SION, 15 Février
1893-94
L'ECOLE PRIMAIRE
12
ORGANE DE LA Communes
1
Ecoles
.......
Personnel enseignant
Vionnaz
Re.,.ereulaz, g·. Jos. Mariaux f. Augustine llariaux Vouvry Garçons I Elie Levet II Marcelin Comut ·Filles I et II 3 Rév. Sœurs de St-Joseph Ecole enfant. • • Miex, m. l'ILutœ ÜARRAUX: 1 Ensei~nent hors ~u Canton: ID:L Fr. Blanchut, à Assena Ulr. Gallland, à Bwley-Orjulaz Mee Vittoz à Montr ' ' M. Ernest ' Gaillard,eux,1 M,.lle p. e'1 . p a1·vex, a' v evey (Vaud), l mstitut Augusta, à Hilversum (Hollande).
ECOLES NORMALES Elèves-instituteurs .de langue franoaise rre ANNÉE. ;sarras François, Berthod Joseph, Crettaz TeaaBa:pt., Delalo1e Ernest, Doit Joseph, Fournier Jean etE échlel, Glande Albert, Magnin Louis, Michelod Maurice, ~~ l.ong Jean, P:az Joseph! Rolt Alfred, Rossier Victor, Terle.ttaz Angehn et 1\Iaunce, Torrent Joseph, Ve1·gères Jeaa V1llettaz Jos. Perraudin }!aurice. - 20 élèves ' _IIm• ANNEE. Bo~on Ed~uard, Debons Germ~in, Emonet Cesar, Fellay l'liaunce. Ga.Ist Henri, Gaspoz Jean, Genoad Eugène,_ Grenon Jo_s., 1\Ia.I·clay_ Edouard, Meugnier Paul, Perraudin F~anç., Sterr.oz Al1tome. Travaletti Joseph Voataz Jos., VUigner Martm. - 15 élèves. ' Elèves-institutrices de langue franoaise I•• ANNiE.. Ab bet lJ!JJ?-ma, Besse Antoinette, Bochatey Emm~, Bonvm Amb-':otsme , Bru chez Henriette, Ohatroa Octavie, C~rdy Octa_v1e, Debons Elise, Dissimoz Mathilde, ~ross Ant~me, Lenzmg·er l'lfarg., Luyet Rose, Michelet Jllltme,m;ottle~ Irma, Praz Méla~e. - 15 élèves. Il . ANNEE. Bagnoud Mane, Bruchez Pauline, Claivaa O_atherme, Donnazolla Sara, Follonier Marie, Fournier Lucienne, Gre!lat Agnè~, ~arten~t Rosalie, Médico Angèle, Mooser Agnes, R:ey Celestme, R1bordy Ma.r ie, Rossier Marg., Taramarcaz Isalme, Wuilloucl Clothilde. - 16 élèves.
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION REGLEMENT HORAIRE
(Suite et fin) Qu'on me permette quelques explications touchant le plan horaire paru da.ns l'article précédent La 1,. division comprend les élèves de t2 à 15 ans, c'e.st-à-dire les plus avancés de la classe; la II- renferme ceux de 9 à 12 et la: m· division compte les commençants de 7 à 9 ans. Chaque instituteur verra, au premier coup d'œil, que les élèves de la n· division, appelés aussi élèves intermédiaires, seront comme facteut·, tantôt placés avec la J••, et tantôt avec la II• division, selon que le maître :~'occupera: directement de l'une ou de l'autre; car, il faut bien admettre que sous sa surveillance, les élèves profitent toujours plus que sous celle d'un moniteur; cependant, une classe de trois divisious, comme le sont la plupart de celles du Valais, ne peut se passer d'aides, regardés, en général, comme un mal nécessaire. C'est pourquoi aussi, j'indique à la II• division , les mêmes matières qu'à. la J••, parce qu'elle devra le plus souvent travailler avoo elle. Ce plan horaire repose sur le principe pédagogique suivant: Il est à désirer que les élèves de toutes les. divisions soient occupés, en même temps, du même sujet d'étude; les élèves, plus ou moins avancés, prennent part aux leçons d'une division supérieure ou inférieure. Ainsi, les deux premières divisions récitent pendant la première demi-heure, de 8 à 9, leurs leçons souvent fort différentes, et ils lisent la deuxième demi-heure dans la Bible, pendant que ceux de la III" division, surveillés par un moniteur, récitent d'abord des prières vocales, et
-
93 -
s'exercent ensuite aux. tableaux de lecture ou dans leurs .syllabaü·es. De 9 à. 10 heures, le maître s'occupera, la première demi-heure, du calcul oral, tantôt avec les deux premières, tantôt avec les deux dernières divisions, et la deuxième demi-heure sera employée au calcul écrit. La III• divi:>ion fera, pendant cette même demi-heure, un exercice d'écriture; car il est prudent de ne jamais prolonger la même leçon au delà. d'une demi-heure, surtout avec les élèves faibles. Cette division aura so!J calcul écrit dans la s01ree. Il va sans dire aussi que le calcul écrit des commençants consiste àfaire des chiffres et à écrire des nombres. Une des trois divisions est toujours dirigée par un moniteur. La division inférieure lit la première demi-heure, et se retire ensuite à. la maison, pendant que le maître s'occupe des devoirs de français avec les deux premières divisions j usqu'à. 11 heures. . . .. L'après-dîner, de 1 à. 2 heures, les tr01s dmswns commencent par la lecture; il serait à désirer que les deux premières eussent toujours le même livre de lecture. C'est aussi pendant c.ette heure que se font les comptes rendus, les analyses gt·ammaticales et logiques, les compositions et les décompositions des mots et des phrases, les exercices sur les homonymes et les synonym~s. etc. La III• division .complétera l'beure de calcul commencée dans la matinée. De 2 à. 3 heures, tous les élèves s'occuperont, la première demi- heure, de la moyenne écriture, et la se0onde demi-heure, pendant que les deux. premières feront de l'écriture courante dans leut':> cahiers de devoirs, le maître occupera la m· division d'on exercice intuitif. Tout le monde chante la première dami-beure, de 3 à 4 ensuite, les commençants se retirent chez eux, pendant que les deux premières divisions recevront leurs leçons .d'histoire et de géographie. Telle est, en résumé, la mat·cbe générale que nous trace le règlement horaire, que je propose à MM. les instituteurs ; exactement suivi dans toutes les écoles, il ne manquera
-
99 -
pas de produire d'heureux résultats, j'en suis bien convaincu et le désire de tout cœur. Un INSTITUTEUR • L'ALPINISME CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE L'ÉDUCATION Nous empruntons l'excellent article qu'on va lire à l'Echo des Alpes, organe du Club alpin sui-ise: Entre l'alpinisme, science que je n'ai pas besoin de définir, et l'éducation, mot par lequel j'entends le développement utile et raisonné cte l'être humain, le rapport ne parait pas très saillant, et il peu_t paraîtr,e. superflu de réunir ce:; deux idéAs dans une etude speCiale : ce rapport existe cependant, et même n'est pas sans importance. U a été beaucoup écrit sur l'éducation. Des idées brillantes ont été exposées par des hommes célèbres; il peut pa.raHre présomptueux à un profane de discuter après eux un sujet qui a été déjà beaucoup fouillé. Il est cependant à remarquer qu'aucun père de famille ne devrait demeurer profane en cette question et que si, théoriquement, l'éducation a été longuement traitée et étudiée, dans la pratique elle est restée bien stationnaire. Cela vient, sans aucun doute, de ce que la pédagogie n'est enseignée qu'à un nombre très. limité de personnes et, à. celles-là, spécialement en ce qm conscerue une branche de l'éducation: intellectuelle à partir d'un certain àge. J'aurai encore à. rerenir sur la façon dont cet enseignement est présenté. Quant aux personnes qui ont charge de l'éducation entière jusqu'à. 5, 6 ou 7 ans et partielle dès cet âge, on ne leur fournit pas même le.> notions tes plus élémentaires de cette science, qni , cependant, on voudra bien lA reconnaître, est la plus importante de toutes, puisque d'elle dépend l'avenir de l'humanité. En soumettant les objets qu'il doit connaitre à ses différents sens, l'enfant obéit à deux mobiles: la Yolonté, que Jussieu indiquaiL comme étant le plus puissant des leviers
-
100 -
et la curiosité, en employant ce mot dans le sens dU· basoin d'apprendre a connaître par soi-même. Ces deux mobiles ont une si grande importance pourl'éducation, qu'un enfant qui serait privé de volonté· et de curiosité, demeurerait absolument ignorant, en dépit de toute l'instruction qu'on voudt·ait lui inculquer. Malheureusement, au lieu d'être soignés, développés c.hezl'enfant, ces deux mobiles sont la plupart du temps combattus. Pour satisfaire· sa curiosité, son besoin de connaître, l'enfant veut toucher; pour beaucoup de mamans et pourtoutes les bonnes, c'est un grave défaut et, tout le long du jour, des défenses énergiques, le pl.us ~ou vent sans. aucune explication, viennent entraver, detrmre la volonte de l'enfant et son désir de connaître. On lui donne un jouet qu'il a tenu déjà cent fois qui ne lui enseigne plus rien et on lui dit : « Amuse-toi avec cela, et si tu restes bien tranquille tu obtiendras une récompense. » Il arrive, ou bien que l'enfant comprime, réduit sa volonté et son besoin de connaître, il devient sage comme une image (locution qui montre· à quel point les éducateurs blâment le mouvement) et il reçoit des félicitations et des récompenses; ou bien il profite d'une inattention momentanée pour donner libre com·s à sa volonté et à son désir de connaître. En ce cas il est réprimandé, puni et les connaissances qu'il acquiert ainsi, sans directions et contre le gré de ses surveillants. ne sont pas ce qu'elles devraient être. Sous un tel régime, c'est miracle que ces excellents mobiles fournis par la nature ne soient pas complètement détruits en tout cas ils en sont fort malades. Ente~dez-vous, me dira-t-on peut-être, qu'on doive laisser libre cours à la volonté des enfants ? Non, c.ela va sans dire ; mais cette volonté doit être dirigée, non comprimée. Il faut que l'enfant soit amené de lui-même, par sa pro· pre expérience quand cela est possible, sinon à la suited'explications qui soient tangibles pour lui, à renonce~ à s_a volonté, lorsqu'il pourrait en résulter un danger. L espr1t
