No 04 l'Ecole primaire, 10 Janvier 1896

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SION

Enseignent hors du Canton: M. Ulr. Gailland, à ~ioleyOrjulaz; y11• }1.-L. Carron, à. Malapa lud; M. ~ce V1ttoz, ~ Montreux; M. Jos. Héritier, à Bex; M11 • Pel. Parvex, a Vevey (Vaud); M: Jean Quinodoz, à l'institut Augusta, à Hilversum (Hollande); li!. Ern. Gaillard, à l'école moyenne d'Osterbe.ck, près Arnheim (Hollande). (Sauf erreur ou omission qne l'on sern bien aise de voir iignaler à. qui de tlroit.)

L'ECOLE PRIMAIRE

Ecoles normales

PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

Elèves-instituteurs de langue française

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

um• année. - - Charles Joseph,

Crettaz Jean -Bapt., Crettenand Joseph, Cnrcly Gustave, Favre Auguste, Fournier Jean et Pierre, Galley Alexis, Magnin Louis, Moulin Joseph, Perraudin Maurice, Rey llfaxtin, Rossier Victor, Vaudan Maurice, Vernay Jean. - 15 élèves. 1•·• année. - Ballay Théoph., Bourg·eois Jos., Coutaz Alexis, Décaillet Maurice, Délèze Pierre, Delarze Gust., Dorsaz François, Favre Casimir, Fellay Emile, Fellay Maurice, Follonier Pierre, Girard Ernest, Lovay Ulysse, Maistre Jean, Michelod Pierre, Pellaud Pierre, Pellouchoud Paul, Pitteloud Daniel, Rouiller Paul. - 19 élèves.

10 Janvier 1 896

REVUE PÉDAGOGIQUE

L'RCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de Novembre à Avril

inclusivement, en livraisons de 16 pages. Pris d 'a bonnement pour la 8o1He, 2 rr. :m. 1Jnion po•tale 3 rr. A.nnonee•, prfa 20 cent. la ligne 011 ,on espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

Elèves-institutrices de langue française :

SOMMAIRE:

Il"" année. - Balley Aug·ustine, Bérard Joséphine, Bero-oin Marie Bruttin Alphonsine, Constantin Célestine, Del:coste Madeleine, Delarze Célina, Gard Elise, Gilli~z Marie Métrailler Catherine, Naville Louiselle, Praz :Mela.nie,' Pont Louise, Terrettai Ursule et Louise, Troillet Eugénie. -- 16 élèves. 1re année. - Baillifard Delphine, Balet Elisabetll, Besse Adèle, Darbellay Lydie, Delacoste Elise et Thérèse, ~enoud Amélie, Gillio1. l\farie, Girard Célima, Lonfat Lou~se, Maye Marie, Moren Elise, Mudry ::1-farie, Revai Lomse, Saudan Cécile. -- 15 élèves.

Avis important. - Discipline scolaire. - L'enseignement du catéchisme. - L'emploi du temps. - Le style dans nos écoles primaires. - De la prévoyance, de la mutuali~é et ~e l'épargne. - Nos morts (Ilem·i Bagnoud - Xavier Giraud - Victorien Bonvinl. - Caisse de retra~te et de décès. - .Partie Pratique 1De la [JYmnastique scolaire) - La gymnastique dans nos écoles - Des bords dtt Léman. - Supplément.

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r o~i .ce qui concerne la publication doit être adressé a I edrteur : M. P. PIGNAT, 1., secrétaire au Départemtnt

de l'instruction publique, à Sion.

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Chronique et avis scolaires

SION. 10 Janvier

CJonfèrence annuelle des ln•U tuteur•

L'ECOLE PRIMAIRE

Martigny. - Les instituteurs de ce district sont coov ,qués en co~féreoce pour le mercredi l i février procham. , . . (Voir le RUjAt o•-1 ou 2 de l E,cole primaire). Primes d'encouragement. - Elles parviendront aux béoéficiaires dans le courant de ce mois, soit jusqu'à fin janvier.

ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

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B1BLI0GRAPH1E

Parmi· les choses belles e~ utiles auxquelles donne naissance le p~ocham r.eoouvellemeot de l'année il y aurait mauva1se grâce à ne pas signal;r à l'attention de nos lecteurs le

vatalocue de l'&senee Daaaen• stein & vocter, qui v.ient d.e nous par-

venir et qu'on peut obtenir, ~ titre .abs?lument gracieux pour peu que l oo soit cheut de quelque importance de l'agence. . Ce cataiogue, dans son élégan~e et riche couverture d'argent, est un spécimen, de ce ue peut produire de plus moderne l art de reliure. Et le _contenu est à l'~venant du contenant. Il comprend, dans l ordre que nous respectons l'énumération des succursales de l'agence (48). un calendrier et un agenda pour l'année 1896, la lislA des ag~nc~s de la maison HaasenRtein et Vogler (11 ~ Y en a pas moins de 475), la table alphabétique des vitles nommées dans le catalogue, u~ . catalogue très complet de journaux pohllqoes, avec leur tendance, et d'annon~es du monde entier, à commencer p~r la ~01sse, on catalogue de journaux spéciaux, 1lt1;1st~és, professionnelP, techniques. revues, rnd1cateurs de chemin de fer, guides. alma~aohs, etc., le tout rangé par ordre de matlè~e, enfin, un gro11 supplément d'annonces de 1oorna~~· . Voilà certainement un agenda aussi mteressant qu'instructif qui, en .to~t cas , sera on ne peut plus utile, sinon 10d1speosabl~ à quiconque re trouve dans la situation dA faire appel au socours do la presse.

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1895-96

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AVIS IMPORTANT Les personnes qui ont accepté les N°s 1 et 2 étant considérées comme abonnées, sont priées de réserver bon accueil aux cartes de remboursement qui seront incessamment lancées. Discipline scolaire. Où sont les beaux jours d'antan, où l'enfant, craignant un peu la férule de son maître et beaucoup son Créateur, était tenu à une discipline stricte. Alors, Dieu et le signe de la Rédemption avaient encore la place d'honneur à l'école. Placé bien en vue, le pins souvent au dessus du pupitre, ce signe sacré intimidait plus l'enfant qne toutes les menaces et les punitions. Uu vieil instituteur, mort il y a quelques années, me racontait qu'il faisait merveille dans sa classe avec le Crucifix. L'élève, un peu récalcitrant, têtu, ou qui avait commis une faute grave, était placé bien en face. et tout en faisant une petite apologie du Christ, profitable non seulement à l'élève réprimandé, mais à tous, le bon vieux régent faisait ressortir la bonté, la patience, la douceur, l'humilité. l'amour du travail qui caractérisaient Celui dont l'image était devant ses yeux, et amenait doucement l'enfant à voir ses torts et à s'en repentir; - petit cours de religion et de mora!e qui, loin de se renouveler tous les jours, vu le nombre restreinL des fautes graves, ne venait au contraire que rarement et, par cela même, donnait plus de portée, de poids aux paroles du maître. ~faintenant, dans certaines écoles, on a beau employer


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fél'ule sur férule, punition sur punilion, la discipline n'en vaut pas mieux. Ce qui manque à l'enfant, c'est la crainte de Dieu I S'il craint Dieu, il craint aussi son maitre; or, de la crainte à l'amour, il n'y a qu'un pas . .. et un enfant qui craint son maître tout en l'aimant fera des progrès rapides; sa crainte de l'affliger par sa mauvaise conduite ou sa paresse en fera un enfant discipliné, sérieux et studieux. Mais. pour que la discipline règne dans une classe, il faut que le maitre montre le bon exemple. Aussi bien hors de classe qu'en classe, ~a conduite ni ses paroles ne doivent donner prise à un manque de respect de la part des élèves. Ceux-ci, le plus souvent, manquent de discernement. Ils ont vite fait, surtout de nos jours, la réputation de leur régent I Une fois perdu dans leur estime, il lui est diffidle de rentrer en gra.ce auprès d'eux : toujours une arrière-pensée persiste et neutralise quelquefois ses efforts. Il faut aussi que, lorsqu'on punit un enfant, il y ait motif réel. Souvent, un maitre, emporté par la colère, donne une trop grande portée à des fautes légères et punit trop sévèrement L'emportement nuit à la discipline. L'enfant est inconscient: c'est dans sa nature; telle ou telle chose lui a échappé par étourderie: il faut que le maître sache -discerner avec quel sentiment la faute a été commise. Et pour cela il faut du calme. Son indulgence, dans certaines circonstances, le fera aimer, sa fermeté dans d'autres le fera craindre : La crainte et l'amour sont deux choses in.dispensables pour maintenir une bonne discipline à l'école. Il ne faut pas non plus que l'enfant soit astreint six ;heures par jour au seul travail intellectuel. Quelques instants de répit entre les leçons seront toujours les bien'Venues. Cependant, il ne faut pas que la discipline s'en ressente. gQoe le maitre rende son enseignement attrayant par quelques distractions bien comprises des enfants I Qu'il mette dans la distribution de ces temps de repos une certaine précision I Qu'il les promette comme récompense au 1ravail I L'enfant les goûtera certainement et se remettra à

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fétude avec ardeur qnand le signal du maitre se sera fait entendre. Avec une bonne discipline, on aura toujours une bonne -classe. Les efforts de chaque institutenr doivent tendre à. l'obtenir. C'est un but vers lequel ils doivent marcher avec -courage. car, de ce but découlent la paix, le èontentement -et l'amour du travail I J. G. NB. Nos remerciements à l'auteur de l'article ci-dessus de la bienveillante colla- une institutrice du Jura boration qu'elle veut bien nous promettre.

