No 07 l'Ecole primaire, 25 Février 1891

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qualité~ d'une bonne méilagère. 1. La prévenance. 2. Les fêtes et réunions de famille. 3. Devoirs du voisinage. 4. La lecture E't la bibliotLéque de la maltresse de maison. ~•. Du r6 le de la ft>mme dans l'.iducation des enfants. III"" PARTIE. - Organisation m atérielle et adrninistratz"on écono,mque de la maison. 1. Appr..ntissage de l'économie domestique. 2 Des qualités de la bonne ménagère. 3. De l'économie. 4. Emploi de la journée d'une maltresse de maison. 5. Installation d'un ménage. 6. Distribution intérieure de la maison. 7. Cuisme, office, boulangerie, ustensiles et acCI.'SSOlres de cuisint>. 8. De11 domGstiques. D. Blanchissage et entretien du linge. 19. Entretien et conservation des aliments. 11. Des travaux à l'aiguille. 12. Des pmvisions. 13. Manière d'ordonner un dlner. 14. De l'apprentissage de la cuisine. 15. Notions élémE>ntaires de cuisiiJe. 16. La ferme et la fermiérP. 17. Le jardin potager. 18. Chauffag~ et éclairage. 1U. R <!cettes et connaLssances utiles. 20. DP. la comptabilité. .:21. Conseils d'hygiène.

.\u pnx réduit de 1 fr. 50 au lieu de 1 fr. 80 qu 'il coûte en libt·a1rie.

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ANNEE

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SION 25 Février

1~91

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA.

ELÉMENTS D'ARITHMÉTIQUE A L 'USAGE DES ÉCOLES PRIMAIRES

PAR UN PROFESSEUR DE L'ÉCOLE NOIŒALE DE SION 1 vol. cart ..2"'• édition, revue et augmentée

Cet ouvrage comprend deux parties; la t••, théorique et oroéd de figures, la 2"'•, pratique. qui compte plus de 2000 exercices e t problèmes. Au nombre de ceux- ci , l'on trùuve la plupart des sujets donné.s lors des examens des recrues, et dont le Département militaire fédtiral a bien vouiu auloriser la reproduction dans ce manuel. C'est une amélioration sensible sur l'édition précédente. Voici sur ce classique (très apprécié du corps enseignant valaisan et accueilli également avec faveut· dans diverses écoles d'au tres cantoos) entr'autres appréciations. celles émises par deux inspecteurs scolaires étrangors a u Valais: . Ce manuel a de réels aYantagcs sur le traité de F. r. n. Les déOn ilions tbforiques soot plus simples ct plus précises. Lcg J)roi.Jlèmes S<Jot \'a riVa, en nombre suffisant, ct r~elle­ mcot pratiqnc5. L'ou, rage o en outre le mérite du bon ma rt:hl-, la reliure est d' un boa. goû t e t JJmpressioo plait par S('S joli:. earacli.'rcs. ,.

Voici J'aulrA juge ment qui concorde avec lfl prAcédAnt.

"' ""x horumcs d'~colc très nomb re ux qui reprochaient uux cahiers Zœbringer l'absence rmu pl!!te de théorie, l'OU\· rage olfrc un e&posé théorique tlair, soJ,re et l>Uilisamm er•t compl..H ... Je garde d'un examen nttcnûr du manuel lu cuuviclion sincère qu' il renrermt: uq etrèlhmt <'uurs d'aritbm(otiquc. J'apJ,récic surtuut le grand nom bre et lu progr ession biea sradut-c des proûl~we •. •

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SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'tCOLE PRIIAIRE paratt chaque quinzaine, de Novembre à lYril

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Il

SOMMAIRE: Nos commençants. - Souvenirs d'une lnst~tutrice. , De 0 rtho ra biques de la langue française. sur l'Histoire .de (L'en_ sei,.nemcnt sous les rt'gnes de Lottts _.~/V ct. de Loms -Y~. oM , "al d'un Instituteur. - Partie pratique : Commozt emon 'd. 1 · Ques 01l doit sy prcmire pour acquérir une bonne n ac zon.. - . ._:: tionnaire d'histoire de la Suisse. - Cours de dictees. , v 'tés . Une reception de regent en I 8 au pays du progres. _ar~~ c~nscrit de l'an r8r2, par Hilaire Gay (pages 2, 3 et 1 de la com•erture).

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N~te~

~Enseigneme~t

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.

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Conférences d'Instituteurs 81erre. - MM. les Instituteurs de ce district sont

convoqués ~n conférence à Venthône le jeudi 12 mars prochain à 9 1/t b. du m. (Voir Je sujet au N• 2 de l'Ecole primaire.) - La Société agricole de Sierra donnera, les 16 et 17 mars prochain à 8 b. du m., un cours de viticulture pout· les Instituteurs du district. Le peraonnel enseignant est prié de se faire accompagner par quelques élèves les mieux qualifiés du cours de répétition.

Plus de cahiers tachés, déchirés, malpropres par le

CAHIER-SOUS-MAIN Le Secrétariat de l'Instruction public)ne, à Sion, se charge, dans l'intérilt des écoles, cle la transmission et du senice des demandes cles dits cahiers, aux conditions suinntes : 8 fr. 50 le cent, 4: fr. 50 le demi cent, 2 fr. 25 le quart de cent. Il n'en est pas expéclié ou livré en quantité intërieure à 25 cahiers. La Tente n'a lieu qu'au comptant on contre remboursement postal. Port à la charge des destinataires. A la m~me adresse on pent continuer à se procurer des MOYENS D'EMULATION, comme témo ignages hebclomadaires (1 fr. le cent) et tableaux d'honneur mensuels (1 fr. 20 le cent). ~

Au prochain Numéro sera joint en supli-ment, un beau travail intitulé : LES VISITES D'ECOJJE, par un ancien inspecteur.

Le eonscrU de l'an 1812 1 Le ciel est gris, nébuleux. Les feuilles jaunies se détachent une à une, - et comme à regret, - des branches tortueuses; puis, chassées par l'Apre bise, elles s'en vout bruire tristement le long d'un sentier boueux... Tout est muet dans les grands prés. Dans les haies délabrées, dans les bosquets dépouillés, aucune voix ne se fait entendre ; leurs hôtea ne redisent plus à la bergère rêveuse les doux gazouillements : ils ont quitté pour des rives plus riantes nos brumeuses campagnes.

