No 11 l'Ecole primaire, 10 Juin 1903

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Chillon qni sm· sou roc médite solitaire: Vieux fort déshérité des gloires d'autrefois! Livrant aux feux du jour sa rose diaphane, P lus loin, la cathédrale, aux gothiques lllr[ceaux, De sa flèche élevée, iL ses pieds voit Lau[sanne Se presser bruyamment autour de trois co[teaux. Plus loin, plus loin encor, se perdent d'au[tres villes: C'est Morges où bientôt passeront des con[vois, C'est Coppet où Corinne eut quelques jours [ tranq nilles, C'est Nyon dont le pare attend en vain des [rois. Ces cités, ces châteaux, ces bois, ces pay[sages, Ces vignobles vantés, cet astre au front ver[meil, Ces flots harmonieux, Léman! font de tes [plages Le pays le plus beau qu'éclaire le soleil. Heureux qui peut sans fin ener près de tes [grèves, Ou, elu sommet d'un mont, t'admirer à loisir! Qui donc, pour ce bonheur, ne donnerait ses [rêves ... Tous les rêves que Dieu lui laisserait choisir! (26 septembre 1853.)

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On voH quelle forme harmonieuse tle Bon s sait donnCJ: il sa, pen~ée, il ses romantiques tlcsCJ'iptiom•. Il sait également la rendre plus Yive, plus :ùerte, comme tlnus le cl1ant de " La Moisson:

Penchés sm· la terre brillante Depuis l'aube jusqu'à la nuit, Nous recueillons, l'âme eontente, Le pain futur qu'elle a produit. A l'œuvre, â l'œuvre, ô fils el fille~! CeR lourcls épis sont un t résor. Amoncelons sons nos faucillef1 Une moisson de gN·bes d'or! D'un long travail voici le terme! Le ciel a béni les sillons; II .a gardé le frêle germe De l'biver et des tourbillons! A l'œuvre, à l'œuvre, ô fiiR et filles! Ces lourd s épis sont un trésor.

.-'..nlüneelous sous uos fa ueilles Une moisson de gerbes d'or! Dans les campagnes fécondées Elt qui jaunirent lentement, Les pleUl's des nids et les ondées Ont r.a fra.ichi le sol fumant. A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces loUl'ds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! Maintennnt la récolte mûre Ondule au loin comme les flots , Elt, des froments rouge parure, ]'leurissent les coquelicots! A l'œuvre, à l'œuvre, ô f ils et filles! Ce:; lom·ds épis sont un trésor. · Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! L'aciet reluit ... Plus de retraite>t Dans l'épaisseur sombr e des blés: Les cailles et les alouettes Délogent de leurs nids troublés! A l'œuvre, à l'œuvr e, ô fils et filles! Ces loUl'ds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or: LoTsqu'à midi notre co·m·age Cède aux morsures du soleil, A quelque voUte de feuillage Nous demandons un court sommeil. A l'œuvre, à l'œuvre, ô fils et filles! Ces lourds épis sont un trésor. Amoncelons sous nos faucilles Une moisson de gerbes d'or! Pui.s, reprenant la fourclle antique, Nos mains assembJ.ent, ~·ers le soir, Les blonds épis qu'un char rustique Emportera jusqu'au battoir. A l'œuvre, â l'œuvre, ô fils et filles! Ces lom·d.s épis sont lln trésor. Amoncelons sous nos fau cilles Une moisson de gerbes d'or! Elt des glaneuses providence, Chacun de nous, dans ses tra.vnnx. A prélevé sur l'a.bondance La part du pauvre et des oiseaux. A l'œuv1·e, à l'œuvre, ô fils e t fille~! Ces lourds é]Jis sont llU tréso·r. Amoncelons sous nos faucilles Uue moisson de gerbes d'or! (29 Mai 1856.) (A

ORGANE DE LÀ

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

L'Ecole primaire donne de 12 a 15 livraisons d~ 16 rpages chacune, non compris la couverture, et autant dr, supplements de 8 à 16 pages pendant le cours scolaire

Prix d'abonnement : Suisse fr. 2.50 Union postale ft·.:s TQut ce qui conc~.>rne Jet publication doit être a:d:cssé .dh·c.ctem~~t èt M. P. PIGNA T, le' secrétaire èt l'Instruction publique, a S1on.U.f'··

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L'esprit de Penfant est fait pour le vrai, son cœur pour le beau, sa volonté pout• le bien. Ne mettez (}one que le vrai dans sa pensée, tlaus ses sentiments et dans ses aetions.


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S0111111ah•e du N° 11 de l'Ecole * Un ami des instituteurs i!\1. l'l n specteUl' Lamon) . - * .-\ ux: jeunes maîtres (suite). * Deux tl'a>et~. * Deux llHHs su 1· l'éc:l'iture à l'éeole primaire. ·K· Comment forme r un h omme au tl'iple poiut de yne ph~·si­ qne, intelle c:tul'l et moral. - ~- Restons à l a campagne. - * Guerre de Rarogue (Bat aille dTl ricbeuJ. - En classe. Asseyc ns-non·s et pal'lon's moins fort. Des exer(;i \.:es de gï·ammaire. Echos des Conférences: St-~faurice­ .\Io nthey, Sion, Hérens. - La let'tm·e collecti>e. - " Recrutem ent pu 1DO;~. - * Une terri blE' épr-eu1·e . - Pensét=-~>.

Som111ail·e du Su1•1•léD1ent 11 Garde d'hcu n e ur. L ·a bstinenl'e. - L'al<.:otolisme et l'LP.rédüé. - Cro,f}Llis Yalai san: T9urtema-gne. - L'homille des champs. - Histoire du Val ais (suite). - T'ne inn1sion étrangèrP. Pr·omPsses du :.:;acré-Uœur. - Escalade des échelles de Yaronne. - Ln ya lléP. elu Hhône. - Denx sc(·ne5- de la uatui·e. - Yal'iétés. - Le poète Ch.-L. de BOnl:l (finJ. -

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A. vis ÏD1po•·tant à nos le ete urs

lns1• e cteu•·s scolaires Le Co11seil d'E lat a llOlUmé : l'our l'alTondisseruent de ~ion: M. Jn-Cb. de Cuurt en, ~L Sion. PoUl' le dis t r ict d'Hérens: M. l'abb~ Jos. Dubuis, ré1·. cnré de Vex. ·L ' u11 e t J'aub-e en t'elllplaC'e ment de:-. an eit'ns titulaires démh;siouuai r es, q on t ét·é dm udewent J'L'lllerciés p o les longs e1 clr5,·ouPs seni ces rendus. (\-<;iJ· it cc" s ujet: .\.rt ie le en têh, de· l ',.Et:ole" ct Erhos des collfér ences) . -()--

EcoleM 111éuagèl·es et de contu1·e. On Ytll t hien nous ,communique r la tl'adu ct io·n d'un rwptJort f(}ut·ni par Mm e E. ü oa·adi-St·abl, de Zm.·ich, in,;pe ttric-e fédérale des écoles lllénagères Pt clP _s.· ontlll'e. dPtlPg-ué P par l e ])épa r tl'· nlPnt elu ( 'ornmerce et d e l'll1dustril' pom ü~i ter l es étalJlissements au bénéfirf' de J'an·f>r t' fPdéral s nr l'en:sL·i· gnE'nwnt 1;1·ofes sionnPl. Ce rap1po·r t SPra ln a H•e d'autant plus de pll,aisir quï jnge faYoralJl ~•ment 1101s institution~ de la ~pécial i té aux·q:nelles il rend Ull hommag-e bi e·n lllétit<:", ,·, savoir l'écolt nH~n<l gèJ'(' d·e Loèc he et les é wles dtc:outnl'e ·de Sion et de St-)faurice.

Ecole ménagère de Loèche

Ce tte éco•le continue à bien marcher et ~on Nous pensions terminer l'<mnée .:;;colaire par une livraison unique (11 -1:2) Ol',!('anisation ne s'écarte pas ùe celle des an n ée~ pr~ c.:éclentes. Les Sœms d'IugenlJohl qui de.-ait être la présentE'. Depuis, tnatYa illent ayec zèle et int elligenc:e, chacune nous aYons résolu d' en foul'nir une der- claus ~on domaitl e. et s'appliquent à. améllo nière afin d'épuiser des matériaux pro- rer l'éducation intellectuelle e t morale de mis ou gui attt>ndent e n core et 11ui leurs ~lèYes ainsi que leurs counais~anree trouYeront ainsi place dans le X 0 12. pratique>:. Il est toujo·Ul'S réjouissant de voir Celui -ci paraîtta dan s le courant de l'é- eomment les jeunes filles saYent se tirer d'affaire elles-mêmes, tant dans les travaUI té avec le titre et la. table des lllatiè rel:l, de cuisine et de ménage que dans les ouvra· que nos a.bon nés ,-oudront bien atten- ges de cout ure. Cet enseignement est d'aud r e po ur avojr complète la colle etiGn tant plus apprécié qu'ou s'y exerce à la. coud e 1902-1903. En attendant nous leur pe de vêtements et à une foule d'autres choses. tel que le raccommodage. L'école ménl souha~tons à tous bonnes e t h e ureuses gère cle Loè(;he est très bien dirigée. Pullvacances et leur di·sons : Au revoir à sent les Yalaisans l'apprécier toujours bientôt. vantage et lui confie!· letu1S jeunes filles -

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un long séjour.

SION, Jo J uin

i902-08

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIET'E VAL.AIS.AliNE D.EDUCATIOlf Un ami des iustitoteu•·s M. l'lnspectenr Lamon

dans n o•t re l'<~v u e pédla g<)gique ains:i que l'on en w 1 j uget·.

District de Sion• L',Eicole p-ri ma;i r e '' cr,o ira.i t manfrue r E âtos cl'·w w conférence (l'instituteurs. TJépa rt et succession de 111 . L arnon. à un p ieux d .doux de1101i t· en n e 1''<-tppe; \ u cun comp t e-rendu n 'a yan t enco r e la n t J.mi:l i d, ~L œ tte fin d 'a.nrrée s coUa ir e, le sou vt'ni,t· d 'uu h umme ll'é(:oae qrui p m·u dans n os j ournaux de la réunion fut l' u n <le g c"S 'lwute cte urs e l d:e s es des instituteurs dte l'arroud isscmcnt ti<Juse: Il PH:; d i'> s la pn.'11lière h<>ure, en d e Siou, t en u e cette année-ci a u chefmê,me t e 111 ll~s qu'un a!llli sinl:èll·e ~:t ù'é- lieu , ncu~-< qwn son s q ue l es l ecteurs de I"O'ué, u11 g uild•e édairé el sîn· elu eorps ces or g ant's e n enten d ront ici ave·o flli:H' Îg11ant. E n attrilJnant detnière- plai si r quel ques échos. Il n 'e st d'ailmenl à 1\1. L <:Wnou un a.utr e ehalllJp d \11:- leurs .pa,s dans l'intenti on -d·e l'a.ute ur tivi té, Sl'S SlllpP.J:ÎP:UillS ont ten u à IJ<l'•O>- de ces lignes ùe donner de la coni)é renl'IH'Cl' iL ct•{ ex,ocllent r <>ügi(•u:x un IJO'S te cc une r elation ptop r em en t dite - ceci moin s difficile et pénib le q aL· cel ui d e ren i raut dan s le ca dre d e l',E eol(' p riuil'ci<· II'Ul' ü e eonHnlun,anté, drn r ge qu'n maire" - mais b ien {l1e n r elever le <ll'ait (lenup é e pendant n11 e 1l·en t ai.ne fait l e plu s sai llant, c'est-i't-.d i re l'a bd'auné<·u.s a•u lll û·i ns t vn t e n J·e'.w,pliss;mt scn rP de l\f. TAlmon , qne l'on s'attenl"ll(·(lll'l" nes f on ctio-ns tl'Ïll;SipectCUl' :.Jüü- dait à voü· 1présider Ja cornfé.ren ce eu lain•. AprPs unt• a1ussi ,],o1ng.ue rarriè rt', sa qua lHé d 'i n specteur scol aire. Ce fut c·p;l·lLi q ni n oltu; a. q1nitt.él'( l'léltellllluent dom · un€ snrpr i.se bien p é nible pour ll\a.Jt, (·Um•m(• un Yi Pn X serl'itenr h l<m- toute l'assil'(( l'I n ce d 'a,P]Jrcn dre p a.r le nouwean litul:üee , ~f. Ju-Ch. de Courl'llÎ a 11 St'l ' riee d n m a îtJ'P, dro"it il. des t-en, que l' n.J rondissem c nt d e S ion vt'nt~nagt'llll'lÜS lt't·•bnn:é s I~<U' s on <'tg-e et Ma ~:mtf'. An l'Js i lP Y O)'Oillt.~·-• wus rw jour- n ait n.u dNni eJ• m oment ùe ch a n ge r tl'hui , g1<11li<l!a nt l ou jmws <Ill plus Jlil'O- d 'inspPct enr. On ne t anla p as à e n coufc~I!Ù d'u L"CP ur ll 'amohn· d iu soJ nu.tal ('t naît J·e 1<:> Yl'f!i m ot i f : l es Supf'rien rs du tl..~ atfedion.· •qu 'il J a lai.s sfi<>s, co·n ti- cLPr M. L am,o n n' avaien t pas e ru ponllU<·r ù. :-;èin ltll·es::,e r au <lliO mle e t anx I' Cir défére1· a n d ési r form ul é ·p ar l e D épa r temen t ea n tona l clP J'In l'ltru r t ion dunws dv I'•P.(·Olt> de s.ou ch er p1ays .. :~.~nhl i que, t e ndant à ce qu' une p eJ•misEu em·e•g·i1St! l'an i <LŒe Je 111lur:; p l'O fOIJ.ld sion sp·~da le lui fùt a:c cm'dée pour ect •g1 d 1L' ·~1~ piad {]Jp :\1. La w on, nou s ·t.~­ ven iJ• ~111 milieu d e nous, a.fin de p r ésinc 11:-1 il c-iter id un a.rtk l<> sE' rap!l.IŒ'- der la confér en cp et de procélder ent tnt an ('be t' a h S<"'llt ei" p m·u si'I I1Ultan<."- s uite ~ la S<-'r on de vi site d es c:lasses. 1ll't•Ht. 1Üau s d.<.•u x j om·na ux ,·.a.Lai sans D a ns e... s ch·co·n stancPs, le Con seil d'Es da,t(~ d:u H mai d e rn ier. Cett1~ rP- tat n 'avait plus qu'à p r e ndre act e, ce 1ndicm a 1-\il ,p•hlt·r· t o.n tP .lla1' qw1é flll 'il fit aYt> <· il' pi ns lc.(l':mtl l'Pg'l'f't , l1e


146 ia démission déjà. donnée depuis quel- ' que temps par M_ Lamon et à -pourvoir à son r,e m;placement. En ouvrant la sélance - qu'il présida avec twct et habi1leté - M. de Coll1rten, le nouvel inS{Pecteur, fut heureusement inspiré d·a ns le juste tribut d'homm.ages et de gratitude 1C11U'il décerna à son prédécesseur, d·ont il rappela les nombreux titres à la re.connaissance du pays tout entier et plus spécialement du corps enseignant, pour lequel il se montra toujours et partout un protecteur, un guide et un ami. En as·sociant à ses éloges nos prop.res souvenil's p-ersonnels et les confondant avec ·les siens, nous rappellerollls que l'excellent religieux et pa.triote qui ncu's a quittés, s'est déipensé 'pendant envirou un demi-siècle en Valais et 1plus spécialement à. Sion -pour le dév.eloprpement et l e progrès de l'instruction primaire. Jil déplo,ya, en effet, dans 'Ce d:o" maine, une activité, un zèle et un dévouement a.dmira.bles qui ne comptèrent jamais avec I.e temps ni la pe~ne. Aussi fut-il, pour les différents .obefs qui se succédèrent au Département de l'Instruction publique, un auxiliaire précieux et toujours dispc}Sé à rendre service au premier .awpel. Bien qu'i l dut ainsi éprouver, wprès une canière aussi longue et bien remplie, le besoin de prendre un repos justement mérité, notre vieil ami, toujcrors infatigable et sur 1la brèche, semblait vouloir ne compter p•our cela que sur l'éternité. Mais ses supérieu·r-s, qui l'avaient justement en haute estime •et affection, en jugeaient a.utrement lorsqu'ils lui proposèrent, il y a peut-être un an déjà, un poste m:oins pénible. Ils lui désignèrent do,nc pour ·résidenc~ Pallanza, aux bords riants du lac Majeur, jolie cité itafJ.ienne où la Sodété de Marie possède un su:perbe établissement des plus florissants, de construction récente et pourv1u de tout le confort moderne. Une !place d'administrateur pour la partie matérieHe y étant à pourvoir, le

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Conseil sup€rieur de la Congréga.tiou fixa son cho·i x sur M. Lamon, dont le sav·oir-faire lui était attesté pa:r sa longue expérience comme di,r ecteur de communauté. Et voHà c:omment, toujours obéissant à la yo1lünté de ses supérieurs, l'anclien inspecteur scolair e de Sion est devenu économe du << Convitto Santa-Ma~·ia ll, OÙ letües et amis du Valais et d'ailleurs seront certains de le tro'Uver_ Pour nous, qui l'avons connu de plus près et avons été particulièvement bien pla cô pour rup~)l'éciP<r oe ·cœur grand et généreux, nous s::vons qu'ardent patriote Pt Valaisan dp vieil'Ie roche, M_ La:rr~on cont.inuera de loin à s'intéresser à sQIJl cher ,pays où, plus nombreux qu'on ne le pense, sont ceux qui déplorent son départ et lui gardent fidèlement leur an.c.ienne et profonde amitié. Le personnel enseignant tout entier ne saurait, en particulier, oublier qu'il trouva toujonr·s M. La,mon au tout premlier rang po·nr sontenir ses revendications dans ce qu'elles avaient de ju ste et de légitime, et si la position du modeste instituteur et de T'humble maHresse d'école est aujourd'hui plus tenable en Valais, c'est -pour une bonne part g•râ.ce à lrui que ee réjouissant résultat a été obtenu_ Et puisq ll'il vient d'être 'Parlé spécialement de l'homme d'écolP ct du rôle bienfaisant et considérable qu'il remplit au milieu de nous, on ne lira vas sans émotion ni intérêt 1l,e 'p assage suivant d'une ,lettre d'adieu adressée par M. l'lnspecteu1· L:amon à la conférence réunie et dont il fut donné ,connaissanrce an banquet 1q·u i suivit la séanc<' à l'Hôtel de la Poste, banquet dont la Municûpalité fit généreusement les frais: « Soy.ez avant tout des éducateurs chr~ti ens

dans toute la for.c;e du mot. Si l'instruction est bo1nne. utile, l'éducation chrét ienne est pr·écieuse, indispensable au bonheur de l 'homme. La

prospérité d'un pays dépend beaucoup moins de l'instruction que reçoit la jeunesse que de l 'éducation qui y est donnée. Il est cOinstat~ que nous .aVŒl< S fait de réjouissants progrès en Valais au poant de vue de l'instruction populaire; en avons-n01us f.ait également au point de vue mo·l'al et religieux? Les examens de fin d'année constatent les prOtg-rès réaEsés pour l'instruction; a u tl'ibunal de Dien nous rendrons compte du bien opéré dans les âmes de nos élèv,es. Mes bien cher·s institutem's, soyez donc de vrais éducateurs; que par vos acrtes :plus enco'l'e que par vos par01les, vos élèves a1prpr ennent à .a imer .la Religion, ~ses pra.Üq!u.es, ses ministres, à. reRpecter l'auto.r ité dans tous ,ses dé· positaires que~s q·u?ils ,soient; à aimer le travail, l''o1rdre et tou t ce qui est util,e, juste et botn; en un mot, faites de vos élèves non seulement des hommes honnêtes, ce qui est bien, mais surtout de bons chrétiens, ce qui est essentiel. Quand· vous ête;s à la tête d'une classe, représ.e ntez-vous Jésu.sOhrist, qui vous dit: <<Telle est la volonté d'e mon Père qu'·aucuu de ses enfants ne périsse. >> Que cette ;pensée soit l'ins1piratrice de toute vortre conduite à leur éga:r d. Votre tâche est pénible, ingrate, souvent mrul ,a;ppréciée; on vous épie partout, on v-ous .c ritique en tout, '()Jil ne vous pavdonne rien; on jette sur tout le corps le,s &al'ts d'un seul, oubliant que sur douze a;pôtres cho~sis par ,T élsusChrist lui-même, il y a eu un Judas, ce qui n'a cepenc1ant terni en rien la sainteté ·et le mérite des autres .A!pôtres. Si dono vous avez ici-bas .peu ou rien à attendre de la reconnaissance des hommes, rappelez-vous 1q1ue le Ciel vous réserve une belle ·et riche récompense: « Celui, dit la Sainte-E·criture, qui aura enseigné aux .autres le chemin du ro·ya:urme des Cieux, bril'lera au

Ciel ·COtmme les astres du firmament.>) La vie de ce monde est très courte et l'éternité ne finit pas. Courage donc, chers instituteuvs, t ravaillez sans défaillance à la !Prospérité de votre cher pays par l'édueation chrétienne de la jeunesse qui vou~ est confiée, et un jour vous entendrez de la bo1uche du Souverain Juge 'Ce's 'COnsolantes paro, les: << Bon et fidèle serviteur, venez recevoir la couronne .immot·telle qui vou:s a été prépa:rée. >> Cette belle et si to-uchante page méritait ici une dtation. Les pensées prùlfondes et toujours actuelles qu'elle r enferme, après avoir impressionné l'assistance, d ema ndaient mieux encore que d'être confiées à 1la seule garde du sou venir_ Aussi bien méritent-elles d'être lues et méditées, non-seulement par ceu·x a uxquels elles s'adressaient plus d ire.ctement, c'est-à-dire les instituteurs du district de Sion, mais par 'le corps enseignant primaire valaisan tout entier. C'est une sorte de testament, l'adieu du père à ses enfants qu'il v·a quitter et d'ans le,q uel on retrouve, comme a u moment suprême, tout son cœur et toute sou â.me. X.

* Aux jeunes

maîtres

(Suite.) Mais, chers amis, les bons ma:itr.es ne se contentent pas d:'ind.iqu-er, dans le jou;r nal, les leçons et les exercilces à d'o nner à chaqure divis~ on; ils t iennent, pour chaque branche, un cahier de prépa1·ation. Da.n s ce ,c a,h ier, après avoir indi qué le !s!Uj et, ils eu dressent un plan succinrct, 1nscrivent les exemples, les awHcations et les dev·Oirs, prévoient la métholde et les pro,cédlés. Ils tr·olllvent, à ·cet effet, un s,ecOill·r s précieux: 1° dans les livres ad hoc; 2° da.n.s les journa.ux ISIColaü·es: à une condition toutefois, c'est qu?ils 1'egarolent toutes <:·e s pulbUca t i ons c,otm'Ine des


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148 sources où ils •p euvent puiser, et qu 'il s y choisissent eux-mêm es, avec discernement et réflexio.n, ce qui convient le mi·eux à ,leurs élèves. lJis, ont ainsi l'a, vantage de se faire un bon coul's sur ch:lJ()JUe br•a,nche, u n excellent retcueil d'exemples, •de dictées, de suj ets de composition, de yroblèmes, de détails g~.o·graJphiques, dont ils ;peuvent se scrvu' à no.u veau les années suiva nte1s. Ma.i s ils ne considèrent jamais ce fonds comme définitif et immua;ble; ils l'augmentent clta.que année et le renonvcilent •a u cours de 'leurs Iectlll'es, <•n tenant •COtm1pt.e des événements du jou[· et des besoillls de leurs élèves. Les débutants dans l'enseignement devraient fa.ire lenTs prépuraJ ions de classe complètes au moins pend:mt un an: é0d r-e les exereices et la ma1lièle de les fai re, préparer les questtons et prévoir ·c e1·taines sousquestio,ns. Cette préparation est certainem ent JJipn profitable; ~mais eUe est fol't longue, et il est à craindre q ne vou~ ne deveniez esc,J~I.Ves d.e ee que v.oas avc=oz é.c-l"it, que vous n e teniez compte de cc1·taines. réponses que vous n'ave:;r, pu pl~év·oir, et que vos le<;ons manquen t de vie ct fle cha.leur. Six mori s d e prépar;ltions eomplètes 'Peuvent suffil·e •]JOUr a,prpl iquer chaiCJJUe méthod'e s-péciale. Ayt>z ,n•cours alors à la p'r éparation incOJ00.1>lètP: fai tes-1~0Jus un bon plan de la manière à enseig ner, indiquez la méthode à suiv•r e, '])r.élc:ilstez bien les exercices à f\airl' et la manière -d.e les tra!i.tE"l'. Cette prépa.ration vous laisse une certaine a llure qui influera sur le ton d<e la l e~· on, mais €He est ;pl us diffic.il e, au (}ébut surtout. L'emploi successif de ces d~eux mod·e s de pr épa r ation assurera votre bornne format ion et vo!s. ·s11ccès aupri>s des élèves, surtout si, ('haque jou1·, 1ous fait€s la discussion, la critiqnl' sincère de v-os leçons. Cette crit ique, cet examen journalier ne portera tous ses fruits que si vous J.WO.tédez a:vec méthode, avec net-tet é e t ave.e pr écision;

s i, sur cha(]UC po·i nt rliscut!:", vous about issez à des résultats positifs. Voici la m <:u'che à suivr·e dans cet exampn; elle s'a,ppliquc à tout exeJ·•ciÏ.ce scolaire: lel'tnrP, dictée, réda crtiOhl, éicriture, cal.cnl, leçon. Elle embrasse: 1. le fcrnd, 2. lu maniè1'e d'enseigner 8. les 1·ésu ltats, et 4. le maitre. l. Fond (quatre question s): 1. h: lml ou l'objet dP la leçon était-il nettea:nent détenm iné? 2. Le choiœ du snjet (dictéP, prob'lèunes, rédadion) était-il heureux? 3. La quantité -d•e ma.iière éta:it-elle en J·a,ppOirt con v-e na ble a.vcc le te-mps accordé? 4. J1a ·matière ét ait-elle Nujoms à ln portée des élèves? II. Jlfa.nù)l'e d'enseiqncr (trois q uestions): 1. !Jtt. marche :,;uivie éta.H-('lk 1néthod'ique? c't>ISit-à-dire lrt l ct;on étilit.ellc bien nttta.cbée à. la précédenie? Etait-elle ,r:•onvt>mtb!f'ment i ntrodu<itP '? Le s·u<j.t>t était-il eXiposé chün"In.ent? bic=on ·di<\'<isé? dévelOip:pé loghq111ement? fliplH'O<fondi con1enahlement? rt'•sumé t't conlh:•ns•é rigoureusement? V<llYJ.'li cat iou était-elle bo n ne? 'J'outes les partie~ de la. leçon éta.ient -e'lle:,; bien équilibrées? (On a.p-vr!:"cie a insi un :'1 un lt's di vers ;poülts de ln mMhode). 2. Lf's ww·édé.~. les mrJyens intuitif8 f.ta1en t -ils bons"? ~'t·n a -1·-on pas o·nblié''! En l•Ul'· ti:culier, Je tab leau noir a -t-il étl5. assez emplo.vé? :3. Que lJensPr dP l n forme Ile l'enseignement qui a ét(> donué? III. Rés-u.ltctts (tro·i s ques1ions): 1. LPs élèws ont -ils eom1pris Pt rete1111? 2. Ont-ils <'té sag<"s Pt dis'Ci,plinf.s '? :1 T.1C maître ü -t -j] f'X{·it6 PH PUX dP bon~ s.entiments? lV. Mnîtn• {ho~s, qnestions): 1. Qui' fant-il rpensel' (hl 111ainticn d·n m~llt.-1•? Q11elle ·Mnit' la tPltne'? Dnminnit-il 1.1 Cl<1NSe d~l l 'Cg'<ll'Cl d rl'lllW Y-O'ÎX fu1·te Pt chnlenri; UI:lP? A-t-il a~JIIJOrt(' à Hllll en sPignClll(>tlt de l'int6rêt t'J d t> la Yit'? Vens~mble d.P SIP:4 mnni?>~·ps tt\:1 it-il de la flignii é? 2. 8on lanqaye éta.it-il •·or· reet, bien attic-ulé, distinct. sobre"? f: llHtnii'•t·e dt> lire (-ta.it-c·ll•! i r·r<;prrl!'lllt

