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sui te commen cera. La colonn e s'ébranle à. Lravers le jal'Cli.n, foudroyée de la !errasse de l'Eatt, du l'on! rtoyal, d e La CùlU' d u manège ct d lL Café ùcs ~liants . .En qu elqu e~ min utes, elle 1-ercl nue trentain e d 'hommes. Reding, déjà bl es~, reçoit deux coups de sabre sur la tête; il s'affa isse. Gibelin, pour adoucir ses souffrances, lui appuie la lètc Slli le sac d'u n soldat mort. Dürler qui semble inYuln érabl e a son cl'aJ•Ci.lLl traversé p;u- u ne balle. Diminué de 50 hom:mes, la p etite troupe a tteint enfin la ten assc du manège, accueillie pa.r les cris: , Bcmrrcaux du peuple, rendez les armes l" Le dernie11 espoir de défendra le roi s'évnnouit; les déru lés prononcent aussi le mo t clâ désarmement. D'Hervilly rccoo nait alors son rrreu r: c'est tlan5' leurs ~ase rncs et n on r as à l' A~·~embl ée, que les Suisses devaien t se retirer. Les ollici·crs\ la ra.gc an cœur, pénèh·cllt dans Ja salle de l'Assemblée. A la vue de CeS' lwmmeSJ cou verLs: de J:onssière, l'épée nue à la main, une ])a· nique se l•roduit. Üll cri e : ,Voilà. les Suisses l" Déjà. plusieurs d6putés de l'ex lrême·g:mch e cherch ent à s'en fuir par les' fenê tres. Dürler et de Salis! se: font conduire au près du roi: ,Sire, d éclare Dürlc'r, on veu t q u~ je po~e l e~ armes, je n e le ferai que sur Ull ordre d e votre Majieslé." Lou.i~ dans sa fair bles:se répond : , Rendez vos arme:> il. l'a garde nationalo, je n-e veux pas q ue de si brave'> gen s que Yous J)(jrisseo.t." C'est l' arrêt d e mor t 'des Suis'Ses. BouÀe-versés, les officiers ron t ann oncer à leu rs h ommes la Ia lal() nou velle. , Le R oy ordonne au..x Suisses cle déposer à l'ins tan t. lellis armes et de se retirer dans leurs cas·ernes." Il livre ai nsi des soldats désarmés à la j:Op ulac() en fureur. Quant à la seconde partiE' de l'ordre, elle est inexécutable. D t~ Yie'ux soldats pleuren t s ilencieüSelJJen t : ,Xo u ~ avons encore nos bayonncttes", supplient -il's . Mais il fmlt ob éir, c'est le dernier sacrifice qu-e le roi lelli demande. De Sal.i:> fait mettre les !uSiils en fai sceaiL'( et déposc1· les car touchières; le peuple s' en empm•e Ïllstmllanf.'lleni. Le~· bra1·es sont conduits .à l'Eglise d es F euillanfs, d'où on 1'\e l es sor tira que pour les traîner au supplice. Les officiers sont enfermés clans la salle cle;; inspecteurs de l'Assemblée. En traversant le~ con·L· dors, ils son t accablés d'injures: , Voità les vra is coupables, ils on~ tin'i s ur n os l'rèr es, livr ()z-les ;:nt peuple l" Plusieurs d'en tre eux furen t transférés à l'Abbaye et ma~sacrés Je 2 septembre. D'Erlacl1 eu t une mor t a troce. Il ré us~ i t tl'aùorcl à s'é~happer ; sru retraite fu t ])ien tôt décoLLI' eTte. Des t édérés t rouvèr ent dans: u ne maison u n jeune ct bel officier sui~se. ils le traînèrent dehors et ordonnèrent à son ordonnance cle le coiffer. L'ordonnance obéit; un des patriotes lui remit alors nne scie et l e pria de scier lenlemenl le cou de l'ol:t'icier, car, ajoula Je brigand, cette bei.lie tête auxa du succès au bou t d 'une! pique et il 'ne fa.ut pas' déranger la coiffiu,'t"e. Le soldat 1·efusan t un e r·areille besogne, Iut immédia tement mis en pièces. De'UX femmes oom].lai&'a ntes s'otf.rirent alors et, apr ès avoir lentement scié la tête de l'officier, ta plantèrent au bout d'une picrue. Au riiili.eu de ces atrocités, l'Assemblée n ationale discute de "Lib er té. el d'Egalit6", met sok nn cliement les Suisses sous la: sauvega1'C'Ie de la loi et sous la protection de la Nation Française 1 De 5 à 600 h ommes périrent le 10 août, 200 furent ma::>sacrésr en sep tembre dans les prisons, 200 à peine revirent leur patrie. Ai.nsi fut clélruit le p1u;:, ancien el le pins beau 1·égiment .suisse de France. Fully, 20 mars 1926. S***, inst.
46me Année
No 8
30 Avril 1926
O rgane de la S ociété V'alai sanne d'éducation Mes six prem iers mois! .. - D u ch oix des die lés . La ng ue fran çaise. La com p tabilité rurale. Calcul de l'escom p te. - · Instruction civiqu e. - Les Conférences. - Dieu f a il bien cc qu'il f ait. - Le premier Missel. - L e mois de Marie. - P our déla sser . -
Summ ui l'(:. -
mes six premiers mois ! ... . Quel sera mon p rem ier contact avec mes élèves? ... jusqu'au debut de cette année scolaire, je n'avais que sué sur des livres, beaucoup de li vres; j'avais lu et relu force théori es; consulté des maîtres éprouvés; réfléchi ; coordon né leurs données · dressé un plan, où tous les détails avaient été passés par te' cri ble d' un e critique mûrie; et je n'aurai certes pas honte de l'avouer : j'avais cherché à intéresser le Ciel à mon so rt.. .. Eh! bien, touchant à la fin de mes six premiers mois d'enseig nement, j'ai tenu à faire mon exame n de conscie nce, et à me rendre compte de mes premiers pas dans la vie pratiqu e. J'ai constaté que les théories, même les plus parfaites, ne nous suffisent poi nt : il faut l'expérience et l'expérience personnelle, que ri en ne saura jamais remplacer. L'enfa nt est b on en général. Cire très malléab le, il se laisse fa~ile ~e nt imprimer tel o u tel pli. Pendant les 15 ou 20 premters JOUrs, nous nous tro uvions en face les uns des autres, cherchant à nous étudier mutuel lement, à pénétrer nos caractères. Tout était calme ; seu le de temps en temps d e petites escarmouches de quelques élèves plus turbu lents, faites pou r tâter le te rrain , se son t laissé apercevoir. P ui s tout est re ntré dans le calme, et la classe a défin itivement p ris sa marcl1e en avant. ~ous nous co~p ren ion ~ : je les avais sentis gentils et bons; Ils ont vu que Je vo ulats leur b ien . O h ! le comprend-o n assez? Il faut que le maître et les . élèves ne fo rment qu'une fami lle; q u'ils s'aiment dans une mutuelle confiance! Les élèves veulent sentir chez leurs éducateurs ~es h ~ rrym es dévo ués et supérieurs ; s upérieurs pa r la science, 1auto nte, la vertu . Tout est observé, même les mouvements les plus in sig nifiants : un · sourire do nné à u n de leur camarade, un compliment, moins de sévérité dans un e re mo ntrance seront assez facilement regardés com me des signes de partialité. L'élève est un ju ge d'une rigueur extraordinaire; il a un sens très affiné de la justice, surtout si elle paraît vio lée à son détriment. -
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Il est vrai, égoïste par nature, il voudrait volontiers s'imposer à l'attention spéciale de son maître, et se l'accaparer. Que l'éducateur se tienne sur ses gardes; car ce serait la fin de son influence sur la plus grande partie de son intéressante compagnie. Qu'il soit un père pour tous ses élèves du premier au dernier ; que nul ne soit rebuté et que chacun ait l'impression d'être le plus aimé, d'être son préféré. Pour cela il doit unir, dans d'harmonieuses proportions, et une fermeté au besoin inflexible, et une bonté qui domin e tout. C'est là le secret de l'autorité, qui inspirera aux élèves la crainte de déplaire à leur maître qu'ils chérissent. Par tous ses actes, par tous ses mouvements, par tout son enseignement, l'éducateur influe sur ses élèves; il a sur eux une emprise directe. Pourtant l'action de la classe est absolument insuffisante; il fauf que le maître communique avec ses élèves en dehors de la classe; qu'il dépose son personnage officiel, naturellement rigide et austère, pou r se manifester tel qu'il est, dans de petits entretiens particuliers. Qu'il s' impose de donner à chacun de ses sujets une ou l'autre audience privée en dehors de la classe. Là, il ne manifestera que de la bonté, à moins de cas graves, car il n'a plus à sauvegarde r le prestige de son auto rité devant les autres