No 02 l'Ecole primaire, 15 Février 1915

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15 F.Svrier 1915

La vie est si courte, le jour viendra où fu nous rcjClil!dras lâ-haut pour rester ave.c nous tou.jour,;. Aime et honore le bon Dieu; aime !a france. Je dépose en esprit SIU!l" ton front si pur Je baiser le plus tendre. Adieu. chère Marguerite, sa lue pour moi la Bretagne el la belle mer d 'émeraude. Ton frère, qui meurt pour la france: HENRY. C'•OOOOO

POUR DESHABITUER LES FUMEURS Le Dr H. Kress vient de faire une découverte qui a été accueillie avec enthousiasme par la Société anticigaretliste de Chicago. E~ soignant un de ses malades, le Dr Kress avait été amené à toucher la cavité buccale avec la pierre infernale: le malade. qui était grand fumeur. ayant voulu griller une cigareHe quelques heures après, sentit dans la bouche un goût épouvantable. Le Dr Kress, a.ppelé par l'invétéré fumeur, reconnut qu'il s'agissait d 'une réaction du nitrate d'argent sur la ni· cotine. On peut obtenir le même effet en se rinçant la bouche avec une solution très faible de nitrate d'argent et en fumant aussitôt après. Après deux ou· trois aspirations, instinctive· ment pris de d~oût. on jettera la cigarette. La ligue anticigarettiste s'est emparée ~e la découverte du Dr Kress et déjà elle traite tous les fumeurs qui veulent perdre l'habitude du tabac. Elle s'occupe surtout des très jeunes gens. On sait que dans l'Etat d'Illinois il est interdit de fumer à toute personne n'ayant pas dix-huit ans accomplis. Il est à remarquer que l'effet de la solution de nitrate d'argent est durable. t Il faut être forcé par l'évidence pour condamner son prochain et, souvent, on le condamne contre toute évidence. 0000000

STATISTIQUE SUISSE Le Bureau fédéral de statistique puhlie le tableau de la population de la Suisse tel qu'il résulte du recensement de 1910. Le nombre des maisons habitées était de 471.216, réparties dans 3157 communes; le nombre des ménages est de 828,298. La population présente :~u moment du re· censement s'élevait à 3.765.123 âmes; la population résidente était de 3.753.293 âmes: 44.952 personnes étaient absentes de chez elles à l'heure du recensement.

La populati on se répartissait comme au point de vue du sexe, de la religion et la langue: 1,845,529 personnes du sexe million 907,764 personnes du 2,107,814 protestants, 1,593,538 r~thnlin ..... t8,462 israélites et 33,479 personnes religions ou sans religion. 2.594,298 personnes de langue allema 793.264 de langue française, 302,578 de italienne. 40.122 de langue romanche, d'autres langues. Il y avait en Suis:•.e, au 1er décembre t :3.201 282 personnes de nationalité suisse. 1,704.377 habitaient le canton, mais non commune où ils étaient nés; 539,508 "'"J"""~" un autre canton que celui de leur naissa 83,011 étaient nés à l'étranger. Etrangers: 552,011, dont 220,000 42.000 Autrichiens, 64,000 français Ilaliens. (En 1900, on comptait en Su mille étrangers et 229,000 seulement en 0000000

L'ELECTRICITE.. DANS UN TRANSATLANTIQUE. La force él~ctrique employée dans les d rents services du nav·i re • Aquitania •. le nier des colosses de la Cunard suffisante pour éclairer une ville habitants. Il y a sur ce pac)ueloot de fils conducteurs, 10,000 11 nettes électriques et un service complet entre toutes le~ parties ~u navire. courant, qui est produit par environ 200 teurs variant de 60 chevaux à un quart de val. sert à près de 42 usages ,di~érents; lesquels il faut mentionner 1ahmentahon machines. l'aiguisag-e des couteaux, le rela I!C de la va.i~~!>lle. le nettovaQ"e deR sou! la fabrication des gla.ces. C'est le cas de que sur l' Aquitana tout se fait par l'lllleC1:rt·• cité. 0 0 0 0 ,0 00

* La petite Marie a été chez .le dentiste avec son frère, le petit jules. A:u retour, amie de la mère demande à l'enfant si elle a été bien courageuse. - Oh! oui, Madame. - Tu n'as pas crié? - Non, Madame. - Et qu'est-ce que le dentiste a fait? Il a arraclté deux dents à mon petit frère.

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d·édu~ation Pn~lication du MUSEE PEDAGOGIQUE L'Ecol9 primaire donne une dizaine de livraisons d'au moins 8 pages, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'aunée o.rdinaire (soit du ter Janvier au 31 Décembre).

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Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à. ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la· largeur Tout c::e qui c::onc::erne la public::atlon doit être adressé dlrec::tement èt son gérant, M. P. PIONAT, Secrétaire au Départi:ment de l'Instruc::tloo publique. à Sion.

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Sommaire de cette livraisoa Précis d'instruction civique (suite). - Une leçon de géographie. - Le Patois. - De l'enseignement grammatical. Vous n'écoutez pas. . . . - Réflexions d'un inspecteur. - Variétés.

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Sommaire du Supplément Ho 2 Le Saint Nom de jésus.- L'épargne et la guerre. - Les disparus. - Les œuvres. - Un vieux héros. - Ce que l'on voit dans la lune. - L'emploi des. engrais. - La Vierge des neiges. - La formation du goût. - Le sauvage. Variétés. -

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Le Jeune Catholique. Ce petit périodique illustré vient de commencer avec ce mois sa cinquième année, comme on s'en convaincra par l'apparition de la livraison de janvier, dont voici le sommaire: jour de l'An (poésie). - Les aventures de Jean-Paul Chopt:iart. - Un sou de plaisir (gravures). - Ce que l'on peut faire quoique petit (gravure). - Bonne volonté (gravur:e). - L'ange de la paix. - Une bonne petite farce. - Les deux chèvres. - Travaux manuels pour jeunes filles. 1.50 par an. - 2 à 4 ab. 1.25 chacun. - 5 ab. et plus 1 fr. chacun (servis toute l'année sous la même bande). - Chaque 10 ex. donne droit à un 11 e gratuit. Pour s'abonner ou recevoir NQ d'essai, s'adresser simplement ainsi: .feune Catholique, Sion.

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A propos de ce petit recueil, vo1c1 comment il se trouve apprécié par l' Echo vaudqis, organe catholique qui se publie à Lausanne : « Pour enfants catholiques, désireux de se récréer d'une manière agréable et instructive, il existe une revue spécia-

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le: Le .feune Catholique, paraissant Sion, tous les mois. Cette bien supérieure à tant d'autres par esprit, par sa variété, par sa pratique, mérite d'être recommandée toutes nos familles. » - o-

Vieux airs du vieux pays Personne n'ignore qu'une subventionnée par la Confédération les cantons. existe dans le but de server à la postérité nos patois roman ou allemands au parler savoureux. On sait également que tres associations s'efforcent de leur de recueillir, sous différentes les débris du passé, tels que et traditions. Toutes ces tentatives, bles et même patriotiques, méritent lors plus et mieux qu'une simple ........n•bation platonique, mais un rai et financier pour être menées bonne fin. Dans cet ordre d'idées, nous "aJ1uu•u.. . . avec plaisir une initiative de M. Ch Haenni, professeur de musique, à Sion tendant à recueillir, pour en tuer un Chansonnier valaisan, tous chants populaires qu'on entend dans les veillées, dans les fêtes du vie pays, chansons patriotiques, à boire, romances, rondes d etc., en un mot toutes les mélodies q pour ne figurer encore dans aucun cueil ou ouvrage à nous connu, méritent pas moins de trouver place l'ouvrage en préparation, aussi bien même plus que tant d'autres qui réussi à s'acclimater sans pourtant tifier toujours le périlleux honneur l'impression. A notre connaissance, M. Haenni déjà commencé à réunir des qui lui sont parvenus sur sa """'u"u'"'''" ou qu'il s'est procurés en se lui-même au besoin sur les lieux annoter les airs. Ce sera donc à augmenter sa gerbe et concourir à

une entreprise digne d'encouragement que de répondre à son appel en lui faisant parvenir ou en lui signalant tout ce qui, dans ce domaine, pourrait t'Intéresser ou l'aider. En écrivant ces lignes, nous même n'avons pas eu d'autre but que de seconder l'auteur en favorisant un courant de sympathie et Y. d'adhésion autour de son œuvre.

Variétés = LES APPRECIA TIONS DU TEMPS Schiller dit: - Les minutes écoulées I'EIentité elle-même ne saurait les. rendre: Dante. - Celui qui sait le plus est le plus affligé de la perte du temps. Sha~espeare. - Le ternps voyage d'une allure dlffér~nte, avec les différentes personnes. Je vous dtrai avec qui le temps va à l'amble avec qui au trot, avec qui au ga.lop et ave~ qui il s'arrête. Gœthe. - Parlez-vous sérieusement? Saisissez cette minute présente et ce Que vous pouvez faire ou pensez po~voir faire, commencez-le de suite. » Un célèbre philosophe français disait: J'ai vécu cinquante ans nominalement mais si vous 1·etranchez les heures que j'ai 'vécues pour d'autres et non pour moi vous trouverez que je suis encore un hien 'jeune homme. Enfin l~s Anglais.' peuple pratique par excellence, disent: « Times is money » ce que nous traduisons: « Le temps, c'est 'de l'argent. » 0000000

LE FRANÇAIS TEL QU'ON LE PARLE Nous employons une foule d'expressions sans nous douter de la déîormation dont elles sont l'objet. Ainsi nous disons: Se propager comme « une traînée de poudre • , au lieu de ... comme le feu dans une traînée de poudre. Le • ridicule • que portent les dames à la main, au tieu de • réticule », mot latin qui signifie: petit filet. • Tombez dans le lac •. pour tomber dans le lacs (laz), mot qui signifie: piège. Cet homme a l'air • gourde • , pour • gourd •, · mot qui signifie: engourdi. Voilà un drôle de • pistolet •, pour c pres-

t~let •, petit abbé de l'ancien regune, étudiant .portant la robe de prêtre. Il vaut son « pesant d'or • pour • besant d'or •, ancienne monnaie d'or frappée par les empereurs de Bizance.

Etc., etc. 00000

LEGENDE ARABE Le démon se présenta un jour à un homme sous la forme la plus effrayante et dit: • Tu vas mourir. Cependant je puis te faire grâce, mais à l'une des trois conditions suivantes: tue ton père, frappe ta sœur ou bois de l'alcool. • • Que faire? pensa cet homme. Donner la mort à celui qui m'a donné le jour c'est impossible. Maltraiter ma sœur c'est a'ffreux. .... Je boirai de l'alcool. • ' Il but de l'alcool. Mais, s'étant enivré il maltraita sa sœur et tua son père. ' 000000

CES BONS MERIDIONAUX C'était l'autre jour, à Beaucaire. un· dompteur d'animaux féroces offre cent mille francs à qui entrera dans lia cage de son lion. Après avoir médité ce boniment. un rival de Tartarin se présente. Franc émoi dans !"assistance. En un instant. la foule envahit la tente sous laquelle • travaillent . le dompteur et ses pensionnaires. Le dompteur, qui s'imagine avoir rencontré un concurrent déguisé, paraît médiocrement rassu:ré. L'amateur est calme. On arrive à la cage. Le lion grogne. - Voulez-vous toujours pénétrer dedans? - Ze te crois collègue. Le lion montre ses dents dans un rugissemeot terrible. - Entrera! entrera pas! cria la foule. - Z'entrerai. riposte l'ama1eur. Par où faut•il Qu'on passe? -Venez! - Minute! Il y a une précaution à prendre... - Laquelle? - Faites sortir votre bête, donc. -Comment? - Pécaïre! ie veux bien et~trer dans sa ca·~ té, à condition qu'li sera dehors, pas moms.... 00000

:t Tout se flétrit en nous, tout, rouges du sacrifice. 0000000

~auf les fleurs « Didon. •


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quelques places va cante._, dans un atelier, dans une usine, chacun d'eux, pour sc faire embaucher de préférence aux autres, acceptera un sala ire moindre. Si c'est, au contraire, le PRtron qui a hesoin de beaucoup d'ouvriers, et qu'il s'en présente quel ques-nos seulement, ceux-ci exigeront un sal<~ire plus élevé. Quand les ouvriers estiment que leur salaire est insuffisant. ils ont recours à la coalition et à la grève.