ble'! :.1. Son cicritwre était ell<' lisilble et bien {)IJ."'llonnée? Voilà comme11t les bons rt'lgents pr~­ p:n·ent leurs dasst>s; .oomment, en fa ce dp Dieu et de leut· conscienee, ils <'X<LH!ÎU(•llt ce qu'elles ont été et t e qn'el1cs UUl'Hient dù être. Seuls, ils méritent d.'être q111•a lifiés de ma.ître1s, parr'e <llJLle, s-euls, ils sonl· maîtres üe le ur ~·nseigmmwnt: ils sc présentent devant leurl:l élèn-'s ave<· jo~e et ;\ssu.ra.noe; ils t'temlent leurs leçons, lr-s simplifient, les t·ésnment à volouté; ils les d<onrwnt nn"·c ordr-e Pt 'c<lartf', a.\'ec goilJ et animation. An:,;si le8 t~lèn>s saisissen t ct trl'lll'lH'f'illll'l1 t, éCOUÜ'll 1' a V~'e intétC•t et n.we ù·uit. On peut done a.ffirnwr que la pt'{-lJilJ'al:ion illtelligente et eonscien•·iPns<> cl<'S le~;vns est le meilleur mo~·en d-'nssm·e1· la r.én.lisatio-u des lrois .lois fondamentn'les de l'édueation: pl'OgT••ssion, htmmoni.e et trava il. Dans la série dt>s é!Pîtres clécli<r·es. aux jeunes maJ.h•es, je YOUIS' ai f.ait oonmaitre iles tl-ois mo-yens indispen sables pom• q ne yos rprapara tions de -ela sse pni~~Pnt se faire <wec facilité et suc<·ès: jus te rL'paeti t ion -des' !:"lèYes en t r ois ~·om·s p1·irn•alres, ·possession d'un progra·mnne-type pour '.-ons guider dans 1\~labon\.ti.on <le vos .prog·r am:mes parfi•·nli ers. et tm ho~·airc qui vous permette• d'o·r:cnpPr utilement tons les. élè\'t'l' d to-ns lel:l m oments. A la. r igueur, jP poLu·J·aü; m'a·r ré'ter là: votre école. aiL point <lt> vm• did~rtiqnP, .peut, si YeU~< 1!.' nmlcz. <'heminP'l' cl'unP maniPre Nati.sfaisante. Toutef{)'ÏS, il est d eux points <rni fac-ilitent singu•l ièrement la til<"llP dn malte<' et la bonne marche d'une l'eole, e-t rlont j e vous enhe l-iendrai dans la snitP: usage des liva·es t l,,~lf'iqn<'f' pf· ~uétl10'(lt> f1 SHÎ\TP dans l'~>mwig-nemenl d<" elt:Hrue Sl)éeialit é M<·olnirl'. (A sui ne.)

----· ··-----* Deux travers.

"!·<" trop l"i' le troip peu t>l-1

g-ùtPnt tous 1eux >>, dit uu >"nlg'aire di cton q ui,

au:~Œi bien qn'aillei1Ts, peu{ a yoir raisorn dans le doma.ine de l'éducation. J e vais tenter de f aire ressortir ici les inconvénients du « tro,p >> ou d'u «trop peu n d'emprcsseanent ·a ppqrté •p a.r nos jeunes dis<l"iplCJs' à. eXJéc uter un o1rd·r e ou à. ·t'épondre à nos i nter•t1otga.tio-ns. C'est là une question -d·e d étail, opiner a-t-on sans doute. J'en ,convi ens a·u ssi mais j'estime qu'ill n'es.t jama.is s·Œper: fi u d'entrer dans certa ins détu.iiJs; qui :->•O:u \'ent veuvpnt être, d a111s les effet~, plus imjport'ants qu' on ne le pen se généralement. Tro1p de lenteur ou trop d,e précipitation: on ne sait leltJJUel <de ces deu x t r avers est le plus nuisible à ,la. bonne marche -de l'écolP; le ~premier ga:spille le temps, le se<Oond expos,e à dire des sottises. Ce sont là ·<leux pier res d'aclto.p:pcment qui, laissées par mégarde sm· la l'onte de l'enseignement, ~H'odui­ sent n.u ehar du p r o•g rès de sérieux cahotements qui ne peuvent que l'en dommn.g er o·u tout .au moins en contra.rier l' allure. Tel 1naître se vantera d'avoir des élè-ves répondant à tout spou tanément. 'l'anf miPux si cela est v·rai. Mais n 'estil pas un peu à craindre que :oelui qui St' meut a.v ec la. p r écision <l<e machines a.u t·ohnatiq<u es, -pense de même? T ransp·nrtez~Pous -dans cette usine électrique ... Voyez eette rou e t ournPr avec nue rapidité vertigineuse. Si f'lle a.vait une cPrvelle, penserait-elle·? No-n, elle n'en aurait pa1s le temps. A quoi bon d'aillc=onrs? Etant mise en acti vité et guidJée -c•n tous ses mouvem ents par une inteilligPnce snpé'I:ieur e, son 1·ôle est d'agir sanl:l réfléchir, n'ayant une valeur réelle qu'en r aiso111 die sa vitesSP. En est-i.I de même d e l'enfant'! Bien an co·n hait·e. Il doit a.pr)lrendre à se diriger par sa ,p ro•pre intelligence et l'enSie ignemeut n' aura sa valem· qu'en raison direcrte die la réflexjon. Qu~ nous ensejg ne d 'autre pa.rt un silllQ)-le coup d'œil jeté sur -le cadleart


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. 150 d'une montre? L'aigll'illle ·des minutes, lés)) P.annéie -d urant, n'agissant q1u'à qu'on voH s·e dépl·aoer d'une ma.n ière force d'être éperonnés) 1aJors que, a.ve·c à peine s·ensible, reiillPiit aussi bien son un brin de bo•n ne volonté et autant de rôle 1q1ue celle des seoolndes, qui trotte courage, ils 'Seraient souvent à même sans relâche, et tpals mieux que celle de réP'ondre; comme aussi de ces esdes heu,res qui a,vance awe•c tant de prits éventés•, vorais· papillons qui ne lenteuT. Mais, nous le répétons, Fen- peuvent réussir à se iPOBer, toujo'l1rs fant n'est pas, ne doit pas être une ma- impatients· à dire leur mot, à donner chine, ·et pas si considéra.ble ne peut leur .ruvis·, - juste ou faux, peu leur être l'écart entre les .carwCitères boruil- importe. lants, tO'UijO'Ilrs troiP' preSislés pour rugir, P·aœ les règileiS à observer, citées ciet les «endormi sn qui nedema.n'<liera.ient dessus, je n'entends nullement aLler pas mieux que de jouer, tslllr la scène vite en besogne, mais uniquement ne de l'éooil·e, un r&.l e plutôt effacé. Il s'a- pa.s !Perdre de temjps. Il y a tell'ettn:ent gira donc pour le mait·ve de tempérer de matières à voir dans nos six mois •J'.aJ:'Ideull' des .premiers et d'ajguillonner d'éeol•e q u.e nous ne ;p:{)uvons :iJrniPun6ceux,ci dans le·wr apathie. Il ne seTa ment trainer en route. Et le sens du jamais question pa.r .exeilljple cre limi- pro.ver1be « Qui veut a!Jler lorilll ménage ter le temiPS matériel qui doit s'écouler sa monture >> ne pour.r.a.it-U pals être entre l'interrogation· et la ré!pornse, comJplété ainsi: «mais ne d!ort ;pas en temps quli. variera !S'elon lu difficulté à chemin>>. Un IC'O'cher pru·dent ne se lanrésoudre et le degré de .capa:eité intel· ce pas à to1ute vites,s e s•u.r un chemin lectuelle de l'élève. Ici ,la répons;e ne inoonnu ou dangereux; cependant il se fera p'a.s cheTc:he.r: eHe devra do,nc n'en eontinue .p as mJOiins sa marche, être immlédiate. Là, des réflexions prlus avec rplus de préc·a ution, cel•a v.a sans ou moins lahorienses seront nélc1e·s si- dire. P·olur avanœr sûrement et arriver tées tpour arriver à une issue satisfai- au but, l'instituteu r saura arussi ménasante: il serait fâcheux de v<>uloit' P'ré- ger les 11orees de ses élèJ,•es, écarter lés c:i ;piter. Tout à .l'heure VIOius a,viez sur diffic;u1ltés, ranimer le.s ·C'Ü'Urages abatla selJ.ette un .esprit vif et pétillant; tus, tout en exigea.nt des enfants tout bientôt vous êtes en présence d;un ca- ce qu'il ·est en dro~t d'en a.ttem'J:re. rnctève mou, d'une intelligence d:e con«Les extrêmes se to1u1chent n, dJit. ception lente. Tenant cO•lD!Pte d:e ces di- on s'olu•vent. 1'el est bien le 10as >dans vers facteurs pour l1e plus ou moins· de maints endiroits où Ues ·d:eux dléfauts promptitude dans les exélruti•Oins, on préJcités se retrouveront dans la même pourra cependant généraliser les rè- éc10Œe, se coudoyant dla,ns. la même digles -sui1vantes à obs·erv.e'I": 1° Que ja- vision. l'Ci, par la, compa,raison s urtout, majs une réponse ne so!it donnée au il sera :fiacile de rem.'a·rquer ces od~fec· hasar·d, ni Thn tvavail exéeuté à boulle- tuosités et de leur faire la vue; 2° sitôt la question po•sée, que l'é- D'autres folis, l'un de aes deux travers lè>e se mette imméd·i atement à la ré- sera partiCJul ier à une école, sinon à la flexion; 3° sitôt 'la répomse trouvée, qu' localité même·; le grand mal a:lo•·s, c'E'Bt i'l l'émette i1nmédia.tement s'il e1srt: inter- que souvent l'instituteur se faanilia· rogé ou lève la main d'a.ns le c1a s con- rise si bien a.ve.c l'intrus, que celui-~ tra ire; 4° si la réflexion demeu.re in- finit jpar passer inaperçu; ·c'est ce qru frudueuse, qu'ri le dise également sans arrive inévitablement-si··tel maitre ne trop taœder. sévit avec une üOinstance in~branJa.ble , Quel éducateur n 'a pas rencontré, d'ès le début. Dan:s, ce cas, un excellent l:J~las! 'l'un ou l'a.ntre d•e ces êtres << ~emoyeu ode l'éclairer I'!Ul' sa sitn!ltioa

serait les visites murbuelles des ,c ùasses. me sco:l•a ire. Elle est, ave~ l'orthograLe jeune homme sera da.ns un âge phe, le vêtement de la pensée. Pour plus avancé, cc qu'on l'aura fiait d.ans nous faiire une j uste idée de l'im[porson enfance (Pro1v1. XX, 6.). Et, comme tance d'une bonne écriture, jugeons on ;J'a très bien dit dans le dernier n° nO<us-m.êmes. V oûlà deurx compositions de l',E.cole ·primaire", puisque c'est l'é- de style qUJe nou>s allons comp1a rer. oo:le 1q1ui doit fo•r mer l'hOUlllllle, m érite- P remière composition: Style 7/10, or<i'horait-il ce noble titre l 'édu.cateU'r qui g.r aphe 6/10, écritlllre 5/10, t{)tal 18/ 30. ne s'awliqueraiit pas sérieusement à D euxième composition: Style 5/10, ordétru.ïre dans l'enfa.nt dies travers dont thogralplhe 6/10, écriture 9/ 10, total les consélquences lui seraient funestes 20/ 30. N ons votyons d•onc 1c:J.airement pl11s ta11· d? L'homme qui agit avec urre que l-a s-econŒe colllposiüon, a.ve·c un imprudente .p réiCiipit·a tiou, qui fait à la style bien mo~ndre, u,ne orthographe légère dies rproouesses qu'·ensuite il ne équivalente, mais une meilleure· écritupeut tenir, qui se lance Jies yeux fer- re, est préférable à la première. To•u t més dans d.es. entreprises hasardeuses, le monde ne parta.ge:ra pas cette maqui en un mot po·ssède le s.ecret de se nière de 'V'O~r, c'est .possrible: on pt~éifère prépa.r er ennuis et mécomptC!s de t•ous le fond à la forme, et c'est juste; mais genres, ne serait-i l :pas ce<lui qui à J'é. tel est 'le charme d~un d ehors simple eole n'a jamais ruppris 'à réfléchir ? Ce- et sédUIÏ.·s ant de propreté, que, rpour p eu lui qui, d'a·u t-r e part, <;o1uJe ses jours qu 'il y ait un p eu die fond, nouJS' dondanJs· une continu~lle indJécision qui nons J..a. :préférence à ull'e va.Ieur intrinpassè les tro.is quarts die sa vie à fo·r- sèque mo·i ndre 1q pi se •p résente à nous mer die s pro~ets qu'il n'aura ni le cou- d:ans une mise mo1deste, bienséante et rage ni le temps de mettre à exécution, p11·oprette. n'aura-t-il pas été à I'écoJe un des Aussi l'écriture n'est-e lle autre cho<1 dMmeurs >J dont j'ai .parlé ci-devant, se qu?un exerc.i1c;e d'ordre et die proN sur h'quel n ·.aura été faite ancune preté, a insi qu'un stimulant pooc l'en:,;érieuse tentative d'amendement? s•e ignement moral Qui a die J'ordre J'ai tenu à signaler le ma l ; n'é:t ant darus son extérieur en a a,u ssi dans son pas médecin, je lai.slse à chaque malade inté.rie ur et seva, à .eolu1p sûr, un hü!mlt> so~n de se guérir. CAMELIA. me de bonne •C101nduite. Qui veut bien écT'i.œ, le peut; mais tout le monde n 'arr ive pas à avoir une beHe écriture. Denx~mots sor l'éci•Itore Bien écrire. c'est ob server les princia l'école prÏmaire pes d'une méthode détermJin.té.~ . Avoir une belle écri ture, c'·es.t, non seulement Plan: faire les lettres d'après une méthode, 1. Rang qu'occupe l'écriture dans l'ensei- mais c'est les faiTe avec une élégance gnement. toute partic u:Jièr:e, tou•t art1stique. 2. Ce qu'est l'écriture. Si, dans nos éco,les, nous. n'obtenons 3. Nécessité d'une méthode. - Laquelle depas de bous résultats polur ·c ette ma· vons-nous adopter? 4. Moyens à prendre pour rendre 11 valai- tière du rprog~ramme; si, sur les 40 élèsanne l> la méthode d'écriture par :r. ves dlont s•e CtJI!llpO•s e une classe, nous Legros. consta.tons 40 écœitures différentes (et Dé.veJ.a:ppement: lla chose est fa,cile à constater), nous L'écritme est, wpr-ès la 1·eligion, le devom·s attribuer cet insucJc:è s a.u manstyl~ et la lecture, l'une dies branches que d1e méthode. Po•u r t.outes les aules plu s importantes d'e· notre proigram- t res bra no.bes d"ens1eignement: reli-

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152 gion, la.nguc·, <·ttlcul, etc., lt•s t'lèl'l~' répon dent, dans toute la pa.r tie fran(,'a.i.se d'u oanton, d'une manière à peu près un if.oll'me à une même question, parce q ue nous avons, poul' C'es b1•an('hes, d es :m éthodes un iques, -connnes à t()utes les écol es: c'est œ qut> noms devrion s adopter po,ur l'écriture. Une m ét hode est donc n écessaire. la quelle devons-nous prendre? Celle qui pré~>ente :l e moi11s dre diffir· n l· tés t ou t en étant élégante et s imple . f\eti'e mE:"th Olle, dis-je, n'c>s l pl u~ à t rouwr, n ous l a voyons dé-jà f lem'ir à l"Ecole normale, ainsi I<]JU~ dans plusieurs é.col E:>s de notre cher ra.nton. Je yeux parl er de l a méthode .Jules Legros, ins·pe>ct e ur de l'enseignement prlmail·e libre. Tous l es jennE:>s institntf'nrR possèdent la méthode dont nons wnons de paa-lt>r, et cependant bon nombre d'enh·e e ux enseignent celle de Rollin 0111 dl(> G o doch aux. Q u'y a.-t-il de pl us in sensé! pou r 1w vas di l'P autre <·hoRe. Se1·ions-n()us pent-êtr<.> Olblig(>& !le fail't> l e co•ntrai re de C'P lq111t' n()ns <'llseignc•n t n os excell ent!:~ tJrofL•sselll'S'? Ecol e n o11mal e et '[H'irtunj 1·e, c'est dPux, 111<" d i·r ez-vous, et on me l'a d0j<'t elit. ,Je ne le C'roi s pas ·en g~né·1·nl, P't en I,mdiiCnolier p<nll' l'écriture cn•rsil'e, C'Onrante. expédiée, em· qn'impol'tt• à nu ~lève de faire, dès qu'il romuH•nœ à ~rril·e, l'a de telle ou tel']<.> fnçotn? C'est tout simpl ement affaire 'd'h abitm1P. Et quant à. moi, j<.• l'a \'Oll e franrllemen l , je m(' trouve tout à. fait h ien dt• l a mt~­ t h ode qui no11JS oe<:wpe. 1\[~.is

Qll'e la métb{)ide J. Le~ros c]('yicnn<' don r pe.u à p eu nniversf'llf' dn Uman à Si-erre, du Mont-Colon an 'Yilds1Tubel ! )fai s i l fandrait qnr IP Dépa1·tement de l'Instrudion publique offrît a nx cQIUiDlissions s<'o!nin•s f' t aux instit uteurs, p a r le d'épôt (les fon rn itm·e:; s·col-aires, l n. méthoicle clont uons venoas dL' p·a .rl rr et dont 'les bnm; t•él'lultnts TH' htJ:d€l'llÏP1lt v:;S il Rf' fUiT'<' a.ppi·é ·ier

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nu SIPi n de uotn jPttucsst• ntlni~nmH'. Gi1Jé, i.nst. à Co.lllbaneir.c.

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* Comment fant-il

former un homme an triple point de vue physique intellectuel et moral t ' Pa.rmi l f:'s moyens don1 dispose 1~ maître pour fai re l'éduc·a ti on rles cufun t s qui Jni s•ont coniiés, llOUS citel'OIIH t•n p.l'emiè re ligne les di.rcrses le(,'OllH de l'(>wle, lt>s mill-t' inci dents de la vie scolaire et 1~'xcmple qu 'i l do-it ùo-nnt't' tant en d<"bo ·s q n'Pu d:J~.!H<.'. .. \.u point e vue de 1'6dn<.:alion phySJqut~ dt> sefl ït'>ws, Je l'é~c11t cloit p t·t>nùrP, d•a.ns sol (o.co-lP, d1>s prPca u tion ~ q.nant au renoU\'t'l lr:"menl th> l'air, i'l la tPmpér::~tm·p et à h~ Jumif>t'<.', à, la [ll'O· pt·c>té dn loc·al <.'t de~> alentours, Pl<·. li doit au::;sl fail'(> prendrl' deH soins a ux fSl(>ves, JHJill' ln pr op1·et (> dP leur J>t.'t' ::;onne pt <fu li'U T'S effel R, ]JO·Ut· leur !JOI:ltHT'e et 1<' IH•.!'toin qu'ils ont dtt monw ment. aim;•i !Jl'P dans le ~·as cl'a<'cidr:"nt:s. Il le-uv donnqrn dt>H eonsl'ils hy~it"ni­ ques quand J'ocTasion ~:~'t·n présentent, S I LI' la salnlwité Pt la tenue• d'E:>s habitations, les rNemPut.s, la t l'anf!piT·ntiou, Jp:-; alinwnts, leH boi~sonR. le somllleil , lt>s ma 1ad i<>R t·onl agif'nHPR, ('t'('. L'tsdtH'<Itt•ur mettra à. pt•ofii 1\•nHt-i gnE:>m<.>nt rll· la 1-!Y'IllnasliqtH'. qui est 1111 S,YSU'"illf' cJ\•Xf'l'(·icC'S pro-pl'CI'I i'l. rléYE:>lO JIpt>l' ration11t>lh•nwnt lt:H q n ·tlil~~ nùyRi· queH de l't>nfar•t Elle. fnil partie clt• l'tt dncali~'n pl.l~·~oüqm, parc·e qn't>JIP st-nl~ donne an c·Ol'(}S tm dof\vf'lO~tpeuwn l con -rt•na.bJe; dlP fayoriHc l'ac1iou dPs fon• · tiens >ital l:'s; Pll P rt>nd lt> torp~ yi gou l't'ln:; el]p lni t:Olll!DltlllÏ<]IlP kt fOl't'l'. l.t flt•xibilit~ lq,ni se lllHllifC'HtPnt par nn rnaintiPn C't.mn•na ble, nnt' dPJ nnH·he ferme, deP. mou-reme11tR 'dP.g.1g('-:-; l't onP arhe,s•se qui rPIH'IOJÜJ't' mi ll t• ort·;Hdonll pom· se dfSplo:rt•r; e-lle pt>il't m,{\Jnt' g né· ril· <l<• ('lt>J'tain<'S tliff.OI'mit~s ou Mfants physi,1UP!:'. F.u J·(rrCa ti•tn, lïnsti t ntt•u

nti lifwra 'l N! jeux t'i lcH C'xet·cict"'S \'Oil>enahl es pour dfSvelop[>el' ra.timmPllemPn t ~on te~ les pa rtif's dn corps. Il n oubhera pas les soins à dfmn<'r a.ux •Orga1~es des Sf'ns, ni l t>s <langers n nxq nels ils sont exposés. Les promenade,s Pi les tJ•avt~nx manueJs tonh-i· buent anRsi au dé-,·elo,p ,p ement des or~nnes du C011)S. En C<' q ui ron<'eJ•ne l'éd ncai i011 inte1l ~dne l k, l<' maî t 1'~-> <'XPl'CPra. ;tVf'C le pl us g"l'o.lllcl soin t on i PR lf's faC'nltés lle l'pnfant: la pcr.C'Ppt ion. t>n 'l'Pn daui Hurfont so·n ensE>igne>ment intuitif· l'attention. cu ext'itant l'inlfSrêt dan~ ch ac·une- rl<.• 1s<'R le<;> on!:!; IP jnge-meni. Pn habitnani les é l èvPR il r<>c·herC'llr·1· to,u j ouJ'S l n, Yt~ J·ilé; le raisonnemen t , en les a:<:ontnmaut à. ]>artir des prineipE:>R po· s1hfs <>t i\ rnettrP de l'ordrE> et tle ln. snit(' dans les idét-s; la mémoin·. PO lps fnrçant il t'Oilnprendt·t• Pt à raisonnPr n\n n t de clwrC'lwr à, r<.'tf'nit-; l'imn,ginntion, <'11 willant i'1. ('<.' f(He le jn~t· mt>nt h :,:uid<> et la dirige. Il dount•nt a nx élè\ t'H l('H t·ltnnaiss:aH·~H iudi~Pl'llf:l:lh i PE! il la rie Pt il utilüwm il C't't e-ffPI leif~ bmnC'hcs ~~Jililll­ il's: la l nnguc f1·an<;>a iHe, l a, lP.l'l u t·c• <>t la l'éeitut ion. l'mi l1h m étiqtw. lu gP.o~-::·<•phi<' d J'histoi n>, ll's scienf·t·H l! lty!'>11Jllt'~ et lla t m ·ell e.!-l, lt>H I~(,'OUS de diOS"·; <'t l'agl'ic:ullu•r<·, le t·l!m1 t , Je dess n Pt t'é!'l'itu.re. L'foclnt·atioH iutf'llt·<·l urllp formP l'esP! il; l '<"tluf·atiou mora lt• lui C'RI Sll111"1'll'lll'l', tar Plie fo1 •111P IP I'ŒlU' Pt le t<l· t·ac·tt>t·e. On doit :-;'effot'l·<'l' d'ornt'J' l l' •tœm· tle "'tm:, p]'(."part>r cunvcna.blemt-ut l'l·'s I P•,nwqJOmt·ndP~agPrl a. uwntl e. vt•il lcr :1 t·t• qu" lrs eufnntH tonfm·ment ](lur· 'uu,luih• a nx ensl:'ignt'nll'nts qui len r ~;ont domll~H. les bien su t·veille1·, faire a tt <'11 ti 011 i'l l~u r~ t'onv.eJ"s<ltionf:l et à lt•IJJ' tPUn<·. les prt."mu uit' ron tre leiS défa nt H inhél'Pnts ;\ }pm· i\.g-t-, tâc-h<>r df' ~,lpt ct· leut· <:onfianee. tlüe C'it·conspt•ct ~v;m1 <'li X, lt'lll' elon ner }P bon Pxem-

ple t•l \'Pi ll et· à t<' qu' ils n'n iPn t HOns les y~ux que deR modèles de vt•rtu mettre à profit Je~:~ leçons de religio~ et_ de moralE>, de langue, d'historirt' et a ut res 1er:on s. ~fais l'niC'.tion ne ·sot'l·a pas 1·om,plt>t e qu,l.Dd on laura formé po n r Jni-mPme car il n'est pas llf'stiné i'l hal.J it<·1· un~ î le Oéserte; il <•Ht, an con trait·e tréP P.o.n.r la so<.'i.été. Il :t des ten da JH'~K socu~.l Ps. I l a. d 'nbot·d llDP gr and<.' s:vmpatli H' -pt> nl' sa mt"rl?, pn i s pour son ni:>re, SPIS f.rèrf's et ses sœurs, ensui te pour se~ _a utJ'('S Jlan•nts, ponr les enfan t s qut JO twn t ave(' ln i, pour toutes lf's ~~r­ sonnes de son entom·age pour tontes e~lE'H qu'i l conn'a ît. On d~I'Plo11 pna PH h1~ l'f'spri t d'e fa mille poiU r (·om men re1·. af~n. d<.> le pr~pa t'Cl' à l a vie soti a l P. 0~ hu l:n•<:pÏ!'Pl'<l PUHnitP J'amOlli' de l 'buDialll{(' l'U !ni tnmltrnut que tous les homnws sont fl'Pr!'R et qn'ils se l'f'ndent mutue llt'ofJ.IJ<'nt tll 'l-1 H('l'\·ices. On ('vHera ('ependant Je c·osm01poli i isnw, <':l r nons df'\·on~ n imt'l' uotn• patrie. Oc• sent iuwuf doit Hl'P 1n·nfondrnwnt enrar·iné d:J HR notr(l CCPUJ' d il '"<' dén-'l Oip.pe r-apH1('mt>nt 1•t f;wilenwnt s i no us le culH. P. B. t ivons qnel cllt<• peu.