SION. 25 Février

1890-91

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION NOS COMMENÇANTS

Dans beaucoup de cl asses, les pl us jeunes élèves sont Gasés sur un ou deux petits bancs ad hoc placés le long d'un des pans du mur de la salle d'école. On les confie à un moniteur qui est chargé de leur apprendre les lettres. Le maître, qui a déjà. à faire plus qu'il ne peut avec les autres sectJOr,s, se contenteril. de les surveiller de loin. Bienheureux s'il peut chaque jom· le ur arracher à la dérobée à chacun un mot ou deux du syllab:lire. Il ne sera donc nullement question de leur parler d'écriture avant qu'ils sachent passablement lire. Du reste, il a souvent une excellente raison pour ne pas le faire, cat· la salle d'école étant trop petite, manqu ant de place et de bancs, il lui sera ....matériellement impossible de les fait·e com;nencet· à écrire dès leur entrée à l'école. Ce ne sera donc qu'à la seconde, et padois à leur troisième anuée .:;colaire, qu'on leur mettra une plume et du papier entre les mains, pour leur faire commencer les ûâtons. On comprend que cette · manière de procédet' retarde considérablement les débutants. Au heu de faire marcher de front la lecture et l'écriture, ou ne prend ces branches que l'une après l'autre. Pourtant ce sont deux matières qm, loin de s'exclure l'une l'autre, se prêtent un appui réciproque, puisque l'écriture vient graver dans la mémoire ce qu'on a vu dans le syllabaire. Par l'attention que l'enfant doit prêter en exécutant la forme graphique des lettres ou mots, il profite de l'intUItion pour· mieux graver dans sa mémoire ce qu'on lui aurA montré sur son syllabaire. Voilà ~omment la ler.ture et l'écriture s'entr'aident réciproquement? Puis, un avantage qui n'est pas à dédaigner, c'est qu'en procédant ainsi, les ëlèves n'auront jamais une minute à perdre en clas6e, tan-


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dis qu'autrement il sera impossible de les occuper continuellement durant toute la classe. Et n'étant pas occupés à quelque chose d'utile, il3 se dissiperont, s'amuseront t~t troubleront l'ordre de l'enfance, car l'enfance n'est jamais inactive. Avec ce système, no3 écoliers arrivent à 9 ou f 0 ans sans avoir presque rien appris. Ce n'est donc pas étonnant qu'on soit si en retard. · Ajoutons, en passant, que la méthode Analatico-Synthétique de lecture et d'écriture, publiée par M. F. Payot, à Lausanne, se prête beaucoup mieux que celle que nous suivons généralement pour apprendre il. lire et à écrire en même temps. Quelques-unes de nos classes en sont déjà pourvues et s'en trouvent très bien. Il serait donc vivement à désirer qu'on se hâtât de l'introduire définitivement dan s toutes nos écoles. Maintenant, peut-on accuser nos maîtres d'école d'insouciance ou de paresse, et mettre sur leur compte les funestes suites de l'anomalie que nous venons de signaler ? Certainement non, puisqu'ils n'ont pas les moyens matériels de faire davantage. Ce sont donc les autorités communales qui sont ici en défaut, et ce sont à elles qu'on doit imputer les retards que subit forcément leur jeunesse pour le simple fait d'avoir des bancs de classe en nombre insuffisant et des salles trop peu spacieuses. Que MM. les inspecteurs soient donc fermes pour obliger les communes à établir partout le né~essaire ? - Nous reconnaissons que dans beaucoup d'endroits les municipaux se font tirer l'oreille avant d'agir. Eh bien alors, il faut que l'autorité supérieure se montre énergique et ne se contente pas de s1mples promesses. C'est temps qu'on entre résolume~t dans la voie de l'action, si nous voulons progresser et faire honneur au nom valaisan. M.

ISouvenirs d'une Institutrice (Suite} - Pour en revenir à nos enfants, vous m'avez assuré tout à l'heure que vous êtes également contente de tous les trois; eh bien ! permettez-moi de vous faire observer

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9~e ce n'est. pas .possible. Les deux maîtres qai ont été

dans .la JOU~'i~e, ~e sont plaints de l'aîné de mes enfants qm, paratt-11, na rien fait qui vaille. En général, je ~e c?mpr~nds pas .comment il se fait que vous ne soyez Jamais me~ontente de lui, tandis que tous les autres maîtres se plaignent sans cesse de sa paresse, de sa désobéissan.ce, de ~on impertinence même. Si je devais m'en t~mr~ pour JUger, ,à vos explications de tantôt, j'en serais redmt a e~cuser 1enfant et à penser que ses maîtres üut tort, ce, qm est inadmissible, vu la réputation de pédagogues qu ont ces deux messieurs. Il est certain que vous auriez tort d'excuser l'enfant. Vous voyez? ,. 9e serait une faute que d'excuser l'enfant, lor~; même qu 11 ua pas tort, repris-je avec le plus grand calme. Il est bon que l'enfant comprenne qu'il a des devoirs à remplir et qu:il est responsable de ses actes. Il est bon qu'il s~ ~asse VIOlence. parce que, s'il ne fait pas de cas de l'opmwn. de son maître, il doit faire grand cas de la vôtre et cramdre de vous déplaire ou de vous affliger. T~ut. ce~a est très beau en théorie, mais il y a loin Je la tbeone a la pratique. - Je le sais par expérience. - Malgré tou~, .et quoi que vous en disiez, je n'admets ~as que vous pmssiez être également contente de vos trois e,Iè.ves. Je pense qu~ vous vous trompez sur le compte de 1 amé;. c~r, enfin, ll est moins doué et il a un caractère plus.d1ffi~Ile q~e les deux cadets. Moi, qui leur fais donner la meme education à tous trois, j'ai le crêve-cœur de consh~er. q~e cel?i dont je m'occupe plus particuiièrement est mdtfferent. a t?ut ce que jè fais pour lui. II semblerait même que plus Je fa1s, ·moins il en a de gré et moins il se dé· veloppe. ICI

Je ne. r.épondis rien à mon interlocuteur, car je savais par exp.enenc.e, que sur cette question-là, nous ne nou~ entendrwns .Jamais: Il eûl fallu toucher certains points, dont nous ne pouvwns parler fl·ancbeme ut ni l'un ni l'au·


