No 06 l'Ecole primaire, 1er Février 1892

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mencer à faire cesser le mal pour les sitms et dans sa propre famille. r r

VARIETES - Le Journal de la santé publie un article important sur ta· valeur alimentaire et hygiénique du café au lait si répandu aujourd'hui dans toutes les classes A~ dans tous les pays. Voici cet article, qui intéresse très directement la santé publique. . • Le café au lait, quoique contenant du la1t et étant associé à quantité de pain, est ex~rême~~nt pe~ nourrissant· c'est au contraire un parfait déb1htant; il résulte d'expériences que le café quitte l'estomac à demi digéré, ~ntrainant avec lui le lait et le pain ; or l'économie ne fait rien des matières élaborées à moitié, et c'est predque en pure perte qu'on boit du café au lait. On y gagne de l'anémie, voilà tout. On ferait bien plus sagement de remplacer le café par le l}afé de gland doux, le café de malt, ou autres succédanés moins excitants, mais cent fois plus nutritifs. • Parmi les expériences faites sur l'influence qu'exerce le nomb1·e de traites sur le rendement et les qualités du lait, en voici une qui sembl.e décisive . Pendant onze jours, on a mesuré le la1t d'urie vache que l'on trayait trois fois par jou1·: le produit de ces 33 traites a été de 147 litres : puis, pAndant les 11 jours suivants, on n'a trait la même vache que deux fois par jour, et l'on n'a obtenu que 139 Jitr~s de ~2 traites. Il y a donc au une différence de '!.2 ·litres, soit de 2 litres en moyenne par jour en faveur des 3 traiteR journalières. D'autre pa1·t, on a trait 7 \'aches soumises au même régime pendant tout le temps de l'expérience, d'abord pendant dix jours 3 fois par jour, puis les dix jours suivants, on n'a pratiqué que deux mulsions par jour. Pendant la première période, on a obtenu 756 kil. 300 de lait, et pendant la seconde période, 704 kil. 900. Différence, 51 kil. 400 en faveur des trois traites journalières, soit 5 kil. 140 par jour pour les 7 vaches. L'avantage des trois traites est donc évident sous le rapport de la quantité du lait, et ill'eet encore au point de la qualité, les analyses faites avec les lait~ obtenus ayant indiqué chaque fois une plus grande richesse en beurre daus le lait des trois traites que dans celui de deux traites seulement.

XI•• ANNÉE

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SION Jt.r Février 1 M92

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOCS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prl:l: d'abonnement ponr la 8nl8111e, ~ Cr. SO. 1Jnlon postale 3 fr. -'nnonee111, ptü. 20 cent, la ligne 011 •on espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annoncP ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: A vis important - Causes de la faiblesse des recrues de quelques localités du Valais L 'exactitude dans nos écoles primaires - La gratuité du matériel scolaire (Suite et jin) - La reconnaissance - L'enseignement du chant - Partie pratique: Calcul oral - Composition - Variétés: Le maître d'école au siècle dernùr - Supplément. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


Musique. - Nous empruntons au R ecueil de chants pour l'Ecole el la Famille (3me édition) le joli morceau ci-apri~s. Le personnel enseignant qui désirerait le faire apprendre aux enfants dans les écoles où Je chant est enseigné, n'aura qu'à le demander, et il lni sera en,·oyé le nombre d'exemplaires nécessaire.

SION. 1• Février

1891-92

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

129. La Plainte de l'Oiseau. (Solo el chœur d'en[anlll.)

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Avis important Ceux de nos abonnés auxquels n'a pas encore été réclamé le prix de l'ECOLE PRIMAIRE pour 1891-92 sont priés de réserver bon accueil aux cartes de remboursement qui leur seront adressées dans le courant de février. Causes de la faiblesse des recrues de quelques localités du Valais L'introduction des examens des rer.rues en Suisse fait connaître peu à peu, non seulement les cantons et les districts arrièrés pour l'instruction primaire, mais au&51 les communes dont les autorités ne surveillent pas leurs classes d'une maniére active, ne répriment pas les absences non autorisées; en un mot, n'exercent pas un contrôle sur maître et élèves pour assurer à Jeurs écoles une marche régulière, condition absolument nécessaire pour l'obtention du succès. Nous savons fort bien que les petites localités, ne présentant au recrutement qu'un ou deux sujets par an, peuvent tantôt occuper une très bonne place, tantôt se voir reléguées au dernier rang, selon que leurs recrutables sont in· telligents ou bornés , instruits ou ignorants ; dans ce cas. une moyenne de quelques années permet seule de porter un jugement exact. Mais en est-il de même des communes qui fournissent un contingent annuel de 6, 8, t 0 jeunes gens ou même davantage, tlont la moyenne, du moins jusqu'à présent, a toujours été mauvaise, c'est-à-dire toujours supérieure à -12? Ce triste résultat ne prouve-t-il pas avec évidence la faiblesse de leurs écoles primaires ainsi que de leurs cours de répétition?


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Pour nous borner à la partie française du canton et à quelques localité~ mal notée~ pour leurs classes, nons nous permettrons de citer les communes d'Ayant, de Grimisuat, de Nax, d'Isérables, de Fully, de Troislorrents, de St-Gingolph qui, eu égard à leurs recrues, comptent pour l'ordinaire, non seulement parmi les dernières du Canton, maïa de la Suisse entière En comparant leurs moyennes à celles d'autres localités, dont les conditions climatériques sont à peu près identiques aux leurs, nous pouvons en conclure que leurs écoles ou mal fréquentées ou mal dirigées, ne fournissent que des élèves dépourvus de l'instruction nécessaire. Es~ayons cependant de trouver les principales causes du retard des communes les plus amérée1i en fait d'instruction primaire, et qui jusqu'à ce jour n'ont jamais pu arriver à une moyenne in férie ure à 12. Parmi ces causes , signalons, en tout premier lieu, les absences beaucoup trop nombreuses restées souvent encore sans répression sérieuse. - Pour ne rien exagérer, nous nous baserons sur le rapport de gestion de 1890, émané du Département de l'Instruction publique. fl suffit de regarder le tableau statistique page 9, et de se demander s'Il y a de quoi s'étonner qu'une école ne marche pas, que les mei!leurs mailres n'y réussissent pas à former de bons élèves, quand il s' y produit de 995 à t63t absenees non autorisées et peut-être non amendées, à côté de 1377 absent.les souvent justifiées, Dieu sait pour quels motifs! Pour qui, dans ces cas, les lois scolaires? Ne regardent-elles peut-être pas toutes les communes? C'est à peu près reconnu aujourd'hui que les localités arriérées pour l'instruction n'observent pas les lois. Il est presque impossible, à moins d'être totalement dépourvu de moyens, qu'un élève fréquente exactement 8 ans une classe primaire bien tenue sans qu'il apprenne à lire, à écrire et à calculer couramment. Qu'on veuille donc surveiller attenti'l'ement les communes susnommées et d'autres encore, comptées parmi celles qui présentent chaque année les recrues les plus faibles, et l'on verra bien que les élèves

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n'ont pas assisté aux cours pendant le nombre d'heures fixées par la loi scolaire. On fait même souvent semblant de marquer exactement les absences tandis qn'il n'en e:~t rien. La première quinzaine de novembre et la deuxième moitié d'avril ne sont pas prises en considéra.tion par beaucoup d.e communes. Voilà donc déjà ur1 mois de perdu, sans temr compte des nombreuses joui'Dées de congé, octroyées par des instituteurs peu scrupuleux , des commissions d'école qui ne pèchent pas par .excè~ de zèle, on encore par. ~uite de vieillP.s coutumes etabhes dans beaucoup de locahtes. (A suivre.) NB. - Par suite d'une tran!1position, la fin de cet article a paru dans notre N° 5, p. 68, sous le titre fautif Placement des instituteurs. L'EXACTITUDE DANS NOS ÉCOLES PRIMAIRES

L'exactitude est une très précieuse qualité qui nous fait gagner beaucoup de temps, nous aide dans le fid?le, acc.omplissement de nos devoirs, nous met souvent a l.abn de bien des oublis et nous attire l'estime de nos concitoyens. Cette vertu demande une ré:wlution énergique de notre part, une trempe de caractère qu'on ne reucontre pas chez tout le monde; de là souvent un triste laisser-aller, quand il s'agit d'ètre exact. Les nns cümptent sur le quart d'heure académique d'autres se basent sur la demi-heure acc01·dée par les tribunaux, d'autt·es enfin se disent: Patience, je ne suis pas encore le dernier, j'arriverai assez tôt. C'est ainsi qu'on se joue du temps et souvent aussi de ses devoirs. Quant à moi, j'estime qu'il faut être exact, surtout, lorsque par état on doit habituer les autres à l'exactitude, comme c'est le cas de l'instituteur vis à vis de ses élèves. Lors de mon début dans l'enseignement, il m'en a coûté d'être bien exact, heureusement pour moi, j'ai rencontré, dans la commune où j'ai fait mes premiers essais, un ·ex.cellent Président de Commission scolaire. Son presbytère se trouvait en face de mon école; circou:;tance favorable qui lui permettait d'observer m~s fait.s et gestes. Il en avait

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le droit, aussi devais-je motiver le moindre retard apporté à la classe. M. le Président, en agissant de la sorte, ac. complissait un devoir et me rendit par là un immen5e service. Il m'a appris à estimer la valeur de l'exactitude, aussi, grâce à son appui, je suis parvenu à l'obtenir de mes élèves. C'est sans doute à cette précieuse qualité, que je dois, en partie du moins, la prospérité de mon école. De l'avis de M. le Président et de M. l'Inspecteur primaire. elle ne marche pas trop. mal et peut soutenir la comparaison avec beaucoup d'autres écoles de notre district. Dès le matin, l'exactitude est nécessaire à nous autres instituteurs. Nous avons des leçons à préparer, si nous voulons que les élèves les goûtent, qu'elles aient quelque valeur et que notre enseignement se donne avec fruit et succès. Il est nécessaire aussi d'aérer la salle de classe, de veiller au chauffage, de préparer le matériel scolaire nécessaire, de jeter un coup d'œil sur l'ensemble de la classe, pour que tout soit bien ordonné et se trouve à sa place avant l'arrivée des élèves. Ne nous manque-t-il pas souvent pendant le cours un livre, un cahier, une plume, la craie, une éponge et cela au moment où nous en aurions le plus besoin. Il importe, :mrtout là où la proximité de l'école et de l'église le permet, d'habituer les enfant5 à assister régulièrement à la messe. Heureusement, sous ce rapport, je suis favot·isé. Mon école se trouve à quelques pas de l'église : aussi à 7 t/2 h., excepté les 4 ou 5 plus jeunes à qui je permets de n'arriver qu'à 8 h., tous mes élèves se rendent avec moi à la messe. Notre vénéré Curé la di1; tous les jours avec une rigoureuse exactitude, pour que les enfants ne perdent pas un instant des précieuses heures consacrées à l'étude. A 8 h., je conduis mes élèves à l'école et la classe commence aussitôt. Cet ordre journalier est-il interrompu par un enterrement, je dis un chapelet avec les élèves à 7 t;,. h., puis nous nous rendons en classe. Faut-il dire que je suis exactement le règlement horaire élaboré à l'Ecole normale et que je m'en trouve fort bien 't Avec ce règlement bien appliqué, aucune branche n'est

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négligée ; toutes les divisions reçoivent à peu près les mêmes soins et avancent dans les mêmes proportions. Aussi. le temps consacré à une matière est-il écoulé, j'ai hâte de passer sans retard à une autre, de la sorte les élèves, comme moi,s' habituent à l'exactitude. D'ailleurs, la moitié des exercices leur plaît, sans leur laisser le temps de s'ennuyer, ni de se dissiper ; elle rompt la monotonie, prévient la fatigue et contribue à soutenir et à faciliter l'attention si versatile des enfants. Voilà l'exa~tituùe matérielle absolument nécessajre à la bonne marche d'une classe. Elle comprend encore le contrôle exact et jourualier des leçons, des devoirs, en un mot de tout le travail des élèves. Il est même nécessaire de les habituer aussi à ne pas oublier une partie de leurs effets, sans quoi l'ordre de la classe sera ,.;ingnlièremen t compromis et les progrès beaucoup entravés. -~~~ (A suivre.) LA GRATUITÉ DU MATÉRIEL SCOLAIRE (Sutte et fin./

