No 08 l'Ecole primaire, 1er Mars 1892

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73 Les citoyens du demi-canton de Bâle- Ville s'apprêtent à célébrer, en juillet, le 500m• anniversaire de la réunion du Grand-Bâle et du Petit-Bâle, qui mit fin à la domination de la maison d'Autriche sur une partie de la ville. La fête comprendra une représentation, un cortège historique et des réjouissances populaires. Elle durera 2 jours.

74 - On parle d'une affaire délicatesur laquelle le Tribunal fédéral aurait à se prononcM prochainement et qui mettrait en présence l'Etat de Vaud et la Confédération. L'Etat de Vaud réclame à la Confédération le traitement de deux trime!'itres de set·vice des garde-frontières; non seulement la Confédération r.efuse d'acquitter la somme réclamée, mais elle demande encore à l'Etat de Vaud des dommages-intérêts qu'elle évalue de 150.000 à 200,(100 fr., alléguaut que les clauses de la convention concernant le service des garde-frontières n'auraient pas été fidèlement exécutées. 75

- La Férlération des agriculteurs zuricois, qui s'est constituée en un parti à tendances à la fois politiques et économiques, réclaa.e avec én&rgie la révision Je la loi sur les auberges et l'application rigoureuse de l'beure de polica. Les établissements publics, dans l'idée des pétitionnaires, devraient être fermés partout de bonne heure. En cas de contravention, ce ne serait pas l'aubergiste, mais bi'3n les consommateurs qui seraient amendés, et les citoyens qui auraient subi plusieurs condamnations de ce genre pendant la même année seraient privés de leurs droits civiques. La Fédération n'y va pas de main morte, comme on voit.

76 - Les autorités scolaires de Wintertbour viennent de passer une convention avec noe compagnie d'assurance en vue d'assurer les élèves de l'école secondaire et du gymnase contre tous les accidents qui pourraient leut· survenir pendant les leçons de gymnastiqué, pendant les jeux el les courses, ainsi que lors des exercices militaires. Un crédit de 600 fr. a été inscrit daos ce but au budget.

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L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE P UBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRlMAIRE paraît chaque quinzaine, de .Novembre à Avril

inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d ' abonnement pour la 8oit!ule , 2 fr. ~O. Union pos tale 3 f'r. -'.nnonees, p1·ùL 20 cent. la lig11e ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaù·e recevra deux exemplaires aura droit à une annoncP ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: De l'éducation morale et religieuse. - Le dévouement. - Géographie physique de l'Amérique du Nord ( Leç01z au cours supérieur}. - Encore la gratuité du matériel scolaire. - Correspondances : ..J. jwopos du sujet de c01iférence. Des travaux à l'aiguille. - Le lhwe de lecture de Guyatt. - A propos des examens des recntes. - Partie pratique : Sujetde style.- Au Saint-Sacrement exposé. - Supplém ent. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.

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(Jhronlqoe et avis scolaire& M:artlcny. - Les instituteurs du district de Martigny se sont réunis en conférence le 17 février à la salle d'école de Saillon, sous la présidence d~ M. E Gr·oss, InspectAur. L'assemblée a élé bonorée par la présence de MM. Hopfner, directeur de l'école normale et Lamon, inspecteur; du Conseil communal ainsi que des membres de la commission scolait·e de Saillon, Dallèves chanoine, et de M. le Rd Curé et le Président dEl la commune d'lsérables. i8 instituteurs sur 32 étaient présents, les 4, manquants ont ~égitimé ieur absence. Après la prièt·e. M. le Président souhait.a la bienvenue aux instituteurs et les ft'llcita de n'avoir pas craint le mauvais temps et de s'êtt·e rendus nombreux à sou appel. M. le secrétaire donna lecture du protocole qui fut approuvé. On procéda ensuite à la nomination du comité; M. P.·J. Rouiller fut élu vice-président et Ed. Vouilloz, secrétaire-caissier. Presque tous les instituteurs avaient traité le sujet mis à l'étude, et 8 seulement, désignés par le sort, eu donnèrent lecture. Tous étant tombés d'accord sur les points principaux, les compositions ne donnèrent pas lieu à discussion. Cep,mdant M. Lamon émit l'idée que l'Etat devrait avoir en main des plans à présenter aux communes pour la construction de maisons d'école, tout en les obligeant à suivre exactement ()es plans; de cette manière, dit-il, on n'aurait plus à déplorer à l'avenir les défectuosités que nous reccontrons dans toutes nos maisons d'école. M. Rouiller, instituteur à Martigny, aborde le sujet du traitement des instituteurs; il trouve que leur position est devenue intenable et ridicule; il ne propose pas la grève, mais l'union entt·e les instituteurs pour demander une augmentation de traitement. Tous les amis de l'instruction présents o:lt applaudi à cette motion et se sont dit: Vite à l'œuvre. M. le Directeut· de l'école normale qui, non cont~nt de nous 'lVIJir sacrifié son temps pendant nos études, nouq entour~ encore de ses conseils, nous montra par des chiffres combien nous avons encore à faire pour acquérir une place honorable parmi les cantons, malgré les progrès sensibles réalisés depuis une quinzaine d'années. Tout est cuit à point. A ces mots nous sommes obligés de quitter la salle d'école à 12 h. 1[2 pour nous rendre au presbytère, où nous attendait un banquet servi avec la meilleure grâce du monde et arrosé d'un vin généreusement offet·t par la municipalité de Saillon. Au dessert, toasts et chants alternèrent bientôt sans interruption. M. Roduit, rapporteur, remplissant les fonctions de major de table, communiqua son entrain à toute l'assemblée. M. Gross, inspecteur, porta son toast à la patrie, M. le Curé de Saillon aux instituteurs, M. le Directeur Hopfner à l'esprit d'union, M. Lamoo au rédacteur de l'Ecole primaire, M. Dallèves, Cbanoioe aux amis de la jeunesse, M. Rouiller à l'indépendance des inetituteurs, M. M. Moulin à l'avenir de la patrie par l'étude dm

SION. 1.. Mars

1891-92

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION De l'Education morale et religieuse. Si l'on jette uu coup d'œil sur le monde et que l'on examine quels sont les mobiles des actions des hommes, une grande tristesse vous envahit l'àme et vous serre le cœur. L'égoïsme est devenu le puissant dieu du jour et ses temples regorgent d'adorateurs. Chacun cherchant ses aises au détriment des drcits de son prochain malheureux, veut jouir et jouir à tout prix; mais la fortune ne montre à la foule IJaletante que de rares parvenus. Aussi un immense gémissemen t, un long cri de do uleur àomine- t-il les bruyants éclats du plaisir, et dénonce-t-il à toute la terre le refroidissement des cœurs; aussi une guerre intestine arme-t-elle l'une contre l'autre les deux portions de l'humanité : celle qui, affamée, désespérée, est lasse de son humiliation et de sa pauvreté, contre celle qui gémit dans les satiétés de l'égoïsme. Partout des plaintes, de ;)Ourds murmul'es, des grondements terribles, triste mais irrécusable preuve que le monde ne marche pas dans su. voie normale, mais fait fausse route. Quelles sont les causes de ce funeste égarement ? Pour• quoi notre société est-elle souffrante et les crimes vont-ils s'y multipliant d'une manière désastreuse? Parce qu'elle n'a pas reçu une éducation morale màle et forte capable de la rend re vertueuse ; la famille ou l'école, ou peut-être es deux, se sont trouvées trop faibles pour élever leurs lenfants. On s'efforce de nos jours de substituer à une éducation virile une futile instruction, propre à nourrir la vanité sans gêner les penchants du cœur. Le culte de l'intelligence est poussé à ses dernières limites, la vertu est négligée. Or, tout cela ne rend l'homme ni meilleur ni plus heureux, au con traire. Les plus ardents propagateurs


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de J'instruction laïque n'en disconviennent eux-mêmes pas. rllspect de l'aut~ri.té et main~iend~a chacun dans sa sphère Ecoutons les aveux humiliants d'un de leurs chefs, M. Soury: , Sl la reltgwn y est 1mpmssante? (A suivre.) a Notre exislence, qni a pour condition la lutte acharnée LE DÉVOUEMENT de tous contre tons, la violence ou la ruse, l'amour plus amer que la mort, paraîtra, au moins à tous les êt.res vraiLe dévouement est une vertu par Jaqueile on se donne ment conscients, un rêve sinistt·e, une hallucination douwut eœur et de toute~ ses forces à l'accomplissement loureuse, au prix de laquelle le néant Eerait un bien. Après devoirs de son état. L'instituteur,plus que beaucoup s'être naïvement adoré dans ses dieux et dans ses héros, personnes, a besoin de cette importante qualité, quand il n'a plus ni foi ni espoir, l'homme commence à l'enseignement. toujours pénible, demanrle un grand comprendre la vanité de tout ce qu'il a cru, le néant de surlout quand il s'adresse à des commençants ou à une la beauté, l'ironie de toute science humaine. » nesse turbulente, légère, plus avide de jeux et de plaisirs Instituteurs de la jeunesse, chargés de la sublime mais de connaissances uliles. Quel le patience, quel temps et délicate mission d'enseigner la ronte du bonheur aux enfauts énergie nE~ faut-il pas pour établir une bonne qui nous sont confiés, ne nous laissons point émouvoir par ine dans une classe d'une cinquantaine d'enfants très les sarcasmes inept.es de l'impiété, ni séduire par le grand ts, captiver leur attention, et en Pbtenir un travail mot de progrès dont on nous assourdit, et rappelons-nous ien nécessaire au succès de l'éducation. bien que nous ne pouvons rien fonder de solidP. et de Bien des professeur11 réussissent dans la conduite des durable sans un enseignement profondément religieux. En d'un certain âge, tandis qu'ils échouent souvent avec effet, la Religion, elle seule, nous établit dans de jus tes commençants: cependant l'ordre, parfoi~ difficile à rapports avec Dieu et nos semblables, nous fait connaiLre · , est d'une nécessité absolue à la bonne marche la vérité, aimer le bien et nous donne la force de le réaliser. classe. Connaître à fond la. matière à enseigner, Tandis que la prétendue morale indépendante ne peut raiavec clarté et précision, c'est déjà se montrer sonnablement conduire l'homme qu'à s'assuret· ici-bas la aussi chaque professeur n'arrive-t-il pas à cette plus grande somme possible de jouissances, la Religion, au •Ar·tectwn; mais moins nombreux encore sont ceux qui contraire, nous montrant un Dieu ployant sous le fatx de prendre un grand ascendant sur leur·s élèves, et toutes nos misères, et nous disant: Aimez-vous les uns les diriget· de manière qu'il3 profitent du pt·écieux temps autres comme je vous ai aimés · moi-même; si qu.elqu'u~ à leur éducation. d'entre vous veut être le premier, qu'il soit le dermer; qm • Les élèves des classes primaires, en général , au nombre veut être le plus grand qu'il soit votre serviteur, à l'exempt~ KI à 50, sont, pour l'ordinaire, distraits, légers, remuants, du Fils de l'homme qui n'est pas venu pour être serVI appliqués; c'e:>t pourquoi ce nombre, sans fltre exagér·é, mais pour servir; bienheureux les pauvres en esprit, parce amp lement pour mettre le zèle et le dévonement des que le royaume du ciel est à eux; la Religion, dis-je, n'est • ••ïtr.oo à une rude épreuve. elle pas aussi divinement efficace pour établir dans le monde D'autres difficultés, non moins considérables, viennent le règne de la fraternité que pour sauver les âmes? Qui s'ajouter à ces première:). Les inslituteut s valaisans ouvrira le cœur du riche pour lui faire verser dans le sein rencontrent-ils plus de locaux St;olaires beaucoup trop du pauvre le superflu de ses biens; qui éteindra dans l'âme pour les élèves qu'il:; renferment? Les salles :~ont­ du pauvre ces envies qui vous font peur, et lui donnera entt·etenues dans un état de pro['r•·k ~onvenable?­ voit-on pas des classes beaucoup trop petites où le.i la force de supporter noblement sa misère; qui fera régner


