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famille. L'officier de service, capitaine d'Erlach, organise l'escorte dont fait partie la compagnie générale. Le lientcnani-colonel de Mai llardoz el. [e major Bachmann accompagnent la Eamilte royale. La colonne tra,·erse obliquement le jardin. Sur la terrasse des Feni!laclls, une fo ule hurlan te barre l'acc-ès de l'escalier qui conduit à l'Assemblée, b1·an· diss<wl au bout d'noe pique la tête sauglante de Mandat. (1) Plusieurs fois l'es· corte eloi: fai re balte po1cr ne pas être débordée. Dans la presse, ocv dérobe même à la reine sa montre ec sa bourse. Plusieurs soldats sont tués aux cl er· niers rang". D'Erlacb rénssiL à ouvrir un pssage et à atteindre la saUe de l'As~:~emblpe; le .roi sr mel, lui el les siens, sons la protection des r eprésentants de la nation. ll vient de se livrer à ses e1;1nemis pieds el poings liés. Maillardoz ct Bachmann sont inm•cdiatemenl arrètés. D'Erlach n,joint sa compagnie. Une partie de l'esoorie est désarmée par le peuple, l'autre se disperse ct rentre au c b5tean. Les ins·urgés s'étendeu t en un vaste demi-cercle, Llu Pont-Royal à la rue Saint-Honoré. Il semble régn er 1.111 certain orch·e dans ces masses ; un chef rnanté sur un cheval n oir, l'Alsacien Wes termano, les ra.nge en bataille et appuie son centre sur 40 canons. Le ca.pitaine Dürler, qtli a pris le commandement après le départ ,Je Maillar· doz, se rendant com1,te que l'espace à couvrir est trop· vaste pour dix comr.agnies concentre la d,éfense su r le chfl,teau. La première ,-iclime est une s-entinelle b ernoise, oubli ée clac•s les jardin s ct attaq1.1ée ,à l'improviste. Snns quitter son poste, elie t'ne sept de ses agrcsse\ll·s, puis, n'ayant plus de cartouches, elle tire san snbre et étend encore trois hommes à ses pieds avanl de succomber. Sous les inmltes de la foule, les soldats sont clifiicilcs à c.ontenir, mais l'ordre est d e ne pas attacruer les premiers; la discipline l'emport.e. Quelques patriotes, à calil·ourcholl s ur la crète du mnr, renseignent leurs camarades sur les mouvements des ùélenseurs. (A sui vre.)
Pensée Importance de la discipline L:1. disc:J,line est à l'EclllC(Ltioil ce que J'écorce est à l'arbre qu'elle eu· lolcre; c'est l'écorce qui retient la sève, qtü la garde, qui la dirige, rrui la for ce à monier au cœur ùe l'arbre, dt· se répandre dans ses fibres et dans ses ra· meaux, pour les nourrir des sucs les plus purs de la terre. D11 la siw:J airtsi. contenue el dirigée, se forme 11u tronc sol ide ct Iermc, cl<mt les hrancnes por leccl en leu r temps des feuilles, des Ileu.rs et de;s truitst: enlevez l'écore~ à üm' de ces bnlllcl1es, cette branche sera bientôt d é-sséchée; ôtez l'écore" du lr011c lui-même, et l'arbre 1.éri..ra. L'écorce ne l,araît qu' un e enveloppe gros·s ièr c, mais elle conserve à l'arbre et à toutes ses parti~s, leur force ct leur vigueur, cle m ème, la .Disciplu1e ne paraît quelquefois pour l'Educ-ation qu'one écorce tln peu â.pre el l'llde, mais c'es t elle qui cons-erve, qui é lève, qui forlific tout. Mgr DUPANLOUP.
1) Commandant de la g.a rde n ationale, que la foule venait de massacrer.
45me Année
No 6
30 Mars 1926
Organe de la Société Valaisanne d'éducation i\Jali n de Résurrection. La p1·otcction de l'Enfance. Tribune pédagogique. Langue fracwaise: Nos amis les· ois·e uux. cours élé111entaire el s upé.r.ieur. - Pour ùire el pour lire. - Compta,bilité. -· Ci visme. - Nécrologie. ·
SOMMAIHE.
fRafin de Le soleil du jour qui est pour nous celui du Seigneur n'était pas encore levé quand les femmes vinrent au jardin. Mais, vers l'Orient, sur les collines, une esperance blanche, légère, comme le reflet d'un monde revêtu d'argent et de lys, s'élevait parmi les constellations tremblantes et triomphait peu à peu des lueu~s et des scintillements de la nuit. L'aube sereine faisait penser au sommeil des innocents, l'air limpide et propice semblait ému par le vol des anges. Pâleurs transparentes, joie pudique, frissons et candeurs annonçaient la journée vierge. Les femmes, absorbées par leur tristesse, marchaient dans le vent matinal et une inspiration qu'elles n'auraient pu justifier les enchantait. Revenaient-elles pour pleurer sur le roc ? Pour revoir une dernière fois celui qui su't prendre les cœurs sans les meu rtrir? Parlant entre elles, elles disaient : «Qui nous ôtera la pierre du sépulcre ? » Quand elles y furent, la stupeur les arrêta. L'entrée de la grotte s'ouvrait sur les ténèbres. Doutant de ses yeux la plus audacieuse chercha le seuil de sa main tremblante. A la lumière du jour, qui prenait force à chaque instant, elle3 découvrirent la pierre appuyée contre les roches voisines. Muettes de peur, les femmes se retournèrent comme pour chercher ce qui était arrivé pendant ces deux nuits. Marie de Magdala pensa aussitôt que les Juifs avaient dérobé le corps du Christ, non satisfaits encore des souffrances qu'ils lui avaient infligées de son vivant. Ou peut-être, irrités à cause de cette sépulture trop honorable pour un hérétique, l'avaient-ils fait jeter dans la fosse infâme des lapidés et des crucifiés? Mais ce n'était qu'un pressentiment. Peut-être Jésus était-il encore là dans ses bandelettes odorantes? Elles n'osaient pas entrer ; pourtant elles ne pouvaient se résoudre à partir sans avoir rien appris de certain. Et à peine le soleil, émergeant en-
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fin des collines, éclaira-t-il l'ouverture de la grotte, qu'elles prirent courage et entrèrent. D'abord elles ne virent rien, puis une terreur nouvelle les saisit. A leur droite, un jeune homme vêtu de blanc - son vêtement dans l'obscurité, .brillait comme la neige - était assis et semblait les attendre. - Ne vous effrayez point. Celui que vous cherchez n'est pas ici : il est ressuscité. Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts? Ne vous souvient-il plus de ce qu'il dit en Galilée : qu'il serait livré aux mains des pécheurs et. qu'il ressusciterait le troisième jour? Les femmes écoutaient, éperdues, sans pouvoir répondre. Et le jeune homme poursuivit : - Allez trouver ses frères et dites-leur que Jésus est ressuscité et qu'ils le verront bientôt. Toutes , quatre, tremblantes d'épouvante et de joie, quittèrent la grotte et coururent aussitôt où on les envoyait. Quand elles eurent fait quelques pas et qu'elles se trouvaient presque hors du jardin, Marie de Magdala s'arrêta et les autres continuèrent vers la ville sans l'attendre. Elle . ne savait pas ellemême pourquoi elle demeurait. Peut-être les paroles de l'Inconnu ne l'avaient-elles pas persuadée et ne s'était-elle pas assurée que le tombeau était vide ; n'auraient-elles pas été trompées par quelque complice des prêtres? Soudain elle se retourna et vi,t, près d'elle, contre la verdure et le soleil, un homme. Mais · elle ne le reconnut point, même quand il parla : - femme, pourquoi pleures-tu? qui cherches-tu? iv\arie crut que .c'était Je jardinier :de Joseph d'Arimathie, venu là de bonne heure pour travailler. - Je pleure parce qu'il ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. Si c'est toi, dis-moi où tu l'as mis et je l'emporterai. L'Homme attendri par cette candeur passionnée, par cette puérilité naïve, ne répondit que d'un mot, d'un seul nom, son nom à elle, mais avec un accent de nostalgie et de regret,. avec cette voix touchante et inoubliable qui l'avait appelée tant de fois : Marie. Alors comme réveillée en sursaut , la Désespérée retrouva l'Etre perdu: Rabbuni ! Maître ! Et elle tomba à ses pieds dans l'herbe humide et elle serra dans ses mains les pieds nus qui montraient encore la double cicatrice des clous. . Mais Jésus lui dit: Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père ; mais va chez mes frères et
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dis-leur que je monte vers mon Dieu et votre Dieu; je les précéderai en Galilée. fi se détacha soudain de l'Agenouillée et il s'éloigna dans Je jardin, couronné de soleil. D'après PAPINI.
