No 03 l'Ecole primaire, 15 Mars 1919

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était res.té maigre, nerveux, recuit par Je soleil! et la malladie, un !homme qui avai,t écopé tout ce ,qu'on peut ê<:OIPCll" et qui s'en était BOUT ADE ECCLESIASTIQUE tiré, jlltiSqt1' 0JU joUII' où ça recoo1menœrait! On racorute que le regret~ Monseigneur ,Bo5in, u111 des plus vieu.x, un des anciens, Fabre, évêque de Montréa1t, mangeait fort des ·rares andOOIS, qui avait tra'Versé toute vite et très ohaw:i. Un ûoo!I', au cours d'ua cette grande guerre, après a'Voir trave:rsé, il dîner, il a'Vait aM'.lllé son potage en quellquea ;ne sa1VaH plus lui~même, coanbien de campa· i,nstants, bien qu'il fut brûlan<t. Il n en fut gnes cdloniales. 1Lui aiUJssi, îlL a:vaît bien déipas de même des jeunes prêtres qui L'entQllo ~euné; î,\ avait s~l'OUJt U1a11genrenit anosé son raient, eit s''adressa,Ilit à Ji'oo d'eux, l'évêqae rllSjeuner et les pré:mi1œs du déjeuner. Il était dit: c Mais, vous êles bien lent, mon uui, ,visillllie qru'riQ avait un coup dans le nez. Ça VOl)'ez-donc, j'ai déjlà tenniné mon ,potage. ,se discerrnait au regard à ,la fois joyeux et ll'esit ipa.s ,aUJssi chaud que vous le croyez.• ry,ague de ses yeux d'impa.\ude. Et le jeune prêtre de .riépoodre fort à pro, 1Le oommanxlkmt Maugri.L .te regarda « compois : c Tout le morude n'a pa,s le 1Pai.1ais q>Ïlo me ça >; le frère de Barnarvaux le regarda lui oopal, monseigneur, • · auss,î « roinme ça • et continua sa route comme s1'hl 111'a,yaH pas dii'stingué, ·srur 'l'aspha~te, • C,oiml)le de la bwreaucra.tie. Oe moindre commandant. Un mw!liRé de !la guerre, retenu en provinre - A]lo11s, me di.t Ma11.1gn.1, sans se laisser pouir aifuiire, n'aivaiit pu, de ce iait, roudier Il d~rçooner, H faut employer Jes grandJS mo· premier trimesltre de sa pension. A 1 ' ~ yens! Mais en dom.-eu.r, tou1owrs en douceur. Hon du deuxième tri.mestre, porloor du • œrVoos aillez voir. tifü:ait de vie • exigé par JJ' Administra.ton, l Ll s'approcha du frère de Bama.'Vaux, qui se présenrte a'lll guichet et so~ix:ite le .palemarchait bien droit, mallgrf ,son ivresse. Mais mentt du semestre entier. i1l était œI1tain qu'il aivait Ua tête ailleurs et 1 ~ .Pa:rdon, pardon, ~ond ailors le prépoll fort âoîn. ,l'i se promenait dans du booheur a,u ip<aiemenlt des ipe111sion,s ; mais ,Je œrli et de ILa poésie, car l'i1Vresise, c'est ce qui de vie que vous présenJlez n'est valü q9 dorun.e de l'imaigîna.tion awc iP3-UJVres bougres. ~ :1e deuxième trimestre, - Mon ami, 1pron0111ça le commandant, - Pardon égallieme:nt, répond le qui l'avait rattrapé, ,mon ami, vous n'avez pas mais si ie suis vivant aiuaOIU!rd'Œwi, je r !VU ça, sans doute? éiga!Lement m y a 3 moiJs. Ill montrait de l'index de sa main droite, - ça, Monsieur, répond le prélposé, rid ies qua1're ga1lons de sa ma,oohe gauohe; le ne le prourte « adlmirni:sibratil'venren~ •. dernîeir, œlui du haut, un peu éloigné des si vous voulez toucher, procu·rez~oo:s troils aukes. un cemtifü:iat de v'le relafil au premier mmet' [.e frère .de ,Bamaivaux demeura impassi- ' tre, a,U,U"eIJ1lelllt je vous comsidère comme "'1e et 'Sillibl!rime. 1ru .co.n.sid~ra 1es ga'lons, rêya Et le mutilllê d'Ult en ~sser par ià,

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un instant, puis proféra - ~s une bonne ,p!aœ. . . . Ga:rtle-[a !

Je me demandai,s ce qu'a,lrlailt faire le commandant; il ne fit !l'ien. 111 rêva UJ11 in•stant, lui a.u1S1Si, IPll,i•s reivint l!)re.mke sa place à mes c ~ et parla d1autre ohose. Pierre MIILI.;E.

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~ Contre œ.e lhoquet. - Voici un IJllO}'elL combattre ce ~sme ipiéniblle : availez, amsi ,pideme111t que IPOssilbde et sans ~ange de qUJide, une ,cuiUŒerée à dessert de sucre en dre; auS1Sitôt !la powke dég!1utie, le h<>'t s'arrêlre. S'ill ~ ' renouvellez a. doee sucre en poudre.

a)J~ e}Ji\1,1 l DE LA

5oaiété valai,avtJe d ·éduaatîon ,

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-------------, Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé· ments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). SulHe fr. 3. Par an : Union postale fr. S.50 Les abonnements se règlent par chèque postal lie 56 ou à ce défaut contre remboursement.

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Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ee qui eoneerne la publleatlon doit être œdresd direet~ment; à son gérant et fondœteur, M. P . PIQNAT, Seerétœlre œu Dépcutement de l'Instruetlon publique, à Ston,

Heureux et sage celui qui se dit en a'évelllant , Je veux être auJoureur nn'hlA•

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Sommaire de cette uvralsoi, 'L'école de Jésus-Christ. - Nos lectures personnelles (suite). - BiUet de l'instituteur. - La décoration de la classe. - Le patois dans nos écoles. Place .aux plus capables. -0-

Sommalre de la couverture L'effort éducatif qui s'impose. - Le nouveau .projet de loi sur les traitements. - Souvenir personnel. - La réforme de l'éducation nationale. 'Musée :pédagogique de 1Fr1bourg, etc.

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Sommaire du Supplément H 2 0

( Annexe de 16 paf(es)

Autour de l'Evangile. - Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus. - Avis d'une mère à son fils. - L'homme supérieur. - Mois de S. Joseph. - Que nous enseigne le Carême? - Le petit sour-dmuet. - La confession du juif. - Variétés.

L'Elt'ort êducatif qut s'impose 1( Simples réflexions accom1>agnées de questionnaires, 1>ar un ancien inspecteur scolaire~u Valais). 1 Tel est le titre d'un opuscule d'environ 80 .pages qui ne va .pas tarder car il sort 1justement de presse - à être adressé aux autorités de surveillance des ~coles ainsi qu'à toutes nos classes, ,pour l'usage de leur personnel enseignant. Publié par les soins du Département cantonal de l' Instruction publique, ce petit guide, bien médité et surtout sérieusement mis en ,praüque, est appelé à rendre les rplus signalés services, étant l'œuvre d'un de nos hommes d'école à la fois des plus expfrimenté et des rplius compétent en la ma. tière. C'est le fruit bien mûri d'une longue et féconde expérience .personnelle qu'il offre ici bien modestement sans

révéler son nom, heureux au'est son auteur de rester effacé et de se trouver suffisamment récompensé de son _tra-J . vail si, en en permettant l'impression, il a pu par là servir plus efficacement encore la belle et noble cause de l'éducation chrétienne de la jeunesse. L'E/fort édwatif se divise en 4 parties, dont voici l'énumération: 1. Education - 2. Organisation scolaire 3. Enseignement - 4. Appendice. Nous n'en parlerons pas autrement ni plus longuement au:jourd'1mi, puisqu'il va bientôt se trouver aux mains de tous ,ceux qui pourront ow devront ,être appelés à le posséder, pour y .puiser les prédeux ense1gnements que renferme ,chacune de ses pages réellement vé. cu,es. --0-

Souvenlr personnel Le 10 mars, l'auteur de ce petit mtmento a commencé sa 43e année de service comme Secrétaire au Département cantonal de !'Instruction "PubHque. P; P.

Le nouveau projet de lot sur les traitements Le personnel enseignant primaire a pu apprendre, par la lecture des journaux, que le Grand-Conseil a discuté et voté, en 1er déhat, dans sa session de février, le prnjet de loi dont le texte, ainsi que le message y relatif, ont été publiés id même. On 1a vu ,que le pouvoir législatif, se montrant à son tour bon prince, s'y était rallié sans réduire aucunement les chiffres proposés. Le .projet sera discuté .e n 2me lecture en mai -prochain pour être ensuite sou· mis à la votation populaire. Inutile de dire que nous espérons fermement un accueil favorable de la .part .du peupte souverain, mais ce ne sera .pas trop de tous les efforts réunis :pour 'Préparer le

Mais JI faut néanmoins une méthode adarptée aux besoins de la société dans la 'J)ériode lhistorilque où nous entrons. « 1La fin ,que nous ,devons viser, diitLa réforme de l'Education il, est de Jaire des .hommes. » ,L'Union française, cette imiportante Comme il ,possede un 'Patriotisme très association qui s'efforce d'orienter l'o- dhau,d et très aiverti, l'académicien ne pinion ,pubUque .vers l'étude et la solu- manque ,pa'S d'ajouter ,qu' « être de son tion des g-rands problèmes qui intéres- pays est la vraie manière de servir sent l'avenir de ce :pays, a demandé aux l'humanité». maîtres de fa pensée con~emporaine .une Il faut que clhaique citoyen .aUie en série .de conférences sur les sujets les sa personne « à une valeur personnelle certaiine, une caipacité ,prati'que ipréci~, .plus v,ariés. C'est .M. ,Emile ,Boutroux, l'éminent utile, coorldonnée ». ,Si on appHque ce ,principe à la foret gymipathique philosopihe, qui a ou- · vert le cycle de ,ces c-0n'férences en par- mation p:hys1que, intelledtue11e et molant de la Réforme de l' éditca.tion na- rale de la ,jeunesse, on obtiendra des résultats merveilleux. L'emeignement tionale. Quel .plaisi,r ,pour l'esprit de suiivre sera tà fa .fois jjhéori,que et 'Pratiique. La la pensée Hmpide de ['incomparable rigueur des temps où nous viJvons en professeur! Coonlhien nous regrettons détermine la nécessité. Sans doute. H que sa belle intellliJgence ne soit .pas il- !faut .toujours .cette noble ,cuilture :générale, littéraire et scienfütque, qui fait luminée des il'ayons de la foi! Que d'a· perçus iI11génieux, que d'idées justes, l'homme ,complet, intel:ligent, sociable, que de v:ues prophétiques dans le ma- turieux des dlwses :de l'esprit, épris du gnifiique eXposé dont .les ,journaux nous ,beau, du bien et du vrai; mais il convient ,aussi de préparer des jeunes gem ont a'P'porté un ,pâle résumé! 'Les considérations . qu'H .dévefoppe aptes à utiliser les connaissances théo. sont surtout d'ordre général et ,profon- rvques et à les transtposer dans le dodément humain. Bien que Suisses, nous maine utilitaire et pratique. pouvons nous-!ffiêmes en r,etirer un très Le docte :penseur trace; un tabll.eau granld profit. de l'école telle qutil la conçoit dans une En com1mençant, M. Boutroux cite étroite association de la famille, de la un souvenir de voyage. En 1899, se société à la ~ie de la nation. trouvant à la 1distrroution des p.rbc d'un 1Pui's, ave~ sa large ,conception, il gymnase allemand, il entendit ipronon- proclame sans ambages la nécessité do œr .un .discours !Sur œ fuème: Arbeit garantir « la liberté :d'enseignement, und Kampf. Traivail et coml>at. ·Le but commandée p,ar le iprinci'pe de la li:berté · de toute l'éducation germantque consis- de conscience et ,précieuse en vue du tait .à 1dévelo1p;per ,Je besoin /d'action, le progrès». « 'Lilberté, ajoute-t-il, doit ~sentiment de .la force, la soilf de con- gnifier, non seulement respect réciproquête et de domination. . que, mais sYmpafüie et collaboration. » le ,philosoplhè -constate tout dfabord lM. Boutroux se montre -partisan du Q~e le système .français <l'éducation oosmaintien de la .diJvision en enseignement sètie de sérieuses quallités puisqu'il a primaire, secondaire et universitaire PT~_uit une riche moisson de héros qui ou supérieur qui répon:d à trois plan! ont etonné le monde et sauvé la dviili- distincts d 'éducation. Il 'Préconise aation. aussi la multitplication des écoleia t~terrain. soit l'opinion, à J.a réalisation de ce vœu.

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mques '.destinées là former des hommes aptes à une tâche .déterminée et prati1que.

·Sa conclusion mérite d',être méditée

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par tous les hommes épris d'idéal et soucieux de l'avenir du monde. Tout système d'éducaNon a pour but ci'éle!Ver l'homme, de ,le .façonner, de l'armer en vue des combats de la vie. On peut et on doit s'instruire et .progresser à tout âge. Il faut acquérir la force du caractère et l'agilité d;e l'esiprit.

'La vie n'est pas un paradi!S ou.vert devant nous dont nous puissions jouir en tout repos; ce n'est pas non plus .un spectacle ooquel on assiste ipour le plai&ir des yeux et la ,ioie ide l'âme. C'est un champ de bataille où chaque jour irl faut lilvrer un dur et tragiique combat. !l'éducation a donc pou·r but de former des hommes d'initiattve, de ,caractère, de décision, de volonté, des hommes simples, actHs, laborieux, à la fois pratiques et idéalistes. iM. Boutroux fait reposer tout iOll aystèmè sur une base rationnelle et une morale ,purement humaine. Poor nous autres, catho1iques, le ,phi'los01p1he que nous admirons a tort de vouloir ignorer, dans œ domaine de l'éducation, le rôle déterminant ôe la religion. Tout son ,système pêohe ainsi par la base; toute sa mét!hode repose sur le fondement instable et mouvant d'un concept <purement rationnel. iPourquoi .fermer les yeux ià la lumière? Pouriquo~ repousser le concours de 1rEglise qui, seule, a 'le ,pouvoir d'éveiller dans ;}es âmes la noti.0111 du devoir et de la responsabilité? C'est la consdence :de 11•errfant qu'il 'faut tout d'albord former, ce sont les eentiments religieux qu'iI ifaut éveiller

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et développer; œla fait, tout le restè viendra par surcroît.

SION, 16 Mars 1919

S8m• annêe

L'ECOLE PRIMAIRE

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ORGANE DE LA

Musée pédagogique de Fribourg

SOCIETE VALA.ISAliH D'EDUC.A.TIOll'

Cette utile institution a fait, en 1918, des ,prêts représentant un total de 3366, dans Iequel, Fribourg figwre pour 2497 et Valais PO\lf 732 livres ou objets. Comme on le voit, notre personnel enseignant a rutiiisé l'institutio11. mais non encore toutefois selon les désirs-de ,ta direction du Musée et du Département eau.. tonaL de !'Instruction pu,blique. En e.tlet, Ier instructions et le catalogue du Musée rpéda· g.o gique de ,Fribourg antérieurement tran.tmis à nos instituteurs et institutrices ,permet. faient de croire qu'ils bénéficieraient dans une plus large mesure de l'avantage, procurée aux trais de l'Etat, de ,pouvoir profiter, sans bourse délier, des moyens d'instruction mis à disposition et indiqués dans 'le riohe répertoire du Musée pédagogique de Fribourg. Espérons que l'on y puisera plus copieusement désoI'mais.

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Fête de Saint Joseph, (Mercredi 19 mars)

Saint Joseph est le Saint de tous. C'est le saint des papes. Le Christ a dit là :Pierr,e: « 'Pais mes agneaux, pais mes :brebis. » Joseph a nourri l' Aigneau de Dieu et sa sainte Mère. C'est le saint .des ,p11êtres. Il leur a appris comment Hs do,iv,ent traiter la personne adoraible du Sauveur. Après la naissance du Sau~eur ses bras ont été le premier corporal étendu sous sa personne divine; son cœur, .le ,premier autel où !'Emmanuel aimait là 11eposer. C'est le saJnt des hommes a,po,stoliques; il a porté le Ohrist ,en EJrVpte; le premier il .a, p,our sa cause, trav:ersé les déserts, enduré la faim, la soif et la fa. H~ue. C'est le saint des religieux: sa rvie a été ceHe d'un moine et sa maison de Nazareth un vrai cloître. C'est .le ,s aint des âmes intérieures,

L'école de Jésus-Christ Il ne suffit pas de saivoi,r que JésUJs-Christ est le maître par excel.!ence; c'est le point de vue llhéorique. JI! fau1 encore se mettre à soru 61ole; c'est 1Je poirut de ivue pratique. 1. Que de ,Professeurs, au cours des siècles, ont conivié les auditeurs a.u pied de -leur chaire! Que de maîtres ont voulu faire des disci.ples! Beaucoup y onit réwssi. Les uns attiraient Jts foules par l'éclat de leur parole; on les appela des « oralteUJI's • . Les autres séduisirent une élite ipar des pensées brillantes; ce furent fos < phi>Josophes •· D'autres eurent comme awât un ensemblle de préceptes de vie, parfois a,m;,tères, 1Je plus ~uvent faciles; et on les décora tous du. nom de « moralistes , . fit d'awtres encore, hommes de parole ou hommes d'adion, ont « fait école>. Quel qu'ai~ été le mo!biJe ou le succès de !!eur entreprise, une même note aes caractérise ·i ous: c'est ,par des idées et des aivantages terrestres qu 'i·Ls ont oherohé à ,coruquérir et à caiptiver !leurs •ser1Jbllahles. L'homme, en effet, n'a pas d'autre dha,mlP d 'action que cette terre: si ·hautes que soient ses conceptions, el'Jes ne sauraient d~pa,sser [es ,~hères d 'icibas. VoiJà ,pourquoi etrles ont touûours été cour!es ,p ar quel!que endroit. Or, r.es éco1es ieis rpilus réiputées ,ont vécu. Qui se dit aUliolllr'd'hu,i :platonicien? Qui 'Serait ,pour Aristote, si S, Thomas d' Arquin ne l'aivait chrÏJstia.ni~? iEt qui donc oserait OU· vertement, comme lfit Ile païen Horace, s'avouer encore tle disciple d'Eipicure? 2. Mais on ·s e dit et l'on se dira ~UJjours disdple de Jésuis-Ohrist. 11.e nom de « chrétien • ne vieii!Jlira Jamais. Ce n 'est même ,p lus un nom ,pro.pre; c'es,t un nom connnun, si grand est ,1e nombre de ceux qui se soot mis l 1.'école dUJ di•v in tMaîlre. Cependan~ sa doctrine est si,lll'le: [e « royallilne de Dieu •, Œe • royaume des Cieux "·