Sans doute, en prescrivant aux communes de venir en aide à leurs ressortissants pauvres, le législateur a été mû par un sentiment louable et humanitaire ; on ne pouvait mieux faire sans la gratuité absolue. Mais, il y a des éventualités que cette loi ne prévoit pas. Il existe, en effet, deux espèces de pauvres: les pauvres honteux et les pauvres osés, et, quoique ceux-d ne soient souvent pas las plus nécessiteux, ils bénéficient cependant plus largement de la loi et voici comment : Avant de s'adresser à la commune, J'jnstituteur préviendra toujours ses élèves de se procurer le matériel manquant; il lui at-rivera même de leur adresser des remontrances à ce sujet. Or, l'élève honteux baissera la têta sans rien oser dire, il rentrera pent-êt re à la maison en pleurant, et ses parents se priveront souvent du néces. saire et même de l'indispensable pour accéder à sa demande. L'élève osé, au contraire, ne rougira point de répondre tout de suite que ses parents sont trop pauvres pour se


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metlre en frais, et il attendra tout de la commune. L'instituteur, snrtout s'il est étranger à la localitè, n'est pas toujours suffisamment au ~.:o•1rant de la position des familles pour connaître le véritable besoin. Ll'l système d'aujourd'hui a aussi ses inconvénients au point de vue éducatif. Nous avons, en effet, à l'école, des enfants de toutes cond itions; nous avons l'élève de famille riche ou aisé, qui achète lui-même ses fournitures, assis à côté du pauvre qui les tient de la commune. Ce contact peut être préJlldiciable a la bonne cordialité qui doit régner entre écoliers. Grâce à la perspicacité assez naturelle chez les enfants, les favorisés de la fortune ue tarderont pas à découvrit· le dénûment, l'indigence de leurs condisciples; un brin d'orgueil se logera dans leur cerveau, ils se flatteront de valoir plus que leurs camarades pauvres. Railleries, quolibets, mauvaises plaisanteries susciteront bientôt des animosités, des· haines et des querelles, et, alors, adieu bonne camaraderie et franche cordialité. La vertueuse émulation fera place à la rancune et aux mauvaises pensées qui l'accompagnent, et l'école, manquant son but, ne méritera plus le nom de foyer d'éducation dont on l'a honorée. Ces considérations posées, je constate que la loi actuelle ne répond pas tout-à-fait aux besoins de l'école, et que la modification qne je propose apporterait d'heureux changements dans le domaine scolaire. J'aborde maintenant le côté financier de la question, et je m'efforcerai de démontrer, autant qu'il me sera possib~e. que la dépense n'en serait pas si élevëe qu'on serait tenté de le croire. . D'après une statistique publié~ dans les journaux et dont j'ai pris note, il résulterait que pour les divers cantons qui ont adopté cette mesure, la dépense moyenne s'élèverait à 3 fr. 80 par élève. Je ferai remarquer que les écoles db ces cantons 6nt une durée de 10 et H mois, ce aui n'est pas le cas chez nous, puisque dans maintes localités on ne complète même pas les six mois prescrits par l'autorité. Nous aurons don ~ forcément une dépense inférieure à celle

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des autres cantons qui ont introduit la gratuité. et, pour être plutôt au-dessus qu'au-dessous de la réalité, je compte, pour le Valais, sur une moyenne de 'i! fr. 80 par élève, ce qui, pour les 17 ,9JO élèves qui fréquentent nos écoles, équivaudrait à une somme totale de 50,21)0 fr chiffres ronds. Je proposerais de faire deux parts: l'une des moitiés serait mise à la charge de l'Etat, et l'autre, à celle des communes propot·tionnellement an nombre de leurs élèves. Quant à l'Etat, je crois que ses finances sont, aujourd'hui, dans une situation assez prospère pour faire face à cette éventualité. Ponr les communes, il en est qui, à l'heure qu'il est, ne font rien pour les élèves pau vres, d'au tres, au contraire, ne s'apercevront guère de l'augmentation. Un petit exemple vaut souvent mieux qu'une longue explication, c'est pourquoi. en prenaut mes prévisions pour base, je vais calcu ler combien la gratuité coûterait à chacune des trois communes de Martigny-Bourg, Vétroz et Bagnes. ·180 élèves ont fr~quent é les écoles de la première de ces localités pendant l'année scolaire 1889-90. Üt\ ·l Fr. 40 ct:;. X t 80 = 252 fr.; mais, aujourd'hui déjà, cette commune fournit le matériel à la bonne moitié des écoliers, donc la différence ne serait que de 126 f1·. Vaudrait-il la peine de reculer devant un si petit sacrifice, du moment qu'o n est certain qu'il est bien appliqué et que l'on peut en attendre d'heureux résultats? Vétroz a compté la même année ·122 élèves dans ses écoles. En opérant de la même façon, j'arrive à la somme de 170 ft·. ~0 oour celte seconde locali té . La plus grande commune du canton, Bagues, avec ses 760 élèves, devrait compter, pour sa pa1·t., sur une moyenne annuelle de '1064 fr. N'étant pas à même de savoir pour quelle somme ce deux dernières localités distribuent, aujourd'hui, de fournitures aux pauvres-; je ne puis, par conséquent, établir au. cune comparaison. Ceux 41li · craindraient que cette innovatio n n'absorbâL euüèrement les finances des commu nes, peuvent donc se


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ra~s~rer

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et se convaincre, par le~ quelque3 exemples qui

precede~t, que la gratuité serait bien loin d'être un Sa.

turne devorant ses enfants. Je ~e d~mande d'ailleurs quel emploi plus noble la nation pourr.alt faire de ses deuiers publics que de les faire servir ~~ dev~loppem~nt et à la diŒusion de l'instruction et de 1 educatiOn. L argent placé dans ce b~t est un capital qui rapporte le cent pour cent, a-t-on dit tant de fois. Or o? ne_ marchande ~~s quand on peut placer ses fonds ~ d aussi bonnes conditio~s. Craindrait-on l'usure, par exemple 't Rassurons-nous, e!le n est pas de celles qui tru.înen t après elles la longue smte des procureurs et des huissiers, c'est une us~re mnocente, permise, la seule peut-êh'e qui ne sympathise pas avec la ruine. Rest~rait. à. étu?i_er l~ question de la mise en pratique. Q_uant a moi, Je desJrerais que l'Etat achetât en gros les fourmtures, et_qu~, sans autres intermédiaires, il les livr.àt directement <mx mstit.uteuJ's s?r demande, accompagnées d'une facture gu~ le I_Ilaiire serait tenu de présenter à la municipalité. ?n reahseratt de cette manière des économies considét·ables: l Eta~. achet~nt le matériel par grandes quantités, et de ' p~er~nere mam, obtiendrait des escomptes importants, et le b~nefice du marchand ne renchérirait plus les fournitures. D autre part, le::. élèves qui viendraient à élire domicile dan~ _une autre localité, n'auraient plus à renouveler leur ~atenel au complet, comme cela arrive parfois aujourd'hui a cause du manque d'uniformité. , Dans le cas où. il aurait seul le monopole du papier, 1Etat pourrait facilement, me semble-t-il du moins, traiter avec des maisons à raison de 6 à 7 cent. le cahier· de cette_ manière, j'ai calculé, pour ce seul article, une' économie de 6 à 7000 fr. à réaliser. Quelques chiffres feront peut-être mieux comprendre no~ évaluations: Prix actuel du papier en détail: 0 ir. to le cabier; Avec la gratuité: 0 fr. 07 • Différence : 0 fr. 03 ,

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Je compte, année moyenne, sur 12 cahiers par élève. Or, 12 X t7,900 = 214-,800 cahiers; Et, 0 fr. 03 X 214-,800 = 64-4-4 fr. Ajoutez à cette somme des ~conomies ,résult_ant de_ tou~. les autres articles; calculez les depenses qu e?trawe aUJO~rd hui le manque d'uniformitt3, lorsqu'il y. a deplac?ment d un lieu dans un autre, et vous arriverez suremen~ a 10,000 fr. En ce cas, mes premières prévisions . seraten~ ?otable~ ment réduites, et la gratuité ne coûterait plus a 1Etat et . . . aux communes que 40,200 fr. Les personnes que cette nouvelle quest10~ pourrait m~ téresser, celles surtout qui auraient des rat~ons pour . ?u contre la mise à l'étude du problè~e pro~ose, sont_ pn.ees d'en donner connaissance par la vme de 1Ecole pnmazre, car, dit le proverbe : ..

De la discussion jaillit la lumzere.

VIer. D. inst., M.-Bg.

LA RECONNAISSANCE

Ne vous est-il jamais arrivé, amis lecteurs, dans des heures de découragement (et même en d'au~res temps) . d~ vous plaindre de la modici_té de votr~ tra!tement? ,S1 lon ne considère que les pemes, les deceptwns et .le:s momen_ts d'abattement qui sont le partage du pauvre regent de ~Il­ lage, certainement il semblet·ait qu'il ait dr?it à un traitement plus élevé. Mais l'instituteur du Valats,. 1~ plu~ so_uvent, se met au-dessus de la question pécumatre; Il ~Ise à un but plus noble, plus élevé: le do_ux .charme ~~ b1en remplir son dtJvoir et de se rendre utile a la Rehg10n et à la Patrie. Cependant, Messieurs, lorsque pendant une série ,d'années on s'est dévoué à l'instruction populatre, et qu on Y a sacrifié ses plus beaux jours, n'aurait-on pas droit à un salaire plus précieux et sul'tout plus durable que, les ~uel­ ques francs que nous recevons ann?ellement ~ . n auratt~?n pas droit à un tribut dont on pmsse recueilhr les _fr~1ts lorsque la première neige descendra sur nos fronts ndes "l Je veux parler de la reconnaissance 1 •••••


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Dans des temps où les mœurs étaient plus simples, à une époque dont le souvenir est encore Yivant chez quelq~e~ bons vie_illards . de. nos campagnes, dans ces temps, diS·Je, ceux qm remphssa1ent les fonctions de maîtres d'école étaient respectés, je dirai même vénérés des populations. On s'adressait au régent comme à un conseiller sûr; ses avis et son opinion pesaient daos la balance de la société. Aujourd'hui il arrive que ce n'est plus ça! . . . . En dehors de la classe, l'instituteur ne jùuit so11vent que d'un p1·estioe fort restreint; parfois on ne voit en lui qu'un pal'asite vida~t la caisse bourgeoisiale et spéculant sur ses gros traitements (?) pour s'arrond ir le gousset! Les jeunes gens, émancipés par l'âge plutôt que pa1· l'instruction, ne revoient plus dans leur ancien maître qu'un ennemi qui les a domptés pendant quelques années, si je puis me servir de cette expres~ion, mais dont il faut se Vfmger à cause de sa fermeté . Et J'on se ménage une occasion de prendre une revanche par un moyen quelconque. .C'est ~~arbre qui do?ne des fruits amers pour prix des soms qu 1l a reçus. C est le serpent glacé que l'on réchauffe et qui ble.sse de sa morsure le sein qui le ranime 1 Est-ce là le f1·uit des vertus dont nous avons cru l'épandre la semence dans le cœur de la jeunesse? Est-ce là le salaire que le progrès réserve au dévouement et au sacrifice? Teiie n'est point notre conviction! Mais ce1·taiuement, pendant que, confiants dans un calme apparent et une sécurité factice, . . nous nous reposions de nos fatiaues, l'ennemt a passe sur notre champ et y a répandu l'ivraie dont les germes poussent forts et vigoureux. Les coiporteurs de convictions religieuses propagent des doctrine3 aui infatuées des idées modernes, sourient traîtreusement à not;e jeunesse et .la ~éJuiseot à tel point qu'elle ne reconnaît plus qu'avec . peme ceux qui ont travaillé à son bonheur. De ce chef aussi, elle s'ouLlie parfois plus que les animau:~ qui sont souvent reconnais~ants, puisque le chien lèche la main qui le frappe, parce qu'il n'oublie pas que cette main l'a caressé. Dans ces tristes conjonctures, instinctivement on cherche les causes de si déplorables effets. Ne serai t-ce point là ~

