No 02 l'Ecole primaire, 15 Février 1919

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L'Orpheline 1Ellbe avait onze ans et venait de faire sa première com1')Union. Petite, pâle, ohéli"le, d ie ·awaraiissait, sou1s ses :vêtennoots de deuil, comme un être spirituel ayaitt [Pr:is par ha· sard une forme cot1por~Hle. Ill y aivaiJt sur ,sa figure brunie, sur son front décoUJVert, dans ses yeux d'où jaitlis· saien,t de douces clar,tés, à la bouche où ae so1Ur.ire s'ëipanowiissai,t rarement, une te/Me ern,, preinte de 'tristesse, d'intellligence et de force d'âme, qu'oo était ·ému. Su.r ce hèle COllPS, Je mallieur cl le courage a1:tüiaiealt ,Ie respect et l'admiration. En deux mois, le père et la mère s'en étaient affil és dans ile seiu de D ieu. Us la,issaient qua'tre enfu111ts en bas âge, dont l'aînée atteignait sa dixième année. Gétait ,la pauvreté, ,sinoÏ1 la mont, pour cette jeune couvée, ~oon.donn.ée dans Ilia soilitude de son nid. Un oDJdle la :recueiJJ!it aivec amour, donnant ainsi à ses enfants de 111ouivea~x frères, mais grevall]t par là son budget. Hêlas! ce ne fu.t pas ipou:r 1!011g1l~s. ·La mort le prlt, lui aussi, six imoi<s ~}rès, faisant quelques orphelins de plus. Sa veurve, dans findigenœ, ne put garder que ses pro1Pres enfants. Et les neiveux se troUNèrent de nouveau sur ne pavé, atlewdant :Je pa•radûs ou Ja aharité. ,La charité ivint, mais pour aes disir,erser. 'frois famiUlles en ipriirent un, cra commune ~e chairgea du quatrième. C'es't une dame étr:mgère qui, fouchée de coi1111passion, adopta il.'aîuêe. Pllaise à Dieu que cet amou!I' des rpefüs, qu'ellle puisa dans 1'Eva11giUe et dla11s son cœur, soit 'le « verre d'eau » donné au nom de Jésus-Christ et ,Lui fasse obtenir Ile olcl:!

fi ]',ai vu plusieurs fois ùa 1pawvire orpheline, ma,rclta!111t, à 1raive:rs Qes .mes, tête ba,issée, l'esprit UJ1'éoccll:J)é. EJD!e devai1 [Penser à ses morts ou prier. Une ,t oux sèchè secouait de iemps en ~ s sa IJX)itrill1e faiti,guée. Elle n'aivait que 1e souf-

file. D'.ûn~tinct eHe a imail ri'éîlise et allait vers

,Je pirêtre, ami et père de Ja g;rande fami'llle pa roissialle, sUJl'WUJ1: de ceux qui n'on't ni pè ni ami. Elle 'lui ,pai1lait a1Vec confiance, corn elhle parlait à D ieu mallgré une titrn<idire native Ne poUNant prendre ,que peu de nourriture elfle venait aiu presbytère ohercher ce qui ,la ipouvai,t iflatteir. Elle remerciait fol.lljours avec effifusion, Iles •larimes ,pedanit ~ ses pa'IJU)ièff''8, C'était attendrissant.

~ Un ,joUJr - f étais présent, - ['enfant viut voi,r M. Ile curé. Mais el!lle n'osai,t ouvrir bouche et :nous sen,1ions qu'elJle a,vait quelque aho,se à dire. Encoocagêe par 11a bonté et .Jes questions du prê'!Te et ,1evant 1Jes yeux, elle arvoua qu'elle était venue demander une messe pour ses pa reufa mais ,que, rr'aymt rien à doooer po ies honoraiires, ellile n'osa~t formuileŒ" d mande. Devarui ,oette piété fifülle et cette foi subli· me, •l'émotion nous gagna .... Le [oodemain, Ile Saint-Sacrifice fut offert à son intention. ale y assista aivec ses sœurs qu'ellle avait ,amenées. Ell/le se :tint ,si'\eru:ieuse et œ"ecu.eillie, g1r-.we acvant U'âge, priant dan touite 'la si,mp1ici1é et 11a caindeur de son âme, A '.La we d'une tclfo iruortu.ne et d un 1e:'1e vertu, farvoue ,q,ue je rus fel"Vent et q u de towt cœwr, j'imp1orai.s Dieu de bénir cellt<! enfant ....

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S0~1étè valai~at)Qe

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Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons à 16 pages, la couverture y comprise, et autant de eupplé· ments de 8-1& pages pendant l'année ordinllire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

Pol.!Jl'quoi en iparlatllf: d'e!!Re, ai-je mis le verbe au passé, comme si ['histoire était fic tive ou col1JJltle si :rrn1tJhe1ine n'était plus? Ceflf:e histoire est ivraie; eit m petite poitri naire eslt oornre IYi'V'ante, dans une des pa· roisses frontières. Mais, en écrivant ceci, i1 me semblait que je co!l)iais 1.lille jpa·ge d''aUJ!.refois et que de tel& faits ne ,s e :présentaient iplus aujourd'hui. .& t-œ une erreJIM'? La foi suscite-t~]le touùours, dans nos cœurs œ•amour de Dieu, fa COtll'Wassiou des pau vres, Ua resi~ation dans [e maJheur, ou une sain1e émulation en !Présence de ces ver· tus? A chaicoo de nos œ.cteurs de ~ r e .

Suisse fr. S. Par an: Union postale fr. S 50 Les abonnements se règlent par chèque postal IIe 56 ou à. ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ee qui eoneeme lœ publfoœtlon doit être t1dreS11é dlreetement " son gérœnt et londœteur, M, P . PI<iNAT, Seerétœlre œu Dépœrtement de l'lnatruetlon publique, " Ston,

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enfants que ce qu'on souhaite l Fènelon.


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Sommaire do Supplément N° 2 •Ensetgnemenit mora'l et ,religieux. -::Le maître et son autorité. - La-_mission aictuelJle de l'instituteur. - De la méthode. - Assurance des enfants en vue de leur édlucation 1prOlfessionneHe. - 1Ma dasse (1croquis). - Partie pratique: Mora[·e et culture nationale; corn· posi:tion; suiets d~vers. (Couverture : 8 '.pages.) 1

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Sommaire de cette llvralsou (Cette annexe a 32 pages) Nos .trois créanciers. - Pour faire son .chemin. - Vr\Qégiature ratée. Trousselard. - Qui tr~ embrasse mal étreint. - Le disparu. - La sac-0,clle rperdue. - Un trillion. -- La ,-petite drapel!le (-croquis frilbou.r1geois). - .La ;plaine du Rhône. - Les ,pertes maritimes de la guerre. - Le siŒence. - La nuH des morts (lélgenide bretonne). - Un lièvre en son gîte songeait .. . - Un talbleau d'adualité. - Le -plus grand sous~marin du monde. - La rose du Viatiican. - On ne ipr:ête qu'aux rkhes. - Causerie salée. - Le salut .m~litaire. - Variétés. -o-

Loi sur les traitements ·La Comtt1ission du Grand Consei!

chargée d'examiner Ie 1prodet de loi sur qes traitements - dont l'Ecole primaire a 'PUbllié le texte en son temps - va se réunir incessamment sous fa .présiden<:e de M. le délputé R. Evêquoz, consei'ller national, dont la s,ym'pathi-e à la. cause dru personnell ensei-gnant est bien connue. 1Pour éclairer et renseigner la Commission sur le nouiveau :pro,jet, le Déjparitement de l'I1nstmction publique a été -clhari:gé 'd'étaiblir, au préafahle, quel1e en sera, sur iles bases 'proposées, la justirHcation finandère, savoir la déipense -que son adoption telle quel1le en-

traînerait. H est résulté dU! ta\b'leau et des évaluations fournis à cet é~ard, en tena1111: compte du nombre des écol~ et 'd u ,personnel enseignant en fonchon,s ,pendant 1-e cours scdlai:e 1917-18, q~e la dé!pense à assumer tde1passera '1e million (1 04 7,000 soit 700,000 fr. pour ~es con{munes et 350,000 'Pour ·l'Etat, à suip1poser que les prolp.ortions ;prévues au -profret C/3 et 1 / 3 ) soient mamteniu·es ipa; 11.e GranidJ ConseH: . . . Void comment se repartirait le chiffre ci-dessus de 1,047,000 : Traitements 836,800 :Primes suwlémentaires 103,760 iDêpla'.cements 45,100 Cours icomtplémentaires 45,880 ·Maîtresses d'otwraiges 15.46.0 Dans les évaluations qui 1précèden.t n'est naturelilemenll: ipas entrée en ligne de compte la iva1leur des ,prestations en nature spécilfiées â l'art. 3 (soit logemellit convenalble et 4 stères de bois) . 1

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Part de l'Etat au traitement et rencbérlssement :Le personnel enseignant ,primaire recevra encore dans ice moi:s - sttiivant :promesse qui lui a été faite - un acompte que transmelftra directement la Caisse d'Etat. Oe premier versement sera :pOur .chaque intéressé de 'fr. 150 ou 200 •le üé!partement ayant cru deivoir en établissant deux ·dhiiffres d-i.;fférent;, tenir icomipte, -comme il coOJVient, de certains. fadeurs 1pç1rmi lesquels en~rent notamment le .genre de brevet, les années 'd e ser,vi'Ce. la prime d'âlge, 1~ déplacement, toutes ,consitlérations qui justi\fient l'octroi d'·u n a-compte un .,peu 'plus êlevé. Alprès la 'clôture :du cours scofaire et la réteption des rap1ports de M,M. les ins:_pecteurs, s'e'ffe-ctuera la règ,lement 'du solde sur leque'l, nous l'avons dit, it1 sera préleiVé éventuellement la cotisation Ide la Caisse de retraite et l'abonnement de l'Ecole primaire.

Renchérissement Pour le cours scollaire 1918-191 c'est

le décret du 21 mai 1e ·cette annee ,~m sUlbsi.ste quant au regJement ·de 1 mdemnité de relllClhérissement ,prévue pour le .personnel ense~gn~nt primaire. Nous en rajptpelons les chilffres ;POUif la gou,verne des intéressés: fr. 55 ipar mois d'école aux inustituteurs et institutri:ces mariés, ainsi qu'à ceux non mariés ,qui s'·éta:bllissent pour Œa durée de '1'éco.Je hors d-e leur q.Qmicile, et de fr. 45 aux autres membres ,du corps

enseignant. L'fiat partidipant à cette al'loçation %, l'indemnité de fr. 55 Se répartit 'Par .fr. 33 et 22 et cel'le die 45 ·fr. ,par 27 et 18 ,fr. 1par mois. C'est donlc sur ces bases qu'à rpart le traitement légal le personnel enseignant doit être réglé ,pour le cours scofaire aictuel. ,Pour citer un exemiplle concret, u.n instituteur (ou institutrice) marié ou déplacé, recevra '))Our 6 mois 330 fr. ( 198 de 1l'Ertat et 132 de 1a .commune) à titre de SUP1plément du traitement légal. Uindemnité de 1918-19 représente ainsi pour l'Etat et 'les communes une majoration sur icelle de l'année vrécédente où, ;pour 6 mois d'éJcolle eLle n'était au total que de 300 fr. ' à raison du 60

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Vétérans disparus (.Iules Lmsier, Emile Oermanier.) No~s avons ~ppris, <tr:<>1p tard !pour 'J>OU.yoir le mentionner avant ce jour, le d~, survenu dans Je tourant de cet hiver, d~ de~ 1Vétérans de l'enseignement qui av~ient encore !J)rati,qué 'Oendant le derruer cours scolaire. Ce sont MIM . .fu(es 1-:uisier, ·à '.Leytron et Emile Oermamer, a Vétroz, q,ui ont l'un et

l'autre été emiportés par la grl~pe a:près ,quelques jours seulement de maladie. Ayant à leur actif environ 25 ans d'ensekgnemen( les regrettés défunts ont bien mérité du 1pays ,pour les Io~s et dévoués services rendus à la cause de l'éducation de la jeunesse. 1La :perte de M. Luisier au-ra été 1>ar1:iculiêremerut d6J)forée :par la Chorale ides instituteurs ide :Marti,g~ à laqu.el'le il a1pipartenait dès 1e début comme membre \fondateur et directeur. - o-

t Mlle Céllna Marat 1Le ·18 ,jaOJVier, le personnel enseignant de Baignes ainsi .que de nombreux 1parents, assodations et amis accompa· gnaient à sa dernière demeure une exce'llente insUtutri!ce: :Mlle Célina Maret, décéidée là 'l'âge de 35 ans seulement, ruprès 17 ans d'enseignement. file a- -vait ,débuté ià OJ.amoson :pour ;pratiquer ensruite là ·Rechy, Verbier, Bruson, 1Bou'llg-St.., Pierre et G e Qiâbl.le où la maladie qui devait la terrasser l'a surprise à fa tâdhe. Douée du caractère le pfos franc et le plus aimaible, dévouée ~usqu'au 3 acri'fice, el~e édifiait tous ceux qui l'aprpro1dhaient. 'Souffrante déià l'année dernière d'un mal inexorabl.le et dont el'l-e prévoyait 1cll,airement l'issue fatale elle continua sa !besogne du cours sc~laire 1917-18 avec la sérénité, le calme q1,1' elle auratt montrés si rien d'anormal n'était surivenu. Ses rvaicances furent un loptg,_rmartyre s~ippcrté ~vec un couirage her:oi1que. Jamais 'la momdre -ptlainte ne s'exlhalait de sa lboruche qui ne s'ou• ,vraiit_,que 'Pour édilfier, ,prier Dieu ~t remer1cier iceux -qui fa soignaient ou ,pensaient là el'le. , 0 vous tous, ,c~llèig~es ou amis qui 1a~ez connue, ne 1oulbhez pas dans ,vos lprieres. V ne amie.


IV

L'Œuvre des Colonies de vacances

"bonne volonté qiui, .par leur charité, leur travail et leur dévouement auront con. trihué à la réussite d'une fondation vraiment chrétienne et qui certainement âoit appeler la ibénédiction divine s · tous ceux qui s'en occupent.

Ohaoun a ,pu voir comment une Association, .qui s'est Î!ltllJ)osé comme tâche d'organiser à Sion un service d'assistance pour les enfants suisses nécessiiteux et 1111a~adiJfs, eS1t 1parvenue 'à un résultat ,presque inespéré: Dès le 1er juillet dernier, une petite colonie scolaire put être fondée aux Mayens de Sion, grâce à l'activité du Comité, grâce surtout à la générosité des Autorités et du .pu!Mic tout entier. Une telle œwvre philantropique était souverainement nécessaire. C'est sans doute ,p ourquoi elle· a aussitôt rencontré la plus vive sympathie. On verra moins, désormais, de ces enfants :pâles et C!hétifs, privés de soins. ou manquant totalement de cet air 1pur et vivifiant de la montagne, :partimlièrement à l'époque si déprimante des fortes chaleurs estivales; en outre, ces enfants .pourront jouir d'une vraie vie de famille et bien disdplinée; ils seront occupés et à l'abri des influences pernicieuses de la rue 1pendant que leurs ;parents ne ,peuvent les surveiller, étant appelés à ces durs travaux .qui seuils leur permettent de gagner péniblement le pain q uotidien. Naturellement, tout don sera accueilli a1Yec reconnaissance. Des facilités sont accordées en .ce qui concerne le mode de ,paiement: ce dernier ,p eut être effectué -comptant, par annuités, et même ,par disposition testamentaire. Les noms de tous les généreux donateurs seront ·publiés aussitôt. Enfin, à la Colonie fi1g;urera un tab,leau sur lequel seront inscrits, comme membres fondateurs de l'œuvre tous ceux qui auront fait un don d'au moins cent francs. Tout donateur sera membre de droit 'de J'association, soit isur sa demande écrite. Dans ces conditions, on peut espérer que l'œuvre si bien ,commencée pourra prospérer g_râce là tant de ,personnes de

ssm, ann~e

SION, 16 F6mer 1919

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIITB V.ALAIS.AXD D'EDUCA.TIOX

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Le Jeune catholique Ce cliar.mant 1petit recueil m.ustré, d · dié, icomme son titre .t'indique, à 1 jeunesse icattho1ilque de la Suisse ro. mande, a inauiguré sa 9e année av sa Hvraison de :jaI1JYier. Né en efifet, e 1911, il a donc ,t raversé 1a 1période · ni\blle et désastreuse de la guerre sa être etnlP'orté par la tourmente mondia le, dans 'laqu~le hé1as! de nombre ipériod~ques autrement ,vi,g.oureux e 1plus an1eien:s ·que lui onrt été ifatafome engJloutis. En ra\PlP~ant au d&ut de sa livrais de 1919 .qu'il vient d'accomplir ses ans, 1e .feune catholique s1exiprtme ai 1

si: « En vous souhaitant 1dhers enfan ainsi qu'à vos 1bons 1Parênts, ,une sain et heureuse année, ralf.llpefez..vous to iours qu'on peut grandir de ,quatre m nières: en ,taille, en sagesse, en 'bont en amour du bon Dieu. C'est très hi <le croître en taiUe, c'est mieux de gra dlir en sagesse, et c"est ~~ore mieux d grartdir en bonté et en amour du bo Dieu. » Remàr:quons que ce petit recueil, do la rédaction contiinue à se trouver Valais tontient, à côtê de charmants r dts, une ,paritie sc~aire fP!O\J)rement te, inaugurée di.,puis deux ans seul ment, et dont 'l'introduiction a été salu avec plaisir par 'le .personnel enseignan et la jeunesse des étoles, ,p arce que re dant airisi de meliUeurs servkes. P llà 'le !Petit journal joint mieux enc-0 ~'agréal)le à l'uini1e, afin de ,réaliser a 1p,lus (Près le ,programme qui inspira s

Ensetanement moral et religieux POUII" ê!ever un enfant suffit-il! de donner, par des eiœrciœs awr~iés,. la force et I_a aoup.esse à se& membres; d~orner son esl[)nl de CIODll',l,ÏS5anœ5 variées et sdlicles; d'all1!1ler enlia sa vdlonté d'énergie et de coura,g~? Non. On pem êl!re un arthDère vigornreiux, un uvurt remairqual,le même, et pourtaint demeurer un fort ma!lhonnête 1Jto1111ne. Qu 'iillljj)orle, ta elfet, d'~!Jl'e fort Sli OU ate sait utiJiser sa forœ? Sad peuit se dire vraiment élleiv~ cdui dont J•in1elligenœ est 6c1ai,rée ipa,r [a vérité, et 1e cœm fo111t1é à lla pratique de la vertu. Or, la religion est meiwetlleusement outillilée pour procurer J'un et 'l'autre de œs, biens. • Demaslez à llll petit enlfanit, di,sait Œe philolClple JCAiftroy, d'<>ù vient J1homme, où H va, œ qu'il est venu faiire suir la !eflI'e . . . i!I ie uit • Une au.tre c0!16idéraition non moins ~ t e , qui semble militer aussi g.raindement en faiveur de cet enseignement, est i!'êtat de 'U'IIIDSfœmation éeonomique et inle<lle,cluelii'.e de notre pays pa,r su.i:te de l'extension de la irande indu.strie. Qui a ta.nt soit peu obser:vé r&me du ,peuple !(lljperçoit vite que son hori· z?-1 intealedudl s'eslt élla.rgi; or, sous peine dune ,rupture d'équiilibre moral , qui serait des plus ué'iastes pouœ- l"oirdre social, il est de toute nécessité d'agrandir aussi 1 dans des p-oportions au ,moiœ égà1es, le œrole des coooai~ .r_elligtiewses par un enseignev11Va111t, ~la1r, m61lhodilque, a;Aprofondi et ~ - Dl n est plws ·iem\Ps de se payer d'il-lulica&: car 'le résuilitM d'une iner,tie COlli))abt:e ~ ~ matière serait des pilus dangereux, ~ que le prouive IJ:'otbser,va!1oo des faits so-

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caux. La pari d'adion que la religion a dans le ~eur, même temporel des ipe,upiles, n'a ~ailleun ~ écthappé à des esip11its fort dist ~ . ~ MOOJtesquieu affirme que fa re· hg1œ ~lfmle, _qui sembile nàivoiir d'objet que la f«LC1té de 1-au.itre vie, fait encore notre

boruheUT dans cefllle-ci. Et jpln.ts près de nous, le gir.runti sociol'ogtue ,Le pllay, le 1posiüviste Taine lui-même, aworrtelilt tOUJS les dieux rie même ii,moignage. Le fPremÎeir, al1!'ivé au ter,me de ·se:, iolllgue.s et ·colllSdell!cieUJSes étu-

des sociaUeis, pose ceitœ conclusion, que ile plus hrurewc des peu)Plles est cellui qui observe le mieuix ~e DêcaQogue. Le ,seico,nd n'est pis moins suggoot<i,f, qualnd i'I ipa.rJe de '1a reiligion comme de lia gaiallld'e paire d':aüles irndi•spensa'ble pour maintenÏ'r illlh~manjté au-des1srus du dloo.que des pa,ssionis bestia%s. Co[llclluons ces citations par un mot de O. Washington : c Un peuipl',e ,saru, relligiOU1 e,,t 1.1111 1peuip1le ingou,vernaWe et rrnûr poua- rra ser;v iitutle.• : _L'éilu!de de la relig'iocm c0tm1p0I1te un triple ~eit; le d0g1me, da moralle, le cuHe; on doit mêrr.ie y a~ouiter IJ'hÏ'stoiire du pewpCe de Dieu et cell~e de IJ"Bg4îse. 1 Quiant à lla iœfuode wsitée en la matièr<!, ell1e e~ tout iiirudiiquée par la [Pratique de Noke-Se1gneuœ- Jœws,-Chriislt liui-même 1 le d1vin 1nstï:twteur qui, n,ous di,t 1l'Ev.runig~le commen· ça [PM" IJ)raiti,quer sa 1111oralle ,aivant dlenseigner. Que 'le ,maîtire doone donc aivrun.t t01Ut rl''enseigi!lell'œllt vivanit de l'ex.ear~!e, qu'i!l fasse a,imer soo enseignement en se faisarut aimer lui111!iême, C'est Il urn. !])Oi1111t de 11a p11U1S hauie importance: le reste viendra par surcroît. T~inoos sa_n~ ,pilws, eit la cooo1lllsion qui Sie dêgaige Ja •VOICI: le maître qJlllÎ De fari,t p3.S de ~a fotrma,t1011 mo.ria[e elt relligieuse de ses éllèves. l'œUMre de soo cœuir, rrm11que au p[us essent1eil de ses devoirn d'édUJcateur et même de citoyen. 1

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Le maitre et son autorité · V~wtor-ité du. 11mîltre 11!e,s,t pa,s autre ohooe que 1aJSIŒn\drulf mora[ exercé pair lui s,u.r ses élèves. , Elle est faille de oamme, de fermeté de ta.ci, d ·un:e voil.oofé maîtres:se d'ellfe-même 'qui 3'~1t aive:c ~fü et sans à COUl))S. Ce1te par· faiilte sérémité da111s le oomrnandement aussi éJ!oignée de 1'iner,tie que de l'iagita,t ion 'tébi,ile,


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10 prqportioo aivec ~es iressources de ra fami\J!e ()11.lrVlfière ~es souc~s de tOU1tes sortes, awcque)e les enifa~ts ne restoot pas étrangers, chez lee farmi\llles de mobiJli,sés ,fangoisse de tous leg ,irrrs1iarn,ts pou.r urn rmembre absent, toutes œa cau:ses auxiquelUes sortd: venus ·s 'a!jouter les ma~,x œusés parr fa g;r~i:we,. soit qu~ les ~n,. fanits y aient ,paissé eux-memes, . S?it <in:- 113 souffrenJt )Pair coutre<OU\P des d1Shc1its qu efile a apiporlés dans lie butdget de la fa11_nû11le ou ~Il faiit que '.a :pa111vre mère ,pewt moins que J~· mais faire ra.ce à sa tâche - tout ce~a fai 1que jaimais ei11JCore aufant de ,petits . !1/11'51agel souffreteux et 1Pirto!}"aŒ,leiS n'Olllll dejpUIS loog• mJPS t.l'andhi, les portes de l'école. Or les mêmes caUJSes qui lllllisent aux en fa.ruts ;gisserut aussi sl11' les n:nîtires; poM" e. awssi füuig,menlllJtion des ,~ra11ements est lo! de cotnUJe1t&er 1re rell'cihénssemet11~ de la v,1 d 'où pr:i1V1a1ticms, ·soiUiCi-s, ocooipations sumu ,mêrai~es· de pi.,uis 1'atnnosq:füère mora,le fourde q~e imus r~S[[)irons pèse combien pl ,s'll'r nolll5 qui poUJvons co~endre et ipafüi1serl Ce ·tt'e<st donc !Pas rnaiurellemen-t, en no ,l,ais.sallll a1Ber, ce sera par un effort de volon êt d 'ralmO'Uir que, maJlgré toim, nous, ~ous r ,sraisirrons i a•entree de ce nou,vel h1ver,Dl ne su•i:f~t ipa.s que nrou.s accormiissio con1vmall:Jlemen1t nomre !!J:iaiva,il ,scollaire, q Réd - Les deux articles ci-dessus nous an.iivions au bout de notre pr~N!lrJITII• sont tirés d'un !Précieux manuscrit en 11 fa,ut .qµe oharque maii111, nrous pensions, nous ,rendant en olasrse, auoc misères de to cours d'imlPiressii.on .p.0ur former un opuscuJe que ne taiI10-eront rpas à possé- tes sortes qui aissailillerut nos ~lèves; œ!l~ no sera faici,le pour peu que :nous clherch1ons der toutes nos ocoiles ,ainsi que les complénétrer dians ,Jewr mirHe,ui, à erutrer en c 1 missiOiilS sc.oll. aiœs. taci: ,aivec :leurs faani,l1Jes; e't, puisqu'cr.'l :n' IParS en notre pouiv,oir de rreux donrner lli. noo ,rifulfe qu,i 'lwr .inanqure, ni de souilllger Œeu dt' fardeaux bien soUN~nt trop Œ~ La mission actnelle de l'instituteur épaules pouir eux, donnons..iJeUJr du moms ce 9;u;_1l en notre IPOuvoir : une artmosphère de ·Joie, J.miais comme aitioourd'hui les enfants 001nlfiaruœ, ,dl'aiedtioo; que, dès Oeur eni\Jr~ n'ont eu besoin de trou1Ver l U.'éicoile un foyer ol~sse iJLs se senlern~ clhez eux, en famvlll 1 !Pll'isvblle eJt joyeux. 0 arutée en am:ée, à meque, Ji 1POS1Si1J:;Je, des innages_ e1: des Neu.r s fa <Sllllre que se proQongerut iles effelts de la ~,asrseDlt de la classe u11 lieu a1111ia.'ble; mais s l!irqpilre mondiaJe, à mesure que· Je~ _cond1tio~s tout, qure dans rle cc.eue ohaud et .dévoué . é,ooo,omiques devienrnenit ;pll.WS d1M1dlles, à ~emaître dhaque éllèive tr'Ou1Ve w véntalJle as1'l sUJre que pèse plus ,iou.rdement œatmosiphere que s; réalli,se, a'll! rnoin,s en partie, ce qu' de tris1esse i,rrêJpia,rablle de totliS Qes maux que dti,t de Wamou,r materne1 : .chacun en a sa pa nous virvorus, nous voyons arriver à l'école et tous œ'onJt tout ernJtier; que clta1que êlève i _ dans nos v,iMes sUŒ"touit - des oofants d!iMidueHemeOJt ait 1e sen'timent que son IUl .imoiillls ·résis~anits phy,si,quemenit, et -. chose t,r e s'irnlléresse à: .fu<i, qu''Ï'l Jl!aime, Uui, pa, · p!us 'tiliste 001Core, si possible - n1:oins joyeux cu.!Uè.remenit, et qu'i1l artterui beAUK:OUIP de 1 de vivre. Les restriction1s aQimenta1res, ie fe!l· A, œt égiani, rô.en ne seora ea'ficaœ comme l ohérirssemelllt de 1la vie, a!bsoŒl\llll1ent hors de

se relfilède

dehors: dain,s la ~ h e , la '!eruue le r-egarrd 'le ton de la voix, tout dénote queJllqu'oo quia sad ce qu·i velll~ et qui est ~cilié à maridher diroit au bu1. C'est œt ensemlble q,ui donne aux parolles, ruux ades, d.'~n maitre « wn de ne sa~,s quoi • qui les rend 1r1résistiblles, non seiuteimenrt pollllr les bons ~lèves, mairs pour toulte la cllasse. L'w.torité dru maître a l1ln prestige moral et est tout l"o[PpOSé de « rr ':aurtoritrurisme •. Ce~ui-ci intil!Tlide aiSlSeJI"rvit; il règne en desipote; iJl iOl)llique la 'n!éga,tiion b11uta!le, od~eu:se de 1a personralut.ê d'autrui. Au contraire, l'auto-: rüé w.iaie resipoote Ua dignité de ceux sur qui eOOe agit, e:1rre ne s'éilialbM pa,s ipair fa for~; elle s'adres,se à 'la cOOJSCience et eLJe obhenrt la soonni,ssiOlll volon1taàe. ,L'a·utorrit.é aimi entendue ne' se redherdhe pas el'Je-,même; e!Œe est dési~ssé.e · ellle vierut e11i ai.de à i}"~an:t p<>u•r tle ,Jilbérrer 'de ses illlSl!linds dévoyés, de ses mauivaises haibHudes · eUJle !Lui fait monter degré par degré !'édhelQe du ,pr~ès iin~ellec~el et surrtout morat 111 n'est ,pa,s necessa1re d asSlister fto111gil'emps à u111 exencice scdlaire ipr.,u.r s'a,ssurrer .si '1e ,maî<tre a de tiaimorité: l'atti1JUXie de celu.li--ci comme la tenue des €lèves révèlent IProrqpt~Mt ,q.uelUe est à cet égard Tu. .vraie siitu.aition, aiu

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entretiens sowvent si bienfaisants a.vec iles parenis daru; Jesquels oo peuit se renidre comp,œ en' voywiJI Jes bons et .les ma,u,'V'ai<s côtéls du ,miil.ieu famillfall de tell traiJt de ca;raotère, de

défroit, de' .telllles habiMles, ineJCŒ)Ciques ~116que-là; rien ne vaudr~ ces ~tretiens daus leslqueis on reçoit parlfo1s de s1 grandes 'leçoos deN'allt 1la beawtê moratle de ces vies d~éga,tion et de .souiŒ.ranœs indicibles el d'héroïsme obscur; je pense à ces admirables mères de faimillùe qu,i parfois conser:venrt le sou.rire awc lèvres malgré une vie accaliJ.lanie Où le repos n'a jamais trouvé de place. La psydhofogie et l'expérienœ de Ja vie DOUB ~ que la ,joie est w facteur de pTemier ordre diaJns le deyeil.oppeuoomt de lllenlimt; elle devrait être - hélas, eillle n 'est moins que jamais - à l'enfanœ ce que l'eau est au poissoo, son a/!11biaru:e ondinaiTe, nafurelle; eWe augmen;le sa fol'ICe de res,î,stan,ce à la fatig'ue et à Œa ,ITl!l'ladie. Or, comme nos élèves pa.sseot à f'éleole la majeuire ,parlie de leur vie d'eoiant, sachons nous i!lever nous-mêmes jusquaux sourœs de la paix et de da joie inlériew-es, du d6vouemfflt et du saaifice, pour que œs biem, iodisipensta!blœ à Ja .réorganisation d'une socié!E meilleure, réjouissent et fortifient les enfants qui nous .soo.11 ,confiés, (,,atucateur'') A- DESCCEUDRES. Note. - Je ne vou.'CiraÎIS œpendaOJt pas qu'on se méprenne sur Œe sens ,de ces lignes. Je demande 1a dul,lewr monille pour nos éllè~ IP',lisque c'est ou œ doit_êlire en notre pou, •voie de 'la leur dooner aw10.u..rdl'hw. ~ais ce n'est pas a.vec l'idée que cette aiffection doi~e lewr remipl!acer ,le ,pain dont iil:s malljquent Une mquê'te reœnte, fui,le à Genève démontre tiélas! une fois de p)l1.1S! - ~ien .Jes en-~ p:tu/Vlres sonrt en état di'inll'ériori:tê plhysiique sur celllC des classes plus aisées. Nous tous, illlSltil'Uteur.s, devons avoir toujours présent devalllt les yeu,x et sll!l"toot aUt cœurr ce œudieirAair des iniquités sooialles · seule cette hantise nous doone.r a )a fol'ICe de tra,vaifier IIIVCC vigueur à ,la tra,nsfomiation si urgente de ootre vie i3con01111ique. 4e,\

·----···-----De la méthode

~DU .PIJIBD DU OOMBIN.)