La protection de l'Enfance Pour peu, que l'on jette les yeux, sur les "Faits div~rs, de son journal, on reste interdit en présence de la quantités de vols, de rixes sanglantes, de meurtres, de scènes de débauche et de suicides dont les tristes héros n'ont guère dépassé l'âge de la prime jeunesse, écrit une revue belge d'éducation. Il règne, en effet, une atmosphère épouvantablement viciée autour des enfants. La colonne des "Faits divers , offre, aux méditations du moraliste .comme à l'attention du simple curieux, une sorte de thermomètre des actions malfaisantes d'une catégorie d'individus, qui baisse et monte selon que déclinent ou progressent les diverses influences d'une époque. A l'heure qui sonne, le thermomètre s'est élevé ~ des degrés extrêmes, -et l'on conçoit. que les spécialistes, effrayés, se mettent à étudier les moyens les plus efficaces pour le faire descendre, au plus vite, à un niveau moins inquiétant.
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Certains sociologues affirment que l'hérédité et l'influence du milieu jouent un rôle considérable dans la criminalité juvénile. On peut estimer toutefois, que c'est aller bien loin que de conclure, ainsi qu'on le fait trop volontiers aujoud'hui, à un déterminisme originel absolu. Il faut considérer comme de plus sérieuse importance l'ascendant du milieu, car celui-ci n'est pas seulement de nature à inciter au mal, mais il est également capable de pousser au bien : il peut même opérer son action salutaire sur toute dégénérescence et en neutraliser les pires instincts. Rien n'égale, sur la volonté humaine, rempire de l'exemple. Visà-vis de l' enfance; la révélation des faits de la vie n'entraîne pas seulement l'initiative au bien ou au mal, elle a de plus comme effet, en ces coeurs de cire molle, avec l'éveil brusque et étonné de la sensibilité, le penchant immédiat. et irrésistible de l'imitation. Les annales du crime et de l'immoralité sont probantes à cet égard. Les constatations de la justice et les aveux mêmes des coupables établissent clairement quelle est la source intarissable des malsaines suggestions. Comment voudriez-vous qu'en un entourage dévergondé, une fillette reste chaste? Et, si ce bambin est élevé dans une famille d'escarpes et de malandrins, croyezvous qu'il y acquerra le respect du· bien d'autrui?
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a encore signalé, comme cause de la criminalité juvénile, la cnse de la natalité. La dépopulation, en effet, a été, et avec raison, mise en cause. Un sociologue célèbre a écrit à ce propos avec beaucoup de percpicaoité et. de bon sens, que le père 1~ moins autoritaire et le moins moral, quand il a sept enfants à diriger, sent la nécessité de se surveiller devant eux et de se soumettre à une règle. Quand il n'a qu'un ou deux rejetons, il est portè à les traiter avec une mollesse excessive. Moins d'enfants moins de discipline. '
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Mais comment travailler au salut des précoces dévoyés ? Ici les sociologues se montrent généralement assez embarrassés. Ils considèrent, en tous cas, comme de p lus en plus insuffisants, les asiles de sûreté qui recueillent les candidats au délit et au crime. La solution se découvrirait, peut- être, si l'on remontait directement aux causes du mal et si l'on établissait là, courageusement et intelligemment, le champ de combat. L'alcoolisœe, l'absence de principes religieux, le vagabondage, le cinéma corrupteur, les mauvaises lectures sont d~ très puissants facteurs des premières fautes de l'enfance. Pour tout dire, en un mot, la criminalité de la jeunesse a sa cause primordiale dans le défaut d'éducation religieuse et morale. Parfois aussi, l'absence du foyer, le défaut de surveillance du père ou de la mère, favorisent et développent les mauvais penchants des enfants. Maltraités ou abandonnés, i ls s'habituent à déserter le toit familial et, livrés à eux-mêmes sur le pavé de ville dévergondée, ils ont fatalement maille à partir avec la ju~ tice tôt ou tard. L'œuvre de la protection de l'enfance doit être sérieusement organisée. De nobles cœurs, de belles intelligences s 'y sont attachés déjà avec énergie. Mais il reste encore plus d'une chose à faire, e t il importe, si l'on veut arriver sans trop de retard au bout de la tâche, que chacun s'y a.ttelle au plus tôt et y coopère selon ses forces, son autorité, son rang et son influence.
flos amis les OISeaux Pendant les rigueurs hivernales nous avons secouru de notre mieux les petits oiseaux transis et affamés par la froidure. Aujourd' hui que partout sourit le printemps, nous avons encore des devoirs à remplir vis-à-vis de ces gracieuses et utiles ' créatures : favoriser la nidification et protéger leurs couvées. ~ Les nichoirs artificiels rendront pour cela de grands services, puisqu'ils procurent à nos amis un lieu propice à la repro-
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duction de l'espèce en leur garantissant un maximum de sécurité. Q ui ne sait, en effet, combien de nids · mal protégés sont dévastés par les chats et les en nemis conscients ou non des petits oiseaux? Mais tous les nichoirs du monde n'offriraient à ceux- ci qu'une bien mince garantie, si la jeunesse des écoles demeu rait, comme c'est encore trop souvent le cas, l'un des plus d angereux adversaires de nos petits protégés. Aussi recommandons-nous instamment au Corps enseiD"nan t, de profiter des quelques semaines printanières à venir pour donner aux é lèves des notions d'ornithologie et pour leur inculquer le respect des oiseaux et de leurs couvées. Ce leur sera chose facile, et ils rendront, ce faisant, un grand service à l'agriculture dont les oiseaux sont de précieux auxi liaires. Et puis, ils feront aussi œuvre de protecteurs du paysage, car, que seraient nos sites ies plus merveilleux et nos campagnes les p lus riches, sans cet apport d'animation et d'harmonie que constituent nos charmants hôtes ailés?