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Cependant les faits allégués ici sont de, l'histoire . ils se rencontrent plus souvent qu on ne le plus jeunes élèves, condamnés à passer leurs 2 et ~ettent l'instituteur cons~iencieux et zél~ à une premières années sur des banquettes placées le rude épreuve. Aussi si, eu parmlle occurrence, .11 trouve murs, ne peuvent pas s'exercer a l'écriture et perdent moyen de faire progresser sa cl~sse? malgre tous les qn'il rencontre sur son chemm, tl p~u~ se n.atter temps précieux., dont ils profiteraient davantage, _,,. · pas manquer de dévouement, surtout Sl 1·on aJoute s'amusaient en plein air, où du moins ils res · air s:dubre, élément nécessaire à leur clév ne arfois encore, l'autorité communale elle-même ne le physique? - Sottvent les salles sont mal écl P paa dans les conflits qui peuvent ~·~lever e~tre pour l'ordinaire trop basses ; souvent aussi elles sont s élèves et les pat·ents au sujet du matenel seolaue. 16 vues d'un mobilier insuffisant; le:; abords en sont (A suivre.) parfOis dangereux. ou malsains, par suite des ou des étables qui les avoisinent : voilà autant de Géographie physique de l'Amérique du Nord tances propres à entraver l'ot·dre, contrat•ier le rn (Leçon au cours supérieur) Le Maître. Eugène, prenez la baguet.te et venez deva~t exercer son dévouement. Ajo utez à ces difficultés le peu de goùt pour l'è lanisphère. Vou~. mes enfants, prenez vos atlas et ~mIe manque d'éducation de beaucoup d'enfants, ainsi Pla leçon dans la carte de l'Amérique d.u Nord .. Eugene, mauvais vouloir d'un bon nombre de parents vez-vous m'en dire les bornes ? -. Om~ Mon~Je~r; elle bornée an nord par l'Océan glaetal arctique, a 1 ~~t, par disposés à critiquar l'instituteur, à mépriser l'in dont ils Îgnorent le prix, et à regretter le:; dé atlantique, au sud par la mer des Anttlles et l1sthme nécessitées par l'achat des livres et des cahiers. Le Panama, à l'oue~t.. par l'Océan pacifiqu~ et l~ m?r. de . _ Le Maître. L'Océan atlantique separe l Amenque manuel seul a du prix à lem·s ye.ux; aussi, sous d'y habituer les enfants de bonne heure, les Nord de l'ancien continent, et l'istbm~ de Pana~a la volontiers chez eux pendant les heures de classe, et à l'Amériq ue du Sud. Un Français, M. Ferdmand empêchent même d'étudier les leçons ou d'écrire les Lesseps, a commencé à percer cet ~s.thme par u.n canal. fixés par le maître. Pareils élèves seront tout prêts à voyez que l'Amérique du Nord s etend du pole nord garder l'école comme une noire prison, tout au plus ue jusqu'à l'Equateur. Maintenant, nommez les mers à les contrarier et à les détoumer des jeux. et surtout golfes de l'Amérique du Nord.-. La me~ d~ Baffin, travail de la campagne, beauconp plus utile selon eux mer d'Hudson. - V? Maître. Formees par 1 Ocean .gial'éducation dont ils ne savent que faire. Leurs arctique. - Le golfe Saint-Laurent, le go~fe du M~xtgue partagent volontiers ces idées, et négligent de leur la mer des Antilles. - Le Maître. Formes par 1 Ocean le matériel le plus indispensable à la cla:>se; à quoi tique. - Le aoife de Californie, formé par l'Océan faire ces dépenses qui ne profitent à personne, sinon . - Le M~ître. A vous, Alexandt·e, indiquez les marchands ? _ Le Grœnland Terre-Neuve, Saint-Pierre et MiqueSi, par suite d'une économie mal entendue de la _ Le Maître. Dans J'Ocean Atlantique septentrional. d'autorités mesquines, les pauvres de la classe man Les Grande:'! Antilles qui sont Cuba, Haïti, la Jamaïque, aussi du matéJ·iel scolaire absolument nécessaire, je · ; les Petites Antilles, qui compren:::ent la Guademande, quelle patience et qnel dévouement ne e, la Martinique, la Désirade, les Saintes. -Le Maître. pas au personnel enseignant pour ne pas se déco abanrlonner l'enseignement et jeter le manche après -

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Ces. iles sont situées entre l'Océan Atlantique et la mer Antilles. Vous avez oublié les iles Lucayes, dans A.tlantiqu_e, l'île Vancouver, les îles Aléoutiennes, dans cean Pac1fique; les îles de la mer de Baffin, les îles etc. Nommez maintenant les détroits. - Le détroit de entre la mer de Baffin et l'Océan Atlantique, le d'Hudson entre la mer d'Hudson et l'Océan Atlantique. A votre tour, Emile, nommez maintenant les presqu'iles. Le Labrador, la Nouvelle-Ecosse, la Floride, l'Yucatan. Le Maître. Sur la côte Est - La Vieille Californie Jasca, sur la côte Ouest. ~ A présent, montrez et n ' les caps. - Le cap Saint-Lucas, au Sud de la californienne: le cap Farewell, au Sud du Grœ eap Catoche, au nord de la p1·esqu'île de l'Yucatan. vous, Paul, vous allez indiquei' quelles sont les chaînes montagnes et les volcans. - Les monts Rocheux, le:~ AJiegba.nis, la Sierra Nevada, la Sierra Verde. Quant volcans, ce sont sans doute le mont Saint-Elie et le Papoca -Oui, très bien. Les montagnes partagent l'Amérique du en deux grands versants: celui de 'J'océan Atlantique et l'océan Pacifique. Nommez maintenant les lacs. - Les Supérieur, Michigan, Huron, Erié et Ontario. -Le Qu'on appelle le groupe des lacs Canadiens. Ils commun entre eux et :1vec le fleuve Saint-Laurent. C'est entre le Erié et le lac Ontario que se trouve la célébre ca du Niagara. Ne voyez-vous pa~ d'autres lacs sur· la Si, monsieur, il y a encore le grand la·~ de 1 le lac Winnipeg, le lac du Grand Ours. - Louis, tenant, va nous nommer· les cours d'eau. - Le Sai~t-Lament, qui sépare l'Amérique anglaise cles U~1s, passe à Montréal et Québec, et va se jeter dans baie de Terre-Neuve. - Le Maître. Il sert de dév aux lacs Canadiens. - Le Mississipi ou Meschacébé, passe à Saint-Louis et se jette à Ja Nouvelle-Orléans, le ~olfe du Mexique. Le Rio Colorado, qui arrose Austin se Jette aus~i dans le golfe du Mexique. Le Rio-Grande Nort_e qui prend sa source dans la Sien·a Verde, sépare Mex1que des Etats-Unis et se jette encore dans le golfe

Mexique. Le Rio Colorado qui prend sa source dans les Ml)nts Rocheux. et se jette dans le golfe de Californie. Le fleuve Mackensie qui se jette dana l'Océan glacial. - Le Maître Et leurs affluenlf>? - Le Mississipi reçoit, sur la rive droite, le Missouri et l'Arkansas, sur la rive gauche, l'Ohio. Par suite de sa situation, de sa eonfiguratioo, de ses montagnes et de ses cours d'eau, vous ne se1·ez pas étonnés, mes enfants, que l'Amérique du Nord ait des climats bien différents. Ainsi, au pôle nord, sur les mers, il y a des banquises de glace inf1·anchissables. Dans les Etats-Unis, le climat e~t surtout. tempéré. Mais au sud, dans le Mexique et l'Amérique centrale, le climat est très chaud. Des épidémies terribles, dues au vomito negro ou fièvre jaune déciment quelqnefois la population. Les p1·oductions de l'Amérique du Nord sont très variée:~; d'immenses forèts vierges fournissent des bois de construction, il y a des mines d'or et d'argent. dans la Californie et dans le Mexique. On cultive, dans l'Amérique sep tentrionale, le café, le co.ton, la canne à sucre, l'indigo, le cacao, la vanilie, le tabac, les céréales. On y t1·ouve bien des animaux. étrangers à l'Europe, Je bison, l'opossum, le couguar, i'oiseau-mouche, J'alligator, etc. Afin de vous rappele1· cette leçon, vons aurez pour devoir, mes enfants, à écrire, à l'aide de votre atlas, la carte physique de l'Amérique du Nord. ALFRED CHARRON, ancien P!'Ofesseur.

Encore la gratuité tlu matériel scolaire Conformément au désir exprimé dans l'Ecole primaire, je veux bien continuer la discussion sur la gratuité car, dit le proverbe, du choc des idées jaillit la lumière. Le N° 7 de notre estimable feuille contient une correspondance signée A . , instituteur. L'auteur cherche à y démontrer que le pays ne retirerait que peu d'avantages de la gratuité; avantages matériels sans doute , car M. A. ne parle que de ceux-là, oubliant que la gratuité ferait aussi et surtout sentir ses heureux effets dans le domaine de l'avancement de l'instruction.


