No 01 l'Ecole primaire, 1er Décembre 1903

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1902/03

ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

L'Ecole primaire donne de 12 à l.-J livraisons de Hi pages chatnne, non compris la couverture, et autant clc suppléments de 8 à 1 fi pages pendant le cours scolaire.

Prix d'abonnement : Sui!oi!ie f1·. 2.50 l:"nion Jlostale ft·. 3 Tcut .::..: qui c.::-ncernc ht pu~licaticn doit être ~dressé dircctcm.:nt èt M. P. PI<JNAT, rer secrétaire à l'lnstructicn Fublique, à Sien .

Pen de l'ègles, beaucoup tl'exel'cices (Le célèbre pédagogue fribourgeois P. Girard)


XXTfe année

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Sonunairc du j)l'ésent N° ~'>nx ;~bonnf>~ pt lt>ctE•u t·~ dt· l'.,Jüule pt·irnai r·e". -- 'f ,'\t A. Cltappaz. dtef rlr·fnnt du Dépar-t('uwn1 <le l'Iust-ruc1 ion publiqne. - .\J. Lament He.r. son $ llC('t'~St"lll". -

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ma.îtl' CH. -

Du jou r n al ÜP c la sse. - L '.école nqrmale i\ <l PI'O~Hle. - ~ \ necdotc,; st·olairt>s. J'.\H'l'I E OFFJCTELLE. - Ex tra i t s dt> la loi du J j11in 1~7:3 et <l·u r·&glt'm c nt des P(·ol!'s pl'imait·es du ~4 octobte 1874. - ( 'il"l:nlain; du J)é.par·teuwnt ~ ~ ~r le << Didionn ait'P g<~Q<grapltiq nt• ·dt· la Suiss!'. .~<"PX" son t joints:: suppl !>m P111"f' de l() ]Ill g·pi'\ l'tl ta (:1111,

!11Ptl'Ji•>J· J n ie:->, d C' "Mart igny. l'ellau d ( ~ nm i ll<>, dt> \' c ll i:• ge ~> . l'ii t<'loml D;nirl, ùe:; .Age t1.es. P ittelou{l. E d ouard, de Yex. He'Llnii ( 'li l'ét iPu. clP L P;çt •r o n. Tm·n aY ( ' n ·ill<>. -d'Ot~ i <'- res. \\'a l :>.<~l' . \ ug-n;;tiu. ae Chippis. 'l'on s débuten t en \'ala is pel..lJdaut l e <·ou,rl' s col niL·e HI0~- 0:1 it l'e xce ption ·de 11. L. Oai lland qui a dëllH1lldc' Pt olJtPnn ln pNmissio n Üt' fni 1·e une 3m L' anu.ét> :'1 l'<~vo le ILOl'Lll<tle ·dt• R a tlt~>ri>e !Fl"ilbo,tn g)J pour st> pel'fet' li mlut•J· <lan~ dt•s lw;mches .s tp-é-nia les.

LP c<HJJ·s Rnpérie un· Ùf>t-i 0lèYe:s-iusti tuttt·iees fran~a i !'es a été de son côté sni Yi pu· lfj é:I PI"e~. d-o-ut le:-; :-;tül·antes. f'n.snitP tle::; Pxamens •le clotm'<', out

La protl.t;titw lin·aison JHIL<tîtl'i! le 15 décembTP . . \..1is i\ nnf" co rrespon- pu :J•('CL'YOi J· l e b i'·!:' ret ]Jl' OYi~oire: dant~'<. qni sont ,p1·i<"s dt> nous ad·t·PSSt'r i\ll]!{·~ .\J·bP ll ay :M<tJ· ie, de Gta nge s. lenn; arti <·l es .\F ,\lOIX~ 3 joms à Ba Jllay Emma , ùe D nl'énaz. L11<HJCP. s 'i ls dt-;sÏI"(>nl. lrs roh iuRétcr (' on 1a1 Lé nnü•, d P .\l:outhe:.-. sam; 1·etar d. DPla.t·uste J<><1LI.UP, ;1 ~ion. Le ::\'' ~ i.I<Pl'Ol'"l"<·ra lP 1ab lean du perJ)t•lP:>.t' 1'l.tilomèm•, •k ~eaùnz. HünJwl PllSPig·nant }IOll l' Je l' OUI'S SCO· Dnbu.i~ -~ua.stasie. de Sa.vi&se . la iee ElO:..l-0:1, a in si que les sujet;; de Fm·t Hon o t·ilw. <l'll' t' ra blPs. c.ah-ul <. 1 al e·t- 0eri t donnés lOJ',; des. Ua .~- Emma. ÙP ~nll·an. exnmc•ns des 1·et·1·nes <ll' f·l:'t automne. 1' (~pJ·mmÜ C'l' .\ng<'>l e. de Gonllley. Lui~i L'l' .\Lu·ü>, ck nagu es Hlhüi"rh BPrthf'. de Rilldt's. Fne (>]hp_' .\l llt> K JL :tstt·eintP ù <lSSÎStf'J· an <.:O U1'S de L'Ppétiti ou , été PxPmptéc>. JHllH" < a u;;c• majenL· •·, dt> l L·

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Chronique et avis scolaires J<:colm~ ('niii'S

not•malc!ioi ordi·u oirc

'l'vus les 15 C:U•n> ~ de la di1·isinn sun~l'ie•nJ' P de- l'écoJ,p nonual e -des gM·~.onR ont olrtPnu le bte,·et. lWo,·isoite ;\ la .sujtc des examens de clot lll·e. Ce S0t11t: ~fM.

Besse Louis, de Bagurs. Dessimoz AlbPrl, <1<> Con th ey. Uail ba1-d Lonis. rle Bagn<>s. Olasse,,· .\la·t·et?li.n. de ~e 11da z . Hiiflingf>J· ,J osP-pl.t. dt> Sa lim·L LnisiP.r Emil e, de Bagnes. ';\ faT't'i Lou is, d<: Bagnes. Méüailll'r ,]pan. d ' F;Yolèn e.

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( Cours de d:jJftitinn.) A l<t sui i P cks exam ens de dotm·~

d:n l:O ll l'S (}(' 'J' épétititm pom· iustitute uJ ·~ IPllll t'n mni l'l juin de c eit<' année. Jto IJ'n>,cp[ d éfi nitif a l'té délj, -,~_.~ par· Je Conseil ü'Eta t à 31M. ( ' on taz .Uexis . de Yé•r ossaz. Deht t·sp Oushii'P, lle Bagnl's. Fe lJ·ay ~'> ]l)h onse, clP Bagne,. Folloni <:' J' Pienc. d 'Ewl&ne . !\Jon na. Y _\ lexis . de Troi~tm·n•uts. l'('llaud J>je n e . cle Vol l èges. Roh Alfre d, dt> Lvytron.

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ORGANE

~~SOGIETE:v ALAIS ANNE ·.;_


m PAGES

• A mon cher Camelia, par Rusticus 102,

TABLE DES MATIÉRES contenues dans l'année 1902·1903 de r.,Ecole primalrs"

Les articles marqués d'un* émanent de:la rédaction ou de ses collaborateurs et correspondants spéciaux. PAGES

• Aux abonnés et lecteurs de J',Ecole primaire • t M. Achille Chappaz, ConseiUer d'EW

• M. Laurent Rey, Conse1ller d'Etat . • Aux jeunes maitres, 4, 11, 27, 59, 65, 99, 114, 130, • Du journal de classe, par O. D.

• Aux aibonnês et lecteurs de l',Ecole • L'école no·rm~'le à Géronde • A propos d,e !',Ecole primaire" et de ses suppléments • Je le savais, par Alf. Perraudin • Com!Ilent je veux reprendre mes devoirs L'enselignement pratique à l'écol!! primaire L'école agréable La religion, sa valeur éducative 19, 31,

• • •

La rédaction à l'école primaire De l'emploi des choses dans l'ensei· gnement L'élément moral dans l'éducation Ne pas parler trop fort Nos meilleurs souhaits à !',Ecole primaire", par Victorien DarbeHay Lett11e ouverte du Président de la Société va[aisa.nne d'Education au personnel enseiguant De la lecture (résumé d'une conférence) 29, Dans la classe: pourquoi nos élèves ne répondenrt pas Caractères et tempémments L'arithmétique des écoles (Valais) Réforme àa:ns l'enseignement du français

• Une noble vocation, par A. Perrau-

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il 57 136

• Pour les petits, par Oamella . 42, • Enseignement de ·l a géogr&phie, 43, * Conditions d'un enseignement fructueux 44 • Instruction et éducation, par J. Bornct 4~ M • Lettre contre lai tuberculose à l'école 51 Causerie sur la réforme orthographique 52, 74 • L'éducation physique, par P. F. 61 • Abus des punitioDJs corporelles, par P.-J. Michaud 63 • Gerson, par Alf. Perrauilin 68 • La bonne hume/ur, par Camélia 71 De l'utilité des lectures 72 Davanta~e de lectures, moins de dictées 75 * Langue et gramm&ire, par Camélia 81 • De la conservation du patots, par J.M. à la S. . 82, 97 • Lettre à un débutatnt, ~par P.-J. Mi83 chelod "' QUJelques principes pour l'étude du calcul, .par J. Bornet 84 L'enseignement d e l'orthogra.phe 85 • L'Histoire, par Alf. Perraudin 87 Les compositilons périodiques 88 Moyen pour épuiser Le programme 89 • Le oarnet de préparation 89 L'éducation physique, par Mgr Dupanloup 90 Sur les exercices de mémoire, par Nicole 90 Conseils sur ~a lecture, par Legouvé 91 • Le livret scolaire: utilité, l!lécessitê 98 • Le ·pourquoi dans les leçons d'histoire, par Camélia 100, 118

• Le vrai désir, par O. D. . . • De l'enseignement intuitif . . 104, • Pages d'hi,stoire: Guerre de Raro.gue, incendie de Siou, pa.r Emhlio La langue française à l'école Ma/uvaises punitions Nouvelles scolaires . . . 111, • L'école doit coutrj,buer à former l'homme . . . . . . . . . • L'éducati~n des petits ,p ar les mères, par Alf. PeTra.udin . . . . 116, • Nos élèves, protecteurs des animaux, par Aloès . . . . . . • L'instituteur doit-il pos·séder le talent de -la parole, par P.-J. Michellod . . . . . L'intffiTogalt:ion à l'école primaire 123, Lettre aDJDuelle . . . . . * Cours scolaires, par Antonins .

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PAGES

• Une leÇon de Ù~xlcologie au.:x: trois cours primaiœs, par Rusticus • L'école où. l'on s'eDJDuie, par O. T. Le relèvement moral par la discipHne • Un ami des instituteurs: M. Lamon. • Deux mots sur l'écritur-e, par Gibé • Comment famt-il former un homme? • Restons à la campagne, par Aloès • Page d'histoire: Guerre de Rarogne (1415-1420), p!ll· Emilio . . 155, En classe, par O. Centurier . . Asseyons-nous et ,parlons moins tort Des exercices de grammaire La lecture collective . * Une terrtbJe épreuve * Entre Fribourg et Valais * Examens de recrues Partie pratique, . . . 21, 34, 52, Conférences d'instituteurs .125, 139, Variétés . . 24, 38, 55, 80, 112 et d·a ns l'a couverture de l',Ecole".

133 135 13~

145 151 152 153 170 156 157 159 165 167 169 171 75 159 129

••• Table des Matières des Suppléments Tableau du personnel enseignant primai,re de Sierre à Monthey, (cours scolaire 19021903).

N' 1. - Les gratndes catastrophes·. - Les petites vanités. - La Tête-Noire. - L'horloge de la maison, - Les moines. - Un pèlerinage dans le vaJ de Bagnes. - Le fête de Salenfe. - Bibllographie. - Pensées. - Variétés. N' 2. - L'oubli des morts. - Les vertus morales. - Les fêtas chrétiennes. - Un réveillon de Noël. - A propos d'économie. - Lecture et bi.bliothèque de ta, mattresse de maison. - Nichoirs artificiels. - Le dernier mois de l'année. - Les calendriers de nos pères. - Délices et larmes. - Le coq de S. André. - Promenades d'automne. - Variétés. N' 3. - La volonté de Dieu. - L'3dlnée 1903 que sera-t-eBe? - Du choix des livres. Causerie scientifique. - La j·eune Si'bé· rienne. N' 4. - Causerle scientifique (fin). - Pour bien p~·ofiter de la le-cture. - Nos arbres - La j eune Sibérienne (suite).

N' 5. - La meilleure s,a i,s on de la charité. Histoire du Valais. - Paysages d'hiver. Les maux d'hiver et leurs remèdes. L'origine des noms ptl"opres. - Légende de Mex. - La jeune Sibérienne (suite). N' 6. - Le curé de campagne. - Histoire du Valais (suite). - Paysages d'hiver. - Une mère. - L'Adoption. - La jeune SIbéri-enne (suite). N' 7. - Da. culture de l'esprit et du jugement. - Pay,s age d'hiver. - Histoire du Valais (suite). - Pour rire un brin. - La jeune Sibérienne (fin). - Le seul .s ouel de Nicolas. - Chornique agricole. N' 8. -· Mots de St-Joseph. - En temps de carême. - De la vie des Saints. - Chant ,s acré. - Les rmvages de la boi,s son. - De ' la culture du cœur. - Histoire du Valais (suite). - I mportance' de la première Mucation des enfants. -: Les cerises du Bra. - Pour rire un brin. - Le souci de Nicolas (fin). - Le poète Ch.-L. de Bons. - Glo·s &aire des patois. N' 9. - Le Temps de l'a< Passion. - .JésusChri,s t. - J, ~ bonheur d·a ns la famille.


IV Les .ravages de la bois son. - L e printemps . - al.stoire du Valais (suite). - Arboriculture. - Le poète Cb.-L. de Bons (suite) . N' 10. - Histoire du Valais (suite). - Les 11avages de J"a boissoo (suite) . L'agriculture. - Nos amis les oiseaux. - Arboriculture (fin). - Le poète 011.-L. de B ons (suite). N' 1L - Garde d'Hanneur. - L' abstinence. - L'aJcooHsme et l'hérédité. - CrO>quis valaisan: 'l'ourtemagne. - L'homme des champs. - H istoire du V•a Jais (suite ). Une i-nv,asion étrangère. - Promesses du Sacré-Cœur. - Escalade des échelles de Varoone (14 mai 1799). - La vallée du RhOne. - Deux scènes de la nature·. - r..e poête Ch.-L. de Bons (tn) . N° 12. - P our une petite hœtie. - S. Jellill et Marle·. - Histoire du Valais (J'in). - La vallée du Rh(me (fin). - Aimer sa .pmf,ession. - La loi du travail. - Un miracle de Bernadette. - Le bo ncompagnon. - L'ê;piscoprut sui-sse et l'alcoolisme. - Une œu-

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v re d '.a.rt : petits tableaux v alaisan s. - P ages d'A lbum. - Du rire aux lar m es. - Notre égU.se paroissiale. -- Croquis valaisa ns : GUss, La noible contrée. - Ca st els valniS!Il.ns. - Le vallon de Nendaz. - Cc q ue la campagne v roc ure au cœ ur. - Pour les chevaux. - La tine de Flore (légende conthey.sanne). - L a f in ùe la d iligence. L 'Angelus. - Croq11i.s aJ.pestre: ~atvant, pe ndant, après l'ascen s-ion. --:- P~·éludes d'automne. - A ve Maria. - Atmez les champs . - En p·a1ys sierrois: Beauregard, B rie et la chrupelle de Bouille1:. - Triquent. - La Langue fran çai,se dans la Suisse romande. - Ylllriêté!!.

--otto-A vis imJ•ortant. Pom le cours 1903-1904, les suppléments de l' Ecole primaire" auront comme ceJ!le•ci une ~;agination su ivie, de manière il, pouvoir êtJ.1e co!lectionnés et reliés tout it fai t à part ou encore fake suHe à la1 feulll(j p rincipaLe 'au bout d e l'année scolaire.

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Pins do cahiors tacMs, dHchirOs, malpropros 1 par le

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Cahier sous-main

en vente pour le Valais au Dépôt du matériel scolaire, à Sion 1 Franc la douzaine Les paquets conditionnés renfer:rnent deux douzaines de cahiers. On le~ obtient pour lJ ft•. port compris. - Le cent coute B fr.

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SION, J er Décembre

1902-03

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIET'E; VALAISANBE D'EDUC'ATlON

Aux Abonnés et J..J ecteurs de l',Ecole primaire" L'année d ernièr e, à la s uite de divers pour parl er s, les comités des deux Sociétés d 'éd ucation de Fribourg e t du Valais convinrent, à titre d'essai e t pour u ne an née, ,de fusionner les deux organes (B ulletin pédagogique e t E cole p 1·imaire) en vue d e rendre la p ublication plus intér essante e t p lus étend ue, sans augmen~ tation sensible d u prix d'abonnement. Cette d écision ne satisfit pas bon nom bre d 'instituteurs valaisans, q ui pr é tendirent q ue cette combinaison serait plus n uisible q u'utile au x in, térêts d e la Société cantonale . Ils craignaient que la sœur a înée ne se mit trop au large au foye r commun et ne laissât q ue fort peu d e place à h cade tte. C8s plaintes n'é taient pas dénuées de tout fo ndeme n t. En effe t, malgré le bon vouloir de la rédaction, ù laquell e on ne saurait ad resser le plus léger repr oche, les correspond ances valaisannes furent bien clairse mées, e t les intérêts d e notre Société cantonale plus ou moin s négligés par suite de la rép ugnance qne bon nomb re de correspondants épro uvaient à traiter les questions r.onrern:1 nt lP VAlRi,; ~enl dans un journal publié hors d u canLOIL De

là des plaintes qui se fire nt jour de tous côtés, au témoignage de MM. les Inspecteurs scolaires unanim es. Ces plaintes s'étant accentuées, et le Comité valaisan, constatant que l'essai avait suffisamment démontrt\ qu'on avait fait fausse r oute, a co nclu qu'il y avait lieu d e reveni.r à u ne publication spéciale pour le Valais, sauf à lui don ner plus de vie et d'envergure que par le passé. A cet égard, M. le Conseiller d 'Etat de P reux, aussitôt après . avoir pris la direction du Dépar tement de l'Instru ~tion publique, s'est activement occupé à provoquer d u Comité d e la Société une solution dans ce sens, en assurant le concour~ de l'Etat à la nouvelle rev ue d ans u ne pl us large mesure q ue d u passé, à la seule condition toutefois qu'elle se publiât en Valais, comme auparavant. Le Comité est persuadé q ue, dans ces conditions, tout le personnel enseignant primaire d u Canton s'empressera de se grou per d e nouveau au to ur de son ancie n organe, rajeuni par un Comité de rédaction a vanta . geusement complété et par une collaboration active et d ésintéressée de nom brenx instituteurs et it1s titutri-


",;

ces. t'Ecole primaire continuera ainsi à rester la propriété exclusive et l'organe définitif de la Société valaisanne d'éducation.

En prenant cette détermination, nous n'entendons rien changer dans nos relations avec la Société fribourgeoise d' éducatio'n, notre sœur ainée. Nous déclarons hautement que notre objectif n'est autre que l'intérêt spécial de notre Société et que toute idée de mésintelligence, voire même du plus léger refroidissement dans

les rapports avec nos amis de Fri bourg, doit être exclue. Après comme avant, nous resterons unis de sentiments, parce que nous avons le même idéal et que nous poursuivons le même but. Ce n'est pas l'incompatibilité d'humeur, mais les situations et les organisations scolaires dissemblables qni nous empêchent de continuer à habiter sous le même toit.

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M. Achill.e CHAPPAZ Chef du Département de l'Instruction publique En repa:raissalllt, l',.E·cole plrima.iJt•e" ne saurait manque'r <l€ payer un 'tll'ibut <re piewx et ll'eCû'run.aissant souventr à la mémoiJre d€ M. le Conseiller d'Etat Chappaz, ravi à son pays et à sa !\amille le 5 octobre •dernie:r, a;P'rès une longue ma.Jard.ie, à l 'âge de 48 ans seul'e ment Nous p-ensons être le fidèle illl· teTpo.·ète des· :reg1rets et des sentiments de touib le f'Oil'PS e:Ds.e.ilgnan:t en consaora.nt i·Cii une courte notice a:u ma.g:strat sympathique et d.ér,oué qui nous a été }Jil'ématUJ:ément enlf:''l'lé à un âge où il eüt pu rend,re e.ne<we de si ptt•écieux se.t·vÏ<'Pf!. Hien cpw .\1. Clw.pi;a~~ fur attei u t, dL-

LE COMITÉ

de la Société valai1anne d'éducation. ~---------

puis l'année dernière déjà, du mal qui devait le conduire fatalement au tornbeau, l'on était lodn. de se douter que le triste dénoi'lment ser ait aussi rapide, car l'état du malade, peu auparavant, semblait plutôt de nature à rassurer son entourage, momentanément au moins, en laissant entrevoir, sinon Ht guérison désirée et espérée, au moins u:n anêt .d'ans la marche de la maladie. Lui, toutefois, ne se faisait guère <d'illusion sur la gra>ité de l'affection dont il so·uffrait a.vec patience et résignation tout à la fois, conservant juHqu'au bout toute sa lucidité d'e-sprit et son aménité de caractère qui se traduisaient toujou·r s par une conversation spirituelle et enj ouée dans laquelle il se dépensait le plus souvent sans compter avec la fatigue, oubliant en un mot de se mé1nager, au risque de cornpromettre son existence. M. Achille Chappaz était né ù. Moil11 hey. Aveès <le hl'illantes études commencées a.u pays et poursuivies à l'étranger, il embrassa la carrière du barreau où il ne ta.r dtt pas à se faire une répuh1tio.u bien méritée par ses profondes connaissances juridiques toujours servies par une argumentaI t!rn ROli<le et un langagt> d 'une rare 1 éi<'gane(>. Comme avocat, en effel, M .

Cbappaz était connu d<lDS tout le pays, et il fut même, un }our, question de lui pour occuper une chaire de 'dll'oit à l'Uni\ersité de Fribourg. P eut-être l'évènement se füt-il réalisé si, sur ces entrefa~ tes, ·un siège n'était devenu vacant a.u Conseil d'Etat et sa candidature mise en avant pour œmplacer, au sein du pouvoir exécutif M. de la Pierl'C, qui déclinait toute réélection. Avant de faire partie du Conseil n'Etat, M. Chaoppaz avait revêtu successivement les fonctions de rapp·oo-teur et de président du 'rribuna.l de Martigny, lo·calit6 où il venait de se fixer après avoir d'abord habité Monthey. Entre temps il oceupa en core avec distinct ion la. ,c,h aire 'de diroi t devenue \'aca.n1e ,pa.t· sni te dn d'écès .œe .Jt. le Dr Cropt. C'es'b à la session de M-ai 1897 que le U1'and Conseil app€1a M. Cbrupopaz à entrer au gouvernement où le Départe· meu t de nustruction publique lui était tout naturellement assigné. Sa cult·ure v.a.riée et étendue, ses vues larges et élevées, sa c.ompréhension des tem,ps et des besoins nouveaux, sa merveilleuse facilité d'assimilation pou'vaient là se mo~uvoir à l'aise pour imprimer un puissant élan à no·s institutions scolaires. C'est ai nsi qu e, pendant son trop court passage aux affa.ires, il 'développa 'Puissamment ou :plutôt créa. de toutes pièces l'école professio.nnelle, donna de l'extension à l'en· seignement de l'économie domestique en org'anisant des cours où l'activité féminine trouvait mieux que jusqu'alors son emploi et son compte: écoles ménagères, ouvroirs, cours de cuisine et de broderie. Il projetait dans cet orare d'idées et de faits, nombre d'améliorations et réfo·rme's qu'il n'a·u rait certainement pas manqué de réaliser si, 'depuis deux ans sur·~out, une maladtie '.IJ<Hxlonn.ant rarement n'a v a it déposé en lui un germe qui devait insensiblement se dével01pper pour fin'r par aYoir raison de sa robuste co~nstitution et paralyser les efforts de sa volonté.

D'une lllauière générale, il aura également droit à la reconnaissance du corps professoral tout entier dont il s'est efforcé d'améliorer la situation matérielle. En particulie·r, le personnel euseignant primaire se ravpellera toujours la part active qu'il a prise à l'élabo•ration de la no uvelle loi qui augmente les t•r aitements des maîtres et maîtresses de nos éco.Jes publiques. Quoi!lJue très souff.rant déjà pendoant la dernière session du Grand Conseil, il rompit avec le repos qui lui était prescrit pour prendre péniblement le chemin de l'hôtel-de-ville. E t ceux qui l'entend'irent, E>n cette circonstance, se mêler à la disc·ussion, n'oublieront poin'fl que si la loi arriva sans trop d'en· combres à bon port, l'intervention de M. Chappaz y contribua puissamment. Son dàscours, q·u i fut pour son auteùt un n ouveau trioiDfP'he orartloire, resta sans réplique lors du vote sur l'ensemble et obtint tout le suceès qu'il voulait remporter. Hélas! c' était la dernière fois qu'on devait l'applaudir au Gra.nd Conseil, et c'était pour une noble cause qu'il avait 1011lu dépenser- pol.Ll' nous servir de l'expression d ' un écrivain il· lustre <r les d·e rniers restes d'une voix qui tombe et d'u111e ardeuT qui s'é· teint.» En M. Chappaz ce n' est pas seulement l'homme profondément 'V~rsé dans la science du· droit que nous venons de perdTe, c'est en core l'érudit, le «piocheur» qui aime à scruter et à éclaircir certains points obscurs de l'histoire n ationale, domaine où il se compla.i•sait dans les rares loisirs que lui laissait l'exercice de son art ou d'e ses fonct ions. Qu'il nous suffise de rappeler à l'arppoui que, dans une brochure publiée jadis sous son nom, M. Chappaz, qui maniait avec la même aisauc~ la parole et la plume, oonsacra une belle et tou.c hante pag€ aux -nobles :religieux et religieuses aha.ssés de leur pays lors de la Révo·lution française de 1789, ,et qui trouvèrent alors un asi·


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le, qu'on leur refuse aujourd'hui, sur a ét é appelé à le rempl·a.cer au, gouve,rnotre sol soi-disant hospitalier. On nement. Il a procédé en séanoe du 20 n'ignore point .q'ue cette s1avante étude novemt>.re 1902 à cette éleot:io:n. en nom, avait pour sujet: <l Les Trap'Pistes en mant pa1r 90 voix su.r 108 votants, ·rtL Valais l) et qu1 elle démolisS'a.it une lé· l'aYO't:a.t La·urenl Rey, üe Vion111:az, ·do· gende offensante pou·r la mémoire dies mic:Hi·é à Mo:ntbey. Le nouvel élu, ~n~a.n­ illustres pt·-os·c.dtts qui venwient d€ se tla.g eus,e rneut eonnu pa1· ~on talent, sa créer n n abri -prüvisoire d'ans un mo- ppn:etua.lit~ et son awdeu,r au Ü'<Wa.il, na•stère dont les· ruines peuvent encore se1ra. le pl us jeune membre du pouvoi.r se voir à quelques pas du tunnel cie la exécutif puisqu ï l u'e>'t i'tgé que de 36 Monnaie, !près Sembrancher. ans. Le Conseil ù'Etalt1 lni aya1nt eonfié La natuTe avait traité M. Chappaz le DéJXUrtement de l'Instt·uction puibl ien enfant gâté, <:a r très rarement se lJ!Il'C, J',Ecole ~Jit·imaire'' au nmn de tout trouvent réunis, au degré où ils l'é- le eor·p-s enseignant, se fait ll'll devoi'l' taient chez no•tre cher défunt, des la- ct 1111 plaisi.r de 1ni a.d.r·esser, par son lents aussi vwriés. EspriJ·, imag'iilla · c.rgaue, ses félici ta lious et ses soubnits tio·n, jugement, sûreté du coup d'œil, ù.'e bien venue. rare facilité d'élocution, elle l-ui avait Eu pa,ésentan! ici le uouvea·u· Chef du prodigué tous ces dons qui se confon- Dép.aol'tcment de l'Instruction 'fWblique, daient chez lui en un harmonieux en- no·us aurons gar•de ·d 'oubLier le passage semble. Au·s,s i, doit-on déplorer plus à cc dk-astère de l\f. le Con seiller d'Evivement qu'une aussi belle intelligen- tal d'e P,r·eu·x, qui l'a ùir·igé dlepuis le ce se soit ainsi ·r apidement et ·préma- 1er jtJ~llel deTnier jusqu'à ce jourr. Pentuir1émeill.rt éteinte. d,a.nt ~::~on i·nlt~1 ·im, l'hononl'bl€' et :-;ymLes iiunérailles de }1. Uha:p1paz o:n t pKtthique magistrat qu.i, soit dit en pase,UJ lie,u i:t Martigny le 8 octobre a.n mi- s~n~t a pris nne la,rge part à l<t, tmnslieu œ.un imJmeùse concours, dans le- fo•r:maü(m, sm·ven,u.e dia.ns JlOh·e pre'!s·e quel le mo·nd'e scohüre à t·uus J;es de- pédagogique, s'est efforcé Jla'r son ale· grés était la,rgement J.'e'P[·ésenl é, no- tiYil<~ et so.u énergie de C'Onduü'e ù bon lamm.enl le cm·:ps enseignant prirn~an­ pm. t, en pilo-te ententtu et e~pél'imen lé, 'l'e qui y com1ptaiL une eenta.ine ü'insü le HavirP de l'Instruc-bon. p11bliqm:•. tutewrs ·et d'i'n,s.titutrkes. (ln'il eu soit féli<.:ité et t emeJ'cié sineè1En terminant cette uécTologie, ·q,u 'il 'l"eJJH~JJ t, comme il le nW!Jrite. nous sori.t ,permis de r·ec:ommaJlde[· le ·r e- --..... ·~·--gretté défunt aux d..Ja,rita.bles J)rières die tou·s les a.bonnés et lec!eu.rs ùe l ',EAux jeunes maîtres oole prilmai'l·e", qui ne ·~awralient mieux hon:c·re1· et garder sou so-u ''enir q n'•.·u Vou.:;; vl'!nez d'entrer rJans la rud.€ :P.tl.'ialO!t pü:U'I' le r~pos dé ·son âme·. ; .o,;arrièr~:: de l'euseignement IJrimaire. Donnez-lui, Seigneur, le repos ete'f'- De ce dél.JUr dépend: volfre a.venir: sj nel et que la lumière céleste luise à nius <:>ntr·<:>z Pt marcllc•;r, <l'emhl<"e fl<w:-; ses yeux. P. P. la boum• Yoie; :;i yoüe adivitt; initia l<• u·t>~::~!· pa~ n'ndllt' :::;ltitile ou fnu<:>s(<' pat· des t•xcè;,; de û·l<' n.nxqnds ::;ont Pucl iJJ::; les jHHH'S maHtt>s, et q.n>i eutra îneut M. Rey à IP.m· suite les mécom.ptes, les décepChe{ du Département tio'ns. les d0faiJ1l;n1l'es, le dét:01Ul<l..0crede l'instruction pu blique. lllent, le d~gmît; si, ~Lins YOS ptemiè•l'Cs l'a·r suite dm d'é:cès de ~I. le Conseil- 1 annét•s d'exl:'rcice, dociles à suinl:' les lt'·r :d 'Etat ('ba.ppnz, Je (ha nd Conseil 1 t:o·nseih; de ,·,os supérieurs, rous rous

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----·· .....

Laurent

appl~tlJuez à

mettre en pratique les

bres du petit se fo·r!bifient peu à, peu, elle le soutien t moins e t l'exerce à ma.rtales Llont j'écris, sous forme d:'épiti·c, >ober, mais sans le fatiguer par •d es i:t rutre intention, Je commentruire sU'(:- exc'r ciees t wp prolon,g és ou t r op frédnot, on pom·Œ·a aug·urer favo>rablement quents:. A ujouJ.'d'lmi son eufant se t ient ùt• v·o ü·e caniè-re. deborn.t contre un appui quelce-u qu·e , Voici ces trois .règles: l. développer d>cmain ell e IFexerce à se tenir cle bout progt·essivcm.ent 1es facultés physiques, s•alll:s le secours d'a,m.: uu wppui ; bien~lôt inl eiHectuelles et' morale~::~ des enfants; elle lui fait faire un pas· eu le tenant 2. éta:bli.r cn!re ces fa,cultés· une har- pat· la ma,i;n , alptèH le m êrur> 1pas sera monie a,ussi rmrfai tP et au·s s·i ·c omplète :Drnnchi sans nucune assistan ce. fnsenque possible; 3. ·e xdttw l'activité vo- siblement et à mesu:r e que les membres lontai•re de ces f<t,cultés, 'Ci'est-à·cùi<e de l'cnfa:nt se fortifient par l'exercice, l'attention soutenue, l'application. Trois la :mèr··e augmente la ùistance ii pargrandes lo-is dominent clone l'éd,tl'cation cotM' ir, j ustg1u'à ee qu"enfiu eiUie puisse de l'enfant: progression, harmon-ie, tra· s'écrier : (( I l .marche tou•t s e ul ! )) En r él;a-il. sumé, ceHe mère qu i ignoiJ'e la p~da.gu­ Ces lois. jeu nes amis, ont été inscri- gie, qui n'a eu d' a·u t re guide que l'ins'lies a11 frontiS>pi:ce du gNmd liv1·e de la piMti.on ·de la natUJit', est lP mod~lP uatoJ'·e par Dieu Jn,i -même. En effet, diu bon maÎ't\re. Qu'elle soit donc le vôdans la uatm·e, to1u·t se fait avec ol"dre, tre, mes jennes amis! Apprenez d'elle pr•ogressivement, harn11onieusemen·t ct qœ'il ne faut: pas 1Jrécipdte.r le 'drévelllopa.vef' une a1p1plica.t,ion inlassable. La p ernent physil1ue. intellectu·e l <':'t moral g'l'aiine, féeonruée par la chaleur et l'bu- des enfa.n ts ; qu'il importe cl e pt'O)pormi!dité. pou ss<:> d'ab md des ra.cines, tionner les exercices., quant à la 'd iffipu·i·s lllne tige, enfin d<:>s bram•c hes qui ic ulté ei quant :'t la, du rée, à l'effü'l·t se couwent de feuilles et de fleurs aux- dont ils Rout crup.ables. -~f:édHez so·nve11t quelles snccèden!: les fruits. A mes·nre s1u~· celtite vél'it é et eornp l'enez bien que l'éd'ucat1ion n'est .p a s et ne peut pal-\ f(UC la tig·e se <MvelOippe, les racineK gr1o·ssi ~::~sent, se muJ.tti.pHent et s'enfollli- Mre il 'œu·v re, ni d'un jour, ni d'un· mois, oen t t~Iul" profo11dément rl.ans le so;J ni ù'·une a .nnée : e Ile d1n re au tan t q ue 1a aJin d'aibsoJ:•ber une nourriture plus vie. B r usq uer· 1'a ccomplissemen t de a,bondante. L'arbdsse>a.u ne devient ,p-as cette œuvre, c'est. fa t alemen.l. r·uiner instantanément un ga·and! a·r·bre; les la sa:nt é et 'h ébét er l'esprit. Les fruiltJs branches n e naissent pas à v·ue d'œil hâtifs e l d-e s·e rre-cha.n de ne se com.servent jamais longtemps ; les fr uits qu.i ~ur le tro-n'c , ni les feui Iles ni les fleurs sur fes ·rame:wx ; les fr uits ne suceè· 1 ont mûri natu·r ellemen t a u soleil et e11 ù,e nt pa:s•tüu t à, coup aux fleues . - Voi- plein air , sont Ures se uls ou·i con servent là, jeunes ma.îtr<es, ce q.u e f~it et ce que I'e u:r• saveur· Jong-te.mps à'P1·ès la, >c:u~~l ne fait ·pas la ualtll're, cette institutrice let1t:e. po,r <'x•rellence, s i üdène à suivre les * loi::; immuables f5tnlb!lies p-at· le 0ré~t· J'<'uTiYc il la (le uxi c~ me l'("gle géur,;ra.le Ü '·ll'l'. ù;'éid'u:r atio-n lf1 1llli ptesc·l'it le dJevclnJJ'J)f' · <'ousid·PI't'.% encore la m~n· qni n,p - men t lta 1'1/totûquc dl.•s fa cultés. Voyez lH'l'ncl à llJni'eher à sou enfant. Elle e.111core ee qui S<" .p nsse dnns la uat ure. :;,n it l'ins,piration de la nature et Olb· Si la sève est inégalement 'dist r ib uée ser ve instincth·ement le préce.pte de la dnns les branehes d'un arbre, ff1es ll'U:f''R gnt!clatiou. Suri. vez-la : le fr0le rwurris- ]Jil'en.n.ent un développerment excessif, ~.on ne peut se souteni,r sur ses f aiblnes t andis que les autres devienne nt raja mùes, la mère le so11tient; les mem- bougries, et l'a~·bre manq.u e de srmétJ ois règles p~d·a :gogiques· fondamen-

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'1 De rnêmf' c:lwz r(•nfnnf: ('llliÏY('Z exelnsivement 'tiellt> ou t elle de ses facultés, voHs rendrez diffOil·mes son rph;vs.iqwe et son moral. Exe'J:('ez ses membl't:>s el· nég·l·i gez son fune: la matière (>(o,uffent. l'esprit. DéYe~oppe,; ses facnH·és iiltt>lleduelles sans rous préoc<·n p·e1• d'e sou c:o•rps: vous ferez peut-êtr e tie l 'enf aut un puits d:e sc:ienee, mais· à eoup sfw un être malingre ct sryuffretf•nx. Nœpoléon Ier ra dit a.vee ault1arnt di'nntül'it-é que die raison: <<Un homme doit Hl'<' caJTé )), eo'lldamnant a.insi l'éduea.tion exclusive Pt affit·mant la n{>\'es~-;itti ·d:t• la. ('tJ11-ure h :-nnHmique d•P tontes les f<LCU11tés de l'homme. ÜÜ:'.

poDc]ilcil Chert: amis, \'( ' IlS yo u lez vivre d'uue grande v i e aux yeux de Dieu e t des hommes. Eh biPn, g l'a vez dans ' ' OS funes en caractf>re~~ ineffaçables (·ette pensée qui dom ine to:ute l'éducation: « Pa•l' la g 1·ftce divine, je veux être tsdut:<ttem', t:'est-ù-drire un homme qui ~u·l · tive, fo·r tifie et perfe·ctionne l'attentwn d-es falt:u lt-és des enf;w.t s en suivant la Yoie naturene de la pmgl'ess•1on t>t de l'haJ•lll.ouic. n N.

Du journal de classe Ll'tfrc ù une jeune inslitntl'ic;c pour lui azJprcndre à, fcûrc son joarncû de classe. (Hnjet don né à l'examen de clôtnrP du <·nurs• de rép~titiou de:-; institutrices dte langue f1·ançaise. - A utomn-e 1902).

