No 13 l'Ecole primaire, 1er Juillet 1902

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XXXl 8 ANNÉE

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JUILLET 1902

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5me A.RRONDISSEMEJ'i'.T (GRUYi;;RE)

Rapporteur: M. Monney, instil., à Bulle. Ont présenté des travaux: MM. Vesin, à Bulle. MM. Grandjean, à Echarlens. Gremion, à Bulle. Maradan, à Cerniat. Currat, à Corbières. Lanthemann, à Neirivue. Mlles Chassot, à Bulle. Tinguely, à Hauteville. Corminbœuf, à La Tour. Ducry, à Bulle. Oberson, à Maules. Pilloud, à Bulle. Bossy, à Rueyres-Trey fayes Chollet, à Albeu ve. Thorin, à Sales. Dousse, à Echarlens. Grossriecler, à Villarvolard. Gobet, à Montbovon. Plancherel, à Vnaclens. Jacottet, à Vuadem. Magnin, à Vuadens. Pég·aitaz, à Vuadens. Bovet, à Villars-s.-Mont. Godet, à ·sorens. Dévand, à Sorens. Gauderon, à Sorens. Volery, à Pont-la-Ville. Vionnet, à Vau lruz. Grandjean, à La Roche. Vionnet, à Vau lruz. (:irne ARRONDISSEMENT (GLANE)

Rapporteur: M. Q,,erney, inst. à Billens. Ont envoyé des travaux: Ml les Bach, à Romont. MM. Fontaine, à Villaz-St.-P. Bavaud, à Midcles. Gendre, à Grangettes. Baumgartner, à Romont. Jaquet, à Villariaz. Borgllini, à Romont. .Jaquier, à Promasens. Bays, à Rue. Kriegfilr, à Hennens. Bovet, à Blessens. Maillard, à Siviriez. Du bey, à La Joux. Monnard, à Esmonts. Fragnière, à Villaz-St-P. Oberson, à Vauderens . Gavard, au Saulgy. Pasquier, à Villaraboud. Menoud, à Vuisternens. Pauchard, à Massonnens. Meuwly, à Vaudereus. Perrotet, à Villargiroud. Pochon, à Romont. Perroud, à Berlens. Sudan, à La Picrraz. Perroud, à Ursy. Seydoux, au Chàtelarcl. Pittet, à Estévenens Ml\!. Bavaud, à Cbâtonnaye. Pittet, à Mézières. Barbey, à Montet. Rey, à Middes. Bugnon, au Chàtelard. Roulin, à Romont. Brasey, à Ecublens. Rossier, à Chapelle. Crausaz, à Lieffrens. Vauthey, à Sommentier. Dessarzin, à Villarsi viriaux. Volery, à Villarimboud. 7ouc ARRONDISSE~1EN'l' (VEVEYSE)

Rapporteur: Mlle Dervey, Marie, instit. à Pont. Ont envoyé des travaux : 1\-illcs Cardinaux, à Remaufens. MM. Morel, à Bos~onnens . Grivet, à Le Jordil. Sauteur, à Bouloz. Mm• Zéphirine, à Semsales. Savoy, à Tatroz. MM. Defferrard, h La Rougève. Sc hrœtcr, à Frue nce. Gauderon, à Porsel.

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~e r§ulletin pédagogique rl

L'Ecole primaire ORGANE /!,ES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCATION rt du

Musée pédagogique

paraissant les i" et

15 de chaque

Hl~OACTION _\r. 0Essmo(;r:G , Oircctern· rlc l'Ecole norma le de Hauterive, près Fribourg.

mois

ARONNmm~TS a• ANNO~CES lm1wimel'ie calholiquc, Gr~nd'Ruc. 13. l\1. E. GtŒMAuo, sccl'étaire, i~ F1·ihou1·g.

Abouuemeot ponr la Suis8e, fr. 3 . -

Pour l'étrauger, fr. 4.

Réunion de la Société fribourgeoise ct'Education : derniers avis. - Introduction à la Psychologie ,.mite). - Les Mutualités scolafres (suite) . - La lecture à l'école primaire (suite). - Un peu d'agi·ément à l'école. - Réforme orthographique. - Rapport sui• l'administration de la Caisse de 1·et1·aite du corps ensâgnanl friùoui•geois. - Bibliographies. - Corresponclances. - Chronique scolaire. - A vis officiels.

SOMMAIRE :

Réunion de la Société fr1bonrgeoise d'Education A ROMONT. LE

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.JUILLET

- - DERNIERS A VIS - I. Le rétablissement de la circulation au tunnel de Chexbrcs

a remis en vigueur, à partir du 25 juin, l'horaire d'été de la Compagnie J.-S. Quelques légères modifications sont do nc à apporter à l'extrait qui figure sur nos cartes de légitimation. Le train N° 701 mixte , annoncé comme partant de Palézieux à 7 h. 20, quittera cette gare à 7 li. 32 et arrivera à Romont à 8 h. 47.

Le train omnibus N° 106 part de Fribourg à la même heure et dessert toutes les gares pour arriver à Romont à 6 li. 50. Quant au train N° 28 direct, il part à 7 h. 40 pour atteindre Romont à 8 h. 09 sans s'arrêter à aucune gare. Nous n'ayons


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physiques.

Le~ sciences ph_ysiquos ont pour objet tout ce qui, de droit et de fait, est matériel et soumis au changement: l'homme étant à l'évidence, un compos~ m;1tériel, toute science 9ui d'un point de vue quelconqu~ étudie l homme comme matériel, appartient au groupe des sciences physiques et naturelles. On doit donc reconnaître_ que la Psychologie fait partie de ce groupe, ou tout au ~oms, pour la raison qui va suivre, qu'il y a une Psychologie phystque, naturelle. L"~bjet des sciences mét:3-physiq~es consiste en tout ce qui, à un titre quelconque, est immatériel, enveloppe tout être qui par sa nature n'est pas soumis nécessairement à la condition de 1:1 _matièr~ .• Or, il e~t ~ans ~'homme un principe constituant, ?D elem~nt d e~re et,~ agir qm, par sa nature, est positirnment 1mm~tériel : c est lame. La Psychologie de l'âme humaine, considérée en tant qu'être immatériel, principe d'opération~ et de pouvoirs immatériels, est métaphysique. Il ~aut, par conséquent, distinguer deux Psychologies, l'une physique, l'autre métaphysique. La Psychologie, intégralement entendue, est la réunion des deux. Et il n'y a pas lieu de s'.étonner; de cette distinction, ni d'objecter que c'est là une sciss10n de I homme, grosse de conséquences : l'homme est comme vlacé sur l'horizon, con finant aux êtres totalement matériels et aux être purem~nt ~pirituels •, et sa nature complexe est comme un foyer qm proJette les rayons de plusieurs raisons ou aspects formels prop1·es à morceler la science du« microcosme». On rema~quera que cette distinction des deux Psychologies. comme d'ailleurs toute la classification aristotélicienne des sciences, se fonde sur leur fin, et sur l'objet graduellement abstrait, à expliquer scientifiquement, non pas' sur la mt!thorJe qu'emploient ces disciplines : la distinction selon les méthodes n'est que secondaire et dérivée. Définition de la Psychologie. - 1° Psycbologie physique: c'est la sc10~ce de certains faits psy?hiques et de leur principe, un _o~ m~lt1ple, en tant 9ue ce prrncipe, au moins dans son act1:1}té smon dans son etre, dépend intrinsèquement de la mat1ere. 2° Psychologie métaphysique : c'est la science de certains faits psy~hiques et de leur ~r~ncipe, un ou multiple, en tant que ce prmc1pe, dans son activité et dans son être est intrinsèquement indépendant de la matière. ' Ces définitions, jointes à ce qui précède, peuvent dès maintenan_t recevoir un sens intelligible; elles ne seront toutefois parfaitement entendues qu'au terme des études psychologiques. ~éthod~ de la Psychologie. - La méthode de la Psychologie physique est celle des sciences naturelles et physiques; la

1 Pour prévenir toute équivoque, nous croyons devoir avertir le lecteur que nous ne faisons pas ici ùe distinction entre c physique , et c naturel>.

Sensato, 1.

pu obtenir a ucune fave ur, pas même un seul arrêt en cours de route. Nos am is d'entre Romont et Fribourg feront bien de prendre le premier train, s'ils veulent participer à tous les actes de notre congrès. Il nous a paru inutile d'indiquer l'l1oraire du retour. qui se fera pour chacun « au petit bonheur ». Il. Nous recommandons en particulier à MM. les instituteurs de so prêter avec complaisance aux ordres de leurs collègues de Romont chargés de l'organisation du cortège. III. On nous prie d'annoncer qu'une réunion des instituteurs et amis de la sténographie est projetée à l'occasion de notre réunion. Elle aurait lieu après 4 heures, avec l'objet suivant à l'ordre du j our : fondation d'une Société friùourgeoüse de sténographie. Les journaux politiques en annonceront l'heure précise et le local. IV. Le Comité intercantonal de rédaction du Bulletin-Ecole se réunira la veille de la fête, mercredi 2 juillet, à l'Hôtel de la Croix-Blanche, à Romont. Le Bureau.

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Introduction à la Psychologie (Suite.)

