No 08 l'Ecole primaire, 15 Mars 1900

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XIXe année

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dents est jugée de différantss m anières res mobiles, lesquelles seront suspflll- selon les médecins. La carie des dents dues à 75 centimètres environ au dessus qui se généralise chez les femmes est du sol. Elles devront être très facile- une preuve que celles-ci ne prennent ment détachables, afin qu'on ne perde dans la nourriture aucun élément conpas de temps à les enlever ei l'un des stitutif des dents. Ces éléments sont : animaux venait à passer le pied par- le fluor et le phosphate de chaux et le dessus. Certaines chaines en fer sont carbonate de chaux. Les mères despécialement fait.es pour cet u sage et vraient, déjà avant la naissance des endonnent de très bons résultats. fants, faire empl oi de ces éléments, car L es auges ou mangeoires seront de c'esî. alors qu'il faut poser ln base des préférence en pierre. Celles en b ois of- dents solides. Si les mères ne veillent fren t le grand Inconvénient de faire pas à cela les eLfants en souffriront , tiquer -. les animaux. L es auges de plus tard, ca1· outre une grande diffipierre reviennent évidemment un peu culté pour la dentition, il AD résultera plus cher, mais aussi e!les ont l'avan- de mauvaises dents qui tomberont très tage d'avoir uoe durée beaucoup plus tôt. C'est un point que touies les mères longue. Elles se nettoient aussi plus fa- devraient méditer, car plus tard il est cilement. impossible d'y remédier sans difficulté. La h auteur d0s mangeoires, pour le La miel pour les brûlures. bord s'entend, sera de un mètre. P armi IPS nombreux remMes indiLe râtelier, lui, aura son bord infé- qués pour les brûlures, le miel doit ocrieur à 1m 40 du sol. Il Rera en boi~ cuper le premier rang. En mettant cette ou en fer, en fer de préférence. matière immédilltement sur la plaiA, le Il faudra, en le dépo~ant, veiller à ce miel forme une cou,,he impénétrable à qu'il le soit de telle façon que la pous- l'air. Il empêche ,ünei la formation rie sière, que contient neces··airement le boucles (vessies). Le miel, en pénétrant foin, ne tombe pas dans les y F1n1 des constamment ri.:m les pores de la peau, chevaux lorsqu'ils lèveront la têt 1 pour maintient cc lr-ci molle et empêche l'arracher d'entre les barreaux. la formation de croûte géuaut l'expulLes râteliers seront fait3 de fuseaux sion de matières corrompu is. Les quaarrondiR, tournant autant que posR,ble lités antiseptiques et rafrr îc'lissant<=1s de sur leurs extrémilés. Le mail\eur écar- ce prodait font diaparai're rapidement tement des fuseaux est de 8 Cflntimè- l'inflammation et les douleurs occa«iontres. nées par leij plus grandes brûlures. Qaand la grange est conligl'ë à l'écu.___......,... rie et construite dans le même sens, on dispo"e généraler, ent des ouvE>rtores PENSÉES qui se ferment à volonté au moyen d'un volet de bois et p3r lesquelles on passe n« Les coutumes les pluis ri bsurcles, leP les fourchées ou les braseé11s do foin qui arrivent ainsi dans le râtelier placé étiquettes les pins riclicnle8, sont sons l:1. p1otection de ce mot: C'est l'usage. C'est pr0· en fa ce. T ous les ans on blanchira les m urs cisémcnt ce mfme mot que répondent les à la cha11x. L'aire sera tenue t è'I pro- IIottentotR, qurind les Europé<'nS leur de· prement ; tous les deux ou trois jours mandent pourquoi ils mangent des sauterclon enlèvera le fumier. lca, pourquoi ils clé,orcnt la. Ycrminc dont P 1ul Rom,ET. ils sont <:onrerts. Ils disent aussi: C'est l'u-

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Recettes et conseils utiles L'infiuence de

REVUE PEDÀGOGIQUE PUBLIÉE SOUS L ES AU S P ICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE Il'EDUëÂTION

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M T;ut ce qui concerne let publicctticn doit êt re· ·ctdres s é èt l'éditeur . . PIGNAT, 1er s ecr étctire èt l'Instructic n publique, èt Sion. '

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lanourriture sur les\ .,.~1';la~n:,~e:n~1:~·:à(;;:ce;h:,ii~q~u~i~-s;.e:.a=1=1;d~a;l~i;s;e~u~n~·s;e;u~~ld;;"';;;e•;..fl>;";~u"~-.=t=';;J l S , ~

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Lundi 19, fête de 8$•Josepb En se plaçant, pendant sa vie à Nazareth, sous l'obéissance de St Joseph, Jés·1s-Christ a élevé ce glorieux patriarche au-dessus de tous les autres saints, exception faite de la mère de Dieu. Cette dignité sublime explique le pou~oir immense dont il est investi. • Pour moi, dit Ste Thérèse, je ne me suuviens pas de lui avoir rien demandé, jusqu'à ce jour, qu'il ne me l'ait accordé. Comme Notre-Seigneur a voulu être soumis sur Ja terre à l'autorité de St Joseph, il · semble qu'il veuille faire également dans le ciel tout ce que St Joseph lui demande. J'ai toujours vu lés personnes qui ont pour ce grand saint une vraie dévotion faire des progrès dans la vertu. Depuis plusieurs années, je lui demande une faveur particulière le jour de sa fête, et j'ai toujours été exaucée. Je conjure, pour l'amour de Dieu, ceux qui ne me croiront pas, d'en faire l'expérience. • Mais, c'est surtout la grâce de bien mourir que nous devons espérer en retour de notre dévotion à St Joseph. • Puisque tous nous devons mourir un jour, écrit S. Alphonse, tous nous devons être dévots à St Joseph, spécialement pour obtenir une bonne mort. Le monde chrétien, en effet, reconnait le glorieux patriarche comme l'avocat des mourants. La raison principale en est que, ayant joui à sa dernière heure de l'assistance de Jésus et de Marie, il a le privilège d'obtenir à ses serviteurs une douce et sainte mort. Prions donc· beaucoup St Jose{)h. Bon St Joseph, ne laissez point pas-

ser votre fMe sans nous donner une ~rande dévotion envers vous, et un grand amour pour Jésus et Marie ..

Sommaire du N° 8: Le calcul mental, par M. A. P., inst. - De la lecture professionnelle. Deux mots en faveur de l'analyse, par Ein junger Lehrer. - L'attention ci l'école primaire (suite). - De l'écriture dans nos écoles (suite). - Hygiène de l'école (suite). - Discipline scolaire (suite). Développement d'une idée sur l'enseignement de la langue (suite). - Echos dr.s conférences (Charrat). Partie pratique (style, dictées). - Bibliogrnphie. - Anecdotes scolaires. Sommaire du Supplément. Une terrible vengeance (légende) par F. B. inst. - Pensées pour le temps du carême. - Hygiène de la nourriture (suite et fin). - Une vision, par Guy du Ramier. - Un conseil pratique. - Recettes utiles. - Pens.ées. Voir dans· za couverture. Lundi 19 mars, fête de St-Joseph. Sommaire. Examens d'émancipation et de recrues. - Sympathiques figureR. - Conférences d'instituteurs. JeanLouis Perraudin. - Nos recrues en automne 1899 (fin). - Nouvelles scolaires, bibliographie, variétés.

------------Avis officiel

Emancipation et examens des J:"ecl'ues en 1900 Le personnel enseignant que cela con-

cerne eat prié de vouloir bien adresser au Département de !'Instruction pu blique, jusqu'au 31 mars an plus tard l'état nominatif, avec indication de l'année de naissance et prénom du père : 1° De tous les élèves garçons nés en 18~5 ou dans une année antérieure, qui doivent se présenter pour la première fois ou à nouveau ce printemps devant la Commission d'émancipation. 2° De tous les jeunes gens nés en 1881 (cas éc1léant, même d' une année antérieure s'ils n'ont pas encore passé la visite sanitaire) se trouvant dans le pays même ou à l'étranger, et astreints à se présenter dans le courant de 1900 devant la Commission de recrutement. Le Département a besoill' des renseignements demandés et . les désire aussi exacts et complets que possible, pour préparer l'organisation des examens clans les différents districts et pourvoir à ce que tout le matériel nécessaire soit sutfisant et prêt pour l'époque voulue.

Un certain nombre de réponses sont déjà parvenues aux questions qui précèdent. Le Département espère que la répétition de l'avis aura pour effet <le hâter l'envoi demandé pour ceux qui ont encore à l'effectuer, et lui épargnera ainsi la peine de faire une recharge directe et spéciale pour obtenir dans le tlélai ci-dessus fixé l'état nominatif sollicUé. -

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.t'igtll'es sym11atl1iques.

MM. Roten, ancien Conseiller d'Etat et Hopfner, directeur de l'école normale, tlont nous avons réussi à nous procurer enfin un cliché satisfaisant, qui permettra de fournir un bon portrait. MM. les institutèurs seront bien aises de posséder et de pouvoir même encadrer ou glisser dans leur livre de prières, ce souvenir de deux précieuses existences, trop-prématurément enlevées à notre estime et à notre affection.

••• Conférences d'instituteurs Sion. - Les instituteurs de cet arrondissement sont convoqués en réunion annuelle obligatoire à Grimisuat, le mercredi 28 mars, à 9 h. du m. Conthey. Les instituteurs de ce district, réunis le 8 mars à Chamoson sous la présidence de leur inspecteur, M. Girond,. ont abordé sérieusement les questions à l'ordre du jour. La séance a du ré de 9 à 2 h. On remarquait dans l'assistance MM. Lamon et Rouiller, inspecteurs scolaires, Delaloie, doyen, Deléglise, prieur, les rév. curés de Chamoson et de Leytron et quatre instituteurs du district voisin de .Martigny. L 'auteur de ces lignes s'y rencontrait pareillement, mais sans avoir aucune mission de donner un compterendu. Sur le refus de M. J. Gaist de se laisser réélire vice-président, a été nommé à sa place M. François Berthouzzo, à Premploz, secrétaire de la conférence. La succession de ce dernier a été recueillie par un de ses collègues de N endaz, M. J.-J. Praz, inst. à Baar. P. P.

No us serons en mesure de joindre à notre pt ochain N°, pour les abonnés valaisans seulement, le portrait très réussi de deux hommes de cœur et de mérite, que tous ont connus de plus ou moins près. L 'un et l'autre, qui ont passé de nombreuses années, presqu'en même . Notre confrère, M. Louis Courthi.ou, ~emps, au service de l'instruction pnbli- <.:onsa.cre à sou compatriote l'intéressant que, ont bien mérité du pays et de tout article qu'on va. lire et qui lui a été le corps enseignant. Nous avons nommé inspil-é par la l'PCente inauguration du

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SiON, lo Mars 111onuIDent élevé a u Chables poul' rap-

peler et conserver la mémoire de :

J eau-Pier1·e Pe1·1·a,ulin L 'histoire, qui représente la conscieuce de la société, n 'a pas ,oulu laisser expirer ce siècle tant blâmé, mais ic plus grand de lous dans le domaiue ùc la

science expérimentale, sans s'acquitter d'un commencement de deYoi1· à l'égard d'nn des humbles saYants du 19me Hiècle. Jeau-l'iene Perraudiu, i't qui le Gd Conseil du Vala.is vient, sur la vroposi tion de ~f. François Tl'oill et, député ü'En tremout, ll'ét iger 1111 mode:slc monument collllllémoratif, était, en effet, ee que l'on pourrait apµ eler « un sa.vant illeüé >> . Au commencement de c<:> siècle, les , allées d'Entreruont n 'éüti Pnt pas fréquentées comme aujou1·d'hui ; la station l>i en counue ùu Grand St-Rernai·d n e pl'essentait d'aucune façon la f'Oncurrence des -vallées de Bagnes et de F erret. :Ni les liôi elR du Mauvoisin, ùu Ohfthle et Fionnay, ni ceux de Champ<>x et de Praz-de-Fort, ne paraissaient devofr naîtr<' nn jour. Le8 8impl es aube1·ges elll'tHnèmes faisaient entih·eweni défaut. Lorsque, nprès la mémm·a ble d(:ibâcle de 181 8, le doyen Rridel a ll a explorer les ravll,!!'<'S que la Drurn;e ,,euait de cat1s<>1· dans la vallée d<> Bagnes. il deKcendait au 0 1.tfthle chez le présidcnl Gard, à Lorn-tier, l'hez les frère )lichaud ou chez .J<~anPjel'l'e P nTaudin, déjù grand homme sans le sa voir, ma.i s plu s fit•1· poul' le moment de ses exploil:,: de cliaissc que de i,;es expériences géologiques, c11co·re iucomprises des géologues eux-mêmes. BYidel, parlant de Pè1-randin dan s une brochure qui a vu le jour ,·ers 1820, D{" dit rien, Pn effet, de8 expfric•nceH 8ti entifiques de i;on liôte; il se coutente d(• nous signa lel' i:;a connaissance de la nlllét>, son intelligence é,,e illée et sa franche et i;impl e h ospit alité. <( U n p,1ysan de cc village, ù it -il, vou-

lut déf'idérn cnt être notre gniùe, el no11 8 a ssura qu'il n'aurait pas un mOlllE-nt de trnnquillit6 pendant notre Yoyage s'il n 'é ta it aYec nous. Il se nomme Jean Piene Pe1-rau<lin, et a utaut pour son inl-elligence et son intrépidité que pour Hes ma ll1eu r:,: j e le 1·ecommande au x Yo;rngem s qui \'Ont au glacier du Giéfroz. I l est d'autant plus intétessan t qu'a. .nmt depuis peu hérité d'un frèl'e, la Dranse a Pmpo1·té le doma ine et laüistS ll's det tes dn défunt, auxquelles il est déterminé ù faire h onnem•; ce l>rn.Ye homme me fit entrer dami son habitation pom me prés.enter· à son p èl'f', vi'uérable vieilla.rù de 84 aw.,, à cheveux blancl:l, a ussi dt-oit qu'il était à , ingt nus et qui, dimanches et fi>1es, quPlque (·emps qu 'il fasse, nl'rive le premier ù l'Pglise paroissiale. Il me montra a ussi sa carabine a.,Pc laquelle il a. déjà. assassiné 157 chamois. Comme 011 le voit, Bride!, dont la r Plation 1·l:'moni.e à la. da te de 1818, u e dit 1rns nu mot <le la théorie des glaciers. Il est surprena nt qnP Penaudin ne lui en ait point padé, plli:-;que )I. F.-.\. F_o1·el. attrib1w ù la même époqu e certam docnnwnt de décou rel'te técente prod uit p ar 1ui-1Dême dan:; uu tm,ail présent é i l -y a quelques mois devan t la 8ociété yandois,e des scien ces uatm·elles. Penaudin av,lit alors 51 a ns, étant né en 1767 (sa. mol't remonte à 18581. '1'1·ois unné,Ps anpa.raYant, ce chassPu1· infatigal>lc, 11ui sel'\'ait de guide à tous les Toyngentl:l. explora la vallée dt> Bagnes; il avait eu pour hôte Jc,111 <le ('ha rpen tier. L.1 ci1·con süt ucP, pPn ( -N1:e fo rtuitP, qui décida le géologu e vallllo1s à fain• h alte cliez ec paysan, était dPstinée à t·éf-oudre un des plu:; eon sid(.rahles vroblèmes :scit>ntifiqnes. Mnis la issons ln. parolL• au sa vaut voyagent dC>· l>arq ué chez le (·hassem·-guide-a ubero·iste du lrnlllP,lU d1>1,; Mor gues (Cltm·peut ier : u E:;sai sm les gladers. >> J8j9):

