No 04 l'Ecole primaire, 15 Janvier 1900

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XIXe année -

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colonies. Si l1une d' elles èst faible, il faut la réunir à une autre; il n'y a pas à hésiter; 2. S'assurer que les provisions sont assez abondantes. On doit laisser dans une ruche moyenne 15 à 20 kil. de miel ; si, au printemps, il y a du surplus, les abeilles ne gaspilleront pas leur provision ; 3. Tenir les abeilles le plus chaudement possible et observer les meilleures conditions d'hygiène, propreté, aération, etc., etc. Les trous de vol doivent rester ouvert", sans exagération. Les parois des ruches doivent être assez épaisses pour protéger les abeilles contre le froid. Mettre entre les parois et les planches de partition de la balle d'avoine, de vieux papiers ou, ce qui vaut mieux de la tourbe. L'an dernier toutes les ruches emballées dans de la tourbe se sont admirablemAnt comportées. La tourbe jouit de beaueot,1p de propriétés. Elle tient très bien de la chaleur; elle absorbe la moindre humi~ité, et son odeur éloigne une quantité incroyable d'insectes. Ainsi capitonnées, les abeilles hiverneront dans la perfection et la consommation de nourriture sera très minime; l'abeiile mal hivernée en a besoin d'une plus gaaode quanlité. Ces précautions pri&es, on donne une couche de couleur aux ruches pour éviter toute infiltration à'humidité. E. GmoL.

Action du froid sur le la.it et la. crème.

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constantè très basse ei telle que toute action des organismes est absolument suspendue. Le lait se conserve ainsi sans altération aucune et demeure tout à fait analogue à du lait frais liré, non stérilisé. 1-+

VARIETES Bizarreries de la langue. - U a étranger qui prétend se familiariser avec notre langue doit lire les remarques suivantes : Une injure se lave ; mais on essuie un affront. On dit à volonté d'un mort qu'il laisse des regre1s ou bien qu'il en empcrte ; c'est tout le contraire, mais c'est la même chose. Le blanc et le noir sont opposés ; tou\efois, des idées noires font passer des nuits blanches. Quand c'est le feu qui prend, il brûle; quand c'est le lac, il gèle. Das journaux financiers se mêlent de faire des mots, l'un d'eux écrit : Les Gaz sont fermes, les Fers sont mous . . . - Jugement intéressant. - li y a quelques jours , un monsieur qui se trouvait à table en fai.le d'un autre consommateur alla trouver le patron dn restaurant et lui déclara qu'il refusait de manKer en compagnie • d'un iudividu aussi louche >, L13 consommateur visé porta plainte. L'a1!.iire vient de se terminer devant le tribunal correctionnel. Le monsieur qui ne voulait pas manger a été condamné dans des termos qui équivalent à un acquittement : • Le tribunal, attendu qu'on ne pourrait admettre que M. T . était de mauvaise foi en se faisant l' écho d 'un bruit public que les mœ11rs ée H . peuvent avoir justifié dans une certaine mesure, condamne M. T. à 1 franc d' amende et aux frais, et à 1 fr. de dommag ~s-intérêts envers M. H . > C'est le minimum de la peine.

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REVUE

~EDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE L A

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'Ecole primair~ donne au moin!' 12 livraisons de 16 pages chacune, non compns la couverture, et autant de suppléments de 8 pages pen dant le cours scolaire. P1·ix d'abonnement : Suisse fr. 2.50 Union postale fi·. 3 T out cc qui con cerne l et Fublicettion doit être etdressé èt l'éditeur M . . P . PIGNAT, 1er secr étetirc èt l'instruction publique. èt S fon . '

On a proposé et expérimenté déjà d'astJez nombreux procédés de conservation du lait par le froid . Dans une méthode encore tort en vogue au Danemarek , on congèle une partie du lait et on ajoute un bloc de lait gelé au lait que l'on veut préserver de toute fermentation. Peu à peu, le lait gelé food dans le liquide ambiant, mais pendant tout le temps de la fusion, tant qu'il reste un morceau solide, la température se maintient à p9u près ---,-c,-=~~~)@><'!E-~!!'!-~-----

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L'union fait l a fo1•ce devise bonne à méditer même par MM. les Instituteurs. '


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L'acceptation du présent N° enga- 1 titic,n. - 20 Examens d'émanc ipation. geant nos souscripteurs pour tout le 1 - 30 Examen s préparatoires au recrutement. - 3° Pénalités. cours scolaire 1899-1900, nous pren-odrons en remboursement, pour la Nos collab ora teurs. plupart au môins d'entr'enx, le prix 1 Nous venons d'en recruter encore un de .l'abonnement avant on après l'ex- dans la personne de M. Alph. Wicht, pédition des N°s 4 et 5. Il serait ainsi instituteur à Grolley (Fribourg), dont trop tard de notifier son refus en nous publions dans la présente livraison le commencement d' une étude sur l'ému- . laissant impayée la carte de rem- 1 lation scolaire. En nous adressant son boursement qui ser a mise en circula- envoi, notre nouveau correspondant ajoute tion dans ce but. ces lignes aimables d_ont nous, le reme~cions : « Lecteur assiùu de L Ecole prim aire, j'ai vu avec joie le rajeunisseSommaire : ment de cette intéressante revue. An L'Ecole p1·imaire, organe cle la commencement de cette nouvelle année 1 je forme des vœux nombreux pour le Société valaisanne d'éd ucation. Voici le sommaire du N° 4 du 15 succès de vos utiles eflorts. » Nous remercions bi_en sincèrem_ent ~1. janvier (supplément à part) : de ses souhaits et de la pro1 Wicht Jésus-Chr ist, sa doctrine (suite). messe de son excellent concours. Nos abonnés peuvent voir par là que les coL'émulation scolaire, par A. Wicht. Développement d'une idée sur l'ensei- lonnes de l'Ecole primaire sont ouvertes MM. gnement de la langue (suite). - L'é- avec empressement; non ~euleme~t à _ les Instituteur1:i du Valais - qm doivent cole et l'a bus des boissons, par un s'intéresser particulièrement à leur puinstituteur jurassien. - De la gymnas- blication - mais à nos amis de Fritique, par un instituteur valaisan. Par- bourg et du Jura qui veulent bien l'hotie pratique : Style (sujets à traiter). norer et l'appuyer rle leurs sympathies. -oDe l'économie. Les oiseaux voyageurs. P o1·ti·ai t d e n . Hopf'ne1.·. Soins à donner aux animaux domestiques Malgré tout notre désir , no~s ne et au fumier. Calcul oral (examens des pouvons encore donner le portrait prorecrues de 1899). - Variétés. mis bien que le cliché établi d'après - -- - - ·: un; excellente photographie soit en notre possession. C!él cliché se refuse touChronique et Avis scolaires tefois à fournir, mème sur un excellent papier, une image satisfaisante. Nous estimons préférable dès lors de ne p_as Conf érences tle 1899-1900. l'utiliser et étudierons un autre proJet Vu la revision projetée de la loi sco- pour donner satisfaction à la légi~ime imlaire actuelle, M. le Chef du Départe- patience de nos abonnés désll'eux de ment de !'Instruction publique met à posséder le portrait du profondément l'étude la question suivante pour les regretté directeur de notre école norconférences d'instituteurs du présent male . c,1urs scolaire : - 01° Organisation des cours de répé-

SION, 15 Janvier

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ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISANBE D]]DUCATION

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JÉSUS-CHRIST SA DOCTRINE. E lle tenferme deux ordres de vétités : les unes de l'or dre naturel, déjà connues, mais oubliées ou a lt érées. En les p r oclamant, J ésu s-Chr ist n ous les fa it com pren dr e et aimer. Des premières, - dogmes de la Trini té, de l'I ncarnation et de la Rédemp t ion ; prérogatives de l'Eglise, gràce, rémission des p échés, sacrements, ete., nous n e p arlerons pa.s ici. Les autres appellent not re attention. Elles for men t le code le plus pur et le plus par fait de mora le r e:ligieuse, socia,. le, domestique et individuelle. Il faut onYrir nos classes à ces vérit és et en pénét rer p r ofondément l'enfance. Elles Ront pour la vie t out entière une lumière, nn appel constant a u bien et nne force qui aide à le réaliser·. Mises en prat ique, elles port ent l'homme à la hauteur m orale la plus grn nde. I l y a a ussi dans Fexp osit.iou de J ésus-Christ un charme qui les fa it aimei-. ~ os ma.î tres ne peuvent trop s'atta c:her à le reproduire dans leurs le~ons. Nous voudrions essayer de le goûter aYec eux a.fin de mieu x en pénétrer l'esp1·it et Je cœu r de l'enfance.

I. 3. Mornle religieuse. - Au som met Dieu et ses attributs: la puissance, la, sainteté, la paternité, la sagesse, la justice et la misél'icorcle, la P rovidence. Quell es images fort es, gra cieu ses. p our les p résenter ! ~ e pouvant les reproduire t out es, attach on s-nous à quelques-

nnes. 1. La J nstice. - On dira, san s doute : Dieu est j ust e ; il traitera chacun selon ses œu vres. E coutez J ésus-Chr.ist. Pour l0s vierges folles, qui n 'ont pas su se prépa,rer a fin de recevoir l'époux, .il n 'y a ura pas de pla ce au festin des noces. -- Le ma,nvais grain, le f iguier stérile seront jetés aux flammes. - Chacun rendra compt e de son administration , e t il se1·a demandé beaucoup à q ui a ura r e<; u beaucoup. Dieu exigera j usqu'à la dPrnière obo.Je. Ces idées p or tent avec elles de l'effroi dans les â mes. Jfais a,tt.endez, voici la miséricorde. :l. La. Misér icorde. - V o'.)7ez le bon p asteur à la recherche de la brebis éga.rée. 11 hL retro uve ; .il la p orte s ur ses épa ules a n berca il. Voulez-vous le père de l'enfan t pr odigue? Com ment les (:Ont cmpler l' un et l'autre sans émot ion ? Qui ne sent les pardons descen-


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dre du cœur du père darns le cœur œpendant de son fils un instant égaré? Lisez à vos enfants cette page de l'Evangile; il leur viendra les larmes aux yeux. 3. Et la Providence? (( Considérez les corbeaux; ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n' ont ni sellier ni grenier, et Dieu les nourrit. Combien valez-vous mieux que ces oi.seaux'? >> Considérez comment crois,sent les lis des champs, ils ne t ravaillent ni ne filent et je vous di.s que Salomon, 1:1ême dans toute sa glo~re, n'était point vêtu comme l'un d'eux. >> Si donc Dieu prend soin de v(tir a.insi une herbe des champs qui est aujourd' hui, et qui sera demain jetée d::ns le feu, combien aura-t-il pl us soü1 de vous? J> Nous retrouverons-là ces compaLlisons si fraîches, si saisissantes dont nous avons parlé. Ne portent-elles pas dans les intelligences les plus jeunes l'enseignement que Jésus-Christ veut répandre? Rien qu'elles ne vo,ient dans la nature; c'est elle qui parle. On dit qu'Overberg, un des pédagogues les plus distingués des temps mo, dernes, aimait aussi à prendre dans le monde physique l'objet de ses leçons. Une feuille d'arbre, une toute p~tit e fleur des champs l'inspirait; par elles il faisait resso'l'tir la sagesse et la puissance de Dieu. Il dispo,sait ainsi l'enfance à goüter la délicatesse, la pureté, l'influence moralisat rice de ces muettes et cependant si éloq u,entes va.riétés de la création. Jésus-Christ était son modèle. Qu'il devienne aussi le nôtre. 4. La, Prière. - Il faut maintenant

rattacher l'flme à Dieu, mériter ses fa. veurs, la force et la conso,latio,n dana les épreuves qui sont inévita]?les. La prière est là toujours puissante, et, quand elle est recueillie, toujours exan. cée. Qui a . fait ù la prière, dans sa vie, une part plus grande que J ésus.-Chr:ist? Prière dans la retraite, ou avec ses dis. ciples et la foule qui le suivait - priè. re sur la monta.gne et dans le temple; prière le jour et la. nuit, an jardin dea Oliviers et sur la croix. Partout aussi exhortations ù la prière et promesses faites à l'âme qui prie: « Demandez et YOus recevrez, frappez et il vous, sern ouvert.» Elle est si belle, d.'ailleurs, la prière qu'il eompose pour ses disciples, et pour toutes les générations: « Notre Père qui êtes aux cieux.)> Dans cet te invocation, c'est le eœur qui s'envo,le, plein de eonfiance et d'amour, vers le père des cieux. Hélas! on se sa".it plus prier. Voilà pourquoi nous rencontrons tant d'fl. mes dévoyées, s'affaissa.nt sous le poids du devoir et de l'épreuve et ne sachant plus chercher en Dieu lumière et force. P.our nous qui a imons l'enfance, inspirons-lui de bonne heure, dans nos classes, le goùt de la prière confiante et re. cueillie; ce sera sa sauvegarde. 3. L'amom· clc Dieu. - On demandait à Jésus-Christ quel est le premier corn· mandement de la loi. « V ou,s aimerez, répondit-il, le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre ftme, de tout votre esprit et de toutes vos forces. ))