* V.n llJOf seuienwnt. &11'1' 1<~ t·J·oisii'lne lo•i. fo•n·da:mcnlt•a.lc ·de l'i'duentiou. Qu'arrin•-t-il, d1f:'rs amis, Ri l'homme J'estait Chère T)o.uise, spedatem passif des deux lois provi t· de \'Ons mettn· ù l'ouvta•g;e, .\1·au Œentielles précédentes? La terre ne p i<O·dn'it·ait rien. ·d~J moins peu d:e ehos(•. I'Ous me demandez d~'s <·o.nseils. C'es't La. .p ro'gressio·n, l'harmonie snnt la •eon- ;wec· bien du plaisir <JUe j'ess<Jie1·ai de dlition, l 'é!Jab01·ation de la 1'6colte; ma.i•s nms é<·lait·er dans la voie que vous depom• acq uéiri·J' et (~Onserver les ft'uits, l'<"z !)<l'l'('(;lll'Ü'. Je COIUliJelHJe, l'JO Ur UlTÏl'homme est O'bligé, pel"'T.netrtez-mo·i l'ex- ' "Cl' à bonne fin, ù Yous en treteni1· auJH'PSsiou, de mettre la, main à la pâte. jam,d'hui ·d'un IJOint d·e premièrp imDe mème e.n édm:catiou. Le dév<:>lopip·e- ·pŒ'tanee :da.us la bonne marche d'une ment pi'G,j:~l·essif et hannoniqne des fa- t"leu-le. Je ·eontin,ucl'ai plus ta.r d, si mes t:ult-és, voi là la. condition, l'élaboration <Wis pemvent en!'o:re vous plaire o:n vons d'es progrès; mais l'acquisition et la. êhe nt:iles, ù vo·n1s d'é,·eloppeœc1essujett~ conse-rTation des connaissan:ces exi- S·ur lesmodtes d 'ensfignemen t, lesétneils g-ent a.bRo.l ument 11'.activité volonta.irr.e que vous poull'l·iez rencontr er en agisde l 'esp1·it de l'élève, c'est.-à--dire l'at- sant de telle ou telle façon . Le d~­ tention soutenue, l'a:pplkati()n, le tra- siJ· que vous avez d'e vous instruire à ''ait pP·rsonuel. «On ·n e sa.it que c·r qui(> l'école de l'exp·ériPn.c:e me parait bie11 l'on fait» , a dit Aristote. L'attention, lt'gitime; je l'e~)]'ou.wtis- au.ss·i à mon <liéV'Oilà 1a, question dtalP en édu·cathm. but clti j'ai en majntes fois recours aux E-coutez Bossuet.: << C'e;;t l'attention COtUSf:'ils ·d 'une ma1tresse qu.i en était qui J'end les hommes gr-aves. sérieux, à sa sixième annt>e d'enseignement. prudf:'nts, c~pables des grandes affa.i Voici bien Je point sut· lequel je l'eux ees. JJ «On peut Pfl'esque -a.ffirmer, dH: attirer 1·ott·e attention aujourd'hn~: tlie P .•Ta.net, •que Ua différence ea.pita.le des joumal de l'·institutl'ite, la manière de esprits Tésulte d·e s ·divers degréS' d'at- bien le fail'e. Vous ne -doutez point de t<>ntio·n dont les bommes sont ca.pa- 1 l'im.'PMtance de •te journal et de sou bles. >> ultlilit6 d'a bonl'. Orr c1emandait à A. ode Vig.ny ce qn;e 1 On w>u•s eu a ,patlé à l'école nurmale t·'est q.u'nne grande de? <<Une noble lrnieu.x ·que je ne sa.u.ra.is le faire, et je pensée réalisée dans l'âge mûr li, ré- vous sais toute zélée à methe en vra-

tiquc> l c~-1 aviR reçus. Je n'ai donc p.as nw peur une let,:on d'arithnl!étiqm' P''P.· besoin ·de vous d'ire q'ue l'o•rùre et la pré- ptarez nos pvoblèmes. Que de pertes de Pt<U'a.tion éCJ·ite mu,l1tiplient le temps. terll[ls évitées ainsi t•t eombien plus Bi YO•us hésitiez encore à le e1·oü·e, j e d'attra it ·pou1, l'Hu·de et de la ·p art de pourrais vous dte1· t o•u s les dés·a vantala. maîtresse et 'de la pa.1-t des élèvc>s! ges que je me suis attirés à mon débu'f. Prép:ne,;, };our voüe cours i'l1f.érieu t· dan s l'enseignement, préciséme-nt pou r a ussi bien que pou1· Ues cours p l us n '.v aYok pas assez songé. J 'a,i pe.rtdlu a.vancés, les points principaux de voheaucnu;p de mon temps, mes élèves tre le(,'on de ehoses. J 'en dis a.utant n'ont pas ·J·etir:é de me~> Je~· ons tout le poUtr' •tiOtlte autre par1Ji·e de vo>b-e pro f1·uit <}n'elles étaient <:>n droit d 'attengmTlhlne. Lorsque chaque heure seta dre. Cette laeune a existé. pend·anlr bien remplie pour chaque division et dieux ann~es scolai res. J'a.i eu, a.u bout que vou•s a.u·r.e z donné, par l a. pelllsée de ce temps, l'occa·s.ion de lire un s uj et d:égù, <.les le<;>ons à tou t ce petit mo:11de, pédagogique traitant d e la :préipara\"O·u s entrerez en classe avet<.: un bou lli:ou dtes f}eçons a.u: mo3'en d"un journal poids de sou cis en moins. On a n.a.tu.Je n'ai pas hésité dans la suite à suirc>llement nne grande confian ee en son n.e tes i·n dicatio·ns. Il en est ·résulté un jou·r naJ: on chet'che à le remplit exacavantage marquant sur m on <lnci·en t ement, O'll a PlllipJo,yé pour le faire m odte de faire. MPs .conseils ne soii1t totute sa bmme volonté, il rous paraH 1 pas, par conséquen t,, dépo urvus de fon. par consé.q uent comme un grand ga.g e d1ement. d'e réussite. No tre jouma1! no·as évite ·D i's IP premiel' joue de classe, éc'r i- aussi tous ces ou blis qui se glissent vez roh·p jour11al. Prenez chaq.ue m à.- fa cilement dans une elass.e et odaus ti:n votre plan horaire ei· dites-vou.s un e elasse nombreuse surtout; si nous bien, en le pal'cou·ra·n.t heure par hein·e: ' n.ous éloignons pal'f·o is du s.uJet de noCom1ment m'y p ren dJ'ai-je pour donner tre Jeron, il nous y ramène au m.omt~nt telle leçon? Quelles explications quels voul u, sans perte de temps et avre exerrup/les ferai-fe valo~r? Dois-j~ rétpé- nl u.s de suite. te·r encore .cette paœtie? Q uel exerd.ce Volilà doue bien déjà un ,p remie.r mod'awl ication doit suivr-e cette leçon? yen de dé bu.t er beur•eusem ell/H da.ns ett:!c. D1·essez vos !Plans et écrivez ensu i. votre d a.sse! J e -vou·s laisse t oute à y,o s t? comme le somm~i re de vos o·t:>e>upa- réflexions et je n'ajout e a:ucune noutwns de la journée. l"elle pour ce jom>. Dites-mo·i bientôt si -D'.~pl·ès l'ordonnanc-e · d e VOÜ'e plan mes avis ont pu vous être u üles et croho't·au·e, to·utes lPs d'ivisio·n s clte votre yez-moi class<::' doivent être Qlccnpé.es à to·u te Voüe amie tout heu reuse de vous he.ure. Prépar-ez donc pour (:·h aqu e faire q nelq ue bietU cours sueoessilement Pouna.ge diésliOELINA D. gné po•u.r tel moment. A vez-vous dans Viotr'(' PI'-ütgra.mme une leçon d'histoire, r~·l i s· e~ . d'avanc-e le eba pitre en quesL'école normale à Géronde ~ilon, afm de ne pas vous trouver au d:f'pourvu d{' drates·, de détai!ls et -d'êtrp à On nous commun ique la. 1·elation sn.illlf>im<:> d'enseigner sm1s hésitation et a vele> goût. Si vo.u s d•e·v ez donner une •w wte d!'u-ne lWOmenad.t• sco.JalrP. Bien I·P(,'on de franç:ais, choisissez >ot:re q•u-e l'excursion ùont il s 'agit a.i t exe:neice .d'e grammaire, votJ-e dietée ou ~tléi :t('COnllplie il y a q uelque temps deson •r ompte-re-nd'll n'intéressera. pa.s rotre ana-lyse ·q.UJi en sera la ·s,ni tf' <'t JÙ, nH}in~: M~:ignez-Ja dan~ Plhe jo·umal; de mêl\Iatdi, 2-1 J nin , M. lp D ir ee.t•eUl' dte


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l'Etc•ole normale de Sion arait eU< l'exeellente idée de eonduire à l'Institut de Gfronde les éJêws de 2me a.n née et l·es instituteurs du· co.urs d.e répétition. Belle et fructueuse fut cette jo•u.rnée à jamais inou•b liable! ...

quel dévouement! C'est vraiment le ca;s •d e dire q•ue J.a fo·i fait des merveinles, •que l' esp-rit ·r eligie ux vivifie to ut. De tels spectades remplissent l'âme d'ndmimtion et <d'étonnement Pt ~:J'est pour nous, in.s.tituttreurs un noble L(· beau soleil!·, qui. inondait de ses exemple à imite•r. Si, d'a;ns ~·otre call'feux la <moble cnntrée », ne cont'ribua. riè't'e, . nous rencontrons !plus d'érpcinPs pas .pen ù la parfaite réussite de notre que de roses, s.i des dHfionltés n ouivelpetite ex(:ursion. Du haut 'de ces colli- l~s se d'ressent sans cesse dtevn.nrt nous, nes, que .de mer1eilles frappent nos J·e- SI iles résultats obtenus ne co•rrespongards, pa.n.s de murs dérnan1telés, vieux d(:'nt pas à nos efforts·, y a-lt.,il liPu de chàteaux <t demi ruinés, flots limpides se dié.co·uru.gPr'? La mo•isson se fait-ell e Pt blPus d'un lac idy llique, et là haut, :tu momf'nt de la sem aille? Eh ·bi-e u! :J·es han les montagnes où la nPige blwn. prenons pat ience, soyon s toujours fid~­ ehe tra.u cbe forte.me.nltl S'Ur le fond ve•r t les à l'emplir noüe 'Clevoi:r, redoublo·n s deR 1}rairù~s. Tout en admirant ce;; su- '(~'ardeure ù. l:t tftche et arvant tout b:hmt~R be:1111tés, nous sommes intro- prioiils Dieu dre bénir nos 'travaux et d~ duits dans l'ancien monastère de Gé- les faire ù•uctifie1-. Elt au jOUJ' d'e la 1 t'on.cle où l'ruccueiJ le plus sympa.thiqne d1éfaillance, S'Ü'U'venons-n.ons die Gé:t'onJLous Mait l·éset•l'é. de et pé11étrons-nous de eet esp·rit de Ap;rès <LYoit· fait honne u•r à nue fra- génfrPuse arbnégaüon q tm nous y avon~ terrH'llc· agape généreusement offette trouvé et qni denait animer tont édn· pat· 1'1nstitnt1, .uous assis•tons avec in- f'<1.teu·r 'diign<~ d>t· ce u'om. Avnnt de quitter cert asiil·e b~..:ni où tét·N ;'t une leçon donnét' aux •différc>ntes c"iil'lsinns des sourds-muets et no•ns kt e:l1ariUi CiÙJ•étiennp Pt valaisa•nne avon-s constaté les prodigieux c'fforts tres8P sa plu·s bPlle couronne, d'excel et la. p-atic'llce admira.blt> que nt'cessit-e lentf's p a roler-; ont été échangées entl•e 1'c'ù nca.tlcn de ces pau >res déshérités l;s élè ves et l 'alllnônier J aggi. Enfh, (lf' la nattwe et quel]rS: génét'Pux s~wrifi­ l lwure du dép.::u·t ayant sonn6, l'on se ce~1 TH:ult1 iaJSpirer la. charité chrétiPn- sépare et cha.cun Pmpüi'itiP le mei]3teu 1' ne. ApjwendrP ù. .ces enfants ;'t lH'onon- s·ouvenir 'Cle eette utile' et instru.ctivP Al. C., inst. ter les IPttres, i't comJPrendre les mots 1womenad0. et les phrases, letw enseigner le cnlCil1, J'éeriturc, ]cour falJ·e eonnaN're les c?nsolantes vérités (k' la. r~lig.ion, Anecdotes scolaires n·est-'C·e pas !il une (euvre émlnem•m1~nt "' A LA LEÇON D'HISTOIRE DU VAphHantmplque? Quel bonheur pour LAIR. :- Paul: voudriez-vo11s me dire qui PUx qu·e de parw·ni.r ains:i• ù. Ja con.nals- é_va:ngéh sa ~€'- ' ala i.s? - M'si eu, <''est Napo:;ance don mondP ext<érie.m· Pt de ses leon Ier qu1 (c>Vangfilisa le Valais. .. me rTe il.l es, d 'ütnTit· leur intelligence " A LA LEÇON DE GEOGRAPHIE. aux sewnC'c·s élémentaü·es et s.n•rjbm1.t lle pou;-oir eomm nn iq m•1· lc·m·s s.e n ti- - LB maîtn• llemaucle ce que c'est qu'un d ése_rt. Un ?!ondin se ra])pellf:' .s oudai.n qu'on meurs e (- l!' nrs lmptessions. lu1 a ~>xpllquG <'ela. a u trefois . On lui a pa1·lé ll est ét-onnant 'Chue llr'on p•uissC' obte- des a.nc·iŒnnes m ers c1e&sèC'bées. 'J'out he u nir <le tels r ésultats ave(· d~es élèn•s si J·e ux tl€' sa: t rou vaillf' il lêvp la main et s'épeu fa 10risés. C,?uelle patience doit di- crie victorieusement: M'sieu. un déser t, m 'sien.- c'est de grandes étendues d'eau sèrig-er ·Ct's bonnes Samrs dans leur·s che ..... iongs e1 peniblen labeurs! Quel zèle! ,

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Cn Ïlll'iti l ut <·u t· 11'a ]Ji.l" <lttein t les dies ont ] Jll L'Pee\·oir le hten•t pmv[. notes :mffisantes }JOtn l'obteni1· e t a so·i n~ d'nn nn. l't' soJJt l'e<;n un nom-eau bt·e,-e t t emporaite. 1 :\lll<:>s l'<'H Tuzzo Cétik, CIJaJu osO<n. l;11 de ses c;-t.matadPs <l eu, JHl.t e:mlD elaloie .\.n.gèlP, J\ edo.n. tt·e . les notes teqai:ses pon1· l e bJ·eyet Ma ye Lér;nie, Bag nes. <1 Cofinitif. Tmüefois .c·e d.t>J·n iPr n'it pu J.a -±1ue a re~·u nnP ;tUtOl·i:,:atiuu. lui N1'e déllwt\ en rai son du fa ü que -tlce n'est qlu'à la fin du cout::; seolaite lUatél'Ïel scolah·e. actuel q n'il n ura ens l'ign é pendan r r·inq Le DélJut des lill'e~ d'écoll". il ~ i on, n n::; consécu tifs a yc e ::mccf.s. comme l 'ef· a it ·connaîüe qu · ~~ pn<l't les m anue ls en xig<> l' ad. -±± du 1·èglement ·SlH: lf>s br<-•usage dans les clnsst.>s, il peu l fourni r n ;,ts. En a.ntollllttl', un c·ou.t·s semblable a d è·s wni·nte naut des c:nhiers ·p tatiqnes ét(l t enu lJO'UJ· ius r itutrice::; dl.' langue trt'-·s a ,-nntn ~·euseuwn t connus sons le fnlB<:a.ise pe.nclant les mois dt• sept em- ne>Jt t de· <r calliers sous maius >>. Ils ne b re e t d'octobre. l'l•nsieu1·::; {::;m· les 1!l ::;ont ton tdois linab les quP pa r ·pa<'lheH qui lP cmttpos;Ül'nt) n e l'on !: tou- <lllets Pll renfetmant chac·uu t1t.·ux :ctoutefo·i s suiYi qne partiellement. hute ide zainPs et r:oill'ant :2 ü. pod tompns. P a.r la même occasion, il est l';tppelé puu1oi.r .r nssis tt>J· dè~ l t ·début. .J élèû(l n·:,: du tleJ·ttier c-ou t s ordiuaiL'e figu- 1 <pll' lE' Dépt.t a eu 1·ent~ au prix <·ent. l'exem1Jlnil·t' l'onYrage sn tn-l nt l'<I·ÏPn t pwnni 1pr:;. J·épéti t•l'iees. 1 ade pté pat· le Dép;u·tement 1'< 1nnt>t· tl P~Voici lt•s noms de ..)1lles les iustitu- nièn·: (( ~\J·it·hm étitJ U<' dPs éco les ]Jl' Jhices auxquelles le brewt définitif a mairés. ( C'Oln.~ préparatoil'e pt Plépu H :r e a•erc·onl(> p air le Consf'i1 d'E tat. mPntait·e ). J) Cc· IJPtit 10lurne. üc•sl ill'é ~\Il l e~ Bel'se .'ulèll-', til' r-\<UTeycJ· lBa- atlx (ol\:·n"s d t• G ù !1 ans. a (>t( intt•otln it guPs) . dans le- but cle rendrP :\la fois mr-t bodi(}lW . f:tcilc·. aHr:l,,·ante mf-lll e l'Ptude D<trbellaY Lwli e de CollottgC':s. dPs p1·em iers élPmentl' du (·aleul. Le Deùous :i<~ J is~· de ~adt>se. co n1·s rr moyt>n d sn pé1·iem· 11 dn même Del<u·se ( 't~liun de Bague~. G.il lioz ~\Jexa n chiue dC' Xendaz. an tl' nl: est J·ésf'J'I P a.ux (>lè1es plus Ln:ret Host·, de SayièHe.· aYa ne<' s . ( Cmnmttll iqllé) . M·orcn Elise, drc Y éü·o7.. l\1nd·n .:\Iaa'le. de Lens. Ui s tl'ict de Sie•·re. Ren1~ Loui~e. d e Sal1an. La bibl~ot-ltl-qu e de eP district .se ~·auclam ( 'C>ei IP, de :Jfa J·t igny·t'. honw cllér. :Jf. le R d curé de ~i c 1re. ..Ume ~attth ieJ · GeneT.U·w, d'l~érable~. On peut ~- C'lwtcher des lin·es le .Jeudi ·}flle A. :Jf. l'ienaz, de J-.iddes, t ece- a prf.s-nüdi de 1 h. 1/ :.! ù ~ . h. 1/ 2. ~Ptt e na le bJ·c,·et défin itif ù l;t fiu elu pl'O- d.isvüsit ion 11 'est ]Jas en dérogwl1ott à eltain co·u•r:- seolaitl-', époque pom la- l'ar-t. 1 tl u 1·èglement. qnelle PllP nw1:a <WCOilll[}li la pé1·iodP d·e L 1 ('Otisnt i on vr6nw pa 1· l'~nt . 10 d'u G ans ,J·P•quüw l;om· l'oblenti on tle ee rt>glemen t sent '])eJ·ç·ue IOJ's cle l a co•ndi,vlôme. ft"'l·Pn.ce annuelle d u printemp s. Deux institnt'l·ice::; ont I't•<·u un nou~ [·mes les I n::;titu.tTiees qui &ésiren t Yt'au btrPvet tempornü·e el' ~ne· ieoisif.- p1·of iter rlt>H li nes de ln bibliotltèq!ne mP mue auto•rü;at ion suscPptible d'êtrf' pou,e ront e11no;ve1· ou eemett.te leu r teno•nn•lée. selon Je,s <'ircon:,:tattcPS. cotif.\ation n 1\J. lE' Bibliot hé>caJ J·e lOI'sQua.tte élèYes du dePnier cour::; ordi- qu'E'Iles dernm.1d eront des ourr.a.ges. nah·e ont enfin s u in le (·oms de l'éLes membr·es c1u co,rp s enseignarwt .l >~tit.ion. ,·1 ln >mite dlH]nel ttois d'entr' 1 elu disüiet qui n'wuraif:'n t pas re~u de

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4 C< l talr,gllf' ri<· l<l Bihliotiii:.,!LlL' ,.;otü 1n·i~,:; 1 .\ lm'l!P d"h isl nin· d<> h r ~nis~!'

<lt> "·aà1·p:-;;w1" il l'lw-qwe:tvm· ù VPuthîi- 1 , 11 -~~- ph'r·i:-; iuxt nu·ti cm c:-i,•iq~H· O.till IH·. Lf' f·a ralog-n P ien1· :-;l'rn immérl iate- <'i11·te <h' la :-4nisse> :-;n-1· pnpw1· Pc·. 0.:.!5 nwnt t.•uyo_n~. 1 ( 'a,l"tl• <lf' la, ~ni_:-:xl ' xn r· t oile 0.:)0 0 . ~0 Il l'S I t·.tp)H' lr~ :'t M)J. [p ,.; Iustitn~eu_1·:-; ( ';u·tp du \ ahux C)Llt· ll'<IJll"l'.s Jp l"Pg" lPmPut· <1P la Btblw- < ' a,t<t!' Ù"P l;r ~u i x:-;<' (sous t'Il ,·pJ:opJIP} ·JIIIlll· <· oins cl L• n;J:rti tion tllo uf' il:-; son l t ons h ·nus i1 ]JayeJ la 1

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.11 ()/Ji! irr .sf·IJ/a in· ~,:, it· d1 t·ol·l·<·:-.IHJ•n daut ù la llll;tho-dt• df' l cctu1·e U.(';n·jc• lltlll"<tlt· clP la ~niflst• ( 'a1 tt~ lltllntlt• tl'Entnpe U.( 'a.L"tP 11111"1 :1!1• .\l:t}J)H'lllOHd<~ 1:!.T.thiPan elu :-:y,.;1i•uw lllt~tJ·iqtw !1,Taldt·au tlt•~-; cJixP:IItx uti ] P:-; (i. -

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Supplément ( ~o 1) à la 3euille $colaire - -- - - - - - - ----En 1692, Je t'éveil des cratères détruisit Port-Royal et la Jamaïque et causa Un fatalisme clangere·1tœ. - Les pt·inci· 3000 morts en 1767 ce fut le· tour de la . en 11a1tœ t1·emblements de terre et érup- Martinique,' a.1rec 300 mo-r ts, pms, tions volcaniques. - A la Martinique. 1788, celui de Bainte·Lucie, avec 900 - La plus cnl"ieuse ér uption. mo-rt•s. En 1839, Fort-Roya l de la Mar. t i·n iq ue aujom~<f'hui F.o rt-de -Fran.ce, Une co,n statation s'impose, au lend.e- fut ens~veli sous la la ve qui fit 700 vic· main de l'épouvantable catastroJlhe times · en 1843 une éruption .c ouvrit la qui vient de ravager la Martinique, Point;·à-Pitre, 'à la Guadeloupe. Enfin, c'est la pu.i-s·smnce du fatalisme des peu- en 1851, cette même .Montagne-Pelée ;ples. Ils se laiss ent porter par les évé- ca use du récent sinistre, couvrit Sain.tnements sans rien tenter pomr se gar- Pierre de cendres grises en ne fais-ant d-er des poédls, même prévus, même at- que peu de victimes . D'autre part, en te:nd!u.s. Voyez, par exemple, CE'tte lW· 1812 la soufrière de Saint-Vincent f it pulation des Antilles. Depuris des siè-[irruption et cou'Vrjt de cendres à pl us cles, les cataclysmes se succèdent dans de 50 lie ul's tout le littoral d"e la BarleuJ'B iles, les ér.uptions volcanjques bade. On raconte qu'à ce m()men.t les suivent les tremblements de terre, les gvOilldements furent si terribles qu'on in:()ndation s succèdent aux ·c yclones, et les entendait a.u Vén'é zuéla, à plus d-e chaque fois les -vict imes sont innombra- 1000 kilomètres de l à .

Les grandes catastrophes

d~

bles. Quant aux tremblements terre, oo Pen dant quelque temps, c'est la pa- peut dire qu'Us ·Se produisent presque nique, puis·, très vite, le souvenir de ces coural1Ilment à la Martinique, avec p lus désastres s'efface, un village s'élève où ou moins d'lnte•n sité. Le plus violent un autre village existait autrefois et la f ut observé en 1657. Les secousses· se vie reprend son cours paisible jusqu'à succédèrent pendant 2 he ures, ébranla p11o.c haine catastrophe que nulle for- lant les maisons et causant des ravace humaine ne pourra écarter et qni ges jus qu' en pleine mer où, l'eau se re· 3/ccumu.lera des r uines nouvelles. On tirant bru!Sq uement, les navires s 'enla p.ressent, mais on ne fait pas un gloutissaient. ge~te pou·r se ~ett~·e ho~s d'att~inte, En 1753, il ne se produisi t pas mo:ins pws;que «ce qm d'o'lt arr1ver ar·r1vera de 33 tremblement•s de terre en 3 mQis. forcément». En 17G6, dans la nuit du 13 au 14 août, C'est trop se fier à la destinée et pas un cat aclysme épouvantable se produiassez à soi-même. Sans cette i.nsoucian- s.it. - Au milieu de l'obscurité, des ce déplorable, un grand: nombl'e de .ca- flammes sortirent de terre, les maison.s taclysmes n'auraient eu que des effets s'écroulèrent, dies arbres énormes f ugéolog-iques et la France n'aurait pas à rent arrachés, des hommes emportés . p leurer aujourd' hui plus de trente mille Il y eut un millier de victimes, 80 nade ses enfants.. vires furent perous et toutes les planA l 'appui de ce que nous veniOills d'é· tations_ furent d~t:uites. Tr()is jours crire, nous rappelons que les Antil· après•, Il se produud encolre deu:x: nonles, en effet, oot subi à plus d ' une re- veaux tremblements ide terre. pr.ise des éruptions volcaniques et des En 1776, 1779, 1780, 1788, 1813, 1817, tremblements e terre. 1823, 18251 1838 et 1•839, les trem~)e~


a. mènts ·d e tene furent nombreux, le der- avec 4.000 vidimes et enfiu la sewnde nier détruü,;it 400 mai·sons e t fit pluf! de !-:lchemacba qui lua cette année mêde 500 victimes. Du 8 janvier au 1er me 4000 personnes. juin 1843, il ne se produ·i·sit .p a·s moins Nous tevminer.orn s cet article en sid~ 200 secousses. Enfin, le 18 aoflt_ 1891, gnalant le plus curieux phénomène conun. _cyclone épouvantruble abattit _I~s nu d'él'Uption vol carn~!) ue. Il se pwdui· éd[fices de Fort-de-Fra~ce, d~trmslt sit sous l'eau le 29 janvier 1866, aux a:bsolument plu~s de 40 vlllag·es et ~u~ - Oycla,des, da;ll's la baie ·de Santorin. La mergea 30 navires. Il y eut 500 Vl'ctl- veille, ede légères secousses de t remb lemes. ment de t er re s'étaient fait sentir dans Ces désastres, effroyables pourtant, cette ile· le lendemruin elles O'agnèrre;nt . ' , "' ne fu rent rien comparat 1vement à cer- l'île vojsine Nea-Kaïmeni. Tout-à-coup, ta~nes autres catrustrophe~ dont l'his- autour de celle-ci, la mer prit une tein· toue noUis a narré les terribles phases. te laiteuse et se mit à bouillonner en dé· Qu/est-ce que l'éruption de la MOillta- O'ageant des vapeurs soufreuses a ux· gne Pelée avec ses 30,000 ·victimes, à ~uelles s uocédlèrent des flammes roucôté de l'éruption et <lu üembleme•nt de o·es hautes de B à 4 mètres. P uis Neaterre d'e Yedro, au Japorn, qui, en 1703. Kaïmeni s'affaissa sensiblement, entr' détruisit complètement la ville et fit ,o:uvrant .dJe larges creva,s ses d'où 8' édleux cents mille victimes. La plus irn- chappaient des vrupeurs méphitiques, portante ensuite: fut celle de 'l'si.nen- tandis qu'un effroyab le gwndement se H oa, en Ohine, qui tua 120,000 per.son- faisait entendre. nes en 1731, puis vient celle de 1693 qui Le 2 février .on coJllstata un exhausensevelit 54 villes et 300 v!llages et sement considél'able d~ll fond de la met• causa la mm·t de 100,000 habitants. La sur les points d'où les flammes s'écatrustrop'h_e de. Schemacha, dans le ta.ient élevées et il •Slll'git une île de 50 C~ucase, f1~ pé~u· 80,~00 personnes.. e~ mètres de long sur 10 d e large, sur1ti67, enswte 1 éruption de K~m~c~ 1 plombant de 25 à 30 pieds le nivea:u des a_u Jap~n et le _ra~ de marée qu1 swvtt flots . Quelques jom·s ap·rès, cette île fie souda à Nea-Kaïmeni en obstruant un fu·ent n1,000 VIctimes en 1895. Vinrent ensuite : l'éruption diu Vés u- poil't et en écrasa.nt du même coup une V'e t1JUi, en l 'an 79, diéitrui&it Pompeï et qnat·antaine de mais-ons. Herculanum et tua 50,000 personnes, le tremblement de terre de Lisbonne en 1756, qui fit le même 110mbre de victimes et dont le contre-coup fut ressenti 4 heures .après à la Martinique et à la Trinité; ,éruption du Krakatoa, dans les Les petites -vanités sorn t d 'autant iles d'e la Sonde, ·qui fit 35,000 victimes plus déplaisantes qu'on Ies ·r encontTe en Ul83 et engloutit p lus de la moitié d'ordinaire chez les gens dépou r vus de de l'île la .catas•trophe ders Andes péru- vale ur réelle. I1a modestie est comme .vienne~ et colombiennes, en 1797, avec un voile gracieux qui pat·e la médiocri40,000 mods, les éruptions du Pérolll té elle"même et lui prête quelque chose (Arequipa) en 1868 avec 20,000 tués et de son charme. Mais - hélas ! - la roéen 1746 (Lima) avec 18,000, celle de Ca- diocrité est parfois prétentieuse, ~t racas en 1812, avec -2,000 victimes, cel- a lors, elle devient insruppo•rtable. Lom le de l'Equateur en 1755, et celle de de s'imposer une sage réserve, _elle ,as1859 avec .c ha.c une 5000 mort's, celle de pire à se mettre en scène, à a!tirer l.atPort-au-Princ:e de Haïti en 1851 avec tention, et croit nous éblome pa,r un 3000 et celle du Port-Haïtien en. 1842 éclat factice qui ne trompe que le vul-

•••• Les petites vanités

gai~·c-. be l_à, le c_u.de ux s]'>ectacle des se. Seuls les censeurs tro p sévèt·es vetipctJtes \'allltés qm se mamfestent sous vent blâmer le doux orgueil ·q ui rayonles formes les p lus variées. ne a utour des berceaux et en illumine ol.hm fa it parade de sa n aissance; il les rêves. Mais l'on excuse malaisevous initie à sa haute origine, et, pour ment les éloges qui, à tout propos, t ommieux briller à YOS yeux, vo•us met à bent des lèvres paternelles ou materl'ombre de son arbre généalogique. Ab ! ne Iles, quand les enfants ont a.t teint certes, on peut être fier de la gloire fa- ou dépassé l'âge de l'a dolescence. II miliale, surtout si elle joint à ,un passé est des mères maladroites qui, ,p ar vad'honneur un présent de réjputation nité, dépoétisent leurs filles en leur sans tache. Mais les n<>bles ancêtres mettant a.u fro nt des auréoles malenperdent un pea de le ur p restige quand eon t reuses. I ci surtout, la modestie est on les expose, intempestivement, au le suprême enchantement ; elle prête grand jüur: ils sont pareil s à ces po.r- à la beaut é, à la grâce, une double attitraits anciens qui semblent fanés à la. rance. Et que d e fois les qualités ~éel­ vive lumière. les perdent leur prix p a r les excès de Un autre fait parade de ses relations zèle de la louange intéressée! Que d'e 'p rivées ou mondaines . A l'en croire il fois elles nous semblent illusoire.s dans a ses entrées chez tous les personnages le vain éta.lage qui les expose à la crien vogue. Il déjeune avec des m a·rq uis, tique malicieuse! il dîne avec d'es princes, et les ducs se Les petites vanités nous laisseraient ·COmplaisent en sa société cba.rmante. a ssez indifférents, et illlême nous trouSi d 'aventure - par un privilège! - veraient pleins d'indul gence, si elles vous êtes son hôte, au lieu de vous en- étaient toujo,ur's inoffensives. On se tretenir de ce qui vous intéresse et de contenteraH de rire sous caJ>e, ou de chercher à v•orns être agréable, il vous hausser discrètement les épaules. P ar énumère, avec ostentation, les gens de malheur, elles gâtent souvent nos plaimarque qui l'ont choyé, les réunions sirs, et enlèvent la save u,r aux choses élégantes a uxquelles il a été convié, et qui, sans elles, pourraient être déliau besoin il n'h ésit e pas à s'attribuer cieuses. Vo111s vous r éjouissez de voir de<~ relations imaginaires en vous ci- un ami, de vous retrouver cœur à cœur, ta nt les noms sono·r es de .quelques vi- da ns l'ab.anrdon d'une expan sion intime. siteurs chimériques. Vou·s .avez compté sans la déplorable Un troisième fait parade de sa f,o,r- manie d u cordia l compagnon de naguètune, de l'étendue de son domaine. II re. Hélas! il ne songe qu'à poser d'evant vous parle de ses entreprises, d'e ses vous, à vous étonner par sa vanta rdise gains, sinon des héritages que l'ave- puérile. Si vous :variez, il vous écoute à nir lui réserve, et dont Ü savo'llre d'a· peine. Il prépare ses effet.s, unique. ment préoccupé de mettre en relief sa. vance l'alléchante perspective. Un a ut re encore se vante de ses .r ap- chétive personn e et de v-ous raconter ports avec les gens cos,s u s, il se pavane ses exploits p lus ou moins vér1diques. en 'd écrivant le luxe d<es maisons qu'il P lus d:affection, plus de sincérit é, de fréquente, et nombreux sont ceux qui simplicité, de fra nchise chez œt hom~o~t la roue avec les plumes d'autrui, me rasem·, souvent soucieux, avant Imitant l'exemple piteux du geai célè- tJoot, de vous jeter de la poussière aux bre de la fable. yeux, et de pr ovoq uer, à son p·ro.fit, voOn pavdonne y;olontiers à la mère tre extase. d'admirer ~a jeune progéniture. C'est Oh! je le sais:: les petites vanité! là une vamté très natm;elle, une preu- sont so uvent inconscient es. Ceux qui ve de tend,resse qui nous paraît exqui· les exhibent en ignorent le ridioule, et

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s~ fiattent au col!Ühire, de gagner ain- d~s grandes t•ontes ct des chemins de dams notre estune. Ils N!St;Ctnblent à ces enfants qui, d' un a ir grave, nous IllJOntrent qu~Iq~e ~o·chet <]U'Ï br ille, avec la conv1ct10n mgénue que nous parta~eons le? r cnthomdasme.- 'fout c?ntr1bue, d'ailleurs-, à farOl'i ser les vamteux, e~ à pcl'pétuer le ur 1ra rCl'S, leur mam;. ~on ~t'nlement, ils trouvent d~. Cl, de là, d'c bl'rt\'f>S gens un peu na1fs, un peu Cl'éduks, qui les ·pr_e nnent a? ~é-l'ieux et parfois les admu·ent, mais 1.ls bénéficient de l'ind.ulge~ ~ de~ clan·voyan.ts, et de la court.oJsie qu 1 e mpêche ceux·ei de les rem~ttre ,à l?ur_place. A uos_si bien, si quelqru u~ -s avisa~t.·de les raillell·, ou rd<> leur dévoiler sa ~Itlé secr·ète, il se1·ait sOttiJ· çonné d'envie et perdrait tonte créance. Voilà pourquoi les petites vanités règneront longtemps encore, suT la terre, pour le bonheur des sots et la tort_ure des malbe~.u·eu'X qui do!vent les SUJbJr ~ans , se pla~nd•re. V~ulo11· en affran.chir l _buma~Jté serait un~ espéran_ce a?ss1 caD'd1de que témér-an·e ~du moms, Il nous amuse de les taqumer un ~eu, du bo~t de la plume, sans intentwn malveillante, quitte à éviter dans la mesure du -possible leur rencontre, en prenant le chemin de traverse · BI

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La Tête-Noire Il est déli_cie~x de s'éveiller le matin ùans un pet~t vtll age m'Û'ntagnaJ·ù, d?ente~dre, au heu du sou•rd' rou le ment des v01t~·r.~s et des ~ramways, 1 ~ ba~il de la rn:Ière, au heu des bruits dlSCOl'· d~ts de la ·rue, le cha nt des oiseaux. Mats ne me parl~z pas ~~ ces_ voyage ~rs pressés qm, leur Itmér:ure en man~, calculen~ dès leur levet·, combien de k~lomètres Ils pourront avaler dans une JO.urnée. Ils savent, à. lmètre près, la hauteur ~iles montagnes; le réseau

fet· n'a plus dt~ ~ecreü; pon t· e ux, mai ~;, les ma lheureux, i 1::; i~1wren t les ,petits sent iers ombragés où les campanules ct les margnetitcs YOUs frôlent comme une caresse, ils n t> sn rent den ·de.~ pe· tits l'Uisseanx babillards qui <.:Onteut a ux herbes folles lPs p.otin~ de la prait·ie e t ue s'am nst>n t pas it rep;~nd<:>r an pnssage les fan tastiques figul'f>S qne fol'ment les rochet s clans la forê t. Lents impressious sc l'É'snment dans un o1·dte d'idées pratiques portant surtout sur les menus de la 1able d'hôte et le p1ü: des hôtels, et leur ambition la plus cbère est de p asser pour· des gens (lui <<sarent \'Oyager» et qui ont « H l du pa.ys». Ap1·ès tout, puisque chacl1n .p rend son plaisir où il Je trouve, je ne vois pnR pourq uo·i je chercherais chie aue à ces gens trop pressés; a.nssi bien, puisqu'ils ne m'entrainent pas à. leur s uite, cela ne me regat·d~ pas. Vite, expédions les bag·ages pnr la poste et , les mains libres, le cœur ·dil!pos, le pas aussi léger qu'il est possible après le trajet de la veille, ,part()ns, dans la fraî cheur mat inale et en sulvant le cours de la rivière s~r l~ cllemin montant mais pas trop r aide qui va nous m~ner à la Tête-Noire. Parfois o'est une o·or<Ye au fond de laqu"'lle · "'l'Eau-N01re, "' · bomllonne tandis que" la t•oute suit les conto.ut•s de la montagne; a u•dessus de nous, d'immenses roch<>l-1 schisteuses dressent leurs formeR étranges pamü les sapins· et les fougères; les arbres emb1·assent le roc avec leurs ·p uissantes racines, prennntes comme deR brüs; mutuellement ils se soutiennent pour ne pas rouler dans l'ab_îme. Au-dessus d'une petite nicht' où Je me repose à l'ombre <:'est un "0· rille ac<.:rontJi ; le t•ocber, a~tour de (~·t­ te forme ébauchée, s'est re.couvt>l't ù'P mousse, ùe l ichens, d'herbes fiues (]Ui ont fa it un pelage à cet animal falmlenx. Les racines d'un grand sapin fel'· ment sf's •lwa~ qui sembleut b1·an<lir l'arbl'e comme une massue. La na lure

est étrnnge parfo.is dans les manifesta- montagne. Autrefoü;, ce pasage de 1a. üons de sa vie. Tête-Noire était reno!llililé; on le citait De l'antre côté du to1·rent c'est le à côté d.e ·celui de la Via-Mala, a,u quel el.Jemin ùe Fins·hauts, qui 's'enfonce on le comparait; mais, depuis lOl'S, on dans les bois tandis que le villarre éta- en a YU quantité d'autres, de ces tun"' . le en amphi 'lhéfttre, parmi la prairie, nels creusés pOUl' latsser p-asser la rou::;es beaux hôtels nenfs et ses deux cha- te au travers d'une gorge sauvage, et let s brunis. Le Bel-Oiseau élèYe a u-des- on s'est blasé sur ce sujet comme sur sns ùn village sa c1·onpe J·oclleuse, et la bien d'autres. Cependant, l'aspect pitdme <ln Pen·on se dt·esse au-dessus des to1resque de cet elld.t'Ü'i t fait toujours ;.nant-mo·u ts, la vue est superbe . .La une eer-taine impression. yall!'ie un peu élargie la isse la place à A quelques pas de là. est l'hôtel de la quelqtH's cultures, il y a des nr'bt·es f t ui- Tête·Noite où s'arrêtent, pour faire haltiei·s et d'es groupes de maisons q·ui ne te, les voiture~ de Martigny et de Chasauraicut ambitionner le t itre de villa- m{)nix. Il y a là une curiosité naturelle ~c, ni m(•me de hameau. Elles sont à. visiter; on lui a donné un peu prétenhlotlies dans le coreux d'un minuseule tieusement le nom de «Gorges mysté-rallooi, sur les ·pentes d'un mamelon tieuses », de <<Grottes d'es nymphes», isolé au fo.n ù de la gol'ge. Là, les mon- et.c. JI s'agit, po:ur y ardver, de faire tagnards ont utilisé to ute la place dis- une de·s cent e d.e 200 mètres environ p.onible enüe les t ocs; il s y cultivent la da us la gorge où ro·ule l'Eau-Noire, à pomme de terre, quelques céréales, des peu près a.u point de j()nction où ce torlégumes. Le site est idyllique et p1·o- rent se jette dans le Trient. Ces grot· 1Jl'e à tenter un peintee. Cc.s petits <:ha- tes sont accessibles aussi par ~"'ius­ lets bruus, qui s'abritent sous les feuil- hauts, mais l'expédition ne laisse pas lages doivent être à l'intériettt· for t d'être fatigante, la pente est raide, il y laids et ineoufortables, mais, vus de a, parmi les sentie·r s qui y conduisent , loiu, dans leur entourage ve rdoJrant, pl us de 200 ma:r ches d'escalier, et les il::; so1Lt cllarma nts. Pour oùeseend're gens ob~ses fet'ont bi en d'y renoncer, dans cette 1·etraite rustütue, on ne voit à moins qu'il ne s'agisse pt·écisément q ne <1e petits sentiers étroits et très d'utili·ser cela comme t raitement curaraides. Qne font-ils, les braTes p;ens qui tif. habitent là, qua nd l'hiver sévit dans C'est très beau, toutefois, un peu eftoute sa tiguenr et CJ UC denx ou trois frayant et .cela rappelle certains passamètres clc neige recou vren t 1<:' sol ? Ce ges de la Via-Mala, ca·r le gouffre est ne. doit pas êt1·e fadle ù sortit• de cher- étroit et proflo•ndo, et la casaade qui p-assoL Ou voudrait ·sa voir quelque chose se sons nn immense rocher, pont natud<:>s exios•teuc<:>s ·qui s'écoulent dans ·res rel tombé là d epuis des siècles, mugit l'f>I'Oins ignorés des hautes A Ipes, ma.is avec une puissance extraordinaire. les rnonh1gna1'dos n'aiment ,p as i\ ba.bi.l- Lo.r sque, suivant le guide, on s'engage l~>r; ils ont la m!'ifianf'e et la taciturnité son·s ce rocher, on a l'impression que d~-s rates pri.mi1i-res, on ne saura jamais l'équilibre peut se détruire et que cette r~e~ ~~~ leur psrchol·ogie, car l'a-rt des gigantesque masse de pieree va vous deflmt10ns lc Llii' manque, et ils éch ap- !'i craser comme un fétu. 0 croc a, vu de ]'~nt (qu'il s sont lleul'enx!) à. ee besoin dessous, it peu )_)'l'ès la forme d'un cube Il aunlyse qu i earact ét•ise le monde mo· dont un nngle seul soutiendt•ait le dem.e. , pOii'ds. Le demi-jour qui règne dans la I('J la J·o utL· fail un f·mlton t' bJ·llS{Jtl ClgOJ·gt>, b g1·nnde 1·oix ·d es canx bouill't pass<• ~nus nu l·Llllll('l cten~:>é sous Je lonnantes la frniclleur .pénétrante qui r·oche1· ;\ pie qui foo·me la base de la yous envf;loppe, tout vous impressiO'n-


ne; cependant, au-dessus de cette som- à l 'ouvder fatigué: <<Ta tâche ,quotibre _g?·rge, à 50 mètr~s plus haut, le dri{'nne est achevée; va réJ>arer tes fors.oleil JOUe dans les femllages, et, parmi ce:s dans le sommeil. >> A 3 ou 4 repriJes cascades, ~ans les anfl'actao:;;ités ses, elle l'avertit qu'il a bes<CJ•j n de nonrd~s rocher.s n01res que les m01usses hu· riture. Enfin, qu' il faille agir ou se renu~~s habillent 'd e veloU't's vert, de ma· poser, sortir ou rentrer, faire ou ne pas gmftqnes :liougères, sans cesse a.rrosées faire l'horloae est là divisant la jourpa!' l'écume de l'eau, font un décor mer- née, 'traction~ant le temps, émiettant vellleux. En so·rtant de ce~te f~·aiclwur, la vie; to/Ujours son timbre argentin la montée semble rude, et Il fmt chaud. vient , avec une inflexible r-égularité, Un temps de repos est nécessaire aTant frapper l'oreille, et, par là même, éveilde sc remettre en route. 1er l'attention et ten.ir en haleine les De la Tête-Noire à T1.·ient, la vallée puissances de l'homme. d.e':ient in~ensiblement plus vaste et la Meuble étra nge, encore une f.otis, et riVJère, QUI ne coule plus dans une gor- nous oson s. le dite, bien mal cmnpris. ge, étend ses eaux d'a ns un lit très Témoin discret de tout ce qui •Se passe la t:ge. Po?r pal'l er d.e Trient, il fant le d'a ns la famille, l'horloge marque les voir a uss1 à vol d'oiseau; c'est c.e que naissances, les maladies les morts les nous ferons pro•chainement. E. V. unions et les sép·aration~, les trist·~ss·es · ~t les_ joies; toujours calme, toujours 1• 1 mflexible. Que l'œil qui la regarde soit 'h 1 d 1 • illuminé par la joie ou obscurci pa:r les L larmes, c'est tout un pour· elle; elle in· d:ique à. chacun le ,p oint du temps où Il est peu de maisons qui ne recèlent il a r i, et où il a ·pleuré, et .c'est tout. dall8 un coin ce meuble étrange, ·s i re- Quand! la maisoo en deuil se lamente marqua ble entre tous, et si peu rem ar- sur la perte d'un être chéri, elle sonne; qué. quand une jeune épousée entre ivre de Nous disons étrange, parce qu'il est bo?heur. et d'es:pérance, ell.e ·son~e enle seul qui a it le mouvement, le seul co.re, mrus ~a vOIX e~t 1~ .meme, m plus qui ait une voix. Quand t out le reste tnste là, n_I plus ga,Ie ICJ.i son pas est est immobile, l'horloge marche; quand le même, m plus pressé 111 p lus ~ent. Le tout le reste se tait, elle parle. Et sa malade la contem pl~ et se plamt que marche n'est pas un mo•u vement sté- sa. n;arche est horr1ble~~nt paresseurile, une agitation sans but; sa paoo1le, s;, .1 hom~e heur~ux L,m Jette UJD c.oup son tictac, n'est pas un son vid'e, un d ~~,1 rap~d~ et dit quelle a des a~le~. bruit jusignifia.nt. TO·U•S ses pa.s ont ~l l un ·111 l,autr:e ne sont. dans le vra1: leur mleur; pas un de ses sons ne se l ho~l~ge na n1 hâté, m retard~ son pemi inut ilement pour qui s ait enten- pa,s . c est le pas du ~emp~, ferme, 111exo()\o dre. ' rable, ne reculant Jamais. •1 . . Que d'e graves enseignements se r atEll e se mee aux occupatiOns du JO.Ur tac-hent à ce meuble d'une utilité inceset a u repos de la nui t. A chacun elle sante à ce comnaO'non de no·t re vt'c' ran.•v:>lle le d evo1r · à ~emprrr, e 11 e re. J us·qu'où ' · ~ b ~y~ ses avertissemcuts s'éten-• If~o~!! la fa~te oomm Ise, elle dénonce dent, jusqu'où 'S a grêle voix retentit! Il n'est pas seulement chargé de mesurer ps perdu. Moniteur infatigable, dle ne laisse à l'homme les heures d'e sa vle mortelrien oublier. ~e matin elle crie au pa-Ie, .de lul seiTÜ' de gnide à, trawrs le I·essen:x : <<V01là l' heut·e d.e t'arracherdédale du temps. Sa ruis~:=ion est plus au !;Om m eil, lève-toi! ».. Le soir, elle dit haute ; c'est le messager d'outre-tombe>,

or oge e a maison

l'écho anticipé de la tro()mpctte qui réveille,·a les morts. Et l'Eglise l'a bien com;p11·:is ·a insi, elle qu~ s'est empa.r ée de l'horloge et l'a install ée au sommét de ses tours. Du haut de nos clochers, J'horloge pal'le à tous et leur tient le même langage; elle sème dans les airs ses avertissements toujours gravrs, tonjour·s sérieux; afin que le laboureue à. la campagne, le citoyen d'an.s. la ville, l'artisan dans l'atelier, le voyageur sur la route, le malade dans son lit, se souviennent que leur vie ici-bas est un pè· lerina ge, que leurs heu·r es sont comptées, et que toutes les existences, comme les fa ibles ruissea ux, vont se ;perdre dans ce gouffre immenrsP. qui .s'appelle l'éternité. No.us lisions un jour, sur une horloge, ces ·dieux mots: « Ultima latet, la del'llière (beure) no\liS est inconnue.» Si cett.e vérité s i simple était moins oubliée, q uel changement elle opérerait dans la conduite d e la pJu.p art des hommes! •1•1

