No 03 l'Ecole primaire, 1er Janvier 1900

Page 1

l'WUIIIUI U

-

xrxr

8 -

veut dire, aveo Unè saveur particulière. Aussi déplaira-t-il peut-être aux lecteurs qui prisent avant tout, dans les livres, le bel arrangement des idées et des phrases, c'est-à-dire, après tout, la grammaire et la rhétorique, Mais en revanche, comme il réjouira ceux qui aiment la franchise de l'observation, la vérité dans la peinture des milieux, l'émotion sincère du conteur l M. Louis Courthion eat un vrai montagnard, qui est un beau jour c descendu • vers les lettres. Ayant vécu dans les grandes villes, il a acquis, si l'on peut dire, les points de comparaison nécessaires à son art. Il est demeuré un Valaisan un , B!lgnard , convaincu, plein dt1 tendresse pour ses vallées, pour la forte et brave race qui les cultive et dont il sait les grandes vertus et les petits travers. De là, ee mélange d'attendrisment et d'humour qui fait la variété de ses récits ; il raille et il aime, il plaisante et il admire, il connaît et il comprend. c Nous autres gens d'en bas, quelque épris que nous soyons des montagne", et si même nous y passons fréquemment nos vacances, nous avons bien de la peine à nous initier aux détails des mœurs, si pittoresques, des montagnards; nous en avons plus encore à pénétrer leur sensibilité, leur imagination à nous représenter exactement leur 'façon de concevoir ou de goûter la vie. Pour M. Courthion, ce ne sont pas là des difficultés. Il regarde sans le moindre effort jusqu'au fond de l'âme montagnarde; et il nous la montre avec une sincérité qui vaut mieux que l'adresse. En réalité, chacun de ces morceaux mérite d'être signalé, car chacun a sa couleur, son sens et sa portée; et l'ensemble forme un tableau de la vie valaisanne des mieux réussis, très pittoresque, rempli de touches. imprévues , qui ne peut manquer d~ plaire aux ad· mirateurs de ce merveilleux pays. , Pour moi, j'ai passé avec ces récits des heures excellentes. A chaque page, je retrouve un s~uffle de_ l'air. frais ~e nos Alpes, ou 10 croyais voir surgir

quelqu'une de ces figures qu'on rencontre dans les hauts pâturages et qui complètent si bieo le paysage. Ou bien, il me semblait causer avec un de ces guides qui sont presque toujours à leur façon - laquelle en vaut bien d'autres 1 - des philosophes , des poètes, des âmes pleines de sagesse et de bonté . Eo sorte que je suis très heureux d'en remercier ici l'auteur, et de souhaiter à son livre bonne chance à travers le moode, b on accueil auprès des amis de oos Alpes et de son Valais! Paris, 7 novembre 1899. E douard RoD .

-o-

()alendrlers de 1.900 · Il sont déjà nombreux ceux qui se recommandent à l'attention det, lecteurs ou des personnes qui se prennent à poser un instaot devant les vitrines des libraires. Mais dans la quantité il en est qui attirent plus particulièrement le regard, et parmi ceux-ci l'on peut raogAr sans hésiter les beaux caleodriers à .,ffeuiller édités par le Comptoir de pho totypie de Neuchâtel si avaotageu@ement connu par ses remarquables travaux. C'est ainsi que cette excellente maison vient de publier deux éphémérides illustrés, intitulés l'un Calendrier-panorama de l' Univers et l'autre, .Calendrier natiùnal suisse. Le premier nous apporte 365 vues photographiques inédites de diverses parties du monde, pendant:que le second fait défiler à nos yeux, en un véritable kaléidoscope, autant <~e paysages suisses. - Le pdx de ces magnifiques calendriers n'est que de 1 fr. 90 pour la Suisse, port compris, et 2 fr . 50 pour tous les paya faisant partie de l'Union postale. lnstructif, intéressant, ainsi peut se résumer le mérite des deux éphémérides objet de cette notice

-

•*•

••

a

VARIETES

Doux étudiants ee rencontrent rue de Lansanne. - Eh bien I et ton examen ! - J 'ai doublé le cap de l'écrit ; il me reste à doubler le cap...oral.

année

UOl llllllVti

u Q'lJ'lltiJJlallUIJ

N° 3

·'1s'°99ÏÏ900

REVUE PEDAGOGIQUE P UBLIÉ E SOUS L ES AUSP ICE S D E L A !, _ ·.,. ·-:2.. , ., ~-::,.......

.

SOCIETE VALAISANNE D'E DUCATION L'Ecole primaire donne au moin~ 12 livraisons de l G pages ch acune, non compris la co uverture, et autant <le suppléments de 8 p::iges penùant le cours scolaire. Pri.rc rl' abonnement: Suï sse fi'. 2.~0 Union JlOstal e fr. :l Tout cc qui concerne la p ublicCltion doit ~t rc ctdressé èt l'éditeur, M, P P I GN A T, 1° 1' sccrét ctirc èt !"Instruction publique, ,'t Sion.


2 devoir publier ci-après la liste des cla~siques en usage dans nos écoles et qu ·or: peut se procurer aux p~ix indiqués_ au

Sommaire: L'Ecole pdmaire, organe cle la Société valaisanne â' éducation.

Dépôt cantonal des livres scolatres, maison Gabioud, Sion. 1. Religion Fr. 0.40 Catéchisme du diocèse Histoire saiote, N° 1, par S. M. » 0.35 » 0.50 Histoire sainte N° 2 S. M. 0.70 Bible illustrée de Bourquard » 0.f>O Histoire de l'Eglise S. :M.

Voici le sommaire du N° 3 du 1cr janvier (supplément à part): Jésus-Christ, modèle de l'éducatenr (suite). - Du compte que l'instituteur aura à rendre à Dieu. -- 1e1' effet rlu zèle

))

cle l'instituteur. - L'instituleu'.' doit 2. Langtw [aire pratiquer le bien à ses élèves. 0.40 Méthode de lecture S. M. L'instituteur cloit étudier chacun de Collection de tableaux corres ses élrlves. -- Le lieu des étucles, la, pondant à la dite méthode 7.(cart.) famille et l'école. - La politesse. ~ 0.50 Une leçon sur le verbe et la proposi- 1 Ami de !'Enfance Grammaire Larive, année prép. » 0.45 tion. - Du clevoir de la correction . - [ O./i5 » » 1re année Economie domestique. - Parlie pra0.90 » 2me année O.G5 rlu Valais tique (problèmes donnés aux examens 1 1. des recrues 1899). Style el ortho- Guyau, 1re année Méthode analytique de style, par graphe. - Récitation. le F. P. divisée comme suit : · ))

))

-----··

Chronique et avis scolaires Po1·t1·ait ,le JI. Hopfne1· Contrairement à notre attente, ce N° ne peut encore apporter le portrait promis du regretté directeur de l'école normale, les ateliers spéciaux pour ce genre de travail étant très surchargés vers la fin et au commencement d'une année. Nous espérons dès lors que suite pourra être donnée à notre projet pour le fat1cicule du 15 janvier. -u-

Nouveau J,a1•ousse illusti·é Au sujet de cette utile et intéressante nouveauté nous appelons l'attention de nos lectedrs sur le supplément y relatif joint à la présente livraison. -0-

Liste ,les Iin•es tl'école Pour la gouverne du personnel enseignant, des administrations communales et des commissions scolaires, nous croyon~

J

1

Année préparatoire, 1 rc année, 2mc année, chaq. vol. Nouveau Didionnaire Larousse

»

O.\H\

»

2.50

,,

0.30 0.90 0. 80 0.25

2. -

(1224 p.)

Dictionnaire complet (1464 p.)

Géographie et hisloire Eléments tle géographie Abrégé d'histoire de la Suisse Carte du Valais . Carte de la Suisse, pap. écol. )> » >> sur toile

» »

0.50

Arithmétique Arithmétique du commençant Eléments d'arithmétique

»

0.60 0.80

»

0.8G

»

Chant Recueil pour l'école et la famille (épuisé) - nouvelle édition sous presse Wolf. Choix de cantiques

Préparation au recnûement Le Jeune Citoyen Carte de la Suisse (muette et écrite)

»

1.-

»

0.80

Livres clu maitre (cli vers) Larive, année préparatoire Fr. ,, l re année » » 2me année » » Guyau, 1,·e année Méthode analytique de style (le livre du mafüe pour » chaque cours) Solutions d'arithmétique >> Heinrich, cours de dictées ,, Heinrich, calcul oral (méthode) » Rapet, cours d'études Leçons de choses avec 600 grav. » >)

Matériel divers

1.-1.30

2.2.-

2.70 1.25

2.20 1.30

4.1.-

étant à peu près épuisés, une nouvelle édition, actuellement sous presse, paraîtra prochainement. Bien que ce classique soit apprécié, (il se trouve, comme notre Recueil cle chants, introduit à cette heure dans de nombreuses écoles du dehors), le Département cantonal de !'Instruction publique, soucieux de doter nos classes de livres répondant toujours mieux à leurs besoins, a fait soumettre les Eléments d'arithmétique à une revision minutieuse par des hommes des plus qualifiés à tous égards. C'est ai nsi que l'ouvrage sera divisé en deux volumes, l'un pour les commençants, et l'autre pour les élèves des degrés intermédiaire et supérieur. La partie théorique, de même que la partie pratiqU,e a été l'objet d'une refonte considérable, et l'ouvrage en ressortira, pensons-nous, d'autant meilleur qu 'un nombre beaucoup plus grand de vignettes et figures distinguera l'édition annoncée de celle encore en usa;;e. Notre personnel enseignant aœueillera sans doute avec bonheur la nouvelle de cette heureuse transformation.

Tableaux d'honneur (le cent) » 0.80 Témoignages de satisfaction (id.) » 0.50 Livret scolaire » 0.05 Registre scolaire (il· en existe de trois formats suivant l'im» portance des écoles) Tableau du système mét,rique , ... 9.Tableau des oiseaux utiles » G. Le dépôt cantonal des livres d'école restreint ses expéditions de ceux-ci au Valais seulement, attendu qu'il n'a été créé et n'existe que pour pourvoir les écoles du canton d'ouvra,,es et de ma-0-tériel dans les meilleui~s conditions :;:'OSsibles. II ne réalise ainsi aucun Ecole <l'agriculture d'Ecône. Les élèves d'Ecône ont subi dernièrebénéfice et fournit au prix de 1·evient. Cela étant, le dépôt ne fait pas d'en- , ment d'une mani·ère très satisfaisante les vois hors tlu canton. Pour l'un ou l' au- examens de clôture. Voici leur rang d'après le nombre des tre classique, comme le Recueil de chants et les Eléments cl' arithmétique, notes qu'ils ont méritées aux examens par exemple, - dont un certain nombre et dans le cours de l'année scolaire : Cours supérieur : d'exemplaires sont utilisés chaque an1. Prix d'honneur et diplôme: née dans un certain nombre d'écoles d'autres cantons, - c'est l'ancien éditeur Philomen Carruzzo, de Chamoson. ries dits ouvrages qui en effectue l'ex2. Jean Maurer, de Loèche-Ville. pédition, en vertu d'une clause insérée 3. Jules Bornet, de Nenrlaz. 4. Maurice Praz, de Nendaz. dans une convention spéciale avec l'État du Valais. - .Nous croyons devoir don5. Albert Roch, de Collombey. ner ces explications et renseignements Cours inférieur: pour la gouverne tant des t:lients du 1. Oscar Rossier, de Cbippis. canton que de ceux d'ailleurs. 2. Lonis Coutaz, de Massongex. * 3. Alfred Felley, de Bagnes. * ~os Elé,nents (l'al'ithmétitJtte 4. Henri Frély1 de Çhippis ,


SION, Ier Janvier 5. Marcelin Zufferey, de Cllippis.

u. Théophile Farquet, de Cbamoson. 7. Joseph Voutaz, de Sembrancher._

S. 9. 10. 11.

Marius Arlettaz, de Martigny-Bourg. Victor Bioley, de St-Maurice. Maurice Baillifard, de Bagnes. Louis Rabaud, de Revereu \az. -o-

(;a~·tes 1,ostales. .\ l'approche des jo1u·s ÜL" fiu ù';1u11<-c, 11endant le::;qnels n u g-i-nuù uomu1·(· de <·ni-te:-; de ,-œnx et félicitations so1ll<'Xpécliée:,; par la. poste, il est on de 1·appf'.ler que les adjoncti.ous de· cinq n10fa pon r félicitations, souhait:-;, 1·cmenie111Pnts. complinwuts <le condolém1ee ou a11t 1·es formuh~s de politesse, HL' :,;out ad11lÎHPH ù la htxe de,; impl'imé~, qu<:.' ponr les ca1·tes de Yisi1e ,;eulPllll'lll. -~ iusi, ton les le:,; cai·tes post;ile:,; ill 11sti-ée:,;, affranchie:,; ,'t la tnxL· des im1n·irnés, c'est-ù-di1··e de ~ cen timt•s ponr la l--u isse et G <.:Pnt. lH>m· l'(,t 1,rngt•1·, pol't au t dPs aunota.tious dt> 1:P gl'lll'l'_. Il<.'~·· 1·a iP1it pas admiSl'S au trauspol'I t tornlwntiPut clans le:,; 1·ebnt:,;. Po11 t Î'tn' L'XJ)Prl Ï\'.'Ps, ('l"S <·,u·tps doi · \'L•ut Nt·e affralH·hie:,; fü• G cent. pom la ~ui:;t-"l' l't ,le 10 cent. lJOlll' l'C-tranµ:Pr . Le~ PX] H.'dite1n:-1 de u• g;em-e dt~ ta ries fenmt biPu rlt> p1·0nrlrL· 110 lt" tl0,n·en:,;eiguements t:i-dessus. 0

