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40 tetH' géném·l tles IPOMbes aotmel. Au momen1t où rou pal'!e de nouveau du :S:ph1gen et tle Ü1 G!'eiilla, où le Go1Jhard est en plehw acti-
''ité, où 'elles voitn1res posta~es s i-Hon:nent journellement e.t dans les de!tl!.X sens ln. routc d'tt S,plugen, où les facte urs vont ·pm·te.r ·d an.~'! :des coins illl[)Ossihles I.IHlJ.gt·é neige et t <>mpête, ·le journa.l ou les Iettt>es d1u mont a.gn:u·d. il e·st fort intéress·mnt de voh" de (\llJOi Se ·COnt enb:l.ient niOS ~)èl'eS. •Le tl'aus p01rt de l•a ,poste de Li.!lld·a u :'\ :\lilan, se faisait jpréci,ooment ,pa·r Coi·r e et ce S[>lugen que l'on souge à ,pE>r-eer. Il n'avait H-eu q•ue Iot1sq:ure kt 1'01\lite n'était JXIS encomhrée .pa•r la illeige c t sewl·eme.nt u ne fo i~ qmr mois. T.1:t ~ste mett aJit (louze j ours pour l e ~·oy.age &al1er et douze jours pour le ·voyage -de ,t,etou,t•. EIJe y mett.a.i t son temps, comme J'on voit, et le .monde était encore gt·and. Le serwi.ce postal était d'ailleurs d'e!5 pl·us ~> i ttorosques. Eu une l ongue .file, huit, d·ix, douze, vingt chevaux sui\-.a.nt les besotu·s, ~avançaieut chargés de colis, de caisses ct rle ,po.rt efcnilles. Un chef de carav.a111e guidait tou t le convoi. ·Si le .be.soilll s'en .fiaisait sentit·, Q'll réquis itionna it <les chevaux à Coil'C, {1. 'l'h usls, et ·a,n Splugeu, p u•is l'on se remettait en route. On ·a,rait d'l.1 ·moins la joi·e d'être bien. a:cCUI'illif;. A.tl(joru~'(i',huJ. DOtliS SOlllllleS bla!!é'S. Le ,f acteur passe métlhod!iq1Jeme'l1t, jomrnellemcnt, et no us ne sommes mêllle pl•u s là ·po•ur le :t'f'cevoir.. ~ons ::t>ons •notœ botte aux lettres. Autrefois, .J'arrivée 'd'C la poste était tout nm é.,·énement. L'heureux âge. Ll!l FEU DA:~.S .J.1.\ NEIGE Le mon t Asama, l'un cle·!! .ph1s ·noetit's TOI· f:IUJS ·du .Ta!)')ll. situé à 150 kilomètres envirOll tJ.e '.rokio, a en récemrmC'nt ·une ~!'1111 t.io n qui oausa beaucoup d'-a.larm~ mais peu d,> dommage. A 8 heu11.·es .cl11 soir·. le cratère fit el@:osion. 1'1 en r~E~ulltn un dres v i·us m erveilleux spectll(.:les qu'on ait jGlllllls V"US, a t\t)l'ès d rquel aurait p:lli 1~ pln::; merveill·c ux feu d'a,rtifice. E u Pette saisO'n. Ja· montague eo;t courve.rt!~ fle '!1-eigc. Sou cl,aiu, il y eut ,m fot·t gt·oncleTIIC":U t. 1Hr is nu :jet cle flammes s'f·levn à 30 m Nt'CS d.am<; les n irs avec tm: bruit form idatil:t>, tandis qu e l'ex·plosion. ·f·a isalt tl'embler ln contrée ii 100 ldlomètres il la ronde. Toutes ~es ·collines et l-es· JJoi;; e-.nNiron-
nants ftllrcut é'chlirés par cette !ueurr et l'air !!lll' ,J.ne lOŒlg'llC étendue, fut TOOJplt die ceiiJ.: <lrcs. Eu .m&me tem,ps, la boue s'êpalnidl\it eo dcmx cout•ant s a•utom· d'li erntèJ.-e et continua à rouèer 1-e IQIJJg d-es pentes peudrant toute la U'lliit et même l.l'OCO'I.'e lllll jour ou d'eUX, Par bolllheua·, i'l nly a eu a·ucu.n!e \'ictlme ~t rres clégilts matétJ:.iels ont été peu C'OD.\!id"êl,.,bles. U~ SINGE 'f E1lOIN. Le cas .pen f·r6q~rcu.t où un an.imal est 1111•PE>lé "levant no trLbnno,J, I>Oilll' y ~o.m·pa.rat. 1·re comme Mmoin, vient 'Cle se prod.WI'e t J)ew1lls .TJa.mling, .(]:lins l'Etat de la Loulsiou.c. Un méniag.e d'·nrtiste~>, Qh nistOi}he et ·:\Ianme Starr, a>·a Jt 1étê emprisOIJlmé ·u'u mols (te JuWet de rl'ann~ ~llerniê.rc sous l'i<naù· .pation: œ,a,voit· t•ué le propriéta.h-e du cirque, .lames AckeumallliU, ·au ser,viüe Œuq uel 1111 étaient .engagés. Acker·m.o·nn, fut tué a'll•. moment oii il était e111 tmiu. de donner. à manger ii un jeu!lle ~inge de l'Hyma~ay•ll, qu'U a•n.1 it ba~ptis(; :diu 1J.Qm de Sca.llllp. Les soou~ç0<11s qui !pesaient su•r les époux •Stan o·ut été a·ccen.n1i!s :loreque le j eune singe. -a.pet·cevant :p!lr ·h·asait'W les inculilêl enb•'l. di!tns une oolèrc tel'l'ible et se jeta sauv·a ,gament cont1-e les barreaux de sa cage. Scmll[l persist.a. <lan.s ootte attitude bOil· tile tant qu' j,J vit Stn.rr, bien qu'il se fQt tou,iolltl'S, aup1wavant, mouU'é affectueux l)Om' lu1. La <!Olêœ d u singe se d~,ehatna D. nouveau q uand Jd:me ·S tar1· fut am-enrée de,··a nt Ù'a cage. Aux ·dêl>ats du procils, le singe, le seul t émoin du cri·me, a ét é ôntlrod:nit d'llllll ].ft saHe d'.a,udience. .>\. pei'!lle Scaanp eut-il arrwrc:n Ies ac~ns·és qu'il ·se lill'ontra ii. .nOUJveall l'f'llliPli de t::()llilre ·et d·e teJ.•reu.r·. Lai vue du j oune singe tout tre•mhJ.ant :p.rodm1sit U'De Yive impression et 1es époux SMr•r fw:ent <Hcl·nl'és couprubJ.es en dlêpit de tO'ntes ~.Purs dêu(,g'ations.
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L' instituteur passe l'inSi)ee:tian de
:pr~eté.
- Pterre, f~1.itee voir vos mlll.lns? L'enf.a.n.t avance ti·mi<liement IJ1Ii main,.. elle. ~ Qnel'le vilaine patte m&lPI'OIP~r al m'f'n -montrez u.ne a•ussi sale dalns tolflle dnl"se, je ne >ous punh•ai .pae. Voi'à, monsie1llr! dit Pierre en 1Tant l·a main dlrolte.
vtmatre {Q)~{ ~J\l~l~ DE LA
Soeiètè valai~at)t]€ ) d ·édu~ation ~Moniteur
du Musée industriel et pédagogique
z.
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f t:_L'Ecol3 primaire donne de 12 à 14 livraisons de 8-16 pages chacune,: non compris la couverture .-et autant de suppléments de 8- 16 pages pendant l'a;née ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). Chaque mois il est en outre apporté un supplémeu: illustré de 8 pages intitulé : Le Foyer et les Champs.
Suisse
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:;· Annonces : 20 cent. la ligne sur tout e la largeur Teut c:~ qui c:enc:er.n.~ let publlc:cttien deit êtr~ adressé direc:t~m~nt
à sen gércmt, M. P. PIG:NAT, xer secrétaire
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Dépctrtement de l'lnstruc:tien publiqu~. à Sien.
Pr~port~onnez l'éduca~ion ~e
chaque enfant à sa destinée probable. Les declassees sont plus a plamdre et plus à craindre que le~ garç_ons dé-
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SION, 20 Mars 1910 adressions à toutes nos recrues bien no. tées dans les examens pédagogiques, un * Sphère d 'activité du régent. gracieux opusc1:1le se. rattachant ~ ce * Bibliothèques scolaires. - * J~struc .tion civique (suite) . - Economie do- patriotique anmversa1r~. Nous_ te~10ns mestique. - * formo ns l'enfance à la par là, non seulement a leu~ tem01gner piété. - * Les caprices de 1~ _langue notre satisfaction des bon resultats obtenus mê1is aussi à entretenir et à avifrançaise. - Une classe fantaiSISte. " A nos chalets par Victorien Darbel- ver d~ns la jeunesse le sehtiment si nolay. - Partie p;atique: Un brin de mo- ble et si ~levé du patriotisme. Aujourd'hui, animé du même désir, rale, Composition française. L~cture et n ous avons pensé vous faire un présent Récitation. - Miettes pédagogiques. analogue par la remise d'un char. Anecdotes scolaires. mant petit livre, absolume~t nouveau, - 0très portatif, bien impri~é~ dont vous So~m.alre do supplément n o 6 pourrez vous servir auss1 bten Pour la Semaine sainte. - La di- votre service militaire que chez voutrt gnité de la vie agricole. - C'est tout!. ... dans vos paroisses. 11 est intitulé : Le -Vacances de Pâques. - Le génie de SOLDAT SUISSE (Memento du sol·l'homme prouve Pieu. - Les richesses dat suisse chez lai et au service mili· taire), par P. Widmer, ancien aumônier de la Sibérie. - Ames d'enfants. de régiment. , , , L'ours en Suise. La 1re partie comprend 1 abrege_ des -0devoirs du soldat sUJsse. Elle exphque, Soclété valaisanne d'Edoca· dans une langue très ~impie, mais chau. ti on. de et persuasive. ce qu'un soldat doit te jeudi 21 avril prochain se ~ien~ra éprouver lorsqu'il exéc';lte les à Sion l'Assemblée générale des mshtu- exercices militaires, depUis 1~ ra;:,;~t;u"u'ç teurs des districts de la partie française ment jusqu'au st>rmeqt au drapeau, du canton, soit de Si erre à Monthey. Sa la marche en avant, à la halte, au dernière réunion avait eu lieu à Saxon tonnement. Les souvenirs patriotiques i 1 y a trois ans. sont heureusement mis à profit. Et -ün'est pas seulement une instruction vique ou militaire que vous y Aox recrues bien notées mais encore et surtout un .._,,.,..................... Le Département cantonal de l'Instruc- moral et religieux. . . tion publique vient d'adresser ~n c~ar La 2me partie contient un ch01x . mant petit livre que les destmata1r~s cind de prières. Le soldat n'est pomt seront certainement heureux ·de posse- libéré du service de Dieu. Ils se tromder et d'utiliser non seulement sous les pent lourdement et ont en maigre drapeaux, mais dans leurs ffimilles, une leur dignité personnelle ceux qui, fois rentrés chez eux. Ce mmuscule vo- fois sous l'uniforme, agissent lume se trouvait accompagné de la cir- s'ils échappaient aux obligations de culaire ci-après, adressée au_x. recrue.s vie morale. - Toutes les prières valaisannes présentes à la v1slte sam- tîelles de la vie du chrétien s'y taire et les mieux notées aux examens En souhaitant que ce petit pédagogiques de l'automne dernier : soit accueilli avec plaisir par les Chers jeunes gens, gens auxquels nous l'offrons, nous Il y a trois ans, à l'occasion ?u 6me assurons de notre parfaite co · centenaire du serment du Oruth, nous tion.
Sommaire du présent numéro
29œe ann6e
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE V.ALAISAiliE D'EDUCA.TIOB • St•hère d'activité du régent Entrons en plein dans le sujet et posons-nous cette question: L'activité du régent ne doit-elle s'exercer que dans son école? Pour y répondre, tous, sans exception diront: « Non, l'activité du régent a o~ doit avoir un champ d'action t?lus vaste. >> Examinons donc quelques mstants certains points qui doivent intéresser un maître dévoué. 11 va sans dire que ses préoccupations sont celles de l'école : celles qui ont trait à l'éducation forte et solide de ses d isciples présents, à leur instruction, car si les enfants viennent à l'école, c'est pour profiter, eux les premiers, ~du savoir du dévouement de leur maitre; et si t~l maître est placé à la tête d'une classe, ce n'est pas pour qu'il y apporte une attention secondaire. Disons avant d'aller plus loin, qu'il &'agit ici' surtout d'un institut~ur ;élibataire, exempt d_onc des souc1s . d une famille et gui ense1gne dans son v_lllage, dont il connaît à fond les besoms, et de celui qui vit au milieu d'une pour lui inconnue, car, pour dernier, il est plus indiscret qu'utile se mêler des affaires du dehors. Il est tout autrement pour le régent enseigne chez lui, et pour qui il seplutôt répréhensible qu'il ne s'inpas de ce qui se passe autour de au point de vue religieux. Il ne faudrait pas penser que, lorsélève a quitté la jeune société, la scolaire pour passer d an_s celle a nom : la jeunesse, plus boUillante,
plus turbulente, le maître n'a plus rien à faire à son égard, c'est-à-dire qu'il peut le lâcher indifféremment en disant: « j'ai fait pour toi ce que j'ai pu et ce » que j'ai dû, pendant que tu étais sous » ma main ; à présent, va, lance-toi où tu J> voudras, je n 'ai plus rien à te dire. » j'ai fait mon possible pour t'inculquer » de bons principes, pour te donner des » moyens plus faciles de gagner ta vie; » à toi maintenant de les respecter, de l> pratiquer ce que je t'ai e~sei~_né. T~ » m'étais cher pendant que Je t mstr~J » sais, que je t'éduquais, tu m'es mam» tenant bien indifférent. » Que dire d'un tel raisonnement ? Que dire surtout d'un maître qui le tiendrait? L'instituteur qui comprend bien son devoir peut faire un grand bien en dehors de son champ ordinaire de travail , et il peut acquérir de vrais mérites, d'abord pour cette vie, ensuite pour l'autre où toute bonne action touche sa récompense. Mais alors celui qui se désintéresse par trop de tout ce qui se passe autour de lui, celui qui abandonne jusqu'à la dernière rame de la barque de la jeunesse émancipée, barque qui se balance continuellement à travers de grands récifs, celui-là mérite une juste réprimande qu'il recevra tôt ou tard. L'instruction nous a été donnée et ne nous appartient qu'autant que nous savons eri user convenablement. Un hom. me instruit a toujours plus de responsabilité qu'un individu borné, car si on ne peut pa~ donner ce qu'on n'a pas, on doit du moins faire produire le peu que l'on a .
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82 Soyons de fidèles serviteurs; faisons produire le peu de talents qu'on nous a prêtés, car nous les avons reçus dans ce but. LeE GAUELW.
(A suivre.)
