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Le lendemain a eu lieu l'assem blée générale de la Sociét(,. Le rapport et les comptes annuels ont été approuvés; la Société compte actuellement 552 membres. L'assemblée a décidé de commencer prochainement la publication d'une correspondance spéciale pour l'hygiène sco laire. MM. le D• Siegrist, oculiste à Bâle et Dr Steiger, oculiste à Zurich, ont rapporté sur le but et la méthode de :·examen visuel dans l'école primaine. L'assemblée a adopté à l'unanimité les t hèses présentées par M. le D' Steiger, demandant principalement que tous les enfants soient examinés, au point de vue des yeux, dans le premier mois de leur première annéB d'école, que l'examen soit répété plus tard, et que les parents et les instituteurs reçoivent les instructions nécessaires pour le traitement des enfants dont le système visuel est normal. M. F. Froh, inspecteur scolaire, a présenté un rapport sur les institutions en faveur de la jeunesse scolaire dans le canton de Bàle-Ville. Valais. - Nous trouvons dans la loi du 26 mai 1902, sur les t raitements du personnel enseignant primaire, un ar ticle qui prévoit une indemnité de 50 francs au nwins à MM. les instituteurs ou autres personnes qualifiées qui auront Jonné le cours préparatoire au recrutement.
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A VIS OFFICIEL S En,;uite de démission, la place d'u n maître à l'école secondaire ùe l\1oral csL à repourvoir. L'enseignement comprend le dessin, l'allemand et la géograpll ie. Traitemen t initial : 2,300 l'r. pour t rente heures de leçons par semaine. Les inscriptions sont reçues, à Morat, jusqu'au 15 juillet. L'entrée en fonctions aura lieu à la mi-août.
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La clôture des cours de l'école normale de Hauteuve a été fixée au l undi 28 juillet. Les examens du brevet auront lieu, par conséquent, les 29, 30, 31 juillet et 1er août pour les aspirants; les 4, 5, 6 et 7 aot\t pour les aspirantes, et le 8 août pour les maîtresses d'ouvr:igc. La date des examens de renouvellement n'est pas encore fixée; nous la publierons en son temps, Ln. Commission cantonale des études a fait choix des œuvres d'auteurs classiques sur lesquelles les candidats aux examens ùe 1903 devront formule1· une appréciation raisonnée. l. Brevet : ConNETLLE : Polyeucte. MONTALEMBERT: Histoire ùe sainte Elisabeth de Hongrie. 2. Renouvellement: LACORDAIRE : Vie ùe saint Dominique. MOLIÈRE : L'A vare. ROH, EAU: L'ArL poétique. MONTESQUIEU : Considérations sur les causes de la grandeur des Romarns et de leur décadence.
l'l0 14.
XXXl 8 ANNÉE
15 JUILLET 1902
~e r§ulletin pédagogique ri
L'Ecole primaire ORGA NE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCA T/ON et <lu
Musée pédagogique
paraissant les f" et 15 de chaque mois R ÉDACTION
ABO~;•mMEJ\'TS & ANNONCES
.\1. DEssrnounc, Dltectcur de l' Ecole no,·mnlc de Hauterive. près Fribou,·g.
Imp r imer ie cnlholique, Grand'Ruc. t 3. )J. E. GnFM.\UD, sccr·étairc. à Fl'ibÙurg.
Abonue m e u& pour l a Sni s s e, fr . 3. -
Pou r l 'étra n ger, fr. 4,
SOMMAIRE : Réunion de la Société fn:bourgeoise d.'Education :
compte ren~u. - Deux mo~s sur_ la guerre de Rarogne (suite). - ?édag_og~e et sténngraphte (suite et fin). - Les composition.~ li l'amé1·œame. - Rapport sur l'admin istration de la Crûsse de retraite du corps enseignant friùourgeois (suite Pt fin). Cm·respondance. - Chronique scolaire. - A vis offi.ciels.
La Société fribourgeoise d'Education A ROMONT La réunion générale, tenue à Romont le 3 juillet, aura une place d'honneur dans les annales de la Société fribourgeoise <l'Education. Cette fête s'est distinguée par une par ticipation exceptionnellement nombreuse des memb res du vénérable clergé e t du personnel enseignan t, par l'intérêt et la vie attachés à la discussion du rapport et par Je joyeux entrain du banquet . Pour la circonstance, la coquette cité romontoise était paY0isée e t offrait un superbe coup d'œil . Le soleil, un peu
âuè boudeur ia matinée, nous envoya ses gracieux sourires iorsque l'excellente Fanfare de Romont descendit à la gare, suivie du Comité local et des instituteurs de la Glâne, pour saluer les autorités et les amis des autres districts. Un cortège, dans lequfll nous remarquons les élèves français de l'Ecole normale de Hauterive, se forme bientôt. Le canon tonne du pied de l'antique tour à Boyer, pendant que la brillante Fanfare fait entendre ses accords les plus entrainants. On parcourt ainsi les rues de la ville sous le regard sympathique de la population, pour se rendre à l'ôglise paroissiale où, selon l'usage, est célébré un office solennel de Requiem, par M. le pro-doyen curé Castella, assieté à l'autel par MM. les chanoine Chatagny et Repond. Les instituteurs de la Glâne exécutent les chants liturgiques. A l'issue de l'office divin, les nombreux participants se rendent dans la cour du Château où sont déjà réunies les écoles primaires romontoises. Trois jeunes filles, vêtues de blanc, avec l'écharpe aux couleurs fédérale, cantonale et communale, se détachent de leurs compagnes. L'une soutient un grand bouquet pendant que les deux autres récitent, avec une précision impeccable, un gracieux compliment de bienvenue à M. le conseiller d'Etat Python, aux amis de l'instruction et au corps enseignant. Deux chants, dont l'un consacré aux gloires de « Romont », sont exécutés par les enfants, sous la direction de M. Iten, maître de musique. M. le Directeur de !'Instruction publique, t<:1nant en mains le superbe bouquet qui lui a été offert, compare gracieusement les fleurs variées qui le forment aux élèves doués de diftérents caractères qui composent une classe. De même que cé bouquet fait la joie de celui qui le reçoit, ainsi la classe doit rendre heureux l'instituteur qui la dirige. M. le Directeur remercie les enfants romontois d'un autre bouquet invisible, intimement lié à celui qui vient d'être offert : c'est le sentiment de la reconnaissance à l'égard des maîtres et de tous ceux qui s'occupent de leur avenir. Je remercie, dit encore M. Python, la cité romontoise d'avoir su, une fois de plus, donner nne brillante preuve de son hospitalité toujours généreuse. Quelle joie nous avons éprouvée, ce matin, à la vue des maisons décorées et au contact d'une population si sympathique! Nos
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cœurs battent à l'unisson des vôtres. Votre hospitalité nous touche. Nous voulons ensemble travailler au développement de Romont et de tout le canton de Fribourg. Les participants se rendent bientôt dans la salle des Assises . qui,. en ce Jour, a déposé son caractère austère pour prendre' un aspect charmant sous les fleurs, les guirlandes, la verdure et quelques sapins où sont malignement perchés des .. . écureuils. Les instituteurs de la Glàne chantent « Gloire et louange au Créateur : c'est la prière d'ouverture. M. le conseiller national Grand, qui a bien voulu accepter la présidence d'honneur, prend ensuite la parole : « Je vous souhaite la bienvenue ! Je vous la souhaite au nom de l'autorité communale et de toute la population de Romont. Ce n'est pas la première fois que cet honneur m'est échu : lorsque la Société d'éducation s'est réunie dans nos murs - il y a trente ans-, la douce mission de la présider m'a dnjà été confiée. Durant ses trente années d'existence, la Société d'Education s·est acquise un glorieµx passé. Elle s'est accrue, fortifiée, et a jeté de profondes racines dans le pays. Elle a fait beaucoup de bien dans la sphère de l'instruction et de la solidarité du corps enseignant; elle a fait réaliser beaucoup de progrès, et de ses délibérations sont sorties des initiatives heureuses qui, mises en pratique, ont placé l'instruction et l'éducation poµulai res dans une bonne voie. La fondation de cette Société a répondu aux besoins de l'époque. L'idée qui l'a présidée a été de promouvoir l'instruction primaire dans notre canton, de maintenir à l'école son caractère chrétien, de réunir en un faisceau puissant tous les instituteurs, de grouper autour des autorités scolaires, tous les amis de l'instruction afin de leur conserver les principes qu'ils ont puisés dans la famille, les principes chers au peuple fribourgeois. Cette Société <l'Education, nécessaire il y a trente ans, l't•st plus encore à l'heure actuelle. Autrefois, on voyageait peu, les rela tions au dehors étaient rares. Il n'en est plus ainsi maintenant. Avec la multiplicité et la facilité des moyens de communication, on voyage beaucoup, on voyage même beaucoup trop. Les relations au dehors deviennent plus fréquentes et plus suivies, les populations tendent à ee mêler et la lutte économique dev ient plus ardente et plus vive. Il faut que Je