Tribune pédagogique
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lJn mot sur la lecture à l'école Il paraît qu'un certain nombre d'instituteurs désirent l'introduction dans les classes primaires d'un troisième manuel de lecture qui servirait de pont ou de transition entre le livre du degré inférieur et celui du degré supérieur. Ils reprochent, en effet, à ce dernier le nombre trop considérable de morceaux que les élèves ne parviennent à comprendre qu'après de multiples explications de la part du maître, expli cations que celui-ci n'a pas toujours le temps de donner, surtout dans une école ou classe de plusieurs divisions. Nous admettons dans ce reproche une part de vérité, mais nous ferons remarquer que les auteurs du livre en question ont voulu fournir un aliment à toutes sortes d'estomacs ou de constitution s ; car ce manuel doit servir dans des écoles de · durée sensiblement différente et dans des milieux diversément cultivés. Nous reconnaissons que la p lupart des textes empruntés aux bons écriv~i ns n'appartiennent pas au genre vulgaire, terre . à "') Sous cetl.c rubrique nous p1b!i.erons clorénavan t les exposés et critiques péùagogiques de nos collaborateurs et corres'porulanls occasionnels.
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terre, et qu'ils contiennent bon nombre de termes et d'expressions à expliquer. Qu'auraient à apprendre les enfants, au cours d'une lecture, s'ils comprenaient d'emblée tout ce qu'ils lisent? Donc, malgré l'inconvénient que présente le second manuel actuellemeut en vigueur, nous restons pour le moment du moins partisan du statu quo qu'imposent, du reste, les circonstances: Il y a d'abord à régler la question du manuel de grammaire puis celle du cours d'instruction civique. (1) Or, en ce moment le~ finances publiques et privées ne semblent pas encourager l'introduction dans nos écoles de trop nombreux manuels. Nous pe nsons que les deux livres de lecture actuels peuvent encore rendre longtemps d'utiles services, l'un dans les quatre premières années scolaires, et l'autre dans les quatre dernières. En effet, la 1ère année, les enfants, surtout dans les écoles de six moix où le plus souvent plusieurs degrés sont sous la direction du même maître, ont suffisamment de travail avec l' abécédaire et les 20 ou 30 premiers numéros du livre inférieur, qui renferme encore pour les trois années suivantes une provision de morceaux largement suffisante. Les élèves de la dernière année du degré moyen trouvent dans le second manuel une bonne vingtaine de textes parfaitement à leur portée. Les autres pages peuvent être réparties entre les différ~ntes années du degré supérieur, en tenant compte, cela va de soi, de la force respective des diverses divisions et en laissant de côté les morceaux qui présentent trop de difficultés. Mais on objectera qu'ainsi les morceaux de lecture seront rédu_its à la quantité ou portion congrue, que les enfants devront hre pendant deux ou trois ans les mêmes pages qu'ils ~es, s~uront bientôt par co_eur, que c'es_t enlever aux leço~s tout n~t.eret et les rendre machmales, qu'enfm, c'est empêcher l'acquis_ItiOn d'une foule de connaissances variées et utiles . Ces objections ne nous paraissent pas sérieuses. Le profit qu'on retire de la l~cture ne se mesure pas à la quantité qu'on lit, mais au c~o1x des sujets et à la manière de les lire. Or, comment procede-t-on dans quelques écoles ? Choisit-on les morceaux de lecture en tenant compte du développement intellectuel des enfants, du principe qui veut que toutes les matières du programme se prêtent un mutuel appui, que telle lecture doit corroborer . . (1) Nous ·veDons d 'al?prendre qu e M. le lJr. Ma ngiso!J, I nspecte ur scolaire du distnct cle S1o11, <Jl11. a !mm voulu accept er la 1·édaclion. ù'un Cour,; d'iustnlcLiott civique à l'u sage de n os· écoles, y m et acli·vcment la dernièr e main, e t qne cc CO?J"S paraHra cl'ici fLU délml do la n ouvelle armée scola.irc. NotlS s ommes con· vam c:u, (j11'élan l doun.ée3 les· .connaissa.uces juriclÏ(flWS eL pédagogiques de l'au· t e~ du nouveau rnanuel, cel m-ci ne soit accuei l•li très favorahl em ent pa.r l'unouli· tulle d11 pers ounel ens 21gnun.L. No us aurons l'occasion d'en reparler <da11s noLre , Eco·le primair e" .