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* Bibllotlaèqaes
scolaires
JO ans. L'enfant de cet âge est le plus ' ble. Les mamans se félicitent de transformation opérée en lui. Son at. tention est plus prolongée, il a plus de suite dans ses idées. Ses sentiments sont plus affectueux, moins changeants. C'est l'âge de recueillement, de prise de for. ces au physique et au moral. L'âme, vraiment blanche, va au bien naturelle. ment. L'Eglise montre une psychologie très fine de placer la Première Communion à ce moment-là. Livres: Récits de la Comtesse de Ségur:
Notes prises aux cours de vacances, à l'Université de fribourg, dans une conférence de M. l'abbé Dr Dévaud, di· recteur des écoles de la ville, et qui nous paraissent être la suite naturelle de l'excellent article «Bonnes lectures:., de M. A. D. (Voir supplément n° 5). L'auberge de l'Ange f!:ardien. - Le La question de la lecture est capitale: nérat Dourakine. - La fortune de les enfants veulent lire et doivent lire. pard (avantages du travail). Voici une liste d'ouvrages adaptés aux çois le Bossu (très bien). - Les maldifférentes étapes de la vie écolière. heurs de Sophie. - Les mémoires d'un âne. - Petites filles modèles (fort Pour les enfants de 7 à 8 ans. naïf). - Quel amour d'enfant (histoire Le petit chose, d' Alphonse Daudet. d'un enfant gâté). - Pauvre Blaise Ames d'enfant, de Jean Aicard. (son chef d'œuvre.) - .fean qui f!: Le Livre de Blaise, de Mounier, péda- et Jean qui rit. - V n bon petit gogue et psychologue. - Les deux nif!:auds, etc. - La Souvenirs: manuscrit de la mère de La· tesse de Ségur veut rendre les martine. bons. Jamais elle ne prêche. Histoire de ma vie, par Georges Sand. sion profonde, morale qu'elle Roman d'un enfant, par Pierre Loti. vient du naturel de ses récits, des ments qui y sont exprimés. Ces récits De 8 à 9 ans. placent l'enfant dans la vie réelle. Les Livres d'images d'Epinal. Viennent ensuite les livres de contes, personnages bons l'attirent et le ren· légendes. Beaucoup de pédagogie est dent meilleur; les mauvais y sont enclose dans ces histoires. Le mal y est peints de telle sorte qu'il les abhorre. bien puni et les bonnes actions grande- Petits garçons et petites filles lisent ces ment récompensées : excellente leçon livres avec acharnement, frénésie. Contes du Chanoine Schmid, divisés pour les enfants, et qui leur fera une impression plus profonde que tous les en quatre séries (chez Gautier). Ils très moraux et intéressants. sermons de leurs mères. Mémoires d'un éléphant blanc, de Ju· Contes de Orimm, de Perrault et dith Gautier. La morale se dégage du d'Andersen. Les premiers ne sont pas récit lui-même. Les bons exemples fetous à recommander;· ceux de Perrault, en revanche, sont très bien; on y trouve ront tant d'impression que l'enfant se des mots charmants, des détails très ap- sentira porté à les imiter. préc~~s des enfants. Dans Andersen, il 12 ans à 17. y a plus d'idées. Il faudra domi.er ces Crise psychique très forte, très contes après ceux de Perrault. tante: c'est là que se forment le
têre et le physique de l'enfant. Il y a née. Le mauvais roman << .facqaes tétout à faire. Les habitudes qui y sont ventreur » rapporte par an 250,000 prises subsistent toute la vie. Alors, les marks à l'éditeur. Ces lectures d'histoires d'Indiens conjeunes gens choisissent les livres d'aventures, les brochures qui excitent les duisent au pire. De la bestialité sau· nerfs! Ecarter avec soin toutes les his- vage on va tout naturellement à l'obs· toires d'Indiens qui amènent les enfants cénité: c'est fatal. Or, les livres obscèà n'apprécier que la force brutale, la nes sont répandus partout, chez nous (A suivre.) ruse sanguinaire: Mayne-Reid, Buffalo- comme ailleurs. ') Bill, Nick Carter, etc., écarter tout cela. A Zurich, le directeur d'un péniten· cier d'enfants disait: « Si on n'arrête * lnstractioa Civique pas le courant de la littérature indienne, (Suite) la criminalité juvénile n'aura plus de bornes. » LES LOIS. En 1905, on arrêta 4500 enfants. Toute société politique existe, grâce · Par cette littérature, le mal a augmenté de 450 %. Le suicide surtout prend des à certaines conditions que doivent conproportions effrayantes. Pris par l'ima· nJ.ître ceux qui en font partie; chaque· gination, les adolescents traduisent leurs citoyen doit savoir quelle place il y tient, lectures en actes par suite de la loi psy- ce que la patrie demande de lui, ce qu' chologique: << Toute image tend à se réa- elle lui défend, quels avantages il retire de son activité et de sa soumission, liser. » A Besançon, un collégien de 14 ans quelle pénalité il encourrait s'il négli· sc fait sauter la cervelle en pleine clas- geait ses devoirs ou s'il violait les droits se, après s'être nourri de lectures rela· d'autrui. La puissance souveraine, s'exprimant tant des meurtres et surtout des suicipar l'organe du législateur, donne tous des: « jacques l'éventreur» et autres brochures à 65, 25 et même 10 cent. Un ces renseignements dans la loi. Celle-ci autre écolier se tue également pour ac- n'est donc autre chose « que l'exprescomplir une action d'éclat et imiter un sion d 'une volonté souveraine à laque!· prétendu héros de ces histoires, disant le tous sont tenus d'obéir.». Les lois doivent être justes et utiles, qu'il est plus beau de se suicider que de elles ne doivent être que le développefaire mourir son prochain. A Coblenz, deux fils de très bonnes ment, l'application de la loi naturelle à familles sont voleurs de chevaux pour des cas déterminés. C'est en Dieu qu'il faut chercher i'origine première et la imiter les héros de Buffalo-Bill. Vienne recèle une foule de brigands force des lois positives. C'est dans cette âgés de moins de 15 ans, tous formés conformité avec la raison divine que la loi humaine puise le pouvoir d'obliger par les histoires d'Indiens. D'autres jeunes gens, sans aller si en conscience; c'est parce qu'elle est loin, manquent leur vocation pour sui- l"expression du droit et de la justice qu' vre une carrière aventureuse. D'autres ' ) Nous avons salué avec transport les mepassent de l'amabilité à la sauvagerie. su res récemment prises contre la vente des ouEn Allemagne, en un an, on a vr3ges immoraux; mais cela ne suffit pas : il vendu pour 50 millions de marks de . but encore que, à l'instar de deux villes d'Al· mauvaises bruchures à dix cent. 8000 lemagne, le Gouvernement interdise totalement imprimeries d'Allemagne ne s'occupent le commerce des brochures Buifalo-Bill, Nick que d'éditer de la littérature empoison· C1rter et Compagnie.
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84 on est tenu de s'y soumettre, sous peine opposition avec la volonté et les lois de de manquer à son devoir. L'utilité de Dieu, dépassent en cela les limites de lr.1 loi consiste dans sa tendance à assu- leurs attributions et renversent l'ordre rer, à féconder les rapports que les ci- de la justice; dès lors leur autorité perd toyens doivent avoir entre eux, ainsi sa force, car où il n'y a plus de justice, que les rapports des citoyens et de l'E- il n'y a plus d'a utorité. Une loi, sans être en opposition avec tat. Pour être bonne, la loi doit tendre ù procurer à -la société en général, et à la loi divine, peut encore être illégitime chacun de ses membres en particulier, en empêchant une catégorie de citoyens la plus grande somme de bonheur pos- de jouir de leurs droits politiques, ou sible, tout en exigeant le moins de sa- complètement ou en partie. Dans ce cas, crifices; de plus elle doit être générale, il est souvent convenable et nécessaire c'est-à-dire s'adresser indistinctement à de subir au moins temporairement l'injustice afin de ne pas troubler la paix. tous les citoyens. La loi doit être stable, c'est-à-dire du- Chacun sa it que l'ordre et la tranquilrable, faite pour longtemps. Elle ne lité de l'Etat sont un bien précieux et peut pas être absolument invariable, une condition indispensable à la boncar les conditions d'existence de la so- ne marche des affaires publiques. Ce ciété se modifient avec le temps, et ren- qui précède ne veut pas dire que le cident nécessaire la modification des lois. toyen soit obligé de se résigner à être Mais ces changements doivent être faits indéfiniment lésé dans ses droits. Il y a avec une extrême prudence, et quand même pour lui une sorte d'obligation de une loi nouvelle devient nécessaire, il chercher à rentrer le plu_s tôt possible f;mt avoir soin de la rédiger de telle dans la pleine jouissance de ce qui lui façon qu'on puisse abroger la loi qui est dû comme citoyen. Tl réagira donc était précédemment en vigueur sur la contre les lois illégitimes, mais il le fera même matière; sans cette précaution, il par des moyens en harmonie avec la étrrivera qu'avec le temps on aura deux, paix sociale. c'est-à-dire par le recours trois ou quatre textes au lieu d'un sur aux autorités compétentes, aux repréla même matière, ce qui embrouille la sentants du peuple et même par l'appel législation. La loi doit être promulguée à !'opinion publique. par l'autorité compétente, c'est-à-dire COMMENT ON FAIT LES LOIS que le gouvernement doit prendre les Pour établir une loi, il faut d'abord mesures nécessaires pour que tous les qu'elle soit proposée, puis discutée, accitoyens la connaissent. On a vu plus haut que la loi est l'ex- ceptée et enfin promulguée. Les projets pression d 'une volonté souveraine à la- dt lois ou de décrets sont dans la règle quelle tous sont tenus d'obéir. Il exis- présentés par le pouvoir exécutif, le tout te cependant un cas, où cette obéissance occompagné des motifs, du pourquoi de pourrait être refusée : c'est celui d'un chaque projet. Dans beaucoup de pays, précepte manifestement contraire au le pouvoir exécutif seul a le droit de dedroit naturel ou divin; car, là où il s'a- mander la confection d'une loi, cette girait d'enfreindre, soit la loi naturel- prérogative s'appelle " droit d' initiatile, soit la volonté de Dieu, le comman- ve » . dement et l'exécution seraient égaleEn Valais, le Grand Conseil (Art. ment criminels. Il ne ser~it pas juste 45 de la Const.) et le peuple (Art. 31) d'accuser ceux qui agissent ainsi de mé- jouissent du droit d'initiative, c'est-à-dire ccnnaître le devoir de la soumission, qu'ils peuv l~nt demander 1 l'élaboration car les pouvoirs dont la volonté est en d'une loi nouvelle; de plus le peupli!
valaisan peut demander l'abrogation ou la modtfication d'une loi déjà en vigueur depuis quatre ans au moins, et même il peut présenter un projet de loi rédigé d~ toutr.~ pièces. Dans l'un et l'autre cas, la demande doit être al~JU yée par la signature de 4000 citoyens jouissant de leur droit de vote. Tout projet de loi ou décret est renvoyé à l'examen d'une commission nommée par l'assemblée elle-même ou par son bureau ; la commission doit faire un rapport et présenter, le cas échéant, les modifications qu'elle propose au projet primitif. A la suite de ce rapport, une discussion générale est ouverte à laquelle non seulement les députés, mais les membres de l'Exécutif ont le droit de prendre part. Si l'entrée en matière est votée, on passe à la discussion des articles du projet. Chaque député a le droit de proposer des amendements ou des sous-amendements (modifications apportées ou proposées à la rédaction primitive de l'article ou aux amendements cl!x-mêmes) . Les propositions sont mises aux voix et celles qui réunissent la moitié plus un (majorité absolue) des votants sont déclarés acceptées. Lorsque le débat sur les articles du projet est terminé, on procède encore à un vote d'ensemble ou vote final, qui permet à tous ceux que la discussion générale ou par articles n'a pas satisfaits, de manifester leur opposition à la loi en la repoussant au vote final. Si la majorité accepte la loi, celle-ci sera l'objet d' un second débat et en cas d'acceptation finalement soumise à la votation populaire en vertu du droit de referendum. Lorsque la loi est adoptée ou décrétée, le pouvoir exécutif est chargé de la promulguer, c'est-à-dire de la publier dans tout le pays; tout citoyen est dès krs censé la connaître et doit s'y sou(A suivre.) mettre.
.Economie domoiJtique 1. - Citez un des nettoyages dits • ennuyeux • et expliquez comment vous Je ferez.
R. - Le plus « ennuyeux » me paraît être celui de la vaisselle. Pour y bien réussir j'emploierai de l'eau chaude Séms être bouillante, mais en quantité suffisante et dans laquelle j'aurai fait dissoudre un peu de carbonate de soude. Avant d'y plonger les assiettes et les plats, je les aurai débarrassés des débris qu'ils pourraient contenir, opération préparatoire que je ferai en me servant de la lavette, et au-dessus d'un récipient spécial. Ainsi, l'eau restera un certain temps plus propre. Quand la vaissetle se sera égouttée dans l'évier, je l'essuierai et la remettrai en place. 2. - A quels signes reconnaissez-vous la bonne qualité de la viande de boucherie?
R. - La bonne viande de boucherie est d'une belle coloration rouge s'il s'ag-it de bœuf; rose, s'il s 'agit de mouton, à peine rosée s'il s'agit de veau. Elle est ferme et le jus apparaît dès qu'on la coupe. Son odeur spéciale est franche, non désagréable, en un mot son aspect sollicite l'appétit. 3. - Comment établirez-vous une table ou une planche à repasser?
R. - Cette table devra être parfaitement plane et d' aplomb. La tablette sera couverte d'abord d'une pièce de laine ou molleton spécial, puis, là-dessus, d 'un morceau de toile blanche assez fine. Un drap de lit hors d'usage, sans être déchiré cependant, sera tout ce qu' il faudra pour cet usage. Tout au long des bords de cette étoffe seront disposés face à face des cordons qui, en se rejoignant au-dessous de la table et s'attachant les uns aux autres, maintiendront ces deux couvertures bien tendues et, par là , faciliteront le repassage. 4. - Expliquez le sens de cette maxime d'hy· g iène ; • Il faut la guerre à la poussière. •
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R. - « Il faut faire la guerre à la poussière », voilà, en effet, une des premières lois de l'hygiène bien comprise. Pour cela, c'est d'abord à la manière de balayer qu'il faut prendre garde. Au lieu de se servir du balai en donnant des coups secs qui feraient voltiger la poussière, il faut traîner le balai lentement, longuement et à diverses reprises. Si le plancher n'est pas ciré, on pourra faire le balayage humide, c'est-à-dire à l'aide d'un chiffon mouillé qu'on promène sur le plancher, dans tous les coins et en tous sens. Pour l'époussetage, on agira de même, en se rappelant qu'un chiffon qui ramasse la poussière vaut mieux qu'un plumeau qui la fait voltiger partout, ce qui, en définitive, la déplace et ne la supprime pas. 5. - Pourquoi prend-on iant de précautions contre la poussière?
R. - Parce qu'elle est un important véhicule de la plupart des maladies contagieuses. Celles-ci se transmettent par des microbes qui se répandent dans l'air et se déposent ensuite à la surface des objets, d'où balais et plumeaux les déplacent sans les supprimer si l'on n'y prend garde. Ensuite, nous respirons ces poussières contaminées qui peuvent nous causer de nombreuses maladies dont on recherche ensuite vainement l'origine. 6. - Quels sont les caractères d'un ourlet, d\111 surjet bien exécutés?
R. - Un ourlet bien fait est égal de hauteur dans toute son étendue, le premier repli est parfaitement à droit fil, de même que le second. Exécutés à points de côté, ceux-ci doivent être aussi petits que possible, surtout dans la lingerie fine, et très réguliers comme dimension et comme écartement. Le surjet aura été bâti ou faufilé avant d'être cousu. Les points mordront aussi peu d'étoffe que possible, seront bien réguliers et ne seront pas trop ser-
87 rés; de cette manière l'étoffe ne fronce. ra pas, les bords resteront égaux et l'aspect du travail sera parfait. 7. - Comment cuit-on une pièce de viande qu'on veut manger rôtie?
R. - Le feu auquel on la présente doit être assez ardent pour la saisir, c'est-à-dire pour la rissoler légèrement et vite de tous les côtés. Pendant cette première partie de la cuisson, on l'arrosc sans cesse avec la graisse ou le beurre fondu dont elle a été enduite en la mettant au feu, et qui est maintenant très chaud, pour ne pas dire brûlant. Quand elle est bien rissolée, ou modère le feu ou bien on l'en éloigne, on continue l'arrosage, un peu moins fréquent cependant, et on laisse la cuisson s'achever à feu moins vif. On reconnaît que la viande est cuite quand elle fume, c'est-à-dire quand une certaine vapeur s'en dégage. Alors on sale et on sert, sans lui donner le temps de refroidir. • Formons l'enfance à la piété Trop souvent on croit avoir tout fait, lorsqu'on a enseigné le catéchisme et obtenu des enfants qu'ils assistent régulièrement aux offices le dimanche et qu'ils s'approchent fréquemment des sacrements. Toutes ces choses sont excellentes, personne n'en saurait douter, et pourtant, affirmons-le sans hésiter, elles ne suffiront pas ordinairement à faire persévérer la jeunesse. Elle négli· gera tôt ou tard ce qu'elle considère comme un joug: le naufrage sera retardé, mais il n'en reste pas moins à. peu près inévitable; l'expérience hélas! ne le prouve que trop. C'est principalement la conscience que nous devons nous appliquer à mer chez eux. Recommandons sans se aux élèves le souvenir de la rr de Dieu; persuadons leur de tenir des choses défendues, non
· i11te du maître ou d'uue punition, · pour obéir à leur conscience. Tela main ferme à l'observation du règlement une fois établi: que les enf<111tS demandent permission pour tout ce qu'il n'autorise pas, qu'ils acceptent arec soumission et accomplissent avec exactitude les ordres qui leur sont donnés. Evitons du reste de multiplier les prescriptions ou les défenses sans motif. Mais surtout disons sans cesse que t'obéissance que nous demandons est une obéissance volontaire, surnaturell~, pour Dieu. Ne croyons pas 9u~ ce ra1~ sonnement intime sur les pn.nCipes qm les font agir soit au dessus de la portée des enfants. Il y faut moins d'efforts d'intelligence que pour une analyse lo~ique ou certains problèmes d'arithmétique. Tl est très important de combattre le défaut de l'hypocrisie si commun chez les enfants. Qu'on leur rappelle souque, pour plaire à Dieu, il faut avoir une âme droite, un cœur ouvert, de la loyauté et de la franchise . Habituons-les à garder en tout une bonne simplicité. Tâchons d'obtenir l'esprit de charité. Les écoliers sont toujours taquins, jauerelleurs, ils se permettent milméchancetés à l'égard de camarades: tantôt ils tournent en tcule les mJins intelligents; tantôt s'attaquent au plus faible; très saut ils prennent plaisir à les dénoncer leurs maîtres lorsqu'ils ont commis ues fautes. Efforçons..nous de faiaux enfants combien ces sont contraires à la charité . Habituons-les à se rendre de petits services. Enfin, dans la mesure compat_ible leur âge, les enfants doivent se indre, se faire violence; et, pour à nous faire entendre des enlorsque nous leur demandons cet de renoncement, parlons beau-
coup plus à leur cœur qu'à leur raison; persuadons leur enfin que c'est leur bien seul que nous voulons, et par la conviction qui nous anime, par un dévouement à toute épreuve, ne leur laissons pas la possibilité d'en douter. Les difJiruHés seront nombreuses. Qu'aucune chute ne nous trouble, qu'aucune in6ratitude ne nous refroidisse, qu'aucune défection ne nous décourage. Que l'immensité du résultat nous fasse triompher de tout! E. L.