(

~~~~~-· -~·~~-

Réflexions de fin d'année L'année a fui comme s'enfuit un rêve, En effeuillant bien des illusions; Mais cet espoir qui console et relève Nous a souri de ses pâles rayons.

A la fio de cette année, DOUR pouvons bi1m répéter, avec l'aimable poè!e, c~s paroles qui expriment si bien let- sent1mPnls d'un cœt1r chrétien. Oui, l'année a fui comme s'enfuit un rêve, Ali~ s'fln est allée rPjoi'ldrA ses dllvaocières dans le sombre chao~. Elle Pst pasaéA, et biPntôt il ne restera d'elle qu'uo bien faible

1899/1900

souvenir. Elle s'en est allée, la pauvre année Où va toute chose Où va la feuille de rose Et la fouille de laurier.

, L'année est brève, le temps est court > a dit le poète, et cep9ndant que de vides se sont produits parmi nous depuis que 1899 a inauguré soo règne éphémèr11. Hélas I l'implacable faucheuse frappe touJours au' hasar~ dans la f?ule, sans s'inquiéter des affections humames. Accordons aux morts l'obole de quolques prières, puis, malgré nos douleurs et nos amerlum1:1s, considérons-nous heureux si, pendant l'année qui fiait, nous avons été jugés dignes de faire quelque bien. - Pendant ces belles f~tes de Noël , da Nouvrl-An et des Rots, retrempoos-oous dans n?tre vie inti'?~• ravivons ootre enthousiasme refro1d1, allons près de la crèche de l'EnfaotDieu et demaffdons y cette force qui fait les hommes vaillants et qui nous aide à suivre jusqu'au bout, sans défaillir, le pénible seotfer de la vie. Qu'elles sont douces et ~ouchaotea efls fêtes. pour qui sait les eomrendre 1 Comme elles nous compAnsent bien du vent et de la froidure. Rien n'est plus pittoresque que ces longues files _de flambeaux se dirigeant, par une f1·?1de ouit d'hiver, vers l'église paroissiale. Du fond de ma retraite, il me semble entendre nos bons paysans secouer leurs gros souliers chargés de neige, ea rf>venant de la messe de miomt. Q,ie da poé11ie daos ces belles fê tes ch rétiennes! ... Profitons tous de cet arrêt apparent dans la course du ti,mp?, pour remuer quPlque peu la brassée déjà considérable de nos sou veoiril. Ref uson •, par la pensée, cette lente ascension dans l'éche~le de la vie, et, parvenus à la hauteur où nous nous lrouvoos, jetonR un regarJ circulaire autour de nous. Nous éprouverons alors ce doux contentflment que procure toujours la coosdence du tlevoir fidèlement ·accompli, de ces sen~

ORGANE DE LA

SOCIET'E V.ALAI8Alil'E D'JIDUCATION

Au seuil de l'année sainte

1900 .Nos meilleurs vœux à tous nos leeteurs et leetriees

L'acceptation du présent N° engageant nos souscripteurs pour tout le cours scolaire 1899-1900, nous prendrons en remboursement , pour la plupart au moins d'entr'enx, le prix de l'abonnement avant on après l'ex-. pédition des N°8 4: et 5. Il serait ainsi trop tard de notifier son refus en laissant impayée la carte de remboursement qui sera mise en circulation dans ce but.

JÉSUS-CHRIST L'Evangile nous montre Jésus-Christ, sa mission à. peine commen<.:ée, parcourant la Judée, et porté par la charité à la reche1·che de toutes les faiblesses. Dans la famille, il ne trouve pas l'enfance à la hauteur où la dignité du faible et la voix du sang eussent dù la § 1. -

ma.intenir. Les loi~ contenaient contre elle des dispositio1J1S cruelles. <( Penda.nt quarante siècles, l'enfant, sur la terre, ne fut pas seulement l'objet du mépr is des sages et de l'inso,u.ciance des légii;,.lateurs, mais la victime des mœurs les plus viles. C' était dP toutes1 parts un horrible empressement pour les veudre, les exposer, les prostitu er, les tuer. >> Et ces loi s impitoyabl es, nous les ttouYons à Sparte, à Athène.s, à Rome, reproduites sans émotion, ou même approuvées par des philosophes, Plutarque, Sénèque. L'enfant devra les connaitre •UJl jonr, afin de mieux comprendre ce qu'il doit à son maître par excellence. Ici, laisson s parler Mgr Dupanloup ; ses belles pages ont une place nécessaire dans tout livre écrit pour la jeunesse. § 2. -Après avoir exposé, en des t ermes pleins d'une tristesse navrante, les lois q ne nous venons de rappeler, il ajoute:


34 << Mais il y eut un jour meilleur dans l'hist oire de l'humanité !» << Quelle est tout-à-coup cet t1> ,oix qni se fait entendre?» « Laissez venir à. moi les petits enfants, car le royaume des cien,x lenr appartient.» >> Vous les tuez, vous les exposez, vous les prostituiez. Laissez-les venir à. moi. Je s uis leur Père et leur Dieu. Ne 1·epoussez plus dans la mort ces êtres charmants, ces âmes immortelles qu e j 'ai faites à. mon image et à ma ressemblance ... >> Tell es furent, telles sonl enc.;ore les tendres e t sublimes paroles par lesquelles le monde enti er et tout le genre humain, renversé de fond en comble dans la dépravation la plus abominable, ont été refaits, rassainis, illuminés. Voilà. comment les entrailles et le cœur de l'homme furent régénéri'>s !... Et désormais, dans le ciel comme sur la tene, Jésus fut l'ami et le refuge de l'enfance. » Il faut le dire toutefois: la parole du Sau veur tro uva que lq,u,e part ici-bas un point d'appui. Il se l'était réservé: c'était le cœur des mères ... Dieu n'aYait pas permis que ce qu'il avait fa.it de plus noble, de plus pur, de plus sacré sur la t el"re, qu,e le cœur maternel périt, et disparût tout à fa..it dans ce grflnd naufrage de toutes les vertus humaines! Les mères comprirent tout d'a. bord: J ésus-Christ; lenr ùme ne s'y trorupa pa,s, et lorsqu'elles ent endaient oette voix qui disait : << Laissez venir à. moi les petits enfant s; le ro~aume ùe-s cieux leur appartient, » elles a.ccour nrent. » Et à. dater de ce jour, de cette parole, c.; e qui est ravissant dans l'Enmgi le, c'est de ïoir comment :Xotre-Seignem- n,p fait plus un pas sur la terre sans être entouré des petits enfants et de leurs mères. » Aïec cet instinct infaillible cl-Li.

35 cœur qui devine ramour où il est, ces pauvres femmes venaient à Jésus. Christ pleines de confiance, et lui aine. na.ient leurs petits enfants. Portant lei; uns snr leur sein, entre leurs bras, tenant les antres par la main, elles le suppli a ient de vouloir bien les toucher, les bénir, leu.1· jmpo·ser les mains, et prier Rur eux. » Kotl'e Seigneur se lai ssait donc enYironner va.r tous ces petits, et s'approchant d'eux lui-même, il les regar. dait avec un ineffable amour, leur faisait de douces c.;a.r esses, mettait sa rnain sur ces têtes innocentes, <=:t priait s ur eux, comme leu.rs mères le lui avaient demandé. H ;\fais ce qui est charmant à. ïoir, c'est que non-seulement les mères, ma.is les enfants se sentaient attirés à Notre ~eigneur, compl"enaient la confiance ùe leur.s mères, et se montraient plus confiant s en core. ii La vérité est que, soit le doux r(•. gard de ses yeux, soit le sourire de ses lèYres, soit les paroles affectueuses qui sortaient de sa bouche et de son eœur, il y avait pou.r eux en :Notre-Seigneur je ne sais quel charme, et c'est pourquo·i on les rencontre san s (;esse sur i,;p~ vas dans l 'Eïangile, lorsqu'il parC'O\I· rait les villes et les bourgades de la Judée. i>Ce qui est triste à dire, c'est que les disciples de Jésus-Christ ne comprü·ent 1·ien d'abord à ces grandes choses, à ce céleste amour ponr l'enfance ; et , s'irritant de tout cela, ils accueillaiént dut·emeilt ces petits enfants et Jeurs m?-res, et a llaient j,u.squ'à les chassel" U.ï<'C menace. n Mais ce qui est l'emarquable nussi, c'est que Not re-Seigneur, toujours si bon et si indulgent, semble oublier i<·i sa doneeur et s'indigne contre ses disciples; et i'I. la yue de ces cœurs sans tendresse encore pour de· si aimables créatures, il leue dit, avec le sentiment

profond qui avait ému, son âme: « Lafaqui sortaient de sa bouche et de son sez donc approchel' ces petits enfants • h , 0œur.>> Ayons pour l'enfance ces puiset ne les empec ez pas de venir à moi· car, ajoutait -il, non seulement le royau'. san ces d'entrainemen t; elle viendra à me des cieux leur appartient, mais il nous et s'att ardera à nos pas. Elle verne sera jamais donné qu'à ceux qui leur ra en nou,s un père. Si l'on veut noms ressemblent. » ,,Alors, appelant un petit enfant, il le l'enlever pour la soumettre à une, trisplace près de lui au mili eu de ses disci- te direction, nous éprouverons la. sainples étonnés; puis, après l'avoir em- te émotion que les disciples causaient brassé tendrement, il le leur montre et à J ésus-Christ, lorsqu'ils s'éloignaient leur dit: << Si vous ne devenez semblable de lui. à ce petit enfant, si vous n e recevez pas N o,u s confierons afors les enfan ts à le royaume de Dieu comme un enfant, leurs mères -et nous imiterons encore sicnt vuer, comme un tout petit enfant siwt va1'Vulus, vous n'entrerez pas dan~ Jésus-Christ. Au pied d·u, Calvaire, il Je royaume de Dieu, car J.e royaume des leur recommanda de r éserver ponr eux cieux n'est que pour ceux q,u,i leur res- leurs pleurs les plus émus. Ce fut tom i:iemblent. i> i> Nous ret1•ouvons ces petits enfants me son adie u :'t l'Pnfa.nce. E n la quitdeux fois dans le désel't avec Jésus.- tant, il cherchait pour elle ce qu'il :r a Christ: lors de la multiplication des de meilleur, et il n e put la plaeer mieux pains, puis à Jénisalem, lorsque :N"otre- q·u.e sous une larme de mère. ImitonsSeigneur y fit son entrée triomphante le. et jusque dans le temple où ils lui § 4. Voilà. dix-huit siècles que Jésuschantaient H osa1111a,, et enfin a u, Calvaire a.Yec leurs mè1·es, lorsque le Sau- Uhrist a appris au monde comment il veur dit à celles-ci de pleurer, non sm· faut aimer l'enfance et se donner à ellni, mais sur leurs pauvres enfants.i> le; dix-huit siècles qu'il a ouvert sur S 3. On s'attarde à. lire ces pages. la· terre ce cou1·ant si riche de la cha.\Jais que n'y trouve-t-on pas? 1. Un rité où ne cesse d'aller s'inspirer le nwu,v.em ent de l'humanité, qui wm- cœur des mères, et où se ravivent cons. mence avec les mères. Il les entraine, tamment les dévouements qui vont à ell es et leurs enfants, vers Jésus-Christ el le chaque jou.r, au sein de l'Eglise et et ses enseignements. E n des jours dans les classes, avec leurs pensées, troublés, des doctrines malheureuses le urs sentiment s, lenr vie tout entière. voudron t l' arrêter. Mais elles seront Et ne cessons pas non plus de prenbalayées) et les mères et les enfan'ts, dre J ésus-Christ pour notre guide, d 'ales voyant disparaître, n.ffirmeront voi r son image, non seulement sons avec plus de force leur amour pour Jé- nos rega.1.·ds, mais dans notre cœur, et sus-Christ et sa doctrine. 2. Rema1·- de l'implanter dans ce.lui de nos enquez aussi ce qui attirait à lui l'enfanfants. En le contemplant, nons lirons ce, <:e qui la c.;aptivait et la charmait : une page de pédagogie toujo•u,rs émou«le doux regat·d de ses yeux, le sourire ïante, et nons comprendrons mieux la de ses lèvres, J.es paroles, affectueuses sollicitûde et l'affection qu'il faut


37

36

avoir pour l'enfance. Nous savons comment le Seigneur l':ûmait, recueillons ses enseignements et étudions ses procédés. (A suivre.)

Du compte que l'instituteur aura à rendre à Dieu Vous êtes les coopérateurs de Dien dans sa culture, dit saint Paul , et le,g âmes des enfants que vous instruisez sont le champ qu'i l <'ultive par ,ous, puisque c'est lui qui Yous a cha1:gés du ministère q ne vous exercez. Quand donc vous varaîtrez devant le t ribunal de Jést1s-Christ, vous rendt·ez compte vous-même à Dieu de ce que vous aurez fait comme ministre de Dieu, et comme étant, i\ l'égard des <>nfants,, dispf>nsateur de ses mystères. ,Jésus-Christ, étant alors établi votre juge par son Père, vous dira, comme le ma'ître dont il est parlé dans l'Evangile à son économe: Rendez-moi compte de votre administration. Ce sera alors que le regard du souverain Juge pénètrera dans votre cœur, et qu'il examinera si vous aurez ét é fidèle économe des biens qu'il ,ous avait donnés pour les employer à son service. On verra clairement en ce jour le bon ou le mauvais usage que vous en a urez faü, parce que, dit JésusChrist, << il n'y a rien de caehé qui ne doive être découvert, ni rien de secret qni ne doive être rendu public». 8i vous voulez empêcher qu.e le compte que vous devez rendre à Dieu ne grossisse à chaque moment, rendez-le tous les jours à vous-même, ,examinant deva.nt Dieu, quelle est la conduite que

vous tenez dans votre emploi et si vous n 'y manquez ù. rien de ce qui concerne votre devoir. Découvrez clairement à vos pl'opres yeux votre situation réelle, f>i vous condamnant avec exactitude sui- tou s vos m anq uements, exJJiez-les sans vous épargner ,afin que, quand Jésus-Christ viendra vous juger, vous p uissiez soutenir son jugement sans trop de frayeur, a.ttendu qu 'il ne trouvera r ien à condamner en vous que n'ayez déjà puni vous-m{lme, et que vous a ute1, ainsi devancé son jugement. Pour que votre examen soit complet, il faut qu'il s'étende, n on seulement à tout ce qui regarde votre personne, mais aussi aux grâces et aux talents que vous a.vez reç-us de Dieu pour vous, bien acquitter de votre ministère. C'est Jésus-Cht'ist lui-même qui vous en a cliargé, en vous faisant le gardien et le conducteur de3 eufaut s, qui lui avpartiennen t i\ un double titre: car il s'est acq uis, sur eux le droit de père non seulement par la c1'éation majs aussi par le saint Baptême, en vertu duquel ils ltù sont tous consacrés. B. de la Salle.

-···

Jer effet du zèle de l'instituteur Une des marques et l'un des effets du zèle qu'on a pour le bien et pour le salut des ftmes, c'est de reprendre et de corriger ceu;x dont on a la conduife lorsqu'Hs tombent dans q uelque faute. C'est en quoi Jésus-Christ a souven t fait paraître son zèle à l'égard des J uifs. Entrant un jour dans le temple de J érusalem, il chassa. tous ceux qui y vendaient et qui y achetaient lelil cho-