Et e!Jle est ~ a.ttraits pour ~a nartu.re: • le .ipyalldTle des cieux souffre violence ... ; que ,œ1ui qui veut venir après moi porte N croix .. . ; bienheureux ceux qui p1eurent ... ; heureuoc êtes-vous si les hommes ,vous pers& cuterut ... • Et Jésu1s-Ohri,st s 'est afümé d~libérément touis ceux qui a:1raient IPUl 'l'aider de :Jeurs res. sources ou de Jeur ,prestige à fonder son Evangile: ies ipuissant,s, 1les .ridhes, 'les $&!V&nts d'allor,s. 3. Par aiUeurs, ~ésus dit: c Venez tous l moi. • Sarus doute, iŒ semtlle restreindre son appel~ œux~llà seuls 1qu·atteirut 1J'~reu.ve, ipuiaqu 'il aooute : • vous tous qui souffrez et ~tes accaiblés. > M:ais, en réalité, c'est à Œ'huma.nit! tout entière qu'il ·s 'adresse: qUJ, en effet, peut se ~latter, surtout après e~rience, d'~ha.p,per à IJ'adiversité ou aux difücwltés de ia. vie? Tou'S ,les l}wmmes soot donc invités l reœvoir ses leçons. 'Et Jésus a~oute : • tMettez.vou,s l mon éwle, parce que 1je suis doux et hwmble de cœur. • C'est fü tout le motif de l'aiiwel diivin. Ce iqui signifie: les vérités que je vous ensei· g,nerai, ije ne 1es di.rai :pas comme de moimême, ainsi qu'ont essayé d'e le faire d'illustres maîtres; ,je serai un écho du Père qui m'a enivOIJé, Je ne cherdherai pas non plus à voUJs aes faire accepter de force ou par une aut,orité domin.a1'rice; d'autres O'Dlt pu. fa.ire œla; ma doctrine s'in,sinuera dans vos âmea, sans prétention ni rodesse. Voilà en quoi consj,site 1Je prestige de l'enseig11ement du Maître. C'est un défi je~ aul :mires écoles. 4. ,Et ce défi réu~i t: Jes fodle.s accoururent, en même temps que 1es disciples, ~ · choix. ASisurément un trop grand ,nombre d"hommes fermèrent l'oreille l la ~rité nouivelle et ,mw,mmèrerut contre des paroles qu'Hs quali• fièren1 de •dures .. Jésus, attristé, vit s'6loigner de llui ces auditeurs aux oreilles déli· cales, comme il vit s'éloiper le aeune 'hOllllM 1


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18 métrique et mesuTai:t 11es dimensions ~s cp1onnres ~rès en aivoi,r compté 1Je nombre d~ lignes. De même la liseuse de romans qui en dévore 2-3 par semaine, sinon davantage, devrailt aivoir uine instruction supériew:ei au 1Phillœophe ,M ~lebranche qui, l fen CllOÏ-re, ne ili.said preS1que rien. SU!Wosons que deux hommes, d 'une ,intelNigenœ et d'une CUJlitwre égaQes, dëicident à un momeni d01111é, de füe les oUJV,rages des mei!llleuris aurteurs e'I de consacrer à ce travail un même nombre d'heures par - jour. Tan1chs que r\e premier, l"'éS01lu de ~ire con,sciencieusemelllt, procède aivec pnlire, cailme rêilexion et es.prit ,c ritique, !Prend des notes: resume ses dha,piltres, n'ac~te tes idées d'awtrui qu'après ites ruvoir passées, au creu,set de Qa critique, coOltrô'le ses dwerses ilectures 1es unes par !les auitires, e:t de œtte manière réu·ssit à peine à Hre 2 ·volwmes pu mois; 1je se·cond, ipressé de voir d'éliler !beau. coll\}J de matières devant -ses yeux, dévore 1~ 'li,vres et üowve i,nsuft1fi.sant d'en n,a~unr 2-3 ipar ,semaine. Lequel de ces deux, pen· ,s ez-vous, retirera Ue !plus de tr,ui~ de :ses leictures? Ill n 'est besoin, cro·yon~nows, d'aucune ,~ monstration ipour comprendre 1qu.'it ne suf!it pas de feuil1eter des livres \Pour s'en assimitler 11e contenu. Ce n'est pas ce qu'ollll mange, disent Qeis médecins, qui nourrit, c'esit ce que il'on digère. '1~ est de faiit que iJa table abonid'a nte tue plus d'l!Jommes que 1a fa1m. Ce qui est ,v rai de Ja nolllfriture ma~ieillle, on peu1t, par a,n,all:ogie, l'afü~ de. fa necture, De nos ùours, oo ne sa11 plws 1ue, on pa· !Pi1liloru1e d'ouvrage en ouvrage, sans ordre et sans mesure. Et de cette manière, ile oon sell!, 'l'esprit critique' se ,meurt. Les connaissance& L'Mmé O. AUOOUIJENT. soot towtes de suirlaœ, mais sans profondeur. •L'ori.gin.afüé de la pensée, la distinction du ·c aractère ~;cl.face elt [JOIN" faire p1ace •à lia cr6dulité à l'acceptation sans contrôle de la pel1o <Sée •1i~reisque. ili'âton,s.-notlJS don~ de dire qu'il Simple causerie •v aut mieux lire ,p eu et tâcher d'assimiler l (Voir ,,Ecole primaire" de ,janvier.) 1la towrnuŒ'e de SOill esprit ce peu-1à que de d6;En face de cetite àiVa.llia®he mtéraire qui a vorer it,eaucol!Œ) d 'oUN'rages sans iprofü, p,:,ur la seu1le glloriole de dire qu'on les a [us. roulé et i<iui descend thaque .année sur te :march{é i'!lltellllectuel, une question ,se IPOSC· La voiDe queil!l'e manière couYient-il de •l ire Œ><>U! ci: ,D oit-on lire beaucoup? Nous croyons que r etirer de œfu exercice '1e maximum de proot si q'on soulJOO!ltait au sUlffraige universel la inte!lleclueq et ,morat? A,vanit de repondre l réponise ~ cette question ce n'est n,as Oe bon cette ·ques:tion, i,t· n'est pas su~UI de s'~ sens 1qu,i tri~eraH; ieNement i[ eslt conquérir du but ,q ue 1110U1S rpotll"suivons en li• •v enu de dâre que ~·'albooidanœ des nectuires •sanit. LÏ:sPll'S-llOUS rpour IJ)asser ~e temps, COIII' produit [e saivoir. Cela nous raippel)Ie ce brave me fon dit? Dans ce cas, aucU11 moyen. homme ,qui, 1pûUll" c~rer entr'eux di,vers à con.seiil~er, attendu que ceœc qui füent aJIIII journaux et les apprécier, prenait son ruban

riche qui 1réfuta.it le .mo~en de perfection préconisé par le diivin Maître. Que de foi•s, deipu,i..s ,to11s, iles âmes se sont partagées eni ~euoc camps: iles incrédules et iles sceptiques, dlU.11 côté, dpnt [a réponse est le sarcacsme ou .qui polimeni disent, comme à ·Paul 1\es Aréopagites: « Nous t'entendrons une autre fois Il-dessus•; d'un, autre côté, les cœura doci:les qui adhèrenlt si,mplemen1 à cet'te simfple doctrine. 5. Mais que dhacun, prenne bien ici ses resiponsabifüés. Jés.us-Ohri•st, depuis qu'il est remonté au ciel, ne ,s 'adresse plus directemènt aux âmes. Il UJse d'intermédiaires. Or si la vérité, ,mêiœ authentiquement présentée, re111Contre !l)irlois peu d"ëcho dans les cœurs, peu:t-on dire qu'elle soit touijours tran&mise aivec zMe et ·sans atLtération? Récemment, le pape Benoît XV albordait ce ,point de ivue, avec une rare 'frandhise, .dans son en· cyclique sur 11a ipréklication . .Prédicateurs de 'tout grade, fentendJs maûkes qui nous intitu1ons chrétiens, aussi bien qu'orateurs de nos grandes chaires, servons-nous véritalblement par ootre enseiignement fa œuse du Ohrist? ,Et powvons-nousi redire, avec '1a même sincérité que ile fai1sait ~'~ : • Nous sommes les amba,ssai:1.eurs d'u Christ; c'est comme •si Dieu ipar1ait à notre bouche • ? . ·11..a question en vaut ta peine. Nous y répondrons noyalernent. Et si, ce qui est possi!Jle, noUJS constatons que nou·s avons éité iniérieurs à fa tâdhe, n:ous redouib1enons d'ar'deur pour liaire que, par nos soins, se muJtiplient Jes au;diteu•r s fidèles de « l'école de J&U&-Ohrist •.

·----------------Nos lectures personnelles

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commencent la leoture d 'une étude de .reivue finterr<Mnfpe•rrr ipour Œ"egarder 1lia. dernière moi~ lié d'un article de 1jouirna1l et, si fa grosise aigui11le d~ ·~a pendu1le n'esi pas flà où i[s l'alttenden:t, sa1s1esent au hasard [e (Premier 1owvrage qu-'1Js trourv~nt: voryages, scie111œs, discowrs, ro_man.s jp'tufot. Bref, qa fantaisie est leur seulle loi. cewc"là ne sont pas en. cause· tâchons se,u1Iemenrl de n'en pas être. ' S(, au conrtraire, nous ili.sons !POllJr aipprofon~ir ~~q!e ?u te~1le science (reiligÎIOtil, psychologie,. :hisforre, Mtérafore, ett .. .. ) il est nécessaire d~ procéder ave.<: méthQde si d'on ve_ut obtemr des ,résultats dU'rables. D'abord n rnterr.o~orus ~a·s génlérailement, par diautres lectures, un livre ou une série de volumes dont no~s ~~ons albordé tl'étude: rien n'est plus ·~r~ud1c1aible à ,l'esprit ,d e suite et l l'assoc1at1on Id.es idées. Quant à la ~ière ~e lire chaque ourvraif, nous ne saunons mieux dire que de citer M. Rou:sltan: • Pour se nourrrirr de fa substan~ des grands écrivains, dit-il, une '1ecture pa-s,swe ne vaut :r!ai,; une ~eciure actüve seur.e est fr.u1ctueuse. .bsez, mais pensez. Ne füez pas s1 vous ne voulez pas penser en !lisant et ;pense~ ~rè~ a'Voir ilu. 1Le fPl'aisir de lir~ est en !a1SP11 duedte de IL'efforl, ['urliUité aussi. Pour Jire avec a1~0!de, œ n'est pas se contenter, d'â peu: ~res; c 'e st se reporter, dès que c~t ~~ss~1re, à U111 diotionnaiŒ"e d'étycnolog1e, d 'lusito1re, de ,l ittérature, de façon l, se •r e~dre . conwte des moindres détai'ls. Cest ne uama1s ijaisser passer un mot qu'on IJ'ent~nd n,a,s ou qu'on entend mail, ~ans se renseigner sur son .sens véritable· c'est ne ~ aJQ~ plus foin aivalll! d 'avoir c~rtrô1é un lait qui seniblle obscur QIU: doU'(eux · enfin ~nd on a compris il'idlée, la confro~ter si neusement avec ,l a réalité, arvec l'e,cpérience rr~r a,u/!our de cette idée ses ,prOfPres sou~ Yen1rs ipour IJ'édlairer, rra mettre à l'épreuve IIV&nt de 1'ado,pter ou de fa rejeter d~initivement. Un autre procédé est œlui des • fi~ • · ,L'~ !Pfend un ouvrage que ['on est d6cidé ~ h;e arvec .réMexion, 011 !Pèse mentaleme~t ies idées et les mots, !es phrases et les di~it;e~. Von noite les endroits Je.s plus caractenstiques ip!Our U~ fo~ ou fos pl1U1S soipour 1I_a fom_ie j a fa hn de dha1q1Ue paron écn1 rajpLdement :Ja suite des idées lo' des propres irqpressions. iL'ouvrage une par~_ru, on condense en quelques lignes n aipprec1ahon sur l'ensemble. ,Le j,u gement ltra personnel : voill son mérite.•

ret' ,;,s

C.es r~~ pairaissenit 6Mres à s,remïùe vu~: auS'~I ne 1s'applliqueni~·Fles :p~ à ceux qm. -~alb1tuel1lemenit, Hsent :pour 11'amuser. 1 Ma,1s 1~ faut ~ e qu'elles sont indispcnsa1l>les. a ceux qui lisent pour <Se perfectionner et 1qu1. veufon~ fortrneT et. épurer /leur iodt. Sans doute,. qua.ml .une fois notre esprit s'est habitué à hre molllement, il- en coate, surtou,t dans ~es d~uts, de s'arradher à une aussi dou<:e hahi~u!de : la ,paresse d'esiprit demande du te:11Ps et des ellforls (POUJr d~loger. .Mais, Il _moms de nous conten1er des idées toutes f~~t~s, ou de laisser ,s'endortrnir et finalemeu4 ,s etwler 1es facrftés qui ne demanderaient q~'u,n ,peu _d'activité pour s'aiguiser et se développer, 1[ est nécessaiTe de réacgir contre notre ,pa1;Wre natwe qui .rq,ugne à l'effort. H eSit. certam que ~es ,r echerdhes sur la significat10n des mo~s, à mesure qu'on Hl sérieusement, deviennent de !Plus en p1UIS nres· d'un sed! regarxl, par Ja for:ce de 'l'habitud; l'on embrasse aivec touJjour,s moi,n1s de peine' ['en· semble d'un owvrage, et Ues chapitres ~ lea iplhra1ses ,prenne~t corips, sans trop de peine., da>n:s a1otre esqmt. Par cette gynmastique l'in'!elhgen.ce sJa~i~ et se fortifie, le jug~en·t et le sens crilh:que se développent da.v.:int&ge et .nous ~!airent swr Ua. v~leur d 1un texte im1pnmé. ( A 111-wre.) 1

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Billet de l'instituteur ·~ous ce titre modeste et si1gnés non: moms. mo1estem~nt d'un simple X, le Bulletin pedaf!Of!lque de Fribour~ puJblie .fréquemment d'exceHents articles. Celui .que nous reproduisons aujourd'hui est du nombre : Sdlid.a~î'té! Vojl]i, n'est-i'l ipas rvrai, WI! de ce~ mots sonores, de ces mots condiments qm entrent dans la préipa.ration de toutes les salllCes oratoires, de tous Œes iibelles, de toutes les proclamations. Cau~ avec 9ue'lques-UJ11S des acteurs plu~ ou moms <:onsc1e11ts de 1Ja dernière grève et demandez-Ueur !POUX ,quel mobile ~s ont abandooné Jeur IJ)OSte. Neui sur dix vous r ~ dnont: • !Mais, c'est par solidarité! . .. • , . 1~ise au seriviœ d'une bonne eau.se, Ia sohdan:té sera génératrice d'atjes de courage;


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mal corr~rise, elle deviendra un ,ferment de haine et de ,réJvdlte. Pouir beaucoup d'individus, pratiquer fa ·s olidarité conisiste à suivre servilement un ,mot d 'ordre, à imiter le •geste du voisin, à hurler quand les loups hurlent et à décamper a'Vec eux s'i:Js !Prennent fa fuite. C'est la soilida·rité des pl!eutres; e\ile est synonyme d'a,vadh issement. La v.raie solidarité n'est 1p,oint cela. Elle m'apparaît comme une force bienfaisante capable de susciter iJenithousiasme, de faire marcher les faibles, 'les ,indécis et de les.engager dans la voie diu bien. EJ:le est à l,a fois un stimu11ant et un réconfort dans te chemin du devok, un a,w ui amical· dans les diI!icui!tés. Défendre obstinément une opinion parce que c'est l'O!pinion de la majorité, 'VIOufoir blauohir à tout prix lli1 ,col1lègue couipable témoigne d'une certain ténacité de caractère, mais ce n'est pas de la solidarité. Le ma1J est touùours ,Je mal où qu'il se trouve et la so1idarité ne •r éussira jamais à Je dhanger en. bien. EJllle nous dictera, H est vrai, l'indu1!gence qui excuse certaines faiHlèsses, explique certaines erreurs et O\Ppose oourageusement -à :Ja faute 'la bonne action qui ·l a raohète. C'est .par solidarité que nous tendrons au cd\:lègue dans ~e malheur une main ,fraternetle <1ui 'l'aidera à frandhir le mauvais pas. C'est par so\lfüariM que nous forons taire notre égoïsme ,personnel lorsque les inJérêts de la collecti1vité siont en 1jeu. Que de fois n'ai-je pas entendu des instituteurs, qui se piquent ,pourtant d'un, eS\J)rit de solidarité à toute épreutVe, critiquer méchamment un voisin, ,v oire un ami, étaier avec cOlmlp1aisance ses petits ridicules, entier d'insi,gnitiantes peccadil~es, ravaler ses mérites, et saper son autorité! Que de fois n 'ai-jje pas été décontenancé en entendant certains coUègues parler de Jeurs ~ u a s aivec une désin'volture frisant l'impertinence! A 1leur arriivée tout marchait à 1la dérive, Ja classe était un ramassis d'ignares et de polissons. ,Mais qudl changement depuis liors! Maintenant tDUt marohe à merveille; Jes élèves ont ,fait des progrès étonnanls, on ne les reconnait plus ... C'est que, vo,yezvous, !e «vieux » ne sawait pas œci, n'~pliquait pas cela, etc., et.c ... Vous con.naissez 1la dhanson. ,Et ces rempJ.açan1s qui s'installent pour quelques semaines dan1s une école et ipréten-

dent tout rénover, tout redresser, uvent-ilg 1 ce qu'est la solidarité? Et ces raseurs ,qui dans Œes assfflt,lées otl

se dh,cu1ent les intérêts de toute la corporation, ne songent iqu ~ 1eurs mesquins iprofits ipersonnels, ont-ils conscience de lieur égoisme? C'en est assez, je crois, .pour montrer que dans notre .profession, qui devrait constituer u.ne élite, nou'S pratiquons souvent 1bien mal li solidari,té. Q11an<l « 'l 'union sacrée• règnera panri nou<S, quand! nous aurons, 'à un !haut d~, ce qu'•o n ·awlle « l'esiprit de corps•, notn autorité, 11otre inifluence se ü,ouveront décu· plées auiX yeuix des ,populations. Nous aurons cette for.ce .morale qui ou,vre Œes cœurs et ,commande la bienvei1J'lance et nos revendications seront non seulement écoutées avec plus de Sl}'mpathie, mais surtout ,seront soutenues avec iptu,s d'emwressement et de fermeté. X.