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ORGANE DE LA

· SOCIET·E VALAIS.ANNE »·EDUCATION Le calcul mental Le calcul mental est une gymnastique intell ectuelle très importante, et fortifiante en même temps. Il fait contract er des habitudes d' analyse et de réflexion, qui contribuent à former un espl'it atten tif, ·p rompt et sûr. Il est d'une utilité journalière, et pour cette raison il doit être familier aux élèves. Malgré les progrès et la diffusion actuelle de l'instruction populaire, on trouve encore des personnes qui ne sa,ent ni lire, ni écrire ; mais par contre, on peut s'assurer qu'il y en a peu qui ne -sachen t compter, tant le calcul est important et d'un fréquent usage. En. effet, quel est l'indiYidu qui prétendrait n'avoir jamais de monnaie à changer, de comptes à r églel', de marchandise à v.endl'e ou à .acheter? quel est aussi l'a. griculteur, l'industriel ou le commerçant qui se passerait a isément de ca lcul'! Quoi -de plus fructueux que le calcul mental, spécialement pour t enir <;n éveil l'attention de l'enfant, pour for. tifier la mémoire et exer cer le j ugè· ment? C'est avec raison qu'on e nvisage l'arithmé tique comme l'une des branches l~s plus intéressantes du program-

me, soit à cause des services qu'elle rend, soit par le développement de l'intelligence. C'est par le calcul de tête que l'on débutera avec les commençants; puis le calcul mental marchera de pair avec le calcul écrit. Ces deux opérations se distinguent l' une de l'autre en ce que la première n' opère que sur des qua ntités et la seconde sur des chiffres. P our procéder IDéthodiquement, nous obligerons l'enfant : a) à r épéter toujours le problème qui lui est proposé, b) à opérer à haute Yoix, a u commen cement du moins, afin de le suivre da.ns ses calculs et vérifier ses procédés,, c) à déeompOsSer dans les commencements les centaines en dizaines et celles-ci en unités. Cette méthode, que l'on pourra abré· ger dans la suite, paraîtra sans doute · longue, mais elle ne manque p as d' être rationnelle, même fructueuse. Laissons toujours à l' enfant le temps de réfléchir. Il suffit qu'il se sente pres, sé pour se troubler et se rebuter. Les calculs de tête réclament une parfaite ti·anquillité d'esprit. Que l' on s'adresse individuellement, ou à tout un cours, les deux manières sont bonnes; mais


114 que l'on ne manque pas d'habituer les enfants à formuler d'une manière nette et précise leur .solution raisonnée; tenons compte de. la méthode olutôt que de la justesse du résultat. Ainsi l'élève apprendra à raisonner, à exprime1' avec précision ce qu'il pense. Tout écolier sera obligé d'apprendre peu à peu la table de la multiplication par cœur, car, dit le dicton: « Nul n'est bon chiffreur, s'il ne sait son livret par cœur. » Cette étude est indispensable au calcul mental, même au calcul écrit. Maur.-A.ug. Perraudin, inst.

•••• De la lecture professionnelle La lecture, si les sujets sont bien choisis, nous met ·en conversation avec Dieu et avec l'élite de l'humanité, saints et grands hommes qui se survivent dans leurs écrits; et elle nous. fait bénéficier de leur supériorité. Elle élève notre intelligence et notre fi.me au-dessus d'elles-mêmes et leur procure un aliment substantiel en y déposant des germes d'idées et de sentiments qui, fécondés par le temps et par une sorte de rumination intellectuelle, produiront des fruits abondants à un moment donné. L'homme qui veut se tenir au courant des choses de sa profession, doit lire pour ne pas oublier, lire pour profiter des lumières et des expériencPs de ses semblableS', lire pour tirer parti des progrès qui, chaque jour, viennent enrichir les domaines des sciences, des arts et de l'industrie. Le savant a ses ouvrages et sa revue

techniques, de même l'agriculteur intel. ligent, le médecin et l'artisan qui po13. Bède au moins quelques chefs-d'œuvre et les productions récentes de son art. C'est dire que l'instituteur, lui aussi, doit s.e faire une bibliothèque profes. sionnelle et littéraire où n'entreront, si possible, que des ouvrages excellents, même exquis, tant au point de vue du fonds que de la forme, s'il veut que la nourriture intellectuelle absorbée lui devienne profitable et salutaire. Des ouvrages pédagogiques sans principes sérieux, comme il en paraît tant de nos jours, ne pourraient que troubler son esprit , fausser ses idées, imprimer une mauvaise direction à sa conduite et par suite à celle de ses élèves. A ce propos, nous croyons utile de mettre nos lecteurs en garde contre cer. tains livres qui garnis·sent les rayons de bibliothèques d'instituteurs, tels que l'Emile de J., J. Rousseau, les traités de Herbert Spencer, de Compayré, etc. La difficulté de discerner au milieu des erreurs qu'ils contiennent les bonnes idées qu'ils peuvent renfermer et que, du reste, on peut trouver ailleurs, ne permet pas aux instituteurs chré· tiens de s'y aventurer. La plupart d'en· tre eux n'ont point fait des études thé· ologiques et philosophiques assez étendues ni assez approfondies pour démêler les sophismes qui s'y trouvent ca· chés. Bien pratiquée, la bonne lecture repose l'esprit tout en le stimulant sans le fatiguer. Elle diffère de la médita-

115 tion et de la lecture méditée, quoi qu'elle doive aussi produire laréflexion. C'est comme une excursion dans une région plus ou moins inconnue, on y fait de petites découverte.a qui causent d' a. gréables surprises, des rencontres inat. tendµes de vieilles connaissances de per. sonnages entrevues autrefois, mais dont on n'aurait pu examiner à loisir les traits de physionomie. Parfois aussi la main y cueille un fruit nouveau qu'on se plait à savourer doucement. Dans cette agréable promenade, le lecteur remporte des impressions rafraîchies, des connaissances plus complètes, des lumières nouvelles, des essai,s à faire, en un mot, quantité de cho. ses agréables, profitables. « Je ne me ra,Qpelle pas, disait un vénérable et excellent praticien, qui a laissé un nom dans les écoles de notre pays, d'avoir fait une lecture pédagogi9.ue avant d'aller en classe sans donner ensuite une meilleure leçon>>. V. A.

Deux mots en faveur de l'analyse 1° Son importance et son utilité Pour que les maitres enseignent avec goüt, zèle et fr uit une spécialité scolaire, il faut qu'ils soient pénétrés de son importance. Or, quelle n'est pas celle de l'analyse! On a dit beaucotlp de mal de l'analyse, san.s doute parce que autrefois on a abusé des exercices fastidieux dits d'analyse grammaticalej en· suite parce que l'analyse gralThIDaticale, telle qu'elle se pratiquait à l'école, imposait aux écoliers une titche au-desKus de leur force: on leur demandait les

fonctions des mots sans ieur enseigner le moyen logique de les trouver, c'est-à. dire l'analyse logique. Ce n'est donc pas la défense de l'analyse grammaticale, pratiquée de cette manière, que j'essayerai d'ent reprendre dans ce modeste article, mais bien celle de l'anavyse logique, base de l'eI1iseignement rationnel de la proposition et de la phrase. Savoir ce que l'on veut dire et savoir bien le dire, telles sont les conditions nécessaires et suffisantes à l'élocution de nos élèves. Ainsi, acquisition d'idées justes et claires et maniement facile et correct de la phrase: voilà le but auquel doit viser et atteindre un enseignement élémentaire et rationnel de la langue. Aujourd'hui, presque tous les exercices de langue, destinés à nos écoles, se proposent l'acquisition des idées; ce qu'ils négligent c'est l'étude progressive et méthodique de la propositiou et de la phrase. C'est précisément là, croyonsnous, que git la cause principale de l'insuccès de l'enseignement du français à l'école primaire. Sans doute, par la routine et à force d'écrire, on peut arriver, quand on a bonne mémoire, à écrire assez correctement; mais encore, dans ce cas, n'est-on jamais sür ni de son or· thographe d'accord, ni de la franche construction de la phrnse. D'ailleurs, ce moyen très long et rationnel ne saurait être recommandé. La phrase est l'instrument de l'impression de nos pensées et (,'I.e nos sentiments. De même que les pensées et les sentiments se cultivent, se modifient, se développent, se fortifient et se polis-


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sent awr l'ftge, l'éducation et Je milieu dans lequel on vit, ainsi la phra$e ùoi1 suivre naturellement dans sa structure, les pba8E'S progressives du dé,eloppement deR pC'nsées et des sentiments. Voilà. la loi qui commande que la phrase soit culti,ée, exercée, développée, fortifiée et polir dans le but de lui donner la p lénitude de sa puissance, soit par la parole, soit par l'écriture. Il faut donc que la culture de la plu·ase soit proportionnée à l'àge et a.u développement moral et intellectuel de l'enfant. Les élèves formés d'après cette loi seront à n'importe quelle fpoqnc dP leur viP scolaire, maîtres de le11 I' µh ra se et pourront s'exprimer a,cc clart~, correction et justesse; ils auront atteint le but pl'oposé dans les leçons de langue qu'ils ont reçues. Cette méthode d'analyse, bien suiYie, aura pour résultats immédiats: 1 ° de conduire progressiYement de la proposit ion la plus ,simple à la pl'op_osition absolue la plus complète; 3° d'apprendre à unir deux à deux:, qm1tre à. quatre ces proposition~ pour formE'r ln période. Voici ses avantages: elle conduira infailliblement l'élèYe: 1° à la compréhension et à l'application des règles de la gramma.it e; 2° à une ponctuation irréprochable; 3° à une bonne lecture, car les principes relatifs à l'in· tonation, à l'exptession et aux pauses supposent la connaissance des éléments de la proposition et de la pluase; 4° à un style correct et aisé en rendant l'enfant maîtl'e de sa phrase En outre, elle 1·épand de la., ie et de l'intérêt sur l'en seignemt>ut grammatical dont les le-

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~ons sont si i:;ouyent sans attrait Pt monotones; en un mot, elle tram,formp l'enseignement de la langue en um• naie é<'ole de logique et de jugement. de bon Reus et de clal'té et tue nPt << la maudite ennemie du progtès ll, la 1·011. tine. Cu enseignement qui offre de pareili; avantages ne saurait être négligé. S'îl existait en core quelques écoles dans notre bE>au ·valais, où cet enseign ement ne fùt pas en honneul', intl'Odnisom,-le, ap. pliquons-le avce intelligence, et ce sera assurcl' la mar<:be en a.Yant de notu· patrie dans la statistique fédérale pom· la langue matemellc. (.\. suivre.)

L'attention à l'école

t1.1nrs k..; mouvt>ments; en un mot, quand tt:ns obéiisi-:ent an moindre signe du 1uaîtl'e, alo1s on peut dire que l'ordre l'i>gne daw; l'école. L'instituteur enseigue l'etit• précieu!4e Yel'tn ù i,;es éJèyes, l'U apportant lui -même ;,. ce qu'il fait la plus grande vonrtualité; il cornmenrt' et achè,e s.1 classe à del:l lieure.s fixes, il se conforme scrupuleusement au règleruent horaire, il ne s'ab::iente jamais pendant les cours san~ de gra1 es raisous; confier, ne fût-ce que pour nn moment, tom; les soins di> ln classt' ù un élève, même des mieux notés, c'est pi·esque en(·otuagi>r des habitude8 de désordre et seme1· l'indiscipline. e) Lors de l'élabol'ation de son plan 11'étude, le maître l'iscra ~t produire le moins de brnit possible. Il fera altel'Iler les le~ons faci les et les le~ons pénibles et laùol'iem,es; la" exer<;ices que les t>lèves exécutent debout ayec ceux qui IN; laii;;se11t as!'liH, afin quïls ne- Roient pas exposcss trop longtemps :1 une forte tensiou de• l'esprit, ni <:out rai nt;; à rester dans une position qui, à la longue, <levient gênante.

d) L'ord1·e et la discipline. U ne attention :,;él'iense ne peut i:-r conce,oir sans la discipline qui est la fille de l'orüre. On dit que J'o1dre dan.~ lf• t :1Y«1l fait 01dinairement la moitif de l'onnage; ces mots couti.enucnt mw vérité mconte:staùle, Ull' dans tout emploi, dans tonte condition, l'lleureux sn<:cès dans lPs affahes dépend en gui 1;f) La méthode et la rntiété dans les de pai·tie de l'ol'dre; un ouvrage mal rxercices. exécuté on l'este inachevé n'est-il pa~ T,es le<;ons, \'ariées autant que pospresque toujours le fruit du désordr<>'! ~ible, se su<:C'è<leut a,ec méthode et g'l'UQuanü les élèves font tout avec régn- dation; qu·on pai-;se avec habileté et :,;a. lal'ité et l'haquc chose eu son temps: gesse clu connu ù l'inconnu, tlu faiùle quand ils arrivent à l'école à l'heure au difficile; l'enfant f'St cmieux, il nm1e prescrite et ponnus de tons les effet:,: it trouver; il faut que chaque exercice nécessafres, cai· le manque occasionne lui laisse quelque cllose à décounir, un toujonni des dél'angements préjudieia- l'rfor1 ù faire, mais toujoms proportion bles à la bonne barmonit-> de l'école ; né à son jugement et il ,s a perspicacité quand ils oùser,ent a,ec :;oin non sen- intellectuelle; une tâche trop difficile Jemcnt lc.> silence dam, la yoix, mni;-1 on au-dessus dP seH forePN, le rebutera.

ou tser,1 ,ri~L' en clfigoùt; un de,oil' trop facile le laissera insensible et dans l'un et l'autre> ca.s l'attention en souffrira. g) L'occupation c·onRtante en clasfo.C. Une des premières causes du désordre est l'oisi,eté, appelée, à juste t itre, la mère de tous les Yices. Gardous-nous bien de laisser les enfant s ina.eti fs. Les petits, qui ne peuvent E>nco1·c s'occu1w r seuls, ttavailleront sous la direction constante du maître ou d'un moniteur. Il importe beaucoup que l'enfant soit formé à l'attention et à la. réflexion di·s qn'il franchit le seuil de l'école. L'abandonne1· à lui même en ce moment impol'1ant serait jetel' dans son cœur nue p1·emière semence de paresse, de négligence et d'indiscipline. h) La bonne lmmeur et l'amour de l'a vocation. La bonne humeur est communicative. Elle est une preuve que l'instituteur aime t-a vocation et ses élèYes; ceux-ti l'écouteront vo lontiers, d'abo1·d pour lui être agtèiables et lui donner une vreuYe de cette affection qu'il aura su inspirer. En second lien, comment pourralent-ils s'empècher d'être attentifs, entendant une voix douce, partant d'nne houclh! soul'iante et d'une physionomie gaie et se1 eine. C'on<;oit-on, à l'école, un maître parlant eonstamwent sut' un to11 bourru et assaisonnant ses phrases tl~ paroles aigres et d'expl'essions piquantes'! N 0'11. Au lieu d'inspirer à ses jeune:,; auditeun; un e nainte affectueuse, il ne suscitera. en eux que l'antipathie on la frayeur. On sait que la mau,a.isc burnem habituelle est le cauchemar de l'école; elle eu ternit toutes les j oies et


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118 en éloigne toutes les affections. Elle est bien plus pénible encore que ces accès de colère subite, qui sont des bourrasques passagères n'empêchant nullement le retour du beau temps. Pour que nos fronts ne soient jamais chargés de nua, ges, mais qu'ils reflètent toujours le charme de la bonne grâce et de l_a bonté, élevons nos regards avec ferveur vers Celui qui était doux et humble de cœur et Il nous donnera la force de nous surmonter. Sans doute, l'on ne peut pas toujours être gai, enjoué, surtout si l'on se trouve sous l'impression d'un événement douloureux; mais cette tristesse n 'est pas de même nature que la mauvaise humeur et ne s'exhale pas de la même façon; elle n'exclut point la douceur, l'aménité des procédés; c'est de la mélancolie, et les élèves, observateurs de leur nature, ne s'y trompent pas. (A suivre.)