ses dont on avait besoin pour les sacrifices. Il fit même ·U,n fouet de col'de pour les obliget· à sortir . Il agissait souYent avec le même zèle à l'égard des pharisiens, dont il ne pouvaH pas plus supporter l'hypocrisie que la fausse piété et l'orgueil. Celui-ci leur faisait estimer et louer leurs propres at· tions, critiquer et blâmer celles des autres, bien qu'ils ne se missent pas en peine de pra.tiquet· eu.x-mêmes ce qu'il s enseignaient. Dans toutes ces renC'outres, Jésus-Christ reprenait p ubliquement les pharisiens, leur reprocha.nt de mett,·e leur conduite en contradiction avec leur doctrine. Voilà ce que Jésus-Christ a fait, non seulement à l'égard des . pharisiens, mais aussi à l'éga rrl d'autres personnes en pl,u1sieurs occasions. Saint Paul reprend de même avec force les. Corinthiens de ce qu'ils souffraient parmi eux un incestueux, et leur dit qu'ils auraient dû le livrer au démon, pour être tourmenté en son corps, afin que son A.me fût sauvée. C'est ain si que vous deyez reprendre et corriger vos dise:iples lorsq,u.'ils commettent quelque faute. Cela est d'autant plus nécess:a.ire, que souvent les enfants ne tombent en faute que parce qu'ils agissent sa.ns l'éflexion. Or, comme les r epréh en sions et les corrections leur donnent lieu de réfléchir s m- les suites de ce q,u,'ils sont en<:lins de faire, elles les portent à veiller sur eux-mêmes pour ne vas tomber dans les mêmes fautes qui leur ont attiré ces punitions. Soyez donc exact à ne pas ~ouffrir

que vos élèves fassent des fautes considérables sans que vous y apportiez un prompt remède.

B. de la SALLE .

L'instituteur doit faire pratiquer le bien à ses dlèves Il ne s uffi raü pas d'empêcher vos élèves de faire le ma.1, il faut a ussi que vous, les engagiez à faire tout le bielJl et toutes les bonnes actions dont ils sont capables. Veillez donc à ce qu'ils disent toujours la. vérité, et que lo-esqu'ils voudront assurer quelque chose, il s se contentent de dire: Cela est ou cela n'est pas; faites-leur concevoir qu'en disant ce peu de paroles, on les croira plutôt que s'ils faisaient de grands serments, parce qu'on jugera que c'est par un esprit chrétien qu' il~ n'en disent pas davantage. Faites-leur pra.tiquer ce que dit Notre Seigneur: ciu'il faut aimer nos ennemis, et fail'e du bien à ceux qui nous font du mal, ni injures pour injures, même ù. l'égard de leurs compagn ons; et apprenez-leur qu'il s doivent ne se venger que par de bons p r océdés. Il faut faire comprendre aux enfants qu 'ils ne doive'Ilt pas faire leurs actions dans la vue de plaire aux hommes, d'en être regardés et honorés parce que ceux qui se conduisent pa,r ces motifs ont déjà reçu leur récompense. Il est très important que vous leur appreniez. comme Notre-Seigneur l'a, appris à ses apôtres, à prier Dieu avec piété et en secret, e:'est-à-dire avec recueillement, et que, pour y p,a.rvenir, ils dO'ivent re: 0


39

38 noncer à toutes les pen,s ées qui pourraient distraire leur esprit pendant ce temps-là , afin que, n 'étant occupés que de Dieu, ils obtiennent facilement ce qu'ils lui demandent. Comme la pl upart de vos élèves sont pauvres, il faut les animer à mép,riser les r ichesses et à aimer la pauvreté parce que Notre-Seigneur est né pauvre, qu'il a aimé les pauvres, qu'il se plaisait à être avec enx et qu'il a même pr oclamé les pauvres bienheureux pan:e que le royaume des cieux est à eux.

-------------

L'instituteur doit étudier chacun de ses élèves Une connaissance générale de la nature enfantine ne suffirait pas à l'instituteur; car, autant il y a. de différence dans les visages et les physionomies, autant il en existe entre les intelligences, les caractères. Les variations, p our ainsi dire infinies, qn'on y remarque peuvent tenir à mille causes: l'hérédité, l'àge, le tempéra.ment, la, première éducation, le manque d'équilibre ,entre les facultés., etc. En dehors des soins généraux de culture, les mêmes pro,cédés ne sauraient convenir à toutes J.es plantes d' un potager: ainsi en est-il da ns l'édncation. () 11. tre les moyens communs, à tou.s les élèves, il en est de particuliers qui do,ivent être appropriés aux i ndividu s. Prétendre agir diffèremrn('nt et leur appliquer à tous une ligne de conduite uniforme et invariable, ce serait poursuivre en pédagogie une chimère, re-

chercher la panacée que le charlatanisme médical seul prétend a.voir découverte. Il est donc indispensable que l'instituteur connaisse ses élèves; et, po·ur les connaitre, qu'il les étudie: qu'il les étudie a.u point de vue physique, dans le but d'adapter les soins hygiéniques, les exercices gymnastiques et les jeux aux besoins de chacun; dans leur int elligence, afin de découvrir la force ou la faiblesse relatives des di.-erses facultés ; dans leurs cœurs, pour démêler les qualités et les défauts moraux, à. l'effet ,fa cultiver les une s, et d'extirper le;; antres. Les facultés, intellectuelles se dév1,ilent par leurs manifestations, pc•nd,11it les leçons, d'abord: l'instituteur sa gacP y remarque la vivacité d'esprit des uns et la lenteur des autres, la rectitude ou la fausseté de leur jugement, leur facilité de mémoire, le degré d'impressionnabilité de leur imagination et de leur cœm-. Elles se montrent encore par les succès de l'élève dans l'une ou l'autre spécialité de l'enseignement et par le · goût qui le porte vers une étude de prédilection: ce goût est d'ordinaü-e l'ind.ice révélateur d'une aptitude spéciale. Le premier moyen de connaitre les qualités morales des hommes, c'est de 8'étudier soi-même: le fond de notre nature est le m ême chez tous; puis, d 'observer les enfants dans leurs habitudes: l'homme agit plus souvent d'après ses habitudes que d'après ses convictions; dan::, leur langage: 1< Parle, disait Socrat e, afin que je te voàe n; dans leurs amitiés: dis-moi qui tu hantes et je te Il

dirai qui tu es; enfin, dans leur physionomie: le visag,e est le miroir de l'ftme. ~fais, dans cette étude, il faut faire la part des passions et particulièrement de J'hypo <.:risie et de la flatterie. Le J·urnssien . (A .. s uivr e.)

------••-•'-----Le lieu des études La famille et l'école On connait la loi de la. division du travail; elle domi ne t out en économie µo lihque; elle s'a.ppli q ue a ussi à l'éd ucation. A l'origine, on corn: oit les parents faisan t tout eux -mêmes; nos, aïeules pouvaient filer, s·occnµee du mé1wg e, et en même temps, selon Molière, « former aux bonnes mœurs l'esprit d<., leurs enf ants ». C'est qu'alors la vie i>i"ait simple ; mais elle est devenue de plu s en plus complexe; le domaine des connaissances s'est beaucoup agrandi; il faut apprendre da.vantage; l'état de d 1oses primitif a dû disparaître, et, a.u jour d'bui, l' on ne derna.ude plus à cba . c1rn q ue ce qu'il sa it bien faire. Lo1·squ' un homme a. to,u tes les qualit·és requises pour former un esprit, il est de toute utilité qu'on se grou pe auiour de lui, et qu'on mette à profit ses aptit udes; on est sûr que par lui l'œ11n c de l'instruction sera bien fait e. Elle le sera mieux encore quand il y aura plusieurs hommes 1·éunis pont donner le savoir qu'o,n leur a t ransmis et qu'ils ont accru. .A ces ra isons, voici <.:e qu'on obj ecte. La division du tra.vail isole chacun dans son métier: a u lieu d'lwmmes r approthéis pae une communauté d'idées et de sentiment s, a.n lieu d'une so,ciété ayant une ùme, ou n'a pl us que des élémen l s sans cohésfo,n, des a grégats sans lien. D'autre part, à fail'e toujours la même chose. l'homme bientôt cesse d'êhe homme, ·c'est-à-dire, raison agissan-

t e, pour devenir une so,r te d'automate, une ma.chine. A ce dernier a r g ument npus r épondro,u s que l'homme risque de deYenir ma,chine quand il se livr e à une besogne machinal e; or rien ne ressemble moi ns à cela que l'éducation: l'en seignement, en particulier, ne vaut que si l'on y met tout son esprit et tout son cœur, et il n 'y a nulle assimilation possible entre un travail t out matér iel, comme fabriquer des têtes d'épingles, et la tflche, délicate entre toutes, de former des es,p rits libres. So,it, dit'a-t-on encore, ponr la m a sse du savofr, il fa.ut des spécialistes; mais ce qu'il irupode de sauver, c'est l' unité mo rale de l'enfant, c'est l'éuergie de son e8prit, de son caractère. Cette unité et cette énergie n e sont-elles pns compromises à l'école'! - Tout au contraire: l'école, en ce point, n 'affaiblit pas ; elle fortifie. C'est en public que l'éducation de l'h omme s'achève, parce que c'est hors de la fami ne seulemen t q ue disparaissent les inéga.lités de l'affection. A l'école l'enfant est mis au JJas; il se compa re aux a utres·, voit ce q nïl devrait ètre, et se juge. Il ,e st forcé de sortir de soi ; qui l'J' force'! l'émulation. E ll e est le grand ressort de l'euseignement public, j'ent ends la bonne émula~on, celle q ni développe, non celle qui aigrit, celle qui élève nos vœux, nos pen sées et :augmente nos forces. Ainsi l'école est nécessaire et bienfaisante, et t'est une affaire de gouvernement de créer des éco,l es, pa.rce qu'il impo,rte a u bien public qu'il y e11 ait. Si l'on se fie uniquement à l'initiative pl'ivée, on a de mauvais résultats. 11 fa ut des maitres qui soient au-d!'>ssus des p1·éoceupations intéressées; il faut un type d'en seignement sur lequel on ait les yeux; il fa ut des écoles modèles pou r ma.intenit le niveau général élevé; il faut un lieu sûr pour le trésor des connaissH,Uees. Cette n écessité non, se ulement de l'é-


40

cole, mais de l'école publique, a été de tout t emps sentie et par tous; là-dessus les esprits les plus différents se rencontrent. Coroénius déclare que des écoles sont indispensables; ce frère morave racont e qu'il était pris d'indignation toutes les fois que, entrant dans un village, il n'y voyait pas d 'écoles,. Fénelon, dans le Télénuique, écrit : << Les enfants appartiennent moins à leurs parents qu'à la république. >> Saint-'fhomas avait dit déjà: « Régler l'éducation des jeunes gens est un soin qui regal'de le chef d,e l'Etat. Bernardin de Saint-Pierre réclame des écoles publiques; elles seront, s uivant lui, le moyen le plus efficace d'empêche1· que, dans un Etat populaire, l'esprit de parti ne prenne le dessus. Kant dit que la famille n'est pas a.pte à faire l'éducation des cito~yens, paroe qu'elle est close et forcée d'abonder dans son propre sens. C'est a insi qu'il convient de défendre et de Yanter l'éducation publique, sans p1·0frndr0 potn C'ela que l'école, telle qu'elle esl, soit pal'faite. Nous devons ainsi tendre à adoucir ou corriger ce qu'amait de dur eneore ou d'insuffisant le régime actuel.

La Politffsse La pvlitesse extérieure es l upe des qualité8 que les parents désirent le plus dnnf. lem·s enfant s, et à laquelle ils sont pout· l'ordinaire plus sensibles qu'à toutes les autres. Le ca.s qu'ils en font est fondé sur l'usage q u'ils ont du monde, où ils saYent qu'on juge. presque de tout pa1· le dehors. En effet le manque de politesse ra.bat beancoup d u mérite le plus solide, et fait qne la vettu même paraît moins estimable et moins a.ima.ble. Un diamant brut ne saurait servir d'ornement: il faut le polir pour le

faire paraître avec avantage. On ne peut donc s'appliquer de trop bonne heure à rendre les enfants civils et poli ~. Quand je parle ainsi, je n'entends pas qu'on do·ive beaucoup exercer les enfants sur tous les raffinements de la civilité, ni qu'on doive les dres.<ser par mesure et par méthode, à toutes ces cérémonies compassées qui règnent dans le monde. Ce petit manège n'est bon qu'à j ete1· du faux dans l'esprit, et à les remplir d'une sotte Yanité. D 'ailleurs cette civilité méthodique qui ne consiste qu'en des formules de compliments fades, et cette affectation de tout faire par règle et par mesure, est souvent plus choquante qu'une rusticité toute naturelle. Il ne faut donc pas les tourmenter Qeaulooup, ni leis chagriner powr des fautes qui leur échap_peront fJur cette matière. Un abord peu gracieux, une révéren ce mal faite, un chapeau ôté de mauvaise grice, un compliment mal tourné; tout cela mérite qu'on leur donne quelques avis assai1sonnés de douceur et de bouté, mai s non qu'on les gronde vivement, ou qu'on ,le ur en fasse honte devant leurs compagnons, et encore moins qu'on les :f>U· lnisse avec sévérité. L'usage du monde a ura bientôt corrigé ces défauts. 1 L'important est d'aller a u principe et à la racine du mal, et de combattre dans les jeunes gens certaines dis.po1sitions, drectement opposées aux devoirs communs de la société et du commerce; une grossièreté féroce et ru stilque, qui empêche de fajre 1·éflexion à ce qui peut plaire ou déplaire à ceux !avec qui on se trouve; un amour de soi-mê.me, qni n'est a,ttentif qn 'à ses commodités et à ses avantages; une hauteur et une fierté qui nous persua,dent que tout nous est dû et que nous ne devons rien a.u x autres; un esprit de contradiction, de critique, de raillerie, qui condamne tout, et ne cherche· qu'à

41

faire peine: voilà les défauts auxquels il faut déclarer une guerre ouverte. Des jeunes gens qui auront été accoutumés à avoir de la complaisance pour lems compagnons, à leur faire plaisir, à leur céder dans l'occasion, à. ne dire j amais rien de choquant entre eu;x:, et à ne s.e point blesser e ux-mêmes facilement des discours des autres; des jeunes gens de ce ca,ractère auront bientôt appris, quand ils entreront dans le monde, les règl~ de la politesse et de la civilité. Rollin.

1