L'enseignement du Catéchisme Il. - Dé/auts les plus ordinaires du catéchiste Le défaut le pins ordinaire, le plus malheureux, Ierrs funeste d'une routine qu'il sera bien difficile de déraciner, c'e~t l'a~us des leçon~ littéral~s. Combien n'y a-t-il pa.:1 de prêtres qm pensent avoir remph leur tâche, toute leur tâche lorsqu'ils sont parvenus à faire réciter de mémoire le 'texte du catéchisme I Et pourtant le simple bon sens ne nous dit-il pas que savoir par cœur, ce n'est pas savoir, ce n'est pas comprendre? Le servant de messe récite de Jonas répons en latin sans comprendre un mot de la lano~e de Cicéron. Trop souvent l'intelligence reste complètement fer~ée a.ux formules, aux mots emmagasinés par Ja mémmre. C est donc une funeste erreur que de croire que l'on a accompli son devoir de catéchiste, dès que les -enfants connaissent de mémoire les leçons de leur manuel. Et cependant rien de plus fréquent que cette triste illusionJ ~our. dire qu'un enfant ~st bien instruit, n'a_vons-nous pa:: l habitude de nous servll' de cette expresswn : « Il sait tout son catéchisme par cœur?, Mais il nous semble entendre la réponse que l'on nous opposera : « Si vos enfants sont capables de réciter les principaux chapitres du catéchisme, que pourriez-vous demander -de plus ? D'abord la doctrine est sûre : l'évèque et les théologiens qui ont composé et approuvé le catéchisme en

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sont garau ts; puis la preuve que les enfants se sont parfaitement assimilé cette doctrine, c'est qu'ils sont capables d'en reproduire le ·texte de vive voix. N'est-ce pas là tout ce qu'on peut raisonnablement exiger?» Ce r:aisonnemenL serait fondé, s'il y avait un rapport nécessaire entre la mémoire et l'intelligence. Mais à ce prix il suffirait d'apprendre par cœur les formules fondamentales des mathéma~iques, de la physique, de la chimie pour connaitre ces sciences. Si les récitations littérales étaient le moyen le plus sûr pour .acquérir la connaissance de la doctrine chrétienne, pourquoi. le sémin~riste n'y aurait-il pas recours pour apprendre Je dogme, la • morale,. Je droit canon ? D'où vient qu'aucun -homme instruit ne s'impose cette méthode dans ses études? Est-ce que jamais un professeur fait apprendre un morceau avant de l'avoir préalablement expliqué? Voyez encore les procédés qu'emploie la mère de familld pour inslrnire ses chers enfants. S'avisera-t-elle jamais d'emprunter ou de composer un texte et de le faire apprendre de mémoire pour communiquer ses connaissances? Mille fois non. Elle a recours aux explications, aux comparaisons, anx imaoes pour faire comprendre ce qu'elle désire enseigner, et :ue est persuadée qu'une chose bien comprise est facilement retenue. Faut-il donc que nous, prêtres, nous nous servions pour l'enseignement si important de la religion, d'une mèthorie que repoussent et la mère pour ses enfants, et le professeur pour ses élèves et le savant pour lui-même? Ce qui est absorbé ainsi machinalement, sans être compris, est bien vite oublié et ne laisse d'autres traces qu'un . profond dégoût pour une étude qui réclame tant d'efforts sans aucun profit pour !'intelligence et le cœur. Une leçon de catéchisme peut être récitée d'une manière parfaite sans être comprise du tout. Pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à interroget· les enfants sur le fond de la leçon en en ·changeant les termes. Le plus souvent ils resteront bouche bée. Nous ajouterons même que la connaissance littérale et préalable du texte est peut-être souvent 1111 obstacle à son in telligence. Il en est ainsi pour l'étude du syllabaire. Dès

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que les écoliers savent par cœur un tableau . de lecture, il n'est plus possible de leur en apprendre la lecture, car lorsque vous leur montrez un mot, ils Je prononcent de mémoire sans prêter la moindre attention aux éléments phonétiques qni composent ce mot. C'est ce que constatent tous les instituteurs. ~ (A suivre.)

L'emploi du temps (Suite.)

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Souvent le maître imprévoyant se trouve au milieu d'élèves désireux de s'instruire, mais qu-'il ne sait intéresser, fau te de préparation, et qui alors n'avancent pas, parce que l'enseignement qu'on leur donne est sans snite, ni méthode . Outre la bonne préparation, il faut encore la correction des devoirs, car le maître qui veut se dispenser de ce travail, qui ne prévoit pas ses leçons et qui commence sa classe à tout hasard, n'a guère de succès. S'il réussit par· fois, il faut plutôt attribuer Je résultat à la bonne volonté de ses élèves qu'à sa propre habileté. Sans doute, des édn· cateurs expérimentés, qui dirigent depuis des années les mêmes classes, pourront quelquefois s'en tirer sans préparation immédiate; mais toujours réu ssiront-ils mieux et leur enseignement offrira plus d'intérêt, si les matières ont été d'abord prévues. Les peines que prend un maître pour la préparation de sa classe, lui profitent. beaucoup, facilitent son enseignement, lui font gagner du temps et contribuent grandement au succès; car il y aura beaucoup moins de tâtonnement et de perte de temps, l'enseignemen t se don nera avec suite et assurance, les matières se succéderont sans interruption . Voilà quant à la préparation. Pendant la classe, nous retrouverons immédiatement l'homme d'ordre qui a l'habitnJe de commencer et de fini r son école an son de la cloche, exactitude qui ne manquera pas d'exercer une heureuse influence sur les élèves qui, à moins d'impossibilité, se trouveront présents à l'ouverture <ie la classe. Cet.te précieuse exactitude de la part du maître habitue


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-54les élèves à l'ordre pour le reste de l1mrs jours, et leursera peut-être plus utile que certaines connaissances acquise! à grande peine. Ah I si donc tous les instituteurs pouvaient. ou voulaient s'habituer à une stricte exactitude, comme: leurs devoir·s le demandent d'ailleurs, nous pourrions sans. doute obtenir assez de succès pour laisser tomber dans un avenir peu éloigné les écoles de rèpétition; car que d'heures on gagnerait, et assurément nos élèves posséderaient les. connaissances requi.;es au moment de leur émancipation de l'école primaire! Qu ·au son de l'horloge, l'école s'ouvre, la prière commence a,vec attention et dévotion et que les. divers exercices se passent e't se suivent avec entrain, et Dieu bénira les efforts des maîtres et l'application des. élèves !

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Le style dans nos écoles primaires (Suite.)

Selon nous, l'enseignement de l'histoire est plus facile. plus_ attrayant que celui des autres matières. C'est pourquoi nous nous y attachons de préférence. ~fais il s'agit d'envisager l'utilité de ces branches et de les traiter d'après leur importance. Savoir un peu d'histoire et de géographiec'est sans doute nécessaire; mais une fois les grandes lianes de l'histoire nationale bien apprises, il impo1·te fort peu que nous connaissions quelques noms ou dates de plus ou de moins, cela ne changera pas beaucoup à notre formation. Il en est tout autrement q11and il est question du style. L'art d'exprimer ses pensées devient d'une absolue nécessité pour compléter au moins en partie notre éducation. Cet art donne de la justesse et de la régularité à no3 pensée:;, de la précision et de la clarté à nos expressions, de l'ordre et de la concision à nos propositions, et pa~ conséquent amène la culture générale de l'homme. JI sert à habituer les enfants à méditer sur un sujet quelconque qu'il s'agit de décrire; il les rend capables de satisfaire à certaines obligations importantes de la vie sociale et de la vie industrielle, et sert aussi à leur donner plus

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d'aptitude pour les autres .branches d'instruction. C'est seulement en écrivant que les idées se fixent et s'éclaircissent, que les expressions justes se trouvent et que la clarté et la précision de la construction s'observent. On peut affirmer que quiconque n'écrit pas. n'apprendra jamais à parler exactement. Observez le langage d'une personne qui ne sait pas écrire, et vous remarquerez une foule d'in· exactitndes, soit contre la grammaire, soit contre la choix des expressions, ou contre la construction, en un mot vous entendrez tout de suite que son langage n'est pas châtié. . D'ailleurs ne savons-nous pas nous-mêmes, que no11s nous observons beaucoup mieux en écrivant qu'en parlant, et ignorons-nous combien il nous a fallu d'exercices, de temps et de peine, pour arriver à une certaine correction en écrivant? Puisque les avantages de la rédaction sont si considérables, et que, sans elle, on peut -bien l'affirmer, il n'y a pas d'éducation complète, pourquoi en priverions-nous nos élèves ? Nous avons la conviction, que pour se rendre maître du mécanisme de la langue, il n'y a pas d'autre moyen d'y arriver que d'essayer d'écrire, de s'exercer à la composition. L'exercice de style est même un des plus puissants moyens d'habituer l'élève à la réflexion, au travail personnel; il lui apprend à trouver des idées, à les classer, à les coordonner et à les émettre, travail précieux qui donne de l'initiative et de l'assurance à l'enfant et lui inspire une certaine confi:rnce en lui-même et lui apprend à fa.ire valoir ses facultés. Cet.te étude facilite dans la suite ses relations, met l'élève à même de se suffire dans maintes circonstances, lui donne une supériorité incontestable sur tous ses camarades qui n'auraient pas les mêmes facilités de composition. Chaque élève, au moment de quitter l'école primaire, devrait être à même de conduire sa plume et de s'exprimer d'une manière assez courante. Pourquoi avons-nous encore tant d'écoles qui n'atteignent pas ce but, qui ne produisent rien de bien satisfaisant wus ce rapport? C'est qu'on y suit des procédés irrationnels, en négligeant les exercices préliminaires et élémentaires;


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on n'observe aucune gradation et souvent même on se montre peu soucieux de ses devoirs ou nonchalant dans Jeur accomplissement, en ne préparant pas suffisamment la classe, en ne prévoyant pas Jes exurcices de style; d'autresfois, on n'a pas la force nécessaire de suivre exactement une méthode bien graduée, on recule devant les corrections que réclament ces sortes des devoirs, et l'on prive ainsi les élèves d'une instruction qui après le catéchisme est cependant la plus précieuse de toutes. ( A suivre.)

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constances, et il peut varier encore. Quoi qu'il en soit, il est extrêmement facile aujourd'hui de faire fructifier ses économies, même les plus infimes _: les caisses d'épargne les reçoivent à partir d'un franc. Elles ont ee précieux avantage que les intérêts y sont capitalisés chaque année et portent ensuite intérêt; de plus, le prêteur a Ja faculté de retirer quand il le veut tout on partie des sommes placées. La caisse d'épargne habitue à l'économie : il est rare que le titulaire d'un livret ne cherche pas à l'augmenter. D'un autre côté, quand l'argent gagné reste à la maison, on est tenté de le dépenser; ·mais s'il est déposé à la caisse d'épargne, ce n'est, le plus souvent, qu'en cas de besoin véritable qu'on va le réclamer. C'est donc une garantie contre les tentatious possibles en même temps qu'un stimulant de l'épargne. Si Franklin avait connu ces utiles établissements, il n'aurait certainement pas manqué d'en conseiller l'usage dans son excelleht AlmanrJch du bonhomme Richard, lui qui, entre autres maximes, a émis les suivantes : • Un sou épargné est un sou gagné; le premier centime est plus diffrcile à gagner que le second million; dépensez chaque jour un sou de moins que votre bénéfice net..» C'est ainsi que le plus modeste des travailleurs peut se former un petit capital, et, souvent un simple liHet de caisse d'épargne est devenu le noyau d'une grande fortune. Le rôle de la caisse d'épargne est, en outre, essentiellement moralisateur. Les porteurs de livrets sont non seulement économes, mais ils ont de l'activité, de l'ordre, et ce n'est point parmi eux que se rencontrent les nombreuses (A suivre.) victimes du tabac, de l'alcool et du jeu.

