Supplément du
16 rage, examine mes dloots. Regarde souvent aussi si le fer ne blesse pas mon pied; si le collier n'entre pa,s dans les chairs•. Enlfin, lorsque l'âge, les surmenages, l"excès des soulff:rances auront épuisé mes forces (usées à te servir et à f"wridhir), je t'en prie, ne m'appelle plus ~aiuéant, bêle vi·cieuse! m<Üs au contraire, juge-moi et tue-moi chez toi; épargne-moi ainsi les coutumières tortures des abattoirs réservées aux vieux ch-e·~a,ux poor récompense de toute une vie de dévouement et J<i'<iiffedueuse fidéJirté. · . · :Enfin, !Pardonne à too vieux serviteur de venir à toi avec cette humble prière au nom de Celui qu[ est né, lui ll!Ussi, dans une étable. Ton meilleur servitewr: Le cheval. Et pour copie coo·forme, un grand ami des pauvres ibêtes, PIERRE L'tERMITE.
···Variétés
.LA J•EUNE FILLE AUX 14 w:;R11US Ce lll'est pas le rtit!Te dun roman J)'Onique, ·c'est la jeune qJersorune que l'on a recherchée à P,r-O!Vidlesruce, da.n:s r'Erta:t de Rhode I.slantdl, powr satisfaire aux dernières •voloo.té'l du comrte Baiinofu, de Tfltl'itrr, a·ncien mitmi:sifu"e plénipoil'enitiaire. Ce ibo!] !Vieillard, en mouranrt, avait décidé de léguer U.ix mille dollars à la lieune tille ,qwi posSiéden1it en :PlU~ de 13 verlus, <l,ont la. sob<·ioêté, la borr'é, la pu!TC'té, celle plus rare eru:ore, la modestie. Le syndic <le IProtvidence, exécuteuŒ" <testamen'Wre, fit, IPemlan:t six mois, des :recbe.rches aUJssi délicates que vaines et a ~initti vemoo.t rubandoru:Jé l'intention de realiser, dans .son pays dll! molins, le. vœu extraVtagan'l: du défw:l~.
« Il me semble, r.-t-il dit philosophtiqucmooJt dJan,s socn ['ll!ppœ'l, que la ijeune lille qui mérirte le tPlUS les dix mille dolla:1'S doi:t posséder :rune telle mod:e:stie que, présisément, elle n'a jp,aiS osé se :fuire CQ(lrutître. •
Le Coooeil comttMl'al de .P.rOVIidenœ a· donc !l'euOU!Cé à lthéritage tqu'H devai·t at6rltbUJè'r et va se décider à dema:nrler à la ville db Turiu, dont le comte Baiootti était originake, de tr<>U<Ver la 1eune fille aux quatorze vertus.
ti DECADENOEl DE !LA SAUCISSE C'est tjusque dms le domaine de la charcu~e·rie qu'on !Peut constater, en Allemagne, l'incoostance des cihoses dîci·'bas. Jadis, les Allemands faisaient une COillsommatioo ·cons:idtéraible ~ sa'lliCitsses et de boulttins. Ils fa~saient des boudins et des saucisses de proportionts gigél:llJtesques. A Kœnigslberg, en ·P msse, les charcutiers avaien! cou1urrne d'dlfri.Jr aux boudangers, le pi'emier de l'an, un énQnne boudin: qui étai{ promené, comme nn ibœut gras, par toute la ville. Les annales de cette oHé ra:pp<Yrtent que le boudiŒl! de 1558 aJVait 198 aunes de long; il était porté paor 48 ~J'm'Sonnes. Cel'llli de 1595, porté par 85 personnes, était long de 596 aunes et pesait 454 li<V:reS>. ·La • fête du boudin » étai[ d'ailleurs a&sez pitnO'l'es.que. Le pius gros d'entte l:s charcli,t ier.s marchait en avant, c~mme un tambourmajor. La tête du lboooin erutouxait son cou comme Ultle cravate; le reste ser:pœtait sux les épaules des ·aUJtres charcutiers, mavahant trois pa-r trois. On accompagnait le houdin au son dJu fif.re, et les rues à traver-s lesquelles se déroulaJ.t le co111:ège étaient décorées de d:ra,pe.aux, joyeusemen[ mis aux fell!êtres par les habitantS\ Les •temps sont changés.
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t Si nous voulons que le
sentiment d~ devoir pénètre Jusque dans nos os et se he en nous aux sources même~ de la vie, ne comptons pour cetie grande cure que s~ la !a· mille. · J. Sunon.
! Si mauvaûs que soit un goUIVemement, il y a· quelque chose de pire: c'est la su?pression dui gmwernement. H. TaJne.
~"lpisode
:No~ -de
do guerre
,l' &cole,, (19~1)
pelet autour du cou, on lui de mande s'il est catholique. - Non, dit-il, je ne suis rien; j'ai demandé un crucifix et on m'a donné ceci. Voulez-vous, Madame, me' donner un cmci~ix? - Volontiers, dit l infirmière, très émue. 'Le soldat aveugle le preatd arors avec respect, pose doucement ses doigts sur la tête ,pour chercher la couronne d'épines: - Oui, dit-il, c~st bien lui. .Puis, il touche les pieds d oués du Christ: - C 'est ·bien 1ui ... C'est •b ien lui! Et, avec un sanglot, il ajoute soo refrain: - • He is mine, and 1 am 'his. ~ Il racoote ensuite ce quil lui est arrivé près du grand crucifix du petit village en France, et il ajoute: - Je ne verrai plus rien ici-bas, mais la dernière chose que j'ai vue, que mes yeux on.t .regardée, c'est œ grand crucifix, et il est fixé pour toujours a:u fond de mes orbites . .. Je ne désire plus voir autre ohose. Un prêtre catholique vint b ientôt visiter le soldat aveugle, qui voulut entendre en détail 1 histoire de la Passion. Pett de jours après, la gr✠achevait son œuvre: il reçut le Baptême et la Confinna'ion et fit sa rpremière Communion. Depuis, il ne quitte pas soo cr-ucifix, qui lui met au cœur la résignation et une joie qui ne sont pas· de ce monde. Ce ·s oldat, ancien protestant, a donc véritablement trouvé dans la croix • le salut~ la vie et la consolation».
Un jetme soldat ang1ais, .protestant, épuisé de fatigue par un grand combat, aperçut tout à coup, au milieu des ruines d'uu peiit village, un grand crucifix. Attiré par une {oree irrésistible, il essaye d'approcher. Mais les forces lui llialll·q uœt, il tomibe sans connaissance. Quelques heures plus tard, grâce à quelque camarade généreux et charitable, il est dans 1Ll1.e maison abandonnée, où il trouve suspendu au mur, un crucifix. - C'est encore lui, dit-il, c'est le même! . . . Il le prmct, le ·Considère. - O h! je voumais le garder! Je l'aime tant! Je ne sais pas pourquoi , mais il m'attire. Non, 1e ne .puis le garder, ce serait le voler. Puis, si ie le laisse ici, .ji consolera ·quelqu' un comme ii ·m·a consolé! :Le soldat rep!ace donc à la muraille blan· che le crucifix, et, remis de sa Œaiblesse et de son épuisentent, il quitte la maisoo pour reprendre son poste de combat. Providentiellement, il se trouve placé au pied du grand calvaire du village de X· . ·, à moitié détruit! Les heures passent, il ne quitte pas du regard Ce1ui qui semble lui parler. Soudain, il tombe.... Il' est frappé à la· 1ête .... Hélas! .une !balle lui a lait perdre les deux yeux .... La terre a disparu ... . Mais le ciel s'est entr'ouvert. . . . L 'âme du pauvre blessé est inondee d'une consolalioo divine: - • He is mine, and 1 am his, • répète-t-il sans cesse. (Pierrier de Dzerjonna.z.) Personne ne comprend ce que cela veut dire: A t'1endaz, comme en toutes les cOl111Til1- • Il est à moi et je suis à, lui. .. nes rurales du Valais d'autrefois, la cultu.re On le soigne d'abord à l'ambulance, puis des champs était bien plus impo.rtante qu'aubientôt, on lui iait prendre place sur un bajourd'lhui. C'était le leiDJ>s où la miche blanteau partant pour l'Angleterre. ohe était à la table diUJ paysan un luxe inadIl est reçu avec d 'autres blessés par des miss~ble, où les magasins extrêmement ra.res dames chuitables. Comme il porte un chane vmdaient qu'un peu de sel el de tabac.
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Lapey de Dzerjonnaz
19
18 Ohaoun subvenait à ses propres !besoins et l'habillement, en bon drap d:u pays, hiver comme été, sortait des mains des habiles tisserands de la vallée. Haure-Nendaz: '!Lil• pla{eau à la .plantureuse végétation; le village d'abord, .aux maisons hl1unes enfouies sous les arbres, puis ses trois mamelons vers lesquels tendent les ramifications de lllmmense plateau de champs prodigieusement fertiles, semés en céréales ott plantés de pommes de terre ou des fèves. Les paysans aisés nourrissaieni une. muJtitude de pauvres en hail'lous, qui faisaient à époques à peu près régulières la tournée d'aumône, de porte en porte. Il leur était dïstr.ibué, là certa.i1ns dours fixes, ou aux repas t.nèbres dans les familles :riches, la soupe des paJUvres, aux lèves, a'I.IX pommes de terre et au grua1JJ d'orge. 1Et le 'Pè:re du Cie~ devait bénir cet!e cha-. rité des braves paysans, car les aruuées étaient rarement maU'vaises et les moissœs riches à ;;;otiliait. La prospérité fait des jaloux; le démon supporte de mauvaise grâce la vure des bonnes œuvres et le cœur llui saigt11aii à constater l'esprit de ·charité qui régnait au paisilble village. Dans leurs conseils iclernaux, les esprits du mal se cœcertèrent. Il fallait empêcher les pa~san.s de continuer leurs aumônes, car cela les é!oigtnait d'eux, et l'enfer, à leur gré, ne se peuplait pas assez vite. J..e plus rusé, sans doute, de la cour démoniale proposa de 1frapper les paysans dans leur prospérité: Il !allait détruire ces lbeau.x champs qui faisaient le·ur orgueil et leur foumissaien·t le pain de l'aumône. N'Y avait-il pas là-haut le Scex dom la roche <:alcaire très facilement pourrait be dé. sag;téger et les débris serviraient à recouvrir les Champs des Râdhes, les plus beaux de tous? Quelle tâche! Un jOUJI" dom; les diablats se réunirent pour l'œuvre ent[(!,prise. Ils étaient légion. Ils montèrent vers le grand Sœx, ,pr~parèren! un pierrier Œol1lllidabte, de gros blocs calcaires, qu'ils mirent en m!lil"dhe vers les magni-
~iques
ohamps de Haute-Nwd:az. Ce ne devait pas être commode d'exécuter un tel !ransport et le bruit des cailloux roulants alarma la bonne !pûpulation du village. >Les hommes, à la ifoi naïve, avaient de ces intuitions: Sans trop comprendre pou.rquoi ce tin1amarre, les paysans devinèrent l'inmünence d'un grand danger. « II !aut sonner la cloche de St Michel», dirent-ils, car St Michel Archange est le .patron du village. Dès que la cloche eut envoyé aux échos de la mon!'ag;ne ses volées argentines, les dia. blats là.!J:taut se sentirent dérangés dans leur trav·ail qui avançait lellltement. lis s'arrêtèrent. « Tirez! " criaient ceux qui manœuvraient à !"arrière de la terrible arvalandte. - « Pottssez donen • ,ricanaient les autres attelés à l'ava.nt, et ~ous s'épuisant eo ef.lorts surhumains. Rien n'avançait plus! - c Tirez! » - • Poussez!. - « Nous ne pouvon&! .u Metzotta sonne, • hlllflèrent eniin les chefs de l'infernale délégation écumant d'impuissante rage. •Et voilà ;pourquoi le pierrier est là encore, au milieu de la forêti de sapins noirs ·qui couronnent les mayens de .Pracoudu, la trouant d'une clairière où se joue en été la clarté des soleils lumineux. Saint M.idhel, en généreux patron du villa:ge, avait protégé la campagne de HauteNendaz. Mais l'imagination populai•re a ,peuplé d'invisibles ennemis le • lapey de Dzerjonnaz ». On y entend parfois des plaintes mystérieuses et lugubres; c'est ,probablement quelq·ue diiablat estropié dans la grande manœuvre et resté sous les décombres qui, pleure son éternelle douleur. D'aucuns y ont vu de redoutalbles reptiles, des ·serpen'ls à têtes multiples, et autrefois la « Vou:ivre » se reposait là dans ses loll!gues ·courses du lac des Vaux au glacier du Orand~Désert, en passant, la nuit, tout enflammée, s'ur les mayen·s de Nen· daz. C. !M.JCHELET.
··L'âge de fer .
Je l'avais connu, ce vieux-Jâ. C'était le g:rand témoin, hélas! sans reli-
gion, d",un passé ibien disp!lll"u ... celui oit le CŒill!f CO!lliPtait encore ,pour quelque chose da.ns les rapports sociaux. ll avait fait 70 .. . bit le Tonkin... fait Mad«gascar. :Un peu partout sur le globe il avait versé son sang pour la :France et pour l'humanité. Puis viul l'âge, ei avec l'âge les épreuves: sa femme mourut, ses économies étaient en titres russes, son ,propriétaire le ·mit à la porte. Alors il échoua chez sa 1ille très modelllle mariée dvilement à. un gendJ·e non moin; moderne. Et oo l'accepta, ,parL-e qu'il • rappwiai1!».