tat en général. Enfin le pa.rticipe, comme son nom l'indique, participe à la fois de l'adjectif et du ve rbe. L'action peut avoir lieu au temps présent, c'està-dire au moment où l'on parle ; au t emps passé, c'est-à-dire avant qu'on ait parlé; enfin au Nmps à venir o,u, au t emps futur, c'est -à-dire après qu'on aura parlé. On considère donc trois temps dans les verbes: le présent, le passé et le futur. Le passé a des temps secondair es: l'imparfait, le paiSsé défini, le passé indéfini, le passé antérieul' et le plus-que-parfait, c'est-à-dire plus que passé. Une leçon sur le verbe et la proposition La première conj,u,ga.ison des verbes français a le présent de l'infinitif t erminé en « er »: aimer, chanter. La seMes enfants, quand je dis: Le cult iconde en << ir »: finir, avertir. La t roiva tem est laborieux et il cultive la terre; à quoi sert le ruot «est»? Il sert sième en << oir » : recevo.fr, devoir. La quatrième en << re »: 1·endre, mordre. à affirmer que la qualité de laborieu.x Conjuguer un verbe, c'est en décrire ou appartient au la boureur. Qu'exprime le mot «cultive»? Il marque l'action de récite r tous les temps dans un ordre cultiver, faite par le laboureur. Com- déterminé. ment nomme-t -on ces deux mots: «est » Lorsque plusieurs personnes causent et ((cultiver»? On les app,elle verbes. entre elles, on considère comme la preQu'est-ce donc qu'un verbe? Le verbe mière personne celle qui parle, comme est un mot qui sert à exprimer que l'on la seconde celle à qui l'on parle, enfin est ou que l'on fait quelque chose. Les comme la troisième celle de qui l'on six mille verbes de la langue française parle. . se divisent en quatre clas,ses, ou quatre Dans toute prop'Osition, on ilistingiw familles, désignées sous le nom de con- trois mots principaux: 1° le nom d'une jugaisons. Les modes,, dans les vel'bes, personne, d'un auimaJ ou d'une chose, sont les différentes manières de pré- c'est le suj et; 2° le mot qui désigne ln senter l'être ou l'a ct ion exprimés. Il qualité du sujet, c'est l'attribut ; 3° le y a s:ix modes en français: l'indicatif, mot qui réunit les deux auües,, c'est le · le conditionnel, l'impératif, le subjonc- verbe. tif, l'infinitif et le participe. L'indicatif J e ,ois une image, je la trou ve belle s'emploie quand on veut affirmer qu' et je dis: L'image est belle. Cette ph raune cl.Jose est, qu'elle a été o,u, qu'elle se, qui exprime ma. pensée, est ce qu'on sera. Le conditionnel indique qu' une appelle une proposition. La proposirllose sera. ou se fera, moyennant une tion, comme on le voit, n'est donc pas condition. L'impératif s'emploie quand autre chose que l'énonciation d'un juon commande de faire une chose; Je gement. Dans toute proposition il y a. subjonctif, quand on souhaite ou qu'on deux mots dont on exprime le rnp,pod doute qu'elle se fasse, et q,u,and on veut au moyen du verbe qui les réunit. Toumontrer que l'action dépend d'une au- te proposition est nécessairement fortl'e. L'infinitif exprime l'action ou l'é- mée de trois termes: 1° la personne, l'a.-


43

42

nima.l ou la. chose qui est l'objet du jugement; 2° la qualité qui lui est attribuée, et 3° le mot qui sert de lien entre ees deux termes. Quand je dis: L'image est belle, j'exprime une prnpos<ition dont « image)> est le sujet, « est » le verbe, et << belle» l'attribut. Le verbe est à la première personne si son sujet est à la première personne, à la seconde si le sujet est à la seconde personne, à ln troisième si le sujet est à la troisième personne. Les temps de l'infinitif n'ont ni personne ni nombre. A la suite de cette le\;ou, qui peut être commune aux trois oours, les élèYes du cours élémentaire conjuguerout 01·alement un verbe, ceux du cours moyen le coujngueront par écrit aYec un sujet et un complément, enfin ceux du cours supérieur auront à fa.ire la liste des propositions contenues dans uu t exte donné. Senectus.

------·---Du devoir de la correction (Des bords de la Sarine)

L'un des pl"incipaux motifs qni doi-vent animer Yotre zèle à reprendi-·e et à corriger les fautes de vos disciples, c'est que, si vous y manquiez, vousr seriez ,ous-mêmes responsables de ces fautes LleYant Dieu, qui vous punirait de Yotre lftcheté et négligence à l'égard de YOS élèves ; parce qu.'étant substitués à leurs père et mère, et à leurs pasteurs, vous êtes o,bligés de veiller sur eux, eomme devant rendl'e compte de leurs fnues. Si donc vous ne veillez sur leur conduite, vous devez être persuadés que ces enfants n'éta.n t pas en état de se conduire eux-m êmes, vo,u.s rendrez compte à Dieu des péchés qu'ils auront eommis faute d'avoir été surveillés, avertis, et corrigés. Le gra.n d prêtre Elie est un exemple bien probant et bien terrible tout ensemble de cette vérité. Pour avo,îr toléré la ma.uvajse

conduite de ses enfants, Dieu lui fit prédire, par Samu,e l, qu'il jugerait sa maison dans l'éternité, ù ca.use_j.le son indulgence coupable. On saÏt que ses enfants se conduisaient d'une manière indigne, il ne les avait pas conigés cette faute fut jugée si grave pae le Seigneur, qn'il j-u.ra qu'elle ne pourrait être expiée par des Yictimes ni par des présents offerts sur les autels. Vous qui exerc,ez une mission de pères et de pasteur~ des ùmes, craignez que Dieu n '.en use de même à votre égard, si vous négligez de reprendre et de corriger vos disciples quand il sera nécessaire; parce que vou,s anrez abusé de la fonction do,nt Dieu vous avait honon~s, lorsqu' il n..us a. eh:wgés de la conduite de ces enfants, et particulièrement du soin ùe leurs ftmes, qui f·St la cliose qu'il avait le plns à cœnr lorsqu'il vous a faits les conducteurs et les gardiens de ces jeunes enfants. Craignez que votre négligence ne soit pas plus pardonnée que celle du grandprêtre Elie, si voius, n'êtes pas fidèles à Dieu dans votre emploi, pour tftcher de conserver dans la grâce ces ftrnes commises à votre conduite.

•••• Economie domestique (Voir N• 1 de l'Ecole primaire)

En termina.nt la. re,·ue dn ling·e de corps, je dois parler de la fla.nelle. Je n'ai pas à examiner l'opportunité de son emplo·i ; je crois cependant que dans les climats humides et variables l'nsa.ge de la flanelle peut présener dt> certaines maladies. Bien des gens croient qu'on ne peut jamais la qnitter quand on en a pris l' habitude. C'est là un préjugé. On peut a.u cont1·a.i n· la porter on ht quitter suivaut l'avis des médecins. Les meilleures qualités. de la flanelle? - En première ligne, il faut placer celles qui sont tissées avec de la laine

pure; mais le prix en est al!lsez élevé, et on peut très bien employer les flanelles mélangées d'un peu de coton: l'étoffe durera autant et se rétrécira moins au lavage. Les tissus croisés sont plus solides,, ma.is ils ont l' inconvénient d'être un peu plus, lourds et de se salir plus vite. Il vaut mieux faire soi-même les gilets de flanell~; ceux qu'on achète tout confectionnés sont d'ordinaire mal cousus; l'étoffe n'a pas été plongée à l'eau, ce qui fait qu'elle se rétrécit à chaque lavage. Il est absolument nécessaire de plongel' la flanelle dans de l'eau tiède avant de la coudre (cette opération s'appelle «déca.tissage »). · Voici un bon système de nettofage vour les flanelles et les lainages (il est beaucoup plus économique de faire ces nettoyages à la maison). On fait dissoudre une cuillerée de cristaux de soude daJJs deux litres d'eau tiède. Les objets à nettoyer seront plongés dans cette eau et r.emués, sans les frottel', ~implement ·en broyant chaque morceau peu à peu dans la main. An bou t de quelques minutes, on verra. les flanelles, blanchir rapidement ; on exprirrera. s.oigneus:e ment toute l'eau sale, et on la remplacera par une eau de savon tiède et as,sez forte. On procèdera <:omme la première fois, mais on laissera tremper pendant une demi-heure ou ri peu près,. La dernière opération consiste à rincer ensuite dans l'eau fraie-lie. On ne doit jamais tordre les flanelles, ni aucun lainage; il faut exprimer l'eau en broyant. Ensuite on enveloppe chaque pièce dans un linge propre, et l'on repasse lorsque le séchage est à mo,itié opéré. Pour bien fafre l'eau de savon, il fa.ut <:ouper en petits mo,rceaux du savon de l\1ars.eille (blanc) bien sec, dans l'eau froide, et agiter cette eau jusqu'à ce que le ,s avon soit dissous. On ajoutera un peu d'indigo, pour obtenir un plus

joli blanc - les tricot!!! juponl!I bra!!s:ières d'enfants, bas de ,laine bi'anche, peuvent être blanchis par J.e même p·r océdé. S'ils sont en couleur, il ne faut pas employer la soude, qui altère t outes les nuances. On se bornera dans ce cas, à l'eau de savon pour le l~vage, et, pour le rinçage, à l'eau froide additionnée d'un peu de Yinaigre afin d'empêcher le coula,ge, qui produit des barres noirfttres. Quelques personnes emploient du sel au lieu de vinaigre : le sel a l'inconvénient de subir les influences atmosphériques, et il arrive que les bas plongés à l'eau salée redeviennent mouillés par les temps humides; c'est pourquoi je préfère le vinaigre. · Là, comme ailleurs, les petites pl"écautions évitent to1Ujours de la peine. (A suivre.)

--- - --·•""'•·------Partie pratique Calcul écrit (Examen~ de reci:ucs 1899)

14. 4. Le vrernicr jour du recruternent à L. , il s'est présenté 117 hommes, le second jour 128, le troisième 109, le quatrième 116 et le cinquième 98. Combien ceia fait-il de recrues pour les cinq jours? 3. A combien se montent les dépenses de 98 recrues, si chacune a dépense 2 frs 25 cts en moyenne? 2. Sur 580 recrues fournies par un canton, 11 / , 0 ont été incorporées dans l'infanterie et le reste dans les armes spéciales. Combien y en a-t-il clans chaque catégorie? 1.

Sur 144 recrues il y en avait 80 aptes au service; 48 furen t renvoyées à plus tard , et le reste déclarées impropres au service. Quelle est la proportion en pour cent?


45

44-

11.. 4. Dans une commune, il y a 249 pommiers, 318 po.iriers, 87 cerisiers. et 38 pruniers. Combien d'arbres fruitiers en tout? 3. Ces 87 cerisiers r!tpportent en moyenne 16 kilogrammes de cerises chacun. Que valent-elles à raison de 25 cts le kilogramme? 2. Le p roduit des pommiers atteint 2584 frs; celui des. poiriers est de 15 % plus faible. Combien les pommes et les poires valentelles ensemble? 1. Une pièce de terre a une longueur de 60 m et une largeur de 17 '/, m. Quelles en seront la longueur, la largeur et la superfide sm· le papier, si le plan doit être dessiné à l'échelle de 1 : 50?

Calcul oral

1. Je donne 450 fr!! pour 5 ares de terrain

que je revends avec 33 '/, % de bénéfice. Quel est le prix de vente par m '?

a. 4. Un patron paie 45 fr. de salaire pa.r semaine. Combien paie-t-il en 2 semaines?

3. i\1. se fait payer une somme de 360 fl's en 8 Yersements égaux. Combien doit-on lui remettre chaque fois? 2. En payant comptant, je puis déduire le 10 % d'une dette de 360 frs. Quelle somme aurai-je fl payer? 1. Un rectangle de 12'/,m. de long et de 10m. de large doit être dessiné à l'échelle de 1 : 50. Quelles seront SUL' le papier la long ueur, la largeur et la surface de ce rectangle?

(Examens cle recrues 1890)

.:,.

1.

4. Quatre camarades versent chacun ~ frs 50 cts pom· un hospice. Combien donnentils ensemble'? a. Six amis fout nn voyage au cours du· quel chacun tlépense 5 frs 75 cts. Quelle est la dépense totale? 2. Dans une faillite ou perd les "/, de 760 frs. Combien reçoit-on encore? 1. A quel taux 250 frs son t-ils prêtés, s'ils rapportent 8, 75 frs d'iutérêt par an?

-t. Uu cultivateur vend pour û3 frs de poires et pour 85 frs de pommes. Quelle est sa r ecette? 3. Les 12 vaches d'un cultivateur out eusemble un poids vif de G6 quintaux. Quel est eu moyenne le poiùs d'une vache? 2. Un cultivateur a besoin de 2750 tuiles pour couvrir un hangar. Cc!uelle sera sa dépense. si le mille coûte 120 frs? 1. Ou a dépensé 1500 frs pom· l'amélioration d'un terrnin, ce qui a haussé de 375 frs la valem· moyenne de la récolte annuelle. Combien % le capitaJ dépensé rapporte-t-il annuellement ?

~.

4..rachète 2 p>1ires de souliers à 1G frs la

paire. Combien me rend-on sur un billet tle cinquante francs? ;J . .Je pa.ie 9 frs 60 cts pouL' 4 mètres d'étoffe. Que coûte le mètre? ~- Le prix d'achat d'une ma rchandise est (le49ù frs. Quel est le p1'ix de vente, si la provision et le bénéfice forment les '/, du prix d'achat?

6. carrés; on en vend 340 m ètres carrés. Combien en reste-t-il? 3. Que coîlte une balustrade de jard in cl'nne longueur de 65 rn à 12 frs le rn? 2. Sur un tenain de 6 m de long et de 4 m de large, on plante des rosiers de telle fa, c;on qu'il y ait toujours 5 rosiers sur 2 m " cle terrain. Combien y a-t-il de rosiers'! 1. Sur un plau qui est il l'échelle clc 1 : 50, une parcelle de t errain mesure 120 cm de long et 50 em de large. Calculez ln, Jongnenr, la largeur et la surfa ce réelles.

#. -t. Une compagnie compte 181 hommes dont 168 portent le fnsi l. Combien y en a-t-il sans fusil? 3. La troupe fait environ 4 kilomètl'es !le c-llemin en 1 heure. Combien fant-il d'he'\1. res cle marche pour effecfüer une course cle 76 kilomètres? 2. La plac:e de ca.mpement d'un bataillon cloit avoir 120 m de long ef115 m cle large. Quelle est sa surface en a? 1. L'effectif réglementaire d'un bataillon de fusiliers est de 760 hommes. Corn bien % de cet effectif a un ba taillon qui compte 570 hommes.

8. 4. Je paie, pour une livraison, 165 frs comme

prix d'achat et 35 frs de frais. Combien en tout? 3. Combien G. me doit-il pour 75 kilogrammes à 1 fr. üO cts le kilogramme? 2. Autrefois, 1 q d'une marchandise coûtait 135 fl's, aujourd'hui on le paie les '/, de ce prix. Combien y a-t-il en francs de différence'/ 1. An comptant, une maison accorde 5 % d'escompte, ce qui, l'année dernière, a valu 12 ';, frs à un client. Pour quelle somme avait-il acheté?

Style et orthographe

4 . Une pièce de terrain mesure 750 mètres

4. Un pèr e cle famill e gagne 1S frs 60 cts par semaine et son fils 12 fi·s. "Que gagnent -ils ensemble?

Lettres de Nouvel An :.\iousiem· et eher Bienfafteur, Vous avez t rnp de droits à ma reconnaissauce pour que je ne s,iis1sse pas, avec empressement, toutes les occasions de vous témoigner ma gratitude pour les bienfaits dont vous me comblez. Et quelles ne sont pas YOS bontés à mou égal'cl, comm eut pourrai-je rtssez les reconnaître? Chaque jour je prierai le bon Dieu tl'acquitter lui-même la dette que j'ai C"ontractée envers vous; je lui demau clerai cle vous conserver longtemps à vos nc,mbreux protégés, e t, après une vie toute de bonnes œuvres, de Yous couronner de gloil·e clans le ciel. Puisse cette faible, mais sincère marque de ma reconnaissance, mériter la continuation cle vo tre haute protection à celui qu i a l'honneur de se dire, Monsieur et cher Bienfaiteur, Votre trè\s humble et très reconnaissant protégé, -0-

Bien chers Parents, Je vous aime de tout mon cœur, et je voudrais contribuer à reudl'e bem·euse pour vous l'année qui va corumencer . J e vous le prouverai en devena.nt bien sage, bien pieux, bien obéissant et en m'appliquaut très bien à l'école. Croyez, chers Parents, à mes pl'Omesses comme à la tendre affection de Votre très obéissant fils .

3. Un patron a 8 ouvrlers qui reçoivent cha-

-o-

cun 3 frs 50 ets par jomnèe. Combien le patron doit-il à ses ouvrier s pour 6 jours de tJ·a vail? 2. Un ouvrier achète une montl'e qu'il paie 15 frs; la chaine ne coO.te que le 20 % de cette somme. Que coûtent la montre et la chaîne ensemble? 1. La journée d'un ouvrier a été portée de 3,75 frs à 4,50 frs; cela fait èowbien pour cent cl.'augmentation?