:Le ..nJ?t. • méllnode » vient d'un: mot grec q~u _s1,gn1f1e • rroute •. Pont-<Royd définissail ainsi lia méi<holde:

• rt'art de bien. ~ une suite d'.e ,plu· sieurs pensées ou powr délc:01.WTir la vérité quanrd 111ous l'i~oroos, ou, pour il.a prouiver aux awtres quaml nous Ula eonnaissons déôà. > En u111 rmot, ~la méthode est Je chemin qu'il faut ,suiiivre pour arriver facifi.ement et pramip~ement au ibut qu'on s'est proposé. Bacon disairt: • U111 boiteux dans Qe droit chemin rurri1ve aNant un coureur qui s'égare. » ,là ~hQde est utille et, je dirais même indisrpensaible dans .la vie, daii1s les sciences dans [a pé'rlagogie. ' & e,ftet, si nouis étu,dions U1üstoire de l'antiquité nous voyons qu'il y avait chez Oes an· •ciens des hommes d'une intefügenœ suipé·rieure, nous awr~ons queihs effonts, soUJVerut ,surhumai111,s, ills faisaient [PO'lllr aiwrendre ce qu'i'l,s ne ,saivaient ipas, !l)Ou·r décoUIVfir ce qui ilewr ét,ait im:oonu, nous constra,tons aussi que la science fai.sait des tprogrès insignifiants. 1Ma.lgré le tra(VaiU, le résulltat était presque nuJ. Quelrle Elll. est la raison? C'est que ries lois de 'la vhysi\q.ue, de ['a,s;tronomie, de Ua chimie, de 'la phy-sid!ogie éta ierut en g,ramie !Partie iru:on1mes, 011 traivai'ilait ,alors sanos rné.11hode. _Si nou,s ipou_rsuiivons no1ire eic:amén des progres de la sc1ooce, nous remarquons qu'ils ne deviennent raipides qu'à JPa,ntir du XVHe siëole éjpOlque où Bacon eJt Descartes ont 'énronrcé des règfes ,poUJr J.a direction de l'es1pri1, ~oque où la • M~thode» était trouivée. rD~s Qes deux _siècles •qui suivirent, Iles progr~ forent ra1P1des,_su11Pfenants llt1ême. Uhisfo1re du dével~lit scientifilque nous proU1ve donc que sans méfüode Des meifileurs ~siprits pewvent s'égarer. Que. liera un bon e~rit sans méthode? U sera a.ttiŒ"é toU)jou·œ pa-r .ce qui est ite plus com!plex~, par Ce q_ui présente jpOUT lui 1e pi,us de mysteres, _a1:1 heu de commencer par OOlll:ilir Ides ~onna_1ssances sillll[)les, des 'Vérités éividentes 1·nd.u!b1tables, au!Jan.t de données sur Jesrq~·ell.les devra s'étayer L"Wifice de lia science. ·~1.11:s1, sans méthotle un e!spri\ même sujpér_,e~·r, commence soUNenit ![)3.T où ill devrait 'hni,r. Un autre inconvénient de 1''absence de méfüod~, c'e_st, ,ra fa/tigue é_prou,rvêe par l'~rit, car iJI va a l aiventure, suit un certain chemin -puis n~ant pas sûr d'arriver pair cette ivoie: ,•[ en _v1~ à dowter, à en essayer une autre do1:t 1_1 ne l!)Ourra Jl'<l'~ noo plus .vérifier 1\a stlrete: 11 d~se ams1 son énergie en recher'dhes v,aines. ,La méthode a donc été imlispen$lllbJe pour


ta

12 'et surtou;t ,les thabitue à l'Îl11co~éreu.œ. llL. est tla découJVerle des lois ·qui co11stirhle11l _ une Uonc uécessaire que ·chaque maitre 1coi:m,1a1~se, 'Science. fjlle est aussi nécessa'ire ipourr; ~ etude non iras d'une façon vague et awrox11mat.we, de ces ,lois. Afin. de irooséder les elemen1~ imai's aivec 11a p\'ll!s g,rande exactitu~e [POss1bl~ d'Urne srcieniœ i/1 est indi·s!Pensalble de trav.aclIles ~i111 s qu'il doit et veuf! IJ)OW1"SU1~re et Je_s iler méthodiquement; « Ja 1méllhode d'u_ne scienmoyens dont i! usera. QI.lie cette methode ce est plus indi,srr>ensable que ses ~esultats • , 'Déralle, iL 11a demande aux maî,tre~, d~ la •Pei:; ·a dit un phillosqpihe. En etifet, ces résulltats rlagogie ou qu/~t se rra fusse ~ 1m-mei~e, qu solltt [Plus ou moins approximatifs et S?rnt tou'efü'e Œui soit tpensonn.eliœ, peu mrvporte, 1essentjoor.s 'limités· fa mé1!hode, au coottaire, par tiel est qu'i.JI. en ai't une. ' . faiquelile 1œs ~sul~aits ornt été dbtffiU!S :im_u~ e~ , 1I..Ja méthode étalltt in.dispensalble doos _la Œera dlêcouwrilr d 'autres en nombre i,!11r~1 e1 vie et ,l'école éiant 'l'a[.Jprentissage de la '.'1e, ,q ~ nous IJ)OU'N0111s mêrne am~11er, 1oU!J01;'1:5 iQ ~ nocessaire de faire à Wécotle 1êldu.cati~ grâce à ell:le, à un degré sul!)érieur de iprec1des esiprits de don111er au,x enfant~ cette hab:·sion et de certituide. .. , . tud de œ'~rdre cette disciipline intellectuelle Donc, posséder une seience, ant~1q,ue, demeure to~aou.s une fois qu'ellle ~st acquie i)hysilque lh:istoritqrue œ n:'es1 pas uniquement 1qu1i,se. Halbituer ijes enfants ià. ~a réll!ex1on, à 'Sruvoir ~~s tlhéoirème~ Ues lois, nes faits dont ['obsel."Wlrn.on. c'es.t aelllr doruner l'e~nt de mécetle science se cotlll[)ose, pouJVoir [es e".Potnode. ,Oe cette façon, Ile maître appren<b-a à iser ou a.ès eX\[)llilquer en dlétail, c'est au~s1 et ses élèves comment ils doiivent a:pprendre. Il surtout avoir pénétré [e v~r~table e~n1 .de fem il'éduieation de leur esprit. œtte science s'en être assimilé IJa methode, _ _ _ _ ___..._.. o- - --·-·· têtre cag:>a,blle 'de découvrir e:t de démomrer à !lloUJVeau des théorèmes anciens. Si la méfuode est indi~sa~:e dlans ~ scienœs, ~le ne 1'est ipas moins dans la_ v1~ -enl'ière· en elifet, l côté de 'la sciei:ce theonlque, n;y a-f-11~ pas ra scien:œ pratikj,ue de la vie quotidienrne? ·~ méltho:de se, confond so.u;L',,,Boo~e iprima,irel'' ,sembl!e tout i~iquée lVenlt ici avec Q'espnt de swte, d orore, de _d1spour ,a ttirer, par 1a voie dru corps ~se1gnan:, 'Cipline. A tous ,les degrés de féc'helle s ociale, llllalttenltion des pll!elllts sur une précieuse po~·o n cOIIJSltate IJes i111Con~nients du matillque silbildé de se procurer des moyens en vue de mébhode. La maîtresse de mai~on qui ne sa1't ,lll(jdiuœtion profossiOtlllllellRe de leurs elllita~ts. ipas tenir une ,cOJ11G)tabilité ri1g~~reuse , de ses U s'agirt ici de 11atSsuirance des enfants qu~ a dépenses IPOu:r chertClher â équdibrer le bud, été crée rpar diihl'éirenltes soc'iétés d'assurances get de fa famri!Œe, ile commerçan1:_ ,q!lli fait bansui,sses et or,g<a'lll~sée de te,l);e sorte que ~ iqueroute faute d'arvoir ~u en regle .s a compdes pairen:Us sans for:tu111e son~ en état de farre 'ta!bilité 11'agritcuJlteur qui ne ,se soucie !Pas de [es i,acrifices nécessaires. qa nat~re de ,ses terrailllls sont au.tant d'exemCeux qui .s'oc,ouipenil de .consul,uation pro. . ples du: manique de méthode. festsiOr11111el:le et du placement des garçons et des üeunes iilJes au sortii" de. 'l 'école, les buM!ais c'est su:rtou1 na ocienœ de 'l'éducaihon ·reaux de conisui111ia1i0tll profoss10nrnelle, les of· qui demarule l'~oi de ~~bodes raisornnées. fa:es de 11)1.iaœrnent en awrent<i,srs,ag~, les insl"fout est tll: un maitre qui na pas de méthode füurtions de protection des awe.nl!!s, etc., se est un maître tpreS1que inutile_, -que!,s qu.e lhe1lll'!eo11t 0011JSfu.mment à œ1re dilJibooJ.fé que, soient son intellliigeruce et son devouement. maJlheull'eUJsement, dlli!ls !beaucoup de cas, les \Le maî~e doit aivoir ooe rvue nefüe du bu\ moyen1s firutru:ie11S dorut dir51Posetnt les pa~en!s à atteindre et des moyens ià. enwloy~ POU: y sont en albsoilitre cooœradi-Otion avec le désir iarrilver. Sans ce1a, aucune !bonne éch.ocat1~ des enœmtJs dl'awrenJdre urn métier et 1.a pos'nl'esï possible. Un maître qui m'a ipas dla:· sfüfüté de leur faire sui,yre un ;t1Ppre«1!IS1~ge; orernenit conscience de œ qu'ill veut, qu~ ta· et cela auaourd-'hui [Plus que j~is, car, d1une 'tOtl!lle, qui hésite en~re pl~sieurs atlll~matives, ipa.rt on se rend comlJ)te de p'. us en p!'uis de tqui essaie tour à tourr ditV~s ,pro:cooés. coni,',irnpo!l'ltlanœ d'une éd11.Jica[ion ipro!ess~o~lle 'hraires ne si1.üvmt aUICUile reiglle 11xe, nsque bien co~ise, et, d'awke pari, les fra.1,s d ap. forti d~ compro1me~e !Sérieusement soo ~uprenti:sS11Jge sQrl11ti pluis êlevés. · "lre, fai~ pmlre l ses ·élèves oo tenl(J)S précieux

g:

Assurance des enfants en vue de leur éducation professionnelle

d:

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prenoms quellqueis exempfes: Un ga,rçon voudra'it deveniir cuisinier, un auwe pâtissier peut~tre. L'a wentissa,ge coûte 400 fr., plu,s tes d~n,ses pour vêtemoo1bs ,de tria,'V'ail: ; les ivesitons talblliers et bonnebs sont ohe.rs ! Mais rJ'y a-t-,iJ pais des bolfJl1ses dans de t~s cas? Sans doute · ~endan,t œJlui qui conwle làdessus dev~ attten1d1re des ,mois jU1S1q1ü ce que 'le cooilra~ dl a,µprellttiissiage soit dêfü1itif, pour .s'a!J)erceJVoir ell!Su!i le 911e }.es S01111~1e,s qui lui soot accOII1dtes ,soot lolin il'etre suff1 san!es. Ah! ,si nous a.viorus seul!eiment 500 fr. à disposition s'écrient! Jeis parents. Dans' un autre cars, un jeune garçon dewait apprendre le ,métier de se-rr~-ier. ,Heuftuisemeot le pa4ron, dotllll1e la nourri!UJJ,e et la dlalri>re bien qu' ilt ne soit ;yraiment pas awntageux 'au teITTljJ)S a,etuel\ d 'aivoiir ut11 [ort mangeur à sa labile. Les coruditionis de contrat sont extrêmement modes1es; la oh ose coQle n&runpin..s très oher aux iparents. Si eeutement nOOJS jpOUJl'ÎOt116 troo,ver 500 fr. d\me façon quellconqrue, mais de tpri6~énm~ de l'argenlt gagné par notre prqpre traiva1rl! • Epargne quand i~ ei&t temps et .tu auras quelque clhose en œs ,de nécessité! • Cella est aisê à dire, rmais ne se ,réalise pas si facinemenit. Nous savons fort bien œ q,ui se passe, qua.nid l enfant reçoit dru jparrain une petite ou une grros.se pièœ de monnaie, ou U1t1e • bonnemain • d'une per,soame qu~ue; .cet argent s'ealfuit. Le mettre da.nis la fa·eilire ne sourit guè'Te au pe,tilt; .corr4bien peu rési,sten1 à 'la tentation de 'le d~ser! JJl faut doillc venir en aide aux gens. ,Ne vaux:Irait-il pas mieux qu' oo homme passât chaque semaine et demandâlt ,son franc? Ce serait pourt\11111! une otJliigiation bientfuisalllte powr la mè.re et pou,r 1'eoifant, d'ê!re aimi obligés d/'ëiconomiser 'la somme d'u111 franc, la mère, même dan,s urne situation modes!e, troutVera rpresque toUJj01.JJrs le .moyet!l de lui COIITiffllléter ,s on franc. Mais ~e 1ectewr in1pa1Hent va nows deunan· der S1i Ie franc ,qul'oo est rvenu, quêter aiusi chalque semaine siu!ilfi,r,a porUtr avoi•r .un beau jour deivarut soi, sur la ,tablle, les 500 fr, quï'l fauJt polhl' l'allJ!Prentissage. NouJs .lui rejpoudrons carrément oui; et très largement encore, attendu que les patrenrts auront déjà joui de garanties! ,Prenons, pour exerr.qplle, Je prospectlus de l'une des C011111[)agnies d''asswraILce des einfat11tt1S, qui exisioot en Sui:s~, sans la nommer, alfün quJon ne nous soupçonne tJJllS de voufoûr la .recommander. Nous y Aisons 1

que, slÎ un enlfani a L'âge de 3 llillS, llJYe,c une cotis,aJtioo d'un ka1nrc par semaine, la somme assllll'ée qui lui sera vea:sée à œ'âge de 15 ans sera de 480 fr.; et comme toutes les assurances d''ernilalltts reçoirvent une part aux bétnéfüœ-s de 1h CCl1fl111)31glllie, et ces iparls aux bénétices éta,11t réun1ies par la compag111ie et ralJ)IPOrfarut un i'l1térêt de 3 '/, %, i:l s'ensuit que IJa s01111me devant êwe veinsée à l'enlfiant à 1'âge de 15 ans s'esrt accrue à tell point qu'au ldeu des 480 k. atœndoo on se t,rouve en face d'UJ11e be\lle soanme <le ' 650 fr. Si.tôt après la collldluisioo de 1'assUil'anœ, IPOurr larquetl[e une visi,te médicade n''e st pas même nécessai~e, il suil'fit que 1/'enlfant ,d0l1llle l'i,rqpression d'être s,a,in, les parenlts ne jouissent de cet aNantage que dans •le ,cas où i!l,s viendraient à r...rdre [eu'I' enlfiant soit pa,r sruite d'accident ou d 'une maladie contag,ieuse déterminée (fièvre, scar'latine, rou~le, dlijplhltériie, 1pe(ite ,Vérorre, dysen1erie, dholJ~ra), jrls reçoivent la somme d'as. suranœ dflau moi1111s 480 f,r. Si le .décès surv:ient e1l!sui1e d1ooe aulre maladie 1pendiant ~a première ,amée qui sutit la con'Olusion de l'asSt!ifance, ies parents r1eçoitve111t le '/• de la somme d 'assuranrce, les ' / , s,i la mort s'esl prodll'.irte penidanit ·Ja 2me année d'assurance. Par oonsté!qrnen•t, à pa,r tk de l'âge ,de 6 ans, l'enfant 1se trourve assuré cootrre .le décès soit en· suite d'a:ccident, soir! ensui.Je de ma.Ja:diie. Com1paré avec œll1le du Uvret d'épargne, qui ne peu:t procurer .aurun oapilal peI11~anrt 1ongte11111Ps, fa1via11fage de 1"assuirance saute donc aux yeux. ~iis une mère, ,i,nquiète, demande maintenant si rr'a'SSu:ro1111œ serait périmée et si les coroi,&altionrs i[)ayêes seTaien,t perdues, s'il arrivai1 ,qu'on ne pût pllu,s ,payer Je franc hebdomaicfaire, pend11rut Jlong!enws peut-être, et dans des cincoostmces, où 'f'on se~ait mêmè bien aise de ,poU1Voi:r allller iprendre ,quelque chose à la barnque. NoUJs lui TflPOndrons qu-e les c.ompaginies d'aS1sur,anœ sont, sur {:f! poict, atussi prévenantes ,que 1pœsible. Efües accor· dienrt .des sursis, elliles rembou.rsen,t, s-i on le leur ~mande, u:ne fonte JPrOiporHon des primes payées, ou bien ell~es tnansforment œ'assur,aoce de teille sorte, ,Par exemple, qu'on n'a plus !besoin de .payer de ,pnimes, toutes choses seloo Pa siltuation 5ina111cière des assmés. l)ans ce domaime, comme da.lis beaucouiP' d'autres, lie puilfüc profite aussi des bienfaits de la concu.rrenœ. Bnrore u:ne qÙestion: N'y a~t-iJ pas de ,primes hebtd~ires au-<lessouis d·'un f.ranc


15 poor une 13.JSi&U!rant.'e ~'enlmt? ~ s e : ~n ipeurt détjît assurer ellli pa ya'llll: chaque .semarne U[le prime de 20 ,cent D'autre :pam, le ,mo_nta'11ili de 111~uraru:e est limité comme smt : 1000 k. polllr e111fanrt.s âgés de 3 ~ 4 ans, 1500 fr. ,pouir ceux de 5 à 7 ans, et 2000 .fr. pour ceux de S à 15 ans. Ces conditions sont celiiles de t'as,su'l'lanlCe popUJlaire ,s,ain1s visite m1êdicaile. IJ va pe soi .que 1es conditions de 'PassUTallllce avec visite médicale sOnlt pilus a.vaoit~uses. .Prenons ruaiinrre-111111:! un, au,tre 1proS1pec!us, n f'i~agit cette foi,s de l'a1SSUJl"a·n œ di le des enf.mts oUJ a61Su1rianrœ ~o!Ja!le. ,Da1ns ,cette a:ss,'!-ranœ, œ n'es1: pas• l·enfairut qui est assu~e; c'est le père, ou son tu,teur, on son, parrain. De cette façon, Parvenir !ina~cieir de 1en~~nt peut déijâ étire assuré dès ùe 1our de sa ruussa•ruce. [)atllis ce ,œs, les primes ,sonit à pay~r aUS1Si ·Jt>ng'temps q~ fas suré ivi,vr<a. To~tefo1s, ce qui :vienit d'être di,t ,sera p!Uls fac11lement comprrs à 'l'ai.de dilun exeltl!P1e .co111cre_t. Prenous l1llli père qui ,s'\liSISure lors de ta na1ssa,nce de son fils Henir,i pouir Ullle somme de 1000 J,r• .que l'enfant reœvira à l'âge de 15 ans. A,d• metltons R_'Ue le père, ilorsqu''i[ a coodlu l'a~swranœ, élaH ~ de 30 ans, ~l fau~1,a qu'ill mette 1 fr. 25 de côté ,chaque sema.me ;pour pouvoir payer ,la prime tri:mestrieille de 16 fr, 33. Aiu. ,b out de 3 ans, le père r~çoi,t _une ra~t auoc bét118ii~; i1l peut a~ors smt fa,l're dliillt· nuer la prhne, soi~ augtrneniter lia ,so1111me d'assura,ruce. ,Alttendiu que les îrais c!i'tllucatioru de son garçon vont en augmentant a:vec les années rl ~érera ipraiiter .de da preunièire possibi,lit1i c'esit-.à-dke de fa rétludion de la prime. ~'\niteruant, deu.x cas pellivent se ,prés~n~ ter 1. Le père d'Henri mew:t lars,que celu~-c1 a ,cin.q ans; l'a,ssuiranœ subs1sifera comme bien i,ntangilble de V'enlian1, les ~rêmcieI's éiventueiJs du père ne if)O'Ull'ron!t y toucher, et 111 ,n'laura plluis de prilmelS à payer. ~a mè~ recevra dom: mi'l1e fr. ,lo,rsque son. fil1s Henir1 aura 15 ans. Mia,is la mère aru,ra en outre le dŒ'o,it, aprèls le d'éœs du père, de se !aire rembourser une forte proportion de fa,rgen.t versé. 2. Le d)ère sUJrvit à son fiils, ce dernier meurt à l'âge de 6 ans. LJ'ais;surallliCe .contim.oo à su~sister, ou e~le peuit être lranslié.rlée au ,proh t dlun ai\l~re enifuirut. El ,v,a de soi ,que 'l 'on devra conünuer à 1payer les pri mes, et, a.u moment où l'eollanit d ~ fiUraiiJ: aiteint 15 ans, le l!)èŒ"e receivra 1000 tr. Le père aurait en outre ~e .diroii,t, ll(p!I'èS le décès de son fi11s Henri, de 1

1

1

se faire rerrtbowrser les montants versés, mait sans inté:I'êts. ile 'lecteur dlai,Noyan1 trou.vera .certainement que ces possi'bi'fiités con1Stituenit une protection extrememenit: préciel.1/Se .de la fiamidae, bioo pllu\S preoiell!se 1pouir e'llle que Je pla.cemen~ de maigres éicoo001ies à fa banque. Ces rense,ignements intéresseron! d'allitaut pLus qu''iWs n'émanent pa,s d1llill _.igen<t 1d'a1SSUrance dUJquel· le leciellir pourrait soupçonner qu'i! n'agit aÎilllSi que pour gagner .~ corn, mission et que .ce n'e&t .pais tout à iailt sans intérêt a,e11soonel qul'~l se pose en protecteur de ia tamiaile et de l'avenir de l'entant Ces demières raisOllls sont ce!llles qui fO!lJt ,que le père de 1ia:min'le n'écoute d'ord'inaiire qu'à demi les argu1men1Js dorut i'l est ~ bomlbardi » . par l'agent d~ssuraru:!e, Il .a ses prqpres' idée& pour les lai:re .d~ier, Mais c'est a;~~:rémen\ un toll1! que 11'0,n fait à l'agenit et ceb ~arœ que la peine qu'illi ,se donne est un eruse1gneiment et un reruseignernerut pour Œ 'intéressé, et s'i,l Téus,silt à le comraintre, c'est-.à-düe si le père se décide à :pnendire l'•lllssura:111œ, flllgen aura a , ~ i un aote de gran:de va!lellir éc nom1quie pour la familllle et pour ..le bie~ , tfüc. Q'est pour cela ,que le tra·vail de l age mérite .sa rêc~use; même Jjl.us encore, s ac!\! rnêrite a,ussi t'estime. J)! est d'iai~lelll1s donné au publlic wne ,iianltie (Précieuse, .saivoir qiue toutes les c pagn,ies d'as1,urainces sont placées sous co !rôle officiel!. pair 000isélquent, quic001que crai d'.a,vo,i•r été t r ~ :pounra touiiouns se giner à \l'Ofüiœ .fêd~rall des assurances, Berne. .• 'Mais reyenoos à notre suüet d 'e111trée matière .dairus ceJite ca,userie: • Les parents vraienlt FaiTe bea:ucouiP ptus en vue de il" cation ,profession111ellle .de :leU.'l's enfatJJ!ls, et faire d 1aiussi bOltlle heu.re que possiil:Jlle. • se11ait aussi à souhaiter que les buireaUilC co11Jsultation1s !Pr ofessi~llles, qui sont 1111 peu pa'lttout en Suisse, saüs~ssent tou 1'1mjporitance des po::.silbil!i,tés procll'rées 'Fassw,ance des enlfants et s'éiforcenrt, pax prqpa,ga,nde assi1dlue, ,d'en fai•re comprend les précieux a vant>a.ges aux pa,rents. Léon OENOUD,

91.MlPILE CROQUIS Quadre murs ,~nchis à 'la. oha~, [)es bancs noi·rc1s - une vmigltaiine Du p.\Js beau noiir, ~'un noi-r d"'ébène! Un puu:,itre, Ull1 ()lw1,st, deux tableaux. Quarante têtes appliquée~ Se :penoherut suif' les caJ11ers lblanos·; ,Les yeux sOOJI: puirs, les yeux sont francs Sous les toisonlS brunes 011 dorées.

Us se criSIJ)'elllt lies petits doigts SLIII' la plume sOUNerut reibelBe. Mt! si ,La page n'egt pais berte, On est grondé, iPUJ!IIÏ pa1rtiois,

Tout est traivaiU, towt est siten.ce, , · Seuil, un insecte vollltigeant AutOU!t" de ces 1êteis d'enifanit, S'en Vlient bouirt.iolllller en c-aden.ce.

Ils fcmmoot, œs peltilt!s minois .Pendt& dans l!a fomière bConde, Le plus joili tlalbleau du monde! Bt je sour,is quand ie les ,vois.

.Par la croisée entr'ouverite Le SOlleill gll.lisse un

Ta!)'Oll

dl'or.

sent que ll-lbais, au dehOŒ'S, Tout riit œns la cru~gne verte.

On,

u

bri,se apporte 1a seruteuir du tidaeuB. et des ve11Vei nes Dans œL1e classe aux :iileu11s humaines Pairterœ du Dieu cré!aieùir!

a

Cécile P., inst. à f . . . g.

Partie pratique

=

Morale et culture nationale (MaiHes proposés par le ,,Jellllle Ci,toyen''.) J, La

1

~

eueur

du travail au front est plus belle !Ille l'éclat <l'un beau visage

Celfe IIIIXime

vail.