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* Resto ns

à l a cam pagne

'l'o111 lwmmf' lultt> pou1· l'exist ence. P un1· JW UR, lu tti•J·. r'Pst r·omhattre pour la sa 11 \'Pg:n·dp df' ufJ.tt·<• h''i~ple ,·ie: rombattre 1lOUL' ma inteuir Je t oqi/S' dwns sa fm·~·(.' '..'t_ s'!. rigut•m·. •·ombattrc JlOnr mamtt>llll' l m ielligPnre dans son d~Yf'­ Jnppf'Ulf'l11 et Ra, pui REHl n re, cOtllll.Jattrc ]"lill' '1Itain1 e n ir Unnf' tlans .la gTflc-e Pt t1;~ns ln Hnintete. Dam; 1Ps dm1x 'lJJ'PJ lH'l'S C'Ombats, UOUR Sf'l'OllS vainC1ll:! 1:ar la mort; u n jo111r no·us· aban donn e1o~ssanl{s, J·i (1h e~HC•, honneu r s, gloi 1·e ct sc1enel', ponr Att·e l't'ltehés, pauv res ct nu:s, dans lon. pouH::;ière 1lu 1oml.>ea u. Hans le lt,ois.ièmf' romlJat, nm1s pouvons être nünqm•m·:-;, si nou1s l e Yo n-


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154 lons; r ien ni?' peut nous <loi'.J.'a-cher 'la rktoi-re dans Je coornba t !PO'Ul' le salu.t de nott'<e âme. Ceux-là Slenls S'Üillt d'one raisonnables qui, prenant à cœur la triiple lutte, subordonnent les triotml])hes d'U temps a11 h'iom;phe d.e l'éternité. Ceci ipOiSé, d'où vient ce courant irrésistible qui entraîne aujrolurcPhui tant ùe jeunes eaiiDpagnards vers la vil'le? CP. qui les pousse, c'est la lutte pour l'existence du ·oorps et de l'intel'ligence. Oui, ils y vont ,par-ce qu'ils nourris• sent dans leur cœur l'espoir de faire fortune, d'y tro•uver le bo·nheur et un terme à leurs s·o1uffrunce1S matérie<lles. Pa:uvres jeunes gens! ils ignor-ent que la ville peut être le tO'lllbeau de leur foi, :pftrtant de leur féli·c ité. Prévenir J.es enfants contre la vii}}e en leur déaouvrant les dangers s·p irituels et corporeJs qu-i s 'y cachent; le·ur ins}pire,·, au -oO'Intraire, l'amom.· de leur village, de leuns champs, de le1l'r foyet', est un dlevoir impérieux pour l'instituteur. Que 'l'•ont-ils {'h<>rcher à !la ville-, si ce 11'est le p lus souvent, la perte dit" leur foi, d'P leur innocPnCE'. Oni, l'âme dn dl· lageo.js court à la cité les -pln-s grands dange-rs. Ignora.nt le mal, eDe eu ignore aussi les artifkes. Quf'l(lUCS manvais garnements· diont la tft•che est de rE:>ud•re les a~ntres semblablt>s à eux, auront vite fait de taxet· 1eur CrOIJ'ance d'e- sn,perstiüon, leurs Yeri us de niaiseriE:'s et de folies. Au prCiDlier abord, les jeunes -campagnards all'l·ont de la ré· pulsion .pour ces discoul'IS CJUÏ !}lessent ce qu'ils ont de plus cher, la religion; mais :peu à peu lE:'S mauYai-ses ooln:q)agnies, Il es livrc>s imlpic>s, l<'S journaux immorn ux qu'on tâ1cllera. de leur glis· ser, '1eurs pasrs'ions mf-me, étoufferont en eux les bons germes ponr y laisser n·oître et st:> déveJ,OiJ.lipcr les mauvais et finiront pa'r anéantir leur f\oli. Il peut y avoir des exce-ptions, j'en convieus. Il se rencontre de ces cm·act ères forterul'nt trreiDJpé~ q ni restent fermes et

in61Jr<Jnlœbles fl u mili eu df'S tempf'tes et des Sléduc1:ions q·ui les assaillent ; mal•h eureusffillent, ils sont ~n petit nombre. Au res1e, mtéd'itons cette\ pal'ole dle 1a sagesse di'l·ine: « Celui /qui cherche le péril, y ·p éri·r a. >> Il ~1: ~Oin­ jours imprud·e nt pour nn jPtme homune q1ni, à l'âge où les pas·s ions ont besoin d'être refrénées s.e trou.ve là, sans alli· tre surr veillance, sans autre guide, sans a utre contrôle que lui-même. C'est .a·o nc pour d el'argent, pŒu· un bien p6·risrs.able, que l'ha bitant des campa-gnes ira vendre son fLme d'a n·s les cités p.o;pulaires? Encore, es·t-i1 bien certain d'y troruver le bonheur, la richesse qu'il .convoitaH? Ab! de cruelles décepti-ons attf>ndcnt la plupart ùe ces jeunes gens! Que lf's emplois à la ville s~ent mie ux rétriburés, je ne le nie pas; majs .Ja 'I"Îe y est aussi pl-us chère et les occasions d'e dépenses plus nombre'nscs: coo:npagnies, nO'U veau tés, jeux, théâües, l'l'o nt autant de gouffr(•s où va s'engloutir le petit salai,r (' de l'ouv:rit>r. Snppo•sotns même qu'il soit économe: tombe-t-il malade'? 1ses épargnes sont Yii-e épuisées. De quon 'V?eut-il vivre alQons? )f:o~ltez nans ces mansur· des, vo·u s y troiU•verez SO:lweni un iPauyre père de famille ~ouché, non sur un lit, mais sur 1m m é:cbant gra:bat, se tOt'dant &ans 11es convulsions de la plus atr·o:ce s'OIUoffrance, a uto'llr de l ni, une pan>·r e mère éplorée, des enfants MgueniUés et pleurant la faim. Quel écœurant tableau ! Et dire qu'on leur a encore enl evé la foi à ces rmiséreux! au mo-ins trouveraient-ils dans 'la reli· gion une consolatii()ID à. leurs ma.nx! Ils médliteraient dans la souffrance, tandi~ qu'ils maudi:ssfmt le Ciel et tout r~ qui les entonre ; à lenr doulenr ph,nuque 'nient encore s'a.jontc•r la sonffrun· ce ~~o1rale. Voilà la vi·ctime M la. villr. Et ceux qu·i y ont réussi à fa.ire for· tune reviennent au vi:llage fiers et arroga.~ts, insultent les prêtres, ridiculisent les -plus saintes institutions. In·

fat'Ués de mauvaises doctrines, ils cherchent à les IOOIIlmuniquer à leurs compatl"iotes. Voilà des tab'Leaux à dépeinodwe à nos élèves po111•r les d'étOIUirner d:e la ville <lJUi pourrait tenter de 1les attirer pl us tal'd. Parlons leur a,ussi du bonheur de la vie cha.:rrupêtrc. Po-urquoi quitter leurs bien-a:iJm~s lp3Jrents, leur pütoTesque alorche.r, leurs champs, lieu rs riants vergers.? Pour che•rcher un bonheur illusoiœ, et en perdre un réel, qu'i ~s' ne sauront .apipl'écier que trop tard'. La campagnle avec ses trav-aux, sa 'vie sr:imple et frugale, .ses mœurs austères, c'est la santé du corrps oeo!Illlille celle de l'âme; en un mot, rCI'es1: le v.rai bonhPnr terrestre, la vraie prospérité. Là, les sophismes n'ont pas enooire pénétré Qu'il est heUJreux le labooll"eur, rentrant chaque soir en SOfD foyer au milien de ses bœufs! Il est fatigué, ouli; néa.nmoirug le bonheur, le contentement rayonne sur s·a figure: C'est _que, dans sa foi nafive et tenace, il sait que sa. journée est comptée sur la balance du bien; Ïll sait q:n'il a rempli son deVJolir et que Dieu ne deiillande pas plus d:e lui. Les j·o!Îels die la oarmrpague ·sont bien préférables à ceUes des villes: enes sont pm'<es et exemptes d'ambition et d'e criminels dés~rs. Si l'on y gagne moins, Ira, d!éjpense -est auJSsi moind~·e: La terre prodiuit toujours abond'annment, à qui la cuiltive. Efforçons-nous donc, soit par la persuaSIÎon, soit par des traits historiques, à développer chez les enfants le g.<llftt de 'Ira crum.pagne, et à provoquer en eux de la r€JprUilsio:n pour l•a ville et ~res attraits t·r ompeurs. Nons ICOntrib'Uerons ainsi non seulement au bonheur S!piritnel et ICIO/rpore·l de nos élèves., mais en('Ore à la -prospérité de l;a S•Oic~été. Nous aurons travaillé à la odim:inution des criminels et des IS'nicide.s, poar le fait que nous aurons emfpêché nos .jeunes <~allll])agnards d'allrer à 1a ville se ·perdre, colrps et âme; nous aurons atJssi

contenté Dieu et sa sainte Eglise, •p uisque nous lui auroom consel'vé des fidèles et f{)!l'IIllé des saints: ce sera. notre r&o.mJpense et notre bonheuT. Aloês.

• Guerre de Barogne (1415-1420) BATAILLE D'ULRICHEN Sans se laisser d;é courager par le coup ·d e main dre Guichard, qui rendait leUir tftche plus dliffici1•e, les eantons om~diateurrs redoublaient leurs dérmali'ches en vue de la !paix. Troils. diètes enrent lieu sruccessirvement à Lucerne, à Beckenried et à Einsiedeln; mais elles restèrent aussi infructueuses que les préo&lentes, et les Bern<>ois, fatigués de ces négo!Ciiation.s inutiles, résolurent de recourir aux armes. On obtint _p ourtant di'eux q uo'il-s assisteraient à une dernière réunion des a rbitres à Zurich. Cottnme les V a laisans refusaient de se soumettre à le m· décision, et, pour se venger du ·s a c d e Sion, ne continuaient pas mOlins leurs razzias d!Ulls l' Oberland·, la ville de Berne, ma.lgré les représentations -d'Uri, d'Unterwald et de LucernE:', se décida à ·e mployer la force. Elle mit sur p ied tout s·oln effectif. Ses troupes fuorent renfo·r.c ées par des secom'lBl venus de Feibourg, de S<l" lemre et de Schwytz. ('_,ette armée foorte de 13,000 combattants, nous dit l'historien ~füller, marcha su·r le VaJais par le Grimsel, tandis que les habitants du Frutigen et du Si.mmentha.I, passant le Sa.netsch, débouchaient sur Sion, pour opérer une dirersion. Quand le~& bommes de Coll!c.bes Yirent <!es troupes nombreuses inonder leur valllée, Hs se C'L"Urent perdus, A la nouvelle que le to·csin dolnnait l'alarme dlans le centre, leur teorreur furt: à som ·comble. Le plan de l'enne·m i était s-ans d1oute de les envelopper pour les anéantir. 0t)mment résist~?r à tant d'en roahisseurs? Les ·Clan t ons ,primitifs-, qui les


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156 :.t\'l'l,ient pom;~-; és ù la lutte, lt.'t"l' abandonnaient à leur sort a u moment du dan ger. A u sRi les patr-iotes ne songeaient-ils pas à la rétsistanre et, é.vactuant leurs villages, cherchaient un refuge d.an s les hamt><tux inférieurs. .Les BernO!is se monhè1·ent in:upito.. yabl l~s et, promenant le fe1' et l e feu dans la vallée du H.lH)ne, fit<'nt à ses babitnnts une guene d'extermination. Déjà les Yill ap;es d'Oberwnld, de Ni('de l'WHld, d:'Oherp;eJfJte ln étaient ·d.even u s la 'Pr oie des fla,mmes et leur population en fuite> se jf'tait sm· Uldchen, lorsq u'un homme du peŒple, Thomas Riedi a.rrê!a IPs fuv<wdA et, relpyant l t> Jl'r ~om·a.gf', 1<>~ <'ndag-en à lnHer pour 'la -d(l.feThse de leurs foyers. Il se met à l eur i êt e, quitl<? lP vil'l 1~ge qu'i l ne P"U· v:-~ it dléfenclre, r•our allPr occuper une fortP posit ion snr l a. colline voisine. Trop cOinfiant d·anJs ses fo,rces, l'emwmi se répandait dams tonte la vallér. La p·etite nrmér de Hiedi, gro~si e par 400 c~mba.t rants, qu'amenait le <:ha pel ain Winikow, N I nrofit<l pour to.mber sur les 'Pl'Pllli('l'S détadwmt•nts, qt~i fl·a, a.nçai.rnt sanA Ol'dre, et lN! n~It en plei ne déroute. A 'la YU(' ·!lu t!0nl CJll(' oomrent le•ntrs frè r('s, tes Hc•rno•JR ,·olcut à. letn·•s.t>com·s. Une mf>l ve a ffl'P n "e s'('u~'~'age. Les assaillauis ne v('nlf'llt pdnt ~tre tenus Pll échee '[)a.r une 110i gnée de ,. pn:vsans; c-cux-f'i. ·doe leur t·o'1.< ·l-, n lg-nor('Ut 'Pas qu'ils lnttcnt l}ou: h > 11'l us pr(S: c:i~>ux d'0s hi.eus. pnn1' la hherté; ansR1 réis~ stent -ils vaillamnwut, postt"·s flll'ils sOint s nT les flancs rl'nnP col li np t·ocaill euse. TbOllllas par sn ...-alem·, ~<> faisait renuwqfllCr ,p m·uti Aes r-0n1opa ! t"iot_cR;, armt~ d'une lourde masAUP, i'l porhnt l -Pp0nntnte et la mort clans ] ('!;! 1·ang:~S Pnnetuis. Tous st>s c•oups (>taient mortl'ls, et le renfnrt qui, u n i11stant, pa ~'aisA:lÎt l eur a.vOLir clonné l n supériorit-(5, u'<>mpêche'J}n.s !Ps RernoiR de faih li r. Le contina-put :d e Schwvtz accour t n lO•l'S 'P·rendlre0 part à l'action. D é!sol'UM is la 'PositiOOl deYient intolér a b le et, ID<Ùg'l'.é leur

CO'Ill'ag.e

t>t

lPm· rÙiJ.(>u 1, h•s 1 a tl'iote~ at-

caJblés par !<? nombre furent contmmts de reculer. 'l'o u.tM"oi.s, ils ne {~daient que pas à yas, et chaque pouc-e de terrain était <u·hL•té par des flots de sang. Riedi, eu totm:' d 'uu g-:·os tempn.rt d'ennemis, fait towrnoye r R•)ll n.1·moe l'('· douta ble qui brise les crânHs et ('nfonec les .poit1·ines. Déjl~ quam'1te ennrm~s gis·ent dans la JH~ussièl'e qu:1nd un tnP1 le blesse à la •c:uisse; il tombe i't ge-noux et, aP'puy6 sut• les cad'nvrf'~. il eontin ne àfrapper ceu.x qui tentent de l'app1·o. cher, jWSJqu'à. ce que, cottl'ert de blessures, il succ~mbe à son tom·. Que restait-il dè·s ]Qws i'l fa ire •lUX V·~­ laisans? Hep r endre letll· j)l'f'lllièrr position sur la ('Ollin e e1 t:'tcbt'r flp s'.v maintenir'? Le~:~ Ht>rnois les _v a.ttaqu~·­ rC>nt avee fm·e1n', ornais 'S<lns yf'ussh it les en d.élOlg-er; ils s 'en wng(•rPut ('Jl lllP f-tant l<• f('n aux maiso·nR cl'Ulric-hC>n, et l'ineendit•, p1·ojetan! au loin sn Ri· nistrf' c'lar!P, Yint (SeJairer lt' C'lutmp de hntaille, où 300 ennemis et 50 patrlot"R n vaient tron ,.~ la mo1·t (29 se_ptPmbt·e 141!l). Ft·n E~HLIO. (,\ ·sui-vt•e.) -----------~~ -----------

En classe. T ,, JU'lilJ·(• a ÏlllLltORé nu ha' ail f.e,it. (llu•eun f'~t ;\ la bef:olo.gn(', 't•nn rh<t sm· l1 fnÙ'l'e li:ssP et jatmr, r1-1yée, hwlt(>t{>p d\'JWrt>; l'un :l·ppnie s:t tc-te lonrde bi1·n !Jlll' YÎÙe !!111' la Jc;l'~l lll:till !!,<lUC'b f' <J U.),

ulngh'E lnisant~:~ <·t noirR; 1~n denxiè~wt• IH<ll'lllOtte lr•R mots (]n'il doit 'l;c-rn·:·,

tont en 1'egn.rda.ut dnns ll• nq;-ue; nn an!rf' t•nfin, fout hi:'mblnul. ntten1l le momen t p1 O'PÏI'P ,pour t ·icllt'r, lè-1 c so n n•nt les ;n•ux du cùl P. dn pu:pit•·P sc tr;1l1 it pn r nn lt~g-Pr rou gt' !:nu· h •s jon('A f'xcjttst>s. Le silt>nce ~mit corn· ille(· s:ws· les plnmes qni g-nlttent _t>l l" rhn:r-hotP:m~>n t dPs mnt:-:: qn'vn ~c n t on 'ln'on ya ~r1·ire. . Et pendant ce tC'Illps le Roleil l'ela

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houA sc 1<"1>: \'ltrcs; le ciE'l resplt•·n dit d'un b l Pu fr-a.nc; les oü;.eaux eriaillt:ut à. l'en ''i C'OilllllC pom· nar~u~l' cel:! éeoliers Youtés sur If nr mét·ban.te <·<rllli]W· Ri1ion. Le ma.i tre se repo-sl' en li~.ant un jonrna l l''Üilll' SP d~ùomnnagt•J· d t·s ~'tH'­ rf•<.:tion~ qui l'at lcndt•Jlt Je ~;oi1·, ou se laisse aller, le j oul'llal mis: de <·ôit•, nu\: ROU I"€'11ÜS.

ll y ~t l>l!ll de tempR, il 6tnit 1ui :.ùu;:;si on tét·(;!in comvo!-lant ,p our un cl!iffre, UllC' nof)lt<.• OU COlllUJR. l'on <ht S(}UI"eUt à to,r t on à rajson, pour lill SIH'Cès. Il f;OD:.{t> au m.onH·nt où le travail remis a tl maître, il s'enfuyait, rayidR, Ù(J la snll~ J)OoUr ne pas .sn;•oi1· s'il a.n1it hie'l ou matl t-·OIUJil'JOI.:lt6; il avait peur d"une sobre a1pprédation eOtJUII1lil' on a JlPm· tlu I'P>J·ùict ù:u· -médec:in. Il <'D es( tonjou J·H ainsi, l'on a, peur de l'in·évc·ca.ble, on lJI'éfère le üon-te rn.ùm(' ·tlon'lon.-eu:x. à la réalHé; c\>~st encorP là, eommP son vent ailleurs, l',~spél·ancP c~on tre toni<' t"srptiranct• l] lli <.l i ri~"f' la j('nue:.;xe er.mmf' t>liP dirige 1'àg·p mûr ou la viPiiIP~Sf'.

:\[ê.me au vcstihnh 1 l'éli'! ve n peur de Câlll<ll'<ltll' plu~ f\O,l 't quL lui , sut· un tel OH tel point OÙ'<•ntenx; il ne veut JXII~ sn.YOÏ!·; pu111 !ni, l'l' <·a11J;lJ·adl' qui }JPU r-i'tre PSI f;OIJ :uni, Nt ,,hnug·e P U cetti' oJr 'c ·:lRio•n en nn ùenxit'lUl' p1·o.fessenr, f'll ennPm.i l>l"'l 'fHJiil'. Et il attendm l'l.Y<"<· un:x.iét(> le jout' de ln pl'O'L'Inmati on defi N:~snlta.ts Cl'R h·op

•[IJ•t'Sti<HIU(:.'l' SO•ll

longne>:-l mimltPR ()oÙ IP>.<~ 1l'HY<lliX tléfi-

lPut d<'N lllPilll>urs anx moindrP~ ()lt! J'org111·i l <h5<.; u qui 1·e:s:'><'!':·p le <·n tn· hniPinni, l'l tumilhttion <l'(•Jrr r·utg-tl ..Jan~ ]l>:-; der nh~no~, Ill joie Ü'<'S fq·(~ insultant i\ la faibil's:-l(' cle~ 1lc:-;. llt~rit~.... l't ln qnP~tion infaillihh• Ùe'' l'·'' Pllt R: " ( 'omwvut nN-f n fnH ! Hl dt·\"Oir·A'! •> Ou hif'u <:'<>st l :t jlâl' Pxnbr.rault•, ln Jin.~ ~1 an dt> joiP penl-ftl-e !lP t'e11r.m t·P , Il" t·• 1 ' 1i1• (•IJp..: ~O·Ï <1.\'Pt· Ull 1( \ (orit.l-

ble RU<,cès \)' commenté par une pl!rasL élogwooe du ma'itre. 'l'oajcurs l'org·ue1 l, lég-itime du 1·estc, q ui f'nÏle ILs j:euuPs pùitrim:•s et qui le~:; gonflera plus tard 1CJiuand il s'agira de üant.ux it coJJUpétition de 'Plus d'iiuportnnt•e HJ.IJennnt 1pa1 coillséquent des ré.,ultuts pl'us sér-ic.ux. Pour· Ues nus, la l'E~II.I!SSite prt:S{jUe toujours, ·p our les <.whe s une alternati1·e de déceptüms et de •S uccès et, pour d'UJutres eufiu u ne maJ<-lwnce iuévitable. .Mais, malg1·é la différenc-e des résultats, l~;~s jo·it>s et les diOJu.leur-~:~ die l'éco.lP sout Pncore vlus fortes qu<> celles tlL· l':tge min', les sen:siiiticns é1 an t pl us illt"ui,;e·s ("t la r éf!t->xi on phi losotp Jüq ue lit> 1":J'tll.('tlan1 :) Jas l:'tlé'Ol'·è à. lem· just e nh (•a.n lt·~ ha at~;; <.•t 'lt>!:!- bas Iles év~lll'­ IûHlt~.

T.'hoJ·I:oge du bi11.iment a. som1é leuteles é l t•I'CFl se h ùÜ·nt <lt' j<'tl•r llll d.r1 ·n ier cou1; t1'œll sur kurs ft>uille:; volnutes qu'ils n'osent r pu;·t•t-!rt> a.u n.w.lüe impa.t ieut; (·ar il a f,t:m, JJtlli~ son tl'nnble d'auh-efois lui dtmn'-' de l'indulgence Pt il attenrl Pntm't· <JlW les c:ervellles J.es plus reùe•llt~s llH'Dt Hl'N dt;llZl' (.'1}\llJS·,

niu11 a1·( ·ondH-; d'n·ue bévue finale, puis il :s't'li 1":1. Hong-Pur, dtu cMé ù e ln SO'llpe

fulllaurt•.

F. CENTURrER.

.....