lOI
-
d'initiative, d'instruction spontanée étant réprimé, l'esprit d 'imitation seul se développe. Sitôt qù'on peut se débarrasser de ce petit être dont la volonté, vivace malgré tout, est si difficile à réduire, on :le fait et l'enfant est mis à l'école. Seconde phase plus funeste encore que la première pour la volonté et la curiositè de l'élève. (A suivre) Du ·rôle de la femme en agriculture
Ce rôle au point de vue des arts industriels qui se ·rattachent à la vie rurale. Les arts industriels qui se rattachent à la vie rurale peuvent se divi,;er en trois classes qui sont : ·t · Ceux qui se rattachent à l'agriculture, comme la fabrication et la préparation immédiate des divers produits de l'exploitation! fromages, beurre, conserves, fruits, etc, l'élevage des volailles~ presque exclusivement exercé par les femmes . 2· ~eux qm tirent leurs matières premières également de l'agnculture, .mais qui nécessitent des capitaux plus considérables ~t .des opérations plus compliquées, lesquelles sont en general exercées par les hommes. 3° Ent1n ceux qui se t'attachent à la vie rurale, parce qu'ils peuvent être exercés dans la -campagne en même temps que les travau~ agricoles, ~t dont les principaux sont la couture, le blanc.btssage du bnge, le repassage, le tissage du lin, etc. La 2· classe ne r~nf~rmant que des arts exercés par les bommes, nous la negligerons ici pour ne nous occuper que de la première et de la dermère. Les industries qu'elles comprennen t sont généralement confiées à des femmes; no us devons donc rechercher comment la femme peut et doit les exercer et de quelle manière elles peuvent influer sur l'agriculture, sm· la prospé-rité particulière et générale. Tout le monde sait que pour le cultivateur la vente des produits de la vacherie, beurre, fromage lait veaux, forme J'un des produits les plus important;, d'a~tant plus que les femmes et les filles les pré.paren t en même temps qu'elles vaquent aux soins du mé-
-
102 -
nage et qu'ils ne nécessitent pas une grande dépense de. temps : il importe donc beaucoup que les femme~ sache~t ,en tirer le plus de profits possible, et pour cela 1l est necessaire qu'elles se rendent bien compte de la valeur des choses qu'elles connaissent et apprécient les meille~rs procédés de préparation, les époques auxquelles d~1vent s~ faire les ventes, les conserves, les achats, les sa1sons ou il est plus avantageux d'élever des animaux pour la bo~ cberie que de faire du beurre et du fromage, les cas ou l'on doit vendre le lait, etc. Il importe aussi qu'elles sachent élever et engraisser les diverses espèces de v.olailles et l'usage que l'on peut faire de leur,~ produits. ~n œuf~~ en plumes, en viande; les espèces q u 1l faut cholSlr .de ~~e férence selon la saison, le climat, la situation partumhere de la maison, la nourriture, etc. Ainsi la femme intelligente saura à quelle époque elle doit faire les accouvages pour que les volailles soient bonnes à vendre en temps de. cherté; elle saura aussi l'espèce qu'elle doit préférer et n& pas vouloir élever une race quand une autre peut seule être productive. Une chose à laquelle on doit aussi attacher une très grande importance et qui doit attirer l'attention d~ la ménagère, c'est la préparation des aliments. Pas d'avome, pas de cheval, dit le proverbe. Cela est vrai pour le.s hom~es. comme pour les animaux, et une bonne nournture blen préparée est le meilleur préservatif contre les maladies, le meilleur réparateur des forces et le remède le plus e~eace pour dissiper la fatigue. Mais il ne suffit pas tOUJOUrs d'avoir les éléments d'une bonne cuisine: il faut surtout savoir la préparer, et la fermière doit avoir à cet égard des connaissances solides sur l'art culinaire, afin . de pou'loir donner à sa famille et à ses ouvriers des mets . sains. nriés, nourrissants et peu dispendieux. DE L'OBÉISSANCE.
Il est inutile, pensons-nous, d'insister longuement sur les avantages et la nécessité de l'obéissance dans· l'œuvre d~ l'éducation de la jeunesse; il n'est peut-être personne qUI
-
lOS -
n'ait senti par sa propre exper1ence, mieux qu'il ne l'eût. fait par de longs raisonnements, de quelle importance il est d'habituer de bonne heure la volonté de l'enfant à eonnaître le joug de l'obéissance, à l'accepter et à le porterTolontiers et de bonne grâce. Loin de nou s, l'idée d'exiger de l'enfance une dégradante obéissance servile ou hypocrite; l'éducation chrétienne, bieu loin de rompre ou d'énerver le précieux ressort de la volonté de l'enfant, le respecte, le redresse, le fortifie même et s'y appuie, comme sur sa meilleure ressource. L'instituteur chrétien considèrera dnnc comme un de ses premiers devoirs, . l'obligation d'apprendre à ses élèves à obéir volontiers dès leur plus tendre ~nfance. Il prendra garde que les moyens dont il usera doivent reposer sur la conviction, la persuasion, l'amour. Parmi ces procédés à employer, nous mentionnerons, avec un de nos confrères, les suivants, dont l'efficacité nous paraît certaine. 1. Des leçons spéciales bien préparées: Définition de l'obéissance; avantages qu'elle procure. C'est avant tout sur le terrain religieux que l'on trouve la matière la plus riche et la plus féconde pour traiter ce sujet avec fruit. Parexemple : dans le catéchisme, le 4-" commandement, que devons-nous à nos parents ? Qu'entend-on par pères et mères dans le 48 commandement? - Des rèponses à ces questions on peut déduire: toQue l'obéissance est de précepte divin ; 2o qu'elle s'étend des père et mère aux autres autorités ecclésiastiques et civiles. L'exemple, ce levier qui agit si -efficacement sur le cœur de l'enfant, peut et doit même .. autant que possible, être cherché dans l'Histoire Sainte. Ainsi, l'on prendra d'abord des modèles d'o,béissance et leur récompense, comme : Samuel et l'Enfant JESUS. Parallèle· ment, des faits de désobéissance accompagnés de leur punition, comme Adam et Ève, l'ange des ténèbres, Saraï, Saül, etc. Par ces leçons, les enfants comprendront toute l'importancede la soumission, et l'on fera naître dans leur petit cœur le désir de mettre tout en œuvre pour acquérir cette belle
-
10~
-
·ertu. Dès que l'instituteur s'en aperçoit, il doit recourir à · m autre moyen. 2. Faire prier pour obtenir de Dieu la grâce de savoir o~éir. Ce pïocédé est le côté pratique du précédent, et si .es enfants le demandent aver. une ferme confiance, Dieu ne .eurrefusera pas cette grâce, puisqu'elle est nécessaire au salut. 3. L'étude du caractdre des élèves est indispensable oour atteindre le but proposé. En effet, parmi les enfants, il y en a qu'il faut conduire par la douceur, d'autres par la sévérité. Pour se faire obéir spontanément et de bon gré, dans un cas donné, il faudra que l'instituteur conjecture ce qu'il peut exiger de son élève; c'est pourquoi il doit dès le premiet· jour de son entrée à l'école, observer et noter l'inclination, le caractère particulier de chaque enfant. Prenez y garde, instituteur, dès les premiers jours qu'un nouvel élève fréquente votre école, d'instinct, il fait une étude spéciale dü caractère de son maître et bientôt porte intérieurement sur lui un jugement. Et dans quel but? Inutile de dire que c'est pour régler ses faits et gestes sur l'opinion qu'il en a reçue. - Quelles en seront les suites ? L'élève se portera au bien, s'il a constaté que l'instituteur y est dévoué corps et âme, au lieu qu'il pourrait se laisser induire au mal et à la désobéissance, s'il remarque que le maître passe facilement sur telles ou telles choses. Voilà ce que l'instituteur doit prévenir pat· une étude -sérieuse du caractère de ses disciples, et par une vigilance singulière sur lui· mème. 4. Faire observer ponctuellement le règlement de l'école, sans jamais s'en écarter d'un iota, est aussi un moyen fort louable. L'obéissance maintient la tiiscipline scolaire, et réciproquement l'observance exacte de l'ordre contribue à la soumission. (A suivre.) Quelques moyens de conserver le calme au milieu des ennuis inhérents à la vocation d'instituteur
A notre réveil, offrons notre cœur a Dieu, et par une
-
105 -
