No 12 l'Ecole primaire, 25 Mai 1888

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la 2mo pralique, qui compte 2000 exercices et problèmes. Voici sut• classique (dont se trouve très bien le corps enseignant valaisan) enlr'a appréciations, celles émises par deux inspecteurs scolaires étrangers au Valais, et d,mt l'éditeue de l'ouvrage avait demandé l'avis: • J'ai. dit l'un, examiné l'ouvrage avec attention, et, sans en avoir analysé tous les détails, je puis dire qu' il mérit~ l'a.ttention ?e~ autorités scolai ~es. Il a de réels ~vantagea sur le tra1te de F. P. B. Les defi mtwns theonques sont plus s1mples et plus precises. La nu mération y est bien enseignée... J'ai remarqué dans l'ouvrage d'heureuses innova. tions, telles que: les tables des IJ, opérations, un tableau des conversions des poids et mesures, des pièces de monnaies en usage en Suisse, ainsi qu'un grand nombre de problèmes géométriques sur les surfaces et les volumes, etc. D'autre part, on a éliminé du manuel, avec raison à mon ~yis, tout ce qui ne rentre pas dans le progra mme primaire. Les problèmes sont vanes, en nombre suffisant, et réellement prat1ques. L'ounage a en ou tre le mérite du lion marché, la reliure est d'un bon goût et l'impression plaît pa r ses jolis caractères. » Voici ma intenant l'autre jugement qui concorde avec celui ci·haut. « Aux hommes d'école très nombreux qui r.;prochaient aux cahiers Ziihringer l'absence complète de théorie, l'ouvrage offre un exvosé théorique clair, sobre et ~ urti­ liamment com plet, et réalisant en bonne partie, par le choix des problèmes, le désir de ceux qui réclamaient un plus grand nom bre de données relatives aux matières agricoles et aux opérations journalières du ménage champêtre. Sans entrer ici dans la discussion de la méthode. je garde d'un examen :~tteo ti r du manuel la conviction sincère qu'il renferme un excellent cours d'arithmétique. J'apprécie surtout le grand nombre et la progression bien graduée des problèmes. • L'ouvrage a également été accueilli avec fa.veur dans di verses écoles d'autres cantons. Les S OLU'I!l'lONS B.A:t;;ONNJJES de l'ouvrage sont sorties de presse. P rix de l'exempl aire: 1 fr. 50. Pou r prevenir les abu s qui pourraient être faits d u livre du maître, l'editeur restreindra la vente des Solutions au Corps enseignant et à. r ai· son d'un exemplaire seulement par personne. On ne pourra se le procurer que chez lui, attendu qu'il n'en sera pas remi s aux l ibraires ou deta illants.

Les acquéeeurs des Solutions sont bien priés de nous signaler les erreurs que pourraiL contenir l'ouvrage, afin que nous puissions les corriger dans les exemplaires restants, auxquels, au besoin, sera intercalée une lisle d'errata. Si les coquilles sont très rares, comme nous l'espérons, elles seront redressées à Ja plume. On conçoit sans lJeine qu'un livre bourré de chiffees et d'une exécution typographique longue et dirficile puisse, en 1re édition suetout, contenir quclqnes fautes. ATELI ER DE RE LIURE

Jean HERMANN SION - 4, rue du Château - SION

Se r ecommande pour tous les ouvrages concernant son état.

SION 2 5 .l'tla i 1888.

l ÉCDLE PIII AIIE 1

REVUE PÉDAGOGIQUE P UBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE L A

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. t•rix d 'abonne Dlent pour la Subse, 2 Cr.

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U nion pos t a l e, 3 Cr.

Annonces, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE A nos ch ers A b onnes. - L es habitudes. - L a composit i o n f r ançaise (suite et fin). - Les c ahiers à. l 'ecole p rimaire.- M emorial d ' un i nst i tuteu r (suite et fin). - Education morale (L e m enso nge) (suite ct fi n). -Maximes p e d a go· giques et mor a l e s du B. D e l a Salle, educateur d e la j eu n ess e (suite et fin). - Partie p ratiqu e. - Ech os des c onferences. - Varietes.

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ALBRECHT, orfèvre, Sion Timbres en caoutchouc, 1•• qualité, timbres-vitesse, dateurs, numéroteurs, médaillons-timbres, crayons-Umbres, timbres-gl'iffes, etc., aux prix les plus modiques.

Tout oe qul oonoerne la publloation dolt être adressé à l'éditeur : liL P. PIGNAT, seorét. au Départ. de l'lnstruotlon publlque, à Slon.


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"\:i.:-; ~colaires

i:J:n.portants.

l'l'otre publication. - Ceux de nos lecteurs auxquels il manquerait l'une oQo l'autre livraison de la présente année scolaire pour avoir une collection complète, peuvenL nous la demander. Ils la rccevruut gratuitement pour autant que les exemplaires restan•s le permeuront. Nous continuons à mettre a la di<posi tion de qui nous la demandera en la précisant la prime o(Jtlrle a DOS abonné:> de 1887-88. Elle se trouve indiquée dan:> plUSieUrS D"'. P lacement du personn el enseignant. - Le personnel non placé ou qui dé· sire cllaogt>r de poste e,L engagé a en IJI"evenir toujours le plus vite possiule le Secrétariat du Département, afin que celui-ci puisse pourvoir a temps aux places qui deviendraient vacantes. C'est d'ailleurs agir contre son iulérêtllien entendu que de ne· s'aunoucer comme dispouible qu'au dernier moment (ce qui arrive encore parfois), car outre que l'on s'expose a avoir les moindres postes, on risque encore de n'être pas casé du tout. Ne pas manquer d'observer lr.s formalités ' oulues et si souvent rappelées en matière de franrhise officielle, dans les rapports avec le Départt·meut ou son Stlcrétariat. Stabilité •u corps enseignant. - Dans leur dernière conférence, présidée par M. le Chef du Départemeut, MM. les Inspecteurs scolaires ont trouvé que l'art. 29 de la loi sur l'instruction pui.Jiique, qui doune une durée de 4 ans a la nomination des instituteurs brevetés « lesquels ne peuvent être renvoyés qu'avec des motif~ graves et avec le cousen tement du Département • place les admiuistrations dans une troll grande dépendance du personnel enseignant. Elle a estimé en consrquence qu'il fallait au moins garantir celles-ci contre dt: dés~gréables surprises pou1 a ut survemr a la dlrnière heure. JI est arrivé, en effet, que des institut eurs, s'étant engages dans un meilleur po~te, abandonnaient leur ancienne place presque au moment de devoir l'occuper, et sans en avoir préalablement averti qui de droit, laissa nt amsi les admini~tratious souvent embarrassées pour se procurer des remplaçants qualifiés. La conférence, en visa· geant comme llllatéral jusqu'a un certain point le contrat qui lie le personnel enseignant avec une autorité communale, a doue arrêté que les instlluteurs et les institutrices au bénéfice de l'art. '.!9 sont censés ct tenus de retourner a leur poste précédent, s'ils n'out pas explicitemeut prévenu du contraire les adnlinistrations couHnunales, cela un mois après la clôture de leurs écoles. Exceptionnellement IJOUr l'année scolaire !888-89, Je personnel enseignant qui a terruiuc t'écoltl au commencement de mai, aura la faculté de pouvoir résilier éventuellement son engagement jusqu'au t•r juillet prochain. Examens des recrues. - M. l'Inspecteur scolairtl du di:;triet de Sierre a eu l'iugénicuse idée de faire subir cette annee aux l'ecntlables de l'automne prochain, et en prtlse uce du corps enseignant, un examen absolumeut sembla ole a celui qu'il::; seront appelés a passer devant les examinateurs fédéraux. M. Pignat, secrétaire a l'Iustruction publique, a fonctionné a celle occasion comme ex pert fédéral. Les jeunes gens aiusi que les iustituteurs ont pris plaisir et intérêt a l'opéra:ion, qui a eté eiTcctuée en deux dimanches. - Exemple a imiter pour le plus grand hien de tous. B.égents militaires. - Bien que 111M. les iuslitulcurs puissent toujours se faire dispeusl'r du ser virtl militaire pendant qu'ils font classe, nous ne saluons pas moins avec plaisir, dans l'intérêt de l'instruction, la déci:;iou récente qui vient d'être prise a leur sujet. En eiTd, le Département militaire fédéral vient d'envoyer comme direction aux chefs J e compagnie des !Jataillons d'iufanteric de ne pas présenter les r6gents po.>ur l'a vaurement. La plupart des cours militaires coïncident avec l'époque des écoles, en sorte que les régents ne peuvent remplir leurs obligations et se fo ut dispenser naturellement du service. i\I.M les régents, que leurs supérieurs seraient disposés a faire avancer, feront donc bien de les avertir de ce qui précède, au cas où ils l'auraient perdu de vue. B.apport de gestion. - Nos abonnés du Va lais trouveront, joint au présent numéro, un extra1t du rapport du Département de l'Instruction pui.Jiique sur sa gestion en 1887, et partir.ulièremeut concernant la tenue des ér.oles peudaut ltl eeurs ~colaire de !886-87. Nous appelons leur atten tion touttl S!Jéciale sur le chapitre de ce compterendu consacré aux examens de recrue!>. l'l'écrologie. -- Depuis l'été dernier, le corps enseignant a perdu trois membres à notre connaissance : l\1 11 • Angélique Coustantin, d' Arbaz, décédée après de longues

Sion, 25 Mai.

