~w.
48 ront floHer sur la plaine alacée de l'Inlandsis l'étendard de notre patri~. ' Fridtjof LE COULTRE.
------------Divers
L'ANGOISSANTE LEGENDE DES HOHENZOLLERN. Il existe dans la famille impériale d'Allemagne. une légende des plus curieuses, qui produit chez certains des princes une angoisse superstitieuse. . En 1849, alors que le prince royal, qui devmt plus tard le fondateur de l'empire d'Allemagne, commandait l'armée d'opérations envoyée dans le pays de Bade pour y réprimer la révolution, sa curios ité fut piquée par la réputation d'une devineresse. La sorcière opérait en promenant un crayon sur une série de chiffres disposés en rond et ses réponses se composaient des ch iffres sur lesquels le crayon s'arrêtait. - En quelle année, lui demanda le prince. l'empire d'Allemagne sera-t-il constitué? La sorcière écrivit le millésime de l'année courante, 1849, puis, successivement, au-aessous du 9, les chiffres sur lesquels son crayon s'arrêtait. A la surprise du. prince c'étaient, disposés verticalement les chiffres même du nombre 1849; ils f~rmaient le tableau suivant: 1849 1 8 4 9 Ajoutez ces chiffres, et vous aurez la date de voire couronnement, lui dit la pythonisse. - A quel âge mourrai-je? lut la seconde question du prince. La pythonisse écrivit 1871, pu is renouvela les mêmes recherches réelles ou apparentes. Elle forma , par le même procédé que nous venons de décrire, le tableau suivant: 1871 1 8 7 1 - Ajoutez ces chiffres, entendit une seconde !oi.s le prince, et vous aurez la date de votre mort.
L'addition donne 1888. - Quand l'empire d' détruit? fut la troisième Comme elle l'avait déjà lait devineresse écrivit le dernier 1888, puis au-dessous le même gne ver ticale, forman t ainsi Je van!: 1888 1 8 8 8 - Ajoutez ces chiffres, et date de la chute de l'empire Le prince trouva 1913. Telle est la curieuse légende mettent, depuis le milieu du les membres de la famille ,·.~"""•-•A•Deux fots la prophétie s en 1~71 que GuiHaume Ier a été pereLLr d'Allemagne et c'est en mort. Aussi est-ce le cœur des membres de la famille arriver la troisième échéance naces de guerre récentes d'une phe du socialisme de l'autre, ne eux que les prodomes inquiétants.
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A propos de la restauration du Travers, on rappelle un fait sans que en son genre: Les registres de l'Eglise un veuf épouse une veuve le ses trois fils épousent les veuve. Voici, du reste, ".""'rm•r•... elle a été couchée de la main du le registre: • Du 4me janvier 1676, espousé Pierre Jenneret, juré, fille de feu Daniel-Jean Favre, niel Hermann. • Du mesme jour a esté espou~ du susdit Pierre Jenneret, avec Eva. susdit Daniel Hermann. • Du mesme jour a esté du susdit Pierre .Jenneret, avec du susdit Daniel Hermann. » Du mesme jour a esté lille du susdit P ierre Jenneret, fille du susdit Daniel Hermann. • Et le pasteur ajoute avec de cette inscription: • Prodige de
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Moniteur du Musée .industriel et pédagogique L'l'~cob primaire do~ne de }J:t.~es chacune, non compris la
10 à 12 livraisons de 16 <:ouverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du ter Janvier au 31 Décembre). Chaque mais il est en outre apporté un · supplément illustré de 8 pages intitulé: Le Foyer et les Champs.
Snil!lse fr. 2.a0 Par un . (Jnion poNt&lf'! fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ce qui c:onc;erne .la publlc;ation doit être adressé directement à son gérant, M. P. PIGNAT, Chel! de S er ll'i ~e 1111 Département cie l'lnstr~<::tion publlque, à Sion
devient, à la longue, le plus
~rand
des plaisirs
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Sommaire da pré•ent N°
le& leçons des programmes et un caractère plus vivant et ainsi De l'idée· à l'action. - Le .Jardin pédagogique (causerie). - Comment on pratique à leur enseignement. Ces peut embellir son âme et sa vie. - Les cours correspondent aux classes fractions à l'école primaire. - Etude première à la troisième année · synthétique des conjugaisons. - A tra- à celles de la 4e à Ja 6e et enfin vers l'arithmétique. - Hygiène. - La 7(; à la 9e. Ce dernier cours notion du devoir. Reportons-nous donc aussi aux maîtres de 1 toujours à la réalité. ~ Partie prati- ment secondaire inférieur. Le directeur des Ecoles P·rimaires que: Une leçon de morale improvisée et La Chaux-de-Fonds, M. Ed. W d'instruction civique, dictée, sujets de fallen. est chargé de donner les rédaction. - 'Miettes pédaf!Of!iques. e:nements nécessaires aux -aus formulaires d'inscripfion Sommaire 4n Supplément N° 6 ~ être , demandés aux Départements (Ce numéro a 16 pages) tonaux de l'Instruction publique. Allelu.ia. - Ce que dit la Croix. Les inscriptions sont reçues L'uniqit.e Ami. - Le temps de Pâques. 5 mai prochain. -- fêtes de printemps. - Le roy et le -olèpreux (cont·e de .Pâques). -Que faiBrevet de capacité. tes~vous? La jeune fille de demain. Il est délivré le brevet de --- Loin du hameau. -- Le retour des, aux institutrices d-après: hirondelles. - Comment arriver au bonheulf et au bien-être. - Mineurs et Mlles Amstalden :Marthe, de Cretton Rose, de "'rt'cm'"- 11 paysans. - Vadétés. Delasoie Thérèse; de -ocher, Cour• de perfectionnement. Grenat !saline, de Monthey, Le Département de l'Instruction Oigon Marie, de Ooumoi3 publique est autorisé à subventionner ra bernois). trois instituteurs· en vue de leur parti-ocipation au ·cours de perfectionnement A. plu•leur•· e:vmnastique, qui aura lieu à Fribourg La plupart de nos lecteurs ont du 15 au 27 juillet 1912. • leur abonnement de 1912 par Le même Département est au~oTtisé postal, conformément aux à subventionner trois ins<tituteurs pour fournies dans nos avis v rel leur permettre de suivre le cours nor- qui sont en retard - c'·est d mal suisse de travaux manuels, qui se petit nombre - voudront bien tiendra à La Chaux-de-Fonds du 14 ter sans j.aute iusqu'au 30 juillet au 10 août 1912. lisant à cet effet le formulaire Le ·cours comprendra les divisions de versement) que le journal leur suivantes: cartonnage, menuiserie, ià apporté dans. ce but. sculptur-e, modelage et dessin, cours Nous rappelons que le pour maîtres de classes gardiennes. En payer est de 2. 55 (avec la tmce outre, trois, Œttf'S didactiques spéciaux chèque) pour l'Ecole primaire et sont destinés aux institutrices et aux 4.05 s'il y a en même temps instituteurs qui désirent étudier ou pra- ment au {eune Ca,tholique (1 ex.) tiquer l'union du travail manuel avec L'on peut se procurer dans
.
.
de poste des fonnulaires pour d'argent par chèque postai au celui déjà transmis aurait été
-ovoaférenee• d'ln•tltateun. La conférence des instituteurs. du dis. de Sion aura lieu à St-Germain ) le jeudi 19 avrH prochain, à J/2 h. du matin,. - Pour le sujet en voir 'celui indiqué et traité les .autres ·conférences. (Oomtnunlqué.)
de tomber sur le champ de bataille de l'enseignement, dans la 23e. année de sa ·c arrière pédagogiqu.e. Le regretté défunt, qui a succombé à Grône, sa pa· toisse natale, dans la soirée du 2 avril. avait dû s'aliter il y a quelques semaines déjà et interrompre à Uvrier I'éco:l e qu'il dinig'ea'it avec succès depuis quelques années. M. Bruthin. âgé de 44 ans seulement. était un maître capable et énergiqu·e. Au militaire il était arrivé au grade de premier-lieutenant.
- o-
-oLe J euae Cathollque.
DI•trlet de ·s ton. M. L. Pralong, vice-président de la tonférencedes instit4teurs du district de Sion:, ayarit été agréé c:omme délégué l'Etat pour la visite des écoles ruradu même distnict, a: été remplacé (OIIlll1e instituteur à Salins à partir du • de son entrée en fonction comme su.p.p[éant. M. Pralong, pratiqué pendant 20 ans, envi- · comme instituteur, et toujours, obd'exœllentes notes, était tout indien raison de son expérience et de bons services dans l'enseignement·. pour occuper la charge dont il a été inmti, à titlfe pr10VÏ!soire d'ailleurs, le d'Etat n'ayant pas jugé à prode procéder à une nomination prodite, la législature actuelle fin avec le cours scolaire 2-13. Nous savons du reste qu'il était dans. intentions. du œgretté M. Allet de . en cas de ·continuation de sa la pernnission de s'adjoindre is un auxiliaire et de présenter dans la personne de M. Pra-
-o-
t Il.
Jlaarlee Bruttln, ln•t. ·
Encore un bon instituteur qui vient
Ce petrit périodique illustré, menacé de disparaître déià après sa 1re année d'existence, promet heureusement aujourd'hui d'avoir vie qui dure. Sa vitalité n'es,t toutefois assurée qu'ensuite du renfort inattendu et inespéré d'abonnés qui se sont amenés, notamment du canton de Fribourg et de la région catholique du Tura. C'est grâce à ce ·contingent, représentant environ 500 soùscf\ip:teurs nouveaux, que notre modeste recueil pourra, nous l'espérons et à force d'économie, joindre les bouts, le chiffre des adhérents pour le Valais même étant resté plutôt stationnaire ou du moins n'ayant que très faiblement augmenté sur 1911. En attendant que nous entrions dans quelqÙes détails sur la statistique (pan districts et communes) des abonnés du /eune êatholN;ue en Valais, void quelles sont les localités des régions susmentionnées qui en comptent au moins 5.
Canton de Fribourf!
Ar:conciel 13 - Attalens 40 - Avrvdev.-Pont 5 ~ Belfaux ·6 - Broc 14 - Bulle 30 - Cerniat -22 - ChâtelFruence 13 - Châtel'-.St-Denis 5 Cottens 8 - Courtepin 5 ....:. Courtion 15 - EcuviUens 6 - Ependes 5 Estavéllyer 9 - Estavannens 14 - Es~
SION, COMBES, Croix (M) 4.50; Rappe5 tavayer-Oibloux 10 - Ecuvillens 6 fr:ibourg (ville) 83 - Oranges (Ve- - TRIENT (M) 9.20. - BAGNES veyse) 18 - Orattavache 7 - Oilla- (G) 2.50. - ORSIERES-Ville (éc. él. 'm) MASSONGEX, Oaviaz (M) 13.Sa rens 6 - Oumefens 7 -- Hauteville -CHAMPERY (G) 5.55. - COLLOMBEV 8 - Matran 19 - Marsens 5 - Mid- 8.05. des 5 - Misery 6 - Montet (Broie) 8 Les . dons peuvent continuer à - Montbovon 9 - Neiruz 7 - No- adressés comme suit par chèque réaz 9 -.Pont-sur-Oron 5 - Romont Sou de Oéronde, Sierre (Il, 4 37 - Ruyeres-Trefayes 5 - Sales Le ComiU 6 - Sommentier 5 - Torny-le-Orand -o25 - Treyvaux 12 - . Vauderens 5 Villarepos 6 - Villars-sur-Olâne 8 Le Journal lllalltré dea Vuadens 22 - Vu,isternens en Ogoz tlon• da Valalll. 15 - Vuisternens dev. Romont 5. Eosuite de la nouvelle direction En outre une centaine d'abonnés a prise depuis un an. l'organe dans d'autres localités. de l'industrie hôtelière valaisannt! Sur l'ensemble du canton. augmenta- bi d'heureuses transfonnations.tion de 300 abonnés sur 1911. Son texte ~ été augmenté et 1ura-Bernois ·aux descriptions des sites sont Bertincourt 5 - Bienne 12 - Borrs'ajouter des notes historiques et .court 14 - Bonfol 6 - Cerneux-Gotistiques. des contes, les légendes clat 5 - Cour-chavon 7 - Ecarres 6 traditions populaires. - EpaU:villers 5 - Les Bois 25 - Les De rwuveaux dichés parattronl Breuleux 36 - Le Noirmont 26 - Les le cours de la présente année. et Pommerats 13 - Montfaucon 19 nouvelle couverture. plus élégante Moutier-Grandval Il - Pleigne 5 Porrentruy 39 - Prêles 5 - Rebeu- moderne. remplacera l'ancienne dès oarution du premier numéro de velier Il - Soul·ce 6 - Vellerat Il 1912. Vermes 6. Le journal continuer;! â publier .En outre environ une centaine dans liste des étrangers séjournant dans d'autres localités, ce qui élève à envi- . ron 400 le chHfre des abonnés du fura. hôtels qe montagne, et tiendra chrooiq_ue régulière des stations, -ovant intéresser le tourisk l~e 8oa de G.Sronde. Le journal renfem:tera enfin une (Œuvre scolaire de bienfaisance) velle carte du Valais avec tous les Dons en espèces transmis qe la part mins de fer de montagne marques des écoles en faveur des enfants pau- , couleur rouge. vres de l'Institut cantonal des enfants Cet organe de publicité, qui sourds-muets. Ces dons sont parvenus chaque année environ 20,000 dans la dernière quinzaine. res dans les principaux pays d'E (3me liste) constitue une réclame de premier dre. · · CHALAIS. Réchy (G) 3.50; {F) 2.70. CHIPPIS (G) 3.50. - AVENT, Botire (F) 3 Le jQurnal sert aux particuliers fr. - E.VOLENE. Haudères (G) 3 fr.; La SaIZe (M) 2.45. - MASE (G) 3.50. - CHAMO- : abonnements annuels. au prix de 3 SON (F) 6.50. - CONTHEX, Plan (F. sup.) 50, c'est-à-dire à des conditions 4 fr: - BOVERNIER (f) 3.20. - ECONE, tionnellement avantageuses pour uri ·école d'agricullure, 24 ir. - MARTIGNY- gane aussi richement illustré.
o Avril
19U
Sime année
'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE VALAISAllliB D'EDUCATIOli
* De l'Idée
à l'action
J'assistais un jour. dans une clinique leçon que le chirurgien en chef, retroussées comme un boucher, à 22 jeunes étudiants sur la nales symptômes, les subdivisions. le des maladies auriculaires. Il fallu une initiation spéciale goûter toutes ces théories se déavec la grâce d'un morceau naturelle à la Buffon. Les suivaient le professeur avec un visible . .lorsque celui-ci interrompt cours. s'empare d'un bon paysan , de la leçon, et se livre avec lui à expériences fort peu goûtées du . quoique fort divertissantes pour futurs chirurgiens et très neuves moi. Qu'arriva-t.iJ? Tout simpleque les expériences entreprises vebel et bien contrecarrer les brilthéories de tout à l'heure. Et voinotre médecin en chef qui tombe des dans une belle colère. Au sortir de cette séance, je réfléchissur l'inconvénient qu'il peut y avoir · trop intimement la théorie à la Du terrain chirurgical, qui pas mes préférences. je me trans. sur le terrain péd~gogique. Que de systèmes éducatifs, me disaisn'ont pas été bâtis, préconisés, puis -"••u"''"-"' pour être repris! Tels systèmes donnent des résultats négatifs parce qu'ils manquent base. «Ne contrariez pas la nature; l'enfant grandir sans entraves, le fond de sa nature est la bonté ; devient mauvais, ·c'est que l'éduca-
ti on, la société l'a perverti ». Telle était la méthode pédagogique préconisée p·ar Rou-sseau ef Bernardin de St-Pierre. Les enfants élevés d'après ces principes nous ont donné les égorgeurs de I 799. Ceci prouve trop bien l'excellence du système. « L'enfant est né vicieux: observez ses instincts de destruction. sa férocité envers des animaux inoffensifs; son ingratitude envers ceux qui se sacrifient pour lui; son égoïsme qui ne supporte aucun rival. Ce n'est pas un maître indulgent, mais c'est un dompteur qu'on doit lui donner ». Voilà l'éducation janséniste, avec ses pensums. ses fouets. Elle comprime chez l'enfant toute spontanéité. toute personnalité et en fait un être méfiant, un mécontent. Pédagogie Rousseau. pédagog_i e Port- Royal: ce sont les deux extrêmes. Combien n'existe-t-il pas de systèmes intermédiaires se greffant sur l'un ou l'autre de ces deux! Si, de l'éducation proprement dite, nous passons à l'enseignement. c'est là que des surprises nous sont réservées. Lisons vingt ouvrages. pédagogiques et nous aurons immédiatement vingt méthodes ·se subdivisant en procédés. C'en est assez pour rendre un maître perplexe. Tel procédé qui vous. séduit, mis à l'épreuve, donne de piètres résultats. C'est qu'il est plus facile. d'échafauder de belles théories que de pratiquer l'enseignement lui-même. Un de mes collègues trouvait une solution très plaisante pour sortir de ces impasses. La première condition. me disait-il. pour réussir dans l'enseigne-
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ment c'est de jeter au feu tous les manuel; de pédagogie. C'était d'un coup de lang-ue nier la trgdition . .T'avoue que c'est un peu risqué, mais cependant cette réponse n'est pas UQ non-sens. Elle substitue à la pédagogie traditionnelle, routinière, la pédagogie personnelle. Pour ma part. je crois aussi que l'expérience acquise par l'observation, la réflexion et la pratique surtout, va~t bien tous les beaux systèmes développes dans le.s traités pédag-ogiques. En _II!-atière d'enseignement, il faut se mefler des théories trop parfaites; souvent elles flattent l'imagination elu maître, excitent son enthousiasme: une fois appliquées. elles s'évanouissent co_m~e une vaJJeur et laissent le pauvre mshtuteur çlans un étonnement. une déception voisine du découragement. Un maître doit examiner ses ressources intellectuelles et morales, faire le compte de toutes les faiblesses de son caractère: fortifier les premières. P~r un travail de toutes les heures; d1mmuer de jour en jour la somme des secon:J.e~. car il suffit parfois de quelques. cotes faibles.' rn:.;ignifiants en apparence, quelques tics ridicules pour recueilhr l'insuccès. Il va sans dire que pour bien se -connaître. un certain amour de la solitude est reqqis. sans quoi, notre intelligence et notre volonté. dispersées dans des tracas fqiiles. n'auraient plus ce pouvo•r de concentration qut rermet de rentrer en ~-oi :,1our en dénombrer et les ressour ces et les. faiblesses. Bref: harmoniser les systèmes disciPlinaires. les or océ_dés d'ensdgnement. avec le caractère local de la population, l'âge. la force et le sexe des élèves, la riche&se et la disposition du mobilier scolaire; ajouter à ce tou• notre note nersormelle: voilà qui demande du tact. de la décision. mais la réussite n'est qu'à ce prix. · !. R., inst. à Br.... (Valais).
