No 12 l'Ecole primaire, 15 Juin 1902

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le 15 avril, session pour les épreuves écrites; puis, les 28, 2U et 30 avril, deuxième session pour les examens oraux. Ont obtenu le brevet de capacité, 8 aspirants et 37 aspirantes sur 54 candidats présents au commencement des examens. Trenteneuf aspirantes ont obtenu, en outre, le brevet pour l'enseignement dans l'école enfantine. Genève . - t M. Geor·ges Favon. - Le 17 mai, est décédé à Genève, à l'âge de 59 ans, M. Georges Favon, conseiller d'Etat et directeur de l'instruction publique. Entré au Conseil d'Etat en janvier 1899, M. Favon a signalé son passage si court au Département de !'Instruction publique par des œuvres importantes : amélioration du traitement du personnel enseignant primaire; création du Technicum ; développement de l'Ecole ménagère et professionnelle ; loi donnant la garantie de l'Etat à la pension de retraite en faveur des fonctionnaires de l'enseignement secondaire; agrandissement des locaux universitaires, etc, etc ... Conseiller national très écouté, polémiste redoutable, M. Fa von fut nn llomme d'Etat extrêmement habile. Le gouvernement et le peupl e de Genève lui ont fait, le 19 mai, d'imposantes fu n6raill es.

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A VIS OFFICIEL Caisse de retraite des membres du corps enseignant frihourgeois

15 JUIN 1902

:XXXIe ANNÉE

rje <§ulletin pédagogique L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCATION Pl rfn

Musée pédagogique

paraissant les i " et i5 de chaque mois AIIONNE~IE.'i"fS 8.- ANN01'"C.ES

R~:IHCTION ~I.

o~~~moPnc. Di recteu r de l'Ecole normale

de lfaulcl' ivc. pl'ès F.-ihourg.

l mprimeric ('alholiquc. G1•;1nd'Ruc. 1· ;-3. .\l. E. G 1u ; ~1Aufl . sccrélnÎl'c, i, l•'r-ihoorg .

Abonnement pour ln Snis8e, fr. 3- -

Pour l 'étrnnger, l"r. 4.

SOMMAIRE : Appel du Comité de la Société fribourgeoise ,:J,'Education. - Programme de la réunion générale, à Romont. - Deux

mots sur la guerre rie Ra1·ogne (suite1. - L'instruction publique au temps de la Rome des Papes , suite . - Pédagogie el sténo{!1'aphie (suite). - Nos patois. - Biblio_q ...ophies. - Correspondances. - Chronique scolaire. - A vis officiel. - Musée pédagogique de Fi·ibourg.

Les membres ,le la Caisse de r e tra.ite du co1·ps ense ig nant p1•imaire e t seco nda ire sont convoqués en 11,sse mlJlée générale orùi1rnire, à F rilJourg, grande salle de .l'Ecole des fill es, sur le lundi 9 j 11 in prochai n, à l ½ heure précise de l'après-mid i.

APPEL

Tr actanda:

du Comité de la Société fribourgeoise d'Education

1° Nomination du Bureau; ~ 0

Rapport administratif du Comité pour 1901 ;

3o Approba.tion des comptes de 190J ; 40 Fixation de la cotisatio n pour 1902;

5° No mina tion de la Comm issio n exa minatrice des comptes; 6° Qnestions éventuelles. Au nom du Comité : Le secrétaire, H. Gu11.r.oo. - -tt++-

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A l'l!cole : Le maître. - Qu'est-ce qui sépare le rire ,les larm es? L'éco li er (triomph:1111.) - Le nez, M's ieu. ---------:..'';"'"S::::---

Cmrns ASSOCIÉS ET nf.:vom;;s AMIS. Le jeudi 3 juillet prochain, n otre Association t iendra sa réunion générale a nnuelle dans le chef-lieu du district de la Glàne. Rlle s'est réun ie_ qu atre fois <léjà rlans cette aimable et hospitafüre cité où les aut orités et la populat ion lui ont ménagé le plus sympathique accueil. Le 3 _juillet, nous nous retrou verons à Romont . animés des mêmes sentim en ts qui faisaient battre le cœur des participants à la première assemblée plé ni ère de notre Société, et, comme au 3 juillet 1872, n ous pounons redire ces mots de r appel que signait M. le professeur Ilorner,


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en qui s'incarnent trente années des annales de nolrp Société pédagogique. cc Associés par une confraternité de dangers, de craintes et de luttes; unis, dans les limites d'un même canton par des institutions, des croyances et des intérêts communs: liés ensemble, la plupart par une amitié étroite, les membres de notre Société pourront donner à leurs travaux et à leurs résolutions un cachet vraiment pratique et il leur rendez-vous le caractère intime d'une grande et même famille. >> En célébrant ce 30me anniversaire , notre Association peut se rendre le témoignage d'avoir rempli sa mission et envisager l'avenir avec confiance. Comme aux premiers temps de son histoire, elle. s'efforcera de resserrer l'union de ses membres, prêtres et magistrats, pères de famille et membres du corps enseignant, pour travailler à affermir l'œuvre entreprise par nos devanciers et puiser de nouvelles forces et de nouvelles lumières pour l'amélioration continue de notre école fribourgeoise. Indépendamment des affaires ordinaires de la Société, l'unique thèse inscrite à l'ordre du jour de la séance a·trait à l'action de l 'instituteur en dehors de l'école et à ses relations avec les parents. Cette question, il est vrai, s'adresse en premier lieu au x membres du corps enseignant primaire. car de leur influence sur les familles dépend en partie le succès de leurs efforts . Aussi, n'insisterons-nous pas pour les prier de se rendre à notre appel : leur conscience et leur dévouement nous répondent de leur présence. Mais l'éducation de nos enfants n'intéresse-t-elle que les instituteurs ? Le maitre d'école doit-il être livré à luimême dans cette partie .de la mission élevée qui lui a été cônfiée ? Assurément non ! Vénérés membres du clergé, honorés magisLrats, dévoués représentants de nos Commissions scolaires, vous tous qui avez it cœur le progrès de l'instruction chrétienne de la jeunesse, vous viendrez aussi vous associer aux travaux des maîtres et les entourer de votre sollicitude et de votre chaude sympathie. Votre concours est nécessaire pour assurer, par l'école, la prospérité morale et m atérielle du pays. Nos amis des cantons voisins sont cordialement invités à fêter avec nous ce trentenaire de notre Association. N ons attendons a-vec plaisir une dél égalion de nos ch ers con fédérés <lu Valais. Répondez nombreux à cet appel, vaill an ts

263 amis des bords d u Rhône; venez célébrer à Romont cette union plus intime que jamais de deu x Sociétés sœurs qui ont établi, par la fusion de leurs organes, un lien nouveau et puissant entre d eux corps en seignants, entre deux peu. ples si bien faits pour s'entendre et s'entr'aider. Romont vous attend tous et vo,us réserve la plus franche eLla plus cordiale des hospitalités. P our le bureau : A. C HAUSAZ, président. ~

PROGRAMME de la réunion générale annuelle de la Société fribourgeoise d'Education A ROMONT, LE J EUDI

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JOILLET

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1. 8 s/ 1 h. Réception à la gare de Romont à l'arrivée du second

train de Palézieux. 2. Cortège pour se rendre à l'église paroissiale. :~. Office de Requiem pour les sociétaires défunts. 4. 10 h. Séance dans la grande salle du château : a) Discours d'ouverture par ~1. le président Grand , conseiller national ; b) Lecture du pro tocole de la réun ion de Gressier; cJ Lecture des compt es; d ) Fixation du lieu de la prochaine réunion; e) Nomination d u Comité; t) Lecture et discussion des conclusions du rapport sur le sujet mis à l'étude. 5. l h. Banquet au Casino de !'Hôtel-de-Ville. Observations. - On pourra se procurer des cartes de banquet à l'entrée du local de réunion. Les cartes de légitimation, déli vrées avec le présent numéro du Bulletin-Ecole, donnent droi t a ux mêmes ·r aveurs que précédemm ent. MM. les délégués et am is des cantons voisins trouver ont à la gare de Ro mont des mem bres du Comité local pour les recevo ir . Ils son t priés de s'annoncer a u présilent de la Société, M. Crausaz, inspecteu r scolaire, à Lussy. , Le p remier train, partant de Fribourg à 5 h. 45, et arrivant à Romont à 6 h. 40, est recommandé a ux congressistes qui partiront des stationi:i intermédiaires. Nous avons t enté, sans résultat, une démarche auprès du service d'exploitation du Jura-S implon en vue d'obtenir un arrêt du t rain direct N° 28 dans toutes les gares de Fribourg à Romont. - Par cont re, nos a mis des lignes de la Broye, de Morat et de Fribourg-Berne pou r ront utiliser le train direct avec la réduction ordinaire. Messieurs les Inspecteurs· scolaires voudront bien adresser au Président de la Société leurs pr!'wisions au sujet ùe la participation des instituteu rs de leurs districts. · Le Bu-1·eau.


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DEUX MOTS SUR LA GUERRE DE RAROGNE (1414-1420) (Suite.)

L'année 1416 avait été témoin de voies de fait entre les partisans des Rarogne et les hommes des dizains. Sans provocation aucune, les gens du baron avaient attaqué et blessé plusieurs patriotes au pont de la Data. Plus tard, les représentants des communes étaient réunis à la Planta pour aviser aux moyens d'amener un arrangement. Bien qu'ils fussent porteurs d'un sauf-conduit délivré par l'évêque, ils s'y virent assaillis par le gendre de Guischard, Jean de Cervent, qui, à la tête d' une troupe armée, les dispersa, après avoir blessé mortellement plusieurs personnes. N'avait-on pas droit de se plaindre de ces violents procédés 1 Les Valaisans indignés s'assemblent à Salquenen pour protester contre ces injustices. Ils s'accordent à refuser obéissancP. à Guillaume V de Rarogne comme évêque et comme souverain et jurent de poursuivre les coupables. Les mécontents ne s'en tiennent pas à de vaines menaces et usent de représailles. L'Ossola était sans cesse menacé par les Suisses. Pour mettre ce territoire à l'abri d'un coup de main, la Savoie j ugea prudent d'y envoyer des renforts. La vallée du Rhône était le chemin le plus direct; ce fut celui que prit la colonne de secours. Arrivé à Granges, dans le courant de l'été 1417, l'ofôcier qui commandait le détachement, après avoir notifié la destination de ses hommes, obtint des au torités le libre passage sur les terres de Loèche. Cette concession n'était rien moins que sincère. A peine les Savoyards sont-ils dans ce bourg qu'ils sont surpris par les patriotes, désarmés et enft"rmés au château du Roc, à Naters. Les prisonniers ne recouvrent la liberté qu'après avoir payé une forte rançon. Le duc ne pouva it laisser impunie cette infraction aux traités. Des troupes sont dirigées sur Sion, où elles arrivent à l'improviste. Brûlant de venger l'affront fait à des alliés, elles pillent cette ville et pénètrent dans le val d'Hérens qu'elles mettent à feu et à sang. Après avoir été le théâtre de cruautés révoltantes, des hameaux entiers deviennent la proie des flammes. Les esprits étaient donc dans un état de fiévreuse surexcitation au moment où les Bernois, que Guischard avait enfin réussi à intéresser à sa cause, se décidèrent à intervenir en faveur de leur combourgeois. La puissante République voulut tenter d'abord la voie des négociations. Elle écrivit aux Valaisans pour les inviter à remettre Rarogne en possession de ses biens. Avaient-ils des griefs contre ce seigneur, il leur serait ensuite aisé de les soumettre à des arbitres agréés par les parties. Après les avoir rxnminés, on ne mnuq ,rnrait pas de