188'7-88.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •

ià ~®~ @œm:m~ ~m®wwœ~ Le présent N• est le dernier de la période 1887-88. La publication de l'Ecole primaire est ainsi suspendue jusqu'au mois de novembre, où elle reprendra, nous l'Pspérons, pour continuer à donner au personnel enseignant, et aux amis de l'école en général, des directions et des conseils variéf' et utiles. Nous profiterons, du reste, comme jusqu'ici des vacances, pour amasser des matériaux en vue d'alimenter cet organe pendant le prochain cours scolaire. Nous apporterons à leur choix tout le soin possible, afin de rendre l'Ecole primaire toujours digne des marques de sympathique intérêt que lui donnent, non-seulement le corps enseignant valaisan, mais aussi beaucoup d'instituteurs et d'institutrices d'autres cantons, de celui de Fribourg particulièrement, où nous continuons à compter un fort joli nombre d'abonnés. Heureusement qne notre organe trouve un appoint de souscripteurs hors du Valais, car il lui serait autrement difficile, pour ne pas dire impossible, de parallœ plus longtemps dans les conditions actuelles. Il ne faut pas, en effet, perdre de vue qu'une publication spéciale: s'adressant à une catégorie de lecteurs bien déterminée, comme une revue pédagogique, a plus de peine à se faire une clientèle et à l'accroître, qu'une feuille destinée à être lue de tout le monde. Aussi, le devoir du corps enseignant valaisan, sans en excepter aucun de ses membres, estil de soutenit· la feuille fondée et publiée à son intention. Nous avons cependant., dès rorigine, constamment complé quelques défections dans ses rangs, mais nous voulons espérer n'avoir plus à constater le fail désormais. A ce propos, notre excellent collaborateur, auteur du Mémorial de t'instituteur, a très hien louché la question dans son journal (voir p. 121) ct nous rem·oyons à la lectuœ de ses lignes ceux: qu'elles visent le plus particulièrement. Sur la demande qui nous en a été adressée de divers côtés, nous avons introduit dans l'Ecole primaire une partie pratique. A notr·e connaissauce, cette innovation a été saluée avec plaisir. Aussi, ne nous bol'nerons-nous pas seulement à la main tenir, mais à lui donner dorénavant plus d'extension . Déjà nou s avons trouvé des collaborateurs de bonne volonté: qui se chargeront de


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soigner cette partie. Nous les en remercions d'avance, en regrettant de n'oser encore les désigner nommément ici. Ce sont d'ailleurs toujours les mêmes écrivains et correspondants qui, animés d'un zèle égal à lem· désintéressement, ne reculent pas devant la peine et le travail pour fai~~ profiter autrui du fruit de leurs connaissances et de leur expenence. Au nom de tous nos abonnés, nous leur renouvelons l'expression de notre gratitude pour le passé ainsi qu'à notre collaborateur assidu de France, M. A. Char;on, dont les lecteurs de l'Ecote primaire ont pu apprécier si souvent les articles pratiques et variés. Avec Je concours d'aussi précieuses forces et l'appui matériel de tous ceux qui, faute d'un autre, peuvent au moins lui prêter celui-là , l'organe d.e la Société valaisanne d'Education ne pourra manquer de prosperer de plus en plus, et c'est en exprimant l'espoir Pt la conviction qu'~l en sera toujours ainsi, que no?s souhaitons de bonnes. vacances a nos chers abonnés, en leur dJsant à tous : Au revozr en novembre prochain. P. P. LES ::E-IABITUDES Nous naissons avec des instincts, mais non ayec des habitudes. Nous n'acquérons celles-ci que peu à peu, d'abord sous l'empire de la nécessité, puis sous les excitations du plaisir et même de la douleur. Il y a aussi beaucoup d'habitudes qui prennent l~ur origine dans l'instinct d'imitation et ce ne sont pas les moms vivaces. Chez tous les êtres vivants, l'activité est spontanée ct a tendance à répéter ses actes. C'est d'ailleurs dans cette tendance à persévérer dans l'activité que consiste l'être. La propension de l'individu à reprod uire les mêmes actes produit l'habitude qui n'est en effet, que la répétition d'un acte. Cette répétition n'est pas d'ailleurs nécessairr pour amener l'habitude, la prolongation de l'acte peut produire le !f1ême r~sultat. ,. . . Les habitudes font part1e essentielle du caractère de 1mdlVldu, aussi l'homme est-il bien élevé s'il a de bonnes habitudes, est-il mal élevé s'il en a de mauvaises. Elles ont donc un très gt·and rôle dans la vie morale. Puisque l'habitude est la loi de l'homme, que, bon gré, mal gré, il contracte des habitudes et qu'il d~vient en lJUelque sorte un mécanisme, il importe que ses hablludes ne portent pas atteinte à sa moralité. C'est par notre vo lonté que nous contractons les vertus et les vices, qui ne sont d'ailleurs que des habitudes. Quand une action nous choque et que, néanmoins, nous nous permettons de la répéter, elle nous choque, de ~oil~s en moins, nous finissons par la tl'ouver JLaturelle eL c est awst que

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l'on peut arriver au dernier degré de déchéance morale. Les vices ne sont que le résultat d'une suite de fautes répétées. Il est vrai que l'habitude du vice, comme toutes les habitudes, est fatale, mécanique, et que les gens vicieux sont encore plus à plaindre qu'à blâmer. Les scélérats, si enciurcis qu'ils soient, n'ont pas droit à notre indulgence. Leur responsabilité reste entière, bien qu'elle diminue à la longue. L'homme vertueux, au contraire, mérite notre estime. En appa~ renee, il est vrai, son mérite diminue à mesuœ que sa vertu devient habituelle et comme naturelle. Sans doute l'effort qu'il a dû déployer au début diminue d'intensité de jour en jour, maintenant il fait le bien simplement, infailliblement, naturellement; mais il n'en est pas moins Vl'ai que c'est grâce à sa volonté qu'il est parvenu à cette haute situation morale ; il serait injuste de méconnaître son mérite. Cette sérénité, cette gr·âce dans la vertu sont le prix et le fr·uit des premiers efforts de l'homme vertueux. li ne s'agit pas de savoir s'il fait aujourd 'hui le bien involontai· rement, mais il impr)fte de reconnaître qu'il l'a voulu à l'origine. L'habitude finit même par modifier les opinions, la façon de concevoir, c'est elle qui propage l'erreur, les mauvaises coutumes. Et, comme l'homme est essentiellement raisonnable et logique, qu'il veut toujours mettre d'accord ce qu'il fait avec raison, il en arrive à donner de mauvaises raisons pour justifier des actes répréhensibles. Il faut tirer de ce qui précède de sérieuses conséquences pédagogiques. En effet, l'éducation de l'homme doit surtout tendre à lui faire prendre dès l'enfance de bonnrs habitude~. Comme nous avons dit que les habitudes devaient Pn grande pal'tie leur origine à l'instinct d'imitation, il importe donc que l'enfant n'ait que de bons exemples sous les yeux, de la part du maitre et des élèves. Les habitudes qui naissent de Jïnstinct d'imitation sont le résullat en nous du retou l' fréquen~ des mêmes idées, des mêmes sensations ; mais il y a mille autres manières de contracter des habitudes : habitudes physiques, intellectuelles et morales. Il est assez facile à l'insLituleul' de faire prendl'e aux enfants des habitudes de propl'eté, d'ordre, de régularité, d'exactitude: propreté du corps, des vêtements, des cahiers, des livres, etc., ordre dans le travail, régu larité, exactitude dans lous les exercices de l'école. Ces habitudes, d'abord toutes physiques: influeront peu à peu sur la vie morale de l'élève, et il s'h·•bituera sans doute au respect de soi-même et des autres, il aura plus tard de l'ordre dans ses affaires et dans sa conduite, il accomplira ponctuellement ses engagements. Bien des habitudes, d'ailleurs, se contractent dès l'école, il importe donc que l'instituteur s'efforce d'empêcher