0 Dans un précédent article, le même auteur était non moins heureusement inspiré en parlant ,du chant. Qu'on en ju1ge plutôt. Il semble que ce soit également écrit -pour nous: 1

« Nos :,o1dats ne chantent pais assez et souvent dhantent mal, me disait un jour un insti· tuteur ofücier. •Le • chant » ne joue .pas daJII nos tbataH1lon,s le role quïil ,pourrait ~ouer, • Rien cependant n'est plus capable de fairt 1oulblier les fatigues d'une [ongue éta.pe, ia monotonie des ôournées p'Uivieuses, Jes mille tracas du service, rien ne sou.tient mieux le mora11 du soldat. Je parle ici de 1a chanson gaie, honnête, patriotique. Nombreux sont encore 1es mi,liciens inca1paibles d'entonner quel,. oue,s-uns de nos beaux ,chants nationaux ai ,propres à élever les cœu,rs et à faire vibrer les meiUeur.s sentiments de il'âme. La vie militaire s·&ou.\e ,pour eux dans une déprimante 1angue11a; iles ,jou,rs s'lllccèden1 aux jours dallS une sourde et obsédante révolte contre ~ut ce que le devoir a de prnib1e et d'assel'VÎ&' sanit. Il existe, à vrai di,re, dans chaque con.-· gnie, que1ques ibourte-en-.train, quelques joyeus dri:l!les dont l'inHuellJCe serait filutôt réconior· tante s'ills n'at!iiidhaient 'trop souvent tes plut crapuleux instincts et sils avaient le moindle respect pour les oreWes, ceipéndarut peu d6o

ucates, de qeurs auditeuI1s.

Ils e~pedorent ,

a<V~ co,mp1aisanœ des gaudi·ioles, des chan-

tons rosses .d e café-concert dont ,Je texte feraif rougir des dhimpanzés. Bien peu de nos trou:Piers ont le courage de protester et cte manifester leur dégoût à l'ou:ïe de Ueurs oouplets nauséabonds. ,Le cham a tou~ours été un élément néces-saire à ~'existence du sdlda1. S'il n'a pas appris l chanter ce qui ~iJte de l'être, il se d8edera des relframs faisandés vomis par les beugl'an1s des grandes vitles et une scie sottement rperverse deviendra pouir lui le « nec plus ultra • de l'art .muisical. C'est pourquoi il ,faut opposer [a bonne chanson à la ohanson .stu.pide et grn,ve.Jeuse. 1AoUU" ce!!a faisons dlanter l'enfance, inltensihons la cu:lture du chant à .l'éco 1e, Les mélodies apprises en classe iront égaye~ r.'es foyers et se répen:_ute· ront dans les ateliers et .les casernes. III. fait bon vivre dans un 1p ays où fleurit la saine

gaieté, Le chant est un !acteur important dans l'éducation de la ,jeunesse. Ohanter répond à un besoin i.fllné du 1eune âge aussi bien que jouer, sauter et courir. « L'enfant de,vrait être plus honteux de ne pioint sa'Voir chan1er disait Ruskin, que de pas savoir îire et écrï're.• Que C!haque jour :le chant vienne éga.yer 1Je travaill et l'étude. Quand ['ennui s'infiltre dans tes leçons, iqua,n.d nous ivoyons nos élèves sonmo!er et bâi11er, quand i1 y a de rélectri.. cité dans il'air, faisons aippel à ce mervei!Heux dériivaM qu'est .Je chant, entonnons un entraînantt compiet el nous verrons les yeux s'i'l'luminer de joie. La chanso111 teriminée fentrain reviivra, Œaibatfoment sera dissipé, fronts ras,sérénés se ,p encheront avec !plus de courage sur ta tâdhe irradhevée les heures ]a,horieuses ~'écou:lerorut ,pllus r~pides, les élèves no~ qu1rteronrt 1le soir sans aigreur et nous rev1endrnnlt 1e lendemain avec plaisi,r. (?n insiste 1partout de nos 1ours sur la né~ss1té de fortifier l'éducation nationale. Rien n est ~us Œ,paible, à mon a1Vis, d'inspirer l'a!"°u,r du pa)'s nataQ que de ·le chanter chaque 1our. l'l y a tant de poésie dans nos vallées et nos montaig,nes, tant de douceur autour de llOS lacs, tant de dha,rmes dans nos pJ,aine·s! P~uoi ne ;pas en imiPrégner l'âme de nos 6:ohers? ~es airs aJPPl"i•s dans 'l'enfance ti.nleront touijours harmonieusement aui fond de leur cœur_ et a~imenieront cette ,petite ·lampe du souvenir iqur a nom • rpatriotisme ,.

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La décoration de la classe « DECO~ER, C''EST CHOISIR • • Et cependant, j'en ai mis beaucoup,, me dit une ,jeune institutrice, un peu peinée des réserves que je fais sur les tableaux qui décorent la classe. On a certes mis beaucoup, et parfois beaucoup tmp, dans nos écoJ.es _depuis que la morle est à la décoration. H semble que pour quelques-uns décorer ce soit accumuler: accumuler sans' ordre et .parfois sans choix (out ce qui ,peut tomber sous la :main. Tout en faisant . . . ,preuve de bonne volonté , on s eXJp:>se ams1 à manquer absolument le bu( que l'on se proposait. En efüet pourquoi décore-t-011 tes classes? C'est pour que les enifants les admirent c'est p:)ur dlévelopper 11eu.r goût, c·est pou; leur donner, par exemple, le ·sentiment de l'ordre de 1ham1,onie et de la ~auté. ' T out ce qui n'est pas vrai,ment 'beau tout ce qui n'est pas troU1Vé beau par l'enfa~t, ne peut corutriibuer à (a décoration des classes. Jugez de ce point de vue tous les tableaux que nous y introduisons, vous serez frappés de voir combien peu conviennent aéel'lemeut, coniJbien mériteraient d être enlevés. Nous enlèvernrus d'abord, n'est-ce pas? tout ce qui est hors d 'usage : viemes méthodes de lecture, vieilles cartes en toques vieilles a11:fidhes 1jaunies, vieiHes répartition~ mensne Hes iMisi!b'es. Avec iles vieux lirvres et les vieu~ cahiers, tout cela bien ficelé est à placer au grenier ou ailf~urs. ' Nous enlèverons aussi (ous les ta1J!eaux d'enseignement: cartes, tableaux de système métrique, d'agricuJture, d 'histoire, de sciences. Nous les montreron s souivent au cours des leçons; aprè,, nous les mettrons tous ensemble da11'S une armoire ou à défaut derrière une carte. Nous ne ferons grâce ni aux nombreuses aifüches dont une r'éclame ingénieuse nous a gra tifiés : rr-0issonneuses et machines à coudre, 'chocolats et chicorées, crayons et !il de ii•n, ni auoc mu,Jticolo.res et g,ro'Ssières images preohant la mutualité Péconomie ow ,J 'antidcoolisme, ni aux _mi~uscules cartes ipostales que. de sa pfaœ. •l enfant ne peut voir ni comprend:re. Tout ce!a est u1ile pou.r être montré o-ccas10nneHeme.."lt aux enfants. m'li'S ne doit p:i.s contribuer à la décoration proprement dite.


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Au .risqu~ de passer pour trop •hardi, je transporter.us dans un cadre, au corridor d 'entrée, où tous ,pouirront les 'lire à Jeur aise règlements scofaires, r~lements d'hygiène; instrUJCtions [POStales, alifi,ohes diverses d011t les sociéiés et •les administrations, à tour de rô!e, nous inondent. J'erulèiverais enfin, tous ces ~ableaux qui tapissent Je mur der.rière ~e maître: emploi du te1t1ps, ·r~artition mensueHe, liste des ohall'llts, des eJGpériences, des ~écitations. A qui tout cela sert-i'l? Aux enfants? Jamais! Au maître seul. C'est bien incommode pour lui de les avoir ai,n si plaqués derrière le dos. ûs documents sont indispensables. On doit 1es avoir à tPOrtée de la main, et :Jes rpré· senter le cas échéant l :J'fospecteur. Mais alors qu'on ·l es p1ace a·vec ooin dans un simple carton, sur \Je bureau, ils seront bien en ivue, fadles à consulter, et faciles à prendre pou.r les ,présenter un dour d'inspection. Ça y est, cette fois, diront quelques-uns en jetant un coup d'œil sur leur classe dén'ieu~lée, nous a.vons tout enllevé; il ne nous reste i,Ius rien. Con90lez-vous; vous n'avez rien ,p erdu puisque rien de tout cela ,ne décorait ivraiment. Le plus difficile n'est pas fait. Que trouverons.-nous maintenant, qui ,puisse être bien compris, bien senti, bien admiré par les enfants? Je ne parlerai ,pas des frises. Avec très peu de peine, très peu d'adresse et t-rès peu de déipense, on: peut en faire ,partout, mais il faudrait une note toute spécia'le, Il y a quelque chose qui est ,plus simple, plus facile et ip'Lus sûr; ,quelque chose qui est sous toutes ,Jes mains, que i'on aime à .tout âge et dans toutes les conditions, qui est senti par l'enfant et par 'le 1peuple comme par Iles artistes et les raiffinés. Vous m'avez bien compris: c'est 1a neur. fleurs coUJpées ll)lacées dans de simples vases sur ·Je bureau ou sur une consoile; simples bouquets que 'les enfants dhaque matin, se feront UJ1e ùoie de .renouveler, d'arranger, de cot~ser sous la direction du maî1re. C'est la cou1eur, c·est '1a grâce, c'est la beauté qui feront ainsi leur entrée en olasse. Des fleurs en ,pots - en .très petit nombre, car 'l'école n'est pas une serre - ~eront mieux encore sur les fenêtres à l'intérieur ou à l'extérieur. Ce sont -les p1us rustiques et. les

Il ip'.us simples, qui sont souvent aussi les plua belles, qui conviendront le mieux, , Sur ~es mur.s des fleurs ~ncore. Ohez tou, -les tapissiers on trouve, à très boo march6 de lbeau~ panneaux rvi,vement coloriés qui viront .Jes enfants. ,Avec ,un peu d'adresse, on peut les copier, en ~es agrandissant, à 1l'aquarelle ou avec des crayons de oouleur, ce qui en doul,lera l'eilet. IL sufüt de deux ou trois .beaux tableaux de ce genre -pour ifkt.. miner toute une classe. En hiver, les feuillages, les menues bran,ohes avec baies tle couleur, produisent des eiiiets ravissants quand ils sont disposés avec 1e goût IJ)arfait qu'ont certains martres: de houx •OLL .Je gui, le sureau ou ~es clématites s.aU1Vages .s eront u.tilisés à tour de ,rl>le, a.vec sobriété tou~ours. Tout cela ne cofrte rien et ,p eut suffire pour une décoration parfaite. H va de soi qu'on pourra ajouter quelques ba'les gravures, en petit nombre, bien coloriées si possible, ou des CO![)ies de ta.lbleaux de maîtres représen.tant des scènes ,simples, faciles à comprendre par Jes enfants. Est-il uti'le d'a1jouter que tout cela devra tou\jours être dans un ordre parlait? La mai." tresse de maison souvent fait son salJon; sou,yen t aussi le maître ,fera sa olasse IPOllr y établir ~'harmonie. L'ordre ,aussi est une beauté à ,Jaquerle nos enfants sont certainement accessibles, i laquel'.J!e en tous cas il faut les ,rendre accessibles. ,Ên un mot, que l'écdle soit déoorée aivec goOt et avec ,sobriété, qu'elle soit tPOllr les enfants une per;pétuell!e leçon d 'ordre et d'harmonie, ils 'l'admireron'! et ils t'aimeront. Ne croyez~vous pas qu'il leur arri'Vera aussi, pai une conséquence naturelle, d'aimer le maître que, ipeddant tant d'années, i(s auront ,y,u avoir la !Préoccupation constante de .Ja leur embel· fü? (,,Education.'')

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·-----------Le Patois dans =nos écoles Matg.ré tout ce qui a déjà éié écrit sur œ thème, 1habitude du pato.is continue d1être, dans nos écoles de iv11J1Jage, un obsta· c!e sérieux à l'enseignement. Que de jeunes enfants s 'y présentent sans posséder la plus petite notion de français! Dans leur famille et leur voisinage, ils n'ont entendu ou

11·entendent guère que œ 1lan~age qui leur donne un accent lloca1 que ,les meilleures études ne font .que difficilement disparaître. Loin de moi l'idée de c~ndan:m~ ce dia'lecte ~ustique qui s'harmoruse s1 bien avec le pittoresque de nos montagnes et la simplicité de ,mœurs. Cependant, i,l serait bon, que les 005 parents comprissent mieux l'importance d'apprendre le français aux enfants dès leur plus jeune âge. Se figure-t-on combien est .rendue Jus ardue iJa tâche détià si ,pénible du per;onnel enseignant, quand iL doit apprendre non seulement à 1,ire, mais encore à parler l quatre ou cinq bambins qui ne comprennent ni ses questions, ni ·s es explications, ni ses ordres? c.e n'est ipas à dire ·qu'un enfant non encore familiarisé avec notre 'langue n'apprenn~ pas les lettres et ~s tableaux de 1lecture aussi facilement que tout autre. Il parvient souvent l lire couramment - et g'en ai connu tp!us d'un - après deux mois d 'école. Mais sa lecture est toute mécanique; i'l ne la comprend iuère plus que de l'arabe! Puis, s ïL est doué d 'une bonne mémoire, il retiendra facilement des définitions et des exemples, mais ne saura pas en faire une ai>plication ~aisonnée, .parce qiu'~] ne les aura pas compns. La d iWculté est sérieuse. •Pour y remédier dans une certaine mesure, il importe que le pensonnel enseignant d'une école de ,yillage comprenne le patois, qu'il ile parle même à l'occasion, non pas certes du haut de son p~pitre, ce qui prêterait à rire, mais à voix basse en s'adressant intimément aux nou· veau~ élèves pour leur répéter une explica· tion ou un ordre déjà donné en français, L'enfant comprendra par ,l à qu'on s'intéresse à lui, qu'on veut bien 1lui ·p Mler et J'in~ truire; mais aussi que le patois est iproscnt de J'éco'!e, puisqu'il ne s'y parle qu'i voix discrète en manière de brève explication. IL es;ruyera ll!lors quelques mots de la langue nowvelle. S'H les estropie, reprenons-le, mais ne rions pas et ne ,permettons pas que les aînés rient. Cet essai témoignera de sa bonne volonté, et se moquer de lui serait Je rendre timide et muet. L'enfant habitué au. patois pense e1i patoi.~. En ce dialecte, il trouve les mots propres pour e~rimer sa pensée, mais iij a beaucoup de peine à découvrir ,Jeurs équivalents 1ran• çais. Pour les .lui faire connaître, ne crai•

· gnons pas d 'interpréter en son lan,g age ha· bituel les mots inconnus qui se :présentent au cours d'une lecture. Un abus très condamnable et pcurtant trop répandu est de laisser parler patois pendant les récréations. L'élève, habitué à ce langage, a déoft fant de peine à former des phrases correctes dans ses comptes-rendus et ses compositions de style, co,mbien p lus grande sera cette difficulté si !es exerci'ces de langue se bornent aux strictes 'heures d 'école! Obtenir des enfants qu'ils parlent touôours le français entre eux, même quand ils ~e sont pas entendus serait un grand pas de fait d~ns la ré!oriœ importante du [langaige. Inte~d1r.e le patoi~ pendant les ôeux c'es~ donner md1rectement aux élèves UJ1 exercice de langue des plus profitables en ,les obligeant à e~primer Jeurs sentiments ha!bituels dans une forme de langaige wrrect. sera même un acte de volonté, car l'enfant qui v1Jut bien parler s'ex,pose trop sou·vent aux railleries de son entourage, quelquefois même de ses ,parents. Pour persévérer, il lui faudra du couTage, de l~nergie. So~te: nons-le par notre exempte et metton~ ams1 L. L., mst. les rieurs de son côté!

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Place aux plus capables ,.