De la prévoyance, de la mutualité et de l'épargne JI. Mais si la patrie est une véritable famille, il n'en faut pas c0nclure qu'elle doive pourvoir à tous Jes Lesoins de ses membres, surtout de ceux qui jouissent encore de la plénitude de leurs forces. Ceux-là, par leur travail et leur économie, doivent essayer de vivre sans être à charge à la communauté des citoyens. C'est ici le lieu de parler de l'épargne et de ses heureuses conséquences. Il y a toujours eu des hommes qui n'ont point consommé tout ce qui était en Jeur possession, même avant l'inven lion des monnaies il y eut des gens économes et prévoyants qui mirent de côté dr.s provisions. Mais, dès que les premiers signes représentatifs des valeurs furent convenus, il fut bien plus facile, non seulement de faire des économies, mais surtout de les soustraire à la rapacité des voleurs. On parle encore du bas de laine des paysans de nos jours; mais c'est un mythe qu'il faut reléouer aujourd~hui .avec les légendes du bon vieux temps,~ où l'on cachait soigneusement sa fortune dans un pot enfoui dans Je sol, ou dans un trou de muraille. Avec la sécuriLé de notre époque et surtout avec la facilité des transactions, il convient de ne point laisser les capit.aux improductifs. Cependant l'argent devient tellement abondant que le taux de l'intérêt a baissé très fortement depuis trente ans. Ces taux a d'ailleurs sou\'en t varié, selon le temps et les cir-

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Nos morts

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Henri Bagnoud - Xavier Girond Le corps enseignant du Valais, et eu district de Sierre, a éprouvé des perles le courant de 1895. C'est d'abord M. Henri Bagnoud, qui

Victol'ien Bonvin particulier celui du bien sensibles dans

a iai~sé un si bon


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souvenir chez tous ceux qui l'ont connu. JI est décédé à Sion le t5 septembre dernier à l'âge de 35 ans. M. Bagnoud a enseigné successivement à Chandolin, Miège et Lens : partout la population et les élèves lui ont gard& un reconnaissant souvenir. Après avoir pratiqué pendant 3 ans il entra dans la garde suisse dn Vatican, dont il fit partie pendant 5 ans. Il rentra ensuite eu Valais où il aida son frère, M. le directeur dn Séminaire, dans ses fonctions de procureur du V. Chapilre. Atteint d'une maladie de cœur, M. Bagnoud succomba après de longues et cruelles souffrances. Le 16 octobre: c'était · M. Xavier Giroud, du Guercet .. (Martigny), qui s'endormait dans le Seigneur. Agé de fil ans, M. Giroud comptait 30 années d'enseignement., dont 20 environ à Sierre où il devait rentrer cette année. Son dévouement lui avait acquis l'estime de toute la population, et en particulier des nombreux élèves qu'il avait formés. Conscient de toute l'étendue de sa mission, son but n'était pas seulement de donner à ses élèves une instruction réponda.n t à leurs besoins, il voulait en faire de bons citoyens. Profondément religieux, M. Giroud s'efforçait de faire partager ses sentiments à ses élèves. Sa profonde modestie rehaussait encore les nombreuses qualités dont il était doué. Il n'était pas seulement un é<lucateur modèle, mais encore uu père de famille et un citoyen entouré de l'estime et de l'affection générales. Enfin, M. Victorien Bonvin, instituteur à Chermignon (Lens) a rendu son âme à Dieu dans la nuit du 9 au 10 décembre. Il n'était âgé que de 29 ans. Convaincu que l'exemple du maitre est la plus éloquente leçon pour les élèves, il pratiquait lui-même à un haut degré, les vertus qu'il voulait faire germer dans le cœur de ses disciples. Atteint dans la pleine activité de ses fonctions de la fièvre typhoïde, il dut ~e mettre au lit pour ne plus se relever, acceptant les souffrances avec une résignation vrai-

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ment chrétienne et une entière soumission à la volonté divine. JI s'éteignit doncement après avoir reçu les derniers secours de la religion. Que tous ces chers défunts reposent en paix .

Caisse de retraite et de décès. 1

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Ayant lu le projet de règlement d'une caisse de retraite et de décès de la société des instituteurs valaisans, je me permets, puis qu'on nous y autorise, de faire quelques observations sur certains passages qui méritent d'être modifiés. D'abord, pourquoi excluez-vous de la société les vétérans de l'enseignement? Que signifie cette sorte de sonderbund pédagogique? Pourquoi augmente-t-on la finance d'entrée à mesure que l'on vieillit sous le harnais, que l'on devient de plus en plus expérimenté et que l'on peut rendre d'année en année de meilleurs services à son pays? Ainsi, il me semble que l'art. 5 litt. a, et l'art. 8, ne sont ni courtois, ni généreux ; même ne friseraient-ils pas l'ingratitude? Ces articles, fort vexatoires, tout eu consacrant une injustice, courent la chance de ne pas être approuvés par l'Etat s'ils devaient lui être présentés sans modifications. Dites-nous donc, Messieurs les articles précités, quels sont vos griefs contre ces fidèles serviteurs du pays, qui ont consacré leur existence à l'éducation de l'enfance et de la jeunesse valaisannes? Est-ce parce qu'ils ne sont plus jeunes que vous les excluez, craignant de déparer votre société en y mêlant quelques têtes argentées? En ceci je crois ne pas me tromper en vous assurant que le 4me commandement de Dieu ne sera pas de votre avis . Voyons, M. l'auteur du projet en veut donc à ceux qui avancent en â.ge, et surtout à ceux qui ont le malheur de dépasser le demi-siècle; mais, si Dieu vous laisse vivre, vous y arriverez aussi, et même au-delà. Cette antipathie non dissimulée nous fait supposer que M. P. C. est jeune, qu'il entend se défendre des injures des ans, que les frimas de la vieillesse le respecteront, qu'il restera toujours jeune... jusqu'à l'âge le plus avancé. M. P. C. nous dira peut-être que les vieux ne peuvent plus rendre d'aussi bons services que les jeunes, que ce sont des routiniers qui, bientôt, quitteront la terre, ou seront mis au

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rancart par l'autorité supérieure, et qu'il ne vaut pas la peine, pour si peu de temps, d'encombrer la société de ces ruines physiques et intellectuelles. Veuillez d'abord relire, M. P. C. cLe Vieillard et les Trois Jeunes Hommes> de la Fontaine; ensuite, croyez qu'il est des vieux, aussi robustes que <les jeunes, et que, depuis plusieurs années déjà, les derniers routiniers, c'est-à-dire les partisans de la vieille école, ont été mis de côté, et qu'il y a parmi les vieux instituteurs, ainsi que dans le Landsturm, des sujets qui ne le cédent nullement, en fait de zèle et d'aptitudes, à ceux qui jouissent encore des charmes physiques de la jeunesse. Ajoutez à cela l'expérience acquise par une longue pratique de l'enseignement. M. P. C., les vieux instituteurs sont vos ainés, et comme tels, ils ont droit à quelques égards. De plus, beaucoup d'instituteurs leur doivent en partie ce qu'ils sont, et ce n'est guère un témoignage de reconnaissance de les traiter avec cette sorte de dédain. Croyez-vous qne les vieux instituteurs soient, en cas de maladie, une charge trop onéreuse pour la caisse de la société? Cette crainte se justifierait plutôt à l'égard des jeunes qui, ayant en perspective de nombreuses années d'existence, ne peuvent pas tous s'attendre à échapper aux atteintes plus au moins longues et fréquentes des nombreuses maladies qui sont le partage de l'humanité, et la pratique consciencieuse de l'enseignement est loin d'être une garantie d'invulnérabilité. Les vieux, qui jusqu'ici ont bravé la mort et échappé à ses embûches, risquent moins que les jeunes de vous causer des cauchemars, de tarir votre caisse, en lui étant longtemps et fréquemment à charge, car il est probable que si votre caisse devait s'ouvrir un jour pour eux, la saignée ne s·e rait pas considérable et ne se répéterait probablement pas, car, notez bien qu'arrivé à un certain âge, on se montre peu sensible à tous les bobos, et lorsqu'il faudra s'aliter, ce sera sérieux, et probablement pour changer, à courte échéance, de domicile. Les Etats, certaines administrations, accordent, après de longs et fidèles services, des rentes viagères à leurs employés, sauf par-ci, par-là, aux vieux instituteurs, pour lesquels on est aussi tendre que votre règlement. Lorsque l'âge les rend impropres à continuer leurs fonctions ou leur permet cependant de vivre des rentes qu'ils se sont créées au moyen d'économies sur leurs traitements.

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Ainsi, je propose l'accés facultatif dans la société de tous les instituteurs~ · sans distinction d'âge, et moyennant une finance d'entrée, égale pour tous. L'art. 15 n'est pas suffisamment clair.

L'Ami Jaques. '

PARTIE PRATIQUE

De la gymnastique scolaire Première année de gymnastique (3· leçon),

Exercices d'ordres (30 minutes)

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Les Jifféreuts pas : 'l° le pas raccourci, ~· le pas cadencé, 3° le pas accéléré, 4° le pas de gymnaslique. Commandement : t· marcher sur place, marche! lt/s min.); 2• en avant, pas_raccourr.i, marche 1 (l/1 min.); 3~ sur place, marche 1 (1/s mm.). A répéter plusieùrs fois. Passer dn pas raccourci au pas cadencé. Commandement : '1° en avant, pas raccourci, marche! 2° pas cadencé, marche ! (116 pas environ à la minute} 3° pas raccourci, marche ! A répéter plusieurs fois. Même méthode pour le pas accéléré (U.O pas environ à la minule). Pour préparer les élèves au pas de gymnastiqne, on fera exécuter les exercices, §§ 56 et 57 de l'école de gymnastique. te commandement indiqué au§ 56 est changé par, pas cadencé, marche! Au ?ommandement : pas de gymnastique, les élèves portent les porngs aux épaules, · les ongles tournés en dehors et partent au pas de gymnastique au commandement de marche!