Ae
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Jardin pédagogique
Causerie d'un ieune ma!!ister des bords de la Dranse. ... Son abord simple. §.a grande destie, son cœur chaud, sa belle gence l'ont fait estimer et aimer de ceux qui l'ont approché et -connu. été pour moi. pendant les. 15 que j'ai vécues près de lui, un sûr, un conseiller fidèle, un ami vé. La dernière fois que je le vis, au mois d'août 19 ... H savait ferait plus la -classe, et c'es.t là, son iardin. qu'il me reçut, dans ce clin au'il avait travaillé près de 30 Pendant que sa bruyante famiHe Ges ébats dans la grande cour. bre des platanes qu'il avait plantés et qu'il taillait tous les m'emmena sous sa fraîche « En vérité, me dit-il, si je n tais. pas avec moi, dans ma bien des. matériaux divers, de ses notes prises au jour 1~ iour près de 40 ans, des réflexions sur 15 ou 20 cahiers, de quoi Q"er encore, pendant les. quelques . t~ui me restent à vivre, cette passiOn m'a animé pendant ma longue re. je partirai·s la mort dans l'âme. fe laisse ici deux .choses auxquelles me suis profondément attaché : classe et mon jardin. Oh! ce i a été bien souvent le témoin de mes tes de mes i oies et de mes peines, me~ espérances et de mes déceptions. mes élans vers l'idéal conçu et d~ abattements. Ce jardin. c'est mol l'ai créé. Quand ie suis venu ici, le était ouverte aux bêtes comme gens. Les mauvaises herbes oartout à foison et les ronces -~·:-- ~w iusqu'aux fenêtres de la dasse. le défricheur de œ 'Co.in de terre. 'Dlanté cette haie d'aubépines qui tour:e maintenant de trois côt~s. et
touffus les fauvettes et les reviennent ~chaque année bâtir sans crainte d'être inquiéétabli un cordon de pommiers de chacun des deux carrés de . j'ai greffé tous ces arbres 'pyramides ou les palmettes atbien souvent les regards des pasénervé. déprimé, à demi ique, je sortais de l'hiver. ie armé de l'outil pacifique, me me retremper au contact de cetdure et forte, mais inlassableféconde. Te retournais mes platesje -confiais mes graines, à la fraîchement remuée, je r~tissais allées. j'émondais mes hmes, eu ie taillais mes chers arbres. cette jouissance proqui consiste à donner à un arbre forme qu'on dé_sire: pyra~ide éla_npalmette Q"racleuse, ~orbellle . arbs' Huit iours de ce sam trava1l suf. pour ramener en moi la dr-cuactive du sang et pour provoquer énerg:ie nouvelle. Mais mon jardin n'a pas été seulepour moi un ,confident discret! csoupape de sûreté», il a été auss1 précieux auxiliaire pédagogique. meilleures leçons, je les ai donlà, sur ce rJeüt œin gazonné, sous arbres qui inclinent jusqu'à terre branches chargées de fruits. C'est Que j'ai initié patiemment à la lectubambins turbulents; c'èst là que se délier les peti1es langues. et les petites causeries; c'est là que exposé mes meilleures leçons de choet aus~si mes meilleUTes leçons de en contact direct avec la bgnne et devant les. pag~s toujours ouet variées et vivantes du grand de la nature. La science, ici, n'est sèche. ni aride; elle ne rebute pas sa e-ravité recherchée et pédan-teselle ne s'impos-e pas. Elle se pré-
~;ente
d'elle-même aux jeunes intellilrenœs et imprègne les jeunes âmes d'imoressions agréables. et vivaœs. « Le iardin est un magique kaléidoscope. Il-change d' as,pect d'une semaine à l'autre. d'un jour au suivant: maini·enant, tris;te et frileux. tout à l'heure 2'ai et palpitant : aujourd'hui, il a l'air de pleurer sous les. brouillards sombres et humides; demain, il rira sous la lum'.ère ·du ciel; aujourd'hui, abandonné, O,res.que désert; demain, peu olé de cent habitants divers, animés et bruyants. Observons et fais:o ns observer le jardin au :sortir de l'hiver. alors qu'il est froid et nü: ft faisons-le observer aux -iours printaniers. lo-rs. des frondaisons nouvelles quand mille bourgeons, faisant sauter leurs écailles brunes, éclatent de toutes parts et. comme autanf d'éphémèn;s étoiles. piquent de rose et de blanc les délicates branches ve:rtes. Quelle merveilleuse leçon! Combien d'idées viennent naturellement à l'esprit de l'enfant à œ simple contraste! «Que d'observations du même genre à faire sur ce petit -coin de terre dans l'espace d'une année! A chaque renouveau. les petits oiseaux viennent peuoler les buissons et les arbres: fauvettes au sommet des espaliers. mésanges dans les trorncs creux des vieux pommiers. pinsons et chardonnerets dan~ le:; branches des pruniers. Ils sont la oour nous donner de délicieu~~s leçons d'activité, de vigilance, de patience. de aa ieté. Les enfants sentent cela. Le moment est ~choisi oour leur faire connaître les mœurs de ces gracieux volatiles ct les ~ervices inappreciables qu'ils nous rendent et leur faire ·comprendre la cruauté 'qu'il v a à porter une main criminelle sur les fragiles berceaux oue :sont les. nids 1 « A côté de ces rois de l'air et tout orès du monde grouillant des insectes, il faut nlaœr le monde non moins vivanf e.t non moins intéressant des plan-
84 tes. Mettre une ~raine en terre, la voir soulever. percer la croûte du sol. se transformer en ti~e. en fleurs, - souvent des merveilles de ~râce et de beauté, - en fruits; voir cette plante faire, ici. du su.cre. là de l'huile. là. de la féoule toutes matières dont l'homme, ce gr.and pillard, fait son profit, quel suggestif enseignement! Quel admirable laboratoire! Et nous passons. le plus souvent indifférents à côté de ·ces merveilles. 'et nous ne savons pas. ma~vais ouvriers. éveiller chez l'enfant la feconde curiosité! « Mais le jardin n'a P·as été seulement. pour moi. un facteur important dans l'instruction et l'éducation des ·enfan·ts · il a ioué encore un rôle prépondéran't dans l'instruction et l'éducation des parents: il a été un lien entre la famille et l'école. Et vous savez aussi ~ien que moi que l'école n'atteindra pleme· ment son but que le iour où elle sera en o!eine communion d'idées et de sentiments avec la famille. Te me suis toujours efforcé de faire naître et de perpétuer ce lien indispensable d'intérêt commun et de symp·athie mutuelle qut est la cause de tout oro~rès intellectuel. moral et social. Que· de confidences. i'ai reçues là, que d'entretiens i'ai habilement provoqués, que d'idées j'ai essayé de faire naître en ces cerveaux un peu frustes. et toujours en m'effaçant le plus pos.sible! iJrr ~rand secret - q~e dis-ie - un art supérieur pour réusstr auprès des enfants et auprès du peuple, œ grand enfant, c'est de ne iamais avoir l'air de faire une leçon! Oui, j'ai donné là, sous cette tonnelle, bien _des encourag-ements, j'ai semé là bien des idées, et je vous assure que toutes n'ont pas été stériles ! « Ma femme, de :son côté, cultivait dans le iardin quanüté de fleurs; tulipes. œillets. géraniums, bé~onias. m~r gu~rites, chrysanthèmes. Vous dirai~i~ combien d'oürnons et de boutures ont ete
emportés par mes petites élèves tout reuses. de cette manière. de fleunr fenêtres ou de parer un petit coin jardin! C'était une façon délicate. faire entrer jusque dans les Plus vres maisons un rayon de P"aieté e.t bonheur!:. C'est sur ces. mots que mon vieil s'arrêta. Et comme s'il eût cette heure grave, personnifier le lard g-énéreux de la fable, il olus grands élèves pour leur une dernière leçon de ~reffa~e.
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A.B
Comment on peut "1111oen•• son âme et 11a vfe Discours adressé à de ieanes « ... Il ne faut pas seulement son esprit. il faut l'omer; il ne faut seulement enrichir son âme. il faut finer. La vie joyeuse c'est d'abord vie belle. « Il y a bien des façons d son âme et ·s a vie, mais ie ne vous lerai que de la plus commode. qui peut-être la meilleure. On lit dans contes anciens que des fées. .,..·"•·m"':w~ apparaissaient parfois aux heureux des hommes et se d'un appel de leur baguette à les transfi~urer, effaçant les aïeux. couvrant de pierreries la des pauvres. transmuant le chaume cabanes en marbres étincelants. Qui vous, mes enfants. n'a rêvé de trer à l'orée du bois ou sur un de la plaine, la bonne fée corno2m~ te? Est-elle morte. comme disent de chantes lan~ues? - Moi je crois n'est que cachée. Et tenez, j'ai un ~oir la chanson qu'elle chante qu'elle veut nous .appeler à e11e, el g·ardé dans l'oreille la caresse de voix. J'ai marché par mé~arde sur belle ro.be de verdure. et elle m'a
les fleurs qui l'ornaient. Mes bonne fée n'est pas morte. parce qu'e11e est devenue sa,~re. ' elle ne veut pas nous affrandu travail en nous donnanj de l'or. sont moins offensants et pour s'en rendre digne, d 'oules yeux et de.t~ndre l'âme. J'audît vous dire plus tôt qu'il s'aP'it camP·a~ne que vous habitez, ete la puissante et a imable au milieu laquelle vous êtes appelés à vivre. , Oh! je sais que vous l'aimez déjà. est la terre qui vous nourrit: qu_e travaillerez demain pour lm faJà votre tour les richesses elle est pleine. Mais il faut l'ai;wtrement. d'un amour plus désinet plus lar~e. Il faut aimer les parce qu'ils sont verts, Yes. molsparce qu'elles sont d'or, et le l!avotre ~ave agile et preste qui court la campagne comme un grand léurd d'émeraude. ,petits écoliers qui m'écoutez, quand péau vermeille sera passée au hâchamps, quand vous mènerez la vie de pâtre ow de laboureur. sode platsirs. fru~ale de distractions, trouverez là. dans le spectacle inet amoureux de la nature, une toujours nouvelle des ioies foret délicates. Sur la scène vaste de la sur la toile idéale du ciel. se jouepour vous le drame éternel des sailODS. l'incomparable féerie des jours. c Oh! la jolie chose, et él!louvante, vivifiante. qu'un lever de soleil sur fOS montagnes. Regardez: elles dorlà-bas, farouches et bleues, acen li~nes au seuil mystérieux vallées. Mais le Q:rand magicien émerge de l'Orient ; de ses mille pinceaux d'or il les caress~ il les colore. il les anime. Elles rient maintenant, avec leurs éoaules toutes blanches et l'adorable chevelure de leurs a rbres. Et derrière elles, d'autres passent leurs têtes
curieuses; et plus loin. dans des profondeurs indécises. on voit surgir ~ar moments la li~ne idéale, l<i ligne bleue de.> monta~nes. courant au-dessus de l'horizon comme une fêlure de l'azur. Alors tout est lumière, tout est ioie: la rosée étincelle sur les prés, le ~ave gronde. les oiseaux dili~ents. se hâtent. Comme il est bon, avant d'aller soi-même à sa beso~e. d'aspirer iusqu'à l'âme la fraîcheur exquise de l'air. de se retremper un moment. de se lustrer dans ce spectacle d 'éternelle jeunesse, de confiance et de labeur ! « Te voudrais que vous fussiez sensibles aussi au cha rme harmonieux des crépuscules et qu'à vous en pénétrer vous sachiez perdre - ou plutôt gagner - tous les jours quelques instants. Vous êtes assis sur le seuil de votre parle ou arrêté au bord d'un sillon. Levez les yeux : les hirondelles, lasses d'avoir tricoté l'azur. rega~nent leurs nids. Le soleil s'enfonce là-bas dans la pourpre glorieuse du couchant. Puis le ciel se décolore. les formes s'estompent, il pleut de la douceur. de l'apaisemen t, de la bonté. Minute exquise: savourezla a u passa~e; laissez vos âmes s'empHr lentement de la poésie du lar~e et de la sérénité des ·choses qui s'endorment. Il faut peut-être pour comprendre tout à fait la vie, avoir vu agoniser un beau jour d'été ou s'effeuiller noblement une rose. « Aimez les nuits, les belles nuits de votre p·ays, fraîches et limpides, illl!-strées d'étoiles: le spectacle d'un ciel étoilé ennoblit la pensée. Aimez vos bois. qu'emplit la bonne odeur comestible des fou~ères. où l'orgue des vents chante ma~nifiquement. aux jours de tempête. et d'autres fois se lamente en sourdine. Cueillez le rayon qui passe, le parfum qui s'évapore. le chant de l'oiseau invisible. Modelez votre âme avec les impressions fugaces et ·charmantes ·des choses, Comprenez la natu-
86 re. qui dit travail et qui dit harmonie. Remerciez-la d'être maternelle: car elle nous allaite. et elle enchante le songe de la vie de pures visions, ]usqu'au jour où elle nous enveloppe enfin de caresses. « Mais j'aurais regret de vous assombrir.. Je voulais vous faire entendre que. sans craindre de nuire aux qualités viriles de l'esprit et de la volonté, on peut s'abandonner au charme de la nature pittoresque et :s.'appuyer selon la fière expression du poète, à la beauté du monde; que la contemplation des choses sera pour vous un divertissement et un délassement; enfin. que vous trouverez dans cet exercice salutaire l'occasion de faire valoir le privilège éminent de votre nature morale. qui est de mieux comprendre et de plus profondément sentir. :.
Les fractions à l'école primaire Je suis allé dernièrement chez le receveur communal pour toucher un bon sur mon traitement d'instituteur. Mon receveur est un charmant homme, toujours prêt à rendre service. Dans son bureau, comme dans tous les bureaux d'hommes de finance. il v a de gros. livres tout remplis de chiffres. On v voit des colonnes de nombres longues comme un bra-s. A cela, rien d'étonnant quand ie vous dirai que mon receveur manie des dizaines de miHe francs. je me suis donc hasaroé à lui parler opérations. Voici, reproduit très fidèlement et très brièvement, notre entretien. «Vous avez, autrefois, étudié les fractions, M. le receveur? - Oui, à l'âge où j'usais mes culo~ tes. sur les bancs de classe. Je vous dlrai même que j'excellais à ces sortes d'exercices. - Alors. vous devez être maintenant d'autan.t plus heureux de nouvoir vous en servir.