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Ava~t d'es~ayer

la réfutation de ses argument!>, je me per. mettrai de fane obl3ervet· à M. le correspondant que quelquesunes de ses allégations paraissen~ se contredire, et pour preuve : • Nous savions déjà, écrit- il, que quelques cantons et même • bien des localités fournissent à leurs élèves tout le matériel • nécessaire: • Quelques lignes plus loin, ô caprice d~ la mémoire! en faisant allusion à la commune de Martigny-Bg qui fournit passablement de matériel, le même correspondant nous dit: 1 Je n'ai pas vu de localité où l'on fas:>e autant 1 pour les petits déshérités de la fortune. • Lecteurs, concluez. M. A. s'extasie ensu1te sur la situation faite à cette dernière commune. A l'entendre, on dirait qu'il arrive du pays de Cocagne. J'aime à croire cependant qu'il n'en est rien: le Valaisan n'est pas voyageur, et M. A. ne fait pas exception à la règle générale, car s'il avait parcouru notre petit pays il se serait persuadé que la majorité de nos communes n'ont rien à se reprocher souR le rapport de la pauvreté. Si M.·Bg est gé~éreuse, c'~st parce que p~ur elle. la solidarité n'l'lst pas un vam mot, mats une vertu quelle satt mettre en pratique. Examinons maintt~nant un peu le côté économique de la question. L'auteur de la correspondance préc1tée craint que les élèves n'invoquent la gratuité pour gaspiller et détériorer le matériel. J~ n'a?opte pas sa manière de voit·. Pour mon compte je cro1s .qu un. maitre ferme trouvera en son autorité les moyens d~ fatre s01gnor les objets classiques. Pour la facilité du controle, ne pourrait-on pas aussi ne distl'ibuer que deux cahiers à chaque élève, un cahier unique pour tous les devoirs écrits sauf la calligraphie, et un cahier modèle pour celle·ci. D .10~ le canton de Vaud où la gratuité existe, tout le matériel reste à l'école, les élèves ne peuvent rien emporter chez eux. La chose serait faisable chez nous. Et les dovoirs à domicile m'objectera-t-on~ - Eh bien! il n'y aurait qu'à distribuer chaque élève, avant la sortie de la classe, une feuille ou une demi-feuille de papier suivant l'étendue du devoir. - Mais, n'y a-t-il pas encore des leçons à étudier~- Si fait. Faisvn'iles étudier à l'école. Pour cela augmentons d'une demi heure la classe du matin. Les élèvt!s profiteraient tle ce temps pour repa~ser leurs leçons et le maître, pour pt·éparer sa classe, corr1ger les devoirs ou contrôler le matériel. Pour ma part, ce n'est pas à l'école que les enfants détériorent leurs effets ~lassiques, mais bien en les serrant trois ou quatre fois par ~our dans des sacs trop étroits, et en les faisant servir de Jouets, dans les maisons où une bonne surveiliance n'est pas exercee.

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Il est vrai, ainsi que M. le correspondant nous le fait r~­ œarquer, que nous venons de traverser une série de .mauvn-: ses années. mais qui en souffre le plus? Est-ce le n~he qu~ eut vivre de ses réserves, ou le pauvr~ père de famtlle qm ~8 peut guère compter que sur l~. travail ,de ses. bt·as ~ Et en araille circonstance, quel e!lt le role de l. Et~t st ce D: est de ptimuler l'esprit de solidarité en venant lut- meme en a1de aux :omm unes et surtout aux familles~ • Selon M. A., le pays ne retirerait pour ainsi, dire. au~un avanta,.,e de la gratuité, parce que les parents en benéfictera1ent seuls a"'ux dépens des négociants. . . pour moi, je ne sache pas que les pauvres perAs de fam1ll~s soient tenus de garnir le gousset des commer.çants. Je ?roya1s plutôt que l'intérê.t de la D?ajo~itll ~eva1~ pnmer .~elut de la œinorité, telle éta1t du motos Jttsqu à present la regle.. . Enfin pourquoi l'idée du monopole par l'Etat, q~'une d1zame cie cantons ont trouvée bonne, ne pourrait-elle pas être adoptée chez nous comme ailleurs' N'avons-nous ~one pas la même constitution fédérale et la même hberte de commerce que Vaud, Genève, Soleure, etc.~ Soyons s3:ns crainte, les négociants ne nous en voudront pas trop. Au. du·d de plusieurs d'entre eux, ce n'est pas. en ':~ndant de~ arttcles d'école qu'ils feront fortune. Je et'OIS qu 1~s ont J'atson, car quelle remise p eut espérer ~n marchand qut comm.ande 2 ou SOO cahiers à une papetene ~ un mat gre escomp.e en tout cas. Autre chose serait lorsque l'Etat les commanderait par 50 et 100 mille. A titre d'exemple, je puis vous citer ce que l'.!:::tat de Vaud paye pour quelques articles du matériel. la pièce 0.16 1) Boîtes d'école avec réglure, 0,775 2) Eucriers, . . . . . 0,026 3) Crayons à àessiner, O,O'l5 » 4) Porteplumes, . . . . . . 0,02 5) Touches en bois blanc,. . . . . 6) Gabiers d'écriture N• 1, pour degré 0,056 inférieur,. . . . . . . . 0,05J 7) Cahiers d'écriture N' 2, . . 0,056 8) N° 3, , . 9) N• -'• pour la comptabilité, . . . . . . . . 0,059 101 Cahiers de dessin pointillés, ~ 0,07 11) Plumes, la grosse, . . . , 0,90 12) Gommes, . . . . . . • • 0,0626 Notez que ce ne sont pas là des chiffres approximatif:>, ils ont éLé relevés sur les factures mêmes que l'Etat de Vaud a ~


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envoyées à la commune d B J des escomptes semblable e ex. e. demande maintenant chand en détail~ p s. P.euvent etre ar.cordés à un mar de la gratuité qu'unoudr. ml Ol, JP. conclus qu'il ne t·ésulterait pa; . . ep aceœent de profit ma 1·s ,. un reel avantage rn t · · 1 . · qu 11 Y aurait coû~eraient moins ch:•..arJe par 1e fait que les fournitures . . L auteur termin cependant uel e son art.•r:Ie en disant qu'il nous rest puis il prlcon~~e ~~o~;s~/a•re sous le rapport. du_ matériele qu'une utopie si ., me qUI ne me paraü rien moin~ procédé de A J oJe me servJr. de. cette expression . Le payant leurs ~ahi~r::;a 7mce;n~i:: c_ategones d'élèves: !As uns 10 centimes à l'épicier Pour .s a la commune; les autres, accepter l'araent de Ja~qu"s eqtuo•f. deux pol_ds et lieux mesures ., " re user ceJUJ de Paul9 S 't ' peu t- ê tre pour protéger ia libeJ·té è , . ~·:al -ce tous: la commune ne saurait . . e commercu 'f E~ahte pour de partialité à l'éaard de se etre fune mauva~se mere qui use de M. A. ne rr.e., s en ants. Du reste, le système choses, parce qu!e~:~e ~~anger en rien l'~r·dre actuel d~>s aucun profit. p vres honteux , n en re tireraient

M

Loin de moi en écrivant r . affirmer que ~es idées pré c~s ~goes, la pretention de vouloir A., je tiens seulement. à exva en . sut· cellAs de mon collègue de voir, libre ensuite à J'auf:~~tfée~, franchement . ma manière question se1on ses vues examine r et d_e trancher Ja · V. D . Instituteur.

CORRESPONDANCES A. propos du sujet de conférence Le sujet mis à J'étud . 1t dagogiques m'à causé U~l:et .? a.nnc_e Slour oo~ _conférences péme suis-je dit une qu t.'es ~grea e surpnse. Votlà bien moins compris~s es ton es plus importantes el de~ L'honorable Chef du D · . ·t , a été on ne peut . epai .ei?eot de 1Insh·uction publique des plus opportun:'~~~ul~~prre _en choisissant une _qu?slion chers instituteurs trouveront e~.8 Je ~~.sUis demand~ ou nos et traiter ce sujet N o!re . m~,euaux pour bten saisir à peu près muett~ -~~r ce .1Ol s~r wstructJOn publique est

ni arrêté, ni circulaire do~~~~~t; construction de maisons d' matériel nécessaire Un école, dans Je temps est ·tout cecr~qUI_s Comment d 9. e Je qu'à l'Ecote' nans ~es coudJtJOns_. orma e on a donne

Jees.nâ·Jreclrons, connais ni règlement, soit pour la ~olt pour l'acquisition du e b~ncs d'école distnbué

connais. traiter le sujet 'f Il est vrai des notions d'hygiène seo-

laire, mals ce que les instituteurs y ont appris est si peu en rapport, pour ne pas dire en constante opposition, avec ce qu'ils trouvent rians les écoles qu'on leur confie, qu'ils se sont probablement dit qu'en Valais les constitutions sont autres ou que les mêmes causes ne produisent p1us les mêmes effets. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je suis porté à croire que c'est précisémP.nt parce qu'il reste beaucoup à faire et surtout à refaire sous ce rapport, que l'autol'ité scolaire supé1·ieure a voulu provoquer de sérieuses discussions; pour rpetlre le doigt sur la plaie afin de pouvoir ensuite prendre des mesures d'autant plus énergiques qu'on en aura constaté davantage l'impérieuse nécessité. J'engage donc MM. les instituteurs à traiter cette question avec le plus gr;md soin, et pour leur faciliter 1~ travail, je leur indiquerai trois sources où ils pourront puisflr des renseignements précis. Voici le titre des trois ouvrages: Hygiène scolaire, pat· le D• Riant, Paris. Hachette. par le D' Guillaume, Berne. L'Hygiène à l'école primaire, par le Dr Boéchat, Porrentruy, imprimerie du Jura. Ce dernier ouvrage est particulièrement reco:nmandé comme moins volumineux et très récAnt. A. L .

Réd. - Le Département est en négociations pour obtenir à des conditions anntagenses ce derniet· opuscu le, en vue d'en envo)'er incessamment nn exemplaire à tous les instituteurs. S'il peut s'en tendre, la brochure serait expédiée aux intéressés dans le courant de Mars, afin qu'elle puisse leur servir pour le travail exigé d'eux. De la nve droite de la Borgne.

Des tnvanx à l'aiguille Notre district possède un grand nombre d'écoles mixtes, généralement dirigées par des instituteurs étrangers aux t ravaux à l'aiguille, u'est. pourquoi les filles, dont le nombre dépasse souvAnL celui des garçons, sont privées d'un enseignement qui l eur serait cependant fort utile. S'il est vrai que l'instruction est nécessaire à tout le monde, on conviendra .néanmoins qu'elle n'a pas la même importance pour toutes les classes de la société. Par exemple, il est rare qu'une fille soit appelée à occuper une place dans un bureau· ou dans une administration communale. E lle est en général destinée aux trnanx du œénage. Est-il dès lors absolument néce~-


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saire qu'elle possède à fond la grammaire l'arithmétique en un mot toute~ les branches. du programm'e des écoles. Bien que ces connaissances ne lUI nuisent pas, il en est cependant d'autres que réclament ses futures fonctions. Ce 9ui lui est indispensable dans sa vie pratique, c'est la connaissance des travaux manuels presque totalement négligés d~ns les écoles de notre district. Que de dépenses n'épargnerait-o~ donc .pas dans beaucoup de familles, dont la jeune fille aurait .appris en cl.asse à coudre, à tricoter, à raccommoder et à .faire des habits, à soigner le linge du ménage 'f Mais o~ me dira peut-êt~·e que la direction de sa mère, très expérimentée,. devra, ~UI suffire, qu'une jeune maîtresse fraîchement s~rt~e de 1 ecole normale ne réussira pas mieux qu'elle. 0? croirall donc superflu un faible traitAment qu'on allouerait à une personne cap~ble de communiquer aux jeunes filles de nos clas:~es les ~onnaissances nécessaires à une bonne ménagère! Ou peut b1en se passer de modAs; on portait aussi d~s chemi~es et des b.as autref~is. et cependant, à l'école . on n euse1gna1t pas l~s . tra~aux à ~ aig~Ille, disent quelques bons pa-ysans. A ceux·la Je repondr~I qu Ils ont raison, mais si depUis lors notre pays a fait des progt·ès , ce que nous con~tat~ms avec pl~Isir, nous le devons à une meilleure orgaOJsatJOn de nos ecoles. Pourquoi ne pourrait·ou pas combler cette 1:1:cune dans nos écoles mixte:~ 'f Dans les communes composee~ de VIllages disséminés, où toutes les petites fil.les ~e fréquentent. pas une même école dirigée par une institutrice, on pourra1t nommer une maîtresse spéciale chargée des tra~au'x à l'ai~uille dans toutes les classes. Certames autor1tés communales feraient bien parfois de montrer un p~u plus de dé\"ouement dans l'accomplissement de !~urs fonct10~s e,t ~e n? pas 8e mettre à la tête de l'oppositiOn, quand 11 s a.git dune petite dépense à faire en vue de procurer à notre Jeunesse une meilleure éducation. A. Z., Instituteur.

