56 tant, Sillrvint le brigadier de la marédhwssée, escorté du fidèle ,p andore. - Est-ce vous qui avez as.srussiné ce voyageur? 1!nterrogea-t-il aussitôt (car la méhance prdfes~i'onnelle étouffait en Iui la dls"Crêtion autant que la courfÔisie). Tout fiers de montrer qu'ils savaient par• !er le français, nos Teutons .répoodi'!ent avec empressement: - B'fêlre pin gu'oui! B't'être pin gu'oui! - Et pourquoi avez-vous fa it cela? gronda le gendanne. - Ch'est bou se.s .sous1! Oh'esff bou ses sous ! ripostèrent les trois Prussiens. - Dans ce cas, déclara le brigadier, vous allez me suivre en prison. - :Pin folontiers! Pin folontiers ! continuè· rent nos émigrants. Et ù st ·a insi que les t'fois Allemands, pour avoir cru que la langue française leuT livrer-ait si' .facilement tous ses secr ets·, allèrent médi!er au !fond d'un cad101t s~nr les inconvénients du m~Her d'illltms. ~ IFOOMAT:ION DE !LA VOIX D!ENfANT 'Le momen~ de la: ~rentrée des classés nous lfappelle entr'autres que )e chant rentre dans le nombre des branches o'blig~atoires du plan rll'études prinmiTes. AulSSi est-il indiqué de souligner que, dans une cooférence du congrès de mu1sique :sacrée 1enue à Bayonne, M. r aJbblé M.effr~. maître de chapelle, a donné des cooseits pratiques sur la formation de la ·voix i<l"enfa,nt. Pour wvoir de belles exécufions de oha.nt, tla première cond'iit>ion est de former la voix, et à 1a base, la voix d 'enfant. La dif• fioulté, c'est d 'obtenir la véritable voix d'en· fun~, œ tte .voix dite tde têqe, voix pure, distinguée, toute différente de la voix criarde, dur e, de gamins qui lmrJent au jeu. 1Pour la résouiCLre, cette dilfii'culté, IVok:i une métho'de très simple: hl slagjt de [Prendre les voix des pe~ its garçons PAIR EN HAUT. On leur fait entendre, &outer le c onke-LA et on leur de· mande :de le donner ~ lewr ~our; ils sont dhligés ~ ces hautew's d'&nettre la voix pure, la vraie voix d'enfanf, la flûte. On êtabllt cette note :première, unique, dans sa perfection. Quand elle est JIIC'qlliÎSe, on forme g;raldJuellement la gamme, TOUJOURS EN DESCENIDIAlNrf, pour dbliger les enfants à mainferlir leur voix ICIJe tflftte, E:t l~on arrive de la s orte, après quelques mois de patience et de soins, là é/lalblir cette !VOix, 'V'I'Qie ;vo~x d'en·
~ant, au timbre ih'ès :s~cial
de sqprano, ldfate pour le grégorien et surtout la polyphonie. 1En même temps se [POIUJI'suivlfont les exerci~ d.e lecture, d'aœentuation, de solfege.
~ LE !PEDAGOGUE ET SES ENFANr6 Un pédagogue se promenait dans la ca!IJ. ;pagne avec ses trois enfants, leur exp!liquant des .choses qu'ils ne connaissa~ent pas, avec ) \ dée que, tSi les gosses sont en vacances, c'est pouœ- ,g'instnui:re. Il leur drlJsai~ : - ·Ça, ·c 'est de l'avoine ; vo.us vo~ez, ça pousse 'la fige en l'air; c'est une grammée ... Cef arbre est un s apin ; ça s ert à faire des IP~anches. ... . Qtte !bête est lUlle, vache ; quand ou la trait, elle donne du Œaii .. -. Tout en devisant, suivi de ses enfun1s dociles, il pénétra dans un Champ de pommes de terre. . , ' ' __, A!h! ah! des pommes de terre .•. . Les pommes de terre sont des ,tu1Jer.cules .... Comme leur nom l'indique, elles poussent !SOUS ierre ·lllÎnsi que je va~s vous le montrer. .Et tout en expliquant Parmentier et le .reste,' il se mit là déterrer un pied de pommes de terre. Mais, s oudain, une autre voix se fit entendire. - Attendez un peu, que je vous aide à déterrer mes pommes de terre, espèce de sau~vages! • -~ 1 ''~1 u oaperçut ailors le prop rJétalre du champ, qui acoom·ai.t avec une ~urche \et une rapi· dité illlquiétantes. · - Venez diitt alors le père de famille à. ses enfants. II vaut mieux ne pas s'attaroer. Au pas de CO'LIJTSe, Hs gagnèrent un point assez ~oigné pour qu'ils p ussent se ~roire en sftreté. \ Alors, aJYant repr1s baleioe, le pédagogue 'ioncorrigrble ll'epni't sa leçon : \ - Comme j'allais vous le dire, mes enfants, il est ,préférable de ne pas déterrer soi· même les pommes de terre et de laisser ce s oin a ux agr.ioulteurs.
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• Dans une dasse, la maîtresse s 'adresse à une élève: - Oonnez-moil le nom d'un .g roupe d'animaux qui comprendl ~ la fois les crapauds et ies gr enou:illes. ~ [.es lbatraciens. - Ça c'est un nom un peu ~op savant. Tr ouvez un mol plUJS simple. r - .~.,es orapolliÎlles.