. . . A la proue du bateau était assis modeste-ment, sm· un tas de cordes, un jeune r eJigieux, un trappiste de Westmalle (Belgique), le brêvi.adre a u bras et écoutant sans y répondre de petits sa rcasmes qu'échangeaient sur son compte deux ou trois beaux lions qui avaient quitté les premi\lres places pour venir s'amuser aux dernières. Quoique protestant, :vrac-Son eut pitié elu moine et alla s'arsseoir ch aritablement a uprès cle lui. Les quolibets n'eu continuèrent pas moins. L'un de ces jolis messieurs se permit m ême Ile dire à ;oix haute qu'il était fâche ux Ile Yoir un gentleman anglais clmperonne:r en quelque sorte uu fn uatiqtH?, un i~·nornntin u11 paresseux, n.u fŒinéant, en un 1~ot un inc:iïv i· du ùe cette geut monacale qui est la 1\lpre et la. bonte de l'Europe ciYilisée. Voy.aut que Mac-Sou acceptait sa part de l' injure et f;e mbhtit prêt :i. la repousser, le tr.a.ppiste se lela c•t se lli1·igea vers les causeurs, les salua, &'adressa au plus gai d'entt·e (!U X et le pria

de formuler clairement ses alccusations, afin qu'il p1lt se défendre. -Puis-je vous répondre franchement? d"' manda l'interpellé avec un salut ironique. -Cct·te!:l, monsieur, et je vous ll'épliquerai de même. - Eh bien, l'évérend voyageut·, nous autres Anglais nous n'aimons pas les moines, ni lems règles, ni leur conduite, ni leurs h111bitw. Nous croyoos que des hommes bien constit ués comme vous ont tort de mener, dans. dea cloîtres, une vie inutile, de continuer les abus d'un autre âge et d'être à charge de la société, a lor s qu'ils pourraient lui rendre des services. Je ne suis pas poli, mais .... - Mais vous êt es clair, monsiem·, Interrompit le trappiste, ·e t je vous en remercie. Vous nous tew.ez donc, me.s frères en religion et mol, pour des truinéants incommodes, des êtres l)ttrasites, vivant aux dépens ùu public, sans raison, sans vergogne et sans droit. -C'est là, en effet, à peu près l3J pensée du monde éclairé. - Et aussi du monde qui ne l'est pas et qui accepte des préjugés tout faits, quelque injustes qu'ils soiC'llt, sans se donnet· la. peine de les examiner . . . Permettez-moi de vous donner quelques explications sur nos actes, sur nos règles, sm· notre gloutonnerie, ilur notre paresse, sur la pmrt que nous prenons 1 au banquet social. Comme trappiste, j'ai à: parler d'abord de moi-même et cie mes complices immédiats. Nous habitons, à Westmalle, Œaills les bruyères de la Campine anversoise, un vaste monastêre où nous prions ettra.vaillons de notre mieux, pour Dieu, pour les pauvres et pour nous. Nous n ous couchons à 8 b. dans des lits si simples et si durs qu: vou sn:o~eriez pa_s les. donner à vos domestiques Dl a vo3 pnsonmers. A2 h. de la nuit, la cloche nous convoque à la chapelle où. nous cha ntons matineS'; assez longuement, je le confesse, sans ~eu, sans s ièges, les genoux sm· les dalles, pu1s chacun de nous se ren? à sa besogne. l'un aux champs, l'a.utro a la _grang~, . l'au~·e à ~·a~e­ lier, d'autres encore a la cmsm e, _a .l a bibliothèque ou auprès de quelque ycmtent, accuei lli ùans notre au berge tOUJOUl'S om·et'te au premier venu. A 11 heures, nous dînons, de quoi'? Yous nous mépl'iseriez bien davantage q\llmud vous couua.îtriez notre menu: il se compose ùe pommes de terre au vinaigre, de pain grossier, de fromage blanc et d'un verre de ùiêre. Nous


ne mangeons guère de poisson et jamai ~ de viaiilde. Le bétai.l que nous élevons, le vin que nous récoltons, sont exclusivement réservés aux personnes qui nous visitent. Après le dJner , une detmi-heure de repos, puis le travail recommence, jusqu'au souper, consistant (c'est humiliant peut-être, mais c'est vrai, comme j'ai eu l'honneur de vous Je dire) en un morceau de pain frotté de fromage. Voilà notre vie, monsïem·. Clue col1tet-elle li. laJ nation? La bagatelle de ûO centimes par homme et par jour, y compris notre froc. Telle est la contribution ruineuse que nous prélevons sur la société civile. __ Encore pourrais-je faire observer que nous ne mendions pas, ,que nous subsistons de nos œuvres, que la plupart d'entre nous ava i~t des rentes et qu'ils ont apporté à lw communauté plus qu'Ils ne r eçoivent d'elle _.. Je poUl'rais ajouter que nous gagnons littéralement notre vie, et que nos économies et nos bénéfices - nous en faisons, monsieur sont distribués atUx pauvres, ce qui soulage d'autant l' Etat et les familles charitables. - .J e reconnais q ue le reproche. de fainéantise ne saurait atteindre les trappistes. mais il retombe sur bien d'autres moines qui ne travament pas. - Hélas! monsieur, êtes-vous bien sûr que la plière, la méditation, les occupations scient ifiques et littéraires, l'administration des sa<erements et d'autres devoirs imposés aux prêtres, moines ou non, ne sont paiS un travail? L'inaction est parfaitementJ condamnée par l'Eglise, qui ordonne avant tout aux bommes de se rendre utiles à le'urs semblables. Daignez y réfléchi r .. _ Demandez-vous, d'oadlle urs, si le premier de nos d:roits, à. tous, religieux et laïques, n'est pas de vivre à notre guise, pourvu (Jue notls ne nuisions à personne, et si cette liberté naturelle est subordonnée à la condition de travailler acU.Yement, de nous livrer à des labeurs visiblement productifs? Pren ez-y garde, mou cher monsiem·, votre réponse pourrait avoir peur vous-même des conséquences terribles. __ ._ Puisque je vous ai exposé ma1manière de vivre, vous ne me trouverez pas indiscr et si je vous prie de me elire Ia vôt,re. - Elle est honnête et indispensable. Je via d'un patrimoine form é depuis des siiècles. J'al deux mille livres sterlings de rente, maison à Londres, cottage dans le Sussex, et je '\Oyage pom· mon plaisir et mou j ustructioR. - Vous dépensez vos r(ly(!nus rt lleut-ëtre (l:m:m tnge ? ,.

-J'avoue que je n e thésaurise pas. - Vous avez des domestiques? - •.rrois ou quatre seulement. - Vous êtes célibataire? - Je m'en vante. - Auriez-vous la bouté de me dire quels services vous croyer, l'endre à la société en échange des 50,000 fr. que vous mangez chatque année? - La bel!P question! .Te fais circuler mes 50,000 fr., qui sont mou bien: je contribue i\ la prospérité de l'industrie et du commerce! -Et puis? - Puis, je rue promène . .. Vous êtes drOle, monsieur! - P uis encore? - Puis. je m'amuse. je ùors la. grat;se ll"'· tinée._. Où voulez-Yous en nnir? - Bref, vous ne faites rien, vous ne t.t·nv,ruillez pa,s, vous êtes un citoye-n contemplati!. un capuci n laïque, avec cette différence que le capucin prie pendant que vous riPz et qu'il ne conte pas 300 fr. par un, tandis que vous absorbez, à vous seul, 50,000 fr. du revenu social. - P ourquoi pas? Ces 50,000 fr. ne sont-ils i)UJS ma propriété? - Maint capucin pourrait répliquer et prouver que lui aussi vit de son patrimoine, mais la question n'est pas là ; elle est de savoir lequel, du capucin ou de vous, est le plu~:~ grand fainêaillt, lequel des deux coûte le plu;; et rapportQ le moins, au point de vne de l'économie politique, mornle et religion il. part. Je vous le elisais tout à l'heure, pre.uez-y gar. de, monsieur: vos raisons de prosN·ire le moine sont les mêmes que celles que 11eut invoquer l'ouvrier contre le rentier, Je travailleur contt·e le capitaliste, le citoyen Ja.borieux etpauvre <:outre le citoyen inactif. t•t bien renté. Encore le moine démontrera-t-il aux: ni'feleru·s révolutionnaires. aux communistes. aux « partageux», que ~a. part elu revenu social est bien fa.ible, tautlis que la Yôtre est énorme. 50,000 fr entretiendraient cinq couvents~ Avez-vous r éellement la prétention d'être IJlus utile à. la société que' tent moines? .... Allons, monsi eur. sondez Yotre eousciencc; si le ùervoit· de trayailler procèlle de <:elui de vivre, si nous devons rendre à la. société ce qu'elle nous prête, votre position e.st-elle plus logique, plu.,; inattaquable, plus assurée que celle du caputiu ? La. <'O u somma ti on du c·apu . cin t."St s i pe.u dt• chose qu'elll' st•r:lit tlouiJlc dans vos p1üons. L:11 Yütre es t hien untr•·mPut granclt•, t•nvialJie, menaeée! Et le capu·

elu se suff it il. lu i-même. Il n'a ni domesti- riches d cYotrc voisinage soyez les plus faî-

ques, ni fe mm(:). ni rien qui en tienne lieu. bles, que direz-vous? Impo:;sible de simplif ier dava nt.age sa vie et - Ah ç-a! murmura le gentil touriste, voul'lt gnrde-robe. Ou lui prendra it tout. qu'i1 lez-vo us JWUSsPr la plèiJe <:o11tre nous et lut s'en npercenait à. pei ne. et il seraàt bientôt prom·er que nos biens son t de bonne pris·e ? consolé, tandis que vous, monsieur, que de Vo tre l'aisounemeut est an4:1rcldque, immoral <:ris, que de douleurs, s i on ne yous laissait ct intolérable. qu'un froc pom toute dépouille! -Je me ùorne à nffirmer que les fain(>ants Je vous ai décrit mon diner; le vôtre e . ü n'ou t pas le tlroit dP r ontlamner la fainéanassurément plus gms, comme tle raison, et tise; qu'un fainé-ant eh-il ùél)Cnsn nt de grosje ne vous l'envie pas, quoique j'aie, je dol~ ses rentes. à tort et à travers. bien ou mal, en convenit·, des moments de faiblesse où est pou1· hL ~ociété un fardmu plus lourd, vos plats finement épicés et vos vins déli('ats plus a bsurde et plus ini que qu'un fainéant me feraient plartsir. J'ai connu l'abondance, tonsuré se contentnut du strict nécessaire; j'ai bauté les ri ches quand j'étais des leurs, enfin, que les arururcùistcs sont <:es prétendus ct il 1110 souvient cles jours oil ma gourman- réforruatem s libéraux qui mettoot les moines dise aspira it à mieux qu'il vos po ulardes truf- hors la loi, les exproprient, les pillent, les fée::;, à. vos desserts raffinés, il. votre nectar raillent, et, [)3 •1' ce dangereux exemple, appel<:lw mpenois. Si ma, mémoire est fidèle, l'ad- lent s ur PUX-mérues l'attention intéressée des uitiou des << F rères-Provenç-a:us » montait par. communistes de la popnlace. fois i't GOO ft·. pou1· une demi-douzaine de jo- - Tout cela estfor t scandale-ux, injuyeux convi ves. Ces excès, tlont j P me con- rieux ... fesse, vous les avez commi,s aussi, sans doute·- - '.l'ant vis, car tout cel>~ est si1nple ment vrni. Sur ce, monsi eur, je vais l'eprendre mon - Je m'y livrcl enco1·e, ct sans r emord:;. brév iaire si ,·ous vou!e11: bien le pe rmettre. - Soit. Je ne prêche pas, je constate, je - i\1. le trappiste, elit i\ln.c-Son. vous ra1ra isonue et je conclus. Vos domestiques dî- sonucz un 11eu criinemcnt, 110\ll' éles oreilles nent il. moins, Pt vos paysa.ns aussi. protestantes et monùaiues, malis catégorique- 'l'out naturellement. ment et logiquement. E. COOUANS. - Eh, eh! le problOme est plus compliqué qu' il ne vous semble. Si vo·s domestiques, vos paysa,ns at les ouvrie1·s de leur connaissnnce se réunissaient un jour ct Yenaient Yous tenir ;1 peu près ce langage: « ~Ions ieur, vous dans le ''al de Bagues êtes un fainéa nt, nn citoyen inutile, une cinquiOULe roue au char cl\' l'Etat: Yous cousompar 1\fARIO**'' (') me'Z beaucoup sans rien produire; vou s avez Un pOlerinage, ai-je dit . __ _. mais ce n'est bien fait cle chasser les moinoo.. cle confis - pms <:e que YOUS pensez. quer leurs biens et de proclamer que leurs Je ne l'accomplissai s ni en vertu cl'un vœu, prières ne va laioot pas le va.in qu'ils man- ni lJOllr tlem ander uue gtlérison ou nn mirA geaicnt; nous approuvons fort ce grand prin- cie. Ce n'était pas non plus In fervetUr qui cipe que le traYail personnel est la seule 1m'y poussait, mais tout simpleme.ut une cusource légitime des ri chesses; dès lors, re- riosité joyet1se mêlée à je n e sais quelle t ellconnaissez il. votre tom- que vous, qui ne - -- -footes rien. n'a yez pas le droit de Yivre ln- (') On s:l..it que .Mario étaJ.t le pseudonyme xuensement .au x dép!"lls des pa uvres qui font de :'lille Marie Tl'Olliet, l'écriYain bien contout ; en conséquente, n,ous allons intel'\'er- nu que le Valais a eu le bonheur de posséder tir les rOles : vous prendrez notre p lace, nous et que nou s avons eu la doul eur de perdre occuperons la. vôtre. Désormais, à nous les il Y a quelques années. On n'a pas oublié que truffes, à vous les pommes de tene. » A cette Mill·io est mort et a été enseve-li à Véroasaz. Ses ancêtres avaient quitté le Valais à l'élogiquP hrntnle, quP ré11ondriez-vous? - Je n'y opposer::ù s que des coups de poque de la Réforme pour aller habiter le l'r:\vacbe. c~nton de Vaud. En embrassant Je catholi. 1c1sme dans les deo:nièroo >limées cle sa Yie h•-· l:'o~·t IJ.~.e.u, .r ar;;umenl .serwil ;-~~appant et,M:u:io _nous disnit l]n'~>llt' n·o,·ait l'nit qne re~ ~~ tell~ct.ut la bouche, St vous etiez Il' plus venn· u la religion ùe ses père.~. fort. :\!ms ~upposons que vous et les nutrl:'s _ _ Note de la rédaction.

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UN PELERINAGE


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dresse émue, à ce besoin de repatriemcnt qui quée et macbinée», et de la devant ure de nous saisit vers le soir de la vie, et qu'on carton qui a si for t mystifié Tar tarin. pourrait ~ippeler la nostalgie du clocher. * • * Entendons-nous. Il ne s'agissa it pas, vous Pour retrom ·er la trace de mes grandsle voyez, d'un pèlerinage religieux, bien qu' parents et visiter leur pays natal, il m'a• ici ce genre de dévotion entre dans les suffi de remonter le cour s des siècles et celui mœurs, et que les sanctuaires où l'on se de la Dranse. Ce que j e cherchais se t rourend JJOur obtenir des grâces ne soient pas vait au bout. r ares. En Valais, comme on sait, il y eu a. Le chemin de fer jusqu'à Martigny. Sam; tant qu'on veut, - chapelles blanches et nues y faire de halte, au s•a ut du train, monter qu'on aperçoit de loin, haut per chées au mi- dans le tradit ionnel cha r à bancs des monlieu de quelque clairière, mélancoliques dans tagnes, et d 'un bou peti t trot sm la chausleur isolement, - et qui, de là-haut, ont l'atr sée poussiéreuse filer droit vers l'Entr emont. de faire signe à ceux dont le cœur est op- A Sembrancher, laisser la route du St-Bernard et prendre, en sui VJaut la branche droite pressé de noirs chagrins. Hien de pareil. J'entreprenais un pèleri- de la Dranse, ceUe qui conduit à Bagnes, voilà pour l'Itinéraire. A partir de là, s i l'ou nage filial. Sans besace ni bourdon, je m'acheminais vers le val de Bagnes, le berceau est bon marcheUl·, une heure et quelque chose en surplus vous mènent à Chftble, le de rna famille!. C'est de là qu'eUe est sortie chef-lieu de' la vallée. Jl y a quelque chose comme quatre siècles. Tout ce parcours es t solitaire. Aucun vilEt moi, poussé par ce besoin de rapprochelage n 'en coupe l'éten due. Un seul, Vcillèges, ment dont je viens de parler, je voulais avant à demi ·enfoui sous les arbres, se montre à de mourir m '~ccorder la jouissance de fouler q'uelque distance, S/3! fl èche grise perçant harle sol où mes ancêtres ont vécu, où ils sont diment la fe uillée ; c'est tout. Par une pente morts, et où ils ont dormi humblement coudouce, la route largement dévidée s'enfonce chés sous leiU.rs petites cro·ix, jusqu'à ce que dan:s la montagne entre de>ux pentes boisées le flot montant des générations qui n'étaient où, de loin en Jo~n. quelque haute roche grise pas nées, et qui sont disparues, eût envahi <"lève sa crête déchiquet ée. De chaque côté, leur dernier asile. · lets sapins espacés de prairies dégringolent Elt j e partais. jus qu'à Ica· rivière. Des petits chemins couAu contraire de certains noms roufl.3'nts rent sous bois, les uns pour .s'y perdre, les qui font du bruit quand on les prononce, autres pour longer le bord de l'eau. Au pied noms ena, en o, en hont et en lw{f, ou ll'au- du versant méridional, on dlstinguê par platres plus doux qui caressent l'oJ"eille comme ces des tron~ons inégaux de l' ancienne route, le son d'une mandoline, et font passe·r tout presque un sentier, où jadis il était dangetes ·sortes de belles visions devant nous, Ba- r eu xde s'avelnturer avec les voitures, à preugnes, au premier abord, est un nom rustique ve La' catastrophe qui, vers la fin du siècle ct vieillot qui n'éveille pas La sympathie; et dernier, conta la vie à l'abbé de St-Maurice, c'est sans doute une des raisons pour lesquel- seignem· de la vallée, comme il descendait de les cette belle vallée est encore ·s i peu connue·, Bagnes avec trois autres personnes, qui péricar il ne faut pas oublier, le nom, ta nt pour rent avec lui. Tout l'équipage fut précipité les gens que pour les choses, a plus d'impor- dans la Dra'Ilse, sans qu'en en reltJ.·ouYâ t jatance qu'on ne le croit généralement. mais aucun ve.stige, excep·té le corps de l'abUn nom sono1·e, - qui pourrait le nier ? - bé, qui f ut découvert bien des mois après. a la portée du clairon. Non .seulement il A mesm·e que l'on m onte, let paysage >S'é· frŒppe l'attention, mais il s'incruste dans la largit, laissant voir un cirque de montagnes mémoire. Or, comme Bagnes, qua nd on en vertes, dominées à gauche par l1a! Pierre-àparle, n'a ni son, ni éclat, le pays est aussi Voir, puissa,n te colonne t ronquée, lancée à très mal partagé sous le rapport de la célé- ml-ciel dans l'azur, et au fond par le Montbrité. i\Iais parce que la. récla-me ne s'en est P le urem· et la. tête aiguë de la Ruiuette, pas encore e1mparée, ou n'en doit pas con- nua ncées ùln.nches, grises ou bleues, selon clure qu'il ne mérite pas d'êtr e connu. Bien leur degré d'éloignement. D~ ns le lointain plus, on peut espérer y trouver un coin perdu apparalt le riant bassin de Bagnes, .g igancle la Suisse antique. - A vienx pays, ·d eil tesque cuve de verclnre, avec des villageR aspe.ct. perchés snr le flanc des montagnes. les uns C'est donc dans la vraie montague qu'il très hant, assis sur l'ourlet des r epLats comfralut a ller Je chel'C:her, loin de la Suisse «tru- me sm· le borel d'un toit.

La plaine aussi, peu à peu se découvre, vas- détachahmt leur or éclatant d'un fond de te et morcelée par les cultures, qui font com- sombre verdure. Fetti!e et cultivée plus que me un damier de carrés verts et jaunes; et pas une en Valais, la vallée de Bagnes dans bientôt deva nt soi, sur la rive gauche de toute sa partie habitée, de Châble à la gorge la Dranse, le haut clocher de l'église parois- de Lom·ticr, présente un gai coup d'œil de s iale, émergeant tout à coup d'un m assif de jardin r ustique. On ne peut rieu trouvei' de grands arbres, se dresse fièr ement à !'·entrée plus retiré, de mieux capitonné que ce plandu pays. tm·eux coin de teiTe perdu au milieu des Au bou t de ce long chemin déser t qui s'ar- montagnes, intéressant par son double côté rête court et vous plante là, on r etrouve le patria~rca l et a lpestre. bourdonnement de ruche humaine, la vie d'une petite république de quatre à cinq Tout le monde était aux champs. Dès !':aumille Urnes, qui forme comme territoire la be. la campagne hérissée des gerbes coupées commune la plus étendue, en même t emps le<s jours pl'écédents, s'emplissait d 'une aniruation sereine, avec des bruits de voix et que la plus gmnde paro-isse du canton . Il était environ deux heures quand j'rani- de clochettCIS, tous les chemins pru:leva-etval à Chàble, le premier de cet te longue vient des geus affa irés marchant à côté de chaine de villages qui ne se termine qu'à leurs bê tes, au sour d grinc!Jment des cha rLom·tier. A cette heure pesante d'une chaude rettes. E t cela allait ainsi du même train journée d'été, la vallée était toute pleine de paisible jusqu'au soir. A lors les attela ges pesoleil. Le pay s faisait s:1 sieste à demi l:l'Ssou- samment chargés, repassajent les uns après pi dans son grand lit de verdure, bercé par le les autres sur le pont de la D1·anse, qui coul.Jruit monotone et grondeur de la D rans.e, vrait les lourds craquements de leurs roues dont les eaux grises semblent toi1j oms rou- de sa propre clameur, comme e.lle• s'empare ler une sourde menace. Et c'est au sou de dl~ tous les a ut res bruits pour les étouffer, cet te fanfare sécuLa1re que j€1 fis mon entrée et .s'enfuir bien loin a vec eux, à l'hôtel du Giètroz, jolie construction Bagnes, chef-lieu, vieux et r ustique villarécente, confo~table et proprertte, qui se pré- ge, se dresse an bord de la ri vière qui Je di»ente au bord de la route, à l'endroit où un vi,s e en deux parties, Villette sur la r ive gaubeau pont de pierre d'une seule arche u nit che et Châble sur la droite. Avec ses mailes deux rives. sons brunes ou grises qui rescendent vers La En dehors de la cil·culation, Bagnes, D ieu berge, serrés les unes contre les autres, abrisoit béni, a échappé j u squ'à présent à la .tant s~~s leurs toitures d'ardoises des parois convoi tise; la! spéculation n'elU a pas encore UTéguheremcnt percées de fenêtJ·es de toute fait son profit. Un pays où dès l'abord on se forme et de toute grandeur, comme a vec sent transporté à beaucoup d'années en ar- ses ruelles mal pavées, .montueuses et étroirière, au milieu d'un )Jeuple qui n'a rièn à tes, encombrées de fumiet· e<t de piatra;;, fa ire avec las idées nouvelles et se contente Il :a. un air de vétusté et d'abandon et n 'éde demeurer ce qu'il est, honnête et travail- tait son riche encadrement de feuill~ge; il ne leur. produirait sur l'étJ·anger qu'une impression En veruant de la plaine, si grand est le de tristesse. Ce n'est pourtant pas qu'il soit contraste avec cet isolement paisible et cet- pauvre. Loin de là. Sous le rappo1·t de l'aite atmosphère de choses anciennes. qu'il me sance, il ne le cède à aucun des villages enfallut un peu de temps pour m,y r econnaî- vironnants, et sans compter qu'il se wnte tre. C'était bien la fraiche haleine, mais avec de posséder les plus beHes cloches elu canton le souffle poussiéreux et l'odeur de renœr- il s 'enorgueillit encore d' une école latine les notaiœs et les a vocats en herbe, de 'm êmé qu'exhalent les vieux bahuts. Toutefois, avant d'a ller pour ce qui me me que les fu turs chanoines, vont étudielr les co~cernait, consulter· les. a rchives, je voulus rudiments de la langue de Virgile. L 'église de grand style, jadis fort délabré, porte la voir le pays et voir les hommes. même empr€1inte de vétusté antique, et .a-uLe~ circonstances me servaient à merveille : tour d'elle le cimetière avere ses eroh: noile dimanche approch ait, et c'était le temps res, ses herbes fo.Jle.s, son mur où s'appuient de la moisson. de vieilles pierres tomba les, complète la méDe la plaine aux sapins, partout où les lancolit> cle l'ensemble. Pâturages ct les ver•>ers laissent un esr)ace _2'11a.i s qne vienne le dimanche ou un jour de \'ide• 1cs ch amps de "'seigle et de blé de tont fete. Dès les premii'res heures, tout change leur long, en larges bandes qnadrangulaiore~. d'aspect. Ce n 'est plus le morne village en-

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12 et ùaus le calme llu r ustique «campo santo», ou n'anteml plus que les parol!:'s de l'office leutt>I1H'llt p~tlmodiécs par lt>s prêtre.s. ltien ll'aLT.angé, rieu d1è couYel1u dans cette silUJ)le <:érémonie, mais d'un grand effe-t. Douu(•z-lni pour c:aclr e les murs gris d e la vieille église. la masse somùre tles g ramls arbres, le >l!ll<Hu·s des prés. Imaginez là-dessus nu c:lw ud solt'll de juillet dans uu del sans cuagc, et vous aurez le tableau dans sa patrl:ll'cil le simplicité. i\Iais les dochos appelleut fl ln messe. Sou-s la h aute nef, dans l'église <léjà pletue de monde, la foule toujours plus drue, ~ulle part peut-être en S uisse comm e ic:i, cow me Ul1e marée mo 11 taute, s'engouffre par ou 11'a le cm·ieux Rpectacle d'u11e Yallée c01n- toutes lt>s issues. o 11 s'empile, on étouffe, ct prenant Yingt vill~1ges ct hautcaux, réunie clt>rdère ce flot ll\lma.in qui déborde sous le tout en tière le climam.:lle et les jours de fêle portail, sur le cimetière, et jusque sur le cheautour de la , :;eule église que possèdt>nt Cl' S llliU, se pre-ssent en<.:ore les derniers yeuus. montag1ws, - c:ltr <:'est un fu it ù noter, qu'à De cet encombrement eRt né le dicton popuP.agnps on ne rt>gartle point à faire trois laire: 1, Il faut venir à Bagnes pour voir les lieues pour aller ~ la me~se, et nu~nt pot~r Bagnards». Si jamais dict on a dit vrai, c'est en r f'venit·, r·c qut tout bten compte en 1iatt bien celui-là. six. Yous trouve~ cela dur~? D:uccortl. ~I~ts, l Toute cette popu lation ne se distingue à quand pendant <:m.quante a sOJ ~autc ann~~s l'elX:Lérie m pa t' aucun trait car:ICtéristique. de sa vic, pot~r plan·e nu D teu. on a fa1t 1E lle JÙL pas de type proprement elit. Si les <.:hnque sem:ll.nC cc cll~mm.-1:1, :-:--.vous co~- jolis visages sont r ares, en revanche on renpr end rez aus~u :wec. mo1.' qt~ on flrnt par le t e- c:ontre beaucoup de physionomie<S iutelligengarder comme celm qm lllcne au paraclis. TPS. Pas trace de costume national, à moins Les premie!l's arriYants se rendent aux of- que l'ou ne veuille parler du chapeau par lcfic:es elu watin; les derniers, et <:eux-ci sont qurl ou distingue les fcmllles tlc Bngnes de les plus nombreux, nrri \'eut pour l'heure de cellrs de la. plaine, un hi(leux et large chala g t·,a ncl'messe. O'est à ce moment qu'il fa ut pen u üt• paille jaunâ tre, g;arni, autour du fond les voit·. Déjà bien avant que les cloches aient d'un maigr e rubnu noir. et don t ln forme ladonné le branle, 1:1. foule peu à vcu a en vahi lllentable rappelle les anciens chapeuux des l'égli se et le cime1ii'L'P. Çà et là une fa mille plem c u:;es au joul' dt>s funérai lles. Hien de entière, grands ct petits en !Ja.bits de deuil, moins flatteu r, de moins coqut>t, que cet imdaus uuc attitude rec:ueillie, se p;roupe de- mense <:OmTe-c:llcf, qui, vu l'ample.m· de ses vaut une tombe; m1ais c'est surtout vers cel- ailes., pourra it tout ::mssi bien se1·vir Lie parales où la. terre paraît fralcbemCIDt remuée que pluie. · se pol'te le plus grand nowbrc. Cette ass:s- Cela n'eml)f><:he pomtant pns que ce ellatance en plein air attend lei clergé pour l'of- peau ait une hi stoire. tout à son hon neur, ct tite funèbre qui se elit chaque dimanche pour que je trunscris ic:i telle qu'on Ille ra donnée. ceux qui sont lllOl't:s pen dant l'année, .auti- D'après une traclition locale, c'est à ba suite que usage tombé en désuétude, mais r eligieu- d'un combat sut· lC'S hauteurs de VPrbier, oi'\ scmt>nt con servé ici où le c ulte des morts les Bagnards, acc:ablés pat· le nombre des ascette religion des vieux peuples a de profon- saill:mts. allaient snccomber, ct ne dur ent des r acines. leur victoire qu'JU u courage de leurs Iemwes Une première sonucde retentit gr:we, so- qui vimcut leur prêter main-forte, qu~ crinore a.vec cette voix (•monvaute que le silcn- les-ci, t>n r éc:ompcusc de leur Yaleur, Lurent ce v'ibraut de ln. Ulontagne prêtP à l'airaln. , autorisées à porter le chapeau à l'êglise. . Puis J'on yoit appa rnître cie;; c:roix haut por- Peut-être s'en étaiwt-ellcs servies en gtuse tées, t!es prêtres en s m·plis qui vont se .dis.- de bouc:lie'r'! • _ . . .. • . . Séllliuant cle côt6 et tl' autre, partout OÙ ll y Et St'lon J:t llleWe legCLlllC, é e;,t tlC CP JO.lll n. 1111p tomhc ;1 b(•uir. Le;: fronts ;:c dôeon- que tl a.tc ?1 Bng-nf's l'uRage (le « Ronner nutli 'vr(,'llt: tltdtotll on il. genoux les p:trents llL·S ii. o11ze heures» , l'armée llagmtrd~· (•t;ult ren· défunts out allum6 leurs cierge~, Lle petits t rée vic:torieusc d13ns ses foyers <t cette lleucit>rges jaunes qui crépitent sous la lulllièrc, ra-Ul!

dormi dans un calwe étouffé; il s'y f ait une vie, un najcunissE:\lllcnt. De tous les côtés on voit arrh·er des extrémités de la paroisse, C:l'tlX q ui viennent pour l a messe. Isolément, ou <leux à deux, pu.r bandeR ou pa1· f:tmillcs, i ls débouchent de tous les sentiers clans leu rs habits de rechànge en couleur sombre, les vieux et les vieilles a u pas, et à grand effort. D'autres à. cheval ou à mulet. des facous de Sancho Pança, jambes cle ei, jambes de Iii, silhouettes équestres sc découpant d nu ~; l:t verdure, tour iL tour visiblos ou e<ffacées, selon les méandres du chemin.

?on_

Pays reculé, puys de foi. C'est ('U('Orc ùa..ns ces rccoi us et cette silllplicité rafra it:hhssante, qu-il faut aller chercher les douces émotions, le<s antiques vertus, et ce parfum des choses d'autrefois qui nous regaillardit et nous grise, comme l'haleine embaumée des sapins et les bouffées plus âpres du souffle dos glaciers.

La Fête de Salanfe Nous autres montagnards Lavons aussi nos têtes, Le ciel bleu sur nos têtes, Fiers de nol:' fiers remparts, 1'\ous autres lllontnguards. Juste OLLVIIDR. Qui aime la montague me suiYe. - Et e.n route pour Salanfe! Quiconque a lu Rambert ou .Javelle ne peut pas avoir mis en oubli ce qu'ils nous eu disent. 'l'ons deux nous en ont wontré les sentiers. Et certes, si l'on songe :lUX pages i ucowparables que cet te vet cloyante arène leur a. inspirées, il y a grande témérité ;\ ,-enir en parlet'. Aus;;.i bien, ct Dieu m'en gaJ.·cle, - ce n'est pas pour en faire la description que j'écris ici .. - pluôt que de tenter rœunc. je briserais wa plume, - mais t out siml)lement pout· donner en quelques mots nos imvression!': pe1~sonneHes sm· ce paysHge, si grnndiosement paisible, et la solennité rustique dont nous y tomes témoins. C'était û la mi-aoOt, le jour ùe l'Assomption, qui est en même temps celui de la fête de Salanfe. Un coup d'œil i1 ne pas manquer, d'autant plus qu'à ce moment nou s étion s à Salvau ,et qui plus est, en 9leine Bolléme alpestre.

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Quatre heures du matin. ~ous sontwes debout. Le cornet tlu che• vrier a annoncé l'a.urore. Depuis longtelllps il a r n ssew blé sc:s cb ~vres. Au carillon tle leurs mille clochetteR, impatientes de brouter les l'ltY ius, elles se sont élancées clans la clirectiou que nous allons suivre. Nous les retrouYerons !JQut perchés en quelque site p erdu. LP ciel, llo11t pas un nuage n'altère la sérénitu a des teintes clai res, presque uacrées. Il uons est propice. Pas d'hésitation possible, surtout il n(y a pas de temps à per d re, - et nom; partons à la ftoairheur (le !'llcurc matinale.