Le livre de lecture de Guyau Depuis de nombreuses années, des plaintes retentissent de toutes parts, et ~on sans raison, sur la faiblesse de nos recrut~bles en ~atière. de lecture ; et, bien qne la prononciation ~~ 1ac.centuatwn laissent beaucoup à désirer, c'est surtout lmtellJgence du morceau lu, c'est-à-dire la facilité à en faire le r~s~m~ oralement qui man•Jue chez nous. D ou VIennent ~one ces ,lacunes 't On l'a dit et répélé sur tous les ton!!, mais on na presque rien faiL pour y porter remède.

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La principale c:1use, c'est la diversité des manuels de lecture, parmi lesquels on a rendu obligatoires les plus imparfaits. (Le correspondant nous paraî~ un peu sévère.) II y a quelque vingt ans, on avait les Devoirs du chrétien, excellent ouvrage, mais dont le contenu est au-dessus de la portée des enfants et peu propre pour êti·e résumé par l'élève. Puis vint J'Histotre sainte. de Schuster, qui renfermait, de plus que son devancier, beaucoup de fautes orthographiques et du français d'outre-Rhin. Enfin cette dernière fut remplacée, à son tour, par la Bible illustrée de Bom·quard. Bonnet blanc pour blanc bonnet. (Pas d'accord. -- Réd.) Or, puisque chacun est convaincu qu'un livre de lecture remplissant les conditions qu'on est en droit d'en attendre, facilite puissamment la tâche du maître et de l'élève, et bâte nécessairement les progrès en cettl:'l matière si importante, pourquoi n'aurait-on pas obli~é toutes les écoles à adoptM le livre très qualifié de M. Guyau, aussitôt qu'il eut 11a place parmi les classiques du Valais 'f Il serait du moins grandement temps de le faire, el j'estime de votre devoir, M. Je Rédacteur, de rappeler au corps enseignant par son organe, l'Ecole primaire, que c'est ce dernier ouvrage, et non plus la Bible lllustrée, qui fait suite à l'Ami de l'Enfance, comme livre de lecture du degré supérieur. Je sais que dans notre district, au-delà de la moitié des écoles n'ont pas encore introduit ce classique dont l'éloge n'est plus à fait·e. Il consacre, en pffet, une large part à la culture du cœur, et ~enLient en même temps tou8 les matériaux propres à orner l'intelligence. Il est d'un style correct et très familier ; et les nombreux morceaux, attrayants, instructifs, en même temps que très pratiques qu'il renferme, se prêtent admirablement bien au compte-rendu, ainsi qu'à tous les autres exercices qu'on peut faire dérivet· d'un sujet de lecture. Pour moi, qui reçois alternativement des élèves de toutes les autres classes de notre paroisse, où j'en envoie aussi, je suis obligé, pour imiter mes collègues, de me servir encore de la Bible comme livre de lecture; mais je sens chaque jour davantage qu'elle ne répond pas aux besoins actuels. D'aille1..1rs l'introduction de nouveaux livres d'école n'est pas vue de bon œil par les parents campagnards; l'institu-;teur qui s'avise d'en adopter un passe vite pour ennem1 de César! Mais ce qui est plus fâcheux encore et plus pénible à con~ stater, c'est que de jeunes maîtres ramènent des classes (qut avaient tourné le cap de B0nne-Espéracce) au cap ténébreux


126 des Tempêtes, les vieux manuels qu'on avait eu tant de peine à reléguer aux Vieux fers. c., Instituteur. . Réd. - ~ar:ni le~. idées émi-ses ci-dessus il en ~st de très JUStes et d auLres discutables. Mais nous sommes d'accord av~c le correspondant pour regretter que l'ouvrage de Guyau so1t encore trop peu connu.

A propos des examens des recrues L'Ecole primaire N• 7 contient une correspondance de Trois-

Torren.ts, nous reprochan.t e~l .termes qui cachent un peu de ~auva1~e .humeur, notre wdehcatesse d'avoir cité dans un article precedent ~u même organe, les noms de quelques comm~ne~ du Vala.1s qm sont rangées en matière d'instruction pr1maae, parm1 les dernièt·es du canton. La Confédération veille-t-elle avec tant de soins aux exaD:lens de recrues pour en cacher les J·ésultats aux cantons interessés ~ N? les publie-t-elle pas chaque année dans tout Je pa~s, afi~ d ~ncourage r les U[!S et de stimuler les autres sans cra1nte d éveiller quelques susceptibilités~ La même correspond~ince affirme aussi quo Trois-Torrents d~va~ce par s~s résultats ylusieurs autres communes du même d!stl'lct. qe fa1t se p1·o,iu1t tout naturellement, et n'offre rien d ext~aordwau·e. En .effet, n'est-il pas naturel que des villages peu Importants ensmte du nombrA restreint de leurs recrues occupent des places très aléatoires? Tel est le cas de la corn~ mu ne, des ~gett~s, l,a p~emièr~ d~ canton pour l'année 1891 ; elle na presente qu un Jeune wst.1tuteur qui sans peine aucune, a obtenu la première note pour toutes ies matières. Une autr~ année, c~tte mème commune se trouvera peut-être relégue~ au dermer rang 1 . Mats les co~munes nommées àans l'Ecole primaire se distmguent deputs trop longtemps, par leurs places peu honorables, et ne ~amblent pas trop s'en soucier. On nous accuse encore, t?uJ.ours dans la. même correspondancb, d'èh'e peu exact en e~rt~ant que Trots-Torrent8 n'est jamais arrivé à une moyen~e mferteure à 12. Nous avouons sans peine avoir arrondi quelque peu la moyenne par Je choix du nombre 12 restant en cela beauco.up trop ~n de~sous d~ la vérité, puis-' qu~ la moyenne effective des cmq dernières années flSt plus pres de 13 que d~ 12. Pas plus loin que l'an passé, où les recrues d~ Trois·Torre~t.s ?nt eu plus de chttnce que d'habitude, leur moyenne se chtffra1t non par 10,5, comme le prétend si bien la correspondance, sans doute par simple erreur, mais par 11.58 résultat plus proche d~ 12 que de 10. '

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Nous sommes néanmoins heureux d'a~prendre, du· moins en artie par la susdite correspondance, les causes du rAtard de f.ïntér~ssante coo.tr~e de la. v.allé.e d'llliez; elles méritent d'être prise~ en seneuse consideratiOn .• 11 eo résulte cepl'l ndaot,. am~• qu~ d une autre parue derièrement dans le Bullettn pédagogtque de Frtbourg, que les élèves de Tro1s-Torreuts n'assistent qu'à rlea classes de de~i­ journées. C'est là, s ans dou te, du mo1ns selon nous, h pnooipale cause de leur faibl esse ; car~ avec U[}e lP.çoo pa•· jou~, ils seraient trop heureux de pouvoir luttet· avec ceux qui frequentent assidûment la classe malin et soir pendant six mois. ){ais n'y aurait-il pas moyeu de remédier à cet état de chose'P Ne pourrait·C1n pas faire durer ces classes de demi-journées quatre b~ures c~n sécutive.s; ajout~r. au t~mps ré~l ementaire un sentieme mots, et obltger les eleves a une frequentatiOn régulière jusqu'à 16 ans révolus, afin de leut· procurer les bienfaits d'une bonne éducation qui leU!' se1·aient aussi utiles qu'à ceux d'autres localités' . ' Sans doute, ces changements entraîneraient un surcroît de &ravail, peul-être un ou deux instituteurs en plus; mais la commune très-bien administrée, ce dont nous n'avons jamais douté très fl,n·issante même, oe r~culerait pas, nous l'espérons du m~ins, devant de nouveaux sacrifices pou•· procurer l'ins&ructtOIJ nécessaire à tous ses administrés et les mettre en état de se mesurer aux examens pédagogiques avec les autres jeunes gens valaisans. D'atlleurs la belle e t vigoureuse jeunesse de Trois-Torrents, bi~n qu'éparpillée sur ur. grand espace, n'a-t-elle pas droit à la même instruction prima tre que celle de Salvan et de Finshauts ou d'Evolèue? Nous reconnaissons volontiers que la commune si bien défendue par le correspondant, a déjà fait de Jouables efforts pour sortir de son infériorité, mais ne lui reste· il plus rien à faire touchant ce point î Il nous tarde pour son honneur, ainsi que pour celui de tout le canton, qu'elle entre au plus tôt tians lfl beau concert d'émulation qui s'établit peu à peu entre les différentes localités du Valais, et qu'elle obtienne un résultat plus satisfaisant que jusqu'à ce

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Réd. -

Nous déclarons cette polémique close.

PARTIE PRATIQUE SUJET DE STYLE L'OFFRANDE DU PaUVRE. Fénelon, archevêque de Cambrai, confessait indistinctement dans sa métropole toutes les personnes qui s'adressaient l


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lui. Il y disait la messe tous les samedis. U n jour il çut, au moment où il allait monter à l'autel, une pauv~e fort âgée. qu! parai~sait vouloir lui parler. Il s'approcha avec bonte, l enhardit par sa douceur à s'exprimer sans c Monseigneur, lui dit-ellfl en pleu1·ant et en lui nr''"'""' une pièce de douze S?!ls, je n'ose pas, mais j'ai beauco confiance dans vo~ pneres. Je voudrais vous prier la messe pour mo1. - Donnez, ma bonne, lui dit en rece~ant son_ o.ftrande_: vo tre aumône sera agréable à - Mess1eurs, d1t-1l ensmte aux prêtres qui 1 éiv<vulupal{lua1e 01 puur le servir à l'autel, apprenez à honorer votre m u"'''"'""Après la messe, il fit remettre à cette femme une assez considérable et lui promit de dire une seconde le lendemain à son intention. LE SAINT SACRIFICE DANS LES CATACOMBES J'errais depuis longtemps dans les sombres avflnues des tacombes, et je regardais avec inquiétude la lumière des pes presque consumées qui menaçaient de s'éteindre. T coup, une harmonie semblable au chœur des esprits cél sort du fond de ces demeures sépulcrales. Je me lève et m'avance vers les lieux d'où s'échappent ces magiques certs ; je découvre une salle illuminée. Sur un tombeau de fleurs, Marcellin célébrait le mystère des chrétiens· jeunes filles, couvertes de voiles blancs, chantaient au pi~d l'autel; une nombreuse assemblée assistait au sacrifice. Je connais les catacombes. Jamais spectacle plus miraculeux frappé l'œil d'un mortel; jamais Dieu ne fut plus dign•emen& adoré et ne manifesta plus ouvertement sa grandeur. CMteaubriand.