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' ECOLE
PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE VALAISAilfl D'IDUCAT.IO ll N
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Pensée pédagogique Il est très utile de ·s e demander sou,vent: Que penser{)nt de moi mes élèves sur leur lit de mor t et devant 1]e tribunal Ide Dieu? Aulfont-ils rulors ~ me ,b éni·r ou à me maudir? Q ue penserai-'ie moi-même à œtle hewr& supr ême, de ma conduite en cla s:se et hors de l 'école, de mes Ieçons pe ,re!ig1ion et de la pratique de mes devoirs de ·Chrétien? OVERBIBR.O. c
Autour des réformes scolaires 1Le dernier a rticle de • UBcole .Primaire • sur les '• rélformes scolaires • a ·s ans doule exciië l'intérêt de tous les i nstituteurs. l es ·uns, œux dont ~'enseignement des branches secondaites est le cadet des soucis, et pour ca'USe, y reçoivent une absolution toute gratuite de leur incapacité. D 'autres, les é.duca leurs qui camprell!lent le grand principe pédago-~1 gique : l'éducation doit être complète, ont 'CI:fi hausser les épaules avec une moue signiii- , cative. Enfin, œux 'qUi ont à cœur Je mouve- 1 ment music:al dans un canton où il y a fout j à fai re à ce IPOint de w e, ont sftrement été
SION, D écembre xg2r
encouragés par la manière dont ils soot secondës dans lem tâdte . iLe dlésir d u « réformateur scolaire • serait d'arriver à suppr imer le dessin, le chanT, la gymnastique du protgramme; il trouiVe, mais ne prou'Ve pas que ces b ranches y occupent une place 'imméritée. Ce désir est expr·imé dans une tournure de ;phrase peu1-être spirituelle; mais tout peut être ridiclllli,sé et rien ne s'y prête mieux que les ohoses sérieu.ses, idéales et sacrées. Cela ne démontre r ien du tout. C01mai.ssez-vous quelque bonne 'V ieille encroutée dans son ignorance et dans ses hab itudes routinières transmises de génération en g;énéraLio n? :Proposez-lui dJaérer sa oham· lbre etn hi!ver, tle [aire !bouillir l'ealJI potaible en temps d 'ép idêl11ie ; elle se moquera de vous ; q uand .vous croirez l'avoir convaincue par de jud icieux rai<Sonnements, elle vous répondra infa•illiblement: « Nos parents ont lbien 'Vécu sans cela • . Combien répètent in· consciemment ce vieux refrain!! :Les branahes second·a.ires arr!lJChent, paraît-il, aux vieux enseignements généraux le plus d'heures pos.si'bles. Je ne m'attarderai pas à d~ontrer que la place aSISignée dans nos programmes ~ ces branohes dites secondaires est bien modeste. !La nécessité de la
!SS gy~nmastique,
l'importance du chant, d'u dessin, du travail manuel ne devraient plus être contestœs de nos jours. Voilà ce que l'auteur des c Réformes scolaires • ne comprend pas quand il dit: « •Le ohant d'abord, le dessin ensuite, puis le travail manuel, puis enfin l'éducation 'Physique figurent dans tous les programmes. Et c'est exadement comme dans la scène du • BooJ·geois gentillhomme • Je ne m'amuserais pas à relracer le portrait de M. Jourdain; les futiolités, les niaiseries, les soltiiSes dont ce pe11Sonnage odeupait sa wie ne odevraient pas être mises ell! comparaison avec des C'hoses sérieuses. Du !!"este ·ie goûte tr~p ~e c 1J1tis enfin . p~édant les mots éducation .physique. Vous figurez~vous no'fre brave thomme levant les bras au ciel et criant d'une voix désespérée: c Passe encQre 1e dessin! Faire le croquis d'une poule, cela amuse les mioches! Passe encore le clhant! Chamer une gamme dhromatique, œ1a peut intéresser les eclants Cherclheurs de diffiwltés! Ne disons pas trop de mal du travail manuel! ,Towt le monde peut être appellé à vendre du bois!! Mais la gymnastique, Messieurs! la gymnastique! 1éducation du poumon, du bras, de la jambe. Cela me d~passe, moi! •. Quelle éloquence dans ce c 'Puis enFin • ! Quelle saveur ! Aussi je vais commencer par m'occuper de !"éducation physi:que. Quiconque veut rétléah•ir dira avec moi que l'état normal de l'h0ill1!Tle devrait être la bonne sanlé. Pourquoi trou<ve-t-on .tant d'êtres maladifs, tant de mines chétives, tant d'enfants intelligents à 7 ans et sots à 15 ans? Pou!XJ.uoi rencontre-t-on si ,peu d 'énergie dans notre entourage, tellement de .nerfs et si peu de muscles, parfois de l'entêtement, rarement de la volonté? Malgré les critiques que je •vais soulever, 1je Téponds hardiment • A cause du manque d 'exercice physique » Je me mets en face d'une bien grande Auestion; je m'attaque à tant de préju~ et de con<ventions! Mais ~ ·auraits pour moi tous les médecins avertis qui savent que la santé n'est •jamais solide et durable sans exercice régulier; tous les vrais éducateurs qui connaissent les relations exis1ant entre 'l'êducatioo physique, intellectuelle et morale. Le but de la gymnastique au point de \'Ile physique est de nous donner la san·re, la force, la beauté. Il ne s'agit pas là de dons naiu·rels On pEmt hériter d'heureuses prédispo-
