No 05 l'Ecole primaire, 15 Mars 1911

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40 Sposi", un organe italien qui traite spécialement de questions matrimoniales, comme son nom l'indique. 1. Ne te querelle jamais. avec ta femme, même quand elle t'y incite. Ecoute et d~cide en droit et en justice, sans faiblesse, mais aussi de façon aimable et sans blesser. 2. Supporte la légèreté et l'espièglerie de ta femme, mais ne les laisse pas dégénérer en abus. 3. Donne suivant ta fortune et sans lésiner l'argent nécessaire aux dépenses ménagères, • mais ne permets pas qu'il soit dépensé davantage. 4. Fais en sorte que ta demeure et ta toilette soient en rapport avec ta situation sociale. 5. Ne tolère pas que ta femme ait des amies trop intimes qui viennent s'ancrer dans ta de.meure. Par contre, n'amène pas trop souvent tes amis intimes à la maison. 6. Les femmes détesient généralement les journaux e{ les livres sérieux. Ne te laisse pas prendre le droit de lire les journaux au lit si lu peux ainsi économiser du temps. 7. Tu dois avoir une chambre à coucher commune avec ta femme. La vie en commun lait que ta fenune se sentira moins indépendante et plus étroitement attachée à toi. 8. Traite toujours ta femme avec amour et prévenance, entretiens-toi avec elle des affaires de famille, ne lui cache rien de ta vie et exige qu'elle fasse de même. 9. Ta femme doit être la maîtresse de la maison, mais toujours sous ta surveillance. 10. Respecte tes beaux-parents comme ta femme doit respecter tes parents; écoute ami· calement leurs conseils, mais décide toi-même dans ta maison et seulement d'accord avec ta femme.

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ON IMPRIMERA SANS ENCRE Une revue savante anglaise, le ,Technical World Magazine", annonce une invention qui produira dans l'art de l'imprimerie la plus grande révolution que l'on ait vue depuis le temps de Gutenberg. Il s'agit d'un procédé pour imprimer sans encre. Il y a un peu plus d'un an, un ingénieur anglais, qui travaillait dans son laboratoire, appuya, par hasard, une pièce de monnaie sur une feuille de papier humide, posée sur un morceau de métal. Il se trouva que cette plaque métallique portait elle-même sur un fil électrique non isolé. A son grand étonnement, le savant anglais remarqua, en enlevant la monnaie, que l'efligie se trouvait imprimée en noir sur le

papier. Il vit que le sort le mettait sur la voie d'une découverte fort intéressante: celle du moyen d'imprimer sans encre. Si nous en croyons la revue anglaise, la réalisation pratique de ce nouveau procédé est maintenant trouvée. La machine que vient de construire l'inventeur utilise un papier, non plus humide, mais imprégné de certaines subs. tances chimiques qui sont mélangées à la pâte pendant la fabrication. Le cylindre qui porte sur les caractères à imprimer ne frotte plus, comme dans les machines rotatives actuelles, contre des rouleaux chargés d'encre; mais il est chargé d'électri· cité: le papier est comprimé entre ce cylindre et une autre surface métallique reliée au même circuit électrique ; le courant passe de l'un dans l'autre à travers le papier, et les caractères, qui jouent le rôle de conducteurs, marquent leur empreinte, par le passage du courant, ~ l'endroit où ils appuient sur le papier. . Sutvant les substances dont le papier est tmprégné, suivant les métaux qui jouent Je rôle de conducteurs, la couleur de cette empreinte peut varier. On peut obtenir paraît-il, tous les tons de l'arc-en-ciel et réussir des impressions polychromes. Les avantages de ce nouveau procédé sont évidents. D'autre part, les empreintes faites par l'électricité sur le papier peuvent disparaître par l'e~ploi de l'électricité: cela permettrait l'emplot des déchets de papier d'imprimerie.

• Charmante, la réflexion de ce vieil abbé parisien, fin gourmet, à qui l'on demandait un jour, à table: -· Que pensez-vous de cette truite, monsieur l'abbé? Et qui répondait: - Je ne sais pas, madame, ce qu'eUe a été pendant sa vie; mais sa fin rachète bien des fautes. • Visite superflue. ~n de nos amis possède un domestique, un vrat trésor. Chaque fois qu'il arrive un visiteur soupçonné de devoir causer trop longtemps, il ne manque jamais de lui répondre: - M~nsieur ne peut vous recevoir; il se rase... lut-même! • Toto, je vais te gronder. Je t'ai dit de ne plus jouer dans le jardin quand le soleil était couché. - C'est vrai, maman, le soleil est couché... mais il n'est pas encore endormi!

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Soeiêtè valai:pat)Qe

d ·édu(!ation Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecole primaire donne de 12 à 14 livraisons de 16 ages chacune non compris la couverture, et autant de ;uppléments d~ 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). Chaque mois il est en outre apporté un supplément illustré de 8 pages intitulé ~ Le Foyer et les Champs. Suisse fr. 2.50

Par an Union postale fr. 3

Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ce qui concerne la publication doit être adressé cl.l.rec:tement à son gérant, M. P . PICiNAT, Chef de Ser~lc;e aa Dépa;rtement de l'Instruction publique, à Sion.

Veir Avis très important ci-après relatif au règlement •

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SION, 16 Kars 1911

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Avis très important Nos lecteurs de l'Ecole pt·imaire ainsi que, éventuellement, ceux do Jeune Catltolique, qui n'ont pas encore réglé leur abon· nement de 1911, sont priés de l'acquit· ter sans faute jusqu'au 3t Mars prochain tau plus tard le 5 Avnl/. Ils peuvent utiliser à cet effet le bulletin de versement ct-joint ou qu'ils n'ont qu'à se procurer aovrès de chaque bureau de poste. Ce formulaire, qui est gratuit, doit être rempli, quant an montant, par l' ex péditeur et transmis à l'adresse do directeur do journal, qui poasède un compte de chèque onvert SOhS chiffres 11 56. La valeur due est à majorer de 3 cent., la poste effectuant cette retenne sor chaque l>nUetin de versement. Ainsi, par exemple, l'abonnement à. l'Ecole primaire doit y figurer pour fr. 2.61i ; celui pour cette même feuille et le J~une CaUtolique fr. 3.55, ce dernier ne cofitant exc~ptionnelle· ment que 1 fr. pour les membres do corps enseignant. A. remarquer qu'one demande on observation peut être formolée an dos do coupon, à la place indiquée pour

communications. -0-

tributs de S. Joseph . - L'esprit de pénitence. - La prolledion des oiseaux en Suisse. - Le Carême à la cour. - L'A. valanche. - Variétés.

-oLe Sou de Géronde. Nous apprenons a vec plaisir par M. de Courten, curé de Sierre et inspecteur scola ire du di strict, que la souscription en faveur cJes enfa nts pauvres. de l'lnsti. tut des Sourds-muel:s de Oéronde marche très bien depuis 2 mois. Aussi est-il à espérer que le résultat en sera au moins aussi satisfaisant que celui · du précédent cours scola ire. où il atteignit environ 1800 fr. Les dons en espèces peuven t tou jours parvenir sûrement à destination sous la mention Sou de Oéronde. S ierre 11.482, en remplissant les bulletins de versement directement transmis à cet effet ou que l'on peut au besoin se procurer a uprès de chaque bureau de noste. Par la même occasion. nom continuons à recommander ici d'autres voies et moyens permettant d'atteindre le même but. comme la cueiliette et l'envoi des timbre;-poste oblitérés. du papier de plomb. C'tc.. selon indication plus pré<.:iSf qu'on trouvera dans un précédent rommtmiqué que nous ne faiso11s airt.>i que ra ppeler au bon souvenir de tous les bienfaiteurs de l'Institut de Oéronde.

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Sommaire da pré11ent N° Le ,Jeaue Catholique" . L'éducation de soi. - L'enseignement Le N° 3 de ce petit recueil illustré pratique de la religion . - Aux régents. vient d~ paraître. En voici le sommaire : - De la modification du caractère. La décora tion des salles d 'école. - Une / ésus e! les en fants (avec rravure). visite de classe. - Le calcul mental à - Amour de Démosthène pour le tral'école primaire. - De l'obéi..ssance. vail. - L e couroa (a ver f!ra vure). Correction des devoirs faits par les élè- L'horLore. - V ne visite à Si-Maurice. ves. - Partie pratique (récitation, ré- (avec 5 f!ravures ). - L es trois ours. daction, orthogra phe) . - Variétés. La li[!ne droite. - Le nid. - Respect -0dans l'es érlises. - La fourchette et la serviette. - G ymnastique champêtre Sommalre da Supplément N° 5 (avec 2 eravures). - L e petit Charles. Que nous enseigne 'le Carême? - At- - Sur l'album d'une ieune fille . - N os

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L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VALA.ISAI'D D'BDUCATIOI' L'éducation de sol Dans la vie absorbante, fatigante, gue mènent ceux qui ont l'honneur, la charge, la responsabilité d'enseigner, de former la jeunesse, un danger est à craindre: lie manque de réflexion personnelle sur soi-même. Pris par de nombreuses fonctions dont la répétition amène parfois une certaine monotonie, l'instituteur, même chrétien, peut se laisser aller insensiblement, sans s'en rendre compte, à la rou~ine, ou, tout au moins, à l'unique pratique ioumalière de son devoir de maître, honnêtement accompli, mais sans v mettre assez d'élévation, de perfectionnement, d 'utilisation de sa vie, telle qu'elle est. pour remplir l'idéal dont son cœur doit être plein. L'instituteur, comme le prêtre, a plus qu'une mission, un sacerdoce à exercer. Si sa tâche a ses difficultés et ses ennui.s, elle a sa gràndeur et ses bienfaits, et q_uand il est chrétien, on peut dire que lui aussi a charre d'âmes. C'est un honneur, c'est une responsabilité devant Dieu. Il ne peut accomplir totalement son œuvre et faire réellement du bien qu'à la condition de s'améliorer tou;ours luimême. Il ne peut pas être de ceux dont le courage diminue avec le temps; dont, à la longue le caractère s'aigrit tant soit peu; de ceux qui trouvent le fardeau plus pesant, la vie plus amère et qui laissent apercevoir, peut-être sans s'en douter, leur mécontentement et leur découra(!emmt dans le contact quotidien avec les êtres et les choses. Pour réarzir contre ce mal qui, aujoUr-

d'hqi suftout, flotte dans l'air ambiant et nous L!Uette; pour conserver et développer nQs aspÏ!rations vers le vrai, le beau, le bien; pour communiquer, aux jeunes intelligences que vous devez façonner, de la sève, de la vie, pour prendre sur ces enfants, ces adolescents, une influençe durable et salutaire, vous en faire à la fois respecter et aimer, instituteurs chrétiens, mettez de plus en plus en pratique la maxime de Socrate, per. fectionnée, fécondée par la religiôn : « Connais-toi :t . La grande force, dans l'existence,_le vrai ressort de la vie. c'est de s'examiner souvent, sans. complications inutiles, sans complaisances recherchées; c'est de savoir toujours exactement où on est vis-à-vis de Dieu et de son devoir; c'est de mettre constamment son âme arr. point. Quand on se voit d'un œil juste et sage, quand on a confiance dans les conseils expérimentés et désintéressés d'un directeur, d'un ami qui peuvent, à l'occasion, nous éclairer sur les variations de nos qualités et de nos défauts exté· rieurs, çm est plus apte à travailler efficacement sous le regard et l·a protection de Dieu, à son développement moral et surnaturel. On fait constater alors à ceux qui nous entourent, nO's efforts et nos progrès. Nous ne nous agitons plus dans le vide, nous ne restons plus dans des aspirations vagues et impuissantes; nous arzissons, nous allons tou;ours de l'avant


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pratique de la religion

Un mot de l'enseignement pratique de la religion à donner aux enfants: L'important est d'habituer tout d'abord les petits enfants à estimer, à aimer leur religion. Pas n'est besoin pour elle d'un cours proprement dit; cet amour, cette estime s'inculquent, pour ainsi parler, en passant, par un mot, par une réflexion, par un conseil, par une prat~que de piété, par l'exemple enfin. Excellent moyen de porter 1es élèves à la piété et au surnaturel. D'ailleurs, ·si nous voulons que les enfants vivent surnaturellement, c'est-à-dire surnaturalisent leurs études, leurs actions, leurs iournées, soyons surnaturels nousmêmes avec eux et devant eux; qu'ils le voient bien. qu'ils s'édifient à notre exemple, au spectacle de notre conduite. Lorsque nous expliquons le catéchisme. l'histoire sainte, la vie de NotreSeigneu-r, ne craürnons pas de glisser quelque réflexion pieus.e : insistons beaucoup sur la nécessité de connaître et de comprendre le catéchisme; disons très haut que si les autres sciences sont utiles et néce~saires, la science religieuse est encore la plus nécessaire de toutes. Un moyen encore de faire aimer aux élèves leur religion, c'est de les intéres.ser à not(e enseignement; on évitera de le rendre trop aride, on l'illustrera par des exemples, par des histoires, on le sanctionnera par des récompenses, des féliçitations des .encouragements accordés aux plu5 attentifs, aux plus studieux. n sera pratique aussi d'apprendre aux enfants la manière de prononcer le latin. Captivons-les également, dans la mesure du possible, en leur expliquant la litur_trie catholique. Beaucoup assistent à la messe sans en comprendre le symbolisme sacré. N'est-ce pas profondément regrettable? Que signifient les ornements sacerdotaux? Pourquoi le prêtre se sert-il de pain non fermenté;

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pourquoi porte-t-il un calice? Pourquoi mêle-t-il de l'eau au vin à l'offertoire? Pourquoi l'élévation de l'hostie à la consécration? Pourquoi le brisement de l'hostie un peu plus tard? etc., etc. Nombre de fidèles ne savent rien là-dessus ... Que d~ choses, dans notre liturgie et nos usae:es catholiques, dont le sens manque à nos c}lers enfants! Qu'on insp~re aussi à nos petits élèves w1 profond amour de l'Egli-se. L'Eglise n'est pa,s une abstraction, une entité métaphysique, mais ... une réalité bien vivan-te et visible; l'Eglise, c'est le Pape; c'est l'évêque dans chaque diocèse; c'est le curé dans chaque paroisse; vaste et magnifique hiérarchie que tout catkotique. dès l'enfance, doit s'habituer à vénérer, à respecter, à aimer, car c'est à cette hiérarchie que nous devons rester tous soumis. Les enfants devront comprendre aussi combien leur sera utile la fréquentation des sacrements. Qu'ils se confessent souvent, autant qu'ils peuvent en avoir besoin. sans fausse honte; surtout, qu'ils s'y préparent soigneusement et avec foL Quant à la sainte communion, Pie X la recommande fréquente à tous les fidèles; il ne fait d'.exception pour personne. Si donc nos enfants, ou au moins quelquesuns d'entre eux, nous paraissent pieux, très réset:vés, vraiment portés vers Dieu, inspirons à ceux-là l'amour de la sainte Eucharistie. En cette matière il faut assurément procéder avec prudence et discrétipn; personne autre que le confesseur n'a le droit de s'ingérer dans le secret des consciences; mais un mot de piété dit intel1igemment, lorsque l'occasion se présente, peut éclairer beaucoup une âme et lui faire beaucoup de bien. A.ox récen• Nous empruntons l'excellent article ci-après - encore d'actualité malgré ses 60 ans d'âge à I',.Ami des régens", revue pédagogique va-