Préliminaires i

Lancer les poings dans différentes directions. ,Commandement : '1 • poings aux épaules, un ! 2° lancer les poings, en avant, un ! 3° poings aux épaules deux! Idem : de côté, en haut et en bas. ' En suite : lancer les poings dans toutes les directions, un temps par mouvement, marche ! - Jeux.


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La gymnastique dans nos écoles La gymnastique préoccupe bien des personnes dans notre canton. On pourrait presque croire, tellement on en parle, que la chose serait tout à. fait nouvelle dans le pays. Pourtant, il y a bien des années déjà. que l'enseignement de la gymnastique est rendu obligatoire dans nos écoles populaires. Le mal a été que les instituteurs ne s'en sont généralement point occupés, ne se souciant pas d'un surcroît de travail si peu lucratif. Les autorités ne s'en sont guère plus souciées, trouvant, pour la plupart, que nos jeunes gens font assez de gymnastique dans les champs en gardant leurs troupeaux ou en maniant les instruments de travâil. En ce moment, c'est autre 'chose; ça devient sérieux! Jugez un peu, être menacé d' un examen de gymnastique; s'attendre à voir arriver dans nos villages un inspecteur fédéral, c'est grave! C'est assez pour provoquer un branle-bas général dans tout le canton et pour réveiller certaines communes qui, pour la gymnastique comme pour beaucoup d'autres choses d'ailleurs, regardent si personne n'est à leurs trousses pour les stimuler et les gourmander au besoin. Enfin bravo ! cette fois-ci tout le monde est parti . . . au pas de gymnastique et la chose ne manquera pas d'arriver à point. Partout on s'occupe avec activité de l'installation des engins, de la construction d'une balle, de l'établissement d'une grande et belle place pour le développement physique des jeunes gens. Mais, que l'on y réfléchisse bien, ce n'est pas tout d'avoir des engins bien installés dans une vaste et belle place. Tout cela n'est rien, si l'on manque d'un maître connaissant la gymnastique, d'un maitre au courant des différents commandements et des différents exercices. Parlant avec franchise, plus de la moitié des instituteurs, malgré les bonnes leçons reçues à l'école normale de M. J. Bobler, sont obligés d'avouer, après plusieurs années d'enseignement, que leurs connaissances en gymnastique sont devenues insuffisantes pour enseigner cette partie avec un peu de succès. Je plains surtout les régents qui ne font pas du service militaire, car, comme on le sait, les règlements ont été considérablement modifiés il y a cinq ans. La gymnastique s'oublie vite lorsqu'on ne la pratique pas, et les manuels sont vraiment insuffisants, car on ne les comprend pas toujours d'une manière convenable. Pour m' expliquer je citerai l'exemple suivant, choisi dans un chapitre : < Préli-

minair~s avec cannes

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Eleu. sur la pointe des p. canne

à g. (a dr.J en haut. Chacun comprend qu'il faut lever la

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cann~ en ha~t, à gauche ou à. droite, mais de quelle manière faut-Il la temr ? Est-ce dans la direction verticale horizontale etc. ? beaucoup seraient c~rtainement embarrassés p~ur répondre'. pomment devra-t-on s y prendre pour que la gymnastique s~1t conve~abl~ment ense1gn~e dans nos écoles ? Le moyen est ~mple et Je n e~ tr?uve qu un seul qui soit réalisable. Organiser des cours a Sion, que chaque maître devrait suivre aux frai~ des communes ou de l'Etat, car je ne pense pas qu'on

veuz!le ~ncore 1:_ogn~r sur le mince traitement de l'instituteur

en l obligeant a suivre un cours de gymnastique à ses frais. '

Ces cours seraient organisés comme suit: Ils sera~ent d'une durée de deux jours et 25 à. 30 maîtres y p~endraient part en même temps. On y ferait des exercices pratiques, et c~aque participant serait tenu à en faire un compte rendu par ~cnt, une sorte de manuel qui lui servirait de guide pour l avemr. Un programme du cours serait préalablement élaboré et envoyé à chaque instituteur. M: Bohler~ notre excellent maître de gymnastique, se charge!a1t volonti~rs sans doute de la direction de ces cours. Il serait heureux I de prouver une fois de plus combien il aime notre canton, co~bien il est désireux de le voir progresser aussi pour la gymnastique et s'élever au niveau de nos voisins. Donc, tout le monde, en avant ; qu'il n'y ait personne qui recule devant le sacrifice qui sera de nouveau demandé de nous. F. C. inst.

Des bords du Léman. CHERS COLLÈGUES,*)

_Me voici de nouveau à la charge. Pour peu que le silence soit votre directeur, je finirai par être seul bourgeois de I .itclerneau.. Voudriez-vous me laisser tout cet honneur? Je n'o.~e I?as l'espérer. Allons, chers amis, n'oubliez pas que l'Ecole pnmair~ est no~re organe et que par conséquent nous pouvons sans cramt~, lm coll:fier nos déboires et nos joies, si toutefoi~ cette dermère partie se rencontre dans la carrière de l'en~eignement. C'est le seul moyen de rendre cette petite revue mtéressante. *) La ~lace nous a fait défaut jusqu'ici pour donner cet te corresponùance, qm est datée du 10 Déc. 1895.


Sujets donnés dans les ex amens ries recrues de 1895

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Coitrs de répétition. Les cours complémentaires viennent de s'ouvrir. et avec eux nne nouvelle charge incombe au personnel ens~1gnant. D~ns certaines communes ces écoles sont confiées. a un ~a1~re spécial. C'est une mesure qu'il serait. à souhaiter de voir mtroduire aussi généralement que possible. . . . . N'est-il pas en effet péni.ble pour un II1stituteur pnma~re, après six heures de classe le JOUr - sans compter la pr~parat1on des leçons et la correction des tâches - ~e /evo1r encore donner deux heures de leçons au cours, du soir: . Et cet état de choses durera jusqu'a ,la r~v1s101;1 . de notre loi scolaire. Au· mpins permettez-moi ~ exprm_rnr ICf un vœu que je voudrais voir se réaliser : c'est l'ela~o.ration ~ un règ!ement spécial, indiquant au régent les, pumt1ons q_n Il peut mfliger aux jeunes gens qui 1!1a~quent a leurs ~evo1rs. ., Ce règlement serait étabh d après une certa1~e .échelle, ~ es~ à dire suivant la gravité du cas. Et la comm1ss1?,n s.colalfe, me répondra-t-on. Oui, c'est très bien. Seulement J estime _que le maître qui sera obligé d'avoir recours assez souvent a la commission finira par perdre son autor!té et ne tardera pas · à être co~sidéré comme un médiocre. régent. C_e. règlement devient d'autant plus nécessaire p_a r s?1te de ~écis10ns ordonnant les leçons et les devoirs écrits a la ma~s?n aux c~urs de répétition. Pour les cas graves, . les pumt1o?s devra1,ent viser spécialement les bourses de ces Jeunes récalcitrants. C est à mon avis le moyen le plus sûr pour les :emettre. à l'ord~·e. Au cas où il y aurait réclamation, la question _serait soumise à l'autorité compétente qui déciderait après avoir. entendu les , . , deux parties. Ce serait alors aux élèves ou aux parents a faire les demarches nécessaires pour justifier leurs droits s'il y a lieu. J'ai eu 1 il y a trois ans, l'occasion.de Yisiter u.n cours de r~pétition comptant 30 à 35 élèves. ~ou~nez-v?us c!·o1re .qu~ le ma1~re m'a assuré que plus d'une fois, Il avait du, lm-meme, faire appel à la police locale pour rétabli! l'ordre da.ns son école? Voilà de quoi vous consoler des fat!gues de la Journée et vo~s donner du courage pour le lendemam. Avec ~m. règlement disciplinaire des semblables choses ne se prodmr~ient pa~. J'ose donc croire que le Département de 1 Instruct10n publique, qui doit s'intéresser ~ la position. des régents, ne m~nquera pas d'étudier la quest10n et de lm_ donner une solution satisfaisante et conforme aux vœux et besoms de tous. P . C.

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Composition. L'hiver de 94-95. Utilité du service militaire. Une journée dans la montagne. Utilité des écoles complémentaires. Réclamer par lettre une valise oubliée à la gare ou au recrutement. fi. Annoncez à vos parents pourquoi vous avez changé de place. 7. Un jeune homme sur le point d'avoir terminé son apprentissage, s'adresse à un patron pour une place. 8. Priez un créancier de vous accorder un sursis pour le règlement de vos intérêts, (un accident arrivé à une pièce de bétail ou une mauvaise récolte vous ayant mis dans l'erpbarras. 9. Votre père vous charge d'aviser un frère absent de revenir à la maison pour se présenter à la visite sanitaire ou pour faire une école de recrues. 10. Lettre d'excuses à l'occasion d'un payement retardé. 11. Présentez-vous pour une plàce vacante ùe (chauffeur, garde, portier, fromagers) et appuyez votre demande de certificats que vous joignez à la lettre. 12. Racontez à un ami un accident arrivé à un camarade. 13. Pourquoi le service militaire est-il nécessaire? 14. Pour des motifs de santé, donnez votre démission au président d'une société de gymnastique. 15. Pourquoi beaucoup de jeunes gens ne font-ils pas leur chemin? 16. Recommandez à un frère cadet d'être bon soutien de vos parent.s pendant votre absence du pays. 17. Souvenir de ma jeunesse. 18. Annoncez par lettre au commandant d'arrondissement votre désir d'entrer dans une arme spéciale. 19. Comment passe-t-on le mieux ses dimanches? 20. Notre commerce (notre famille) pendant l'hiver dernier. 21. Annoncez à un ami que vous allez prochainement quitter la ville de B, et exposez-lui vos plans d'avenir. 22. La maladie de vos parents vous a forcé à prolonge1· un congé; excusez-vous auprès de votre patron. 2~. Avisez l'officier des poursuites d'une commune voisine, qu'il ait à commencer les démarches à l'encontre de N. N. 24. Priez un créancier de baisser l'intérêt cl'uue dette hypo· thécaire de 4 1/ 2 à 4 OJo.

