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Pour la. conservation des Œelées ',de fruits. - Oa r ecommande comme le meilleur moyen d'empêcher les moisissures de se former sur les gelées, confitures, etc., de répandre sur la sul'face des pots une légère couche . .!e..pJ1rafine. Voici la manière de procéder : On fait foilài'B" · sur 1e ' fèu une q:.rnntité suffisante d& parafine (on l'obtient dans toutes les drogueries), _on la verse avec précaution sur les gelées quand celles-ci sont bien prises, de façon à les recouvrir d'une mince couche àe parafine. Celle-ci se prendra vit~, on n'a plus besoin que de l'envelopper dans du papier. On enlève le couvercle de parafine lorsqu'on veut entamer le pot. Quand on a un certain nombre de ces couvercles on les fond ensemble et on conserve cette masse pour s'en servir à nouveau à l'occasion. Brûlons nos ordures. - On ne saurait trop le répéter. B1 ûlons les ordures des grandes villes, déchets de méD8ge, de cuisine, d'ateliers, balayures de rues, de balles, de marchés, source d'ennuis et de dangers. MM. Clres et Marns viennent de le démontrer en étudiant les tas d'ordures, les gadoues de la ville de Bruxelles. Ils y ont trouvé, comme matières nuisibles pour la culture, des tessons de verre et _de porcelain~, des couteaux ébréchés, des clous, des épmgles, des aiguilles, dont la coupure ou la piqure blessent les pieds, occasionnent des furoncles, des traumatismes internes, cardite, péricardite, stomatite, pneumonie, entérite, abcès et kystes. 0 gra12de et fâcheuse puissance des ordures ménagères 1 Ils y ont trouvé aussi des déchets de couleur, céruse. minium, arséniates, tous toxiques. Et aussi les horribles matières organiques en décomposition qui n'ont plus de nom dans aucune langue, pain moisi, viandes gâtées, linges souillés, dont le contact même est un danger grave. Les terrains sur lesquels on étend ces horribles résidus, sans les retourner à fond deviennent dangereux pour l'homme et les animaux. Brûlons nos ordures 1 • L'un des malheurs du monde, c'est de n'avoir aucune idée de ce qu'enseigne l'Eglise. La plus grande force de la polémique contre noua consiste à nous prêter des dogmes que nous n'avons pas. R. P. GRATRY.
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SION 20 Janvier 189'1
l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA.
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaqnè quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prb: d'abonnement pour la 8ols111e, 2 .fr. 30. U nion postale 3 .fr. A.nnonee•, prfa 20 cenl, la ligne 011 son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte-rendu, s'il .Y a lieu.
SOMMAIRE: Attention. - La dévotion au Sacré·Cœur. et l'éducation (suite}. - L'attitude du maître à l'école. - De l'ens eignement du dessin à l'école primaire. - L 'enseignement du catéchisme (suite}. - La botanique. - Guerre a u patois. - Partie pratique. ( Calcul oral, D ictées} - Variétés. Le laboureur. Le cloclur du 11z'/lage. - Supplément. 1
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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1.. secrétaire au Département de !'Instruction publique, à Sion.
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Chronique et avis scolair~s
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1896-97
L'ECOLE PRIMAIRE
Prime• d'encouraarement. - Le personnel enseignant que cela concerne est informé que les primes et surprimes d'encouragement pour l'année scolaire précédente lui arriveront désormais par l'intermédiaire de la caisse d'Etat et non plus du Sdcrétariat de l'Iostruclion publiqm•, qui en avait fait jusqu'ici l'expédition lui-même à la demande du Département des FmanceP. L'abonnAment à l'Ecole primaire ne sera dès lors plus prélevé sur le montaat des primes, ce qui avait lieu sans frais aucuns pour les souscripteurs et simplifiait les écritures. li sera donc perç11 par rambours postal pour tous les abonnés indistinctement uqe surtaxe de 10 centimes pour les frais de poste.
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ORGANE DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION .A.TT:El~TJ:O~ Les personnes qui ont accepté les N°s 1 et 2 de l'ÉCOLE PRIMAIRE, étant censées abonnées, sont priées de faire bon accueil aux cartes de remboursement qui seront incessamment mises en circulation. L'ÉDITEUR.
Préparation au recruaemen&. - Le S, crétariat de J'lostruction publique, à Sion, dispose encore dans ce but d'une certaine quantité d'imprimés renfermant des morceaux de lecture et des problèmes (écrits et oraux) donnés dans les examens des recrues. Il remet gratuitement le nombre nécessaire de ces formulaires jusqu'à épuisement du slor~ disponible.
La dévotion au Sacré-Cœur et l'éducation (Suite)
III. - , L'éducation ainsi pratiquée est vraiment un apostolat. N a-t-elle pas alors pour but, en effet, de faire connaître la vérité et de faire aimer la rertu ? Les âmes auxquelles s'adresse cet apostolat sont bien tendres il est vrai; mais les leçons qu'on leur donne et le hie~ qu'on leur fait n'en ont que plus d'importance, puisque les destin~es de 1~ s~ciété, et, en quelque manière aussi, les destinees de l Eghse sont attachées aux destinées de ces âmes et à l'influence que l'éducation exerce sur elles. S'il est, en effet, quelque chose d'évident, c'est que l'avenir appartient à la jeunesse. Dans 40-50 ans d'ici, ceux. qui gouvernent en ce moment les familles et les peuples auront disparu, pour la plupart, et ils seront remplacés par les enfants qui sont en ce moment assis sur les bancs des écoles. Ces jeunes filles, que nous voyon s portées dans les bras de leurs mères, seront alors les reines du foyer domestique, et exerceront dans leurs familles, et par les familles dans la société entière, une influence qui ne Je cèd era guère à celle du sexe plus fort ou se disant tel. ~i donc nou s pouvions espérer que cette génération naissante sera fidèle à Jésus-Christ, qu'elle saura chercher
TraHemen& de1t l11a&Uu&eurs. /Corr / Tout dernièrement, uo jouroal valaisan publiait sous ce titre uo. très ioléressant article que l'Ecole primaire aurait bien fait, selon nous, de reproduire. L'auteur, forL au courant de la questioo, déplore vivement qu'on n'ait pas fait plus pour améliorer le -sort des éducateurs de l'enfaoce, et il espère que leurs intérêts seroot mieux défondus dans un prochain avenir, quand il s'agira de remanier · notre loi sur l'10structLn p11blique. Sans doute, il n'y a plus lieu de revenir sur l'historique de la question. Ceux qui ont lu l'article précité, en soot au courant, et savent qu'à la dernière session de novembre, une trop minime augmentation, en attendant mieux, a été votée par le Graod Con-teil pour tout notre personnel enseignant. Mais jllmais, pendant tout le débat sur cette matière, il ne fu t quPstion de f11voriser les caisses communales. Ce n'est qu'après avoir voté l'augmentation qu'on se demanda à qui l'Etat verseraiL sa quote-part ; alors seulement la majorité du Grand Conseil eut l'idée, malencontreuse selon nous, de décider, que les cais-
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dans le cœur de cet Homme-Dieu tout ce qui fait le bonheur des âmes et des sociétés, nous pourrions nous consoler des douleurs et des hontes du présent. On ne s'inquiète pas, un jour d'orage, parce qu'on voit le fleuve rouler des eaux bourbeuses, quand on sait que le lendemain ses flots auront repris leur pureté. Les générations humaines passent et se succèdent comme les flots ; nous pourrions donc nous consoler des désordres et des agitations de la génération présente, si celle qui la suivra devait entrer mieux que nous dans les desseins de la Providence et se laisser sauver par Jésus-Christ. · Mais qui pourra nous donner cette assurance? Une seule chose : l'éducation. Si l'éducation donnée à nos enfants est assez forte pour les mettre en état de résister aux funestes influences qui agissent sur eux; si elle est assez bien dirigée pour leur faire connaitre ce qu'ils doivent à Jésus-Christ et co qu'ils peuvent attendre de Lui; si, mieux avisés que no11s, ils rentrent pleinement dans l'ordre, ils se sauveront eux-mêmes et avec eux ils sauveront le monde. Tout nous porte à croire, en effet, que la génération qui nous suit exercera sur le monde entier un empire qu'aucune autre génération n'a possédé. Mais si elle ne devait pas comprendre mieux. que nous les desseins de la Providence, et si, comme nous. elle devait chercher en dehors de Jésus-Christ le progrès et le bonheur, comme nous elle s'épuiserait en vains efforts, et ne recueillerait que les déceptions et les ruines. Cette première considération suffirait pour nous faire comprendre l'importance d'une éducation vraiment et complètement chrétienne; une autre considération également palpable nous le fera mieux comprendre encore. C'est une vèrité banale, à force d'être évidente, que la direction donnée à la jeunesse décide le plus souvent du reste de la vie. Comme un métal qui ne s'est pas encore endurci en se refroidissant, l'àme reçoit alors touLes les impressions, et prend avec la plus grande facilité une forme qu'elle ne prendra plus que bien difficilement.