Au Saint-Sacrement exposé Tel qu'aux jours de ta chair tu parus sur la terre, Tel montre-toi, grand Dieu, )lans ce siècle effronté, Ou des hommes, armès contre ta vérité, . Osent impunément te déclarer la guerre. Tu t'ouvris un chemin au travers de la piene Pour porter dans les cieux ton corps ressuscité; Romps cet autre tombeau. reprends ta majesté, Et sors comme un soleil de cPtte urne de verre. Illumine la terre aussi bien que les cieux; En m'échauffant le cœur, éclaire-moi les yeux, Et ne sépare plus ta clarté de ta flamme. Mais que dis-je, Seigneur? pardonne à mes transports, C'est aEsez que la foi montre aux yeux de mon âme Ce qu'un peu de blancheur cache aux yeux de mon corps.

isme, code du vrai citoyen, M. le Président Roduit, aux iDBLituteurs, M. Roduit !ieutenant, au véritaole pt·ogrès. La journée se termina par de~ remerciements à la commune de on pour son accuei 1 sympathique. La société de musique locale, non contente de nous avoit· égayés pendant le banquet par quelques beaux morceaux de son répertoire, 11008 fit encorfl le plaisit· de nous accompagner jusqu'au pied du 'fieux cbâtAau, qui donne un si pittoresque cachet à Saiilon. Nous 11008 séparâmes ensuite, emportant un boo ba~age de conseils pédagogiques et un agréable souvenir de la commune de Saillon. Ed. Vouilloz, inst. à My-Bg. Champignons. - Nous avons le plaisir de recomœandet· spéctalem;:,nt noe publication éditée par M. H. Furrflr, 1 Neuchâtel, conceJ·oant les champignons. Cette œuvre entreprise sous Je patronage de la Société suisse d'utûité publique et av13c un subside fédéral, comprend 4 tableaux, dour. 3 uous familiarisent avec les cbampipnons domestiques t.t le 4,m• avec les champignons vénéneux. 51 espèces à recueillir et 12 à rejeter ont été dessinées fidèlement d'après nature. Il est si facile de confondre ces végétaux qui changent d'aspect suivant leur développement et lAur croissance, qu'il devient nécessaire de les faire connaître aussi exactement que possible. Ainsi, l'on prévwndra des accidents comme il en arrive cbaque année, grâce à l'ignorance dans la distinction des variétés mageab!l'ls ou non. Eu plaçant ces planches daos les écoles, on contribuera pour une large part à faire dtsparaiLre les causes de ces regrettables méprises, en même tempf: que l'on lacilitet·a l'étude des espèces comestibles. C'est dans ce but que la Confédération encourage et subventionne cette publication, en accordant 4 tr. par collection moy~>nnaut que le canton fasse un subside égal. Chaque planche coût.ant 4 ft·. la collection des 4 tableaux peut ainsi être acquise par les communes pour la modique somme de 8 fr. et rendra de réels services à tous, jeunes et vieux. Nou3 souhaitons d'autant plus volontiers que cette publication se popuiarise chez nous, qu'on Valais l'on a ca1·tainement un grand intérêt à distinguer les bons des mauvais champignons. Si chaque école possédait la collection annoncée, tout le monde connaîtrait bientôt ces végétaux. dont la cueilletta devenufl facile et sans danger, Eerait alors une occupation agréabltl et même rémunératrice.

-sam

Dictionnaire des Dictionnaires Encyclopédie universelle dP.s Lett,·es, des Sciences et des Arts Rédigée par les E~avants, lès spécialistes et les vulgarisateurs contemporaine les plus autorisés Sous la direction de Mgt·, PAUL G U ÉRIN, C.amérier de S: ~· Léo!l XIII Agricultut·e. - Archéologie. ,-: Astronomte. - Admm.ut.ratzon :.Armée et mm·ine. - Arts et metters. - Beauœ-at"ts. - Btblw.qraphae. - Biog1·aphie. - Economie J)Olitique. - Géo_qrapltie. - Histnù·e. -


~·~·v.," ,•..,...., "m:. ..uan_qUf; 71 ança1se. - Le§ïslation. - ' ,,.,,r.n·n.r.,, ... - . Mathematiques pures et aJ1pllquées. - 1'\llédecine. - Phtlosophie. -- Physique et chimie. - 1 heologie.- ·,·aoa!.l!I)"ll1,~bll•.c.•

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La loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (Extrait du NouveU~,Ste vaudois.}

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De quelques dispositions . s~écwles d~ . la poursuite ordinaire par vote de faûltte et la faûllte sans poursuite préalable. . Nous n'avons parlé qu'en pa~sant des productwns soit interventions dans la fa1lhte .. Ces productwos, " d"1t doivent ètre faites dans le mols dès la S - nou "' avon · N eanmoJDs,. · · 1es ublication de• l'appel aux c•·éancJers. p ductions tardives peuvent encore être a~m1ses JUSp~~à la clôture de la faillite, moyennant patement des ?rais occasionnés par le retard. Si la production d'un créancier a été ~~a~tée ~t qu_e ee créancier veuille s'opposer à cette deCisiOn, tl do.lt ouvrir action dans les J 0 jours. En, outre, _le pr?ces doit s'instruire en la forme accéléré~, c est-à - ~tre. qu un_e rocédure plus rapide que la procedure ordlDaue dot\ p .. être SUIVIe • · l' ff Dans un autre ordre d'idées, il peut arrtver que . ac 1 âu failli soit nul. Le président du tribun~!, ~ur. avts de l'office, prononce alors la suspeosi~n ~e hqmdallon. Les créanciers ont Je droit, d~~s les d_tx JOUr_s, de de!Dander u'il soit néanmoins smv1 à la hqutdaL_!On, mats dans ~e cas ils doivent faire l'avance ~es frats. . 11 p~ut arriver aussi que I'a~t1f, sa_n~ être nul, sot\ insuffisant pour couvrir les frais dune fatlht.e e_n la tor~e ordinaire. On procède alors d'une ~a~ière ausst s?mmatre que possib:e. Les créanciers sont tnv1té~ à produu.e leur~ réclamations dans le délai de ving~ 1o~rs; apre~ quot l'on procède pour le mieux à la réahsatton des ~tens et la distribution des deniers en provenant est fatte sans plus de longueur. Faillite sans poursuite préalable. Ç~ système ~r:me~ la déclaration de faillite par Je pre~tdent du ~~~ una aans que Je créancier ait eu besom de not~ er un commandement de payer, ni de menacer ~e débtteur de la faillite. 11 est applicable dans un certam nombre de


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cas que la loi énumère, entre autre3, lorsque le débiteur n'a pas de résidence connue, lo rsqu'il a pris la fuits dans l'intention de se soustraire à ses engagements lorsque soumis à la poursuite par voie de faillite il ~ suspendu ses paiements . Enfin. le débiteur peut lui-même requérir sa ft1illite en se déclarant insolvable en justice. Pour être complet, ajoutons que dans 2 cas la faillite p~ut être révoquée et le débiteur réintégré dans ses btens: 1) Lorsqu'il est au bénéfice d'une déclaration de toua ses créanciers attestant qu'i ls retirent leurs productions. 2) Lorsqu'un concordat a été homologué. T~lle est, .dans . ses grands traits, et présentée d'une mamère ausst pratique que possiblA, notre nouvtllle loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la fttillite. Réd. - C'est par erreur que, dans notre dernier Supplément, note 1, nu us a vons ex..:lu les biens de la femme du rang des créances privilégiées. Le pt·ivilège de la fAmme sur les biens de son mari pour la reprise de ses apports, a bien été aboli par la loi du j 9 novembre 1870; mais la loi c2ntonale d'exécution de la loi fédérale sur la poursuite, du 26 mai 1891, a rétabli partiellement ce privilège, en statuant (art. 40) que c la créance de 1~ femme pour la fortune apportée en mariage 011 a.cqutse durant le mariage par héritage ou donation de tters, est privilégiée pour la moitié, au rang fixé par la loi fédérala. ·

De la protection des animaux (Sutte} Lo _charretiPt' prudent évitera avec le plus grand soio da botre plus que de ratsoo; il aura toujours la tête libre, car ~orsque le cerveau est trou blé par les vapeurs alcooliques, on est facilement. enclin à l'impatienct~ aux a~c.ès de colère, aux empol'tements; l'attelage est mal dtrtgé et exposé à tout moment à être rudoyé et de gravas accidents arrivent, uniquement parce que' l'on a manqué de sobriété. N'arrive-t-il pas trop s ouvent que de pauv1·es bêtes d?i~eat s~ationner la uurt, de longues heures, devant un debtt de vm, par un 1emps désagréable, pendant qu.e l'on s'attarde à noyer sa raison et à acheter des repenttrs' L es bêtes de trait ou de somme, ainsi

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Dégligées, contractent parfois des maladies grave!!, qui diminuent notablement la d•u·ée des services que l'on aurait pu en attendre, si l'on avait su être raisonnable. Ajoutons à cela les notes du vétérinaire, du pharmacien, Je chômage forcé de l'animal, sa dépréciation, et le temps consacré à lui donner les soins réclamés par son état . On voit par là que les séances df\ l'estaminet deviennent parfois énormément coûteuses, et cependant nous n'avons pas énuméré toutes les conséquences de ces stations prolongées dans les débits de boisson. Nous allons maintenant indiquer les causes de certaines maladies du rheval. Les coups portés avec le manche du fouet, avec un bâton, avec le pieü, produisent : Des boiteries, des contusions, des plaies, des tumeurs, la fièvre, le mal de tète, l'écrasement des chairs et des muscles, des coupures de veines, et beaucoup d'autres maux dont le nom dépend de la partie offensée. La fatigue, l'exercice outré, la surcharge amènent: La courbature, J'écart, l'effort des reins, l'esquinancie, l'étourdissement, l'apoplexie, la fièvre, la fortraiture, la fourbure, l'hémorragie, une hernie, l'indigestion, le mal de tête, la péripneumonie, la pleurésie, la pousse, la pulmonie, la raideur des articulations, le torticolis, les tranchées. Les n:.auvais aliments, les eaux de mauvaise qualité causent: Les tranchées, l'indigestion, les dévoiements, la dyssenterie, les ébullitions, la péripneumonie, le farcin, la fièvre, la pleurésie, l'hydropisi~ de poitrine, le vertige, le mal de feu, les dar tres, la gale. La constipation amène: Le mal de tête, l'étourdissement, J'apoplexie, Je vertige, les tra•1cbées. Un refroidissement produit: La fiiwre, le mal de têtf!, l'esquinancie, la fourbure, le morfondement, la pleu1·ésie, la pousse, la pulmonie, la raideur des articulations, la toux, le torticoli8. La trop grande chaleur, l'insolation causent: Le mal de tète, l'étourdissement, l'apoplexie, l'esquinancie, J'hémorragie. Les chutes amènent: Les contusions, les plaies, les entorses, l'écart, le nrtigo, les fractures, etc.