308 jeune homme qui va entrer dans la vie pratique soit bien arm(•. Il lui faut l'intelligence développée, beaucoup de connaissances solides, beaucoup de caractère : autant d'armes qui l'aideront avantageusement à lutter sur le terrain économique, qui l'empêcheront d'être trop souvent victime de la fraude et de la mauvaise foi. Autrefois, on discutait moins, on lisait peu. Aujourd'hui, on discute toutes espèces de sujets; les publications, toujours plus nombreuses, pénètrent partout. Il n'est pas de village, si reculé soit-il, qui ne reçoive quelque journal, li vre ou brochure. Parmi ces publications, il y en a qui sont bonnes, d'autres indifférentes, d'autres dangereuses; il en est, enfin, qui sont tout à fait mauvaises. Pour lutter sur ce terrain, il faut au jeune homme une instruction primaire et une formation morale très développées. Il faut, pour que notre jeunesse puisse rester bonne, honnête, morale, que l'école primaire contribue puissamment à sa formation et qu'elle soit toujours une vaillante auxiliaire de la famille et de l'Eglise. Voilà pourquoi la Société <l'Education a sa raison d'être maintenant plus qu'il y a trente ans. Votre Société ne faill ira jamais au devoir, j'en ai l'intime conviction. Elle continuera à entourer de sa protection le personnel enseignant qui a bien besoin d'avis et d'encouragements dans la tâche si pénible et si ardue qui lui est dévolue. On demande beaucoup au corps enseignant; il faut donc qu'il se sente soutenu par tous ceux qui s'intéressent à la jeunesse fribourgeoise. Je so uhaite maintenant que des délibérations de ce jonr sortent des décisions utiles au progrès de notre canton. Après ce travail, je vous souhaite un après-midi joyeux et agréable ! » (Longs applaudissements.) M. l'inspecteur Crausaz, président effectif, se fait l'interprète de toute l'assemblée pour remercier M. le président Grand de l'honneur q u'il a bien voulu nous faire en se chargeant de l'ouverture de la séance. Pour lui prouver que nous avons compris ses c haleureuses paroles et que nous voulon suivre ses excellents conseils, nous nous mettons, sans autre, à l'ouvrage. Sa Grandeur Mgr Deruaz, empêché d'a~sister à notre fête, a daigné noui1 adresser la dépêche sui vante :
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Président de la Société pédagogique, Romont. Touché de votre inviialion et regrettant de ne pouvoir Nous rendre au milieu de vous, Nous bénissons assemblée, renouvelons f'é licitaiions et encouragements, et formons vœux chaleureux pour développement de votre utile Société dans double sphère : instruction et éducation. JOSEPH, éveque.
La lecture de cette encourageante dépêche a été accueillie par les retentissants et uninanimos applaudissements de l'assemblée qui a remercié Sa Grandeur par un télégramme conçu en ces termes : Monseigneur Derua::r, Pribourg. La Société d'Educaiion , réun ie à Romont, remercie filialement Voire Grandeur des encourgemenis donnés et des vœux qu'Elle forme pour la prospérité de notre association. Les instituteurs fribou rgeois renouvellent à Monseigneur !'Evêque du Diocèse leurs seniiments de fidélité inaltérable à la cause de l'éducation catholique et l'hommage de leur respectueux attachement. CRAUSAZ, président. · Lecture est encore donné6 de plusieurs lettres et télégrammes, entre autres, de M. l'inspecteur Gapany, à Montet, de M. le président Torche, à Estavayer, de M. le directeur abbé Torche, à Montet, de M. le président Bise, membre de la Commission des études, et de M. l'abbé or Singy, à Rome, qui tous de loin s'associent à notre fête. On passe à la lecture du protocole de l'assemblée de Gressier ainsi que des comptes de l'exercice 1901. M. Perriard, inspecteur, a vérifié les comptes. Il les déc lare parfaitement justes. Nous avons ou l'année dernière une dépense extraordinaire occasionnée par la construction de la cantine de Gressier. On prévoyait un déficit; mais grâce à la générosité de !'Imprimerie catholique, qui a accordé un rabais de 80 fr. sur des factures, les comptes ont bouclé r,éanmoins avec un modeste solde en caisse de 3 fr. 90. Sur la proposition de M. Perriard, l'assemblée est unanime à voter des remerciements à l' honorable M. Gremaud, secrétaire-caissier,• pour la tenue des comptes et la rédaction du protocole. On procède ensuite à la nomination du Comité. Tous les membres sont confirmés, sauf deux changements. M. Schwal-
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1er, curé d'Alterswyl, remplace M Weber, curé de SaintAntoine, qui a refusé une réélection ; M. P ugin, curé de Chevrilles, est nommé à la place du regretté défunt M. le chanoine-doyen Tschopp. DISCUSSION DE LA QUESTION MISE A L' ÉTUDE : L'action de l'instituteur en déhors da /'école. et ses relations avec /es parents au point de vue éducatif
M. Monney, instituteur à Bulle, donne lecture des conclusions du rapport-générJ.l , publié dans le Bulletin-Ecole. M. de Vevey, directeur de la Station laitière dP, Pérolles, ou vre le premier les feux de la discussion. J'ai lu, dit-il, avec infiniment d'intérêt le rapport dont on vient d'entendre les conclusions. Je le tl'ouve relativement fort co mplet; mais il y a cependant une petite lacune qui s'est gfü;sée dans le N° 2 des conclusions. 11 aurait fallu distinguer les relations qui doivent exister entre les instituteurs de la vi lle et la population citadine d'avec celles des instituteurs de la campagne avec la population rurale. Le rôle de l'instituteur à la campagne peut avoir une très importante influence lorsque, par exemple, le maître est à même de coopérer largement au développement matériel même de l'agriculture. J'aurais donc voulu que le rapporteur s'appesantît bien sur cette question-là. On a a ussi exprimé le désir que l'instituteur donne des conférences agricoles à la campagne (litt. y). C'est très bien, mais pas excellent! Lorsqu'on a inauguré les conférences agricoles, elles ont eu beaucoup de succès parce que c'était de la nouveauté. Depuis, ce succès s'es t bien amoindri. Durant une conférence, le professeur constate qne la généralité des auditeurs prennent intérêt à la question traitée; mais si, dans les conversations, le conférencier veut s'assurer adroitement de ce qui a été retenu, il doit sou vent constater qu'il a parlé en pure perte! Il faudrait plutôt que l'instit uteur profitâ,t des m ille occasions qu 'il a de s'entretenir fréquemment avec les caµipagnards pou r leur comm uniquer, sans avoir l'air de c faire l'école>, des connaissances utiles à l'agriculture. Mais peu d'instituteurs possèdent les co nnaissances nécessaires pour rendre ce service. Je veux bien que depuis quelques années des progrès se soient réalisés à ce poi nt de vue. Gr àce à l'initiative de M. le Directeur de.l'lnstruction publique, un manvel a été élaboré e t, depui s deux ans, des cours spéciaux son t don nés à l'Eco le normale. Ces cou rs, surtout <1eux de la derni ère année, o nt été donnés régulièrement el assidû ment su ivis. Les nouveaux instituteurs possèderont désormais un certain stock de conrniissances agricoles. Po ur les a nciens maîtres, j e crois qu'il serai t
311 utile d'organ iser, tlurant les vacances, des cours agricoles spéciaux . Je vo~1drais que la Société <l'Education voulût bien cherch er les moyens de faire pénét rer chez les agriculteurs plus de connaissances u tiles par l'entremise des instituteurs. M. Crausaz, inst ituteur à N'oréaz, trouve que la question posée manque de précision. On aurait dû se contenter de ln seconde partie: c Relations éducatives de l'instituteur avec les parents des élèves. > C'est bien entendu que les enfants doivent êt re éduqués pour l'Eglise, pour la patrie, pour eux-mêmes. Mais n'oublions pas les parents. Ils sont spécialement intéressés à la bonne éducation de leurs enfants et l'instit uteur doit les renseigner sur leur conduite. Pour bien nous acquitter de cette mission, il faut commencer par abandonner sur to ute la ligne le système de critiquer les parents. Rendre des v isi tes en temps opportun, suivant les circonstance8, serait un bon moyen d'étudier d'abord les caractères des familles. Peu à peu, le maître parlera avec tact et prudence des enfants, de leurs défa uts et des moyens à prenàre en commun pour les corriger. Il ne négligera pas non plus de r endre compte des succès et des progrès des enfants. M. Demierre, professe ur à Bulle, rend des h ommages à l'auteur du rapport, dans lequel il n'a rien t rouvé d'inutile. Les quelques digressions qu'il contient lui ont plu et ne sont pas hors de saison . La page sur les maux de notre pays est à lire et à méditer. M. Demierre rend hom mage aussi à M. l'inspecteur Oberson, qu i a introduit cette question avec beaucoup d'insistance, afin de rendre fructueuses les relations entre' maîtres et parents. L'inst ituteur ne doi t pas rester un vulgaire transvase ur de connaissances ; il doit s'in téresser vivement à l'éducation de la jeunesse. Comment s'y prendra-t-il pour s'acquitter avec succès de cette noble, mais difficile mission'? Par une notion exacte de la discipli ne. Une discipline mi litaire n'est point celle qu'il nous faut ! Figurez-vous une classe dans laquelle l'atmosphère est lourde; oü le maître, a u regard. farouche, a la bouche toujours prête à vomir des a na thè mes, le bras parfois levé pour frappe r! Comment voulez-vous que l'élève ne vive pas passivement dans ce milieu qu'il supporte par obligation . L'heure oü il pourra s'échapper sera naturellement l'heure de la délivrance; le jour de l'émancipation, un jour de bo11heu r depuis longtem ps rêvé, un jour oü il retro uvera enfin son indivictualiLé personnelle, mais faussée, hélas! par des idées révolutio nnaires. Une réaction se prod uira et ce sera fait de la sou missi on aux autorités : le jeune homme se croira libre. E !forçons-nous,·au co ntraire, d'un ir une fermeté bien compr ise à une douceur paternelle sans faiblesse. Nous gagnerons alo1·s l'atrection de tous nos élèves; leurs cœu rs nous restero nt même et surtout après l'émancipation ; et nos anciens élèves, dev enus jeu nes gens,