Place de la Psychologie dans la classification des sciences. - Selon Aristote, dont nous adoptons ici la classification des sciences, d11 moins quant à ses pr-incipaux traits, les sciences sont, d'après leur but naturel, spéculatives ou pratiques : spéculatives ou bien théoriques, si elles ont pour fin la connaissance démontrée de la vérité; pratiq ues, si en atteignant d'abord la vérité démontrée qui est de leur ressort, elles vi~ent ultérieurement à l'action, ou à la production de quelque chose. Par les premières, on recherche le savoir pour lui-même : par les autres, on sait pour pouvoir, pour donner des règles d'action et pour agir; aussi, les appelle-t-on encore canoniques et normatives. On pourrait donc dire que la spéculation scientifique est l'explication de ce qui est; la science pratique, l'explication de ce qui doit être. . Les sciences spéculatives, toutes abstraites comme sciences, Je sont cependant plus ou moins, et, conséquemment à leur degré d'abstraction, on les distingue en sciences physiques ou naturelles t, en sciences mathématiques et en sciences méta-

' S. T!Jomas, Prologue au JJTe livre des Sentences; De Sensu et r; II Physic., I. 4, fin.


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méthode qu'emploie la. Psychologie métaphysique est ordinairement, sinon exclusivement, celle qu'on nomme déductive. En Psychologie physique, la méthode usitée est d,mc inductive : ce n'est pas la simple induction, mais le procédé sctenti[ique inductif t. Il consiste en trois moments, c'est-à-dire à observer, à supposer, à vérifier : on observe diligemment les faits, soit d'emblée et spontanément, soit en provoquant l'observation par un ex.périment; on fait des hypothèses provisoires; on expérimente sur les faits bien constatés pour vérifier los hypothèses.« Toute science, dit Wundt, se fait par l'expérience et la pensée. L'expérience fournit les matériaux, la pens6e est comme le mortier qui joint les pierres : mais l'édifice a n6cessairement besoin du mortier et des pierres. La pensée pure, sans expérience, et l'expérience vide de pensée, sont également impuissantes 2 . :i> Il ne faut donc pas rép6ter ce lieu commun que la méthode inductive s'abstient de raisonnement et ne procède qu'a posteriori : on démontre en Logique qu'elle implique l'a priori et la déduction, au moins dans ses deux derniers moments. L'observation, en Psychologie, doit être à la fois interne et externe, ou comme on le dit assez improprement, subjective et objective. La première s'appelle encore méthode autoptique, ou bien introspection, si elle atteint le fait présent, rétrospection, si elle fait appel à la mémoire pour la réminiscence de faits passés. Quand je m'observe moi-même, en prenant conscience dos faits psychiques qui se passent en moi, totalement ou partiellement, activement ou passivement, par exemple quand je remarque que j'écris, que je vois cette ligne noire, que mon idée du pentagone est accompagnée de l'image interne d'un pentagone, j'emploie la méthode introspective. Autant que possible, elle doit se renseigner à l'expérience vivante, primitive, non encore élaborée. Certes, la conscience immédiate est en psychologie un témoin nécessaire, mais elle n'est pas toujours un témoin suffisamment informé. « Elle ne suffit pas plus dans les recherches de psychologie que l'œil nu dans les recherches d'optique. » ('raine.) Son aire subit des rétrécissements, son domaine est limité, s:t perspicacité est imparfaite. Il y a des faits élémentaires, mais significatifs, qui lui échappent, et les faits mêmes qu'elle atteint sont souvent trop compliqués : alors, son attestation est fatalement incomplète. « Un psychologue qui prétend se rendre compte de ce qui se passe en lui , par la simple introspection, ressemble à un sociologue qui s'installerait à sa fenêtre pour observer les passants, et prétendrait, d'après

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cette seule obse_r~ation, comprendre toute l'organisation sociale d'une g-rande cite. Ces passants, lui dirait-on, vous échappent au détour de la rue .._. 1 :i> Enfin, le psychologue qui s'explore cour_t deux, autres risques d'erreur, parce qu'il est juge et p~rt1e, et, d autre pa1:t, ne _connai.;sant que son type psyclwlog1que, sa propre variété, Il est porté à généraliser prématu rément de modestes observations 2. Quant à la mémoire, témoin rétrospectif, elle ne peut être appelée seule à déposer : elle oublie . ,_Il faut d?nc dem,ander un_ com~lément, sinon un supplément d mformat1~n, ~ 1 observ~t10n d autrui, par la méthode dite externe, obJect1ve. Assurement, les faits psychiques observés chez les autres que ~ous-mêmes_, ne seront connus qu"mdirectement et dan~ leurs ~1gnes_ extérieurs .. On n'entre pas au-dedans ~e la conscrnnce d ~utru1, et, _pour interpréter ces signes, il taut ~ncore se servir du. t~mo1gnage tr:iducteur de sa propre co_nscience, comme de 1 œtl devant le champ du plus parfait ~mc_roscope, de ~elle sorte que !'introspection est toujours md1spens~ble meme d~ns la méthode objective, et que la P~ychologie _n~ pourrai~ pas débuter par l'emploi de cette me~l10de. On 1m1te ~lor~ l astronome qui, par l'analyse spectrale, oblige les astres lomtams à révéler la présence en eux de telles ou telles sub~tances chimiques : dans le spectre radieux de sa pr?_pre. conscie~ce, .le psycholog_ue traduit des faits psychiques qu 11 na pas lu1-meme vécus, smon spécifiquement du moins dans leur individualité concrète 3. ' Cett,e méthode d'obs~rv~tion comparée se pratique en invitant d autres que 1:10.us a s observer et à portor témoignage sur eux-~êm~s.: c est 1c1 que trouvent leur place les questionnaires, ~u d1~pos1tJ~ ordon?é et suggestif, oraux ou écrits. Il peuvent lo~rmr de riches resu_ltats, à condition d'être, une fois remplis sOJgneusement dépou1ll6s et convenablement utilisés selon de; règles i.pécialos de critique. On applique encore la même méthode en observant l'expression naïve des faits psychiques chez des personnes non averties, et en étudiant les mœurs co~1tumes, usages, les vices, la criminalité, etc., tous les ren~ smgnomcnts, en un mot, de la psycho logie des peuples. Les a,vantages ~e cette mét~ode sont les suivants: le psychologu_e n ~_tant pas Jug~ et part~e, y parait plus désintéressé, plus « obJ_ect1l », ~t les f~1ts soumis à l'observation, quoique moius préc1:s et morns isoles que d~ns l'expérimen tation, se trouvent etre, p~r ~éf~ut de provocation, plus spontanés et plus vivants pour a111s1 dire. En outre, cette méthode a souvent la bonne G0DL01', Essai su?· la _Classification des Scieni:;es, p. 187. A. BtNEl', Int,·oduuwn a la Psyeholo_qie exp1frimentale. cll vrn; J. Sul,LY, le:; Illusions 'les Sens et cle l'Esp1·it, ch. vm. 3 P. ,JANET. l'.htlomalisme l'svchologique, Jntroùuction, p. 5.

; E.

• Voir l:.i Logiq ue. ~ Menschen-u. Thier.~eele, Erste Vorlesung.

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fortune de r~ucontrer des sujets choisis, des varié tés moins ~ommunes (Joueu rs_ d'échecs, grands calculateurs, artistes, mventeurs, profess10nnels, elc.), des malades, des individus a normaux e!l qui tel ?U. tel fait se présente à son plus haut degré, et qui offrent ams1 des cas privilégiés. D'où le prolongement de la Psychologie : elle ne s'étend plus seulemen t à l'homme sain, mais ~u malade, dont l'état pathologique (exemple: les tro?bles sensori~moteurs) est souvent d'une grande utilité pour penétrer des faits trop complexes quand ils se rencontrent à l'éta~ ~ormal. « Il fau t, dit Taine, voir l'l10rloge déraug-ée pour d1strng-uer les contrepoids et les rouages que nous ne remarquo~s pas dans l'horloge qui va bien. » Bien plus, la Psycholo~pe, armée de cette méthode, dépasse notre horizon g-éograpl.J1q,u~ e~ notre temps, et confinant à la sociologie co_~me à l h1sto1re nat~relle, elle amplifie son domaine en y faisant rentrer les variétés psyclJiq ues manifestées chez des hommes d'autres pays et d'autres races que les nôtres. (A suivre .)