Chapitre XVI PRINCIPES D'ECONOMIE SOCIALE L'économie sociale a pour but de rechercher quelles sont les réformes qui pourraient améliorer la société actuelle, ae manière à la rapprocher de la société idéale où tout se passerait conforméLa f!rève ment aux grands principes de liberté et de justice. La grève peut quelquefois s'étendre Ces réformes sont nombreuses, et ce à tous les ouvriers d'unr mème indusserait une œuvre impossible que de les trie dans une certaine région. .A utreff\i.s. la cnalitin~ et 1q l!rève accomplir d'un seul coup; il faut procéder méthodiquement, attaquer, l'un étaient interdites par la loi: elles sont après l'autre, les abus qui existent, et <1.1J Ï"wo'hui oermi"es et ;:~vec raison; saisir toutes les occasions d'améliorer car eUes n'ont rien que ete léaitime: les le sort de ceux qui travaillent et qui "11"riers oui v ont recours ne font qu' user de leur liberté; mais il fa ut qu'à souffrent La principale réforme, et en même leur tour, ils respectent la liberté de temps la plus difficile à accomplir, est ceux de leurs camarades qui veulent la règlementation des rapports entre le continuer à travailler, et c'est malheutravail et le capital; elle comporte la reusement une chose qu'il est difficile fixation d'un juste salaire, la rémunéra- de leur faire comprendre. tion raisonnable du capital et la réparLes patrons, de leur côté, s'ils jugent tition des bénéfices entre le travail et le les salaires trop élevés. peuvent avoir capital dans des proportions équitables. recours à la coalition et s'entendre pour réduire les sala ires et au besoin fermer Le salaire leurs ateliers. En théorie, le salaire devrait permetLa mutualité tre à l'ouvrier, moyennant un travail modéré, de satisfaire à tous ses besoins ; La mutualité est l'association d'un malheureusement il s'en faut de beau- certain nombre de personnes qui s'1scoup qu'il en soit toujours élinsi dans surent réciproquement des ressources la pratiq~e; le salaire, en r~a lité, subit en cas de maladie, d'infirmités ou de la loi de1'offre et de la demande. vieillesse. Ce'te loi est facile à comprendre; La mutualité doit être encourarrée Quand il y a beaucoup d'ouvriers pour sous toutes ses formes; elle est un des


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moyens .qui aideront à poursuivre et à fccfmdphr. la .réfonne sociale en pennetan.. . e reuntr toutes les classes de la soctéte dans une association vraiment fratemeJJe. La m~tu~.lit~ a déjà créé de nombreuses mshtuhons: les sociétés de secours mut~els, les sociétés coopératives de producbon, les sociétés coopératives de consommation les caisses de retraite pour la vieilless~. Ces sociétés doivent arriver à fonctionner avec leurs propres resso~rces; mais l'Etat a le devoir d'ea favonser la création et le dévelo'p'pement . C'est ce qu'il commence à faire.

Retraites pour la vieillesse Quand un membre de la société a bien travaillé pendant sa jeunesse et son âge mûr, qu'il a ainsi rendu constamment des services à cette société n:est-il pas iuste Qu'elle lui procure, en' recomJ?ef.lSe, des moyens d'existence le JOUr ou tl se trouve hors d'état de gagner sa vie? .Le principe est si iuste qu'il est déjà frequemment appliqué. Quand les employés de l'Etat ont atteint un certain ~ge, ils ont droit à une pension de retraite; plusieurs sociétés commerciales e~ ou~rières accordent aussi des penSIOns a leurs employés. Il est grandement à souhaiter que tous _les employés de commerce, tous les ouvners. de l'industrie et de l'agricult~re ?bhennent le bénéfice d'une orP"amsatton ~emblable, basée sur l'éparf!nt des ouvrurs et sur la participation des patr~ns ~t de l'Etat. Il y a un grand effort a fatre dans ce sens, et il est indispensable qu'il soit fait le plus promptement possi!>le. QUESTIONNAIRE . CHAPIRE XVI 1. Est-il possible d'améliorer la société ac-

tuelle? 2. Est-il possible d'améliorer la société sans travailler à rendre •l'individu meilleur? 3. Que savez-vous de la question du salaire de l'ouvrier. 4. L'augmentation du sa3aire de

l'ouvrier suHit·elle pour améliorer son 5. Quand le &&laire peut-il être comme suffisant? 6. Que pensez-vous de aa gr~ve? permise? est-elle juste? quand est-elle i 7. Quel nom donne-t-on l la grève trons? S. Que dites-vous de la mu1tuaUi~'fl· Comment alimenter les caisses de la vieillesse? 10. Celui qui veut • une pomme pour ·la soif » ne épargner isolément pour son 11. Y a-t-il d'autres moyens ressources pour la vieillesse? 12. caisses de retraite sont~les recommaJildable.t 13. Est-il juste que fe patron l'Etat buent A l'a:limentation de ces ~aisses? 1

Une Leçon de Géographie Le canton d'Uri. - Carte en nous nous rappelons d'abord que canton d' Uri, avec sa superficie de ~~ 11 Mm~ se place au 11 me rang 1 etendue et que sa population de mille habitants le relègue au 22me - ce que nous avons déjà aopris étudiant la Suisse dans son ensemble d'où nous concluons que la IJVIJUI•<tll\Ju d_'Uri est peu dense (16 h. par km 2 vtron). Nous suivons d'ailleurs. tous les cantons, invariablement 1 suivant: a) situation et limites; b) tagnes et passages; c) cours d'eau ~allées ;. d) é~de _des localités (géog. economtque, htstonque et politique) Qui nous amène parfois, sac au do; alpenstock en main, à gravir successivement un nombre de cimes lorsque le souffle - je veux dire les aptitudes et l'attenti?n des élèves - ne fait pas d~ faut. let nous nous sentons instinctivement attirés vers le Oothard, le « clou » central qui fixe les 4 bras d 'une immense croix formée par les Alpes valaisan!les, bernoises, grisonnes et glaronnatses. Au sommet du col nous f~isons halte nous t:appela~ l'histo. nque de la route (construite de 1820 à 1830), du tunnel (1872 à 1880). de la nouvelle ligne Brigue

etc. Nous jetons un coup sur l'ensemble des Alpes - long. de Savonne à Vie~ ne 1200 km.. en 275 km. - pws nous tournons regards vers le nord et, avant de pour nous diriger vers 1'0nous contemplons le splendide ~.."~·!lrrl:t qui se déroule devant nos les nuances et les jeux d'omde lumière de notre admirable nous pennettent de nous re:wll;ent,er la nature elle-même, le ter,.m dans ses principales ondulations, danS ~ structure, sa pente et l'orientation des vallées. Il semble que nous aslfstons. ·de ces hauteurs, à un grHcieux acfieu du soleil par un beau soir d'automne. A côté de ce spectacle grandiose, propre à élever nos cœurs vers le Dieu (les héros qui ont autrefois peuplé ces vallées aujourd'hui si paisibles, nous admirons le travail moderne de l'homme. Nous voyons, par-ci par-là surgir la blanche fa~ade de quelque hôtel; nous songeons aux tunnels et aux monstres d'acier que la montagne cache dans son sein un peu plus bas, bouches à feu prêtes à semer la mort vers les rangs d'envahisseur possible, aux chutes d'eau capturées ou sur le point de l'être. Les autres montagnes nous arrêtent bien moins longtemps. En passant, pour arriver au Todi, nous suivons un instant des yeux les sinuosités des cols de Kreutzli et d'Oberalp en gravant bien dans notre mémoire les noms des vallées. des localités que ces passages relienl, des pointes qui les dominent, comme le ferait un guide des Alpes en course d'études. Laissant derrière nous, avec la route du Klausen et !es Windgalle la chaîne des Alpes Glaronnaises, nous étudions de la même matüère la ramification particulièrement intéressante d~s Alpes d'Uri pour descendre ensuite dans la vallée de la Reuss, au-delà des Schollenen, à la source de la rivière dont ta première partie du bassin, la vallée d'Urseren,

a dû être autrefois un lac. Nous assistons dans ces parages au défilé des troupeaux dans des pâturages sans bois; nous voyons parfois, au fond de son chalet, le pâtre chauffer le lait au moyen de fumier desséché, de débris d'arbustes ou de bûches transportées de loin et parcimonieusement mesurées. Les deux principaux affluents de la Reuss et celui-ci avec le lac suffisamment gravés dans notre mémoire, avec leurs vallées et les détails les plus intéressants, nous passons à l'étude détaillée de localités (géographie politique, économique et historique), ce qui nous amène naturellement à déduire de l'examen en détail, des considérations générales sur l'occupation principale des habitants, les ressources, la langue, la religion, le gouvernement, etc., et nous quittons ce canton en en gardant, dans la mémoire, l'imar;e vivante, comme au retour d'une réelle excursion, de manière à pouvoir nous orienter sans peine dans une carte muette. et en emportant dans nos cœurs plus d'amour pour le sol sacré de la patrie. Car l'étude de la géographie, comme celle de l'hi~;toire nationale, a surtout pour but de cultiver le sens patriotique et d'élever les cœurs. P., inst.

Le Patois Bien des gens se font une idée fausse du patois. Quelques-uns s'imaginent qu' il n'est qu'un français déchu, transfor~ mé et martyrisé par le peuple; d'autres, au contraire, en font une langue qui a sa vie et son histoire propres, un frère du français, de l'italien, de l'espagnol, etc. Les premiers se trompent complètement, entièrement, les seconds me paraîssent plus près de la vérité. Quoi qu'il en soit, on peut considérer le patois comme un ancêtre du français modeme. Car. qu'on le veuille ou non, il


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est certain que le patois ne fut à l'ori· encore. Non seulement les mots gine que le frère du dialecte de l'Ile-de- sont ceux du vieux français, F~ance ou,. en d'au!res tennes, du pa- prononciation de certaines leares, tois de Pans et environs. En raison du a varié dans cette langue, est rôle qu.e. cette ville a joué au point de la même en patois. C'est ainsi vue pohhque, ce dernier dialecte a pré- qui, devant certaines lettres équiva valu sur tous les autres et a fini pas dj, a la même valeur actuellement s'implanter dans les provinces. Malgré core en patois; dans certains mots il la ~u~rre acharnée que le français lui prononçait ye; ex: jeo (prononcez a. hvree, le patois cependant n'a pas moi; cette prononciation est celle d1~paru; car, tandis que les Qersonnes patois actuel ; le cas est le même bnl!uant les pouvoirs et entretenant le q qui équivalait souvent ou c dur. de constantes relations avec la capitale Inutile de continuer ces corn durent forcément apprendre la langue de l'Ile-de-France devenue officielle, le sons, quoiqu'il soit facile de le faire. patois des au+res provinces rest:\ l'apa- ne faudrait pas croire toutefois que naQ"e du vulg-aire. Cependant, les rela- fr~nçais ait quitté tout d'un coup tions entre toutes les classes de la so- wieille fonne des dialectes; non, c'est ciété s'accentuant toujours davantage, à peu que ces modifications se sont l'on fut plus ou moins forcé d'adopter tes, à la suite des temps. Et, quant un cH::.lerte rommun, pl· Parie;, en raic::on certains mots qui, aujourd'hui, ne de ·son imoortance politique et commer- · sentent pas ou presque p·as d'an avec le mot patois qui les a dale, devait imposer le sien. nous nous attachions à les suivre Donc, le dialecte de l'Ile-de-France, les diver~ changements qu'ils ont qui a subi, à travers les siècles, d'im- nous arriverions facilement à nous portantes modifications, e3t devenu la dre compte de la parenté qui exis'e souche d'où est sortie cette bne;ue eux. Cependant, ie mot patois n'est pleine de finesse, d 'élég-ance et d 'har- véritablement le père du français; monie qu'admirent les philologues. Et honneur revient au latin qui a subi pour preuve que le patois n'est pas un tain es modifications; puis ce besoin français déchu, mais que c'est plutôt un transfonnation s'est arrêté d'une français arrêté et dominé par le dia- en nous laissant le mot patois et, cr lecte de Paris, nous n'avons qu'à com- tre part, a continué à se perfectio ,: n:> re•· les termes du patois actuel aux pour nous laisser le terme tennes du yieux patois français que ainsi se sont produits les nous trouvons dans les manuscrits du à-dire deux mots actuellement ditt"''"""~ XIIe ou elu XHie siècle, et noue; serons mais provenant d'un même mot •a •.u .... fn:moés du nombre considérable de loD'après cela, le mot patois serait cutions admises par nos ancêtres et-au- ou moins une ébauche, un ouvrage jourd'hui tombées en désuétude et con- demi façonné auouel il manquerait servées en p,qt0is. A quelques exceptions poli, la grâce de l'art. En effet, la près, tous les mots des dialectes de nos reté des syllabes sonores, le grand n campagnes ont appartenu au vieux bre de syllabes mue!tes font qu'il français; c'est à pt:;ine si nous en trou- une musique moins hannonieuse moi vons un quart qui n'ont pas figuré dans douce que le français. Celui-ci, les anciens manuscrits, el même si nous toutes ses finesses, toutes ses ne tenons pas compte des tennes scien- échappe à l'intelligence peu cultivée tifiques modernes empruntés au g-rec et peuple en g-énéral ; le patois, avec au latin, la proportion est plus faible rudesse, sa simplicité, est bien fait pour

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ublic rude et travailleur,. p~u soup de l'esthétique dans la litterature, cherchant avant tout et en toute chose côté pratique. . , S'il est vrai que le patois s est arrete vant le français dans la voie de trans~ation du latin, il doit incontestableent présenter avec celui-ci des analo~es plus g-randes que le français; c'est ce est généralement vrai; et non seulecette ressemblance a trait aux mots, JJials aussi et surtout aux constructions de phrases et aux différents cas. A titre de curiosité. voici quelques œots vieux françaï;s abandonnés ~u­ jourd'hui et employes encore en patois: Ennubler (couvrir de nuages); éve (eau) freiz (froid); jeo ou jo (moi); fi lo (les, le); pareïs (égal); peisson pÔisson; rei (roi); tuit (tous); sotfrir (souffrir) ; sarum (savent) ; tot, totes celes (tout, toutes celles); vos (vous); biau (joli); bailler (donner); bacon (l~rd); chaut (sont); conciaf (salit).; dtit (dois): dreite (droite); pertuis (trou); écuelle (tasse) (se prononçait comme le mot patois actuel· ekwnlle ). A

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(A. suivrr..)

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1.

