No 12 l'Ecole primaire, 20 Mai 1891

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douzaine de mouches, qui !l'étaient suicidées dans mon assiettée de potage, durant le trajet de la cuisine à la table. Vo1:s pensez si j'ai respecté et leur trépas et- leur cercueil à ces monches désespérées l. • • • Oh l que de mouche~ l boo D ieu, qne de mouches 1 Je suis bien sûr •rue c'était le puant tribut de Genève qui engend rait là ces parasilM ailés. Si je vous ai cité cette balte à Bellegarde, c'est pour faire bien comprendre quel doit être l'eotrain~ment du Rhône depuis Genève. Malgré tout, les matières putrides avaient eu raison du couran t au point de souiller les eaux continuellement.

ANNÉE ll0 12

REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS L ES AUSPICE S DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION Il

par le

CAHIER-SOUS-MAIN Le Secrétariat fle l'Instruct ion publique, à Sion, se charge, flans l'intér êt des écoles, fle la transmission et du service des flemancles fles dits cahiers, aux conditions suivantes : S fr. 50 Je cent, ! fr. 50 le demi cent, 2 ft·. 25 le quart fle cent. Il n'en est pas ex1•éflié ou livré en t}UautiM inférieure à 25 cahiers. J,a vente n'a lieu qu'au comptant ou contre r embour sement postal. Port à la charge des destinataires. A la même adresse on peut continuer à se t•roenrer des MOYENS D'EMULATION, comme témoi~nages hebdomada.i res (1 fr. le cent) et tableaux d'honneur mensuels (1 fr. 20 le cent). Imprimerie

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l'ECOLE PRIMAIRE

Le N" 12 et clerniet· fle IS!H);Hl, de L'ECOJ,E P RIllAIRE, pnraîtra dans Je (~ouraut fle Mai. Il :lpport era le titre et la table des matit-res Jlom· elite p~­ riOfle. En même tem})S, le J)ersonnel enseigmmt Yalnisam _ recevra l'extrait du rapport fln Département de l'Instruction pnbJhtne sur sa gestion de l RHO.

Plus de cahiers tachés, déchirés, malpropres

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SION

L'ÉCOLE PRDIAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à AYl'il inclusivement, en livraisons de 16 pages. P r ix d'abonne ment pour la 8uill8e, 2 fr. 3 0. Union po11tale 3 fr. "-nnonee11, p ri:L 20 cent. l a ligne ou sor& upace. Tou t ouvrage dont l ' Ecole p r 1:m aù'e recevra d,:ux exe':IJplau·es aura droit à une annone" ou à un compte-rendu, s 11 y a heu.

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SOMMAI RE : Société valaisanne d'Education (R eunion g-énerale de Vernaya:: le 3 0 .-J:;_wil I89I) - Avant de nous quitte r Influence des bibliothèques scolaires (suite et fin} - Les <1. Essais ~ de Michel de Montaigne Travail manuel dans les écoles - Partie pratique : Questiomzaire d'ltistoire de la Suisse (suite et ji11) .

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département

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.&nouatre de l'enseignement _libre, IBm• année. Librairie Ganme, 1·ue de l'Abbaye 3. Paris. 3 fr. Cet Annuaire, qui entre dans sa 16m• année, renferme les renseignements les plus utiles. Il t>St divisé en cinq parties. La première contient l··s docum.,nts généraux. La seconde partie donn .. : 1" la législation concernant les grades et fonctions de l'Enseignement primaù·e, 2• la liste dt>s Congrégations des Frères vouées à cet ense•gnemt>nt et reconnues par l'Etat, leur historique et la statistique, par départements, de leurs écoles. La troisième partie, san!l contredit la plus intéressante, comprend, sous le titre d' Ensâgnement secondatre, l'historique et le personnel, t_ant administratif qu'enseignant, des pt!tits sémmaires, collèges, institutions et écoles secondairf.s librtls de France, classés suivant J'ordre alphabétique des diocèses. La quatrième partie est tout entière consacrée à l' Ense~qne ment supé1·iew·. Elle donne la cone.titution des Instituts et Facultés catholiques de Paris, Angers, Lille, Lyon, Toulouse ; les programmes des Facultés, avec le tableau dt~ leurs cours . La cinquième partie se compose : 1• d'un Tableau analytique et chronologique des lois, décrets, arrêtés <Jt circulaires intéressant l'enseignement libre, publiés en 1890; 2• d' Eœ t1·aits de la loi du 30 octob1·e 1886, relatifs à l'enseignement primaire hbre. Le Recueil est terminé par uu Appendice signalant les ouvrages d'enseignement les plus recommandables.

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Annuaire de l'enliieignement primaire, publié sous .a direction dfl M. JosT, septième année. Lib!·ai1·ie Colin, rue de Méziè1·es 1. 3, 5. Paris. 2 r~. La partie officielle de J'annuaire donne h~s noms des fonctionnaires de l'enseignement primaire, la seconde partie est essentiellement variable; mais lt!s questions qu'elle traite donnent assez fidèlement l'image du mouvement scolaire de l'année. Elle renft>rme d'abord une lettre de M. Gréard, sur la place qu'il convient de faire aux femmes dans l'ense~qnement p1·ùnai1·e. M. Jost fait connaltre la situation de l'instituteur, si différente de ce qu'elle est ailleurs, en Rus!!ie et en Finlande. M. Carré présente un tableau animé et pittoresque de la vie, des coutumes, des mœurs de la Bretagne, et de la trans·· formation de cette province par les écoles at par l'enseignement persévérant du français. Les pages consacrées à • quelques livres parus • dans l'année donaent de précieuses indications, et sont colllme un guide de l'instituteur et de l'institutrice qui veulent mettre chaque année quelques livres nouveaux dans lem· bibliothèque. Les faits scolaues à l'étranger ont de nouveau une large place dans ce volume. Puis viennent des articiP.s sur les écoles normales, l'éducation professionnelle des instituteurs, l'enseignement du chant, les associations d'instituteurs et d'autres suj11ts non moins actu&ls.

N· 12

SION, 20 Mai

1890-91

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

Société valaisanne d'Education Réunion générale de Jlernayaz le 30 Avril 1891 Jeudi, 30 avril dernier, le village de Veroayaz était en fête. Appelé à recevoir la Société valaisanne d'Education, il s'était pavoisé et enguirlandé pour lui ménager le plus sympathique accueil. Soyez les bienvenus, pouvait-on lire sur le premier arc de triomphe que le cort~ge rencontrait sur son passage. Ce souhait - la journée allait nous le prouver - n'était pas une simple et banale formule de politesse. mais il traduisait, avec toute la sincérité et la cordialité possible, la satisfaction qu'éprouvait la vaillante et généreuse commune de Salvan à accorder pour la première fois l'bospilalilé au corps enseignant primaire, à ces modestes pionniers du progrès qui ont adopté comme devise de leur utile société les beaux mots de Religion, science, dévouement. A 7 ij<J. h. du m. après s'être formé a la gare avec les contingents arrivés par les premiers trains, le cortège. dans lequel on remarquait un grand nombre de notabtiités ecclésiastiques et civiles, prit la direction du village pour se rendre à l'église, où les parlicipants entendirent, suivant un pieux et touchant usage, un office divin célébré par M. le Rév. curé de Salvan pour le repos de l'âme des sociétaires morts sur le champ d'honneur dA l'enseignement. A 9 b., suivant Je rrogramme, la séance s'ouvrit dans la vaste salle du Grand Hà tel des Gorges, confertie pour la circonstance en chambre délibéran!e. Dans l'assistance, on pouvait remarquer avec plaisir la présence de M. l'abbé Horner, professeur à l'Université de Fribourg, M. l'abbé Tanner, aumonier à Hauterive, M. Mossu, instituteur à


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Treyvaux, M. Ferrazino, Rév. curé de Montreux, M. Vittoz inst. La Société-sœur du Haut-Valais se trouvait aussi large~ent représenté~ en fa. personne de trois inspecteurs scolaires,_ M~. les Rev;. c~res Amhe_r_d, Im~oden et Krooig, et ~e. 7 mst1tuteurs. C etatt. la ~remiere fms que la partie ~u~e~teure du. canton mamfeslait autant de sympathique ~~~eret. e~ r~p~ndant _par . une importante délégation à 1a1mable mvitatwn qm lm avait été adressée. Puissent les liens qui unissent les deux Sociétés se consolider et se resserr~r cha!Jue jou_r davantage pour ne former qu'une seule famtlle b1en ume des enf:lnts de la même patrie 1 Lorsque toute l'assistance, composée J'environ 250 personnes, eut pris place, M. Benj. Gross, instituteur, au nom de la commune de Salvan, souhaita en d'excellents termes la bienvenue à la Société valaisanne d' Education . Prenant ens.uite la parole et tout en remerciant l'orateur M. Bio ley confia la présidence d'honneur de rassemblé~ à M. Ch de Werra, préfet du district de St-l\burice. En prenant possession de son fauteuil, l'honorable conseiller national profita de l'occasion pour définir la mission de l'instituteur chrétien dans les temps actuels. Son discours très applaudi comme l'avait été le précédent, fut suivi d~ la lecture du protocole de la réunion d'Ardon en 1889. Ce procès-verbal, rédigé et lu par M. Ernest Gaillard, de Ch~~?so~, instituteu~ ~ Ai~Ie et vice-président en charge de la Societe, n ayant donne heu a aucune observation, futapprouvé. MM. les rapporteurs, désiJ.(nés par le Comité central donnèrent ensuite lecture de îeurs mémoires sur les deu~ questions à l'ordre du jour, lesquelles étaient ainsi exposées: , 1. J.:es cou.rs de répéti.tio~ d?nnent-ils lAs résultats que . l on s attendait de leur mshtuhon t Dans le cas contraire pour9:uoi 'f Et. pa~ quel moyen le but pour lequel ils ont étê établis sera-t-il m1eux atteint? Rapporteur: M. Cornut, instituteur, à Vouvry. . 2 . Co,ns~ils d'un. instituteu~ à ~n de ses ancien8 élèves qui VIent d être charge de la d1rechon d'une école dans une commu!1e rurale. Ces conseils porteront : 1) sur les devoirs du ma~tre; 2) sur le tr>t~a1l personnel que lui impose sa professiOn pour le perfectiOnnement de son enseignement ;

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3) sur les relations avec les familles et les autorités locales. Rapporteur: M. Jos. Gross, instituteur à Veroayaz.