~BD. - Le ,,Bua!efü1 p&iagogique" a lement pulbllié le même article du syimpaiftliq diredeur ,du. Teclrni~um de FriboUTî·

1

1

1

1

heureù.x. Considérez un pairessewc, que son t.elTl/pérament et sa fai1blesse pll~nt dans 1'oisi1Veté et auquell sa iortwne penmet de ne rJe111 faj.re. Vous serez peutêtu-e ternœ de l'eaJN!Îer. Que1ile erreur vous commettriez! Le mail.heureux n'est ,pas à envJeir, iJI n'est pas même à méjp,r,iser, iJ est à plla•indre. IJIJ est vidiar.de de œMe chose terrible: l'emmJi. JU eslt te jo~l ~ ses passions, auiXtquelllles, i1L ne peiuJt owoser cette .voüonté for,te ,que donnent seuils l'habitude e<t ,l'amour de ~'acti~itê. J..e paresseux est oo esclave, car le ilrruvai~ seull don,ne ra waie J,iberté, quii coosiste à VÎIVre ,pa,r soi~me, à ,penser par soi· même et à faire œ qu'on sent être son devoir. ÛaT œux-Œâ qun foo1t 'leuir devoiir si modes.te soi,t-i[, viJV'e1!11t vêrrita!b!leme1rut et pleinement. Ceux-Uà SC1.ilemen~ con,na,rsseu,t cette satis.faction de la tâohe a«~ie, du travail joyeusemen~ fait, -qu,i est le seulli bon!heur dl.l/l"iabae. · Aoosi ~ail.lit-il!· 11"oulblllier ja:ma~s que, si J'oisiJveitë est la mère de touis les vi:ces ·le tra<VaiJ est Ile père de toutes Jes <Verlus, J~ clef dtt bonlheuir et la sourœ du vélri1iab1e sUJCcès. f.aiit surtout ·u n être

Ma classe

a>raœ est d'une vél'ilté éte,r-

. Elle glorifie <:ette chose si belllle: ,le tra-

car

le traivai4. est l'œu1vu-e de l'lhomme

IJII" ~xœrrence. C'est lUi qui faiit de l 'lhomme lie roa de ·la création. IR exerœ et dévell~ fa v ~ en exigealllt un effort co~m et ré-

8'f. IJ fait de

fhOITltle un être utHe. Jil en

:!. N otl'c pay8

Regrurrtez-ile sui!" rua œirte de l'EurOJPe, notre pa!)'S, 1:lniseinre par de puissain:ts voisins qwi ,semiblenit ll'êtouillfer, ill est si ipeti.t qu.'011. [\IIJ)erçoiùt à a,eine; ,jll', fau~ se pendher pour l'i,r e 1Je moi!: Suis,se. ,Bt pourrfan~ ce mo,t, pei·sonne ne ['lig,nore, et œ plliyS, (lha.otl!B Je con1iaU. tes éilrangieir,s, attio(é's par sa beiauté, y \'\Ïlemnen!t et y irev iennenrt; bea:uco~p font de ce pa,ys qui iles a COllllqUis par son oha11me, UAe ,sec~ ipa~r,ie. Car iQ e-s t beau '11.otre ,pay:s. La bartrière rorunirl1able des Allipes se d1resse au sud et à IV)est, comme poUJr ile !J)lfOl!éger contre wn pé:I'fü' 1POISISiblle; ~e Rh-ïn, torrenit itUJnieu,x desce11d.u des .monitia.gines, peu à peu cammé da'l'liS la v·all!ée, lui ser1, au nord, à l:a fois de ~mnt·iè!re et 4e pa·r ure, a1Viant de s'enfoncer dans iJ'a pl!a1. ne a:l/lemawe. A &'ouest, 1Ie Juira d.é)plloie sa .Ligne d'une harmonie si gnwe et si he!ll!e, qui domine 'V'eJ1S !e sul(i-oues( [e 1 joy.a u de '1a Suisse romande: ile 1Lé!maa. ,L 1i111,~rœ11:r du paiycS eslt dii,gine de ce cadre ma,gni'fique. ,Les ,la<ls nombreux, les uns plus giramls, lle:s arul!ires !P1UJs 1pefits, tous ou sai11Vages ou grandioses, ou si,mjplliement ipi.ttoresque.s, reifdèten.t lia couJ\eur cliaingeante du ciel, ·Des côteaux (lh'all'f&'iês de iv.i ~®s desœn.den1 sur Œeu.ris •bords, g,randes faches d'un i'auine doré


( ,1 f

sur Uequ~ traru:he le veirt l[)IÎU!s foncé des fo· riJrs Ue ,vert pl'llJs d'ou,x des prairies et ~es pâ~es. ·Elt des •1;i:vières, au cours T~p1de, ~s des gfül!ciers, ,s,~!IOillllenit de leu•r cla,l'r ru· lban d'aI1g~nt aes valllëes et '1es IJ)ll'aines. H e&t grand aussi notre pays, mal'gré 1l'exig;ufüé de sQŒlJ terniitoire. l'i esrt grand [>ar cette soit de ~'iibea1lë et d''illll:l~ance, que no~ririt dltarun de ses fills. 1~ e$t grand par ra,mour qu'ill!s :lu,i portent et [Jar ù.a ferme voû01nté qutliŒs ont de Ue ,ma,ill.1rtenùr 1libre, mal.g'l"é tou,t et conltre tous. n esit g,rnind er1Jcore par ses i,nsltiJtultions qµ•i associen!t si heureusement la trad:i,tioo et Je ,progu-ès. ,Ell[es ont uni dans wne pernsée et un aimou:r commun troi.§ r~ces et tro,is il:ainig!U$ différentes; c'est par œHe union si êtroi·tement réalisée q1r"tl' est grand surtout notre pay-s. No'lliS y vivons iheure~x et fiers'· sadhon,s, ['a~mer comme i11 le ménte et !mi ,r~ster fidèles à jamais.

Réd. -

( Lies deux ,paiges ci.1dessus ~e

reco[l1[11andenrt spécialemeint d'eUes-memes .pour lecture et ,diwel~pemenrt dans les COU'l'S COlflljpll!émentaires). -0-

Composition UNE LAITERIE. - 1. Son empJ:ac.em_eut. _ 2. 60111 aménagement. ·qù'e\111:l ,rend.

3. Les services

UNE VERRIB~FE. _ 2. Itn1sfuilllla~.ioin,s. -

1. Aisipeot extérieur. 3. PabricaJtion et expé·

di~~on. LE SUCRE. _ 1. l.;a matière première. 2. :La faibrioahon. 3. Son wtiilité. - 4. Son iin1!)0rtanœ comme produit commerça•!Jle. L'BPAJRGNE. - t . A,v:airul!ages de l 'épar· igne. - 2. Toot ae IJllKl'mie pe,uf éi~:gner en ,s;aoomt êviter l~s ru3penses inufües ou FnlYO· Jes. _ 3. Toult Je imonrle doi.t é\pa11giner en ~i,sion des 1olllfs dimfa:illes. - 4. Valeur imoralle de }'épaa"gne. LA OYMNASllQUE, - ;. Ce. qu'eme ,est. _ 2. Les ,aivaa1~ages e!t [es ;sahsfacltOIIIJS quelle qJ.rOCure. _ 3. Qha~ ~oit en faire; 'les bons gymmustes sonit Ofltl:ina1,reiuent de ,bon,s. soldtafa eit ser1VC'111t mieux fa ,patrie. . ,ùE,S -MONOPO\UES. _ 1.. ~inition du mot. _ 2. EnUJ111ération des pnnqpau~ monoipoO.es. _ 3. Leurs aivanlfuges, !leurs 1ru:o«wén:ienils.

v Ail.OUETTE.

1. son awa,rition dès Iles premiers aouirs cLu printemps. - 2. Son aispeclt: huunblle, terne. - 3. Sa demeure: d<?'.t niclher sur la twre. - 4. Son chant: vane, a,mple, jpll!i·s.sr:mt. - 5. ~on ca,ractère: joyeux, s ooialbie. - 6, Ses seJ1V1œs: es,t 1'am1e du la· lboureur qu'ell,le .s111iit diaills son fü,aivail, qu,'el'le en.couirage et auque!l e,Jile 'donne de l'es,péranœ. UE CHifJNE. - 1. Sa naj~san~- - 2. Sa 'V'ie: les sicènes don~ iil. est le ,témoun, de ~~4e d 'êmreis viJvanlls qu"i~ ahr.ite. - 3. Son UJt~hté. - 4. sa morit. LA OHEV•RE. - 1. Son pootirait. - Son a,IJlu,re. - 3. Se·s mœuris et soo caractère. ·4. Ses Sel"Viiœs. -

LA OOIJERE. - 1. Ce qu;'et:le est: une soir1e de foŒie. - 2. Ses dangerrs (quelques ex~mipl.es). - 3. Il faut s'exercer à rester maitre

de soi. -0--

Sujets divers D'apl'èii les listes de sujets adoptés .po·11.r /el$ examens de reorues 1. Une place au concour.s. - ~-. La_ jour· ,née de di.manche demie,r . - 3. félic1mt1ons à U111e peIISOllille. _ 4. Lruviitation ,pressante ~ un d.~itelllf. - 5. On rend un. objet emprunté. _ 6. ,Excusez votre -a'bsen.ce. - 7. Excuse_s à une per,sonne qu'on a offensée. - 8. Un b1~1_1ifai~ (Jelttre de remerciemenrt). - 9. P:rotect_~?11 des animawc. - 1O. Un c0ilt1Ulle<llœ~t d mœnidie. - 11. Votre corps de ,ponw1ers. 12. Lets cl0<1hes de ['ëglWse. - 1:3. Une e~cursi on à la oa,mpag,ne. - 14. V!lu'fer passe-,., 15. _ Le !Printemps de cette année. - L ~l'é demier. - 17. Un soulhai1. - 18. La carte jpOSliaUe ùl,LUJst:rée. - 19. Un acte de sauvet~~e2(). [Ja roue cassée. 21- Grande 101e, giratnd dhagrJn. - 22. Une Oairrwe renrversée. - 23. Le lbout d',allllwme1ite 1jeté. - 24- Le d~aipeau. _ 25. 1Le soll:clalt. - 26. Mon ~rem1cr iCkwoùr de oi~oyen. - 27. coo.rse en v1~le. 28. -Perle d!\J111 objet de v·alleuir. - 29. Un ca· deiall! 'lllt~le. - 30. Un événement heureux dans Uia fatmii".>le. - 31. Un ,p rogrès dams notre com1mu,ne. - 32. 1 Le jour du Hœnciemen1. -. 33. Une ,inisirection d'annes. - 34. Not.re ma·1son de coo1tm111e. - 35. Notre presbytère. --- -

. -- - ~ Q - - - - - - - -- -

------

T

.fondation et 'se résume en ces trois

g\miosilté des maîtres, 1·a11.en•tion ,spontanée est iŒJVl!Ossibile à réa.li iser dan5 toutes les JeOn :peut s'abonner ou recervoir N° çons, et, œllles ® griammai-re et ,d'orthogra· spécimen en s'adressant à !~administra. phe ,Y sont ,parfü::ullièrement rebelliles. Aussi tion, soit irn,ipr1merie d,lu Jeune Catholi- ~iein, la conœrutraition de l'esprit sur de teiJaes est obtenue SOLIIS !.'emipire de lia voque, Case 1postale Maupas, Lausanne. ,matières loll!té, qui c ~ et qui réal\i,se de force .cette conœMraiti-on. Toutes 1;'es matières ne sont pas a1Jtrayan(es, La part de responsabilité du mlUeu et, œpendaait, doi1vent êbre apprioses. Ni les Je:ttres eb le syl!Jlabaire, ni 1es taitJles de mu!ltiéducatif dans la c crJse , lJ)}ication, ni %1. gtraunm.lire, ni l'orit!hogrraipne, de l'orthographe ni la conù1uig,a.ison, .ni 'i'e vo.ca;bulaire ne peuve.nit être assimr.lés salll)s attention vo:lon1ai:re, La • cri,~ d'~(!lgraplie • d0tnt on parle doruc s,a,llJS elifort.s. Or, ces e1liœits, nos écobeaUJCOup augourdi'iltu1 et que 1•on cons~ate un [ie715 sorut ,d e moius en moill's aptes à les peu pamout, mêttne ilil.ns l'es mi.lieux univerfou.mir. Uaitrteniion est une concenlliration de siofaires est uœ ma1n,ifeS1!la,tion SC'o!aire d·une te~r i1 su;r u,n obfjet ou su,r une idée. Or, nos •. orise > J)llus gménille, ~a • cri"Se de Fatienenfants et nos adbll.e$:ents deviellJllent .de p;us t,on •. On peut dire ,que les 80 % des fautes €ù1 plus inoaipattes de se coruœntrer et de rencoruttées <fu.ns ·les copies écoil,ières sont immainl:eni.r l)Je'lldarut un lalJ)s de 1emps un peu P'!-~es à l'éltourtlierie; ce sooi des fauite,s de long _ceJ!te ooncentra~,ion intérieure de 1eu,r,s négtl1~. Qu ·on les ,soull:igine, les intéressés facultés de conn111iJssance, 1~ ,comgent a~ifot. L'ignora,n,ce pure ex· De par la vie ambia.nrt:e, de par leu,r édup/!1,que-t-dle atUISSL les 20 o/,, qui demeurent? cation, de par 'la fami:lile et de. par la l'if.Je, Non, pais encore, oar, pour une moitié l'orJLs sont di!S[1erisés; Jeu;r attenti0tn s'éparipiHe, l!ltog_raphe d'ù sage ou de règ11e fut bel el bien frugi~i-ve et nerveuse, au g,ré de •;i!urs i11111J)fesCl~5eigm& en son te1rtps; Foulbli doit être at· s_ion~. Le manrquie d ·a,trten1i'on ,est un, ca•s pa,rt~1bué au manque d'attention e11,eore · l'atienlicuil1er du malll!que trop gén~ra,1 de ,voilonrté, hon n'a ...,. cae .u· ..,Œ· te ,pou·r grn. ' 'Ver la · ,...-s Su1111sa,n d'est un d~aut de carialCltère, ,ma/1 dont ,l'école leçon dans la mémoire. souffre .sm,s qu:e111e en soit la ca~e. Or, l'jn,suifiisance de ra:ttention scoLaire La vollonté est faite · de qua!lités mora,les est, hors les oas de nerwiosi:t.é morbide 1111e qui se déve'lqpipent dlan1s la fami11Ue et dans le faute de caractère, un ~aut de voilooté., mi1li'ett oü vi1 l'enfant; l"écoile ne joué qu'un rôlle seconidaire Wla1JS! la fo11maiti0tn du caracA,v,a,nt la dëc.faration de guerre d'août tère. Si 1a famme et le miaieu manquent 1914, des étaime1.1-1,s s'i'IIJ~aq,laient sous un à il'e ur devoir, s'ils ernvoient en classe un g ~ ~roninier, sur la p!lace 'du vil11age. enlf'alllt incapalblle de pou1Voir se conc~ntrer, llls disipo.seren~ pirttores.quement le sou!f.f'Jet le d'latientio,n fri'fdle, 1n,sfabile et sans dwrée, feu de dha~n, IJl',!1cueU/Je de .fer, oit l'étain' se puœ que de volonté débi,:e, les fautes d'étratlisfo!'l~a b1etit6t en u.n liquide miroiiant. to~~erie 1parnron,t infaiŒblement des copies les ~mm!s, en ·récréatfon, firent cercle, et, cnlbJ.~es de tr-ai ts rouiges; nes [POU.voirs puiblics les mams ~ux podhes, sui,virent des yeux, a,vec s·én?'Wvr~ con11me au,s,si les chimrgiens, Jes une a#enfo:m sout~1ue, le magique s,peoracle nofa~res, !-es ,pa'sfou:r,s et les syndics. L'insttde,s fou.rdhe't/tes ,qu,1 se couvraient d'une SJLII'" turt'e•1 r qui 'leur réjp01ntlrait à tous que rentant faœ d'a;rgen~, si_ bi~ que !a dochette magis~pipreud d 'aivan.tage loPl1hograiPhe dan~ 1a fa~e. ne suffit ,pas a les faire .reveni.r à eux· • 1nst1foteur du! in-tie,wenir per,sonnemement. ' m111'1~ et su~ _la n~ _qu'en cllasse, passe.r:iit pou1 u,n onginall fre'!l!·e, ,pou. un illllJ)frtinent. )'~i l"~ que l,a leçon de grammaire qui l e paradoxe ne serait cepe.nda,nt .qui'alP!pa· Mid1Vrt obbnt Uille a!iteintion i•n'fi.niment mo.inrent. dre _q~e les gestes des ét~urs. Mai,s aussi, Une observation banrule con5iinme la thèse 60U::. le gir'a"1~ !na:rronn1er, l'a1t-tention était que Je soultiems, qu·e l'or:fhogra:he déipend obteniuie par I attirance du phénomène olbserpou,r Ll'tle pa'ft 11ota11J:~. des qu,alli;'ês rr!Orale; ~- En classe, l~ règle de grammaire est ind~ ce/lui qui . écrit 1Les COf11PO&itious des capafbde d'un parei 1' elifet. Qu,e,lle que soit J ia1é!.eves, et s,péc1anemen1 de ceux de l'enseigne-

mots: Edifier, instruire, récréer.

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1--- ---.- ----~---------------------------~~ m ntent second!aire, dont s'est oCC!Upé M· payot exdltuiüveimerut, contiemient illlCO!tqpa·rablement µIUG de faulies qu:e leurs diiclées. Et ceipemfo.111t, pouir réichger, à La maiSOIU., iQs oot ,pu colllisiU:l'ler 'à loi,sir 'leur grammaire, lew: d ictiornna:i.re. Mais pour se rellire, .mais pour vé11ilfier 11a~iœtion de teilile règle, la graphie de ~e:L mot, i'l' eût falllu un clioct, que n~ out don'lllé que ceux.jjà ,qllli s'y sont astrein1us, parce qu 'il's font voolu. Les au.tres 0111t obéi à ~a loi du moindre eifort, ,qui es! œ!He de la moirud're .attention et de l'à peu

• •1 -

1'a!.siette de l'itl'1)Ôt sur le re~nu; i'l ana:fyse d ·une façon claire la Œoi sur ~es Loyeris. 11 n'oubhe ,[es soldal'S aveugles, qliÏ 'les an~u!és de 1a guerre, auxquels il prodigue ~es _co~seils sur 1es moyens de se créer une vie mde,pendante par un travail! approprié. L'ALMANACH HACHETTE POUR 1919 coati.nue J'œUJvre de ses ving't-six aînés; il res.te J'encyc!QJ)é<l!ie 1popullaire qu'it ~ t~UJjours ét.é • il te.nmine sa brinlante • HI:S!otre de Gu~rre » par l'annonce du 1suocès dê\i~ifü des armées aJl'Jiiées et analyse Jes conditions de ft'armisüce acceptées par l'ennemi. . Raippelons qu'i1 y a quatre .ans, 'I' A~\ANAŒi HACHETTE procla.ma1.t avec raison qu'i~ serait un jour • l'Almanach de ta Victoire».

ni

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près. La crise de l 'orfüogr1aJPhe est un cais partiœ,lier de la aûse de 'l'~terution; ·1·a crrse de {'ait,lerutioo est w1 cas pa:rti~ier de la crise di! ~'êduoatioo mornlle, . 1 AUJssi l:>ien, ne peu1-ill sUJEfire d 1ai1néiiorer si'.111[)1:emeut les proœdés d'ensei:g,nement pour • ·solutionner la cri!Se •, comme diisent volontiers œJ:1tai1115 dans un langage qui ne vaur pas mieux que l'ori!ihographe des élcOiliers qu' . IJE SEŒiAOE DES POMMES DE TERRE itlis morigènent La solution doit être cher!M. ,Piierre Gral.Qet raioonte à ~a. ,,Gaze1te oh'ée et trol.Wée dan,s illle ,pilu,s forte éducation ® ,Lausanne'' une ,ï,n,téres,sanrte excuœion faite de la voUoore, à laqueille doivent colliJraborer à la lo~s l'êc01l'e, La ra,mvle et le miieu. Dès que à Utzenigtorif (erutre Berithou.d et SQlleure) : le maître powira c0il11jp:er sur des quaMés mo,M. ,Eme&t Butlaird, syndic et cléiputé d'Aubonra[es, qui sonit l'inidûsirensa:!Jle corudi:lioo d'un ne, q,ui eSlt adjoiln.1: à M, de Ooumoëns ,p our bon en,seignerrvenJ!, dès qu/'iŒ ,pourra fa ire aPae lt'aNitaiillfotœllit en IJ)Oit1!IleS de terre, nous peJ e1fiiioacement à 1aHention volontaire, ,per· a fai)I de ll•a ma,nûère 11a ipliuis a~mablle et la isévérante et ,prolJonJgée des éli,ve.s, Jes faurtes pllus ~ortlii<aŒe, Bes hqnneurrs d'une ancienne s'évanouiront, dans leu•r très grat11de majod!i,s.ti] lerti.e !M~ile d lailicodl,, où fou traite le ri·té, cOllllJm.e les brou i.l'.ards du matin sous .tulberoul!e de Pairimenitieir d'une façon approle soleil victorieux. E. DEV AUI} priée à nos 'besOli111S de ·guerre. Ill va de soi -- -- ----· -,.._.._._ -------- que na 'l'.'égie a œSISé ® :transfo11mer 1es pommes de ,tene en aLiccd ~érall; les instaJ:liaBibliographie itÏOiliS qu'effile ipoS!Sâiaiit dans ce ibut à Payerne, ,Rosé Eiisülllgen et Utzeœtorl, ont été aménaL'ALMANACH HACliJETTE POUR 1919, gées 'de manière à faibr>iiquer de la farine, !paru r'écemmen t é~udie à ionid. FintiéresL'ùiée esit de produire de r.a ~ de sante question de l'alimentation, sujet tout ,t en,i~ à il!~t<a~ co111seJ'IVé pour faire fa soudwre d'aotualité en raison du maintien néœssai,r e enrtire ile 'lllOl!neiru1: où les rreconks de l'année des resiridions. cOllll/l11eDICeI11 à s 'éjpu ise!r et œ!lUe où les tu.Ces renseignements ,précieux s~1t corroberoul!es . frai,s soot de nouveau amenés sur borés IP~r toute une série d'articles s,ur la cuisine la moirns chère et 'la ,p lus nourri<&Sanùe ma.roll~. Cette période de .transition va d'ale, e t sur 'l'elllploi de ,produits de remplace!VI'i.t à fin août. C'eSlt aJlor,s q,u·on isœiti1ra, les ment ,pîutôt négligés jusqu'ici, mais qui cons,réseT1Ves qµe nous a,1voos ViU: faJbriquer. Les tituent des ressources a~imenrtaires de. prepoanmes de ien·e, amoarceilées ,ous un ·vaste mier ordre. ,hangair, ,sOllllt aimenêes au1omatiqueŒœnt dans L' ALMANACH HAOHETTE POUR 1919, 1\.l,11 U,11Veu,r où uine l>ielde munie de bras de fer dans d'autres :pa!!es consa:ere des artides aux nouveq~es tax:s ~t aux 1111odiifi<catioi1s de les faiJt dlanser da•n;S IJl'e.a·u , d'ofa eillles sortent

vartêtés

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1

propres ,pour entrer d~s une v'11Sl1é chaudière. 'fJ:ùes y séijoument quinze à vingit ninutes (lan,s la vaJPOOr, ,LOil'squ'eilil.es ,son/11 à Œ 'éilat de pommes de terre en robe de ohaimbre, le ,fon.di de ffa dhaiudière lbasoo/le e1, vide son produit dan!S une i'11lgOOlieuse maohine à cylindres qui é!Limine 'leis ipedures, broie et conr prime i;;a féau/1.e et lia rend sou:s forole d "intenmiaialWes roulleaux qui font i!Jenser SI. du pal])ier d'emball,Iage. C'est la pomme de terre à l ~tait sec, mai,s conse1want rtrou1e ,sa sa1Veur et rtou!tes ses quaili tés ai11meniiaires. ,Les macltiilles d'Utzenstorl ,qui travaiiLlent üou•r et n1.üt, coI11Somment 16 à 17,000 kg. de pommes de wre par ~our eit l1iiVrœb pllus de 4000 kg. de 11ourriln.11re concenltrees sous forme de lfilœons. .Les dnq usines amém,agées dans œ il>uit ont déjà tra<Vailllé 460 wa,gons de pommes de terre, · Les ~.ocoilJS sOOJt oondiuiis, à que"q.ues cenfaines de mètres du, v~lli1age, dans les grands et beaux moullinis de Landshut, où on en fait une far,ine forJt -aiR1Jé'li1ss,ani1e. Oru en a déijà t~w-é des ,qua11Jti/tlés coJITs·idérn.lb'les â ru'runniêe

01 aux it!ùaWsi~e-moo~ hO,StJ>~1iers. Le reste sert de ,réserve ;pour être !liiVré au mome:mt op-

por,lun aiux oontrées iruciiuwie1Jles et montagneuses parliiaufün-enrerut ipau,v,res en pommes de ~erre. ~ • ,L'un de ceux qui n'ont jamais été que sur le front de Paris à Marseille interroge un poilu ,démobilisé : - Alors, vous ·vous amusiez dans ces tranchées et ces boyawc où vous M'ez été si longtemps à l 'abri? - Oh! mon vieux, on s'amusait si follement que les boyaux se to'frlaient qu'on en avait les tranchées. • UrisuJle ayant œ,sSlé quelques douzaines d'aissreltltes, brisé une Gitatue!rte an.tique et dé· moll,i pllusieuirs IPendulles sa maîtresse se décide enŒiu à füi donner son congé, - Ma ohère enifant, [rui d'.i:t~hle, je mïnt.é-resse à vous, mars, warime,nt, vous me fai-tes trolJ) :de dégâts : ,je suis obligée de vous remercier . .. . 1 Bt lia pom1.e, aJV'ec une profonde r~rea:ce: - Y a ,pa·s de qruoi, madame! ...

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Nos trois créanciers ·~

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Dieu :le dwin Maître nous a mdLqué nos deux prin~ipaux créanciers. !Lui-même ne manqua pas de s'acquitter envers. eux. représentant de C.ésar, de Pillalte, Il subi~ cette autorité, s 'incl.inant de1Vant elfile, et ,quand, au nom de l'administrartion ,juive, Ues cdl1eateurs de lïffll)Ôt virurent lui iré.darner deux drachmes, Notre-Seigneur s'exéculta de bonne grâce. 11 allégua, sans doute, rexemption dont il jouissait en qualité de Fi'ls de Dieu, mailS aussitôt il! dit à Pierire: « Va à 1a mer, jette l'ham~çon, tire le premier ,poisson qui montera, tu y trouveras un stat!ère (1Pièce de quatre drachmes) eit itu ne donneras IPOUf toi et pour moi. • Ai·nsi le fisc et Dieu furent satisfaits. Ce n'est pas tout. Jésus n'oulblia !P0S que d'autres iwaienlt des droi,t s sur lui, et ilt ne craignit pas d'albdiquer en awarenœ son .poU1Voir sou,verain pour être soumis à Marie et à Joseph. Celle-Il ,lui avait donné le jour, œI11i-ci lui avait conseaivé la vie; 11es deux hti avaient prodigué tendresse eit dévouement: i~ les s~kla en affection et en obéii1Ssance. Le disciple n'est pas au-dessu:s du Maître et il est iié pair les obligations qu'acceipta ,powr 1fui le Chrisit. Le chanoine Oau.deau, s·llWI'rant sur S. Thomas, a do,nc raison d 'écrire: « Tous ,nou.s aJVOns trois créanciers iprmi.oipaux: à chacun d'eux nous devons, de façon diverse, nOll!re être et Je ·gouvernement de notre être; chacun d'eux, à un titre spécial, eSi1I à notre égard !Principe d'être et de direction 1V'iita1!e; cJhacun d'eux est pour nous, à sa ,manière, auteur et providenœ. Et c'est pourquoi à ces créanciers, et non à d'autres, tt0\16 devoos oo cullte IPartku.flier .fait d 'estime, de irespect, d'obéissance et d'amour, un cu1L!e réglé sellon Q'exœUen.ce de chacun et fa grandeur des hienfailts que nous tenoll.lS de lui. Ces itro~s créanciers soot Dieu notxe famiJ1le et notre paltrie. . . . Sans Die~ nous ue serions rien, sans notre famillile et notre patrie

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!Pas ce ,que nous sommes, 1nous:La neŒoiseriODJS moralle nous sert de mémorandum »

pour que 111ou:s n'oUibl.iions pais 111os obligatiOll.1'S envers ces trois créanciers. El'le est comme g,ravée sur un triiptique; ,Je volet du milieu porte Je nom de Dieu, les deux autres merutionnen,t la familQe et la patrie. Les deux voi!ets Qatéraux se .replient sur celui du milieu, montrant que c'est en Dieu que ~a famu]l!e et na. ipaitrie ipuisrot Oeurs drnits. De f,ait, 1PUisqu'il n'y a pas d'autorilté qui ne vienne de Dieu, celle des parents et celle des mag1s1frats dériivent de '1u:i, eit quand t1s font va· lfoir Jewrs droits sur 10os !l)e:I'Sonnes ou sur uo,s bien1s, nows ipouivons, SUJPPOSé que cela nous· plaise, 'VériŒier si ,Jeurs créances ont été homolloguées ipar il'aiutorillé di1Vine; la vêrilication faite, f'ohéi,ssa,nce ne saurait être êludée: c'est une dette à payer. Nos devoirs envers œs trois créanciers se SUJper:poserut. La créance de Dieu, cependant, est privillégiée. A Dieu: nous rendons '1e culte qu.i Qui est • dfi ». Reconna,issons franchement qu'i.f y a 1rà une dette. Aivellg'le est œlui qui 111e s'en rend pas compte et qui, dans les pratiques du cullte, voit une simple e~édenœ religieuse. oo service qu'i'I se rend à luimême au point de vue esthétique, un effort pour dêveloipiper vers en haut 'sa proipre individualité. Dussions-nous IJlar nos habitudes reQigieuses ne .pas noUJS élever au-dessus du charbonnier, nous ne sommes pa•s Œibres de nous en alffrainchir /Pas [ius que nous ne sommes 1'ilbres de rrel!user 1Ie paiement d 'lJille deite 1quelconque. Nous 'lisons dans un auteur ancien, qui n'est autre que Laalanœ: « Ill est impossible de considérer l'ordonnance générai'le du monde, sans se ranger à l'avis des stoïciens, et reconrra~tre a,vec eux que Œe monde a été fait poll!r nou,s. Bn. effet, 'tous 'les éléments dont 1i[ se compose, toutes Oes productions qui naissent de lui, ont IPOUT bU:t t'Ultilité de ~'homme. L'hormne se sert du feu pour se chauffer et s'éclairer, ,pour faire cuire ses alÏilllents, PO'lfil" forger :le fer; i[ se sert de l'eau des fo111taioes, pour boire et pou:r la-