Plus puissant que les philosophes, cet éducateur de l'humanité a. créé des d'hommes qui ont mis cet ,,,o·ént>rntions , amour a.u-dessus de tout amoiur.. L'antiquité païenne, a-t-on dit anc J'aisou, ne eonnut rien de pareil. Elle put eonnaltre Dieu; efüi ne l'a jamais nirw5. Mais r egardez les temps chrétiens pt rous YE>rrez ·que cet amom· y devient IP maître du monde. C'est lui qui a rai nen Je paganisme da,n s les amphiJhéâtres et sur les bùchers; c'est lui qui a eivilisé les 1Jenples nouveaux, qui leR a menés aux croisades, et qui a fait <les héros plus grands que toutes le8 <5popées. C'est le flambeau des écoles où les lettres revécurent pendant les sii'>Gles barbares. Et qui peut douter de son vuissant pouvoi1' sur les esprits, RÏ I ins,p ira tout ce qu'il y eut d'hommes éloquents depuis saint Paul et saint Augustin jusqu'à. B0:ssuet, s'il dic·ta les psaumes de David et les hymnes de l'Eglise, c'est -ü-dire les plus sublimes composi.timis lytiques qni aient j:nnais existé? n Qu'il me soit pemlis de me toumer enGore vers no,s maîtres et de leur dfre: Elevons l'enfance i't l'école de JésusChrist: il y a ura. po,u r elle, dans l'amour de Dieu, nn magnifique couro,nnement de la morale religieuse, et la source in<·essaute des rner,eillPS qne l'on dent 11r nous rappeler. (A suivre.)

L'Emulation scolaire L'émnlatio11, dit u11 aut em', est une nn1hition généreuse d'égaler, de surpassee quelqu'un qui a ùu mérite. Appliquée ü l'éducation, elle est, selon les uns, une arme dangereust:; selon d'autres, un puissant moteur de tra-

vail, le levier le plus capable d'ébranler l'ardeur et le courng,e de l'enfant en stimulant son amour-propre pour le guidei- vers un but noble et élevé. Les premiers, aux regards défiants, aeensent tout système d'étude basé sur elle de mille tenda.n ces malsajnes dont les plus directes sont d'entretenir une som'de riYalité entre condiscipl es., de provoquer fatalement ou l'orgueil ou le dét;ouragement. Ces crit iques outrés sont inspirés, soit par· une fausse conception du cœur ltuma.iu, soit par certains cas, piarticu· liers où cette arme placée d ans les mains de l'éducateur est dirigée pa,1· la maladres,se. Tont e méda,i lle a son r·e· rei·s et toute a1-me offre des dangers. Le 1·ûle d'instituteur sentit bien enYiable si, dans le eœ ur de l'enfant régnaient naturellement les généreux sentiment s d'ardeur, d'abnégation, d'arnom du devoir. Le travail de l'homme mêrne est-il souvent désintéressé? a-t-il pom- unique but le déYouement, la charité? Hélas! notre nature tient sans cesse en éveil nos terrestres appétits. ~i L"'tge mùr, la Yeillesse demeurent soumis aux multiples influences de l'amour-propre, Fenfance volage et inconstaute u·en fera-t-eHe pas souvent le gotwemaj} de sa conduite? Rans doute, là n' est pas l'huma nit é idéale se sacrifian1 po,ur les nobles idées. Prenons les enfants tels qu'ils sont, non tels (]U'ils devraient être, et non seulement nous développerons les bons germes de leur âme, mais encore nous ferons servit· à un but utilitaire les ins-


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/52 tincts égoïstes qu'on chercherait vai- · écoles, peu de maîtres ont su régler rct emploi, i·éunir, organiser, combiner les nrment à extirper. L'émulation sco,laire basée sm ce différents moyens émula.tifs pour en principe, a donc pour but de porter, fom1er nn véritable système à base fixttout en les réfrénant, l'ambition et l'a- et taisonnée. l'ourta.nt, toute force mn]. mour-prop1'e des élèves vers le trava.il tiplie les effets par une sage réglementation. et la vertu. T_Tn système d'émulation bien comCertes, un enseignement ,méthodique, pti8, bien dirigé, approprié au caracvarié, attrayant, joue un grand rôle dans l'acquisition d'une science; il est tère du maître, au nombre des élèves, aux différe,nts cours de la classe, peut le facteur principal de. la compréhenpr-oduire des résultats ,e xcellents sous sion. Mais, là ne se borne pas l'action le do,uble rapport du travail et cle la du maitre. II reste à graver les connaissances enseignées par des applications 1 düici.pline. :Mais, on le sait, rien ne s'obtient sans peine, particulièrement en pratiques nombreuses. Alors surtout éd ucation. Ce n'est pas sans, difficulté;,, l'émulation est nécessa.ire et facilite la H\.che de l'instituteur. Si rien n'excite \ sans essais répétés et surtout sans pe1·. 1 l'ardeur et le courage, l'indifférence et séYérance qu'un maître organisera son pa.r suite l'ennui viendront détruire les systèmP. Au début, la complication esi fruits de la leçon. Si l'insouciance voile un écuei l à éviter; mais,, à mesure qu P les obstacles se franchissent, on ajoute h l'enfance la vue des résultats. lointains, les efforts que nécessite tout tra- de nouveaux stimulants, on affermit vail sérieux, sans compensation immé- leur ma.relie pa.i- des perfectionnements dictés par les circonstances et la rédiate, leur paraissent trop lourds en flexion. Ainsi les difficultés sont va.in. regard d'une moisson éloignée. eues peu à peu, les élèves se familiariD'ailleurs, dès l'origine des écoles, sent avec nos procédés et, si une main l'émulation a été e111ployée, sous une habile et ferme dirige le mécanismP forme rudimentaire, il est vrai. Touscolaire, l'ardeur, l'entrain, l'a.pplicajours les élèves les plus ardents à la tion viendront remplacer l'apathie et tftche ont reçu des éloges et des récomparfois mf>me le dégoût nés de la. mopenses; de tout temps les succès ont notonie de certaines méthodes. été couronnés et applaudis. Nos vieux L',,Ecole primaire" étant une tribune magisters de campagne n'igno,raient où peuyent librement s'exprimer les pas la puissance de cette arme, et si éducateurs dans leurs pacifiques disquelques-uns ont la.issé à Jeurs élèves cussions. il serait sans doute profita.hie le seul souv,enir de leur férule, combien à l'instruetion si, dans une série d'ardont la bonté et les procédés d'encoutieles successifs, quelques-uns des parragement n'ont pas été oubliés·! tisans - ft aussi des adversaires de Si les récompenses et les répriman l'émulation scola.fre exposassent des ont toujours été employées, dans les 1

Jenrs nies sur ee sujet. Ainsi seraient tirés de l'ombr e, et peut-être de l'oubli, divers systèmes ,e t procédés qui pou r {'tre ignorés n'en son t pas moins efficaces. A.mis de l'école, pratiquons, la soüda. rité non seulement pour la sauvegarde de no,s intérêts matériels, mais encore dans le perfectionnement de nos méfüodes et des différents. facteurs du succès de notre enseignement. A. Wicht.

Développement Il' .. une idée sur l'enseignement Ile la langue" 1\ies ptécédents artkles ne sont, en somme, qu'une suite d'affirmation s. .\..ffirmer est facile; dans l'espèce, J)l'OUYer ne le sera }Jas moins. Faire toucher au doigt et à l'œil l' exa,ctitude 111 vérité de me;, affirmations, voilà l'objet de tout ce qui va su ivre relatirement a.u développement d ' << une idée snr l'enseignement de la langue i>. L a méthode synthétique, ai-je dit, réalise l'enseignement de la langue par wurs concentriques, seul enseignement conforme aux lois de l'évolution mentale. En effet, voici le ta.bleau général des quatre degrés que parcourent mes élèves des trois cours. primaires:

Cours préparatoire et élémentaire Cours moyen. - Cours supérieur 1er degré: Acquisition d'idées.

2e degré : Liaison des idées acquises. 3e degré: Des pensées et du sentiment. 4c degré: Liaison des pensées et des sentiments.

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Comme on le Yoit, le programme des trois cours est le même et forme un tout homogène; s eulement le cours moyen étend le cadre du cours précédent, et le cours supérieur complète le cours moyen. 1

Cours préparatoire et élémentaire

BUT Voiei le but que je me propose dans mes leçon s de langue destinées au cou rs élémentaire: 1. Développer l'intelligence, le sen tirnent moral et religieux. Pour cela, j'ai fait un choix d'exercices qui agissent à la fois sur l'es,p rit-et le cœur, sur l'ârme entière de l'enfant. 2. Meubler la mémoire d'idées nettes, déterminées et matérielles : tout ce petit cours se meut dans l'intuition sensible, dans l'enseignement par l'aspect ou par les yeux, dans les leçons de choses en un mot 3. Habituer à rendre chaque idée par l'expression juste et précise, ce qui ne laiss,e pas de demander beaucoup de travail i't l'instituteur; mais le régent dévoué sait qu'il est à l'école pom· le.3 élèves et que les élèves ne son t pas là lui. 4. Perfectionner les organes de la paro.Je et exercer les sens, surtout ceux de la vue et de l'ouïe. Savoir, a-t-on dit, c'est .savoi; obserserver. Or, tout objet présente surtout trois caractères à l'observation: le nom, la forme et le nomb1·e. Les trois questio,ns: « Comment se nomme cet objet? i> « Comment est-il ?» « Combien :r en a-t -il'? n résument à peu près. tout ce qu'on peut apprendre a u jeune en-


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fant dans son domaine. - Tenir a,vec: une opiniâtreté de fer à la pronouciation correcte, et exercer l'oreille de l'élève de façon qu'elle remarque sur-lechamp les défauts de la diction, soit de la sienne soit de cell e de ses condisciples. 5. Rendre l'enfant maitre de sa petite phrase pa.r des séries, graduées d'e. xercices oraux ,et écrits. H. Amener l'élève à des comptes-rendus oraux faciles et à la rédaction de petites descriptions et de petites lettres, ma,is toujours dans sa phrase élémentafre, sans· préposition ni pronoTn conjonctif, ni <;onjonction de subordination. Il n'y a pas de moyen plus prop1•e à discipliner l'esp1it des élèves au pofot de YUe de la langue maternelle.

syntllétiqne, ai-je dit, est de fixer du coup le programme, dans chaque cours pour toutes les ma tières qui concourent directement à l'enseignem ent de la langnre. Les dix 1·ayous du cercle élémentaire ne constituent-ils pa.s, pour la diYision inférieure, un véritable pro6·ramme? 1. Du livre de lecture. ~- De la. suite des leço·ns de ehoses. 3. Des dictées ,e t des rédactions destinées à ce genre d'élèves? Plus tard, je ferai ressortir comment le programme de la liaison des idées, et des pensées fiœera celui des règles de morphologie et de syntaxe rigo,ure.usement nécessaires pour atteindre au but déterminé et indiqu é a.u début de oet P. F. article.