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la liberté et le progrès qu'on prône de lous cô tés ? Hélas 1 ces appels incessants au progrès, à la liberté, à la pbilantropie moderne, ont atteint les instituteu1·s dont on méprise la mission. T1·op souvent on paraît ignorer la philantl'Opie de notre vocation> le vrai but de notre apostolat. C'est avec regret qu'on l'avoue, mais on onblie parfois que notre mission à nous est uniquement d'apprendre à l'enfaut à connaîlre Dieu, à l'aimer et à le servir, afin qu'il puisse parvenir à l'éternité bienheureuse. La crainte de Dieu: voilà la base ' de la morale et de la reconnaissance chrétiennes que nou s admirions chez nos aïeux, et qu e oous voudrions voir retleurir parmi nous. Cela ne dépend que de nous: il f1ut vouloii· et vollloil· fermemt::n t: qui veut la fin, doit vouloir aussi les moyens. Commençons donc par respecter Dieu, l'Eglise, nos su périe urs; et surtout et d'abord sachons nous respecter nousmêmes dans notre conduite et dans l'aecomplissemeot de nos devoirs, et pratique1· les vec.tus que nous aimerions tant voir chez la jeunesse. Commençons, nos élèves nous suivront: aide-toi et le Ciel t'aide1·J.. J. B. S.*** inst. L'ENSEIGNEMENT DU CHANT

L'enseignement du chant p1·ésente beaucoup de cfifficultés pratiques. Pour enseigner la musique il est bon d'avoir un instrument qui laisse la liberté de la voix; un accordéon, un harmonitlûte, un harmonium, etc. On fera d'abord apprendre aux enfants les notes, leur valeu•·, celle des temps et des signes; on leur donnera ensuite des leçons élémentaires : 1) sur les int.ervalles sembl ables ou mélangés entre eux, appliqués à la ronde et à la mesure à deux temps ; sm· les blanches et les noires . On continuera par la mesure à quatre temps, et on entremêlera le chant de pauses, de demi-pau ses et de soupir&, pour apprendre aux élèves les valeurs des silences. L'étude des Cl'oches, assez difficile, viendra ensuite. On aura occasion, dans ~es leçons, de faire connaître aux enfants le dièze et le bémol. On s'occupera, après cela, de la. mesure à trois te rn ps,


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ams1 que de l'étude des différents genres de syncope, de la mesure à 'J./4 et de la mesure à 6fa Il sera procédé ultérieurement à l'étude difficile du triolet, qui sera suivie de leçons dans les différents tons. où l'on pourra faire connaître aux enfants les reprises, le renvoi, le canon, les nuances, les mouvements, et leur faire chanter quelques duos. Quand ils seront arrivés là, c~ qui demande1·a du temps, on leur fera exécuter des chants religieux, tels que des motets, des chœurs, etc., ou des ma1·ches d'école à une deux. ou trois voix et des morceaux pour le jour de 1~ distribution des prix. Les mouvements des élèves, l'entrée et la sortie de la classe pourront se faire en chantant, en marchant au pas. On trouve des morceaux de chant dans les différents recueils en usage dans nos écoles et dans plusieurs journaux pédagogiques. . Quant au plain-c~ant, il s'apprendra plutôt par la pratique que par la theorie. Une leçon collective par semaine nous parait suffisante pour l'enseignement du chant, mais il faut avouer cepend~nt que cet enseignement est difficile. Les enfants parVIennent assez facilement à connaître les noms des notes musicales, mais ils éprouvent beaucoup de difficultés à battre la mesure et à donner aux notes leurs différentes valeurs: Cependant avec une bonne méthode on peut y parvemr. SENECTUS.

PARTIE PRATIQUE Calcul oral 1. Un négo~iant a 4 employés à chacun desquels il donne 250 fr. par mo1s. Quelle est la somme totale qu'il emploie pour les payer' 2. Un tr.ain part de Paris sur le chemin de fer de Lyon, avec une VItesse de 50 km. à l'heure. Si l'on suppose qu'il marche sans s'arrêter, à quelle distance de Paris sera-t-il au bout de 2 112 h. 3. 0~ veut partager une somme de 200 fr. entre 2 personnes dE' mamere que la plus âgée ait 40 fr. de plus que l'autre. Trouver la part de chacune.

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4.. Un épicier a reçu 12 pains de sucre, pesant chacun 5 kg. Quelle somme donne-t-il pour les payer, si le demi kg. lui coûte 50 centimes ' 5. Un marchand vient de recevvir en payement d'une ·vente deux rouleaux de monnaie, J'un contenant 20 pièces de 5 fr. et l'autre 30 pièces de 2 fr. Quelle est 1a somme qu'il reçoit ainsi 't 6. Jean avait 15 sous. Son père vient de lui en donner autant pour chacune des 4 semaines du mois en récompense de son application à l'école. Combien a-t-il maintenant 'P 7. Dans cette boîte il y avait hier 3 douzaines de plumes. J'ai déjà pris ce matin 8 plumes; j'en prends encore 4 en ce moment . Combien reste-t-il de plumes à présent 'P 8. Voilà 4 paquAts de crayons contenant chacull une douzaine. ;T'ôte un cray on au 1••, 2 au 28 , 3 au 3• et 4 au 4• . Combien reste-t-il de crayons en tout 't 9. Dans une classe il y a 5 tables à chacune desquelles sont tO élèves ; on en fait sortir 1 dA la tr•, 2 de Ja2•, :lde la 38 , 4: de la 4•, et 5 de la 5• Combien y a-t-il encore d' élèves dans la classe 't Composition 1. LE LIÈVRE ET LA TORTUE Faire Je résumé de cette fable et dire quelle instl'Uctioo les écoliers doivent tirer de sa morale : Rien ne sert de courir, il faut partir à point .

Canevas 1. Résumé de 1a fable. 2. Conclusions à tirer : t) Il faut aller directement en classe pour y arriver à l'heure ; 2) Pour réussir, il faut s'appliquer à l'étude.

Développement

Un jour, la tortue pesante dit au lièvre léger : - c Lequel de nous deux sera le plus agile 't • Le lièvre répondit: c Vous êtes folle de vouloir comparer votre lenteur à ma vitesse ; parions, si vous le voulez, mais je suis sitr de gagner. • c Soit •, reprit la tortue, et immédiatement elle se mit en marche. En quelques bond~, le lièvre eût pu franchir la distance à parcourir, mais il crut que son honneur était engagé à partir longtemps après la tortue, et il ne s'occupa qu'à brouter, à sauter, à écouter d'où venait Je vent. Cependant sa compagne avançait toujours, et bientôt il s'aperçut qu'elle était presque arrivée. Il partit alors comme un trait, mais ce fut inutilement; il était trop tard, la tortue arrivait au but . - c Eh


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bien, lui cria-t-elle, n'avais-je pas raison' A quoi vous sert votre vit~sse' Une autre fois, je vous engage à partir à temps., Il faut conclure de celte fable: 1) que lei:! écoliers ne doivent. pas imilbr le lièvre ; eux aussi al'riveront en retard à l'école. Sïls veulent être exacts et évitP.I' les punitions infligées aux retardataires, ils devront se rendt·e directement eo classe, se disant qu'ils n'arriveront jamais trop tôt, et qu'il vaut mieux être un peu en avance que de manquet· le commencement de la classe. Il faut conclure: 2) que les élèves doivf'nt s'appliquer à l'étude dès les premièt·es années qu'ils fréquentent l'école, s'ils ne veulent point rester en arrière de leurs camarades et s'exposer à ne jamais les rejoindre ; car c'est un fait, que l'expérience prouve tous les jours, que, même pour le travail de la classe, le temps perdu ne se rattrape jamais. Retenez-le bien, jeunes écoliers : • Rien ne sert de courir, il faut partir à point. • 1. LA FILLE DU VILLAGE - Fille du village, ne rêve point la via des villes, ne déserte pas la ferme, ne te laisse pas tromper par les apparences. Ne va pas où l'on étouffe, reste où l'on respire. Dieu \'a douué des joies pures, de douces espérances, des besoins modestes, ne les échange pas contre· des joies factices, les espérances désordonnées et les besoins insatiables. La ville, sache le bien, est une sorte de serre où l'air chaud remplace le soleil, où l'existence est trop rapide pour être bonne, où les parfums s' affaiblissent et où les meilleurs fruits perdent de leur saveur. 2. LA CAMPAGNE Les campagnards sont justements fiers de la beauté de leur campagn~', de la richesse de leut·s récoltes. C'est à la campagne que mûrissent les blés, les légumes, les fruits et les fleurs. Rie n de cela ne pousse dans les rues de villes, sous les pieds des passants et sous les roues des voitures. Ce sont nos vaches qu~ produisent le bon lait, le bon beurre eL les boos fromages. Ce sont nos bœufs et nos moutons qui donnent aux gens de villes de bons rôtis. de bonnes côtelettes, d\•Mellents gigots ; leurs broches ne tourneraient pas sans nos volailles et nos gibiers. La laine de nos bt·ebis, la peau de nos animaux leur sont indispensables. C'est la terre lilt le paysan qu~ la cultive qui leur donnent tout cela. 3. L'ASSOCIATION ET LA DIVISION DU TRAVAIL. Le travail de l'homme isolé serait pPu de chose. Dans une manufacture, vous voyez des fommAs qui font Jes travaux de force, des mécaniciens qui réparent l'outillage, des chaur-

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feurs qui conduisent des machines à vapeur, des commis qui tiennent d~s comp.tes, ur~; caissier qui paie et qui reçoit, des contre-maûres qm surveJlleot, un patron qui dirige. Chacun rempltt aiost une fonction dtfférente €1t concourt à j'œuvre commune. On obtient par cette division du travail des résu ltats infiniment supérieurs à ~eux que produitAit le travail isolé. Ce qui féconde le tt·avail, c'est 1'-tssociatioo. 4-. LA. LOI DU TRAVAIL. Le travail est un.e o~cessité. Si personne ne travaillait, personne ne pourrait v1vre, le blé ne pousse pas tout seul. Les maisons n'ont pas été oon plus placées tou-tes faites sur la terre, _il a fallu des maçons pour construire les murs. des charpentters pour là_il ler et assPmblet· les poutres et les solives; il a fallu des carrters pour tit·er des carrières les pierres à fournir aux maçons, des bûcherons pour coupat· les arbres dont sont faites les poutres, des voituners pour ament>r le tout sur place, enfin il a fallu des chefs pour commander tous ces ouvrie1·s. ~our leur distribuer l'ouvrage et pour dresst>r le plan de la ma1son. Toutes cos choses utiles à la vie sont le produit du travail. 5. LE SAHARA. Les palmiers, les. premisrs que je voyais; ce petit village couleur d'or, enfom d.ans les flluillages verts déjà chargés des fleurs blanches du prmtemps; une jeune fille qui venait à nons, en compagnie d'un vieillard, avec le splendide costume rouge, et les riches colliers du désert, portant une amphore de gres sur sa banche nue ; CAtte première fille à la peau bion~.~· belle et fort~ . d'une jeunesse précoce, encore enfant e~ ~eJa femm.e; ce VIeillard ab'lttu, mais non défiguré par une VIeillesse hâtive; tout le déser~ m'apparaissant ai ost sous toutes ses formes, dans toutes .;es beautés et dan;; tous ses emblèmes; c'était uot> étonnan te vision. Ce qu'il y avait surtout d'incomparable, c'était le ciel: le soleil allait se coucher et dorait, empourprait, émaillait de feu une multitude de petits nuages détachés du grand rideau noir étendu sur nos tètes et rangés commo une frange d'écume au bord d'une me; troublée . . Au-delà commençait l'azur; et alors, à des profon~eurs qm n'avaient pas de limites, à travers des limpidités mconnues, on apercevait le pays céleste du bleu. Des brises chaudes montaient, avec je ne sais quelles odeurs confuses et quel.le musi~~e aérienne du food de ce village en fleurs ; les dattiers, agites doucemAut, ondoyaient avec des rayons d'or d.ans leurs palmes; et l'on entendait courir, sous la forêt paiSible, des bruits d'eau mêlés aux froissements légers du feuillage, à des chants d'oiseaux, à des sons de flûôe. En même


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temp~ un muezzin, qu'on ne voyait pas, se mit à chanter la

p1·ière du soiJ·, la répétant quatre fois aux quatre points de l'horizon, et sm· un mode si passionné, avec de tels accents ' que tout semblait '3e taire pour l'écouter.