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; f

ver; tle a'eau des fiewves, pour arroser ses c h ~ et ma.J!qw:ir ses lf:rollltlières; ·~U se sert de IJla terre, pour en recueiU,1ir les produits; des coteaux, pour pla'lllter 11a ivigT11e; des montagnes, IPOur ,tes arbres et 1es forêts; des ,plaines, pollll" ~es moj,ssoniS. La mer iui sert pour Œe comrœrce, .. ; 'le ciel même, n'en doutons pas, est pour ,notre !Usage: en effet, fous les n1ot1JVements des C011PS cilestes ont pour but de rendre fortill'e ,cedte \terre qui nous nourrit.• J:Mpui!'. que La.dance ·a ainsi énuméré les rù::hesSt?S du pa!Ws miiS par Dieu 'à la disrposition de 1\}torrnne, 11100s en aNons dêco~ert ~ nouwellll.es: [es eémenlts scrutés, anaJysés, combrn& ont révéllé des proprilétés meT)veil.J.euses doot les desœmfu1uts d'Adam iPro!ifunt. Eit: œwc:-ci s'en ti!l'eŒ"aiecit sans un fort foyer! En tout cas Dieu en exige un, sa sa~ le luii commande. 1Pas de moratoire: tout délai es!t un.e faute et comporte une sanction. ,IJmiPo~sul!Jle ~ tronnper !e diNin créancier eit de füi faire attepter de la monnaie de sÎŒ!ge. Qui ne s'est l!)a.S acquitilé envers lui ici bas ·sera, au seuilt de ['éfernité, jeté en prison, d'où iJr ne sortiira 1P3s quïil n'ait payé jusqu'à 11a _dernière oboll~. La patrie es\lJ tout aWS$Î exigeante, et à boui droilt, mails pollll" d iaiwtres raisons et d'une au.itre façon, AloM que Dieu: se suffit à lruimême, el1le a besoi\n de nous. Du Œ"este, el1le n'existerait ipas sans nous et nos an'Cêtres, nos ancêltres surloult; car, suivant le vers de :Lamartine, • c'est La cendre des morts qui créa œa !1)8.trie •. ,Le ,sol] nafal ne prend fa fonne de pa.ihrie et ne constitue une ootité nouvellle, que dians le mouvemenlt qui porte les cœu~ l'Viiv2!DlfSJ vers les tombes Œ"et~ies de dhers SOUJVenJirs. Les • morts qui .par'lerut • agis.sent aJlors et créent cette personnatlité vénérilile. Sa,œ douite, Dieu es•t (POllr quellque chose dains :Ja coDJsltituITTon de ila patrie . • C'est Dieu, dit S. Pauli, qui a détermi~ pour chaque nation 1h durée de son existence et l'étemlitre de son dornaiine. , Sa main puissante a pllacé des brur.dères giganitesques, f!lew,res 9u mooltagnes, deririère Jesquelaes les groupements evhniques devaient s'clfectuer; et afin que ll'"lnmnaoHé se fractionnât pour s'abriter

wms l 'enœiule de œs lfr~kières, s& Prcwtdmce a perm~s que 1se iproduJisît !la folHe équipée de fa tour de Babel, d'où résultèrent coofusfon des laing,ues et la dispersion. Dans ·les cadres tracés par l'InteJlligenœ souV'eraine h!!'. mortels vi!nirent se 1Pi1'aœr, et i~s s'y piu rent parce ,que « [POur y ai!tacher plus fortement le cœur de ~11hO!ll1trie, Dieu a pétri l cpatrie de tout œ qu'il y a de plus sacré sur rerre , . Sur Tes dûverses 1pa,tries Diew vei1 aivec a)mOllll"; .ill: iles place, croit-on, sous 1 gar,de d'UJ1Ie &ite d '<arohanges; sa ju.stiœ, hi que patiente, atteint tôt ou tard les us teurs ou IIes enivalhü,seurs criimineJls. Nos <fuvoirs envers JJa pa<trie soot très si,tiŒs et ne se rédufaemi [)lalS à une si question de sen,tiimenrta'lité. On a bien vi fait de prodllamer qu'à _tout cœwr bien né :1 1PaJtrie est •chère. Dieu Œuli-même qui aV'eC 1itt tance .redlame nœ cœu,rs, nous demande a itre dhose, q,u~.quefois noibre vie par le tyre. Marfyr pour soo payis, ,i l faut, te &béant, le dewenir éga1l.e1rnenll, 'les récents év nemen~s le !PŒ'OUJVernl: surahoo.darrnmelllt. S'il y a des patries, Jadis grandes et pr [Pères, maiirufenan!t disparues, c'est que 11a fla me du sâorilfiœ s'Y était é'tein1e, S'i,l y a parl!r.ies, rviiva'1lltes encore maÏJs plongées Ilia honte, c'est que ses tillls nl'oot plus de sa ou ne Œe con,saorenit ;plus â leur mère. Î111)Ôt du sang n'est pas 11e ,seuil; il' a élé . cédé et sera suiivi de allui de Œ'argenit, de &yœqpafilne, du dévouement. !;a, patrie n iproltège: sii.clton!s-llui en gré. Edile déîettd n _ tre lûil:>erté c001tre [es agressionJS étrangè oo coll/1Jre Ues madhimtio111S du dedians: trons-<llou:s reconœissa.nt's. E!Ke nolll& aide gravir, si 1110UJS :Je désiflons, Jes trois deg de !'instruction, 1Primai.Œ"e, secondaire ou périeure: ,payoaWlllli notre écolaige sans cliigneŒ". EiJ[e est, sans què nous nous end tioos parfois, associée aux en~riises nous penmettroo~ ~ profonger notre vie i bas. · :r.es pairents à pTus forte raison a drod)t à <Iloitire IP~é. C'est par eux itnméclia men,t que Oieu nous a. cLoilllé l'eûsience, c'est parce qu'iOs olbéironJt à ses, stricits ,p 1

19 crîpions .quli.1s nous

aa

conserveront et nous à ·faction . de Dieu awteur de fouJ!e ipa.temal!é, est pfu,s 1mm&i~ et plus inltime dans 'Je fait de notre aniarition ici-bas, et ainsi la IJ)iété que nous devons leur vouer est fa ~m1mière après ce1Je que nous dev00& à Dieu. Nous disions que Dieu a in'1)0Sé aux paren<ts de$ [ois qui ,sont iamttuJables pour nou.s donner et noUiS acltever l'exis.itenœ. Rien ~ Œius atftnira,ble, pour ce:ui ~ui Y ,nii1l.~,d, que cette sollilCifurle prcw1denMlle, depu~,s I établissemml des instincts qui assurent Je grand œuvre, j,usquâ ['amour que ~es pa'I'ents prodiguent à leurs enfants, pour Ieu,r assu: rer le pailn de cha;que ,jour, au iprix de sacnfiœs sans nombre. Tels sont nos créain:ciers: à nous de nous m:onru1îdlre leuirs débilteurs fidèles et ~néreux Jos. 'MEINRAU,

'la

pertect.ïotlaleI'om. !Leur va:t

1

Pour faire son chemin U111 écrivain de notre époque, sig.na'lant dans son petit traité, • Pour faire son chemin•, les moyens essentiels de faire fortune, plaça au premier rang, la con!iiance et le c:aame. Seulement, en liibre-penseur qu'il est, il ne ronnaît que 11a .conlfiance en soi-même et le ca~ qui résulte de l'indéipendance personne}1e, de l'énergie humaine, de 1Ja résistance philosophique aux contrariétés et au découra.

gement. On ne va JP3S 'loin aivec ces piètres ressources de l'égoïsme, et c'est lbfen Œe cas, chers lecteui,s, de reconnaître combien votre situation est su,périeure à ce1le de ces ipaUJVres in· c:rfdules am:quels aa ;philos~hie ne voit pas de meilleurs conseils à suggérer. Mettons en présence un ihomme qui a de la religion .et un disciple des orgueilleux athées qui ip,rétendent, non $CUlement ipoUJVoir se passer du surnaturel, mais être bien mieux armés que Œes croyants pour les combats de la Yie.

Le premier se dit qu'îl tra:vaH1e sous 1'œil de Oieu, qu'il! sera un ~our récompensé de ce qu'il fait s'i1J le fait lbieu, et :puni s'il le fait ma'!,; cette pensée le fortfüe, l'encoura,ge; il demancle à Uieu de lui •veni'I' en aide et de lui donner la force· nécessaire pour •lutter contre l'inrlolenœ et la 'lâche~ naturelles. Dans cet état :cl'esiprit il n'éprouve ui ennui de faire un travail déplaisant et qui peut-être ne lui rapportera rien, ·ni impatience µe 1e <finir au plus ·vite. n obéit aux inspirations d'en haut et fait fout avec goat et plaisir; il se trot1JVe heureux dans n'im,poi·le quelle !Position et en d~it des iplus fa cheux événements; il acce.ple sans se iroulbler Qes dérangements, iles accidents, !out œ qui survient de désagréable; ii agit dans fa ple~ne possession de '1ui-même, aivec iprudence, modération, ne !Précipitant pas les décisions, ne brusquant ipas ses inférieurs; rien dhez 'lui ne se fait par boutade ou par caprice, mais au tenws marqué, avec e~ctitup.e et régularité. Voilà bien '1e calme recommandê par nos atllversaires. Comment ce <lhrétien ne réussirait-il l)Jas? et rpourrait·ii ne ipas posséder la paix 'du cœur, le [Plus précieux de tous :ies trésors en ce monde?

Voyez cet !homme, au ,contraire, à qui man, que V'e5tPrit de •religion ; il se met à l'œu1Vre de maUJVaise humeur, ne comptaut que sur ses talents el son sa voir-faire; une difficulté se présente--t-eHe, au lieu de la tourner doucement, il la heurte et prétend fa briser; un contretemps surivient-11, il s'i,~tiente et se désole; ceux qui l'entourent doivent su!bir les 'effets de son mécontentement et s'en ,vengent en Je se11Va11t mal: son esprit troulblé et tiraiJ'lé n'a pas le sang-froid né:cessaire pour la .réflexion et le choix 1udicieux des nioyens. Puis les passions humaines viennent à leur tour se mettre à 'la tra!Verse: l'attrait des plaisirs mondains le fascine et l'appel:le au dehors; J'amou·r de t'ind1épendanœ :lui rend in,. tolérruble tout assuoettissemenf; les faiblesses de ,son propre cœur lui occasiorunent d'irrésistilbles distractions, torturent son imaginatron et allument cette fièvre !honteuse qui est incompatible avec un 1raivaill sérieux. En un mot, i1 trouve .partout des pièges, des obsta1


20 l

cles ou des pierres d'a~oppement. Quoique se fatiguant bea11coup, it fait pe11 et œ qu'il 'fait est !J)!us ou rnoin& reIT11Pli de défauts.

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Si nous poursuivions le .p arallèle, nous ver.rions que sous tous 'les raq:i!ports le vrai clhrétien est infiniment mieux armé, mieux doué, mieux servi, plus puissant et p Dus fort que tous les hommes sans religion. 11 est • pa· tient . : donc H sait supporter la contradiction, ,l 'importunité, les dér angements; il ne s'emporte [Pas. Son entourage s 'en trouve fo~t bien et le lui rend à •l 'occasion. Il est « chan;\'a!ble • : donc pas d 'égoïsme, pas de ·calomnies ni de médisanœs ni de ~hants ra:JJiPorts, toutes choses qui sont le ltléau des sociétés et font que tant de personnes se détestent les unes les autres. Par-dessus tout, il est • irré1Prochable dans ses mœurs », noll'Velle source de tranquill..lité pour lui-même, de ipaix pour sa famiHe, garantie sérieuse de bonne renommée et d'estime purbl~que! Reconnaissez dorrc que la religion peut ,contrilbuer grandement à -la réussite des projets, au développement d·une clientèle, au bon renom d 'une Maison! Et que lorsqu'une per· sonne vraiment religieuse s'occuipe d'affaires, elle est taillée comme rpas une pour ,l es bien gérerl Car enfin, que faut-i1 .pour cela, sinon un e5!Prit droit, iloyal, éclairé, une âme qui se possède, qui n'est ipas esclave de ses passions qui persévère dans ses entre.pr ises, un caractère qui sympafu.ise avec autrui? Un vrai clhrétien a tout cela, et dans une mesure infiniment plus grande que ceux qui ne le sont

pas.

21 et sa âustiœ: le reste vous sera donné par surcroît,

.. -..

Villégiature ratée = !Le père I)a,mien est un vieil! ori'ginal. Gest un !Vieux garçO!ll de soixante a,rintemps. U~ i,nljpéniient du con.jumgo. On, a beau eu lu1 corne:r dans aeis oceiilll.es que ~e œ1:ilbat est ile « ,SUJitllil1Ull1l » de l~oïsme, qu'un bon mariage est re • a:rec plus u!tra • de fa vie, la cood~,tion bilbliitquernen~ oormaile de 1l"hoonme, rien n'y a fait Damien es,t resté céllîba'llaire. Oe qui ni'e,nlJêdhe IP3S ses ami,s et même ses ennemis, oar ill en a aussi, de l'lllPIJeler « le [)ère Daauien ». Il doi1 ce1a là sa grande barbe broussailJleuse, là ses bésirles, 1Par-des,sus fosqueliles i[ Jorgne s on monde d'un œïa' ,sou.rnois eJt caUJteJleux. ,Le [)ère Damien, donc, fatigué d'll!lle guerre qui ll1fJ fütiit pas, écœUJré des ma'l,proa_)retéa des a.1Vions ailllemaoos eit des sous-marins de même or igiitne, 111e !])OWVanit plus •slliPIPoTter le régime ®5(POtique des Pleilll's-Powvoiir& et du RaVli,taiftlemenrt:, décida, en cette sai,son estivaile de 1918, d "raller se retirer pour deux bons :mois dans un vieux ohalle~ à fa li"Slère d' Ulll boiis,' pas ftoin des moraines, toult au fond d iune valllée déserte, à six boones hewres de maa-ohe de sa petite 'Viaile valaisanne, que vous me permettrez, paT discrétion, de ne pas noanmer. Damien est un peu perclus des jambes; il doit à son obési1té, à quelliques velf.ëités rhumaiti·s1males, don,t il! accuse un service mi· [iJt.aire qu'ift fü i'l y a quelque quarante ans, a son faible poUll' ille Fendant et pour le vieux maJ11C, ce qu'iJl ne veut pas s!Jaivouer cependianit. M:aiis il y supiplée par le iport d'une solide camai.e de merisier, sorte de matraque qwi le sui~ inséiparahlement comme wne troisième ~

UEvanigile dit quelque part: 4 Le royaume de Dieu est en vous. • On peut en. dire autant de 0a Tiche SSe•. 0

Certes, nous 111e voudrions con,seiller à p~rsorrne de pratiquer la religion • pour faire fortune • ; il faut vouloir avant tout plaire à .Dieu et faire son salut, mais il n'en est pas moins vrai que le chemin qui conduit au saLut ressemble extraordinairement à celui qui mène à la fortune, et c'est tous les jours que se vérifie dans le monde la parole du Sau· veur : Cherchez d'abord le royaume de Dieu

jambe, ila mei'l[eure. fü e~t ,a ussi grand [edelltt', et sa bibliothèque COUlffX>Sée de tous les allmaruwhs du pays ro~nd, est, a1Près fo « diiive ~ bouteille, le

plluis fidèle com~n, de son isoD.ement misa.Œlifuiropique. Vol'là notre homme. _ Le ler juillet de il.'llan qui vient de finir fut pour :lui tout ,ll!ll é\vénement. _111 fit -un ~aquet de ses hardes et de ses hivres, ~1!a _dans une caisse toUil: ce ,q u~ill' put _de v1clu~1ls fos et de boissons, car .il faut q11e ie ~o~s diise que le père Damien possède un_ 101! b100. au sollei'l et un l!)f<tilt ipécwle 11albcmeusemenit acquis dans ,s a 'Verte ëeuoos,se, ~t . qu'il\ l[)asse dans soo quartier poun- un v1eill hanpagon dont le bas de Œaline doit oonœcir pas mal. de llllOll111Jaie s011JilW11te. 111 loua ~ vieux chale't doit j'ai paiilé, commandla un mulet, 1fit charger SOO foUJmi.ment, monta e111 CrOU[)e e~ par• tit armnt faube dw lendemain pow· 1e 1lomtam mi:_yen de la Zour. A quatre heu1res sorunarut, .le mulletie_r s~ troUJVaiit SUT le senltier de la Zour, cond.UJ1sant par !La bride son) docile animal, sur 1le d~s duquel le père Damien, ,commodément ass1·s entre ses bagages, la matraque sm d'éipaul~, ressemblilit queOqu.e peu au maive don Qm· cltotte s'en alllallllt en guene.

'La .route fut déLicieUJse. L'air était pur et !frais tou,t im.préigné de la se111J1eur des bois, lies ~rairies embaumaient Ile foin, les oiseaux chantaient éiPerdumoot dial1ls ,l es buissons du chemin ftes to,nreuts écumeux bondissaient ' gaiiment' des haut ,s rochers, 'les coqs _s'ego· siilllaient dans ,l es hameaux enfouis dans la iverd.ure. ,Damien., fumanit béatement son calumet, se ,senJlla,it une fois heureux comme H le désirait. Ici au moins ;plus de rvoi·sin ja-loux, plus ' ' . d'insipides wlllll11érages, plus de faux amis aux portes de ,sa ca.ve, la guerre même n 'était· pi!UIS pom lui qu'une vas~e comêdie, un mauvais sOUJVenir, donit ill n'entendrait ,p[u.s parlter pendant d~ux !bons mois. Son âme coiriace de <JéjJi:bataire endturd en éproU'Vait des tressaiJI lemen ts. Rossi1Darule marcha~! d ·un bon !Pas, et vers. dix heures du matin J,a pefüe caravane arrivait au chalet, siitiué au sommet d'une colline, Œo~n de tou,ie aUJ!ire habitation, dans un qua• drilliatère de verdure de quclques cen~s rnè·

tees caa,rés, rtowt en1o~ de bois de haute fotaie. C'étaii,t bien ,ià ce qu".ill avait rêvé. 'La so· [ttude oomp!ète, oo ohailet de bois massif, un tout petit jard.i111et, un:e fontai,n e d'eau ,pure et H'lllfPide, de \l'eau de sounces comme on nl'en boi.1t rqu'~ la mon1lagne, la forêt à deux pas rpou,r faire ses lbonnes sièstes 'Vespérales, aivec sa bouteiillle, sa IPÎIPC et so111 grimoire. Qu.e ipourva,i t-i'l désirer de plus! Ile mu/letier déohargea iles bagages, entra ~ans ~a dtaUJmière, i,nstalllla son cllient, but une rasade et cassa la croûte, errwocha son d(I .serra les mairus du IJ)ère Damien, qui pa111als.s ait tou~ ~u, enfornrcha sa bête e t reip.rit Je ·d hemm de la 1Pllaine, au petit trot de sa 1111100Jture. ,Dami~n Ile suilv,i t des yeux :jusqu'à. ce qu~il1 'le vit disparaîtire derrière Ile bois, et, se sotivenraint d ·une lüstoire qu·Ïil avai,t lu.e i'l ne sava~t [>ll'UJs ot1, ill s 'écria • Enfin seul! • Quand füâte du oha[e!b de la Zour eut terminé ,scm i11Ls11afilatlion qu'ill eut- ameaié une l[)CO!Vi.sion de bois mod de iJa forêt, qu'ii eut (Préjp'aré son dîner, qui ftui parut excellent, piris son café et son • poUJSse-oa.ié •, i1 se di1sposa à regagner U'a forêt pour s'y étendre suir aa mousse et ,cornmooœr la [eotuire d'un nouive.iu Hvre qu'iJl aivai~ adheté, [a vei!Je de son dépaflt, ,chez 1le J~braire de sa peti~ ville, et cintitulté • 'Le seoret d 'une bonne villJlégiatuire ». Puis, ,i-1 clhere'.ha .s es bésicles, qu'iœ avait (Pliaoées dans lleu:r étui, au fond de '1a ,poche de sœ • tri'cot » , avec les au,tres vêtements et Uinge ,sen.rés dans [e !Paquet. -Mais. quehle ne fait pas sa ,sltlljpeur en consfatarnt que le tri.cet .ne ,s'Y <trou,yait pas! Il se SOUJV'Înit aussitôt qu'au. der/lLÎer mQJtlell,t il a,vait décidé qu 'ir oodosserait son tricot pardessous sa [bloUtSe, ce que dans Ua ,précipitati0111 du dëpairt, i,U aivaii iloitalement oublié. li euit beau remuer v:i•nig,t fois ses hardes, il e tri'· cot n 'y étaiit ,pas; i'l l'avait ibeJli et bien Taissé su,r son -lit -a vec se~ :béskiles ! De rage, ,Damien se mrit à ,p leurer comme un gosse, fü sauter une boutem'!e de Fe!!· dant, dégus1:a fo111ce ipeMs 'Verres de marc, bourra et relbou,11ra ifu:riewsement ,sa :r>~rpe, et comme il faisait chaud, se jeta sur son lit,


2S

oii il ne farda ws à ronf~r comme 'le canon de ta Balsti!Ille. Quaml/ iE se .rér;ei fila, fa nuit ~ it ,venue. IJi SOll1,i t un instant, Œ ile ~our du cha'i'et, rentra en tiltu!bant, ferma sa ,porte et, 111e siaohanit que faire, ·.vu qu''il ne poUJVait Uire 1sans le secours de ses lwtettes, il vida un second ~lacoo et ,se collidha en prdl'érant toute sonte de Jll11lëdicltions. ,La nuit ['.)Orte consei!J. Le lendemain, au ipetfü 1joor, üaimien éta,i!t debout. I!t déljeuna somma'iremeoit, iprit son gourtlin et, ciopinclopant, reprit le ,chemin de la plaine. ,E t vous pensez qu'ii~ rentra philo501Phiquement cliez ,l ui? Pour rien au monde il ne l'eût voulu. Il alla, de vi:Hage en villllage couchant ici et coUICihant 1là, 'dan,si fos « rnccards > ou· dans 'les g.rwges, et 1s'a,rtêta ifmement dans une :ferme i,s·o~, où H trouva heureusement à Jouer ses seriviœs ipour fia .sai"So.n cOl!1lme lbenger de moutons. l'l y passa deux mois et rerutra un soi:r à son domicile en Jurant que c 'était Ul sa première et dernière !Viffilégialtuce. 1Le J;enl(lemain, le crnufütier a,1Ja oherdher ses bagages à la Zoor et ami ne sut jamais rien, aufour de ,lui, de fa triste mésa:venture du père Damien. SOLANDIEU. 1

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1 -

Trousselard = Figuirez~vollls qu'elle s'était mis

dans fa it.ête de 1liui se.l'Vir maigre le vendredi! .. . Maigre à lui! ... ,Troussel'ard!. .. Noo! ça, c'étaiit raide! Seu:lernerut 'les [emmes ne doutent de rien! Sua'tout fa sienne, à Trousse.lard! Une toute ipetfüe; qui ne d isait pas g,ranù'dtQse, une créatlllre maigre et pâle, fanatisée par les curés, mais ruisée, finaude en diable. <D'aJl:>ci.nl elle s'y était !Pfise en douceur, Un :v:endired!i, eilJle lu,i aivlatit sei,vi une sQlle normande, mais ~. une sole. . . à en pl.eu· rer! .. • C'était bon .. . bon! à s 'en Jêclter les doigts §wsqu-'au cou.del C'étai,t si bon que Trousse· lard n'a rien dit! maiis, déjà, il flaire le coup de Jarnac . . . . VeŒ!,dredi suivanlt: deux gentils petits rou.-

rets. . . des amours de' œ-ougets, à ît iltll*re d'hôtel, qu,i nageaient <tout roses, su,r un joli beurre bl;ond mousseux comme wte ohevelure de dhéruibin!· Afl! qU:'i1ls étaient borus,, ces rougets-IA!· Troisième ven.(lre,;Ii., un ,muilet qui étendait ses nageoÎ!res gris argent sur un gai persil tout frais, parfomê comme Qe printemps! , . ..

,Mais, cette fois, Troussellani s'arrache résolh!imen,t aux délices de Capoue. On est de lia 1Loge ou on n'en est pas. - Dis dOOK:, 11a bourgeoise? Ce mulet..Jà, iJl est de ... ta familllle? ... - ? ? (B av(\IC des yeux d'un candide, d'un étonné .. . ) l'aratalta. . .. Voy,o os, me prends-tu pour ,une buse, owi ou non? · Alœs, Madame, très dou~t: - VoyoI11S, mon ami, pourquoi ,te prenctrai&lje rpour une . . . ? Comment as-tu dit? Mais Trousselanl est déjà au plafoni;i.. - Oh! les Œemmes ! . . . tles sei,pents qui vous g!liSISellt dans les doigts ... des façades itnpalSl&ibl!es derrière .lesquelles paJpiie un monde de combinaisons! .. . des êtres qui vous laiissoolt moniter, boui'llliir, ivoUJS mettre en fu. teUII', IVOUS retourner 1e sruiig . • , • Qui di.JSent: c Oui> l tout! Mais teur idée est toujours lê., dWis le \lin fond de leur cel'VeauJ D ies fa fairon,t pendant J?omge: seulement, à peine passé . . . fout de suite, ll!a mardte convergeante pour reprendre Ile terrain perou, polllr 4assèr l'1homne, l'~eriver, lui rfaire demander grâce! . . . !Mais moi, rtu sais, ffe m'appelile Trou.sse1ard! . .. Creuse ce nom-là... ajoute que c'est inutile, qu'ib n'y a pas moyen, que tu n'es pas de force, eit que je ne mangerai pas 1e poiis.son! . . . et que. . .. · - Ah! fai1-e!a'e de .sa voix 1,lanché, c'est pour Ue 1poisson ,que tu te . .. ? - Oh! 111e mens .pas . . . ltu sais bien. - . . . B comme.nt 1P11i&<je Je sa.voir? Tu n'as :rien dii,t.,, . - Loyola! - Mais cella suffilt; ne te fâche pas ... tu nlauras plus iaimaLs de IPOÏsson ...• - Ma~s sH feo ivewc, du, poinon ...•

- Alore, · · ? _ Mais pas le vendredi . . . ,jamais le ven·

cfredi ... üamaisl _ Très bien. Sa femme ~e rega:rtle, de ses yeux tran: qulles, ... Tu sais, . . j'ai ohoisi 1/e vendredi pour ne pas faire deux sortes. de ma,ng~ · · · · . le ---Aredi v= , c'est .,1our d arnvage, . Et puis, le jpôissoo es,t frais et vané . .. et mom~ cher- C'est ça. . . .je deyine le coup . . . tu vas me servir mercredi ou dima~he un maquereau pourri ou un merlan desséché! Ah! mon paUIY'l"e ,vieux Troussellani!. . . Oh! iles femme&! etc., el'C. (Voi,r p lus haut.)

Trou.sseflaiµ n'a pas eu ~outes les catastrophes prévues. On ,ne ira pas viotimisé sur terrain du maigre. D'ai•llelllrs, pollll" couper court à !out, ch~que 1jour il fait gras, aussi grais que pos611· lfe, Si vous le voyiez trandler un bif.teck! .. . Vlan! ... Vlan! .. . 'Et son, coup de fourchette! flt du bon vin! Au,s si il vous a une mine de poterie étrusque, avec des yeux rouges l Sieur de peau, fit quel air de dédain dans le tête-à-tete avec sa femme, i?Elndaint Oe CJa.rême surtout! Fawt.,j[ qu'el!Jle soH en retard, l'Egliise! Obliger au maigre en plein XX. siècle! Comme si 11a côtelette n"éltait pas aussi bomie de mercredi et Ie vendredi que 1'es auitres iours. ... Afl! miséricorde! · QueEqudfois, Trousse!anl a des Mures d•at-

le

ten.drissement. - Ma pauvre enŒan1, ellile te tue, l'Eglise 1

Ain8i moi, .. 1e suis taillé!. . . Tegarde-moi œs biœps-ll .. . et t'assommerais d'un couip de porog .... Bh bien! un jour de maigre me d6nonlte, me meit sur Œe fl'anc! Bien pl~s

• . . tu ne le croi.as pas . . . ltu vas penser que c'est à cause de ma Loge que je te dis œ la, mais ça me fatigue ... ça m'anémie, rien que de te voi.r fai:re maigre. . . teillement c'est dé-hi.litant!!! Seuforneot les cm'és t'ont tan~ sugpstionnée!

Un g!I'OS bOOJhornme, le teint à :ra fois rouge et jaune, se trouve da111s 'le cabmet du fameux docteur B. ,Les deux hommes son,t a,ssis en face l'un de l'awtre. Le médecin, sa montre d'une main, tâte de 'l'autre le ipoUJ1:s de Trousselard, lequ~l a i;aiir horriblement inquiet. - ... Vous donnez 0a nuit?. . . . - Presque plUJS!. .. ou a lors des rêves ridi'Cules effrayants. Cètte nuit, je me suis ' . . . . révei'll\S en criant: oe crora1s avoir un mome de 200 kiQos assis sur l'estomac! ... - Et 1a digestion? . .. - ,Mauvaise, . . . Bt pooritatllt, je prends de l'eau de Vi'clhy à me noyeir! - VOlbre fangue? Et Troussel•all'd sortit une •langue! _ Oh!. . . ·] à 1là ! ! ! fait simp1ernent le docteur. . _ Je suis . .. ? ? ? ba:lbuti~ Trousselard. - Non! mais vous savez, 11' est temps! Et le docteur écrit, tollit en ,parlant: sup1pres,sion • aibsoi!ue ~ de ,tmllte viande; suppressio111 du vin; suwression du _café; suppression de tout akool; suppression. ·· ·· - Alofl's, suwrimez-moi aussi en même temps, fait Trousselard les yeux tout r~nds! - Très simple, voUJS n'avez qu'à continuer à vous IJ)Ourrir ['estomac de viande, dans trois mois le pylore est femié, et vous mourrez de faim. de fuicrn? Tel que ij'ai l'honneur de vous 3e diret 1, 1 • 1 : 1 , : 1~, \.:1

••

Ce soir-là, quand Troussefard rentra, il avait l'air effondré, une mine de biscuit à. ia curnère. 1 Et comne la femme · l'aidait à se débarrasser de son pardessus, · · · _ Ah! ma pauivre fi'llle. . . je suis fJiairn· bé! . . . iJ a encore vaœllJCU, ton Galiléen,··. _ Vaincu?... fait-eNe de sa voix tranquifile. . - Oui .. . Je suis aux 1égumes! ... toute ma vie!!! . . . Carême foute 'l'année! ... Hein?


