No 02 l'Ecole primaire, 1er Décembre 1892

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un paquet de vieilles hardes, pressait sur ses lèvres haletantes un quartier de la poire, obj&t de la conteste. Les yeux, démesurément ouverts, se détachaient énormes sur une face cadavérique où la mort, qui ne devait pas être loin, mettait son sceau suprême. Les pommettes saillantes, la peau collée aux os, squelette avant d'avoir cessé de vivre, la malheureuse, à la vue de l'étranger, arrêta sur lui un regard angoissé. d'une fixité étrange. Pour un instant, le hoquet convulsif qui secouait ses épaules décharnées se calma. Pressentait-elle une tempête'? ... Les mioches, eux aussi, regardaient ... Une faible rougeur col01·aiL les joues du petit voleur. Le notaire, interdit, demeurait sans paroles. L'aspect de cette misère parlait haut à ses oreilles. Que venait-il faire chez ces pauvres diables L. une scène'? ... leur adresser des reproches'? .... lui, le richard, le repu? ... en aurait-Il eu le courage 'f..• La puérilité du motif qui l'avait poussé au milieu d'eux, le saisit. Pour la première fois de sa vie il veut bonte de lvi-même. Il toussota, sentant le ridicule de son entrée dans cette baraque, et cherchant, sans y parvenir, à se donner une contPnance. - Hem, hem ... beaucoup de fumée ici... se prit-il a dire. L'bomme se retourna. - De la fumée L. sapristi! nous en sommes aveuglés. La glace était rompue. Maître Pédrillon s'avança vers la matadP, et adoucissant sa voix, il lui adressa quelques questions. Ecartani ·le fragment de poire qui couVI'ait ses lèvres de sa main amaigrie, alle lui montra sa poitrine nue. - J'ai le feu ici.. . articula· t-elle avec effort. - Mais il fallait le dire. . . il fallait le dire ... fit le notaire, qui ne songeait pas à cacher sa compassion. Tout à coup il lui vint une pensée. Avec autant de précipitation qu'il en avait mis à entrer, il s'échappa sans mot dire, puis un moment après on le vit apparai· tre, essoufflé, cette fois apportant dans les poches de sa redingote les meilleures poires de son espalier. Il les déposa à côté de la femme, et avec un gros hem attendri, il lui glissa une pièce blanche dans la main. MARio***

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L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQ UE PUBLIÉ E SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paratt chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, ~ ~livraisons de 16 pages. P r b d 'abonneme nt pou r l a 8nis!iie, 2 fr. 5 0. Uni on postale 3 f'r. -'nnonces, p ria 20 ce11l, la ligne ou son espace. rr:ou.t ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura dr01t a une annone" ou à un compte- rendu, s'il y a lie u.

SOMMAIRE : Attention. - De nouveau la lecture (.\m'te). - Les instituteurs _et l'abus du tabac. - De la musique et du chant (Smte}. - De l'émulation à l'é cole ( S1tite). La curio,s ité mise, à profit .. Partie pratique : Calcul écrit, ~~~blemes ~lonnes au tfermers examens de recrues. - V a riétés : L mstmctum dans larme bef..E[e. - Supplément : Le Génie des Alpes <Jalaz'smmes, par J1!ario. Du caractère. - la ! (Lég-ende d'E1Ztremont). - A quoz· peut ser11ir le sel. Tout ce qui concerne la publication doit être ~dressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


CJontbey. - Nous avons reçu dans le courant de seulement le compte-rendu de la conférence tenue à Ardon dernier. Nos lecteurs ne SPront pas surpris que nou3 n'i pas cette relation, attendu qu'elle a perdu tout intérêt et en arrivant aussi tat·divemflnt. L ivres d 'école. - Ua iostitutt3ur oou3 écr·it pour d un certain manque d'uniformité et divers cbangflments dans classiques en usage dans nos écoles . Nous allons répondre de tre mieux aux gr·ief:J articulés par notre correspondant, en dant dans le même ordre que lui Catéchisme du diocèse. - Ce classique étant édité par les de l'autorité diocésaine, le Département ne peut empêcher les gements que cette autorité croit devoir apporter à ce livre, et se remarquent notamment dans les deux dernières éditions. Il lieu de croire que la plus récente, ay ant été t·evue avec un \out spécial, sera réimprrmée telle qu'elle exrste actuellement. Grammaire frajlçaise. - L'l seul~ qui soit prescrite à titre toire a pat·u en 2m• édition ou 188~ déjà, et a été réimprimée nombre d'exemplaires assez élevé pour qu'un changement ne soit pas à redouter. Cet ouvrage ayant préalablement été de près, il n'y a d'ailleut·s pas à craindre qu'il soit réimprimé des corrections ou additions. La grammaire actuelle, d'un prix abordable (80 cent.), remplace nécessairement la gr·a!lde (1. 70), aujourd'hui épuisée et qui ne sera pas rééditée. L'Année préparatoire de Larive et Fleury n'est pas ... ~ •• ,....uu Le Département en autorise cependant l'emploi pout· les vv ........... çacts. Celle que nous possédons a du reste été rédigée pour venir aux élèves de tous les degrés. La Première année du même auteur n'est par contt·e pas duite. C'est notre Grammaire française qui la remplace. Eléments d'Arithmétique. - On peut dire que cet ouvra~e a rérmprrmé sans changement, car l'on ne saurait appeler de ce et r.ritiquet· avec fondement le remplacement de l'un ou problème tl'Onqué de la p • édition, ou l'adjooctio!l en ap d'un cet·tain nombre de sujets donnés lors des examens 1e La nouvelle édition ayant été très soigneusement revue et un nombre d'exemplair·es relativement élevé pout· suffire aux. soins pendant plusieurs années, il n'y a pas à craindre q classique - qui a fait vaillamment ses pt·euves en dehors du lais - soit remplacé ou modifié dans un avenir prochain . Eléments de géographie. - Ce petit manuel a été réimprimé les changements absolument nécessaires. On conçoit qu'un sique de ce genre doive tenir compte des événements imp qui ont pu survenir d'une édition à l'autre. Un maouel de phie est toujours plus exposé que maint autre à subir des ches, s'il a la pt·étuntion d'être exact.

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L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION ..A.ttenti on. Toutes les pe1·sonnes qui receVI'ont les Nos 1 et 2 de l'ECOLE PRIMAIRE sans les. avoir refusés dans le d~lai de 10 jours ap1·ès leur réception, seront censées a~onnees. La signature de celles qui refusent est nécessall'e pour constater dûment le renvoi (}e la publication. VEDITEUR De nouveau la lecture (Stâte/. Un autre moyen à employer pour arriver à une bonne lecture c'est de veiller à une prononciation pure et nette de chaque syllabe, et de donnet· la valeur voul_u~ à toutes les lettres. L'a a \13 son clair comme dans a-mttlé, et non sourd (oa) (poar) comme on l'entend à Ardon et dans tout le district de Martigny. L'e muet se prononce eu ~t non è: on dira ce (ceu), que (queu), le (leu)_; po?t·quot _dans tout le district de Conthey et dans celui d Herens dtt:on cè, què, mè? L'è ouvert a le son ouvert comme_ dans p~re, mère, j'avais, il venait. Il ne faut donc pas dire: mere, pére, j'avé, comme à Granges et à Gr~n~. . . L'u conserve sa valeur même dans l adJectif numeral un ; pourquoi dans la plupart des districts prononce-t-on in au lieu de un comme dans parfum. - L'y entre deux_ voy~lles se prononce comme deux i; ce n'est do~c ~as _c~-to-1en; emplo-ier; mo-ien qu'il faudrait dire, mats ct-tot·Ien, emploi-ier, moi-ien. . Dans la plupart des districts françaiS l ne ~e pronon~e pas. Ne dit-on pas habituellement, mi-yeu., _met-yeu~, ~me­ yiorer, mi-yon pour milieu, meil-leur, a~e-h~r~r, mil-h~n? La prononciation du v laisse beaucoup_ a desuer dan:s le district de Con they; on y entend habttuelleme~t; cheal, retrou-er, capti-er, pour che-val, retrou-ver, capti-ver,