élèves. Qu'il en courage, conseille, exhorte, éclaire, et qu'il fasse sentir, si peutêtre il a puni, que ce ne fut point par colère et caprice, mais pour le bien de l'élève. En un mot qu'il laisse parler un cœur de père ! - Il y a peut-être là un danger. Mais l'éducateur chrétien saura y parer, en s'inspirant de l'esprit du Christ, en appelant chez lui tous les élèves à tour de rô le, en gardant même dans ces entretiens familiers une dignité à toute épreuve, une dignité ch rétienne . Qu'il n'omette pas d'entrer en relations avec les parents, et d'en entreteni r toujours de très cordiales. Ce sera pour lui l'occasion de se renseigner sur le caractère de l'enfant, d'apprendre à connaître ses a ptitudes ou ses difficultés au travail, ses qualités ou ses défauts; b ref, il pourra par ce moyen avoir une. plus forte et meilleure influence, et en user pour le p lus grand bien de l'âme et du cœur de l'élève. Sans celà, au début du moins, il pourrait prendre pour de l'entêtement ce qui n'est que l'effet d'un tempérament timide et renfermé, pour de la paresse un manque de moyens, et s'aliéner par un coup d'autorité ou d'enervement la confiance d'un élève. Le maître doit avoir comme principe: ne jamais casser, mais faire gentiment plier. Et le moyen d'y parvenir, c'est d'aimer les élèves, de les aimer, non d'un amour quelconque et vulgaire, mais d'un amour chrétien. THÉOPHILE.
Du choix des dictées Nous ne voulons point exposer ici toutes les conditions d'un bon choix de dictées; nous nous contenterons d'exprimer notre opinion au sujet de l'h abitude qu'ont certains maîtres de chercher les textes dans des recueils spéciaux ou des revues pédagogiques. Nous admettons que de temps en temps on recoure à un recueil ou à une autre source, lorsqu'il s'agit de constater dans une «composition » ou concours, les résultats obtenus en orthogr~phe, _et q~e, r:a~ conséq~ent, la dictée ne comporte pas une preparatiOn 1mmed1ate ; ma1s nous estimons qu'habituellement o n devrait se servir de textes contenus dans les manuscrits à l'usage des élèves, surtout dans le livre de lecture. Durant de n ombreuses années d'enseignement, nous avons tiré les dictées presque exclusivement du livre de lecture de l' élève et nous n'avons pas eu lieu de nous en repentir, loin de là. ' Tout homme qui a quelque pratique de l'enseignement sait q_ue dans !:étude_ de l'orthographe, la dictée joue un rôle plutot secondaire. 81en qu'elle exerce la réflexion , la mémoire vis uelle, auditive et tactile, elle n'est pourtant qu'un contrôle de ce que les élèves ont retenu e n orthographe. Celle-ci s'apprend par la lecture, l'épellation, la copie, les exercices de grammaire et _de ph_raséologie, donc par la mémoire visuelle. Il s'agit de fa1 re votr le plus souvent possible les mots dont on veut enseigner la forme corr.cte. Or, ce travail s'accomplira surtout au c?urs de_ la lect_ure,. à condition que le même texte soit lu plusJ e~rs fo1s et tres b1en, comme nous l'avons indiqué dans notre article sur la ~ Lecture à l'école ». Ce texte sera tout indiqué pour servir ensuite de dictée, afin de savoir ce que les élèves e n ont . ;etenu au point de vue de l'orthographe. S i la dictée est cho1s1e au pet1t bonheur dans un recueil ou une revue il fau dra p;endre un certain temps pour l'expliquer préalablem~nt, donner 1 orthographe des termes les moins connus des enfants si, on ne veut pas les exposer à faire un nombre trop con si~ derable de fautes; du reste, c'est un p rincipe de ne dicter que les mots que les élèves peuve nt déjà avoir vus. . Mais. on nous objectera qu'en prenant des textes lus pluSieurs fo1s, les élèves connaîtront d'avance l'orthographe des mo!s, l_es formes d'accord . Et quel mal y a-t-il à cela? Au mo ms Ils savent quelque chose. Leur donne-t-on des dictées pour l ~ur fournir l'occasion de les cribler de fautes? Et qu'estce . qw e_mp,êc~e . le m_altr~ d 'y introduire ?e~ permutations qui obligent a reflechir et a ra1sonner? Les d1ctees étrangères aux man~e ls. des ,élèves renfer~ero!lt bien souvent des mots que les ecoliers n ont encore Jamats vus. Alors, de deux choses
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l'une: ou bien on leur en fera préalablement connaître l'orthographe ou bien on les leur dictera sans préparation. Dans le premier cas l'objection tombe d'elle-même ; dans le second cas on expose les élèves à les mal écrire, ce q ue du reste ils feront le plus souvent. Or, ce procédé est très mauvais, car la forme défectueuse une fois dans l'œil ne s'en effacera pas facilement. C'est la première perception ou impression qui reste le plus longtemp5. Prévenir les fautes vaut ïnfiniment mieux que les corriger. Comment se fait-il que beaucoup d'élèves qui, pendant leur scolarité, ont écrit des centaines de dictées, restent néanmoins si faible s en orthographe! C'est que quantité de mots, comme des météores, n'ont passé que rarement et rapidement devant leurs yeux et n'ont pu s'y fixer solidement. Pour que la forme correcte se grave d'u ne manière indélébile dans la mémoire, il faut les voir et les écrire très souvent. C'est comme les quatre opérations ; on n'y acquiert une grande rapidité et une exactitude presque infaillible qu'â force de les employer journe llement dans les calculs ou prob lèmes. Et puis les élèves ne mettraient-ils pas un peu plu s d'application à voir et à retenir l'orthographe des mots, s'ils savaient que tel texte de lecture ou de leçon servira de dictée dans une leçon ultérieure. On aurait alors le droit d'être plus exigeant dans l'appréci ation des dictées. On est parfois étonné que les élèves ne sachent pas écrire des mots qu'ils ont pourtant rencontrés maintes et maintes fois dans leurs lectures ou leurs leçons. Ils n'y ont jamais fait sérieusement attention, et pourquoi se seraient-ils imposé une fatigue qui n'a pas de sanctions. Ne leur demandons pas de travailler en héros du devoir ou par a mour de la science! Si chaque année, nos élèves parvenaient à écrire correctement quelques pages seulement de leur livre de lecture, ils acquerraient au bout de leur scolarité une orthographe très satisfaisante, ce qui n'est g uère le cas aujou rd'hui, sauf pour quelques élites que l'on a préparées soigneusement à un examen d'admission au Collège, à l'Eco le normale ou à quelque autre école. O n nous objectera e nfin que les morceaux de lecture n e contiennent pas suffisamment d'application s pour telle ou telle règle grammaticale. Nous en convenons; mais le maître peut> à l'occasion, composer lui-même des phrases détachées où un e règle sera appliquée un certain nombre de fois; et puis, il peut aussi prend re pour textes de dictées des exerc ices déjà faits en y apportant quelques lége rs changements. Du reste, méfionsnous de ces textes où sont accumulées toutes sortes de subti lités grammaticales, de traque nards plus propres à décourager et à faire prendre la dictée en horreur qu'à exercer l'acuité
intellectu·eJie. L'imm ense majorité des enfants de nos villages n'a besoin q ue d'apprendre l'orthographe des mots les plus cou rants de leur langage, les règles les p lus essentielles de la grammaire. Combien de fois, dans la vie pratique, auront-ils à s'occuper du pluriel des noms propres, des noms composés, des règles particulières de l'acco rd du participe passé etc. etc.? L'orthograph e française est déjà suffisamment compli quée, même dans les termes les plus simples (Voltaire constate, en effet, que dans la langue françai se, la prononciation est perpétuellement en contradiction avec l'écriture) pour que nous ne cond uisions pas les élèves dans le maquis des subtilités, des anomalies et des exceptions illogiques sans nombre. X.