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telle leçon d'histoire, de géographie ou de composition? Ne voiton pas encore l'un ou l'autre maître (rares exceptions, j'aime à Je croire) qui suit invariablement l'ordre des pages d'J.m manuel comme les aiguilles d 'une pendule passent devant les chiffres du cadran, ou qui prend le premier texte venu ? Puis comment la lecture se fait-elle parfois? Ne laisse-t-on pas l'élève lire précipitamment, avec monotonie, se contentant de l'interrompre de temps en temps par des observations telles que : fai tes cette liaison, prononcez mieux ce mot, jusqu'au moment où retentit un sonore: le suivant! Quand une page ou deux so nt ainsi expédiées sans apprêts, sans applications utiles, la leçon est terminée et o n passe à un autre exercice. Une telle leçon de lecture ne contribue guère à affiner l'intelligence de l'enfant et à l'enrichir de connaissances utiles. La lecture n' est profitable qu'à la condition de lire peu, mais bien. Lire peu ne signifie évidemment pas réduire le temps consacré à la lecture ; c'est lire une petite quantité à la fois. Lire b ien, c'est aller lentement, bien prononcer, se reprendre, chercher à saisir le sens de ce qu'on lit, s' assimiler les idées ou les pensées. Or, pour obtenir des résultats sérieux sous le rapport de la lecture, nous estimons qu'un texte d'une ou deu x pages suffit pour les différents exercices de lecture à pratiquer durant une semaine. On trouvera que c'est peu. Soit, mais voici comment nous procéderions pour tenir néan moins les élèves en haleine et les empêcher de se laisser gagner par la monotonie et l'ennui, qui les dégoûteraient immanquablement de la lecture. Supposons qüe la leçon de lecture se donne même tous les jours. Le premier jour, nous exigerions unique ment une prononciation nette et correcte ; le deuxième, nous porterions notre attention sur les pauses, en ne négligeant pas la prononciation ; le troisième, nous réglerions le rythme ou le mouvement, disons mieux l'allure, en stimul ant ceux qui traînent et en retenant ceux qui courent ; le quatrième, nous chercherions à faire ressortir quelques mots de valenr, comme certains adverbes ou adjectifs etc. ; Je cinquième, nous combattrions le ton monotone, écolier, si désagréable et si peu naturel et que les élèves n 'ont qu'à l'école; enfin le sixième, nous fe rions un petit examen, nous ouvririons une sorte de petit concours pour savoir quels élèves ont le mieux profité des leçons afin de les en récompenser d'une manière ou d'une autre. A ces exercices de lecture mécanique, nous joindrions pour chaque jour, un exercice d'application spécial à choisir dans l'ordre s uivant : explication de termes, exercice de vocabulaire
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(orthographe, dérivation, mots de même famille, etc.), applications de telle ou telle règle grammaticale, reche rche des idées principales, petits comptes rendus, exercices de composition ou de phraséologie, etc. Ces exercices ne devront évidemment pas trop empiéter sur la lecture proprement dite. De cette manière, on lira peu, de 28 à 30 morceaux ou pages dans une année scolaire de 6 à 7 mois, ce qui au bout de 7 à 8 ans d'école fe ra néanmoins de 200 à 300 morceaux qui seront alors compris et dont les enfants auront retenu quelque chose. On est souvent étonné de la quantité énorme de pages qu'on fait lire, de chants qu'on fait exécuter, de poésies qu'on fait apprendre et du peu qu'il en reste. Combien, parmi les élèves qui finissent leurs écoles, y en a-t-il qui savent, pour ne parler que du chant, très bien par cœur un seul de nos chants populaires, qui en ont retenu tous les couplets? On leur aurait appris un seul chant chaque année, en ayant soin de le faire répéter fréquemment, qu'on serait arrivé à la fin de scolarité à leur faire savoir très bien et pour longtemps de 6 à 8 chants, ce qui serait déjà magnifique. Nous terminons en affirmant qu'on enseigne trop de choses et d'une façon trop hâtive, donc extrêmement superficielle. La conséquence est qu'il n' en reste que très peu ou presque rien. C'est un vernis qui n'a pas pénétré dans le bois et qui s'efface rapidement. Peu mais bien, c'est à dire méthodiquement et lentement. Ce ne sont pas les pluies torrentielles qui fécondent le sol, mais celles qui sont fines et qui tombent lentement pendant un certain temps. Imitons la nature, où tout se fait avec une sage lenteur ; ne forçons point les talents, nous ne ferions rien ni avec grâce ni surtout avec profit.
Les .leçons de \locabulaire A l'heure ou l'on pense introduire un nouveau ,Cours de langue" et un livre de lecture ,Cours moyen", une question intéressante se pose au sujet des leçons de vocabulaire : Les trouverons-nous dans le ,Cours de Langue" ou dans le ,Livre de lecture" ? Les mots ainsi que la grammaire doivent s'apprendre par la langue et ne point s'isoler. Les mots doivent être étudiés non pour des mots mais pour exprimer une idée. C'est pourquoi le ,Vocabulaire" aurait sa place marquée dans le livre de lecture. Après chaque subdivision de celui-ci, un tableau de mots : noms, qualificatifs et verbes fourniraient
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d'excellents exercices de répétition et les groupements des mots faisant suite au groupement des idées laisseraient des images fidèles dans la mémoire de l'enfant. Lesté de ces leçons qui ne feraient plus double emploi, le livre de ,Grammaire" gagnerait en clarté et serait surtout le recueil des règles, car les exercices peuvent habilement et utilement aussi être tirés en majeure partie de la leçon de lecture . Du même coup serait résolu le problème qui semble faire pencher pour l'adoption d'un manuel étranger: la cherté de l'impression! Le livre de lecture prendrait lui la vraie place à laquelle il a droit et nous n'aurions plus la lecture du samedi comme délassement mais l'exercice de langue de tous les instants pour apprendre à penser, lire et parler . français.
P. S.
L'emploi et l'utilité des livres scolaires Le livre ne doit servir en enseignement que de résumé, d'aide-mémoire et d'exercices d'application à la leçon orale du maître. ,Pour former un homme, il faut un homme et non un livre". L'utilité du livre dépend du temps pendant lequel il doit se substituer à l'enseignement du maître pour le compléter. Si le maître d'une école à une ou deux divisions jouit de la plus grande liberté pour préparer ses exercices qu'il peut expliquer à loisir, Je rége nt de la majorité de nos écoles à tous les degrés est lié par son temps divisé et limité et son livre ; si le 1er se passe assez facilement de livre, le 2me seul apprécie à sa juste valeur l'outil qu'il emploie. La plus grande opposition au ,Cours de langue" actuellement en usage est venue des maîtres qui ont allégué comme principal argument l'impossibilité d'expliquer suffisamment leçons et exercices. L'idée du livre unique de lecture et gramaire n'était cependant pas mauvaise. Il y aurait cependant avantage à a avoir un bon recueil de règles pour l'élève avec, pour le maître, des renvois au livre de lecture pour l'expliqtion et les applications de la leçon. Les exercices seront ainsi vite préparés et exécutés avec fruit, et plus un texte aura fourni de sujets d'application plus il sera compris et possédé par l'enfant. A l'examen des résultats heureux, nous répéterons avec le pédagogue : ,Je crains l'homme qui n'a étudié qu'un seul livre".
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fl quand notre tour ? Il a paru, dans le dernier numéro de !',Ecole primaire", un article bien senti ventant les avantages et agréments des conférence:; régionales pour Messieurs les Instituteurs. Toutes ces bonnes raisons militant en leur faveur, ne seraient-elles pas applicables au même titre, aux Institutrices? Vouées aux mêmes labeurs que leurs confrères, n'auraientelles pas droit aux mêmes privilèges ? . Elles seraient très reconnaissantes à Messieurs les Inspecteurs s'ils daignaient prêter une bienveillante attention au voeu qu'elles expriment ici : A quand notre tour ? . . . ..
Langue française COURS ÉLÉMENTAIRE
Compositions françaises Le jardin au printemps Décrivez votre jardin tel qu'il est en ce moment. (Le maître conduit les élèves au jardin et dirige leurs observations; ils inscrivent à mesure sur l'ardoise et rentrent en classe pour rédi ger). Décrire surtout ce qu'on voit, ce qu'on sent, etc. Décrivez un nid : observation Observons ce nid: forme ? demi-cercle, creux et profond .