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Les mors défectueux, les secousses imprimées l bride produisent: L'écorchemement de la langue et des lèvres sure des barres. ' Les colliers et harnais défectueux causent· Les écorchures, les plaies. · Le charretier boo, humain, prudent et intelligent saura éc.arter de ses animaux, par son attention, sei boos tra11emeots et ses bons soins toutes causes d 1 souffrance et de maladie. · ' . L'animal n'est pas une machine qui peut marchet ~odéfimmeot. Comme l'homme, il se fatigue il souffre ll est ma.lade. Ainsi ~~·il a été dit plu~ haut, un excê; de . trava1l, un ~efrOidlssemeot, une chute, tout autre acCident et ausEI, et même surtout, les mauvais traite~e~t~ apportent dans son or·gauisme des désordres pr6 JUd1c1ables à sa santé. C'est ce que ne comprennent pas ou. ne veulent pas comprendre beaucoup de conductenl'll qu1 .mettent sur le compte de la mauvaise volonté d~ 1 amma~ .sa lenteu1· ou sa résistance à obéir et le frappent sans p1t1é. Souvent les chevaux. sont malades et ila sou.ffrent d'autant plus qu'ils ne pauvent pas se pl~indre; ma1s le conducteur exercé et humain s'en apercevra tout de suite à l'allure de sa bêle, au port de sa tête et de ~on cou, à son poil, à ses yeux, à la rougeur 011 à la p~IAur de sa .langue et de ses gencives, à son front brûlan ••, à ses or.eyles pl?s ou moins chaudes t~t à beaucoup ~autres s1gnes. C est donc une mauvaise action, nous d1rons ~ême un crime, de forcer une malheureuse ~ête de trava1ller dans ces conditions. A ce conducteur Ignorant, brutal, impitoyable, qui fouette si grossièrem~nt son cheval malade, en le traitant de fainéant lui qUI .souvent n'est qu'un paresseux et un ivrogne ~e lui est-11 jamais arrivé d'avoir mal à l'estomac à la p'oitriue a?x. d~ots, à la. tête, d'éprouver des douleurs rhumatismales: d ay01r l,a ~evre? Et si, dans cette position, ou l'etlt ~bhgé .d executer un travail pénible qui aurait exig6 1 emploi de toute~ ses forces, et que souffrant exténué haletant, voulant s'arrêter un instant pour c~lmer so~ mal, on l'eût frappé cruellement, ne peut-il, par la pensée, se rendre compte des souftrances qu'il aurait eu à end~r~r! Eh . b1eo, ce~ souffran~es atroces dont il peul ams1 se fa1re une 1dée, comb16n de pauvres animaux ne les ressentent-ils pas, chaque jour, à toute heure, sous le fouet d'un maître aveugle et impitoyable 1 On

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e verra jamais le bon conducteur commettre des actes

~e cette nature. Déjà doux et compatissant pour ses

animaux lorsqu'ils so~lt An bonne sa~t~. il. 1eur do~nara tous les soins que lUI suggérera la pitié, s1 ceux-c1 sont malades. . . . Le bon C')nducteur ne voudra Jamais non plus faue travaillet· un cheval ayant une pl.aie sous le collier 011 sous le harnais, dont la pressiOn et Je frottement occasionnent à l'anirual une si atro.ce douleur. Infliger ce supplice continu .à un pauvre ammal est un acte de barbarie au prem1er chef. Il arrive quelquefois qu'un cheval en marchant s'arrête tout à coup et refuse d'avancer. Il faut bien se garder de frapper J'animal, et le rouer de coups comme le foot certains conducteurs ignorants et cruels. Le boo ~h~rr~tier l'excitera légèrement du fouet et de la pat·ole. S1 l ammal s'arrête de nouveau, il voudra se rendre compte de la cause de cet anêt. Il examinera son cheval pom· voir s'il n'est pas malade, s'il n'éprouve aucune souffrance; il visitera le collier, le harnais, afin de s'assurer s'ils n'exercent aucune pression douloureuse. Il desserrera la sous-ventrière s'il s'aperçoit qu'elle comprime trop fortement la poitrine e t l'eRtomac P.t, si rien ne lui révèle un accident ou une souffl'ance, il essayera encore une fois de faire avaor.er le chev al. Si celui -ci s'arrête de nouveau c'est qu'alors il éprouve une douleur dont la trace n'~st pas apparente, un mal d'estomac, une coliqu.e, one crampe, un étourdissement, etc. Il sera alors humam et prudent de laisser reposer l'animal un peu plus longtemps, et de le dét~ler mèm~, de. le débarrasser de ses harnais et de le la1sser en hbP-rte. Quelquefois le refus d'avancer a pour. cause la vue d'un objet qui effraye lA cheval et le fa1t r~culer, un tas d~ pierres, un arbre. un rUisseau, un changement brusque dans la composition, la forme ou la couleur du terrain sur lequel il marche, ou bi en encore un brmt inaccoutumé, une bête cachée que s on instinct lui révèle, etc. Dans ce cas, il faut se placer entre le cheval et l'objt~t qui cause son effr?i; l'a.nima~. qui s e sent ainsi protégé, se rassure. On d01t ensurte lu1 parler doucement, le caresser, puis l'exciter légèrement pour le faire repartir Si ce moyen ne réussit pas, il est inutile d~ le brutaliser; il suffit de lui envelopper la tête, de mamè~e l lui cacher la vue de l'objet qui lui fait peur, à affaiblir le bruit qui l'éponvaute. ' fA suivre.}


BIBLIOGRAPHIE ~es

Cores pittoresques

de l'abbé Kneipp, :\ W œrishofen. Silhouettes et récits d'un touriste, par E. Gœthals. 1 beau vol. in-U de 150 pages et 12 g1·avures. Prix: 2 fr. Société belge de librairie, 16, rue Treurenberg, Bruxelles. Wœrishofen est un petit village en Bavière, d'environ 800 âmes. Hier il était inconnu, aujourd'hui il est célèbre. Des milliers de personnes y accourent : des grandes dames, d'humbles mères, des femmes du peuple, des évêques, des abbés, de nobles seigneurs, d'opulents financiers, des magistrats, des militaires y viennent consu ~ter un bon .vieux curé guérisseur, l'abbé Kneipp, et sUivre son tra!Lement. Etranges facultés de ce prêtre de campagne 1 Il reçoit tous les jours des centaines de malades, sa clinique en est t~llement encombrée qu'il lui est devenu impossible d'accorder à chaque visiteur plus de troi~ minutes. Et dans ces trois minutes, voilà qu'il a examiné le malade apprécié son mal, prescrit les régimes à suivre, le trai~ lament à observer. Quelle sûreté de coup·d'œil ne faut-il pas~ Quelle .aptitude rare et précieuse 1 Ou 101 supposerait volontiers une sorte de seconde vue extrao1·dinaire. Et cependant l'abbé Kneipp n'est pas on savant dans le sens étroit du mot, ce n'est pas un docteol' ès livres; c'est un savant qui a appris et rAtenu des chose3, qui bénéficie d'une longue expérience fécoadée pat· sa méditation. Gardez-vous de croire pourtant qu'il mép1·ise la Faeul~é et la science théorique. Au contraire, des médecins as~1stent toujoUI's à sa clinique, il fait appel à leurs connaissances. Mais, chose bizarre, Kneipp a souvent rectifié les diagnostics des docteurs et jamais ceux-ci n'ont mis en défaut les jugements de l'abbé. Les cures que ce vieux prêtre a opérées depuis 40 ns sont merveilleuses et innombrables. Il a guéri des nerveux, des épileptiques, sauvé des phtisiques, ranimé des corps épuisés de fatigue, fait disparaître des plaies p~~ulentes, il a anêté et fait cesse•· souvent à jamais les SJ.~:ustres ravages du lupus. Contre ce mal cruel, 11 prescrit l'application sur le visage des masques d'argile trempée dans de l'eau vinaigrée, et, après quelque temps,

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la guérison commence à s'opérer lentement, à la joie immense de ces désespéré<; d~ la vie. Le grand et souverain remède de Kneipp, c'est l'eau. C'est A cet agent puisRant qu' il a recours pour purifier et rafraîchir le sang de ses mahdes et les régénérer. 40 années d'études, d'expérience et de patiente observati'ln l'ont amené à ceLle conclusion que tou te maladie est causée par la présence dans l'organisme d'éléments nocifs; que si le mal se déclare dans telle ou telle partie la cause du mal n'en Pst pas moms dans uo appa~vrissement général du principe essentiel de l'o.rg.a· nisme: le sang. Kneipp veut donc, avant tout, assa1~1r, par la restauration du sang, les organes du c~rps enl.l~r. }es fortifier et les raviver. Et, pour cela, 11 emplOie, sous m1llo formes l'eau, dont la médecine hyd rot bérapique a signalé depuis Jongtempt~, d'ailleur:3, les presHoieux effets. rBilfenger, conseiller sanitaire, une des autori tés médicales de Stuttgart, a écrit. dans une savante revue allemande, qu'il considère l'abbé Koeipp comme un génie, un mMicin n~. un vrai bienfaiteur de l'humanité. Et il ajoute: • J·~ connais beaucou~ de mal~ùes que. leuts médecins avaient traités en vain, et qu1 ont éte soulagés et guéris tout à f>1it. en so soum~ttan_t au régime hyd1·otbérapique de M. KuCJpp. co médeCin heDI de Dte_u ..• A ceux qui veulent se rendre un compte plus precis et plus fi.iële de la vie, des remèdes et des. succès. du curé de Wœl'ishofeo, nous ne pouvons conseiller lie hvre plus intéressant, plus jo.liment écrit, mieux illustré et mieux imprimé que celui de M. Gœthals. L'auteur fltt témoin des merveilles touchantes qu'il raconte d'une manièt·e si gracieuse et s.i originale. Son livre est un éloge parfait, plein de finesse et d'esprit, du plus célèbre et du plus désintéressé guér~s­ seur de uotre temps. C'est plaisir de voir ainst dépe1ot sur le vif danil son panvre village, au sein de son dur labeUI·, c~ prêtre zélé et pieux, simple, joyeux .et boo, que la gl oire n'émeut pas, que la fortune ne sédui t poiDt, qui mourra pauvre curé de campagne.

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Pourtiolte4il et faillites. - A

ce sujet, nous avous sous les yeux un tab lea u excesf'ivemeot. pratique et utile, à l'usage de toutes ,les perSOiliH;s q111 pe_nvHnt se trouver dans le cas de s adresser à 1 Office fedéral


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des poursuites. Ce tableau, qui coût~ 1 fr., do~ne toute.s les directions nécessaires pour survAJIIer et s01gner sozmême ses intérêts tant comme créancier que comme débiteur sans avoir besoin d'être homme de loi ou de recourir' à un agent d'affaires. Il indique, d'une manière très claire et précise, les démarches à faire, l'ordre et les règles à suivre; il dispen'3e d'une étude approfondie de la loi fédérale, étude que ne peuv~n~ entreprendre avec fruit que l"s personnes ayant SUIVI un co~rs de droit. Comme, aujourd'hui~ chaque citoyen dmt surveiller lui-même ses poursUites {tl est défendu au préposé de rien faire sans instructions précises, renouvelées après chaqu~ .opérat~on).. le présent tableau sera un auxiliaire preCieux, ~nd~spensable même, à tout commerçant et industriel. L'auteur, qui a fait de la nouvelle loi une étude toute spéciale a rédigé 'les instructions sous cette forme ; nous n~ doutons pas que chacun saura les ao~récior .. L'éditeur de cette nouveauté est M. Ad. Egg1s, à Fribourg. Le table:m est en ventq chez les libraires.