•••• De l'écriture dans nos écoles (Suite.)

c) Nécessité d'une méthode ; d) Quelle méthode faudrait-il adopter? Dans le n° 6, du 15 février 1900, l'Ecole primaire a fait ressortir suffisamment le but et l'importance de la leçon d'écriture io au point de vue pratique, 2° au point de ,ue éducatif. Tout ce que dit l'article précité fait pressentir la nécessité d'une METHODE d'écritllt'e unique pour le Valais. Je laisse encore la parole à M. ]'Inspecteur qui a provoqué cette étude. « Voyez-vous, mon ami, me dit-il , l'écriture est un art, et tout art suppose des

règles fixes do,nt l'application plus ou moins scrupuleuse conduit à un résul. tat plus ou moins bon. Or, dans mes visites scolaires, je ne me fie que bien médiocrement a ux cahiers qui me sont présentés: je prie le maître de vouloir faire l'exercice d'écriture dans telle ou telle division, comme il le pratique cha. que jour. Voici à bâtons rompus quelques-Un<'s de mes observations: Au point de vue de l'écriture, nous avons trois espèces de maîtres: 1° Les Ferrés. Chez eux, point d' hésitation, ils sont toujours prêts, parcf' qu'ils n'ont jamais rien préparé. Un coup de clochette, puis: « Prenez vos cahiers d'écriture, continuez l'exercice d'hier. >> Je passe dans les bancs: cha. que élève écrit tout autre chose que son voisin. Quant à la méthode, c'est le calque pur et simple. Pour toute explication: un silence de mort; résultat: com me écriture, presque nul; comme culture de l'esprit et du cœur, zéro. Les élèves tiennent la plume comme bon leur semble; la tenue des pieds, du bust e, de la tête, offre un coup d'œil des plus bizarres: lei, absence complète de méthode, et ! 'exercice d'écriture est, pour le maitre, une demi-heure de répit, et pour les élèves, un assaut au gribouillage. 2° Les Ai·tistes. a) Notes caractéristiques: 1) lenteur à effrayer la gent testacée, 2) copie exacte, servile de t ext es insignifiants, parfois rabattus ; b) Leur principe: Arriver au très bien le plus tard possible;

c) Leur méthode: Faire connaître Jeur calligra phie artistique par les modèles qu'ils écrivent avec soin dans les cahiers d'écriture des élèves et inspirer à ceux-ci le goû.t détestable des enjolivures, des fioritures, etc.; d) Résultats: comme culture éducative, nulle ou à peu près; comme écriture: bonne tenue des cahiers, et avec du t emps et de la patience, belle écriture posée, mais d'expédiée, jamaiS1! Enfin, 3° les Praticiens, en possession d' une méthode d 'écrit ure personnelle ou d'emprunt. a) Leur principe: Un maître zélé et intelligent peut se passer de nos mét hodes d'écriture, mais il n'est pas de méthode qui p_uisse ~e passer d'un bon maître. b) But: 1° former l'œil et la main de l'enfant à l'exécution 1·apide et correcte d'une belle expédiée, écriture emp.Joyée dans les devoirs scolaires, dans la correspondance, dans la consignation de toute espèce de notes, dans la vie enfin; 2° former le cœur et l'esprit des élèves par le choix de textes proportionnés à leur intelligence, exprimant des vérités, des sentences qui ont une portée éducative.

METHODE Ces éducateurs pratiques répudient : 1° toute métohde où l'on n 'aperçoit a ucune trace d'une marche graduelle qui commence ordinairement par la lettre a pour finir par z; 2° toute méthode basée uniquement sur le calque, convaincus que l'imitation servile d 'exercices lithographiés ne saurait, à elle seule, former de belles écritures et que cet·

te imitation ne doit être que le complément de l'enseignement oral du régent; 3° toute méthode dont le t exte est insignifiant au point de vue de l'éducation. Ils comprennent que la leçon d'écriture demande une sérieuse préparation, qu'il est indispensable que les lettres soient d'abord expliquées une à une au tableau noir, qu'elles soient décomposées en leurs éléments constitutifs et que ces éléments soient ensuite réunis pour former la lettre sous les yeux des élèves. Ce procédé rend la classeattrayante, attentive et fait travailler les enfants d' une manière raisonnée lorsque les explicatiolllS ont fait place à l'exercice. I ci, p lus de copie machinale, plus de perte de temps à dessiner pour ainsi dire les lettres; tout est rapide, simple, gradué, compris; tous les élèves de la division font le même exercice. Comme la correction et le placement par ordre de mérite deviennent faciles pour l'instituteur! Combien les progrès sont sensibles ,semaine par semaine ! Chose remarqua ble; à peu d'exceptions près, les élèves ont fait de l'écriture du maitre , la leur. Ces heureux résultats s'obtiennent sûrement en suivant pas à paJS la méthode d'écriture facile et agréable par J. L egros, Inspecteur de l' Enseignement prima.ire libre, Librairie de la Société de St-Au gustin, Paris, Rue de St-Sulpice, 30. Elle comprend douze cahiers accompagnés d'un treizième fournissant au maître tous les renseignements désirables sur la préparation des leçons, la marche à suivre pour les bien donner. C'est la méthode suivie à l'E cole Nor-


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male de Sion, et dans peu, tous nos jeunes instituteurs seront possesseurs d'un trésor qui leur profitera toute leur vie.

••••

M. J.

Hygiène de l'Ecole (suite) Sans assimiler une classe à une infirmerie, les causes d'altération de la pureté d'air énumérées plus haut font voir qu' il faut dépasser de beaucoup le chiffre de Péclet. Leblanc , cité par Bouchardat dans son teaité de chimie, rapporte que Péclet, dans ses expériences, a reconnu que 6 à 10 mètres cubes d'air par heure sont indispensables à la respiration d'un homme. On ne doit pas craindre d'exagérer en allant de beaucoup au-delà des limites ordinairement assignées pour le renouvellement de l'air. Qu'on aère copieusement, pourvu qu'on établisse cette ventilation surabondante en évitant de nuire à la santé des élèves par des courants d'air qui leur seraient préjudiciables. II est à remarquer qu'on élève touj ours de p lus en plus cette limite, les anciennes évaluations ayant été reconnues insuffisantes. D'après Girardin, Lavoisier prétendait que l'homme consomme 3 1 / 2 mètres cubes d'air par jour. C'était l'expression de la science du temps de cet illustre chimiste. Dans plusieurs traités de zoologie, on estime qu'il ne fa.ut pas moins de 12 mètres cubes pour entretenir pendant 24 h eures la respiration d'un homme. Ces appréciations si disproportionnées entre les chiffres de Lavoisier, d'un grand nombre de traités de zoologie et ceux de Péclet, de Poumet, ne sont qu' apparemment contradictoires. Dans les premiers il s'agit de l'air dont l'oxygène est converti graduellement en acide carbonique, de l'air en quelque sorte usé, rend u impropre à la respiration au bout de 24 heures.

Dans les seconds, il est question de la quantité d'air nécessaire pour que la respiration se fasse toujours da.n s les conditions normales. On ne saurait trop le répéter, il ne faut pas seulement renouveler l'air pour l'appel d'une nouvelle quantité d'oxygène destinée à remplacer l'air vital disparu et pour expulser l'acide carbonique; mais il faut constamment chasser· les miasmes, qui peuvent provoquer diverses maladies, surtout chez les en. fants. Le Père Secchi, dont la science regrette la perte, affirme, dans son Traité de l'unité des forces physiques, que la différence existant entre les émanation!'! d'un cadavre et celles qui proviennent de l'homme en vie consiste uniquement en ce que l'organisme les rejett~ an fur et à mesure qu'elles sont produih!S. II ne faut jamais oublier qu'on ne consommE' pas la totalité de l'oxygène qui se trouve dans l'air confiné, que l'air n 'est plus respirable quand les proportions entre l'air vital et l'azote diffèrent d'une manière sensible de celles de l'atmospllère. Lorsque la quantité d'oxygène est descendue au dessous de 16 à 17 parties pour cent, la respiration devient pénible et souffre de son insuffisance. Dans cet air vicié une bougie brûle difficilement. Un homme peut encore y respirer, mais il n'y séjourne pa.s sans inconvénient. Une autre considération qu'il ne faut pas non plus perdre de vue, c'est que dans le mouvement, le travail, la eonsommation d'air est plus considérable que dans le repas; qu'il faut pal'Conséquent, un appel d'air plus puissant dans les salles de gymnastique où les élèves exécutent parfois des évolutions et des manœuvres fatigantes. Le chef de l'établissement ferait bien de s'assurer si les moyensemployéspour la ventilation sont suffisants. Sans être chimiste, il pourrait de temps en temps

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fa.ire l'a nalyse de l'air respiré par les élèves. Voici u n procédé très simple, à la portée de tout le monde. Après, avoir rempli d'eau un tube gradué en parties d'égale capacité, on verse cette eau dans l'endroit où on veut recueillil' l'air à analyser. Lorsqu'on a introduit dans le tube un morceau de phosphore fixé à l'extrémité d'un fil métallique, il faut le placer dans un verre contenant un peu d'eau_ La pression atmosphérique fera monter le liquide dans le tube au fur et à mesure que l'oxygène de l'air sera absorbé par ce corps combustible. L'expérience est terminée lorsque portant l'appareil dans l'obscurité, on n'aperçoit plus de lueur phosphorescente. En supposant que l'air occupllt 100 divisions du tube au début de l'essai et qu'il n'en o,ccupât plus qu'envil"on 79 à la fin, c'est qu'il y a eu 21 parties d'oxygène absorbées, et, par conséquent , que l'air était pur. Si l'eau ne remontait que de 16 dh,isions, cela indiquerait que 5 parties de l'ail" vital étaient remplacées par un volume égal d'acide carbonique. L'essai étant terminé, on pourrait faire disparaître cet acide gazeux en mettant dans l'eau une petite quantité de potasse caustique. Il faut tenfr compte des changements de volume de l'air produit par les variations de la température et de la press.ion atmosphérique. A.près avoir traité rapidement de la coinposition de l'air atmosphérique, des causes qui en altèrent la pureté dans les pièces occuptses par un grand nomllJ'e de personnes, étudions maintenant les moyens à employE'r· pour prévenir <'es inconvénients qui peuvent avoir de si funestes suites, et parlons <l'a.bord ùu local affecté à la destination spéciale d'une école. Lorsqu 'il s'agit cle bfltir une école, il faut d'abord choisir remplacement,

quand il est loisible de le faire. La proximité de l'église où l'on doit se rendre chaque j our avec les élèves doit entrer pour beaucoup dans les motifs qui serviront à nous déterminer sur la pla.c e où l'on voudra construire l 'établissement. 1\Iujs dans <'e court mémoire nous deYons nous attacher uniquement au point de vue hygiénique. C'cmsidéré sous ce rapport, le choix de l'emplacement de la maison d'éco.JE' est de la plus haute importance. ;ifons snpr,oserons d'abord qu' on établisse l'école dans une ville. Il est inutile d.e di re qu'un lieu d'étude ne doit pa.s être situé dans une rue passante, où le bruit qu'occasionne la foule, les voitures viendrait constamment trouble1· le calme indispt=>nsable au succès des ftudes. Il faut éYidemment s'éloigner des rues étroites, dE' ees l'uelJes où l'air n 'a pas un libre jeu, où fréquemment on laisse séjonrnt'J' des immondices, causes inévitables d'insalubrité permanente. II va de soi quE' ce serait en vain qu'on renouvellerait l'atmosphère des classes si l'on ne peut y introduire qu'un nouvel afr Mjà tout chargé de miasmes. (A

suivre.)

De la discipline scolaire

(Suite.) Le maîtl"E' vigilant ne commence une lec;on ou un exercice quelconque que si tous les él~ ves sont }Jrêts et attentifs; et il ne le continue qu'autant que cette attention générale se soutienne. Ce n'est pas à dire qu'il doive multiplier les interruptions et les réprimandes. An besoin, les distraits ou les indisciplinés sont rappelés à l'm·dre par un eonp d'œil, un geste on une courte pa.use, la parole étant réservée pour les ca~ E'Xceptionnels, mais, depuis le commencement de l'exercice jusqu'à la fin, son regard à la fois serein et actif enveloppe tous les élèves et chacun en par-


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ticulier, afin de voir collillle ils se tiennent, ce qu'ils font et, pour ainsi dire, ce qu'ils disent, pensent et .s entent. Cette action du regard maintient la tranquillité, excite, arrête, encourag,e et réprimande en ménageant la voix de l'instituteur, la quelle conserve toute son a utorité et son prestige par la mystérieuse puissance d' une p a role qui ne se prodigue pas. . \. la vigila nce qui prévient les infractions au r èglement doit toujours se joindre la fermeté assa isonnée de douceur . La fermeté est une force calme, réfléchie et constamment agissante pour exiger l'accomplissement du devoir. Elle ne peut impunément être confondue avec la passion fougueuse, aveugle et intermittente, véritable faiblesse d'une âme qui n e sait point se posséder par la· patience, et qui n'agit que sous l'influence de la vivacité d'un orgueil froissé, d'un entêtement pa1·fois ridicule ou de tout a utre sentiment mal réglé. Cette apparente et trompeuse f ermeté à laquelle plusieurs se laissent prendre, n 'est en réa.lité qu e rigueur et vi,>lence. La douceur qui s'allie parfaitement a vec la fermett\ est une vertu affectueuse, dont découle la bonté, la bienveillance dans les a ctes, le langa.g e, le regard, l' expression de la physionomie, en une équitable tolérance dans les jugements que l' on porte sur autrui. C'est comme la forme extérieure ùe la charité. Toutefois, aut ant la fermeté diffère de la rigueur, autant la véritable dou1·eur s'éloigne-t-elle de la faiblesse, qui, redoutant d'entreprendre une lutte con. t rariante, p énible et peut-être longue, ferme les yeux sur les défauts des élèves, les exploite même parfois et en favorise ainsi l'éclosion et le développement: cette feinte bonté ne serait qu' une coupable tolérance inspirée par un amour aYeugle, égoïste, ami de son pro-

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pre repos et désireux de capter l'affection équivoque de ceux a vec lesquels on vit. D'un heureux méla nge et de lapondération de la fermeté et de la. douceur résulte l'a utorité du caractère. La première en constitue le fond, la seconde en est la forme et comme le vêtement. Pour rendre notre pensée d'une manière correcte, nous dirons que la vraie a utorité a une main de fer gantée <le velours. Le velours adoucit les frottements, atténue les rugosités du contact et les froissements inévitables de la fermeté; mais la main n'en retient pas moins vigoureusement ce qu'elle a saisi. Le tact mora l éclairé doit diriger l'instituteur dans l'usage et la comb\. na ison harmonieuse de ces deux vertus. Qu'il soit père par la fermeté et mère pn r la tendresse. Ayant besoin de connaitre personnellement ses élèves, il est bon d'essayer d'abord de la douceur; elle suffira souvent à captiver un certain nombre d'entre eux, qu'une fermeté froide n'aurait fait que rebuter. D'autres, au contraire, croiraient peut-être y trouver un signE' de peur, de faiblesse dont ils s'autoriserafont pour s'enhardir et regimber contre l'autorité; mais s'il falla it excéder dans l'une de ces deux vertus, la douceur serait encore à préférer, conformément an proverbe : Plus fait douceur que Yiolence, et d'après cette parole du Sauve ur: Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.