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C'est alors, par conséquent, que le règne de Jésus-Christ doit s'établir dans l'être tout entier du chrétien, et soumettre tontes ses facullés. Pour le fonder solidement à une période plus avancée de la vie, il faut une sorte de miracle. Les âges suivants ne font guère que développer les germes qui ont été déposés dans l'âme durant les premières années. Les saisons chan gent, les dispositions de l'âme varient avec elles; l'âme voit passer sur elle bieu des or~oes et éprouve bien des crises; mais parût-elle complètem~nt ravagée par la tempête, il y aura toujours lie11 d'espérer ~e~ucoup pour elle, si l'éducation a déposé dans ses plus rnl1me~ profondeurs des germes ,de foi et de piété. Si, au contraire, les facultés de cette âme se sont développées en dehors de la. religion, il ei<t bien à craindre que to.utes les influences qui agiraient plus tard sur elles ne s'arrêtent à la surface, et ne disparaissent bientôt devant des in(A suivre.) fluences contraires. ~
L'attitude du maître à l'école Nous entendons par là la manière de se présenter à ses élèves, durant les heures de classe. Cett.e attitude en traîne <l~s. conséquences assez importantes pour qu'on s'en occupe serieusement. Sans avoir besoin de visiter dP.s écoles bien tenues, ce qui vaut infiuiment mieux, sans le secours d'autrui, dis-je, le jeune instituteur peut, par ses observations par.ticulières, atteindre le but en question après de plus ou morns longs tâtonnements. Tel débutant, d'un naturel emporté et .quelque peu fier, sera peut-être exposé à une trop grande ngueur; ses rapports avec les élèves auront un caractère impérieux et cassant qui ne sied pas du tout à un éduca teur, mais qui nuit à la discipline, qui enfin lui vaudra la réputahon d'un mauvais régen t. Les autorités avec lesquelles il est en rapport comprennent peut-ètre mal son zèle, et pour cette seule cause lui retireront une partie de leur estime, si précieuse pourtant. Cet autre jeune maître, plutôt doux. et patient, se jettera da.os un lab vrinthe de difficultés pour n'en sortir qu'après d'amères dééeptions. Il
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est tout zèle, tout dévouement, il veut parler au cœur, comme on le lui a conseillé; il aime ses élèves d'un amour ardent, mais peut-être d'un amour non exempt de faiblesse; il pardonne, il évite de punir, il s'épuise en paternels. avertissements, puis, poussé à bout, il décoche un de ces traits qui loi uudront, le dirai-je, l'antipathie d'nn élèvel 11 a laissé s'écouler le moment propice pour punir; cette tardive et bouillante détermination a eu un effet momentané : l'ordre est rétabli, mais l'instituteur, retombant presque infailliblement du ton de la colère dans celui de l'émotion mal dissimulée, pr-ètera de nouveau à l'inattention, puis à l'espièglerie. Les progrès sont lents et pénibles, entravés d'un côté par le découragement du maître, de l'autre par la mauvaise volonté d'un grand nombre d'élèves, par l'indolence des autres, sauf quelques rares exceptions. Pour en revemr donc, le maître, ayant observé l'effet de ses divers procédés, pourra en faire un choix : Tel jour, s~ dira-t-il, j'ai été par trop insolent peut-être, j'ai puni à tort et à travers l'étourderie et l'enfantillage, un accident involontaire comme uue faute grave; j'ai obtenu de l'ordre mais j'ai terrorisé les enfants, entravé le jeu des facultés intellectuelles qui ne fonctionnent pas sous cette pression. Tel autre jour, reconnaissant ma bévue, je suis tombé dans un excès opposé : les enfants, me voyant un autre visage avec de tout autres manières, se sont figuré qu'il était permis de tout faire et ont provoqué la mauvaise humeur; bref, la classe s'est terminée après des baillements de part et d'autre. Tel autre jour enfin, et pour une cause qui, si elle est plus ou moins inconnue, doit être approfondie, tout a bien marché: le temps n'a pas été long ni gaspillé en admonestations; tout le monde travaillait avec ordre et entrain; le plan horaire a été trouvé parfait; en sortant, je me suis dit: J'étais bien disposé ainsi que les élèves. Il y a cent à parier contre un que, ce jour-là, la leçon a été bien préparée, les tâches bien choisies, le temps de la récréation bien employé par les uns et par les autres. Probablement aussi, le maître n'aura pas été distrait en classe, n'aura toléré aucun bors-d'œuvre, se sera abstenu
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de toute marque d'irritation sans tomber dans l'attitude du san:1-gêne. ~ (A suivre.)
De l'enseignement du dessin à l'école primaire « Il est bien certain qu'à première vue, ou serait tenté de _trouver superfl~ . I'~nseign~ment du dessin à l'école prima1r~; la l?cture, l ecnture, 1 orthographe, le calcul semblent <levo1r y regner en maîtres absolus.. Cependant~ si l'on veut prendre la peine d'étudier de pl'us près les avantaaes des autr~s branches d'enseignement, on sant qu'il n'e~t plus ~?s~1ble. d.e contest~r leur utilité, et l'on doit applaudir à. I idee genereuse qm leur a fait nne place à côté des études que nous avons précédemment citée:;. , P~ur ne parler _que d u dessin, qui doit occuper aujourd hui notre causerie, nous dtsons que cette innovation est de celles qui s'imposent par leur utilité pratique. . ~n efI~t, le dessin exerce le coup d'œil, le rend sûr et ?ehcat; 11 développe l'observation, donne la rectitude au J_uge~ent, r_end la main habile en perfectionnant le toucher, 11 fait valoir l_e bon goùt, développe les idées gracieuses et constitue aussi la plus charmante des distractions. Etant données ces nombreuses qualités, le but du lés-islateur ~s~ hie~ f~cile à déterminer: Il a vou lu déve'op pè)er les. q uah,tes a_rtist1ques de . notre nation : préparer une générat.10n d ouvners plus ha.biles et d'emp loyés in tell igents. Il a voul u ?ombattre par la la concurrence qui nous envah it. tous les Jours, so~tenir_ notre réputation de gens Je goû t., -et_ nous ramene~ rnsenstblement à préférer !e travail ' artistique au travail de la machine. . Il_ a voulu donner à tou s les moyens do tirer le meilleur parti possible de la situa!ion. qu'ils sont appelés à occuper. En e~et, le cultivateur n a+1 I pas des plans à tirer de~ ma~hrnes _à étnd ier? Il impor te que l'agencement sa _m~1son ~Olt bien compris, que le:; travaux qu'il fera faire soient bien ex écu tés, que le jarJin, le potager, le verger
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soient bien disposés. Tout cela devient facile avec le crayon à la main. S'agit-il d'uu ouvrier, quel que soiL son métier, il <loi~ varier, renouveler, rajeunir son travail s'il veut réussir. Qui pourrait contester ici l'utilité du dessin. Nous dirons. que, dans le cas présent, il est indispensable. Considérons l'employé, soit dans l'industrie, soit dans le commerce: que de services il peut rendre s'il sait dessiner. Chacun sait ce qu'il faut tenter chaque joui· pour soutenir la concurrence ef la défier. Les travaux. féminins sont à peu près tous basés sur le dessin : il n'est pas jusqu'à la ménagère qui ne puisse tirer parti de ses connaissances en dessin pour orner son intérieur avec plus de goût et pou1· pratiquer cette belle vertu de l'économie domestique. Donc, tous, ou presque tous ont besoin du des5in; c'est une nécessité de premier ordre pour une nation comme la nôtre, dont les tendances artistiques sont natnrelles. Nous voulons le beau dans l'utile, jusque dans les objets de première nécessité; nous recherchons l'élégance de la forme, le fini du travail; on ne peut donc être un bon ouvrier qu'à la condition d'être quelque peu artiste. A côté de cette utilité pratique, il y a aussi le sens moral qu'il s'agit de perfectionner; en ouvrant aux hommes cette source de l'art, 011 les rend meilleurs et plus heureux.: l'art est donc un élément moralisateur. A ce point de vue encore sacl1ons apprécier les avantages de l'étude du dessin; que nos élèves trouvent du plaisir à. produire, à tirer quelque chose d'euxmêmes, qu'ils apprennent à. sentir l'ordre, la précision, la: beauté, et qu'ils se complaisent à les réaliser autant qu'il (Journal des Instituteurs.) est en eux.
L'enseignement du catéchisme (Suite) Arrivons à la méthode à suivre d'abord avec les images. L'enseignement au moyen de tableaux réclame t.le notre part une très sérieuse préparation. Nous devons être fixés sur les questions suivantes: Connaissons-nous, nous-même,. parfaitement par le détail, tout ce que représente l'image
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que nous allons placer sous les yeux dP.s enfants? A quelles limites nous arrêterons-nous dans l'exposé des vérités ou des faits? Quels sont les points à mettre en évidence? Quelles so nt les conclusions pratiques à tirer ? De. plu~, pour exciter la. curiosité de mes auditeurs, je n? fais voll' les tableaux. qu au moment des leçons, jamais d avance. Dès que l'image est étalée sous les regards impatients des auditeurs, j'expose sommairement la sc~ne qui est représentée, puis je lenr fais trouver par eux-mêmes tous les détails qu'ils sont capables de découvrir. L'enfant éprouve une grande satisfaction à deviner, à trouver lui-même les choses et il ne faut pas le priver de cette jo~1issance q~i. .contribuera à lui faire retenir beaucoup mieux les ventes que nous lui enseignons. Nous voici, je sµppose, au deuxième tableau de la collection du Pèlerin. Il repré3ente la création du monde et fournit un sujet d' instruction soit à !'Histoire sainte, soit au catéchisme. M'adressant à des commençants, je leur dirai: « Mes enfants, ce tableau représente la création du monde. Voyez-vous Dieu le Père avec cette figure vénérable : il est entouré du soleil, de la lune, des étoiles et de tout ce qu'il a créé. - Dans \le premier cercle est représentée Ja création du premier jour où il fit la lumière. - Le deuxième jour il sépare les eaux. du firmament et de la terre. » .x Qu'est-ce que Dieu a créé le troisième jour? » Les enfants le devineront sa11s peine, ainsi que ce qui suit. Je leur permettrai, dans ce premier coup d'œil, de répondre chacun à volonté. Puis j'interrogerai de nouveau quelquesuns des plus intelligents sur ce que nous venons de voir, enfin les plu s faibles, les plus timides. Convient-il, dans une première leçon, de leur expliquer le sens du mot créer, du mot jour, d'entrer dans tous les détails du récit biblique? C'est ce que nous ne saurions d~cider d'avance d' une manière générale. Nous l'avons déjà f~1t remarquer plus d'une foi s, c'est le temps dont nous disposons E:t la portée des enfants qui nous serviront à. fix.er les limites des développements. Mais ce n'est pas assez de
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leur faire voir les choses, ni même de les leur faire comprendre, je veux que les enfants retiennent les vérités apprises. C'est pourquoi à la fin de la leçon je leur ferai raconter toute la création après avoir retourné le tableau. Je tirerai ensuite la conclusion suivante: .. Nous devons reconnaitre le bon Dieu comme notre créateur, c'est-à-dire nous devons l'adorer. » Puis je leur indiquerai le moyen <le remplir ce devoir. Je pourrais ajouter encore ici le récit des actes d'idolâtrie de divers peuples. Avant de commencer la leçon suivante (aurai soin de faire répéter, par les plus faibles surtout, les divers enseignements se raHachant à la création. La marche que nous veno11s de tracer sera snivie dans les leçons de catéchisme données au moyen d'images aussi bien que pour l'Histoire Sainte. Cependant, nous serons contraints de modifier notre méthode si nos jeunes auditeurs ne peuvent pa~ découvrir d'eux-mêmes le sens du tableau. Il en serait ainsi de l'image suivante de la collection du Pélerin où est figurée la représen talion de l' Annonciation de la Sainte Vierge. Dans ce eas, le catéchisle ou l'instituteur raconte le fait avant de lui faire voir le tableau, puis les enfants sont invités à retrouver les personnages et les diverses scènes de notre récit. Tout en les interrogeant, nous complèterons peu à peu not.re narration; puis nous la fe. rons répéter à plusieurs reprises en regardant l'image d'a· bord, puis sans l'image. Qui donc oserait prétendre qu' un en seignement donné dans ces couditions n'ei!t pas sérieux ? Oui, il le sera et cent fois plus instructif que ce:'! récitations que l'on répèl.e machinalement sans rien y comprendre le plus souvent ou du moins sans y faire attention. Comment donnerons-nous nos leçons d' histoire biblique et d'histoire ecclésiastique avec le manuel? Il ne suffira. pas de lire soi -même ou de faire lire le texte. Avant d'ouvrir l'ouvrage, le catéchiste et l'instituteur - la méthode sera la même pour les deux - indiqueront d'abord le sujet de la leçon, puis ils raconteront l'histoire qui est l'objet de la leçon, en s'efforçant de rendre leur récit inté-
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ressant. Si le récit est difficile à débrouiller, s'il renferme plusieurs noms propres, encore inconnus des élèves, ils auront soin, pour · en faciliter l'inlelligenee, d'écrire ces noms propr~s au tableau noir et, au besoin, ils y ajouteront un résumé de leur récit. Puis, plusie1m élèves seront appelé:; successivement à répéter ce récit. Le manuel servira aux enfants pour l'étude ou aussi pour la lecture du texte, mais cette lecture n'est pas nécessaire à la leçon. Ainsi le livre sera un guide pour le maître et . un aide pour l'élève dans ses répétitions. Cependant soyez perwadés qu'une collection de tableaux offrira plus d'intérêt et assurera plus de profit, s'ils sont bien expliqués, que le meilleur des manuels. (A suivre.)