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tre. Dévoiler toute ma pensée, c'eût. été affliger l'excellent homme qui me parlait; ne la lui dire qu'à demi, c'eût. été le tromper. Or, je ne voulais ni l'un ni l'autre, car j'ai pour lui une profonde estime et une amitié sincère. - Allons, reprit-il, voyant que je ne lui répondais rien il faut que vous me donniez une bonne fois votre opinion: - Sur quoi? - Mais sur l'éducation de mes enfants. - Je veux bien. Seulement, je vous préviens que je risque de mettre votre patience à une rude épreuve et de vous ennuyer. - Ne cra.ignez pas de me 'fatiguer. Allez, je suis tout oreille. -- Ma pensée, puisque vous voulez la connaître, fis-je après m'être recueillie un instant, est que l'éducation qu'on donne actuellement à la jeunes:;e n'est pas ce qu'elle deHait être. Il me semble que, pour l'éducation, nous ne sommes pas dans le mouvement qui force l'humanité à marcher dans la voie du progt·ès. Nous réformons peu à peu nos institutions, nous nous imposons d'incessants sacrifices lorsqu'il y va d'nn intérêt Jirect., et il semblerait qu'en ce qui cont:erne l'éducation, ce soit comme un parti pris de ne point modifier un système qui ne répond pas aux besoins de la société moderne, et qui n'est basé ni sur la nature ni sur la vérité, puisqu'il sacrifie fatalement l'individu. - pieu me pardonne, vous voilà lancée en pleine philosophte ! Ne nous perdons pas dans les nuages, restons sur la terre, voulez-vous ? ... - Ne parlons donc que de vos enfants, puisque vous ~(A suivre.) y tenez. Réformes orthographiques de la langue française (suite) C'est toujours M. Havet qui parle : « Apeler, étymologiquement, n'a pas droit à un p de ~lus qu'apa~ser,_ ni ag_régat à u~ g de plus qu'agrégé. Même J. p_our_ g n a nen qm choque l étymologie; nous pourrions ecme Jenre comme nous pouvions écrire jouir ou jaune,

car (les gens rlu métier le savent bien) dans tous ces mot~ également le j vient d'un ancien g. Et il serait bien plus « étymologique » d'écrire ci-jît, du latin jacet, qui s'écrit par un j. Enfin l'étymologie ne souffrirait nullement si on se mettait à écrire home par un m, comme homicide et le latin homo; ou bien honem· par un seul n, comme on éct·it aujourd'hui honorer, honorifique, honorable, et comme en latin, en anglais, en italien, honor, honour, onore. ·Et si quelqu'un peut s'effrayer à l'idée d'écrire un cart du latin qum·tus, comme un carré du latin quadratus, c'est peut-être l'homme du monde, ce n'est certainement pas l'étymologiste. Celui-.;i, au contraire, applaudit par métier à tout changement qui est de nature à rendre les rapports mutuels des mots plus réguliers, et par conséquent plus clairs. Il serait t:harmé de vmr, entre beuf (non plus bœuf) et bouvier, exactement le même rapport qu'entre neuf et nouveau. Et il éprouverait non nn agacement, mais bien uue sorte de jouissance, à écrire comme en vieux français, avec la simplkité du bon sens : cine, cis, cet, dis, vint, mile. )) Tous les mots terminés en ent devraient s'écrire ant. En le faisant, les règles d'exceptions dont on surt:harge nos grammaires seraient diminuées. Les enfants ne confondraient plus, comme ils le font souvent, les noms terminés par ent av !le b troisième personne du présent de l'indicatif terminée aussi par ent : exemple : un affluent, ils affluent; un 1:onfluent, ils confluent; un adhérent, ils adhérent, etc. Je lisais dernièrement dans l'Avenir, journal sténograpraphique, un article intitulé : De la clarté, s. v. p.

Voici ce qu'il disait : « N'y aurait-il pas moyen de rendre plus claires les phrases suivantes : Il est à l'est. Il convient qu'ils vous convient. Ils content que tu eg content. Les poules · du couvent couvent. Nous notions des notions. Nous portions des portions. Nous exécutions des exécutions. Nous éditions des éditions. Ils excellent dans ce qui est excellent. Nous mentions en fai-


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sant ces menti~ns. Nous relations ces relations. On est mille dans cette famille. Il ne faut pas se fier au fier. Laissez ~es qu~lles tranguilles: On a mis le village au pillage. Nous mvent10n~ des mventl~ns: Mes fils valent mieux que mes fi.ls. Ils negligent ce negligent. Ils président à côté du préSident. Tou~ en prononçant set, nous écrivons sept. C'est un .recul : l ort~ographe du mot set se trouve dans le plus anc1en manuscrit de la Chanson de Roland exécutée au XII• siècle. Nous écrivons aussi : dix et vingt. C'est éaalement un recul. Le même manuscrit a dis et vint. Nous mettons un pseudodütongue à claire, de clara, c'est un recul : le manuscrit en question a clere. Nous notons par une lettre grecque l'adverbe y, qui vient du latin ibi. Le manuscrit a i. C'est un recul de ne plus mettre comme le vieux copiste, une consonne simple à appel~r, aller, nouvelle, belle, terre, honneur, comme, homme. » Ces observations ne sont quejustes. Pourquoi ne pas écrire action avec un ç ou, comme le recommandait feu M. Didot, en mettant une cédille au t pour indiquer qu'il se prononce comme ç : exemple : une portion, une recommandation. Rien de plus simple alors de distinguer Jes notions de nous notions, les éditions de nous éditions, etc. Il n'est pas très facile, surtout pour les enfants, de sa voir dans les mots où se trouvent les lettres ti ou soit ci. Ainsi l'on dit pitié, amitié, initié; chrétiens, Capétiens, etc., etc. (A suivre) M. MARCHAND, Instituteur. DE LA LECTURE

On est encore à se demander si les avertissements que nous a donnés l'Ecole primaire au sujet de cette branche de l'enseignement ont produit leur effet? C'est une question qui, à mon a.vis, est sujette à commentaires ! Il est vrai, nous avons été avertis assez souvent, trop souvP.nt peut-être, diront quelques-uns, du peu de progrès que nous faisons dans cette partie, ~ais nous gardons cependant et toujours notre rang si peu enVIable. Quel est Je moyen d'y remédier? Je voici tout trouvé : Qu'on nous parle plus souvent dans l'Ecole primaire des moyens d'arriver à une bonne lecture, et que

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J'on se taise sur le mal qui, hélas, n'est que trop connu et trop porté à nous décourager. Mais pour cela. il faut, comme je l'ai déjà dit antérieurement, que les in.stituteurs prennent la peine d'exhiber leur manière d'enseigner. Pensant que mon e :~emple sera suivi, j'essaie d'exposer ma méthode; bien loin da supposer, d'ailleurs, qu'elle soit exempte de critique. je la trouve moi-même encore bien imparfaite. Du reste le lecteur en j 11 gera :

t) Premières années d'école. Voici uu jeune enfant qui se présente à l'école pour la première fois, il ne sait pas ce que c'est qu'un maîtt·e, il se le figure comme un tyran, il n'aura peut-être pa~ encore entendu un ~eu! mot de français, ce qui n'est pas rare (l'année dernière, sur une quinzaine d'élèves qui sont venus pour la première fois dans mon école, pas un seul ne comprenait la signification du mot oui) irons-nons complètement abandonner cet élève aux caprices d'un moniteur? Prenons garde de le faire; bien vite, cette jeune intelligence perdrait ainsi le goût de l'école. Essayons d'abord, par tous les moyens possibles, à gagner sa confiance par une douceur tenant de celle d'une mère, mais que nous devrons abandonner plus tard. Cela fait, les faux préjugés disparaîtront et ee set·a à mon avis un grand pas de t:I.it "ers le progrès. Peu à peu nous lui ferons goûter le plaisir qu'il y a de vaincre les difficultés et la satisfaction que procure le sa voir ; nous lui montrerons souvent les p1·ogrès réalisés, évitant da le décourager par celui qui reste à faire. Parmi les élèves d'une école, nous devons choi3ir comme moniteurs ceux qui lisent le mieux, et encore ne faut-il pas leur confier une section sans les avoir bien initiés auparavant à la maniere d'enseigner. Après clJaque classe, nous constateron3. le vhemin déjà fait, et nous encouragerons lAs plus avancés en les employant comme moniteurs pendant quelques instants: ainsi nous établirons parmi les élèves une salutaire émulation. (A suivre.)