Bien cher Pttrrain, Si chaque année, fidèle au devoir de la reconnaissance, je vous ai, il pa reille époque. adressé mes vœux de bonheur, quelle n·est pas ma j oie, il l'aurore de 1900, de pouvoir m'acquitter de cette dette chère à mon cœm·! Vous le savez, PalTain bien-aimé, cette année me vel'l'a participer au Banquet Eucharistique, elle verra ainsi s'accomplir un de vos vœux les plus chers. Que ne dois-j e paf


47

46 :lugul'er d'une telle année? Ne suis-je pas en droit de croire qu'elle sera heureuse et fortunée, non seulement pour moi, mais enœre pour tons ceux qui me sont chers, et spécialement pour celui qui, à mon entrée clans l'Eglise, a bien voulu être ma caution? Aussi, bien cher Parrain, est-ce avec une intime confiance d'être entendu du Seigneur qne je viens vous souhaiter toutes sortes de prospérités et surtout une santé excellente qui vous permette d'être l'heureux témoin de mon bonheur au jour de ma première communion. Puissent ces vœux, P arrain tendrement aimé, vous être agréables. et mériter la continuation cle vos bontés à Votre très affectionné filleul. -0-

Bien chers Parents, Ce n'est pas l'usage qi1i, en ce premier jour de l'au, rue porte à vous offrir l'hommage cles vœu.x que j'adresse au ciel pour votJ:e félicité. Kou, ce sont vos soins si multipliés, votre constante tendresse qui émeuvent mon cœur et excitent ma reconuajssance; je suis presque désolé de n 'avoir que des vœux il adresser en retour de tant de bienfaits. )lais, Parents bie u-aimés, croyez à leur s incérité et ne cloutez pas que le Seigneur n'exauce mes f erventes prières. Il répandra Hur vous et sur ceux que vous aimez ses pins abondantes bénédictions; il vous comb!Pni de faveurs eu attendant de vous rendre hf>ritiers du bonheur céleste, réservé il ceux qni l'aiment. 'fels sont, bien chers Parents, les souhaits de celui qui, vous embrassant cle tout r œnr, St'

dit

Votre très a ttaché filR. -0-

Bien cber Oncle, Les années en se succédant accumulent vos tendresses e t vos bontés envers moi; je vouclrais reconnaître dignement vos bienfaits, et je n'ai hélas! que des yœux à vous offrir! ~lais soyez-en persuadé, cher Oncle, c'est mon cœ ur qui les forme et j e ne doute pas

que le Seigneur n ;y soit attentif. Il vous accorclera ses grâce s insignes, source de n otr e bonheur sur la terre et de notre félicité dans le ciel. C'est, j e pense , cher Oncle, ce que peut vous souhaiter de plus avantageux celui qui , vous embrassant de tout son cœur, se dit, Votre attaché neYen. -0-

Cher Oncle et chère Tante, .Te me réjouis eu ce jour consacré à l' effusion des cœurs, de vous renouveler l' expression de ma tendresse et de vous adresser mes souhaits les pins sincères. Que l'année 1900 soit, pour vous, aussi beureuse que peuvent l'être des années passées sur une terre d'exil où il n'est pas de pa!'fait bonheur. Que, toujours, ceux qui vous entourent se fassent un ,éritable plaisir de vous prodiguer les attentions, les respects qui fout trouver la vie agrèable, méme au sein des difficultés inséparables de notre existence. Que, surtout, cette année "fous soit méritoire pour le ciel et vous acquière un t résor pour la vérita ble patrie. 'l'els sont, cher Oncle et chère Tante, les ,œux cle celui qui se fera un devoir de contribuer à leur réalisation en se souvenant de vous devant le Se igneur, et eu se montrant toujours Votre t rès affectionné nP.veu. -0-

Cher Oncle pt ch èr e Tante, Voici venue une année nouvelle, ponrra isje me ctispenser cle vous la souhaiter Rainte et heureuse? Pourrais.je ne pas vous dire que mon cœ ur vous la désire favorable et prospère? Kon; ce serait manquer à la reconnajssance que me commandent et vos bontés et vos tendresses. Aussi, cher Oncle et chère Taute, est-ce pour moi un devoir sacré et bien doux de vons reclil'e, à l'aurore de 1900: •Te 1wie le Seigneur de vous combler, pen<lant cette année, de s.es grâces et de ses faveurs; tle bénir vos pers onnes chéries et tontes vos entreprises; de vous conserver

longtemps, bien iongtemps encore à l'affection cle tous ceu.x qui vous entourent et spécb1lement il celle de Votre très atta ché neveu.

-o},. un Cmé ou ü un Bienfa iteur. .Je ne saurnis mieux commencer l'a nnée q11'en \'enant vous offrir l' hommage des yœnx et des souhaits q ue j e for me pour la conservation cle vos jours si précieux. Si le Ciel daig ne exa ucer m es prières, rien nié! manquera il votre félicité ; des jours longs et heu reux Yous s eront a ccordés pour Je b ouJ1enr de ceux qui out l'insigne fa veur (l'a voir part ü «votl'e sollicitude pastorale)) ou <<il \'OS bontés". Puissent, . ... . ... . , ces sentiments de respect e t de reconnaissa nce vous être a gréa bles et m ériter la con tin uation de «vot re hiem-ei lla uce» on «votre généreuse proteetionJJ ou ccvotre hieuveillante estimeJJ ;\ (acolyte, Votre t rès res11ectuenx (paroissien, (p ro,tég é, -O-

DES COURS D'EAU. Si la surface tle la tNre ét ait une plaine unie. on n ' y rencontrerait ni source. ni ruisse:1u, ni cours d'eau . P artout où les pluies tomùera ient, l'eau r esterait stagnante : elle in1prégne1·ait le sol , en a tt en(lant que le soleil et les Yen Ls, la réduisant en ya peur il nou ,·eau, !ni permissent de se t ra nsporter en quelque autre lieu sans écoulem ent. L a terre ne sera.i t qu'un immense marai s inhabitable et sans a ntre végétation que <les plantes :1 q uatiques. .Les montagnes et les collines peu,ent être com parées à cles toits, et les conrs d'ea u à. <les gouttières pl'éparées par la nature pour faciliter l'écoulement et la distribution des eaux. P ous changer en terres fertiles les sols hmnicles et ma réca geux, les agricultenrs ont iuven té le dra ina ge: ils n'ont faü eu cela q u'imiter la nature. Chaque ruisseau, chaque ri\·i èt·e. chaque fleu ve est produit par le cll'aiuage d'une portion pins ou m oin s é tendue de

la surface terrestre que l'on norllme son bas• si n. A l'e xception des ea nx enlevées par l'éYaponLtion, toutes celles qu'il reçoit se réunissent soit pa.r infiltrntion, soit par ruissellem ent; elles descendent eu suiYa nt les pentes du terrain, et , après nu cours pins ou moins long, arrivent A, la mer. E n même temps, les eaux courantes, qni sillonuen t les flancs des mou tagnes les corrodent peu à peu et vont enrichir le sol des Yallée;; a vec les matériaux e nlevés a ux part ies hau tes du globe : après s'être frayé une route, elles tendent il la niveler et il faire di spara.ïtre les trop fortes aspérités. Mais ce n 'est pas tout: l'eau ne se borne pas :l ent raîner les m atières terréuses, elle dissout clu calcaire et a utres principes minéraux, les porte à la m er, et fournit ain si la provision cle snùstauce a,ec la.quelle anim alcules, zoophytes et n10llnsques fabriq uent les coquilles, les polypier s et les ïles madréporiques. LEFEVRE.

-oL 'HIVER. Le ,;ornbre hiver est arrivé. Tout est mort a utour tle nous . Les haies out perdu leur Yenlure; semùlables ù d e véritables s q uelettes, les ~Tauds chênes ét endent au loin leurs branches dégarnies cle feuilles; ils gémiss ent sous l'effor t du vent q ni achèye cle les dépouiller. Ou ll irait qu'ils regrettent leur beauté perdue et qu'il s pleurent sur la désola t ion qui les en vironne. Plu s de chants dans les bosquets. Les oiseaux qu i les anima ient de leur gaieté abandonnent c~s ret m ite1,, où il,: ne troul'ent plus une protection suffisa nte con tre les rigueurs de la tempéra ture. füutende;,; le pinson qui s·avru:ice jusque clnus la. cour, et à qui la faim fait oublier le tlanp:er. Il a perdu ses vifs a ccents; sa courte plainte a nnonce sa dêh·esse. Pauvre petit pinson. ap11roche sans crafote. il ne sera pas dit que j e profiterni de ta. misèrP pour chercher :l te nuire.


48

Récitation Dieu est toujours là Quand l' été vient, le pauvre adore! L'été c'est la saison cle feu, C'est l'air tiède et la fraiche aurore ; L 'été, c'est le r egard de Dieu. L'été, la nuit bleue et profonde S'unit au jour limpide et clair ; Le soir est d'or , la plaine est blonde, On eutend cleR chaus.ons dans l'a ir. L'été, la nature éveillée Partout se répand en tous sens, Sur l'orolJre, en ~aisse feuillée, Sur l'homme en bienfa.i ts caressants. '.ron ombrage alors semble dire: « Voyageur, viens te repm~er! >> Elle met dans l'aube nu sourire, Elle met dans l'onde un baiser. V. Hugo. (Les, voix intérieures.)

-o-

Prière du ma.tin Seigneur, ton soleil radieux Répond ù ta voix qui l'appelle, Et reprend docile et joyeux, Un pas de sa course éternelle. Apprends-no.us enfin dans ce j our A faire un pas dans ton a mouL·! Ce soleil que tu fis si beau, Reflet de ta bonté puissante, Réchauffe le petit oiseau Et ranime la fleur mourante. Mais t oi seul as, soleil vivant, Un rayon pour le cœnr souffrant. 0 Christ! tes anges out béni Cette heure où notre voix t'implore; Quand leur chant, se mêlant aussi Aux rayons d'une doulJle aurore, Nou s laissa ce sublime adieu: Paix sur la terre et gloire à Dieu. Aurore cachée à nos yeux Du seul jour qui jamais ne tombe,

Qui se lève sous d'autres cieux, Et qu'on voit du fond de la tombe, Dans l!t nuit qu'éclaire l!l foi, Comme en Dieu, nous croyons à. toi. Et dé.iil, sans voil' tes splendeurs, Nous sentons ta fraîche rosée. Nos iÏmes, immortelles fleurs, Qui courbaient leur tige épuisée, La r elèvent avec amour Du ('ôté d'où viendra le jour! l\!gr GElŒE'l'. (1708-18(1'!.)

-oLES BONNES RESOLUTIONS Bonne maman, je suis savante: Je sais ('Ompt.er ,jusqu'à neuf, Je sais que notre ére présente Est mil huit cent nona nte-neu f ; .Je sais qu'aujourd'hu1 c'est ta fêtf', Que de tontes parts on s'apprête A la célébrer 11our le mieux ; )fais moi, qui suis fière, 6 rand-mère. J e v:lis t'embrasser la première: Le premier baiser en vaut deu:x. Pour bien termineL' cette année, .Je te fais id Je serment De n e pleurer, chaque journée, Que deux ou trois fois seulement. Ce n'est pas tout, et j e m'engage A ne plus faire de tapage Lorsque le soir on causera, A m'alle1· coucher de bonne h eure, A manger du pain, si je pleure Quand ou me débarbouillera. .Je te promets d' être occupée De choses bonnes à savoir, De ne jouer à la poupée Que Je matin et que Je soir ; De donner tout ce qu'on roe donne Aux panvres gen s à qui l'aumône Rend l'espérance avec la foi, Et d'être une bonne grancl'mèr e, Si j'ai, dans ma saison dernière, Des petits-enfants comme moi. A. DUMAS.

----~-......-- - --

-

salions qui donnen t tant de joies au cœur. Un an nouveau se lève, · ra 'lieux et plein de promesses. Souriant le front snein, i l s'avance tout pimpa~t., comme s'il ioaugnr~it une ère de paix et de bonheur. Mais comme ses devanci1>rs i 1 mêlera beaucoup d'épines aux fleurs qu'il _ré pandra sur son passage. Farnons, au début de l'an née nouvell ~, une .provision suffisante de courage et d'énergie, pour que, malgré les épreuves parfois bien douloureuses qui pourront nous assail lir, nous restions toujours fer mes sur le c hemin du devoir. Travaillons à nous identifier à r~nfant de la ~rèche, afin que nous vivions de la vie du véritab le chrétien te lle que la défi uissait si oieo, il y ~ y a quelque temp~, le fin p~ychologue et savant critique qu'est M. Paul Bour: gilt de l'Académie franç1ise : c Oh I s'écriait-il , des souff,·ances des souffrances, des larme11, des croix: des clous dans les mains, des épines au front, la lance dans le cô •é, l'éponge Anfiellée sur nos lèvre8 - et l'en trée dans l'aurore éternelle a~ bout, 1

.

..

.

Et m_a inleoant que l'on me pPrmette à la veille de ce 31 décembre 1899, de rappeler les noms de pe rsonnalités quA la mort a ravies aux leltrPs pendant ~es deux dernières années. Et, certes, 1l en vaut la peine, lorsqu'il s'll.git de poètes délicats comme Louis Tournier de savants drll.maturges comme Edouard Pailleron, Henri B icq,10 et Adolph e d'Ennery, dAR romancie rs dil valeur tels que Co nrad-F..ird. M,•yer, Georges Rod,, nback et Victor CbPrbuliez d'éminents criiiques comm<1 Francisque Sucr> y, dils h1s1orii:ins comme Pierre Vaucher, d es orateurs tels qu'Ernilio Caslillar, d'ls peintres célèbres comme Mme Rosa Bonheur, sans parler de taat d'autres. . c .Ils ont dAiicendu li\ fleuve du temp!I, dirait de La MAnnais; on eotendit leur voix sur ses bords, et puis l'on n'entendi t plus r ien ••. • Guy ou RAMIER

Un fléau de la classe ouvrière et les moyens d'y remédier. ( Suite et fi,n.) Drns no tre précédent ar ticlP nous avons rapidement examiné la caus~ principale de la mauvaise tenue d es ménages ouvriers en Vatai11. Cherchons aud'hui, . quel po urr~it être le moy;n de remédier à cett e Hl uation. Une des causes de la mauvaise tenue ~es mén~ges, est le manque d'éducation p ratique donnée à nos jeun es fil les daoa les écoles. Ce défaut provien t, en premier lieu de ce que, dans les classès, les cour~ de travaux m1nuels marchent de pa;r avec les travaux intellectuels du matio, N 'y aurait-il pa~ m oyen de modifi'lr u a peu ce progra .:nme T Pourquoi est-il nécessaire qu'une enfant qui n e sait pas bien son arithmétique ou sa grammairP ne puisse pa~ faire de progrè!J dans couture T Ne pourrait-ou pas org<miser les écoles de manière à ce qu'une élève qui possèd .1 quelque aptit ude pour lfls travaux m anuels, puisse monter . ans un cours supérieu r pour cette branche alors même qu'elle ne prog,esserait pa~ beaucoup dans l'art d'é criro ou de compter? D·3 ccttP. manièr~. une jeune fille sorta~t à 15 ans de l'école pri~a1re, q_u01que ne sachant peut-être pas brnu écrire ou calcu ler, possèdera au moi~s, et p lus facilement qu'avec le sys1 eme actuel, quelquee. no tio ns de coutt..rP, de raco mcnodage, voire pe u tê!re de coupe. Ce syst ème, iolroduit si nous ne faisons f rreur da ns ceriains cantons romands, a produit de bons résu ltats . M.1lgré tou te la bonne volonté du pP.rsoo nel 1:meignaot, il y a cep~odant des élèves r.;calcilrantes, des élèves qui ne veuleo t rien appren dre, qui ne se donnent aucune peine. Cet inconvénient exis tait, - et 1l €Xiste encore malheareusement, dans les écoles de garÇ')n1? Qu' a-t-oa ffr? Afin de forcer 003 jeunes g1ms à travailler avec un

I;


7 6