Ire Partie. -

Acquisitions d'idées Cette pr·emière partie comprend deux sortes d'exercices: a) Exercices sui- l'a.r:quis.itiou d'idées dans un cercle d('.iterminé. b) Exercices sur l associatio,n d'idées dans le même cercle. § 1er Acquisition des idées

Le c:erc:le des idées dans leq ud se meu ,·eut mes. petits élèYe:;;, comprend dix rayons dont voici l'énom:é et l'enc:hainement: 1. L'école. - :2. Le COJ.'}JS huma.in. 3. La maison vaternelle. - 4. Les a.lentours de ht maison paternelle. - 5. Le vill age. - 6. La campagne. - 7 Le se in de la terre: mines, carrières, minéraux. - 8. Le ciel. - 9. Le temp,s et sa division. - 10. Les s,aisons de l'année. rn des avantages de la méthode

De la surveillance Le but de la surYeillance est d'aider lu volonté de l'élève ù se détourner du wa.l et à se porter an bin1; ell e se propose de faire prendre, dès le j eune âge, rhn hi tude de la victoire sm soi, t:'est-à. d ire de la vertu. L'expél'ience de tons les jours montre ('Oill bien elle est importa nte da,ns l'éûncatiou. Alo,r s même qu'il est seul, l'enfant en a besoiu, pan·e· qu'il pode en l ni des germes tle mal, des principes vicieux qu' il n'a pas toujours le eoura.ge de combattre, à moius qu'il ne soit soute11 u e1: connue t"ncouragé du regard. A plus forte raison lui devient-elle absnlument néc-essaire, Io,rsquïl se trouve placé à côtf d'aut1•es enfants qui metLent leurs petites passions en contact

ayee les siennes, et en favorisent ainsi le ùéveloppement. De tous les devoirs imposés à Iïnstituteur par la. charge qu'il remplit, la surveillance es,t le plu , sérieux par ses conséquences morales pour l'avenir. C'est aussi celui qui impose le plus Jourd fardeau, non pas tant à cause des fatigues qui l'accompagnent, ni cl~ la sollicitude qu'il commande, qu'à cause de Ja resp-onsabilité qu'il apporte, C'ar on est naturellement comptable à Dieu et aux hommes du mal qu'on laisse commettre, quand on pouvait et qu'on devait l'empêcher. De ces principes, l'instituteur conclura que de toutes les parties de ses de, voirs la surveillance est celle qui de·mande de sa part plus de soins, de zèle ft de dévouement, celle où la négligence peut avoü· de plus fâcheuses c:oinséquences pour ses élèves, et, par suite, po,u r sa propre conscience. Pour qu'elle obtienne les heureux résultats qu'on a droit d'en attendl'e, il faut à la surveillance plusieurs qualités: elle doit être active, doiwe et prndcnte. A.ctive. Par son immensité, Dieu est présent padout : rien n'échapp;e à son regard, son oreille entend tout. L'activité de la sm•veillance cherche à imiter cette perfection divine, da.ns la mesure pos.sible à la faiblesse humaine,. Elle se multiplie, en quelque sorte, pour se trnu ver avee tou:S ceux qu'embrasse sa sollicitude, pour observer les déma.rches, les .gestes, les signes, pour recueillir les conversations, les paroles et jusqu'aux moiindl'es bruits·; dans le.s clas-

ses, l es récréations, à l'église, sa vigilance atteint tout. L'exactitude de la surveillance demande donc: 1). Que, dans la classe, l'instituteur ue se contente pas d'enseigner, mais qu'il surveille le maintien et les manières de ses élèves; qu'il se place, en conséquence, de manière à pouvoir suivre de l'œil tout ce qui se fait. 2). Qu'on évite de concentrer toute la sollicitude sur quelques-uns, ne s'o·ccupant que très peu des autres. 3). Qu'on ne laisse jamais sans sm·Yeillance les élèves retenus en classe après l'école. 2).Douce. En même temps qu'elle est une aide, puisqu'elle porte à la pratique du bien, la. surveillance est un frein, parce qu'elle comprime le ma.!. Or, tout foein gène .et fatigue: la nat ure ne le supporte qu'avec peine, et cherche à s'en débarrasser. La surv.eillance ne plaît donc pas à l'enfant, à mo,ins qu'on ne la lui rende aimable ou du motins facile à supporter. Or, c'est par la maniè1·e de l'exercer qu'on y parviendra. (.A. suivre.)

L'école et l'abus des boissons par un instituteur jurassien

Il appa.rtient à l'instituteur, nul ne le contestera, d'enseigner aux enfants par des lectures, des dictées, des problèmes bien choisis, les dangers physiques, moraux et sociaux de l'abus des boissons spiritueuses; il est de son devoir d'inspirer à ses élèves le r espect d'eux-Ill êmes, le dégoût de l'in· tempérance, de l eur faire prendre dans la mesure des moyens


56 dont il dispose, des habitudes de sobriété, d'ordre, d'économie et d'aider ainsi à leur préparer un heureux avenir.

I. Ces paroles si vraies que j'ai choisies comme épigraphe à mon tmYa.il sont extraites d' une circulaire adressée, en 1892, aux instituteurs de la Belgique Jlar M. de Burlet, ministre de !'Instruction publi<p1e. Elles résument, en effet, la, pensée qui m' a guidé en .préparant les quelques réflexions qui vont 1:mivre. Mais,, je m e hâte de le dire, ce petit travail ne renferme rien de nouveau et il n'aura d"autre prétention que celle d'attu1er l'attention des instituteurs sur un fait qui a la. plus funeste influence, sut· l'intelligence de nos élèws et partant, sur la bonne marche de nos classes. Car, ne l'oublions pas, ce mal est d 'autant plus grave qu'il est devenu un mal social, d'individuel qu'il était il y a quelque 50 ans. Or, jusqu'à présent, j'ose le dire, nous nous sommes trop dés.intéressés, nous autres instituteurs,, de la, que11tion de l'alco,o. lisme, et nous sommes restés trop long. tenips impassibles en présence des maux incalculables qu'il cause. De nos jours, l'écol e n'est pas seulement une institution qui a pour but de donner une certaine culture à l'inteiligence des élèves en leur inculquant les notions scientifiques indispensa.. bles; elle est surtout un établissement d'éducation destiné à former le cara.ctè1·e de l'enfant et à le préparer aussi convenablement et complètement que possible pour qu'il puisse se diriger sa. gement dans sa vie d'a.dolescent et

d'homme fa,it. C'est ainsi que nous devons enYisager le rôle de l'école dans un t emps où l'on sait si peu résist er à ses appétits grossiers et où les jeunes gens cherchent de si bonne heure à s'émanriper de l'auforité des parents,. ~ o·us ne pouvons donner une édU<'iltion ro-nwnahle à. nos enfants sans les mettre rn garde contre les dangers qni le:,; attendent et dans lesquels il s sont tentés de se jete1· t ête baissée. Or , celui qui prime tous les autres, c:·est l'alcoolisme et, imitant une parnle célèbre dr Gambetta,, nous pouvo,ns nons écrie1· : « L'al coo.Jisme, voilà l'ennemi! n Oui, <:bers <:ollègues, nous en avons la ccl'titud e: l'alcoo,lisme est, dans no-ttc 1m~·s, le pl'incipal ennemi de la. société et de l'étole et voil à pourquoi nous n'oserions plus rester en arrière, en voyant la fou le des philantropes, des hommes d'Etat, des médecins, des cm és, des pasteurs qui se préoccupent depui s si longtemps de cette question. L'iyrognerie est un vice a.nssi vieux que le mo,nde et il ne faudrait pas 1,e figurer dans un a ccès de pess,imi sm(' trop noir, qu'il date de notre temps. Hélas! il y a toujoms eu et il y anrn peut-être toujours de ces individus, sa.n:>. yolont é, incapables de mettre un frein à leurs iustincts dépravés. CependaJlt il semble que jamais, autant que de nos jours, le désir d'as,sonvir une pa ssion to,ujours r enais,san te n ·a ét é aussi vif et aussi peu combattu. Autant le'l::l chi mistes et les liquoristes s'ingénient à crée1· et à fabriquer des boissons a.1cooliques de plus en plu s fmtes, autant il se trouve de malheureux prêts à ab-

57

sorber ces liquides et à s'ôter ainsi la santé, la fortune, l'honneur, la raison, la t ranquillité. Personne n'ignore que par alcoolisme on désigne la maladie toute moderne déterminée par l'abus des boissons spiritueuses. L'ivresse produite par le vin ou la bière n'est rien en comparaison de l'abrut issement complet que cause !'alcool déguisé sous une foule de noms, de couleurs et de goûts différents, et nous avons t ons pu constater dans n os classes les funest es effets du po,i son aleoioli<1ue sur nos élèves. L'a.lcoolisme est certainement la principale cause de l'infériorité de beaucoup d'écoles et, par conséquent, la cause aussi des mauvais résultats obtenus par bien des jeunes gens aux examens de recrues. Oui, il n'y a pas à se le dissimuler, c'est la. lutte contre l'alcoolisme qui nous aidera en nombre de localités, à. nous r elever de no1fre infériorité. Quelle est la. première! observation que vous faites en entrant dans nos classes? A côté d'enfants bien portants, à mine éveillée, à physionomie intelligente, vous remarqu€z tout de suite, du premier coup d' œil, de ces êtres maigres, chétifs, à la fi gure pâle, j aune, a.u regard terne, hébété, où se lit une faiblesse d'esprit plus ou moins pro·noncée: ce sont des enfants d'alcoohsés. Dans les veines de ces pauvres peiits co,u le un sang corrompu par l'alcool et qui nourrit imparfaitement leur corps décharné. En leur donnant la vie, leurs parent s leur ont transmis les germes d'une foule de ma.ladies physiques

et intellectnf'lles. Aussi, <·omm c leur corps, l'esprit de ces misérables ne se développe-fil pas n ormalement, et c'est parmi eux qne l'on trouve la grande majorité des faibles d'esprit , d 'idiots, épileptiques, rachitiques, etc. Sur 300 enfants idiots, Horve en a. trouvé 150 nés de parents alcoolisés, soit le 50 %, Voici ce que dit à ce propos le Dr Combe, de Lausanne, qui a étudié cette question à fond : « Chez l'enfant, le système nenreux est très développ·é, le cerveau est plus lourd, par rapport au corps, qne chez l'adulte. Il reçoit par conséquent plus de sang. Or, comme l'alcool est un excitant du syst ème nerveux, il est évident qu'il a,u ra une inflence très grande sur celui de l'enfant. Les facultés de l'âme telles que la mémoire, le raisonnement, l'in telligence, la volonté ne peuvent se man ifester que dans un cerveau normalement déYeloppé. L'alcool, en t roublant le développement de cet organe si important chez l'enfant, empêche, dans une cert aine mesure, ces facultés de se manifester dan s leur plénitude. Aussi, chez les descendan ts d'alcoolisés, remarque-t-on une lacune dans, le développ ement des dites facultés, une tare quelconque en empêche l'évolution naturelle. )) La plupart des enfants procréés pa.r des alco,olisés son t donc incapables de comprendre notre enseignement, de se l' assimiler et , par conséquent, restent illettrés ou à peu près, malgré toutes· les peines que nous p renons, pour eux. (A 1•1r

suivre.)


58

De la gymnastique ,corr.! Le cours de gymnastique, donné à Sion l'automne dernier, suivi par 34 instituteurs valaisans, a eu pour but de former des maitres capables1 d'enseigner la gymnastique scolaire d'une ma nière rationnelle. Cette forte participation des, instituteurs nous fait espérer que la gymnastique scolaire est en voie d'acquérir en Valais la place d'honneur qu'elle mérite. Grâce à la sollicitude que voue à l'éducation physique de la jeunesse l'honorable Chef du Département de l'Instruction publique, des engins de gymnastique se créent dans1la. plupart des communes, et dernièrement encore l'enseignement de la gymnastique a été introduità l'école norma.le deSr filles. C'est dire qu'en h aut lieu on est pénétré de l'importance de cet enseignement, qui a pour but de donner au t:orps la plus gra.nde somme de vigueur, de souplesse, de force et de santé possible. Au point de vue du progrès des études, les exercices physiques, sont nonseulement avantageux, mais indispensables, d'abord parce qu'il est de tou <" nécessité de produire une heureuse diversion à la position forcée et à l'immobilité des classes, et ensuite parce que l'esprit, comme tout autte organe q ni a fondionné, a besoin de se reposer par un travail corporel quelconque qui facilite l'acti on du cerveau. L'intelligence étant repoisée pa1· une promenade, un jeu, un exercice, l'élèvP refourne en classe mieux disposé à de nouvelles études et se remet au tta,Tail avec plus de g~ùt. An point de vue rnŒ·a.l, les lleurenx effets de la gyurnastique sont inapprfciables; ils font disparaître l'excitation nerveuse produite par le travajJ intel-

59 lectnel en refoulant le sang vers les organes excentriques. En remplissant les heures de récréation d' une manière convenable, les exercices coruorels écartent les causes premières d~s pensées mauvajses, r ésultat inévitable du désœuvrement. Dans la lutte d'émulation vers laquelle nous pousse le progrès et à laquelle les peuples, comme les individus ne saurajent se soustraire, il est de Îa plus haute importance d'user de tous les moyens possibles pour a ugmenter la vigueur des générations futures. La lumière et la force sont les deux moitiés de la civilisation; c'est le manque d'équilibre entre elles qui empêche souvent la seconde de mettre à exécution ce que la première a. conçu. L'his.toire nous prouve que la, déca. dence des peuples ma.rche avec 1 _amorndrissement de leur activité physique et rnoraJe. A l'ol"igine, les Romains, comme _l es Grecs ne négligèrent aucune occaswn d'enc~urager les exercices corporels; ils instituèrent des jeux nationaux où l' honneur de remporter un:e couronne d'olivieTS constitua.it, pour une famille, une o-Joire incomparable; ils se passion. nère~t pour les jeux du cirque, où ib Yena.ient admirer les athlètes et le,s gl adiateurs; ces jeux dégénérèrent en combats sanglants et barbares. Ce fut une des causes de la ruine de ces peupl es; le ralentissement de l' acti.vité ph?siquP entraîna la corruption des mœurs. En Suisse, l'enseignement de la gymnastique scolaire date du commencement de ce siècle; le système Spics, qni .r ejette les tours de force pour ne i:;'occuper que du simple et du natu rel, a ét é généralement suivi. Les cantons de Bâle et de Zurich ont ét é les premiers à l'appliquer. Actuellement ]a. Suisse possèdei 35 mill e 693 gymnastes. Vaud possède 38 sections, Fl'ibourg

8, Valais 4, Neuchà.tcl 29, Zurich 87. Le Confédération dépense ann uellcment environ 20,000 fr. pour l'encouragement de la gymnastique; ce chiffre est peu élevé comparati vernent aux subventions acco1·dées pour l'amélioration d' une race moins intéressante <rn·: la ra.ce humaine. • Néanmoins, cet enseignement a fait dr réjouissants pl'ogrès, et nous avons lieu de crofre qu'avec le bienveillant appui des autorités et les sympathies de la population de n ombreuses set·tions se créeront en Valais, préparant pour la patrie des défensems dé\,oués, énergiques et vaill ants, qui sauraient a.u jour du danger montrer ce que va.ut la force unie à l'adresse, l'agilité à l'énergie morale. Un ltmi cles gyninastes.