I. 2. 8. 4. 5.


25. Réponse favorable du c1·éancier, à condition que les intérêts soient versés ponctuellement. 2G. Pourquoi votre patrie vous est-elle chère~ 27. Au moment de partir pour l'étranger vous prenez congé de votre oncle. CALCUL ECRIT 10. 4. A gagne en tme année 740 frs. et en dépense 632 frs. Que lui reste-t-il?

3. Un maçon ga.gue 4 frs. 75 cts. par jom·. Combien ga.gnera.-t-il en 12 semaines, la. semaine comptée à 6 jours ouvrables? 2. Quel est l'intérêt de 342 ti's., à 6,5 0/o pendant 3 mois? 1. Le colit de la. construction d'une route est évalué à 73 540 frs. B entreprend la construction au 14,5 % plus bas que le devis indiqué. Combie1_1 recevra-t-il?

11. 4. Pour une créance' de 607 frs. il a été payé ~85 frs. plus 239 frs. . Combien reste-t-il encore à payer ? 3. Que paie une commune pour 152 arbres fruitiers, si un arbre coftte 1 fr. 25 cts.? 2. J 'ai acheté 63/ 4 hl de vin, l'hl ofttant 80 frs. Comme je p_aie comptant j'obtiens un escompte de J ,1bien me coftte le vm? 1. Un aubergiste mêle 3,5 hl dE v , ., u~., 43/ 1 hl à n4 frs. et 2,8 hl à 65 fl's. ('cn 1hitln cloit-h \tndre l'hl cle ce mélange, R'il veut gagner le 20 ' ,.

12. 4. Un marchand vend tiu bétail pour la somme de 1420 frs. ; il reçoit d'abord 630 frs. puis 565 frs. Combien lui est-il encore dû? 3. Un marchand de bois achète 156 stères de bois à 13 frs. 50 cts. le stère. Il en paie 1/ 3 comptant; qne lui reste-t-il à payer? 2. Un négociant achète 251/ 1 q de café, le kg coûtant 2 frs. 70 cts. Comme il paie comptant on lui fait un escompte de 3 1/ 2 Ofo. Combien paie-t-il ? . 1. Quelqu'un a assw·é contre l'incendie son mobilier évalué à frs, 15 594,40 et paie une prime annuelle de 23 frs. 54 cts. A combien 0/ 00 a-t-il été taxé? 18. 4. Dans un tonneau il y a 625 litres de vin. On en vend 275 1. Combien de litres restent encore dans le tonneau? 3. Une femme fait une dépense journalière de 3 frs. 10 cts. pour son ménage. Combien dépense-t-elle en 13 semaines? 2. En 1894 la commune de Lauterbrtmnen a reçu de l'État de Berne un subside de 1 200 frs. pour faciliter son budget scolaire. Le subside a été augmenté de 8 1/ ~ %, Combien reçoit-elle maintenant. 1. A et B fondent un commerce. La mise de A est de 7 000 frs., celle de B de 9 000 frs. Ils tombent d'accord qne les gains ou les pertes se partageront proportionnellement à. la mise de chacun. A la dissolution de l'association ils étaient en posseRsion de 17 u64 fl's. Qne reçoit chacun des associés?

Supplément à l'ECOLE PRIIIAIRB '"""'"""""""'"""'"""""'""'""""""""'""""'""""'""""'""""'!!!!!!!!!!""""""""'""""""""=""""'!!!!!!!!!!"""'-

Un réveillon de Noël Le 15 octobre 1893, un grand artiste chrétien, Charles Gounod, s'endormait du sommeil des justes et rendait paisiblement son âme sur le Cœnr de Marie. Voici un trait de sa vie qui noue révèle la bonté do son cœur et sa délicate charité. Les douces et belles fêtes de Ne ël nous invitent à le reproduire. A Paris, en t841, par une froide et brumeuse soirée de décembre, le 24me jour du dit mois, un homme de haute taille, appuyé sur un bâton, suivait péniblement la rue Mazarin. Ses vêtements. étaient im uffiEants pour le garantir des morsures de la bise qui, ce soir-là, soufflait avec rage ; un chapeau à larges bords, rabattu sur son visage, ne laissait voir qu'uno. longue barbe et de grands cheveux blancs tomban t sur ses épaules voûtéeis. Il portait sous le bras un objet de forme oblongue enveloppé dans un mouchoir à caneaux. Il traversa le pont et la place du Carrousel, s'arrêtant plusieurs fois, puis il s'éloigna, vacillant sur ses jambes et vint échout.>r rue des Fontaines. Là, il releva la tète, et voyant de la "lumière aux fenêtres, il recommença une mélopée, si triste, ei discordante, gue deux ou trois polissons se sauvèrent 1,n se moquant de lui. L'homme, découragé, s'assit tristement sur la marche de l'allée, posa son instrument sur ses gènoux, en murmurant : , J e ne peux plus jouer 1.... Mon Dieu I mon Dieu 1 ayez pitié de moi 1 • Et un sanglot plein de larmes s'échappa de son cœur. A ce moment, et par cette même allée longue et sombre, arrivaient trois jeunes gens fredonnant un air en vogue. Ils n'aperçurent pas tout d'abord le joueur de violon : l'un le heurta du pied, l'autre renversa son chapeau, et le troisième resta tout saiï!i en voyant se dresser et sortir de l'ombre ce grand vieillard, à mine fière et humble à la fois. c Pardon, monsieur !,.. Est-ce ce que noue vous avons fait du mal , • S U PPL. 95/ 96 4


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Noo répondit le violoniste, en se baissant péniblement pour ramasser son chapeau. Mais un des jeunes gens le devança et le lui rendit, pe~dant que son camarade avisant l'instrument, le questionna : Vous êtes musicien, monsieur ? Je l'étais autrefois, soupira le pauvre homme, et deux grosses larmes roulèrent lentement sur ses yeux. Qu'avez-vous 'P Vous souffrez 'P Pouvons-nous vous venir en aide 'P · Le vieillard regarda le'I trois jeunes. gens : .P~is il _leur tendit son chapeau en murmurant: Faites-moi l au~one; je oe peux. plus gagner ma vie en jouant du Vl?l~n ; j'ai les doigts ankylosés ; ma:fiue se meurt de la poitrme et aussi de· misère. . Il y avait tant de douleur dans l'accent de ce v1~ux mendiant, que les jeunes gens en furent remués JUSqu'aux larmes. ~ien vite ils mir~_nt la main. à leurs goussets et en retirèrent tout ce qu ils contenat~nt. Hélas I le premier 50 centimes, le second 80 centimes;, et le troisième un morceau de colophane 1.... Total seize sous pour soulager tant d'infortune I C'était peu I ils se regardèrent piteusement. . . . . , Amis I s'écria tout ému celui qui avait questionné le malheureux, un coup de collier et trois coup_s de cœur 1.... C'est un confrère I Toi, Adolphe, prenas le violon et accompagne Gustave, pendant que je ferai la quête. · · aussitot · ~ compris. · L es voi·1·a re 1evant les Aussitôt dit, collets de leurs paletots, ébouriffant et ramenani leurs cheveux sur leurs visages, enfonçant leurs chapeaux sur leurs yeux. c Mainten!lnt de l'entrain et de l'ensemble 1 , s'écria Charlei.. Puis interpellant Adolphe: . , En avant ton morceau de concours, Adolphe, pour amasser du moode 1 , Sous les doigts exercés du jeune virtuose, le violon du pauvre résonna joyeusement, et le Carnaval de Venise s'égrena avec un brio extraordinaire. Toutes les fenêtres se rouvrirent, les passants s'attroupèrent, des applaudissements éclatèrent de toutes parts, et beaucoup de pièces blanches tombèrent dans la chapeau du vieillard, placé en évidence sous le reverbère. Après ull' temps d'arrêt, le violon préluda de nouveau.

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c A toi, Gustave, , commanda Charles, Le jeune homme dénommé chanta av~c u~e .voix d~ ténor, vibrante,. cht!,lde, superbe J Et 1 a~d1toire! ravi, criait: c Bis I bis I bis 1 • Et la quête allait grossissant, at la foule devenait de plus en plus compacte. Devant ce succès et cette recette, le promoteur de l'id~e, Charles, ajouta: c Allons, pour finir, le trio de Guillaume Tell! • Le trio commença. Alors le vieillard, qui jusque là était resté imm?bile, n:osant en. croire, ni ses yeux, ni ses oreilles, craignant d être le Jouet d un rêve, se redressa de toute sa hauteur, l'œil brillant, le visage transfiguré; et, saisissant son bâton, il se mit à. battre la me3ure avec tant de maë3tria. q~e, soue son ~mpu!.sioo les jeunes exécutants électriserent, enthonsiasmerent' la foule qui ne leur ménagea ni ses bravos, ni son argent, Le concert fioi, l'attroupement se dissipa assez lentement. Les jeunes gens s'approchèrent du vieillard suffoqué d'émotion, · · c Vos noms ? murmura le pauvre homme, pour que ma fille puisse les placer dans ses prières. • Le premier dit: Je m'appelle la Foi. c Moi, !'Espérance, ajouta le second. · c Alors, je suis la Charité, fit le troisième e!l déposant devant lui le chapeau débordant de monnaie. c Ah I messieurs I messieurs I Sachez au moins qui vous venez d'obliger si généreusement I Je me nomme Chappnen, je suis Alsacien. Pendant.dix ans j'ai été chef d'orchestre à Strasbourg, j'ai eu l'honneur d'y monter Guillaume Tell !.... Hélas I depuis que j'ai quitté mon pays, le malheur, la maladie et la .misère m'ont accablé. Vous venez de me sauver la vie. , Et le bon vieillard pleurait. , Grâce à cet argent, reprit-il, je pourrai retourner à Strasbourg où je suis très connu, où l'on s'intéressera à ma fille I L'air natal lui rendra la santé. Vos jeunes alents que vous avez mis 8i simpleJ?e~t, si noble°:lent au service de ma misère seront béD1s, 10 vous le dis et prédis : vous serez grands parmi les grands 1 , c Ainsi soit-il, , répondirent les trois amis, . Mais si vous êtes curieux, lecteurs, de savoir comment s'est accomplie la prédiction du vieux Chappneo, je puis vous révé-ler les noms des trois élèves du Conservatoire.