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nous reverront toujours avec plaisir et nous demanderont des conseils. M. Oberson, inspecteur, remercie M. Demierre d'avoir pris la dêfense du Com ité ue l'association qui a fait choix du sujet que nous discutons .. Ce mê me sujet a déjà été traité jadis par Mlle Barras, présente à cette assemblée. Il en est de cette question comme de beaucoup d'autres. On en dit de fort bonnes choses; mais de la théorie à la pratique, il y a du temps. M. Oberson trouve que le rapporteur a glissé comme c chat sur braises , sur un point cependant bien important du rapport. Il s'agit des a utorités et du règlement ( litt . c). L'orateur nous donne so mmairement connaissance d'u ne lettre é manant de la Direction tle l'instruction publique et datée du 8 mai 1902. La haute Direction se plaint de la tendance trop répandue chez nous de ne pas observer strictement les dispositions légales. Ils sont trop nombreux ceux qui mettent leur prétendue sagesse a u-dessus de la loi et des règlements scolaires. Ils ne pensent pas qu'à l'élaboration de ces lois et règlements, ùes hommes beaucoup plus compétents qu'eux-mêmes ont consacré de longues heures d'étude et de réfle xion . Les règlements sont donc suffisamment étudiés; s' ils ne sont pas observés, c'est regrettable et l'éd ucation civile en souffre. Un insp ecteur scolaire, dont on ne contestera pas ici les services rendus, M. le doyen Tschopp, disait dans une réunion que l'école rribourgeoise avait péché en ne développant pas assez le sentiment na tional. Aussi, M. Oberson désire que l'instituteur inculque l'ob~crvation des lois et le respect de l'autorité qui les a établies. Ne serait-ce pas là un excellent moyen de raviver le sentiment national 1 Le mépris des lois en traine l'espri t de critique, la méfiance! M. le conseiller d'Etat Schaller a dit: c C'est par la confiance réciproque que nous obtiendrons le succès. , Si cet te parole est vraie, elle est vraie en éducation surtou t. Souvenons-nous que nous devons suivre partout nos élèves pour bien remplir notre , mission éducatrice. N'imitons pas d'autres instituteurs à qui j'ai été écœuré d'entendre dire ùans un congr ès scolaire: c Lorsque l'ins tituteur a fait la classe, il a rempli son devoir. , M. Perrotet, rév. curé de Riaz, félicite le Comité du choix du suj et et insiste sur l'éducation foncièrement catholique. ll estime que les visites de l'instituteur seront sur tout profitables lors des maladies des enrants. M. Perriard, inspecteur, dou te que les instituteurs soient qualifiés pour exercer une grande influence sur les popula tions. fl y a bien des facteurs qui entrent en jeu dans cette question : différence des ca ractères des popula tions locales, ùge et co nnaissances des maîtres, occupations multiples et variées, etc. 1\1. Perriard estime, en outre, que la Di t·ection de l'Instruetion
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publiq ue a eu pleinement raison de demande: 4 années d'école normale a u jeune I.J omme qui se prépare à l'enseignement. M. Weck, préret de la Broye, aurait désiré voir dans le rapp~r~ un chapit re spécial traitant des relations de l'instituteur avec ses eleves en dehors de l'école, surtout avec les élèves orphelins et placés ùans des milieux moraleme nt malsains. Le maître doit êtr e le t uteur au point de vue de la conscience de ces _pau~:es pe~i~s. IL s'intéress~ra à eux après lèur é mancipation a ussi, à l age cr1t1que surto ut. ::Son ;n Ou ence auprès d'eux tendra sans cesse à les forme~ c bon _citoyen~ et vrais c hrétiens ,, qui sauront raire honneur et etre utiles à la patrie a ussi bien qu'à eux-mêmes. . . M. Alex, rév. curé de Ruile, estime que d'ex~ellentes idées _o nt eté émises à propos des relations qui doivent exister ~ntre maitres_ et élèves en dehors de l'école. Il trouve que la difficulle commence bien sou vent entre parents et instituteurs lorsqu' il s'agit des punitions infligées aux élèves, à l'école. Tout en reconnaissant extérieurement que la punition est méritée, bien des parents garden_t contre le maître une certaine rancune. Ils prétendont qu e ce der mer est plus facilement porté à l'indulgence qu and la faute est commise par tels autres élèves. L'instituteur doit bien se surveiller pour ne pas prendre en grippe un élève qui a un caractère difficile, têtu. ~n est porté à être plus sévère à son égard qu'à l'égard d'un autre éleve dont on est, pour le reste, satisfait. C'est là un danger. Pou r l'éviter, l_r, maitre aura soi n, quand l'enfant méritera des reproches, de prevenir les parents, avec beaucoup de tact et de calme. De cette manière de fai re résultera une confiance mutuelle et les pare nts finiront uar ac~epter plus franchement quelques observations et par croire à Îa complète légitimité des punitions qui serai ent inlligées à leurs enfants. Il y aurait, dès lors, d'excellentes relations corn mencées entre les parents et l'instituteur. . ,. · M. Dessibourg , directeur de l'Ecole normale, se demande ou l m s-iituteur trouvera le temps pour faire tout ce qu'on exige de lui ùans ce rapport. Il d0it spécialement s'occuper d'établir des relations a~ec les parents des élèves qui lui sont confiés. En Alle~agne, on s est posé cette quPstion : c Que doit être l'école au ~xme s1ècl~ '1 , Les ?1agistrats, les amis de l'éducation ont voul? y r~pondre t~es consc'.encieusement. Un distingué professeur d'u111vers1té, M. Rem, a exprimé cette idée t rès juste qu e, pour remplir son vrai rôle, l'école doit avoir le caractère d'une famille. Il semble que, chez nous, l'école populaire n'est pas encore assez unie à la famille . Avant de dire que l'ins tituteur doit êtr e conférencier en agriculture, en horticulture, etc .... , il vaut mieu x qu'il s'occupe ùe nou er des relations intimes avec les pa.rents. JI ne fa.ut pas oublier que l'Mucati on et l'instruction son-t... deux
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sœurs inséparables. Le premier rôle de l'instituteur est donc <l faire de l'éducation au sein de l'école, par le moyen de son enseigue~ ment. Toutes les branches du programme, toutes les le,;ons lui en fournissent l'occasion. Les leçons de choses, par exemple, n ·ont pas seul~ment pour but de faire connaître les parties d'un objet, mais a ussi et surtout, de développer les facultés de l'âme. Pour cela la préparation soignée et persévérante de nos leçons est nécessaire. Alors nous donnerons un enseignement sérieux et profond un enseignemen t éducatif, qui inspirera a u x enfants l'amour du b~au du bien et de l'idéal. ' M. Quartenoud, inspecteur, se réjouit de voir que la discussion délimite le champ trop vaste, ouvert par de trop nombreuses conclusions. Les différentes idées qui ont été émises ont spécialement nttiré l'ntte ntion sur les rapports avec les parents. On a exprimé ùien de~ désirs qui sont déjà réglés par la loi, par les règlements et par les traités d'éducation. M. le directeur de l'Ecole normale de Hauterive vous a apporté l'au. torité d'un pédagogue allemand disant qu'aujourd'hui la tendance est de plus en plus à fondre mieux ensemble l'instruction et l'éducation. Cela est exact p0ur ce qui concerne la classe elle-même. :\fais une fois la classe terminée, l'instruction et l'éducation se continuent en dehors de l'éc')le. L'idéal est un état de choses oil parents et maîtres collaborent à la bonne formation de la je un esse. M. Oberson, préfet, constate que les derniers or ateurs qui ont parlé sont entrés beaucoup mi eux dans le vif de la question. La sphère d'activité assignée au maître en dehors de l'école est trop vaste. Il serait mieux de ne s'occuper que des relations avec les parents pour le bien de l'école. Famille et école peuvent travailler plus encore l'une pour l'autre. Beaucoup de pères de famille ne savent pas comment leurs enfants se comportent en classe. Les inst:tuteurs qui négligent de les renseigner par le moyeri des bulletins trimestriels n'observent pas le règlement. Beaucoup d'instituteurs donnent leurs notes en « à peu près , ; ils ne se soucient pas assez de l'idée consciencieuse qui doit guider l'établissement des témoignages trimestriels. Un cahier tenu au jour le jour, renfermant les notes pour chaque élève et pour chaque branche ferait éviter cc défaut. Le cahier unique pourrait parfaitement servir pour renseig11er les parents sur les progrès de leurs enfants. La dernière page du cahier contiendrait un certificat que le maitre remplirait et signerait lorsque le,; travnux de l'élève seraient faits à sa satisfaction. Dans le cas contraire, le maître s'abstiendrait. Les parents pourraient en tout temps se re ndre c9mpte eux-mêmes du mérite des élèves.