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D4veloppement d'une «idée> sur l'enseignemenCde la langue. Marche à suivre dans les exercices élémentaires destinés à l'acquisition des idées. Vl. LA CAMPAGNE 1. Quittant le village, nous sommes conduits à considérer les champs, les prairies et les bois. - Y ratt acher

tout es les notions utiles, en suivant la marche indiquée à propos du jardin. 2. Faire comprendre que le cultivateur, Je paysan, est un modèle d'activité et que sa prof ession est une des plus estimables. 3. L a prairie et les fo rêts offrent d'abondan ts matéria ux d'exer cices: différentes essences de n os bois, l'usage qu'on en fait, les a rt i sans gui les travaillent, etc. 4. Le Cr éateur a eu soin de donner à chaque arbre la place convenable et à l'ombre des ar bres1, il fait croit re les fra ises, les myrtilles, etc. 5. E xplications relatives aux monticules, collines, montagnes, vallons, vallées, sources, r uisseaux, rivières, to1·rents, fleuves, et c. 6. H abitants des ea ux, des bois et des prairies. 7. Comparaison entre les animaux domestiq ues et le.s animaux sauvages. VII. SEIN DE LA TERRE MI NES, CARRIERES, MINE RA. UX 1. Les enfants sont familiarisés avec les choses qui croissent à la surface de la terre dan s les environs de leur village ; le momen t est venu de le m· fai re r emarquer qu'il y a., dan s. le sein de la terre, beaucoup de cho,s es dont l'homme fait un bon usage. 2. L'exploitation des mines de fer, de plomb, d 'ant hracite, de houille ; des carrières de pier res, de marbres, de grani t, etc., fournit une a mple occasion d'en tretiens: les différents mét a ux, les minéraux, les hauts fourneaux, Jes fonderies, les verreries, etc. 3. R éflexions au su jet du t ravail p énible et dangereux des ouvri ers, des mineurs, et sur les desseins secrets qui ont déterminé le bon rneu à cacher des richesses précieu ses dans les profo ndeurs de la ter re. 4. Considér ations sur la valeur relative

des mét a ux, valeur t out e de convention: l'or a une valeur réelle plus haute que le fer, par la raison que les hommes en sont ainsi convenus, bien que le fer soit plus utile que l'or. VIU. LE CIEL 1. Di1·igeons main tenant les regards de

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l' élève ve1·s le ciel développé en une immen se voûte a.u-dessus de nos tt'> tes. En parlant des nua ges, fai re r emarquer: 1 ° leur origine, 2° leur mouvement, 8° leUl' for me et 4° leur couleur . Y rat tache!' les notions les plus, élément ai res sue la pluie, la rosée, la neige, la grêle, sur le vent et les t empêtes q ui chassent les nuages pluvieux Pt rPndent le ciel serein. Le sol ril: Je,er, coucher, crépuscule, aurore, son utilit é et l'effet nuisibl e de sa t1·op grande a.r deur sur les pla ntes et sur l'homme. L a June et les astres. Se borner à faire remru·quer que les étoiles, par leur lumi ère, éclairen t et embellissent les nuits, faire ress-0rtir la multitude innombrable et la distance énorme qui sépa re ces corps les uns des ant res, leur grandeur, et c. 'l'outes ces obser vat ions doivent tendre- à démonteer que le fi rmament, Je solen , la lune et les étoiles ann oncent hautement le Tout-Puissa.nt et proclament sa gloire.

I X . LE TE MPS ET S E S DIVI SIO:XS 1. De ces considérations sur le ciel, on passera à la di Yision d u temps. L e

régent fait nomm er Je jour, la nuit et leurs pa.rties: le matin, la maU née, le midi, la soirée, le ,soir, minuit, Je jour, la semaine, le mois, l' année, le siècle, le t rimesrtr e, le semestre, et c. 2. Faire remarquer la fraicheur du matin, la faim que l'on resst•n t à midi, et, a.p rès avoir bien t ra vamé la fati gue du soir. 3. De là, divers conseils :


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lJ ~c lentt· ùe uoune henn·.

:-1 l'on

wut t rarn ille1· ayec fru it; 2) le sofr, se rappeler ses pm·oles et ses act ions de la journée; a) SOU b u iter ltt bOTIIH_> Il ni 1 ltllX ]la· 1·f•11ts, aux frt"res et aux sœm·s; 4) en se <·ouchant, aYoir soin de plaec1· les habits en otdre; songer l" aux per sou nes qu e la pl'Ofession oblige à ,·eille1· pendant la nuit: gal'ùe-mala.dc, le soldat ; '.!3 a ux m alheureux qui n'ont p,u; d e lü pour se i-échn uffer; 3° a.u:x malades q ui ne peuwnt fermer l'œil p enda nt ton t e la nuit et 4° aux métha n ts q ui, bou nelés dP remol'ds, ne trouvent pas u n lllOnH.'llt de 1·epos, et<:.

X . L ES K \ ISOKR DE L 'ANNEE 1. P lusie urs heures r éunies formeut un j om-; pl usieurs j ours, une sPmaiue, nn mois; un certain nomh1·e de mois, une a nnée. :!. Celle-ci se d ivise Pn quatre :a,aisons: le p rintemps, l'été, l'automne et l'hi YPr. 3. Le r ~geni e:,; ( r éellement digue du nom d'institntenr, sachant do1111er ù s on cnseignemen l de l'attrn it Pl dC' la Yariété, il ne sera pa~ embar1·n,ss~ 1lP ti-ou ver dans ces sujeti,; une soul'<·•~ abondante d'exercices intuitifR: n) occnpatiom"l diverses aux quellt's ùonn0 lieu cha<]ne saison; b) les plaisirf. 1n·opre1-1 :'t diacuue d 'ell es. 4. A u print em ps la ueiµ;e fond, la dwleu r r·omrnencp :\ se fair<:' sPntir-. La t er rC', µart ont imp1·égn(><" d'hnmidih\ <·om ruen('e :\ r everd i1·. Ne pas s'asseoir· pnr tn-re an pi·in1emps : on fÙ'Xpose :'t contracter le rhume. .J. La ('halem· de l'ét<~ est nécessail·e }Jour nmene1· i\ la matm·ité les gtaini:;, les fr uits, lP-S herbes, eic. Les ornges pur ifient l'atmosphèl-e. Ne pas s'arrêter sous u n arl.>1·e peudant nn orage. fi. L'a utomne esl la 1:1aiso11 des frnil s.

11 ëllnènP la gelét' bland1e, ln nat11 1·p semble alon; lllom·ir, et aussi parmi les hommes les ma.ladies sont pllui géné1·:1l('f:l pendant cette saison et la mortalité phrn g1·ande. Etre sobre et ne J as mang0r trop de frnitR. 7. L'hin•r approche: les jourH <liruilluent la terre He raidit .soui:; la geli'>e et la neige coune bientôt la. tene tt<' son ma1J1eau hlanr. Ne pas passer b1·11squement d'une chamb1 e chaude à un endl'Oit trop vif auprès d'n11 poële ehauffé au rouge. Hem·eux eclui qui, durant l'hiYer, a un vêtement chaud et une demeure conyenablement rhaufft'iP. Les malheureux, les pauvres, les oiseaux. J>la.isiri:; de l'lliver, etc., etc. •'..rrivé à la fin de la 1re partie <lu c·ours élt'imentail'e, j'ose fo111rn ler qnelqnes préceptes nuxqnels mes je-unes colU·gu<.·s. comme moi, se confo1·meront fü{ns c:es <'xei·tiees intuitifis destinés à l'aequisii ·on d'idées. 1. Ne jamais l)f'l'dre de , ne le g1'all(l prmtipe: " ,\ lin' du <·onnu à l'inconnu,,. :!. Exige1· tonjoms pour réponse ùes phiasPx entières, nutaut que lJOssihle en pl'Oposi.tions absolueR. :J. QnP le langage du maîhP soit à la portée des enfantx et les ùispose à sP livrf'1· avec joie et animation ù <·eR exercice:-: fli J'iches Pn enf'Pignements. 4. Yeillei· ù <'" qnP les eufantR prouon<:Pnt bien et à eP qn'i hi s'expriment d'une manif' ·e tlni.re et préeiRe. faire rppét<'I'. tnntôt individuellemen1 tantôt f.!Înrnl tau(>ment, <·e qui n été di!, en faisant ehangPr trP8 souvent le to,1 de lèl ,·oix. 5. l'résPute,· l'objet à étudier soul-! le jour le plnf-1 usul'l vos~ihlP Pl dil iger les télJ<>llSL',, des enfants dP manière i\ lp;; iiabitue1· il suivre un orùre logique. O. Exercer les :wns rnais snrtonf la YIH' et l'ouïe.

,. Jnsisicr pour ohtPnir dt's auto1it(,s dt•s tableaux d'hist011·e sainte, <l'lustoirc natu1 elle qui, tout en ornant la dnsst•, :,;ont au maîtn, d'un seeom·s anssi pL1i;-;s,1nl qu'ind1spcnsabl0.

Echos des conférences Charrat Ll:'H iusti1uteur-s du dhitrict de )farti gn,, se sont réunis fll confrreucc anlllll'. le, à Chanat, lP 20 fén tt>r dernie~, sous la présidence de lelll' inspectem·, :.\I. PienP-Jo,s eph Rouiller. T/inelémence dn temps n'ayait anêlé pe1·sonne. Les msti.tutcun; ont yu avec nne- légitime satis(a<:tion a.u milieu d'eux l'if. Fl's fl-iroud, le symJAtthique et dérnué présidPnt de la 8ociété ,valaisanne d'Edr1catio11 et hi llltmicipa lité de Charrat. Le de1gé était reprhenté i,al' }L Il' Ré,. P1·i<:ur dl:' .llai-tigny et M. Logean,, cm·(, de Saxon. La séance fut oll\·erte à S 1 / 0 hemes par la pr-ièl-e d'usage. Après les souhaifa de bienvPnne, l\f. l'Inspettem· fit remarque1· qu'une figure sympathique manque au milieu de nous: celle de l\l. Hcpfner, de vénCr(,e mémou P. L'ai-;semblée se lè,i• en signe dt> deuil. On pafrne ensuite :'t la constitution dn bureau; les titulaites sont confirmé1.:;. La lecture du protocole de la demit"t·e couféren('e et les comptes sont appronYés. Suit la lecture de .., tompositious sur le Rujet mis ù l'i'>tude. 11 eRt \'l'aiment regrettable qu'un ter1ain nombre d'institntems appelés à lire leur trayai! nous ait privés, 1>t pour cause, du plaisir de les cntcndr<•. A ce sujet, M. Gil'oud fait obsener que l'ei;prit dn 1·èglement, dans la fixation de l'amende> punissan1 les 1·ége11ts qui ue traitC'nt pas leur sujet, n'a pas été <l'alimenter la caisse, mais de procu1·er îlLlX ius iitntenrs l'occasion d'émettre librement lem·s v nef! sur les questions à (,tudiei·. La discnssion soulevée pai· la lectm·e des compositionR a pronYé nne fois ùe

plus que les régents d'aujourd'hui co111 mc11cc11 t bien u Jia l'lcl'. Quant aux idées ém.iseR dan:; lef.l ,. impositiom,, rapport soit au prntocolc· ~nit l'étud e du p rojet de rt"1 ision de:- ~tatu ts de ht Société. .\.près une assez longue discussion, les nouYeau:x artidei,;, à. peu d'Px<·eptions près, sont votés par l'assemblée. Vu l'heure avancée, quelques obj et s à l'ordre du jo111· ont dfl être ajournés. Un ehant tel'lnine cette première séante, l'une des mieux remplies en 1:1on genre. Chacun se r emet en route pou r la gare . .liais une fois !,,, point de t rain, ni montant ni desc,·ndant. Que fail'e'? L'apparition de qu elques frais minois sur le seuil du Restaura11t <le la .r;are nous tira d'incertitude. Qnclque chose de réeonfortant nous y avait été prépal'é pat· les HOins de M. T ornay, député . Xons y avons été sel'l'is en enfants gâti'>s so{1s tons les rapports. Si je n'ai pas employé le mot banquet, c'est unique1~eni parce que le populo ti-oit déjà ns sez yolontiel's que les ·régents se payent <lu luxe ces jours-là. J)es diverses snu1-és qui y ont été portées je ne uwni ionnerai. que celles de l\1. Rou'i11c1· à la l'ntrie, d e M. Valentin Fm·quet au Clergé, de )1. le l'deur à la bonne entente du person nel enseign an t. ..\jou1 ons à eela. l'excellent et reconfortant discours de M. Gi.roud. La réunion de Cl1arrat laissera n n heureux souYenir à tous <:eux qui y ont assisté. Un participant.

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Partie pratique COMPOSITION GUILL.I..U;\IE Tli:LJ, (Nnrmtion histori1111e) Le urnît1 e lirn la nnrration ci-d1>ssou:s, lei-s éli've:=; r(•digeront ensuite. Gessle1· était un bailli d'un cara('lère déspotique et t•mporté. .Albert d'.\ utri<:hl', montê


126 1298 sur le trôue d'Allemagne, l':wait enoyé en HelYétie (l'Helvétie ue 11rit le nom cle Suisse» qu'après la formation cle la Conféération) pour qu'il récluislt par la tyrannie ·ois petites contrées l'estées libres: Uri, chwytz et Unterwalden. Il arriva que ses iolences produisirent un effet cliarnétraletent opposé à celui que l'empereur en attenait: elles amen~rcnt la réYolte des monta. nards et la libération de leur pays. Lft lutte )mmença par l'épisode fameux que nous alms raconter. Gessler commanda de planter sur la place ublique du village cl' Altorf une longue perbe au bout de laquelle il plaça son chapeau, ont le fond était entouré par la couronne ucale d'Autriche; puis, il fit annoncer à son e trompe que tout noble bourgeois ou maant qui passerait par là aurait à se clécourir en signe de foi et d'hommage. Trois jours apr ès, un homme refusa cl'exéuter cet ordre. C'était un patriote suisse. luillanme Tell. On l'arrêta et on le conduisit Gessler. Le cruel bailli n'imagina rien cle lieux que <le soumettre ce malheureux à un pouvantable supplice moral. « Je connais. lt i dit-il, ta réputation cl'arbaléh'ier. Eh bien, e te reuclrai la liberté à une condition: :1 la .istance de cent cinquante pas tu enlèveras !'un coup de flèche une pomme placée sur a tête de Jemmy, ton pltu; jeune fils. >J Bourreau' s'écr ia Guillaume Tell, en gr inant les dents. ,i Puis, comprenant que la coère était inutile en un pareil moment, il eut ecom·s il la prière. Se jetant aux pieds de }essler, il le supplia de lui infliger à luinême telle punition q u·ou voudrait, mais de 1e pas exposer la vie de son enfant. Gessler lemeura inflexible. Guillaume était pâle :omme la mort et une sueur froide ruisselait :ur son visage. :Néanmoins, voyant qu'il n'y LYait aucun moyen d'échappel' à la tel'rible \prenve qu'on lui imposait, il se préparn :i la mbir oxec sang-froid. Il mesura lu!-mêm,i les las, prit la 11omme la plus grosse qu'il ti·o,1111 , et surtout choisit avec un soin extrême la '.l èche d'oü allait dépendre la vie ou la mort le son enfant bien aimé. Il n'avait le clroit 1

r1'en prendre qu·uue seule; mais, pendant qn'on ne le voyait pas, il en cacha adroitement une seconde dans son pourpoint. Dul'ant ce temps, on avait attaché l'enfant à un arbre et ou lui avait bandé les yeux. Le moment snprême était venu. << Seigneur, Rycz pitié c1e moi!» murmma Guillaume en leraut les yeux au ciel et en mettant un gl'nou en tel'l"e. Alors, ramassant son arbalète, il y plaça la flè<:he, apµuya la cro.ise cout1·tson épaule, leYa lentement le bont ùu canon. puis, arr ivé à la hauteur voulue, cet hom me. tremblant tout il l'heure comme une feuille agitée par le vent, devint immobile comme un archer de pierre. Pas un souffle ne se faisait entendre, toutes les r epirations étaient suspendues, tous les yeux étaient fixes .... Le coup part, un cri de joie éclate: la pomme est clouée ù !"arbre et Jemmy n'a pas été atteint. Guillaume veu t se lever, mais il chnncelle, laisse échapper son arbalète et retombe évanoui. On découvrit alors dans son pourpoint la flèche qu'il y aYait cachée. « A qui la destinaii;;-tu ? lui demanda Gessler quand il eut r epri s ses sens. >l - « A toi, si j'avais eu le malheur de tuer mon enfant! >> répondit courageusement le patriote s uisse. Le bailli, dans sa rage, com manda cl'entraîner Guillaume et de le jeter en prison. Puis, craignant la colère du peuple, il résolut de le transporter en debors du terr itofre d'Uri et de l'enfermer dans une citaclellé située au pied du mont Righi. En conséquence il le fit porter dans une barque. et il partit avec lui sur le lar qui s'est appelé depuis le lac des Quatre-Cantons. Une tempête les surprit en route. La fur eur du Yent et la violence cles vagues étalent telles, que le pilote effrayô déclara. qu'on se trouvait en p{lril de mort. <( Un seul homme, ajouta-t-!l, peut nou>:1 sauver; c'est Guillaume Tell.» Ge;ssler donna l'ordre de délier le prisonnier, et celui-ci, prenant la direct.ion de la ùarque, fut assez heureux, en effet, pour la eoncluire jusqu'au rin1ge. Alors Guillaume, feignant de se baisser pour amarrer un co1·rlage, s'em11ara secrètement d'une nrbalète,