Partie pratique STYLE De l'économie SUJET A TRAIT]))R D6fiuir l'écouomie. Montrer qu'elle varie a YCC les con ditions di verses de for tune, et avec les circonstances de la vie. - Quelle différence il y a entre l'économie et l'avarice? SUJET TTIAITE

L'économie est le jugement appliqué à la vie matérielle et aux consommations de to ut genre qu'elle exige. L'homme économ e est au courant de ses res.sources, il connait le meilleur emploi qu'il en peut faü-e M cela parce qu'il ne fajt rien san s réfléchie et calculer. L'éconômie n'a point de principes absolus: elle est toujour s relative à la fo1·tune, ù la situation, aux besoins de celui qui doit supporter la dépense. Tel achat que permet une sa.ge économie dans une fortune médiocre serait une mesquinerie pour un 1·iche et une pro-

digalité pour u n ménage indigent. Il faut dans la maladie s'accorder des donceurs qu' on se refuseraH en état de santé. Une a umône généreuse qui mérite la plus haute louange, lorsqu'elle est pl"ise sur les, joui ssances du bienfaiteu r, ne peut être qu'une cause de blâme pour celui qui la ferait aux dépens de la subsistance de ses enfants. L'économie s'élo,i gne autant de l'ava. rice qne de la prodigalité. L'avarice en. tasse, non pour consommer, non pour reproduire, mais pour entasser: c'est un instinct, un besoin machinal et honteux. L'économie est fille de la sagesse et d'une raison éclairée : elle sait se refu ser le superflu pour se ménager le nécessaire, t andis que l'avare se refuse le nécessaire afin de se procurer le superflu dans un avenir qui n'arrive jamais. On peut porter de l'économie dans une fête somptueuse et l'économie fournit les moyens de la rendre plus belle encore; l'a.varice ne peut se mont rer nulle part san s tout gâter. Une personne écon ome compar·e ses ressources avec ses beso,i ns présents, avec ses besoins futurs, ·avec ce qu'exige d'elle sa famille, ses amis, l'humanité. Un avare n 'a point d'ami s; à peine a-t-il des besoins, et l'humanité n'existe pas pour lui. L'économie ne veut rien consommer en vain; l'ava rice ne veut rien consommer d u t out. La premiè1·e est l'effet d\m calcul lo·uable en ce qu'il offre seul les moyens de s'a,cquitter de ses de voirs et d'être généreux sans être inju ste. -

0-

Les oiseaux voyageurs SUJE'r A ·rnAI"l'ER Pourquoi certains oiseaux émigrent.. Citer ceux que vous counaissez. Dans quel pays se rendent-ils? Leur r etour an printemps. Réflexion que vous inspire lem instinct merveilleux.


60 SUJE'l' TRAITE

Certains oiseaux ne passent pas 1'hiYer chez nous. Ils ne peuvent supporter Je froid qui règne afors dans notre pays et n'y peuvent a.lors t rouYer à se nourrir: c'est pourquoi ils émigrent. Ils s'en Yo·n t sous un ciel plus clément, dans une <:outrée où l'hiver est moins rude et où la. nourritnre ne leur manq u.e pas. Parmi les oiseaux voyageurs, on peut citer· les hirondelles qui se nourr issent d'insectes, les canards, les oie:s S[Luva, ges, les grues et les cigognes. Au commencement de l'automne•, ces oiseaux se réunissent en une seule bande, en nn même lieu, comme si la chose avait été discutée et résolue d'avance; puis, à un moment donné, on les, Yoit s'élever tous ensemble dans les a,irs et se mettre en route. Ils se dirigent Yer s Je midi et se rendent en Algérie, en Afrique. Ils ont à traverser la Méditerranée et le font souvent, du moins les hirondelles, d'une seule traite, sans se reposer. Au printemps les oiseaux migrateurs reviennent dans le pays qu'ils ont quitté l'automne précédent. Leur reton r annonce la. fin de l'hiver et l'approche de la belle sa.ison. Mais qui donr leur apprend ainsi que le fro·i d est passé, que la chaleul' va, revenir? Qui donc les dirige et leur montre leur route à travers les airs? C'est Celui qui a . appris à l'abeille à faire son miel, a.u Yer à. soie à filer son cocon. C'est Dieu. -0-

Soins à donner aux animaux domestiques en ce qui concerne le logement et la nourriture J. Le cultivateur élève et entretient des animaux pour tirer parti de leur force ou de leurs produits. Quel que soit le bu t poursuivi , il ef,t essentiel de préserver les animaux des maladies qui pourraient résulter d'un logement défectueux ou d'une alimentation malsaine.

ô1 2. Il fant ériter (le constl'uire les écm·ies, les étables et les bergeries clans des lieux malsains, sur des sols humides. La meilleure orientation est celle du su<.1-est; les ouvertures doivent être placées-, autant que possible, sur les côtés opposés aux veuts humi Llei,; et froids. Une bonne aération est indispensable; elle peut être obtenue par des ouvert ures percées en rcg.i rd les unes des a u tl'es ft une petite distance du plafond, de manièrt> que les courants d'air n'atteignent p:is le); auimaux. 3. li faut accorder ii chaque animal l'espace nécessa ire pour qu'il puisse se tenir et se coucher sa.ns être gêné. Le sol des écuries et des étables cloit être ferme, imper méable e t uni, avec une légère pente pour p ermettre l'écoulement des li quides. Les animaux llOi· Ycnt toujours être tenus proprement. 4. En ce qui concerne la, nourriture, il est ùou de donner aux animaux une ration fi xe, en rapport aTec leurs besoins réels et le but que l'on a en vue. Dans. la ration j ourna.lière qu'on leur clish'ibue, il y a une portion qui est nécessaire à l'entr etien de leur existence. snns augmentation ni pc1·tc cle poids, et en ndmettant qu'ils ne soient soumis fi a ucun travail: c'est la. ration tl'cnfretien. Une a.utre portion es.t destinée su iYant le cas, ù accroitre le poids du col'ps on ii. 11rotluire du t r nYnil: c'est la ration de production. 5. Si un anima I est destiné ii I' cugrnisS<'· meut, il y a avant age i'L lui faire consommer une masse donnée d'aliments cla.ns le plus court espace de t emps possible. H. Il faut traiter tous les animaux a vec douceur. Ceux qui trnvaillent sont ·c1es auxiliaires ; il faut les traiter comme tels et ne l'Ïen leur de mander au-dessus de leurs forces. RESUME: 1. Il faut construire les écnries, les étables et les bergeries clans des lieux sains et sur 1111 sol sec. 2. Ces bâtiments tloiyent être bien aérés et assc:e. va.stes pour le nombre cl' anirnaux qu'ils doivent contenir. Ils doivent être tenus proprement.

~- Corn me uourri t urc, il faut tlonuer aux an imn nx une ra tion fixe en rrtpport a r ec Jcms besoi ns et a yec le but que !'ou a en nic: t raYail on engraissemen t. -

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Jll(liquez les soins à donner au fumier pour lui conse1·ver ses qualités comme engrais 1. Il n'est pa s touj ours au pou voir des cul1inttenrs de pl'Ocluire un fum ier ayant des qunli tés détern1inées, mais on pourrait peutNre reprocher à. quelques-uns de ne pas prendre les soins nécessa.it·es pour r ecueillir et c:on8cr vcr celui qu'ils produisent. :!. li faut d'abord faire choix d'un empln· cement garanti des rayon s du soleil par un ridea u d'arbres s 'il est possible, et fi. l'abr i des eanx plu,iales provenant soit Lles gouttières, soit de la pente naturelle du terrnin. Si le sol est sableux on le rend imperméa· ble p ar nue couche d'rtrgile battue ; vers la pa r tie la plus bas se, on établit la fosse il purin dans laquelle vient à éooucher une r igole creusée autour du ta s cle fumier. 3. .A. mesure que le fnmi èr est ex tl'ait de l'étable ou de l'écurie, on l'étend à la fou rche également sur tonte la surface, et on élève le t ns de ma nière que trois de ses fa. ces soient bien verticnles ; la quatrième est légèremen t inclinée vers le bâ timent cl'où l'on extrnit le fum ier.

mulation de substances f étides a utour des habita tion s. RESUME l. Il fa.u t faire choix comme empla.cement ll'un sol imperméa.ble, fl l'a.bri des rayons du soleil et des eaux pluviales provenant des gouttières. 2. Le f um ier doit former un tas peu étendu ; on l'arrose fréquemment avec clu purin. 3. On a r rête le dégagement des. gaz avec clu plâtre ou de la couperose verte (sulfate de fer). -

0-

Calcul oral (Examens de recrues 1890)

9. 4. ,J e paie 8 frs 50 cts pour un parapluie et 8 frs 50 cts pour une vall se. Combien a i-je

clépensé? 3. Que coûte la toile nécessair e pour 10 <'hern ises, s 'il en faut 3 m par chemise, et si 1 111 se paie 85 cts? 2. Il y a, quelques années, A recevait 12

1/ ,

frs de salaire par sema ine ; maintenu.nt il re~oit 2 ' /, fois cette s omme. Combien cela fait-il d e francs? 1. B a un revenu de 1800 frs dont il écononomise les ' /,. Quel est au 3 3/ , % l'intéri>t

irnnuel de cette économie?

10.

-1. Le fumier doit être fréquemment anosé avec le purin que l'on puise clans la fosse il l'aide d'une pompe ou a vec une pelle creuse. Lorsqu'il se déga.ge de la, fosse une odeur puante, il est bon, pour reteni1· l'ammoniaque, d'ajouter au purin de l'acfcle sulf urique étendu d'eau ou .d u sulfate de fer. On sème tmrfois du plâtre sur chaque couche de fu1nier pour fixer éga.lement les gaz qui tendent ii se déga ger. Il ne fauclmit pas remplacer le plâtre par la chaux, cette substa nce fnvorisernit au contraire le dégagement cle l'ammonia que.

1 . S'il la isse ses pommes de terre en ca Ye, au p1·intemps il n'y Rura plus q ue 37 qnin.

E n prenant ces quelques soins, on évite le gn spillAge d'un engrA is précieux et l'nccu-

taux nu lieu cle 40. Combien % perden telles de leur poids?

4. Un cultivat eur récolte 75 quintaux de pommes de terre dans un cha m p et 50 quintaux dans un autre. Combien en récolte-t -il

tlans les deux cha mps ensemble? 3. Combien un culti vateur retire-t-il pour 44

quintaux de pom mes de terre, s'il peut yendre le quintal ù raison de 4 frs 50 cts ? 2. Combien aurait-il dû exiger sm le marché pour 40 quintaux, si au prix cle 4.50 frs par quintal, il ajoute encore 20 % rle frai,;?


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11.

14.