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faire droit à leurs réclamations. Ces propositions n'étaient-elles pas pleines de modération et de dignité 1 Néanmoins, les patriotes, sur qui les Waldstretten exerçaient quelque ascendant, ne les acceptèrent point : les cantons d'Uri, d'Unterwald convoitaient l'Ossola. Se voyant dans l'impossibilité de le défendre, le duc de Milan rendit ca territoire à Amédée VIII. Ce ne fut que de fort mauvais œil que les Suisses virent cette vallée passer sous l'autorité de ce nouveau prince. Aussi, comment n'auraient-il s pas ~herché _à sus~iter des ~ifficulL_és à c~lui qui le1_1r a~rachait ainsi la proie qu'ils croyaient dPJà tenu·? Pouvaient-ils pardonner à Guischard d'avoir favorisé l'entreprise de la Savoie 1 Us soufflèrent donc le feu de la révolte dans le cœur des Valaisans. Ceux-ci prêtèrent avec avidité l'oreille aux insinuations des ombrageux montagnards et l'on ne tarda pas à remarquer l'influence de ce voisinage. Au mois d'octobre 1416, Conches concluait une alliance a,,ec Uri, Underwald et Lucerne . Ces cantons s'engageaient à fermer aux Bernois le passage du Hrimsel ; de leur côté, les patriotes s'obligeaient à occuper les Alpes, pour empêcher la Savoie d'envoyer, par le Simplon, des troupes en Italie. Loin de se dissiper, le danger devenait de jour en jour plus imminent. C'est ce qui engagea Brigue et Viège à suivre l'exemple de Conches et à s'allier aux cantons primitifs. Ass urés de leur appui, les dizains supérieurs se sentirent alors assez forts pour affronter le p6ril. Ils s'arment, descendent le cours du fleuve et viennent assiéger la Soie, où se sont réfugiés les Rarogne. Leurs Excellences de Berne ne devaient-elles pas ètre froissées du peu d'empressement que l'on mettait à prendre leur demande en considération? Elles donnèrent des preuves de mécontentement en faisant arrêter à Frutigen des marchandises destinées à entrer dans le Valais par la Gemmi. Toutefois, avant d'avoir recours à la fore~ armée, le Haut Conseil résolut de soumettre le diffërend à la Diète suisse, qui allait se tenir à Lucerne. Berne y plaida la cause du seigneur, son combourgeois; les Waldstretten défendirent celle des patdotes Pour amener une conci liation, les cantons neutres proposèrent la cessation des hostilités. Des arbitres vinrent à cet effet dans notre pays: Arrivés au camp des Valaisans, sous les murs de la Soie, ils employèreut leur autorité, firent toutes les promesses pour porter les patriotes à abandonner le siège. Ce fut peine inutile. Les instances des médiateurs vinrent échouer devant la ténacité des assiégeants, qui refusèrent tout accommodement avant la reddition du cbàteau. On ne put obtenir d'eux qu'une concession : ils consentaient à laisser sortir les Rarogne ~ans les inquiéter. Les malheureux profitèrent de cette condescendance, et l'on vit l'évêque, l'épouse de Guischard, ses enfants et les


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d~mes_tiques_passer eu tl'omblant au milieu de leurs adversaires L_a _Som subit_ l,e sort de Beauregard. Les assaillants se préci~ p1terent auss1tot dan.~ son enceinte, et, après avoir fait main ~asse sur tout c~ q_u 1_Is_ purent enlever, ils mirent le feu aux appartem~~ts. Ams1. fimt ce superbe manoir, qui fut, pendant nn long s1ecle, le séJour préféré des évêques de Sion. II tomba ~our ne plus se relever de ses ruines, et, aujourd'hui, il ne ~ este que quelques pans de murailles qui ont résisté aux injures u temps. (A suivre.)

- - ---L'INSTRUCTION PUBLIQUE AU TEMPS DE LA ROME DES PAPES (Suite. )

. II. E'cotes de g_arçons: ~ Jusqu'_à l'époque de Sixte-Quint

Cr 159q), Rome eta1t_ dlVlsee admrnistrativement eu treize arrond1ssem_ent~ _: _regione o_u rioni. Ce grand Pape, par l'aménagement dofimtit du quartier du Borgo en éleva le nombre à quatorze. ' De_ même que ?haque région avait son médecin son c!ti~urg1en, ses services publics d'assistance, elle pos~édait des ecoles pour les enfants des denx sexes bien longtemps avant lo pontificat de Sixte-Quint. ' L'étude des documents et l'histoire des œuvres de bienfaisa_n_ce permet!ent d'!ifO'.mer que les écoles régionnaires entra10n t dans I orgamsat1011 des rfoni et de leurs institutions; e lles_ fur.~nt, sans nul doute, les plus anciens établissements publics d m structi~n p_rimaire à Rome. Seuls maitres de l'enseignement éléme~taire Jusqu'à l'arrivée de saint Joseph Calasanz dont no~s étudierons les travaux, les régionnaires estimaient e~ posseder !e I®J?_opole exclusif. Ils soutinrent leur prétendu d1 ?1t à ce pomt qu ils entrèrent en lutte violente avec le Sénat qu~ tond~, en 1597, u_ne é~ole gratuite de lecture et d'écriture'. . En r_a1son de mod1ficahons successives introduites dans la format10n de~ ~aître~ et la manière de suffire à Jeurs traitements, les éc~les r~qionnaires passèrent de la dépendance du Sénat. sous I a?t~r1té d_u recteur de la Sapience ou de l'Université. C_omm,e, mtormat10n, rappelons que la .sapience était l'Université .~ Etat du guuvernement pontifical. Elle fut fondée ar Bomlace VII! (Benedetto Gaetan i) , d'Anagni, diocèse d'orig}nc do S. S: Léon XIIr: Ce Pape institua, en 1303, non seu lement les chaires de Junsprudence civile et canonique mais aussi celles des a utres facultés, selon l'état des scie~ccs à cette époque. I..'administrateur. fisc<1;l de ~'U;11i".ersité était délégué par Je recteur pour la d1rect10n d1sc1phnaire des maîtres région-

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naires; le nombre des maitres principaux atteignait, eu 186!J, la cinquantaine. Dans la constitution : Quod divina Sapientia, par laquelle il réorganisa, en 1824, l'instruction publique dans les Etats de l'Eglise, Léon XII s'occupa, entre autres choses, des écoles élémentaires, il édicta de très sages dispositions en vue de leur bonne marche et de leur dépendance hiérarchique. Comme annexe de la Bulle pontificale, parut, le 25 septembre 1825, un règlement scolaire très circonstancié, dont une partie contient les statuts de la caisse particulière des pensions et des subsides des maîtres régionnaires. Selon les termes de. la constitution Quod divina Sapientia de 1824. et du Règlement du 25 septembre 1825, l'enseignement comprend : la doctrine chrétienne, la lecture, l'écriture, l'arithmétique la calligraphie, les premières notions de la géographie et' de l'histoire sacrée et profane, la lang~o italienne facu ltativement les éléments des langues fran çaises et latine;, une lecture hebdomadaire sur la politesse et la civilité . Les classes se tiennent dans des locaux à la charge dos maitres, durant trois heures le matin et trois heures l'aprèsmidi, selon un calendrier qui se publie chaque année ; les vacances ne sont pas multipliées, afin de préserver les enfants Je l'oisiveté. On y admet les enfants qui ont l'àge de cinq ans accomplis et qui ne sont pas atteints d'une maladie contagie use. . . Le ma itre qui a plus de trente enfants doit prendre ~n pren:uer aide d'abord, puis un second, si l'assistance dépasse la s?1xantam~. Les classes commencent et se terminent par la pnère, et, des le matin les enfants vont à la messe dans quelque église voisine. Le m;itre reçoit ordinairement de chaque élève une rétribution mensuelle qui varie selon l'àge et la condition des enfants et le degré scolaire, de quatre à dix p_auls, c'est-à-dire de quarante à cent baïoques - la baïoque val~1t un peu plus d_e cinq centimes, car l'écu français ou notre pièce de 5 fr. équivaudraient à 11onante deux baïoques seulemen t. - Comme le nombre des é lèves de chaque maître était en moyenne de trentetrois le traitement oscillait entre le minimum de 66-68 fr. et le m~ximum de 165-170 fr. par mois, de notre monnaie. Il est à présumer que, en raison de la base indiquée plus haut, les llonoraires de l'instituteur atteignaient un chiffre moyen entre les deux extrêmes. Les comptes rendus font admettre que, peu à peu, la taxe mensuelle ne s'éloignait pas du maximum. Quant a ux enfants absolument pauvres, les bons régionnaires ne se refusaient pas à en recevoir quelques-uns. dans l_eurs classes; d'ailleurs, dès le X VI0 siècle, le Sénat avait fonde des écoles gratuites et avait dû, à cet effet, en trer en lutte ouverte avec la corporation des maitres régionnaires, en 1597. Revenons au règlement de Léon XII. Les maitr~~· avan~ d'ètre autorisés, subissent un examen sur les matieres qm 0


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doivent faire l'objet de leur enseignement. Une co11tribution mensuelle de trois pau ls, c'est-à-dire trente sous, versés par

eux dans une caisse de prévoyance , que le 'l'résor public alimente, en même temps, de dix autres écus, forme un fonds de retraite et de subvention pour les infirmes et pour ceux qu'un accident force à suspendre leurs leçons. En outre, deux maitres suppléants, payés par l'Etat, font l'intérim des professeurs éloignés de ieurs cours par une maladie. Un comité surveille directement les écoles et les visite fréquemment. Il examine les candidats et les approuve comme instituteurs en leur donnant un brevet qui se renouvelle tous les ans ; il distribue les prix aux élèves et se réunit une fois par semaine pour discuter les affaires relatives à l'instruction primaire. Au mème comité sont confiés le maintien du règlement vrganiquc, la discipline intérieure, le choix des livres et ce qui regarde la bonne marche des écoles. L'année scolaire se terminait donc par des distributions de prix aux soins du comité. Mais dès 1854 furent adoptés des examens et des concours généraux tenus au Lycée du Séminaire romain. Les grandes miles virent s'y réunir jusqu'à sept fois tous les élèves. Ces épreuves, égales pour tous, eurent l'heureux résultat d'introduire une plus grande unité et une conformité avantageuse dans les différents degrés de l'enseignement. Le nombre des enfants fréquentant les cinquante écoles régionnaires, selon le palmarès de 1868, était de 2,016. Remarquon s que ces établissements, pour éviter toute contestation fàcheuse provoquée par l'intérêt, devaient se trouver à une distance réciproque d'au moins deux cents mètres. N'oublions pas le détail suivant : le prince Charles Massimi avait fondé en 1820 déjà, près de Saint-Benoit in Piscinola, une école régionnaire modèle admettant soixante-dix élèves. Cet aperçu nous montre que Léon XII a réalisé, en 18~5, des progrès qui n'ont vu le jour dans d'autres pays que longtemps plus tard, à savoir : comité d'examen, inspection, caisse de retraite, conseil de perfectionnement. Nous pouvons donc établir l'échelle hiérarchique du per:,,onnel qui s'occupa, à divers titres et dans diflërentes époques, de l'enseignement primaire. En gp dation ascendante, nou s avons : les maîtres régionnaires sous la surveillance du Sénat ; plus tard, sous la dépendance du Recteur de l'Université ~t de l'administrateur fiscal , son délégué pour la discipline ; dans la dernière période, les maîtres, leurs aides également brevetés, placés sous la direction d'un comité ayant a sa tête un député, sous l'autorité du Cardinal Vicaire de Rome. Au sommet de l'administration se trouvait la Congrégation.. des Etudes, remplissant les fonctions du Ministère de !'Instruction publique pour les Etats-Pontificaux. Nous trouvons les attributions de cette congrégation, à l'<'.-tat pour ainsi ilirc embryonnaire, dans

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1 5me titre du yme livre des Décrétales : 'JJ~ M_agistris. Sixteiuint l'inst.i tua formellement par la Constitution : !mmensa . Léon XII étendit sa j uridiction, surtout en _ce_ qm con_cer~e les Etats de l'Eglise , par la bulle : Quod divma ~apientia de l8:Z4. (A suivre. )

E.-F. SINGY, licencié en philosophie. --~--

PÉDAGOGIE ET STÉNOGRAPHIE (Suite) 30 Entre les mains d'un maître inte.lligent, la st_enograp_hie constitue un procédd pédagogique appelé a rendre de reels_services û l'école. - Quand on parle de sténograp hie _à quelques instituteurs, on reçoit uniformément une des réponses s½livantes : , , Je suis trop vieux pour apprendre la stenogr apbie, on n i_tpprend lus à mon âge.. . C'est trop difficile, les programmes_ ~ont dé,Jà a~sez ~hargés, inutile d'y ajouter_ encore u~e nou".elle matiere ...1 la steno~ o-raphie ne me servira à rien, à quoi bon 1 apprendre et l en~e1gne1 à mes élèves j e n'ai pas de temps à perdre ... , qu~ deviendra 1 orthoo-raphe avec' votre sténographie î etc., etc. Ces reponses constitu~nt des préjugés. Que la sténographie r ende des services aux _Ch am ~1 ~s parlementaires dans le commerce, a ux cours umvers1ta1res O L( 11 faut prendre beaucoup de notes, dans l'armée m_ème, on le_ co!1cede vo lontiers mais à l'école primaire, c'est 1ml?oss1ble. Vouloir mtroduire la sténographie à l'école, c'est une ut9p1e. . Avant de rejeter, de parti pris, cette i dee no uvelle chez _n9us, 11 convient de l'examiner d'un peu près. De n ombreuses exper1ences ont été faites en France, dans le canton de :,euchâte}. et ailleur s ; toutes concluent à l'utilité de la sténograph ie à 1ecole. Avant d'exposer Jes avantages de cet enseignement, réflitons ,d'abord_ un~ des objections citées plu s h aut, le~ i_tut re_s _tomberont d elles-m_emes en face de la méthode et des procedes_su1v1s p a_r la s~~nograph1e'. ...,omment voulez-vous introduire la stenograpbie à 1 ecole pr1ma1r~, ~lors que les programm es sont déjà surchar gés? -. La chose parait difficile pour ne pas dire i mpossible, au premier examen. Et ourtan't nous répondrons que lom de surch arger encore les pro~rammes la sténoo-raphie les allège. Que sont les quelq u~s heures ~onsacré~s à l'étudier en comparaison du temps qu'elle fait gagner. .'fous dirons même que la sténographie peut s'apprendre sans consacre1· des heures spéciales à cette br8:nche: Lors9~e les ~nfa:1ts arrivent à l'école, nous armons leur s d91gts mexperunentes d un crayon nous leurs faisons tracer des batons et des r onds qm, le plu s so'uvent, ne lui disent rien. c:est là une ?Pér atwn ennu yeuse et asso mmant e au premier chef. Evidemment, il faut savoir t racer ces lignes pour, plus tard, tracer les lett~~s de l'écrit~ re ordmair:, ~ais il n'est pas moins vrai que cette ma mere de p ro?eder peut degouter l'enfant de l'instru ction et de l'école. Pourquoi ne pas dor!ner un sen~ une signification à ces bâtons et à ces ronds? Poul'.quo_i ne pas les ;,'ivifier du souffle de la pensée? C'est ce qu~ font les, mstitut e~r~ sténographes. Ces lign es droites ou courbes, Juxtaposees, groupee:,;