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* Let~ caprices de la langue française La langue française est ma langue maternelle, et bien qu'on doive ordinairement respecter tout ce qui est maternel, je me permets aujourd'hui de l'appeler capricieuse! Si dans un concours de langues, on acco~dait un prix à celle qui se ferait Ir. plus distinguer par ses fantaisies, la nôtre ne serait, sans contredit, pas une des dernières. Si nous {lutres, qui la parlons nous la trouvons assez bien, les étra'ngers qui veulent se familiariser avec elle n'en pourront pas dire autant. Feuilletons quelques instants la rrrammaire, livre peut-être le plus difficile à approfondir par les étudiants primaires et autres, et voyons quelquesunes de ses règles absolument capricieuses. Nous n'avons pas besoin de chercher bien longtemps pour y trouver des fantaisies. Vous voyez d'abord des feus qui menacent de vous brûler; des chapeaus qui ne se tiendront plus sur votre tête; des genous qui ne se plieront plus et des pous qui vous quitteront si vous ne leur accordez pas cette lettre x à laquelle ils tiennent tant!' Les chacaux ravagent nos poulail·
88 lers; les caporals se ficheront des ban- grands hommes qui se traîne ou caux de leurs générais et ceux-ci s'en traînent à ge nous devant toi pour voir st plaindront à leurs maréchals qui. pour tel ou tel complément direct fait ou non se venger, ne ferreront nos chevals qu' l'action exprimée par l'infinitif; pour avec des cloux rouillés, si nous ne res- voir si le peu marque la suffisance ou pectons pas à la lettre leurs fantaisies lïnsuffisallce, c'est chez toi que se ren. contrent tant de seigneurs orgueilleux plurièles. tels que s;re Oms ~t Sieur Orgue avec Tournons le feuillet et causons un peu avec les adjectifs; peut-être seront-ils leurs dames Délices, Monseigneur Hym,. moins impérials. - Ah! oui! tous des ne avec son confrère Pâques; Comte mêmes! ce n'est qu'une suite continuèle Amour avec la Princesse Foudre; de capricieus! On est toujours dans une Aigle portant dans ses serres le mat. absurdité complette. Toutes ces règles heureux Quelque Chose. Faut-il aller sont trop anciènes pour qu'elles aban- plus loin ? Mais nous y rencontrerons de donnent aujourd'hui ce qui fait leur longues files de lazzaronis en gloire éternèle! Ces vieillotes ne sont les petits esprits de nos écoliers. Vraiment, c'est à perdre la tête pas sottes au point de se laisser marcher sur leurs jupons cotonneus, elles ce labyrinthe de fantaisies, de ,.,,.,..;,...., pour la plupart inutiles! sont trop spirituèles pour cela. Ce rapide coup d'œil sur n6tre Enfin nous voici aux pronoms. Au moins ceux-ci sont un peu plus sérieux. maire me fait rappeler ce que On voit cependant cela et çà se dispu- vieux magister, dans une ter quelquefois pour l'accent grrrâ ve!! d'instituteurs, que la langue Je dois m'arrêter bientôt, car j'arrive avait pour devise: La clarté, la précision, la cor chez Monsieur le Verbe, l'individu le plus original, le plus susceptible de Saperlotte! ce qui est clair, précis tous ses confrères du discours. Si j'al- correct, n'est pas si embrouillé, me la is l'attaquer, je courirai fo~t les ri~ ble-t-il! Pas vrai! Çà? ques d'y perdre le latin que Je ne sats LEONCE GAILLAND. pas, car ce bon Monsieur tourne à tous ••••• les vents et il ne veut nullement accepter des observations qui pourraient lui Une clusae fantaisiste être bien utiles. Il s'ennuye de savoir que tant de jeunes têtes se donnent Le Petit Poucet mille maux pour essayer de le comprenCe matin, au moment où j'allais dre, de le toucher, de l'attendrir, lui· qui mencer la leçon de calcul aux « petits ne peut pas leur accorder une seule sa- deux de mes élèves, bambins aux tisfaction! roses et au minois éveillé, étaient En voilà déjà beaucoup dans la pre- ment absorbés dans la conu::ulu,.au,.. mière partie de la gramma ire ! Dieu d'une image d'Epinal qu'ils n'ont sait comment sera la syntaxe! Là, ce entendu le signal et qu'ils ne sont sont plus que des élèves qui se repro- venus devant le tableau noir chent les fautes; mais on y voit des pro- l eurs camarades, munis de leur fesseurs érudits ne pas pouvoir tomber se et de leur crayon. J 'ai eu un d'accord sur une règle d'accord! l'intention de gronder, puis je me Oh! Dame Syntaxe, toi qui es si ravisé et j'ai fait apporter l'image. hautaine et si altière, qui ne veux pas s'agissait du « Petit Poucet.» Tout même t'abaisser devant la foule des monde sait que la tradition en a fait
89 grâce aux grand'mères - un héros dont t'esprit le dispute au courage. Tous ont regardé l'image. Pensez donc! il y avait des petits, un bûcheron, une forêt, et tout cela en couleurs! Au lieu de rose, sur les joues des bambins, on avait mis du rouge vif; les vestes et les pantalons avaient des colorations invraisemblables. N'importe, mes petits élèves étaient émerveillés. Alors nous nous sommes posé de graves questions. Combien ce bûcheron av~üt-il d'enfants? Chacun a voulu compter. Les tout petits n'en ont trouvé que six, mais les plus grands ont souri et n'ont pas tardé à découvrir le septième, le dernier par la taille, mais le premier par l'esprit. " « Qu'il en avait des petits! s'est écrié jules, fils unique. Comment faisait-il pour les nourrir? » Et Benoît, dont le papa est cordonnier: « Que de paires de galoches à l'entrée de l'hiver!, Tous ont voulu savoir combien cela faisait de galoches. Sept bambins se sont rangés le long du mur ; après avoir recommencé deux ou trois fois, nous avons constaté que cela faisait 7 naires de galoches, par conséquent 14 gal oches à l'entrée de l'hiver! » Non, décidément, avec sa petite journée, le bûcheron ne pouvait pas nourrir et entretenir tout ce monde. « Alors même qu 'il aurait gagné 2 fr. par jour, déclarait Benoît, le bûcheron aurait dû travailler deux jours pour chausser un seul de ses enfants! » Cete réflexion, dont tous conna issaient la justese, a navré mes petits élèves. Une solution s'imposait : mener tous ces enfants à la forêt dans un coin bien sombre, bien obscur, bien éloigné et puis les laisser là. C'était fort simple. Jean n'a pas trouvé cela de son goût. "Ce n'était pas gentil de la part des parents. Mais maman ne m'au rait pas perdu comme cela!» Et tous de s'indi-
gner en chœur contre le méchant bûcheron. Il fallait voir ces yeux grands ouverts, entenore ces soupirs de satisfaction en face des habiles stratagèmes du « P etit Poucet». Et, rapidement, je leur ai conté toute l'histoire .Où était la leçon de calcul? Je l'avais délaissée et ils n'y pensaient plus. Non, ce matin, je n'ai pas fait de leçon classique de calcul, je l'avoue. Mais n'avons-nous pas travaillé plus peu.être. Nous avons observé, raisonné, nous avons senti, nous avons réjoui nos yeux et notre imag ination. Et, avec cela, nous avons trouvé le moyen de faire des additions, des multiplications, de la lecture, de l'écriture et du dessin. A mon sens, bien connaître l'enfant, voilà tout l'ar t de l'éducation. C'est à lui d'interroger, et à nous de répondre. Si nous savons observer ses goûts, ses tendances, deviner ses rêves, c'est par lui que nous connaîtrons le chemin par où nous devons le conduire; et sans qu'il s'en doute, tout en déployant spontanément dans le libr"ë exercice de son activité le maximum d'efforts, il arrivera, soutenu par nous, au but visé. Nous mettons en cage des petits oiseaux qui rêvent ciel bleu, verdure, liberté. Apportons donc dans cette cage un peu de ce qui est dehors et l'oiseau sera joyeux, car il se croira en liberté. Ce · matin, les enfants ne se sont pas doutés qu'ils étaient en classe, et jamais cependant ils n'ont travaillé davantage. C. M., instituteur.
••• A nos cltale(liil Vous que j'aime à revoir quand l'Alpe s'end imanche, fbranche, Q uanJ les fleu r s el les nids embellissent la Salut, riants chalets! Salut, vous que la paix a choisis pour son trône, [ ronne, ;\ vec les grands sapins. les prés verts pour couEt l'A lpe pour palais!
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90 Salut, riants séjours, idylliques retraites Dout le calme convient à quiconque souhaite Bon air et d o ux repos! Salut, vous qui rendez la vigueur au ma laue La bonne h umeur à ceux qui l'ont triste et El dont Je cœur est gros! [maussade,
Ma is un ~ u tre la~leau plus grandiose encore Va leur fa rre oublter ce que l'Alpe à l'aurore Etale de plus beau; Ce tableau c'est le ciel, a ux vastes étendues Ce sont ces lampes d'or dans l'azur susp~nEblouissants Ilambeaux! [dues,
Rcnd.ez-vOt~s préférés du penseur, du poète! I l ~ a unent a chanter les beautés que vous prêle
Devant ce grand décor, ce magnifique dôme L'homme sent q u'il n'egt rien o u du moin~ Perd u dans l'infini; [qu'un a tome Confus , il se recueille, et laisse errer son âme J usqu 'aux pieds de Celui que l'Univers proEt que son cœur bén it. [clame
. Le g racieux printemps; [res Ils a 1111ent vos encens, vos senteurs pri ntanièVos tra nqu illes abris au pied des sapinières Pour y rêvl!r , contents. 1 .Muses que les etameurs de nos cités énervent: Ils cherchent leurs plaisirs parmi ceux qui . A l'âme sa candeur, [conservent ~arnu les grands tableaux de la grande nature, Sur ces mon ts que l'au rore embrase, transfi[gure Et couvre de splendeur;
0 vous qui possédez les vertus de Jouvence, Qui savez eHacer les ride.s, chaque oflense Que l'excès grave aux fronts , [core Gardez, rianfg chalets, gardez longtemps enVos alpestreR tableaux que l'au rore décore, Car ils sont vos fleurons.
Tb aimen t voR gazons, vos mousses, vos bruyères, [ r ières, L'ombre de vos berceaux, les !leurs de vos daiLe cris tal de vos eaux; LP silence profond de vos sombres futaies Et l'écur~ui L leur hôte, aux all ures si gaies: Leger comme l'oiseau;
Conservez celte paix qu i réjouit, soulage E l qui sai t rendre aux ironls défleuris avant Un aspect gracieux; [l'âge Gardez ce charme exquis qui plaît, qui vivilie L'étincelle de {oi dans le cœur qui dévie De la route des cieux. V. DARBELLAY, inst.
Vos lieux mystérieux où jad is les napées S'assembla ient pour chanter, sur les gazons De.s hymnes à Jupin; [groupées, Vos sen!ters dont p lus d'un langutssamment . serpente, [pente, let, dans un vallon, plus lo in, sur quelque Parmi les verts sapins;
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Ils a iment à humer sous vos s uperbes dômes C::et air frais du matin, imprégné des aromes G lanés par les zéphyrs; A contempler les monts. majestueux, sublimes, Quand l'aurore. soudain. donne à leurs hautes L'éclat de l'or d'Op hir; [cimes A gr imper. s'isoler dans les hautes va llées, A fouler les sommets. les cimes crénelées, fnue, Les glaciers rutilants. Et là, les pieds sur l'Alpe et le front dans la _J oyeu x. ém~rvei ll és, ils passent en revue Les Combins, les Vélans ; Tls contemplent. ravis, les colosses d e g lace, Les pics majestueux que la fo udre menace Mais ne peut ébranler; Les dômes merveilleu x, les hautes pyramides, Géants que l'avalanche en ses élans rapides Ne lit jamais trembler.
Partie pratique =
l Tn brin de morale 1. Que veut dire en tente mutuelle entre les hommes? O ù peut-on apprendre à vivre en harmonie avec les hommes? Dans la fami lle. - Il. La fa m ille est bien la première et la meilleure école. - Ill. La justice ordonne donc à l'enfant d'être reconnaissant à ses parents.
DIRECTIONS.
I. Dans la société telle que vous la connaissez, l'entente mutuelle, l'harmonie entre les hommes, existe-t-elle? Vous êtes embarrassés, car vous ne savez pas encore bien ce que c'est que cela veut dire: entente, solidarité, fraternité. Si, monsieur, cela veut dire que tout le monde s'aime, cherche à se faire plaisir, à être bon pour les autres. - C'est à peu près cela. Eh bien, croyez-vous,
tre tous les habitants d'un village, e ville, de la Suisse, tous les homcherchent à vivre en paix les uns les autres? - Oh non, monsieur. arrive souvent, au contraire, qu'ils se t entre eux, et quelquefois les naaussi. - Où trouverons-nous donc endroit où les gens vivent les uns les autres? - Sera-ce ici, à l'éco? - Pas davantage, monsieur, car nous battons aussi de temps en - Oui, il vous arrive d'être jataquins, brutaux, méchants mê- Alors je me demande où finalenous trouverons des humains vid'après la justice et la bonté? Quel'un le sait-il? - Monsieur, chez nous, et maman sont bons pour moi et que mes sœurs et moi nous soyons justes les uns pour les autres. C'est très bien . - C'est en effet la faqui nous offre le meilleur exemple personnes vivant solidairement. II . Nous l'allons prouver. Et tout d'acitez-moi une personne dans la faille qui non seulement est juste et bonmais encore se dévoue pour tous. maman . - Sans doute. (Ici il imque le maître montre ce que c'est l'amour maternel, non par les parobanales et sans portée, les exemples us qu'on a coutume de reproduire émotion à l'occasion de cette le). Ce n'e~t pas seulement la mère ne vit que pour son enfant, c'est le père. - Comment cela? Monsieur, c'est lui qui travaille pour · toute la famille, il fait à la mailes gros travaux. - Et ce n'est pas . Que l'un de vous tombe malade, père et votre mère ne pens~~01;t qu'à vous; pas un moment ltdee leur viendra qu'ils peuvent tomber · malades, et ils· vous soigneront un dévouement sans bornes. Que u'un vous fasse mal, à qui penseztout de suite? - A papa et à ma. - Un danger quelconque vous
menace c'est encore vers eux que vous reo·ard~z . Et dites-moi, qu'avez-vous do;c fait, qui ~tes-vous donc pou_r absorber aussi complètement la vte de deux o-r andes personnes? Vous êtes des enfants des êtres petits, faibles, et pour vous vo~ parents fopt tous les sacrifices. Où donc en est-il ainsi en dehors de la famille? Où voyons-nous les forts servir les faibles? - Nulle part; souvent, au. contraire, les forts seuls obtiennent justice et ont les avantages, alo~s que les mltres pâtissent. Ainsi la famtlle es,t bien la vraie école de morale, celle ou l'enfant peut le mieux apprendre à remplir ses devoirs. . . III. Et maintenant dltes-m01, que ferez-vous pour vos parents, comment commencerez-vous à vivre selon cette entente cette harmonie, dont nous avons parlé ? Compren~rait-on q?'?n enf~t1t à qui tous les soms ont .ete pro?t~ués qu nnd il était faihle. sOit dur, tn]UStc envers d'autres plus faibles? Ce serait un ingrat et un sot; comprendrait-on l'enfant pour lequel sa mère et son père ont fait tout et qui ne s'en souviendrait pas? qui ne leur rendr~it ni amour, ni aide? ... Tous, vous dttes non , naturellement. Que ferez-vous donc pour vos parents? - Il _nous faut l.es aimer les respecter, leur etre reconnatssant. ~ Oui, et je vous expliquerai dan.s une autre causerie ce que cela veut dtre exactement, mais même aujourd'hui vous le comprenez assez pour vous rendre compte si dans votre vie vou~ ;we~ déjà fait ce que vous venez de dtre. St vous l'avez fait vous êtes de bons enfants et vous vous préparez à devenir des hommes justes et bon~" QUESTlONNAlRE. I. Que veut d ire entente, harmonie, entre les homtncs? o[t existe-t-elle? dans la r ne? tkmR la ville? 1t t'école? dans la société? dans h famille? -· IL Comment peut-on dire qu'elle exi ste dans la famille? - Essayez de dire ce qu'est l'an Jour matewel? - Pourquoi dans la lam i\le tout est-il pour l'enfant ? - Pourquot
92 la sociéh! tout est-il pour le fort? lfl. Que devez-vous laire en échange de ce que vous avez reçu? - Quels sont les meilleurs citoyen s, les h o mmes _j ustes et bons? cliliiS
RESUME. 1. Oi1 trouve-t-on des gens vivant selon la ju!'tice et la bonté, vivan t unis entre eux? C'est dan s la famille. IJ. La mère de . famille s'oublie toujours pour ne penser qu'à ses enfants pour lesq uels elle fait tout, ainsi que Je père. Ill. L'enfant serait un ingrat et un sot s i en retour, il n'aimait pas ses parents. Le~ b~ns fils font les hommes justes et fraternels. PENSEES ET MAXIMES. Rien ne peut remplacer l'amour d'un père C'f d 'une mère. (Gérard.) le premier devoir c'est d'êt re un bo n fils. (Gérard.) Pour les parents, la plus douce des récom · penses, c'est la bonne cond uite de leurs enfa nts. (Vessito!.) JI y a bien des merveilles dans l'univer s, mais le chef-d 'œuvre de la création est encore k cœur d'une mère. (Bersot.)