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au ?hàtea~ de B~r~houd et le transporte ensuite à Yverdon. Mats son Incapact~e gouvernementale et les désordres de son administration amenèrent la décadence rie l'établissement d'abord très flori;;sant. L::~ base de sa méthode est l'intuition ' mot dérivé du latin mtueri et signifiant voir considérer d~ ~r.ès et jusqu'au food. Etle forme Je jugemen't de l'enfant par l educatiOn des sens, par l'analyse et la définition des o!ljets . C'e~t la méthode in tuitive. {A suivre.) ALFRED CHARRON, ancien Professeur.

Notes sur l'Histoire de l'Enseignement (Suite) L 'enseignement sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV

Nous sommes arrivés, dans ces notes rapides sur l'histoire de l'enseignement, au fameux siècle de Louis XIV où nous voyons brillet·, au milieu d'une pléiade do grands bommes, Jacques-Bénigne Bossuet ( 1627-170~) surnommé l'Aigle de Meaux, à la fois orateur7 historien, philosophe, théoloaien. qu i fut évêque de Meaux et précepteur du Grand Dauphin . Plus tard, Françoise d'Aubigné, marquise dl3 Maintenon (1635 · 1719) fut appelée par Louis XlV et M11• de Montespan pour diriger l'éducation de leurs enfants. Elle fonda, en 1685, la maison d'éducation de Saint-Cyr, pour y élever des jeunes filles nobles et pauvres . Ou lui dOJt des Lettres pleines d' espt·it et de bon sens qui la font place r au rang de nos premie l's écrivains. VArs la même époque, c'est-à-dire à la fi n du XVIII- siè11le, Jean-Baptiste de Lasalle fondait l'Institut des Frères des Ecoles chréti ~>nnes , qui contribua beaucoup à ~a _diffusion _de l'im~truction primaire . Lasalle, (16..,1-1719), etait un gentilhomme du comté de Champaaoe, qui embrassa fort jeune la carrière sacerdotale dans Jaqueile tl sfl distingua . De fortes é tudes et une éloquence persuasi ve lui p3rmettaient d'aspirer aux plus hautes dignités de l'Eglise; mais il se con tenta d'être chanoine de Reims et borna toute son ambition à la propagation de l'enseignement popu laire. Un contemporain de Lasalle, Fraoçoi-: de Saliguae de L a Mothe Fénelon, (165i-1715), moralislR et théologieo, excellent li ttérateur, archevêque de Cambrai, fut précepteut· du duc de Bo~rgogne, fils de Louis XIV. Il a éc!·it Télémaque et l'Educatton des filles. Ses ouvrages sont rema rquables par la beauté du style e t réflètent les vertus douces et. aimables aui le firent vénérer pendant sa vie. A côté de l'illustre Fénêlon citons aussi Rollin, (1661-1741), célèbre historien, littérateur ~t poète . professeur et recteur do l'Université, qui a publié des ouvrages estimés, entre autres le Traité des Etudes. Après la ..nort du Grand Roi, l'impulsion donnée à l'enseignement continue. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), né à Genève, un de nos meilleurs prosateurs, écrit l'Emile ou de l'Education. C'est un philosophe spiritualiste, convaincu de la spiritualité et de l'immortalité de l'âme, de l'existence et de la bonté de Dieu. Un autre philosophe célèbre, chef de l'école sensualiste. Cond!llac, (1.715-1,780) né à Grenoble , publie l'Essai sur l'origine des connaissances humaines, la Logique, le Traité des sensations. En Suisse, le célèbre instituteur Pestalozzi , (1746-1827) fonde son premier institut

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Mémorial d'un Instituteur De la pente occidentale d'un c6teau : 3 nov. 188 . . . . Me voici à la v~>ille de commencer la

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c~asse! Ce moment est toujours rempli Je craintes et d'appréhen-

Sions pour un débutant. Aussi, s uis-je absorbé par la préparation des l~çon~ de demain. Mes efforts sont vains. La nuit porte consetl, dtt-on quelquefois, et je me réjouis de trouver dans le. repos _des inspirations que je n'ai pas eues pendan t la journ~e _: mais le sommeil ne vien t pas l . .. La nuit est longue et pemble, remplie de troubles et d'inquiétudes, et le fameux proverbe a peu d'actualité pour cette circonstance! . 4 nov. 188 . . . . Le rr.atin, soucienx et inquiet, je me mets a genoux aux pieds du crucifix demandant ardemment au Tout·Puissant les lumières qui rn~ faisaient défaut. L e priant de me secourir dans ce moment. et de m'assister de ses grâces dans la pénible mission que je vais commencer. Ensutte, me sentant plus de courage, je me rends à la salle d'école avec ~oute 1~ fermeté et la résolution de mes 17 ans! .J'avoue que Je ne VIS pas entrer tous mes élèves : mon esprit et toutes mes facul iés s_o nt absorbés par des préoccupations plus sérieuses 1 Enfin, tant b1en que mal je commence la classe, ne sachant t~op quelle mine faire, quel air prendre. Ma première leçon n est pas longue : quelques mots pour l'ouverture, un petit examen, la fixation des devoirs et des leçons, tel est mon p~ogr~mme pour CHtte fameuse journée ! Et, à dire vrai, je n en fus pas précisément mécontent. 5 n?v. 188 . . .. La présence des élèves m'effraye moins que hte~. lts me paraissent plus timides et moins turbulents. La 'dtscipllùe est sévère 1 on me comprend • parait-il! l 1 J attends d'ailleurs la visite dq la commissiOn scolaire. Je ~·?n ré_jouis, car elle m'aidera puissamment, j'en suis convaincu, a etabhr un boo ordre dans ma classe. Mais . . .. ô déception ! le ,Prési?ent de la Commission me fait dire par une élève qu 1! IUJ est impossible de visiter la classe aujourd'hu i l ... Je le regrette beaucoup ; ce sera pour la prochai:1e occasion.