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avec facilité, représentent les sons et les ar ticulations, les mots jaillissent, la pensée surgit, l'intelligence est illuminée. De cet amas informe de bâtons et de ronds qu i rend l'étude odieuse à l'enfant, les sténographes font sortir le mouvement, l'intérêt et la vie. La sténographie n'est donc pas une matière nouvelle puisqu'elle peut s'apprendre en quelques jours en exerçant. la main des jeunes élève~ à tracer les éléments de l'écriture ordinaire et du dessin. Abordons maintenant la méthode et Les procédés employés à l'école primaire avec des élèves connaissant la sténographie. Nous verrons en même temps les avantages qu'on en retire. Nous ne pourrions mieux faire, dans ce but, que de reproduire ici quelques extraits du compte-rendu analyt.ique d'une importante conférence pédagogique sur la sténographie scolaire, donnée à Lille, le 31 janvier 19ül, par M. David, président. de la Société française d'enseignement par la sténographie•. Voici donc les p,1,incipaux points de ce compte rendu, véritable plaidoyer eu faveur de la sténographie Le conférencier n'ignore point la difficulté de la tâche des instituteurs; s'il vient les engager à introduire la sténographie dans Leur enseignement, c'est parce qu'il considère cette étude, non comme une surcharge, mais comme un allègement. Après avoir défini la sténographie dans son sens- général, il précise ce qu'on entend par l'enseignement de la sténographie à l'école. Pour nous, membres de l'enseignement, la sténographie n'est pas l'art de reproduire la parole; c·est simplement une écriture phonétique. Ce qui nous frappe dans cette écriture et ce qui nous intéresse, c'est que son alphabet se compose de signes très élémentaires comme la ligne droite et le cercle, que cha::un de ces signes représente toujours le même son, qu'on n'y rencontre ni lettres nulles, ni équivalences, ces deux grandes difficultés de l'écriture usuelle; que par suite elle est très facile à apprendre et à la portée des intelligences les moins développées. Aussi, M. le Directeur de l'école normale d' Alby pouvait-il écrire en 1897: < J'ai fait appliquer la méthode sténographique à des enfants de 5 à 6 ans qui ne savaient encore ni lire, ni écrire et j'ai été frappé des résultats obtenus au bout d'un mois. Les enfants lisent et écrivent des phrases très si mples en très peu de temps. , L'orateur fait la critique de l'enseignement du français, il montre la prépondérance de l'orthographe dans les programmes, le néant des résultats obtenus et cite cette parole de M. Jules Payot: < Si le~ élèves apprennent l'orthographe, ce n'est pas par la dictée, mais malgré la dictée. > La méthode qu'il recommande consiste à supprimer, si ce n'est complètement, du moins dans une large mesure, la dictée, la copie, la p lupart des exer.cices grammaticaux pour les remplacer par la lecture expliquée, la leço n de français et la traduction de textes sténographiques. Pour la dictée orthograpl.tiq ue, la perte de temps et les inconYénients sont considérables; en effet, pour se faire entendre de toute la division à laquelle il s'adresse, le maître doit élever la voix, dicter lentement, se répéter deux ou trois fois, par conséquent se fatiguer beaucoup; et notez que ces dictées faites à haute voix pendant une demi-heure, d'abord au cour» moyen, puis au cours élémentaire, gênent dans leur travail les élèves auxquels elles ne s'adressent pas. Mais cet exercice a d'autres inconvénients : d'abord

i l se trouvera toujours des élèves p our lesq uels on ira t rop vite et qui seront obligés de se hàter; ils écriront très mal et leur main prendra des habitudes fâcheuses ; puis, comme le maître, en dictant, ne peut leur laisser assez de temps pour réfléchir, ils écriront au hasard ce qu'ils croient entendre : solécismes, contresens, et le reste. Qu'est-ce que la dictée dans ces conditions, sinon un exercice consistant à faire commettre des fautes pour avoir occasion de les corriger. Ne vaudrait-il pas mieux les prévenir î Avec la ve!'sion sténog raphique, il en est antrement; l'instituteur écrit ou fait écrire au tableau, avant la classe, le texte sténographique à traduire, ou bien il met un recueil autographié en sténographie entre les mains des élèves ; c'est la dictée mise tout entière. ~ous leurs yeux au lieu de leur être jetée par bribes dans l'oreille. Ce procédé, en dispensant le maître de dicter, lui fait gagner au moins une demiheure par jour, qu'il peut consacrer soit à une leçon dans un autre cours, soit à aider dans leur traduction les élèves les moins avancés. Mais ce n'est là que le moindre de ses avantages. Le texte sténographique peut donner lieu à une lecture expliquée; or, la lecture expliquée, tout le monde le reconnaît, est le meilleur mode d'enseignement de la langue; on peut aussi analyser ce texte logiquement et grammaticalement avant de le donner à traduire; s'il se rencontre des noms propres, des mots difficiles ou dont l'orthographe résulte d'une règle inconnue des élèves, on les écrit orthographiquement au tableau, pu is, si l'on veut, on fait traduire oralement, c'est-à-dire épeler à vue. L'exercice orthographique ainsi préparé, les élèves se mettent à traduire en silence. Traduire la sténographie, c'est exécuter le même travail qu'écrire sous dictée; dans les deux cas, c'est représenter des sons par des formes graphiques, mais la traduction s'opèrP- dans de meilleures conditions avec notre système; les enfants comprennent bien le sens du texte; ils ont vu, lu, épelé les mots; ils travaillent avec une vitesse proportionnée à leur aptitude et à leur dextérité. Ainsi qu'il a été dit plus haut, l'écriture au tableau du texte sténographiqne peut être évitée en employant un recueil autographié en sténographie. Ce recueil permet de donner des devoirs orthographiques dans la fam ille : on explique le texte, en cla<;se; la traduction !'-e fait à la maison et le lendemain a lieu, en classe, la correction. Un autre avantage de ces recueils, c'est qu'ils peuvent donner lieu à des traductions orales, ce qui est très précieux à l'approche des examens, ou pour des élèves très avancés. Ce procédé permet de revoir beaucoup de textes en peu de temps, et d'éviter le travail fastidieux des dictées qu i pour cinq ou six mots présentant des difilcult.és problématiques, obligent à en écrire des centaines. Voici l'opinion d'un homme dont on ne contestera pas la cornpétenre, M. Carré, inspecteur général honoraire : < Je n'ai jamais été hostile à la sténographie, et même après l' inspection d'une école du Jura, celle de Mouchard, oil j 'avais été frappé des résultats qu'obtenait l'instituteur grâce à ce procédé, j' avais eu l'intention d'entreprendre une campagne en faveur de la sténographie à l'école primaire; mais j 'ai ét.é distrait par d'autres soins, et le temps m'a manqué. Je le regrette, parce que je suis persuadé que la Société française d'enseignement défend une idée juste, pratique, qui, mise en œuvre, rendrait de réels services. > (A suivre.) ·J.-M . GREMION, inst.

1 Ce compte rendu a paru dans le numéro du Ier avril 1901 du Nord sténographique.

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NOS

PATOIS

Le Comité de Rédaction du Glossaire des patois de la Suisse romande travaille depuis trois ans déjà à réunir et à grouper les matériaux de cette œuvre nationale. Des collaborateurs nombreux et actifs ont répondu à son appel. Cependant, quelques contrées ne sont pas encore représentées ou ne le sont pas suffisamment. Nous constatons cette lacune en Valais et chez nous dans les districts de la Broye et du Lac; aussi, serions-nous heureux d'apprendre qu'un groupe d'instituteurs, dignes émules de leurs confrères de Vaud et de Genève, se sont mis résolument à la tàche et recueillent avec ardeur les éléments si variés et surtout si pittoresques de nos patois valaisans et fribourgeois. Le Valais a des richesses que d'autres lui envient : qu'on se le dise. Plus d'un peut-être hésite à se mettre à l'œuvre; il ne sait comment s'y prendre. La Rédaction du Glossaire leur facilitera le travail. Elle adresse des directions spéciales et des questionnaires à tous ceux qui le désirent. Elle commence le Bulletin du Glossaire qui offrira des modèles, orientera les correspondants sur la marche de ses travaux et donnera les résultats les plus intéressants de ses recherches. Nous sommes sùrs que cette publication recevra le plus cordial accueil de tous ceux qui aiment nos parlers romands, et suscitera des collaborateurs vaillants au Valais et chez nous jusque dans la Broye et le Lac. Bulletin du Glossaire des patois de la Suisse romande paraît quatre fois par an, en numéro de 16 pages, au moins. Abonnement : 1 fr. 50. - S'adresi,er Bureau du Glossaire, Hallerstrasse, 39, Berne. H. S. --+-++-+-

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qunLl'ièrne année continue ces exercices au moyeu du taLleau de la ville suivi d'un récit de voyage à Berlin, tiré du livre de lecture par Hoinville et Hubscher. A ces leçons de choses se relient des exercices grammaticaux, des données pour la rédaction de compositions et lettres, des poésies et morceaux de lecture, ainsi que le vocab ulaire. L'auteur accorde une place plus large aux exercices grammaticaux combinés de façon à inculquer à l'élève les r:otions grammaticales indispensables. Les leçons de choses ont ainsi une solide base grammaticale et l'élève est amené insensible ment à une étude plus approfondie de la grammaire allemande. Dans le choix des récits et poésies, l'auteur a recherché surtout la simplicité du langage. Ce manuel mérite, à notre avis, un accueil des plus favorables partou t où l'on enseigne l'allemand cl'après la méthode intuitive. O. M. Il Chansons et rondes du canton de Fribourg, publiées par M. J. Reichlen . Un volume richement illustré in-folio. Prix : 9 fr. pour les souscripteurs et 12 fr. après le tirage. Souscrire auprès de M. Reichlen, peintre, à Fribourg·. M. Reichlen, notre peintre bien connu, désireux de conserver aux générations futures les chansons de nos grand'mères, les gais refrains d'autrefois qui se perdent tous les jours au souffle du renouveau, vient de recueillir toute une gerbe de bonnes vieilles chansons. Il y en a so ixante-huit, la plupart inédites Ce deuxième recueil n'est ni moins ;·iche, ni moins intéressant que le premier qui a obtenu un vrai succès. Chaque chanson est accompagnée de la musique; beaucoup sont, en outre, illustrées. l\1ais cet te précieuse publication, qui est prête, ne pourra voir le jour qu'autant qu'on parviendra à réunir un nombre suffisant de souscripte urs pour couvrir à peu près les frais de l'impression. La plupart de nos lecteurs ne manqueront pas de contribuer à cette œuvre patriotique en envoyant leurs noms à l'auteur. R. H.

- - ~ -CORRESPONDANCES

BIBLIOGRAPHIES )ïouvelle méthode d'allemand basée sur l'enseignement intuitif, par Hans Schacht, docteur en philosophie, professeur aux écoles normales de Lausanne. Cours supérieur. Troisième et quatrième années. Editeur: Payot et Cie, Lausanne. Cet excellent manuel fait suite au cours inférieur du même auteur destiné à la première et deuxième années d'étude de l'allemand. Il unit l'enseignement intuitil' au principe de concentration. C'est la leçon de choses donnée en allemand et faisant parcourir à l'élève les mêmes étapes parcourues déjà dans sa langue maternelle. La troisième année comprend l'étude des tableaux du printP.mps, de l'été, de la montagne, de la carte murale de la Suisse, de l' Allemagne, du lac de Constance et du Rhin près de Bingen, tandis que la Deutsche Stunden.

Conférence officielle du personnel enseignant du rvmc arrondissement au Pensionnat de Fribourg, le 13 mai 1902 Depuis plusieurs jours, le ciel restait gris et l'air r·roid; le soleil semùlait nous I.Jouder. Mais voici que la traditionnelle conférence des inst ituteurs arrive; elle est fixée sur le 13 mai, nombre fatidique, et pourtant nous sommes gratifiés d'un jour superbe, La participation à notre réunion est générale . L'appel nominal ne fait, co nstater qu'une absence. On est. heureux de se revoir après un long et pénihle semestre, tramé de fatigues et de soucis. Auss i, comme la joie rayonne su i· tous les fronts ! Les groupes se forment, les fraternelles poignées ùe mains sont échangées. Mais la son nette s'agite et la séance est ou ve1·te par notre cher et dévoué impecteur, M. Perriard.