sitions mais seul l'exercice, l'effort continu, peut l;s transformer en quaiités durables. La santé c'est le bon fonctionnement de tous les orga~es in!ernes ; cœur, poumons, estomac, fo ie intestins . .. , sans troubles, sans malai. ses 'd'aucune sorte; c'est l'esprit libre, le besoin d'action mus<:ulaire; c'est, en deux mots, l'équilibre pariait du corps, la joie de vivre. - La beauté dans son 'Sens le plus large, ne se borue pas aux simples iraits du visage. C'est l'épanouissement complet. de J'êtr~ .tout entier l'harmonie des proportions, la fi11esse des f~rmes c'est l'éclat -superbe et plein de ' vie du rega'!'d, r~et de la bonne santé ; la souplesse et la grâce dans l'allure et .les mouvements· c'est enfin le oha11me général.- La force ~·est la fa.oulté de pouwoir produire du ~vai•l, la puissance musculaire; -c'est la resistance ,aux :fatigues et aux maladies, l'endurance au.x ~ntempéries; c'esl la vitesse dans 'les moUNements, l'adresse, l'énergie; c'est OO· .tin •l'aptitude à tous les genres d'exercices naturels et trtilitaires. (Hébert: • •Education physique ~féminine. ») No!re manuel de péd.ago,gûe dit exactement la même chose en nous parlant du but hygiénique, esthétique, économique et ~iat de la g;ymnasüque. lDe même le Dr Raisin, .dans un rapport intéressant, ~ous montre l'influence !heureuse exercée par l 'exercice p'hysique sur ~a 1~nc· tian respioratoire, la circulation, la d1gest10n, la !oree musculaire, la beauté des formes, etc. ILa gy;mnastioque• a wt :but plus iiTillléldiat •pour les écoliers rle la •ville comme de la carnpagne. En effet, de 6 à 15 ans, les enfants se trouvent en p1eine période de croissance, oc'est-à.Jdire à un moment où il faut aider et diriger Joa nature dans ,son travail, fortifier les o11ganes par Ides exercices sagement ·conduliis et gradués. D'autre pari, l'aiT soUJVen! vicié de la classe, les mauvaises positioos qUI provoquent les défonnations corporelles, ta fatigue ne11Veuse, le régime scolaire en un mot, est vraiment défavorable à la santé de l'enfant; ii fau! réagir par la gymnastique bien romprise. tLa gymnasti(Jue a un but intellectue'l non moins important: elle apprend à bien regar· der, à bien écouter, à !bien palper.- C'est un excellent moyen de délassement. Il est pro111v~ que mettre l'enfant sous serre chaude, lw donner des )eçons longues, nombreuses, est un très mauvais moyen de 1ïnstmire: l'attetl·
59 lion .prolongée accumule le sang au cerveau, dès lors l'espri t s'engourdit, les facultés s'atrophient et l'on s'éloigne du but que I'<ln se proposait !d'atteindre. 'Les exercices physiques rétablissent l'équi1ilire dans l'organisme, détendent et reposoot l'esprit, lui donnent la vigueur et l'énergie nécessaires pour recommencer ses efforts. Aussi comprend-on le R. P. S~rtillanges :quand il dit que manquer au devotr de dlélassement de l'espnit c'est une sorfe d 'intempérance. ' Au point de vue moral, l'éd~ateur a un auxilia ire très important dans la gymnasti•gue; ces exerciœs méthodiques communiquent des ita:biturles d 'éne11gie, ld'ozrlre de discipline, lj'~ décisi<ln, de constance qui 'on! leur répercussiOn sur une ·vie entière. c En même temps que de sa force, on prend conscience de sa valeur; on acquiert ce don précieux: la con~iance en sOli. • (H&ert.) On (ievrait mieux saisir l'étmite relalioc1 qui unit le corps, gintelligence et la volonté. C'est le même moi qui marche, comprend et veut; la fonnule de cette vérité nous est donltée par le vieil adage: c Une âme saine dans un corps sain. • Il est incontestable oqu'un corps sain facilite le travail de l'intelligence et de la volonté. C'est pomquoi 'I'Mucafeur doit veiller au développement normal et harmonique de toutes les facuJtés physiques, intelleduelles el morales, et rendre ainsi !•en. fant aussi rabuste •qu'élégant, aussi inteloligent •que verrueux et ferme dans 'le bien. ( A. sni111·e.) :E. LATillON.
~~d. C'est !a.vec le p1us gnand plaistr que nous saluons et accueillons la réplique 'de notre ~x.cellent mrrespondant 'à .l'article paru. Voilà qui est de la bonne polémique ne pouvant que doD:ner de l'animation à l'Ecole primatre et lui 'faire ainsi mieux remplir le rôle de tribune pédagogique qu'elle croit tenir dans l'inreret général. En restant rouj'ourrs courtoise, comme il <:.()nyî~nt entre gens bien élevés, u-ne .petite Joute du geMe de celle qui met aux prises nos deux !COllaborateurs occasionnels, ne peut que rcharmer et -instruire
la galerie.
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·----- .....,.,_
Pour exercer l'autorité sur l'enfant (8u"e.)
Cette diver,geaœ s'aggrave encore si l'on tient compte, .d'une opart, de l'i'l1résistible attrnit de l'eruiiant pour le jeu l'amusement, a•lors ·que les parents et' les maîtres, •quoi qu'ils foosent pom rendre l'éduoeation attrayante, sont obli~ l!és de demander l'effort et d'exiger que l'enfan1t !prenne SIUif .soi et se contraiRTie, - et d'autre ;part du ,plaisir de la lu•tte qui met l'enfant -en opposition avec ceux qui ·ont à lui rcommander, non parce !QU'il veuit être i:Pre&pedueux ou paoce qu'il ne ·se r-end pas compte .de son devoir, mais simplement parce qu'il jooue ià la ifésistance et b'ouve un !Plaisir infini à tenir quelqu'un en éohoc: 11 résiste à u-n maître oomme il -lutte .de lfurœ et de vitesse avec un camara(de. En iface 'de cette attitwde, la fermeté et le ta-ct sont indispensables, les ')Jaroles irtdignëes risqueraient de sonner :faux. .L'homme ~gui ne comprend IJ)as l'enfunt dira aNèc indignation: <Qu'ai-je don'C fait tpour mériter .tant ti'ingratitulde? », •comme si l'ingtamulde .avait ·la moindre IJ)art dans l'attitu.de des en!fanhs. Le plus souvent ils -oont 'l'égeœ, espiègles, mais méChants, non , +h • 1Pas wui]OU11S. Ici encore il me s'agit pas, .pour les martres et les parents, .de .renoncer à leur 1point 'de •vue dt de se mettre au rpoint Ide vue 'des enlfants, .de s'intendi~ re toute considération d'intérêt g'énéral, Ide renoocer à .toute oprédocu,ip.ation (i'aveni•r , etc.; s'il esll: 'bon de se faire tout à tous, .11 ne •OOnvient 'Pas de rf' noncer à des re8tponslabHifés très reelles, IPOU'f Ille P'a·s rheur.ter loo dési'!'s de l'erufaonlt:: ce serait 'Ces'Ser d'être édU'cateUT pCYUr :devenir enliant avec les en~ fanns. !Non, mais il i!ll,lporle ·de ,com;pren~re ~'en/fant pouif n~ fPél!S croire au' pa.rh,pns, 'à la •Vulg.a.nté à l'étroitesse incorrigible, alors qu'n' ne s'.agit •que de