Tribune pédagogique
fl propos de doigté L'article paru dans le numéro 5 de « l'Ecole Primaire » sous le titre: « Doigté dans le commandement » m'a suggéré les réflexions suivantes que je me permets de communiquer à mes collègues par l'intermédiaire de notre organe : D'accord en ce qui concerne les excès, je trouve qu'il serait plus dangereux et coupab le de la part d'un maître d'en arriver à un relâch ement dans la discipline. N'est-il déjà pas suffisamment de fautes inaperçues, restées extérieurement impunies pa r le fait même? faut-il encore, pour d'autres actes rep réhensibles, leurs laisser aute urs tirer une vanité scandaleuse? fa ut- il attendre que le vice soit invétéré pour interven ir ? Notre divin Maître n'a-t-il pas dit : « Soyez fidèles dans les petites choses, et ... :. Que l'un proportionne le châtiment à la faute, que celui-ci ne se ressente en rien de l'irritation possible du maître occasionnées par d'autres circo nstances, entendu! Que l'on co mm ence par les moye ns doux, par un avertissement préalable, qu'on en vienne à un mot plus haut, puis d'une mise en vedette exemplaire du coupable, c'est bien. Mais la peccadille même, réitérée de pt opos délibéré ne s'aggrave-telle pas jusqu'à mériter la dose nécessaire à la guérison prompte et rad icale ? Punir assez ou récompe nser assez peu pour obtenir ce qu'il est raisonnable d'exiger, ne serait-ce pas la règle à suivre? Heureux les maîtres qui n'ont devant eux que de petites perfections et derrière eux que de charitables auxiliaires. L. T.
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Langue française CO URS SUPÉRIEUR
A. Orthographe 1. Dimanche La joie du dimanche se répand su r tout: les douleurs les plus solennelles sont moins poignantes; les regrets moins a mers; le cœur malade trouve une douceur inconnue à ses cuisantes peines. Les sentiments se révèlent et s'épurent: les époux ont retrouvé une tendresse vive et respectueuse, l'amour maternel ses enchantements; la piété fi liale s'incline avec p lus de docilité sous la tendre soll icitude des mè res. Le domestique, ce meuble à figure humaine, en n emi~né de celui qui le paye, se sent plus dévoué et plus fidè le; le maître plus bienveillant et moins dur; le paysan et l'ouvrier, que tente un vague soupçon d'égalité, sont plus contents de leur sort. Dans toutes les conditions, l'homme ressaisit sa dignité, et, dans l'infini de ses affections, il reconnaît que sa noblesse est trop haute pour que la distinction des rangs puisse la dégrade r et l'avilir. PIERRE-jOSEPH PROUDHON. 2. Mai Tout est fleuri, depuis le modeste jardin dans le faubourg ju squ'aux buissons sauvages qui bordent les forêts et les champs. Nos pommiers ont endossé leur toil ette blanche et rose, nos lilas sont encore en plein épanouissement et les marronniers géants arrondissent d'énormes coupoles, don t le feui llage disparaît sous la neige épaisse de leurs fleurs. La plaine tout entière a revêtu sa verte li vrée, et, sauf quelques jachères, de plus en plus rares depuis nos cultures intensives, tout n'est qu' une émeraude infinie ; encore ces champs restés en friche sont-i ls envahis par une tell e quantité de fleurettes sauvages q ue c'est à peine s'il reste quelques places où paraissent les taches roussâtres du sol nu. Les céréales sont superbes et les blés se remettent de la longue souffrance que l'hiver leu r a fait endurer. Un peu pâlots, un peu anémiques en av ril, ils se d ressent aujourd'hui drapés d'un ve rt solide et nous p romettent une récolte abondante. PAULCUNISSET-CARNOT. 3. Les oiseaux du printemps Le printemps est de retour. La nature, tourmentée par un long hiver, se faisait viei lle et chagrine ; la voici qui redevie nt enfan t, folâtre enfant, qui secoue au vent sa tiède chevelure parfumée, erre partout en son généreux abandon , faisant croître les plantes et les fleurs sour ses pas.