J~rv~nte ~rière, demandons lui les secours qui ·nous sont SI _necessaires, pour remplir consciencieusement tous les deVOirs _de notre pénibl~ mission ; demandons-nous aussi, tous ·les so,trs, un co~pte ~1goureux de l'emploi de notre journèe ,et . n omettons Jamais l'accomplissement de ce double de·voir. Avant de commencer la journée, pénétrons-nous bien de -c~tte. p~nsée: Je vais être en rapport avec des enfants, c ?st-~~d1re, avec des êtres naturellement étourdis souvent ·desobeissants et. disposés à l'ingratitude comme au ~ensonge. Alors, leurs defauts ne nous causeront aucune surprise, au~un trouble. Nous nous efforcerons volontiers de les inst~utre et de les corriger, évitons bien de nous emporter n1 de nous décourager. L'instituteur doit savoir aussi que, dans nos villages les :pare~ts sont généralement peu éclairès ; leur ignoranc; et -~~r~ots. leu~ amour-propre les dispose à la prévention et à .l mJushce a .notre égard. La plupart se disent que nous .sommes payes largement pour supporter les étourderies de leurs ~nfants ; c'est pourquoi ils nous gratifient de leurs .calo mmes. . Si nous a.rrivons au milieu de nos élèves bien pénétrès ·de ces pensees, nous ne nous étonnerons de rien et mal.gré les contrariétés que nous rencontrerons, nous' conser'l'erons tout notre calme. Si pour prix de nos fatigues et de nos ennuis nous ·somme~ méconnus, calomniés, nous nous dirons: J'a,imerais .bten mieux que les choses fussent autrement, mais c'est :naturel qnelle.s soient ainsi. An milieu de nos plus grandes •ép~euves, répe.t_ons ces paroles d'un instituteur célébre, pour qUI cette camere fut hérissée d'épines : << Paix à mon cœur,
ta force est plus grande que tes maux. ,
Un maît:e qui aime bien ses élèves, est passionné pour .leurs progres, heureux de leurs succès et malheureux de .leurs défauts; ayant en vue leur bonheur sa bonté lui indique toujours quelque chose de nouveau pour les rendre .b~ureux. Po_ur parvenir à ce but, il sait qu'il doit les cor.riger des defauts qui les rendraient malheureux. dans l'ave-
-
106 -
nir, et aussi leur inculquer des qualités propres à les rendre utiles à la s.ociété. Animé de ces sentiments, l'instituteur accomplira sa tâche avec plaisir ; la légèreté de l'enfant, son ingratitude, deviendront entre ses mains des éléments de succès. ll tâchera aussi, par sa conduite irréprochable, de leurdonner le bon exemple. Que dirait-on d'un maître qui, au vu et au su de tout le monde, n'assisterait pas à la. messe les dimanches et fêtes et parlerait avec mépris de notre religion et de ses ministres 1 L'instituteur étant observé dans la commune où il enseigne, il importe qu'il soit réservé dans ses paroles et dans ses actions. S'il veut conserver sa bonne réputation, qu'il évite les assemblées bruyantes et peu recommandables, car il s'exposerait à y perdre son argent et son temps et compromettrait son honneur. Ce serait agir en insensé et cequalificatif ne sied guère à un instituteur. Qu'il se mette· donc en garde contre ses inclinations mauvaises. Si le sentiment du devoir ne l'en détourne pas, qu'au moins son. intérêt personnel le retienne sur une pente si dangereuse.. Si l'instituteur fait son devoir et que malgré ses efforts ses élèves ne fassent point de progrès, il ne doit pas se décourager; ne sait-il pas que le cœur de l'homme n'est jamais content et que le bonheur est comme une image réfléchie par la glace : on le voit toujours, on ne le saisit jamais? ~ A. M. Inst. INFRACTION AU RESPECT DU A L'ENFANCE L'enfance est très impressionnable et avide de nouveauté-. Ce qui lui platt ou la fait rire, se grave dans l'intelligence la plus rebelle, avec une étonnante facilité et se conserve souvent pour la vie. Dans l'âge mtlr, le souveuir de ces: riens de ld jeunesse peut influer d'une manière heureuae ou· malheureuse sur les actes. L'éducateur soucieux du bonheur de chacun, et (ie la société en général, doit donc veiller ave~ la plus grande sollicitude à ce que ses élèves ne reçoiven~ que de saines et salutaires impressions. Je me permets ici de signaler une infraction. Depuis quelques années, beaucoup de nos cahiers d'école contiennent des chromos que les enfants, naturellement dis-
-
107 -
posés à s'égayer, recherchent avec avidité, mais qui sont. loin d'avoir les qualités requises pour être placés entre leurs mains. Ce sont le plus souvPnt des personnes habillées avec luxe, mais sans décence, des danseuses, en un mot, des figures grotesques, tout au plus propres à engendrer le désordre et l'immoralité. Ils peuvent être tolérés en d'autres mains, mais non dans celles de nos jeunes élèves . Il n'en est guère qui puissent contribuer à favoriser le goût du bien et du beau. On en rencontre qui repré&eotent des sujets religieux, mais, par leur mauvaise exécution, il est difficile de faire une plus grande injure aux saints et de trouver un moyen plus efficace pour les rendre méprisables. Est-ce peuL-être là le but hypocrite et perfide, mais vrai, des promoteurs de l'innovation f ~'eCJt à coup sûr un des meilleurs moyens de réclame, mais non Je plus honnête. Folâtres et insouciants, qu'importe aux élèves que les cahiers aient deux ou trois pages de plus ou de moins, qu'ils soient de bonne ou de mauvaise qualité. Ils tiennent avant tout à ce qu'ils renferment quelques caricatures aux couleurs criardes, pour charmer leurs yeux et enflammer leur imagination. Si les fournisseurs de cahiers ne peuvent se résoudre à cet infaillible et puissant moyen d'écoulement, qu'au moins ils le modifient pour Je rendre profitable au cœur et à l'intelligence. Les sujets, bien · exécutés et coloriés, pourraient être des plantes, des animaux, et même des motifs religieux; au verso, leurs noms, avec · leurs qualités, quelques pieuses pensél3s pour les derniers. Le surcrott de dépent>es serait compensé par l'espoir d'être utiles par la suggestion de bonnes pensées, et par le mérite dA ne plus avilir l'art ni fausser l'idéal. Cependant, le moyen le plus simple et le moins cotlteux, ce me semble, serait de supprimer ces chromos, et de supplanter les concurrents par la modicité des prix et la qualité supérieure de la marchandise. Pour ces motifs, je recommande les cabtel'8 80U8•main, très pratiques et d'excellente qualité, dans lesquels je n'ai encore point trouvé de ces gravures que chacun ne peut que désapprouver. - M. S.
Red. - A l'appui des assertions et des remarques de · notre correspondant, nous pouvons ajouter qu'il a mêmeété communiqué au Département. des spécimens de cahiers. contenant des images et vignettes du plus mauvais goût. pour ne rien dire plus. Il s'est enquis de la provenance de· ce matériel. mais sans pouvoir la. découvrir. Il e:~t de fait. qu'il règne une trop grande big,arrure dans nos cahiers.
108 -
· d'école. parce que chaque détaillant a pour ainsi dire un ·fournisseur différent. Notre correspondant a du reste rai .. son e~ recomm~ndant les cahiers sous main, dont le dépôt · des hvres scolaires a une certaine provision en vente.
Eneore un mo& sur le café et l'allmenta&lon (Correspondance; ~ou~ avops .lu avec i~térêt, dans le dernier N• de J'Ecole . pnma,re! d utiles eonse1ls sor la consommation du café. n est certa1.o 9ue bielJ des membres du corps enseignant en abusent, 1m1ta~t ,en cela ce qui se pratique journdlement un pe~ parto.ot. 81 ~on ne veut pas y renoncer tout à fait, au . moJD~ do1t-on n ~n faire usage qu'une fois par jour; et encore ' faut-11 que ce so1t du café au lait et non du café pur. Pour les personnes . vouées à l'enseignement, comme les instituteurs, celte bo1sson devrait être prise à midi, attendu qu'avant 1~ rentrée de l'après-midi la digestion n'a pas eu le temps de · s effectuer, ~t que par conséquent ce repas doit être le plus léger de la JOurnée. Si ·l'on dîne trop copieusement, la Jour. ~eur. et .le. sommeil s'emparent de soi durant la classe de 1 apres-m1d1, parce que . nour digérons mal, avec peine. Or nous savons que tout _altman! qui ne se digère pas bien, fait plus de mal que de b1en à celui qui surcharge ainsi inutilement son estomac. De plus, l'enseignement se ressentira des so~nolences ~u maitre, et il arrivera quelquefois que le beSC?JD de dormtr sera plus fort que la volonté. Nos petits es. p1ègles, auxquels rien n'échappe, en profiteront pour se récréer · et souvent faire des niches à leur maitre. Voilà bien des raisons qui nous font une obligation d'adopter un régime ali. menta1re presque exceJ?tionnel. si nous voulons remplir convenablement notre pémble tâche et nous maintenir toujours à .. la ·hauteur de la noble mission que le pays nous a confiée. Nous. nous rappelons qu'aut:."efois il nous arrivait souvent de doro:ur pour ainsi dire debout les ap1 ès-midi, sans qu'il filt · possable de résister au sommeil, malgré toute notre bonne · yolonté. Pour remédier à cela, nous avons supprimé le dé' Jelloer du. matin pour le faire à midi. Nous prenons alors le café a~ latt qut se digère facilement et nous dînons Je soir. ' Ce régtme, que nous . suivons en biver depuiR plus de 10 an,s , n.ous a ren~u les mealleurs services. Cependant nous ne saurions conseiller la chose qu'aux tempéraments tout à tait ro· bust~s. Mais. qu'on n'oublie pas que ceux qui font trois repas ]>ar )our, do1vent prendre pour règle de faire à midi le repas le plus léger. La santé et l'école s'en trouveront mieux.
-
109 -
Qu'on adopte en principe un régime alimentaire rationnel, . il n'y a rien de tel pour bien se porter et conserver ses f01·ces, et l'instituteur en doit donner le premier l'exemple. L'homme adulte a besoin pour soutenir ses fo!'ces de prE!odre chaque jour environ 20 gr. d'azote et 300 gr. de carbone. Avec un tableau donnant la valeur nutritive des aliments, il est toujours très facile de combiner, même en la variant, sa . pension journalière, de manière à compenser les pertes que subit chaque jour notre organisme, par une nourriture saine, réparatrice et en harmonie avec les besoins de notre état social. R.