LES MUTU ALI'fÉS SCOLAIRES (Suite)

Leur influence ~ociale. . Malgré l'impulsion imprimée au mouvement mutuahste scolaire par la promulgation d' une loi organique des Sociétés de secours mutuel, en dépit des ellcouragcments dE1s auto1·ités qui soutiennent le zèle des apàtres des « 'petites Cavé » par des récompenses et des distinctions les résu ltats obtenus en France jusqu'à l'année dernière si c~nsidérables soient-ils, ne correspondent pas a l'activité mise au service de cette nouvelle propagande. L'idée mut ua liste y progresse sans cesse; mais on est Join encore du succès « foudroyant » enregistré en Belgique où Je nombre des Sociétés de secours passa en un an de deux à c(nq mille e_t celui de leurs adhérents de cent-cinquante à Cl~'! c~nt mllle. Que_ représente~t ~~s quatre cent cinquante mille JeLmes mutuahstes fra nçais denombrés par les statistiri.u_e s scolaires ?fâcielles ~ côté du demi-million belge si l'on envisage ces clnUres - s1 <'xpresssifs par eux-mêmes - en regard du nombre des habitants des deux Etats. Ils sont dans la proportion de un à huit, ce qui revient à dire qu'en Belgique la campagne mutualiste a recueilli huit adhésions pendant qu'on en compte une soule au pay& do France. Ces chiffres gagneraient en précision s'ils ressortai ent d'une comparaison avec le nombre des {:lèves en àgo de scolarité; les données nous mun(Jucut pour l'établi r, il nous semble néanmoins que le

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résultat de la proportion calculée sur la base clu chiffre global de la population a aussi son éloquence. En France, les mutualités ne progressent que lentement. Quels que soient la fécondité de son épargne et les services de cette puissante Caisse des dépôts et consignations qui attire à elle toute l'économie nationale, l'idée mutualiste parait être condamnée à ne recruter qu'une minorité dans le monde des travailleurs. S'il existe des milieux français fermés à l'épargne et a la prévoyance, ne s'en trouve-t-il pas chez nous de plus hermétiquement clos. L'honorable Rédacteur du Bulletin-Ecole a bten voulu annoter notre dernier article d'un extrait de sLatisti4uo qui, pour Fribourg et Valais, est une affligeante·révélation. Il ne nous a pas indiqué de quelle ma1.1ière a été opéré le calcu l du pourcentage dont il a fourni les résultats; il n'en ressort pas moins que sous le rapport de l'épargne nous nous trouvons en facheuse posture vis-à-vis de nos confédérés. Mais la question de rivalité ne doit être que secondaire; c'esL une affaire de surface, à !leur de peau, si l'on peut dire. Ce qui importe dans le débat, c'est de consta'ter que nous ne sommes ni économes ni prévoyants. La campagne à entreprendre pour modifier pou à peu nos travers nationaux ne sera efficace que par l'école. N'appartient-il pas à ceux à qui est confiée l'éducation populaire de mettre leur influence au service des mutualités d'où sortira et se répandra dans les masses l'habitude de la prévoyance? Aux éducateurs, aux membres du corps enseignant primaire surtout, il faut demander de s'intéresser à cette œuvre d'avenir. Qu'ils s'etforcent, dans leurs leçons, d'inculquer à la jeunesse, avec les notions de la mutualité, la nécessité de l'épargne. Notre conclusion amènera peut-ètre un s11urire ironique sur les lèvres de quelques instituteurs qui verront déjà une branche nouvelle à ajouter au programme. Le sceptique nous dira que ce n'est pas par l'enfance qu 'on peut réformer les habitudes de l'àge mûr et l'àme tendre s'affligera à la pensée que l'on songe à troubler la douce riuiétude de l'en fant en jetant dans son cœur des germes d'ambition, de calcul, d'égoïsme. Il ne s'agit pas d'ajouter un nouveau cours didactique au programme des études primaires, mais simprement de comprendre l'enseignement de la prévoyance dans les diverses leçons de l'école. L'exemple de la Belgigue qui est entrée si résolument dans c~tte voie surnt à prouver que les notions se rapportant à la prévoyance et à l'épargne, inculquées indirectement à l'occasion de tel exercice scolaire, n'ont pas entravé les progrès de l'enseignement. Ajoutons qu'on n'extirpe pas les travers popnlaires en s'adressant à l'àgo rpùr, pas plus qu'on ne redresse l'arbre qui a grandi sans tuteur. ~;'a été l'erreur de la propagande entrepr-i~c dans certaines contrées en faveur des œuvrcs de tempé-


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rance, de vouloir guérir cette plaie de la société moderne en s'adressant a l'homme enclin à la boisson. Les résultats de l'act~on scolaire antialcoolique dans les écoles belges nous paraiss~nt démontre_r d'une manière éclatante que prévenir vaut mieux que guerir. . Parler aux en_fants des écoles des avantages de la mutuahté, de la nécessité de !_'épargne, leur faire entrevoir quelques perspectives de la v10, ce n'est pas assombrir les riants horizons de leur àge ni mettre dans leur âme d'amères inquiét~des. No us ne voulons que les préparer aux devoirs de la v,ie et _au rôle qu 'ils se~ont apµelés à remplir dans la société. En attirant leur attent10n sur la nécessité de l'épargne et les avantages de la prévoyance, notre but :,-:era de les rendre plus généreux, plus compatissants, plus humains . ~-a mutualité leur apprendra la solidarité, et la fraternité si pmssante de l'école- en sera fortifiée. En versant chacun entre les mains du même collecteur leurs deux sous hebdomadaires, run destiné au carn_et d'épargne personnel l'autre au fonds commun de secours, nos élèves apprendront' à pens~r à autrui. _L'égo!sme na~if d'u~ grand nombre fera place a la générosité. L enfant riche n ayant pas besoin de secours et abandonnant ce qui lui revient en cas de maladie fera une œuvre de charité dont n'aura pas à s'humilier le condisciple · pauvre que la Caisse indemnise. « L'école de demain sera fraternelle, s'écrie dans la plus r~c~nte de _ses œuvres, dont notre Revue a publié un article b1bhog~aph1que •, M. E_d~uard Petit, l'un des plus ardents propagandistes des mutuah_tes. Ell,e appr:endra à ses disciples, dès leurs débuts dans la v10, à s entraider à s'entr·aimer. Elle tra11sfor_~era Il: charité qui trop souve~t soulage le malheur en hum1hant le malheureux pour le rapprocher de la solidarité qui !:lst un appui pour l'infortune, un relèvement et un réconfort pour lïnfortuné. Elle leur montrera, par une vivante leçon de choses, qu'on peut, sans rougir, aux heures d'épreuve et d~ maladrn_, acccepter un secours qui est un prèt, parce que, aux JO?rs meilleurs on le rend agrandi et ennobli à son voisin, à son lrère ..... « Si dans la cité nouvelle, dont les fondations commencent à sor tir de terre , il y a d'un côté, moins de dédain et d'oro-ueil l~ mo~ns__?e ,colè~e, ~t d'envie, s'~l y a _plus de bonté~ plu~ d humamte, c est al ecole de demam, à l'ecole de la mutualité qu'on le devra. » Par l'enseignem ent pratique de la mutualité nous feron s pénétrer dans l'esprit de l'enfant cette inébranlahle conviction (]Ue l'association porte plus loin que l'effort personnel, que l'assurance contre la maladie est un devoir de l'llomme envers ' L'Ecole de clemain. - Librairie Alcidc Picard et Kann, Paris.

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)es siens et envers lui-même, que l'imprévoyance ouvre la porte à toutes les misères et à tous les désordres. Dans la mutualité scolaire développant au sein des masses l'esprit de prévoyance, nous aurons une institution féconde propre à favoriser la paix sociale, et cette union fraternell~ décorée du nom moderne de philanthropie, mais qui est, en somme, l'une des formes de la charité, fille dn vieil Evangile. E. G.

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La lecture à l'école primaire (Suite.)

Cette part donnée à la lecture, on aborde I'e.xplication. Mais ici se pose une grave question de mél!Wde générale. Comment procéder dans cette explication? Le maitre doit-il la donner luimême du haut de sa chaire, et, comme on dit, ex cathedra? Doit-il, au contraire, faire appel au concours de tous ses élèves? Avant de nous prononcer, voyons quels sont les arguments qui peuvent à la rigueur militer en faveur de la première méthode. On dira d'abord que c'est plus facile. - Plus facile? Mon Dieu! uous n'en sommes pas certains. Mais, même en l'admettant, la raison n'est pas bonne. Ne ferait-on pas une inju re gratuite à nous, instituteurs, si l'on nous croyait capables de préférer un seul instant la facilité de notre tâche à l'intérêt do nos élèves '? · On dira que c'est plus r apide. L'objectfon a quelque poids: « Nous avons un programme qu'il nous faut épuiser! si nous perdons trop de temps, comm en t eu verrons-nous le bout? » Sans doute; mais là, comme en toutes choses, la question n'est pas de faire beaucoup, mais de faire bien. No us croyons qu 'on gagne davantage à lire dix lignes lentement et à fo nd, qu'à en lire cent à la course et superficiellement. Si le programme empêche de donner à un exercice, (]Uel qu'il soit, tout le temps nécessaire pour qu'il soit bien fait, c'est-à-dire bien compris, et partant profitable, soyez convaincus que c'est le programme qui a tort. On dira que c'est plus commode pour la discipline : « Quel serait l'aspect d'une classe où, sous prétexte de collaborer à l'explication, tous les élèves pourraient parler à la fois ?» Nous en convenons;· mais nous ne prétendons pas non plus que l'autre méthod e nuise à la discipline : nous entendons bien que l'ordre devra continuer de régner. Dans une classe bien tenne, les élèves n'ont qu'un droit, celui de se taire. Désirent-ils répondre à la question posée 1 qu'ils lèvent d'abord la main, et


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c est au maitre seul à d6signer du geste, s'il ne le nomme pas tout haut, celui qu'il admet à parler. Enfin, - et c'est l'argument le plus fort, - on dira que l'explication par le maitr·e seul est plus précise, plus concentrée donc plus frappante pour les élèves. - Nous reconnaisson~

que de la sorte on évite plus aisément les digressions et les écarts. Mais, outre que ces écarts, et ces digressions peuvent avoir leur utilité et que la méthode discursive a ce charme spécial de remuer plus d'idées, le maître peut toujours et nous ajoutons qu'il doit toujours remédier aux inconvén'ients de cett~ D?éthode. en dirige~nt 1:~lève e~ l'empêchant de s'égarer. Ams1, les raisons quel on fait valoir en faveur de la méthode ex cathedra ne nous semblent pas, tant s'en faut, le moins du monde indiscutables. De plus, nous trouvcms à cette méthode do très sérieux inconvénients. Elle est une fatigue pour l'élève, parce qu'on lui demande u~ effort purement passif. Il nous semble qu'il est moins péml.J_lo pour un enû~.nt de suivre pendant dix minutes une explicat101;1 à laquelle 11 prend une part active et personnelle, que de suivre pendant cinq minutes un exercice dont il n'est qufl le muet auditeur. On n'est Jamais certain d'avoir été bien compris par l'élève.