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Les oiseaux volent devant elle en gazouillant leur chant de de joyeuse arrivée. Ils viennent reconnaître les moindres branches des arb ustes où, aux étés derniers, ils chantaient la joie de vivre. Que son t devenus pendant l'hiver les oiseaux fidèles? Se seraient-ils éloignés si les souch es d'une forêt leur avaient offert un doux abri ? Mais, quand tout est couvert de neige, quand la gelée durcit la terre, comment vivre? Comment se poser sur l'herbe raidie par le givre? Comment éviter l'œil de J'oiseau de proie qui plane sur la forêt dépouil lée? La saison des périls est passée; le soleil qui fertilise a reparu ; l'arbuste bourgeonne; la verdure çà et là obscurcit les branches, et de joyeuses volées emplissent les bois. ÜCT AVE PIRMEZ. Explications. - (Dictée 1.): épandre et répandre seu ls ont un a dans les verbes en endre ou en andre - joie : jubilation ; joie excessive, verbe jubiler - so lennité: signifie ici une certaine importance poignant: qui perce le cœur, qui pique comme un poignard - cuisant: qui produit une sensation analogue à une brûlure - épurer: rendre pur en éliminant les éléments étrange rs - - apurer: purifier, reconnaître un compte exact après vérification - doci lité : disposition à se laisser condu ire ou instruire - obéissance : action d'obéir, c'est-à-dire de se conformer à ce qui est exigé ou défendu - soumission: acte de se soumettre, de se placer sous une autorité - sollicitude: préoccupation inquiète d'une personne ou d'une chose à laquelle on po rte intérêt - domestique : qui appartient à l'intérieur de la maison, à la famille , qui vit près de l'homme et sert à ses besoins - meuble: objet que l'on peut transporter sans le détériorer; terre meuble: qui se divise facilement - bienveillant: qui veut du bien, qui montre de la bonne volonté paysan : homme qui habite la campagne - soupçon : apparence qui fait présumer quelque chose - dégrader: faire descendre d'un g-rade, d'une dignité, faire descendre très bas moralement, mettre en mauvais état - avil ir: rendre de vil prix, rendre vil, indigne d'estime. (Dictée 2.): faubourg: partie d'une ville située en dehors de son enceinte - - faubourien : qui appartient à la population ouvrière - endosser : mettre sur son dos, prendre sur son compte, sous sa responsabilité, terme de comptabilité - toilette; petite toile, meuble garni de tout le nécessaire pour s.e laver, se coiffer, action de s'habiller - épanouissement: déploiement des pétales d'une fleur, dilatation, expansion joyeuse - géant : nom et adj . ; comme adj. ne s'emploie qu'en hist. naturelle gigantesque : qui a une grande taill e - coupole : dôme hémisphérique en forme de coupe renversée - livrée : costume distinctif que portent les serviteurs d'une maison jachère:
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terre labourable qu'on n'a pas ensemencée pour la laisser reposer - émeraude: pierre précieuse de couleur verte, riche végétation - friche: terre laissée un certain temps sans culture - céréales: plante qui ont des grains farineux servant à la nourriture de l'homme - hiver: hibernal (qui a rapport à l'hiver), hibernant, (se dit des animaux qui s'engourdissent en hiver) anémie : dépérissement causé par l'appauvrissement du sang abondance : quantité plus que suffisante. (Dictée 3.) : printemps : printanier - folâtrer: badiner follement - gazouiller: fairE. entendre un chant léger en parlant des oiseaux - gazouillement: action de gazouiller - gazouillis: bruit d'oiseaux qui gazouillent - souche : partie du tronc qui reste en terre avec les racines quand l'arbre a été coupé, celui de qui sort toute une suite de descendants, sorte de registre refuge: lieu où on se met en sûreté - abri : lieu où l'on se met à couvert contre les injures du temps - gelée état de la température où l'eau se solidifie gel : terme vieilli et qui désigne le froid qui produit la gelée - planer : ,>e soutenir en l'air les ailes étendues sans mouvement apparent, dominer de la pensée - péril : état ou situation où l'on est menacé dans sa sûreté, dans ses intérets - arbuste : plante dont la tige ressemble à celle d'un arbrisseau, mais qui se développe à la manière des plantes herbacées volée: troupe d'oiseaux qui volent ensemble, oscillation complète d'une cloche - emplir: remplir complètement un récipient de petite dimension remplir : achever d'emplir un récipient qui était déjà plein en partie bois: réunion d'arbres couvrant une certaine étendue - forêt: vaste étendue de terrain boisé. Sujets de composition tirés des dictées ci-dessus : Dictée 1 a) Comment passez-vous habituellement vos après midi de dimanche? b) Comment passez-vous l'après-midi de dimanche quand il fait mauvais temps? c) Quand il fait beau temps ? d) Comment doit-on sanctifier le dimanche ? e) Pourquoi doit-on assister à la messe ce jour-là? Dictée 2 a) Aspect de votre jardin au mois de mai ? b) Aspect de la campagne qui entoure votre village au commencement du printemps? c) Quelles fleurs printanières préférez-vous, décrivez-en sommairement deux ou trois ? d) Comparez un cerisier avec un pommier au moment où il s sont en fleurs ?
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Dictée 3 a) Description d'un nid d'oiseau que vous avez observé. b) Pourquoi faut-il protéger les petits oiseaux? c) Quel c~ant d'oise~u aimez-vous davantage? Faite le connaître, d1tes quand 11 se fait surtout entendre. d) Expliquer à un camarade la manière de fabriquer et de placer un nichoir artificiel.
Explication de la fable: Le corbeau et le renard. (page 17 du Livre de lecture). 1.) Quel était le but de l' auteur en composant cette fable? Son but était de nous mettre en garde contre les flatteurs . 2.) .Que co_mpre?d l'expos~tio n de ce , récit ? L'expos ition nous fa1t conna1tre d abord le heu de la scene: un arbres situé dans une forêt ou dans un champ ; puis les personnages : un corbeau et un renard. 3.) Pourquoi La fontaine a-t-il de préférence choisi ces deux personnages? C'est pour établir un contraste plus lrappant. Le corbeau, en effet, représente ici la sotte vanité et l'intelligence obtuse, facile à tromper; tandis que Je re nard symbolise l'habileté à duper, la fine astuce. 4.) 1V\ontrez l'habileté que déploie le renard pour atteindre ~on but. Le renard sait que les vaniteux attachent une g rande •mport.a nce aux ava.n tages .extérieures: habits, figure, prestance, VO IX, t.•tres etc., auss.• a?obl1t-i~ 1~ corbeau, loue-t-il son plumage, sa VOIX. Cette hab1lete se revele dans la gradation ascendante des éloges : que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! vous, ê~es le phénix d.es hôte_s de ces bois! Un compliment outre des le debut aura1t peut etre effarouché le corbeaU. Remarquez aussi l'effet de ce mot «Si votre ramage. » Le rusé rena.rd. ~et .en doute !a ,?elle voix du corbeau afin d'obliger ceiUJ-cJ a fa1re cesser a 1 mstant ce doute et à lâcher sa proie ce qui n'a pas manqué. ' 5.) Pourquoi le renard s'attarde-t-il à faire au corbeau une leçon puisqu'il était déjà en possession du fromage? Le renard, e n ad!essa,nt au cor~eau une leçon ironique, se venge de la contramte a laquelle 11 a dû se soumettre. Remarques sur certains termes ou certaines expressions : allé~hé: ?ien plus fort qu'attiré; le renard s,e lèche déjà les babmes.; JI sa_voure d 'avance la proie qu'il convoite sans mentir: expr~ss10n ~req_u.ente sur la bouch e des flatteurs qui sentent le besom de JUstJfJer leurs exagération effrontées. - Que vous me semble7 beau ! ce mot «semblez» est employé à dessein pour adouc1r quelque peu la crudité de la louange - phénix: co mble de l' éloge, c'est le terme récapitulatif - large bec: le
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corbea u sait ce qu'il faut pour que la voix paraisse avec tous ses avantages - ouvre un large bec, laisse tomber sa proie le renard s'en saisit : voyez comme ces expressions rendent merveilleusement la rapid ité des mouvements, ainsi que leur gradation - apprenez: forme sèche et impérative employée dans une leçon qu'on donne a un sot ou à un impertinent jura : ce mot indique bien le dépit du corbeau dupé. Devoirs d'application. 1.} Faire le portrait d'un camarade vaniteux - 2.) celui d'un flatteur. - 3.) Décrivez ou racontez; une scène où un paysan s'est laissé tro mper dans un marché, dans l'achat d'une marchandise.
ments et ces renseignements qui ont à chaque instant, pour ains i dire, leur utilité dans un ménage de travailleurs de la campagne. Certes, l'agricu lture, la nourricière du genre humain, est une profession noble, idéale pour ceux qui peuvent et savent planer dans les hautes régions de la vie morale, mais cela n'exclut pas, au contraire, les progrès bien entendus, une orientation mieux adaptée et partant plus rémunératrice qu'une comptabilité bien comprise, commencée dès l'école primaire, peut contribuer à luj donner. Un vétéran.