127 et en même temps pressa le gouvernail. La barque v ira aussitôt; la poupe se présentant la première, Guillaume s'élança. sur la rive Jéger comme un chamois; avant même que Gessler fflt revenu de sa surprise, il avait disparu dans la forêt. Le violent bailli, dès qu'il eut mis pied à terre, envoya chercher des <:llevaux au village voisin, et partit clans la montagne à la. pour suite de son p risonnier évadé. Il roulait dans sa tête les plus atroces projets. (< Je saurai, au besoin, le forcer à se livrer luimême, disait-il à son écuyer; car je ferai en· lever sa femme et ses enfants, et cliaque jour de retn.rd cotltera la vie de l'un d'eux. ,, Gessler n'avait point achevé ce mot qu'il poussa un cri, lâcha les rênes, étendit les bras et tomba de son cheval: une flèche venait de lui traverser le cœur. C'était Gu;lJaume Tell qui l'avait lancée. Lu mort du bailli fut le signal de la révolte d'où l'Helvétie devait so1·tir libre. C. A.

- oDICTÉES LE LIVRE Mes amis, nous vivons dans un temps oü tous les enfants apprennent il. lire. Il n'en était pas ainsi aut refois. L'instruction, même élémentaire, était réservée aux gens riches ou moins aisés. Celui qui savai t lire et écrire passait pour un savant. Aujourd'hui, celui qui n'a pas fréquenté l'école est considéré, à bon droit, comme un ignorant; et comme chacun peut aller ù l'école, le mot ignor ant devient à peu près synonyme de paresseux, il veut dire aussi inutile.

Vous, mes enfants, vous ne voulez être ni <les paresseux, ni des inutiles; vous voulez profiter cle l'école, vous instruire. Pour cela vous avez deux choses principales: la parole de votre maître et les livres; les livres oil 111. parole se trouve emmagasinée d'une si ingénieuse façon, qu'au bout de cent ans, de mille ans, on la retrouve complète, vivante. Les livres sont là pour les rappeler. Chaque jour à toute heure, on peut les consulter, ils Yous parlent, YOUs instruisent, vous font des

récits, vous conteut des histoires. Un livre, quelle belle chose! quel pt·écieux outil! outil du savoir! --0-

LES HABITANTS DE L~ CAMPAGNE Les bous villageois goûtent des plaisirs innocents et purs. De frais ombrages les garantissent des feux de l'été; les ruisseaux qui gazouillent entre des rives fleuries, leur offrent des eaux limpides pour se désaltérer; eu roulant sur de petits cailloux, ce;; ruisseaux font entendre un agréable murmure qui invite ces hommes labor ieux à se reposer de leurs travaux: Que j'aime à entendre les petits oiseaux chan ter sous la feuillée. Le soir, quand les travaux cessent, les pfitres font rentrer en fredonnant les troupeaux dans les bercails, tandis que les chiens, t erribles épouvantails cle ces innocents animaux, ramènent dans les sentiers les moutons qui s'en écartent. Pendant ce temps, les jeunes femmes préparent le frugal repa:i du soir; des choux, des har icots, des fruits, des œufs: tels sont leurs régals habituels. Jamais nos aliments recherchés n'ont excité leurs vœux. -0-

LA LECTURE La lecture est nue telle source de plaisirs, surtout clan s le premier âge, qu'une fois que l'écolier en aura gotlté la douceur, les stimulants et les encouragements seront superflus. Ne voyons-nous pas des enfants de cieux ans feuilleter avec délices, leurs livres d'images et se répéter à eux-mêmes les histoires qu'on leur a contées? Il ne s'agit donc que de procurer les livresà nos petits élèves. Il ne faut point seulement songer aux enfn.nls pauvres, mais encore à ceux dont les parents auraient les ressources nécessaires pour achete1· des livres mais ne le fo nt point, parce qu'ignorants eux-mêmes ils ne sentent point le bienfait de l'instruction. Lectures faites en commun, bibliothèques communales dont l'instituteur sera le gardien, lin-es donnés en prix aux meilieurs élèves, tous ces moyens sont bons; mals avant tout, Il faut que l'école possède un ce1·tain nombre cl'ou-


128 nages que lei< élèveR emporteront ii to ur (le rôle, à la maison, et qu'ils cle,ront en les_ra?portn n t, 1·é;mmer de vive voix ou pnr t•n1t.

-oLA FE}DIE DE )iENAGE La femm e de ménage tient dans sa main. pom· ainsi d ire, cha cun des habitants qui a niment et chacun des obj ets qui composent son petit emp ire. E lle exile de sa maison les par oles grossièr es, les actes violents; elle améliore ses ;;erviteurs comm e ses enfants, et nul n'est frappé d'une souffrance qu'elle ne puisse aller il. son a ide. Par elle. les m eublefi sont t oujours propres, le linge toujours blnuc. Son esprit remplit cette demeure, la fa.çonne il son gré, et rien ne manque il ce "OtJYernement domestique, pas même le char~e idéal. Qui de nous, passant dans un vill,1ge, devant quelques demeures de paysans et aperçevant il travers les vitres le foyer flnmboyant , le couvert mis s ur ln nappe rude mais sans tûche, et ln soupe f umante sur l a table>, n'a point pens~, avec une sor te d'attendrissem ent que j'a.ppellerai poétique, il. ce pau,-re ouvrier , bientôt de retour, qui, ain-ès un long jour employé :l remuer _la terrC' ou Je plâtre, ii. frissonner sous la pluie, alla it r entrer clans cette petite chambre si nette et reposer se;; yeux et son cœur fatigués de tant de travers rebutants? Peut-étr_e ne se rend-il pas bien compte de ce sen timent de bieu-t'tre, mais il l'éprouve. Legonvé.

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Bibliog.raphie Le Nouveau Larousse illus~1·é vient, avec la lettre D, de t ermmer son 3me volume. Comme on le voit, la publication de ce magnifique clictionna.i re encyclopédique a vance aYec une remarquable régularité, et c'est Yralment merveille cle voir m archer avec autant d'entrain et d'activité une œuvre dont les moindres détans exigent souvent une si grande so mme d'efforts et de patientes re-

cherches. ?fous avon s déj à sigu al ê à nos lec. teurs les mérites de cette publication. Nous nous conten terons aujourd'hui, pour d onner une idée de sa r ichesse, cle rappeler les su. perbes planches en couleurs qui y sont multi pliées: Costumes, Couronnes, Décorations, Drapeaux, etc. Il n 'y en a pas m oins de 13! En tout le volume contient 28,000 a rticles, G140 gravures, 50 cart es, 95 tableaux syn. thétiqnes, et on peut calculer qu'à l'heure actuelle le ~OUVEA.U LAROUSSE ILLUS'l'RE n cl(·.iii. donné envi ron 75,000 a rticleR, lïO cartes et plus de 16,000 g1·avures: ,le telR chiffres n'ont pas besoin (l'être com1uentés. (Le volume, broché 28 f r ., relié 33 fr. ; chez tous les libraires.)

______,...,.....______ Anecdotes scolaires

* Le jeune Boireau, un des cancr es les plus brillants des écoles primaires apprend sa le<:Qn. - Papa, interroge-t-il t out à coup.. je lis ~lans mon histoire naturelle que l es cast ors sont industrieux. Que font-Ils clone? - A ton lige, mon f ils, si t u n'étais pas un benet, tu devrais savoir qu'ils font des ch a peaux. * Maman, mnman, j'ai eu le prix d'orthographe. - C'est bien, mon enfant, mais comment cela s'est-il fait? tu as été toute l'anuée Je dernier de ta cla sse? - Oui, maman, voilil on a donné le prix au petit Paul, m ais il l'n° laissé tomber dans la rue, alors je l'ai r amassé c'est comme !:a que je l'ai. A lci l~çon de oéooraphie. - Qui va. m e dire où est la Grèce? - ) 1oi, M'sieu, elle est dan s le cochon.

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L'Emulation scolaire (Omission) A. la page 98 d u N° 7 de l'Ecole primai re, une ligne enti~re sautée d an s le manuscrit a dénaturê Je sens d'une phrase. Nous rétablissons celle -ci comme suH en souligna nt l es mot<; omis: Si minime soit-elle, elle sera précieuse aux yeux de l'cnfa,nt qiii 11 voit 1m t émoig11age palpabl e de la satisfaction du nrnître.

1c La vei-sonne que j'ai entendu 111H1r la wemière fois érnettt-e l'opinion qu,· ( "t' sont l es glac.:ie1 ·s qui 1 eansport,·ut les débrif; ena.tiq ups Pst uu bon ('t intelligPnt 1Uo11tag-nard nommé JeauPieITe l'i:>1·1·an<li11, passionrn'.i clia :-Heu1· <le drn.n10i1-. encon• Yi,,mt an hauiean de Lomt ie1·, dam, la va llée de BagneR. HeYenant, en 1815, des bE>aux g laciE>tH <hi fo nd dt" rel te vallh_•, et rlésirant llll' rt>lldr e lP lE>nd emaiu pm· la montagl](· M Mill E> ,111 (hand St-Bemard, jt' pa~sai ln nui1 dans sa drnumiè1·e. La t·onYPr satio11 durant l.:1. sofrée roula :-u r les pm·ticulal"ités de la. to11fr,~l' rt 111·i11cipa lernE>-n I f- lll' i Ps g lacie1·s qu'i i aYai t beauc:oup JX11·c-oun1s et qu 'i l co11m1issait for t bien. « Les glucie1·is de no;, 111on Lagnes, mp dit-i l al o1·s, ont eu jndi:une bien µ l us grande extension qu'anjourd'hui. 'route notte ntllée, jus11u':'1 une g1·ande baiü eur au -dessus de la Dranse, a ét(i occupéP par un Yaste glncier <}ni se p1·olongeai t jnsqu'à M.n-t-i gny, counue lP JJ1·ou,ent les b locs de 1·ocLe qu'on trouve dans les E'n rii·ons dP c-ettE>- , il le et qui son t trop g1·os JJOlll· (]ne l 'ca n ait pu l es y amener. » C'ha1·pe:nt ier ajoute: (( QnoiqnE> le bra.Ye g-ui de PE>n·a udiu uP fît a l le1· son glflcier <1ue jusq u ';\ Mal'tign~·. probabl ement 1~m·<·e q u e lui-mt'.>mP n'arnit g nf't'P (it{: µlus l oin. et q uoique je fnssp bien r éellPrnen t de son avis relati,·ement au transport de blo<>s <"rratiqncs par le mo;-E>-n de l'ea.u. jE> la tl'OnYn i nfanmoins si E>-x iraxagante mt'.>mt•, qne je HC' jng·eai pai- <p1'elle valM ln pei1w d'êt1·t• ruécli1tSe et p1·ise en consiM1·ation. '

J 'antis fll"C'S(JUC' onbli f'.> CPtte ('.011YP1"SH 1iou lo1·s(J1i'r1u printemps ck· 182!), 1\1. \ 'eurtz ,i11i me di1·e aussi que non se11k111r11t la ,·a ll ('.ip d'Enti-emont, mais qt11' tout le \ ' ,liais arnit jadis été O<.:cn1,é pm· un g lac:iPr qui s'éfai( éf Pmln jnsqu 'au ,Tura et ()ni anüt été la caui-e •l•L 1.r anspol"i. des débtis erratiques.

c, ~i j'a.nti:,; trouvé exfraord;uaii·e l't in n-aisemhlaùle lu snpposifrm <l 'nn glatiPr i,;'étend,rnt du fond de la , ,1:J(Sp de BngllPK jusriu'i'i )fartigny, je 1ronrni 1'tSl"llcUJt•nt folle et e-xtraYag-ai1tt' lï rlP<' d'un g la<.:ie1· de plus de no l ieues dt· loi:1g oec·u11ant non seukmeut le Ya lai s. mais J"f:\·ou \Tant même tout l'C'space (!llt1·e lt•s .\.Jpps C't le J nra et e11trP <.t·nP1 n• et ~oleun·. n La <.:h·émo-n ie cl'iuaugun1 li on a ét(, d'nne Bimplicité absolumen t di g1h· dP la simplieit(, <ln monnmPu (. Ln, rnn ison de PetTaudin, située ù pl u:- d'u11P lieue de 111, aux )[orgnes-. qum-tip1· distinct du village de Lonrtier, ei:;L tlédd(,m ent trnp il l'écart de la route po11r H n· décorée d'une p l aque ou d'un aul 1·P m<inunwut. TouLefoil". la 1·oute de ln ,all 1'.ie tra versant cette lo rnlit~, il est pf1·mii-; d'eRpérer qu'un petit obélisque de grn.nit vic>ndut biE>ntôt préciser anx 11omb1·eux toul'istes qui s<> tE'ndent, no11 p l ns sPnl ement au Uil•tl"oz, lllai1- au Gra11d C'ombin, à Cham·io11 et aillems, l'enrl,·oil où n.1quit l'inventeur de la ihéotie dE>s gl:1<:ie1·s. <.:el ui qui, quatorze ans n v:mt l'in géniem· Yalais,m VE>netz, l't Yi11gt an:-. ;1va.u t so11 hôte, Chn1·pentit·r . tJ-ouYn ln

fonnu lc du tr,mspol't des b l o<.:s t•n,tfi (}lles.

•••

Examens des Recrues valaisannes en (:-SnitP automnefi n.)1899 d

District de St-Maurice RECRUES

8

CoMMUNi,:s 1)

i\IA~SONGEX (7.-) .Banuau Piene-Marie Gallay Henri-Louis . Barman Jean-Louis . Rerrut Joseph . . . Blanc .Jea11-Baptiste.