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1En elifet, de haute taille et ancien cavalier, son maigoe vieux corps était :toujours utilisaible. C'est ains.i qu'il devint conducteur d'un corbillard de Ire classe. 'Il subissait bien, ,par-ci, par-là, quelques scènes, mais pas trop. . . . Il rapportait 400 iraucs; et, ·même au prJx où sont les haricots sa hile avait encore du ibénélice sur lui. ' !Ce bénéfi·ce élait sa protection. ·Le veau d or d'autrefois, devenu aujourd'lhui le veau de ,papier- et de quel papier! - le couverait de son ombre grasse. Un jour le rvieux eut lUlle congestion et tomba de son siège. Mais la carcasse était solide, i'J ne mour•11t pas. II devint alors ouvreur de portes dans un T-estaurant. . . puis il descendit aux calèches de mariés devant la mairie .... 'La ruÏt11e ,pourtant s'accentuait .... Il essaya de vendre des 1oum.aux; les· journaux lui tombèrent des mains ... . II tenta de ~aire des enveloppes de ,PlllblicLté; son écritUJTe tremblait trop. Et, un soir d'odoibre, il revint en pleu• rant chez sa fille ... il se sentait .fini. . . il ne pouvait plus .rien ... rien!. ..
~ A partir de ce moment, l'orage gronde .... >Les scènes succèdent aux scènes. . . scènes dtu gendre. . . scènes de la fille, ai~uës, sur·
aiguës, lui entrant comme mille aiguilles dans les nerfs. Est-ce qu'il s'imaginait, œ bonhomme-là, qu'on aJJiait le nourrir lA, comme ça. . . à ne rien faire, et à ooe épO'que où tout coO.te si ciJ.er? ... Et on lui jetait :sa pâtée, et on le su.rveillait pendant qu'il mangeait humblement, dans un coin, mais en affamé, parce que, hélas! si les iambes ne le po1iaient plus, l'estomac oocore était bon. ,_ Tu en as as·sez comme ça 1. . . Faut en laisser ,pour œ soiT .... II se sentait regardé avec des yeux fu.rieux · · · des yeux qui épiaient. . . qui fouillaient. . . . A-t-on le droit de vivlfe quand on ne rappoi're plus rien?... A<UX temps quaternaires, quand l'ancêtre ne .poi.I!Vait plus lutter contre l'ours ou dépecer la renne, il fa isait lui-même sa tombe et dema.ndait qu'on l'assomme. Ils avaient v;u jouer ça, la semaine dernière, au théâtre, c'était même la pièœ du jour· · . Utile pièce en vers, qui disait rude ment la vérité.... :Mais leur piqueur d"u· siette n'aura jamais ce courage-1ft!. . . ·Le vieillard écoutait. . . et il allait pleu·r er dans le corridor .. •• ,. P~éc~sérnent. parce qu'il n'y répond pas, lmv1tat10n dev1ent une sommation. Un soir de pénible scène sa fille se met devant lui, croise les bras et' lui crie: . - 1h n'auras donc pas le courage de te Jeter, une borune fois, dans· le canal? ... C'est dur q~WJnd on fut soldat et dée~ré de s'entendre dire qu'on n'a pas de courage .... ·H sortit pou!l" prouver qu'il en avait! Mais le canal était si sinistre, l'eau y coulait si noke entre les quais â ,pic, que le vieux trissonna eb s'en revint. Aussi l'obsession continua.. Chaque matin, quand il descend- pénible.. ment I"escal!ier, ~antôt la fille, tantôt le gendre l'apostrophe: - Te 'l"evoilà encore!. . . T'es pas encore crevé!. . .
21 On le montre a,uoc voisins: - Regardez-moi ce lfainéant-l'à!.. · Ça été soldat ... et ça n'a seulement pas le courage de se ieter dans le canal! ile vieux qui n'entre jamais à l'église, et qui a laissé sa ,tille s'élever toute seule: cA vingt ans, elle choisira! .. . ~ le vieux est sans .récoofort et sans espoir.
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Comme assis sur une chaise, il pleurait dans un ~oin de la -ouisine, ttl'll jour qu'il avait été rudoyé! plus encore que de coutume, la petite-fille - sa petite-m;e - une gentille brunette, s'approcha de lui, et avec une bou~ ohe moqueuse et des yeux narquois, elle lut dit: - . Alors, c'est vrai, e-rand-père? · · · T'es si fainéant, que t11 n 'as pas le courage de te jeter dans le canal? ... 1Le vieux la fixa: - C'est toi. .. toi! qui me dis cela? - .A!h! et .puis maman!. . . et puis aussi papa! ... Alors iJ se leva et sortit. \La .pLuie tombait, ma'llSsade, ~ur 1~ ~a~ bourg ouvrier, enveloppant tout d·une tnhme tristesse. Une heure dUJl'ant, le vieux côtoie le canal ngardant l'eau morle et froide .. . · ,f'aul-il? ... Faut-il pas? ... Allons, décidetoi, pa,uvre vieux- ... Sous le tunnel, la rive s'amincit... alors [levant les deux mains en l'ai.r, il se laissa tomber ....
•
Le lendema,in, on .rapporta son grand cor.p s à la maison. - 1Le voilà em:ore!. . . cria le gendre. - Oui, mais c'est pour la dernière fois. · . observa la tennne. - Et c'est moi qui Lui ai dit! ricana gentiment la petite-fille. Ott l'enterra civilemelllt, gratuitement, rapidement, avec une couronne de 3 tr. 75 sur laquelle il y avait écrit: c Regrets éternels. • iLe soir, emin débarrassés, on alla en fa-
mille au cinéma voisin pou.r se dhmger les idees. Ceci se passe celte semaine, au moment où les magasins exposent la joie naïve des petites crèches avec la Sainte Famille, et le bœuf et l'âne . .. cette semaine, où, dans les .foyers chrétiens, les grands parents ont cherché avec piété ce qui sera bon aux tout tits . . . cette semaine, où la maternelle Eghse vient de célébrer la venue de Celui qui a dit: • Aimez-vous les uns les autres ~ et, en dehors dUJquel, il n'y a que la course !à 1 abîme et le retour à toute barbarie. PIERRE L'ERMITE.
r,e-
L'hygiène de l'hiver Il est indéniable que l'homme primitif, chassant les bêtes sauvages pour se nourrir de leur chair, fut naturellement amené' à se vêtir de leurs dé.pouiUes pour se preserver des atteintes du troid. Ce fut là l'origine du vêlement. Le vêtement s'es! :p er,fectionné à travers le3 âges, mais tou!es ses transoformatio_ns tendirent toUJjours vers U/!1 seul but: prese~ver corps des grandes chaleurs et des frmds ngoureux et le mail11tenir à une tempéra.tu.re uni-
1:
~orme.
-Bie.n souvent il nous est arrivé d'entendre ~re: Habituez-vous au froid, car le froid
endurcit. N'en croyez rien. Ce didon est com. plètement taux et il fut trop souvent funeste ruux personnes qui. eurent le malheuil' d'y croi· re poUJI qu'un doute subsiste encore à son égard. · 1Bon nombre de maladies s011t engendrées .par le froid et l'on ne saurait trop se pré· cautionner contre cet ennemi de notre santé. •La sensibilité au froid variant suivant la nature de l'individu, il appartient donc à chaCUill. de se vêtir en conséquence. 'P ourtant la •sensibilité alli U"oid var.ie suivant l'âge. Ohez !"entant sain et robuste, on constate une plus g:rande indifférence aUJ froid que chez l'adulte. ne faut :pas cependant,
n
abuser de ce privilège de l'enfance et asservir votre .progéniture aux caprices de la mode L'eclant q.ui joue jambes el 'bras nus ne sent pas les morsures du •froid tant qu il est en mouvement; mais, à peine est-il immobile que bientôt il grelotte. Le visage et les parties du corps en contact direct avec l'air deviellflenl violacés. ·La brusque transition du chaud au froid occasionne de graves désordres da~s J'organisme et les toux obstinées, ies coqueluches, les angines et les fluxions de poitrine en sont les co10séquences directes et parfois mortelles. ·Les douleurs rhumatismales de 1âge mûr n'ont .pas d'autre origine. 'L'homme souffre, en général, moins du troid que la ferrune, et on a constaté que les personnes maigres étaient [plus uileuses que les personnes grasses. A ce sujet, disons tou t de su.ite qœ il n'y a pas de généralité. On a pu: constater que le froidi est plus su:pportable lorsque le temps est calme que lorsqu il vente très :fort; en effet, lorsqu'il fait du vent, le froid s insinue dans les vêtements et refroidit la couche d'air chaud en contact avec l'épiderme. De là, abaissemen t swbil et sensible de la température et, par suite, sensation de froid très vive. Partant de là, il but dooc que tout vêtement soif conditionné ella façon à emmagasiner autour du corps une couche d'air qui, s'échauffant, protégera l'épidenne contre l'air froid du. dehors. Voyons mainteaant quels sont les meilleurs vêtements d'hiver, les prus propres à. garantir du froid et les plus commodes au point de vue de l'hygiène. Comme litige de corps, on portera d ahord un gilet de flanelle qui descendra jusqu'à la naissance des cuisses; 'on pourra également le .faire descendre jusqu'a u bas-ventre, car souvent le froid agit non seuleilRtlt sur les poumons, mais encore sur les intestins. Si le gilet est trop court, on y remédie par l'em,. ploi dune ceinture de laine ou de flanelle appliquée à même de la peau et non par-dessus le pantalon, comme le font beaucoup d'ouvriers des villes.
La flanelle a, S\.lil' Je coton, cet avantage d'absorber la sueur, sans occasionner pour cela le refroidissement du corps. Se vêtir d'une chemise de flanelle est égalenlellt une excellente précaution, de même pour une chenùse de coton. .Les vêtements de laine sont, à tous les poims de vue, préférables aux vêtements de coton. Si par eux-mêmes, ils ne communiquent absolument pas de chaleur au corps, au moins l'empêchent-ils de perdre sa chaleur .propre. Il est prouvé depuis longtemps que la coloration des étoffes influe CO!IIsidérablement sur leurs propriétés hygiéniques; aussi, contrairement à l'usage, devrait-on se vêtir, en hiver, d'éto'ifes claires, a.u lieu de se vêtir d'é. toffes sombres qui, au lieu. de conserver la chaieur au corps, la laissent rayonner à lextérieur. Le cou, en hiver, demande a ussi protection, car ·chez certaines ·per•s0111lles les morsures du froid peuvent provoquer le coryza, le rhume de cerveau, le rhume de poitrine el la bronchite. De même, limpression du froid sur les oreilles peut amener des éroulements très graves pouvant devenir lll!le cau.se de surdité complète. On ne saurait donc trop, par un froid très vif, se garantir les oreilles au: moyen d'une casquette à rabats ou d'un capuchon. Pour Je travailleur des champs, rien n'est préférabie à une peau de moutoo, de chèvre ou de loup. Ces tourrUies sont de beaucoup préférables auXi vêtements de cuir ou de caoutchouc qui provoquent une transpiration incommode pendant le .travail et dangereuse ·si l'on se repose. Une très bonne pratique est l'emploi des bas -et des chaussettes de lai:ne, à cause de leur souplesse el de leur facilité à absorber la sueur. On ne saurait trop recomm.mder au cultivateur 1 emploij de la graisse ou du suif pour J'entretien de sa chaussure; la matière grasse empêchera l'hmidité de pénétrer le cuir et .d'occasionner des refroidissements douloureux dans les ext·rémrifés inférieures. Pierre Pouzors.