4. J 'achète 4 cartes postales illustrées ù 15

4. Un maréchal achète 2 quintaux de fer il 17 frs le quintal. Que doit-i1? 3. Si G quintaux de fer coûtent !)6 frs 50 et><, que doit-on pour 10 quintaux? 2. U n rrl'tisan pa.ie les 40 % d'une fac tme <lP 260 fr s. Corn bien doit-il eucol'e '? 1. Quel est le poids d'une plat1ue de font·e d'un m' de surface et de 4 cm d'épaisseur, si nu dm' pèsP 7 '/, kg?

cts la pièce. Combien me re1frl-ou sm· une pièce ,le 2 frs r 3 . Uornùicn de cahiers de ü feuilles peut-ou faiJ·e avec 150 feuilles de papier ? x. Que coûte une douzaine de livres à 1.50 fr. ln, pièce :wec 15 % de ra bais" 1. Une caisse mesurée :i. l'inférieur a 1 m. de longucul', GO cm cle largeur et 50 cm de profondeur. Combien peut-on y emballer d'exempla ires d' un li\Te cnbaut 1 / , dm' (y eompris la place perdne)"l

1~. 4. Un ouvrie1· de fabrique gagne 2 frs 50 cts par jour ; combien gagne-t-il en G jours? :l. Un ouvrier gagne 27 frs par semaine. Oowùien gugne-t-il par jour cle travail? 2. Un ouYrier q,ù gagne 31 / 2 frs par jour a dû aùandonner le travail pcnclilnt 2-± jours pour cause de maladie. Periclan t ce temps il reçoit les "/, de son sala ire d'une société d'assurance. Comùien cela lui fait-il ? 1. Une personne retir e un iutèrêt annuel de 135 frs d'un capital qu'elle a économisé. Quel Pst ce cupital '/ ('l'aux 3'/, %·)

1a. ·4. Un billet orrlinaire cl' Altorf à Lucerne et retour coûte 3 frs 15 cts, un billet de dimanche 2 frs 20 cts. Quelle est la clifférence?

3. K. a été pendant 6 jours ù. l'llôtel de B. Il rer,oit une note de 37 frs 50 cts. Combien cela fait-il par jour'/ 2. Sur un chemin con,enable, un touriste s'élève de 300 111 par heure. En combien <le temps aura-t-il atteint une hauteur de 1-±00 m? 1. La carte de la Suisse, en usage dans les écoles, est :l l'échelle de 1 deux cent millième 011 1: 200,000. Quelle es.t donc eu réalitê une dist:rnce de 8 '/, cm mesurée sm· la carte?

1.'i. 4. Un abonuement d'une a nnée :i. un journal coûte 6 frs GO; combien coûteront 2 abonnements? 3. Le même j ournal compte 25 abonnés clans uotre village. Quelle somme clépense-t -il par aunée pour l'a.bonnement'? 2. Autrefois, un journal avait 2500 abonnés; nujour'clhui il en compte 0250. Combien rle fois ce dernier nomùre contient-il lP vrcmier? 1. Uu journal fait 11ayer les annonces fL raison fle 12 cts par cm', mais il accorde 25 % de rabais lorsque l'annonce est répétée. D'après cela. que cleYrn-t-ou payer pour un e annonce longue de 8 cm, large de 2,5 cm et <levant paraître 10 fois

16. -±. Le Llrap nécessaire pour la confection d'un Yêtement eoo te 34 frs et le tailleur demande 18 frs pour le faire. Combien coûte ce vêtement? 8. Que coûtent 12 1 ; , mètres de dm11 il 1 fr. 50 ds le mètre? 2. Le quintal de su cre coûte 4-0· frs. Combien un épieiet· doit-il yenclre les 2 kg, s'il n rnt gagner le 15 % ? 1. Un négo<'ian t achète un q cle savon pour 80 frs: il reYend le morceau de 125 gmmmes il raison de 15 cts. Combien % a-t-il ajouté au prix d'achat?

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Variétés Ou nous communique la lettre ci-après adressée il y a quelques jours par un jeune Valaisan à l'étranger à son a\lcien maîtr e (l'école, actuellement l'un cle nos inspect eur s scolaires. Si trop souvent les instituteurs ne recoivent de leurs anciens élèves aucune marque de reconnaissance pour tons les bienfaits qu'ils eu ont reçus, il est agréable et consolant de constater que cette règle souffr e aussi cl'honorables exceptions. C'est le cas, par exemple, clu jeune signataire des lignes sui vantes: Cher et honoré Monsieur, C'est avec un vif plaisir que je profite de l'occasion exceptionnelle du premier jour de l'au pour Yons faire part une fois de plus des sentiments tle recouuaissance ùien sincère que j e couser ye pom· vous. Que j'étais heureux lorsque je vous ayais pour maître'. Qn'elles étaient douces ces heures passées sm· les bancs d'école! Hélas, e lles ne revien, (lront pas; ces .iours de bonheur se sont c·1 volés bien rapidement, mais osez croire, cl1er bienfaiteur, que le meillem· souvenir en est resté gravé dans mon cœur pour ne jama.is s'effacer. La vie est un champ de ùataille où. personne ne peut reculer, et plus j ,i prends part aux combats, plus je sens cou1bien sont utiles les sages conseils que vous m'a ve:-'. donnés et plus je comprends l'importance du trésor que vous. m'avc7, lai ssé. A.vec toutes ces richesses et un pen de courage, je me sens assez fort pour lutt er contre l'acl versité et suivre ht voie du bien. Que de choses ne voit-on pas se passer clans les différentes classes de la société (surtout dans ce pays-ci), que d'occasions nombreuses pour vous entraîner a u mal et vous enlever votre honneur. Oui, les dangers sont nombreux, mais les bonnes recommandatlons que j'ai reç:ues de vous fo rment la haie de mon sentier et avec l'aide de Dieu, je suis cert ain qu'elle ne cèdera pas. Je ne pourrais vous <lire combien je suis heureux d'a voir tant de protection, et -à qui le dois-je ce bonheur?

C'est à. vous, )ionsieur, qui m'avez comblé de t ant ùe bienfaits; que serais-je peut-être si je ne vous avais point eu pour maître? Que pourrais-je fa ire pour vous remercier de votre bonté? je sens que je ne serai jamais cnpable de vous récompenser, mais je prie le l'r ès-Haut de Yous accorder le vrai bonheur que vous méritez et veuille7, au moins accepter l'expression de mes meilleurs sentiments. cle respect et de reconnaissance. Que l'année qui va commencer ne vous apporte que santé et prospérité, et que beaucoup d'autres semblables la suivent, que vous ayez u ne longue et heureus.e vie et que le siècle enfin qui va s'ouvrir ne vous apporte que d u bonheur, ce sont les vœux et souhaits sincères que forme pour vous en ce jour Votre dévoué ancien élève, E. P. (actuellement à L ondres).

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Le messager de l'espérance C'était a.près une longue, laborieuse et pé· nible classe. Appuyé à la fenêtre de mà ch ambre, j e réfléchissais tristement, presque avec désespoir, sur le sombre avenir qui s'ouvrait devant moi. .J'avais fait de bea ux rê· Yes, le ùonheur semblait devofr être mon plus fidèle compagnon. La désillusion est venue et voilà mon existence ôallotée sur une mer semée cl'écueils. Tout à coup les sons harmonieux d'une voix fr aîche et tendre me firent lever la tête et j 'aperçus, vis -à.-vis de moi, perché sm· une branche, un charmant petit oiseau qui me regardait gentiment. J'écoutai ravi et comme en extase, la joyeuse mélodie du messager aérien. Apr ès. chaque stroplle de sa romance, il me semblait entendre répétel', comme refrain, les Yer s suivanfs: c Cour age, r égent du villag·e ! Souviens-toi que, dans cette vie, Si tu te dévoues pour le jeune âge, Ta récompense est digne d'envie! • J'écouta.is, j'écoutais toujours. . . Enfin, le chantre prit son vol vers les cieux, me laissant seul à mes réflexions .. . Un gros soupir, un soupir de soulagement, s'échappa de ma poitrine. J e n'étais plus


64 triste, les difficultés n'étalent plus si g randes, ma tâche moins pénible et plus riante... A.uimé (l'une ardeur nouvelle, je repris le <:hemin de l'école : un rayon d'espérance ayait rédianffé mon <:œnr, j'étais tout changé. Alexis C., instit.

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Le Régent des Eterpays (1) Les seize ménages du minuscule hameau des Eterpays n'avaient encore jamais su ce que c'est que d'avoil' une école à eux. Tl'op peu nombreux pour oser réclamer la présen<:e d'un r égent on d'une régente qui coûte1'!1 it d1er e t n'en ayant du reste ressenti jusque là aucun besoin, ils passaient paisibleillen t Jeurs hi vers à fu mer des pipes au seuil cles « raccal'ds >> s i bien étalés sur cc haut coteau calc:ai1·e admirablement exposé au soleil du midi. Leurs autres occupations hivernales consistaient à gou veruer le bétail, à battre en grange quelq ues gerbes de blé et, comme ils n'étaient ni les uns ni les autl'es ùieu riches ni bien pauvres, ils profitaient tle ces moments-là pour faire chacun sa petite l)OtH:herie annuelle, « chapple1· >> pour les saucisses e t donner les pea ux ù. tanner. Comme dans les autres villages du pays, les femmes teillaient, tricotaient, filaient et tisr-;aient; quant aux enfants, inactifs f aute de vouvoir aller à l'école, ils s'accoutumaient tle bonne heure ù la routine des occupat ions paternelles. T:n ou deux ménages qui av;iient de la parenté an village paroissial faisaient exc:eption ù cette règle: ils confiaient il <.:es proches - en couvrant les frais cl e pen sion var rasance ùes. denrées n écessaires - l'un ou l'autre de leurs enfants a fin qu'ils fréquentassent l'école, ùe manière que quelqu'un sût an moins lire clans l'almanach. L'hiver n'est pas rigoureux aux Eterpays, nrnlgré J'aJtitude consiclél'able de ce plateau où niellent quelq ues habitations masquées (1) Cette l)age est empruntée aux Scènes va laisa·1111cs. ouvt·age qui a. fait l'objet d'une

notice élogieuse clans différents journaux. (Yoir supplément dn n" 2 de !',, Ecole".

3 par des ceri siers, bien au dessus des dernières vignes, au sommet ù'nne sorte de falaise couronnée de verdure, d'oû l'œil plane tout à l'aise sur le centre de la va!Iée du Rhône, de laquelle monte le vague bnùt du fleuve, augmenté depuis quelques années de celui, plus perceptible, des trains essoufflés de la ligne d'Italie. i\Iüme a n m ilieu des rigueurs de la saison, pom· peu que le soleil parvienne i'l percer les brumes matinales, il a toujours de longues heures de caresse pour cette vcrtP retraite où règne une perpétuelle végétation de fl eurn printanières. Aussi, beaucoup de gens des environs se laisseraient-ils aller ii eo,ier le sort des Eterpérains, sans cette r ude g rimpée qui les attend chaque dimanche et fête à la sortie des offices. :.\fais les E tel', pérains out le jarret solicle et se préoccu pen1 t rès médiocrement de la compa ssion qu' ils inspirent eu faisant cette escal ade hebtloin:1claire. (A suivre.)

Anecdotes scolaires A 1111c école secondcii'rc de Geuève. -

(Examen de my thologie.) Pourriez-yous me dire Je nom cles troi s Parques ? - Le parc des Eaux-Vives, le parc Mou-Repos, le parc l' A· riana, répond sans hésitation l'élève interrogée. -0-

Pourquoi Goliath fut-il surpriR quaml David le fral)l)rt rtvec une pierre ? C'est que jamais jusque !:\ telle chose ne lui était entrée clans la. tête. A 'i'écoli'. -

-- o * rapa reproche à Charlot de n'avoir pas

eu cle prix à lit fin de l'année. - Tu n'es pas honteux, quand tous tes petits camarades plient sous la charge de lem s prix, de n'aYOir pas illême le plus petit. -- C'est parce r1L1e je suis yertueux. répond Charlot aYeC le plus profoml sérieux . - Vertueux!. . . :.\fais oui! ne disnis-tu 1rns, l'autre joui·, que la Yertu u'n pas cle prix.

Et·ziehungsfreuncl cle1· \Val}isei.· .Jugend (L'Educateur de la

J eunesse valaisanne). C'est le titre d'une petite rev ue pédagogique éùitée spécialement pour le personnel enseignant tle )a partie allemande du canton. Elle paraît chaque mois (exrnpté dans les mois de juillet et d'août) en livraiso ns de 16 _pages chacu.::e (non compris la couverture). Le prix en est de 1 fr. 50 seu·1ement par an. De dimensions sensiblement plus modestes que L 'Ecole primaire, sa sœur ainée du Valais, l'Erzie/wngsfreund, qui vient d'entrer dans sa 3me année, mérite d'être recommandé chaleure usement à MM. les Institututeu rs qui, connaissant la langu e allemande, pourraient se payer le luxe d'une no uvelle publication. Disons, en terminant, que l'Erziehungsfreund est très bien soigné par son rédacteur, M. l'abbé Meyer, professeur au collège de Brigue, à qui toutes les communications relatives à la feuille doivent être adressées. P our s'abonner à celle-ci ou recevoir un N° spécimen, -0n doit écrire à M. V. Eggs, secrétaire allemand du Département de !'Instruction publique à Sion. L' E1·ziehungsfreund compte actuellement 6 50 abonnés.