-~--.-

Asseyons-noôs et t•al'lons moins fot•t }i'(;f:! instiiutl"it-t>s sont souvent maladPs. <'<>rtainemeut moins rob us tes, penl·êil-e plus z~lé<"S, plus occupél:'s que h·s i.nRtitu! e>1ns, eli<'H :,;{_' fatigue11t plns ·vite: ;\ <;ela. nous ne ponvo'ns pas gnlnù' cl! mw. lllais il exi H f-t> <leH errements q ni leur I)(lttent pl"éjudicc et nt-> profitent pns ù l'écolt· p1·imni1e: ils ~wnt (],one douhll:'nlf>Jlt eondamnablt>s. Exn UJÎlJ o•UJs les jemws m alt t·esHes en fonctions: tonjom·s ddlout, f'lll-'s cirr:ul en l ,t traret·s lf's bn nes, t>XJW:.lau t un e Jp~·ou, t•!i'l'l'igt·anl un d1:'1·oir, f,til}(·~wt


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exécuter un chant, stimulant une élève. La classe d:oit êtr•e :vivante, l'enseign~ment actif, la discipline attentiYe, mah:l nt: peut-on pa•s obtenir ces I·ésultats d ésirables avee une dépense de forces moins cO<nsidét'abl e? N ous ne somlllés capahles que d' rme cert aine quantité d'énergie, c'est ulll èlldJita'l qu·':ill faut mfna.ger dès les débuts. ~~ est des exercices d'a.pp;lication qui exrgent un contrôle iiiJ.méldiat: une page d'oécritur:e, la corr,ecüon d' une dictée la le!on de lecture rd'alns le cours wépa~ rato1re; nous soo:nmes debout et no us cù.'culons pour constate r les résultats prévenir les étourderies et souteni~ l' attention. :Mais une leço!n de chant de mor.ale, d 'histQii:re, d:e géograrphie: de chos·e~ avec intrerr~ogation.s gag;nent à être faites pa.r la rnaitresse bi·e n en face de ses élèvre·s, assise devant soin bureau ayant sous les yeux son p~an, à la pt~rtéé de sa main, bien classés à l'avaLee, tous les d:ocume.nts qui lui seront nécessai,r es: le.s liv.res qu'elle consultera, la carte e t les images qu' elle montrera, le tableau noir où elle inscrira l€s mots diffiletiles et le s idées principales, OrÙ elle trac-era rapidement le croiqudrs de l'o·b jet qui lui manque. Elle était à son bUJrea.u, cette maîtresse expérime ntée qui, dernièrement, à la suit1: d' un chlange.ment .d'exercice disait à ses él ères. « Je vo.us attend~, je commencerai lorsqu-e vous serez tou~ tes prêtes, lorsque tolus vOis yeux seront dans me~ yenx. >> Gomme elle, nou:s pens.orns qu(; la paroJe ne suiffit point, que le regard et le ge ste sont nécesS!a:ilres pour pl'ovoqo er l'émotion :dans les cœurs et faire la lumière .d!ans les int ellige nces. Nous voyons immédiatement si les enfants nous suive nt , si nous pouv~ns passer 'à une idée n.oiUvelle on si une secondle e xpJicatiOOl est nécessaire rseJo.n q·ue les· y.e:ux sont bl'lillanls ou ternes. La t enue des élèves est nmmtale parae ·qu e tO!Utes voient sans diffirculté le ta:bleau, la ca.rte, les. objets é tudiés, la maîtresse ~ elles li-

)

sent Jes pa,r·oles sur se s lèvres et dans ses yeux, interprèt ent ses ges.t es; elles sont attentives et intéressées. La dis• cipline est faci.le : point de paroles inutiles, point d''éelat d~ v.oix. No;us parlO!IlS tr.dp et trotp fort : nous parlons tant que nous fatiguons les enfanta plus étourdti.es qJU'ignorantes, réponda nt poflll' elles, refaisant la leçon a,u lieu de J':.iJnterrogation précise où la rnaîtress.e sait s'efface r, oubliant que le:-. .silences réfléchis sont très actifs; - nous parlO'llrS si i\Otrt que les élèvres di-straites et ·pa.ssive.s nous entendent, ne compre nnent p.oint, mais ·p euvent, c01mme le pbanogr.aphe, r épéter machinalement les crerniers mots pro~ noncés lorsqu'elles y sont invitées; les chuchotements nous érahappent, ne nous gènent ,p.oint parce que notre voix les dro mine, uo,u s travailloos dans une atmo!S'Phère dre brThit que n()lus av~ns créée et nous croyons avoir bien rempli notre t â.che pall'œ que nous sommes plus que fat iguées. Qu,e l contrast e si ~ nous lnterr.ogeons les enfa.nts! Elles parlent très bas et empl:O'ient le l-angage télégr.aphique : eUes abusent die la théorie du moindre effo,rt. Il convient de réagir : exigeons une rép.o nse eXJprimée à haute voix par UJne !Phrase complète dont pt·esque t0111S les éléments se trou vent d' aill eu rs dlans la question nettement posée. Parlons bas, le silence s'imposera ; arti{)ulons bien, détachons les mo ts et nolus serons E>ntendues dt; toutes les élè~es, et puisque lu loi exige 'llJU'un S·i ège soit mis à la dis· p,Üisition des demai.s elles d·e magasin pour qu'elle s puissent se reposer ]OIJ'B· que lP service ·le leur permet, servons· nous de notre chaise, suivons oe con· seil d'hygiène et r espectons la loliJ: not r.e s-anté et Féco1 e y gagneront. P .-8 - Je viens 'die me relire et je tr.ans·crLs les deux V•&S bien oonnna qud. se présentent à .mra mémo~re: Et je sai-s mêm e sur ce fa.it Bon nombre d'hommes qui sont femmeL

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Des exercices de g•·ammu.ire Les ~xer.cices de grammaire doivent êtr~ _faits sur to ut oralement, c'est plus t'~·P 1 d~, on épargne du temps et .Ju, papier ; Ils ne se distinguent p.a.s de la leçon ~e grammaire, ils font cor·ps a.vPc e~le, lls sont la. ~:çon même. La leçon n est p lus abstraite et l'exercice n'est plus fastidieux. Pour les exerc-ices éeri ts, il y a. amntage à ne pas imposer i.ouj o.urs fLUX élèves des phmses t outes faites. demandons-leur d'imaginer eux-mêm;s les e~emples qui ùoi vent servir !l'applicabo~ ·à la règle. ~ ? evoir sera, je suppose, fol·mulé amsl : « Com]JOSez cinq p~rases ou ses ser a .adjectif possessif et c.~~q où oets sera adj edif démons tra tif )), S. llS ?nt réellement eOillJ>I'lS ]a dis tinctlon, Ils n: se tro~peront j)U.S. Au point de vue gr ammatJ cal, 1'exevcice sera de tous }(> pl ~s probant. En outl'e, il y a.u·ra ~n ~?CerciC~ d'élocut ion ; il aura exigé ae llllVPntion, de la réflexion des effùrts, en un mot: il aura étc/ w ofitable et inté1·essant.

••• Echos des Conférences St-~aurice-lllonthey.

Depms longtemps les iustituteu rs Ùt• l'''l'l'OllÙ. " . lsseme nt occi dental es;~om.pta nt. nne journéle super be , pour ~Ill co,uf€reuce, earessaient le désü· •ln?p bel lC' pt·omena:d·e à Cha.mpéry. Grand f ut donc leur dJés31plpodnteme~t quand, Le 31 m ar s écoulé, une :~ute .a.bond.ante, un JC<:iel bacs et gris . tnstp a ug ure - confondit .leur esJKnr. · · fu re nt .c ourageux et zé Néa. nmoma 1ls ltsR, malgré ce eon tre-te.m\l)s ffuche ux ~~ul~n.Hmt t rois nbsences - d:ont -une égittme - f urent aonsümées La séan<'e est ouYerte f 11 1~ ..m~ins ~on s l'emarquons av(>c pla.i_si r i}llll'·

mi .D OlU S: Mgt• Bcœu,'r, . R1~d curé de 'l'rmst onents, MM. les Rvd,s cur és de Val <l'Illiez, de Yionnaz et d~ Ohampér;,;~ le R. P. T~ouis (de Coca.t rlx), M . Car reaux:, Pt•ésidPn t d·e la. Commission swlta.n·e ù·e Monthey, M. Défago, président d~ 'la municjp.aJité de OhampéTy et 'Pl~sie-m·s membres de la commissio:n Sl1olau·e :de cette localité. C'est var des a.p:p land J.aseruents que nous recevon~:~ les témO·l gnages de bienveillanae et de profond a tt.a.chernent que no.us envo~ent M. 1~ ?onseiller d'E tat Rey, M. Qjr oud, 'P;ésHlen~ Ile la. «Société 1•alaisanne d·édJrucaüou >> et notre vieil ami M. P.ig~a~, tous trois retenus à Sion pour a ffaJres uvg-entes. . Ap:rès une p1·ièrP, :.\f. .I'I nsvecteur du thstrwt de Monthey à q ui 11:1. présidence E'S't ·dévolue, et q·u i elst •assisté ·d a.ns s~·s ~on ctions pa r M. l'Inspe40t€1UT du d1-s't ·n ct de St-Maurice, nl()ins retra.ce en ~n ~.agnifique langage la ca1•rière d e 1 émment hOillliUle d'Etai. que fut M. C.bappaz Pt nous invite à ll ()IU·S lever en s1gne de deuiL L~ Cormité, ~om.rmé l'a n dletnier, est conf1m:né b ornns un secrét aire, M . Curd.y, rq)t1I, ayan-t démissionné, est rem.prla{!é .pa,r M . Oyp. Borgeaud'. Le procès-verbal de la dernière assemblée est l u, approuvé et va;urt: à son aut('m·, M. Tissières, des él-oges bien mérités. Nous n'eûmes, non 1s.ans reO'ret auc,un •cours. d'école prati que, "'att~ndu 1 heure dléJà a vane.ér- d t> 'l'orn vertu re de la séance. P lusif' m·s insti tutfl'tli'S donnèren t. donrc lecture àe leurs tr·avalliX s ur le s ujet d·ésigné: « Des rappo'l.'i:S d es inst. arvoec les ll)arents des élèves· influen.ce que COO·X·Cl. peu vent exer cer 'sur la. bonne m:arche de l'éao-Ie et moyens à emplo·yer ,p our les y intér esser. n M. le P résident rs•o l~ici tu ensuit e les mEml.bres pr ésents qui avaient des · idtées neurves sm· le sujet à t raiter de les mettre SLl'l' le ta:pis. '


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Jusqu'iL t<' mo.ment, par une innovahon très hem1 use dont le but étatit de fa<:iliter la 1-â.che du !Siecrétalre, a1li.:Ulle <.:titique n'a.v<.tit été tolérée. Bientôt l 'a.ss(•mblée étant d·c~venue silencâetlSP, ~l . le Président nuturisa ~lors le f ontlionnement du puissant L't lllt'X(}ra bl<-> 11aminoü· en usage dans nos as_semblée-s: ln discussion; voici la Ju. unère qui en jaillit. L'jnstitute.nr est, de p ar la n.atmo m&l.lle de ses fou etion s, Otbi'i g~ quelq nefois d'être fll rapport avec les parents. Oeld re1ations serviront prin<:'ipalement ft -é!'lain''l' des ma1lentPndtrus., i\ dissiper des IP·r éventions a dm!ises a1..ec nne n.veug•lt> bonne fo·i p;l r Jtes paren j s. 'I'otljours le mait•re se1·a affable, au besoin, il lJl'U t êtte f eJ"·IUC mais sans aureté, sinon il ne met en é\'idcnce que SP.S défauts lf's 1pl us insu•JJ!Port ables. Un mo·yen infalHible, ,pon1· l'instituteur, de pP1·d1'e ·t'estime d'nue popula· tion enti<.·re, 1·sl de 1se pennettr·e de fré· queutes \'lsitt•s ohez une famille in· fluentP d~tnH le but on de satisfaire que~!]ue visée am bi tien He on die r~til·el' <Ine-1-q ne nva n t ag<• rw ,eonce·rnant pus J'.~c·o,Jc.

En général, .moins Ct:'S rapvorts SC· rt1nt fréqu('utf;, mli<>.ux l'instit nt em· Ide tro uvera Pour inh~l';'SR<"l' les parPntH à la bonnp mm~t:ilw <lP 1\S:cnle, le ma:J·ITP am·a une cmHl uii ~· i rrépt~.·oeha b~ l' t"l travail· lem a.ssidûm'f'ut à sa. fo r mation péda· gogique. Qn'il s-oit N'sen<.\ diaerelï qu'il ne r6p<l1Hl~ pas ses lonangeiS' ct Sf'S blfnt:('S iJI; ·tmsi'd~remenl. T:n pnfant to,wbe-t-il uw.l.JO('? L'in~tU nt<'1H habile lt> V'isitPra. li nP so61"té ulile S<> fondet -elle d:ans la localité'! LI:' maHte poul'· 1'-ü én•n htt>~ll t--mPnt !ni ']>l'f>t1'1' son t'Ollconrs. Un excell ent moyeu ·œ émuihüion, qui a fait S<:!R pt'<'U1"e'S à. Nenduz, m:ais q ui est plutM do ressort des COilmni.ssi·ons scolaires, sen1it de t·éJmi.J· ·chaque di· m<.lneht:'. leH pnfantR d'un~ co:m muue -

COJl1!PoOSée évidemment ·de plusieuriS dllages <HJJ hameaux - de les faire IOOmposer et de décerner quelques récompenses aux plus méritants. ~I. Ba.Jey p r op·osa des conférence~:~ seienrt.if~t}llliel:l que le maitre donnerait l>Ubliquemcnt ; mais vu ~es difficUJltés et la. quasi-impossibilité d'exécuti Ü\Il cette Jnoposition trouva peu d'écho. ' JJa discussion sur le carnet soo[aire et sur ,Ja distribution des p:l'ix fut la pièce de résistance. M. Hatlllll1er::>cili.mitt, Directeur, p lal<.la et ga,gna la C<tuse des vl'ix: ce sont, nul n'en doute, d'excellents stimuJa.utl:l. Afin œ<Sviier les chicanes, qu-e le lllOÎ tre soH tnwattia 1 et i ndépe>ndant. Pour les carnet s scolai l'es, ruprès mJi. re délibén1.tion, la moi ion sui vau tt• émi.se 'l)c'l]' M. le Prési•dent et mvdlfié~ par 1-f. l'Jns1pecteur de ~t-Maurice, fu1 a.ceeiJtée: « Les c:unets l:!COil aires 1:!('· << t·oni das::lés dans Je ma.tél'iel d'ér·o.le « l't à. la ilispositio·n des instituteu rs << qui l·es dcruandent. » Cette bl'i Uante joute (}l'atoire tcrmi· née, M. le l'rés-ident tdéclat'tt ln. séHnC<' dosP. lint• tn·iPte et nouR p::tsSio·ns ùam; la snperbt> 1·émndn de l'hôtel de la «( 1t·cix f(oiù(.t·aleH, pro,pt"iPté d:e M. DPfa. go, afin de sa.tlsf.ain~ nos estvm:u:~ criant fè.l'miut>. PO<u·r qui oo:nnait Cban•· pé t·y, il <"St in nhle de ùirt> qut> no:us fil· . mes svmJllnellRenlt'nt seni~o~. Tous nous (•ùrues 1'illur-;iou, pour l'instan t, 11't1tt·1 des gent>lt'lllRn. ~f. Bochatey, inst., fut acehtmt:;. lll:l ,ÎOJ' ,de tablt:>. Quand· le 1llus g ros a.ppt<til f1ü <:aJ•mC:, la Rfirie ÜE'H t'ola!'!h; coiUJilPII· \<1. Nom;~ ritou~, P ll passant, c~l ni dt• M. I'InRp!ie.Lcnr DclalO<ye au Souveraiu Pontife, ruagisüaJ résUlllr bistoriqn~ d<>s œu \'l'PS d11 •p romoteur df's 'progrès a<:tue•ls, Léou XIII; de M. I'Jnspectt>UI' 'l'N}illet anx instituteurs; de M. Ham· meeehmitl à M. le Conseil.l·e r d''Etat Re.r; de :;'11. Coquoz à. la pa.tl-ie, etc., t•t~ La plus ina.ltérable gaieté rétsrn:ut su1· t outP In lignP. L'in fa! igablP t:'t tlt!

li<·att>s qu i lui ont été confiées. Pa.rhtnt ensuite de l\1. Lamon, il se fait le fidèle interprète des sentiments d-e l'assishmc-e en disant: « M. Lamo~n a rendu de>s services inoubliables au pays du Valais. Il s'est occupé pend·a nt plus de 40 ans, avec u ne compétence, un zèle et un dévouement remarquables des questions scolaires: lois é aanéliorations dte tons genres touchant l'instrruction pnblioque ont trouvé en lui un homme de co·n scils et d e mérite. Val rusa.n de cœm· Valaisan ·d'e sang, ne calcutanl po-i~t ses peines devaut un service à. rendre, il s'est donné tt()\ut entie1' à l'éducation des Valaisans, ses ·compaüiotes. Notre canton fait en lui une -o-perte d'e s plus sensibles. Envoyons, en attendant, :'1 cet homrrne d e bien que Conférence de Sion nous avons perdu et qui habite les Le ~~ avril, Je bftti m ent des Ecoles bords fleuris du lac 1\ia.jeur, l'homrrnap1·ima.ires de Sion réunissait sons les ge bien mérité -de nos regpects et de j}li!S d•e quelques clra.pea·ux et ol'iflamnotre ·pl us rvive gratitude. >> mPs, et dans nnf~ salle ornée p oiUr l'oc· Ajouton s, au noiiD des instituteur~ rasion en ,conséquence, les instituteur s dl' J'arrondissement ,p our leur cO'llfé· de l'arrondissement: I nspecteur ISeola.Il'enee pMagogique. Leur nou\'el In~pea­ re dn district de Sion depuis de nompPct<>ur, M. Jn-Oh. de Conrten, Jl~ge­ bl·euses années, M. J_,aunon aimait à se instruct·eur, présidait pour la p1·em1ère mettre en ll'apport av-ec l'instituteur ; fois la 1·éunion. Rehaussaient encore il était ponr lui un ami sincèr e et dél'n ssemblée de leur pr.é sence MM. Mu- voué. Aussi possédait-il leurs cœurs et ra, directerw de l'Ecole normale, Pa.n- pouva.i t-il compter sm· la francl1e acu·ltiel.' curé cle G•·imisnat, Allet, l'an· tivité de sa milice enseignante d·ans le oien ~t toujours très dévoué ami des doruaine éducatif. Il n'oubliait pas q\Ue instit nl <."urs, \Vittma.un, dire<:tenr des le IS·ous-od'ficier ne se s&CII'ifie de bon Et· ol e~ primai1·es, Wolff et die Cour- eœur dans l'a.ccomplissement de s.e s d~voirt1s 1professionnels qu'au service leu. co~nseillers m uni cipaux de Sion. d'un cbef qu'il a.i.me et •qui lui tém?i· .\près la pdère d'usage, noh'e pré~i­ gnera de l'intérêt et de la sym:path1e. dent fait .en ex·c-ellcnts termes le disAprès avoir parlé d·e :M:. Lamon, no<·ollfS d'ouverture et d'arrivée au milif'll de nous. I l oit que c'est pour ré- tre Jn~ecteur rappelle, dans un lanpond\'€', a,p rè1s· que~t}lues hésitation s gage bien senti, le s-o uvenir, 'élgalement cher à. t()IUt le corps enseignant valai· R<LDS doute, à. rappel d·u Conseil d'~tat, san, de :M. Chawaz, enlevé prématuré~L· I on lE'ttre du 18 c0111rant, et afm de partidpPr désormais aux lo·uanges sin- ment par la .mort à la respectueuse af<·èr<·,s que les pl'og-rès a0C'iOlnplis depuis f ectlon de ses p1·o,tég-és qu'il défendait nu<> \'ingtnine ·d'annéPs dans l'instrue- d'une faço-n œu·ss~ vaillante qu'effi.c~ce, tiou publique ont attiDé a u personnel Pt au pa.y s tout entier. M. Oha,ppa~ est sans contredit l'un des hommes qm ont PU~t·ignant de notre canton, qu'il a. actt'pté les fonctions importantes et dé- le plus aontri):mé à l'amélioration ma-

vouée nHt·siq ne de Oha1mpr:,·y nous cha t'· par .ses morceaux joués à. la. perfection. Et, tandi~:~ qu-e les paroles é'l.o, que>ntes Pt les cui N'CS étincelants faisatient retentir ln. véranda, an d.ehors, la neige blanchissait les ver ts gazons. Il faut ,p artir . c'est l'hem·e. L<:> coup de l'étrieT, une vigoureuse poignée de mains, et en route pour )fonthey. Nous eX:primorus à M . .le PrésidE>ut Défago et ;\ ton.tf la généreuse populalion de Ohamipél',Y, not·re plus ·&inteè· re reconn aissance. ::U:e1'ei 1pour toutes les l})eines !QU'ils se sont d<tnDéeS aiin de nous témoigner leur estime. A Dorénaz, l'an prO'Chain. O. B.

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162 t~rielle 'd·es iuslituteurs du canton. Sur l'ordre de notre président, l'assemblée se lève en signe de deuil . - Le vide est in:mnense autour de nou s ditil enoolre, m ais nous avons bien de~ motifs aussi pour nous laisser aller à l'espérance, car l;a norn.jna tion ·de M. Rey nous oot un sür garant que nos intért:ts sont entre les mains d'un hO'Illlne capable et dévoué. On procède à l'appel nOtminal. Pas un institute wl' ne manque. Par contre, cet empressement est loin d'être par. tagé par les membres hon oraires qui sont relativement en trèSJ petit nombre.. Le secrétaire d'Onnc leG'I:ur.e du protoicole. Ce rap,port est approuvé sans observat ion a ucune. V.assemblée décide l'acl1at d'un registre des tiné à recevoir le procès->el·bal des séances et la copie des rapparts annuels prés•en· tés par l es secrétaires des •COnférences du district. M. Mura voud1·:ait les voir publiés dans l',E•clo~e primaire". 11. Pralong (Salins) y ·voit un obstaele. Il y a plusieurs travau·x de ce genre, ditil, et d'aucuns sont très longs; ils P,rendraient ioute la place réservée .aux ,SuvpJ.éments" qui a1pportent d'es Jl'O'Uvelles et articles intéressants, et ceci ne ferait ·probab lement pns l'affaire d' un certain nomb1·e d'abonnés à notre journal, lqlui voient d 'un œn plus ou moins fnoid les longues théories pédagogiques. Suit la leçon pratique. Deux Frères de Marie la donnent successivement avec les cours moyen et supérieur. Vient Ia critique. 'Des éloges mérités sont adressés aux Frères ·sur leurs méthodes, leurs ·proicédés d'enseignement et les ·c•onnaissanees de le urs élèves·. M. Bex, inst. à. Veisonnaz. -Je goflte nvec l'assista nce la leçon qui vient d'être d'on:née et qui a dUJ•é ,plus d'une heure, mais je n e la trouve abs•olumen t pas pratix]ue ,pom' nos écol es Œe village réuniss·ant ordinairement des élè· yes de t<J•utes les forces. Dans nos éeo-

les de tampagne, Je rnaîtJ·e, s'il se vo·ue rait d'une façon ausSJl exclusive à une seule division ret pendant aussi longtemps, ne manquerait pas d'a.perccvoir chez l~s élèves d·e s a utres di visions des lacunes regr.ettœblc.s dans la disdpline, le travail et le progrès. M. Pralong Louis, inst. -J'approuve mon collègue, et je défie poom- ma part qu 'il soü ,possible ·d'arriver dans nos communes l'nral es à des résultats •s•e mblables à ceux auxquels a dro·i t de prétendre la Yille de .Sion, d'autant plus que nous avons eneore à l utter <:'Ontre nos malhenrc:ux patois qui sont une vraie pierre d'achoppt>ment au peogrès v.oritable de n os écoles. Les enfants nous arrivent souvent en classe ne sa· chant parlt'T que le ,patois. Il faudra peut-être passer deux ans avec . eux et leur fiaire de fréquentes traducttons de pa.to·is et de français ·pom· les amen<>'r à nous comprend·re c·onvenablt:>me11t dans cette dernière langue. ~ons u'avons que les élè>es l.es ;mieux d011és qui peuvPnt l"i va liStCr d(' connai ssan ceg a\-ec la moyeune de la v:ille. lVI. Wittm.ann. - On ne samait jamais ·<'ISsez recomma.ud~r aux instilu· teurs de cultiYer surtout le fr;u1çais ·chez les eufants, prineipalc-ment clwz les tPlus petits, et cela. avf'C d'autau_t plus de raison si l'on est dans un nu· lieu ·où l'on parle pato·i s, car l'intPlJi. p;t>nce de la. l::mgue nous on vre la por· te du pt·ogrès rap~de dans toutes le~> autres matières de l'enseignement; au reste, la l-ecture ct le style n'est-ce p:.1s des b ranches essentielles? Disposons donc nos méthodes en 'cons0qnt:>nre; prépm,o,ns soigneusement· nos leçons· de français et donnons-les nu 11eu charpw jour, si nous ne pou>ous pns faire <tn· trement. On arrivera ainsi à dPs résnl· tats réjouissant,s même dans les loc:llités où le patoi~; règne en mn'ltrt>. . Notre l1187Jecteur déclare néaumr~ms partager l'IÜipinion de MM. les instJ_tuteurs et que, CJnels que soient les soma

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que ptrendra le maUre, il est humaine- ~ 7. J./institut eur sera a_ussi a.ffable ment im,pos•sible qu'avec une école for- aTea le pauvre q·u 'avec ~e .riChe. . . mée de plusieur.s volées d'élèves ne S. Il ne c<>nnaîtra pomt la parballté. parlant lqJu.e le patois dans la rue. et à 9. Il ser.a t·r ès discret d~ns t·o:ut ce ta •Jllitison, il arrive à des 11ésultats fo·N que les parents p ourront lm conf1er. a.piJtO(;Ibnnts cle ceux qu'on ·Qbtient avec 10. Il les mettra au courant des proune classe à une seule volée, en sup]JO· grès de leurs enfants iJlHr le moyen des sa ut nal:ureJlement la même habileté bulletius mens•uels sur le modèle de de ln part des maHrPs. Toutefois, la le- ceux qui ont été introduits à Siene et à çon a. été instructive quand-même et St-)fam·ice-Mou1 bey. Ces bulletins setous les instituteurs 'O·n t pu y glaner ront fournis par l'Et at ou les com.muquelques t:>nseiguements. n es. Le pro,duit d~s a~sences sc?laü·c~S "' • • l s f' à la. lecture de quelconcomTa a en c<>uvrJr les f1:ms. L es .-,uij ce on la s < note>a obtenues seront ensulle lues l}nes tra.vaux de l'ann~e sm' « Les rapb . ~ ,-< ~ fh · · t CJ aque mois! lL. 1 o.xo1e ' pa1· un memure • . l>orl~ des m st1tnteUL'S avec les paren s ~ , • la ComiDJSSlûn seotlaue des éleves. Infl uence quP ceux-c1 pe 11 - de , l'é M '" C é ou puhhées . 1 •· 1 d a · g 1se .par m . e 1 1 eu1 exel'cet· sm• 1a üOnne ma.r1: te e l\I ilf d p d. urt . l'". ·1· •t mo ens à emplov-er ]Jour les y .. .r re en·a~t m rouv.e 1es con1t"~o t- <: » Y · pos1tions lJéda.gogJques trop délayées; intérf'sser. il vaudrait mieux, selon lui, s'en tenir IJi nq in slitut t'uJ·s sont t~ppelés à lire. il. un simple exposé d'id'ées. 'Toiel (llLt'ÜlLH'S COIIClm;ious pratiques Notre Inspeclctw <.'lsrt:ime ~qJUe les in stiti.tPt>S d1• ln disc ll!l'l~ion et de la le·crl:nre tut eurs font bien de développe1· loudf's travaux: guement leur sujet afin de se former au 1. L'éducation de l'enfant commence style et à, la réflexion, mais il aimerait ~ la maisou; l'école la. po·ursuit; il est voir chaque composition suivie d'un donc nécessaiee pour ICJIU'elle soit wbon- résumé des idée-s émises. dantt> en f ruits llemeux et véritables M. Jl[1wa propose ,qu'on recueille doque l'étole {'t la famill e se t<>ndeJli. l a rénavant, en temps convenable, les main JlOur s'aider dans <;ette tâche cOIT!Q)OISitions pédagogiques, et qu'on l~s tommnne. passe au secrétaire qui en présenterait 2. L'instituteur a beSIO~n de jouir de alors a.u jour de la conférence le :apIa ·(·onsidérution des parents ,pour port sur les idées qui ont été érmses maintenir son œuto•l'ité sn1· les élèves. dans les différents travaux. L a propo:~. 11 usera, de ben.twoup de t<l!ct d de sition est acceptée par la ma jorité de I'Îl'COnspection dnns le bh'\.me à faire Fasst"llliblée. anx p:U't.'tlts sur la comluite de leurs II demande en outre qUte la leçon t•ufants. pratique 1ooit donnée dans ·~aque corrnJ. TJes parents ne recevront des mune par -un instituteur pns au hasard louan g·t·~:> sm Jc11 rs enfcmts que dans parmi les mem!b res de la Conférence. nnt ~<tng;e mwsnre, a.fin de ne pas l_e s Mlf. les instit uteurs B ea; et Pml~ng aJu<•ucr à en faire des tliYin ités, ctU' üs ao1Ilbuttent cet1e pro'l}(}sition, qui, IDISe tmnt facilement prédis]Jos~s à voir dans aux voix est rejetée. lt·ur IH'ogéilitnrc des êtres parfaits ou ,}f. A.llet donne lecture à l'assemblée woùigieux. d'une touch ante lettre que M. _L~on li. Les visites chez les .pm·ents seront df'stiue JWincipalement au~. m stüutrl'l!i t·ar~s. teurs fliu'il a qnittés et à qm ~l reco~()·. Ln, 'ï," l<>llt' l ,.<,lao·oe:I"que du Dlîlît re ma- nde, ptmt-êtte .pour l a dèl dermèr~ f fOJ,~·· a' '" " ~ ,., ~ d<·s édue;ltt•m·f! mo es n m l~· lui mu~m·p nu boul't'Ullecn t>il an,prt·~ ù'I"UX. <l'i'~tJ·(• '