Bien qu'aucune décision général~ n'ait ~ncore été prise au sujet de ('éco1e umque (,Etn1hei,tsschule), ,.::0 mot d 'ordre qui résume toute la réforme ,pro1je1ée se répand de p lœs en plus et devient très populaire en Allemagne. Dans Jes gournaux scolaires et iœme dans la grande presse, il s'éf,ai]e en igros caractères: ~ac.e aux plus ca:pables! (ifreie Bahn den Tuchti· gen!) D'in'1!)0rtantes mesures 'locales prises par les grandes villes ne laissent J>aS de doute sur la portée ,de la transformation qui s'accomplit. Bertin fut une des .premières vi11les allemandes l instituer des « écoles pour 'les enfants 'les plus doués • (Oega:btensohuien). C'est l'an dernier que forent oUJVerts ces établ issement s destinés aux garçons et aux filles qui, ayant frélq.uenté pendant. seJ?_t années l'. école primafre, s 'y sont iparhcu1herement d1sti11igués. 1Les écol;es nouvelles comiporlent six année& d 'études. Non ~ulement 1'enseignement


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y est i'.ratuit, mais dès la 2me année d'éCole les' IamiHes Jes .p'. us pauvres ,reçioivent un sUJb. side annuel de 300 marks pour compenser la perte de gain éventuel des enfants. Ainsi est reconnu le principe de l'intervention de la collectivité en vue de faciliter 'l'accès de 1l'i.nsbruciion swpériew-e à tous ceux qui en peuvent vraiment .p rofiter,, ,li ,ne s'agit que d'une réforme partieHe, les moyens .financiers ne permettant d'accueillir qu'une élite d'enfants du peuple particulièrement bien doués. Mais comment les choisir? Un bon écolier ,peut n'être phis tard qu'un médiocre étudiant. Bien des grandos hommes furent de malllvais élèves. 1Enlfin tous ·Jes maîtres ne J,uigent pas l'.eurs é!èves suivant !Je même critère. C'e st sur la psydhologie expérimentale qu' est fondée la méthode de sélection adoiptée à Berlin pour ten,qu:ête .préalable. L'examen psyc!hologique eXipérimental1 a porlé sur !les fa. cu:1,tés principales: l'intuition, l 'attention, 'la mémoire, l'observation, lïmaigination, la corn. ipréhension et le ûugement. Eividemment ce -n'est que Q'amorce d'une plus grande transform:tfron, peut-être plus 'Sociale encore que s,colaire. Tou,jours est-il que, dès ~ ,présent, des jeunes ·gens de fa classe ouvrière ,,,,ont ,se trouwer en nomlbre à côté des jeunes bourgeois qui ne fréquentaient bien souvent les Universités 1que par tradi.tion ou convenance. Que de changements ,pourront en résu!lter! . .. Autre eXempte. La vine de Hambourg ou· vrait, à Pâques 1918, une école [POllf enfan~s !distingués, comportant 9 années d'études. C'est à la fin de 1a 4me année d'école primaire que se t:rouJVe la 'bifo:rcation. On a fondé 22 classes de début comprenant chacune 45 él1èves; œ quri signi.fie que su:r les 20,000 petits Hambourgeois de 10 ans, 990 (5 '%) bénéficieront de cet enseignement SIJ)écia1 qui peut les mener j,œqu·â !l'Université. Les maîtres d'école avaient ,présenté 1400 candidats soit un tiers de trop. ,L es particularités psyohologiques de ohaque candidat furent notées sur un bordereau spécial par iles maîtres. Puis on procéd!a à u,n examen exipérimentaq de tous tes, éllè<Ves. ,En'fin une t:ommission de cinq experts décida ceuoc qui seraient au nombre des élus. A Leipzig, les stl/iets hri1lfants. devront, suivan,t un iprOJjet tout récent, ip:tsser 8 ans d'école primaire pair un eniseipemeµt transitoire 1

de 2 ou 3 ans qui les me!tn. en mesure de suivre avec rrofü l'~sei,gneme~t s~péricu,r·. \ !Le conseil mu1111c1pal de ,Leipzig a d ail- · •l eurs voté une proposition en faiveur de la fosion de ~outes 11es diverses catégories d'6coles en un seul 'lly,pe ,qui sera fa fameuse « Eiruheitsschu;le . (école unitaire ou école unique). L'idée de la sélection des plus aptes est chaique 1our plus en faveur dans tous 'les mi'1ieux. Ce ne sont pas seuJ.ement ies socialistes qui y aJllP1audissent témoin ce mot d 'un Ministre de Ba1vière, disant récemment à ce sujet: • Sans doute, c'e·st un fait bien regrettah ie que .tel cerveau remarquable se trouve, pa·r suite de corusidérations sociales ou pécuniaires dans l'i,mpossilbilité de donner tout ce donÎ il est caiPa!ble. Mais c'est un bien plus grand mal encore pour fa ccflectivité que l~s éludes sulj)érieures soient 11ibrement accessib les à tant d'iirrfu&:iles. > Un ministre de notre République se permettrait-il pareioJ 'langage? li est wrai que le nowveau ministre de rlnstruction Publique de Prusse, s'est montli beaucoup plus réservé. D'abord, en bon fonc. tionnaire prussien, i,J se déclare partisan du régime iradi,t ionnel: « Notre IJoi, dit-i'1, a créé l'école primaire confessionnelle, et je n'ai au· eu.ne hésitation à me maintenir sur ce terrain: !bien plus, s'll fallait établir aujourd'lhui lllne loi srollaire, je n 'aurais aucun scrupuqe à le faire darns 'le même esprit. • Su,r l'école unitaire et sur l'innovation qui facilite aux enfants pawvres les plus doués i'accès d~s études uni,versitaires, 'le minist~ se déclare plein de bonnes i.ntentions. l'i ne voudrait pou.riant pas qu'on allât tr<~p loin ni trop vite. Mais, il hnit, ce qui est plus caractéristiique que tout le res!e, par cette éton• nante déclaration: • Si d'aiiJ:leurs lie nombre des candidats auoc carrières académiques (•li:béra"les) ,g randissait par trop, il faudrait éta· blir une sélection ,plus sé~ère, laisser passer les ,plus capabl!es et éloigner <les autres!• Combien de nos lecteurs auraient cru qu'on en fût lâ en Prusse? (,,Bul,Jetin mensuel'', de Neuchât~J.) 1

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Fl el9t des gens si [Pllein:s d >eux-m&nel.

i'I en est qui trOUNent <tant de charme à ~·• pesantir sur qe monosyllabe « ,moi , , qu'en 1e prononçant il~ ont 1e secret d'en lai~ deUJ ey6fabes. 1

car il fut un humble et silencieux contemplatif. C'est le saint .par exœllence des vierges: H surpassa en .pureté le plus haut séraphin; il a été le plus ,yoisin de la Source de pureté. C'est le saint des docteurs: ear nul, après la Vie~ge, n'a été plus ·près de la lumière que lui. C'est le saint .de tous les athlètes du Christ, de tous ceux qui ont combattu et triomphé pour sa cause, ·c ar il a ravi le Christ au glaive de ce génie astucieux et cruel qui symlbolise les ennemis de l'Eglise à travers tous les siècles. C'est le saint des ouivriers, le modèle de tous les artisans. C'est Ie saint de to.us ceux qui souffrent. Nul n'a plus connu la souffrance intime; et les douleurs corporelles ne l'ont pas épm1gné. C'est le saint des chefs de fami'lle, et le mo.dèle des .parents ,chrétiens; ,ceuxci sont ,placés sous sa protection particulière. C'est le saint des adolescents et des jeunes gens qui lui rappellent Jésus, travaillant sous sa conduite dans l' atelier de Nazareth. · Enfin, nous devons tous mourir, et Jos~plh est le l)atron de la bonne mort. C'est ,pour ces motilfs que 'le pape Pie IX a ,proda:mé S. Joseph ,patron de tous les chrétiens, patron de l'Erdise universelle. In~oquons~le donc tous et avec la plus gran.de confianoe.

.variêtés ·PRBMlIER BOUQUET

Il m'est venu tantôt par des mains enfantines

c.e ùoli , ce premier !bouquet, Dans le vase au long col, baignant ses tiges Il s'est épanoui, coquet. lfines, Ici, des anémones et là •quelques pervenches, Délicieuses de fraîdheur.

Des pétales d 'azur et des corolles bla,nches, S'exhale une suave odeur. C'est le parfom des bois, des champs, de l~ Qu'invoque ce ,premier présent. [prairie, Ce sont les verts tai1'lis, l'aubépine ileurie, Le ruisseau qui cour t en chantant. Après le triste hiver, r'hiver ~:ancolique Fait de brouillard, de vent glacé, Le .printemps vient à nous, en maître magnifiJe!er ses fleurs sur le ,passé. [ que, Hieï c é!ait, le tombeau; au:j ourd hui c'est la Hier, la nature sommeillait; lvie, Auj,o urd'hui, le printemps au bonheur nous Et le soleil enifin paraît! [convie, O toi, premier ,bouquet, dans la coupe d ·opale Où tu achèves de fleurir, Le langage muet de tes fleurettes pâ1es Me sera un doux souvenir! OEOJ!ùE ·P., inst. à Fu!ly. --{>--

SŒUR MARIE DES ANGES De sa belle écriture dlassirque, Sœur Marie des Anges a tracé au tableau noir 1e vers du ,poète: • Pour vivre heureux, vivorus caché. • Assises à Jeurs bancs, de bois noir, -ies élè·ves, fillettes de 13, 14 ans, reproduisent le modèle sur leurs cahiers. ,L a sa,l:Je est grande, claire, inondée de lumière, ornée de fleurs. Sœur Marie des Ange.; circu'le entre -les bancs. C'est une religieuse de 40 à 50 ans, petite, ratatinée, pâlotte, d'apparence frêle et ascétique. Quand elle sourit, son visage reflète un coin de paradis· et quand eïie gronde, ses yeux bleu de lin ~ font graves tout en restant pleins de ten· dresse. L'ihabit reLiigieux lui sied à mervei'l!e. Quel le aHure aurait Sœur Marie des Anges dans une robe 'à ,Ja mdde ·OÙ sou:s un chapeau noir dernier cri? Non: cette· robe aux plis tom.ba,nts, ce voile ,pudique lui donnent un air de sainteté et d 'élégance mystique. Et je songe à cette .fresque de OOU'Vent où une religieuse inclinée sous son voile, baise pieusement ,un crucifix . . .. Sœur Marie des Anges est essentiellement bonne. Aus·si, 1es enfants l'aiment et la respectent. Mais souvent « cet âge est sans ;pitié •. . . . « Ma Sœur j'ai 1 1


fait un gros ;pâ~.... - Je ne rblssis pas •les x; ma Sœur, montrez-moi, je vous prie.,. Henriette, Œ)lU'S :Philosophe, 'lève le nez à. son tour: • Comment ça, ma. Sœur, 1vivons cachés?>.,. 1..a religieuse explique de son mieux les avantages 4e 1a simplicité, de la vie humble et sans éclat. Tout en faisant grincer iJa plume, les jeunes têtes écoutent ef réflédhissent. Après tout, une petite maison blanche au bord de l'eau, u.ne vigne pimpante, un poulaH!er bruyant, un jardinet .fleuri, valent sou•vent mieux qu'un palais d'or et d 'argent; et l'âme de 1Ja ,servante, souvent, est plus belle et .plu:s nOlbïe que Fâme de 'la maîtresse .• .. IL'lheure s'avance; iles pages ,se ,remt'liS· sent. La Sœu.r dit : ·• Nous allons continuer l'histoire de l'autre ,joUJT, Où en étions-nous de notre lbiogral)hie? - A !]'avant-dernière page, répond prestement Hélène, une enfant aux yeux vifs !qui, en matière de lecture, n'a't).précie que Jules Verne. .- Comment? puisque Théodore est encore tout petit. ,. Théodore, c'est :le héros du livre, un fils de paiysan qui se fera missionnaire et deviendra un grand apôtre des peupl:ades lojntàines. Oalbrielle, la 1re de •la classe, commence à lire. A certains pas•sages plus ou moins fra.ppants Louise, qui a '!:a langue bien pendue, comiknte à haute voix. . . . Marie, sa tâche finie, rêvasse en regardant par fa fenêtre: Pauline !lit à la dérobée ila leçon. iqui va lui êlre demandée tout à '!\heure et qu'elle a ,omis d'étudier.... Adèle taquine sa con-.. pagne. Renée est toute occupée de ·sa superbe chevelure dorée, trop lourde pour sa tête vide .... D'autres travaNlent encore en écoutant ,Je récit. Mais celle qui entend ,Je mieux, c'est Sœur Marie des Anges qui s'en va tou,jours de banc en lbanc, rappelant à l'ordre, corr1geant une lettre manquée et ·Jais,sant de temps l autre échapper le cri du cœur: « Quel brarve enfant, ce Théodore! - Un véritable petit saint! - Ah! s'i•I y aN"ait davantage de garçons romme lui! .. . • La cloche sonne. L'lheure s'achève par un « Ave Maria •. Sœur Marie des Anges prend ·les whiers et ,passe dans une classe voisine. Elle recommence sa tâche et va de oouveau d'élève à élè'l'e dépenser son art et son dévouement. 'La journée ~inie, e1le aura encore son an· îéliique sourire, et, dans sa ceillule, die priera 1

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'longtemps pour la OODNersion de6 ,pkheurt/ arvant de s'endormir . .. .

Sér. iB()NGARO.

~ COM\PO&ITIONS D1Ei1.JEV1E. - Un journal ,s 'est amusé ~ relever des cahiers d'éJlb-ea qui ont figuré à une ~sition, des échantiHons qui ne sont pa's ,sans saveur, ainsi qu' on en va ôuger: - On ,tue '1'âne pour, eu faire des tambours. - Les deux enfants précipitèren1 le~s n, gants de ce côté. - 1Les hiboux ont ,les ,yeux a-rands et ,ta .pilule ova1e, - ,En arrivant devant la tente, !e cheval passe la main par la :porte. (il'Arabe et son clheval.) J'entendis des dents qui broyaient des os. . . , - ,La lbiile est un liquide situé dans 1a par· tie supérieure de l'abdomen; c'est lui qui oC· casionne la colère. - Chère tante, ,je voudrais pouvoir t'embrasser de viive voix, - Le kangourou porte ses petits dani} une poc'he aibominalble. - Le soir aniva, ainsi que mon père de son travai,L - Hs iprièrent tant 1.e Bon-Dieu qu'i1 lew.r vint un petit bébé nommé Jean,

LA CHANSON DU BEBE L'intérêt de 1a nation américaine pou.r l'enfance a,pparaît tout entier dans 1Ja chanson .populaire dont nous donnons ci-dessous la traduction; elle fit le tour de ,la presse a~ ricaine en 1916, à propos d'une campagne en· gagée pour •l'amélioration de 1'~ucation popuiJaire: • Je suis .\e bébé. • Je suis la plus •jeune institution du mon· de et la plus ancienne. • La terre est mon héritage quand ge vien, à la vie, et Iorsq.ue üe m'en vais, ~e la laisse à iJa génération suivante des bébés, • Ma mission es,t de laisser .Ja terre ell meilleur état que je ne l'ai ,trouivée. • Arvec le mil'lion de mes ,petits frères el sœurs, :je puis il'accomplir, si 'le monde n'y met pas trop d'obstacles. • Maintenant, ,j'ai besoin de lait pur, d'air frais et de ieu.

« Un peu plus ,tard il me faudra de bon· ne& écoles pour_ apprendre les leçons de la vie. • Je veux 'l'ivre, rire, aimer, travailier et jouer. • Je 'VeUJC entendre de beaux chants lire de bons livres, rvoir de ~tles fanages. ' • Je veux bâtir des maisons et des ,routes des dhemin,s de for et des cités. ' • Je veux a!Jer par 1les !bois, m'&>att,re dans les rivières, 1jouer dans la neige. > Je suis hier, auùourct·hui et demain. • Aplanissez mon dhemin, je v•ou-s aiderai plus tlrd à ,mon tour. • Je suis 'Votre espoir, oe suis 'le bébé.•

ùf.S VA'RU11JON6 DU D1C1'IONNAIRE Leçons A 20 ans: On les demande aUJC maîtres. A 50 ans: On les reçoit des choses.

A !50 ans: On '1a classe parmi les grands

mots. Mariage

A20ans: Un anneau, d'or . A 50 ans: Une lourde chaîne. Mémoire A 20 ans: Evoque ce qu'on vient d'appren-

dre. A 50ans: Constate ce rqu'on a oUlblié, Tailleur

A 20 ans: Créancier négligealfe. A 50 ans: Collaborateur utile. Cat·te

Avant 1914 : On •la consultait ,pour de petes réussites. En 1916: On l'examine en vue de •l a grande. Génie

Marche .

A 20 ans: Orthe du co1onel. A50 ans: Ordonnance du médecin. Liberté

A 20 ans: On '1a range parmi les grands !biens.

Avant 1914: L'esprit qui montre Je c'hemin. En 1916 : Le cor:ps qui trace 1Jes iroutes. Permission Alvant ,1914: Les petits J'attendelllt pour aortir. En 1916 : 1Les grands la guettent ,pour rentrer.

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,Oans une de ses ,paraboles gracieul'Evangile nous parle de la divin~ ,S€1Jllence de la ,p arole de Dieu, aue nous devons recevoir de telle sorte ou' elle ,porte en nous des fruits aibondants. « Notre-Semgneur, dit S. François de Sales recuerlle les iparoiles que ,no:Us lui ' en nos 'J)'neres tà mesure que nous disons recueillons les siennes par la :prédication. » Ecoutons donc Dieu, ,pour que Dieu nous entende et nous exauce. !Le premier moyen dont Dieu se sert pour faire entendre aux hommes sa parole, c'est le tableau de ,ce magnifique Univers que nous avons sans cesse sous les yeux. Les Pères de !'-Eglise l'ont appelé aivec raison: « Le verbe extérieur ae Dieu». Pour ,qui sait prêter l'oreille, en effet, dans quel admirab1e falllgage les cieux ne nous racontent-Us ,p as la gloire de Dieu,. !Dans l'obscurité de la nuit, n'est-il pas vrai que ces myriades dtétoHes portent toutes le nom du Créateur fq?Vé sur leur !front? Dans les splendeurs du jour, n'est-:ee iPaS la ibeauté divine qui se manifeste sur ,ce firmament azuré dont ie spectacle attire notre regard et emporte notre pensée? Plus près de nous, ces collines; ces vallées, ces forêts, ces rivières ,qui forment le ,cadre de notre Nie terrestre nous parlent sans œs!e de la <bonté de Dieu. Aussi les grands saints ont aimé ,passionnément la nature. Pour eux, comme pour S. Paul, pas une seule dhose n'était sans voix. S. Bernard. si austère .cependant, disait à ses re1ig-ieux qu,e les hêtres et les mou,sses, les silences et les ombres des f01ïêts 1lui en avaient phis appris que les livres. Cependant, mieux encore que [Par les objets matériels, 1a ,par~le de Dieu

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,vient à nous 'Par les :feuillets d'un livre. Uà les pensées divines sont p1us préci· ses et plus lumineuses. Un bon. livre ouvre à notre e~rit des perspectives d'infini que nwlle montagne, nul (){:éan ne peut imiter. C'est ,ce qu~éprouvait un illustre moine du siècle dernier, Lacordaire, 'lorsque, pendhé sur ,s es lirvres, i'1 disait : « Dans ma ,cellule de quelquet pieds carrés, 1e me fais des horizons plus vastes que le monde.» .Mais le liivre par excelilence, ,celui a,ui nous donne mieux que tous les autres la !Parole de Dieu, c'est l' Evangile. Partout ai'lleurs, nous ne trouverions qu'un mince :filet d'eau; id, nous trourverons la fontaine intarissahle dont l'onde jaitlit jusqu'à la ~ie étemeHe. :L'E,vangile est un livre étrange, unique, qui ne se peut comparer à rien de œ ,q ui est sorti ou sortira jamais d'une plume humaine. L'homme du peuple ie lit arvec admiration; le savant le médite sans que son reigard rpuisse jamais en mesurer 'les inrfinies ;profondeurs. Que dhacun de nous le :possède aussi. sur sa taŒYle de trarvail, ce Urvre incomparalble, 0 ila :place d' honneur, en vue de Youvrir souvent âvec un respect re1ilgieux, et d'y tmurver lumière, consolation et encouragement. 1