à profiter largement de ce nouveau moyen de pertectionnement. -o-

2me Cours d'iust1·uction 1•0111• maiti•es tle dessin 1•01n· la Suisse 1.•on1ande.

1l sera donné, ù l'E cole de>- .\rts et )fétiers, ù FJ'iourg, du 17 a.ni ! au 11 août 1900, un deuxième co,u rs d'instru ction dcsi. iné à fol' rner des maîtres de dPssin technique pom· les eonrs profess ionnels. Le programme comprend l'étude dc,s 1 formes ol'Ilcmentales, les éléments des projediom;, la technolog-i,e g-énél'alP, la teclrnolo,gie spéciale (matérinux de constrncüon, méta ux, lJO.is, le dessin tPchnique porn· con structiom, Ju b,îtirnent, pour menuiserie c.i pour mécanique. Si le nornbi-e des candidats est suff ism1t, il sera on,ert un nouYean com·~ avec le programme du ptemin· conrs (été 1899) et compl'enant: éléments dPs projPctions, dessin à main levée, dessin d'ornement, étnde des formes 01·nementales et méthodologie du dessin, dessin profe-ssionnpl lJOUl' les arts industriels. histoire de l'ai-t et étude des styles Pt de8 coulems, modelage, petspecti.e linE5aire. · La Co-nfédéra.tion accorde ù chaque participant une subn~ntion éga le i't cel-ole qu'il rece,l'a de son canton. Jlu sée pédagogique On peut obtenir le progral1.llll1e de ces de Fl.'ibo1U'g. deux cours d' instruction a upri>s de la L e catalogue de la bibliothèque et des direction de l'Ecole des Arts et J[étiNs, (Commnniqué.) collections du Musée pédagogique a paru à Fribourg. o en novembre 1899. Il comprend, pour .les collections, 2000 nQs, et près de 6000 Le Nouveau Larousse illustré volumes pour la bibliothèque. vient de terminer sa quinzième série de Ce catalogue sera adresaé gratuite- dix fascicules (fascicules 140 à 150). ment à toute autorité scolaire ou to ut Cette belle brochure ne le cède en rien membre du corps enseignant qui en fera aux précédentes, tant pour l'intér{>t et la la demande. Le service de la bibliothè- variété du texte que pour la richesse et que et des objets faisant partie des la beauté de l'illustration. Il serait trop collections est gratuit, et les envois long de citer tous les articles de valeur qui mériteraient d'être mentionnés; conj ouiront de la franchise de port. Nous engageons viveme nt nos lecteurs tentons-nous de nommer au hasard les

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Supplément à l'ECOLE PBHIURE (N• 4) mots : Delacroix, Démosthène, Densité, maniés et illustrés de nombreuses gra Dent, Dentelle, Descartes, Dessin, Dia- vures, l'Almanach nous dit si les a ble, Dictionnaire, Dieu, Dijon, etc. En tres planètes sont habitées; comme tout, la série ne contient pas moins de se produisent les tremblements de terre .. 5760 articles et 675 gravures, et elle se il nous renseigne sur les découverteÏ présente d'une manière particulièrement et les inventions de l'année, les noq... veaux timbres-poste ; nous explique ce, ~éd uisant e avec ses deux magnifiques qu'un homme boit, mange et fume pen, planches en couleurs des Dignités im- dant 70 ans; étudie la question si so~)t périales et royales, dont l'apparition vent posée1 si on peut être • enter~i avait, on s'en souvient, produit derniè- vivant , ; nous fait connaître les enn rement uue si vive sensation. On ne mis de la maison, les innombrables pa peut 88 défendre, en feui lletant cette rasites qui installent dans notre cor nouvelle brochure d'une véritable admi- leur demeure de prédilection. Cito ration pour cette œnvre merveilleuse dont encore - il faudrait tout citer 1 Ja publication se poursuit avec une si l'Histoire de l'année par l'image; l 1..:onsciencieuse régularité et dont l'extra- symboles des fl~urs ; le cœar révél ordinaire perfection se soutient sans une , par l'écriture ; !'Histoire de la cbevelur faiblesse dès le début. / La série 5 fr. 11 et de la chaussure ; l'art de faire so testament soi-même; la richesse de 1 chez tous les libraires./ i terre par l'engrais: !'Exposition uni ver. selle df! 1900 et le Village suisse et un vocabulaire en quatre langues à l'usag& BIBLIOGRAPHIE de ceux qui voyagent. Enfio, !'Almanach Hachette oflre à ses lecteurs pouv Almanach DacbeHe 1900 , 13,000 fr. de prix eo 12 concours divers Renouvelé chaque année daoR 1100 13,000 fr. pour 1. 50. texte et ses gravures, !'Almanach Hachetteest une véritable encyclopédie, LÙ Berne. tout le monde, savants, igooran1s, citaPauvre régent. - Il y a dans un& dine, paysans, hommes et femmes du commune de !'Oberland un vieux rémon.:fo, hommes et femmes du peuple, jeunes filles, jeunes geris et gens de gent qui prodigue depuis vingt ans sa tout âge et de toutes conditions, trou- science aux gamins du village pour la vent des pages qui s'adressent particulièrement à eux, les instruisent et les modique somme de 360 fr. par an. Der• amusent, La collection complète des nièremeot, la commission scolaire ayant Almanachs Hachette - une rareté décidé de nommer un nouvel institu• qui vaut aujourd'hui cinq ou six fois teur, le pauvre régent, tout en pleurt1. son prix primitif - constitue une véri- demande de pouvoir rester à la tête de table bibliothèque encyclopédique représentant le prix et la matière d'une son école, consentani à supporter one réduction de 100 fr. sur son traitement. bibliothèque de plus de 100 volumes. L'Almanach Hachette pour 1900 nous La commission n'eût pas le cœur de donne une centaine de recettes de cui- chasser le pauvre régent. Elle le mainsine nouvelles; nous indique le temps tint donc dans ses fonctions avec son probable pour chaque mois de l'année ; nous renseigne sur la manière da con- traitement précéden t. C'était bien Je duire notre verger, notre jardin et oo- moins qu'elle ponvait faire à l'égard de. tfo basse-cour ; d'établir notre budj?et ce vieux et fidèlA RArviteur. domestique pour le bonheur de la fa----mille. Et dans des articles très docu-

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Les Morts Ils ont aussi paset\ sur cette terre, ils ont descendu le fleuve du temps. Oo entendit leurs voix sur ses bords, et puiR l'on n'entendit plus rioo. Où sootilR f qni nous lA dira 1 Heurou x les morts qui meurent dans le Seigneur 1 P1·ndaot qu'lls past1a1eot, mille ombres vaines se présentèrent à leurs regards: le monde q ue le Christ a maudit leur montrn ses grandeurs, ses richesses, ses voluptés; ils les virent, A' soudilin ils ne virent que l'éternité. Où 11oot-il<1? qui nou'!I le dira ? Heureux ceux qui meurent dans le Seigneur 1 Semblable à un rayon d'on naut, une croix dans le lointain apparaissait pour guider leur cour<1A, mais tous ne la regardaient pas I Où sont-ils? qni noufl )fi dira 1 Heureux ceux qui meurent

dans le Seigneur I

v11nt les yeux au ciel ils pleuraient. Où sont-il!'!? Heureux ' les morts qui

meurent dans le Seigneur 1

D es lieux inconnus, où le fleuve se perd, deux voix s'élevaient incessamment. L'une dit : • Du food de l'abime, j'ai crié vers vous : SAig aeur, Seigueur, écoutez ma voix. Prêtez l'oreil le à la voix de me ~ gé wissemeots. Si vous ~crutez nos iniquité!!, qui soutiendra vos regards 1 Mais près de vous est la mi8é ricorde et une rédem ption imm1mse, Et l'au tre : • Nous vous louons, ô Dieu, nom, vous bénissons : s aint, saint, sai nt, le Dieu des armées, la terre et les cieux sont rempli s de votre gloire 1 , E t noue aussi bientôt nous irons là d'où partent ces plaintes ou CPS chants de tri omphP, Où serons-nous ? Q t1i nous le di ra? Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur I LAME NNAIS .

Il y en n.vait qui disaient : Q11'esl-cq que ces flot.a qui nous emportent? Y a-t-il quelque chose après ce voyagt-1 J rapide? Nous ne le savons pas, nul ne Je sait. E t, comme ils disaient cela, les Etude de mœua fr1bourgeoises rêves s'évanouis!laient. Où sont-il!! ?Jqui C'était en 1870, le 5 décembre, Les nous lfl dira f Heureux les morts qui paisibles rues de la petite ville de E . meurent dans le Seigneur I oftraieot. une aoimation inaccoutumée. Il y en avait aussi qui semblaient, Les fen êtres del) maisoos étaie nt toutes dans un recueillemont profond , ~couter 1llumioées et, derrière la mousseline uae parole secrète, et puis, l' œil fixé des rideaux, des silhouettes humaines sur le couchant, tout à coup ils chan- passaient, repassaient , comme de magitaient une aurore invisiblfl et un jour ques apparitions. Une neige fine, tomoni ne finissait. jam'l.iR. Où sont-ils 't h ait, serrée, sur le pavé; la nuit était Heureux les morts qui meurent dans noire et un vent du Nord faisait grinle Seigneur I cer sur leurs gonds rouillés les girouetEntraî ués pêle-mêle, jeunes, vieux, tes des toits. Oa était à la veille de la tous disparaissaient, tels que le vai~- S'liot-Nillolas, patron de Fribourg, jour seau que chasse la tempê te; O!l comp- de fête pour les enfants et de réjouisterait plulôt les sables de la mer que "ances pour tous. L'llô tel ~e la • Rose lo nombrA de ceux qni Re bât.aient dP Blanche , était tout particulièrement p~sse.r. Où Pont-ils f Heureux les morts animé. Dans la grnode salle du rez-dequi meurent dans le Seigneur I chaussée, des groupes de jeunes gens Cenx qui les vir,mt ont, racouté qu'une jouaient au loto, les yeux allant de leurs grande tris tesse était dans leur cœur, jeux à la tab le enrubannée où l'oie l'angoisse soulevait lent' poitrine , et, grasse attendait l'heureux gaguan& de comme fatigués du travail de vivre, le- 1la pai-tie.

La Saint-Nicolas


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Au pre..aier étag~, le tableau était crayons, des règles, des éponges, de 1 bien autrement attrayant dans le cadre gomme, tout an bagagA. d'écol~er! r doux et intime de la famille. Dans ~ne part.i en quatre parts bien déhmllé vaste chambre à manger se tr?uvateot par un gracieux cordon ~e dentelles da réunis le père et la mère Claudm, mai- papier, constellées de. pa~1ts houtons da tres de la maison, quatre de leurs nom- roses artificielles. C était charmant, e\ breux enfants charmantes jeunes filles , l'on songeait avec plaisir au bonhsur dans toute J~ grâce Eit la fraîcheur de des innocents à qui tous ces cadea111 leurs vingt printemps, et . enfla, quel- étaient destinés. l,e père et la mère Claudio, asei1 ques familiers de l'hôtellerie et amis de la famille. Sur la table à manger, u.ne dans un angle de la chambre, auto11r grande nappe blanche comme lys, lais- d'une table sur laquellA le vin chaut sait tomber jusque sur le plancher les fumait, assistaient, heureux, à ces pr6. lourd~s franges de sa bordure. Cet~e paratifs de fête,. d~ns lesque!s les qu~. nappe avait un parfum de gât~au anti- tre sœurs riva l1sa10nt de zele, tand11 que · elle sortait, en effei, d un vieux que, dans la chambr.ette voi.sine, lea bah~t où cent générations de cuchaules quatre frères dormaient, faisant dea s'étaient tour à tours entassées, à côté songes roses, impatients, sanR_ doute, de du linge fin réservé aux grands jours voir luire l'aube du Jendemarn depul1 si longtemps attend~. La v:eille, ila do fête. Ah I cette belle nappe de fil, que de avaient passé tout l après-midi à précurieuses choseR elle e(H pu raconter l parer la provende du bon âae à saioi Et ce vieux bahut, donc, qui portait N icolas: du son, du sel, de l'avoioei sur ses panneaux la date de 1610, en- rien n'avait été épargaé ; leurs sachets tre deux grands yeux d'ébè~e incrust~s en étaient rebondis et rempiissaient la dans un bois de noyer massif, aux vei- mangeoire placée devant la fenêtre. nes multicolores, d'un reluisant de glace 1 La soirée s'écoula gaiement. Au mi• Ces deux beaux yeux de bois,. à l'é~rangfl lieu de leurs enfants et ds leurs amis, expression de vie, en ava1ent-1ls vu te père et la mère Claudi~ _paraissaieo, d'intéressantes choses pendant cette lo.o- rajeunis, tant la douce JOie du foY:er gue théorie de descendants des Claudio, illuminait leura traits ; la mère, par ID· allant de l'une à l'autre de ces deux, stants s'échappait pour aller furtivedistantes de plus de deux sièc!es et ment jeter un coup d'œil sur la COQ• demi: 1610-18701 chatte des chers petits moutards et s'aa. Le fait est que ce bahut avait un surer s'ils dormaient; Claudio, lui, tout nom ; il s'appelait c ~ust_us >, ~u. nom en sirotant son vin chaud, racontait l de son premier propriétaire qui s appe- ses auditeurs des histoires militaires l lait Jus tin· en outre, il. avait . une très mourir de rire. Enfin, les quatre fillea belle histoire, n'ayant Jamais eu que Claudin entonnèrent la romance aimée des amis · en ce moment même il était du papa: positivem~nt adulé I Mais revenons à la Le doux printemps se lève, nappe et C!"Dtemplons un peu les petiRicbe comme un beau rêve, tes merveilles qui s'y entassent. Ce sont Partons, amis, partons. d'abord des assiettes où s'amoncellent L'hirondelle légère des pommes, des noix_, d~s pralines Ne rase plus la terre; ro11es · puis de grands b1scu1ts oberlanLes vents nous seront bons. Vogue, vogue, vogue nia belle nacelle, dais ~rnés de l'oura national en sucre Chantez, g ,is matelots, blan'c; le grand saint Nicolas en 11ain Que votre voixdes88 flots mêle1 d'épices, des polichinelles, des cahiers Au murmure d'école avec couvertures aux couleurs . . vives ou représentant des sites chamCes dermer~ accent~ se perdirent dans - pètres; des ardoises, des plumes, des un concert d applaudissements au mo-