La botanique La botanique es·t une science éminemment utile et récréative. On pourrait, sans surcharger le programme scolaire, en faire l'étude à l'école primaire sous forme de dictées et de leçons de chose.;. La connaissance des flenrs et des plantes les plus communes dans nos campagnes, celle de leurs propriétés, de leur usage, de leur culture, ne rendraientelles pas d'imporlaots services aux populations? La botanique, vu sa réelle importance, ne mériterait-elle pas d'être placée parmi les bran chds principales et obligatoires du programe scolaire? Puisque, à part l'air, la chaleur et la lumière, c'est de la terre que nous tirons tout ce qui est indispensable à la vie, n'est-il pas logique que nous apprenions à connaître ses produits., L'agriculture étant la mère nourricière du genre humain, la science agricole n'est-elle pas la première des sciences, la science par excellence, car quelle serait la valeur de toutes les autres connaissances humaines le jonr où nous manquerions d'aliments ensuite de leur rareté, de leur insuffisance, ou d'une stérilité générale? Les études agricoles, plus que toutes les autres, méritent d'être poussées aux. dernières limites accessibles à l'intelligence humaine, et dans ce but nous ne devrions pas .négliger la botanique, qui en est la plus précieuse auxiliaire:
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l'agriculture ne pourra atteindre à toute · la puissance de la science et suffire longtemps aux besoins de l'homme, qu'autant qn'elle ne sera pas isolée de se::; compléments indispensables, la botanique, la physique, et la chimie agricole. L'école primaire n'arrachera probablement aucun des nombreux secrets que la nature cache encore aux savants, mai& elle peut profiler des découvertes que les agronomes réalisent dans leurs continuelles expériences, et ne pas cultiver ces découvertes, c'est nuire à la prospérité du sol, paralyser sa production, et perpétuer la gêne de milliers d~ familles. Depuis sa création, la terre n'a pas augmenté de surfac{:, et cependant elle doit chaque année nourrir un nombre plus considérable d'habitants. Si ùone l'activité des agronomes se relâchait pour se reposer sur les lauriers conquis, la misère au sein des populations s'accentuerait de jour en jour, et comme la faim est mauvaise conseillère, ceux qui vivraient encore dans l'aisance auraient certainement à pâtir du dénuement d'autrui. Il y va donc de l'intérêt de tous de travailler à la pr,Jspérité de l'agriculturn~ afin que les productions de la terre augmentent proporlionnellement à l'accroissement de la population. Dans ce but, les végétaux qu'il importe le plus <l'étudie~ sont les plantes alimentaires et fourragères médicinales et vénéneuses. Les unes nous nourrissent ou contribuent à notre alimentation, d'autres nous guérissent ou nous préservent des indispositions ou des maladies, et les dernières nous donneraient peut-être la mort si nous n'apprenions à. les connaît.re, tout en uous privant, dans certains cas, de leur action bien faisan te, attendu leurs propriétés médicales. Ainsi, l'étude sérieuse de la botanique est appelée à proléger notre existence dans toutes les circonstances de la vie. (A suivre.)
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Guerre au patois Donner des punitions, vouloir forcer les élèves à dire un éternel adieu au patois, autant vaudrait essayer de prendre la lune avec les dents. La violence n'y fait rien; que diraiton de quelqu'un qui prétendrait guérir un malade en le frap-
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pant à coups de bàton f Les encourager f c'est fort bien, mais ces encouragements, si bons qu'ils sont, seront vite oubliés; il faudrait les répéter à chaque instant et alors ils n'auraient pas plus de prise sur les enfante que les récompenses et les punitions trop fréquentes. Comment donc faire 't ll faut un remède plus puissant que tout cela. Existera-t-il? Voilà ce que je me demandais après avoir essayé en vain toutes sortes de moyens. li doit exister, me disais-je quelquefoiR, tandis que, par moments, je me figurais être à la recherche du mouvemE1nt perpétuel. Enfin, un beau malin, par la grâce de Dieu, une lumineuse pensée me traversa le cerveau. Je pus pousser l'eurèka. J'avais trouvé le remède tant désiré. Je me présentai à mes élèves et F ûr du succès, voici f>n peu de mots ce que je leur dis: • Mes petite amis, j'ai besoin du concours de deux ou trois d'entre vous, pour une œuvre d'une grande importance; mais pourront m'être utiles ceux-là seuls qui s'abstiendront absolument de parler patois avec.leurs camaradPs. , Puis après leur avoir démontré par toutes sortes de preuves évidentes les détestables effets de cette langue corrompue et les grands avantages de bien cultiver la langue frarçaise, j'ai ajouté: , Je vous accorde deux ou trois jours avant de faire mon choix; après ce temps, ceux qui n'auront pas enfreint mes ordres, seront désignés pour me seconder naos mon entreprise. Vous allez voir que ce sera très intéressant; nous allons former une société, mais vous savez la condition ... • Pour ce jour-là je les laissai ainsi étonnés, ne comprenant de cette société pas plus que a'un mystère. Après deux jours, un brillant succès était déjà remporté. La plupart des élèves avaient oublié le patois; on me demandait impatiemment qu'elle étaH celte société. , Patience, mes enfant!!, leur dis-je, vous allez bieniôt le savoir. Je veux d' abord nommer un président, pour diriger la société, un viceprésident pour le seconder et un sec, étaire qui tieogra la liste des associés. , Je n'eus que l'embarras du choix. Trois élèves de poigne et des plus assidus · furent promus à ces places resp€ctives. Enfla je leur dîs : , Ce que nous voulons créer, c'est une Société de , Guerre au patois • Vous devinez la dé· ception qui se remarqua, à ces paroles, chf z les moins soucieux de combattre leur ennemi déclaré. Mais c'est maintenant plus que jamais le moment de faire mortlre à l'hameçon, et ne voulant les laisser plus longtemps sous cette mauvaise impression, j'ajoute immédiatement : , Ces trois autorités ne sont nommées que provisoirement; c'est-à-dire que, aussilôt qoe vous serez un certain nombre dans la société, vous voterez
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60 et élirez ainsi vous-mêmes vos chefs. • A ce mot de voter, toutes les faces changent, un rayonnement de joie traverse tous· ces jeunes fronts. Il n•y a rien de tel pour stimuler ces petites cervelles, que ce qui ieur fait imaginer qu'ils sont déjà des hommes; pour entrer dans la société et acquérir ainsi le droit de voter, il leur faut absolument renoncer au patois; c'est diffieile, mais pour se dire citoyens que ne feraient-ils pas 't Aussi le lendemain y eut-il déjà une liste respectable de sociétaires. Ils se présentaient en foule pour '80 faire inscrire, d'autant plus que le droit d'entrée n'allégeait la bourse de personee, il n'exigeait que la promesse formelle de renoncer au patois entre eux. Aussilôt on dressa un règlement et on procéda à la votation pour la nomination, (cette fois tout de bon,) des dits fonctionnaires qui devaient être réélus chaque mois, comme nous procédons dans nos conférences. Pour vous donner une idée du résultat que j'ai obtenu, permettez q,rn je vous cite entre autres cet article de notre règ\J3meot. < Tout élève se permettant de puler sciemment un seul moi de patois avec ses camarades, est exclu de la société. Cependant s'il promet de ne plus pécher contre le règlement, on pourra et on devra le réadmettre. Dapuis la troisième fois, il ne pourra y entrer que par décision de11 membres d8 la société. , Il eo est à p9U prè:1 ainsi de l'élève insubordonné. Je vous dirai donc que pas un seul jusqu'à présent, n'est arrivé à ce point. Du reste, si cela se présentait, on pense bien qut1 la majorité serait pour le recevoir de nouveau, car il ne faudrait pas qu'un élève fû~ ainsi isolé des autres. Il va sans dire que le maitre doit ~urveiller de près toutes choses, afin qu'il ne se passe ni iojul tice ni partialité. Quant au temps consacré à la votation, une demi-heure par mois suffit, C'est bien loin d'être du temps perdu; au contraire, ce sont toujours d'agréables et très récréatifs en en même temps que d'instructifs moments. Pllr exemple, n'at-on pas l'occasion de bien faire comprendre aux enfants les importants devoirs du citoyen 't c~ qui ne leur sera pas inutile plus tard. Après le résultat du scrutin, les favorisés de la chance doivent improviser un petit speech pour Ja circonstance; les plus timid~s n'oseront pas tout d'abord, mais ils seront entr:ihés par les autres et bieolôt ils débileroot quel~ ques phrases sans trop de diffhultés. Pour leur faire plaisir, permettf'z-leur des applaudissements; ce seront alors des claquements de main à faire trembler les vitres, pourvu que cela ne dégénère pas en désordre. Eofio, le plus difficile est fait, du moins do côté des élèves;
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Ce. n'est bientôt .Plus par contrainte qu'ils parleront fraDçais mais .de leur plein gré: Ce qui auparavant était pour eux u~ supplice, leur est mamtenant un utile amusement un é l plaisir.. Les p~rents, n'en doutez pas, verront ce progrès d~u~ bon œ1l ; plusieurs mêmes parleront français à leurs enfants. (A
suivre.)