Autour de Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus Un. ~our - c'était en 1843 - un jeune homme, venu de France, arri'Va en Suisse et prit [e chemin du Valais. A St-Maurice, il 'V'énéra ~es reliques de 1a 1.égion thébaine et implora 1a protection des glorieux martyrs. Ayant <:ourageusement JPOllnsuivi sa route, i~ monta au Saint-Bernard. S'étant présenrlé au mona,s~ère, iQ sollllicifa, la fa!Veur d 'être reçu comme novice. On ne jugea point à /Propos d'exaucer sa demande: ~l il avait vingt ans 1


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que, la confidente du Cœur de Jésus; en béai!t se~ 'étud~ cla5$iq~ n'étaient pas comtifiant une auitre ii11e de France, l'amie de \ mencées. Ainai, comme i[ arvai't eu J'iuten,tioa ~JEnliant Jésus, i<t mon:trera tout à i1a fois et de renoo(:er au monde pow servir -Dieu dans ,sa pateme11e affeclion pour [a fiile aînée de ,ses saructuaires et ses cloîtres, il dut alors 11Eglise et il.a !biemeilil:ance particulière de -la renoncer à aa carrière religieuse ipour s,'ai,,enPr()IV'idenœ enwers ,Pantique Gaule ohrétienne wrer danJS :ta vie de furni~1e. touljows tiécootle eu héros dignes d'être éleHeureux refus! C'est grâce à l'échec de vés s,ur ,les autels. œt'te démarohe au Saint-.Beroan:I. que l'~·isc Cette sorte de ~iscite, dont [e Saint• possède œ'a.dmir~e Sœur Thérèse. Bn effet, Père prenrcfra connai1ssance, a dêjà reçu l'ai>n'ayant JP3S eu fa consolrutioo de s'enfermer [)robaiioo de toll.lS les ~ues d?lrlande et dans un couwent pour servir 1e Seigneur, ce d,'Angileterre. l)ans ce dernier pays, on a re~euue homme rentra dans sou pays, y trouva œeilli cinquante miJ.Je si&1t1.atures, matlgré 1a une exceOaerute ~ use et de'Vint 11.e père de neuf hâ'te aivec Q,aiqueme 'les feuiJŒes de souscr~ptio11 enfants exemplaires capables d'entonner iciont icircuüé. ,Des mot-ifs de con,venanœs, et de bas e't de confonuer à qamaiis dans œe del les res1ped tde ta règile de ileur comrrruuanté ne louanges du Très.-iHaiui, Quatre soot morts ipernnettent pas aux parents de Sœur Thérèse très jeunes, dlarmanles fleurs terrestres cueilàe déplo,yer leur actirvi'té dans cette affaire. lies toutes fraoohes pour deivenir œlesites et Ceipetlldan t, füne des sœurs de la 'Vénérée déoroer les uardins du Paradis dont e!lles ont été i ~ dignes .Qua.tre au.Ires, encore ,yi,vantes, \iunte a ~men~ écrit à la R- Ai'bb;cye de St-Maurice IPOW" 'lm recommander de s'in.lésont religieuses. La œdette fut 1a • Petite resser à cette cause de béatification dans cette Sœur Thérèse». Née le 2 âanivier 1873, elle sfervenie 11113.ison où leur ipère avai't prié en se prit le 1VOi1e des Carmélites, ,le 9 ~anvier 1889, d>irigeant IV'Crs ile Saint-Bemard. èl: 11110Ui1'1Ut en odeur de sainteté Ie 30 septemNe serillhle-t-il pas ,que Sœur 11hérèse, à bre 1897, dans ce même asile de piété où se.i mesure qu'elil:e sera ,mieta connue, ip1ai,ra parsœurs marohe!lt sur ses traœs. ticulièrement aux enfants et leur servira de Sa cause de béatmication a été entrepd.sc ipatronne? 1Encore enfant, e11e mourut __ au de lbonne heure et introduite à Rome te 10 monde, comme cai!)ti!Vée par la promesse dià,lin 1914- Pie X, de sainte mémoire, a dit : ,vine: le royaume des cieux est pour les en. « Oe&t une cause qui ira ,vite. » "En effet, fants et ceux qui leur ressemblent. Toujours eJ1e est •auôourd'1hui universellement coot1ue, hwmlble et timide, elfile était surnommée la • pe approwvée, encouragée. La Congrégation des ti~e ;1Jhérèse • . Attirée l[)ar .Jes chanmes du Rites s'en est occlllJ)ée le 14 mars 1916. CédÎ!VÎ11 .Enfant Jésus, e\Jle voui1ut que son nom 'ta~t alors •a u mill•ieu du conflit mondial, mais _ fat comme inséparable de celui de son Ami les bouieversements mêmes de il'é/poque ont céJleste. Quand elle songeait à Ja solennité de fait [JOOSer t. Wiwm!ble Oannélite. ,En effet, on la ,fête~Dieu, elle eruviai t ae sort des .enfants Jeta \l'ers elle un cri d'ala1111le ,sur-tout pendant pri1vil8giés ohargés de oeler des fleurs sur ie la guerre, sur 11.es ohaŒ11ff)S de batai:111.e et dans ~assage de Jésus-Hostie. Au oie!, où elle est (es hôpitau,x. Dans tou.s -les miJieux forven.ts, arrivée, d'a,près son désir et selon son eiqpreson ·a 1u « L'Histoire d'une âme ", écrite par sion, «;par d'wscenseur de l'amour », el,le doit e1ije-iœrne, eu vertu du vœu d'oJ:1éi;ssan.ce. Encon6fr'Ver se,s préférence& pour les petits et fin, à l'OiCCasion du trentième all11iversaire de ' l es enfants. Puisque ,ta.n1 d 'âmes ront in.vason adimission à Ja vie religieuse, on a orquée a!Vec sUJCcès, 011 jpfut bien croire qu;au· ganisé dans, le monde catlhoiique un véritable près du Cœur de œ même Jésu.s qu'elle a tant pl&liscite pour suJW)ier le P011~ifo su~rême aimé ici.fua,s eiùle sera une excellente avocate d'aocêl.érer la cause de béatifi.cation de cette •se.rtVante de Dieu. l[)éjà, l'année dernière, Be- en laveur de tous ceux qui songeront à e-tle d'an! te-s 01anifostations de leur piéténoît XV a canoni~ Marguerite-Marie A.fa.co1

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Avis d'une mère à son fils Nous i))ensons être agréable, en ;particulier aux lecteurs de l'Ecole Primaire, en publiant ici quelques pages des 001V.rages 'Cie )Mme •Lambert, écri·vain idu 1l 8me siëcle, dont 'les écrits se distiniguent surtoot ,p ar une connaissance approfondie des hommes et des choses, rpar .un sty>le sim!ple, noblle et correct, et par ~es ipiiindpes d'une saine p}liloso.phie. ILes Avis d'une Mère, dit ,fontenelle, sont un cllef-<l'œwvre auquel on ne ipeut coo:nlp,arer aumn ou\Tage sur O'éducation. :La mafiquise de 'Lamlbert, qui avait épousé un oflfider des armées du roi en rn:ême tem:_ps gouiverneur de ,la vill; et du duché de !Luxembourg, avait eu de son mariage trois enJfants à l'éducation d,esque1s elle se iconsaaa sans réserive. Ile dési.r de les fonner à la vertu inspira ses ipremiers écrits qui .furent imiPrimés d'-albord sans sa ,permission,. Aussi modeste ,que S1piritue1[e, -Madame de 1Lambert ne voulait pas mettre au liour 'les fruits de ses foisi.rs et de sa ten~resse maternelle. Un préjugé, oui avait cours à œtte éipo:que frnpipait de riditu:le les femmes auteur~: ,on •lès croy~it incaipabl~s de se forrer aiUJC oacupations domes<hques. On ne sonigeait p,as al~rs ,que finst.ru:ction enseigne le devo1r, tralffermit. Jes iprindpes, et q_ue la seuije ;vertu solide naît de Œa religion et de .la réJflexion. Vignorance entraîne à lbeawcou,p de .fautes, et Ies tfemmes qui donnent ,leurs loisirs là l'étude doivent nécessairement en ·commettre moins que les femmes qu,i emip,loient une partie de leurs jours aux soins lfriivoles de la ,parure. Pénétrée de œtte vérité, madame de ·Lam!bert s'aptplliqua surtout à dêvel~er l'esprit de sa 'fille; mais elle cralg'Ilait te!l'lement le titre d'auteur que ie suttès de ses ourvrages ne ~t la tonsoler Ide leur pulblication. Elle re-

füa des mains d'un ,libraire an ,prix ,qu'i.11 en eûgea, une étlition qu.'il avait mise au jour à son insu. :Le mar:quis de 1Lamhert avait laissé à sa_ mort une fortune embarrassée ipar pilus1eurs protès.; son épouse, soigneuse de consewer dans son intéflrité !~héritage de ses enlfants, employa plusieurs années à soutenir leurs dr..9its. Sa prudente fermeté, ses lumières. triotnjplhèrent de tous 1es obstacles et des ruses Ide fin(ju:stiJCe !Libre enlfin d'inqurerudes, et maîtresse d'une fortune considérable la marquise de •Lambert tint une ma'ison brillante, où se rassem!blaient régulièremen~ les l)Jersonnes distinguées ipar Jeur ~érite ou :par '1eur sang. Sa société devint la 1plus agréable de 1Paris. Des envieux che!ichèrent à troubler fo r~pos de madame de 1Lam.lbert; mais i'~lévation de son esprit, la nolYlesse de son âme et sa ;pMlosophîe, l'emipêohèrent de s'affliger des traits de la iealomnie. Heureuse de ses goûts, et surtout de l'amitié ,qu'eMe savait inspirer à tous 'ceux qui l'a1Apro'cllaient, elle o.ublia touqours les in(jures, mert-ant en ,prat~què ce ;prècepfo ,qu'elle donnait à ses enfants: « mest lbeau. de savoir ivivre aivoo ses concuments, i1 est souivent utile de se faire craindre, mais jamais de se venger : les petites funes sont cruelles, les grand.ls hommes ont de la clémence. » Nous lui laissons maintenant la pa!ol~ p~r les ~aits ci-après des :pages mt1tulees: Avis d'une mère à son fils: 1

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Quelques ,s oiœ que l'on prenne de l.'édu· cation des enfun'ts, eilfo est touûouirs très fan• pa'liaiJte; i1 faUJdraat l!)OUC Ua renicire utile a.voir <l'exœl!Reutsi goUiverneurs et oît les ~ ? A peine iles .princes peUNent-ills en aivoir et se les coo:seITVer. Où itroeye-t--011 des h ~ assez a1J/'Cl.essus des awtres, pou.r être dignes t!e 1eis conpuire? Cq,enidant .les premières années oonlt ,préoielllSes, ipuisqu'eLlee a~wrenA Je mérite des cu.1iTes.


lS3 IQ n''y a que deu!X teu:na,s dans da vie, où la véri,té oo 'lllOllfre utiJement à nous; dans la ôeunesse, [POUII' nous inst,ruire; dam; :la vieil· lesse, ,pOW" noos consoler. Dans le temJ.)S des !Passions, la !Vérité 111ou:s abandoone. Quoique deux !hommes œùèbres aient con· trilbué à votre éducation, par amiitié pour moi, œpenrlant, o[1!igés de suivre l'ordre des études étraliJli dians Qes colfièges, ials ont plus SO'Ilgé, dans vœ premières années, à la scien· ce de l'esprit qu,'11. vous alPIPrendre le 11T10J1de et ~es biel11séanJceis., Voici, mon fiils, 1qu.ellques ipréœpes qui regardent les mœurs: füez~les sans ipeine. Ce ne sollli ipoint des lleçons sèches, qui sentent ~'aurl:orité d'lune ,mère; ce sonit des aivis que 1vous donne une amie, et qui par,tent du cœur. ,En, entrant dans le monde, vous vous êtes 11ipparemment proposé un objeit; 'VOUJS avez 1rop <l'es.prit pOUJI" ,vouil oir y .vi'Vre à l'aven· tU1re: rvous ne pouvez ,aspirer à rien de p:us digne ni de rJ!us ,col11Venai1Jle que la gfoire ; mais i'l faut sruvoir ce que foo ellliend par le terme de la gUoire, et qùellle idée vous y atla·

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se mettrai,t p'Oinll eu 11101uvement. Quetque ar- \ dent, quelque vif -que soit yo,ire aimou_r pour \a gùoire, rvoulS demeurerez encore,. ~1en endeçà du terme; mais, quan~ vous n me~ qu~ imoifié dhemi11, il est tou11ouirs beau daivoir osé. , , .. Rien. ne co11JVient moins à un jeune homme quiune certaine modeSJtie qui îui fait croire qu'ill n'e&t pas capable· de granrles chooes. Cette modestie es,t ooe 'langueur de lrâme, qui Q ~ e de prendire 'l''e:ssor, et de se porter avec rapidité vers la g,loire. On disaU à Agésifas que 1e roi de perse éltait 1e grand roi. « Powrqu.oi sera-t-il plus grand qiœ moi, l'!iporuilit-i'l, tan:t que j'aurais une. épée à_ mon côté? « J)l y a un mérite s,upéneur qm sent 1que rien ne lui est fanp ossilble. :Les ·g rands noms ne se if:onJt pas en un oour : mais ce n'eSI!: ,Pas seu!ement la ,va'leu.r qui :faût [es hommes extraordinaires ; c'est ellle qui les COlltUlU!nice, et les autres vertus les acllè\vel111. <L'idée d'un héros est in1C<.lŒTqpatilJle avec l'i,dre cVun ihomme sans jœtice, sans probité et sat11S grandeur d'âme. 111 ne ,suffi't pas d'a· rvoir 1'3-tonneur de ta probi'lé : toutes les vertu, s'unissent pO'llll" foo:mer un héros. La va1eur, !lllOO Ms 111e se conseil\le point: c'est la na· ture qui ' lia dpnne; mais on peut l'arvoir à. un frès haut degré, et être d'ailleurs (Pell estima·

Il en esit de bien des ,sortes; ;0haque profes6ion a 1Jn sienne: dans la vôtre, mon fills, on en{enrl J.a glloire qui suit 1la va!leu.r. C est na ,gLoire des ih,érœ; ellile est la >p!UIS brùl'JMJ!e : les véritables marques d'honneur et 1les ré, compenses y sont attadhées : fa •renommée ble. tLa plh1pacl des .jeunes gens croient tou,tes ,semble ne parler que pour eux ; et quand vous Jeurs olbligaüons .remplies dès qu'i~s ont les êtes pa1wenu à un œrrtiain, cœgré de r~UJta.tion, f\lelfuis mi!litaiTes, et qu'il ,leur est permis d'être rien n'est ,perdu. Toot ,Je monde a co111senti mn,ustes, ma1lihonnêt:es et in1polis. N'entendez qu'on doonât le premier irang aux veJ1tus .mi· litafres· ce-la était ,juste; eHes coûten,t assez ; point le drœt de l'ëipée; i[ ne vol.liS dispense mus il' y a plusieurs manières de .s'aoqui.tler ipa!S des autres devoix,s. Soyez, mon fils, ce que les autres prome_tde ses ·ob1igations, rellli d'être: vos modëles .soot da.ns votre maiSi fon eruiendaiit bien .ses intérêts, on néson. vos pères onri: ,su associe·r toutes les ver1 ~ilgerait la foritune, et fon n wrait dans t~utus à œlles de leur profession. fidèle au saa, tes les professiooo que la g!loire pour objet. dont vous sortez, songez qw'ûl ne vous est Quand ,vous êtes parvenru à un œrtain degré pas pe111llis d'être un horrmne mê1.iocre: o~ ne de mérüte, et qu'il est coom.1, 1'a grande gfo.ire a toojOUil"S œa fortune à sa suite. On ne peut vous ein tienidra pas quiitte à bon marclhé· 1' mérite de vos :pe·res rehaussera votre giloire, a:voir trop dlardeur de s 'édeiver, ni soutenir 1 ilt eJt fera votire honte si .vous dégénérez: ses désirs d'esr,êrallJœS irOI[) flatleuses~irent vos verdus et vos déiawts. LI faut par des grands objets dOillller un [..a nai~am:e fait moins d"honueur o;i ~ d é!branl1,ment à :t'âme, sans quoi elle ne

die wen o.rdionne; et vanter sa race, c'est

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mérite d)1au!lriui. Vows trO'lllVerez, mon filLs, tous les dhe1111ins qui oondui,sen:t à Jla güoi:re bien préfl)arés; c'e,s t 1111 grand trésor qu'un bon nom et la réjputation de ses pères. .fJs ,vol.lis ont mis à portée de toUJt. Ce n'est pas assez de 1es éga1er, il ,faut ·les dépasser et arriver au terme, je veux dite aux honnernrs qu'i1s on1 approchés de si près, et q~e mort prématur6e leur a ravis. &ouer

Il Je regrette toUIS lies gours de 11'1woir pas ronnu ivotre gra,nd,père. Au bien que j'en a.i ouï dire, persOllllle n'arvait p],us que lui les qualités éminen1es et Je ii:lllent de 1a guerre. Il s'itait acquis wie telle estime et une telle autorité dains l'al'trrlée, ,qu'a1Vec dix anilJ.e, hommes il failsait p1'Us que les autres aivec vingt. 11 aurait mené l'es trouu,es à un péri1l certain, qu'eilles auraien1 cru aiLier à une vidoire aseurée. [.,·exécution des ordres qu'il recevait n'était damais douteuse entre ses mains. Son cœur sensible à 1a vraie gloire, sans ivanité, lfflS lVUe de récompe.n,se, méprisait des richesses, et mimait fa vertu que '))Ollr elJe-même. .. était si modeste, ,qu'ii1 n'a àamais su ce qu'il niait. Il avait eu f honneur de commaruder M. de Turenne, qui aivait la IPOlitesse de dire que monsieur0 * lui arvai1 awris son métier. . Voilà, anon ms, vos modèles. Les vertus vous sont montrées en un haut degré. Vous les aivez touies trouivées da,n,s votre père; mais 4'Ul9age que :le roi a fait de ses ta~ts pour)a ruerre et ~es di1vers emplois de confiance qu'hl lui a donnés, marquent assez qu'il en ftai1 digne. :Mais, de plus, il arvait toutes les rvertus de la société: il ·a su 4oindre l'ambition ~ouab1eà la ,modération; il aspiraii à fü véritable gloire, llll1.S trop penser à la fortune. Il fat IJ.ongtemps <mblié, et souftrit une e ~ d'i11Jjustice. Dans ce tenws malheuireux où votre ipère était brouillé arve:c la fortune, où tou'f: autre se serait dégoûté, avec qucl courage ne ·So~rit-i'I pas ies mawvaï,s traitements? Iil ,vou!lut en ne llllnquan1 il aucun de ses devoirs, ~ttrè la lortune dans son 'tort : i1 'Cl"\lt que fit vérita·ble 1