24

, . . tu vas tPOU'Voi'r m'en enfourner des navets!!! " Et dans l'orr.dbre, ,s a Jemme aurait pu voir un de ces siilencieux sourill"es faits de pitié et d 'ironie qui en disMt biein 1ong à ceux qui sal\lellrt aes lire . ... Mais elle av,ai,t du cœur et essuya une lanne car elle aimait son lhomme. Aussi luŒ fit-e!Je du maigre à main soignée. PIERRE L'ERM!ITE.

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Variétés :IJES ViBRTUS DES PLANTES Les épina1·ds

Cette JPlante, cwtilvée 'c!Mts fous :Jes ja.rdins, est ,iJroip connue [)Our qu'il ·s oit nécessaire de la décrire; mais œ qu'ill est indispensable de faire connafüe, en un temps où les restric:flions exiposen1 à des cri~es, de santé et surfowt d'aœmie fos iperisonnes déjà délicates et ,tes enfants, c'est que œtte plante bienfaisante esJt l'ennemie 'la jplus inwitoya'ble des pâles couleurs, de la ahtlorose et de l'anémie. Aux <MbiLi.fés, aux ma.Jades, aux chétifs, auoc cotwailescents, on prescrH généralement tles préipara1ions ferrugineuses dans le but de ;restituer ,la ,vigueur l towt l'organisme en enridhiSJSant Te sang, mais .certains tempéraments tolèrent dilffici'lement Je fer. Pour ceuxci, comme pouir tous le!> au,t res du reste, la nature rnniternelle et prevoyanrte a créé un aliment Sjpéciail,, exœl:lent, agréable, rafraîchissant JPar surcroît, d'une richesse minéra'le touit à failt ipa1Tfü:ul.ière: Ues épiiœrds. In n 'est pas un alirrneŒllt qui puisse être c~aré aux épinards, itant au poinit de vue de la iminéraHsation totale, qu'au poin1 de ,vue du pho~ore, du ifer, de 1la magnésie et de lia dhaux qu'~ls con~iennent. Cent grammes d 'épina11ds renft'erment de 40 à 45 mil'ligrammes de fer e.t ce for es,t totalement assimfilable. l'l demeure .towt e11Jtier dans le sang et da.ns les tis~us, grâce à la digestion :facile de ce précieux 16gume. 1Les mères soucieuses de fa santé de leurs enfants, de !èur mari et d'e11es-anêmes, feront :paraître fréquemment ·ce légume swr la ta-

.hie. A ,p~oque du dévelopipement des jeunes füles èt des rjeunes. garçons, au mœnen.t où une aliimentation forit~fia,nte est indi:s~sable, elles [eur reroot faire une cure d 'épinards. Cette Cll're consiste à absorber [)lusieurs fois ipar semaine à un des principaux reipas, 1e soir de prédêlll"enœ, des épinards bien cuits, au beurre, au jus de rvfande, 1au fait, à la crème ou aivec du jambon. •Les Liivre:s de cuisine imHquent de nombreuses IPrêparntions des épinards ; il sera boni de 'les eX1périmeinter toutes eit de varier '1e pllus ipossrble la préparation pour éviter le dégoût e1 .la sraitiété. L'eau dans la:quelae ~es épinards ont cuit peut servir à la confection de !Potages. EUe con:stiilfue une tisane diurétique et calmante excellente contre les obstructions du foie et du rein, contre les inïklirnma1ions des orga-· nes digestifo et des voies urinaires. On emploie œtte eau en favements pour la guérison de la dtyssenterie et de )a diarrhée sli commune en .sté. Les ifeuiLles de ~'épinard écra,sêes, bouil1,ies dains l'ihuile d 'oilive ipeuven,t être appliquées a,vec suocès, en cata[>lasrnes, sur les ulcères irrités, les brûlures, les dartres vives. 1Les g,rnines d'épinards sont laxatives et peuivent être emiployées en fusion, à la dose de 10 ou 12 grairmœs, pour triompher des constipations les plus rebelles. ~ 1

,IJES QUATRJE CHIFFRES DU MILLESIME 11 faudTa ce~te arnnée dans les correspo11dat11ces de quelque ilmportance, renoncer à n'indiquer le milléslime que par fos deux derniers chiffres, par exemple 3. I. 19. Car il pourrai1 ,arriver qu'un faussaire intéressé ajoutât à 19 un autre chiffre et donnât ainsi au document une date fausse. Van dernier, cet inicCJllllVéniemt n'ex~sfait pas.

e • Pardon, facteur, vous dites et vous pensez que tous les hommes sont égaux? - Parfaitement, M' sieur. .parfaitement. - :Elh bien, vous n'aurez pas d 'êtren11es, Est-ce que vous m'en donnez, vous? .. ,

Oui trop:embrasse, mal étreint Dernièrement, au sortir d'une grand'messe où il y a·vait eu diacre et sous-diacre, une

de mes élèves, encore ibien éloignée du brevet supérieur, me fit une remarque d ' une charmante naïveté, d'autres diraient d'une adorable 11aïveté, mais le mot • adorable» employé dans œ sens me paraît un lba,r barisme et un blasphème. A travers les fumées sorties de l'enK:ensoi.r et les 011des sonores Jaillies des grandes orgues, elle avait vu les prêtres se donner ,Je baiser de paix. Fine oh· servatriœ, elle avait remarqué que les mains de l'un avaient très légèrement touché les épaules de l'autre, et ,que leurs joues ne s 'étaient pas même effleurées : on aurait pu glisser, e11tre les deux joues, un cataplasme qui les aurait guéries, si elles avaient eu une fluxion. C'est là-dessus que porta la réflexion de ma petite écolière. Sans être disciple de Sancho Pança, ;j 'ai l'haibitude, pour lui former le jugement, de citer des proverbes, et tout ,juste avant l'office ,je lui en avais allégué un qui proba!blement lui trotia par la tête: « Qui tmp embrasse, mal étreint. » file me dit donc: • Oh! Mademoiselle, ces messieurs prêtres se sont mal étreints, et cependant ils ne doivent pas embrasser beaucoup, car ils 11·ont pas -Jeurs mamans avec eux. » Je dus lui donner ·l es diifférents sens du mot • embrasser •: serrer dans ses bras, caresse qui est sourvent accompagnée d un baiser; entourer, emvironner, comme fait l'océan qui embrasse la terre; saisir par la vue, à la fa~n de la vigie qui du haut du mât embrasse la vaste étendue des <flots; adopter, suivre, ainsi rque vous le faites vous-même quand vous embrassez une opi,nion; serrer fortement par un lien oui un repli, ce ,que ·vous pourriez voir accomplir rpar un boa (pas Je vôtre, pas cette horreu,r que vous portez au cou) d'Afrique à qui vous-~etteriez une proie. Il ne faut pas confondre baiser et embrasser. Les Polonais baisent la main du prêtre qui leur a donné l'absolution, ils n'ont pas la prétention absurde de vouloir embrasser cette main de

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l'entourer de Jeurs bras. Quand, à la promenade, trois ou ,quatre jeunes Mies se ,prennent par la main et forment la ,chaîne pour entourer un ar1bre d'un diamètre extraordinaire, elles embrassent ,1e géant des forêts, elles ne 1Je baisent pas, ,surrtout si l'écorce esl rugueuse. Ser.rer dans ses bras est donc Je sens ordinaire du mot embrasser. Peut-on, avec cette acception, dire : • Qui trop embrasse, mal étreint? . Vous ne le pensez pas, moi non plus. Ce qui s'est passé à fontainebleau, en 1814, ne sau,rait nous démentir. Napoléon, après a,voir ailxliqué, réunit sa vieille garde dans la co!M' du château e't d'une voix émue lui lit ses adieux. ·En guise de péroraison il dit: « Soldats, ~e ne puis vous embrasser tous ; mais j'embrasse votre chef. Venez, général Petit, que je vous ,presse sur mon cœur. • Er à son aise le petit Caporal étreignit le général Petit. S'il n'a pas voulu embr:tsser les régiments, ce n'est pas qu'il craignît de mal -t%reindre, c·' est que son ,c œur l'au11aH entraîné d'un ,g rognard à l'autre et que le temps lui aurait manqué pour donner à chacun cette malique d'a1ffection. Au figuré, e,m brasser signifie entreprendre, se dharger de. . . . Là le proverbe trouve son application. ,11 est sous la calotte des cieux plus d 'un homme acfü, agité comme s'il était piqué d'une tarenturle, qui, emhrasse tout cc qu'on lui propose, s'occupe de toutes les œu1vres, s'applilque à toutes les études, essaye de jouer de tous les instruments, ,prétend exceller dans tous les métiers, se charge de toutes les dévotion,s, figure dans les registres de toutes les confréries: je pa.rierais que le factotum outré n'arrive pas à étreindre même passablement. [)ieu seul, à qui a,ppartiennent l'onmiprésence, 1'omniscience et l'onmipotence, embrasse tout sans pefae et avec tm succès constant. • Il atteint avec force d'une extrémité de l'uni1Vers à !"autre et dispose tout avec douceur. » Les mondes roulent dans l'esp1ce sur son oommanrlement et ne stoperont qu'à l"heure par lui déterminée. :Les flots, ma,Igré la vitesse acquise, s 'arrêteront net, comme


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une locomotive qui ~ i t au frein, dès qu 'il leur enjoindra de ne pas aller plus loin. Pas un cheveu plat, frisé ou ,crépu, pas même un crin d 'accroc<he-cœur, ne tornbe de noire tête sans sa permi·ssion. Ni les Topinambous, ni les Européens; ni les intellectuels, ni les crétins ; ni les boulevardier s, ni les campaî!1ards; ni le paUNre Lazare, ni le mauvais Riche; ni le bon fridolin, ni le ~ o t Thierry ; ui Jean qui rit, n-i Jean qui p!eure; ni le médecin Ta.ut-mieux, ni le docteur Tant-pis : .personne n'échappe à son contrôle, nul ne peut se soustraire à sa juridiction. L'homme propose et Dieu dü,pose, l'homme s 'agite et Dieu le mène, Dieu c'est tout et !··homme c·est rien. Il y a là une universalité qui ne sou,ffre pas de conteste et une étreinte ,qui agrippe ferme. Mais l'homme! Oh!! le pauvre homme! Qu'il ne s·avise pas de trop embrasser: limitées sont ses facultés, bornée est son action et bien faible son emprise. Avez-vous voix au chaipitre qui fi xe les programmes d'enseignement? Gardez-vous bien de les surcharger, de leur donner une extension encyclopédique. Ménagez les cerveaux des écoliers : l'encombrement y produil des fêlures par ot1 s 'échappe plus que le tropplein. Olli 'bien trou,yez-vous qu'il n'y a pas encore assez de caboches fêlées autour de vous? Vous of!re-t-on de donner des leçons à un petit Pic de la Mirandole? Refusez net. Prétextez ,que vous n·avez pas de poule qu.i couve des œlllfs d 'aigle. Vous tracez-vous à vous-même un plan d'études ou de lectures? Soyez modes te. Contentez-vous d'une simple .planchelle d'ar:penteur et laissez à d'autres l'ambitieux théodolite. Ce que vous étudiez, étudiez-le à fond; ce que vous lisez, tâchez de bien le saisi r, de le déguster, de vous l'assimiler. Pas de go infrerie. Je crains lihomme d'un setLl livre, d'uu livre qui en est un: il ne s'agit pas des contes fantastiques d'Hofimann ou d'un roman k 3 fr. 50, Puis, quand il vous faut agir, commencez par un 'bout et avancez mét•hodiquement. Si vous étendez bras et instnunenls dans plu-

sieurs directions, si iVOUs vous attaquez simu tanément â différents secteur s, vous gâcherez la besogne, même vous reviendrez bredouil:e si vous courez trois ou quatre lièvres à lt L. B. fois.

•• Le ( disparu ~

21 eut là qu'el'ie hahit'e avec ma sœur . · . . c~~t une affaire de cinq minutes, aller et retour-,·· L"homme secoue ses mains blanches de poussière, rajuste sa casquette: · - T'en fais ,pas .. , on y va! _ Tu vois la chose , · · ? Parfaitement!

Si vous voulez une scène vécue, en voici

une: Elle se ,passe hier, entre chien et loup, bou. Jevard de Cli-chy. Un gros camio1111eur, en blouse bleue, d~ change ,placidement des carreaux de p:âtre. Sur le trottoir, des groupes joyeux . . . 011 vient de fêter le roi dAngleterre . .. et con,. ment! . . . Dans cette gaieté, un homme hâve décharné, grisonnant ... veste d'artilleur, pan• tall.on ~rangé sur des souliea-,s q1.1i n'en peu, vent plus ... . Est-ce un soldat ou un civil. . . ? En tous cas, c'est quelqu'un qui a imrœns6rrtent soul-

fert. I l va, il vient, indécis ... fixant avec obs11· nation une fenlêtre éclairée, là~haut, à un cin• quième étage ... .

Bmsquemen,t, H s'adresse au camionneur: - Dis-donc, vieux .. . ? - Quoi . . . ? fait Fhomme, une pile de car• reaux dans les mains. - Veux-tu me rendre un service, . . ? - Si c·est possible .. . ? A un ,p oilu, on ne dit jamais non .. . . ~ VoHlà .. . J'arrive d' Aflemagne .. . j'ai débarqué ce matin â la gare du Nord ... . Je ne connais ,plus personne . ... Depuis trois ans, j'étais prisonnier sans pouvoir écrire ni recevoir aucune 1Jettre ... . - Alors, c'est vrai, ça ... ? - Si c'est ·vrai! ... 'M'a mère, déjà malade à mo11 dépa,rt, me croit mort. Si j'arrive brusquement, je vais fa tuer. Veux-tu y passer le ~mier ... ,p our l'avertir • en douce • ... ? - Où qu 'elle demeure, ta mère ... ? - Tu vois, !,à-haut, cette fenêtre éclairée?

Côte à côte, les deux :hommes traversent le boulevard. - C'est là, ta maison .. . ? - Oui, c'est là, . . _ Je monte 1c ,premier ... Tu me suis· · · je t'appellerai,.. . . _ Va'!ry doucement surtout! - ;'f'en fais pas!. ,· Et le camionneur s'eng~ dans un petit escalier noir et moiteux qu'il emplit presque. En se hissant marche à marche, il se fait à lui-même une sorte de répétition: Je frappe . . . j'entre. . . et ,je leur dis comme ça dou~ement: • Voilà -. . Votre ms, il n'est pas mort!. .. • ou plutôt .. . si ~e venais demander des nouvelles . . . ? J'ai beau.coup connu le poilu. . . je passais là sur Je boulevard . . . alor s je monte! . .. seu·lement , .. comment qu'il s'appelle ... ? Et quand il se pose cette question, le camionneur est d~l au, cinqui~me devant une petite porte à gauche .. . c·est celle-là ... Voyons ... ? s'agH d'avoir du doigté!. . . Bah! . . . ça lui viendra quand il y sera!. . . Il

frappe . .. -

Entrez. . . répond une voix.

~ Le voici dans une pet-ite chambre éclairée d'une laIQpe à pétrole, devant deux femmes en deuil assises au.près d'une machine à coudre. L'une, âgée et fatiguée; l'autre, grande jeune füle aux yeux très noirs dans une ligure très blanche. Elles se sont arrêtées de travailler, et, l'étoffe aux doigts reg.ardent l'homme qui reste là, gêné, se tamponnant le front, sa lourde ca.9quette :bordée .de cuivre à la main, - Vous désirez, Monsieur . .. ?

- Mais . . . v-ous parltr. . . Madame! - Et de quoi . .. ? ...: De quoi! . . . de rquoi! .. . d'une cho8c qui vous intéresse •beaucoup! .. . Celle qui doit être la mère secoue la tête: - Rien, 1Monsieur, ne nous intéresse plus ici-bas .. .. Allons!... allons!. .. faut pas être comme çà! .. , faut de i.a volonté!. . . faut du courage dans la vie! ... Mais, devant ces deux figures douloureuses. . . dev.an,t œs yeux qui le fixent, le ca· nùonneur ne peut pas trouver sa transition. Il détourne la tête et aperçoit un grand crucifix au ~hevet du lit. Ça, c·est le Œilon! . . . Et lui, qui n'a jamais mis le pied l 'l'église depuis peut~tre vingt ans, s 'écrie triomphalement en monirant le crucifix: - Je suis sûr que vous le ,priez, Celuill! . . . - C,ert.ainement, rq,ond la jeune fille, nous le prions. . . soir et matin .. .. Mais or1 voulez-vous en venir ... ? - Où je veux en venir . .. ? Eh bien! je veux en venir à œci : qu'il vous a exaucées! • .• - Nous ne lui demandons que la résignation .... - S'agit pas de ça! . .. puisque je vous dis qu'il vous a exaucées! . . . et .rudement! .. . Les deux femmes se regardent . . . . De quoi ·se JD!le-t·il, cet individu . . . ? A qui ont-elles affaire? .. . - Mais je vous réitère qu'il vous a exau.cées! ... Comprene:z:.vous . . . ? Non, mais comprenez-moi!. . . je suis pourtant c\a i r, ton·nerre de Brest!. . . « Il vit! • .. .

Les femmes sont de1bout, frémissantes, les mains tendues .. . . - ·M on fils . .. ? - Mon frère .. . ? - Oui, votre fils! . . . votre frère!. . . votre poilu, quoi! . .. - Il vit. .. ? - S'il vit! . . . I 1 est mtme . . . Non . . . ou


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ne ,peut pas dire qu'il soit très bien portant. . .. Mais enfin, il vit! .. . __, Vous en êtes sfir? - Je l'ai vu! - Où .. . ? quand .. . ? - Mais tout 1 l'heure!. . . iles grandes douleurs sont muettes, les immenses joies aussi. ,L es deux femmes plew-ent, silencieusement, -affaissées sur une cltaise. . . le camionneur y va de sa larme, lui aussi. De temps en temps, un cri d'inquiétude surgit: - Mais voici trois ans que nous sommes sans nouvelles . .. ? Surtout pas de fausse joie!. . . C''""t bien lui . .. ??? Vous en avez la preuve . . .? - La preuve . . . ? Attendez 1.rt1 peu! . .. je vais vous l'amener, la preuve!. .. Et, se précipitant sur le palier, le camionneu,r s'écrie d'une :voix toru:Jante: - Arrive maintenant . . . ça y est

~ !.a phrase n'est ,pas finie, ique le prisonnier émerge dans le carré de lumière. - Maman!. . . - Mon grand! . .. c'est .luit . .. c'est toi!! - Oui, c·est moi! . .. En un instant la mansarde de mi.sère de,vient un ,paradis... . Il s'y passe ce qui doit se passer dhaique jour dans le ciel bleu: tout est oulblié, fini, sous le regard du Ghrist qui semble- sourire du haut de sa croix, et répéter la parole éterneHe: • Bienheureux ceux qui ;pleurent! . .. Bienheureux ceux qÙi soutirent persécution pour la justiœ, car ils seront consolés! ... Quelques instants, le camionneur contemple la scène. . . ·P uis, remettant sa casquette avec un large sourire de satisfaction, il, disparaît discrètement. Mais en desœndaint l'escalier, il ne cesse de répéter en sa bonpe âme de peuple: - ,Des commissions comme ça, moi je voudrais en faire tous les jours! . . . (,,La Croix.") 'PIBRRE L'ERiMITE.

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La sacoche perdue Un marchand venait d'une foire où il avait fait de très grandes affaires; il avait mis tout son gain, en belles pièces d'or, dans une grande sacodhe de cuir, et rentrait joyeux dans . son pays. En traversant la ville d' A,. miens, il passa devant une église. Il alla faire ses prières, comme il en avait l'habitude, devant l'image 'de la mère de Dieu, et posa la sacoche devant lui. Quand il' se releva, une pensée où il était enfoncé la lui fit oublier, et il s'en alla sans la ,prendre. Il y a,vait, dans la ville, un bourgeois qui, lui aussi, avait coutume d'aller faire ses oraisons devant la benoîte mère de Dieu. Il vint, peu après, s'agenouiller à la place que l'autre avait quittée; il trouva la sacoche qui était sœàtée et femnée d'urne serrure, eC comprit bien qu'elle devait renfermer beaucoup d'argent. - Bh! Dieu, dit-il, que vais~je faire? Si je fais saivoir par la ville que j'ai trouvé ce grand avoir, tel le réclamera qui n ·y a pas droit. Il rentra chez lui, mit la sacoche dans un coffre, puis vint à sa ,porte et, ·avec un morceau de craie, y écrivit: • Si quelqu'l.1'11 a perdu quelque ohose, qu'il s 'adresse ici, » ile marchand ayant continué sa route el étant sorti de sa pensée qui 'L'a,vait dis.trait, tâta aufour de lui, crorant trouver sa saco· che. - Hélas! s 'écria-t-il, j'ai tout :perdu I Je suis mort! Je suis trahi! Il reivint à l'église espérant que sa sacoche y était encore: elle n'y était pas. Il alla troÙ· ver le curé et lui demanda des nouveiJes de son argent : le curé n·en savait rien. Il sortit âe l'église tout troublé et se mit A errer par la ville. rEn passant devant la maison du bourgeois qui avait trouvé la sacoèhe, il' vit les lettres écrites sur la ,porte. Il accosta le ,bourgeois. - . fies-vous le maître de cette maison? - Oui, sire tant qu'il plaira A D ieu, Que VOU9 ,p laît-il?

_ Ah! sire, pour Dieu, dites-moi qui a écrit ces lettres à votre porl-e? . . Le bourgeois feignit de n'en r1en savoir. _ Bel ami, dit-il, il passe par i<:i bien de:; gens, surtout des clercs; ils ~cri vent. des vers ou ce qui tleur passe par la tete. Mais, es t-cc ,que vous avez perdu quelque chose? . _ j'ai perdu le meilleur d e mon bien. - Mais quoi au ,j usie? - Une sacoche toute pleine d'or. ,Et il décrivit la serrure et le sœau. ,Le bourgeois reconnu! sans peine qu'il disait la vérité; il le mena ~ ns sa chambre, lui montra la sacoche et lui dit de l.a prendre. ,Le marchand resta quelque temps sans rien dire. _ Beau sire Dieu, pensai1-il, je ne suis pas digne d'avoir le trésor que. j'a'Vais ama:· sé. Ce bourgeois en est plus digne que mm. Sire dit-il cet argent sera mieux placé dans vos' mains' que dans les miennes; ,je vous le donne et je vous recommande à Dieu. _ Ah! •bel ami, dit le bourgeois, prenu votre argent; 'ie n 'y ai rpas droit. _ Non, dit ·le marchand, ,je ne le prendrai

pas.

Et rl s'enlfuit en courant. ,, Quand le bou,rgeois le vit qui foyait ainsi, il se mit à courir a,près lui en criant: - Au voleur! au voleur! arrêtez-le! Iles voisins, l'entendant, sortirent, arrêtèrent le marchand et l'amenèrent au bourgeois - Que vous a-t-il volé? ,Jui dirent-ils. - Certes, .seigneur, il veut me vo'.er mon honneur et ma loyauté, que j'ai gardés 1oute ma vie. ' Il leur r aconta la chose comme elle était. "Et, quand ils su!l'ent la vérité, ils obligèrent le marchand à reprendre son argent. 1

Un trillion Beau norribre, vraiment, usité e11 astronomie dans la mesure des espaces du ciel! Désormais, il rva devenir vulgaire: n'est-il pas appelé à 'd ~inir la detie de l'A:Llemag ne .

Mille milliards! autant que cela? Eh! oui et même plus en.core si l'on fixe à 600 mil· ,liards l indemnité que !'Entente, seion Lloyd George, enten:d revendiquer. Ajoutez-y les dépenses militaires de ]':E mpire, de ses Etats confédérés, ]es déficits de ,plus de quatre ans de guerre, et, - e11 négligeant les amputations territoriales dont tout le monde parle, notre trill.ion sera tôt dépassé. Mais le chiffre proposé par l' Angleterre forme à lui seu-1 un assez joli denier pour mériter qu'on s'y arrête un instant. Six cent milliards, c'est Je double de la fortune allemande ; c'est, au 5 .o/o, une rente stipérieure au revenu annuel de l'en~ire estimé, en 1913, à 23 milliards par les économisies sérieux Admise par la diplomatie, r ~tifiée par Wilson, la ,prétention du ministre ,britannique revient à faire peser sur chaque sujet de l'empire une dette extér.ieuTe de d-ix mille francs, sans compensation d'aucune sorte, .puisque la propriété entière de l'Allemagne est maintenant d~à absonbée par la dette foterne. Pour se représenter les six cents miHiards de M. Lloyd-George, essayons d'en traduire le chiffre en quelques données ,plus access1· bles à l'imagination. A vouloir solder en or cette formidable indemnité, quel serait !e poids du métal précieux à reiœttre aux finan· ciers de liEntente! Près de 200 mille tonnes, la charge presque exacte de 19,500 wagons. Et diie que nos C. F. F,1 faute de wagons en suffisance, devraient s'y prendre à deux foi s pour en effectuer le transit! :En volume, ce serait un prisme d'or massif ayant 10 rnèfres de base sur 100 mètres de haut, quelque chose comme la tour de SaintNicolas à Fribou·rg, mesurant vingt mètre! de plus 'que l'élévation irrwosante pourtant que lui donna maître Jordil. Et ,que l'on sup.pose toutes les mines du monde travaillant à assurer à .l a Germanie le payement de sa rede· vauce, il s'en faudrait de beaucoup ,qu'elles en acquittassent seulement l'intérêt. la production annuelle des placers n'est, en effet, que de 600 tonnes, comme qui dirait un bloc figurant assez bien le kiosque du tram sur la ,place des Ormeaux.


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Six milliards de pièces de 100 francs n'exis. teront ,jamais iici~bas. Si, néanmoins, l' Allemagne ·les trouvait et les consacrait à s'affranchir, elles fonneraient, empilées, une colonne égalant en hauteur ·le 30e de !a distance de notre planète à la lune. Disposez ces mêmes pièœs à la suite les unes des autres dans le sens de leur diamètre -et évaiuez la longueur du mirifique collier? Pas moins de 210 mille kilomètres! ile tour de la terre à Pflquateur étant de 40 millions et quelque quatre-vingt mille mètres, iL faudrait donner 5 rangs à la parure équatoriale pour utiliser ,ce ·rutilant numéraire. ;La belle ceinture dorée que voilà! Vaut-elle cette bonne renommée d'antan ·c ompromise dans l'aventure allemande qui se termine par u•n tel règlement de cœnpte? A cela près, pas plus que la commission d'experts dont la conclusion fut citée par M. Uoyd~Oeorge, dans son récent discours de Bristol, noUIS n'émettrons un instant le moindre doute sur la solvabilité de l'ancien e,11-1Pfre germanique. X,

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La petite chapelle CROQUIS FRIBOUROEOIS La ,journée a.vait été :belle. C était un de ces jours d'arrière-automne doux et ,inélancoli· ques. Un solei l mièvre aux rayons attiédis, e~sayait vainement de dorer les arbres squeletteux, dont 'les dernières ,feuilles jonchaient le gazon défraîchi des sentiers. La nature res-pirait une langueur attris· tante; la campagne déserte, veuve de ses troupeaux aux carillons ,joyeux, paraissait endeuillée. · C'est le temps C'her aux âmes sensibles; ce· lui qu'ont dhanté Milevoye en des strophes larmoyantes;-- Chénier, Gilbert, le doux Hégési~ et tant d'au.fres, dont l'intime souffrance s'harmonise si bien avec la tristesse des choses. Une petite promenade, à ce moment si cara.olérisHque de la saison, revêt un charme

étrange et profond qui vous aliire, vous en. vahit, vous domine et vous métamorphose. Un sentier montueux, serpentant à travers Je coteau, s'ouvrait devant moi, ,tout entourl de buissons morts. Il boru:lissait vers les son&. mets boisés, disparaissait par instants dans les replis du sol pour .reparaître p lus haut, sur les Œlancs ras des pâturages. Ce s-entier de montagne était tentant. Je le pris et le suivis d'abord distraitement, le front lbas et son. ,geur. Je venais de lire mon journal, et je pen· sais à la g.uerre, à l'armistice, à la paix et auoc bolchévistes qui voudraient l'empoi·sonner, aux morts qui !"ont payée de leur sani, de leur vie. Pourrait-on, en ces jours tragiques, songer à autre dhose·? Je montais sans m'en apercevoir, et j'avais laissé ~a plaine déj~ rbien :Join derrière moi. ]'étais arrivé sur oo terrain ou belvédère, d'oi:t j'apercevai,s, dans un ·lointain estom~, foute la ligne du Ju-ra, les molles ondulations du Jorat, les Atpes savoisiennes, tout un cirque gu,o.n;diose et panora,mi1q.ue d'une i•ndéfinissa'ble beauté. Instinctivement, je songeai à ces autres plaines de la .Picardie, si fertiles et si belles·, au,jourd'hui ravagées par les Barib.ues modernes, et ~e me disais, crispant les poings: celles-ci, du moins, les nôtres, iLs ne les ont pas eues, ils ne les auront jiamais! Et cependant, s'ils avaient gagné, ou si, au lieu de violer la Belgique, ils avaient violé la Suisse, comme ils en eurent, paraît-il, un ma-ment l'intenlion, quel affreux désert n'auraisje ,pas devant moi! Je me retournai ·pour continuer mon chemin. Tout à coup, sur un terire boisé, j'a,per· çus à travers les branches des sapins, une petite façade blanche, surmontée d'un ciocheton menu, grêle, élancé, qui pointait vers le ciel, comme une flèche prête à :partir. Une cihapelle! Je ne sais rien de plus sua-· gesti,f, de plus. troublant, qu'une cha,pelle dans une forêt. La forêt, symbole de la solitude, la chaipelle, symbole de recueillemen:t et de paix, il n'y a pas, je crois, au monde, de figures qui s'aHient mieux. ,En quelques bonds, je fus devant le rll!tique orataire, don1 l'humble por1;til _était sur•

monté d'une ins-cri.ption en arc de cercle et en grosses lettres ib leues: « Notre-Da.me de Niremont, ayez pitié de no~s! ~ _ _ J'entrai. Un demi4jour ecla1ra1t le pet'.t ....... iire un lu.mignon tremblotant y J~tat! sart'"""' , . clarté blafarde sous laquelle un vieux une 1 · 1· A Christ de bois noir semb ait pa p1ter. ux murs crépis à la chaux, . quelq~es ex-:vo~o ~aient suspendus, pour afürmer a la fois .a protection puissa-nte de la Vierge et la reconnaissance de s-es invocateu~s-. . Cette paix profonde, ce re(1g1eu~ s1le~ce . cette suave solitude m'impress1onna1ent vivement · je sen.tais mon cœur s'extravaser, mou ime' se dilater, se dé,ployer et voler ve_rs le3 nues. Dans le fracas de l'a vie, a,près le bruit du canon et les clameurs 'Cl.es champs de b'ltai lles dans la tempête qui gronde- parlout, cette ~hapelle était une oasis, un suprême refuge. Je sentais l'émotion m'étreindre et graadir. Je me 1Je.vai pour partir: Je me. so~vins alors qu'tu1 habitant de la reg1on m avait dit que tout visiteur de la chapelle y !ai~a_it sonner la cloche avant de s·en alJer. Je sa1s1s la corde et me mis â sonner. Ce fut une adorable syrn;phonie, timide au, ~ut, comme œnt ,voix d'ange, elle s'amplifiait par degrés, tour à tour allègre et plaintive, eLle expira en des vibrations douloureuses qui ressemblaient à des sanglots. Je m'arrêtai , les yeux pleins de larmes. Je sortis. Quand je me retrouvai devant la petite chapelle, ,le soleil .disparaissait derrière le Jura, l'ombre vespérale descendait lentement sur la terre, moment extatique, oi:t le monde semble s'évanouir sous le ,voile du crépuscule comme sous les vagues d'un fabuleux océan. .Ma promenade touchait à ·son terme, je redescendis tout rêveur et quand j'arrivai à 1'entrée du ,yiUage, la' ·peÎite chapelle était déjà ensevelie dans l'~ai;sseur des ténèbres et des bois. Solanàieu.