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Le r final des verbe8 d~ la ·l'" conjugaison ne se nonce qne lorsqu'il est suivi d'une voyelle comme dans aller à ses occupations; mais on ne doit pas diJ·e aller vi se promener le soir, mais allé vite, se promené le soit·. r final dE\ la 2• et 3• conjugaison, ainsi que des mots ou1· se fàit toujour8 sentir: on dira finire, bénire, voi apercevoire, pourre, toujours, etc. Est-ce rare d'enteo dire : Il faut mette la viande au feu pou la fait ensuite la soti pou la. mangerr. Les en et em se prononcent comme an. Pourquoi dire ainuyer, aimployer, s'aintindre comme à Saviese, Lens, etc., pour annuyer, amployer, s'antend•·e. Si les principes de la syllat.Jisation étaient bien o il n'arriverait plus aux élèves d'avaler des syllàbes on le fait dans bien des districts. Ainsi pour l'ordinaire en tendrez suprieur, in Crieur, chasté, deuxièment, liqder, l'père, !'viendra, settante, pour supérieur, infèr chasteté, deuxièmement, excellent, liquider, sep tan te, le il viendra.. Par contre des syllabes muette::; se prononr.ent assez vent; n'entend-on pas dire: se promèner, se rappeler, chapellet l'échellon, le méde-cin, tandis qu'il faudrait noncer : ' se promner, se rappler, le chaplet, l'échlon, médcin. Un autre défaut qui se rencontre souvent, c'est la vaise prononciation de l'e suivi d'une double consonne me dans effet., (euffet), errer (em-rer), cette (ceutte), ( eulle), pe1·spicace (peurspieace) etc. , q ni se prononcent fet, èr-rer, cèlle. èlle, pèrspicace. Même dans quelque~ tt·icts on dit facilement vigt, trate, soixate as au lieu vingt, trente, soixante ans. La bonne syllabisation fera peu à peu disparaître bit.ude encore assez répandue d'aller pin::; vite vers la des phrases. Il e~t aussi à observer qu'on ne fait jam.ais liaison entre deux mots qui ne se prononcent pas 1 diatement l'un à la suite de l'autre; cette prononcia désaaréable se rencontre fort souvent dans les différeo el part.ies du pa ys.

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Sur la rive droite de la Borgne, on dit habituellement : vie.ndra la mè.ra, pour la mère viendra. Toujours on dira: tlla, ella, mema, pour il, elle, même. Un autre défaut, en général bien répandu dans les écoles lest qu'on lit beaucoup trop vite sans se soucier de~ pa.us~s; da~s ~aintes. cl.ass~s primaires on applique Je pnnCJpe: Lit bteu qUI ht VJ~e. Dès lors chacun s'efforce de se press?!' ~e plus que p~ss1ble, de prêter peu d'attention ao texte, d articuler comme 1! veut; de cette façon la lecture devient souvent mauvaise, mieux vaut lire lentement, observant toutes les pau3es, tAchant de comprendre le texte et s'efforçant de lire de manière que ceux qui écoutent comprennent le seus de la lecture. Lire soi-même le premier un alinéa, le faire bien lire et reli~e par les élèves, jusqu'il ce que la plupart d'entre eux Je hsent sans faute, est un excellent pt·océdé à suivre. Nous avons la persnasion qu 'eu suivant les conseils Ci· dessus, nous améliot·e•·ons beaucoup la lecture dans nos k~les, et nou~ d~nnerons une nouvelle impulsion à l'enseJgnem?nt pr~ma1re dans tout le canton; soyons bien persuades ~uss1 que les au tres brancbes d 'enseignement n'y ront nen, et que nous C9nl.ribuerons à améliorer notre nne. gé?érale et ~ rendre un se1·vice signalé à noire et Interessante. Jeunesse. Au lieu de n'avoir que 55 do cent . avec premtere et seconde note pour la lecture, oous arriverons, soyons-en convaincus, à obteuir 70 du o; nos recrues avec première et seconde 110te: de la sor t: us nous rapprocherons de la moyenne générale.

Un ancien professeur de grammaire. Les instituteurs et l'abus du tabac 1 L'abus du tabac est bien certainement un des plus grands u ~ de. notre époque. Dans les campagnes comme dan:; VIlles 1! produ tt les plus déplorables résultats . Il es t du ~es. instituteurs d'e::;sayer de prémunir, dans la Joou 1ls exercent, non seu lement la jeunesse, Jllais enhommes mûc.s, coutre les dange1·s qui prov:cunent


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t deg débits de tabac, surtout dans les campagnes, de la consommation habituelle de ce poison. Il leur t ~onfiés à des débitants de boissons, et il est rare que certainement plus facile d'intervenir auprès de la j fumeurs y entrent sans accepter un petit verre et sans qu'ils réunissent dans leurs classes. Aussi ne doi répoodr~ à cette politesse par l'offre d'une tournée. Ainsi perdre aucune occasion pour détourner leurs élèves de contractent à la fois, le plus sou vent, les deux habitudes 88 bitude du tabac. Naturellement il leur faut d'abord p les plus funestes au travailleur, celles du tabac et ~e l'ald'exemple et ne pas fumer ni priser eux-mêmes. Au qui apportent chacune son contingent de misères et leurs conseils rester<tient sans influence. Non contents t la vie. Le fumenr apporte fréquemment le trouble donner des conseils à leurs élèves, et de faire la guerre la famille. Outre la dépense qui rèsulte de la conla cigarette, ils peuvent choisir avec soin des lectures tion du tabac, et qui peut produire la gêne dans le propriées faites à haute voix. deux ou trois fois par • o"'""'v' le c.onsommatem de tabac devient quelquefois taA ces lectures ils joindront des images, des dessins ne; toujours la cigarette ou la pipe à la bouche, non sentant la plante, accompagnée des autres solanées .-UJ.,....._..t il empes!.e les appartements par l'odeur nauséaet, s'il est possible, il leur fera voir les ravages .. v~·v"''"' du tabac; mais il n'a plus goût aux doux plaisirs par le cancer des fumeurs. Des leçons de botanique son intér·ieur. Il en arrive à leur préférer ceux dn cernant le tabac complèteront ces lectures. , et alors, par une pente rapide, il peut, de chute Comme tout se tient en enseignement, il leur sera. cbute, amener la désorganisation complète de sa famille. de donner des devoirs de français : dictées, rédactions, (A suivre.) cices r elatifs à l'abus du tabac, et de faire entrer, De la musique et du ëhant (Suite} ces devoirs, des extraits fournis par quelques bons qui se sont occupés des effets pernicieux du tabac, L'Egli se a chanté dès sa naissance. Au plus fort des pertions, les chrétiens se réunissaient à des heures réglées entre auh·es. Les problèmes d'arithmétique eux-mêmes prêteront à cette utile propagande, en montrant cbante1· des hymnes à Jèsus-Christ. Et, jusqu'à nos sont les sommes considérables perdues pat' le cor1so1nmat Je chant a toujours été une partie intèg1·ante du divin, et la sollicitude que l'Eglise a toujours monde tabac, qui aurait pu les consacre1·, soit à sa condition présente ou celle de ses pt·oches, soit à se créer à ce sujet, nous prouve évidemment l'importance qu'elle ressourc.es pour l'avenir. Non seulement, d'ailleurs, l' attache. Ses pontifes les plus illustres (saint Grégoire du tabac est une source de dépenses sans cesse · Grand donnait des leçons de plain-chant); ses plus grands avec la passion; mais il engendre bien d'autres ses conciles généraux et pa1·t.iculiers, ses ordres Sans compter les nombreux incendies dont il est ux se sont occupés activement de conser·ver à cette jour la cause, il produit d'effroyables troubles dans te partie du culte sa dignité et son ~aractère reno mie du corps humain. Le tabac attaque et l)<!nrm11n11 Retranchez de nos églises ce puissant auxiliaire, et le cerveau, comme Ja belladone, la jusquiame tout sera sans vie, sans ardeur, tandis que le chant l'à.me. et lui donne comme des ailes pour sortir des moine; c'est un toxique violent. Si ceux qui le ment ne sont pas frappés immédiatement, ils le sont pations de la terre et s'élever jusqu'à Dieu. Mais le plain-chant, egt-ce bien là le chant qui peut rement, mais sûrement. L'intelligence s'obscurcit et le hébété en arrive quelquefois au suicide. les âmes, charmer les oreilles et attirer à J'église? En outre, le consommateur de tabac est porté à rien de plus monotone et de plus ennuyeux ? Telle gestion de l'alcool, et cela s'explique naturellement. l'idée qu'on a généralement du chant. liturgique, et


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ceux qui tiennent ce langage sont d'abord les gens monde qui ont perdu l'idée de la prière publique, et viennenl dans le lieu saint comme ils iraient au P(•Ul' chercher des émotions et récréer leurs oreilles. sont ensuite tous ceux qui ne sont exercés qu'à lam actuelle et qui, par conséquent, ne peuvent pas compreu les beautés d'un chant inconnu. Ecoutez sur ce sujet témoignage d'un homme qui n'est pas suspect. • Il disait Rousseau, n'avoir aucun goût pour prèférer dans églises la musique au plain-chant. » Mais je n'ai pas à faire ici le procès à la musique. dis seulement que ces deux mélodies ont un but tout férent ; la musique a pom· but de plaire; le plainest l'expt·ession de la prière; la pt·emière est pour le rn Je second est pour louer Dien : ce sont des genres différents, ayant chacun leur beauté. Qu'on étudie le chant autant que la musique, et on pourra se con . qu'il y a dans le plain-chant des beautés réelles et capables de faire sm l'âme de pt·ofondes et salutaires pressions. Les fruits à retirer de ces considérations sur l' sont exprimés dans cette belle pensée do saint Jean sostome: « Il faut louer Dieu par le chant; mais le pour être agréable à Dieu, doit unir la bonne conduite la prière et à l'attention de l'esprit.» En effet, il existe dans un ordre supérieur une plus belle et plus puissante encore que celles dont sommes les heureux témoins aujourd'hui, c'est celle q doit régner entre Dieu et .l'homme, entre les membres d'u même famille et entre tons les hommes par la charité... Chers jeunes gens, qui nous réjouissez aujourd'hui vos accords et par la puissance de votre voix, bien de fail·e servir cette voix pour des chants irréli ou obscènes; puissiez-vous consacrer toujonrs votre pour l'harmonie au chant des louanges de Dieu et reconnaître que la plus belle occupation de la créature est célébrer la pnissance et les bienfaits du Créateur.

