-
100-
famille. L'officier de service, capitaine d'Erlach, organise l'escorte dont fait partie la compagnie générale. Le lientcnani-colonel de Mai llardoz el. [e major Bachmann accompagnent la Eamilte royale. La colonne tra,·erse obliquement le jardin. Sur la terrasse des Feni!laclls, une fo ule hurlan te barre l'acc-ès de l'escalier qui conduit à l'Assemblée, b1·an· diss<wl au bout d'noe pique la tête sauglante de Mandat. (1) Plusieurs fois l'es· corte eloi: fai re balte po1cr ne pas être débordée. Dans la presse, ocv dérobe même à la reine sa montre ec sa bourse. Plusieurs soldats sont tués aux cl er· niers rang". D'Erlacb rénssiL à ouvrir un pssage et à atteindre la saUe de l'As~:~emblpe; le .roi sr mel, lui el les siens, sons la protection des r eprésentants de la nation. ll vient de se livrer à ses e1;1nemis pieds el poings liés. Maillardoz ct Bachmann sont inm•cdiatemenl arrètés. D'Erlach n,joint sa compagnie. Une partie de l'esoorie est désarmée par le peuple, l'autre se disperse ct rentre au c b5tean. Les ins·urgés s'étendeu t en un vaste demi-cercle, Llu Pont-Royal à la rue Saint-Honoré. Il semble régn er 1.111 certain orch·e dans ces masses ; un chef rnanté sur un cheval n oir, l'Alsacien Wes termano, les ra.nge en bataille et appuie son centre sur 40 canons. Le ca.pitaine Dürler, qtli a pris le commandement après le départ ,Je Maillar· doz, se rendant com1,te que l'espace à couvrir est trop· vaste pour dix comr.agnies concentre la d,éfense su r le chfl,teau. La première ,-iclime est une s-entinelle b ernoise, oubli ée clac•s les jardin s ct attaq1.1ée ,à l'improviste. Snns quitter son poste, elie t'ne sept de ses agrcsse\ll·s, puis, n'ayant plus de cartouches, elle tire san snbre et étend encore trois hommes à ses pieds avanl de succomber. Sous les inmltes de la foule, les soldats sont clifiicilcs à c.ontenir, mais l'ordre est d e ne pas attacruer les premiers; la discipline l'emport.e. Quelques patriotes, à calil·ourcholl s ur la crète du mnr, renseignent leurs camarades sur les mouvements des ùélenseurs. (A sui vre.)
Pensée Importance de la discipline L:1. disc:J,line est à l'EclllC(Ltioil ce que J'écorce est à l'arbre qu'elle eu· lolcre; c'est l'écorce qui retient la sève, qtü la garde, qui la dirige, rrui la for ce à monier au cœur ùe l'arbre, dt· se répandre dans ses fibres et dans ses ra· meaux, pour les nourrir des sucs les plus purs de la terre. D11 la siw:J airtsi. contenue el dirigée, se forme 11u tronc sol ide ct Iermc, cl<mt les hrancnes por leccl en leu r temps des feuilles, des Ileu.rs et de;s truitst: enlevez l'écore~ à üm' de ces bnlllcl1es, cette branche sera bientôt d é-sséchée; ôtez l'écore" du lr011c lui-même, et l'arbre 1.éri..ra. L'écorce ne l,araît qu' un e enveloppe gros·s ièr c, mais elle conserve à l'arbre et à toutes ses parti~s, leur force ct leur vigueur, cle m ème, la .Disciplu1e ne paraît quelquefois pour l'Educ-ation qu'one écorce tln peu â.pre el l'llde, mais c'es t elle qui cons-erve, qui é lève, qui forlific tout. Mgr DUPANLOUP.
1) Commandant de la g.a rde n ationale, que la foule venait de massacrer.
45me Année
No 6
30 Mars 1926
Organe de la Société Valaisanne d'éducation i\Jali n de Résurrection. La p1·otcction de l'Enfance. Tribune pédagogique. Langue fracwaise: Nos amis les· ois·e uux. cours élé111entaire el s upé.r.ieur. - Pour ùire el pour lire. - Compta,bilité. -· Ci visme. - Nécrologie. ·
SOMMAIHE.
fRafin de Le soleil du jour qui est pour nous celui du Seigneur n'était pas encore levé quand les femmes vinrent au jardin. Mais, vers l'Orient, sur les collines, une esperance blanche, légère, comme le reflet d'un monde revêtu d'argent et de lys, s'élevait parmi les constellations tremblantes et triomphait peu à peu des lueu~s et des scintillements de la nuit. L'aube sereine faisait penser au sommeil des innocents, l'air limpide et propice semblait ému par le vol des anges. Pâleurs transparentes, joie pudique, frissons et candeurs annonçaient la journée vierge. Les femmes, absorbées par leur tristesse, marchaient dans le vent matinal et une inspiration qu'elles n'auraient pu justifier les enchantait. Revenaient-elles pour pleurer sur le roc ? Pour revoir une dernière fois celui qui su't prendre les cœurs sans les meu rtrir? Parlant entre elles, elles disaient : «Qui nous ôtera la pierre du sépulcre ? » Quand elles y furent, la stupeur les arrêta. L'entrée de la grotte s'ouvrait sur les ténèbres. Doutant de ses yeux la plus audacieuse chercha le seuil de sa main tremblante. A la lumière du jour, qui prenait force à chaque instant, elle3 découvrirent la pierre appuyée contre les roches voisines. Muettes de peur, les femmes se retournèrent comme pour chercher ce qui était arrivé pendant ces deux nuits. Marie de Magdala pensa aussitôt que les Juifs avaient dérobé le corps du Christ, non satisfaits encore des souffrances qu'ils lui avaient infligées de son vivant. Ou peut-être, irrités à cause de cette sépulture trop honorable pour un hérétique, l'avaient-ils fait jeter dans la fosse infâme des lapidés et des crucifiés? Mais ce n'était qu'un pressentiment. Peut-être Jésus était-il encore là dans ses bandelettes odorantes? Elles n'osaient pas entrer ; pourtant elles ne pouvaient se résoudre à partir sans avoir rien appris de certain. Et à peine le soleil, émergeant en-