Le village dort encore . .Àucuu filet de fumée u'argeute les loits; pas un sou, pas une Yoix ne s'élève jusqu'à nous. Adossu comme il est ù la pente que nous graYissons, l\ mesure que nous monlous non sie voyous s'abaisser sous nos pieclf>. Deux hameaux q ue nous t r::t.Yersom;. le Bioley ct les Grangoo, étagés p:lrmi le:-; seiglt>s, 011t le même aspect silencieux et désert. l'ersonnc (lUX fontaine;;, personne autour des maison:;. C'est jour de Œtc, et l'ou prend :son temps pour tlormir, repos bien gagné au lllilielJ cl'u nesemaine d P n Hles labeurs. A l'extérieur les chalets sont déc:ents ct proprets; ils nous parlent de Yie laborieuse et rangée. Toujours ayant la dent de i\Iorcles <le>ant soi, ou ne tarde pas à atteind t·c la limite des cultures. Notre seuticr qui ne se perd pas en parosseux détours, s'enfonce sous le couvert des sapins où, par les trouées, on voit la vallée du Rhûne se creuser en entonnoir dans un entrecroisement de pentes boisées, au pied cles cimes anmcées de la chaine Pennine. La montée toujours plus soutenue, ne cesse qu'au sortir de la forêt, et au mowent où un ùernier contour nous ouvre la gorge de la Sallanche. Autre décor. L e paysage perd brnsquemetnt tout ce qui rappelle 14 plaine, et clans une perspecti>e de plus d'une lieue, n'étale que pen les ravinées, escarpements ou cassures, - un désert, où le's rares vestiges de vie que l'on y découvre, n'en fo nt que mieux mesurer la solitude. A peu cie distance, sur notre droite, se montraient les chalets de V.au Haut, petits et bas, inhabités ù cette saison de l'année. On amn it dit le calllp abandonné cie quelque tribu en marche. Au fonù, bien loin llervant nous, la silllouettc in décise de deux hommes sm· les zigzags elu sentier, et l e fourmillement d'in.nombr.a ùles points noirs ou bla.ncs à l'assaut d'une pente pierreuse, - les chèvres de Salvau; - tout le mouvement, toute la y!e se réduisait à cetla. N'importe, cela donnait le dernier tra it au tableau, en accentua..nt lapetitesse et le néant des choses vivantés dans les rt'gions où la nature a conservé tous ses tlroits. Les moutag·nes s'étaient rapprochées, pareilles de couleurs, diverses de contours, uniformément grises aycc de petits tapis de gazon suspendus ii. toutPs les l1auteurs snr les escarpements, des sapins clairaemés et malingres disséminés \:~t et lù, et cc grand repos tlu siJeure dont le yaguc bruit de J'e:tu achèye l'impression_ ·1


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14 .\rais le soleil venait de se lcYcr .Il riai t ~:~ur ces sévérités, et par ces merveilleux coll· trastes que lui seul peut faire naître, il jetait ta11t de clarté, de si l1ardis effets de Jumi!!r e ii. côté des grandes ombres, que celles-ci lWenaient à la transparence de J'air u11e fraîchem· humide, des teintes douces et presque veloutées. Beaucoupp je le sais, pourront trouyer l'endroit laid, positivement farouche. Qu'on les laisse dire. A nous ces vallons sauv.a·ges où la nature avec se·s couleurs, garde son indépendance. Déshérités en apparence, ils ont leurs harmonies pour qui s·ait les sai.sir, car il n'est pas de site si .abrupt que le soleil ne puisse dérider, et qui ne parle de poésie à celui qui peut la comprendre. Effet de mit·age ou autre chose, l'issue de la gorge se·mblait reculer à mesure que n ous nous en approchions, et le sentier, débonnaire à première vue, finissait par devenir inégal et même insaisissable, lorsqu e nous attaquilmes la côte où de loin nous avions vu les chèvres s'aventurer avant nous. Le sol en llévaloir, croulant et pierreux, y rend la marche ext rêmement pénible. Réussit-on à fa ire un pas en avant, immédiatement on en fait un auh·e en arrière, métier fatigant où, la gorge haletante et la sueur au front, on gagne selon l'expression locale, « son paradis». Un peu a u-dessuil des premiers sauts de la Sallanche, le sentier ;s'efface dans un dédale de blocs granitiques où les chèvres juchées çà et là, avaient pris leurs quartiers pour la journée>. Les rhododendrons croissent à foison entre les roches, mais à la mi-aotlt ils sont défleuris, et l'onsoupire en pensant à la belle moisson qu'on aurait pu en faire quelques semaines auparavant. Quel est l'alpiniste qui ne mette sa fierté à en rapporter une touffe à son chapeau ou à sa boutonnière? Ladssant les chèvres derriè1·e soi, on grimpe toujours, le sentier qu'on retrouve ~ qu'on. perd tour à tour, tantôt court sur les roches, tan tôt serpente sur u n gazon ras et dru qu'émaillent les gentianes. Pli après pli, le passage se déroule\ et par delà on voit surgir nues ou crénelées de neig.e, des cimes maîtresses, la Dent du Midi, la Tour Salière, tout un sévère ma.ssif dans le ciel bleu. Puis un dernier r essaut franchi nous met en face <le Salan.fe, la belle p la ine pe•·due a u milleu des roches.

Après quatre heures de marche', ori y pose le pied avec un ouf! - de soulagement, - ct l'œil stupéfait s'arrête à la contempler. Immen se, venloyante, coupée de ruisseaux, unie et Yeloutée comme un tapis, elle ·s'ou· vrait à nos regards dans toute sa splendeur, sous la d:nté irradiante d'un ciel en fête. Au pied de' la montagne, et à l'extrémité de cette vaste arène, s'alignent une file de masures en pierres ùrutes, les cbalet.;; don t la couleur terne se détache à peine de ce'lle de la moraine. Entre les chalets et nous, au milieu de la pl.aine, un attroupement de gens auxquels l'éloignement pr êtait une taille microscopique, se pressait autour d'une autre petite . masure. C'était l'oratoire, et l'office avait commencé. Il nous fallut hâter le pas. Mais c'était tout plaisir de courir sur ce gazon ôlastique, au milieu des belles vache·s rouges, blanclJes ou bigarrées, qu1 s'arrêtaient de pattre, et r elevaient la tête pour fixer s m· nous leur grand œil placide. Nous allâmes nous mêler au groupe pastoral qui entourait le sanctuaire, propriétaires ou vachers de l'alpage, tous gens en blouse bleue ou veste de milaine, avec Je1.1rs femmes et leurs f illes Ycnues des vi llages d'en bas pour la fête, celles-ci pour la plupart coiffées d'un mouchoir rouge. On y voyait aussi des garçons la fleurette au chapeau, des gamins en tablier violet, - tout le monde endimanché pour faire honneur au bon Dieu. Le SC'r· mon était terminé, et la messe s'achevait Vie:ux et f ruste à l'égal des chalets, J'oratoire me·sure seulement quelques pieds carrés, ct ne contient que la place nécessaire a.u célébrant et à son acolyte. Quah·e pans de mru·s en font l'affaire. Il est dédié à la Sainte-Vierge dont ce jour-là était la fête. Rieu de plus primitif que ce modeste sanctuaire élevé par la piété des aïeux, - m!lls tel qu'il est , pauvre ct nu, je ne connais rien de plus pittoresque; - et ·au respect du culte !lUcien, à la dévotion de cette poignée de bergers isolés d·ans l'étendue sous la votlte dee cieux, ce qui a chevait de solenniser le spcc· tacle, c'était le silence empreint de pureté et de grandeur qui n'al>Partient qu'aux hautes régions. Ainsi q ue le veut un antique usage, clJaque a nnée à l'Assomption un chanoine de l'a ubaye de' St-:\fau.rice vient dire la messe à Salanfe, Le dimanche suivant, fê te de St'l'héodule, c'est alors à un capucin qu'incombe le devoir de monter de la plaine poul' que les habitants de la montagne puissent

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fai re ieurs dévotions le jour du sain t patron. chers. Outre qu•enc leur am~nc leurs pat'eùt~ En tout, pe'ndant six semaines environ que ct leurs voisins, elle est pour eux jour de ré· dure la saison, ils ont quatre fois la messe. gal, celui oil dans les cllalel.<; ou pout voir Les clochettes des troupeaux tintaient dans sur les tablettes enfumées à côté de l'ittre J'espace. Leur son argentin accompagnait s'aligner des pains bl:mcs, - car on ne vient l'office', De t emps en temps, quelque belJe gê- point à J.a « mo11tagnc " sans y apporter une nisse, tout en secouant sa sonnaHle<, s'en har- bouteille d'eau-de-vic ou cle kirsch, et quelque tlissait j usqu'à s'approcher de l'oratoire et autre surprise consistant en café, sucre, chos'arrêtait carrément à contcmplet· J'assistan- colat, tabac et cigares, ce, comme pour chercher l'explication de cet- Si misérables au dehors que soient Jes chate affluence inusitée, puis sans s'émouYoir Jeta, l'intéricm est loin d'être repoussant. On autrement, - et satisfaite il faut le croire de y trouve une certaine apparence d'arrangeson examen, ou bien elle faisait volte-face, ment, de la propreté, et la blancheur des ou en fonça nt son mufle soyeux dans l'herbe, « émines », remplies jusqu'au bord d'une crêelle se mettait paisiblement à brouter. me parfumée, in vite à y plonger la cuiller Aussitôt après l.a; messe, une longue pro- sans dégoüt. Comme partout aileurs la terre cession se forma, et la cr oix en tête, s'ache- battue sert de plancher, mals elle aété soimina vers l'extrémité occidentale du pâtura- gneusement balayée; et les ustensiles néccsge. Les blouses bleues flottant au vent, les saires à la laiterie fombis par des mains vimouchoirs des femmes coupant d'un rouge gopreuses, rehlisent contre les parois, à cilté yif le velouté du gazon, on elit dit un im- des images pieuses et du bénitier, mense ruban bigar~·é jeté dans l'étendue. Après qu'on s'est régalé de crème et d e Il y :n·ait loin ii marcher. Ou ne s'arrêta petit-lait, les femmes yont s'asaeoir sm· le qu'aux confins cle la pelouse, à l'enclro~t où g.azon et les jeunes gens organisent des parsous les roches qui se hérissent , la végétation ties de qui.Jles, eu attendant la danse qui ne clisparart brusquement sous la moraine. Une commencera que plus tard. La fête ne serait croix s'y dressait .fraîchement enguirlandée. pas complète si elle ne se terminait pa.8 par CIJacuu plia it le genou, le cor tège .fit cercle un bal en plein air; et comme etn V.alai;; dantout autour, et alors le prêtre, après avoir, set• est besoin de nature, chacun <S'en mêle, dans une a llocution, rappelé qu'il est du jeunes et vieux, Mais que cela ne prête pas devoir de tous les hommes de sc mettre eux à médire: quand tout rit autour de soi, la ct leurs biens sous la p1·otection du ciel, lut terre comme Je ciel le cœur est en liesse et les paroles consacrées, et élevant le crucifix, les pieds aussi. ' ' bénit l'alpage et les assistants pieusement Et nous, que tant de bonhomie enchante, agenouillés devant lui. nou;; étions tentés de l eur dire: - Dansez, Les fronts inclinés se redressèrent, tout le dansez, heureux montagnards, sur la vet·te monde se releva en s'essuyant l es genoux, pelouse qui peut-être d'ici à quelques généet dans le même ordre qu'au]laravant, au t·ations a ut~a disparu. Un temps viendra où ce chant des li tanies, Je défilé reprit la direction riant pâturage n'existera plus que comme de l'oratoit·e, mémoire, à J.a façon de ceux dont nous parScène touchante, et qu'on n e peut contem· lont les yieilles traditions. ple1· sans en être ému. Pour qui en a été té- Car si J'on a dit n>ec raison que « Salanfe moin, les lignes en restent gravées <lans la nous raconte une grande page de l'histoire cle ml'moil·e. On a vu dans ce tabloou lldmirable la terre)), il est aussi à prévoir que ce vaste d'harmonie, une page de l'antiqui té biblique bassin déjà en pa1·tie couvert par le passer devllnt soi. Tableau, voilà bien le mot; gravieralpesh·e, des moraines, finira par disparrutre c'est ce qui fait Je charme de ces scènes alsous l'action lente, mais persistante de la PEIStrea. grande marée pierreuse qui l'env.:lhit iibreOil l'adoration h·ouve-t-elle mieux sa place ment de tous les côtés. qu'ici, si loin du monde, si pri;s du ciel ? Alors la mi-été n'y ram()nera plus leiS geua La foule, - il y avait bien Iii deux cents de la plaine, et l'histoire de la tene comppersonnes, - s'éparpilla, et se dirigea. de côté tera nne page de plus. et d'antre, vers les différents groupes de chaMARIO*** lets blottis entre les gros bloc.;; sur le bord de la moraine. L'Assomption est la gt·nude fête des va-


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Bibliographie

prier avec tous ct pon·t to·us; c'est 1~ q uc ::;c con tracte la. frate mit~ chré tien-

ne.

L'Art du cha nt.

R. P. BAUDR I LLA RD.

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Supplément (3-/ 0 ~) à la ~euille Scolaire

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, par Ca simir RJJANC, professeur * Tous les hommes aiment leurs 2 oct obre et à B rindes a.vant le 1er noà Monüeu·x. - 1 f~'. amis; les chrétiens seuls aiment l eurs vembre. C'est dans ce voyage que MaM . B la nc a eu l'excellente idée de pu- ennemis. T-E 'R TULLI EN. ximien reçut communication des édit s blier, en une br<ochure de 40 pages, une * * * de son collègue Dioelétien. Il voulut, La yaill ant c Légion des Th ébéens a,vant de traverser les Alpes Penn ines, conféren ce qu'il a faite, l'hi\·er dernier, Le poison et le contre-poison ci rculent à. la S UJ" l'A rt dn· Ch twt. C'est une bonn e fois clans 1.:1 société; le malheur est que la fu t-elle exécutée en l'an. 286 ~u s'assurer si dies chrét iens ét aient en fortune pour les ·ch ante u.r·s, qu.i ü ou ve- plupart des gens avalent égaleme nt l'un ct 30:2? Depuis de lon gues années _d~Jà rôlés sous ses dra:pea ux, mais quelq:ue~ ront là, rés umés sous une forme daü-e l'nutre sans y f :1ire ùe différence. F. R OGE T. ce pr~blèn:te tourme_nte e,t ~ême diVJse jours d urent en core s' écouler. s<>it pou_r ct ,précise, tous les pl"incipes utiles, voi• • * les h1stor1ens. AuJ ~ U·rd hu1 beau C0 ';11P préparer les sacrifices à offnr à J~pl­ acceptent cette derlllère dat e, et, pUis- ter et aux autres dieux de l'em.p1re, l·e indispe~·sa:bles·, ? ien que trop S O•U- Die u n'ét::m t ja mnls san s justice n'est .ia Yent oulbllés, d e 1 art du chant. M. mais sans pitié. L!:'s châtiments temporel~ qu'elle ~st comme la r_ais~n d 'être d~ soit pour transmettre les ordres et les Bla n c parle avec l'a utorité d' un a rtiste sont ùes gril ces i mmenses et sont souvent ceutena11·e que le Valrus vient de célé- réponses entre Octodure, où se refo1·mé ·p ar •de lon:gues études et b ruit an- des grftees entières. L. VE UILLOT . brer, il con vi ent de xappe~e~ le cal cul posait l'empereur, et V érolliez où camnées de pr ofessorat . Il a résumé 'dans ce • • • sur lequel repose cette <>pmwn dea sa- paient les Thébéens, à 12 kilomètres de pet~t . livre, que nous DO•u s faiso·~ S un T oute guerre est le moyen de ta m iséricor de vants. Martigny. Ainsi s'explique, po·ur l'exéphUSH' de rec<>mmand'er , les frUi tS de de Dieu 11uta nt q ue le décret de sa jn~ti<:e. Au p rintemps de 302, l'emper~u! cut ion d es 6600 héros, la dat e du 22 sou savoir et de sa longue expérience. La main qui ne semble qu'irri tée r elèœ, préDioclétien, reti ré en Orient et solhm- septembre, marq u·ée d'ans tous les ma.r Nous signalons tout spécialement les pa re, 1·épare. L . VE UILLOT. t é par le César Galère, promulgu-a u n ty 1ologes ct rruppelée ch aque année, pages qu'il consact e au mécanisme d'e .. , • éùit de persécution cont re les sold ats depuis un temps immémor wl, pa•r la la voix. 1 chrétiens. Cette pers~cu~i on ~ut s i lon- fête en l_'hon neu r de saint Maurice et Ce petit man uel, d ' un .p rix fo rt mot gue et si cruelle qu'ams1 fUJt maugurée de ses dignes com pagnons. la. période nommée « l'Ere des Ma rdeste, .rendra d:'~xcell ents servi·ces au~ * Au moment d es gran des cl.Ja leurs, tyrs Jl. Sain t Maurice et ses compame?'lbr es _de somét és ch orales _en part1 il n'est peut-être pas inut ile de rappegnons son t comptés parmi les plus gloeuher, qm trou Yero-n~ là un gmde excel- 1er comment on peut facilement protérieuses victimes de cette ép.o que sanlent et d'e bon cousell. ger les animaux contre les piqû res de glant e. Après driverses campagnes qu 'il Cette petite bl'ocbure est en Yente à taon et au tres mouches au moyen de à est inutile de rapporter ici, cet te t rouLa usanne à la libtairie Payot. l'huile on. p lutôt d e la graisse ùe Jaupe ·d e brav-es se tro uovait en 302 au- - - - -.. • rier. · près de l'empereur Maximien qui gar<<Nous sommes tes soldats, ô empeOn fait bouillir pendan t 5 minutes dait les frontières d u Rhin cont re les reur mais nous sommes a vant t out une bonne poignée de feuilles de la uincursion s des Barba.t es, du côté de Co- serviteur s de Dieu nous le confessons rier da ns un kilo de saindoux. logne et de Trèves. Là, <>n a.pprit t out librement. Nous t~ devons l'obéissan* C'est un·e erreur, et üop fréq UJente . Il suffit de gr_aisser un chiffon de à. coup que les 'Mames d" .Hri~ue ~ 'é- ce militaire, nous lui devons l'inn ocena ujout•d'h ui, que d 'a rracher 1'enfant d'ra p avec ce srun~o ux et de frotte t' taient soulevés con tre la dom.mat10n ae. Nous recevo!ns d'e toi la paye de noau x exet cices lit nrgtœn es de -sa :v:rurois dans le sens du potl t out le co·r ps dn l"oruaine. A cette n ou velle, Maximien t re labeur, de lui nous avons . reçu la se, sous pré t exte de lui donner d~es cheval ou d'U _bœuf a u moment de le meorganisa une forte a rmée qui devra vie. Nous ne pouvons _avec !01, empeexercicf's religieux pll1s a ppropriés à ner au trava1l. tra vel·ser l'Italie et s'emba1·que r à reur, aller j usqu'à iller D1e';l n otre s on âge et à sa condit ion ou de lui en- J'ai employé pen dan t longtemps ce Brindes (Brind•i si). L a Légion t hébéen- Créateur, notre Seigneur, o11:·1, notre seigner une religion plus i-ntérieure. La moyen, a u grand avantage de mes ch ene fut comprise dans cette a1·mée. L e Créate m· et ton Créat eur aus~1, '<l\Ue •t u basse mes•se est plU's .courte que la vaux de la bour, qui exécutaient tranMpa rt de C()Jogne eu t lieu à la fi n d'u le veuilles ou que t u ne vell1ll e_s pas. gra nô:'messe, assur·ément; et ,pourtant quillement leurs deux attelées de tramois d'août 302. D'après la Table t héo- Si n ous ne sommes pas con tram ts à combien plus diffi'Cilement s'y fixe l'.at- vail cha que jour. dosienne il v avaH 341 milles (162 accomplir des act es assez ·coupables tention de Fenfant ! Que dit -elle à son Si je montais en -voit ure, mon cl.Jeval lieues) de Coiogne à Martigny (Octo- pour l'offenser, nous t '()lbéi:ons en~o­ imagination! C'est à la grand'messe, était f rotté avant d'être harna.ché; p as dure); or, on faisait de 20 à 24 milles re, comme n ou s l'avo·n s touJ OUr~ fait_; c'est a ux Yêpres, que ·s e prend le <<sens un taon, pas une mouche n'·osai t le pipar jour· les soldats purent ainsi arri- s'il en est aut rement, nous lu1 ·obélcatholiq ue»; c'est l à q u'on :xpp re-nd à quer. fJ;>er en Valais vers le miUe u de sep- rous plutôt qu'à toi. N()IUS t:mfrons, tembre; du reste, ils étaient à ~lilan le pour lutter con tre quel ennemi que ce

Le 22 Septembre 302

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Variétés

Réponse de saint Maurice l'empereur Maximien

Pensées


soit, nos mains que nous croyons criminel de rougir d'un sang innocent Ces ma.ins, qui sa.vent combattre les ennemis et les impies, ne savent poJnt frarppe1· des hommes pieux et dies cito·yens. Nous nous souvenons que nous avons pris les armes .p lutôt pour les citoyens romains que contee eux. N()UJS avons toujorurs ·combattu pour la justice, pour la ~iété, pour le salut des innocents: ce fut là pour nours la 11écompense de p.os dangers. Nous avons combattu avecrfidélité sous tes drapeaux; mais cette fidélité, comment te la conserverons-n:ous, si nous la refasons à notre Dieu? Nous avons d'abor<l prêté serment à Dieu; nous avons ensuite prêté serment à l'empereur. Sache bien que nütre second serment est illusoire, si nous violons le premier. Tu Ot'd.onnes le suppJice des chrétiens par nos mainrs: il en est d'.autres que tu n'auras pas la peine de chertcrher lo-in de to1; •tu vois ici, en nous, des hommes q ui confessent Dieu le Père, créateur de ,toutes choses; nous croyons en son Fils Jésus-Christ, Dieu. Nous avons vu les compagnons de nos travaux et de nos dangers égorgés par le fer; leur sang a rejailli sur n.o;u•s ; et cependant, •nous ne pleurons pas la mo·r t de nos très saints compagnons, nous ne les plaignons pas, mais bien plutôt nous les louons., et nous sommes pleins de joie parce qu' ils ont ·été trourvrés dignes de souffrir pou1· le Seigneur, leur Dieu. _Maintenant, le suprême besoin de vivre ne nous a pas poussés à la !'ébellion ; le désespoir, si énergique en face ·d u rj)léril, ne nous a 'POint armés contre toi, ô empereur. Nous voici les armes à Ja main et nous ne résiston·s pas parce que nous aimons mieux recevoir la mort que Ja donner, périr innocents que vivre coupables. Si tu rendrs encore de nouveaux décrets contre nous, si tu d'onnes de no.uveaux ordres, si tu a,ppodes de nouvelles menaces, feux, torfures glaives nous ·s ommes n:rêts à. tout ~ubir, Cll~étiens nous nou's <lli-

clarons; nous ne p0uvons persécut er les cJ.œétiens. >>

Carnet d'un fantaisiste Salut, vallée! - Coup d'œil charmant. - Impressions et souvenirs. - Un peuple laboureur. Peurt-on ne point t'aime r, ô riante vallée de Bagnes, lorsqu'on t'a visitée ne fût-ce qu'une seule fois!. . . Mais surtout peut-on ne rpas te chérir lor s'<Jlu'on a vu le jour dans ton sein ; q ure votre enfance s'est écoulée douce E't se· reine au pied d.e tes mont·S·j que votre premier armour s'est épanoui au milieu des fleurs de tes verts ·cot eaux? ... L'on ne peut pras!. . . L'on ne 1peut pas!. .. Et chaque fois, après un séjour pl U·S ou mo~ns prolongé loin de toi, vallée, c'est <livec une émotion très douce que je t 'ai revue! ... C'est aret: une jo·i e intense que, me dé couvrant comme on .se découvre devant q uel<JUe rhose de sa·cré, je me suis écrié: <:Salut, vallée!. .. >> Je t'aime, parce que tu fus mon berce.aur, le théftüe de mes joies enfantines, le témoin mscret de mes rêves de vingt ans. Je t'aime aurssi patce que tu es belle, ô vallée, avec tes granüs monts, tes glaiciers bleus, tes alpngeR vei'doyants, tes hameaux épars sur ùes coteaux fleuris! .. . 1

* * '' Bagnes est une de ces Yallées, encore nombreuses dans notre beau pays, dont une réclame d' un goût douteux ne s'es.t point emparée; elle ne le. cède en ·r ien pour la splendeur de ses sites a ux stations d:'étralligers de Salvan, z-ermatt et auües. Le voyageur qui veut, ·d'un •c-oup d'œil l'embrassret· dans ·s on ensemble, n'a qu' à grav-ir à dlos de mulet, ou ce qui mieux est à pied, le chemin qui, pas·s ant à Verbier, monte en zi,gzags charmants à travers l~·St << mayenfl >> ('i f;e tont;mw par nn pet1 sentier juSlq·u'à la Pierre à Voir, cette

roche superbe et si bien dénommée qui · ressens en conteiDiplan.t mon o'her semble commander la p·laine diu• Rhô- pa\ys, vo·u s les avez éprouw.ées a ussi ne. bien que moi! . .. Comme moi, d ans le Arrivé sur -ce charmant belvédère, le val qui vous a VUIS n.aît re vous ruvez vo.yageur peu<t, tout en ca.ssant une j<oué, vous arvez _ri ; vous avez aimé; «croûte)), s'étendrre sur le gazon et vous avez t rava1llé; vo~· s avez ·s·oufpromener ses regards '<le l'abrupt P leu.lfert; vo~s avez vu mou.nr des personreur à l'imposant Grand Combin, d!ont 1nes cbé<nes et vous a vez !pleuré ... les cimes se dres.sent en faJCe l'une de Comme moi, vous• songez pall'fois à l'autre. Le cou.p ·dl'œil est vraiment tous ces souJv:e nir·s faits de joie •Oill de g-ran diose, et de nature à euthousias- tristesse, d'espérance ou de désencrllanmer les amateŒrs du monde des gla- tement, q:ni sont liés ·Si intimemenrt au ciers: dans un loitain bleuâtre, enhe sol nat a l, et dont la vision vourS' remdeux rangées de hautes montagnes plit d/une d'outce mélancolie ... dont la base se to•uche presque, la val• ,. • lée de Bagnes s 'ourrre, sauvage d'aOn n dit beaucoup de choses sur le bOl'd; pnï.s ù. mes.u re qu'on rdescend: aveo le flot tumultueux de la Dr.a.nse, le comptP de mes -croncit01yens de Bapaysage s'a.dro1udt; le val se dessine gnes ... 1 ) Mario même, dans un de ses ave<: un charrue de plus ... La rivière, ouwages s'en Pst occll,p é.-. Seulement romme nne fille à l'humeur vagabonde je me permettrai de relever .c ertaines dont les années ont adouci le eatactè· errem·s nu sujet de .c ette populat io.n ... re, conle ayec moins d'impétuosité à Quand je dis: «erreur >> je me t rompe tra.Yers les p1·airies, se dessinant a.vec sans doute; car l'aima ble 6crivain a urne fra1!:heul' exq urise sur le fond d:u fait sa visite à Ba.gnes il y a bien des tableau ... Les glaciers étinrellent au années; et à notre époque où tout c-hansoleil, et là où les c~ m l'S projettent lenr ge et se transfo·r me rapi•dement , il est Olllbre, ils s•Gnrt bleus, <lélicatement probable qu·e mes c-0/mpatriotes ne bleus. Plus bas, les aJ.pa.ges verts; plus so·ient pas tous ce qu'ils étaient alo·r s ... ba s les fo·rêts, l)llÎS les mayen~, les Maœ:io nous disait, ent.r 'autres, qu'ün p1 ~s, lE>s villages cac·hés dan·s. le•s arbres ne renconüait guère à Bagnes ·d e jofl uitiers, le.s c-hamps où l'or> d:es moJs- lies fig ures. . . J'e la prends au mot sons se marie i't. l'émera,ude des semis ... cette méchante! ... Dommage que Dieu Voilà Ll vallée de Bagnes, m onr pays l'ait rappelée à Lui, sans cel a vous la adoré q ne je voud•r ais chanter su-r une verriez certainement faire aujonrlyre si je me sentais l'inspiratlo11 et le d'hui amenrde honorable. talent à la hauteur de cette dou:ce tâIl faut ·Cri'O·i re, en effet, qu'elle n'a· che. vait point vu, Marie Trolliet, dans s•on S'il m'éta.it donné! ... ah ! que de bel- excursion, les frais mino!Ï.s des gradeules strophes je consacrerais à ce coin ses filles de Brugues ... de terre si riche eu sourveni.rs. Elle nous disait encore, Mario, que Modeste ourvriC~J.· ·d'une norb le cause, le chapeau plat des Bagnardes est h ije me renfel'merai dans un prosa-ïque deux ... Je ne •p artage point en .cela langage; et de t ant de douoces impres- s.on dédain. Au s·nrrpl n:s, c'est là affaire sions qui se pressent en mon ftme, j'es- de goût, et de go.ftt on ne ddscute point. sayt•rai d'en faire passer dans la vôtre, Pour moi ce chapeau à la rges bOirds --quelques-unes d u moins - vous to urs Olillbrage la figuJ"e cau1dide et souvent dont l'amour du sol natal est si p.rolfon- belle de mes co.ncito.yennes, je irou1ve d~m~>nt ~>n-r~f·i11~ dans le cœu:r. Que dis-je! ... les impt·esswns que je 1 ) P èlc·ri nflge da'lls le val 11 e B ~gn s


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qu'il sied' à leur fraîcheur et à leur élé- les appelle, ne sont pas ·des vers, à progante rusticité. pl'ement parler, mais des larves d.'in'Le Bagnard est mn pcmple es·s entiel- sec~~s, destinées à se t r a.nsfürmer plus lement laboureur, la vie ·des ateliers tard en n ymphes, puris en inse>c:'t es n'a_ point e111core déteint sur ses mœ-urs. adultes, en papillons par exemple. ~m~se-t-il _gar~er sa SillJù)licité même Le p lus connu de ces vers est celni SI hndu s~r'le V'lent wn jo.u'l' s'y implanqui est dans les pommes et les poires, ter, en meme temps que le premier waet que les natu ralistes ruppellent Cargon de chemin de fe r .s.e ha.saJ'deira à p'épocaipS·e. Il prorvien,t d'u:n œuf pornldu n:étrer dans sa chère van ée. par un petit papilJon que l'Œl voit voAlf. P. inst., à B. ler sowvent da ns les fruitiers ou les vergers. Ce papillon, de 18 millim. ~envergure, a les ailes supérieures, d'un gris cendré, tra.versées par un grand nombre de stries b1·unes . Des insectes qui ne se fon t pas de ondulées. Les ailes inférieures sont bile, ce sont les vers si nombreux que brunes, de même que l'.a·bdomen et Je l'on rencontre à l'int éJ•ieur des f.ruits. dessous des quatre ailes. Son existence A ~'abri des intempéries, protégés du est de cou.r te 'durée et, comme les peufr~ld o~ du chaud par une épaisse mu- ples heureurx, il n'a pas -d''his.toire. ra1lle, Ils son1t entourés d'une masse 'Domt son génie se borne à déposer ses de victuailles comme pen d:'.animauŒ: œufs là où ils auront des chances d?aren ont à leur dispotsition et pas·S ent river à bien et de d'onlller une nOimbreupresque toute leur existence à mangeJ> se lign€e de vers ou chenilles. Les les murs de leur pris-on . Ils vivent ain- mœurs de celles-('Ï sout p.Jrus intéressi en S·ybarites et leu.r état social se- santes : nous allons les ·résumer_ rait _id~al s.i, un beau jour, l'h omme ne La chenille vit dans les pommes s'~:visait de mang~r le fruit qui les ren- les poires, où d'abor•d 'Oin ne soupçonn~ fe~·~e et de le reJeter avec -dégoüt. Ce- nullement sa tprésence. Elle se trouve lur-c1, é~ant ou:vert, ils ne tardent pas logée au centre du f·r uit sans qu'on à moun~, car Ils sont par eux-mêmes aperçoiYe comment elle a pu y entrer p;esque mcap~1!bles de cher;cher au loin car les pommes ou les poires dites << vé~ grte et nourr:rture. Pa·s débrouillards reuses ))' c'est-à-dire présentant un J?Our un sou, Ils sont véritablement dé- t·r ou à l'entrée, ne contienn ent plu~ de foru_rés par l_e bien-être et font pen- chenille, comme nous le verrons ;lus se~ ~n vol_ontmrel?ent à ces g~ns riches loin. Un de ces fruits est à peine noué qllil se lms_sent vivre et engrarsser dans que la femelle du papillon .dJépose un u~ fa,~t~ml et ne :ardent pas à mou·r-ir œuf dans l'ombilic. IJ ne tar de as à d manrüon }otr squ un notaire s'est s.au- éclo·re, et la petite chenille q u:i enpsor t vé avec leur mag?t. Gras et dodus, la perce un trou pour pénétrer dans l'in: plupart o!l; ~es temt~s blanc~es: à quoi térieur du fruit et s'ét ablir a utour des let~r servn.a~ une brlll?'nte h vrée, eux cloison s renfermant les pépins_ Or, oe q~ aucun re~ard ne dOit profàn.er? ·La trou -étant protp,olrtionné au diamètre v1e s~dentrure a aussi d'éfo·rmé leur de la chenille, qrui est à peine grosse corps· pre~qu e tous sont dépourvus de comme un crin a.u moment de son éclopattes et Ils se déplacent par les sim- sion, ou conçoit q ulil ·s'oblitère fwci le~_Jes ~ouvements de leur corps· dans les ment et qu'o·n n 'eu t rouve plus aucune ~ a:lenes que leurs mandibules Olllt trace à l'extél"ieur. Lorsque l.a cl1enille rr<·~l sées.__ , . , " est d evenue plus fo,rte, elle élargit sa Ces « 1ets n, com ·ne wut le monde demeure, cr·euse une g·nlerie latl-rale,

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Les vers des fruits

plus ou moins tOt·tueuse, rtllant r:tu tPn- métamor phose. Cette so·r tie a lien Ü'l'tre à la surface, comm~miquMI.t a-vl:!c le dinairement , soit du frulit toiiJ.lb é, soit dehors, et lui servant ft ·r ejeter une que la chenille descerude par un fil de partie de ses excrément s et à laisser sorie, de.p u,i s la. fin d'e juillet j us.qu'en entrer un peu d'air. Les fruits atta- septembre, par un trou à la sm"lface d'u qués par cette c.'henille continu:ent de fruit ; c'est ee qui exp.Jique poUTquoi grossir malgré leur ver rongeur, et of- les poiiJ.lmes et les poires •qu'i 01ffrent un frent sotwent l'aspect d'une mat urité trou à l'extérieu r ne oontiennent plus précoœ, sa.ns que la saveur propre à de chenille_ E lle se retire alors dans lcU'r variété soit a Jté.rée. En: les o1u- les écorces ou à la surfa ce de la terre, vra.nt , orn voH qu'un e grande partie d~ où elle se forme une co·q ue ·d"un t issu la. pulpe a été <J.é\·orée et que les gale- bla·D'c et serré, mêlé de rp al'celles d'e ries· s·ont ·remplies de déjections, sous bois rongé ou de débris de fe uilles sèforme d'une matière granuleuse, rou- ches. Elle passe ains·i tout e la m augeâtre ou bruntttre. Cette cihenille .p ar- vaise ·s aison et ne se change en ·chryvient d'habitude à toute .sa taille ii. la salide •qu'en mai ·oru en j u~n de l'année fin de juillet on au commencement suivante, pour 'd evenir i11secte pm'fait d'aoùt, e'est-à,dlire Io1rsqne les pommes trois semaines après. La chrysalide est OUI les :polires S'Ont a.ux àeux tiers de d'Œu brun' jaun:âtre avec quelques VOils leur gros·s eur. Elle a alors enviton 20 raides à sa p artie postérieure. millim. de Ionlg. Sa couleur varie suiIl y a des années où la Carpocapse vant la nature du fruit qui lui a servi est si commurn e que la plupart d es de uou· I~ri ture; elle est tantôt 1d'un pommes et d •e s poires sont véreuses•. Il bl anc ja.u'nâ.tre, tantô t d'nu blan c rou- fa,ut remarquer toutefois que l'espèce geütre, ou pres·q ue co•uleUI' de chair. n'at ta.que pas in!distin.c tement toutes Les côt és sont ma·r qués irré~ul ière- les va.ri·é t és. Ainsi, en No·r mandi e, on ment sur c<haque anneau ·de plus.ieu!r·s renoont re .r arement des pommes ou d·e s petits poii nts noi ràtres, d isposés d'eux poiires à cidre véreuses. La .c a•rpo1ca.pse par deux. SU'r la partie antérieure du pa.raît avoir une pr•éféren·ce t res marpl'emier anneau, on voit un écusson quée pour les pommes a.pJpariénan t au gris ou brun divis'é en deux. La tête gro u'Pe ·des Rainettes. est d'un rouge brun luisant et les pat- L e ver des prunes a d'e s mœurs .an:J.tes sont de la couleur du corps. lo·gues. Il vit dans une véritable purée On ne trom·e jrumais, sauf des cas de pulpe blettie et de dejections. Les très rares, qJu' ume seule chenille dans fruits a.tta;q ués tombent avant les a uun fruit. Elle peut passer à un autre tres ; ar ri v'és à terre, les chenilles les fruit dans les paquets où les pommes quittent et s'enfon cent 'da:ns la t er•re ct les po!Ïres sont c;ontiguës; elle peat où elles se f ilent une co,q ue de soie. au,ssi se laisser tomber par wu fil de E lles passent ainsi tout l'hiver et ne se soie d'un fruit à u.n fruit inférieur. ch angent en C'hry•s alides •q u'en j uin et Cette chenille attaque a us·si les noàx en pap!illon en juillet. f't les amandes, mais assez ra rement. Le ver des ehùtaignes est eu OOll'e pl uts En général, les fruits vér eux, lorsq ne nuisible que le précédent. On sait comla chenille est arriv-ée à sa g;rosseur bien les chà taignes véreuse,s sont fr ~­ ne tiennent plus ù l'arbre. se ·d étachent q~nente s ; la chenille y vit jusqu'à ce et tomlwnt.. \..lors celle-ci élargit l'ou- que le fruit tombe à terre, et a soin de vertm·e d'ont nons avons •p arlé et qui percer 1me outve.r ture pour l 1ü •p ermetl'essemble à nnc petite tache noirât re tre de rejeter ses excrément s an d'eOUI !l'un brun rougefLtre, et sort de sa hŒ·s. En terre, il s'enferme da ns un codemeure po1ur se préparer à subir sa con solid e, tissé de soie et de parcelles


6 de terre. Tous les vers qui attaquent les fruits ne sont prus d'·oirigine «papillonne»; il en est dont le père appartient aulX grm.llpes d~s c-oléoptères. C'est le c-3!S des Balanins qui •dlélvorent les noix et les noisetteB. (,L'Agricultu~·e n'Ouvelle''.)