PARTIE PRATIQUE Calcul oral Problèmes donnés aux e.Tamens de .recrues de 1896 1. 4. U_n paysan ach~te .Po.ur 37 fr. de son et pour 15 fr. de sel. Quell e depense cela lui fa1t-1l? 3. l!n agri~ulteur a ven~u au mois· de juin 2700 litres de lait . combien ~-t-1! vendu de litres par jour? ' 2. Comb~en de sel donne~a-t-on en 20 jours à. un bœuf à. l'en ais du p~1ds de 120? kg., s1 l 'on compte par jour 15 gr. de sel grpou; l e poids d'un qumtal ? 1. Un ch~mp r~pporte en moyenne 66 fr. par an. Quel intérêt annuel ce1a fait-Il, s1 le champ a. coûtê 1650 fr.? 2. 4. Un négociant ex~édie une caisse pesant 75 kilogrammes et une se~onde de 125 kilogrammes. Combien pèsent ensemble les deux caisses? 3. Un maître d'état pnye en salaires 40 fr. par semaine Quelle dépense cela lui fait-il par année? · 2. Une ~achi~e qui a co.ûté 1200 fr. a perdu les 7/20 de sa valeur par suite d usure. Indiquez la valeur actuelle ' 1. Dans0 , une fe~me il y a 24 pommiers et poiriers. Combien pour 10 Y a-t-1! de chaque espèce d'arbre? 3. 4. Une lettre p~ui· !a France coûte 25 cts. Que coûtent 4 lettres à 1a même destmation? 3. Non~ respirons en moyenne 19 fois par minute. Combien de fois respirons-nous en 30 minutes? 2. Quel. intérêt rapporte le capital 380 fr. placé à 3 0 1 pendant 3 mois? 10 1. Un artisan paye annuellement 130 fr. d'impôt. Quel capital placé au 3 1/4 °1o rapporterait cet intérêt annuel? 4. 4. Combien coûtent 3 billets de chemin de fer chaque billet coûtant 1 fr. 20 cts. ? ' 3. Un artisan gagne ~ fr. par jour. Combien de jours doit-il travailler pour payer la location de 180 fr.? 2. Po~r un~ ~réance de 680 fr. je ne retire que le 25 o~ . Combien obtiendrai-Je? o 1. Quel est le poids d'un bloc de molasse long de 100 cm large de 60 cm. et haut de 50 cm., si le dm.3 pèse 2 1/2 kg.? ., 5. 4. Un p3:ysan vend pour 150 fr. de pommes de tel'l'e et pour 250 fr de fnnt. Combien retire-t-il? • 3. Un laitier vend 50 kilogrammes de beurre à 2 fr. 20 cts. Je kilo. Combien cela fait-il? '
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62 . . d tt d 28 000 fr De combien l'in2. Sur une propnété il y a. une e e. e . . ;.l t be.issé de térêt a.nuuel de cette dette sera-t-il dimmué, s 1 es e. 1 /zOfo? d 6 m large 1 Combien d'hectolitres contient une fosse 1ongue e ., · de 2 m. et profonde de 1,5 m.? 6, 4. Les trois mois d'aboune~ent d'un jounnal coûtent 3 fr. 20 cts.; combien coûte l'année entiere? · Que i·e3. Un marchand d'œufs vend 360 œufs, à. 1 fr. la douzaine. cevra-t-il pour le tout? . t à. . 225 fr Le 2. Les f~a~s de cotnstru.ction bd:unéfiecem!~~t: {_;vp1:n:;:.nEn conséqu~nce, mécamc1en veu avoir un en quel sera le prix de la me.chine? . 1. Une maison rapp_orte 855 fr. de locat!on. Comhbl~Dr:i-e.-t-o;Je~!î! cette maison si la somme consacrée a cet ac a 01 ra.pp 5 0/o d'intérêt? . combien ge.gnera-t-il en ;, 4. Un ouvrier ga~e 3 fr. 10 cts. par 3our; une semaine (6 Jours)? . , t 16 f 25 cts · 3. Cinq matoles de beurre de même poids couten r. ·, combien coûte une? . · d la valeur 9. Le menuisier 111. reçoit un envoi de chaises de Jonc e ~. de 625 fr payables dans 3 mois ou payables comptan:, ave escompte ile 1 0;0 par mois. Le menuisier paye comptan ; com 1e doit-il? rfi · d 138 mi Il a une 1. Un chantier rectangulaire e. une snpe ? cie e · longueur de 12 m. Quel est son contour. . 4. La plus gre.nde profondeur du lac de _BienneD est dt}; celle du lac de Greifensee ~ de 34 metres. e com 1 t Bienne est-il plus profond? 50 1 3. UnP paysanne vend a~ marché 6 kilo~a~mes ~er: le kilogramme. Combien de mè~res e rap a · Peut-elle acheter avec le produit de se. vente? fr '· l · rapporteront ~ Un artisan dépose dans une banq~e 800 . · q~i m , . uel · 3 01 d'intérêt. Au bout de 3/4 d année 11 retire ce dépot, q 0 intérêt lui devra-t-on? • 1 Une ville ayant 12 000 habitants s'est accrue en 10 ans et possede · actuellement 13 500 habitants. De combien 0/o est cette augmentation?
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Dictées L'HISTOIRE L'histoire quand elle est bien enseignée, de~ient une :iole de morale our tons les hommes. Elle décrie les vices, elle masque les faus~es vertus, elle détrompe des erreura et. tee prégutgéifofu~t laires elle disijipe Je prestige enchanteur des ne esses e.11 emce vain éclat pui éblouit leR bomme_s Pt démontre par, m1 :e e~and pies plus persuasifs que tous les ra1so?neien\~ qt" Il ne~ ~e l'~dmiet de louable que l'honneur et la probité. ~ es ime . d et · I lus corrompus ne peuvent refusP.r aux gran es :\~~~ ic~fon~s Ju'elle leur prés,mte, elle fait conclure que la vertu
~et donc le véritable bien de l'homme et qu'elle seule le rend vé:ritablement grand et estimable. RoLLIN
LA NEIGE La neige nous rend de trés grands services. Elle imbibe lentement le sol d'une humidité bien plus durable que celle d'une pluie; elle couvre les champs d'un manteau sous lequel tout refro1diseement plus vif s'arrête, de façon que la jeune pousse, provenant des grains ,confiés aux sillons, se mai11tien verdoyante et vigoureuse, au lieu de rester exposéG aux mortelles mon,ures de la bise. Elle remplit un autre rôle duquel dépendent les cours d'eau. A cause du froid des régions élevées, il neige bien plus souvent sur les montagnes que dans 1011 plaines. Sur les' sommets qui atteignent environ trois mille métres de hauteur, la pluie, dans nos pays est inconnue. Tout nuage qui vient les vi1üter, au lieu de la pluie, se résout en une averse de neige, et cela aussi bien en été qu'en hiver. Cette neige s 'amasse dans les vallées avoisinantes et forme des glaciero qui donnent naissance aux fleuves et aux riviéres. FABRE. DÉLICATESSE DE CONSCIENCE Saint Jean de Kenty, prêtre polonais, voyageait à pied, portant sur son dos un petit sac ou étaient renfermés son linge et ses autres effets. Un jonr il e1,it arrêté par des voleurs de grand chemin qui, après lui avoir prie son sac, le fouillent lui-même et finissent par lui demander s'il n'a rien autre chose qui soit de quelque valeur. Il leur répond qu'il ne lui reste plue rien. Alors ile le laissent continuer sa route. Mais à peine a-t-il fait quelques pas, qu'il se rappelle avoir cousu trois ou quatre pièces d'or dans son manteau. Aussitôt il court après les voleurs et les leur présente: • Je n'ai pas pensé, leur d:t-il, que je les avais, sinon je vous les aurais remises. Étonnés de cet acte héroïque de désintéressement et d'amour de la vérité, les voleurs, non seulement ne voulurent pas accepter, mais ils lui rendirent tout ce qu'ils lui avaient pris. TRISTE SUITE D'UNE DÉSOBÉISSANCE Un jour de décembre où les rivièr~s et les étangs étaient gelée, une mère, parlant à son fils, qui partait pour l'école, lui disait : • Ne va pas sur la glace. Je te le défende absolument; et, dès la fin de la classe, rentre directeme11t à la maison. • L 'enfant le promit, et sans doute il voulait tenir sa parole. MaiH, au sortir d e l'école, un de ses camarades lui propose d'aller sur l'étang; il refuse, d isant qu'il veut ee rendre directement à la maison ; mais l'autre insiste et finit par vaincre sa résistance. Cinq minutes aprés, il était s•1r la glace, et glissait en s'éloignant considérablement du bord. Tout à coup on entend un craquement suivi d'un cri affreux : la glace venait de se rompre sous ses pieds, et le malheureux avait disparu. Son camarade crie: Au secours f On se hâto ; mais hélas f on ne peut arriver à temps, et l'on ne retire qu'un cadavre.
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Y.& B l:i'll il S
Le laboureur Sur les bords du chemin les fleurettes sont r;~es, Dans l'ornière profonde on voi~ des flaques eau, De leurs douces chansons les oiseaux sont avares, Seul on entend dans l'air croasser le corbeau. p toi bon laboureur, eu chantant tu prêpares L~~erre' à nous fournir un _aliment nouve~u, Et la charrue en mains, vaillamment tu t empares D; la glèbe, à . la fois ta tombe et ton berceau. Ainsi quand tout devient triste dans la nature, Quand Je vent dans les airs gêmit, gronde ou murmure, Quand les êpais brouillards tombent sur les vallons, Le rude paysan, qu'un sot gandin mêpri~e, l b' e Va dans les champs boueux, sous la pl~e ou a is ' Confier au vieux sol les germes des mo1sdons. Dêdié à l'Ecole primaire par ALFRED CHARRON. ~
Le clocher du village Le clocher de mon village, Se dressant vers le ci~l bleu, Montre à l'homme qui voyage Le chemin qui mène à Dieu. Se mirant dans la rivière Qui coule au pied ~~ coteau, Il domine la chaum1ere, Il domine le château. Le dernier il se colore . Aux feux du couchant vermeil; Le premier il voit l'au~ore Et dit b onjour au soleil. . , 1fre Au pays qui m a vu na ' Quand je retourned en chanta1ntrte, Qu'il m'est doux e reconn s Mon vieux clocher qui m'attend 1 De loin il semble me dire, M'accueillant au rendez-vous_: • La paix que t on cœnr désue • Ne se t rouve que chez nous. •
Voix du ciel, mystique et.sombre, Qui nous parle tous les Jours. On entend sonner dans l'ombre La cloche aux sons lents et sourds. Du haut de la maison suint e Son chant me répond _au cœur. Et toujours Ja cloche tmt e Pour la joie c.u la douleur.