peu plus d'application, les autorités scolaires, jalouses de voir progresser notre caoton dans le domaine de l'instruction, ont institué les examtiDS d'émancipation. Pourquoi ne le ferait-on pas aussi pour les filles 'f Pourquoi nos jeunes écolières, à l'âge de 15 aos, ne seraientelles pas astrei ntes à un examen, portant surtout sur les branches qui sont pour elles d'une utilité pratique 'f Et pourquoi une enfant qui n'obtiendrait point dans celte épreuve des résultats satisfaisants, ne serait-!llle pas obligée de suivre pendant un an ou plus le cours d'ouvrage maouel, sicon les autrPR cours de l' école primaire 'f Uoe autre cause de la mauvaise tenue des ménages ouvriers, c'est l'ios ,uciaoce des jeunes fil les, après leur sortie de l'école, à perfectionner leur petit savoir. A ce mal au::ei il y aurait un remède à porter. Afin que nos jeunes gens puissent, lors des examens pédagogiques, obfenir de bons résultati, dè~ le moment de leur émancipation de l'école primaire, jusqu'à l'âge de 19 ans, on les oblige à fréquenter chaque année un cours de répétition. Cette sage institution occasionne quel ques frais et quelques dér aogemoots, mais les résultats en sont excellent11 . Pour les fi'les rien de tout cela . A 15 ans, elles sortent de l'école : personoA DA s'en occupe plus, et celles qu i voudraient se per fectionner ou 1ui auraient besoin de quelques cours prat1qu~s. pou r celles qui déslreraieot apprendre certaines choses dont la coonaiss:rnce est nécessaire, sinon indispensable à une boooe mère de r~mille, on ne fait ri en ou bien peu de chJses. Et cependant, sans se placer au point de vue du bonh ~ur du pays, la bonne éducation d' une future mère de famille est d'une importance tout aussi grande que la g'oire d'avoir eu de bonnes note~ aux. examens de recrues! Il est vrai que l'établissement d'un cou rs de répét1Lioa pour le" jeunes filins se heurterait à plus d'un ob3tacle, .dont le moindre ne serait pas la que~-

lion pécaniaire. Cette question ne serait cependant p1s si difficile à résoudre. Dans bien dei. communes, là où les locaux. et le nombre restrniot d<>s élèves le permettraient, les élèves du cours de répétition pourraientassistersimplemeot à la lf'ÇOn ordinaire d'ouvrage manuel. Les communes plus fortunées pourraient, moyennant rétribution, imposer à l' iustitutrice de l'endroit la directioa de cette école. L'Etat ne p.:>urrait-il peut-être pas de son côté venir en aide aux administrations municipales en subventionnant ces écoles ? Voilâ quelques réflex.ions que nous soumettons à nos lecteurs. Naturellemeot, Je3 réformes à introduire daman• dent, avant leur réalisation, une étude approfondie füle par des p'lrsonnes entendues et compétentes. Lt qustioo cependant de la formation de bonnes mères de famille, de ménagères modèles, oous paraît d'une importance assez capi' ale pour que l'on daigne s'en occuper, et sans trop larder encore. FR.

()ban& l!lahae Connaissez-vous la Suisse, ma patrie ~ Avec ses lacs aux changeantes couleurs, SAS monts géants, où l'hiver se marie Au printemps vert, tout parfamé de tleun ! Escaladez nos cimes pittoresques ; 0 quel tableau grandiose et riant Q,ie ces glaciers, comme des tours mores[quee, Trouant l'azur d'an vrai ciel d'Orient t Portez vos yeux vers les gras pâturages, Tout tapissés d'ejeJw eies et de thy m ; Entendez-vous monter de ces paragP,B Les carillous au son pur, argentin ? O mon paye 1 que j'aime la ver dure, Tes champs jaunis, tee sauvages forêts 1 DtAU fit de toi l'écr in de la naturt>, A pleines mains te donna des attraits. Que j'aime à voir une cascade blanche Où l'arc-en-ciel se pose, sylphe d'or 1 Que j'aime ouïr le rbuit de l'avalanche, De l'ouragan la voix. plut1 sombre encor. Loin du pays, bientôt l'ennui me gagne, Rieo ne me platt, lorsque je l'ai quitté ;

Car je suie fait pour la haute montagne, Pour son air vit et pour la liberté. Qae j'aime aussi h vieille et belle histoire. T'appartenir fut toujours mon bonheur 1 Hélas I on voit diminuer ta gloirA . . . Comme jadis, tu n'es plue au Seigneur. Ah I redeviens une Suisse chrétienne. Chrétiens vaillants étaient tous nos aïeox. Sois-li! toujours pour que Dieu te soutienne : L'homme n'est fort qu'avec l'appui des cieox. Ab I gloire à Di'!u I brille sur ta bannière La croix, malgré notre temps ricaneur; Garde-la bien jusqu'à l'heure dernière : C'est ton espoir, ton salut, ton honneur. A mon paya, Dieu, fais des jours prospères, Que ses enfants, entre eux, n'aient qu'un [seul cœurl; Rends-nous, rende-nous la Suisse do nos [pères : Leur foi, leurs mœure, leur courage vam· [queur. Jules GROSS. (Extrait de • Au Grand-Saint- Bernard ! •)

BIBLIOGRAPHIE P a &rle 8al11!1Se (5 fr. par an)

Papillon

(5 fr. par an)

L es d1c1ux. intéreseantes publications qm paraissent sous ces titres tous les 15 jours alteroativeœeot (Direction, rue P e litot, 3, G enève) méritent uoe fois de plus que oous nous y arrêtions un instant pour les signaler à qui recherche des revues illustrées ayant un cachet patriotique. C'est le cas notamment de la Patrie Suisse, ce charmao t journal qui nous vient rempli de belles illustrations d'actuali té: Firièle à son titre, il s' ioléresse vivement aux. cboses de la patrie. Pas ua événem::,ot de notre vie ' nationale au quel il ne ,~onsacre quelques C>Xcellents clichés. Nos hommes p'llitiques, nos artistes, nos savants, y trouvent place tour à tour. I l serra de près l'actua lité ; sans oublier les b eaux-arts, ai la moota(?DA, ni riAn de tout ce qui toucbe à la Patrie Suisse. Le textt>, aussi varié et au1:osi choisi que les illustra-

tions, font de la Patrie Suisse un journal des plus attrayan ts . R ien oe fa it plus plaisir au Suisse à 'l'étranger que l'arrivée de ce périodique lui apportan t de si vivants écbos de la Pa:rie ab sente. Le journal n'en est pas moins sérieux au point de vue documentaire et à mesure qu'elle s'accroî t, aa co ll ec ~ tion augmente do prix. D'autre part, rares s.:>nt - en franç lis surtout - les journaux. humoris tiques qui sa vent être gais tout en restant bonnètes, qui amusent tout en pouvant êtres lu~ et vus par jtous qui cultivent réelle..:ieot l'humour sa~s la gravelure. Il en existe un pourtant c'est le Papillon, si connu déj à, et qu'on voit chaque quiozaiue arri ver avec plaisir, certain d'y trouver quelque dessin aus~i soigné que spirituel et amusant de_ van Moydeo, dei,i mots pour rire, de gaies anelldo les : tout ce qll'i l fau t pour égayer un cercle d'amis, les membres d'une famille, une salle de lecture, sans qu'i l ait à craindre d'y trouver jama is rien de repréhensib 1e. Voilà qui repose des platitudes grivoises d'ou tre-Jura . Mot if exce llent pour soutenir et encourager les éditeurs.

-o-

Epbémérldell!I l.,aaterbar,r Ces éphémérides, SJit calendriers à

d l )Uiller, sont trop avantageusement connus pour que nous ayons besoin de les recommander ici d'une fa ç '.>n spéciale. Aussi bien ont-ils ob tenu une médaille d'argent à l'exposition de G anève de 1896. Caux de , 1900 ne le c èdent eo rien à leurs devauciers par l 'intérêt et la valeur qu'il offrent. Pendant que l'un, en f fi'tit, nous présAn te 365 vues suisses, son camarade n ous promène à travers le monde enlier en en faisant défiler sous nos yeux les s:tes At les paysages les plus remarquab les. Il mérite b ien ainsi d'être appelé le calendrier du touriste international. Disons, en terminant, que grâ ce à l eur valeur péd~gogique bien consta tée, ce s deux éphémirides illustrés ont é té io-


8 traduits dans beaucoup d'écoles do la Suisse et de l'~tra t' ger, C!'rotne moyens d'1ostructioo. Aussi ne pouvons-nous qut"- les recummaoder encore uue fois . - Prix: 2 fr.

*

-::•

Une nouvelle p'ltite revue vient de naî•re. C'est. un Journal des arti11tPs, profesi,eurs et amateurs de musiquP. l i a été baptisé Phare musical. I l fait, dans sa préface, une profession de foi dans l8que1le i l dit qu'il , cherche à trouver un terrain d'entente entre les diflérentAs écoles musicales, car, dans l'art, il faut de la diversité. • nouvmm confrère a vu le jour à Laus:rnoe. Bonne chance au nouveau-né et qu'il arrive à faire quitter à l'art musical la mer de la routine, en évitan_t les écudl'3 de l'empirisme, pour arriver au port du progrè9, ltinsi que l'indique le dessin de la couverture.

c~-

-0-·

non Voyage en Halle LA Comptoir de Phototypie, à Neuchâtel, va f~ire paraître un grand album illustré dont le titre à lui seul, Mon Voyae:e en Italie, rappellera les innombrables séries dA belles gravures parues daos Mon Voyage ,m S,,lisse, éàilé dernièrement par "ia même maison. non Voyaae en Italie est un album de luxe mis à la portée de toutes les bourses; il sera complAt en 25 livraisons grand format 30 X 40 c11ntimètres, au prix de 75 cent. la livraison. Si Mon voyage en Suisse a tait défiler sous Les y,iux. de milliers d'abonnés ce que la aature a créé dans notre beau pay::s de Suisse, ce qu'elle a de p lus graodiose et dA plu~ pittoresqne, Mon Voyage en ltalie par contre fera counaî,re par les mêmes moy1ms de r~production tout ce que l'Italie, pay:3 de l'ut par . excellencA, offre de plus ialéressant cocnmz paysage!'!, cités his1oriques, antiquités, chefs-d·œ ivre d'architecture, de sulpture et de peinture. Mon Voyage en ltalie comptera pour

une des plus be11es pubiic:üion8, aus8i 101.éressanle qu'inslruclive, de cette fia de siècle, et 11i l'on orend en co n~ i dér_ation le prix exceptionnel de 75 centHnes auquel elle sera mise en ven te pa1· les éditeurs, il n'est guère po9sible, de faire m ieux au poia t dt:l vue de l'illustration, du choix, d1:1 la netteté et de la fioflsfle des gravurPs.

Le Co~ptoir de Phototypie, à Neuchâtel, s unpose de grand~ sacrifices en M itant une œ'.lvre aussi importante et aussi complète; aussi engagerons-nous nos lecteurs à se procarer cette pub\i.,. cation, qai sera l'ornemeat de to ut intérieur où l'on apprécie des œuvreJ au~si remarquables, malheurrm3Aroeot si raree! à ~es prix augsi av:intageux. Les hvra19ons 1 et 2 qui :;erorit mises en vente "D octobre débutent par une visite à Venise, et fo1ment un ensemble de 72 gravures dont f.2 grandes planches, avant-propos i llustré, 12 colonnes de texte et superbe couverture en coulRurs. Prix 75 centimes chaque livraison. U oe li vra1soo par quinzaine, Le Comptoir de Phototypie, à N<' uchâ·el, ainsi que toutes les librai ri es, reçoivent los demandes d'abonnement à cet ouvrage. -0-

Un souventrde BeUéem La c loteroatiooale Ausicht, ktrtenG~sellschaft ,, à Berlin, Fr1edrichstrasse 239, a ccic;ç 1 un~ idée o rigia ale. E lle ~ édité une cartA postale représ entant la nai,;sanr.A d•1 Christ, œ •1vre du cé lèbre maîtrn P,ockhorst, qui sAra PXpé diée de B ttéem la ouit de Noël à toute peri,;onne envoyant uoe adresse quelconque acco•npagoée de 50 ceoticll(~e. Lis cartes se trouvent également dans toutfls les bonnes li br airies. ·-Q-

Chassez le naturel... U a ivrogne. invétéré se présen1e daos u u h ospice d'alcoolique•. Est-ce q ile vous traitez bie~ les ivrognes ici 1 - Mais oui, mon ami. - Eh bien, dooo ez me vo ir pour trois décis da kra1z,

Supplément à l'ECOLE PRHUIRE (N° 3) Conseils de S. Alphonse de Lii,;ori Quand vous voyez un riche se glorifier de ses richesses, •d ites : Dieu me suffit.. Quand vous voyez un arhre abattu pensez à l'âme séparée de Dieu par 1~ péché et destinée au fou éternel. Quand vous voyez la mer immense pensez à l'i c,fioie graodeur de Dieu. ' (Extrait du Souvenir de Mission.) -

-

1 A::;)'C 6

-~-.,:::s,.._......._....____

Demande d'une vocation (Lé..,.ende. de Sa.lvan) ..-. ( Suite et fini

peu plus ~oiu, m'emparer d'un porc gras_. Tu m attendras sur le mur du ci• met1ère, en face du clocher .•. - J'ai bien compris, fit le garçon Minuit é tait sonné, quand notre ~pprenli-voleur, pesamment ch .rgé , s'arrêtait sur le mur que l'on sait. Il aépose le sac; regarde de tous cô 'és si l'oncle ne vient paB, et s'assied. U ae h eure, deux heures .sonnent st l'oncle n'arrive toujours pas. Po~r tner le t~mps, ~t ne. paa tl'op s'impatieotQr, il ~ avise d ouvrir le sac et de se mettre a groumailler tuut traoquillemeot. L~ marguiller, ~evant ce matin-là 1ber10e, par~1r de' trè~ bonne pour l'AnBars était promis heure de sonner

gelus plus tôt que d'habitude. Mais 00 L'homme ne s'intimide pas. il criP s'approchant du clocher les cracs cracs d'une voix de femme : Le r:iétier de qu'il entend le saisissent d'une· telle voleur. . . frB:yeur que vi te il cour_t ~ la cure, y La s.upplta~te fait alors uo grand signe p_r1er M. le curé o~ son v1ca1re d'accoude croix et ~1sparait. L'ex-grenadier sort r1~. M. le curé é_ta1~ abs~nt, il oe resde sa retra~te et, ren.tre chez lui, con- t~1t que M. le v1ca1re qui, par malheur, te~t au m~ms d avoir tout compris. Il s ,était fait une e ntorse en r evenant fait plus; 11 va droit aux fenêtres de la dune course de montagne. c Vous dedemeure de la temme, e t 80 met aux vez quand même venir, fit le sonneur écoutes. Il entend ~ien1ôt distinctement car décidémen t, c'est le diable qui con~ ces mots : , Eh bien I maintenant, la casse .les os d~s morts que j'ai entendu. bon~e Sle Vierge a par!é ; c'est le Je sms fort, Je vous por terai sur mes mét1e~ de vo_leur que tu vas apprendre. épau le~; e t, p~ur ~hasser _l'esprit malin, ~e vais te fa.1re donner _des leçons par vou ~ n ~Vl'Z qu à faire ~n signe de croix. , l oncle Jean.-Claude qm en sait long B te n tot, on ent1:1 na quelqu'un des~ans ce métier. Il ~épète à qui ve ut ce ndre à pas. ~omptés l'escalier de la l ent.endre que les trois moyens de s'en• c~re. e t se dmger vers le cimeti ère : c était le marg uiller qui portai t M le rlchtr sont : 1° Trompatzé, vicai re. li n'est pas plus tôt e n tré d~ns 2° Robatzé. le ch a mp du repos que le garçon cro30 Réretatzé. yant voir arr iver so n oncle, cria :' ~ Eh L9 ~ême. ~oil', l'oncle Jean-Claude bien I l'oncle, le caïon es t-il bien gras ï recevait la v1sttl'l inattendue de sa nièce Le marguiller effrayé n'en demande accompagnée de son fils. On s'expli~ pas davantage; il j ette brusquem e n t qua longtemps; puis enfin l'oncle cé- son fardeau à terre, en s'écriant : c Eh da~ t aux .i nstaoc~s pressantes qui lut bien, m aio teo_ant, tu as mangé le gras, étaie.nt faites? s écria à haute voix: ~ange le ~ aigre. , Il s'e nfuit au plus ' Soit, ce sotr, tu vas commencer par vite, et ~rrive chez lui les de n ts senées. voler un sac de noix; tu le chercheras Et l'histoire fi. oit là 11 1 a ~ fond du galetas de la maison voiSalvan, déc. 1899. L, Coouoz i nst. sme de l'église. J 'irai, moi-même' uo

I

~

·s: - '


-

8 -

2 -

A ceux qui souffrent de l'estomac / Etude dédiée d notre journal}