81 - M'en servir? Mais iamais ie à ·effectuer des opérations de fr - Comment! jamais vous faire des additions ·ou des '""'~·~·n-•· de fractions.? - Jamai·s. - jamais. des multiplications, divisions de fractions? - Jamais. - C'est renversant dites là .... » Je le quittai. Il v a dans ma ·commune un tant svndkat agricole. Ce syndicat te des denrées de toute sorte. des des machines. Il a une bout qui distribue du pain dans un ravon plusieurs kilomètres; il a une laiterie vend de belles. {!ouilles de lait par Sa comptabilité accuse un chiffre nuel d'affaires de plus de 30,000 Comme le secrétaire de ce est un mien ami. je m'en fus le et je .lui dis .: «Vous devez certainement, dans comptes ·si variés et si importants, liser les. fractions. Il me regarda, croyant que je sautais. Puis, voyant que je parlais sérieusement. il me répondit: - .Jamais. - Comment? .Jamais d'addition de :soustraction de fractions? - Jamais. - Ni multiplication, fractions.? - Jamais. - C'est de plus. en pws tort! sais-ie en moi-même. et je m'en En chemin, ie rencontrai fort h ment M. X.... fermier très ll<:J.U~\.U~ cultive une étendue de 80 hectares. un troupeau de plus de 30 têtes de tail Il vend chaque année pour 1 francs de lait. Il a un personnel ouvriers en permanence. et, en n 'est pas rare de compter chez lui de vingt manœuvres agricoles Il
et
u'
à des expériences très intéressantes viennent vivifier mes le~?~s ~'ag~_i11 tient sa comptab1hte reguheCe jour-là, je lui posai ma faquestion sur les fractions. L'exhomme. interloqué, ne sut que réP.ondre : fractions, connais pas, connais
tîon ou d'exprimer l'état, c'est d'abord cette distinction qu'il importe de faire remarquer, non par un verbiage inutile qui, surtout avec de jeunes élèves. demeurerait incompris, mais par des propositions simples qui révèlent les caractères particuliers des. divers modes.
Cette fois, j'étais convaincu, convainde la grand inutilité de l'enseignedes fractions à l'école primaire, de l'énorme perte d_e temns enseignement nous cause. prendre le 1/3, le 1/4. le 1/5, 2/3, les 3/4, les 4/5 d'un nombre, suffit à mes élèY...es qui seront prestous. plus tard, des cultivateurs. aux opérations sur les fractions .uJJ>la"·'""· qui nous demandent beaud'effort et nous prennent beaude temps, nous pouvons. l}'OUS derésolument les mettre de côté.
Mode indicatif (qui indique une chose certaine). l'affirme, ;e certifie que.... j'aime... , j'ai aimé ... , j'aimerai... Mode conditionnel (action ou état dépendants d'une -condition). .Te travaillerais... tu aurais chanté... si (condition). Mode impératif (commandement). Travaille ... jouons... cessez ... avez bientôt fini .-.. ;e l'ordonne. Mode subjonctif (action dépendandan·te d'une autre) . Il faut ou il faudrait que ... j'écrive ... qu'il lût... Mode infinitif (action indéterminée, vague) . Se promener ... , agir..., est utile. arzréable, etc. Mode participe (qui participe du verbe. action ou état, et de l'adjectif, état ou qualité). Vaisseau flottant sur l'onde (action ou état), des bâtons flottants (état ou qualité). Le vrai caractère de chaque mode étant ainsi connu, il faut exercer les enfants à rattacher, d'après cette seule connaissance, les verbe~ des. propositions aux modes dont ils dépendent, au lieu de ·leur laisser détenniner le mode d'après_Je temps, c'est-à-dire le genre d'après l'espèce. Un procédé analogue assurera efficacement la distinction des temps. Pour peu que l'enfant ait usage de la langue. il distinguera le présent, le passé ou le futur, lorsque le verbe qui exprime ces divers moments de la durée fait partie d'une proposition. Il ne restera plus. qu'à déterminer les divers degrés du _nassé ou du futur pour classer exactement les verbes; or, la dénomination des temps, pour peu qu'on l'expli-
Un v·ieuœ magiste1' fra.nc-montagnarà.
synthétique des conj ngalsons Un de nos collègues signalait récemun intelligent procédé de con judes verbes qui assurerait à la la compréhension de leurs diverses et leur judicieux emploi dans le . Je lui demande 1~ permission compléter son point de vue. Tout d'abord l'étude de la forme est pour familiariser les élèves le mécanisme de la conjugaison; si on la sépare de l'étude du sens, les exercices à un psittacisJlle qui peut parfois donner l'illusion vrai savoir. Examinons comment on peut faire la de la forme et du fond dans l'études conjugaisons. Les modes :se distinguent les uns des par la manière de présenter l'ac-
ExEMPLES.
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88 que. sera efficace pour cela. Les exemples suivants justifieront notre pensée. P résent (maintenant) : Il sort à FinsImparfait (temps passé ou tant. non): .Te terminais mon devoir quand vous êtes entré. - Passé défini (passé déterminé. se rapportant à une époque, à un moment précis): Il écrîvatt hier. - Futur temps à venir)): Nous comooserons demain. - Passé indéfini (passé indéterminé): Vous avez lu cel a il y a quelque temps. - Passé antérieur (passé venant avant un autre): Quand il eut terminé son d iscours. on applaudit. - P lus-que-parfait) plus que passé): T'avais lu ce livre depuis longtemps.- Futur antérieur (futur venant avant un autre) : Quant tu auras étudié ta leçon. tu sortiras. Comment conduire les. exercices de coniug:aison d'après ces données? Il sera bon de faire précéder ou suivre l'énoncé des diverses formes du. verbe des propositions caractéristiques des modes et des temps: afin de soulager la mémoire. on inscrira une fois pour toutes ces désitmations sur un tableau mural et les élèves n'auront ou'à les lire en coniurruant. comme l'indique le tableau ci-dessous: Mode indicatif. Caractéristique du mode. J'affirme que. Présent. Caradéristique du temps. ie lis · maintenant
Futur. tu travailleras ·
demain
Cette méthode synthétique de coniuguer les verbes ne donne-t-elle pas la parfaite intelligence de tou tes leurs formes et n'apprend-elle pas mieux que toute autre l'art de les employer à propos dans le d iscours?
Que les maîtres en fassent ce et ils jugeront de son
.. -.. =
L e calcul aux petits. table d'addition et de
N
L'on échoue très souvent dans seignement du calcul aux parce que l'on ne .sait pas « temps» en cette matière. Tel élève qui vous lit' imper ment un nombre de. six. sept ch plus ne saura pas. possédant plumes. vous dire combien il en si vous lui en donniez 6 auires. oourra calculer de combien l'âge de son père dépasse le pre. Et si. par aventure. vous mandiez ce qu'il préfère de 17 de 4 d izaines de billes. il serait capable. croyant faire un bon de vous laisser les 4 dizaines et de dre pour lui l'autre quantité. C'est que nous nous trompons nous croyons qu'un enfant se fait idée précise de la gra ndeur d'un bre par cela même qu'il peut le l'écrire sous notre dictée d'une irréprochable. Montrons-lui, par multiples exemples, que la gr d'un nombre est déterminée P'ar les tés. dizaines, centaines qu'il contient non par la forme et le nombre de chiffres. Concrétisons donc l'enseilrnemenl calcul en nous servant d'objets breux tÙ variés; ne craignons pas 1er trop lentemwt dans cet ment. . Il est essentiel que les élèves tuent dès le début à se rendre un te exact des. unités contenues dans nombre. qu'ils étudient. avant de ser à l'étude du nombre supérieur. cela. des exercices répétés d' - ' de syntaxe sont indispensables. Il
aux élèves. ou plutôt il faut faire découvrir les multiples maQUi existent de composer et de .-. ___ ,.,nc.P•r les nombres. H importe de fixer progressivele.> résultats a cquis pour aider à mieux reten?"·. . . . Un bon procede es~ celtu qu~ ·cons1ste disposer sur deux lignes honzo-ntales, dans une progression, croissante l'une et décroissante pour 1' autre, nombres au fur et à mesure qu'on met à l'étude. Quand nous en somà l'étude du nombre 6. par exem · pie. nous avon6 le tableau que voici: CS:> <t GK» ()(» <t ~ G> ~ œœ ct ~ <t<»
œœœ-;- ()(JI-;----1
~ œG>() œ<J<J
<t
<t
<t
L'on remarque, à propos de ce petit tableau. que le total de deux nombres IJfacés dans une même colonne verticale est le même pour touies les colonnes (il est égal à 6 Q.ans l'exemple ci·des,. sus). D'autre part. les élèves ·o nt sous les yeux la preuve qu'il existe diverses manières de combiner les unités qui constituent un même nombre. Pour les élèves plus avancés, après de nombreux exercices à l'aide de nombres concrets. nous remplacerons dans nos tableaux les figures représentant des bûchettes, des billes. des fruits. etc .. par les chiffres correspondant, à leurs valeurs. Nous pourrons ici pousser ces exercices jusqu'au nombre 20 et nous aurons le tableau suivant: ,
!l.!.l!~I-4-I~I~I!_I!_I~I!Qigl~l~l~l~l~l ~ l ~l~l~l
~J21615 141312 11 10 9 8 7 6 5 "' 3 2 1 0
Mais voici ce qui constitue l'avanta-
~e et l'originalité de ce procédé. Si nous
écrivons ces deux suites de nombres (de
0 à 20 et de 20 à 0) sur deux bandes séparées, mobiles. nous obtenons en les superposant une foule de combinaisons de deux nombres placés l'un au-dessus de l'autre. Le total. pour chaque série de com}>inaisons, est un troisième nombre. invariable; et il suffit. pour connaître ce total. de ieter w1 simple coup d'œil 'Sur le tableau: le résultat cherché est indiqué par le chiffre placé audessous du zéro de la bande supérieure. Soit. par exemple, la série de combinaisons:
C'e3t là une table d' addition et de soustraction fort simple et dont on peut tirer un grand parti. Pour en faciliter l'emploi. le maître devra fabriquer. à l'aide de carton fort. une table composée de deux bandes. dont l'une fixe et l'autre mobile. La leçon sera plus vivante si les élèves possèdent chacun la table construite sur le mëme modèle ou s'ils se servent simplement de deux bandes établies comme il est dit plus haut. En fa,i sant manœuvrer vers la droite la bande supérieure, mobile. les totaux obtenus sont inférieurs à 20. Pour avoir des sommes plus élevées. il suffit. de faire glisser la même bande ver§ la gauche. Cette table peut servir à la fois de table d'étude et de moyen de çontrôle. Si nos bandes oœu pent respectivement les P'Ositions indiquées ci-de~us. nous étudierons les diverses manières de composer le nombre 17 à l'aide de deux chiffre~ et nous. ferons dire aux élèves: 0 et 17, 17; 1 et 16, 17; 2 et 15, 17; etc. Puis nous leur ferons trouver la différence entre le nombre 17 et un autre nombre plus petit en leur faisant chercher ce qu'il faut ajouter à ce petit nombre pour égaler 17. Ils d iront: 17 mo·ins
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90 0, 17 ; 17 moins 1, 16; 17 moins 2, 15 ; etc. Nous ferons étudier ainsi toute la table d'addition et de soustraction. Pour contrôler l'exactitude des opérations effectuées, nous nous servirons aussi de cette table. Un élève a écrit, par exemple, que 14 plumes et 5 plumes font 18 plumes. Pour l!ti montrer son erreur, nous disposoilJS ,convenablement les deux bandes de façon à obtenir le total 18 dans toutes les colonnes. L'élève voit que le nombre à ajouter à 14 pour obtenir 18 est 4 et non 5. Il rectifiera instantanément et en déplaçant d'un rang l'une de ses bandes, il verra que 14 et 5 font 19. Nous ne pouvons énumérer tous les cas qui s'offriront de nous servir de cette table. nos collègues les trouveront d'eux.mêmes en la pratiquant. Mais nous croyons qu'en rappelant ce procédé aux maîtres chargés d'enseigner les premiers éléments de calcul nous les aurons aidés à triompher de quelques petites difficultés. C. D.
Hygiène Le corps a besoin de :santé, de force, d'agilité, de souplesse et d'aptitude à diver-s travaux; une nourriture saine, un air pur, des jeux modérés, l'éloignement de tout excès sont les premières conditions de l'hygiène; l'habitude d'une bonne tenue, de la propreté. des manières polies. enfin certains exercices propres à donner de la dextérité aux membres, comme la gymnastique et la plupart des arts d'agrément, voilà le complément de l'éducation physique. Les aliments les plus simples et les plus substantiels, une vie réglée de tout point, pour le sommeil, pJ)ur le repas, pour le travail et pour les jeux, plutôt ferme et austère que lâche et serusuelle, sont évidemment ce qui convient le mieux à la nature de l'enfant. Bien
des cir-constances peuvent faire quelques détails de son éducation ces règles générales ne varient P~s. Mais que de contradictions ne contre-t-on pas avec ces principes. prétexte de santé, certains parents tent leurs enfants, et leur trtste héritage d'un tempérament Tel enfant qui était nê pour être g:ourreux garçon, destiné à braver les intempéries de l'air, sera fois toute sa vie délicat et en proi~ aux rhumes. et aux en dépit de la: ouate et des. oarce que ses parents l'ont élevé la mollësse. C'est à la fois l'erreur et
châtiment du sensualisme rain. C'est dans les grandes, villes que l'on peut constater les suites: tes de cette molle éducation, une hontes de notre époque. Quel prodigieux d'enfants pâles, freteux et prédisposés à prendre sortes de maladies! Leurs mères en dans de perpétuelles inquiétudes, pour cause, elles le~ ménagent mesure et font juste ce qu'il faut achever de les étioler. Au lieu de les durcir on diminue la résistance aux vasions du mal. En hiver, on les che de sortir de peur du froid ; en on ne leur permet pas. d'aller au de peur des maux de tête, ni de en courant de peur qu'ils ne fent trop. On les condamne à se promener comme des ocl:ogen~ure. Mais qu'arrive-t-il? Le besoin de vement emporte souvent ces petits heureux, e-n dépit des cris maternels, comme ils ne sont pas ac-coutumés à amusements salutaires, ils expient quefois leur désobéissance par des taises trop réels. De là on tire un vel ar~rument pour les enchaîner ta2e au lieu d'en çonclure qu'il les aguerrir à œs exercices._ Enfin, pour dédommager ces
de la contrainte qu'on leur impoteur rendre le joug plus supportaleur donne force gâteaux et bon00ns les mangent à temps et à conet sous l'influence de œHe , no~iture. leur estomac s'enou se débilite, ils perdent l'apet ne peuvent plus manger penles repas. Alors il faut inventer peti.ts mets quÏJ les flatt;nt ~ans .les On consulte le medecm q u1 Y tout son savoir-faire. Le pha.rr:navient au secour~ d!! la. cUI~me , lone:temps en vam; car 1amats le morue. le vin de quinquina, les ferru~rineuses et autres, ne remt une bonne nourriture et un vie:oureux. pères qui avaient _mieux comp~is ,_,," "-'''·•v• avaient forme sur les prmde la foi et de la raison une !!énéd'hommes robustes de corps et Le s·eul aspect de leurs armaeffraie: on se demande en tes . t s'ils ont bien pu porter ces de fer. et manier ces lone:ues ou ces lourdes épées. Eh bien! sont l'ima~re de leur vi!lueur moen même temps que la preuve de f9rce physique.
leçon d'lnstrnetlon civique
Devoirs envers la Patrie. -
La I:ae3t une grande famille où tous les sont des frères (expliquer cette ) • où chaque partie du sol apmoralement à tous. Et cela est vrai que, lotsqu'un pays est attaqué, Ill voit tous les citoyens quitter leurs champs, leurs maisons, leurs trava~, kurs plaisirs, pour défendre la patne tommune. . Q. - Et pourquoi la défendent:-1·~~? R. - Us la défendent parce qu ils raiment! C'est cela. Aimer la patrie et, pour
nous, aimer la Suisse, c'est · un devoir sacré. Q. - Pourrez-vous me dire pourquoi nous devons l'aimer? R. - Nous devons aimer la Suisse par·ce qu'elle est le pays où nos pères sont nés, où ils ont vécu, travaillé, joui, souffert; c'est le pays où ils sont ~orts et où leurs restes reposent. Q. - Et puis encore? R. - La Suisse c'est le sol qui nous appartient. No·s ancêtres l'ont d.éfriché, cultivé défendu contre les ennem1s et ar. roSé d~ leur sang. Q. - Nous trouverions beaucoup de motifs encore. N'en voyez-vous pas d'autres? R. - La Suisse c'est la terre qui a été témoin de toute notre histoire. de nos alaires comme de nos revers. Nous. l'ai~ons _parce qu'elle garde tous nos souvenirs. Q. - Mais. suffit-il de dire que nous aim-ons la Suisse pour l'aimer véritablement? R. - Non, monsieur, il faut prouver cet amour par des ades. Q. ~ C'es.t cela, et ces actes so~t compris dans ce qu'on appelle le devouement Le dévouement, voilà [lOtre second -devoir envers. la patrie. Mais que veut dire œ mot: se dévouer , se dévouer envers la patrie? R. - Se dévouer, c'est ne plus penser à soi pour s'o.ccuper des autres. Se dévouer: pour la patrie, c'est s'ol:lblier soi-même dans l'i_ntérêt de la pa·tne. Q. - f>ourriez-vous nous. donner ?es exemples de ce dévouement a la patne ~ R. - Oui, M., tous les soldats qut sont morts pour elle. . Q. - C'est bien; mais n'y a-t-Il que les soldats qui se dévoue.n t pour 1~ patrie? Non, n'est-ce pas; 11 Y a aussi les savants, qui me citera un nom? R.- Pasteur. . Q. - Très bien. Et un g~and bienfaiteur de l'humanité? Un samt qui re-
92 cueillait de pauvres petits orphelins abandonnés? ... R. - Saint Vincent de Paul! Q. - C'est cela. Nous pouvons ransrer aussi panni les grands dévouements à la patrie ·certains princes et hommes d'Etat. Enfin. srardons-nous d'oublier. les missionnaires qui ont porté dans no~ tre. pays le.s lumières de l' Evangile; les momes QUI en ont défr-iché le sol; les. m~rtyrs qui l'ont arrosé de leur sang. N oublions pas. davantage ces femmes héroïques qui se dévouèrent pour leur pavs . qui est aussi le nôtre. O. - Et maintenant. concluons . Vous, mes enfants. ne pouvez-vous pas tot.lt jeunes que vous êtes, faire déià beaucoup pour la patrie_? Assurément, vous le pouvez. Mettez d'abord tous vos soins à bien apprendre l'histoire de votre pays; quand vous connaîtrez la Suisse. vous n e pourrez vous empêcher de l'aimer. Appliquez-vous aussi à l'étude de la lan!lue. afin qu'à l'aide du langa!le, vos pensées. vos sentiments. vos vouloirs vibrent à l'unisson de l'âme de la patrie. Mais surtout, corrigez vos défauts. pratiquez les vertus de votre âge et vous travaillerez. par œla seul et de la meilleure manière. au proP'rès de la patrie, c'est-à-dire à sa prosp~ri té morale et à son honneur.