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Savez-vous pourquoi je l'aime, Ce t émoin des anciens jours ? Il a sonné mon bapt ême, Il a béni mes amours. Il a de ma pauvre mère. Bercé le dernier sommeil. Il a dit à mon vieux père : • Dora en paix jusqu'au réveil. •
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Le clocher de mon village, Se dressant vers le ci~l b leu, Montrti à l'homme qm v~yage Le chemin qui mène à Dieu.
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ses communales les recevraient pour en disposer à lenr gré. Si nous ne faisons erreur, l'Etat supporte la moitié des frais d'augmentatioo, et l'autre moitié à la charge des communes. Mais la volonté bieo arrêtée du législateur a été de favoriser les éducateurs de oos enfants : or, voici c~ qui va arriver dans la pratique : Bien des communes, du moins du Bas-Valais, en présence de l'insuffisance des traitements de leur personnel eoseignant, lui ont assuré des appointements supérieurs au minimum fixé par la loi sur !'.instruction publique; maintenant elles encaisseront la part fournie par l'Etat, sans rien ajouter à la solde de leurs instituteurs. Etail-~e là le but de l'augmentation votée par le Grand Conseil ! Avail-on envie de diminuer les charges communales t R.,marquons-le bien, nulle distinction n'a été faite entre les instituteurs payés 300 ou 400 fr. ; les uns comme les autres pourvus du brevet devaien! bénéficier de cette auRmentalioo. Dès lors, les communes qui n'améliorenL pas le traitement du personnel enseignant, s'arrogent à elles-mêmes l'augmentation ; et, selon oous, chaque instituteur breveté a droit à cette petite bonification, même ceux qui, pour une raison ou une autre, ne possèdent pas de brevet, n'en doivent pas è :re complètement privés. C'est pourquoi il est bon que les instituteurs, et au besoin même le Département de l'lostruct1on publique, rappellent aux administrations communales le devoir de lenir compte de l'augmentation promise au personnel enseignant et due à partir de la présente anoée scolaire, c'est-à-dire depuis le commencement d'octobre dernier. Puisque l'augmentation est si faible, les communes ne devraient au moins pas chercher à en priver les instituteurs qui, éloignés de leurs parents, pour s'en tirer sans faire des dettes, s'imposent déjà la pein~, entre les classes, de préparer eux-mêmes leur maigre pot-au-feu et cherchent par ce moyen à réa· liser quelques petites économies. X.
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Conférences d'Instituteurs 1896-97
Supplément à l'ECOLE PRHIAIRE
MM. les Instituteurs sont invités à traiter le sujet suivant mis à l'ordre du jour des conférences qui se tiendront pendant le cours scolaire actuel :
Un mot sur le plai_n -chant
Des principaux moyens d'exciter et de soutenir l'attention des élèves à l'école primaire. .
Encres pour écoles
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CHOIX DE CANTIQUES CATHOLIQUES à l'usage de l'église, des écoles et des familles, recu_eilliR par F.-0. Wolf, professeur au collége-lycée et orgamste de la cathédrale de Sion (Boisse). • ce recueil, dil la Cecilia, eicellenl~ pu\Jlicalion Mill~ 11ar Il. J. Gurllcr, à Donc.our Jura ·B,I, eSI un des meilleurs de ceu, qui oui paru en _&uisse, el Il sera très utile dans le• colea et daiu les paroisse• r~ur les olOces e11ra 111ur3u1ue1. •
Ce recueil r.omprend 70 morceaux doot voici les titl'es : 1. o aRDctlsslma. 2. Cantique. a. Cantique de St-.Upb~ose de LlgoJ'i. 4, La fleur ~e
Marie r, La mère de miaMicorde. 6. Au aaiot cœur de Marie. 7. La mèrè d~ proscrits ca~lique des pHerin , 9, uommoge à la .alnte 'Vierge. 1~- Je vous nlue, Mar••: 11. 1:inua 8· r 12 Joyjtation au 1culte de llarie. 13. Le mois de ma,. H, ! la reme da ciel. 1o, La
:;,:~ d'~!lliclion. 16. L'image. 17, Le saint nom de Marî_e . 18. 0 domina mea. 1_9. 'V.• insigne devotlonis. 20, Regina mart!ru01. 21, 22. Ave maris stella. 2S, U. Ave Maria. 2o, 26 27. Lltania Janretana. 28. Louangea à 1•Eacbarist1e. 29. Uœc r_equ1ea mea in aœcult~ ,.,:,uli. 90, Ego doruaio et cor meum vigllal. 81, Discile a me qwa m1ti1 sum e! bum 111 corde. 82 o eaca viatorUDI. 331 341 41 . o aalularia. 35: Vcrbum supernUDI. 36. 0 es~a vlatonlll 97 Je&us Deus amor meus. SS. Pan11 ange\lrus 39, Ave veruw. 40. Anin a cbr,111 i2 44 47 Ta~tum ergo. 4o, 46. range Jingua. 48 Adoramus te. 49. O bone 1esu. l'~otbol i,A; ent. 51. Gloria. 62. Sur la ven~e de Jésus-Cbrisl. 6S. Dans la 0111~ de Noêi 64 urmnus s. Beroardi des Nomine Je,iu. 60. Regret et amour. 56. Sur le mr• ttre de Ïa c.:011. 67. 'Vere lancuures nostros. 28. ln domini quadrageaimœ. o9. fu!sorrec • lion de Noire-Seigneur. 60. Invocation à 1•Esprll 1aint. 611 63. Veni creator 63; La Trmité. 64. saint Ange gardien. 65. Te Deum la~daru~a. 66. Salut calbo\lqoe. 67. Canuqne pour.la bonne mort. 68. cantique de S. Franço11-Xn1er. 69, 70. Motel&.
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Prix fr. 1. 25 broché. Sur 12 le t3m• en sus.
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Per~ettez-moi d'emprunter un instant ;vos colonnes pour dir~ quelques :°lots du chant d'église dans le désir pur et simple de faire part de quelques idées que m'a su~gé~ées l'a1;1dition de nos hymnes religieuses : Vraiment, Il est à regretter que le plain-chant ne soit pas plus populaire, et pourtant il serait si simple de le vulgariser 1 M?zart, cet c ange de la musique ,, disait : a Je donnerais toutes mes compositions pour avoir fait le chant de la Préface et du Pater noster >, et nous ferions fi de cette musique que ce génie catholique a placée au dessus de toutes ses conceptions dans le royaume des sons 'P 1 Allez dans certaines églises dè la ~avoie et vous serez émus jusqu'aux larmes en entendant sortir des foules massées sous les voûtes saintes ce chant sublime du <;red_o qui,, soutenu par l'orgue, monte puissant vers la divm1té. C est la prière en commun comme la voulait notre divin Maitre. Pourquoi dans' nos cantons catholiqu~s n'unirions-:nous pas, dans les mêmes accords harmomeux, les sentiments de nos cœurs les supplications et Jes aspirations de nos âmes , ' _Disons-le tout _d~ suite, nous ne sommes pas ennemis du chant artistique ; mais, le plain-chant soit le chant populaire, doit avoir sa place fi <: ôté de lui. Quelques révérends curés ont la louable habitude, avant l~ prô~e et après l'évangile du jour, d'expliquer les cé~emomes et de _donn~! la signification de l'hymne que ! o_n_ chant~ : voilà deJà un moyen excellent pour nous IDitier touJours plus avant dans les beautés incomparables de notre culte ; mais ce n'est pas suffisant : le plain• chant ne peut s'enseigner à l'église; nous avons l'école pour cela. Quan~ nos petits écoliers auront quitté les salles de classe, Ils auront chaque dimanche l'occasion de mettre à profit ce qu'il~ auront appris, et cela sans préjudice anx chants pat~iotiques,. c?r la religion et la patrie ne sont pas deux idées qui s excluent, mais qui au contraire, se complètent. ' 96/7 4
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Maie on se heurte presque partout à une grande difficulté : celle de la notation, qui, généralement, est en notes carrées sur quatre lignes. Si parfois l'on possède des traductions en notations modernes, elles sont mauvaises; la gravité du plain-chant y est compromise par des fioritures et ornements fantaisistes du plus mauvais goût, et souvent les mélodies ne ressemblent en rien à ce qui fut jadis chanté par saint Ambroise et Grégoire•
le-Grand.
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Le chant moderne est rythmé d'après le mouvement, la mesure et la valeur des notes ; le plain-chant est plutôt one mélopée, soit déclamation chantée; les valeurs n'y sont ~onnées que par la prosodie du texte. Rigoureusement, il faudrait connaitre le latin pour chanter convenablement notre chant d'église et bien dire les neumes. Au moyen de la notation moderne, qui donne exactement la valeur relative des notes entre elles, on arrive à observer les longues et les brèves, chose très difficile pour les profanes, surtout quand ils ont à chanter plusieurs syllabes et quelquefois plusieurs mots sous une note double (assolée). Pour les initiés, les valeurs des notes (valeurs données par celles-ci et la prosodie) les intervalles, les changements de clefs, etc., ne sont point un mystère ; mais le jeune chantre, qui n' a appris que le chant obligatoirement enseigné dans les écoles, s'il ne veut pas y perdre son latin, se trouvera en pays inconnu. A ceux qui prétendent que l'a ncienne notation est né• cessaire à l'exécution du plain-chant, nous demanderons s i, pllr ~xemple, des vers de R acine écrits en angùiise, ronde ou bâtarde, ne sont pas toujours des vers de Racine et ne se lisent pas la même chose 'f Seulement, on lira plus couramment l'écriture anglaise ; tout comme l'écriture musicale apprise à l'école sera plus familière à ceux qui, dans chaque paroisse, se vouent au chant sacré. L'étude du plain-chant dans les écoles (avec notation moderne bien entendu) serait un excellent exerc:ce pour apprendre les notes et se perfectionner dans l'intonation. • Et la mesure, et la tonali té 't , T rès bien 1 ces deux choses appartiennent à la musique moderne; mais le solfège ne commence-t-il pas par la connaissance des notes et de l'intonation 'f On ferait ainsi d'une pierre deux coups, en forçant l8s élèves à mesurer la distance des notes sur la portée. Ce n'est pas connaître la ma-
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s ique que de ne savoir lire qàe le texte placé au-dess ous des cinq llgnes et des notes qu'elles portent. Concédons l'ancienne méthode aux couvents, aux séminaires, aux .personnes qui ont fait des études classiques, connaissant le latin et la prosodie. Oa a grand tort, par contre, d'exiger de nos cllantres de village la -0onnaissance des deux notations et surtout de leur demander des notions de langues mortes. Car, nous l'avons dit, rien comme la note moderne, qui doit être -0onnue de tous, ne facilitera par son indication exacte des valeurs, une exécution prosodiquement exacte. Ls chant est l'accessoire essentiel de notre beau culte -0atb0Iique. A ce point de vue ne devrait-on pas aussi donner plus de temps, de soins et d'attention à l'étude <lu plain- chant dans nos sémina_ires diocésains T Et puisque le plain-chant, même à notes carrées, sera toujours le chant de l'Eglise, rie:i n'empê ~bera MM. les 'Séminaristes qui ont dO apprendre la musique vocale au gymnase, de se perfectionner par la comparaison des deux systèmes. Plus tard dans leurs paroisses, ils deviendront l'â me du chant sacré ;· ils seront à même de l'e1seigner, de chanter à l'autel pour l'édifüation dll peuple et d'avo' r à la tribune un chant qui lui réponde dignement. N os curés sont les gardiens de nos traditions liturgi ques ; ils ne sauraient être trop vigilants, car rien ne s 'altère comme les mélodies. Cultivons donc le plain-chant en le rendant accessib le à tous e t en l'apprenant dans nos écoles. Les protestants apprennent en classe les psaumes qu' ilti chantent d ans leurs temples, et nous, catlloliques, nous ne voudrions pas apprendre nos b elles hy mnes et notre Credo ! ! L e Credo surtout devrait toujours être chanté en plainchant et par tout le peuple; c' est la plus belle des proft1ssions de foi e t elle est comprise de tous même en latin.' Si l'on demandait notre avis, nous adopterions deu x Credo, celui de la t messe royale , et celui des fêtes doub les. Ce dernier en montant la tierce m ineure d u la à l'ut naturel et en descendant un ton bien e ntier du .sol aa fa. ..........