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A travers le calendrier Qui n'a pas son calendrier? D'aucuns les collectionnent et il en est vraiment qui en valent la peine par leur cachet artistique. Mesurer la durée, assurer une place fixe aux événements qui s'y succèdent, coordonner par ce moyen, avec précision, et ses actes dans le présent, et les souvenirs dans le passé, fut un des premiers et des plus vifs beso~ns de toute société naissante. C'est seulement ainsi qu'elle prenait conscience de son existence sociale et qu'en introduisant dans la série des faits la suite et la logique, elle constituait sa personnalité. Les principales subdivisions établies dans le temps ont reçu pour bases des phéno~ nes qui ont le ciel pour théâtre. La révomtion diurne apparutle du soleil autoUJ' de la 1ern: ou, pour mieux dire, la rotation de la terre autour de son axe a déterminé la lcngueUJ' du JOUR; la durée de la translation de 1~ terre autour du solei~ a servi de mesure a l'ANNEE· la course de la lune autour de notre pr;pre plwète semble avoir suggéré l'idée de la division en MOIS. iLa manière de COilliPter les jours n'était pas anciennement la même: les Juifs commençaient le jour par le soir et Hnissaien~ le len&main à pareille heure. Ils ont d 'ailleurs conservé le même usage pour la vie !I'eligieuse et commencent le s~bbat le vendredi aprèsmidi pour le finir le samedi soir. .L'Eglise catholique elle-même commence les grandes fêles la veille .par ce qui se nornme les premières vêpres. Mais, dans l'usage de la vie civile, le jour va d'un minuit à rautre. Les u.ns le partagent en deux !ois 12 heures, mais actuellement presque tous les pa,ys donnent au Iour ses 24 heures continues. ILe vérit~ble jour se divisait autnlois en quatre parties égales: prime, 6 h. du matin; tierce, 9 h.; sexte, midi; none, 3 h. La dénomination des mois qui nous vient des Romains est 1un non-sens pour les mois de septembre, octobre, novembre et décembre; ceux-ci étaient bien dénommés quand l'année
romaine ne comptait que dix mois: l'appel. (794 substituée à l'ère chrétienne. Elle reIation devint impropre quand Numa ajouta JilonÎait au 22 septembre t792, époque de I_a au calendrier primitif c février •, le mois des rondation de la République. Elle fu! suppnfêtes ·funéraires à Rome, et c janvier •, mois rnée par un senatus-consulte du 9 sep~e~re consacré à Janus, dieu de la paix, par lequel tS05 et a œssê d·être en usage au 1er 1anv1er ce roi .pacifique voulut que commençât l'ant806· née. On en peul regretter la dénomination ,virgiCet usai'e de commencer l'année eu janlienne des mois imaginée par Fabre d'Eglanvier se perdit danS/ Ja suite des temps. 11ne, car elle vaut bien celle que no~s conserDans la vieille France, le premier jour de vons et où, pail une absurde anomal1e, le 9me l'aooée iut placé de façon variahle suivant les Illois de Il allf1ée s'appelle septembre et le 12me di.iférents iPays, cependant, il devint à peu décembre. près fixe au Samedi saint, a.près la bénédic· • . - 1. tion du cierge pascal et du rouleau de par· chemin su.r lequel le meilleur callignphe de la paroisse avait écrit le calendrier de l'année. \Mats la vieille tradition gallo-romaine des ttrennes offertes au ter janvier n'en avait On croit communément que la presque ~o. pas moins persisté, de même que celle des talilé du capital s~ trouve entre les mains de fêles familiales à cette époque de l'année. Un ceux qu'on appelle les riches. Cest une erédit de Olarles IX, daté de t563, consacra la reur qui ne résiste ,pas à l'ex.amen, surtout tradition, et l'année, dès lors, <:o111II1ênça ré· où la foitune es! extrêmement divisée. La gulièrement en France le ter janvier. plupart des tra.vaill~ur~ possèdent un_ petit Aussi fut-on tout prêt à la réiorme grégo. ca:pital: actions, obl1gations, somme deposée rienne quand le pape Grégoire XIII la dé· , il la Ca•isse d 'Epargne, lopin de terre ou boucréla en t582. Il y avait dix jours à faire sau'ique. Comme œ fait se produit des milliers ter, à Rome~ ce fut du 5 au. 15 octobre t582, de fois il finit par constituer un très gros et en France ~ tO au 20 déœrribre de la capital. ' ~bis ce ca~pital est co~o-se'de tam même a,nnée. de parcelles minimes, que oha~· de ses. p~s Il y a différentes ères, c'est-à-dire diffésesseurs est lori :peu riche, quotque capllahsrents ,points fixés d'où l'on a conmJencé à le. Aussi ne doit-on pas conlfondre les deux compter les années, nous ne nous occuperons tennes. Tous les riches sont capitalistes; mais que de 1ère chrétienne, la seule qui subsiste fa proposition n 'est pas réversible: tou:~ tes avec l'ère mahométane ou l'égire. L'ère chré· capi alisies ne sont pas rich~s ... Et, lor.SJqu'o~ tienne fut fixée en 532 par le moine Denys-lelance dans '1lD. discours v.tbrant et emphahPetit. Elle prend son point de départ au déque, 'de 'Vagues accu.sations contre l~s déten· but de 1 année 754 de Rome, sept jours après leurs de 1 • infâme capital •, on attemt, sans la naissance du Christ qui vint au monde, le vouloir, foute une armée d'honorables cid'après le moine, le 25 décembre 753. Mais il toyens qui gagnent leur ·vie à la sueur de paraît que Denys-le-Petit se serait trompé dans leur iron!· car les revenus que le ca,pital reson calcul et que, d'après des supputations cueille ch~que année vont lbieflo, en partie, plus exactes, Jésus-Ghrist serait né quatre ans dans les poches des riches, mais en partie avant et sept -jours auparavant. Rien n'est seulement; ils vont aussi - po.urr •une rtrès larcertain dans ce 'b as mood'e, mais il est des ge part, doot uous alloos déterminer I'i~or erreurs qui sont articles de foi et les chOses lauce - dall1:s la poche d·e modestes ouvners, n'en vont pas, plu•s mal. qui ont grand !besoin de cet a.ppoino! à leur La Conventioo avait voulu créer l'ère des travail. F.rançais et l'avait, !Par décret du 5 octobre N'ayant pas actuellement en ma:ins les do-
Qui possède le capital?
cume.nls nécessaires IJX>Ur pouvoir ,procéder mathématiquement, nous nous contenteroos d'opérer par comparaison. Dans u.ne nole ,publiée eu France, Sllil' cette intéressante queslioo, nous trou,vons les donlllées s11.ivantes: Constatong d'abord que partout et toujours il y aura des iens qui ne poss~ent rien.. Ce sont ceux qui I[Je peu.vent jama1s écon~nuser de quoi alimenter le travail à venir, soli ~ar ce .qu•ïls ne savent pas ~résister â la ientaflon de toul consommer SU:I l'heUJre. ·Ces derniers sool de beaucoup les plus nombreux. Que l'oo !asse ·une enquête serrée dans les caiés et les délbits de !boissons, on• sera immédiatement fixé. Donc, première enquête qui :renseignera et sur Je nombre des • propriétaires •, et sur la cause de ieur indigence. La deuxième enquête se fera en examinant les successions. Il Y a un moment où la situatioo de <:baouo. paraît au grand iour : c'est le momenl de la ~ort. Ceux qui n oot rien économisé, ne la1ssent aucune succession. Or, sur 600.000 bommes au-dessus de 20 ans qui tœurent en Fr·ance, par année, tSO.OOO ne laissent rien, .tandis ~ue les aulTes laissen' un héritage plus ou motns important. En 1903 la somme laissée par les capitalistes déi~ts s'est élevée à près de 5 mil· liards. Les millioonaires oo,t laissé 1 milliard t50 millions; les non~millionnaires 3 milliards 500 millions. Sur cette sott1Jl1(!, la plus grande partie (3 milliards 281 millioos) appartenait à des gens n'ayant .pas 500.000 francs de capital. Plus de 900 1nillions étai~! possalés par des gens n'ayant pas ~000. ;ranes. Le capital, }'jnfâme ca.r,ntal, n est d~c pas inlé!!ralement enlre les mains des ci1lches •, mai; bien entre les mains des petits œpitali.stes. Et ce que nous venons de dire de la france s'rup,plique œrtainemenl - • a foriori. - à la Suisse. Les grosses fortune:> sout rares chez nous, et depuis la guerre, SI nous avons queLques • nouveaux ·rjches •, il il est manitesle que la piupa:rt de ceux qu.t é'aient, hier, des • capitalistes • assez fortu.· nés, ne le sool· plus awjollii'd'hui; et que le
24 nombre des petits rentiel'S qui sont deTenus de c nouveaux pauvres •, a considérad>lemen<t augmenté. A. BERTHIER
Variétés UNE HISTOIRE DE ] AMBONS Cette petite histoire authentique s'est passée il y a quelques semaines. Un riche propriétaire, possédant château, vaste domaine avec ferm~, exploitait lui-même sa propriété. Il y avait ménage à la ferme pour les travailleurs du domaine. Au nombre de ses moyens de produchon, il avait monté une belle porcherie, avec des animaux dlune nee, lui paraissant la meilleurs. Une servante était spécialement dési· gnée pour leux donner tous les soins d entre. tien nécessaires. Un jour, par 'h asard, la dame du château passe près de l'enclos où les 'fabrican's de !?.rd prenaient leurs ébats pendant que la servante nettoyait les étables. - Hé! dites-donc, Mariette, je suis bien contente de voir vos cochons, parce qu'ils sont bien beaux, il paraît que vous les soignez bien. - Bien, Madame, on fait tant bien qu:! l'on peut, œla me fait bien plaisir que vous les trouviez beaux, mais je dois vous dire qu'ils ne sont pas tant bons que ça, je crois qu'ils sont un peu de mauvaise sorte! j'aimerais bien que vous le: disiez un jour à Mon· sieiU', potlir changer cette sorte contre urre meilleure espèce. - Mais, Mariette, ce que vous me dites !là! Je trouve pourtant ces cochons hien beaux et bien portants; que peuvent..-ils d()nc avoir qu'ils ne 'VOUS plaisent pas? lis n'ont pour· tant pas l'air malades. - Hô, Madame, iV y aura quatre ans à la Noël prochaine que je soigne vos cochons à la ferme, je vois bien qu'ils sont de mauvaise sor:te, et si on ne veU<t pas les changer, cela ne me plairait pas de rester pour les soigner l'année prochaine. Je ne parle pas de ceux
25 que l'on eozraisse pour vendre, mais vous en tuez chaque anoée trois, et je n oo ai pas encore 'VU un seul qui au donné du jambon! pas même de la saucisse grilléeMadame ne demanda pas d ·autres explica. lions. Mais, à quelques jours de là, il y avait la bénichon dans la contrée; à cette occasion elle envoya un beau jambon p<>ur le din~r du personnel de la ferme et Mariette resla poW" conlinuer â soigner les cochons qui s"amélioreront.
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!FEMINISME EN HERBE C'é ~ att à un maTiage. 'Lunch trè5 animé. On danse, on assiège le buffet, on félicite les jeu. nes époux, on complimente les parents. Dans un coin du salon, un groi.Jdle de fillettes- entre 6 et 10 ans - échangent leurs impressions. - Moi, je me marierai dans dix ans avec u.o ambassadeur. - M'oi, je demanderai à mon mari uDe robe de delltelies et Wll collier en gros dia-
mants. - Et toi, Odette? Odette, qui paraît avoir huit ans, répond dans une moue: - Moi, d'abord, je 111e veux pas me marier. Etonnement général: - Ohl et tu veux donc toujours res1er vieille fille? Ou s 'ennuie, tu sais. - Ou bien tu entreras dans l1:l1 couvent et tu le feras religieuse? · Alors, Odette, haussant les épaules avec un petit air de mépris: - Mais non,: voyons! Moi, je veux étre veu!Ve.
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AU MlLITAIIRE. - La section fait un exercice de tirailleurs. - A terre, commande le sergent. Un homme 'r este debout. - J'ai commandé: A terre, fait le setgenl impatienté, eu lançant des !l'egards furibonds au récalcitrant. - Excusez, sergent, mais je puis pas me mettre à terre. J'ai un litre plein dans ma capote et il n'y a pas de bouchoo.
Autour du Carême
né:eusement, loyalement, au grand <precepte de I'Evan_!!ile. Mortifiez votre ima.gina:tion en l'empêchant Je se IiLe m{)ment est venu d'en parler. VIrer à des rêves inutiles et souvent danLe Carême n est pa1s. une .pratique gereux; votre jugement, en vous c-onfacultative, un usage de dévotion au- forma ut à la manière de voir de ceux quel i.l soit 'permis de déroger; c'est qui ont autorité sur vous; votre corps une lŒ fond:amen~ale qui oblige en tou- en le soumettant aux labeurs parfois te rigueUII'. Combien cependant de chré-- du~rs de votre état; votre volonté en métiens, parfois de ceux qui lfemplissent pnsant ·ses fantaisies, en faisant même leurs devoi11s 1œligieux, négligent ce parfois le c-ontraire de ce qu'-elle soudev,oir •ou l'éludent sans scrupule! haiterait natuœllement; votre curiosité, Combien ne connais-sent le CaTême que votre -déman_g-eaison de bavarder vos de nom! Combien d 'autres se flatte-nt n:oût~. vos 'aUraits; mortifiez tout ' parde le sanctifier parfaitement en gar- flculter-ement votre sensualité dans le dant l'abstinence ,aux jours marqués boire et le marug-er, en vous imposant par l'Eglise, tandis .qu'ils s'ingénient n~elaues 'PfÏVations dans les repas. en à satisfaire leur sensualité par des faisant le <&a<:rifice d'un desserl, d'un mets ·plus délicats 'OU plus éllbonrd:ants! mets su~flu Par ces ·différents actes, Pour nous, prenons l'a résolution de vous reoondrez aux vues de l'Eglise passer . saintement le Carême, et pour dans l'in.oc;:titution du Carême. cela faisons-nous une idée bien précise II. - Le Carême est un temps de de œ que signifie œ mot. Tâchons d a- bonnes œuvres. Le jeûne 'Par exc~-'lte,l voir une réponse exacte et complète à ce. dit S. Auf"Ustin, c'est de ne oas la question: Qu'est-ce que le Carême? commettre le oéché. A quoi servirait-il. I. - Le Ca.Tème est avant et pa;r en t:'ffet, de s'abstenir de viandes dédessms tout un teil11j)s de pénitence. fencfues, 'Si on ne s'rab"+ient <Pas des L'Eglise ne dit pas: un temps de jeû- ·plaisirs criminels? 'Dites-vouiS bien ne; elle dH: un temps de pénitence· cb?aue iowr : combien lf)ounais-ie être c'est-à-dire qu'il faut, d'une manière 0 ~ a~reabl~ à pieu et me sanctifier si j'ald_une autre, .que notre chair fasse pé- lats satisfan-e encore mes passion~ et mtenœ, qu'elle se moctifie, quelle sïm- ret<nnJ:>er dans mes lélnciennes fautes! pose des privations, 'qu'elle souftre. . III. - Le Carême est une préparaPoUII' quiconque est ·en âge et en état flfJn à la {!rande fête de Pâques, appede jeûner, le jeûne est de rigueUir · lee auel1que part la solennité des s.O<m~is, poUT q~i ne .peut .pas jeûner, 1~ lennifés "P'OUif le pewple chrétien. A melj)recepte. ne diSparaît pas, il demeure s~~ que nous, 'arppl'Ocher-ons du iour tou,t , enher rsous la fOirme .génér<alt de bem de la . Resu1Nection. priez donc la peniteruœ. .plu;s ·souvent, f.aites le Chemin de la 'Mrajs•. qu'est-;œ que la pénitence? Croix, impœez-vous des morlifka.tions. IV. - Le Carême enfin est le sif!nal La pemtenœ, c ~ rout ;~ qui afflige d'un çhan(!ement de vie, qui doit se n~tre na~;e, SOit du cote de l'esprit SOl~ ~u rcore du COI1ps. Nou:s lavons pé- Pf~Uire d'une manière décisive et duch~\ 11. 'farut que nours ~e:x~piio-ns, ,et cette l"able rpar; l'arooomplissement du devoir expiation ne se fait que paT la souf- pascal. IDe bonnes pâq'Ues de SJainves france. !Pâ.ques, voilà le rourronne~ent obligé Que Dieu ait la consolaLecteur chrétien, 5'0umcltez-vous gé- du Carême. tion 1de voilf en vous ce coMonnement!