De l'Enseignement urammaUcal ~· -

La revue l'Ecole nafi.male parle rl'u· ne orientation nouvelle ùans cet ens~i­ gnement: elle n'est pa;; nouvelle chez nous, on le vet ra. « Dèpuis long-temps déjà, ceux qui rrfléch~ssent sentmt que l'enseignement de la grammaire tel qu'il e&t 2énéralement pratiqué, ne donne pas les résultats dési;aLles. Dans les écoles, le maître se dépense largement et, mal_gré tout. l'élève ne se prnètre qac trop lentement de la comi<lissancè de ~a langue mater:tellc. Il sait souvent ré· citer des règle:-; ii ne :>ait pas écrir~~. C'est que, penda11t <ics anr.ées, on a considéré la grammaire c<:mme la cl>::f de la possession de la iang-ur. La ma· jeune partie de la JCLi.fl1 CC était consa-

crée à tracer des talleaux i'Ilposants de conjugaison, à classer :Jes séries intrrminables de pronoms ou <.le verbes. h démontrer des règles comjjliquées ou à formuler des définitions savantes, comme s'il s'agissait d'uce science exl-lde. On faisait un enseJ_!!nement puremP.nt dogmatique1 au cours du.~uel on se préoccupait fort peu de l'unit(. que pouvait présenter pour la vk usuelle ce réseau inrxtricable de chapitre:> in~éuieuseme!lt agencés .... Aujourd'hui, OC<lucoup d'~s­ prits sérieux s'accordent à destituer la divinité chère à Vaugel::ts ct sa prêtrc-sf;e, la dictée, du pirdt..)(al olt leurs fidèies les avaient hissée:. " Et la revue cite de longs passages dt.: divers auteurs pé· -dagogiques contemporains. La caractéristique de la méthode que tPUS poursuivent, c'es!· que la ~ramma\re ne doit plus être consid~rée comme une branche isolée, mais est fondue dans ,uut l't::nseignement o~ la langue et reléguée au second plan, faisant passer au premier la lecture et la rompositbn. « Quel est, en effet, le but à poursuivre? C'est d'apprendre sa lan~ue à l'enfant, c'est-à-dire de le mettre en ttat, d'une part, de tout lire, dt! tout enttndre, sans que rien ne lui échappe de la pensée d'autrui, et d'autre par!, de tout expnmer, soit en parlant, soit en écrivant, sans que rien de sa pro1~re pensée échappe à autrui. Les leçons de lecture expliquée pourvoiront au premier besoin; celles de composition française ser. viront à atteindre le s~wnd objectif. Ce sont donc ces deux branches qui deviennent la pierre anguldn.: de l'édifice à construire.... Que sera le .rôle de la g-rammaire dans l'œuvre à accomplir? Uniquement celui d'un auxiliaire qui éclairera la marche Cil aidant à l'explication -d'un texte ou <1 Iii formation du style. On part d'une lcdure; on attire l'attention des enfanls s.ur certains faits grammaticaux, on les mvitt' à s'en ren. dre compte et on en dégage la conclusion. Le lendemain, en possession d'un


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autre texte, on fait consta(er les mêmes faits que la veille ou d'aut1cs faits qui ont avec les premiers une rcssemblaPce évidente; Du coup, l'entant voit l'utillté de posseder une telle ton,Jaissance nnlivel!e et le ~arti qu'il en peut tirer à l'avemr. Pas a pas, on lut c.i01;ne ainsi un aperçu sommaire ma1s juste, du langage. D'un bout à l'a:.ttre du cours on n'emploie que la méthorle inductive, 'fond~e sur l'observation. C'est J·enfant qui decouvre la règle. C~lte cvllaboration de l'enfant éveille en lui l'esprit d'obsP.rvation, l'habitude de rapprocher les faits les uns des autres, de dt!•nêler des raisons là où auparavant il n'avait qu'à obéir et à croire. C'est tout profit J>Qttr le JUgement.. .. •

Vous n'écoutez pas... Tel est le titre d'un remarquable article, publié dans le «Volume», par un inspecteur français de l'enseignement primaire. Nous pensons être utile en exposant ici les idées de ce pédagogue avisé et expérimenté. Provoquer, retenir, exciter l'attention des élèves, tel est le problème d'une importance capitale que doit chercher à résoudre toute personne qui enseigne dans n'importe quelle école; de l'écol~ primair~ à l'université. Nous n'apprenons réellement que ce qui fixe et retient notre attention volontaire. L'efficacité de l'en.seignement dépend du degré d'attention que le maître a su éveiller chez ses élèves. Des élèves attentifs progressent; des élèves inattentifs perdent leur temps à l'école ils n y apprennent rien ou peu de chose. Or, notre longue expérience des choses de l'école nous a anoris combien il est difficile d'obtenir une attention volontaire et soutenue des enfants de tout âge et nous sommes absolument d'accord avec l'auteur quand il dit: '

J

« La vérité est que les enfants des enfants.... Notre rôle est preas«~ml'i de les former à l'attention par une cipline appropriée et un progrès nu.,. JI ne suffit pas, pour faire l' cation de l'attention, de dire à instant: Vous n 'écoutez pas... , vous ~aites .Pas attention ... , vous êtesetourdts.... En maugréant ainsi le grave défaut constaté nous ne · ' dions pas au mal. Notre premier devoir, notre d 'être est de rechercher les causes l'inattention, puis, les ayant trou d'apporter tous nos soins dans une où nous devons rester vainqueurs. Et tout d'abord, dit l'auteur de l' ticle que nous analysons, « » nous bien qu'il est très » attentif, même à un » assurer qu'il a suivi, sans ,. une conférence d:une heure? Les » fants qui écoutent une histoire :o tout oreilles; mais parlons-leur » cipe passé ou système métrique, » faut que notre enseignement » leur imagin'ation et les enchaîne » l'émotion! » C'est que l'attention véritable c' » à-dire la volonté dirigeant t' » vers un seul point, comme ces » qui ramassent la lumière en ~- ceau au lieu de la laisser se »en tous sens, n'est pas un pouvoir » inn~. docile. et !ntier dans l'enfance, » mats une conquete, une conquête lente » et patiente. » La plupart, à l'âge d'homme ne » l'ont pas poussé bien avant f~ute » d'aptitude parfois, plus souve~t faute » d'une éducation suffisante en sa ma,. nière et en sa durée. A plus forte rai» son, l'enfant ne fait-il que s'y essa» yer.,. Quelles sont les -principales causes de l'inattention? Voici les opinions de notre inspecteur à ce sujef: «Tant de »causes d'ailleurs sont complices de la

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de l'enfant! T aptôt ses yeux IIW'""''""oreilles sont distraits par des qui s'agitent, par un bruit laa.ccourutmt:; tantôt la suggestion mot ou d'un souvenir entraîne loin son imagination ; nous-mêsi nous n'y prenons garde, nous ces absences. Une articumolle ou une voix trop faible vite sa bonne volonté. et la d'une parole sans expre~­ l'incline à la somnolence. Quand »la voix est criarde ou trop élevée sans nécessité, il y a divorce entre le ton et la pensée et l'attention en souffre; sommes-nous de mauvaise humeur, les cœurs s'éloignent et les esprits se pa, ralysent; parlons-nous trop vite, on , s'eSsouffle en vain de nous suivre: les , idées n'ont pas le temps de se fonner; , des sons frappent les oreilles. mais , sans autre effet. Les remontra nres , aux élèves dissipés, en coupant l'ex, posé ou l'explication, romoent le mou, vement des esprits et les détournent de , la leçon. »Ce ~ont la. ponr Ainsi aire, le<; rau, ses extérieures d~ l'inattention. Il en , est d'autres qui tiennent aux leçons , mêmes. D'abord. à leur allure de mo,. nologue. N'avoir à suivre que le train , d'un autre esprit est vite ennuyeux et , endonnant, alors que prendre part , soi-même au mouvement sous l'effet , de questions qui Provoquent à la re, cherche ou qui oblil!.ent à mettre de, hors ce qu'on sait. ce qu'on a retenu, , soutient, intéresse et excite. , Dans toutes crs circonstances, !lOUs , nous en orenons nlus volontiers à la , légèreté des enfants qu'à nous-mêmes , et nous voyons un manque d'appétit , où il n'y a que table mal servie et , mets indigestes. » Mais que toutes les causes d'inattention dont nous venons de parler soient atténuées au point· de ne plus même exister, il n 'en est pas moins vrai que la faculté ou le pouvoir de l'attention

est bien faible et très limité chez l'enfant et qu'il est sage d'en tenir compte. « Mettons-nous à leur place. Ils sont » invités, cinq ou six heures par jour et » même davantage, à faire attention, )) soit qu'ils écoutent une leçon (souvent » trop longue) ou qu'ils fassent un de)) voir - c'est-à-dire qu'on leur deman;, de de tendre leur esprit sans cesse » afin que les mots entendus en lui se » muent en idées, en idées liées entre el» les de la même façon qu'en nous ou » chez l'auteur, et à tel point que la réa. » lité et l'efficacité de cet effort appa» raissent sans peine lorsqu'une ques» tion de contrôle intervient. » On peut, nous en sommes toujours plus convaincus, depuis que les expériences faites depuis plus de deux ans, nous le démontrent chaque jour à l'évidence, procéder d' une façon méthodique à l'éducation de l'attention. On rloit apprendre à l'enfant à voir, à observer, à fixer son attention; il faut que cet effort volontaire se renouvelle chaque jour et qu'il puisse en constater luimême les heureux effets. Nos méthodes ont trop souvent pour résultat la dispersion de l'attention, et non sa concentration sur un point précis. ·Chaque jour nous faisons l'expérience qu'on peut amener une classe tout entière, à écrire sans faute, une ou deux phrases; l'effort d'attention exigé des élèves est plus ou moins considérable selon que Î'éducation de leur attention est plus ou moins avancée. Nous n'arrivons jamais au même résultat si nous dispersons leur attention sur une dictée de huit à dix phrases, même prépar~ à l'avance. Nous insistons en outre sur le fait que la « copie » d'un mot fautif, d'une phrase ou d'une dictée, en supprimant l'effort de l'attention n'est pas un exercice a ussi efficace qu'on le croit généralement. Nous préférons de beaucoup l'ardoise sur laquelle l'élève écrit une première fois la phrase qu'on veut lui


16 fair~ reproduire correctement. Si une ou plu~Ieurs fautes so!lt constatées, observ~tiOns et correct~ons en sont faites

seance tenante, puis un coup d'éponge ~fface le tout, et l'on reprend l'exercice a nouveau -nouvel effort de l'élève qui porte .toute son attention volontaire sur le P?mt précis à corriger et gui n'y P~l!'!ent souvent qu'après plusieurs répetitions successives. Petit à petit il s'habitue à voir c'est-à-dire à faire attention; il est e~couragé par les résultats obtenus et son pouvoir d'attention ~a volonté s'affermissent de jour ed JOur. Nous avons pu constater des résultats magnifiques dans les classes où ~ét~o~~quem~nt, patiemment, on a pra: tique 1éducatwn de l'attention. Par les procédés de la concentration de l'attention, nous enseignerons moins, beau. coup moins de choses; ce que nous perdrons en .surface, nous le gagnerons en profondeur et ce sera tout profit pour nos écoliers. En effet, les témoignages que nous avons en mains, nous Permettent de constater que les connaissances acquises par les procédés de concentration de l'attention ne sont pas fugitives. Chaque semaine tm contrôle des choses enseignées doit être fait; ce contrôle permet d~ ~o!lstalter les .Progrès réalisés et la sohdite d'un enseignement lent et méthodique. Léon Latour.

1er, grands et petits, à la leçor;, de faire pour les habituer à observer, à réfléchir remémorer les connaissances déjà a ' Mais les élèves répondent deux, trois même à la fois. On ne peut donc savoi~ tement quel a ét~ 1~ t.ravail de chacun. Je parle pas de la diSCijJhne qui en souffre nj vacarme dont nous pâtissons tous. Cho~e grave quant aux conséquences: vous contentez des réponses .ptus ou moins rectes et plus ou moins complètes que o?tenez. C'est un tort. Un mot fût-ce un n ~st pas une réponse. CeLle-ci doit être m•ee dans une phrase complète et cette phrase ne comprendrait-elle prop~?ition. L'enfant ne pense coinpllète:tt~e~ que S Il est capable d'exprimer une phrase entière. Il ne pense correctement que lorsque s·a ré et correcte. _ Mais ils sont si R_ai~on de plus! Allez plius lentement. repeter les .bonnes ~ponses des grands les plus pehts. Le pstttacisme comme le sage, est parfois nécessaire avec les Mais .ils ne parlent que le patois chez :- RaJ.son de plus encore. C'est à l'école Ils. doivent apprendre à parler français. se•gnez-Ie leur comme une langue vi avec. de nombreux exercices oraux de truchon de phrases et de conjugaison. Te des co~positions qui ne sont français-es par 1; t!tre. Voulez-vous que vos élèves sent ecnre correctement alors qu'ils ne encore ni parler ni penser? C'est délicat s~ is par expérience. Il faut le faire ~h~·h-·.•·-·car il n'y a pas d'autre moyen le français. A moins que vous m'en indiquer un autre?... .