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idis!pooitions inhérentes à 1'enifance. unique est don n.altid', prinlciJpe d'ordre L'hostilité et les partiS'"lpris IP'ri()wque- •c.adhé ·et d'harmonie intérieure. Que ·raient la collère et l'indignation.; la ron- ohacun kavaiJHe donc à aller à la r.ensidér.atio-n -qu'il s'ag;it de choses nor- CÜ'nnre Ide lui-même, à découiVrir son malles, in:évùtables, diSjpœe .au s·ouci in- IJY!IQpre g1éni,e. » (iFofilseg1rive). Ce 1qui est dwlg"ent, ·l'efiort •bienveillant powr ·~ vrai ·de nous est V!léli Ides enfa'l1!ts; que velo:ptper les ,qu,alités .qui 'Siont en ger- JCha·cun travaille /donc, .diron~nou~ à me, éla1guer œ qui doit diSipaT.aîflre, fa. tout édu!cateur, à ·aller ·à la. Œn.c001tre V·oriser de toute manière le pa9Sage Ide dh•aque enfanlt 1et ,à déoouJVTior SJOfl' gén~onna.l ,de 1'enifance il l'aoolescence er nie 'PI'Iapœ, 'faute ·de 1quoi 1es enlfant,s à ·la jeun:esse. resteront IJ)our VOU$ des inconnus; v<>-us ·les traiterez ICOmme wne matière banale 1q:ue IVIO'I.LS avez ·à :taire entrer 'd'ans un IEn/f.in, une dernière sour.ce ,de mé- mou~e lfigté; vous VIOUs IC110i rez autorisés. 'Prises Teg.rett~bles et :de 1fausses ma- à !Plaquer en eux des hahilt:udes qui ne nœuvres en éducation, œ serait i'·oubli s.urgiff".ont ipals de leur vi'e !])ersonnelle et .de l'iil'dividualifé iitrêdudihle de oeha- qui tombeflont aussitôt ~que les cir.cons•que enfant. Oomprendtre J'enfant, n'est tance.s lfav<orables :rendront la liberté n'aJVoiT !pas de l'·en:fant un conc~pt sobré- aux ,germes !lndividueils ~que vous aumatique sous lsquel peuvent ·renffiœr rez comprim'ês, à moins 1que œs h'abi,tu. tous )es enlfant-s amGquels 'On aurait a 'des, !plaquées su,r lui, ne tiennent, ~telle faire. Chaque enfant est lui-même; il a. menJt qu'elles ê~ouffent -à jamais la suivant l'ex;preSISI~Ot!J. !heureuse ·de rJ. V•raie 10riginalité de l'enfant. Au lieu Bergson, sa coullibure d'âme originale. Ide le former, t\"OUs l'au:rez .déformé; .au Les :pa~renJts 1qui se !Voient amenJés, :par li:eu d'avoir 'f,avorisé le Jdével10WJement l':a~pparition suJCcessive 1des enfants d'une in!div~dualité, vous aurez 'C~é. de dans la lf.amille, à idonner des ~Soins in- tlou·tes pièces, un être amorJPhe •qui ~aug div~duels à chacun, .a.uivent ifadlement men~era 'd'ttone unilté le ,frou!Pe.a.u. à n'oter leull'S caractères indivjduel&; iL'on Moit 1combien est itll!Port:a:nte l'inc'est IOhose pl'US ldiiDficile IP'our les mai- te11igence ·de l'enfél!Ilt et combien elle tires •qui <mit ,affaire généra,lement à un est Cih1ose délicate. :L'en~ant ne se dêohifg•raud nombre 1d'éleves, et d'lélèves sen- if.re rpa1s comme un qivre; ;pour le ICOllstblement •du ,même :âg,e, ·et qui ne les naître U iaut viVTe 1sa vie, •oommooier 'VIoient tpa<t.foiiS 1que pendlant une année. .av~c lui \par une 1penpétuelle sympatthie, L'enlfant est lui-même, et de lui il est sen'tir ce •qu'iù ·sent, ~Xtpérimenter toujtUtSte de Dêpéf:.en ce .qui éli lére 'dit des tes 1ses dis!Positions, deviner toutes ses hommes 'faits: « Une loi intérieure et tendances; aucun élément n'est négli{)Io;pre à chacun Ide nJOus, organise no- .gealble dans IJ'œuvre si délicate -de tre rêtre indivvduel; ·c'est cette l~oi qu'il la f'Ormation ld'.un h•omme. lf.aut découNrir. A l'i·gnl()reJr nous risIDans la. famille l'enifant est, poM les quons, wulant !filOUs modeler suT les 1pa·rents, 'comme oo 11iV1re ,qui, au· jour aubres, 1de nou~ dléiionner et 1de nous de 1a naissailJCe, s'ouvre à la première vi'cier. Pour être bon, i'1 ne faut pas êtr~ ipiage; ce livre .doit être lu regulièrebanal ou oommun, il est indi,spensable ment, ~ous les j1out:s, !Car tous les jours d'~êJITe soi. Ce qui en noUis est ennemi et fte feuillet se toume, et négliger un jour pertutbateu,r, c'est ce .qui est vulgaire œ'tte lecture, c'est .s'ex!poser à ne plus et JCOmmun, 1a'll.!X bêtes .aussi ibien ;qu'aux 10omprendre la suite. (.4. ~·.J lh·ommes; ce ·qui en nous est d'eSISence
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Préparation de la classe
A l'examen, ceux tqui assistent à l'éJPreuve ·discernent ·vite le maître ou la .L'éipreu·ve jpratique, tOU la class~e à marnresse ~qui « saJVent tenir » et intéfaire en .présence •du jwry d'examen r~ser les élèves .de œux qui n''Ont, d'hapour 'l'obtention ,du !brevet ·de capacité bitul~e, .que peu ou point -de disc~pline. auTa. d'autant ;plus de ISU'ccès ·que le; Ce n est ;pas, en effet, au jour de l'exac~n!dld~ts se seront mieux .a.pjpliqués là men <et ,pour tant de soin ;qu'on ;y mette b1en lfarre leur dasse quotbdienne c'est- Que l'~on ooiTduriTa une dasse avec or~ à~dire, , tout '~'·ahor.d, à la ·bien pr~parer. dre, ·suire, maî-trise de soi-même et auLa preparation de la classe, en ef:fe~ tori~, _si l'on a pas d'avance ~6quis ces elSt le moyen .le :plus sûr de donner aux quahtés essentielles en donnant son elèVeS 1des leÇOnS •qUi leur prolfitent et enseignement comme on le doit [a d'au•gmenter ,d'année en annlée la va- coutume Ide [aire des l-eçons ~qui «·k.ailewr ;pro~essitOnn~IIe rdes: maîflr·e~. Ajou- nent » donne à la voix un timbre faitons .que œu:x-ct ne IS'Iél'Ciquitteront de •ble, à la parrole -de la monooonie de ' leur tâche avec .goû't ·Que s'ils ont soin l'h~sitati1on. ~s m_éthvdes. - Au cou~rs de leur de s~ 1hien ·disposer à la 1re~plir; leur ~n~e1gnement !Sera alors substantiel et iP~P'ar.at:?n, soit .de !'