M. Schmutz, instituteur à Fiaugères, aurait désiré que le rapport füt plus précis dans la question des punitions. Il est des maitres qui punissent trop ou trop fréquemment. Ceux qui punissent le moins ront les meilleures écoles. Un débat s'engage ensuite sur la question d'un carnet, qui doit servir au maitre pour renseigner les parents. Y prennent part : MM. Currat et Quartenoud, inspecteurs, ainsi que M. le curé Alex. La question est renvoyée à la conférence inspe~torale. M. Python, directeur de l'instruction publique: Il faut reconnaître que l'aute ur du rapport est sorti du cadre indiq ué dans la question soumise à notre examen. II fallait traiter de la conduite à tenir par l'instituteur, en exercice de ses fonctions, en dehors de l'école, vis-àvis des élèves et avec les familles. L'auteur a suivi ce t homme, qui est instituteur, dans toutes les situations au lieu de se borner à n e le suivre qu'en temps qu'instituteur. La question des :rapports des maîtres entre les parents est une question très délicate et il est nécessaire d'y apporter des a~élior~tions. Comment procède-t-on maintenant et comment faut-il ameliorer cette manière de faire î Le plus sou vent, les parents et instituteurs sont indifférents les uns aux autres. Par hasard, ces personnes ont des entrevues, causent entre elles; mais ce n 'est pas en vue de l'école et pour l'éducation. Les relations entre institute urs et parents comme tels, n'existent pour ainsi dire pas, du mo ins d'une manière régulière. J'ai entendu auj ourd'hui avec plaisir M. l'instituteur de l\oréaz rendre justict: aux parents. li ne faut pas leur demander ce qu'ils ne peuvent donner. Par leur éducation, par une tendresse qui va parfois jusqu'à la faiblesse, par leurs multiples occupa tions , ils sont peu aptes à diriger l'éducation de leurs enfants. Il faut donc leur assurer, dans cette œuvre diffici le de l'éducation, la coopération puissante de l'école. Dans ce but, l'instituteur ne négligera rien pour les te nir au courant dP. la conduite de leurs enfants. Un bulle tin trimestriel va sortir de presse. Lorsque cc bu lle tin sera envoyé régulièrement aux familles, il en résu ltera des profits pour l'éducation. Le maitre qui aura à se plaindre d'un élève devra s'abstenir généralement Ll'envoyer aux parents un avis officiel, qu i sera presque toujours inefficace. Il aura , à la campagne surtout, mille occasions d'aborder le père ou la mère pou r leur parler de leur enfant. Par l'enfant, on arrive toujours au père, serait-il le mo ins bien disposé. Cette démarche verbale produira plus d'effet que l'avis officiel. C'est un affai re de tact. M. Python est heureux de voir au sein de notre assembl~e M. de Vevey et, il désire que des relations s'établissent, non seulement entre les parents et les instituteurs, mais encore entre l'école pri-
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maire et l'école d'agriculture. L'école primaire ne peul pa8, vu son programme déjà trop chargé, enseigner l'agriculture comme branche spéciale. A l'école de perfectionnement, son introduction est plus facile. L'instituteur sé contentera d'habituer les jeunes gens à comprendre le Ma nuel d'agriculture, de les engager ainsi à lire avec fruit les re vues spéciales agricoles. Quant aux conférences proprement dites d'arboriculture, d'apiculture, même d'hygiène, nous ne pouvons les lui demander. Nous espérons, par l'école de perfectionnement, donner à la jeunesse fribourgeoise le goût et l'aptitude po ur étudier l'agriculture. (Applaudissements.) La séance pédagogique est terminée. Il est plus d'une heure. Les congressistes se rendent au Casino pour le banquet. (.4. suivre.) R. C HASSOT, inst. à Torny.
DEUX MOTS SUR LA GUERRE DE RAROGNE (1414-1420) (Suite.)
Apr ès la redditio~ du château de la ~oie au mois de septemb,r<: 1417, la fam1l_le de Rarogne pouvait-elle encore espérer de res1ster aux empiètements de ses redo utables adversaires? Non : elle n'était plus en état de réprimer le mouvement insur re?t~onnel; ~ussi guitta-t-ell~ le pays en toute hâte pour aller reJomdre Gmschard dans la ville de l'Aar. Pourtant les illustres bannis ne se laissèrent point abattre par ces revers ; ils ne perdirent pas courage et travaillèrent de toute manièl'e à rétablir leurs affaires fortement compromises. Un concile œcuménigue se tenait à Constance pour mettre fin au long schisme qui déchirait l'Eglise et préparer une réforme ,.. L'évêque Guillaume voulut asssister à ses séances. C'est de Berne que, sur le point de partir pour y prendre part, il adressa une lettre au clergé et aux fidèles de sori diocèse. Le prélat se dit fort ennuyé des difficultés qu i ont surgi entre ie pas teur et ses brebis et, malgré l'énormité de leur fau te, il promet de pardonner aux coupables qui se repentent de leur conduite. Suivent quelq ues dispositions po ur le bien spirituel et temporel de ses ouailles. Le prince-évêque confie au vénérable Chapitre de Sion le soin et la direction des âmes lui délègue à cet effet tous les pouvoirs nécessaires . Pa;sant ensuite au temporel , il charge Rodolphe de Ra rogne, son parent, du gouvernement du comté. Cette lettre devait ètre publiée dans tou tes les égli ses du canton.