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A Barberine A 800 m. au-dessus de Finshauts, sur les flancs du !1el-Oiseau, en face du magique d'écor de la ·e<haine du MontBlanc, s'ouvre un ·Col étrange, une entaille dans le weber . C'est le col de la Gueula. On y parvient par un chemin commode, qui monte en écharpant b mon.tagne, au~dessus des sombres profondeurs de la vallée du Trient. Du sommet du •eO•l, sur l'autre versant, une sorte de couloir plonge brusquement, avec des airs de ,pré<Jipice. Dans le fond on voit un ·gran•d pâturage, sillonné pa.r un beau torrent, et dominé, en face du spectateur, pa.r les aériennps dentelures d:u Grand-Perron d'e Vallorcine. C'est le pâturage d'Emosson; nous allons y deso:-ndre par le couloir. _m ême d.u col, où z1gzague un bon sentier. L'alpe d·' Emosson, propriété de la commume de Finshauts, est une plaine marécageuse, coupée en deux par un seuil rocheux. Au milieu, sur le seuil, une petite chapelle blanche ra.ppelle, paraît-il, un combat entre Valaisans et Sa.voyallds, qui se dispntaient jadis les maigres alpages de la frontière. La montagne, hélas, n'a pas toujo,urs inspiré la paix! :La plaJ.ne d'Emosson fran chie, on s'engage, par le plus pittoresque des sentiers, dans une sorte de défilé, dit de la Rija, le long d•u gros torrrent de l'Eau-Noire. Belles ea·ux, en dépit de lenJ.r nom, claires, et couvrant les rochers de l'écume des cascades. Ave(} un na.reil compagnon, le temps passe dte,

le chemin paraît court. Et voici qu'audessus ·de la gorge, à une hauteUl' q:ui semble prodigieuse, on voit surgir les fo.rmidables parois du Mur-des-Rosses, aux vires mouchetées de neige, et d'où pendent, pareils à des cordes, des ruisseaux argentés. Plus à .d'roite, brHlPnt déjà le glacier des Fonds et la cime blanche du Ruan. Puis le vallon s'élargit, et, plus vaste encore que celle d'Emosson, nne nouvelle arène d·e pâturages se déploie sous la muraille des h autes dmes. Nous entrons à Barberine. Derrière les eroupes herbeuses, .c;uira.ssées de roches polies par les anciens glaciers, appal"aissent de pauvt·ei étables de pierre, basses et délabrées. Mais, à quelques centaines de mètres plus loin, sur un épaulement qui d<>mine la plaine, on voit briller le toit rougeâtre, d'une construction dont les fenôtres à volets verts ont comme un regard joyeux. C'est la cabane d'e la seotion de Jaman, ainsi que l'annonce nue jolie enseigne aux armes du Club alpin suisse. On a choisi, ,ponr l'emplacement de la cabanE>, un petH plateau o·azonnl' à 30 mètres environ a.u-dessu; -d'n pàturage, au not·d des chalets. Cette esplanaide est le cent.re d'nu original et imposant panorama. En face, la Finhe, surmontée d'un feston de ·Corniahes de neige, et son petit glacier suspend u. Plus à droite, les pentes raides du Col d'e Tanneverge lui-même, la Pointe des Rosses, qui apparait d'ici comme une coupole blanche, et le grandiose 1\Iurdes-Rosses qui domine le .p aysage du haut de ses mille mètres d'abîme. Au not'd, couronnant le glacier 'des Fonds, la longue ao:êt:e du Ruan tranche vivement sur le Ciel bleu. Adossée a111x pentes d'e Fonta;nabran la cabane manque de vue à l'est mai~ de pittoresques premiers plans d~ h autes roches lui font un charmant entourage, d'alpestre caractètP. Par contte, vers le sud, s'ouvre la

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plus bt'illaute des perspectives c·et;t, entre les pentes uniformes du Bel-Oisean et les flèohes du Û1'a1rd-l'erron de Vallorcine, tout un massif, et le plus hardi peut-être, de la chaîne du MontBlanc. D'un c.ôté le groupe élégant formé par les Aiguilles ·d'Argentière et du Chardonnet, fièrement posées sur les blancs névés du glacier du Tou·r. De l'autre, la chaîne magnifique de l'Aip:uj]]e-VertP. Le Triolet, les Courtes ··les Droites, J'Aiguille-Verte, quel inc~mpara:ble quatuor! Et le noir Perron, comme il encadre bien ces cimes étincelantes! Hautes parois, gla ciers lointains, sombres dent.elures de pierre, t orrents roulant sm· l'arène venaoyunte, troupeaux promenés sur l'alpaO'e Uiu btuit des sonneries, tel est le sp:ctacle dont on peut jouir du seuil de la cabU~ne de narbPrine. C'est tonte la montagne en un seul tablea.u! Dans la cabane pas de bibelots inntiles, ma.is lP co~fort montagnard. Si les murs so t en pierre tout l'inté' n rieu·r est boisé. C'est dJU' beau sapin blanc, à listes moulurées, d'urn travail exact et solides. Trois fenêtres y v:ersent un jonr abondant, et la porte est à deux battants superposés, comme celle des chalets. Aux murailles pend la battetie de cuisine, au-dessus d'u fourneau-potager. Tables , ban cs, tabourets meublent sans l'encombrer cette pière rustiq,ue. Une grande armoire renfeJ•me les ustensiles de ménage en tôle émaillée, ma·rqnés au nom de la enbanP, ainsi qu'une cai·s sette de médicamPnts dive1'S et des objets ode pansements. Le fond de la chambre est oocupé par deux dol'toirs é'ta.gés, en tout pour seize personnes; les co.uyertures nécessah·es y sont suspeud•ues à des <"ord<>s. Pas d'édredons ni de sommiers élastiques, mais de belle et bonne paille bien sèche ... Pt la tranquillité de ~a montagne! tou t ce qu'il faut pour dre heureux! Le sommeil de ceux fJUi dorment dans

les r<»banes du C. A. S. est traver:>é de rêves d'ascensions. A Barberine il Y Pn a pour tous les goûts, on peut en rl}vcr longtemps. Votici la liste des principales courses dont le ref.uge est le point de départ: La Finive; le Pic de Tanneverge; la Pointe, la Tour et le Mur des Rosses; le Ruan, la Tour Sallières, Fontanabran, Bel-Oiseau, le Perron de Va.Ilorcine, le Buet, le Cheval-Blanc, le Col de Tanneverge, le Col de Barberine, etc. Ces sommeti! ou ces cols sont tous intérPssants à . de~ titres ùï_vPrs. Ce massif est parhcullè~ement b1en placé en face de la merveilleuse chai~e ~~ Mont-Blanc: De nulle part elle_ e présente mieux et ne se déploie plus la11geme_nt. Une belle jo:urn..ée p~ssée ~ parcounr les bau_tes crêtes qm _do~l­ npnt la cabane lmsse des souvenus ~n­ effaçables. C'est un dies plu~ gra~dl?ses spectacles dont on .pmsse JOUir dans nos ~Ipes ::om,audes. Il en est de plus chtssJques, 11 n en est pas de plus b ri·11 ant s.1

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Pierre-à-Voir COL DE LIN SUR :MARTIG~Y. Il n'est pas possible d'e visiter le Yalais sans -remarquer la P iene-à· Voir, ce curieux rO'cher qui semble un monument érigé sur une des montagnes les plus en vue; elle ressemble si peu aux autres sommités qui l'entourent que, pour le touriste peu familiarisé avec la. topographie dru pays, ellE' s<>rt de point de repère pour s'otienter au milieu de la foule d€S pics et dt•s dPnts qui hérissent les Alpes val:üflanncs. A ses pieds, un vaste plateau, où les •p âturages des hautes altitude!:l s'entreco·u pent de forêts de mélèzes, s'étend com.me un pare nat urel, plus beau, cent fois, que s'il eût été arrangé ra1- la main des hommes. C'est sm Cl' magnifiqtue JJlateau que l'on a


8 éleyé l(· << Grand Hôtel de la Pierre-àVoir»; il ré-<:~ lise le rêve d'e ceux qui purtt·nt en villégiature: le confort le pluH moderne .an milieu odes solitudes d~ l'Alpe. Y arriver n'est pas ehose très aisée: Il n'y a là ni chemin de fer électrique, ni sen-ice postal avec de grandes berlines ou üe Ira rges brea:cks; c'est rce qui, a ux yeux d.e bien des gens, fait le prix d'un séjour qui ne set·a jamais un lieu de passage. On peUJt y passer quelques semaines dans le plus complet repos, sans être en rien trüu blé par les br uits du monde, chose inappréciable aux yeux des victimes d"u surmenage. Plus d'un penseur, d'un homme di'études y poursuit dans le recueillement la solution d'un pl"oblème qui l 'intéresse et tous y t rouvent le repos béni qui prépare à l'activité fl1ture · Plusi~urs v.oie~ conduisent à l'hôtel d~ la P1er1:e-à-von:- De Saxon,. un chemm muletier, qm, aprè-s aY•OJr passo près de-s ru in'CS encore imposantes de l:antique ehâ.teau de~ seigneurs tlu lleUJ, monte assez ra'p 1dement sur le flanc de la. monta·~·ne, tan tôt traversant la foret, tantot tour~ant autour de rochers sauvages, se gl_rssant so~s les vergers chargés de ftur~s verme1Js ou ~ôtoyant quelque rustique ?hale1·~erdu d~ns la verdu re,_ et~ tandis g;ue I on s'éleve, on aper ('O'lt a sa dT-01te, entre les_ bJ·ancha.g,es,. la vallé~ du Rhône qm semble s enfoncer· touJours da>antage. Au bout de trois heures d'asuension, on arrive, après ·un brusque contour, &ur la belle tenasse, bien d écouverte, qui entoure l'h ôteL Celui-ci semble s'adosser à la montagne qui lui fait un fond de verdure superbe. Les mélèzes aux brancht>s flexibles r é.pandent sur les gazons leurs omùres déli:ca.tcs entre lesquelles pa·ssent, oommt> au travers d'un voile de dentelle, les rayons du couchant. En fa·ce de la terrasse, et comme point central d''un ma-

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gnifique panorama, les sept pointes de la Dent-du-Midi !le profilent sur le bleu pâle du ciel; elles semblen t former un en.cm•bellement pour soutenir p.Jus haut le beau glacier de Plan.cNévé q u'i repose sous leur garde. lA, comme ailleurs, la Dent-du-Midi est reine du paysage, tou jours pure et sereine. Il sulffit de monter à vingt minutes au-dessus du plateau pour jouir d'un point de vue absolument différent. On retrouve là la Pier·re-à-Voir que nous ca:chait nn repli du terrain, et le regard, cette fois, plonge dans plusieur·s vallées q ui sc r<tmifient à l'infini derrière de puissants mas-sifs montagneux. Voici l'~ntremont qui, à Sembrancher, se b1fnrq;ue et ou.v re la v-~llée de J?ag~es; l_e platoou de ~erbrer, amph1tbéatre lmlJosant où trone la Pierre-à-Voir. Tout au fond des .vallées, blo.ttis dlans les replis de la montagne, les petits villages bruns •semblent vouloir se caeber dans la verdure. Ces demeures humaines à côté des colosses alpins qui les d~minent et les -écrasent sont à peine perceptibles. P-auvres pyg,mées! que sommesnous au pied de ces géants? Le GrandCo-m·bin, le Mont-Pleureur, la Rninette, la cime de Sery ne sont qu' une faible partie de cc que l'on yoit là-haut. C'est une masse chaotique d-'où émergent pures et fières les <:ime·s Lmmaou, lées, et parmi ces formidables entas· st>ments de rocs noirs et sauvages, la nature, toujours prodigue de st>s beautés, a jeté un pan de son mantt>an roya.l. L'impression est profondP, il s'en dégage pour l'â.me une influence bienfaisante. Si haut, si l oin des petitesses -de la vie quotidienne, comment ne pas garder en soi un peu de la sérénité attachée à ces choses immuablement belle-s et pures? On s'en revient généralement de ees promenades un peu rê>enr et recueilli; chaque jour vous apporte ainsi s on tribnt d'émotions bienfaisantes d.ant l'à-

~e profite, tandis que le corps subit ble lui prêter l'illppui ùe son élpanle. Les

lmfluence. téconfortante de l'air p,ur et balsa.mrque que l'on resp~re d.ans ces hautes région.s. I~ ,.mso 1a t"wn très grande du plateau de Pi~rre-ù-Voir en fait, pour l'hiver, un SéJOur agréable. L'air sec y réchauffe promptement sous les rayons dur soleil, tandis qu'une belle neige offre sa sul'face unie et éblouissante a uiX ama~eur~ de ·skis et de luges. Les corn~numcatwns sont un peu diffi.oiles, et, JUSqu'à présent, les Anglais on t été les seuls à affronter ces t'outes encore peu fréquentées; cependant on lJeut . ~ue le pla.teau de Pierre-à-Voir ' P!'é vou· n aplJ'at'tiendr.a pas encol'e bien longtemps à la << S'uis·se inconnue ll , la mode de_s sports d'biver tendant à se générahser. En hiver, les communieations se font par Se mbrancher; jus·qu'à Vollèges, les traîneaux circulent sans peine; de Vollèges à Pierre-à-V oü·, il y a alors un chemin muletier. Une route caro-s·sable, quoique un peu caillouteuse, relie Pierre-à-Voir à Marrtigny; sm- son parcours, on jouit d'une vue splendide sur la vallée du Rbône et sur la route du Grand•StBernard:. Somme toute, Pierre-i\-Voir est un site à visiter dans ce bea.u Valais qui en offre de si remarquables; ceux qui ne red-o uteront pus un trn jet un peu long püur y arriver ne regretterolflt pa.s d'avoir appris à le connaître. (Journal des étr du Bas-Va.Ia.is.) E. v. '

petits villages aux toits gds se groupeut sur les l'ives {ÙU t orrent et tout le paysag·c malo-ré la lumière dol'ée du b matin est' oomme revêtu d'une teint e très d~uce qui le rend infinimen t sympathique. Le chemin qui, de Trient, monte au col de la Forclaz est ombragé d'e magnifiq·ues sapins,' de mélèzes dJo.n t les bl'ancbes flexibles encadre nt délicieusement d·e pet its t ableaux alpestres pleins de gràce et de fraîcheur. C'est un petit chalet I'ustique auprès duquel coule, dans un Ü'OOlc d?arbre ereusé un filet d'eau cristalline c'est ' ' un troupeau de ehèn·es ca,pth:kuses petchées sur les rothel~s chancelant s, ou bien quelq ue berger revenant des hauts pâturage-s, la pipe au;x den ts et la rose des Aives au cb:llpea u. Tous .ces montagnat•ds, avec l'apiparence plutôt rude, ga11dent en eux le sen•s de la beauté, (1ui se traduit la. pl11pa.rt du temps par leUJ· amour pour les fleurs a l•p ines. C'est qn'Mls.si ils aiment leur montagne, qui symbolise la patrie, et la flem· qui ceoH sur les hautes altitud'e s, aux confius des régions neigeuses l'este pour euac l'emblême de le-ur indè pend'ance. J'ai fait à ee sujet une remarque: Les montagnardes pa·r aissent moins sensible!'~ q ue leurs frères ou maris au cba•rrme des flems alpestres. Elles cuJtiyer?nt, il est vrai, le~ œil!ets et les géranm~ns ?ont les nuances v1ves r~hausst'llt s1 b1en le brun f?nC'é des ~eux chalets, et ~Iles t'n, garnnont eut1èrement les petites fenetres de leurs demeures, desquelles, grâce à .c e rempart, le soleil et l'air s:o1nt bannis, mais elles accordent peu d'attention aux ----------~·-~·~-----------fleurs sauvages, pourtant si séd·nisant es. C'est que lem.s mains, toujouTs occupéesncso·ntpoint faiies pour cueillir Il suffit de s'élever à une einquantai- des fleur•s, car, même quand elles s'en ne de mètr-es au-d<>ssus .dr '!'l'ÏE>nt .J)IG•Ul' vont par les chemins, ces actives monflt' fixc1· à. jamail'! dans l't•sprit la to r·o- tagnardes, leur üicota:ge les a c:collllP'agTaphic de la charmante pel ite vallée gne; l0s sentiers s!O~lt raboteux, les 'cailau frond de laquelle !nit le g-laeiPr. su- - -perbe avec le col de Baltue, qui sc•m- 1 (') Mario. - (') L. Com1hion.

Le col de la Forclaz


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loux roulent :wus leurs pieds, (lu'im- Chamonix, on se hùtera de le prendre potte, leUir ]Jas est sûr, elles continuent d epréférence, quitte à a4mirer la monà tricoter sans laisser éc:h~pper nne tagne de l'intérieur dies tunnels! C'e::>t maille. d:ommage, on ne sait plus V10IJager; ()TI A mesure qu'ûn s'élève du côté dm part, on arrive, et c'est tout. Pourtant, col de la Forclaz, les arbres se font plus chacun se pÏ'qiUe d'aimer la nature, rares; ils sont remiplacés par les belles mais à vouloir en jouir trop vite, on prairies où s'épanouit au printemps cet- gaspille ses j ouissances. Heureusement te merveilleuse fl,o1re alpestre, à l'éelo- que, plus que jamais, le vent de lam{)sion de laquelle on assiste rarement, de souffle du côté des srpto\rts, des as· oa.r sa vie est cou'l·te, souvent abrégée eensions, des excursions pédestres. Il eneore par le retour de la neige et des y a comtpensation. Et puis, on séjourne gelées tardives. Puis, •q!uanfl vien.t la aussi .plus longtemps dans l'endroit de fin de juillet , tout ce qu'il en reste tom- son choix. Chaque année voit wugm.enbe sorus la faux impitoyable. ter le nombre des hôtes de n'OIS mûntaL'air est pur et vif; on a l'iu11pr;:•ssion gnes, et on ne cesse de bfttir des hôtels qu'ou est ip rès des hauts SIOtmmets; au- et d'es :pensions. BeaUicoup estiment tour de nous, H y a plus d'espace, le qu'il y en a. tro1p; •C''est bien vra.i qu'une contraste est frappant, lorsqu'on anive telle concurrTence fait la vie dure aux des profondes vallées que les torr·ents prapriét aires d'hôtels, mais il serait ont creusées entre les montagnes. Le difficile d'enrayer le coiUrant. glacier du Trient se pré.sente plus large; Malg-ré les perfectionnements auxinondé par les rayons du slo,l eil, il est quels les es·prit s chagrins ·cherchent vraiment éblouissant. De l'autre côté tant de querelles, r ien ne nous em,pêche du col, la chaine des Alpes bernoi.s es se de voyager à pied •OIU à mulet, eomme dessine dans une atmosphère lum ineu- a.u bon vieux te,m,ps, on y retrom·era se faite de bleu très ,pâle et qui semble les mêmes jo uissances. E . V. poudrée d'or; les cimes s'étagent les HDHI~-e•----unes au-dessus .d:es antres, comme un escalier de titans dont la. base serait le fond de la vallée du Rhône. Le col de la Fo11claz est un des pas- J4e cotna.ge et la. présence d'esprit sa;;es les plus fréquentés dans la belle pour se tirer d'une po:sitio,n difficile, ou sa1s1ou, car la route es•t belle pour l es pour en tirer le·s antres, sont as·:mrévoit ures. C'est un va-et-vient eontinuel ment des qualités nécessaires a ux hom~vec_Ies st~~r:es le~ plu:s pitt~r-esques. Si mes; mais elles ne le seront 1pas moins J éta1s alp1mste, Je v1endra1s y passer aux femmes. Dans ·combien de .ctircon·sqnelqu_es jo~·1·.s, <l'abord' po~u~· faire des tan ces ces dernières ne sont-elks pas ascenswns, 11 y en a. d efort mtéress.an- appelées à lutter .c ontre le dan "m' à tes à faire. dans les en virons, et pnis résister à la. d ouleur pour leur J~Oi~~re po!U,~ y étnd1er mes congénè1 es, car leur compte ou pour aider à secou1 1'ir, à convanété est des plus grande, et c'est soler les autres? ~e faut -il pas souvent fo'l·t amusant de les voir défiler, d'a.u- qu'elles sachent ell!>isa.o·er a.vee s.an"'tant plus qu'ils folllt toujours là une pe- ftoid et avec fermeté Ies"'solu.ffran.ces tle tlte halte. leurs enfants ou d'a utres petsonnPs Il ~st pro.bable que la. belle route de chères, afin de pouvoir y remédier'! El}lrurhgny au lüol de la Fo1·elaz iJ!artage- les ont pins lJarticulièrement besoin ·de ra le S'Ort de tant d'autres rou~es al.pes- cette force et de cette présence d'esprit tr~s. Quand on a ~ra constrmt le che- sans lesquelles Olll n'est c:aprub le de rien, mm de fer électnque de Verna.y az à on devien.t pom· aut ru,i un embarras

Présence d'esprit

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plutôt qu'une aide dans les moments des v•o:yagems; les e nfants an~ront lenr critiques. Il fa.ut que les jetmes filles journée réglée, suivant ee que permetse pers,uadent qu'elles auront des t ent les convenances des persounes éprelives à traverser dans· la ·vie, et qu'on reçoit , etc. qu'elles s'y préparent de bonne he u•r e. Quelquefois c'est le b-rusq ne d'épart C'est leur rendre un immense service d'une bonne 'de la cuisinière surtout, que de les habituer d'è.s le bas âge à qui met la ~1énagère da.ns l'em.batras. vainC're les faiblesses JlUériles, les répu- Qwanld ce contretemps fàcheux arrive gnances ridicules qui font po-usser ·d es à la ma.itresse de maison telle que nous c-ris de frayeur à l'a.spect d'une ara,j- non•s plaisons à. la concevoü·, c'est-à-diguée, s'évanouir à la. vue ld'une gou•t te re à celle 1qui sait demeurer calm e et de sang·_ On. les accout umera enco·t e ù. s'est habituée à mettre elle-même la envi:sa.ger a.ve.c sang-froid le ma.l qui main à.l'olœvra()'e elle ·s e the facil ement . ar- d'affaire. Elle "'se' fait aider pour le gro•s leur est p ro-pre ou celui qui pounmt river aux autres! et on lellir apprrendra de la besogne, par une femme de ménaa utant que po•ss1ble les moyens pour Y ge, et elle fa'it elle-même le res.t e; de reméldier. cette manière, la régularité du service ·L::tJ ·présence d'es)prit est iudis.p ensa- ne souffre .pas; t out se passe a. ve.c ordre ble à. la maîtresse de mais·o·n comme à et calme, sans plaintes ni récriminala mère de famille, et cela no.u seule- tions intthles. En wn mot , la. bourre ment dans les malheurs, dans le-s gran- maîtresse de maison suffit au besoin des cat astrophes, ma.i·s encore dans les d'une sitma.tio•n im)]Jl'é-Yue, sans fracas, circonstances ordinaires, quoique itm· sans se t:l'Oiublet elle-même et sans bouprévues, dans les contl'ari·étés inhéren- leverser tout l e ménage. tes à leur état et qu'on ne peut empêLa. présen ce d'esprit , le sang-fro,id . . peuvent s'ac-quérir en quelque sorte aher. . Surv~ent-1}, par e~emple, des ~~rsou- par l'ha.bitude; .cela est même pllils fanes qu on n attendmt pas et q111 1:npo- cile qu'on ne pen se. sent., leur présence pom· tC)ute la JOUrU ne f em·m e qu1· e:Vl "' ·te l'1·m· p 'at 1·.e nc" . ' "• é ne. · l t ' t ·1 là . 't "'e qm passe su r cs pe 1 s manquemellit ~. Cer t·es, 1... y a '- pour ullle ma.~ res, . ·.. qm· ap_ . "'f · • qw. vm'ttout s.ans .pai.aJ•t re vou, 'qéumà se t rout bl er. ·' a1s, Sl · · , d e marson ue · e11e swu,, plique à chruq;ue détml la meme s•u•r ve tle11e. est h .a b 1't u ,e · sc. con en1r . . ' lance pms1ble qn'à l'ensemb le, qm. •s e ra etre mmable.· obligeante, enJpres·séc .. son lffiaO'lna . · t 1'on q u·1· ne s'a,. . déf'1e ue ·, 1·te , 11"'e ll, ao·1·'t Cette f"'e mdans la mesure voulue; elle semblera. pas p 1U S q ue axoir été tant , p ar le "'cal'me et la 1·é. prévenu.e, tt . .t -elle d' recevra ·'t me é cb a1ppe1a < avec arsallice ce e v!Sl e m 1scre e. fl eXlOD . a:UX l·ll'CO'liVéll1·ent S ·d,e la sur 1Jr' · ~Comme une surprise effraye t oujo·n·rs se· elle saura. faire face à. t·outes les sila routine des, dom<>stiques, elle l:~ur tll~tions pl'évues ou imprévues, et •SC da~ne1;a s~s o:rdres sans plus d'é.mo~1on fera par là une Téputatiolll d'o·r dre et qu à l OJ'dinawe; autant que ~o:ss1hle d'intelligence qui la récom,pensera amelle ne dérangera pas lems ha.b1tud'e s plement de sa peine. journalières, ma.is fixera à cbatu,n d'u· -----------·~•~•m•----------ne fa\;On nette et précise ee quïl doit faire et quand il den·a Je faire. La cuisinière :saura po•s itivement quels ·p lats sutpplêmenta ires , qne11e pâtisse. . a·ie elle doit fa.ire ou commanèler; le L'haleine d:' un homme sam et b1en valet de chambre au:ra des instJ·uotioll1'S portant est un poison. Il n'est pas néelaires pour asUI·er, le soh , le départ cessa.ire qu'elle tue les mouobes a,u vol. 1

Ouvrons nos fenêtres


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La bouche la plus pure «expire>> ce <l~!l~ n : ~ ~ÏL:id, sur cette quesitou de la poison. Faites passer l'air qui sort des << fcnêbre ou-v erte. >> . ponmo:ns à travel's un serpentin o·ù se Les principales questwns posées condensent les produits de la respira- étaient celles-ci : ti on; vous recueillez Ulli liquide dont <<La C'ure d'ai,r par la fenêtec OUIVerte l'injection, à la dose die quelques cen- jolllr et nuit comporte-t-elle des contretimètres cubes., tue les lapins et les indil~atJions dans le traitement de la tucochons d'Inde. berculose pulmonaire? Peut-elle .JonC d 't t · , t uer lieu à des accidents? Exige-t-elle 1 u climat 'e pro m oxrque nes pas 1e sen· particulier ? >> Quand non~ . re~pn·ons, n.o us rem pla- nLes réponses, et il en est venu' de çons dan·s l a~r ~oxygène gue nous ab- touS' les points, sont dl'une unanimité smbons par l amde carbomque. Nous Y conraincante. Sauf quelques reshicaJoutons d'autres substances, ammo- .. . . ._ h d .è If é 'd bons pour certams SUJets neHeux ou · maqu-e' Y r_o•g ~e . s_u ':·r ' ac\ es rhumatisants, tous les médecins con5 gra~, en 9uant~tés mfl.nrtl!SIUial~s? c est sultés- sont d'a.ccord ponT déclarer 1que vral, _mms. qm, à _la longue, . frmssen~ la cure par la fenêtre ouverte convient p~r dev;mr quant1~-és appré~Iables. S1 à tous les tuberauleux. ?•en qu au bo;ut d u_n certam temps, Elle guéi·it les curables et elle fait 1 ~tmosphère dune 'Pièce c!ose où _Plu- vivre les autres dans un état de bienswu-rs personnes . on~ respiré, sou:llée être qu'ils n'avaient jallnais connu aude toutes ces déJections pulmonaires, t 't 't . , 'à pararVIan . ~e sa.u;·al e :e ~~:ux ?ompa.r~e. qu · Il est vrai que certains mala-des, dès I _eau d?~e bmgnoue qlll a servl à plu- qu'on leur parle de fenêt re ouvertt> SIPlH'S bams. s'empressent de protester. Ils ne .pen: C'est cependant cet air empoisonné, vent pas, ils n'ont jamais pu, ils ne empesté encore par les élmanH.tions des pourront jamais s'habituer à dormir en cuvettes, d'es potions, qui -constitue plei n air. l'atmosphère habitueJle des malades. I.~a p lupart sont des timoœés ; ils ont En vain l'h ygiène J'éelame une chambre peur «à priori>>. I l s11ffit de ne pas les claü·e, aérée, souvent ventüée, le lit au écouter, et quinze jours plus tard ils milieu de la chambre, sans rideaux. n 'osent plus parler d·e leurs craintes La tradition répou1<1 par la chambre en- puériles. Les autres ont en réalité une ténébrée, étoffée, étouffée, le malade sensibilité spéciale à l'ai1r. Il faut proenfoui sous les édt eclons, le lit au fond céder par tfl.tonnemenrts; les habituer de l'alcôve ou oaché sous les rideaux, rpeu à peu à l'aération continue, d'ales affreux, les mortels, les sépulcrau:x bord le jour, puis la nuit . Au bout de rideaux de lit. quelque temps, ils s'y font comme tout Oe n'est plus une chambre c'est une le monde, et une fois l'habitude prise, tombe anticipée. ' ils ne peu>ent plus y renoncer. Il y a des exceptions, je le reconnais. Il ne faut pas fai_re d'impr~dences, Mais combien de bonnes gens encore et quelques précautions sont a obserne souffrent aucune modification à ce ver. Elles peuv-ent se résumer en éîeux déc01r üaditionnel? Combien f1·émis-mots: se couvrir chaudement et éviter sent de terr e ur à l'idée d'une porte ou. les courants d'aiJr. verte ou d'une fenêtre entJ ebâ.illée Y·o tl'e fenêtre restera ouverte jour dans la chambre d'un malade! ~\. ceux-et nuit, sauf pendant une heure au eaulà, il est bon de faire connaître les ré- clwr du soleil. Cette fenêtre, vous l'ousnHats d'une enquête faite par un,rirez pl'ogressivement. Vous aurez journal de m édecine, sode de refereu-soin que votre lit ne soit pas placé

entre la fenêt re ouverte et une porte Pas d'eau, pas de vie sur la terre, ni mal close ou une ch eminée dont la animale ni végétal e. Nous n'absorbons tr-appe ne serait pas parfaitement bais- pas seulement de l'eau lorsque no~s sée, tpour éviter, t oute crainte de CO.IJ- buvons d~1 lait <<bapt isé n ou ·d u vm r::mt d'aü. Vous vous .couvrirez chau- falsifié. Non, l'eau est dans tout ce dement pour . empêcher tout rayonn~- qui no·u·s nourrit et soutienrt uos for· ment de calorique personnel; ma1s ees. Le boucher, le boulanger, le -mavo,us gar-derez la tête découverte e t ne raîcher, le marchand de vin le plus , entourel'ez pas le cou d'une cra- consciencieux, norus vendent de l'eau. 0118 vate. Gar'dez-vous de leur en faire un reCe n'est pas bien comp-liqué. Ces prr·oche, car il ne leur serait pas possiprl'cautions prises, vo us pouvez dormir ble d'agir a,utrement. t>n paix, la fenêtre ouverte. En doutez-vous peut -Hre? Eh bien, :2ans doute, la cure d'air est plus consultons le tableau de la c?mposiao-réable dans l'ajr tiède et embaumé tion chimiq~e de quelq u~s ahn;rents. il~ Midi mais une seule chose est né- Le bœuf maigre a plus ·d e l7 % de maccssaire: un air pur et sec. Un .air hu- tières aqueuses: Je veau 75, les œu_fs de mide, chargé de poussières indust_riel- po~le 75, le lmt_ ~8 %, etc. E t s1, enles le brouillard ne valent r ien. l\f1eux smt1e, nous consid érons le type de la va~t alo.rs ferm~r sa fenêtre. l\fais rap· nom·ritlue rationnelle, nous eon stapelez-vous le vieu.x ~ict;ou persf\n: tons q l!Je l'ea~ y doit _entrer pour 79 :.a ~ <<Là. où ent rent l'a1r et la lumière, le autrement dlt pour l_es quatre ~m médecin n'entre jamais.>> quièmes. De l'eau, v01là ce que 1 on Docteur X... vous sert sur une assiette à la table d'hôte ou dans le luxe d' un festin, et ' ''l y c'est fort heureux ·p our vous quI ~~···-ait dans la nourriilll're la quantité d'eau indi quée, car sans .c-e tte eau entrée dans la composition de la nourrit ure, vous n e digéreriez pas. Une thèse de M. le Dr Brunhes, un Tous les animaux ont besoin d'eau. distin1gué professeur de l'Unive.rs•i té de Après avoir absorbé des a liments où Fribourcr sio-nale l'estime en laquelle l'eau entr e pour la plus gu·ande r:art, "' tous les""peuples ont tenu l'eau, ce l'1- on les voit chercher une sowree ou un quide bienfaisant tant qu'il reste à la bassin po·u e se désaltérer. Dans les pla:ee que le plan -divin 1ui a a ssignée. pays où les eaux super ficielles sont La Genèse nous fournit des exemples ra,res, les oiseaux parcour-ent des disfréquents de quer elles violentes p ou•r tances de plusieurs kilomèt.res. D anli ](Jif; <<puits )) dont il paraH que la pro- les grands déserts, les animaux les 1 priété exclusive et héréditaire ::ùppar- plus sauvages et les plus féroces s'extenait de droit à celui qui les avait posent à la captivit é et à la mort pour creusés ou s'en était attribué l' usage. aller bien loin s'abreuver -de l'eau sa uOn voit Abraham, quoique étran.ger mâtre de quelque oasis. dans le pays, défendre s·on droit sur un Ce qui est vrai de tout le règne ani puits et exiger un serment, -pour sa ga- mal ne l'est pas moins du règne vér,érantie, parce que c'était lui gui avait tal. Dans ce règne aussi, la vie n'est creusé ce puits. p as possible sans eau. Voulez-vous f aiL'eau est indispensable comme bo·is- re une expérience q ui vous en couvainson; ma.i R elle joue en outrt> un rôle c1m? Elle est très fUJoile. essentiel d:ans la ua'ture. ' 1 A la F ête-Dieu, il est d'usage de pla-

L'eau élément de vie universelle


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cer_ un mai de foya:t·'d devaut chaque ce11:~aius m·bres, qui se d évelo,~pent maison. Si l'on s'est contenté d'aP!n.u. ma o·re t · l' yer Parbre contre la façade, on con:1:a. ·c 1, men ' SI on veut, sur des terte, dès le lendemain, que les feui..lles r ains où l'eau manque presque totalet ment. Oui, mais c'est à la c-ondition ?n commencé de se flétrir. Chaque qu 1 JOUr les feuilles se dessèchent d"·vc·,n- . e, sou~ n. concile t errest•r e superfit ~ge e t , avant la fin de Poctaxe, w ' cwlle qui est desséchée, il s'en tro·u.-ve ce t n Pst plus un arbre pr~senta ble. t!t~c. au re qui ret,:oive et retienne l'hu~'fais si le_ ba·s de la tige plonge dlaus nudité. Le~ racines dPs végétaux, comun vase plem d'eau , . . me par un mstinct devinatoire, per0ent fenil le n· ' ' q.u arri_ve-t-ll? Les ~-~ cou clle ar.ide e t vont cher cher auleur b~;,~;J ~~~nt~~~~ lde'~·r fraîchenêr et l~es~ous les conditions essentielles de • • Y • diX ou m me ex1stence. trois JOurs; pms elles se fléti-issent . lentempn.t sans nuire au coup d -'œil e On ue _saUJ•mt donc se faire une trop t~ét~que de Pornementation. Il en sei'~ ra~d~ Jdée du rôle q~e l'eau joue amsi, _mais à conditi·on que vous aurez ·1:~<;, a n~tnre. La Prondencc nous a eu som de renouvelel' l'eau du va ~r,Ement pourvu de cetle source die c~u· eette eau disparaît 'ra ideme~~' nchesse, caw c'en est une. Le coutpreabsorbée qu'elle est par la ti~e ui 1~ nons-~ous_ a ssez? _Est-ce que, dans la fait monte r dans les branches' ei des P/upait des ~xploltation-s rurales, on br11ncheR dans les feuilles. Nous ou- s a~t~.che .à ü~·er de l'eau tout le parti Yons évaluer [t un litre et demi ou leux P? SSJble; à lui dem nndeJ• tons les serli~res ~~ quantité d'eau qu'un mai de VIC~s quelle peut r endlre? Des peuples duuenswn moyenne absorbe ch anoens et modernes nous ont donné à jour dans ces conditions. 1 aque c<'t égard des exe mples admir1<tbles Evidemment, cette eau n'est as en- dont nous_ne savons pas profiter. Vacore suffisante. L'arbre n'a plus~es ra ~~z les btsses du Valais. En faisant dnes par les·q uelles se fait normale~ .Isc-uter ~e~te q~lestion, M. Brunhes ment _l'a bs?rption et qUJi pompent une t end un VJai service à l'agriculture. qu_anhté d eau suffisante pour les be•• 1 soms de l'arbre, en la transformant en sève nourricière. La sève, c'est 1~ san.,. des Y~étaux:. Imaginez maintenan1 une for~t s'étendmJt sur vingt ou tren- L te he~tares, et essayez de calculer la. a B~ison suisse, d'après ses forquantité énorme d·e liquide que les ar~es p~ttoresques et son développement bl'CS !puisent d'ans le sol en vingt-quahisto~Ique, par le Dr J. Hunzilcer. tre heure s. Et cette consomma tion se Première partie : Le Va lais un renouvelle tous les joUil's de l'année. volume gr~nd in so avec 331 'vues eiJ~ n'est pas le fai-t des arbres seuls: photographiques et esquisses de plans. ma1s <le ~ou~ les végétaux qui couvrent - Lausanne, Payot & Cie_ le sol, SI bJen que, lorsqu'il survient . De plus en_ pl~s. les grandes publicaun_e sécheresse, la végétation est oom- t10ns de la hbrame suisse loin de se pnmé~ dans son essor. Ainsi, dans ce confiner dans un isolement séparatiste ;?1 q m n<>ns pa'l'aît sec, il y a une sut- sortent du cercle restreint d'une seul~ I Ra~te ~nantit_é d'eau pour créer et l~ngue, pour se présenter aux deux rin:~;1 ftemr la n e de tout le règne vé- Cipaux groupes de la nation à chicun "' a · . dans la langue qui lui e t ' Un dermer fait va rconfirmP tt L . . s propre. conc-lusion n .. r ce ~ , . es aspiratiOns commu11es, les grandes · Y a des atbustes, même Idées qui germent et se développent dans

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Bibliographie

une partie quelconque de notre chère Bas-Valais nous rencontrons l'habitation patrie, si belle et ~i intéressante dans construite entièrement ou en partie en sa diversité et forte seulement par l'u- pierre, dans le genre que nous présente nion de tous, sont immédiatement ren- la Savoie. A mesure que nous remontons du es accessibles à tous les Suisses. le Rhône, le type se modifie pour préLa Suisse au XlXe siècle, ·publiée senter à Sierre un amalgame curieux, simultanéiLent en français et en allemand, dans lequel tous les types ou se cona inauguré les entreprises de cette nature. fondent ou sont représentés dans toute La publication de La Maison suisse leur pureté! Mais il y a encore les valdu Dr J. Hunziker entre dans cette même lées latérales, il y a la vallée de Conches voie, et elle mérite au même degré les et, dans toutes, l'habitation se modifie sympathies et l'intérêt de tous les cito- selon le'S besoins et les altitudes. yens; nous dirons plus, de tous les haLes lignes qui précèdent ne donnent bitants de notre beau pays, à quelque qu'une fa1ble idée de l'intérêt qu'offre la n11t ·Jo qu'ils appartiennent, et ùes savants, publication en cours et de la richesse gtlographes, archéologues, architectes et des informations les plus diverses que ethnologues de tous pays. Plus que tout les amis de notre patrie peuvent y puiautre objet à l'usage de l'homme, en ef- ser. La Maison suisse est le rêve réafet, La Maison a pris et conservé l'em- lisé d'un de nos géographes les plus preinte des besoins, des traditions et du autorisés, qui a voulu enrichir l'étude génie de ceux qui l'occupent de généra- de la géographie en l'éclairant de celle tion en génération . Rien n'y est indif- des hahitations, où se révèle le caractère, férent, ni le nombre, ni la disposition, l'histoire et les coutume:; des habitants. ni l'orientation des pièces qui la cornLes éditeurs se sont imposé d'imperposent, ni la nature et l'assemblage des tants sacrifices en prenant l'imtiative matériaux dont elle est faite, ni enfin d'une entreprise aussi considérable. L'acles moindres détails de l'ameublement et cueil qui sera fait à la publication leur de l'ornementation, par lesquels se re- montrera s'il y a possibilité de poursuitrouvent et se suivent. des filiations et vre l'œuvre et de la mener à bonne fin des parentés inattendues et fécondes en dans les mêmes conditions : pour cela découvertes nouvelles. l'appui effectif de tous les amis des études La Maison dans le Valais forme la nationales est nécessaire. première partie de ce grand ouvrage. On L'ouvrage complet entièrement prêt ne pouvait mieux affirmer, qu'en débu- pour l'impression, embrasse les groupes tant ainsi, le caractère national de l'en- ou parties que voici: 1. Le Valais (paru). treprise, car le Valaii:;, plus que tout 2. Le Tessin. 3. Les Grisons avec Sarantre canton, tient en même temps de la gans, le pays de Gaster et Glaris. 4. La Suisse romande, allemande et italienne. Suisse du nord-est. 5. La Suisse centrale. En nous présentant, dans un nombre 6. L'Oberland bernois avec le Pays-d'Ensurprenant de types divers, ses habita- hant, les Ormonts et la vallée de la Jotians, si pittoresques et si originales, gne. 7. La maison jurassienne. 8. La l'ouvrage de M. Hunziker ouvrira encore maison à trois familles. des horizons nouveaux sur notre pays. Nous espérons qu'une dernière partie Du chalet en bois noirci par l'âge jus- pourra paraître, qui résumera au point qu'au château en pierre des anciens sei- de vue des questions ethnologiques et gneurs, du chalet alémanique au type ethnographiques, tous les résultats des piémontais on savoisien , que de variétés, recherches arcnmulées dans l'ouvrage. que ùe lrau:,lllO;.S éto uua u tt'~ ! D..tJ ~ le i (;,. 1 <' :>Llttll: ;,!t' llt:t;ll S t' : a a t < <Jttq:: .:;lté


Supplément ( 3-/ 3) 0

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du papier de soie.

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Variétés

.. LE LAN"GAGE DE LA LUNE. Quand la lune au plein est claire, sans tache noire et sans cercle t'ouge à l'entour, c'est un indice de beau temps. Si, au contraire, on aperçoit quel· ques taches noires daus son disque et deux ou trois cereles autour ùe la lune, cercles noirs et épais, il tombera une grande quantité d'eau, il fera très mauvais temps. Un ciel serein de toutt>s parts, quand la lune est en son plein est u:n signe de beau temps- c'est-à-dire du temps sec - et non de la chaleur. Si la lune est ro.uge quand elle se lève, cel~ P1·onostJque du vent en temps ~r01d, et e~ été u~e grande chaleur. SI elle est bien clan·e à S?n le,-e~, bei~u temps en été, grand fro1d en hlver. . . Les J,ndiens remarquent ceCI q uanù la lune renouvelle: si la pointe du dis·· que est tournée vers la terre, c'est signe d'e pluie pendant la lunaison, si, au contraire, les deux porintes Clu dïsque sont tournées vers Je ciel, G'est signe de sécheresse.