(Faire expliquer les mots soulignés.} ~

V.&BIÎil'IIÎUJ

tcn· ,.;-· P1a!n · :~- pl am ~~. tt -

DELILLE,

L'Homme des Champs, Ch. L

dre·• Doux • s nï n --gneaux te, 'ou o·no _ qut> J·· at· me en - te~ dre, Yo~ dou -l~urs rez. pas ma cra.m Je, .)1' rnn. 1·.~·,,_·. tan fJUI peut les pem 1 r'ètr~ 11 • t·1 -

dre, Doux oi~ te, En- ten· drc? Oh'· J·e le, .Je t'ai-

...._~==p,-•-E-:--=•==:t! ~ F l'c~E? ~==--- _·-~"-~ :t!-E~ ::=T::=E3 1

1

LE MAITRE D'ÉCOLE AU SIÈCLE DERNIER ll est dans le village une autre autorité : C'est des enfants craintifs le ma1tre redouté. Muse, baisse le ton, et, sans être grotesque, Peins des fils du hameau le mento1· pédantesque, Bient6t j'enseignerai comment un soin prudent Peut de ce grave emploi seconder l'ascendant. Mais le voici : son port, son air de suffi~ance Marquent dans son savoir sa noble confiance. Il ,sait, le fait est sùr, lire, écrire et compter; Sait instruire à l'école, au lutrin sait chanter; Conna1t les lunaisons, prophétise l'orage, Et même dn latin eut jadis quelque usage. Dans les doctes débats ferme et rempli de cœur, Même après sa défaite il tient tête au vaiuqueur, Voyez, pour gagner temps, quelles lenteurs savantes Prolongent de ses mots les syllabes tralnantes l Tout le monde l'admire, et ne peut concevoir Que dans un cerveau seul loge tant de savoir. Du reste inexorable aux moindres négligences, Tant il a pris à cœur le progrès des sciences l Parait-ill Sur son front ténébreux ou serein Le peuple des enfants croit lire son destin. Il veut, on se sépare ; il fait signe, on s'assemble; Il s'égaye, et l'on rit; il se ride, et tout tremble; ll caresse, il menace, il punit, il absout. Même absent, on le craint ; il voit, il entend tout: Un inv1sil: le oiseau lui dit tout à l'oreille, Il sait celui qui rit, qui cause, qui sommeille, Qui néglige sa tâche, et quel doigt polisson D'une adroite boulette a visé son menton. Non loin croit le bouleau dont la verge pliante Est sourde aux cris de leur voix suppliante, Qui, dès qu'un vent léger agite ses rameaux, Fait frissonner d'effroi cet essaim de marmots, Plus pâles, plus tremblants encore que son feuillage. Tel, 6 doux Chanonat, sur ton charmant rivage, J'ai vu, j'ai reconnu, j'ai touché de mes mains Cet arbre dont s'armaient mes pédants inhumains, Ce saule, mon effroi, mon bienfaiteur peut-êt1·e. Des enfants du hameau tel est le grave maltre.

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e Jg e pat les ilavants, les specialistes et les v ulgarisateurs co~te~psorains les plus autorisés Sous la direction de Mgl' PAUL GU ; .. Agriculture. - Archéolonie. - AERt IN, c.amener deS:~· Léo!l XIII <Y s ronomle. - Adnumstl·atwn -


Armée et marine. - .Arts et métiers. - Beaua;-arts. - nt4~LuJnrnn .,.•~ - Biog1·aphie. - Economie politique. - Géographie. - Histo Histoire natw·elle. - Langue {1 ançaise. - Législation. - Litté,·ature,. - Mathématiques pures et appliquées. - Médecine. - Mythologie. - Phzlosophie.- Physique et chimie.- '1 héologie.- Travaua;publics, etc.. Six beaux volumes grand in-4•, de chacun i 200 à 1.300 pages. PRIX : 180 FRANCS. Par l'étendue des matières, par la nouveauté des renseig11ements, Pat' la correctiOn du texte, eufin par la modicité du prix qui en fait, avanL tout, une œuvre de vulgarisation, un outil à la portée de tous, 1t DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES offre, aux gens du monde et aut gens d'étude, la substance de tous les dictionnaires spéciaux, l'équivalent d'une bibliothèque complète ; c'est la SoMME des connaissances humaine._ à la veille du vingtième siècJ.t. Il y a dans ce vaste recueil la contenance d'environ 80 vol. in 8• ordinair~ Il est très complet, trés t>xact, très riche pour la langue (lexicographie)L Cette pattie, traitée avec autant de méthode que d'érudition, constitue uo. des monuments les plu!! précieux pour l'histoire de notre langue. La parti& encyclopédique ne laisse, non plus, nen à désirer : chaque science y est trallée avec autant de compétence et de précision que dans les livrea spéciaux, et avec plu11 de sincérité, d'impartialité que dans beaucoup. d'autres recueils encyclopédiques. Chaque a1 ticle est oüs à point, à jour ;. ainsi les biographies det~ contemporains sont conduiteli jusqu'à 1889-1890, Aujourd'hui, celle œuvre capitale a atteint son couronnement. Les si1 volumes dont elle se compos .. ont paru. Avant peu, toutes les {amillu. posséderont cette bibliothéque complète, cette encyclopédie modèle qui, à la minut", fournit à chacun le renseignement dél'liré, avec tous les dètaila nécessaires, utiles, complets , mais san11 too1ber dans le fatras des compilations qui rendent les recherches si difficiles. Pour un ouvrage qui sert journellement, on désire une t•eliure solide: les personnes qui n'auraient pas un bon relieur à proximité n'ont qu'l demander l'ouvrage relié : la reliure demi-ch'lgrin vert foncé, tranchee jaspl<es, plats en toile, co-ote 5 fr. le volume; elle est, à la fois, élégante et solide. 'l'ous les souscripteurs recevront à la fois les six volumes, l'ouvrage complet, de suite, avant d'avoir rien versé. Le Dictionnaire des Dictionnau·es est, de tous les ouvrages du même genre, Je plus complet et le moins cher, car l'encyclopédie la plus en vogue cotlte près de 800 fr., une autre qui n'est que commencée 500 fr; quant aux autres dictionnaires, ou bien ils ne sont que lea:ico,qraphiquu. ne contenant que la langue, n'ayant pas la partie encyclopédique, qui: comprend l'hï.toire, la biographie ancienne, moderne et contemporaine, les lettru, les ICJtnce& et les arts; ou bien ce ne sont que des abrégée trop incomplet-'! sous le double rapport lea;icographique et encyclopédique. Malgré la modicité relative de son prix, il fallait trouver l11 moyen de mettre l11 DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES, cette œuvre indisp110• sable, d'une utilité quotidienne, à la portée de toutes les boursPs. Ce bu& est atteint par les combinaisons suivantes : ire Combinaison. - Prix 180 fr. payables en 18 mois, à raison de 10· fr. par mois, recouvrables par traites, tous les 3 ruois. 2me Combinaison. - Prix: 162 fr., au lieu de 180 fr., payables comptant. li sera en outre accordé avec grand plaisir des délais plus longs et dea faveurs particulières à tous ceux de nos lecteurs qui s'adresseront directe• ment à Mgr. P. Guérin 56, Avenue de Déols, Châteauroux, Indre. (France). __,

Supplément de l'Ecole primaire. ""

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La loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite MM. les instituteurs étant très souvent appelés, en raison de la nature de leurs fonctions, à fournir des renseignements sous maints rapports et a se faire parfois les secrétaires de tout le monde, doivent posséder des connaissances dans un autre domaine que celui qui leur est plus parliculièrement assigné. Pour leur aider à les acquérir, l'Ecole primaire veut bien servir d'intermédiaire. Actuellement, la loi sur la poursuite pour dettes, en vigueur dès le ter Janvier t892, est encore peu familière à nos pol ulaticns, qui peuvent cependant avoir intérêt à ~n connaître les dispositions les plus essentielles. Aussi, estimons-nous utile de reproduire du Nouvelliste vaudois une étude claire et pratique qu'il vient de publier et dont on trouvera ci-après le commencement. I PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA LOI bu~, son nom le dit, est de permettre au

Son créancier d'obtenir, cas échéant par la force, soit avec le concours de l'autorité, paiement de ce q ue lui doit son débiteur. Afin de mieux atteindre c~ but, elle range les personnes sous deux catégories : les commerçants, contre les· quels la poursmle aura généralement lieu par voie de faillite; les non-commerçants, co_otre lesquels est autorisée la poursuite par voie de satste. La différence est éoot·me entre les deux systèmes. La faillite atteint la totalité des biens du débiteur ; elle lui enlève la propriété pour la transférer à l'ensemble des créanciers, qui se paieront sur le produit de la vente. La poursuite, au contraire, n'affActe qu'un objet ou qu'un certain nombre d'objets déterminés. Le créancier saistssant se récupérera sur le produit de leur vente, mais s'il y a d'autres créanciers, ils ne sont pas tenus d'intervenir, et le débiteur restera propt•iétaire et pourra continuer de disposer de tous ses biens non saisis. Pourquoi cGtta différence 1 Elle est la conséquence oécessatre de celle qui existe entre les commerçants et les non- commerçants. Les premiers surtout font appel au crédit dans le sens vrai du ter~e, ~·est-à-dire qu'i!s font_ appel à_ la_ con-

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leur travail, en leur savoir-faire. Le prêteur avance donc des fonds, a vance des marchandises, sans autre sttreté que celle toute générale de ces marchandises mêmes, pour autant qu'au moment de ma11vaises affaires, elles sont ou devraient être encore entre les mains du débiteur. Les créanciers ont sur l'ensemble des marchandises les mêmes droits, ce qui oblige au partage, Comme contre-partie des risques que court le créancier, et pour lui donner une garantie de la valeur du crédit qu'il accorde, la législation commerciale soumet les commerçants à des règles tt·ès strictes, les obligeant entre autres à des paiements à jour fixe, le jour de l'échéance des billets qu'ils ont souscrits ou des traites qu'ils ont laissé tirer sur eux. Si l'un da ces paiements n'a pas lieu, la preuve est faite que la confiance accordée, soit le crédit, n'est plus mérité; le créancier lésé peut demander la faillite. Contre les non-commerçants une telle rigueur ne serait pas de mise. S'ils font appel au crédit, ils ne subsistent pas essentiellement par celui qu'on leur accorde. D'aiJleurs, user contre eux de la faillite entraînerait à brève échéance un immense bouleversement. Qu'on se figure un agriculteur, pour un billet nou payé, dépouillé de tous ses biens; son chédail, ses instruments aratoires, ses terres elles- mêmes 1 S'il est un peu gêné, et poursuivi par un créancier désireux d'être payé, il faut IJUe la loi permettA à celui-ci d'agir sans entraîner la ruine complète du débiteur. C'est ce qu'tJJle fait en autorisant contre ce débiteur la saisie seulement et non pas la faillite. Donc, contre le commerçant dont le crédit est étendu mais à court terme, les rigueurs de la failli';e; contre le non-comoterçant, dont le crédit est moins étendu et généralement à long terme, le moyen plus doux de la saisie. Les commerçants n'ont, du reste, pas à se plaindre des riguAurs de la loi; elles leur sont aussi nécessaires qu'aux autres plus dA latitude, car si elles n'existaient pas, ils trouveraient moins dé crédit, et le crédit leur est indispensable. A quoi reconnaîtra-t-on un commerçant d'un non-com. merçant? A l'inscription au registre du commerce. C'est cette inscriplion qui donne la qualité de commerçant. TouR les commerçants devront donc être inscrits; en outre, les non-commerçants qui le voudront, pourront se faire inscrire, et acquérir ainsi la qualité de commerçant avec ses conséquences.

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ne l'a pas été. Pour obtenir sa faillite, il faudra cornmencer par requérir l'inscription. Eusuite, on agira valablement.