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Le ténor s'appelait Gustave Roger 1 Le violoniste, Adolphe Hermann 1 Le quêteur, Charles Gounod 1 Beau réveillon de Noël, puissiez-vous provoquer dans l'âme, dans le cœur de tous nos lecteurs un grand esprit de charité pour les pauvres et les malheureux I La charHé porte bonheur; le doux enfant de la crèche de Bethléem la prêche et la bénit. Celui qui donne aux pauvres prête à Dieu, qui a promis qu'un verre d'eau donné en son nom, sera rendu au centuple. =0009Cooo

La science agricole

~fin)

Ces connaissances-là sont d'une application journalière et donnent la clef d'une foule de phénomènes des plus intéressants. Or l'enseignement théorique seul peut apprendre toutes ces choses qu'il importe de connaître si l'on veut travailler intelligemment et rationnellement. Les cours d'hiver sont spécialement desti nés à former le couronnement des études techniques de nos jeunes · campagnards. La station de Férolles, l'école d'agriculture de la Rütli, celle de Sursée et beaucoup d'autres institutions analogues ont reconnu les services rendus par ces cours et l'utilHé qu'en retirent ceux qui ont eu 'avantage de 1es fréquenter. Ils ont leur utilité non seulement pour les jeunes gens qui les fréquentent, mais encore pour les contrées que ces jeunes gens habitent et où ils pourront répandre la bonne semence. Ces leçons n'arriveraient-elles qu'à détruire ce sot préjugé si fortement enraciné chez beaucoup de paysans qu'ils n' ont rien à apprE1ndre de personne et surtout pas des gens d'étude, qu'elles auraient déjà fait faire un immense pas en avant. N'insistons pae, pour le moment, sur les connaissances utiles que peut retirer la jeunesse de nos campagnes des conféreaces agricoles, des leçons, des lectures et surtout des cours suivis qui se donnent dans la mauvaise saison. Nous aurons bien des occasions de revenir sur ce point, mais nous v.oulons toucher un mot du côté moralisateur et éducatif de ces cours et de l'heureuse influence qu'ils peuvent avoir sur la formation intellectuelle du jeune campagnard. Que dire du rôle d8 la terre arable, de sa composi-

5 tion, de son effet sur la végétation culturale, des modifications qu'on lui tait subir par les amendements et les engrais, des inftuences atmosphériques et de tou~es les questions de ce vaste domaine de la science agricole. Les notions que l'ou puise dans les cours et les écoles spéciales ne sont-elles pas d'une utilité incontestable T Il y a dans ce développement de l'instruction agricole, s'il est bien dirigé, un côté moral et éducatif qui a bien son importance. C'est ce qu'a fait très bien ressortir dans son rapport M. le directeur Moser à propos des cours d'hiver de Sursée. Ces cours doivent avoir pour effet de développer che~ le jeune campagnard l'amour de sa profession en lui faisant voir le côté élevé et moral du travail de la terre, en le persuadant que la culture du sol est en quelque sorte le métier par excellence et la condition normale de l'humanité. L'agriculture est en effet la seule profession qui nourrit celui qui la pratique et dans laquelle il n'y a jamais ni chômage ni interruption. - - - - r o-,~is:;;;::,,g s:st 2 2<:::11" o - -

Les sept :filles du Martinet. VIEUX SOUVENIRS, PAR MARIO. Heur ou malheur, le vieux Zacharie, meunier du Martinet, était père de sept filles et n'en savait cacher son mécontentement. Il y avait la Marguerite, la Louise, la Jeanne ... et les autres. Susanne, la dernière, n'en fut pas mieux reçue. Hors de lui, maudissant le sort pendant huit jours, Z·icharie n'en déragea pas, et tandis qu'il sacrait, la mère gémissait. Luit •.. le père eaux filles,, - comme quelques-uns, pour se gausser de lui, le désignaient par habitude. It n'en pouvait prendre son parti 1... - Tout çi ne me vaut pas un bon ouvrier, - avaiL· U pour coutume de marmotter dans son rabâchage de vieil entêté. Et les mauvais plaisants de renchérir.

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Bien retiré, comme on disait au village, ce moulin du Martinet enfoui tout au fond d'un étroit ravin sous une dégringolade d'arbres de toutes sortes, chênes, hêtres, -0ytises, sureaux, cerisiers sauvages, est l'un de mes plus


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anciens souvenirs. Je dirai même que l'éloignement oüj'en suis aujourd'hui, lui prête, ainsi qu'à ses habitant!:!, ce jene sais quoi de légendaire qui s'attache invariablement aux types disparus, comme aux choses très anciennes entl'evues à l'âge où l'esprit, incapable d'analyse, ne voit que du mystère dans les êtres ou les objets qui lui paraissent sortir de l'ornière commune. Ce vieux moulin, autant que son site ombreux et discret, n'était pas sans inspirer quelque effroi à nous autres mioches; et si l'on songe que notre imagination s'obstinait à voir dans le visage rébarbatif du meunier, le pendant de l'homme à la Barbe Bleue, il est aisé de se figurer J'impreseion de mystère qus faisait naître eo nous la vue de cette habitation délabrée, perdue au food des boi!:l. Par!oi~ le dimanche, dans la ~aison d'été. on nous y condu1sa1t pour manger de la creme, une crème éoaisse, qu'on nous présentait ctaos un baquet de bois avec de larges cuillers qui y restaient plantées toutes droites, - en un mot, de la crème comme on n'en voit plus aujourd'hui. Tante Ma1·ianne, la meunière, nous recevait avec un sourire cordial qui nous dédommageait du bonjour toujours un peu bourru de son mari. Lui, pour l'ordioaire, tournait le dos aux arrivaoti>, et tout eo màchoooaot le tuyau de sa pipe, s'en allait par manière de contenance rôderautour du moulin. Tante Marianne ét.1it une robuste et forte fomm~. de caractère paisible, au visage épanoui, restée fraiche en dépit des années. Les exigences, l'humeur grondeuse de Zacharie, l'avaient formée à la patiAoce et à l'obéissance. Soumise par habitude et par tempérament, l'idée ne lui serait jamais venue, mal lotie comme elle était, de se regimber contre les duretés de sou maître et seigneur. Arne d'enfant sous les maturités de l'automnP, elle devait à l'ignorance du mal cette charité angélique qui supporte tout. - Faut prendre patience, - tel était son refrain journalier. - Faut prendre patience . .. Un gros soupir achevait sa pensée. Voyait-elle son homme ,de mauvaise lune,, elle s' efl'orç~it ~e l~ P!endre cà la boooe,, - Bougonnait-il 't' ce q~u !~1 ar!1va1t souvent des journées entières, - elle le la1ssa1t faire. Se mettait-il décidément de travers 't . . • eJle n'opposait à ses jurons que de douces paroles. L'orage

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passé, à la première éclaircie, elle sentait son c~eur se ranimer et tout en essuyant ses yeux, murmurait: - F;ut prendre patience ... Les fillettes, que les rebuffades du _père effarouchaient, se réfugiaient alors autour _de la mare. P~ur _pousser .à l'air du temps, toute cette 1euness~ grandissait, prosperait, et ne s'en développait que mieux. Du plus loin que je.m'en souviens, Marguerite, l'aînée, à nos yeux de mioches était déjà une grande fille, tti, ans peut-être, -. et at~ d~re d~ chacun la. plus belle de la paroisse. Phys1onom1e rntelh_geote et gaie,. yeux de gazelle sur ses joues fraîches et plernes se creusaient deux fosselt~s. Une abondante chevelure noire et lustrée,s'arr?ndissait eo tresses épaisses autour de sa tête, - une Hebé pour la grâce et la santé. Il fallait la voir q~and on arrivait pour manger la crème, seconder sa mere dans les honneurs du modeste logis. Elle y mettait tout son plaisir; aussi à ètre p~ése~tés ave~ ta~t de bonne. grâce, a crème et le pain bis n en paraissaient que me1lle_urs. Les cadettes se montraient aussi, car dans cette ,maison aux filles,, comme on l'appelait, on en voyait surgir de partout, les petites trottinant auto~r. de leur ~ère, ou accrochées à sa jupe, les autres llm1des, _rougissante~, embarrassées de parler aux étrangers, mais toutes frimousses roses et mines à croque\'. - Ob, quant à ça, j'en ai de tous _les nu~éros, répondait la Marianne quand oo la comp_hme~talt de sa. belle famille, puis baissant la voi_x elle aJ~u~ait en soupirant: - Dommage qu'il ne soit pas arrive un garçon pour contenter le père ... * * * Et comme c'était le vieux temps, et qu'à la différence d'aujourd'hui, dans la campagne il _était enc?re d'usage de fréquenter régulièrement les églises,_ le d1manch~ on pouvait voir au sermo!-1 toute la fa_m1lle ~u Martmet. Hors les jours de cramine, et ceux ou la neige, tombant en tourmente couvrait le chemin de ses gonfles, les miochettes co~me les autres, enjambaient crânement les trois quarts di lieue qui séparaient ~e mo~lin du temple paroissial. Toujours hanté par la ~rarnte d être bousp1llé par les malins du village, le meumer, ne souffrant aucuo_e de ses filles avec lui, à l'aller comme au retour, prenait les devants. . . . . . , Mais, en dépit de cette précaution, lm amva1t-1l d être