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Sans dioute, VOUJS ferez vos pâques, mais les ferez...vous. avec les saintes dispositions que demande l'Eglis•e? Serez-vous après œ~a ;:renouvelé, r:e>Ssusctbé avec Jésus-Christ? La manière dont vous vous y :prépa,rerez y çontribuera gra111:dement. Songez-y dès ,à rp:résent, songez-y ;pendant tout le Carême· que vos .prièmes et vos œuvres aieni' SJPécialement rp-our but d 'ob_ienir ce renouvellement spirituel.
Puissance et Dignitê dn Prêtre (Lettre pastorale de S. O. Mgr Bieler, évêque -de Sion, pour le Carême 1921.) Nous s-ommes heu1'1eux de mettre sous
les y~eux ·de no•s lecteu'rs, le texte intég~r.ai de la Lettre 'pastorale ·qt;~ nGtre Vénéré Evêque vient d~aJdresser, à l'occasion du Ca~tême, aux prêtres et aux
fidèles de son di>ocès·e. Le sujet traité: Paissance et dignité da prêtre, est un des rplus b.eaux et des :plu:s actuels qui pouv,ait il1Slpirer une .plume épi&oOIPale, et il suscitera nous en sommes perwadés, dans no~ fiamilles valaisannes le pieux désir de contribuer à grossir la phalange s1acerdota1e, 'i'ans laquelle la Société moderne s·ég-aJrerait ·dans les voies -de l'indifférence 'et de J'i,flréligi'On VICTOR, pa~ la grâce de Dieu et du StSiège apostolique, Evêque de Sion, à tous les prêl,res et fidèles de 'notre diocèse, Salut et bénédiction en Jésus~Ohrist Notre Seigneur. Chers Diocésains, La Sainte Ecriture nous apprend que, dans l'Ancien Testament, les prêtres du Seigneur ofîraient au Tout Puissant, en sacrifice d'expiation pour les péchés du peU:f!le, le sang d'animaux immolés sur l'autel: mats que pouvaient de telles victimes pour la rédemphon des holtfl11es? - Le Fils de Dieu, dans ·son il!llll1ellse rp.i~ié pour l'humanité coupabl~, est donc descendlu du ciel sur la tl!:r;re af1n de s'offlril" lui""'nême à Dieu et eJC,pier ainsi nos
péchés. • Voici sa première parole en entrant dans ie monde, dit saint Paul: Vous n'e.vez voulu ni :sacrifices ni ,offrande, mais vous m'avez for-mé un corps; vous n'avez point ag.réé les holocauste~ pour le péch~. Alors j'ai dit: Je 'Viens, Setgneur, pour iaue votre volonté. :o • Prêtre pou.r l'éterni~é," co~ l'appelle !·Esprit Saint, Jésus-Ohns.t auratt ,pu derneu·rer à jamais visiblement présent sur la ter;re: mais .il ne l'a pas voulu. Et pourtant sa VOlonté est d 'enseigner les hommes de tous les temps et de les -condui~e tous ~u honh~~·r du <:iel Qu'a-t-il donc fatt? Il s es,t cho1s1 des ·continuateurs de son œuvre rédemptrice arux. quels il communique sa propre pu1ssance: Ce sont les apôtres. c Comme mon Père. m'a envoyé leur dit-il, ainsi ,je vous ~n'VOle. Tout pou;o~ m'a élé donné dans le etel et sur la terre. Allez donc, et enseignez tou~ les peuples, el bap'isez-les au nom du ;Pere et du Fils et du Saint-Espr·it. » «Les pechés seront . . ceux ~ qui vous les remettrez. • El remts a " Sa" t c· aru soir du Jeudi-Saint, après la I~ e- ene, Jé~us-Christ insütue les apôtres pretees ·tde la nouvelle alliance ;par ces mots: • Fal.es ced en mémoire de moi. » . En~in comme les apôtres, euoc a•uss·l, devaient n~ demeurer quiun terrws ici bas, tandis •aue Je Saœrdoce de Jésus-Christ doit durer 'éternellement, les apôtres reçurent la mission de se prép~e:r des :successeurs en conférant à d'autres le Sacrement de 1O~dr~ ou de l'impoS'ition d'es mains, et c'est amsi que le Sacerdoce se .tperpétue .~'âge en âge jusqu'à la consommation des s~ecles. • N. s. Jésus•Christ, dit le saint Coocile de T!Emte, en nous <1uittant poor remooter au ciel, a lai·ssé après lui les prêtres comme ses remplaçants. :o Vou.s le voyez donc, N. T. C. F. , Jésus· Christ et ses prêtres ne sont pas seulement unis entre eux moralement comme, par exemple, un .roi et le min~stre qui ~écule ses .ar· dres. Non, il y a entre le Ohnst et 1~. pretre il.ll1 lien p1U!S intime et J?lus fort: sacnfica~eu.r et sanctifica1eur, le Cl1nst l'est avec le pretre et par le :prêtre; c'est donc, ~n quelque ma· nière la même vie qui les ,a:n~me tous deux. La Foi ne voit da.rus le prêtre q;xe Jé~s Ohrist qui cOJlif·inue son œuvre redeJ?lpt:tœ par lui: à ses yeux, c'est le S~uveur lUI-me;me qu,i parle du haut de ,la cha1re ,sacrée, ~est lui qui verse l'eau :régénératrice du bapteme.
c'esi 1ui
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qui remet tes péchés au tribunal de la pénitence, c'est lui q.ui célèbre la me.sse à 1autel: mais partout il se sert de la main du • • prêtre pour OU;V.nr aux ames les sources abondantes du. .salut. Oui, en toute vérité, le tprêtre mérite bien diêtre appelé « un autre Jésus-Christ ~. Dans le dessein de comprendre, au moins dallis !Uile faible •meS>Uife, la Puissance et la Dignité du prêtre, Nous allons vous montrer son œuvre en chaire, au tribunal de la pénitence et à l'autel: et Nous en déduirons cette douJble conclu.sion que d'une pa1"t tous les fidèles doi·vent au prêtre l'honneur et le respect. et que, d'autre part, c'est une obligat.ion ipOUJr tous t:œ1 contribuer, selon leurs forces, à assurer à ce ~Diocèse llln nombre suffisa111:t de ·,bons ministres des autels. {.
Oher:s Diocésains, repo·r tons·nous ensemble par la pensée aJu felll[.)s où Notre Seigneur .prêChait. C 'é tait dans Je désert où la foule .i,m.. mense, a·vide de l'en1end1"e, l'avait suivi; c'était sur le rivage où la masse humaine était si pressée, que Jésu,s devait prendre place pouT parler sUif une embarcation de pêcheur. Quel .specfacle tou,cha:nt, N. T. C. F.; et comme vous aussi, n 'est-ce pas, vous auriez dé· si:ré êltre du nombre de œs 1heureux qui se trouvaien1 là, au!J)rès de Jésus, sUJSpmdus aux lèvres du Maître et !l"ecevant de sa bouche divine les paroles du sa·lrut, .ces p~oles de la bonne nouvelle q!ki descendaient, tel un bat!· me bienfaisant, dans leurs cœurs fatigués. Ma•i's ne voyoos-notl!S pas tous les dimanches s'accomplir sous nos yeux 'tlJill spectacle analogue? N'est-ce pas Jésus-Christ qui parle par la boudle de ses prêtres? N'est-ce pas pou.r les .prêtres d''aujourd'lwi, SU·Ccesseurs des apôtres dans le: mini;stère de la prédication que Jésus.-(lhrist, su:r le point de remonter vers son, Père, a prononcé ces paroles: • Comme mon Père m·a en'Yoyé, je vous ell/Vo.je » . " Allez et enseignez tous les peuples •· l[.e prêlire p~le donc au nom de Jésus-Christ Lui-même. - Au gour de son ordination, au diaconat, il s 'est vu remettre le livr~ des Evangi les avec la mi,ssion de prêcher l'Evangile: puis à l'ordination sace.r do!ale le .prêtre ·s'est entendu conft'irmer la même mission pa,r PEvêque qui lUIÎ dit solennellement: le prêtre doit rprêcher « sacerdotem oportet prœdica'r e :o, et ces mots ne soot qu'
·un écho de la 'Voix toufe puÎISsante diu' Satt~ veur qui· dit et il"épète à tous les prê!aes, • allez dans le monde entier, allez et enseignez tous les peuples"·
-~e pouvo~r de prêcher n 'appartient donc qu ~ ceux qm l'ont reçu dll! Christ : c De quel dirott prêoher.oot-ils s'écrie Saint Paul s j)s ' ' n 'o.n{ pas _é!é envoyés?» <Destiné aux prêtres, ce pouvo1r leur revient donc légitimement ~o~tes les fois qu'ils :reçoivent la mission de precher et <:'est d'eux que le Œrist a dit: « Celui qui vous écou.fe, m 'é coute ». Vous l'avez _entendu., N. T. C. F.; Celui qui écoute le ;pretre, c'est Jésus-Christ lui-même qu'il écou.te. Que ceHe voix retentisse sous les voûtes sonores des splendides cathédrales ou dans l'e!nceinte modeste d~Uille église de ·vil· lage, dans les grands centres urbains de la .culture moderne ou parnü le's solitudes sauvages q~'aborde le missionnaire, c 'e st, depuis deux mille ans, toujours la même voix c'est la voix; du CJH-ist, c'est la voix du salut' c'est la divine messagère de la bonne nou.velle et elle le restera ju&qu'à la fin des temps. P~ui' tout ·homme de bonne volonté les fruits de cette parole peuvent être les mêmes aussi riches et abondants quand il écoute ie plus humble prêtre que sïl entendai~ Notre SeigDeur 1t!>Ï·même. - Ceux qt~ti, hélas toujOLll"il trop nombreux, se permettent de s'éloigneœde l~glise dès que le sermon commence, .peuvent ,juger par là comhiet11 leur attitude est repréhensible. En méprisant la .p arole de Dien, c'est le dtivin Sa·uveu.r lui-même qu'ils Iœprisent. tEt que de bienaaits ne Tenferme pas la prêclication chrétienne? Le pauvre et le !ail>Je, celui qui souffre et qui peine y appreud, .p a·r la pensée d'illne rédOmlpense étemelle, à porter avec patience le joug pénible qui pèse sur ses épaules. Mails le viche, lui aussi, voit évoquer, en termes redoutables, le sévère ju·~ment qu'il aura à subir au tribunal de Dieu. sur l'emploi de la fortune dont! il a 1"eçtt le dé'pôt, et les devoÎifs de charité et d 'assistance à l''ecdro-it dt!! pauwe que l'abondanœ des biens matériels lui impose. A l'ouvrier, le prédicateur rappelie l'obligation de fournir U!ll tra'V'ail consciencieux, de se montrer satisfait d 'un ·salaire raisonnable, e~ de res-peefer la propriété privée de son pattt-on. Au pa. tron, la voix dtu :prêtre enseigne le devoir primordial de ne pas songer seulement a augmenter ses ridhes'Ses, mais, a!VlMlt tout, de
29 ne rîen retenir du juste salaire de l'ouvrier et de se préoccuper sérieusement de la santé et du bien-ê.re de ses employés. A11 pied de la chaire, enlin, IiniériellT apprend à se tenir soumis dans l'obéissance, qui est le sûr chemin d.u ciel, et le supérieur s'entend dire et répéter q11'il doit, à tous ses subordonnés; la douœull' et la bont.é. No11s voulons attirer ici votre atfention, N. T. C. F., sur un autre et immense avantage de la prédication, pour le bieu gé11éral de la société. ·~ns le respect de l'autorité, tout 1 ordre SOCial chancell·e et menace ruine: el qui pour·rail, dès lors, en ces jours mauvais que nous traversoos, voir, sans iremble.r pour 1 avenir, s'amasser autoLLr de l'édïfice de la société dvile de~ brandons de la révolte qui menacent de tout incendier. Or, le sacerdoce catholioque, interprète et représentan t de l'Eglise, est placé a.u milieLL du peuple pollT lui prêcher la soumission aux autorités tant ecclésiastiques que civiles. Et nous osons le dire, avec son admirable unité, où tous les paste!lTs des .paroisses sono!: rattachés par l'obéissance au pasteur du diocèse, lequel est rattaché lui-même, de tous les points du globe, au pJsteur suprême qui est le Pape, ce sacerdoce catholi'que nooo apparaît comme la colonne ·vi van'e de l'ailltoriié sm la terre! C'es.'! à 1ui que revient l'honnellT et le mérite d'avoir appris aux ,peUffJies la véritable obéissance aux autori lés constituées. -Et aujourd'hui, plus que jamais, le prêtre catholique a le devoir, tant dans le ministère de la prédication que dans les ectretiens pfli-vés, de rappeler fortement à tous que l'autorité civile, elle aussi, tient la place de Dieu, et que c'est un péché de s'employer, par la plume ow pa,r la parole, à dimiooe.r, dans l'esprit du peuple, le respect dQ aux autorités coostituées. Qu'on ait cons 1amrnent dans la pensée les graves paroles de S. •P aul dans son Epître aux Romains: c Que touie âme soit soumise aux a.utorités: car il n'y a point d'autorité qui ne vioenne <le Dieu; et celles qui existent ont été inslii.uées par lui. C'est pourquoi celui qui rési·ste à l'ailltorité, !fésiste à l'ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent, attirent sur eux-mêmes une comdamnation. » Notre di·vin Sauveull', d 'ailleLLl\S, n'a-t-'il pas Teconnu raulorité de ·Pilate l1ui-même ~uquel oïl dit: • Tu n'aurais point d'autorité sur moi si tu ne l'a· vais reçue d'en 'haut. » - Le prêtre catholique, predicateur et défenseur de t'autorité, est