PARTIE PRATIQUE IJne journée de gul1fnon (Examens des recrues de 1893. -
Récit d'un chasseur).
L'autre jour, afin de capturer un renard, je vais me poRter, un soir et par un beau clair de lune, dans un endroit très fréquenté par ces animaux. Après m'être un peu embusqué derrière un petit buisson, j'apprête mon arme pour faire feu sur le premier qui serait venu à passer. Devant moi, le terrain était découvert et l'on voyait au loin. J'attendis, interrogeant sans casse du regard l'horizon. Ma patience fut mise à une rude épreuve, car 3 b. du m. avaient sonné sans qu'aucun renard ellt été seulement entrevu. J'allais bientôt déguerpir, lorsqu'un point noir, presque imperceptible, se montre au loin sor la neige étincelante. Plus je le fixais, plus il me paraissait grossir et se rapprocher de moi, en sorte que j'acquis bientôt la certitude que c'était du gibier qui m'arrivait. Au bout de quelques minutes il fut assez rapproché pour que j'aie pu faire feu sar ce malavisé qui resta sur le coup. Je suspends ma capture à un bâ.ton que je passe sur mon épaule pour rentrer au logis. En arrivant, ne faut-il pas que je découvre l'empreinte des pas d'un lièvre. Vite je coura dans la direction qu'il avait dll p:endre. Je le vois gambader dans un verger où je le tue net. Cette fois je rentre à la maison pour tout de bon; mais sitôt entré mon père m'appelle et me dit : ' Viens, un lièvre traverse là-bas et il se dirige de nos côtés. • Je fis feu depuis l'une des fenêtres de la chambre et fus assez heureux pour tuer l'animal, que je trouvai peu après mort étendu sur la neige. ,Voilà ee qu'on peut appeler une journte de guignon pour un chasseur.
-
no -
Les animaux nuitdbles à l'atrrlcmUore Parmi les animaux nuisibles aux cultivateurs, nous rencontrons dans nos contrées spécialement le blaireau. Durant la bonne saison, il cause beaucoup de dommages aux récoltes fourra~ères. qu'il f01_11e, sans pitié, de ses cvurtes jambes. En automne .• Il ~e fa tt c~llecteur_ des fruits qui tombent ; et, lorsque 1 occasiOn se presente, Il ne se gêne pas pour faire le vendangeur. Il arrive même qu' il fait des dégâts considérables aux propriétés. Après le blaireau vient le renard, qui tient un des premiers rangs par les larcins qu'il commet dans les poulaillers et les· basses cours. Lorsqu'il a pu pénétrer dans une demeure de volai lles, il ne la quitte qu'après avoir tout mis à mort et emporté ce qu'il Y. a. Avf3c la ruse qui le caractérise, il n'est pas rare de le votr s'aventurer, à la fa~eur des ténèbres . usqu'au centre de gros villages qu'il ne quitte presque jamai~ Jsans capture. Quo1que moins pernicieux, le lièvre ravage parfois les jeunes plantations des jardins qui se trouvent à l'écart. On lui pa_rdonnerait volontiers ~et exploit si l'on n'avait que cela à lut reprocher. Ma1s les Jeunes arbres ont en lui un redoutable ennemi. Lors9ue la terre es~ couvf3rte de naige et qu'Il ne trouve plus rteo à broutAr, tl se met à écorcer les j ennes plants pour se nourrir de leurs écorces. On les préserve de son atte!nte en les enveloppant de broussatlles, d'épines, ou même simplement en les badigeonnant en automne avec noe c~uleur. à l'~u_ile. Ce procédé est pAu collteux et vite employé. L éperv1er, 1 atgle. le vautour, la loutre et la fouine sont aussi classés parmi les animaux nui~ibl~>s. R. M.
Composition
-
111
~ue
l'atmosphère est pure et que l'air est calme, les nuages restent suspendus au-dessus de notre tête et nous lais~eot voir par intervalles la voûte bleue que nous appelons firœamen t. Mais comme les nuag~s sont très légers, ils sont le jouet des vents, qui les poussent tantôt très haut dans les airs, tantôt très bas, au point .ie raser presque le sol. Aussi, parfois, du sommet d'une haute montagr.e, on aperçoit les nuages à ses pieds, tandis qu'au-dessus de nous la voûte azuréE' brille, calme et pure. • Lorsque l'atmosphère est très chargée de petits nuages cotonneux, on dit qu~ le ciel est moutonné. Il suffit alors d'un brusque abaissement de température pour que ces vapeurs se résolvent en pluie. c Malgré le désagrément qu'elle nous cause, il faut bien reconnaître l'utilité de la pluie. C'est elle qui arros~ les champs et les campagnes, qui alimente les rivières et qui entretient dans l'air une humidité nécessaire pour que l'air soit respirable et favorable à la santé de nos poumons. Cette humidité pénètre dans lA sol pour s'évaporer de uouveau et former de nouveaux nuages. • Voilà, chère petite sœur, tout ce que je sais et tout ce que je puis i.e dire sur les nuages. Tiens-moi compte de ma bonne volonté. • LA VANITÉ SUJET
A
TRA.ITER
Promenade près d'un champ de blé : un enfant admire les épis qui portent la tête baule et son père lui fait reconnaître que ces épis sont vides et stériles, tandis que les ep1s qui courbent la tête sont pleins et serviront à faire du pain.
LES NUAGES
SUJET TRA.ITÉ
SUJET A. TRA.ITER
M. Guérin emmena un jour sa fille Louise promener à la campagne; ils tra"\'t:Jrflèrent un champ de blé. C'était au mois de jmllet. les épis étaient à leur maturité. • Vois donc, papa, dit tout à coup la petitf'l Louise, comme ce1·taines tiges se tiennent droites et h~>utes; ce sont assurément tes meilleures. Les autres, qui s'inclinent vers la terre sont sans doute bien loin de les valoir. • Le père cueillit quelques épis de chaque sorte, puis les mon trant à sa fille : • Les voilà ces tiges qui se dressaient si fièrement. Eh bien 1 remarque-le bien : elles sont vides et par conséquent inutiles. Quant à ces autres, qui avaient peine à lever la tête, c'est le poids du grain qui les entraînait ainsi à terre. Ce s:>nt ces épis-là qui donneront la farine avec la-
Une de vos sœurs vous prie de lui expliquer ce que c'est que les nuages, d'où iiR vieonP.nt, où ils vont, à quoi ils servent. (Sujet donné pour le certificat d'études primaires). SUJET TRAITÉ
• Tu voudrais savoir, ma chère petite sœur, ce que c'est q~e ces nuages qui forment la voûte r.éleste. Je ne suis pas b1en fort tlD météorologte, mais je peux te dire ce que j'ai retenu des leçons qu'on nous a fai tes à ce sujet. • Il se dégage saas cesse du sol des vapeurs d'eau qui s'é_lèvent dans l'atmosphère ; ces vapeurs se condensent dans l'atr e~ prennent l'aspect gns ou blanc que tu connais. Lors-
-
112 -
quelle on fera le pain. Il en eRt ain~i dans le mo~de, ma chère enfant. Ce sont les sots, ceux qu1 ont la tète v1de, qui se redressent ainsi fièrement. Quant aux savants, aux bommes sages, à ceux qui sont utiles et dévoués à l'humanité, ceuxlà sont les plus humbles. Ils cherchent à passer inaperçus ; ils se montrent modest.es et réservés. DICTÉES LES CHATS On a généralement mauvaise opinion du caractère des ebats, et leurs griffes leur ont fait beaucoup d'ennemis ; mais il faudrait aussi leur rendre justice. Si les ebats sont ro6cbants, nous ne sommes pas très bons. Ils sont fripons; qui sait si de mauvais exAmples ne les ont pas gâtés 't Ils flattent par intérêt ; mais connaissez-vous beaucoup de flatteurs désintéressés 't Cependant. vous aimez, vous provoquez l'adulation. Pourquoi donc faire un crime aux ebats de ce qui, dans la société, est, à vos yeux, Je plus grand de tous les mérites t Je ne parlerai point ici de leur grâce ni de leur gentillesse ; je ne vous peindrai point ces minauderies enfantines, ce dos en voûte, cette queue ondoyante et tant d 'agr6~ ments divers à l'aide desquels ils savent si bien nous intéresser à leur conservation. Des motifs plus puissants militent en leur faveur. Si vous détruisez les ebats, qui mangera les souris t Et les rats t Les rats à qui les chats imposent encore, n'attendent que le moment où vous aurez prononcé l'arrêt fatal aux ebats pour entrer en campagne et venir s'établir dans vos habitations que vous serez forcés de leur abandonner. LA MOUCHE Aussi légère que le vent, aussi rapide que la pensée, aussi fugitive que le nuage, la mouche suit l'homme dans tous les climats. Elle monte sur le cheval du guerrier, s~assied dans la chaise de poste du voyageur, s'installe dans un comparU~ ment de chemin de fer, s'embarque sur le vaisseau du marchand. Elle est pour l'écolier un passe- temps, pour l'homme grave un être importun, pour l'hirondelle une proie. On la chasse de partout, et partout elle revient sans se lasser et se mêle partout à notre vie. Génie familier dont le bourdonnement anime notre dèmeure, elle est à l'appartement ce qu'est l'oiseau à la forêt. Pauvre petit insecte innocent, contre le· quel on s'acharne si cruellement, elle n'a jamais fait de mal à personne. Elle ne demande qu'à vivre, comme tant d'autres, sans rien prendre à l'homme que les miettes qu'il dédaigne et laisse tomber de sa table.