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la naissance de celles qui seraient funestes à l'enfant et de favoriser, au contraire, celles qui lui seraient utiles. C'est ici le lieu de répéter que la bonté et la fermeté sont nécessaires au maître, pour former le cœur et le caractèœ de ses élèves. L'affection du maître pour les enfants commis à ses soins ne peuL que fortifier son autorité, c'est d'ailleurs le nerf de la discipline. I>"un autre côté, exiger une immobilité et un silence complets des enfants, c'est aller coutre Je but que doit se proposer l'instituteur : une telle discipline n'est pas un moyen d'éducation, elle ne sert qu'à mater les caractères, à rompee, à briser les ressorts de la nature active et remuante des enfants. Plier, contraindre sous le même joug implacable toutes les natures, tontes les âmes, tous les esprils, tous les cœurs, tous les car·aclères, ce n'est pas faire acte d'autorité, mais de violence. Cette discipline n'est qu'une discipline matérielle, ce n'est pas une discipline morale. Elle produira peut-être quelques résultats; mais elle ne contl'ibuera pas à modifier les caractères dans un sens utile, et, sous son influence, les élèves ne pourront que contracter l'habitude de la dissimulation et du mensonge. Au cont,·ai,·e, avec du calme, de la patience, avec une discipline sans raideur, mais sans faiblesse, on peut pal'venir à conigel' les mauvais caractères et à faire prendre de bonnes habitudes aux enfants. Bien qu'une peemière recommandation puisse avoir pout· résultat immédiat l'adhésion des auditem·s si leur· allention a été fortement excitée, il faut. en général, pour fait'e naître une habitude nouvelle, choisir le temps et savoir ménaget· les transitions, il faut prendre garde de heurter de front un besoin naturel de l'esprit, sous peine d'amener une réaction contraire. 11 faut se souvenir que Fontenelle a dit: • Une idée nouvelle est comme un coin : il ne faut pas vouloir la faire entrer par le gros bout. • La pel'sévéranee est d'ailleurs le meilleur moyen de produire les bonnes habitudes. (Envoyé à l'Ecole primai1·e par ALFRED CHARRON, Jnstituteu1· communal à MontbOWIJ (Loi·ret, F 1rance.) Li\. (;0ltiPOS1TION FRi\.NÇil.ISE (Suite et fln )

Nous sommes sou vent embarrassés pour trou ver des sujets. Nous disions tout à l'heure qu 'il fallait les pl'endre aussi près que possible. En effet, ce ne sont pas des traits d'héroïsme ou de haute vertu, des faits lointains et surprenants que nos enfants auront à raconter, des maximes de sagesse quintessenciées qu'ils auront à dévelopver, des aventures merveilleuses et graudioses dont ils auront à parler ou à écrire. Les sujets de !eues entretiens

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avec leurs lecteurs seront les éléments vulgaires de la vie, des conseils dictés pat· le bon sen~ ~t affectueusement donnés, des phénomènes qui sc passent quotidJenne~nent sou~ leurs yeux,. les accidents, joies ou douleurs, do~t 1~ v1e est plewe, d~s serviCes à demander ou à rendre des temo1g11ages de reconnmssauce, de regl'cls on de sympathie ~ornme en imposent la vclonté du cœur ou les relations sociales. Mettons nos élèves en présence de sujets sC;mblables et, puisque le style n'est que l'ordre qne l'on met dans ses pensées, apprenons-leur à se faire un cadre, à se tracer un plan où les idées principales viendront se ranger, faire saillie ct former la charpente du petit édifice à construire. Dans le cours moyen, à plus forte raison dans Je cours élémentaire, nous les aiderons à ce prerniel' travail, nous nous en chargerons même presque seuls. Mais, dans le cours supérieur, nous nous contenterons de leur do11ncr l'idée principale, l'énoncé du sujet, le sujet lui-même. Peudant que, dans le cours moyen, rious aurons dicté cc canevas: • Pierre s'imagine qu'il est le seul à travailler icibas ... Pour le détromper, montrez par des exemples que tout travaille autour de lui : ses parents, ses bêtes s'il en a... le chat du foyer ... le chien de Ja basse-cour ou du troupeau ... l'abeille qui butine sur les fleurs de son jardin... l'hirondelle qni le croise sur le chemin de J'é.::ole ... Conclusions à l'adresse de Pierre •. Dans le cours supérieul', nous donnerons simplement ce texte : • Tout travaille dans la nature... exemples ... Conclusions à l'adresse d'un petit garçon qui s'accommoderait volontiers de jouer toute la journée. • La composition corrigée, nous lirons à tous le gent.il morceau qui commrnce ainsi : • Un tout petit e11fant s'en allait à l'école... • ; nous Je conmmcnterons. nous pourrons même le dicter et le faire apprendre par cœur. Voilà un exercice qui n'est pris certes ni bien haut ni bien loin, mais qui pourtant portera des fruits de plus d'une sorte. Mais, dans le cours supérieur, il faudra aller plus loin, essayer de faire naître eL de déyeJopper quelque peu le sens et le goût littéraire. Pour cela, sujets, corrections, lectures, préceptPs commentaires, tout devra s'élever d'mt ou de plusieurs degré~. .Mais • craignons sur cc point un ridicule excès • ; n'abordons point la haute littérature à l'école primaire. Dans un tableau, dans unP statue, il y a des beautés qui apparaissent d'elles-mêmes et sa11s qu 'il soit besoin de les faire rcssorlir~par une analyse minutieuse. De même dans un n1orceau ou dans un ouvrage: ce sont ces beautés d'Pnsemble que tout le monde goOte, admire sent qui sont accessibles à nos élèves ; ce sont les seules ver~ lesqdelles nous devons porter leur attention, nous rappelant que leur


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vue est nalurellement courte et leur horizon nécessairement borné. Conclusions: nos élèves d'écoles primaires sont, sur la composition française, d'une faiblesse malheureusement avérée, 1 • parce que nous ne les y exerçons pas dès leur entrée à l'école : 2" parce que la composition française n'est pas de notre part l'objet d'une préoccupation suffisante : 3" parce ce que nous séparons trop la composition de la grammaire, que nous enseignons celle-ci à part au lieu de faire de l'une et de l'autre deux compagnes inséparables: 4• enfin parce que nous nous y prenons peut-être mal même dans les cours supérieurs, pour apprendre à nos élèves à trouver des idées, à les assembler et à les rendrf', et. que nous allons d'ailleurs chercher au loin des sujetR quand il nous est si facile de les emprunter à notre miUeu et à nos vrais besoins. Ces causes connues, les remèdes sont faciles à Lt·ou ver : ce sont, croyons-nous~ leR pratiques mêmes que nous venons d'indiquer chemin faisant. Essayons ces praliques et ces procédés, et nous en verrons bientôt les résultats ; nos élèves sauront penser et écrire convenablement sur tout ce qui les entoure, sur tout ce qui touche à leurs intérêts présents et à venir : ils acquerl'ont assez de goût et de sens littéraire pour reconnaître CP. qui est bien pensé et bien écrit, et pour l'imiter dans la mesure qui convient à leur situation. (Manuel général). Les cahiers à. l'école primaire. Du nombre et de la nature des cahiers à l'école primaire. Le cahier est nécessaire à l'école primaire, parce qu'il est le principal instrument du travail personnel et de l'application des leçons. Le tableau noir et l'ardoise nous sont d'm1 grand secours; mais Je cahier seul garde des traces durables de ce qui s'est passé dans l'esprit si mobile, mais si actif, de l'enfant, des efforts qu'il a faits, de la marche qu'il a suivie quand il a été abandonné à lui-même et livré à sa propre initiative. ~fais est-il nécessaire que ce travail de recherches et de réflexion solitaire soit disp~rsé sur des cahiers différents, qu'il y ait autant de natures de cahiers qu'il y a de matières d'enseignement? On l'a pensé longtemps ; peut-être le pense-t-on encore en plus d'un Heu : il y a eu, il y a peut-être encore, dans des écoles des plus modestes, le cahier d'écriture, le cahier de calcul ou de problèmes, le cahier de rédaction, le cahier d'histoire, le cahier de dictée, le cahier de verbes, deux cahiers d'analyse, etc., etc., et, brochant sur le tout, Je cahier de brouillon réservé aux ébauches, aux essais, aux barbouillages, aux griffonnages et, plus d'une fois, aux sottiseR, si bien qu'on pouvait et qu'on pourrait encore donner pour attributs,