élevé; que. comme le prêtre et le pasteurl'instituteur a aussi charge d'âmes et Une erreur qui perd les instituteurs, qu'il doit montrer aux autres ce q'u'il est de croire que dès que les enfants faut faire, et non pas faire comme les ont quitté le seuil de la maison d'école, autres. Que faire donc? Je vais vous le dire; et que la porte de la classe est fermée, leur tâche est finie . Pas encore; vous tenoncez à ces distractions à ces fréavez enseigné à lire, à écrire, à calcu- quentations toujours inutile~ et souvent ler, soit; mais ce n'est pas tout: avec dane:ereuses, et employez les loisirs que l'instruction de l'esprit, est-ce que vous vous laissent vos fonctions aux douces et ne leur devez pas l'éducation: qui est pures distractions de la famille et de l'instrucüon du cœur? Et s'ils vous l'étude. Qu'autour de vous. dans votre voient, hors de l'école, légers, dis.sipés modeste foyer, rèe:nent le calme et la dans vos habitudes, inconséquents et li· naix, et que vos compagnes soient citées bres dans vos propos., s'ils vous voient, parmi les épouses vertueuses et les bonpar ex~mple, entrer dans les lieux pu- nes mères: que vos enfants soient reblic;;. boire et jouer dans les auberges r>ommés parmi les plus honnêtes et les courir aux distractions vulgaires et bru~ plus sages. y~ntes, qu'en pensez-vous? Moi, ie vous Une ressource que vous née:ligez trop dts que lorsque vous avez enseigné la c'est l'étude. Beaucoup s'imaginent qu; lecture, l-'écriture, l'<>rthographe, vous une fois pourvus de leur brevet Hs ont n'avez pas rempli le devoir le plus es- atteint jusqu'aux dernières li~ites du sentiel de votre état, si par toutes vos savoir, et n'ont plus qu'à se croiser les paroles, par toutes vos actions, par tout bras. Assurément j'éprouve quelque l'ensemble de votre vie extérieure vous tendresse pour les brevets et les diplône mérjtez pas d'être les exernpÎes vi- mes! Mais précisément à cause de cela vants des pères et des fils. et parce que ie m'y connais un peu, vou~ L'on m'objectera peut-être que après me permettrez de vous dire qu'un bretout, l'on ne fait pas de mal en' allant vet, qu'un diplôme, cela ne prouve pas quelquefois, les dimanches et les jours e:rand'choS'e, si l'on s'en tient là. Un de fête, se distraire et s'amuser avec les instituteur. un professeur, même nantis autres. d 'un brevet ou d'un diplôme, dès qu'ils J'insiste, vous le voyez, sur ce point cessent d 'étudier. enseignent déjà mai· capital. Vous ne faites pas de mal! et un instituteur, un professeur, même bre~ que m'importe que vous ne fassiez pas vetés, même diplômés. dès qu'ils ne de mal, si ie veux que vous fassiez le s'instruisent plus. sont des paresseux et bien? Puis, êtes-vous bien certains de demain ils seront des il!florants. Or, ne pas faire ·le mal en entrant dans des vous savez où conduisent la paresse et lieux où vous perdez au moins la consi- l'ie:norance! Un diplôme ou un brevet dération qui doit s'attacher au titre dont ne prouvent qu'une chose: c'est non pas vous êtes revêtus, en écoutant des con- qu'on s~it, mais qu'à une époque donnée versations grossières, .quelquefois. licen- l'on a montré une certaine aptitude à apcieuses, en n'évitant pas les occasions prendre. d'y prendre part, et de rire et de fesApprenez donc, instruisez-vous sans toyer ayec les autres? Comme les au- cesse. aioutez sans cesse aux connaistres! Je vous répète que l'instituteur n'est sances acquises. La science est la nourpas et ne doit pas être un homme com- riture de l'esprit, comme la morale est me les autres; que l'instituteur est un la nourriture du cœur. Fortifiez-vous fonctionnaire publ·ic de l'ordre le plus sur l'art si compliqué, si difficile de distaisanne qui parut quelque temps dans les aanées 1850-55 :


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68 cipliner. de conduire les enfants. Lisez, lisez beaucoup les livres sérieux qui élèvent et mûrissent la pensée; des livres moraux et pratiques qui inspirent l'horreur du vice, et où vous puiserez ces conseils et ces r.~aximes salutaires qu'à votre tour vous verserez dans les jeunes intelligences de vos élèves. Peu de livres. si vous voulez, mais de bons livres. des livres qui vous apprennent à aimer votre pays, à aimer la religion et Dieu, le père commun qui est dans le ciel, et dont nous devons travailler à faire bénir le nom et arriver le règne sur la terre. Que ceu?C qui sont bons deviennent meilleurs encore, et que les tièdes prennent du cœur, et que les autres se repentent et nous reviennent. Ainsi, hommes de bonne conduite et de bons exemples, marchez d'un pas ferme et la tête haute dans la voie où vous trouverez le contentement de vous-mêmes, le bonheur des vôtres. l'estime des honnêtes gens, les bénédictions des familles. la bienveillance de vos supérieurs et la reconnétÎSsance du pays. CH. L. DE BoNs.

propre nature morale? En d'autres termes est-on responsable du caractère qu' on a? Oui, on peut préparer chez l'enfant le caractère futur de l'homme. On le fait bien pour les animaux, à plus forte raison le pédagogue peut-il le faire dans l'éducation de son élève. Dans la famille et l'école on doit réagir contre les tendances, les inclinations, les instincts et les sentiments de mauvaise nature qui se manifestent chez l'enfant. Mais cela il faut le faire sans brusquerie._ avec douceur et avec prudence. Si l'on eS$aie de ployer brutalement la branche rebelle, sans prendre aucune précaution, on risque de la briser; il en est de même si l'on croit poüvoir corriger d'un seul coup par la contrainte, les défauts de l'enfant. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Suivons ce judicieux précepte de l'immortel fabuliste, et nous arriverons cer· tainement à de bons résultafs. C'est ainsi que Fénelon sut faire un prince accompli de son élève le duc de Bourgogne dont le caractère passait pour indomptable. Une discipline implacable, au lieu de corriger l'enfant, n'aboutit ----------~-~+---------trop souvent qu'à lui donner de nouDe la modification da caractère veaux défauts et à le rendre sournois, hypocrite et dissimUJlé. Certainement ce n'est point -là le b'ut qu'il faut se propoLes v.randes facultés de l'âme sont la ser d'atteindre. sensibilité, la volonté et l'intelligence; Chacun de nous peut améliorer son mais c'est -la volonté ou l'activité qui caractère et continuer ainsi l'œuvre compose plus particulièrement ce qu'on entend par le caractère de l'homme. commencée dans la famille et à l'école. L'enfant n'a point encore de caractère, Non d'un seul coup, mais peu à peu, il a 'S.eulement des tendances naturelles insensiblement, selon la méthode ingé· bonnes ou mauvaises On conçoit qu'il nieuse que nous a laissée l'illustre franfaille faire tout ce qui est possible pour klin, qui, comme tous les hommes, avait détruire ces dernières, ou pour les tour- ses défauts, enregistrant chaque jour ner au profit du bien; c'est là le but de les proùès accomplis. Tout homme peut en faire autant avec plus ou moins de l'éducation de l'enfant. Plus tard, cette œuvre serait très dif- résultats. Nous sommes donc, dans une certaificile. car alors le naturel, plus ou moins, modifié, ·serait devenu le caractère chez ne mesure, responsables de notre caractère personnel. Ou nous n'avons pas esl'homme fait. Peut-on même modiHer le caractèr.e sayé de le modifier dans le sens de la et chacun de nous peut-il améliorer sa perfection morale et alors nous sommes

fautifs . ou bien nous avons cherché à nous corriger de nos défauts. Dans ce dernier cas, notre responsabilité, ~ien que mitig-ée, n'en subsiste pas moms, car. puisque nous c~nnaissons nos tr~­ vers nous aurions du essayer de les faire disparaître entièrement; on peut tout ce qu'on veut, mais il faut ·le vouloir. Nous apportons tous en naissant, des prédispositions au mal· plus ou moins déterminées; mais par l'éducation et par nos efforts personnels, nous pourrons, sinon les annihiler dans tous les cas, du nuius les affaiblir cousidüablement. C'est là. ù'alilcms. en quoi consiste l'éducation perso;•nelle, qui doit se poursuivre, sans défaillance, pendant toute SENEOTUS. ]a vie.

Ladéeoratlon de1!11!1alle• d'éeole (Sttite)

Nous en venons à la décoration fixe. D'une manière générale nous pouvons dire qy.e cette décoration fait défaut dans les salles de nos école" primaires. Et cependa.nt l'aspect des murs contribue gn;mdement à donner à une salle d'école une physionomie rébarbative ou avenante. Et c'est ici que nous insistons pour que les murs soient passés à l'h'uite o~ au ripolin et que la couleur à l'eau sOit absolument mise de côté. Il faut pouvoir passer, pour raison d'hygiène, un lin_ge humide sur ces parois souillées de toutes les poussières infectieuses apportées par les élèves et leurs chaussures souvent chargées de boues. C'est pour cette raison aussi, gue nous demandons que les cartes ne restent pas toujours déroulées, car, en-dessous séjourne en permanence, une épaisse couche de poussière prête à s'envoler à chaque courant d'air, dans la salle Et puis les tons éveilleront l'idée de la joie, de la sérénité s'ils sont judicieu-

sement choisis; les couleurs claires, teintées de vert, seront préîérées à toutes autres. Sur ce fond riant, si les ressources le permettent, on pourra peindre au pochoir. des frises, des ornements, d'un caractère simple, facilement compréhensible pour les élèves, empruntés à la faune, à la tlore aux sites du pay~. Nous avons vu ainsi, reproduites en fnses quelques jolies fables de La fontaine. - C'est d ' un bel effe+, Des devises, des formules morales sont aussi à leur place sur les murs des salles, des corridors, des vestibules. Il faut savoir allier ici les aspirations de l'esthétique et les besoins de l'hygiène. Par ce qui précède on .p eut constater que nous attachons une bien plus grande valeur morale et artistique à la décoration mobile qu'à la décoration fixe. Ainsi que nous le disons dans une de nos conclusions, ces deux principes interviendront et se compléteront pour faire de la salle d'école un séiour agréable à l'enfance et lui donner l'occasion de se développer au point de vue moral·, intellectuel et social en apprenant à mieux connaître son pays et les hommes au milieu desquels il est appelé à vivre. Un des hommes qui travaillent le plus en France, pour répandre de saine? idées dans l'art de construire les maisons d'école, M. jourdan. architecte et critique d'art, s'exprime comme suit: «Ce qu'il faut montrer aux jeunes enfants ce sont les tableaux e'l frises qui repro'duisent les passe-temps de l'enfance et qui glorifient les travaux des hommes, aux champs et à la ville. dans le laboratoire et dans l'usine, et, surtout il faut bannir rigoureusement les sujets sombres, répugnants, violen~s ou sanglaqts, capables de troubler ces. ames candides et de fausser ces consciences droites. L'humanité compte assez de héros bienfaisants pour ne pas évoquer le souvenir de ceux qui se sont immortalisés par l'égorgement de leurs semblables. » Et nous n'aurions pas besoin d'a-


70 jouter que nous sommes personnellement de son avis sur ce dernier point. Voyons maintenant ce qui se fait ailleurs que chez nous dans ce domaine· ce sera pour nous l'occasion d'appren-' dre des choses nouvelles. Le mouvement de l'art à l'école a pris naissance en Allemagne. Des hommes de talent. des artistes distingués se sont consacrés à cette tâche; l'imagerie seolaite, soucieuse de l'art, y est variée et à des prix abordables. L'association des instituteurs pour l'éducation artistique a été fondée à Hambourg, il y a dix ans environ. Elle répand de nombreuses brochures explicatives qui propagent les théories et les doctrines de son programme artistique. donne des concerts, des conférences qui sont suivis par des milliers d'auditeurs. Elle a une revue permanente éditée à Leipzig. Parallèlement aux associations de maîtres, il existe dans certaines villeS< allemandes, des associations de parents sous le titre général : « L'art dans la vie de l'enfant. » En 1901, une exposition organisée à Berlin par la Société « L'art dans la vie de l'enfant » comprenait trois parties : décoration de l'école et de la maison; livre d'images; dessins d'écoliers.» En Angleterre, il existe des sociétés nombreuses qui ont pour but spécial « d'orner les salles d'école ». Le Musée artistique de Manchester prête aux écoles des collections encadrées. C'est en Belgique qu'on constate les plus grands progrès dans la décoration des salles d'école. Dans les villes et dans les viHqges on a transformé les établissements scolaires en lo{!is d'art et de beauié. Part.out, municipalités et maîtres ont rivalisé de claires peintures et d'attrayantes imageries. A Bruxelles, une commission d'Etat vient d'être instituée pour l'élaboration de vingt planches artistiques à sus pendre aux murailles.

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Commandées à des artistes du pays, 9 ont déjà paru. La Belgique possède aussi une puissante association qui a pour but : l'art à l'école; en 1906 elle comptait plus de 1300 adhérents. « Elle distribue des planches en couleurs et des lithographies, publie un bulletin mensuel, dont chaque numéro contient un commentaire esthétique, analyse les livres et les travaux sur la matière, renseigne, morigène, éduque les instituteurs. En Suède, deux sociétés ont pris pour tâche d'introduire l'art à l'école. (A suivre.)

Une vl•lte de ela••e Au commencement du présent cours scolaire. nous fîmes la visite d'une de rios classes de la campagne. Le maître avait sous sa direction une petite école mixte comprenant toutes les forces . Malgré cela le nombre de ses élèves ne dépassait guère la quarantaine. Quoique d'un tempérament un peu mou, les élèves avaient l'air intelligents et promettaiet)t pour l'avenir. Poussé par la curiosité, nous priâmes le maître de continuer sa classe comme à l'ordinaire, car c'est à l'œuvre que l'on connaît l'artisan. A la leçon de lecture, qui ne brillait certainement pas, nous vîmes que cette école ayait encore deux spécimens différents de bible pour livre de lecture, et qu'on n'était pas encore venu à bout de les unifier. Aussi, pendant qu'une partie des élèves lisaient, ceux qui n'avaient pas le même manuel s'occupaient à bailler ou à tapager avec leurs pieds sur le plancher. Les commençants, qui étaient assez nombreux, s'exerçaient sous la direction d'un moniteur, armé d'une baguette, à étudier l'ABC sur un petit coin d'un vieux ·syllabaire cartonné percé d'un gros tr<>u pour le suspendre à un clou

du mur. Ce morceau de syllabaire à bords arrondis était plus noir que le mur, et il ne comprenait guère que le quart de ce gu'il était autrefois. En examinant en détail les autres tableaux, nous vîmes qu'ils n 'étaient pas moins qu'en 25 à 30 morceaux et qu'il n'y en avait plus un seul entier. Nous ne savons vraiment pas comment le maître peut s'accommoder d'un auS<Si pitoyable état du matériel. Les cartes géographiques ne sont guère mieux et ne méritent certainement plus ce nom. Pour l'étude de l'histoire et de la géographie le maître s'en tient aux manuels qu'il fait étudier mot à mot, ce qui doit être un rude tourment pour lei élèves. Le calcul mental, un des principaux facteurs pour la culture du jugement, n'y est enseigné que deux fois par semaine. Quelques élèves ont un petit manuel de calcul qui était en usage il y a 15 ou 20 ans. En somme, nous vîme> que le calcul mental et le calcul écrit étaient négligés et que les élèves n'étaient pas. capables de résoudre le plus petit problème. Est-ce que dans cette classe le maître comprend sa tâche? ... Nous ne le pensons pas. ou du moins s'il la comprend, il va droit à l'encontre des moyens à prendre pour arriver au but. D'abord nous avons pu nous convaincre que l'enseignement qui y est donné ne s'adresse qu'à la mémoire. Et encore faut-il que. pour la cultiver, on torture les élèves pour leur faire étudier le mot à mot ge l'histoire et de la géographie. Quel cauchemar ce doit être pour ces. petits êtres! ... L'enseignement primaire doit s'attacher à développer et à meubler le jugement bien plus qu'à cultiver la mémoire. Et dans aucun cas, l'histoire et la géographie ne doivent être apprises mot à mot, Pour la première de ces branches il suffit que les élèves se rappellent les principaux faits et sachent les raconter d'une manière iuste sans se servir du

texte du livre. Une fois les principaux événements connus. ils serviront comme de crochets pour y rattacher les faits secondaires et les questions de détail que les élèves verront plus tard. La géographie ne doit s'étudier que sur les cartes et non sur les manuels. En effet, à quoi bon, au prix de mille efforts, faire apprendre ces kyrielles de noms plus ou moins baroques si l'enfant n'a pas la position des lieux. C'est une peine Perdue, car deux ans après sa sortie de classe, il n'en saura plus un traître mot. Le meilleur moyen d'apprendre la géoàaphie est de complèter des cartes muettes. Alors cette étude généralement aride pour l'enfant deviendra pour lui un agrément et il en retirera bien plus de profit pour le cours de sa vie. Remar_quons aussi que ces branches ne doivent être regardées que comme accessoires . et que nous devons particulièrement insister sur l'enseignement reli!zieux. la b:mgue et le calcul; et que la tâche cfu maître consiste surtout à cultiver le iurrement, afin de faire de ses élèves des hommes de bon sens, des citoyen~ utiles à la société et de dévoués enfants de l'Eglise. C'est pour ces raisons que notre enseignement doit s'adresser au jugement plutôt qu'à la mémoire: Nous Sümm.e!S persuadés que certains maîtres, et Dieu sait s'ils sont nombreux. croient avoir tout fait en cultivant la mémoire. Ils se trompent gravement et ceux-là n'arrivent la plupart du temps qu'à abrutir leurs élèves., qu'ils découragent à tout jamais en leur faisant perdre le goût de l'étude et des li\-Tes. Nous lisions dernièrement le programme des écoles de N., où il est spécialement recommandé de ne point faire apprendre par cœur l'histoire et la géographi~. pas même la grammaire. Pourtant ce canton est un de ceux qui occupent un des premiers rangs en Suisse


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72 dans la statistique des recrutables. La raison en est que là on envisage l'enseignement d'une autre manière que chez nous. Examinons-nous un peu tous, si nous ne nous laissons pas trop entraîner par le courant de la douce routine. Et au besoin avons le courage de modifier notre enseignement, de mieux préparer nos le~ons. afin d'être mieux ·compris, et plus a la portée des élèves. Puis ayons tous d'~ bout à l'autre du pays, le courage d'exiger des élèves l'unifonnité des. man~els . Nous savons qu'il en coûte et parfois les parents se font bien tirer l'oreille avant d'acheter un livre. N'importe. il en coûte davantage de voir les progrès d'une classe paralysés faute de livres convenables. Après coup, les parents qui maugréaient d'abord seront les premiers à s'applaudir des succès et des progrès de leurs enfants et à en faciliter le maître.