du 3-1° ~ de ,l' &cole'' Saint Nom de Jésus

l'Ancienne Loi, le nom de Dieu prononcé qu'avec terreur. Nous plUS heureUJÇ: l'archange dit a . «Vous l'appellerez Jésus». Or, · d' S C b' veut Ire auveur. om I!_m_ ce rapproche le ciel de la terre! En un plus aimable? Et, comme a saint Bernard: jésus est un miel, bonté, une mélodie à mes oreilles, jubilation à mon cœur. Dites-moi le nom de Dieu et le nom son filS SÎ VOUS le SaVez? demande des Proverbes. Ces noms myscaçhés à l'Ancien Testament, ont été révélés dans le NouvP.au. Nous savons mainten_ant que le nom de DieU est celui de P.ère. et le nom de son fils celui de Verbe. Mais au Verbe fait chair il fa'llait un nom nouveau qui •t 1 1 t Et exprim~ _son nouve e a. comme oersonne ne connait le Père si ce n'est le fils, c'est au Père qu'il appartenmt d'imposer à son fils le nom qui lui con. venait. Déjà, en même temps que l'être, Dieu avait donné un nom à toutes ses créatures; il en avait donc donné un à la première-née de chacune d'elles. Ce I'l le noti'fi'e · Man'e t a· joseph nom, a e . par le ministère de son ambassadeur. Quand Dieu se charge de nommer dio-o-o-o-o-o rectement quelqu'un, quand surtout c'est à son fils qu'il impose un nom, il ne MINETTE DESABUSEE peut que le choisir conforme à la nature Une g.ent.ille chat.le à maigrotte figure intime de celui qui doit le porter. « Jl Miettes pédagogiques Au m~oir grossissant se vit par aventure. s'appellera jésus, parce qu'il sauvera Auss!lot elle crut, aussitôt s'admira. Réflexion d'un Inspecteur le monde». jésus lui-même a d~clar•2 • Grande tête, grand corps, grands poils. Il pa~se pour être maniaque cet inspecteur, qu'il ne s'est fait homme et n'est venu grands yeux, dit-elle, nous dit Je ,JournaJ des Instituteurs". Il veut Et ma queue elle-même est touffue et fort sur la terre que pour sauver les péqu'on ·f~sse parler les élèves. qu'on les inter- On .me nomme «Minette», et je suis cheurs. r~ge .frequemmen~. On lui obéit pour ne pas Qu'Lis mentent à leur gré: pour moi j'en crois Le Père a vu de toute éternité les fulut fairt;_ de la peme. « Les questions pleuvent ma vue. • turs abaissements de son fils, ses trasur 1~ tete des enfants. dont les réponses sont ~a m~re. remarqua son erreur ingénue vaux et ses souffrances librement accep.r ,arfOis le•?les à venir. et parfois partent et ct 1Ul d1t: «Mon Enfant, c'est une illusion: s entre-croisent comme des fusées.» Est-il con- Le verre déformé gâte la vision tés pour le salut du genre humain. et à te_nt? Pas du tout; il fait la moue. ·c'est à Comme la vanité. Crois'!moi, reste • Minette, cause de cela, à l'audition duquel tout deses~r~r ~. p~uvre monde: « Je vous sais Redoutant de l'orgueil la traitreuse lunette. • genou fléchit au ciel, sur la terre et gré, dit-Il, d·mteress.er les élèves, de &!s mêB. JOACHIM. dans les enfers.

Nom puissant au ciel. jésus-Christ assure que tout ce que nous demanderons à son Père en sop nom nous sera accordé. Comment Dieu repousserait-il des demandes contresignées du nom Lle son fils et présentées par ceux que son Fils a rachetés? Aussi l'Eglise fait-e-lle passer toutes ses prières par Notre·Seigneur jésu&-Christ. Le QQ_m de Jésus est, pour ainsi dire, le mot de passe qui ouvre les portes du ciel. Nom puissant sur 1~ terre. C'est au nom de Jésus que prêchent les apôtres, que les thaumarturges font des miracles, que l'Eglise administre les sacrements, que nos actions sont surnaturalisées, deviennent méritoires pour le ciel. Nom puissant aux enfers. Les démons tremblent en l'entendant; il leur rappelle Celui qui a détruit leur empire. C'est au nom de jésus que l'Eglise chaS·· se les démons. Le nom de jésus dit tout ce qu'il est, il donne tout ce qu'il promet, il réalise tout ce qu'il annonce. Il nous représ.~n­ te jésus, il est jésus lui-même, il Je fa.it revivre au milieu cte nous. Chaque 1o1s que nous le prononçons, le lisons ou l'entendons c'est comme si nous voyons jésus 'tel qu'il a été .vu et enten~tt des heureux contemporams de sa v1e mortelle, enseignant, passant en faisant le bief'. priant, guérissant les malades et ressuscitant les morts, souffrant et mourant. C'est un signe efficace qui, comïiië Uh vrai sacrement, produit Ce qu'il signifie, le salut: c'est un nom sauveur. L'expérience et l'histoire sont là pour attester que le nom de Jésus ~ssèd~ une vertu divine qui se commumque a tous ceux qui l'invoquent avec foi d amour. jésus fils de David, ayez pitié de nous! criaient tous les malheureux, affligés de quelque maladie de Pâme ou du corps, et, avec le salut, ils recouvraient la santé. Jésus. sauvez-nous, nous allons périr! criaient les apôtres


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~u mi~ieu de la tempête. Que de chré-· Jens 1 ont poussé depuis, ce cri de détresse, dans les tentations et les ~preu­

ves, et ont vu les orages s'apaiser comme par enchantement. èdta preu~e que ~e nom de Jésus pcs-

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L'épargne et la

tait en abondance; c'est la vie Jltr!n:e:rc:, simple.

Parmi les maux nombreux et bles q~e la guerre a déchaînés sur rope, Il _faut noter la crise q_ut. attemt no~ seu-lement Iesec<mom ligeran~s, mats aussi les pays et la Sutsse plus que les autres qu'elie est, sur la plus grande' ses f!ontières, par 'trois nations en r~ dependant ainsi de ses puissants sms.

s, e la !Jleme vertu que sa personne c est qu'JI a opéré après l'Asce . ' ~:!S mêmes pr~diges' que Jésus lui-~ê~~ urant son SeJ~ur sur la terre. _Le njf!l ~e Jesus, le séraphique Fran. 1 f~~te;d J~t dan_s toute la création .. il al murmurer aux ruisseaux des dallébs.de l'Ombrie, chanter aux oiseaux En face de cette crise économi ue es OlS d'Assise; il en retrouvétit les lcttres_familières dans tout écrit qui lui I~ureuse qui peut durer et dont bo_m~rut s~us_ les vettx. Et quand Ct' nom sequences se feront sentir que faut-il faire? t:nt venrut_a ses lèvres, il ne pouvait ~lsse!t outre, sa voix s'altérait comme Faut-il se plaindre? A quoi bon' s 1 e~ entend~! une mélodie u;térieure ne sert de rien, ne remédie · · · dont JI_ cherchait à saisir les notes e• à contrtbue à décourager. Les ~a~~ reconstituer les modulations Cett . , reurs ne sont à leur place que parmi lod"l~ f mt"t par eclater • · dans e meun jour un morts, au cimetière. cantJque du Soleil. Il se le fit chanter l Faut:il continuer à vivre comme enco~e à son heure dernière afin d e passe, sans rien changer à ses mounr au. son ravissant du n~m d~ ]é~ tudes ? On ne le peut plus dans les s1~·les fds de saint François ont '·é- corJst~ces. actueiies. On serait . !J e e eu_r père sa tendz:_e dévotion -~u dt>!lt,. tmpevoyant; on ferait des nom. de Jesus. Ce fut saint Bemardin qut, a la longue, pourraient ft~n~ qui, le prt'mier, établit J'~sage graves et peser lourdement sur 1 ~ e re~ter en monogramme et entouré ~et des familles et des individus e uge gdlotre, d'un soleil, comme la sainte II f~ut vivre autrement, · os e -~s l'ostensoir, pour montrer eue 1,.lus ~~~plement, plus modesteemlil·e-anHtll: lous venerons sous l'écorce des Ieth-es . a personne de jésqs-Christ, comme faut ~Imite~ ses dépenses; il faut se pn~er; t! faut épargner; mais no_us adorons. s~ présence réeiie sous les ment, mtelhgemment. }e011 ~) e;rhélf!.stiq ues. La prédication et II faut pratiquer J'épargne sur les ze e e srunt Jean Capistran pro a ses de luxe et sur les choses gèrent en I~alie .!e culte du nom de sus.. Le, Samt-Siege l'approuva a-ccor- Da~s la _vie de tout homme, dans d~, .al' ·1 Ordre Francjscain d'abord Ie famipe, Il Y a des dépenses superfl qu~ on a pu s'accorder en temps P!IVI ege ~e le ~élébrer par une fête ~ . r~Jre, mais qu'il faut se refuser à )!Êie•. et ett:ndtt ensuite cette faveu~ ams moments. Cette heure il n'en g1ISt; entière, au 1ge siècle. plus douter, cette heure est venue Le temps n'est plus aux g-ourm~ Dans une société mal organisée le l . s~s, aux friandises, aux tables bien ~ss~rnblent à des toiles d'araignée'. 1s OIS VIes, aux meubles riches aux lits msectes y t s. es peson arrêtés, les gros passent ~omptuel!x, aux voyas;.res d~ Plaisir t au ravers. A. DUMAS, fils. bourd h~t, ce qu'il nous faut, c'est du on pam, de la bonne soupe, du bon

les

1

2e

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jé:

nous faut, c'est vivre surtout de notre pays. Ceux-là ne pas la douane à la frontière; sont à notre portée, sous notre ceux-là favorisent directement nos Profitons de la situation ac· pour apprendre à vivre des chothez nous, à développer notre ..aJitUI'c, nos pr9duits, nos ressourmais aussi notre activité, notre pour arriver à ne dépendre des dans .les choses absolument

~-...I'O(lUtr:s

contre, n'allons pas éconoptiser choses nécessaires à la vie : sw le lait le combustible. Ce sera it l'épargne. Cela nous à écor.omiser d'un côté et à de l'autre, · po.w- la médecine, pharmacie, etc. Il ne faut pas éparper aux dépens de la force, de la santé, Cie la vie. Ces biens précieux, il fau t les 11uver à tout prix. Leur perte nous coûts"ait cher, horriblement cher. Elle serait irréparable. Signalons, en particulier, trois objets sur lesquels beaucoup d'hommes peuvent pratiquer la mortification : le tabac, la boisson, le sucre. Que d'argent nous dépensons en fumée, s;ms nécessité! Que d'argent nous gaspil·lons pour les boi§sons alcooliques dans bien des cas pour nous faire du mal ! Que de mets pourraient se passer de sucre! Que d'économies on pourrait faire sur ces trois chapitres, dont la santé ne souffrirait pas. Aujourd'hui, dans la crise économique qui sévit et qui va s'agraver pendant l'hiver, ce n'est pas de superflu, de luxe, qu'il s'agit; mais bien du nécessaire, du pain quotidien. Nous devons déclarer la gue:'Te, une guerre acharnée au luxe, qui allait se développer sans mesure, qui exigeait des dépenses plus fortes que nos ressources, qui avait envahi les classes populaires, les domestiques, les ouvrières,

les servantes- qu'on ne distinguait plus des personnes de la plus haute société.... La guerre nous forcera à mener une vie plus simple, plus modeste, plus humble, plus austère, plus l~borieuse, plus économe, plus sobre, qu'tl faudra continuer et garder.... après la guerre. Ce sera l'un des petits bénéfices de la guerre à côté d'épouvantables malheurs et de pertes énormes. Nous aurons eu la guerre Qui fait souffrir horriblement. Profitons des leçons de la guerre. Spectator.

Les Disparus Quel mot sin.jstre! On tui donne volontiers, pour con~ les pauv.res parents, un synonyme de ci-rconstance: " Mon fils a disparu; depuis un mois, deux mois, je suis sans aucune nou'Velle de lui. - Ne vous désolez pas, il est sans doute prisonnier. • Plaise à Dieu! Si triste que soit te long exil et la captivité lointaine, c'est une sécurité et un repos d'esprit de .penser qu'on reverra les chers prisonniers. Mais, en réalité, c'est l'incertitude poi· gnante. On sait que tel officier, tel soldat, est tombé sur un champ de bataillle: un camarade a vu, le fait, mais l'élan du combat l'a entraîné plus Œoin et il ne peut dire ce qu'il est advenu du pauvre blessé. Parfois, on sait la nature de sa blessure. Elle ne serait pas mortelle. Mais pourquoi le cher blessé n'a-t-il pas été emporté au poste de secours et, de Il, à d'ambulance? S'il était dans qudque hôpital, on Je saurait depuis de longues semaines qu'il n'a plus rien écrit. Mais rien, point de nouvelles. On s'~t adressé au dépôt du corps. De là, ou a répondu quelque chose comme ce qui suit: • Le sergent de }a sedion sait seulement que le soldat X.... a reçu une ba~le au bras le.... du mois d'ao{it •; ou bien : • Le capitaine qui commandait la compagnie ne l'a plus revu après le combat du.... septembre"· Mais alors, que s'est-il donc passé? S'ii a été emmené par les ALlemands, on en serait informé; tel ou


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_prison~ier ~t captif à la même date a

écrit deptus plusteurs semaines. Tel autre est mort de ses blessures en Allerl1ll<rne

ma.