la do-la Pa - trem
,.-._
la-fa-la sol fa-sol om-ni-po ten-tem
Notre chant d'église est beau, grave, pieux : tels de-
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vaient être les premiers accents qui sortiren_t de_ l!l poitrine du premier homme, avec la noble. s1mph01té de tout ce qui est bien senti. Cette mus1que est be_lle comme les chœurs de Sophocle qu elle accompagnait ; elle est dépouillée de tous les vains or_nements, de tou~ le faux brillant d'une partie de la musique moderne qui n'élève pas, mais énerve et effémine. L~ plai~-cbant n'est destiné qu'à la voix humaine, le roi des rnstruments parce qu'il a été créé par Diou et que tous les M. autres' ne font que l'imiter ou l'accompagner. 1
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La force physique Voici une page qui mérite d'être méditée; elle est signée d'un nom célèbre I Alexandre Dumas. Sans remonter aux Grecs et aux Romains, ces fanatiques de la forme q·ü ne comprenaient que l'homme bisn fait, beau, élégant et fort; à l'antiqui~é,. qui faisa~t des dieux d'Hercule et de Thésée, un dem1-d10u de Milon et des héros des Titans, nos sens nous suffisent pou!.' nous démontrer qu'un homme fort vaut mieux qu'un homme faible et qu'un homme be.au est préférabl~ à un homme laid, et cependant, sur vmgt hommes qui pas:sent dans la rue vous n'en verrtz pas plus de deux qui marchent comm~ un homme doit marcher, la tête haute et d'un pas ferme et sonore.. Les dix-huit autres sero.nt vofttés, frileux, malingres, étiolés, pâleq, gras, essouffles, apoplectiques, bilieux, mous, chancelants. Je_ ne parle ici que des hommes au monde et des bourgeois. Je ne parle pas des ouvriers, à qui leurs rudes labeurs donnent toujours une allure mâle et fière. D'où vient cette dégénérescence de l'homme? Elle vient de ce que, lorsqu'il était enfa~t, 01;1 n'a pas_ exercé en lui les forces qne la nature lm avait départies. En passant de l'adolescence à l'âge mûr, i~ s'est trouv:é fatigué et s'est laissé envahir par les habitudes casamères! par les charmes de la vie intérieure. Il s'est alourdi dans l'atmosphère ouatée des chambres bien closes, il s'est apesanti dans le sommeil lymphatique des alc~ves chauffées il a demandé à la flanelle la chaleur qm ne devait lui venir que du foyer d'un organisme équilibré, les muscles de la poitrine sont descendus jusqu'à l'estomac, la bile s'est mêlée au sang; le ventre a com-
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mencé à poindre ; la mauvaise graisse est venue sous le pseudonyme d'embonpoint, il a déboutonné son gilet après son diner; il a d.ormi au · coin d_e son fou; il s'est forcé de veiller par des moyens factices, tels que le café et l'eau-de-vie, il n'a pas voulu marcher, il a pris une voiture, il a eu peur du froid, il a redouté le chaud, il a eu des malaises et on l'entend à 40 ans, c'est-àdire dans la force de l'â.ge, dire une fois ou deux par semaine: , Je ne sais pas CA que j'ai aujourd'hui, je suis mal à mon aise 1 • · A partir de ce moment, l'homme dégringole, les cheveux s'éclaircissent, la bouche se ,démeuble, l'haleine se corrompt, le dos se voûte, l'estomac se révolte et l'eau de Sedlitz apparaît ; son médecin l'envoie aux Bains ; la goutte vient lui mettre sa carte au pied ou à la main et le cimetière lui montre à l'horizon le tombeau. A 50 ans, et c'est bien joli quand il va jusque là, le bon homme dort sous une table de marbre. Q lle de vérités dans ces quelques paragraphes 1 cooo§§O<oc:i
Le givre est un engrais C'est un plaisir des yeux lorsque se lève le soleil dans une belle matinée d'hiver ensoleillée que de voir le givre recouvrir de ses paillettes arbres, arbustes et buissons : ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragale ; perles et diamants ruissellent et scintillent jusqu'à ce que la chaleur relative du jour _fasse rondre et di~pa_raitre cette gracieuse fantasmagorie. Mais tout ne do~t-11 pas être utilitail·e dans la nature 'P Tout, même ce givre brillant, fugitif, enchanteur. C'est un précieux engrais ; c'est un stock de matières azotées accumulées par la prévoyance de l'ordre des choses sur las plantes et dans les forêts. Le givre contient en moyenne 7,52 milligrammes d'azote par litre. Quelle est la quantité de givre qui peut s'attacher aux arbres 'P Ou compte 1 kilogramme par mètre cube d'espace occupé par les branches. Le branchage des forêts en futaie embrasse, au bas mot, un espace de 100,000 mètres cubes à l'hectare, pouvant arrêter 100,000 kilogrammes de g ivre, lesquels repré~entent un apport de -000 grammes d'azote combiné.
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~UG-ONETTE Lé~ende valaisanne C'était le 2 juin i26i. Un radieux soleil inondait_ la. campagne, éclairant ~e ses r~yo~s de J>OUrpre les pics neigeux des hautes cimes qui ét1ncela10nt comme des prismes.: • , é d Dans le château-fort de Brignon, situe à l enlr ~ 11 vallon de Nendaz, à la limite des terres de S_avo1e et du Valais épiscopal Hugonette de Pontverre, tristement accoudée à une fe~être bardée, se livrait à de douloureuses méditations. Elle avait voulu suivre le seigneurson pèrE> ·noble Jéhan de Sailloo, commis à la garde du châte~u de Brignon: que menaçaient d'enl_ever les soldats de l'évêque de Sion en gue~re avec. Pierre de Savoie. Le valeureux seigneur venait de qmtte~ le château suivi de ses hommes d'armes, pour aller faire une reconnaissance dans les environs, ne laissant à Brignon que sa vertueuse fille Hugonette et un archer nommé Meyran, du bourg de Conthey, qui faisait le guet sur la tour crénelée du donjon. Jéhan de Ponlverre venait de s'engager dans le chemin creux qui conduit vers le Rhône, quand il fut soudainement aesailli, avec sa poignée de braves, . par les fioldats de l'évêque Landri, commandé~ par Gmllaume, seigneur d' Ayent. Le combat fut terrible, ~e _fut plus une tuerie qu'un combat, tant 1 acharnement eta1t grand de part et d'autre. La lutte dura à peine une heure. . Pendant ce temps, Je chemin creux retentit des cris de rage des combattants allant réveiller les échos du sauvage vallon, tandis que seigneurs et _sold~ts, luttant· corps à corps, roulaient dans la pous~1ère m,ondé~ de leur sang. Jamais plus sanglante équipée n eut p_our thMlre un aussi misérable coin de terre. Les pertuisanes et les hallebardes des guerriers se brisaient da~s la violence du choc et chacun de leurs coups semait la mort au milieu d'eux. Enfin la valeur dut céder sous le nombre. Bientôt il ne rest~ plus. sur !e champ _de batail(e que qu,elques chevaliers cuirassés de la suite de Guillaume d Ayent et l'invincible Pontverre qui, désarçonné, frappait dru. de son formidable Morgenstern. En vain l'héroïque dé-fenseur de Brignon chercha-t-il à soutenir plus long-
7 tempe cette lutte inégale, ses forces le trahirent et il s'aftaisea lourdement, percé de mille coups de lance. En expirant, .sa dernière pensée_av~it ét~ pour celle q_ui attendait son retour, le cœur ple10 d aogo1si1es, agenoudJée dans l'oratoire de la chapelle de Brignon, la belle et vertueuse Hugonette, dont le nom erra sur ses lèvres décolorees. Après avoir roulé les corps des soldats morts dans les eaux tumultueuses de la Printze, les débris de la troupe de Guillaume d'Ayent BA dirigèrent vers le chàteau de Brignon. L'archer qui f 1isait le guet ne fut pas peu effrayé en voyant arriver, au lieu du seigneur de Ponlverre les soldats de l'évêq11e qu'il n'eO.t pas de peine à reco~naitre à l'étendard <1u'ils faisaient flotter en poussant leurs cris de guerr~. . . . Il descendit en toute bâte à l oratoire et mit rapidement Hugonette au courant de ce qui se passait, la conjurant de le suivre et de fuir, par des chemins détournés, vers Conthey, où l'armée de Savoie devait se trouver. Mais avant que les deux malheur~ux eussent eu ~e temps de mettre leur projet à ex{ cutlon, le pont-levis était baissé et la poterne volait en éclats sous les coups redoublés des assaillants. Le fidèle archer n'eut que le temps de conduire la fille de son S<"·i ~neur dans les couloirs secrets du château, où elle devait échapper aux recherches et trouver soo salut. HugcnettE>, affolée par la peur et le chagrin de ne pas voir re venir son valeureux père dont elle devina l'épouvantable sort, s'enfonça dans les fossés ténébreux du donjon dont une issue devait se trouver vers la petite chapelle du villa_ge. quant à Meyran, il s'élat ça vers la poterne et se d1spo11a1t à en détendre courageusement l'entrée, quand il tomba, percé d'une flèche qui lui traversa le cœur. . Les assaillants, ne rencontrant plus de résistance, firent irruption dans le castel qu'ils fouillèrent de fond en comble sans y trou ver âme qui vive. Furi~ux de leur déconvenue, ils mir, nt le feu aux quatre co10s du donjon qui fut démante '. ~ et rasé. La pauvre Hugon, lte dut trouver une mort affreuse dans les soulflrrains , ù elle s'était cachée, car on n'entendit plus jamais par .er d'elle. Aujourd'hui on peut voir encore, en suivant !e sentier qui de Brignon mène à Nendaz, sur un peht rocher sans verdure, domina ut un paysage désolé, quelques pans de murs délabrée, entourant une profonde citerne
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ce sont les ruines de l'ancien château-fort de Brignon. Les vieilles gens du hameau racontent qu'à certaines heures de la nuit, quand la chouette jette dans le silence de ce sombre lieu son cri lugubre, une voix humaine, douce comme les accords d'une lyre, s'élève du fond de la citerne disant une complainte, et que c'est la voix d'Hugonette qui, perdue dans les souterrains du vieux castel, attend encore l'heure de sa délivrance.