donc W1 solide appui pour le bien et la tran. quillité d'un pays. Chers Diocésains! Dans le dessein du Dieu Tout Puissant Je prêtre ne doit pas se conten'er d'enseigner au peuple les vérités du salut: à l'exemp:e du bon Pas!eU'I, il doit aller à la .recherche de la brebis égarée et la ramener sur le .chemin du ciel. Et par quel moyen? Surtout par Je sacrement de pénitence. La pénitence, vous le .savez, est ce .sacrement où le prêtre, tenant la place de Dieu, a le pouvoiil' de remettre les péchés, si d 'ail. leur:s le péoheur de so.n côté remplit les cooditions requises: J"epentir et ferme propos. Ce pouvoir, Jésus-Ohris~ l'a donné à ses apôtres après sa trésUflrection quand il leur dit: • Recevez le Saint-Es:prit: les péchés .seront remis à ceux .à qll!Ï vous les :remetlrez et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez », et il detœure dans l'Eglise en se transmettant de façon ininterrompue, des apôfrts aux évêques et des évêques aux prêtres. La redoulable grandeur de ce .pouvoir, une scène de l'évangile nous la montre d'une façon saisissante. Jésus venait de guérir un pa· ralytique et il a.joute ces paroles: • Aie confiance, mon fils, tes péchés te seront rerrùs.• Aussitôt les Juifs de s'écrier avec indignation: • Il blasphème conJI.re Dieu, rar qui donc peut reme!tre les péchés ·si ce n'est Di-eu seul? • Et c'est vrai , N. T. C. F.; Diw $eu! p~ut remettre le péché, et avec Lui, celui qui ec a reçu 'le pouJVoir de Dieu lui-même, à savoir le prêtre. AUJ tribunal de la p~mtence, le .prê. tre n'a·gitl donc pas elll son nom, rruis au nom de Dieu: c'est la place du Tout-Puissant q1.1'il fient, lorsque levant la main r.u.r le pécheur repentant agenouillé à ses pieds, il pron{lnce ces paro'es q.ui brisent les ·:haines du <!é· mon: c Je 't'absous de tes péchés au nom du Père et du Fils et du Saitnt-Esprit. ~ Qui dira .jamais l'admi.rable grandeur de ce pouvoir sacerdotal de remettre les péch~? Quelle créature a jamais été honorée par D1eu d"ooe puissance comparable :t cel!~ là? . •Les parents, qui pourtant ont donn~ !a Vie dJ cor.ps à leurs enfants ne peuvent pas les p1otéger ni des maladies ni dt la mor1• Le prêtre, lui, peutt guérir les âmes de toutes les maladies et même rte la mort. Les souverains et Jeq Toi;; ne commarHienf que dans l'ordre Lies c!ioses matérielles. lturs trésors sont faits d'en vil mé~al, un re·u d'or
et d'argent. Le prêiŒ'e, lui, exerce son pouvoi.r sur des âmes spirituelles el immortelles et proéure des trésors pour l"étemilé. Les • souverains et les ;rois • peuvent, s'Us exercent le droit de grâce, arraCher un malheureux condamné aux horreurs d 'une prison terrestre; le prêtre, lui, fût-il le plus Jpauvre des hommes aux yeux du monde, peut, dês qu'il a reçu le pouvoi!l' de comesser, arracher les âmes à J'enfer éternel. Enfm towt jugement humain, fil.t-il celui de la tpltus ihaJilte instance du monde, n'étend ses effets que dans les étroites limites de la vie présente: par la mort, tout acousé, tou~ condai!I1Ilé lui éC'happe nécessairem.e.nt. Mais la sentence prononcée par le prêtre en confession n'est IPOinl aTrêtée à la porte d''Wl tombeau: elle frandut le seuil de l'autre vie et son effet derœure pendant tou.le la diuuée des siècles éternels. Aux c prêtres de làncienne Loi, • Dieu avait donné Je Aroit d'accorder aux malheureux atteints de la lèpre, une purification légale qui leur rendait les droits civils dont lellT horrible maladie les avait privés. Le prêtre de la nouvelle alliance, lui, peut, en toute réalité, guéri'I les âmes de la lèpre qui les ronge. •Enfin les • anges de nieu • sont grands et pUJissants, œrtes. Mais où se trouve un ange, oo seul, à •qJU.i Dieu ait remis le pouvoir de pardooner les péchés? Ce pouvaiT, Dieu. l'a réservé au prêt['e, au prêtre seul. A lui seul apparlient le droit de saisir, au nom de Dieu tout pu,issant1 un pécheur que ses fautes enchaînent déjà à l'enfer, et de lui ouvpi;r les portes dw ciel. Concluons donc avec ·saint Jean-Chrysostome, qui déduit avec raJÏson la sublime grandeur du prêtre de son pouJVoir de remet1re les pédhés: • Des créatures, dit-il, qui habilent sur la terre, qui ont leur existence attachée à la terre, sont appelées à l'administration des Choses du ciel, â l'exercice d''un '})Ouvoir que Dieu: n'a donné ni aux anges ni aux archanges! Car ce n'est pas à ceux-ci qu'il a été dit: c Ce que vous lierez -sua la ierre sera lié dans le cie1 ; ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Les puissants de la terre ont, eux aussi, Je pO'llvoir de li~·r. mais seulement les CO'I'ps; le lien doot :parle lŒvacgile est un lien qui saisit l'âme et qui s'étend :jusqu'aux cieux: tout ce 'que fon t icibas les prêtres, Dieu le ratifie là•haut; le Maître confi·rrne la sentence de ses serviteurs. -
Il lellT a donné, polM' ainsi dire, 11 toute puis. sance dans le ciel. Il dit: • Ceux à qui vous remettrez les péchés ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez ils leur se-ront retenus. • Est-il un pouvoir plus grand que celui-là? c Le Père a donné au Fils tout jugement •, et je vois le Fils remettre œ pouvoir .tout entier aux ma•ins de ses prêtres. • (A. suivre.)
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La petite modiste. A quoi rêvent les jeunes filles ... ? Pas toujours au futllT ma-ri! Depuis le jour où elle avait habillé sa première poupée, Jeanne avait rêvé de faire des chapeaux ... . Ni plus, ni moins! ILe rêve avait grandi. . . ..il était mème devenu très rapidement une réalité. Jeanne fit d'abord ses chapeaux à elle, puis à sa sœur, puis à maman . . . Son papa lui dit un jour: - Tu ne pourrais (pa:s m'en faire un, à moi aussi? Jeanne alla décrocher un melon, un hautde-forme, une ca·s quette... les. ~it successivement à bout de bras ... les fixa et avec un accent de conviction: Non, c'est décidément trop hideux.
~ Car c'était la beauté qui l'amenait à la mode. Tout ce qu'il y a, pensait-elle, d 'art et de patriotisme dans une façon de chapeau! Une Française, une Parisienne surtout, ne se coiffera jamais comme une femme qu.i ne l'est pas. De cet!e chose·là, les éirangers doivent prendre leur parti. Ce fut U!lle des !Premières joies de Jeanne. . . . Choisir des fonnes, tourner, chiffonner des rubans, combiner des couleurs . .. tapoter, nouer, dénouer, faire de la beauté éphémère, mais de la beauté tout de même, 1nettre s·ur de la pa.ille ou du feutre ce •je ne sais quoi qui fait dire: • Oh! le joli cha.peau!. .. quel goilf! ... quelle mise au point! . .. ,.
50 Pour se perfectionner, Jeanne s'attardait devant les magasins à la mcxl.el el devant ceux - plus beaux padois, - qui ne le sont pas, et où des chapeaux s'offrent à Jenny l'ou· v.rière pour 19, 23, 27, 29, 39 irancs, etc· · · · ,Elle se disait: J'en ferai bien autant! Et elle laisait déj.à mieux. · · ·
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C'est ainsi qu'elle entra dans un magasin de modes avec toute la fraîcheur de sa jeu· nesse, to~te la poésie de ses illu,sions, toute sa foi d 'enfant de Marie. Oh! œ ne fut pas loog! En une semaine, l'atelier, ses récits, ses livres, ses conversa· lions versèrent sur ce p.rintemps en fleur tout ce que peuvent supposer cewc: qui connaisseo.t un peu la c mode». Son ·rêve gisait là à ses pieds. Sa c pre· mière,. l'avait •ieté terre et les autres l'a· vaient piétiné avec des petits ricanements passionnés comme si l'Idéal les gênait. En ;éalité il les gênait comme une belle ' refuse, ou une VOlX . qu'on invitation qu'oo voudrait étoufler et qui parle qll(lnd même. Jeanne aurait pu courir les théâ~es, l~ cinémas, se mal conduire, on ne lu1 aura1t rien dit .... Mais elle allait A la messe! Et cela agaçait. Elle ne pouvait donc pas faire comme tout le monde, cette gosse!
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1En effet, Jeanne va à sa paroisse tous les matins. ·Levée à l'Angelus, elle assiste à la ~sse de 7 h . dans le bas-côté de son église.·· messe calme, dJte par le même prêtre, suivie par les mêmes personncts. C~st la bonne heure de la banale journée, l'heure du matin ... l'heure des prémices, 1heure de 1 intimité mystique avec son Dieu avec ses clrers morts, avec elle-même.·· l~eu· re du silence, le coin de bleu où l'on fait, pour toute la longue corvée, provision d'ïdéal, de ·résignation et d'amour. Panois même, elle communie.
31 Alors elle s'en va loin, très loin, dans le pays de la définitive beauté .· · 1usque dans la terre d'oubli. Et quand les anges des vitraux. sortent du mystère de la nuit ... quand les vo1tures corn. mencent à ébranler le pavé, alors elle se lève, jette un dernier regard à l'autel, C?mme on prend de la force dans les yeux proloods du bien·aimé.
~ Ce 'jou·r·là, ses compagnes le devinent. L'eS(prit tourmenté qui rèp en elles les avertit tout bas: c Jeanne a encore commu· niét» Et c'est un assaut d'agaceries, un besoin de salir ce bleu. ,[je quel droit est-elle pure, cette ~tite mo. diste? .Pourquoi ·n e vit-elle pas s~ 'Vile? Est·C: qu'on a des instincts pour les bnder? Ce qu1 nous dévore, nous, ne la dévore-t-elle illas aussi? - Vous êtes Ibère, Jeannet ... idiote!.·· crétine! ... - Vous croyez ... ? - Regardez . . . nous, comme ~ s'am~sel La jeune fille sourit de ce sourtre qw ne dit rien et qui dit tout. _ !Mais il y a vraiment a.utour d 'elle une at· mosphère qui empêche les traits de porter, la boue déclabousser, la paix d'être troublée .. · comme si les anges de Dieu veillaient même là dans cet atelier: Ne touchez p:1s à rr.t>s pe· ti tes saintes. Aussi l'a.postolat se fa.it à la barbe même du diable. Quelques petites mains, prises d'abord ~ar entraînement ou timidité, viennent se réfug1er à l'ombre lumineuse de la chrétienne. D'autres n'osent pas, ou ne peuvenl pas, et la regardent ~un œil dlenvie: c Une heure viendra peut-être .. . . » Et celles qui ont 1raucni l'irréparable finissent par la laisser tranquille, en disant: c Jeanne c'est un numéro!» Ce qui signifie: c Jeanne ne nous ressern· ble pas. c Ce qui est dé:jà un réSJUltat.