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Quant à Guischard, il s'employait de son mieux auprès des Bernois pour amener une intervention dans la vallée du Rhône. Mais ces derniers espéraient terminer le différend par un arbitrage. Pourquoi recourir aux armes, s'il étai_t un moye!1 d'::J.ccommodement sans effusion de sang 1 Les arbitres multipliaient donc les diètes et se dépensaient de toute façon en vue de la paix; mais l'affaire n'avançait gu~re. Le baron no devait-il pas souffrir de cette lenteur ? Irr_1té de ce que ses pro tecteurs tardaient à lui rendre justice, 11 conçut le proJet de tirer lui-même vengeance des persécuteurs. Il se rend dans !'Oberland, émeut les pâtres de ces vallées par le r_écit de ses malheurs, soulève leur indignation contre les Valaisans et se les attache habilement à sa cause. Les montagnards auxquels le seigneur de Rarogne a procuré des armes desce~dent ~lors le cours de la Lenk. et arr ivent aux confins du Valais. Mais au moment où elle allait passer la frontière, la troupe reçoit de Berne l'ordre de retourner sur ses pas, parce qu'il ne convenait pas de faire la guerre avec si peu de monde. Guischard obéit, le désespoir dans l'âme, mais non sans avoir auparavant attaqué les avant-postes ennemis sur les hauteurs du Sanetz et leur avoir tué plusieurs hommes. Les patriotes n'auraient-ils. pas dC1 comprendre enfin que l'affaire pr'enait pour eux une tourn ure fâcheuse? qu'il convena it d'accepter, tant qu' il en était encore temps, un arrang~ment qui no portait aucune atteinte à leur_ honneur et ne l_ésait pas leurs droi ts? Il s n'en firen t rien. Lorn de céder aux rnstances dès médiateurs, ils songèrent à braver la tempê te . et prirent des mesures pour fa ire face au danger. Déjà les c1_nq d1za111s supérieurs s'étaient alliés aux. Waldstrot~en; s~1va1?- t leur exemple, ceux de Sion et de S10rre entrerent b1entot dans l' al! ian ce. Devant cette a ttitude ferme et résolue des Valaisans, les cantons neutres redoublèrent, mais inutilement, leurs tenta t ives de conciliation. Ils convoquèrent une diète dans l'Ober:land e~ invitèrent _l~s intéressés à y comparaitre. Ces bons o!Oces vrnrent une fo is de plus échouer devant l'opiniâtreté des montagnards. La séance fut orageuse et la question longuement débattue. Pour convaincre les populations de la justice de leur cause, les députés bernois avaient amené avec eux les re1~résentant,s des villes et des pays de leur dépendance. Ces envoyes cmpl oyerent la persuasion et la menace; les patriotes restèrent in traitables. Main-ré les représentations d'Hen ri Meyss et de Jacques O Glentncr de Zurich, les députés des dizains s'opiniâtrèrent dans leur dessein. Ils consentaient à dédommager les Rarognc de leurs pertes, mais ceux-ci devaient avant tout faire droit à leurs réclamations. Alors Berne qu'exaspérait cette résistance obstinée menaça a s,rn tour, et dans une nouvelle diète, aussi infructueuse que les précédentes , tenue sur les bords du lac de
318 Brienz, cette république somma les cantons suisses ùe lui prêter main forte contre le Valais. Un grand danger menaçait la Suisse quand l'Autriche armant la fleur de sa chevalerie marchait sur Sempach, quand le bouillant duc Léopold se flattait d'anéantir d' un coup de main la Con fédération naissante, mais l'union de ses fils l'avait sauvée dans ces luttes dont le résultat final fut d'accroître son pre:stige extérieur. Aujourd'hui, cette concorde et cette entente ont disparu pour faire place à la division et à l'esprit de parti. Les députés des cantons médiateurs se séparèrent avec découragement ; n'avaient-ils pas employé tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher une lutte fratricide? Hélas I il:s pouvaient facilement prévoir que les négociations n'aboutiraient point. (A suivre.j ----------0 ~ • @ 1 < - - -
PÉDAGOGIE ET STÉNOGRAPHIE (Suite et fin.)
M. David montre ensuite les inconvénients des exercices grammaticau x qu i ne sont que trop souvent des devo irs de copie, de cacologie~, de cacogrnpllie, et il fait voir 1~ supériorité des .traductions sténographiques qui demandent de la refiex10n, du travail personnel et des efforts. Les pr incipes de la méthode se trouvent exposés dans la préface des Exercic:es sténographiques orthographiques, cours préparatoire, publiés par la Société d'enseignement par la slénogMphie, les voici: - Ne donner à traduire que ce que l'enfant a déjà vu en écriture ordinaire ou des textes qui s'écrivent simplement, comme ils se prononcJnt. - Etendre progressivement le vocabulaire de l'enfant. Faire lir e le devoir avant de le donner à traduire, et l'expliquer. An besoin faire épeler à vue. - En copiant les mots orthographiq ues de notre livre, l'élève es t prévenu qu'il r etrouvera bientôt ces mèmes mots en sténographi e pour ètre tradu its; en traduisant \1 11 texte sténographique, il sait qu'il peut et doit s,woir l'orthographier, d'oü un e double incitation à 8'appliquer à bien voir les formes et à se les remémorer. Les mots en écriture ordinaire pourraient do nner lieu à des thèmes sténographique8; cet exercice, outre qu'il habitue l'élève Ml tl'acé cle l'écriture sténographique, l'oblige à a nalyser les mots au point de vue de la prono ncia t ion , à porter son attention sur les é léments cles sons, à distinguer les lettres parlantes des lettres r.ulles; c'est là un exercice d'an alyse qui complète h eureu se men t l'action ex ercée sur la mémoire visuelle pa r la traduction et la copie que nou s préconisons. . . , . , Au point de vue de la prononc1at10n, la stenograplue presente encore des avantages qui ont été exposés dans la Revue de. l'Enseignement sténographique, par M. Mo nchy. Dans les pro vmces du Nord, par exemple, .les sons an et on, un e t in sont. l'objet d' une regrettab le confusion. On y entencl dire co uramm ent in. l~vre pour un li vre; in bouchan pour un bo uchon. Les l mom lles y so nt
inconnus. Ailleurs, l'e fermé et l'e ouvert se confond ent à chaque instant; ailleurs encore, le zézaiement et le susseyement paraissent endémiques. (Tout cela n'est que. trop vrai chez nou~, avec d'autres défauts dti prononciation p lus graves encore) Si les enfants ne transpo rtaient les fautes du langage parlé dans le langage écrit, il n' y aurait que demi-mal, mais il reproduisen t toutes ces incorrections dans leurs dictées ou leurs sujets de rédaction . La sténographie fait disparaître les vices de prononciation et l'orthographe défectueuse qui en est la conséquence. L'accent ai gu, l'accent grave, le point, surmontant ou soulignant le son, ne permettent pas à l'élève de se tromper en t r aduisant un texte sténographique; il donne forcément aux mots représentés par les monogrammes sténographiques l'ortllograp llè exacte. Appliquée à la composition française, la méthode sténograph ique divise les difficu ltés en séparant l'orthographe et l'écr iture de la composition proprement di te ; le br ouillon est fait en sténograpliie (composition), la mise au n et se fait en écriture vulgaire (orthographe) : on obtient ainsi de meilleurs résultats. L'écritur e sténograhiqu e peut encore être employée avec avantage p our les devoirs cartographiques et pour cer tains devoirs de copie; elle évite ainsi la déformation de l'écriture usuelle L'instit uteur sténogTaphe fait sa préparation de classe en sténographie; il rédige ses notes, ses plans de leçon en sténographie, et économise ainsi chaque jour quelques instants. De son côté, l'enfant, qui peu t copier ses résumés, ses t!)xtes de morceaux de récitation ou de chant, faire ses brouillon8 de devoirs en sténographie, gagne un temps précieux et ne déforme pas son écriture usuelle, comme cela ar r ive fréquemment par l'exécution trop rapide de certains devoi rs: dictées, brouillons, notes, pensums, etc. Comme on le voit, la sténographie est utile, non seulement comme écriture rapide, mais comme procédé pédagogiqu e; aussi, serai t-il à désirer qu'elle fü t enseignée aux élèves des écoles n ormales et app liquée par eux à r école annexe; elle se répandrait ainsi da ns les écoles primaires au grand profit des études. L'écr iture or thographique usuelle, dont on s'est contenté jusqu'à ce jour, appa raît de plus en plus comme un instrument i mparfait pour la transcription de la pensée. Comme on l'a dit justement c l'écriture or dinaire est un vérita ble boulet que l'homme de lettres traîne à la remorque de son imagination, dont l'étudiant sur les bancs de l'école ne sent que trop souvent le poids, et que l'hom me d'affaires, le négociant, regrette souvent aussi de voir a t taché à sa pl u me. . M. Caillemer, doyen de la Faculté de droit rie Lyon, mieux placé que personne pour porter un j ugement sur cette question , p uisqu'il appartient à l'Université et qu'il connaît et pratique la sténographie, prononçait ces paroles au dernier Congrès des Sociétés savantes : c Les services que rend la sténogr aphie sont hors de proportion avec le temps qu'il faut consacrer à l'acquérir>. No us livrons ces paroles à vos méditations, nous vous adj urons de j eter un co up d'œil sur ce qui se passe à l'étranger, et de seconder l'action de l'initiative pr ivée en vue de l'introd uction de la sténographi e dans l'enseignement primaire. Ce jour-là, une impulsion vigoureuse sera donnée à l'cmeignement en général , et un grand progrès économique sera acco mpli. No us n'a.jouterons rien à ces extraits, trop r acco urcis pourtant, de