Le ealeal mental à l'éeole primaire ~a leçon d'arithmétique à l'école primaue comprend trois parties distinctes mais qui visent le même but, savoir: ' 1° L~ notions de théorie sans lesquelles le cakul proprement dit ne saurait êtr~ que machinal: car, on oublie vite ce que l'on a appris par routine, ou par des procédés empiriques qui ne reposent sur aucune vérité démontrée. 2° La résolution de problèmes divers empruntés aux besoins de la vie usuell~. 3° Le calcul mental qui rend la solution de ces problèmes plus rapide. C'est de ce dernier exercice que nous avons à nous occu·p er. UtiNté du calcul mental. - L'utilité du calcul mental ne saurait être contestée; et de fait. non seulement personne ne la conteste, mais toutes les personnes qui s'occupent de l'enseignement primaire, soit par devoir profess>Îonnel, soit

par intérêt pour son avenir, trouvent que l'on n'exerce pas suffisamment les élèves de nos écoles, ou que les procédés que l'on v applique sont erronés et n'ont du véritable calcul mental qu~ l'apparence. Combien cependant ce genr.e de calcu~ est utile, nous dirons même nécessatre, dans la vie ordinaire! En premier lieu, l'il)stituteur ne saurait s'en passer pour rectifier avec rap idité les erreurs que commettent fréquemment les élèves dans le4.rs opérations écrites ou dans leurs calculs ora_yx ~puis, dans mille et une circonstances, il peut se trouver dans la nécessité d'avoir à résoudre instantanément, devant un public plus ou moins ignorant, des calculs q'u'il n'a pas prévus, et pour lesquels, d'ailleurs, il serait presque ridicule à lui de recourir à la plume ou au crayon. Il s'exposerait ainsi à passer pour ignorant luimême, car la malveillance n'est que trop souvent la conséquence naturelle de l'ignorance. A peine avons-nous besoin de dire que le cakul mental est indispensable au négociant, au comptable, au géomètre, à l'ouvrier, et en général à tous ceux qui. par position, ont de nombreux et rapides calculs à effectuer. Mais c'est à la femme, peut-être encore plus qu'à l'homme, qu'il est d'une absolue nécessité, parce que, le plus souvent, c'est elle qui tient la comptabilité de la maison, qui fait les achats et les ventes au marché, les emplettes, etc. « C'est un grand service à rendre aux femmes, dit Mme Campan, que de les accoutumer, par des pratiques simples, à calculer sans plume. » Qui n'a été témoin de la facilité avec laquelle des personnes complètement illettrées résolvent de tête des problèmes assez difficiles, tandis que d'autres ayant reçu une instruction même soignée se voient dans l'obligation de recourir à la plume ou au crayon? Et d'ailleurs, dans quelque condition que l'on soit, es·t-on toujours pourvu du petit 1

matériel nécessaire pour écrire? Que de fois, dans les transactions qui se présentent à chaque instant dans la vie ordinaire, n'est-on pas obligé de faire soimême des calculs pour solder ses dépenses et éviter par là les erreurs possibles, ou même voulues, des personnes à qui l'on a affaire. . Le meilleur moyen donc de prévenir les humiliations, voire les mécomptes que les enfants, devenus grands, P?Urraient avoir à subir dans les relations d'affaires, est donc de les exercer de bonne heure au calcul mental. Divers nwyens que l'on peut employer. - Posons d'abord comme principe que le calcul mental doit être pratiqué dans tous les cours, aussi bien dans les cours moyen et supérieur que dans les cours élémentaire et préparatoire. Un certain nombre d'instituteurs et d'institutrices s'imaginent faire du calcul mental, en appliquant à ·la résolution des problèmes le procédé La Martinière qui· consiste à faire produire à la pl~e ou au crayon, mais dans un temps donné. ordinairement très court, et dont l'expiration est annoncée par un signal convenu. D'autres, en plus grand nombre, croyons-nous, ne permettent l'emploi ni de l'ardoise ni du crayon, mais habituent leurs élèves à exécuter de tête tous les calculs qu'ils feraient avec les instruments en main, et même à se servir de leurs doigts pour effectuer sur la table les opérations qui se font au tableau noir ou sur le papier. Aux uns comme aux autres, nous disons qu'ils se trompent. Ce qu'ils font ainsi c;est du calcul écrit. Le véritable calcui mental n'a recours à aucun instrument et se distingue en outre par des procédés spéciaux qui lui assurent sur le calcul écrit, - quand il s'agit, cela va de soi d'opérations peu étendues,l'avantag~ considérable de conduire plus rapidement au résul·tat. Quant à ses procédés, tout en se séparant d'une manière à peu près absolue

de ceux qui sont employés pour le calcul écrit, ils n'ont rien d'exclusif ; les meilleurs sont ceux dont l'emploi est le plus faëile avec des enfants, c'est-à-~ire qui n'exigent pas d'eux une ten~ton d'esprit dont ils sont incapables. AJOUtons encore que tout en restant au fond les mêmes pour tous les cours, ils se modifient cependant dans la fonne, selon 1'âge et la force des élèves. Dans le prochain numéro, nous donnerons quelques exemples des procédés i:t appliquer dans chaque cours. (A suivre.) CH. V.

De l'obétasaaee Ce qui a été commandé ;ustenunt doit s'exécuter irrémissibœment. Et quand même il y aurait trop de rigueur, il faudrait encore accoutumer les élèves à obéir tout en leur laissant le droit d'exoliqu~r leur conduite après coup. NouAs n'admettons cependant pas, que le maitre puis.se ou doive, surtout a;-:~c des ét~­ ves un peu intelligents ou de1a avances, en âge, chercher, aux dépens de la vérité à dissimuler son erreur dans l'admil{istration d'une correction ou d'une pénitence données à tort, sous prétexte de sauver ie ne sais quel prestige d'!nfaiUibilité, auquel les élèves savent bten qu'un maître d'école, pas plus qu'un autre supérieur, n'a le droit de prétendre. Ne vaut-il pas mieux, dans ce cas, re· connaître ouvertement son erreur, et louer ou blâmer l'élève, selon la conduite qu'il a tenue dans cette circonstance délicate? A voir tm.e conduite in variable dans des cas semblables, fait naître chez l'enfant une opinion favorable de la justice du maître. et quand ils expérimentent que l'inexécution d'un ordre est toujours suivie de la même punition, ils sont portés à obéir de bon gré, sachant d'ailleurs qu'ils sont alors gratifiés d'un mot de satisfaction ou d'un regard sympathique. ···~.)


75 Infliger une pénitence dans un cas donné. et une autre fois dans des circonstances identiques passer outre sans punir, ce serait porter à la discipline un coup qui aurait pour premier effet, d'amoindrir chez les enfants le respect qu'ils doivent avoir pour l'obéissance. Enfin. ajoutons que le maître doit soutenir à l'occasion, de sa parolt et de son exemple, les leçons d'obéissance qu' il a données à ses élèves. Jamais donc, un mot de critique sur les dispositions, les ordres de ses supérieurs à lui; jamais un mot de critique pour l'usage licite de !'autorité paternelle; jamais, un mot CJUi révèle quelque mésintelligence entre lui et ses collègues des autres classes, ou qui attaque leur autorité. En agir autrement, ce serait prouver à ses élèves qu'on est peu convaincu de ce qu'on dit: qu'en tout cas, ce sont des façons de parler dont on amuse les enfants, mais que l'on se garde bien de prendre au sérieux, lorsqu'on est soi-même en :ause. Pire encore serait l'effet sur l'esprit 1es élèves. si le maître, après avoir- re:ommandé l'obéissance à la loi de Dieu, à. l'E~rlise et à ses préceptes, ne montrait rJÇIS, par une pratique fervente de la re.i~rion. la réalité de ses convictions sur :t point. Ici, plus que partout ailleurs. .'élève attend de son maître non seulenent des paroles, mais surtout des exemJles. Dans ces temps de libre discussion et je licence, où les critiques et les révoltes :ontre l'autorité spirituelle surtout sont 'l la mode, les enfants semblent comme ·espirer une atmosphère d 'indocilité; il 1e faut pas peu de patience et de fer:n~té ~e _la part de l'instituteur, pour a·re penetrer dans l'esprit et le cœur de ;es élèves. les saines notions de la sounission chrétienne. Ses leçons n'y suffi·ai:nt pas. il faut de plus l'exemple du Of!I tre; des exemples franchement, gé!ereuse~ent. constamment donnés; il y aut enfm, et surtout, la prière fervente,

confiante. persévérante, qui complète et féconde le travail de l'homme par le secours tout-puissant de la grâce divine laquelle seule persuade et entraîne effi: cacement les cœurs, et leur fait vouloir constamment des choses parfois si contraires aux inclinations de la nature corrompue.

-···

Correction de11 devoir• faits par le11 élève• Beaucoup de maîtres attachent plus d'importance à la fixation des devoirs en classe qu'à leur correction. Pourquoi 11é{lligent-ils souvent ce pénible et ennuyeux travail? Ils s'en excusent, les uns en se olaürnant du grand nombre de leurs élèves. les autres de la multiplicité de leurs occuoations; d'autres encore allèguent l'épuisement où ils se trouvent après 6 et quelquefois 7 heures de classe par jour. Ces raisons. il est vrai, sont plus ou moins fondées; cependant. chaque maître doit aisément comprendre que des devoirs écrits, soit en classe, soit à la maison. qui restent sans contrôle. sollicitent les élèves à l'inattention et à la néglil!ence, les habituent à l'irréflexion, et ~ont propres à leur communiquer une foule d'idées fausses et incomplètes; c'est pourquoi il est absolument nécessaire de soumettre à un contrôle sévère tous leurs devoirs écrits . Ce contrôle a un autre grand avantage; le maître apprend à bien connaîfre ses élèves. à juger de leurs capacités, à apprécier leur amour du travail, leur degré d'application; il lui aide à constater leurs progrès, et à assigner à chacun sa place parmi ses condisciples. Les corrections le guident aussi dans son enseignement, car il voit les parties que les élèves ont comprises. comme aussi celles qui ont échappé à leur intelligence, et sur lesquelles il faut revenir dans les leçons subséquentes. Il peut également

constater si tous les élèves d'une division, ou seulement quelques-uns sont en retard. o_u bien s'ils ont profité de son enseign!!ment. Ces corrections ont encore Je bon côté de forcer les élèves à apporter du soin à tout leur travail qui pas-se régulièrement tous les jours sous les yeux du maître. Les parents eux-mêmes, par le moyen des corrections faites sur les cahiers de leurs enfants. peuvent suivre et apprécier leurs progrès. comme aussi les stimuler au travail: le dévouement du maître contribuera à éveiller leur zèle pour l'avancement de leurs enfants. Dans les bonnes écoles. les instituteurs neuvent quelquefois. il est vrai. emplover les élèves les plus avancés. et se faire aider pour certaines corrections; mais ce orocédé n'est possible que sous leur active surveillance, et il ne peut s'apoliouer ou'à des dictées ou à des exercices Q"rammaticaux. car rarement les élèves sont capables de corriger eux-mêmes les compositions de style. Sans doute, il· faut bien l'avouer, ce n'est guère agréable, après les fatigues de la classe, de se livrer à ces occupations; mais comment mettre les élèves sur la voie pour faire des compositions, si on ne les leur corrige pas soigneusement? Par une bonne préparation et des explications préalables, on peut, à n'en douter, arriver à encourager les élèves à apporier quelque attention à leur travail. mais le contrôle n'en est pas moins nécessaire pour signaler les inexactitudes, relever les fautes, corriger les expressions défectueuses. Chaque élève doit être amené peu à peu à faire ses oroores corrections. encore faut-il que le maître lui souli~rne les fautes . Cette méthode en effet. dispose l'enfant à l'attention, au travail. à la réflexion, aux romoaraisons, etc.; elle contribue également à bien fixer dans sa mémoire les tournures de la lan!lue qui lui deviennent peu à peu familières. L'instituteur fait aussi bien de se rap-

peler souvent qu'il vaut mieux éviter les •autes q!Je de les corriger; c'est pourquoi il est avantageux de préparer les devoirs. tant sous le rapport des idées que sous celui des règles à suivre dans l'art d'exprimer sa pensée; car il imnorte que l'enfant ne puisse jamais allég-uer l'i!i!norance pour excuser ses fautes. Cependant. le travail du maître seul ne suffit pa_s pour que les élèves acquièrent les connaissances nécessaires; il faut que, une fois arrivés à 12 ans, ils s'assimilent les explications données et rendues palpables par le maître, sinon le travail de la dass.e se réduit à peu de chose; de là la grande nécessité de nombreu.x exercices écrits, toujours bien contrôlés. D'ailleurs, n'est-ce pas par ces devoirs qu'on juge des connaissances positives de la plupart des élèves? C'est encore oar là que le maître peut savoir s'il a été compris ou non. s'il peut compter sur leur savoir. C'est aussi par les travaux écrits que les matières enseirmées se gravent dans la mémoire. qu'ils s'en font un trésor propre à être utilisé dans le cours de la vie.

Partie pratique =

Bécltation = Le fermier négligent Le poulailler de maître jean N'avait qu'un vieux loquet pour toute ferme• j'y ferai mettre une serrure, [ture. Se dit le paysan. Ce loquet branle. Si les fouines Venaient à passer par ici, C'en serait fait de mes gelines. • Mais jean le sans-souci Remet au lendemain ce qui le trouble ainsi. Or, pendant que la nuit s'écoule, Le renard ouvre l'huis et pille Je fermier. • C'est trop tard de fermer à clef le poulailler Quand le renard a pris la poule. • Frédéric BATAILLE.

Explications. -

1. Raconter d'abord


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cette fable sous forme de récit, en expliquant aux enfants que des faits de ce ·genre - on citera divers exemples à l'appui et des exemples pratiques à la portée de l'enfant - ne sont pas rares. On leur fera comprendre ce que c'est que. la nér!l~rzence et de quels préjudices, de quels malheurs même elle peut être la cause. Une poche trouée, que l'on néf!li(!e de remplacer ou de remettre en état. peut laisser échapper une clef, un "lbiet auquel on tient; - un porte-monnaie trop usé fait perdre ce qu'on lui confie; -· des robinets à gaz que l'on n!f!lif!e ou de fermer, ou de faire réparer, s'ils ne ferment pas bien, amènent des asphyxies, etc. - 2. Lire ensuite la fable à haute voix et expliq'uer, en collaboration avec les enfants, les mots: poulailler, toquet, fouine, (montrer, si possible. une représentation en image). (!eline (synonyme de poule). - Le sanssouci. - C'en serait fait; huis (porte... mot de l'ancien français).- Pille le fermier ( étrane-le et emporte des poules). ·- 3. On écrira ces vers au tableau. en plusieurs fois. afin que les enfants puissent les aporendre. aidés de la mémoire des veux. Ce procédé. employé habituellement, est d'un !2'rand secours pour les exercices de récitation. REDACTION. I. (Exercices d'imitation.) - Henri a deux jolis oiseaux; tous les jours, il les soigne et, dès qu'ils le voient veQir, ils battent des ailes et se mettent à chan:er. Henri s'aperçoit que la porte de la :age est souvent ouverte. parce que la fermeture est cassée.... Que devrait-il ;aire et pourquoi? (Faire chercher par ~es enfants et écrire la réponse a u ta)}eau.) Il l'oublie ... un chat s'introduit... ï'approche de la cage ... Qu'arrive-t-il? ' Les enfants termineront; on écrira au ·ableau leur petite narration.) Henri a ~té ... (négligent) . CONCLUSION. - Les élèves pourront, tprès que cette rédaction aura été ainsi pré>arée, la reproduire dans un exercice écrit.