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Et, de plus en plus, surtout depuis les œuvres de midi, se multiplient ces c numéros»· là dans la mode et dans la couture, fleurs de bonté et de pureté, poussant là, par la grâce de Dieu. Ils forment déjà W1 beau chiffre. Pu.isse cette consta1ation aller un peu partoul encourager les petites âmes à venir, chaque matin, près du tabernacle, chercher le soleil et la chaleur qui y sont enclos. Et qu' elles rayonnent enSJUite doucement, fortement, par l'exemple et dans le silence. Qui dira le bien que foot, dans leur milieu, ces âmes profondes qu'on devine au travers des yeux clairs de certaines petites ouvrières! PIERRE L ERMlTE.
Le vin chez les Anciens Le luxe de la table à travers les âges na jamais pris tme importance aussi considérable que sous les empereurs romains de la décadence. Les historiens du temps nous démontrent que le peuple, jadis ambitieux, belliqueux et vaillant, n'a'Vait plus alors d'énergie que .pour la débauche. .Les Césars donnaient l'exemple. On sait qi!A! le surnom domté par la plèbe à Tibère, ou • Tiberius » en latin, fut c Bi'berius », bi· beron; et celu.i donné à Néron ou c Nero » [ut c Mero •, c'est-à-dire ivrogne. Ces empereurs s'ectoUI'aient de goW111laodls de proiession. Sous Tilbère, un de ces gou:r· mands, Apicinus, écri'Vit uo ouvrage qui existe encore, .su.r les plaisirs de la faible et les moyent d'exciter lappéfit: • de gulo irritamen· lis •· Cet écrivain, après avoir dissiipé à table plus de 20 millions de lfrancs, s'empoisoona ou se pendit en se plaignant de n'avoir plus d1e quoi vivre; il ne lui restait, tout compte lait, qu\Jn peu plus de 2 millions. Il avait fait à Rome Wle école pu,blique de gourmandise. En ce temps-là, la gourmandise cooduisait à tout J..u.ciu.s Pison fut .nommé préteur; Pomponius Flaœus obtint le commandement de la province de Syrie, pour être resté en com-
pagnie de Tibère deux jours et deux nuiis sans quitter la salle du. festin. NovelLIIS devint l'ami de cet empereur pour avoir avalé d'une seule haleine trois grandes mesures de vin. Ou le voit, César jlllgeait les capacités d:un homme d'après celle de son estomac et de sa valeur par les prouesses qu il acco~lissait â table. Ces mœurs n 'étaient pas réservées à la cour seulement, elles s 'étaient répandues dans les classes riches. La partie la plus ·i mportante du pala is d'un patrkien é!aÎit la cuisine. Les cuisiniers habiles à susciter l'appétit pu des artifices, les sewiteurs, les officiers de bouche formaient un nombreux personnel, pour lequel le maitre de la maisoo avait des égards particuliers·. Les caves ou c cellae vinariae " étaient des édifices plus ornés 'qllle les temples et entre· tenus avec des soins métiouleux. Leur a.ttlèna· gement intérieur rlépassait en luxe tout ce que 1 imagination. peut ~Concevoir. Elles étaient exposées au nord pouT que les rayons. du soleil ne détériorent pas les vins. Pour que le bouquet du précieux liquide ne s ·altère pas et ne s'affaiblisse pas, les caves n 'étaient jamais creusées dans le voisinage des bains, des ucines darbres ou. de fours. Scaurus, pour donner un boo goût au vin, faisai1 parfumer tous les vases faits pou.r contenir du vin et la cave elle-même avec de la myrrhe. Le dignitaire cha.zgé de la surveillance et de la direcioo du cellier élait un personnage important. Il sa.vait distinguer à l'œil et aw goût les fameux crus de la Grèce, d'Egypte, des Gawles et d 'Halie et ces crus étaient nom· breux; on en connaissait 60 espèces. Ce dégustateur powvoyai t la cave de toutes les espèces de vins et certaines caves con-tenaient jusqu'à 400,000 -amphores de vin. •Le Cécube était le !Plus renommé de tous les vins d'Italie. Il p.rovenait d: un vignoble qui fut détruit pour la construction du canal de Ba.ies .à Osties, sous le xègne de Néron. tLe Falerne vena,i,t en second lieu. Très co· loré, plus noir que rouge et chargé en alcool, œ vin obtenait son. maximum de qllalités au bout de dix ou onze annm de séjour dans
32 les caves. Il ose conservait très lOClgtemps. On buvait, sous le Tègne de Trrujan, cent alllS après la na~ssance du Chxist, du falerne récolté 200 ans plus tôt. iLa Grèce fow-nissait à Rome des vins très appréciés; elle le:. mélangeait d'aromates, de miel et même de farine. Les jdées des ancien·s en œnologie reraient frémir nos gourmets d'aujourd! hui. Aux vins de Côs et de_ Rhodes, par exemple, ils n'omettaient ijamais de mélanger de l'eau d~ mer. Les vins des Gaules étaient moins appréciés. Les viu.s blancs de Béz;iers (Bitterae) seuls paraissaient •SUif les ~ables somptueuses; le vin des envir-ons de Marseille était peu estimé et ·seTVait seulement à mystifier les parasites; il n'avait pas dToit aux places d'ho!1neur dans lies caves réputées. La culture de la v.Lgne, dans les Gaules, n avait ;pas encore dépassé la ohaine des Cévennes. . , tL'Bgy;pte apportait son tribut au conhngent des vins appréciés à Rome et fournissait les crus de Marestis et de Tania, :réputés déjà sous les Ptoliémées. •• -
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Variétés TAISEZ-VOUS 'La Farole est d'argent et le silence d'?r, dit un proverbe arabe. Mais alors .que dire des 2"ens de notre siècle? Jamai·s hommes n'ont parlé ·comme nos contemporains. On parle de tout, sur tout, on discute Je gouvernement, les magistrats, les autorités ecclésiastiques. On sait to,ut, on devine tout. •Le concierge, l"épicier, le savetier du coÙlj ont des idées arrêtées sur la, politique sur la diplomatie, sur la guerre · . . . Il est un article surtout qU!i délie toutes les langues · · . c'est la Teligion .. . . Que ne 4it-on pas? On donne des conseils aux évêques, des avis au Pa;pe. On se transformerait pour un .peu en docteurs ~e l'Eglise. Allez 'au club, aux réunions politiques. Quelles tirades! Il y ,en a quii pa-rlent des beuxes sans s'arreter.
33 t[)éfiez-vous de ces bavards. En règ1~ générale moin•s il y a dans la cervelle, plus dé· ma~ge la langue; plus on a besoin de parler. Les gens sérieux, les gens sensés sont par na· ture réfléchis, c'est-à-dire silencieux. P lus une rivière est profonde, moins elle fait de bruit. Le torrent, qui 111'a souvent qu'un filet d eau, fait un tapage d'enfer. Quand un coffre est plein il est fermé à .doutble tour, quand JI est vide,' il reste ouvert ... pas ·besoin d 'employer la serrure. Défiez-vous des g rands parleurs. Ce sont des hommes sans serrure, ils sont pleins .·· de vide! Tout ce qui résonne trop, sent le creux, le .plein au contraire soi1Jile mat. · · ou même !Pas dut tout. ~ç
'MliSE EN IBOUTEI\IJLES DES VINS L'hiver est certainement la saison la plus convenable po!N" la mise en bouteilles des vins ·et vous trouverez bien quelque bolllne journée favorable à œ travail. :Le rneiLileur moment sera œlui d 'un temps sec claiii" et avec vent du nord. Tirés dans de pa;eils moments, les vins se conservent beaucoup plus limpides et sont moins s~jets à déposer que lorsque 1 opération est ,f~lt: par un ~enljps humide ou par le vent du m1d1. Il ~a ut surtout s'abstenir d'y procéder quand le temps es1 à !'<nage, parce que la lie peut remonter dans le liquide et y ,porter la ·per· turbation.
CONTRE LA FIEVRE APHTEUSE. Chacun y !Va de son remède. En voici un trans· mis au .,Conte\1!1" vaudois'' par un de ses abonnés. Honni soit qui mali y pense: Attadler les paysans, détacher les bêtes, abattre 'les vétérinaires. ~ t Il but savoir se s oumettre à ce que l'opinion publique a de ,j uste el d 'acceptable, et iPOur le reste, .sui.vre uniquemeot sa cousci~nœ et accepter au besoin les illiÎustices de l'opinion sans sowrciller. J. Simon.
Puissance et Dignité dn Prêtre {Lettre pastorale de S. O. Mgr Bieler, évêque de Sion, pour le Carême 1921.) (Suite.)
Si mainlenant, N. T. C. F., nous en venons à considérer le wouvoir du prêtre d'offrir le Saint Sacrifice, notre admiration doit grandtir encore, ·car aucun pouvoir n est plus )1aut que celui qu'exerce ici le ;prêtre, sur le CDrtpS de Jésus-Christ, et il n en est point de pareil sur la terre. ni même daols le ciel. Le mœde prése!llt et lsurout 1~1is~oire no'l!s oUreut, certes, des exemples d'une puissance peu cormmune: Ce sont des chefs détat ou des empereurs qui par leur parole, règlent le sort des nation·s ou conduisoot leur destit;~ée. C"est un minisr!re tou! puissa•nt de 1'Egyj>".e, Joseph, qui peut à son gré disposer de tou:s les trésors de œ vaste empire. C'est Moïse qui frappe le rocher aride et en fait jaillir une eau abondante qui sauve tout un p<luple suT le ,point de mou.rir. C'est Moïse encore qui sépare, d'un moi, les eaux de la n1er en deux parois immobiles à travers lesquelles le peutple de Dieu passe à pied sec. C'est Josué qui dit au soleil: arrête-toi et le soleil, immobile, prolongea sa lumière. Mais bien au-dessus de la puissance de tous ces hommes se tient le prêtre quand il offre le Saint Sacri.fice, et Saint Ignaoe martyr, a bien raiS«~. de l'appeler la ,. véritable couron· ne de toutes •les puissances de ce monde. »
Le ciel lui-même, parmi les fonctioos diver.ses que les Anges exercent auprès du Trône de Dieu, n'en •compte point de comparable, pour la sublimité, à oelle qu'accomplit le prêtre en changeant Je pain et Je vin au corps et au sa,ng de Jésus-Christ. C'est l'afli.rmé ioo de S. &-•.rnard: • Comprendrezvous jamais, ô prêtres, dit-il, toute la hauteur de vos prirvilèges et de vos droits? Dieu ne s'est pas contenté s~lemeot de ·vous éle· ver au-dessus des empereurs et des rois; il ne vous a :pas seulement placé au-dessus de fout oe •qu!ïl y a de :pluSI haut ici-bas: il vous fait passer a·nut les princes mêmes de •la cour céleste. • S. Jean-Chrysostome, n 'est :pas d'un avi~ di!féren1 quand il écrit: «Quand rvous voyez le SeiL!l!elli" immolé. sur l'autel, le prêl!re debou+ et en prière et les fidèles qui communient teints du .s ang de l'Agneau: ne vous
semble-t-il pas que vous n'êtes plus sur cette terre, mais que vous êtes transportés dans les splendeurs du• ciel •· Auprès de l'autel s'empressent les auges et leur attitude est cel!e que décrit S. lean dans son Apocalypse: • Et ils se prosternèrent la face contre terre •devant le lrône de Dieu et il:s l'adorèrent •, tan. dis que le prêu·e con'ioue de se tenir debout. Le prêtre, en effet, est, pa.r institution divine, le mimsfre du sacrifice, tandi•s que les anges u "en .sont que les témoins ; et le prêtre, pM les par oles sacramentelles, appelle sur l'autel et dal!ls ses mains celui dont les anges au ciel osent à peine contempler la face. Pour lïncarnatioo du Fils de Dieu, le consentement de la très Sainte Vierge éiait néces·saiœ; ainsi, pour que se ll"enouvetle oet ineffable mystère, le ministère du prêtre est indispensable. Et c'est tous les jour-s que se répè'e, sous uos yeux, cette sublime merveille! Tous les jours celui• qui a versé son sang ·sur la croix pour le salut des hommes re· nouvelle, s·u r nos autels, enifre les mains dtl prêtre, son divin sacrifice. Comment, N. T. C. F., pour<oos-nous avoir jamais assez d'adlmiration 'p our l'incroyable puissance et d igni'é du prêtre, q•t.:a nd nous voyons les Pères de l'lEglise épuis~r toutes les ressources de leur élo· quence sans auiver à la célébrer dignement? « Oh prêires, » s'écrie S. AugusJin, • que votre grandeur m'inspire d'effroi, vous, dans les maiiOs duque~ Je fils de Dieu se fai t homme comme autrefois Je sein de la Vierge Marie. » Et S. Ephrem: c La dign·ité du prêtr~ est sublime, elle dépasse toute mesure elle est un miracle qui nous plonge dans l'~ton nement! C'est une merveille qui nous saisit d'effroi!» Et voyez, N. T. C. •F. à quel degré de perfection dans l'obéi-ssance s'assujettit le Oh•r ist à t'égard du prêtre. Sur une seule pa• role du ministre des autels, le fils de Dieu quitte ·s on trôoe de gloire ·pour se piacer entre ses ma~ns. Désonnais il 1ut1 appartient tout entier; le prit re peut, à son gré. le don· ner aux fidèles, le porter aux malades dans les palais dec; riches conmre dans la chaumière du pauvre; et s'il n'a pas aujourd'hui souvent le devoir de 1e sauver de la main de ses ennemis. comme autrefois S. Joseph trausporlant l'lEn!ant Jésus en Egypte, il ne ren<:ontre, hélas, que trop f.réquemment dans les lieux où il passe l'indifférence ou m~me
34 la 8ourde hostilité des homtmes· Concluons dooc que la ~.JUs haute dignité diUI prêtre a sa sourœ dans le pouvoir de célébrer le Saint Sacrifice: par lui ce sont les tr~so~s éternels qu~ lui sonrl: oonfié~ et en les d!sinhua!!!t aux hommes il en devtect le plus grand bienfaiteur. Vous connaissez, N. T. · C. F., le soa:tge admirable o.ue la sainte Ecriture nous raconte oo patriardhe Jaoob. Il voyait une échel~e .mystérieuse qui, partant de la .terre, montait jusqu'au ciel et les anges de Dieu ne cessent et de monter et de descendre ,par ce chemin. Cette vision mystique présente bien la figure d'un a.u1re ministère du prêtre: CM il n'est pas seulement l'envoyé de Dieu auprès des hommes, chargé .par le Tout-Puissant de leur apporter dan·s les sacrements les trésors du sa'lut; il est au•ssi le représentant des hommes auprès de Dieu, et c'est à lui qu'est confiée la charge d'obtenir ~e Dieu pilié et miséricorde P?ur l'humam!é coupable. C'est dans œ dessein que les pretres dans le monde entier acc?mplissent le devoir du sacrifice et de la pnère. De t? US 1 les points du globe où . s~ trouve un J?re re ou une communauté rehg1euse .monte.. mce~ samment vers le c-iel l'encens de la .pnere liturgique et .selon que J'a prédit le prophète, depurus le l~er dl1.l soleil ju~qu'à son. coucher, du ma.tin au soir et du sorr au ~?n ~st of fert dan·s- le monde entier le sacnhce Im~a ctclé de la victime sans tache par lequel Dieu ~eçoit l'honm113.ge de notre ~dorali~n et de notre reconnaissance. et auss1 une Juste_ ~é puatioo 'J)OU!I' nos offenses à laquelle se Jomt une pudssante interœssion pour de nouveaux bienfaits. Tand,i<s eue le :petllPle d'Israël était en route pour la terre .promise, ses ennemis tentèrent de l'arrê(er et 1\lD dur combat s'engagea. Que fit Moise dan·s le grave danger qui ~ çait le peuple de Dieu? Il g.ravH la ~ontagne et a, 'les bras étendu~, il fP3.SSa en pnère i?UI le ,temps q.ue dura la bataiHe. Et _la sa1n!e Eoriture nous dit que iant que Mmse tetml1 ~s bras tendu~ vers le ciel, les combattants dans la plaice avaient la victoir~, maüs à ~i ne te& laissait-il reiormber de fahgrue, que len11emi reprmait l'avanta~. Autre Moïse, le ~tre doit prier sans cesse pour soo peuple, .afin qu'il remporte la victoire ·S'Ulr >tous les enn~s qui voudraient lui barrer la _route de Ja. vraie tetn promi~, qu.i est IJe Ciel.