vent. « Robert, combien - 21 mètres 99. » (Rires <<Combien? (Moins d'assuran -:- 21 rn 99. » - (A un camaraa.ct. lt~e par derrière, mais à mi~vo;: fait la preuve. » • Les mains se sont relevées les s~ ten~~nt, les doigts claque~t. « dites bten que la roue de votre te mesure 21 m. 99 de ~es rires éclatent, et tous les f:~e!lt sur Robert interloqué, qui, 1 ev1dence de ·son erreur ne quoi dire. « Allons. voilà. une ~e belle taille; pour se mettre en 11 faut. oour .Je moins, avoir 10 d 'entre-iambes: c'est une ma chine g·éant. n'est-ce pas. Robert?» On fe de toutes parts; Robert est l'énormité de sa réponse l'écrase ralement. Eh ~ien. simplifions un peu nos culs afm de nous r enseigner sur la leur de ce résultat. L'énoncé porte la roue a 0 m. 70 de diamètre· toute circonférence est é!lale au' de ~on diamètre par 3,1416, vous pose: 0 'm. 70 X 4, 3,1416 est plus petit que 4. Il est impossible que le produit de cette tiplication soit supérieur ou .., ....."u'"' é1!al à 0 m. X 4, Résumé. - Nous devons considérer m. 80. » c'est-à-dire 2 la patrie Œmme une mère. C'est le sol Robert. qui tenait les yeux fixés où nos ancêtres ont vécu. C'est la terre som cahier. lève brusquement la qu'Us ont défendue de leur sang. Elle est la ~.J:ardienne de tous nos souvenirs. encore qu'il reste debout: « M'sien, Nous lui devons: 1° l'q_mour; 2° le dé- me suis trompé en mettant la La circonférence de la roue est vouement. 199. - Voilà qui est Avez-vous fait la preuve·. ··c""e~tt'"e·illUfo'"is'u"" • Tous s'écrient: «Oui, m'sieu, c'est Une énormité 2 m. 199 ! » - C'est bien, mais il ne suffit Reportons-nous tou;ours à la réalité vous le voyez, de faire la preuve « Quels sont ceux qui ont tenniné opérations d'un problème pour être leur J>roblème? » Plusieurs mains se lè- de la réponse. Comparez-la aux don-
x
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petit calcul approximatif vous l'erreur de bon sens. Et parsachez vous reporter consà 'ta réalité : _s'ag-it il d 'une bipensez à une bicyclette. voyez. voUIS les choses qu'il faut · les impossibilités vous frapped'~hord. » P. L. 00
Jeç ou de moraJclmprovlsée C'est le matin. L'heure sonne. Je le si!lnal de la rentrée et chaque prend sa place dans le rang qui Seuls. deux bavards n'ont pas le coup de sifflet. fe m'appro'eux et ie demande à connaître de leur conversation si captivanJ'apprends que la veille. une femme passait dans ,les rues du villa1!e, de deux mendiant,s . Sa démartitut>ante attirait l'attention des oasUn petit tas d'immondices l'afait trébucher. elle roula dans le oui borde la route... Quelque} accomurent; des enfants arriaus-si par Q:roupes en courant. Tous rirent et se moquèrent de la femme aui !lisait à leurs pieds. La rentrée faite. ie rassemble mes élèves autour de la chaire. .Te ne m'occupe pas de la leçon d'arithmétique donL le résumé est au tableau noir et, sans préambule. j'invite les de~x _bavards à refaire leur récit de tout à l'heure. Tous les enfanfs me fixent du reJZard et paraissent étonnés. T'insiste, et finalement ce ne sont plus deux élèves qui désirent parler. mais bien dix ou douze. Tous ont été les témoins. de la scène et ·chacun veut placer son mot. Ils sont même très fiers d'avoir à me rensei!mer: et la joie rayonne sur tous les visag-es. fe les arrête enfin . .Te leur fais cornDrendre que la curiosité qui a attiré tant de monde auprès de la femme ivre
est une curiosité malsaine. Il fallait laisser à ses compag-nons le soin de la remettre sur pied. L'ivrogne perd sa diJ?.11Ïlé et n'a plus droit à notre respect. Nous ne devons pas rire de .Jui; mais nlutôt ie plaindre. Pa~sons à ses côtés en détournant la tête Pûur bien marquer notre mépris et notre dégoût pour le spectade qu'il offre. Il faut surtout que son exemple nous prémunisse conire le mal et no us empêche de commettre nue nareJ !e basses~e et une pareille indign ité.. . . T'ai terminé. La Q"aieté du début s'est changée en un sentiment de gêne. Je sen·s que ma leçon, faite ex abrupto, « a porté » et que mes petits a uditeurs ·sont impressionnés. {. L.
Partie pratique Le paresseux. (Dictée.) Un paresseux n 'est bon à rien. La lecture sérieuse le fatigue, les affaires l'ennÜ-ient. Il faudrait lui faire passer sa vie sur un lit de repos. Travaille-t-il, les moments lui paraissent des heures. S'amuse-t-il, les heures ne lui paraissent plus que des moments. Tout son temps l.ui échappe, il ne sait ce qu'il en fa it, ille laisse couler <:amme l'eau sous les ponts. Demandez-lui ce qu'il a fait dé sa matinée. il n'en sait rien, car il a vécu sans songer qu'il vivait; il a dormi le plus tard qu'il a pu, s'est habillé lentement. a parlé au premier venu, a fait plusieurs tours d~n,s sa chambre. Le dîner est venu. l'après dîner se passera comme le matin, et toute la vie comme cette journée. Encore une fois, le paresseux n'est bon à rien. Fénelon.
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Un brin de morale La notion du devoir. Il est bon d'enseigner aux enfants, dès que leur raison s'éveille, que la
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94 meilleure des récompenses est la satisfaction que donne le devoir accompli. Le d~voir! il nous saisit à notre entrée dans la vie; il ne nous quitte qu'au tombeau. variant avec chaq1,1e âge. avec chaque état. avec ·chaque position mais immuable dans ses différences ~êmes · il est touiours le devoir. c'est~à-dire u~ maître inflexible qu'on ne peut méconnaître sans s'exposer au repentir . négliger sans encourir le reproche. L'observation seule de ses lois peut nous assurer la véritable estim~ des hommes, et. ce qui vaut mieux encore. la satisfaction, l'estime de nous-même et l'espoir. disons plus. la certitude des récompenses éternelles. Fais ons V'oir de bonne heure aux en. fants que l'accomplissement du devoir est l'obliga1ion de la vie. Dès l'âge le ohts tendre, dans la situation la plus humble comme dans la plus haute. faire ce qu'on doit sans se laisser arrêter oar les difficultés ou les sacrifices est 1~ seul moyen d'obtenir le contentement de soi même comme l'estime des autres. et (la iustice de la Provfdence le veut) c'est aussi la route la plu~· sûre pour arriver au succès. Avec ce seul mot: le devoir prononcé sous les doubles auspices de la raison et de la religion, tout est rég.lé, tout est formé et stable dans l'éducation de la ieuness~. pour ceux qui enseignent et qui apprennent et qui obéissent. Les uns et les autres ont là une boussole qui ne trompe pas; ils savent où diriger .leurs efforts. leurs vœux et leurs espérances. Ils ne perdent point de vue le but social, le but sacré vers lequel ils tendent: préparer des hommes capables et de bonne volonté pour tous. les emplois! et toutes les situations de la vie et former en même temps de francs et solides chrétiens.
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Sujet• de rédactloa ==
La maison réparée Des maçons réparent l'intérieur d'u le l~la!SOn . . que vous décnrez; ils ontne uu echafaudage el travaillent 1-!'aiemen( les . difficultés et. les dangers de la tâcht matson est remtse à neuf. '
Les arbres Quelle est l'ulililé des arbres: à 1 des habitations, le long des cours d'ta l<:ng des roules, à l'entour des cu\lur: paturages? IndicutiOitS:
1. A l'entour des habitations: sent l'air; ils égaient (chant des v'"'"~"'"· ~arfume nt; utilité spéciale des arbres üers; 2. Le long des cours d'eau: ils les berges; ils diminuent l'évaporation tribuent à .maintenir la constance d11 rendent les eaux plus poissonneuses débris, insectes); 3. Le long des routes: ils protègent le yageur contre le soleil, la plu ie; ils dent les talus; ils protèl.!'ent la ..w•u~~~e Ire le dessèchement et diminuent poussière (automobiles); ils peuvent tuer une source de proiits sérieux, plante des arbres fruitiers; 4. A l'entour des cultures ou ils protègent les cultures contre les froids qui ralentissent la Vél.!'étation, les chauds qui dessèchent la terre; ils nent la fraîcheur, favorisent les dépôts sée; ils abritent les oiseaux qui nro"otlo..... .. nos récoltes; émondés, ils fournissent gois; leurs feuilles servent pour l'al fion des moutons et des chèvres· leurs s'ajoutent aux produits du champ; 5. Conclusion.- Eu dehors de leur beaull, les arbres rendent une foule de services: nous devon s les aimer et les r especter.
La poste Un de vos camarades s'étonne qu'on puit> se, pour dix centimes, transporter une lellre d'un bout de la Suisse à l'autre. Vous lui ex· pliquez rapidement comment fonctionne le service des postes. · -
Votre vie d'écolier jusqu'à ce jour. Depuis quel .vous en class~? Par qui Y_ avez-vous ,nez ·? Quels éta1ent les mohfs de vos JIIII!D;-vous plaisez-vous à l'école? I_JourQ elle leçon savez-vous le m1eux? ltaient celles qui vous plaisaient le
vos classes et que vous serez libre de vos actions.
Plaine et montaene Dialogue entre un habitant de la montagne et un habitant de la plaine. Chacun d'eux montrera les avantages et les charmes de sa région.
Bonne confraternité Aide dans le malheur dans Je voisinage de vos parents une a ombreuse que des malheurs, joints 11 charges (vous imaginerez les uns autres) des parents ont mi.s e d~s la Vous voudriez l'a1der. Ecnvez a une pour l'intéresser à votre œuvre, en les moyens les plus propres, à vo· avis, à soulager cette famille.
Un ouvrier de votre connaissance vient d'être blessé dans une usine et mis hors d'état de nourrir sa famille. Ses cama~·ades se cotisent pour subvenir à son entrehen et à celui de sa femme et de ses enfants. Racon· tez le fait et dites ce que vous en pensez.
Fête de famille Sa
aucun doute, vous avez déjà assisté, :ez vous, soit ailleurs, à une fêle de fa· Tâchez d'en rendre compte en notant les détails de cette fêle et en exprimant propres impressions.
Le travat'i et l'indévendance eommenl comprenez-vous cette pensée: Le Dllil procure l'!ndépendanc~ ? :- Montrez fi' le vrai trava11leur n'a nen a demander autres, que c'est l'homme libre par ex-
Ce que m'a dit mon dé
Jeanne aime beaucoup_ la co~ture. Pour, la llcompenser, sa mère lut a !ad cadeau d ~n joli dé en argent. Un jour qu~ Jeanne travalllai~ son dé lui lit un petit dtscours.
Ville ou villaf!.e Dites pourquoi vous aimez V?tr.e ville ou rolre village. faites-en la descnpüon et expliquez les souvenirs et les affections qui vous y rallachent.
L'ouvrœ(!.e à l'ai(!.aille Développer cette pensée: .« I:a meil.leu:e amie des jeunes !il les, c'est l'atgwlle: l:atgu.tlle à coudre à broder, à tricoter. Les b1enfalis des travaux' à l'aiguille ont ce privilège incom· ~rable qu'il en resle toujours quelque chose.
Votre avenir Tracez le tableau de la vie que vous souhaiteriez mener quand vous aurez tenniné
La nouvelle TlUûson d'écQle Un jeune homme de votre pays, parti .de· puis longtemps pour l'Amérique,. a r~uss1 à y fair~ fortune; il est devenu tres nche. Il s'est souvenu de son pays natal et, pour perpétuer le souvenir de son nom et de sa fa· mille il a fait don à la commune de 60,000 fr. p~ur la consu·uction d'une école. Vous avez vu la nouvelle maison se_ con~ truire Vous avez assisté à la céremome dïna~guration. Vous voyez journel~e~ent le_s enfants du pays passer devant la vtetlle mal· son d'école et se rendre à la ~~uvell~. _Racontez tout cela sous !orme de recit et JOignez-y vos réflexions.
1ndications. - Le récit doit être so·bre. Aioutez peu aux déta~ls Q';le ~our nit le sommaire. La partle pnnclpale, du suiet, ce sont les réi1ex~ons: ~n;.s peuvent porter sur deux po~nts ·. 1 0 ll· naugur.ation de la nouvelle e~ol~ , 2 _les souvenirs qui se rattachen! a 1 anctenne Première série de réflex10n_s: les sentiments généreux du bienfa~teur; 1'~ mour du pays natal. qui sub~tste, apres un long temps d'exil volonta1re et malgré la conquête de la fo.rtune Sll! un sol étranger; l'heureux ch01X du prese.nt offert à la commune par la reconnalssan~ e d'un « enfant du pays. »; nouvelle ~aison scolaire: la vieille école ne peu~ pas. à ce suiet. rivalis.~r ave~ ~elle Q~l la remplace. - Deuxleme sene de reflexions. convient..il. pourtant; d~ pa6.ser avec indifférence. avec dedam. de-
lémenf au 3-/o ô de ,,f &cole,,
9G vant la vieille école? Ce serait de l'ingratitude. Dire quels souvenirs se rattachent à cette maison aujourd'hui abandonnée. Vous v penserez souvent, vous lui garderez une place dans votre cœur. sans manquer de g:ratitude envers l'homme qui s'est rappelé, lui auss i. ses labeurs et ses ioies d'écolier. afin de vous rendre plus facile, . plus attrayante, plu:s fructueuse, la vie écolière.
xxx J!llettes pédagogiques Bons et mauvais maîtres Pour certains maîtres, l'inspection est une visite importune, toujours trop longue et sans utilité, la conférence pédagogique est une corvée ennuyeuse, que rendent acceptable Je voyage et les diversions qui peuvent en naître. De tels maître:. ne comprennent pas r:eux de leurs collègues qui souhaitent l'arrivée de leur inspecteur, pour le voir constater les résullats obtenus, si_g-naler les améliorations possibles el J'entendre mettre toujours un peu plus haut et un peu plus loin l'idéal rêvé. Ils ne comprennent pas davantage te puissant intérêt de ces réunions corporatives que sont les conférences pédagogiques, où chacun peut profiter des études, du travail, des expérien· ces de tous. Ils ne soupçonnent même pas combien il est diif icile de fa ire oeuvre convenable en éducation, et trop sûrs d'eux-mêmes, ils ne s'expliquent pas que les meilleurs maîtres risquent de s'enliser dans la routine.
Il faut se [!arder en a[!riculture d'un ensei{!nement purement livresaue. En agriculture, c'est par l'observation des faits q u'il faut commencer. Il est indispensable de parler aux yeux en même lemps qu'à l'esprit. C'est chose facile à l'école du village, où les sujets d'observation abondent en toute saison. C'est par là s urtout que pèche notre enseignement agricole prima ire : les maîtres ne tir ent point tut suflisant parti des faits qu'offre en si grand nombre et chaque jour l'agricult ure locale. Des promenades fréquentes, des visites de propriétés bien tenues, de vignobles bien con· duits, de caves intellig-emment aménagées, de fumiers bien préparés, d'animaux sélection-
nés avec soin, d'usines, app1·eudraient au fants à observer d'abord a vec méthode : ter ensuite leurs remarques et à en ti;er dédudions logiques.