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a.mbi1ion consistait bien ;plu,s à se rendre supérieur en mérite qu'en dignités. Il y ,a des vertus qu~ ne s'acquièrent que dans la disgrâce; :nous :ne s.uvons ce que nous sommes .qtt'après l'avoir éprouvée. Les vertus de la proSipéri,té sont doUJCeS et faciles; ceJ,Jes de l'adlversdé ·sont dures ~t difficiles, et d~ mandent un homme tout entier, Il ,sut soufrfrir •sans découragement, parce qt\''il al\'ait en tui U11e infinité de ressources : il crut que son devoir l'obligeait à demeurer dans sa profession, persu,adé que iJ:a aen'teur des réco~nses ne nous autorise 1amais à quiitter 1[e service. Ses maliheur:s :n'ébrrunlèrent point son courage; ii ,sut Joindre la patience à Qa di• gnité. Auissi saNait-il douir de !la prospérité sarn,s enwrement et sans faste. Le diangement de fortooe n'en awortaiit point à son âme et ne lui coûtait a~ne vertu. 'L'amour-prOl[)re gagna IJ)e1.1 dans fa vait<:ement i;ie ivotre père, œ qui rut ,Je bien des auires: aussi était-il l'amour de ceux qui vi,vaient sous son goUJVememoot; et quand il mourut, s'iiJs l'a,vaient pu, iilJ5 !1auraien1 r,aoheté de leur sang. Ses iho1111es qualités firent taire d'e,ruvie. Dans u,n temps ,si corro~, il a,vait des ,mœu11S pures, il pensait d'une manière ·bien différente de ~a plru.part des 'hommes. Que1Jle fidélité à ,tenir sa parole! It là ·gardait to~ours à ses d~ens. Quel désinléresserœn't! il comptait le bien {POur rien. Quetle iru:lwgenœ n'arvaiHU pas ,pour les faiblesses de nmmanité! il eXcwsait tout, regardait les fautea comme des rna,lheurs, et ·se croyait .seu1 olbligé dl"ètre honnê1e homme. Ses vertus :Jaisaaient !es autres â Jeur aise. U, a!Vait de ces 1.aCÏ!l'iités aimables qui serrvent au conm~rœ, et qui unis,sent les hoo-,mes. Toutes se& vertus 6tiaient sûres, ;parœ qu'e!lles étaient natu~les. Ile mérite a.oquis est sou1Vent inceiîain. Pour lui, fidè1e à sa raison, et vertueuoc sans effort, iT ne s·est g-amais ~émenti. Voi,lâ, mon fils, ce que nous avons perdu. Tanl de mérite nous réfl)ondai,t d'une gr~nde lortune; rien de ipliUIS apparent ,que nos, espé· nnœs. Votre père ne ivous a 1aissê qu'un nom e'b des exemples. !Le nom, vous devez le por!tr ft\VeC dii'nité et YOUi devez nmitation 1


56 ~ t Jui la ttte ju,sqwaux genoux et iLs se 1.

frères, que nou,s. devons l:oùs nous aimer fra• \ temelll!emenit en, ,ce monde. Cette logique ou ce.tte COOiSfultation est admi ralble. t~; mai, :je 111e vous quitte ipas l moins. Seulement cette doctrine est trop .noble Vous ruvez IJ.)'lus d'aiva11:ce que 'VOS pères: pour les passions brutailes, et on lui a opposé 1pui~qu'ils peuvent vous guider. Je dirai sans une dool,rine oonitram're: iles h ~, ne sont honte qu1its ue ,yous ont laissé aucune lorpas de même origine, ills nfoait pas la même ,wne: on ne rougit iroint de 11:'avouer, quand ruifore, i!\s nJOlllt pas 1es ,mêmes d!roi.ts. Lea oo. a ~'oyé son ibien au se:r,vice ide son 'll.rul eoo.t de naiJUire supériOOTe e1 ont le droit pa,ys, et qu'on a vécu saM inljustice et s·ans ide dominer et d'écraser; les autres sont de baallellle, naituire inifé'rieure eit doir1ent être SU1F1Prim6s, li' y a si ireu de grandes fortunes innocensinon ,powr leur bien à eux, du moins pour le te,, que ~e pardon111e â vos (Pères de ne ,vous !bien, l'lh.onneur, le progrès de l'humatüté qui, m aivoir IJ)Oint faiSISé. J(ai fait ce que fai pu un jour viendra, ne sera plus .que ,ta race supour mettre quelque ordre à nos affaires où :l'on ne Oa.isse auoc iemme..~ que fa giloire de ipérieure.. Ceitfu forure de 1'org,u.eill ~ifiée par un I:'écolllomie. Je remplirai, autant qu'il me sera , f ou, peut faire d'a\\l:tres fOUJS, et se propager possible, aes oŒJligations de mon éM: ,je vous d'awtanlt ptu,s faciqemenif qu'i-1 esit toujours laisserai autant de bien qul'i1 en faut, si vous avez le ma,lheur d'être sans mérite; et assez, ag.réalblle de se croire de ria.ce supérieure, SIU· tout ,quru)ld ce titre conière le droit de dêvo•i VOU!S aivez tes vertus que ~e vous désire. Ter les awlres, Tous les ,alJllPéti ts y t1'0U1Vffll Comme je ne soultaite rien tant que de lleur compe. VOWI voir parfaitement Œiottnête homme, voVa1p1pltication c:iu...e teille doctrine semble yant quels en, son~ 'les devoirs, pour connaîire n~ obli1ra,ti00&. Je m'instruia moi-mêrra2 i[.f.us abominailJl.e en.core que 1a doctrine elle11111ême: ,mais ellJle ne répugnera qu'au1ant qu' par œs réflexions; ipewt-être serai,ie af/Sez eJlile sera i.rria'li.,saib'le l]lhisloire prou~ que If heureuse pour changer un ,jour ~ ipréceiptes üou.r oi1 ellle .sera ou ll/PParaîitra réallisaible, en exemp1f!. _ Oille qui e:rllorte doit marcher la l[)remière. eil!le s'ap.p!lli.lquera dans les faits, ~ les faui'eun Un ambassadeur de Perse demandait à fa ne seront pa·s seullemerut ceux qui croiront pou· ivoir en Hrer proi!it, mais encore le nOl!Iffl femme de Léoni~as, « ŒJOurquoi à Lacédéimoiciini des sots dont parle Ie S,age. ne on :honorait tant les femmes? • - « C'est lEt :réeHemen1 les ,g,rands ambitieuoc comqu'elles seules satVent faire des hœnmes », ré1men.œnt ipar .se ~dlarer de race supérieure; ipond~t-elle. Une dame grecque montrait à la ills sont les fiiLs ou ·les neveuiX des dieux, ils mère de !Phocion ses pierreries, et lui demantSont .c füs de race. ou encore • princes dia dait 'les siennes; eilile lui montra ses enfants, et !\ui di1: « Voilît ma parure et mes orne- · siang ». Grand ,Dieu! /:J.Ucl.1es races et quel siang! E't par contre fos autres n'oot ni raœ ments. • fe-sipère bien, mon füs, qu'Ual .jour ni sang! ivous ferez tou1e ana gloire. Bt V'OU.IS pensez que p!s ,derniers ,'/ont pro( A. ltlfvr4,) œ,sller? Mi! <:ertes, que non pas! Les WIii lidheront de s'incruster dans le rpalais des maitres; Jes aurtres iromt iusqufl se faire rmSSI· crer ipour être eux aUJssi, à leuir manière, de fu race sll!J)érieUJre, oaT ~'orguei1 de la foule eslt plus inOUll'lilile que celui des individu,; ,L1EM1,ngù.Je nolllS apprend que tous 'les hont· mes ont la imme origine, qu'ils sont tous de [es troisiàne,s emin, se rangeront su:r les deG cô~ de la voie triomphJarle, et quand pa_.a mêrm nafure, qu'ills sollit tous égaux devant Œ'homme supérieur, .voUJi ies verre:i •'illdiatl' Dieu: iJL en cooo11uif' que nous som~ tous

l ses 1Verttrs. Voi,l~ sur quoi vows aivez à vous fomter: oe ne vous en demande pas clavan-

croirOtllt euoc aussi des •hommes supérieua-,s, •Mais Oll1 peU'! heua-euiseme:àJt QJenser d'une autre 1t111nière. Les homanes sont égaux par lllll!wre: mais ias ne le sonit point 1par mentalité. .Ge)llle-ci peut ,v.arier selon les dlimals, les civilli'Saitions, et.c., e<tc., et 1'011 peut se def!IUl(ler queUQe sera .t ce point de vue la race IIJl)ériP4,iire. Ce nr,,ôt pas œlle qui ITta1I1ge le fiu~, qui tue le ptus, ,qui incenidie le J_jlus, qui e~oiite le plus: c'est œille qtù reiprésenle ~ mieux ce qui fait ,que l'homme est homme: û. C()l16cieoce, la jus<tiœ, iles idées; e11 un mot ce n'es1t pas œ!llle qui tttalV'ai11'le le pllu15 pour le l'riom,iphe de la • ŒJête humaine», mai's celle qui .se P ~ .d'amêiliorer citez e3:e et chez les autres « Œ'âme humaine •• · Les deux plltJJs g;r,ands ,peuples de l'histoire sont à ~ _titre 1~ peujplle juit ,et le peuple gre.c. Cen.1 m1illho11s d!·lhœnmes pewvenf faire un grOs pell3)le, .une grosse :race: ils ne font pas un graru:I peuple, une granrde raœ. · Ces siJnWles relllexions mettent à .nu les puvrefëls du sy,stème ,qu,i ne croit qu"à_ ·la (orœ brulaae ~ ne .s'irlidline que devant cette lorœ. C'est cela 'le culllte de fa Bêle. !Ma.is Dieu sait ,y /POUIWoir, qua:nd sou heure est venue. · J.-J. BERTfüER 1

Variétés

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.. -..

L'homme supérieur

LES FRUITS SONT-TLS NOURRISSANTS On. a Œoogterrws con.s1d'ére que les Fruits a~1ent ~as plus ,nourrisants que de reau dure; pms, :par une mction. exœssi;ve on a pn!tendu que • l'homme :pouirrait se n'ourrir ~usivement avec des fruil·s ». Les îrui,lariens •,nnen~ que des fruits ipeUNent procurer à notre ?rganisrne iles 2000 ca:lories, quotidienDes qui peu1ven~ Oui sufüire ît da ri,gueUT en été •'il n"a pa,s à fournir un traivai]. eicces,sif. ' o·apres - M. Cd11ière, Œes. 1111atières nourris~tes conienues dans 1llll kilo de fruits frais 11r_ient entre 500 et 1000 calories, mais 'Si les sont secs, Je to1>a1 des ca,lories peu~ al· e 2500 l 3000 pa.r kifo potrr ks fruits

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à pélpins et· iles fruits à noyaux. Les fruits farineux ou oléa2'itteux à l'~tlt lirais foumissent: les dhâtai-gnes, 2000 calo· ries pair kiU.o; les oli;veis Jes amandes des no1·x ' ' , de 2196 à 6366 cailories par kilo. M. p. Du-

mont, qui ittdique œs dhilllfres d:aus fa Vic aigricOtle"', en con~litllt rqui'on pourrait, en ~Iet, se nourri,r avec œr~itlJS fruits, à condition qu'iLs soient tolérés pa:r Q'esfomac auoc doses su!ffitsanltes poul[' être ootriti;ves. Or, ce n'est pas touâouris 'le cas : cert.aines personnes digèrent mal: Œ'es :pêdhes, les albricots, pour d'a,u•hres, iles prunes sont trop rafraîcltissavtes · ae raisin qui coilitient 25 pour ceint de ,son, pdms de sucre est par là-,mêrne très nouirris;sant mais ile foie ne ['aoceipre qu:'à doses limiiies'. Ces dose,s, il est ivrai, peuvent être progressives, en trois ou quatre 1ours, on, prend J'habitude d'ingérer sans malaises des quantit'és de p[us en .plus ,considéra'bles de fru·its· iJ est il11jp0ilsilb:le de doruner des clüffres précis: [es esfomacs sont ipilus 011i moins tolérants. tM. .Dmmonlt remarque que iIJa va.ilewr ali· mootaire ert la vertu tlhéraipeutique de œl'tains fruits ne se tévèlent pleinement qu"après quelques 1joul'IS, mais, aJjoute--t-i11, au bout .de· peu de fonll])S, on est étoo111é des résuMaits obtenus : l'a consomma,tion de:s fruits à dose de ration a:l~menita.i re actwe fos fonctions digesti,yes, éveilllle ,l'appétit et piroduit une sensation: maTquée de légèreté et de bien~tre. 'La ceri•se, frui1 élrniœmrnent di,ges1ibte, et doo.t on peut albsoJ1ber des qu.anitiii'és .pour ainsi dire iHiimitées isans ressentiT aOOUillJ trou~e. est un merveiUeœc di~soltvant de ['acide urique, 'Vi'fe ·é,l~minë grâce à ses propriétés diurétiques. tLes grosernes alcalinisent la sécretion des reins ainsi que la /fraise, elCCeJ:lente pour les p'.efüoriques (sOUJllfrnnlt dltJUJmeurs) 'les bilieux, '1es graJVeleux, Jes goutleux, ~ dose de 300 à 350 grammes :par 1oUJr pendant [a saiso~1. ·~ asser œMe dose, c'est risquer 1'urtica1re. 1Le Dr Giey, de IV Académie de Médecine consikl.ère 1les fouiJts secs C'Oilt1llle un ailiment <les l)ITus recommand:ables. En ce 1emps où le s1tcre est rare, oo peLi1 'Oheroher -I.e conl1


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56 RECORD OE iLONOEVlTîE 'ET DE STABILITE Ce record é1ait détenu par un vénérablt ,prêtre dtu diocèse de Toulouse (France), l'abbé Ja:1abert mort ces dours derniers à fâge de 98 ans, aiprès avoir été pendant 68 ans curé de la petite paroisse de iLabruyère, UN CH!EiMIN DE FBR MONORAIL 1Londres va posséder un nouveau • tlllbe •, où iL 1joulssait de 1'aiffection générale. Comme fPOUr le réc~ser du hon emploi de. son ou cllemin de fer souterrain. Ce sera ooe litemps, ,Dieu d'a prése11Vé de toute infirmité dt ,gne électrique à un seUJ1 rait aivec des ,trains marohant à 96 Km. à 1'heure. ;La distance de . 1'esprit ci du corps: son dernier soupir s'est ~aippé •comme dans un doux sommeil. sri1 Nortlh WOOllwiclh 'à ,Beres.ford (1200 mètres) aivait pris sa retraite aux ·approches de la sera rouverte en une minute. tLes •tra.V'aux vieillesse, c'est probable qu'it serait mort plue commenceront en mai et dureront une année. 'jeune: tant q~on travattle, on ,yit. 'La ligne atteindra une profondeur de 33 mè· ~ tres au-dessooo du ·sol et de 13 au-dessous du lit de fa Tamise. JI, n'y aura qu'un seU!l train ~B~IJES DE iUAVOCAT:IB qui fera consta,mment Oa navette ·d 'un tenmiL 'éloq_uellice judiciaire n'est pas plus à Panus à fautre. Les portes des wagons s'ou· ri•s qu 'ailneu:rs d!\me ipure't'é sans al'liage. Qu' vriront mêcainiquement et 1e dêbar,quement et on e11 ~ruge par ces ôtations: ~'einbavquement J])Ourront être e!lfectués en, 30 S'i:1 y a des oreiLles que mes par~es bletseconde~, de teile sorte ,qu!ilt y aiura un désent ellles n?on,t qu'à ,sortir de cette sal!ile. part toutes ~es 3 minutes. Dans œ'anti.Johaanbre de ce lVétérinaire, voua pou'l'rez aperceivoir, ipairmi sa clientële, de ~ nombreuses et ,jolie,, demoisellles, CECI N'EST PAS UN Q)N"DE ,Le progrès s'est aNancé dans son éhar ·~ u ,,Figaro" : embaumê. · i 'D l victime 1 Messieurs, qu,i est morte, VOOI la scène ,se passe dans un !Pa'lais où siège a 1<éponrlu à œfte audieu:ce par la voix dlJ l'a plus graive administration de PEtat, à ra1P1Porleurr du ministère public. Parirs. ,C,eœœ mé11hoi:le est cel~e qu'ont eI11Jl!oyie Un pllomb d'électricité vient à sau~er, la 1ros prâOOœsseul"s dan1s ie silllou :tou1 battu luJ!llière sétei.nt dans une des sail·les les pi'.'us fréquentées du rez-de-chaussée. On iva cherde na ,jurisiprudenœ. La toiture a été la base de fédifiœ. cher ,un électricien - ils smtl deux !P()Ur as· yaime à ,yoir la neige tomber sur le Iront surer Je ser,vice de survei,lfanœ. On les tro,tve de mes adiversaires. à na bu1Vette voisine. On s'ad'r esie au ~us Malgré ses 17 condamnations, mon client, jeune, démdbifüé d1hier. · en réalité n'a pas de casier 1udidaire. - Non, mais .des fois... prolteste 1'011Cet 11to'.mme a repondu à fu voix du sentivrier, je vierus de faire quatre ans au iront, ment patriotique ipar ce.Ne du sentiment na· et j'ai prus le droit de me relf)oser un instant? temel. On s'adresse au ,plus vieux. On a dit i<:i que Qa peine i1a pOus !orle était - Plus souvent, répond-il; j'ai fait lia becel'le la plus aégèresogne de deux pendant quatre ans, c'est au 0 jeune à maroher, . .. t !L'impatience a des ailes et d~puee le Chacwi se canllonnant dan:s !SOn droit au but, 1l' inten1iou fuit sa maille et manque le CO' repos, la saiJ!e reis:ta :p/longée dan•s ~1'olbscurité. che; la volonté part à p ied el arrive.