Il est arrondi, en forme d'un
Matériaux dont il est construit ? - Herbes sèches, racines, brindilles, bûchettes de bois, brins de laine et de crin, plumes, duvet, bourre. L'emplacement des nids? - A la fourche d'une branche, dans le feuillage épais, au milieu des fourrés, dans la haie, sous les toits, dans un trou de la muraille. sous un hangar, etc. Un nid de pinson Le nid du pinson est rond, profond. Il est de couleur brune. Il est placé à la fourche d'une branche. II est fait d'herbes, de plumes, de duvet. Un nid dans la cour Dans la cour de l'école, sur la branche d'un platane, deux chardonnerets ont bâti leur nid .
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On le voit à peine à travers les larges fe uilles; la mère couve; on aperçoit son œil noir qui brille lorsqu'on s'approche. Mais elle ne s'envole pas. Tous les élèves connaissent ce nid, mais aucun d'entre nous n'y toucherait. Dans quelques jours les œufs écloront et les petits oiseaux · montreront leurs becs jaunes au dehors du nid. Nous nous réjouissons de les entendre bientôt gazouiller dans le feuillage. Les nids Enumérez: le choix de l'emplacement. La pie, le geai, le corbeau font leur nid à la cime des grands a rb res. Le chardonneret, le pinson à la fourche d'une branche. Le merle, le rossignol dans les buissons touffus . La caille, l'alouette sur le sol même. Le moineau dans les trous des murs. L'hirondelle sous les toits. La sarcelle, le martin-pêcheur dans les roseaux. L'aigle dans les rochers, etc., etc. Les matières dont est fait le nid Pour construire les nids les oiseaux emploient : des brindilles sèches, des brins de paille, d'herbe, de la laine, du crin, de la mousse, du duvet, des plumes, de la bourre de chardon, de la terre gâchée, agglutinée, maçonnée, etc. Les actions que nécessite sa construction Choisir la place, rechercher les matériaux, les transporter, les assujettir, les enchevêtrer, tresser, croiser, pétrir, maçonner, garnir l'intérieur, etc. Un merle 2 . Son nid.
1. Son portrait. 3. Son genre de vie. 4. Son caractère. Le merle que j'ai observé, lors de ma dernière promenade dans le bois, avait un bel habit noir et un long bec jaune. Son nid, bien maçonné à l'intérieur est posé à une faible hauteur, sur des branches croisées de vieux troncs ou d'arbustes. Il mange des insectes, des vers. Il aime aussi les fruits, et rôde souvent dans les jardins et les vergers . Il est bruyant. C'est un. véritable boute-en-train. Son sifflement s'entend de loin et semble appeler les autres oiseaux à la joie. Il aime, du reste la compagnie des autres · oiseaux.
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Un nid d'hirondelle j'ai vu un nid d'hirondelle placé sous Je rebord d' un toit. Il a une forme arrondie et une toute petite ouverture per• met aux oiseaux d'y entrer. JI est fait avec une matière grise qui ressemble à de la boue. A l'intérieur, il y a des plumes que l'on voit sortir par l'ouverture. Je ne déniche pas les nids des hirondelles, ni ceux des autres oiseaux utiles. COURS SUPÉRIEUR
A. Orthographe Au chalet M'y voici . Il a fallu longtemps pour l'attein~re, car l'été s'avance et la neige s'en va. Les troup~aux et la neige se .poursuivent perpétuellement. C'est une partie de barres contmuelle qui se joue sur la montagne. Les vaches gagnent à_ cette méthode presque six moix de printemps, d'herbes fra1che~. ~Ile broutent toujours celle qui vient de pousser et de fleunr a la place que la neige vient de quitter. Au printemps on o.c~upe le pied de la monta<rne, puis on s'élève, on atteint le milieu, on 0 le dépasse; toute )a montagne est verte, sauf l'extrême sommet. Voilà que le sommet lui-même se laisse gagner, et, comme un vieillard morose cédant aux caresses et aux chansons, permet qu'on le couronne de fleurs. A peine voyez-vous encore çà et là dans les crevasses dans les rides, de larges bandes de glace q~i chaque jour dimi~uent et se fondent en ruisseaux bienfaisants. Les myosotis des Alpes, les renoncules, les poml?ons d'or les lis sauvaues, mille fleurs charmantes que les botamstes 0 ont 'défigurées de noms ignares, se hâtent de naîtn:_; leur jour de soleil est venu. On est confondu de tant de fraicheur et de variétés, de tant dé formes élégantes et d'insaisissables parfums. Au chalet (suite) Certes ils n'étaient pas dignes de vous brouter, douces fleurs les horribles botanistes, herboristes et autres, qui vous. ont attristées de tant de noms hideux. Vos véritables noms, je vais vous les dire : toi qui t'épanouis là si blanche, tu t'appelles Fille des neiges · toi touffe d'étoiles pâles et bleues, tu t'appelles Couronne d~s a~ges, et quelque chérub~n, en se jouant _làhaut t'a laissée tomber de son front ; tOI, sombre, pensive, parf~mée, ton nom est Fleur de. la croi~ ; et toi, si. candide et si rose, tu naquis après le premier sounre de Marre enfant, et
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pour cela tu te nommeras Sourire de Marie; et toi, petite grappe écarlate. dont le suc est un dictame, Sang de Jésus; et toi, toujours inclinée, pure et rêveuse, du premier mot de la plus douce des prières, Avé; et toi, Rêve du ciel, parce que, sur ta hampe élancée, la fleur éclôt après la fleur, et s'élève toujours comme l'espérance en Dieu . Suaves merveilles, une science grossière vous a débaptisées ; reprenez vos noms célestes, et devenez ainsi pour ceux qui vous contemplent autant de souvenirs de la foi, autant de promesses du paradis. Au chalet (suite) Enfin l'hiver est forcé dans ses derniers retranchements, vaincu sans miséricorde. Partout s'étend le manteau vert du printemps; partout les troupeaux s'y établissent ; un beau panache de fumée flotte sur le dernier chalet que la semaine dernière encore emplissaient à moitié les neiges ; il n'y a plus de frimas. Moment de court triomphe pour les vaches, et de rudes fatigues pour les vachers. Le sommet de la montagne, c'est le bord des précipices. Quand les vaches y sont, il faut les garder avec une vigilance extrême, les maintenir sur d'étroites platesformes, sur des versants très inclinés et rapides. Un pas hasardé vers une touffe trop tentante, et le lourd animal glisse, roule, tombe de rocher en rocher, se brise, se déchire, et ne s'arrête ni vivant ni entier. Le pauvre vacher est donc de garde jour et nuit, courant après l'une, après l'autre, armé d'un long bâton terminé par un anneau de fer qu'i l agite en étendant le bras vers celle qui s'aventure trop. Sans doute les nuits sont belles, le spectacle est magnifique, l'horizon immense ; on peut là compter autant d'étoiles qu'on en veut. Mais à ces hauteurs le vent que lquefois manque d'aménité, et fait pousser de grands soupirs vers le bon foin du chalet. Au chalet (suite) Le chalet, séjour de l'innocence et des douces rêveries, est l'habitation du pasteur des Alpes ; on le trouve au sein des montagnes, près des hautes cîmes, sous l'ombre des mélèzes et des sapins. Des tapis de gazon odorant l'entourent, et des fenêtres de l'heureuse demeure l'œil s'étend, là sur des forêts sombres, là sur des prés argentés, et là, plongeant dans l'étroite vallée qui sépare deux montagnes, il découvre au loin quelque beau lac aux eaux tranquilles, animé par le lent passage d'une barque légère dont la voile se gonfle au gré des vents. A l'heure où les ombres du soir montant du sein de la plaine vont bientôt obscursir les monts, les bergers font retentir les échos des sons doux et prolongés d'une sorte de trompette rustique, et les troupeaux fidèles à ce signal, viennent se réfu-
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gier au logis. Alors les heureux montagnards, libres de soucis et d'inquiétudes, font un repas frugal ; puis assis sur le seuil, fumant leur pipe, causent des intérêts du pays. LOUIS VEUILLOT (Pèlerinages de Suisse).