11 POURSUITE PAR VOIE DE SAISIE

Toute poursuite, qu'elle doive aboutir à une simple saisie, ou qu'olle doive aboutir à la faillite, commence par la notification d'un commandement de payer. Le créanCier qui veut exet·cer des poursuites en informe le préposé aux poursuites soit verbalement soit par écrit. Il fait l'avance des frais, quitte à être remboursé par le débiteur à la charge duquel ils doivent tomber. Le préposé notifie à ce débiteur un commandement de payer, c'est-à-dire qu'il lui fait parvenir un écrit l'avisant qu'il ait à t·égler en mains de l'office le montant de la dette qui lui est réclamée, plus les frais, dans le délai de 20 jours, à moins qu'il ne conteste le bien fondé de la réclamation. Oaos ce dernier cas, il doit opposer dans les 10 jours. Supposons qu'il n'oppose pas. Le créancier doit, une fois expil·és les îO jours, et dans le délai d'une année au maximum, requérir la saisie. L'office y procède dans les 3 jours qui suivent, moyennant avertissement au débiteur la veille au plus tard. La saisie doit porter en premier lieu sur les biens meubles en commençant par ceux dont le débiteur peut se passer le plus aisément. Ce n'est qu'à défaut de meubles qu'on peut passer aux immeubles. Le créancier peut aussi saisir les récoltes sur pied, ruais pas avant le 1.. avril s'il s'agit de près, le 1.. juin s'il s'agit de champs, le ~0 août s'il s'agit de vignes. Enfin, une disposition favorab le aux débiteurs agriculteurs: si des fourragAs sont saisis, ils peuvent exiger qu'on saisisse en même temps le nombre correspondant de têtes de bétail. Exemples: un débiteur possède 4 tètes de bétail et le fourrage nécessaire à leur nourriture. Un créancier saisit. S'il saisit tout le fourrage, Je débiteur n'aura plus de quoi Elntretenir ses bêtes; il devra les vendre. Pour éviter une perte aussi considérable, il pourra exigPr du créancier que la saisie porte sur la moitié du fourrage seulement, et pour compléter, sur deux tètes de bétail. Le débiteur conservera ainsi les deux autres tètes de bétail avec le fourragA nécessaire. Un mois au plus tôt après la saisie, et un an après au plus tard, le créancier pourra requérir la vente des meubles saisis. S'il s'agit d'immeubles les délais sont de Rix mois et de deux ans. La vente d'immeubles se fait aux enchères publiques et au complant, à moins

Il pourrait se présenter le cas d'un commerçant qui devrait êtl•e ÎORilrit_ At CTIIÏ Rnit fllni.A <lllnQ norrlinon1>o -~--....-


que. le préposé n'accorde un terme qui ne peut dépasser 20 Jours. La Vcmte d'immeubles se fait également aux enchères publiques, seulement elle peut être à terme six mois au maximum. Le droit de mutation reste sou~ mis à la législation cantonale. En résumé, si le débiteur laisse libre cours à la saisie les actes du créancier se bornent aux trois réquisition; suivantes : · Réquisition de poursuite ; Réquisition de saisie ; Réquisition de vente. Pour chacune de ces réquisitions, le créancier est avisé par l'office du moment à partir duquel il peut la faire et du délai qui lui est accordé pour cela. Ce délai est toujours d'une année. Quant au débiteur qui ne conteste pas la dette, sa seule obligation est d'assister à la saisie et de s'y taire ~eprésentei', et d'indiquer les biens qui lui appartiennent JUsqu'à concurrence de la créance à couvrir. Supposons maintenant que le débiteur contAste rien devoir. Il doit opposer, nous l'avons vu plus haut, dans les 10 jours dès celui où il a reçu le commandement de payer. Ce délai est absoln, il faut bien s'en persuader. Le débiteur fera donc bien, s'il a des motifs valablAs d'opposition, de les faire valoir immédiatement. La loi est. à cet égard très facile; elle permet d'opposer par écrit ~u verbalement sam; indique t' aucun moyen. Le plus s1mple sera que le débiteur, au moment où il reçoit le commandement de payer, avise de son opposition l'employé du préposé qui le lui remet. Cela suffit. Toutefois, par mesure de prudence, le débiteur fera bien de réclamer un reçu de sa déclaration d'opposition. Ce reçu doit lui être délivré gratuitement. L'opposition aura pour effet d'arrète1· la poursuite et d'obliger le créancier à ouvrir action &n reconnaissance de dette au débiteur. Toutefois, dans un cas, celui où la créance serait fondée SUI' un jugement exécutoire, le créancier pourra faire lever l'opposition par voie de procédure sommaire. Il .s'adressera pou1· cela à l'autorité compétente, juge de pa1x ou pré~ident du tribunal, suivant le montant de la créance, et la question devra être jugée dans les 5 jou1·s. Si la créance, au lieu d'être fondée sur un jugement exécutoire, se fonde sur un acte authentique ou sous seing privé, la main-lev~e n'est que provisoire. Elle devient définitive si dans les 10 jours qui suivent, le débiteur n'a pas ouvert action en délibération de dette. En résumé, trois cas se présentent en matière d'op position du débiteur:

1· Le créancier ne tonde son commandement de payer ni sm· un jugement exécutoire, ni sur un acte authentique ou sous seing privé. Il doit ouvrir action en reconnaissance de dette; 2• Le créancier fonde son commandement sur un jugement exécutoire. Il peut demander la main-levée de l'opposition ; 3• Le créancier fonde son commandement sur un acte authentique ou sous seing privé. Il peut demauder la main-l"lvée provisoire, et c'est alors au débiteur, s'il entend persister dans son opposition, à ouvrir action en libération de dette, (A suivre}

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De la protection des animaux Sous ce titre, un de nos collaborateurs - 4ui a déjà plaidé jadis dans la presse la cause des oiseaux utiles - nous adresse une série d'articles auxquels l'Ecole primaire ouvre avec empressement ses colonnes, afin d'entrer dans l'esprit et les '·ues qui ont inspiré nos législateurs, lors de la discussion et du vole de la loi actuelle sur la matière Nous verrions avec plaisir que cette étude suggérât chez nous la constitutio~l de sociétés protectrices, comme il en existe à cette heure dans la plupart des cantons, et souhaitons en attendant que MM. les Instituteurs en tirent profit pour leur école, car il s'agit là d'un côté de l'éducation du cœur qu'ils doivent avoir garde de négliger. Dans un canton agricole comme le nôtre, il y a intérêt :'1 bien traiter les animaux outre que l'humanité nous en fait un devoir impérieux. Après avoir parlé des oiseaux utiles, des reptiles et autres petits carnassiers, qui rendent d'wappréciables services à l'agricultui·e, en prévenant la stérilité du sol productif par la destruction des insectes et autres animaux nuisibles qu'ils dévorent en quanti tés fabu l euse>~, nous consacrons l'a1·ticle suivant aux victimes du travail, c'est-à-dire le cheval, l'âne, le mulet et le bœuf. Ils méritent bien que l'on s'occupe un peu d'eux, d'autant plus, hélas 1 qu'ils ne sont pas toujours et partout traités comme ils devratent J'être. Ceux-là sont plus directement e~ tous les instants à la merci de l'homme, d'un être souvent dur, grossier et brutal, qui néglige son fidèle, patient, dévoué et laborieux serviteur, sans lui ménager les fatigues et les mauvais traitements.


Les lignes qui suivent sont extraites d'ouvrages d'agronomes distingués; elles s'adressent à tout le monde à l'enfac,e c?mme à la jeunesse e~ à. l'âge mûr, car il y' a pour l agriculture un sérieux mterêt personnel qu'à tout. âge on . ~it. les meilleurs procédés à l'égard des préCieux auxi haires que Dieu nous a donnés, et sans !eaq_uels nous serions bien malheureux. D'autre part, la JUStice et la morale nous font un devoir d'être bons envers ceux que le doux St-François d'Assise a appelés avec raison nos frh'es inférieurs : ce sera en outre une manière d'exprimer à Dieu notre reconnaissance pour un bienfait signalé, qui nous rend l'existence com~idérablement plus facile et plus douce. Les animaux de trait constituent une partie importante de la richesse publique. L'homme ne saurait se passer de ces précieux auxiliaires. Comment, sans eux cultiver nos terres ? Comment transporter cetLe infinité de matériaux pour la construction de nos maisons et d~ nos édifices? Comment exploiter nos carrières, nos mmes, nos forêts, construh·e nos routes, 'creuser nos canaux, établir nos chemins de fer? Enfin, comment voyager et transporter ces marchandises, si diverses, illdispensables à nos besoins, à nos jouissances f Les animaux de trait contribuent donc, pour une très large part, par leur travail, · au bien-être des sociétés humaines. Mais ce précieux secours ne peut être durable, et s~rlout pr_ofilable à !los intérêts, qu'autant que nous traiterons bien cel'~ utiles serviteurs, et que nous saurons employer leurs forces avec sagesse et modération. Il tombe sous le sens le plus vulgait·e qu'un animal surme~é et maltraité est usé avant l'âge, tandis qu'au contraire un animal bien soigné, auquel on n'impose qu'un travail raisonnable et en proportion de sa vigueur rend de_s services plus longs et plus rémunérateurs. ' Ces hgnes sont un recueil de conseils et de réflexions à l'usage des propriétaires et des conducteurs d'animaux de trait, des jeunes gens qui veulent devenir charretier~ ou bouviet·s, et de ceux qui, déjà dans le métier, c'ont pas encore acquis toutes les connaissances qu'il exige. Beaucoup d'individus s'imaginent qu'il suffit de savoir atteler ~t dételer un cheval, placer un bœuf sous le joug et d'avOir un fouet ou un aiguillon à la main ponr passer mail.re dans l'art de conduire. C'est une grande errour, malheureusement trop répandue et qui est la cause de bien des abus. Comme toutes les professions, celle de charretier et de bouviet· demande des aptitudes spéciales At une étude des animaux de trait et de tout ce qui s'y ~apporte. 11 faut, en outre, posséder des qualités essentielles, à la

tête desquelles se trouve oatm·ellement la compassion envers les animaux. Sans ces aptitudes et ces qualités, il est impossible de devenir bon conducteur, et voilà pourquoi dans les rues, sut· les routes, et dans les exploitations de toutes s01·tes, on est journ~llemenL témoin de graves accidents et d'act.es scandaleux, déplorables et révoltants. La compassion doit donc être la première qualité du charretier. Posséderait-il toutes les ae1tres au plus haut degré, s'il n'a pas la compassion, il ne sera jamaiq qu'un conducteur vulgaire, que la cause la plus futile rendra injuste et inhumain. L'homme a apprivoisé et dressé pour son usage cartains animaux doux et paisibles . Le cheval, le mulet, l'âne, le bœuf, sont de ceux-là. Il doit donc traiter en amis, non en esclaves, ces bons serviteurs qui lui donnent toutes leurs forces, toutes leurs sueurs, jusqu'à leur vie, qui lui apportent, par leur travail, par leurs fatigues, le soulagement et le bien-être. La religion elle-même nous prescrit d'être doux et humains envers eux. Donner aux animaux toute la nourriture dont ils ont besoin, les abriler convenablement, les bien soigner, ne leur imposer que des charges en proportion de leurs forces, éviter tout ce qui pourrait leur causer fatigue excessive et souffrance, tels sont les devoirs qu'impose la reconnais· sance envers ces êtres que nous devons regarder comme des amis, comme des frères mférieurs. Dieu nous a permis d'en user, non d'en abuser. On ne Raurait donc trop répéter aux cultivateurs, aux industriels et aux entrepreneurs de charrois, aux charretiers, aux bouviers et aux cochers, qu'en accablant de fardeaux trop lourds, qu'en pressant à marche forcée, qu'en victimant, par leurs caprices, de coups déréglés leurs bœufs et leurs chevaux, ils commettent une barbarie dont ils ne tarderont pas à porter la pei:te. Ce n'est pas au bon charretier que s'adressent ces lignes, mais si elles lui tombent sous les yeux, il accomplira une bonne action en les faisant connaître à ceux de ses camat·ades '-lU'i l jugerait en avoir besoin. Le cultivateur bon, honnête et soucieux de ses intéi·èts, exigera que dans leurs loisirs ses serviteurs prennent connaissance de ces réflexions ; elles pourraient aussi leur être lues, pendant le repa11, par un membre de la famille. Cette habitude se pratique depuis longtemps dans certaines maisons, mais elle n'est pas encore assez répandue ; elle remplace cependant avantageusement les conversations oiseuses que les préoccupations gastronomiques n'interrompent jamais complètement. Le temps

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ployé, sans qu'il en résulte la moindt·e fatigue, les bons traitements envers les animaux ayant toujours la plus heureuse conséquence sur la bonne réussite d'une entreprise agricole. Louis Moll, qui occupa avec tant d'éclat la première chaire d'agriculture du monde, répétait souvent dans ses leçons : • Pour réussir, le cultivateur doit posséder la mo ralité, qui est la première base du succès dans toute entreprise. S'il est religieux, probe, laborieux, rangé, bon, servia!:Jle envers tout le mond~:~, ceux qui l'entourent l'imiteront ; il n'aura que de bons voisins et de bons serviteurs. Il devra donc être, avec ses domestiques et ses ouvriers, comme un père avec ses enfants; il passera sur les fautes invelontaires, ou provenant d'élourderie, d'ignorance ou de maladresse; mais il sera inexorable pour toutes celles qui montrent de la corruption ou qui partent d'un mauvais cœur, comme les mauvais traitements envers les animaux. Dans les gens, il devra considérer beaucoup plus ·la moralité que l'habileté. , Il serait éminemment utile que les enfants acquissent aussi une connaissance satisfaisante des réflexions, conseils et directions que oous mettons sous les yeux du lecteur. Combien parmi eux ont déjà constamment l'occasion de se trouver au milieu des animaux domes· tiques, et combien passeront leur vie à côté de ces intéressants auxiliaires de l'homme? Ce travail sera toujours une actualité; sa lecture fera naître et développera, dans le cœur de la nouvelle génération, der. sentiments de douceur et d'humanit~ dont la société, à un moment donné, ne peut que se ressentir et bénéficier. Il est de toute nécessité d'inspirer à l'enfanco la compassion et la douceur envers les êtres vivants, car la cruauté envers les animaux inoffensifs est un présage de cruauté envers les hommes. Ce serait une profonde erreur, disait l'illustre Georges Cuvier, de croire à l'inutilité de ces premières semences jetées dans l'esprit des enfants. Pour mieux réussir rlans l'amélioration morale de la race humaine, il faut façonner les générations dès leur berceau. Les impressions rrçues dans l'âge mûr sont moins fortes et souvent éphémères. Si l'on sait inspirer à l'enfance la compassion pour les pauvres victimes du travail, en leur représentant les avantages matériels qui en sont la récompense, joints à l'~dfection et à l'attache· ment que l'on se sera attiJ·és de ~a part de ces excellents serviteurs de l'homme, la leçon ne sera pas perdue ; elle pc rtera des fruits réjouissants, car les impressions du jeune âge ne s'effacent jamais, du moins ent1èrement, ..