164 pr01u1ver un jour la 'consolatjon d'avoir formé d'es cito~ens utiles à la patrie, à la so·c iété, et surtout des élus pour le ciel. Cette lecture est couvt>rte d'applaudissements . Notre Inspecteur t'X· pose qu'il~&era fait à M. Lamon une ré· ponse par le comité. Le brn·eau est ensuite confirmé et un nouveau bibliothécaire est choisi pour desservir la biblio·t bèque des instituteurs des anondissements de Sion e t d'Hérens. M. le directeur· Wittmann a bien v()ul u se charger de cette besognl:'. Enfin, M. Al let fait lever la séance en nous di sant qu' une collation oo.rdiale· ment offerte nous attend à l'hôtel de la Poste: il est JWès d'une heure. Le banquet est au mieux servi. Avec Fappétit qui ,s?apaise, les go·siers lq{lli apprédent les memeurs ct'us, les langues se dé· lient; chants, toasts, :productions diverses s'alteTnent. Notre Inspecrteul' reçoit deux lettres: darus l'une c'est M. Rey Chef du Département, qui s'exeus~ de n'avoir vu se rend:l'e an milieu de nous; dans l'autre c'est M. le -préfet du district de Sion. M. Allet jur;tifie l'absence d'e M. le Président de la ville. A 4 1/2 h. tous les institnteut·s sont licenciés. M. \Vol'ff, l'aimable conseiller municipal de Sion, nous in-vite, au SOTtir de l'hôtel, à })rendre lill petit verre d'extra au Casino, en oounpa.gnie de noüe Ins,pecteur. C'est là que, quelques moments après, nous nous séparions, pour rentrer chacun da.n s nos fo~ers. Jean PRALONG, i.nst. -()--

* District d'Hérens La conférenae ües instituteuriSI du distriJCt d' Hérens, tenue le 21 avl'il, à St-l\fartin, a été trè.s réussie, fcworisée q~u'elle 1éitait par un tern;ps splendide. Ml\f. les rév. curés de Nax et d'R~ré­ mence, le préfet R:o:ng et les auto1·i tés de St-M:artin ont daig11é nous honorf~r de leur présence. Ih<p.pel nominal nous fajt constater une seule absence,

bien justifiée d'aiUeurs. 1\f. le rév. curé dr Vex n ous apprend avec regret, C(llt' M. l\1oos a d'Il donner sa démission com me inspecteur scolaire, pou,r des r a5s.ons de santé. Par tC<intre, nous avo-ns été tous trè.s satisfait::; de l'heureux ehoix du COtnseil d'Etat. Nous saluons avec plaisir la. nomination de M. le réY. r.nré Dubuis qui nous a waintes .fois prouvé l'ilJtérêl qu'il porte à la cause de l'inshuci"ion JYl'imaire. En tPr-rnes très émus, il nous ra,p-pelle Pnauite la d01ulomeuse perte que le Valais et eu particnli.t>t· 1\lM. les instituteru·s ont faite l'an demiel' dans la personne de ill. Ohappaz, Chef du Départe-ment üe l'lnstruction ip ubtiqnc. L'assembléE> se lève en signe de deuil! On p•as1se à 1a lecture du ra:pport de la dernièl'c co•nférence qui fu t ado'1}té sans obsPJ·vation. Au nombre des propositions lndiTiduelles, citons celle f0orw ulée par M. le préfet Rong de voir nos classiques mieux reliés et levœud e M. V. Pittelond qu'ils soü:mt foul'nis. grutu itE>:men1. par l'Etat. Suit la Je<:ture de qut•lques IT<t· vaux .mis à l'étude>. M . l'insprcteur sc pla.ît à e n féliciter les a.u tem's tout en no.us fRisant rem{lrquer qutt> l'on aurait pu, en moins dt' phrases, faire mieux ressortir la naturt> des rapports entl'f' parents• et institutem·s. La. diseussion s'engage ensuite sul' la. néc:essité de ces raJ~p.orts. On est unanime il. convenir ll}/lle des relations doivent I:'Xistc•r· entre pa. rents et iuStt-ituteurs et qne l'on doit d1ercher à. les favo,r iser. :\1. le pr&et Rong tl"ouve que Jïn1srtilutPur dojt .faire dt> fréquentes visites aux (Ja· rents ruêrue qu'il doit se rendre cl!ez eux toutes lPs fois q•u'une diffi<'ult6 surgit à l'école. :M. V. Pittelond ,opint! <}ne dans ees cas·-là les parents sOil'ut ' ' dit-il , les vi:l:n't es invités en cla:as.e, car, de l'instituteur donnent lieu à toutes sortes de mécomptes, surtout si t>ll_t·s sont üo.p répétées; c't>sl, du reste, l a yis preœque unanime de la. colllférencf'.

165 Des bons rapports entre imüitntcurs nos forces et nOius délasser. Rien n'a et parents dépend sou·vent le succès é1"é négli·~G pour nous rendre agr·é a,b le d'nne classe. Comment .pounait-il en cE>tte dernièr-f> partie de la. journée. être <Luherueut, puisque c'est des pa- C'est lq,ue no,us avons affaire à une rent.s que dépende nt le tuwail à domi- commm1e amie des instituteurs. Son cile (>t la. fréque-ntation ,pl us ou .moins Conseil nous le prou"Ve en assistant au l'ég·ulièrc d-e la classe. De plus, l'auto- complet à notre séanc-.e. l'ité du maître est f'll partie dté.ünite, si Notre ~1im a.ble collègue, 1\L Franc;ois 1\•nfan t entend à la nn1i s,o,n de~ wovos Crettaz, nom rué maj()J' ùe 1ablf?, eouh·idéfaYoJ·ables conht> l'institui<-'nJ·, tan· buc tonj particulièrf'·llll'Dt à maintenir dis qu'<> llf? Pst affermie :,;i lt•1S' pm·ents le pl us joyeux cnüain pawwi nous. Mais s.o nt l'appui du régt:>nt. Il l'St donc tl•ès la j'ournéf' s'es t é<:oulée trop .J·~plde· important lt)JHe l'insti1"·utf'm• snclle ,créer mC'nt, ·c ar le,s J}lns éloignés dGivent déet conservt>r •l'es rapports <l"Vt'C les fa. jh pPliSl'J au retour. Avant la. sép<Lnt· milleH. Pom· t:C:'la lE>s dt>tlX IW<:>wiet·s 1ion, sur la propûsition du tri'>s digne moyens A ont: cm•é d·e Ht-1\fartin, nous assislom1 à. un offic·e dP 1·aquiem} célébré 11our le regretl. L'affection d!"S l'ufants; té M. Chappaz, Chef du D.éJ>U•rtemt>n1. 2. La prndencf>. Si l'ins l·i; utem· nimp les enfants, il de I'Instrueiion pu'bliqn<:>, ')mis après en sent alwé Pt les parents u e .p onnout aTOJÜ' éehangé force poignées de main, é'·iter un régent que les enfan1 s ·ché· cbaeun l'E>gagne ses pénates en emiJOl'· rissent. De plns, l'institute m doit être tnnt le plus agré~ble souvE>nir de Stprudent. Quïl \."vite ll!'Uol'tout de mal 1[artin et de ses autorités. P. FOLLONIER. parlet· (lf's parents ou des enfants: eecri ne tarderait pas à être r épnud·u rt nt manque1·ait pas de <limi.nne1· ou de déJ... a lecture collective tntire complètement ses bonnes t·elati<m s ·avec les famines. Il E>xiste dans les écoles nombreuses, Plusit>ut's meml1l'es de la confér-t>nc.:e à I>lnsieurs classes, un pmc,é dé assez lH'6e.onis<.'nl le câ.r nct seolai re mensuel r·épanùu que nous \'Oudrions examiner ou bi-men suel connue un moyen d'inté.- attentivl:'ment : nous voulons parler de t·t>sser les parE>nts à l'école. D'autJ>es la lcrturc collective. tronv('ut, au contrail•e que, pour les lh'l· Les partisans de ee proc6dé affirme nt rents qui Re somcient de l'instruction qu'li présPnte les trois nvanfng<>s sui· de lt:>nrs enfants., il est snffiiS'ant de fai- -vants: re quelques .mmotaJions en maq~e du P Il débrouille les .é lèves faibles ; t·nlriPl' d e d'el'oir pour les mett-re au 2° Il encoura.ge les t imjdes; eourant d.e ce qui se passe à l'éwle. 3° Il pt>l'luet ù 'oc<;Uper simultané'M. l'lnsvec-tenr fait quelqwes rt'mae- ment tous les t>nfants d'une même qnps très pratiqut>s, Jllli.& il d éehm~ la classe. 1\~anœ close. ' Est-ce bien sûr'! Voici exactemPnt EC'lnit•és sue les relatiŒ1R avPe les counnenj: les eh oses se passent: parents, nous allons faire maintenan1 ll se 1n·odnit eonstammf'n1 ee que l'exp~rien rf' mo:ins diffieil<> des ra.p- n ons appelons, en mnsique, ·nne fausse port,s ar1ec les nuto·r ités df' ~l -)fn l'tin. cttt(lquc: les meilleurs 6lèves - la miEu t>ffet, M. le rév. curé de la pm·oissE>, n orité - énoncent la syllabe ou le au nom du Conseil de eom1nunP, n ous mot, les autt'cs - J.E> plus gra nd n()min\ itf' :\ .]J:.1Rf;L'l' clwz lni poul' J·évarer bH~- une dixième dt' ~:;econùe après -


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166 rep1'oduisent le son perçu, mais den ne prou ve qu'ils ai ent cherché à résoudt·e la difficulté •ptOJ?OSée ·en examinant .att entivement, sur le tableau ou s~r le livre, le signe à t raduire; plu~neurs, ayant les yeux ternes, prononcent le son perc;u, d'autres remuent simplement les lèvres, dans tO>us les cas, no us pensons que l'o·reille joue un plus grand rôle que les yeux et l'intelligen0e. D'autre J>art les sons émis au . en deux fots, . par ' u ngrand nom' moms bre de voix ·d'ont p lusieurs sont hésit an t es, manquent de netteté, et si nous n ous penchons un peu p rès de deux ou l1·ol s 6lères, nous constaterons que la J·epJ·od uction laisse à desh·er et que <·Pttc premiè1·e partie de la leçon ne débrouille po int les él èves fa ibles. Y a-t-il un véritable entraînement? I' Put-êtr'e dans l'émission, p·ar·ce ·que les e11fants el'icnt de .plus en pl us fort s i on ne les rappelle à l'ordre; mais l'adivité intclli1g.Pnt e n'est pas stimulée, a ttendu que le grO'Upe r eproduit, ,snns contl'ôle, le premier son émis, fftt-il l'expt cssiou d'u ne absurdité: faites-en l'expél'ience, elle réussit touj ours. Nous ne pouvon s a.ppeler entraînement nnP simple réOCJ)t·ivité passive. Nous n'admettons p.as non plus cette o0cupati on s1J!Perficielle et passive surt out parce qu'elle habitue l'enfant à vrononcer d'e s mots qu'il ne compr en d point, p ar simple imitation, à travailler pour la forme. Les avantages du procédé ne sont -pas aussi certa ins qu'on le supiPose, les inconvéni ents existent. Comptons-nous pour rieu ce ton chantonnant ou larmoyant qu e les enfant s conservent dans la lecture ct les réponses individuell es, oette absence de responsabilité de l'acte coll ectif, ce manque d'initiative, de confiance en soi? De plus, le sen s des mots ou <les -phrases n'RJ>· parait point et n'est point cherché sous les sD'lls mal exprimés ou confus. Nous ne eroyons pas i'l. l'efficurité de

la leet ure collective parce qu'elle ne. profite réellement qu'aux élèv-es les plus avancé-s, parce qu'elle accen tue chaque jour la différence initiale qui existait entre les deux grou1J.es d'enfants dJune même classe a.u lieu de les faire mar cher de front, pa.r ce qu'elle peut -entretenir des m usions regreltables sur les résultats obtenus: la minorité tramlille effectivement, la majorité reçoit l'im1Julsion, mais l'attend, elle est vérita·blement passivf'. Nous préféii'ons de beaucou:p la lecture indil'l'iduelle venant a.p rès l'explication de l'instituteur au t ableau noiJ· pour les difficultés nouvell es. Un enfant lit simplement une }Yhruse et la répète jusqu'à ce qu'il en ait c:OIDipôs le sens; ses condisdples suivent a ver le doigt sur le livre, prêts à ooutiuuer la lecture ou à signaler une faute commise sur l'invitation du maitre. Chacun prend la responsabilité de ce q u'il énonce ft cherche à .comprendre : ::;ouvent il applique les r ègles de syllabat ion pour la première partie dn mot on de la .p hra-se et devine la seconde pa rtie au moyen du sens gPnéral; JlO'tU! n'agissons pas autr-ement forsque nous lisons un manuscrit. ·E st-ce à dir e que nous proscrlyons le prooédé con ectif d'une façon ubsolu·e? Non, car nous connaissons des maïtres qui , grâce à une grande activité et à une aptitude spéciale, en tirent un eXJoell ent .parti, parce que nous le considérons comme uu tnal nécessairr dans une classe très nombreuse où lPs élèves ne p-ourraient tous lire individuellement; m ais nous pensons que la lecture collective doit non précéder. mais suivre l a lecture iudiviùucllr, s'appliquer à un texte déjà. lu et ne durer que quelques minutes. Oe ~1ne nous venons de dire de la lecture sappliiqiue également aux additiO'Il ~,. s?ullt r actions, multiplications ct di\'1S10n8 chantées collectivement. F . 'M.

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Becrutcmen t en 19 0 3 . Les orpérations du r ecr utement de la classe de 1884 auront lieu en Valai.s d~ns l~ de~xième quinza.i ne de septelllbre pro?ham. Elles collJlllllenceront pour se con tm uer aux dates ci-après: VIlle DIVISION. - 5me ARROND. 14 Sepi.cunbre, à Fiesch. 15 Septembre, à Brigue. Hi Septembre, à Stalden. 17 Septerrubre, à Rarogne. 18 SeJptembre, à Loèche. Ire DIVISION. - 'ïme ARHONDIK 1!} et 21 Septembre, à Sierre. ~ 23 Septemb-re, à Sion. 21 Septembre, à Vex. Ire DIVISION. - 6mc ARRONDIR ~5 et 2G Septembre, à. Sion. 28 et 29 Septembre, à Ma.rtigny. Ire DIVISION. - 5me ARRONDIS. 30 Septembre, à Bagnes. 1er Octobre, à Ors.ières. 2 Octobre, à St-Maurke. 3 Octobre, à Mo:nthey. 5 Octobre, à Vouvry. . Nons. remarquons avec Iilaisir une umovaüon dont profitet·ont les jeunes gens du district d'Hérens, ilesquels lJOtuTont dorénavant passer le recrutement au <.'ht~f-lieu du distriet au lieu <le devoir sc trouver pour ' cela à i::lion, après une marche de 6 à 7 lieues <·e qui était le cas pou.r ceux venant d'Krolène, par exemple. Eusein·ne eüt été wn point plus cen traa enco~e pour lous, mais ici les locaux nécessaires l'Ussent fait Mf::mt, tandis que Vex Jtent l'Pmplir à cet érrard les conditions r-equises. ""

* .. * .\. Jll' OolWS de recru teqnent le <'onsei1 fl'·dél'a l Yif'nt de public·r un~ ordonnan~:~ dans laquelle il re<:ommande exprestit·.~nPxlt anx auto·l 'ités canlona.les de '~·J!le.l· ll ce _q~e les conscr.its se présent~ n t à. la. \TJslte dans de bO'nnes conditiOns. Pout cela, il y aura lieu de faire

accompagner par nu fonctionna îl'e les recrues aux end·r oits fixés pour le recrutement afin d'empêcher les jeunes gens de faire usage d'alcool la veille et le jour des O'pérations. En outre, on fera le nécessaire pour mettre à leur dispos~tio:n un déjeuner chaud le matin. Le Conseil fédéral insis1te sur la uéeessité de ne recruter que des jeunes gens moralement et physiquement a;ptes au servke. On .attachera, entre autres, une at tention partioulière à l'UJP'titude à la marche et on refusera tous les conscrits chez qui on découvrü·a.it des s.riDIPtômes de tlllberculose. En ce q'ui concerne les examens pédagogiques, .l'o,rdounance dit qu'on offrira aux i'l.lettrés la faculté de se représenter l'année prochaine, de façon à leur permettre d'obtenir de meiJleures noles pé'dagogiques. ·L es bommes ayant atteint l'âge de 1audwebr, mais uou encore incorporés, pourront .ahoisir entre I'iucOl~pol'ation ou le paiement de la taxe militaire. Les jeuues gens qui auront suivi 2 cours au moins d 'instruction militaire prépa ra.toire seront, s'ils ne peuvent être noce.ptés dans rarmée aJctil'e, verSiés autant que possible dans le landsturm al'llllé. Les r.égcnts et élèves régents seront incortporés dans l'infanterie à l'exce1)· . ' de ceux d'entre eux reconnus imt 1on propres à porter un fnsli.l. Ces dernie1·s seront versés dans les troupes sanitaires.

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* lJne

terribl e é p1•euve

Je me la nÎppellcrai toujours. O'éta.it par une b1·lHablte joumée de juin 1890, vers 2 h. de l'après-midi; Je thermomètre marquai t près de 40 degrés. Ma classe ùonnait vaguemeut l'impression d'nue fournaise; mes élève~ sommeillaient sur leur s bancs, et, Dieu me pa.tdonne, je crojs que j'allais en faire a!Utant.


168 Qnrmd, ;;ondaiu, la 11orte s'onvrit, livrant passage à un mo,nsicur que je n'av-ais j a.· mais vu, suivi i mmédiatement du président de la commission scolaore. Je JJensai : <<Ce monsieur q ue je ne cou· nais paiS do-i t être l'inspectcTir. lJ Et, plus ra.pidemeut que j e ne puis l e dire, je m e sent il:l .secoué d'un frisson d'épouvante. Dame !A 17 ans! Elt q uand on début~! M. le président s'n.p erçnt, bien sûr, de mou trouble, car, nprtis m 'avoü• an.uon<:é tout lumt: ~I. l'Inspecteur! l> il m e dit tout bas, à l'ore.ille. <<N'ayez pas peur; il est bien gentil! Bien gentil: c'était possible. !\fais j e ue v is daus son vjsage os.seux et sans b;u'be q ue tkux yeux qui fl amboyruent coll1me des becs de gaz.

Les élèves s'éta ient levés, ct, militaü-ement, avaient sal ué l'inspedeur. Il leur dit; << Asseyez-vous, mes enfants. » P uis, se tournant vers moi: - Veuillez donc continuer LAI classe comme si 1\L l e Président et moi nous n'étions pas là.ll « Frure la classe devant eux - comme s'ils n'étadent pas là! ll Mais je n e pouvais pas, je n e pourrais jamais! .. . Et cepcnrlant, il fallait obéir. - Allons, ,allons. m e clis-je, du courage ! L'inspecteur lll"~tit jeté les yeux sm· J'emploi du temps <'ollé au mur. - C'est l'Leure ùu calcul, n'est-ce pas? - Oui, oui. . . :M. l'Inspecteur. · - Eh ùien, faites du cal cul! Quelle ma,lechancc! Mon vrofesseur m'nvni t toujours déclaré faible en cette rua.tière. Et ce jugement, dont lft j u stesse ét:.lit t rop évidente, me laissait des doutes sm· mon aptitude à l'enseigner aux autres. J'hésitais encore, ne sachant pas où commencer. Vinsr1ectenr qui s'impatientait, me mit s ur l a voie. - A cette époque cle l'année, vous revisez, sa.ns doute? Je répondis machinalement : <<Oui ,oui ... ;\1. l'Inspec-teur ... nous ne fruson s g uère q ue cela. - Eh bien, ajouta-i-il d'un ton plus sec, revisez encore, .aJlez vite et l!ien. Et j'allai vite, ü·ès v.ite . .. mais ce n e fut p:u; vite et l!ien. Pemlant près d'une (lemilwnre, j e fis cléfiler, au tal!leau uo ir, je ne sais combien d'opérations (>lvcc des nombres Lle 8 ou 10 chiffres, s. v. p.!) Et tout cela é tait exécuté par toute lru classe avec un brjo qui .me gr isait ... Comme varia nte, je faisais intervenü· de temps en tell1ps la définition

rl'une opération que le:> tilève:; psallllotliaient avec beaucou11 d'ensemble. Ou .se serait cru :aiU lutrin , clans une église de campagne. l\1on rôle, i1 moi, direz-vous? ....Te ne soufflais mot, je 1bat tais la mesure. Cependant, 1 l'inspccteur devena it agité, ftiln·ile, il arpen tait la salle dans tous les sen s. Visiblement, il n'était pas sous le cbJaQ·me. .Je ne m'expliquais pas cette .attitude . . . mes élèves calculaient si bien!. .. M. le Président, lui, r estait jmmobile dans un coin. Il paraissait y avoir très chaud. Il est bien vra:i qu'il n'y a. que le premier pas qul coOte. J'étais lancé, j'allais, j'allais toujours. Je ne pensais plus à finir; les di-vision s succédaient a ux mtùt iplications, le~: soustractions aux additions. . . bref, ce fut l'inspecteur qui m '·a nêta. - Cela suffit ! prononça-t-il. Et, prenant son chapeau dépost' sur le pupitre: - Aclien, M . l'instituteur, je reviendra! vous voir quand il fera rnoius chaud. Je .sus, plus tard, qu'il avait dit à M. le P l'ésiclcnt: <<Ce garçon-là n'est pas uaiillé pour f:û re un instituteur.)) Moi, plein cl e confiance dans nion avenir, je m'étais dit: cle mon côté <<si jamais je deviens inspecteur, je me g-arderai bien de soumettre un débutant à une pareille épreuDUPL ANET. ve!)) •

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Pensées * Uu des 11remiers soins d' une mère est de s'instruire d'abord elle-même i\. foml de tout cc qui est n écessair e pour bien élever d e~ enfants. ROLLIN. ''' Un bon livre est un ami; il nous répond sans aigreur et nous encourage sans flatterie. * Si la dixième partie du soin apporté cbaque jour i1 avou· du bon pain et une bonne cuisine était mise à perfectionner sa propre :tiawille, depuis longtemps to-u t le monde serait parfait. V ARRON. '' Il f aut se prêter aux hoU1mes et ne se donner qu'à Dieu. Un commerce trop étroit avec la cr éature partage l'âme et l'affrubllt: elle doit viser plus haut. De BONALD. * L'éducation ne se délègue pas ; nous pou vons faü·e donner des leçons à nos enfaJlts. m ais nous ne pouvons pas l es f;tire élever Mme d e GASPARIN.

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Ecole do couture de Sion Cet~e écol~ continue à rempJir ~a tâche

vrospere et \l'aiment philantropique, en accept a_nt bon nombre de jeunes filles pannes de Swn et de ses environs pour lem· inculquer les notions les plus élémentrures des deYoi rs de la ménagère. La vie est pénible clans le Valais à l'homme de condition inférieure qui va. à ses journ ées, avec sa famille cla.us Ia vigne et clans les ca1rupagnes, poul: gagner sou pain et t:elui des siens. Il eu résulte que l'éducation des enfants est très né· gligée, d"autanl p lus que les écoles, no-tamment les êcoles de ü·.avaux pour les jetmes filles, occupent un rang très inférieur. Il faut avoir vu ces t r avau:s:: tle début clans l'école tle coutm·e, où ne viennent pourtant que 1es j eunes filles libérées de l'école primaire. pour juger de leurs progrès à ht sortie. On constate une habileté croissant e pom la couture et le ra<:commoda•ge réunie à un cer tain cléYeloppemeut i.utellect uel. Ou leur apprend aussi à prendr e l'initiative de diver s ou\Tages. Des essais vour l'enseignement de la cui~ine ont été faH;:; cet hiyer, en y consacrant deux après-micUs par semaine. Les réstùtat.s ne pru:isseut pas avoi r répondu à l'attente, ll•· ·orte que cet en seignement n·a pas contiuuê et qu'ou s'est borné il celui de l'ordre et tle la propreté et avant tou-:: des o uvrages ùe couture. On y a ajouté cet te année un << Cours de 1·oupe et d'assemblage pour •a<pprenties l) qui e~t dirigé par une élèYe de :'l1lle Girond. d'après la mét!Jode de celle-<:i, et qui donne de bous résultats. Les préjugés elu commencement ont bic.utût dispa.ru et on s'aperçoit qn"une méthode tle coupe exacte sert à compléter les connaissances acquises clans l'atelier. On a vance donc da us le 'Valais, quoique lentement. P uissent les personnes qui dirigent cette in stit ution ne pas oublier que l'Instruction à donner il la t emme en vue de loJ·mer de bonnes JUénagèr es est aussi indispensable à la prospérité d' un pays que dollller il l'homme pour i'inüustrie. ~:Js~e-t-on frure l'un sans abandonner l'au-

* * * couture de St-Manriee Cette école, section de l'orphelin at de ·véà St-iUnurice, se développe visibleet sort toujours d-arvantage du cadr e

simple d"une école tle couture. L e traYaH ùe couture est toujours l'objet d'une exécution irrépro<:IJable; toutefois, on a ajouté encore d"auües cours au traYail mécanique à la main ou à la machine, parwi lfèsQuels les t:ours cle coupe mériteut d"'ëtr€ illènftonnés. Les jeunes filles possèdent complètement la méthode et sont formées punr devenir indépendantes. "Gu cours préparato-i re pour J~o dessin libre et géométrique à un degré élé· mentaire rend ùe bons services et est donné d'après leur inteLligence, aux élèves qui n'ont pas encore dessiné. Les >êtements shuples et les blouses, qu'ou m'a présentées, répondent aussi bien dans la· coupe que dans !"exécution, aux exigences qu'on peut en attendre. :.\La1iS les travaux de raccommodage sout tout particulièrement soignés. Exercées d 'abord sur des moclèles, ces collllaiss~u ces, dans l'emploi cle diYers raccommodages, dénotent souvent plus d'habileté qu'une broderie. Celle-ci a d'aillems sa place claus cette école. L a broderie sm· blanc, cle même que la J)roderie de fantaisie, i:l eu juger par les trayaux présentés, ont été fort bien enseignées. Le repassage est tussi l'objet de soins ftssidus. Le groupe des cuisinières, que l'exper t n·a UJalbeureusement pu yuir à l'œnn·e, a répon(lu avec un peu d'hésitation n ux ques·uons posées, mais il est à supposer que la pra tique leur est plus familière que la <.:otnposition théorique d'un menu. L'habitude de choisir dans le groupe des élè>es un certain uombretl'eutre elles pom· des cours spéciaux différents a peut-êtl'e quelques dé.sa,·autages. Ce s~'stème pro>ient de ce que des travaux pour J.es pa•r ticulier,; sont exécutés dans l'école c1e couture et doivent être livrés à temps. Cet ouvrage d'atelier est tme garantie pour une excellente préparation il la profession. C'est dommage que, dans le Valais, ou n'adt p-a.s en core iutrodillt les examens d'apprenties pour le se:s:e f éminin. Les élèves m ériteraient cle s.o nü· de cet établissement munies d'un « Certificat d'apprentissage l>. L'école de couture de St-Maurice reUJplit un devoit' social, en apprena~nt une profes.s ion aux jeunes filles abandonnées pa;r ln fortune, et eu les rendant capables de se créer un intérieur et d' acquérir un fond d'excellents principes.