MOYJ::NNJ:: 6.20 1111:4 121 1 :n

1 2 1 2 : H 1 2 :J I : 6

1221:6

•) Le chiffre ( ) indique_, pou! ~omparn ison, la moyenne obtenue l'aunee prececlente.


1

6 Gas~er Charle&-Tliéodurc . . 7 Dubulluy Pierre-.l!'rançois a DORB~AZ (9.-) Balay Théophile . . . . . 2 Jordan Joseph-Oscar . . . 15 SALVAN (6.-) Uoquoz Henri . . . . . Frnel1ebourg- Clément , . . Letting-ue fierre-Joscph . . Vœffray Joseph-Louis . . . DécaiUet J oscph-1\1arceli11 . Gay-Balmaz P ierre-Féli cien . Déca,illet J ose11h-Eugènc . . 8 V œffray Alphouse . . . . .

17

ST-MAURlCE (7.10) .Dioley Pierre . . ._ . . . Gollct Charlcs-1lari e . . . Gross Ernest . . . . . . Schwestermann Théod.-Louis Diraè Albert . . . . . . 6 Rappaz · Charles-J oseJJIL , .

8

l 2 2 l : ô 2222:8

7.1111:4 1111:-! 7.83 1111 :4 1111:4 1111 :4 1111:4 1211:5 1112:5 12 12:6 1 212:6

8.12 1111:4 1 2 11 :5 1211:5 1 1 l 2 : 15 1212:6 2222:8 8.62

VÉROSSAZ (6.-)

Coutaz Alexis . . . . . .Tacqucmond Denis-Lucien 3 V œffray Joseph . . . .

. 1111:4 . 1111 :4 . 2212:7

8

EVIONNAZ (8.62) llletLan .T oseph-Emile . . . Beney Jean-Louis . . . . :Marct Louis-Camille . . . 4 Vesy Jules-Emmanuel . . . . 4: COLLO~GES (7.75) Pochon .Jean-Sigismond . . 3

IIIE:X

2

FI~SHAUTS (6.80)

8.75 1212 :6 2212:7 1222:7 2212:7

9.1111: 4

0.11.50

District de Monthey 0

COLLOMBEY-1\IURAZ (9.66) 6.00 Défag-o Th éobald . . . . 1 1 1 1 : 4 llaffioli Jéan . . . . . 1 2 l 1 : 5 Sum ermaltcr Mar.-Joseph 1 2 1 1 : fi (~11intin .Jj;ugène-Remy . . 1 2 2 1 : 6 2 2 1 2 : 7 5 Chervaz Auguste-Raymond

VOUVRY (8.60) Cornnt Evar.-1\Iar.-Olricl,. Iliédico Léonard . . . . Vuadens Léonce-Alfred . Bure,khalter Gottfried . . ~oppex Victor-Théoclule . Vnadens Vital-Hiacynthc . Levet Emma11ncl-Alfrecl 8 Pigna.L Emile-Françoib

12

7.42 1111:4 1111:4 1111:4 1112:5 1112:5 1222:7 1222:7 2 1 2 :! : 7

Hi

)Iû~THEY (9.35) Morisod lrénéc . . . . . 1 Caillet.-Bois Albert-Benjamin 1 Cottet .Joseph-Maurice . . . 1 Vuarancl 1,[aurice . . . . 1 Claret Cyprien-Benjamin . . 1 Ra\Joud ~estor-Eug-ène-Aug.. 2 7 Staudhamruer Joseph-Marie . 1 4 PORT-VALAIS (7.60) Clcn Emile-Alexandre . . 1 2 Brousoz Léon-François . . 1

7.87 1.. 1 1 : 4 2 1 1 : ii

2 2 2 2 2

1 1 1 1 2

H

VALD'ILLIEZ Défago Paul Emmanuel Pcni11 Joseph-Emilien . Trombert Emile-llax . Vieux Joseph-Aog·ùstin 5 Vieux Hipp.-Emmannel ST-GrnGOLPH 8 Roch Pierre-François .

(8.85)

5 5 6 !l

7

2 1 2 : 6 2 2 2 : 7

TIWISTORRENTS (10.33) Grangcr Emile . . . . 1 l Bellon MaID·ice-Alexis. 1 2 Du\Josson Jose1ih-Camillc. . 1 1 Fomage Elie-Finnin . . . 2 2 Rouiller-MonayPierre-Joseph 1 ::1 6 J\Iorancl }laurice-Méril . . . 2 2 VIONNAZ (6.67) Veutltcy Laurent-Adrien . . 2 Delseth A-uguste-Delpllin . . 8 CHA}IPÉRY (7.40) Marclay Henri 2 Défago Constant . . . . .

: : : : :

8.-

17

6

1 1 2 1 2

1 1 1 1 1 1

8.90 1 :4 1 : -l 2 : 7 1 : 5

2 : 6 2 : 6

0.1 1 1 2: 5 1122:6

9.37 1 1 1 2 : 5 1 2 1 2 : 6 9.64

1 1 2 1 : 5 . . 1 2 2 1 : 6 . . 1 2 1 2 : 6 . . 1 2 1 2 : 6 . . 1 2 1 2 : 6 (9.33) 10.75 . . 1 2 2 2 : 7

Récapitulation. Pour les mèmes distTicts, voici, pour terminer et résumer les indications ci-dessus, un nouveau petit tableau donnant pour chacun d'eux le nombre des r ecrues examinées et de celles b-ien notées, c'est-à-dire ayant mérité pour toutes les branches la note 1 ou 2, avec la proportion 0/0 de ces jeunes gens pour chacune des deux d~rnièrcs a11nées. B. N. DISTIIICTS EXAM. o/o % 98 99 37 32 81 30 ::lierre 38 21 55 34 liérenb . 46 68 30 44 Sion . 31 83 33 40 Conthey. 40 Martigny 95 37 39 36 Entremont. 85 34 40 62 46 St-Maurice. 68 31 !)3 30 41 Monthey 38 410fu 8 8~5 611 254

Exa111ens de 1•ecrnes 1899. l)'inforrnalions Yenant de sources au1oris('es et dûwent <.:ontrôléc.s il y a ]ien d'apporter les corrections suinmtes , 1ux clüffrei-; publiés, p:1 1· suite de l'eerueR ntlribu!'>es en oné1uent à l'une ou rauil"e commune ]Jar Jes i-egistres de Ja <'onuuissi.on pédagogique qui ont serri cll' base au 1ahlcau paru dans la presse. Ardon. - La recrue Henri Clemenzo (avec notes 1 1 1 1 - 4) attribuée à

Conthey, doit figurer pour Ardon, dont la moyenne de ce fait est 7 .SO au lieu de 8.22. Ayer. - La moyenne ùe cette commnne est S.60 et non 11.33. Ayer prend ainsi rang après Chalais (7 .80). Lens. - A ajouter a la liste des bien notés : Emery Pierre-Paul (11 11 - 4) Ainsi moyenne de Lens 6.53 - au lieu de 9.-. Arrive après Chippis (4). Miège. - 9. 75 au lieu de 13 . St-Luc. - A ajouter Salamin Henri (2 2 1 2 - 7). Moyenne reste la même (8.71) Sierre. - A ajouter 8alamin Fridolin (1 1 1 2 - 5) -- Pfyffer Albin (2 2 2 2 8). Moyenne reste la même. ' (Communiqué) -o-

Le pro!?rèa e:ouverne le inonde.

- Cette vérité n'a jamais été mieox. démontrée que pendant ces <1ix dernières années, au cours desquelles la science, alliée à la pratiqlle, a marché de conquête en conquête. Ce progrès s'est tout particulièrement fait remarquer dans le domaine de l'industrie et plus spécialement encore dans celui de l'alimentation. Et là encore, c'est en premier lieu la Fabrique.des produits alimentaires Maggi dont la réputation n'est plus à faire, qui a choisi pour devise celle que nous citons plus haut. Il appartenait à cette maison qui, par la création de ses potages concentrés, de son Maggi pour corser et de ses tubes de bouillon et de consommé, a déjà fait, au point de

vue de l'alimentation populaire, des prodiges d'ingéoiosité, il appartenai t à cette maison, disons-nous, de résoudre en tous points un nouveau problème : la préparation d'•tn premier déjtmner répondant, pour jeunes at vieux, à toutes les exigences. Ce nouveau produit., qui vient d'être lancé, comprend une première série de cacao-gluten (albumine de fromenl). Il est présentésous la forme de jolieR et appétissantes tablettes dont chacune donne, au prix extraordinaire de 5 c., un excellent déjeuner joignant les qualité~ nutri1ives les plus élevées à un goût délicieux. Qu'il acquière, de prime abord, la prédile~tion non seulement de toutes les ménagères, mais encore des voyageurs et des gens sport1fti, grâce à ROn mode de préparation excessivement simple, voilà ce qu'il est permis d'affirmer sans aucune crainte d'être démeoti. -0-

Zurlcb. . - Ecoles professionnelles. - Dll 18 avril au 11 août, il sera donné au 'l'echnikllm de W1nterlhour, un oours spécial pour former des maitres capables ,l'enseigner dans les écoles professionnelles d'arts et métiers. Les leçons de dessin et de modelage seront données gratuitement. Les élèves pourront recevoir de l'Etat un subside pour leur entretien, mais l'obtention de ce subside les obligera à donner lellr concours pendant au moins cinq aos· - si l'Etat le requiert - à une école professionnelle du canton. Appenzell. - L9 Crand Conseil vient .d'adopter un projet de loi scolaire qui sera soumis ce printemps à la landsgemeinde. Ce projet crée une se année scolaire et tend à introduire peu à peu, pour les 5· et 6• classes de l'école primaire, la journée d'école complète. Le 85 010 des élèves ne Pont actaellemea, soumis, pendant leurs 7 années d'école, qu'à une demi-journ~e de leçons. li


Supplément à l'ECOLE PRUUlRE (N· 8) Actuellement, ce sont les communes qui paient les instituteol's. L e projet prévoit une contribution de l'E tat, qui assurerait aux maîtres et aux maî1resses ùe l'école primaire, après un cer• tain nombre d'années de service, des supplé ments de traitement allant jusq u'à 200 k par an. Pour les instilutrices enseignant les travaux à l'aiguille, le maxim um de supplément est de tOO fr -0-

D ernièrement, une commune du J ura avait à nomm er un maître d'école. Deux candidats s'étaien t présentés. Les électeurs fu rent. invités à boire, et le candidat du parL1 qui régalait l'em porta de q uelques voi x sur son compétiteur. Dans le Jura, de te ls cas ne sont pas rares, et il en sera it peut-être de mê me ailleurs si l'on procédait de la même façon. - Ecole normale de Hofwyl. - La Direction de l'instruction publique a été autorisée à prolonger d'une demi-an née (4 ans au lieu de 3 112 ans) la durée des études des élèves-régents â Ho(wyl.

BIBLIOGRAPHIE l..ec&ures de Oarême Méditations sur la Passion, par l' abbé Civet, 1 vol. 3 fr. Petits sermons où l'on ne dort pas, par l'aboé B ertrirnd, 4 vol. 8 fr. Les œuvres ·catholiques, pat 19 R. P . 2 fr.

Mélanges religieux, par N P ilois 4 fr. Le sermon sur la montagne, par Mgr le Comtur, 1 vol. 3 fr. Mémorial de la vie chrétienne, par l'abbé D upont, t vol. 2 fr. Sermons de l'abbé .legris-Duval, 2 vol. 4 fr.

Petits traités sur la reli_qion, par le R. P. Mil let. 1 vol. 3 fr. Les Trésors du Pater, par l'abbé Roulin,

4 fr'

Carême sur les ,rix c1-dARRU8 pour toute comm1nde d'au moins 10 fr. IAdresiier les demaodAs à M. Gauuer, éditeur, 56 quai des Grands-Augustinii', Paris, en ajoutant 0.85 pour IA oort à dom icile,

••

Variétés ·

B erne . - Ecole et alcool. -

GArslin d A Kersolon, 1 vol.

le vicomte Waliih, 2 vol.

Le chemin de la Croix médité, 0 80' 40 fours en Terre-Sainte, 1 vol. 2 fr. Réduction de moitié pendant tout le

0.75.

Tableaux poétiques des sacrements, par

Le plus vieil arbre du monde. - 0 a mo ntre, aux environs de Jérusalem, des oliviers qui remonteraient, dit-on, au temps de Jésus-Christ, mais ceux-ci sont encore jeunes et verts en comparaiso n du chèae de l'ile de Cos (AsieMineure), q ui d'après u o savant horticulteur allemand don t l'opi nio n fait autorité, serait vieux de 29 siècles. D eux mille neuf cents ans au moins 1 L'auteur a au moins étu :lié sur place l' écorce et les couches et scientifiquement a démontré que le chêne de Cos devaü rAmonter à oeuf ou dix siècles avant Jésus-Christ. La tradition veut que le célèbre Hippocrate, qui é t9.it né dans l'ile, ait réuni maintes fois ses élèves Rous les ombrages de cet arbre, 29 fois séculaire. A son pied se Lrou ve une fontaine portant des inscriptions fort anciennes et rappelant les enseignements du maîLre. Or, Hippocrate vivait au 5·· siècle avan t J.-C. Le tronc d u chêne mesure 9 mètres de circonférence à la base et po rte encore trois grosses branches qu'on a dû étayer . • •. Un acteur dont l'originalité est coon ug et dont !e talent se transforme s uivant les personnages qu'il imite, essayait, da os le restaurant qu'il · fréq uente, une imitation qui provoquait les rires de l'atditoire. Le patron du restaurant, atti ré par IAs rires de sa clientèle, s'approche de l'artiste d'une façon <'â.line et l ui dit tout bas à l'oreille : - Pendant '100 vous y ête!J, si vous pouviez imiter ceux qui m e . payent exactement leur note