---, œoo a reçu 'la nouvelle de sa mort. ~'est-il donc devenu, le pauvre enfant? Est-tl resté sur le champ de bataille? U écl t d'ob t ., . n a u~ es -il venu l'achever? A-t-il péri dans un bots, abandonné ou oublié? • Disparu! ,. · On a écrit, dans la région, aux maires aux

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cadavres. Encore ·là, ne vous

fr~p. Il est dit, dans la Sainte &:ri~ Setgneur garde les ossements des ' yez e? paix: au grand jour de la v_os ftls retrouveront leurs <.orps neux et pius beaux que les corps de co~p de grands personnages, seloo le qut ont été Placés dans des tombe tueux. aux

Curés' pour savotr · St· on avait enterré' de

Ne vous troublez pas non plus de la q~e vos enfants soient morts sur la si on avait recueilli leur: gere. Leur ?me a échappé à , la médatlles d'idenftté. Point de réponse. Un peu leurs dépoutUes, au jour de la plus tard, on apprend que le maire et le curé aue ont ~té ~is comme otages. Un ami pose pour ·se lèveront glorieuses' •.nnn.r ~... .., r au la Vlngti'erne f OlS · l a question: • Votre fils' Jug~ment avec ceux de leur race et fanJJUe. Vous regretterez amèrement d avez-vous enfin de ses nouvelles? · - Non, • disparu"· pas ~u. au moins un adieu, transmise J'ai entendu dire quelquefois à des pères aumomer ou un camarade. Faites le las~ de _œtte angoisse : • J'aimerais mieux de cette dou~ suprême. Les p lus savou- qu'tl est mort.,. né.s, quand tls se confient à Dieu Pauvres parents de • disparus •, Je . n·ose , nueu~ a~ueillis dans Ja région o~ pronus d·e~suyer les Jiannes au front des pas vous bercer de l'espérance que vous les ~os « disparus • bien..aimés, voyez.Jes ~etrouvere~; pou11tant, le fait s'est produit soule CJel et, pour les retrouver, mettez-vous \f'.nt, deputs un mois, que des • disparus • ont été retrou~s. Mais je voudrais vous suggé- solument dans le chemin qui y conduit. rer les vrates consolations de la foi Mgr GAUTHEY Sachez bien que nul ne disparaît . aux reArchevêque de Besa~çon. gards de Dieu. Vous avez prié tous les jours pour votre cher enfant; vo~ prières n'ont pas été perdues. Par eUes, il a été couvert et protégé ~u qu'il se soit trouvé; eQt-il été foulé aux pteds de l'ennemi. Dieu lui a donné les Le~ œuvres sont le terrain de manœuvre ~prêmes consolations ct sa bonté miséricorcœ_ur. Elles n'agissent pas seulement sur uteuse }'a endonni dans la paix de son amour . Il a a~si la bonne et tendre Mère, da Trè~ q~ en est l'objet, mais plus encore sur Samte Vterge Marie, qui i!ssiste et coosole les {ut s'y dévoue. Un ,patronage, un cercle ~ent s.:ns ~oute à leurs membres de t pauvres abandonnés que leurs mères 1 . ct~ux bJ~n~a1ts; mais quetle leçon pour reco_mma?dés. Il y a le bon ange gardi::: ; : écùure d ~ne Jueur céleste l'agonie du pauvre qut les dmge! Un syndicat, une caisse son~ assurément pour les ouvriers, pour soldat QUl meurt, dans la nuit, loin de tout culh~ateurs d'utiles institutions; mais quel s~cours humain. Pères et mères, confiez chaque soir, :vos ense~gnement pour celui qui les fonde qui let souhent qu·1 se me"1e à leur vie! quelles ' • • ocsoldat~ à leur ange gardien. Peut-être les procas!ons pour lui, dans ces jeux, dans ces caugera-t-i& contre les obus et les balles· · ~ . . .~~ senes, dans ces réunions d'étude ou d'inlérêl moms, SI Dieu permet qu'ils tombent d'approcher l'"ame popu 1atre, · · ' . · . si natureUeme l'a~ les assistera et veillera sur leurs 1Otnfa10e et réservée, de .Ja pénétrer peu 01; pouilles. Ah! c'est ~à le cauchemar des mères 1 de penser que leuors fil$ ont peut-être été jeté; peu, de la connaître, de Ja comprendre! et, pêle-mêle, dans une tranchée comblée par les alors,_ quand la confiance est venue, queUes surpnses dans cette âme, quelles révélations

rn~rts. dans ~e pa!s,

Les Œuvres

di

40 ans, s'est battu en Egypte ou dana l'Inde, contre des sauvages. La chanson des balles lui est familière, mais non pas celle des obus. L'occasion s'offrait enfin de se battre pour de bon, et le voilà condamné à n'entendre le canon qu'à distance. Son âge ct son gl'ade res c'est cela: c'est, entre les œuv . . d font de lui, en France, un calme officier d'état6change inégal où celle qu1 se onne 1111 est payée, par celle qu'eUe. a con: major. - Je n'entends rien à cette paperasserie; cl'ulle double récompense, le bteo qn qu'on me mette dans une tranchée, on verra .reçu. cJasSeS élevées, trop souvent, sont, par ce que je sais faire.... Quand on pense que je suis ici depuis des semaines et que je n'ai fa~, privées de cette édu~tion du cœur. même pas vu la bataille! i&Uorent les œuvres soctales, et le:> œuIl continuait ainsi pendant des heures. pour meurent de leur indifférence. C'est leur peu qu'il trouvât un auditeur complaisant. et responsabilité. parlait d'arracher les deux bouts d'étoffe roua d'un bout à l'autre de !'année, des ge, cousus à son col, qui le distinguaient à des assemblées, où se rencontrent les son propre mépris. les membres actifs de toutes ces L'autre jour cependant, n'y tenant plus. il où, dans t'élan d'une conunune ar· est allé trouver l'officier interprête français • Je feu sacré du dévouement se ~nunu­ a4 taché à l'état-major de la division et l'a ~ de proche en proche, c~acun apportant prié de l'accompagner en automobile • pour simple histoire, ses quest1ons, ses ~olu­ 11 tiODS tous unissent leurs cœurs, leurs tntel- aller voir les obus •. qen::es tendant .leurs volontés vers ce bnt Ils partirent ensemble sur la route qui UDique, 'montrer au peuple qu'il ~st aimé pour ro11duit aux tranchhées. Le colonel était ra · JaHnême et pour l'amour de Dteu. dieux. Il jouissait de ses vac:mces. Les représentants des classes les plus ri- Tiens! dit-il, on dirait ·là-bas.... Voyezches de la nation y paraisent rarement; ce VOIJJS cette fumée blanche, à droite? C'est sans doute un obus. Il est bien loin. Qu'en pen~ez­ 10nt des prêtres et des travailleurs, des avocats des conunerçan.ts, des employés, des pev.ous? Un miJle ou deux? Allons par là, st tits 'et des humbles qui fonnent l'auditoire, cela ne vous ennuie pas. qui viennent, à la modeste tribune, exposer Quelques minutes plus tard, !"auto s'arrêsimplement ce qu'ils ont fait, souvent sans se tait à 100 mètres d'un carrefour. Le colonel douter qu'ils offrent l'exemple d'un dévouey court, suivi de l'interprête. C'était là qu'i! ment presque héroïque. :>vait vu paraître la fumée, mais toute trace <:le Comment ceux qui s'exilent ainsi de toute bombardement s'était évanouie. Les soldats fula vie ·chrétienne pourraient-ils garder leur maient leur pipe, assis sur le talus de la mute. influence? Comment, dans Je mouvement q·Lli Le colonel se mit en vain à chercher pour dépasse devant eux, sans qu"i·ls veuiUent s'y mêcouvrir le trou creusé par le dernier projecler pourraient-ils discerner autre chose qu' tile. Il ressemblait à un chasseur qui s'est un ' tumulte qui les effraye, et comment s'étontrompé de remise. uer que, Jes voyant inactifs, beaucoup les - Pas de chance! répétait-il d'un air déconfit. croient désonnais inutiles? OOMTE DE MUN. Soudain, un sifflement prolongé le fit pirouetter sur les talons. Au même instant une: rxplosion formidable défonçait la route à 50 mètres en avant du carrefour. Les vitres d'une chaumière voisine volaient en éclats. Sans pins Les journaux français racootent l'aveuture aHendre, les hommes s'étaient ietés à plat ventre dans le fossé. L'interprèt~ les eut vod'un vieux colonel anglais qui, pendant 3S ou

de délicatesse, de souffrance ca-

'·---·-.

plaie& à guérir, quelles révoltes ueUes erreurs à redresser! et a:!ne ceux qu'on a, de la sorte, dé-

ny

Un vieux héros


so lontiers imité, mais Je colonel songeait à tout t 'te autre chose. eJ pre. . Le colonel poussa toutefois une damation de stupeull'. - Enfin! s'écria-t-il, en voilà uu l .~n deux enjambées, Je vieux w ·ldat avait 0 b - Ma parole, dit-in, ce gaillard a ""U us! Qu'en dites-vous? ...-~ r déJa /lflgné le trou encore fumant. Ce n'était Il tenait à f qu~n obus de 15. Les dimensions dn petit . con muer sa promen:tde l d ut faire czatere ouvert dans la chaussée le pl' t demi-tou.r et eut la ch . oéa · d' d - . ........ 1reu ve 1 · ance de nmoms a miratJOn. JI se mit à ~ , . rser e carrefour sans être réduite en nn.·r · · p .,e ..oux .-~v mieuX VOir. uis iJ enfon"~ le b • tes. On se remit en marche. De temps à nu'a l'é 1 f ' '")"'< r" s JUS., - pau· e, a ID de llleSUTer la :Jrofonde u~ obus passait au-dessus d'eux avec un 1 C'est trè · ur. -,- d s curieux, dit-il, on sent tout d éf_rave ~en~t les flots. Bientôt, le au on comme une p- •L • • arreta lu•-meme la voiture t , pe lw. cuemmee· J' ne e s avrutça Ja . 1nne peux pas arriver à toucher le culot d' "' ouverte, sur la chaussée ' Jcct1 · u pro- Je ne me trODJpe pas dÛ-il v . . Et ~~ ~w a dtl sans doute pénétrer très loin.... nos tranchées ' , Oict ou pensez-vous qu'il venait? il . ·- Venez donc! Voyez-vous L 'interprête aiaait se hâter d;émettz, 200 met:es, cette levée de terre? Ce hypothèse q d e une nos tr'Snchees de première lia-ne Pl ''t 1 .uan une nouvelle détonation fail- 500 't . ..~ . us IJ es renverser tous deux Cett f . rt1è res enviTon, ce sont ies tra'lohées venait d'éclater à 20 mètres. b . e Ols, l'obus mandes. Nos tranchées de Té serve sont me branche qui s'éc:rou;Ja ~n !l"~t unef énor- rière . ~-Ot_Js, vous comprenez? On -- Très re &'"missan. bien d tCJ; le pays est plat et nu .... .. : marquable! déclara :e colonel·. IJ s w"l41t relevé d'u b . Il gesticuJait éperdument comme l' b . n ond, et planté devant ar re, le nez en l'3!r étudiait l~s d&.ï t•rer l'attention des guetteurs al'e:.,•pondt~r ravissement Il & 11 ' · "'ia s avec ;;e cach · t • ··- ~ . . ua ut que l'interprète comptât èt alen derrière leurs créPP.anx r avec lUll les plaies béa te e m'a confié pLus tard que ~ ~ment avait OAvertes dan • n s que le projectile dun de~ plus désagréables qu'ir eut . Armé s 1ai1bre et dans la haie c ~~-son couteau, le colonf.l fou.il'ait de ~ VIe. Sa fierté de Français lui aeten,clai oree E"""-l'S J'espoir de découvrir des. éclats • e ~er Je moindre signe t d''o ù a t il · Une fm aussi stupide lui semblait da-t '1 -- pu encore venir? deman-I en levant les yeux. regrettable. Par un hasard miracu"leu .....,x~"'vm Ce problème l'am . ·t Il · cune balde ne les atteignit ta di' tes -· . Usai . fit de grands gesdonnait Jibre cours .' - n_ ."' qMaue .le ~ur de~ner a,u ciel la courbe que l'obus lonel comn:o...... a sa JOie, 1s . ...--6"0-?- ne respira que quand il co:nsE!ntJi. enfm à quitter ce lieu de dé!. d re 1e ~henun . de sa prisor;, 1ces et à reJJirellt·• - Un mêtre de plus à gauc~lc et la mai son s'écroulait co 1 t 'J so~s ce jour, le vieux héros s-'échappe Iegret. ' ne u "'.! avec une sorte de • _pour retourner sous les obus Il a - ~tainement œrt · ::::~~~:ha~it~de d~ller faire un tou; dans ptète. ' ameme11!_ dit l'inter' ou Il pénetre d'o.rdin,1ire la tête haut · e connne dans un 1 · . e casem<". Le chemin Une nouvelle et double explosion les fit w est· devenu SI familier ""''I'l• ' 1 beso· sursauter puds un tr . 'èm de guJde ce qu,; est f0 rt h~- · na pus . m d · ' e OIS! e. Cela tomba,t .. :ureux pour l'interI'=~Ièr~ eux~ su~ le carref~ur. Pl'.ls de do~fc : frète. ~s AJJema certainement enu avrut pns ;pour pomt de mire ·'e croi- par 1e tuer ma 1.s dnds finiront bataillle •. ' u ruoms aura-f-il • vu la 5c.ment -d~s deux routes, C'est-à-dire l'f'ndroit me~ o~ lis se tenaient. La retraite s'imposait ~ussJ bien le chauffeur de l'auto n'avait-il a; alten~ les ordres du oolonei pour tour~er sa VOiture dans la direction du quartier .,.,._" rai Cett · ·r · ..=.,.. L'a·bbé Mbreux direct . e !DI Jahve plut singulièrement à l'linde Bou . , ' . eur de l'observatoire . l'ges, s est fait ·une spéci·alité d'étudier p .....