Blettes pédaarogiques • Pourquoi euseigner des choses que les élèves ne peuvent ni ne doivent retenir. Savoi r, c'est posséd er; s'il ne signifie pas cela , il ne s ig nifie rien. Il ne faut pas se contenter de l'illusion de comprendre. d e l'illus ion de s~voi r . O n doit apprendre pour toujours e~ 11011 apprendre pour l'examen , pou r une dale détcrmiuée; toute leçon que l'élève n 'aura pas dé'finitivement comprise et définitivement admi se est nulle et non a venue. (Marcel Prévot.)
x
• Les no tio ns qu'on impose à l'élève doivent éh e reçues à un état d e densité et avec une force de pénét ration qui ne leur p ermet pas de ~. 'éva pore r . Ces no tio n s n e pourront être en f!rand no mbre, mai s au moins, une foi s enseigl1ées, ces choses feront vra iment et d éfinitivement pa rtie de la fort une intellectuelle d e l'élève. ( Id.)
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• Cc son t moins les matières de l'enseignement qui importent, que la manière dont elles
sont enseignées. Les programmes n 'ont valeu r secondaire. (A. Ribot.)
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• Da ns l'enseignement, de même que toutes tes en treprises humaines, le pend de l'énergie ct de la va leur des nes. - Les prog ra mmes et les rèrrlernents impui ssan ts sans les hommes. "'
x • Les A llemands reconnai ssent de nos la nécess ité d 'abaisser le chiffre de leurs res, qu i sont souvent fort élevés, et ils en o utre que chaque classe fasse un tout les di fférentes parties marchent autant possible de front; partout, ils s urvei llent to ut les faibles, les plus di straits, et ils ne signent pas un but qui soi! hors d pour les forces moyennes. Nos concours, re même nos di stributio ns de prix, nous sent à élever trop haut le n iveau de stdgnement, à prod ig uer 11os à négliger les traînards.
x • La sobr iété, la mesu re, Je choix dans s<: ignement ne répond pas seulement à con venances s upér ieu res d 'ordre et de c·est une nécessité de bon sens. Le maitre vrai maître, se fait connaître moins enco~ ce qu'il dit peut-être qu'à ce qu'il ne dit
x • Tout enseignement qui ne comprend une phraséologie confi ée à la mémoire est talement s ~ é ril e.
x Da ns nombre d'écoles a méricaines, d ucalion manuelle occupe une la rge place, · pas seulement dans l'enseignement mais dans l'en seignement seconda ire et sup érieur. P lusieurs comportent l'organisation liers, ins titués dans le double but de ~ux étudiants le moyen de payer leurs penses et de fortifier leur ::,anlé par des cices q ui donnent au corps de la vigueur de la souplesse. En Suède, en fi nlande, l'enseignement fess ionnel se trouve aussi à la base de scignement su périeur. Pourquoi n 'en est-il p as de même Parce que la bourgeoisie, la p etite g rande, croira it déchoi r si elle ue dirigeait enfants vers les professions dites libérales,
les moi ns libéra les qui soient a ujourd'hui tant de malheureux qui y crèvent de faim. nd nous voyon s ce qu'il y a chez nous ts san s cause, de médecins sans clienngénieurs san s emploi, d 'ar chitectes, res, d e sculpteurs sans commande, nous songeons que les écoles d 'oit ils sorti s continuent, comme si besoin éta it , verser chaque année de nouveaux stocks le pavé, no us ne pouvons nous empêcher frémir et de nous demander avec anx iété que tout cela deviendra. Parmi les jeunes hommes, combien pour ains i poussés vers les carrières libérales ient lait preuve ni de g oût littéraire, ni rios ité scientifique, ni d'imaginat ion , ni · que soit qui justifiât, à leur égard , les ....,l l.,,t,ruN de leurs auteurs ! tandis qu'ils aupeut être fait d'habiles ouvriers. L'éduman uelle aurait eu au moins l'avande les éclairer s ur leurs aptitudes; grâce ils auraient été mis à même d e s ubvenir besoins. Outre q u'un bon ouvrier peut rs, avec un peu d'a ide, deven ir patron tour personne ne contestera qu'il ne de compter parmi les p remiers d'un corps d 'état quelconque, plutôt croupir en tas parmi les d erniers des ·s. Descendre en pareil cas, ce n'est isser; souvent c'est le moyen de s'éplu s sûrement et plus h aut. (,L'Education au point de vue de la lutte pour l'existence.")
x • De plu s en plu s, on reconnaît qu'à l'édugéuérale d oit s'ajouter pour les futurs de nos éco les, une éducation p roiesIl ne snifit pas de "posséder les con••~••a "'-"" dont on aura à transmettre les éléà des intelligences naissantes, il faut avoir appris par quels moyens, les pins et les plus sûrs, on les leu r Iran~ . Il ne suffit pas de savoir : il faut savo1r . N'attendons pas d 'être entrés dans sses n i d 'avoir acquis une expér ience le' pour nou s rendre compte des méd 'enseignement que nous aurons à ap. Sans doute, la meilleure des pédagoaussi bien que la meilleure des logiques, celle qu'on se fait à so i-même par l'étude, la réflexion persbnnelle, par l'expérience.
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(Joml•ositlon française On lit dans Mme de Maintenon: • En quelque condition que soit une jeune fille, le goitt de l'ouvrage manuel lui est nécessaire. • Développez cette maxime.
A quelque condition qu'elle a ppar tienne, la jeune fille doit se préparer au rôle de la femme. Si, au point de vue matériel, les probabilités de l'avenir ne lui permettent pas de rêver une situation brillante, il lui faut bien connaître les travaux manuels qu'elle sera obligée d'effectuer plus tard et s'~ccoutumer de bonne heure à les exécuter le mieux possible. Au surplus, dans une position modeste, on peut se créer une vie heureuse. Un foyer sans luxe, mais d'une bonne tenue d'un aspect aimable, est préférable à' telle maison fastueuse où d'éphémères plaisirs luttent en vain contre les pesanteurs de l'ennui. La femme, surtout, est capable de créer un tel asile, un tel nid. Evidemment, si elle n'a pas les moyens de s'offrir le concours d 'une bonne ou d'une femme de ménage, elle devra travailler de ses propres mains, et travailler beaucoup. Supposons-lui non seulement le désir de bien r emplir son devoir, de procurer bien-être et bonheur à tous ceux qu'elle aime, mais aussi le goût de l'ouvrage manuel, elle trouvera, certainement, sa tâche moins lourde; même, par moments, elle saura l'accomplir avec une joie Qrofonde qui lui fera oublier ses fatigues. Riche, la jeune fille doit se dire que les maisons les plus opulentes sont menacées de ruine dès que le désordre les envahit: de là, pour elle, la nécessité de faire son éducation domestique, son apprentissage de ménagère. Comment dirigerait-elle, même de haut, des travaux dont elle n'auri'lit pas la moindre idée? Il faut se défier, d'ailleurs, des vtctssitndes de la fortune: la misère, souvent, succède à la richesse. Devenue pauvre, J.q femme du monde qui aime le tra-
95
94 vail _des n~ains ne s'abandonnera pas au desespOir: elle cherchera et trouvera quelque honorable moyen de gagner sa vie. Enfin, n'oublions pas que le goût ~e l'ouvrage manuel permet aux jeunes fllles et aux femmes à qui la fortune crée des loisirs, de pratiquer, sous une forme très utile, les devoirs de la charité (confection de vêtements de layettes, et~.) Bien loin de s'ennuy~r, on a le cœur Joyeux quand on travaille pour les pauvres.
y0us avez au f.onlraire l'i nlen!ion de rester a 1:; camp.ig'll(:: exposez aussi vos raisons.
Votre camarade veut aller à la ville
par~e qu'on y gagne plus, qu'on s'y di~erüt _plu,s qu'à la campagne, parce que 1 espn~ s y meuble et s'y aiguise et qu'
on y vit d'une manière plus rafftnée. Vous préférez rester à la campagne parce que vous aimez la ferme de vos parents, que vous êtes habitués à l'air p~r, .à 1~ vie ,saine et libre des champs. LagJtahon, 1 espace restreint l'air vicié d~s villes, l'assujetissement q'u•on y su. b~i vous e!fraye_nt. Vous gagnerez moins, cest. vrai, mats vous aurez moins de besoms et la vie est peu chère à la campagne; vous renoncez aisément aux plais_ïrs factices de la ville pour avoir la s.1nte, le calme et la liberté.
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Comment on s'instruit. J'ai eu l'occasion de rencontrer dans ma vie déjà longue beaucoup de savants, mais je persiste à croire que mon père, simple artisan de petite ville, est un des hommes les plus complets de tous ceux que j'ai connus. Il ne savait pas tout, la chose est sûre; mais il avait appns un peu de tout, et ce peu il le savait bien, l'ayant apRris ou pr~sque deviné par lui-même. Son tour de France avait duré trois ans et il avait mis le temps à profit. Il s'était promené du nord au sud et de l'est à l'ouest, et tout en travaillant av~c ardeur de ses bras pour gagner le pam quotidien, il s'était servi de ses yeux et de ses oreilles. « Mon secret est bien simple, disait-il: je n'ai jamais traversé un champ sans regarder les plantes qui y poussaient, les bêtes qui s'y nourrissaient et sans échanger quelques !Ilo~s ~'ami~ié avec l'homme qui y travaillait; Jamms, non plus, je ne suis sorti d'une ville ,petite ou grande sans avoi~ ob~ervé de. mo.n mieux ce q'ui s'y fabnquait; ouvner J'ai partout trouvé des ouvriers qui savaient leur affaire, et leurs leçons ne m'ont jamais coûté qu' une poignée de mains"·
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L'un ou l'une de vos Ca111aracles veu1 aller s 'établir à la ville:. dites pour quelles raisons·.
xxx Corbeau ou Renard? 1
Raconte~ brièvement la fable que vous avez appnse; dt.tes _lequel des deux personnages vous voudnez etre ou ne pas êlre, pourquoi?
Messire Corbeau, perché sur un arbre, tenait en son bec un fromage, volé sans doute. Attiré par l'odeur appétissante, un renard madré et rrourmand a~riva. « ~onjour, seigneur oCorbeau! dit le ruse ~ompère, comme votre plumage est noir et luisant! Si vous chan!ez aussi bien que vous êtes joli, vous e~es le plus parfait des oiseaux qui ha· bttent la forêt. ,,. A ces paroles flatteuses, le Corbeau ressentit un tel émoi de satisfaction et d'orgueil, qu'il ouvrit large~ent son bec pour montrer qu'il avait une voix digne de charmer les alentours . Hélas! le fromage tomba. Le Renard se jeta dessus et le mangea sous le regard consterné du pauvre vaniteux. Quand il eut fini, le Renard dit au Corbeau en lui faisant sa révérence: «Ce fromage est excellent, mes belles flatteries valaient bien cela; à l'avenir, n'écoutez plus les flatteurs ils vivent à vos dépens. » ' Je ne voudrais avoir ni les défauts
Lecture et Béclto.tlon
du Corbeau ni ceux du Renard. Le Corbeau est trop naïf, le Renard est trop malin, et puis il ment, ce qui est honteux; et je n~ tiens à être ni le trompé ni le trompeur.- L. D. et M. M. (onze nns et demi.)
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Une matinée de printemps On voyait, par les croisées de la classe, le ciel bleu, les arbres du jardin couverts de bourgeons et les fenêtres des maisons grandes ouvertes, avec leurs pots de fleurs déjà verdissants. Le professeur ne riait pas parce qu'il ne rit jamais; pourtant il était de bonne humeur et on voyait qu'il respirait avec plaisir l'air embaumé de terre humide et de feuilles fraîches qui arrivait en bouffées par les fenêtres ouvertes. On entendait un forgeron qui battait l'enclume dans une rue voisine, et, de ~ la maison d'en face, arrivait le chant ' d'une mère qui endormait son poupon. A un certain moment, le forgeron frappa plus fort et la femme chanta olus haut. Le maître s'interrompit et prêta J'oreille; puis il dit, lentement, en regardant par la fenêtre: « Le ciel sourit, une mère chante, un brave homme travaille, des enfants étudient: voilà, certes, de belles choses réunies.
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Le Travail L'abeille recueille le miel et la cire. L'oiseau construit son nid avec un art admirable et détruit une grandè quantité d' insectes. La fourmi dévore les chenilles; en été, elle ramasse les cadavres de petits insectes et en fait une provision pour l'hiver. La taupe creuse des galeries souterraines pour faire la chasse aux vers blancs. Le cheval travaille et partage les fatigues de l'homme. Le bœuf tire la charrue et trace sur la terre le sillon où passera le blé. Le travail est la loi de tous.
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LA CIGALE ET LA FOURMI Paul ayanl peu travaillé Tout l'été, fut pri s à la dépourvue Quand l'épreuve fut venue; Pas un seul petit morceau De science en son cerveau; Il alla crier famine Chez Jean, !ils de la voisine, Le priant de lui prêter Son travail à consulter. L'épreuve était solennelle. - Ma toupie et ma !icelle Te seront, s'il t'est égal, Intérêt et principal. De l'ami la complaisance Etait alors en vacance.... - Tant pis! Mais en vérilé Que faisais-tu cet été? - Tous les jours, oh! bien souvent Je jouais sur la !alaise; - Tu jouais, j'en suis fort aise, Eh bien! lravaille maintenant. L. ROCHAT.
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TRAVAILLE! Si lu veux être respecté, Travaille! Si tu veux garder ta santé, Ta belle humeur et la fierté, Travaille! Si tu veux soutenir tes droits, frav:lille! Si tu veux que ta grande voix Ait plus de force qu'aulreiois, Travaille! Si tu veux forcer ton destin, Travaille! Si tu veux que sur ton chemin Ton irère te tende la main, Travllille! Xavier PRIVAS.
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LES RAMEAUX Les pii.querettes des prairies, Les primevères des vergers, Dans les bois, les bouleaux légers, Pronostiquent Pâques Eleuries. Tandis qu'en l'air les papillons Sont liers de n'être plus chenille!',
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96 Les fauvelles daus les charmilles, Gazouillent aux premiers rayons .
Si Dieu me fit plus court de paille, Il me donna de meilleur grain.
Et de la terre retournée Sort un padum de renouveau, C'est l'aurore d'un temps nouveau Q u'annonce une belle journée.
• P uis, que me parlez-vous d'empire, Et de préséance et d'honneur? Mon ami, s'il faut vous Je dire, Notre maître est le moissonneur.
Pour Pour C'est C'est
• Votre tête, aujourd'hui si fière, Du fléau sentira les coups, Et dans l'étable, ainsi que nous, Bientôt ne sera que litière. • V.·J. PORCHAT.
les bourgs et pour les hameaux, les châteaux et la chaumière, la chaleur et la lumière, le dimanche des r ameaux.