B. Composition REMARQUE. - Dans les Nos de !',Ecole primaire" qui ont paru depuis le commencement de la présente année scolaire, nous avons, afin de laisser un peu plus de place pour d'autres travaux, donné en textes de dictée, de petits modèles dans chacun des genres descriptifs ; puis sont venus quelques modèles de lettres . Aujourd'hui, nous continuons ta série 1 graduée des exercices de composition par l'explication de l'un 'o u · de l'aùire proverbe ou maxime, nous proposant de dire plus tard encore un mot du développement très simple d'une pensée ou d'un sujet quelconque se rattachant à ce qu'on appelle une dissertation, s'il est permis d'employer ce terme à l'école primaire. . Pour le travail ci-après, nous indiquerons deux plans :différents suivant qu'il s'agit d'expliquer un proverbe proprement dit ou de Justifier une maxime, car ces deux termes ne sont pas tout à fait synonymes. Il va de soi que l'étendue du développement des sujets correspondra à ce qu'on peut exiger · des élèves les plus forts du degré supérieur.
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Explication d'un proverbe
Texte : Expliquer le proverbe : Il faut casser le noy(.l.u pour avoir l'amande. a) SENS PROPRE - Pour manger certains· fruits; il faut d'abord en casser la ~oque ; c'est le cas de la noix, de ta noisette, de l'amande, etc. Cette coque est parfois dure et ne se brise qu'à l'aide d'un instrument ou plus simplement d'une pierre. Sans ce petit effort, il n'est pas possible de goûter la douceur du fruit. . b) EXEMPLE ---:- florian concrétise cette vérité dans .la fable ; La guenon, le singe et ta noix. La guenon qui s'était contentée de mordre dans une noix entourée de sa coque verte, mais qui ne l'avait pas ouverte, ta rejeta dédaigneusement, tandis qi.Ie le singe, plus malin, la ramassa, la cassa entre deux pierres et en savoura le fruit. Voilà te sens propre du proverbe. c) Au figuré, il signifie qu'on a rien sans peine ; que pour arriver à quelque bon résultat, il faut un effort persévérant. Ceci est vrai au point de vue matériel, intellectuel et .moral. d) APPLICATIONS - Que fait par exemple, le vigneron en vue d'une bonne récolte? tl ne ménage pas ses peines : il pia-
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che,. il fume, il tai li~, arrose, emploie à temps les remèdes prévenh!s contre les d1verses maladies de la vigne. Aussi, à moins de cJrconstaJ:ces extraordinaires, il recueille généralement le fruit de son trava1l. Le. savant n'a pas acquis ses connaissances en un jour et en se. JOuant. Que d'années d'études il lui à fallu! Songe-t-on parfo1s aux recherches longues et laborieuses de la plupart des inventeurs? E~fin, au point de vue moral, le proverbe est encore vrai. Combten, en effet, de peines, de luttes et de sacrifices ne demanden.t pas l'acquis itio~ de la vertu, l'extirpation des mauvaises habttudes. La perfection est une montagne très haute et très escarpée; on n'en fait l'ascension que lentement péniblement et il faut une vigilance constante pour ne pas tomber et reculer: Si on c raint l'effort, il n'y a qu'à renoncer aux avantages qu'il procure. Si on ne casse pas le noyau, on n'a pas l'amande. Sujets à traiter de la même manière : 1°) Qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un .s on. - 2°) On récolte ce qu'on a s_emé . .- 3°) Pierre qui roule n'amasse pas mauss~ . - 4°) Les petJ!s rUisseaux fon t les grandes rivières. - 5°) En forgeant on devtent fo rgeron. - 6°) Ta~t va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. - 7°) La routlle use plus que le travail.
2o Explication d'une maxime Texte: justifier la maxime: Il faut s'entraider, c'est la loi de la nature. Développement à l'aide de la chrie, c'est à di re d'un certain nombre de points déterminés. a) Qui a dit cela ou origine de la maxime : La maxime : faut s'entr'aider, c'est la loi de la nature est tirée d'une fablil de La font!line_: l'âne et le chien. L'ân~, qui avait refusé de r~ndre servtce a son compagnon, se vit abandonné par ce dere mer au moment du danger et périt misérablement. _ b) Que dit cette maxime (paraphrase du texte). S'entr'aider est une c~ose ~bolument nécessaire; elle n'est pas facultative ; c'est une lot posee par la nature et à laquelle personne riche ou pauvre, puissant ou faible, n'a le droit de se soustraire. c) Pourquoi? Raisonner la vérité de la maxime - employer les comparaisons, les similitudes, les contrastes, les exemples. Dieu, en effet, a créé l'homme pour vivre en société et cette société a une organisation telle qu'on ne peut la troubler sans ?es. ~o n séquenc~s .très graves pour la collectivité et chaque tndtvtdu en parhculter. Nul homme quelque puissant quelque habile qu'il soit ne peut se su_ffi~e ~ntièrement et se passer de s on semblab le. Comment ferait-Il pour subvenir à tous ses be-
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soins: nou rrih,tre, vêtement, logement ou habitation, soins en cas de maladie ou d'infirmité? De qui recevrait-il l'instruction ou l'éducation? Comment satisfera it-il son besoin de se confi er à quelqu'un , d'épancher ses sentiments, de communiquer ses idées? Ce serait une mort anticipée. Avec l'entr'aide, la vie est p lus faci le et plus agréable. On surmonte plus aisé ment les obstacles, on réussit mieux :dans les entreprises. Les faits no us attestent journellement la nécessité de l'union. L'histoire, e lle aussi, prouve surabondamment que les Etats, comme les particu liers, ont besoin de s'associer, de se ligue r poUr le mai ntien de leur existence ou la défense de leurs droits. d) Témoignages: ;_a nécessité de l'entr'aide, le besoin d'u nion est confirmé par maint témoignage célèbre. L'écriture Sainte entre autre inculque cette vérité en plus d'.un endroit ·: Malheur à celui q ui est seul, Le frère qui est a idé par son frère est comme nne ville forte. Tout royaume divisé contre lui- même sera détruit. etc. . e) Conclusion: Donc sans la charité, sans le dévouement, n i la société, ni la famille ne pourraient subsister. Il faut que tous travaillent pour chacun et que chacun travaille pour tous. Sujets à traiter de la même manière : 1°} En toute chose, il faut considérer la fin. - 2°} Contentement passe richesse. 3°) On a souvent besoin d'un plus petit que soi . - 4°) La raison du plus fort est toujours la meilleure. - 5°) Un sage en nemi vaut mieux qu'un sot ami. - 6°) On ne peut contenter tout le monde et son père.