1nquiétons-nous des aptiiudes et auditives de nos élèves Il est facile de connaître les enfants ont la vue faible et de les placer près des les au tableau d'enseignement, de ce qu'ils puissent suivre sans difficulté la monsiration du maître, et les lamilles plus grand intérêt à ce qu'il eu soit Il est tout aussi indispensable de cuper des élèves affligés -d'un ~.:uJmn·ten<:en. de surdité. Le nombre en est plus grand on ne le croi t jzénéralement, et bien des fanls voient leurs prog-rès retardés, leur cation compromi se, parce que, placés loin du maître, ils n'entendent qu 'une de ses leço ns et ne bénéficient qu'i ment de son eusei_g-nement. Ces enfan ts m.éri!ent toute la sollicitude l'instituteur ou de l'institutrice, qui procéder au classement de leurs tenant Je plus grand compte de leurs visuelles et auditives.
Le chant à l'école Sans cesser d'être un plaisir, une tian pour les élèves, le chant doit être « soigné • . Il faut veiller à la du chant comme à la propreté de la peau des vêtements ; c'est affaire de convenance de bonne tenue. La propreté du chant avant tout, la jus tesse et la mesure. en dehors de la leçon de solfège, élèves chantent en marchant ou pour ser, il ne faut tolére r ni les fautes d !ion ni les fautes de mesure, mais faire commencer les pa ssa2"es fautifs. Après a voir donné le ton , il fa ut que toutes les vo ix attaquent en même ne pas permettre que les uns laissent les autres, q uitte à se raccrocher peuvent au milieu d'un vers ou même mot. II faut aussi que toutes les voix lent en même temps , san s êcouler ni R·e r Ja dernière syllabe du vers, mais en donnant exactement la durée indiquée par notation. Chercher à obtenir un effet de cohésion d'uniié. Le cl1ant d'ensemble est une ne sociale, une école de l'action solidaire concertée.
ALLELUIA! La paix soit avec vous 111atin même de la résurrection,
se montrant à ses disciples leur cNe craignez point.... C'est moi! paix soit avec vous .... » seul peut donner à l'âme ce qui exclut toute crainte; le monincapable de la donner. parce ne la possède pas 1ui-même. Que en effet. dans le monde. sinon ·. disputes et ialousies? On se on se nuit mutuellement et. cornle dit saint Jean: " le monde est de méchancetés. » On v voit soudes disputes. des antipathies entre membres d'une même famille Et ·? Parce qu'on cher·che le bondans les biens terrestres et non l!l vertu qui seule est caoable te donner eu procurant la paix du remarque?. qur la paix âu cœur encore le déveloooement intelLe même évangile nous dit que avant conversé avec ses disciotes. l'esndt : « afin qu'ils ententes Ecritures». ne même en effet. aue les passions 1~ remords iettent le trouble et le dans l'âme. âe même la oaix l:li~s<'~nt nluS: de liberté à la . éclaire l'esprit et fortifie le auoi consi~fe cette Oélix? lésus vous le dit encore: « la soit ;~ver von<;: c'est mo.i ., . C'estsove7 l'<'lmi de n:eu vous troula paix dans cette amitié seuleAvez-vous commis le péché. exvar la ·pénitence et Dieu. oui salut de notre âme, oubliera le P.n
est une autre chose qui procure la c'est l'horreur du péché. parce le péché est le plus g:rand ennemi
de Dieu. La communion bien faite, pro. duisant l'union intime de l'âme avec la paix réservée aux élus dans le ciel. C'est pour ce motif que saint Paul dit: « Dieu lui-même est notre paix. » Pour. avoir la paix, il faut être bien avec le prochain; et pour cela. il ne faut être ni querelleur. ni médisant, ni fier, ni ég:oïste. ni ialoux. mais bon, complaisantï. désintéressé. L'amour du prochain et l'amour de Dieu sont tellement unis, en effet. qu'ils forment une même oblüration. Enfin. il faut être bien avec soi-même. et l'on ne peut atteindre ce résultat qu'en faisant une g:uerre sans merci aux passions qui troublent l'âme et produisent le remords ennemi de la paix. Etes-vous en oaix avec Dieu, avec le prochain . avec vous-même? ...
Ce que dit la Croix Ecoute. âme chrétienne. écoute ce que dit la Croix : « Te suis une mine d'or. une lumière et un 2"laive. Chère âme. que cherches-tu? si c'est la richesse. prends-moi. Creuse. creuse touiours et une mine d'or inépuisable sera ta récomoense. Avec cet or, sache-le. tu seras ouissante . tu pourras acquérir des biens immenses Creuse creuse encore et tu trouver&; en moi la véritable et durable science aui fait les héros de la foi les victimes du Sacré-Cœur. les saints e1 les mC'lrtvrs. Ame chrétienne, la Croix contient tout et donne tout. La Croix est un univers dans l'univers! que ta soif soit donc d 'aimer la Croix. La Croix c'est l'univers étemel et divin. la voie des élus. la porte du Ciel, l'espoir des naufrag:és. l'asne des
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malheux~ux. le royaume de la vie et le mouvement de l'amour. Ses bras sont ouverts en grand nour recevoir ceux qui pleurent et quj soufrent! Sans la Croix, le monde ~.erait resté plongé dans les ténèbres. Ecoute la Croix: Où je ne s uis Péi5 plantée, là, rèQ"ne la mort. Sans moi les peuples retournent à l'esclavage, aux ténèbres, au mal. Si tu veux aller au Ciel, chère âme, et conduire au Ciel des multitudes d'enfan~s cle Dieu, viens dans mes bras, viens, j~ po.r.te l'Amour infini! viens, j'éclairerai ton chemin ... A ma · clarté, iamais tu ne t'égareras. Le monde, aveuglé. par l'orgueil, rejette mes rayons d'humilité, de pauvret~. d'obéissance et de douleur. Par ces rayons j'ai dissipé les ténèbres. j'ai attiré tout à moi et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps. Veux-tu vaincre la chair et sauver ton âme? Lève ton bras et prends le glaive que t'offre Jésus. Ce glaive est en même temps un levier capable de soulever le monde entier pour le ramener au Calvaire. Quiconque plante hardiment la Croix dans son cœur devient comme un lion par la for-ce et le courage. Quiconque plante la Croix dans son cœur, la Croix nue, devient un saint ou un martyr! Oh! prends ce glaive, âme chrétienne, ce glaive de l'amour, pour te sauver et sauver le monde. »
L'unique Ami Un ami, c'est la perle au fond des mers. Mais, amis vivants. où êtes-vous? J'en connais un, moi, je pourrais dire et ie dis: tl me suffit. 0 Christ bien
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aimé, tu ne trahis pas, tQi! Tu et tu es d<>ux; tu e'SI bon à co_rrisres et tu relèves; tu ne bles~ tot, tu n'a:s pas de rancune; tu es grand que nous, pauvres Petits d'un iour qui rêvons d'éternité et savons pas aimer... Que les faux amis me trahissent les amis m'abandonnent, le Christ' ne se rgtirera pas de moi! Il sait · lui qui sonde les cœurs et les · tout en moi. jusqu'au dernier voudrait crier son Nom. Après tout que m'importent les mes et la facon dont ils me j Oh! qui vous dira l'amour de Christ. si vous ne l'avez pas Et si. une seule fois, dans un seul tant. vous l'avez goûté. qui vous en di.ra l'inexprimable effet? Ceux qui bu à cette coupe, Wle fois en leur d'homme, savent que ie dis vrai et c'est un enivrement dont on ne pas. P. (Vie de /ésus-Christ).
à ceux que divisent l'orgueil, J'ambi· cupidité et l'injustice! Que les uns à ne pas retenir plus que leurs et tes autres à ne pas demander à la brUtale et sauvage la satisfaction d'aprnême légitimes. à ceux que :,épare une in terprétation et trop per sonnelle de la meilleure d'apostolat dans le monde! Que de volontés se stérilisent les unes les auqu'elles se campent sans générosiun terrain trop étroitement délimité. aussi aux peuples qui se préparent jamais à la guerre les uns contre les sous prétexte que plus ils auront de et de fusils, moins ils oseront se batsommes malheureusement dans Je des utopies et des poudres sèches. surtout aux peuples opprimés par la et la dureté de plus forts qu'eux! Nlllres~;eu;rs ne réfléchissent pas que les nations se paient dès ce monde el a souvent des retours de justice en des victimes : il est vrai que parfois longtemps à venir, mais ils vienel ils consolent au moins les petits-fils et petits-neveux de ceux qui ont souffert. :j:
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PENSEES DU JOUR Nous sommes allés à Jésus s'offrant l!. nos dans la majeste! de ses reposoirs, dintJem~ent de sa croix; allons à Lui rési· ~ le mystère du tabernacle ;_ allons à ce C'est la fête du renouveau. Et ce n'est qui se fait prisonnier par parce que le printemps est là et que les pour l'homme. bres sont devenus des bouquets blancs route est ténébreuse. incertaine : Il roses: le réveil de la nature et le nous sommes faibles; Il est le ; en proie à l'erreur: Il est la que le soleil lui donne concourent sans à donner à tous les êtres une vie nouvelle iO'Tlnr~,nf< : Il est la Sa~esse; asservis : Il est l'Esprit en son essence; éclate .ioyeusement de Ioules man ières. el au mal, tristes pécheurs: Il est la païens déjà avaient accoutumé de célébm venue du printemps. elle-même; nous passons : II demeuparce que l'Eternel ; la mort nous attend : Mais la résurrection du Christ lui a une autre saveur et une autre la Vie. au Dieu des autels. Ressuscités à la il est aussi le renouveau de la vie comme à pareil jour, Il ressuscita ~ la et, par la connnunion pascale, il voit citer les âmes mortes, revivre les après les abaissements voulus de sa séchées des vertus et refleurir les de sa croix. de sa tombe. approde la table eucharistique. où le charité et de la paix entre les hommes. paix est même la bénédiction spéciale distribue aux fidèles le Viatique cêles· temps de Pâques; elle est comme l'écho du voyageur vers l'éternité. Notre corps vant de celle qui est tombée, sur !es besoin du pain de chaque jour; notre âme des lèvres du Christ sortant du tombeau. ••llht~de. elle aussi, de quoi apaiser sa faim, Pa ix donc à tous les hommes! , se sanctifier; elle réclame, non
une nourriture matérielle et l,!rossière, comme le veut le corps, mais une nourriture spir ituelle comme elle, le Pain des Anges devenu le Pain de l'homme, le Pain descendu du Ciel, et qui renferme toutes les délices. Allons. r elevés de nos chutes. absous de nos fau tes, en paix avec nous-mêmes avec nos semblables, avec notre Dieu, allo'us au banquet sacré. où se donne notre Maître et notre Rédempteur ; et lorsqu'Il sera descendu en nous, lorsqu'Il reposera en notre sein, disons-Lui : Seij!'neur Jésus, venu à moi pour relever mon âme, la transformer, la rendre moins indigne de Vos re~ards , répandez-y Votre grâce. Rendez mon amour pour Vous e4 pour mes frères de plus en plus ardent, de plus en p lus efficace, ma foi de plus en plus vive, mon espérance de plus en plus ferme. Puissé-je me nourrir souvent de Vous avec piété, afin de trouver en. Vous ma force en même temps que ma joie. 0 mon Dieu, ô mon Bienfaiteur, que je n'aj!'isse plus que selon Votre volonté er pour Votre gloire. Que soutenu par Votre main paternelle, j'arrive, malf;!ré mes défaillances, au chemin de la vie, j'arrive enfin à la Patrie céleste où je savour erai à jamais un bonheur sans mélange, cette félici té dont Vou s donnez l'avant-goût à ceux qui Vous reçoivent avec dévotion sous les espèces sacramentelles.
Le Temps de Pâques
Fêtes de Printemps .
Le retour du printemps. - Fêtes payennes et fêtes religieuses. - La Saint-Ambroise. -- Pâques chez les divers peuples. - Les coutumes pop ulaires. - La Pâque juive. C'est LUl mois joyeux que celui d'avril. Le printemps sourit à travers le!> bourgeons qui s'ouvrent. les premières fleurs apparaissent et, dans le carillon des cloches. Pâques rappelle et ramène à la fois l'étemelle résurrection. Aussi les fêtes sont-elles nombreuses et importantes, comme sont nombreuses ·a ussi les vieilles coutumes populaires. IYabord, c'est la première jour née d'avri l qui met en gaîté, depuis des siècles, la plu· part des pays civilisés. Les mystifications ne !:.ont pas toujours drôles; elles sont souvent vieilles comme la tradition, mais elles ont tou,iours le même succès. P uis, le 4, c'est la Saint-Ambroise, fêle des
52 laboureurs, qu'on ne fête plus autant qu'autrefois, sans doute, mais q ui garde encore, cependant, des fidèles. dans un grand nombre de nos contrées. Ce .iour-là, on a coutume de se réunir, dans chaque ferme, autour de la maîtresse du logis. Le plus jeune de l'assistance lui offre des fleurs, on s'embrasse à la ronde et tout Je monde se me! à table pour un plantureux festin dans lequel la trislesse n'es! pas de rigueur. Le repas dure iusqu 'au soir, puis on danse. et ce!ie fête est corrm1e un repos joyeux avant le commencement des. d urs labeurs de la saison. Ma is tout cela n'est rien auprès de Pâques. car on peut dire que, dans tous les pays, ce jour est cel ui d'une grande fête. I l y a bien aussi Pâques fleuries. ~âques des roses, Pâques de Notre-Dame. mais cela n'est rien auprès du grand anniversaire du matin où Jésus est ressuscité. En dehors des réjouissances religieuses et des cérémonies du culte, Pâques a donné naissance à des cérémonies charmantes, pleines de pittoresque et de poésie. C'est ainsi qu'en Normandie, en Bourgogne et dans certaines parties de la Bretagne et du Languedoc, les enfants pauvres vont chanter ~ la porte des riches une complainte sur l'air de • l'Alleluia • pour demander· une aumône Olt un cadeau. En Picardie, cette chanson est remplacée par Je • De profundis » en l'honneur des morts aimés. Dans ces diverses provinces , on donne généralement des oeufs aux peti ts quémandeurs. En Flandre, l'un des chantres du lutrin porte dans chaque maison un récipient plein d'eau bénite. D'abord il asperge Ta marson aux quatre coins en chantant un psaume, puis, après que chaque habitant s'est ~igné de so11 doig-t mouillé, le chantre se reh re non ~ans avoir reçu une offrande. En échange, il remet une hostie non consacrée que l'on colle à la porte de l'armoire el qui a la veriu de porter bonheur à la fami lle. En Russie. Je J)euple tout entier manifesl~. ce jour-là une joie exubérante. Il semble vrai· ment que', pour un instant, l'é!!alité la plus complète est établie, car les seig~~~eurs et les paysans, du Tsar lui-même au plus humble moujick, ne se rencontrent pas sans s'embrasser et échanger Je salut pascal. " Christ est ressuscité! » dit l'un. Et l'autre répond: " En. vérité, C hr ist est ressuscité!» En Pologne. le jour de Pâques, la fable des maisons riches est ouverte à tout venant. Entre qui veut sur le seuil, le maître de la
maison partage un œuf dur avec qui va s'asseoir ensuite et manger l En Angleterre, les fi ancés o nt choi sir la sema ine de P âques Püur bralion de leur mariage. On a vu où, à londres, ces jours-là, les lébraient par milliers au point les clergymen se voyaient forcés même geste plus de quarante couples. En Espagne ont lieu des processiona ne solennité inouïe. La semaine sainte Séville est célèbre dans Je monde entitt jour, des confréries défilent par les ' costumes de cou leurs éclatantes; le vi lle est illuminée et la fête continue g-aîté et dans le bruit. En ce temps-là ou la reine ont coutume de faire ,e-râce vie à neuf criminels condanu1js à la capitale. La cérémonie est. paraît-il, fo rt L'aumônier de la Chapelle roya le au souverain un plateau sur lequel se une liasse de papiers entourés de noirs. Ce sont les arrêts de - Votre Majesté. dit le prêtre. t-elle à ces criminels? Et Je monarque répond en tendant la - Je leur pardonne afin que Dieu me donne également. En Allemag-ne. Pâques est l'occasion réjouissances musicales; en Ital ie, on ne. a u milieu d'une affluence considérable nèlerins . les statues et les images saintes. Bel!!ique enfin. les jeunes J!ens des deux s'offrent réciproq uement des fleurs ques et: des œufs enjolivés de devis~s Toutes ces coutumes sont observees de nombreux siècles. et. deouio. la plus antiquité Pâques a été célébré par les ~es reli!lions avec la même fidélité et la me solenn.ité. N'est-ce pas. au surplus. la tinua tion de la Pâque iu ive ou'ava it in Moïse en souven ir de la sortie des de la mer Rouge. Alors, en sacrifices, chants en! lectures pieuses et surtout en banqu~t qui était célébré, le soir, ?ans que fam ille. Le menu se composai! ment de pain azyme, d'un jeune agneau et ne salade de laitue sauvage. Les convives étaient tenus d'y assister bout, chaussés de sandales, la ceinture reins et Je bâton à la main comme s'ils prêts pour un voyag-e. _ Enfin. en avril, on célébrait mains les jeux mégalésiens ou • Jeux . , ainsi nommés parce qu'ils étaient
53 premier ordre et partila grande déesse par fêles, où les mal('istrats ~ssislaient ur;pre les dames romames dan1 d:C ~t J'a~lel de Cybèle; des prêtres v portaient en triomphe l'image de et les théâtres représentaient pen. jours des pièces nouvelles. SIX NOEL MARTY.