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Cours d'éeonomie domestique,

manuel et livre de lect ure à l'usage des écoles et des familles, par J. Œttli, professeur. - Lausanne, F . Payot, libraire-éditeur, 1892. 3. fr. 50. Voici un ouvrage vraiment précieux, et qui dans 875pages forme une véritable en~y~lopédie à l'usage .des ménagères . Le volume se d1v1se en quatre parties: Principes scientifiques; L_'habit&:tion ; L~s vêtem~nts; Les aliments . Chaque partie contient plusieurs chapitres. Ainsi la deuxième partie en comprend cinq : La maison; Le mobilier · Le chau:flage; L'éclairage; La ventilation. Citons encor'e les divers points traités dans le r.bapitre VI (Le chauffage): T empérature convenable; Des combustibles, bois, tourbe, li'tnite, houille, pétrole, charbon de bois, gaz d'éclairage; Appareils de chauffage, foyers, cheminées, poëles ; Tuyaux, bascules; Calorifères. Comme on peut ~oir par cette énumérallon, le volume de M.· CEtLii touche à tous les sujets concernant l'économie domestique et la tenue d'un ménage. Il abonde en renseignements précieux, en sages conseils, en receLtes utiles : le tout accompagné de nombreuses figures. Aussi recommandons·nous chaleureusement cet ouvrage, dont ie prix est de 3 fr. 50.

Snpplêment de l'Ecole primaire. De la protection des animaux (Su~te}

Il y a des chevaux qui tiennent parfaitement la tète d'un att~lage. Il en est d'autres qui ne marchent qu'au second rang. Quelquefois un cheval de flèche r~fuse tout à coup de tirer et persiste de rester en place malgré toutes les excitations. Son refus d'avancer vient alors d'une cause qui nous échappe. Il est donc inuti le de maltraiter le cheval et de perdre son temps. L e plus sage comme Je plus court est de faire changar de place avec un des autres chevaux de la voiture celui qu'on voit metlre Je plus d'ardeur à tirer. Ce cheval dfl flèche qui, un instan t auparavant, refusait de marcher, parce que peut-ètre il croyait ètre seul à entraînet· la chargA, tirera à plein collier, maintenant qu'il voit un compagnon et un aide devant lui. Tout animal a de' la mémoire, et l'on voit encore journellement des chevaux r efuser d'avancer . en approchant d'un endroit où ils ont été battus, dans la crainto d' être de nouveau maltraités . Ce n'est donc pas en les frappant qu'on viendra à bout de leur résistant:e, mais en leur parlant avec douceur, en les caressant, en les rassurant Si les propriétaires d'animaux de trait étaient tous sages et humains, les chevaux de renfort ne seraient jamais nécessaiJ·es, car ils calculeraient toujours la charge de leurs voitures de manièr~ à ce qu'elles pussent gravir sans effort toutes les rampes qu'ils savent rencontre r sur leur route. Mais il n'en est malheureusement pas ainsi, et la plupart des voitures sont trop chargées pour une route unie et de niveau. Donc, lorsqu'une voiture lourdement. chargée arrive au pied d'une rampe qu'elle doit fr·anchir, il faut que le conducteur dédouble la charg~, s'il n'a pas sous la main des chPvaux de renfort. Il r eviendra ens uite chercher le resle de son charg.:~ment. après en avoir déposé la première partie au so mmet ue la rampe. Que de pauvres chevaux trop chargés sont ainsi chaque jour abimés de fatigue, quand ils ne le sont pas encore par les coups J Coml.J1en de fois aussi un conducteur infidèle et malhonnête ne réclame-t-il pas à son maître le prrx d'un cheval de renfort dout il ne s'est pas servi ! Le bon chanelier ne peut pas être comparé


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à ces hommee sans cœur et sans délicatesse. Son bon raisonnement et sa pitié le porteront déjà à so11lager les animaux dont les sueurs Je font vivre, et sa probité l'empêchera toujours de commettre une tromperie aussi manifeste. En général, par l'aspect de l'attelage, on peut juger du caractère du conducteur. Si les chevaux oot bonne façon et se portent bien, on peut dire que le charretier est un homme intelligent et raisonnable. Si l'attelage, au contraire, consiste en des squelettes ambulants, pelée ble!!sés, écorchés, on peut presque toujours affirmer qu~ le conducteur n'a pas les moyens de nourrir ses bêtes convenablement, ou qu'il est un homme sans cœur, et bientôt il arrivera que les pauvres animaux qui ont la malheureuse chance de posséder un pareil maitre, tomberont sur la route, de fatigue, d'épuisement d'inanilion. Lorsqu'un cheval tombe, il est évident qu'il ne le fait pas intentionnellflment. Tout animal a l'instinct de la conservation et évitera tout ce qui po;.Jrra dtlvenir pour lui une cause de douleut·. Une inégalité de terrain, un caillou isolé, un pavé glissant, un corps gras ou humide, et aussi l'état de fatigue ou de somnolence dans lequel il peut se trouver, suffit•ont pour causer sa chute. Le bon charretier se gardera bien, dans ce cas, de frapper son cheval. Ce l:!erait de la ct·u&.uté, de la lâcheté d'ajoute•· des souffrances nouvelles au mal que Je pauvre animal aurait pu se faire en tombant. Au contraire, il s'empressera de desserrer soh collier et de lui enlever ses harnais en commenç:mt par les traits et la dossière, mais il aura soin de laisser la bride au moyen de laquelle il fix~ra la tête du cheval pour que ce dernier ne la relève pas et ne se blesse pas en la laissant lourdement retomber sur Je sol. Il dégagera autant que possible les timons en rP.ctilant ou en soulevant la voiture, ou en déplaçant l'animal avec les plus grandes précautions. Alors, seulement, il l'excitera doucement à se relever en le maintenant et le soulevant par la br1de ; ensuite il regardera s'il n'est pas contusionné ou blessé. Puis il le rassurera en lui parlant, en le caressant ; il lui bassinera Je front., les naseaux et la bouche; il lui donnera à boire, ce qui le remettra tout-à-fai1, et il ntl'attellera de nouveau qu'au bout de quelques instants. Si le cheval s'est fait quelque écorchure, il faudra laver délicatement la plaie pour en faire sortir les corps

3 étrangers qui auraient pu s'y introduire, puis étendre sur cette plaie de la teinture d'aloëa pour la fait·e séchas et fermer plus viLe. L'animal, en ~;;énéra l, n'est pas méchant; il obéit à sa natut·e, à son in3tinct, à ses besoins, et si quelquefois \ il fait du mal , c'est sans prémédi,tation, puisqu'il n'est pas doué de la faculté de réfléchir. L'homme seul, qui raisonne et qui sait très bien faire la différence entre ce qui est boo et ce qui est mauvais, l'homme seul peut ê tre et est souvent méchant. Les animaux de trait peuvent être certainement rangés parmi les êtres les plus inoff·~nsifs de la création. Aussi, est-ce une lâcheté sans égale de profiter de cette doucem pour les battre, les faire souffrir, les martyriser. Tel qui s'acharnl:l sur un pauvre cheval sans défl3nse, n'oserait certes pas meuacet· un ourR, un loup, ou saisir un chien, même un chat, pout· leur faire du mal. Bien plus, si le cheval était e1i liberté, hésiterait-il encore avant de SP livrer à ces actes bat·bares, parce qu'il craindt·ait qut3 l'animal exaspéré ne se ruât sur lui pour se vengP.l'. Le cheval u'est donc pas méchant. Cependant il peut être vicieux, c'est-à-dire avoir des tics, des habitudes comme celles de ruer ou de mordt·e. Mais le plus souvent cet animal ne rue ou ne mord que parce qu'il a été longtemps en buHe aux plus cruels traitemen ts. Eu effet, un malheureux cheval toujours battu, dans un état permanent d'irritation et de soufft·ance, redoute son bourreau et le prend immanquableme11t en haine. Toujours sur la défensive, il est tout naturel qu'à J'approche de ce damier il lui lance des coupg de pied et cherche à le mordre pour se garantir de ses brutalités. Quelquefois le misérable paye de sa vie les tor tures qu'il a infligées à l'animal, et l'on doit reconnaître, dans cette vengeance d' un pauvre être martyr, la justice de Dieu qui perme t qu'une si terrible leçon soit donnée de temps en temps aux méchants pour les efft·ayer les faire rentrer eu eux-mêmes et les porter à être plu~ humains. Le boa charretier n'a rien à ct·aindl'a de ses animaux; ceux-ci, toujours bien tt·aité~, lui sont attachés ob 3issenL à sa seule parole, au moindre signe, henniss~nt de joie quand ils l'entendent, Je regal'<ient avec de bons yeux et lut demandent des caress9s, car ils s1vent qu'il est leur ami. C'est qu'en eff~t le bon chJirre',ier prend un soin extrême de ses ani m'lux; il redoute jusqu'à la


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pensée de leur faire du mal; son excellent cœur lui dit que torturer une créature est un acte abominable, une insulte au Créateur. La colère est un vice détestable. L'homme enclin à cette funeste passion · est le fléau de la société. Toujours grondant, toujours menaçant. il est redouté de sa bmille, de ses voisins. Il exercerll principalement ses violences sur les malheureux animaux qu'il possède, ou qui lui sont confié•: sous sa brut.ale domination, ces pauvres êtres seront de véritables martyrs. Voyez ce cbatretier ignorant, violent et cruel ! Il est la terreur do ses animaux; il est injuste envers eux; il les fait travai ller sans relâche et ne leur donne souvent qu'uue nourriture insuffisantl-l. Que les chevaux marchent vite ou lentement, dans la montée comme dans la descente, il les frappera machinalement, sans savoir pomquoi, si ce n'est pourtant la triste satisfaction ete lelll' fai re sentir J;la domination et de les faire souffrir. Veut-il précipiter l'allure de ses chevaux, il frappera toujours; une inégalité de terrain, une ornière, un sol glissant viennentils à se présen!er, la las-;itude des chevaux est-elle une cause d' arrêt, les pauvres animaux ahuris n'entendentils. ne comprennent-il:~ ou n'exécutent-ils pas un ordre donné quelquefois à contre-sens ou trop tard, le cbal·retier jurant, blasphémant, ivr(> de colère quand il ne l'est pas de vin, coupera la peau de ses victimes à coups de flluet, les frappera sur la tête, sur le nez, sur le ventre, sur les jambes; il ira du poing, du pied, et ne s'arrêtera que vaincu pa: la fatigue. Ce'! coups redoubléa donneront-ils aux pauvres chevaux la forc'e, l'intelligence ou la finesse d'oreille qui leur manquent 'f Loin de là, ils seront Ptfrayés, terrifiés, épuisés. Le bon charretier ne s& met jamais en colère. Il est calme, il est patient, il est hon Il n'exige pas de sea animaux un travail au-dessus de leur;; forces ; il leur parle avec douceur, il les caresse; il répète un commandement autant de fois que cela est nécessaire pour que ses chevaux Je comprennent et l'exécutent, car cet homme doux et raisonnable sait très bien que les an imaux ne peuvent saisir instantanément les idées quelquefois confuses ou précipitées de leur conducteur, et que les frapper, dans ce cas, est un acte des plus injustes et des plus inhumains. S'il saisit les rênes, ce sera avec précaution et sans secousse, llfin de ne pas leur écorcher la bouche ni leur couper la langue. Il