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. Diction: Bien .s' arrêter aux virgules. Léger .arrêt après glisse. L1er les tro1s derniers vers de la premiére strophe. Lier également : loriots répondent. Les mots. Mousse, bourgeons, gazon; leste : rapide; en cad ence = en mesure. Les idées. Dans quel mois le bois reverdit- il? D'où vient la lumi.ère douce? Comment yaraît la mousse? Pourquoi? Pourquül le bourgeon se fend-1 1? Pourquoi l'auteu r croit-il entendre le~ brui t~ _d ont . il par le ? Parce qu'il entend dans les bois m11le pet1ts brwts sans savoir d'où ils viennent. Comment chante la fauvette? Doucement e lle m urmure. Quels oiseaux répondent en cade nce? Vocabulaire. bois, forêt, bosquet, bocage; feu ille, mo u sse, bourgeo n, gazon ; romance, chanson, chansonnette. . ~
~Monsieur
Voi,~i monsi.e ur Printemps qui bouge, Qu Il est ga1, qu'il a l'ai r ouvert ! Que son gilet de velours rouge Va bien avec son habit vert? Ses mains sont pleines de fleurettes Qu' il accroche à tous les halliers: Il a de b lanches pâquerettes Au lieu de clou à ses souliers . Monsieur P rintemps, monsieur P rintemps, Restez chez nous encore longtemps.
P.
~=------
~
Pour dire et pour lire. ~~
L e printemps
~
Le bois est reverdi. Une lumière douce, Sou s la feuille, à midi, Glisse et dore la mousse. On dirait qu' on entend Le bou rgeon qui se fend Et le gazon qui pousse. La fauvette, au buisson, Murmure une romance, Courte et leste chanson Qui toujours recommence. Verdiers, pinsons, linots, Merles et loriots Répondent en cadence. A. THEURICH .
~
P1·intomps
Le rév eil de la nature
BLANCHEMAI N ~
En mars, quand le soleil lance ses jeunes flèches, Tout un peuple de fleurs perce. les feuil les sèches~ Dan s l'o nde des ruisseaux tremblent les bouton s d 'or· Les na rcisses rêveuses se penchent sur le b ord ' Et l_e s tail.lis sont p leins de jaunes primevères. ' Av!11,. av n l commence! Un bruit d 'ailes légères frem1t dans les rameaux des arbres reverdis. Voici les doux chanteurs des bois, voici les nids ! Et muguets de fleurir à côté des pervenches; Et concerts printaniers d 'éclater dans les branches.
A. 0~
J1ars
~
Ah ! Que mars est un joli mois! C'est Je mois des surprises : Du matin au soir, dans les bois, Tout change avec les brises.
THEURIET .
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Le ruisseau n'e~t plus engourdi, La terre n'est plus dure, Le vent qui souffle du midi Prépare la verdure ...
6. Réparations et entretien des machines fr. 60.1. fourni tures courantes » 150.)) 60.8. frais de bureau Ces frais sont à répartir sur le patron et l'ouvrier et sur 300 jours de l'année de 9 heures par jour.
Gelée ou vent, pluie ou soleil, Alors tout a ses charmes : Mars à le visage vermeil, Et sourit dans ses larmes.
Il. Quel est le prix de revient et de vente d'une paire de chaussures
de travail pour homme ~ a) b) c) d)
CH. RAYNAUD
~
Avril
~"
Avril revenu, tout s'en va renaître; Le seigle déjà rit sur les sillons, Et voici déjà que de la fenêtre, Par de là les prés remplis de grillons Nous voyons au loin feuiller le vieux hêtre;
P.
Civisme
Comptabilité *
Du contrat de travail.
!Helier de cordonnier où travaillent le patron et l'ouvrier 1. Répartir les frais généraux par heure de travail. 2. Eiablir le prix de revient d'une paire de chaussures fabriquée dans cet atelier. 3. Calculer le bénéfice du patron d'après les données ciaprès: Le capital d'exploitation comprend : 1. fonds de roulement et marchandises diverses fr. 2100.2. Matériel, machines, mobiliers, outils ,. 1400.--
*) Voir travail l,aru sous ce lih·e dans le précédent No.
fr. 16.50
Ill. Compte annuel d'exploitation
VABRE
1. COMPTE DE FRAIS GÉNÉRAUX Temps perdu avec la clientèle, frais commerciaux Loyer des locaux Chauffage et éclairage Assurances et impôts Intérêt du capital d'exploitation 5 %· Amortissement sur le matériel 10 %
Marchandises : cuir, clous, fil, oeillets Main-d'oeuvre 19 heures à fr. 0.90 l'heure frais généraux suivant les renseignements ci-haut Bénéfice compté à 20 '% sur le prix de revient
Produit de la vente de 165 p. de souliers p r hommes à f:r. 35.» » 69 p. de dimanche » » 38.» », 48 p. de femmes » 24.50 » » 65 p . d 'enfants » 14.80 Réparations diverses fr. 3650.Salaire de l'ouvrier 2700 heures à fr. 0.90 l'heure Achat de cuir, clous, etc . fr . 69.50 frais généraux (ci-haut) La différence entre les recettes et les dépenses constitue le bénéfice et le salaire du p atron.
Le hêtre connu, qui, le tout premier, Met dans la forêt sa note joyeuse, Et pour bien cacher le nid du ramier, Déploie au soleil sa feuille soyeuse Et d'un vert panache orne son cimier.
1. 2. 3. 4. 5.
119.-
fr. 250.»