Rameaux bénits au vert feuillage, Vous que l'on voyait en tous lieux, Dans les maisons de nos aïeux, A la vi lle comme au village; Ainsi qu'après des jours mauvai s, la colombe revient vers l'arche, Suivant la nation dans sa marche Soyez les doux ramea ux de paix.
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L'AGNEAU BELANT Quand, dans les prés lleuris, Au milieu des brebis, Un petit agneau bêle, Savez-vous bien, enfant, Ce qu'il cherche en courant, Ce que ~a voix appelle? Qui répond à ce cri, Enfant, savez-vous qui? C'est une tendre mère, Que partout sur la terre Ont les agneaux uêlants Et les petits enfants.
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LE SEIGLE ET LE FROMENT. Le Seigle, un jour, avec fierté Relevait sa tête légère, Et disait au Froment, son frère: " Q ue parlez-vous d'égalité? • Comme un géant, quand je domine Sur tous les épis d'alentour, Quand ce peuple tremblant s'incline Et me la it humblement la cour. • Vous seul, dans celle Ioule obscure, Vous restez debout devant moi? Ignorez-vous que la nature Vous fi l su jet et me lit roi? -Vous roi! di t l'autre. Est-ce à la ta ille Que l'o~ choisit un souverain?
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A.needote& l!leolalre• Deux jeunes instituteurs, Charles el Maurice, discutent plaisamment. C'est la grammaire ou plutôt la langue qu i fait les frais du dialogue. - l(tun·ia: Est-ce qu'on dit 1fl/, sandwich ou un r sandwich? - Charles: Ma foi, je n'en sais rien. Çà m'es! d'ailleurs égal, parce que je dis tou jours: Donnez moi 2 sandwichs. .1/ourirn: - Passons à autre chose car tu veux tourner la di ffi cu \lé. Ici ferais-t u ' la liaisen? Dit-on 7 et 3 fon /ou::;r (lt) ou 7 el 3 font l1u11~,..' - Cliurl rs: Ni l'un ni l'autre, mon vieux, dans mon pays on dit 7 et 3 font 10. Le dialogue en est resté là. * Pcl"lrs omloirrs .. - Dans les discours parletnenta ires ou dans les pla idoyers judiciaires, on en entend parfois de bien jolies. Ecoulez plutôt : - Protéger le porc, c'est nous protéger nous-mêmes. - J'entends d'ici vos sourires ironiques. - l a dynamite fr appe non seulement les magistrats mais aus.>i les innocents. - Quand nous retirons une épine du pied de quelqu'un, songeons à ce que nous tnettrons à sa place.
* Le maitre d'école passe l' inspection de propreté. - Pierre, faites voir vos mains! (Pierre avance t imidement la mai n gauche.) Quelle vilaine patte malpropre! Si vous m'en montrez une aussi sale dans toute la classe, je ne vous p unirai pas. - Voilà, Monsieur, dit Pierre en montrant sa ma in dro ite. * Mon chéri, tu m'as lait un bien graud plai· sir en étant le premier de la classe et voilà que !tt redescends. - Mais, il lau! bien qu'une atdre matna., :til à son tour le: même plaisir c:nc t'Ji .
Travaux manuels. * Le Conseil d'Etat décide d'allouer
un subside de fr. 100 à chaque participant au XXV0 cours normal suisse des travaux manuels qui aura lieu à Bâle, du 10 Juillet au 6 Août 1910.
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ltlonoment Cbappaz.
été offerte par l'Ecole pr;maire de pouvoir se procurer à titre exceptionnel l'Agenda du V alais au prix réduit de 1.50 (au lieu de 2 fr.) . Ceux qui voudraient encore bénéficier de la réduction feront cependant bien de se h âter de souscrire, car l'édition de 1910 s'est ecoulée si rapidement qu'il n'en reste plus qu'u n nombre restreint d'exemplaires. Pour les obtenir, s'adresser simplementainsi : Agenda du V alais, Sion.
On sait qu'après la mort ( 1902) de M. le Conseiller d'Etat Chappaz, une -0souscription avait été décidée et ouverte pour élever un monument funèbre à l'an.Aimanaeh do Valais 1911. cien directeur du Département de l' InsLes collaborateurs ordinaires ou octruction publique, en souvenir reconnaissant du personnel enseignant pri- casionnels à notre périodique national maire au magistrat défunt. On se rap- sont informés que le délai pour la transpelle, en effet, que c'est pendant le pas- mission des manuscrits destinés à l'édisage de M. Chappaz à ce dicastère que tion future expire le 1er mai prochain. fut proposée et adoptée la loi du 26 mai Plusieurs travaux inédits sont d'ailleurs 1902, marquant une nouvelle étape dans pa rvenus déjà à l'Administration , sans la voie de l'amélioration des traitements compter d'autres également promis et des instituteurs et institutrices des éco- attendus pour l'Almanach du V alais 1911. les publiques. - 0-Voici le résultat de la souscription, dont il est parlé plus haut: Sou de Géronde, Si erre. Conférences d'instituteurs: Sierre 15 79 .2 0 District de Sierre fr. - Héren s 20 fr. - Sion 30 fr. 5.-» d'Hérens Conthey 27 fr. - Martigny 20 fr. 1 145.55 » de Sion Entremont 24 fr. - St-Maurice et Mon16.80 ,, de Conthey they 50 fr. - Société valaisanne d'Edu177.05 » de Martigny cation 100 fr. - X. 1 00 fr. -- Un prê59.10 » d'E ntremont tre ami du défunt ~0 fr. -- D., insp. 115.70 » de St-Maurice scol. 5 fr. -- M. Pitteloud. insp. scol. , 180.15 » de Monthey 5 fr. - Rouiller, insp. scol., 5 fr. 107.05 Dons de particuliers · Oiroud, ancien insp. scol., 5 fr. - 4 885.20 Total jusqu'au 15 mars prêtres du district de Conthey 8 fr. -679.45 Total jusqu 'au 28 février Sœurs Ursulines, inst., Sion, 5 fr. Total actuel 469 fr. fr. 205 .75 Différence en plu s On est prié d'envoyer sans r etard les -0souscriJ)tions à M. Delaloye, pr ésident de la Société valaisanne d'Education, à · Ne dénichez paM les oiseaux. Massongex. ou au vice-président de celLe printemps est la saison des nids. le-ci, M. Val. Farquet, inst., à Martirrnv. Qu'on rappelle donc aux enfants qu'ils -0font mal pour plusieurs raisons en pourAgenda du Valail!l 1910. chassant !es petits oiseaux, qu'ils comUn certain nombre d'instituteurs ont lliettent de vilaines actions en séparant tenu à profiter de l' occasion qui leur a volontairement de leur père et de leur
=
Supplément au JVo 6 de ,f &cole', (1910) mère de pauvres petits êtres qui ont encore besoin de leurs parents. Ils dé peul •1en t également par là les bois que les oiseaux auraient égayés de leur ramage; enfin ils portent préjudice à l'agricnlture, car les petits oiseaux détruisent beaucoup de chenilles et d'insectes nuisibles. Qu'on leur apprenne, s'ils ne la savent pas, la jolie fable de Berquin intitulée Le nid de fauvettes, elle leur fera elu bien. Que MM . les instituteurs profitent notamment de l'occasion pour montrer et commenter le tableau instructif des oiseaux utiles qui orne les parois de nos salles de classe; qu'ils h'ur proposent des sujets de style appropriés dont un exemple est donné dans la dernière livraison de l'Ecole primaire; enfin que gendarmes et gardes-champêtres de leur côté ouvrent l'œil et le bon et dressent procès-verbal contre tous les délinquants petits ou grands qui se vrocurent un passe-temps cruel et nuis1ble à l'agriculture. (Communiqué). -0-
Fribcmrg. - t M. Emile Fisch. Le 2 mars est décédé, après une courte maladie, M. Emile Fisch, instituteur à Corpataux, l'un de nos plus anciens et fidèles abonnés fribourgeois à l'Ecole primaire. Le regretté défunt, âgé de 29 ans seulement. remplissait ses fonctions avec zèle et dévouement. Il laisse une mère et une sœur à oui nous présentons nos sincères condoléances.
linger Frères, Editeurs. - Rédacteur en chef: O . Sandoz, Docteur en médecine. On nous demande de rappeler à nos lectturs la vai llante petite revue , Les Feuilles d'Hygiène et 'Je Médecine populaire". Nous le fa isons bien volontiers, car on ne saurait trop insister · sur la nécessité de répandre et vulgariser les sai11es notions de l'hygiène qui, sans er.1pié!er sur le domaine de la médecine. enc.ei)2'nent les moyens de s'entretenir en bonne santé. Que d'argent dépensé souvent en va in pour recouvrer la santé compromise ou déjà perdue! Apprenons donc à connaître les soi ns préventifs qui maintiennent notre bonne constitution: la santé! c'est notre bien le plus précieux. rien ne doit être négligé pour la consrrver: c'est noire devoir le plus immédiat, bien plus. c'est affaire de conscience, car nous devons la transmettre intacte à nos descend~nlc. Voilà plus de 35 ans aue les ,.Feuilles d 'H YQ"iène. sous une forme intéressan fe, savent indiquer à tous les lecteurs les moyens de se g-arantir. dans une certaine mesure. des moux oui affligent l'humanité. Les articles des feuilles d'Hv!!"iène", fa its par des hommes de talent. suffisaient seuls au succès de cette publication. mais il faut y joindre l'importance du but à alteindre dans l'intérêt d~ tous et p :111r lo bif'n-être J!énéral de la société. Esl-il encore nécessaire de recommander nol re modeste confrère?
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Schwytz. -
L'école gratuite . La municipalite d'Einsiedeln a décidé d'introduire la gratuité des livres et du matériel scolaire dans toutes les écoles.
Bibliographie LES FEUILLES D'HYGIENE ET DE MEDECINE POPULAIRE. - Revue men.. sueUe -paraissant à Neuchâtel chez At- •
x xx THE BANNER OF LIBERTY, marche américaine , par L. Oallini, chef d'orchestre à Monte-Carlo. - Pour piano à 2 main ~. - Foetisch Frères, S. A., Editeurs, à Lausanne. Une marche américaine: dans le lointain la statue colossale de la Liberté éclairant le monde, tout près, Hottant au-dessus des têtes, les larges plis de la bannière étoilée. C'est là ce qu'évoque la musique entraînante du chel d'orchestre Oallini, de Monte-Carlo. Et comme sa musique est présentée par les éditeurs de la manière h plus attrayante, nombreux seront les Américains qui l'emporteront comme un souvenir, comme une image vivante de la patrie lointaine. Il est des œuvres dont le succès est certain: la marche de M. Oallini en est une. -----------·-~---------
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Pour la semaine sainte Notre victime
abandonné des hommes et de son Père céleste, enrichit ceux qui l'entourent; à ses ennemis il offre le pardon; au brigand crucifié avec lui il promet la vie éternelle; à sa mère il confie l'humanité en la personne de s. jean; à s. jean, le disciple bien aimé, il donne une mère ainsi qu'à nous tous en Celle qui se tenait debout au pied de la croix. Stabat Mater. En ces jours de la Passion, arrêtonsnous devant cet agneau immolé, devant ce Dieu qui a été brisé pour nos péchés. C'est nous qui aurions dû passer par ses souffrances en expiation de nos nombreuses offenses, mais c'est lui qui a pris notre place. C'est pourquoi toujours jésus, la victime du Calvaire, méritera de s'appeler notre Sauveur.
Quand Dieu préparait le salut de J'humanité dans son peuple d'Israël, il avait fait comprendre à Aaron que le péché ne pouvait pas rester impuni et qu'il exigeait une réparation. Comme le bouc émissaire chargé de l'exécration de tout un peuple, rejeté par les siens et chassé dans le désert, Jésus est emmené pour être immolé hors du camp, hors de la ville et renié de son peuple. Les condamnés étaient astreints à porter eux-mêmes leur croix et jésus se chargea de la sienne. Mais, affaibli par la souffrance morale et physique, résultant des mauvais traitements qu'il avait ••••• subis, notre Sauveur s'affaissa sous le poids. C'est alors que Simon le Cyrénéen fut appelé pour lui venir en aide et, entre les deux, ils portèrent plus faC'est le thème que traite dans son cilement le lourd instrument du suppliee. mandement de Carême Mgr l'archevêque Du palais du gouverneur, dans le- dt> Rouen. Bien qu'elle s'adresse aux quel jésus avait été condamné, jusqu' Français, cette belle page pastorale est an Golgotha, en dehors des murs d'en- trop éloquente pour que nous ne la metceinte, la distance n'est pas bien consi- tions pas sous les yeux de nos lecteurs. L'agriculteur suscite, dit l'archevêdérable. C'est néanmoins la voie clouloureuse pour Celui qui marchait au que de Rouen, en travaillant son champ, supplice. la vie éparse dans le sol et dormante. II Le sinistre cortège est grossi à cha- lui fournit les germes et prépare leurs que instant par la foule railleuse et in- éclosions. Il la discipline, la fait croîsultante, au milieu de laquelle appa- trt et la porte à son apogée. Il l'embelraissent, comme de rares clartés conso- lit en perfectionnant les espèces; il la tantes, l'affection et la douleur de quel- crée presque en inventant des espèces ques femmes, disciples de jésus. Ils ar- nouvelles. Certes, l'homme ne peut rien rivent sur la fatale collinè, le lieu infâ- accomplir de plus grand. Et rien pourme où râlaient tous les malfaiteurs sai- tant ne se peut voir de plus vain, si le sis par la justice humaine; et c'est là laboureur n'a pas à sa disposition le que, assimilé à de vulgaires criminels, chaud et le froid la rosée et le vent la le Saint et le juste souffre dans son pluie et la neige' la nature tout entière. cor12s ~t dans so~ âme jusqu'à ce que Son œuvre est à' la merci du nuage qui tout sod accomplt. Consummatu'fl est. 1 passe gonflé de grêle et du rayon de ~t P?.urtant_, ~et h~mm~ ~loue sur le soleil torride prêt à tout dessécher. L'inbols d 1gnomtme, depomlle de tout, secte, en pullulant, insaisissable, est
La Dignité de la Vie Agricole
42 plus fort que lui. Mais l'agriculteur a, procédés de culture à leur époque et en à tout instant, la preuve qu'il y a un firent profiter leurs contemporains. Par maître des éléments qui le domine lui- les contrats et les baux perpétuels qu' même, et il n'a pas de peine à se sou- ils consentirent a ux ouvriers, ils firent mettre à sa souveraineté. « Celui qui les de leurs propres biens le véritable patrimoine des pauvres. Ils ne fondaient a faits, dit-il, les gouverne. » Sans imaginer que Dieu dérange à pas le royaume de Dieu sans embellir la légère les lois fondamentales posées la terre. a u commencement par sa sagesse; sans L'archevêque de Rouen signale encroire qu'il empêchera à tout propos, à suite un fait historique glorieux pour coups de miracles, le jeu normal des son Eglise. C'est dans un Concile tenu forces de la nature et l'enchevêtrement en 1096 dans la capitale de la Nordes causes qui s'engendrent à l'infini, mandie que les évêques conférèrent à il sait que, dès que Dieu existe, Dieu est la charrue tous les privilèges garantisprotecteur, conservateur, père, et il se sant alors le droit d'asile et placèrent confie à Lui. Ainsi l'accomplissement sous la garde des anathèmes les plus de son devoir professionnel devient pour solennels les laboureurs, les herseurs, le cultivateur une véritable collabora- le<> charretiers, les bœufs, les chevaux tion avec Dieu. et les hommes qui se réfugiaient autour Quand le poète voyait « le geste au- d'elle. Ainsi la charrue devint, comme guste du semeur» s'agrandir jusqu' l'autel, le rempart de la liberté. De cetaux étoiles, il ne voyait pas encore as- te assimilation il est resté attaché au sez. Pendant que le semeur sème, en noble instrument de travail une bénéeffet, Dieu, peut-on dire, descend à ses diction d'honneur et de vertu. C'est à côtés, marche dans le sillon du même la cha rrue que les patries menacées ont p.1s: lui, jette le grain inerte; Dieu ré- pris leurs vaillants soldats..C'est à elle pand la grâce qui féconde. « Paysans, que l'Eglise de France, entre autres, des'écrie un orateur, vous tenez un des venue pauvre, tristement abandonnée manches de la charrue, c'est Dieu qui par les fils des classes élevées, a demantient l'autre. Bon gré, mal gré vous la- d~ ses prêtres, ses religieux, ses misbourez ensemble. » Grande mission! sionnaires. mais, du même coup, quelle dignité! Continuez cette histoire, habitants C'est pour cela que l'Eglise a tou- des campagnes. Ah! que la charrue et jours favorisé la vie agricole. Combien l'autel restent toujours unis! La vie rude laboureurs, de pâtres, de bergères rale exige des renoncements, nous ne n'a-t-elle pas élevés au rang de ses hé- l'ignorons pas ; elle suppose l'habitude ros! Quelles figures exquises que cel- de l'effort et, autant que le courage les d'une sainte Geneviève, d'une sainte physique, le courage moral. Mais ces Germaine, d'un saint Isidore, d'un saint vertus sont celles-là mêmes que l'EvanFiacre, d'un saint Pascal, proposées au gile a prêchées. Et c'est pour cela, en culte et à l'imitation des peuples! Quels dernière analyse, que la vie des champs civilisateurs que ces moines qui aména- est si noble. Aussi bien, suprême hon· gèrent le sol et qui avaient pour pro- neur, jésus-Christ ne l'a-t-il pas en gramme de se sanctifier en bêchant non quelque sorte divinisée quand il a don· moins qu'en priant! Ce sont eux qui, né à son Père lui-même le nom d'agri· avec nos ancêtres, ont mis en valeur no- culteur, Pater mms a~ricola est/ tre territoire. Possesseurs de vastes doDonc, maines, ils inventèrent les meilleurs
Calmes, laborieux, honnêles, Levez vos yeux, dressez vos lêles, flo mmes du pays: paysans!
