No 03 l'Ecole primaire, 1er Février 1904

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48 iiment la main à la visière de son képi. Je 1 voudrais parler au colonrl. - An colonel! s'exdama la soubrette. Eh ben, vous n'avez pas peur. En v'là Ullle .santé! Mais il n'est pas levé, le colonel. - Comment, pas levé? Y a cependant longtemps que le ~·éveil a sonné. Que peu1t-il bien fichm· dans 'Son lit à c'te heure? Y va se faire coffrer. Dites-lui que le soldat LaJouette, matricule 16,459, désu-e lui parler. C'est pressant ! - Si c'est vraiment ,ru·gent, déclara la femme de chambre, je veux bien l'éveiller. Ma t'ois, tant pis pour vous. - Quand je vous dis qu'on ,attend la réponse pour l'apéritif, le déjeuner au XXXe siècle et le reste. S'agit pas de blagues, je suppose! Devant cette insistance, la bonne fit entrer Lalouette et alla trap,per à lai porte de l a chambre à coucher de l'officier. Celui-ci, qui avait quitté de.puis peu son édredon, était justement en train de se faire la barbe: Volontiers, il eüt ,envoyé au diable l'impoil"tuD, mais comme la servante affu-mait qu'il s'agissait d'un message important, il donna l'ordre .d'introduire le militaire. Lalouette s'a>"ança gauchement, son képi à la main: - Pru·don, excuses, mon colonel, dit-il, je me inomme Lalouette, je venais ... A cet endroit de son discours il s'arrêta .net. - Et apr~? questionna le commandant. - Après? Ben, mon colon.el, .sauf vot'respect, je veinais, j 'étais venu ... je voulais . . . - Mais parle donc, animal! rugit l'officier, qui dans un mouvement un peu brusque, venait de se taillader la joue droite. Que veux-tu ? Qu'y a-t-il? - Ben, mon colonel, voici la chose ... Je venais . . . - Encore! - Je venais pour apporter à mon colonel mes vœux cle bonne année et' lui .s ouhaiter, ainsi qu'à sa clame, cles jom·s n'heureux, d'la santé, et le bonheru· dans le ménage. - Tiens, tiens, fit le colonel, touché. C'est très bien cela, mon garçon. Je te remercie ... - Y a pas de quoi! répondit vivement Lalouette tout heureux de la tourntu:e que prenaient les choses. - Mais 'Si, mais ,si. C'est très gentil de ta part. Aussi voilà 20 fr. pour boire un verre à ma santé avec les camarades. - Oh! c'est trop, mon colonel. Lafond m' av.a,i t parlé d'un demi loujs, 15 fr. me ,s uffisent amplement pour fau-e la fête, voit· la ména-

gede, etcepte1·a, etcept era. J ' veux pa s vous filouter, moi! Tenez, reprenez les cent sous cle surplus. Faut être juste, que <liable!

---------·-···-----Variétés

* Avec l,a, mauvaise saison nous avons moins souven t la facilité de nous retremper au grand air. Vivant davantage chez nous, nous devons aérer nos appartements, le plus fréquemment possible. Pendant la nuit, il serait e,xcellent de laisser entr'ouvertes les fenêtres de nos cham· bres afin de renouveler constamment l'.ajr que .~ ous respirons. Et si nous ne voulons pas recomir à ce procédé en honneur cbez les Américains, les Allemands, les Anglais, etc., gardons-nous en to,us cas d·encombrer les pièces où nous dormons. Tapis, tentures, rideaux de lit, etc ... , sont contraires à l'hygiène. Les courtes-pointes et autres housses qui recouvrent le lit, empêchent l'aération et conservent les miasmes et microbes. Autant que possible, il faut garnir nos chambres de plantes vertes qui aseptisent l'air et n'épandent pas une odeur violente. Essayez et vous vous en trouverez à met·· veille. C'est une recette simple et :tia.cile, qui vaut bien des élixirs de longue vie!

HONTEUSE EXPLOITATION. - A l'Hô· tel-Dieu dé Reims, les Sœurs Augustine,s soignaient toutes les mis,êres humaines depuis l'année 882. On les a vait ainsi supportées penda,nt 1022 ans! C' était donc temps d'en finir. Aussi, profitant des bonnes dispositions de Combes le maire cle Retms, socialiste plus que millionnaire, en a ordonné la prompte et brutale expulsion. Elle s' est accomplie le 14 novembre. En vain, les religieus es ont supplié d'a.journer jusqu'au 16 l'exécution de La tyrannique sentance, pour n'être pas obligées de voyager le dimanche ni exposées à sei trouv,er sans mobilieI" •s ur la terre étrangère. A cause du danger que courait la patrie, elles ont dü s·ans retard débru·rasser de lem· présence la France épouvantée. Et le bon peuple a laissé fair e! * LE PETIT TOMY. - Papa, j 'ai ramassé aujourd'hui 1 fr. clans la rue. - Et tu l'as r endu à son possesseur, naturellement? Oui, père. - C'est très bien ça, mon enfant. Il faut dil·e aus si que je pouvais <lifficilement faire autrement; H me tenait par l'o· reille.

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SOCIÉTÉ VALAISANNE D ' EDUCATION

L'Ecole primaire d onne de 15 à 18 li vraisons de 16 pages chac une, non compris la couverture, et autant de su ppléments de 8 ù 16 pages pendant l'a11née ord inaire de 12 mois.

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App1•en e z t ontes choses e t 1'etene z ce qui est bon.

(S . Paul/


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