Une terrible vengeance

roirs. P lus bas, one charmante petite forê t où le mHèze et le sapin, égale(Légeode de la vallée des Diablerets.) ment clairsemés, se disputent la note dominan te des couleura vert tendre ou Il n'y a point d'efftit saus cause, dit- vert sombre suivaut que les racines de on. On pourrait ajouter : on incident l'au ou de l'autre, quelque peu audaremarquable a toujours pour facteurs cienses et friandes, s'étendent plus loin deux motifs, l'un direct, l'autre indirect, dans ce sol inépuisable. c'est-à-dire qu'au•dessus de la cause Des milliers d'oiseaux des Alpes au immédiate et naturelle il y a, dans tout plum j,ge diversement nuancé, BU' p'lnévénement important ou fàcheux, une dant hardiment leur berc •au aux jeunes cause surnaturel1C1. Ignorer ou rejeter ce branches verles, peuplent et animent principe, ce serait tomber dans le ma- ce petit royaume. Par ci par là des térialisme et refuser de reconnaitre la touffes de rhododendrons b rodent de récompense ou la punition comme fruit points écarlates ce tapis d'émera~de des actes bons ou mauvais des peuples inondé de parfuma. Un ruisseau diaou des individus. Les rochers des D ia- phane, né à quelqufls pas plus hau t, blerets ont vieilli, se sont décomposés, fend le gazon, semblable à un l~ng filet o nt cédé sous la main d11 temps et se ' d'argent et répand dans ces heux la sont détachés, tel est le suJet naturel 1 fraicheur et le doux murmure de ses de l'éboulement ; ma,s CAlui qui les a I eaux. formés aurait-Il trouvé difficile de les Q 110 sont devenus maintenant tous retenir encore quelques siècles, ou de ces joyaux T La dévastation et la mort les faire crouler à une époque de l'an- ont accompli leur œuvre en les anéannée où on aurait eu moins de victimes tissant sans retour : on froid désert en à déplor er ! C'est là le secrdt de la est le tombe·· u. cause surnaturelle, secret que la légende Pour se faire une idée de la fertilité seule peut révéler. de cet alpage, recueillons encore les Le voyageur qui, pour la première quelques fragments ci~après qui, dans fois arrive du canton da Vaud par le daos les contes des ve1llées, ont passé Pas' de Cheville est, en approchant du de généraHon en génération jusqu'aux lac de Derborenze, étrangement surpri· viei11ards de nos jours. L'herbe, toufde rencontrer un espace de terrain d'u oe fue et moelleuse comme la toisoo d'un lieue carrée entièrement r acouvert d ,, ,ignAau, était, dans certains endroUa, blocs de pi~rre amoncelés dans un dé- loogue que les vachAs n'en ~ortaient sordre des plus bizar res. Son cœur se que les cornes ; les dents-de-lion leur serrerait davantage s'il pouvait conce- jaunissaient les tl-lncs, circonstance dont voir les trésors ensevelis pour toujours prefi taient les pà1re~, malins et farceurs, sous ces tristes débris. Si, dans cet am i~ pour f.. ire croire que c'était de la ponde décombres, il pouvait plongAr ses dre d'or; une fois ce tour leur réusregards à une certaine profondeur 01 sit si bien qu' un certain gobe•mouches reporter sa pensée an commAncemeo1 resta toute une jour née à étriller délidu siécle passé, - du dix-huitièmfl, cate~a~ t uoa partie du troupe>1n pour bien entendu - ses yeux émi>rVAllléi- recu Ptlhr la préoieuse pooss1èM dans admireraient un dAS plus bea ux co•n • un P"' Î' cornet d'Aoorca d A mé•èz.,, Oa de terre q ui ai Ant jamai 1 exis1é I Eo dit ruê.ne que IA bà oo du b "rg.u, oubaut, de mago1fi.qu" s pà •uragAs lJÙ "' blié ditns un endroit pâ turé lit VPi!le, promènenL à leur ai:10 de belles vacb e1· ~vait de la . pei~e à ê tr H _r1-1trouvé, ~aot grasses et reluisantes comme des mi- 1 herbe cro1ssa1t aveo vigueur du Jour


I

Eofin quoi c'était un tait pas de déguerpir. Le pa~vre dut ae · au . 1en demarn. ' retirer l'estomac creux, mats le cœqr vrai pays de C?cagoe. L~s ~aches, 0 " bien gros. Après avoir franchi les limlmanquant de r1_en, !our~1ss~1ent aboo- tes de la monta1Zne, il se retourna et, damment du lait qui é.La1t riche commf'I d b as dé harné levé vers le ciel la crème · celle-cl étiut grasse comm1> e son r . c . d . , 1 beurr~ d'auJ·ourd'hui et grâce à la 11 traçll_ un signe mystérieux. 8 ou am 011 e . , . 'd . Anleodtt dans les profondeurs un rouleconsistance 9u ~cquéra1t. ce ermer, 1es ment sourd et progrflssif, un tremblepàl~es le fa1sa1ent servir parfois à dt' ment terrible fit osciller les sommités curieux • usage~' ·. Ayant de to~t eo des Diablerets; un bruit effroyable se ~bo~dan~e .et oubliant les néc0,ss1teux, fit entendre et en quelques secondes tl15 1m~g10a1ent tou_tes sortes d amusP- •out est enteveli sous les décombres, ments avec le produit d~ leurs tr?upea~x. T . d près ou de loin 811 Près du chalet ils avaient ét11bh un sto· ous ceux qui,. 0 fi 'd . · d ·i1 Neuf sérets placé~ furent les témoJDs, crurent à 1a o .11 go 11er 1eu 0 qui es.. . . monde au moment de ce fracas form1symét.r1quement tenaient heu de q_u1lles dable Un nuage de fumée et de pouset uoe pelote de .beu~re servait dP sière 'masqua le désastre pendant quelboule. Les manpas JOUa!eot au. cerceau ques instants et au parfum des violetavec un fro~a~e d_oot lis av~ieot eo- tes succéda ~ubilement une odeur de le~é l~ ~artle 1otér10ure et qui se trou- soufre seolie à une grande distance, va1t a1~s1 transformé en une couronnti La veJgeance avait été aussi prompte c1rcula1re. que terrible Aut~nt Us étaien~ extravagants dans A Contbey les propriétaires de l'alleurs tdéea e_t prod_1gue11 pour eux-mê- page et des' troupeaux furent dans la J?l8S, autant tls étaient durs e~ a~ares à désolation, mais ce fut surtout dans les l é~ard des étrangers et. des. 1nd1grots. familles des infortunés pâtres qu'on vit En1_vrés par la prospérité, tls ne so.o- les gens plongés dans le plus navrant gea10nt guère à louer et à remArc1er dé . l'Aut~ur de toutes choses. Ils préféraient . ê~~~~!\ ce ropoa un passage de L. détruire naturellement leur superflu plu- Vulliemin dafs sa description de l'étOt que de le consacrer à soulager des b 1 t · è OU emt:in : mte re.s. , . • Parmi les pâtres qui disparurent Uo _Jour, un homme à 1 aspect tristP était un Valaisan du village d'Aven . On et mts~rable s~ présenta _au ch,alet. avait fondé un service pour le repos de Ses .hatllons, qut ne couvr~1en.t qu un.. son âme, quand, trois mois eprès la partie d~ son corps, trah~ssa1ent son chute des Diablerets, il reparait pâle, extrême 10d~gence; . son visage et s011 défaH, les cheveux hérhaés, semblable membres~ d une maigreur de s9uelett~; :\ un spectre plutôt qu'à un homme. témolgoa1ent q~e souvent la fatm ava1 Tout le village courut au curé pour dévoré ses c~ai_rs, Lo~sq~e, 8.près un faire exorcist:ir le revenant. L'infortuné moment de t1m1de héattat1on, il se ha~ ne réussit pas saos pPioe à persuader sarda à demand~t quelque chose à man. ses concitoyens qu'il vivait encore. Il ger, ce fut à qut put 88 moquAr ~8 lUJ était, lors de la catastrophe, occupé à av~c plus de méchanceté. Parmi l~s la prière dans une case sur laquelle q_u~nze pàt~es, un cepe~dant e~ eut pl· avait passé l'éboulement. Dès lors il tté Pt m1rn.1fPsta le d~s1r de lut dono~r avait travaillé sans re lâche à se faire ~n vacherin (1). Ma~s à cette propos,- une issue. Quelques fromages avaient tlon, la p iupart voC1férèr~nt de plu~ été sa nourriture un filet d'eau sa boisbelle et chassèrent IA miséreux avec ' force quollbels, lui offrant,_de l'accom- sote ;acteur reconnattra sans peine dans p11goi>r à coups de triques 11 ne se bà l'homme en question, qui seul échappa 1) Petit fromage. à la mort, le pâtre qui avait eu ci-de-

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,ant un élan de gécérosité. Da là, pour le motif contraire, à rapporter l'effet puni&ioo divine - à la cause, - insulte à Dieu dans la p0rsoooe de ce malbeureux, - il n'y a qu'un pas. Parmi les malhAureuSAFI victimes dfl cette néfaRl.e journée, rappelons encorA un jeune berger qDi n'avait à la maison qu'une sœur de 17 ans et son père, un brave vieillard qui, portant allègrement ses SPptante ans, tenait à faucher ses prés tout seul pour se payer la fantaisie de régaler son fils de la brise do glacier, condition essentielle, selon lui, de devenir robuste et vigoureux. La nouvelle de la catastropbA fut pour le bon vieux un coup fatal ; il n'eut ni le courage ni la force de survivre à son fil~. Sa fille, restée seule, fat pendant quelques heures atterrée et comme anéantie sous ce double coup de foudre; elle se croyait le jouet d'un affreux cauchemar. En agitant les bras pour chasser une vision ima~inaire, sa main retomba sur un livre. Comment un objet si vulgaire en app,.rence la rappela-telle à la réalité t On l'ignore, mais toujours est-il que, l'ayant ouvert machinalement, ses yeux tombèrent sur l'histoire de Job. Elle lut . , • Sa bouche n'exhala ni plainte ni murmure, mais sur son beau visage, comme subitement illuminé d'un rayon· céleste, · on pot deviner l'effet d'une sublime et irrévocable résolution. Dégoûtée de la soci~té des humains et comprenant soudain la vanité rles choses do monde, elle s'enferma daniJ un cloitre afin d'y prier librement et d'être déjà pour ainsi dhe à moitié dans les cieux. N'oublions pas la dame blanche que, depuis l'époque de l'événement, on reo, contrait souvent sur le chemin des Diablerets, et qu'on prenait pour un fantô me ou one àme en peine, mais qui n'étai t antre que la fiancée d'un beau gars de 25 ans, également endormi dans cAtte vaste tombe. L'infortunée jeune fille qui, en ses vingt printemps, n'avait jamais trempé ses lèvres à la coupe do chagrin, devenue folle de douleur depuis ' beure lugubre que l'on sait, passa le

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reste de BflB jours, ou plutôt de ses omts, - s'Pflhyant des passants, elle préférait les ténèbres - à errer, enveloppée d'on linceul, d11ns la sauvage vallée des Diablerets. Tantôt on la voyBit traverser la Liz rnfl, trempant ses pieds dans- les flots glacée qu'olle inerrogeait et dont elle paraissait comprendre le langage; tantôt, penchée sur le bord d'un précipice, de ses yeux où ne devait plus briller le sourire elle eo scrutait la profondeur dans l'espoir J'y découvrir l'objet de ses recherchAB. Elle s'aventurait parfois jusque sur les lieux du désastre, tAntait de soulever ou de détourner d'énormes blocs de pierre, effort auquel elle ne fai~ait que se meurtrir ou se déchirer les mains ; puis à un moment donné, comme si Alle fût guidée par uo indice, après qut1lques bonds désordonnés, elle s'enfilait dans les interstices accidentellement ménagés entre les 1oche'3, fouillant partout, et toujours appelant tendrflment son cher fiancé , . , En cette même aonéA, aux approches de l'hiver, un chasseur traversaot l'éboulement, vit une nymphe en habits blancs, à genoux sur le gravier, appuyée contre une roche cylindrique qu'ellA enl~çait de ses bras; comme elle paraissait dormir, il s'en approcha pour la réveiller, mais son front était aussi froid que la pierre qu'il touchait, DiAu, prenant en considération ses souffrances, l'avait sans doute r.ejointe à son promis 00 ce lieu où espèrent se réunir un jour ceux que le malheur ou l'infortune séparent ici-bas. Conthey, février t900. F. B., inst. 0

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CAUSERIE LITTERAIRE Pour le temps du Carême : quelques pensées sur la vie éternelle. Depuis peu noas sommes entrés en Carême, période de mortification que l'Eglise a établie comme une expiation des péchés qui se commettent en tout temps, mais surtout pendant le Carnaval, et aussi comme une préparatiou


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aux grandes solennités de Pàques. A cette occasion, je crois devoir citer quelques pensées sur la vie éternel IP, pAnsées cuPillies çà Pt là d11ns diver11 aoteorR. Er.h11s du Souviens toi, ô hom-

me, que tu es poussière et que tu re· tourneras en poussière. que nous entendrons le mercredi des Ceodres, elleP

nous exciteront, je l'espèrA, à méditn sérif1usement sur le grand my. tère d" l'au-delà. Le tE>mps est court, c'est l'heure dP commencer d'être prêt pour quanci l'heure dernièrA sonn»ra ... BiPntOt vou" aurons passé comme leP millions et 1P~ millions d'hommAs qui ont disparu dP cette vie dApuis !A commADCPIDPnt du moodP; notre tombe BPra creuPé» C"m· me l'ont été des millions d'aotrPR; notrP CPrcoAil aura pri11 lp r.bPmin dn r.imf' tièrP .. , Chanoine Schorderet. La mort, de sa luPur sup1êœ"', ét·l!iir, )As qualités et 11\ÏRBA les défauts dan!' l'ombr"; AD détruir<ant le cor s Alle déga~A ee qui Pst élAroel et sPmble ea.portAr avPe Alle )As impArfootions bu maines. Elle tue ponr fa·rA vivrA.

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dorés de veilleux, tous ces 11ont df's

l'enfance, cet instinct du merce pressentiment de l'!nfioi, enivrements du nectar 1dhl in11piralions de DiPU. Cre~e· anima tua, dit la sainte Ecriture : Crois en ton drne. C'est là l'instinct de l'homme, le prmcipe . religieux, et j'ajoute, le priocipe ~cienlifique. Tout cela se réalisfra dans un monde cof'illeur, dans d'autres demeures, où, comm ... dit le poète, dans les c Lieux ou le vrai soleil éclaire d'autres (cieux 1... c Là je m'enivrerai à la source où 1'aspire, , LI\ je rPtrouverai l'espoir et l'amour, , Et CA bi"n idéal que toute A.me désire c Et qui n'a pas de nom au terrPstre séjour. •

Rév. P. Gratry.

Qui dii la vie tout court, dit la vie plAtne, hAureuse, immor1"'IIA, La uô•re ,-t-fllle ces caractères? St. Augustin. Sur la terre, nous sommes succf'ss1fs ; m~is quand la mort nous aura f'lit ce ,,ue nous devons ê1rc>, n'est-il pas à ,:roire qu'il nous sera dooné de possédflr ensemble et tout à la fois notre enl1toce n11ïvA et notre belle jAunesse, unies à noire âge mftr et à notre vieillesse, comme ces arbres privilégiés qui Théophite Gauthier. port.,ot ensemble, sur un tronc noueux, L11 mort est la dAtta d1-1 la n11ture, 111 des tltmrs, d1-1R fPuillPS et dAR fr,)it11. récompense dP la gràcP, )AR orAmicPs Comtesse d'Hautefeuille. de la gloirfl. St. Antoine de Padoue. Il est à croire que tous les êtres tenNous n'avons poiot 1oi bitR de c11é pn- deot à uo poiot unique, et que la vie, manentP, mais nous cherchons celle où -tUjourd'hui dispersée, aura un lieu où nous dAvons h11bit.er un jour. Alle réunira les nobles développements (Epitre au:s: Hébreux.) St. Paul. do taot de belles créatures, et que les L'àme de l'homme, surtout lorsqu'AIIP plus belles fl~urs de tous lfls mondes est él6Vée, hbre et pure, conçoit et dé- seront rassemblées dans on mêmA jardin. sire sans limites toutes les beautés Un penseur. et tous les biens dont elle aperçoi1 L'homme Ira dans la mai~ou de son quelques traces. · Elle dfaca toutes lf'S (Ecclésiaste XII. 5.) bornes, toutes les limites, toutes les im- éternité. La terre dans ses révolutionR perpéperfections ; elle conçoit l'amour éter· nel, la vertu sans nuages, le bonheur tuelles cherche peut- être le lieu de son Bitter. sanR viciseiludes, la vérité sans ombres, élernel repos. la volonté plus forte que tout obstacle, Nous resuciterons comme des ~nmes Saint Paul . la force se jouant de l'ospaee et du temps, ~emés en terre. Notre humanité actuelle n'est qu'un des merniiles, des créations subites réalisées par unA parole, par un geste, état de préparation et le boutoo d'une par un souhait. Tous ces pressenlim"'nts fl ·ur qui doit éclore. Notre humanité du eœu1· d«, l'homme, tous ces rêVLs actuelle est le lien qui unit deux mon-