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De l'émulation à l'école (Suite). Le maître qui ue ~:-aurait que punir à propos serait. un . tituteur fort incomplet; il faut encore qu'tl connatsse, JDS'il saisisse l'opportunité des ré~ompenses, dont vous me q~rmellrez de vous dire ausili un mot. . . . . p De même que ce n'est pas la mult1phctte de~ châttm~nts ui le~ rend efficaces, mais bien le bon emplot, de meme q ssi le trop arand nombre des récompenses manque son au "' . . . . d l but. Il faut éviter ici une exctlattOu trop en~rgtque ~ a vanité, choisir une sage gradattOn et une methode ratt?nnelle. Les plus simples sont les plus efficaces, parce. qu ~n eut les multiplier et les graduer sans les .épm~er P,'?ats. p A ca propos, il serait raisonnab'e de mamtemr. â 1ecole ces petites fêtes intérieures où les enfants. en presence de leurs parents et des autorités scolaires, re~evratent .da~s l'école même des !ines utiles. qui le?r sera1~nt dtstnbues par l'instituteur ap1·ès uu pel.!~ exerctce sc?latre: Ces récompenses de prem1er ordre clecer~ees cbaque semestre ou chaque année, soutiendraient adm1rablement le bvn esprit et l'application des élèvEs; en un mot elles exciteraient vivement à l'émulation. Les promenades scolait·es sont aussi, comme récompenses, un précieux. ressort pour favoriset· l'ému~ation c.hez le_s élèves. Ceux-ci sont impatients de vo1r arnver le JOUI' . ou ils pourront s'égayer, après quelque temps d.'études. sum~s, et se livrer, en compagnie de leur maître, a ces JCUX t.n· nocents et folâtres qui sont J'apanage de J'enfance. L~ dts: cipline pi'Udemment relàcbée, ils jouit·ont de quelque hberte et seront ainsi habitués à en user sagement. . Ces utiles et joyeuses sorties. faites à des époques b1e.n choisies, seraient aussi trèil instructives si le ma.îlre sa~att bien profiter du temps et des lieux, e.t de tou.tes ces p~lttes conditions favorables et heureuses qm se presentent ~~va­ riablement en de pareilles occasions. Ces fêtes enfantme~ seraient bien préférables à ces parodies de réjouissance q~t peuvent ne pas toujours satisfaire maîtres et élèves, et ou Jes uns et les autres sont amenés trop brusquement hors de leur intimité habituelle.


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Un autre stimulant pouvant produire d' heureux effets sur les élèves, c'est l'exemple du maître et des écoliers studieux. Homme d'ordre et toujours ardent au tr:.~.vai l, l'institutem commencera et finira ses classes aux hem·es règlementaires, après avoir préparé convenablement ses leçons. Tout en lui doit aussi inspirer de la confiauce aux enfants, hors de l'école comme à l'école. On sait aussi que l'homme est de sa nature imitateur, et, suivant que nous choisissons un type mauvais ou estimable, nous réalisons une copie bonne on mauvaise. Voilà pourquoi aussi les bons écoliers sout un puissant moyen d'émulation à l'école. Et ce n'est pas dans les livres, encore moins dans une méditation au-dessus de sa portée, que l'enfanüe trouvera ce motif sérieux d'excitation. Il lui faut une réalité vivante, agissant, travaillant à côté d'elle et qui dise à ses sens comme à son esprit: Ne vous endormez pas! car, a dit un homme d'école à ce snjet: « La force de chacun s'accroit par la présenee des autres. » Quiconque se sent du cœnr au travail et une aptitude suffisante à en recueillir les ft·uits, a les yeux fixés sur ceux qui ont déjà pris leur élan, et qui, les premiers, se sont posés en modèles à suivre. Le bon éüoliet· trouve en lui une vivacité de conception qu'il n'aurait pas soupçonnée; l'écolier moins intelligent, mais aimant son devoir, se propose d'alJprocher au moins de ceux. qu'il est difficile d'at· teindre. A l'exception de ces enfants mous et ineptes, dont le nombre est bien réduit. sous la main d'un instituteur capable, il n'en est pas qui n'avancent toujours de quelques degrés et qui ne doivent ce progrès à l'influence bienfaisante de l'émulation. Nous ajouterons donc à cela que le maître proposera souvent et en temps opportun aux. élèves ft·oids et paresseux., pour modèles à imiter, les enfants zélés, sages el (A .~ttivre.) studieux..

La cul'iosité mise à profit La curiosité, qui est si naturelle aux enfants, peut aussi devenir un moyen d'éducation.

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curiosité, qui est souvent blâmable dans les personnes n'est ordinairement, dans les enfants, qu'un désir de tre · il faut l'exctler en eux, parce que c'est un cellent ~oyen que la natm·e a ménagé pour éclairer leur :Uorance, et pom· aider à leur éducation. Quelque question qu'un enfant vous fasse, ne la repoussez ·amais avec mépris: ne souffrez pas qu'on ~n fasse. des {ameries. Répondez-lui com~laisamment;. ~xphq.n~z-lm les de manière à les lm rendre aussi IOtel ltgibles que âge Je comporte; ~re~ez gar~e de Lro~iller. ses idées par des explications qut depasseratent son mtelhgence, ou des réponses qui n'auraient pas un rapport direct à ce a dessein de savoir en ce moment. Ayez plutôt égard ce qu'il veut dire, qu'aux paroles dont il se sert pour sa pensée. Lorsque vous aurez satisfait sa curiosité,, vou~ verrez qu'~ll~ 18 portera snr de nouve,anx objets,. et 9u en repon.d~nt a1ns1 l toutes ses questions dune mantere JUste et prectse, vous pourrez Je mener plus loin que vous n'avez pensé d'abord; la connJ.issance est aussi agréable à l'entendement que lumière J'est aux. yeux, et les enfants se plaisent extrêmet à acquérir de nouvelles connaissances, surtout s'ils t qu'o n les écoute complai.-;amme~t, et .qu'on excit? et en eux le désir qu'ils ont d'être mstrUtts. Il est meme l croire que si la plupart des enfants s'abandonnent à de~ :Qllose:ments tout à fait frivoles, et perdent leur temps a 4es niaiseries, c'est parce qu'ils ont vu qu'on méprisait. leu t· 'té, et qu'on ne faisait aucun cas de l eur~ questl~ns. Si on avait pris la peine de leur répondre, Ils auraient IDSoite quitté souven t leurs jeux, pour faire de nouvell_es ••"t''"""""tions et apprendre des choses dans lesquelles Ils trouvé de la nouveauté et de la variété, deux. qui plaisent surtout à cet âge. convenable d'exciter dans les enfants cette louable pat' des louanges, et de tirer parti, po~r l?ur de lem· vanité naissante : par exemple, Il n est e motif plus capable d'obliger l'aîné d'une famille à


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apprendre quelque chose, que de lui suggérer le désir l'enseigner lui-même à ses frèïes et à ses sœurs. Surlou t ne faites jamais des réponses trompeuses illusoires. Les enfants reconnaissent facilement quand on méprise ou quand on les trompe, et ils apprennent à indifférents, dissimulés et mentem·s, par l'exemple d'au Nous ue devons jamais parle1· contre la vérité dans quelq occasion que ce soit, mais encore moins avec des enfanla car si nous les trompons, non-seulement nous mettons tacle à ce qu'ils s'instruisent, mais nous corrompons innocence, et lem· enseignous le plus dangel'eux. de les vices. Les enfants sont comme des voyageurs nouvellement clan::; un pays étranger, qui leur est en ment inconnu ; nous devons donc nous faire scrupule les induire en eneur. Quoique lems 4uestions sem quelquefois d'une très-médiocre importance, il faut y répo sérieusement; cal' qllelque indignes qu'elles nous d'être proposées, à nous qui savons la répouse depuis temps, elles ne lai::;sent pas d'être importantes pour qui cette t'épouse est inconnue. Toutes les cl10ses avec quelles nous sommes familiarisés depuis de longues années sont nouvelles. Si vous ou moi devions aller habiter tenant dans le Japon, avec toutes nos connais::>ances et nos lumières, il est r.ertain que pour cotlnaitre ce ro nous ferions mille quest.ioris qu'un Japonais sot et orgu regarderait comme ridicule::; et niaises, et qui seraient tant fort naturelles de notre part; en ce 0as là, nous rions heureux de rentontt·er quelqu'un qui eût ass&z complaisance et de patience pour nous tirer d'embarras pour venir en aide à notre ignorance. (A suivre.)