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Eu termes affectueux e L aimable$, il nous sou haite la bienveune; il a des remerciements chaleureux pour les vétérans de l'ense~ nement qui, par un dévouement sincère et un zèle infatigable, ont contribué puissamment aux progrès de l'instruction. Il salue aussi les benjamins, les ouvriers de la dernière heure; il les convie à marcher sur les traces de leurs devanciers, qui ont aimé l'en Cance et se sont fait partout les esclaves du devoir. 01·a el labora, telle est la maxime mise en pratique dans cette réunion , chargée de nombreux tractanda. Le compte rendu général, dit M. Perriard, réserve quelquefois des surprises des mécomptes et évoque des susceptibilités. Une foule de facteurs ~ntrent en ligne de compte pour déterminer la classification des écoles : travaux des maîtres et des élèves, circon~tanccs particulières, progrès l'éalisés, tenue du journal de classe, ponctualité, corrections des travaux écrits, etc., etc. La légende des notes et la classification sont déterminées de la manière suivante : a) Légende des notes. b} Classification des écoles l - 1,5 = Très bien. 1 - 1,75 = Ire classe. 1,5 - 2 = Bien . 1,76 - 2,75 = ne classe. 2 - 2,5 = Passable. 2,5 - 3 = Mal. 2,76 - ... = IIIe classe. 3 - 3,5 = Très mal. Les rapports annuels, les livrets scolaires des élèves émancipés et ·ta liste des enfants astreints à la fréquentation doivent être remis à M. l'inspecteur au plus tôt. La plupart des instituteurs, fidèles observateurs des avis donnés et du règlement, se sont déjà acquittés de ce devoir. Les retardataires sont toujours les mêmes. M. le Président revient encore une fois sur l'art. 31 du Règlement génél'al qui prévoit les septante-cinq demi-jours de classe pour la division supérieure pendant le semestre cl'été. 11 faut ~·y conformer. Pour obtenir plus sûrement ce quantum, on peut exiger la double fréquentation pendant le mois de mai, surtout dans les contrées ou les travaux de la campagne n'exigent pas les bras des ei1fants. N'abusons pas des vacances, malgré tout l'attrait qu'elles ont pour les maîtres et pour les élèves; elles ne doi vent pas dépasser le max1m u m légal de douze semaines. Les institute urs useront de leur influence a uprès des Commissions locales pour restreindre ces vacances au minimum de dix semaines. Les maîtres qui donnent des leçons spéciales à leur cours inférieur pendant les vacances s'en trouvent très bien; ils font progresser leurs écoles. Les filles émancipées avant l'âge doivent suivre 'les cours des ouvrages manuels durant l'hiver suivant. Tous les membres du corps enseignant sont priés de prendre une part active à la réunion cantonale qui aura lieu à Romont, le 3 juillet prochain. Les sentiments de solidarité et de confraternité nous font un devoir d'assister nombreux à cette fête qui est avant tout la fête de l'éd uca teur. · Ces communications faites, M. l'lnspectcur jette un coup d'œil sur 10s derniers examens ofriciels et donne quelques conseils pratiques sur· l'enseignemell.t des diverses branches. Editcalion et tenue des élèves. - Jam ais l'instit uteur ne doit perdre de vue que son devoir est de développer toutes les facultés

275 de l'en(an t, d'orner son esprit de connaissances utiles var1ees et agréables; mais ce qu'il doit encore mo ins oublier , c·est 'ta nécessité de faire tourner son enseignement au profi t de l'éducation. L'instruction sans l'éducation n'est rien ; c'est un foyer sans fe u une lamp~_sans huile e_t un phare sans lumière_. Mgr Dupanloup <lisait que l educat10n doit rendre l'homme parfait. C'est beaucoup dire mais nous pouvons obtenir une perfect ion relat ive. ' Il est assez difficile à M. l'inspecteur de connaître lors de la visite offi?ielle, la valeur d'une école sous le rapport éd~catif; car, pour ce Joar solennel, tout va b ien , en apparence du moins. La tenue générale est correcte, il y a de l'ordre, de l'exactitude; les enfants sont propres, le silence est observé; c'est un jour de parade. Si l'éducation dans l'école est superficielle et peu soignée, l'espri t observateur l'a cependant bien vite remarqué. < Chassez le nature l il revient au galop >, surtout chez les enfants. L'attitude et le~ mou vements de certains élèves, la tenue des ca hiers , etc. ne tardent pas à révéler le caractère des élèves et le degré éducatif d'une classe. Mais c'est surtout dans l'observation des écoliers et des jeunes gens en dehors de l'école qu e M. le Président a constaté des lacunes. Ces allures désordonnées, ces procédés plus ou moins corrects an non cent, en efTet , que nous avons encore beaucoup à faire au point ùe vu e de l'éducation et part iculièrement de la politesse. Cependant, la politesse extérieure est une des qualités que les parents aiment à trouver chez leurs enfants. Le manque de tenue, l'o ubli de5 bienséances dimi nuent le mérite le plus solide et font perdre à la vertu même son amabilité et ses attraits. Un diaman t brut ne saurait servir d'ornement · il ra.ut le polir pour le faire paraître avec avantage. Appliquons- n~us do nc de bonne heure à rendre les enfants bons, h onnêtes et bien élevés. Rappelons-leur sou ven t leurs devoirs à l'école, en dehors de l'école, à !'_église, sur la ru e, à la maison; le respect qu'ils doiven t à leur~ maitres et à tous leurs supérieurs. Ex igeons l'observation stricte du Règlement /art. 351, de la loi (art. 17, 18, Hl) et de l'appendice (pages 83 et 3,11. Employons, chaque samedi, la dernière demi-heure pour li re et interpréter l es chapitres les pl us importants sur la civilité, la poli~esse et le savoir-vivre. Mettons aussi à profit les nombreux ch apitres de nos man uels de lecture qui traitent de cet importan t sujet. Discipline. - Sans discipline, il ne faut attendre des élèves n i travail, ni progrès. L'indiscipline atfaiblit l'au torité et engendre l'anarchie scolaire. L'influence d' une bo nne discipline s'étfmd hors de la salle de classe. L'enfant qui a pris l'habitude de l'ordre et de l'obéi ssance aura plus tard envers l'autorité cette déférence qui relève la di gnité du citoyen . Il fau t se fa ire aimer des enfants en les aimant, s'en faire respecter en_se dévouant tou t ~ntier à leur éducation , en se respectant soimeme e t en se conclmsant en dehors de l'école d'un e manière irr éproch able: tout le secret d'une bonne disciplin e est là. On le voi t , la disc ipline r epose su r le principe de l'affection et du respect réciproques. Plus les punitions sont r ares pl us elles on t d'effet. 11 vaut toujour s mie ux r écom penser que pu'nir. Cepe ndant il fa ut recourir quelquefois aux moyens disciplinaires . ' Le Règlement in terdit formellement les châtiments corporels (]U i sont ins uft1sants, dont l'emploi avilit le maî tI'e et les élèves et indisposent les parents. ( A sitivre., MoNNAR D, secr étaire.


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276 Echos des conférences valaisannes Mardi 22 avril l902, par un temps très beau , les instituteu1·s du distr ict d'E ntremon t t enaient, à Vollèges, le ur conférence pédagogiq ne annuelle, présidée par leur dévoué et cher in specteur, M. Troillet. Notre modeste réunion fut h on orée de la présence de MM. Lamon, Troillet et Rouiller, inspecteurs scolair es; Huber t, Coq uoz, Luy, professeurs ; Dr Broccard, etc., etc. Les au torité8 de Vollèges ont également bien voulu participer à notre collfèrence. Merci à tous ces Messifrnrs pour l'intérê t qu'ils portent à la nob le cause de l'enseignement. A 10 heures, M. le Président ouvre la séance par la prière d' usage, et, après les sonhaits de bienvenue, il rappelle à notre souvenir notre regretté collègue César Emonnet, de Sembra11cher. L'assemblée se lève en signe de deuil. L'appel nominal constate l'ab~ence motivée de cinq institut e ur-s. Les membres du Comité pour la prochaine période f ur ent confirmés dan s leurs fonctio ns. Terrettaz 1 Jos., inst. à Levron, fu t réélu vice-président et votre ser viteur secretaire. Sept i nstituteurs do nnèrent ensuite lecture des travaux sur le snjet mis à l'étude. Les idées renfermées dans ces compositions, d'ailleurs traitées avec beaucoup de soins, soulevèrent une discussion assez vive, chacun s'étant fait u n devoir de l'alimenter. M. l'Jnspecteur du district de Saint Maurice nous fait comJF·endre bien clairement que la bonne lecture ne consiste pas se ulement à lire couramment, mais à lire avec expression et bonne pro noncia tion. Il recommande po ur cela les ouvrages de Legouvé. M. Lamon partage l'avis des instituteurs : il faudrait changer nos manuels de lecture; cependant ceu x en usage actuellement ont rend u de grands services. Il enco urage sur tout la création de bibliothèques scolaires et paroissiales, afin de fo ur nir aux amate urs de lectures des ouvrages propres à former le cœur et l'esprit. M. Rouiller félicite les instituteurs de la man ière dont ils ont lu. JI nou~ montre, en termes bie n sentis, que la lecture doit étre en même temps un exercice d'ordre et d'obéissance. 11 émet, en outre, l'idée qu'il serait très uti le que le Département étudiât la question de l'amélioration des manuels de lecture. Un in stitut eur a exprimé le vœu que dans t ou tes les conférences on donnât un exercice de leçons pratiq ues sur le sujet mis à l'étude. A propos de bibliothèques, grâce s urtout à la ténacité de M. Gu igoz, insiituLe ur, on a pris la décision suivante : La bibliothèque du district, installée à Sembrancher, sera placée sous la direction du professeur de cette commune, lequel P,St chargé des envois demandés par les inslitu teurs et du contrôle des ouvrages livrés. M. le Président nous donna con naissance d'une let tre adressée par 1\1. Gi r aud, président de la Société valaisanne d'Education, exprimant le regret qu'il éprouve de ne pouvoir assister à notre réun ion. M. Lam on nous fait ensuite connaitre les no tes obtenues l'aut omne dernier par les recrues de notre canton et par celles de notre district en particulier. li nous félicite des bons résu ltats acquis, nous engageant néanmoins à vouer plus de soin à l'enseigneme nt de la lecture, branche pour laquelle la note n'est pas encore ce qu'elle poûrrait et devrait ètre. Je m'arrête là, car l'Angclus ayant sonné depu is quelques instants

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déj à on jqge à propos d'entamer la seconde partie de l'ordre du jour: sous la forme d'un plantureux dîner, qui fut servi_ s~ns alléger la bourse des convives. Enfin, chants et toasts se succed~ren~ avec entrain sous l'habile direction de M. Genoud, .los., nomme maJor de table. A notre. grand regret, vers 3 heures, la plupart des m~mbres honoraires nous qu ittent, et un peu plus tard, v.u la grande distance que bon nombre d'institute1_1rs doivent y~rcour1r P?Ur re_ntr,er che~ eux c'est le signal de la separat1011 generale. Apres avou: ecltange forde poignées de mains, on se qu_itte en empo~tant ùe Volleges et de notre réun ion pédagogique le me11leur souvemr. M. TE:lRETTAZ, instituteur.

Chronique scolaire Confédération. - Recrutement en Valais. - Les opérations du recrutement de la nclasse 1883 commenceront cette année en Valais un peu plus tôt encore que de coutume. Elles se poursuivront d'une façon continue, du 13 septembre au 4 novembre. Voici 1 du reste la date à laquelle ces opérations auront lieu et qu'il importe' de connaitre dès m~i~ten::mt en raison · des dispositions à prendre. par les aut~r1tes C?m,mul!a!es et par les jeunes gens eux-meme conformement a l arrete ~elatif à l'organisation des cours et des examens préparatoires an recrutement : tre Division. à

Gmc arrondissement,

Les 13 et 15 septembre à Martigny; - les 16 et 17 septembre Sion. Ire Division. -

7me arrondissement.

Les 18 et 19 septembre à Sion; - Les 20 ot 2:1 septcmlJre à Sier:r-e; - le 24 septembre à Loèche. ,ZIIme

Division. -

5 ,ne

Le 25 septembre à Fiesch; Stalden et lé 29 à Rarogne.

arrondissement.

le 26 à Brigue; -

le 2î à

Ire Division. - 5me arrondissement. Le 30 septembre à Vouvry; - le 1ei octobre ~ Monthey ; --

le 2 octobre à Saint-Maurice; - le 3 octobre a Bagnes et le 4 à Orsières. La même Commission sanitaire fonctionnera dans tout le canton. Ainsi que nous l'avons dit dans notre N° l_l, M. ~cllerf, pro: fesseur, à Neuchâtel, sera l' expert pédagogique fedéral pom le cant0n clu Valais.