La comptabilité rurale
Escompte en dehors* Ainsi que nous avons procédé dans la question de l'intérêt, il nous suffit de généraliser la formule et de la transformer. Généralisation. - Reprenons la formu le de l'intérêt simple:
(') Voir le catalogue officiel des livres scolaires,
Galcul Un peu partout on se plaint du dépeuplement de la campagne au profit de la ville et de l'usiue. L'une des causes de ce mal q uasi un iversel réside probablement dans le fait que le rendement du sol ne paraît pas toujours correspondre à l'effort exigé lequel, trop so uvent, manque de directions pratiques. Il est certai n qu'un grand nombre de nos paysans ne tiennent aucune comptabi lité ; d'autres se contentent de tenir un. état de leurs recettes et de leurs dépenses. Combien se livrent à des comptes de spéculation pouvant les renseigner d'une façon claire et sûre concernant le meilleur parti à tirer de leur sol et de leurs pén ibles travaux? Plus que jamais, à notre époq ue de crises économiques et de malaises de tous genres, le paysan do it faire, comme Je d it un .auteur, «de l'agriculture le crayon en main.» Il appartient à l'école pour une part du moins, nous semble- t-il, d'orienter de bonne heure dans ce sens les fils de paysans qui viennent s'y nourrir de connaissances utiles et pratiques et dont la plupart ne pourront jamais malheureusement compléter leur instruction dans une école d'agriculture. Nous possédons maintenant en Valais un manuel de comptabi lité (1) qui, sous un aspect et avec des prétentions trop modestes, doit rendre de très g rands services. Né d'hier, il est proba b lement déjà entre les mains de tous les maîtres qui, auparavant, ne savaient où se procurer ce qu'il fa llait pour cette branche. Une expérience de deux ans nous a convaincu qu'i l serait très avantageux de le mettre aussi entre les mains des élèves auxquels il est destiné, ne serait- ce que pour gagner du temps et les familiariser avec les précieux renseignements qu'il contient. Nos adolescents auraient tout avantage, faisant de la comptabilité aussi souvent que le programme officiel, compris dans le sens le p lus large, le permet, à revoir ces modèles de comptes de spéculation si judicieusement et clairement établi s, ces docu-
i
= ~ ~~
qui est d'application ici en modifiant les notations
comme suit: i qui signifie întérêt sera remplacé par E (escompte) c » capital » » V (valeur nominale) . d C e qu1 on ne E = tvn 10 0 D'autre part, si l' on représente la valeur actuelle par Va, on déduit: Va = V - E. Transformation. - Ces formu les sont susceptibles de transfo rmation, ainsi qu'il a été montré, et par les mêmes procédés on obtient: tVn = 100 E 100 E d'où Vn 100 E v tn 100 E N tV D'autre part, dans la formule Va = V - E, s i on remplace E par sa valeur Va = ou
V
V _ a -
~~~
tVn ou 100 Va 1 00 V (100- tn) 100
on obtient:
=
100 V -
* Voir le précédent No de , L'Ecole".
tVn
=
V ( 100 -tn)
-
152 -
-153-
Ce qui permet de résoudre de suite le problème suivant : Un billet à ordre d'une valeur de 800 Frs. a été escompté 2 mois avant l' échéance au taux de 6 %. Dites la somme remise par la banque. 800 (100 - 6 x 2/11) = 800 x 99 = 792 Solution: Va 100 100 Remarque. - L'escompte en deh ors ou commercial s e calcule s ur la valeur nominale, afin de faciliter les opérations qui ne portent souvent que sur des effets payables à courte échéance. En lui-m ême il est irrationnel et conduirait à des résultats erro nés si l'échéance était longue ; ai nsi, l'escompte d'un billet quelcon que, à 5 %, pendant 20 ans serait égal à la valeur nominale; cela signifie que ce bill et n'aurait aucune valeur actuelle, ce qui ne peut être. Escompte en dedans ou rationnel L'escompte en dedans se calcule sur la valeur actuelle ~ c'est l'intérêt simple de la valeur actuell e de l'effet de com merce calculé aux tau x déterminé et pendant le temps qui reste à courir jusqu 'à l'échéance. Représ entons par E' l'escompte en dedans et par V'a la va leur actuelle (escompte en dedans). . E' _ t x V' a x n 0n a· 100 La valeur nominale V ne change pas et l'o n obtient: V V'a 1- E'. Pour exprimer l'escompte en dedans, en fonction d e la valeur nominale, il suffit de transformer la formule V'a = V - E'
=
Remplac.ons V'a par sa valeur dans la formule E' = . t E' _nt (V-E' ) et il v1en 100 d 'où 100 E' = nt (V- E') =- ntV ou 100 E' ntE' = ntV ou E' (1 00 1- nt) = nt V
+
E' =
nt V'a 100
ntE'
Vnt 100 -1- nt Etablissons maintenant: la différence entre l'escompte en dehors et l'escompte en dedans; d'abord au moyen d'un exemple concret, puis par comparaison des formules. a) Prenons l'exemple concret de plus haut: Escompte de 800 frs. à 6 Olo calculé 2 mois avant échéance.
Es c. en dehors.
E = Vnt= 800 X 6 X
2/ t2 8 f 100 100 r. ; Va = 800 - 8 = 792. 800 X 6 X 2/ 12 , Vnt Esc. en dedans E = 100 +nt lOU + (6 X 2/ L2) = 7 frs. 92079 V' a = 800 - 7,92079 = 792 frs. 07 Différence : 8 frs - 7 frs 9207 = 0 frs 0792. b) Par comparaison des formules. V'ant .ffé D 1 renee = E - E' = Vnt - ---roû 100 nt (V- V'a ou 100
d'oCt il vient
E -
E' =
E' n! 100 E'nt 7,922 X 2/12 X 6 Appliquons. - 0 fr. 0792 100 100 Dans cette form ule, on pou rrait encore remplacer E' par Vnt nt e t l' on aura1·t : sa va 1eur lOO+ E - E' = (100 + nt) 100 ou 800 X 2/t2 X 6 X 2/1 ~ X 6 = 0 fr 0792 Vnt xnt [100 -j- (2/ J2 X 6)]100 . N. B. - L'escompte en dedans est sa ns grande importance pratique. On ne s'y arrêtera donc pas outre mesure.
Instruction civique Pour faire de vrais citoyens
II
L'intelligen ce vraie du sens et du but d e la vie, telle est donc la condition première, essentielle, indispensable, d 'une bon · ne préparation ~l la vie civique, comm e à toutes les autres branches de l'activité h u maine. D 'ou vient l'homme, où il va, voilà la première ch ose à apprendre à l'enfant, ce futur citoyen. Cette notion est aussi nécessaire à l'homme pour savoir se conduire dans la vie que la boussole au marin pour s'orienter au travers de l'immensité des océans. Or, qu'en est-il de l'enseignement donné, en France notamment. dans les écoles dites laïques sur ce problème capital? Puisqu'il s'agit ayan t tou t d'une question religieuse et que la science est incapable de la résoudre ou à laquelle elle ne peut répondre que par des h ypoth èses , de telles écoles, cela va de soi l'écar lenl de leur programme. L·école chrétienne, au contraire, qui met à la première place l'enseignement religieux, lui vou e Lous ses soins, apprend au futur citoyen cette véritable signification de la vie humaine et de son but.
-154Volà un prem ier motif, motif i m portant, pour lequ e l l'é(;Ole c hrétie nne es t une meilleure pré paration :'t la vie civiqu(• que celle clonl l:J r eligion est exclu e. U y en a un second, que nous trou,·eron s ens uite en rech erchant la ,·érilahle signification dl' c:e term e: le vrai, l e bon c itoyen .