La lecture de ces travaux, que leurs auteurs avaient bien soignés, fut suivie d'une intéressante discussion à laquelle prirent part plusieurs orateurs, parmi lesquels, MM. Roten, chef du Département de l'Instruction publique, Hopfner, directeur de J'école normale, Blanc, curé-doyen d'Ardon, Gross, Lamon et Burnier, inspecteurs, Stockalper, professeur, Troillet, président de la commission scolaire de Salvan. Le rendement des compte~ et la désignation drJ lieu de la prochaine réunion générale (1893) épuisèrent l'ordre du jour de la séance. Il résulte de la première de ces communications qu~. sans être prospère, la situation financière de la Société lui permet de nouer les deux bouts, fait assez rare en ces temps de caisses percées et de caissiers q:ui y oublient la main ~} Quant au 2· point il a été liquidé en ce sens que Martigny sera le rendez-vous de la prochaine. réunion générale, et que le Comité pour la période de 1891-~3 est composé comme suit : MM. Henri Bioley, président, Monthey. Fréd. Coquoz, instit. à Salvan, vice-président. P.-J. Rouiller, instit. à Marligny, secrétaire.

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* air dressé presque en face A t h. un banquet en plein des splendides gorges du Trient, réunissait toute l'assistance. Il fut des plus gais et des plus animés. Un feu roulant de toasts ne tarda pas à s'ouvrir sous la direction toujours pleioe d'entrain de M. Dallèves, chancelier d'Etat, nommé major de table, et qui marqua son entrée en charge en portant le toast à la patrie. Plusieurs orateurs lui succédèrent à la tribune, et leurs discours, empreints des sentiments les plus élevés, furent soulignés par de frénétiques applaudissements. Dans l'impossibilité où nous sommes de les publier ou de les résumer, nous ne ferons que les mentionner : M. Rioley, président de la Société, à S. S. Léon XIII ; M. Evéquoz, préfet de Conthey, au Conseil l) Il y a actue1lement fr. 408. 30 en caisse.


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d'Etat et en particulier à M. le Chef du Département de l'Instruction publique; M. le Conseiller d'Etat Roten, à la Société valaisanne d'Education; M. l'avocat Cbappaz, à l'épiscopat valaisan, représenté dans l'assemblée par Mgr Bourgeois , prévôt du SI-Bernard , MM. Julier , chancelier, et Bourband, de l'Abbaye de St-Maurice; M. le chanoine Gross, aux hôtes étrangers, en particulier à nos amis fribourgeois; M.l'abbé Horner, professeur à l'Université de Fribourg, à l'union de la science et de la foi ; M. Gross. inspecteur scolaire, à la société-sœur du Haut-Valais ; M. J'avocat J. Roten, à M. Bioley, président de la Société; M. Blanc, doyen d'Ardon, aux Etudiants suisses; au nom de ces derniers M. Ch. de Courten, à l'instruction basée sur la foi ; M. Gabioud, instituteur, à MM. les Jnspecteurs scolaires; M. Maitre, instituteur, à la commune de Salvan; M. Fl. Plancbamp, à la fanfare de Vernayaz. Ont encore pris la parole pour répondre à des toasts MM. Julier, chancelier, Bonrband, chanoine, Bumier et Aroberd, inspecteurs scolaires. Nous en oublions, sans doute. quoique cetle énumération soit déjà fort respectable. On voudra donc bien excuser les omissions ou erreurs qui se seraient glissées dans cette liste. A\'ant de prendre le chemin de la gare, les participants. qui ne cJnnaissaient pas encore les gorges du Trient, eurent 1~ plaisir de les visiter, t'administration de Salvan -qui se montra si dignement jusqu'au bout - ayant bien voulu aJmellre Lous ses botes de ce jour à admirer, comme elle ménte de l'être, celte remarquable curiosité naturelle. 11 est superflu de dire que cette aimable invitation rut acceptée avec empressement et reconnaissance. Belle et bonne journée : ainsi peut se résumer le bilan du congrès pédagogique de Vern1yaz, qui laissera, comme les précédent~, le meilleur souvenir à ceux qui purent y prendre part. C'est une pelJSée élevée et bien be lle que celle qui a préside à la fondation de la Societe valaisanne d'Education , qui met en contact entr'eux les régents de tout Je pays et qui. en dehors de l'obligation qui incombe au canton de

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marcher de pair avec les autres dans le domaine de J'instruction primaire, nous donne l'assurance que cette instruction peut aussi prospérer sur notre sol, et que le Valais n'entend pas rester inférieur, à cet égard, aux cantons pla~és dans les mêmes conditions topographiques, ni en arrière de ceux qui luttent à armes égales avec lui. Car, il ne rauL pas se bercer d'illusions, Je Valais ne pourra jamais disputer la supériorité socs ce rapport à des pays targement dotés d'académies ' et d'universités, et qui n'ont pas à soutenir contre Je sol, le climat, lt:s éléments, une nature indomptable et rebelle. la lutte incessante pour rexistence, qui est en somme la vie et le pain quotidien de nos populations. P.

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Sur la proposition de M. le Président de la Somété d'éducation, et après son toast à Léon XIII, le télégramme s uivant a été adressé au St Père : A S. S. Léon XIII au Vatican, Rome. La Société valaisari.'Aed'Educatwn, réunie à Vernayaz, dépose aux pieds de Votre Sainteté l' hom mage de son filial dévoüment et implore la bénédiction apostolique. Le Souverain pontife a daigné faire répondre par la dépêche ci-après. Société valaisanne d'Education, Vernayaz. Hommage filial de la Société valaisanne d'éd ucation a été bien agréé par le Saint-Père qui remerciant la b énit de grand cœur. Cardinal Rampolla.

AYant fle nous quitter! Nous vo1c1 à la fin de l'annt\e scolaire t Nous allons prend re congé de nos élèves et profiter des vacances pour nous reposer dos fatigues d'un travail long et pénible, et retremper notre courage pour une nouvelle période. Autant que les élèves no us nous réjouisso ns de l'approche des vacances, qui nous permettront de vaquer aux travaux champêtres, notre bonheur, je dirai presque notre vie. Avant de déposer la baguette de magister, avant de fer· mer la salle d'école, jet0ns un coup d'œil rétrospectif sur la période scolaire qui a déjà touché à sa fin pour beaucoup de nos écoles. Voyons les joies et les peines que nous y avons éprouvées, le.; résultats que nous avons obtenus.


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Il Y. a six mois et plus peut-être, nous recevions dans notre ecole des enfants de toutes conditions. Les uns, nouve~ux v~nus, ~e connaissaient que quelques mots d'un pa1ois rus~Ique, JUste a~sez pour ne rien comprendre; les autr~~· eleves de deuxiè~e, troisième année et plus, avaient oubl.Ie une. g.rande partie de ce qu'ils avaient appris .les anne~s ~recedentes. Frais et dispos, nous nous sommes promis d a,battre de la besogne, de défricher les terrains mcultes, d expurger ceux que les mauvaises herbes envahissaient et d'y semer le bon g1·ain, je veux dire l'instruction et la bonne èducation. Notre couraoe et notre dévouement heurtèrent à bien des obstacles. Mais le découraoement est . . mconnu parmi nous; nous ne savons pas reculer et coûte que coûte, il faut aller de l'avant. ' Soutenus par le sentiment du devoir nous avons continué notre ch_emin, malgré la grossièr~ ignorance et souvent la mauvaise vo,Io_nté de certains élèves soutenus par leurs parents. Et d a1lleurs, comment rester stationnaires ~uan? no~s avons tant de chemin à parcourir? comment e~re Indifferents aux ravages que l'ignorance et les préju· ges font dans la société? C'est de nous qu'on attend le s~cours qui..doit relever le peuple des campagnes, et le sorti~ des ormer~s de ,la ~outine pour le guider dans le chemm ,_du pro~res. L agnculture doit prospérer sous l'effet de lmstructwn, et répandre ses bieafaits jusque dans nos hameaux les plus reculés. Animés de ces sentiments, dévoués aux intérêts relioieux et matériel~ de la ~ociété, nous avons lutté avec é;ergie pour obte~Ir des resultats plus ou moins satisfaisants. Que veut~on? Il n'est p~s donné à chacun de briller par le sucees, ~e faire fleurir les roses pendant les froids de l'hiver.. Mai~, o~ ne nou~ demanJe pas l'impossible; et si, apres avOir fait. ce qm dépendait de nous pour réussir, nons sommes deçus dans nos plus chères espérances et n:obteno~s qu'u.ne note médiocre, soyons persuadés que le Ciel, ~eilleur Juge que les hommes, tiendra compte de notre zele et de notre dévouement et nous réservera une juste récompense. Loin de nous déc.ourager de l'échec d'une ~

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année, consultons les maîtres expérimentés, étudions les méthodes, préparons mieux nos classes, réformons, s'il le faut, notre règlement, et le succès couronnera certainement nos efforts. Qu'il nous soit permis de profiter de cet te circonstance pour adresser nos remerciements, d'autant plus sincères qu'ils sont bien mérités, à nos protecteurs, nos guides et amis dans l'éducation. Disons-leur combien nous sommes heureux de nous trouver sous leur paternelle surveillance et leur bienveillante direction. Combien nous voudrions leur dire tout entiers les sentiments qui affluent sur nos lèvres! Mais l'homme a beau faire, il est toujours moins éloquent que son cœur. Que ce langage rustique soit ici l'expression de notre plus entière reconnaissance 1 Avec quelle ardeur, en effet, ne travaille-t-on pas quand on est encouragé par l'autorité supérieure, ensuite par nos In~pecteurs qui remplissent si délicatement la mis:;ion qui leur est dévolue; qui nous donnent avec tant d'apropos et de 8agesse les conseils de leur science et de lem· expérience. Et tous ces professeurs et maîtres distingués qui nous ont formés et qui nous aident toujt•urs de lem· bienveillante protection, quelle reconnaissance ne leur devonsnous pas? Si notre cher Valais progresse dans le domaine de l'instruction, c'_est grâce à l'Autorité supérieure et à ses dignes collaborateurs. Que Dieu les bénisse et les conserve longtemps à notre affection ! Enfin, remercions notre chère << Ecole primaire », qui veut bien nous dish·aire de temps en tP.mps par ses articles à la fois intéressants et instructifs. Merci pour ses gentilles visites, et s'il nous est permis d'exp1·imer un regret c'est de la voir nous quitter si tôt. Elle aussi va jouir des vacances; mais elle reviendra, au mois de novembre, nons récréer alot·s que nous aurons repris notre place à l'école. - Au revoir donc, chère compagne, qui as lutté avec nous contre l'ignorance et les préjugés, qui as partagé nos peines et les as allégées. Au revoir dans six mois, et qu'alors, soutenue par une phalange de nouveaux. abonnés, tu te développes et reviennes toujours plus int.éressante et pra-