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arrêtera ses animaux, les fera reposer, repartir, tourner, reculer, et cela sans impatiAnce, sans bruit et sans les frapper. S'i l les excite, ce sera très légèrennnt, et plutôt en faisant claquer le fouet dont le bruit seul suffit pour animer l'attelage. Le boo charretier, par sa modération, sa douceur, sa patience, rendra ses chevaux obéissants à la _paroi~ et obtiendra d'eux co que n'en pourt'ait jamais tirer le cbarretie•· colère avec ses violences et ses cruautés. -~

tA suivre./

L'ESCLAVAGE AFRICAIN Entrepôts d'esclaves et contrebande humaine Dédié à l'Ecole pnmaire par MARio".;• Dans notre précédent ar ticle, nous avons entt·etenu le lecteur des horreurs sa>Jglantes de la chasse à l'homme dans l'Afrique équatoriale. Aujourd'hui, reprenant le même sujet, nous suivrons les captifs de ces abominables battues, de leur voie douloureuse à travers le Grand-désert, jusqu'aux marchés ·e t entrepôts m) vont échouer tous ceux d'entr'eux qui n'ont pas succombé aux souffrances du voyage, ou qui n'ont pas été occasionnellement vendus le long de ce lugubre parcours. Les pùrts de la côte Barbaresque n'ont pas seuls le monopole de:s entrepôts d'esclaves. On trouve aussi dans l'intérieur des villes affectées spécialement à ceR cantonnements, oü les nègres capturés dans les monstrueuses battues que l'on sait, sont parqués, empilés, marqués comme du bétail par les souverains mahométans dont la chair humaine est la monnaie courante. Kouka, la capitale du Bornou, est un des plus importants entrepôts des victimes dt~ la traite. C'est là qu'on entasse des milliers de captifs, bommes femmes et enfants, destinés aux contrées du Nord · 'de là qu'on les dirigt\ sur le Maroc, le Fezzan ou l'Egypte, ~ travers un désert de l'& à 16 cents kilomètres de largeur. Dans catte longue traversée, les caravanes d'esclaves sont soumises aux plus atroces souffrances. Les deux côtés de la route sont couverts des ossements b lanchis des es~laves mort.s. • Même celui qui ne connaît pas le chemm du B?rnou, dit M. Roblfs, n'a qu'à suivre les ossements d•spersés à gauche et à droite de la voie ; il ne se trompera pas. •


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Un autre témoin irrécusable, le colonel Gallieni, dans le récit dl3 son exploration au Soudan et Haut-Niger, s'exprime ainsi : • A chaque saison séche, les jeunes guerriers vont dans le Ouassoulou et les autres pays voisins, se livrer à des razzias de nègres qui sont ensuite entassés dans les talas de Kinièreo. Ce marché est J'un des plus impot·tanLs au point dl vue du trafic des esclaves ; il est aussi connu pour ce commerce que Dialikron pour. les transaction~ de l'~~· Les Dioulas que nous intArrog10ns, nous assuraient qu Il y avait en pet·manflnce à Kénièreo un très gt·os approvisionnement d'esclaves à vendt·e. Dans les moments de guerre, le nombre en augm.ente encore. Aussi la ch~ir humaine y est-elle à un prtx plus ba~ que partout atlleurs et l'oo pPul. avoir dans ]As périodA8 d'abondance, jusq~'à deux captifs po;;,r une barre de sel (environ 15 kilogrammes). Indépendamment des expéditions organisé~s par les trois princes africains dA Ouassoulou, les villages se font encore entr'eux des guerres pai·ticulièrfls, et enfin pour mettre le comble à la désolation, des bandes armées, dont l'unique moyen d'existence est la chasse aux escla\'es, parcourent le pays, vivant en dehors des chefs et luttant même parfois coutre eux. • Il arrive fréquemment qu'au passage des caravanes de captifs les missionnaires peuvent réussir à en déli · v rer quelques . uns, GD les achetant à leurs gardifl.ns pour un peu de sel. de la verroterie ou quelques metres de cotonnade. Mais quand ces ressources leur ma_nq~ent, ils se voient fo1·cés de contempler à regret le defile du triste convoi, sans pouvoir lui at-racher quelques-unes de ses victimes. Si les esclaves ainsi libérés sont des vieillards ou des blessés ils tl'Ouvent abri et sécurité dans les refu~es fondés' à l'intention des noirs fugitifs. Si, au contrai~e, ce sont des enfants, ceux -ci sont instruits par les mis· sioooaires, et formés à devenir à leur tour missionnaires ou médecins pour évangéliser et guérir leurs frères de peau d'ébènA. Lorsque la caravane démE>mbrée an,ive aux m.archéa d'esclaves, on se trouve en présente dun Etat qUI a de~ traités pout· l'abolition de l'esclavage ou d'un Etat qui n'en a pàs. Dlns le secoud cas, la vente se fait dans une foire et devient J'occasion d'une fêta pout· touL le

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pays .. A cette fête on vend toutes sortes de denrées on fat~ toutes !!ortes de réjouisAances. Les esclaves sont exposes. Les marchacd8 viennent; iis ouvrent Ja bouche. pour t·egardet· les den~s; ils regardent les jambes, ils Jettent un bâton. et. obligent l'esclave à aller Je cherche~, pour que celUI· CI, en le rapportant, montre quelles son. ses allures. O.n. en prend d autres par Ja laisse, et on . I~s trai~~au milieu _de la .foule eu criant leur prix. Vo1la la f01r~ le marelle public . Le marché privé, dans les E.tats qu.t se cachent, est encore plus odieux. ~ais. ce n est pas seulement l'esclavage domestique qui ex1st.e Sllr .les bords de la Méditerranée, c'est la ve~te ~olt pubhq.ue,_ s~it secrète des esclaves, c'est la tra1te 10fâme. qui .reunit tous les crimes; toutes choses que 1~ TurqUie~ 1 E~ypte ont promis en apparence 4e supprimer, mats quelles conservent partout en secret., de telle sorte que Je commerce des noirs se continue chez elle~, et nou seulement s'y continue, mais s'accroît lOUS les JOUrs. A;u. Maroc l'esclavage est toujours public. L'empereur a r~~~~té mê.me aux ~nstances des gouvernements et des soc1etes antteeclavagisles; il refuse jusqu'à abolir les coutumes. les. plus atroces, en ne voulant rien changer de ce qUI existe chez lui. Certains ~sclaves sont vendus pou1· être employés sur place, et d autres sont vendus pour être transportés. Oh l pour ce.ux-là commence une nouvelle espèce de voyage. Ce n est plus Je voyage du Sahara, c'est maintenant _la, mer ~ui . les transporte, et eux-mêmes ont pass~ a 1 ~tat d articles de contrebande. S'ils Vt>nt à Zanz1bar, 1ls sont empilés àaus des barques sauvages . s'ils sont à destination de la Crête ou de la Turquie' on l~s embarque dans de beaux vaisseaux de hl com~ ~ag~1e de Mahsoussé, qui .est une des plus fortes de 1Or1ent. quand on. met le pted sur un pareil navire, on a beau . v~~r le pavlllon ottoman, on se croit au milieu de la CIVIlisation. Et cependant, sur ce bateau civilisé sor ce bateau que l'autorité ottomane surveille il y ~ des esclaves. • .smyrne et 9onstantinoplfl reçoivent également la ll!Ste marchandise. Est-on curieux de savoir quels moyens on emploie pour fa1re passer cette contrebande humaine ? Nous n~en citerons qu'un fait qui suffit à lui seul pour établir les horreurs de ce commerce !


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Un bateau chargé d'esclaves, parti de la Tripolitainé s'était déjà débarrassé en Crète d'une pat·tie de son triste chargement lorsque, surpris par une tempêt~:~ il fut obligé de se relâcher dans le port de Fokia à cÔté du golfe de Smyi'De. Là, trahi par un matelot, mécontent sans doute, le capitaine musulman prit la fuite, et les autcrités, avisées par le dénonciateur, entreprirent sur la demande de l'agt~nt anglaiq la VIsite du navire. Ici les détails sont h01-ribles. Pendant trois jours, et malgré trois visites consécutives, les commissaires délégués ne purent rien découvrir malgré des recherches minutieuses. Ce fut alors que Je matelot turc intervint et vint leur découvril· la cachette où agonisaient 18 malheureuses négl'esses. C'éltait à fond de cale, le ]Gog de la quille du bâtiment, sous un amas de sable entassé là comme du lest, que se trouvaient ces infortunées. (l) Elles furent descendues à terre où Ids autorités leur donnèrent les soins nécessaires. Toutefois l'équipage ne fut pas arrêté, et le maître du port se borna à retenir les papiers du navire, pensant que cela suffirait pour prévenir son départ, mais le capitaine leva l'ancre durant la nuit et fit voile, abandonnant le mario. Quelquefois on n'a pas recours à ces beaux navires. On eütasse la cargaison sur des boutres, so1'tes de grandes chaloupes. Quelques-uns peuvent contenir jusqu'à cent esclaves. La plupart sont petits. Dans les uns et dans les autrea, les noil·s sont en tassés, de telle sorle qu'Ils ne puisRent ni se lever, ni se mouvoir. Ils restent accroupis, leut· tête touchant leurs genoux. A l'arrière du boutre est une plate·forme sur laquelle se tienneol les mariniers. De là ils conduisent leurs barques e& ~:~urveillent la cargaison. Des · boulettes de rencbis, dl' maïs et de haricots mêlées ensemble sont jetées comme à des chiens: mange qui pourra 1 Un croiseur est-il signalé au large Impossible de lutter de vitesse. Il faut faire disparaître le corps da délit. On pt·end ces êtrgs enchaînés, on les jette à ou plutôt aux requins, parce qu'ils sont accoutu cette pâture, et suivent la piste. Dans les traversées plus clémentes, la mort encore fait son œuvre. Il que des hommes vivants passent une journée côte avec des bommes morts. Quaua on en a le on détache le cadavre, on le jette à l'eau. C'est une opérations courantes de l'équipage. MARio*** (t) Blue Boock, p. 200.

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SION Iii Mars

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L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'E DUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaqne qntnzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pour la 8ols11e, 2 Cr. 50. Union po11tale 3 Cr. A.ononeefl, pria- 20 cent, la ligne ou son espace. ~ou.t ouvrage dont l'Ecole p1·imaù·e recevra deux exemplaires aura drott a une annone<> ou à un compte·rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE : Du système disciplinaire. - L 'éducation morale et religieuse (Fùt). - Le dévouement. - Les premières études des petits enfants. - Du caractère. - Conseils sur la composition française. - Correspondances: .-l.bsenas et émanàpatio1l. - Partie pratique: Szg'et de style. Sujet à traiter. Exercices de calcul mental. - Variétés: Lts J)'llOllJ'IItes pour rire. - Supplément.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


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