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aa~~~ d~tl r~~r~~~~!'e:e c:ao~~u~i[;;,-Jonson

••• Ce qne l'on voit danslalnne

31

JUtfaœ du satellite de la tern:, dont 'lous :-.A~ItillilrlJCW6 les taches à li'œil nu. N!"ourd'hui, il consigne quelques notes

::la

l1es sur ses dernières recherches. En substance: lA surface de La lune .re~ssemble à un déteri rocaJlleux, de teinte brunâtre; ce-rtaines offrent un rel~ef dont les contrées les tourmentées de la terre ne sauraient nous une véritable idée. ()IJ les aperçoit facilement avec une faible )IIJJette au moment des phases, alors que Je I(Jieil ~ciBire obliquement le sol de la lune et ~ soir, l';~.stronome peut entreprendre ciiJis ce pays lointain, l'excu:rsion la plus pittorese~ue qui se .puisse imaginer. Suivons-le dans cette contrée de rêve que nul n'a visitée avant lui .... La grande nuit lunaire vieni de prendre fin: res rayons solaires commencent à colorer d'opale et de viQ!et la surface du satellite. Quel étrange paysage! Voilà qu'apl,raissent des reliefs puissants: cônes volcanique3, mnparts circulaires, flancs escarpés aux arêles vives et ltisantes, dédales inimagim.bles de blocs entassés, de ravins profonds, d'! fissures béantes, d'abîmes entr'ouverts. Au milieu des :plaines s'élancent des pics aigus comme le Cervin et dont les ossements n'ont jamais été ébranlés par les tourmentes aérien-

nes. Les chaînes des montagnes proprenten.t dites sont peu nombreuses sur la lune, ma;s ;a plupart sont remarquables; avec un bon instrument, l'œil y compte plus de 3000 p:c~ distribués le long: d'une couche à peu près rontinue de plus de 640 kilomètres de longueur. Quelques-uns atteignent une hauteur de 6000 mètres; nous conna.issons dans l!a lune des montagnes encore plus élevées. Les pics aJgus des monts Rooks atteignent 7500 rn, œux des monts Dœ.rfel et Liebniz se dres· cent à près de 8000 m. au-dessus de la surface de nos reliefs terrestres sont les ci.rq.ues dont le sol de la lune est littéralement criblé; ce sont ·ces formations étranges qu'on avait pri.ses, au début, pour les cratères, mais alors que nos bou<:hes cratériformes dépassent ra-

rement une dizaine de kilomètre& sur la t<'rre, ces objets atteignent dans la lune ries di;,mè· tres de 180 à 300 kilomètres. Le nom de cirques leur convieni donc bien mieux. et nous sommes assuré3 maintenant Q,Ue le volcanisme n'est pour r ien .:ians leur constitution physique. Sur la carte que j'ai dressée de notre satellite, je me suis contenté d'en représenter trois cu quatre cents, mais, à ·l'heure actuelle, notts en connaissons plus de 30,000, qui tous, ont reçu un nom. La June, nous pouvons le dire sans forfanterie, est beaucoup mieux explorée que certaines régions terre&tres, et le nombre de détail que nous y aperœvous er-igerait, pour une bonne représentation, une carte de plusieurs mètres de diamètre. Ceci nous amène natwrellbment à cette autre question intéressante: Quel est k plus petit objet que le télescope nous perrm!t d'a,oerce· voir sur la lune? En utilisant les ca·rtes photographiques les me illeures, et qui sont sans conteste celles qu'on a obtenues ces dernières a..mées, à l'Observatoire de Paris, nous pouvons dtshnguer sur les agrandissements des objets lunaires de 700 mètres de diamètre enviro!l; mais sous ce rapport, l'œi.l armé d'u.n instrument, même de faible puissance, pénètre bien davantage. Avec un grossissement de 400 fois, nous pouvons ihéoriquement apercevoir un cratère de 135 mètres de diamètre. Cependant, il !aut tenir compte de l'ouverture de l'instrument et les grossissements utiles ne peuvent être appliqués qu'en raison du diamètre des objectifs. -A l'observatoire du Mont Wilson, en Amérique, où l'on construit actuellement un téllescope de 2 m. 50 de diamètrè, des astronomes pourront appliquer des grossissements de près de 1300 fois, qui 1eur permettront de voir nettement des objets de ~0 mètres de dia· mètre environ. Ces dimensions seront même notablement abaissées lorsqu'il s'agira d'é;udier une faille géologique ou une tente du sol lunaire. La conclusion, c'est que, même à l'heure a.ctuei.Je, un monument analogue à une cathé · draie, une gare de ohemin de fer, un village même, où les Jtllllisons se11aient voisiues les


38 unes des autres, un régiment en marohe, tou.s - Merci, rn'sieu le baron .... ces objets, s'ï ls existaient dans !a lune, ne - V~e ~éjeuner a l'air excellent. ... pourraient échapper à notre vi~ :on télescoJ>?Urquot ven1r manger ici? Vous seriez pique, bten dans votre pavillon. avons eu, 2 plusieur~ re~~ses, Or, personne -est-il besoin de l'affinner, - Bien sûr, m'sieu le baron ... seut,len•n• d'insister sur la necesstte de - SeuJement? - ni vents, ni tempêtes, él'Ucune manifesbtion malgré les événements, Le garde se gratte la tête, puis iF dit aérienne ne vient trou'bler le silence de cette peu embarassé: ' engrais chimiques, cet hi· nature figée dans une perpétuelle immobi.Jité. - Seulement,... y a la cheminée qui ne croyons pas inutile de reEst-ce dire qu'autrefois il en a toujours - Pourquoi ne l'avo ir pas dit plus encor«.> sur la question et d'indiété ainsi? Pas du tout. Les mondes de J'esvous l'aurais fait réparer.... AHons voir tes envrais sur lesquels nos agripace év()Juent convne les ètre:; vivants mais :-- _Yous êtes bien bon, m'sieur le pourront faire état, pour la f~­ mats Je.... ~r vie n'est pas néœssaire~nt contempoleurs champs et de leurs pratrame de celle de leurs voisins célestes. - Laissez-moi faire Miche~· me montrer votre che~inée tout de . ~ Lune a pu, comme ~ terre. il y 1 des Le garde mène son maître vers le mtlhons d'années, être -le séjour et Je berceau 211erre a malheureusement arr~té en Je suivant respectueusement. de générations enlouies à jam:~.is dans ses enle cornn~erce des Scories ~ arrivant, le baron Pousse Ja porte... fra~lles. Au temps où les grands r.auriens peu- reçoit qui nous venaient des ;:~ciéries un grand coup de manche à balai plat~nt nos mers jurassiques, où une flore et du Nord de la Franr.e, la femme du garde destinait à son mari. troptcale ornait nos continents encore mal La petite provision de - Oh! m'sieur le baron! Exrusez... fait équilibrés, qui sait s i les Sélén i!es et le ; a~­ garde au désespoir, en tirant vivement tn~rrais existant en Suisse au début maître en arrière. tronomes lunaires ne contemp!1ient pas du hostilités. a été rapidement épuisée bout de leurs télescopes les manifestations n'y a pas de mal, Michel... Je sais ret en~rrais est devenu, pour ainsi gnndioses des âges disparus? que c'est: moi aussi jai une cheminée introuvable. fume .... La Iun~ ~t 49 fois pVus petite que la terre, v a ceoend.qnt moyen {l'y suooléer. 0000000 son refrotdtssement ·a donc été p.~us rav ide t • , troo de difficultés, oar l'emploi plus e comme tout nous porte à croire qu'elle a SAVOIR des Superphosohaf.es. Nos fahriété fonnée bien avant la terr~, nous pouvons Lc fils (posant une vingtième question suisses en ont des stocks considéconclu~. que si la vie a été le privilège de noson père). - Papa, est-ce que tu sais.... et nos avriculteurs oourront ootre VOISJne, à une époque déter.ninée de sa Le ~re (excédé). - Non, je ne sais pas. , auprès d'elles, oar l'intennédi'lire fonnati~n, Ic: ph~omène vital a dû apparaî· Le f•!s. - Qu'est-ce que tu ne sais ~s~ leurs svndkats ::~~rricoles, les qua~ti~ et .s y mamtemr longtemps avant les temp3 - Je ne sais pas la réponse à nécessaires. :1 d'aussi bonnes candiqueLetupere. vas me demander. pnmatres de J'histoire terrestre. qu'en printemps .(lemier. Le fils. _ Mais papa, tu ne sais pas ce que je vais te demander! Le Sunerohosphate s'emPloie ~ l;:J. Le père. - Naturellement. de 500 lég par Hectare. Cette dose Le . fils. - Alors, comment sais-tu que tu son effet pour la durée de deux ne sats pas ce que c'est? d · 10 k"l . Le ~re. _ Je ne sais pas œ que c'est que Elle correspon a: 1 os, pour · LES CHEMINEES QUI FUMENT. 1e ne sats J?as; mais tout de même je sais que toises de 3,80 mètres. Cet engrais Je ne le sats .p as. particulièrement pour ·les terLa matinée est radieuse. Le fils. - Mais papa, si tu ne sais pas œ sèches. Il est immédiatement absorbé L'heroe scintille. encore, humide de rosée ; les arbr~ sont plems de chants d'oiseaux. que c-èst que tu ne sais pas, comment sais-tu les éléments du sol et, par conséLe VIeu~ f>a:on parcourt son dRmaine à que tu ne le sais pas. Si tu ne sais pas ce que • luent, ne risque pas d'être entr"lîné pa r pas lents; tl fuit sa demeure où reritentissent c~est, il me. semble que tu ne peux pas savoir eaux de oluie ou de la fonte des neist tu le sats ou si tu ne Je sais pas. d · dès 1~ début de la journée, ~es criailleries et Le père. - Je sais que je ne le sais oas, ~es. à condition, bien entendu, 'avorr ks VJ?lences de sa femme et se .réfugie dans la solitude des grands bois. parce que je ne sais pas répondre à toùtes été semé sur un sol non gelé, ce qu'il imtes questions impossibles.... porte également pour quelque engrais Au détouiT ~·un sentier, il a,pe.rçoit Michel, Le fils. - Mais papa.... que ce soit. son garde, a~sts sur le sol, plongeant délibérément sa cwlle~ da~s une ~ame~e de soupe Le père. - Finissons~n. Qu'est-oe· que tu Le Superphosphate a une action très - Bon appétit, Mtchel! d1t anucalement le veux savoir? rapide et nous ne saurions assez en rebaron. Le fils. - Est-ce que tu sais si... si le... commander l'emph~i, sur les champs d e st &a... Ah! ben, moi, je ne sais plus. blé ou de seigle, où il produit un effet

'emploi des engrais

- n

n

Variétés

merveilleux. Maintenant, surtout, que la question de la production du grain est de si inquiétante artualité, on ne saur;::it assez insister sur la nécessité d~ l'emploi des Superphosphates. On pourra:t presque dire que la question de la production du blé est surtout une question àe superphosphate. Pour les terrains humides, lourds on cherchera à remplé1cer les Scories Thomas, par les poudres d'os, que l'on peut se procurer dans une certaine mesu~e en Suisse. L'action est plus lente, mats plus durable que celle des Superphosphates. La dose à employer est ~e 40~ à 500 kilos à J'Hectare. Cet engrats dott être semé dès que possible sur le sol dégelé. - N'oublions pas non plus cette année, la fumure potassique de nos prairies. Cet engrais nous vient d'Allemagne et continue à nous arriver mallrré 1~ '!Uerre. On l'emploiera sous fonne de Sels Concentrés à 40 % et à la dose de 200 kilos à l'Hectare. Il peut être mél.qnl!,é au superphosPhate. à la poudre d'os et semé dès maintenant. Un bon enR:rais potassique est_fourni par la cendre de bois, qu'on de~~it avoir soin de toujours bten recue1lhr. tes cendres conviennent à toutes cultures. mais ce sont les vignes, les pommes de terre qui en profitent le plus, car ces plantes ont un grand besoin de potasse. Les cendres ne doivent pas être m~1an­ f!ées au superohosoh.qte, qu'elles font rétrograder. c'est-à-dire. rendent inso]u. ble. On doit donc semer ces deux engrais séparément. _ . Nous ne parlerons oas des enCTats azotpg: Nitr.::~+e ne snude. Sulfate d'ammoniaaue. Chaux a?:otée. etc. Nous v reviendrons plu~ t:1rd en <tétait, au moment de leur emploi. Nous tenons. p!=~r contre. tout p;:~rti­ ruHèrement. ~ rendre attentifs nos a~­ rulteurs. sur la nPressité de tirer le TT'tPtlleur parti possible des en~rrais naturels, produits à la fenne. On ne saurait


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assez faire pour leur conserver tous les éléments fertilisants qu'ils contiennent. elles sont J'objet, en aoQt et eu Les fumiers doivent être tassés, arrosés pèlerinages pittoresques, Où fous 1ea costumes de da région se donnent régulièrement. Le purin qui en découle vous. ne doit pas se perdre, mais être recueiUi Au.<fessus de Counmyeur, 1 pour J'arrosage du tas, ou la préparation du lizier. Chaque année nous per- l'Allée Blanche, la chapelle du Berri~ dons des mi11iers et des mi1Iiers de francs mée aussi • Notre-Dame de Guérison ' par la négligence apportée dans lP.s près les cures qui lui sont attribuées, soins dus aux fumiers. C'est le moment au Mont-Blanc et au glacier de de ch<m~rer de méthode et de réaliser de pèlerinage a lieu ·le 2 juillet: tes ce fait de sérieuses et vraies économies. manquent pas de mouiller avec ['eau Qu'on ait soin également de préparer fontaine voisine la partie malade de leur avec tous les débris de la fenne et de Ja Autrefois, le sanctuaire était plus près maison du compost pour les prairies. cier: celui-ci, lors de ~ fameuse • crue C'est un des mei1Jeurs engrais qu'on débuta en 1818, s'avança lentement, d Puisse leur donner. Ces débris seront ar. année, et démolit l'ancienne chape.Ue, rosé§. pour en facilitt.r Ia fermentation, reconstruite plus loin. avec du purin et Je tas sera recoupé La Vierge du Mont Thabor, sur la deux ou trois fois avant son emploi. fière de la Savoie et de 1'1taJie, est à 3192 Le compost est un engrais très em- tres d'altitude. Une minuscule église a pu ployé dans les fameuses prairies de la bâtie sur le roc, et le 15 août, jour de la Lombardie, qui donnent jusqu'à neuf patronale, on voit de vieilles femmes coupes de fourrage. On Ie néglige trop se hisser, de Bardonèche, au prix de chez nous et il y a lieu de prêter plus efforts, au sommet de ce pic digne de d'attention à ce fertilisant par excellen- rance des alpinistes consommés. Mais la plus haute statue de la Vierge ce, dont on ne connaît pas assez Ia valeur. WUILLOUD,

La Vierge des Neiges =

a:

Roche Melon. O>mme il faut, de pour atteindre le sommet, niveau dépassant tr~s mille part à 8 heures du matin pour - on SOl.rée· Les pe'lerins passent la .._...,la ~comme Hs peuveut contre des r~ )IIDttiS ..eu des neiges, emmitoufflés de a11 1111li u'il ~eur a falllu mon· et de couvertures ~culaire de la yaiJlée: la chaleur caru teur, même en plein été, les gel~ llltl t très fortes La messe est céleson · d , .•• erna in matin au lever u so1e~u. ne laisse pas d'être imposant au qut . mpa d'un panOra.ma. montagneux mco

a la

heu:

leD~

Je record? Non pas. Il y a quelques Prêtre de Valtournanche, l'abbé • h.tssa au somplusieurs gwdes, - qui forme la entre et l'Italie - une haute crotx de fe:'" llée sur l'arête culminante du lemsce tte dent gigantesque de 4482 pc,accessl sur ~ble seulement aux alpinistes en, tD1 vec

~rvin

ft!