Dans une autre c.ircons'lance, Israël avait gravement offensé son Dieu en se plonge~n' dans l'idolâtrie et eu adorant le ~eau ~or. La colère de Dieu a'llait s1appesani1r, teTnble, sur ce peuple dont l'ingratitu~e- aprè~ 1ant .:le ibien:tails criait vengeance au Ciel'. Ma1s Moise se mit de nouveau etl prière: de s~>n cœur de prêtre et de chef du .peuple partirent _des supplications si ardentes que J?:eu se la1~~a toucher et qu'à ~use de la pnere de Mo1se ,ji pard~nna encore u:ne fois aux coupables. ÂIUX jours du prophète Samuel, tandis ~Ille les Israélites célébraient une de leurs feles religieuses, voici l'ennemi qui app~nît ~r les surprendre. Dans un danger SI pres~ant, le .peuple de Dieu n'a ~ère d'au~r~s ~rrr~s que le sacri~·ice et la pnere. Aussit?t '.l sa.dresse à son prophèle Samuel et lui di:: ~~ cessez pas de prier Dieu pou:r no~ s. L Htstoi.re sainte ajoute que Samue'l oftnt alors le ,.,..,eau et pria pour sacnT1ce d'un a.,.. " led sal.ut Sa du peup~e; e't Dieu écouta 1a pnere e .• muel, sauva son <peuple et l'arr~tcha de la matn de ·ses ennemis. Ce que Samuel et Moise ont bit s~us l'Ancienne Loi en écartant par leur pnere les châtiments de Dieu, les prêtres de la Nou~ue AlEance doivent ·le faire à lell'r t~~: eux aussr doivent offrir à Dieu le sacn~tce 1 d'un agnuu, mais d''un agneau s~ns ~ache e d'une valeur infinie, pour que >Dieu eparg11e les pécheurs et protège de .tout mal~ nos familles, nos cités, nos .p atnes, et qu tl etende sa pi1ié miséricordieuse sur toutes nos fautes. Enfin ne l'oublions pas, N. T . C. F.: 1~ prière que le prêtre adress~. à D:eu quand tl offre à l'autel le Saint Sacn:fice n est p~s seulement p1JJÏ-ssante sur le cœur du Seigneur pour obtecir des grâces spirituelles. elle est auss.i un sûr moyen de ;prOCil['er à tout .le pays les bienfaits temporels dont il a besotn. Que le prêtre don-c conserve dan.s -son Cjl!llr la pitié pour les pécheurs, les tgnoran-ts. et les ·pervers. et que sans cesse. comme Die~ -lui en fait oo devoir, H repr~sente au ~~· gneur tous les besoins. toutes les. né~essdés des individus et des tamilles qut lm . son! co~fiés; enti'n • qu'entre le -parvis d~ iemple et l'autel, le prêtre ne cesse de cner av;: larmes: ô Seigneuif', épargnez votre peuple.
eu;
Il Saint Jérôme carac'térise d'un ~t ~~~ fonctioo des prêtres ·sur la terre. Il dit qu ds son!
• les saLLveurs du monde •. Et, le tait, ·si Jé· sus-Christ est la cause de no-tre salut par sa mort sur la croix, il n'en est jpas moins certain éialement, que les Wuits de cette mort et Jes grâces sms nombre qu'elle nous a mér.i!ées, nflus sont arppliquées par le ministère d·u prêtre. Qui ne voit dès lox;s 'que tous •!es fidèles dorvent au prêtre l'honneur et le res· pect? ~'y a-t-il pas 1~, tou:t d'abox;d, UJ1l. de· voir primord-ial de lfeconna,Jssance? Rappelezvous, chret~ens, la longue histoire des bienfalls reçus ae la main du prêtre! !Peu après votre n-aissance, tandis que votre âme éfait encore soU!illée par la tache du (pédhé wigüœl, c'est lui qui I'a purifiée par le saint baptême. C'est lui encore qu.i, dans le malheUtreax étai où vous avait peuif-être plongé le péChé mor!el, vou:s a réconcilié avec Dieu. Et qui donc vous IJ.lTêpa.re et vous donne <le Co11ps du SeigneliJl", la notlllJ'i'tuil:e divine de la Sainte Communion? Qui vou1s a,ssistera sur votre lit de anort, et vous perme!tra de mourir tran· quilles et heureux? Qwi pri&ra pom vous A l'autel du Saint Sacr;ifiœ quand peuif-être vous souffrirez croellemerut en pœrgatoire? Le prê· tre, tou.jou'l's le prêtre. En présence de {an! de !biens :reçus de lui, votre devoir n'est pas douteux: vous devez voir en lui le véritable père de vos âmes et dès lorsj 'Lui obéir comme .un enfant soumis, le ~ter et prier pour lui. Comment se fait--il dooc, N. T. C. F., que les prêtres catholilques dont l'action san:s cesse bien:f.aisante devrai~ susciter, semble-t-il, to.wt natliJl"ellement l'amoUiT et le :respect, sont au contraire, plus qu'a.uCWle autre classe sociale, auprès de certaines gens, l'objet d'une haine atroce et d''lme guerre acharnée? Qui donc peu~ trouver avantll!ge à diminuer le prêtre, à l'anéantir si :poss~ble? Evidemment seuls les eiiilem~ s dw Ohrist et de son Eg!i'se peuvent J!Voir intérêt à cette œuvre de mort. Ma.Js ne soyons pas trop sutr1pris de ce triste speda· c'e. L'·Evangile nous l'a prédlit et le divin Sauve.u!l' en a fait l'annonœ prophéti'que par de claires pa-roles. « Le disciiple n'est point au-:dessus du maître, dit-il à ses apôtres. Puisqu'ils m'ont persécuté, ils voos persécuteront vous aussi!» «On mettra la main sur vou,s et Poo vows persécutera; on vous traînera dans les synagogues et dans -les prisoos, on vous tradiUiÏ:ra devant 1es !l'Ois et les gouverneliJl"s, à cau,s e de mon nom. • Et pour la consolation de :ses apôtres et de ses prêtres,
'Notre Seigneur '3!jou1e aussilfôt: c HewreUJ: se,rez-vous .JOtrsqu'on VOU:S msuJtera, q,u·on V()US ipef'sécutera et 'q u'on dira. faussemen~ 1oute 'SOrte de mal contre vous, à cause de moi. R6jouûssez-vous et soyez dans l'allée'resse, paroe q.tœ votre !l'écoJ11PI:n<Se est graru:l.e dans les cieux. • Ces paroles du Maître dèmeureroot vraies aussi longtemps que fEglise awa pour ennemis, les ennemis même de nieu: et ils ono cesseront jamais de s:'attaquer a.ux -successeUJI.s des apôtres, aux Evêques et aux prêtres. iLe temps où nous vivons ferait-il par hasar.dJ exception.? Mais nous vous le demandons, N. T. c. ·F., n 'est-ce pas persécuter le prêtre que de l'attaquer sans pudeur dams les colonnes d'un jolll1Ul1 quand on sait par avance qu'il lu.i est quasi ilmpos:sible de ,se d~endre et de !petœr à jOUI' le timL de œœnsonges amassé contre lui? N'e~>t-ce pas per'ié'cuter le prêtre que de répandre contre lui des caloirm·ies qui iparalysent nécessairement son action? N'est-oe rpas per,sécu.ier le prêtre que d'imprimer dans des feuilles impies des ·h istoires inventées de toutes pièces où le prêtre est représenté dans un rôle qui 111e peut que lui ôter auprès diu! peuple toute inflwence et toute autorité? - Ah! les ennemis· de l'Eglise ne le .saveni ·qœ trop: le sftr moyen d 'a tteindre les fidèles dans la foi et la religion, c'est de frapper le prêtre; et Notre Seigneur met déjà sm :leurs lèrres l'expression de ce dessein pervers lorsqu'il leut fait dire: c Je frapperai le pasteur, et les bre· bis du troupeau seront dispersées. • Mais ici ooe grave questioo se presente d'elle·m&ne à nous. Comment est-H possible qu~un catholique conserve tin joumal ·qui ne cache pas soi!J bwt &"attaquer le prêtre en toute oocasio.n, d'acrumuler contre lui les mensonges et les œlomnies, de semer enfin contre lui la défiance et la ·haine du peuple et de lwi &lrra·cher ainsi le cœur des fJ~èles? Que pe11$enient des parents q.ui verraiect leurs enfants s'unir à œux qui les méprisent et même à se complai'I'e dans 1es coup~ qui les atteignent. Ne les regardetit-ils pas comme des fils tl~ nafurés et ne s'en détoll!l1lle:ra.ient-ils pas ayec :h'orreur? Pères et mères chrétims, qui voulez garoer fidèlement votre foi catholique, ne ,per· mettez jamais. ~a.nJa.is, que des iournawr attaqu-ant le prê~re pénètrent dans le sanctuaire de votre foyer. •Et vous tous, 'N. T. C. F., qui vo.yez de vos connaissances ou de vos amis se moquer ~ l'Eglise et du prêtre, m!·
S7 priser le pasteur de votre paroisse, détoUT· nez-voos, séparez-vous d'eux! Les attaques contre la religion ne viennent pas de ceux qu.i lui veulent du bien, mais de ses ennemis et des ennemis de Dieu: c Qui n est .pas avec moi, di t le Sauveur, est contre moi. • impossible d être l la fois rennemi du prêtre et l'ami de Dieu, car Notre Sei211eur dit encore en parlant aux premiers prêtres: • Qui vous méprise, rr~e méprise.» Sattaquer aux prêtres, les persécuter, les mépriser, c'est donc s'at· taq.uer à Jésus-Christ lui-même qui aime ses prêtres et les protégera, nous dit l'EspritSaint, ~comme la pwneUe de son œil». Il arrive quelquefois aussi que des fidèles, qui se croient meilleurs que les autre:;, s ar· rogent le droit de ~uger et de critiquer le prêtre rdan.s chacune de ses paroles et de se~ actions, et sembleraient même vouloir lw tracer sa ligne de conduite dacs la prédication, l'administration des sacrements, dans le gouvernement de sa paroisse. De telles personnes oublient trop quelles n"apparüennent point à l'Eglise enseignante, mais à l'Eglise enseignée et que leurs critiques inconsidérée~ et peu chré:iennes peuvent faire, dans là paroisse, 11m tort considérable. Sans doute, il n·est pas impossible qu un prêtre fournisse un motif légilime de plainte, ou que des fidèles pui<Ssent, de bonne foi, être persuadés que ce motif existe. En pareil cas il n'y a qu'à en référer à l'a.>utorité sU!périeUTe. Mais que tout catholique se souvienne qu'il ne possède en aucune manière le droit de s'ériger en jlllge aL~Hdessus du prêlre et que semblable .1Uitude est un péché. ~&fin, toot bon catholique se fera un votr, lorsque le prêtre est attaqué en sa presence, d "en prendre respectueusement la dé: fense. - A 1heure suprême, N. T. C. F., ou sur le poitt~ de quitter cette terre, chaoun voit appro.cher le moment qui décidera de son éternité, il n'est personne qui ne désire sincèrement avoi'f à ses côtés un prêtre de Jésu.s-ührist. Mais cette grande et précieuse grâce, la pouvez-vous à hon droit attendre de la justiee divine si, trop souvent, pendant voire vie, vous avez attaqué et méprisé le rprêtre, le représentant de Dieu? Aussi n'estce pas sans une juste iniluti.tion de la conduite · IJ)rovidentielle des Choses, que le peuple chrétien se persuade volonüers que ceux qui ont mépri,sé les ~rêtres se troUJVoot condamnés ·souvent, par les circonstances qui entourent
d:-
leu.rs derniers moments, à mourir sans l'as. sistance d'·un pretre. (A suivre.)