Variétés Problèmes cueillis clans un cahier d'écolier (année 1864) ; je les t.rou>e bons ii, conserver dans !' .,Ecole primaire" pour le cas où ils


4 pourraient intéresser les lecteur;; ùe cette pensent 80 cent., les femmes -!0 c en~., e t les excellente revue. enfants 20 cent . Il faut 20 fr. de frrus. ComLouis COQUOZ institut. / bien y n.-t-il d'bommes, de feJUmes et tl'eu1. Si j 'a vais le 1/ 3 et le 1/4 plus de fr. IJUII fauts? ce que j'ai, je n'en aurais pa~; encore 100; "S1U'8JUa or 1a saurnxa.J 9B 'sarumoq 01 : ·d~'H mais avec :'i pat: clessus, j 'enmll'a.i 100. Dites 10. - J e donne 100 fr. pour acheter 1011 le uom bre dé fr. que j 'ai? bêtes. savoir: des moutous i\ ;:; fl'.. lleR pou '00( = 9I + 9I + 06 t- 0!1 : ·d~'H les à 1 f r. et des gri,-es à 0.20. 2. Pierre et Jean ont ensemble 108 r1·. ·saA!J.ll oç 'satnod Ot 'SUOlUOUl or : ·d~'H Pierre a dépen sé le 1/ 3 de sa part et Jean le 11. - Ou demande de partager 12 ton l / 1 de Ja sienne. On deman1le <:(}mbien chl!l- neaux . saToir: 4 pleins, 4 ùemi-pleins et 4 cuu avait ùe fr. et combien cllacun a dépen- yides à 3 personnes, de sorte que c·bacunto sé, la dépt:nHe tota le étant de 32 fr. n:it la même part de vin, le m ême nomht·e ·sor = st + o9 : ·d~'H de tonneaux, sHns cependant transvaser lt! 3. On a acheté ~ Yases dont on ne sait pas vin. le prix; Iillltis un <·ouyercle lle 30 fr. mis sur ·unal!qa sap!A xnap 1a stqatd xnap sa.Q l'tm des vases le fait Yaloir juste autant que -m: B sa1 ~a stqatd-rmap t sa1 un,'I : ·d~'H rautre et, mis sur le plus cher, il le fait va12. - U u11aysan léguait par testament à loir le tripl e ùe l'autre. A quel prix donc? ses 3 fils tout son avoi r consistant en 17 va. "06 = os + 09 : ·d~'li ches. L'atné !levait recevoir la 1 j 2; le second 4. - Combien avez-vous de moutons dans le 1/3 et le plus jeune le 1/9. Le p~re mort, votre troupeau'! demande un pasS131Ilt il une les fils ne purent s'entendre <LU suJet de ce berg~re qui paissait son troupeau le long d'upartage, a.ttentlu que 17 n'était pas. exa.ctl>ne rivière. ~lonsieur. répon(l la bergère, sl ment diTisible ni par 2 ni par 3, m par fi. j'en avais Je 1j 3 plus le 1/4 plus le 1J G je Comment donc ont-ils pu opérer ce p art..'tl:l'' n'en aur.ais pas encore 100; mais 1arvec ù par '(; = + 9 + 6 Z3.wdo ~3 SI a.!pU<I.Id : ·d~a dessus, j 'en aurai 100. Dites le nombre de momons que la bergère paissait? * * "OOI = 9 + 6 + SI + BI + tc;! : ·d~'H .. A.. PROPOS DE VIRGULES. 5.- Bonjour, mes 100 corbeaux: .\.h, nous Gn j~urna.I américain vi-ent de se Toir ne sommes pas cen t; si nous étions a.utHnt intenter un procès par un de see ll11 moitié d' autant et le quart d'autant et 5 clients, pouli' ~~·oir _mal p()!Il~tué ~lne par dessus, nous serions 100. des attestations qtn célébrment 1ex ü. - SI j'avais encore le 1/1 plus le 1f8 plus de fran cs que ce que j'ai, je n'en aurais ce11ence diu pro.Œuit, objet de l'annoncP. J../attesta.tiO'll était a.i:n.si libellée: pas encore 100; mais aYec 6 par dessus, j'en «Je me trouve aujOIUrd'hui complèaurais 100. Dites le nombre de frs que j 'ai. t ement o-œérie ·ruprès a>oir été aux por"l.J 89 : · d~'H 7. - On a dema.nùê i1 un a ubergiste com- tes dJe 1~ mo·rl (,) pour avoir pris seubien il a logé de personnes pas semaine; ce- lement cinq bouteilles ëLe crotre mMelui-ci répondit: si j'én avais loyê l a 1/2 plus cine. >> . le l j 3 plns que j'en ai logé, j 'en aurais logé Le cocl'ecteur aYait oublié la nrgule 40. Dite,; Je nombre de personnes qu' Il a mise entr e paiJ:enthèses, -ce q_u-i c_ban~re logées. singulièrement, on en conn endra, Je ·sauuosJad OB : ·d~ 'H sens de la pht,ase. 8. - 3 frères voulant assurer l'exi.ste~ce de • • • leur père vieux et infirme, lui constituent une rente annuelle de 288 fr. L e premier * Torto dit sa prière du soir: - )J donne ce qu'il p eut, le deuxième fait trois Dieu, accorde à papa la fO'rtunP, at fois autant que le premier at le troisième au- d.e à maman tl a santé, accord-e· · · ta.nt que les deux autres. Combien chacun man ? - Quoi, mon enfant? - Es donne-t-il annuellement? qu'on ne pourrait pas lni _dem;tnd "88B = tt! + SOI + 9ft : ·d~'H tout de suite dl.a.c corder le pw no· 9. - Il r a dans une auberge des hommes, dei" femmes et des enfants: lei< hommes dé·

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Supplément au c1V~ 11 de f,&cole,, (1!J02·03) 1

GARDE D'HONNEUR tLettr·e destinée à nos lecteurs} Ave~-vous jamais é t6 à Lucerne? .-\.vez-vous vu, au fond d'un bosquei charmant et e'l.ltouré d'un étang bleu, ~e monument du Lion? Vous remarquez là un li0111 mou·rant, dont les pat tes éum·mes embrassent des arme~S. de soldats et do·n t l e visage expr.im.e une douJe:-ur suprême. l'lus bas, sur le rocher·, Ylll.IJJS 1'-ûJf'z inscrits les noms des soldats de la garde ~mi sse, qui, en 1792, ont défendu le r oi de France en lui faisn.nt u·n rempatt de tl.eur corps. hélas! si les ~u isses ont conn battu gi raillamment pour- la vie et ]'honneur ù'nn ru.i Ptranger, est-ce qu'ils s,er aient moins br a res quand il s'a git de former une ga.r,de ù-'l tonneur autour de leur Roi oélestei' Oui, chers lecteurs, comme lt• rori de France a. été en butte aux atraques des révolutionnaü-es, de même Xot1·e-Seigneur Jésus-Ch rist est 1'objet <le la haine des illllpies. Vous avez pcui-êtl't! ln l(~ récit de profanations roumlises eontre .la d;i l'ine Enchu.r istie. C'est que le divin :..\1aître, a u Ta.bel'nacle, n'a pus des soldats •pa.yés ·poiUr le d~fendre. T.Je Sacré-Cœur appelle donc di.'R cn·olontail'esl> <Jui veuillent bien a'pm·tller sons •S:es d.r apeaux comme g;udi<"ns d'honneur pour le défendre et pont le dédommager des olffenses que l'li mfchauts lui in fHgenL Il a.ppelle ux PO'U l' lesquel::> il Yeille jour et nuit ns lf's Tabernacles, pou'r lesc}tte.J.s. il donné les d·ernières gonti es de son lllng. En France, mw v::ülla.11te ff'lllm e, B. Marie de J ésus, a, entendu son cri ; elle a rassemblé autOtut du ùirin IJ•Uelqu~ vierges pm-es, qui I'Oueut à veiller j om· et nuit a uùf• l'auguste l\faHre et à s'immoN'il le faut, eom111e vidimes imllla!JOU t· les cri mes el u monde. Jlii ÎHcJll<' <'P sûnt lt-~ enfants du

monde qui blessent plus sensiblement le Sa,ct'é"üœur, c'est d'eux aussi que Notr-e-Seigneur d emande la réparation. C'est donc la. Garde d'HonneŒr qui doit rem'Plir cette mis.siO'II dans le ·m onde. Vous connaissez, chers lecteuvs, 1'appel que Notre-Seigneur a adressé à tous les chr6tiens par la B. Marguerite-Marif>. Vo:us ~Savez COD.Lille il s'est plaint de ce que les hommes ne l'aimen t .pas et ne lui renden t pas l'honneur -dll a u Saint-.Sa.creunent. Cet arppeù de NotreSeigneur est P<H'Yenu j usque dans no, tre petite patrie. A ~ion, il a été en tendu depuis longtemps; à Schwyz, on 1ui a prêle! l'oreille, on y a établi un sanctua.it·e des Filles de son Cœur. A Fribourg, le B. Piet•re Canisius, apôtre du Sacré-Cœur, avait déjà prépœré le sol pour cette 0hère dévotion. Ce-pendant, pout· l'ensemble du peuple, le Culte du divin Cœur lui-même semblait toujours un peu trop sublime et trop spir-itueL Uais so-us la fo,r me popu:Jaire « de la Gard'e d'Honneur ))' le Sa.cré-Cœur1 parait destiné à être connu de tous les bons chrétiens. La chère Gat'de réunit en elle-même l'adoration, l'action de grâces et la ré< pmation dues à la sainte Hostie. Elle est intimement liée à l'Apols,t olat de la Prière, car elle prie constalD.lllent pour le salut des tlmes. Le -suprême degré de la G;l.l'de est l'imitation des vertus du di>in Maître, jusqu'à. l'immolation ùe soi-même en union avec le Sacré-Cœur. T'he Jésus! 'l'el est le cri d'at·mes de la Gar de d'honneur, Ce Ct'i, saint F1·an·· çois de Sales le donnait p01ur devise à l'Ooore -ùe la Yitsitation qu'il venait de fonder, et voici à quelle oocasion. Après une de ces illuminations Intérieures dont le c'iel hono:ra.it sou ïent le saint Evêque, il écrivait à Mme de Chantal: c< J'ai 'P ensé, ma chère Fille, que notre maison de Sainte-Marie est assez noble pour a voiJ· son blason et son cri d'at-


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mes; nolus prendrons donc un seul cœur percé de deux flèches, enviro·nné dlune couronne d'épines et surmo.nté d'une croix avec cette devi,se: V·ive Jésus 1 JJ Et l 'aimable saint ajoutait: «Il m'est venu là-dessus plusieurs pens<'es dont je vo·us parlerai plus tar·d. » Le cœuT de Jésus n'avait-il point alors soulevé le voile de l'avenir aux yeux du saint Evêque, lui révélant l'insigne privilège réservé à ses F illes: celui d'être d'office les Gardl€s d'honneur du tréso1r incomparable que, soixantP ans plus tard, il manifesterait à la B. Marguerite-Marie? On le croirait presque en constatant l'analogie fra:ppante du bla,sDn indiqué plus haut avec, les visions, où le Cœur de Jésus apparaissait à la Vierge de Paray, seul et orné des mêmes insignes de sa Passion: la croix ·et la couronne d'épines. Or la chère devise de la ViJS,itation fut deue adoptée par la Garde d'honneur, dès ·Son origine, le Vive Jésus d~ st François de Sales devint son cri d1e ralliement. Si les armées qUJi environnent les souverains de la terre l e~ UJColamen t au cri de v~ ve le roŒ! l'a paiCifiq ue armée de Ja Garde dlhonneur se plaît à rediire, sous tous les sorleils, son Vive Jésus! Oui, qu'il vive, q u'il ·r ègne, qu'il triomphe, ce Roi de notre amo1ur! Et .si du camp ennemi, s'élèvent contre Lui mille cris de mort, nous, ses fildèles, SCIS amis, ses dévoués, nous les coruvriro,ns rpar nort.re cri d'amont: Vi·ve Jésus! Et, d·'a;bord, qu'H viv·e .dans no·s âmes, ce diivin Roi! Que l•a vie de ses Ga.t•des ne soit que la manifestatiorn de cette vie dlivine, qui coule à p1eins bo,rds du chef sut· tous ses membres! Qu'on reconnaisse, en cha:cun des associés, au· tant de Christs cheminapt dans cC:e triste exi'l! Et pour qu'il vive, ce Rori bienaimé, ah! que périssent tous ses ennemis, c'est-à-dire les passions, le;s incllnati·ons mauvaises, le misérable amourpro!prf' avec toutes ses conl"o-itises, se,s 1

raffinements d'orgueil, d'égoïsme, de sensualité etc.; aTmée red•o,utable et meurtrièr~ qui tue en l'âme la vie du pur amour! ... Oui, Vive Jést~s! sur les ruines du mo~ ... A. lui seul l'hornneur, le sceptre de la royauté ;s.nr tom; Res Ga:rdes .ù'ho,n ueur!

L'Abstinence L'rubus des boi> s,sons alcoo.Iiq,ues remonte aussi loin que l'usage qu'ün eu fait car il est dans la nature de J'homme 'de 1·echercher des substances propres à exciter so'n f~erveau. Pour prévenir l'ivrognerie, les ·lois de l'ancien Mexique interdisaient l'tl&ngc du vin a.u x hommes jnsq n'à l'âge de 50 ans. Déjà Lycurgue ava·i t Jiait arracher les vignes de son pays afin d'arrêter les rprogrès de l'ivrognerie. >Des mesures semblables furent l)risc:;s en Francf' à différentes f>lpoques, sous Charles IX et Henri III l)()!Ur enwêeher que l a. calturc .d,e la. vigne nuise à celle du froment, ce qui montre que la vigne a toujours chenclté à envahir les tf'rrains destinés à l'exploitation des denrées de prE'rnière n~ce,ssité. Mais depuis lms, les conditions éeonomiques a.yant changé, non seulement le législateur n'a plus mis d'obstacle à l'extension üe la vigne, mais encore l'industrie est w· nue répandre à flots ses al coo,l s dP toute.s pt•o·v enances, et Falcooiisme n'a cessé de grandir au ·point dre de·vcnir ae nos j om·s m1 des fléaux de l'humanité et l'une des quf'si·ions RO•cinles lE-'R plu!! impoa·tantes. Un pen tardh·emPnt unP réac·tion cmrwnenç-a. i'l se faire sentir dnnR le!! pay1s les plus touch és. Les particuliers d'abord, il'Etat ensuite, cherchèrent :\ combattre le fléan. C'est eu AmE:'riquf•, où le ma.l était le plus gra.ve, qtw la lnttc s'engag!'a Pn lWPm ier lien contre l'alcoo:J. J_,n. p1·e-miè1'P ,;olf'ié1 ~ lÙ' tPm[Jiét·anre

fut fondé e en 1813 dans l'Etat dte Massaehusets. Son but était de ,prêcher la madération dans l'nsnge des boissonf,l cnivt•ant<:~IS•. Cette société ne sttbsrista que 14 ans. En 1816 i·l se f01·ma une 8'0ciété fondée sur l'abstention f"OlU})lète. Ce1s sociétés d'::1 bstinen<·c Re l)l"O>pagèrent rapidement en Am~.rique. Dès 1840, on en comptait plus de 1000 a;l'ec plus ,d'e 3.000.000 cPadhérents. L'IrlaudP fut la première à. donner l'Pxemple au Nouveau-Monde. LPs lH"édirations du Père Mathew, ca:pncin, contribuèrent pu,issamme11t à la protp·a gation du mouvement d'abstinence qui gagna peu à peu l'Angleterre, 1-mis Je continent. Hrùc<:> à des mesures législ:ltives énergiques, quelqtl!!'S 'Pays ont réussi à f:ü~·e rétwgrarler ·l' aJcoQilisme, telrs la Suede et la N orwège. En Suisse, pa1ticulièrement dans les t•rmtons protestants., la lutte contre l'aleoo.l Pst_ condui t e avec vigueur. M. Gabriel A.rdant, dans ses «Lettre& Valaitsannes. J>, éctivait à ce sujet: '' En S.uisse, les sociétés de tem pérance so:nt presque toutes protestantt>s. Pou_Tqu~i les :cath01liques ne prendt•ruent-lls pas la tête du monvement ma.is san,s; exagératiorn calviniste, et e~ respectant dans une certaine m.esure l'usage fln vin. Certes l'alc-Œolisme exf'l'c~ _,partout asst>z de ravages ponr justl fJPJ· ePttf' initiative JJ

------------L'alcoolisme et l'hérédité .

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Val?ooHsme, .aussi bien que d'autres tares mtellectuelles ou phy.siques, est ma·lhenrensement héréditail·e. M..Jules Denis, dans son excellent mannel de tempérance, nous donne le tableau suivant des victimes dt> ,ceth! hérPdité .•Je cite textuellement cet auteur: «Nous •oie! anivés au côté Je plus dou~onteux de l'alcoolisme, car cette tt>rJ·Jhl<:> loi 1le l'hérédité se vérifi P flans

ce domaine uvee une évidence tp oignante. No1s parents, en nous donnant la vie, no·u s transmettent non seulement les germes dt> lems qualités et de leur vigueur·, mais plus facilement encore oeux de leurs mala'dies 'Physiques et mo·J·ales. Les affections nerveuses sont, de toutes les maladies, les plus facilement transmissibles. Chez les alcooclisés, le système nerveux est ::lffaibli, et ils transmettent à leurs desct>nd~w ts des troubles qui revêtent les fo rmes le·s plus variées dans le domaüw phys:~q,uP, int·e Hectue·l et moral. Voici, entre autres rés'u ltats d'observations médicales, la concl usion d'un travail du Dr Sollier sur l'hérédité alc.o'olique, basée en pa.rticu1ier sur l'observation de 350 épilepti ques ou idiots enfermés à Bicêtre: Entre la dipsomanie, fo·l ie héréditaire, et l'aleoro,lisme dit rucquis, il existe une forme intermédiaire de la p assion po'ur les bo·i ssons nlcooliques : c'est l'al-coolisme hérédi· taire Jq,.ui, plus fréquent que la ·di.ps:QImanie, tendra de j)lus en _plus à empiéter sur le domaine de l' alcoolism<:> acquis. Dans un grand nombre de cas, les en· fants des ivrognes sont dès leul' naissance, chétifs et souffreteux; leur teint est pâlt>, leur peau est jaune, ridée et ils sont prédisposés à coutra.c ter des maladies; aussi 1::1 mortalité pUJrmi eux est-e~Je effrayante, <:>t le plus grand nombre menrt dans la premièr e année. On observedanscegroupe d es ma.la:diea de convulsion, les névra:lgies, les paralysies, l'épile'Psie convulsive et la danse de saint-Guy. Sur 83 enfants épileptiques observés à la Salpêtrière, 60 avaiPnt des tparents :1donnés à la boisson. Ainsi que les institt1teurs peuven t sou·v·e nt ~'observe1· ,c•hez leurs élèves l ' espn"t 'des enfants des ivrognes est' pe~ d,éve·l op1 p é; 'les uns n'ont pas de memo~re, d'aut res ne savent pas rai-


4 sonner; bref, il existe chez eux une t a.re quelconque. Dans cert ains cas, on observe chez ces êtres (innocent s pourtant) l'idiotisme, l'imbécilité. et la folie. On a constaté, par exempl e, que, su.r 300 enf ant s atteints de f olie ct dont les familles ont p u être o•bseJ•VJées s.oigneusement , il s'en t rouvait 145 (la moit ié) issus de paJrents ivrognes. Le b uveur transmet , soit p ar l'hérédité, soit par le mauvais exemple, l~ vice de l'ivrognerie à ses enfa nt s, qu 1 deviennent tôt ou t ard ivrognes, car, dit Sollier, la moindre cdrconstance qui mettra l'héré'ditai r eàmêm e de 00int racter l'habitude de b oire de l'alcool va le m ener presque sûrement à l'a.lcoolisme. Enfin, les descendant s des a lcooliques ont la propension au crime et a n JSitli ci d:C.

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Croquis valaisan Tourtemagne Dans un recoin nu et so•lita ire de l'ancien Valais é1piscopal, au rpied des rocs à pic qui surro.o<ntent les clochers écla tants <d'Ems et d' Ergisch, Tourtemagne, la vieille t erre des comt es de ce nom, ü dèle aux tradition s a ncest rales, a su garder, à travers les siècles, sa physionomie rustiqp e et ses mœurs pa sto·rales. H y a bien, sur .Je s bords de la _grande rout e poudreuse qui mène au S1mplon, quelques nouvelles 'bâ.tisses au lait de chaux JJune banale uniformité, m ais cette 'excroissance moJd erne du·e a u mercantilisme qui. guette le voyageur sur la grancl'route, n'enlève rien à la beauté primitive et sévère de l'antique fief féodal tHm plus q n'aux vertus aust ères d'e s:es humbles habit ant s. Tourtemagne eut, comme toute a gcrlomération a.u moyen âge, des comtes ~t des seign eurs. En 1211 . c'~tai.t u~ Guilla ume de Oul'ia, dont la fllle nm-

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que, la belle Aldise, trouva tra giquement la. mort dans les gorges de la Tour temagne, ·Pli cueillant des anémones, suivant la légende. Le l ointain P assé, au fron t mâle d incOJrr uptible sommeille de son émouvaut repos, .a ~ seuil des ~ieilles chapelles , des donjons ruinés ct des tour s seigneuria les de ce vieux nid f é-odal, comme un invincible ch evalier, figé dan s sa cuirasse et insen sibl e ~~ux flèches de l'ennemi. Tour temagne a de nom breuses maisons des XVI e et XVIIe siècles; elles sont gén éra lement flanquées de t ourelles 1CJrénelées, ont des portes et fenêt res ogiyalcs et à chanfrein, des cRealiers en colimaçon s, ct , s ur leur façade principale, généralerncnt au-clessns de la porte œentrée, les a.r moirles de la famille sculptées dans le marbre vif ou scellées dans le t uf de l'encadrement . Le sent iment hél'al<dique, né du patriciat, s'est attaché au cœur des paysa ns tourt emanais co1mme la cus·c ute au champ de t rèfle; ils o'!lt lill p,ieux respeot pour le bla.son , le cuJ!te des a r· mairies, don t ils ornent :tes croix et pier.res t um ul aires de ·l eur cimetière. Ce rel ief de féodalisme est, ·d'ailleurs. bien co1Il1préhensihle ch ez un peuple .qui a véc u si longtemp s sous le régime oli· gat,cbique des h ober eaux moyenna· geux . C'est un atavisme gui durera aussi l on gtemps que les indé racin able!! préju gés et que l'étel'nelle vanité bu· maine. · :Ma.i s, à côté de ·c e petit t ra vers so· cin:l, point dangereux d'aille ur s pour la sécur ité de la République, le des· cencla nt de l'ancien seign eur 01u du serf à la glèbe est le meille ur enf ant rlu monde. H au t en couleurs et bien 1etharpenté, il porte avec si mplicité son a.mpJ.e vi'· t ement n oir en bure elu :pays et ses gros souliers d'em!peign e lo1urdement fer~és ; il est intelli..,.ent et émigre volontiers ve rs l'AmériqLw ou les st atio·ns alpes·

tres ou thermales. Il est sobr e et économe et fait un excellent s.oada t . Qu.an t aux blondes << maet sehi >) (jeunes fll!es) ell es ont , innée, l'aust ère vertu d e Jeanne d'Arc ; t oute l eur vie se confi ne à. la cuisine ou a ux ·c hamr1s · leur . ' l uxe con s1ste d a l l S le 'PO·rf: du fieb u de i·ête r o•ug.c et du t ablier d'indienne aux éMo,uissantes coule urs. Et dans leUl's yeux pàles d e per ven che, va inement, vous ,cJlerclJe rez d'autre lueur que celle d'une âme éprise de l'idéal pur et nettem ent exclusif du mysticisme religieu-x : l'œil doux et pla.cide de la, Vierge. La sor tie de la gran d'messe, le di· ma nch e, à Tour t emagne, vous fou rnira une excellente occasion de j-ouir, dans to ut~ son •a gres.te sav·eur, d'un des •p lus captiva nts tableaux cle no•s mœurs al· pestres. Ce naïf spect acle a tenté, non sans raison, le pinceau de plus d'un tu·tist e et la lyre de plus d'un po·è te. l\fais, à mes yeux, ce qu'i'l y a de mieux , dans les différents d écor s de ces scènes 'eham pêtres, c'est, à la cloche du crélpuscnle, l a prière d e cette jeune ingénue am 'Pied de la croix, da ns le mystérie nx silence des •p rair ies, sous les ombres envahissantes du soi•r et le frémissement loiintain des torrents et des bois. SOLANDI E U. -

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L'homme des champs Dans les \'illes ,o n s.e falt généralement n.ne id<é:e fa.usse o•u t out a u moin s incomrplète de cehJ•i (J U'on uppe'Ile parfois avm: un certain air de dédain: l'homme des eh amps. Il est b o.n de mettre de tem ps en temps le labou reur à s:a véritable p lace. ~e rondrais po'II''oir emprunter pour un mstant la p1nrne én ergique d'un D ér oulèdE' ponr peindre le caractèr e et les qualités d e « l' hom me du p a.ys n, je voudra is .ct\'OJi r le géni e desori•p tif d'un