5 des : elle ne se développera tout qotière celle-ci, ta as joui de beaucoup de bien~, Herder. que daoe le second. dans celle-ci, tu as atteint une organ1RAgardPZ notre terre, ce petit globP Ration qui t'a permis d'apprendre à revoguant avec rapidité autour de son garder autour et au-dARAUS de toi, comme immense soleil : c'est un oiseau cin- un enfant du ciel. Efforce-toi donc de glant autour de cette ile de lumière, la qu itter sans te plaiodre, et béois-ls, Nous sommes des paseagers sur un P.omme le champ où, fils de l'immortavaiRseao, c'est évident. Or, ce vaissPau lité, tu as joué dans ton enfance, comme ne court pas pour courir, il court pour l'école où lu as été conduit, à travers arrivAr. le chagrin et la joie, à l'âge viril, Tu Il e"Jt probable que toute l'armée cé- o'as plus de droit sur elle ; elle n'a leste des astres se repliera de cAotrP plus de droit sur toi ; reçois la coueo centre, pour être rAfondue par DiAU. ronne de la liberté et la ceinture du en un SAul monde, en un aeul séjom ciel, et dépose sans regret ton hâ ton de , dAsti né à tous les êtres intelligents pt voyagA. • libres dA l'immense création, eo l'uniSouviens-toi de tes fins dArnières et que et éternelle cité d .. DiAu. j11mais tu ne pécheras, dit un écrivain sacré. GUY DU RAMIER, Rév P. Gratry. La figure de ce monde passe, dit St. e mwa a Paul. C'.,st que la formA présente du mondA que nous voyons passera ; mais Hygiène sa substance dPmeurera. (Suite et fin ./ C'est ain~i qu'il faut entendre ce quP DOllA . liBOOR dllUA lfl livre de Job : 5. Manger à heures fixes. Notre L'homme. lorsqu'il se sera endormi ne santé subit toujours un coutre-coup fâse réveillera que quand le ciel sera cheux lorsque notre digestion est inbroyé, c'est-à-dire lorsqu'aura CPssé cettP tArrompm~, ou lorsque nous recommenformA des cieux qoi les rend mobiles çons à manger avant que soit terminée et leur donne de tout entraîner dan11 ,a digestion du repas précédent. Voilà l<:1urs vicif'lsitodes. pourquoi une bonne maîtresse de maiNous croyons que ce monde sera son aura soin . de préparer les repas transformé par le fAu, et c'est CA que pour des heures fixes et ne supportera dit St-PierrA: Les cieux qui sont main pas que les enfants mangent des friantenant et cett.3 terre sor,t réservés au dises entre les repas. feu le iour du Jugement de Dieu. Eu général, les adultes font lrois reEo ce jour, dit l'Apoc11lypse : tes cieux pas par jour : l'un très légAr, au lever ; seront emportés, les éléments dissous l'autre vers midi ; le troisième, le soir. par la chaleur. la terre et tout ce qu'elle Les enfanls, 1ui digèrent plus vite renferme consumés par le feu. que les grandes personnes, prennent Mais, selon la promesse, nous atten- quatre repa11, c'est-à-dire qu'ils en foot dons de nouveaux cieux et une nou- an de plus que les autres. Bien entendu, les personnes qui se velle terre, dans laquelle la justice rèlèvent de bonne heure ou qui s'emgnera. li s'ensuit aussi que la création cor- ploient à de pénibles travaux, feront le oorelle sera trao11figurée et glorifiée se- premier repas du matin p lus substantiel et mangeront encore (goftter ou collalon sa nature. St. 7 homas d'Aquin. Eo terminant, disons-nous avec le tion) au milieu de l'après-midi. Mais ce qui est très mauvais ponr poète: c Cette terr.e oe sera plus, que tu l'estomac (et aussi pour la bourse, car seras encore et que tu jouiras de Dieu les caprices de l'estomac colltent cher), et de sa créature dans une autre de- c'est de manger, sans grand appétit, au meure différemment organisée. Dans milieu du jour, des gâteaux, des crèmes,

de la nourriture


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des friandises qui sont lourdes·à la di- colores des officiers allemands, français, gestion et flmpêr.bent d'avoir de l'appé- italiens et russes, et qu'au loin passait tit quaod vlPnt. l'heure du repas sérlAUX. rapil!ement, dans un nuage de pous6. Composition d'un repas selon les ciière, Il pimpante cavalcsde de l'Etatrègles de l'hygiène. - U o repas vrai- major fédéral. Toute la jeunesse de la ment hygiénique est celui qui se com- Suisse romande ee trouvRit là, en habit pose mi-partie de viande et de légumett. de gala, pour le grand défilé. Le spectacle était beau . . . Mais trois S'il y av11it excès, il vaudrait miAUX que ce hlt du côté des légumes qu11 des 1emaioes de courses excessives, de viandes; car les viandes sont échauffan- veilles forcées, de sarmenagA continuel, tes, très toniques et leur trop grande m'avaient fatigué et j'étais las. Au~si, soit lassitude, soit puissance abondance peut amener des désordres dans l'organisme. Las personnes qui iiA l'impression que me causait ce coup souffrent de la goutte, de rhumatismes, d'œil incomparable, ma pensée s'envola qui ont des rougeurs ou des boutons à d11.ns le pays des rêv"e, et, tandis que, pour me la peau doivent manger peu de vianda, machinalement, la Mte, surtt..ut peu de bœuf, de mouton, de gi- 1ervir de l'expression pittoresque du bier. Oo a rem11rqué qu'on peut ètrP spirituel Xavier de Maistre - suivait malade par excèa de nourriture trop le pas cadencé des soldate du 11, cette fortifiante, et qu'on ne l'est jamais par autre partie de moi-même, que ces 11uite d'une nourriture abondante en lé· messieurs les epiritAS ont coutume d'appeler le corps astral, se mit à pargomes. Une bonne maitresse de maison com- courir les âges, à revivre les époques binera donc toujours ses repas de ma- di11parues, et à évoquer dans un coup nière à présenter, soit ensemble, soit d'œil rétrospectif toue les souvenirs séparément de la vhnde et des légumes. militaires du temps passé ... C'est alors qu'il me parut ouïr un Par exemple, après le potage on aura : veau rôti - petits poii ou pois secs sourd et étrange murmure, une sorte suivant la saison - salade. Ou encore : de bruissement mystérieux et solennel, veau en sauce avec carottes ou pom- entrecoupé par-ci par-là par le cri de mes de terre - salade. Ce qu'il faut, guArre d'un vieux grognard. Puis il me sembla àistinguer dans la c'est ne jamais servir uniquement qua de la viande - surtout de la charcuie- pénombre toute une file de guerriers fameux, tels que ceux qu'immortalisa rie pour an repas. le pinceau d'un peintre célèbre. La bataillon-fantôme s'avançait lentement sur la route poudreuse : écho lointain mais UNE VISION vivant des siècles en marche. (Souvenir du rassemblement dd troupes Je vis là le soldat primitif de la pierre de la 1r• et Division, aut'>mne 1899.) taillée, le guerrier gaulois, le légionnaire romain, le croisé de Richard-CœurC'était en novembre 1899. L'artillerie de-Lion e~ de St-Louis, l'arquebusier roulait avec un train d'enfer 1 _sur les de l'ancien régime, les mousquet~ires, grandes t rou tes, nos nombreux .batail- les gardes françaises, le chouan de Venlons défitaieut ç~ et là, venaot.. , de tou- dée, le volontaire de 92, le grenadier de tes les directions, et pins loin, aox abords la grande armée, le tourloarou de Louis• de l'antique et hospitalière cité des Philippe et de Chan~Rrnier, les cheZrebringen, on voyait, courant à travers vaux-légers de Louis XVIII, le zouave la campagne, les fières montures des d'Italie et de Crimée, les mobilisés de guides et des dragons, tandis que là- Gambetta, les turcos, les cosaques et bas, dans la plaine, étincelaient les bril- les spahis, sans oublier les vaillants lants uniformes et les panaches multi- guerriers qui ont créé et conservé l'Hel-

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nm•

"~tie, et qui en des temps famAox ont mérité lA bA11u titre de Défenseurs des

libertés de l'Eglise.

- Jeune soldat, uù vaa-tu t - Je vais aux luttes sanglantes soutenir les droits méconnus du faible et de l'innocent contre la force et le despotisme. Qu'importe que l'on tombe en route, qu11od c'est pour la justice 1 - Jeune soldat, où vas-tu T .- ~e vais, parfois, sur des plages lo10ta10es seconder les efforts des missionnaires et leur offrir le secours de mon bras, de mon sang s'il le faut. dans leur œuvre divine et civilisatrice, Qu'importe que l'on tombe en route, quand c'est pour la civilisation 1 - Jeune soldat, où vas-tu t - Je vais protéger la paix des familles, la tranquillité publique et la prospérité des nations contre la révolution, l'anarchie et tous les principes disAolvants des sectes liberticides. Qu'importe que l'on tombe en route, quand c'est pour le bonheur des peuples 1 - Jeune soldat, où vas-tu, - Je marche à la guerre sainte, aux combats glorieux. livrés pour soutenir non les , Drohs de l'homme , mais les droits de Dieu, de l'Eglise et du StSiège apostolique. Qu'importe que l'on tombe en route, quand c'est pour son Dieu 1 - Continue, lui dis•je alors, marche toujours courageusement, le front haut, calme et fier ; sooge aux lauriers du héros, à la palme du martyre, et surtout à la couronne immortelle promise au bon et vaillant Eoldat de Jésus-Christ. Vibrante comme le son du clairon soonaat la charge, une voix lointaine me répondit : , En avant I Dieu le veut 1 ,

Taodis qu~ défilait le fantastique cortège, je voyais ondoyer soue le vent du soir, et le rameau de chêne du Gaulois et les aigles de Rome; et l'oriflimme de Clovis et les faisceaux de Charlemagne; et le panache blanc d'Htinri IV et le drapeau fümrdelisé; et la banoière des zouaves pontificaux et la croix blanche sur food rooge ; se.ile la splendide bannière étoilée brillait par son absence. A ce spectacle, mon enthousiasme s'enflamma, et m'adre~saot à l'un de ces soldats d'outre-tombe, homme d'armes q!)i me semblait symboliser Je plus fidèlement le génie militaire de notre vieille Suisse : - Jeune soldat, où vas-lu! lai disje laconiquement. - Je vois où le Devoir m'appelle, me fut-il répondu. Tout homme, icibas, a son rôle, assigné par Dieu, et daos ce rôle toutes les aspirations doivent converger vers lui. Notre lâcha est de la remplir jusqu'au bout. Qu'importe que l'on tombe en route, quand c'est pour le Devoir 1 - Jeune soldat, où vas-tu T - Je marche sous le drapeau de mon pays, lui offrant courageusement et mon bras ·pour . le défendre et mon corps pour lui faire un rempart. Qu'importe que l'on tombe en route, quand c'est pour le drapeau! - Jeune soldat, où vas-tu T - Je vais à la lutte prochaine combattre pour ma patrie, afio de lui conserver et l'indépendance et les noblee franchises que nos aï•JUX lui ont acquises au prix de leur saog. La .noble vision s'évanouit . •. Aux Qu'importe que l'on tombe en route, alentours s'éteignaient les feux de biquand c'est pour la patrie 1 vouacs. et là-bas caracolaient les cour- Jaune soldat, où vaE - tu ! - Je vais aux combats héroïques, à siers fringants de l'Etat-major fédéral. la défense de la liberté ai des nvbles GUY DU RAMIER. principes qui font l'honneur de l'hu-------- (' ~ 2 ~ - - manité. Qu'importe que l'on tombe en route, quand c'est pour la liberté 1 Les dépenstls que uous f11111oos doi-

Un conseil pratique


- a \tent toujours être proportion.nées au nombre de ruches ; 2. n' augmentai pas gain. Mais il ne suffit pas de dire : • Je le nombre trop rapidement ; 8. n'ouvrez gagne 3000 fr. par an ; donc je puis dé- pas les ruches plusieurs fois par jour . penser 250 fr. par mois. • Si nos dé- 4. n'essay~z pas de trouver de nouvel~ piinses ne sont pas ordonnées, endiguées, les ruches ; 5. ne vous imaginez pas de elles se répandent à tort et à travers tout savoir, car c'est précisémen~ alors et sont cause de déceptions et de dé- que vous ferez led plus grandes eotlisastres. D'après les données générale- ses ; 6. n'essayez pas tous les procédés ment reçues, la nourriture entre pour nouveaux de l'apicole; 7. n'achetez pas la moitié dans les dépenses d'un petit votre miel d'un étranger avant d'être budget, le loyer pour un cinquième, assuré de sou honnêteté ; 8. ne soufl'entretien et le::: dépenses diverses pour frez aucune impureté dans le miel que un autre cinquième, et les économies le vous vendez ; 9. ne vous laissez p as 10 0 10 du r.e veua annuel. tenter par les bas prix. Les marchandiLa première règle d' une bonne éco- ses à bon marché sont dans la règle de nomie est d'établir, au commencement moindre valeur. de l'année, son budget, afin de l'équiliMoisissure des viandes salées. brer dans toutes ses parties, et d'éviPour empêcher ta moisi ssure des ter les prodigalités ou les écarts, Si jambons, saucissons et autres viandes modestes que soient nos ressources, en de conserve, ou bien pour la faire disrèglant bien nos dét1enses, en suivant par~ître là o~ elle s'est produite, il n'y rigoureusement le budget arrêté sans a rien de meilleur que le sel de cuisise permettre le moindre virement de ne. On _en fait dissoudre très peu d'eau crédit, nous arrivons à nouer les deux de manière à former une bouillie dont bouts. Mais il est impossible de bien on ènduit la viande séchée. La moisisgérer un ménage sans one petite comp- sure disparait et il se forme au bout tabilité privée. Il faut inscrire avec soin de quelques jours une couche de fins les dépenses journalières, et en faire Je cristaux de ce sel qui préserve comrelevé chaque mois, pour se rendre plètement la viande. compte si elles s'équilibrent bien avec les recettes. S'il y a au bout de ce temps un excédent de dépenses, on peu\ ll« Un peuple qui viole la loi de la s anctiamortir ce déficit en réduisant le crédit fixé pour telle autre rubrique ; ou bieo fication du dimanche est un peuple p our leon le comble en diminuant d'autant Jp quel les â.mes ne comptent plus. Toute son chiffre de la colonne : économie. Si, au activité, toutes les puissances de son induscontraire, la balance accuse un boni, trie, toutes les puissances de son génie se on peut en ajouter l'excédent au crédi1 concentrent dans l'horizon étroit et sombre d'une nouvelle période, ou porter la des progrès matériels. Son ambition suprême est de multiplier ses jouissances et d 'entassomme au total de l'épargne. La suppression des petites dépenses ser des richesses. Alors l'abaissement et la fait les grandes épàrgnes. Ainsi que diL dégradation sont p artout. Les oscilla tions de un proverbe : c Les petitas dépenses la Bourse ont remplacé les joies et les ansont celles qui appauvrissent. > goisses du patriotisme. Mgr Turinall.

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>Hl. Le sentiment qu'on a pour la plupart des bienfaiteurs, r essemble à la reconnaissance qu'on a pour les arrach eurs de dents. On se dit qu'ils vous ont fait du bien, qu'ils vous Quelquea rè~les de l'apiculteur ont délivré d'un mal: mais on se rappelle la canadien douleur qu'ils ont causée, et on ne les aime 1, Ne commencez pas avec un grand guère avec t endresse.

Recettes et conseils utiles

D a n s tous les âges l'cxem1•le a un ·1>ou , ,oh• é toumm t . Dan!ol l'eut"auce il 1•e11t tou •·. F ,rnéwN.


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