Dans bien des milieux on discutP pour savoir quel genre d'alimentation mérite la préférence, si c'est la viande ou la nourriture purement végétale. Cette question divise les médecins euxmêmes. Les uns ne peuvent assez fair!\ l'éloge de la viande, les autres veulent le régime végétarien. Je suis fermement convaincu que la meilleure alimentation, et la plus simple consiste dans le mélange de ces deux sortes de mets. L'usage exclusif de viandes ou de légumes (ou de farineux) est un régime trop uniforme et trop incomplet. L es hommes sont les usufruitiers de tous les biens de la terre ; ils ont le droit d'user de tout ce que la nature leur offre, mais avec règle el mesure. Il y a bien des gens qui disent : à cause de moi on n'a pas besoin de tuer un seul animal ; mais si tous les hommes étaient de cet avis, que ferait-on de tous les animaux de la terre ! Nous voyons par là que nous n'agissons pas mal, si n~us mange~ns de ta viande. Il est vrai, néanmoias, que la viande ne va pas également à tout le monde : il est vrai aussi qu'on peut lrès bien se porter en ne vivant que de farineux. Mais il faut donner la préférence à l'usage alternatif des deux régimes. Et puis, les légumes et lei; f1mneux ne nourrissent bien que si les moulins à la mode n'en fabriquent pas la fariJ.e. Il est certain aussi que l'usage modéré de la viande donne au corps de la force et de la vigueur. Mais aussitôt que la mesure est dépasséP, les farineux aussi bien que les viandes peuvent gâter l'estomac. On prétend que toute consommation exce~sive dtviande produit chaque fois une infl1'mmation dans l'estomac pendant la duré+' de sept heureR. Les enfants ue ~oivent jamais manger trop de viande ; J~ coo,seille aussi aux adultes de ne Jamais

manger de la viande sans accompagne .. ment d'un Jégum~. Un légume autrefois dédaigné et si apprécié de nos jours, c'est la pomme de terre. Riches et pauvres, petits et grands l'aiment, et il n'est guère d'aliment qui puisse s'apprêter de taot de façons différentes et toujours agréables. Mais sans compter qu'elles fournissent toutes sortes de mets appétissants, elles se digèrent facilement, et pour cela, conviennent particulièrement aux enfants et aux personnes faibles de constitution. Ensuite, les pommes de terre n'excitent certainement pae les nerfs. Qui ne connait le pain de pommes de terre, le gâteau de pommes de terre ! Voyez, ma bonne mère de famille, si vous avez quelques invités et si vous voulez bien faire les choses, servez au lieu d'un pudding un ~âteau de pommes de terre, et vous verrez que tous les convives y mor~ront avec le plus bel appétit I Et vous n'aurez pas à craindre que l'un ou l'autre se gâte l'estomac. C'est précisément parce qu'aujourd'hui les mets sont si peu naturAls et si frelatés qu'ils exercent un effet si désastreux sur la santé. Oa a peine à signaler tous les ingrédients qui figurent de oos jours dans les cuisines pour donner du piquant aux mets ot pour chatouil113r 1e palais I Qu'on aille où l'on voudra, on ne trouve presque nulle part uoe nourriture simple, une vraie pension de famille, avantageuse pour l'estomac. Que l'on demande une soupe dans un restaurant, on obtient, Je plus souvent, que de l'eau brune, bien épicée , dans laquelle flottent quelques nouilles, ou surnagent quelques boulettes faites avec de la farine moderne. C'est ainiii que l'on gâte tout, les légumes comme les aucres mets; on ne rrouve bi1m1ôt plus nulle part une nourrilure naturelle ; il faut que tout soit falsifié. J" ne puis que vous donner des con,eils et des avertissements, chers lec•eurs, c'est à vous de voussoigner pour Lout le reste. Je sais bien qu'on perd son

temps à maugréer contre la mode et l'es- pouvons pas Pxister ! Mais ce n'est pas prit de notre époque; car la mode reste ~enlement comme boisson, chAr lecteur, toujours la mode. Les iooalculables maux quo l'eau nous est absolument indisd'estomac qui se multiplifmt encor" pensable. Nous en avons encore bPsoin d'année en année, n'ont même pas 11- pour les usages les plus variés, dans la pouvoir de faire comprendre aux hom cuisine, pour la cuisson das aliments, mes qu'ils suivent une roule des pluq pour laver le linge et la maison, pour daoger, uses. Je voudrais que tous mE\s tenir propre et endurcir notre corps, lecteurs se pénètrent bien des coo11eil fl pour favoriser la croissance des plantes, qoe j'ai donnés dans l'ouvrage : , Com pour arrê ter les ineeodies, comme moment il faut vivre •, qu'ils laissent d" yen de tran11port, etc. Ainsi que je l'ai cô1é toutes les inventions de la modA, déj~ affirmé, sans l'eau, la vie est comet choi11issent à leur p!ace des m11t11 piètement impossible. Si l'on voulait convenables, sains et fortifiants I Il faul Assayer de s'abstenir pendant une duque l'humanité revienne à un genrP rée ass11z longue, de toute espèce de de vie simple et conforme à la natur~, boisson, on ressentirait bieolôt les suites el qu'elle pratique l'endurcissement do fâcheuses de celte abstention. Oa peut corps; ce n'est qu'à CAtte condiUon quP biflD rester un certain temps sane prennous pouvons espérer une génération dre de nourriture, mais vivre sans boire plus saine et plus robuste; alors SAUie- . est une chose absolument impossible. lament dispar ~itront toutes ces iofirmiL'eau est indispAnsable pour n'im, tés et ces innombrables maladies, pour porte quel organisme. Le corps de tout faire place à une silualioa meilleure. être vivant 11 toujours besoin d'une certaine quantité d'eau; si celte quantité diminue daus le corps, il faut qu'elle ~oit remplacée par l'introduction du dehors d'u ne quantité nouvfllle. Le moyen par lequel est annoncé le manque de liquide dans notre organisme, c'est Ill soif, qui peut se manifeRter De tout temps les hommes se sont ie diverses manières, selon la profesoccupés de la question suivante : sion d'un chacun, selon la température, « Que doit-on boire et de qnelle façoo et.c. Un paysaa qui est astreint toute la doit-on boire f • Si nous feuilletons le~ journée à un dur travail en plAin air, livres ancitns, nous trouvons que dans par uoe grande chaleur, notamment à les siècles les plus reculés, il y eut des l'époque de la moii1soo, use naturellegosiers altérés. La première et la meil- ment une plus g1·ande quantité de lileure boisson que Dieu ait donnée à quide que celui qui est assis à son bul'humanité, est sans contredit l'eau. Bien rE\aU, dllns une chambre fraîche. Cette que les hommes, dans le cours des siè- consommation d'eau se manifeste, en cles, aient cherché à la remplacer d'une outre, par la transpiration, qui trouve façon artificielle, par toutes sortes dP son issue à travers les pores de la peau, subslitulions ingénieuBfls, l'eaa n'en reste ainsi que par les organes de la respirapas moins la boisson la plus utile et la tion. Mais qu'elle est pénible la condiplus indispensable. Quel n'est pas le tions des ouvriers, qui sont obligés de bonheur de maint voyageur fatigué et travailler dans des usines fermées, par altéré par uae longue course à pied, exemple_, près des hauts-fourneaux, dans quand il rencontre subitement une source les fabriques de porcalaioe ou les verclaire, d'où le bon Dien fait jaillir une reries I L'excessive chaleur les dessèeau fraîche et vivifiante I J 'affirme, sans che IHtéra\ement, et comme il ne p eut crainte de me tromper, que sans eau, pas se développer chez eux de transpinous na pouvons pas vivre, vous ne ration normale, ils µe jouissent p~s

Les boissons au point de vue moral et sanitaire


-

5

4 -

d'une aussi bonne 11anté que les ouvriers des ch amps qui travaillent aussi dan~ one température brûlaote, mllis qui OP manquent jamais d'un air pur et sain, pour gagner leur pain à la sueur d, leur front. M,tintenant se pose cette question : CommPnt devonR-nous procurer 5\ notrp corps lPs liquides dont. il a besoin 'P UoP partie dPs liquides .oéces~aires à notrP organisme nous P.st fournie par lAs aliments. Les pommes dfl terre, les fruite, les légumes vPrts. contiennent beaucoup d'eau, et en général, tous ces alimentR sont plus ou moins richfls en substances aqueuses. La quantité d'eau que ne fouroit pas la nourriture devra être complétée au moyen de la boisson. Maintenant nous touchona à un point qui cause des malheurs sans nombrti, qui a déjà bien souvent troublé et anéanti le bonheur des familles, qui empêche la réalisation de tout bien-être chez une foule d'individus, qui a ruiné la santé d'une multitude de 11ersonnes et précipité pour toujours des milliers de gens dans la plus noiM misère. Ce point n'est autre choee que le choix défectueux et immodéré des boissons. Oui, il faut que je le dise, l'intempérance qui de nos jo-.irs règne partout, et le triste abus des boissons conduit une foule d'hommes sur le chemin dP leur perte et ruine à la fois leur santé et leur moralité. Il faut que tout le monde boive, cela est incontestable, mais non de la façon dont le fait aujourd'hui un nombre incalculable de personnes. Mon principe est celui-ci : o n ne doit boire que lorsqu'on a réellement soif, et même alors, on ne doit boirn qut> très modérément. Mais qui se soucie main,enant de cette règle 'f P resque partout dans les classes ouvrières, ce n'est que trop l'usage de boire conlinuellemPnt. Quand arrive le jou r de la paye, on boit encore d avantage, si bien qu'à la fin il ne reste plus qu'u ne faible partie du salaire pour les besoins de la famille, et ce faible reste est consommé en boissons dan s la famille elle-même. A quoi peut about,r

tout cela 'P Comm ent dans de telles conditions la tzénération actuelle peut-elle orospérn 'f li n'est pas étonnant qu'au jourd'hui grandissent, et partout, des è11·As r .. bougris et étiolés, tristes fruits de l'intempérance à laquelle se livrent IPs part:ints. !);-1 tels pères et mères ne doiv.-nt vraiment ne plus avoir une étin1:elle dfl religion dans le cœur, autrement ils n'agiraient pas d'un e façon si irrA1iponsable. Devant nos yeux, retraçons l'image d'une pareille famille I Comment vivent la plupart des familles d'ouvriers, qui sont obligées de gagner chaque jour leur pain par le travail 'f U ,10 humeur maussade, mauvaise et sombre et souvent d'horribles blasphèmes : voilà leur prière du matin I Puis on se met au travail, le cœur plein d'amertume et en maugréant contre les classes riches ; une cruche de bièrn et une mauvaise plaisanterie, c'est là la bonne intention qu'ils forment au déba t de la journée. A midi, on commence également le repas et on le finit avec le cruchon de bière. Et la journée terminée, on cour t à grands pas du côté de l'auberge! où l'o n passe souvent la moitié de la nuit à boire, à tenir des conversatio ns inutiles et g~néralement inconvenantes. Dans beaucoup de ces familles pauvres, c'est chose rare et tout à fait exceptionnelle que le père rentre à une heure convenable et dans un état présentable. Eh bien I chers lecteurs, ai-je tort de prétendre que le choix défectueux et l'excès des boissons cause tant et de si terribles misères parmi les hommes! Je n'ai certes rien exagéré. Il est absolument impossible que dans de papareilles familles règne un vrai bonheur et un réel contentement, et voici pourquoi. La boisson coûte de l'argent, et, généralement, beaucoup d'argent. Par snite de cela, le salaire du père de famill e est pre,que entièrement absorbé par la quantité de liquide qu'il boit. Il faut alors que ce qu'il reste s uffise pour tous les besoins de la famille, el comme dans la plupart des cas cela n'est pas possible, des disputes eonli-

nuelles se renouvellent entre le mari et Ja f~mmP. Quel exemple pour les enfants! Ceux-ci ne peuvent prendre de bonnes hahitudee, parce que leurs parents ne valent rien ; il est impossible qu'ils ne seperdent pas de corps et d'âmP, Quoi d'étonnant, si tou tes les prisons sont pleines, td les maisons d'aliénés ne suffisent plus, et si la misère grandit de .jour en jour dans les familles.

La clef d'un mystère La ville pop!lle!!se de_ M'•~ offrait un apectacle extraordrna1re qm attirait les regards des étrangers mais passait inaperçu aux yeux des habitants, accoutumés à le voir. Au milieu d'un des quartiers les plus aniroês, dans une des rues les plui:l fréquenqueutées, où les beaux hdtels rivalisent d'élégance, se voyait u~e maison to?iours fe~mèe, sale, déla~rée, d un aspect qm blessait la v~e et attr1sta1t la pensée. Les deux co?st ru~t10ns , entre lesquelles ?lie se trouva_it étaient dune blanc~eur d alb~tre, les gr~lles et les ~alcons pemts de fr~1s; le fer ln~-même avait été forcé, . en d~p1t de ses temtes austères,. de revêtir ,la Joyeuse parore verte du prmtemps, qu étalaient à leur tour lee p!antos, dans Jeurs ~ases de .terre cmt~ aussi ro.uge que l~ corail. A côte. des dahlias, des hs, de~ héliotropes aux temtes elfacé~s, des géramnm~, o~ remarquait les ca~éhas, hautame mais priv_é"1 de l'a~ôme qui e~t l âme des fleurs, pms des œ1llets magmtiques, la plus espa~nole de toutlls les fi.llPs de Flore, penc_ha10nt leurs t~tes avec l~ngueur, comme s1 elles ~e sentaient a_lourd1es par leur parfum capiteux.. Dernère ~es fenê_tres, sur des stores venus de la Chu~e, étaie~t représentés de ces oiseaux. fan last1que~ qui ont emprunté leurs couleurs à l. arc-e_n-c1el, et fon t res~embler l~urs habilat10ns a de grandes volières où ils s'abritent sous des arbres enchaotée. Tout autre. ~tait la maison vide; avec ses murs ~uhgmen:x , ses ferrnrell noircies par la romlle,. ses contrev~nts touJours ferméa 1 comme. s1 elle voulait se dérober à la lumière du Jou~ e~ aux re~ards des ~ommes, elle para1ssa1t proscrite de la ~le. et accablée sous le poids dune . maléd1chon. Au balco~, pendaient les dèbns ~'un écriteau déchiré par le vent et la plme, et que 1

-