' CONSE,RVER LES FRUITS? C'e,st là une question que l'économie domestique se pose à ee moment de l'année. Quelques ind'ioations pratiques à ce sujet sont donc de saison. Les fruits enveloppés de papier de soie se maintiennent très bien jusqu'à parfaite maturité; ces fruits conser· vent to ute leur saveur native et une très belle apparence. Dans la paille de bois, produit com.... posé de copeaux très minces et très longs de sapin ou de peuplier, les poires se conservent très bien, mais l'estent inférieures comme qualité à celles conservées dans le papier de soie. . ·n d' 01, •o- 1 f 't D , 1 a ns . a pm e. oe, e rm ne pre~d. m tache DI saveur désagréabl~, ma~s JI .perd de sa fra~cheur et !llünt mom s b1en que lorsqu on emploie les deux procéd~~ .Préeédent~. o· , . Da~s le re.,aJ~ de fourra.,e, les frm1s pourrissent fac1lement, se tachent et -0-prennent une forte odeur de foin. Bea.ucoup d'bommes, bHas! passent une La sciure de bois donne de mauvais pa,rtie de leur vie sans penser à Dieu, sans résultats, .car les fruits s'y piquent ra- lui parler, sans se som·enit· de ses bienfaits, pidement. sans implorer son secours, lesquels seraient Dans la menue paille de blé, les fort étonnés et même indignés, si on les traifruits se conservent assez bien, mais tait d'impies et d'athées. Envahis presque fléchissent assez vite et pr€nnent as- exclusivement par le souci et La préoccupat ion ùes intérêts matériels de la vie, ils se sez souvent le goüt de moisi. sont réduits à une sorte d'animalité inconsDans les feui.lles sèches, les fru.its se ciente qui a. presque entièrement étouffé en comportent à peu près comme dans le eux toute habitude religieuse. Cependant. cas précédent. que quelque secousse! extraordinaire passe Les fruits abanaonnés su1· la tablet- sur leur vie et vienne comme un vent viote d'un f1·uitier se comportent assez lent souffler sur la cendre ~pa.isso de leur indifférence, tout d'un coup l'étincelle divibien, mais se flétrissent très vite. ne 'Se l'allume, et une prière teUel quelle, Les fl'uits enfouis dallls le sa,blc res- mais enfin une prière, un cri vers D ieu, un tt>nt parfait,s et mürissent moins vite; appel à sa protection. jaillira de leur cœur. c'est la meilleure méthode pour les Cardinal PERRAUD. COMME~T

Les Fêtes chrétiennes

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Cc ole 3'rimaire

eux, pleur~r comme on pleuee sue -ct;.s morts. Mau; ne pleurez pas eomme s il n'y asait plus d 'espoilt'. Jean-J aéques Rousseau le rt!rop célè• ,. . ' , • bre maJtl'e dmné'dulaté, et l un ct.e ses amis, a u c:ones d'll.lle promenade cham_-----..a pêüe entrt>rent dan!; une cb·ape~,Je. On ' en cP moment les litames . de la J'écitait l'IWI'idencP. Haisis <d'une ·! 'eligieuse Plmotion, tons deux E;<• prosternent et L'llomml' n ht>H(Jill Ot> fêtl•s. Gül'dant mf>Ient leu:rs priè1·t>s ù. ee ll es des assis· :1 u e-œu r, en d:éllit ·dPS siècles, In. va:gue tant~. L'offi·ee terrnilllé, Rou s;spau se sPnsa1ion dit~s joies du pat·adis primitif, relè,·e t't dit à son üOmpagnon: ((Mainji nmdrait lu t•én•illeJ· entlière et p uis..· tena.n1 j'.é]Jil'OltV(:' éC qnl est dit dans s'ante en secouant l'ollllJl'e 111onoto'Ue l'E1·angil<•: Quand 'P lusie urs d'entre l';f}.Hilldm• sm· sa. de. vo·ns seJ·ont r<tSsem.b.lés c~ mon nom,)~ La joiP il ln m t>ud.i·e à tc>nt et .par- lllC üom·et·a.i nu JJJ1h~u deux. Il y a lC'l. tüu1, ~wx' h~tE'l'l des pPuple:-1 t•t aux fê· nH. ~lt'?ti.JJW~t, dt· pmx ertl de bonhe:ur te~ dt>s t'Ois, ;\ l'a.gitatiout dés grandes q,m p!->nt>trP 1 âme.>> fnnlf'-s, aux <:ortt>ges I'!Oilnptueux, à tous 0 ehrétien::;, même ùésertcu1's ùe~ saiPs tm·hnlenr:s apJKII'Pils 'des pl:üsin; ett>ments, i'C"Y(:'Uez sowr·ent à nos i'êtes Jfll'blit·s. 3I:l iH l'exalt<trion tom béL·, il bénies, re' enez à ·c es chants qni émeuse rPtr·om·e IP ·cœur '\'Üie. Yent, ù la donl(;e et grande voix des o.r·· ~euiPs, nu; fêtes t:hl'~tieunes sont gue:;~, :t ux paroles de vérité qu-i tombent bonnes; S(:'ules, ell es nP Jaisst•nt rien d'c la r:haire. Et vous, mon Dieu, ayez ü..;amer ·pttee qu'elle:-; st~nt ((ln dt' ei pi:rié de ce~:~ morts. ~ont h~ pr€senc:~ J'mlion deR âmes>>. dans vos temples, sr mtermlttente qu "''t "'o·e• de résurrec·tio-n ·:-;a'lruuus nu premier bienfait d'es so- "'lle ·~ .'so1't ' csi· un .,, .. · 11-'llllli ~és chrétiennes I]Ui l'<.l.Illènt'nt 1ant AJ_out?ns qu~ ~os fetes !avow tsen 1 la ti'ùrue!'l, pnt· lNl satll't>Illeuts de l'éniteJl- ~ n~s·pn·atwn r·chgieuse de l fane. te t•t ù'Enchm·istlie, à la. sou,rce même De mfrne que Dieu a mis en nou:> un tle la. gril<"e.. Unsi, anx jours du prin- ap-pareil resphatoil'c par lequel nous tt•mps, sous lïnflueu(·e de l"astte ra· no.us a.pp,r oprions l'air qtti uous est n édiPux dont la chaleu1· bai.gne et I;é-nè- cessaire, ainsi il a mis dans no-tre :lme tt<' tout ce qui -,it, ln sève dans les lJID organisme re1l1igjeux en rapport JJlarutes C.e,·ient plus ac·ti'le. Petite mer- a-,ec le dh'in qui nons enveloppe et ï<•i'lle en (:ornpaTaison des pl'û'diges o•11é- dont nous ne pouvons pas nous passer. l'és dans les funes vat ln. l.'halcu·1· de ce L'âme a besoin d'asp:h·er Dien par h1 so!Pil étf'l'ncl qui se !Cre plus rayon- ~p.rière. mmt ~ U·r nos jou·rs d(~ fêtes et! n ou il réy ons qui ne priez plus, ni le m.atinllli d l<utf!fe ·d'autant miE:'UX que nous ve- 1 le soir, ne \'Ons éLonnez ]JOint de vos non~; plns ptès du tabt>t·nn<:le où il ré- lanf)'uem·s et de •I''ÜS faiblesses: des lJl'iè· 'l ' >:> • d fliC". 1tes refoul.ées. yoilà la ra..1son e vos .\lais ù c.:ôtf des bnmche::; flcwissa~· Jtrist(:'sse~ sans éause, de vo-s _col~:res tP!-l t-t :cllat·gét>s d'esjJié;ra,nces, que oe üonit·e D1eu, coutre le.s élémen ts, con1 l':lllH'a.nx, Yiolemmcnt 1·ompns !liU.' le tt-c rous-Illêmes. Ah! -prenez gar-de, la pé<tl!é, jnnelmnt Je sol, pri,y,js d e sève, pl'ihe supprimée, c'est comme la Yà.· flan:,; J'pu,i'lleH, sm1s J.H·Qonwsse de ftuit! peur compl'ilnée: e'lle fai·~ sautp,r le coul'hi·~tienF; iufi<lèlcs qui après ayoir YÎO· 1·a,g·e, l'espérance et la v1e. . 1~ la. loi de Djeu, dt>lai::>sent les sucreEst-ce que nos fêtes cht•ét_Iennes, e~ ruruts de r éb u:t·r·Pdiou ! On peut, sur éle1ant Yotte cœur vers D1eu, à qm Sommaire de ce supplément:

Les (êtes clwétiennes. - Délicatesse. - Appren~issage de la cha.r_ité. Le travail. Le m;> entt·e et la ra:tson ,sot·t. - Mes chrysantl!P.Ines. - Souvemrs d enfant. - Un soldatvalaisansouslaRestattmtion.-Atdoup. Examens des t·ect"'tes 1901. - Val'iétés.

d'une représentation cartographique des conserver longtemps; mais il est en{lorégions caractérisées par les diverses re préférable, avant d'e les enfouit formes d'habitations en Suisse. dans le sable, de les enrelopper dans

à f


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vous ·demanodez la conjUiration odes maux qui vous menacent et sa bénédïCJttion pour vos laobeuTs, ne ressemlJ.lent pas, considérées du milieu banal de v-o tre existence, à ces soanmets des grandes Alpes où les poitrinea malooes respirent plus à l'aise que da111s les basses vallées et trou vent un air p11us pur? Sourrce de vie pour les âmes O'ermes de résur.redio·n, -stations de ra:f;aîchissements, V·oilà biE'n nos fêtes ·c hrétien(A ·suivre.) nes.

Délicatesse « Deutx :vrais amis vivaient au Mono. motapa; l'un ne posséda.oit rien qui n'appartînt à l'autre. Les amis de ce pays-là valent bien~ ·d it-il, ceux du .nôtre.» C'est le grand fabuliste La Fontaine qui a dit oela. Deux cc vrais» amis.! Il est forcé d'aller bien loin pour les chercher! Au Monomotapa, dans l'Afrique mér~dionale. Encore le bonhomme ne nous dit pas s'ils habitaient la ville ou la campagne. Il craignait sans doute d'attirer trop de visites à ce~ braves gens. L'un de ces deux amis ·r êve q1ue l'autre pourrait bien .avoir besoin de lui. Il se lève à l.a hâte et, au milieu d'e la nuit, court à sa demeure. Mais voilà que l'autre, eans doute par l'effet de ce courant sympathique dont pa.rlent les philosophes, s'éveille brusquement et pense à son tour que son ami est <lans la peine. Il prend sa bourse et son épée, ne laisse pas au visiteur le temps de •dire ce qu'il vient faire et lui crie: << Avez-vaus besoin d'argent? en voici. Avez-vous des ennemis? je saurai vous défendre! >> On s'expliq u·e, on se serre la main. <<Ab! dr.t La Fontaine, qu'un ami véritable est une douce chose! >> Remarquez, aimables Lectrices et

chers Lecteurs, ces précautions oratoiDeux cc vrais >> .aanis, un ami << véntable » . - . Puis, allez trouver ces o·iseaux ra.res au ... Mooomotapa! Des amis, des amis! << Rien n'E>st plrus commun que le nom, rif'n n'est p.lns ·rare que la chose! >> Un pensenr a dit: cc Celui qui attil'e l'attention sur ses traits d'esprit est un pauvre qui fait sonner ses écm=~. >> Qu'il me soit permis de dire à mon tonr: Celui q:ui parle sans cesse de «ses ami's >> se vante fort mal a propos. Ovide, exilé pn.r Auguste, se voyant abandonné par ses amis, écrivit des vers que l'O'n cite encore tous les jours et qui ont été traduits dans •toutes lE>s langues. Donec c1·is felix . .. Aussi loongte~ps que la fortune vous sou•rit, vos aillls seront nombreux; mais vienne l'adversité, to us disparaîtront.' Oui, les vrais amis sont ra·res. On en trouve .cependant encoce , surtout quand il s'agit -de simples services ma- 1 tériels. Mais lo·r squ'il y a lieu de se r montrer ami << véritable », de dire à ceux q llJe l'on aime des vérités un peu dur·es, il y a d'es éclipses désolantes. Pour obliger que-lqu' un, il ·s uffit d'un peu de géné['os.ité; pour se montrer délicat en même temps que généreux, il fa.ut beaucoup d'esptlit E>t de eœur Si la politesse envers tout l e monde et dans toutes les cLrconstances ,Prouve une bonne éducrution, la délicatesse, de son côté, est le signe de la noblesse du cœur et de la véritable charité. Et l'on n 'est pas un ami, dans le wai sens du mot, si l'on n'est pas poli et délicat. Voici, à ce propos, une anecdote ['acontée par le célèbre publiciste Jules a Simon: cc Un poète écrivit à Lamartillle pour le prier d ·accepter la dédicace de ses œuvres. Il répondit qu'il voulait voir le manusait. Le poète vint. Ce n'était pas trop vulgaire; il y avait, çà et là, comme un rayon. Tout en lisant, Laruartine regardait l'a,u.teur: c'était la r~s:

Apprentissage de la charité

misèrt> Pn p~r~o-nne, r' J'homme n'était pas vêtn; il devait manquer de pain. << - .J 'accepte, dit Lamartine, et je souscr1s pour les peemiers exemplaiEn .rentra:nt de nos prO'menades à la t'cs. cam.pagnt>, notre mffi•p uo'lliS faisait << 11 lui mit qnelques louis dalllS la p,resqut> toujou.rs .passet· devant les main; l'autre se confondit en remer- pa.u,vtL'E'S maisons des mrulades ou des ciements. Lamartin e le reronduisit jus- indigents du yjJlage. Elle s'aJl!Pt•ochaH q~te clans l'antichambt·e. On était en de leurs lits; elle len'r donnait quelques lnv(>r. Le p11nvre homme n'avait sur ·lui conseils E't quelq,ues remèdes. Elle pu~11 n'un vPston d'été, us ti ('t, rapiécé, qui sait se,s m1donnn neE>s dans 'l':issot ou 11e pou.v_ait 1(> ~éfendrP eo•ntre le froid. ~s Bucbnn, res .ëteux médecln.s popuLamartJne pnt son pro;r)l'e ma:nteau, lmr·e s. Ellie fai·sait dE' la m@d,eeiue son un manteau tout ll(>nf, qui était ac- étude ·a ssidue pour l'a.ppiliiq uer aux in·dicroehé à une patè1·e. Il le mii. lui-même gents. Elle a.va.it des v1·ais médecins le RUr les épaules du Yd.siteur: génie instin1ctif, le colljp d'œil promp t, «- Yo·n::; oubliez v~f!1-e man.tca.n, dfit- la main heœreus(>. N01us l'aidions dans il... ses visites quo·tid.iennes. L'lllU de nous cc- Il n'est paR à moi, répondit le partait la cha.J'Pie et l'huile arœnatJiK:Lu:e poète. I~UJr }(>s blessés; 1'autre, les baJilldes de «-Il fa.nt biPn qu'il soit à vous, re- l h~ge ~m·_Ies ooml?"-·esses. No1~s appreprit Lamaxtinc, rmisqn'il n'est plus à mon.s a.m~'U à .n 'avow ancune .de .ces -rémoi.» pugnan.cE>s qm rendent plus tard l'hom. Est-B possible de montrer plus de me faibl~ dev~nt la ~al~ie, iDJutilf' à rl~liratesse? ceux qu1 ~ouffrent, hm1de •devant la. En donnant <le cE>tte manière on don- mo'l't. EllE' ne noUJS éca1·tait pas des ne denx fois et l'on se rend agréable à 1plus Mfrenx spectacles de la rnisè1·e, de C(>lui qui ne laiosse pas sans récompen- ,!~a, douleu1· et même d'e ~'a;:rouie. Je l'.ai se un velTE' d'ean ft•o"Ld'c donné en son vue sOLli\'cnt debout, ass1se ou à genoux nom. au che:v·e t dP eE's gr·a1bats des rhaumiè}falheu~·eusement bien p eu de per- lres, ,ou daus les é:ta.bles où .lE's paysans sonnes savent ùonnE>r dE' cette rnaniè- jconc.hent qua,n!d Ils s-o~ t v1eux et ca.~­ rP. Les unes demandE>Ilt lell'r r·écom- sés, essutyer dP ses maJns la sueur fi'OIpense à la publicité des jon.rnaux. corn- !de dE's pauvres mourants, les retourner me les Pharisiens elles font l'a~mône l so~1s leurs eouv.erhrres, leur réciter les au son de la trompette. Les autres !pr1~res du dermer moment, et attendre donnent de manière à humilier ceux pa•t:iemment des heures entières quand qui reç-oovent, et leurs prétendus bien- leur âme :ût pa.s.sP à Dieu, au s()n de sa faits, •enant ode la main et noo d'Il cœu.r d-ouce vmx. nP méütent pas d'être inscrüs .au Iivr~ Elle faisait de no.u s aussi les minisde vie. tres de ses aumônes. Nous étions sans Le ~hrétien seul con.nait et pratique c10sse ON'flWés, moi sUJrtout comme Ue la véritablP amitié et la véritable .cha· p.lus grand des deux, à porter dans l'es rité. Dans la grande délicatesse de son maisons !isolées de la mont agne, tantôt rœur e~ de son âme, il se 1'en1d utile à un peu d'e pain blaiJ1c pour les femmes ses anm1 sans l E's humilier et sa main malrudes, tan.t ût une boute.ille de vin gat~che ignorP. toujours l'~s bienfaits vieux et des morre-eaux d:e sucre, t antôt que rt"pand sa main droitP. un peu d·e bottillon f01•tifiant pou:r les Jean des ERABLES. vieilla.t·ds épuisés faute ·d e nour.rituœe. Ces petits messages étaient même pour 1


5 nOtus des plaisirs et des r-éwmpeuses.l souvent 1~~ pè1·c du plais_ü·. Qu'es~-c~ Les paysans nous connaissaient à deux l que 1~ tira vail '? C'est la nu~e en actt_v.lO•u troislieueJS à la ronde. Ils ne nous té uü le de nos forces phys1ques et lnvoyaient jamais 'passer sans nous wp-rtcllectuellcs. }... _l'ouvrier, il p~·oc1:re I_e peler par nos noms ct>enfant, qui le n1· pain de chwqrnc Jomr; au pJ.•oprléütu·~, 1l étaient familiers, sans nom; p1-.ier d'en- permet <.Faugme11tc:r foet 11ne ct blentrer chez eux, d'y aüceptr>r wn morceau ét1·e; et au. 6CJhe, de consetver son opn· de pajn, de hu'll ou lte feoma,ge. Nous lence. A ujom·d'hui nous ne parlerons étions, p-M' toute la 0ontrée, les fils que du plaisir attaché an trayail. de la dame, les envoyés de bonnes nonPar lui.-mi>uH', il tl'on.n e j oie et disvelles, les anges de seco,urs poue t:ou- tradlion ù celui qu.i s'.r liV!l'e. L'agl"icwltes les misères abando.nnées des gens tem· n'est-il pas heurenx de cŒltivcr la de la campagne. Là où nou·s entdons terre, de jei:et· la semen1:e dans le s.ilentrait t.tne prowidence, une espérance, lon, de vok germer, oroHrc et prospéune conso.tation, un ,rayon de joie et de ret·, et de l'<'cneillir· une ri c1Ie mo·isson, chavité. Ces douces habitu,des d'inti- fruit de sm1 labeur~ Le vigneron n'ai-mité avec' tous i K=.>s malheureux et d'en- me-t-il pas soigner sa Yigne, ~L détacher tr<é:es familiè·r es dams to·nte:s les de- ·dn cep les raisins et à en tiTer nn; vin meures ·d es habitants du pays nva.ient génét·eux'? L'im:h1striel éprouve aus's i fait powe nous une ·~~.rit·able famille de une satisfaction inibimc en f abricant tout ce peuplé des challnps. Depuis les et en perfectionnant ses prolduits que v:ieilla;r ds jus:qu'aux ,petits enfants, ie commetcc J'épand dans le mo:ndie ennous C01nn.-1issions tout ce petit monde tier. Et powr la femme, quelle jotliss·anpar s·o n nom. Le matin, les ma.rches de çe de confectionner les vêtements qui pie1rTe de Hia purte d'entrée de Milly et le pareront Res enfant·s, d'exécuter les coeri·docr étaient toujours assiégés de charmants om-rag-es q.ni orneront le lomaJl'a:dJes ou de paeents des malad'es qui gis! Toute pro-ducttion, si moth:ste q n' velllaient che,rcher des conso.Jations au- ell e soit, atteste l'utilité de son. an près de nohre mère. Après no·us, c-'était teuœ. à cela q ul'ell e consacrait ses matinées. Le teava.il in tellectuel 11e donne pas E lle était toujours O•ct:upée à fa.ire q;uel- de moins gr·auda pllaisie:;;. La lecttH't· que.s prépa.rations médicinad.es pon1r les Cll'ne l'esprit et fait oublie.r momentapa.uv~es, à piler des herbes, à faire des n-ément les ·tristes réalités de la vie. tisanes, ù. p·eser ·d es dt·og-u€'s dia.ns <de L'écrivain c:omrn.unique sa pe11sée, ·donpetites balan;ces, souvent même à ;pan- ne un peu de son ftme et pent se dire ser les blessur·es ou :les plaies les plus heureux si ses ouv.rage_, ont pacififi, dégoûtantes. Elle no,us emplo·.rait, uo•us aiillélioré, consolé. La mnsiqu.e et la l'aidions selon nos fo,r ces à tout cela. peinture transportent les artistes dla ns D'autres cherchent l'o·r dans ces alam- u nmonde idéal. Chaque étude porte sa biCis: notre mère n'y cherchai'U que le récompense. sotüagement d'es infit•mités des misé-raNon seulement .Je travail pt·ocnre du b~es et p laç-ait ainsi bien plus_ hal~t e_t plais.ir à cei1ui qui s'y donne, mais il bien plus sür;meut_ d~ns l_e c.wl_ l u_n~- permet de venie en aid'e à ceux qui nons que t réso:r qu·~ll~ ait JamaJs dé!>Iré ICI- ~ entom·enlft, de les secondee, de diminuer l bas: les béné~r cbons des pauv;res et l1a leUir fardeau, de leur ètre agréable. v-olonté de DJetL LAMARTIN-E. Enfin, sans t rava.il, t oJUte·s les dis·- - -· _..... ....... - ---·tradions perdraient de leur prix. TouL t 1 jours du plaisir n'est pas dn plaisir; la ,durée amène la satiété, la fatigue, l'enSotuŒ'Ce de to.ut bien, le üanlil est inui. Il faut d iversion, changement, et

e raval

non p1·o·l ongation. gien n'esi. si d~~ci­ tieux qn'un pla isi•r qrui suit le 11iravatl. 'l.'ravaillons et nou1s serons heureux autant qu'on peut l'être en .c.e monde. ·- ----11-m-111

Le vin entre et la raison sort

rend malin et cauteleux; enfin, il y _a peu de variétés bestiales qu'on n 'ait décou:vertes d'ans l'ivrogne. C'es·t un être multiple dans leque l on trouve les nombreux ·sujets d'une gra~·de mén~­ gerie. lVIa1s ce qu'il y a de pue en lu1, ce n'est pas d'être bête de ta~t de ,~a­ nièr es, c'est d'être bête moms lrnstinct. Vous qui craignez de lui ressembler, de vous ravaler, à son exemple, au-dessous des b!l'utes. sui,ez le régime à la fois hygiénique · et mo:al prescrit par ces deux autres p·r o veroes: « Ne buvez jamais sans s oif, et ~ettez t oujours_ de l'eau dans votre vm. » C'est-à-d1re: Contentez-vous de satisfaire à vos besoins l'éels an lieu de vous en créer de factices et ma-dérez les accès de vos . "t er; c-ar c' es t passions' au lieu de les 1rr1 ainsi que 'vous obtiendrez la santé dm. col'ps et de l'âme, deux choses d'un p.r ix inestimable et qu e D ieu a faites pour être unies.

Un apologue juif, où l'es effets. du vin sont exprimés à la. manière o•r lentalc, nous apprend que le p atriarche ~oé s'étant éloigné un moment du premier pied" de vigne qu'il venait de planter S::lltan trans·p orté de joie s'en apprdcha., en s'écriant: « Ch~r; ~Jante, je veux t'arroser!>> Et auss1tot Il courut chercher q naüe a.uimaux ·~ifférents, uu agneau, un singe, un lJOn et un pourcea1u, q n'il égorgea t our à tour sur le ·cep, afin que la vert u de leur sRng pa·ssât dans la sève et se pro·p.a.gejlt dans les rejetons. Cette o·péra1ion ~u dia.ble eu t le su CJcès qu'il en a ttendmt, et so-n infuence s'étendit à tons les vi.rnobles du monde provenus du plant de Noé. 'Depuis lors, si l'homme boit une coupe de vin, il devient caressant, aimable· il a la douceur d'un agneam Deux (;O,upes le rendent vif, folâtre;_ il SOUVENIRS D'AUT OMNE 1a sautant et gambadant eomme le smd édi é à mon ami Ch. In-Albo n. "e. Trois lui <;ommuniauent le naturel du ~"> lion· il se montre fier, intrai•t a bl e; Dans l'âme, rien ne doit finir, il yeut que tout lui cèd1e; 1"J se croi"t un~ ' Rien ne dispa.I·ait dans la trom!Jr•, pwissance · il se dit en 1ui"même: Qm Et cl.!aqutJ goutte d'eau qui tom he pent m'é~aler 't Bo-it~il d•a vant age? il Fait na.1tre en l'âme un souvenir ]ll'l'd le bon sens ;il est incapable 'del Et croître une fleur sm· la tombe. ~e conduire; il se roule dans la fange; Qui clonè n'aimerait pas les fleurs! Elles il n'est plus gu 'un immonde rpourcea~. occupent une si graude place dans la nature De là ce pro ve1·be des sages: «Le vm qu'eUes ont acquis droit de cité un pe~1 p_arentre et la raison sort. l> tout, dans la hutte du ùûcheron aus~t b1en De là 'lllSSi ces l ocllt~ons : << un vin qne dans le palais du_roi. Elles se melent à < <' • • , • nos joies et tt nos demis.; elles ornent le eor. ù ag_ne;:n », un << _''lll ~e smge », nn «un sage de J.a fia.ncée, comme le cercueil qt:; de lwn », un << vm de lJ'OU·tcPau >l, d'on~ caclle :1. nos yeux l'être tendrement ain:.Gque ùll sc sm·t pour qualifim· les diV(' rs ef- la mort vient de moissonner. Leur coloris fets de la boisson. On dit encore: u.u ont leur langage, JC!Urs parfums 'Jnt leurs 11 vin d'ùne >> qui assoupit et ren d hé- pensées, et quand, au souffle r'e la brise, hé té· un « vin d12 pie l> qui r·en d ba- leurs têtes gracieuses se bala:neent sur leurs \·ara'- un r< -v.in de cerf >> 'qui rend triste tige-s délicates, ne dira.ït-on :Jas .que, pauet Ia~moyant; un <<vin ~Je renaed », qui vres captives, elles cllerch(>r1t va.mement à

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Mes Chrysanthèn1es


6 br~ser le lien qui les rive au sol pour s'!-nfmr vers les nues, tout an loin dans l'azur tisser des, couronnes aux IU!ges tutélaires qu~ nous pleurons? Cela m'amène à vous parler. c!J ers leetems, d'tille petite :-tYt>nture bien amère inoubU.a.ble souvenir d'enfance qui, pareil ~ un remords assoupi. s'est logé dans mon âme et s'y réveille à ,•haquc vent d'automne, a~ retour de l'attristante chute des feuilles. .T'avais treize .a ns, et c'est là le seul adoucissement que j'ai trouvé â. l'ob ~ édant eh ngrin qui renaît dans mon cœur à l'apparition des premieJ·s chrysanthèmes. A treize ans, le cœur est trop jeune pour bien concevoir la grandeur de l'affectiou ct du devoÏl'. et trop faible pour la supporter. On aime déjà, sans doute, mais d'un amour débile où l'impétuosité de l'enfance ne saurait l:emplacer la force ùe l'â.ge milr, où l'esprit d'abnégation et de sacrifice, trésor de:; gra.udlis âmes, n'est encore qu'à l'état embryonnaire dans celle de l'enfant. C'est da.ns cette consolante vcnsée que ma douleur s·est r 2fugiée et se réconforte.

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des. ;;;a.nglots cette tenible épreuve, m'étreignait sur son sein en me disant: (( 'l'oi mou fils bienaimé, je t'aime pom· les dm1x!' >> l,e jour des Morts arriva. La nature mc

sembl~it s 'êh·e endeuillée. 13n so:eil 6J)uisf

laissa1t tomhcr languic;samment de pâl es rayons s ur la plaine silencieuse et morne; c~e:· d~chette~ d'automne aux sons grêles fais:uent eu1endre letu· plaintive harm0nie de•·r ière les buissons jaunissants; tout, ici-bas . respir ait en ee jow· mémorablP, l'isulement et la tristes·St. - l\Ies ch rysantèmes Mait>nt dans tout leur ép:-inouissement. Leurs teintes sombres s'harmonisaient bien avec ln. profonde m<Jiancolie dn moment. ~e m' é1ais aperç;u dès la veille qu :- ma mere était inquiète. Elle flemblait m'épi<>r. .J'a~rais dû , ~ans l'insouciance de mou âge, devmei: cc qm se passnit dans cette âmE' angoissée par le donloureux souvenir. .T'au J'ai_s dû moissonner mon l..'lillTé d(• rhrysanthemes et les offrir il cette mère désolée po·ur la tombe tlu cher disparu. Cette pensée ~'effle~·a pa_s même mon esprit, et. bien que .1. ~usse mténeuremeut formé le projet d'ofDans le jardin quj entourait la maison p a.- ~.n~· ~ jom· tout<..'IS mes fleurs il celle que ternelle, délicieuse thébaïde remplie de chers J aJruaJs le plus au monde, je n'avais point souvenirs d'un pass6 déjà lointain, ma bon- songé que la '.rousl:laint me procurait la. meilne mère m'avai t cédé un tout pedt lopin. ut. leme occasion de l'exécuter. - J'étais si jacarré de quelques mètres, que j'appelais Joux de la posse::;sion exduRive de> ((me;, ({mou jardinet» ct où je plantai quelques chrysanthèmes>> que je les avais comptés belles variétés de chrysautèmes. Grâce à des par le menu. J'en avais exactement centsoins méticuleux O\) le plaisir de fa ire croi- vingt, répartis sm· douze plantes variées. tre se mêlait à l'enfantine vanit6 de ~os~é- Elles formaient une ~;uperbe mosaïque aux ùer déjà une sorte de patrimoine, mes • chry- tons doux ot veloutés. santhèmes prospérèrent à vue d'œil et R2 Le matiu du jour des Morts, je m'aperçus trouvaient absolument magnifiques <1uand la avec un vif sentiment de dépit, que douze Touss~nt vint, une fois de plus, rappeler d'entre les plus belles tiges manquajent au aux VIVants le culte pieux de leUI·s mort<;. pal'terre. Prompt comme J'éclair, je courus ft Héla-s! nous devions aussi rêpondre à l'appel. la maison ct me plaignai<l aruèrerueut à mn Quelques mois passés, Dieu nous ava.it repris mère du ((vol l) dont je venais d'être vicun membre chéri, mon frère jumeau, et mtJ. time et m'élevai:; en termes très durs sur le tendre mère en avait encore toute grande san,;-g-êue ct l'audu.ce du coupable. _ Tout ouverte la plaie au cœur. Le père h1i e:n en pérorant, je voyais Je ~ein de ma mère vieux soldat, avait dévot·é son cha.,o-~in c'om- se gonfler ct ses mains trembler; de petits me un troupier qui voit mourir son f rère mouvements convulsifs rle ses lèvres pâles d'armes sur le cbamp de bataille. avec ce e1t émaciées mc firent soudain comprentll'<' stoïcisme des âmes fortes qui n'est .n i plus ni cc que j'aurais dil deviner tout de suit!' ..Je moins qu'un naïf et superbe héroïsme. M:oi. me radoucis .aussitôt et. prenant daJJS Jtos j'étais trop jeune pour bien comp1·cndre tout miennes lel:l mains de ce•t te mère éplorée je cela, ~t l'on m'av.a.it tant r6pétê que ce cher lui dis, aYeC un accent de doux repro~he: frère était mainteuant un ange, qu'il noua <(Je crois, chère mère, que je tiens le' couvaattendaH Là-Haut, dans la félicité éternelle l.Jle! Si c'est vous, n'ayez poi 11 t peur, je resque je m'étais assez vite consolé. La dou: pecte le mobile qui vous a trompée et vous leur ne devait venir que bien plus tard, pardonne de tout mon cœur!>) .Alor.s, fondant quand ma sainte mère, me ra{Jpelant avec en larmes. cette mère chérie m'attira. >ens

elle, me fit ''oir la médaillon qu'elle cachait ' <<Merci, Seigneur, pour le vêtement, pour sous sa mante, et, sans pouvoir dire une pa- [la 'l"oix, pour la coulem, pour le grain, pour role, m'enveloppa., un long moment, de ses la feuille qui nous cache.; merci pour la Vlo:: bras et de ses sanglots. Je pleurai avec elle, et mercl pour nos ailes!» nos J,a.t·mcs !:le mêlèrent et nous co·nsolèrent IJui souriait, les bénissait, et ils s'en almutuellement. Le même soil', mon parterre laielnt. était moissonné e t tous deux, à. genoux S Ul' Les mères couveuses elles-mêmes n'héslJa tombe de l'ange envolé, nous arrosions taient pas à quitter le nid, devinant que, ((mes chrysantèmes » de nos pleurs, tandis pour cette fois, les œ ufs n'auraient point à <lUe les premières ombres du crépuscule no- souffrir. Elles venaient, silencieuses, et reyai€1llt dans la paix et le mystère, le paisible partaient bien vite. champ du Repos où dort, à cette heure, celle Un jour cependant, sur un talus de Galiùont j'évoque .a.ujourcl'bui, avec des larmes lée, deux chardonnerets s'attardèrent, trisde sang, le poignant et éternel souvenir. tes parmi les autres joyeux. C'était l'époque Novembre 1902. SOL.A.NDIEU. oü l'épine noire est en fleur et l'aubépine encore verte. Jésus vit une souffrance et s'arrêta. Il comprit ce que les oiseaux ne savent p.a.s dire: <( Maitre, nous avons fait notre lit. confiants, au bas d'un arbre. Il y avait <leux œufs déjà. Les grandes eaux sont surveuues CONTES DE BONNE PERRETTE 1 et o~t emporté 1~ mais~n. )> Je veux redire plusieurs contes que nous Lm, le'Va La mam et dlt, si doucement que contait bonne Perrette. Je changerai un peu c'était une plainte encore mieux qu'un ordre: sa manière parce que les mots dont elle «Recommencez, mes petits!)) usait, ct qui avaient parfois une saveur anLes chru·donnerets bâtirent un nouveau nid, cienne, ne rue sont plus familiers. Mais j'es- tout en haut d'un chêne, de peur des granpère retrouver le sens de ses histoires, qui des eaux. n y fallut du temps. Le crin, la étaient poétiques, bien que Perrette n'eût laine, la plume, dont se composent les nids d'imagination que ce qu'il en fallait pour de cllar.'lonm re1.·-·, ,avaient 6tê « serrés net n nous trop aimer. Où les avait-elle· prises! par les premiers constructeurs, les heureux, Qui peut savoir? Il y a dans la campagne des ceux qu'on entendait chanter tout autour. milliers de sources sans nom, dont l'eau ver- Et voilà qu'au moment oü la maison s'achedit un coin de champ depuis des siècles, et vait, ronde, ouverte droit sur le ciel et badans le peuple des traditions limitées à quel. lancée au vent ,un orage éclata, si violent, que groupe de :Gamille, transmises par les si plein de grêle, que tout fut renversé. femmes, et qui chantent le même ait· de ber- Les deux chardonnerets se mirent à la receau eu berceau, comme les sources de motte cherche du Maître. Ils n'étaient point comme en motte. Les cont es de bonne Perrette de- nous, qui nous plaignons toujours. Ils vouvaient venir de là. laient seulement savoir si aucun espoir ne I. - LES CHARDONNERETS DEl leur restait d'avoir, cette année-là, une faGALILEE mille à élever , et pourquoi deux couvées n'aQuand NotrEI Seigneur Jésm; passait pal vaient pas réussi. La saison était avancée. Tous les petits, déjà drus, voletaient et cornles chemins, il mettait les oisea.ux en joie. Sitôt qu'ils apet·cevaient sa robe blanche, mençaient à. ressembler aux parents. Le soils arrivaient en h·oupes: les uns se posaient lei!, à midi, chauffait comme le four d'une sur les branches des haies, et l'on eilt dit métairie. Et de plus, le Seigneur avait conqu'elles avaient fleuri; d'autres, comme les tinué sa route, prêchant les bommes, et il alouettes s'élevaient, s'élevaient en cercles devait être loin. agrandis, en tr:ottant dans la poussière que Longtemps ils le cherchèrent, n'ayant poini ses pieds avaient touchée; d'autres planaient de renseignements ni aucune manière d'en en l'air et faisaient de l'orubt·e au-dessus de demander. S~lement, quand ils apercelui. Ceux qui s'a vaient chanter n'y man- vaient, dans un village, une femme qui pleuquaient pas. Ceux qui n'avaient pas de voix rait, un enfant malade, un aveugle, ou mêmonh·aient du moins leurs plume;;. 'L'ous di- me une figure chagrine, ils se disaient: <<Le saient à leur façon; Seigneur Jésus n'est pas là n, et ils conti-

SOUVenirS d'enfant


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nuaient leur route. Cela lem arrivait sou-· nu tour et laissaient une grande déchirure vent. Enfin, vers l'ét{l finissant, ils entrè- ùleue, par où tombaient la lumière et la rent dans un bourg oü il y avait grande ani- duùe:ur sm- la couveuse immobile. Le vent mation. Les enf,ants portaient des rameaux, s'attiédissait eu passant la. limite que Dieu les hommes raisonnaient entre eu~, disant: avait marquée. Cela dura le temps voulu. « C'est pourtant vrai qu'il a ressuscité ht Six chardonnerets nouveaux sortirent des fille de Jaïre; nous l'avons vue ma.rche1·, six coquilles. Ils virent, comme tous les aupleine de vie. >l tres de leur eslJèce, en ouvrant les yeux, que Les jeunes f illes pleuraient de joie en quit- la. tene était belle; prirent les premières plutant leurs voiles de deuil. Les deux cha.rdon- mes; s'es,s ayèrent à voler ._. Ce fut seUJenerets, sur une bra.uche av.auçante, à la sor- ment quand ils eurent toutes leurs ~iles, que tie du village, attendirent Jésus, ct comme les feuilles jaunirent et que les petits s'ala nuit commençait à venir, il passa et les perçurent que l'hivm· avait depuis longtemps reconnut. dépouillé le sol, à cent.mètl:es elu nid. "Petits, dit-il, rien n'est perdu. Hecom- << Vous comprenez, mes enfants, ajout ait mencez encore. Vous mettrez le nid au mi- bonne Perrette, que si le Seigneur .Jésus a lieu de l'<a.rbre, ni trop bas, de crai nte des f ait un printemps pom· de::; chardonnerets grandes eaux, ni trop haut, car vous n'êtes dont la couvée était en retard, il fera.it bien pas de force à lutter contre l'orage·. Allez eu davantage pour vou::; si vous le lui demanpaix! ll cliez. Mais rien n'aurait eu lieu si le père et Autour de lui, plusieurs hommes étaient la mère n'avaient pas recommandé leur nid groupés. En l'entendant parler, l'un se prit à jusqu'à t rois fois, et c'est ce qu'il faut sadire: voir. ll <<Vous ordonnez aux oiseaux de bâtir un nid, Maitre, et l'hiver approche! - Avant que les matériaux ne soient réunis, dit l'autre, les arbres n'auront plus de feuilles! - La gelée tuera la mère sur les œufs, dit un troisième, et même, s'ils venaient à s'éPendant plusi eurs sièc·l es, le s etvice lever, les petits, sur la terre glacée, ne trou étranger a augmenté la gloire militaivemienf plus de nourriture. >> • h . , . . .. , .. . . re des Suisses, sans fa1re leu r bon em·. Mrus celUJ q~I, au milleu cl eu_x, paraissait Les historiens sont unanimes à recon.comme un prmce, regarda tnstement les . hommes, sourit aux deux oiseaux et dit: mutre l_c s d~pl orabl_e~ ~onséquences <<Le printemps m'obéit, .allez en assuran- d es capitulatiOn s nnhtmres a ux quelce! >l les le peuple r esta long temps attaché. Les deux cl.tardonnerets dans la nuit s'en- Cependan t, eu 1816, les p r otestations volèrent. Sans ,s'an'êtei' sans fatigue: d'un indignées d u lj'ribourgeois Uff leget· seul trait de vol ils revinlent au pays où avaient déj à t rouvé qu elque é"cho, et, en deux fois déjà !eue couvée avait péri. Les 1848, lo·rsque la Cousti1ntion flédi rale cavales ,avaient été mises en pâturage tout vint définitivement ra.yer de nos i nsi.i l'été, et ils trouvèrent elu crin en abondance; tutions lm svstème indigne d ' une r épules brebis avaient accroche leur toison ~ux blique lf' p~uple suisse fut o·é nér aleépines et ils ne manquèrent pas de lame; ' '-' _. "' beaucoup de plumes inutiles h"emblaient à ment sausfalt. la surf,ace des abreuvoirs, et ils choisir ent En Valais, le service militaire a fait les plus duvetées. Le nid fut vite fait. La peut-être plus de mal qu 'àilleut·s, car mère pondit six œufs et se mit à les couver. il attirait d' une façon i nési sti ble les On vit alors une chose bien éto?nante. Tan- fils de laboureurs, (]Ui trouvaient la dis que les ar~res se_ dépomllalen~ _vart~ut, eultm·e d u sol trop ing·l·ate. Il lui ravi l celui qui portmt le md, et les vmsms, JUS• t q~'à la distance d'un moyen champ, gardè- pelnd~ntt Jllo.ngteml?S sa. plus r ob uste e rent leurs feum es. Pour cet espace béni, le p us m c 1gente Jeunesse. J od oc de Sillinen et le ca l'diual ciel demeura pur. Les nu<1ges se tordajent