320 la conférence de M. D:tviù. Nous ne résistons pas cependant à l'envie ùe citer encore ici les paroles de M. Seignette, agrég~ de l'Université, docteur ès-sciences directeur du Journal des lnstituteui·s, parolP.s prononcées au Congrès de l'enseignement sténographique à l'Exposition de 1900 : « J'ai été lleureux de saisir l'occasion d'adorer devant vous tout ce que j'ai brC1lé autrefois. Je suis un converti_, mais un converti bon teint. J'avais comme tant d'autres, appris par mes professeurs d'écriture (à' qui j e fais bien peu honneur ~ans avoi; _appris _la sténocrraphie) que cette maudite stlnographie, que d ailleurs ils ignor:ient, déformait à tout ,jamais l'écriture; par mes_ p~ofesseurs de grammaire, qu'elle bannissait la sainte orthograph_e,_ 1deal de leu!' ensei crnement; par mes professeurs des classes su perieures (là ou pend~nt trois ou quatre ans, pliés en deux, le dos -voûté, nous prenions ùes notes) qu'elle empêchait, en permettant de conserver toutes les paroles du maître, de faire l'analyse et le résumé de sa pensée, et quelle avait pour effet de rendr~ l'esprit paresseux,. en remplaçant un travail intellertuel par une operat10n de transcr1pt1on toute machinale. Un au tre inconvénient (plus grave aux yeux des prnfesseurs de lettres, et qu'ils ne s'avouaient peut-être qu'à euxmêmcs) c'est que la sténographie photographiait en quelque sorte les phr'ases du professeur_; j~ ~e souviens encore. des !~gar<ls inquiets et malveillants qu'ils Jetaient sur ces caracteres h1eroglyphiques et mystérieux qui laissaient une trace indéniable des in:perf'ections de langage inhérentes à l'improvisation. Tous les maitres ne voyaient dans la sténographie qu'un procédé absolument mécanique que d'habiles manœuvres pouvaient uti~ement emJ)loye_r pour la transcription des discours non écrits, ou d'mterrogato1res importants. C'est dans ces idées, que je ne qualifierai pas, que ma génération scolaire a été élevée et j'invoque auprès de vous le bénéfice des circonstances atténuant~s, pour la fâcheuse impression que j'ai ressentie lorsque, professeur moi-mème. j'ai surpris quelques élèves (c'étaient des étrangers, particulièrement des .Autrichi~ns) stén<;>graphiant mon discou!'s. Cepen,d~nt, Je ~e ta_rdai pas à m aper?evo1r que c'étaie nt mes meilleurs eleves qui stenographia1ent. Dautre part., des maîtres de !'ense_ignement p~imaire . entreprenaie nt de dissiper mes fausses prevent10ns et luttaient patiemment contre les préjugés q ue mon éducation_ avait si bien enr.:1.ci n~s. Ils me mon_traient affectueusement l'écriture de nombreux stenographes, et il fallait reconnaî tre, que pas un n'écrivait aussi mal que moi, moi qui n'avais pas appris la sténographie; ils me montraient que . ces sténographes avaient une orthograph e excellente, ·et me soutenaien t avec des arguments les plus serrés , que, loin de fausser l'orthographe, l'usage de la sténographie pouvait, entre les majns d'un bon ~a!tre, devenir un auxiliaire puissant pour son enseignement. J' hes1ta1s encore cependant à croire à la n~cessité de l'introductiol: de 11:1- sténographie dans nos program!'.Iles, tan t sont fortes l~s premières _1,mpressions tant est g-rande l'rnfluence de l'éducat10n, quand J eus le bonh~ur de connaître M. David et M. Fauconnier qui , avec leur zèle d' apôtre, lu~tèrent eo~tre mes dernières objections"avec, l'acct:nt communicatif de leur mtell1gente conv1Ct10n. La lumiere s est faite depuis (il y a de cela une dizaine d'années), je suis des vôtres, et j ' ai, de toutes mes forces, avec la foi des néophytes, pris la défense de la sténographie contre ses détract~urs. Je viens de pro~oncer le !Ilot d,ét·r acteurs. Oui, il y en a des detracteurs, des ennemis de la s teno-
321 graph ie; mai s une considération qui est bi~n de nature à nous tran: quilliser, c'est que ceux qui attaquent la stenograph1e _sont ceux qm ne la connaissent pas. Je n'ai jamais vu un homme qm, ayant seu lement consacré quelques semaines à l'étude de votre ar t, n'en soit devenu un défenseur convaincu. > A tous ces témoignages, permettez-nous d'en ajouter encore un autre tiré de la Revue de l'Enseignement : « On ne dira plus que la sténographie n'a pas sa place officielle à l' éc_ole._ On peut lire,_ en effet, sur la notice indiv iduelle, que chaque rnshtu teur de l'Aisne doit adresser, en fin d'année, à l'inspecteur primaire, ces guestions : L'instituteur se sert-il de la sténographie dans son enseignement '/ Combien d'élèves sont en état de lire couramment un texte sténograph iq ue'/ > . La même revue publie d'élogieuses appréciations de nombreux inspecteurs d'académies et inspecteurs primaires sur l'emploi de la sténographie dans les écoles. Citons au h asard. lJu Mans: M. B ... fait application de la sténograp hie à l'enseignement de la langue française. Il en retire de grands avantages. De Jonzac: M. G... se sert de la sténographie pour l'enseignement de l'orll10 graplle dep uis 1885 et il obtient les meilleurs résu ltats. De Caho1·s: M. L... s'est occupé de la sténograp hi e dans sa classe et a fait servir cet enseignement aux matières du programme. A obtenu ùe très bons résultats. De Douai: M. M... emploie couramment la stl\nographie pour les divers exercices écrits : dictées, énoncés de problèmes, résumés, etc. li obtient de très beaux résultats. Nous pourrions multip lier les fai t s qui parlent en faveur de la sténographie à l 'école primaire, mais nous avons hâte de t erm111er cet arlicle pour ne pas lasser la patience des lecteurs qui auront eu le courage de nous suivre jusqu'ici, trop heureux si ces quelques lignes peuvent suggérer l'idée de faire quelques expériences dans nos écoles. J.-M. G.REllUON,inst. ~
Les compositions à l'américaine Voici en quoi consistent ces sortes de compositions : De bonne he ure, les enfants sont habitu és à im aginer, à penser et à écrire tout seuls : on leur laisse une absolue li berté. Le maitre se contente d'inviter ses élèves à exprimer ce qu'ils voient, s'il s'agit d' une description; cc qui s'est passé, s'il s'agit d'une narration; ce qu'ils pensent, ce qu' ils.. sentent, ce qu'i ls désirent, s'il s'agit d'une lettre, d'une dissertation, etc. On recommande l'observation attentive, le naturel, la sincérité dans l'expression.
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A coup sùr, ces travaux ne doivent pas manquer d'intérêt, ni d'originalité. On ne voit pas d'inconvénients non plus à laisser de temps à autre les élèves traiter un sujet de leur choix. Ces appels à la spontanéité de l'enfant sont très avantageux. Il ne faut pas pour autant abandonner :e procédé classique du canevas préalablement expliqué : le bon instituteur a plus d'une <:orde à son arc.
RAPPORT sur l'administ,•ation de la Caisse de retraite das membres du corps ansei}/nant primaire et second,1ire du canton da Fribour.11, pour l'année 1901, lu à /'assemblée générale du 9 juin 1902, à Fribourg , (Suite cl fin.)
DÉPENSES
Pensions. En 1901, la Caisse de retraite a payé les pensions suivantes, toutes éch ues au 31 décembre 1900, sauf une pension de 80 f'r. échue en 1880 et une a utre de 150 fr. -échue au 31 décembre 1901 et payée par anticipation : a) 59 pensions anciennes de 80 fr. . . Fr. 4,720· , 6,645 b) 29 , de 120 à 300 fr. (loi de 1881) c) 21 , de 300 ou 500 fr. (loi de 1895) > 9,900 Total pour 109 pensions . Fr. 2 1,265 , 21,045 En 1901, il avait été payé pour 108 pensions Augmentation . Fr. 220 Comme on le voit, la somme des pensions payées est restée sensiblement la même qu'en 1900. Ce résultat peut être considéré comme très favorable pour la Caisse, si on le compare à ceux des exerci ces précédents,-où l'augmentation du chiffre des pensions était réguliè1·ement d'environ 2,000 fr. par an. Sur les 109 pensions payées, 35 ont été acquises à des veuves et 5 à des orphelins de sociétaires décédés. Depuis l'année 1882, époque où la Caisse de retraite devint une institution cantonale, elle a payé à ses membres, en pensions ei secours, la belle somme de 264,908 fr. , soit en moyenne près de 14,000 fr. pa!' an. La somme ainsi échue en partage à chaque ayantdroit est sans doute bien minime, comparée à la situation qui est faite aux membres retraités du corps enseignant d'autres cantons ; mais telle qu'elle est, avec ses modestes ressources, notre Caisse de retraite ,t sans doute contribué à soulager bien des misères et à adoucir les dernières années de maint homme d'école qui, dans le cours de sa carrière si peu lucrative, n'avait pas réussi à se créer des ressources suffisantes pour les vieux jours.
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T-lemboursements de cotisations. A teneur de l'art. 9, 4,u, al., de la loi de 1895, la Caisse de retraite a rembour~é à deux institutrices qui on t quitté l'enseignement pom· cause de mariage, le montan t de leurs cotisations par 300 fr. Cet te somme peut être considérée comme une moyenne.
Secours. Pendant l'année 1901 , le Comité n'a reçu aucune dem ande de secours de la part des sociétaires au bénéfice des statuts de 187 1 ou de la loi de 1881. Frais d'administration. Fr. , Fr.