* * *
Si comme nou s l'avons vu, la vie cJv1que, c'est-à-dire la vie de l'homm e comm e membre d e la socié té civile, comme citoyen. n 'es t pas aut re c h ose, e n r éalité, qu e la vie de l'h omme i ci- h as, logiquem ent, entre la vie c!viqu c et la fin .e~le- mêmc de lu vil' huma ine, i l ne peut y aYOJr aucun e opposttwn . Comnw cette fin est su rnat urelle, logiqueme nt a u ssi . en tre la ,·ie civiqn e e l la ,·ie chrét ienne, il n e saurait y ~woir aucun dt:-.,:ca:cor<l Dieu ne p e ut se contredire; so n œun c csl une harmn. nic pnrfaite. Ayant imposé à l'homme la vie collective, la vie <le ciloye n , il n 'a pu n> uloir qu'il y ail opposi tio n e ntre cette vic e t la fin s urnal.ur c!Jc de l'homme, car clans le plan de Dieu tout dnit con courir :1 la r éalisation de cette vérité quand il dit: « Toute l u vi e en Jésus-Christ , dans notre langage cath olique m o d erne. nous upelous cela : le règne Socicd de .Jésus-Christ. Que l'on p a r co ure to us les cleYoirs de la üe civicrue, on devra sc cnuvaincre qne tous ou presque tous sont en même temps des de,·oirs de la Yie chrétienn e. A lïnver se, que l 'on prenne c ha c un e des verlus chréticnes et l'on verra qu'en les pratiquant le c hré ti en fa it, en même lemp s, acte de bon citoye n , contribue au bie n commun, à la p ros péritl' de la patrie. Les vertus de j ustice, d 'ohéissan <"e, de c harité, de tempérance, ne sont-elles pas, au p l us h au t degré, des Yert us sociales c l c iviq u es? L 'accom plissem ent parfait des cle"<>irs de so n é ta t , l'amour du travail, le respect de ses semhlahles cl d e l'autorité, la retenue de l'homme ch as te,la fidélité conjugale, la simplic itè, la droiture, l'amour de la véri lé, le dévouement et le <lésintéressemen t, tous ces préceptes d e la vie Chré ti enne n e constituent-ils pas , e n mêmn temps, les devoirs du bon citoyen ? Donc, on peut dire que l'hom me qui se cond uit en chrétien lait, en m ême lemps, acte d e bon ci toyen . P. P.
Les Conférences Celle de Géronde Le 17 mars les instiluteu l's elu distl'i ct de Sierrc se réunissait>Jlt il Géronde en assembl ée annu elle. Ce lieu de pri ère et ùe dévo uement si calme et si accueillant n e pouvait qu'assurer la réussite d e la Conférence. La journée f ut instructive et récr éative, et laissa un e excellPnte impression à tous les participants. La lecture (]es travaux se rapportant l1 U sujet proposé nous permet d'en tirer les conclusions suivantes:
-1MC~ac~ne des branch es de l'enseign ement peut apprendre à rentant. a b1en penser , bien se nt ir ct bien r endre. Le maitre d oit clone p1:oflter de toutes les occasions qui lui sont offertes pour ateindre ce tnpl c hu t. Il n e s'agit rien moins que de faire coopé•·er toutes les bra n ches. a u développemen t des diverses facultés de l'enfan t: jugement, rmsonnernent, esprit (J'observa ti on, goût du beau, elu bien, mèmou·e, etc. L'étud e de la religion est plus spécial em ent favorable au développ~men t du J~ge~e nt. Il est peu de chapitre de notre manuel qui n off rent mallére a de nom!JJ·e ux t:o mmentair es. Il fa ut s~woir en profiter en ex1gea n t le poUJ·pu oi d es choses; ainsi la raison d'être de tel précepte, la nécessité de tel commandement, l'indéniable de l 'existen ce cle Dieu, etc. Cell e de la géographie n e l'est pas moins si l'on ue s 'a~rête pas purem ent et simplement à. l'étud e ete noms barbares et. md1gest~s. Toutes l es procl u cti ons (l'un pays, ses indu stries, sont l•.ces a u cl·J·mat, à. la nature elu sol, a u voisinage cl'une voie d 'accès, c esf ce qu 11 faudra faire clécouvl'ir. La g·ym n a stique elle-même offre l'occasion de dElveloppe1· le j ugement cle l'enfant. Tous les mouvements, o: lt l eur raison d'êt re, leur utilité et doivent être r éfl échi s. D<~ns 1h1sto1re l'on p ourra faire (]écouvrir les causes de certain es batailles, de plus d'u ne a llia n ce, leurs effets. L"étude des sciences est fa_ vorable au dév eloppement cle l'esprit d"observation il faudra ' a' vmr, · ' ap l rendr 1 e a· r en· f an., a· toucher , e1 à se ntir. L'ouïe d'un beau chant, cru n r~c i t histor-iqu e ou biblique fera naitre en lui etes sent.•m ents, d es Im p ressions, qu'on pouna lui faire toucher du cloi "f et. J'endre compte à .h aute voix. Ainsi fo utes les bra n ch es du ph~n tl etude peuv ent éve1ller chez r enfa m cette curiosité intellectuelle qm es t le commen ce~ellt de toutes l es sciences, et avec l e précieux eonco.urs cie la mémo1r e l ui fourn ir l es m a tér iaux indisp en sables pour cons tt t u er ses l)ensées. En ce qui regard e l'acquisition cie la forme il convient cl'iusis!~r sm: l a. n écesité cie définir les termes rencon trés d e façon préCJ~e, cl h alntu er l'enfant à s'expl'imer en phrases complêtes, de n e llll donner qu e de bons exemples par un lan•Yaae CO lTecf, et la correction immédiate cles fautes (;chappées. " " A l'étude du sujet proposé, suivit la discusion S Ul' l 'introduction tl' une nou velle g ra mmaire. Le manuel proposé par le Département essuya .quelques critiques. On lui fit grief d 'être une repr odu ction des a~,c.1 ennes méth?tles, de manquer de coule ur locale, d e rapporter les excJ CI ces à la fm ~\lors que b i eu souvent le maitre l es fa it or alement e~ veut les avoir en regard de la règl e. On eût souhaité voir ce~ cl.e rmers con çus en lextes suivis et non en phrases clétachées qm dispersent l'attention . . On. rec~nnut cep endant au nouveau manuel un gros ava ntage; celm cl offrlJ' des v1gnettes très favorabl es à la rédaction, en outre les règle~ d e gramma ire sont conçu es de façons claires et faciles, les exerciCes sont nombreu x et variés.
-156Au banquet il y eut profusion d e discours et Monsieur C. Bérard acclamé m ajor de table remplit ses "fonctions avec humour et esprit cl 'à propos. Il r égnait entre l es convives un esprit cle gaîté et de camaraderie digi d'être relevé et que l'on souhaite voir se p erpét uer M. clans toutes les ·_éunions clïns1itutcurs.