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pour blason à l'écolier, en même temps qu'un fagot de livres écornés, une pile de cahiers maculés, fripés et gondolés. Car ce n'est pas une petite a:fl'aire que de maintenir frais et présentables une dizaine de manuscrits qui n'en finissent pas de s'achever pour faire le saut traditionnel chez l'épicier. Les cahiers nombreux durent trop longtemps et sont, par suite, d'un entretien laborieux. Et puis, le moyen de suivre un enfant sur tant de routes et par tant de sentiers! Un esprit sc révèle par la suite et par l'ensemble de ses opérations. Pourquoi égrener en quelque sorte l'application ou l'aptitude dont il fait preuve, les soins qu'il doit apporter à la rédaction de ses devoirs et à la tenue de ses cahiers, compliquer, comme à plaisir, le contrôle et les directions? Ponrquoi, en outre, grossir la dépense? car il est bien evident que beaucoup de cahiers~ même à poids égal de papier, coûtent plus qu'un seul. D'ailleurs, J'enfant aime le changement ; un cahier nouveau lui plaît et l'encourage ; il prend, quand on Je lui remet, les meilleures résolutions ; OL', de bonnes resolntions, dussent-elles ne vivre que ce que vivent les roses, sont toujours une bonne chose, une victoire sur le grand ennemi; la négligence, le laisser-aller et, dans l'espèce, le dégoût qu'inspirent à l'enfant ses pages défraîchies, déparées par mille accidents inséparables d'un long usage. On dit avec raison : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Mais c'est abuser de ce proverbe que de le changer en celui-ci : un cahier pour chaque matière d'enseignement. Sans doute, dans les hautes écoles d'enseignement secondaire, il peut, il doit même y avoit· le cahier d'histoire, le cahier de geographie, le cahier d'arithmétique, de g6ométrie, d'algèbre, etc. Mais il n'en saur·ait être de même dans la simple et modeste école primaire. Là, sans doute, nous avons des conrs à faire, mais non à dicter ct à conserver en manuscrits: ces manuscrits ne seraient que d'informes ébauches; même dans les grandes classes, ils seraient pleins de fautes, d'erreurs et de lacunes : mille fois mieux valent nos livres élémentaires dûment expliqués et suffisamment compris. Nous n'avoos pas à instruire à fond: mais à initier aux connaissances les plus rudimentaires. Nous avons surtout à fot·mer des esprits, à développer les facultés, à provoquer J'effort, à le diriger et à le soutenir. Pour cela, c'est assez de quelques cahiers, peut-être d'un seul. De tout ce qui précède, il résulte que nous penchons vers le cahier unique. Que de bonnes raisons, il nous semble, on peut invoquer en sa faveur! Par sa merveilleuse synthèse, iJ rend le coott·ôle facile à tous les points de vue: marche générale de l'école, choix etJjuile des devoirs, méthodes ct procédés employés, niveau


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et progrès de l'enseignement, tout est là, embrassé presque d'un coup_ d'œil. L_'examen d'un cahier vous livre un élève; l'examen de crnq ou s1x, pris au hasard, vous li vre toute une classe le maître _ou la maitr_esse compris. On dit que Je grand avantage du cahier d~ d~vo1rs mensuels est de pcrmetke à l'élève de se comparer lui-meme. Il en est de même du calùcr unique pour peu q_u'il dure quinze jours ou un mois, et cette comparaison à des distances ra~prochées, si. elle n'e:st la meilleure, a sa valeur ~ep~ndant pour l enfant ~ussi bien que pour le maître et pour la fam1lle : que d'observatiOns utiles on peut fait·e à un écolier lorsqu'ou échange Je cahier qu'il vienl d'acl1evcr pour un cahier nouveau! Et la bonne tenue de CC' cahier, qui est le compagnon le ,confi~ent,_ l'instrument. du travail quoti~ien, ne peut-elle pa~ creer d auss1 bonnes habitudes que celle d un cahier qui n·apparaH que rare~ent ;t dans lequel on verra .toujours, quoi qu'on fasse, un cah1er d apparat et comme un habit des dimanches 'l Dans tous les cas, il est une utile simplification et nous l'avons dit déjà, il constitue une sérieuse économie : ces 'deux circonstances le recommandent au moins à notre attention. (Manuel général).

MÉMORIAL D'UN INSTITUTEUR (Envoyé par un régent valaisan).

(Suite.) 23 d~cembre .... - Je vi~ns de commencer le cours de répétition ce matm. Ah ! s1 vous aviez vu ces gros gaillards, que j'ai classés av~c ce~x ~u cours prim_aire, sans distinction d'âge, la piteuse mine qu Ils faisaient. On voyait que réellement l'aspect des petits les troublait. Pour tout au monde ils ne voulaient pas être mêlés avec eux. Ils craignaie~t ~e voir leur sci~nce p~lir devant celle des plus jeunes. Après ~ne d1ctee ortho~raphique faite séance tenante, et corrigée après 1 echange des cahiers, chacun dut occuper la place qu'il méritait et s'exécuter. Alors ça été bien. autre chose quand je leur annonce que j'allais leur ~o~ner chaque JOUr une leçon de catéchisme à répéter avec leurs co~disciples du cou;s P,ri~aire . Si vous aviez vu leurs yeux s'écarquiller, vous en aur1ez e~e. tout stupéfait, ou presque disposé â rire. Heureusement que ma VIeille moustache ne tremble pas pour si peu sans cela ell_e en eût été toute épouerée. Après cet avertissement, l~ plus mall:vaJs, et en même temps le plus hardi, me crie que cela ne figurait pas dans le programme et qu'il n'en voulait rien. Plusieurs l'appuyèrent et tous étaient enchantés d'avoir nn si vaillant défenseur pour plai~e~ ce qu'ils croyaient être leur droit. Naturellement qu'à c?tte sortie Je réponds s~r l~ même t_on, en assaisonnant ma répartie d une verte réplique, lm faisant clairement entendre que si le caté-

. me ne rentrait pas dans son programme, il était compris dans le . h l. ruien, ainsi que dans celm de tout cat ? Iqu~.. , . . .. Après un e vigoureuse sorti e sur la necess~te d etudier sa rehgwn ur la connaître et la pratiquer , mes plnlosophes durent rentre~ r:ur rengaîne, et la leçon de catéchisme fu~ don~ée en ~romettant a x qui ne le sauraient pas le lendemam qu Ils sera1ent retenus U. ace rès la classe comme pour les autres mati'ères. . p2ô décembre ... -Aucun incident n'est survenu ces JOUrs en classe, mes répétitionnistes ont fini par mordre d~ g:ré ou de force a_u c~té­ chisme et font hon ménage avec leurs cond1sc1ples du cours pnmaire. Cependant l'u n ou l'aut~e s'est fait ret~nir po':lr les leço ns, et surtout our Je catéchisme. Mais voyant que Je tena~s bon et ferme, t?ut le ~onde finit par plier et capituler. Du reste, ~I l'u n d'en:;t me failune boulette, j'ai bien soin de lui dém~ntrer qu'.Il ~1 e conna1t pas ses devoirs et qu'il doi t s'efforcer d'étucher le cateclusmc pour les apprendre ~t se former, pour se conduire conven~blement et honnêtement en ce monde, comme aussi pour gagner le Ciel, but suprôme de notre · f · · · existence. J'ai pu me convaincre par expérience ~e. l_a nécessJt~ de, aire repc~ ter le catéchisme à ceux du cours de r épetltwn ; car Il rn est arr1ve mainte fois d'en rencontrer qui ne savaient pas les choses les plus élémentaires, d'autres qui avai_ent oublié jus~u'au~ m;y;~tères~ etc., etc ... C'est dire combien notre Jeunesse a besom qu on lmstru1se en matière religieuse, si on ne veut pas_l~ vo~r se ,fourvoyer plus tard. J 'aurais encore bien quelques considerations a développer ~ur cette importante matière, mais ne voulant p~s ab':lser de la pat~ence d,u lecteur, je termine en ajoutant que l'adJonction _du catéchism~ na pas nui aux autres branches du programme, pu1sque ceux qu1 ont dû se présenter en automne devant les experts fédéraux, figurent parmi les mieux notes du district.