·épreuve écrite, mreressrant, les enfants s'alffectionneront sott ~e 1~preu:ve orale, les rfeunes maiÎ1à eux ·et à l'ecole, et la iirêqtllentation v tres létud1ent les odirfiférentes métlhades . t , 'QU , ils appliquent en ,d' en~etgnemen g-agnera. On se ,plaint souvent de 'Pél'r'he :du moins, et .d~une man ièr~ .d'a. 1q~e telle école ·est bien fnêquentée tandts :que sa V'Oisine ne .l'est ,pas. Il eSJt ·bord itnJparf~ite, dès les 1premiers Jours peut-êffe facile d'en tl1ouver l•a raison, d; l~ur entree en ~onclion:s.. Mai·s iJ ne et de Œndure en disant : « Les maîtres s ~g1~ pas seulement 1d'en étudier ,la ~nt la ,ffêqu.ent.ation ,que 1a pdéparra- theo.ne, et ode. savoï.r à :gue! enseignement 1emplo1 .de ces methodes 'COTres-· tion de leur dasse mérite ». Il_ irruporte surtout d'apprendre à pond. .Centains maîtr-es aussi se plaicrnent les manrer -comme ·de bons et utiles insde ne tpouVloi.r 01bteni'f la disiCiplineh mêt~u~e~ts et c'es~ encore .la 1prepar.a'tion me et surtou.t rpeut-être, pendant IeU:rs lede .Ja classe qui guide le maîçons. ~e s~~it-ce pas parce que ces le- refléJclhre tre dans le cho~ix jUidi'cieux des méth'Odes çon~ n ~nt eté 'que superficiellement pr& dans. celui 1des /j)rocédés et d.ans la îa~ :Part!CS ? Quanld :tout est prévu cll'Oisi Qon .de se ,servir avec !discernement et 0 ' ~da~~é ~ 1'-av~ce. il n'y a e~ da:sse: sowplesse des uns et des auflres. ~r, :hesrtation, n! perte de te1111ps, et les . Les examinateu~s observ1ent, aiVant rue-y-es ne sont Jamais ten'fës de se dis- toute C~'Ose, :la .manière dont s'y prend tra,~e rou ,de .cawser ·entre eux parr ce le ' C andrdiat, S'Olt pour ·commencer soi-t moü! que le maître les tient toujours en P~urr _conduire et finir :sa leçon et' cela hale1n_;. AnA cO'l1!rraire, c'est 1penidant .que alfr~ deJ 'SiéWOir 'S'il a de la lnéthade. le. mattre ta~onne, rqu'il aherche indéfi- Qu est-ce donc que cet avantage immenniment dans ISes livres d.es ;problèmes se, si précieux à l'édu"Cateur que d' aviJir ou,.u~ t~xte de dktée, ou bien penlda,nt de_. la. n;étlwde? Il consiste à ne ,pas qu tl .ecnt au ,tatbleau Ides résumés rqu'il agir a 1aventure 'dans l'exwci.ce de ses aurait dû Y êcri·re avant la dasse que f?nct:ons, sans qu'une 1pen. les e~fants s~ dissipent. Il est dlonc' vüai ~ d ordre<:'est.Jà-dj~e, et de surte, sans qu'un prinde drre aws~I .q.ue la pre_p.a,ration de la cupe ~ou une lfègle préside a l'.adiron classe flélvons.e la diiScijpline. qu'on va lfaire, à l'enseignement .qu'on
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va donner. Av.oir 'de la mébhode, c'est faire chaque ·dhose en son temps et seloo Ja manière qui convient. C'est ain· si .que, dans une leçon d>onnée avec méthode, l'expos.lê et l'ex:plication doivent êl!re brièvement reliés, au moyen d'interrogations suffiStantes, à la précêdente leçon, et que les questions .sur la leQOn ldu jour ,ne <Ciloiv.ent être pCJlSées que lorsque la ma~ière à ~:pprefl!dre •est clairement ex;phquëe. Afin ·de ~outenir l'attention, il est bon d'en!~remêler exposé et in'te11.voga'tions de contrôle; mais ·Ce 6erait manquer ·de mé1lhode que d'interroger au milieu d'un recit, a~ors ·que pour répondre !COnvenablement, il est utile que les élèves en aient entendu la suite. De même, !donner des devoi.Ts ·à faire au commencement Ide la leçon n'est :pas :d'une bonne méthode, 'faire lire le morceau à expliquer par les élèves, avant de l'awir lu· et eXl})li'qué soimême, est coniTaire à la mêthade rationnelle, qui demande un fP11océdé tout différent. Toute hrabftude oontraire à l'ot1cLre et .au sens pédagx>grq ue, ·qui est une iiorme ldru sens commun, aur.a so n •illJflu. enœ ·sur la manière de ,faire la classe à l'examen. Enseignons donc tous les jours, comme si un Jury était présent. N'y a-t-il pas .d'aillel.Ll1S une autre pr ésence, la Présence .de Dieu qu~ 'doit nou·s e>OCiter et nous e111Courager à .donner nos leçons avec a utant de méthode. c'est-à~dke, avec autant de EJOin que nous le pou'VIons ? T.Tès attentif à s'assurer Ide l'esprit de métluxie des candildai<S, le Jury s1e l'est ,pas moins pour discer:ner le ,p lus ou moins de c<mn:aiSSiance qu'ils ont des <lidlférentes méfuodes d'enseignement. C'est à la manière dont il les emp1oi:ent, c'est à l'usa·ge ·q u'ils en f-:>-nt que les examinateu·rs reconnaissent les bons maîtres. Une leçon de ·chose donnée sans le matériel 1qui aidera les. enf.an~s à acqurérir des conna issances .au
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moyen de la per<:~ption externe sera jugée avec !f.aison oomme une le~n nul.le. Mlais il n'est pas, nous l'espërons. de maître qui en soit là. Nous en tr.ouverions plutôt tde œux .qui, n'ayant pas assez de zèle ou de facilité p:>Ur créer un musée seolaire, st contentent de ne montrer que tmp peu d'objets .aux enfants ou de leur en montrer qui ne sont pas en harmonie avec la matière enseignée. nans œ cas, ,comme dans le PTemier, le Jury ·constaterait .que la méthode intuitive est 'OU inconnue ou mal connue 'du ,candidat et, si celui-ci n'·assodait pa·s l'élève à la leçon piour lui faire trouver une partie tdes connais. sanœs à acq uérir, il jugerait que la méthode intuitive est également leLtre morte pour ce maître.