PARTIE PRATIQUE Calcul écrit Problèmes donnés etttx derniers examens l. 4. Le compte annuel d'une société accuse une recette 208 fr. 45 cent. et une dépense de 189 fr. 80 Quel est l'excédent des recettes 'P 3. Une planche eRl longue de 5 mètres 40 centim

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J'en coupe 7 morceaux, longs chacun de 68 centimètres. Quelle longueur a le reste 't 2. Le rPboisement d'une région dans les Alpes coûte 12,4t>9 frs. La Confédération paye a;s des frais, les communes les a;to et le canton le reste. Comment se répartissPnl les dépooses 't i. Dans une entreprise commerciale A. participe pour le • 14. B. pour les 2/s et C. pour Je reste du capita l-actions, soit pour 14,000 frs. Combien chacun des trois partipauls reçoit-il, si le gain comporte le 18 pr. OJo du capital engagé. 2. 4. Pour l'envoi des marchandises je dois payer: 1o l'achat 378 frs. 40 cent.; 2° le transport 28 ft·s. 35 cent. ; 3c. autt·es menus frais 3 frs. 60 cent. A combien Ge montent les fra is 't 3. Jean dépe.nse en moyenne par semaine 3 frs. 60 cens. à l'auberge· Quelle somme cela fait-il au bout de 35 ans 't 2. Que coûtent les pieux d'une palissade longue de 2171(2 m. Les pieux ·sont placés l'un de l'autre à 2,5 m de dis· tance, et 3 pieux coûtent 2 francs. 1. Lors d'uofl remise de bilan les créanciers reçoivent pour 27,680 fr& . qui leur Ront dus seulement 8373 frs. 20 cent. Combien pr. Ojo reçoivent-i ls: Que re~oit A. qui réclame 1856 frs. 80 cent. 't 3. 4. Une maison a été construite en 1656 et démolie en 1892. Combien de temps a-t-elle duré 't 3. Un Suisse établi en Amérique envoie à la bourse des pauvres de sa commune d'origine 480 dollat·s. Combien cela fait-il en francs, le dollar valant 5 f rs . 15 cent. 2. J'ai acheté 4'3 q d'une marchandise à 76 frs. 50 cent. le quintal i je dois ajouter à cette dépense so;o pour frais divers. A combien me revient le tout 'f i. Un paysan fatt creuser un réservoir à purin long de 3,20 rn, large de 2 3/4 m. profood de :.O.l/2 m. En combien de fois ce réservoir peut-il être vidé avec un ~onneau de la contenance de 511~ hl 'P Il. 4. Je veux d'Altorf traverset· le pas11age du Klausen. Combien de mètres dois-je montE>t' si Altorf est 1). l'altitude de 454 m au-dessus de la mer et le sommet du col à 1962 m? ~.Un ouvrier a économisé 2145 frs. en 13 ans. Combien a- t-il miil de côté par an 'P 2. Trois côtés d'un jardin doivent être entourés par une barrière. 2 côtés mesurent 6,85 m chacuo, le troisième côté 12.55 m. Que coûtera la barrière, le mètre courant est taxé à 1 i frs. 60 cent 'P


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1. Une propriété donne un rapport net de tao frs. 70 cent. Quelle est la valeur du capital, si ce produit net est considéré comme étant le 4'/" pr.% ? .3. 4. Un menuisier demande pour une armoire 58 frs. 50 cent., pour une table 33 frs. 75 cent. et pour une commode 46 frs. 50 cent. Que retiret·a-t-il au total 'f 8. Un ménage emploie tous les jours 6 litres de lait, Quelle différence de dépense cela fait-il dar::s un an, si ce litre colite 15 cent. ou 18 cent. 'f 2. Dans une chambre longue de 6,5 rn et large d'autant, je veux fai•·e gypse1· le plafoud. Que colite ce travail si 1 m2 revient à 2 frs. 80 cent. 'f 1. Quelqu'un a prêté 11,392 frs. au 3 a;.. pr. 0/o et 17,088 fra. au 4 pr. o;o. Quel intérêt annuel retire-t-il en tout, et à quel il:.ltérêt moyen est placé son capital 'f 6. 4. Un bataillon entrant au service comptait il y a 2 ans 695 bommes, cette année-ci 784 hommes. Da combien d'bommes le bataillon s'est-il accru ? 3. Quelqu'un livre des marchanàises pour 681 ft·s. 80 cent. A cause de la qualité inférieure on déduit la huitième partie du prix fait. De combien est cette déduction et combien reçoit-il pour ses marchandises 'P 2. La banque expédie pour moi en Angleterre 84 li.vres sterling. Elle demande 25 frs. 25 cent. pour une hvre, en outre le •;s pr. o;o de la somme expédiée pour son office. Combien en francs ai-,k à donner à la banque? 1. Sur un plancher de gr~nier long de 6 rn, large de 4 rn 92 cm se trouve un tas de froment haut de 16 cm. Quel est le poids de ce froment, si 1 dm3 pè3e 0,78 kg? '1. 4. Deux associés bouclent leur compte; à A . il revient 672 f•·s. 80 cent., à B. 495 frs. 35 cent. Combien B. redoit-il encore 'f 3. Une surface de 93 mOtres carrés doit êt1·e re0ouverte de bardeaux. Que colite cet ouvrage si l'on demande 3 frs. 25 cent.. par mètre car1·é 'f 2. Un travail de terrassement a été exécuté par 2 entre· preneurs pour la somme de 6660 frs. Comment doiventlis se répartir cette somme si le premier a fourni 985 journées el le second 865 journées f 1. Le paysan Jacques a une dette de 1718 f1·s. 45 cent., échue le 6 octobre. Il veut rembou1·ser cette dette déjl le 9 aolit de la même année, s'il obtient un escompte de 4lh pr. o;o. Dans ce cas, combien a-t-il à payer? (Compter l'année à 360 ou 365 jours. 1 jour de terme à compter).

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8. 4. L'on me doit 506 frs . J'ai reçu un~ premièrs fo!s 275 frs.~ ensuite 148 frs. à compte. Comb•en me redoit-on? 3. Une porte cochère en fer pèse i48 kilogrammes. Que coûte cette porte. si un kilogramme vaut 1 fr. 25 cent.? 2 J'aehèle pour 3ô frs. une pièce de ùrap de 71;2 m. · J ' en revends 3,25 m. de façon que je gagne 1 fr. 20 cent. par mètre. Combien reçois-je po~u .les 3,2? m ~en dus 'P 1. On répar tit entre 3 personnes vtchmes dune tnondation la somme recueillie de 2735 frs. 86 cent., en pro· portion du dommage souffert. Le dommage de A .. est estimé à 3070 fre.:. celui de B. à ~468 frs. et celm de C. à 4786 fre.: . Co~bien chacun reçoit-il 'f Combien pr. •; des pertes forme la somme à partager 'f 9. 4. E•n trente ans le nombre des bureaux télégraJ?biques suisses est monté de 145 à 1287. De combum est l'augmentation 'f 3. Pour le plancher d'une chambre A. demande pour le tout 200 frs., B . par contre 6 frs. 75 cent. pour le mètl·e cané. De combien meilleur mat·ché est l'.offre du dernier, sachant que le plancher mesure 27 metres carrés 'P 2. Un employé qui paye une pens ion annuelle de 584 ft·s. s'absente dès le 3 aolit au matin jus qu'au 1!5 septembre au soir. Que doit-il en moins à sa pension 'P • . 1. Un paysan calcule que pour l'hivernage de son be~a1l il lui faut 175 q de foin. En conséquence, comb1~n de q de foin doit-il encore acheter, si son tas de fom est long de 8 a;. m, large de 6 m 80 cm, et haut de 3,2 m, sachant que le 1m3 pèse en moyenne 75 kg't ) 0 . 4. Quelqu'un paye annuellement 21 frs. 70 cent. pour as· surance contre les accidenls, 8 frs. 40 cent. pour la caisse des malades, 2 frs. 75 cent. pour l'assurance mobilière. Quelle est sa dépense pour ce cas 'f 3. D'un héritage de 8600 frs. il faut ~éduire 227 frs. pour frais et impôts. Le reste est répartt également entre 6 héritiers. Quelle est la part de chacun 'f . . 2. Un employé de commerce reçoit par mo1s un traitement fixo de 220 frs.; en outre il perçoit le 6 t;ll pr: o;~ du bénéfice net., qui la dernière année s'est monte à 8750 frs. Quel a été son gain annuel? 1. Un paysan emploie par an 36 q de pommes de terre. Sur quelle longueur doit·il planter les pommes de terre dans un champ quadrangulaire d' une largeur de 37V2 m, sachant que 1 a donne en moyenne 1,6 q 'f 11. 4. On achète 3010 mètres d'une marchandise quelconque; on en revend 817 mètres. Combien reste-t-t! 'f