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tique, nous aider de tes conseils dans les difficultés de la carrière pédagogique. Travai!lant de concert, comme par le passé, nous avancerons, !a main dans la main, sur le champ du combat, nous aidant mutuellement à relever la tête devant le tableau de la statistique fédérale. Au revoir!!! J B . S , inst. à L. In:ftuence des bibliothèques scolaires (suite el fin) La eréation d'une bibliothèque populaire exige pom· première condition, sinon beaucoup, au moins un peu d'argent, et l'on sait qu'un grand llùmbre de communes rurales sont, ou dénuées de ressources, ôu peu disposées aux sacrifices pour une institution dont l'utilité est encore loin d'être partout comprise. A part quelques municipalités qui ont à leur tête des bommes intelligents et instruits, la plupart des autres sont indifférentes à cette œuvre moralisatrice, et, dans ce cas, le r·ôle de l'instituteur devieut laborieux et difficile; mais s'il a du tact et de l'influence, et surtout s'il est animé d'un véritable désir de réussir et qu'il soit persévér·ant, il finira par aplanir les difficultés, triompher: des obstacles. L'expérieuce l'd démontré bien des fois. Bon nombre d'instituteurs placés à ce point de vue dans les conditions les plus défavOJ"ables sont parvenus, à force d'industrie, à établir des bibliothèques aussi bien dotées, aussi riches en bons ouvrages q11e celles des communes où les ressources étaient relativemeut abondantes. Que l'ins'tituteur placé accidentel!ement à la tête d'une école dépourvue de bibliothèque, ne désespère donc jamais de pouvoir en établir une, s'il apporte dans cette entreprise les qualités que nous venons d'indiquer, ,,;'est-à-dire du tact et de la persévérance, et surtûut si son dévouem~nt le rend digne de la confiance des autorités et des familles. Voici les moyeus que nous avons longtemps conseillés et qui ont presque toujours réussi au-delà de nos espérances. Le premier de ces moyens, c'est d'obtenir du conseil municipal le vote d'un crédit spécial pour cet objet. Si la commune n'a pas de ressources ou que so~ budget soit obéré, ce crédit sera sans dt)ute peu élevé ; mais si insigni-

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fiant qu'il soit, il sera une manifestation du désir de la municipalité de fonder une bibliothèque. Ce sera le point de départ. Nou~ insi.stons ~ur l'emploi et la réussite de ce moyen dont l admmtstratwn ne manquer~ pas ~e teuir compte. dans les subsides ou les concessiOns qu elle accordera à son tour. Après la commune, viendront les familles. Que l'instituteur s'adresse à celles qui sont riches 011 aisées - et il y en a partout au moins quelques-unes - ; qu'il intéresse à son œuvre toutes les per~onnes qu'il connaît et qu'il sait favorablement disposées pom· l'institution de,; bibliothèques. et s'il est persuasif, persévérant surtout, il obtiendra des souscriptions qui vümdront grossir le crédit de la commune. et qui, dans certains cas, le dépasseront peut-être d'une manière très notable. Voilà donc la bibliothèque fondée. Les préliminaii·es auront duré un peu de temps, nous ne le dissimulons pas; mais quelle est l'œuvre, même de première utilité, dont les commencements ne soient pas laborieu x.? Qu'on le demande à tous les promoteurs d'institutions de charité et de philanthropie; ils vous répondront que, sans l'ardeur, sans le feu sacré dont ils étaient animés, ils n'auraient jamais abouti. Mais ce qui doit encourager et soutenir les timides, c'est que rarement une entreprise de cette nature échoue lorsqu'elle est bien conduite; à plu.; for te raison lorsqu'il s'agit d'une œuvre dont l'utilité mor·a\isatrice n'est plus à démontrer. Mais la bibliothèque fondée, il restera à l'instituteur la tâche de la compléter·, car les ouvrages dont il disposera. au début seront bientôt lus; et, pour ne pas laisser se ralentir le mouvement favorable à la lecture, il sera obligé d'en procurer de nouveaux. à ses lecteurs. Qu'il se rassure : cette seconde phase de l'histoire de sa bibliothèque s'accomplira plus facilement que la première, surtout s'il a su tirer de celle-ci tout le p:~.rti indiqué plus haut. Le goût de la lecture étant désormais implanté, les lecteurs et leurs familles consentiront volontiers de nouveaux sacrifices pour satisfaire


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leur curiosité et leur désir de connaître. Les dons viendront pour ainsi dire d'eux-mêmes; l'instituteur, devenu plus hardi, plus entreprenant, en raison des services qu'il aura rendus en fondant une bibliothèque, sam·a s'ingénier pour trouver de nouveaux. moyens d'accroître les ressources de son œuvre; et en tin, après un certain temps écoulé, il pourra recourir une seconde fois aux libéralités de l'Etat. Tel est le rôle de l'instituteur dans la création et le développement d'une bibliothèque populaire, particulièrement à la campagne; car dans les villes, surtout dans ,;elles qui ont au moius quelque importance, il existe des bibliothèques publiques plus ou moins anciennes. Quant à la composition des bibliothèques rurales, c'està-dire au choix des ouvrages, c'est encore à l'in stitutem· qu'en advient le soin. Ce choix ne peut d'dilleurs être fait que d'une manière qui présente de sérieuses garanties ; mais il est incontestable que, parmi ces ouvrages, il en est d'infiniment meilleurs les uns que les autres et que, d'autre part, tels d'entre eux qui conviennent à une population, d'après le niveau de son instl'Uction, ses tendances et ses besoins, ne conviennent pas à une autt·e d'une instruction plus développée, mais dont les habitudes laissent à désirer. L'instituteur ne saurait donc s'entourer de trop de précautions, surtout s'il connaît encore peu la commune, pour arrêter la bibliothèque qu'il va créer. Qu'il y introduise l'agréable, sans doute, pourvu que cette qualité ne présente aucun danger ; mais qu'il n'oublie ni l'utile ni le sérieux:. La bibliothèqufl créée et composée d'ouvrages bien choisis, il reste à en ass&rer le fonctionnement et la conservation. Ces deux parties du service d'une bibliothèque ne sont pas les moins importantes; car, à quoi servirait de rassembler à si grand'peine une C!'Jrtaine quantité de bons livres, s'ils élaient destinés à dormir sur les rayons d'une armoire, ou si, distribués sans ordre et à tout venant, aucune mesure n'était prise pour en prévenir la dégradation et même ia perte ? · La question est donc de savoir à qui sera confiée cette

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double chat·ge de distribuer les livres aux lecteurs et de prendre soin de leur conservation. Nous n'hésitons pas à répondre que l'instituteur seul, dans les communes rurales, réunit les conditions voulues, pour être conservateur de la bibliothèque. Celle-ci est placée le plus souvent dans son école : c'est lui qui l'a créée, c'est lui qui est chargé d'inspirer le goût de la lecture à ses élèves, de les diriger dans le choix des livres qu'ils peuvent lire utilement ; lui-même a besoin de recourir journellement à cette source pour la préparation de ses ·leçons et des devoirs, et enfin, personne n'a plus intérêt que lui à sa conservation, puisqu' elle est son œuvre et qu'il lui a fallu beaucoup de temps et d'efforts pour aboutir. Ajouton-3 à cela que ce service est entièrement gratuit, et que l'inE-tituteur n'y trouve d'autre avantage que celui de mo· raliser, en l'éclairant, la population au milieu de laquelle il vit. C'est là évidemment une satisfaction bien douce, mais que lui seul, ou à peu près, dans la commune, est à même de se procurer. Nous n'avons pas à entrer ici dans le détail de la tenue de la bibliothèque. Nous dirons simplement qu'elle doit être faite avec la plu~ grande exactitude, si l'on veut que les livres ne se dispersent pas et q n'ils se conservent. Un règlement local est très nécessaire pour fixer les indemnités dues par les lecteurs à la caisse de la bibliothèque, en cas de perte ou de dégradation. Les négligences à ce sujet sont très coupables. On a vu des bibliothèques disparaître complètement en trés peu d'années, par suite de la négligence apportée dans le service. On ne peut que blâmer sévèrement de pareilles fautes. Un mot encore touchant les prêts et les rentrées. Il appartient à l'instituteur de fixet• lui-même, à l'avance, le jour de la semaine et l'heure QÙ les lecteurs pourront se présenter, pour remettre les livres lus et. pour en recevoir de nouveaux. Nous pensons, nous, que c'est le dimanche qui convient pour cet échange, parce que l'instituteur peut, comme ses clients, disposer ce jour-là de quelques heures de liberté. En les réunissant autour de lui, il peut leur


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faire un petit entretien sur l'intérêt que présente tels ou tels ouvrages qui n'ont pas encore été lus, ou qui font partie d'une concession nouvelle. Et c'est par ce moyen qu'il développera le goût de la lecture, en même temps qu'il enlèvera à l'oisiveté et aux distractions pernicieuses les jeunes gens qu'il s~nra gr·ouper autour de lui. (D'après l'Education) A ce propos, r~ppeloos l'art. 19 du Règlement des écoles primaires, article ainsi conçu : Art. 19. -- Il est recommandé aux communes de r.réer, d'après les indications qui seront données par le Dépat·tement, une petite b ibliothèque soit à l'usage des enfants, soit à celui des régents. Cette bibliothèque sera essentiellement composée de livres éléme"taires et autres ouvrages Jans lec;quels les objets d'enseignament ROO t:-aités d'une manière plus développée et plus relevée que dans les leçons de l'école. • L'article suivant fa~t entendre que le Départemr nt facilitera aux communes l'acquisition des ouvrages.