Supplément au No 7 (1893-94) de l'ECOLE PRIMAIRE ....... ~~................. ~~~~~~~
De la comptabilité agricole, par un profane L'article suivant, tiré du Messager, de Fribourg, complète avantageusement celui paru dans notre dernier No sons le titre : La comptabilité chez le paysan. On a écrit d'exct>llentes choses sur la comptabilité agricol~ .. Tont le. m?nde est d'accord pour dire que si la compsablhté est 10d 1spensa~le .à l'indnRtriel, au commerçant, elle est encore plus md1spensable à l'agriculteur carsans Ellle il ne connaît pas l'état de ses affaires 'u ne tait pas s'il avance ou s'il recule, s'il vend tels p;oduits à bé~éfice ou à P?rte, s'!l ne vaudrait pas mieux dans Ct>rtams cas que 1 un ou 1 autre de ces p1·odttits fût consommé sur son domaine que vendu à perte, etc. Ayant de se lancer dans une comptabilité agricole en part1e double, complète, que l'agriculteur commence 'parè~a.b~ir ce q~~ ~·on es,t convenu d'appeler une comprabthte de cutstmère, c est-à-dire un compte rigoureusement ~xact de se~ recettes et de ses dépenses. Ce s1mple pre~ner. pas reste e[Jcore à franchir par un gran? nombre d agrtc~lteurs. A ce propos, il convient d,e c1ter u~e conversation entre deux campagnards, qui s entretenaient sur ce même sujet et qui étaient aRsez d'accord pour reconnaître que cette notation des dépenses quotidiennes serait d:une grande utilité, en y comprenant même tous les htres qui accompagnent un marché quelconque, toutes les tournées de foires et autres accessoires. Tout cela serait très bon, dit l'un mais bab 1 si on s'amusait à additionner tous ces lit~es, du commencement à la fin de l'année, ça ferait peur, à quoi bon se manger le sang avec cela ; quand ils sont bus ils sont bus, il vaut mieux n'en plus parler. ' Et avouons entre nous, en toute franchise qu'il n'y a pas mal de citadins qui, sans le dire tout h~ut sont de l'avis du naïf. campagnard, et qui mettent hie~ fidèlement en prattque la façon de penser et d'agir ci-haut énoncée. On en trouverait, même parmi les donneurs de conseils, et qui seraient bien marris si ce petit compte de
-
-
2 -
~épenses était 'dressé à leur insu, pour être soumis à
1 exame_n de Madame avec le bilan de fin d'année.
. Eh bten 1 malgr~ toute~ ces s~scep~ibilités comprébenstbles, _et nous alitons meme dare, bten pardonnables, il y au_ratt en?ore un moyen de t~nir compte, jusqu'au ~ermer centtme, de cet argent sol'ti par la poche touJours percée des dépenses accessoires. Mettez tout cela sous une rubrique innocente comme celle de : déplacements ou vacations. ' Vous saurez ce que cela veut dire, et votre tableau de dépense, ainsi babillé, pourra passer sous les yeux de la censure, ètre présenté au conseil des mœurs de la commune et même dans une assemblée de créanciers sans causer le moindre émoi. ' Profitez du conseil, mais n'allez pas nous accuser de P!êeher une morale relâchée et de Vl)uloir couvrir le VJCe sous le manteau de la vertu. Loin de nous une pensée aussi criminelle. Non 1 nous ne cherchons qu'un moyen de rendre anonyme no~re faible pour le nouveau de 1893, pour la chope, pour le bésigue, les joyeuses bordées avec les compagnons de cabarets. Et comme nous ~o~mes m~thodique, que nous aimons l'ordre, que nous l extgeons rtgoure~sement de ceux qui nous servent, nous _voulons fatre figurer toutes nos dépenses sans exceptwn sur notre livre de caisse. A la fin de l'anné~, en faisant la revue des dApenses et recettes, en cons1dérant Je solde en caisse ce n'est pas. sans un petit froid au dos que nous fero~s le sommatre de certaine rubrique à nous connue, et qui sera un examen de conscie_nce financier bien suggestif, pour employer une expresston à la mode, aui parai& s'adapter à toutes les situations. •
Médecine vétérinaire (Suite./ Maladies de la chèvre Les chèvres sont sujettes aux mêmes maladies que les moutons. C~lle~ qui se présentent le plus souvent sont la gale, le ptétam et la météorisation . On les comba t par les remèdes indiqués pour l'espèce ovine.
Maladies du cochon Les principales maladies qui peuvent attoindre le cochon sont :
3
Le pourpre, qui les fait périr en quelques heures; 1a !ladrerie et la trichinose qui remplit leur chair d'ani-malcules et de vers. Ces vers, , si ;la cuisson ne !es a pss tués, ont la faculté de se développer chev. les per·sonnes qui se nourrissent de viande ainsi attaquée; l'an· 1Ji.n8 ou esquinancie, qui les étouffe en peu de temps ; enfin les rhumatismes et la pehte vérole. Le cochon étant très difficile à soigner, on le tue gé· néralement dès qu'on s'aperçoit qu'il est malade.
Maladies du lapin Gale. - Ce mal est incurable et contagieux, aussi ·doit-on détruire tout lapin affecté de la gale, puis nettoyer et purifier les cabanes avant d'y remettre d'autres animaux. Hydropisie de la vessie, gros ventre. - Il faut met·t re à part les animaux malades et ne leur donner que ·des aliments sees eL des herbes aromatiques telles que 'le céll'ri, le fenouil, lt; persil, la pimprunelle, etc. lndtgestwn. - Beaucoup de lapins périssent d'indi·gestion pour avoir trop mangé d'herbes ou de racines très nourrissantes, comme les choux, le céleri, la ebieo·rée sauvage, les liserons, etc. On ne doit donc donner ces aliments succulents qu'en petite quantité. Mal des yeux. - Cette maladie attaque et fait périr les jeunes lapins surtout pendant la période de l'allaitement. Elle provient des gaz produits pat· la fermentation du fumier. Pour l'éviter, il suffira d'entretenir les lapinières dans un état de grande propreté et de cban_ger très souvent la litière.
Mal des
ch~ens.
:Maladies du chien - Les jeunes chiens so-nt sujets à un
·mal qui les attaque presque tous. Las premiers symptômes sont le manque d'appétit, la tristesse, une grande ·chaleur au nez et la chassie aux yeux. Puis viennent les frissons, les écoulements de matières glaireuses par le nez, les vomissements et la toux. Beaucoup d'animaux meurent de ceLte maladie dont la paralysie est la suite. Ceux qui résistent salivent longtemps encore et ont quelquefois des at.taques d'épilepsie. Il faut, en premier lieu, tenir l'animal très proprement, le purger doucement, le nourrir légèrement et lui faire avaler chaque jour une ou deux boulettes de beurre très salé. Si l'animal tousse, on lui app :ique une ou deux
-
4-
sangsues au cou. S'il vomit, on lui en met cinq ou six près de J'estomac. Lorsque la r~spiration devient difficile, il faut provoquer les vomissements avec quelques centigrammes d'émétique; mais si une diarrhée jaune, mêlée de sang survient, le mal est à peu près sans re-· mède. Rage. - Le chien est malheureusement exposé à· une épouvantable maladie qui se développe spontané-ment chez lui. Cette affection terrible ess la rage. Les . chevaux, les bœufs, les moutons, les porcs, les chats, les oiseaux de basse-cour, l'homme lui-même, peuvent devenir enragés par la morsure du chien . Tout chien enragé ou soupçonné de l'être, qui aura mordu d'autres animaux ou des personnes, devra être abattu et livré à un vétérinaire. Ce dernier, après examen, déclarera si le chien était enragé ou non, afin de rassurer les personnes ou de les avertir du péril où, elles sont exposées. La rage une fois déclarée est inguérissable, mais onpeut la prévenir presque avec certitude par les moyens suivants : Il faut immédiatement, par des pressions suffisantes, faire saigner abondamment les morsures les plus proprofondes comme lfls plus légères et les laver à granlie eau, avec un jet d'eau si c'est possible, ~ou avec tout autre liquide (de l'urine même) jusqu'au moment de la . cautérisation. La cautérisation doit être pratiquée hardiment et Je plus tôt possible après la morsure, avec du caustique de Vienne, du beurre d\'lDtimoine, du chlorure de zinc, . mais surtout avec un morceau de fer rougi à blanc que l'on fera pènétrer même au-delà des parties lésées qui, elles, devront être entièrement brûlées. Le succès de la cautérisation dépendant de la promp- · titude avec laquelle elle est faite, chacun est apte à la pratiquer avant l'arrivée du médecin. Toute cautérisation faite avec l'ammoniaque (alcali -volatil) et avec les différents alcools est complètement inefficace. Vers intestinaux. - Pour détruire ces parasites qui amènent chez les chiens des désordres d'une certaine gravité, on a recours aux médicaments amers, la gen· Uane, l'absinthe, puis le sel marin, l'ail, la scammonée, . le jalap et l'aloès.
-
5-
Maladies du chat. Les chats, surtout ceux qui ne sont pas enfermils ~t •qui vivent au grand air, sont rarement malades. Aussa , la médication ePt-elle fort simple. .D&arrhée. - La diarrhée est assez commune chez les jeunes chats. Elle est accompagnée de fièvre ~t de frissons · d'œil est morne et larmoyant. Il faut teDtr les animau~ dans un endroit chaud, les purger légèrement avec de la scammonée et leur donner du lait pour boisson. Gale. - Cette maladie est généralement celle des vieux chats. On doit isoler l'animal et le frotter avec de l'huile d'aspic, puis fixer un morceau de toile sur la partie malade pour l'empêcher de se gratter et de se -déchirer. Toux. - Lorsqu'un chat tou.ss~ ~t rend par ~e nez des .matières glaiJ·euses, ce qm md1que chez 1~1 ~ne ioflamœation des poumons, on !:empêche de s.ort1r SI la température est froide ou hum1de, et on le tient chaudement. Vomissements. - Les vomissements sont causés le plus souvent par la constipation. Le chiendent ve~t que les chats recherchent eux-mêm_s et quelques pellls laVE~ments légèrement purgatifs, sont les remèdes usités dans ce cas.