3. J'achète 36 mèt res d'étoff~ à 65 cent. le mèt.re 12 m. à 1 fr . 05 le m. Je paye avec un billet de 100 fra. Combien mn rendra-t-o n ? 2. JHan acbèt~ une maison pour 8500 frs., 4 ha 25 a de campagne, l'ba à 42u0 fr~. De celle somme il paye 2000 frs. ~omptant. Il paye l'intérêt du restant au 1 pr. 0 / . . Combien d'intérêt annuel Jean a·t-il à Payer! 1. Quelqu'un assure sa maiso n d'une valeur de 12,500 frs. au 1,4 pr. 0 / •• et ~ou mobilier de la valeur de 4800 frs. au 1,75 pr. 0 1••. Quel capital placé au 41/g pt·. o;o rapporterait un intérêt annuel suffisant pour payer la prime d'assurance de la maison et du mobilter? 12. 4. La bataille de Sempach a eu lieu en 1386, le comba& de Neuene'-'g en 1798. Combien d'années y a f·il eu entre ces deux évènement!'!? 3. Un vigneron présente son compte au propriétaire de la vigne: salaire 6 cent. pat· cep; pour divurs 34 fra. 80 cent . A combien se monte la note entière, si dana l a vigne il y & 3680 ceps; 2. Un imp rimeur donnl3 à un auteur 5 cent. pat· ligoe d'impression. Combien reçoit l'auteur pour un ouvrage de 80 pages écrites, à 27 lignes, s i 12 lignes écritea valent 16 lignes imprimées? 1. Que l intérêt porte un capital de 375,60 frs. en 66 jours? 13. 4. Un agriculteur veniait pour 485 fr3. de poires et pour 197 frs. de pommes de terre. Le transport jusqu'Il la station du chemin de fer lui a colité 59 frs. A combiea s'est montée sa recette nette? 3. Un ménage dépense journellement 2 frs. 45 cent. A. combien sP monte la dépense annuelle? 2. Pout· une place à bâtit· de 1767 9,.'s rn~ on paye 3 fra. 55 cent. le m2. Combien doit- on vendre le mi, si l'oa veut gagner 1679,03 frs. ? 1. Trois négociants ont. fait un commerce en commun. A reçoit pour Ron capital engagé de 6000 frs. un bénéfice de 7GO frs.; B. a engagé 7200 frs. et C. reçoi& un bénéfice de 1275 frs. Quel bénéfice repit B. et quel capital C. a-t-il engagé dans l'e ntreprise? 111. 4 . La rP.cetle annuelle d'une famille est de 3075 frs. Pour l'en tre ti en la famil le dépe nse 2q83 fl's. et J e~ impôll se montent à 25 frs. Quelle est. l'économie fai te? 3. Combien paye-t-on pour 95 stères de boi s, si le stère ccli le Ho frs. 50 cent. ? 2. Un négociant achète 163/• q de café, le kg à frs. 3,90.

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Combien d e vra-t-il payer comp tant si on lui remet no escompte de 4 pr. o/o' 1 Un aubet•gisle fai t venir de France 6 barriques de vin , ·contenant chacune 6 hl., l'hl à 45 frs. 50 cent. I I paye comptant et bénéficie d'un escompte ?e 3 pr. 0 / •• Pour chaque bi ou doit payer un dro1t d entree de 6 frs. et le port de trs. 3,75. Combien doit-il vendre le litre s'il veut gagner le 50 pr. "lo ? liS 4 Ua domestique a un salaire annuel de 500 frs. II re. 'tire dans le courant de l'année 154 frs. 65 cent. Combien retire- t- il encore au bout de l'an 'f 3. Un ouvt•iet· donne à son maître. de pension 593 _ft·s. 40 cent. Pout· combien de sema10es a·l·l l payé, SI la pension d'une semainn colite 8 fra. üO cts. 'f 2. Une pe tite ma ison était t. axée à 520J frs. Différentes dépenses ot réparationf'- dépasse nt du 8 1/4 pr. 0/o la taxe primitive. A combien _revient-e_lle? . t. Un propriétaire de ma1soo rï- Çott, t ous les 3 mo1s, ~our la location de sa maison 6~5 frs . 50 cts.; la m ruson a coûté 48,500 frs. Combien cela lui rapporte-t-il pr. oJo si l'on doit déduire de cette locatiOn 1,6 pr. ·;•• po~r assurance contre les incendies et 224 frs. 40 cent. pour réparations' 18. 4. Un boulanger livt·e à un paysan du pain et de la farinA pour 224 frs. 75 cent. Le paysan donne au boulanger en échange pour 28 frs. 5J cent. de bois et pour 34 frs . de pommes de terre. Que redoit ce dercier au bou langer 'f 3 U n aubergiste achète 9 kg de bœuf, lA kg à 1 fr. 70 ·cent., et 12 kg de veau, à 2 frs. 30 cent. le kg. Corn bien lui rendra - t- on sur un b ille t de 50 frs. 'f 2. Un paysan doit l'in térê t dt'; 1925 ft·s. au 4 pr. •;o. Il paye en donnant des pommes de ter re~ l_e q à 5~/2 frs . Combien de q de pommes de terre d01t-tl fourmr? L Un particulier vit de l'intérêt de 45,000 f!·s., pl a~és ~u 4a;4 pr. •;•. Par suite d ' une réduction du taux, 11 dott restreindre ses dépenses de 56:J frs . . 50 cent. A quel intérêt est placé actuellement le capital ?

V.&BIIll 'ŒilÎUI L'instruction tlans l'arme belge. On sait que le départem e nt de la guet·t·e ~u Belgique a inpour les miliciens des épreuves desttaées à constater leur dearé ., d'instruction à leur entrée dans l'armée et lot·s de


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leur départ en congé. Les feuilles des examens subis un gros volume, qui jette sur certaines queslions une lueur nouvelle. Nos lecteurs en jugeront par les extraits suivants : L'une des questions posées était celle-ci : Rapportez un fait quelconque relatif à la espagnole en Belgique. Voici quelques réponses au haRartt - La fille du roi d'Espagne est marié avec Léopold 11. - Il fait plus chaux en espagne quand Belgique. - Ces que Je soleil est beaucoup plus fort quand .ua'•KI'IlliA - En espagnole il fait toujours chaux. - La revolution de Jan 30. Autre question : Nommez un Bel,qe illustre, dites-en ques mots, par quoi il s'est distingué. Réponses : - N est un Belge illustre par la bataille de Fleurus. - Charlemagne sa fait distingue par son cheval armée belge. - Le roi Léopole par son instruction et sa bonne COIIUIIlit. - Rubens était un grand musiciens Belge. La question suivante : Quels sont les trois états sous quels l'eau se présente dans la nature? a donné lieu à réponses plus amusantes encore. Qu'on en juge : - Elle se présent de le coszier et dans les tuiaux et la vessie. L'états clair l'états liquide et l'états gazeuse. - La bouche le nez les orreilles - en état de goutte, état de nei~e en état de glacP., L'eau douce l'eau de mer l'aulre inconnue par moi. - Batelier moulin à l'eau pêcheur. - La source, le fleuve, la mer. - Les trois états r;zous lesquels J'eau se présente dana nature sont la meus la mer et l'escaut. - Dans le~:~ rivières dans l'air et dans la mer. Peu d'hommes se sont trouvés d'accord sur le point de voir où se trouve Londres; les uns l'ont placé en France, autres en Allemagne, en Russie, d'autres enfin " dans le de la Hollande •. Quant au thermomètre, il sert, d'après quelques COllliKlrllll - A nous apprt~ ndre les mesures, les pois et le mètre. A pese Les Licoeur. Voici enfin une réponse faite à la question: indiquez

gues-uns des principaux devoirs de l'homme ? - S'est ce lavée Je matin et ne pas dépensé son qu'an il n'a pas pesoint.