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~ourgeoisie, se dédommagP.r d.u dérangement que nécessite l.accomphssement de leurs fonctiOns. D'ici 00 peut les entendre rtre.: le ~ru•! du choc des. coupes. meurt dans les longs détours de l es.caher • ombre et anttqut~ qUI conduit à la cave. Heureuse commiSSIOO d'école 1 . 13 nov. 188 ·: . : Je ~ais décidément tenir deux classes par JO ur. ~\ commissiOn VIent de m'y autoriser: ce n'est pas trop tot· ~~ fA suivre.)

J e reçois en même temps un avis formel de ns tenir qu'une classe par jour, jusqu'à nouvel ordre. Les parents, me dit-on. ont besoin de leurs enfants pour se taire aider dans leurs travaux. Et puis, ajoute-t-on amicalement, vous n'avez nen à perdre ; ces iournées sont tout de même comptées .... 6 nov. 1.88 . ... Je me plais de plus en plus avec les élèves. Je crois pouvoir faire quelque chose avec eux. Il est vrai que les devo.irs ne me paraissent guère soignés et les cahiers fort malpropres; mais avec un peu de temps et de patience, on apportera des changements à cet égard. Mais les bergers foot un bruit épouvantable autour de la maison d'école, avec leurs gros fouAts. Sans doute, ils croient être agréables de cette manière, et c'est ainsi qu'ils manifestent leur joie et leur entrain Il (Une autre place conviendrait mieux à l'expansion de leur joie.) 7 nov. i88 .. :. Aujourd'hui, quelques élèves n'ont pas su leurs leçons. Je les ai retenus après la classe. Il paraît que ceci n'est pas de leur goftt, car plusieurs se sont mis à pleurer, pensant peut-être m'émouvoir; mais peines perdues ! ... Je reçois la visite d'une bonne commère qui vient me recommander ses deux enfants. c Ils sont gentils, me dit-elle; • cependant, l'un d'eux a été un peu étourdi l'année dernière. c Ayant ajouté foi à ce qu'il nous racontait sur la classe (il • avait été puni 1), nous avons critiqué le bon Régent. Celui• ci s'en est plaint à la Commission et à M. l'lospecteur. On • nous a menacés de la prison et de l'amende. Nous avons dû c nous humilier pour éviter de plus grands désagréments. c Mais maintenant, nous ne soutenons plus nos enfants: leurs 4 récits ne sont trop souvent que des mensonges. , Je dus seul rire de cette histoire que je connaissais déjà à fond et que la maman avait cru devoir modifier pour la circonstance. 11 nov. f88 .... Voilà 8 jours que la classe est commencée. Je suis content de mes élèves. En général ils sont studieux et soumis. Aujourd'hui enfin, j'ai reçu la visite de la commission. Après une courte inspection, avant de partir, l'un des membres a cru devoir déployer toute son éloquence pour adresser aux élèves un discours pathétique, leur retraçant, en tern:::.as expressifs, les devoirs des écoliers etc. Les enfants le regardaient avec frayeur, le croJant courroucé tant son regard et ses gestes étatent terribles. Et je doute tort qu'ils aient compris le langage relevé de l'orateur qui, du reste, avait un autre but que celui de se faire comprendre aux élèves ..... On abrégea la betsogne, car deux membres de la commission (le' président n'étaut qu~ pour la forme 1) devaient encore passer à la cave de la

PARTIE PRATIQUE Comment _on doit s'y prendre pour acquérir une bonne rédactwn. LETTRE Sujet. Ecr.ireà un frère pour lui dire comment on doit s'y prenàre pour a~quénr. une bonne rédaction. Idées à développer 1) parler fra~ç~ 1s, 2) hre beaucoup, 3) mettre du soin dans ses compos:tl~ns, 4) ~es..li.r e et l_es relire, 5) ne pas se décourager, 6) ev1ter les repetitions frequentes des mêmes mots. X .. . , le .... 1891. Bien cher frèrtl, C'est avec plaisir que j'ai reçu ta dernière bonne lettre J!~rce qu'elle me prou.ve que tu commences à comprendr~ 1 1mp~rtance et le prtx d'une bonne et solide instruction. Aussi, est-ce avec plais!r que je viens, selon ton désir, te donner quelqu~s c?nsells . qui t'aideront à parvenir à bien rédtger . 1) Fats-toi une regle de parler français chaque fois que tu le pourras, car c'est surtout par l'exercice que l'on apprend à s'exprimer et à écrire correctement. - 2) Pendant .les longues soit·ées d'biver faio-toi une habitude de lire chaque JOU r quelques pages dans un bon livre. C'est surtout en lisant que l'on meuble son intelligence d'idées et que l'on élargit le ,cercle de ses conna1 ss~nces. -- 3) Chaque fois que tes ~a1tt·es te do~neron! un sujet de compositioo, traite le touJOurs ave~ so1n en t efforçant de faire chaque fois mieux. 4) Une. fois q~e t~ auras fait une composition ou lettre, relisla. plusieurs fois bien attentivement, et tu verras que chaque fOis, tu Y. tro1:1ver~s quelque chose à corriger. - 5) Ne te décourage Jamais: si on ne réussit pas hien une fois, on cherche à prendre sa revanche en faisant mivux la fOis suivante. 6) Dans toutes tes compositions il faut éviter de trop répéter les mêmes mots. Voilà,. en résumé, leR principales règles à suivre si tu veux comme Je n'en doute pas, arriver à bit-n compose'r. ' Ton dévoué N.