La;prade pour chant er les riantes scè· nes de la vie des ch amps; alors je sera is convaincu .q.u'un grand nombre de ceux qui rega·l'dent le la boureu r comme un être secondaire, incapable de nobles pensées et de généreux sentimen ts, que ceux-là, dis-j e, sentiraien t descen dr e a u fnnd de leur cœu r un profond r esp ect pour le trav::1i!J.eur de -la ter re. Il n 'est point 'd 'a illeur s d'hommes t ant soit peu doués de bou s•e n s qui ne le vénèren t; et tous les esprits s u·pé· rieurs de tous les t emps et de t outes les na.tiorus lui ont r·endu Ieur tribut de reconn aissa n ce. Les peup les les plus fO'rts furent ceux qui aimaient l'agriculture. J e cite les anciens E gypt iens qui lui voua.i,ent un culte i dolâtre, il est vrai, mais pas moins r éel; chez eux, t ous 'les anima ux recon nus util es .au la boureur avaient droit au r espect de tous. J e cite enco•r e les R omains: pendant qu 'ils aimèrent la vie rustique des champs et que leurs principaux citoyens se faisaieu t un h onn eur de se pencher sur la ch arrue, ae fu t u ne nation vaillan t e qui f aillit se r en dre maît resse du mon de. Qui n'a point lu dans l'h istoire ancienn e le ré" cit d e 'la fondation de Rome? Un soc de char r ue traça un jour u ne enceint e .carrée, et Romulus y enfer ma les fu t urs conquérants de l'Univers ... Qui n'a point admiré les vertus hé· ro1ques de ta.n t d'hommes illustr es ·q1ui guitt a.ient un beau jour le sillon pour se r endre à l'appe-l de 1la Patrie ? Un jour vint où les R omain s d·édaig-nèrent l·a vie r ustique des ch am ps, et dès ·OO jour malheureux , ce fut la déca.· denee. Mais qu 'avons-nous besoin d 'invoc quer 'l e souvenir des peu'P.Jes a ntiques? Notre Em,ope moderne n e nous prouvet -elle pas suffisamment que les E t ats les phs pro,s pèr es sont ceux qu i protègent l'agr icultu re; ceux qui cherchent par tous les moyen s à la d éve-lopper et à l'encourage,r ? ·


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Honneur d()no à l'homme des champs! que fo~s j'ai voué une plus grande esc'est lui qui fait la force d' un pays; et time à la ra~'e forte el généreuse des si la Patrie a besoin de bras, c'est en- laboureurs. Qu'ils sont donc insensés ceux qui les oore lui qui fournit les meilleurs et les -peennent enc01'e pour des créatures v.ll'lplus nombreux. gair.es et d'un rang inférieur aux a.uHonne'Ur à l'homme des champs, à tres h umains! Qu'ils sont insensés anS· eelui qui tire des flancs de la terre le si les jeunes paysans qui préfèr ent s'enpain de tous les hommes! fermer dans un sOlJilbre atelier de la Paysan, sur to'Il front ruisselant de ville au lieu de -prendre la charrue des ' d:e leur vieux père et de trava1'l sueur, j e vojs briller une auréo·le qui mains m'impose le respect et l a reconnais- 1er en 'illberté sous le gai soleil CLe D.ieu! sance. Je t'ai V'U ce matin quitter l et> A. PERRAUDIN, instit. tiens et te rend>re au travail des champs. Je t'ai vu courbé vers la terrE"; et je me suis promis de te dédier une page débordante d'admiration. Hélas! (Suite) j'ai trouvé peu de choses; mais ce que la plume n'a pas su décrire, le cœur XVII. - GUERRE'S DE PIERRE Pa du moins pensé; et dans t rois mots, DE SAVOIE je résume mes sentiments à ton égard: Les démêlés qui avaient déjà surgi Paysan, je t'honor:e! ... entre la maison de Savoie et l'évêché Et d'()ù vient donc œtte force d'âme de Siorn, au .sujet de leurs possessions et œtte vigoureuse sève qui distingue enchevêtrées les unes ·dans les autres, l'homme des champs de l'habitant des et des droits de suzeraineté et de vassalité qui en 1-ésuiltaient, prirent, sons villes? Attribuons-les à. plusieurs causes. l'épiscopat de Henri Ier die Rarogne, D'abo.t•d, ·c'est danslaca.mpagne que les un ca.raretèTe d'une vio1lence extrême. mœurs de l'homme se eonservent plus L't?ivêcuue avait envahi avec s·es tro,upures; or, la pureté des mœurs est une pe.s la vallée inférieut'e. Pierre de Sasource de vie; ensuite les exevci ces phy- vo.i.e, surnommé le petit Charlemagne, siques qu'exigent ·l es travaux des et son frère Amédée lV me ta·rdèrent chaiiliJ)S, dévelopPent la vigueur des pas à se venger de l'agression des Va· muscles; et l'air pur que l'agriculteur laisa.ns. Ils réunissent uuc armée qu'ils J•espire f,ait circuleT dans ses veines un divisent en deux corps: l'un, sous le comma.ndement d' Améldée IV, doit pésang riche et puissant. Il est permis :d e penser aussi que les nétrer ·dans la val~ée ·d'Aoste et ensuite sublimes tableaux d ela. nature qu'il a dans le Valais; l'autt·e, sous les ordres constamment sons les yeux exercent de Piel."re, s'avance sur les froutièrE'8 une influence prépondlérante sur son dn Chablais. 3000 Haut-Valaisans se re· âme pu re et bonne; ils 'l'élèvent vers tranchent fadement sur le ~io;nt-Bret, au bord du lac Léman. Pierre, ne J)OU. l'idéal. Pour moi, chaque fois qu'il m'a été vant emporter de front oette forterespermis de me trourver mêlé à quelques- se naturelle, la toU!rne et Yient prendrt' unes de ces douces scènes de la vie rus- l'arrméc valaisanne à dos. Cellle-ci, sc tique qui ünt po·nr 1d:écor des champs voyant su1r le point d'être cernée, abanfraiehement labourés et encore fu- donne s·es positjons ' le désordre se met , t mants, des prés verts, des monts l oin- dans ses ll.' a.ugs, la voix des chefs nes tains, un ciel pur, chaque fois j'en suis plus écoutée, et, bientôt, dans une d&!!Orti et plus heureux et meill eur; cha- rcute complète, elle vient t()mber soue

••• HISTOIRE DU VALAIS

le fer de l'ennemi, dans la plaine de Port-Valais. Le massac;re fut horeible. Pierre veut ache,1e1· son œnw-e sanglante. Il marche sur Sion ·q;ui tombe en son pouvoü·, empo1rte successivement Loèche, Towrtemagne, Vlrge, rase les châteaux diu comté de l\fœrel, et taille en pièces les derniers défell8eurs <if> la vallée supé'l'ieure. Après cette défiaite, Henri Ier sc hâta de recher.cher l'amitié de la jeune ville de Berne. Un traité d'aUiance, p<J.ur le terme de dix ans, fut conolu à Loèche, en 1252, entre l'·évêque de Sion et la bourgeQ·i sie de Berne. "Mais la lutte, quelque te1111ps assonpie, recommen~a avec une nouvelle furem·. Pierre 'l'eprit les armes. Les châ.teaux épiscopaux de Madigny et dru Crest, près d'Ard{)!O, sont assiégés et emportés. L'évêque se Yit alors contraint de denutnder la paix. Le vainq·ueur exig·ea le payement de tous les frais de guerre. Henri Ier, dans l'impossibn ité de réalise'!· une somme pareille, fut obligé de lui remettre en hyporthèque les châtrrtux de l\fartigny, du Crest et d~ Chamo::~on (1260). MaiH le petit Cha.rlema· ~ne voulait arrondi,r S'es cloiiDJUines du tôié du Valais. Il obligea de plus le ])l'éla.t d.e renQIDCer à tous les dr()its qu'il a.vaü au-dessous de la Morge de Gonthey, aœ Crest, à Chamoson, à Martigny, il 1\ofas.s ongex, it MootTeux, etc., tantliJs <1ue lui-même faisait abandon de ceux qu'ill poswda.it a.u ·dcssu,s de l'(•ttc 1-i"dère. Cet éehange, qui eut lieu en 1260, fut résilié a-près Jia mo·rt de l'ierrp, pa'r so'n frère, le ,c'omte Philippe, dont le ea.ractè.re plus pacifique ramena la t·oncorde entre sa maison et le siège Ppit,~coqml.

Les hommes, sentant le besoin de réunil· leurs forces, .divisées par le système féod131, s' étaient déjà gr()u,p és en communautés; maja ·ce n'est qiU'au XIIIe siècle que ce~ dernières se trouvent constituées et en possession de quelques d1•oti.ts. On les voit éta.b lies dans de nombreuses localités, dont les habitants, propriétaires de biens privés et cülffimunaux, se réunissent en assemblées générales, sous la présidence d'Il seigneur ou1 de sou lieutenant, pouT s'oc(!upe<r d'e leurs intérêts. La commune de Sion, qui appa.rait déjà au XIIe siècle, promulgue wvec l'évêque, le vidomne, le major et le sautier des statuts et des règlements; douze ma.gistrats, choisis parmi les citoyens, sont chargés d'e l'administration généralle de la eoiD!ID.unauté, sous la surveillance de J'.évêque et de ses officiers (1269). Brigue, Viège, Lo·uèahe, Martigny, etc., .po1ssèdent égal,e ment des franchises et 1d'es privilèges, concéCLés pa.r l' aUitarité épiscopale. Dans le Valais satvoisien, Conthey, Saillon, ODSlières, Saint-Maurice, etc., ont leurs institutions CQmmunales octr.oyées paJ· les comtes. Les évêques de Sian et Jes comtes de Savoie se montrèrent les 'J)I'()tecteurs des liberté~ 'Publiques,

A ri a fa,veur de ces no·u vell'Ps institutions, le peuple commence à prendre part à la gestion des affaires communales. Dans le siècle suh.ant, ce rôle gran. dira, et Pélément populaire .oonquerra sa place dans les (".J()nseils du paJI& Dès la. première moitié ·du XIVe siècle, les communes participeront avec •l e princeévêque à l'a:dministration du comté. LeUl'S députés fo•r meront le « Conseil général de la terre ·dn VaJajs.

:S:IX. - INSURRECTION DES XYTII. -- ORIGINE DES OOMI?tfUNES NOBLES Pendant l'époque qui yient de s'écouLa nobles,s e de l'évoque, 'p uissante et l~t·, la situation politique du Valais revet un nourvel aspect. Les cultivateurs, ambitieuse, V'Oiula.nt secouer le joug du courbés sous la triste servitude sei- pouvoir central qui met obstade au gn~uriale, commencent à s'affranchir, sien, n1 se liguer pour renverser l'a.~-


8 torité t emporr elle. Lesr évêques, pour Tourbil'ron, dans le dessein de le livrer mettre un frein à ce tŒ:rent envahis- à l'ennemi. Le compl,ot fut découvert, seur, rechel'chent Je ooncours diu. -peu- et une vingtaine d:e conjurés périrent ple qu'Hs do·t ent de libe·r tés et de fran- sur l'écha.fam:d. L'un d"eux, le ch evaoJier chises. Cet ensemble de :préro:gati ves AnsE>Jme de Saxon, fut d·écarpité à Sion, donna naissance à une nouvelle puis- sur le Gra.nd-Pont; ses propriétés fn· san:ee, civile et politique, exercée plws rent c'Onfisquéels a.u 'Profit de la ville tard rpa<r les dizainiSl. Ges communautés et de l'évêché (1300). anéantiront la noMies·se féod'ale et sa· Le succes,seur de Boniüwe de Cba J. peront, à leur tour, les fondements du :J,ant eut encore à réprime1· ,une nouvel· pourvoir t emporel des évêqures. Je insuoJ:rection. 'De nombreux ·d:émêlés Pendant la v:wa.nce diu siège de Sion, avaient éclaté entre les V ala.is.a.Ills et !.es nOibles de la Tour' de Raroo·ne de les gens d1e Frutigen. Les s·eigneurs de ..... ' 0 ' Natel's, .Œe Viège et 1de Mœre] s'étaient la ToiUl' saisirent cette occasi()n pour emparés de plusieurrs fiefs wppa1rte- reprendre les armes. Ils veulent rel•enant à l'Eglise ·de Si on, et refu·s aient de ver l·e 'rrestige et le pouVJolir d•e lenr remplir leurs devoirs de vasselage. I.ls maiso•n. Us. a:prpelle'llt à leur aide la nose révoltèrent et prirent les armes con- blesse de l'Oberland. Une ·a.rmée nomtre Jieur évêque. Leur a1mée, fo,rte de breus·e, à •l<a tête .de laquelle on remaJ'· 11,000 hommes, commandée p~.r Pier:te qua.it les sire·s rd'e Weissenbo,u rg, de de la To'Ur, et MiS:s emblée près de Loè- Frutigen, de V\Tyl, de Wimmis, franc hit cbe, fut battue et mise en fuite par les la Gemmi, dé vaste sur son pa.ssage les troupes épisCOJp·ales, composées de pay- vHI'ages et le<s ba.n.1eaux d'e la vall1ée de sans dévoués (1294). Les chefs des re· Loèche-les-Bains, et va prendre posi· tion dans la plaine, sur les bm~d's du belle~s se réfugièrent drans le châtea.u du Ro1c de Naters; m;ajs ils durent Rhône, :près d€· T·oiUrtemagne. Lcs Vabientôt se rendre après une c·oln l'te ré- laisans, réunis sous la bannière de leur sistance. Qu elqtl!es-uns pa.yèt•ent de la évêque Aymon II de Châtillon, fondent vie leur trahison d'autres de leurs sur l'envahisseur. L e choc fut terrible. biens. Un traité de pa.ix intervint en- L'armée des nobles, rejet ée sur la rive suite entre l'évêque Boniface de Chal- du fleuve, fut nJia.s•sacrée ou précipitée lant et Pierre de la Tour. Le chef des da.ns le:s f lots. T.~à périrent, entre an· rebelles jura fidélité à rs,on suzerain. tres, Pierre dC' la Tour et les sires d'e Les prisonniers P ierre et Amé&ée die 'Veissenbourg et de Wimm.is. Un 'Petit Sa.xon iCIJUi avaient pris part à la sédi- nomb1·e tr:ou:va gl'ftce et fut fait prirson· tion, furent graciés et remis en liberté nier. La. plaine, qui vit eX'pircr la fleur des guerriers de :l'Oberland, fut nom· (1299). mée dès ce jour mémorable « Pr.é des Pour .protéger La viHe ép'ÏSC'O'pale, l'é· sou,pirs JJ. Une ebarpdle !s'élève sur lell vêque avait fa'it construire ou restau- lieux où les mo•r ts re~.uTent la sP!pnl· rer I'e château de Tourbillon, dont les ture (twùt 1318). murs crénelés se dre1s·s ent enco,re pittoAymon II de Châtillon eut po ur SJW· resquement su;r l'une des collines de Sion. Pruis, il avait conclu, pour ·dix cesseur,s A,vmon III de la Tour puis ans, un traité d:e comborurgeoisie avec P hilippe lee de CLambedhac, person· la ville dre Berne. M.a.is le puissant par- nage él'udit et distingué, issu d'une fa· ti que •la fermeté de Boniface <de Chal- mille uob:J-e du P·édgo•l'cl (ancien pays lant venait de d:ompter, n e renonçait de Fmnce). Ce prélat confirma lE'is fran· pas à la lutte. Quelques noblCis voulu- chises de Loèche, de -:\fartigny et de rent s'emparer ·p ar trahison du fort de Sion (1338-1339).

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XX. - L'EVEQUE TA VELLI Guicball·d Ta velli, d'une fallilil·l e notable dre Genève, succéda en 1432 à Philippe de Chambe.I'Jac. La vie de oe prélat n e fut qu'une longue et pénible lu.tte, et qui se t ermina par u,ne fin kagiqu·e. Guichard fut pa.r tic,u,Jièrement en butte à l'aninwsité de la noblesse. Une contestatioill s'étant élevée .stLJ' la poss·essio~ de quelqueS/ fiefs a.p:p·a l'tena.nt à PJerre de Ja Tour, 1Cf~ d>erni.er pnt les armes oontre son su~erain. A la tête d'un ce.rtain n ombre de nolbles elu SimmenthaJ, die l'a Gruyère et du Valai~, il envahit lers terres ,épisrcro<pa· les, p.Jllant et brûlant châteaux et ha.· l>ii'a~ions, massacrant les gens qui cssayaaf'lllt d'o'Ppos•er quelque rêsi-sta.nee. De la. '.rom' po1ussa l'ancùace jusqJU 'à frappt>il' l'évêque lui-même et les gens de sa suite; ph11sieurr s persro•n ne>Sl furent grièNement blessées, un olerc fn t tué. Dans cette s.ïtuation exü·ênH.', Guichard so.Jlicita. l'appui d·n Saint-Siège. Une sentence dt'ex•c.'Orrn:muni cation ayant inutilement frappé les J'ebelles, !'-évêque eut recours au c-omte de Savoie. Améd'ée VI, J.e protecteur et le bienfuitenr de sa famille. Celu.i-ci. rs'em· vressa de répondre à l'a.ppe.l d1u p r6lai. II espérait rétabli!!' par les armes l'ant?rité que sa maison choe<l'cbait depuis SI longtemps à acquérir su•r Ie comté du Valais. Il lève ·une armée s'c~mpare dC' Sion et. y place un g~uv-erneur (1:~53). Ma.is l'intervention -de la. Savoie ue put t•érta b1ü• la paix. Ap<rès le départ du uonute. la. rèvolte etleocnéwntente· ment ne tal'dèr~eut pa,s à éelater. Amé· dée VI ·dut rep!!· endre -les a,r mes. Cette foi~ ce ne fut qu'après u,n e vig'o·ureuse l'l~SJstal!lce l]ne la vine ·d e Sion vit enti·er da.ns ses mm·s 'l 'armét> sa.V·Ois.ienne. Le eomte de Savoie con clut ensuite nu t raité avec les nobles et le1s OOID.l· munt>s. Il imp1osa nue iuctemnité de glterre de 28,000 f.Jo,r ins d'o'r et exigea GO otages (1:352).

La ,d iscorde qui •régnait entre les sires de .I.a. 'l'o'llr, les pa.tr·i otes et le siège épiseorpa,l, u'.avait pas fini d' ensa nglanter ll?is plain.ers diu Rhône. Le meurtre de Ja. comtesse Isa.bel·l e de Bland'mte de Viège et d·e so'll fils Antoine, sacri· fiés, p eès du pont die N-aters, a.n' res· sent illll.ent rlu peuple, l'incendie du ma· noir d'A11toine -de :la Tou•r et de t'l'ente mais·o ns au Ba.s-Ohàtillon, d'un millier de bâtin:teni:s daThSI ·l a -vallée d,e Lœtscben, à Coill.they, des rp erson nes ma.s:sacr.ée_s, étaient les ·dtéplocables résultats 1ie la gnene civile. Le comte de ~a-vüie intervint comme arbitre po·ur mettre nn terme à <C':e t état d·e choses . Les frèr:es J L'an et Antoine de la Tou.r réclamaient· une 's1mume d1e 300,000 florins., polu.r les d 01mma.ges que ·l es partisans dt> l'Pvêrrne le'IJJ' avaient causés. .:-\m.édée VI C01ndwmnn le prél:a.t à payer 20,000 florins pour t(llui:e ind'e mni.té. (A sui vrr). 1

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Une invasion étrangère Qu'on St> l'assure! Il JW s~ agit pas ici d'une invarsion de gens désireux d'étrang1er notre liberté, et pas dasautage d'une invasion de bêtes féroces animées du (lésir d·e noTUs di(ivorer, mais tout .simplement -de l'infiltratio·n , dans notre belle langue française, ·d 'u ne ba,ude d'in trus que nous aimeriOJls bea ucoup, - et nombte ù'aub'es -personnes a,yec nolliSJ - renvo·ye1· dans lenŒ patries respeci:i\·es. Nous vo•ulom; parler des mots l."trangers, et i.otLt partienliè· rement des mots anglais, qui fourmillent a.ctuellement da.ns no-tre langue et !lau~ n os livres et jo·uruaux. ,Loin dt- nous la. pensée de voul01ir r abaisser les nnhes langues ct jeter sur elles la moindre défa.veur. Ce serait absurde. '.rout es ont leurs beautés, leurs mérites. Mais n o·us no.us d eman dons quelle néc,es•s ité il y a ·de transforme1· notre lang-ue e.n un charabia, une ma-


10 c~doin e de mo ls ba.t'O<J nes, de lo·culi nns l.)lza.rTes q u t> nous ne savons même pas pr~noncer, mots venns clc l'étrange!' et q.m 1·ef~nl.cn ~ dans l'ombre les cxprcs· swns Sl'Tmlau·es ap-pa1t'tenan t au fran. r:a i:s. I'l C<St c·ertain que la principale ca use de cette invasion de Barbares r~side dans l e désir d'éblouir lPs gens s imples qui parlent la languP df" leurs pèr es dans son intégri t é. Cela (( posP >l d'intt,oduire dans ses phrases ,fles mots l'Uisses, itaH<>ns on anglais. En cf' faisant , û:n a l 'air d'avo>ir vo~a,gé, de connaître les -pa.ys et leR langues <:ltrangèr·cs. Mesq.uine ïanité!

et rr Lava.tOJ'Y·'roilett·olub >> compl'is. C'est de la plus élémentaire justice, n'est-ce pa s? Et nos sportm en n ationaux, n'ont-il s pas le « foo,tb all n (PS t· ce plus beau que jen de balles ou de ballons?), le « goaJ », le <<skiff n, le « bandicarp » et cent autres barbarism es qui ont. l'ai r de nous dire: (<Que vou1lez-vous'? Votre langue n'a pas de mots pour nous désigne·r , il f a ut, bon gré, mal gré, no·u s accueillir ! n Ah! nous l>rotestons, par exemp'le! .... Fant·il allonger la liste'? Savez·rons ce qu'est un (( rha.Jlenge ll, un « deadhea.t n, run <1 gatter », un ((pacemaker», n. est certain, malheu r eusem ent, que un cc runner », u n «ruhs>l, un <cscra.tch», les JOurnaux les plus importants et 1es un «~Starter n? Non, n'est-ce pas? E h meilleures publications françaisE-s ont bi en, m()i nOIJl plus, Ct je m 'en pa.s se aden quelque snd E' eouféré le d roit de mirablement. Je 11sais il y a quelque teJil;pH un ar· bourgeoisie :\ une fouJe de mo1ts Yt>n ns des bords de la Ta mise. Bientôt nous ne iicl~ sur le ruême s uj et , int itulé<: «Vive poJm•rons p lus lir<> no·tre prqpre langue le franr:ais! Sa conclusion, fort b:ien pensée et non moins bien é-crite, mérite t~tia-ve~ l'.a id'e d' un dic1ionnaire anglor frn.nç·ms. Avouez que ce sera humilia.ut. d'être l'ej)I'Odui1e. l.1a nnci: En donner des exemples ser:-t ais~. « Virve le français! C'e.s t n ohe lan· g ue à nous, c'e;s.t la. lan gue de nOlS pè· L'expression <<Stmggle for life» ;·emres. C'est cet idiome que nos lèvres ont pla,ce·t· elle ay::~ntag.euscmcnt les rerbalbu.tié pour la premif>r·e fois. C'est en mef.l frn.uç-a i·S· l11 tte l)()JUJ· la Yie'! Le clu•z soi ne V}l.Ut-ll pas le <<home»'? Les français C]Ue uos mères nous ont pl'O· dlgué le ll'rS ,p nroles les 'plus t<'ndres, « g-ar?em party n, les « rally pa.per » sont-Ils donc si élégants à prononcer noiUs ont chanté le .soir, auprès de nos berceaux, les naïve!'~ et exquises roman· qu'on nOius les .serre da.n s tolLtes les ces des béu(>$. O'<>Rt dans cE" langag<' réunions hippiques ou a utres? Bientôt, enfin que nous expr imons n os douJlem~s. no us n'aunms plus de bébés, un mot si nos joies, noR es-pér a nces, q ue uons ~acieux, m als des (( haby l>; t·olu~ les érhang<'ons nos iMAs, q ue nmH; fai· p~rcs sei'Ont d(>:SI «squares >l; 1~ mot billet ne S('ra p'lus compris, il faud,ra sons comme1•ce a.vec lf' pro1r baiu. Qu'o n s'a~pl'OI]Jt ie les langues tstrJII· d i re <( tiket >>; chaque société sE>ra un <<Club >>. Il n'y aura ,plus de billets de gèr f>s, c'E-st bien. A notre époque où les banque, mais seulement des « bankno- relations entre peuples se sont mu l1ites >>. :Nos ch<?fs politi!J.Jues .~eront tous pli~es, il faut de toute néce.ssité Nre des (( leader >l, le monde él~..gant le quelque ]}E'll ])bilologne. :i\fai.s ·de g râcP, « hig h·life >>; les sal1es de concert des ch ez nous, u sons de n otre franr:ais, !<:111« Musik-hall n. P lus de thés ·d e colla- yons·le de P.<'lnP.<'tntissE>m ent qui lt> !IlE'· tion s, de goùters, mais seul~ment des ml!Ce, luttons pour lui d e tontes nos « five o' clock tea n; a:pr·ès a.vüir donné forces, de tontt c nortr·e ùme surtout. ReliSiez les admirables pages de Loti, act e de bourgeoisie au trallll,vay, il fa ut absolument accueillir aussi le ra.ilway de ~faupassant, de C'herbu'liez, de 1\fenet tous ses dérivés, « Water·closets >> dès, ,de The nl'iet, de Daudet, et de tant

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clYautres, ·pOUL' ne pa.rler qn e des au· teurs . modernes. sa.,nourcz le rbarme ma.ténel e~q.uis qmi se dégage de l'accouplement des syllabes et des mots pourr la fixation ~e la pensée. Et quaJld Vi0111S serez convamcus, dites·vous bien que .lorsqjne l'on possède un pareil ü ·ésor JI ne faut pas craind re de le montre:r au gran~ j?u• , d~ le prodiguer afin que tous en JOUissent, ode s'en faire hon neur et gloire. >>

Promesses du Sacré-Cœur Heureux les chrétiens qui, ohaque ann ée_, font quelques progrès d'a ns la dévotl!Oil cm ·er·s le Srucré·Cœur de J é· sus! H eur<? uses les ftmes qui a.u r e Lo ur du mois d'e juin, profitent dt~ cette d r· constance po ur s 'efforcer di~ mieux corres1pondre a ux tendresses die ce di· rin Cœur! Qu'il en so,it ainsi pour chacun de nous. ll nous s uffit, rpour nous encoui·a.geJ·, d'·é coruter une fois de plus les promesses d•e J és,us·Chrisl car dans ses entl'Ctieus a"l"ec la Blenh~.ureu: se Marguer.ite·Marie, il a 'l.:lairement rérêlié qu elles gràces étaient réservées aux fid èle:s amis de son Sacré·Cœur. Eu Yoti.ci l'énumé mtion d'après l a formule usuelle : 1. Je leu r· donnerai t<>utes les grâces nécessaires dans lem• état· 2. Je meltrai la p aix od~ns le nrs fam.illeK; . :3 .•Te l f>f:! eonsolerai dans toutes leurs pt>ines•; 4. Je senti .Ienr r efuge assuré ·pen· d'ant la vie et s urtout à lamort· . 5. Je rtspandrai d'abondante~ bénédtctions sm· to utes leurs entreprises; 6. Lesr I)écheull's üouveront dans mon C'œur hL source et l'océ~n infi ni dt! la mis6ricorde; 7. Les ümes lièdes ·deviendront ferrentes:; . 8. Les âmes ferventes s 'élèreront r a · Pldement i'l une gt'ande perfecttoiil;

. V. Je bén.irai même les maisons où l'Image dru Saeré·Cœur sera exposée et hon orée; 10· Je donnerai a.ux prMresJ le t a lent d~ torwcher les eœu'J's les plus endu,r· CJ S;

11. LeSJ personnes qu.i '[)l'Olpagcront cette dév<>tion auront leur nom écrit danA mon Cœur, et il n'en sera. jamais effa oé; 12. J/amout· tout p njssant de m on Cœn~' aCJ001Vil.e t··a ù, tous ceux qui co;m. mumeroM les 'PremiPr.s v€ndrE>dis' neuf mois de snite, la grâce die la pe~sévé· r a n ee finale. , Di.eu t>st fidèle à s~ engagements. CuJtivons donc la d'éVJortion envers le Sac:l'é·Cœu:r e1. nous serons rc omblés de faveurs nombreu:ses et pvécie uses.

