15 FÉVRIER 19 0 2
XXXl8 ANNÉE discrètement, mais non sans laisser percer un brin d'orgueil, qne c'est au printemps dernier, lors de la réunion générale de Cressier, que jaillit dans le cœur du Bulletin pédagogique la première étincelle d'un sentiment manifesté ensuite au Président de la Société valaisanne d'Education . Aussi, le Parain de l'Ecole primai re, après avoir consulté les principaux de la famille, fut-il appelé à Vevey pour discuter et arrêter les fiançailles de sa protégée. On voit que tout se passa d'une manière naturelle et correcte. Trève de plaisanteries. Il nous suffit de savoir que tout s'arrangea pour le mieux; la preuve en est que, parmi les étrennes de janvier , la nouvelle publication se présentait sous une couverture emblématique. Dans le semeur, confiant son grain it la terre, nous avons deviné aisément l'instituteur semant, par la grâce de Dieu, dans les esprits et dans les cœurs, la science et la vertu. Comme dans une forteresse imprenable, campés dans notre belle devise : Dieu , Patrie, Science, Dévouement, nous ne perdrons pas de vue que c'est par la force de la persévérance, sym balisée par le chêne, que nous gagnerons des lauriers. Les yeux au ciel, j .~rons de ne poser les armes que lorsque nous aurons remporté: Victoire sur l'ignorance et l'erreur, victoire , sur les habitudes vicieuses et les faux préjugés, victoire €nfin, sur nos redoutables ennemis qui, tantôt avec une rage dissimulée, tantôt ouvertement et avec audace, souüennent cette guerre acharnée , dirigée contre tout ce qu'il y a de plus noble et de plus sacré dans notre morale et notre religion. Dans ce combat continuel, bien aimé Bulletin-Ecole tu seras notre guide prudent. Gai compagnon aux jours d'ennui, parfois tu seras ap.pelé à tempérer notre trop fougueuse ardeur; pl_us souvent, hélas! - c'est humiliant de le dire - devras-tu nous stimuler dans notre apathie! Engage gaiement, et sans la diITérer jamais, ta course bimensuelle. Hôte favori de tout foyer d'éducation, tes enfants adoptifs t'attendent cœurs et bras ouverts. En retour, prête une oreille indulgente à toute âme courageuse qui désire faire entendre sa voix. Pour le timide Valaisan en particulier, aie-des égards. Bien que nous ayons ·un dr oit de plus à l'indulgence de nos collègues de Fribourg, qui sont maintenant nos frères, ce ne sera plus cependant à l'intime Ecole primaire d' autrefois que nous nous présenterons, et ce n'est p as sans hésitation peut-être que nous irons solliciter l'hospitalité de ses colonnes. Une chose cependant nou~ rassure. Pour t'aborder désor mais ancienne compagne, nous pourrons toujours user de l'intervention paternelle. C'est là , pour nous, une consolat ion bien douce, car le Père de l'Ecole primaire , tout en ayant gagné un gendre, n'oubliera pas sa fille bien-aimée, et tout nous promet qu' il daign era continuer à notre égard sa bienveillante protection. Car un jour nal qu'on a fondé, qu'on a v u naître et grandir, est un enfant auquel on s'intéresse : on le choie, on le développe, on l'aime; ce n'est pas un objet iner te, c'est un être vivant dont on surveille les progrès , et ce sentiment est du meilleur augure pour l'avenir. CAMÉ LIA .
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Entr e frère et sœur : Odile se fàche parce que son frère Lucien l'a appelée familièrement « ma petite fouine,. - Je ne veux pas que tu me donnes des noms de bêtes! - C'e~t entendu , je ne te donnerai plus de ces vilains noms; et pour te consoler, voilà une praline. T iens, croque OdilP.
ie ~ulletin pédagogique ,.,
L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISAN NE D' ÉDUCATION ,-,f rl u
Musée
pedagogique
para issant les 1" et 15 d e choq ue m ois (
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Dirrtl t·u r ile ITci dP n, 11·mr, Jp
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P o nr I'étrRu ger , f r . 4 .
SOMMAIRE : E n seignement de la langue m aternelle a u (su ite ). - Deurc mots sur lrt gue1·re de Rarogne (su ite) . -
collège Bi lan géographique de l'année 1901 (suile) . - L'enseignement p1·im aire de ta langue f , ançaise par le m oyen du livre cle lectu re - Quelq1!eS extraits du cai·net scolaire d'un i n specteu r . - U n r écit lraité d'api•ès les principPs de l'en seignement éduca ti f. -- Biblio.Q"'aph ies. - Chroniq ue scolaire. - A vi~ officiels.
EnseigoemPot de la langu~ matt>rnrlte AU COLLÈGE (Sui te.)
Les _m ati ères si d iverses e t si complexes qu e comprend l'étud e de la lang ue et de la littér ature fran çai ses, demanden t à être ré pa rties à travers toutes les classes, d'une mani ère logique et bien g radu ée, depuis les r ègles élém enta ires de l'ortllog ra phe et de la r r daclion j usqu'aux dive r s gen res littéraires. Plusieu rs éta bli~ sements s uivent de préférence l'ord rn his tori q ue de la lit tér ature nati onale , mais il nous semhle q u'il ser ait pl u, avan tage ux de prendre po ur base successiveme nt les élé me nts de la langu e et les pri ncipa ux genres li ttér a ires, tou t en y coordonnant les a ute urs c lassiques q ui s'y rattachent. Nou s estimo ns, en out re, contraireme n t a ux usages suiv is da ns ,la plupa rt des coll èges , qu e les ca r actèr es et les r èg les ,l'un gen re ne dev r a ient pas ê tre é tudiés directemen t dans 1111 m:rnn fll rl e t l10orie, m::iis rJti 'il :1ppa r tiont :w pr ofrss r ur