Maladies des oiseaux de volière èt de basse-cour. Abcès. - Quelquefois des abcès surviennent à la ~ète des oiseaux. La complexion trop chaude des volatiles en est la cause. On leur donne d'abord du suc de betterave pour boisson et on leur brûla l'ab~ës en y appliquant très légèrement u~ fil de fer :oug1 au feu. ~or.s que la cautérisation est faite, ~n appliqua un peu d bUlle sur la plaie qui se ferme rapidement. Chancres. - Il vient au palais des oiseaux de ~etits ulcères qu'on appelle aphthes ou chancres, et qm les tfont beaucoup souffrir. Il faut leur toucher de temps .e n temps le palais avec une plume trempée dans un ·m élange de miel rosat et de fleur de soufre. Constipation. - Pour comb~ttre cette m~ladie, il faut donner aux volailles comme a tous les Oiseaux, de la salade, des épinards, de la graine de lin, d~ l'eau. miellée .et même du miel pur. En outre, deux fo1s par JOUr, on -leur introduira dél.catement dans l'anus une plume imbibée d'huile.
6
Diarrhée. -
La diarrhée provient d'une nourrituretrop aqueuse. Si elle persiste au point de rendre les oiseaux malades et de les affaiblir, on leur donne de 1~, mie de pain trempée dans du vin sucré. Une légère infusion de camomille avec beaur.oup de sucre pour en corriger l'amertume, ou plutôt de l'eau de riz égalemen~ sucrée, produisent aussi les meilleurs résultats. Cesserle traitement dès que l'oiseau va mieux, car il amènerait alors la constipation. Epilepsie. - Quelques oiseaux sont épileptiques et certains d' entre eux périssent dés le premier accè9. La seule précaution à prendre est de ne pas trop les exposer au soleil. Goutte. - La goutte est la maladie des vieux oiseaux. Leurs pattes sont gonflées. leurs mouvements sont lents et pénibles, et ils paraissf.lnt souffrir beaucoup. Ce mal est inguérissable. Il faut LeQir les oiseaux ainsi afl:ectés dans un milieu sec et chaud. Maux d'yeux. - Les oiseaux ont souvent mal aux y eux. Il leur survient dans cette partie d'= petits bou\ons. Les paupières sont quelquefois tellement gonflées que l'oiseau ne peut plus les ouvrir. Ce mal provenant généralement d'inflammation, on purgera le malade pendant quelques jours avec du jus de betterave sucré ou avec de l'eau fortement miellée, puis on lui bassinera les paupiéres avec une décoction de feuilles de mauves~ Mue. - La mue reild certains oiseaux très malades et les fait quelquefois périr. Pour combattre les effets de la mue, il faut, pendant tout le temps qu'elle dure,. tenir les oiseaux dans une température 'd'environ 20• centigrades, et leur donner une nourriture saine et un peu relâchante. Pépie. - Cette maladie est causée par la rareté ou l'impureté de l'eau. L'oiseau devient triste, ne chante plus, perd l'appétit et ouvre cunstamment le bec. Une pellicule blanche et dure se forme sur le bout de la langue. Il faut l'enlevPr avec précaution avec uneaiguille ou un canif, puis laver la plaie avec un peu d'eau vinaigrée et l'enduire avec du beurre frais. On laisse ensuite l'oiseau sans nourriture pendant une> heur&. 1oux. - Souvent les oiseaux toussent et sont prédisposés à l'asthme. On évitera alors de les exposer à l'humidité, et on leur donnera momentanément pour-
boisson une décoction sucré.e de figues sèches ou de j ujubes. Il arrive quelquefois que la tou~ est caus~e par la présence de petits vers dans le gos1er. La vo1x est sourde et la respiration tellement gênée qu'on peut craindre la suffocation. On parvient à les sauver. en leur faisant boire des décoctions de plantes ameres, telles que l'absin\he, la camomille, la gentiane, etc. Vermine. - La malpropreté des volières engendre une quantité considérable de ~ites .~ui tourmenlent et foot maigrir les oiseaux. Des ba~ns t1edes dans une décoctiou de tanaisie sont nécessaires pour les débarasser. Mais, on éloigne ces parasites par des soi.ns con st~nts de propreté, et il faut toujours que lAs o1seaux a1ent de l'eau toujours renouvelée et en assez gra!lde quantité pou~ prendre des bains complets, et aussi du sable pour se rouler.
Mortalité des oiseaux en volière et en liberté LPs oiseaux digèrent très vite et ne peuvent rester longtemps sans manger. Aussi la mortali~é est-elle plus grande, chez eux, l'hiv~r que ~·~té. Le~ o1seaux ne. mangeant point pendant 1 obscunte, sub1ssen~ des Jeûnes prolongés de douze à quinze heures de s01te, dont les conséquences sont Je rétrécis.s ement d~ l'estof:Oa~ e~ le ramollissement du bec. Les o1seaux pénssent a1ns1 bientôt, non de froid, comme on le croit communément, mais de faim.
Animaux utiles et nuisibles à l'airiculture Nous avons déjà dit quelques mots à ce sujet, mais nous y revenons afin d'être plus complet, sans cependant trop nous -répéter. Par ignorance ou par cruauté, l'hom.me fait une guer~e insensée à une foule d'animaux destmés par la Providence à empêcher les ravages dont nos cultures ont. tant à souffrir : tels sont le hérisson, la taupe, la musaratgne, la chauve-souris, les innocents reptiles de nos co~trée~, les oiseaux de proie nocturnes, et surtout l.es petits OIseaux qui nous arrivent avec les beaux )OUrs,. qu9:nd les insectes, qui font tant de ravages dans nos Jardms et dans nos champs, pullulent de toutes parts. c Dès le commencemAnt des âges, disait en 1861 un savant illustre, l'homme et\L s,uccombé d~ns ~ette lutt~ inégale contre des myriades d in.s~c.tes, s.• D1eu ne 1~1 eO.t donné, dans J'oiseau, un amul:aue puissant, un alhé
-
8-
fidèle, qui s'aquitte à merveille de l'œuvre que lui, homme, ne saurait accomplir. c En effet, qui donc, excepté le petit oiseau, pourrait guetter et saisir le charançon quand, dU milieu d'un champ de blé, il s'apprête à déposer ses œufs dans les grains en voie de formation 1 Qui pourrait saisir le papillon de la pyrale alors que, ~ans le même but, il voltige autour des ceps, ou la chenille du même insecte, quand elle sort, au printemps, longue de quelques millimètres? • Qui pourrait surtout atteindre ces œufs et ces larves microscopiques dont une seule mésange consomme plus de 200,000 (deux cent mille) dans une année? • L'homme, par (un étrange aveuglement, se montre le plus terrible ennemi de ces douces et utiles créatures. • Il faut donc conserver et protéger les animaux qui concourent, non seulement à l'agrément, mais encore à la féconde harmonie de la nature, en prévenir c3t en réprimer la coupable et pernicieuse destruction. On doit détruire<, au I}Ontraire, les animaux qui, par leur exr.essive multiplication dans les cbamps, dans les jardins, dans les vergers, dans les prés, dans les bois, troublent cette précieuse harmonie, gaspillent les produits de la nature et du travail, et dont quelques-uoa même menacent, altèrent ou abrègent directement la vie de l'homme. Quoique beaucoup d'animaux soient nuisibles à nos intérêts, il ne faut pas en conclure qu'ils sont inutiles. Tout être a sa place, sa mission et son utilité dans Je plan de la Création; tout être est appelé à maintenir l'équilibre dans l'ordre admirable qui règne dans la nature. Si donc l'homme a le droit de détruire certaines créatures pour se protéger ou pour se nourrir, il ne doit le faire, s'il ne veut en porter la peine, que très judicieusement, et surtout avec le plus d'humanité possible. Nous allons indiquer sommairement sous ce nom: .Nos amis, les animaux qui sont nos serviteurs et nos auxiliaires, et sous ce!te dénomination : Nos ennemis, ceux qui ravagent nos récoltes et vivent à nos dépens.
PXPELET par MARIO Vieux, laid, difforme, et de plus pauvre comme Job : tel est l'homme que je vous présente aujourd'hui.