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ent où Je guet, passant sous les fenê:es criait : c Il a sonné 10 heures J > 'J'ou't le monde se serra la main, les ·nvités regagnèrent leur domicile, les fillettes dirent leur prière du soir dans la chambre des parents, puis tous allèrent se reposer, et dans le silence sépulcral de la rue, dans l'ombre épaisse de cette nuit de saint_ Nicolas, c'est à peine si l'on apercevait aux encognures de quelques maisons, la lueur b lême et treroblottante des légendaires réverbères de ce pauvre c papa Babêch0 >, SoLA.NDIEu. 1 Mil i

La vue et l'hygiène qui lui est propre Si la vue est le plus noble et le plus admirable des dons dont le .Créateur a dolé notre humanité, son organe, l'œil, est sans contredit celui dont la construclion et Je fonctionnement sont le rlus merveilleux. Il est aussi le plus délicat, et il suffit de ls moindre allératiou, du plus petit choc pour provoquer des troubles plus ou moina grave:J dans la vision. Dans sa prévoyance, la nature a inatallé nos yeux dans es boites osseuaes, de manière à les garantir le plus :1ossible contre tout accijent extérieur, ; en outre, leur face, seule partie découverte, est protégée par les sourcils et les paupières, et celles-ci sont pourvues de cils formant un rideau qui préserve l'œil de la poussière. Ne semble-t-il pas qu'un agencement aussi intelligent, aussi prudent, devrait inculquer à l'homme un profond respect pour cet organe Incomparable, en même temps qu'une certaine intuition des soins et des précaution El à prendre pour prévenir tout ce qui pourrait nuire au bon fonctionnement des yeux et altérer leur faculté visuelle ! Hélas l'at1m1·rable bar. I c'est moins . . monte et las magnificences de la créalion qui nous rendent sages, qne les coups que nous attirent fréquemment

notre folle imprévoyance et sor~oot l'abus que nous faisons de nos plus belles facultés. Au fur et à mesure que l'instruction se répand et pénètre dans toutes los classes de la société. nous apprécions davantage la valeur du sens de la vue et nous aurons mille fois raison, car nous expérimentons combien précieux est son concours non seulement pour jouir des avantages que nous offre la vie, mais pour pouvoir exercer notre obsel'Vation et notre jugement personnel sur tout ce qui existe et se meut en dehors de la portée de nos autres organes. Il serait à désirer que nous apprissions dans la même proportion à apporter au maintien de notre sens visuel les soins les plus élémentaires qu'il réclame, à le ménager da!ls la mesure du possible, en un mot à ne pas en abuser. Malheureusement c' est le contraire qui a lieu, et plutôt que d'avoir à constater un état normal et réjouissant de la vue, maintenu par des soins intelligents et une hygiène éclairée, nous voyons un afüiblissement général se produire peu à peu et s'accen~oer surtout dans les classes aisées et instruites. Qu'il résulte d'iguoraoce ou de légèreté, il y a évidemment dans ce fait quelque chose d'anormal, une lacune grave qu'il importe de sig!laler et de chercher sérieusement à combler. Laissons de côté tout ce qui touche aux diverses maladies qui peuvent atteindre nos yeux et appartiennent au domaine médical et bornons-nous à recbArcher quelles sont les causes principales de l'aff11iblissement actuel de la vue et les moyens d'y remédier. a) Une des prnmières causes de ce déclin provient de la mauvaise habitude contractée par les enfants de regarder de trop près quand ils travaillent à l'école ou préparent leurs devoirs domestiques. La distance normale pour le travail est ae 25 à 35 c/m. Il est très important que les parents et les instituteurs


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surveillent constamment leurs enfants à cet égard. Si l'on découvre la moindre anomalie chez tel enfant : nécessité de segarder de trop près, vision trouble, trop forte tension, fatigue ou maux de tête dans un travail quelque peu prolongé, etc., il est nécessaire de faire examiner la vue par une pergonne compétente, qui jugera de la nature du cas et donnera des instructions précises et exactes pour la suite. L'habitude de regarder de trop près engendre la myopie, or quand celte-ci est progressive, elle devient une maladie qui pourrait avoir de bien graves conséquences. b) Une seconde cause plus importante encore, quoique moins répandue que celle que nous venons de mentionner, provient du surmenage dont souffrent les élèves de force moyenne dans beaucoup de classes, où quan tité de jeunes gens sont obligés de travailler tard au grand préjudice surtout dd leur vue. Cet état de choses est fâcheux et il n'est pas facile d'y remédier; néanmoins les déplorables conséquences qui en résultent peuvent être, sinon évitées, du moins fortement atténuées par une hygiène stricte appropriée â la positioo et aux circonstances de chaque élève. Les règles suivantes doivent être daoe ces cas-là rigoureusement observées: Diminuer autant q ue possible le travail de nuit. Veillflr à avoir une forte clarté, sans faux rdlet, doooée par une lampe munie d'un ~ran d abat-jour et distantfl d'environ 30 c/m du travailleur; ellfl doit être placée de manière que la lumière tombe en plein sur le livre ou le cahier employé. Discontinuer Je travail quand les yeux se congestionnent, que la vue se trouble ou que les maux de tète se font sentir. Il est trop tard quand ce sont les YAUX qui refusent leur SAtvice. c) Les habitudes vicieuses contractéAs par les jeunes gflns con•ribuent. pour une large part à l'affaiblissement de eor vue ; celle de lire au lit est aussi r ès nuisible.

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dl Enfin, une autre cause notable dq déclin de l'acuité visuelle, très généra. lement répandue, provient de la déplorable légèreté avec laquelle on se pro. cure les verres dont on estime avoir besoin. L es uns s'adressent au premier mar. chaod de lunettes venu, colporteur décoré du titre d'opticien, bazar, marchand forain, quincaillerie, etc.; et pour peu qu'ils voient mieux avec tel verre con. vexe ou con(lave de leur choix, à bas prix, vite ils l'achètent, tout beurent d'avoir obtenu des lunettes à bon compte. Laa autres se laissent séduire par les prétendues vertus magiques que le marchand peu consciencieux et fort ignorant attribue à sa marchandise. lia paient très cher des verres qui n'ont comme matière et exactitude de tailla~A aucune valeur quelconque. D'autres personnes encore ont pour principe de n'employer des verres que quand elles ne peuvent absolument plus s'en passer et de les défendre aux jeunes gens dans n'importe quel cas, prétextant qu'une fois l'habitude prise d'en porter, il faut fréquemment chaogAr de venes et prendre un numéro plus fort. Ce préjugé ne repose sur aucune base s"rieuse et son application a été profondément rAgrettable dans bien des cas. L es oculistes les plus émineotr1 sont d'accord, au contraire, pour affirmer qu'en cas de myopie, d'hypermétropie, d'aRtigmatisme et dA presbytie, c'est-àdire quand le défaut de vision ne provient que d'une anomaliA de conformation et ooo d'une maladie, le port de verres correcteurs, parfaitement appropriés à chaque œil, produit le plus heu• reux résultat et ramèoe, à de rares exCAptious près, la vue aormalA, quel que soit l'âge du patient, L'action de ces verres est de rendre les images nettes tout en diminuant la contraction du muscle ciliaire, ils suppriment de cette façon la fatigue, qui est un des principaux agents du dér.lin de la vue. Il est facile de comprendre d'autre part que des verres faussement appliqués 011 de qualité inférieure ne

peuvent avoir qu'un effet nuisible alors même qu'ils donneraient une plus grande netteté dans la vision. Les défauts de réfraction provenant d'une conformation anormale des yeux et particulièrement àu cristallin, soat très fréquents ; quelquefois ils sont dif· ficiles à déterminer d'une manière précise, et ce n'est que par un examen bien minutieux et à l'aide d'instruments d'optique perfecLionnés que l'on parvient à un résultat certain. A combien plus forte raison faut-il éviter de s'en remAtlre au premier cbarlatau venu. Nous sommes persuadés que si les quelques directions que nous venons de donner étaient suffisamment connues et mises suffisamment en pratique, l'état général de la vue s'améliorerait sensiblement et que les générations futures en bénéficieraient pour uoe large {>art. Dans ce mcment de l'année où les soirées eont si longues, il nous a paru utile et mème nécessaire de plaider la cause de notre vae; nous espérons vivement que notre faible voix sera entendue, et que les journaux soucieux du bien public voudront bien s'en faire l'écho dans l'intérêt de tous. IH

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Une fortune pour le cultivateur On répète, au cultivateur, sur tous les tons, qu'il perd gros en négligeant la tenue de son fumier, que le purin, notamment, dont il ne tire souvent aucun parti, représente souvent une grande valeur et qu'il faut le recueillir avec soin pour l'employer comme un précieux engrais pour ses prairies. Oa ne saurait trop le redire, car bien peu de cultivateurs s'imaginent l'importance de la perte qu'ils éprouvent de ce côté, do fait de leur négligPnce. Veut-on en avoir une idée, il suffira da nous suivre dans la calcul suivant : Prenons une recette de 30 vaches. Une vache donne environ HS kilogr. d'urine en 24 heures, plus ou moins selon que l'alimentation a lieu avec des

5 fourrages secs ; mais, si la qualité émise augmen te, la richesse en principes fertilisants diminue, de sorte que nous pouvons compter sur cette quantité moyenne qui correspond pour l'année, à 5475 kilog... dans lesquels il y a 28 ki log. d'azote e t autant de potasae émi• nemment assimilables. Si toute J'urine était recuAillie, on ne perdrait qu/3 l'azote qui s'échappe, après fermentation, à l'état de combinaisons ammoniacales. On en perdrait de ce fait environ 23 010, soit 6 kil. Si, au contraire, on laisse s'écouler dans la cour de la ferme ou le long des chemins la moitié des urines, comme cala a lieu fréquemment, on perd ainsi a kil. de potasse. D'après Je prix courant des engrais chi miques, on peut estimer cette perte à 21 fr. pour l'azote (14 kil. à 1 fr. 50). 5 fr. 60 pour la potasse (U kil. à 1 fr. 50). 5 fr. 60 pour la polaise (14 kil. à 40 cent.). Soit en tout, par vache, 26 fr. 60. Pour les 30 vachea, c'est 798 fr. L e cultivateur qui néglige dti recueillir e t d'utiliser son purin est bien loin de se douter qu'il agit exactement comme s'il laoç:lit dans la rivière, chaque année, 40 belles pièces de 20 fr. Cependant, pour sa bourse, le résultat est le même. Il serait effrayé s'il avait une idée de ce que représenterait cette valeur si, au lieu de la sacrifier bénévolement, il en tirait bon parLi. Si ce purin, qui contient pour 800 fr. d'azote et de potasse, était répaoliu avec soin sur les prairies ou sur les terreR, il donnerait aux récoltes une plus value supérieure à sa valet:r d'au moins 4 Oto, qui représente l'intérêt du capital. Oa voit donc que si le cultivateur consacrait cet engrais à la culture, elle lui rendrait de ce fait autant qu'une caisse d'épargne capitalisant les intérêts au 4 Oro et daoq laquelle il verserait chaque année 800 fr. Or, cette caisse devrait lui payer aa bout de 30 ans, soit quand il se retire des affaires, la somme énorme de 44,86,i fr. Nous pouvons donc dire que ce cultivateur qui se retire sans perte ni pro•