En 1001, les frais d'administration se sont élevés à En 1900, ils étaient de . Diminu tion
659 05 788 10 129 05
Ensuite de diverses circonstances, le ch iffre des frais d'administration es1. resté notablement au-dessous de la moyenne, qui peut être évaluée à 850 fr. par an. 11 fau t avouer que la Caisse de retraite possède un modèle d'admin is tra~ion à bon marché, car n'ou ~li on s pas qu' il s'agit de gérer un rentier de 300,000 fr., de percevoi r les cotisations et annu ités d'env iron 35:J membres (et quelle monnaie dure à frapper !), de payer plus de 100. pensio,ns (?e qui est pl~ s facile), en un mot, d'un roulement de fonds d environ 125,000 Jr. par an!
Frais divers . Fr. 609 87
E n 19(11, les frai s divers ont atte int la somme de En 1900, ils s'élevaient à
, Fr.
Augmentation
554 7 1 55 16
Dans ce chiffre de 609 fr. 87 est compris, en prem ier lieu, l'impôt cantonal payé pour la fo rtune de la qaisse. Si,. pout· ce chef, nous dédui sons 517 fr. 85 de la somme ci-dess ~1 s, 11 ne reste plus que 92 fr. 02 pour frais d'impression, matériel de bureau e t divers.
Résumé du compte de caisse pour 1901 . A.
R ECET TE::!
Fr.
Solde du compte précédent Subside· de l' Etat. Di vers . . Amendes scolaires . . . . Cotisatious des sociétairE.S à 15 fr. • > > à 30 fr. Rachats d'années de :;ervice Intérêts Lies cap itaux
>-
,
> » > >
Total
Fr.
l,978 9,690 6 2 ,113 ,118 9,445 40 13,339 37,031
29 63 (i5 56 13
B.
325
324 DÉPENSES
Excédent des placements sur les remboursements Fr. 10,031 Pensions anciennes, échues le 31 décembre l'J0O . 4,720 > acqu ises selon loi de 1881 , écbues le 31 dé cem bre 1900 . . . . . . . . . . . . > ti,645 Pensions acquises selon loi de 1895, échues le 31 décembre 1900 . . . . . . . . !J,900 Remboursements pour cause de mariage » 300 Frais d'administration . > 659 Frais divers . . . . . . > 600 Solde en caisse au 31 décembre » 4, lf\6 Total Fr. 37,031
10 05 87
Il 13
Mouvement des capitaux. Sommaire du rentier au 31 décembre 1900 . . . Fr. 294,714 27 Placements en 1901 Fr. 38,093 35 Rembourseme nts . > 28,062 25 Excédent des placements. » 10,031 10 Sommaire du rentier au 31 décembre 1901 Fr. 30..1,745 37 En 1900, l'augmentation des capitaux était de Fr. 9,05-! 61 En 1901, > > est de. 10,031 10 > Différence en faveur de 1901 . Fr. 976 4\)
Bilan au 31 décembre 1901. ACTIF
Sommaire du rentier ( 120 titres\ Solde en caisse à ce jour . Mobilier (un coflre-fort) . Total de l'actif, soit fortune nette Fortune au 31 décembre 1900 Augmentation pour l'exercice
Fr. 304,7..15 37 ,t ,lti6 470 Fr. 309,38 1 > 297,162 Fr. 12,2IO »
ll
48
26
22
Cette augmentation de fortune d'environ 12,000 fr . dépasse de 2000 fr. l'augmentation annuelle moyenne des 5 années précédentes, et de 4000 fr. le~ prévisions du Comité. Ce résultat très fa vorable a deux causes principales : le produit exceptionnel du chapitre « intérêts des capitaux >, et le fait que la rubrique c pensions » a u lieu de subir l'augn1entation ordinaire de 2000 fr., est restée sc'nsiblement la même qu'en 1900. Quelques remarques sur la fortune de la Caisse de retraite. Depuis l'entrée en vigueur de la loi de 1881 jusqu'au 31 décembre 1901, la caisse courante a versé à la caisse des capitaux la somme de 194,153 fr . 79, dont 163,104 fr. 87 ont été versés sous le régi me de la loi de 18H5. - Faisons ·encore les constatations suivantes en arrondissant les chiffres : a) Au 1er janvier 1896, date de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, la Caisse de retraite possédait un capital d'env iron . . . . . . . . Fr. 140,000 b) Les remboursements de pensions, rachats d'années de service et compléments de ver11ements
des membres qui ont opté pour la nouvelle Caisse ont produit environ . . . . . . . Fr. 100,000 c) Les excédents des recettes des années 1896 à i90I ont été, en moyenne, d'environ 10,000 fr. par an, soit . ,· > 60,000 Fortune de la Caisse au 31 décembre 1901 Fr. 300,000 soit exactement 309,381 fr. 48. . , . Cette augmentation de fortune de 160,000 fr. a donne a la Caisse une base p lus solide, puisque l'intérêt 4 ½ .% de cette S?mme as_~ure d'une manière permanente le service d'environ 14 pens10ns entieres de 500 fr. Si cette période de prospérité pouv~it. durer enco:e })endant 5 a_ns au moins et en admettant que le chiffre de la cotisat10n des ~ociétaires ser~it, à ce moment, élevé à 40 fr., les recettes annuelles ~e 1~ Caisse atteindraient alors la somme d'environ 43,000 fr., ce_ qm l ut permettrait, aprè_s déduction ~es autr_~s dépe~ses nécessaires, de faire face au service de 80 pens10ns entieres de ;:i~O fr. . Ces constatations sont de nature à nous fa1re. envisager avec confiancP. l'avenir de notre institution et nous au torisent à admettre qu'elle pourra subsister sur les . base~ de 13: lo_i act?elle encore pendant un certain nombre d'annees, c_ est-à-dire_Jusqu au mome_nt, qu'il faut prévoir, où une a~~mentation du chiffre de la pens10n s'imposera comme une né':!ess1te des temps.
Séances du Comité. Pendant l'année 1901 notre Comité a tenu 5 séances, dont une ùe relevée. Tous les membres, y compris ceux venant de part~~s assez éloignées du canton, se sont fait un devoir d'assister reguher~ment aux séances, sauf une absence ou deux p our cause de !Daladie. Eu outre, dans ·1es intervalles, souvent assez longs, des se~nces, _p~usieurs questions, qui ne souffraient pas de retard, ont eté tra1tees par correspondance. . Les 78 objets traités penvznt être classés comme smt : 1 objet a) Examen des comptes de 1900 . . ·. . . -1 objets b1 Placements et remboursements de capitaux . 11 > c) Autres questions financières. . . -. 38 > d} Perception des cotisations et annuités. 5 > e) Acquittement des pensio ns . . . . . . . . . . . f) Réclamations de 5 associés concernant leur s1Luat10n à l'égard de la Caisse. 8 g) Affaires diverses _1_1__,_ Tot al . 78 objets Les séances ont eu, en général, un e durée de 3 à 4 heure~. Quelques-unes ont été particulièrement ardues. Comme l'annee précédente, les questions les plu~ nombreuses_ comme les plus fastid ieuses ont été celles ayant trait à la perception des redevances arriérées dues à la Caisse. Ce point no ir ayant été abordé ailleurs, nous n'y reviendrons pas. Qu'on nous permette seulement d'aj?uter, en manière de conclusion, que 29 pages d,u pr?tocol.e de ses sean~es renferment la preuve de l'activité et du zele deploye~ p3;r le Com_ité pendant l'année écoulée, pour travailler à la p r~sperite de ~e bien commun du corps enseignant fribourgeois : sa Caisse de :e: l'a1te. Morat en avril 1902. Pour le Com1te: , Le sec1·étaire : H. GUILL OD ,
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bivers. - M. Barbey, maître à l'école régionale de Cot1rti<:1n, no_üs donne lecture de son bon et substantiel rapport sur la quest10n mise à l'étude par le Comité de la Société fribourgeoise d'éduca~ion . M. Wicht instituteur, à Autigny, donne aussi connaissance de 80~ excenen't travail : Rapport sur la 2me question, mise à l'ét ude dans le JVme arrondissement, à savoir : . c Emploi du manuel d'agriculture dans les cours de perfectwnnement. » Vu l'heure avancée, la discussion de ces rapports doit nécessairement être écourtée. M. le Président, se faisant l'interprète de l'assemblée félicite, les rapporteurs pour l eur fructueux et consciencieux travail. La discnsssion du rapport de M. Wicb t sera reprise _dans les conférences régionales. Nous entendons encore une suggestive leçon de M. Pilloud, instituteur, à Vuiste~nens. Par des moye?s habiles, avec l'aide de cartons portant les signes des quatre operations et quelques chiffres il nous montre, en quelques instants seulement, tous les avantag~s et toutes les ressources 9ue l'instituteur intelligent peut t irer du ,tableau de calcul, Rheinarth, que toutes les écoles devrÎ1-ient posseder. Les aiguilles ne se sont point arrêtées sur le cadran blanc _d~ l'horloge pendant notre laborieuse conférence, elles marque_nt midi et demi. M. le Président remercie les membres de l'assemblee pour l'empressement, l'attention et la bonne volonté qu'ils ont apportés à cette réunion. Puis M. Crausaz instituteur, à Noréaz, clôt la séance en déclamant ~vec la vigue~r, l'âme et le_ br_io qu'on lui con~aît, l'émou vante poésie de Victor Hugo ; c !'Expiation ou la_retr~1t~ de la gra~de armée en Russie , . No us nous rendons ensuite à 1 Hotel de la TeteNoire, où un excellent dîner nous est servi. M. Bœchler instituteur, à Villars-sur-Glàne remplit les fonc tions de major de tabl~. Sous son habile et spir_ituelle dire~ti~n, les toasts, les chants, les déclamations, les product10ns humor1st1gu_es ne ces~en~ de se succéder. Tous les convives sont en verve; la Jo ie et la gaiete débordent. Cette modeste réunion laissera dans les cœurs de to us les participan ts les meilleurs et les plus durables souvenirs. MoNNARD, inst. à Corserey, secrét .