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2 Morceaux de lecture spécialement pour futures recrues 23 _Dernièrement un teinturier de la ville de ~âle s'étai~ té dans un café de pouvoir vider d'un tra1t un dem1 ~~~e d'eau...:de-cerises. Un consom~ateur attabl~ avec ce ersonnage déclara qu'il lui pa1eralt V?lo~hers le k" ph s'il en avalait réellement un demi litre. ~n aJr;~rta la liqueur et, comme il l'avait dit, le teintu.rJe! but d'un coup. Le soir, en rentr~nt ch~z lm, Il tombait sans connaissance sm· le chemm et, a 3. b .. du il était mort. Cités devant le tribunal , pour exCitatiOn ~·un acte dangereux, l'aubergiste ~t. le co~s~mmateur ui avait payé l'eau-de-cerie~es ?nt ete acqmt.tes, , ayant q u démontrer qu'ils avaient sé~1eusement attué l attenfïon du teinturier sur les consequences de sa bravade .

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24 _ Les tonneaux moisis ne doivent pas être lavés à l'eau chaude dès le premier nettoyage, ~arce qu~ ~ette eau imprègne le bois et lui donne le gout de mo1s1. fl faut, quand on a un tonneau m?isi, commencef par e bien laver à l'eau froide et c~ n est que lorsqu on e?. a ainsi chassé la moisissure qu'JI est bon de fa 1re un J mçage à l'eau chaude.

25 _ Tout ;le monde connatt cette ortie à laqu~lle le proverbe , Qui s'y froUe s'y pique , est apphcaole, mais ce n'est pas de cette ortie brûlar. te. que ~ous voulons parler. L'ortie dioïque ou.srrande ort1e est~ ~ne culture utile et d'ailleurs très anCienne. On peut utiliser l'ortie au tissage en la traitant comme le ?hanvre ~v.ant que de la livrer à la fabriq~e. C'est. _un aliment deh~at que les maratchers de Pans conna1ssent b1en, car 1ls la mélangent aux épinards auxquels elle commumque un otH agréable et une belle couleur yet·te. On falt de ~~tte ortie un thé très actif pour cert.~mes m~lad1es, c~ thé agit très vivement sur le sang; s Il ne guent P,as, .Il soulage au moins, ce qui est déjà quelque ~bose. L ortte est très estimée des oies, des canards qm ~a mangent avec avidité. Ainsi donc, si vous avez, u.n com de votre campagne inutilisé un tant soit peu stenl~, semez de la grande ortie et vous vous en trouverez bien. _


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27 - Un chat sauvé par un ch ' . , dernièrement dans le Mitteland ~~ · c ~s~t ce qui s'est vu ~·un ebat et la bête fut mise ·d vou a1 se d~barrasser 1Aar, Le chien de la . ans ~a ~ac et, Jetée dans c Je cœur navré. • maison assistait à Jexécution, Quelque temps plus t d . compagnie à la maison les ar , on . voyait rentrer . de I.e chien avait sauté à l'eaudeu~ ~f 1 maux tout trempés, l'avait. rapporté au rivage 'e:aJsJ e Ptac avec les dents, . ouver en le déchirant rendant à son grAce, cela va ~~~~tgnon la VIe et la liberté. On lui flt 28

Une vilk flottante _ 0 . grand navire du mo~de 1: G~~~~ de démolir le plus Verne a décrit dans sa' c ville flotta ~tern, q~e Jules en 1888, sur les bancs de la M n ~~ •, e~ qu1 échoua, .ersey.. avait 207 m. 60 de long, 34 m. 75 de lar Les machines développaie~et et }au,eaJt 13,915 tonneaux. une 1orce de 3000 chevaux. ~9

Les pouvoirs publics du t . occupés pendant l'année 1891ca~. on 1,u Valais se sont nouvelles et utiles . parachèv unet ~ule de créations e la route du St-Bernard ; créatio~ d'une 1emen ~oJèle et d'une école d'agriculture à Ecône. cr:r~e pothécaire pour l'agriculteur' sur~ 100 . une banque h~­ ques pour combattre le mildio u, eotut c. ' mesures énerg•30

189~ s'annonce bien po •. d . blisse ment d'une raffineri urd 1m us trie agricole: Eta.. e e sucre à Monthey, exten-

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sion donnée à la fabrique de conserves alimentaires, à saxon; création d'un grand établissement industriel à Martigny par le détournement des eau-x du Trient, qui iront d'abord verser la richesse aux prairies de Ravoire, puis faire manœuvrer d'importantes et puissantes machines dans la plaine ; percement du Mont-Chemin, destiné à employer les eaux de la Dranse pour une grande fabrique d'aluminium ; projets : une voie ferrée, destinée à reliel' Chamonix à Martigny par la Forclaz, est en projet. LeR populations du district d'Entremont se verront, par ce fait, rapprochées de plus de cinq kilomèlres d'une gare, pour écouler leurs importants produits agricoles, leurs bois, leurs dalles et leurs ardoises. Nos voisins de Chamonix, de Vallorcine et d'Argentière, dont }es communications sont si fréquentes avec Mat·tigny, attendent avec une vive impatience la réalisation de cette entreprise. 31

- La Libertà du Tessin raconte que le 1•• janvier Mme Gianora, à Loderio, I.JUi le 13 décembre avait fêté son centième anniversaire, s'est mise matinalement en route, une aumônière au bras., pour assister à uo dîner de famille à Biasca. La bonne vieille fit allègrAment la route, banqueta gaîment et rentra le soir chez elle d'un pied léger, son petit sac rempli de cadeaux et chargée des bons vœux de ses parents et amis.

32 - Une épidémie de typhus a sévi, il y 15 mois, dans le quartier des Pâquis, à Genève. De l'enquête ouverte à ce sujet, il résultait que plusieurs personnes auxquelles le même laitier fournissait du lait, avaient été atteintes par la maladie. Les vases (boilles) avaient été lavés dans l'eau d'un ruisseau où, précédemment, le linge d'une personne malade du typhus avait été également lavé. Le laitier av~it assigné son fournisseur en paiement de dommages-intérêts. Le tribunal vient de condamner le fermier à 1500 fr. de dommages-intérêts envers le laitier. 33 - Il y a quelques jours, à Sales sur Montreux, un nommé Maurice Heymoz, de Randogne (Valais), dornes-


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tiqu~, â~é de 29 ans, a été tué du cou

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dun train arr_ivant à grande vitesfe ~~ ~o~~~t • raversait la .VOie avec son char. Son cadavre é :~.tra~né avec le cheval. l'espace de 20 mètres. L'ani~al té ab~t~~ gLavement at_temt, de. son côté qu'il a dû êtr! né · . e garde-_vOie n avait pas eu Je temps matériel cessaue pour llrer la barrière. 8~

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Dans une confét·ence agricole donnée à Yverdon 1e . Ire~teur de la colonie pénitentiaire de Pa erne pr~comsé pour la. région le croisement du por! craon~ ~::~e ~:~; ~~ Yor~shJr~, comme s'~cclimatant très bien dans d T 0 ree. our e mouton, Il recommande la variété u. . oggenbourg croisée avec les variétés an !aises c:::~::~c!. quelle variété anglaise il faudrait gaccorde~a~:

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35 un- L~ gouvernement de Bâle-Campagne vient de prendre cat~o~r _onnan~e fo~t judiHieuse. Sous pein!:l de révode l'Eta\mmédi~tf, Il I~terdit à tous les fonctionnaires vrer à d 1 aya~ a ~eshon de fonds publics, de se IiI . es speculatwn s de Bourse de quel genre • 1 es SOient. Les autorité~ communales ont été inv · ~u eprendre une décision dans le même sens. I es

36 mettr:l T~~f~fif~e 1uu ~u;a-S_i~ploBn vient de faire rela catàstro ecamc~en odmer, mort dans 20 000 f ~he d~ ~œnchensteJD, une indemnité de ' r. ., qui laisse une femme et 4: enfants 't 't as~uré. c~otre les accidents pour 5000 fr S f ·'1· e ai çoit amst 25,000 fr. · a ami td re37 - ~e greffier de la commune appenzelloise de Trogen s est rendu coupable de détournements pour 205 042 f~. La vente de ses· biens a produit 50 000 f 1 ' hons ont payé 3300 fr . 1 dé • r., es caumené à 151 64,2 t A ·' e co~.IV~rt a été ainsi ra· d' , . . r. ccusés da negligence et menacé un procès ClVI! comme responsables des détournement:

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de M., les membres de la municipalité se sont engagés solidairement à fournir 55,424 fr. Le reste devra être couvert par un emprunt communal. Une ~:~omme de 100,000 frs. a été votée dans ce but. 38 - Un hiFtorien vient de découvrir que l'empereur Maximilien l" a oublié de payer la note d'un tailleur de Coire 1 Comme il y a juste 373 ans que ce mauvais débiteur est mort, la Jette contractée doit avoir produit de jolis intérêts. Pourvn que la confrérie des tailleurs grisons n'aille pas s'aviser de poursuivre les héritiers de Maximilien et, de fil en aiguille - c'est le cas da Je dire, - amenerj des complications diplomatiques . qui pourraient bien mettre le feu aux quatre coins de l'Europe 1 39 - On multiplie dans le canton de Zurich les associations de paysans s'occupant de fournir du lait aux fromageries, mais ensuite de la baisse des froma· gas, i! y a de nouveau indécision. Le bétail provient surtout du Toggenbourg et d'Appenz!lll, c'est une race laitière de première qualité et il suffisait jusqu'à maintenant. Les exigences de l'époque sont autres; il convient de se mettre à élever, et de se procurer des reproducteurs de race pure •. soit Schwytz (bonne laitière, soit Simmenthal. Cela n'est possible 11u'aux associations agricoles, et certains membres de celles-ci o11t acheté et payé pour des vaches et des génisses jusqu'à 1000 fr. et 1350 fr. ~0

- Un appel est fait à la générosité des catholiques suisses pour la ·construction de deux nouvelles églises dans la ville de Zurich . La population catholique de cette ville est d'environ 20 000 âmes, sans compter environ 2000 ouvriers en bâtiments qui viennent y passer la bonne saison. Cette population, dispersée sur en· viron 40ù kil. carrés, n'a aujourd'hui qu'une église paroissiale, située dans un quartier excentrique et pouvant contenir à peine 1000 assistants, et une chapelle située à Hottingen et qui en contient à peine 3CO à 400. Il y a donc urgence à construire deux autres vastes églises sur d'autres points de l'agglomération zuricoise.


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- La commission de gestion du Grand-Conseil zur_icois dem.ande au gouvernement d'étudier de~ questions fort Importantes pour les agriculteurs et les vignerons. Cette commission réclame en effet l'institution d:une assurance obligatoire contre la grêle, et elle désue. que l'Etal acc01·de un subside aux vignerons ayant sub1 des dommages du fait des gels printaniers. Elle de~a~de éga~ement qu'une commission soit chargée de vo1r s1 le traitement des fonctionnaires et employés de l'Etat ne doit pas être augmenté.