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fit au ~out de 30 ans de culture, et qui a négligé la récolte de sas engrais, se retirnrait avec une petite fortune de 45,000 fr. 1 s'il avait consacré tous ses soins à les recueillir. (Cultivateur progressiste.)

montagne énorme I La poutre qui se trouve dans celui du grincheux un charmant petit objet, on joli péché' mi go~o I Voyez, cette immense, immense paille 1 Grand Dieu I Comment Pierre ou - -==,,, ':;=~;;;;!!ll•NtJNIICO:IIIICENJ-.-==,---- Paul peut-il avoir une opinion quelconque, quand on . sait • bien... oui , vous comprenez. I c1, on s arrête d'un a~r de mystère. . - Vous avez d~jà remarqué la graEn ~otre fin de siècle, on constate cieuse poutre que JO porte dans cet œil f un c~r!eux ét~t de choseR: c'est l'esprit Vrai de vrai, en toute franchise en de c~1t1que qui règne à la ville comme toute sincérité, ne m'est-elle pas nécesau v11lage, à la plaine comme à la mon, saire? ta,llne. - Vot:e poutre, mais mon cher ami La critique f Mais n'est-elle pas ex- ce n'est rien I Vous y songez donc cellente, nécessaire même t Nous ne Allons! alloni:i, tranquillieez-voas t Comparlons pas de la crilique bienveillante, ment pouvez-vous broyer du noir pour Juste, de celle 9~i ne soupçonne pas le une. chose aussi futile, Non, tenez, je mal, de la cnt1que charitable en un serai ~ranc, cette poutre vous va bien. mot, ll;lais ~ien de la critiqu~ dictée Ab I s1 vous aviez une paille dans l'œil par la Jalousie, par la haine. C'est l'ar- comme le voisin, je comprendrais votre me préféré~ d'un grand nombre de per- désespoir. sonnes qui, ne sachant rien faire par Q 11'elle est longue, longue, épaisse elles-~êmes, trouvent plus agréable de hw~I , démolir ce que d'autres ont cherché à Critiquer est une chose facile traétab!ir,: plutôt que de mettre et leur vailler est chose malaisée. Mais' comesprit - si esprit il y a - et leurs bien. est grand votre désespoir quand, talents à consolider une situation ac- au heu de reconnai!re ce qu'il y a de quise, à améliorer des choses reconnues bon dans votre travail, M.· A. oa M. comme bonnes. en épluche tous les côtés faibles! Ma Selon ces gens grincheux 1 rien ne va foi, on jette Je plus souvent le manehe plus, . ~a société se meurt p arce qu'elle après la cognée, on préfère se croiser est dmgée par des individus sacrifiant les bras plutôt que d'êire déshabillés les intérêts généraux à leurs intérêts par un adepte de la calomnie. particuliers. Et l'on discute et l'on péLes gens sérieux se retirent sous rore, et l'on se réunit d;as quelques leur tente, ~efusent définitivement d'apparlottes, afin de s'entendre sur les porter le tribut de 1001· intelligence et · moyen~ à ~mployer pour mettre fin à de leur savoir-faire aux affairés d'une une situation aussi lamentable. Des c~mmuue, d'un pays parfois, et cellesp reuves t De grâce, n'en demandez pas ci vont de mal en pis. On se dit et à cette catégo~ie ~e citoyens, car, pour non sans raison : tout bagage, ils n ont que la calomnie , Laissons agir ceux qui promettent c?mme ar~um~nts. Des preuves f Pas de conduire toute chose à bon port, de n est besorn d en avoir pour entraîaer transformer une contrée en un , eldoà sa suite tous les méconte11ts les in- rado • en une terre promise, et nous décis, les faibles. ' ver~ons le résultat de leur besogne. • On daube tel ou tel, on ouvre tou, L arbre se reconnait bien vite à ses au large les vannes de la médisancet fruits, hélas 1 et le tour est joué. Les rénovateurs, les hâbleurs à la La paille dans l'œil du voisin, quelle baguette magique, mais ce sont des

La critique jalouse

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étoiles filantes. Du bruit, une traînée r.hambres chauffées à 16 et 20 degrés iumioeuse et puis le néant à jamais. R. ; d'autres ne peuvent supporter que · Où sont alors les services rendus? 12 à 14. Où sont les résultats de leurs IonLaquelle de ces deux personnes vit gues délibérations? dans les meilleures conditions hygiéni.à-Trêve à la critique intéressée, à la ques t Celle qui se contente de 12 à 14 critique malveillante. degrés R. De nos jours, ~i nous voulons vériDans une chambre, le thermomètre tablement le bien de la sociét.é, unis~ ne doit dépasser 16 degrés que par exsons~nous étroitAmeot, émoussons les ception. angles de nos caractères, bannissons de Quand les chambres et les ateliers nos eœurs tout esprit de haine. sont surchauffés, l'organisme s'amollit C'est à l'œuvre qu'on reconnaît l'ou- et on ne peut pins supporter lti froid; vrier. Tous, mettons-nous donc au tra- chaque fois qu'on sort, on s'expose à vail. Que le fort soutienne le faible, un catarrhe. Le chauffage consume l'oque chacun apporte à l'érection de l'é- xygène, et la chaleur rend les organes difice social son savoir, son intelligence. de la respiration sensibles au moindre Ecoutons sans aigreur les observa- froid. Son~ez à l'énorme changement de lions justes ou non, qui p'luvent être température qu'on subit lorsqu'on quitte faites sur telle ou telle question, discu- une chambre chauffé.3 à 19 ou 20 detons avec calme, bannissons l'entêtement grés pour s'exposer à un ~Nid de plude nos rangs et tout ira bien. sieurs degrés au-deSSi.'lli Je O. Les psrLe plus pauvre a voix au cnapitre sonnes endurcies ··o".J, seules de force pourvu que ses revendications ne s'é- !à ~és!ster à l'influence d'une pareille carient pas du chemin du bon s ~ns. J var1allon. Et s'en écarteraient-elles, nous devons 1 Il y a une cinquantaine d'années on y prêter attention quand même. f n'aurait trouvé nulle part un poêle dans La requête du plus misérable mérite une chambre à. coucher. Eo chauffant d'être e·x aminée avec bienveillanctl. sa chambre à coucher, on réveille par Chacun, ici-bas, a son mot à dire, la chaleur une foule d'éléments malmais que chacun agisse ouvertement, sains. en pleine lumière, car il n'y a que les Le feu, je le répète, consume l'oxyesprits malfaisants qui redoutent la bril- gène qui est l'air respirable, l'air qui Jante clarté du soleil. entretient la vie, de sorte que, pendant Hiboux ils sont, laissons-les vivre en notre 1:1ommeil 1 nous buvons à longs hiboux. IMPARTIAL. traits, dans une chambre chauffée, des - - - -.. -Çae gaz pernicieux, de véritables poit1ons. 0 ~ 0 L'air chauffé gâte le sang, tandis que l'air frais et froid a sur lui une très favorable influence. S'il est né:rnssaire de faire du feu D1rns la saison pendsnt laquelle sont pour les vieillards, il ne faut pas que en activité les appareils de chauffage, la température de leur chambre à couquelques Indications sur la température cher dépasse 8 à 10 degrés R. Si vous commencez à chauffer votre la plus favorable à notre organisme ne chambre à coucher, vous arriverez peu seront pas inutiles. Nous les emprunterons à l'abbé Kneipp, à peu à vous chauffer toujours davanqui fut, de son vivant, l'hygiéniste le tage, et au fur et à mesure que vous augmenterez le chauffage, vous augmenplus populaire de l'Allemagne : Il faut chauffer les chambres avec terez votre amollissement et vo tre senune juste mesure. li y a des personnCls sibilité. qui n'éprouvent aucun malaise dans des ---.,.A::;;;"C 6 9·S ~~it-.,j.a..a.----"'""

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Le chauffage de nos appartements


m e année Le sommeil

1 99/1900

Recettes et conseils utiles

Qui préfère dormir la tête sur un Conservation des fruits en hiver. ore1ller, ou sur deux, ou s ur le b ras, La conser vation des fruits et des tuou sur le matelas, s'il pense s'y dé ter- hercules jusqu'au printemps de l'année m iner pa r un libre choix, se trompe. suivaate est un point important de l'éCe n'est pas p ar caprice q u'il repose la cooomie r urale ... tête basse ou élevée. La position qu'il On sait que des pertes considérables prend en dormaut n'est pas laissée à son t à peu près partout le résultat de son li bre arbitre. E lle est déterminée modes insuffisants de consllrvation. Or, nécessairemen t et s elon des lois fa tales. · on réusmt parfaitement à consnver les Ceux qui dormen t soutenus par l'édi- pommes de ter re, les fru its de .table, .lice des oreillers, ou qui y s uppléent en ra isins, poires, etc., en les enfo uissant posant la tête sur le bras replié, sont dans de la chaux en poudre. Nous avons lu aussi qu'un agent conceux dont le cerveau est congestionné a u momen t où ils se couchent. T els sont servateur des fr uits est la poudre de les hommes de lettres. L a mater nelle liège. nature leur inspire à leur insu la pré-, A priori la poudre de liège nous pacaution de s'endormir la tê te élevée. r ~it préférable à la pou:lre de chsux, Ainsi le sirng y afflue moins abondam- parce qu'elle est pl us facile à séparer men t et le cerveau se dégage. Après du fruit lorsqu'on veut le consommer, quoi le dormeur glisse insensible ment et elle ser t indéfiniment. à une position plus horizontale. Pour la conservation des pommes de Mais à tous ceux dont lo s ang, loin terre et des autres tubercules, rien de d'affl uer au cerveau, n'y traî ne que pé- mieux que de les imbiber d'une soluniblement quelques maigres globules, tion de 2 0 10 d'acide sulfu rique. aux anémiques et aux lymphaü ques, la Bien entendu, il s'agit de tubercules nature prend le soin d'inspirer l'horreur dest inés à la consommation, non de des oreillers. ceux qu'on desti ne à la replantali? n, Ils dorment à plat. Oo en voit même qui doivent ê tre con ser vés dans un lrnu qui se couchent sur Je ventre. Ainsi frais et sec et sur des claies. leur sang, fai ble et rare, loin d'avoir à L a dis position du fr uitier e~t très immonter verticalement au cerveau, y coule portante pour la conservat.ion des fr uits ; par une déclivité facile. Ils ont un som- le fruitier doit ê tre froid, entre 6 ou 8 mail profond et sans rêves. Aussi bien, degrés centigra de?, plutôt sec qu'humide. ile sont, par la faiblesse de leur te mpéP as ou peu de lumière solaire ; évirament, d'é ternels fatigués. Ils se cou- ter de l'ouvrir. L 'acide carbooiq ue déchent épuisés et restent ensommeillée gagé p ar les fr uits est un obstacle à la après leur réveil. Ttils sont les hommes fer mentatio n qui les détériore. qui dorment la tê te b asse. Ces signes L es pommes et les poires envelopsont infail libles. D evant la maladie ils pées da papier se conservent mieux -peuvent servir grandement à diagnosti- qu'à nu. M. S ch ribaud conseille le papier de quer l' état du cerveau des malades. Lea anciens croy:.ient que les dées- aoie surtout et la paille de bois, ses versaien t le soir des pavots sur les D ans le Tyrol, on conserve les fr uits m or tel s. E iles foot mieux. Elles dispo- dans des tonneaux, eu les enveloppant sent leur tête pour que le sommeil loi dans du papier et en les enfouissant soit le plus bienfaisant, et elles l'incli- dans da la paille de bois. oeot autant que sa mentalité la mérite.

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REV:UE PEDAGOGIQUE ~

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P U BLIÉE SO US L ES 1\USPICES,[)E L A

L'Ecole primaire donne au moin~ 12 lhT~isÔns·· de 16 pages chacune, non compris là couverture, · et autant de supp1êments de': s · · · 1 ' pages pen<lant le cours scolaire. · · P rix cl' ab'onnement : S u isse fr. 2 .50 U nion pos tale flo. 3 T ou t cc qui c:oncerne let publkqt ion • do1t être ctdr essé --èt l'édit'eàr, M. P . PIGNAT, 1er secrét etir c èt l'Jnstr uctfon publique, it Sion.

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.Maxirna p'l.(ero clebetw· reverentia. (Le plus grand respect est. dû à l' enfant.) JUVÉN AL.


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