Sans doute, on peut s'en assurer après cocp par des questions. On le peut, on le doit. Mais s'il arrive par hasard que l'élève n'ait pas saisi le sens de vos explications, vous voilà forcés de revenir sur vos pas. La belle avance ! Avec la méthode discursive, vous opérez plus sftrement. Les interrogations posées en cours de route vous permettent de constater si vous êtes toujom·s avec vos élèves en parfaite c9mmunion d'intelligence. Enfin et surtout, à procéder dogmatiquement, en dehors de toute collaboration, vous laissez inutilisée la plus précieuse des ressources, la spontanéité de l'enfant. Ne l'oubliez pas :

l'enfant ne demande qu'à se dépenser intellectuellement comme

!1 s~ dépense ~hysiquement. Il porte au fond de sa n;ture un

mstmct de cur10sité qui se double d'un instinct de divination : il aime à savoir, et, lorsqu'il ne sait point, il cherche à deviner. M~ttons à p~ofit ces dons naturels. N'en pas user, c'est se priver de ga10té de cœur d'un secours des plus efficaces, sans compter qu'en même temps on néglige une occasion de constante et salut~ire émulation. Quand le maître explique seul, l'enfant ne fait aucun effort; il n'a qu'à recevoir docilement l'instruction qu'on lni donne. Mais si le maitre fait appel à la bonne volonté _générale, à l'intelligence de chacun, c'e5;t à qui répondra le m10ux, et nous ne savons rien qui soit plus utile au développement de l'esprit que cette espèce de gymnastique. Au surplus, la méthode que nous pr6conisons n'est pas nouvelle. (:'est _à Socrate qu'elle remonte, et Socrate s'y connaissait. Il flnse1gna1t que tous les esprits contiennent en eux-mêmes la vfrité, qu'il ne s'agit que de l'en faire sortir. L'opération est

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délicate : il faut plus ou moins do temps; cela dépend de la nature du suJet de lecture et de l'adresse de celui qui ensein-ue. ~ous met.tons en fait_qu'un maîtr~ expér_iment6, par des q~1est10ns hab1lement posees, peut arriver à tirer de l'esprit de ses élèves à peu près tout ce qu'il veut. Concluons donc: Dans l'explication des morceaux de lecture, le maitre n'opérera pas seul; il s'aidera le plus possible du concours des enfants qu'il est chargé d'instruire.

Mais, s'il s'aide de leur concours, c'est à lui de les dirio-er. D'après quels principes les dirigera-t-il? On peut les ramen~r à deux: 1° Ne rien laisser dans le texte qui puisse être obscur pour l'enfant ; 2° éviter tout commentaire oiseux qui, sans parler de la perte du temps, encombre la mémoire sans profit pour l'esprit. En d'autres termes, le maitre devra donner

tou_tes les explicatio~s nécessaires, retrancher toutes les explications superflues. l1 devra se faire une lüi souveraine de ces deux mots : précision, sobriété. Ce sont là des principes génér;auxi p11:rement théoriques. Il s'agit maintenant de passer à 1apphcat10n. (A suivre.)

-•$•Un peu d'agrément à l'école Eu hiver, vive l'école! disent à la ·fois maître et écolier. Lorsqu'au dehors il vente, il neige et que le froid sévit oh! alors !l fait bon enseigne~ et être enseigné dans une salle bi~n chaude; 11 ,ra du cœur à l ouvrage, l'école est agréable au maitre le morn~ zélé comme au plus paresseux bambin. Mais en été, lorsque dans la prairie Pt les champs, la verdure et los fleurs charment les yeux, lorsque l'oiseau redit son ~onotone mais joyeux refrain, quand le laborieux campagnard seme et récolte? la joie au cœur, alors, l'écolè perd de son ~harme; elle devient_, pour quelques maitres, pénible, ennuyeuse, msupportablo. Aussi, les leçons languissent, l'intérêt prend la clef des champs, le sommeil de l'ennui et du dégoùt s'empare souvent des élèves les plus ardents. Or, y a t-il remède à cet état de choses ? Le maitre a-t-il entre les mains de quoi répandre un baume réconfortant sur cette plaie scolaire? Oui, et, par exemple, voici comment: 1:,orsque fleurs, oiseaux et papillons rendent jaloux l'écolier fatigué ~e rester ~mmobile et d'apprendre toujours les mômes leçons, 11 faut lU1 donner le plaisir d'une variété aussi utile qu'agréable. J'ai parlé des fleurs. Et bien, là ct'éjà, que de ~ources_d'agrément et d'utilité trop négligées, faciles n6anmoins a_ exploiter! Il ne su fût pas d'apprendre à l'enfant (par l'intuitwn, cela va sans dire) qu'une fleur possède un calice, une


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corolle, des étamines, un pistil, etc. Ce n'est pas assez l'intéresser. Le maître, désireux de semer l'agrément et d'attirer l'attention dans ses leçons, fera connaître, pour chaque plante le nom français et même patois, les propriétés des principale~ plan tes, leur utilité spéciale; il fera comparer, observe r, montrera à l'écolier, avide de nouveautés, des fleurs inconnues jusqu'ici. Le lendemain, l'enfant les apportera lui-même, saura en redire le nom, et fera part avec plaisir des particularités de chaque plante. Le maitre aura soin d'ajouter pour chaque fleur un détail qui charmera l'enfant. Ainsi, le bouton d'or ser t à faire des guirlandes destinées à orner les croix des champs à l'occasion des processions des Rogations. L'herbe aux verrues (son nom le dit) renferme un suc jaune utile dans la destruction des verrues . La petite oseille (pain de coucou) rappellera aux écoliers des promenades dans la forêt voisine. Et ainsi de suite. Mais, pour doi.lner ces détails, il faut 4 ue le maître lui-même travaille, qu'il soit observateu r et qu' il prépare à l'avance ce qu'il veu t dire pour plaire à ses j eunes auditeurs. Ce n'es t pas encore tout. L'écolier sera heureux é..e connaître l'endroit où grandit telle plante, et, dans ce but, il faudra organiser de petites courses scolaires à la prairie voisine, au bois frais et ombragé qui limite le village. Voilà un puissant moyen de remédier à l'ennui et de chassser la redoutable monotonie, fléau de l'école. De la sorte, l'enfant aimera l'école même en été, et, je crois, surtout en été. E t l'aimant, non seulement il passera bien son temps en conversant avec les œuvres les plus belles de la création, mais il apprendra des choses à la fois utiles et c!rnrmantes qui formeront en lui le jugement et l'habitueront à réfléchir mème sur les objets en apparence peu importants. Dès lors, le maitre lui-même sentira redoubler son courage et pourra reconnaître, au sein de son école, les avan tages précieux de la variété dans le t ravail. F. B. - 0 0 < ) 0 0-

RÉFORME ORTHOGRAPHIQUE Nous avons reproduit naguère, sur la réforme de l'orthographe, trois articles ti rés de la Tribune de Lœusann~, dans le bu t de tenir nos abonnés au courant d'un débat qui intéresse si fort l'enseignement du fra nçais. M. L. Mogeon, directeur du Signal sténographique, qui a signé l'un de ces articles, nous écrit pour ajouter une observation, sans laquelle nos lecteurs seraient mal informés sur ses intt>11tions et sur son activité.· \

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En lisant les deu x articles reproduits dans le Bulletin-Ecole du 15 mai, en particulier celui qui a pour titre « Troisième et dernière cloche », on pourrait aisément se figurer que M. Mogeon ne s'occupe pas de la simplification des consonnes doubles. Or, il suffit de parcourir la broch ure L 'Orthographe française en voie de simplification (Lausanne, librairie Duvoisin, 1902, 64 pages in-8) pour se convaincre de l'importance que son auteur attache à la simplification de cette partie du programme réformiste. M. Mogeon a, d'ailleurs,· clairement manifesté sa pensée dans un autre/ travail, publié en 1901, La prononciation des consonnes doubles, où il s'efforce de « montrer par quelques exemples tirés de trois grands dictionnaires, ceux de l'Académie, de Littré et de Hatzfeld-Darmes teter que les réformistes ont avec eux, non seulement le bon sens, mais la vérité sans fard, quand ils réclament _une simplification des consonnes doubles ». . Il faut donc reconnaître que l'activité de M. Mogeon s'applique aussi bien aux consonnes doubles qu'à la suppression de l'x final. Le courageux défenseur de la réforme de l'orthog-raphe ajoute, en terminant sa communication, qu'il pourrait à bon droit reprocher à ses honorables contradideurs d'agir comme s'ils n'avaient pas voulu comprendre sa pensée. Co n 'est pas ainsi qu'il entend la discussion: elle doit être plus sérieuse que folichonne.