le propriétaire, las de le renouveler, laissait dans cet état, sans vouloir rien faire pour corriger l'extérieur morne et mélancolique de cette demeure silencieuse et funèbre, ayant, entre ses deux Dolies et gaies voisines, l'air d'une tète de mort entre deux corbeilles de fleurs. Dana une des deux maisons contigües à celle qui était déserte, une dame charmante et pleine d'amabilité recévait en ce moment de nombreuses visites à l'occasion de sa fête. Elle s'était tournée vers l'un des invités qui avait pris place au milieu du cercle groupé autour de son sopha et !ni demanda: - Eh bien I avez-voua enfin trouvé une maison? _ Non, senora, répondit celai à qui s'a· resaait la question, et qui venait d'arriver dans la ville; aucune de celles qu'on m'a proposées n'a pu me convenir; les uoes ne sont pas assez grandes pour ma nombreuse famille, les autres sont mal situées, et ma femme, qui est très casanière, m'a surtout recommandé la situation. _ Eh I la population auimente, on ne tronve plue moyen de se loger, dit un des assistants. _ Mais senora, reprit l'étranger, je viens de remarquer une maison qui est tout à côté de la vôtre, elle eet vide et pourrait, je crois, faire notre affaire pourtant, vous ne m'en avP.z jamais parlé. _ En effet, répondit la dame, je n'y avais pas fait attention, mais nous sommes tellement habitués à compter celte maison parmi les morts que je n'ai pas eu l'idée de la tirer de 800 linceul. - Parmi les morte ? Vous voulez dire parmi les choses qui ne sont plus, demande l'étranger avec étonnement. _ Oui, puisque personne ne l'occupe et je doute que quelqu'un veuille lai reodre la vie. _ Et pourquoi donc? 'l'ombe-t-elle en ruines? _ Pas du tont elle eet au contraire, en très bon état. ' _ Mais laide incommode ? - Non, jolie' et très habitable. - Celui qui l'a habitée est mort phtitJique, aans doute ? - Non, pas que je sache... da reste, si l'on avait pu avoir quelques craintes à cet égard, elles auraient dû disparaitre, car on a recrépi les mnr:1 et repeint les boiseries comme on fait toujours là où il y a un décès ; et il est assez ordinaire aujourd'hui

I


6 ile trouver un nouveau locataire aussitôt 1, près l'enlèvement du corps de celui qui 1cst mort dans la maison. - Mais alors qu'a donc cette demeure pour rester inhabitée. Snait-elle hantée par des revenants, dit l'étranger en souriant. - Précisément, répartit la dame. -· Et vous me dites cela en plein x1x• siècle où l'on fait, avec tant d'acharnemeut, la gurrre aux préjugés. _ Q 11i, monsieur, car le spectre qui hante c..tte maison est l'esprit du mal que ni la philosophie moderne, ni la liberté de pA~soe n'ont pu chasser Sachez que cette maiSùn a été le théâtre d'un assassinat.

revint-il quelques jours après, avec l'intention bien arrêtée de renouer l'entretien interromou. Après les compliments d'usage, il dit à l'aimable mattresse de maison : - Mon in'listanCP, senora, vous étonnera peut-être; mais je désirerais vivement avoir qui>lquee détails plus circonstanciés sur le crime dont vous m'avez parlé l'autre jour? - Je suis toute prête à vous dire ce que je sais, répondit-alla, et ce qui, d'ailleurs, est connu de tout le monde, mais il esl probable que la date dèJà un peu reculée de l'événement, et puis le fait que vous n'y avez pas assisté, enlèveront à mon récit, quelque chose de l'impression - J'admets, objecta l'étranger, que cet dramatique et poignante qu'ont éprouvée ùvènement a d-0. frapper de terreur ceux jadis tous les habitants de cette ville, irui y demeuraient alors et causer u!1 pro, Il y a dix ans environ, arriva ici un tond chagrin aux parents de la vich';lle, commandant avec sa femme, trois jeunes iunis le temps a dtl effacer ces souvenirs, enfants et sa belle-mère. Ils s'établirent et je r.e vois vraiment pas pourquoi cette dans la maison voisine. C'était, dans toute r;iaisoll, qui est dans d'aussi bonnes con- l'acception do mot, un vrai caballPro, d'une <litions, serait condamnée à être démolie tenue et d'une conduite irréprochables. Trés et à rester toujours inhabitée. Combien de afft•ctneux pour sa femm.e, ~n~ .ét~it fo!t trlllps y a-t-il que cet assassinat y a ètè jeune et d'une extrême s1mphc1te, il avait Cl!Dlmis ? en même temps l'attitude grave du père -- f,i~ ans. d0 famille ; en un mot, son intérie_nr p~Dans ce cas, senora, il me semble que raissait heureux. La jeune femme était, s01le .lélaiRsement de cette maison, innocente vant l'expression poétique du peuple, un~ après te-ut des faits dont ellti a été témoin, colombe sans fiel et se montrait aussi ti, nt à Hne cause étrange et peu en rapport contente d'avoir fi~è le choix de son maravec notre époque où tout cède générale- si digne que d'être la mère des trois anges mi nt à l'utilité et aux convenances person- charmants qui ne se séparaient jamais nellea. d'elle. Elle était le type de ces femmes d'è- - Que voull'z-vous, senor? répondit la lite dont l'existence se passe tout entière mal\1 .isse du logis, nous sommes, il est dans le cercle étroit de leurs devoir1:1 de vrai un peu a rriérés ici, mais nous ne le fille, d'épouse et de mère. Quant à la dame reg1 ~Ilona pas beaucoup. Ce qui a rendu âgée, elle appartenait à cette catègori~ que cet : Bc:lassi nat particulièrement odieux, c'est l'on dèRigne sous le nom de résignée, surtout l'innocence de la victime, one pau- muette. E lle passait sa vie tranquille,. à l'~glise, à prier Dieu pour ceux qu'elle a1m!1t, vra vieille inoffensive. , Ln myi1tère dont s'est entouré l'assas- et au foyer domestique, à entourer de soma sin .,: qni ,1st resté impénétrable, a comme et de tendresses ceux pour qui elle priait. impr.3, no d'horreur le lieu du crime, et Ces deux dames possédaient, dans un peti~ l'èloi~~1ement qu'inspire cette maison est village, one maison et un champ,. c~ qui tel quo , jusqu'ici, personne _n·~ osé .Y de- leur avait valu le nom de provinciales ; meur, r, ni braver la malèd1chon qm pèse mais elles étaient d'une courtoisie si délipour ainsi d ?re, sur ce sé;our. La solitude cate, d'une si grande sincérité, exemptes de cettn mairnn est comme un sceau posé de toute hypocrisie, que si c'est là être prosur u110 Jettrll fermée que Dieu ouvrira à vincial, on ne doit pas le regretter. son hr·are, sinon devant le tribunal des J'aimais à visiter celte maison, parce que homm, ,J, du moins devant celui où sera cette paix intérieure, ce bonheur modeste prononllè lejugement suprême. et tranquille me rendaient le cœur content. En ce :moment entrèrent de)~nouveaux Une secrète sympathie m'attirait vers cet visitenrs•et Ja conversation fut interrompue. homme si digne et si scrupuleux d e ses Mais }~ c'uriositè de l'étranger a vait été devoirs, vers cette jeune femme qui mettait excitée par ce qu'il avalt entendu. A.usai tonte sa joie dans la vertu, enfin, vers cette

7 bonne vieille, si simple, si aimante, qui n'avait sur les lèvres que de bonnes paroles ou des prières. Peut-être cette félicité,. fondée sur la piété et la modestie, étaitelle trop parfaite pour être durable. Un matin, ma femme d e chambre entra tonte troublée dans mon appartement, les traits bouleversés fit la respiration haletante. - Qu'y a-t-il, Manuela? m'écriai-je tout effrayée. - Ah I senora, on affreux malheur, un malheur inouï. - Quoi donc? Qu'est-il arrivé? Parle... - Cette nuit... dans la maison d'à côté ... Ne vous épouvantez pas, senora. - Achève donc... - La vieille dame est morte. - Morle? - Assassinée, oui , senora I criblée de coups de poignard. - Sainte Vierge Marie I m'écriai-je saisie d'horreur. Assa&sinée I Et comment ? Est-il entré des voleurs P - C'est probable, mais on n'a aucune certitude. Le matin du crime, l'ordonnance du commandant, qui couchait dans une chambre en bas prés du vestibule, êta t sorti pour aller au ma1·ché. La porte de la rue était, dit-il, bien fermée, comme il l'avait laissée la veille, il était donc évident que les assassins n'avaient pas pénétré dan s la maison par la rue ; mais lorsqu' il était revenu, il avait été tout sarpris de trouver la porte de communication pom,sée seulement de manière à céder sans résistance, et il était entré sans avoir appelé personne pour loi ouvrir. Quelle n'avait pas été sa stupéfaction, en voyant que l'eau du réservoir, d'ordinaire si limpide, était tonte rouge de sang. Il était demeuré anéanti à la vue d'une main ouverte et sanglante qui était restée imprégnée sur la muraille polie de l'escalier. Sans doute l'aseatisin, se voyant en descendant couvert de sang, avait en un momimt de défaillance qui l'avait obligé à s'appuyer contre le mur; et ce dernier avait conservé l'empreinte de la main homicide, comme pour dénoncer le meurtrier et indiquer le chemin qu'il avait pris. Hors de loi, le domestique était monté à l'étage snpèrienr, et suivant les· traces de sang qui, de place en place, comme des doigts vengeurs, le guidèrent jusqu'au lieu où le crime avait été commis, il arriva ainsi à la chambre écartée qu'habitait la vieille dame. Jusqu'à la porte s'étendait

une mare de sang encore chaud, semblan t avoir conservé la vie, qui avait abandonné le corps déjà glacé. La victime était étendue sur le lit les yeux grands ouver ts et 0 00 bras, blanc comme de la cire, pendait inerte en témoignant du peu de rè1listanco qu'elle avait faite au meurtrier. L'ordunnanCl', épouvanté, se mit à pousser des cris et cournt appeler ses maitreP. Alors, il y eut un spectacle navrant. La jeune femme, terrassée, semblait frappée de la foudre; le commandant était pâle et défait, mais, plus maitre de lui, il fit fermer les portes de la rue ou déjà les curieux s'étaient rassemblés, puis il alla faire sa déclaration à la justice. Mats on ne trouva rien que le cadavre, on constata les blessqres qui ne laissaient aucun doute sur la réalité du crime, mais ne fournissaient aucun indice pour recon• naitre son auteur. Et ce qu'il y eut de plus extraordinaire, c'est que pas ua soupçon, même le plus éloigné, ne put atteindre per sonne et que rien ne put mettre sur une piste quelconque. Le soldat couchait en dehors de la grande porte donnant vers le vestibule, et elle ne pouvait s'ouvrir que du dedans, or il l'avait trouvée ouverte quand il était rentré, ce qui faisait croire que l'assassin s'était glissé dans la maieon pen dant Je jour ou qu'il y avait pénétré par le toit; .mais cette dernière supposition était p eu vraisemblable et même inadmissible, la maison se trouvant entre la mienne et celle de la comtesse"·. La femme de chambre était allée, cette nuit-là, à la noce d'une sœur, comml' en tèmo1gnèrent tous ceux avec qui elle s'y était trouvée. Le second soldat d'ordonnance, malade, était à l'hôpital, et n'était pas sorti de son lit. Néanmoins, on avait mis en prison les deux premiers ; mais quelque temps après, ils furent relâchés. (A s uivre.)

Recettes et conseils utiles AplcuUore. Hivernage.

Les retardataires doivent se presse r de mettre les colonies à l'abri du froid et de leur donner une bonne p rovision. Il fau t : I. Avant tout, connaitre la force des


xrxe -

,

IS

colonies. Si l'une d'elles èst faible, il faut la réunir à une autre; il n'y a pas à hésiter; 2. S'assurer que les provisions son.t assez abondantes. On doit laisser dans une ruche moyenne 15 à 20 kil. de miel ; si, au printemps, il y a du surplus, les abeilles ne gaspilleront pas leur provision ; 3. Tenir les abeilles le plus chaudement possible et observer les meilleures conditions d'hygiène, propreté, aération, etc., etc. Les trous de vol doivent rester ouvert", sans exagération. Les parois des ruches doivent être assez épaisses pour protéger les abeilles contre le froid. Mettre entre les parois et les planches de partition de la balle d'avoine, de vieux papiers ou, ce qui vaut mieux de la tourbe. L'an dernier tontes les ruches emballées dans de la tourbe se sont admirablement comportées. La tourbe jouit de beaucogp de propriétés. Elle tient très bien de la chaleur; elle absorbe la moindre humi~ité, et son odeur éloigne une quantité incroyable d'insectes. Ainsi capitonnées, les abeilles hiverneront dans la perfection et la consommation de nourriture sera très minime; l'abeiile mal hivernée en a besoin d'une plus gaande quantité. Ces précautions priaes, on donne une couche de couleur aux ruches pour éviter toute infiltration à'humidité. E. GmoL.

Action du froid sur le lait et l& crème.

On a proposé et expérimenté déjà d'asdez nombreux procédés de conservation du lait par le froid. Dans une méthode encore tort en vogue au Danemarck , on congèle une partie du lait et on ajoute un bloc de lait gelé au lait que l'on veut préserver de Loute fermentation. Peu à peu, le lait gelé fond dans le liquide ambiant. mais pendant tout le temps de la fusion, tant qu'il reste un morceau solide, la température se maintient à p9u près

année

1899/1900

-

constantè très bassé et telle qae toute action des organismes est absolument suspendue. Le lait se conserve ainsi sans altération aucune et demeure tout à fait analogue à du lait frais liré, non stérilisé.

-----111111~•-=••----VARIETES

Bizarreries de la langue. - U o étranger qui prétend se familiariser avec notre langue doit lire les remarques suivantes : Uoe injure se lave; mais on essuie un affront. On dit à volonté d'un mort qu'il laisse des regrets ou bien qu'il en empcrte; c'est tout le contraire, mais c'est la même chose. La blanc et le noir sont opposés ; tou\efois, des idées noires font passer des nuits blanches. Quand c'est le feu qui pr13nd, il brO.le; quand c'est le lac, il gèle. Das journaux financiers se mêlent de faire des mots, l'un d'eux écrit : Les Gaz sont fermes, les Fers sont mous ... - Jugement intéressant. - Il y a quelques jours , un monsieur qui se trouvait à table en fa!le d'un autre consommateur alla trouver le patron dn restaurant et lui déclara qu'il refusait de manger en compagnie • d'un iudividu aussi louche >. L!3 consommateur visé porta plainte. L'afJJire vient de se terminer devant le tribunal correctionnel. Le monsieur qui ne voulait pas manger a été condamné dans des termos qui équivalent à un acquittement : • Le tribunal, attendu qu'on ne pourrait admettre que M. T. était de mauvaise foi en se faisant l'écho d'un bruit public que les mœt1rs ée H . peuvent avoir justifié dans une certaine mesure, condamne M. T. à 1 franc d'amende et aux frais, et à 1 fr. de dommag ,3s-intérêts envers M. H. > C'est le minimum de la peine.

' REVUE PEDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'Ecole primaire donne au moin1:.1 12 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de s pages pendant le cours scolaire. Prix d'abonnement: Suisse fr. 2.50 Union postale fi•. 3 Tout c:e qui c:cnc:erne let public:ctticn :!oit être ctdressé èt l'éditeur M . . P. PIGNAT. 1er sec:réta:ire èt l'Instruc:tk::-n publiqi1e. èt Sien. '

----~~~>@~C!Z~~~----

- ---

L~nnion fait la foi·ce, devise bonne à méditer rnême par MM. les Instituteurs. ·


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.