Albert DAUZAT.

lève au sonunet de Ia Roche Melon, à mètres. Il semblait que ce fût pure folie placer dans un endroit aussi élev~, battu

toutes les bourrasques. Cependant, elle a sisté jusqu'à jour aux assauts des péries. n est vrai qu'elle est de date De dimensions énormes, la madone de Rocthe Melon a été élevée en effet, en 1 avec le produit d'une SOUScription parmi les enfants d>Jtalie. Elle est en les morceaux qui fa composent ont été au sommet par des soldats, mis 1 la dis1 fion de l'évêque de Suse par les autoritû

~

Comme le marin, le montagnard, qui sent son impuissan~ devant le déchaînement des éléments, a sa foi touchante, ses superstitions même, et il érige jusque sur les crêtes les plus Apres des Alpes des sanctuaires à la Madone, symbole de la grâ~ féminine qui dompte par Je charme toutes les fureurs; il dresse son effigie, tels jadis ses ancêtres ceUes des déesHtaU... Loo bloo; furent ""'"" sommet. ses antiques, pour conjurer les colères des Un peu au-dessous, un buste de tempêtes et des avalanches. Lnmon"'l Il • été H>é •• roœ..-, pre, de Il y a les vierges des neiges comme les Madone. Une cabane, maculle de vierges des côtes: modestes sanctuaires où inscriptions, renfermait des ex-voto en sont accrochés des ex-voto naïfs. Placées dans bre, "" k"!uds été Wsorif<s 1<s les endroits les plus élevés et difficilement censions effectuées par divers Ie fea accessibles, où la neige règne en maîtresse la consuma ré~mment, allumé, assure-t-oa, par malveillance. pendant six, huit, voire dix mois de l'année, C'est le 5 aoat que lia proœssioa annueJe

Pilll•

•i"""

•v.;.,.,

prin~s:

tronti~e

La Formation du Gotlt M Georges de Montenach

.

Sousdecem~=· en· vente, à la lïbrairie d.e ~ ·té de Fribourg un délicieux petit rlJn1verst ' . . . t très .

lm • mille choses très JUdiCieuses e . .....:s:ntes sont dites, dans un style Sim-Je J11e , ~~~~'~"et attrayant. Après avotr · c onstaté que pt se perd de plus en plus, l'auteur s efforct de ~ les moyens les plus prop~ l réagir contre le courant de laideur qw

"'"Nousontnône. . d""' "" ne pouvons guère le swvre ·œr ~

.l:"'~·

mrs développements. Bornons-nous et P'II'S de wn .''""Uont d': lOUs voudrions reproduJR en en ' à nous recommandons vivement la "" œux qu">nt"=' la N•uté de nos ""':• de nos villages, de nos villes, de nos ma-

.,.lques

aons.

lectur~

.

""'O.t a de puissants al1iés,

.. ~ . et n••Leunemauvais foule de serviteurs,

toutes les

llectives de ce monde sont l puissances service·coil règne sur nos démocraties =dernes et il les ] à tel point qu'elles croient souvent sern_r ge en lwi la cause du Beau, comme en témot. gnent tant de prétendus embel,lissernents ~-

i~contestablement,

ave~-

litaires. ·dA.- les On fait à propos du goftt les 1 .=s . se plus fausses. Les œu~ d'art les . moms iondisde cutables peuvent produ~re une lmpress mauvais goftt par ra place qu'elles occupent, ar :le désaccord qu'elles créen~. p Beaucoup d'arlistes ayant fait belles œuvres ont œpend ant c ommis un vilatn acte lies d'enlaidissement en les plaçant Ill oo e ,

~e.

sont. ·1 dansdistribue nos VI · Cela se vérifie tous 1es Jour;, les avec :les monuments qu on y ' partout. En plaçant la statue de Gamun peu d é un exembetta en fa~ du LouNre ?n a o~ citer pie de mauvais goût, Je pourrats en cent autres... ·-1 t Je connais des cri.tiques dlart' . avt:ses e . ui savent analyser avec finesse une déltcats q , . déshabillent une œustatue et un tableau, qm mais devienvre en quelque coups de plumeart,. le est fini . 1 dès que leur tc ' ?ent aveug eodsent autour d'eux de toutes tls s~accomm t les . Latdewrs poss1·ble s, t·ls n'ont pas de goi\ ···•ét Je connais de savants prof~sseurs. qui-me:; blissent doctoralement et ph11osoph1qu , les du Beau' nous montrent toutes 1es reg -1 d sa la nature et sa iin, et alignent sur le roe e in Beauté, dans la vie interne et e.xte~e~~s · d.tVI'd us, une foule de fonnules irréf t t ur 'sa· me sulfit de regarder leur crava e po 'r qu'ils n'ont pas de godt. ce propos il me souvient que mon pro. f ur d'esthétique nous faisait ses .cours, dessresete remarquables, et dont je prohte e~­ u dans une salle maussade, a ux parots core, d' e aux bancs noirs et tailladés, tachées encr ' •t ét anau plancher poussiéreux. Il y ava•.. une r . à entendre' dans un 1tllheu ublimes comme ge ironte cefui-là, proclamer .les. grand~s et s lois de l'esthétique P~llosop~tque. • • On donc bien ratson d attacher au!O\ll\ d'hui t:nt d'importance à l'ambiance qut entourera la jeunesse pendant ses études. n

vo~


SI faut créer autour d'elle une atmosphère qui la porte à aimer ·les belles choses qu'on lui enseigne, au lieu d'en être la négation vivante... Georges Rodenbach a dit: · c Les âmes naissent belles dans les villes heilles ,. et Vic. tor Hugo a proclamé l'inDuence de certains ensembles architecturaux sur ceux qui vivent et grandissent au milieu d'eux. Allez à Florence, là tout le monde a du goOt, depuis Je gamin qui crie les journaux dans les rues jusqu'à rla belle princesse indolente qui roule, dans son carrosse armorié, vers les Caseines. Le promeneur, malgré l'affreuse livrée m<>derne que la mode lui impose, garde dans sa tournure quelque chose de moulé, il a de bêlles lignes et de beaux gestes, les maisons sont sobres et discrètes, les cuulieurs moins hur· !antes que partout ailleurs en Italie... A .Mi.lan, au contraire, ville riche et .fa~ tueuse, Je goût est absent, et cela se voit dans les étalages des magasins, dans la mise des honnnes et des fennnes, dans les mobiliers, dans les façades des maisons, dans les deux merveilles de la viUe : le Dôme et la Galerie Victor-Emmanuel. Dans la Cité Antique, le goût était répandu dans toutes les classes, et les fo11illes d'Herculanum et de ·Pompéi nous montrent qu'il remplissait de son rayonnement la maison des humbles comme celle des puissants. La métropole moderne· où le goQ\ est le plus répandu est sans rontredit Paris. U, toute une population a le sentiment de la mesure en toutes choses, une étonnante justesse de coup d'œil, une horreur instinctive de tout ce qui est criard et disgracieux, un esprit d'adaptation qui met en valeur tes choses lu plus vulgaires. Dans une ville comme Paris, avec de pareilles prédispositions et de pareils instincts, l'éducation rationnel!le du gofit au· rait des résultats stupéfiants. Paris crée la mode et lutte contre elle, en ce sens que chaque parisienne sait corriger ses excentricités qu'elle n'accepte qu'avec dis. œrnement, et qui, hélas, iront ailleurs couvrir de ridicwle des fenunes moins fines et moins expertes.

Le peuple parisien travailleur a UQ ment exquis des nuances. Jamais la médinette que vous rencontrez, son talon mutin l'asphalte des commet de fausses notes, soit qu'elle ble des couletH"s claires ou des C011111,.,,.,.., cées, auxquelles elle donne, du reste, ment, 1a préférence. Allez à Londres ou à Bedin ou l les femmes de la même classe ne la pas, elles, la tausse note, elles fauront tes..• Le goQt féminin au îlieu d'être ment éduqué, perfectionné et porté à ximum de capacité est au contraire d'une perversion constante dont tout le de se fait complice et qui s'appelle: la La mode fait dévier le goQt en à des objets indignes de lui; elle tre œiJ, lui fait voir du joli, là où que du conventionnel et souvent du elle détraque, subitement, toutes nos de juger et de sentir. La tyrannie exercée par elle est ceux qui n'en subissent pas le iOUi une minorité imperceptible. Et ce sont, dans la plupart des cas, gens qui sont aussi bien brouillés goût qu'avec la mode. Les méfaits positifs de la mode sont nombrables, nous les rencontrons dans les domaines. C'est à la mode que nous devons les sions SIUcêessives de certaines formes tecturales, qui s'imposent tout à coup nos villes, sans aucun respect des lois l'ambiance Jocale, sans tenir aucun des indications que donnent les besoins, mœurs, l'histoire, Ie sot et le climat. C'est à la mode que nous devol\5 tion subite d'un certain genre de meÙbles viennent remplacer, dans nos demeures, mobiliers ancestraux qui reflétaient tant souvenirs... C'est surtout dans le domaine des- atc•U!I• féminins que la mode détruit le goQt toyablement. Elle fait porter des vêtements, des peaux qui sont simplement d'affreux

3"1 grâces champêtres et ne transformaient ~int, malgré les beaux draps, l~s gro~ses SOles et les broderies dont ils éta1ent duts, nos pay. combine des nuances dont la renconsans et nos paysannes en faux messieurs et en ~vrait hurler et que nous déclarons des dames pitoyables et grotesques! ravissantes... Nos grosses fermières ;rangeaient jadis, -val.ucl:o'éducation esthétique de Venfant sedans leurs armoires sculptées, des robes en ine si elle n'a pas, d'abord, pour but ~affn:nchir de la mode, de lui dé~ntrer étoHes inusables aux plis lourds et cassan~s, 1 son empire est usurpé, de ;!ul prou- des fichus magnifiquement brodés, des cod•elle n'a rien à faire avec le goQt pro- les de fines dentelles, des bijoux d'or et d'ar· _. qu dit et que ce dernier doit se former gent merveilleusement ouvragés. Considérez la pacotille qu'elles achètent et dehors d'eUe, pour pouvoir apprécier les dite~moi si vraiment il y a progrès ou d61 ~eur juste valeur... cadence? Quand on voit les classes supérieures avec Presque tout ce qui remplissait le logis peu de goQt, on est e~ droit de ~ deman· '1 n'est pas témérure de voulmr le cul- des petites gens d'autrefois s'est transfonné tfers ~ans les milieux populaires; d'aucuns en objets d'art qu'on se diSipllte et qu'on s'arrache. Vous faites passer sur vos ~~gères, pttendent même que la rulrture du goOt ne terait qu'accentuer chez eux le décla.~ment Mesdames, les anciens pots de CUIS!De,. et dans vos salons, vous transformez les anoen· dont i'ls souffrent déjà et lui donnerait une nes marmites en jardinière. aouvelle forme. En le faisant, vous manquez peut<tre de Je crois, rpour ma part, absolument le con· goQt mais vous consacrez celui des généra· traire. Les milieux populaires les plus _rusb_ques ti on~ disparues qui savaient parer d'un. re· et iles plus dénués de toute formation 10te~­ flet de beauté les ustensiles les plus vulgur~. La maison populaire d'aujourd'hui ne li. lecfuelle possédaient, dans. le passé,_ un senbment exquis des choses qui convena~ent à leur vrera rien aux antiquaires et aux snobs du uage, à leurs mœurs, à leurs besoms. . XXIe siècle. NOU& en avons des exemples en Swsse, Son mobiLier est sans agrément co~ dans toutes ces ma-isons, dans t~ ces c:t'a· sans intérêt et sa décoration est constituEe Jets qui, région par :région, se d1Héren~ent par des chrornolitographies, des vide--~es cotre eux, ayant chacun leur cach~t partie~~ en carton, des calendriers et des panophes lier s'harmonisant au paysage qui les enVI· de cartes postales. Ajoutez à cela des pa· ron~e, 1 l'horizon qui les <:::t~drr, s'adap piers de couleurs découpés en festons, ~ tint aux coutumes, aux oc..-up.tt.o.,,. des JX>- chaînes, en étoiles, et vous pourrez vous f~­ pt!lations et à toutes les exigences naturelles re une idée générale de l'esthétique popula1· et climatériques. Nous en avons des ex_e~p- re moderne. .Jes dans toutes \es pièces de ces mobiliers Mon intention n'est certes pas de raill~ campagnards, en Bretagne, en Bourgogne, la médiocrité, le dénuement ou la ~ne, ml!~ tn Lorraine si originales avec leur décora: seu:lement de mettre en relief le d!VOil:"œ q~l tion souvent naïve, mais jamais ridi~e, SI s'est opéré entre le Peuple et le G~?t. ~adi_s, parfaitement travaillés par des ouvnen lo· Je peuple avait du goQt, parce qu ~1 a1ma!t, yaux et consciencieux, par de modestes ~­ parce qu'il lliPPréciait les cho~s faites po~r tisans locaux qui avaient du goQt, sans savoir lui, pour sa condition; il savut les. ennobh!' que le goat existât et dont on ne retrouve plus d'une recherche d'art, tandis qu'a<UJOUrd'hw, les pareils même parmi les meilleurs élèves méprisant ses traditions, H met son suprême des écoles d'Arts et Métiers. bonheur à posséder ·les mauvaises imitati_ons Nous en avons des exemples enco~ dans de toutes ces nouveautés changeantes, tilles ces costumes regionaux, qui releva1ent les