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278 Examens pédagogiques des recrues à Fribourg et en Valais. - Au sujet de_ ces e~am~ns, il est à propos d'annoncer qu'à teneur dune c1rcula1re fedérale adressée aux autorités militaires _de~ cantons, tous les jeunes gens devront présenter à la Comm1ss10n d'examen, outre leur livret de serv i ce bien rempli, une attestation of/i,cielle indiquant l'école fréquentée en dernier lieu, c'est-à-dire pendant. la dern ière année scolaire obligatoire. Cette prescription devra ètre strictement observée cette année déjà, comme à l'avenir. La production de cette pièce né dispensera pas les recrues valai,sunne_s _de fournir en mème temps la déclaration exigée par 1 autorite de leur canton et constatant qu'elles on t suivi Je nombre de leçons prescrites par l'arrêté du Conseil d'Etat à titre de cours préparatoire aux examens. ' Les avis officiels du Département de !'Instruction publique du Va_lais donneront d'aille~rs, _ultérieurem~nt, de plus amples rense1gnement8 sur les operat10ns elles-memes et formalités y relatives. La plupart des avis ci-dessus, notamment la circulaire du Départemen~ militaire fédéral, s'adressent également au personnel en~e1gnant_ et aux ~ecruta~les fri bourgeois. En ce qui concerne I attestat10n scolaire officielle que chaque recrue doit présenter à l'expert pédagogique, ajoutons qu'à défaut du livret scolaire duement rempli, on doit se munir d'une carte éditée par les soins de la Direction militaire fribourgeoise et que ·1es instituteurs pourront se procurer sans frais au dépôt du matériel scolaire. Subventions scolaires. - Dans sa présente session, le Conseil national vient d'adopter le texte d'un nouvel arrê té constit utionnel 27bis, portant que des subventions peuvent être versées aux canton:-; pour les aider à remplir les devoirs qui leur incombent dans le domaine de l'enseignement primaire. Ainsi est près de se terminer ce débat sur une question vitale touchant aux droits imprescriptibles des cantons sur l'école. Valais. - Traitement des instituteurs. - Le Grand Conseil du Valais a adopté, dans sa séance du 26 mai, une loi nouvelle relative à l'augmentation des traitements du personnel enseignant. Nous joignons nos félicitations à toutes celles qui ont été adressées à l'autorité législative valaisanne pous l'acte de justice qu'elle a voté en faveur de nos chers collègues de la vallée du Rhône. Fribourg. - Inspection fédérale de gymnastique . Jeudi, 12 juin, a eu lieu à l'école normale de Hauterive l'inspection de l'enseignement de la gymnastique par M. le major Matthey-Gentil, de Neuchàtel, membre de la Commission technique fédérale de gymnastique. A l'issue de la séance, M. l\fatthey a adressé aux normaliens un discours plein d'àpropos au cours duquel, après avoir r·endu hommage au zèle infatigable de M. le professeur G. Slerroz, il a refut6 une

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objection trop souv_ent rorl?ulée par les agricu~teu:rs c,ontre les exercices gymmques. S1 le campagnard, _a-t-11 dit, na pas besoin pour maintenir sa santé d'autres exercices que les rudes travaux des ch~mps, la gymnastique, en donnant à ses membres plus de souplesse et d'él:lsticité, augmentera son_ endurance au travail, son agilité et, partant, doublera son capital de production. Il a conseillé à ses auditeurs, futurs instituteurs do la jeunesse, de travailler à extirper les prévent~ons qu'on nourrit dans les campagnes à l'endroit de la gymnastique. Nous souscrivons plein.iment à ces paroles d'un homme entendu dans les questions d'exercices corporels. - Promenade scolaire. - Le Collège Saint-Michel de Fribourg a fait, mercredi 11 juin, sa grande promenade annuelle à Salvan et dans l'intéressante contrée avoisinante. Au retour, professeurs et étudiauts ont eu l'occasion de fraterniser avec leurs amis du Collège de Saint-Maurice.

Comme nous l'avons annoncé, l'assembléP, générale des membres de ]a Caisse ~e retrai t_e _du corp_s enseignant primaire et secondaire a eu heu le 9 JUlll, à Fribourg. Nous publierons prochainement un rappo:rt très détaillé, présenté dans cette réunion, au nom du Comité, par M. H. Guillot, secrétaire.

-Caisse de retraite. -

A VIS OFFICIEL L'inspecteur scolaire soussigné serait très reconnaissant envers l'instituteur qui pourrait lui fournir des renseignements sur le compte de Demie1·re, Léonard, fils d'Antonin, recrutable, né en 1883, qui a quitté Saint-Martin, sa commune d'origine, en octobre 190 1, sans donner l'adresse de son nouveau domicile. Dire, en particulier, si possible, si ce jeune homme a subi en autonpie un examen préalable et s'il a suivi cet hiver un cours de perfect ionnement. L'inspecteur du VlJine arrondissement : H.

CURRA'!'.

Les enfants ont plus besoin de modèle que de critique. (JOU BER'l'.)

*** Il vaut mieux raccommoùer un jour que Lle filer un an .

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Supplément au BULLETIN PÉDAGOGIQUE et ÉCOLE PRIMAIRK, numéro du 15 juin 1902

MUSÉE PÉDAGOGIQUE DE FRIBOURG Nouveaux ouvrages reçus à partir du 1cr janvier 1902

Dons DIRECTION DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, FRIBOURG. 5 tableaux, paysages de la Terre-Sainte. La montagne des Béatitudes. La mer Morte, Tibériade, le Sinaï et les monts du Carmel. La deuxième partie de la Collection technologique de M. Zollinger, à Zurich, comprenant : 1 tableau avec cadre, technique du crayon; 1 idem, technique de la plume; technologie du coton; l tableau , coton brut; l id. filature de coton; l id. coton filé et teint ; 4 id. échantillons de tissu de coton écru; l id. t issu de coton blanchi, lisse et croisé; l id. tissu de coton imprimé; 2 id. tissu de coton tissé couleurs; l tableau, foulard de coton blanc, teint, imp rimé ; 2 id. imitation de cuir; 2 id. tissu de coton blanch i, façonné; l id. tissu de coton teint, lisse et croisé; l id. tissu de coton teint, façon né et ,Jacquard ; l id. tissu de coton imprimé. Dr jur. Albert Hubei· . .Tahrbuch des Unterrichtswesens in der Schweiz, 1900 (190.2). - Abbé A. Daucourt. Rist. de la ville de Délémont, 1901. BIBLIOTHÈQ UE F1::0ÉRALE, BERNE. -Dr jur. Albei·t Huber. Jahrb uch deis Unterrichtswesens in der Schweiz, 1900. L1::0N GENOUD, DIR.- Gert1·ud . Zuricher. Kinderlied und Kinderspiel im Kanton Bern. 2 publications de la Société suisse des trad itions populaires, 1902. - Catharine Aihen. Methods of Mind-Training. Concentrated attention and Memory, 1897. - Léon Genoitd. L'enseignement professionnel. Rapport présenté aux départements de l'Instruction publique de la Su isse romande, 1901. - 1'h. 111. de Labnuret. Le Dessin. Exposé de méthodes élémentaires. (Extrait de la Revue suisse de l'enseignement professionnel), 1902. CfTANC!i:LLERIE DE L'UN!VERSJTÉ, FRinOURG. - D1• Heim·ich Baumhauer. Uber den Ursprung und die gegense itigen Beziehungen der Krystallformen. Rektoratsr ede gehalten am 15 nov. 1901. - Dr <Jusl::we Schnür·er, prof. Rapport sur l'année académique 1900 1901. H. KTJMMERLY ET FREY, BERNE . - H . Kummerly. La carte politique murale de l a Suisse. R. p. TRILLE, MISSIONNAIRE AU CONGO. - R. P. Trille . Po ur les missio ns. Catéchisme ill ustré des vérités nécessaires. 12 images, 12 leçons. vVESMAEL-CHARLIER, NAMUR. - C. Nicolet. Recueil de lettres pratiques avec plan et développements à l'usage des écoles et des familles, 1902. - Oscar Ferfve. Notions élémentaires de sciences naturelles, 1902. - Pr. Le/fot. Les petits artisans. Jeux avec chants et accompagnement de piano, à l'usage des Jardins d'enfants; 1901.

Achats H. Vulliéty. La Suisse à travers les âges. Histoire de la civilisation

depuis les temps préhistoriques j usq u'à la fin du xvme siècle. Etrenn es helvétiq ues, 1!)01 et 1902 - Le Chanso nnier fr ibo urgeois, 1002. Freiburgcr Geschicht sblœtter, VIIIe Jahrgang, 1001. - Emi:t Buchmnnn. Sammlung von Beispielen für das malenrle Zeic hn en im Am Rhlu~ù~ n.n den Ansch:tnungsunlcrric ltt, 1002.

. RAPPORT GÉNÉRAL SUR

QUESTION

LA

MISE PAR

A

L ' ÉTUDE

LE

Comité de la Société fribonrgeoise d'éducation POUR LA RÉUNION ANNUELLE DE 1902

L'action de l'instituteu!' en dehors de l'école et ses relations avec les parents des élèves au point de vue éducatif.

Pour se rendre compte de l' importance et de la n écessitô de l'action de l'in stituteur au point de vue éducatif, en dehors de l'école, il est nécessair e de considérer la part que l'école moderne réserve à l'éducation. A n otre époque, l'école a une tendan ce bien marquée à devenir utilitaire, à délaisser de plus en plus l'idéal. Cet Atat de choses découle des conditions sociales dans lesquelles se meuvent les Etats. Ces dern ie rs, comme les individus, sont à la recherclte des moyens qui leur permettent de soutenir efficacement la concurrence redoutable que le ur font leurs voisins; or, le principal, l'indispensable moyen est la possession des connaissances techn iques propres à chaque profession. Renoncer à l'acquisition de ces connaissances ou ne les posséder qu'imparfaitement, ce serait sousc rire à sa déchéance, à son anéantissement. De là, la nécessité pour !"école primaire de procurer aux enfants du peuple les notions dont ils auront si grand besoin plus tard. Un programme surchargé, tra nsformant plus ou moins l'école


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primaire en école préparatoire à toutes les carrières, voire jusqu'à celle des armes, a été l'abouti ssement inévitable de l'école primaire moderne. Et le maitre, qui a l'obligation de parcourir le vaste cycle des connaissances exigées, n'a que juste le temps indispensable · pour disséquer les matières de son manuel et les déposer dans l'intelligence de ses élèves aussi méthodiquement que possible, à la façon des différents objets d'un musée. L'éducation , avec cette organisation, est forcément reléguée au second plan. Le Comité de la Société fribourgeoise d'éducation a bien mérité des familles en soumettant cette question à nos délibérations. Puisse ce rap port faciliter l'action éducatrice des maitres en dehors de l'école ·par le moyen de leurs relations avec les parents des élèves . Mais avant d'aborder la question proprement dite, il no us reste à nous acquitter du devoir de la reconnaissance en vers nos collaborateurs, MM. les Rapporteurs des districts. Tous ont travaillé avec conscience et dévouement, témoignant par là combien la cause de l'éducation leur est cl1ère, et, détail à noter, tous se trouvent avoir adopté à peu près le même plan et formulé les mêmes conclusions . Toutefois, le travail de M. Monney, rapporteur pour la Gruyère, nous a paru le plus complet; aussi n'avons-nous pas cru pouvoir mieux faire que de le suivre pas à pas, soit pour le fond, soit pour la forme. Nous nous en sommes écarté ici ou là par de légères suppressions et de rares adjonctions. A lui revient donc le principal mérite de ce rapport. Maintenant que nous nous sommes formé une conviction de l'importance de la question, et le devoir de la reconnaissance accompli, nous allons suivre l'instituteur, en dehors de sa classe, dans ses rappor ts avec l'autorité et la population a u milieu de laquelle il vit ; nous le suivrons aussi à l'église et dans son in térieur; nous examinerons ses relations avec les parents des élèves; enfin, nous toucherons à quelques plaies dont souffre notre époque et qui appellent spécialement l'attention des éducateurs. L'instituteur et les autorités.