42 Commerce et industrie. - Un groupe de négociants de la Chaux-de-Fonds déclare dans l'Impartial que ses adhérents s'engagent à ne plus faire en Fran ce aucun achat de denrées alimentaires ni d'articles de Paris, si la France ne fait pas avec la Suisse un traité de commercd à des tarifs sensiblement inférieurs au tarif minimum. Ce groupe invite tous les négociants de la Suisse, ainsi que les particuliers à suivre son exemple et à se fournir d'articles en question dans les pays ave~ lesquelR des traités de commerce ont été conclus ou sont à la veille de l'être.

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Militaire. - Par décision du département militaire fédéral, les hommes armés du landsturm recevront Jours arm~s! l'habillAment e~ l'~quipement, et les garderont à dom1c1le. Ils auront ams1 le képi, la capote, le pantalon et les guêtres, le havre·sac, le sac à pain, le fusil avec ses accessoires. A la première a 1erte, le lan dst ur m pourra garnir la frontière et couvrir la mobilisation de l'armée. Chaque année, l'autorité militaire fixera un jour pour l'inspection de l'armement et de l'équipement. Qnelques heures pourront même être consacrées à des exercices de tir, pour s'assurer de l'aptitude des bommes du landsturm à la guerre. ~~

Autruches privées. - Parmi les progrès de l'acclimatation, un des plus étonnants est l'attelage des autru·

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chas. L'idée première a one origine assez bizarre. En

1872, le général de Lacroix-Vaubois commandait une colonne dans le Sud algérifln ; un chef arabe qui venait faire sa soumission lui offrit une autruche. Quelques heures après, la colonne se mettait en marche et l'autruche était confiée à un Arabe, qui mit à la bête une sorte de bricole dont il tenait les traits dans chaque main. Il se laissait tirt>r quand l'oiseau se portait en avant et le poussait au contraire quand il faisait le paresseux. Le général vit tout le pa1·ti qu'on pouvait tirer de cette idée, récompensa l'Arabe et fit cadeau de l'autruche au Jardin d'acclimatation qui substitua immédiatement à l'homme une petite voiture.

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Ae:riculture. - On estime que le 75 0(0 de la superficie cultivable de la Suisse est voué à la production des herbes fourragères. Les prairies occupent 695,000 hectares et les paturages environ 795,000. La valeur du bétail suisse se monte assez exactement à iSO millions. Le produit du bétail se chiffre par 281 millions par an, dans Lequel le lait à lui seul compte pour 174 millions. 46

- On va essayer un nouveau mode de faire pour la vente des chevaux de cavalerie. Jusqu'ici, lorsque Le cavalier n'avait pas le moyen d'entretenir un cheval, il de·nit chercher lui-même un tiers-acquéreur pour ce cheval qui lui était cédé en temps de service. Dorénavant, ce sera l'Etat qui s'occupera du choix des tiersacquéreurs, et à partir de 1892 un certain nombre de chevaux seront remis aux particuliers qui fourniront une garantie suffisante pour l'entretien et le soin de ces chevaux et qui en feront la demande au chef de l'arme de la cavalerie à Zurich. Les particuliers pourront ainsi se procurer sans frais un bon cheval pour leur usage particulier, à la seule condition de le mettre chaque année pendant un court espace de temps à la disposition de l'Etat pour ses exercices militaires. Les tiers-acquéreurs n'auront de cette façon plus rien à débattre avec les cavaliers et ceux-ci, n'ayant plus à s'occuper de J'achat des chevaux qu'ils monteront, pourront être recrutés en plus grand nombre, but définitif de cette nouvelle mesure.


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Supplément de l'Ecole primaire.

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Presse. - Le journal suisse qui passe pour_ être le plus répandu est l'Emmenthaler Blatt, organ~ bi-hebdomadaire paraissant à Signau (Berne) .. On attr1b?e 18,000 abonnés à cette feuille. C'est., parait-li, le max1mum atteint en Suisse jusqu'à présent. Sous ce rapport, le peu d'étendue de notre pays, la diversité des langue~ et_ la forme des journaux nous condamnent à l_a . méd!ocr1té. En France le Petit Journal tire à un m.1lhon d exemplaires ; le ' Petit Par~sien à 500,00~ ; le F~garo à 80,000. En Angleterre le Daûy News attemt les 350,000. 48 - Un ouvrier maçon, à Fahy, occupé à démolir un mur, a Lrouvé un porte-monnaie tout_ rondelet da~s ~es débris. Après avoir po~té sa trou~a11le au prop~1éla1re et s'être remis au travail, Joset v1t encore dégrmgoler du mur une certaine quantité de pièces de 5 fr. et de 1 et 2 fr., qu'il s'empressa de nouveau de porter au propriétaire. Celui-ci n'en croyait pas ses yeux. 11 y a lieu de signaler la probité de Joset d'autant plus que la loi lui accorde la moitié du trésor découvert. Il y en tant aujourd'hui qui en savent plus long que la loi et qui se seraient empressés de garder tout. ~9

Le!\ instituteurs primaires, par la modicité ~e leur salaire sont bien forcés d'être économes. AuRsl cette vertu 'a.t-elle valu à plusieurs d'entJ·e e~x t'honneur d'être préposés à la gestion des fon~s pubhcs. Berne spécialement, nombre de fonctionnaues de la v1lle et du canton sont choisis au nombre des régents.

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50 - Par simple mesure administrative, la commune de Rhorbach, pour cause d'inconduite ou d'iv~ognerie, a déclaré 15 pères de famille déchus de la. pu1ssance paternelle. L" ConHeil exécutif a donné ra1son à la c?mmune et ces individus seront internés dans une ma1son de tr~vail. Cet exemple sera auivi par d'autres communes et pourrait ètre imité ailleurs.

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Prèvo)"ance et épargne . c Quel est le moyen de remédier à la situation actuelle que chacun reconnaît intenable à la longue, e t comment amener des temps meilleurs, notammen t pour les classes pauvres 'f , Telle est la question qui a été posée à cette même place il y a quelques jourR. Sans vouloir prétend re la résoud1·e entièrement, envisageons aujourd'hui u ne des faces de cette question, tout en nous réservant d'en examiner une autre dans un prochain article. La prévoyance est à la misère ce quo l'hygiène est à la maladie ; son action est plus sûre même, en économie sociale, que l'hygiène en médecine. La prévoyance dit à l'hom me qu'il sera peut-être moins heureux plus tard, &t qu'il sera satisfai t d'avoit· mis quelque chose de côté pour les mauvais jours. Sans prévoyance, l'hom me n'écono miserait pas; il ne songerait qu'à satisfai re ses besoins présents et serait en cela JDférieur à bien des ani maux qui foot provision dans la belle saison pour vivre en hiver. L'épargne met l'homme à l'ab1·i du bl'soin pour un certain temps, et lui donne par là la sécurité, le calme de l'esprit ; elle lui perme t de vivre honot·ablement dans la vieillesse, lorsque ses forces l'abandonnent; elle lui permet encore d'écarte r d'avance la misère qui s'abattrait su r sa fa mille s'il venait à mourir dans l'âge n1ûr. L'homme peut encore par ses éco nomie~ donner l'instruction à ses enfant'3, leur fournir le nécessaire pour entreprendre à leur tour des travaux et leur éviter la difficulté des premières épargnes. Il leur abrège ai nsi la route du bier;- être, et s'il<~ font prenvl'l des mêmes quali tés que leur père, par tant de plus haut, ils ani veront d'autan t plus rap ide men t à un degré supét·ieu t· àans la société. Leurs enfants seront encore mieux placés qu'euxmêmes, · et le niveau de Cl'l tte famille s'él èvera de ~éné­ ration en génération aussi longte mps que ses membres seront à la fois travailleurs et économes. T elle est l'origine de la plupart des grandes fort unes dans notre pays et ailleurs. Pour la société, l'épargne est non moins utile. Sem-


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blabla aux modostes sources souterraines qui rassembleat les eaux de pluie et les transforment en fleuves l'épargne recueille tout ce qu'elld peut dans les moment~ d'abondance, augmentant ainsi la fortune nationale. Le jour oû l'humanité n'épargnera plus, elle aura cessé de progresser. Mais plus l'humanit.é progressA, plus il lui est facile d'épargner. L'épargne produit l'épargne. En facilitant les grands travaux, elle nous rend la vie générale plus facile. - Ainsi l'épargne non seulement élève l'homme prolétaire au rang de capitaliste, mais elle contribue à augmenter le bien-être de toutes les classes réunies. Elle profite même à ceux qui ne la pratiquent pas. Tout homme qui le veut peut sortir individuellement de la classe la plus pauvre et passer dans une classe plus aisée. Jetez les yeux autour de vous, parmi vos connaissances, et vous en verrez bon nombre qui, partis des situations les plus modestes, sont arrivés aux plus hautes fonctions. Pourquoi beaucoup d' ouvriers n'ont-ils pas compris cette vérité 'f pourquoi , ceux des grandes villes surtout, vivent-ils au jour le jour, travaillant d'autant moins que leur travail est plus recherché et mieux payé 'f Quand la paie attaint son maximum, ils réduisent volontairement le nombre de leurs journées. Beaucoup d'entre eux disent : c Nous avons de l'argent, il faut le dépenser. • Ah 1 s'ils voulaient dire : • il faut l'épargner, • la face de la société changerait comme par enchantement, et la misère verrait à vue d' œil diminuer sa clientèle. Le tout est da commencer; pour s'intéresser à son épargne, il lui faut un commencement. Que de gens qu1 ont dissipé des centaines de francs faute d'avoir su mettre de côté les premiers vingt sous! Certes, nous n'entendons pas faire ici le procès des ouvriers. Nullement ; mais nous voudrions les voir heureux, eux et leurs familles; qu'ils aient part au capital par l'épargne, qu'ils s'intéressent aux affaires publiques, non pour effrayer la société par les déclama~ions de leurs meueurs, mais pour obtenir toutes les réformes utiles ; en un mot qu'ils se mettent à la poursuite des réa lités et ne courent plus après des fantômes qui sont hors de leur portée et qui nuisent à leur pl'Ospérité, en paralysant les affaires.

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• L'utilité,_la nécessité d.e la prévoyance par l'épargne etant établie, voyons mamtenant quels sont pour arriver à ce but, les moyens les plus faciles, l~s plus pratiques, et surtout les plus sûrs. En première ligue nous placerons les caisses d'èpar· gne, comme présentant les plus grandes facilités et étant à la portée de tout Je monde. Leur utilité n'est plus à démontrer, et c'est pt·esque une banalité que d'en fai re l'éloge ; e!Jes ont fait leurs preuves, et parmi les institutions qui s'adressent aux classes pauvres, il n'en est point qui aient donné de plus beaux résultats. La première a été fondée à Berne en 1787, sous le nom de Caisse des domestiques ; elle fut bientôt im1tée par Edimbourg en 1813, Londres en 1810, Paris en 1818. Dès lors elias se sont répa ndues et multipliées dans tous les pays flt sous dds formes diverses . Les sommes qu'elles ont recueillies peuvent se chiffrer par milliard>i. Cependant., on peut bien dire qu'elles eont loin d'avoir la clie~tèle q_u'elles devra_ient ,posséder; elles sont trop peu frequentees. Pourquoi 'f lt ne faut pas oublier, en parlant d'épargne ouvrière, que le plus petit déplacement occasionne au travailleur une per te de temps et que pour l'éviter il renverra de porter à la caisse 1 ou 2 fr. qu'il a dfl trop dans sa poche, jusqu'au jour où il sera en possession d'une somme plus importante. Mais en attendant ce moment, l'ennemi, sous la forme d'un' camar~de, d'un cabaret o~ d'une tent~tion quelconque, lui soutirera son obole, et il renverra a une alltre fois l'é. parg~e projetée. C'est une histoire qui se reproduit chaque JOUr. Si l'on pouvait saisir au vol la masse énorme de ces petites sommes perdues, ce seraient des millions accu~ul~s pour .l'avenir de .ceux qui les gaspillent aujourd hu1. Prem1ère conclusiOn: Rapprocher la Caisse d'épargne de celui qui doit s'en servir et lui en faciliter l'accès. c L'homme trop riche, dit M. Ed. About, n'épargne c point, parce qu'il n'a pas besoin d'épargner ; l'homme , trop pauvre n'épargne point., parce qu'il gagne à peine c le nécessaire; si par hasard il se trouve à la tête de que:ques francs, il est plutôt porté à les dépenser en • e~cès, car s'il . les mettait de côté, il ne serait pas sene Siblement mOiOS pauvre. Prêchez-lui l'économie il c vo~s répondra : à quoi bon t cela n'en vaut pas' la c peme. •