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Questionnaire d'histoire de la Suisse (suite) ~ 26. 1) Que dtu·a la. paix, depuis la trève de Thor berg? ~) Mais qu arriva-t-il après ce temps? 3) Quelle était la. force de son armée, où alla-t-il et que fit-il ? 4) Que firent les Bernois et les troupes du duc Léopold ? 5) ~1ais qu'arriva-t-il tm jour à 3000 d'entre eux ? 6) Quelles suites eut cet exemple et que firent les Bernois et les Fribom·geois ? 7} Que fit le bourg à la suite de ces échecs ? § 27. - 1) Que se passa-t -il à Soleure six ans après la. défaite d'Enguenand de Coucy? 2) Qu'était-il arrivé à la maison de Ky bourg? 3) Que possédait encore Rodolphe, et que résolut-il ? 4) Arrivé devant la ville, que trouva-t-il ? 5) Qui avait donné l'éveil, et que dut faire le comte ? 6) Quelle récompense reçut Jean Roth r § 28. - 1) Quand eut lieu la bataille de Sempach? 2) Qu'avait conclu l'Autriche, mais que surgit-il? 3) Qu'avaient fait r~ucerne et Schwytz, et que résolut le duc Léopold? 4) Quand arriva l'armée du duc, et quelle en était la force ? 5) Qui commandait les Confédérés, et combien ét~ut­ ils ~ 6) Où alla-t-elle camper, et que firent les Confédérés av;tnt le combat ? 7) Que fait, soudain, Léopold ? 8) A lelll' tour, que font les Confédérés? 9) Qu'entendit-on tout à coup? 10) A ces mots, que fait Winkelried? 11) Que font ensuite les Suisses, et qu'en réstùte-t-il? 12) Comment combattent les Confédérés, et que fa.it le duc? 13) Qu'arrive-t-il à la chute du duc, et que font les cavaliers? 14) Quelles furent les pertes de l 'ennemi '? 15) Quelle fut l'impression de cette défaite, que fit le peuple, et que conclut l'Autriche? § 29. - Quand eurent lien le massacre de W eesen et la. bataille de Noofels ? 2) Qu'avaient fait les Confédérés après le combat de Sempach? 3) Qu'arrive-t-il au milieu de la nuit et quel est le sort <le la. garnison ? 4) Qu'arriva-t-il deux ans apr ès? 5) Que fit l'Autriche? 6) Quels travaux exécutent les Glaronnais ? 7) lla.is que font les Auricbiens ? 8) De Noofels, où vont les Autrichiens? 9) Pendant ce temps, que font les montagnards, et que s'ensuit-il ? 10) Racontez ce combat. 11) 0e firent les vainquelU's après la victoire '! 12) Comment se termina cette guerre? l 3) Que firent les députés des cantons en 1393 ? 13) Quel nom reçut cette convention ? § 30. - 1) Quand eurent lieu les guerres d'Appenzell? 2) De qui dépendait le pays d'Appenzell, et à qui ét aient confiées l'administration et la }Jerception <les impôts ? 3) Quel refus firent les Appenzellois, et à quels a.ctes se livrèrent-ils ? 4) Que firent plusieu1·s villes de la Souabe et ensuite leurs troupes ? 5) Pendant que ces troupes étaient en marche, que firent tout à. coup les Appenzellois ? 6) Que durent faire les mêmes troupes, que laissèrent-elles, et quand eut lieu ce combat? 7) Que fit l'abbé après cet échec ? 8) Sur ces entrefaites, que fit un seigneur de Souabe ? 9) Que fit l 'assemblée des députés ? 10) .Pendant ce temps, que faisait l'armée de Frédéric, et comment était-elle divisée? 11) Où se dirigèrent ces deux .:orps d'armée '! 12) Comment étaient la route et le sol ? 13) A quoi ont recom·s les Appenzellois, et que font-ils? 14) Comment se ba.t l'ennemi, et qu'aperçoit-on tout à coup? 15) A .cette vue, que font les Autrichiens ? 16) Que se passe-t-il pendant la fuite, quelles pertes subit l'ennemi, et quand eut lieu ce combat? 17) Que firent ensuite les vainqueurs? 18) Qu'obtinrent plus tard les Appenzellois? § 31. - 1) Quel évènement eut lieu à Constance en 1414? 2) Qui assista à ce Concile et quelle élection y eut· il? 3) Qu'arriva.-t-il à l'archi-

109 duc ]<):Méric ? 4) Que firent les Bernois, ot quelles localités passèrent sous leur domination? 5) Que firent les Ztu·icois et les Lucernois 1 6) Que :firent les a.utres ca.ntons ~t que devint _l'Argovie? § 32. - 1) Que se passa-t-il dans une fone de Varèse? 2) Qu'exigél'eut les cantons, et que firent-ils ensuite? 3) Que firent-ils en se retirant? 4) A son tour, que fit le duc? 5) Que demandèrent Uri et Unterwald, et quel fut le résultat de cette démarche ? 6) Quelle éta.it la force de leur armée, que fit celle-ci, et quel jour était-ce? 7) Dans quelle situation se trouvèrent les Suisses, et comment luttèrent-ils ? 8) Quels furent les épisodes et les principales victimes de cette lutte ? 9) Quelles furent la. dm·ée et l'issue du combat? 10) Tous les Suisses quittèrent-ils le pays? 11) Que résolut un homme de cœur, et que fit-il? 12) A cette nouvelle, que fait le duc de l<Iilan? 13) Que fait ensuite Ryssig, et quel secours lui arrive-t-il? 14) E n présence de ces forces, que résolut le duc, et de quels moyens usa-t-il ? 15) Quelle fut l'issue des négocia.tions?

Cours de dictées (suite) XI Même exercice que précédemment.

Une mort douce suit une vie vertueuse. La vertu a un p>~.rfum plus doux q11e celui dets fleurs. La flatterie est une fausse monnaie qu'il faut rejeter. Allons à la campagne respirer l'air frais du matin et fouler l'herbe fraîche de nos vallée!s. Admirez dans la variété des fleurs la puissance &éatrice. Craignez du vice l'amorce trompeuse. L'homme trompeur sera pris dans ses filets . Il règne un froid excessif dans la zôoe glaciale. Cet homme ressent une douleur excesswe à la tête. Un homme malheureux est un être sa&é. La malheureuse faute d'Adam a perdu là genre humain. La colère est une passion violente et impétueuse. Dieu punit d'une peine éternelle le péché mortel non pardonné, et d'une peine temporelle le péché véniel. Une parole douce et naïve plait sm· les lèvres d'un enfant. Le saule aime une eau vive, et l'aune, une eau dormante. QUESTIONS. · - 1. Les homonymes de mm·t sont Maure, mors, rn o1·ds. Définir ces mots. - 2. L'homonyme de fausse est fo sse.3. Les homonymes d'e air sont ai?·e, ère, erre, hai1·e, hèr e. - 4 . L 'homonyme de vice est vis. - 5. L'homonyme de être est hêt1·e. - 6. Comment l'adjectif mortel fait-il au féminin ? Pourquoi ?

XII Même exer cice que précédemment.

L'instruction religieuse est essentielle. Fuyez la molle oisive té . L a chèvre e8t vive, capricieuse et vagabonde. J'écoute la voix plain tive de la tourterelle. Que la nuit est longue et pén ible pour le malade souffrant! La vertu est plus p récieuse que la scie ncE>. L'hirondelle est la messagère de la belle saison. Le champ du paresseux est improductif. La poule est t'igilante 9t soigneuse quand elle a des poussins. La douleur intérieure n'en est que plus vive. IV1on vieil ami E'St venu me voir avec