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interpellé au passage par quelque loustic qui, le voyant venir, lui criait: - Hé, Zacharie! qu'as-tu fait de tes filles! Notre homme, qui n'entendait pas la plaisanterie, refoulant à grand'peine une imprécation, tournait le dos au malappris, et de toute la journée ne desserrait plus les dents, sinon pour rudoyer de plus belle sa femme et ses enfants. Ce qui ne l'empêchait pas d'exploiLer la bonne volonté de ses filles pour le travail, ainsi que les forces dQnt elles pouvaient disposer. A mesure qu'elles grandissaient force était bien, disait le rustre, d'en tirer quelque chose. Marianne hasardait-elle une observation, il ne manquait pas de lui opposer les- dépenses auxquelles l'entrainait l'entretien de tant de filles : - Sept paire11 de souliers! •.• sans compter le reste, tonnerre 1• •• Et, sur cat argument selon lui sans répliquEc1, il allongeait une tape à celle de ses filles que la malechance avait placée à la portée de sa main. Tel était l'homme. A l'exemple d·e leur mère, levées bien avant le soleil, les braves petites pourtant ne s'épai·gnaient ni sueurs, ni fatigues. Marguerite, vaillante ccmme pas une, travaillait comme quatre. Au ménage, aux champs, au moulin, elle était bonne à tout. Faucher les prés, faner, sarcler, moissonnai·, à la maümn aider au père, le dos courbé sous des charges trop tour.les pour son âger nul ouvrage ne la rel.utait. Et le miracle était qu'elle ne s'en portait que mieux, et n'en devenait que plus belle. Plus fraiche qu'une rose de mai, toute la vigueur d'un sang pur et sain se reflétait sur ses traits. Avec cela, tant de candeur dans les yeux, tant d'ingénuité dans son parler, que le charme bon enfant de son caractère l'enveloppait d'un attrait sans pareil que personne ne songeait à lui contester. - Une bien charmante fille, disait Mme la ministre, qui méditait de l'accaparer pour le service de la cure. - Une bien charmante fille, soupirait in petto François, le fils du greffier, beau garçon de 25 ans et l'un des meilleurs partis du pays, mais que pour son malheur one fée maligne avait doté à sa naissance d'une timidité extrême, qui l'ex.posait aux taquineries perpétuelles de ses camarades. - Essaie-voir une fois de parler aux filles, ne ces-

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. ïs de lui répéter, pour le malin plaisir de l_e voir sa1ent-1 . ·nuation devenir rouge comme une cet1~e. à cettr 1ns1 t ~omment cela se fit-il ' François ~e Seu ~ID;00 ~i~ ·dit .. • Mais un beau dimanche de ~a1, nous la Ja°:,meneurs qui se dirigeaient vers le Martinet, quelques pr nt à peu de distance, au bord du crurenlt sroê!:r vc~~fsiers en füurs, le fils d.u greffier ehena, . P'f~~nà d~!u~~~~::~t~ême l'audace jusqu'à héler Fran-

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ço~.

t appel qui n'était point pour lui plaire: le j_e une c: se retourna • . . Plus prè3, peut-êl~e l aurait-on bomm . ' A distance il n'en parut rien. vuL~o~~1~veÎl~. fit comme ~ne trainée de poudre le tour du vi~~::t-y donc bien vrai que tu parles à la Ma~guerit;-du Martinet T lui demanda déjà le même soir un de se~ vois~~t est-ce que cela Fr;çoi~ lui jetant un regard - Par pour rien que tu es l'autre en ricanant. L'amour avait fait _ce miracle.

