No 11 l'Ecole primaire, 10 Juin 1903

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Chillon qni sm· sou roc médite solitaire: Vieux fort déshérité des gloires d'autrefois! Livrant aux feux du jour sa rose diaphane, P lus loin, la cathédrale, aux gothiques lllr[ceaux, De sa flèche élevée, iL ses pieds voit Lau[sanne Se presser bruyamment autour de trois co[teaux. Plus loin, plus loin encor, se perdent d'au[tres villes: C'est Morges où bientôt passeront des con[vois, C'est Coppet où Corinne eut quelques jours [ tranq nilles, C'est Nyon dont le pare attend en vain des [rois. Ces cités, ces châteaux, ces bois, ces pay[sages, Ces vignobles vantés, cet astre au front ver[meil, Ces flots harmonieux, Léman! font de tes [plages Le pays le plus beau qu'éclaire le soleil. Heureux qui peut sans fin ener près de tes [grèves, Ou, elu sommet d'un mont, t'admirer à loisir! Qui donc, pour ce bonheur, ne donnerait ses [rêves ... Tous les rêves que Dieu lui laisserait choisir! (26 septembre 1853.)

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On voH quelle forme harmonieuse tle Bon s sait donnCJ: il sa, pen~ée, il ses romantiques tlcsCJ'iptiom•. Il sait également la rendre plus Yive, plus :ùerte, comme tlnus le cl1ant de " La Moisson:

Penchés sm· la terre brillante Depuis l'aube jusqu'à la nuit, Nous recueillons, l'âme eontente, Le pain futur qu'elle a produit. A l'œuvre, â l'œuvre, ô fils el fille~! CeR lourcls épis sont un t résor. Amoncelons sons nos faucillef1 Une moisson de gN·bes d'or! D'un long travail voici le terme! Le ciel a béni les sillons; II .a gardé le frêle germe De l'biver et des tourbillons! A l'œuvre, à l'œuvre, ô fiiR et filles! Ces lourd s épis sont un trésor.

.-'..nlüneelous sous uos fa ueilles Une moisson de gerbes d'or! Dans les campagnes fécondées Elt qui jaunirent lentement, Les pleUl's des nids et les ondées Ont r.a fra.ichi le sol fumant. A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces loUl'ds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! Maintennnt la récolte mûre Ondule au loin comme les flots , Elt, des froments rouge parure, ]'leurissent les coquelicots! A l'œuvre, à l'œuvre, ô f ils et filles! Ce:; lom·ds épis sont un trésor. · Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! L'aciet reluit ... Plus de retraite>t Dans l'épaisseur sombr e des blés: Les cailles et les alouettes Délogent de leurs nids troublés! A l'œuvre, à l'œuvr e, ô fils et filles! Ces loUl'ds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or: LoTsqu'à midi notre co·m·age Cède aux morsures du soleil, A quelque voUte de feuillage Nous demandons un court sommeil. A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces lourds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! Pui.s, reprenant la fourclle antique, Nos mains assembJ.ent, ~·ers le soir, Les blonds épis qu'un char rustique Emportera jusqu'au battoir. A l'œuvre, â l'œuvre, ô fils et filles! Ces lom·d.s épis sont lln trésor. Amoncelons sous nos fau cilles Une moisson de gerbes d'or! Elt des glaneuses providence, Chacun de nous, dans ses tra.vnnx. A prélevé sur l'a.bondance La part du pauvre et des oiseaux. A l'œuv1·e, à l'œuvre, ô fils e t fille~! Ces lourds é]Jis sont llU tréso·r. Amoncelons sous nos faucilles Uue moisson de gerbes d'or! (29 Mai 1856.) (A

ORGANE DE LÀ

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

L'Ecole primaire donne de 12 a 15 livraisons d~ 16 rpages chacune, non compris la couverture, et autant dr, supplements de 8 à 16 pages pendant le cours scolaire

Prix d'abonnement : Suisse fr. 2.50 Union postale ft·.:s TQut ce qui conc~.>rne Jet publication doit être a:d:cssé .dh·c.ctem~~t èt M. P. PIGNA T, le' secrétaire èt l'Instruction publique, a S1on.U.f'··

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L'esprit de Penfant est fait pour le vrai, son cœur pour le beau, sa volonté pout• le bien. Ne mettez (}one que le vrai dans sa pensée, tlaus ses sentiments et dans ses aetions.


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