ces
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Le Roy et le Lépreux CONTE DE P AQUES
fn ce tem,ps-Jà, les pauvres gens du pays f nee avaient encore deux protecteurs à ra dans leur misère: Dieu et le Roy! Deuii, ~islesse, pauvreté, 11l!lladie, .~évis· à fa fois dans une humbl~ chaUJmere .à du manoir féodal de N1velon III, SI· et autres lieux. r-.ho•uerJa re et infirme, Michelette avait son homme à la Saint Jean d'Eté et clouée sur son g-rabat, elle n'avait d'auque le doux_ Crucifix cloué à · mais, en ce siècle de foi, c'était chose, et, bien dévotement, la igée priait le Sei~neur Jésus ~~ Ma· la Vierge pour les s1ens trépasses; pamari, enfants, qu'elle irai.t rejomdre • lorsqu'il plairait à D1eu, en son ' · ; _ et pour son petit-fils MicheJe nom faisait couler ses larmes plus bien qu'il fut encore vivan!, !!li! • Son Michelin! si beau, si .bon, . s~ p 1eux, s~ dlaritable! la bénédiction de sa vieillesse, qu Ille avait élevé avec tant de soins, tant d'a· mour, le garant de tout mal, de tout péché, dt toul 1p ér il! . . Craintive redoutant pour lm un métier wp rude, ~Ile avait consen.ti à le mett~~ en apprentissage en la bonne Vl.l le de <;_omp1eg-ne où résidait alors Je roy Loms neuv1eme. c~ez mitre Jacobus, orfèvre, pr~s l'ég~ise S~mt Antoine, qui flairant en lm ~n fm arhsan, ~i promettait monts et merveilles. Pourquoi l'avait-elle é:outé? . A fréq uenter des mécreants; ~n n sque so.n ime et son corps, et si l'une etai! sau~e,. graœ à Monsieur Sai nt Michel, l'autre ela1t en rrand dang-er! Sans doute, Jacobus. était estimé .dans son art; il avait la clientèle du comte Nrvelon, de
maints barons et de plus d'un chapitre; il cisela it de r iches aiguières, des coupes de vermeil et même de saints reliquaires, mais il n'en avait pas moins méchante réputation et, en aïeule prudente et avisée, elle n'eût pas dû faire fi des mauvais .propos. D'abord Jacobus, ce n'était pas un nom chrétien· il était peu assidu· aux ofiiœs, se bornant' à y envoyer sa n ièce Aloyse et son apprenti; puis on le disait us~ri~r et terrible à ses débiteurs qu'il pressurait JUsqu'à moelle - on le disait compère et compagnon avec un vilain corbeau « Belzébuth ». qui ne le quittait jamais, et' avec lequel il ~'enferma~t dans son laboratoire pour consulter le gnmoire, bien sûr, enfin on J'aécusait tout bas, bien bas car il était puissant et redouté, de complicité dans ces meurires rituels q~i déchaînaient tant de colères contre les Ju!fs au Moyen-Age, et de profit~r du sommeil des jeunes gens pour leur h rer du sang et en composer des philtres. C'était pourq uoi sa nièce éta!t si. pâ.Ie et ses apprentis si maigres. (Peut et!e eO!-II été plus naturel d'attribuer. ~tte . ma1gre!-'~ à la piètre chère que leur faisait fa1re le VIeil ava· re.) ·t . t Quoiqu'i l en lût, de pareils brm s ava,en fai t hésiter la grand'mère au moment d~ mettre sa croix au bas de l'acte d'apprenltssage, mais Micheli n l'avait tant suppliée! Ce n'était pas seulement par a~ilion de devenir un maître fameux, de travailler pour les nobles et les grands, les dames de la Cour et peut-être le Roy lui-même, de gagner x·enom et fortune. Non! Plus q_ue. tous les ?'ésors de l'mièvre, deux yeux nOir~ .relenare~t Michelin à son établi et, pour la JOie de vou· passer et repasser dans l'atelier la bell~ Aloyse, pour l'honneur de po!l~r son missel et son a umônière il l'eût suiVIe, même au sabbat... tant ce ~ervage lui sembl~it doux,t H eureusement si l'orthodoxie de 1oncle laissait quelque peu à désirer, celle de la nièce était au-dessus de tout soupçon, et, lorsque les deux jouvenceaux étaient ag-enouillés au?' pieds des autels, la bonne Vierge se!llhlait les envelopper du même sourire, comme les mendiants aveugles, écloppés, bancals, entassés sous le portique et unis dans la même prière. Mais nulle ne s'élevait plus fervente vers le trône de Dieu que celle d'un pauvre lé· preux, à qui jamais ils ne re~saient leur au· mône bien que chacun s'écarta! sur son pas-
54 sage; et le plus déshérité sur la terre est le plus puissant au ciel.
II Un jour, une terrible nouvelle s'abattit sur" la pauvre Michelette. Son petit-fils, accus~ de vol. était arrêté et jeté dans un cachot. Maître Jacobus s'était avisé de l'ador a tion de son apprenti pour sa nièce, et comme il était peu sentimental et inaccessible a ux choses c!'a· mour, il avait rudement mori~éné t·un c:t conduit l'autre a u prieuré de Saint Corneille, au beau milieu de la forêt, en attendant l'heure de la marier à quelque ~entrti'IOirune ruiné, ce à quoi il osait prétendre, vu ses grandes richesses. Depuis lors, Michelin dépérissait et se morfondait à son établi, aussi lugubre que « Belzébuth •. qui le ·rej:!'ardait de son œi l irO· nique, en sautillant parmi les outils. Certain dimanche, appelé au château de Pierrefonds, Jacobus avait laissé sa bouti· q ue sous leur double ~arde, lorsqu'à son retour il constata la disparition d'une aj:!'rafe en or guilloché sur le modèle du fermail du manteau royal. · Impossible de la retrouver! L'apprenti, pressé de questions, dut avouer qu'il s'était atisen~ l'après-midi sallê permission, mais il refusa énergiquement de dire où il était allé. Le maître courroucé, l'accusant de mensonge et de vol, Je fit appréhender par les serj:!'ents, invoquant la justice du comte Nivelon, qui promit de la rendre bonne et prompte. C'était la hart ou les R"alères pour le moins! L'aïeule impotente se lamentait de sOft impuissance ... - Il y aurait peut-être un moyen, insinua une voisine compatissante, affirmez qu'il est venu vous voir à l'heure du vol, nous ne vous démentirons pas dans le villaj:!'e. Elle hocha la tête: - Ce serait péché mortel et lui porterait malheur. - Peut-il arriver pire que d'être pendu? - Oui, d'être damné. La voisine s'en alla mécontente et la pauvre vieille esseulée contempla le divin crucifié qui, à travers ses larmes, ne lui avait jamais sembté si consolant et si doux.
III La sentence était prononcée, l'arrêt devait être exécuté après les fêtes de Pâques.
Un soir, une ombre parut au chaumière et une voix étouffée 111u1rn.•• _ - Je viens vous parler de votre - Bienvenu celui que Dieu l'aïeule tout émue, entrez, brave nez une escabelle, et approchez-vous ' ne puis me mouvoir. - Las! je ne puis ni entrer ni près de vous, je suis lépreux. - Jésus! - Votre fils et la _g-ente demoiselle accompagnait à l'église, m'ont parfois ' pitié et je leur revaudrais volontiers ce ont fait pour moi si l'on acceptait mon gnage. - Vous savez quelque chose? - Je sais que votre fils dit la Vérilf. jour du vol , il était à la procession du ré de Saint-Corneille, ott ie l'ai reconnu loin. - Où est enfermée demoiselle C'est donc ça, qu'il ne veut pas malheureux enfant! ... Faut le dire à - Je l'ai fait; il m'a chassé avec jurements! au fond il sait bien votre fila nocent et la preuve ... - La ,preuve? - C'est que la nuit close, je l'ai vu, le ~oupirail de sa cave, enterrer une où bien sûr, doit être l'agrafe en car, il disait, en ricanant, à son vilain beau perché sur son épaule: • - Cette cachette-là vaut mieux que la ne, • Belzébuth • , et les g-ens de justice viendront pas chercher là. • - Le méchant homme! il faut avertir juges. - j'ai essayé. Tous m'ont repoussé, vouloir m'entendre. Jacobus est puissant! prêté de ~!rosses sommes au comte lui-même... - Il y a plus haut. - Qui donc? - Dieu et Je Roy! ... Oh! si j'étais j'irai vers notre bon sire, il m'écouterait, et me ferait justice ... Mon doux Jésus! un racle, je vous en supplie! mes ja""!bes! dez-moi mes jambes pour u n seul JOUr el vous bénirai dans I'Eternité. Elle fit un effort, mais en vain et gémissante sur son g-rabat. ... Le lendemain Vendredi-Saint coutume, le bon Roy Louis, pieds nus, allait en pèlerinaR'e par les ég-lises de la suivi de ses serj;!"ents ayant en main les
u'ils lui remettaient pour distribuer au q Dieu aux plus besogneux. de nvne il allait ainsi par une vole, un co était de l'autre côté et pouvait à sonna de son • flavel • pour at· ,..."""·","'' ce qui avertit le Roy, en sorvit le lépreux, et passant aussitôt 1 i mettant son pied dans l'eau hourut' froide, et sans se hâter, Je roi écouta e Je lépreux, puis Il lui donna auet lui baisa la. m~in... . beaucoup se StR'Oerent dtsant: _ Voyez ce que le Roy a fait! qui a baisé lllin du lépreux. Rtntré au palais, Louis IX fit mander son et s'entretint longuement avec lui. IV Alleluia! Alleluia! lts cloches sonnent à toutes volées, les à plein gosier, entonnent l'hymne la chrétienté se réjouit! ! Alleluia! •ur son grabat, la vieille Michelette in.de toute son âme la divine Bonté qui son fils à la veu.ve de Naïm. la porte s'ouvre et Michelin dans les bras de sa mère, reslui aussi, par la Bonté royale qui étendue s ur la pauvre chaumine. Alleluia! Alleluia! • . • Le Roy avait reçu le temoignage du le... repoussé de tous, on avait fouillé la Jacobus, trouvé la cassette qui ren. bien l'agrafe soi-disant volée: • Belamateur de ce qui brille, conune ses avait été le premier coupable et cachée dans un trou de la muraille, derson perchoir, où son maître n'avait pas à la découvrir. cassette renfennait aussi bien d'autres compromettantes et Jacobus avait ét~ en prison la place de son apprenh, le Roy, en compensation de ce qu'il accorda les biens de son accuet la :Ua in d' Aloye, qui n'était pas sa mais une enfant volée. chacun bénit la justice du bon sire, qui 4it bien souvent à son sénéchal: - Adoncques! voyez, Joinville, mon ami, combien vous avez tort de redouter la lèpre lb que le péché mortel; ce pauvre lépreux l'fpargne le remords du supplice d'un juste, *as ce même jour où; le Juste fut mis en croix.
.... En ce temps-là, les pauvres gens du pays de France avaient encore deux protecteurs à invoquer dans leurs misères: Dieu ef le Roy. Arthur DOURLIAC.
-·· Que faites-vous?
A cette question, les réponses sont diverses. Le médecin répond: J e visite les malades. Le notaire: Je rédige des actes. L'oUicier: Je me rends au quartier. L'avocat: Je plaide des causes. Le député: Je fais de la politique. Le savetier: Je fai s des souliers. La modiste: Je fais des chapeaux. Où est celui qui peut répondre: J e fais mon salut? Faire des robes, des souliers, de la politique; guérir la grippe, rédiger des actes, ce sont les ocoupations accidentelles de la vie. Son but, c'est d'accomplir ce que l'Evangi le appelle la grande affaire: le salut. Or, qui ne connaît nombre de gens pour qui l'accident de la vie devient l'essentiel? Ne faut-il pas vivre? disent-ils. Mais personne n'est mort de fa im pour s'être occupé de son salut. Personne n'a moins réussi dans ses affaires, n'a été moins estimé de ses concitoyens honorables pour être allé à confesse. Veuillez y prendre R"arde : la petite comédie que nous jouons su.r terre s'achèvera par un drame: la mort, - et la mort sera suivie du iugement. Quand nous arriverons au tribunal où siège une justice sans appel, Dieu ne nous dira pas: !lVOcat, comptons bien, combien astu plaidé de causes? Notaire, combien as-tu fait de contrats.? Combien, marchand , as-tu vendu de JTiètres de drap? Et" toi, cordonnier, combien as-tu livré de souliers ? Il nous dira: 0 créature humaine, qu'as-tu fait pour ton Dieu? Qu'as-tu fait pour ton âme? Qu'as-tu fait pour ton éternité? Si tu veux savoir ce que tu répondras à cette que~tion: Qu'as-tu fai t? réfléchis, mon frère, et, sans plus tarder, t'interrogeant toimême, tout le long de ce Carême, demandetoi: Que fais-tu pour ton Dieu, pour ton âme, pour ton éternité? De cette période de pénitence que nous traversons on ne saurait faire un meilleur emploi ··q~e d'en réserver quel~ues heures
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56 pour des méditations seneuses. sur l'œuvre capitale de la sanctification et du salut. Si l'Eglise fait entendre plus souvent la voix des prédicateurs, c'est afin de réveiller en chacun la voix de la conscience, en sorte que le Carême prépare à une vraie résurrection spirituelle, f{af!e de l'éternel bonheur.
La jeune fille de demain
buste pas assez généreux. Mais esprit est ouvert, combien leur âme de, bien portante, saine, charmante Elles savent bien, parbleu! qu'il travers du chemin trois cailloux, le et, si la destinée les a faites riches vent aussi qu'il y a le travail, les be~ux la musique, l'amour, la maternité, et des questions graves qui occupent leur cœur. Elles n'ont plus pauvreté, mais la fierté de gagner et, si la destinée les a faites riches vent qu'elles doivent une part de ' heur à d'autres moins heureux. Et les fait actives, adroites, vivantes, un peu trépidantes. mais rage et de bonne humeur. d'apprendre, les voilà à • frotter et cervelle contre celle d'autrui •, selon sion pittoresque de Montaigne. Ont-eUea dé d'être bonnes, les voilà infirmières, des-malades, torchant des bébés. nez mal mouchés des enfants de la nelle •. Ont-elles pris la résolution les voilà amoureuses, associées, amies de l'homme choisi entre tous, mari. Etles ne créent ni châteaux, ni en Espagne, et, si leur ima~inafion est elle ne se plaît pas aux chimères. Elles sissent de leurs petifes mains braves la lité, pour en tirer du bonheur ... , du par Je travail, de la poésie par la Yvonne
Que sera-t-elle? Yvonne Sarcey l'explique, cette semaine, aux lectrices des • Annales •: Je suis sûre qu'avant dix ans nous verrons le type accompli de la jeune lille moderne, celle-là même qui reflètera le sens de notre époque, toute de hardiesse, de courage, de volonté.... Car les aviateurs prennent leur vol vers les sommets; partout, les chaudières bouillent, les usines grondent, les aufos roulent, les inventeurs arrachent leurs secrets à la terre, au ciel, à l'eau, risquant crânement leur vie. Partout on lutte, partout on se bat, et, si l'on ne veut être piétiné par la horde qui galope derrière vous, il faut courir toujours plus fort, toujours plus vite, même si le souffle manque, même si les jambes chancellent, même si le talus du chemin invite au repos. Le combat est beau, et la vie vaut d'être vécue; mais il y faut des âmes bien trempées, et jamais peut-être, dans aucun temps, la femme n'eut à jouer le rôle émouvant pour lequel il convient de l'élever aujourd'hui. L'éducation, il me semble, doit être la pré· paration très noble à cette vie nouvelle et ardente, et la tâche est aisée, c~r les jeunes filles sont animées d'une bonne volonté et d'uLoin du • joli lieu de ma naissance ne volonté tout court tout à fait remarquaEuis souvent rêveur... Qui me rendra ma bles. sonnette et ma liberté? Et mes chers Je ne parle pas ici, naturellement, de cetPourquoi ne sui~je pas appelé, le soir, te jeune personne rastaquouère, flirteuse osée, jeux de la veillée? Pourquoi ces champi travailleurs de la terre, des bergers et extravagante, excentrique, dont je ne crois pas qu'il existe plus de cent modèles à Paris, ce bergères d'une terre qui n'est pas la qui n'empêche point les auteurs, les roman· me rappellent-ils les chansons des ciers, de la présenter éternellement à la jodes paysannes du hameau? ... Ah! barderie des étrangers comme le type de la voir, revoir mon pays; tel l'oiseau jeune fille française... Je parle tout simplequi revient à tire d'aile vers nos ment de nos filles, et celles-là, par bonheur, franchirai les montagnes, je passerai let et je volerai au toit paternel. Car j'aime ne sont pas des articles d'exportation. Peuthameau et son ciel, je suis et je veu:c être leur silhouette, à l'heure présente, estelle un peu trop maigre, - la mode l'exige, fils de laboureur... Je le recmmais le sentier du hameau; - leurs talons trop hauts, leurs chapeauxJ trop larges, leurs jupes trop étroites et leur aïeux l'on foulé de ieurs pas, et dans 11101
Loin du Hameau
je m'y égarais Je soir avec mes frères Comme le chemin est bordé de ranous nous amusions à rouler des cailla plaine... Dans les arbrisseaux le sentier, il y a des oiseaux; au ils y font leur nid, et j'étais adroit les retraites de ces chers nettts: innocents! puisque de ma vie, je n'ai que quatre œufs de rouge-queue, en. d'un coudrier. Que Dieu me par! je suis le iils du laboureur. croix en bois de chêne domine le hahommage public rendu au Dieu que paysans invoquent dans le bonheur dans l'adversité. fumée monte des toits... Devant moi, d'un bouquet d'arbres, se liressent, çà et là comme des ruches d'abeilles, · de maisons, foules recoude tuiles rouges. C'est chez nous! Denotre maison, on trouve le rucher, le et la niche de Philax. Et mon cœur douce émotion, à la pensée de mes parents. Que je suis heureux de les voir de santé! Pourrait-il en être autrement, on habite la campagne, quand on resdes sapins? Mes parents ont la terre toute leur vie, cette terre aïeux, la • Grande Amie • , que les poètes chantée; et ces champs, ces prés et ces ils les légueront affranchis de tourtdevance à leurs descendants. Je suis fils laboureur... La fermière est la maîtresse de la maison: • Elle songe à l'avance aux lessives futuJa.
