No 07 l'Ecole primaire, 1er Mars 1903

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xxne année

1902/ 03

.lu i'ellll' depuis le ruai.Ul, îuterrogen. lt: l.wJ.JJ--L-· que qui l'avait accompagnée, et apprit r1e lui qu'Il l'avait vue monter en voiture avec M. \' ... pour se rendre iL la cour: on était ùonc informé de sa présentation. Lorsqu'elle rentrll, vers les neuf ·hem·es du soir, elle fut aussitôt, et pour la première fois, appelée au salon: le succès qu'elle venait d'obtenir avait opéré une petite rôvolutiou dans l'esprit de tout le monde. Son bonheur fit le plus grand plaisir à ses lllmis, et parut en fnire davantag\:1 encore aux persounes qui ne lui avalent témoigné jusqu'alors que de l'indifférence. Ou observa qu'elle avait une jolie tournure ('t de beaux yeux. Lorsqu'elle raconta. les promesses de Sa Majesté, et les espér-ances qu'elle .en avait conçues pour la délivrance de son père, on trouva cela tout naturel et fort aisé. Plusieurs des membres de la société s'offrirent généreusement de parler au ministre en sa faveur et de la protéger; enfin, le contentement parut général, et le jouenr de boston, après que les remises flll·ent acheYées, donna lui-même des marques sensibles tl' Intérêt. Ellie sc retiL'a bientôt dans sa cllaml>re pour sP mettre eu prières, et pour remercier Dieu ùes faveurs inattendues qu'elle venait (l'en recevoir. Son honlleur lui Ota pendant plu~~; l enrs heures le Rommeil qui l'avait fuie si ~auvent pour des cause!' bleu différentes. Lorsqu'elle ~:>e l'éveilla le lendemain, et que le souvenir de tm1t ce qui s'était passé ln ,·cille rentra clanfl sn m()moire, elle fit un rri Ile joie: <~N'est-ce pas un songe trompeur qui m'aùuse? est-il bleu vrai que j'a\ vu J'Impératrice? qu'elle m'a parlé avec tant de bonté?)) J_,es transports de sa joie nugtnentaient il. mesure que ses idées plus clalres l'le débarrassaient des vapeurs elu sommeil. Elle s'habilla promptement: et, afin de s'assurer eucore de la réalité des événements de la veille, c·lle coU11Jt aussitôt ouvrir un tiroir dans lcque1 s.e trouvait l'argent qu'elle avait reçu par ordr e de Sa Majesté. Quelques jours après, l'impératrice mère lui fit assigner une pension, et voulut bien <>lie-même la. présenter il l'emperem· et à l'h.nvl\ratrice régnante, qui l'aceuelilireot aussi

t;.~ vorablement. Elle reçut de leur gllnêro~>ité u11 présent ùe cinq mille roubles, et des ordres furent données pour ln révision du procès de son père. (Le vif intérêt qu'elle inspira bientôt il. M. de K .. . , minisu·c de l'intérieur, ainsi qu'à. tonte sa famille, aplanit toutes les dlfflcultl>s. Cet llomme respectable .poss~dait deux avantages qui se u·ouvent rarement réunis dans les personnes en place: le pouvoir et le désir d'obliger; et plur; d'une fois les serv!Ct'b qu'il aimait à rendre prévinrent les dêmnrches der; malheureux. M. de K. . . u1it toute l'obligeance qui lui était naturelle à. te!'IUint>r la révision du procès dont il était chargê; et, depuis ce moment, l'intéressante solliciteuse n'eut plus aucune inquiétude sm· son sort il venir. Connue :1 la cour et favoTisée elu ministre, Prascovie voyait avec plus r"e surprise encore que de jore l'empressement subit que le public lui tl'moignsût Les ministres étrangerR et les persounes les plus considérables de la ville voulurent la vcir, et lui donnèrent de;;; marques lle ùienveillanc". La p1·inccs~e Y. . . et l\:tme W . .. lui Msnrèrent l'une et l'nutrC' unC' pension <lt> C'P.nt roubles. Cette f<wem génér·a le n'influa point ~til' ~rt manière d'être, et ne lui donna jamais le moindre mouvement de vauité. Elle .nvalt ùans le monde cette assmauce que do.one la simplicité, j'oserai dire CPtte lJordiesse de l'iuuocence. qui 11(' (•J·oit. pa;. il ln mé(·bnu· cetê des autres. L'ét-ude approfondie ùu monde ramène toujours C'enx qui l'out faite :tvcc· 1'ruit r\ ))Il· rattre s imples et snns pl'étentions: en ~Ol'tt' que l'on tmvaille quelquefois longte&lps pom· arri>er au point par ol) l'ou devrait roiillDPII· cer. Prascovic, simple en effet et sam; pri'tentions. n'avait besoin <l'aucun effort pour le paraître, et ne ::;e trouvait jamais déplacée dans 1:1 bonne société. Un jugement snin, un esprit juste et natul'el, ~upplêait ii sou ignorance profonde rle toute chose, ct sonvent Bf'M répon se~ inattendue~ Pt rermt'l'l (](Srou<·crttlrent JPs indir;crets.

ORGANE If{_!,':]

DE LA

.. )

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION ~~ ---------------

L'Ecole primaire donne de 12 à 15 livraisons de 16 pages

~hacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8 a 16 pages pendant le cours scolaire.

Prix d'abonnement : Suisse ft•. 2.50 Union postale ft·. 3 Tout ce qui concerne la publication doit être adress é directement

à: ;M. P. PIG:NAT, 1er secrétaire à: l 'Instruction publique, à: Sien.

( Â lftiVt'f,)

Enseigner anx garçons à gagner de l'argent doit avoh· poar corrélatif d'apprendre aux filles l'at•t de Je dépenser eonvenablement. Jules Simon.


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