(Liberté./
La voix: douce
SoLA.NDIEU.
(i)
Ceux qui sont doués d'une voix douce ont reç11 un grand don de la nature. Ils sont tout-puis8ants au foyer pour le bien. Un mot tendre, une parole consolante dite de cette voix flexible et harmonieuse, a bien plus de prix et d'accent, elle remue délicieusement le cœur et, dans les crises sombres de la vie, fait entrer comme un rayon dans l'âme obscurcie. Si vous êtes né avec une voix douce, gardez-la donc comme la prunelle de vos yeux; si vous avez reçll un dur organe, essayez de l'assouplir. Il faut veiller sans cesse sur sa voix, la maintenir constamment sur la ton juste et, par surcroît., on obtient un grand empire sur ses passions. Si légitime que soit votre ressentiment, si grave l'offense qu'on vous ait faite, exprimez le reproche ou votre peine d'une voix mesurée, sans âpreté. Ce merveilleux instrument ne souffre pas d'être malmené une seule fois; une parole brève, sifflinte, mordante, en voilà assez pour fausser à jamais l'organe. Veillez bien sur la voix des enfants. C'est dans les jeux qu'elle perd sa douceur, son harmonie, Ecoutez les garçons et les fillettes, au moindre mécontement de leurs camarades, c'est un grognement ou pire, peut-être, c'est une riposte sèche et cinglante comme un claquement de fouet . . , et aussi blessante. Plus tard, à la première discussion conjugale, le jeune homme ou la jeune femci; Nous trouvons dans un journal commercial le curieux article ci-dessus que nous communiquons avec plaisir à nos lecteurs. C'est une preuve que l'èducation de la voix est non seulement une question scientifique, maie surtout une question absolument pratique qui occupe bien des gens.
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me, dont la voix s'était adoucie dans les paroles d'amour, retrouver1t, ce ton ••. coupant, dont on n'oubliera plus jamais le son et qui aura, peut-être, détruit tout bonheur. Une voix douce, c'est un chant d'alouettes au foyer, c'est au cœur ce que la lumière est à l'œil : la lumière n'a-t-elle pas ses ondes et sa vibration, comme le son ! - Il n'est pas, pour la femme, de qualité plus charmante. Une bonne parole, pour avoir toute sa valeur, doit être dite d'une voix douce ou au moins affectueuse ; un reproche juste, une plainte ne pourront blesser si on ne leur donne ni un .accent de colère, ni un accent de dédain ou de mépris. , Pour mériter le renom d'une personne bien élevée, on ne manifeste aucune impatience avec les étrangers, on parle d'un ton poli, aimable, on diminue le ton de sa voix, etc. Pourquoi négliger ces ménagements au foyer t Une femme parlera avec douceur, avec tendresse à son mari, à ses enfants, si elle a des observations, d~s réprimandes à leur faire. S'il lui faut gronder, ce ser11 encore d'un accent où l'on sente l'affection sous la tristesse et l'étonnement. On surveillera également sa voix et son ton pour parler aux domestiques, à tous ceux dont on approche, et cette voix mesurée aura pouvoir sur tous. - Je n'enends pas dire que l'on doit parler d'une voix uniforme; ne supprimez aucune infl9xion, sauf celle de la colère. Il y a des voix froides et blanches qui vous font frissonner. Dans les grands mouvements de l'âme, la voix éclate, sans doute, mais qu'importe, si la douleur ou l'indignation généreuse ne lui communique pas cet accent grinçant, mauvais, qu'on s'est habitué à réprimer dès l'enfance, La voix, au reste, ne doit pas être ni trop basse ni trop élevée, ni sourde, ni aiguë. Oa pent corriger sa voix comme toute autre chose dans la personne physique. Dans la discussion, ce n'est pas la déclaration d'une -Opinion contraire à la nôtre qui blesse notre fierté, c'est le ton de dogmatisme ou de supériorité de l'adversaire, le manque de sympathie, d'appréciation, de respect pour nos propres idées, le mépris autant exprimé par le son de la voix que par les paroles. La vérité serait presque toujours acceptée, si la fermeté et la clarté du discours étaient soutenues par une
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voix douce ou au moins modérée, laquelle, autant go& les mots, témoignerait d'une certain~ cons~dé~ation pour l'interlocutenr en même temps qu elle 10d1quera1t la bonté et la m'odestie de celui qui parle. Dans ces conditions, on pourrait discuter, sans violer aucune loi de la vraie politesse, celle du cœur. · -----JeL-IA::::t::~
e os ~~:L..laa.----,
Entretien des arbres fruitiers Etant donné le sol et le climat du Valais, qui presque sur tous les points du territoire sont éminemment favorables à la culture des 11rbres fruitiers, cette 1:>ranche si importante de l'agriculture valaisanne n'a pas, ~ans nos exploitations, rurales l'importance que les cultivateurs devraient lui donner. La production fruitière pourrait devenir, sinon uni} source de richesse, du moins elle pourrait être ~o apport considérable dans l6s bénéfices de la petite et moyenne culture, à condition cependant, qu'une fols. plantés les arbres ne soient pas abandonnés à euxmêmes: sans fumul'e, sans taille, exposés qu'ils sont à être dévorés par une foule d'insectes qui trop souvent compromettent nos récoltes. Parmi les insectes qui rongent nos récoltes et que nous devons détruire en cette saison il faut citer !'Anthonome , Jp Kernies , ainFli que plusieurs chenilles (Bombyx, Chrysorrhée, Bombiyx Linnée), etc. L'anthonome est un petit insecte ayant le corps arrondi recouvert d'élytres très solides qui le protègent. On le reconnaît facilement à son bec prolongé en trompe d'éléphant; c'est à l'extrémité de cette trompe que se trouve la bouche. L'anthonome appartient à la classe des coléopt~res et à la famille des charençons. Chaque arbre nourrit une, espèce particulière. Le charançon qui s'attaque au pommier est brun avec le bord des élytres un peu plus foncé. En hiver cet insecte reste caché sous les mousses et les vieilles écorces des arbres. Au printemps, il sort de sa retraite, se répand sur les pommiers et perce de son bec, même le a fleurs encore en boutons. Dans chaque fleur il dép ose un œuf en perçant d'un trou rond le calice et la
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corolle et eDffrme son germe ao milieu des étamines au moyen de sa trompe. Une semaine après, la lanve est éclose. Le petit vor se met tout aussitôt à ronger la fleur, Pn ne respectant que le calice. Le bouton dont le cœur est rongé ne peut s'épanouir, et la fleur est perdue ainsi que le fruit en germe. Les boutons étant seulement rongés en dedans conservent leur forme et prennent en se desséchant l'as : ect d'un clou de girofll'l. La larve qui a vécu dans l'intérieur du bouton, en rongeant les étamines, est de couleur blanche, et quand le bouton rongé se détache de l'arbre, elle ne l'abandonne pas; c'est dans cette forme de berceau qu'elle se tranaforme en nymphe et, après ' une di~~ine de jou~s de sommeil, sous cette nouvelle forme, l rnsecte parfait, après avoir percé sa prisoo, fait son apparition et p~end ses ébats d'un pommier à l'autre pendant la belle sa1soo. Quand l'hiver arrive, ainsi qu'il l'a déjà été dit plus haut, les anthonomes cherchent un abri sous le~ mousses, dans les rides des écorces, sous les feuilles aéches, etc. . . . . Les charar çons qui s'attaquent au pomer, au cer1s10r, au prunier, à l'abricotier, ont à peu près les mê_mes mœurs. Cependant, quelques espèces roulent les fewlles après y avoir déposé un œuf, d'autres piquent les jeunes bourgeons, y déposent leur progéni~ure et la larve qui en résulte ronge ces bourgeons qut ne tardent pas à périr et à se détacher de l'arbre. Ce sont ces derniers que J'on désigoe vulgairement sous le no}ll de 1.isette ou coupe-bourgeon. Quel remède opposer à ces dévastateurs, à ces ro~geurs de nos arbres fruitiers, qui menacent de deve01r les maitres de nos vergers 't Le remède, la Providence dans sa sagesse l'a placé à côté du mal et nous ne savons pas en profiter. Protégeons _ces vigila~ts auxi!iaires, ces aides à l'œil perçant, qut de la pomte du Jour au coucher du soleil guettent les Insectes et leur font la chasse. Ces auxiliaires, ce sont les oiseaux, ces charmantes créatures dont chaque coup de bec nous délivre d'un ennemi. D'un autre côté, entretenons le tronc ainsi que les branches de nos arbres fruitiers, surtout de nos pommiers et de nos poiriers, dans un grand état de propreté, débarrassons-les soigneusement du bois mort, des vieilles écorces, des mousses et des lichens, et ramas-
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sons tous ces débris pour le~ brûler, Le tronc et les grosses branches ainsi nettoyés, badigeonnons-les avec un lait de chaux un peu clair, afin qu'il puisse pénétrer dans les moindres crevasses; et le jour où nous aurons des arbres bien droits, à écorce bien lisse, ne présentant ni chancres, ni crevasses, les ravageurs des fleurs auront considérablement diminué. Que nous en coûterait-il pour obtenir cela f Ri~n : il suffit de mettre de côté une bonne fois pour toutes notre insouciance, et cela en vaut la peine. . (La suite prochainement./
Le chant au point de vue de la santé Le moment vient où le chant sera considéré comme un des remèdes les plus efficaces dans les maladies de poumons au premier degré. Presque toutes les branches de la gymnastique sont mises à r_équisiti~n d'u~e manière ou d'une autre par les médecins; mais les simples et naturelles fonctions du chant n'ont pas encore reçu les louanges qui leur sont dues. Il y a quelques années, des statistiques prises en Italie ont prouvé que les chanteurs vivaient longtemps et jouissaient d'une santé particulièrement bonne, tandis que ceux qui jouaient des instruments de cuivre ne comptaient parmi eux aucun poitrinaire. Les personnes sujettes à la consomption _devraient faire des exercices vocaux faciles, quelque faible que puisse ètre leur voix. Elles obtiendraient ainsi parfois des résultats bien supérieurs à tous les soulàgements que procurent les médicaments. L'exercice vocal pris avec modération est le ~eill~ur ~ystème de, _gymnastique générale que l'on puisse 1magmer, v~ qu 11 met en jeu bien des muscles que l't)n peut difficilement se représenter en action par le simple effot de la production des sons. En conséquence, sans entrer dans ,des considérations artistiques, on peut dire avec conviction aux personnes robusteii : « Chantez pour demeurer fo~tes •, et à celles qui sont faibles : « Chantez pour devenir fortes • .