Les , Essais " de Michel (le Montaigne Montaigne, daus ses u Essais » assure que, de son temps, c'est-à-dire au XVIm• siècle, « la façon d'étudier les scienees est mauvaise, qu'on en remplit la tête des enfants; mais que de jugement et de la vertu, il y a peu de nouvelles. Les jeunes gens savent le grec et le latin, ils écrivent en ..-ers et en prose ; mais ils n'en sont ni meilleurs, ni plus avisés, le prin~:ipa.l a été laissé par derrière. On ne cherche pas à rendre l'enfant mieux savant, mais plus savant. >> Les méthodes modernes sont-elles meilleures et produisentelles de meilleurs résultats 'l Les idées de Montaigne sur l'éducation apparaissent surtout dans sa lettre à Diane de Foix, comtesse de Gursau, relative à l'institution des enfants. « Comme eu agriculture, le planter n'est pas la plus difficile ni la plus importante affaire; mais l'entretien de la vie des plantes; quand nous sommes nés, il faut. nous nourrir et nous dresser avec beaucoup de soin, d'occupation et de crainte. » Bien qu'il soit nécessaire et difficile de modifier certaines de nos inclinations, il ne fa ut cependant pas trop contrarier la na-

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ture. Quant à lui, Montaigne, il voudrait un conducteur qui eût la tête plutôt « bien faite que bien pleine ». « 11 ne s'agit pas, dit-il, de criailler les choses aux oreilles ; mais de les montrer, de les faire goùter, choisir et discerner : il ne suffit pas de montrer le chemin, il faut l'ouvnr. » Le maître doit s'attachet· à se faire toujours comprendre quand il parle seul ; il doit aussi faire parler son élève, lui faire connaître le · sens et la substance des mots; il lui faut, non seulement cultiver la mémoire, mais encore préparer l'enfant aux épreuves qui l'atten,dent dans la vie. « Les abeilles, dit Montaigne, pilotent deça et delà les fleurs, cependant le miel est tout leur, ce n'ost plus tym ni marjolaine». Ainsi l'ouvrage d'autrui lle transformera et se coufondra en son ouvrage par le travail et l'étude « Qu'il cache tout ce qui est d'emprunt et ne produise que· ce qu'il en a fait. >> Montaigne recommande à plusieurs reprises l'exercice de l'intelligen ce. « L'entendemen t, dit-il, seul voit, entend, dispose, agit, domine, règne. Sçavoir par cœur n'est pas sçavoir, c'est tenir ce qu'on a donné en garde à la mémoire. Il faut pouvoir marcher droitement sans pat.ron devant les yeux. » Aux exercices de l'intelligence, il joint les exercices du corps : « Il faut non seulemAnt roidir l'âme, mais aussi les muscles, accoutumer l'enfant au travail et à la douleur. » Montaigne ajoute qu'il faut servir loyalement le prince, avec affection et com·age ; mais ne lui rien accorder que ce qu'exige le devoir public. D'ailleurs il faut parler toujours selon la conscience et la ra1aon et eon fesser ses fautes avec sincérité. » On cite souvent la phrase suivante: « L'enfant sondera la portée d'un chaswn : un bouvier, un masson, un passant, il en fera son profict et son instruction. » Il ne se contentera pas d'apprendre l'histoire, il saura l'apprécier comme le miroir du moude et le livre où on voit se produire toutes les humeurs, toutes les sectes, tous les juge·


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ments, toutes les opinions, toutes les lois, toutes les coutumes. Montaigne a encore émi6, dans son livre, une foule d'autres idées utiles et originales. Mais toutes s'accordent à repousser la science d'emprunt et à vouloir J'indépendance intellectuelle. C'est là aussi un des objets de la pédagogie A. C. moderne.

Travail manuel 'lans les écoles Voilà bien des années déjà qu'on parle d'introduire lestravaux manuels dans les écoles primaires, mais soit que l'opinion publique porte ailleurs ses préoccupations, soit que nos institutem·s ne se montrent pas, dans leur majorité, très en~ thousiastes pour cette innovation, il faut bien reconnaître que, dans le domaine de la pratiqu~, on n'a pas fait de progrès. Il n'y a rien là qui doive étonner. To':lte question _q_ui su~git demande un certain temps pour mûru. Il faut v1s1ter bten des fois son champ de blé avant d'en pouvoir couper les beaux épis d'or. Toutefois, quelques centres de grandes localités suisses les ont déjà introduits et pat·aissent s'en très bien trouver. D'autres pays nous ont précédés. La Suède en a compris l'utilité: en France, en Allemagne, on commence aussi. Nous ne devons pas rester en arrière. Tout peuple qui travaille , sait se remuer, trouver de nouvelles sources de prospérité, de revenus quelconques, qui n'a pas honte du plus simple t.ravail manuel, qui est apte à tous les ..nétiers, capable .nême d'en tirer tous les avantages, ce peuple a encore un bel avenir devant lui. N'oublions jamais qu'il n'y a pas de sottes professions ; il n'y a que de triste!!! misères et de coupables lâchetés. Jusqu' à présent, on a introduit quatre industries, ou quatre sortes de travaux dans les écoles: le travail sur bois, ou la menuiserie le modelage, le cartonnage et le travail sur le fil de fer. Naturellement, au fur et à mesure que cette institution se développera, s'agrandira aussi le cercle de son activité bienfaisante. Il pourra embrasser d'autres métiers; toutefois il vaut mieux que la sphère d'action ne s'étende pas trop. ' La nomenclature des objets qu'on peut ainsi établir est trop longue pour être faite ici, mais la variété est justement l'excellent côté de l'innovation, car ainsi on ne reste pas toujours à exécuter le même plan, à ne voir que les mêmes lignes.

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Les résultats pratiques des travaux manuels sont bors de doute : il faudrait être aveugle, privé de raison pour le nier. Je ne comprends mêmA pas pourquoi on n'y a pas songé plus tôt. Essayons rapidement d'esquisser les avantages qu'en offre l'introduct,ion à l'école primaire. Au point de vue purement pédagogique, ces agréables occupations, qui plaisent nécessairement a11x enfants, sont la plus heureuse diversion . Si l'on y consacre une après-midi au milieu de la semaine, la mocotonie de l'étude est rompue; les écoliers, pour 3. heures, ser;">nt très contents de s'essayer à confectionner tels ou tels menus objets. Leur esprit se renosera, leurs membres se fortifieront et, dans la belle humeur que développe toujours le travail manuel, ils éprouveront un sensibl~ plaisir et le désir de suivre régulièrement l'école pour as.s ister sans c&sse à ces leçons d'un nouveau genre. L'hygiène y gagnera aussi Chacun a pu l'observer, particulièrement chez les enfants de 13 à 16 ans. Celui qui sait s'occuper, qui a l'habitude ou le talent d' employer son temps à un travail de gotlt, pendant des heures qu'il pourrait passer à ne rien faire, cet enfant·là, le jeune homme et même l'homme de l'âge mûr, se portent mieux, ne trouvent pas les t>nnuis de la vie si longs ni si nombreux. En outre, ayant une occupation devant soi, on s'y adonne avec joie, oubliant ainsi de courir les rues à des heures indues. De plus, l'intelligence de l'enfant s'ouvre à d'autres impressions; il se fait une idée plus nette des diverses ressources qu'offre l'activité humaine. Il apprend à aimer le travail des mains; le métier vulgaire se relève à ses yeux. Si plus tard, il vit de ses rentes ou exerc~ quelque profession libérale, cu dirige quelque banque ou quelque administration, il ne professera plus pour les travaux manuels ce superbe dédain qui est le comble de la distinction et du grand genre ~bez plus de personnes qu'on ne croit. De même, celui qui se tl'ouve dans la nécessité de gagnAr sa vie, ne rougira plus d'exercer tel ou tel métier qui paraît aujourd'hui bas et grossier. Il comprendra aujourd'hui que le propre de la sagesse est de vivre soi-même, sens recourir à la charité d'autrui. Elevons nos enfants avec ce but devant les yeux, et n'hésitons pas à leur faire apprendre le métier qui leur plaît, quel qu'il soit, suivant leurs goûts et <~elon nos moyens. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l' utilité de ces travaux, des avantages qu'ils pourraient procurer dans notre pays, grand centre agricole, à toute la jeunesse intelligente


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de nos paysans, dont les bras n'ont rien à faire pendant les longues heures de l'hiver. Que de soirées de fainéantises, de buveri~s et d'ennui seront ainsi évitées pour le grand bien de nos jeunes hommes de nos familles et de notre pays 1 '

Questionnaire d'histoire de la Suisse § 53. ----:- 1) Quand e~t _lieu la guen~ des paysans.? 2) En Suisse, que dura la pau après le traite de Westphalie? 3) Qu'avait entraîné l'entretien des troupes à la frontière ? 4) A quoi fallut-il avoir recours? 5) Quelles for~es de .gouvernement y avait-il en Suisse? 6) Quels gouvernements a.va.1e;'lt Un, Schwyz .et Unterwald, et là, qu'y avait-il chaque année? 7) Ailleurs, au contraire, que se passait-il, et comment étaient traités les p~ysa.ns? ~) Où ces ~bus. étaient-il~ le plus fréquents? 9) Que se passat-il en 16o2? 10) Qm pnt le prem1er les armes? 11) Où s'étendit ensuite la sédition? 12) Qui étaient les chefs de la révolte? 13) Que fit la diète et que nomma-t -elle? 14) Que résolm·ent les deux chefs des rebelles? 15) Où ma~cha ~'abord Leuenberger, et où alla-t-il ensuite? 16) Combien compta1.~nt d homme~ les troupes rebelles réunies ? 17) Que fit cependant Werdmuller, et ensmte les paysans? 18) Quelques jours après. qu'arriva· t-il, et que devinrent les chefs de la révolte? .§54. - 1) Quand eut lieu la première guerre de Villmergen? 2) Qu'arrivat-il peu après la révolte des paysans? 3) Qu'avait-on étlicté à Schwytz et dans qu~l but? 4) Qu'arriva-t-il à quelques habitants d'Arth, et qu~ firent plusieurs protestants? 5) Que fit ensuite Zurich? 6) Où alla. le gé.néra.l Werd~üller? 7) Où se portèrent les Bernois? 8) Mais qu'avaient fa.1t les c~thohques? 9) Que. fit le chef des catholiques? 10) Que firent les Bernois? 11) Le même ]our, à. quoi furent contraints les Zuricois? 12) Qu'a.niva-t-il quelques semaines plus tard, et que fut-il décidé? · § 55. - 1) ~ua.n~ eut li~u la deuxième guerre de Villmergen? 2) Quelle vente a:va.1t fait~ le s~1,peur de Rarogne? 3) De quoi y jouissait le pe~p.le; ma1s qu arr.1va-_t-1l, 4) Qu'avait voulu faire l'abbé, et quelle opposition rencontra-t-il? o) Quel mouvement de troupes y eut-il? 6) Où marcha ce~te armée, après ~e siège de Wyl? 7) A cette nouvelle, que fire!lt le~ CJJ?-q ca~tons cathohques? 8) Quelles localités occupèrent-ils? 9) Ma.1s qu a.rnva.-t-il? 10) Après ce succès, où allèrent les réformés? 11) Quels moyens de défense avait Baden, et que demanda cette ville? 12) Où la. paix fut-elle signée, et à IJ.Uelles conditions? 13) Que se firent céder Berne et Zurich, et quel droit acquirent-ils? 14) Quelle impression causa ce traité? 15) Que publia le nonce du pape, et que firent les paysans? 16) Où se rencontrent les deux armées, et quelle est l'issue du combat? 17) Malgré leur défaite, que font les catholiques? 18) Quel est le résultat de ces . efforts, et à. quoi les catholiques sont-ils contraints? 19) Quel acte termma cette guene? 20) A quoi prirent part Zurich et Berne, et que devint le Toggenbourg?