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C'est tout 1 Léonce Durand est un homme occupé, com· sont occupés aujourd'hui tous ceux qui 11 ~ellent Je doigt dans l'engrenage des affaires. Maison de commerce moyenne, soucis ordinaires, femme chrétienne, deux enfants .... Vous connaissez .... ? lill'
x Chaque matin, lecture de quelconques jourr•aux. Puis, Je courrier; va-el-vient des employés, des clients, des ouvrières. Toute la matinée la ronvergation se maintient sur le terrain âpre lies intérêts matériels. A midi, déjeuner au restaurant avec d'autres commerçants; deux sont francs-maçons mililants, deux autres indifférents et un juif. Ou ne parle presque pas politique, presque pas religion, car on sait que Léonce assisle à la messe tous les dimanches. Pourlant, sous le couvert de la plaisanlerie. on lui sert souvent de petites objections, u;enues comme des épingles.... de ces objeclif;llS cl.'hommes :nlelligents, piquées avec élégance, et abandonnées avec un sourire bienveillanl.... réilexions amusantes, dont on ne prut se fâcher, et qui font leur petit chemin ... . gunlte.letles d'acide sur une étofie délicate ... . germes de plantes maudites qui étendront un jour leur ombre de mort sur le jardin défleuri de la croyance. L'après-midi, les affaires recommencent JUS· qu'à 6 heures. Puis, apérilif.... l'heure verte .... vision du boulevard capiteux, où les yeux croisent les ytux.... où le dernier des magasins embusque s:; tentation au coin d'une carle postale.... où les camelots offrent aux terrasses le programme aiiriolant des scandales du soir.... Eniin, la rentrée au loyer, la douce intimité .... la lemme racontant sa journée à elle .... le dernier potin du dernier salon .... le chapeau de la chère amie .... la place du petit au collège .... Le dîner .... parfois Je lhéâtre .... Minuit. El ainsi, les jours après tes jours ....
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- Si tu faisais tout de suite tes Pâques avec mo i.... ? lui avait demandé sa femme, la semaine qui précéda le dimanche de la Pas· sion.... ce serait toujours une préoccupation de moins .... Léonce mil son menton dans la main et réfléchit: - Non!. ... c'est trop tôt!.... il ne faut pas se précipiter comme cela. - jamais trop tôt pour bien faire! .... - Oui .... mais tu sais .... ma dernière confession date d'un an, j'aimerais voir cela un peu de près .... - Crois-tu que tu seras plus préparé pour les Rameaux .... ? - Ne sois donc pas plus papiste que le pape!.... A-t-on un moi s, oui ou non .... ? - Oui .... - Alors!!.... . ! ! !
x La veille des Rameaux, la lemme observe son mari. · - Surtout, ne l'agace pas!. ... lui a répété sa meilleure amie. Et elle ne veut pas l'agacer. A quarantecinq ans, un homme doit savoir se diriger. Seulement, avec ce doigté de certaines lemnies, elle cherche à faciliter les choses: - On dînera comme tu voudras .... à 6 h. '1, ou à 8 heures .... ? lui dit-elle, en Je fixanl d8ns les yeux. - Pourquoi pas à 7 heures, comme d'habitude .... ? - C'est dans le cas oC1 tu .... - Ou i.... compris!.. .. Ah! je le vois venir avec les petits sabots!.. .. Et toute la famille mangea à 7 heures, comme d'habitude.
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Le jour de Pâques, on partit de grand matin pour une promenade en automobile. On devait rejoindre, à cinquante kilomètres, deux familles amies, entendre la messe dans un des villages qu'on traverserait, manger des truiles exquises sur le bord d'une petite rivi~re qui cascadait autour d'un vie~x m<;mlin. ~t, si le lemps éta it beau, on ga~mera1l p~us1eurs jours dans la campagne, lom des microbes, des muifes et des affaires. Or, la semaine de Pâques fut admirable. On alla senlir les amandiers et les pêchers en ile urs; on bul du lait dans les fer mes, et du soleil sur les grandes routes. Et quand on revint à la fin de la semaine,
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44: on avait tellement avalé de kilomètres, on était tellement étourdi, poussiéreux, fourbu, que c'est tout juste si Monsieur eut la messe de l heure, le dimanche de Quasimodo.
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Alors, ce lut la revanche de Pans. Les affaires reprirent avec intensité, exigeant toutes les heures du jour, tous les regards des yeux. Le mar i rentra it le soir si fatigué, que la lemme n'osait pas risquer la question qui lui brûlait les lèvres: - Mais tes Pâques.... mon pauvre ami!!.... De jour en jour, son angoisse augmenta. Le samedi soir, on se mit à table à l'heure ordinaire, et, pendant tout le repas, l'épouse chercha te joint qui lui permettrait de placer, comme au hasard, la fameuse phrase tant étudiée. Mais le mari parla tout le temps des tissus qui ne se vendaient pas à cause de 13: mode stupide des femmes.... de- la toute-pm ssance des couturiers.... etc..... Au dessert, Madame n'avait encore rien trouvé. Pourtant. tout au soir, elle remarqua que c.on mari installait un solide réveil sur la t3ble de nuit, et le mettait à 6 heures du matin. - Dieu soit béni!.... dit-elle en son bon petit cœur.
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Sept heures du matin, le dimanche du Bon Pasteur dernier jour des Pâques. Léon'ce Durand erre dans l'église. Il y a trois ou quatre douzaines de persan nes qui attendent leur tour à ç,haque confess ionnal. De temps en temps, un prêtre sort, ~a _montre à la main, se presse vers la ~acnshe, et s'habille pour la messe réglementaire. Alors les théories de pénitents abandonnés s'éc~ulent à travers les rigoles des chaises dans la direction des autres confessionna~x déjà assaillis. Léonce Durand ti re sa montre .... 8 h. ' f,!.. .. Il fa ut absolument qu'il communie à cette messe de 8 heures, car à 9 h. ' ; ,, il a un rendrz-vous. Successivement, il aborde un suisse ... un sacri stain .... un bedeau .... - Vous n'auriez pas un prêtre sous la main .... une minute seulement!. ... Tenez! .... celui qui s'en va, des re2"istres sous le bras .... ? - Essayez!. ... répond le suisse, tlegmattque, en tordant sa moustache ... C'est un bon g<trçou....
Léonce essaye. Mais l'abbé est en retard pour son catéo chisme .... il a deux cents mioches là-bas, et il sa it ce qu'ils font quand le dompteur habituel n'est pas là .... Léonce insiste.... Une minute seulement!... Alors, l'abbé avise un confessional, se jette dedans sans surplis, tous ses livres sous le bras. - Il y a combien de temps.... ? - Un an .... - Pas de Confiteor!.... vos péchés .... ? tout de suite!.. .. Puis, d'une voix haletante, l'abbé corn. menee quelques mots d'exhortation; mais, Jl. hs, à l'a u ~_el , la sonnette retentit, appelant lea fidèles à h Sainte-Table. Léonce interrompt: - C'est qu'il faut absolument, mon Père, 'lue je communie à cette messe de 8 h.!... - Alor s .... acte de contrition!.... Du confessionnal à la communion, une ml. nute .... Voici Léonce de retour à sa place, la tête dans ses m:uus.... une vague prière.... la messe 5'2~hève. De nouveaux arrivants se presse•Jt pour l'office suivant. Le rcvoi!il sur le trottoir.
x Et pour cet homme, vivant dans l'atmosphère terfible du X.,'{e siècle ... pour ce chutien attaqué avec une tenacité inlassable et une iutelligence haineuse depuis le matin juaqu'au soir .... pour ce voya5eur, obligé d'aller à son Dieu contre tous les vents, contre toua les courant~ , contre toutes les tempêtes.... pout cet anémique de la foi ... pour ce vide de spirituel, C'EST TOUT .... JUSQU'A L'ANNEE PROCHAINEI..Pierre l'ERMITE.
sanr
Vacances de Pâques (Souvenir d 'enfance.) Le mois d'Avril venait de s'ouvrir avec premières fleurs. Un soleil tiède et réchauffait la pelouse verdoyante où coces primevères faisaient poindre rolles pâles et caressantes. Un de violette embaumait l'air. Dans les bourgeonnants, les petits oiseaux enltonnaieat des hymnes d'allégresse à la gloire leur. On était à la veille du dimanche n.eaux. Dans la vieille Abbaye d'H.... I.~ri11111 devenue par les viciss itudes des temps,
éwle normale et d'agriculture, les vastes corridors en ogive retentissaient d 'un vacarme il•solife, dans lequel on distinguait confusément des rires, des chants et des hourras. C'est que l'excellent directeur vena it d'annoncer, après les Matines, l'ouverture des vacanres de Pâques. Il l'avait fait dans la grande sa lle d'éludes, où nous étions tous réunis, une crnta ine d'élèves, de quinze à vingt ans. C'était presque une solennité. Sa voix douce et g rave s'était faite, cette fois, plus paternelle que de coutume, et je l'entends encore. avec ses molles inflexions, nous recommander le calme et la bienséance « qui devaient faire l'orgueil de l'Ecole et la joie de nos parents». Aujourd'hui. cette belle voi x d'un sage qui ~ut être à la fois professeur et ami, s'est tue pour to ujours, mais je l'entends encore résonner dans mon cœur. Il y a de celà plus d'un quart de siècle! Les chemins de fer n'avaient pas encore assf'rv i nos paisibles terres fr ibourgeoises de la Haute-Broye, et c'est à pied, par des routes solitaires et gentiment ombragées, que nous franchissions, aux vacances, les vingt-cinq kilomètres qui nous séparaient de notre petit chef lieu. Quel délicieux voyage! Nous étion s une dizaine de normaliens, portant casquettes bleu d'azur , avec le cordon rouge et blanc. En sautoir nous avions des boîtes de botanique bourrées de victuailles et des gourdes pleines de sirop de capillaire, légèrement acidulé par le petit vin de l'Abbaye. La sobriété était une des règles les plus rigoureuses du pensionnat, et le vin ne figurait sur les tables du réfectoire que le dimanche, et en rations minu scules. En route, à mi-chemin, nous faisions le pique-nique. C'était, d'habitude, à Seedor!. L'endroit était bien fa it pour s'y reposer à l'aise. Une vaste plaine, coupée de hautes haies vives, laissant émerger, de ci , de là, la flèche ar!!'entée de quelque clocher avec des toits vermillons; un petit lac. aux origines mystérieuse!'. noir et profond. dont les bo rds mouvants sentaient l'algue et le jonc ; tout près de notre campement, une grande ferme que gardait un boule-dogue plus vigilant que le dragon des Hespérides. Le sol avait la teinte uoir:itre des ferres bourbeuses. Nous choisissions Lm bouquet de sapins jetés au milieu de ce mélancolique paysage pour y faire no· frf sieste et nous restaurer. Et je ne pense pas que depuis ces heures fugitives et bénies, j'aie jamais fa it de si bous repas ni de si bons rires . Mon intime, qui était en même
temps mon émule aux compositions, éta it ull jrune homme d'une gaîté franche, sincère et commun icative. Il s'appelait Stanislas et, malgré son léger boitement, avait fort bonne allure dans sa redingote bien sanglée qui lui donna it, avec ses favoris naissants, un petit a i1 professoral. Il a vait, sur ses camarades, le privilège de l'âge et bien d'autres. Il chantait à ravir de belles romances du pays, d'une factu re s imple et naïve, probablement celles que lui chantait sa mère en l'endormant, au lemps de sa plus tendre enfance. Puis il pérorait, le sourire aux lèvres et de la malice plein s les yeux. Je m'empresse d'ajouter que c'était de la bonne malice. car ce bon Stanislas était un garçon bien élevé, un cœur d'or, iHcapable de la moindre méchanceté. Hélas! j'étais loin de penser, en ces heureux instants, que vingt ans plus tard, ce joyeux et cher compagnon de ma jeunesse studieu se irait mourir. profondément malheureux, sur la terre d'exil! Je raconterai un jour cette lamentable odys· sée après tant de belles et lég itimes promesses. Le pique-nique se prolongeait jusque vers les deux heures de l'après-midi. L'on se remettai t e11 marche en entonnant en chœur un des refrains de l'Ecole, que nous chantions le jeudi, pendant la promenade réglementaire: Au bruit du tambour et du chant L'on s'anime en marchant, Ra ta plan! Si le chemin est déplaisant On l'abrège en chantant, Ra ta plan! Par les chemins et par les sentiers nous t raversions les petits villages en rang et au pas. Les ménagères, dans leurs jardins, prép::traient les rameaux de buis pour le lende· 111ain ; d'autres balayaient le devant de la maiso n et s'arrêtaient pour nous regarder passer, le sour ire et l'œil bienveillant. On sentait que le monde comme la nature était en fête, à la veille d'un jo ur mémorable. P lus nous approchions du lieu natal, plus nous accélérions le pas. A l'uniformité attristante des pla ines de Seedorf, avaient succédé les jolis mamelons de la Haute-Broye, avec leurs beaux villag-es épanouis dans la verdure. Q uelques condisciples s'étaient égrenés en che:nin , l'un à Montagny, l'autre à Montet, un :llltre à Bussy, et chaque fois ç'avait été des accolades fn\lernelles et des « au revoir" à n'en pas finir 13ien(ô( le bleu lac apparaissait dans le va-
4G porrt!X !omllin, baignant les rives enchante- s~ trouve là! La perfection que je recherche, resses du j ura, puis la flèche éteincelante d_u rel oiseau la possède ... Q ue ne puis-je, comvieux clocher paroissia l de SI-Laurent, pu~s me lui avoir deux ailes attachées à mes épau· les gr()s:;cs tour~ uoircies ~es remp~rts, pms les et 'm'en aller tomme lui, tranquille, à l'a· dans l'air immense! ..• Ioule liOtre rhère petite vtlle, doutlletteme_nt bri de tout da no-er "' conhnuateur ' . Si nous avons des s, •a t oree d'"~ a~sisc dans sa couche verdoyante et fleun~. tudes, d'expériences et de perie~t10~mements, L'air h:~L; du • Joran • nous envoyait détà l'âcre r.arfum des. gri:ves, qui ~evaient éveiller nous finirons peut-être par abouhr a quelque chose ... , qui sera loin _de _valo~r ce _q~e font en nou s tant de JOyeux souvemr~. . . . Dans l'etKhevêtrement des t01ts, Je dtstm- trs oiseaux sans y avotr Jamats peme, sana même se douter des me~veill~s qu'il~ n~an. ·r~ta i<> celui du foyer paternel, mon cœur battit avec fore~. Nous jetions nos casquettes en sr.nt ... Je suis l'homme, Je suts le ro,t de la nature. et j'ai sous les yeux t~n modele que !"air en sig1;e d'allégresse, les portes de l'anjamais je ne pourra i reprodUire! .. · • t i ~: tt' cité lacustre ét~ient deva?~ nous. Deux m\au!C3 ~pres, nous ehons dans les bras de nos familles, dans ce doux nid des El maintenant, raisonnons. L'aviation es\' saintes aliections que la tempête devait emporun chef-d'œuvre d'intelligence. Nou_s nous ter un jour. Aujourd hui, tous nos professeurs so~t émerveillons devant les résultats acquts, noua morts, sauf urt, je crois; ils s'appelatent G tl- en rêvons d'autres plus beau~ encore, e_t nou~ let Horner Progin, etc. De mes gats comp~-~ nous extasions devant le geme h~mam qu1 rrn~ns de r~ute un est missionnaire et ensei- nous vaudra cett~ nouvelle co~quete. . Tout ça est bien. ~ais, st merve~lleuse gne l'Evangile ~ux pet its Annamites, un autre, sorti de Rome avec un bonnet de docteur, e~t que soit l'aviation humame, celle des o1s~ux desservant d'une grande paroisse fribourgeot- rest bien davantage. Leur vol a ~ur ~e. 1~otre se, un troisième est répéli!eur au_ collège_ Ro_l- au moins trois Sllpériorités: la s tmphctte, -; lin, à Paris; d'autres ont dtsparu Je 1~e sats ~u, la sécurité _ et ce troisième avantage, qu Il d'a utres enfin comme ce cher Stamslas, sen est réalisé,' tandis que le nôtre est encore pro-sont allés ver~ la céleste Patrie où j'espère les blématique. . . Nous aliirmons ·donc cect: le vol huma'!' retrouver un jour. est ou sera une œuvre d'intelligence, . OUI. Sion, Mars 1910. Sula11dimt. Mais le vol des oiseaux, à plus forte ratson, est une œuvre intelligente. Le nier, ce serait raisonner ~~ la. sorte: la télégraphie avec fil néce~site 1 mtelhgenœ, rnais la télégraphie sans hl ne la point nécessairement. Vous direz: • Mais les oiseaux ne Prenons comme exemple les aéroplanes et pas intell igents!. Eh! n~us le savons. l"' rions d'un pr incipe sur lequel nous serons c'est précisément sur qu01 se base _notre tous d'accord: dans les recherches ~uxquel~~~ nion. L'oiseau vole; il met en fonchon. un l'homme se livre actuellement, et qut ont de]a p~reil d'aviation si pariait que_ le reve donné de merveilleux résultats, il cherche en av iateurs humains est d'en devmer le définitive une chose: deviner et reproduire le nisme et de s'en rapprocher le plus oosSIDII~.: secret de l'oiseau . . • Aviation . chacun le sa it, vient du latm Or:1• Cet appareil nécessit~ un~ . • avis •, qui dé:;igne la ge~t volatil~, et 1~ Et 2" l'oiseau n'est pas mtelhgent. <fent • volatile • doit ce denuee nom a ce _lat! Il faut donc, de toute nécessité, qu'une qu'elle • vole • . L'aviation, c'~st donc la scten- tdligence étrangère ait . inventé. le monoplall c~ ete • voler • comme les 01seaux. des oiseaux el le leur at! donne. Quand Lil l aviateur a pâli de longues he~ Et vous aurez beau vous débattre, res sur des plans pour les étudier et les a~~ ne pourrez échapper _à c~ ~il~nune: ou licrer, et qu'il sort pour prendre un peu d a:.r sea u doit son appareil d avtahon aux et de repos, que peu l-il bien penser lo~squ tl W right . . . ou il le doit à Dieu. voit un oisea u voyager au-dessus de llll. d_ans l'~space? • Ce que je n'ai pu encore realtser