- 'L'épargne exige un effort que beaucoup de gens ne font pas, s' ils n'y sont entraînés par une volonté déjà éclairée, par un engagement formel ou par la perspective d'avantages dont la séduction est plus forte que l'effort à produire. C'est pourquoi, en deoxième conclusion, nous voudrions voir se créer, à côté de la Caissa d'épargne, comme auxiliaires indispensables, des Sociétés d'épargne en participation, dans lesquelles chaque sociétaire s·engage à verser pa1· mois ou par semaine une somme fixée par les s!atuts. Afin de rendre l'accès de ces associations posflible à chaeun, le droit à la Société est divisé en parts ; chaque membre peut, à son gré, souscrire une ou plusieurs de ces parts, selon ses ressources. Au bout d'un nombre d'années déterminé d'avance, le fonds social, augmenté des intérêts produits, est partagé entre les associés au pro rata dos parts !Wuscrites par chaque sociétaire. Chaque année s'ouvre une nouvelle série, avec son compte spécial. De cette façon un minime versement de quelques francs par mois devient au bout de quelques années une somme respectable . Par exemple 3 fr. par mois, soit 2 sous par jour, font au bout de 5 ans 200 fr. environ. Cette valeur, accumulée ainsi par OBLIGATION, sei·a à un moment donné d'un grand secours à son possesseur; elle lui permett1·a d'acquérir un titre de rente,. une pièce do bétail, une parcelle de terrain, et par cela même élèvera cet homme au rang de propriétaire. Avec de la volonté et de la persévérance, cet homme aura passé d'une classe inférieure dans une classe supérieure. Son bien-être sera augmenté par l'ordre et l'économie qu'il aura dû. pratiquer pour tenir son enga· gement, et il aura été soutenu par la pensée de posséder un jour un petit capital. (Echo du Rh6ne.}

La bonne humeur

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des vertus plus grandes par leur objet, les vertus théologales par exemple, la vertu de prudence, de religion. Nulle n'est d'un usage plus fréquent. Elle suppose une certaine force dP. caractère qui sait dominer les circonstances, apprécie1· les choses à leur juste valeur, ne pas leur donner une importance démesurée ; de sorte que, si les entreprises ne réussissent point comme on le voudrait, si les désirs ne se réalisent point, il ne cesse point pour autant de pei·sévérer dans la paix et le calme. Rien ne l'étonne ni ne l'afflige jusqu'à le troubler violemment. C'est que ses ambitions sont modérées en ce qui concerne laA biens de la tefl'e ; c'est qu'il sait que la première condition pour dominer, c'est de rester maître de soi. Le prédicateur a rappelé spécialement aux pères de famille cette vertu. Sans toute, les soucis sont innombrable!'! et parfois cuisants; néanmoins rien n'autorise cette humeur qu'on appelle massacrante et qui fait la tristesse de la maison tout entière. Les parents ne doivent pas oublier que l'habitude de se montrer irascibles, impatients, acariâtres, déforme le caractère des enfants et prépare des générations d'êtres insupportables, hypocondriaques, etc. Cette considération s'impose sm·tout aux mèt·es de famille, à raison des rapports plus fréquents qu,elles doivent avoir avec leurs enfants. Ici une recommandation spéciale aux jeunes filles. Elles doivent faire le beau temps au foyer dome:-~tique. C'est le meilleur de leur rôle. On attend cela d'elles. A force de tact, par ce génie des choses délicates qui leur appartient, elles sauront adoucir autour d'elles les contrastes, les difficultés. Bref, la bonne humeur est l'expression, la forme extérieure de cette bonne volonté re Juise pour la paix qui doit exister entre nous et ceux qui nous entourent. C'est le charme de la société, c'est le calme de la vie; c'est aussi uno vertu que Dieu sait bénir et récompenser. ,

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Tout le monde trouvera profit à lire le résumé suivant que nous apporte la Liberté d'un sermon du R. P. Berthier, recteur de l'Université de Fribourg, sur la

bonne humeur : c Il fait observer que r.'est une vertu réelle et souverainement importante dans l'ordinaire de la vie. Il y a

r

'\' 4BIETE8 Une charmante lettre est bien celle que les joul'Daux catholiques citent à l'occasion de la mort M11• Veuillot, religieuse et fille de l'illustre décédé il y a quelques années. Dans ceUe lettre, l'amour paternel lutte avec la vocaliou

l'écente de journaliste admirable religieuse:


- s c Adieu 1 mon enfant bi9n aimée, et bénie et amère. Je t'assure que je suis très amoureusement soumis à la volonté du bon Dieu sur toi et sur moi. Rien ne m'a fait plus df:l peine et de joie que ta résolution. Je ne peux m'y habituer en aucun sens. La joie est dans mon àme et ne peut entrer dans mou cœur ; la peine est dans mon cœur et ne peut troubler mon âme. Ces deux sentiments se confondent, et chacun reE>te entier et distinct, et il me semble que je ne sam·ai et ne voudrai jamais J>erdre ni l'un ni l'aull·e. En vérité, mon enfant, j'ignorais à quel point tu m'es chère. . C'est encore une joie et une douleur de le sent1r . Je suis content et désolé de tout ce que tu me fa1s donner au bon Dieu. Quand tu étais petite, et que tu faisais à 4uelqu'un présent d'une épingle ou d'une paille, tu disais: • Je vous le donne, mais pas pour tout à fait 1 • J'en suis à peu près 1~ 1 Je dirais bien au bon Dieu: pas tout à fait 1 Cependant, Dieu sait quo c'est pout tout à fait, s'il le veut comme toi, et même de bon cœur. • On ne peut rien imaginer de mieux écrit et de mieux senti au dire des gourmets en littérature.

(Jn "ieos pinson nous faU écrire : Comme il fait froid 1 j'en frémis sous ma plume 1 L 'biTer arrive avec tous ses frimas 1 Je vais jeûner, hélas 1 c'est la coutume .. . . Bonnes gens, ne m'oubliez pas 1 Je ne suis plus de première jeunesse, J'ai vu souvent rP.tleurir les lilas ; Et, vieux, c'est dur d'être dans la détresse 1 Bonnes geus, ne m'oubliez pas 1 J'ai bien chanté, jadis, sous vos fenêtres, Réjouissant, égayant vos repas ... Adieu, chansons 1 Adieu 1 pays champêtres 1 Bonnes gens, ne m'oubliez pas! Car, aujourd'hui , ma misère est profonde 1 Pas une mouche et partout du verglas 1 Ayez pitié 1 Je suis tout seul au monde .... Bonnes gens, ne m'oubli~z palil !

Mesurage des tonneaux. - Pour déterminer la contenance d'un tonneau on emploie différentes méthodes

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parmi lesquelles la suivante assez simple. Il faut considérel' Je tonneau comme un cylindre ayant pour hauteur Ja longueur intérieure du fO.t et pour diamèlre celui du tonneau à la bonde diminué du tiers de la différence ent.re ce diamètre et le diamètre moyen des fonds. Exemple : Soit un tonneau ayant 0"' 90 de longueur intérieure, om 60 de diamètre à la bonde et om 51 de diamètre des fonds. Nous prenons Je 113 de la différence de deux diamètres soit om60 - om 57: 3 = Ü"' 03 que nous . déduisons du diamètre de bonde soit 0"' 60 0"' 03 = 0"' 57, puis, nous souvenant qu'on obtient le volum-e d'un cylindre en multipliant la surface de la base par la hauteur, nous dirons : la surface de la base est égale au carré du demi diamètre ou du rayon multiplié par 3,1U6 ou dans le cas présent à 0,285 X 0"' 285 x 3,1416 = 0"' 25517646 et la capadté du .tonneau sera Qm 23517646 X Qm 90 = Ü"' 3 229658814 OU, en chiffres ronds, 229 décimètres cubes 7 ou 230 litres. On arrive au même résultat en doubla.n t le diamètre à la bonde, auquel on ajoute le diamètre moyen des fonds, ?n prend le sixième de la somme qu'on multiplia par Ju1.-même et par 3,1416, enfin l~e dernier produit par la longueur du tonneau . On aurait donc pour exemple donné : 0"' GO X 2 = 1m 20 0"' 51= l"' 71:

+

6=0"'285 x om 285-:=0"'8l2:J5 x 3,lla.l6 = X 0"' 90 = 0"'3 2296588a,~30 litres.

Ü"'

2551764:6

Ce que c'est qu'un milltard. (I) - Un milliard de fr. pèse 5 millions de kilos en argent monnayé. Pour le transport par terre, il faudrait 2080 charrettes attelées de 2 chevaux. Par eau, il faudrait un bâtiment ayant les dimensions de l'arche de Noé, soit 309 coudées (2) de long. 50 de largeur et 30 coudées de profondeur. Si 5 millions de kilos éta ient forgés en barres d'un pouce car1·é, la longueur de ces barres set·ait 655 000 mètres. Il y en aurait plus qu 'il ne faut pour ento~rer Paris d'une grille de 3 mètres de haut. En rangeant àes pièces de 1 fr. contiguës sur 4 m. de large, dimension du pavé d'une route ordinaire on en couvrirait une longueur de t32,250 mètres. ' (1) Un milliard ou billon égale mille millions (1,000,000,000). (2) Etendue du bras du coude à l'extrémité de l'index c'està-dire environ 0"'45 centimètres. '


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Xl"'" ANNÉE

Une ligne formée par un milliard de pièces de l fr. aurait 24 millions de mètres de long, soit 7'50 lieues de plus que la demi-circonférence de la terre. Enfin, si le milliard avait été rPnfermé, à l'époque de la naissance de Jésus-Christ, dans une machine qui projetât au dehors une pièce de 1 franc par minute, elle aurait, pour le faire sortir en totalité, à marcher encore pendant 30 ans.

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SION 15 Février 1 M92

L'ECOLE PRIMAIRE

Dix bonnes choses d savoir. - Sous ce t.itre un journal publie le curieux assemblage suivant dédié aux ménages: Le sel fait trancher le lait; par conséquent, en préparant des bouillies et des sauces, il est bon de ne l'ajouter qu'à la fin de la préparation . L'eau bouillante enlève la plupart des taches de fruits: versez l'eau bouillante sur la tache comme au travers d' une passoire, afin de ne pas mouiller plus d'étoffe qu'il n'est nécessait·e. Le jus des tomates mûres enlève l'enct'A et les taches de rouille du linge et des mains. Une cuillerée à soupe d'essence de térébenthine, ajoutée à la lessive, aide puissamment à blanchir le linge. . L'amidon bouilli est beaucoup amélioré par l'addition d'un peu de gomme arabique ou de blanc de baleine. La cire jaune PL le sel rendront propre et poli comme du vene le plus rouillé des fers à repasser. Enveloppez un morceau de cire dans un chiffon et, quand le fer sera chaud, frottez-le d'abord avec cette espèce de tampon, puis avéc un papier saupoudré de sel. Une solution d'onguent mercuriel dans la même quantité de pétrole, constitue le meilleur remède contre les punais'3s, à appliquer sur les bois de lit ou contre les boiseries d'une chambr9. Le pétrole assoupht le cuir des souliers et des chaussures durcies par l'humidité et les rend aussi flexibles et molles que lorsqu'elles étaient neuves. Le pétrole fait briller comme dd l'argent les ustensiles en étain ; il suffit d'en verser sur un chiffon de laine, et de frotter le métal avec. Le pétrole enlève aussi les taches sur les meubles vernis . L'eau de pluie froide et un peu de soude enlàveot la graisse de toutes les étoffes qui penvent se laver.

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REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages.

Il

Prix d'abonnement pon1· la 8uis8e, 2 f'r. 50 . Union postale 3 Cr. A-nnonces, pri:t 20 ce11t, la ligne 011 son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole pt·imaire recevra deux exemplaires aura droit à une annone<' ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: L'éducation de l'esprit - L'exactitude dans nos écoles primaires Matériel scolaire - Partie pratique: Sujet de sty le - L'esclavage africain: Les c/zasseurs d 'lzomm cs Correspondances - Il en cuit parfois au régent qui veut être à son devoir! - Suppléments. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.

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