Ch!S

EDUCATION MORALE Le ltlensonge (suite). Quel que soit le châtiment auquel vous aurez recours, le principal élément de votre action sera tout moral; le grand moyen de frapper l'âme de l'enfant d'une douleur salutaire sera votre attitude même. C'est de votre indignation, contenue mais profonde, c'est de v?tre tristesse c'est de la soudaine et complète rupture de vos relatiOns ordinair~s de confiance et de cordialité, que doit naître en lui l'amer regret de sa faute. Et, toutefois, il ,Y a là une mesure à ga_r~e:. Il ?e fa ut pas que cet abîme apparaisse a l'enfant comme creuse a Jam a_Js, ni que sa déchéance lui semble irréparable. Son âme, _ne l'oubliez pas est mobile et légère · llls impressions y sont auss1 éphémères qu'~Jles sont vives· vous ri~queriez qu'il prit son parti de ce malheur, qu'il désespérât, puis qu'il vint à se résigner et à oublier: tout le fruit de votre sévérité serait alors perdu. Ne coupez donc pas tous les liens entre lui et vous ; laissez-lui l'espérance du relèvement et du pardon : cette espérance qui est le véritable agent de la conver-


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sion, pour les enfants comme pour nous tous. Et à mesure que les jours s'écoulent, faites-la briller plus vive à ses yeux : donnez-lui si son eff~rt ~st sincère, ~i son regret est profond, des gages de votre retour a lu1 . Enfin peu a peu rendez-lui tout ce qu'il avait perdu, votre affection, votre confiance, votre estime, et avec elle la sienne propre. De la sorte vous aurez fait servir sa faute même à l'attacher plus étroitement à la vérité. Il aura expérimenté la perte de ces biens inestimables dont le vrai prix lui échappait : l'honneur, l'estime des autres et de soi. Il tremblera à l'idée de les aventurer de nouv~a~. Votre autorit~ sur lui aura aussi grandi dans cette épreuve, ou 1l aura plus clatrement aperçu votre bonté sous votre sévérité. et le pardon sera un lien nouveau qui l'attachera à vous, un lien trè~ doux et très étroit. . La second~ ?bservation est celle-ci. Toutes les fois qu'il sera possible, v~ u s eviter ez que la faute de l'enfant soit r endue publique. V~~s lu1 épa:gne~ez ainsi une. honte qui serai.t un chât!ment trop pemble pour etre JUste et salutatre. Et surtout, etant seul a connaître son triste secret , votre action sera plus libre et plus forte. Si donc vous soupçonniez déjà sa faute, vous aurez eu soin de le prendre à part pour lui en arracher l'aveu. C'est également dans le tête-à-tête loin de tout témoin, que vous lui adresserez vos reproches, que vou~ lui imposerez le châtiment et qu e, plus tard, vous le relèverez graduellement de son humiliation . Cette attention n'échappera pas à l'enfan~; il saur a y voir une preuve de bonté et de pitié qui lui fera recev01r avec plus de contrition la punition dont il vous conviendra de le frapper. Un derni er mot, et nous terminerons cette étude déjà longue. Toutes les indications qui précèdent concernent la conduite à tenir envers les enfants d'un bon naturel, chez qui la fausseté n'est qu'un accident et non point un vice constitutionnel. Ceux-là sont, heureusement, l'immense majorité. Les enfants qui mentent quelquefois sont infiniment nombreux, mais les menteurs sont rares. Il y en a pourtant. Il arrivera quelquefois que l'on aura affaire à des natures radicalement fausses, en qui le sens moral semble perverti , et pour lesquelles le mensonge est l'état normal. Loin de nous la pensée de décourager ceux de nos lecteurs qui, en presence d'un de ces malheureux enfants, ne renonceraient pas à exercer sur lui une heureuse influence, à le ramener peu à peu à la vérité, à la réalité, à créer en lui l'instinct de l'honneur. Mais, pour dire notre sentiment, un tel état d'âme est peut-être de tous celui que l'éducation est le plus impuissante à modifier. Il ne faut pas une gr ande expérience pour reconnaître combien sont étroites les bornes de notre action en ce qui est de réformer, de créer à nouveau une nature intellectuelle ou morale. Notre pouvoir est humble, il est très petit ; nous pouvons aider au développement des forces déjà existantes, parfois, avec beaucoup d'art et de peine, incliner ce développement dans t el sens de préfér ence à tel autre. Voilà notre champ d'action, dans lequel, si étroit qu 'il semble, nous trouverons l'emploi des plus hautes facultés. Mais créer nous est interdit. Il se pourra donc fa ire que cette jeune

Ame perdue de mensonge résiste à tous nos efforts, que nous ne découvrions en elle aucun germe de noblesse morale .que nous ayons hance de fortifier. Il r.ous restera pourtant ce devmr enver s un tel ~nfant et envers ses camarades, de châtier r igoureusement t?utes ses tromperies. Rien ne sa urait nons excuse:, pas même .la con~cten~e que nos punitions sont sans effet, de paraltre nous ~·és1~ne~ a sub1r le mensonge. D Elie PECAUT. Maximes pédagogiques et morales du B. De la. Salle, éduoa.teur de la. jeunesse. (Suite.)

Le maître doit avoir soin de déterminer un programme d'enseignement r eligieux et s'attacher à le suivre afin de ne pas s'exposer à répéter toujours la même chose. * Il s'appliquera à faire comprendre par raison ce qu'on leur en;eigne; autrement ils n'apprennent les choses néc~ssaires an salut et les vérités de la religion que par mémoire, ce qUI est la cause ordinaire qu'ils oublient facilement ce qu'ils ont appr is. * Le maitre procédera ordinairement par questions. Son expositio~ doit être brève, simple, l umineuse et à la portée des élèves. * Un élève hésite-t-il dans sa r éponse, le maître s'assurera, par de; ;oua-demandes, si son hésitation provient d'un défa ut de mén.oire ou de l'ignorance des mots employés ; il adr~ssera des questi~ns complémentaires, en rapport avec ses observatwns. * Après l'exposé et l'interrogation, le maîtr e fera trouver par les élè,:s quelques applications pratiques qu'il nommera fruits du catéchisne. LEtTURE. - Pendant la lecture, le maître leur fera remarquer toutes les fautes qu'ils commettent contre la prononciation , en les repremnt exactement et sans en laisser passer aucu ne. ,. *,. Cu apprendra aux élèves à connaître les voyelles ~t les consonnes, " les disting uer les unes des autres; on leur ensmgnera par raison pmrquoi on appelle les unes voyelles et les autres consonnes. On les inst·uira aussi des pauses qu'il faut faire en lisant, de la forme et de la vahur des accents et des signes de ponctuation, du sens des mots et des 1ériodes. * ,. Le matre aura soin d'interroger les enfants pour voir s'ils s'appliquent à ~e qu'il leur dit et s'ils le conçoive nt. EcRITURE. - Le maîtr e veillera à ce que les élèves qui écrivent aient le corps t:ès droit et tant soit peu penché. Ils ne doivent pas appuyer la poitri,e contre la table. Cette posture pourrait leur occasionner de grandc-. incommodités. * Lorsque le naître aura enseigné ou corrigé un exercice quelco~q~e de calligraJ!tie, à un écolier, il n'abandonnera pas aussitôt cet élève ; mais il l,i fera faire, en sa présence, ce qu'il lui aura enseigné ou les lettresru'il lui aura corrigées. Si le maître le quittait R ELIGION.-