Escalade des échelles de Varone (14 maÏ 1799) Tt·llll ronuaissent les tliffl'n•nb:; é'piso.des de la lutte q ne soutinrent en ,1ain n os pèr es. pour échapper à la d'olillinaii on de la F t,ance r évolntionnait·e. Ces s~nvcJ.l·i l'S d'P ca.t"nag.e sont en<:or e trop VlYants dans J'esprit WU peuple ]JOlll' CJiu'iJ.s soient tombés d!ans l'oubili. Au coin du feu, pendant lel:l longnes veil· léf'S d'hiver, nos gl"ands·-pères fils de ces lntrPpides Va'lajsans qui disputaient pjed' à pied: leur pays ::.ux a.rmées fl'an~a.ises avides de meu r tre's et de '])·i lla.ge, nous ra.content encor•e, les la1·mes a,nx yeux, ulJl élpisodle de ce tte gnerre, où les doéfenseurs de la. fl()'i et de la libe-rté 'J.)l'Otw'èrent combien la religion de lenrs aïeux ct l'indépend.ance de Jeur pays leur étaient chèl'es. L es H aut·Valaisans s'étaient ·dront a.ptès avüir été .ch assés du B as-Valai s' repl_iés s.ua.· le bois d'e Finge o ù il~ a nuent établi leur cam11. G r âce aux acci'd·ents du terrain, ils .pu rent résis· ter avec avanta,ge pendant que'l que


12 tem1ps a.ux attaques -des Français. Ceux-ci, afin de les prendre entre deux feux, installent sur Je p lateau dominant l'église de Varone 14 pi&ces de batü~1·i e df! carn:Jlagne. Ainsi exposés, les défenseurs du boi~ éta.ient conù:amnés ou à périr ou :\se rend1·e, <)oll à cller<·her leur s~tlut dm1s la fuite, ee qni Mait enco,re plus dangereu'X, ne tro,uvant plus aillcwrs uu end1roit ;pl us favoI'able à la défen~e. Il fallait à tout prix d-éloger la batterie de Va.rone. l\IalheuJ·eusement, la troiJ gra.nd1e distanee quj les .slépa.rait de l'ennemi ne permettait P!Is à leurs JlltOiusquets d-e l'atteindre, d·autaut plus IJ'U ' il était protégé par la recl·oute dn1 .cimetière. Que Caire dans eette nltenm ti ve? Illl J)lo-Per J.e secours cle Dieu? N les enteu dit SJÎH'e.ment puisi]u'anssitôt il vint à leur aid~e. 1l y avait au-dessus du village ·d'lnden, flans la ntllée de Doèche-les-Rains un sentier pratiqué an milieu des pré~ cipiees qui dominent la. \'allé(", un sentier accessible aux bergers senls. C'était l'unique l'hernin qui leur vct•mit de .surp-renclrŒ les Ft~.•ançais par le flanc et d'e les cha,ssel' de Val'On<~. 300 montagnards, ponr la plupart -cie Conches et de Viège, se d('vouèrcn t po1nr tenter l'entreprjse. A la. faveur des ténèbrel-1 ils quittent leurs cmnpatriotes et s~ düigcnt en sHence sur Indt.'n par Loèche. J ..e dléfilé était franchi avec sn<C~<'ès pour la ·p ointe du jour. T1s sc parlag-ent e.n pelotons et descendent en bon ordre .stu'l' VarOilW n::tr _la fm·êt de mélèzes qui d:omine ce village. Ils chassent la sPntinelle qui garde les Ecllell es et, tombant à l'improrviste sur les Fmnçais epte la t e·1Ten1· a rait mêmE> empêchés de fu-iJ>, ils les massacrent i't. conps de ct'o:s:ses E't en fmlbntent un grand nombre dans ·] es affreux préci'pk,es de la Daia. Les défensem·s de Finge profitent d't> ee motment d'indt'cis~on q n'a jetée dans l'n.rméc fran~,:aise .cette attaque imprévue pŒ1l' re-

venir à la charge. Le coup ét ait bien porté, a:us·si l'ennemi est-il r epoussé. Ce suc.cès éphémère n'empêcha. pas les Français ,CJJui venaient de reeevoil· des troupes fl'aich<.>s, de reveni1· ù la charge le même soir et de sm~prendt·c les Vala,isans d1aus lem· camp. Epuisés par l<.>s luttes préoéden tes et p ersnad~s que l'ennemi ne revû-endira.it pas pour cette journée, ils pensèrent, dit un auteur contempolrain, répau.·et· lL'urs fo.rces affaiblies par d'abondantes libations de vin et d!eau-de-vle <'t crurmlt IIJ-O·n.voir en toute sécurité se livrer au repos et s'endormir s ur leurs lauriers» . C'est a insi qu'ils ful'ent surpris :par les Fmnçais. Aloès. ----------~~e-----------

La Vallée du Rhône l'itt(}resq uement ·e ncalss6 entre les deux ,p-uissantes chaînes des Alpes bernori.ses et des Al•p es Pennines qui l'enseJirent à son extr.6mjté de ùeux hauts C'Œllreforts de roc, appu yé à sa sodie anx Alpes VaŒdo·ise:s, lP Valais p!~· sente des bewutés natm'elles de la 1p'lus admira ble diYcrsité. L.a vaUée ptinci· pale qui co11d nit le Rhône des so·l it ndes austè1·es ·du glacier· du Rhône aux eaux a.znrées d'n Ia.c Léman, possède à elle s~eule d·e s sii'Ps .charmeurs, un climat d~liciE'ux, de C JOi(luett-es vi'Lles reha·us· .sées de vieux chi\.teUJnx anx fières sil· houE'I·tes. qui s uffiraient à attil'{'r et à retenir Jn foule des voyageurs. Mais son aUrait le plns préci eux est son grand nombre de vallée.s1 la t érales, qui, pt'o.fonMruent creusée s da11s les mas· sifs les plus éfe.vés, offrent à l'a:l'J}inis· te un ch rump sans p.arei'l d'excursions an sein -des r·é gio·n:s aJpestrE>s les plus dir•erses. 0haeune de ses vallées a ses nspE'ets -diff(>rents, sa configuration et ses bea:utés; aucune n'est pareille ~ sa voisine et il est àcro·ire que dans ce beau pays, la natwre a vo·ulu faire é~a· lage de sa merveiHeuse pl'odigaltt

créatrice. Lù, dans ce Valais où le pays:Jge change à el.taque co-Ilt'olllr de la route, la haute montagne s.e dévoile avec une orgueilleuse diversité et tient en haleine le tolwriste d.eyant le s.pretncle J'adieux ·de sn majesté ou de sa gr flcf'. Et rend·ue ,plus s1nbtile, l'illus ion sera eo:mplétée pa.r les mœm·s et les co1utrumes rustiq·u es, ,p:ùr le ft,anc accueil E't l'lwspHalité de la IlO·p ulation, 1pa.r les cOistumes préc-ieusement consenc~s· dans C!Jnelq'U(:'S v.allées, pat· les adl!llJ-rables ·châteaux qui ra1ppellent Je passé; il y a dans ce m~ys to ntt>s sot tes dP (·.LGses d'nn a nt-re ftge q11i survivent et s',a cc usent, a.rec lenr eLa.t·me Mlideusement suranné et les SIO!llVPniJ·s tln'ils pvoqnent ·pie11s0m0nL ('ettP courte monogra-phie a pm1r bnt de fail'l~ pénéirer le visiteur dans chacune des vallées valaisannes et d·r lui en dlonner une impressi.on qu'il C'OmiPlètera lni-même pa.r un séjo'll.r plus on moins p1101longé. Disons d 'abo;rd que le Valn is est en C<mJJnunication d-irecte a vec Genèn: Pt Lausanne et to.u s les 1·éseaux ferrés, par la ligne suisse qu1 fnt le Jm•a.-Simplon et par le trouçotn français -d'Evian-Bellegal"de du P.-L.-M. Bientôt le percement du Sim•plon le mettra en c·ouunmll0ation directe avec l'Ita.li('. De plus la. Compagnie 1-{énérnle r'k na\'iga.tiou sur le lac Léman. dessert régn· lièrement les d,e ux ports, ViHeneuve Pt Le Bouveret, qui sont en même tPmps .s1tations d es deux li gnes p11'léei f~!'!'l. Penù1ant tollltt> la sais:on, des trains et des bateaux exprP:ss renitent ll's excursion s en VaJais <HlS'si ra.pül•Ps qu'agréables. Les .Siéj om·s s:ou1' f.aC'ilitl"ll par un granet nombre d.'hôt<.>Js de tons les ordres où l'étr.angC<J' trou·v e le oonfart le plus inteLligent aux _plu s hantes altitudes; ils sont œ::Jillenrs fréf)lle?t€s chaque année par un nomb r e touJours .croiss•ant de voyageurs de tes nationa.lités. Pour terminer Cf> ••Mn.. t exposé, clisom; •<Ji1H' les p1·o·(l.ui t s

du Valais sont l'E'nmnmés à plus d ' un titl'e, ses fruits et .ses légumes son t apprécâPs duns le mond·e enti·e r et étai ent ùé,ià connus des R omains Pt ses vins, le Fend·nnt, la Oôle, le Malvo·lsie, l'Amign e, le (Jol]nimpex et d'antres, SJout exquis grùee à letll' bouqne1', g-énéreux crus d'-or ou d·e po111'prc qu'enfa.n h• lP soleil hiPnfais;ant. No:u.s allons p areouri r la vallée pl'incip.a,le, qui commence ù St-GINGOLl'H et au BOUVE·R ET, (leux jo·li·e s stations nicllét-s dans les épaisses verdures ct sc mirani' da.ns les ondes pures dn L6mnn, en fa.ce du llélicieux pan orama des Al,p es va udoises. Puis la vallée se creuse; les villages üéfilcnt. C'est V ouvry, par où l'·o·n gagne le Ja.c de Tanay et le massif des Corneth's ll e Bise; ensuite la vi lle industrielle et active d:e MONTHEY, qni ét end ses maisons serrées ct ses fa.biriq nes fumantes au so-rtir d·e la coquettt- Vallée d' Illiez ou va.llée ·des eaux, do.n t les beaux châtaigniers font à kt petite cité une fraîche cour.onne d'ombrag es. Ct' t t e Va.llée d'Illiez est une des plus jolies .dJu Valais et l'nne d es p-Ins a ncit>nnement f·r équentées. SP.SJ belles forêts profondes, ses prairies., vr·a is bou.q nei's de fleurs alpestres, sE'S pimaHm ts villag-es elle 'I'ROIS'l'ORRIEN'l'S et VATjD 'ILLTE?. ont ·une g-râce ju vénile; au fond d 'l~ val, en faee de la 1J.yrannide majestueuse de lo. Dent -du-Midi, à 1052 m., la belle sli'ation de OHAMPERY est le .fléjou.r pré:Mr é des personnes 1qu'effrayent les !'XCi tantes émotions de-s h autes ·a ltitudes; cllt> est d'une p1·oprei 6 inéproehable, a, J'eau, l'élcctrie'Ïté, le tont à l'égoùt, des en Yirons charmants et ses hôtels sont fmt bien entretenus. Sur la, clroitP d·e 'T'roisto·rrents bifurqne la. rout <> de }[ORGINS LES-BAI NS, ·<·6lèbre p.3!r s1es eaux ferrugineuses utilisées dans l 'établissPm ent t hel'mal et dont on nE' tŒllrpte plus les cures; là, d1a ns nn fr-ais vallon ferm-é I-'a 'r les ten turf's i!(•s épaisses fo-


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14 rêts -d'e ·s apins; à 1343 m. d"altitude, les convalescents retwuvent la santé dans le calme d•e la plus aimable et dt:: la rplus dm1ce des solitu<les alpestres.

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(A suivre.)

Deux scènes de la nature Nous présenterons aux lect eurs deux pe1"Spectives de la nature, rune marine et l'autre terrestre; l'un e au milieu des mers Atlantiques, l'autre clans les for~ts du Nouveau Monde, afin qu'on ne puisse attribuer la majesté de ces scènes mux monuments des hommes. SCEJNE MARINE Le va.isHeau Rllr lequel nous passions en Am érique s'étant é levé au-dessus du gisetnent des terres, bientôt l'espace ne ·rut ph1s tendu que du double azur de la met· et du ciel, comme une toile préparée pour reeevoir les f utur es créations de quelque grand peintre. La couleur des eaux devint semblable à celle d u verre liquide. Une grosse houle vellildt du cou<!hant, bien que le vent soufflîtt de l'est; d'énormes ondulation s s'étenda.ient du nord au midi, et ouvraient clans leurs vallées de longues échappées cle v ne sur les déserts de l'Océa.tl. Ces mobiles paysages changeaient à toute minute : tantot une multitude de tertres verdoyants représentladent des sillons de tombeatlX dans un cimetière immense; tantôt des lames en faisa nt moutonner l eur R cimes imitaient des troupeau x blancs, répandus sur des bruyères; souvent l'espace semblait borné, fau te de point de C'omparaîson; mais si une vague venait à se lever, \lh flot à se courber comme tme côte lointaine, un escadron de chienR de mer à passer à l'horizon, l'espace s'ouvrait subitement devant nous. On avait surtout l'idée de l'étendue lorsqu'une brume légère ra-mpait à la surface de Ja, mer et semblait accroître l'immensité même. OÙ! qu'alo1·s les aspects de l'Océan sont grands et tristes! Dans quelles rêveries ils vous plongent. soit que l'i magination s'enfonce sur les mers elu nord. au milieu des frimas et des tempêtes. so it qu'elle aborde s ur les mers elu midi il, des iles de repos et de bonlleur! Il nous arrivait souvent cle nous lever au milieu de Ja nt1it et d'aller nous asseoir sur le pont, où nous ne trouvions que l'officier de q uart et q uelques matelot.~ qui fumaient leur pipe en silence. Pour tout bruit on entpnflnit

le froissement de la .proue sur les flots, tandi·s que les étincelles de feu couraient avec nne blanche écume le long des flancs du navire. Dieu des chrétiens! c'est surtout clans les eaux de l'nbime et clans les profondeurs des cieux que tu as gravé fortement les traits de ta totlte-puissance: des millions d'étoiles rayonnant dans le sombre azur du dôme céleste, la lune au milieu du firmament. une mer sans rivages, l'infini dans le ciel et ·sut· les flots ! .Jamais tu ne m'as plus troublé de ta g randeru" que dans ces nu its oil , suspenc1u entre les a.st1·es et l'Océan, j'avais l'immensité .sm· ma t~te et l'immensité sous mes pieds! .Te ne Ruis rieu: je ue suis qu'un simple solitaire. .J'ai souvent entendu les savants disputer sur le pren1ier EtJ:e, et je ne les ai point compris; mais j'ai touj ours remarqué que c'est :lla vue des grandes scènes de la nature que cet Etre inconnu se manifeste au cœur de l'homme. Un soir (il faisait un profond calme) nous nous trouvions clans ces )Jelles mers qui baignent les rivages de la Vir ginie; toutes les voiles étaient pliées : j'étais occupé sous le pont, lorsque j'entendis la cloche qui appelait l'équipage à la prière: je mP hâtai d'aller mêler mes vœux à cenx rle mes corn· pagnons de voyage. Les officiers étaient sur le château rte poupe :wec les passagers.; l'au· mônier, un li vre à la maiu, se t enait un peu en av:mt d'eux: les matelots é taient r épandus sut· le tillac: nous étion s tous debout. le visage tourné vers la proue elu vai ~>seau , qui regarclaH l'occident. Le globe elu soleiJ, prêt à se plonger rlana les flots., appa.raissait entre les COl'flages du navire, au milieu des espaces sfUls bornes. On eût dit. par les balancements de la poupe, que l'astre radieux changeait :l chaq11e inatant d'horizon. Quelques nuages étaient jetés sans ordre dans l'orien t, où la lune montait avec lenteur; Je reste du ciel était pur: vera le nord, forma.nt uu glorieux triangle avec l'asü·e du jour et celui de la nuit, une tr ombe. brill ante des couleurs elu prisme. s'élevait de la mer, comme un pilier de cl'istal supiJOr tant la voûte du ciel. Il efit été bien à plaindre, celw qui dans ce spectacle n'eüt point reconnu la beauté de Dieu. Des la rmes coulèrent malgré moi de mes paupières, lorsque mes compagnontl, ôtant leur chapeau goudronné, vinrent à en· tonner d'une voix rauqué leur simple cantl· que à «Notre-Dame de Bon-Secours», pa· tronne des mariniers. Qu'elle était to uchante. la prière de ces hommes qui, sm· une pla.D(·he fragile, ~ u rnilien de l'Ocf'an.

plaient le soleil couchant sur les flots! Comme elle allait à l '>tme, cette invocation du pauvre matelot à la 111ère de Douleur! La conscience de notre petitesse à la vue de l'infini. nos chants s'étenclnnt sur les vagues, la unit s'approchant aYec ses emb\1ches, la merveille de notre va1ssenu au milien de tant de merveilles, un équipage religieux saisi œ,a;clmiration et de crainte, un prêtreauguste en prière, Dieu penché sur !'·abîme, d'une main retenant le soleil aux portes de l'occicl ent, de l'autre élevant la lune c13l"tS l'orient, et prêtant ii. travers l'immensité, une oreille attentive il ln voix de sa crfla,ture: voil:'î. ce qu'ou ue saurait peindre, et ce que tout le cœnr de l'homme snffit ii peine pom· sentir.

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Passons :l la scène terrestre. Un soir je m'étais égaré clans une for êt, à quelque c1istance rte la cataracte du NiagaJ·a; bientôt j e vis le jom· s'éteindre a.nt<lUT de moi, et je goûtai, dans toute sa solitude, le beau spectacle d'une nuit d:ms les déserts du Nouveau Monde. Une heure après le coucller rlu soleil, ha nuit se moutraau-dessus des arbres, à l'horizon opposé. Une brise embaumée, que cette reine les nuits amenait de l'orient a vec elle, semblait la précéder dans les forêts, comme sa fra.î che haleine. L'astre solitaJre monta peu à peu dans le ciel: tantôt il suivait paisiblement sa course azurée, tantôt il reposait sur des gronpes de nues, qui ressembLa.ient à la cime de hautes montagnes couronnées de neige. Cés nues, ployant et déployant leurs voiles, se déroulaient en zones diaph311es de satin blanc, se dispersai ent en l!lgers flocons d'écume, ou forJnaieut dans l~s cieux des bancs d'une ouate éblouisS1tltute, RJ rlonx à l'œil, qu'on croyait ressenti r leur mollesse et leur éla.sticité. Ln scène sur ln tene n'était pas moins ravissante: le jour bleuâtre et velouté de la lune descenclflit cla.us les inter-,alleR <le~ ~a~·­ bres. et poussait clPs gerbes (le lumière ju.~­ Que rlans l'épaisseur des plus profonc1cs ténèbres. La rivière qui coulait à mes piec1s, tour il. tour se perdait dans le bois , tour à tour reparaissai~ brillante des constellations de la DUit qu'elle reflétait dans son sein. Dans une savane, de l'autre côté de la rivière, la «·laité de la lune dormait S1a111s mouvement Rur les gazons; des bouleaux agités pae les briseR et dispersés çà ct là, formaient des fies d'ombres flottantes sm cette mer immobile de lumière. Auprès, tout amait &té si-

lence et r epos sans la chute de quelqueR fenilles, le passa•g e d'un vent subit, le gémissement cle la hulotte; au loin, par intervalles, on enümclait les sourds mugissements de la cataracte cln NiagaJ·a, qui, dans le oatlme cle la nuit, ;;e prolongeaient cie désert en désert, et ex-pirllicnt :'L tJ·:lVers !CR forêts solita.ires. L a grancleu1·, l 'étonnante mélancolie de ee tableau ne .sauraient s'exprimer clans le!'< langues humaines; les plus belles nuits en urope ne peuvent en donuer une idée. En vain dans nos champs c:ultivés l'imagination cherche il s'étendre; elle rencontl'e (le toutes parts les habitJa,t ions des hommes ; mais clans ces régiom; sauvageH, l'itme se plaît ii s'enfoncer dans un océ311 de forêtR, à plan er sur le gouffre des cataractes, à mécliter a11 bot·d des lacs et des fleuves, et, pour a inRi dire, à se trouve1· seule devant Dieu. CHAT EAUBRIAND.

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Variétés

DEVELOPPEJMENC!.' DES CHEMINS DE FER - Au 1er janvier Hl02, l'Europe possédait 290,696 kilom. de voies f errée;; contre 283,878 au 1er janvier 1901, soit une dif· férence en plus de 6818 km. (l'accr·oissement en 1900 avait été de !3188 km.). Parmi ces 6818 km., la Russie tient le premier rang avec 2949 km. , y compris la Finlande; viennent ensuite: l'Allemagne, a vec 1319 km.; la France, avec 830 km. Oignes d'intérf\t général et d'intérêt local); l' Autriche-Hongrie, avec 609 km.; la Grande-Bretagne, avec 276 km., qui est suivie de prês par la Suède, 268 km. Enfin, parmi les plus importantes augmentations il faut encore comp· ter l'Espagne, 159 km ; la Belgique, 131 km. (y compris les chemins de fer vicinaux), et la. Suisse, 127 km. Proportionnellemen tà la population, c'est la Suède qui occupe la première place, avec 2270 km. pat· millions d'habitants. Elle est suivie par le Luxembourg (1940 km. par million d'habitants), la Danemark (1230 km.), la Suisse (1180), la ]'rance (1130), la Belgique (970), l'Allemagne (940), la Norwègc (940), etc. En proportion de la superficie, le premier rang est occupé par la Belgique, qui possède 2200 km. de chemins de ter par 1000 km. carrés; le deuxième rang par le Luxembourg (1790 km. p31· 1000 km. carrés), le troisième par la Grande-Gretagne (1130 km. par 1000


XXIIe année

1902/03

16 km. carrés). L'Allemagne possède 970 km. de voies pour chaque millier de kHomètres carrés, la Suisse 940, les Pays-Bas 860, la FI·ance, qui ne vient qu'au septième rang, 810. A noter l'énorme développement des chemins de fer aux Etats-Unis qui à eux seuls possèdent plus de kilomètres de voies ferrées que l'Europe entière. * CE QUE FEMME VEUT, DIEU LE VEUT.OE n'est pas pour rien que les pro verbes Et QUE les dictons font la loi; Sur la FEMME ils sont tous superbes, Et si l'on VEUT bien croire en moi, .J'en ca.c he ici, DIEU vous assiste, Un tout petit. Qui LE dépiste? On trouve tout ce que l'on VEUT, P uisque ce qu'on veut on Je peut.

Et la crevasse lar·ge où se fend ce vieux mur Aux monts où le soleil clore le raisin mûr. Serait-ce que, frappé de quelque ma1adie, Ton corps pèse soudain il ton aile alourdie? Qu'en est-il? parle donc, tot qui chantais toll· [jours! l!'aut-il ùormir si tard pat· les plus beaux des [jours"! «Ton bec est entr'ouvert et la tète retombe!. .. Ton œil, jadis si clair, se ternit et se plom[be! ... Est-ce fatigue extrême? est-ce pesant som[ meil"? Ah! qui pounait comprendre un mystère pa[reil? Eclose ce printemps sous l'aile de ma mère, J'ignore les douleurs et leur issue amère ... Je n'ai point encore vu. . . . mourir. . . . de [jeune oiseau! Mourir! ..• Es.t-c·e qu'on meurt à cet ô ge .si [beau? Mourir .a,v ant de vivre! Au milieu de !':lu· [tomne! Si c'étrut vr :ti! .. . Non, non! Il vit, car il fris[sonne! ... Hélas! il se raidit et son regard mourant (Suite et fin) Citons enfin quelques vers d'une char· Sur celle qu'il aime s'a,rrête en exprrant! ... mante composition, touchante élégie sur la C'en est fait: ilest mort! . . . et sa mère rabattue, mort d'un petit oiseau: Sa mèr~ doit sunriv1·e au malheur qui la t ue! Un tout petit oiseau moUl'ait à son auxore ; « D~m;; il jamais sous cet ombrage, Sa mère près de lui sc tenait tristement, Douo< rayon par l'omb1·e vaincu! Le r etournait du bec et son gosier sonore C'est jour à peine et ,sur ta plage An lieu de chants n'avait qu' un faible piauBien vite ~;~ur a grondé l'orage! .. . [lement. Dors! ô toi qui n'as pas vécu! Uu rêvcm·, qui pas sait stu· le lieu de la scène, << Dors, mon enfant, sous la feuill!'e! H eurta le dra me obscm·, ne le méconnut pas, Mon sort ne vaut pas ton destin! Et prê tant à !.a mère une douleur humaine, Pendant que, triste et üE!solée, S'en fut alors dans l a fo·rê t en se disant tout Je m'en irai dans la vallée [bas: Pleurer du soir jusqu'au matin, ~Que fais·tu là, petit, couché sur la bruyère"{ '' Pour toi plus lle soins, plus de peine, P ourqtloi ne pas voler comme vole ton frère? Plus de ces coups qui font gémir! Uéveille-toi, dormeur! Allons, vite, debout! Dans les racines de ce chêne Sur les btlissous voisins je t'ai cherché par'l'a nuit sera calme et sereine ... [totlt. Heureux qui peut ainsi dormir! 1> J'ai même été plus loin, là-bas, vers le bocage, (18 Septembre 18i5G.) Où tes jeunes sœurs fout tm si doux ramage. A la lecture de ces pages, il est facile de Il me semblait te voir, heureux et réjoui, comp ren.clre le s uccès qu'obtint, il. son appa· Voler comme tm flocon dans l'air épanoui. rition, le livre des << Hirondelles, Des tscri· Lorsque j 'eus visité les taillis et la nue, A tire-d'aile ici ta mère est r evenue, [ ceau, vains de renom décernèrent à son auteur des Peu sant qu'épris toujours des charmes du ber- éloges mérités, et l'un d'eux, Victor de La· T u préférais ton nid aux bo!iquets du ruis- PL"ade, membre de l'Académie française, dé[seau, clara qu'il considérait Char les-Louis de Bons Notre 'a:bri de feuillage aux rives du grand comme un poète de premier ordre. [fleuve Le jugement de ce littérateur distingué, Où ton père souvent, près cl'tm saule, s'a· dont la F rance s'honore couronne }'œuYI"I' ' Hilaire GAY. [breuve, de notre compatriote.

LE POETE

Ch.-L. de BONS

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