La communauté de but, de moyens et de vues doit établi r des rapports suivis entre l'instituteur et ses supérieurs. flans ce commerce, le maitre aura à l'égard de l'autorité des manières honnê tes, franches, ou vertes, sans se laisser soupçonner de bassesse et de servilité. Par -dessus tout, il devra témoigner considération et respect à l'autorité religieuse. L'harmonie règnera entre le maître et ses supérieurs. Cette belle harmonie, cette entente lui vaudront l'estime de ceux qui le dirigent et le protègent et contribueront au succès de sa mission . Et l'on

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verra qu'il est l'homme de Dieu comme aussi l'homme du peuple Il entretiendra avec M. le Curé de la paroisse des rapports empreints de confiance et de respect. Il sera son bras droit, et, dans les moments pénibles, le prêtre sera son conseiller, son <raide et son meilleur ami. "' Le maître d'école fera à son curé quelques courtes visites. Il se mettra proprement, sans affectation; il au~a un air a~:abl~, modeste et satisfait. Dans beaucoup de paro1sses ou I mst1tute ur vit avec des gens simples et dépourvus d'éducation, la société d'un homme vertueux et instruit est un trésor. Le syndic est, après le cur é, l'homme l_e plus en ~ue da~s une commune. L'instituteur aura avec lu i des relat10ns frequentes. Il le respectera et ne lui refusera pas un concour:s dévo ué et franc. Peut-être, sPra-t-il un jour appel é à remplir les fonctions de secrétaire communal. Il montrrwa ici de l'exactiwde, mettra ses affaires à jou r et se formera aux qu~tions communales par une application soutenue. Il se gardera bien de faire l'important et de prétendre qu'il en peut remontrer à tou_s les membres du conseil communal. Qu'il soit donc prudent, qu'il se montre affable et respectueux, et on saura l'estimer et le respecter. Si parfois, de nos jours, on déteste _l'instituteur, à qui la taute ? Cet air guindé, cette pose de demi-savant, qui semblent dire à tous: c'est moi ; ces manières affec tées qui ne conviennent nullement au fils de la campagne : tout cela ne semble-t-il pas fait pour indisposer contre l'ins ti tuteur et les autorités et les parent5? Si, par malheur, le maitre se brouille avec un représen!ant de l'autorit6 paroissiale ou communale, il t:era ses observ_at10ns - s'il est dans ses droits - avec politesse, tranch1se et confiance. Critiquer les actes des supérieurs serait un manque de t3:ct répréhensible ; voulo ir donner des . ordres o~ des conseils partout : voilà, certes, une chose de bien mauvais ton . « 11 faut prendre en pitié, dit M. Barr~u, ceux q~i! parce qu'i \s sont sacristains ou secrétaires, pretenden t diriger le cure et le syndic fit mènent, disent-ils, la paroisse et la comm ~ne. » . L'instituteur fait-il sérieusement sa classe? S0s éleves sont-ils b10n formés ? L'éducation est-elle en honneur ? Dès lors, ses rapports avec la commission sco laire et M. l'inspect~ur_ seront faciles : il lui suffira de se con former aux prescriptions clu règlement général. . . Que la meilleure entente règne donc entre l'mst1t~teur et ses supérieurs. Que la politesse, la pr udence, la franclnse et la confiance soient la règle de ces relations. Sachons supporter les charges et les embarras; ue le~ augmentons pas par la légèreté, la précipitation et l'impatience. D'ailleurs un homme vraiment digne de ce nom se montre homme et cllrétien par tout sans doute, mais surtout dans les difflcultAs et les ennuis.


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L'instituteur et la population. Appelé à remplir ses fonctions dans une commune,_ 1:instituteur fait partie de la popul~tion de sa nouv~lle locahte. li a avec les habitants des relat10ns plus ou moms nombreuses. Peu à peu, il s'y choisira des amis, il devra se vouer à _des œ uvres utiles et s'efforcer d'être toujours pour ceux qui le consulterout un conseiller prudent et discret. Ses débuts dans une nouvelle localité sont toujours un peu difficiles. Surveillons-nous, étudions le peuple dont nous faisons partie. M. le curé sera dans cett_e circonstance un directe_ur éclairé: allons lui demander conseil. Nous serons alors avertis; nous connaitrons le chemin à suivre et les écueils à éviter. Soyons polis et affab les avec tous ; respectons les vieillards, les pauvres, les orpheliIJ.s ; ne soyons pas avares de courtes conversations, de saluts et d'amabilités. Evitons cependant les familiarités qui engendrent le mépris et le~ gross_iè_retés de langage qui nous a baissent a ux yeux du public. Choisissons de bonnes compagnies, tenons-nous étrangers aux _q uerelles, aux luttes politiques. Ne recherchons pas la-popularité ; ne soyons pas grands parleurs ; occupons-nous de ce qui nous regarde, car on ne se repentira jamais de s'être tu , mais on regrettera souvent d'avoir rompu le silence. Donc, arrière les commérages, car « n'oublion:s pas, dit M. 1'~1:>bé ~ollard , que tous_ les actes, que les moindres paroles de l m stituteur sont curieusement observés et quelquefois malignement interprétés, altérés, défigurés ». . .. Un instituteur digne de ce nom saura éviter les critiques en ne fréquentant que rarement les foires et les m archés,. en ne prenant part à aucune soirée ou veillée dangereus_EI qui sont , hélas! le grand écueil de notre jeunesse fribourgeoise. Il sera, avec la grâce de Dieu et de la bonne volonté, le modèle de la population : tous, enfants, jeunes gens, hommes d'âge mùr et même vieillards, devront oser l'imiter. Il sera l'homme que Dieu a choisi pour être, après le pasteur de la paroisse, le pére, le maître, le modèle du public, l'homme que l'on aime à entendre , à rencontrer, que les enfants respectent, que loo hommes recherchent. Cependant, qu'il se me tte en garde contre l'amour-propre, cet ardent et mauvais conseiller. L'orgueil peut faire tomber tout le monde, et un orgueilleux ne sait ni commander ni_ obéir. « Qu'un ami véritable est une douce chose! » a dit La Fontaine. Mais, pour cela, il faut que l'amitié soit fondée sur l'es time et la vertu. Dans une commune où tout le monde doit être égal à nos yeux nous devons être l'ami de tous ; mais sommes-uous obligés d'être intimes avec tous î « Non, dit encore M. l'abbé Collard, soyons amis avec tous, familiers avec très peu fie gens et intimes avec moins encore. »

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Au début de ses fonc tions dans une localité, le maitre sera appelé à rendre visite à plusieur,s f~milles. Beaucoup de. personnes et même des jeunes gens 1 attireront dans leur maison, surto ut s'il est célibataire. Faudra-t-il refuser 1 Non, se ser·ait tes froisser ; mais étudions les caractèr~s qui nous recherchent ainsi et soyons prudents avant de nous hvrer aux épanchements de l'amitié. Choisissons des amis d'une réputation intacte ; ne frrq uentons point les maisons où se trouvent une ou des personnes d'un renom équivoque. Soyons discrets et silencieux pour to~t ce qui conc~rne l'é~ole, les parents et le_s enfants_.. î L'instituteur honnete et econome ne sera pomt un p1her d'auberge. Qu'on le voie rarement dans ces lieux public.s où t an t d'hommes perdent leur honneur, leur raison, où tant de pères vont dissiper leur fortune, leur argent et chercher la misère et la désolation des familles ! Ses amis l'y entraineront souvent ; qu'il soit ferme et délicat , car savoir unir la fermeté à la délicatesse est une pruden te chose. Cer tes, il_ ne faut p_as refuse~ tout jeu o_u ~~rnt divertissement : ce serait m al agir. Du misanthrope a l importun, il y a une marge suffisante où peut se mouvoir l'homme qui sait observer les convenances. Sachons seulem,e~t nou~ retirer à temps, et l'on ne ta r dera pas _à nou~ apprec1er ~t a Jouer notre conduite. On respecte touJours l homme qui se respecte. Nous avons dit plus hau t que l'instituteur doit se vouer à des œ uvres utiles. Aimé et estimé de tous, la tâche sera facile. S'il est musicien, sa place sera toute marquée à la tête d'un e société de chant. Que de bien il peut faire ! Les jeunes gens le suivront seront heureux de se voir diriger par lui. Il les amènera' à l'église, saura les r écrl-er honnê tement et les retiendra au village natal. Il leur inspirera le goùt du beau, du bien et de tout ce qui est , en même temps, simple grand et sublime. Le jeune homme abandonnera les jouissances malsaines. les amusements dangereux pour êtr e membre de la société de chant. Il verr a que l'on peut bien se ré~réer décemment. Ce serait le lieu de parler ici de l'établissement des bibliothèques scolaires. Mais l'in stitute ur ne m urait ri en entreprendre de ce côté sans prendre l'avis de ses supérieurs et surtout san s recourir aux directions de celui qui a charge d'àmes dans la paroisse. D'aill eurs, l'habitude de la lecture est une arme à deux tranchants : qu el est le maitre qui oserait certifier que les lecteurs n'en a buseront pas? To u te fois cette qu es tion reste ouverte, et bien qu'elle ait d(,jà é té p~sée, nous ne sachions pas qu'elle ait été résolue définitivement. Le maître d'école peut-il encore se rendre utile? Certes, oui, s'i l est lui-même un homme de bien. Avec le consentement de M. le curé et des au torités commu nales, il pourra donner aux habitants quelques confére-nces intéressantes sur l'agriculture,


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l'arboricullul'e. l'ajJicullure et l'hygièue. Il devra, saus doute, s'y préparer sérieusement. Les rapports fédéraux sur le recrutement lui seront un puissant argument dans le développement d'une question d'hygiène. Que de préjugés il peut faire disparaître, que de mauvaises habitudes il a l'occasion de combattre! Nous verrons a lors diminuer le nombre des étiolés, des infirmes et des malades. Un éducateur sage et habile inspirera à la jeunesse l'amour de l'ordre et de l'économie. Il établira à cet Pftet une caisse d'épargne scolaire. Ses élève~, munis d'un carnet où ils inscriront leurs versements, lui apporteront l'argent qu'ils recevront d'une commission faite ou d'un service rendu, ou encore leurs étrennes du nouvel-an. Les jeunes gens viendront déposer, a u fur et à mesure qu'ils les auront réalisées, leurs petites épargnes. Nous verrons alors fleurir la prospérité, l'aisance et le bien-être qui sont le gage assuré d'un heureux avenir. Hélas! malgré tout le bien qu'un instituteur peut faire dans une commune, il sera souvent critiqué et bafoué. Que dans sa modestie sincère il se souvienne que le chemin parsemé de · roses n'est pas celui du Ciel, et qu' « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Qu'il soit prudent et courageux et qu'il se rappelle ces paroles de l'l1nitation : « Que vous importe les discours et les pènsées des hommes? Ce ne sont pas eux qui vous jugeront. S'ils vous accusent à tort, Celui qui voit le fond des consciences vous a déjà justifiés. S'ils vous reprochent des fautes réelles, n'ête~vous pas heureux d'être avertis, heureux de souffrir une hum 1.liation salutaire? »

L'instituteur à l'église. L'instituteur sera un chrétien ferme dans sa foi et édi6auL dans ses mœurs . Il pratiquera ses devoirs religieux sans faiblesse comme sans ostentation; il fera fi des « qu'en dira-t-on ». li ira à la messe aussi souvent que le lui permettront ses nombreuses occupations. Il donnera partout l'exemple d'une piété solide, éclairée et sincère. Sa mise et sa tenue seront toujours convenables. Il arrivera à l'heure aux offices et se donnera comme un m ,dèle d'exactitude à toute la paroisse. Le maitre est, par ordre du Règlement général, chargé de la sur\'eill ance des enfants à l'église. Il veillera à leur tranquillité dans le lieu 8aint. punira toute faute d'irrt>vérence, notera les absences et s'enquerra de leur motif. Qu'il s'assure que les éléves sont venus à l'église avec un livre de piété ou, les plus jeunes, avec un chapelet. L'instituteur peut être appelé à remplir les fonctiuns de sacristain, d'organiste ou de maitre chantre. Il doit, dans c,~s cth·crses fonctions, se montrer dévoué et s'effacer pour fai re

valoir ses services. Il sera d'une prudence excessive au lutl'in, car les chantres ont un amour-propre très délicat, et les froisser serait amener des discordes dont le contre-coup pourrait agiter une paroisse. Sa piété et son dévouement ne seront jamais inspirés par l'liypocri s:c. Qu'il soit sincère et ferme dans ses convictions et qu'il se tienne au-dessus def: critiques qu'entretiennent l'ignorance et le libertinage. « Il ne craindra pas, dit M. l'abbé Collard, de recevoir quelques-unes de ces qualifications prétendues injurieuses qui ne prouvent qu'une chose, c'est que celui qui les donne est un homme sans morale et sans foi, ou, tou t au moins, un sot. » « Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire. »

L'instituteur dans son intérieur. Que dire de l'instituteur dans son intérieur'? De prime abord. on considère la question comme bien secondaire. Détromponsnous. Tel il sera. cllez lui, tel il sera ailleurs. Sa vie domestique sera donc un exemple pour tous, son intérieur un modèle. Celui qui a le bonheur de posséder chez lui des parents peut s'en féliciter. Dans son intérieur, on verra régner l'ordre et la propreté : une main habile et amie pourvoit à tout. Mais l'insti tuteur célibataire est obligé d'entretenir I ui-même son modeste logis et de chercher une pen~ion. Que sa chambre respire la propreté et l'aisance! Jamais il ne se servira des élèves de l'école - comme le font c·ertains maitres négligents - pour la balayer et la mettre en ordre. C-3 serait une imprudence qui ne manquerait pas de lui attirer des désagréments. Se mettre en pension : voilà, certes, une affaire bien délicate. Clloisissons une maison où l'on se trouve bien, mais simplement nourri. La difficulté de trouver une bonne pension, le temps perdu avec des amis dans des lieux de jeux amèneront l'instituteur à se choisir de bonne heure une compagne. Ici, qu'il soit prudent, qu'il réflécllisse mùrement et qu'il ne se laisse pas aller à un goüt passager ; qu'il tienne compte de l'harmonie et de la conrnnance des car:ictères. Il faut savoir se donner une épouse ornée des meilleures qualités et qui comprenne la position d' un instituteur. Elle devra être bonne ménagère, propre, simple, avoir le mépris rles vaines parures, et, avant tout, être vertueuse, sinon poinl de bonheur familial. Les enfants du maitre d'école seront les mieux élevés de la localité. Enlln, dans son ménage, on trouvera les mœurs llonnètes, les manières polies et la propreté sans luxe. L'instituteur aimera alors son petit intérieur, il restera chez lui , il y trouvera ses délassements. Ne restons jamais oisifs, sachons tirer parti de tous nos moments de loisir : la vie est si courte. La lecture. mais une