Histoire de la Suisse. - Cet ouvraa 1ï · . . été le plus transfo 1·mé. Une amélio";.~i· est v~a·~ e.st celut qu1 ra~ports distingue la 2o.. édition la niOl~ considerable sous tor som tout particuliar et a élé plutÔt ~ ? a ~lé revue avec t partiA de la nouvelle édition n'a a. re~ee qu augmentée. Si u r notions d'instructzon cwi ue c'était p!s ap_Porté , eu app.endice l• tant à f;tir·e suiv1·e J'Abr[qé 'de l'Htst . n r:;Jslo Sd u_n Pl'O)et consi1 d~ l'His~ire du Valais. M:tis commeo~~e m:oua t.tzsse d'ua prée mweux SI ce plan avart été adopté. l'on a e~f e~t été. trop. volt core pour le moment les notions d'• t t· pre ér ~ mamtenll' er A· t , .ns rue zon cwtque JOU oos qu on peut se procuret· celles-ci à part à r'a· d n cent. par exemplaire. •son e ~ Le corps enseignant peut être assuré 1 Dé cera toujours de con sen er à nos école que 0 .Parterne~t s'effor leurs preuves, fll d'obtenir le plus possi~l~e~. cl ~;s·q~es qUI o~t fai car •l salt parfaitement combien la bia· . um ormrlé à cet egarfj une. entrave au pi'Ogrès d'une école s· ,.,an ur~ so~s ce rapp~rt e:;; véments qui en sont la conséqueode. ans par er 'lS autres IDCOD·

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OUVRAGES ET MATÉRIEL SCOLAIRES

AUTEUK

TITRE

= =

BBHNAR~ Gramm"ire dtL Valais, PRIX 80 Lar1ve & Fleury ~ra_nm.ll.cire préparatoire 0 XX~ CatechiSme d" ditJcèse ~O • G XXX ~ni de .t'en{wtce, 1er li ne de lecture tOme édit ~g UY.AU me LIVre de lecture (livre de l'elè~e) · • 1 0 XXX ·~ » (livre du maitre) ') ~O * Ele1nents de géographie à l'usa"e de~ c'col . ~ ~ .. BoURQUARD Bibl 'Il . ' ·. • e t ustree a 1 usa,.e de lae jeunesse es vrun. -1 ;>(1 "' S. i\l. Alétlwde de lecltl!'e co~respondant avec les tableaux du même 45 J. ST. w. Abrégé d,'!listoir.e de la Sui.Sse, suivi d'un précis , il I~St.. CIV.. . _ SO Elements a a_nth•net1que,. suivi de !Jius de 2000 ex.erc!ces et problemes à J'usage des écoles • prm1a1res (1) ., _ 1 -a Kœhl, prof. Recueil de chants pnur l'école et la fa ·11 · édé . d' un~ méthode élèrnentaire m• et e, P!ec dun pet1t ~olfege U) 1 25 • PBRRIARD et Aux 1 ecr.ue! su.sses, opuscule spécialement GOLAZ . . des~me aux élèves des cours de répétition _ 60 .. LAROUSSB Dtctwnnatre complet de la langue française, _ Illustré. (1464 p.) 3 0 Nouvea" dic~ionnai.·e de la larogue française a " •llnsl~e., (1224 pages) ' 2 60 .. LBUZII'IGBR C~··te de la.S"~sse pour les écoles lPapier japonais) _ ;;o PAROZ S"Jets et modeles de leçons de choses 1 HBINRICH N~uvelle m6tl1ofie de calcul oral (maitre) 1 • frère P. Aletltode analytaque de style (année préparatoire) 1 20 , (tre année 1 20 . ., (2e aOJnée) 1 20 U L., Lwre d" maître pour chacun des cours 3 _ :

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ouv~::emise de él 0 o{o est accordée sur le prix des , .,e• marqu If d ou* au personnel en!!lef nant I~~ee~:z:!:.~a!.ts~érale, aux autorités gcom-

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1 fr. dans le canton du Valais


ÉLÉME1'T8 D'ARITHMÉTIQUE à l' usage des écoles primaires. Ouvrage adopté à litre obligatoire par le Département de l'Instruction publique du Valais. 2me édition cart. (Remistl du 10 au 15 o;o au corps enseignant et aux détaillants, suivant l'impor. ta nce des commandes. Cet ouvrage r.omprend deux parties, la 1t·e 1héol'ique et orcée de figures, la 2me pratique qui compte plus dt~ 2000 exercicPs. La nouvfllle édition contient, en effet, en plus que la précédente, un certain nombre de problèmes donnés lors des ex11mens de recrues. Celte amélio· ratioo sera certainement saluée a•1ec plaifiir pat· le perso nnel Ansetgnant. Voici sur ce cll.ssique. actuellement connu bien en dehors du VqJais, en tr'au lres appréciat ious, ct>lles émises par dflux jnspecteurs scolaires élraogers au Valais. ,J'ai, dit l'un, exanu nt\ l'ouvrage Hvec allention, ct, sans en a\Oir ar.alysé tou s les déta1 ls, je pms dire qu'il méntll l'atten tion des autorités scolaires. li a de réels 8\'antages sur le trHité de F. P. B. Les dJfioitions théoriques sont plus simpl lls olt plus précises. La num ération y est bien enseiunée... J'ai remarqué dans l ' ouvr~ge d' h :nreuses innovations, te lles., que: les tables ries .J opérations, un t;;bleau des co n ve rsions des poids e t mes ur. s, des pièct:s de mo1111 aie. en usage en Suisse ainsi qu'un grand 110mhre d" problèmes géométriques sur les su. laces et les volumes, etc, D'autre part, on a é liminé du manuel. 3\' èC ra ison à mon avis , to ut ee qui ne. rentre pas dans le programme prima re. Les problèmes ~ont variés, e n nombre suffi sant, et réellement pratiques. L'ouvral(e a en outre le mérite du bon man•hé , la reliure est d'un bon ~r oûl et l'impression t•latl par ses joli s caractères. •• Voici mainterwnt l'autre jugement qu i co ncorde R\' e c celui ci-haut, nAu1: hommes d'éco le trt>s nom br eux qui repror.hn icnt aux cahiera Zahringer l'absence complète de théori e, l'ounagc offre un exposé théonq ue c lair, sobre et suffisamment complet, et ré11lisant en b11nne parti e, l'ar lu c hoix des problèmes, le dés1r de ceux qui réclamaient un plus grand n ombre de données 1elativcs aux matières agricoles et aux opérations journalières du ménag-e champêtre . Sans e ntrer 1ci dar.s la discussion de la méthode, je ~:arde d'un examen attentif du manuel la conviction sincère qu'il renferme un excellent cours d'arithmétique. J'apprécie surtout le grand nombre et la progression bien graduèe des problèmes." Les SOf.UTIONS RAISONNÉES de l'ouvral!'e coûtent l fr. 50. Pour prévenir l~ s abus qui pourraient être fait s du livl'e du tiJaitTe, l'éditeur restreindra la vente des Solutions au Corps enseignant et a raison d'un exemplai re seul eme nt par personne. On ne p!lul ra se les procurer que chez lui, attendu qu'il n'en sera pas rem.s aux hbraires.

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Supplément à L'ECOLE PRIMAIRE

LE GÉNIE DES ALPES VALAISANNES pa1· MARIO

Sous ce litre, il vient de paraître chez MM. Attinger, à Neuchâtel, une ravissante nouveauté, qui continue dignement les Silhouettes romandes et un Vieux pays, ouvrages dont nous avons parlé en son temps. Celui que nous annonçons aujourd'hui est encore eousarré au Valais, quo J'auteur aime à faire connaître et qu'il décrit excellemment. Le Génie des Alpes valaisannes, qui se présente sous une fort élégante couverture, avec Evolène comme fond et paysage, commence par une Introduction el, sous le titre de Mythologie alpestre, nous apporte ensuile un grand nombre de légendes intéressan t les diverses part.ies de notre pays. Les chapitres suivants sont intitul ès : Traditions et coutumes. - Les Mystères et le théâtre. - Superstitions, traits de mœurs, faits divers. - Conclusions. . No~ lecteurs prendront sans doute avec plaisir eoona_tss~nce du ~ragment suivant, que nous empruntons a llntroductzon pour leur donner une idée de J'ouvrage et de la manière d'écrire d~ l'auteur. Coup d'œil sur le pays . Pour bien compt·endre un pays, il faut le connaître · pour le connaître, il faut l'étudier non seu leme nt dan~ sa physionomie extériljUfE', mais dans son histoire sa civil~satioo, ses mœurs et son langage. Il faut sur'tout se b1en pénétrer de son génie, car tout pays a le sien boo ou mauvais, poétique ou farouche - comme il ~ res voix, comme il a son âme, - et le aénie est tout cela à la fois.. C'est sous ce point de ;ue que nous avons entrepns de vous montrer le Valais.