Y&aalw •

La destructwn. des nids. _ Ceux qui viven.t à la eam-

p~g!le sont ~rappes, ?ett~ a!Jnée, de la rarelê c\es oiseaux.

L htver terrible a fa1t dtmtnuer le nomb re de ces utiles auxiliaires de l'ag,·iculture qui va se trouver désarmée contre le~ légions d'inse~teR. Les pay~ chauds ayant été ~ux ausst couverts de netge, la gent atlée a fait an vain son voyage d'émigration. Il est donc indispensable de sauver le petit nombre qui nous revi•md ra. Un féroce mstinct poussa une partie des bommeF. à tuer les êtres qui sont en quAique sorte nos collaborateurs dd vie . On déniche les nids pour le plaisir, on se nourrit d'oisillons qui ont pour mission de garder nos récoltes, on fait des pâtés avec nos protPcteurs au lieu de veiller sur eux. Or un savant, M. Prévost a dt·essé des tableaux de l'œu~re dPs insectivores. Dans les petits estomacs de ma1·Linets ou de fauv~ttes tués à la fin dA la jolll'née, on a trouvé les débris d'environ 500 insectes, inl!.ectes des plus redoutable~ : pyrales. coléoptèt·es plus destructeurs lPs uns que les autres. On peut se faire une idée du mal que cause un seu.l de ces insectes. en rappelant que le chat·ançon du ~l e produit 70 à 90 œufs qui , déposés dans autant de grat~s de blé, s'y développent en larves qui en dévorent ~P contenu ; c'est flone un épi au moinR perdu par le fatt d'un seul charançon. La pyrale dépose sur les feuilles de la vigne 100 à 130 œu'fs. d'où sortent autant dE> chenilles qui. après s'être cachées pendant l'hiver, sortent au printemps pour ronger en mai et en juin, les feuilles et les bourgeons. Voilà 100 à };10 grappes de t':lisins qu'une seule py rale détruit en leur germe. Maintenant, en supposant que sur les 500 insectes que détruit en un seul jour un oiseau, il y ait seulement (nous n'exagérons rifln) un dixième de ceR êtres malfaisants, par exemple 40 chat·ançons et 10 pyules, et ces chiffres sont beaucoup au-des:wus de la vérité . c'est en moyenne 3.200 graius de blé et 1,150 grappes de ra1sin qu'eu un seul jour ce petit oiseau vous aura sauvés. Et qui donc, excepté cet être léget·, rapide, pourrait guetlel' et saisit· le charaoçon, long de 5 millimètres, quand, au milieu du champ de blé, il s'apprête à déposer ses œufs dans les gt·ains en voie de formation 'P Qui pourrait saisit· le papillon de la pyrale, alors que, dans le même b ut, il voltige autour des ceps, ou la chenille du même insecte, quand elle sort au printemps, longue de 4 à 5 mm. qui pourrait surtout atteindre ces


-~-~-·,•,.•v<>vv...IqU615 OOllt une SetiJe mésange cousomme plus de 200,()00 en une année ? , Et l'~omme, par un étrange aveuglement, se montre l ennemt de ces douces et utiles créatureo . 9n a cité souvent u~e anecdote qui pr~uve leur utilite. Le grand ;Frédét·ac, fâché de voir les moineaux mange r ses cense~, ordonna leur destruction et paya t~nt par tête~ .maas le~ an,nées suivantes , quand il n y eut plus d oase_aux, JI n y euL plus de cerises du to~t, At le souverat ~ fut forcé de reconstituer à grands frats une armée d'01selets qui défendit les cerisiers. Oui, grâce ponr les oiseaux l Il Y a là, q~'on n.e s'y trompe pas, une question de la .Plus haute tmpor.ance, et nous nous associons à ceux qUJ ~emandent aux P?Uvoirs publics de prendre les précauttons les plus séveres contre la destruction des nids. Que surtout les instituteurs agissent en ce sens sur leurs élèves dans les écoles.

Plus de cahiers tachés, déchirés, malpropres CAH 1ER -S 0 US - MAl N Le Secrétal'iat de l'Instruction publique, à Sion, se charge, dans l'intérêt des écoles, (le la transmission et du service des demandes des dits cahiers, aux conditions suinntes : 8 ft·. :JO Je cent, .J: fr. 50 le demi cent, ~ fr. 25 le quart fle cent. Il n'eu est pas expédié ou livré eu quantité inférieure à 2o cahiers. I.a. vente n'a lieu qu'an com}ltaut ou contre remboursement J>Ostal. P01·t à la charge des destinataires. A la même adresse on peut continuer à se procurer des MOYENS D'EMULATION, comme témoignages hebdomadaires (1 fr. le cent) et tableaux d'honneur mensuels (1 fr. 20 le cent).

Kr,EINDIEN8T

& Scmtm -

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Examens et Compositions L'instituteur ne doit pas se co~ teo ter d'enseigner les matières du programme le mieui qu'il lui est possible; il faut encore qu'il s'assure de temps en temps qu'elles sont bien po5sédées par ses élèves, il_ faut que chaque s~maine, chaque mois, il leur fassp, sub1r des examens, s01t sur toutes les faculté3 à la fois, soit sur une seule. Ce n'est qu'ainsi qu'il tiendra les enfanLs en haleine, qu'il ranimera l'émulation et se rendra compte des résultats obtenus. On l'a dit avec raison : La révision est l'âme de l'enseignement. Il ne s'agit pas d'accumuler sans cesse des connaissances dans l'intelligence de l'élève, il faut, par tous les moyens possibles, chercher à les fixer dans la mémoire. Les examens et les compositions sont d'ailleurs indisA. C. pensables pour former des divisions homogènes.

Questionnaire d'histoire de la Suisse

par le

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S ioN

CINQUIE~fE

PARTIE

De la Révolution française à nos jours (1789-1874)

§ 56. - 1) Après Villmergen, que dura la paix, mais qu'était celle-ci? 2) Quelle était la situation des esprits, et comment se révélait-elle? 3) Que se passait-il dans les bailliages communs? 4) Que se passait-il aussi en France, et dans quelle situation se trouvait ce pays à. l'avènement de

Louis XVl? 5) De quels sentiments ce monarque était-il animé, et que fit-il? 6) JJès le début, que fit le tiers-état, et comment marchèrent les évènements? 7) Le 10 août 1792, que se passait-il aux Tuileries? 8) Quel fut le sort de la royauté et de Louis XVI? 9) Quel régime succéda à la royauté; comment se trouvait la France, et quelle religion y fut introduite? 10) Que firent beaucoup de Français? 11) Qui parut enfin; qu'avait fait la Révolution, et clans quel embarras était la France? 12) Que fit le Directoire, et ensuite le général Bonaparte ? § 57. - 1) Quelle action exerçaient en Europe les idées révolutionnaires de la France? 2) Que se passait-il dans les bailliages, à Porrentruy, à Zurich, dans l'Argovie et les Grisons? 3) Qui entretenait et exploitait le mécontentement p_opulaire, et qu'osa-t-on même faire? 4) Que fit le gouvernement fi·ançais au sujet du pays de Vaud? 5) Que fit-il proclamer, et qu'envoya-t-il en Suisse ? 6) Que firent Soleure, Fribourg et le conseil de Berne? 7) A combien d'hommes s'élevaient l'armée française et les troupes de Berne et comment ces dernières se battent-elles? 8) Quel autre combat y eut-il? 9) Comment était composée l'armée bernoise, comment était-elle armée, et quel ennemi avait-elle à combattre? 10) Que se passa-t-il à N eueneck, et néanmoins que fit Berne? 11) Que vit alors la ville de Berne?