La plaine dn Rhône Connaissez-vous au bout du lac, une contrée qui présente u~e si grande variété dans

ses aspects, qu'el'le est un véritaible :paradis pour ceux qui aimen{ communier a'Vec la nature et qui pratiquent le cu1lte de la Beauté? J'ai nommé la plaine du Rhône, qui constitue un cirque prodigieux entouré de montagnes aux fines dentelles, de monts, de ~oteaux d 'esplanades, de niches et de recoins dans' llesquels le soleil se fait le ma~icieu d'innombrables ,jeux &ombres et de lun11ères, plaine si _peu étendue qu·on ignore chez ~Il~ la nostalgie. des vastes horizons, tant I œ1l est capti,vé, l'atieniion sollicit~ de tous côtés. Pouvez-vous me s·uivre un mstant dans la description du panorama qui m'entoure, a!ors qu'au. centre du cirque mes yeux émerveillés cherdtent •à emmagasiner tout le spectacle? De PortNalais, la chaîne des Alpes valaisannes s 'élève abrupte et hardie vers le ciel: c'est le Grammont, la montagne des da· mes·, ce sont les Jmnelles, sentinelles av~ncées en plein azur, les Cornettes-de-Bise, rendez-vous des grhnpeurs déjà aguerris, puis les dents du Midi, si belles, si fines, si lumineuses et leur briUante seconde, la Dent de Morcl~s, dont la sereine beauté, au crépuscule fait otrblier la realité qui fait de ses entraiÎles un des remparts de nos libertés. Aj.je tout vu? Non, certes: là-bas! au fond de la vaillée, le Catogne borne l'honzon; audessus de son somrrre~ apparaissent le moi:it Rose et les gla•c iers du Trient, irradiés de fo.mière éclatante puis encore la chaîne des Muverans, la Dent fa.vre, les Diablerets, les Tours d' Aï les Rochers de Naye, et tou-s ces plateauiX, et tous ces pâlurages et tous ces villages accrochés au. flanc des monts Olt blottis dans un foui.Mis de verdure, et œs cascades qui lament la forêt d'un sillon d'argent: et ces coteaux ensoleilllés, et ces cloches qui lancent partout leur prière vers le ciel, Et plus .près de moi, le large siH?~ du Ueuve qui rouJle ses eaux calmes et pa1s1bles dans une bordure idéale et frémissante d 'aulnes, de vernes, de saules, de peuipliers, en des contours qui varient à 1'envi des tableaux merveiHeux. La flore est digne de la contrée, c'est-âdire d'une richesse et d'une var iété infinies;


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null.e part on ne trouive dans un espace aussi restreint un aussi grand nombre d'es.pèœs; quelques-unes sont très rares, le[ ce scyEe d'un bleu foncé rougeâtre qui a établi son domicile au pied de la Tour de Saint-Triphon; tel encore ce délicat ordhis dans lequel nos enfants voient l'image d'une belle « dame de velours» au corsage de satin vert. Oh! les belles randonnées à la recherche de ces précieus~s moissons! Quant à la po,pufalion, elle présente la même diversité que 'la nature qui la façonne . Si vous passez, du village valaisan de Vionnaz, après a.voir •visité une église catholique superjbe et de bon goût, par la Porte du >x:ex, à. 1'l'oville ou Rennaz, où vous trouvez le temiple protestant antique restaurt! et la chapelle moderne, si vous fréquentez les riverains du Wiône, chasseurs et pêcheurs d'Illarsaz ou des Iles de Saint-Triphon, pour aller ensuite cltez les propriétaires d 'Ollon, ou d'Yvorne, chez ies habitants du ohcl-lieu ou de Bex, je VOU$ assure que vous tro1.1Jverez une amp'.e moisson de types intéressants et variés. A propos de ipèc+he, j'en ai entendu une ,jolie, il y a rq uelques années. Il faut dire que 'les canaux de_la plaine du Rhône sont la pltrie d'élection des truites, qui les remontent à l'époque du frai. Or, un dimanche, w1 citoyen de la bonne vi'1le de X., en promenade sur la route d'llJarsaz, rencontre un gen.damne; celui-ci, tout à ·s es ,préoccupations professionnelles, raconte qu'il sait où loge une truite énorme; bon garçon, il offre de la faire voir, si on veut le suivre. Arrivés au canal, point de tru.ite! Le gendarme reprend le chemin de son port d'attache. ,Le promenem- continue sa route: nou'Vel inter>locuteur. ,Mystérieux comme un personnage qui détient un secret, laconique comme les, êtres qui sont souvent en dialogue avec la nature: • li y a quel'que •ohose à voir chez moi •, dit-il. On va, on passe Je pont, on entre dans une mai.sonnette. Une femme oUJVre une porte, de l'air dont elie introduit quelqu'un dans un sanctuaire: une bête énorme, d'environ un

mètre de long et de 50 à 65 cm. d'épaisseur, gît sur un banc, attendant •l'heure propice de prendre Je chemin de la viJle en v.ue de trouver des acquéreurs complaisants et surtout discrets. Le même soir, dans les caiés du, ohel-lieu, les heureux braconniers, ayant bu une parti~ du bénéfice, vendaient la mèche à qui •le voulait lbien; toute la ville était au cour~nt, hormis le gendarune. Après tout, il paraît que ces grosses bête3 font un carnage dîroyable ,te perits poissons! Jacqu11s d'AILIJE.

.. -..

LES PERTES MARITIMES DE LA OUERRE D'une statistique que ,publie le Pays de France, il résulte que les ;pertes maritimes subies ,pendant la guerre p,ar les dHférents ,pay.§.. se répartissent comme suit: L'Angleterre vient en tête avec 5,545,749 tonnes; elle s~pporte ,plus de la moitié de la perte générale. La Norvège arrive en seconde liigne, avec 1 million 85,l 3~ tonnes. La france est au troisième rang: 603,530 tonnes. Puis viennent: l'Italie, 433,834 t.. Les EtatsUnis 386,472 t., l'Allemagne 271,774 t., le Danemark 235,652 t., la Grèce 235,533 t.. le Japon 225,516 t., la Hot. lande 208,761 t., l'Espagne 106,354 t., la Russie 103,537 t. Au total 9,537,327 tonnes.- Trois :pays ont pe{dU moins de 100,000 tonnes. Ce sont: la Belg_ique 54,608 t., la Turquie 47,902 t. et l'Autriche 23,082 t. - Le ,pourcentage des ,pertes n'est ,pas moins intéressant à considérer. La Norvège a ,perdu le 56 % de sa flotte marchande. C'est le pays le plus éprouvé, quoique neutre. F Angleterre a ;perdu le 28 %, la France le 32 %, le Danemack le 31 %·. l'Italie le 30 %. Des :belligérants, c'est l'Autriche qui a rperdu la ,plus petite ,pro,portion de ses vaisseaux, 2 %, et la Turquie la plus grande, 41 1%:.

Le Silence A la fin c'est trqp de silence fat si beau &UJjet de pairler, cOIIIITle dit magnfufiquement Malherbe. Et quel

est

œ si beau sUJjet de rompre le silence?

pour moi, c'est ,le si,lence lui-même, On n'aura jamais fait assez son éloge. La sagesse po,puiaire ,Je glorifie quand el~e dit: • On se repen,t souvent d 'aivoir pari!~, iamais de n'a,yo1r rien dit. • La sagesse orien,tale le précon,ise et l'intronise qUJand eillle dit: • La parnle est d'aJJ'genl; mais le silence est d'or.• Le grand poète M· Le caii,donnel parle que!'.que part de la s()Jiitaire 1

Radieuse d\ivoÏ'r épousé le silence;

et œlla est un des .pwu,s beaux vers de fu. littérature française. V.igJll)' fait du siletnœ la for-

me suprême du stoïoi1Sme dans 'l'a loup •, et s'écrie

e11.1

«

Mort du

[Înlissainlt:

Seul le sillence est girand: tout le res:te est fai:bllesse. Vollfaire dit quellque part, cfün homme qui aJVai,t une ~~qrue p~quanle toUJle prête, el qu.i se cooœrulla de la., faire deviuer par son sourire. Ill, se tut; et ce beau si:lenœ f(Uit encore un de ses bons mots.

Mollière recorrnnande le silence aux imbécilles: « Eh! morbleu! Messieurs, taisez-vous. · On croiTa peut-êtire que vous avez de reslJ)'rit. • Et c'est .proba.Œ:,J.ement par réminiscence de œtte jolliie hoUilade que Pqpe a écrit: On lu.i croirait du

sOOIS s'i,l n'eût jamais di,t mot. Si œfa fait un exœilenlt veris français, c'est que 1e le prends d;ans la traooctio11 en vers de M. Charbonnières, qui est pleine du plus grand mérfüe. il.a Bruyère a fait w1 êloge épigrammatique du silooœ dans son pottra1it diu médisa.id muet et du mécLiisant J)M' nrut~sme, de qui l'on powrrai~ dire en aillx!marut ~e vers de Vo'Maire:

•lil,

se tut,

et ce beau silence

fut un de ses méchants propos.

Voici ce !JX>I1Ûfiaii dJu parfaiit médisa,nt seJlon La Bruyère: . . . . Une ,petite calomnie, moins qrue celta, une 'légère médi,s ance lui suffit pour ce pieux dessein, et c'CiSlt le t.dent qu il possède au plus haut degré de perfection . . .. JI vient à ses fins sans se donner même la peine d'ou'Vrir la bouche; 011 lui pa,rle d' Eudoxe; i[ sourit ou il SOUJPiire; on l'iruterroge, on insiste; i1l ne ré.pond rien; et ~1 a raison: ill en a a,s,siez di~. > Henri Heine a donné du sillenœ sentiirne11r taii une définition exquise dans les vers fameux: NOOJS ,ne nous l(lall11,ioos pas, polJI11tant mon cœu. comprenait Les pensées mystérieuses de ton âme; La paroJe prononcée est san1s pudeur-, ILa siŒenœ est la füeur chaste de l'amour. Très dimde à tradaüre en vers français. J'ai essayé; tout ce qui m'est venu est !amen• Iliabile. ce n'e$1 pas une raison pour que ·. .. . Mais enfin, je orois que c·est très diffici1e à trarluirre, en ver5 françça.is. Efforcez-vous-y et envoyez-moi vos essais. C,eila vaut mieux, comme disait Sarcey, que d'aliler au café. rD 'autant plus que 1~exercice de la versificaiioo est silencieux et réclame et exige le silence. C'est ,sa supé,riol'iité sur fa musique. Le vers eS1t l'ami du sillenœ comme la soliitude est son épouse. Je me trompe pertd-être. Il y a des affinités, et très grandes, enw-e le siilenœ et la musique. La lllJl.lSÏlque fait du bruit; i1l est difücHe de oon:tester cette a,sserttion; mais ehle ~pare admiŒ'ablement aux joies du siJlenœ. Bl'le J'écoute et puis 0111 désire le silence pour la savourer, pour se rétpéter mentalement les mélodies. En générail. ( car ie crois qu'il y a des exceptions), croyez que ceux qui fredo-llŒlCtll en so.mant du concert et en s'en aMarut le long de•s rues, ne son,! pa,s des mu,sioiens. Le véritalble musicien laisse chanter la musique en tui, to!U~ a,u fond de lui, et i:l en jouit déli· cieu,sernerut. Ii mairie ainsi le silence et la musique, ce qui ~t très confoo-rne à la théorie de SchOfPOOhaiuer S'1.1II' les booo mariages. Un de mes 1111ei!Œeu:rs amis, musicien passiollJllé et qlri f.réquentait assidOment Œes con·


, 1

.•

ceI1ts, ·le gra.n& .opéra et même, .avec choix, ~'~ra<'OmJque, avait sa chambre remplie de musique, ert f>3JS un ins,t.11UJll16Illt, pas un piano·, pas ~ une flute. « Que Ia.i.Jtes-vou'S donc de route cet-te musilque? lui derruu1dai-je. - Tiens! nè répondit-il! a.vec un étoooement qui étai.t comme ses pa11tiitio111S, qui n'était pas joué, q,iesf-.ce que vous fai1es de vos livres, vo.us? ]'a11111e à aller au concert, aux théâtres et musique; oui, mais ma grande joui,ssance es.t encore de lire de la mus·~que, et swrtout de refüe de la mwsique rque de sai,s à moitié. c·est d~ioioox. Le phill'iisti!lli enJtend de la musiqu.e sanlS l'.écOIUlter; le pla,i.sr SIU)J)reme du musi.cien c'est d'écouter de la m®ique saDJS l'entendre.> ·Voillâ

ce que me dit mou musicien si•Je11cieux. A/près tout, iœest [P0SiS1i1b1e qu'il se soit un peu moqué de moi. Tourt le monde n'a pas goûté le silence. Il ,me semblle que J>lasœ/1 ne ll'aima~t pas. ffune ipairt iil a dit: « •Le si.[enœ est la plus viOllente des periSécutiolll$. Jamais les saints ne s.e sont h.ts. » Et, d'aru.(re ,pa<rt, regartlan.t les cieux, il s'es1 écrié, conl!llle un grand ,poète pessimiste ·qu'au fond ill était: « !Le siJI.ence éiernel de ces es,paœs inŒiiniis m'effraye. » N'est-iŒ pas cur,ieux de remairquelr que Pascal, contempfünt les cieux, entend le si[ence étemeil et en csi accalb'Jlé, taru:lis que Pythagore et Platon, confenJttl'laut les cieux, écoutent et enten.dent 1harmonie des sphères éternelliles et en sont rarvis? Que voufüz-ivous? « U1t pay;sage est un éfa,{ d'es1Prit, disait .Airttiel. - Oui, r~pondrai-je, i[ es,1 suaitoult 'l~at d"es,prit qu'on y met. » A-llfu-e.d de Musset, hù aussi, a dit un mot d'&a'Voraille sur Je sitlenœ: 1

Ahi pair,1e aivec confiance: ile sévère dieu du si1e11.ce Est un des frères de Ja mort. Cella me paraÎlt exces·sif. N'abusons pas des aina[logies aipparelllteJs. De ce que l'a mort est si~e'llcireuse, il ne s'ensurit pas que le si1lence soit mor~Ji. IL ne · l'est jamais. C'esit pl'.utô( :la pairo'le qui YeJst trnp soUJVent Observez (e smen.œ; cuQtùvez-He comme un jair,din ,plein de fkuirs diiVines ; les fleurs sont silen,deuses; e1lles ne ,piall'Œent qu'aux yeux. Ne 1

85 parliez que con~ra,ints pair la néœ'ssité, par le deivoiir de dire u.tte Vér.iié u4ille. Il n'y a paa de plliuis bea:u mot que œll111i-..ci, qui eslt de M. Etienne IJamy: « Orateurs, sa·ohez ,vous faire. La parole doi11: être une victoi1re de la vérité rur le silieuœ. » ,Mais vofü1. bien des paroles pour loue,r le siien:œ. C'est que, en pareilli sujet, on ne peut pas dornne,r à ta fois Je précepte et i'exenwle. Encore faut-i~ gar;de:r à moitié ce que 1'011 re. C'OllllnanJde. Si je continuais à le louer verbeuse1ment, le sillenre powrra it me· dire .... !Mais le shœ ne dirt: rien. Au moiniS fa,u/t~ill qu'iffi n'ait ,pas tTOp lieu de me mépriser. Emile FAOUET. de l'Acaliémie française.

La Nnit des Morts = (LEGENDE B~ETONNE.) A peu de distance du littoral breton entre Saint..Brieuc et Je cap 'Frehel, 1'a monotonie d'un ,paysage inculte s'interrompt pour faire place à une oasis charmante, située sur le versant d'une colline. Au miüeu d'une prairie to~ours verte, les pommiers étendent leW's rameaux vigoureux à côté des touffes de pimpreneJ.les, Œes chênes élèvent leur cime puissante :jusqu'aux nues. Sous leur ombrage se dessine le pittoresque viillage de « Sainte-Juliette •, }',un des plus beaux de tou!e l'ancienne Bretagne. L'hiver ,les ·gens de ce pays, aux mœu.rs douces et pieuses, se réunissent à ia veillléê. Penkl.ant que chacun travaille sHencieusement, 1J'aïeul redit une vieille légende d'autrefois, ou le pâtre raconte quelique récit qu'il a rêvé dans la vallée sombre. Parfois il arrive que fa voix 4u conteur est cou.verte par une détonation formidable, c'est le grondement de la mer forieuse qui se brise dans le « gouffre d'en'fer», cavité horrib!e creusée dans les rochers à pic de la côte; alors le narrateur s'arrête, et l'on i11JVoque sainte Ju· liette, la Paironne bien-aimée du vi:Jlage, pour les mal'heureux surpris par la tempête. Un

soir que la neige tombait avec abon~ance, l' s'était resserré autour du feu, toutes les 00:Jles étaient attentives et tous les regards orei 1 tournés vers le père Kéroua'1 .qui· a·liai_·t parer: • A cette époque, commença le vieux . Kéroual, ouy de Kidel était seL~neur de Sam !~Juiliette. Un ijou~ de Tous~mt, il 1a sor11e de la rrr,esse, l.\ll homme, habillé à fa façon d es de mer se présente sur la place de 1E~M ' . ·se et p1tblie qu'un corsaire, forœ' de rel g1 ' . tt ,Jtcher dans le port de Dahoët, va me re en .vente une prise abonidante et avantageuse. . , Les fidèle~ de Sainte-Juliette qui ne s ~upaient que du salu,11 de ~eu.r âme, les Jours consacrés a.u, service divin, accueillirent d'.abord avec force murmures les parole·s de 1étranger; mais lorsque celui-ci, poursuivant son audacieuse profanation, annonça que ·le ma.rdhé pourrait se faire à l'issue :les vêpres, s'il se presentait aoquéreur, ce fut une explosion de coiJère qui aurait eu \ Ill funeste dénouement sans 1'intervrntion du Recteur. Kernec Je métayer, seul s'était abstenu de toute d~nstration,; il avait, au contraire, écouté la pu.blix::ation de la vente avec ~une extrême attention. 1

« Kerne·c personui.fiait l'égoïs·me !e plus affreux· jamais son cœur ,ne s'était ouvert aux douces' 1oies de :Ja dharité. Son union avec une fennne douée de toutes .Jes vertus chrétiennes n'avait pu déve;Jopper en 1ui le germe du bi:n qu''il étouJilfait ,sous la :passioni de l'or. Depuis plus de cinq ans qu'il avait perdu cette compagne dévouée, pas une messe n'était dite .pour ile repos de son âme. De cette douce créature, qui fut l'ange de son foyer, Kernec ne conser,vait qu'un faible ~o~venir· c'est la fe:mme intelligente qui fa1sa1t prod~ire de gros rC1Venus à la ferme que son avarice regrettait. ûu peu avant l'heure des vêpres Je métayer se dirigea forfrvement vers Oahouët et de tout le viUage, lui seul man· quait au~ Olffices du soir . .. L'opération avait été bonne pour Kernec, paraît-il, car à la brume tollTlbante, il reprenait le chemin de Sainte-Juliette en siiiilant l'air d'une vieille ballade. Il activait Ile pas avec ,une certaine inqlli~tude, il craignait d'être sur,pris par la

nuit et de renron!rer les damnés qui parcou· rent '1a lande demandant en vain une goutte d'eau ~ Î'oc~n, ou d'entendre Je rire strident des démons qui leur réJpondent. Ses pressentiments ne le trompaient point; il devait être avant peu le témoin d'énénements étranges. , Arrivé au gué Briant, une transe mortelle s'enwara de ilui; le ruisseau qu'il avait traversé à pied sec quelques heures aupara• vant s'était suibitement transformé en un torr~nt impétueux et 11'obligea à un détour considérable. Sa marclhe tut ,pénible ,parmi les sentiers accidentés, plusieurs fois i1 se sentit défaillir sous le Œeu de deux points ardents qui se fücaienr s.ur lui ; c'étaient les yeux ~e que ~que loup solitaire en quête d'une proie, Quand Kernec aperçut les premières maisons de Sainte Juliette, il y avait fongtemps déjà que les crieurs avaient cessé de rappeler aux fidèles endormis la prière :pour les trêpassés. Il touclhait au but de sa' course fiévreuse, lorsque près du cimetière, un spectacle prodigieux s'oiifrit à lui. A travers les branohes dênUidées, i:l voit des fantômes circuler; audessus du bruit de l'ouragan, des voix humai· nes viennent [rapper son oreille. Glacé d'effroi il reste delbout â la même place sans ' poUNoir fuir nï artiieuler un son: malgré ·1. u1, sa vue se porte sur .Ja vision terrifiante. Devant un pouvoir SW'naturel les tombes s'entr'• ouvrent et laissent sortir de leurs profondeurs des s,pe'Ctres coUNerts d'un lwceul, qui se dispersent en ipsailmod.iant dans les dédales de leur sombre demeure. « Soudain la nature en idésordre apaise sa fureur, et, dans 1es ténèbres de la nuit, une ·clarté rayonnante salue l'aipparition d'anges radieux. Ce sont .Jes messagers de la Miséricorde qui viennent délivrer ceux qui ont satisfait à la ~ustice de Dieu! Ils glissent sur le sol! plutôt qu'ils ne marchent, et s'arrêtent 1Près des faniôlmes IPra&tenn~s. Alors .Jes eu· voyés célestes, d'une voix pleine de mansu~ tude, disent: • ™ioui-ssez-vous mortels bénis de Dieu, grâce aux prières de fEglise et des âmes gén~reuses, le Tout-Puissant vous appel1Je à la vie éternelle »; puis ils ouvrirent leurs gran,des ailes blanches et reprirent le 1


S6 chemin du ciel-, accompagnés des ,nouveaux élus dont ils avaient été les gardiens durant leur vie. L ·hosanna qui retentit dans les airs, ne put étouffer les gémissements des malheureux délaissés: Seigneur, murmurait une prière 1Plaintive, si je suis oubliée de ceux qui doivent se souvenir de moi parmi les vivants, ne m'abandonnez :pas! Seigneur, délivrezmoi des tourments a-Eireux ,que j'endure! A ces mots, Kernec tomba anéanti; il venait de reconnaître celle qui avait été pour lui une épouse dévouée sur Ja terre. Au même instant, un couip sonna à l'horloge du, vieux clooher, (ous les fantômes disparurent. L'heure des morts é!,ait ,passée. On n'entendit plus, dans les ténèbres de la nuit, que le cri sinistre des Clhoueltes et ,Je hurlement des loups. Un mois après, de Saint-Brieuc à Châteauneuf, on ne s 'entretenait que d'un fait invraisemblable: Kernec, l'avare, distribuait son bien aux pauvres et se retirait au cowvent des Pères de la Délivrance, à Rennes, spécialement consacré à visiter les malheureux et à soulager les âmes du Purgatoire. La vision du ,métayer Kernec, ajouta ·le vieux Kéroual, nous montre qu'il est utile de [Prier ipour ,les morts. [.":Eglise, dans sa sagesse, nous en fait un devoir dans notre propre intérêt, car Dieu permettra qu'on use à notre égard de J.a façon dont nous aurons agi à l'~ard des autres. ~

Un lièvre en son gtte songeait (La Fontaine.}

:Les hommes, qui ,se trurguerut de 1eur suipériori~, n''observe:nri: même pas les règùes de îa logique éil&renfu.ire. Ils sont en per,pétue!le contradlidion a,vec eux-1tlêmes. Ecoutez-,Jes: illis se coodui·soot à nolire éga,rd avec une injus,fiœ réivollfante. A ies et11!e:ndre, i,ls réq)l·ouvenrt les maissacres, fils abominen1 les tueries. A les vo1r, on consta.te qu'Ï'l's trou.vent un maHn pl,aisir à tuer les ainimaux les plus iitw['lensifs, Pour eux pas de passe-temps [P'lus nobile que- la chas.se, qui est un meune d~i-