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II. - Marie s'aperçoit qu'une page de son livre est prête à tomber. Que doitelle faire?... Elle n'y pense plus et la feuille se détache davantage. Si bien qu' un i.ç>ur, ayÇlnt une leçon à étudier à une certaine page.. . plus de feuille! Qu'en résulte-t-il?... Marie a été néf!lif!ente. Conclusion. - (Même manière de procéder que pour la rédaction précédente.) -0-

L'habitude le chevalier Bayard, entendant un jour deux de ses pages jurer, les punit sévèrement. • Chevalier Bayard, lui dit un de ses amis, vous punissez ces enfants pour une bien pe1ite chose. - Une petite chose! répondit Bayard; une mauvai se habitude contractée dans sa jeunesse n'est pas une petite chose, c'en est une· grande. • -0-

Un héros en parole • Moi, di~ail un enfant, je n'ai pas peur du loup. • Et, sur un ton menaçant et superbe: • Qu'il vienne, a joutait-il, je l'étrangle du coup Et je le lais rouler sur l'herbe! Moi, je suis fort, je suis brave, je suis .... • Une souris Sortaut de sa cachette Interrompt le héros, qui pâlit, perd la tête Et se sauve en poussant des cris. De même qu'on c01maîl l'ouvrier à l'ouvrage C'est aux actes surtout qu'on juge le courage. Frédéric BAT AILLE.

Après avoir lu le morceau de récitation à haute voix, on expliquera en collaboration avec les enfants. en les amenant à caractériser le « héros » de cette aventure, qui se vante beaucouo trop; il est très orf!ueilleux. tout à fait confiant en lui-même, tout iier de lui. JI se croit fort. plus fort qu' un loup! qui aurait bientôt fait de le saisir avec ses dents et de l'avaler! Il se croit courageux et brave et il le dit bien. haut. avec un ton qui est bien celui de l'orgueil. pour que tout le monde sache ce qu 'il est capable de braver et de faire. - Mais son orgueil va bientôt être Explication. -

rabattu et c'est bien f.ait_! Pendant. que ce « héros » se vante atnst, une soun~ bien plus petite qu'un loup! et qut ne songe à attaquer personne, c~r elle a grand'peur, même de c~ux qm ne sont pas braves! - une souns sort de sa cachette et. voilà notre «tueur de loup » qui « pâlit», crie et se sapv_e « ~n perdant la tête». Comment eut-tl fait pour «étrangler d'un coup et rouler s~r l'he~­ be » , 'SanS frémir, un grand ammal feroce? CONCLUSION. - I l ne faut pas êt~e. vantard; car cela est sot, déplaisant et x;dtcule. On ne peut juger du courage de quelqu un que par ses actions.

Mois et expressions. - H~ros (celui qui se distingue par des achons extraordinaires. par son courag.e) . -Un ton menaçant et superbe (qui exprime avec un majestueux orgueil le mal que l'on veut faire à quelqu'un).- Cachette (endroit propre à cacher quelqu'un). Interrompt (faire expliquer par les enfants). - Perd la tête (ne sait plus ce qu'il fait). , Si les enfants sont assez avances pour en saisir le sens, on pourra leur lire ou, tout au moins. leur raconter le morceau de récitation ci-après, qui est comme la contre-partie d'u « héros. en paroles », « le héros sans le savoir ». Ils n'en comprendront que mieux le dernier vers: • C'est aux acles surtout Qu'on connaît le courage. •

sente c'est le lambeau de soie aux couleurs'rouge_et blanche qui_clapote l?·ba~. au centre du bataillon; tl faut n avotr eu, dans la fumée du combat, d'auif_e point de ralliement que ce morceau d «:toffe déchiré par les balles de l'ennemt, pour comprendre, pour sentir tout ce que renferme dans ses plis cette chese sacrée _gue l'on appelle le ?rapea.u. Le drapeau, mes pauvres atrus, mats sachez-le bien, c'est contenu dans un ·s~ul mot, rendu palpable dans un ·seul obJet, tout ce qui est la vie de chacun de nous ; le foyer où l'on naquit, le coin de terre où l'on grandit, le premier sourir~ d'en: fant, la mère qui vous berce, le pere QUI gronde. la première larme, les espo~rs, les rêves. les chimères, les souvemrs; c'est toutes ces ioies à la fois, toutes enfermées dans un nom, le plus beau de fous. « la patrie». Explications. - Le sens de c~ texte est aisé à comprendre. Les ma!ires Y trouveront facilement un thème de leçon sur le oatriotisme. En rappelant cette pensée que le drapeau est, pour le soldat, l'expression vivante de l'honneur et du devoir, «une idée flottant dans un étendârd » , ils pourront dire à leurs élèves ce que doit souffrir un homme qui sait que son drapeau est demeuré, comme urie pailtie intégrante du pays, aux mains de l'ennemi. Il semble que tous les cœurs du régiment tiennent à sa hampe ·par des liens invisibles.

-oLe drapeau « Voyez-vous, disait souvent le vieux capitaine en frappant sur la table, vous ne savez pas, vous autres,. ce, gue c'es~ que le drapeau. Il _faû1 avot~. ete soldat, il faut avoir passe la frontiere et marché sur des chemins qui ne sont pas ceux de la patrie · il faut avoir été éloigné du pays, sevré •de toute paro1e,~qu' on_ a parlée dès l'enfance; il faut s etre dtt, _oendant le$ journées d'étapes et de fél;hgue, que tout ce qui reste de la patne ab-

-o-

Un héros sans le savoir Un garçon de dix ans, au bord d'~e rivière, Jouait aux ricochets avec des ca11loux ronds. Il oubliait l'école à regarder leurs bonds Et les tressauls de l'eau sous les coups de la pierre. [tant. Un plus petit s'approche et veut en faire auLe pied lui glisse, il tombe et le courant l'entraine. La ri vière est orofonde. et la mort est certaine. Il va périr, hélas! Mais l'autre, a~ même ins_tant, Se jeite en plein courant, a_u pénl_ de sa v1e. Trois lois il plonge ; enfm, apres beaucoup d'efforts,


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78 Il atteint le bambin et l'arrache à la mort. Sur le quai cependant une foule ravie Acclame le sauveur et veut savoir son nom. c Mon nom, pourquoi mon nom? pour le dire à mon père? [vière, Pour qu'il sache q ue j 'ai flâné près de la riQu'il me balte, fit-il en s'esquivant, oh! non! » En savez-vous beaucoup de héros dans l'histoire [gloire, Pas plus fiers que le mien . ignorants de leur Refusant leurs noms aux bravos Héros sans le savoir, et pourtant vrais héros? (Les petits hommes.) Loui s RATISBONNE.

Explication. - Mots et expressions: Ricochet (bond que fait une pierre plate jetée obliquement sur la surface de l'eau) . -- Tressaut (mouvement brusque et subit) . - Flâner (aller de côté et d'atJtre en perdant son temps). - S'esquiv.er (s'échapper adroitement) . Les idées. - II sera facile de les dé'!ager une à une et d'en retirer des conclusions morales en faisant l'explication du morceau de concert avec les élèves et, de tell~ sorte, que cette explication soit en même temps la préparation d' une rédaction écrite. Une description du lieu de la scène. Le portrait des deux er.fants. Une conversation supposée entre eux. La catastrophe soudaine. Le courage du petit héros. Les difficultés et les oéripéties émouvantes du sauvetage. La foule Qt,.ti s'est rassemblée et qui assiste stupéfiée, haletante à ce spectacle. L~ sauvetage! Les acclamations dont le « sauveur » est l'objet. Son refus de dire son nom. La raison inattendue qu'il en donne : peut-on s'ignorer à ce point? N'est-ce pas là le propre des grands caractères? CONCLUSION. - Les véritables héros sont aussi simples, aussi peiits à leurs propres yeux qu'ils soni grands.

Rédaction. Votre père est rentré la veille au soir, très souffrant. Votre mère, trop émue et trop occupée pour le faire elle-même , vous charge d'avertir votre maître ou votre maîtresse qu'elle devra vous garder pendant quelques jours à la maison, pour l'aider. Ecrivez cette Jetlre.

Indications. - Le texte lui-même indique les idées que doit renfermer cette l-ettre, lettre courte, écrite d'un ton respectueux; elle doit exprimer le regret de manquer l'école, mais surtout le cha_gTjn causé par la maladie du père et le désir de rendre aux parents, en cette circonstance, le plus de services que l'on pourra. Narration. - On racontera le fait rapporté dans la poésie ci-dessus: Un héros sans le savoir et l'on dépeindra en quelques mots le caractère de ce« héros,. de dix ans. Enfant paresseux insouciant, qui s'attarde à jouer au lieu d'aller à l'école; mais, brave cœur courageux, oublieux de lui-même pou; penser aux autres; sans orgueil, fuyant l'éloge et trouyant toute naturelle l'action héroïque qu'il vient d'accomplir : sa seule préoccupation, c'est la crainte d'être QTondé par son père, parce qu'il a « flâné Près la rivière », au lieu d'aller à l'école. JI Y a ici une leçon: le remords d'un cfevoir omis, qui ne peut être oublié mê~e, aDrès cet acte héroïque. Tout' cela revele un grand caractère.

-aL'enfant dans l'école . . La politesse C'e.st particulièrement aux élèves du Cours s_upéneur que s'adresse cetie leçon sur la politesse .. ~epen~ant, les maîtres chargés des c?urs elementa1re et moyen pourront s'en inspirer dans l'ensemble, et faire leur profit des lectures qui accompagnent ce court exposé. PLAN DE LA LEÇON:

1. 2. 3. ·t 5.

Définition de la politesse. Rapports de la politesse et de la chari té. Porlrait de l'homme poli. Exemples appliqués à nos relations. La politesse dans la société, dans la faramille, à l'école.

1° La politesse est toute autre chose que la courtoisie des manières le choix des expressions dans la con~ersation. Ces manifestations n'en sont que le vêLement extérieur; mais, au point de vue moral, on peut définir la politesse: l'u-

sa{!e des bonnes manières, fondé sur le respect des personnes. 2° En ce sens, elle est vraiment une forme de la charité et c'est, comme l'a dit un grand écrivain, ce qui la fait aimer : La politesse est à l'esprit Ce que la grâce est au visage ; Oe la bonté du cœur elle est la douce image, Et c'est la bonté qu'on chérit.

La violation des règles de la politesse confine souvent à l'injustice. Celui qui étale trop complaisamment ses droits et n'en veut rien rabattre est bien près d'empiéter sur ceux des autres. Au contraire, l'homme bon évite avec soin tout ce qui peut faire souffrir un de ses semblables; et non seulement il s'abstient de déplaire, mais il cherche à olaire. oour obliger. La vraie politesse n'est pas b. la surface, elle est dans le cœur. 3° L'homme poli sait céder quelque chose de ses droits; il ne craint pas de se gêner pour les autres; il est affable et respectueux envers tout le monde; il nousse iusqu'au scrupule la crainte de froisser autrui- dans ses goûts, ses habitudes, ses préférences; il est empressé, obligeant. plein de prévenance et d'at · tentions. 11 sait aussi prouver aux autres qu'il sympathise avec eux : par ses condoléances. il prend sa part de leurs douleurs; par ses félicitations. il se réjouit de leurs succès; par ses visites. il montre qu'il se plaît dans leur société. Rien de ce qui touche à l'humanité ne lui est indifférent. La politesse ne s'apprend point sans une disoosition naturelle, qui, à la vérité, a besoin d'être perfectionnée par l'instruction et par l'usage du monde. C'est cette disposition naturelle qui constitue le charme de la politesse des gens <~< bien nés » et que Saint-Simon a si bien mise en relief dans le portrait de Fénelon dont nous extrayons le passage su ivant : .... Sa passion était de plaire, et il avait au·

tant de soin de captiver les valets que les maitres el les plus petits gens que les personnages.' Il avait pour cela des talents faits exprès, une douceur une insinuation, des grâces naturelles et q~i coulaient de source, un esprit facile, ingénieux, fleuri , agréable, dont il tena it, pour ainsi dire, Je robinet, pour en verser la quantité et la quantité exactement convenable à chaque chose et à chaque personne; il se proporiionnait et se iaisait tout à tous; ... un abord facile à tous; une conversation aisée, légère, et toujours décente; un commerce enchanteur ; une piété facile, égale, qui n'effarouchait point et se faisait respecter; ..._jamais e~­ pressé, jama is de compliments, ma1~ une _poil· tesse qui, en embrassant tout, éta1t touJours mesurée et proportionnée, en sorte qu'il sem· blait à chacun qu'elle n'était que pour lui, avec cette précision dans laquelle il excellait singulièrement.... (Mémoires.) SAINT-SIMON. « Louis XIV, disent ses biographes, ne rencontrait jamais une coiffe (c'est-àdire une servante) dans les corridors de Versailles. sans soulever son chapeau.» Louis XVIII déclarait que « l'exactitude est la politesse des rois » . 4° Appliquons-nous à acquérir cet esprit de politesse qui facilite tant les rapports des hommes entre eux. Que serait la société si chacun faisait valoir ses droits oar la brutalité? Un perpétuel combat" où le faible serait toujours sacrifié Et pourtant ne l'oublions pas : la charité exi[e que nous sachions défendre et protéger la liberté de nos semblables. 5° Dans la famille. il est bien difficile qu' un commerce de tous les instants ne donne point lieu à quelques froissements. Mais la bonté du cœur dont la polite~se es.t l'image aura vite rétabli la bonne harmonie et l'union qui doit rérmer entre les membres d'une famille chrétienne. Rien n'est plus triste que d'entendre de.> paroles grossières, d'être témoin d'actes de violence qui ont sur les enfants la plus pernicieuse influence. C'est surtout à l'école que doit se faire l'apprentissage de la. politesse. Que les maîtres ne perdent jamais de vue


80 Que leurs élèves se modèlent sur eux, qu' ils s'observent sans cesse, a fin de ne leur proposer que de bons exemples à imiter.

pour la pousser; et si par malheur cela arrivait, il en faudrait faire de sincères excuses. Une d'entre vous, cependant me poussa assez brusquem.ent i l y a quelques' jours pour entrer avant mo.t, sans seulement s'en apercevoir; cela Nous ne saurions donner de mei.lleurs me fat! Juger que vous êtes accoutumées à conseils que ceux que donnait Mme de avoir ces mauvaises manières-la les unes avec Maint~on aux demoiselles de Saint-Cyr les autre:>, et c'e:;t ce que je vc.udrais détruire et nous citons dans ses grandes lignes pour toujours. • ":·Cette politesse s'étend presque à tout l'excellente instruction q u 'elle adressait et dot! accompagner toutes vos actions extéà quelques-unes. · rieures, soit pour le ton, l'air, la manière et la .Mme de Maintenon, âgée de 82 ans, ne pou- façon de faire. • Mme de MAINTENON. vatt plus se rendre dans les classes elle appe(Instruction sur la politesse.) lait ~lors c!ans sa chambre quelq~es-unes de Voir aussi à ce sujet l'article Quelques ses hiles qu'elle chargeait de communiquer son rèfZ{es de civilité paru dans le No 2 du enseignement à leurs compafnes. f C th 1· p • ·· ·Puisque Dieu vous a fait naître de-~ eune a Otque ( · 28). moiselles, ayez-en les manières: que celles d'enTRISTE SAISON tre vous qui ont été bien élevées chez messieurs leurs parents les conservent et que les Les beaux jours sont passés D~ns les vertes campagnes; autres s'appliquent avec soin à les acquérir. , Cela est plus important que vous ne sauriez Hter, les troupeaux lassés croire; la grossièreté rebute tout le monde et Descendaient des montagnes. même les personnes les plus vertueuses · cela v d inspire ma)O'Té soi un certain dégoût q~i fait ers e plus doux climats .,. L'hirondelle légère qu'on évite d'avoir affaire aux personnes qui En fuyant nos frimas n'ont ni attention, ni politesse, ni savoir-vivre. S'envolait l'aile altière. .... Vous ne sauriez trop tôt prendre l'habitude d'être polies entre vous, c'est Je moyen de l'être L'aquilon furibond avec tout le monde .... Ne répondez jamais oui Mugit dans les arbres ou non tout court.. .. Ne recevez jamais rien et Et poursuit vagabond ne présentez jamais rien à qui que ce soit Sa course sur les marbres. L't dorment nos aïeux sans faire auparavant un geste de politesse. Parlez bon français et n'inventez pas mille Dans ce champ funérai re; mots qui ne siR"niiient rien et ne sont en usage Un pleur monte anxieux nulle part. Du sein de l'ossuaire. • Encore une fois, mes chères enfants, puisPuis, quand autour des croix, que Dieu \'ous a fait naître demoiselles, preLa rafale rageuse nez-en les manières aussi bien que les sentiFera vibrer sa voix, ments, et mettez-vous dans l'esprit, une fois L'âme sera rêveuse. pour toutes, que quelque vertu, quelque mérite, Alfred BRASEY, (ab. de l'E. zJ.) quelque talent et quelques bonnes qualités que vous puissiez avo ir d'ailleurs. vous serez insupportables aux honnêtes gens si vous ne • Ecoliers heüreux. - Des enquêtes ont été savez pas vivre.... ouvertes récemment dans le canton de Zurich • Que tout votre extérieur soit bien com- contre les Conseils d'administration de certains posé; tenez vous droites, portez bien la tête: la établissements financiers. Or, un instituteur de modestie est dans les yeux, qu'il faut savoir vi llage, du reste parfaitement honorable, apconduire modestement, et non dans le menton. partenait à un de ces Conseils. Les écoliers Quelque cho~e que vous fassiez, prenez garde en parlaient même en classe. L'instituteur, inà ne fâcher personne el à n'incommoder qui terrompant brusquement sa leçon, s'enquit des que ce soit. c'est de quoi il faut être toujours causes de ce babil. Un enfant se leva et ré-occu.pée, si l'on ne veut déplaire presque inces- pondit : • Oh Monsieur, on nous a dit que samment dans sa société. vous alliez être enfermé et nous nous réjouis... N'approchez jamais assez d'une _yersonne sons déjà des vacances ! »