Sch inner s udout sont responsables d. e lt ulatiou, et une exécution st~·icte de s ~et exode. E vêques turbulents et guer- points à fixer par l a _?~nve_ntwn (~)~ royeurs ils r assemblèrent a uton l' de L'échange ùes « ratif1catwns » n eut leur ch~peau les Valaisans, qui. pd - pas lieu sans d ifficultés. Quelq ues uns rent bien vi1e goût au m étier, et qui se ne voulaient pas entendr e parle r d'une firent tuer assez honorablement , d'a- nouvelle capit ul ation , d 'autres vonbord en Italie e t plus tar d en E spagne , la ien t obtenir en mtlme t emps d es faeu France, et un~ peu pa.r tout. veurs commerciales, d'autres en.co·r l' · f s'étonnaient de ce que Berne eût été C'est à pa.rhr _de cetre dépoque~ .en <": fixé comme J)Oint unique d e ralliement. f et q ue le Vala is cessa e progtesser. . . Le' pays ne revoyait q u'une partie d e Les com mer~ants ? perdirent le~r ses fi ls, emôlés sous les ban nières latin, Tn.lleyran~ s'étant refusé de di.H~üanrrètes. Q uand ils revenaient ae cut er « mousselmes, va.ch.c ~ ~t fro~ •< · ~'était o·uère pour se livrer au tr.a vai.l ges, en même temps que m1htanen (s-te) wais po~rl' vivre de peiJl,sions, de rentes, (3): En revan~~e, ?n c:·éa u~ Second 1 ou d'écus r·amassés en France ou en pomt .de mobihsa t~on, à Z~r1c~ , pout Espagne. E t ce désœuvrement de quel- la Smsse. septentrcon~.Ie et onen~ale. ues-uns f ut pour tous d'un déplorable Deux r·égnnent s de hgne et un rég1~xemple; il eut p our les arts,_les s cien- ment de la ~arde furent . f?rmés dans es l 'agri,c uJture et l'industri e les plus chac~n de ce~ centres. P our sa ~art, le ~éplmahles .conséquen ces, et le Valais ~ahns fou~·mt quatre c~mpag_mes de s'en ressent encore a u jourd'hui (1). ligne et trms de garde, sOit environ 7 00 ' ~ · hommes. Après de longs pourparler s, Depuis 1815_, date de so~ entrée da~s la convention fut signée le 1er juin la Confédération, le Vala1s vécut trois 1816 et notre canton fut r eprésent é à ea.pitulations militaires, celle de Fran- cei.te occasion par Je crupitaine E ugèn e ce (1816), celle de Naples (1826) et cel- d·e Co>Llrt en, par l'anc.'Îen v~oe- conseill e r le ùe R <;>-me (1832). Qu~lque~ mots ~u_r d 'Etat Emmanuel Gay, d ép u té à la la prellllère d~ ces capitnla.tions facrll- Diète, et F rançois-Xavier I'errig, cateront l'intelllgencc du t <>x t e que nous -t . ~ t p1 ame. allons mettre sous les yeux du lee em·. Bientôt les recruteu rs commem:èDès 1815, la France f it d es eff orts r ent à par co urir nos vallées. Leurs opépour obtenir la form ation de nol~v~u.ux rations étaient soumises à la l oi assez ~·~giments suisses. E n 1816, le m1msü:e sévère du 31 mai 1803, élaborée lors de de Talleyr and-Perigotd, cO'Illie <"t pa~ la ea:pitnlation du régiment de Cou rde France visées ten , l)OUr l'Espao·ne. Cette l oi prévo' . d e Loms l' 0 . ' donn a a.ux XVIU mw forme plll.s concise par en- yait entre autres un enrgageme~t not nvoi d'une .circulaire aux cantons con- rit>. D a ns Je but de faciliter l'em:ôl('fMérés. L'adroit dïplomate parlait des ment, Je Con seil d'Etat a dou ci t en MpensE>s occasionnées à certll:ins can- septembre 1816 certaines d isposi tions tons par la présence d es an?1ens soJ- d e la loi. dats al! serviœ de Fr~ nce; il 1~1'ormait Sous ·peine de nulli té de l'engageles Smsses que le ro1, malgr e le m a_l- m en t, il fallait en effet ·. hemeux t>tat de ses finances, voulait les reprendre pour en fai re de non- Q ue le recru t eur f üt muni d'une pareaux régiment s. Il promettait le pai~­ t ent e signée par le s capitaines qud. en ment df' l'arrié!·é su,r l'ancienne cRp l- (2) ,Bulletin officiel elu Valais'', 1816. (3) Dr Maag: << Geschichte der Schweizer(1) Il y a encore quatorze pensionnés de truppen im franzüsischen Dienste wabrena Rome et de Naples, en Valais. der Restauration. >l

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Un soldat valaisan sous la Restauration

et


10 avaient obte1iu l'a ulorisatic.'J r1 u Con- afin que personne s'en aperçO.t dans la maiseil d'Etat. son, je m'en fus à la chasse. Je n'avais pat! Qu'il préseutàt clans les 24 heures, mon compagnon de chasse avec moi ce jourlà. C'était pourtant mon meilleur ami. Eh a u président de l a commune o n à •SOD bien, je partis sa.ns le voir et sans le prévereprésentant, les homnlf's engagé:;:, et nir. J e remets mon fusil à mon frère, lui diqu'il fit viser les actes d'engagement sant que je partais ce ·soir même. II n~ voupar le président. lut presque pas le croire. A bult heures nou.s Ce dernier devait interr oger cllaque soupons, je ne dis rien à personne, nous deenrôlé à part, en l'P bs ~' n ce du recru- vions, le lendemain, aller ensemencer un teur, pout· s·assllrer si c'était de son champ que nous appelons <<vers les granges», plein consentement qu'il s'engageait. mon père m'envoie chercher la semence au Il était interdit au recruteur, SOU':l grenier . J 'y tus encore et voilà le dernier coup de main que je tis à la majson. Cela peine de nullité, d'enrôler des recrues fait, je m'esquive, je me rends au rende.o;r i\.gées de rnoius de 16 aus, et, scus pei- vous, où nous devions nous trouver au ~vm­ ne de 200 fr. d'amen de, d"enrôler des bre de sept. J'avais en vain voulu détourner étudiants. mes camarades,' tous voulaient me suivre, Tou te rnse ou fraude ·de la pa.tt du heureusement trois restèrent, et firent bien. recruteur fit::~ it punie de 20 à 60 fr. Car on m'aurait ilit que c'était moi qui les ù'amende. avais entrainés, malgré tous mes efforts Une c-lanse prévoyait anss i que «les pour les en empêcher. Car tout étourdi que bommes mnrié.s pouva:en t Mre récla - j'étais, je ne voulais pas être la cause du malheur de personne. E t je savais très bien més pal' leurs épo·uses ou leurs en- qu'être militaire, c'est être malheureux. Nous f~.nts )), sans a utre dédite qu'une in- partons donc .au nombre de quatre. Après demnité aux recruteurs pour leurs avoir fait deux lieues, nous arrivons à Or· :t:ra.is cl'ent!retien. siêres, et nous apprenons que l'on y recrute. Ce fut vers la fin d'août que l'·En- Nous tenons un petit consffil et tous s'en rap. hemoillt aperçu t les pr-emiierrs recru- portèrent à ce que je ferais. Nous ·entrons teurs. Ils trouvè 1·ent bon accueil, oar dans l'auberge. Il était convenu que nous arl 'an:n:ée 1816 aYait été paTtiC"alièrement rivions de Sembrancher, afin qu'on ne se cloute p.as que nous venions exprès. Nous froide, p luvieuse, en sorte que la fami- avions eu soin de cacher nos paquet s. ne g u ettait à la porte du paysan. La Nous n'a vions pas encore bu une bouteille nouvelle en étajt parve!Ilue à B o urg- que le recruteur nous dit simplement: St-Pierre , c•t quelques jeunes gens d·e <<voulez-vous vous engager?,, Je répondis cette locaUté conçurent Je projet de judicioosement «Pourquoi pas >>. - «Avezs'enrôler sous les dT'a.peaux de l a Fran- vous la taille?>> - C'est ce que nous verrons ce. aprês avoir été toisés; quelle taille fant-il Andtt•é Do-rsaz le chroniqU:eur valai- polll' l·a garde?>> - «Cinq pieds deux ~)OU· saJ:l, né en 1792, a,uqnel n.ous allons ces, pour le plus bas. >> - «Nous ne parlons maintenant laisser la parole, était au pas de la ligne. C'est pour la garde que nous nombre de ces derniers. Son manus•crit nous engag-eons, ou sinon on n'en parle plus.>> - « Allons, ôt ez vos souliers. baissez la têest intitulé: «Entreti en et aventure te.,, _ « Oh! ob! ne me la cassez pas!" Ile Dorsaz An dré, rac-ontée à son ami «Cinq pieds trois pouces>> (il f,a ut convenir Bertrand de Bazon.com·t, près de 1\!etz, que j.amais je n'ai été tll.llt mesuré.) - « Cinq 1820. )) Il y épanche en un style n aïf ses pieds deux pouces et demi, accepté. - Ah, je impressions d'enrôl·é. 1 crains que celui-ci ne so-it pas assez grand n, Je trouvais que le mois d'août 1816 passait dit -il en parlant de Pierre Dorsaz. - « ~h, bien lentement. Enfin, pour couper court, le il est jeune et ne baissez pas trop. " - Cmq dimanche 1er septembre j'apprends que l'on 1 pieds deux pouces. » - « Bon, bon, bon, corncommence à recruter. Comme si l'aurore du bien donnez-vous pour quatre ans? l>- « Cornbonheur avait lui pour moi , j'étais t ra.nspor- bien voulez-vous avoir?>> - «Cent francs, té de joie. Je fais mes pr éparatifs de départ; 1 route !ranche, tous frais et dépens, babille· 1

Il ment complet, prêt à monter la garde. E1 partir ce soir ou demain au plus tard. >l «Voici les capitulations, ainsi il n'y a rien à ajouter. l> - «Mettez cent francs, et noue signons tous les quatre n. - «Je ne puis, il m'est défendu de donner davantage, d'ailleurs vous pouvez demain, vous engager avec M. ,Je lieutenant Brucbez. »

que l'on puisse avoir: tous les jours de la pluie et de la neige. Enfin, le 21 décembre, nous arrivons à Paris et nous entrons dans le quartier de Ba.bylone, dans le faubourg St -Germaiu. n Le ma.11uscPit do' And'11é D'orsaz s 'ar· rête ic.'i. Une main imprudente l'a d~­ elliré. Nous ignorons ses impressi ons Danrs le ur désir die quitter la patrie, sur O rléa ns et Paris. Nou.s ne sa vons Do·rsaz et ses compagnon s J'enonc;ent point s'il a. entendu l es cris malveilaux cent francs prom is. et se décid'ent lants de « En bas les ronges! JJ aver à signer l'engagement, sans autre. lesquel s les França.is saluèrent les «Eh bien! des rubans. des capitulations, Suisses, considérés comme les sruppôts une plume, de l'encre et du vin par « carterons)) (1). Vive le roi! Adieu le Bourg-St- d'un r (>giment réadionn aire. Mais l e peu quiil a laissé cadre parPie<rre! J'ai assez vu de la neige, cette anfaitement avec ce qut' nous satvons de née!>> Et de suite nous signons tous les quatre, l 'organisation des tro11pes et d€ l e u rs moi le premier. Bien entendu me voilà en- étape.s. N ons n 'avo n s trouvé toutefo~s rôlé. T out décidé que j'étais, j'éprouvais un aucune tra-ce d e Pierre de Co urten, h• serrement de cœur en signant la capitulation eommandant auquel il f a it allUJSion. et de suite mon imagination me représente, D ans le 7e régiment de la gard'e , nous comme tm éclair, la grandeur de l'obligation que je venais de contracter. Mais r ien au voyoill'S figurer seuleme nt rm Françoismonde n'aurait pu me faire changer de ré- I gnac<>-Maurice de Cou,r ten, chef de la 4e compagnie diu 1er bataillon, don t Rolution. les ord'r es de marche correspondent En route le 3 septembre, nous partons de Martigny. Je me croyais le plus heureux des avec les i ndications d e D orsaz. mortels, de pou voir quitter ma patrie. Et je L'allusion naïve à l'uniforme g-ris dea vér~fiais par là le pr?ver_be q~i ~it qu'il ~·y so1dats de la ga.rd'e est par faiteme'lllt a d hem·e~x que celm q~1 cro1~ 1 Hre. Enfm, ·usti.fiée. E n e ffet il y eut un ceTtain pour abreger, nous arnvons a Besanço-n le J · ' • 'f 8, et je suis admis le 9, aprè~ avoir passé à r etavd dan s l~ four111ture des um orla chambre de recrutement. Nous partons le mes, une partie des troupes n e l es re10, et, le 13, nous arrivons à Dijon, où loo ç ut qu' a:u moment d€ fair e l e u r en trée tl(lux régiments de la garde se fo rmaient. à Paris. J'étais d~ premier transport de la compa~nie Il est à 1présumer que le bon Dorsa.z de M. ~~~rre de Courten, 6e du 2~ bat!l.lllon f u t malheureu x 's ou s l 'hab it militaire, du 7e regiment de la garde Ier, Smsse. , . . ,. l 't 'tt t 1 Le 12 octobre 1816, je commençais à a.p- ·~ a.J.~S-1 qru 11 -e v:nsa.I _en qui ,an :~ prendre l'exercice. j'entrais dans une classe neiges de Bourg-~t-P1erre. L ~n.gat>e déjà avancée ct certainement j'y mis toute ment se co ntractrut pû'lll' un m tnimum mon attention. Nous n'avions encore rer.u de q u_a tre a n.s, ren ouvelable pour un que les capotes et les pantalons gris, de sorte m ême llliJ·S d ie t emps. Or, nous voyon s que notre tenue n'était pas des plus belles, D orsa.z con voler en justes n oces le 24 je te le dis bien bas; par une imprudence im- ava:•il 1824. Il a don c dû quitter le s erpardonnable pour des chefs comme ceux vi·œ J.e l er septembr e 1820, juste qu'a de J.a. garde, on pr it la couleur des meunierR t de tous les pays pour habiller des troupes qui tre ans après son enga.gemen devaient fa ire parade dan s P!l.l·is! La pe'r.sonna.lité du t r o u pier de BgLe 10 décembre, nous partons pour Dijon. Saint-Pierr-e n 'au rait den d'extra()lfld'iNous eûmes en route le plus mauvais temps nairement intéressan t, si ce n'était lui qui , à ,son retou r .du service mi lit a ir€, (1) Le qum·teron valaisan valait euviron ,ava it construit la Cantine de P roz, à quatre bouteilles de sept décis et demi. Il 11. 1/2 de Bourg-St-Pierre, aJVant l e


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défil é de ~1~ rengo . Tout voyagent· de canton de Fribourg, y conùuisait; c'était lE> 1

la route dn Grand·-St-BN·nard connait uette a.nb(' rge solide ct carrée, peinte en 1-ose, qui semble un bonjoul' ami cal a u sein d'un village dés.olé, et qui a.

plus court. Les jours où il neigeait bien fort-, on ne Yoyai t persomw. ::'liais ma:Igré le f roid, quaml le temps i'ltait S·Grein, il n'était p<:t~> rare que q uelqu'un ùu village vînt p~tsse~· 1 :~ veillée chez nous, au )) cottel: ll, com lllc ou r-e ndu d'immenses l:lervices. cUsuH alors. ~t c'étaient des racontars et des - -- - - - __ .._______ r edites à n'eu plus fi nit·. Uar on n'avait pas comme à pr ésen t la ressource dElS j ournaux: q ui vi0nnc nt pendant six jours de la sem aine vous prendre au saut du lit, avec leurs télégram mes et les nouvEllles i\. sensation des Panlonnez-llloi si .ic viens vous pal'ler dn deux hémisp!Jères. Force étaH bieu clc s'en toni.r à l•a. chronique locale, tant de fois r .Iloup. Mais, c'est qUie daJ.Js mon j eune temps, n ùattue et l'ti:<sa.s<>ée, que c'étaient à p Gu prè-; Y <m :Lvait, et de plus . .. p arfois on en vo- toujours les mêmes sujets qui revenaient dans la conv'ersation. yai t. N'M riez pas. Moi qui YOUS parle, COill!lle Et Dieu sait combien de rois les loups en tous ceux de illOn ftge, j 'al grandi clans la ont fa it les frais! Tantôt, c'était l'un d'eux q u'ou avait aperçu sur l'a lisière ùu bois peur d u loup. Cela peut parajtre éh•a1nge, m ainten ant qn· ta.ntôt ses traces, qu'on a vait t rouvées sur 1~ ou n'en voit plus, - du moin s sous la même nelige, ou b1en lui-mêm:e en chair et en os, fonne, - et qu'il leur endroit on est devenu q ui avait passé à la portée cl'un chasseur, €lt sceptique. Car :;wjourcl'lnü, allez effrayer les si lestement que celui-ci, - de surprisè ou 1na.r mots en leur parlant cl uloup? Ils vous l'i- d'effroi, - en était r.e sté le nez en l':a1r. ront au nez, sa.c hant bien q u 'il ne Illa nge plus A l'ouï'e de ces récits, nous autres, les p etits, nou s nous dressions sur nos couchettes, le;; petits enfiLnts. 1\llons-do.nc! :\Iai.s a;us·s i c'est que de notre temp:,; les le,; J'eux granùs ouverts ains.i que les oreillo·up;; étaient ùcs rust.res. cles naïfs, ou, colll- les, - pour nous repelotonne1· une fois la me on dirait, - des sauvages. Ce.Ja se devi- chandelle éteinte, tout frissonnants, la t ête la naH rien qu':l leur façon de l'ûùer eu plei uiS premiè re, sous nos draps. l\Iai·s c'était bien pis qua[ld pour tout lle bon champs, et >..wtour des ma ts ons isolées pour y porter l'épouv•MJ.te. Pas plus civilisés que ça. le loup, ayant pris ses quartiers dans. le voisinage, les autorités ordonnaie[lt une uattue. Ils n'euJ. sava.ient pas faire d'autres. On le sentant alors si près qu'on n'osait qua;si C'étaient de vrais. loups, e<t non de carton. plus remuer. Ils ava;ient une fig ure féroce, qu'on pouvait voir, e.t même ftaree à f<lce, quand après une . Un _ e. ba1Uue! Ce mo·t elisait tout. Pour nou~ battn~, o-n les portai t morts de' village en Il etmt gros de vacarme et ... d'événements! village sm une botte oü, raid~s et g-elés, ils Et puis c'était UIJ cha.rival'i c1e casscrol€1s, lthll tremblement cle fusils ... Chaque homwc ava.ieut, ma foi, pitetuse mine. On faisa it ce'l·<:le a.utour d'eux, en ayant' preJnait le t;ien . .. le f rottait, le tournoyait, l'esoin toutefois de resteL' un peu il distance. J xaminait. Aussi rieu qu'à voir tous c~s. ~·­ Quelques-uns, les plus ha rdis seulement, se melllcHts et ce ùr aule-IJ.a~s , c:ela vous t msmt lJ'asal'llaieut ü les toucher, CM' tout mo;:t~ 1 un tel effet ... j'allais elire davantage, ... que qu'iLs éküen.t, on s'en donna.it peur, tant il pro11remoot on ne savait pa.s s'il fall ait E'll est vrai que cl'a.-oü· été méchant 'e·t redouté . rire ou en pleurer. pendant sa vie·, in"pire enc(}re lle la crainte J On va tuer le loup! ... a.près sa mort. Dans notte esprit, c'était cho-se a.rrêtée d'aComme je me sou viens ùien de oes ruùea vance .. . Devant un si grand déploiement de hive1•s où la teJ'l'eur d u loup nous tenait le 1 forces, lB ~alheureux ~11lait se faire prencll'e souffJe en susp€1!Ls. La maàson que nous ha- comruel mowea.u en trebuchet ... bitio.ns, expo·séc :l tous les vents, {>tait si - ~ C'est pourquoi to ute la journée on tenaH tuée e:n rase campagne, à quelque choSie les m·ellles éc:a~rquillées ùans l'attente de la comme dix min\ltes au del:l du vilLage. Un grande nouvelle. çhemin tle traverse, celui qui va v~Crs le 1 Ces émotions (l'enfance sont choses qui ne

AU LOUP

s'oubJient pas, et restent eomm e lles clous 1·ectement tk Cllesalle~ nvec un vauie r de dailS la lllémoire. belles pouJmes reinettes, - - =e rareté pour Et comme toutes chos•es s'enchaînent, et l'a.nnéc, attendu que pt·esque tou!l les fruits que ceaiai.ns souvenirs sont inséparables les av•adent manqué. Jllls des aut res, j e ne J1Uis pe•nser au loup rendant qu'il mangea it la soupe avac nous, san.~ penser e n même temps à l'ond e Abram, ma mèl'e lui fit part cle son chagrin rlB n'n.. . J'(lnc!P Al.Jram de Ches.alle.s,... comme voir pu se procurer une oie pou1· le lendeu ons •s,vions cout ume de l' appel~r. bien que main , la messagère que l'on ehat·gfla!it ()lrdille vrai il ne füt que le cousin de mon père 11airemeut lle cet a chat n'ayant pu alle·r au et oocore il la mode ùe Bretagn~. mctrché de l\louclon, à ca.use d'une ento~1s~ On ne 11eut mieux le définir qu'en disa:ut qu'l'ile s'était faite en i ombnnt sux la glae!•. que c'était <l un homme crâne ll . Cri'me clan:; Un rliner cle Noël sans oie! C'était la prela voix, clans le œgarù, les gestes, les paro- mii:> re fois qne cela lui anivait. les ; et pa.r-ùessus tout dans la teniblc faço'u L' oncle .Abram l'in1'orrompit ùru~qneme. nt dont il roulait les 1T en prono.uçan:t cet ad- tians ses doléances: jec:tif q n,i r evenait incessamment l1ans so11 - « Atte-nds te voir ll, que j e vais me metparler; il personuifia.it la crilnerie. tre en qun.tl'e pour t'en trouver une. . . ;;\om Un .l·ll;·agé. a.pJ:è~,_Ie lo~Jp! A . re~tlcmlre, l tle nom ! Je pan; pour :\foutlon, et tn ve~··t\a.s ceux-ct n avme.nt qn a, se b1en tenu·, sm ou. . . si ec soir je ne t'apporte pa.s une ctTr-i\ne p::tR ll''a;tonn?! ement. . . et__le g~este. .a,che1vait beJlr' oit', tonte plulllée. En ~lttenù nnt, tu 1 la parole. C etm t sa manwre a hu. Il sem- peux <léjil commencer à préparet· les chi'ltail}lait que _dan.s tout ce qu'il fni.sait, i.J Y ::ullât gues 11 onr la farcit·, qu'avant la tombée de h11 tonJour.s a coups de batteran. nuit, je serai de retour id. 1 .Aussi les loups, par respect ou par instinct, On voulut le détonrne'l' de ce projet. Ah, se le ten•arïent pour dit, ct sc gm·daient bien bilen oui! quand il av.a it son idée, riem ne Llc lui c!Jercher noise, ce qui tout~foi.s n'em- pouvait le retenir . pêcha pas une cer taine a venture qui lui arEt le voilii. e.n ronte. ri nt près ~le citez nous,_ u~e nui! de Noël: , Gr;uH1 , sec, grisonnant, le yisa.ge flllumi\ A cette! epoque, elles etmeut reputées, t a.p- 1aYl'·C s:~ ca.squette cle loutre qui lui clesdeuport aux loups, lllauvaises entre toutes, ce~ dait sur les sourcils, sou manteau ete minuits de Noël; et pom l'intelligence de ce laine brnn.e, ~es gTosse.s mitaines, sa pipe réci t, je va.is vous en elire le pomquoi. d'écume il avaH vralmoot J'air très crâna. Nous n'étions pas loin de la frontière de Et il Bn,jamùa.it que c'était un plaisir rle le Fribourg, qui, comme on sa it, Lln côté de• kl: voh· camine.r. Broye, fes tonne tout lln long Ie ten~toil'C J Sans perrh·e de temps, ma more se mi.t ! yaudo·is. Or, quand pour la m esse de mmult, l préparer les chi"itaignea pour la farce, avec tous les clochers fribour geois se metta.i ent en 1 je ne sais quoi encme, _ lllais, si je m' t'n branle, et qu'au bnut de ces sonnenes qm l som·iens toutes les herbes cl:e la St-.Jean. p1trtaieut ça et l:l comme des f usées, il se A la n~üt towbée. roncle n'éta.it pas encore f n.isait un ébr anlem ent dans l'ait·, les loups, cle retom. Après a~oit· attendu longtemps, O[J - il f·a,ut croire qu':l l'égal de cm'taines gens soupa sa,n s hù. ils ont le réveil mau vais, - dérangés clans On aYait l'oreille au gu.et. A la mo·i ntlre rnleur sommeil p:1r ces sonneries qui leur a.ga- meur on pensait entendre ses p::ts su1· la <;<lient les dents, pren::ient leur s_ jambes Vffi'~ nelge, mais toujours en vain. Ce n 'était ni le canton cle Vancl, ou, pour decharger lem lui ni Castor. Castor était notre chien, lill méchante lm!lleur . ils t roublaient lw sécurité gros ùa.rbet dispal'n 011 ne sav:üt pom· quel llos honnête.s gens. motif depuis quelques j ours, cc qui ne Ja.isCettc année-li\, l'hiver s'annon(;ait dur. sait pas de nous inquiéter. Un si brave chien! Sans parler de la neige qui é lait tombée en n n'avait pa.s sou parelil pour la garde elu abouda.nce, il gdait à pierre fendre. Une era- logis. ·· .• :,: ·.; miue ! E t pour smcr oit, les loups aussi avaient Neuf h~ures. Point d'oncle Abram . pris l'ava.nce, et faisaiEUlt cléjà parler ù'eux. Dix heur'es. Il n'était pas encore vem1. :\fa Xoël éilalit à la porte, et son approche, ~hez mère, :l qui ce retarct ctoun:1it de l'ang·oisse, nous t1u moins, ne présentait rien de g:u. commen<;ait it s'agiter. :\[ais voici que la vei.lle, vers midi, nom. j - Pourvu qu'il ne lui so·i t r ien arrivé lle vîmes eutrer l'oncle Ab1·am, 'lui a.rrivait di- fi"ic!Jcu x. .. , <lisait-elle. Xous avon~ cu tort


i5 die le Lais•se.r partir. . . Je me repens bien de mieux qu'un plumet, - un panache, - cheminait crânement, l'oie dûment empaquetée lui avoir parlé de cette oie. - Bah! répondait mon père, il aUJra trouvé et ficelée sous les bras, et n'était plus qu'à ùes connaissances et il se sera attardé ii. quelques pn.s de la maison, quand .soudaiu il boire. On sait bien que lorsqu'il commence à ava it vu un animal, qu'à son allure il avait pris pour un loup, s'avancer en courant eon· pérorote.t·, il n'a pas sitôt fini. l\'Lais on voya it bien qu'il ne elisait cela qn., tre lui. La frayeur lui ava,i t fait lâcher l'oie, pour la rassurer, car au fond il était inquiet. que CUJsto:I.', - car c'étrut lui, - err chien La semaine aup.a ravant, un homme avait so~gneux, avait eu g-arde de laisser en arété assassiné sur la grande r-oute, comme il rière. revenait de Mondon où il avait été '"emll·e Tout s'expliquait par cette coïncidence, et une vache. Ce crime qui avait jeté l'effroi Castor, qui ne se sentait p-a•s de joi.e d'avoir dans la. contrée n'était pas cle nature à le retwuvé tous les s.iens, allait de l'un à l'autranqui.Iliser sur le -sort de l'oncle Abram. tre, fro·t tant son gros museau, léchant mains Et puis, il y avait des loups : .. et pieds et donnant une caresse à chacun. .Mais l'onde Abram lui allongea rageusPDe temps en temps il ouvrait la fenêtre, peinChait la tête en dehors ct refermadt bien ment un coup de pied: - Va-t'en! ... et f<e vite. Brr ... Une nuit 'sévère que celle-là. Pas tourna vers mon père: cle lune, pas d'étoiles; un froid qui vous - F ichtre!. . . ça n'empêche pas que ce coupait la figure, et la btse qui grinçait dans mâtin-lü m'ait fajt une << <'l'l'âne >> peur ... . les branches. C'était ce qui l'avait dégrisé. Quelquefois aussi il croyait entendre les\ MARIO. jappements du chieu. Vitement il allait ouvrh· la porte, et il sifflait die toutes .ses forces, en a.ppelant Castor. J!lafUsse alerte. Ce n'était pas plus lui que l'oncle Abram. (Automne 1901} Onze heures sonnèrent. Plersonne encore. La brochure p u bliée pae le b ureau Pour le coup c'était tl:op fort. Ma mère, qui n'en pouvait plus, s'alla mettre a u lit, non fédéral de sta t istique s ur les résultats pour dormir, - elle n'aurait pu fermer l'œil, des examens ·p édagogiques des recrue ~ - mnis simplement potu· r<eposer ses mem- en 1901 a pa.t·u récemment. Elle 1ren· bres fatigués, tandis que mon père, chaussé ferme de n ombreu x rcnse.iguemen·; s de grosses babouches de lisière, demeurait assis contre le poêle 1&1 fumant sa pipe, ea.r d'un gra n·d intérêt. Po ur la première fois, depuis nom. il était bien résolu à ne pa-s se coucher ·a vant bre d'années, le bureau fédéral indique que l'oncle fût arrivé. Malg-ré son intention de l'ester éveillé, il le l'ang des canton s d'après la note mo. ruvait fini par s'assoupir, quand tout à coup yenne des recru es. Voici l e ta.b leau eH des accents désespérés le fil•ent bondir .sur question: sa chaise: Nnle moy. Cantons Note moy Cantons - Au loup! au loup! 6.46 St-Gall 8.16 Schaffhouse La voix de l'oncle Abram, des coups répê· Genève 6.64 .A ppenzell-Ext. 8.16 tés contre la porte, un vacarme du diable. 6.88 FriboUI·g· 8.24 Bâle-Ville Il courut ouvrir. 6.92 Lucerne 8.32 Thurgovie L'oncle, effaré, manqua le renverser en se Zurich 8.33 7.43 Berne précipitant dans LaJ cuisine, et sur ses talons, Neuchàtel 7.46 Bâle-Campagne 8.37 7.62 Valais 8.46 essouflé, joye.u:x:, Castor, balançant a u bout Obwald 7.66 Grisons 8.52 Argovie de ses dents un paquet f icelé ... 7.68 Nidwald 8.95 En un clin d'œil, dans la maison, chacun Glaris 7. 73 Tessin 9.18 fut .sur pied. Au premier moment ce fut une Soleur e 7.83 Uri 9.51 confusion. On riait et l'on pleurait tout à Vaud 7.96 Appenzell-Iut. 9.6 t Schwyz la. fois. 8.13 Suisse 7.97 Zoug M•ais bientôt on comme-nça à comprendre. L'oncle qui r evenait fort gai de Mondon, 'l'oujours suivant ce ·systèm e, \'O i c:l, où par des libations répétées, il avarlt gagnê d'après les c:h iffres fou rnis par le 1a-

-···Examens des recrues

bleau, le rang et la note d e nos districts (avec indicat ion d'e la m oyenne de 1900 pour offrir urn mei lleul' tet·me de compar_a ison): 1900 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.

8. 9. 9. 11. 12. 13.

St-Maurice Hérens Sion Conthey Conches Rarogne Brigue Entremont Martigny Loèche Viège Mont hey Sierre Canton

7.61 7.67 7.80 7.95

1901 1. Rarogne 2. St-Maurice 3. Sion

4. Conches

8.- 5. Monthey 8.26 8.29 8.32 8.33 8.33 8.44 8.69 8.72

6. Entremont

7. Conthey 8. Martigny

1900 1899 1898 1897 189G 1895 1894 1893 1892 1891 •

24 25 21 21 22 21 17 15 14 13

5 5 5 10 12 13 l'ï 16

7.30 7.51 7.61 1 7.62 12 7.91 16 8.24 8.27 Il ressort du tablea u général que 20 8.45 8.72 cantons ont vu augmen ter leu-r vropor11.10 tion de recrues ayant obtenu de t rès 9.14 bons résultats; 3, dont l e V al ais, sont 9.54 9.72 restés sta.t iounaires, et 2 seuls ont rf'·

Hérens Loèche Viège Sierre Brigue t r ogradé. Pa.r contre, dans 12 cant ons 8.21 Canton 8.45 le p<>IUr cent dies recrues ayant obten n Ainsi qu'on l'a vu, nous devons m al· d e très mauvais résultats est i nférie u,· heureusement constater nu recul dans à celui de l'année précédente, dans ·; la p l ace de notre canton relativement il est sta tionnaire, et il s'est aocru à la p lace q u'il occupait l'année préc-é- dans 6. Le Val ais est dans le nombre dente. Du 13e i l tombe au 20e rang. Il de ces derniers.. :Mais, comllle le fait est vrai que la moy enne d'es notes d es remarquer le bureau fé déral, les candeux années est sensiblement la mê· t ons où l'ou constate un déficit ou un recu l soit dans un sens soit d'ans l 'a u· me: 8,21 en 1900 et 8,45 en 1901. tre, réduct iorn du 7a des t r ès bons réLe bureau fédéral continue, d'ail· sultats ou accroissement du % des très leu rs, à d r esser l e tableau des << très mau vais, sont, ou bien de p etits ca nbons << et des <<très mauvais>> r ésul- tons qui, par le n ornbi'e limité die l eULs tats, qu i permet peut-être de m ieux a p· recrues sont p lus exposés au jeu du haprécier l e progrès réalisé. ~ou s trou- sard dans le calcu l des nombres provons à ce sujet, dans la brochure, d·e s portionn els, ou d es cantons q u i, l'an · données int éressantes. Ainsi, sur 100 née dernière, étaien t déjà en t·rès bon recrues ont obtenu. d es résultats rang et chez lesqu els on ne d oit pas très bons très mauv:ùs être trop s ur p ris de constater cette 31 7 1901 fois-ci un arrêt, sinon m ême un re cul. 1900 28 8 Ajoutons encore, p our n ot re déch al'1895 24 11 ge, que notre cant on est celui qui a 19 14 1890 compté proport ionnelle men t le moin s 17 22 1885 d'e r ecrues ayant fréquenté une école 17 27 1881 Le progrès, on le voit, est eonstan t s upérieure. Ce n ombre est de 6 % pour le Valais, alors que la moy enne d e l a et bien mar!q,ué. Suisse est d e 24 %- Ce fa cteur doi t né· Pour le Valais, le tabl eau des très ces s ::ti rcment entrer e n lign e de comp· bons et des très m a u vais r ésulta t s tc pol'r apprécbr la v aleu r e t les pro· nous fo urnit, pendant l es d ix dernièrrs g rès d e l'i nstruction p rimaire; on eoma n nées, les données suivantes: prend, e n effet, qu 'un cant on q ui en· t:rès bo·ns très mauvais voie à l 'examen d es recrues d ont l a moitié (comme .c 'est le cas p om· Zurr-i ch 7 1901 24 9. 10. 11. 12. 13.


1o ct G-enève) ont fait des é tudes dans tit nombre, ou t'tH.:ore, s'il est plœnlé dei;~ établissements d'instruction se· dans un tenain maigre et ma1 situé, il conduire, ou supérieure, se trouve dans faut se borner à retrancher les raune situation singulièrement privilê meaux inutiles sans faire ·l a taille orgiée en regard d'un canton agï·icole d dimt.ire sm· l0s brauches de ht <"O'tl'l'Oll· m<mta,guard, où pt•e,~tpt,e la. totalité del:l ne. 1·ecrues n'ünt suivi epte l'éco-le primaire Les pi'llll'iers, les abricotiers et en de leur village. géuéraJ les al"lH'CS à frui t s à noyanx Qu.oi ,qu'il eu soit, Je résultat des doi.'vent être taillés l'année de la plantleJ·niers examens doit être pour nous tation par·1ce qu'ils sontt ordinaiH'ment un sérieux avertissement. S'il est yrai plus vigon'l't'U X que les a.a.tres et surque le rang ùans l'échelle des cantons tout pour ~auver les y<:-ux de la. base est surtout une question d'amour-pro- des br;tnches qni s'éten&ra.iPnt si Von pre, c'est-à-dire une question plus on n';wair pa~ l' econrs i1. cette ,première moins secondair<:>, il n 'en est vlus de taillP. . \ . n., professeur d?Eeôue. même quand il s'agit du progrès réel 11/isu--l'éali&é par rapport aux ann·ées autériem·es. Or, nous venons de 'VOir que notre canton est r esté stationnaire Pour nos amis les oiseaux. quant a.ux bons résultats et qu'il a te- ::1\mblious }l<t.S nos vetits ami~ Je:-; culé par rapport aux mauvais tésultats. oiseaux 1wndant la saison J·igou:rense C'est là une situatiou qui ne doit pas a u cours de laquelle, eux arussi, on t se perpétuer. froid et faim. Soyons miseri·C:Ol'Ùieu:s: et Jhws notre proehain N•J nous pal"le- pl'.u sons i1. enx en lr> Uir t<:>ni.l ut en r(~scr­ l'OllS: ~des :r-ésultats ùe,s exauwns de l'au- ve des miettes, des graines, etc., Ylettmmlf' d.emiN (1902). tonl:l tout cela d'ans le;,; mangeoires. :Kous dev-ons, pa,r humanité ·d'abo,r d, d :pm· intérêt ensuite, veiller au bon en · treüeu de nos petits amis, nos i nf<lÜ· ga.bles auxili<Ü''CS dans lr. lutte 1nc:essante que seuls ils venvent liv11·er pffi· P lantation des arbres fruitiers Avant de planter les arbt·es fruitiers ca-cement contre les milliers d'inser·il est ptucl.ent de retrancher les extré- tes nuisibles qui compromettent nos mités des l'adnes et des· rameaux. Les t·écoHes. Ils nous J·éeompens€11'01Illt aiusi raeines -doivent être coupées en biseau amplement de nos soins et n ous cha,rde manière que la surfa,ce taillée so'it m e-ront plm; iM'd d,e len.ts plus do~ux en dessous. Il faut avoir soin d'enlever chanii: ~ nu retour des b-e,aux joun;. -o-tont ce q:n':il y a de déehir•é ou de ,chan·'-·Quel ftgt~ a,rez-vous, mon gentil pecreux dans les t'acines. On ne lùoit y küsser que ce qui est sain. Les grosses lit .:\fonsi elll: ? - Ça dépend! ... J';.Ü J'n.c:ines pi votantes doivent être ra- 8 ans qua n d je reste ~L la maison .wec conrcies afin d'arrêter leur pro.Jo,nge- p.apa. et maman; mais quand ils mL' ment et de faire naitre d'elles run grand ptPnnent asec eux en chemin ùe fe·r, ils disent lq,ne je n 'ai que il ans. nombre de radicelles. On ne taille les pommiers et les poti·::· COUHS D' :\N'f HROPOLOGI E. riers l 'année de la plantation, ·(~Ue pû'llr Pron vez·moi qu~ l'homme descenidl du autant que l'ar·bre ,promet de bien pren- singe. - C'est. bien sillliPle, quan:d il d.re ra.cine. C'est rwurqno,i, si le sujet SE> sent peedu ill' se .r accro·ch e à tŒutes est fn.ibl e ou si ses racJues sont en ve-lles branohes.

Variétés

Chronique agricole

~ --- =Pa=rt~ie=of=fic=ie=lle":':=d=e=l~=,E~co_le~primaire" ~ En retour de l'appui financier que l'Etat veut bjen assurer à notre revue pédagogique, la rédaction de l'Ecole primaire s'est engagée à publier régulièrement, dans chaque No, une . pm·tte offlcietle qui renfermera toutes les. déci sjons, interprétations , circu1aires, etc., ayant trait à l'instruction P~~imaire en général et susceptibles d mtéresser aussi bien les autorités scolaires que Je corps enseignant tout entier. Nous ferons en sorte que cette partie soit aussi distincte que possible du reste de la publicatwn et comprenne chaq:ue lois un nomb,re de pages déterminé (4 à s) que 1 on pmsse au besoin détacher et collectionner à part pour les consulter plus facilement. Nous commençons aujourd'hui cette partie en publiant les dispositi?ns de la loi et du règlement scolan:es qui ?nt le plus directement trait à l'instrucLion primaire.;

Loi sur l'instruction pu bJiq ue d u 4 Juin 1873 ExtJ•aits SEC'l'IOK Ire fust ifllt ion .des écoles prillll t;ires . ,qatwn. 11

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Obli·

Fd;qnentation.

-~ t·t ~-- T../instru<..:tiou prjmaüe 1Jhg·ntoii"e.

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Ad . f rn.t's . de l 'msüu . br · q' · - L PS ~ lion pu Ique primai,r-P sont à la charge des l t, tlllllUlH - . 1 u ·1 . . "• 1 Ll.U WO)·"n Ùhi 1 - J }Jt,UriOtellt· . un J i'i ' r ec.ule, <les ees~c nrC('S g~n, ~;-

e~ .des l>ou~l?eou;Ie~:>,

raies

pœstations légales · des sans préjudice an:x disposltlons des artides 59 et 60. Art. 10. - Chaque commune est te· nu_e ·d 'ouvdr le n ombre d'é·c ole,s nécessmre pour pro,c u rer l'instruction à i~ u ~ les ~ nfants d:ouniciliés s ur son terr~tou·~ amsi qu'à. ce ux d'o nt f a it men· t~on 1 ar t. ()0. 'l'out efojs d'e ux ou plu· s1e~r~ . com:munes peu vent, a veo l' autc llsatl...rt d:l Conseil d'Eta1, sl' r·éun ir IH.; UJ· nP tenu· <Iu'une école. At·t. 11. - n ans les localités ro,ù le ~wm~~e d es -~lève" dlévasse cinq ua.nte, 11 ù~~t y <1.1'0111· une ùe ule s-péciale po u <· Jes fiJIPS Ar~. 12. - Ri une éco-le com pte plus rle sOlxaute élèves, e lle rlev·r a être dé· dou blée. 1\tt. 13. - -~ucune éco le exii'tante n.e P?mTa êüe suppt·imée sans l'aut or·lsahon du Conseil d'E-tat. Art. 14. - 'ro·n t enfant est tenu de ~téqu ~n t;p l 'école dès l'àge ·<le sept ans JU~:<lU à 1 age ùe 15 ans rétvolns. L'élèl"e qt~1, ~· l'<lge de ~u inze ans n' aurait pa:;; a.cqms un e mstruction ·suffisante JJO u rra ~üe astreint à fréquenter l'l <:ùle au-uelà de cet âge. .\ 1·t. 15. - Les parent s et les tu tem·s ont l'oblig ll tion d e veiller à l' observan ce d,(.• c:es ywesClriptiou s. . A rt. ~(";_ - P on.r le cas ,o;ù les enfants l' ee~nat ent une instruction privée celle·et de n·a êtn' n u lJJoi us équiva le1~tP à <:Plie d ou~H~e dam; les <ico.Jes p·ubl1qjues. , Art. 1 1 · - L'éeole s'ouvre dans la re~·Je _l e 2 novembre et d!m·e six mois Pffed1fs au moins. .. fLp Conseil d' Etat devt•a, lors·q ue les e.~~;·eons~auees liP pe,e'ln ettront, 'Ol'd onDtetr 1 Pl<"Ya1J.on die :c e minimum. SEC'l'ION H ,qa77rs rt fmrrnit 11 rr .<; il'école Art. Ui. - C'La qu e eomm une doit


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2 ~tre polll'vue cles é~i~ices néc.essair~s

à ses écoles. Ces éd1flces sont fou-rrus

pa.r la bourgeoisie en conformité des uispositio.ns légi·slatives existantes sur la matière. Art. 19. - J,e Département peut, sur le rapptH' t de l'inspecteur, et lorsque le beso·i n en est démontré, ordon:ner la construction ou la réparation: des édifices scolaires. Les frais •seront su:ppo.r tés par les bourgeoisies, dans la proportion fixée par le Conseil d'Etat. Art. 20. - Les plams des construehons et des I'éparatiorns à faire en vue de l'école doivent être ap:ptWUIVés par le Con·s1eil d'Eta.t les intéressés entendus. Il en est de même de l'acquisiti on d'œn bâtiment et ù.e HOill ap,propll'i<ttion dans le même burt. Art. 21. - La, mai8on d'école ne rpeut Clotntenir .aucun étal,lissement die nature à nuire à l'éducation. Art. 22. - Les "'alles d'école doivent conserver leur destination exclusive pencla:nt l'an1n61> scolnire; .elle:; ne rpou.r ront d<lllS aucun c•as se1·vu· de salle à boire ou à danser. Art. 23. - Les salles d'école seront bien éclairées et bien. aét~ées, hautes et assez spacieuses pour le noa:nbre des élèves qu'elles do•ivent recevoir. L'entretien des locaux scolaires, l e s soins .de propreté, l'ameubl ement, l'éclairage et le chauffage sont à la charge -d:e la municipa.Iité. Si celle-ci fait défaut à ·cet égard!, le Département O·l'· donner·a le nécessaire à ses frais. La fourniture du bois de chau.ffag·e reste à l•a cha·r ge des hourgeo,isÜ:'s en coufm,mité des lois exis.t antes. Art. 24. - L'ameublement et lP matériel d es écoles sont déterminés par le règlement d'une manière uniforme. A:rt. 25. - J,e commune fournira gratuitement aux enfants pauvres, y domiciliés, les objets qui leu t• so!llt né· L'es:-·~ i res pour l'école.