----··· Le génie de l'homme prouve Dieu
Les Richesses de la Sibérie
indigènes ou par qu~lques étrangers amateurs de ce sport et donnent lieu à un commerce très On s'imagine volontiers que la Sibérie est étendu. Il y a, en différents lieux de l'empire un pays de glaces et de fr imas. On dit volontitrs d'une contrée froide que c'est une « vé- des tsars, des foires très importantes oi:t les grands fournisseurs du monde s'approvisionritable Sibérie •. nent des plus belles fourrures. Or, la Sibérie est comme la Russie. Elle a Les progrès de la civilisation ont rapprou11 midi très chaud et un Septentrion toujours engourdi par la glace. Entre deux, toutes les ché la Russie et la Sibérie de la Chine et de nuances de climat et toutes les variétés de l1nde. Par l~s passes des montagnes, les caravanes et, btentôt, les chemins de fer créent productions. De plus, la Sibérie a l'avantage Lill mouvement toujours plus grandissant de d'être un pays neuf, à peine exploré. On sait ~ue l'Oural, ce Jura asiatique, est marchandises. Cela développe le commerce. Et des vi lles qui, jadis, n'étaient que des cenrirhe en mméraux; ils y sont extraits depuis longtemps; mais les monts Altaï et d'autres tres admin is tratifs, deviennent des places de rJI(·orc, entre la Chine et la Sibérie, renier- commerce cf de banque très actives. L'indusment des monceaux de richesses, à peine soup- tr ie progresse éga lement, cherchant à tirer parti sur place des richesses du pays. çonnées: fer, cuivre, houille, plomb, argent et les Russes ne sont pas seuls à exploiter • or, sans oublier toute la gamme des pierres précieuses. On sait aussi que le tsar possède ces r ichesses. Ils accor dent des concessions un grand nombre de ces gisements et qu'il à des Anglais, à des Allemands, à des Américains et même à des Japonais. Le nationaJe~ a fait exploiter jusqu'ici par les déportés lisme slave s'en offusque, et, dernièrement, li politiques. Il paraît même que c'est afin de fournir un nombre toujours assez grand d'ou- la Douma, on a protesté. _le Transsibérien est la baguette magique vriers que la justice russe délivre si facilement ses verdicts de déportation. On a an- qut a ouvert ce coffre à trésors. Il a permis de voyager plus rapidement dans cette im· noncé dernièrement que, sur l'ordre du tsar, mensité. On est en train de doubler la voie tes convois de convicls allaient cesser et que la Sibérie ne serait plus la terre du knout et sur toute la longueur et d'accroître ainsi le des chaînes. Tant mieux si cela devient la rendement de la ligne. De plus, de chaque côté de ce transcontinental s'ouvrent de nour~alité. Le vaste emp ire russe d'Asie ne produit velles voies ferrées, artères actives qui nourriront le tronc pr incipa l et qui apporteront pas que des minéraux. Ses richesses végétales ont encore plus de valeur. Des forêts immen- la vie au sud et au nord. la question de la ma in d'œuvre ne s'y pose ses s'étendent sur la moitié centrale et septentrionale du pays; elles sont p resque vier- pas comme aux Etats-Un is ou au Canada. Un ps et, ll l'heure qu'il est, elles forment un demi-million d'émigrants russes y aliluent chaque année, presque tous des paysans, tropprécieux capital. plein de la mère-patrie, qui continue celle ci La plai ne sibérienne ressemble à celle de Russie; c'est une terre noire et profonde où au-delà de l'Oural, avec toutes ses traditions 1ts siècles ont accumulé des trésors de ferti- et toutes ses énergies. _Ainsi, pas d'assimilation à réaliser, pas de lité. Jusqu'ici. une bien faible partie de ce in cultivable a été mise en valeur. Quand hames de race: la paix pour l'avenir. Et avec moissons onduleront de l'Oural au Paci- la paix, la prospérité assurée. la Sibérie sera le grenier du Vieuxet fera une concurrence victorieuse du Canada, des Etats-Unis et de tine. L'élevage du bétail y est prosJe ne sais ofl j'ai lu, il y a quelques jours, ég-alement: le beurre et les œufs de Sibé· arrivent déjà jusqu'au cœur de l'Europe que l'enfant naît cruel et qu'il faut lui apriv:~lisent avec ceux du Danemark ou de prendre à être p itoyable. Non, non l'enfant str~ li e. )ae naît pas toujours cruel, car il est des peIl ue faut pas oublier les produits de la ti tes créatures de mystère et d'amour qui ont et de la pêche. Les bêtes à fourrure l'instinct de la bonté la plus parfaite et la plus toujours dans le Nord, le long de l~ud re qui se puisse rêver ; et il est imposglacia l ; elles sont traquées pnr les St ble d'accuser l'enfance de cruauté si on la
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Ames d'Enfants
Supplément gratuit
à l'ÉCOLE PRIMAIRE, SION
Mars 1910
LE connaît à tond. Pourquoi être aussi sévère? J'en appelle à ceux qui me lisent: aux parents et à tous ceux qui observent avec in· térêt le développement des fleurs charmantes écloses autour d'eux; n'y a-t-il pas beaucoup de ces fleurs qui sont d' une douceur infinie? Ne vous êtes-vous jamais penché sur des yeux d'enfants, bleus ou noirs, pâles ou sombres, peu importe, dans lesquels transparais~ent des âmes naïves et exquises? N'avez-vous jamais fouillé de jolis regards de candeur dans lesquels rayoane déjà toute la splendeu: de cette chose merveilleuse, la bonté. N'avez-vous jamais vu des enfants, des petites surtout, éprouver un grand frisson de pitié pour toutes les souffrances qu'elles décou vrent ou qu'elles pressentent? La bonté émane de tous leurs sourires, de tous leurs 'gestes, de tous leurs regards, parfois assombris soudain par une douleur qui passe. Une tristesse qui les côtoie attriste leur petit cœur h ès sensible : la détresse d'une bête met dans leurs beaux yeux une large ombre de _mélancolie et souvent de lourdes larmes qw tremblent un instant au bord des paupières. et puis coulent lentement sur les gracieux visao·es très roses et très blancs. ,, Il nous est arrivé à tous d'écouter longuement, attentifs et ravis, un babil d'enfant qui nous séduisait par son charme très doux, à la fois naïf et profond. Parfois, très simplement un enfant nous raconte un rêve d'adorabl~ charité: il voudrait qu'il n'y ait plus de pauvres et plus de malades; il V?udrait aue la joie soit pour tout le monde; 1! voudrait que personne ne soit malheureux; il voudrait beaucoup de choses impossibles hélas! N'est-ce pas pénible de songer que tJ:ès souvent la vie parvient à éteindre très vtte toute cette splendide flambée d'amour pour tout ce qui sonl1re et pleure ici-bas?
·------·L'Ours en Suisse
Cel intéressant plantigrade, qui figure sur les àrmoiries des cantons de Berne et d'Appenzell et de la ville de St-Gall, et que nous retrouvons sur des monuments de Genève et sur tant de vieu x parchemins conservés dans nos archives, a disparu de nos mont~gnes. Voici plusieurs années que l'on n'en stgnale plus même dans les Grisons , son dernier re· luge: Et nul ne parle d'en introduire dans le futur Parc national.
C'est grand dommage. J.'ours est un ani. mal courageux, dénué de ruse, d'une gai~ sans doute un peu Jourde, mais franche et de bon aloi. Sa présence dans les Alpes était un élément de pittoresque, un attrait mystérieux et charmant. Et les quelques brebis qu'il croqua it en passant ne justifiaient certainement pas la chasse acharnée qu'on lui a faite jusqv'à complète extermination de l'espèce. Ce fut une guerre sans pitié, encouragée et dirigée par nos autorités avec une fureur inlassable. Un savant nous en raconte l'histoire d~ns une série d'articles de la ,Nouvelle Gazette de Zurich". Il a déchiffré les vieilles chroniques et feuilleté les collections de lois et décrets. Il a trouvé que vers l'an 900, lorsque l'empereur Conrad Ier vint visiter l'abbaye de St-Gall, on lui donna à manger de l'ours. la .:ha ir de cet animal figu rait sur l'ordinaire des bons moines. Et quatre siècles plus tard on en tuait dans les environs de Zurich plus qu 'on ne tue de lièvres aujourd'hui. Au 16me siècle on ne se borne plus à tuer les ours pour les manger, on les massacre pour gagner les primes offertes par les autorités. En 1525 on paye 2 florins de récompense à qui tue un ours dans Je pays de Berne. En 1641, tout près de Genève, à Gex, ville bernoise, on paye 2 aunes de drap pour la capture de deux oursons. Depuis ce momen! l'ours ne se rencontre plus guère que dans les mon tagnes; il habite le Jura et do· mine dans les Alpes. A Davos, en 1720, on paye 12 florins pour un loup et 24 florins pour un ours. En 1779, les Neuchâtelois tuent Je dernier ours aperçu dans leur canton. En 1804, c'est Schwyz qui massacre son dernier « mutz •. En 1851, le fameux chasseur Grossilex, de Gex, tue son neuvième ours dans le Jura. A la même époque l'ours disparaît du Valais. Dès lors on ne le rencontre plus que dans les Grisons. On l'y pourchasse sans trêve. Et maintenant c'est bien fini. De temps à autre les gazettes signalent un de ces an imaux, mais il vient du Tyrol: c'est un étranger. L'ours suisse n'existe plus que sur les écussons.
Foyer et les Champs 000000
Histoire, Nouvelles, Mœurs, Sciences, Inventions, Découvertes, Voyages, Education, Politesse, Economie domestique, Hygiène, Médecine, Cuisine, Recettes, Procédés, Travaux féminins, Variétés, etc.
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• Au club des « Cent-kilos •. - Ils cau• sent. - C'est drôle. .. Nous autres, c'est le con• traire des !leuves. Plus on grossit, plus on a de mal à sortir de son lit.
LE MARTYRE
ci,crio
des sept frères Macchabées et de leur mère (sons le ri.gne du roi Anlioelnls Epiphanc)
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LE FOYER ET LES CHAMPS
Le hasard Il y a quelques années, une dame anglaise faisait un voyage sur mer. Pendant la route elle demanda à un matelot : «Combien de temps la traversée durera-t-elle?» - «Nous la ferons en quinze jours, s'il plaît à Dieu», répondit le matelot. --:- «S'il plaît à Dieu? sotte parole, répliqua la dame incrédule, ne savez-vous pas que tout ce qui arrive, dépend du hasard!» Le matelot chercha à défendre sa croyance, mais la dame, plus h3bile que lui, sut, par subtilités, le réduire au silence. Quelque temps après une violente tempête éclata, et le navire courut un grand danger. Au moment où le vent était le plus furieux la dame assise dans la cabine, . sous 'le poids d'une mortel~e ang01ss~, vit passer le matelot qm se rendait avec calme à son ouvrage. «Qu'en pensez-vons, lui dit-elle, la tempête ne passera-t-elle pas bientôt ?» «Pas si vite, à en jug~r d'après ~es signes du temps.» - «Hélas? p_r1ez donc pour que nous ne pértsstons pas!» Le matelot lui jeta un regard significatif et ajouta: «Est-ce le hasard que je dois prier?».
--*-La véritable politessè Tout ce qui peut rappeler aux hommes qu'il doivent se regarder comme frères, mérite d'être rapporté. Le chevalier William Govels, gouverneur de la Virginie, causant un jour avec un négociant dans la rue de Williamsbourg, vit passer un nègre qui Je s3lua, et auquel il rendit. son salut. «.Commen: ! dit le négociant, Votre Excellence s'abaisse jusqu'à saluer un esclave ! » - «Sans doute, répondit le gouverneur ; je serais bien fàché qu'un esclave se montrât plus poli que moi.» --:1.<;-·_
ÉDUCATION l<'ormation du eœut•
La formation de l'intelligence au point de vue des vérités chrétiennes, doit être un des plus grands soucis des parents qui veulent donner à leurs enfants une sérieuse et solide éducation. Mais ils doivent aussi faire marcher de pair la formation de leur cœur. Pour cela il faut les encourager à la vertu et la leur ifaire aimer. Les parents leur parlent bien de l'obéissance et la leur recommandent. Mais ce n'est pas la seule vertu dont les enfants doivent entendre prononcer le nom: il faut leur parler de la justice, de la vérité, de la tempérance, de la générosité, de la reconnaissance, de la douceur, de la chasteté. Pour leur faire apprécier ces vertus il sera bon de leur faire remarquer combien ell~s renden~ aima~les, combien elles plaisent à Dieu qm en est le témoin. On leur montrera comment Jésus les a pratiquées, comment des hommes, par elles, sont devenus des héros. Enfin, on récompensera les actes de vertu qu'on aura remarqués chez eux p~r un mot de féli~i tation, quelquefOis par quelque petite faveur, n'oubliant pas de leur dire que Dieu leur réserve une récom· pense plus belle encore. Quelle belle mission que celle d'un père ou d'une mère travaillant à l'é-. ducation de. leurs enfants ! On vante un artiste qui a sculpté une belle statue. A combien plus forte raison doit-on louer un père ou une mère qui réussissent à reproduire en leurs enfants les .traits du divin Modèle de N3zareth! - -:1.<:--
Fléau des Familles. On a tout dit sur les terribles ravi• ges de l'alcoolisme. On ne r
U: FOYER ET LES CHAMPS
jamais assez les conséquences effroyables, la proportion de fous, de meurtriers, d'impudiques, l'influence sur la natalité, la santé des enfants : l'alcoolisme est plus désastreux qu'une guerre. Il abat, non plus des centaines de milliers d'hommes, mais des générations entières. Des efforts contre ce fléau sont tentés aujourd'hùi; il faut y applaudir. Parmi les remèdes, ne négligeons pas les convictions chrétiennes. Les épouses, les mères, les filles, qui se lamentent de ce fléau installé au foyer de la famille, ne sont-elles pas parfois un peu coupables de négligence? Si l'homme avait trouvé son intérieur plus agréable et plus aimable, peut-être ne l'aurait-il pas si aisément abandonné pour le cabaret. La jeune fille, qui sait faire le sacrifice d'une partie de plaisir ou de bavardage avec ses amies, et qui propose à son frère, à son père, une promenade le dimanche soir, peut le sauver d'une occasion. - S'ille faut, garnissons mieux la table ; la bourse de la famille y gagnera encore. --:1.<:-
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Un remède excellent. Ce remède est souverain contre l'ennui, la mauvaise humeur, les contrariétés. Il consiste en quatre petits mots : · Prière. - Travail. - Patience. Dévouement. Sommes-nous tristes ? - Prions. Eprouvons-nous de l'ennui?- Tra-
vaillons.