:pl~nk de [a raltion de sucre nécessaire ~ux enfants et awc 1Viei[lartlis dnns les !ruiAs secs qui en ,contiennent ,Je iplll'S: raisins, figues, 1dattes, par exemple.

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Mois do saint Joseph Pendant œ mois consacré à S. Joseph, la 'Piété populaire n'oubliera point de lui accorder de nomibrnu,x té· moigna;ges de confiance et d'attachement. Le nom de Joseph sie:nifie qui s'accroît, et ce nom convenait bien à celui qui fut l'heureux témoin de la merveilleuse croissance ct,u, Fils de Dieu dont !'Ecriture Sainte nous signale lê développement en ces termes: l ' Enfant 1

croissait et se fortifiait plein de sa~esse, et la ~râce de Dieu était en lui et il avançait devant Dieu et deva~t les /wmmes.

·Mais une autre croissance concerne directement S. Joseph: c'est celle de son culte à travers les :siècles. Tout d'abord, les premi,ers âges chrétiens semblent l'oublier et les Pères n'en 1)arlent que rarement, ,comme par respect pour son !humilité. Plus tard, on commence à mettre en évidence la sublime fonction qu'il a remplie au milieu de la Sainte Famille; dès lors, peu à peu la dévotion envers ·S. Joseph s'accentue' en même temps que celle envers la Sainte Vierge. Bientôt des voix éloquentes pro. clament ses mérites; œ sont les voix autorisées des saints et des .docteurs de l'Eglise. A leur tour, 1es Ordres religieux, Carmes et Franciscains Dominicains et jlésuites donnent u~e place d11~nneur au cult~ envers S. Joseph. Enfm Grégoire XV introduit sa fête dans toute la chrétienté. D'autres pap~s en ont encore élevé ,le rite, et, plus recemment, Pie IX lui a décerné le titre de Patron de l'Erzlise universelle. , C'~st donc se conformer à l'esprit de 1Eglise que d'invo·quer avec ferveur S. Joseph. Qui redira l'efficacité de son mte_rcession auprès de Jésus? Pour avoir reposé ,que1ques instants sa tête sur la poitrine du Sauveur, S. Jean est devenu le disciple bien-aimé. Quels tréaors de charité S. Josepih n'aura-t-il P?S

puisés dans ses rapports intimes .avec le divin Maître, lui qui si souvent le porta dans ses bras, le serra contre sa poitrine, reçut ses ,filiales caresses et Iuf prodigua les témoignages de son pater. nel amour! ·Le cœur de Jésus a dû s'épanclher dans celui de Joseph et lui communiquer pour la pauvre humanité cette indulgence et cette miséricorde dont il surabonde lui-même.

Qne nous enseigne le Carême? Avant tout, il nous enseigne que, tous pétheurs, nous devons tous faire ,pénitence. Le divin Maître remet sous nos yeux nos propres fautes en subissant ·lui-même dans le désert les trois grandes tentations ,qui trouolent et attristent plus ou moins la carrière de tout !homme. De son côté, l'Elg'lise nous rap. pel'le notre misère par le caractère somlbre de la liturgie pendant la saint,e Quarantaine, par l'imposition des cendres, 'l)ar le double précepte de l'abstinence et du jeûne ,et par les accents les plus sévères des !Livres Saints. Avec 'leurs supp1ications et leurs larmes, leurs soupirs et leurs gémissements, 'les prophètes viennent tour à tour attendrir notre âme, réveiller la pensée de nos égarements, exciter le remords et nous redire comme Isaïe : Oherchez le Seignenr pendant que vous pouvez le trouver, in. voguez-le vendant qu'il est proCihe! Cette loi de la pénitence, s'il fut toujours opportun de la prêcher puisq,.u'il y eut toujours des coupables ici-b~s, n'est-ce point awjourd'ihui sttrlout qu' elle doit être pro,clamée ,bien haut et retentir aux oreilles de tous les pétheurs? Jamais, en effet, le monde n'a été tout à la fois aussi familiarisé avec le mal et aussi entraîné vers le désordre. A mesure que la 'foi baisse et que les ôoctrines impies se propagent, le vice éten,d ses .progrès et ses ravages. L'a-


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veuglement de l'esprit et la corruption A d'une mère à son fils du tcœur lsont fpresque :inséparables. III L'Eglise est donc bien obligée de rediMais revenons aux devoirs des hommes. re avec le SaUJVeur lui-même et plus L'ordre des devoirs est de savoir vivre énergiquement .que jamais cette paroavec_ses sUl}Jérieurs, ses égaux, ses inlféri~s, le qui résume toutes les prescriptions du Carême: Faites pénitence ou vous et avec soi-même. Avec ses supérieurs, savoir [Plaire san.s bassesse; montrer de resiipérirez tous. n-«! et de l'amitié à ses égaux; ne point faire .Ensuite, cette sainte période de l'an- sentir •le poids pe la sulJ)ériorité · à ses i'll,fénée devrait contribuer à réformer l'esrieurs; conserver de la dignité avec soi-mêprit puiblic. D'après l'état d'âme de me. la société moderne, le lbonlheur ne se Au-dessus de tous ces devoirs est le culte trouve qu'au sein des plaisirs et dans que vous devez à PEtre suprême. La relil'abondance des richesses. Parcourir en s'amusant le chemin de la vie, en gion est un commerce établi entre Dieu et les d'autres termes, posséder et jouir, voilà ·hommes, par les grâces de Dieu aux hommes, l'idéal de beaucoup. Mais l'Eglise, ins- et par Je rCUJite des hommes à Dieu- Les âme, truite à l'école du Maître crucifié, pen- élevées ont pour Dieu des sentiments et un se tout autrement. A ses yeux les biens culte à part qui ne ressemble IPOint à celui du terrestres sont plutôt dangereux et nui- vu:igaire: tout part .du cœur, et va à Dieu. silbles. C'est pour.quoi, ~n Carême sur- Les vertus morales sont en danger sans les tout, elle or.donne sobriété, tempérance chrétiennes. -La plupart des jew1es gens croient aujouret mortification, rappelant ainsi à se_;; enfants qu'ils sont créés pour des jouis. d 1hui se distinguer, en prenant un air de lisances plus nobles que celles de la ta- bertinage qui les déconsidère awprès des perble et pour des biens plus précieux que sonnes raison'na'bles. Gest -un air qui ne prouve pas la .supériorité de !"esprit, mais le dél'or et l'argent. Alh ! si cette doctrine, affirmée défa règlement du cœur. On n'attaque point la repar l'exemple de Jésus au désert, était ligion, quand on n 'a ipoint intérêt de l'attabien comprise et praHquée, quel utilt- quer. Rien ne rend plus heureux que d'_avoir rapprochement aurait lieu entre les di - l'esprit persuadé, et 1e cœur touché: cela est verses classes sociales! Combien riches bon rpour tous les temps. Ceux même qui ne et ,g rands du monde deviendraient plus sont pas assez •heureux [.>Our croire comrrc ils sympathiques él!Ux petits et aux pauivres, doivent, se soumettent à la religion établie: s'ils avaient le courage, la délicatesse de ils sa·vent que ce qui s'a.ppelle .préjugé tient supprimer toute dépense exagérée, tou- un grand rang dans le monde, et qu'il faut te prodigalité excessive, tout luxe pro- le respecter. Je ,p ourrais, mon fils, me placer dans l'orvocateur! L'E~lise rend donc un précieux service à la société en redis1nl dre des devoirs; mais je veux tout tenir de votre cœur. faites attention à l'état où ma aux ,privilégiés du destin et de lét fortune qu'eux .aussi doivent se mortifier, laissée votre père. favais sacr ifié tout Jl1\)R afin que leur bon exemple soit salu- bien à sa fortune; je perdis tout à sa mort, taire là ceux -qui sont moins favorisés Je me vis seule, san.s appui: je n'avais d'am's et qu'ainsi, dans le domaine de la pé- que les siens, et j'ai êprou:vé que peu de gens nitence, une sorte d'égal1té s'établisse savent être amis des morts. Je trouvai mes ennemis dans ma propre famille; j'avais à souentre tous les enfants de la famille tenir contre des .personnes ;puissantes un_ prochrétienne. 1

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~ ,qui dlêcidait "de ma fortune; je n'anie

pour moi que la justice et mon cour3'ge; je l'ai gagné sans crédit et sans bassesse. Enfin, j'ai fait de ma mauvaise fortune tout ce qu·on en pouvait faire. [)ès qu'elle a été meilleure, f ai songé à la vôtre. Donnez-moi dans votre amitié da rr~me part que je •vous donnerai dans ma ipetite fortune. Je ne veux point de respect forcé; je ne veux que des soins du cœur. Que vos ,sentinients iviennent à moi, sans que vos intérêts les 11mènent : enfin, ayez soin de votre gloire, et faurai soin du reste. Vous savez vous conduire a•vec vos supérieurs. A 11'égar,d de ceux dont -vous dépendez, le premier mé;ite es t de plaire. Dans les ellliPlois subalternes, VOl.lS ne vous soutenez que par les rugrérnen1s: les m aîtres, queUque sel"Viœ que vous leur ayez ren· dus, cessent de vous aimer, quanti ivous ce3sez de 'leur plaire. H y a plu-sieurs sortes de grandeurs, et qui dema.n,tlent plusieurs sortes d'hommages. Il y a des grantleurs réelles et personnelles, et des grandeurs d'institution. On doit du re~ct aux ,p ersonnes élevées en dignité; mais ce n'est qu'un respect extérieur: on doit de l'estime et un resipect de sentiment au mérite. Quand de co11.œrt ~la fortune et la vertn ont mis un homme en [Place, c'est un double empire, et qu•i exige une double soumission; miis il ne faut pas que le brillant de la grandeur vous él>louisse, et vous jette ,dans l'illu-

sion. Il y <a des âmes basses qui sont toujou rs prosternées devant la grandeur. Il fau t séparer !'"homme de la dignité, et voir ce ,qu'i l est quanÀ il en est d.Spouillé. H y a bien une autre grandeur que celle qui vient de l'autoritiE; iee n'est ni la puissan.œ, ni les richesses Qui distinguent les ,h ommes: la supériorité réelle et •véritable entre eux, c'est le mérite. 1Le titre 4 'ihonnête homme est bien au-des111.S des titres de fortune. Dans les ,plaœs s~ balternes, on est ~pendant; il faut faire s:: co.ur aux hommes haut !Placés; mais il faut la faire avec dignité. Je ne vous donnerai jâllllis des leçons de ba-ssesse. sont vos -serriœs qui doivent parler [.)Our ·vous, et non

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pas des soumissions spéciales. ·Rien n 'est plus agréaible que d 'être ami des personnes éleivées, mais vous n 'y parvenez que par fenvie de plaire.

n est bon d 'awrodher les hommes, de les voir à délcouvert et iaJVec ,l eur mérite de tons 'les ,jours. De loin, les favoris de la fortune vous en i•mposent: !'éloignement iles met dans le point de vue qui Jeur est favorable, la renommée exagère leuir mérite, et "!a flatterie les déifie. ApprochezsJes, vous ne trouverez que des 1hoanmes. Pour se désabuser de la grandeur, il .faut ,la -voir de près: vous cesserez aussitôt de la désirer et de la craindre. Que les défa uts des grands ne vous gâtent pas; mais qu'ils vous redressent. Que le mauvais usage qu'ils font de leurs biens ,vous a.ppren:ne à méjpri,s er les richèsses, et à vous régler. ·u vertu ne condu it ,p oint leur dé.pense. ,Pourquoi dans ce 41omhre infini de goQts, inventés par Ja volupté et par la mollesse, ne s'en est-on :j amais fait u1.11 de soulager les maLheureux! V humaniité ne vous fait-elle point sentir le lbesoi-n. de secourir vos semblables? Les bons cœurs sentent l'obligation 'de faire du hien à ses amis, sans les avoir trqp fait atte,rr<lre. iLe :bonheur de la grandeur, c'est lorsque .les autres troutVent leur fortune dans la nôtre. « Je ne l!)Uis, disait ce rprince, être loUjC'hé d'un bonheur q ui n'est que pour moi., tl.e plaisi-r -l e plus délicat est de faire Je IJ)laisir d,·autrui; mais ipour cela, il ne fau t 1P3S tant faire de cas "des biens de la fortune. iles ri:dhesses n 'ont damais donné la vertu; -mais ila vertu, a sou-vent donné 1es riches.sès. Quel usage aussi ,!a plu.part des grands fon tils de -leur g loire? iils la mettent toute en marques extérieures et en faste. 'L eur dignité s'appesantit, et a.baisse les autres: •cependant la véritaible grandeur est humaine; elle se faisse awrooher, elle descem! même jusqu'à vous: œu.x qui la p ossèdent sont à leur aise, et Y mettent les autres. •Leur élévation ne leur coftte ,a ucune ,vertu, et la ncrbles.se de "leurs sentimenis Jes y :wait comme préparés et accoutwmés. Ils n'y sont ,p oint étrangers et n'y font sou61frir personne.


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titres et les rugnités ne sont pas les liens qui nous unissent aux hommes, ni qui les attirell't à nous. Si nous n'y joignons le mérifo et la honté, 011 leur échappe aisément. On ne cherdhe qu·à se déd01IT1mager d'un hommage qu'on esit foncé de ,rendre à leu.r place; et en leur absenœ, oo se dOlllile la liberté de les 1juger et de les condamner. Mais si1 par envie nous aimons à diminuer leurs bonnes qualités, il faut combattre ce ,5entiment et leur rendre la justice quïls mériten.t. Nous croyons souvent n'en vou'loir qu''aux ,hommes, et nous en: voulons aux .places: jamais celliX qui 1Jes ont occupées n'ont été au gré du monde; et on ne leur a rendu ,justice, que quand .ils ont cessé d'y être. L'envie, malgré elle, rend 'hommage à la grandeur, ,quoiqu'e11e semble la m~riser; car c'est honorer les places que de 1es envier. Ne condamnons point par chagrin des situations agréables qui n'ont que Ie défaut de nous manquer. ( A. sui11re.) • • ie- • •

Avec 1a naïve co.mianrce de 'l'innocence · H !bénissait rd'avanœ dans son cœur les bra: ves gens ,qui le recueilleraient. Mais toutes ·les maisons étaient closes, ,t i1 se sentait à lbout de forces. Après avoir hésité ,plusieurs !ois, il s'arn..a.ta enfin devant une iporte .qui lui sembla moins rebatl";bative que tles autres, et, s'armant de 1out son courage, il fit retentir le marteau de fer. Une fenêtre s'ouvrit, et d'un too hargneux ,quelqu'un demanda: - Que voulez-vous? L'enfant fit quelques gestes pour mootrer le sol couvert de neige, .;es vêtements déchirés et le grand ciel ,noir, d'où desceadait un froid atroce. Un ricanement lui réjpondit. - Tiens, garneme111t! Voilà qui rawrendra à te moquer des ·gens! ,En même te~ps, ,quelque ch~e d 'innomma.blé s'écrasa aux ipieds de l'enfant. Le .pauv.re ,petit en éprouva une douleur aiguë.

Le petit sonrci-muet C'ttait une nuit d hi'1er froide et bru-

meuse. ,Oc loin en loin, aux carrefours des rues, la lumière ti'une :lanterne t,r ouait l'obsc.urité d'UJ!le taohe bLafarde. Une neige éJ)aisse cou· <Vrait le pavé, assourdissant tout bruit. Le couvre-feu avait d'ailleurs déj à sonné, et dans œ ,quartier exœntri1que de Paris, au· cu111 ,passant ne s'attarda'it. Un itre humain ma11chait pourtant dans ces ténèbres lugulbres, effaré et transi : c'était u111, pauvre enfant sourd--rnuet de sept ans à peine. [)es ,guêtres déchirées, une culotte trop courte, une veste de limousine râ,pée jusqu'l1. 1a tramie le garaniissaient mal contre la neige et 1)a bise. Il marchait vaillamment ce,pendant. Son énergie s'était réveillée depuis qu'il' avait franohî les rertjparts de 'la ville ... Ce n'était a:,lus maintenant la carrwagne inhospitalière et effrayante. U a,Hait trouver dans quelque maison un bon abri, ,sec et chaud . .. 1

Jusqu'alors, dans sa droi1ure, il ,avait gard'é 'i'e~rance. Cet a"CCuei1l 1Jui ôtait sa dernière illusion. Il ,sentit une Ja.ssitude de IJ)lomb accabler ses éjpaules. Un engourdissement indicible cou,Ja comme de 1la glace dans ses membres. ,n tfit queliques pas.. . . et tomba. Il serait mort ·l;\ sans doute, pauvre épave inconnue, naufragée après tant d'autres dans ,la grande capitale, si, au moment même où il s'abattait dans la neige, un homme, débouchant d'une rue voisine, ne l'avait aperçu. C'était un prêtre. H accourut près de '}'en· fant. Celui-ci, avait perdu connaissance. L'eccl~siastique était ·jeune et vigoureux, D"un ,geste aisé, il en·leva le garçonnet sur son épaule et ,l'emporta. Quand l'enfant rouvrit Jes yeux, il était dans une chatrmre chaude et dans un bon Jit. Une vieille dh~mbrière, .souriante sous' son bonnet tufauté, lui a[)IJ)ortait du bouillonH crut qu'il rêivait encore. - A:lloI1JS, mon gentil, bois cela, dit la servante doucement. Ça acllèvera de te remettre,