Et vers le temps des fruits, elle lait des afifures •. La fermière, mais c'est la vie, la joie et la ité de la maison; c'est la mère qui au berceau du bébé, qui pleure avec qui pleurent et qui donne au pauvre sou A son école, la fillette devient sage et et lorsqu'elle est devenue jeune fille, apprend à filer la laine des brebis, à couà tricoter pour les pauvres; bientôt elle soin du ménage, de la cuisine, du laidonnera aussi mille petits soins à Je suis fils de laboureur... Si je pénètre à l'établie, je revois Noizette, Grisette, Rosette ·et Blanchette, autant de boules vaches, qui donnent un lait à satisfaire les plus gourmets. A côté se trouve notre ~vre, la plus méchante • bique • de l'endroit; elle est sœur cadette de Bichonne, la ~vre de notre voisin Samuel. Les chevaux
sont beaucoup plus sages, on les entend de loin tirer le foin du ratelier, un poulain familier se promène lentement dans l'étal,1le, épiant le moment favorable pour mettre le nez dans un sac d'avoine. Tous les animaux font plaisir à voir ils sont frais et gras, et dans la litière jusq'u•au ventre. Le paysan n'élève que du bétail de choix: c'est le secret du métier. Adieu, veaux, vaches, coqs et poules! Je quitte la ferme et le hameau; et cette séparation me cause une vive émotion, car... je suis fils de laboureur. Que votre sort est beau, chers paysans! Paisibles et contents, la tâche terminée, à voIre cher foyer, vous rentrez chaque soir. A vos champs, à vos bois, demeurez donc fidèles, aimez vos doux vallons, aimez votre métier. Cette pensée de la ferme el du hameau m'encourage el me fortifie dans les heures de tristesse. Car l'étudiant ne rit pas toujours, il pleure aussi et il se fatigue à user des culottes sur les bancs des classes et des universités. Après les fleurs de rhétorique, qui se sont flétries dans nos mains, nous voilà jetés au milieu des philosophes anciens et modernes. Au milieu de ce dédale, ne peul que s'é~arer un fils de laboureur et s'enliser dans les ornières des carrières dan~ereuses. En classe, je dors sur Aristote, ou · je bâillr· sur mon algèbre; pendant qu'on répète les formules de géométrie, j'entends les enfants qui jouent dans la rue, ce qui tue absolument mon éner~ie. Souvent mes yeux se dirigent vers la montagne, qui semble me dire: Venez promener vos pas sur ce tapis de mousse, rêver d'avenir dans ces sentiers perdus; vous y respirerez à pleins powmons le grand air de la liberté. Quittez la Blague, vous ferez bien: Vos pareils y sont misérables. [pée Car, quoi! rien d'assuré, point de franche lipTout à la pointe de l'épée! [tin. Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur desLa montagne me sourit grandement, ses paroles me sont plus douces que le miel. La douce brise des hauts sommets et l'arôme des sapins m'attirent. La montagne m'appelle, elle est si belle et si attrayante! Comme un oiseau passe sous ma fenêtre, je lui confie ce petit message, à l'adresse de mes parents.
58 " Cette lettre est de votre gars. Il pense souvent à son hameau et ses parents. Il reviendra à Pâques, quand les fleurs tapisseront les jardins et les prés, quand les abeilles butineront les roses et les lilas, quand les oiseaux feront leurs nids ... Je suis fils de labourenr. SIMON.
Le Retour des Hirondelles Faisant la nique aux frimas qui, il y a quelques semaines nous ont assié2'és, l'avantgarde des hirondelles est arrivée: C'est à. peu près son heure habi tuelle. Les corps d'ar· mée des sûres messagères du printemps vont suivre, par régions, traversant le vaste ciel africain, et la Méditerranée à tire d'aile pour regagner lidèlement leurs nids de i'an passé. L'hirondelle croit au printemps, die le suit partout, c'est le secret de son alacrité. Que devient J'hirondelle française quand elle quitte Je pays avec les beaux Jours? On raconte qu'au dix-huitième siècle, un cordier de Lyon avait attaché ceci au cou d'une des alertes voyageuses : Hirondelle Si fidèle, Dis-moi, l'hiver oÏl vas-tu? Et aux premières fleurs, cette réponse lui fut rapportée: Dans Athènes Chez Hélène Pourquoi t'en informes-tu? A l'un de ces derniers automnes, un de mes bons voisins de campagne eut la même curiosité et confia ce message ~ une des hô· tesses de son toit sur son départ: Hirondelle, ma petite hirondelle, Oü peux-tu bien être en hiver? Au printenr;)s suivant, il eut la surprise de détacher du cou œ p~tit billet dé!icatentent fixé par une légère faveur bleue: A Florence, n1a ismt Castellini. Porte en France 110s meilleurs vœux. D'où cette croyance que nos hirondelles hivernent en Italie et en Grèce. C'rst cependant l'exception. L'automne venu, elles disparaissent également de ces deux pays où sévit aussi un hiver relatif. Celles qui s'y arrêtent sont des égarées ou des jeunes gui ne se sen-
tent par les ailes assez fortes POur traversée. Mais la plupart s'én vont le soleil dans l'Afrique centrale et même jusque dans l'Afrique arrivé maintes fois que des paquebot accueilli dans les régions équatoriale• à la mer par la force du vent. s, Les deux espèces d'hirondelles communes dans nos régions sont paysanne - hirundo rustica ·- et citadine - hirundo urbica. La queue plus lon2'ue que les ailes et courte et JéRèrement échancrée. Il de les distinguer de loin à première ce qu'elles volent de la même façon, et légères, caracolant dans le bleu l'air comme une flèche en décrivant ' bes élégantes, jouant, le soir couchant rose, se poursuivant, leur petit cri joyeux et happant cherons au passage. Ceux qui temps savent que si les hirondelles haut.: c'est signe de sérénité et qu'au re lorsqu'elles volent à ras de terre, pluie prochaine. Cela tient à ce que cherons, qu.i sont la nourriture l'hirondelle, monten~ ou l'air suivant la lourdeur hyg-rométrique l'atmosphère.
Comment arriver au et an Bien-être L'ECONOMIE conduit au bien-être. Le riche comte de Pourtalès, dont le est, aujourd'hui, en grand hqnneur à châtel, rentrant un soir chez lui, trouva la cour de l'hôtel, deux Frères de du Grand-St-Bernard. Ceux-ci cendu.s dans la plaine pour quêter de leur monastère qui, chaque année, gratuitement des milliers d'étrangers. Pourtalès servait de guide aux Frères l'escalier qui n'était pas éclairé. A maitre, une servante descend pour la lampe. Elle se penche vers le foyer proche une allumette qu'elle jette parce qu'elle ne prenait pas feu. M. Pourtalès s'écrie : • Que faites-vous .... il y a du soufre à cette allumette. • massa lui-même l'allumette, éclaire la et s'éloigne. Les deux quêteurs, se
59 se dire : Chez cet avare, il y a bien ! Quel ne fut pas leur étonne'ils virent rentrer le comt~, ayant lourd sac, contenant 900 francs et leur disant : • Voici mon offrand'Hospice. • Les Frères étaient telébahis qu'ils ne purent que bégayer un Oh! oh! je comprends, dit M. Pour~us ne vous expliquez pas ma maniè· ~aire: mais c'est précisément parce que, iernps, j'ai pratiqué l'économie dans Jllison, qu'il m'est possible, aujourd'hui, 'fOUS faire ce don pour vos bonnes œutravailleur, chère travailleuse, que ce trait? Ne vous dit-il pas que l'éest le chemin qui conduit au bienque quiconque veut arriver à L'aisance, compter avec les choses les plus petites. ne veux pas vanter notre temps. je sais il est difficile pour maint travailleur de familles ouvneres, avec le ren. ifris,Sl!_rrient des denrées, des locations et de choses, de faire honnêtement son chele monde, sans qu'il soit question quelque chose de côté. Le mouvechrétien social travaille précisément zèle pour améliorer les condiiions matédu monde ouvrier, afin qu'il devienne ·à ce dernier, grâce à une économie de mettre quelque chose de côté l'avenir. Je crois cependant que, malgré cette duredu temps, l'on pourrait mieux pratiquer et son2'er à l'aveni.r davantage qu' le fait. Observez donc comment cerjeunes gens traitent leur bien: meubles, outils, etc. Un habit est à peine est déjà malpropre, troué, abîmé. d'autres n'ont aucun soin de leurs et de leurs ustensiles de ménage. trimestre, souvent chaque mois, il neuf. Avec cette manière de faire, comprétendr~ pouvoir arriver à l'aisance? Il importe surtout à la maîtresse de mai1011 de comprendre l'économie. Telle femme Je double de denrées pour ne préJill'er qu'un repas insipide, tandis qulune au· Ire dépensera beaucoup moins pour pré· parer des aliments nourrissants, savoureux, excellents. D'où cela vient-il'? C'est que l'une aétudié et appris; elle est cuisinière, tandis que l'autre ne l'est pas du tout. Très souvent aussi des jeunes filles de la dasse ou·vrière sont· embarrassées. dans les
affaires et les devoirs du ménage. Pourrait-il en être autrement? A peine émancipée de l'école elles doivent aller à la fabrique pour gagner, et cela jusqu'au mariage. Alors, la jeune fille connaîtra peut-être à fond la vie de fabrique et le métier; il n'y a. que la chose capitale qu'elle ne cqnnaît pas, c'est-à-dire CLJisiner, coudre, raccommoder. Il n'est pas étonnant que de tels ménages ne s'en tirent pas, qu'ils ne possèdent ni paix, ni bonheur, et que, à défaut de la bénédiction de Dieu, la pauvreté, la misère, la discoTde viennent s'installer au milieu d'eux. Il est donc nécessaire que la jeune fille, riche ou pauvre, étudie à devenir cuisinière, à coudre et à entretenir le linge, avant de fon.. der un foyer. En particulier, que les membres des sociétés de Travailleuses profitent des précieux avantages des Cours pratiques, pour acquérir des connaissances n;on seulement utiles, mais nécessaires. Celui qui connaît à fond la tenue d'une maison sait apprécier toutes choses et produire beauçoup avec peu de chose. Ceci nous amène à parler du ménage des gens peu aisés. Les gens peu aisés, comme ie petit fonctionnaire, l'empl'oyé, l'artisan, l'ou· vrier, le journalier, la travailleuse, doivent savoir compter, !ilénager, économiser; c'est le fondement, la condition principale de la prospérité d'une maison et la source la plus sûre de l'aisance et du contentement; c'est le chemin vers le bonheur et vers un avenir prosQère. " Je me suis trouvée, écrit une célèbre femme de lettres, dans bien des intérieurs modestes, ou pauvres, si l'on veut, et où. j'ai rencontré, grâce à l'économie de l_a mattress~ de maison. une table meilleure, bten que prepa· rée à peu de frais, que dans un grand nombre de familles bien plus aisées où la maî· tresse dépensait au dehors son temps et son argent et se trouvait, à la fin d'un mois, ou même d'une semaine, dépourvue de tout. • « L'automne dernier, raconte le même écrivain, je portais quelque ouvr~e à la. femme d'un petit employé qui donnatt à la couture tous ses moments de loisir. Je la vis assise devant une petite cassette en métal, divisée en ~ix compartiments. Tout près se trou~ait une tirelire assez grosse. Voyant une certame somme dans chacun des compartiments de la cassette je dis en souriant: • Cela sent le bien-êtr~. • " Aujourd'hui, répondit-elle,
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60 nous avons reçu la paye du mois: 100 marks. Je sui_s occupée à _e•~ faire la répartition pour le mo1s. » - « Pu rs-Je sans indiscrétion vous prier de me permettre' d'examiner votre ~omp te?_Je n'agis ni par curiosité, ni par intérêt, ma1s dans le but unique de donner Ull bon conseil à d'autres femmes. • - Ma demande fut accueillie avec empressement et j'eus bientôt tous les renseignements que je désirais. Chaque compartiment de. la cassette contenait un petit billet. Sur le 1er, pour le loyer 20 marks; Sur le 2e, pou.r les vêtements, 18 marks; Sur le 3e, pour le chauffage, 6 marks; Sur 1~ 4e, argent de poche pour le père, 4 marks; Sur le Se, argent de ménage, 50 marks; Sur le 6e, mon gain, impôts, caisse de maladie, dépenses imprévues.
