xxue
année
1902/03
16 el lui eu servit uue pleiue clïH:h e. Un peu l"flfl:mrile pa.;: ce lion traitement, elle répondit avec sincé.rité ù leurs questions, et raconta une partie de son histoire. Ils eurent l'air d'y prendre inté1·ê t: et, voula,nt justifier leur conduite précédente, ils l'<HISllrèrent qu'ils n'a valent voulu savoir si elle avait de l'argent que p:u·ce qu'ils l'ava.ient mal à propos soupçonnée d'être une voleuse, mais qu'elle pourrait voir, en comptant sa petite somme, qu'ils étaient l>ien loin eux-mêmes d'être des voleurs. EnfLn Pl\oï·scovie p~·it congé d'eux, ne sachant trop si elle leur devait des r emercîments, mais se trouvant fort heureuse d'être 1:\ors de la maison. .Lorsqu'elle eut fait quelques yerstes hors du Yillage, elle eut ln cur iosité de compter >~on argent. Le lecteur sera sans c1oute aussi surpris qu'elle le fut elle-même en apprerua•nt qu'an lieu rle quatre-vingts kopecks qu'elle croy:lit rwoil', elle en trouva cent yingt. L es hôtes en avaient ajouté quarante. Prn.sco'i'ie aimait il redire cette a\1enture, comme une preuve évidente de la· protection <~ e Dieu, qtli n.va it cha.ngé tont it coup le cœm <le ces mnlhonnêtes gens. Quelques temps apr ès, elle courut tm danger d'tme a utre espèce et qui l'effrnyft beaucoup. Comme elle anl.it tm jour une longue trrLite ii. foire, elle pnJ·tit il deux hemes du m.a·tin de la sta· ti on où elle .avait' couché. Au moment de sortir du villa.ge, elle fut attaquée par une troupe de chiens <J.Ui l'cntom èrent. Elle se mit à courir, en se défendant avec son bâton, <:e . qu i ne fit qu'augmenter leur rage. u n de ces nn ima ux saisit le bas de s-a· robe et la déchirn. Elle se je ta ii. tene en se r ecommnnd a.ut ii. Dicu. E lle sentit même avec horreur un des plus obstinés appuyer son nez froid sur son cou pour la flaü·er. If J e pensais, disait-elle, que celui qui m'ava.it sauvée de l'orage et des voleurs m e préserverait a.ussi de ce nouveau da nger. » I.t•s chiens ne lui firent a ucun mnl; un pays:UJ qui passait les dispersa. La saison a vanÇ'a.it; Prascovie fut retenue Pl"ès de hui t jours dans un village par la. neige, qui était tombée en si grande abondance, que les chem ins étaient impraticables ~w.x piétons. Lot·squ' lls fmen t suffisamment bat-
t n>< par les t·raîneaux, elie se dispoliait con· rageusement à continuer sa route a pied ; mais les paysans chez lesquels elle av~~t logé l'en dissuadèrent et lui en firent voir le danger. Cette manière de voyager devient. alors impossible a,ux hommes même les plus robustes, qui périraient infailliblement égarés dans ces déserts glacés, lor sque le vent chasse la' ueige et fai t <1ispnr a.ttre les che· mins. Son bonheur amena. dans ce village un corlvoi de tTaîneaux qui conduisaient des provisions :1 Ekatherinembo urg pom· l es fêtes de Noël. L es conducteurs lui donnèrent une pla. ce sm· un de leurs traîneaux. Cependant, maJf,'Té les soins que ces braves gens pr!'naient d'elle, ses habits n'étant pas assortis ii. la sa is<)n, elle avait bien de la peine à supporter la rigueur de l'hiver, enveloppée dans tme des nattes destinées à couvrir les maJ"chanclises. Le froid devint f<i violent pend..'ltllt la quatrième journée, que, lo1·sque le convoi s'arrêta, la voyageuse, transie, n'eut pas la force de descencù·e du traîneau. On la t ran~ port.'L clans le kha.rstma, auberge isolée it plus dr t r en te verstes de toute habitation . et oi'l se trotwa it la sta tion de la poste aux cbevn.ux. Le;; p.awsans ><'aperçurent qu'elle avait nue joue gelée, et la lui f rott èrent avec de la uei· ge, eu prenant Je plus grand soin d' elle; mn.is ils refusèrt>-11t absolument de la conduire plus loin, et lui représentèr ent qu'elle cour ait Je plus grand danger en s'exposant il voyag('r sans pelisse par un froid si vif, et qui ne mn,Jiquerait pas d'augmenter encore. La jeune fille se m it à plem·er amèrement, prévo· yant qu 'elle ne trouver ait plus une occaRioJJ aussi favorable et d'aussi bonnes gens pour la conduire. D'autre part, les maiitres du kharRtha ne paradssaient pas du lout dispo· sés à la garder, et voulm·ent à toute force qu'elle partît a.vec ceux qui l'avaient amenée. Dans cette position embarrassante, se voyaillt déçue de l' espoir qu'elle nvait d'aller jusqu'à Ekatherinembourg en ~üreté, elle s'abandonnait dans un coi.n de ln cllambr<' il. tonte ln. Yi>acitê de sa douleur.
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