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te regarde T répondit qui àe c~oua s:ur::~~ si er .• , l t ée on en Dans a con r

~~~:iee°i:: l~::!l~e=~tomne. Jamais couple m~~Ult , . Ou lui nt fête Les mor.1ers assorèti nte s étaditbernuf~r;;~~aube au soir l~urs décharges men ren gran · secouèrent dleurs !chos.la Marauerite va nous faire un - Tout e mtime, .,, . M · assant gros vide ici, soupira le même soir anacne en p son tablier sur ses yeuzx. h . - m les autres ' Ne - B ah I grommela 'lC ar1e. . . ' nous en reste-t-il oas encore la dem1-douza1ne . les fumées du vin lui montant au cerveau, il ento!Ja un refrain. C'était la première fois que sa femme l'entendait chanter.

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Après Marguerite, ce fut le tour de Louise, puis l'a'r é suivante celui de Jeanne. Dans le court espace e !in~ ans, le ~oulin avait vu sortir irois _épousé~s. . p des gens qui ne sont pas riches, d1sa1t-0D, ee;;; d~uMartinet se débarrassent de leurs filles comme si elles .ét~ient ~e Esucre. la arosse Marianne n'en On disait vrai. t comme 11:1


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étai~ pas peu fière, à chaque départ, elle regardait son mari, et avec une certaine gloriole dans la voix · • - Eh bien, Zacharie ? N~anmoins, pour un peu de tflmps, il se fit une accalmie. Les noces cessèrent, et au lieu des joyeux défilés de fill~s et de garçons d'honneur, toup à coup, à quelques Jours de distance, deux fois l'on vit un long cortège descendre le chemin du bois. C'étaient Rose et Lydie que l'on portait ainei au cimetière victimes toutes deux de l'épidèmie de fièvre typhcïde qui régnait alors dans le pays. Cette d?uble épreuve f ffleura-t-elle le vieux Zacharie t - .P.!auva1ae honlf:\, ou autre chose, il n'en laissa rien para1t1"0, et, d'e l'.air renfrogné qu'il avait toujours, acco~pagna d un œ_1l sec le cercueil de ses filles. Mais à par11r de là, Ma~iann~ remarqua qu' il se faisait plus sombre et plus s1lenc10ux. Même des jours entiers passaient sans qu'on lui vit ouvrir la bouche autrement q,ue _pour rabrouer gens et bêtes. Le chi;n et le chat n é!a1ent pas plus que les siens à l'abri de ses imprécations. Par ~uite d~ tous ces départs, la famille du Martinet se~bla1t q?as1 . réduite ~ rien, et bien différente de ce 1u elle avait éle. Où était le beau temp&, où Je soir sous l ,auvent de_ la g_range, .le~ sept aœurs, toutes ensemble, sen donnatent a cœur JO!e de chanter ces vieux refrains venus on ne sait d'où, ntïfa et monotones, mélancolique~ et. surannés, que chaque génération laisse à celle qui la

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Un jfur _que le !oi passait au village, Il m a dit : BonJour, ma mie · Bonjour, ma mie. ' Mais, ~igne des temps, depuis que Je nombre de ses fi!les a:va1t été réduit à deux, on pouvait voir Je meunier fa1r_e bonne garde autour de celles qui lui restaient. Le soupll'ant ~ la main de Marie e-0.t été sans autre fo~me de proces brutalement éconduit par lui, s'il n'avait pas eu la chance de meure la mère de son côté. Force ~e se rendl'e aux arguments de la partie advErse, Zacharie donna 1,on consentement à contre cœur et jura qu'on ne l'y reprendrait plus. ' Re~tait ~uza_one, jolie blonde aux yeux noirs, celledont 11 avait s1 mal accueilli la venue. Mais _pour celle-ci, le bon Dieu lui épargna la peine de la disputer aux hommes, car un beau matin d'avril,

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un mesfager céleste la vint mo.isso_nner dans la fra_îcbeur de ses seize ans J!OUr les Jardins, d~ son p11rad1s. Chez Zacharie alors, 11 . se fit un d~ch1rement. Son cœnl', si longtem_ps verrouillé, fit explosion ; des larmes sillonnèrent ses 1oues. Hagard, seco_ué par les san~lots, les poings serrés, il répétait convulsivement en se frappant le front : _ Je n'avais plus que celle-là 1 • . . Fallait-il encore Ja voir partir 1 . . . MARIO••"· --~-

C.

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L'h:lver et la jeunesse agricole

IV Après le tableau des dangers auxquels f.ette jeuoes~e est exposée et auxquels elle s'efforcera. d ~cb~pper, disons quelques mots des circonstances parhcuheres dont elle doit savoir tirer profit. pour son avancement au point de vue éducatif et professionne) . . L'hiver est une saison de fê tes l'ehg1euses ~ombre~ses. L'emploi de ces journées, comm~ . l'.emplo1 ~u d~manchE\ peut ê tre considéré comme dec1s1f pou_r _I avenir d'un jeune hom~e. S'il d~s~rte le~ offic~s ~ellg1eux. d~ sa piroisse ou s'Jl n'y parlicipe qu avec md1fférence, s1 les joies de la vie de famille . et les dé lassements ~~ sein de la maison paternelle lm sont à charge _et qu il les fuie systématiquement, alors la c!lrrière est b1e_n menacée et il faut renoncer à entrevoir dao~ la sui~e de ses années un de ces chefs de famille agricole qui fondent une maison font l'honneur de leur commune et laissent en mou;ant des affüres prospères et un nom respecté. Consultons à ce propos nos souvenirs, pa~cour~ns les annales de nos communes et voyons ce quL a heu encore aujourd'hui: Y a-t-il eu dans le passé et _trouve-ton dans Je présent un de ces agriculteurs bém da~s ses affaires heureux dans son intérieur, influent aupres de ses co~citoyens, aimé de tous et uoi~ersellement respecté, sans qu'il se _constate dans la_ vie _de cet b~mme ces trois traits dommants: la sancttficaho.n du dimanche, l'amour de la famille, le travail intelligent et persévérant T


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Si l'un des caractères manque, et surtout le premier, le bonheur est absent, la prospérité n'est jamais durable, et, chose trèJ remarquable, l'estime générale fait défaut, malgré toute l'honorabilité du personnage. Mais hàtone-noue de bien dire aussi que pour retenir et ramener la jeunesse au soin de la famille, il faut que cet intérieur soit agréable et procure les jouissances et les délassements nécessaires. De1:1 figures agréables et non pas des gronderies permanentes, des livres instructifs et récréatifs, des jeux, de la musique, du chant, du bruit même, les jeunes gens veulent cela le dimanche et ile ont raison, les parents doivent le leur procurer, sinon la maison sera désertée et on n'aura pas le droit de s'en plaindre. Ces moyens récréat1fa et attractifs sont d'autant plus nécessaires que la réclame s'ingénie aujourd'hui à attirer le public par l'annonce de jeux, de représentations, d'exhibitions et de fêtes. Quiconque ne jouit pas suffüamment à la maison y est facilement entraiaé. V Outre ses fêtas, l'hiver présente des journées de gros mauvais temps, durant lesquels toute occupation extérieure est impossible. Ce sont lea époques de chômage pour le camp_agoard, et il y a droit tout autant que les ouvriers de l'industrie ou les employés ferrugineux. · Mais il importe de ne pas perdre des moments si bien utilisables à l'intérieur. Croupir autour d'un fourneau ou jouer des heures dur11nt n'est pa'3 digne d'un homme d'action et surtout d'un jeune homme qui a tant de choses à apprendre encore. L'ordre général de la maison occupera donc les mauvaises journées, et si tout est complet soue ce rapport, il y a comme ressource l'étude, la lecture et la comptabilité. Nous recommandons tout spécialement cette dernière, si peu connue, si peu pratiquée. Noter ses souvenirs, récapituler les notes prises chaque jour, se rendre compte par des calculs des résultats d'une culture, d'un marché, d'une opération quelconque : voilà un moyen de passer avec intérêt et utilement des journées d'inoccupation. Oa sait que dans les concours de bonne tenue de ferme, le jury ne décerne pas de première récompense à un agriculteur n'ayant pas une comptabilité suffisante. D'assez nombreux propriétaires ont déjà été privés de primes uniquement poul' ce défaut. La jeu-

doit avoir à cœur de porter remède à l~ chose. ê!u!nvent t d'ailleurs peu difficile et dans chaque village ee des personnes instruites pour donner les. ren888 8

eignements nécessaires. Qu'on s'y mette donc 1 81, cet tiver, il se trouvait dans chaque _commune du canton deux jeunes gens courageux pour JDaugurer un~ comptabilité bien tenue, quel grand progrès nous a1;1r1ons 1 Les soirées sont encore en hiver un temps hbre,. souvent inoccupé ou mal occupé, et dont le ~on e°!plo1. peut avoir une grande influence sur la de~tmée ~ un Jeune homme. Que de choses ~n appren~, s1 on sait le vouloir, durant les soirées d un long hiver 1 . La jeunesse de 15 à 19 ans consacre une partie de ces soirées à l'école obligatoire des recrut~bles. 11 !aut suivre ces leçons avec courage, bon voul_o1r et apphcatioo dans la pensée patriotique de réussir a~x examens fédéraux fit aussi dans l'intérêt de sa formation personnelle, On peut attendre que le .programme de, ces cours se modifiera promptement, mamtenant que l espèce de dressage en vue des classifications .fédéral.e s n'est plus nécessaire. Les études complément_a1res doivent prendre aujourd' hui une tendance professionnelle accentué~ •. et ici encore nous retrouverons place pour la CO!)lplab1hté, si importante, sans sacrifier les parties des sciences 1;1aturelles qui ont le plus de rapport avec la conservation . de la santé et le progrès de l'agriculture. Pour passer le dimanche ~omplèteme~t au devoir, pour employer utilement ses soirées et sss Jours de chômage, il faut au jeune homme de Ja volonté, du courage. Il Y a là un vrai travail de formation personnelle à poursuivre. Heureux ceux qui pourront y persévérer I Notre temps manque avant tout d'h~mmes de cara~tère et d'hommes d'action. Or les sacrifices de chaque Jour fortifient le cœur et form~nt des âmes intrépides. En avant la jeunesse 1

Recettes et conseils utilesJ Préservation des graines contre les ro~ri1. - Il y a quelques années, un agriculteur des Hébrides ayant eu à souffrir con~idérablement de dommages causés par les souris, mit au fond, vers le centre et au haut de chaque sac, trois ou quatre liges de menthe sauvage, en


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plaçant les feuilles par dessus. Il n'eut jamais depuis à essuyer de pertes de graines. Il tenta la même expérience avec le fromage et d'autres aliments dont il avait une provision et qui étaient devastés par les souris; il mit quelques feuilles vertes ou sèches sur les articles qu'il voulait conserver, et cela réussit admirablement. On peut conclure de ces expériences que les souris ont en antipathie l'odeur de la menthe ; il est facile de répandre quelques gouttes d'huile de menthe poivrée dans les papeteries et les endroits gue fréquentent les souris. L'effet sera probablement satisfaisant. (Journal des Campagnes.) Guer1s~n ~e b~ulures~ - . IL .Y a quelques mois, M. le D• Thierry a. signalé l apphcatlon de l'acide picrique en solution concentrée pour la guérison rapide de brûlures sans phlyctènes ou ampoules, le seul petit inconv~nient qu'il présente étant de teindre la peau en jaune, ten~te que des lavages à l'acide borique font dispa1·aître rapidement. Mais l'acide picrique, dont l'emploi est excellent, .a l'i~co~vénient de rentr~r dans la catégorie des explosifs; 11 n est donc pas touJours facile de s'en procurer. M. Albert Nodon signale comme un excellent succédané le permanganate de potasse, qu'il faut appliquer en solution concentrée, pendant plusieurs minutes, s~r la brlllure, _le plus rapidement possible après l'accident. La parhe malade prend une coloration noire la sensation vive de cuisson cesse presque aussitôt et' un jour ou deux après le traitement, les tissus dét;uit; sont reconstitués et toute trace de l'accident a disparu. Guérison des enielures par le céleri. - On fait bouillir les épluchures de céleri dans l'eau. Quand elles so~t cu~tes, on les laisse assez refroidir pour que la main puisse supporter la température de l'eau. Les engelures Y' sont trempées pendant dix minutes. On les ép~nge et on les maintient à la chaleur, à l'abri de l'air. L:!mm~rsion est renouvelée ainsi deux fois par jour, L 1Dfus1on peut servir de quatre à cinq jours. La démangeaison ne tarde pas à disparaitre. Le nettoya~e du velours. - Rien de lamentable comme le velours qui a perdu son lustre et son éclat par ~uit.~ d'un frotte~ent intempestif: les dames sont p~rtlcuher~ment sensibles à cet accident. Le moyen radical consiste à changer de velours ; mais alors surgit la douloureuse question budgétaire. N'insistons pas. R<mdons plutôt au velours, sans douzièmes provisoires, une •

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fraicheur et une souplesse supplémentaires en le mouillant à l'envers, puis en l'exposant au-dessus d'un ter

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bien chaud sans l'y laisser toucher. •La chaleur transforme l'eau en vapeur qui traverse la trame, sépard les fibres emmêlées et les relève à souhait. On laisse sécher, et c'est pour le velours une agréable renaissance. Le café au lait a bien des ennemis : on l'accuse de toutes sortes de méfaits hygiéniques et l'on va jusqu'à dire que le tanin du café, en réagissant sur l'albumine du lait forme une sorte de cuir absolument indigeste. Les docteurs P. Sérieux et F. Mathieu, dans un intéressant petit Traité qu'ils viennent de publier sous le titre : l' • alcool •, prennent la défense du café au lait. C'est un excellent aliment, disent-ils; un mélange de 500 grammes d'infusion de café et d'un demi-litre de lait renferme 50 grammes de matières azotées, dont 6 proviennent du café et plus de 100 grammes de substances grasses ou sucrées, non compris le sucre que l'on peut y mettre. Ce sont là des chiffres qu'il convient de mettre en considération. . Les vers du grain, - Le Moniteur agricole indique un moyen simple pour expulser du ,grain les vers qui le ravagent. Il suffirait, paraît-il, d'y mélanger un peu de houblon : son odeur forte les met en fuite. Le houblon a l'avantage de ne pas nuire à la qualité de la farine' et de pouvoir être employé, même lorsqu'il PSt luimême de qualité inférieure, c'est-à-dire à bas prix. Eu combinant cet usage avec une bonne aération des greniers, on évite un important déchet. Pour empêoher les lampes de filmer. - Par un usage un peu prolongé, il se dépose du charbon sur les brllleurs et les porte-mèche, ce qui, à la longue, fait fumer les lampes. li faut les netttoyer au moins une fois par mois. Pour cela dans un demi-litre d'eau on met un morceau de cristal de soude gros comme une noix, on y trempe les becs de lampes et on place sur le feu. Au bout de cinq minutes d'ébulition, on rince à l'eau fraîche et les beca seront comme neufs. Pour empêcher les lampes de fumer, il faut également prendre soin que les mèches ne soient pas éventées ; on fait même bien de les tremper dans de fort vinaigre et on les fait bien séchu ensuite. Par ce procédé, on obtient une flamme bien plus claire et plus brillante.


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Pensées * En même temps que le Seigneur Jésus a constitué son Eglise dispensatrice de sa lumière par la parole, et de sa force :par ,les !sacrements, il a voulu qu'elle fût, dans le monde du dehors, à travers tous les àges et tous les pouvoirs, la seule gardienne de la vraie liberté, de l'ordre stable et de l'inviolabilité de conscience. Cardinal MERMILLOD, :cc Ce qu'on peut demander au journal catholique, e'est qu'il ne soit pas l'organe d'une individualité, ni d'un petit groupe; c'est qu'il ne réfléchisse pas des opinions, des rancunes, des intérêts particuliers ; mais qu'il se fasse le champion du parti, de la cause catholique. BIEN PUBLIC, de Gand, * Nous demandons-nous quelquefois qu'elle est dans notre dépense la part des pauvres ? Fixez vous-même un tant pour cent que vous voulez donner en aumônes et, si petit qu'il soit, presque toujours la somme de vos charités se trouvera augmentée. F . DE CHAMPAGNY. * Il n'y a rien de si simple, de si universel que de se tromper. C'est pourquoi Dieu a établi une autorité dans son Eglise, afin que l'erreur d'un individu ne nuisît ni à lui-même, ni aux masses. Mm• DE SwETCHINE. • Le secret de toute existence, c'est un devoir à accomplir, une douleur à porter, un apostolat à exercer. CARDINAL MERMILLOD. • Le vrai moyen d'être trompé, c'est de se croire plus fin que les autres. LA ROCHEFOUCAULD. • L'Eglise est persécutée, parce qu'elle possède des droits et qu'elle impose des devoirs. R. P. LACORDAIRE, • Ceux qui savent le chemin de la maison du pauvre... savent qu'en recevant d'eux le pain comme il reçut de Dieu la lumière l'indigent les honore; ils savent que l'on peut payer l'entrée des th/âtres et des fêtes publiques, mais que rien ne payera jamais deux larmes de joie dans les yeux d'une pauvre mère, ni le serrement de main d'un honnête homme qu'on met en mesure d'attendre le retour du travail. (OZANAM, Œuvr. compl., t. VII, p. 300.)

XV"'• ANNEE

SION

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Janvier 1896

l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICE S DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATIO~ L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d 'abonnement pour la 8u1He, 2 tr. :JO. 1Jnion postale 3 Cr. &nnonees, prfa 20 cent. la ligne 011 , on espace.

T out ouvrage dont l' Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annone" ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: Correction d es devoirs écrits. - Discipline en Classe. - Le style dans nos écoles primaires. - De la prév oyance, de la mutualité et de l'épargne. - L'enseignem ent du catéchisme /suite). Nos devoirs envers les animaux. Partie Pratique. zre Année de Gy mnasti que (4e Leçon. - Calcul oral. - A l'Ami de R ap ltai.'l. - Variétés. - L e r égent du ltameau. - .A necdotes scolaires. Supplément.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1"' secrétaire au Département de l'lnslructlon publique, à Sion. ~


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