* • Notre effort constant et notre plus grande joie, poursuivit Mme N., sont qu'il reste quelque chose dans chaque boîte,à la fin du trimestre; ce reliq uat va dans la tirelire et ensuite à la caisse d'épargne. Cette fois-ci, il ne reste pas grand'chose, malheureusement, parce que nous avons dû acheter de la Titerie pour nos enfants qui grandissent. • Or, la fami lle se composait de sept personnes dont cin.q enfants de cinq à quatorze ans. Aussi j'exprimais à cette dame combien j'étais étonnée de voir qu'elle arrivait, avec 50 marks par mois, à si bien entretenir toute sa famille. Chaque fois que j'arrivais, à l'heure d'un repas, je trouvais parents et enfants à une table simple, mais substantielle. Mme N. voulut bien me consacrer quelques heures; j'en profitais pour noter ses dépenses des dernières semaines. Plus tard j'in~rivais le menu des huit derniers jours. Je voulais me rendre compte des repas que l'on pouvait faire à si peu de frais. Or, void le menu préparé avec 12,88 marks : D imanche midi : potage à la viande, viande, choux frisés et pommes de terre. Dimanche soir: beurrées, fromage, café. Lundi midi: potage aux petits haricots, omelette. Lundi soir: soupe au gruau, pruneaux et pommes de terre au vinaigre. Mard i midi: boulettes de viande hâcht!e à
mes cette funeste habitude de faire des dettes n'est-elle pas la source. Payer comptant: tel doit être notre principe. C'est en cela que les et la bénédiction du Ciel des~en travailleurs trouveront la liberté et l'indépenmaison où l'homme peut se due: dance. de mes efforts .et. d~ mes sueurs Voici un second principe: loufe grosse gaspillé, m drss1pe _dans la dé5 pa ·5 il reste chez moi, entre les épargne est formée de petites choses. Plu· ana• femme act·1ve e t econome. • • Le sieurs petites choses forment un gros fout, • est un mot vraiment social : une multitude de 2'rains fait le boisseau, cent soutenue, afin de gagner centimes font u11 franc. 50 ceutimes d'épargne par jour représentent avec les intérêts commodérée, aiin de dépenser fidèle et avisée pour conserver posés du 5 pour cent, 2295 fr., après dix ans, · ·e raisonnable de ce qui a été éco- rt 6034 fr. après 20 ans. Est-il difficile d'épargner un peu? Que ne dépense-t-on pas ~~~s le but de l'empl~yer le mieux pour la boisson, les cigares, la toilette et les pour soi, pour les s1ens o~ pour personnes, tout cela est compns dans friandises? Dans une pauvre maison d'une petite com• Epargne • · . mune moura-it un homme âgé de 77 ans. Il dépendent en grande parhe n'était point ivrogne, mais chaque jour il la proprité de l'individu, de la et, par là, le bie~ des Etats et ~es avait dépensé en moyenne, 60 centimes pour la boisson et le tabac. En 60 ans, ces 60 cenL'effort, l'économie et la modérah?n times auraient produit la belle somme de plusieurs peuples grands et putsle luxe et la dissipation les ont tou- 35,000 francs. Quelles œuvres maRnifiques de prévoyanperdus. ce sociale ne créerait-on pas avec les 365 paix, voilà le bie.? e_nchanté vers _leq~~I époq ue si troublee etend une rnam he- · mill ions de francs dépensés _ chaque année et tremblante. Et cet âge de paix, ar- dans notre petite Suisse, pour les boissons désiré recule toujours plus. Mais si alcooliques? Et, d'autre part, que de bonheur, l~s hommes, en particulier la que de paix dans les familles. que de noblesses d'âmes englouties par Je torrent effra...ln,iir•thcm, à la frugalité, vous arriveyant de la boisson. à la paix sociale. (A suivre.) implique en elle-même certains qui conduisent infamiblement. à de conditions sociales. Le premter de principes est celui-ci : Payer tout corn?" f aire des dettes est devenu une rnalad1e C'est le fait des riches et des pauJe viens de parcourir les journaux angl~is. gouvernements font des dettes, les lis sont hantés par la terreur de la hou11le en font aussi. Et cela pour se qui s'e•l va. un plaisir, fréquenter les théâtres et faire toilette. L'on s'endette conPlusieurs clichés représentent des voyapour ne se refuser aucun plaisir Q'eurs arrivant à la gare ... Plus de train! ... s'égayer avec les autres. Les populaUne à une, les usines se ferment; les bateaux sont, de nos jours, criblées de très moisissent dans les eaux du port; un peuple dettes. entier erre, les mains dans les poches, se dequ'arrive-t-il à celui qui a des dettes? mandant Ce qu'il va devenir... Ayez donc pour principe d'employer l'avons vu cent fois, il s'enfonce touMême terreur dans les journaux allemands. cieusement votre revenu, si petit davantage ; lorsqu'il bouche un trou, Mais en plus, on s'assomme et on se fusille: ména2'er jusqu'au centime. de calculer, en faire un plus irand à côté; tinaLe's dépêches américaines jettent un en !er, d 'acheter avec le moins d'argent il a recours à toutes sortes de moyens d'alarme plus fort encore. ble, des denrées alimentaires profitables pour .pousser sa dette devant l~i, ~t Et en elfe!, si les mineurs de là-bas s'en nourrissantes .e t de les bien apprêter. lorsqu'il n'a plus de ressource, 11 demêlent. alors on peut envisager toutes les Gain et économie à. la fois ou peu s'en faut ou tombe dans l'inéventualités. C'est l'arrêt mondial de toute Rendent chacun riche. W IIICIAnœ. De quelle dés~lation, de _quelle mil'industrie... la misère, la famine... de quel désespoir et de combien de JarMais l'organisation socialiste interuatiola sauce aux oignons, mes de terre. Mardi soir : soupe au pain re fri tes. ' . Mercredi midi: soupe aux mes de terre au persil. Mercredi soir: salade de pomme 8 oeufs. Jeudi midi : choucroute, pommes foie rôti. Jeudi soir: soupe à la farine mes de terre. Vendredi mid i: haricots verts terre, sardines. ' Vendredi soir : friture, café. Samedi midi : soupe aux pois, lard mes de terre. Samedi soir: restes de midi et cafE, Un menu semblable, des aliments soigneusement apprêtés ne se sol!vent, même dans les fami lles où nus dépassent 100 ou 125 marks par qui pourraient s'accorder une ble. Voilà ce que peut une habile qui sait calculer et tenir un ménage à de telles femmes! · C'est aussi un préjugé de croire viande est la seule nouniture a quantité d'aliments qui, bien lent au moins la viande en Il faut mettre au premier rang légumes, en particulier toutes les ses, avec leur for te proportion d cuites à la graisse, elles reJnpJacent !eure viande. Du reste, une fisante, mais simple, est bien à la santé que le luxe et la sen ne sont pas les riches et les grands, célèbre médecin, ce ne sont pas œUI ont les moyens de s'acheter à prix d'or remèdes merveilleux, qui deviennent très mais ce sont, au contraire, les 2'ens au luxe. à la bonne chère et à l'ois.iveté, à-dire, les ouvriers, les a2'riculteurs, les telots, etc. »
DE PAIX SOCIALE.
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Mineurs et paysans
62 nale sourit : - Cette grève-là ... écrit-elle dans ses journaux, mais ce n'est rien!... Une petite répétition... Upe purge... On liquide les vieux stocks. Vous verrez, Messieurs, quand ce sera pour de bon! ... Cela promet. Et vous connaissez la réponse des économistes: • A cela, nous ne pouvons rien!... Que voulez-vous ... ? c'est le progrès! ... Le Progrès!... • Ce que je le connais, ce Monsieur-là! ... Je sens même que je ne peux aller plus avant sans lui tirer un coup de chapeau. - Monsieur le Progrès... je vous salue! ... Ça vous suffit-il...? Si vous voulez que j'aioule un ou deux r à vo·tre nom.... ? Monsieur le Prrrog-rès! ... Maintenant, permettez-moi, oh! respectueusement, pour ce cas spécial de la houille, de voir un peu ce qu'est le progrès de Monsieur le Prrrogrès. L'ouvrier des mines fo urnit un travail terrible dans le noir et dans la profondeur. J'ai vu, un jour, descendre, dans un puits de sept cents mètres, un beau petit cheval blanc. Et quand on me dit que cette pauvre bête ne reverrait plus jamais la lumière du jour, je le regardai avec un sentiment. de pi· tié qu'un païen même aurait compris. Le mineur, lui, remonte... pas toujours, ou pas toujours. entier. J'ai sous les yeux une statistique des accidents miniers anglais de 1910: 159,042 accidents, et pour une année!... Méditez ce chiffre... Des clichés, également anglais, représententdes scènes journalières de la vie du mineur... le puits avalant des hommes. par bouchées de 20 et 30; des «haveurs• rampant dans un boyau de houille étroit comme un certueil; ils sont ruisselants d'humidité chaude et presque ensevelis sous le charbon qu'ils arrachent à coups de rivelaine. Plus loin, des ouvriers, masqués comme des scaphandriers, les épaules sciées par le poids d'une lourde caisse d'air comprimé, réparent dans une coupe écrasée les boisages aplatis par un coup de grisou. On étouffait partout dans ces pages, et quand j'ai laissé le journal, j'avais l'impression d'un cauchemar qui finit. J'ai ouvert ma fenêtre et j'ai avalé du soleil .... Je remarque ensuite l'aspect triste des pays noirs.
Avez-vous traversé les contrées dea du Nord et du pays de Galles, la fosses et des corons horulliers? Le paysage semble fait de gris et la terre e&t délaissée, elle ne les maisons en briques rouges on1 leur de sang- coagulé; les logements s 'alignent pendant des kilomètres avec ne régull~rité des choses strictement res. Dans ce pays, tout est funèbre .... les murs, le ciel obscurci de palpable poussière de charbon l'a ir, et les habitants s'appellent « les gueules noires •. Troisième remarque: Nous sommes à une époque de Il n'y a pas à le nier: c'est affichE tout. Or, je constate que jamais l'ouvrier moins libre. Et plus on ira vers les des machines », vers le socialisme et moins les ouvriers auront le droit eux-mêmes. Qu'~st. par exemple, un pauvre ne4r de Newcastle par rapport à son cat .. ? Ce qu'il est...? Un fétu de paille tempête, un sous-écrou dans gigantesque. Quand la voix impérieuse du comitf dical a parlé, le mineur est doigt et à l'œiL Sans quoi, il nard exécré dont on mettra. un jour !re, « les tripes au soleil •, pour sty!e persuasif d'une récente affiche te allemande. Mais alors je me retourne vers le cultivateur de nos campag-nes, et je lui « Que tu es donc heureux!... ~ Tu ne fais pas de fer, mais tu fais du ce qui est encore plus. nécessaire. Compare ton sor t et remercie le ciel! Toi, tu dépends de Dieu, cQ_mme Je Mais quand tu as demandé à ce faire luire son soleil et tomber sa pluie, homme Sl.l·r la terre est aussi indépendant toi...? Le million de mineurs d' million -de mineurs d'Allemagne ... lions de mineurs d'Amérique peuvent de descendre dans les fosses et faire la géante... Des millions d'industriels peuvent lire xieusement les dépêches et tendre des
63 vers le dieu • Houille • . sans lequel puissantes machines ne sont que ille. grandes Compagnies, de chemins de voir, tonne par tonne, s'en aller gouvernements peuvent se demander serviront les cuirassés quand les sou· vides de charbon. petit cultivateur, homme sage et Irangui as voulu garder le premier mémonde, tu n'as rien à craindre. Tu ne que de D ieu, et Lui ne se met jamais possèdes le blé de ton petit champ... de terre de ton jardin, les fruits verger, les œufs de tes poules, Je lait vache ou de ta chèvre. doute, il y a les années mauvaises! ... où ne sont-elles pas, les années maumaison est saine, et cla ire,
es en sûreté, sur un sol qui ne t'enpas. Ce n'est pas la culture agricole 159,042 accidents en douze travail se déroule en plein air, sous Je où chante l'allouette. Tu connais Je des matins et la splendeur des beaux Tes yeux s'emplissent de lumière, et fleurs balancent devant toi les cassode leurs corolles; le vent sain, la bonne de la terre baigne. ta large poitrine; tourner le raisin et blondir les moispaysans de la plaine ou de la montaoui... redressez-vous tous dans la fier té vie saine et féconde, dans la joie de son! en pensant aux mineur;; ensevelis tout à huit cents pieds sous terre, dans les boyaux humides des fosses, aimez vos et vos prairies, vos sources ombreuses grands fleuves, vos plaines et vos monavec moi, non pas: • A bas le • puisqu'il est nécessaire, mais: reux ceux qui ne sont pas broyés lui!... Bienheureux ceux qui ne disent • 0 bouille!. .. • mais: • 0 soleil!.. . • c'est certainement Dieu qui a créé le soie ne suis pas sür que ce n'est ras le qui a fait la houille. Pierre l'ERMITE.
Variétés == LES ROSES AU LIEU DE LA VIGNE Il n'est pas de culture plus attrayante que celle des roses. En est-il de plus profitable? Un vieux savant qui s'intéresse à ces jolies fleurs - les vieux savants ont toujours un coin de poésie dans l'âme - s'est plu à faire, de son vignoble dévasté par le phyllo· xéra, l'oïdium et vingt autres fléaux, une roseraie, oi1 s'épanouissent toutes les variétés de roses. De ces roses, il fait de belles gerbes P\Wf ses filles et aussi de l'essence, car il a a11.1exé à son jardin un laboratoire. Son vjl;lloble était petit, son jardin n'est donc pas très grand. Mais ce champ de roses lui a donné à penser que d'autres champs plus vastes pourraient être utilement exploités. Il a calculé qu'un hectare en roseraie donne bon an mal an, assez de roses pour faire de 5 à 6 kilogrammes de la précieuse essence, qui se vend en moyenne 2000 francs le kilogramme; et il sait que les terrains où l'on a cultivé la vigne sont particulièrement propices à la culture des roses. Aux vignerons malheureux, nous livrons cette recette.
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MAUVAIS CALCULS Dernièrement, une dame accompagnée de son enfant prenait place à bord d'une voiture de tramway de la ville fédérale. Surgit le contrôleur: -- Nous disons donc deux places. C'est 20 centimes, madame. - Pardon, répliqua aussitôt la voyageuse avec une imperturbable assurance. Mon en· fant n'a pas encore quatre ans. Il est donc au bénéfice de la gratuité de transport. Je ne payerai que dix centimes. " Bien, madame, répondit poliment le contrôleur. Voilà le billet. Seulement, coi1U11e votre enfant me paraît un peu grand pour son âge, veuillez me donner votre adresse.' Parant d'audace - elle eût bien mieux fait, la malheureuse, de payer en espèces! - la dame déclina ses noms et qualités. Une enquête fut ouverte, qui démontra que l'enfant avait largement dépassé l'âge de voyager sans ticket.
L'indélicate voyageuse vient de comparaîdevant le_ juge de police, sous l'inculpahon ~c !enta!Jve d'escroquerie. Elle a été conramnee a 4 JOurs de prison et aux frais. Te· nant compte toutefois de ses bons antécédents, 1~ Î!Jge l'a mise au bénéfice de la loi de SUrSIS. Espérons que la leçon servira. t~e
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FREDERIC LE GRAND ET LES SUISSES Au moment où l'on vient de célébrer le bicentenaire de Frédéric le Grand, il est intéressant de constater que le fameux roi de Prusse avait une estime pour la Suisse. Il avait comme secrétaire un jeune Henri de Catt, de Mor~es, qu'il avait connu en Hol-lande dans un voyage qu'il fit incognito en l755. Ayant lié conversation avec lui sur un bateau qui faisait le service d'Amsterdam à Utrecht, il fut si charmé de ses bonnes ma~!èr~s, de s~n _esprit et de son savoir qu'il ~ m_v1ta à vell!r a Potsdam. Henri de Ca tt, qui eta1t professeur dans un institut de Hollande se r~ndit à cette invitation et peu après il de~ venait lect_eur du roi, fonction qu'il remplit pend~nt vmgt ans. Catt a consigné ses im·pressJOns dans un oumal resté inédit et con~ervé da_ns les Archives de Berlili; On y suit JOur à JOur le souverain pendant l'héroïque campagne de la guerre de Sept ans et dans les années qui suivirent jusqu'à sa mort. Henri de Catt introduisit auprès de Frédér ic le Grand plusieurs de ses compatriotes entre autres le médecin Zinunermann autem! d'un ouvrage réputé sur la « Solitude •. Le roi de Prusse appréciait fort la Suisse. Peu après la ~uerre de Sept ans il était entré en relations avec un officier zuricois, Salomon Landolt, que Gottfried Keller a rendu popu· laire dans son amusante nouvelle • Le Bailli de Greiffensee •. Il aurait voulu que Landolt organisât un régiment suisse dans son armée. La chose ne put aboutir et le roi de Prusse le regretta fort. Il disait à de Catt: • J'estime beaucoup vos compatriotes! Votre peuple est un peuple< sérieux, énergique attaché à son devoir; on peut se reposer' sur lui en toute confiance. ~
xxx LES CHEMINS DE FER DE L'EUROPE Le ,Journal officiel français" vient de pu· blier la situation au 1er janvier dernier des ehemins de fer rle l'Europe. La longueur totale des voies ferrées en
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ploitation. y compris des lig
t~. était de 338,848 kilomètre~ea l
Iton sur l'année précédente d' ea vient l'Allemagne, dont le rée 6~,148 kilomètres, puis la Ru:!u ktlomètres; la .Fra~ce occupe le a~ec 49,385 ~1lometres; viennent tnche-Hongne, dont le réseau 44,371 kilomètres· la kilomètres; l'ltali~. 16,960 gne, 14,004 kilomètres· la 1\Jl'Uillletno mètres; la Belgique, S91 0 '" ,.,.....,•._, le classement change si lonR"ueur du réseau ferré de rope_ à sa populati01~. La Belgique en tete avec 28,8 kilomètres par carré, puis la Saxe, avec 21 bourR", avec 19,7 kilom. Bade, 14,8 kilom.. l'n.~:>aL'1~-u,rn••1~ Grande-Bretagite, 12 kilom., la kilom., la Prusse et la Bavière les Pays-Bas, 9,7 kilom. la Fr~nœ kilomètres. '
X><X UN ARBRE DE SIX MILLE Humboldt avait signalé dans le l'Amérique un boabab tronc mesurait neuf mètres de quel le savant naturaliste allemand l'âge vénérable de cinq mille cent ans! Ce doyen des arbres passe au par le fait de la découverte récente, que, d'un cyprès extraordinaire, non par _sa taille et par son âge, mais sa v1gueur. II se trouve dans une région connue, près du village de Cheptillfellll tronc a exactement te-huit centimètres de cir·coJJlféJren,œ. D'après le nombre des couches ques de croissance, les botanistes culer l'âge du cyprès phénoménal pas moins de six mille deux cents La réputation funèbre des cyprès volée : Ce qu'ils en ont vu mourir, rations!
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Soeîété valaüpa1)t]e ) d'édu~aticn ~----------------------~~c
Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecole primaire donne de 10 à 12 livraisons de 16 pages chacune, non: compris la couver~ure, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). Chaque mois:n est en outre apporté un supplément illustré de 8 pages intitulé : Le Foyer et les Champs.
Suisse fr. 2.50
Par an Union postale fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal ·II 56 : .. , '' ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur •. ,,Tout ce qui concerne la publication clolt être aclressé directement à son gércmt, M. P. PIGNAT, Chef cle Ser\'iee aa Dépcutement cle l'Instruction publique, à Sion. ·
•- Eh bien! Hubert, cette s'est bien passée? Es-tu content de tutrice? - Oui, m::..is elle ne sait rien. - Comment. elle ne sait rien? - Dame! Elle nous demande
moyen d'être trompé, c'est de se croire plus fin que les autres