-
9 -
Et le comble, c'est qu'il portait un surnom ridicule dont l'avait affublé le !ils du propriétair6 de la manufacture de chapeaux, jeune étudiant prétentieux qui se piquait de littérature; et tel quel, ainsi qu'il arrive prAsque toujours, ce surnom lui était resté. Pipelet'? - Lui, par bonheur, en ignorait l'origine et n~ s'en émut point. Qu'on se figure un pauvre être fruste, maladif et déchu, baut d'un mètra au plus, la tète grosse, un pied bot, les yeux bons et doux sous une épaisse tignasse jaunr; et pour achever cet assemblage burlesque un vague et continuel sourire flottant sur des lèvt·es fi.étries et grimaçantes. Il comptait soixante treize ans. Par une étrange disparate, la vie tenait bien sur ce pauvre corps. Au premier coup d'œil, on pensait avoir affaire à un idiot. Il ne l'était point. Ce corps usé, déformé et chétif, logeait uo grand cœur. Il y avait. bien quinze ans que le manufacturier l'avait pris, sinon à son service, du moins à sa .charge, en ce sens qu'il l'hébergeait et le nourrissait des miettes qui tombaient de sa table. Là se .oornaient ses largesses. Et encor" ne fallait-il pas mal en rabattre quand on prenait la peine de considérer la chose de près. Dur et (lassant, le patron n'entendait pas nourrir les gens, voue Pipelet, à ne rien faire, c'est pourquoi, le s~>chant d'une fidélité éprouvée, il en avait fait son factotum . Concierge, décrotteur, commissionnaire, un cumul qui n'était pas une sinécure, putsqu'il s'agissait pour le pauvt·e infirme d'être du matin au soir aux ordres du maitre, et au service des gens de la maison. - Pipelet par ci, - Pipelet par là; c'étaient des appels, des exigences, des bousculades à éreinter de plus vaillants que lui. Avec cela ni égards, ni compassion. Si le maître était dur, la valetaille, les employés n'étaient pas ~eill~urs • Rudoyé par les uns, turlupiné par les autres, tl lut arrivait rarement de recevoir une petite récompense, ou même un simple remerciement pour prix dA ses peines ou de sa bonne volonté, tant l'habitude était prise de le regarder non comme un être, mais comme une chose, presque un rien. Il habitait à l'entrée de la fabrique une espèce de taudis ménagé sous l'escalier, tenant le milieu entre la nie~e à chien et le réduit où s'entassent tous lt\s rebuts, logts
-
10 -
sordide aux murs nus et humides, où le plâtre tombait de partout. Pas d'autres meubles qu'un grabat, deux chaises défoncées, une commode dépenaillée. - La loge d~ concierge 1 disait en ricanant l'étudiant. - Assez pour ce vieil idiot, pensaient les autres, Pour lui, il ne disait rien. Jamais on ne l'entendit se plaindre ni de son réduit, ni d'autre chose. Il ne s'attardait pas à geindre sur les misères de son existence, Deshérité du bonheur, il regardait plus haut. Un grand philosophe tout de même que ce Pipelet, et un grand chl'étien.
• * •
C'était le fils unique d'un maitre d'école de village, pauvre comme on l'était encore au commencement de notre siècle dans ce métier de meurt-de-faim. Il n'avait que quatre ans ~orsque son père mourut; sa femme, qui lui survécut de quelques années, s'éreinta pour nourrir le petit estropié. Elle s'attacha d'autant plus à lm qu'il avait plus besoin d'elle, et avec l'instinct des mères quand eUes sont héroïques, elle m i t à le disputer à la misère autant d'énergie que s'il eût été aussi beau qu'un chérubin. Et puis tant d'intelligence, tant de lueurs précoces se manifestaient sous la frêle enveloppe de ce petit être contrefait, qu'elle s'en prenait à l'aimer davantage. A sept ans ii ltsait couramment, et l'étonnait par des ré:lexions si profondes, des auestions si incisives, que plus d'une fois elle en eut l'âme toute remuée. Et un pourquoi ? le pourquoi presque b lasphémateur de ceux qui courbent le front sous une grande épreuve, montait à ses lèvres. Oh! le pourquoi des mères . .. Quel abîme de douldur dans ce simple mot. A force de peiner, à force de s'exténuer, la pauvre femme quasi réduite à rien, devint la proie du typhus. L'enfant qui, jusqu'à la fin, s'était cramponné au lit de sa mère, à peine elle partie, fut atteint de la même maladie. - S'Il en pouvait mourir! disait les voisins. Uo enfant qui ne pourra jamais gagnE'Ir son pain .. . Le. boo Dieu ferait une grande charité en le prenant à Lui. · :Hais bien au contraire. Au grand étonnement de cbaeun, il n'en mourut oas. Il se remit, non pour vivrt>, mais pour végéter, à- demi-sourd, l'intelligence affaiblie, et de plus en plus perclus.
-
11 -
De bonnes âmes, - il y en a toujours au villag~. se concertèrent pour ne pas le laisser mourir de faim. Une pauvresse, sainte fille si jamais il en ftit, s 'offrit . même à le loger et à le vêtir sans rétribution. Cette. proposition simplifia l'affaire. On le confia à la brava Lisette qui mit tout son cœur à lui servir de seconde · ruère. Dans l'humble chambrette de la pauvre fille, le petit Marcel coula des jour11 paisibles et doux. Elle à son rouet, lui à SfiS livres ou à quelque menu travail, une atmosphère d'affection les enveloppait. Passionné pour la lecture, et constamment en quête de livres, - tous ceux du village passèrent entre ses mains, - l'enfant lisait à haute voix der- heures entièl'es . à sa bienfaitrice toute émerveillée que les livres pussent. contenir tant de choses. Que de bonnes soirées ils passèrent ainsi ensemble, sous la maig1·e clarté du craizù (petite lampe). Mais un matin . .. Oh 1 l'horrible matin . . . Lisette ne se réveilla plus. Il eut beau l'appeler, elle ne remua. pas. Il saisit sa main. . . elle était plus froide que lemarbre. La pieuse .fille avait quitté ce monde sans bruit, sans secousse, comme elle avait vécu. Marcel entrait alors dans sa seizième année, A partir de là, commença pour lui la vie Hrante, pleine de déboires et d'amflrtumes, jusqu'au jour où le propriétaire de la manufacture lui proposa l'emploi qu'ou sait, - un toit et les reliefs de sa table, rien de plus. Pas généreux, ce richard. Et ironie suprême : Sous le couvert de cette soi- . disante hospitalité, tenu à l'égal d'un idiot, il perdit le seul bien qui lui restât, son vrai nom. Marcel devint. Pipelet. Pas un jour de boo, une vie de galère. Eo butte à tout ce qu'il plaisait à ses entours de lui octrayer en fait de mauvaises espiègleries et d'épithètes méprisantes, les bourrades du maître, les quolibets des ouvriers tombaient sur lui dru comme grêle. Parmi ces derniers, il y avait un certain Valentin,_ insolent et grand hâbleur, qui se distinguait eotre tous par sa cruelle manie d'agacer le pauvre v;eillard chaque fois que celui-ci se trouvait à sa portée. A l'approche de son persécuteur, l'impotent voulait-il s'effacer? En deux ou trois enjambées, Valentin l'avait. · atteint, et lui barrait le passage.
-
12 -
Le vieux avait beau supplier. L9 garnement plaçait une perche en travers du chemin. - Saute, Pipelet. Et tous les compagnons de rire. - Saute, Pipelet. Cette scène se renouvelait souvent. A tarabuster le pauvre Pipelet, Valentin, dans tout l'orgueil de la jeunesse, semblait mettre sa gloire. Mais un jour qu'il revenait avec le char de la fabrique de la ville voisine, où il avait été conduh·e de la ma!chaodise, les chevaux prirent le mors aux dents, er le Jeune homme renversé, ainsi que l'attelage, fut relevé saoe connaissance, saignant et meurtri à peu de distance de l'habitation. ' On le transporta sur un brancard dans une salle basse. Couvert de sang et de poussière, il était horrible à voir. Le médecin appelé en hâte, hocha la tête. Le cas, d'une gravité extrême, demandait des ménagements infinis. On était au milieu de juillet, la chaleur était intense. Les souffrances du malade s'en accrurent visiblement. A proximité des écuries, la salle où il gisait était remplie de mouches. Elles s'attachaient à ses mains impuissantes à le défendre contre leurs attaques réitérées. Le soir les moustiques venaient par leurs cuisantes piqtlres ajou~ ter à son supplice. En raison de son arrogance et des persiflages dont il était coutumier à l'égard de ses égaux, Valentin n'était guère ai!Jlé des employés de la manufacture. Aussi, passé le prem1er moment de stupeur, ceux-ci ne lui témoignèrent pas autrement leur pitié, qu'en venant dans leurs moments perdus, avec plus ou moins d'indifférence, s'informer de son état. Dévor~ par la fi~vre, tourmenté par les mouches, il etlt ~té )OUr et ou1t abandonné à lui-même, si Pipelet ne s éta1t, dans la mesure de ses forces, constitué eu infirmier. Le docteur avait prescrit une potion calmante. Sous la lourde atmosphère d'une après-midi orageuse, Pipe~et tout suant l'avait été quérir à la pharmacie. Quand 11 rbviot, ne trouvant pas la cuisinière eor laquelle ou ·se déchargeait du soin de donn~r les médicaments au malade, il entra dans la salle basse pour y déposer l.a :pellte fiole. A la vue de Valentin défiguré et hagard, il s'arrêta court, muet de surprise. Mais comprenant par les gestes
-
13 -
de celui-ci qu'il demandait à boire, il sortit et revint avec un verre d'eau fraîche. Valentin le but avidement; toutefois, l'effort qu'il avait fait pour redresser la tète; était trop pour lui. Il retomba en râlant sur son oreiller; ses ye1x tout blancs, farouches, prirent une expression eff•ayaote; il balbutia un blasphème, et se raidit. Immobile à côté du lit, Pipelet contemplait la face convulsée de son persécuttmr. Les mouches faisaient leur œuvre. Elles se jetèrent sur lui avec autant d'acharnement que s'il ellt déjà été cadavre. S'esquivant sans bruit, Pipelet rentra peu après pour s'installer au chevet du malade avec quelques branchettes qu'Il venait de couper, et qu'il promena très doucement sur Je visage et sur les mains du malade pour en chasser ler mouches. Un signe d'assentiment de Valentin lui prouva bientôt le soulagement que lui appouaient ses soins. Et ainsi jusqu'au soir. Saisi d'une compassion infinie,. tantôt lui humectant les lèvres, tantôt lui servant sa potion selon la prescription inscrite sur la fiole, il ne le quitta pas. Il revint le lendemain. Au regard suppliant qui accueillit son entrée, il comprit qu'il était le bienvenu. Reprenant son poste de la veille, il recommença la guerre aux mouches, Pipelet garde-malade 1 Qui l'aurait jamais crut Lui encore moins que personne peut-être. Mais il avait trouvé sa vocation. Le docteur en fut frappé. - Brave Pipelet 1 - Nous voici en train de devenir infirmier, - lui dit·il en lui frappant amicalement sur l'épaule, ou jour où, étant venu visiter son patient, il avait trouvé le petit vieux lui lisant le journal du matin pour le distraire. - Et un vaillant infirmier, ajouta Valentin; on dirait qu'il n'a pas fait autre chose de toute sa vie. Un éclair de reconnaissance jaillit des prunelles du pauvre nain; sa face ridée s'empourpra, en même temps que de grossea larmes faisaient irruption sur ses joues. Il saisit la main du docteur et la baisa. Des éloges à son adresse 1 C'était la première fois que cela lui arrivait, - un épanouissement comme les plantes desséchées en ont quelquefois sous la rosée du matin.