194 12) Que devinrent ses richesses et son tenitoire? 13) Que devint l'ancienne constitution de la Suisse? 14) A qui était con1ié le pouvoir législatif? 15) Que perdirent les cantons, que fut-il entravé, et qu'imposa-t-on aux populations? 16) Quels cantons comprenait la nouve~le républiqu~? 17~ Que devinrent Genève et Mulhouse? 18) Que se passa-t-Il dans les Grisons? 19) Une année auparavant qu'avait fait Napoléon? 20) Tandis qu'une partie de la Confédération se soumettait , que résolurent Glaris et les cantons primitifs ? 21) Qui se 1uit à lem· tête, q?-~ls combat~ y eut-il, mais que dut-on faire? 22) Quelles furen_t les conditiOns ~u traité? 23) Q';le fit le Haut-Valais quelque temps apres? 24) Pourquoi les Haut-Valaisans s'insurgèrent-ils? 25) Jusqu'où s'avancèrent-ils, et que se passa-t-il ensuite? 26) Où et comment se défendirent-ils, et quand rentrèrent-ils dans leurs foyers? 27) Que fit Nidwald, et ensuite le Directoire helvétique? 28) Après quelques tentatives qu'ordonna Schaueubom·g, et quelles troupes se mirent en mouvement? 29) Comment furent l'attaque et la résistance, et que vit-on? 30) Que se passa-t-il au Drachenried, et que firent les Français? 31) Qu'arriva-t-il .après ce soulèven;ent, et que firent ~es Griso~s? 32) Que prirent les vamqueurs en se retirant? 33) Que devmt la Smsse, et quel fut le sort de Neuchatel ? § 58. - 1) A la vue ?es envahissements de la France~ que firent l'Autriche et d'autres pmssances? 2) Qu'essuya la République, et que durent faire ses armées? 3) Que se passa-t-il en Souabe? 4) De quoi était menacée la. Suisse? 5) Que firent Masséna et Lecourbe et que s'eusuivit-il? 6) A l'approche des R usses, que fit 1tfa.sséna? 7) A quoi Souwarow se vit-il obligé? 8) Que fit Souwarow pendant cette retraite, et de Coire où alla-t-il? § 59. - 1) Quoique victorieuse à. z_micb, qu'avai~ ~prouv~ la France? 2) Que redoutait-elle, et que :fit Napleon? 3) Aussitot revetu de cette dignité, qu'entreprit-il? 4) Au retour de Napoléon que :fit la France? § 60. - 1) A la suite des évènements qui se déroulèrent en S uisse~ quelle était la disposition des esprits? 2) Quand se tJrésenta cet te occasiOn? 3) Que fit le général d'Erlach? 4) Que :fit le gouvernem~n~ helvétique à. la vue des insurgés? 5) P endant ce temps, que se passait-il à ~chwytz? 6) Qui reçut le commandement des troupes, et quel ordre fut-il donné? 7) A la tête de ces troupes, que fit Bachma1m? 8) Que faisait le gouvemement helvétique, et qui intervint en ce moment? 9) Qui envoya-t-il en Suisse, et qui appela-t-il à. Paris? 10J Qu'établit-il en Suisse t 11) Que devinrent le Valais, Genève et Neuchatel ? 12) Comment fut appelée cette constitution que dura-t-elle, et que proclamait-elle? 13) Par qui étaient traitées les ~ffairesfédérales? 14) Comment les cantons étaient-ils représentés , et quel titre portait l'avoyer du canton directeur? 15) De quels avantages jouissait chaque can~on? 16) Quel.les furent les conséquenc~s de l' Ac~e de Médiation? 17) Qm fut le prem1er landammann de la Smsse, et ou eut lieu l'ouverture de la première diète? 18) Que vota-t-on dans cette diète ? 19) Quel titre Napoléon garda-t-il, et qu'exigea-t-il de la Suisse? ~0) De quelle indépendance jouissait la Suisse, et comment étaient accueillies ~es velléités d'émancipation ? 21) Que dm·a cet état de choses? 22) Que devmt Napoléon après son séjour à l'île d'Elbe? § 61. - 1) Quel congrès avait lieu pendant que Napoléon partait pour l'exil? 2) En même temps que faisait la Diète suisse? 3) Quelles nominations :fit-elle? 4) Que reconnaissait cette constitution, et que pouvaient conclure les cantons ? 5) Quelle réunion devait avoir Ueu chaque année, et qu'y

195 envoyait chaque canton? 6) A comb' f . qu'ajouta-t-on aux anciens et quelle ::: . ut fixe le nombre des cantons touchant les monastères hvêché de B~fve JitÏon? 7) Que fut-il décidé St-Gall et de Vaud? s)' Q B a e, et es cantons d'Argovie d Engelberg et Mulhouse? ~~{e~~te I?::Ce, et pourquoi ? _9) Que de~en~ commen~ cet acte fut-il appelé? 11) Q nnut le congres de Vienne et po~rqUOI? 12) Que fut pour la su· 1 tl~ paya la Fran?e ~ la Suisse' et qm prospéra? 13) Quelles instructre e 1~pos dont elle Jomt, et qu'est-ce la Di~ te au congrès de Vielllle? lo~s aQvaie~t reçue.s les représentants de qu'obtmt-il? ne t aussi l'abbé de St-Gall, et § G2.- 1) Quel était l'esprit de 1 c f · les dispositions d'nu certain noma. . ons Itut~on ùe 1815? 2) Quelles étaient organisation ? 3! Pour atteindre le~~: bd~ Smsses. tou?haut cette nouvelle me.n~s eurent lieu ? 4) Comment . u • que fuent-1ls, et quels change:JPI~ou~ eu Jlrésence? 5) Que pro<lni~u~:!~ app·~:s les partisans des deux Istmction faisait-ou dans le canto 1 S ces 1 es de 1'éforme? 6) Quelle efit ~h~~.' et que s'ensuivit-il ? 7) Que se passa-t-il à Neuchâtel et . a Iete? 8) Qu 'arriva-t-il dans le canton de Bâle? 9) Où l~s d' qn 'attirèrent-elles ? 10) De combi:~se;Isi~ns .fru·ent-elles le plus vives et le Bas-Valais? 11) Que formaient<~ zt~s se .co~posaient le Haut et chacun? 12) Comment se corn osa·t es. reize dizams, et qu'avaient-ils av~i~ _l'évêque de Sion? 13) Poru~ l~a ~::evcan~onale, et quels droits Y pr!Vllege? 14) Qu'amena cet état de - alais, qu~ résultait-il de ce Quelle entente y eut-il en1in? 16) Q choses, et qu~ VIt-on s'établir? 15) § 63. - 1) Eu 1832 . . ue ~e passa-t-il dans le Bas-Valais? t-on cette li ' que fu en~ certams cantons ? 2) Co gue, et que se forma-t-Il contre elle f 3) Q mment appela. 1a 1tgue de Sarnen et à · , . . ue1s cantons formaient ensuite Scbwytz ~t 'J:3âle-Ca~~~:n~nfagerent-Ils? 4) Que fit la Diète, et . § 64· - 1) Qu arnva-t-il en 1834 t Sieurs cantons 1 2) A quoi visaient' e q_ue ~rent les députés de plutouchant les études théologiques et cfs deputes, _et que demandaient-ils ~ape et les catholiques ? 4) Qr fi es monasteres? 3) Que firent le tut le sort du droit ? 5) Que te t le ~o~tvernement ar œovien et quel se passa-t-Il a Zurich? ., ' § 6~0 • - 1) Quelles réflexions suggé . · t ments de l'ArB"ovie et de Zm·ich? 91 eren aux catholiques les évèneLucerne? 3) Q,uelle demande fit 1. ~) ~ue fit la population rm·ale de Qui..était Joseph Leu? 5) Grâce\peup e ; t .par qui fut-il soutenu? 4) révisiou, et ensuite du gouvernemen ses e Ol ts, ~uel fut le sort de la qu'accordait-elle à l'Eglise catholi ~~~?6) )QQue deVlnt la qonstitution, et membres du Grand-Conseil? 8) A c~ . 7 uel vœu ~mirent quelques Sur ~es entrefaites, que r ésolm·ent iUJet, ?he fit ensrute le peuple? 9) conspu·ateurs au moment d'a ir? 11) es ra canx? 10) Que :firent les condamnations y eut-il ? 12) ~u~ :fir ~~e fit le &"ouvernement, et quelles 13) A quel odieux procédé e . t . en es conspll'atem·s qui s 'exilèrent? d'Argovie? 14) Qui se ·oi nimen tecours les gouvernements de Beme et ~eux-ci~ 15) Quels fUI~enf 1 8 a~he;;r~sse ~trs, et. 9-uel était le nombre de 1 ennenu le gouvernement de Lucer e exp~ditiOn ? 16) Qu'opposa. à 1,7) Comment combattirent les cor s-n~, et qu~ comm~ndait ses troupes? s é.chap~er? 18) Quel fut le sort des fl~~cs, ~m fut pm, et qui réussit à. Jlr~so~ers .bernois et lem· chef? 20 puso?-mer,~? 19) ~ue devinrent les qu al'!Wa-t-11 à. Joseph Leu? 21) Q ) lAJ!I ès ,1 msta~at10n des Jésuites R titi A . ,. ue < evmt 1 assassm? ' :-~ · pres 1 echec de Lncer1 é te, qn~ r solurent les ratlicaux? 2) Que

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196 firent-ils pour obtenit· la majorité? 3) Qui Beme mit-il à. la tête tle son gouvernem~nt? ~) Ain~i, qu'allait devenir Ochsenbein? 5) A Genève, que fit ,le p~rt.I ~·ac~ ca~? ti) Qu~l homme _contribua à ce renversement ? 7) Qu établit-Il a Geneve, et qu accorda-t-il aux catholiques? 8) .A l'approche de l'ora&'e, que firent les cantons catholiques? 9) Comment fut appelée cette alhance? 10~ Où et quand s'ouvrit la <liète, et que clécida-t-elle quelque temps _apre~? 11) q,ue demandèi:ent les sept cantons catholiques, et que durent-1ls faire enswte ? 12) .Apres cela, quel grave événement se pas~a-t-il en Suisse? 13) Qui prit le commandement de l'armée, et quelle était la force de celle-Cl? 14) Que purent opposer les cantons primitifs et le Valais? 15) Avec ces forces, qu'allait devenir la Stùsse catholique et quelles autres raisons faisaient redouter un échec? Hi) Où march~ d'abord Dufour et quelle fut l'issue de cette première expédition et la conduite des troupes fédérales? 17) Que firent les autres cantons de l'alliance? 18) Qu'établit-on partout, et que subù·ent les cautons catholiques? 1 ~) Quelles suppressions et quels changements y eut-il ? 20) Que durent faue. Neuchâtel et les Rhodes-Intérieur es? 21) De quoi s'occupa-t-on ensmte, et comment s'acheva ce travail? 22) Que moclifiait cette constitution et que devint la Diète? 23) Quelles clispositions renfermait la Constitutio~ touchant les autorités exécutive et · judiciaire, et le siège des autorités fédérales ? § 67.- 1) Quelle fut, jusqu'eu 1815, la situation politique cle Neuchâtel? 2) Eu 1848 et 1 8~6, que firent, à Neuchâtel, républicains et royalistes, et que récl~ma le ro1 de Prusse? 3) Que répondit la Confédération? 4) Que fit le. ro1 de Prusse, et ensuite la Conféclération? 5) Comment sc termina le différend? 6) Quelle impression procluisit sur l'Em·ope le Sllectacle qu'offrait la Suisse? § 68. - 1) En 1870, quelle deman!le fut faite à la Suisse, et à quelle oc~a.sion? 2) Qu~ fit alors l_a. Suisse? 3) Que dura la lutte? 4) Qui fut vamcu, et que vrt-on en Swsse? 5) .Après la g·uene franco-allemande que décida l'Assemblée fédérale? 6) Par quelles phases passa le lli'Oj et? 7) Comm.ent était conçue la nouvelle Constitution, et que devenaient les pouvous des cantons et l'armée? 8) Quels progrès cette révision a-t-elle réalisés? 9) Jlfais quel a été, depuis quelques années, le résultat de ce travail de centralisation? 10) Quel avantage en ont retil:é les grancls cantons? 11) Néanmoins, si la Constitution est tonjoms bien appliquée, que verra. encore le peuple, et que fera celui-ci ? FIN

VARISJ'IIÎUJ Monsieur rrélémaqoe. L9 père s'appelait Ulysse. Un nom dont il n'était pas peu fier, aussi avait-il donné à son fils celui de Télémaque. Le malheur voulait que sa femme s' appelât R•>se, dissonance qu'i l ne lui pardonna jamais. Il aurait désiré une Pénélope pour que leur trio fût homérique. Grand liseur, il se nourrissait de l'antiquité, - pour dire mieux il en vivait, - et ne jurail que par les dieux de l'Olympe, - c'était sa toquade.