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immedia:e ~ent ai?tr~s ,rda:'oir corrigé, cet éléve perdrait le souvenir e ce qui u1 aurai ete lt ou enseigné. t~1HMEl''TIQUE:t-, O_n doitd Se borner pour l'arithmétique à ce qui es u 1 e ; e mai re evitera one tout ce qui n'est propre qu'à sat'18_ faire une vaine curiosité. Qu'il se garde surtout de les aider t facilement à vaincre les difficultés qu'ils rencontrent dans la solut~op 1 d'un probl~rr.e; il faut, au contraire, les engager à ne point ~~ rebuter ct a ch.ercher avec ardeur ce qu'on sait qu'ils peuvent trouver pa_r eux-mem.~s. On les J?er~uade~a qu'ils r etiendront mieux les connaissances qu Jls auront ams1 acqmses par un effort personnel et constant. . ,_*,. ,L e J?aître s'assure~a de te~ps en temps, par des interrogations, SI les ecoliers sont attentifs , et s Jls comprennent. Si quelqu'un d'entre eux se trompe dans ses opérations au tableau noir, il le fera reprendre par un autre plus avancé. "~-\ Po ur obtenir à cet égard de sérieux résultats pratiques, le maitre ne s~ c?ntentera _Pas de le_ur do~ner l'énoncé des problèmes qu'ils auront a resoudre ; 1lles obllgera a en inventer d'autres eux-mêmes selon leur capacité. LANGUE MATERNELLE. - On fera copier à ceux qui sont à l'orthographe des choses qu'il leur ~era utile d'apprendre à faire t>.t dont ils po~rront avoir besoi.n ~ans !a suite, comme des pr~messes, de~ quittances, des marches d ouvriers, etc., afin qu'ils puissent s'irr.primer ces choses dans l'imagination et apprendre à en faire Je semblables. ,.*"~- Après qu'ils auront copié ces sortes d'écrits pendant quelque temps , le maître leur en fera faire et écrire d'eux-mêmes. "~-\ Il les obligera aussi d'écrire ce qu 'ils auront retenu du catéchisme qu'on leur aura fait. S'il y en a qui sont trop faible3 pour faire ces_ résumés, ils seront obligés d'écrire, mais sans regarder dans le hvre, la leçon du catéchisme qu'ils auront apprise p1r cœur la semaine précédente.

PARTIE PRATIQUE Sujets de style à. developper. Il y a un vieux proverba qui di : les iujures s'inscrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable. Quel efi le sens de ce proverbe? Exprime-t-il un sena véritablement moral? D:ns quel défaut tombent ceux qui conforment leur conduite aux deux ,arties indiquées dans le proverbe? Comment, au point de vue de la morale. devons-nous ao-ir à l'égard de ceux qui nous ont injuriés et à l'égard de ceu• qui nous ont f~it du bien? Donner des exemples. Ne pas rtmettre au lendemain. - Un maitre a dotné à ses élèves le conseil suivant: Ne remette1. jamais au lendemain ce (Jle vous pouvez faire le jour même. Un élève explique à un de ses camara~s comment il a compris ce conseil et comment il s'efforcera de l'applique·: i• aux études de la classe. 2• aux travaux dans lesquels, de retour ; la maison, il aide ses parents. Maladie.- (Lettre). Un enfant de l'école de..... :est fait une entorse (dire

Injures et bienfaits. -

f73 comment); il garde le lit ; il regrette de ne pouvoir aller en classe; il demande un livre à son instituteur, ille remercie d'avance. Le chemin de fer. -Vous avez un cousin qui demeure loin d'id et qui ignore ce que c' est qu'un chemin d~ fer. Vous lui écrivez pour lui faire sa~ voir qu'on vient d'en établir un qui passe dans votre commun~; vo~s lm diles en peu de mots ce que r.'est et à quo1 cela sert. vous lm expliquez l'économie de temps et de dépense qui en r!lsulte pour les voyageurs et les marchandises. Enfin vous faites ressortir l'avantage pour tout le monde d'un tel moyen de transporter les denrées des pays où elles abonden: dans ceux: où elles font défaut. Dictées. LE PETIT SAVOYARD Sur ces places, dans ces promenades, dans les rues mêmes de la grande ville on aperçoit çà et là un enfant aux cheveux et aux yeux no1rs, aux' dents blanches au nez un peu relevé, vêtu d'habits trop courts, qui chante a tue-tête èt danse. le sourire sur les lèvres, malgré le fn•id ella pluie. Il est o!·dinairem,mt acco~pagné d'une marmotte engourd ie, qu'il fait vol tiger en nra nt la ficell e qu1 lm serre le cou. Cet enfant est un pauvre Savoyard, que sa famille envoie seul, à la grâce de Dieu, sans ressources et pourtant sans inq uiétud~, bie_n loi n de son pays. . . . . Arrivé de la veille, 11 salt pourvmr a son extstence_; actif, mdustne~x. courageux, il supporte patiemment les plu~ grandes pnvat10ns, et, sans Jamais désespérer, découvre toujours de nouveaux moyens P?Ur gagner sa vie. Tous. en efft.Jt ne comptent pas pour vtvre sur leur gentillesse et leurs jolis tours, sur la bonne grâct.J avec laquelle ils réclament ce petit sou I{U'on leur refuse si rarement. Les uns, les plu~ robustes, les plus durs a la fattgue, se f0n t commissionnaires et portent des fard eaux ; ils sont probes et fidèles au\ant que courageux. Les autres, _le~ plu~ Ouets et les P\US agiles, grimpent jusqu'au haut de nos étroites chemmees, nsquent bras et J_ambes, et pourtant ne manquent jamais de faire retent ir les totts de leurs JO~euses chanson~. Puis, quand revient l'été, tous se remettent en _marche, le baton dt.J V?yage ,3: la main, et retournent au pays soulager la misère de leurs P?rents, JUSQU a ce que les premiers froids les chassent de nouveau vers nos villes. LE DÉVOUEMENT La vertu la plus noble de toutes, après la piété, est le dévouement. Quel plus bel em ploi peut-on .faire de sa via q~e de la cons~crer a ses semblables? L'homme ~ui ne conna!l pas et ne pr~uque pa~ le devoueme~t passe sur la terre sans faire le bien. Inuttle aux autres, Il ne songe qua se procurer à lui-même des jouissances. Mais que son~ ces. plaisirs, comparés à ceux de l'âme qu'ani ne le dévouement? Les satisfactions les plus douces, les plus pures, les plus complètes, sont celles. qui o_nt leur source dans le cœu! et dan_s la conscience. Ce serait donc être tres am1 de soi-même que de se devouer a ses semhlable3 ~ la vertu pouvait admettre un calcul de ce genre ; mais ce yui distingue le cnvouement entre toutes les autrP.s vertus. c'est qu'il, est désin téressé et spon·.a né: c'6st un élan du cœur; c'est la bonté portee a son plus haut degré. le dévouement n'a p_as seulei?ent pour objet nos parents, nos amis. en un t~ot ceux pour QUI nons eprouvons de la tendresse ; il s'etend sur tous ceux qui portent le norn d'hommes, P-t plus particulièrement sur ceux qui sou(fren l. On se dévoue à s" famille, a sa patrie, à l'humanité. LES CASTORS Voici co n,ment les ca~tors s'y prennent pour construire une digue: plusieurs castors rongent en:emble le pied d'un gros arbre pour l'abattre ; plu-


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si,eurs aussi vont ensemble pour An couper les branches lors ''1 d a~tres parcourent en même temps les bords de la riviè qu 't est abattu; re, e coupent de momdres arbres. tes uns gros comme la ·amb 1 ~ls les dépècent et. les scient a une cer.tainJe ha:te:: ~~~~e~~~mm~la c~isse; 1ls amènl'nt ces p1èces de bois d'abord ar . , a•re es P•eux: ~~ enlu:~e par ~au j~~qu'au li~u de Jeu/con's~~~ecii~~q~i~u e~o~~n~eu~er!~i~e, e P.• o 1s serre, qu Ils enfoncent encore en entrelaçant des branche P ce 1es p1eux. s entre

pl~~e~~~t~àn~~n~!oufe~e; i~~~~v~Ues sont remplis de terre, est composé de l~s autres j il f.étend d'un b~:~~ r·~u~::~e~fa e:i~~~s l?lantés les ~ns

contre

:fea~?e~~e. ~~~tto~.t.

Les pieux sont

plant~s verticalement due~~~t:~er~"!f~~~!

b~:!~~~ éréds~i~t~o~~~1~:~~~~~~~e.:~~r~·.~~lx~~u t~~~z:~i~~~é d~u~a~~~~~n~ l!

non·seulement toute J'étendue, to~te la s~~i~~~ée~:~s~?mmet ; .elle a donc f~rme laytus convenable pour retenir l'eau l'empêcher J:s, ma•s encore la n1r le pmds et en rompre les efforts. • passer, eu souteProblèmes.