RAPPORT sur l'administratio11 de la Caisse de retraite dlls membres du corps enseignant pl'imaire et secondaÏl'e du canton de Fl'ibourg, pou,· l 'année 1901, lu à l 'assemblée génémle du 9 juin 1902, à Fribourg.

MESS!EUHS,

A teneur des prescri ptions de .la loi e t du règlement de la Caisse de r etraite, vo tre Com ité a l'h onn eur de soume ttre aujourd'hui à

votre approbatio n les comptes ùe -dite Caisse pour l'année 1901. En même temps, il croit de son devoir de porter à votre connaissance tous les. ch iffres et renseignements de nature à vou'> donner une idée exacte de la situation financière actuelle de notre association, ainsi que les principaux faits qui on t marqué son administration pendant l'année écou.lée. ·

Etat des sociétaires. Au 31 décembre HJ0l, la Caisse de retraite comptait 519 membr €s quP- l'on peut classer comme suit: ' a) Socié taires ayant reçu la pension de 80 fr. . . 58 b) » ~ , de 120 à ::ioo rr. 29 c) » , de 300 ou 500 fr. 21


294 Sociétaires ayant versé les 25 cotisations et continuant l'enseignement. . . . . . . . . 62 e) Sociétaires ayant versé la cotisation de 15 fr. 26 f1 · , > » de 30 fr. . . 297 g) , en retard pour le payement de leur cotisation 16 h) » ayantquittétemporairement l'enseignement, 8 i) , dont l'existence est incertaine . 2 Total. 519 Ces 519 membres se répartissent comme suit dans les trois catégories de sociétaires : a) Sociétaires au bénéfice des statuts de 1871 60 b) > , de la loi de 1881 61 c) > > de la loi de 1895. 398 Total. 5HJ Sur ces 519 sociétaires, 108 ont pris leur retraite, 8 sont sans place et 4-03 occupent un poste dans l'enseignement. .. . . Vingt-sept nouveaux membres ont payé leur premiere cot1sat10n en 1001. · ., Deux sociétaires sont décédés pendant l'année. Ce sont : Mm 0 I_ er~ roud Catherine 1 née Genoud à Châtel-Saint-Denis, qui n'a pas laisse d'hé~itiers, et M• Cardinaux, Jean, maître à l'Orphelinat de Fribourg, hérité par ses enfants. Le nombre total des associés a augmenté de 20 en 190 l. REMARQUE. Notre rapport pour 1900 indiquait comme nombre total le chiffre de 522 sociétaires. Ce chiffre était trop élevé, attend~ que par suite d'une erreur un certain nombre de membres, qm avaient payé deux cotisatio1;s pendant l'année, a_vaient été comptés à double. La rectification de cette erreur ramene le nombre des sociétaires à 519. d)

Comptes de 1901. Nous ne croyons pouvoir mieux faire que de soumettre, comme d'habitude, à une brève analyse les principaux résultats des comptes pour l'exerr.ice de 1901, tout en les ~ccompagn~nt_de quelques remarques destinées à vous rendre ces chiffres plus mteressants. RECETTB S

Intérêts des capitaux. Fr. 13,339 56 Sommaire des intérêts perçus en 1901 » 10,752 05 , en 1900 . Fr. 2,587 51 Différence en faveur de 1901 . Cette différence considérable cloit être attribuée en très grande partie au fait que les intérêts échus en ~900,_ c_t ~entr:és seulement en 190l 1 ont atteint le chiffre anormal et musite d env iron 3,400 fr. Depuis 1896, l'augmentati?n normale_ des intérêts e~t d'~nviron 1100 fr. par an, correspondar.t à 1 augmentation annuelle d environ 10,000 fr. dans le chiffre des capitaux . . . .. Du reste, la plupart des débiteurs contmuent à payer r~g!1l1erem~nt leurs intérêts. A deux d'entre eux, cependant, le Comite dut faire intenter des poursuites dont le résultat fut, non seulement le payement des intérêts arriéré~, mais encore le transfert de ces dettes,

-- 295 par voie Je dégravancc, à d'autres débiteurs, qui, èspérons-ie; payeront plus régulièrement Cotisations des sociétaires. Le caissier a perçu les cotisations ci-après : · Fr. 418 a) De 28 sociétaires à 15 fr. > 9,445 b) De 316 sociétaires à 30 fr. Total. Fr. 9,86:3 > 9,797 Montant perçu en 1900 . Fr. 6G Différence en faveur de 1901 La perception des cotisations el des annuités dues par les sociétaires continue à être pour le Comité, et surtout pour son caissier une besogne ingrate et désagréable. Non pas que la grande majorité des membres du corps enseignant ne fassent pas honneur aux cartes de remboursement qui leur sont adressées; mais il en est toujours un trop grand nombre dont on ne peut r ien obtenir ou qui ne payent qu'après des atermoiements sans fin. L'année dernière, nous avons dù signaler d'une manière toute spéciale à la Tit. Direction de l'Instruction publique un certain nombre de retardataires qui, malgré toutes nos démarches, persistaient à ne pas donner signe de vie ou se contentaient de faire des promesses qu'ils s'empressaient ensuite de ne pas tenir. La Direction, ayant tenté sans succès auprès d'eux une dernière démarche, conseilla au Comité d'appliquer aux retar~at~ires récalcitrants le droit commun, c'est-à-dire la poursuite J ur1d1que. Entre temps avait eu lieu la perception des cotisations pour 19(11, et le résultat en était encore plus déplorable. Le 2 1 septembre, le Comité constatait avec une p énible surprise que 62 sociétaires devaient à la Caisse, pour cotisations arriérées et annuités éch_ues et impayées, la somme considérable de 4,027 f!'. 24. Cependant, désireux de ne recourir à la poursuite qu'à la dernière extrémité le Comité décida de mettre encore auparavant en œuvre les moy~ns suivants: il adressa aux retardataires, par la voie du Bulletin pedagogique, un dernier et sérieux avertissement; il écrivit, en outre, directement à MM. les Inspecteurs scolaires, les priant d'intervenir a uJ?rès du corps enseignant, afin d'obtenir de sa part plus de régularité dans le payement des redevances dues à la Caisse de retraite ; enfin, il s'adressa par circulaire aux communes dont les instituteurs ou institutrices étaient en retard dans leurs versements pour les inviter à retenir ces arriérés sur le traitement des intéressés conformément à l'art. 60 du règlement de la Caisse de retraite'. Quels furent les résultats de toutes ces démarches î Sans doute que tous les retardataires ne payèrent pas. Sans doute que toutes les communes ne donnèrent pas suite à l'invitation du Comité; néanmoins, le résultat de ces mesures peut être considéré comme satisfaisant, puisque, au 31 décembre dernier, le nombre des débiteurs en retard était descendu à 20, et la redevance totale à environ 2,800 fr. El encore faut-il dire que sur cette somme 2,200 fr. environ sont dus par cinq membres de la Caisse, souscripteurs de cédu les de rachat et dont il n'a pas été possible d'obtenir une seule annuité. Maintenant, si, après toute la peine qu'il a prise pour éviter des désa:gréments aux sociétaires, le Comité se voit néanmoins dans la nécessité d'intenter des poursuites à quelques membres animés de mauvaise volonté, il en rejette d'ores et déjà tout l'odieux sur ceux qui auront rendu ces mesures inévitables.


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Subside de l'Etat.

En 1901, l'Etat a versé à la Caisse de retraite En 1900, le subside encaissé s'élevait à . Diminution .

Cotisations payées par le corps enseignant en 1901 Fr. 9,863 Subside de l'Etat en 1901 > 9,690 Différence en faveur des cotisations . Fr. 173 Le subside de l'Etat devrait être P.Xactement égal à la somme des cotisa tions versées par les sociétaires. Mais, dans la pratique, il n'en est pas tout à fait ainsi, parce que le subside coi-respondant aux cotisations perçues vers la fin de l'année ne peut pas être encaissé assez tôt pour figurer dans les comptes de la même année. C'est ce qui ex plique la petite diil'érence qui existe à chaque exercice entre la somme des cotisations et le subside de l'Etat. DONS ET LEGS

Aucune libéralité n'a été faite en 1901 à la Caisse <le retraite du corps enseignant. Nous ne sommes vraiment pas gâtés.

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BIBLIOGRAPHIES

Fr. 9,090 > 9,810 Fr. 120 -

Autre comparaison .