Dieu fait bien ce qu'il fait «Dieu fait bien ce qu'il fait. » C'est par cette maxime que débute l'apologue « le Gland et la_ Citrouille » d_~ la Fontaine, l'un des meilleurs fabulistes françats du XVIIe stecle. Dans sa fable l'auteur se propose de donner une leçon, non seulement au Garo, qui aurait souhaité voir la citrouille occuper la place du gland, mais à tous les _Gan;>s, c'est-à~~ire, à toutes les personnes qui ont la sotte pretention de cnttquer les œ uvres du Créateur. Dans cette maxime, il faut distinguer deux choses. D'abord Dieu a bien fait toutes choses . Tout c 2 que nous voyons : les millions d'astres répandus dans l'espace, les minéraux, les végétaux les animaux et les merveilles du corps humain nous révèle~t les perfections de Dieu, et peuvent nous servir d'échelons pour monter jusqu'à lui. L'ordre et l' harmonie règnent _dans tout l'univers. Reaardons au-dessus de nous. Nous admtrons les étoiles répand~es à profusion dans l'immensité des cieux nous voyons parfois les comètes qui viennent visiter ~os p_arages: les unes arrivent à des époques fixes,_ d'autres dtsparats-; sent à tout jamais. La lune bri lle dans la nUtt s.om~re et _nous éclaire de sa douce lumière pendant que le soleil, dtsparu a nos reaards éclaire d'autres pays . Depuis que le monde existe, le soleil s~ lève et se couche tous les jours à des heures régu lières relativement aux saisons. Avec quel art et quel génie le firmament a été fait! Le Créateur a marqué à tous les astres leur jJiace dans J'univers, il règle leur évolution dans le temps et leur mouvement dans l'espace. - Considérons encore les relations entre les règ nes de la nature. Les minéraux se désag:ègent petit à petit et servent de t~u~rition, a~x plantes. C~ll es-c t s:~ vent de nourriture aux mt lh ers d ammaux que Dteu a crees pour l'homme. Tout être a des organes parfaitement adaptés ~ la fin qu'il poursuit. Nous voyons que l'o rdre le plus parfatt règne dans tout l'univers : au-dessus de nous, sur la terre et dans chaque être . Tout s'harmonise dans la nature: les formes, es dimensions, les proportions, les couleurs. Dieu fait encore bien ce qu 'i l fait; il veut le bien des hommes. S'il intervient parfois dans les gouvernements, s'i l permet des guerres des malheurs, des catastrophes, avons-nou s le droit de murmur~r contre la Providence? N'est-ce pas toujours la faute aux hommes? Si Dieu permet à son Eglise des persécu-
-
157-
1
tions, !1 'est- ~e pa_s pour l'h umili er, pour l'éprouver? Tout ce que Dteu fatt arnver a un but, et c'est ainsi que d 'u n malheur résulte un grand bien: combien de personnes, pendant une gue rre ou un temps d'épidémie reviennent à l'église où elles ne sont plus entrées depuis leur enfance! Certains chrétiens disent parfois : «_Dieu n:e~t pas juste, il c?mble ?e biens l'impie et per_met les deutls, la m1sere dans les familles qut le serven t.» Ce rat sonnement est faux; ce que nous considérons comme un mal est un moyen par leque l nous pouvons expier ici-bas nos fautes. Il comble de bonheur l'impie pour le récompenser de ses actes qui ont une certaine valeur au point de vue matériel. Dieu possède toutes les perfections à un degré infini. Il a la sagesse et ne peut faire ce qui est mal. Il est tout-pu issant et ce qu'i l conçoit, il peut le fai re. ' Critiqu_e r les œuvres divines, c'est un blasphème, car si nous trouvwns des défauts dans ce qu'il a créé, Dieu n'aurait plus toutes les perfections, et ne serait plus I'Etre nécessaire. Considérons toutes choses et chaque chose comme émanant d'un souverain bien . Les témoignages abondent pour prouver que Dieu a bien fait toutes choses. Presque tous les savants p rocla~ent la ,.Pu i~sance et la sagesse du_ Créateur. Les impies eux-memes s mcl1nent devant l'œuvre s1 belle de la création . Voltaire, !eur. chef,_ a écrit en parlant du monde : «Plus j'y songe et motns Je puts songer que cette horloge marche et n'ait point d 'horloger •. Gardons-n ous de murmurer contre la Providence. A la lumière de notre raison et de notre foi, voyons dans les œuvres de la création, l'éclatante manifestation de la sagesse et de la puissance infinies de Dieu. Auo. U.
Le prem ier Missel Jamai s, de mémoire de bonn(', M. jean ne s'est couché si tard ni si bruyamment. «je te la montrerai demain, ma chapell e, ... .Tu verras si c'est joli ; l'autel est un bois verni, tu sais, comme le secrétaire de Papa, avec quatre chan.. . candélabres, et un calice en or et un pupitre pour Je livre, et un vrai Tabernacle ... Tiens vo ilà la clé! Et puis j'ai un ornement, tout, tu comprends c'est tante Germaine qui l'a brodé ... blanc, des fleurs autour d'e la croix ! Et puis-... - Allons, M. Jean, vos petits frères dorment depuis longtemps ; il est presque dix heures ... Jean ne s'endort pas. Il a beaucoup de bonheur. Il a aussi un peu d 'inquiétude; à six ans, déjà, on p=nse à tout: c'est trop ! Maman va venir, égrenant son chapelet: elle se penchera dans l'ombre blanche des grands rideaux, et elle apercevra deux yeux brillants qui l'interrogent ;
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Dis, maman , il n'y a pas de li vre ! Pas de li vre ?... Oui, sur le pu:Jitre, pour lire la Messe. Mais mon chéri, tu mettras un de tes albums d 'images. Oh ! non, maman, il fa ut un gros li vre, un li vre exprès. Un Missel!. .. Et la mère hésite, e lle réfléchit, elle hoche la tête, comme si quelqu' un lui parlait bas, - svn ange gardien, ou celu i de Jean ... - Dormez, Monsieur l'abbé, vous aurez votre missel, bientôt, dans quelques jours... songe donc, on l'envoie de Rome!
* * *
Dès lors, chaque soir, quand le gazouillement des to ut petits s'est rythmé en un souffl e très doux, quand Jeannot se voit Oh ! le beau rêve - entonnant dans une cathédrale pleine de solei l, une messe servie par des anges au s urp lis d'azur, maman s'assoit près de la table où Papa lisote ses revues, et e lle reprend le travail de la dernière veillée... Jamai s artiste ne fit œuvre plus aimée ... car il a fallu l'âme exqu ise d'une mère, il a fallu le sens pieux d 'une chrétienne pour concevoir et pour réaliser ce livre que nul éditeur n'imagina , ce missel où Jean lira sa messe! Une messe extra - liturgique très courte, en français... , Il y a là tout le cad re de l'office di vin, de puis le psaume initial, jusqu'aux prières après la messe .. . Il y a même des oraisons propres, que vous chercheriez vainement dans le Missel Romain : celle-ci par exem ple, - et ne vou s étonnez pas si le pinceau a trembl é en l'écrivant... - 0 mon Dieu, je ne s uis qu'un enfant, mais si vous daignez fa ire à mes parents et à moi l' ho nneur de me choisir pour être plus tard votre prêtre, accordez moi la g râce de rép ondre généreusement à votre appel, de n 'en être pas trop indigne. Ainsi soit-il. Et cette autre après le Pater : J ésus, qu i viendrez un jour me visiter et vous donner tout à moi , préparez moi bi en à ma première communion. Ainsi soit-il. ... Encore quelques additions : une dernière prière : po ur papa et maman ; une dernière rubrique, au carmin, quand la messe est fini e, il faut remettre chaque chose bien e n ordre; au début, une g rande image .. . - Maintenant, vite, vite ... C'est un travai l urgent, monsieur! Une re liure très solide, très rouge, avec des fers dorés, une croix ...
):;
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Ces souvenirs d'enfance tel un vol d'hi ro nd elles, regagnant le clocher natal - voltigent dans la mémoire et comme autour
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du cœ ur du jeune prêtre, le no uvel o rdonné de ce matin . Il_ avait fui sa cha mbre sans somm eil, gagné la chapelle silencieuse, le sa nc_tuaire de fami lle où il reviendra, a p rès que lques heu res,. offnr son première sacrifice; s'éclaira nt d 'un cierge, au c_om de l'autel, il ouvrait le missel, cherchait la Messe du lende mam. Soudain, il s'est arrêté, distrait, rêveur, souriant à ce passé qu'il évoque ... Là:bas, à l 'o m b~e où d 'avance elle savourait, inaperçue, le supreme et p rocham bonheur - recevoir Dieu son Dieu ~es ~ains de cet enfant, son enfa nt ! - I a mère' s'approche: mqUJete. - Mon fils, murmure-t-elle, que pensez- vous? Il fa ut vous reposer. ~ Mère, je songeais que je ne serais peut- être pas ici feuilleta nt ce missel, si je n'avais jadis lu et relu un autre mi s~ sel, le premier, vo us savez, celui de mes six an s... votre missel, mama n !