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savourais par avance les douceurs qu'allait me procurer ma future position. La seule chose qui me Jéplaisait, c'était que là on était en grand renom de progrès en grand. Mais, me disais-je, puisque je serai plongé dans les délices du progrès jusqu'aux oreilles, ça doit avoir pour compagne la politesse, et une politesse exquise à faire envie à un Parisien. Naturellement que ja me proposais de mon côté de me conformer à tout~s les règles des convenances, comme on doit toujours le faire. S'il n'y a pas de food il y aura au moins des formes, me disais-je, et sut· cette prévision je m'abandonnais sans détour à la douce espérance de passer une charmante et bonne campagne scolaire. Le 4, novembre au soir j'arrivai donc, par le demi er train, snr le théâtre du champ de labeur, je pourrais presque dire des ronces. En ayant informé l'autorité, je me figurais que quelqu'un serait venu m'att*'ndre à la gare, vu que cette localité m'était totalement inconnue n'y ayant jamais été. Descendu du train, je ne vis personne venir à ma rencontre. Que faire 't . .. ûù aller'f- C'était nuit at je ne connaissais personne. Seulement je me rappelais avoir vu une fois ou l'autre M. le curé qui, quelques années auparavant, m'avait fait l'honneur de me demander mes services pour le poste que j'allais occuper ; je me hasardats donc à me faire conduire à la cure. Là je trouvais mon compagnon de peine, jeune instituteur plein de zèle et de dévoûment. Je fus, malgré ce surcroît d'hôtes, le bienvenu. On fit connaissance, on devisa de chose et d'autre et surtout d'école, jusqu'au moment où nous allâmes nous reposer pour prendre un peu de repos. . . . Placé dans une modeste chambre, meublee stmplement, Je passais une bonne nuit et mon lit se chargea de me remettre des fatigues de la veille. Le lendemain, après avoir entendu la messe et déjellné copieusement, il fallut se rendre à l'école dont l'ouverture venait d'être annoncée au son de la cloche. N'ayant ni effets ni livres, et presque pas d'élèveg, cette séance fut des olus courtes. Un des jours suivants. la Commission scolaire nous fit l'honneur de sa première visite. Elle ~onstata que tout le matériel de.l'école était au grand complet. et qu'il n~ manq~ai t plus que les élèves, car j'en étais encore à la dem1-douzam~. On les compta, et recompta, et l'on vit qu'il n'en manquait plus que les cinq sixièmes. Oh 1 ça c'est donc toujours la même chose, se dit-on, nos garçons sont occupés à. mener paît~e le bétail, d'ici à la fin du mois ils arriveront; s1gnons le regtstre et allons-nous en, nous ne savons également rien que faire ici. Sitôt dit, sitôt fait. Dix minutes avaient suffi pour cette

son bel habit neuf. Un enfant bien élevé ne s'arrête pas sur la place publique. Un livre n'est beau qu'autant qu'il est bon. La basse flatterie ne peut plaire qu'à la sotte vanité. Préferez une lecture instructive et amusante à une conversation inutile et souvent ennuyeuse. Une terre trop sèche n'est pas productive. QUESTIONS. - Comment l'adjectif religieuse fait-il au masculin ? Pourquoi? - 2. Vertu: disposition habituelle qui nous porte à la pratique d'un certain bien. - 3. Science: connaissance vra1e de ce qui est (saint Jean-de-Damas). - 4. L'homonyme de bon est bond. - 5. Vanité : estime et recherche de ce qui n'a ni consistance ni .durée.

XIII

Recopier la dictée et mettre, à part, dans une première colonne, les adJectifs écrits au masculin singulier, et, , dans une seconde colonne, ces mêmes adjectifs écrits a u masculin pluriel.

Les esprits faux sont insupportables. Les vie~lles églises gothiques ferout toujours t'admtration des vrais connaisseurs. Les conseils ag·réables sont rarement des conseil:; utiles. Le mondain prend les biens apparents pour les biens véritables. Les ItalienR sont civils, hospitaliers, spirituels, aptes aux arts et aux sciences. Les Français sont gais, spintuels, actifs, vaillants, généreux, magnanimes. Les vietlla1·ds instruits et vertueux sont des set·res où, malgré l'hiver, on trouve des fleurs ooorantes, des fruits succulents et des arbrisseaux rares et utiles. Les souris sont timides par nature At familières par nécessité. Les loups sont naturellement poltrons, mais le besoin les rend ingénieux et hardis. Les ours sont non-seulement sauvages mais solitaires. Cet enfant a ses livre!'! bien rangés el bieu propres.

QUESTIONS. - i . Esprtt faux: esprit qui manque de droiture et de jugement. - 2. Magnanime: qui entreprend de grandes choses pour le bien et les exécute généreusement. - 3. Instruits et v~n·tueux : l'instruction qui n'accompagne pas la vertu est ordinairement plus nuisible qu'utile. - 4. Poltron : qui manque de courage. - 5 . Comment l'adjectif ingénieux fait-il au féminin ? Pourquoi ? Comment fait-il au masculin et au pluriel? Pourquoi? - 6. Sauvage : qui n'est pas apprivoisé. - 7. Solitaire : qui vit seul.

WA81i'llii8 Une réception de régent en 18... au pays du progrès. Grâce à la sollicitude de notre Département de l'Instruction publique, je venais d'être nommé instituteur dans une commune en<'ore assez importante, du moins quant à sa population. Classe peu nombreuse, enseignement facile, n'ayant que les deux premières divisions des garçons, traitement dépassant la cinquantaine règlementaire ; tout cela me souriait et je

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112 première visite. De la première classe on passa à la seconde où on en fit autant. Nous voilà donc inspectes pour un mois. C'était, comme l'on voit, l'inspection électrique; personne n'en fut impressionné, pas même les bancs. Personne ne s'en trouva mieux, sauf les commissaires qui pouvaient alors en toute conscience toucher leur jeton dt! la joumée à la caisse communale. Je profitais de la circonstance pour prier l'autorité de bien vonloir se bâter de me procurer un logement. Mon compagnon en fit autant, car il faut bien savoii' que nous étiOlJS toujours dans le provisoire à la cure. Huit longs jours se passèrent ainsi, lorsque, à bout de patience, nous nous rendîmes auprès du détenteur de la présidence pour lui réclamer, selon que le vent la loi, un logement. car en finale il fallait s'installer. Il nous fut répondu que le cas serait soumis au conseil communal qui en déciderait, et qu'un seul ne pouvait assumer la grande responsabilité de pourvoir au logement de leur personnel enseignant. Après on nous aurait informés des décisions prises à cet égard. On n'était pas pressé, comme on le voit, et cette lenteur, qui laissait percer beaucoup de mauvais vouloir, vous donnait presque la migraine. Bret: après une dizaine de jolll's, mou compagnon fut installé dans une pièce du rez-de-chaussée qui avait servi jadis de gargolte. chambre à cou~ber, salon, réfectoire. cabinet de travail, cuisine, gremer, tout était réuni dans la même pièce où l'on voulait encore me faire entrer. Cependant, sur le refus de l'un et de l'autre, on n'insista pas. On voulut alors me jucher dans une toute petite t.Jellule sans dépendance aucune, où personne n'avait encore .Pu habiter. Contre l'impossible je refusais encore, <~n sorte que Je dus vivre dans Je provisoirP., chez l'homme àe Dieu, encore une huitaine, partageant tour à tour sa table et celle de mon collégue qui n'était rien moins que frugale.