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lecture saine et honnête, sera pour l ui une source de jouissances pures: le cœur et l'esprit en profiteront. Suivant ses goùts et ses aptitudes, il pourra 5'adonner au dessin, à la sculpture, à la peinture, à la musique. Mais il ne devra cependant pas s'en faire une passion au préjudice de sa classe. Pendant les vacances, qui em pêclle l'instituteur de se vouer à l'horticulture ou à l'arboriculture 1 Certes, voilà une occupation aussi saine que productive 7 Il ira souvent aussi rendre visite à ses collègues. Pourquoi les jours de congé ne seraient-ils pas consacrés à ces entrevues avec tel ou tel collègue, son voisin 7 On s'amuse un brin, on parle de son école, on se donne des directions, on s'encourage mutuellement. Jeunes maîtres, ai-je un conseil à vous donner? Allez voir vos collègues expérimentés. Ils sauront vous guider, vous encourager. Ouvrez-leur votre cœur et vous reviendrez plus forts, plus habiles et plu s aptes. Notre propre intérêt nous impose de prélever sur nos heures de loisirs que lques instants pour l'étude. Revoir nos méthodes, approfond ir les matières étudiées rapidement a l'école normale: voilà ce qui nous empêchera de tomber dans la routine, la négligence et l'engourdissement. Conservons en nous le feu sacré de l'étude que les sollicitations du dehors tendent sans cesse à l touft'er, afin d'empêcher nos intelligences de se figer. Instituteurs, pour charmer vos loisirs, restez dans votre Petit séjour, commode et sain, Où des arts et du luxe en vain On chercherait quelque merveille; Humble asile où j'ai sous la main Mon La Fontaine et mon Corneille, Oü je vis, m'endors et m'éveille. Sans aucun remords de la veille! (Ducrn.)

L'instituteur et les parents. Des relations entre le maitre d'école et les parents de ses é lèves sont utiles et nécessaires. Si elles sont respectueuses et cordiales, les parents y puiseront l'estime de l'éducation; ils en comprendront mieux les moyens et ils seconderont l'instituteur avec plus de zèle, de suite et d'intelligence. Ces communications contribueront beaucoup au succès de la classe, à son progrès moral et religieux. Le maitre y puisera des renseignements sur le caractère, la conduite et le travail de ses élèves. Il pourra mieux les corriger de leurs défauts naissants et faire plus facilement tomber l'appui tacite que certains parents prêtent aux mauvais penchants de leurs enfants. Mais pour arriver au but poursuivi, l'instituteur gagnera d'abord l'aŒection et l'estime des familles en faisant bien sa classe, en évitant scrupuleusement la partialité, en ne donnant rien à l'emportement, à la précipitation. II ne faudrait pas

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non plus ètre trop faible et trop sen~iblo : les parents en abuseraient. Qu'aucun cadeau, aucun present, aucune promesse ne nous fasse dévier de nos devoirs! Si les parents jugent à propos de témoigner leur reconnaiss_all;ce au maitr~, que ce soit sa_ns motif intéressé 1 car alors celui-ci se trouverait dans la nécess1 té de refuser leur don. Cependant, si le cadeau est uniquement u:u gage de gratitude, l'instituteur doit accepter; un refus pourrait blesser les susceptibi lités. Que l'instituteur ne soit pas dissimulé, artificieux, ne laissant jamais connaitre sa pensée. On se défierait de lui et ses paroles ne seraient point écoutées. . . . , . Nous avons vu que des relat10ns étaient utiles et necessaires entre le maitre et les parents, que ces relations, pour etre fructueuse_s, devaient être basées sur l'ailection, l'estime, la prudence, l'impartialité et la franchise. _ _ . Reste maintenant à nous occuper des prmc1paux moyens de communication entre les pères et mères et l'instituteur. Il en est de prévus au Règlement général; nou~ n'e!l parleron_s:pas : ils sont oblio-atoire~. Il en est d'autres qu,, suivant les circonstances sont très efficaces : nous voulons dire les visites, les renco~tres dans la rue ou en société, les livrets ou carnets et les bulletins trime~triels. Les visites aux parents seront courtes et peu fréquentes; elles se feront dans l'intérêt des élèves. Elles auront pour but de mettre en harmonie la vie domestique avec celle de l'école. Dans ces visites l'instituteur pourra se rendre compte de la vie do famille, du 'caractère et des usages de ceux qui lui confient leurs enfants. Il saura mieux choisir les moyens de correction à appliquer à tel ou tel écolier. Il pourra combattre des mauvaises habitudes cachées à l'école et faire part aux parents de celles qu'il a remarquées dans le travail ot les jeux de l'élève. Alors les punitions porteront tout le fruit désirable. Ce sera le moment de dire: « L'union fait la force. :i,, Un maitre prévoyant ne punira jamais un élève sévèr1:me1!t sans avoir pr6alablement averti los varents et leur avoir fait connaitre la faute de leur enfant. Quelles précautions à prendre dans le blàme ! L'instituteur do it avant tout dire la vérité et recourir aux ménagements. Il usera aussi d'une prudente réserve dans ses éloges. L'amour paternel est si souvent aveuglé; des lOL!anges ex~gérées 1:ei:inammera.ient sürement et ue manqueraient pas d enorgue1ll1r l'enfant lui-même. Dans ses visites le maitre surveillera sa tenue et son langage. Que jamais une p~role déplacée, une médisance ou une calomnie ne sortent de sa banche! On le jugera d'après ses paroles ot ses gestes. Qu'il entretienne les parents de la ':'ocation de leu:s enfants Il pourra peut-être, si les parents lm de1~1an,dent ~v1~, s'occuper d'un apprentissage, donner des co~se1ls_ ~ 1~n em1grant, à un jeune homme partunt pour le service m11Jta1re.


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_Il 1i'..1u1·a tlaus ses visites aucune préférence; le pauvre et le riche seront l'objet cles mêmes attentions . Quelquefois, les parents rendront des visites à l'instituteur Q_u'ils soient toujours bien accueillis dans son modeste inté: rrnur ! 11 n'est pas de jour où le maitre ne rencontre dans la rue ou en s?ci6t6 l'un ou l'autre des parents de ses élèves. Un salut cordial, un bon mot, un petit entretien ne seront' pas déplacés et perdus. Souvent on nous demandera des nouvelles des enfants : une conversation de quelques instants contentera parents et maitre. L'instituteur peut encore se 'mettre en relations avec les par_ents p_ar corr~spondance. Un b_illet très simple et très court, ~ais touJours red1gé scion les regles du savoir-vivre et de la b1~nséance, suffira pour prévenir les parents des fautes commises par leurs enfants. Il peut les inviter a surveiller le choix de l~urs compagnies ou leurs sorties nocturnes. Il est inutile de dire que le maitre lui-même fera quelques promenades afin de s'assurer si tous ses élèves rentrent au logis à la nuit tombante. Un autre système consiste à munir l'élève d'un carnet dans leq~el le maitre ~ranscrit ?emaine par semaine ou mois par ~ois ~es _obser vations rel_at~ves au progrès, à la conduite et à l apphcat1on. La transm1ss10n aux· parents des carnets des élèves vicieux pourrait être plus fréquente en vue d'obtenir· un prochain amendement. Nous pensons que ce système est excellent, et, s'il doit occasionner un surcroit de travail au maitre, celui-ci sera grandement dédommagé par les avantnges qui en résulteraient. ~ienn~n t, enfin, les bulletin~ trimestriels. Ils permettent au maitre d appuyer ses observat10ns par des notes. Ils convainquent les parents et produisent toujours bon effet. Ces bulletins pourraient se fusionner avec les carnets hebdomadaires ou mensuels; ce serait ain si simplifier la tàche du maître. Action èducatrice de l'instituteur au point de vue des maux dont notre canton souffre spécialement. ~'intempérance et l'orgueil sont les principales sources de ruine dans notre canton. C'est un devoir de conscience autuut que de patriotisme de prévenir la jeunesse contre ces deux causes de décadence. En ce qui concerne l'intempérance, nous devrions résolument llous faire les soutiens des hommes dévoués qui consacrent gônértiusement leur temps et leurs forces a ramener nos conci t?yens daI?s de sages limites. Mais nos paroles n'auront de poid s que s1 nous sommes nous-mêmes t empérants. Pour le bon exemple, nous devrions donc souscrire, à un degré quelconque, un engagement dans l'association, travùiller à la diffusion du journal La Ligue de la Croix et remettre sous les yeox

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de la Jeunesse des écules les pages élol.._[uentes de Mgr Tllierriu contre l'alcoolisme, car combien parmi nous s'en souviennent encore 1 L'orgueil est un autre gouffre où s'engloutissent bien des fortunes : orgueil dans les constructions, dans les meublBs, dans les vêtements; orgueil consistant à vouloir surpru;ser ses voisins en tout et pour tout. Tendance a se créer un bien-ètre au-dessus de sa condition, a ne se refuser aucune réjouissance, si dispendieuse fùt-elle eu égard a notre budget. La conséquence inévitable, immédiate est l'endettement du domaine, une v ie pleine de soucis et, enfin, la vente forcée, la vente juridique! On s·en va alors à la ville ou à l'étranger grossir les rangs du prolétariat. Plusieurs pères de famille détournent eux-mêmes leurs fils de la carrière de l'agriculture afin de leur épargner, disent-ils, les déboires et les déceptions dont leur vie a cité parsemée. Ils ne veulent pas comprendre, ces pères aveugles, que la plupart du temps, ils ont été les artisans de leurs déconvenues par des spéculations hasardées, des cautionnements abusifs, par défaut d'ordre et d'énergie, par la boisson, le jeu, la perte du temps et l'orgueil. . C'est ainsi que nos terres passent peu à peu à des mains étrangères . Très souvent cos nouveaux venus amassent aisance et fortune où nous,. Fribourgeois, nous avons trouvé la ruine. Engageons nos concitoyens à garder précieusement le sol natal, car l'appauvrissement est toujours suivi d'une foule de misères morales: gardons nos terres et conservons notre nationalité : Fribourg aux Fribourgeois ! tel doit être notre gardeà-vous. Tout le monde ne peut pas être propriétaire, et souvent aussi la propriété est trop exiguë pour occuper tous les bras de la famille. A ceux là, il faut so nger a procure une profession, un métier. Des citoyens éclairés y travaillent sans relàclle et avec beaucoup de succès dans notre canton par le relèvement des arts et dos métiers, par l'introductiou d'industries nouvelles, par l'établissement de cour s professionnels et d'agriculture: à nous de seconder tant d'efforts dignes d'encouragement par tous les moyens à notre disposition. Facilitons, par exemple, l'accès des cours agricoles par des sollicitations de 8ecours pécunières aux communes aisées et a ux familles favo risées des dons de la fortune en faveur de fils de fam illes pauvre8, en vue d'en faire des domestiques do campagne capables et estimés: notrè agriculture en a le plus pressant besoin. Je m'arl'ête ici, espérant avoir réalisé, en grande partie du moins, la pensée qui a dirigé le Comité de notre Société dans le choix de cet important sujet. Nous avons montré ce qu'un maitre habile et dévoué peut faire en dehors de sa classe et combien, gràce a son exemple et à ses œuvros, l'éducation publique est améliorée. Un bon instituteur Youdra par la


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prière; la patieuce et l'esprit de sacrifice, devenit· l'instrument de la Providence pour le bonheur des enfants, de la jeunesse, des familles et de la société.

Conclusions : En dehors de l'école, le maître entretiendra des relations avec les autorités et la population; il sera un modèle à l'église et un exemple dans son intérieur; pour mieux réussir dans sa mission d'éducateur, il se mettra souvent en rapport avec les parents de ses élèves. Il emploiera aussi son influence pour combattre les maux dont souffre plus particulièrement le canton de Fribourg. 1. Autorités. a) Le maitre sera l'appui du curé; il le respecteta, lui

rendra visite de temps en temps et recevra ses conseils; b) Il aura des relations nombreuses avec le syndic et lui

prêtera un concours loyal et dévoué; c) Appelé aux fonctions ~e secrétaire communal, il sera ,t) e)

-

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exact et sérieux et se gardera de faire l'important; Il ne critiquera jamais les actes de l'autorité, et dans les ennuis et les difficultés il se montrera honnête et franc ; Dans se.s rapports avec la commission scolaire et l'inspecteur, il aura à cœur d'observer strictement le Règlement général.

