au pied de l'arbre, ou sur les feuilles, dans ce dernier cas avoir soin de ne p.as faire la dose trop forte: 2 %• sans cela \es feuilles scraieut brOlêes,

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Oïdium: soufrer ùe bonne heure, rêpéter. Chenilles: tenir l'arbre propre; faire du sulfatage; du jus de tabac, de la du savon noir 2 à 3 % sur 10 litres de jus tabac. Les fourmis ne nuisent aux arbres que elles travaillent tt·op le terrain à la sur l'arbre elles ne montent que pour le festin de Balthasar en suçant une "'"'"A,,n.. matière sucrée que secrètent les SI l'on voit les fourmis monter sur un on colle à 0,50 à 0,60 du sol, une bande papier qu'on doit changer au printemps d'empêcher que l'écorce ne se brOie à 1 dt·oit de la branche.

LE POETE

Ch.-L. de BONS (Suite.)

Subissant le cllarme inspirateur de cette nature au sein de laquelle s'écoula sa vie entière, de Bons a décrit avec bonheur les sereines et majestueuses beautés des Alpes valaisannes, qui, <<semblables i'l tles rois, portent des couronnes de glaces >>, leura cimes sublimes, leurs forêts profondes, leurs vallons riants, leurs chalets, leurs bergers; _ le cours du Rhône supérieur, ce <<fleuve • • • Si je vous dis maintenant que la coJtl.fé:rezt·l de la patrie, grand dans son calme et grand dans sa furie>>; - le « grancl la c d'a'Zur, aux ce a duré près de h·ois heures, vous éclatants rivages », qu'H a chantê dans le di·ez que, pauvre reporter, je n'ai pu poème intitulé « les deux Lacs ». Après avoir vous en donner une idée bien incomplète. dépeint le sombre aspect du lac de la GemALFRED PERRAUDIN. mi, le poète s'écrie: Passez, passez, ô visions sauvages! Venez il. moi, frais coteaux, doux rivag-es! Venez à moi: je vous cherche des yeux. * Jeau Hiroux a un fils au rég-iment, et 11 fait si froid sur les noires moraines! y a quelques jours ce fils a 616 condarnn6 De ces hauteurs descendons vers les plaipat· le tt·ilmnal militaire à dix ans de tra. rnes Et qu'on m'apporte un luth m{llorlieux! v.:mx publit::s, pendant lesqtlels il va c11sser des cailloux sm· les routes. En appren11nt la Qu'il est beau Je Léman quand l'aube mati[nale, nouvelle, Jean Biroux s'érrie ll'tm a.it· satis· fait: - J'avais toujours elit que mon gall- Devançant le soleil aux largeFJ rayons d'or, Repousse à l'horizon la lune blonde et pâle, lard ferait son chemin. Et fait rider les flots que la nuit couvr e en-0'-[cor! LE VERRE DU MATIN L'ivrogne va partoutvant:autwa bieufaisance, Qu'il est beau, quand le jour, ùnns un ciel [sans nuages, Il me prend au matin pour se donner vigueur Montant jeune et parê d'incroyables splenMe croire bon, c'est sottise et clémence: [deurs, A.u lieu du ver, je détruis le buveur Je brûle tout sm· mon passage Loin des portR endormis qui bordent ses r![vages, Et de la mort je suis l'agent. Je fauche dans le jeune age, Chasse dès le matinlesbarquesdesppcheurs! J'abrutis l'adolescent. Qu'il est beau, qunna Je soir, étincelant _d'éMa fille est la folie. [toiles, Mo.n fils est assassin, Endort, en le berçant, le flot mobile et pu~, Ma sœur est l'orgie, A l'beure où le pilote abat ses blanches vmMon frère est venin. [les Jeunesse, lt jure un prompt retour à ln. pla ine d'azur! Beautê Vieillesse, Qu'Il est beau, quand la nuit, ravissante de Santé [grltce, ,Te détruis tout sur mon chemin, Livre ses frais soupirs ù. l'air s ilencieux, Rien ne m'm:rête, obstacles et barrières lit semble recueillir, pour embaumer l'espace, J'anéantis toujom·sles plus beJ.les canièrea. les parfums épars de la terr e et des Quel est mon nom? Jf,l sqis le verre dU [cieux!

Variétés

Et quels charmes secret:; n'a pas le lac encore Lorsque, d'un mouvement paisible ct régulier, La vague avec lenteur bat la plage sonore Ou colU't en frémissant sur des lits de gra[vier! Ce long souffle qui vient de la liquide plaine Fait sécher les filets êtendus au soleil. .. Du Léman qui respire on dit que c'est l'ha[leine: H aleine qui le creuse en lames de vermeil. A ce souffle, voyez les, l'Ouges banderoles Monter du paquebot couvert de voy,a geurs, Sur leurs ancres ùe fer, danser les barcaroles, Ou l'oncle se couvrir d'un rideau de vapem·R!