Formation de la mémoire -Da !formation de la mémoir-e entre po11:r une large ;part dans les bonne.; habitudes d'esprit que nous devons tâcher de favre aoquérir à <!l!Os élèves Nous n'avons •p'a'S j:J. intSistter tci 1sur t.e rôle de cette precieuse f.aculre; mais en nous souvenant de sion im,plOr•tance dans la vie inte1lectu.elle, nous comprenons a·vet quel soin nous sommes tenus d'ader à son dléveloppement dans notre œuvre 1péid'agogique. Nous SJavoniS, .avant toute Chose, .ou' une fa1cwlté ne se d!ével.qppe •qu'avec l'exercice. C'est doruc à exerœr la mémoire .de :nos élèves ·que oou•s devons d'abord nous appliquoc, ,et œla, rdès .que leur intelligence ouverte et. leur langage sufii'S'amment compl1éh.ensible nous permet de le tenter. ·La mémoire, d'ailleurs, est facile à ·l'âge d'.enfant et !C'est ce que F·on a ia!ppris idès h~s J)remières an:nées de la vi·e .qui ,s'y g"~ra•ve le pJ.us 'Profondément; mais, d'autre IP.al1t, tes 'Organes qui a ident 'l'intellig1ence <daru
ses tr-ava ux de début sont enlc'Ore très faibles et œ serait en compromettre l'action uUériewre si l'·O!lt voulait 'le.s forcer à donner ,plws qu'Hs ne ,peuv.ent en U•n [emips où i·Ls doivent être particulièrement ménagés. C'est là, du reste, la règ1e •à suivre 'durant toute .J'éducation, quarud H 'S~agit de la mémoÎ!fe. L'exercer, sans doute, d'une manière :progres. sive es.t chose qui imiporte pour 11a bonne fonn:ation 1de l'esprit, mais ne point l1a su.11charger 1est œuvre non moins· 'filé. ce&~Saire.
L'écolier, petit ou ·g:rand, n'apprendra a'Vec goût et 1profit :que ce qui ne dépaJSsera pais ses l:forces, .que 1oe qui ne Iasser.a pas sa volonté d'ajpplication. Nous avons à nous souvenir à ce propos que tous 'les ell!fants ,ne !SOnt pas ég!alement doués du cô·té de Fa mémOtlle et .que ce n'est pas en exigeant .de ceuxci œ que nous obtenons s·ans peine de ceux-là ,que nous triompherons du premier co~p d'ume mêmoke rebelle. Retenons donc ces :deux principes e-ssentiels tPOUr la bonne !formation de l'esprit: il ±la ut exer.cer la mémoixe et l'exercer ·tous les jours ,dami 'foutes ruos olasses, .du ·COU:l1S p11éiparatoire ~au: cours supérieuJr, ~au moyen de l'étude par cœur ne fût-ce que Ide quelques lignes : les cJéîinitions, les xègles .fondamenta·les du français, •des sciences, les nomenclatures ~ographiques et scientifiques, les !dates 1m,portantes de l'histoilfe, les morœaux .chtOiJsis ·de prœe ,et Ide vers en four.ni&Sent qu'otbdiennement l'occasion. Les petits ont à :retenir les lettres, les syllabes, les mots de leUtr leçon de lecture, .r.a forme tdes lettres de leurs premiero télém.ents d'écriture, les poésies, les !Petits rdhants, le nom des héros dont on. leur montre l'image, ·des pays qu'ils votent 'Il!ommés ,s:ur l~a carle' ides prtères ·qu,on leur enseig111e . .P·our tous, 1a letrve du cat€ichi·sme ·est un ·exe11cke es. sentie! .d'étude par cœur. Vient aussi le travail .de mtémoire qui oonsi'Stera à
retenir les idées 1plus en-core ·que les mots, travail n'écessa~re aussi; m~ais n' antici:pons pas, aar iJ, .se rattaC'he à un f!roiJSième ,prin'c~pe. Insi'Stons d'ahood sur le secon'd .qui •consiste, avons-'Ilous dit, •à ne pas surclh~arger la mêmoitre. Tous les jours, l'exercer, mais avec modération t.ous les jou.rs, voilfà :les vraies règles !Pédagogiques pour ila bonne for. mation de l'eSJllfit. .Mais (jes règley seraient in'su:6bsantes ~t de !Peu de valeur, si ce .que 'les écoUers, peüts et g:ra·nlds, rap1p-r.ennent, n'était pas comip ris .de leur