!llètre~d'~~fl::é~=i~~!e,~~tua~~~~~g~~~~u~n~i:~: ~~~g~~~

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!:ea;son 8 fr. 50 I.e au marchand a 6 fr. 75 et que son bénéfice a 'été de 455 fr e rn ltre4rev:~na•t - R. 65"'. . sur es p1eces. deIO ~~ 1f~r~~~z!f::teo~n l ~adgasin 4tdJouzaines d'his~oire nationale à raison . · m onne volumes au heu de n par do · payee. 8acb~nt q~e le li braire revend ces vol umes t fr 05 la .. luzalm~ 1 o combien Il a deboursé en tout; 2o combien .1 . pu~ce: ca cu er. JO quels seront sa recette totale et son bénéfice? -~ Rde40voflu~n5e~ a lv~ndre; et 14.60. · r., - vo .• M.60

autan~·.~i~~e~ &g!;::. ~~o~vi~5 1~a :;t~c~·~n~eJl~~~~~~:St. ':_d~~~~nc~ c011te

:- J a1 g:agné 60 fr. et Je possède 5 fois autant q ' d' · t · gam. Comb1en avais-je alors y _ Il. 750 fr. u avant av01r a1t ce

en~è~~s8el~~~e~n! tuni a v~i.t a~het~ une pièce de vin de 228 litres po!lr 160 fr . VOISJD a ra•soo de 0 fr 75 le litre A o.· 1. . v•ent le litre de ce qui lui reste? _ R 07 675 · . · comiJ<en u1 reU . .. · . env•ron. 2 Il divis:r=P~~~~u~ 1paf:i~;s3de ~avon conte~ant chacune 36 pai•s de 75 kg. l.J. ïi . morceaux qu 11 vendra 0 fr. 60 ta pièce Quel ~~r~O~of~. 88~e ce total s• le savou lu! revient a 145 fr. les lOO kg.? . Un pha.rmacie~ vend

a raison de 0 fr. 75 la boite de 60

K~~t~n;; d:rVJC_by .qu! lui reviennent afr. 1.25 les 500 gr. ()Iel ~~~~~tsé~é~ 0

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par kg. de pastilles 't Les boites lui .:olltent fr. 7.50 le

4 f-; 7~n ~u~rier qui travaille,.25 jours. par m?is et qui repense en mo enne Quel estp r JOu~. com.pte q_u Il peut economiser actuelement Hi ~5 c so~ gam par Jour~ee de travail? (année= 36fjours). - R. 6 ·rr. 25: e - Unf P•.èce de tolle qm valait 45 fr. ne vaut plus ~ue 3i fr 50 lorsqu'on n a pre eve en ~oupon ~e 6.m. Dire la longe ur de la tJièce entière. - R. 20". l'autr~O~xsOu;:•ersont a f~lre ensemble 156m de vi.le. L'un en fera 5m 6 et ce travail s'ils 1 moms par Jour. Combien meurorHis de temps à terminer e commencent en même temps ? - R. i5 jours.

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_ Un coffre dont le volume intérieur est de 0 mc. 9' est rempli de blé estimé 26 fr. 50 l'hecto!. Quelle est la valeur de son contenu? - R. ~~9 rr. 10. _ Un réservoir a un volume intérieur de ~ m. c. 80 dm. c. Il est plein aux 0.6. Combien faut· il y introduire encore de litres d'eau pour achever de le remplir 't - R. 8 hl. 3~ d'eau. _ Un baquet a une contenance de 75 1. 8. Lorsqu'il est rempli d'eau exactement, on y plonge un pavé dont les dimensions sont 18, 15 et 12 cm. combien reste·t·il de décilitres d'eau dans le baquet? - R. 725 dl. 6 d'eau.

Echos des conférences. Sion·Bérens. - Mercredi ~ mai, eut lieu à Vex, sous la présidence honoraire de M. Allet, ancien inspecteur, la conférence des instituteurs des districts de Sion et d'Hérens. Celle réunion fut honorée de la présent:e de M. le Chef du Département de l'Instruction et de plusieurs autres personnages civils et ecclésiastiques. M. le Conseiller d'Etat de la Pierre passa aussi quelques instants au milieu de nous. Deux rapports, sur deux questions différentes, furent entendus. De même quelques travaux personnels, sur les dernières questions, furent également lus. et l'assistance a été satisfaite du soin avec lequel MM. les instituteurs avaient traité les sujets ruis à l'étude. Touchant le dernier sujet, MM. IPs instituteurs attribuent les difficultés qu'éprouvent nos jeunes campagnards à s'exprimer avec facilité, aux causes suivautes : i 0 Encore la routiue; 2° Défaut ou insuffisance des exercices de style; J 0 Moyens vicieux d'enseignement ; 4• Usage du patois; 5° Défaut ou insuffisance du matériel scolaire; 6° Défaut de manuels ou éditions disparates; 7° Fréquentation irrégulière des classes ; 8° Défaut de perfectionnement de l'instituteur. Comme moyens d'arriver à une élocution plus satisfaisante, MM. les ins · tituteurs indiquent: 1° Expulsion des derniers vestiges de la routine ; 2• Bannir le patois, de l'école surtout ; J 0 Exercices fréquents de style. oraux et écrits ; ~o Bien soi· gner la lecture et tous les exercices auxquels elle se prête; 5° Uniformil6 des manuels de lecture; 6° Suffisance du matériel scolaire; 7° Usage de bonnes méthodes de style, et correction soignée des exercices; 8° Perfectionnement personnel et constant de l'instituteur. Plusieurs orateurs prirent la parole, et la séance fut close par l'expression de sympathiques regrets a la mémoire de feu M. Bourdin, d'Hérémence, jeune instituteur, dévoué et intelligent, enlevé da bonne heure à la carrière péda· gogique. L'assistance se rendit ensuite au presbytère où un excellent diner l'atten· dait. Bientôt des toasts alternèrent avec les chants, et lorsque le déclin du jour vint nous inviter à la séparation, chacun reprit le cbemin du foyer, emportant, avec les agréables impressions de la journée, le meilleur souvenir de la générosité et de la bienveillance de M. le rév. doyen Farde!, curé de Vex, et de la municipalité de ce lieu. C. W. :llntremont.- Les instituteurs de notre district ont eu leur 2m• réunion à Liddes, le 25 avril dernier, sous la présidence de M. l'Inspecteur 1'roillet. MM. Roten, chef du Département de l'Instruction publique. Hopfner, directeur de l'école normale, Joris. préfet, Meilland, Rd prieur de Martigny, les autorités ecclésiastique et civile de Liddes, ainsi que plusieurs pères de famille nous ont honorés de leur sympathique présence.


176 A 9 h., un chant ouvrit la séance. L'appel nominal conslata la. présence de 3i instituleurs; 5 ont fait défaut, un seul a justifié son ab,ence. M. J. Meil land, secrétaire de la conférence, nous donna lecture du protocole de la dernière séance, ainsi que d'un rapport sur le sujet : «Influence morale » et religieuse que l'instit_uteur, digne de ce nom, peut exercer sur les élèves • et les parents. Moyens a employer pour l'obtenir. • Ce travail, très bien conçu, valut à son auteur d'unanim~s applaudissements. On passa ensuite à la lecture du sujet mis à l'étude, que la plupart des instituteurs s'étaient fait un devoir de traiter; M. l'Inspecteur désigna luimême ceux qui durent donner connaissance de leurs travaux. Il s'en suivit une discussion fort animée et très intéressante à laquelle prirent part MM. Roten, Hopfner, et plusieurs instituteurs. M. le Directeur nous engagea à vouer surtout nos soins et tou!e notre attention à la lecture, branche !rès arriérée dans notre canton. Il nous a démontré, au tableau noir, à l'aide des no tes obtenues lors des derniers examens de recrues, que c'est principalement la lecture qui nous fait occuper une si triste pla.ce dans la statistique fédérale. A i h., la prière d'ngagc termina cette première partie de la journée et tous, membres honoraires et actifs, se rendirent à l'hôtel Massard, où un copieux repas les attendait. Les premières exigences de l'estomac étant 8atisfaites, les chants et les toasts se succédèrent sans interruption. Q.1atre heures ayaut sonné, tl'ut le monde se sépara pour rentrer chez soi, emportant un excellent souvenir du bienveillant et cordial accueil que nous a fait l'hospitalière commune de Liddes. H. T. Réd.- Il est revenu à l'éditeur de l'Ecole primaire qu'un régent n'a pas traité son sujet parce qu'il n'en connaissait pas le texte, ne recevant pas cette publication. Or, il est bon de savoir que ce monsieur a renvoyé l'organe des instituteurs, par le motif qu'il n'en aurait pas reçu les premières livrai sons, dit-il. Il nous semble que s'il avait tenu à 1' Ecole p1·ilnai1·e il aurait pu signaler au début à qui de droit l'omission de son nom danll la liste des abonnés, et elle aurait été réparée. Des erreurs ou des lacunes peuvent se produire ici comme ailleurs.