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récréations. - Travaux manuels pour ;cunes filles. - Petits conseil~. Ce num.éro contient 15 artzcles et 11 eravures. Le fondate ur du {eune Catholique constate ici avec plaisir que jusqu'à ce jour le Valais a fourn i (chiffres ronds) 1bOO abonnés. Fribourg 300, Berne (Ju. ra ca thol.) 100. (Divers cantons 1 00) . Total 2000 environ. Ce nombre, qui peut à d 'aucuns paraître élevé, est encore insuffisant cependant pour permettre à cette petite publication de cheminer une autre année dans les conditions actuelles. car l'éditeur et l'imprimeur n e la maintiendront en 1911 qu'au prix de sacrifices personnel•s. Mais ils ne doutent oas néanmoins qu'elle continuera à subsister. 12:ràce au renfort d'ab.onnés 01;1i ne sauraient manquer de vemr grosstr la ohalan~e de ceux de la toute première heure. U n certain nombre de maîtres et maîtn•sses d'école du Valais - nous devrions plutôt dtre la plupart - ont déployé !Jert;;cùup de zèle et d'habileté à J: rocurel .. de~ souscripteurs à notre modeste p1!riot.JJque - et le plus souvent, nous le savons, leurs efforts ont été cou ronnés de succès: Qu'ils en soient donc léücit~~ et remerc'és. ~-~a:s ... car il v a un rww; .. il s·e.t b •1.t C!.IOrc que tous se soient dépensés adivement, à en juger l'absence de toute participation d'un nombre respectable d'écoles. où la pro pagande semble avoir été nulle ou à peu près mal!lré les spécimens mis à disp.., sitio~ darÏs ce but en décembre déjà. Et oourtanl en prenant une telle initiative le créateur du /eune Catholique a voulü faciliter la tâche d u personnel en se\1mant. dont le devoir est a ussi de favo· riser êt de propager parmi la jeunesse confiée à ses soins le goùt de.; bonnes et saines lectures . Il v a donc ici une double ouestion d'instruction et d'éducation à- envisager. Nous espérons, dès lors. que là où l'on n' a pas pas encore donné signe de vie, on ne persi,stera pas

dans l'immobilisme ou le maüvais vouloir, et que le temps ne tardera pas trop à venir où il n'y aura plus d 'ombres au tableau,

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' Nous commençon s aujourd'hui la . pu~ bliC·'ltion par commuo~c; (en attend ande la fou rn ir de manière détaillée par é~oles) de la sfatistique des abonnés au {Pune Catholique, arrêtée à la date du 10 mars. Ce tableau comprend les adhésion.> formelles parvenues jus qu 'à ce iour, d'après les bulletins de souscription ou autrement.

District de Monthey Chamoérv 14 Collombey-Muraz 24 Monthey 58 - Port-Valais 18 - St-Gin12:olph 14 - Vald'Jlliez 16 Vionnaz 25 -Vouvry 24.

Düirict de Si-Maurice Collon12:es 8 -- Dorénaz Il - Evionnaz 24 -- Finshauts 7 - Massongex 20 - Mex " - St-Maurice 47 - SalvaJ · ô - \'ernayaz-Miéville 24 - Véro;; s~r. 12.

District d'Entremont Bagnes 28 ( 4 écoles) - Liddes 11 Orsières 32 - Vollèges 12.

District de Marfi!Znv Bovern!er 5 - Charrat 2 - Fully 16 Isérables 23 Leytron 36 Marti12:nv-B. 6 Martigny-C. 14 Martignv-V. 32 - Riddes 11 - Saillon 13 -Saxon 5- Trient 6. (I.a fin au prochain N°) -0-

Diplôme intercantonal. La conférence intercan tonale des chefs de départements de l' ins truction oublique de la Suisse romande a décidé la création d'un ·diplôme intercantonal romand pour l'enseignement du français en pays de langue étrangère. Ce diDlôme. dont le titre dit assez l'objet, comporte deux de12:rés: degré inférieur et degré supérieur. Il y aura deux iurys distincts, nommés pour trois ans, à rai-


Supplément au

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son de deux membres pour chaque canton de la Suisse romande. Pendant la période de 1911 à 1913, le Valais sera représenté. par M. l'abbé Dr Jérôme Zimmermann et M. C. In-

Albon, professeurs au collège de Sion pour le degré supéri·eur, et par MM. In-Albon et A. Delacoste, pour le de{!ré inférieur.

c:

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,LE JEUNE ÇATHOLIQUEu JOVI.INAL ILLIVS'.I'BE POVB NOS ENFANTS paraissant à Sion chaque mois On ne s'abonne pas pour moins d'on an Le Jeune Catholique se publie en livraisons de 16 pages chacune à la fin de l'année un joli volume d'environ 200 pageti.

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Un abonnement d'un an coûte . . Fr. 1.50 2 à 4 ~ sous la meme • bande chacun . > 1.25 > • 1.1 5 et pus Pour s'abonner ou recevoir un numéro d'essai s'adresser simplement ainsi :

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, Jeune Catltolique ", SIOI't

CHOIX I)E CANTlQUES CA.rfl-IOLIQUES à l'usage de l'église, des écoles et des familles composés ou recueillis par t F.-O. Wolf, organiste de la cathédrale de Sion (Vuvrage honoré de hautes approbationsj Les 103 morceaux de ce recueil se répartissent ainsi : Nos 1 à 32, cantiques dédié:; à la sainte Vierge, - Nos 33 à 88, cantiques au St-Sacrement et au St-Esprit, -Nos 89 à 97, cantiques spéciaux pour Noël, - Nos 98 à 103, cantique~ divers pour processions, missions. Les cantiques à la sainte Vierge et ceux de Noël sont écrits en grànde partie pour 1 ou 2 voix, dans un style populaire. Ils sont destinés à être chantés par les écoles lors des bénédictions et saluts du mois de mai et pour l'arbre de Noël. Le plus t:~.rand nombre des morceaux, arrangés pour 3 ou 4 voix d'hommes, peuvent1 grâce à leur facilité, convenir pour les élèves des séminaires, des collèges et des écoles normales, et surtout pour les Céciliennes de village à l'occaP.ion de bénédictions, pro< essions, mission:->, etc.

L'exemplaire solidement cartonné: fr. 1.50 Table des matières du recueil et morceau spécimen sont envoyés gratuitement sur de· mande par lettre ou par carte. Ensuite d'un cont;rat spécial avec l'éditeur de cet ouvrage, l'Administration de l'Ecole primaire s'engage à l'expédier avec remise du 33% (soit 1 fr. seulem.) à tous ses abonnés ainsi qu'à ceu~ du Jeune Catboli<jue qui en désireraient un ou plusieurs exemplaires. Les demandes doivent êt1·e adressées à l'Administra.tion de l'Ecole primaire, à Sion

,:vo a de ,,f &cole'' ('1S11)

Que nous enseigne le_Carême? Avant tout, il nous enseigne que, tous pécheurs, nous devons tous faire pénitence. Le divin Maître remet sous nos yeux nos propres fautes en subissant lui-même dans le désert les trois grandes tentations qui troublent et attristent plus ou moins la carrière de tout homme. De son côté, l'Eglise nous ranpelle notr.e misère par le caractère sombre de sa hturgie pendant la sainte Quarantaine, par l'imposition des cendres, par le double précepte de l'abstinence et du ieûne et par les accents les plus sévères des Livres Saints. Avec leurs supplications et leurs larmes, leurs soupirs et leurs gémissements, les prophètes viennent tour à tour attendrir notre âme, réveiller la pensée de nos égarements, exciter le remords et nous redire comme Isaïe : Ch~rchez le Seigneur pendant que vous pouvez le trouver, invoquez-Je pendant qu'il est proche! Cette loi de la pénitence, s'il fut touiours opportun de la prêcher puisqu'il y eut toujours des coupables ici-bas, n'est-ce point auiourd'hui surtout qu'elle doit être proclamée bien haut et retentir aux oreilles de tous les pécheurs? Jamais, en effet, le monde n'a été tout à la fois aussi familiarisé avec le mal et aussi entraîné vers le désordre. A mesure que la foi baisse et que les doctrines impies se propagent, le vice étend ses progrès et ses ravages. L'aveuglement de l'esprit et la corruption du cœur sont presque inséparables. L'E!!lise est donc bien obligée de redire avec le Sauveur lui-même et plus énergiquement que Jamais cette parole qui résume toutes les prescriptions du Carême: Faites pénitence ou vous périrez tous. Ensuite. cette sainte période de l'a~­ née devrait contribuer à réformer l'opinion publique. D'après l'état d'âme de la société moderne, le bonheur ne se trou-

ye qu'au sein des plaisirs et dans l'abondance des richesses. Parcourir en s'amusant le chemin de la vie, rechercher comme une fête continuelle du berceau au tombeau, en d'autres termes, posséder et jouir, voilà Pidéal de beaucoup d'hommes. Mais l'Eglise, instruite à l'école du Maître crucifié, pense tout autrement. A ses veux les biens terrestres sont plutôt dangereux et nuisibles. C'est pourquoi, en Carême surtout, elle ordonne sobriété, tempérance et mortification, rappel-ant ainsi à ses enfants qu'ils· sont créés pour des iouissances plus nobles que celles de la table et pour des biens plus précieux que l'or et l'argent. Ah ! si cette doctrine, affirmée déjà par l'exemple de Jésus au désert, étc;tit bien comprise et pratiquée, quel uhle rapprochement aurait lieu entre les diverses classes sociales! Combien riches et ~rrands du monde deviendraient plus sympathiques aux petits et aux pauvres, s'ils avaient le courage, la délicatesse de suonrimer toute dépense exagérée, toute prodigalité excessive, tout luxe provocateur! L'Ee:lise rend donc un prédeux service à la société en redisant aux pri~ vilégiés du destin et de l<t fortune qu' eux a ussi doivent se mortifier, afin que leur bon exemple soit salutaire à ceux oui sont moins favorisés et qu'ainsi, dans le domaine de la pénitence. une sorte d'égalité s'établisse entre tous les enfants de la famille chrétienne.

Attributs de S. Joseph V ne palissade de lis Joseph fut le conservc;tteur de la g,~­ reté de Marie. Le cantique des cantiques a employé une figure extrêmement gracieuse en même temps qu'inusitée qui ne s'est trouvée entièrement réalisée qu' avec le iuste Joseph; cette figure: une palissade de lis. Quelle charmante et in·


solite barrière qu'une palissade de lis! porta~1 · à ses lèvres la main du juste, .Josep~ le devient a.utour de la VieTge. a1o\!tera tout bas: son fruit est doux devi.ent cette pahssade conservatrice ~Ile mes levres! Quelle récompense, alors, a Parhr de ses fiançailles. Le Grand- apour Joseph, de tous ses soins! Prêtre. avait remis entre ses mains le Un voile ?eau hs d'Israël, et aussitôt les lis de ce lUSte se sont rangés en clôture autour Un détail délicat, emprunté à cette du lis virginal. C'est le chérubin à la f\rche d'aHi.ance qui figurait si bien la P?r~e, du paradi.- terrestre 1.::-s deux vir- VIerge Mane. prouvera combien le Seirnmtes sc corroborent dans l'alliance. !!neu~ avait tout prévu par rapport au Plus tard, la blanche garde se dres- M~ssie et à sa mère, iusqu'à ce rôle de s.era autour de Marie: car, sans elle le ~olle que Joseph devait remplir à leur lts d'Israël serait déshonoré et mê'me e1.rard. Dev~nt l'Arche d'alliance, il y avait arraché et foulé aux pieds. EÙe se dresun .. voile. Le Seigneur avait dit à s~r? au.ssi oour protéger la mission du divm Fils de la Vierge, mission qu1 exi- Mo1se: «Vous ferez un voile de couleur d'hyacinthe, de pourpre, d'ég~ra. une personnalité irréprochable· miSSIOn très délicate, devant transfor: c.arla.te deux fois teinte, et de fin mer 1~ loi de Moïse en celle du saint lm ou vous tracerez des broderies avec Evangile. un.e agréable variété. » Voile précieux QUI demeurait toujours abaissé devant Un palmier l'Arche d'alliance, soustraite ainsi à Le palmier est, en Orient, J'arbre pro- tous les reg-ards. Nul ne pouvait entrer tecteur et domestique. Il étend ses bran- au·dedansA du voile. à l'exception du ches comme des bras; il invite à se pa- Orand-Pretre, et une seule fois durant rer de son feuillage ainsi que d'un vête- l'année. ~e~~; ~e ses feuilles on fait des nattes; Eh! bien. ce voile de défense et d'honIl reJouit par sa beauté, et ses fruits sont neur, ~en du ~evant l'Arche de Dieu, ans~voureux. Quand un groupe de pal- nonç~It le role du juste Joseph dont la mier.:; forment une oasis, leurs souples ourete et les autres qualités dépassaient colonnades composent l'aspect d'un tem- de beaucouJ) la ·oourpre, le fin lin et les pl~. 0 Joseph, vous alliez être ce pal- su~e.rbes broderies qui ornaient le voile ~Ier protecteur pour la jeune Vierg-e precieux. ~1scret et, ret~ré comme un temple pou; Toseph est demeuré. comme ce voile I Arch~ d alhance! Appuyez un instant lou te Sé! vie devant la VierJle: imposant v~tre tete contre votre arbre tutélaire, ô fe respect. la rendant inaccessible. VIerge, Quand vous porterez jésus et que Abbé Lemann. V?US voyagerez péniblement vers Bethleem; ce sera un soulagement suave pour ~otre précieux fardeau et pour vous-meme! Lo~squ'ap·r~s la na!ssance de Jésus, la samte fanulJe ~e hatera de fuir vers Nous voici entrés dans le Carême l'Ee:vpte, sur le soir, on rencontrera un C~est la ~é.riode la plus austère de l'an~ Palm!er: la sainte famille se reposera nee .e~cle~Iastique, c'est un temps de 5ous so1.1 ombrage. Regardant à la fois le pal~1t.r et son ~aint ép.;ux. avec quel- ~orhficatwn et de pénitence. Sur ce sule TOUJSSétnce Mar.Ie se rappf'Jlera ce qu' Jet, ~n re!irAa ave~ profit cette courte page. dun eveque s adressant à ses diocé~Ile a !u dan~ le livre de sts pères: « Le sams. lUste fleurira comme un PéJmier. » f.t La pénitence est l'expiation de nos

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L'Esprit de Pénitence

faiblesses et l'école des vertus. La parole du Maître doit souvent être répétée à notre époque de bien-être et d'affadissement universel: « Faites pénitence ou vous périrez. » Sans doute, l'Eglise apporte des allègements nombreux et adoucit la sévérité de l'observance du Carême; mais, de droit divin comme de droit eçclésiastique, une chose reste imprescriptible, c'est que la loi de pénitence pèse sur tous les chrétiens. N'avezvous pas tous à réparer la négligence et l'oubli de Dieu, la rivalité envieuse envers le prochain, vos recherches égoïstes de l'orguei·l et des sens? n'avez-vous pas besoin de relever votre âme flétrie? Sachez donc recourir à la pénitence intérieure et aux pratiques de l'austérité. Vous ne devez pas oublier que vous êtes les disciples d'un Sauveur crucifié; qu'une vie moHe et sans mortification sera toujours opposée à la leçon évangélique proclamée par notre divin Modèle: « Si quelqu'un veut venir après moi qu'il porte sa croix et qu'il me suive. » C'est pendant ces saints jours que les chrétiens doivent pratiquer plus généreusemcP t les œuvres de miséricorde, 1& compa~~lOn euvers les pauvres, la visite et le soulagement des malades, l'entretien des r.11tel~ et la coopération au recrutemeut du sacerdoce. Donc, nous v:Jt~s répèterons avec saint .lean Chrysostome: << Ne laissez pas s'écouler les ;ours du sain t Carême comme des jours vul!.!él.ires et im:i~nifiants; ne soyez pas de ceux pour qui la sainte Quarantaine passe inaperçue. et qu'à la fête de Pâques des progrès soient marqués dans votre vie spirituelle.