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, ~eu connu, mal connu, il l'a toujours été, vu à vol d01seau et pas au trement. Pas un comme lui n'a été plus décrié et moqué. C'était comme un parti pris. tan t la pauvreté est impopulaire, et l'on se contentait de le regarder de hau t et de loin. Le bon ton l'exigeait,


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Pour être juste, il faut bien dire aussi que c'est uo pays qui ne se livre pas à première vue. Dt3 quelque côté qu'on le prenne, dans son abord comme dans sea aspects, il a quelque chose qui déconcerte le regard, et frappe l'esprit comme un problème. Un mot le caractérise: - C'est là, a-t-on dit, que • Dieu s'est exercé à créer le monde. • Si ce dicton ne renferme pas toute la vérité, il en a du moins la couleur. Un pays de contrastes, impétueux et exubérant, où la nature réunit toutes les saisons dans le même instant, Ici, sous un ciel chauffé à blanc, il se montre arrosé el feuillu comme un jardin ; ailleurs calciné, aveuglant de poussière, ou rouillé par le soleil A l'égal d'un paysage de la Calabre. Plus loin, ressert·é et remb•·uni, hérissé de sapins, ou bien dévêtu et froid, immobile sous les glaces de l'biver, offrant un étonnant mélange de nature sauvag~ et de nature cultivée, et ~n tout l'image de quelque chose d'inachevé, de convulsé, comme l'ébauche d'une œuvre colossale. Que si le premier coup d'œil vous laisse stupéfié, à mesure que l'on avance cela ne se raccommode point. Même étrangeté, mêmes contrastes, les mêmes alternatives de verdure eL d'aridité. La nature, la sauvagesse, toujours en lutte avec l'homme, dresse son front plus haut quA lui. Mais parce qu'un pays a été ravagé par l'eau des tor· rents, bosselé par les convulsions àu sol, raviné par les avalanches; parce que la terre est couverte de blocs venus on ne sait d'où, il n'est pas pour cela fatalement condamné à rester dans l'ombre. Sachons donc le voir tel que le bon plaisir de Dieu l'a fait. Si le sol est pauvre, du moins il a gardé son pat·fum. Mais loin d'ici ceux qui ont Je culte du banal. Ce terrain caillouteux, ces profils déchiréR et sombres ne sont pas faits pour eux, pas plus que pour les amateurs de clinquant. Pour nous, au contraire, ce qui nous enchante, c'est d'y marcher loin des chemins battus, eL même la désolation des sites, leur tristess6 sans merci, nous parlent le langage des cieux. Le papillon voltige au bord de l'abîme parce qu'il se sent des ailes . L'homme placé comme lui entre le ciel et l'immensité, ne pout se rabattre sur soi-même. Arrêtons-nous sur cette vieille terre ; elle porte la poussière de ce qui a longtemps vécu. A la remuer peutêtre lui découvrirons-nous plus d'un titre de noblesse.

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Ici on a le respect des vieilles choses, - et des vieilles v~rtus ; et l'on ne s'en cache point malgré les sourires de plusiem·s qui le jugent suranné. MaiR à ceux qui y trouvent à redire, pourrait-il jamais tomber dans l'esprit que ces vertus qu'ils Lt·ouvent démodées, sont noblesse native et respect filial 'P Aussi ce sont ces physionomies de gens et de choses d'autrefois, et les gaietés paisibles toutes faites de qévotion qui ont fait dire à un poète national : Croyances simples et sublimes, Régnez encore, durez toujours Dans les hameaux et sur les cimes, Prés des flots bleus et des bois sourds 1 De vos candeurs on peut sourire .. . Laissez railler et laissez dire 1 Le dout e pèse au genre humain, L'homme a besoin d'aimer, de croire 1 Si Dieu sortait de sa mémoire Il s'en ferait un de sa main.

La religion a de profondes racines en Valais. On a un !:>ieu, celui que les ancêtres ont invoqué dans la prospérité comme dans la détresse. On le tient pour puissant, et le dispensateur des biens et des maux. Nos mon tagnards n'en demandent pas davantage. Le doute ne vient point effleurer leur esprit. Ils croient, et tout est dit., - foi soljje, tout d'une pièce, qui leur affermit le cœur. Le ciel s'effondre•·ait que cela n'y changerait rien. Que voulez-vous 'P ••• On n'est pas impunément le ftls d'un pays pauvre et grand, si désert et si grand que l'homme y disparaît. Il se sent petit en face de ces montagnes arides et de ces rocs énormes. Qu'il soit blotti dans leurs fentes, ou perché sur leurs sommet8, tout lui pariA d'un être plus grand que lni. Surmm corda. murmurAnt à son oreille les choses de la terre. - Sursum corda, lui disent les cimes altières. - Sursttm co?'da 1 lui crient l'abîme et la tourmente. La nature qui l'écrase ne lui laisse qu'une échappée, le ciel, . . . et si ses durs labeurs le rabattent au sol, le jet de son âme le porte en haut, comme l'alouette du côté du soleil. N'était le rayon qui l'illumine et lui montre le paradis tout au bout, dure vie serait celle du montagnard; car c'est bien plus que de travailler qu'il s'agit . .. , c'est batailler qu'il faut dire, et arrachet· sa subsistance à une terre où le roc perce partout; c'e'3t pourquoi vivt·e ici veut de la vaillance, et le pllin ainsi chèremeut acheté ,


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un pain noir et raccorni qui comptë son âge n lement par les jours, mais par les mois, est un bien gagné. Et tous c~s gens, les uns cloués aux solitudes où le sort les a fatt naltre, les autres nomades comme jadia les patriarches, marchant avec leurs troupeaux d'étape en étape, partout où il y a un coin vert à fourrager une poignée d'herbe à brouter, - ont malgré tout, soul l a rudesse do l'écorce, le caractère gai, l'esprit ouvert la ve_rve poétique, )es traits distinctifs de leur physio~o­ mte morale.

NB. - On peut se procurer l'ouvrage annoncé dans les librairies au prix de 3 fr.

DU CARACTÈRE On entend souvent parler du caractère d'une personne Ainsi l'on dira: cet homme a un caractère énergique' d'un autre qu'il a un caractère doux ou même faible: En génét·al, il y a autant de caractères qu'il y a d'ho~~~e mes, avec des variantes infinies . Ainsi en est-il à cole: autant il y a d'élèveR, autant il y a de manièree d'être différentes. L'école est pom le maître, un vét·itable kaléidoscope moral avec mille et une facettes, aux nuances multiples, Dans chacun de ces petits mutins, il y a un caractère en voie de formation. L'instituteur, pour peu qu'il soil observateur, aura bien vite deviné ces diversités el le grand service que peut lui rendre cette connaissance pour conduire l'éducation des élèves qui lui sont confiés. La connaissance dea caractères des élèves n'est jamais trop développée chez le maitre. C'est par cette intuition qu'tl lui sera donné de pouvoir reprendre, redresser ou réformer les enfants sans s'el.poser à faire fausse route et à se buter cor.tre des obstacles insurmontables. Les psychologues ne sont pas d'accord sur la défini· tion du caractère. La Bruyère, l'auteut· même des c ca· ractères • donne à cette définition un sens très large el très général. D'après cet auteur, • le caractère eJt la résultante de toutes les facultés de l'homme avec leurs différentes modifications, et même avec les singularités, les ridicules qu'elles comportent. •

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Nous trouvons dans la « psychologie • de M. Marion' une autre définition qui nous paraît tout à fait ~xacte . , Le caractère, dit M. Marion, est la manière naturelle et constante d'agir et de sentir, propre à un individu donné. • • Le caractère, dit encore M. Chaume! , est la réunion des facultés dominantes qui distinguent une personne d'une autre, qui donne du relief à fa physionomie., Personne n'i gnore que le caractère est encore très souvent employé pour désigner plus spécialement l'énergie et la force morale. Dire d'un homme qu'il a du caractère, c'est dire qu'il poss ède une grandë force d' âme, une éne•·gie morale ft~ès développée. Toute personne possède un caractère spécial, à part, mais tous les hommE's ne possèdent pas au même degré cette force, cette volonté énergique qui ne connaît presque pas d'obstacles. Nous trouvons dans l'histoire des hommes qui possédaient un caractère de fer capable presque de franchir les barrières de l'impossible. Il suffit de nommer le grand Cardinal de Richelieu, Napoléon I•·, At de nos jours, le célèbre chancelier de fer Bismarck. li n'est certes pas donné à tout le monde d'être • trempé • comme ces grands hommes, ma is cependant, aujourd'hui encore plus que jamais, le succès matériel est à ceux qui ont une étincelle du • caractère • dos Richelie u et des Napoléon I••. Aussi croyons-nous de plus en plus, que si beaucoup de jeunes gens qui, sur les bancs de l'école et du collège, dounaient. les plus belles et les plus légitimes es· pérances, se découragent, font fausse route et vont grossir le nombre des inutiles e t d es déclassé!l, faut-il attribuer ces éches au manque de virilité, au défaut de forco morale, à l'abse nce enfi•l de ce qu'on appelle le • caractère» plutôt qu'au manque d'instructiou. Loin àe nous la pensée de vouloir faire le procès de J'instruc ti on; elle est nécesRait·e aujourd'hui, mais elle ne suffit pas pour faire un homme, un homme . qui puisse faire sa trouée et prendre un e position au milieu de ceux qui luttent pour l'existence. Nous pourrions citer de nombreux exemples à l'appu de ce que nous venons de di1·e du manque de caractère.