S·E CION III JJ{ ntière8 d'err seignement a) .Pour les deux sexes: 1. Religion (catéchisme diocésain et histoire sai1nte); 2. lee:ture; ~1. écriture; 4. langue française O•U allemande; 5. ar:ithmétique; ?· histoire nationale; 7 . géographte génér.ale et géographie .p arti·culière ,de la Sl1ii.sse; 8. chant. b) P01ur les gart;.ons seuls: Notions élémentait'es de toisé et d'agric!Ulture. c) Poul' le.s filles seules: 'l'ra-vaux à l'aiguille. Art. 27. - Un règlement spécial arrêtera la méthode et l'ét endue de l'enseignement, ainsi que le ~emps à con· sacrer à eha,c une des matières. SECTION IV Institutcnrs et I nstit·u trices Att. 28. Les instituteurs soul nommés par les conseils muni·~i p3:ux. Ils seront <.:hoisi·s parmi les mstltuteu.rs brevetés, et à défruut de ceux-ci 'Parmi les inst ituteurs porteUlrs d'une autorisation 'Provisoir.e. Le choix des instituteurs devra être soiUmis a u Dépa,rtement aV'alllt le 1er oct-obre. Art. 29. - Les instituteur-s brevetés sont nommés pour quatre années, penda nt lesq uelles ils ne peurront être renvoyés ·q ue pour des mot ifs gra.v1eS et avec le cŒl.sentement du •Dépa,rtement. Art. 34. - Il est interdit aux instituteurs d'exet•cer une profession ou ld~;~ù:cepter UID! effilp[·oi q.u i les ent rawrd.it dans leurs fonctions. Art. 35. - Les autres devoirs ou obligations des instituteurs et insti1 u• triees sero,nt détaillés dans le règlement. Art. 36. - Le Dépa rtement peut r('· tirer le brevet ou l'autorisation à FinS· tituteucr· pou1· cause d/i nconduite ou de négligence gœ.a,ve, sauf re,oours au Con· seil d'Etat. Art. 37. - Les difficultés entre les

é1èv~s ou les parents et le personnel renseignements d emandés et de enseignant sünt soumises à la commisco•r respondre a ve·c lui; sion s•colaire communale et au besoin f) de ·p résent er a u Conseil des ·c anà 1'insipecte ur . ' ' dida t:s comme institut e urs ou Ar·t. 38. - Les difficultés entre la •C10mme institutrices; cormmission ou la commune et le perg) de veiller en général à l'exécution sonnel enseignan-t sont déférées à l'insd~s _lois et règlements sco~l aires, pecteur et, au bes-oin, au Département. amsi que des o·r dres éman:és d'e l'inspecteur ou du Département; SETION V h) de prononcer les amendes p réCommission d'école vues aux a rticles 54 et 55. Art. 39. - I l y a dans chaque commtme une cormmission d'école c-ompo· SECTION VI sée de trois à cinq membres. I nspecteurs Le Révérend Curé a l'entrée d'es éeo·Art. 44. I .e canton est divisé pour les et fait partie, s auf empêchement, l'inspection des écoles prim.air~s en d'e la commission dan.s la commurn.e où plusieur1s an,ondïs•s ements à dét~:l"llli­ il réside. J_,es a ut'l.'es membres sont nommés ner par le Conseil d 'Etat. Art. 45. - Les inspecteur s d'es écoto•us les deux ans par le Conseil muniles primaires sont nommés paœ le Concipal. Art. 40. - La commission ou l'un de seil d'E t at, sur fa présentation du. Département de l'Instruct ion publique. S€S membres visite les éco•l es au moins Art. 46. - Ils reçoivent un t r aiteu:ne fois par mois. Art. 41. - Il devra exister et rester ment et une in:demnit é de déplacement dépo,s é dans chaque école un .r egistre à déterminer par le Conseil d' E tat. Art. 47. - L'inspecrt:ion de chaque de visites, où les membres de la commission mentionneront leur préseDJce école se fait deux foi·s par .an. Art. 48. - En cas d'effilpêchement en indiquant la date où elle a eu lieu et certifieront >cette mention par l'•al]): de l'inspect e ur , le D€\partement délsign:e un remrplaçant. position de leur signature. Art. 49. - L'inspecteur est cha rgé Art. 42. - La commission tient un registre où elle inscrit les noms et pl'é· d 'examiner les écoles de son a n ·ohdïsnoms de tous les enfants astreint·s a sement, de ~suivre leull' mar~che et leur fréquenter l'éc10le, selon le formulaire 1~éVl~l oppement, :d e veille l' à ce q u.e les mst1t ute urs et les coffilm issions remfourni par le Département. Art. 43. ~ El'le est en coTe char gée: plissent les obligati·o ns qui leu1· sont a) de_ v~Iller à l'exécution dies pres- in?posées, et en généra] à ICE' que les cr.Iptwns ·contenues aux articles l01s et règlements scolaires soient appliqués. , 1. : ' 14 et 15. Art. 50. - Il pron-once sur les djffi b) de surveilleil· la conduite ·d'es instituteurs et des élèves ainsl q il'e oult>t:>s •q'lli s'élè-vent entre les instituteurs et les communes, s·a uf recours au la tenue de l'école en généra.l; c) de s~conde·r les instituteurs pom· Département (art . 38). 1·épr'Imer l'insubordination des Art. 51. - II Otr donne, sauf les reélèves et la n égligence des pa- cours prévus, les améliora t ions qu'il rents) juge nécessaires. 1Art. 52. - A la fin de l'année scod) d e suœveiller l'application des fo nds d'école· laire, il fait un rappotrt détaillé snr ' e) d' aCicompagner l'inspecteur lors chaque écoie, selon les formul ai res déde se,.;; vis.i tes; d e lui fournir les livrés par le Dépa;rtement.


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Art. 35. - Ces rappott::; s.uut ré~u ­ més en tableaux par le Dép_a rte_m_:nt et p r ésentés au G r a'Illd Con seil a' e" l e raipport général d'u Conseil d'E t a t . .SE CTION VII r

Des amendes ct de lcwr appUcat-iol~

Art . 54 _ _ Ghaq ne a:hsence non JUStifiée est p.as-sible d'une amen~: de vingt ce:n times à '{)ayer pa.r les patents ou tuteurs. · A t . 55. - J~es parents ou tute urs r raveraient ou nég_Igeraie~ l' · t gTa. qui ent vement l'éducatiton et l'rnstructwn de leurs enfant's o:u pupilles (en <.'O~tra. "UX 'dl'spositions des nrbcles ven t lOD <c ' cl 14 ei 15) SCl'O'n;t JJIU'DÏS -d'niD~ rumende • •e dix à t rente francs. é I.e recours au Conseil d 'E t at est r .

5 b' d' l'école li té isolée et raJ)_P~'o•c e-~u'l'~nt ;,; enu ne VOISine .P ·t . le d·' une ('omm· , · l'insiT\eC •.r: • eur voyer leurs enfants, s1 juge à. pNpO·S. l llllllUne dln -d.orm icile Dam·s ce C'as a, <·<)J . ·t s'il df> l'enf ant ·s u~~por·i·e . 1a q·uote-par . ' r ' •I' y a. lien, de l'a, conbnhu·b on à. pa~ e .

servé. rent· 'A rt. 56 __ Les .c.om:munets enc0 u · Une amend·e de cin<;Iuanh'' il, cc>nt_ fit"'alnr-s ponr contravPntlon à l a.t t. _17 ' tout efois cette a mende n'esrt trpph c~­ ble que dan s lP cas où l'école n:auralt pas la duré<" de six mois au m?ms; . Une amende d<" cent à trots cents francs ~-oul' contravention à ~'art. 20~ Unie amend'e d-e vin~t tà rc:,J~:qna:n;~ f ranes pour (~-o-ntra yen bon à 1 art. 2-' U ne amende de cinquant<" à cent f-!"anrs pou1r contravention à l'arrt. ~~' 1f>r' al inéa; · t Une amende de Yinp;t à eiD<JUan e . f.1·ancs pour n-é g 1Igence ,.,.-rea .ve . •des devo-irs de la commission scol:ure, sauf recO'urs contre les membres en défaut. ·A rt. 57.- Les nmendes prévru<"s nnx ·. Jas 54 et 55 sont •perçues par la a;r t Ic ' municipale, au pro f"t d l'é·c ol"' eaisse 1 . :e de l'endrl"oit. . , , Art. 58. - Les amendes fix€eH à l UJ_t . 'l 01':6 sont sauf r eoours au: Gonseil .1c eat p-ron-oncées ' d'Et pa·r 1e Dé . P artement de l 'I~struction publiq ue, et perçue_s . a:r la caisse -d'IEtat pour être ap~h­ ~nées alllx ée!Û'les ùe la commune qUtl a. payt5 l'amende. SE'OTION VITI

Dispositions diverses Art. GO. -

J,ps habitants ù'nuc .loc,•-

Règlement sur les écoles primaires du 24 Octob-re 1814 ExtJ.•aits 1. -

H ut

de l'école pr-i-lnaùre

. 1 r - L'éloole primaire a essenAl t. e . t ù for'ille r le ~.:œm· tiellement pour e , 1J ', en fai re des d:es éleves :p<lt!l _ p··· ret l'esnrit 1' . • et moraux et a. bommes rehg1e-ux · ' · .. l·itovens . de leur lllGll tant de bons e .1 ,' • 'dé ù'ordrr e ~ de bonne hewre des 1 es . ,, quer . . 'd leur comruumquer et de trava,ll , et e é. ssaires les connaissances les plus n ee

?n ·

J

à la vie. . b t impo<rtaut J,a réa lisa t wu •de <:e u . . .t . t, <per sonnel enselgnan exrge ou te un d s p·• ,, ' ' Je coneou'rs e · '"' ~:1apab le et <1éV'Ont', . , · ,· 1 et ecdé.. . t des autontes cnJ es ren,s e '"' . à. tous le·s deg.r"'s. sias•t tques_ . '1 doit .rn·êter son arpt \llteurrs dans L'auto-rité cl:I e t · parents e aux p~l aux . , , t l'éducat ion rehgieu-s e l'msh'uchon e q-u'ils font donner aux enf ants.

Il - Orga,nisa.tion des Ecoles . . . . . cles e'l evcs. '··' - Henres de l-eçonst D wtswn · · -es sou · t ., _ Les ér·ole.;; pnma.n

Ar . ,... . t nee eu dlivisées, selon leutr Jmpo t a ., tl'ois degrés. ) , . Art ~ - Le p r·cmier degré, ou aet 1 ". . d o·énéralemen <>Té inféri<"lhl', compren "' o· . • et les pehtes écoles de la monta,ne eut . Iles de section dont la durée ?~ p c.e ' , , . 1e nunnu um d<:>passer_ ·fJ"éos P as f a.eilNneut . . , . 1 .· >t vresen t pal let Ol, E qu[ so·n t >con c • . t' . d'un seul ma1tre . à la d1ree IOn · d deg·ré ou '"rf 4 _ Dans. le secon '. · •'· · t den-ré moyen, sont surt()!U t'Oilil·p'I'lS<:'S . "' /.1 l d' uile dm·t>e de pln:s d<" SIX les ~co es 1 itrP ~ohl et dü-igées par un seu. ma . ' (' t c.elle~ quj, bien que ré[J'al'tleS entre A

pl us.icur~

i ns tituteurs, ne dé;passent pas le minim um de dmée o'b ligatoir e. . \.rt. 5. - Le trois·i ème degré enfin, ou degré 's Œpériieur, comprend toutes les écoles dont la dUirée dépas•s e six mois et qui sont p la.cée.s sous la di rection de plusieurs maîtres. A t·t. 7. - Les élèves sqnt divi sés pour l'enseignement en elas.ses, en sections et en volées. 11 y au·tant de volées que d 'armée;:; d'école. La clrusse compr end l'ensemble des élèves confiés à un maitre, sans égard! au nomb re .d'e Ste ctions ou de volées dont elle se compos.e . Art. 8. - Le chiffre minimum des lteU:t·es de le~·on s par semaine et p our c:haque classe, est fiixt> ·comme suit: (() pou-r les écoles du p.remier et du second degré, 30 heures, sautf po,urr les élèves de la pt·emièt e année, pom• lesquels le m iuiruum p·eut être de 21 heures; 1!) p-onrr les écoles du -trois~ème de gré : 20 heures pour les élèves de premièr e année, et 26 heUII'es ]JOur les autres-. A r t. 9. - Dans les éco-les du premie·r et du second d•e gr é, il ne p-oru·r ra pas Ahe aecot dé par semaine plus d:'une demi-jo urnée de vaean ce, et dan s celles du troisième degrC> plus d' u·n e journée (•utière o u deux de mi-jowrnées.

I J f. - Locattx scolaires .\.rt. 10. - Les salles d'école doiv•en.t Î'tl'€' · S<Lines, bien éc:rl airées et d'une ~tendue propo.rtionnée au nombre des rlèYes. I,cs f'Ouloirs sNont assez l;lrges pom· que le maitr-e vuisse, dl:ws tou s 1 ll:'s exercices, 6rrnler a utour de la S<ll• Il' sans dé,r an1ger les élèves. ,\. J't. 11. Lo·rs de l'~rection d'nn nc ureau bfltirnent d 'éco-le, on de 1'ra évite1· de Je plwcet· dans le voisinage d'an tl'es bâtiments qui en obscurd raient le jou1· 0 11 en J·roub1eraient le repos. Ou rler.ra t'ga iement faire en sorh! qu ï l y nit une place attenante, où

les écoliers pui:ssen t sc livrer anx exeJ·cices dn: corps. Art. 12. - Les salles (i'éeo·l e do ivent êtr-e garnies de tables et de bancs ,p roportionnellement au nolillbre des ·éreoliers. · La h a uteur des bancs e t des t able,; doit être, a u-tant que p ossible, pr·o portionnée à la t aille des élèves. Art. 13. -Le pupitre du r égen t seta pla.cé en face des élèves, et as•s ez élevé pour q ue le régent ass.i s p uis·se voir toute l'éeole. Ce pupH-re dev1ra a voilun tiroir fermant à clé. Art. 14. - Les tables et lf>s banc.;; S{'r-ont disposés de manière à ce qu? le:; enfants n'aient pas le jou•r en fa rc e ni il ma.in droite. Art. 15. -En dehorrs de la salk d'(;. cole et près d0 l'ent r ée, ou, si cela n'est pas pra.t ica.ble, dans ln salle m ême, et dans une p•a rtip du m ur ;) la ha uteur des élèves, on mettr a des ch evill es ou des Cl'Oehe ts fixfis eux-même-s à nne latte apP'liquée au mm, et auxq uels ks enfants su's,p end'Joou t en enkant, lcUl'ii chapeaux, bonnets, o·u autre::; vHements. Art. lfi. - Da ns un loc.al a.H<•uant à la salle, ou .d'ans la. salle même, si ell<> est as sez vaste, il doit y avoü- •u ne a rID<Jii re à easier po ur serre r soit les o·b jets ::~~p]Jartenant à l'ét•ole, soit h .. s ~-a ­ hiers, li vres, dessins, pluuws ct a utr?s cibjets qne lie s enfants n'em1p o-rtt~nt 1pa:s chez eux pour leurs tra vaux particnliers. Art. 17. - Toutes les écOrles d oi 1 ent être pou-rvues des objets sui vant s : 1° U n tableau de la dis tribut ion des leçon s, S'o it de l'o-rdTe d Ps exercice-s p our chaq u·e jom·, ma.tin et soàr. Ce t ableau .s era écrit en caractères s uf fisammen t g ran ds et suspen du .d e manièr·e à ce qu' il p nis-s e être lu facilement pa•r les élèves; 2° U n tahleau des règles de l'école, c'est-à-dire les priucli.pamx devoi n~


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6 cœnr aussi bien que l:esprit de la jeudes enrfants à l'école. Ce tablea.·u qui lui est conf1ée. . . est plaeé comme le précédent.. ne~~:t 26. _ !/instituteur ,dlo'lt v,el:"o U ou pJ:usieu·r!> tablcau:x nous . à ~e que l'onJVerture de 1 écohle s-oit ~ n l rucés su~ lel sus1pendus au mur, ou P a,J1DI011Cée p·a,r le son de la cloc e, au des chevalets mobiles aiVec é~on., s di·x minutes à l'avance. "'OUt et crayons. Sur un des· cotés mOlll A t ?.7 - Lor·sq uoe les enf"'"''tS wu· ~ .â~s tableau no·ir •dOi'Vent, être. tra- é r_ . "'à .leur pla•ce l'instituteutl' exaun1s · ' t d ro'r>recées des po.rtées po·ur 1 enseigne- rmine s'ils sont -dans un éta e p . té convenable. Il renvoie ceux qm ne ment ·d.œ chant. 4o Les tableaux de lecture et autres as dans un état de décenc~ sas?nt. p !d t lllll temps suffisamtadoptés par le Département; tisfa.rsant peU! an . t 5o Une ma;p.pemonde et ~es cartes de et fixé p~r 1ui pü'li'r qu'ils ·pulS'sen se l'Europe et de la Smsse; . ' - mettre -dans une tenue couve~a,~~!~ole 6o Une cloche pour annoncer 1 ou Ceux qui ne rentrent pas • vertu-re de la classe, au cas où la sont notés comme absentts. tutelllrs clo.che de l'église ou. d'•un aut~e 'r·t 28 _ Les paren s ou f)._ • • • ·us 1 édifice pu:blic ne pmsse Temphr dont les enfants ont été rec0'11n ma. . res sont exhortés avec foTce, par cet office. t' , . . On reDiverra de l'ecole Al'lt 18. - Outre les objets men lOiil· 'PIQIP la commission. . é .. nés à ·l'article .préc~ent, les école~ d~ e enfants atteints de malrudJ.es rup l s . . . "· d'e<T'f·é dm.vent posséder en trolSltt?me b~ é 1 s tives ou contagieuses. , dans les sections avanc ~s. ~ ce ~as utn La Commission fixera dans core, , t. paTbes .uu 1 s p·ucn s cartes des q,uatr·e a.u. res . . temps suffisant pour que e . état monde et un globe terrestre. puissenrt mettre leut'•S enfants en . Art 2J. - I-'a salle d'éc~le ~era pouT- de reparaître. . d Art. 29. - Lorsque l'inspecüon: . _e vue d.es moyens de venblatwn et de reté est ter,minée, Je régen~ fmi cblliUiffllio·e su.ffisants et ne préseDita.nt b·a,....œe·r po·rn· la. santé des en- fedu.re de la Jjste des enfants qu~ s~~! auCinn d ,....,, tenus de fréquenter l'école et no e , fants. . é e t Art. 22. - Il est interdit au r g n d'employer la salle d'école à a u,cun usa- ab~~~s3o. - Après l'a.ppel , _l'instit~l . T ouvre Fécolf' l)fl1' unt' "j)l'lèlre .qu ge d.omestique on relatif à son ménag~. t eu f 1· pronon<"er prononce lui-'lnême ou m · • 1\:rt 23 . _ En toute saison, le~ <pœ: · ,par l'un des élèv€s. . . te; et les fenêtres •de la saille ~école Art. 31. - Le régent tie~.t ensUJt\ doivent rester ouvertes ·d eux f~·Is par . ur endlant au moins une deml·hewre l'école d'ruprès l'ord.l-..e des leçons qu JO ' p f . S"·'"lf en bi ver les fenêtres aura été arrêté à cet eff~t, pour chachaque O•lS·. <H . ' . , n- que jour le maNn et leE;otr . doivent toujowrs re~ter o-uv~rtes -pe L'ordr~ des ler;ons est dressé au eo_md nt une demi-beure au moms avant nt de chaque année scola.Irf' e~ jusq~'au moment de l'entrée de.s mencemeé t et ·s oumis à l'alpprobapar Je r gen , . rlères. · t . de l'inspectenT s;colaue. IV - Devoi1'S àu 1Jersonnel cns~Lgnan t 10n d . ··b a;q ue ~ "t 25. - Le pers•onnel ensel~nant J..Je table3;u des leçons . . c ~.: la ru . d 't emiplalre. Il . mati'n et soir est affl:ché dans oit tenir une con Utl e ex d JOU.I' ' ' "'~t à rar· . sall~ d'école, cœn·m e il est U!1 ' ,. . t inspU'er à ses élè v·es le reS}le(l.t . ~~~r les institutions reli:g~euses et Cl· ticle 14. . , ue ?. -Le régent ve1lle il ce q I ïes les autorités constltlué:es et la A r t . 3 "'· t V:·op~·iété, l'amou·r: ~e l'ordre, _de 1~ IP'r~ les enfanta soient 0onstammen occu~reté et de l a civJhté, et ne Jamais oy pés pendant la durée de P·école. 'olier que sa tâche est de former e

Art. 33. -Pendant les leçons, i,l <>st interdit au régent de funner et Je s'occuper d'un sujet éhanger ::~ l'école. Il doit se liv.rer tout en ti er au ~oiu qu?. réclament les enfants. Pendant les heures de travail, il lui est sévèrement inte1-dit d'employer les élèves à des occapations étrangères à l'rc:ole ou qui coneernen.t son ménage. Art. 34. - L'éwle se termine pa,r une courte prti.èr~ ou par un chaut. Art. 35. - Le régent veille à ce que les enfants .sortent en bon ordre. Dans les écoles où les deux sexes •so·n.t réunis, les fill es &O·rtenrt dtix minutes arant les garçons. Art. 3G. - Le régent doit veillet à 1!1, IJil'O•p reté. etau bon entretien dP la salle de cla·s se, et d e l'appartement dont il a la jouissance rpour son logC'menrt. Il fait connaître à la commission les dégradations et les d<Jmmages qu i â'emandent des ·réparations. Si la commission refuse de faiee le nécessahe, il en informera l'inspecteur. Art. 37. - Les instituteurs 1<1o·ivent ~m·veiller aut·a n·t que p.os&ible les enfants h ors de l'école, et les punir 1s'ils ne se conclu.isent pas d'unf' rnaniè.re convenable. Art. 38. - Les punitions conpol'ell es sont rigoureusement interdites. 1L'institu.teU.J· doit, autant que fai1·e se p€Ut, employe.r la persuasion et s'a<l'resser a.u cœur de l'enfant. Art. 39. - Il encour·agera par des paroles bienveillantes les élèves d10nt la conduite est digne d'éloges. Toutefois il dewa s·oi·g neusernent hiter d'agir .de manière à exciter la jalo,usie des autres enfants. Art. 40. - 'L a ldoUJceuJ.· que doit moùtre11 l'instituteur· ne doit ])as dégéiDérer en une famili arité qui bannirait le ll'S•pect, et qui provOiq,u erait 'Par contre-coup des brrusqueries devenues néCt>ssaires po·nr reconquérir ee q a.e cetJe familiru<ité outrée aUIJ.•ait fait peOO!t-e au maitre di'asiCendant sur ses élèves. Art. 41. - Ai l'instituteur est rlan"'. le cas ùt· ;:;'absenter, il ùoit pl'éalable-

l

ment en obtenir la pellilliss.ion du président d'e la Cümmiss·ion ·sCQilaire. Si l'absence doit durer plus d€ t'l'Ois jours, la permission sera demandée à nuspectelll'. VI. - Commission des écoles Art. 48. - La Commissi<>h soolai.re se .réunit dans la .p remière q uùnza.ine du mois d'août; elle s'occupe essentil:'llemen.t: 1. De visi·ter la maison d'école et de faire compléter et rPpa.r er le matériel :soolaire. 2. De faire éventuellement Je choix des candidats à pl'ésentet· au conseil 'POUl' la nomination dn personnel enseignant; 3. De dresser la liste des enfants qui doivent fréquenter les écoles. Cette liste devra êtte remise au personnel enseignant avant l'mlverture de l'école. Art.49.-Ellevisite l'école le jour de l'Oll'Verture ou l'un 'des jours sui rants, pou11· fah,e, de cont:ert .a.·n~c le ré.gent ou la régente, les mutatioos d'élèves et s'enquérir des besoins de l'école. Art. 50. - Dans .s es vis•ites mensuel· les, elle as1siste aux leçons1; examine si la salle est tenue propre, bien aél'é\P, suffisamment chauffée; si les objets déposés dans la salle -pour l'en.seignement sont conservés et entretenu-o avec ·Soin; si les enfants sont pourvws de ce qui leu:r est nécessaire pourl'école. ' · Art. 51. - Lorsque la .commis!Sion, ou quelques-ll'ns de ses membr(~S, ont des observations à faire au régent, soit sur sa conduite, sŒit s1ur sa manière d'enseigner, ils les lui adressent en pa.ctiaulier. S'ils -se trOU'Vent plaœs en même temps en présence du maît•r e et des élèves, ils s'abstiennent de i:O'Ut ce qui pourrait affruiblir le reS!pect et l'autorité du maître. Art. 52. - La cOillmission tient un registre protocole de ses séances. Elle 1·ient 1.'11 ontre dans l'ha,que école, C'Onfo1·mément à. la loi, un reg·isüe dans


Aux jeu nes maîtres

· ·t s~s vis·ilequel eha.que mem_b re _mscn tes et ses observatlons. . ~rt 53. - La commission fait e?-n~ . é il la f in du cout'S s:colmre, que ann e, : .<.n . &t~ un examen des écoles, en pr.,.,e~<'e . . hté ou d'une délégation de la m ume1pa; t ublic. cette autonté. Cet examen es ~ . Art. 54. - La commission fixe. Il" jour de cet exa.men; e lle en dmlllf'' médiatement avis au ré~~nt et i'l . ·~ . . l'té Celle-ei le, falt annOll•Cet M.UniCipa l · ~ . aux er-iées ordmmres de la -com~u~et ' -L'inspecteur et le vrélfet dll d11S~l'J C se:roni. -au.Ss). a·,,;· '"s és d:u J· our de 1 exam~. . , " r:- _ Dans ks commune_s qu_1 A•Ii • . '-"-'· b . d'écoJe.'· possèdent nn gra.nd nom ·t_e . 1.' les examens ·d evront être flXéS :pal <~ commission de telle so·r te que le~ :mem bres qui la eomposent, _ou au mm~s. u_n~ ·ntie d'entJ-(~ eux, vmssent as,s i·sl:!er , f,~xamen J.e clôtu.r·e de c~ag.,ue éc?•le. Art. 56. - La coroml_s·~w·n . H.\ ec 1e ·onsP.ntt>ment de la. m nm.mpahié, peut (;üéce r··ner ' des pr ix a ux t'leo /.. }'1el'N·::s (t'U•I}l'i)S ' leur mérite.

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-< e~N- 11· 1··es joUII'ID'l'llt•lnPn t l1l'ü "''" ... ('pt . ou:vrn, "e publié cln.ns le Cla.nton de ~eucha­ "'tel, (en frall(,'als . E' t e n '·tlleman-d) :renl· < : • p la,c!"ra n vant·à!geusement _dic:ho~­ nai:re !l'éogra\phlqne et statlsüque cl: la Sui:se .J,e Lutz (185fl). I l a puu~· ll-

1:

~~·;~TION};'AIRE

GEOUHAPHIQUE DiE LA StTISSE, publié sous lt-s auHS\o·ei t"""té neuchà tE' lohw 'd l(• ·pl. t:es ·clü'· 1·1 , · "Q:'éoo,ra. pbi(•, a:vec niOtmbrPu S('S cari es, b b plans p(- vues d'iverses. Le ler· voù:m ne de eet on vr.a.g·e a paru . et l' A.·u- t m•J{é can:t oua le , c•nvis<lo-eant · "' plus cette p,Uib lie a ti on commf' l . ll n"" L,es , , . ~ é .8 a ·-ru lne1. dignes dl'êh'c encou.rag- ~e , . ' ~ . ' · Îüite eJl elleJ c·llant ù t'Il f· au~~:el' _l.t, · n·'" ·11.ù" chat aux f Ol1CLJ<Ill ,-" L1P 1 j<. Lat vt dt>s Comrmu1nes. J1c,8 souscriptelll·s qm· r é l)Ondront . . . _à eettP L·it .euLüH:' lJal' leur inS<lT'l~twu au mO.)'en Ù·'ll bulle lin d-J·· o-int Oibhendt·~..nt . 1\AlYJ·a.o-.p ,a .nuson ·d t~ ~TX ~ fr · l)al· semes tl-t',.., ou {l e J>01'ZE . ) ' " fr.. pnr . à l .l (;11U l '8Hct.ionuah·e ~éogt•apbiqt!e l . , J e 1 ~ f'l' .) pour ~-l lnnraHlons .. ,a H u l ]Jll bl iea.tion Ù1.l> r eta p-l·ohab emen t 4. ,'t 5 de la Suisse. Le Dt'p~u - tt'm e.n t .d e l 'I Il steuetLl' n pu- a.n:S. . 1•· Les petsonnes q ni auraieHt tléjà .11·1.," ·dP novem.b1·e IJiiqut•, pu· nn:u son se 1·ire · e SUl't '' U pl' l'SO'llSO US·Cl'l"t ai'Heu,r s 'peuve.nt . . ill· 1!)11~ , ,·ache~sP comm , «. , ., nd t'lNl'e.i g·mmt des étabhsspmen1 s néanmoins a np-rè" 'Lle no.us, <'Il nous .. 'l" nt le nom du libr:1il'P n.mpJ·t>s •dJ:(l' in!-11rndion pnLII·i que il tous les de- d•l:tJ•• " . . . el ell<:'S sont insŒ' Ites. •·t'-'l-1 ·Jnx flml·tionn.aites oau toua nx et q t1 . , -dé ·reu t pas h .-.. , < • bi' Les personne~ QUl llt · S I , cvUl'lillùn.'lllX ct bibliMht>ques ]JU . tqUcS . 1>ktionnaîre •\'louldront· SOUSél'll'E' a ·U . (\,u nm ton : . s r c'i ('lll'''er k fa.s(·ic·ule · -· . . I. Cl· r ~ l)é,Ha.rtt-l1Wll t dE' l'lnS1TUC1iül1 '}Jll· b1 Pill non . . 'l'S lllll I'IU.H", ·OUI · : 1 l'lus 1\-:--: 1t·ots JO:I. ~ 't ~-'· T ' tre a·t .•. _ • ~ ' . iranbl i-quP cJ·oit devoir sign;1 P l' n ~o , < .•• J Oill ( < la. .r,é<·.e:ptiolll, pour p t·().[ lter Lit l,L . GU\'" . l C'll\"l"l 0 'l' Il. ~·-'1''1 · · ' d' Ullt utJ· ten t wu 1 u ' • "' . , , ' ·o•les le (·11isl' de 110rt. . · lit-t' iu<.:onteswble pom lu; t'C. '. · · • 1.\S( wn ·onsern1tion üu Fl'e!llH'l , . .,. . t et les rouctwnl·•ilr (. • . [Jlll à pPt'•Süllnt>l enst l,.na n .·é .· lt' ;>p \':1. ('tl.fiSÎ'ÙétÙ> t"0iJ11Jlll' (i.QUll a ; ' · " Il ·constitue un ., .u. lHlll'P!-1 va la.lSc\JlS. . -n ne i.us·cr•iption fe-rme. d(' i"rava1l et une ,

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cent plus profondément dans le sol a.fin d'a bsoJ'ber u11e nourr it ure plus gxtnlit du N• 1 (épuisé) (le !',Ecole pri- abündan tP. L'arbrisseau ne devient pas mnirf>" (l902j 03), excf>llente é tude d on t · on instantanément un grand arbre; les peut lirf> l a e:ontinu~t ion dnn~ llf>s livraisons ~bmnc·hes ne naissent pas à vue d'œil sui nmtes: sur le tronc; ni les feuilles ni lt>s fleurs Vous venE'z il'l'ntrer dans la ruùe sur les rameaux; les fru its np suc-cèeaiTière de l'enseignement pr·illlaüe. dent pas tout à 0oup aux fleurs.- Vo.j. De ce déLut dépend votre avenü·: si là, jeunes mait1·es, ct• que fait et ce que vo us entrez et mardwz ù 'elllblée dans ne fait pas la n ature, cette institutrice la bonne voie; si YOüe acti 1ité initiale par excellenee, si fidt'>le à suivre les n'es:t ,pas r·emlue sté1'Ïle ou funeste par lois immuablPs établies par lP Créades excès ùe zèle anxq uels sont Pnelins te ur. les j eunes maîtrel:l, et qui Pntratnent Oo·nsidé-rez encore ln mère qui apà le ur suite les illéeornvtc's, Jes décep- -prend à marcher à son enf ant. Elle tions, les défaillances, le décourage- suit l'i nspiration de la natnre et oblllPll(-, (p (légoüt: si, Ùiil! S \'OS ]>l' t-'llliPI'CS serve instinctivement le _précepte de la années d'exerci.cP, docilt•s ù suivre les gradation. Suivez-la: le frêle nourriseo11sei!s de vos supét'Ïem·s, vous vous sou ne prut se soutenir sut· ses faibles appli/q.uez à mettre en ]JI'atique les jamb(:'ls, la mère le soutient; les memtrois règles }Jédagog-i•ques fondamen- bres du petit se fortifient peu à peu, tales dont j 'écris, sous forme ù'épitre, t>lle le S'O u tient moins et l'exerce à marà vo h·e inte11tion, l e commentaire suc- eher, mais sans le fatiguer par ùes elnct, on pouJTa auguret· fa vm·ablement exercices trop prolongés ou trop frédp v>Otre carrière. quents. Aujourd'hui s·o n enfant se tient Voici ces tJ·ois l'ègles : 1. dével.orpper debout r·ontre un appui quelconque, pro_q1·essivement les facultés phys1q ues, clemajn elle l'exerce à se tenir debo•u t intell ectuelles et morales des enfants; sans le secours d'aucun llippui; bientôt 2. ~tabli1· entn• ePs fücultés une har- elle lui fa it faire un pas en le tenant monie a nssi pa rfaHe et a us si eomplète pa 1· la main, a•p rès Je même pas sera. que possible; 3. exciter l 'activité vo- franchi sans aucune assistancE'. I nsenlontaire dt> tt•s faeu.Jtés , c'est -à -dire siblement et à mesure que les membres l'attention soulewue, l'a pplicat,ion. Trois de l'e11fa.nt se fortifiE'nt par l'exercice, grandes lois dominent ùonc l'êdueation la mère augmente la distance à pard0 l'enfant : proyression, harmonie, tra- courir, j usqu 'à ce qu'enfin elle puisse ra il. s'écrier: (( Ilma•rc·h e tout seul!>> En réCes lois, jeunes allllis, ont été inscri- sumé, cette mère qui ignore la pédagotes au frontispice du grand livre de la gie, qui n 'a eu d'autre guide que l'insnature par Dieu lu i-même. En effet, -piration de la nature, est le modèle dans la nature>, tout se fait avec ordre, dn bon maihe. Qu'elle soit donc ] p vôrn- ogTPSsirement, harmonieusement et he, mes jenneR amis! À pprenE'z d'elle ano nue ap]Jli('ation inlassable. La qu'il ne faut pas précipitPr le dévelo.pgraine, fécondée par la chaleur et l'hu- pement :physique, intellPctuel Pt mora.! midi t-é, pousse d'a bord dE's racines, des enfants; qu'il importe de pro:pO'l.'· ]JUis nne tige, enfin des branches qui tionner les ex0rci ces, quant à la diffiSP eou.vrE'nt de fe uilles et de fl eurs auxculté et quant à la durée, à l'effort qul'lles sn<.:cèdent les fruits. A mesure dont ils sont r'n.pablt>s. Méditez souvt>nt q nL· ln tige se déwloppe, les rac ines sur cettl' Yérité Pt comprenez bien que gwssissPnt, sp multiplient et s'enfon- l'éùuention n'Pst pas Pi' ne pt>ut pas


XXIIe

.. spec:tateur parssif des deux lois providen1 ielles précédentes? La terre ne pwduirait r ien, du moins peu de chose. La progression, l'harmon ie sont la cond ition, l'élu born1ion de la récoltE>; wais po·nr aqqn·é rir et con sf>rver les ft·.uits, l' homme est obligé, •pt>rmettez-moi J'expresRion, de uwltre la main à l a pâ.te. De même> en édue~ation. Le déve.loppe· men progrPssif et h armonique des facultés, voilà la condi ti on, l'élaboration des P'rogt·ès; m ais l'acquisition Pi la * consen,ation d t>s eon11aissances exi· J ' arrive à la deuxième règle géné1·ale gent absohtment l'acti vit é volontai re d'éducation q ui p1·eset it Je dévelop;pe· ment hannoni.qne .ctes ütcultés. Voyez de l'esprit ùe l'élève, c'est-à-di re J'ateneo·r e ce qui se vas:se dans la nat urt>. tentio-n soutenue, l'a,p,p lication, le traSi l a sève est inégalement d is tr ibuée vai 1 personnel. « On ne sait que ce que dans les bran ches d'un arbre, les unes l'on fait», a dit A r istote. L'at1ention, prennent uu dére \oippement excessif, 'oilà la ''VUC'st ion vit a le t:>n étlut"atlo·u . tandis 4. ue les au tres deviennent ra· Eeou tez Bossuet. <<C'est l'attention bo u gril"'S, f't l':nbt·e manque d l· s_rnH'· qui rend les hommes ~raves, sérieux, trie. De même ehez l'enfant: eultivez prudents, ~.:apabl es de gr andes a ffa_iexclusi vPment telle ou t elle de ses fa· res· >> ((On peut presque affirmer, dlt eul tés, vous rendrez diffor mes son phy· P. Janet, .que la, différence cll!pitale des Ri qu e e l son mo1·ul. E:s:Pr cez ses mem - esprit s résulte des divers degrés d'at · bres et négligez sun âme: la matière tention dont lt's hommes sont capaétouffera 1\es:prit. Dévelo·ppez ses fa- bles.>> Ou demandait à A. de Vigny ce que cu ltés int ellectuelles sans vous pr·éoec'est qu'unE> gr a.n de vie? <(Une nolbl e cuper de son eorps: vous ferez peut-être pensée 1·éalis·é e dans l'â1ge mft.r »,. réde l'enfant un puit :; de seienee, mai s à coup sür un êlre ma.lingre ct souffre- pondit-il. Chers amis, vou s voulez. v1vre te ux. Napoléon Ier l'a dit a.vec autant d'une grande vie aux yeux de D1eu et d'autorité que de raison: <<Un homme des homn.c es. Eh bien, gr a.vez dans vos.· doit être cané)), condam nant ainsi l"é- âmes en ca raett?rPR ineffaçables cette clucla tion exclu sive et .affirmant la né· pensée qui domine toute l'éducation: eessité de la culture harmoniquE' de <<Par la. grflce divjne, je veux être éd u· eatenr, c'est-à-clil·e un homme 1qui ~ul­ tontes les facultés de l'homme. tive, fortifiP et perfectionne l'attention des facuHés des enfants en suivant la Un mot seulement sur la troisième v·o ie natUJ'('llC' dE' la progress-ion et de loi fondanwnta le lle l'étluea ti on. Qu'arl'ha,rmonie. J> N. r ivP-t -il, cbe.r s am is, si l'homme restait

Nutllél't~

année

d'acce-ntation d'fi •' e tlitive _No ~

1902/03

être l'œuvre, ni d'un jour, n i d'un mois, ni d'une année: elle dure autant que la. vie. B r usquer l'acaompli ssernent de ePtte œuvre, c'est fa lalemen t ruiner la san té et hébéter 1'espl'it. T1es fr uits hâtifs et de serJ·e-ellaude lH' se conser· veut j am ais longlelll}JSi les f ruits qui ont mül'i natun!lle.ment au soleil et en plein a ir, sont les seuls qui eonserveut leur saveur longtemps après la eueil· lette.

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