. . . !Mais tu nou.s as fait une fière peur, tu

saisi •Nous,, c'était elle et l'abbé de l'Ep~, son maître. Clétait, en eillfet, l'ab:bé de !'Epée que ia .providWtCe avait conduit -sur le chemin du petit sourd-muet. •Les !Premiers essais de œ pretre généreux, dout le nom devait passer à la .postérité, attiraient déljià ll'attention et la sympathie du puiblic. Nul cœur n 'é tait plus capable que le .sien de conljpaiir à la mi,sère de l'enfant' trouvé. [)ès 'le premier li our, il ressentit pour lui une affection de ,prétliiedion, d'autant plus qu'i~ soupçonnrai-t un mystère dans l'abandon du pall'vre :petit. Ses main,s fines, sa peau soignée, ses oheiveux bien entretenus, la dis· tindion de ses manières ,contrastaient de façon iel1oquante avec les .hardes gsossières dont il était vêtu. .L'espoir de percer ce secret, de réparer peut-être une irijustice doublait le zèle du bon a!bbé. •L'enfant monr!rrait du reste une intel,iigeaiœ vive et .paraissait comprendre le but de son bienfaiteur. C'était avec une ar· deur inouïe iqu'il s'eilforçait de saisir sa pensée. Il dévorait des yeux ses moirudres gestes, fixant ,;on atten~ion aivec une '!elle intensité que parloi·s son froot se couvrait de sueur et qu'il eût défailli si son maître n'avait pas suspendu la ~eçon. Aussi, tandis qu'il fallait quatre ou cinq ans à ses élèJVes ordinaires [>Our arriver à se faire co~rendre, œlui-ci commença à pouvoir s'eX1primer clairement vers la fin de la deuxième amée. La joie qu'en é!prouva l'abbé de I'Epée le récompensa de toutes ses peines. Ses soupçons se trouvaient ,justifiés. !L'enfant a~ait toujours ,vécu dans une belle maison, entouré de .soins dé!.icats, servi .par de nombreux domestiques. H y avait dans cette maison une ,jeune ifemme, d·ouce et jolie, à qui tout le monde obéissait, e1 qui ne le quiii'ait jamais. 1Le doUiT, eile ,Je prenait sur ses genoux et l 'embrassait ip:rssionnément, en ie serrant !bien fort contre elle. 'Le soir, elle le 1

bordait dans son ,petit lit, mettait un long, 'bien long baiser sur so11 front, et ne s'en a!lait que lorsqu'il ,s'était endoPmi. Ah! qu'il était heutl'eux alors! Comme it l'aimait, cette 'iemtme, aux yeux si bons, aux ,caresses si tendres! Hélas! Un matin, elle n'était :pas venue l'embrasser à son réveil, et il ne l'avait plus re'Al.e qu'une seule fois, couchée, toute blan· die. comme ses draps, mais les yeux fermés et si froirls ,quï1, en aviait eu un horrible Irisson et était parti, épouvanté. Il ne sa,vait ,pas p01irrquoi on l'avait alors retiré de fa ~hamibre, où il se souveuait a-voir toujours cou.ohé, ,poll'r ,le reléguer dans un vilain taudis où les rats couraient la nuit et hti faisaient peur. Puis, un beau jour, on l'avait fait monter dans une voiture, tout seul ·avec uru homme barlbu, à rair méchant. Ils aivaient roulé du matin au soir pendanct plu· sieurs journées i11terminalb:es.' -Erufin, le dernier soir, le méchant homme baI1bu lui avait fait édhanger ses jolis ,vêtements contre des guenilles toutes déc'hiI'ées, et l'avait abandon· né dans une grande plaine où il n'y avait ni maison ni abri, et tOtlJte lblaruche de neige ôusqu'à l'horizon. On devine '1'émotion du, prêtre à ces ré· vé)atio.ns. Sans doute, les misérables qui \'a· vaient chassé de chez 1ui croraient le secret de leur crime aussi bien gardé par l'infirmité de l'enfant qu'il eût {PU l'être par la tombe même. Et ,voilà que sa go11ge muette s'otwrait pour racon<ter leur inîâmie! ,L'a,blbé de 11:.pée bouillait de ven.ger une auss.i abominable machination. -Malheureusement, Œe ipe'!it sotllI'd•muet n'a!Vafü d'autres sou~ venirs ,que ceu.x de ses yeux: il était aussi in· capable de dire le nom de ses parents que celui de la ville oi:i ils haibitaient. Les criminels semblaient donc assurés de l'impunité et leur petite victime conidanmée à demeurer frustrée à jamais de ses !biens, lorsque la rencontre fortuite dans une rue de Paris d'un conseiHer au. Parlement provoqua dhez l'eruîant une dernière et décisive révélation. ,I l se rl!JPPelait avoir vu souvent chez lui un .pePsonnage ,porta,nt un costume semlblaible.


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Cette indication restreignait le champ des recherches et donnait espoir de les mener à bonne lfin: il sufflsait de visiter les villes de Parlement. L'al:Jbé de l'Epêe se mit en route avec l'enfant. Ils rparcoururent vainement !es rues de !Rouen, de Rennes et tle Bordeaux. ,Mais, tlês l'entrée ià Tou1louse, renfanl p~rut se rec()[l[laître. 'L'ardhitecture des matsons lui rajppclait des visions familières. Et soudain deivant un hôtel ià .perron, aux ienê•tres Renaissance, it s'ar.reta, des larmes plein les yeu,x. - U!, .. dit-il. C'est là! \L'a:bbé n'éfait pas moins ému que lui, Il s'info1rma. On lui apprit que dans celte beHe demeure habitait M. de Sohir, con:seiller au 1Parlement de Toulouse. La maison lui appa;rtenai,t de.puis qu'un enfant à moitié i'di.ot füs de son hère aîné, a:vait disparu mystérie~sement, enilevé .peut-être par de,s bohémiens, quelques aninées auparavant. ll..e prêtre n'hésita pa·s. f"ort pu droit de l'enfant qu'il ramenait chez lui, il entra dan.s la maison avec Je front d'un justicier, M. de Solar était en ccmwag:nie d"un ofücier, qui lui faisait visite. ,U s 'avançait comtois, :Jor.sque la vue de Penfant le lit visiblement pâlir. - Je vous ramène 'le propr.iétaire de céans, Monsieur, dit J>al!Jbé. t.M. de Solar s'était idéjâ remis. Que pouvait-il crain1dre? Il n'avait qu'à 'leindre de ne ,pas reconnaître son neveu. _ Vous plaisantez méchamment, M. l'a?" bé, [épondit-i!l. Le mafüeureux ms d_e mon re, sïmp~e d 'e sprit, m'a été enlevé il y a deJa longtemps, et hélas! toutes les rec~erches cte la ,maréchaussée sont idremeurêes mfructueuses. Qua111t à cet enfant--ci, je ne l'ai jamais 1

1~~:

VU,

~ H se reconnaît pourtant chez lui, re-

:pl!Jrtit faib~. fen awe1'le à

VOU'S,

M. l'otti-

cier. _ A'h.! ah! aht votre audace est inouïe! s'&:ri,a ,M. de Solar, sarcastique. Vous- m'anwnez tci u:n petit gueux après lui a1Voir fait

1a leçon, et vous pretenidez me lÏ1t11Poser \ comme le fils de mon bien~aimé frère? Espérez-vous ai:nsi m'extor,quer de l'argent? 1L'a1bbé de llBpée suffoquait d' indignation, lM.ais ,soUldûn lènltant !Parla, de sa voix blanche sans aocent: - Si, Monsieur, vous m'avez vu souvent. Je me .sowviens de vou,s. Vous vous asseyiez ici quand maman était ·là et qu'elle me tenait su~ ses genoux .. . . Cette maison? .. , Je la connais mieux que voll!s! ... Diriez-vous Où votre neveu mettait ses jouets?··· Tenez, dans ce coffre, il y avait des soldats de 1bois. . . . Ici, c'éta~t la chambre de maman. , . U, c!était fa mienne, tendue de bleu.,· avec une étagère où i1 y avait des chiens de porcelaine ... des (:hiens blancs à fa.ches jaunes. J'avais même, en jouant, cassé la tête du plus beau ... . L'ofücier s'était 'levé et examinait d'un œil sévère son ami le ,cooseil,ler. - Mon neveu était sowrtl-rnuet, ballbutia celui-ci. - Je suis l'a,blbé de l'Epée! répartit triomphalement le prêtre. - J'ai entendu iparler de vos merveilles, M. l'aJIIDé, dit l'ofilicier. celle.ci est 'la plus belle de toutes. En acheivan.t, il, avait attiré l'enfunt contre .Jui comme rpour le prendre sous .sa protection et montrait la porte d'un geste de souverain1 méjpris à 1M. de Solar, ;livide. Celui-ci comprit que toute dêiense était im,po.ssible. Ecrasé par œ coup formidable, il sortit en titubant comme un homme ivre. Deux mois plus taro, il ramait ,gur Jes ga· Lères du rni, Jean DE BARSAC - - --11-1••Hll4ou--

-

La confession du Jnif èette histoire-là, je n'en fo15 ni acteur mi témoin. Mais Jean, qui me ~'a contée, est di• gne de foi. Jean est caporal. C'est oo de mes amis, des plus bratVes. Sa frimousse de füilette IP<>rt~ ~ peine ,quinze an,s. AUJsisi pose-t-i:I, trèa $1.fieu·

,ernen,t, au • a:iaternel • enver! ·les vieux barbons de ,son escouade. ,panmi ses • enfants » - comme i1l 1es appelle - s_e troUNait l~ fameux Youp, d~n_t je n'ai jamais su •le '\-Tat nom: paUJYre Jmî, reconnaissablle du piltus !loin qu'on apercevait son pro1fi.1, pitoyable 's ous sa capote crasseuse dollt Je bleu horizon toumai't au vert boche, serrfu1ant toujours :demander grâce au passaD"t, ta.nt on l'aivaH accoutumé aux horions. 1f.n vertu de ses devoirs de « 1père •, Jean , ·€tait ,constitué le déi[ensellœ' de l'oipprimé. Tous Jes ûour,s, iJ faisait acte di'auiorité en arrêtani 1Jes quolibets ou 1les vi1lains tours. You[P n'êtiait pas d'une tribu riche: ,ja,mais de colis pour lui. Et les CO[Pai.ns, sans méchanœté, san5 réflexion se figulI'aient ,que la zone de caana.r'aderie aux amnées, si vaste pourtant, ne polllYait rpas collll[)rendre les .fils d'Israël. Jean le d~ommageai't en lui aban:donnant, sinon 1la meil,leure, du moins la plus grosse ,p art des paquets vo,lumineux que, cha,que quim.aine, conrfectionnait ~ maman. Comme un !bon gros ohien, YolJlP ne le quittait !Plus d 'une semelle, . ce qui gênait paiifois bien un 1peu le fier caporal, mais, au fond, de ~lattait l!)lus encore. Et, tout naturellerrmt, à force de !Protections et de colis parta~s, Jean avait fini ipar aimer le pauvre You,p. - Vous devrie,z entreprendre sa con.version, Jui dis,ie Ull U10Ur, Il êclafa de rire: - ,Luit mais il ne croH ni à Dieu 111 a diable. Il n'est (Pas iplu:s Juiœ que Ohrétien ou Turc. QuanJd, des fois, on diS1Cute entre nous sur la religion, il ,se met à rigoler, Et qu'estce que vous voutez ·qu'i1I ait une croyance? il n·a ipa,s d' âme. tj'eu,s beau ,le gronder, le raisonner, ·rien n'y [ii: • Je ivou,s dis qu'il n'a :pas d 'â·

me.• Or, l'all/tre ~our, Jean m'est arrivé, très 6nu, et ,voici œ qu'H nfa con·œ : -1Jëfai,s œtte nuit en patroui:11e, avec Youp et trois awtres. Nous avions rencontré une pa4rouille b<><lhe. on ileur ruvait tiré dessus, et, IIJII foi, je crois bien- qu'on 1eur en a des1

cendu .deux ou trois. M<ùi i.Ls 0111: amoché mon Youipt 'Le pauvre type avait une baille dans le ventre. fü ,gémLSsait, que ;j'arrÏ'vais pas à ·le faire taire! J'ai dit auoc deux autres de Hier, et, aivec .M arrel, nous ,t'avons ramené. Seulement, voilà-'t-ill qu·U111e rnifrai.11euse lboc!he nous aipei,çoit: aivec 1es ,gémissements qu'Î!l fai,sait, fallait s'y attendre. Heu.reusement qu'iil y aivait ipas loin un trou de mannite: on s'y .met tou6 'les troi-s. .Mors :ce ,paUJVre YolllJ) me prend et me tire à lui : - Jean, qu'i1I me dit, dis,.,moi vrai, c'est-il gra,ve ce q!U! j'ai Jà? - Oh t que 1e foi dis, oui et non. - Combien de '!ellllpS est-ce que j'ai encore à vivre? Moi, qui voyai.s qu'j,L .se ira.pipait, .je lui répondis : - Trente ans, si tu n:attrrupes pas de rhume de cerveau. D'autant que ge n'en savaie rien, moi, a'il al.l'ait mourir ou pas. Alors il me serre encore plus contre lui: - Jean, 11laigue pas, je .sens que ,je m'en v,ais. Bcoute, je ipeu~ pas mt1Urir corrirne ça. Fatd que tu me confosses. - Alors, que je lui dis, c'est toi ,qui blagues! C'est ipourtant pas ,le mœnen~, surtout 1à-<lessus: tu sais bien que j''aime ,pas ça.' Mai,s pas du tout, i,I ne blaguait pas, - Jean, qu'il me dit, ,jài bien réfléchi, y a ,q ue fa vraie re'Jigio,n qui a pu te faire si bon pour moi; je veux mourir dans cette re1Jigion-là. Faut que tu ,me confesses. Ce que (étais embêté! Qu~eske que j'allais faire?... Lui refuser? c'était Ie renidre plus imaJade. . . . Le con5esser? mais je ·suis rpas curé, moi!. . . Vrai, ,Fa tuais. mieuoc aimé . que le capitaine m'envoie iprend're la mitrailleuse qui nous tirait dessus. Touit à coup, une idée subite. - Mais, que je lui dis, tu peux pas te confosser, 1puiisique 'tU 1\'es ,pas iba;ptisé: ça ne compterait ipas. - Th bien! ailors, qu'fl me répond tout de sui1e, baptise-moi. Ça, oui, ge crois ,que ,je pou.vais le !aire,


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·' t

n'es1-ce ipas? ... Alors •Yai prie de l'eau qu'il y avai,t justernen1 là, dans notre trou de marmite - da1111e! ,je ne sais pas trop si elle était pl"OJPre, vu qu'il faisait nuit; .mais, comme ctë'tait [>OUr Youp, ça ne fait rien, il n'était ipas regardant à ces choses.là, et je J'ai ba,püsé .... C'est-it ça qu'il fal'lait faire, Monsieur i-'aumônier? ... Oh! ou\ je sais la formule, sayez traniquiHe, fai bien awris m).n catélahisme autrefois .... Mais ça ne ~ui a rpas suffi, à ce pauvre Youp. ,N voUJlait absolu:,ue.nt que je le confosse. Ce que j'étais embêté! ·B ntin je me s~is d'it qu'il valait mieux ne rpas le chagriner, que de ~erais semblant, et puis que je vous en p1rlerais après. J'ai dit à Marcel de se boucher les oreililes, vu qu'il ne !J)OUJVait ipas bouger, ra~port à la mitrai!1:leuse, et que j'ai dit à Yol.l(J): - Vas-y maintenall!t que tu es chrétien, ça IJ:M:Ut marcher, Afors, il m'a sorti tout son fourbi. Ce qu'y en avait! Je comprends que ça lui ~sait sur Je cœur, .\e 1pauvre type! Moi, je ne savais pas q,uoi ~ui d ire aiprès; alors j'ai récité un « Notre Père » et puis je foi ai dit d 'avoir bien confiance dans ,Je bon Dieu, qui est tout œ qu'il y a de meilileu,r. · Ah! œ qu.ïl était !heureux, ce ;pauvre Youp! Il m 'a embra,s,sé sur ,les deux j.oues, et ,je crois qu'il pleurait. Moi, je me tenais à quatre pour ne pas en, faire autant. Nous avons attendu quelque temps encore pour tromper '1a mitrnHJeuse et .nous avons tout de même pu, avec Marce1, ramper jusqu'à la tranohée en 1-raînant Youp. Mais dame, Jà, quand nous avons regardé le ipau·vre 'tiyl!)e, il était mort. Ça m·a Jfait un couip! Je· suis encore tout chose, comme si c'était mo,11 frère qui était mort .... • . . . Mais d 'aibord, di tes, qu'est-ce qu'i.J faut que fen fasse, de ses rpéchés? Louis L(iENOIR), Aumônier de la . . . diivision colonià,le. ~Mort au chamip d'hon.neur.)

15 Anil 1919

SS-• annt1e

Variétés

=

.CONVERSIONS E'N ANOUf.:'rERR:E Le R ,P. Martinrl'arl, bien renseigné sur les choses d'Angleterre, évalue à 40.000 le nombre des ,eon,versions sll!rvenues :parmi les sü'ldats qui ont participé ~ fa dernière guerre. Beaucoup sont devenus catihoLiques bien plus pour avoir .« vu • que pour avoir • apPris •. C'est grâce au dévoûrment admirable déployé tI'ar œs aumôniers catholiques que ces con,versions ont surtou't êté obtenues. Voilà, à (i. tre d'exception, l'un des /beaux fruits du Cl--n• füt ITTlOOdiat

0 DEVOTION TROP COURTE Une dame se ;plaignait à Mgr de ,la Mothe, évêque ci" AmienJS, de la longueur de la messe du dimandte. • Ce n'est ipas la mes,se, nui ~orudit ·!e pré:a,t, qui e&t troip longue, mais votre dé!votion qui est trop courte.~ Cooibien pail"i!Ili les cluétien,s et les chrétiennes de nos jours ,qui doi,vent prendre pour eux ooHe spiritueJ1le réponse 1

• Manquant de notions su,r un auteur qui venai,t de lui e1woyer un de ses ouvrages, Dumas demandait un ,jour à Arsène Houssaye: - Coooars-tu un tel? - CeI"tai.nement. - Quel est-il? - C'est un écrivain ,qud s'est fait da.ns les lettlres un nom olbscur.

(OJ~Gl~l,Jl So~iéfé valai,at]t]e .DE LA

d ·édu~ation ·

t Publication fondée en 1881 1/Ecok• primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé· ments de 8-1& pages pendant l'année ordin.ure (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

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• De nouveau un sans-métier? Vous ne sauriez jusfüier d'un moyen d'existence? ... - J'a!Vais voulu installer un magasin de bicyc1e(ies à Venise; mais la configuration du terrain m'a obligé de fermer. • Qu'est-ce que tu réclames encore, Gaston, le petit Jésus fa apporté un c'heval de bois? - Le petit Jésus n'est plus au courant. Je voulais une auto ou un aéroplane ... ,

Tout ce qui coneerne la; publication dott être a;dressïS direetement à son gér11nt et l!ondœteur, M. P. PIGNAT, Secrét11!re au Dépa;rtement de l'Instra.ctlon publique, à Ston,

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11 n'y a personne qui n'ait en soi quelque chose de bon qui peut dee1rl.'.ellent Q'il Pd ioultlvp__


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