tn.telligence, •c'est-à-dire, s'il se gr'aiV'ait ldJans leltl" mémoire des. mots apfi)fis maclünalement, et non en même tem,ps qu'eux, ·des idées .dont ces mots ,ne seraient ·que 11'eX!pression. L'esprit aurait tôt fai-t .al·a rs 10u d'oublier •les matières tai1J'pdses, ou Ide ne les· retenir ·qu'aiVec une confusion, ennemie 'de route .bonne 'habitude d'~Tit. Nous voyons l1à quel travail stêrile se11ait celui du maître ,qui l·aiss&ait ses élèves enregistrer dans leur mémoire des mots, des 'formu1es, .des ·faits incom1pris, et, pour les élèV!es, ,quel exercice osans at·trait ·qtte de n'mtrodiuire dans leur inteLligence qu.e des incertitUJdes ou ·des à fPeU .près., .alors .que 'la clarté est f'un des beso~ns les :plus impérietlX de l'.es.prit ! , Mlais, si l'intelligenœ a soif 'de netteté, e1'1e n'a •pas moiiliS le désir i'fJStinctif .du solilde, de 1'-utile, tde l'intêresSiant du ·beau, eniin et, comme sa 'Capacité dlé: cessairement :bo.mée, ne ·permet pas à ta mémoire de t>out •retenir de œ qu'elle ,peut a~pren'dre, œ sont des choses qui vaiUent la peine !d'être gardées qu'il if~u~ O'ffiriT tSOil •exerdte. Nouveau prLn~ ~pe :à obsenver dans nos classes ·Evitons 1es b'anaHtés. et cela, .àutant qu'il se peut, même ,avec les !Petits, dans les mooceaux de œfciltaHOIIl. En hi'Sooire •ou' l'''et\Ild1e ,par 'CŒUr n'·est C{lrtes pas' rigtOureuse, mais où dates et faits pdndpaux demanldent ·à être retenus exaç.
64 tement ne sabumtlis rp.as nos élèves de détai·ls' •oiseux ci insigoif~aillfs ; maiSI aJ_ lons •à l'essentiel, là l'intéresSiant, 1a ce qui réc1aire l'eSiprit 1s•ans lui [>·~rmettre de -se pendre da:ns une mudtijplicibé <:onfu·s.e. De même 'POUT les au:tres scten.ces. B001t11es habitudes ·d'eSjprit •Q ue ·celles ,qui ét.oignen't .des 'lectu.res !Vides, bla~ n.a•les, !POur ne rreclrerclL-er ·que ceUes qu1 emiochisiSent l'inteUige111œ! ,que celle'S qui fuient les 1conversatio.ns inutiles où aJmndent Ides détails sans /POrtée! Ha'bfl:udes IQ/Ui se 'O<>ntlfadent 1p.rédsément là ,néoole là •la faveur ide œl1Ie.s dont un bon maître dote 1Da m'ê!noire en formation!
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Ne ioonJfier là l'a mémoitr.e •que ce QU I mérite ld'être Tetenu, exx:ellent rprind.![:e en ef'felt. Joignons-y .cclui de l'or~re, c'est-là.-·dire de la suite, ,de l'enchamement l·ogfque 1dans ce ,que nous taison_s. a.ip,pren.dre et dans .ce .que nous ~xph_ qwons. rNe passons ,p as tde la .r:acme a l.a tfleu'f IP'O·Uif iPMlelf ensuite de la tige. En un mot, 1que les .C(}llcr'llaÏISisances se ilien.t enbre eHes, que l'une s'enchaîne à 1'1Glutre pour 1qu'fl y ait ,ave•c l'unil!é la bonne h~abitude ld'œn ctij)rit ·ordonné éta. blie -dans l'intelligence et par là daŒ tous les .actes •de ia vie. Cet e.w1Jta[:n.oment est d'aHleurs un a~de précieux /P'<Yll'f le travail de la mémo1re. .. 1BnHn, nous savons .que les maheres eii!seiQ'nlées ~i ·bien IPJ1é!pa:r-ées, q u'eHes soient là ·r~ter daons l'esprit de!S écoliers, ·oont f.ugitives et lque, d~autre part, la .œjpétitioo :est l'âme ·de l'élcole. Nouv~au pri:Il!cipe essenrtiel !à 'l:a honne \fiorma.tw-~' Ide il'eslprit. !Soyo-l11S fidèles aux revisions, !Selon la "recommandation de tous. les b()ns ,péda•gogues. C'es.t j a:ootot qui a dit: «Ce qui renld •saVIant ce n'est •pas d'a~prenidre, mailS .de !fetenÏ!r, et 1011 ne !feüent .qltle œ qu'10n '11é!Pète ». Nouog terminOII1is 1par ces !PWoLes, qui résument au mieux, il nous semble, ce que fiOU:S ~VIons IV-oulu veoommander aux maîtres.