•
•
•
-tiLa convalescence de Valentin fut longue et pénible. Tant qn'elle dura, le dévouement de Pipelet à son égard ne se démentit pas un seul instant. Chaque jour il venait lui faire la lecture et s'ingéniait à lui procurer des douceurs. Le dimanche H lui disait les Evangiles. Et Valentin écoutait, attentif et surpris de retrouver ·dans les paroles divines, comme un écho, les leçons entendues jadis au catéchisme, alors qu'on la préparait à sa première communion. Cela révei·lait en lui les im.. pressions des années d'enfance avec le souvenir de sa mère, une pieuse el sainte fAmme. Quand une fois tétabli, il put reprendre sa place à la manufacture, chacun remarqua qu'un grand changemen! · s'était opé1·é en lui. Il avait perda son accent goguenard, ne vociférait plus, ni ne blasphémait plus. - Ce n'est pins le même homme, disaient les camarades. Et Pipelet ~t lui étaient désormais amis. MA.Rro*"*
-
15 -
·n'est pas nécessaire d'Mer nne épreuve de son carton; dans ce cas, de mettre sur la photographie une feuille de papier buvard qui aura été trempée d_ans le bichlorure. L'épreuve traitée par le mercure dev1~nt plus brillante, et l'expérience a prouvé que par ~a sUite 1'1mage devenait plus permanente, sans altération des blanes, ni perte de déta1ls. Multiplication des œufs. - La recette sui~ante est indiquée par ditlérents journaux, pour multiplier les .œufs, car une poule qui ne pond plus doit psse.er à la marmite : . . , Dissolvez 1 kilo de chaux VIVe dans n htres d eau et faites chauffer. Jetez-y le grain destiné à vos P?Ules, brassPz-le bien pour qu'il s'imbibe parfail.emeot. Latssezle sécher ensuite et donnez à vos poules en même quantité que d'habitude, et elles vous ?onneront des .œufs en masse et sans être aucunement epu1sées.
.n suffira,
Pensée Recettes et conseils utiles Moyen d'empêcher les bris des verres de lampes. - Fa1re pratiquer par un vitrier, avec la pointe de diamant, une légère fente à la base du tube. D'autres conseillent de mener cette fente du haut en bas. On peut exposer les verres ainsi fendus à des températures très élevées sans crainte de les voir éclater. La tannée pour litière. - Une matière à recommander pour les litières, ce sont les écorces pulvérisées rejetèes par les tanneries, autrement dites tannée$, qui jouissent d~une grande propriété d'absorber les urines et même de neutraliser leurs vapeurs ammoniacales. La tannée, en outre, contient 3o;, de chaux, 70 o;o de matières organiques, quelques traces de potasse, t:Je soude, d'acide phosphorique et d'azote. Le fumier produit par la tannée est d'aussi bonne qualité, que le fumier de tourbe. Restauration des photoe:raphies altérées. - On peut enlever la teinte jaune de vieilles photographies en immergeant l'épreuve dans une solution diluée de bichlorure de mercure et l'y laissant jusqu'à ce que toute trace de jaune ait disparu. Pnis on lave bien. Il
***
Tout co qu'un gouvernement fait c~nt.re l'ensei.g nement chrétien tourne au profit du aoe1ahsme révolutionnaire. Et, en effet, de deux choses l'une : ou b1en le christianisme est la vie éternelle, et conséquemment -sociale, et alors il fr ut en imprégner l'éducation de l'enfant toujours, à chaque pas; lui donner. des maîtres chrétiens dans leur croyance et leur enseignement, et par là même l'école neutre apparail comme une inconséquence et une tolie. Ou bien !e .christianism.e n'a.st pa~ la vérité et alors c'est le soc1ahsme révolutionnaire qut a raison.' Quand donc comprendra-t-on que par la politique scolaire que notre siècle vient d'inaugurer, on. a ouvert la grande voie par laquelle passera la révol.utJon socialiste, qui n'édifiera rien et n'am~nera que_ des rumes? Certes oui il fauL une réforme soCiale; mals cetLe réforme, ell~ se fera par l'Evangile, ou elle ne se fera ~. Ces paroles out l'air d'être tirées de La Crotx. Pas du tout! C'est La Revue des Deux Mondes qui les imprime, la vieille Revue libérale. * Au lit de mort, Casimir-Perier (grand-père du prét!tdent du Conseil français des ~in~stres), dépl.n~a!lt .amèrement ses erreurs passées, dtsatt: • La rehg1on,
SION. 1•· Mare -
16 -
voilà ce qui est important, il n'y a que cela de bon sur la terre. C'est un grand malheur qu'on ait oublié la religion; on ne sait pas ce qu'on a perdu •. Puis s'adressant à un jeune médecin qUI était auprès de lui : • Qu'estce que vous en pensez, jeune homme ~ N'est-il pas vrai que j'ai raison 'P Sentez-vous cela comme moi, voust Aimez-vous la religion t A.vez-vous de la religion 'P, Le jeune médecin lui ayant répondu que cette affaire ne le re~ardait point et qu'il s'abstenait de s'en occuper : • Vous avez tort, reprit vivement le malade, vous avez tort, mon ami; vous vous en repentirez plus tard. SANS RELIGION 1 RIEN j c'est moi qui VOUS le dis, et VOUS le verrez; prenez garde à vous 1 " C'est le destin des constitutions écrites d'être raturées, et quand on ne les rature pas, on les efface. Louis VEUILLOT. Il faut faire vite ce qui ne presse pas, pour pouvoir faire l9ntement ce qui presse. Ce n'est qu'avec les yeux des autres qu'on peut bien voir nos défautf. (Proverbes chinois.) La foi me prouve les mœurs, les mœurs me prouvent la foi. BossuET. *** Il arrive souvent aux nations comme aux individus de souftrir pour leurs vertus. M"'• de STAEL. L'incrédulité n'est que la plus grande des crédulités. D'ALEMBERT. Il faut faire des hommes et des citoyens avant de faire des SI\Vants. Assurons à la génération qui commence la connaissance solide de ses devoirs, l' instruc\ion scientifique viendra après; de cette instruction il y a toujours assez, et s'il n'y avait pas d'autre, il y en aurait de trop. DE BoNALD. Rien n'accrédite plus les faux bruits que le silence. BENJAMIN CoNSTANT. Tous les êtres de la création ont besoin de se nourrir pour vivre ; c'est pour cela que le bon Dieu a fait croître les arbres et les plantes, et c'est une table biea servie où tous les animaux viennent prendre chacun la nourriture qui lui convient. Mais il faut aussi que l'Ame se nourrisse, où est donc sa nourriture t La nourriture de l'âme, c'est Dieu. Ohf la belle pensée 1 . . • L'âme ne peut se nourrir que de l>ieu 1 Il n'y a que Dieu qui lui suffise 1 Il n'y a que Dieu qui puisse la remplir et rassasier sa faim 1 Il lui faut absolument son Dieu. CURÉ n'ARs.
•*•
•*• •*• •*•
•*• ***
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION AVIS Ceux de nos souscripteurs qui doivent encore leur abonnement à l'ÉCOLE PRI.M.A.IRE pour 1893-94: sont priés de réserver bon accueil aux cartes de remboursement qui vont être incessamment lancées. Pour ceux qui sont encore redevables de !ourniture~, n sera cumulé sur la même carte, pour moms de fraiS et simplification d'écritures, le montant de leur dû. Correction des devoirs faits par les élèves Beaucoup de maîtres attachent plus d'impor~ance à la. fixation des devoirs en classe qu'à leur correctiOn. Po~r quoi négligent-ils souvent ce pénible et ennuyeux travail? Ils s'en excusent, les uns en se plaignant du grand nombre de leurs élèves, les autres de la multiplicité de leur.s occupations ; d'autres encore allèg~ent l'épuisement oil 1~s se trouvent après 6 et quelquefms 7 b. de .classe p~r JOUr. Ces raisons, il est vrai, sont plus ou moms (fondees; cependant, chaque maître doit ais.ém.ent COffi:prendre . que des devoirs écrits, soit en classe, smt a la ma1son, . qm res.tent sans contrôle, sollicitent les élèves à l'inattentiOn et a la négligence, les habituent à l'irr~~e~ion, et sont ~ropres à leur communiquer une foule d Idees fa~lSSes . et mcomplètes ; c'est pourquoi il est absolument nec~ssai~e . de soumettre à un contrôle sévère tous leurs devmrs ecn.ts. Ce contrôle a un autre grand avantage; le maitre apprend à bien connaître ses élèves, à j.uger de leur.s c~pa cités, à apprécier leur amour du travail , le~r de~re ~ application ; il lui aide à constater le~rs. progres, et a assi~ner à chacun sa place parmi ses condiSCiples. Les c.orre~tiOns le guident aussi dans son enseignement, car Il vmt les.