et que Cldte sorcière nous lait admi·


88 du IU%e CO&mopolite, dont lia réelle pol6easiou demeure pour lui inaccessible. . D ~ut aussi suivre la mode et il n'en obfient Jamais qu'une caricature misérable. Enfin, dans UDe société aù l'arrent est de. venu, par Ja suppression de toutes les hiérarchies naturelles, la seule autorité sociale, il but, ainsi que l'a fait justement remarqu~ un grave penseur: c à défaut de la possession . • . de la richesse' en donner ·•''illUSIOn ~t VOilà po~uoi nous assistons, de n~ )ours, au triomphe de plus en plus tyranni~e du fa~ luxe dans toutes les manifesta. fions de ' en . 1industrie·• faux costume . s ch 1cs ~~Vals drap, faux- bijoux, faux bibelots artistiques, fa.ux palais en faux marbre tc etc. Tout est sacrifié A une fausse a~c~ et plus une chose bon. marché ressemble l une chose chère, plus elte • de la vogue et c'est Il qu'éclate la d~néresœnœ de n~re rr.:ntalité esthétique et eociale. Otacun. se pn~e de ce qui convient A son état, l son mEfl~, à son genre de vie, A ses ressources pour ~ aux yeux du voisin un peu de dre, qw ne l'aveugle pas!

19

se font jamais prier pour se r6pauclre (idenœs de toutes sortes, lui restai:U comme ~e tombe sur tous Jes secreta passe. Il. ne ~it presque jamais. se ~na.Jt à distance. 11 vivait cou._ se~ et solitaire au milieu des autres. 0a )'a.. vaJt appelé c Je ~ ...

sor;!

Dans le quar~er .d~s hommes, quand Il père ~chu avaJt fm1 d'expliquer que rhumatuwes ·provenaient de ce que son oade _ patemet, Ambroise Machu avait eu L. nez .. -lé ' • - ~ passage de la BérEsina, et quand Je ~e Fnspot avait, pour la troisième foi, ~s de.ux jours, raconté l'origine de la ~Ille Fnspot, conciet'ge de père en fils de. ptUs quatre générations, à la Halle aux fro. mages, la conversation revenait toujours SUl' le persoonage iacoonu. -,.Moi, d'iabord, toussotait 1e père O>lis en s mstallant au soleil, je peux tou·o~ vous raconter qu'iD n'est pas entré ici tout le monde. .. - n est venu par le tuyau de la che • alors? riana.it un autre. L'éducation esthétique des générations pr6. · . - ~i.s non! ... retoussotait Je père O>lis sentes est donc à refaire sur de nouvelles ba- Je veux du: que tous ici nous sommes entr'& ~; ~is vous voyez combien ellle sera diffi- par ~otection.... Ainsi moi, c'est M. le Curi de Samt-Grle'oire qui m'a recommandf. cde, pwsque le règne du mauvais go(lt a des - C'est boni... C'est bon! Et J'autre? Le auses profondes, moraJe$ et sooales et désauvage? ~~ de l'orientation g61érale de notre civihsation moderne. • tite Voill.... Un j~, j'a.llais voir la bonDe pe mère pour lui dezœnder une sortie q~d _re sauvage est entré chez elle avant mol. Figurez-vous, je l'ai entendu lui dire· • M'adame, si vous ne me prenez pas je vai • crever au coin d'un bois. • ' s CHEZ LES PETITES SŒURS - Le fait est qu'il est maïa-re comme un clou... DES PAUVREs - Et qu'!l a ~ comme trois! Dans •. maisoa, tout le monde, Supérieu. uneEt .qu'il a été lll3lade, après, pendant re, aumônier, sœurs et pensionnaires s'inté. sema me... ressa.it à lui. ' - Avec !out ça, on ne sait pas son nom? D'abo~, il avait gardé, sous Je paletot usé - On .lu1 a pas demandé... et cent fOls rapiécé qu'ill portait un tel cachet - C'est peut-être bien un banquier... ~ disti~on que chacun, en ~ voyant, était Ou quelqu'un de la haute. .. Iavolon~ll'e~t ;Nisi d'une sorte de respect. - Ça se voit chez les petites-Sœurs de Et Pll1S, Il était si mystérieux!... s Pauvres, ces affaires-Il... Alors que les autres boas petits vieux, et -:Moi! qui vous parle, j'ai connu au surtout les autres bonnes petites vieiUts, ne mows tr01a comtea. ..

pou.:

Le Sauvage

=

-

f*:., de., trmps, le sauvage continuait l tslir l l'karl des conversations et des feprds. Toujours seul, il restait habituelle_.t au bout de ~'endos; et là, il marchait des heures entières, ~e front baissé, l'œil ~. ne s'arrêtant que pour faire ~ gesà rapide plein d'accablement et de fr1stesse. PCJurlanf, des symptômes nouveaux se ma~t peu à peu dans son attitude. l)'lbord, il était moins brusque dans le • Merci! • qu'il adressait à la Sœur de le servir et de lie soigner... Au MJxd, c'était une sorte de rage ·polie_. Main· t~D~Dt. cela devenait moins raide et, parfois, Ull peu de cœur s'éveilliait sur ·les lèvres du IIJBiérieux vieillard... Mais c'était peu de

Peadant ce

cflœe! Ensuite, il allait plus souvent

~

·l'a chapeL

Je. Tout au commencement, il n"y avait mis les pieds qu'avec une répugnance à peine d6. guisie; il s'y tenait avec une froideur affec*' Aujourd'hui, il s'Y agenouillait et, même en serœine, il passait des moments de plus

y en ptus longs. - Tout ça, disait Je père Machu, c'es1 ben

4rôle! -

Bah! ajoutait le père Colis, c'etit pour mieux vu des Sœurs. - Oui, remarqua avec un peu d'amertume le père Fri~t, le fait est que, dans la maison, il n'y en a que pour lui. Tout cela fera comprendre l"ébahiS!ement général à la nouvelle que le sauvage demandait à parler A la Mère Supérieure. A .J'heure fixée, l'btigmatique vieillard quitta le bout de l'enclos et, le front toujours baissé, J'œil encore plus sombre que de coutume, se dirigea lentement vers la pauvre chambre où la Suipérieure des Petites-Sœurs recevait ees visites. La religieuse qui avait accept~. par ~is­ sance, la ch~ de tous ces malheureux à entretenir et à nourrir, était encore jeune; mais les soucis, le travail et la fatigue l'a. n;ent prémat!D'ément vieillie. Qui était-ell!e avant soa entne en religion... grande dame ou servante? Personne ne le savait; eU~ me l'avait sans doute oultüf. ~

...A quoi bOil te souveair du passé, quand le présent est si doux?... Elle re~t le Sauvage avec son bon sourire... - Eh bien!... dit-ellie... asseyez-vous I1IOil cher papa. Etes-vous bien ici? Mettez-vous à l'aise. Parlez-moi franchement. - Madame, répondit l'homme, sans avoir l'air d'entendre la question... j'ai quelque chose à vous dire.~ - J'écoute. .Parlez. - J'ai bien hésité; mais œ secret m'étou.f· fe; ~ant pis pour ce qui arrivera après ... - Ayez du courage. - Quand je suis venu ici, Madame, l'&t civil que je vous ai remis était faux ... Ce n'est pas mon nom que je porte. Je ne suis pas, comme vous l'avez cru, un malheureux comme Je~ autres... Je suis surtout un misérable... Tout ce que j'ai pu vous faire de mal ~ vous et aux vôtres., je l'ai lait... Je vous ai diffamés, abominablement calomniés... Tout m'a été bon pour vous nuire... Je n'a i que trop réussi, d'ailleurs, puisque j'ai eu pen· dant longtemps entre les mains une véritable puissance... nul n'a été plus acharné ni plus implacable que moi... Frappé par Ja justice de Dieu, abando~ par mes amis, je aui& venu échouer ici, chez vous que je détestais, et qui devez me détester maintenant.... Maia je ne pouvais pas manger plus longtemps votre .pain à vous que j'avais tant poursui. vies... sans vous dire ce que j'ai fait contre vous. Maintenant, que je vous ai dit une partie de Ja vérité, je suis plus soulagé,... et vous allez sans doute me maudire et me chasser? La Supérieure sourit et prenant doucement et affectueusement la main du vieillard: - Mon bon papa, dit-elle simplement, retournez à votre place habituelle... c tout celA, il y a longtemps que nous le savionsr... • (D'après Jean des TOURELLES.)

-------------

• - Oui, mon vieux, quand ll10U annd· père était enrhumé, it éternuait si fort que ses cheveux tombaient de &a. tête. - Blagueur, va 1 - Il portait perruque.


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Variétés .UN_ CIERGE MONSTRE

Les faits-divers • <!e's ÏOUI't\11pc quotidiens

REMEDES DE NOS GRAND'MEREs Veut-on un exemple de l'explication par la science moderne des effets de ~s. remèdes. transmis empiriquement, dihon, de siècle en siècle? H•'rmo;r-r,.·f,. les épidémies, recommandaii migations pour détruire les •m•tsrrres. de la maladie. Partant de là on les nr~•;-. ..• encore, il y a cinquante ans,' très CO!lscien.~... sernent, dans toute chambre de naigre, baies de genièvre ou sucre je~és sur !!ne pelle à feu rougie. miasmes més par les médecins qui pas su les voir. les fumigations u1sparun!ll de l'arsenal théra.peutique. Eh constaté aujourd'hui que la fumée par la combustion de ces substances un produit - aldehyde formique ou qui tue radicalement en une demi-heure bre de microbes d~s plus dangereux 'le cille du typhus, le vibrion du cholér~, d· tres encore. Les « remède3 de bonne femme avaient donc parfois du bon.

!'OUS ~pportent pa.riÔis des nouvelles sujettes a caution. TeJie la suivante: • Il existe à Long Island une fl'-brique de CJ'!rges tr~ connue dans le monde ecclésiastique. On VIent d'exécuter là un ltnninaire qui s~ra le • chef-d'œuvre » de la corporation des c1erges m<;>dernes. Il mesure 5 mètres de haut et 45 ~enhmètres de diamètre; il est rehaussé ~e feu!ll~s d~or et de peinture; il pèse 360 livres et Il coute 8000 francs. Il a été COJltlo mandé par la congrégation italienne de Notre. .~a~e d~ Carmel et il sera placé au Vatican, ou 1! brulera pour le repos de l'âme de Pierpont Morgan. II brillera pendant neuf ans. ,. Un cierge répondant à la description ci-dessus peut-il brûler normalement et œ durant 9 ans? Vaut-il 8000 francs? ' Si lw de nos lecteurs, cirier cOIJlPéteut, veut nous dOCUOlenter à cet égard, nous publierons volontiers sa réponse. RECETTE oooooo

EPIGRAMME Un érudit a retrouvé une épigramme de Jean Racine, qui fut composée à l'occasion de la victoire française de Steinkerque remportée sur les troupes de Guillaume III d'Orange au dix-septième siècle. Le voici: Si César vint, vit et vainquit, Guillaume vint et vit de même. C'est -un vrai César en petit: Des trois choses que César m, II ne manqua que ·la troisième.

O-<K>-0-o-<>-O

ECONOMIQUE

Soupe brune aux pommes

1'/, litre eau. 500 gr. pommes de terre tno gr. oignons 50 gr. graisse 40 gr. farine 10 gr. (!'/, cuiUerée à soupe, arome Maggi Sel, poivre et nruscade.

=

l assiette 3 cts. laver les pommes de terre, :les Bien Le Guillaume d'aujourdlhui risque bien qUe les couper en petits morceaux et les mettre l'épigramme lui soit, dans quelques mois ap. pliquél , cuire avec l'eau et le sei nécessaire. Hacher des oignons. Quand les pommes de terre soat ~ à peu près cuites, faire roussir la farine awc FRANÇAIS FEDERAL la graisse, ajouter ensuite ~es oignons et COQo On lit sur les laisser passer, carte rose, de tinuer de remuer jusqu'à ce que la farine ait notre année: pris une teinte brun clair. Puis délayer avec • Ce laisser-passer est personne) et inac. la soupe, mettre une pincée de poivre, une cessible." idée de muscade et ·laisser cuire lentemeat Cela veut-il dire qu'il n'est délivré qu'à de encore un quart d'heure. Juste avant de drelt' très hauts personnages?... ou bien est-ce du ser, ajouter l'arome Maggi, en remuant. français fédéral, tout follement? Cuisson: trois quarts d'heure (2 heuret 0000000 dans un auto-cuiseur).

vtmatve (Q)~{ ijJ\l~J~ DE lA

.Soeiêté \~'alai~at)f}e d 'édu~aticn Pu~lication du MUSEE 'PEDAGOGI~UE L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons d'au moins 8 pa~es, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'aunée ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

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