La Protection des Oiseaux en Suisse Au moment où la nature secoue le ioug de l'hiver, où la sève montante gonfle les bourgeons des arbres et des

arbustes, où les oiseaux au plumage multicolore reprennent leurs chants jo. veux, il convient, croyons-nous, de signaler au public un appe1lancé par les autorités fédérales aux forestiers suisses, · leur demandant de tenir compte, lors des travaux d'aménagement et d'exploitation des forêts et dans la mesure compatible avec les exigences de l'économie forestière, des besoins de la gent ailée, plus spécialement en vue de sa reproduction et de son augmentation. La circulaire du Conseil fédéral, rédigée dans une forme appropriée et avec une chaleur convaincante par le vénéré doven des forestiers suisses M. le Dr Coaz, inspecteur fédéral des forêts, a la teneur suivante: Berne, Je 19 décembre 1910. Le Département fédéral de l'Intérieur aux Gouvernements de tous les Cantons. Monsieur le Président et Messieurs, La Commission suisse pour la protection des sites nous a transmis en date du ter cou- . rant le projet d'un règlement concernant la protection des oiseaux, en nous priant de le publier, tel quel ou sous une autre forme, afin qu'il soit donné suite au profit et à l'avantage de la sylviculture et de l'agriculture, ainsi qu' en vue de procurer au paysage plus d'animation. Nous croyons devoir nous conformer à ce désir, car les oiseaux protégés par la loi fédérale du 24 juin 1904 sur la chasse diminuent, à n'en pas douter, de façon à donner sérieusement à réfléchir, et cette diminution est due en g-rande partie au manque de places favorables à la nidification. Or, les agents forestiers sont les mieux placés pour veiller à ce que ces en· droits soient conservés là où ils font défaut. Convaincu que votre haute autorité prêtera volontiers la main aux mesures d'utilité publique, préconisées par la commission sui.sse pour la protection des sites, nous vous pnons par celte circulaire de bien vouloir faire donner les directious nécessaires à votre personnel forestier en vue du but à poursuivre; les mesures à prendre consisteraient principalement dans les suivantes: 1. Eviter autant que possible les coupes rases; ménager le sous-bois dans les }crêts, en tant, bien entendu, que cela n'entramera pas Ciroulain


44 d'inconvénient au point de vue de l'économie lorestière en portant préjudice, par exemple, à la régénération naturelle des peuplements. 2. Réserver des bosquets buissonneux dans Je voisinage de l'eau et dans des sites tranquilles et abrités, pour les maintenir à !"état vierge, sans aucune intervention culturale. Ce sont là les endroits que les oiseaux recherchent de préférence comme refuges et pour y bâtir leurs nids. 3. Conserver, déjà dans l'intérêt de la forêt, la lisière du côté des champs à !"état aussi complet et serré que possible et y éparliller particulièrement les buissons. De même et autant que le forestier peut en cela exercer encore son influence, il devrait s'employer pour obtenir que les buissons croissant en plein champ, sur les talus des routes, aux endroits où le sol est peu productif, etc., soient conservés comme lieux propices à la nidification et que, en général, la haie vive soit préférée à la haie morte. Si des surfaces étendues (prairies, champs, vignes) sont sans arbres ni buissons, il faudrait y planter de petits groupes très denses d'arbrisseaux comme places à nicher, entre autres aussi les thujas et le chamaecyparis; les essences à choisir pour cela devraient être prises parmi celles dont les fruits offrent en même temps de la nourriture aux oiseaux (&orbier des oiseleurs, sureau, etc.). 4. Maintenir ça el là de vieux arbres creux (tels que chênes, hêtres, saules, etc.), pour les oiseaux qui y nichent de préférence; si ces arbres manquent, avoi r recours aux nichoirs artificiels. 5. Eviter. dans la mesure du possible, de pratiquer des éclaircies dans les jeunes perchis J>endant l'époque où les oiseaux utiles nichent en général. c'est-à-dire du mi lieu d'avril au milieu de juillet. Agréez, Mons ieur le Président et Messieurs, l'assurance de notre considération très distinguée. Dép:1rtement fédéral de l'Intérieur, RUCHET.

Cette circulaire est de nature à fournir une base solide au mouvement en faveur de la protection. des oiseaux dont l'importance. tant au poht de vue économique qu'au point de vue de la pratection de la nature. n'échappe plus a personne el à conserver à la Suisse la

place prépondérante qu'elle occupe actuellement dans ce domaine. Nous faisons dès lors des vœux pour que les gouvernements cantonaux veuillent bien se conformer sans retard à l'invitation des autorités fédérales, dans la conviction que seule une action commune de tous les agents forestiers sans exceotion permettra d'obtenir les résultats désirés. de donner un nouvel essor au monde des oiseaux et d'en enrayer la diminuti.on constante, à la plus grande joie et pour le bien du peuple suisse. D•· Paul Sarasin, Président de la commission suisse pour la protection de la nature.

Le Carême à la Cour Henri Lavedan, de l'Académie frança ise. évoque, dans ,.Les Annales". la physionomie d'un • Carême • prêché pa r Bossuet à Versai lles devaut le roi .. C'est Llll délicieux tableau du temps passé. Les gardes du corps sont à leur poste, sou;; l'œil sévère de M. le duc de Brissac, leur major, son bâton à la main. Partout, et mêlés les uns aux autres, grands seigneurs, savants, écrivains, financiers, artistes ..., puis, les ducs, les évêques, les ambassadeurs, les maréchaux, les cardinaux, les princes et les princesses du sang, puis Monsieur, Madame, la reine MaritThérèse replète, courte et un peu bouffie, la lèvre inférieure en bénitier, les cils d'un blond pâle, el enfin, le roi, d'une majesté de fer, assis avec autant de hauteur que s'il était debout e! portant toute sa personne en Saint-Sacrement, sachan t qu'il est ici le premier après Dieu, - ou à côté. Et toutes ces diverses, considérables et inégales puissances se taisent, sont immobiles, ont bien voulu suspendre pour un instant la pompe et le fracas de leur cortège, parce qu'un homme tout s imple, en surplis, coiffé d'une calotte violette, et monté dans une petite chaire, leur fait à chacun et à tous. avec une implacable el adulatrice hardiesse, la leçon. C'est M. l'évêq ue de Meaux. C'est Bossuet, qui ne prend pas du toul les airs extérieurs de théâtrale apothéose sous laquelle à jamais l'a dénaturé Je

peintre Rigaud. Point de main prophétique ni - Allo! allo! de menaçant index, pas de draperies soulevées - C'est vous, Bermud? Comment va? - Bien. Si le temps est beau pendant deux comme un grand voile avant la tempête, ni de jours, j'irai vous dire bonjour au chalet Sermèches tordues sur un front inspiré. Mais un raz. Pouvez-vous y descendre? prêtre, ferme et noble, et sublime presque ~a~~ - Certainement, fit le lieutenant Clere-et, repos. avec tant d'harmonie et de tranq~tlhte tout en songeant soudain : • Et l'avalanche en que c'est à peine si ses auditeu.rs paratss~nt s'en apercevoir, soit que ce sublime, trop elesuspens dans le défilé de la Vuze? ... • - Alors, mardi, à 10 heures. Je vous prévé pour eux qui sont les • grands •, leur échappe, soit qu'ils en aient l'accoutumance e~ ne viendrai d'Uxeloup, s'il y a contre-ordre. trouvent à la lonjlue quelque monotome à -Entendu. ' • ces perpétuelles beautés. II ne se~b 1.e pas que Le mardi, n'ayant reçu aucun avis depuis Bossuet ait ramassé, de son vtvant, comme la veille, à 4 heures, instant où le téléphone, prédicateur, la juste gloire que la post~rité ne de nouveau, a va it cessé de fonctionner, Clerlui marchande plus. Bourdaloue, Masstllon et gel se disposa à partir avec les courriers. Su~­ Mascaron lui étaient préférés, sans doute parbielle demanda à l'accompagner. Clerge! se mtt ce que, plus éloignés que lui du ciel, .i ls étaient en route· avec lui, Gattolat, Macario et le caplus près de la terre et plus au mveau des poral q~e, pour sa grande . taille, on . ~vait hommes. Tout le monde escorte aisément du surnommé le • Cube •. Il re vtt avec plaiSir la regard le pigeon dans sa course familière, peu forêt de sapins noirs derrière laquelle le Oésont capables d'accompagner sans vertige l'aihor lui était apparu, hérissant les trois dents gle en son vol dominateur. • de ses glaciers sauvages; puis, il côtoya te Mais, cependant, quand Bossuet, meme sans r ocher des Cascades. Mais ce ne fut pas sans euflure ni tapage, lançait les apostrophes à .ra appréhension qu'il entra dans le défilé. L'avaface de cérémonie des gens de Cour, des pnn- lanche imminente l'inquiétait: il recommanda ces et du 1 oi. et que les augustes reproches, d'exagérer les précautions. Au passage péril· les condanmations. d'autant plus sévères qu' leux il fit avancer les hommes avec une exelles étaient assénées avec le plus irréprochatrêrr:e lenteur, espacés, silencieux, franc~it luible des respects , tombaient et ~'ab~ltai ent. sur même Je point menacé avec une sensahon déeux tous qui ne bronchaient pomt, tmpasstbles sagréable, au souvenir de so~ prédécesseur sous les chamarres, c'était un spectacle d'une Formaly, qui s'était tué e!l ghssant dans un insigne et bouleversante grandeur: chacun précipice. Il mesura le r~vm; .~porté dans le happant à leur passage les moindres allusions torr ent de neige, englouh, on tratl se fracasser de la parole de métal et de ilamn!e et 2'uettan!, aux rochers. Il respira en apercevant Je chalet à la dérobée, sur la figure orguetlleuse du VOl· de Serraz. La bonne figure du courrier Ouisin sur l'impudique iront de la duchesse, aux bout lui fut agréable à voir. Jèv~es apprivoisées du courtisa!l, et dans .tous - Bonjour, Guibout, et les autres? les coins et recoins du royal v1sage un stgne, - Ceux de Chaillers? Y m'suivent, mon un tressaillement, moins encore, ce rien qui lieutenant. passe et !ait tiquer une paupière, crisper une Et, en effet, un: • Ohé! • retentit à quelque mâchoire frémir la joue, comme à la récepdistance: Clerge! reconnut Bermud, accompation d'un' invisible souftlet..., et le maître, de gné de trois hommes, Bermud avec son teint son côté se sentant observé par tout l'univers, brun, son corps trapu, ses mollets énormes, e t deme~rant sous les alternances d'absinthe et ses moustaches noires aux pointes desquelles d'encens au~si calme qu'au Conseil ou aux l'haleine suspendait des glaçons. Ils se serrèarmées, ~vec sC'n même profil de médaille! son rent la main, à travers leurs gros gants de nez cornél ien toute l'ordonnance de sa ftgure la ine qui leur faisaient des pattes d'ours. comme fortifi~e à la Vauban et, croisées avec - Est-ce qu'il n'y a rien à manger? dit sagesse, sur la canne, ses deux mains g~tées Bermud. de soie blanche Oll s'éploie un Saint-Espnt. Allons, il n'avait rien perdu de son appétit fameux, texte habituel de plaisanteries au mess. - Mais oui, dit Clerge!, il y a toujours, a11 cha let, des vivres en réserve. Et, sur un signe, Je • Cube ». dé!onça u~e Un jour, avec une insistance joyeuse, la caisse de Jard, une autre de btscu1ts, tandts sonnerie du téléphone résonna:

______....________ L'Avalanche


46 que Gattolat, réunissant des fagots, allumait du. feu .P0 W: le thé. Bermud, très matériel et Qut avatt fatm, s'intéressa à tous ces détails. ~erget,_ un ~u déçu, .s'éto~na q~'ils eussent ~u a se d1re deputs trots mots qu'ils ne s'éta1ent vus.

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:~~es,

dqu'une sympathie subite réchauffa la t. eur e <;ler~t. De bon cœur, ils se tendt~ent la mam, Ils se sourirent fraternellement purs: , - _Au revoir, bonne chance! Et f:krmud, suivi de ses hommes, pré~é de ~tubout alerte, disparut au tournant du Quand le dernier morceau de biscuit dur chemm. Clerge.t v,ït que ses chasseurs regardaient comme du fer, eut craqué sous ses dents' solide~, Ber.mud, après avoir avalé deux tasses de eux aussJ, s ~n alle.r les camarades, et surprit; the bouJUant, causa. Rien ne l'intéressait en sur leurs tratts anJmés, un fugitif attendrissedehors ~~ son poste. Il en avait vu de rudes. ment, nu~ncé de cette ironie que le soldat phi' La dernte~e tourmente avait démoli la bara- losophe mgénu, mêle à tout. q_ue aux VIVres. Tous les liquides avaient ge- Ils n'ont plus qu'à descendre dit Oat' le. ~e vin ~tait devenu un énorme glaçon, un tolat, et nous, nous remontons! rub1s de taJile, - de pierre de taille! dit Ber~out de même, dit Macario, j'aime enmud en riant. core mreux remonter. .- Et ne voilà-f-il pas, tandis que je regarEt so~ r~gard de bon chien, dirigé vers dats balayer la neige amoncelée aux abords Clerge.t, mdtqua la préférence. L'étudiant en médecme SusbieiJ~. roulait une cigarette, les q~e mon ~oldat, - vous Je connaissez? Ras~ tot!, ce peht, là-bas, - me crie: c Mon lieute- ~e~fs un peu aettes. Ces visages nouveaux nant, v~tre nez? » Et il se précipite, ramasse eta~ent. les premiers qu' il eût vus depuis des de la neJge ~t se met à me frictionner vigoureu- m?ts; tl se sentait triste en songeant qu'il allat! reprendre sa vie tourner dans le même se'!1ent le VISage. Te le croyais fou, je lui enVOle une bourrade qui le fait rouler à troi s ~r~le ~'actions mon~tones; et. Oerget aussi pas. Il se relève, une main sur ses côtes. et me eta!t melancolique, comme après toute séparahon. regard~ en riant: c Alors, frottez vous-même, - Allons, dit-il, en marche! '110!1. _heutenant!.,.. » Mon nez, moitié rouge. . Un soleil _Pâle .brillait sur la neige; amoln01he b~nc, étart en train de geler, mon cher! lte, elle céda1t tratf>reusement sous les pieds. Il avart un~ expression .s~ peu distinguée, Le • Cu~ •, trop lourd, malgré ses raquettes ~ne carr~re st lo~rde d'offrc1er plébéien, que Jler~et, mvolontatrement, ressentit un léger enfonça JUsqu'à mi-~uisse, dut ramper sur le~ !~am ..11 .se rappelait que Bermud, à Cham- genoux pour ~e rehrer du mauvais pas. Clerg~t se repenftt presque d'avoir accepté l'in>e~y, .vtv~tt en sauvage; bon enfant, certes, ~~t~ de Bermud. Pourvu que l'avalanche!.... Il nats , mélegant au possible, usant ses effets usqu à la corde et évitant d'aller au café pour Ievtt Formaly sur son lit de soulfrance le te. pas payer de consommation. Tous igno- sergent, les d~~x hommes, et le sentiment' de sa respo?sabtbté l'étreignit Moins la peur ate~t son secr~t: il envoyait son argent disd~s consequences pour lui-même qu'une coron~ble à ses vteux parents, réduits à une silaitOn des plus précaires. Ce qui donnait en dtale .an~iété vi~-à-vis de ceux qu'il guidait et e moment, à Bermud, cet air de parfaite ~nié dont 1l ~epondatt. En leur disant: • Pressez le PlS, arretez-vo~s •, il disposait de leur sort et IO':'le. et de satisfaction, c'est qu'à Challiers c: sort .collecltf, auquel se mêlait Je sien, 'ne fa1sarl .des. économies, n'ayant aucuns frais, : pouvatt d1sposer pour c ses vieux • d'une depen~art non ~eulement. des mesures de prudence. une fatahlé supéneure le régissait une )mD~~ plus. ronde. Comme Clerget l'eût eslilé, s tl avatt pu soupçonner la délicatesse de !oree sournoise d'éléments que l'on devait déJOUer. Eur ~chée sous celle rude enveloppe! t~a1s le temps passait, et son camarade lui

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xxx

- Fâché de partir, mais c'est l'heure. Conltt ~e vous avoir vu, Clerget. Le célibat vous uss1t. Vous avez meilleure mine qu'à Chamry. Ils se re~rardèrent. Bermud avait une si ave et bonne figure dans ses énormes mous-

. Tout d'abord, Je passage s'effectua sans inctdent, et Clerget, qui venait le dernier commençait à respirer quand un bruit forntidable craqua, tonna, se répercuta d'échos en échos en_ même ,temps que, sur une largeur de 50 à 6Ô n~etres, l avalanche! en masses de neige et ·de prerres, se déplaçait avec une rapidité irrésis-

lible, glissait au ravin dans un coup de vent si terrible que la secousse renversa Clerget. Bien qu'il se fût cramponné d'instinct à un s.lt:lant de roc et ramassé pour donner moins de prise, il se trouva, en une seconde, culbuté, saisi. englouti dans le pau extrême de ce tapis C:e neige compacte qui croulait en gouffre. De la neige dans les yeux, dans la bouche, dans les oreilles, il eut la sensation brusque de la mort; un instinct machinal le porta, cependant, à se raccrocher, mains griffantes, yeux égarés. En un fulgurant éclair, il se trouva transporté comme par delà l'autre côté de la ~ie; l'air, la pensée, le soleil, tout lui manqua; une branche de sapin, toute petite, au-dessus de sa tête, lui dit un adieu ironique; il se crut redevenu enfant, un soir qu'il avait défailli dans la robe blanche de sa mère; puis, sans douleur, sans regret, il perdit connais5ance. Fût-ce très court, cela dura-t-il des siècles? De quel monde inconnu revenait-il? Clerge!, avec supeur, contemplait les visa,!!es penchés sur lui. Le • Cube • Je frictionnait, Susbielle lui mettait un flacon de sels sous le nez, Gatlolat était pâle comme un mort, Macario pleurait à grosses larmes. L'étonnement de Cler,!!el se prolongeait; que faisait-il dans ce chaos de monla~es, dans ce désert de neiges? S'y frouvait-i l vraiment? D'ailleurs, qu'était-il au iuste? Pourouoi l'émotion de ces braves gens? Il eut alors l'idée qu'il s'étaii rompu les membres, el le choc mental fut si brusque qu'il réveilla toute sa personnalité complexe, le souvenir, l'angoisse. Mais non, rien de brisé, pas même une écorchure; il avait roulé en boule dans la neige molle, et, par miracle, la cour· toie de sa sacoche de cuir rencontrant, à vingt mètres en dessous, un tronçon d'arbre pointant à ras, s'y était arrêté, avait soutenu sous l'aisselle Je corps inerte, donnant le temps aux soldats d'accourir et, au risque de se tuer sur la pente vlissante et mal assurée, où s'émiettait la ferre avec des paquets de neige, de le remonter sur la piste. - Ce n'est rien, dit Clerge!, qui fit jouer ses membres. D'abord, il n'avait pu les mouvoir, et cette horrible sensaticn de se sentir tout le corps en ouate l'avait bouleversé; mais non, il n'avait absolument rien. Remis debout, il secoua son engourdissemertt, but une gorgée d'eaude-vie ; son cœur tournait. A force de volonté, en s'appuyant sur le • Cube», il put faire quelques pas.