vA:axilo;rms

L'ho~loge et le coq d'un clocher. Certaine horloge, un jour, dit au coq d'un clocher: ·- Tourner au moindre vent, quelle tête légère ! - Est-ce à toi, répond l'autre, à me le reprocher? Marquer d'où le vent souffle est mon unique affaire. - C'est agir sans savoir. - Toi-même es dans ce cas. - Comment? - Tu monhos l'heure et tu ne la sais pas. LE

années de services, Mil• Catherine Mvi~, de ~t· M~rtin, peu de jours avant l,'ouv?rt~r.e des classes, soit a la veille d'aller enseigner a Salins, _enfin M. Paul Bour~m. d Heremence, décédé le mois dernier, a 1:âge de U ans, ap~e~ une courte malad •e. La _disparition de cc jeune instituteur consutue _une. perte sens1b1e pour le personnel ense1gnant du district et pour sa commune en particulier. :E:coles norma les. - Le prochain cours de rép~ti.tion aura lieu e~ s~ptem~r~ et octob re prochain. La date de l'ouverture en sera precisee par une pubhcatwn spec1ale du Département. Grammaire. - Nous avons le plaisi r d'annoucer que I'.Abrég~ _de la Gr~mmaire actuelle sera réimprimé pour l'ouverture des classes. La nouvelle e~ 1~1on, sens!blement améliorée à tous les points de vue, ne coùtera pas plus que la precedente. L ouvrage se vendra, en eiTet, 80 cent. J.es oiseaux u t iles. - La plupart, sinon toutes les écoles de garçons et les ér.oles mixtes. sont actuellement en possession du joli table~~ édité p~r. M. LebeL s~~s ce titr~ Les oiseaux utiles. Les écoles ont dû le recevo1r par l mtermédmire des admm1strat10ns commuuales. Si celles-ci ava ient oublié de le leur remettre, il y aurait lieu de le réclamer. Comme complément du tableau, il est envoyé a toutes les classes qui les possèdenl, nu opuscule y relatif, soit texte ex~licatif. Ce volum~ devra res_ter dans !.'école comme le tanl~~u. et pou_r servir _au ma~tre dont le d_e_Y?If est d~ f:u~e connallre et aimer à leurs eleves les otseaux uttles, qu1 sont les auxiliaires. de 1agn cnlture _pa r la chasse qu'ils font aux insectes nuisibles. C'est en outre con tnbu~r a la forma tiOn du cœur de l'enfant que de lui apprendre a protéger les animaux utiles.

BIBLIOGRAPm

E

M a n uel d' instruction civique et de c.ivilité, par G. Ferrier-Houmard, inst. à Renan (Jura-B.). - Prix cart. 60 cent. . c~ petit classique e8t simple, clair el pr~cis. Il embrasse, dans la centame de pa~es dont il est composé, cinq chapitres qu1 trallent success1vernent de la (amûle1 ~e.s ~evot7"S en famille, de l'école, de la Société religieuse, de la 1>atne, en fin de la ctvûtte ou des com;enances. Celle. dernière partie forme~ elle st:ule le liers du volume, et en rehausse com-idéraLlement le mérite. En somme fort joli traité qui se recommande tout particulière ment anx écoles primaires. Musique religieuse. - La petite revue semi-me~suelle C~cilia, organe de~ société8 de Sainte-Cécile pour la restauration de la IJ?USIQUe religieuse, a commence dernièrement sa dixième année d'existence. Les art1cles et les morceaux de chant qu'elle publie ainsi que son prix minime, la recommandent à toutes les personnes qui s'occupent dd chant et de la musique dans ll1S églises. , .. . . On s'alJonne pour l'année par l'envol d'un mandat de i fr. a 1\l. J. Gurtler, ed1teur , u"u-"' exemplaires aura droit à une à Boncourt, Jura bernois. -aonce ou il. oo~_ile-rendu, s'il··y~ ii~~- . v v v , . u ,_ '

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S OMJM:.A.IRE

BAILLY

***Loulou veut s'instruire.- Coifl'é, papa, c'est quand j 'ai ma casquette? - Oui. - Et décoiffé ? - Quand tu es tête nue. - Et un poulet plumé? - C'est quand on lui a ôté ses plumes. - Et déplumé? - Quand il n'en a pas. - Mais il en a, tant qu'on ne l'a pas plumé?- Sans doute. - Alors, plumé, ça veut dire sans plumes? - Parfaitement. - Et déplumé ? Aussi. - Pourquoi? - Pour donner du travail aux professeurs de français. *** Un maître d'étude se présente dans une institution. - Avez-vous de bons antécédents ? lui demande le directeur. - Certainement, monsieur ; dans toutes les maisons oùj'ai passé, ou a été si coutaut de mes services que l'on m'a toujours remercié dès les premiers jours.

Enseignement d e l'économie domestique. primaire. -

De l'effort. -

L 'ense!g;nement à l'école

Importance de l'éducation;- A propos d'un

nouveau recueil d e chant pour les écoles. -

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Partie pratique. -

Variétés.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrét. au Départ. de l'Instruction publique, à Sion.

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VIII"'" AN~E

SION 15 Novcmbt•e ISSS .

l~ÉGILE

PBIIAIBI

REVUE PÉDAGOGIQUE

ORGUES-HARMONIUMS POUR

Chapelles, églises, orphéons. écoles et pour le salon. Modèles d'accompagnemrnt . d'étude et de salon (1 jeu) . » (1 '/ 2 et 2 jeux . de chapelle et de salon (3, 4, 5 jeux). •

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SOCIETE VAlAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons L le 16 pag·es. Prix. d'abonn.fment pont· l a Sui sse , 2 f'r. 5 0. - Union postal e, 3 Cr.

Fr. 450 • 680 à Fr. 2700 1\ a Il ~ '"' 1 f"\ A 1 111. 1 1:' C'

Certaine horloge, un JOUr, dit au coq "d'O.!l.!lJuun~•• - Tourner au moindre vent, quelle tête légère ! - Est-ce à toi, répond l'autre, à me le reprocher ? Marquer d'où le vent souflle est mon unique affaire. - C'est agir sans savoir. - Toi-même es dans ce cas. - Comment ? - Tu montres l'heure et tu ne la sais pas. LE BaiLLY

,..*,.. Loulou veut s'instruire. - Coiffé, papa, c'est quand j'ai ma casquette? - Oui. - Et décoiffé ? - Quand tu es tête nue. - Et un poulet plumé ? - C'est quand on lui a ôté BP.S plumes. - Et déplumé? - Quand il n'en a pas. - Mais il en a, tant qu'on ne l'a pas plumé ? - Sans doute. - Alors, plumé, ça veut dire sans plumes? - Parfaitement. - Et déplumé? Aussi. - Pourquoi? - Pour donner du travail aux professeurs de français. *** Un maîtœ d'étude se présente dans une institution. - Avez-vous de bons antécédents ? lui demande le directeur. - Ce1·tainement, monsieur ; dans toutes les maisons où j'ai passé, on a été si content de mes services que l'on m'a toujours remercié dès les premiers jours.

An nonces, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrag~ dont l'Ecole p1-ùlwù·e recevra deux ex empl aires aura droü à une IDilOnce (}il à. collli>_ve-rendu, s'il y a lieu.

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SOMMAIRE Enseignement d e l'e con omi e domesti q u e. primaire. -

De l' effo rt. -

L ' ense!g):lement à l'ecole

I mpo r t ance de l 'educati on. -

nouvea u r ecueil d e ch a nt p our les écol es. -

A p ropos d 'u n

P artie p ratiqu e. -

Variétes.

Tout ce qul concerne la publloatlon doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, seorét. au Départ. de l'Instruction publlque, à Slon.


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