)} »
300.130.120.-
1. A moins que la convention ne fixe des termes plus courts, . le salaire est payé de la manière suivante : 1.) aux ouvriers et aux domestiques ne vivant pas dans la m aison de leur maître, toutes les deux semaines ; 2.) aux commis et employés de bureau, tous les mois ; 3.) aux domestiques vivant dans le ménage de leur maître, tous les trois mois et dans les exploitations agricoles chaque six mois ; Dans les contrats de travail i.:on·clus à long terme, l'employé ne perd pas son droit au salaire lo rsqu'il est empêché de travailler pour un temps relativement court sans sa faute pour cause de maladie de service militaire obligatoire ou autre cause analogue, et s'il vit dans le ménage du maître, c~; lui-ci doit pourvoir à l'entretien, aux soins, aux secours médicaux nécessités par la maladie. . Il. L'employeur est tenu d'accorder à l'employé les heures ou jours de repos usuels. Il doit lui laisser une fois le contrat dénoncé, le temps nécessaire pour chercher un autre emploi. Le contrat de travail fait pour une durée déterminée prend fin à l'expiration du temps prévu sans .qu'il soit nécessaire de donner
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congé. S' il est tacitement prolongé, il est réputé renouvelé pour le même temps, mais pour une année au plus. Ill. Sauf convention contraire, la résiliation peut intervenir de part et d'autre: 1) s 'il s'agit d'ouvriers, au moins sept jours d'avance pour la fin d'une semaine ; 2) s'il s'agit de commis ou d'employés de bureau, au moins un mois d'avance pour la fin du mois; 3) s'il s'agit d'autres employés, au moins quatorze jours d 'avance, pour la fin de la deuxième semaine suivante. Si le contrat a duré plus d'un an, le congé doit être donné au moins deux mois à l'avance pour la fin d 'un mois. Dans ·les contrats de travail avec communauté domestique, l'employeur ne peut donner congé pendant les mois de septembre, octobre et novembre à un ~mployé qui a travailié chez lui tout l'été qu'en observant un délai de s ix semaines. L'ouvrier qui est resté chez lui tout l'hiver ne peut donner congé pendant les mois de février, mars, avril qu'en observant le même délai, (6 semaines). IV. Dans les contrats de travail conclus par des ouvriers ou des domestiques, les deux premières semaines sont considérées comme un temps d'essai, pendant lequel chacun peut résilier moyennant un avertissement de trois jours. L'employeur et l'employé peuvent se départir du contrat immédiatement pour de justes motifs. V. Si un entrepreneur a livré une construction immobi lière il est tenu de garantir les défauts de cette construction pendant 5 ans.
Nécrologie A l'aube d'une carrière qui s'annonçait brillante et féconde, l'inexorable Parques vient ravir à l'affection des siens et de la jeunesse écolière de Leytron, M. l'Instituteur Marc Crettenand. Notre Collègue n 'était âgé que de 22 ans . Il avait fait ses études normales à Fribourg et enseignait depuis trois ans seulement, mais avec un zèle et un dévouement qui autorisaient tous les espoirs. A peu près en même temps décédait à Arbaz, un vétéran de l'enseignement, M. Félix Carroz que ses concitoyens appelèrent à la présidence de la commune. Dans la formation de la jeunesse comme dans l'administration de la chose publique M. Carroz s'est manifesté homme de cœur et de dévouement. Les deux Amis qui nous ont quittés auront trouvé Là-Haut la récompense dévolue à qui mène le bon combat. C'est notre consolation comme ce sera celle des deux familles éprouvées à qui nous présentons l'hommage de nos chrétiennes l.:ondoléances.
No 7
46me Année
15 Avril 1926
Organe de la Société V'alaisanne d'éducation ~OMM i\JI:lF.
-· Admissions à l'Ecole nor ;n ::lle. - Le.> co nlércnccs. - Rappurl dr gesiion rlc la Ca i5SD <l~ rc!r<lite. - La retraite s}Jirituel ~e . - Lauguc< fr::tnÇ<Jisc: Cours <~lé.n!cnla ir e c l H\Oycn. - Calcul. - Jns lmclio n civi(ruc. Tr:waux nwmtcls. - \Tariélé his•lorique: le 10 Août (sllite et li1t).
fldmission à l'Ecole normale Enstlilc d'examens satisfaisants, les élè•es-illstituteul"s el ins~i Lutr ices sui-
''ulls out été admis it l'Ecole norma le: L:cn lin ef.la W alU1er, Zerm a tt.
Nanzcr Walther, Mün ster. Slucky Au x.i!ii'S, Belten.
·will:i.ner Kei, Emhd. Love[an 'Nilliam, Leukerhad. St~?ffen Peter Marie, H.cckingen.
Jlepaoli H.ilcla, \Tisp. Bri\1' Antonia, Ernen. Briand Emma, · Sicrre. :V1ayenzetC Luise, Varl'n.
Locbmatt-cr Germana, St. Niklau s. Pfan;ma ticr An:anda, Visp. Hildbrand Cacili::t, GUill['el.
Bützberget· L éun, Grinüsual. Canon Camille, B::~gnes . Ci;:dvaz Olivier, Vernayaz. Coudray Elie, Vétroz. Crcltenr.ncl lltic"Del. Isérablcs. Dcslarzes ·Fernand, 13agnP.s. Favre Vincen t, V ex. F.'tlC~ll:l F çois, Vcnthônc. l\'fél.l"ainer Léon, Cha lais.
P enalldin F çois: Bagnes . Pilldoud Vjncent, Agct.Lcs. Pra.long Arthur, S alins. Vouillbz Adrien, Saxon. Zuber Fernand. Chalais. Michelet Sérapüin, NcnJ az. Michelet . Georg(,S, "Nendaz. Girou d Martial, Martigny.
Addy Cé.cile, 11-I:ubgn y-Bourg. Adùy Juliette, Mart.igny·Bourg. Arl-etta.:r, M::n-ie, Marligny-Bomg. Bender Allgustine, IFidly. Bovier Angèle, Sion. Coquoz Thérèse, E vionnaz . Epincy Hennine, Evion naz. Fornage Angi>le, Trcistorren ts.
Gillioz Zénobie, Grône. Gobelet Marie, Savièsc. ;\'lalùe)' Panla, Si on . }lidhelet Elsa, Nondaz. Michelet Léonie, Ncmla7:. Otüngcl" Hosa, St-Mau r icc. H.omaiHer JeaJlll e, Chermignon. V::tmne Ysah clle, Sa1ièse.
Les Conférences
Conférences des Instituteurs Mes~ie un;
les InslitnLelU"s son t cuJ!VOCJLiés: DISTRICT DE CONTHEY : à Ardon, le 14 avril. DISTRICT D'HER ENS : ,iL N ax, le 22 ·avTÜ. DISTRICT DE MARTIGNY : ,à Riddes, le 21 avril, à 10 h'eU!'es. DISTRICT D'E NTREMONT : _ à Orsières, le 22 an-il, à 9 heures. DISTRICTS DE MONTHEY et ST-MAURICE: à St-GingoJpb:, le 2"7 avril. NOTA. - Le sujel à tmiler a ét6 indiqué p.ré~édemmenl danS' PTima.iœ".
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