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Natif du Jura neuchàtelois, il était venu, à l'époque où il se maria, s'établir sur les bords du Léman. Quand il était gamin, ses parents, qui voulaient • en faire quelque chose, • l'avaient placé au collège du chef-lieu pour qu'il étu iiàt le grec et le latin: lem· ambition était qu'il devînt médecin. Mais la mort les sm·prit tous deux au moment où il allait atteindre sa seizième année. On lui nomma un tuteur qui, vn l'exiguïté du patrimoine, ne put lui faire continue~. les étu.des, et tout droit le poussa chez un horloger pour qu Il appnt le métier. De sos études classiques il lui était resté quelques bribes non de sciencea mais de savoii", qu'il conserva toute sa vie. Sa femme, une 'simple et bonne âme que les doctes discou1·s de son mari laissaient interloquée, le tenait pour un savant, et. lA respectait d'autant. . Télémaq11e avait hérité les goûts de sou père, et la Slmplicité de sa mère. De ce composé de pédanterie et de candeur sortit l'original que je vais dire, un type comme notre temps n'en fournit plus. Ses parents, qui s'étaient mariés fo1·t tar~. n'av~ient pas e~ d'autre enfant. Ha1·angué par l'un, pouponne par 1 antre, .choye par tous les deux, il avait été élevé dans une atmospbere de renfermé où sans contact avec les enfants de son âge, son corps at' so~ esprit s'étaien t étiolés. Chez lui tout demeura stationnaire, et sauf un imperturbable aplomb qu'il te~ait, _il faut le croire, de la natur~. son caractère ne présenta Jamais ri~n de saillant, ni en défauts, ni en vertus. Lor'lque à son tour on l'envoya au collège, ses camarades eurent bientôt trouvé le surnom qui était fait pour lui: c la fille! - et ne le désignèrent plus autreme~t. Il étudiait, suait, peinait, mais ne retenait gu~re. ~on e~~ prit bourré de tirades, farci de sentences, ne s ouvr:11t qua gra~d effort à la réalité des choses. Le latin, il n'y mordit qu'à force de se torturer la mémoire, et à vouloir le lui enseigner les orofesseurs y perdirent Je leur. Du grec il en fut de même ... 'Et voyez un peu l'ironie: sans mauvaise malice comme sans entêtement, son sang-froid aidant, il y allait de bon courage, assidu toujours, mais n~ïf, arriéré, et sans se douter de son infériorité, bien résolu à devenir un savant. - Un savant' .. La chose lui paraissait naturelle. Dame ... quand on a été nourri de l'Odyssée 1..• Sans le déniaiser les années de collège passèrent. Il échoua dans son examen au Gymnase, et là s'arrêta court. Grande déception pour son Ilère qui avait fait grand fonds sur lui. Il se confina alors au logis, où dévorant volume


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après volume, plus avide à mesure qu'il s'enfonçait dans la lecture .de ses auteurs favoris,' prenant tout au sérieux, voire au. tragtque, et ne se perdant pas en analyses, il étudiait pour lut seul et y prenait son plaisir.

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L'héritage à'un cousin éloigné avait mis la famille du vieil horloger fort à l'aise, et à la mort de ses paronts, M. Télé~aque, on ne le désignait que par son petit nom, - rentier sans coup férir, libre d'ambitions ou de désirs bors de sa portée, se plongea plus que jamais dans l'étude de l'antiq~ité. Il a_vait . alors _dépassé la trentaine, et le mariage ne lut ayant Ja~ats ~ourt, tl ne songeait pas à prendre femme. Dans la matson rten ne fut changé. Une vieille servante ten~it son ménage. Déjà au service de ses parents lorsqu'il vmt au monde, tant qug ceux-ci avaient vécu elle n'avait cessé de l'appeler • le pelit. • Cf! n'est que depuis cette époque qu'en parlant de lui, elle se mit dire: c notre monsieur. • Mais là se borna sa déférence. En toutes choses elle continua à Je traiter en entant. Pour elle il fut toujours aux li Ri ères. Il voisinait peu, et ses visites avaient un caractère officiel. Bien que la maison fût proche de celle que nous habitions en dehors dAs anniversaires de famille ou du renouvellement de l'année, on le voyait à peine. Au reste si ses visites étaient rares,. il mettait à s'1m acquitter une sc~upuleuse exactttude . . Invana~lement cravaté de blanc, toujours correct; la Marianne qut présidait aux apprêts de sa toilettA y veillait, - il se présentait ampoulé, déclamateur, le gr.~te suranné corn~? les paroles et muni du sac de dragées ou de la bon_bon,nter~ nouées de faveurr:-. roseP, qu'il ne manquait jamais d oflrtr à la maîtresse de la maison. La conve1·sation, toute rétrospective, était émaillée de citations grecques ou latines qui laissaient les naïfs, et parmi eux les enfants, ébahis. Les questions d'actualité ne semblaient pas exister pou1· lui. D'no même œil indifférent il regardait passer les év~nements. La politique, les guerres, les changem~nt~ de ~é&Ime e~ _de dynastie, l'intéressaient aussi peu que les dtscusswns reltg1euses ou les débats du Grand-Conseil. Ses pensées toujours portées en arrière le ramenaient sans ce<Jse vers le cycle homérique, où depuis qu'il était né il avait pris, semblait-il, droit de cité. Toujours il y revenaH comme on revient à ses premières amours. ' Lui advenait-il d'être demandé pom servir de parrain à quelqu~ nouveau-né 1 Il imposait régulièrement à son filleul ou à sa filleule,

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quelqu'un. de ces no.ms classiquos inc~nnus chez nous, et qu'ou etît en vam cb~rcbe sur le calendrier. Mais fait cul'iaux à note1·, est-ce l'originalité de la chose, ou m~nie d'imitation 1 il est reconnu que c'est à dater de là que les bons bourgeois de la contrée ont pris l'habitude de doter leur~ enfants de noms païens. Singulier homme. Point dissimulé. mais de natu1·e complexe. Paisible, et pourtant rempli d'idées héroïques· inoffensit, et pourtant susceptible et ombrageux, un mélange de mansuétude et d'orgueil. Comme preuve j'en donnerai un exemple. J'ai ~éjà dit sa m.arotte d'entremêler son langage de phrases latme~. Or, u~ J~Ut' que le .fils du pharmacien, gamin de sept à hmt ans, etait venu lm apporter Je journal que son père,. en sa qualité de co-abonné, lui passait deux fois par semame, cet enfant, au lieu de se retirer, resta planté devant la tab_le _de trava~l, où P?ncbé sut· un bouquin, notre érudit ne fatsalt pas mme de s apet·cevoir de sa présence. Monsieur Télémaque, fit-i l d'un ton câlin, après un mo· ment d'hésitation, - puis-je ptendre les lapins L. A cette demande, M . Télémaque releva la tète. - Quels lapins 'f - Mais les deux lapins que vous m'avez promis ... - Tu as raisoo, maintenant je m'en souviens. Va donc les prendre, mon ami. Et il s'apprêtait à replonger le nez dans son bouquin lors' que le petit bonhomme l'eprit: - Dois-jt" emporter les gris ou les blancs? - Ad libitum. Le gamin resta bouche béante, mais fixa ses grands yeux sur son interlocuteur. - Quoi ? - Comment avez·vous dit? ... - Ad libltum. - Tu ne comprends donc pas le latin ? - Ah 1 c'est dn latin .... je ne connais pas ça, moi .... Puis, tout en roulant autou~ de son pouce une bande de papier qui se trouvait à sa portée, il ajouta étourdiment: - Du .latin ... oh 1 je_ sais po~r~ant ... mon père dit toujours que le votre est au latm de cutstne .... Pourquoi de cuisine?... - ùu latin de cuisine 'f... b~ugla M. Télémaque. D'un bond il fut debout. - Du latin da cuisine?... ses yeux lançaient des éclairs. Ah 1... ton, père a dit cela .... du latin de cuisine 1 Et il arpentait nerveusement la chambre, tout en continuant à répéter : - Latin... . latin de cuisine !..,


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Il haletait. Effrayé, et comprenant qu'il avait commis une faute, le peLit garçon s'esquiva. Vers la fin de la même journée, le pharmacien assis devant sa boutique, humait l'air du soir en compagnie d'un de ses voisins, lorsque M. Télémaque vint à passer. Il passa très prè~, tout d'une pièce, sans le regarder, ni même soulever le bord de son chapeau. -- Comme il est fier aujourd'hui, observa le pharmacien. J'aimerai bien savoiL' quelle mouche le pique 't ... A partir de ce jour, M. Télémaque ne le sal.ua plus. L'offense avait été trop forte pour l.ui. Leurs relatwns en furent rompues à jamais. MARIO*'* - On nous cvmmunique la variété suivante extraite du cahier d'un Valaisan. Ce cahier date de 1820. Cette pièce est assez originale et résume bien l'histoire âu grand empereur.