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C'est pou~quoi nous croyons que l'on ne voue 38 assez de_ so1o à la formation !lu caractère des jeu~e 8 gens, soit dans la famille soit à l'école. ,On se ~ootente_ de donner une plus grande somm d mstructJoo poss1bfe, sans s'inquiéter si nos jeunes gao: auront. la ~oree morale pout· faire valoir, à leur profit ce cap1 tai mtelJectuel que nu us leut· con fions. •

LA MORT! LÉGENDE DE LA VALLÉ n'ENTREMONT

Dans la romantique vallée de Bagnes, au bord extr_ême du plateau pittoresque qui s'étend au levant du tillage de Bruson, existe un lieu dl'! malédiction dont ~ souvl:lnir se perpétue encore au sein de nos populatlons: c'est Tzan-Dzemô. . Aujourd'hui on n'y remarque plus que quelques mis~r~bles g1·anges don t il est souvent quest(oo dans les remts de nos longues veillées d'automne. . Là existait jadis un ch~rmant village dont la popufa. }IOn, par ses formes gracJeuRes et athlétiques tranchait . ortemeot ~vec les autres httbitants de la ~allée. La Jeunesse,. fiera de sa supériorité physiqu"', s'enot·gueillit ~n se m1t ~ 1:ompre avec la vie monotone du paysan; VIe de tr~_va1l mcessant, d'écooomi c·s~ de privations forcées et d Isolement. Mal~ré les avertissements du pasteur, dont on se moqua1t, on se mit en fête. Boire manger_ et s'amuser, tel était bientôt l'idéal qu'on lent~ ge réahser. On dépassait souvent toute limite dans 1eR onneurs que l'~o rendait à Bacchus; et le soir, quand l~s cervea~x é~~~e~t surchauffés par de copieuses libatiOns de v!n, c eta1t le tour de fêter la tmp folâtre Vénus. On n Y manquait pas; lurons et luronnes, aux acc~rds p~us ou moms harmonieux du violon du village ' s enlaçaient et valsaient joyeusement. Un tel scandale ne devait pas durer.

. I_I Y avai~ pourt_ant un juste au village, un honorable VIel l~ard. qu_J, plusieurs fois, s'était exposé aux moquequerJes 1Dd1gnes en voulant moraliset· la jeunesse. Ce juste devait être sauvé. Une nuit, il se sentit un pressant besoin de descendre

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revoir son mazot (1) -, besoin inexJjcable puisque ce n'était. ni le moment des vendanges ~i celui des travaux. Bref, après quelques héAitations, il crut bon d'obéir à cet appel intérieur... Qui sa1t, se dit~il, c'est peut-être une inspiration. Sans plus tar,ler, il s'en diman~ha: culottes en peau blanche, chemise en grosse toile écrue du pays, b lantzet (paletot.) en gros drap brun, longs bas en drap noir, casquette à laJ·ge visière, en un mot, rien ne manquait A sa toilette. Notre homme fit donc sa prière, bourra son sac de denréfls et partit: c'était minuit. Arrivé à la limite de la commune, près du sauvage ravin de Merdeoson - que l'on sait peuplé de diablo tins et de revAoaots - il rencootl'a, ô borreUJ· 1 un sque!Atte vivant, armé d'une énorme faulx 1... - Qui es·tu, exclama l'homme terrifié 'f - La mort, dit le spectre. Et toi, mortel, qui es-tu? où vas-tu? d'où viens--tu? - Je suis Jean -Pie1-re du Fort; je vais à Fully; je viens de Tzan-Dzemô• - Eh bien passe, mortel, l'eprit la mort; suis ton chemin tranquillement. Moi, je vais là d'où tu viens. La moisson est mûre, la coupe est romplie: Ma faulx est 1 Fully pour -

la grande justicière; quand on abuse · de la vie, j'en coupe le fil .... Va, dans trois jot,rs tu peux revenir ... ..

................. Le matin du troisième jour, à Fully, Jean-Pierre se sentit soulagé . La fatalité qui pesait sur lui, cette nécessité intérieure irrésistible autant qu'incompréhensible, qui l'avait amené à Fully, avait complètement disparu. Il revint donc. A midi il était à Bagnes. Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction quand, à l'entrée du Cbâble, il rencontra cent-vingt cercueils qu'on portait à l'église .... Quelle ne fut pas son émotion en apprenant que c'était là les cadavres de tous les habitants de Tzan-Ezemô, trouvés morts le matin de son départ!. ..

(1) On sait que tous les Bagnards ont des vignes à Fully où ils descendent aux époques des travaux; ils logent dans de petites maisons en bois qu'ils appellent mazots.


- s Consterné, il suivit le cortège fu nèbre. De~ui_s il fu t Je seul et derniElr habit ant de Tzan-dzemô ou 1l _vécut Je reste de ses jours dans les privations et les pnères . Lorsq u' un visi teur s'amenait ~_rès de l~ i , il ~e. m~n­ qu ait jamais de raconter ce qu 11 appe lait • 1 H 1stou e de la Mort • ni d'accentuer avec ponderat1 ?u. ces paroles du squelette: Ma faulx est la grande Just1c1ère: quan d on abuse de la vie, j'en coupe le fil! ZA.RO.

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A QUOI PEUT SERVIR LE SEL En frottant avec un peu de sel les taches_ laites par le thé on les enlève. Comme poudre den t1fnce, 11 co nse rve 'les dents blanches et les gencives fermes et rosées. C'est un des meilleurs gargarismAs pour le mal de gorge et u n préservati f contre la diphtérie, pourvu qu'on en fasse usage à temps. P our nettoyer les meubles de sau le, le sel est excelle nt· on applique avec une brosse et l'ou frotte à sec. L es 'estampes I'Ïncées avec de l'eau et du sel, conservent leur couleur et prennent du b ril lan t. Deux cuillerées à café de sel dans un quart de. litre d'eau tiède constituent un vomitif q u'on peut tou~ours avoir sous la mai n; c'est un .antidote contre l'empol so~­ nement par le nitrate d'argent. Les douleurs ~é_vralg1- · ques des pieds et,des membres peuvent. être gu~nes par des bains de sel pris le matm et le so1r, aussi chauds q u'on peut les s upporter, En sortant les pieds ~e l'eau, fro ttez- les très vivement avec un essu1e-mams tres rude. L'eau salée est un des meilleurs remèdes pour le mal d'yeux, et, si l'on s'y prend à tempe;, il fait disparaître ., l'inflammation. On o btient les meilleurs résultats en lavant les mouchoirs et les rubans de soie dans de l'eau salée et en les repassant humides. Comme engrais, le sel a beaucoup de ".aleUl'. ~ans sel, les aliments s9raient détestables. Les hemorrag1es des poumons et de l'estomac sont promptement arrêtées par de petites doses de sel.

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15Dé•:::re 1892

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE P UBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avrll inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prb d'abonnement pour la 8ol81!11e, 2 fr. :SO.

Union po8tale 3 f'r. A.nnonee8, pria, 20 cent la ligne 011 son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole pn:maire 1·ecevra deux exemplaires aura droit à une annoncr• ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE : A v is important. - D e l'Elocution et de la Rédaction. - Les instituteurs et l'abus du tabac (Fin). - De l'émulation à l'école (Fin). ·- La curiosité mise à profit (Suite). - Recommandations aux instituteurs sur l'importance du chant. - Partie pratique: Calcul oral, problèmes donnés aux dernie1•s examens de recntes. - Variétés. - Supplément. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé

à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


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