Il put voir alors, à l'émotion de ceux qui l'entouraient, combien il leur était cher. Macario guettait chacun de ses mouvements, pr~t à le soutenir, à le porter au besoin. Susbielle la issait voir à quel point il avait été remué. Maintenant. tous éprouvaient un besoin de parler vite et beaucoup; ils disaient ce qu'ils avaient ressentr en entendant le fracas de l'a· valanche, en voyant le lieutenant emporté par l'extrémité de la masse roulante. Le c Cube •, à dix pas, n'avait rien reçu; mais le brusque déplacement d'air l'avait collé si rudement à la roche qu' il en avait, pendant quelques secondes, perdu le souille. Susbielle maudissait la sensibi lité nerveuse qui l'avait paralysé d'une sorle d'horreur. en voyant son chef disparaitre. si bien qu'il n'avait pu d'abord se rendre utile. Macario était fier; le premier, il était arrivé au secours de Clerge!. Cependant, GattoJa! murmurait: - Si vous êtes trop las, mon lieutenant, ne vous forcez pas. Nous vous porterons! Mais Clerge! préférait se forcer. Pâle et chancelant, tant la secousse l'avait bouleversé. il marchait quand même, s'appuyant sur l'alpl!nslock de Gattolat. On arrivait aux cascades. Diaprées d'arc en ciel. leur bouillonnement se dorait d'une écume de soleil; des bulles d'air fouettées remontaient en perles ;t. sur les côtés de la cataracte, des filets de dtamants liquides se brisaient en éclats transparents r ui sselaient en pluie d'argent. Dans les bassins tourbillonnait un tlot d'émeraude claire, et 1~ bruit puissant et doux des chutes e~­ veloppait le cœur d'un ch~ é~ang~, tandts que les yeux, fascinés, avatent peme a se détourner du merveilleux spectacle.

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Clerge! considérait cette splendeur avec une sorte d'étonnement. Ayant approché de si près la mort, il savourait avec intensité le mystère. étrange de la vie. Ranimé par la vue de cette eau tumultueuse, par sa rumeur et sa juvénile féerie, il trouva une singularité plus belle aux trois dents du Géhor; le pâle soleil qui faisait luire leur arêtes lui sembla plus lumineux qu'il n'avait été jamais: la forêt de sapins noirs évoqua, pour lui, toutes les verdures, depuis les petites feuilles des arbustes jusqu'aux grands ombrages séculaires. Le monde lui apparais· sa it plus jeune, plus vaste, plus beau. Le sang lui bat1ait aux tempes, la vie à flots revenait dans ses veines; il se sentait joyeux à éclater de rire et triste à fondre en larmes. Touché par les attentions de ses chasseurs, par leurs


Supplément gratuit

à l'ÉCOLE PRIMAIRE, SION

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sourires, par leurs regards qui interrogeaient sa fatigue, il se disait: - A quoi, cependant, cela a-t-il tenu? Il s'en est fallu de peu... Et maintenant qu'il était sain et sauf, il se réjouissait que cela lui fût arrivé à lui plutôt qu'à l'un de ses hommes. Sa fierté bizarre, à l'idée d'avoir eu son • accident •, l'accident qu'on raconte d'un air détaché, entre camarades, était combattue par l'amour-propre: il éprouvait une sorte d'humiliation. Ce qt_~'un tel hasard avait de personnellement agress1f et de haineux lui laissait un malaise superstitieux. Avertissement, ou, au contraire, immunité !?our l'avenir? Puis il songea avec un attendnssement romanesque que pas une femme ne l'e!l.t pleuré comme il eût aimé être pleuré. Et un profond, un mélancolique désir d'être aimé par une femme sûre, fidèle, montait en lui. des sources de l'être, comme s'il comprenait que notre existence est précaire, sans cesse menacée. et que ce n'est pas trop d'une tendresse absolue d'un dévouement réciproque infini, pour s'épauler, se soutenir, marcher ensemble. PAUL et VICTOR MARGUERITTE.

Mars 19ft

LE té, le Padischah déchu voulait revenir à la distraction favorite de sa jeunesse, ceux qui l'ont renversé refuseraient de mettre entre ses mains des instruments dont il pourrait être tenté de faire un usage dangereux pour ses geôliers. Parmi les souverains qui ont fait un apprentissage suftisant pour pouvoir exercer une protession manuelle avec compétence et prolit, nous citerons encore le roi de B~lgarie, mécanicien qui serait capable de condmre lmmême la locomotive du train qui le mènera à Constantinople.

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LE FRANC-TIREUR. M . Paul Junod-Jaques, de Sainte-Croix, vient d'inventer un appareil fort ingénieux qu' il a dénommé « Franc-Tireur • . L'idée de M. Junod a été d'établir une sorte d'école de tir en miniature. Voici une description sommaire de cet appareil. On introduit une pièce de dix centimes dans une ouverture pratiquée à la partie inférieure d'une boîte à musique et trois petites cartouches à balles tombent dans un réservoir. Le tireur les prend, charge le pistolet, puis ~\ re· met 10 c~ntime~ ~ans une ouve!ture prah':luée 1 à la parile supeneure de la boite. _La mustque joue, Je carton se place et s'écla1re à la lumière électrique. . . . Pendant que l'instrument debtte deux a1rs PETITS METIERS DE PRINCES L'empereur Guillaume Il écrit des drames le tireur a le temps de tirer ses trois balles.! en prose et en vers, et il fait des aquarelles _et Lorsque la musique s'arrête, le carton t?mbe des tableaux à l'huile. Tout cela, c'est une dis- derrière l'appareil, à la disposition du tireur, cependant que la lumière disparaît. traction, c'est un passe-temps, ce n'est _pas ~!1 Les cibles sont identiques à celles emplométier. Aussi, Guillaume Il a compns _qu il yées pour Je tir au Bobert. Le pistolet est fixé v avait dans son éducation une Jac~~e ; il est dans un tube de laiton atin d'éviter tout acrevenu aux traditions du XVIIIe s1ecle et a décidé qu'une profession manuelle serait en- cident. Par un e!iet remarquable d'optique, le carton quoique placé à environ 80 centimètres seignée à chacun de ses enfants. Après un long et laborieux. apprentissage, de di~tance, donne l'illusion d'une longue lison fils aîné est devenu un orfevre remart;tua- gne de tir. Le résultat est donc sûr et ne cor· respond qu'à l'adresse du tireur. ble. Ce prince a inventé et !ait breveter un nouveau système de boutons de manchettes . . Le prince Henri de Prusse. frère. de OUI!• Un avocat définissait un tribunal ol.t il laume Il a suivi l'exemple que lUi donnai! J'empereu'r: il a fait de l'un de _ses fi~s u_n ;;ern'avait obtenu que peu de succès et dont lel prés ident passait pour avoir l'oreille pl!res· rurier et de l'autre un charpenher. C éta1t egalement ce métier qu'avait choisi le sultan Ab- seuse: tr . « Le tribunal de X... est composé de 01 dul-Hamid avant de monter sur le trône. 11 magistrats: le premier écoule mais u'enten avait été obligé d'y renoncer pendant son rèpas; Je second entend mais ~'écoute pas; l gne, le décorum des cours d'Orient ne permettr oisième écoute et entend . mats ne compren tant pas à une ombre d' Allah de mamer el\~­ même la cognée, et il est à présumer que. s~, 1 pas. • pour occuper les doux loisirs de sa caphv1-

Foyer et

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Champs

Histoire, Nouve~es, Mœurs, Sciences, Inventions, Découvertes, Voyages, Éducation, Politesse, Économie domestique H 'è Méd c· C . • R , ygt ne, e me, wsme, ecettes, Procédés, T ravau:x fétninins Variétés, etc. • .

RÉDACTION:

M. J.-B. DING, Botnayer-W..IAe

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Mongolie~

le TurkestaJ!i la nrél gt ':odotmestlbq~k ~ans ~~ Thibet, la n rans 11ï abl'nne.


LE FOYER ET LES CHAMPS LE FOYER ET LES CHAMPS

Celui-ci ne s'était pas attendu à La conscience tant de patience et de douceur, et il sentit son cœ1;1r, jusque-là insensible, Ni l 'amour ni l'amitjé, ni le. respect f::nvahi par la honte et par le repen1 ni l'admiration, ni la reconnaissance tir. Il confessa ses torts avec larmes, ni le dévouement ne doivent nous ôter et dit au solitaire d'un air contrit: 1 la conscience et le discernement du.bien -'- Ah! mon Père, pardonnez-moi le mal que j'ai commis à votre égard! Je e.t du mal. C'est un bien qu'il · nou;:, es~ vois bien maintenant que Dieu est avec défendu de vendre, et que rien ne sau-; rait payer. vous et que je suis un grand pécheur; car vous m'avez rendu le bien pour le mal, ce que Dieu seul veut inspirer au bE BONHEUR ''· ' cœur de l'homme. Lorsque quelqu'un te dira. Et dès lors, il se convertit et demeuEnfant : •Le bonheur est là Ia dans le même endroit pour y vivre d'une vie nouvelle sous la direction de Le bonheur que ton cœur rêve, · Que l'homme poursuit sans trève, celui dont la douceur avait co~quis son âme à Dieu. n est au bout du chemin

L'homme de cœur

1!

j

1 Il

enlevait rien de sa douceur et de gaieté.' Un impie entendit parler de l'inDans un débordement de l'Adige, le croyable patience du solitaire. }Jullt de Vérone fut emporté, une ar- Je prétends, s'écria-t-il, que tout cade après l'autre. Il ne restait plus cela n'est que mensonge, et je parie qÙe l'arcade du milieu, sur laq~elle de confondre l'hypocrite! était une maison, et dans cette ma1son Le lendemain de bon matin, il se mit uç. famille entière. Du rivage on vo~ait en rQute et arriva à la demeure de l'ercette famille éplorée tendre les mams, mite. Celui-ci avait un petit chien qui, d~mand·er du secours. Cependant la pendant la nuit, l'avertissait de l'apforce du torrent détruisait à vue d'œil proche des animaux sauvages, afin lës piliers de l'arcade. Dans ce péril, le qu'il pût les chasser avant qu'ils . euscomte Spolverini propose une bourse sent endommagé les légumes que Dieu de cent lotùs à celui qui aura le courage d'aller, sur un bateau, délivrer ces faisait croître dans son jardin. Le petit chien, à l'arrivée de cet malheureux. Il y avait à courir le dancourut en aboyant à sa renhomme, ger d'être emporté par la rapidité du contre, et aussitôt le solitaire sorti~ de fleuve. ou de voir, en abordant au-dessa cellule pour recevoir amicalement sous ·la maison, s'écrouler sur soi l'étr!'!. n ger. · l'arcade ruinée. I,e concours du peuple Mais celui-ci, afin d'exciter la colère était innombrable, et pers onne n'osait s'offrir. Dans ce moment passe par là du saint homme, saisit le fidèl~ animal un jeune villageois; on lui dit quelle et le tua. A cette vue, l'ermite tomba aux est l'entreprise proposée, et quel sera le prix du succès . Il monte sur un ba- pieds du meurtrier, et lui dit: teau, gagne à force de rames le milieu .:_ Mon ami, j'avais élevé moi-même du fieu ve, aborde, attend au bas de la co petit chien; combien je regrette qu'il pile que toute la famille, père, mère, vous ait mis en colère! enfants et vieillards, se glissant le long Irrité de n'avoir pas atteint son but, d'une .corde, soient descendus dans le J'jmpie apercevant dans le jardin de bateau. «Courage, dit-il, vous voilà jeunes arbres en fleurs, que l'ermite sauvés.• Il rame, surmonte J'effort des avait plantés de ses propres mains, eaux, regagne ·enfin le rivage. les brisa et les hacha en pièces. Le comte Spolvernini veut lui donLe Père excusa encore cette fureur. ner la récompense promise. • Je ne · Le brutal, voyant qu'il n'avait provends point ma vie, lui dit le villageois duit aucun effet, fut transporté d'une mon travail suffit pour me nourrir. rage plus grande encore. Il monta sur moi ma femme et mes enfants; donnez Je faîte de la cellule et se mit à démolil' cela' à cette pauvre famille, qui en a te toit; puis il bouleversa de fond en plus besoin que moi . .. comble l'ermitage, ne se donnant pas Puis il s 'en va et se perd dans 1~ de r epos qu'il n 'eût terminé son œuvre foule, sans que personne puisse dire de 'd estruction. son nom! X. Le bon solitaire éprouvait plutôt de la pitié que de la colère en voyant cet Le bien pour le mal accès de fureur ; et, avec un saint empressement, il prit une cruche, alla Au milieu d'un profond désert, vi- la remplir d'eau fraîche à la source .,., ;t nn rAlig-ieUX qui marchait dans voisine et la présenta amicalement à -- ' -~"'",.,..,; inr.onnu. dont il ne pouvait

---··----

Que te désigne ma

A.lm.eat

1

1

;

Aimez; la charité vous apprendra hien des choses, car elle vient de Dieu. Se dévouer à autrui, c'est bien, mais c.e qui réjouit autrui c'est moins le dévouement lui-même que le plaisir avec lequel on se dévoue. Des services rendus à contre-cœur n 'obligent personne. QuP-lle force et quel bonheur que le joyeux oubli de soi-même. Aimer, c'est vivre par le cœur. -Aimer, c'est s'épanouir parmi les hommes comme une fleur arrosée du ciel· c'est se répandre comme un fleuve gé~ néreux qui fertilise ses bords. Ne point aimer, c'est la mort; aimer c'est la vie. La terre devient del pour l'amour, et le ciel sans l'amour ne serait pas Je ciel. O. P .

main~> .

Avant de partir, écoute: Regarde au b01·d de ta route Et saos voyager bien loin, Et sans prendre un si grand soin, Tu verras le bonbem· luire Et près de toi te sou lire: Que l'homme ouvre mieux les reux. Il sera moins envieux. Henry Barbier·.

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Les monstrueux édifices de Ntw- York

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bE REMORDS Dès ce ~onde est la peine. et déjà, dans la vie, Par la peme et! a peur, loutgrand forfait s'expie· Noircachot,fouetsanglant,rouges lames de fer' Nous l'avons sous la main l'appareil de J'ente/ Dût le bourreau manquer, l'âme en fera l'o(fice· Le remords saura bien se charger du supplice: .Lucrèce.