Rarement ùu ·beau lac la colère étincelle. Pourquoi cMeralt-il à d'orageux transports ? Dans ces lien:s: enchantés la nanu·e est si [b elle! Tant de grâces en lu i confondent leurs uc[cords! Comme un croissant céleste, il découpe ses [rives, Et la lune séduite, à Ra forme sourit. A lui ses doux rayons, ses caresl'es ua'iYes! Sans fin, souR ses baisers, le printemps re[fleuritl Dans ce vngue lointain, oil montent quelqut>s [ombres, Que de manoirs dants, que d'agrestes co[teaux, Que de belles cités et que de forêts sombres . Descendent la colline ou pendent sur les (eaux ! Au fond de cette baie 11ne ville s'étale . . · C'est Genève, abai sf<nnt ses ;mtiqnes rem[part~l

Docte sœur de Zurich, elle peut, sans rivale. Montrer un front orné de la palme des arts. Lil, Je terrain s'avance eu hardi promontoire. En vain à le ronger se sont usés les flots. Un villa~e s'assied près du chii.teau d'Jyoire, Et trouYe, insouciant, un facile 1·epos. Sur un plateau, •.rbonon, comme aux siècles [auliques, Arbore la croix blanche au pavillon d'azur, Tandis qu'Evian blltit des tbermcs, de~ por[tiques. Et dort sous des berceaux oil pend le rai[sin mOr. Voilà Vev ey, la yi!le .a ux tonristes si chère, Où (l'obscurs vi"'twt·ons un jour marchent en "' Lrois;


1903/03 Chillon qui sur ~ou roc médi re solitaire: Vieux fort déshérité des gloires d'autrefois! Livrant aux feux du jour sa rose diaphane, Plus loin, la cathédrale, aux gothiques <ar[ceaux, De sa flèche élevée, à ses pieds voit Lau[sanne Se presser bruyamment autour de trois co[teaux. Plus loin, plus loin encor, se perdent d'au[tres villes: C'est Morges où bientôt passeront des con[vois, C'est Coppet où Corinne eut quelques jours [tr~mquilles,

C'est Nyon dont le pare attend en vain des [rois. Oes cités, ces châteaux, ces bois, ces pay[sages, Ces vignobles vantés, cet astre au front ver[meil, Ces flot.s harmonieux, Léman! font de tes (plages Le pays le plus beau qu'éclaire le soleil. Heureux qui peut sans fin errer près de tes [grèves, Ou, ùu sommet d'un mont, t'admirer à loisir! Qui donc, pour ce bonheur, ne clonnerait ses [rêves ... 'l'ons les rêves que Dieu lui laisserait choisir ! (26 septembre 1853.)

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O n voU qnelle forme ha nnoniense fle Bous s ait rlonuer à sa. pensée, :1 ses rorn a utiques <lescripLions. Il sait également ln. r endre plus ,·ive, plu s alerte, <.:omm e llnns le chant de •l IJa Moisson:

Penchés s ur la t erre brftl:mte Depuis l'aube jus qu'à la nuit, Nous r ecueillons, l'âme contente, Le pain futur qu'elle a produit. A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et f illes! Ce~ lourds épis sont un trésor.

Au:ron.celons sous nos fau cilles Une moisson de gerbes d'or! J)'nn long travail voici le t erme! Le ciel a béni les sillons; II .a, gardé le frêle germe D e l' hiver et des tourbillons ! A l'œuvre, à l'œuvr e, ô fils et filles! c~s lourds épis sont un t résor.

}d1Joncelou::J sous no~ faucilles Une moisson de gerbes d'or! Dans les campagnes fécondées Et qui jaunirent lentement, Les pleurs des nids et les ondées Ont r.a .fraîchi le sol fumant. A l'œuvre, à l'œuvre, ô f ils et filles! Ces lou rds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos f aucilles Une moisson de gerbes d'ot·! Maintenant la récolte mûre Ondule au loin comme les flots, Et, des froments rouge parm·e, Fleurissent les coquelicots! A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces lourds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos fa ucilles Une moisson de gerbes d'or! L'aciet reluit ... Plus de retraites Da.ns l'épaisseur sombre des blés: Les cailles et les alouettes Délogent de leurs nids troublés! A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces lom·ds épis sont un trésor. Aruoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or: Lorsqu'à midi notre com·a.ge Cède aux morsures du soleil, A. quelque voûte de feuillage Nous dema n dons un comt sommeiL A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces lom·ds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Un e moisson de gerbes d'or! P uis, l'eprenant la fourche antique. Nos mains assembJ.ent, vers le soir, Les blonds épis qu'un char rustique Emportera jusqu'a u battoir.

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A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces lourds épis son t un trésor. Amoncelons sous nos f aucilles Un e moisson de gerbes d'or! E t, des glaneuses providence, Chacun de nous, dans ses travaux. A prélevé sur l'abondance La part du pauvre et des oiseaux. A l'œuvre, à l'œuvr e, ô fils et filleR! Oe;:: lourds épis sont un o·éso•r . Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! (29 Mai 18lS6.) (A suWtf.)

L'esprit de l'enfant est fait pour le vrai, son cœur' pour le beau sa volonté pont• le bien. Ne mettez donc qne le vrai dans 'sa pens ée, dans ses sentiments et dans ses aetions.


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