31 ~ . voire une série de meurt-es. Les i'llltel~'ectuell-s s'Y li1Vrenit; un fusi11 de dhasse est donné en récompense aux joUJVenicea,ux sages. Quand un de Jeurs Nemrods a ~ malladiroit ou m:aillheu1reux, pllutfü que d'aivouer sa décon!Hture, i'l achetera à !Prix d'or un de nos conigénères. Mentir devien~ une verhi• pour qu,i vante ses eiqplloLts cynélgé,tique'S. Dès que iles fwsiills de guerre aUJl'ont été remùs au râtelier, les fm,Ns de chasse e:ntreron1 en jeu, et a1o11s gare à nos râbles. Quelllles raiisons allllèguoo.t-iils pour justifier ll'eua-s h&aitoomes? Que notre chair est · sa'V'OUJreuse et que notre ciivet est un réga[? A ce compte ills excuseraient tout aoosi bien les ogres et les ainfüropqphages. QuelJle excellente fricaissée eus,sent fournie le ;pet,iit poucet et ses frères! Et oomme les crunniballes de l'Oubang,ui doi~n1t senitir l'eau Jeu. venill" à 1Ja !bouohe, chaque foi,s qU:'U:11 b'on gigot d'Ellll'<>l))éen grassouillet ,pais,se à polJ:'llée de leur marmite! 1 1 1. lil ar,ri1Ve que des saivants viennent se proonenell" dan,s oos guérets. Je· profite allors de mes ,loogues oreiillles JPOW-" saüsir- dans leU1" conversation ce qui illll'éresse notre race, vu qu' illJs :,par1leruf de touJtes les clhoses qu'on peut sa· voir, et même de pliuiS,ieuais autres. Ainsi j'ai 'COrutU l',iru!ertlfotion faille aux Israé1ites de se nourrir de notre dhaiir et de cell'le du porc. \La défense était obseir!V'ée, à teillles enseignes qu1un i,mpéria[ lousHc de ROOJe, pa:rJ~,t dLL J.u~f Hérode, bomreau de !On pro[[)re hérÎltÎ~, cli{ qu'ill va1ait mieux ê,tre 1e pourceau d'Héorode que son f,ilJis. Sous œ régime, ainsi que [es cochons, Œes lièvres deivaierut a,voir du lbeau temps. L'âge cf>Oll", n'eS1t-i1 pas vrai? Héliais ! i[ I11'en esit plus ains,i. E,n:core si ['on se contentait de nou,s e ~ e r ! Mais on nous méjp,rise inisolémmeint. Notre proche parenrt 1e 'lapin a reçu, un nom, tout aussi obieo, que [es filLs de famiJl,Je. On ['~1le Jean Ott Janot. Nous sommes la tourbe innolt111née, A 1ui on donne un cadre poétique, on le' monùe taisant c à 1'A11'1"ore s,a cour parmi le ~hym et la rosée •. On nous kuisse, nous, en pleine prose, en prose de Bowrgeois Gerutiilihomme, en co,mpaig,lllÎe d'un infâme bomtet de nlliit. Qn 1

nous honore ,pas même d'un peu de la.fin : cuisi,ne, dLSlfi,11:ctiion accordée à r~e: • AsinUis asiirn11tn fri,oat. • Veut-on qu,al1foer aivantaigw.sement un lhorrmie rusé, brave et rés<Jilü, on ~rme de lui. q_u'i1 esit ~n ~·?1eux la:pin. s·agii1~i1J de caraoœnser. U1I1 1ndwitl.u ohez qequd ta [a,cuU[I! du sOOJVMl!r a des fontes lamentaJblles on dit qu'il} a une mémoire de lièvre. Eh bien! j'en awelllle à tout~. le~ bêtes qui ont du bon serus: cette gfl~riif1œti~ du, !apvn, ce dénigrement systémat,"que du 1_1evre soort~i!ls fondés en rafüson? Est-ce que .Je ne suis pas au moiiits Féga'1 de mon cousin Ja: not. 11 e,sit paœi~ que si lui est exallté, m01 ~ i é , c'est pal"Ce qu'jl s~ faiss_e facil~ment domestiquer; powr une maigre p1tanœ 1[ accepte d'être elllÎermé, ~il~ esclave, dia.nos _un er· gasMe diéshonomnt: moj, au contraire, Je preteuds jouir de ma 'liberté. La lilberté m'est chère: c'est u,n rirait de ma race. Ma mêre, une haise dont l'eX!péirieinœ é,ta~t céolèlbre ein mafnt siUfon, ne œssiaiiit de me redire: • ·Pauvre peliirt, alPIP'fendJS surlout à ~oueir des jambes, pour te souS1nire à Ra servi'tuide. » Aifin de nOUJS rrléuJr"j,ser .plus à leur aise, ces misélrables hwnains 1110U1s coUJYroot de r,idiw!e. Us ose11it souteiniir que pour nom~ proodire, j:l, suffi,! de notl!s jeter un peu de se.! sur fa queue. Qu'ô.ws essaiyooit donc: Je seq: est moins cher que Ie.s oartouches. - Ils raconteOJI aux enfanits que, en voyant les dloches re1Vem.ir de Rome la veilllle de Pâques, nous sommes pris .d'une te,lile venette que nous, des ~ÏIV'ipares, noUJS alliLcms [POndire, dans le buis lies jardins, des œru~s de totlltes 1es nuances, :resiUlltlat de nortire peur bleue, de notre peur ja;1.1J11e, de notre peur muJLticolore. !Ja belle &luœtrion qu 'ills dooneu-t à [eur,s mioohes1 Bs ~es bOUl'rent et imaginent en tire le lièvre eit .La torltue un concours d,'ot1 la tortu·e sort tr~omplhante. Pyramidalle aibsoo:lii!ê ! Quell lièvre 'aurait jamai,s aoœpl!t, .de se mesurer a,vec le dlampin l[)Orle-é1ca.iillle? Auita1nt vaudrait coll,. ter que les ax:a.dlémicioos coann)(),sellil avec les éLèJve'S d'Ullle dk1Jsse enfarutiine. Honrte sur les i111veruteurs et les proprugateu,r,s de œs faœties I Que leurs bouches soient C<llllJdiaimnées à mkhoooer des trog111ons de 1

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choux pounfrs, a,u llieu, d'a!V'ailer les friandises qu'cl!,l'es comvoitenit. J'a'.i cel!)eu:.dant contre les homn~s UJO grielf iplus sérieux. UŒ1e de leurs il!lijures me va di,rectemen,t au cœur, c'es,t l'accusation de mao111queir de cœur. Les Anglais (iisenrl: que nous n:'aivon:s point de cervelJle. 'Basse pour cet affrolllit, puisqu'i,1 est uiniverse~leme.nJt admis que dans· fhuimairuHI! aussi le nombre des sots est inlfini. Mais nous, accu'ser de Iâchetê, eux qui craignen!t par-dessus 'tout dl'être alPJPelés des couard)S ou des calpo111s ! Swr qUJoi es,t fonidiée cette réiputa*i,on de pofümœrie q1.fün nous fait? Sur notre promptitUJde à dêta!ler? Là précisément est no1tre gf.o!iire. Nous joignons J1agifüé d' AchiJ~e à '1a sageJ&se de Nes,tor. Ll sagesse nous aNenti1 qu'ii~ y aurai:t foll ie à résister à la coa'füioo des ohasse,u,rn et des ohie11S. Ayant les 1pioo.1s rapides, nous disparaissons. Vaudrait-il mieux se liatl·sisel!', aillllsi qulun agneau, conduire à 1a boUJCiherie? N.os détradeu1"s a,jo,utent que lâchement nous nous tapissorus dans [es moindres rep'l,is du soli'. Le v,rai guerrier de roœ hilllmaiue ne procède pas autrement, et 011 ~'aJPiPeille le héros de lla trancih~. l:n su ï~mit notre in&fiincl, nous obéi:ssons aux lois de la 51agesse, et ceuoc qui nous le reprochent, nouis ca[omnJilellit à bon esci~t. Ces callOl!l1llÙes v,iserut-el!E.es un but? Evidemment. Lequel? Le voLci : qui veut noyer son ohien racou,se d'être eniragé; qui veu.t exmniner les Arméniens les dé'dlare [e roout de 1'ihUIJllrMliité; qui a e1J1Vie de massacrer les Uiètvr"es, s'ef!ooce de les rendre odieux. L, BERNHARD.

Un tableau d'actualité

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Nous e1111J)runtons à l'excel!~~t'j:ii:iû";ïf:1 mensuel des Trava_illeu.s catholiques", de Genève, Parlicle su1vant: Ili est, au TribunaoJ 1édéral de Lausanne, un taibleau du peintre suisse Paul Robert. Sous un ciel clair, tou1 frémissant d'ailes, dans. une atmosphère de lumière, deux fommes s'avancent. ,L'une d'elles a un visage au,s-


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tère semblable à un livre scellé, et pas un sou~ire sur ses lèvres muettes. L'autre, qu' elle conduit par 'la main, iest une jeune .fille aux trai1s gradeux et doux, avec de calmes yeux émus. Devant les deux femmes, des enfants rieurs mènent la ronde sur !\herbe tleurie. Le beau taibleau porte ce titre : • ·La Justice ramenant Ja Paix sur la !erre ». Ceci est pius qu'un symbole. C'est aujourd'hui 11a vivante réalité. La JustLce, de son inlassatble pas •lent, est descendue du ciel sur ,Ja terre . .Elle a pesé les mobiles et les causes, les actes et les conisêquences. Elle a rendu son arrêt, un arrêt ,qui soulage la con.s.cience humaine, qui rend à -0hacun selon ses œuvres : la honte pour l'orgueil, la défaite pour J'injuste ,agression, la r éprobation universelle pour la cruauté inuWe. Voici maintenant la Paix •qui s'avance, la main dans Ja main de la Justice. Vers son visage aimé tous lèvent les yeux. La terre dé· vastée va refleu,rir sous ses pas, la vie remplacer la mort, ·Jes douces demeures se relever dans les cités recon~uises et les campagnes déli1Vrées, les absents et les captifs revenir des extrémités .de !'exil. Son sourire sèche les larmes ou les fait couler moins amères. Autour d'elle c'est l'Awbe qui se lève, une Aube de li'berté, de droits pour tous, de résurrection pou,r les .peuples meurtris. L'Aube!. . , Non! ont dit quelques-uns; ce n'est pas l'Aube, c'est Je Gran!i Soir qui rougeoie à l'horizon. Ce n 'est pas la Paix qui vie-nt, c'est la Révolte. A tbas la vieille maison qui ahrite l'humanité saignante, 1'antique foyer où elle vient panser ses plaies et consoler ses douleurs! Jetons à terre cette société qui cro;t renaître à iJa vie! Le peuple q ui a tant pâti, le peuple dont nous avons attisé le mécontents!ment, exaspéré la sou,ifranœ, renversera d'ui~ cou,p d 'épaule l'édi!i.ce ·vermou,lu. Ne lm avons-nows pas dit que c'était Je seul moyen d 'avoir pla.ce à 'la t~ble? Et l'armée, où nous comptons des disciples, mettra bas les armes et laissera faire. Quanp. toùt sera par terre : institutions, au-

lorité, or.dre social, alors nous ,ferons une autre demeure où les individus et les ,peuples n'entreront ,qu'en courbant le dos pour recevoir sur leurs épaules le joug de ·l'Etat: de l'Etat c'est~à-dire de nous, qui lui distr~buernns 'son travail, lui mesurerons son pain et aussi sa li·berté. Alors nous aurons fait, sinon des cieux nouveaux du moins u111e terre nouvelle où tous peinent, .sauf ceux 1qui auront trouvé 1e moyen d 'être les chefs et de faire marcher les autres. iE!h bien! non! ni le peuple, ni l'armée n'en ont vouü1 du Grand Soir aux lueurs d'incendie. C'est que leur,s yeux avaient vu l'Aube blanchir à l'horizon, le so·leil de la Ju,stice se lever •sur le monde. V Aube, oui!: Le Grand Soir, jamais!

Variétés ,IJES RIOHESSE'S DE L' AUSAOE-UORRAINE Le retour de l' Alsace-Lorraine à la France ne mar,que ,pas seulement ,pour celle-ci une éclatante ré,paration ,politique et moral_e. C'est aussi un év.éneme~t considérable au rpoint de vue econom1que. En recouvrant les deux ;provinces perdues en 1871, la France entre en possession de grands trésors, dont une bonne partie n''étaient point .connus au moment du raipt et ont été mis en va, leur rpar les Allemands eux-mêmes. C'est le cas en Jparticulier du bassin du Briey, dont nul ne soupçonnait il .Y a cinquante ans les 'immenses richesses. Le traité de Francfort le coupa en deux. La ;partie laissée à la France a une production moyenne de 19 millions de tonnes de minerai. La ipartie allemande, awiourd'ihui reprise ,par le vainqueur, en rproduit 21 millions. Dorénavant, la f rance possèdera à elle seule [>lus du dnq,uième de toute la production mondiale de minerai. Elle devien-

dra ainsi l'un des ,prindpa ux fournisseurs de l'Allemagne, qui n'aura .'Plu_s à sa disposition gy_e 7 à 8 tonnes md1gènes. 'L'Allemagne perd aussi en Alsace les grands gisements de potasse, découverts en 1904 au nor.d et au nord-est de Mulhouse. Ils ,comprennent 2 milliards de tonnes et ,permettaient à l'Allemagne un rendement annuel de 500 _millions de francs. Pour ce qui est du charbon, la France revendique le bassin de la Sarre, qui lui avait été attribué partie en 1617, iPartie en 1793, et qui lui a été enlevé entièrement erl 1815. Si le traité de paix fait droit à cette ,prétention, c'est .un bassin de 12 milliards de tonnes de charibon que la France recevra. Elle pourra y eJqploiter 17 millions de tonnes 1par aimée et accroître sa :production de 50 !%:. Enfin. il convient de signaler encore le pétrole qui se trouve au Nord-Ouest de Strasbourg et dont .t'Alsace possède environ 50.000 tonnes. Quant à l'industrie, on sait que l' Alsace-Lorraine occupe une !Pla ce de premier :pfan dans l'industrie textile de la laine et du coton. 'Elle possède 568.000 broches de laine peignée et 10.000 métiers ce qui aU!gmentera la p,rodudion française de 25 %. Pour le coton, l'Alsace· comprend 2 millions de broches, 46.000 métiers mécaniques à tis~r et 160 machines à ill1(primer. -La rkhesse agricole de l'Alsace es t aussi grande. E lle produit du blé, du seigle, de l'orige, de l'avoine, du foin, des 12ommes de terre, du· talbac, du houblon. Elle ,oossédait avant la !rnerre 135.000 chevaux, 550.000 vaches et bœufs; 4'50.000 1P011Cs; 420.000 moutons; 73,000 chèvres; 3 millions de ,piètes de vo1aiUe et 83.000 essaims d' a-

beilles.

Au total, le retour de l'Alsace à la France rend celle-ci maîtresse du mar-

d1é du 'fer dans le monde; elle lui donne le Clhaiibon qui lui man.que et du pétrole qui lui fait défaut. Elle l'enrichit enfin considérablement en ce qui concerne les industries textiles et les ,produits agricoles. · ~

LE1S RE<BUT1S SOURdE !DB LA RICHESSE !L'utilisation des déchets de tout genre est scientifiquement origanisée en Angleterre, et M. Davi~ Curie,. cr~ateur et directeur de ce service a fait la une œuvre fort méritoire. Quand il était au Ministère de la Ouerre Lord 'Derby s'était étonné de la quantité de matières gaspillées par les armées et il avait déjà institué des ateliers où l'on remettait en état les objets a:bimés. 1La guerre sous"marine ayant, .plus tard', obligé ·les Angla~ à ,la .'~lus stricte économie, on entreprit d uhhser tous les débris, les déohets, tout ce que l'on avait coutume de jeter au rebut. Pourquoi jeter des vieux souliers parce qu'ils sont crevés, ou des ustensiles en fer blanc parce ,q u'ils sont inutilisables, ou détruire les ,j ournaux après lecture? M. Currie entr~prit une campagne des plus actives pour ,persuader au pu~ blic de ne rien laisser perdre parce que des r ebuts, même les ,p lus misérables, on il)eut tirer de Ja richesse. Instruits par la ,presse, les conférences, les brochures et le cinéma , les Anglais se sont mis à conserver les vieilles 'boîtes de conserves, les papiers, les déchets d'é-to.ffe de 'bois de métal, d 'os, les cendres d'e c~ke et tous les dbjets dont ils ne pOLlVaient plus se servir. Tout cela ~tait recueilli rprar des chars iPassant à Jour fixe centralisé dans des usines où la scie~ce faisait du neuJf avec du vieux. C'est le résultat de ce travail qu'on ,peut voir, à Londres, où se tient une exposition des p1us instmctives. . k i l'on vous dit comment on eut l'idée' de fouiner la terre derrière les ci-


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bles des stands po,ur ramasser les balles dont on extrait '5 ou 6 métaux fort utiles. Là, on vous montre des :hardes d~dhirée·s : !Vêtements ramassés ,sur les champs de bataille ou récoltés dans les ménaiges, les uns intacts, les autres réduits à l'état de toiles d'araignées. A côté vous verrez des pièces de superbe drap lclrnki, des piles de pa,pier d'emballage et de l'ouate qu'on a tirés. On vous eX!plique comment ,ces bons du trésor ont été faits avec des débris de flanelle, et ce parohemin avec des musettes en toile •qu'on emploie pour les chevaux. On a inventé aussi une maohine ,qui, sur le front, avale les fils de fer barbelés, les mastique et en fait des blocs de métal qu'on ,peut eX'pédier aux usines métallungiq.ues ,pour les trnvailler. Sans cet appareil, des centaines de tonnes de fil de fer se rouilleraient et se perdraient. La poussière recueillie sur le ;plancher d'une corderie a servi à fabriquer des boîtes en carton. Une rangée de flacons pleins de produits ohimiiques montrent ce ·q u'on ,peut tirer des décihets des abattoirs. Des vieux pneus d''a utos servent à .faire des semelles de souliers, tandis que les vieilles chaussures fournissent des engrais. Les vieilles boîtes de conserves sont transformées en :boîtes neuves, ,plus petites, ou en disques de gramophones. 'Les caisses à ordure contiennent, parmi les cendres, un tiers de combustible qu'on ,peut encore employer et on v trouve encore des métaux, du pap,ier, du verre et du fer blanc •pour une ·valeur de plusieurs millions. Grâce à M. Currie, des quantités de matières qu'on laissait perdre sont maintenant utilisées et il déclare que les progrès de la science ,permettront de ne iplus rien perdre de ce .que l"on jetait négligemment aux balayures. Ce savant a élevé l'art d'utiliser les restes au niveau d'une vraie science.

LE ,PLUS GRAND SOUS-MARIN iDU MONDE \ On vient de révéler un des secrets de guerre de la marine britannique, qui avait été jusqu'ici gardé religieusement. Pendant que les Allemands se livraient à des fanfaronnades. relativt ment aux énormes croiseurs sous-marins au moyen desquels ils se ~roposaient de te~miner la iruerre en s ad~ugeant la maitrise des mers l' Amirauté britannique mettait tranquillement la dernière main à un réel ,croiseur sous-marin, capable de se mesurer avec les plus grands contretofipilleurs actuellement en mer et de livrer bàtaille même à des croiseurs en surface. Ces vaisseaux, désignés sous le nom de « Ty:pe K », révolutionnent la guerre maritime Le secret sur œs vaisseaux K portait sur l~urs gr~ndes dimensions et sur leur vitesse, amsi que sur le fait qu'à la surface ils naviguent à fa vapeur et sont munis de deux ,c:Jheminées, comme les navires de guerre ordinaires. Ils sont pfos gra~ds et meilleurs que tous les sous-marms du monde. Ohacun a un déplacement de 2000 tonnes à la surface et de 2700 en état l 'immersion. Leur longueur est de 340 pieds. Ils peuvent, en surface, maintenir une vitesse de 24 nœuds et, en immersion, une vitesse de 10 nœucts à l'heure. Ils ont un rayon d'action de 3000 milles et transportent un équï:page de 55 marins et officiers. C'est le seul type de sous-marin à bord duquel l'équipage p,asse entièrement sa vie. Il n'a 1pas besoin d'·être ,convoyé. Son armement consiste en 8 ou 10 tubes lance.. torpilles. Il com;prenait autrefois 2 ou 3 canons de 3 et 4 ;pouœs; mais les dernières unités portent des canons beaucoUJp p,lus puissants. ~ • Nous venons, M'sieur, pour les étrenne!. - Je ne vous connaüs pas. Qui êtes-vous? -

Nou• ,ommet lea dix cambrioleurs du

qw.artior.

cœwr de œlui qui ,savait, au besoin, se faire

La Rose du Vatican En 1853, par une belITe soirée d'été. s. S. Pie IX, paissant rêveur et s i['encieux ~a.ns les üaztliŒJ.S du Vatican, .l"ffltContra tout a cop.t?, daDS u,ne aUée ombreuse, un enfant de 5 à 6 ens dont les mains étaient chargées de fleurs, cueililies ,san:s nul doute dans les pilates-bandes Pontificales. A la v<Ue du Saiut-Père, l"espiègle s'arrêta, rougit, bais,s,a ~es yeux, et faissa tomber son odorante moisson sur le sabile argenié de

a•aJiée·Pie IX, souriant, s'approcha de [ui. _ Où as-tu cuetlli ces fieUJrs, mon enfant? ffui demanda-t-iil dow:ement? _ U, dans votre jardin, saint-Père. _ pourquoi '1es as-tu jetées à mon aipprodte? _ C'est 1que, ballbutia l'enfant, ma bonne mère, qui est ici, m'a défendu de toodter à ces beMes fileu!I1S • • • • _ Et tu Lui as désobéi, mon enfant; c'est mal très mail. Tu le ·regrettes, cependallli, car je ~is UM ,larme dans tes ~eux. Je te donne .pouir elle et pouir ,n101. veux-tu d autres fileurs? Aimes-tu ces bel![cs roses? _ Je Jes aime, sai,nt-Père, et aussi œs cam6!ias et ces lis. _ Je t.e permets de les cueilfü. - Merci, Saint-Père. Je cueillerai seullement

rr·

cetre rose bla111Che. _ Que veux-tu faire de cette simp1e fileur? - Je tl"oftrirai à ma mère et eil~e la gardera en souvenia- de vous. - Quel est ton nom, mon fi'ls? - On m'appellle Liooiefü). Pie IX adressa eiocore que1ques questions à !?'enfant. cellui-ci l'lépondit avec 11a candeur de son âge. Avant de s"éloigner, le Saint-Pm I'embras· sa et hû donna sa bénédiction. ILionelllo était deiveoo, soucieux. Iw 1eva timidement ses grands yeux noill'IS sur le souverain Poo.tire. Cette muellte req~te fut C01'1'1l'i·se par le

petit avec .Jes petits. - Tu désires queli.}ue chose, n'est-ill. pas vrai, mon enfant? - Saint-Père, vous m'aivez donné votre b6,ruédictioo 1 à moi qui déwais.tais vos jaTdins, répondit ce petit avec un accent qui semblai~ inspire, béni,s.sez donc aussi mon père, qm comba,ttait a1Utrefois contre vos soW:ats. _ Je Je bénis de tout mon cœur, mon enfant.

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- Ain,si il n ·est p'J\IJs vOl!Te ennemi? vous llllÏ avez pa,rdonné? _ Je lui pardonne, comme je pan!onne à tou:s mes enfants rebelles. · - Oh! que ma mère sera heureuse! - Va !a rejoindre, mon fi~; voici ma recommandation·: Aime le bon Dieu, obéis à tes parents en tout ce qui est bon et juste, et S01U1V1ie!IJS-toi toizjours que 1e paipe t'a béni. u Souivera{n PollJti!e, sui'Vi de ses cam6riers, s'él'oigna.

Peu. de rloo.rs aiPfès Men!lania, Pie IX visi• tait aivec chariité une a,mbuŒantee où se trou· vaient plwsieur.s Garibaldïens; il s'arrêta devant un jeune homme grièvement blessé- C'est un carbonaro, dit à VO.iX basse l''inŒirmier, U refuse touit secours religieux et œpendant fil va mourir. _ .patWre e,ruant! munnura Pie IX en se ra1pproahant du bltes-sé, et, fayant regardl -ruvec attention, soudain i1l [u,i saisit [e bras et d,it à ,haute voix: - Lionelhlb! Le jeune homme tressailait, ouvrit les ye~ et ,une Jégère rougeur apparut sur son visage d'agon,iisant. . . _ Me reconnruÏ!ssez-vous, mon hlls? ~outa fü pontife en jnsi:stant; -vous ra•ez-vous œt>te rose MalJlclte que Je vous ai donnée au jardin du Vatican? . - Oh! je m'en sOLWiens sans cesse, repnt ile moribond en s "eifforçant de cacher sa fi. gure

sous ses mains, et j'étais bien heureux

aO:ors! - Oui, et augourdl>lhUJi vous êtes rm:llheu·

reux, triste, et

yOUS

soulffrez;, , • •


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On ne prête qu'aux ric~e

Je n1a.i plus d'amis ici-bas. Ne $'1.lî,s-rle pas ijà, ~i, votre IWli, votre

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père! - yai offensé Votre Sainteté, j'ai porté les aI111le1S contre le Pape, ma v;ie n'a été qu'un tissu de ·crimes. - Le Seigneur, dont je suts l'indigne servii'eu.r sur la terre, :paroonrie tottt au reipentfr. Vous rq,oo.tez~vous siin.cèrennent, mon fi1s? 'E t cette paroùe ,pileine de tendresse aivait des accents qui brisa.ierut 1e cœur du jeune Caribonaro entraîné loiin du bon chemin, il pleurait aibomktmment. - Alh l Sai111t-Père, murmura-t-ill, au milieu des fanrnes, que je voudrais .verser pour votre cawse le peu de sang q,u,i me reste. . . j'ai été égare p:i.r de· faUrX amis. . . . Ah! sj j•a.vais suwi les oonseiils de ma mère! - cette bontte mère, où est-elle? - E;lŒe n'est pJlus, elfile serait troip ma,lheureuse d'~rel1!d're que je meurs dans ce combait sa.cdlège.

Et à ces mots ,un remords cuisant saisit cette âme, une sol1le de dêseS\l)Oir se IIJCignait sur ses !mit,s, il ne sa.vaif p1us ni demander ni reœvoi,r un .pard.011, et au miU,ieu .d e œtte foiltl\Jre rnora1e il devint livide et porta 'i:a maœn à sa poitrine; la bllessure rouverte la'1· sait coufor un filot de sang; allo.rs son regan:t · ,r encootra •les yeux de Pie IX, _ q ui ne le quit· 11ait pas, et wt la force de crier: - Sairut-Père, parti'onœz à Lionello en· · core une fois, comme vous lui avez paationné dans le jartlio! •La Pape se pe.n.oha ver,s ùui; id' y eut à voix basse une CODJVersat,ion $1.llpI"ême, et l'on wt sa main se lever sur ,Je mourant Peu après, le carbonaro, qu'un soli/venir d'.en!lanœ précieu,semenrt: gardé veniait de sau·ver, rendit ,son âme en paix, en murmurant encore e,t le nom de sa mère et le nom sauveur de Jésus· Lucien ~HOMIN,

' A'l]ss~ je ne vous demande pas de me fü,r, au den:ieir six ou au dernier douze, un an, IPOU!r un alllstre ou powr Jia. durée d' ell1jphytéose, ni ,vos ilou~·s, ni 'VOS bankrui ,vos doll'.iars, [Pa!S même vos sapèques ms rouu,ies, si ,voos en avez; car je suis v,re d'espri~, pau!V're en iqums, [l)aU'Vl'e eS\l)érafilœs, paUMre comme Job ne fa J été. Après ma ,yenue au; morui'e, on a été bouf'everisé pair :ta ûoie de mon aippa.Tition, on a oul:lli~ de me 'llreriwer œirus ge Pact et d'imriter à n10il1 baptême Qes tées bi œlfl/tes. L 'n/sltre so\liS Oequel ~e sui:s né d s'aiPll,eiler 1Le Guiigaton. J~tais p~estiné n'lalvoir ,ja1111ais de foin daI11s mes bottin C'est Ilia raiSIQ[l, ipour lliaJqwe!Jle je n'es.oo.ier mêrne pais die ivous emlJ)runter u111: ba-tz. Je v iprie se11!letnent de rrfücou ter un ü11stanJt me dire ,si, d'al])rès rvou:s, 1e comprends hi Ue d.i:cton: « On ne ;prête qu··aux r.iches •. Oe dicton est plllus vieux que vous et mo· Le poète ,Mlairliall,, pa11lant de son ~u.e, sait: • A U'heure ~senrt:e, fargent n'es.t tl.o né qu SI. ceux qui en [POS'Sèdent •. Qu.eillquefoi :lia 11tê1œ vëiri~ est pirêsen~ sous une fo jp'.us ,V'iNante, ,plus diraimati,que. U'après l'..égenkie sortie d'un ,gihetlto, jadis, a!lors q Ile Juif errent e11 étaJ~ en:core aux première, étan:ie,s de sa course inferminaibt1e, le diaq 5'1.llitv'an~ s'étab'l:it ernke uine vieii1ile Reibecoa et ,un dociem en Israël: « Ralbbii, que sigi.ifie la pairole de Daniel: • Ili dorure Ja sagesse au1 ,sages et 1'infüllljge.nœ aux inteligents? • Boone felm!me, si deux hommes, un ri<'he et U1I pam.re, venaient te demander à eJ1l)l'Unter, auqœll rpirêtelI'ai,s--1u? - A,u riche. - Po~ qiUoi donc? - Pairce que si le .ri'Che iperd ·son argerut, ill ;llu,i resile encore de quoi pa~r, tan• di·s ,qu'·~I n'en est tpits de même dlu pauvre. Très ibien; tu ra1irsoones mieux que des ~ tie111s. Voulez-vours une autre variation sm ce fuèlme intéressa.nit? RE!Hsez ila ;première fa.hie de La fon~aine, ce[~e où aa cig,a;le se heiurte 0011itre Ila ladirerie de fla fourmi. Pauvre arti .. fe a-rribuffan'fe qui ne 'Voit 1Je nlOlldt qu.'à tra• 1