(A suivre/ : • .Dans une de nos communes rurales, un membre de commission scolan·e, aussi hargneux que stupide et dépourvu d'instructiOn, !!e faisait une gloire de prendre en défaut l'institutrice de la localité. En examinant un jour les cahiers des éléves, ne faut-il pas qu'il découvre une énormité pour accabler la pauvre créature. Il vit que les éléves avaient écrit la terminaison du mot hem·eux avec un x. Immédiatement, et contre toutes les règltls de la prudenc.:: et de la plus vulgaire politesse, il s'adresse à la maltresse d'école, et lui fait observer qu'elle ne se donr.ait pas la peine de corriger les cahiers et la preuve en était que le mot heureux se trouvait écrit a~ singulier avec un ifJ sur les cahiers des éléves. A cette sortie saugrenue une hilarité générale éclata ; et, tout penaud et honteux du mauvai; tour que venaient de lui jouer sa suspicion et son ignorance, notre vulgaire pédant fut pris dans ses filets et dut penser en lm-même que le mot heureux le rendait malheureux.

Pat·tout le silence du tombeau. Peu à peu la nuit, descendant de la montagne, a gagné la plaine. L'Angelus du soir nous envoie, comme un dernier adieu du jour, son dernier tintement. Mon Dieu 1 quelle voix sourde, lugubre! On dirait le glas sonnant pour un trépassé ! Qu'êtes-vous devenus, joyeux carillons de mai ? . • • quand vous annonciez avec allégresse la fin d'un beau jour et le comml'lncement d'une belle nuit.. . quand vous réunissiez sous le chaume la bergère rieu~e et le pâtre insoucian~t. Ob 1 pourquoi ne faites- vous plus entendre ces notes légères et cristallines qui vibraient et .sautillaient, - comme une J'Onde de jeunesse en fête, à la tour de l'antique église 'P Non, l'écho ne redira plus, sous la feuillée, vos gais carillona. La fillette, émue, frissonnant de tristes pensers , reconduit à l'étable son folâtrA troup€1au. - Le fils du laboureur, lui, ne retourne plus prendre place au foye r paternel. Il est loin, bien loin des siens et de son hameau. Il a dû abandonner la charrue, lui, dont le cœut· généreux et les bras vaillants étaient l'espoir et le soutien de ses vieux parents, pout· prendre un fusil et aller affronter, sur un sol étran~~r, la misère, la maladie, la mot·t 1 Ah 1 que Dieu garde le pauvre conscrit ! Non, ô mai fleuri , l'écho ne redira plus sous la feuil lée, vos gais carillons. II Dans l'âtre noir, flambe et pétille le fay ard sec. De joyeuses flammes réchauffent la salle aux parois boisées, au plafond soutenu par de longues poutres brunies. Au dehot·s, la nuit est bien sombre et bien froide dans les combes de la montagne, dans les grands bois défeuillés. Derrière la porte, close et verrouillée, le vent du soir vient se plaindre. Dans le lointain, dans la rue obscure, l'enseigne de l'auberge du Cheval-Blanc, suspendue à son crochet de fer, se balance en grinçant. - Pauvr9 p!nte, elle es t bien triste et bien oubliée à cette heure ; on n'y entend plus le bruyant choc d~s verres et les gais refrains. Mais voici, sur la table de chêne, on a servi le frugal repas du soir. Le père, le front pâli, prend place. A ses côtés, la mère s'ee.t assise, en j etant un regard


furtif et anxieux devant elle : vis-à-vis, une chaise de paille est restée vide. Alors, joignant ses vieilles mains tremblottantes, le laboureur a relevé avec effort sa tête blanchie, puis de sa pauvre voix cassée, murmuré une fervente prière : Mon Dieu 1 ramenez-moi mon enfant, mon cher en· fant 1 a-t-il dit en finissant. Et une grosse larme roulait dans son œil éteint. - Amen 1 a dit la mère avec un sanglot. Puis le repas s'est achevé, silencieux. Au dehors, dans la nuit, Je veut chassait toujours de· vant lui les feuilles jaunissantes.

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ANNEE

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SION 16 !lars U9J

L'ECOLE PRIMAIRE

III Pauvres parents 1 longtemps, bien longtemps, ils ont attendu le retour de l'enfant bien-aimé qne la violence de l'étranger avait anaché à leur affection. Mals la guerre est cruelle, impitoyable. Ella se rit de la douleur d' un père et d'une mère, et ne rend point la proie que sa fureur emporte dans l'arène sanglante, .. La mort - que lieu nous envoie comme une suprême consolat1·ice - a mis un terme à cette navrante anxiété, à cette attente sans espoir. - Dans le cimetière du village, tous doux reposent doucement à l'ombre de la vieille église. Le fils dort aussi du sommeil éternel . Il a succombé loin des siens, loin de son hameau, dans d(>s régions lointaines, df\solées. C'est au souffle glacé du Nord que s'est exhalé son dernier soupir... Il est tombé sous les balles moscovites, avec les braves de ce régiment suisse qui - sur les bords de la Bérésina - a su protéger, par un héroïque élan, les aigles du César moderne. Aujourd'hui , danR nos paisibles campagnes, sur nos monts riants, où flotte libre et fier le drapeau de la patrie, le souvenir de ces jours de deuil ne s'est point effacé du cœur du laboureur. Souvent le soir, quand la famille, réunie sous le chaume, se serre autour du foyer qui brille, un vieillard raconte aux enfants du pays l'histoire du conscrit de l'an 1812. A C(> triste récit, le vent de l'Alpe, qui vient chanter dans le vallon, semble mêler des sanglots à sa mélancolique chanson... Hilaire GAY.

REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION Il

L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclnstvement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pour la 8ol8111e, 2 rr. 30. Union po8tale 3 rr. Annoneew, pria- 20 cent. la ligne o" son espace.

Tout ouvrage dont l'Ecole p1·imaù·e 1·ecevra deux exemplaires aura droit à une annone~' ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAI RE : Circulaire du Département de l'Instruction publique concerllant la col!ectt• p our fto mommwnt de Guillaume Tell. - Encore des absences. - Souvenir!;! d 'une Institutrice. - Notes sur l'Histoire de l'Enseignement ( L 'mseignement ;, l'époque contemporaine}. - Une réception de régent au pays du progrès. - Partie pratique: Questionnaire d '!tt"stOt?'e de la S uisse. - Cours de dictùs. - Variétés : Un instituteur eu q 6I . - Echos des conférences. - Abrégé de l'histoire du Valais (pages 2 , :; et -1 de la couverture}.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département

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