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Neuere St adtische Schu lhauser in Zurich, von A. Geiser, Ar chitekt; 24 planches. Prix : 3 fr., chez Zürcher et Furrer , à Zurich. Cette élégante brochure forme un rapport intéressan t sur les derniers progrès atteints à Zurich dans l'ar t de_ \a constrnct wn des bfttiments scolaires. Elle s'adresse aux au t orites, au x a rcll1tectes, aux pédagogues, a ux insti tu teurs et a ux médecins, co mme aussi à tous ceux qu'in téresse la quest ion de l' hygiène. Chacu n y trouvera une fou le de précieux renseignemen ts sur l'e mplacement, les abords, la dis trib ution des bât iments scolaires et de leurs dépe ndances. A la vue des idées nouvelles que p résente le rapport et des mer veilleux proo-rès réalisés à Zurich dans le domaine des construct ions scolaires, bea~coup de lecteurs sentiront se ranimer en eux l'intérêt qui s'a ttache à cette question vitale de l'h ygiène à l'école. No us so uhai tons que la brochure de A. Geiser pénè tre bie nlôt partout et y suscite de nobles élans en faveur des nombreux progrès qui nou s restent à réaliser dans l'ar t des const r uct ions scolaires, si nous voulons réellement sau vegarder la santé de nos enfants. M. B. Il

AMENDES SCOLAIRES

En 1901, la Caisse de retraite a reçu les sommes suivantes des différentes préfectures du canton : Io Préfecture de la Sarine . Fr. 428 15 20 > de la Singine . > 507 65 30 , du Lac . > 319 20 , 188 40 > de la Broye 50 • de la Glâne . > 208 25 50 > de la Gruyè1·e. > 304 35 70 » <le la Veveyse. > 163 05 Total. Fr. 2, 113 65 En 1900, la Caisse avait reçu > 2,709 37 Diminution en 1901 Fr. 595 72

Pl'incipes du Beau. Est hétique p opulaire p ar Alois Studnicka. Tradu it par les soi ns de M. Léon Genoud. Li brair ie Payot. Ce volu me, qui vient de sortir de presse, se compose de deux parties. La première t raite de l'essence de la forme en général et de l'or igine des belles fo rmes. La deuxième p ar tie nous fait connaître les princ ipaux facteurs du Beau qui sont, d'après l'au t eur, la membrure, la diversité, les proportions et le groupement. 11 est quest ion aussi de la beaut é des lignes, des effets de lumière et de la couleur. Nous nou s contenterons, p our le momen t, de signale r ce livre à nos lecteurs en nous réservan t de l'analyrnr prochainem ent. Ajout ons cepend~nt que de nombre uses gravures en enric hissent le texte.

Cette différence provient de ce qu'en 1900 plusieurs préfectures avaient envoyé au caissier les amendes, non pas d'une année seulement, mais de cinq , six ou même sept trimestres. Du reste, la somme perçue en 1901 est presque exactement égale à la moyenne du produit des amendes calculée sur une période de trois ans, et qui est de 2, lOO fr. Faisons remarquer que ce chiffre ne représente que la moitié des amendes perçues, attendu que les préfectures retiennent l'autre moitié pour frais de perception. (A sui vr<3 .)

Les Deu·x.Fées Co médie e n un acte, en prose, pat' Pierre Fr adèle. Lausanne, Payot e t Cie, li brair es-éditeur s, HJ02. Pr ix 50 cent. Les directrices d'écoles enfa ntines et les instit utr ices se t rouvent so uve nt dans l'e mbarras , à l'a pproche d'une fête scolaire, quand il s'agit de préparer une pet ite représe ntation. ll n'est pas touj ours facile d'avoi r so us la main des pièces t rès courtes, bien à la portée du monde e nfant in et d' une mise en scène des moins co mpliquées. M. Pie rre Fradèle a vo ulu co mble1· cette lacu ne en co mposant qu el<j ues pièces, une sor te de tétralogie, qu i s'encha înent les unes a ux autres. Après les c Deux Fées , , ou l'on met en scène la lu tte du Bien a vec le Mal, paraitr ont incessa rnmem les trois a utres pièceR de la sér ie.

Il y a de la grandeur d'âme à s'acquitter constamment du moindre devoir. (FL6:CHIER.) ---K--

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qui depuis quelqu e te mps a cléjà pu blié co up sur coup tan t de belles p lanch es en cou leurs, nous donne u n fascicule véritablement merveilleux. On y trouvera deu x planches L e Nou ve au Larousse illustré,

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de Jfinùaux qui peuvent prendre place à côLé ùes planches de fleurs ou d'insectes tant admirées naguère, tant pour la science approfondie avec laquelle elles sont traitées que pour la délicatesse des tons dont on a su Les nuancer. Et ce n'est pas tout, il Y a encore dans le même fascicule: une planche en couleurs de Miniatures, une page luxueuse, d'une finesse et d'une richesse de coloris extraordinaires. A ceux qui seront curieux tle se faire une idée précise de L'évolu • tion du Mobilier à travers les âges, nous recommandons le remarquable article consacré à c:e mot. Il n'englobe pas moins tle trois colonnes de texte serré et la rédaction en est due à trois collabora teLU'S autorisés : M. Gastc,n Maspero, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, pour l'antiquit~ orientale ;, M._ Paul Monceaux, ancien membre de L'Ecole d'Athenes, pour 1 antiqu ité grecque et romaine; M. Maurice Mai ndron, l'archéologue et écrivain bien c?nnu, pour le moyen âge et Les temps modernes. Notons encore les biographies de Molière, Molinari, de Moltl!e, Mommsen, Monge, Monk, une importante étude sur la Monnaie, les mots Moment, Momie, Monaco Monde. Mongol, Monisme, etc. Voici :Uaintenant une planche des Monnaies d'argent ayant cours ou n'ayant pas cours en France, qui sera souvent utile à consulter. Cette planche est précédée de deux tableaux extr:ê~ement complets des monnaies acLuellement en usage dans les dill érents pays, avec indication du poids de la valeur en francs, etc., et c'est là un docu · ment qui pourra re;1dre bien des $ervices à toutes les personnes qui s'occupent d'opérations commerciales ou financières avec l'étr~nger. Si l'on veut se convaincre de toutei:; les resso urces que peut offrir à ce point de vue ce magnifique dictionnaire encyclopédique, on n'a qu'à feuilleter par exemple le l'ascicule de cette semaine : les mots Mod_e Moi Moins etc. donneront une idée rlu soin avec lequel sont tra1tées1les que;tion; de grammaire et de langue; pour l'histoire, voici, outre un important article sur Moïse, toute une série de notices s ur les Mohammed d'Espagne, de Perse, d'Egypte, etc.; la géographie est représentée par ~es mots Modène, Mold~vie; le mot Moelle est une véritable étude d'histoire naturelle ; et s1 nous passons aux mathémaLiq ues, on trouvera, au mot Mod~le, l'e~plicat\011 du Œ!-oclule d'un système de logarithmes, au mot Momcl i·e 1 expose de la methodc des moindres carrés, etc.

est la composilion; le sujet est t iré du livre de lecture - lecture du morceau choisi - explication - canevas - composition sur le cab ior - correction. Marche de la leçon. - Dans cette semaine consacrée aux prières, Mlle Chassat ne pouvait mieux choisir son sujet : < Les Rogations à Bulle. > - La leçon commence par la lecture du morceau tléjà étudié dans le courant de l'année. Puis, vient l'explication des passages fleuris tels que sait les donner Chateaubriand. Les élèves sont appelées à reconnaître les points de ressemblance pour les approprier à leur composition. Elles trou vent également le canevas par des questions posées avec méthode. Toutes les élèves font ensuite la composition sur le cahier, sans oublier le cahier m<?dèle ! La leçon se termine par la correction faite en commun. La maitresse lit successivement le travail de quelques élèves et corrige de vive-voix les fautes de style et d'orthographe. Le temps est un tyran, totljours au guet! Trois heures ... Tout un esrnim de laborieuses abeilles quittent l'école, emportant quelques paroles encourageantes adressées pa.r M. l'inspecteur. M. Vesin prentl sa place de président et ouvre les débats avec son entrain habituel. Les fronts sont lourds de pensées! C'est que le temps est aux innovations!. .. Il s'agit de tirer au sort pour savoir qui donnera le premier son avis sur La marche à suivre dans une leçon de composition. Dans ce cas, Je malheur de l'un fait le bonheur des autres! Le sort a prononcé et le Benjamin du corps enseignant bullais nous déroule sa marche à suivre, en tout semblable à celle de M11 e Cllassot. < La valeur n'attend pas le nombre des années >, a diL l'illustre Corneille, et nous attendons les sages conseils d'un maitre dont le savoir se passe· d'expérience. Ce n'est pas en vain! ... J'aurais, di t-i l, commencé la leçon par une petite causerie sur les Rogations à Bulle et dans d'autres paroisses; puis, j'aurais abordé la. lecture, continué ainsi qu'il a été fait et corrigé les fautes au tableau. Un discours aussi bien commencé demandait sa suite Un autre collaborateur nous dit que l'enseignement de la composition do it être uniforme même pour les classes supérieures; il ajoute qu'il faut s'attacher aux itlées, les faire trouver et récapituler par les élèves et les leur faire exprimer de deux ou trois manières différentes. Cette leçon donnerait lieu à son avis, à un exercice d'imitation fait à la maison: c La Fête-Dieu',, par exemple. Et, pour clore la série des hauts faits, un autre maître nous dit qu'il fait lire la composition par les élèves eux-mêmes et corrige les phrases et les mots manqués au tableau. Toutes ces bonnes choses dites, et, au risque de nous égarer en montanL si haut dans les sphères pédagogiques, nous autres collaboratrices, nous approu voas et nous nous inclinons devant ces sages procédés. M. L'inspecteur ajoute une corde à cette harpe harmonieuse eu nous rappe lant le programme de la cinquième classe; il nous invite à relire souvent celui approprié à notre clas5e, afin tle nous en pénétrer et de le suivre avec fidélité. Au cours supérieur, dit-i l, il faut habituer les enfants à voler de leurs propres ailes. Quelques élèves onL déjà un cachet d'originalité qu i frappe dans leurs compositions. Il faut le leur laisser; il n'y a qu'à les soutenir et les guider dans leur essor. Les uns sont frappés par des faits que d'autres ne voient pas; il faut les laisser libres d'intercaler le récit de ces faits tians leurs compositions. Critique. - La critique est aisée, mais l'art est difficile! C'est par