51Plentleurs de la nature, enfin jusque sur 'le _ . l'id6d! PotITquoi s'eiqposer, même en 1 trône. Comme il aivait une âme de poète, les de ibi,se à des ~ef,us ip!illls froids et p,,u s ..... ' ....... t ipéripé'lies de son exisience siimullè.rerut sa q111e 'le vent du norrl, oo so,11.c1uan un . <VeI'Ve. L'occasion, qui ifait :ie ŒarTon,-fait ausllll8ice d'une creatuire sam,, en)!raillles? Il est ~ que 11'Ea"iiture i'lllVite paresseux et pares- si Je Lyrique. Ses sentiments .jail'lirent avec _., ,11. ~ • u.: ·1 abondance ,aussi ardents que qes flots d'un tlllJ8D!I à s"ad!resser 1\ w 1 0 ~ - . m=S il Y geyser. l'i~ f011mèrent les Psaumes, cltefstoumlÎ et fou'l'llni, .Yollon/tiers Je .JU'approd'une tou:miill!lère pour y ,ra.mass& e~s ge,it- d'œuvre de .gr✠et de magn.i~iœru:e, de swblitill oeufs miinUJSOulleis, iPTovende doot radfole .œ et de fPi8lé. [)a\nid en ,composa environ 80. Or on lur en atllriibue 150. D'où cela v1ent-;anol que j'êlève !l)Ottr que d!ans ma an &~-a. . méi~? On ne rprête qu'aux riohes. ~ ili y ait au ~Ol'llS < U!Ile • \VOIX Ne riez pais si, après Daivid, je mentionne iodieu,se. Je ne voui;l1ra.1is :pars, pour tou~ a~ mood'e ~ t e r les fou1nrrns rouges qw p1- Hil]Jl!)OCI'a:te. Les deux contr,ibuèrent au bon état de la san1é: q,UIIl. eu répan<lant da,rus le ~ des ~ingfieiS à chapeau, ni les cœur une douce ,joie, résultant de la confian· lian,ches dont les n1M1,di;bu1es puisce en Dieu; l'awtre, en indiquant 'les effets . . - broient ,tOUt ce ,q~i est ·i:oo~ d~r que IJ)rodui,ts ,sur le corps ;par 11'a:limenra1ion, le le fer. p.umi les fowmms oromaures, uL y a de for.t fionnêtes traivailllleuses; pa[lmi eldes, il genre de vie et d'fuabita.tion. En Hiwocrate fous sa!Iuerut le père de la médecine, titre a'Cll troUIVe ma!lheureusememt qui se distinruml des a,imes et semblent awairtenir à la qui suffi~ à sa gloi,re. ·Les philosophes cepentribu des avaires. Gest ,Uille de ces dernières dant ont pretendu qu'il allait !J)lus Join que qu'aborùe 1,a dga:le. E!llle l''a;vaiit rencontrée le corips et que sa idoclrine égafait en proau logis, entourée de ses >tr'éso,rs. Candi<le· fondeur celle de Socrate. Il était ci!Che, riche ment confiante e111 :Je &UQCès de .sa démarohe, de sagesse et de ve.rtu, riclte en dévouement dJe ,Ju,i prœnf!t en jurant SUT sa pairole d 1honpour ~'!humanité souflfrante: dans SOlll bagage neur, mieux erucore, sUII' sa foi d'anilfrta1', qu' on a glissé encore !l'opulence de la pensée. die dui ,yer:saa,t, alV'aJtllt ~e mois d 'aofit, et l'in· .Par-dœsus· le .marohé, iJ] a été gratifié d'un térêt et !lie prim:~ipai. Ha, ha, ha! e1fi.e avait cltapitre nouNeau, le chapitre. . . des cha0 chanté à 'l'o,re:illile dune souirtle. Avec quoi ,peaux. Usez Molière. Sganartllle, médecin remboorserailt-eiltle? ANec des rayons de soleil malgré •lui, est présenté au père · d'une mafa· et des brui!fs str-i~ts, 1seu/lls ,revenus dont la de, et s~ns ,tei,giverser, i~ allègue 1'auitorité cigafie soi~ assurée? Aultant va!lia.i,t promettre de oon grand paitron « HiaJ!pocrare dit .. . . de pyer aivec de rra mon,naie d~ singe. La que nous nous oowvrions tous deux. - Hi,pfOUJnt1i, qui n'est pais prêteuse, n'est pas non porate dit cela? - Oui. - Dans quel ohapiplus nigalUlle. fJlile oongédie sans pitié Oa panke, s'H vou,s IJ)laît? - Dans son ohapiitre .. . 'Vre cigalle qui peut, n'aiyarut r·ien à se mettre des chapea,ux•. Je n'ai l)ltS ivériii'é 'le fait dans sous la dent, loger du moiŒll& dans sa menue les œUJVTes du grand médecin. 'Mais sï,l n'a œrvelllle '1a maxime irr~oyalbite: • On ne prêpas par.lé des ohapeaux, il a sûrement un te qu'aux ricltes •. chapitre ·sur 1es toques, car ~es .toqlJés ont besoin d'un ttraitemeot S!J)écial. ~ Du monde matériel cet aiphorisme a été Le même Sganarclle a prê'tê à Arvsfote un langage ,que la science ne pou~ait pas lui trms,portê dans le monde mora,l. fournir. Voullatlllt [gll.lérir sa ,maUade qui était David, •Je ipetil!: berger de ,Belih1éem, eut muette, ,pairoe qtfeili1e awit .perdu l'usage de une vie hien nlOUNemeniée. u main de Dieu l'a parole, il af:ëgua -les auteurs anciens qui le pri1 danis 'les pâturage,s où il avait à disont affirmé que celte iruiirmi'té est due à Femputer ses ibrelbis aux 1ions et aux ours, pour pêchement de l'action de la la'llglle- Puis, le conduire >sur 'les oharrnps de batailJle, à la cou.- ûe Saü.111, danis 1Je désert, au milieu des quani'.l i:l s'agit d'e~liquer cet empêchement,

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ia, n'ait d-lalilire ressource que l'autori'të du Maître: c AI'lisitote, là-dessu s, dit . .. de fort belles dhoses. - Je le crois. - Ah! c'était un grand homxœ! - Sans dou te. - Grand homme to ut à fait ; (levant le bras depuis le coude) un homme qui était plus grand que moi de tout œ:a. Pour reve.nir doru: à notre raisoruœaœnit, de tiens que cet empêdhement de Paotion de sa 1Jangue est causé par de certaines humeu.r;s, qu·entre nous a ufres .saivants nous appelons humeuTs peccanies; ,pecca,ntes, c 'est-à-dire . . . humeurs peocantes ... • • Heureux Ariisrtote d'a1Voir éié intronisé dans les chaires de phi'1ooophie pK les scolastiques 1 IJ>!'llS heureux encore <l'a.voir trouvé UJ11 commentateur danis la per sonne de Sganare:le! Pour rester sérieux sans devenir moroses, passons directement d Hr.ppocrate et d 'Aristote à Ti'lll PEspiqr1e et au baron de Crac. A d'autres l'art des trmsi:tions! T~ Eullenspiegell (miroiT de chouettes), un brave Saxon, était célèbre en fourberies ingénieuses. Il a,vait vécu au XVe ·siède; au XVIe i1J trouiva son H~re. Jean Fischart, j.urisoonsulte, théologien et poète, une des g:oires de Stnsbourg, mi-t en vers ila légende de notre fiéros. D'après Fi.iSdtart, Tiru est un ms de paysan, que sa paresse et son humeur récalcitrante font chasser de '1a maison paternë.le, et qui exerce tout à tour sa malice dans tous les métiers qu'ill entreprend. Son esprit consiste surtout i prendre à la lettre les ordres qu H reçoit de ses maîtres, et il en résu:lte qes quiproquos qui amusent d 'abord, mais qui Lassent enfin. C'est de ces sortes de ~itanies funaanbUJlesques q.U!'on a dû dke iprimitilvement: c Si cette histoire vous embête (oh ! pardon), nous allons la recommenœr. • Non seulement ces contes à dormie debout sont débités à perte de vue, mais on y ajoute copieusement: chaque ~nérartion fournit sa quote-part de fadaises amusantes. 'Pil ·!'Espiègle est ridte en siaugrenuités; on lui en prête davanl'age. AljoutolliS que d'Ai?l.emagne Je réeit de ,s es exploits a émigré en Frooœ, où l'on ne s 'est pas Œait faute de souder aux espièg leries allemandes des espiègleries fr.ança ises qui sentaiem de ter,roir. Mais aa 'Véritab1e il·

,Justration ut -ce genre, au bon ,pays de Fran. ce et de Na,varre, est Je baron de Crac. Compatriote de Cy.rano, de Bergerac, awthenitique cadet de Gascogne, il se plaît à raconter des aiventures mirobolaa:1ites. Lui-même 'Voit see faits et ges1es avec un m icroscope qui agra,n. di:t démésurément; ift aes développe moyennant 1hyperod:e; il y aJouie les prodJui!Js de son i:maginiatioo. créaitrice, il veut en tout le superlatif. Les hâbleurs que nou·s rencontrona sw- notre chemin ne sont que de .pâles copies de ce personnage. Co11in d Har!eville a montre c Monsieur de Crac dans son petit cas·tel • . Depuis l~s, il est entré dans fa postérité et, à chaque êta,pe, son ~foire s 'est accru. Peut~tre aivez-vous contribué vous,, même à 1enridhir. De grâce, ne vous en défendez pas, et ne !recourez pas à Escobar pour vous justifier. Vous êtes comme les autres, ivous aimez à prêter aux riches. D ail. Jeurs, craquer n 'eit pas plus hon1eux que chi·

per. Cette tendance se manifeste so1Went dans 1es plus petites choses et s'observe tout le long du ohemin de 'la 'Vie. ,Pourquoi , par exemple, qllllnd un gendarme rit dans fa gea• da.rme.rie, ,t ous les gendarmes rient-ils dans 11a gendarmerie? Parce que 1le gendanne en .question est UJ11 farceur. Or, dès qu'on le voit séparer ses 1èvires et cotttracler ses muscles faietaux, a'Vec 'IIIIl 'certain pélfiUement dans les yeux, on s'imagiŒle qu'it a en vue queilque ohose de très burlesque, et on s·empresse de rire à son iJllstar. Son brigadier, par contre, est un penseur, un phillosophe, un stratège, ccmséquemment ,u n oracle infaid!Lillie. A peille a~t-il OUIVer! 'la bouche (ipeu:t-être simi,!ement ipour hâi'filer) que tous â Œ'eiwi s'exclament: • Brigadier, vous avez raison, • Ses homna lui oot prêté un raiisonnement irréfutable. A ce brigadier un dêlit est sig,na1é. Il n'hésite pas, il conmît 'le mallifaiteur. li couTI droil chez un paume diable, ~·~enide au œl1let, Ttri inltime l'ordre de Œ e suivre au violOllo A-t-iq par son flair policier reconnu l'auieut du dlélit? Pas le moins du monde. Mais cit individu a déîl, pour eau.se ou sans cause, su.bi une cond.amnation. Sûrement il en •

rite une nouJVelle. 'Lui seuil est capable de tous Jes forfaits. 14 y a jpl"és001J)tion cootre Jui. Son dos,sier est dhargé d1hYJPothèses. On lui en prête de toutes les coo~eurs. C'est un Mand!l"in renforoé. Sll!I' toute la ligne, toujours le même procédé. s oyez fumiste, et toutes 1es fumisteries du q.uartier vows seront imputées. Soyez menteur, et la vérité la plus 'lumineuse sur vos qèvres passera p our un noir .mensooge. Soyez caustique, et vos phrases les p ius placides !Paraîtront des pointes offens iives. Il n 'y a d'e,oception que pour la vertu. Soyez un saint, et rvos melleu.res iJlltentions sero111t indignement itravesties. C'est que llà ~n,tervient le dlémon : acrou1umé aux exhalations mêphitiques de l'enfer, ill ne su.ro,or.te plus l'odeur de saitl!leté. L- BERNHARD. 1

Causerie salée Je 111e vous pa·rflerai pas du se1 g,aul'oi,s qui a été trop for tement dilué dans l'élément cosmqpdlilte : les 19alliines die ila Gaufte ont ét~ en, vahies par des Ru.sises, des Annarn~tes, des Sénégall:ais, des Ro1.lilJllaitllS, des Helvètes, des nababs a,u.ïfs, des ra,j-ais i,ndienis, des cheiks muocains e t s urtout des pachas égyptiens, œux-ci ayant tiiré fo plus beau fot. Je ne vou.s eotrefiendrai ,pas non plus .d u sel attique: •le roi et da reine de Grèce, [e regardan,t comme 4eur propriété, onit dü I'ellllPorter en s'élo1g111ant d'Athènes, p oor le .caohe:r en Suisse où, sellon toute probalbi'liM, il sera dénaitu'I'lé comme certain afuooll,. Je ne vous o:füiraii même pas de doctes cons idératiorus tSUr le seb proprement dit, relui qu'on refüe de d'êvlaff)Ol'a1ion de l 'eau de mer ou qu'on 1.rouve à l'état de rodte d.iins iles carrières de sel gemme. Ce se!Jlà a occasionné de trop grands crimes pollll" qu'on ,s u ttaroe l raicoruter son histoire. Au telll1S de fa g aJbellie, iBi a suscité des contrebandius, lesquels à Q'oooasion sont deve-nus des brigands plus cruels que Barabbas, C'est à peine ~it r acitète œ ipa,ssé par les teriviœs qw'i'l tend l titre de condiment, .te

b'ien~e qu'i~ procure au IJêtail, 1a saJVcur qu'ill met dans fte pré-sa!lé e t le rictus de joie qu'i1 fait venir s,ur fa babine de 'l'indigène ,africain pour ,qu i une poignée de sel est la Sll1{)rême h'ian.dilse. Mla i,s a'loI'ls, sur que,J, suùet rou~era votre cause11ie? Sur 1e sel d'Epsom? - Cela sent trop fa Œ)harma.cie. - Sur Œ e sel d'oseille? L'emploi en est expliiqué datllS iles écolles mé,ruagères. - sur ·le sel ammooiac? - Lais,soms-Ie aux peti4es femmes nerveuses ~i o nt des ~aipeUI'IS. Discourons swr des choses pl.us rele~e.s. Te 'VOWS .p arlerai d u ·seŒ , syrnbœe de 11a mod ~ de Ja ,..ie. Sur ~es ruines d'œe vitlle prise d~assaut, dévaistie par le fer et Je feu. les anoiens semaierut du sd, avec ~'intention de lui di:re: • T il ne ressusciteras plus • . Cet usage était général. On le trowve chez les Juifs aussi bien que chez les Oen.tills. Le Li'Vre des Juges rappor,le qu'Abimélooh, ·a yant pris Siohem, en tua tou,s les ihah~tan:tis et la détruisit de telle sor,te qu'il sema du: se1J au lieu où elli1e aivarit été. Le sens du geste est bien clair: 'le sel qU:i lbrul.e fa neige e t en déba rrasse la chaussée, corrode aussi [es germes des pla,rutes. SuŒ' Ja terre q ui ·a reçu un ensemencement de sel, pas de blancltes marguerites et pas de IDOIÎssons d ·or à eS,Pérer. En iperspectiive ,une stérilité désollan1e. 1Loirsq,ue Je grand J usit,icier détruisit les viNes coupables de Ga Palestine, sur 1l'em,pllaœment de la luxu:rieuse PenUIŒ)oITe, clans wte dé/pression de iterrain creusée par s a colère, il de1a iVignoble nan,e des eaux épaisses qui reçurellit à la fois de nom de Mer de sel et de Meir Morte. Là encore 1e .set aivait le call"actère d'un châfanent e't devenaH symbole de mort. Mais, ,par le lfait que le seL est destructeu r et dollllle Ja mort auoc gel1ltlCs, ,idi devient :principe de IV"ie, neutra:l!isant les germes qui au· raient amené 1la cor:ruption. l'i consenve les sl.l/bsta111ces qu'il IJ)énètre et iq,règllle. Les pêoheuT'S de morue et ~es fabricants de ohouorowte Je iSaNent b ien, ils sont de bons clients des marolmruils de sed,. Aissurement, iJs n'ont


46 que capitaine à cette époque -

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pas découwert les qurufüés conseI'Vaitriœs de la précieuse denirée, pas [JILus qu'i.Js n'ont iniventé Ja l!)OUd!re. L'art des ,s alaisons n'est pas d(l au génie moderne. Les Hébreux y voyaient même pilluis qu'un procédé utilitaire. Le SeignelllT rreur avait donné cette prescrip1iion: • VOllllS assaisonne.rez aivec Je se1 1ouct ce que 1vous offrirez en ,s.u:rifiœ. » Dieu vOUJlai,t du S'al'é. Les victimes qui: étaient tombées sous le couteau du sacrificateur étaient censées retrouver comme une vJe nouvelle sous l'action 1Sitimu1!ante du sel. De 1a ,s orte, T'hostie était vilvante toml en étant morte, et au Dieui ,vi1Vant et vérita!ble on oofrait un siaorifü:e digne de sa Maljeisté. ile si.mp!e fa it d"occire en son hOl"Uleur un anima!! était la reconnaissance de son IPOwvoir souiveraiin ,s ur tout être créé; !"apparente reviivisœoce diu cadawe indiquait que ,s eule Œa vie va à la vie, au iDieu vivant.

N'est-ce pas pour cette rai<Son que Œe Ohrist a dii.~ à ses Aipôt:res: • Vous êtes cre seil, de '1a terre? » li leur signifia.hl par cette parole qu' ilts aivaient à répandre dans le monde sa doc,trine, une doctrine de ivie et de mort; qu'ils devaient a'RPf~e aux hommes à perdre leur âme en vue de la gagner, à mourir à soi-même afül! de vivre de 11a vie surnaturelle. Saint Pau:l, le fuéoi!ogien alJ)OStolique, met bien ce point en lumière dans son cyître aux Romaill!s où nous 1i1sons: • Ne savez-vou.s pas que nous tous, qui •élJVOilJS été ba.pU.s és en Jéws-Ohrist, nous avons été baptisés en fa ressemblance de sa mort? Car nous avons été ensevellis a.vec lui par Je •baiJ,tême pour mourir a,u. pêché, aifin que comme Jésus-Ohrist est :ressu.sciié d'erutre les morts par fa glloire de son Père, nous mairohions a'USSi dans ooe vie nowrelfo.• ,Le même Apôtre déclare que quotiidiennemenit ill meurt, et néanmoins, i'1 prétend être dotié d"une vie réelle où le Christ 1semble faire fonclion d'âme. Ecoutez-lle: • Je suils mort à la foi ,par la ·loi mème, afin que qe ne vive plius que pour Dieu. J'ai reQU cette mo.11t dans le baptême où :j'•a i ~ crucifié avec Jésus-Ohr~st. 1Et ge vis, ou p'.utôt ce n'est p!u,s moi qui ·Vis, c'est fésus-Ouist qui vit 1

en moi . •

Pour nous qui ne sommes pas rompus aux arcanes de !la métaphy;sique, cette théorie d'! S. Paul est un peu abstruse; elile nous aide c~pendant à detVâner polllI,quoi le sel a \S~ déposé sur notre 'langue dans il:a cérémonie du baptême. u·est sftrement pas !!)QIUT ce ql!-e les profanes aippeUent un langage saDé. (Causeries.) René TRINOLOT,

c.e

Le salut militaire = . . . Tout ce que vous voudrez, me disaiJt âllautre jour sur ne bo~evarld, comme nous venions de dîner aasez confortahlement, mal:gré les 'restrictions et la vie chère, mon vieil ami ile comrœndant Maugru, qui se rend s,i 1Utille Ù'MJS le service des étapes; tout cc que vous voudrez sur lia néœssHé d''aocommoder la vieille discipline aux conditions nou·vernes de nia guerre et aux exigences d'une armée démocratLique. Je vouis l'accorde. C'est-àdire que ~e ivous hccorde en principe. 'li n'y a jamais d·inconvénients à céder sur les principes. Mais une fois qu·on leur a rendu un soœnnel cl platonique hommage, on a accompli à leur égaro tou·t son devoir. Alors on redev.ient libre! Libre de ne rien changer à rien, ce qu,i constitue 11a véritable ,l iberté, ai~si que la seUJle sagesse. Moi, voyez-<Vous, je suis de q11 ,vie,iUe aranée. Je savais que 1e c00111l3ndant Mnugru était de la vieûl~e armée. Je l'avais conn~u, vingt a111S aUl})aravant, al0I1S qu'il dirigeait un cercle inilliwe dans le noro ,du Tonkin, tou.l près de la frontière chi1110,ise. Et c'était une réu>onise faite par ltui à une circU'laire, justement qui, tout en lui donnant wie célébrité, aivait arrêlfé son avancement. Le commandanl Mau;gru avait ·reçu, par 'la voie hiérarchique, un quesliollillaire émanant du IProoureur générall: de Hanoï. Celui-ci délsi,rait savoir c 0011r ment fa •ju.stiœ était administrée dans les cercles mMitaires, el Stl!I' quelaes bases ,. • De quoi se mêle ce justiciiartl? » avait grog~ le commandant. Et, prenant sa meiddeure plume, ill rélpondit: • ,Le capitaine - i:1 n'était encore

ae cerdle Xuyen-Bin veHle à

commandant

ce que les indigè-

nes acquittent exactement ,les amendes qu ils ont méritées, ieur fait adrninisirer les peines de prison, bambou, cangue el autres, néœ.ssaires au maÎIJli(ien du bon ordre, condamne à mort et, dans les cas plus gréllVes, en réfère à tautarité supérieure. » La procureur gén~al, aiprès avoir ivainenJMt essayé de co11Œvoir ce qui pou,vait être un cas p'.us grave qu'une condanmalion à mort, aivait fini par conclure que ce miaïtairc se fichait de iui. En quoi H s'abusaitt, car au fond, le caipitaine Maugru n'avait fait que ~n.dre dans 1l'ingénui.té de son cœur, el seulement pour aHirmer queU:Jes étaient, selon lui, les justes limites de ses pouvoirs. Mais J1a'ffai,r e eu,! une suite, et cette suite consi,sta dans une note qui, introdwite au dossier de œt ofücier, J?éllVaH eq>êché de dépasser ie grade de coml1l3J!ldant. Voillà pourquoi, aivant ila guerre; iJ[ avaiit pris sa ret:raite, engraissée que1que peu par une petilte place de receveur d'octroi. Mais 'depuis la guerre il! avait re'J'l'Î.S funifonme dans un :régiment territorial et administrait ,quelque pant ,Jes étapes. Il Oes admini,strait .wec autant de r~gueur et d'exactitude que la justice, Mias. - Tenez, par exemple, contilllUa le cornmaml.arut Ma~ru, i'.I y a la question du « salut • dans 1J'anmée. On n'en est pas encore aux circuOiaires, dru moill!S aux circu:laires publiques, mais ia censure daisse les journalistes s'en occuper. Mors ils se lliivrent à toutes sortes de ili,v,argatioos. l'ls se mettent à travaililer dam; ilJa statistique, comme s'ils y connai1S1saien.t quelque chose; ills s'insta'llent enlre fa rue Druot et Je Crédit Lyonnais, sur le boulevard où nous sommes, et calwlent que, sur cet espace de 150 mètres, un paru.we poilu devrait saJuer 158 fois, un peu plus d1une fois par mètre courant. Ills en dédui5ent qu'i1 faut des accommodemoots aivec le ciell, ils veulent dire ile règlement et que 1Jes pollilllis les ont trou!Vés: qu'ils ne salluent pas tout ~e monde, et que tout Œe monde n'exige pas ae saJiut. Bh bien, moi, 'M aurru, <Xla11111Qndant aux ·set'IVices des ~apœ, je l'exitfe!

Je 1'cxigc patte qu.e la disciipHne ~t \a di:scipline, et que les marques extérieures de Tespect sont Je commencement de •la discipline, .Est-ce du bon sens, oui ou non? Si on a irwenté le sanut dans tou,tes les années, exœjplé <lhez les Bolcheviki, - et cette exceptiion con:finme iJa règle, - c'est que 1le salut es.t bon, c'est qu'iU rapipeJJe à l'homme qJUe, même en dehors du .service, iil a un ohef, il a des chef,s, il a des SU!périeurs. Et puis, sufficif! Je ne vois pas pourquoi moi, Maugru, le commandant Mau.gru, qu'on a toujours salué en te!l1JPs de paix, on ne me salluerait pas en temy>s de guerre. --. lrl est possilble, aiffi1'1!mi"'.fe, vag1u.ement, pour ne pas le contrarier, - car, sïl faut ·l1a1Vouer, œtte question, qui paraissai,t le passionner, me laiS1Sa,i,t i,ndifférent, - i1! est possible que VO'LIS ayez railson. - J'ai raison, affi.mla èa.t~oriquement le commandant. Set.nlement, voyez..vou,s, avoir raison n'empêohe pas d'agir a,vec intelligenœ. Dans les grandes vilJas, da.n,s u,ne grande v,i,!ile comme Pari,s , il ne serart pas a.droit de !I. . . . dedans les hommes ,q ui ne saiuent pas. On ris,quemt d~s ihdstoires avec la foule. Mais iJ ,suifit d 'y mettre du doigti, ill sumt de .rega!Tder ~'homme pour Lui montrer • qu' on vent être safoé ~- Il s~fi.t de le regarder, . . . tenez, comme ça! A ce m:ianent aillait passer devant nous, croisant notre rolllfe, un frère de fillwst.i;e Baimavaux, un poi'lu appa~nant au noble corps d@ l'infanterie de marine. Ce'la ne se distinguait plus, aux yeux du .vulgaire - car ,Je bleu hoti,zon a détruit progressirvement toutes .Je,s différenœs dmiforme qu,i distin,g!Ua.ient 'les di!HMrenœs de cor,ps dans notre ancienne armée - qu'aux ancres cousues sur Ja capote et au paS&'tJ)oH Jaune de son panta0:lon d 'ordonnaru:e. Encore tout <:cla, Qes ancres et Je passEU)OiÏC, était-N si lavé, si décoloré par !es intempéries, par la A1ui'e, par !]a boue, par ,la 'brosse qui mail ar1raclté la boue, qu'on avait lf)êi11e à q•apercevoir. Mais que ce fû~ un ma.Tsouin, nuŒ douite pour quelqu\tn qui, jadli,s, a:vait « maT1Ché Ja route• avec ses camarades: un homme ,qui av~it eu les fièvres,


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étJait res.!-é maigre, 11.ervewc, recuit par le soleill et la maîladie, un homme qui avai,t éro1>é tout ce qu'on peut écoper et qui s'en élait tire, jiwsqu'au jouir où ça recommencerait! ,E clin, 11.1111 des plus vieux, un des a,n.ciens, des ·rares anciC[IJS, qui avait tra'Versé toute œtte grande guerre, après a'Voir !ra.versé, j,\ ne saivait plus lui-même, counbien de campagnes co!loniales. Lui aiussi, fil avaii bien dé~euné; ~i llllVait s~touit Uruigern'fflt a•rrosé son déjeuner et les prémi,œs du déjeuner. Il éta.it ,visiIDlle qu·ù,t avait un coup dans le nez. Ça se disœrnait au regard à ,la fois joyeux et wg,ue de ses yeux d''.impalude. rLe commanxfunt Maugru ).e regarda « comme ça •; le frère de Barnaiyaux le regarda foi auS1Si « C'OIIT1IDe ça • et continua sa route comme s'id 11ù1.'Vllit pa.5 dii'StiŒJg:Ué, SUI I'aspha:lte, ie moindre commandant. - A[o11S, me dit Maiugru, sans se laisser d~ÇOlllller, il faut employer fos grands moyens! ~is en dow:ew-, tou~O\lil'S en douœurVOIUS aillez voir. LI s'approcha du frère de Bamavaux, q,ui marehait bien droit, mallgr~ ,son ivresse. Mais i~ était œrrtJain qu'ii a1Yait aa tête ailleurs et 'fort [oin. l'i se promenairt: dans du bonheur ~ de na poésie, car l'iwresise, c'est ce qui doillll.e de l'imagination aux il)élUJVres bougres. - Mon ami, prononça le commandant, qui l'ava~t rattrapé, ,mon ami, vous n'avez pas !VU ça, 'SOOS doute? H montrait de l'index de sa main droite, ies qua+re galons de sia maniohe gaud!e; Je demieir, ceilui du haut, un peu éloigné des 1roi!s auJi,res. [ae frère de BamaMtux demeura impassib~ et wibl! ime. 1ru coositl~ra tes ·gallons, -rêya Ulll illJS1Jant, puis ,proféra - T'as une bonne plla.œ . . . . Ga~a ! Je me tœanandai-s ce qu'a,Jilaitt faire le commandant; il ne fit rien. 111 rêva oo instant, lui a..WS1Si, pui·s revint 1Prentlre sa place à mes c ~ et parla d~a,utre dhose. .Pierre MILLE. 1

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16 •ars 1911

Variétés

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BOUT ADE ECCLESIASTIQUE On racOtllte que ,le regretté Monseigneur Fabre, évêque de Montréa•l, mangeait iorl vite e,t très cha,ud. Un ~Olllll", au cours d'un dîner, il a,vait a1Vallé son potage en quelques i,rustants, bien qu'i~ fut brûlant Il n en lut pas de même des jeunes prêtres qui !:'entouraient, eit s'adressant à l"un d'eux, l'évêque dit: « Mais, vous êtes bien le.nt, mon ami, VOIJez-donc, j'ai déjà teaminé mon ,potage. Il l1'e.s,t pas ,awssi dhaud que vous le croyez.• Et Je jeune prêtre de riépoodre fort à propos: • T oot Je monde n'a pas Je palais épi&oopal, monseigneur.• ·

• Comble de la buireaum.tie. Un mwtillé de tla guerre, retenu en province pouir ail[aire, n'avaiit pu, de ce fa.it, toucher 1' premier trimes~re de sa 1P005ion. A l'expiration du deuxième trimestre, porleur du, • cer• füicait de vie • exigé par Ji' Administra.Ion, it se préseru!e au guichet et so'ri-icite le pa.i~ men1t d:u ·semestre entier. ~ .Pa:rdon, pardon, ~ ailors 1le iprépos6 a,u 1JYa.i emenlt des 1PEll1IS:ions; mais ,le œrliiicat de vie que vous ,préseni!ez n'estt vala1bl.e que JPOl1lll" ~ deuxième trimestre. - Pa:rdon égaffiement, reyond le rnuRÏU, mais s:i. ie suis vivant auàowd'lhiui, je iJ"étaia ég,aE.eirnerul iŒ y a 3 mois. - Ça:, Monsieur, répond le ipréq)Osé, rien ne le [JI'O~ ~ a:dlmini:srt:irati1Yemenh . Donc, si vous voulez toucher, procurez-m>ws en:core un cemtifioait de v.ie relllJ!tif au premieir trimee' tre, a11,U"etTlOOit je vous considère comme mort. BI le murtiŒ~ dJurt: en passer par ià,

f) Contre ile hoquet. - Voici un moyen de combattre œ ~sme p6nihlle: avallez, an.11ssi ra· ,pid.emenrt: que IPOssilblle et sans dlange de liqUJide, une cuiilllerée à dessert de SllCre en pOlldre; aussitôt Ga poudre dégllutie, I.e hoquet s'a..rnite. S'il reprend, renouvelez aia doee dl sucre en poudre.

@~G1~1,Jl .DE LA · Soaiété valai,aQtJe d ·édueation ,

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Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé· ments de 8-16 pages pendant l'aunée ordint\Ïre (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

Suisse fr. 3. Par an: Union postale fr. 3.50 Les abonnements se règlent par chèque postal IIe 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur ' Tout ee qui aoneerne lœ pubUeœtlon doit être œdressé dlreetement à son gérœnt et londœteur, M. p, PIGNAT, Secréta.Ire a.u Dépœrtement de l'ln.struetlon publique, èi. Sion,

Heureux et sage celui qui se dit en s'éveillant , je veux être aujoureilleur ou'hler.

(F~nelon).


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