Proverbes agricoles - Si ton argent te pèse, achète des pigeons et tu le verras s'envoler.
fant -
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On connaît le temps par le vent, le père par l'enel le maitre par le valet. Le pari:i~seux seul se laisse voler. Aide-toi, le Ciel t'aidera. Le plus léger filet d'eau rapporte un quintal de
- Ne te fie pas aux serments des marchands et des mendiants. - Quand tu achèteras un cheval ou un bœuf, ouvre es yeux ou tu ouvriras ta bourse. - La propreté donne de l'éclat à l'habit grossier. - Le meilleur procès est une mauvaise affaire. - Un mauvais accommodement vaut mieux qu'un bon procès. · - P rocès et cabarets aont les ,chemins qui conduisent à la misère. - Il est bien coupable le laboureur qui pense plus à ses bêtes qu'à sa femme et qu'à ses enfants. - Ce qu'on épargne en hiver revient fort bien en hiver. - Pour s'enrichir avec la charrue, il faut en tenir soi-même les cornes. - Aiguise ta faux, ton . temps ne sera pas perdu. - Qui néglige sa ferme perd la moitié de son bien; lors d'une vente il perd l'autre moitié. - L'œil du maitre fait plus que son bras. - Le pied du maitre fertilise Je sol. - Une vache cache toute la misère. - Maître actif veut domestiqua actif, - Le travail a des racines amères, mais les fruits sont doux. - Velours et soie éteignent le feu du fover. - Le travail et l'épargne font riche valet. - Qui paie ses dettes enrichit sa bourse; qui épuise ses terres la vide. . - Qui soigne ses terres sera soigné. - Améliore ce que tu peux, n'attends pas à demain pour faire un perfectionnement. - Un quart de litre le dimanche vaut mieux qu' un demi-litre tous les jours. - Bon fourrage donne bon beurre. - L'étrille et la litière font plus de bien que le foin.
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Recettes et conseils utiles L'ea.u a.ux volailles. - Les écrivains qui s'occupent de cette matière croient que beaucoup de maladies de la volaille proviennent de la négli_genc~. apportée à_le~r approvisionnement d'eau. J a crois qu 11 en est ainsi pour la plupart des cas du choléra des poules. Un auteur a essayé d'établir que les volailles atteintes de maladies contagieuses les transmettaient aux su• jets qui faisaient usage après eux de la ~ème boiss~n ; il n'est toutefois pas prouvé que cel~ soit la prem1e~e cause de la contagion, et cela semble improbable; mais il est vraisemblable que l'état vicié de l'eau absorbée est le point de départ de ces maladies. L'omission de fournir aux volailles de l'eau potable est l'une des pires cruautés que l'on puisse faire subir à ces animaux. C'est une négligence qui ne saurait manquer d' empê(}her Je succès de l'élevage des volailles, qu~ tend à diminuer et en compromet les intérêts. Caux qui se laisseraient aller à prétendre que ce point est sans importance devront être considérés comme n'ayant au cune connaissance de la question et pourront ètre classés avec les personnes négligentes qui laissent leurs volailles s'abreuver de· l'eau qui tomb3 du ciel._ . Tout éleveur doit prendre, entre autres s01ns, celui d'approvisionner constamment sa basse-cour d' une quan• tité suffiiante d'eau pure; il n'aura pas à regretter que sas volailles ne lui apportent pas leur maximum d'éco · nomie et de profit. . Liaueur de ea.ca.o . - Oa donne la recette s •u vante comme excellente : Prenez 50 gr. de très bonne poudre de cacao dégraissée, 3 gr. de cannelle de Ceylan et 1 gr. de vanille, faites infuser le tout dans 250 gr. d'as· prit de vin à 90 Û[O et en autant d'eau distillée et cela pendant huit jours, en agitant . souvent, puis ~ltrez, enfin ajoutez 400 grammes de sirop de sucre bomllant, ce qui fait perdre à la liqueur ce goût fort d'alcool et la fait déposer plus vi te. L1 quantité de sucre à employer pour le sirop peu t varier selon le goftt de chacun . Moyeu de faire oasser la m a.uva.ise odeur d'ane chambre. - On plac9 au milleu de la cha mbre un vase en métal avec des braises s ur lesquell es on répand quelques cueillerées de café en poudre fraichement moulu, puis on ferme bien toutes les fonê Lres et la porte ouverte en sortant. Après quelques miuutes, on rentre
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,en laissant la porte ouverte derrière soi, on ouvre les fenêtres aussi longtemps qu'il le faut pour faire dispa.raître toute vapeur de charbon. Fleurs coupées en cha.mbre. - Pour conserver la fraicheur d~s fleurs coupées, il importe de les cueillir de bon. matrn, de ne ~as prendre celles qui sont trop épanouies et de leur laisser la queue aussi longue que possible. ~i l'on ~e peut pas couper la queue à la longueur désirable, Il faut alors disposer ses fleurs en bouquet dans une assiette avec du sable humide. Alimentation des vaches laitières. - L9s rutab11.gas sont des racines très estimées dans l'alimentation des vaches laitières, ils sont plus nutritifs que la b9tlerave fourragè_re, il faut les donner crus après avoir passé an coupe-ramnes. _Pour obtenir un bon rationnement avec du rutabaga. ahme~t renfermant beaucoup d'eau, il faut y a<:1socier un aliment concentré et sec ; vous y réussirez parfaitement avec votre farii:i,e de maï i, · P.>ur l'emploi, vous .saupoudrez chaque ration de rutabaga avec votre farine de maïi, cette farine ne nuira aucunemem au bon goût du beurre. Vous pouvez également en donner aux veaux et aux jeunes bêtes. Voici une ration dans laquelle entrent rutabaga et maïs, pour oOO kilogrammes : Rutabaga • • . . . . . . 20 kil. } Farine maïi • , . . . • . 2 > Foin prés. • . , . , . . 5 > pour 3 repas Tourteaux arachide décortiqué 1 > journaliers Paille avoine . . , • • . 5 > Contre le rhume . - Voici ce qui est extrêmement -sérieux. et digne d'attention : un remède efficace contre le rhume de cerveau: Dans une publication toute récente, M. Onimus une des célébrités médicales du littoral de la Méditer:anée affirme que < de tous les moyens pour guérir le rhum~ de _c~1·veau, auc~n ne vaut l'emploi du jus de citron • • Vo1c1 comment li faut s'en servir : O o mat dans une cuiller, ou mieux dans le creux de s a main, Je jus de citron pur, et on le renifle. Il faut <}Ue le ju_s d~ citron vienne j usque dans l'arrière-gorge. Au premier mstant, on éprouve une sensation assez vive à la partie supérieure des fosses nasales, C'est ce qu'il faut I On éternue une ou deux fois, on se mouche fortement et . .• l'on redouble séance tenante.
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Il paraît avéré que le rhume de cerveau ne résiste pas à deux séances de reniflement, Tuyaux en caoutchouc. - L'humidité n'est pas nuisible aux tuyaux en caoutchouc. Il n'en est pas de même du froid et de la gelée ; voilà pourquoi il est à recommander de remiser ces tuyaux pour l'hiver dans des caves ou des locaux où ils seraient à l'abri de Ja gelée. En liant les coutures et les crevasses avec un fil pas trop mince, on empêche les ruptures et les brisures et on consolide le tuyau. On traitera de la même manière les tuyaux en caoutchouc avec àme de chanvre. Vitres opaques. - Pour rendre une vitre opaque, on fait dissoudre une poignée de sel de cuisine dans 118 litre de bière blanche, et on enduit de cette solution le côté extérieur de la vitre au moyen d'un pinceau, de façon à obtenir une couche ulliforme. Cet enduit peut s'enlever facilement en lavant à l'eau chaude.
Pensées * Pour avoir transformé jadis la femme païenne ~ pour avoir fait de l'élégante, de la brillante Athénienne une sœur de charité, il a fallu, n'est-ce pas, une force, une puissance surnaturelles 'P Eh bien I pour avoir fait tomber l'ouvrier au rang de démolisseur, il a fallu aussi une intervention plus que naturelle. C'est l'œuvre de l'antique ennemi, c'est l'œuvre de celui qui fut homicide dès le commencement. Cardinal MERMJLLOD. * Je regrette que l'ingénieux auteur dramatique qui a introduit sur la scène avec beaucoup de succès, m'assure-t-on, les • faux bonshommes •, n'y ait pas fait. pour le redressement des mœurs publiques, une place 1: aux faux grands hommes •. C'est par centaines que nous élevons, à côté des • vrais ,, des statues. Général TROCHU. Tous les incrédules ne doivent pas être comptés au nombre des • libres esprits ,, Il :en est beaucoup !qui sont affranchis de toute croyance par leur appétit plus que par leurs raisonnements. VACHEROT, Ne suivez pas la foule pour faire le mal; et quand il s'agit de prononcer un jugement, ne vous inquiétez pas du nombre, cherchez seulement la vérité. Mo1sE.
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XVI• • ANNEE
SION 5 Février 1891
L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQ UE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA
SOCIETE lALAIS.\N~E D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE . parait chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prb d 'abonnement pour la 8a1H e, 2 rr. 30. IJnlon po•tale 3 rr. Anaonee•, prfa 20 cent, la ligne oi, ,on e,pace. Toul ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droil à une annonci> ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.
SOMMA I RE : La dévotion au Sacré·Cœur et l'éducation {suit e). - L'enseignement du catéchisme (stet'te}. - Des passions et de leur importance morale. - L'attitude du maître à l'école {suite et fin}. - La b otanique. - Guerre au patois (suite et fin). - La comptabilité agricole. - Partie pratique. ( Calcul oral). - Supplément.
Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1.. secrétaire au Département
de l'lnslruclion publique, à Sion.
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