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Supplément du JVo 1 de , f&cole, (19~1)
Un peu de tout iJE IM.OT .POUR LA PENSEE Maîtres et maîtresses, h:albituons nos élè. ves â exprimer Ieu:r pen3ée avec .précisimt, "'éruté, intégrité, clarté. Pour cela, expli·quons. leur le sens vérilalble (]es mots. Mon!ronsleUJr les nuances qui exis~ent entre de:; mols .qu'ils sont tentés de prendre pour des synonymes : un • dhef » et un. • maitre •, p~~. ex. Q u'ils aient entre les ma.ms un ~on di~•JOn· naire et qu'il·s sachent s'en ~erv!r: yclllons jalousement à la pureté, à la hmp1dlte de notre !belle langue. iLA GU~IOSITE DES ENPANTS Elle est un penchant de la nature q ui va cotmme au-devant de l'instruction : ne manquez p as ld1'en .profiter. Par ~xemple1 à la ,campagne, lils voient un mouJm, et 1ls veulent savoir œ que c'est; il faut leu:r montrer 'Comment ·se prépare .Pa!imenf qu.i nourr.it l'homme. Ils a perçoivent des moissonneurs, et il but leur expliquer ce qu'ils lfont, commoot on .sème le blé, et comment il ·se multiplie 'dans la terre. A la ville, ils voient des bouliques où s'exercent plu~ieurs arts et o~ l'~n vend diverses marc'handJses. 1'1 ne fa:u.t ~ama1s ê tre importuné de leurtS demandes; ce sont des oUJVertures que la nature vous offre pour 1adliter 'l'instruction; montrez que . vous. y prenez oplalisir; par là vous leur ense1gnez IDsensiblement comment se font ioutes les ·ohoSi!S qui servent à Phomme, et sur lesquelles rouJe oJe commerce. Peu à peu, sans é:ude parti,oulière, ils connaîtront la ibonne manière de faire toutes ces choses qui soni de leur usage, et le juste ;prix de _chacWile, ce 'q~i est le vrai fond de l'écooom1e. Ces oconna;.ssances qui ne doi!Vent être mépri~ées de p_ersonne sont principalement nécessa1res aux h tles. . . . Toutfes choses s'impriment 5acilement dans l'espr it des enfants. Ai.Jn.si i:l fau•t ·se hâ· ter ILf'élcri re dans Jeur tête pendant que les caradères s'y ~orment aisément; ma1s il faut bien choisir les images qu'on y d Jlt gr~ver! car on ne ~oit verser dans un r éservo1r s1 peti t et si précieu.x que des choses e~u i~es. Fénelo1~.
·r Il ta u.t que la patrie soi! sen lie dans lé-
col~·.
Michelet.
Vocation religieuse . Si voiie fiiie, parents cltretietns , reçoi i de D1eu lbocmeUJr de la vocatioo !feligiewse accueillez avec respect cet appel d'En-Ha·ut. Ne soyez pas de ewoc qUJi s'y !l"efusent ou qui l'enlra"<'ent: IVOilfe amour :pater·trel ne verraii-il pas tous ses espoirs d~assés par la ~r.spective de l' wnion de "<'otre fi1le avec un prinœ de la !erre, et •n e vows y !Prêteriez-vous pas au. prix de tous les sacr1fiœs? Convi~drait-il donc que vous éconduisiez le Roi du Oie! 1 ou même que !VOUS lui dressiez des emhûches ? •Vol!re cœUJr saig;o.er.a, vous sentirez d'autant plus l 'amertume de la séparatiOfl, que l 'élue de IDiew est le ,plus souvent la .joie du 1 foyer: !ll a-t-elle pas plus de vertu,_ plus de doucewr, IPlUOSI de générosité que les au.fres? M'ais me 'UŒlJÎOI!J terorestre· ·v ous eût aussi séparé:; de œltie oobn~ de vo~re prédilection· et sau.riez-vous alors â qui 1a. oonftier, et pa:, quelles é.preuoves sera tra.versée sa vie conjugale? Ici, ne!IJ n'est douteuoc: vous la donnez à Dieu, doot le CŒUJr ne trompe pas, et d,ont le • joug est doux et le !fardeau léger •. • Mais uous lui voulioos •une vie brillan!e, à la hauteur de ses talents, objectez-vous enc?re; elle peut lféuis.s~ dans le monde, y tenU' Ullle première place, s'y ren:dtre tdile, tout autant el piUJS peut-être qu'au couvent. II faut à 1a société des femmes SIU,périeures, des mères de famille partaHes. P owrquoi emouir dans le cloitre tant et de si belles aptitudes? ,. Et nous répondroœ: Prenez garde ne vous élevez .pas cootre le libre choilx de Dieu· il a donné à votre fille la vocation religieu~e et c'est au COllVent, non ailleUJr& qu'est sa ~la ce, pour y procu:rer la gloire divine. Edum· triee, elle formera des âmes; sœur infirmière, ~e ouvrira le ciel aux mouraruts; conterqplaIIIœ, elle rachètera• les péchés dUJ monde en désarm.mt la justice divine. Eprouvéz donc sa vocation, c'est pru.tlence; 'll1ais ne l'entravez pas. 'Ne croyez pa1s que le OŒll!r de votre enfat~t sera désprmais fermé powr vous. Au con-
traire, . :plus pure, plUIS proohe de Dieu1 elle vous aimera miewr et da'Vant.age, et à cause d'efl7• Dieu. vous Œ'éserovera les hénéclictions spec1·ales q'll~ payent les sacrif.ices faits à sa gloire.
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Paris, en voiture 1 le ciel est devenu gûs . . . d'un e-ris d'en;.
nui.
De gr os nuages y sont appa·rus, déchoilqueiés par la !bise. iLa pluie est tombée, enveloppant les champs et les ibois d'un voile de deuil. •Les feuilles, é;puisées par l'été, se dé.bailen t et descendent en tournoyant sur· la terre humide. C'est le soir de l'aooée ... le soir avec sa mél:ancolie, ce ie ne sais quoi q ui vous étreint l'âme devant l'âpre hiover, symbole de l'auire. . . de celui où s''abîment dans 1e noir et fjnconnu des tombes les vies éprises de clarté, de savoir et d'amour.
Et pourtant ce n ëta!it jpas cette ambianœ .d/autornne qui attristMt le cœur du jeWie Jacq ues Tisserot, fils dJUDI enwloyé du Métropolitailn, sur le poind de finir son congé de vacances. P.resqul'a u contraire! La ca·mpagne g.r.iJse ... ? il l'aimail plus peut-être .que la campagne verte . .. Les autres Paxisioos alors étaient partis, et elle était devantage à lui.
:La pluie, a'Vec ses rideaux mouvant~ de gaze agités par les ;rafales . . . ? que de fois il s 'êiait attardé à la regarder tomber! ... la p lUJie féconde e t nolJ.I'Iricière, sans laquelle rien n'existe. . . ni le fleuve, ni la for êt, ni l'humble 'légume dont le plUJS ,pauvre a besoin. ~ - D'ütstinct, et !Presque towt de suite, il :wait deviné œ qu'il y a de vie dms cette mort a_pparente des ohoses. Il ol>servait les bœufs traçattt le ·sillon profond où l'on enfoui~ l'engrais.