Soutlrons ·nous? - Armons-nous de patience. Sommes.-nous mécontents de nousmêmes et des autres ? - Dévouonsnous en rendant un service au prochain. Voici un autre remède excellent aussi contre les mêmes maux. Sommes-nous tristes, avons-nous envie de pleurer? - Chantons.
Sommes-nous de mauvaise humeur?
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Rions. Av ons-nous envie de nous fâcher ?
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Soyons bons, soyons doux. Faisons silence et prions doucement. Souffrons- nous? -
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Calcul intéressant. « Je ne bois qu'une goutte par jour ! Oui, mais une goutte tous les jours, cela fait 36 francs au bout de l'année. Et puis bientôt, vous boirez deux, puis trois, puis quatre gouttes, et cela fera 150 francs par an? Or, 150 francs placés à la Caisse d'épargne, cela donne : En 10 ans, 1,872 francs; En 20 ans, 4,649 francs; En 30 ans, 8,749 francs; En 40 ans, 14,Rl4 francs, c'est-àdire une rente de 500 francs par an ! J'ai connu un ouvrier qui, à sa mort, avait bu pour 44,815 francs! ... presque sans s'en apercevoir ...» - --:1.<:---
Histoire naturelle La grenouille fumeuse. Le C3pitaine Sauzerac de Forge nous apprend que certains animaux peuvent fumer la cigarette et même le cigare. Cet officier, dont les recherches s'étendent dans les voies les plus diverses, se saisit un jour d'une humble rainette et lui mit dans ... la bouche, une cigarette allumée : la grenouille refermant ses lèvres, se mit à fumer avec ardeur sans bouger. En quelques instants, le tabac était presque entièrement consumé, tandis que l'animal ou v rait démesurément les yeux, présentant un aspect effrayant. Tout à coup, le fumeur animal ressentait un soubresaut et s'affalait : il était mort.
LE FOYER ET LES CHAMPS
LE FOYER ET LES CHAMPS
L'expérience renouvelée avec plusieurs autres batraciens donna le même résultat; à un crapaud, on put même faire fumer un dgare! Ce phénomène assez bizarre au premier abord, bien facile à répéter d'ailleurs à la campagne, tient à ce que, par suite d'un instinct spécial, les batraciens ne peuvent se résoudre que très difficilement à ouvrir la bouche quand un corps étranger quelconque y a été introduit. C'est sur cette particularité, d'ailleurs, qu'est en partie basée la pêche au chiffon rouge . Ils conservent donc obstinément la cigarette qu'on y a placée et ils la fument parce qu'ils ne peuvent respirer qu'au travers du tabac et que leurs aspirations et expirations entretiennent la combustion. Ce n'est donc pas du tout par goût -au contraire- car, la plupart du temps, il en ré sul te pour eux de graves malaises. Le SilKI
cule original appelé le Rabemobile, du nom de son constructeur. Cette voiture, ni automobile, ni bicyclette, d'un prix modéré, est munie
Le sanato·rium en pleine mer
de sièges commodes (même pour 2 personnes et bagages). Elle demande peu de place pom se caser et concilie bien des exigences. L'adaption de deux petites roues élastiques latérales lui permet une circulation stable sur les chemins glissant~:~, au moyen de quatre roues dans ce cas. C'est ce qui constitue son nouvel avantage principal sur le terrain de l'invention. Notre photo représente l'essai du premier modèle .
Une nouvelle machine
Le saki est un singe de l'Amérique du Sud que l'on voit rarement dans les ménageries. Sa face a quelque chose d'hum::ün , avec des favoris et de la moustache.
INVENTIONS Un nouveau genre de véhicule Récemment, sur la piste Muchlmann, à Potsdam, fut essayé un véhi-
fait, une seule de ces machines, manœuvrée par un seul opérateur, peut faire dans une journée le même travail que cinquante des plus habiles caissiers d'une banque. L'essai en a été fait à la Banque d'Angleterre et il a été absolument décisif.
Où s'arrêteront les progrès du machinisme? Nou.s avons déjà vu, depuis la machine à écrire, la machine à calculer, la caisse enregistreuse, la machine à coller et à timbrer les enveloppes, etc. Voici maintenant qu'un inventeur suédois a imaginé un appareil à compter la monnaie et à la mettre en rouleaux. Cette machine sépare les pièces suivant leur valeur, et toutes les pièces de même valeur sont automatiquement envoyées dans des tubes d'où elles sortent en rouleaux de dix, vingt, cinquante ou cent pièces au gré de l'opérateur. Et cela se fait avec une rapidité telle que la machine peut séparer, compter et mettre en rouleaux 72.000 pièces en une heure. En
délétères, qui s'élèvent de l'avenue ainsi goudronnée, ont, en quatre mois, détruit sept arbres magnifiques, qu'il a fallu abattre. Quant aux corbeilles de fleurs des pelouses, on dépense, à les renouveler, dix fois plus que le prix du classique arrosage d'antan . Est-ce la faillite du goudronnage? On ne se prononce pas encore à l'Hôtel de ·ville mais il paraît certain que le procédé, excellent pour les routes non plantées d'arbres, sera abandonné à. Paris.
Connaissances utiles Encaustique
Madame Harriman, ·la veuve du roi des chemins de fer, décédé récemment, a acheté un vapeur afin d'y cré~r les dispositions permettant de recevoir les enfants poitrinaires pauvres. Par cette médication , on a obtenu, chez les petits, des résultats émi· nemment intéressants.
On fait dissoudre de la cire dans l'essence de térébenthine; 3 litres d'essence pour l kilo de cire. On l'emploie pour vernir le bois en général, les meubles en chêne, en noyer, etc., auxquels on veut communiquer un beau brillant. On étend l'encaustique avec un tampon de flanelle ou une brosse douce; puis, lorsque la peinture est bien ressuyée, on donne le lustre en frottant énergiquement avec un morceau d'étoffe en laine.
SCIENCES le goudronnage
(Jb•es à bouteilles.
Le goudronnage a l'immense avantage de diminuer la poussière, mais il présente aussi de considérables inconvénients. On a remarqué, en effet, que les arbres qui bordent les routes goudronnées dépérissent à vue d'œil. La Ville de Paris a pris la résol ution de goudronner l'avenue du Bois de Boulogne. Le résultat ne s'est point fait attendre: les poussières légères, presque invisibles, mais terriblement
Ordinairement, la cit·e que l'on emploie pour boucher et cacheter les bouteilles est faite de quinze parties de résine ordinaire et de deux parties de cire d'abeilles, les deux produits étant mis à fondre ensemble. Les proportions doivent du reste légèrement varier suivant qu'on opère sous un climat plus ou moins chaud. Quant au colorant (habituellement rouge de Venise), il n'ajoute aucune qualité à la cire .
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D'après la Nature, la meilleure composition pour fermer hermétiquement les bouteilles qui doivent contenir des liqueurs susceptibles de s'évaporer se compose de quatre parties de colophane, quatre parties de poix résine et une partie de cire. Faites fondre la cire, ajoutez les ré sines et, quand le tout est liquide, plongez dedans le goulot des houteilles en les tournant ensuite hori · zontalement pour que la couche cireuse s'étende avec régularité. Pour donner de la transparence et une couleur agréable au goudron, il faut ajouter deux parties de gomme laque au mélange ci-dessus; ell e rend, en outre, la cire moins friable .
CUISINE Poulet à la Hambourgeoise Manier lOO grammes de beurre avec persil haché, sel et poivre, en farcir le poulet et le faire rôtir. Servir dans un plat long avec le jus et la graisse qu'il aura rendus . --·~·--
TRAVAUX FÉMININS Bonnet pour enfant de 4 à 5 ans
Cet élégant bonnet se fait en laine double blanche. Le fond est crocheté à la maille solide, c'est·à-dire qu'on prend chaque fois sur le crochet la maille entière. Commencez par 8 mailles que vous crochetE>z sur un fil ; serrez solidement. Faites 16 mailles pour le· second tour, 24 pour le 3e, 32 pour le 4e. Augmentez de 6 à 8 mailles chaque tour, en répartissant ces augmentations. Vous devez obtenir ainsi 50 mailles au 7e tour et 90 au 13e. Le fond est
terminé ; il doit avoir 11 centimètres de diamètre. Retournez votre ouvrage et crochetez le bord. Prenez un bâton de 10 centimètres de long'et~gros comme
un crayon ordinaire. Crochetez en faisant passer à chaque maille la laine double autour de ce crayon, qu'on fait glisser au fur et à mesure qu'on travaille. On fait ainsi 17 tours en tenant son ouvrage al'envers; retournez ensuite et finissez le bonnet par un tour de mailles solides. ---~---
Variétés La mort de l'escargot L'escargot se meurt! tel est le cri d'alarme poussé par les amateurs de ce petit mollusque . C'est surtout, paraît-il en Bourgogne, terre classique de l'escargot, que le fait a été constaté. Autrefois, l'escargot y croissait et se multipliait à l'infini. La production alors dépassait la consommation. Ensuite, le contraire est arrivé. Traqué sans merci, ramassé avec une persévérante âpreté, l'escargot se raréfia et disparut des vignes, rois des terres cultivées, et, dans certaines régions, on ne le trouve plus que dans des coins de forêts reculées. Aussi, qu'est-il arrivé? Devant la rareté de la bestiole et sa cherté, certains restaurateurs dépourvus descru-
pules n'hésitent pas à servir à leurs (jli~nt~ des, esc~rgots de Bourgogne artifiCiels, c est-a-dire fabriqués avec du mou de veau que l'on introduit habilement découpé en spirales dan~ une coquille vide. Neuf fois s~r dix, le consommateur ne s'aperçoit pas de cette fraude éhontée. Afin de combattre la disparition de l'escargot , le Conseil général de la Côte-d'Or a émis le vœu original dans u~e. de se~ dernières séances, qu'une loi_mterdtse la chasse de ces petits ammaux du 15 avril au 15 juillet.
C'est toute une révolution dans les soins à prendre pour éviter les maladies cont3gieuses. Et je ne dois pas laisser ignorer c~la au_xmères de famille qui veulent bien hre mes modestes articles sur l'hygiène. On avait déjà remarqué que certaines maladies, comme la fièvre typho_Ide, la ~ip~térie, la grippe, les orei ll ons, faJsatent dans certains milieux des apparitions soudaines que rien n'expliquait. Et l'on était assez disposé à croire _ __ :!)'!;_ _. que le mal naissait de lui-même, sans l'intervention des microbes reconnus propres à ces maladies, ou que ces L'alfa et la fabrication du papier microbes vivaient dans l'eau, la terre et l'air, pendant un temps invraisemL'alfa est une graminée qui croît blable. spontanément dans les terrains arides Or, on vient de constater que la vie de la Tunisie et de l'Algérie. En de ces microbes est courte en dehors maintes régions elle constitue la seule de l'homme, mais qu'elle se prolonge végétation . La plus grande partie de chez les malades après la guérison. l'alfa est exportée en Angleterre pour Bien plus, on a observé que les mila fabrication du papier. Le reste est crobes pernicieux se rencontrent consommé par le bétail ou bien est dans l'homme bien portant, sans qu'i 1 tressé en cordages, paniers, nattes, en soit incommodé, parce que les couffins, muselières, etc. conditions favorables à leur dévelopParmi les plantes qu'on peut utili- pement manquent, mais que ces mêser pour la fabrication du papier, le mes microbes peuvent être commubambou seul est capabl e de fournir niqués à des sujets débiles cllez lesannuel lement des dizaines de millions quels ~ls produisent leurs ravages de ton~es, sans préjudice pour la con- accoutumé~. servatiOn et la reproduction de la Voilà donc en défaut les règles de plante. Il fournit une pàte excellente préservation contre les maladies inpour le papier de journal ou le papier fectieuses ! à bon marché et d'un prix considéraOn peut faire bouillir son eau, déblement inférieur à celle du bois. sinfectertoutavecsoin. Et l'on pouna cependant être la victime du dange- . ---~-reux microbe ! Comment se mettre à l'abri etes HYGIÈNE microbes portés par l'homme sain ? Tout moyen de défense paraît illusoire. I .. es IDicrobes Ou plutôt il y en a un : se tenir en un état de santé générale tel que le mi. Il n'a été question, dans ces der- crobe en entrant en nous trouve à mers temps à l'Académie et dans les qui parler. r evues de ' médecine que des uporOn est plus à l'aise avec les malateurs de microbes:». des guéris . Contre ceux-là, les pré-
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cautions sont à prendre tant qu'il y a chance qu'ils portent encore les microbes de la maladie infectieuse dont ils ont souffert. Voici_quelques indications qui pourront gmder les mères de famille. 1° Fièvre typhoïde. - Le microbe disparait d'ordinaire quinze jours après la guérison . Mais on en trouve encore après des mois et (les années. D'après un médecin il en reste chez 11 pour lOO des malades guéris au bout de huit à onze semaines, ch~z 5 pour lOO après trois mois. Dans la pratique, il est utile de p_rendre se~ pr~cautions pendant pluSieurs mois : Isoler le malade au moins pendant quatre à cinq semaines après sa guérison; le tenir plus longt~mps en observation s'il présente des s1gnes d'embarras du côté de l'intestin; l'éloigner de la cuisine, de la lingerie; lui faire comprendre qu'il p~ut être un danger pour lfls autres; lm :ecommander de bien nettoyer les cabmets chaque fois qu'il y va et de se laver les mains en sortant, car c'est surtout par les excréments et les urines que le microbe se propage. 2° Dysentm·ie. - Le microbe de cette maladie disparaît en général une ou deux semaines après la auérison; mais il peut persister en~ore quatre ou cinq semaines dans les cas graves. Pour les dysenteries contractées aux colonies, le parasite peut vivre même plusieurs années. 3° Choléra. - Une épidémie récente a eu pour point de départ la contamination des aliments par des domestiques sains, porteurs de microbes. Dans un vaisseau, le choléra a éclaté vingt· neuf jours après Je départ de Java. On trouve d'ordinaire des microbes du C~lOlé~a_jusqu'à dix·sept jours après la dtsparitlon de tout symptôme cho-
lérique. Dans un cas très compliqué il y en eut encore après 57 jours. ' Quoi qu'il en soit, la défense est encore facile. 4° Diphtérie. -Le microbe peut se transmettre par la salive après la guérison. On l'a trouvé vivant encore l4jours, même trois semaines après. Dans des cas tout à fait exceptionnels on l'a signalé après une année o~ deux. Mais, en général, après qua. rante jours, les convalescents ne portent plus de microbes. On fera bien de se défier des enfants qui restent anémiques après l'angine. 5° Méningite cérébro-spinale. Cette maladie fait aujourd'hui beaucoup parler d'elle, surtout dans les hôpitaux militaires, ce qui n'est point ras· surant pour les mères des jeunes soldats. · Elle est due à un microbe qui se loge dans l'arrière·gorge, à l'entrée des fosses nasales, et de là passe dans les méninges ou enveloppes du cerveau. Ce microbe persiste chez les convalescents pendant plusieurs mois, et il se propage avec une extraordinaire rapidité. C'est par les expectorations que le mal se répand. Conclusion : Veiller sur les jeunes gens qui reviennent de casernes contaminées. 6° Grippe. - On a reconnu le microbe de la grippe ou de l'influenza après la guérison, et l'on a remarqué qu'il se propage rapidement dans l'entourage du malade, attaquant une personne sur quatre. Il en est sans doute de même pour la r ougeole) la scarlat-ine et la coqueluche. 7° Oreillons. Des malades ont transmis le microbe onze, dix-neuf jours, et même six semaines après 1eur guérison.
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Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecola primaire donne de 12 à 14 livraisons de 8-1G vages chacune/,. non.: .compris la couverture et autant de suppléments de 8- 16 pages pendant l'année ordinl1ire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). ' Chaque mois il est en outre apporté un supplémeu: illustré de 8 pages intitulé : Le Foyer et les Champs.
Suisse fr. 2.50 _ · Par an
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Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout c~ qui conc~rn~ la; publica;tion doit êtr~ a;dress~ à son géra;nt, M . P. PIONAT, 1er s~crétctire ctu
dir~ctem~nt
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Dépa;rt.;ment de l'Instruction publique, à Sien.
Marguerite de Saint-Genès· I '*'rln~::ttion
est la oréface de la vie.
Guizot.