."~~~ ·Le mois de Marie
_/-__?:f&:.·. ~./~7\
C'est le mois embaumé des enf(lnts et des mères, Qui J"evient, embelli de verdure et de fleurs, Qui, de tous les foyers faisant des sanctuaires, Comme un rayon divin épanouit les cœurs. Des cités, des hameaux, des plus lwmbles chaumières, Et des temples où. l'art étale ses splendeurs, S'élève Lm gwnd concert de clwnts et de prières V crs ln Mére propice uzzx humaines douleurs. L'udolescent qui tremble au souffle des orages, L e repenlir pleurant de j'unestes naufrages, Le veillard attristé, l'enfant au front .ioyeux, Tous jïxent, pleins d'espoir, leurs regards sur Mnrie , Tous disent ses bienfaits; et la saison fleurie Offre son hommage à la Reine des Cieux. Pour délasser
La vertu éducatrice du rire Ce n 'est pas sans motif qu e les ph ilosoph es anciens ont lan l \":\Jlté la vertu éd ucatrice du rire et la nécessité du délassement. Sayoir r ire n'est pas donné à Loulle m onde. Il faut une séré· ni té de caractère, qui ne se laisse pas abbatre par les petites contrari étés d e l'existence. Il semble qu e, clans no tre vi c fatiguante el enfiévTée il n'y ai l pl us cie place que pou r Je sarcasm e et le ric tus gri~a çanl. . Mais le bon rire franc, Je rire gaulois, preuve d 'une consCience tranquille, où Je trouvons-nous encore.
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1\l;~is tlle demanderez-vous qu'est-ce que le rire? Je pourrais vous' répondre que c'es t le signe d' un bon caractère; c·~~ t la répercussion extérieure, sur le visage stu:t~ut, d'u ~ bon éqll1hbre des facultés, du contente ment, de la ]Ol e de vtvre et de la satisfaction d 'une bonne compagnie. C'est la manifestation de l'humour, l'extériorisation de la joie raisonnée: pas de joie sans répercussion physiqu e. Dans le rire normaL le rire franc, le front s'étend, les sourcils s'abaissent, les paupièr es se resserrent au coin des yeux et la peau q ui les entoure se plisse. L 'œil se ferme ~t demi et prend de l'·écla t par l'humidité qui l'humecte abondamment : et l'on voit alors des gens it qui la douleur même n 'a pu tirer des larmes être contraints de pleurer. P~is le nez s'enfonce, les lèY res se re tirent el s' aHongent, les dents se découvrent, les joues s'élèvent et la contraction des muscles qui les com mandent creusent, dans les joues et au m enton , ces fossettes à l"aspecl si agréable el si flatteur. Quand le rire est plus fort, la bouche entière for cée de s'ou Yrir laisse voir la h111gu e s usp endue. Puis nous avons les éclats. Voilù le rire ph ysiologique, sain e t normal , tel que nous le décrivent les traités de méd ecine. Combien en voit-on chez n os enfants qui rient de hon cœur, à cœur joie'~ C'est une édu cation à faire ch ez beaucoup d 'enfants, qui chose incroyable n 'ont jamais vu rire leurs parents. Car il en est, et plus qu'on le pense: le rire fr anc, mn·erl esl plus rare qu'on n e croirait. Voilü encore un sujet où les édu cateurs doivent m ontrer l'exemple et, avo uons-le, ce n 'es t pas facile. Mais heureusement, l'habitud e étant une seconde nature, le pli sera vile pris; l" entra in emenl esl facile et, par répercussio n, le moral u e s'eu portera que mieux : voilà une excellente cure morale, une très bonn e cure nen-euse. Et ce sera la revanche des spiritualistes, de m ontrer le grand ascendant du mo ral s ur le physique . Et le délassement en gén éral que doit-il être? Il doit être récréatif, détendre les nerfs el r eposer de l'occupation habituelle- Ce sont les jeux en plein air, foot-ball, camp, etc. l\c parlo ns pas de la marelle qui n'est un exercice physilllJe, que si eiiP es l action. Trop de gens marchen t passivement, se trnîn:.mt, flânant: ce n 'esl pas un exercice physique, cela , ni une correction d 'un m a uvais maintien en classe: ce ne ·sera un délassement que pour nn terrassier , une ouvrière active de fabrique, une robn s te paysanne qui a bêch é son jardin. Pour de telles profession s, la march e ou la lecture seront un délassement sain mais , de grâce, pas pour les écoliers: il leur raut dilater leur corps, rétablir tm équilibre momentanément rompu.
45me Année
No 9
15 Mai 1926
Organe de la Société \falaisanne d'éducation SOMMAIRE : Caisse de retra ite ordinaire du P.E. - Cours complémentaires. - Cours de gymnastique. - Exposition des arts fémi nins. - Mise au point. - Les Conférences de Riddes et d e f\<ax. De renseignement de l'histoire. - Langue f.-ançaise. - Un peu d e gr ammaire. - Le fran çais tel qu'on le parle. - Nécrologie.
Caisse de retraite ordinaire du personnel enseignant Pour répondre à de nombreuses lettres émanant principalement de membres ayant de longs services dans ren seignement et ayant. sollicité leur admission dans la Caisse de Retrai te ordinair e au 1er jan vier 1926, désirant connaitre le. monta nt de la re traite, la Comm ission ne peut en fixer dès maintenant la pension, ignoran t quel capital ces membr es p ossède ronL à l eur mise à la retraite pour invalidité ou limite d'âge. Les pensions ser ont servies en vertu des articles 18, 40, eL 47 des sta.tus, en ten ant compte des années de service et du capital cie lïntéressé, pour les nouveaux adhérents comme pour les membr es réguliers admis. La commission a cru utile de le clémontrer par l es exempl es suivantes : U n m embre ::~yant 35 an s de set·vice, ayan t versé régulièrement üO frs. de cotisation annuell e basée su r un traitement cie 1200 frs. possède un capital de 4-595 frs. et a droit à ttne pension elu 59 % cie son traitement soit 708 f rs. par an ; celui à co tisation de 50 frs. pa t· an avec mêmes années de service aur ait un capital de 3829,7:-.i ct toucherait sur la base du 59 %, 590 frs; celui à cotisation de 40 frs. au ra it 3063,40 eL tou che rait 472 frs; celui à cotisation de 30 f rs a ura il 2297,50 et toucherait 3:J4 frs. 'Prenon s un instituteur qui n'a jamais fait partie d e la Caisse jusqu·e n 1926 et" qui a 25 ans cl'enseignemenL. Il aurait eu à verser au 1er janvier 1249,35 ; il enseigne encore 10 ans avec un traitement de 2000 frs. versant annuellement une cotisation cie 100 fl"s. Après 35 ans de service il prend sa retraite. Que touch er a-t-il ·? Les 1249,35 à intérêts composés à 4% après 10 ans, deviennent . . . . . . . . . . . . . . . . frs. 1811,80 Ses cotisations ann u elles cle 100 frs. à intérêt s cornposés devi en ne nt . frs. 1248,80 Il possède un ca pita.! tle .
frs. 3060,60