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-

3. Eglise.

a) L'instituteur surveillera activement les enfants à l'église. S'il est appelé aux fonctions de sacristain, d'organiste ou de maitre-chantre, il évitera de se montrer préten tieux; b) Il sera un chrétien ferme dans sa foi et édifiant dans ses mœurs; il pratiquera ses devoirs religieux sans faiblesse comme sans ostentation. 4. intérieur.

a) Dans sa vie domestique et son intérieur, l'instituteur doit être un exemple et un modèle ; b) S'il est célibataire, il se choisira une bonne pension et il ne confiera jamais l'entretien de sa chambre aux élèves de sa classe ; c) Il saui::a. se don~er ~ne épouse vertueuse qui comprenne la pos1t10n de 1 rnstituteur; ses enfants seront bien élevés et, dans son ménage, on trouvera les manières polies et honnêtes; d) I! char~ez:a ses loisirs par la lecture, le dessin, la musique, 1 ap1cultur€ , l'arboriculture et surtout par l'étude de la pédagogie; · e) Il rendra aussi quelques visites à ses collègues.

5. Parents. a) Des relations entre les parents et les maîtres sont néces-

2. Population. a) L'instituteur doit avoir avec les habitants de la localit6 des r elations nombreuses et se vouer à des œuvres utiles; /1) Il étudiera les mœurs du peuple avec lequel il vit et le

c) et)

e)

g)

respectera; il se tiendra 6tranger aux querelles politiques, évitera les commérages et sera affable et poli avec tous; Il fréquentera rarement les établissements publics, les foires et les marchés ; _Il se choi:,ira des amis d'une réputation intacte, ne i'ré queutera point de famille d'un renom équivoque et sera discret pour tout ce qui regarde l'école, les enfants et les parents; S'il est musicien, il se mettra à la tête d'une société de chant; li inspirera à la jeunesse le goût de la lecture, l'amour de l'ordre et de l'économie en établissant, avec l'approbation du pasteur de la paroisse, une bibliothèque et une caisse d'épargne scolaire; Il pourra donner aux habitants quelques conférences sur l'agriculture, l'horticulture, l'arboriculture, l'apiculture et l'hygiène.

b) c)

d)

e)

f)

g)

saires et utiles. Elles contribuent à améliorer l'éducation à faire progresser la classe, spécialement au point d~ vue moral P.t religieux; La_ prudence, l'affection, l'estime, l'impartialilé et la franclllSe seront à la base de ces relations; Aucun cadeau, aucune promesse ne fera dévier l'instituteur de ses devoirs. 'Il visitera le pauvre aussi bien que le riche; Les visites aux parents, dans le but d'harmoniser la vie domestique et celle de l'école, :seront courtes. Le maitre surveillera sa tenue et son langage ; il sera réservé dans les éloges, dira la vérité. et usera de ménagements dans lelblâme; · Un maitre prudent ne punira jamais sévèrement un élève sans avoir préalablement averti les parents. Un billet court et simple suffira pour les prévenir; Les rencontres dans les rues ou en société seront aussi une occasion d"entretenir les parents de l'éducation et du travail de leurs enfants ; Le maître surveillera les sorties nocturnes et les signalera aux parents négligents ;


i4 -

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h) Les élèves paresseux, indisciplinés et vicieux seront stimulés par l'envoi aux parents d'un carnet dans lequel le maître consignera ses observations; i) Les bulletins trimestriels permettront aux maîtres d'appuyer leurs observations par des notes; . . . j) On pourrait facilement fusionner les bulletms trimestriels avec les carnets des élèves.

6. Divers. a) Le maître mettra en garde la jeunesse contre l'intem-

pérance, l'orgueil, le Jeu , la dissipation, les cautionnements et l'abandon des terres qui en est le résultat; b) Il fera ressortir, dans ses entretiens, le danger de l'accaparement du sol par des étrangers ; , c) li favorisera La Ligue de la Croix, le .relevement des arts et des métiers et les multiples institutions qui se proposent de procurer un gagne-pain honorable aux fils des familles pauvres. Vuarm arens, le 9 mai 1902. A.

T!-IORIMRERT,

instit.

Liste <le~ rapporteurs de districts et des maîtres qui ont traité la question mise à l'étude. ter ARRONDISSE!11ENT (nROYE)

Rn,pporteur: M. Thier1·in, instil., à Montel. Ont en voyé des travaux: MM.

Bise, inst. à Seiry. Bondallaz, à Estavayer. Brasey, à Montbrelloz. Broye, à Granges-de-Vesin. Chablais, à Léchelles. Crausaz, à Portalban . Dessarzin, à Surpierre. Dessibourg, à Font. Goumaz, à Fétigny. Grognuz, aux Friques. Loup, F., à Franez. Loup, L., à Montborget. Loup, A., à Vuissens. Magne, à Mannens. Perrin, à Prévonùav:wx.

MM.

Plancherel, à Russy: Roulin, à Gletterens. Ramuz, à Saint-A ubin. Renevey. à Ménières. Vez, à Vesin. Vez, à Montagny Ville. Varlet, à Villeneuve. Mmes Déaclard, à Domdidi er. Luisier, A.-C., à Domd\ù\er. Luisier, Virg., à Domd1<lier. Mlles Collaud, à Montet. Duc, à E~tavayer. Oberson, à Est:wayer. Perriard, à Estavayer. Torcl1e, à Estavayer.

4me

ARRONDISSEMENT. -

SECTION A. VILL E DE FRIBOURG

Rapporteur: M. Renevey, instil. Ont envoyé des travaux: MM. Berset. 1 Mlles Gremauù. Bise Koller. Bondallaz . Auderset. Loffing. Gendre. Muller. Moser. Mivelaz. Villard. Mlles Bourqui, B. Overney. Schad. Bourqui, E. Zosso. Comte. Daguet. Karte. Erath. ;Jme ARRONDISSEMENT. -

SF,CTION n. ÉCOLES RURALES .

RapporLeur : M. Barbey, maitre û l 'école régiùnale de C,,urlion. Ont envoyé ùes travaux: Mlles Buillard, à Belfaux. Hutty, à Corminbœuf. Dunanù, à Vi llarcpos. Kern, à Grolley. Magne, à C:ressier. Magnin, à l3elfaux. Mauroux, à Avry-sur-Matran. Mœuwly, à Rossens. Michel, à ½énauva. Savoy, à Autigny. vVarpelin, à Praroman. Mmes Codaghengo, à Prez-vers-Noréaz. Couturier, à Estavayer-le-Gibl. Ducotterd, à Marly. Favre, à Treyvaux. PI'yffer, à Bonnefontaine. Prommaz, à Estav.-le-Gibloux. Rick.enbach, à Epenùes. Sciboz, à \Vallenried. Seydo ux, à Neyruz. Wicht, à Noréaz Viner , à Vuisternens-en-Ogoz. Vuillemez, à Marly. Vulpillier, à Farvagny. MM. Angéloz, à Courtepin. Auderset, à Courtion.

MM. Bochuù, à Marly. Bossy, à Avry sur Matran. Brunisholz, à Rueyres-St-Lauren L Buillarù, à Givisiez. Crausaz, à Noréaz. Descloux, à Rossens. Eggerswyl, à Corpataux. Fisch, à Cormérod. Grand, à Barberêche. Gremaud, à Villarlod. Jolion, à Farvagny. Maillard, à Lentigny. Maradan, à Ecu villens. Maradan, à Treyvaux. Marguet, à Corminbœuf. Mathey, à Belfaux. Michel, à Cournillens. Michel, à Essert. Monnard, à Corscrey. Monnard, à Estavayer le-GilJl. Morel, à Arconciel. Pauchard, à Villarepos. Pilloud, à Vuisternens en-Ogoz. Rosset, à Prez-vers -Noréaz. Roubaty, à Matran. Sautaux, v Posieux. Sugnaux, à '.'fagnedens. Tinguely, à Epen<les.

N.-B. - Les maîtres de cet arro ndissement, ùont les noms ue figurent pas dans cette liste, ont traité un aut1·e sujcL mis ù l'étude par M. l"ln spccleur du JVme arrondissement.

,


XXXI 0 ANNEE

1er JUILLET 1902

5me ARRONDISSEM:Er,i;T (GRUYÈRE)

Rapporteur: M. Monney, instit., à Bulle. Ont présenté des travaux : MM. Vesin, à Bulle. MM. Grandjean, à Echarlens. Gremion, à Bulle. Maradan, à Cerniat. Currat , à Corbières. Lanthemann, à Neiri vue. Tinguely, à Hauteville. Mlles Chassot, à Bulle. Corminbœuf, à La Tour. Ducry, à Bulle. Oberson, à Maules. Pilloud, à Bulle. Bossy, à Rueyres-Treyfayes Challet, à Albeuve. Th orin, à Sales. Dausse, à Ecbarlens. Grossrieder, à Villarvolard. Gohet, à Montbovon . Plancherel, à Vuadens. Jacottet, à Vuaden~. Magnin, à Vuadens. Pégaitaz, à Vuad ens. Bovet, à Villars-s.-Mont. Godel, à Sorens. Dévaud, à Sorens. Gauderon, à Sorens. Valery, à Pont-la-Ville. Vionnet, à Vaulruz. Grandjean, à La Roc:he. Vionnet, à Vaulruz.

~e ~ulletin pédagogique cl

L'Ecole primaire ORGANE ~ES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D·ÉDUCA TION et tl,1

Musée pédagog ique

paraissant les :l" et i 5 de chaque mois Rl~DACTI0:-1 M. DL!:iSrnonn c, Directeu r <le l'Eco]c normale

de f.lnuleri Ye, 1n~s Fribourg.

Qrnc ARRONDISSEME NT (G LANE)

Rapporteur: M. Q,.,erney, inst . à Billens. Ont envoyé des travaux: M lles Bach, à Romont. MM. Fontaine, à Villaz-St.-P. Bavaud, à Middes. Gendre, à Grangettes. Baumgartner, à Romont. Jaquet, à Villariaz. Borghini, à Romont. .Jaquier, à Promasens. Hays, à Rue. Krieger, à Hen nens . !vlaillard, à Siviriez. Bovet, à Blessens. Dubey, à La Joux. Monnard, à Esmonts. Fragnière, à Villaz-St-P. Oberson, à Vauderens. Gavard, au Saulgy. Pasquier, à Villaraboud. Menoud, à Vuisternens. Pauchard, il Masson nens. Meuwly, à Vaudercns. Perro tet, à Villargiroud. Pochon, à Romont. Perroud , à Berlens. Suda n, à La Pierraz. Perroud, à Ursy. Seydoux , au Cll[Ltelartl. Pittet, à Estévenens MM. Bavaud, à Châtonnaye. Pittet, à Mézières. Barbey, à Montet. Rey, à Middes. Bugnon, a u Châtelard. Rou lin, à Romont. Brase y, à Ecu biens. Rossier, à Chapelle. Crausaz, à Lie!Trens. Vauthey, à Sommenticr. Uessarzin, à Villarsiviriaux. Volery, à Villarimboud. 7rue

ARRONDISSE~1EN1' (VEVEYSE)

Rapporteur: lJIJllc Dervey, Marie, instit. û Pont. Ont envoyé des travaux : Mlles Cardinaux, à Remaufens. MM. Morel, à Bosson ncns. Grivet, à Le .Jordil. Saut eur, à l::!ouloz. Mm~ Zéphirinc, à Semsales. Savoy, à Tatroz. M!Vl. nefferrard, à La Ro ugève. Schrœt er, à Frucncc. Gautl eron , à Porsel.

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ABONNEME'.'ITS & A:-1:-!O~CES lmp1·irnc1·ic catholiqueJ Granrl'Bue . 13. .JL R. Gm'.llAUTl, sccrétnil'c. il Frihm1rg.

Abouuemeut pour la Suisse, fr, 3. -

Pour l'éhnuger, fr . <&,

SOMMAIRE : Réunion de la Société fribourgeoise d'Education

derniers avis. - Int1·oduction à la Psychologie ,suite). - Les Mutualités scolaires (suite). - La lecture à l'école primaire (suite). - Un peu d'agi·ément à l'école. - Réforme orthographique. - Rappoi·t sui· l'administration de la Caisse de retraite du co rps enseignant fi·ibom·geois. - Biblio,rpraph ies . - Correspondances. - Chronique scolaire. - Av is officiels.

Réunion de la Société fribonrgeoise d'Education A ROMONT , LE

3 JUI LLET

- - DERNIERS A VIS .._ I. Le rétablissement de la circulation au tun nel de Chexbros a remis en vigueur, à partir du 25 j uin, l'horaire d'été de la Compagnie J.-S. Quelques légères modifications sont donc à apporter à l'extr ait qui figure su r nos cartes de légitimation . Le train N° 701 mixte, annoncé comme partant de Palé7.ieux à 7 h. 20, quittera cette gare à 7 h . 32 et arrivera à Romont à 8 b. 47. Le train omnibus N° 106 part de Fribourg à la même heure et dessert toutes les gares pour arriver à Romont à 6 h. 50. Quant au train N° 28 direct, il part à 7 li. 40 pour atteindre Romont à 8 h. 09 san s s'arr êter à a ucune gare. Nous n'avons


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