Une malson de rapport

. La majson de New-York qui occupe tout le pâté compris entre les 86~ 87e avenues, l' avenue d'Amsterdam et Broadway, est regardée comme la plus vaste du monde. Elle a 350 pieds rle longueu r , 190 de largPur, et 160 de


LE FOYER Et' LES CHAMPS

hauteur. Elle a 12 étages qui abritent 175 appartements de 9 à 12 pièces chacun. A côté se trouve un vaste e:5pace libre de 24.() pieds sur 100, aménagé en pelouses et en terrains de jeux. Chaqu~ appartement a une profondeur de 50 pieds et va de la façade à la cour; comme cette dernière est plus large que la rue, les pièces de derrièr~ sont les plus aérées et servent pour cette raison de chambres à coucher. Sous la cour se trouve une pièce spéciale éclairée par des jours, et où se fait la livraison des marchandises apportées aux locataires. Cette maison gigantesque a coûté 15 millions de francs.

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Pélicans d'A ustralie, qui possèdent des mandibllles d'une loosueur démesurée ; celui qu 'on voit ici entr'ou vrant les siennes n'exécute pas une mimique agressive, il bâille, 9implement ! Sait-ou que la l)Oche du bec d'un pélican peut contenir quinze litres ?

Une poire unique Alors quo les autres fruits du même arbre mûrissaient normalement sur les branches supérieures, une poire plus indépendante r ésolut de vivre à pa rt sur une frêle branche qui eut d'abord plusieurs fleurs : toutes, sauf une, tombèrent ; le fermier eut l'idée de laisser les choses en ét.at, pour voir ce que deviendrait cet embryon de fruit. Il eut raison, ---

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LE FOYER ET LES CHAMPS

veloppa rapidement, plus exposé que les autres aux rayons solaires et cramponné pour ainsi dire au tronc sur lequel il s'appuyait. Les habitants d'un village du Kent (Angleterre), purent suivre les progrès de cette poire phénoménale qui pesait 300 gr. Une pom!De d'un comté voisin, poussée dans les mêmes conditions, fut vendue 250 ft iL un amateur.

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Une haute situation La femme devient de plus en plus l'égal<.> de l'homme. Nous avons des aviatrices, des cochères, des wattwomea d'auto-taxi, des doctoresses, des pharmaciennes, etc. On va encore plus lom en Allemagne , où il y a des femmes chef dé gare et même des architectesses. La jeune femme que voici juchée au sommet échafaudage , d'un 1 le béret crânement posé sur les cheveux et les vêtements recouverts de la traditionnelle blouse blanche, semble aussi à son aise ainsi perchée à 30 mètres au-dessus des maisons voisines qu'assise devant un piano. Madame est une architecte, en train de vérifier les travaux exécutés sur ses plans pour le nouvel hôtel de ville de Berlin. ( Das neue Blatl.)

Par dessus deux v~itures M. Gerhardi Mohr est certainement un privilégié qui ne craint pas les encombrements de voitures et se tirerait d'affaire même au milieu des chantiers de Paris. Cet homme extraordinaire est, si nous osons dire, un csautem· de premier ordre . Il a Ia vocation du saut et se joue avec aisance de tous les 1 Anr.ombrements. Le voici, par exem-

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pie, dans une rue barrée par deux v oitures de place alignées. Circulez! .circulez! Mohr par un saut de 4 mè-

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t res de long, de 4 mètres de haut, franchit l'obstacle et se retrouve sur ses pieds, sans le moindre effort apparent. ( N i'm m mit mich.)

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Uae belle

pl~oe

D'une longueur de 6 mètres et d'une largeur maximum de 3,10 m., elle ne pèse ·p as moins de 15 tonnes; sa tige a 1,39 m. de tour. Elle est munie d'une chaîne, dont trois chaînons, de 400 kg. thac:un, sont seuls représentés ici. Cette ancre énorme constitue une des curiosités dE> l'exposition technique de l'Olympia, à Londres ; pour la transporter de la gare de Paddington an champ d'exposition, on a dû recourir aux services de 12 chevaux.

Cannes pour camfidats tle l'ol'ce

Nul n'ignore que les navires deviennent de plus en plus grands : leurs dimensions n e semblent plus limitées que :par celles des po1·ts, où ils doivent aborder. n y a soixante ans, un navire de mille tonnes passait pour un monstre -extravagant. AuJourd'hui, il serait à peine l'emba rcation d'un grand trans atlantique, L'un des der niers venus, l'Olympie, de plus de 66,000 tonnes, a 269 mètres de longueur, dimensions qui seront bientôt dépassées par un navire déjà en chantier.

La manœuvre des navires de cette taille exige des engins d'une puissance -exceptionnelle. Un simple détail en donnera une idée, il s'agit de l 'ancre maîtresse, destinée à fixer ce monstre -dans les r adPs. Cette ancre, construite par MM. Hingle)' et Sons, à Dudley, peut, à juste titre, revendiquer l'honneur d'être l'ancre la plus gr ande et la plus lourde -d u monde.

Il y a des métiers où il faut boire : candidat aux élections, commis-voyageur. Et cela répugne aux estomacs délicats. On vient d'inventer pour eux d~ «cannes qui boivent». Il n 'y a qu'à plonger dans son verre, sans avoir l'air de rien, le bec de la canne et à déclancher un ressort: le verre se vide. Le mécanisme de la canne est fort simple, dit la Nature: la canne est creuse bien entendu ; le bec est percé de trous, il est traversa par un tube de caoutchouc recourbé qui forme une amorce de siphon ; en levant et en abaissant un levier, pal' le jeu de l'air expulsP., le siphon s'amorce et le verre se vide dans la canne, il ne reste plus qu'à vider la canne; cela s'opère fort simplement en dévissant de quelques tours le bouchon placé à la partie inférieure; il est construit de façon à pouvoir se dévisser et se revisser dans la rue entre deux pavés ..... Ainsi vous pourrez sans danger vider votre verre, et même si vous voulez faire une bonne mystification, videz celui de YOtre partenaire distrait.

La tempéfuce Il est d'usage, chez les Mèdes, que les échansons des rois, avant de présenter la coupe à leur maître, versent


LE FOYER ET LES CBAIIIPS LE FOYER ET LES CBAIIIPS dans leur main gauche un peu du li- notre principale source de phosphates_ quide contenu dans le vase et l'avaIl le devrait être, plutôt, car il 'ne 1 Ient: ils périraient les prerpiers, s'ils l'est pas; ou plus exactement il ne l'est que de vivre de pain blanc qui vous ob-~ avec laquelle il faisait les plus grosses ligera à consommer, inutilement d'ail- affaires. )' avaient mis du poison. plus. Et c'est à la déminéralisation leurs, des drogues fort coûteuses qui Très inquiet il se rendit chez un Le jeune Cyrus était venu chez son résultant de l'usage du pain blanc, qui grand-père Astyage, roi des Mèdes. n'est qu'un mastic d'amidon, que MM. auront la prétention de vous apporter banquier pari~ien où la dite maison Pour se venger de. l'échanson en titre Galippe et Barré, et d'autres aussi, avait un compte, et demanda quelle des phosphates. . Gardons au pam une partie du son; usine japonaise était sur le point de Sacas, qui ne le laissait pas toujours attribuent nombre des tares actuelles. Le pain, qui est le pluE~ admirable gardons-lui la totalité du germe et sombrer. entrer chez son grand-père, Cyrus - Le renseignement que vous me imagina de le supplanter: il obtint des aliments d'e l'homme, en est, en ré- nous lui rendrons son arome, sa. sad'Astyage la faveur de lui servir à alité, devenu le plus imparfait. Il est veur et toutes ses vertus, qui furent demandez est trop grave, répondit le boire pendant le repas; mais il présen- devenu trop blanc. Il est joli à l'œil, grandes. banquier. Si le bruit qui court était ta la coupe à son grand-père, aussitôt facile à mâcher, mais c'est tout. Ce mal fondé, je me ferais du tort en vous disant ce nom. après avoir puisé au cratère. «Pour- résultat a été obtenu par l'élimination Proverbe persan quoi, mon enfant, n'as-tu pas goûté successive de la pellicule extérieure - Du moins pGurriez-vous me dire le vin, comme Sacas, que tu veux imi- du grain du blé, c'est-à-dire le gros s'il figure sur certaine liste que je ter. - Mais, repartit Cyrus, j'avais son, puis de la couche corticale du ..;·ais vous soumettre? S'il ne s'y trouve Pense à la sortie, avant d'ent~·er. peur que du poison n 'eût été mêlé au grain, ce qu'on appelle le germe. pas, je serai rassuré. Sadi. vin; l'autre jour, à ton anniversaire - Soit, dit le banquier. En supprimant du pain ces deux de najssance, tu as donné un festin éléments, pour ne laisser que l'amidon. _ .n parc_ouru~ des yeux la liste qui PENSÉES à tes amis ; et je me suis bien aperçu on lui a enlevé presque tout ce qu'il lm fut presentee, et déclara que le nom s'y trou vait en effet. que Sacas vous avait tous empoison- contenait de sels, de phosphates en La flatterie est comme l'ombre nés.- Comment as-tu pu t'en aper- particulier, on lui a enlevé la plus - En ce cas, reprit le commerçant ~ll~ ne nous rend ni plus grand ni cevoir. -C'est que vous étiez troublés grande partie de ses vertus aHmen- plus petit. c'est la maison X ... qui va faire failli1e. dans votre corps et dans votre esprit taires et fortifiantes. II coûte plus cher Si nous,enfants,avions agi comme vous, et il Yaut moins, à la fois. - Comment diable l'avez-vous deviVinaigre dormé vaut mieux que miel vous ne nous l'auriez pas pardonné, né de suite du premier coup? s'écria Aussi n'a-t-il plus l'arome honnête .a~~heté. le banquier. Vous parliez tous à la fois: vous ne et appétissant qui réjouissait les navous entendiez pas; vous chantiez ridi- rines · et la saveur fine qui le rendait C'est hien simple, expliqua l'auLe malheur est au talent ce que le culement. C'étaH à qui vanterait sa un des plus délectables des aliments- -fléau est au blé: il fait sortir le grain. tre: tous les noms que je viens d'insforce : mais, quand vous vous êtes le- celui à qui l'on revenait à chaque recrire sont imaginaires... excepté celui-là. vés pour danser, bien loin d'aller en pas sans se lasser. Le vrai pain, le Ce qu'ou. Ignore mesure, vous ne pouviez pas même pain comprenant un peu de son enUn milliard en argent pèse 5 millions vous tenir sur vos jambes. Ils te man- core, et toute la couche cortiale, riche A.u &riboual quaient de respect, et toi tu n 'impo- en gluten et en phosphates, le pain .de kg.; en or, 322,580 kg.; en billets de mille francs, 1,780 kg. Le président au prévenu: sais plus ton autorité.- Ton père ne odorant, un peu résistant, savoureux, - Vos nom et prénoms! s'enivre donc jamais?- Non, en vé- 1 nourrissant et faiseur d'hommes, exis-Ernest. La langue anglaise rité. Quand il boH, ce n'est que pour te bien encore à la campagne--quand - - Vos qualités? apaiser sa soif. Xénophon. celle-ci n'a pas été trop penertie.Mais Le prévenu attendri : dans nos villes c'est d'un pain émasLa langue anglaise compte environ - J'en ai donc? ... Ah! monsieur le culé que presque tous font usage, au (ieux cent cinquante mille mots, soimerci! président, Pain blanc et pain bis grand préjudice de leur propre vi- x ante-dix mille de plus que le frangueur et à celui de leur descendance. -çais l'allemand, l'espagnol et l'italien De M. Henry de Varigny, dans sa Guerre au pain blanc, et revenons e nsemble. HISTOIRE NATURELLE chronique scientifique de jeudi dans au pain bis. Voilà ce que dit l'hygié· Je Journal des Débats: niste. Cela est d'autant plus nécessaire Moyen ingénieux Ua jardiu.fer Dléeonau M. V. . Galippe a donné, avec M. que l'on mange plus de viande. Car Barré dans l'ouvrage intitu lé le Pain, celle-ci et les albuminoïdes en général C'est le ver- de terre, l'humble ver Dernièrement, un marchand d'arti- de terre. Sans demander le moindre une étude fort intéressante des phos· ne renferment que peu de principes phates et de leur rôle biologique . minéraux. Et cela coûtera beaucou]i cles du ~apon apprit qu'une impor- salaire, il retourne le sol, l'aère, lui "'.>+~:~_it tout indiaué. car le pain est moins cher de s'alimenter de pain bis tante maison de Y orkohama allait fai- pe_tmN de s'ensoleiller, et pour comr e faillite .•Sans savoir au juste le nom ble d'obligeance, il le fume. ... ~-- ..: -. - - - - - - - - - -.!.4- ........11,...

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Pour régler abonnements, voir avis important Cî·apres 30e ann6e _No6

1er A.Tril 1911

LE FOYER ET LES CHAMPS

se creuse, il dépose une sorte de boue noirâtre qui est un engrais de premier choix. Les plantes qui, ne pouvant apprendre dans les livres, savent en naissant tout ce qu'elles ont besoin de savoir, sont très gourmandes de cette substance qui les fortifie. Dès qu'un ver de terre a quitté sa galerie pour n 'y pJus revenir,- ce qui arrive lorsqu'il a rencontré son collègue, le jardinier à dPux pieds, -- vite les plantes Yoiainef> dirig<>nt leurs ratlice11es vers l'engrais abandonné. Enfin, ce pauvre Yer de terre qui vous fait pousser souvent des cris d'effroi, bien qu'il soit parfaitement inoffensif, donne, par le massacre qu'on en fait au printemps en I·etourna.nt lP ~w], un engrois excellent. Utile même après sa mort, la pauvre bestiole ne nous a "rien demandé et nous confirme en outre la grande loi du monde que rien n'est inutile ni petit s'il est employé à ce qu'il doit faire.

24 heures. Versez ensuite doucement 1• jus dans une bassine et le sucre qui est resté. Quand votre sirop est bien cuit. jetez-y les fraises, laissez .donner quelques bouillons et mettez en pot. PETITES REeETTE.S

vtmatre

L•• feuille• tle Jlerr4'.

Les feuilles du lierre jeunes et bien vertes, précisément à cause des pi·in-· cipes qu'elles renferment, détacJ,ent tous les tissus. On prend une vingtaine de feuilles, on les lave, et on les d«?pose dans une terrine. On verse dessus un dl'mi-htre d'eau bouillante. On laisse maeérer au moins deux hPures. On brosse avec cette solution les Yêteroenta à nettoyer. On voit h!s couleurs s'aviver et l'étoffe revenir à son état primitif. On nettoie ainsi la soie, les rubans noirs défraîchis par un long usage; ensuite, laisser sécher et se garder de repasser après ]a remise à neuf. Le lierre a • donc du bon, mais il faut se souvenir eUlSU'lE que tout liquide dans lequel il aura trempé longtemps peut être considéré Mat"aroat •• gratinAprès avoir fait bouillir le maca- comme un poison. roni à l'eau salt>e, graissez un plat allant au four, versez-Y le macaroni, Pour faire I.e quiuqutua I'Oi·même copieusement saupoudré de fromage Prenez: ràpé: re<'ouvrez d'une couche de panuAlcool à 56 o 125 gr. re sur laquelle vous mettez quelques 1 Quinquina jaune concassé 60 gr. petits morceaux de beurre et laissez 1 Laissez le quinquina et l'alcool en mijoter <tU four une demi-heure. \ conta?t p~ndant vingt-quatre heures . PeUt. •ouillé au choeolat.. Pms aJOUtez: u tt bl d' f · A Vin rouge généreux 2 litres anc tœu L alSsez · , · ou dix · · ua t ez l un 31 d' bl tten dne1ge. h macerer pen d ant hmt JOU e~ _es 14 - une a e ,e e c oco- jours et filtrez. H 'l rape et 12a t gr de sucre en poudre. a· lat Vou s aurez ams1 · · un qumquma · 1v1.e angez 1e 011t en tournant avec une bon h· t · 11 t d fourchette •pendant cinq Pla- qualite authentlqu<e. e, un_ oruque e see . minutes. . Le qumquma cez celte pn.tc par pehts tas sur èu pa- prend a r· 1 d t' pen- verre. P es e repas ans un pe 1t Jier blanc benn& et fa1ïes cu're ' ltlant (0 minutes environ, clans un La note do laitier. four àoux. CoaA•are aax frai•~• Comment! je dois tant que cela? Pesez les, mettez autant de sucre que 1 - Oh! oui, madame, répond la boa· • - ---~~~~ dsmQ. un nlat. 1 ne, il n'y a rien qui monte comme le--

~?'re

Musée industriel et péd_agogique L'Ecole primaire donne de 12 à 14 r pages chacune, non compris la couver IVratsons de 16 suppléments de 8a tu~e, et autant de 16 (soit du 1er Janvier. au :1 g;~ pen:ant l année ordinaire Chaque - 'l cern re). mois I est en ·outre apporté un . Illustré de 8 pages intitulé ·: L e F oyer et lessupplément Champs

sur toute la largeur Tout c;e qui c;oneeme la 1 directement à son gér t M publ c;ation doit être adressé a;n' . P. PIGNAT Chef d S aa Département de l'Instruetion publique, •à Sion. · e erltlee

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