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CORRESPONDANCES Conférence partielle du 10 mai, à Bulle. Ainsi qLie par une maLinée pluvieuse on gue tte un rayon de so leil, nou s attentions durant notre année scolaire q uclq ues éclaircies tant appréciées dans notre rude labeur. . Une conf'érence!. .. Ce mot qui, autrefois, ridait les fronts, épanouit tous les visages I Nous voici to us réunis dans la cinquième classe des tilles pour participer à une conéérenc~ partielle. ~ous sa\uon~ la pl'ésence de M. l'inspecteur et do deux reverendes Sœurs de I Institut normal, accompagnées des élèves du brevet. . . Il est l 1h heure. Mlle Chassat commence la classe. La leçon chc'.ns1e 0


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ces paroles que commence ceUe partie de notre séance. Nous sommes tou~ venus pour nous améliorer da_ns nos méthodes et non pour ct1t 1quer. ~a. perfection n'est pas de ce monde, nous dit notre a1lll;abte_ Pres~clent: Chac_un, ~st pér~é~~é de cette vérité. A part ta petit~ causerie qui ~urait eté apprec1ee et ta correction au tableau la1ss~e pour cE:tte f~1s, nous n'avons qu'une voix pour lo uer la tenue modele d_e la cmqu1eme classe et la discipline excellente qui y règne I_t f,~ut viser haut pour atteindre le but! Mlle Chassat vise la per: !ect10n, nous_ dit M. l'!nspecteur, et elle ne manque pas d'avancer dan~_cette voie. .M. v,e~m term}~1C en nous rappelant l'uti lité cle ces conlerences. 11 est, cl ailleurs, 1 echo de nos sentiments. , As~ect de _la salle .. - Au premier coup cl'œil, on peut juger de 1 ordre parfait qui existe dans l'arrangement du matériel scolaire Cartes nouvelles, tableaux pour l'enseignement de l'allemand etc· ~out ~st en bon état. Les autorités bultoises sont soucieus;s cl~ l avenir de leurs_ futurs citoyens et ne reculent devant aucun sacrifice pour leur faire donner une in8truction suffisante. Toute médaille ~ ~on revers, dit-on. Ici, ce côté moins beau est beure_usemen~ remed1able : la classe est froide. Le Jou r b~1sse ! Encore un moment donné à la franche gaité et n?us nous s,eparons, empor~aI!-t tous une ample moisson de bonnes p<Lroles et cl excellents procedes pour reprendre la chaîne des jours. M. DucRY, institutrice.

Le Bulletin-Ecole a inséré notre programme pour la nouvelle année scolaire. Arrêtons donc bien notre plan; ne ressemblons pas au voyageur qui part, le gousset vide, sans savoir où il va. Préparons soigneusement nos leçons et nous arrh'erons sûrement au port avec des succès réjouissants. Récitation. - Cette branche a fait des progrès sensibles, si l'on se reporte à dix ans en arrière. Vouons-lui toujours nos soins assidus; car une bonne récitation nous obtiendra une bonne lecture. .Grammaii e et orlho_qraphe. - Il est vraiment étrange, après tout ce qui a été dit et écrit sur l'enseignement de la grammaire, de rencontrer encore q uetq ues rares écoles où les manuels spéciaux sont maintenus. La simplification de l'ortbograpbe a marqué un véritable progrès dans l'enseignement du frança.is; en supprimant nombre de ces subt ilités et de ces chinoiseries grammaticales, elle rend plus facile l'étude de notre langue. Mais « le t rop et le trop peu gil.tent tous les jeux >. Prenant au pied de la lettre les tolérances orthographiques, on a fait fausse route. Quelques maîtres ont tout confondu. C'est un véritable chaos orthographique. La simplification a du bon; mais il faut savoir discerner. Les règles du participe passé construit avec avofr ne sont pas supprimées, pas plus que .celles du participe construit avec ètre. On ne peut donc pas écrire indifféremment : < Les hommes que j'ai rencontrés ou rencontré. Les enfants sont partis ou parti. > Il n'y a ùe tolérance que pour les participes passés suivis d'un infinitif. Consulter à ce sujet les instructions qui nous ont été communiquées par la Direction de l'instruction publique. Toutes les questions de grammaire doivent être succinctes et essentielles. Mettons des bases solides à notre enseignement de l'orthographe. Procédons avec ordre et n'imitons pas l'architecte qui commencerait un bâtiment par la toiture : ce serait une bizarrerie. Que l'enfant fasse ses premiers pas, dans cette étude, au cours inférieur. Apprenons la grammaire par la languP- et non la langue par la grammaire. Redaction. - La rédaction est le" couronnement de l'œuvre : lecture, orthographe et récitation, tout concourt à former les éièves à une rédaction correcte. Comme pour l'orthographe, commençons ce travail au cours inférieur, en causant avec nos élèves et en les initiant à la composition de la proposition simple. Quelques maîtres paraissent ignorP-r qu'il y a un programme de cette branche à ce cours. Ecdture et tenue des cahiers. - Les cahiers seront toujours le reflet de l'école. 11 y a des instituteurs qui ne leur vouent pas a~sez d'attention. On est prié de relire à ce sujet le rapport de M. Moret, in stituteur, à Arconciel. (Bulletin de 1898.) Calcul et géométrie. - On a remarqué que certaines cartes des derniers examens renfermaient des problèmes un peu difficiles_ Cependant, les instituteurs qui ont approfondi le programme et abordé la VI• série ont réussi. Cet enseignement est défectueux dans certaines écoles. Les élèves du degré inférieur ne sont pas assez exercés : les procédés intuitifs sont négligés, le raisonnement fait défaut, les chiffres sont mal faits. Les élèves du cours moyen ne savent qu'imparfaitement leur livret; on oublie la preuve <les opérat ions, qui, d'ailleurs, n'est pas suffisamment connue.

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Conférenee officielle du personnel enseignanl du IVe arrondissement au Pensioonal de Fribourg, le 13 mai 1902. (Suite.) Bible et Histoire nationale. - M. le Président a été lieureux do constater de bons résultats dans l'enseignement de ces branclies. Cependant, 11 Y ~ ~ncor~_ des ombres au tableau : on ne recherche ~as assez le cô~e educat1f et I_Il?ral- <le ce,s_ leçons, on s'attache trop au mot à mot, les enfants rec1tent partais comme des perroquets sans_se. rendre co1;1pte de la signification des mots, de l'enchaînement des 1dees et de l ordre chronologique des faits. Il ne faut pas tes rnterrompre à tout_ propos dans leur récit, qui ne doit pas être machrnal,, ou apl)ns par cccur. Evitons aussi ùe commencer les phrases. cette ~ab1tude est un oreiller de paresse pour les enf'ants. Partons aussi plus lentement. Certains maîtres - sans s'en apercevoir, sans ~oute - par,Ient trop vite ; leurs élèves n'ont pas le i cmps de saisir leurs pensees. Disons peu, mais bien. , Lectut·e. -:- p~ns quelques écoles, fort heureusement rares, on n ~s.t pas arrive a la lecture_ avec les commençants: on s'attarde trop à l etude des tableaux, ou bien on abuse des vacances. Le mP.canisme de la I_e?ture a perdu ; le~ liaisons et les arrêts aux ponctuations sont ùelectueux ;_ le ~on d expression manq ue. Le maître ne lit pas a~sez so~vent: b1e1~ hr~ est un art difficile. Il ne faut pourtant pas negli~er cette partie s1. importante de notre enseignement; car la lectme est _la clef des sciences. Il faut donc reprendre courage el ne pas nous laisser rebuter par les ùiHicultés.

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tes figures dans l'enseignement de la géométrie ne sont pas utilisées partout. Les solides géométriques constituent un matériel indispensable à l'école. Les instituteurs qui ne .les possèdent pas sont priés de se les procurer. Gëographie. - La nouvelle carte de la Suisse est appelée à rendre l'enseignement de cette branche plus fructueux. Elle ne sera que le complément de la carte Keller et servira d'intermédiaire entre cette dernière et la carte muette. La géographie doit être enseignée dans le cours inférieur. Les thèmes de ces leçons sont fournis par les chapitres 40, 46 et 60 du Jer degré. Chant. - Le chant n'a pas donné des résultats bien réjouissants. Il faut en attribuer la cause, en partie du moins, au manque d'un manuel gradué pour son enseignement. On devra s'occuper sérieusement de cettre branche dans les conférences régionales. (A suivre.) MONNARD, secl'étaire.

ff rsTOTRE. - Cours moy. et sup . : Origines de la Confédération jusqu'aux guerres de Bourgogne . Chaque cours dans son mrrnuel ·respectif. lNSTR, CIVIQUE. - C. moy.: chap. 4, 5 et 63. - C. sup. : La Confédération, p. 419 à 432. . .. . . CHANT. - En été : répétition des morceaux etud_1es et theor1e; en hiver: le programme qui sera publié p_ar le Bu_lletin: . DESSIN. - 1 heure par semaine; temr l cahier. spec1al. Suivre la méthode dite genevoise. Guide Gremaud sans copie. . . GYMNASTIQU B. - L'examen aura lieu dans la J re qumzame de novembre. . . Exercices d'ordre: pages 25 à 39 . - Exercices_libres: pages 60 à 77. Numéros imprimés en caractères gras. - Exercices can~es: pages 1~6 à 120. - Jeux : Le carrousel. Le passe-balle. Un 3me Jeu fac_ultat1 f. ( A suivre.)