L'empereul' des Français à l'Echo. , ..NAPOLEO~

je suis seul en ces lieux, personne ne m'écoute. - écoute Qu'est-ce donc que j'entends et qui est avec moi? -.moi Ah 1 c'est l'écho, je l'entends, réponds à ma demande. - demande Les Russes auront-ils contre moi la victoire ? - victoire A me contrarier seront-ils constants? - constants L'Espagnol en courroux m'en voudra-t-il encore? - encore Ah 1Dieu, que dois-je attendre après tant de malheurs ? -malheurs De l'univers entier serais-je donc haï? - haï A me soumettre à eux, serais·je donc réduit ? - réduit Les Russes sont si fins, que faire, qu'entreprendre? - rendre Perdre ce que j'ai pris par des fa1ts inouïs? - oui Qu'aurais-je donc acquis par ma gloire et meH peines? - peine Mais qu'auront mes sujets et les Anglais surtout? - tout Mon peuple après ma mort sera donc malheureux ? - heureux Eh 1 que suis-je donc, moi que l'on croit immortel ? -mortel Je croyais par mon nom inspirer la terreur? - erreur L'univers n'est-il pas rempli de mon nom ? - non L'Espagnol et l'Anglaiii ne me craindront donc plus? - plus Abandonné des miens, qui sera avec ruoi? - moi Que je suis malheureux, laisse-moi, je me meurs. - meurs.

Prévoyance e& éparM'ne. c Quel est le moyen de remédier à la situation actuelle que chacun r ônnaît intenable à la loni11e, et comment amener s temps meilleurs, notamurent pour les classes pa es 't • _.. Telle est) question qui a été posée""'à cette même place il .A' a quelques jourR. Sans v~n1oir prétendre la résou_!Jt'é entièrement, envisageon aujourd'hui une des fa~ de cette question, tout en ous réservant d'en exaJ1tlrn~r une autre dans un pt·o ain article. La prévoyance est à la misère ce quo l'hygiène est à la maladie; son action est plus sûre même, en économie sociale, que l'hygiène en médecine. La prévoyance dit à l'homme qu'il sera peut-être moins heureux plus tarti, et qu'il sera satisfait d'avoir mis quelque chose de côté pour les mauvais jours. Sans prévoyance, l'homme n'éçonomiserait pas; il ne songerait qu'à satisfaire ses besoins présents et set·ait en cela IDférieur à bien des animaux qui font provision dans la belle saison pour vivre en biver. L'épargne met l'homme à l'abri du besoin pour un certain temps, et lui donne par là la sécurité, le calme de l'esprit; elle lui permet de vivre honorablement dans la viei liesse, lorsque ses forces l'abandonnent ; elle lui permet encore d'écarter d'avance la misère qui s'abattrait sur sa famille s'il venait à mourir dans l'âge n1ûr. L'homme peut encore par ses économiel't donner l'instruction à ses enfant'3, leur fournir le nécessaire pour entreprendre à leur tour des travaux et leur éviter la difficulté des pt·emières épargnes. Il leur abrège ainsi la route du bier;·être, et s'iJq font preuv~ des mêmes qualités que leur père, partant de plus haut, ils arriveront d'autant plus rapidement à un degré supérieur àans la société. Leurs enfants seront encore mieux placés qu'euxmêmes, et le niveau de cette famille s'élèvera de ~éné­ ration en génération aussi lor:gtemps que ses membres seront à la fois travailleurs et économes. Telle est l'origine de la plupart des grandes fortunes dans notre -pays-et ailleurs. Pour la société, l'épargne est non moins utile. Sem-


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blabla aux modostes sources souterraines qui rassembleat les eaux de pluie et les transforment en fleuves, l'épargne recueille tout ce qu'elld peut dans les moments d'abondance, augmentant ainsi · la fortune nationale. Le jour oû l'humanité n'épargnera plus, elle aura cef>sé de progresser. Mais plus l'humanité progressfl, plus il lui est facile d'épargner. L'épargne produit l'dpargne. En facilitant les grands travaux, elle nous rend la vie générale plus facile.- Ainsi l'épargne non seulemAnt élève l'homme prolétaire au rang de capitaliste, mais elle contribue à augmenter le bien-être de toutes les classes réunies. Elle profite même à ceux qui ne la pratiquent pas. Tout homme qui le veut peut sortir individuellement de la classe la p lus pauvre et passer dans une classe plus aisée. Jetez les yeux autour de vous, parmi vos connaissances, et vous en verrez bon nombre qui, partis des situations les plus modestes, sont arrivés aux plus hautes fonctions. Pourquoi beaucoup d'ouvriers n'ont-ils pas compris cette vérité 'P pourquoi, ceux des ~s villes surtout, vivent-ils au jour le jour, travaillant d'autan t moins que leur travail est plus recherché et mieux payé ' Quand la paie attaint son mltximum, ils réduisent vo lontairement le nombre 1le leurs journées. Beaucoup d'entre eux disent: • Nous avons de l'argen t, il faut le dépenser. • Ah! s'ils voulaient dire : c il faut l'épargner, • la face de la société changerait comme par enchantement, et la misère verrait à v ue d'œil diminuer sa clientèle. Le tout est de commencer; pour s'intéresser à / son épargne, il l ui faut un commen· cement. Que de gens qui ont dissipé des centaines de francs faute d'avojr su mettre de côté les premiers vingt sous! Certes, nous n'entendons pas faire ici le procès des ouvriers. Nullement; mais nous voudrions les voir heureux, eux et leurs familles ; qu'ils aient part au capital par l'épargne, qu'ils s'intéressent aux affaires publiques, non pour effrayer la société par les déclama~ions de leurs me1.1eurs, mais "pour obtenir toutes les réformes utiles; en un mot qu'jls se mettent à la poursui te des réalités et ne courent p lus après des fantômes qui sont bors de leur portée et. qui nuisent à leur pl'Ospérité, en paralysant les affaires.

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L'utilité, la nécessité de la prévoyance par l'~pargne étant établie voyons maintenant quels sont, pour arriver à ce buÎ, les moyens les plus faciles, les plus pratiques, et surtou t les plus sûrs. En première ligue nous placerons les caisses d'èpargne comme présentant les plus grandes facilités et étant à 1~ portée de tout le monde. Leur utilité n'est plus à démon trer, et c'est pt·esque une banalité que d'en fait·e l'éloge; elles ont fait leut·s preuves, et parmi_ le~ institutions qui s'adressenL aux classes pauvres, tl n en est point qui aient donné dfl plus beaux résultats. La première a été fondé~ à Berne en 1787,, s?us le nom de Caisse des domeshques; elle fut b1en tot 1m1tée par Edimbourg en 1813, Londres en 1810, P_aris en 18L8. DèN lors allas se sont répanè.ues et multtphées dans tous les pays Al sous dds formes div~rses. Les sommes qu'elles ont recueillies peuvent se cbdf,·er par m1 lh ard~. Cependant. on peut bien dire qu'elles wnt loin d'avoir la cli entèl~ qu'elles devraient posséder; elles sont L1·op peu fréquentées. Pourquoi 'P Il ne faut pas oublier, en parlant d'épargne ouvrière, que le plus petit déplacemdnt occasionne au travailleur une perte de lemps et que pour l'évitet· il renverra de porter à la caisse 1 ou 2 fr. qu'il a de lrop d,ans sa poche, jusqu'au jour où i~ sera en possession d une somme plus Importante. Mats, en attendaut ce moment, l'ennemi, sous la forme d'un ca· marade d'un cabaret ou d'une tentation quelconque, lui soutire~a son obole, et il renverra à une aûtre fois l'é · pargne projetée. C'est une histoire qui se reproduit cha que jour. Si l'on pouvait saisir au vol la masse énot·me de ces petites sommes perdues, ce seraient des m illions accumulés pour l'avenit· de ceux qui les gaspillent aujour· d'hui. Premiè1·e conclusion: Rapprocher la Caisse d'épargne de celui qui doit s'en servir et lui en faciliter l'accès. , L'homme trop riche, dit M. Ed. About, n'épargne c point, parce qu'il n'a pas besoin d'épargner; l'homme • trop pauvre n'épargne point, parce qu'il gagne à peine le nécessaire; si par hasard il se trouve à la tê te de c que:ques francs, il est plutôt porté à les dépenser en • excès, car s'il les mettait de côté, il ne set·ait pas sen· • siblement moins pauvre. Prêchez-lui l'économie, il • vous répondra: à quoi bon 'f cela n'en vaut pas la c peine. ,


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L'épargne exige un effort que beaucoup de gens n font pas, s'ils n'y sont entraînés par une volonté déj éclairée, par un engagement formel ou par la perspec live d'avantages dont la sèduction est plus forte quE l'effort à produire. C'est pourquoi, en deuxième conclusion, nous vou drions voir se créer, à côté de la Caissa d'épargne comme auxiliaires indispensables, des Sociétés d'épargne en participation, dans lesquelJAs r.baquA sociétaire s'engage à verser par mois ou par semaine une somme fixée par les statuts. Afin de rendre J'accès de ces associations pos~ible à chacun, le dt·oit à la Société est divisé en parts; chaque membre peut, à son gré, souscrire une ou plusieurs de ces parts, selon ses ressources. Au bout d'un nombre d'années déterminé d'avance, le fonds social, augmenté des intérêts produits, est partagé ontre les associés au pro rata dos pat·ts souscrites par chaque sociétaire. Chaque année s'ouvre une nouvelle série, avec son compte spécial. De cette façon un minime versement de quelques francs par mois devient au bout de quelques années une somme respectable. Par exemple 3 fr. par mois, soit 2 sous par jour, font au bout de 5 ans 200 fr. environ. Cette valeur, accumulée ainsi par OBLIGATION, sera à un moment donné d'un grand secoura à son possesseur; elle lui permettra d'acqu6rir un titre de rente, une pièce do bétail, une parcelle de terrain, et par cela même élèvera cet homme au rang de propriétaire. Avec de la volon té et de la persévérance, ceL homme aura passé d'une classe inférieure dans une classe supérieure. Son bien-être sera augmenté par l'ordre et l'économie qu'il aura dû pratiquer pour tenir son engagement, et il aura été soutenu par la pensée de posséder un jour un petit capital. (Echo du Rhône.}

LEs VISITES D'ÉCOLES

UN ANCIEN INSPECTEUR D'ÉCOJ,l<iS

La bonne humeur Tout le monde trouvera profit à lire le résumé suivant que nous apporte la Liberté d'un sermon du R. P. Berthier, recteur de l'Université de Fribourg, sur la bonne humeur : • Il fait observer que r.'est une vertu réelle et souverainement importante dans l'ordinaire de la vie. Il y a

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SION KLElNDIJo:NST & SCRMID

1891


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