CORRESPONDANCE Conférence officielle du personnel enseignant du ive. arrondissement an Pensionnat de Fribourg, le 13 mai 1902. (Suite.)
Actualité scolaire. Plus notre enseignement sera intéressant et mis à la portée de nos élèves, c'est-à-dire plus nous lui donne1·ons d'actualité, plus aussi il sera goûté des élèves, plus les progrès seront sen~1bles. Nous entendons par cetLe actualité que les leçons soient ch01s1es selon les temps et les circonstances. Faisons de l'actualité en toute chose. Ainsi nous sommes dans le mois des fleurs dans le beau mois de Marie, nous en parlerons à nos élèves 1;ous leur ferons connaître les noms et les propriétés de quelque; fleurs. Les enfa~ts qui les aiment et qui ont un goüt inné pour leurs beautés et le_urs pa~f';lms en seront tout heureux. Nos livres de lecture, (le Regne vegetal, par exemple) viendront utilement à notre secours. C'est là que nous choisironi. nos lectures, nol'l exercices de o-ram0 maire, de rédaction et de dictées et ainsi de suite pour les différentes étapes de l'année scolaire. Digressio~s p~dagogiques. Certains instituteurs, à propos d' une bagatelle, d un rien, entament une longue discussion et le temps s'_en~uit sans que le sujet essentiel de la leçon ait été épuisé. C'est ams1, par exe~ple, qu'en lecture, on fait de la géographie, de l'bisto1re, du de~_srn, du cale~! même, etc. c·e~t un méli-mélo indescriptible., On s egare, on. divague, on papillonne. Cette manière de proceder est tout à fait contraire aux principes élementaires de la méthodologie. Il faut faire chaque chose en son temps. Ces leçon s décousues, sautill~_ntes ne sont certainement pas profitables. Sortons des orme!'es de la ro utine, suivons un itinéraire bien tracé et nous arriverons sûrement au but. Pour cela il faut nécessairement une préparation sérieuse des leçons ur{ journal rl.e classe consciencieusement établi, afin que rien ne ~oit laissé à l'arbitraire et à l'imprévu. Patois. L'usage constant du patois, l'indifférence de nos populations pour l'instruction sérieuse et suivie seront pendant longteml!s encore_ un~ cause de recul pour le canton de Fribourg. Le patois rend d1ffic1le le compte rendu de la lecture l'explication des mots l'enseignement de l'histoire, de l'instruction religieuse et ùe l~ rédaction. Quand le patois sera banni de nos écoles et que le français sera devenu la la~gue po,pulaire d3:n~ notre canton, la pierre d'achoppement de_s vrais progressera br1see et nous seronRsurs d'obtenir p lus de succes dans notre enseignement. Sans vou loir prohiber ce lan&'a_ge pi_ttoresgue du ~~yer de la famille, dirigeons nos e1forts pour le hure d1spara1tre del ecole, des converflations et des récréations Faisons notre profit des judicieuses observations de notre dé~oué Inspecteur, mettons en pratique ses sages directions et nous obtiendrons une école modèle, telle qu'il aurait été heureux de nous .en faire le tableau si le temps le lui avait perm is.
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Chronique scolaire •
Fribourg. - Cours d'instruction pour maîtres de dessin. Le 20 avril a eu lieu, au Technicum de Fribourg, l'ouverture d'un cours d'instruction pour maîtres de dessin. C'est déjà le cinquième cours donné à Fribourg depuis l'établissement du Technicum. Le programme pour l'obtention d'un diplôme de maître comprend' deux parties. L3 première partie du programme, parcourue cette année, comporte le dessin à vue, la projection, le modelage et d'autres branches secondaires correspondantes.
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Ce cours compte six participants seulement, venant tous de cantons différents. La seconde partie du programme sera donnée l'année prochaine. La clôture du cours actuel d'instruction est fixée au 24 juillet, et les examens auront lieu les 22, 23'et 24 du même mois. - Sténographie. - La réunion des instituteurs et amis de la sténographie annoncée dans notre dernier numéro a eu lieu à Romont, le 3 juillet, à l'hôtel de la Croix-Blanche, sous la présidence de M. Bonabry. Les deux groupes des duployens et des aimé-parisiens sont tombés d'accord pour la fondation d'une Société fribourgeoise de sténographie. Un Comité d'organisation est constitué. Doctorat. - M. l'abbé F. Singy, zélé collaborateur de notre Revue, vient de subir avec succès, à Rome, l'examen final pour l'obtention du doctorat en philosophie. Nos chaleureuses félicitations.
A VIS OFFICIELS
1erAOUT 1902
JXXl8 ANNÉE
~e <§ulletin pédagogique et
L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCATION el rlu
Musée pédagogique paraissant les i" et 15 de chaque mois
)1.
RÉDACTION D1-.ssmouna. Dincteur de l'Ecole no1·mnlo clo 1--foulcrive. JH'ès Fribourg.
\ ~ ~
fmpr imcrie cutholiql1e, Grnrnl'Rue. 13. M. E. GttutALO. i,.cc,·ét.iiro, à Fribourg.
Abonnement 11onr la Suisse, fr. 3. -
Le Conseil ù'Etai du canton de Fribourg a fixé à 30 fr. la cotisation que doivent verser les membres de ta Caisse de retraite du corps enseignant. Les sociétaires sont invités à s'acquitter, jusqu'au 20 juillet courant, entre les mains de M. Corminbœuf, caissier, ù Belfaux Après ce délai, les cotisations impayées seront prises en remboursement. *
J>our l'étranger, fr. 4.
SOMMAI RE : La Société fribourgeoise d'Education à Romont (suite et fin). - Int1·oduc1ion à la Psychologie (suite,. - La lecture â l'école primaire (suite). - L'instruction publique au teinps de la Rome des Papes (suite) . - Musée scolafre. - Co,·respondance. - Chronique scolaire.
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l. Les chants à étudier pendant la présente année scolaire sont les
suivants: 1° Le chanteur, r... 0 34. - 20 Le be1·ger, No 57. - 30 Roulez tambow•s , N° 87. - 4° Les bords de la lib1·e Sai·ine, N° 123. B. Voir le Recueil de chants du Valais, dernière édition. Dans les écoles de filles et les classes inférieures, les Nos 3 et 4, ci-<lcssus indiqués, pourront être remplacés par deux a utres chants ou par des cantiques. Il. Pour le reste, se conformer au programme général, pages 33 et 34. (Communiqué.)
La Société fribourgeoise d'Education
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La grande salle du Casino de Romont, si vaste qu'elle soit, a pu à peine contenir les flots de convives qui l'onvallirent - tel un torrent débordé - à l'issue de, la séance du matin. 'l'rois cent cinquante personnes étaient pressées autour des longues tables élégamment garnies. Ce chiffre, qui certes n'est pas atteint chaque année, prouve que nos fêtes pP.dagogiques n'ont rien perdu de leur attrait. M. Joye, tenancier dP la Maison-de-Ville, s'était chargé do
« La
principale app lication qu'on devrait avoir serait de former son jugement, et de le rendre aussi exact qu'il le peut être, et c'est à quoi devrait tendre la plus grande partie de nos études. On se sert ùe la raison comme d'un instrum ent pour acquérir l es science~, el on devrait se servir au contraire des sciences pour perfectionner sa raison, la justesse de l'esprit étant infiniment plus considérable que toutes les connaissances spéculati ves.> (ARNAur,o.)
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A ROMONT Suite et (in.