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Conférence pédagogique de la Veveyse. M. Burlet, secrétaire, nous a envoyé le compte rendu de la réunion générale des instituteurs veveysans, à Châtel-Saint-Denis, le 7 juin, sous la présidence de M. Currat, inspecteur scolaire. Vu l'abondance des matières, nous nous bornons, dans ce numéro, à l'insertion du PROGRAMME POUR L'ANNÉE SCOLAIRE

1902-1903

BIBLE. - Cours inférieur : Morceaux les plus faciles de l'Ancien Testament, au choix du maître qui dressera la liste des chapitres étudiés pour la visite. - Cours moyen et Cours supérieur : Ancien Testament. LRC'l'URE. - C. inf. : en été, nouveau x élèves : le syllabaire et pages 1 à 11 du livre. Elèves de 2me année : les ()me et 7me parties. En hiver, tout le cours: pages 19 à 88. - C. moy.: Pa1·tie géograph ique: chap. l , 3, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 12, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 21, 22, 27, 28, ::io, ::l.2. Règne animal : clrn,p. l à 20 et chap. 2i, 23, 24, 25, 26, "-7, 28, 29, 30, 31, 32, 34, 36, 37, 38 et 39. Règne minéral: chap. 1 à lt inclus. et le cbap. 15. Les 15 premières lettres. - C. sup. : Partie morale : pages 44 à 58. Partie littéraire : pages 113 à 146. Hygiène : chap. 4 à 8 inclu~. Connaissances usuelles : chap. 15 à 19. Récitations au choix, tirées des trois livres de lecture ; de préférence en prose. Il sera dressé une liste des réc ita tions dans cl.Jaque cours pour la visite. GRAMMAIRE. - Programme officiel dans les trois cours. COMPOSITION. - Programme officiel dans leR trois cours. CALCUL ORAL E'l' ÉCRIT. - C. in(. : cahiers l et 2. - C. moy. : cahiers 3 et 4. - C. sup. : cahiers 4, 5 et 6. Les filles sont dispensées de l'étude du 6me cahier; leg garçons le verront jusqu'à la page 43. Si possible les intérêts composés, mais sans imposition. GHOGRAPHI]j:. - C. inf. : La Commune, la Parois~e, les environs, le District. - C. moy.: Le Canton. Les généralités de la Suisse. Entrées et chefs-lieux des cantons étudiés au cours supérieur. - C. sup. : Partie gfinérale: pages 241 à 278. Les cantons de Bâle, Soleure, Berne, Argovie, Lucerne, Zoug, Unterwald, Valais, Vaud, Genève, Fribourg et Neuchâtel. - Europe. Désignation des parties du monde. Océans.

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La Commission administrative du Musée pédagogique nous a envoyé une lettre en réponse aux déclarations faites à ~- Tinguely en conférence d'arrondissemen t à Bulle. Nous la publterons dans notre prochain numéro.

Chronique scolaire Espagne. - Bâtiments scolaires. - Touchée de compassion à la pensée qu'un grand nombre d'enfants de Madrid ne recevraient pas d'instruction, par suite du m~nque d'écoles, l_a reine Marie-Christine a décidé la construction de quatre bàhments scolaires dont elle vient de poser la première pierre. Prusse. - Amélioration de l'écriture. - Le ministre des cultes a envoyé aux écoles des collèg~s une circulaire sui: la nécessité d'obtenir des élèves une écriture bonne et parfaitement lisible. La circulaire fait remarquer que les efforts des maîtres dans les écoles supérieures manquent fréquem_ment d'énergie et d'unité sous ce rapp~rt; Pour assurer ~n meilleur succès au travail de tous ceux qui ~ occupent du relevement de l'écriture le ministre a pris la décision suivante : « A l'avenir, dans tous' les témoignages et diplô1:1es qui seron~ délivrés au~ élèves durant leurs études primaires, secondaires et supcrieures il sera donné une note spéciale d'écriture. En outre, les maîtres réprimanderont sévèrement, les élèv~~ qu~ ~<;>ntreraient des tendances à écrire leurs noms d une mamere 1llls1ble. » C~nfédération. - Hygiène scolaire. - La troisième assemblée générale annuelle de la Société suisse pour l'hygiène scolaire a été ouverte le 14 juin, à Bàle, sous la présidence de M. Burkhardt-Finsler, conseiller d'Etat. Le professeur Albert Burkhardt de Bâle et le D' Eugène Bourquin, de La Cha uxde-Fonds, ~nt rappbrté sur la lut~c contre les ma.ladies contagieuses à l'école M. Reese, conseiller d Etat, a fait une conférence sur les bâtiments scolaires de Bâle.


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Le lendemain a eu lieu l'assemblée générale de la Société. Le rapport et les comptes annuels ont été approuvés; la Société compte actuellement 552 membres. L'assemblée a décidé de commencer prochainement la publication d'une correspondance spéciale pour l'hygiène sco laire. MM. le Dr Siegr ist, oculiste à Bâle et Dr Steiger, oculiste à Zur ich, ont rappor té sur le but et la méthode de :·examen visuel dans l'école primaine. L'assemblée a adopté à l'unanimité les thèses présentées par M. le Dr Steiger, demandant principalement que tou s les enfants soient examinés , au point de vue des yeux , dans le premier mois de leur première année d'école, que l'examen soit répété plu s tard, et que les parents et les instit uteur s reçoivent les instructions nécessaires pour le traitement des enfants dont le système visuel est normal. M. F . Fœb,' inspecte ur scola ire, a présenté un rapport sur les institutions en faveur de la jeunesse scolai re dans le canton de Bâle-Ville. Valais. - Nous trouvons dans la loi du 26 mai 1902, s ur les t rai tements du personnel enseignant primaire, un article qui prévoit une indemnité de 50 francs au moins à MM . les instituteurs ou autres personnes qualifiées qui auront Jonné le cours pr éparatoire au recrutement.

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A VIS OFF ICIELS Ensuite de démission, la place d'un maîtr e à l'école secondai re de l\1orat- est à repourvoir. L'enseignement comprend le dessin, l'allemand et la géographie. Traitement initial : 2,300 fr. pour trente heures de leçons par semaine. Les inscriptions sont reçues, à Morat, jusqu'au 15 j uillet. L'entrée en fonctions aura lieu à la mi-ao t'tt. * * La clôtnre des co urs de l'école *normale de Hauteuve a été fixée au l undi 28 j uillet. Les examens du brevet auront lieu, par conséquent, les 29 , 30, 31 j uillet et ) or aoùt pour les aspirants; les 4, 5, 6 et 7 aoùt pour les aspirantes, et le 8 août pour les maîtresses d'ouvrn ge. La date des examens de renouvellement n'est pas encore fixée ; nous la publierons en son temps, La Commission cantonale des études a fait choix <les œuvres d'auteurs classiques sur lesquelles les cand idats a ux examens de 1903 devront formulei· une appréciation raisonnée. 1. Brevet : CORNEILLE : Polyeucte. MONTALEMBERT: Histoire de sainte Elisabeth de Hongrie . 2. Renouvellement: LACORDATB.E : Vie de saint Dominique. MOLIÈRE : L'Avare. ROlLEAU: L'Art poétique. MoNTESQurn u : Considérations sur les causes de la gr andeu r des Romains et de leur décadence.

XXXIe A NN ÉE

15 j UILi...ET 1902

~e r§ulletin pédagogique et

L, Ecole primaire ORG/J, NE DES SOCIÉTÉS FR/BO URGEOISE & VA LAISA NNE D'ÉDUCA TION et du

Musée pédagogique

paraissant les 1" et 15 de chaque mois m tDACTION

A.BONNEJIENTS 8· ANNONCES

Directeur de l'Ecole nol'ma lc de Houle.rivc 1 prt:s Fr ibourg.

) 1. DEssmouRG ,

Impr imerie ca.lholiq11e, G1•,m<l'Rue. 13. U . R. Gn F.MA UD, SCCl'éta irc, à F l'i!JÔurg,

~~-~- -~W-~w--·~~ ~ A bon n e m e n t p o ur l n Sois8e, fr. S. -

P o u r l'étrn 11 ger , fr. 4.

SOMMAIR E : Réunion d e la Société fribourgeoise .-l'Education :

compfe ren1u . - J?euœ mo~s su-r: la guerre de Rarogne (suite) . ---;- /'ed qg_o gi_e et slenngraphie (suite e_t fin) . ~ Les compositions a l a1~ier wame. - Rapport sur l'administra tion de la Caùse de ;et7:~ite du corps enseig":-ant frib_ourgeois (suite P. t fin). von espondance. - Chronique scolaire. - A vis officiels.

La Société fribourgeoise d'Education A RO MONT La r éun ion gé nérale, tenue à Romont le 3 juillet, aur a une place d'honneur dans les anna les de la Société fribourgeo ise <l'Education. Cette fê te s'est distinguée par une par ticipati on exceptionnellemeut n ombreuse des membres d u véné r able clergé et du personnel enseignant , par l'intérêt et la vie attachés à la di scussion du rappor t et pa r le joyeux entrain du banquet. Pour la cir constance, la coquette cité romontoise était pavoisée et offrait un superbe coup d'œil. Le soleil, un peu


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