Son prêtre U avait été ordonné sous-diacre en juitiet 1914. Queiques jours avant le Congrès eu..
dharistique de •Lourdes, sa sœur m'écrivait: • Jean vient de faire le pas décisif. Il est radieux, et moi plus radieus-e emcore. 11 espère être diacre à Noël et prêcre en juillet 1915. Je .rêve déJà •à no re inS>Iallation fu ture, car il est bien entendu que nous habiterons ensemble. Comme nous allons être heureux! • C est si bon de ~·e11contrer des gens heureux! Je me souviens que, en re!erm:mt la lettre de Mlle Marthe B ... , je m"at!a.rdai, uu ins!ant, à imaginer le calme bonheur de ces deux êtres délite, si bien laits pour s entendre. Leur nère éfant morte très jeune, la sœur aînée, s'improvisant maman, avait élevé le petit frère. Celui-ci, gr✠à des dons exceptioJJ.nels et à de sérieuses études, dirigées par soo père, maître de chapelle à la cathédral~! de V ... , était à 9 ans un petit pianiste prodige. 11 fallait voir ses doigts menus courir sur les touches avec une1 légèreté e: uue sûreté de jeu, ·un velouté et une grâce dans l'ell!pression qui ~aisaient dhuc.hoter autoUT de :ui: • C'est un petit Mozart! ... » Et tout le mon. de lui prédisait une brillante carrière de musicien. Mais s il jouait bien, il chantal! mieux encore. Les jours de fête, à la cathédrale, quand il apparaissait, blond et charmant, datns son costurœ d'eclant de ~hœur, près de 1orgue où élait assis son père, un murmure courait dans les rangs des fidèles: - Il va chanter! TI va chanter! ... Debout, sa feuille de musique à la main. mais les yeux là-haut srur les verrières mauves et s'UT les vitraux tbleus, il lançait dans la vieille nef des notes si aériennes et si pures que, remués rpar ce timbre de cristal, par la suavité et l'ingénuité des accents vraiment cé-
lestes, ceux qui l'écoutaient song:eaient en eux~rnes: c Cet enfant a une voix d'angel • Agenouillée dans l'ombre d ·u n ;pilier, la grande sœur suppliait lout bas: - Mon Dieu, vous connaissez mon vœu le plus cher: c'est que cette voix d'ange ne chante ici-bas que pour vow; .... ~ Elle avait été exaucée. Le père étant mort, le piano négl.igé, Jean, dans sa ferveur de premier communiant, avait renoncé aux examens du Conservatoire ,pour e~<J:trer au !>elitSéminaire. C est alors que la sœur aînée devint professeu r de piano. Leurs ressources é aient modestes, les études de Jean coûteraient cher. Bravement, elle se mit à l'œuvre. De santé fort dëlicate, la taille légèrement déviée, la démarche WI peu claudicante, elle n hésita point .à embrasser cette rude vie de coureuse de cachet, si pénible, si fastidieuse. - Mon métier est le dernier des métiers, m·avait-elle avotlé un jour, dans une heure d"expansion. Je n 'ai ,pas poussé très loin mes études musicales, on ne me confie guère que des commençantes.... Entendre des fausses notes du matin au soir, quel exercice pour la patience! ... Mais elle a.joutait, souriante: - Cest pour Jeatn! ... Et je suis rprête à endurer bieu d'aJUtres suwlices :pour réaliser ce beau rêve qui est la joie, la fierté, le réconfort de ma vie: avoir c mon prêtre!» Et comme je la grondais de trop négliger sa santé, elle concluait, avec bonne humeur: - Qu.and il sera prêtre, c'est entendu, je ne donnerai plus de leçons. A ce moment-là, d ailleW"s, je ne serai qu··wne vieille îille rhumatisan~e, bonne, tout au plus, à tenir son ménage.
•
Et la guerre écl!ata. Je oe savais pas ce que le jeune sous-diacre était devenu, lors· que, dans les premiers jo.llJTs_ de novembre, un ma1in, en ouvrant moo 'j ournal, j'ai lu ces lignes: c Vabbé Jean B .... , ,sémünariste du dio-
cèse de V .... , sous-lieutenant d'infanterie, » mort au champ d'honneur, près d'Arras, »en relevant, sous une plU'îe de balles, son • capitaine grièvement blessé. » Une exclamation douloureuse ~ vint aux lèvres: - La pauvre fille!. .. Et, pen~t plusieurs jours, j'avais beau entendre parler d autres souffrances, appren· dre d'~wtt·es deuils navrants, je revenais sans cesse par la pensée vers l'immense chagrin, t'.jnfinie détresse de ma ,pau'Vre amie, qui de· vait se .répé'er, dans sa stupeur, sans parvenir à réaliser l'horrible chose: - Jean est mort!. .. Jean est mort!. .. Jean, c'est-à-dire toute la joie, toute la raison d'être de sa vie .... »
Trois semaines plus 1ard, comme j atten· dais le Métro sur le quai de la station SaintPlaci.de, je recoonais sous de grands voiles de crêpe un trisle visage .pâli, ravagé par la douleur. je courus vers Mlle Marthe, les mains tendues: - Vous ici, à Paris? - Oui . . . des affaires à régler. . . . Mais je repars dema•in. - Pourquoi vous en aller si vite? Votre vieille amie tH .... serai.( si heW"euse de vous entourer un ~peu d.ans ces moments cruels ... . - C est que. . . je ne suis ;pas libre. ]'ai trois leçons à donner demain soir. . . . Mes meilleures élèves! ... - Que dites-vous là? . .. Vous continuez à donner des leçons de musique? Une imperœptible rougewr colora faiblement ses doues flétries: - Oh! fit-ehe, je sais ce que vous allez me dire. Il faut pelll de chose pour une femme seule. Maintenant que Jean n'est plus là, mes petites rentes sont suffisantes .... Je n'ai pas besoin de gagner ma. vie ..... - Vou,s avez surtout !besoin de vQus re· poser. Il est ·inutUe de continuer à exercer tule profession q,ui vous a toujours déplu .... Elle -sOUJrit doucement:
39 - Mes mauvaises •iambes ne sont pas tout â fait iourbues, dit-elle; et, quant aux fausses notes, je finirai hien par m'y habituer. En réalité, fai besoin de travailler encore .... Je ne pus réprimer un cri involontairement: -Pour qui? ... - ·Pol!I' le remplaçant de Jean! !Ruis, précipitamment, à ·voix basse, rair confus d'en avoir tant dit et d'être oblig-ée de tou~ expli•q•uer maintenant: - Vous comprenez. Quand j'ai appris qu'il a!Vait été tué, j'ai cru devenir folle, au premier moment ... ; pUJiSj le dher petit m'a obtenu des grâces d 'apaisement et de lumière. J'ai v1.11 très clair qu'a attendait encore quelque chose de moi•.... •.Ma vie n'était pas fÎ1Ùe. Une œuvre me restait à accomplir .... - Et qu'avez-vOtus fait? questionnai-je, ardemment, le cœur bouleversé d'émotion. - Je suis allé voir le swpérieur du1GrandSéminaire. Je lui ai dü: c Je connaissais bien mon Jean. S'il a eu un regret, au moment de la mort, c'est d'être parti trop tôt, aiVant d'avoir pu, servir 1~ boil! Dieu dans le sacerdoce Ce qu'il n'a plll faire, il faut qu'un autre l'accomplisse. J 'ai résolu de vous payer désormais la pen:sion d w sémi11a.riste pauvre. Com· me cela, Jean aura un remplaçant, et mol j'aurai cmon prêtre .... J'a·urai mon prêtre! J'au,ra.i mon prêtre! • Mères, épouses, sœurs af.lligées, vous loules! qw, brisées là cette heure rpar des douleurs que rien ne console, vous sentez maintenant si seules, si dése·mparées, si inuliles dans le •vaste monde, je n 'ai :retracé cette humble histoire que pour livrer à vos méditations l'admirable ori de ce cœur de chrétienne. .Jean VIEZERE. c
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Laissons entrer le soleil dans nos maisons le
N'est-ce pas une banalité que de dire que est indispensable îl. la 'V,ie et à la s·an-
solei~
tél Et cependant si l'cm regarde q11elque- peu autour de soi, o.n est étonné de voir combien le soleil est crai•lt .>ar we •}uantité de t'et.ts. Depuis bien des a.~nées, les n•~de<:ins reconunandent à tous de !aisser Je soleil péné. trer partout où ;es rayon;, b1enlai5ant" peu. vent se répandre. l.Yanlre part, on sa1t :es cu. res merveilleuses obtenues rpar l'action des rayons solaires, eu panic<~i'er puu1 les tuberculoses osseuses ou .:-nez les sujets prédisposés à la tuberculose. Le. soleil a toujo!lrs ét~. envt:;agé cumme un puissant agent de purdka1iun; cepmdant, ce n'est •qu'assez réce•ntrM!·lt que des recherches scientifiques ont été faites dans le but d'étudier l'action des ra:to•ts sola1res. On a pu facilement démonker q~.H~ J,\ IumièrP. du so. leil a un efiet con31dé:;,ble sur divers micro. organismes pathogènes dont elle ectrave Je développement et qu'elle ftntt par ruer. Plus récemmen~ encore, d 'im:.>ortauts 1ravaux 011t mis en évidence l'action des di~ers rayons de Iii lumière blanche et or.t mon:ré de quelles manières ils pouvai<!nt ètre le pllls judicieusement appliqués dans :a thérapeu\1q1le mo· der ne. Puisqu'il est forme l\~ment indiqué que Je soleil, ce grand ruriii :a •\ur, àoit y:émmr pa.rtout, pourquoi doit-on si souvent rew·nir sur ce suiet? Il semble que les hommes sont ainsi faJts, qu'ils pre:tn•mt presque pla fir à vouloir contrarier les !Jie:.J!aits de 1a aalure. Nous ne dirons que peu de chose en cc qu conœroe l'hygiène ies vilie!l ou des centres de quelque importaace. En effet, on sai• que les quartiers anciens OLL pauvres des v.illi!s et surtout ceux des grndes villes, sont un Mil jelé à l'hygiène !a plus rudilllelll.taire. Dans ces endroits; combien de ~ogem~nts hab!tés par de nombreuses famill~s ne votent !amais un rayon de soleil. Aussi quoi d'étonnant que ces quartiers soient a.ussi les plus insa· lubres et ceux où se développent de préférence la tuberculose et bie11. d'autres maladie~ qui y trouvent le terrain le plus favorable à leur propagation et surtout à leur dispersion. Il est juste de reconnaître que les édiles de nos villes font leur possible pour assainir
tes quartiers les plus iosalubres. C'es t ainsi que dans certaines villes, des quartiers enliers ont été détruits el avec eux 'ous ces nids à microbes quêtaient ces logements antihygiéniques. Dans la mesure du poss1ble, on a reconstruit à leur place des pàtés de maisons suivant les règles de l'hyg;iène. n est vrai que bien souvent ces destructions se sont faites lti.L dé'riment de l'esthétique des ville$, car fréquemment, les quartiers les plus in~alu bres sont préciséme111t ceux qui ont U!l iuférêt tout spécial au point de vue de l'his fo.ire de la localité ou qui lui donnaient ur~ cachet tout parlioulier. De telles disparitions sont évidemment fort regrettables et on comprend que bien des esprits trop conservateurs voien.t avec regre 1 ces quartiers disparaître. Cependant 1 intérêt général doit passer t<vant tout et la préoccupation de nos édiles doit être de fournir à tous les habitan's des logements aussi salubres et ensoleillés que ;,:mssible. D'aiileurs, ceux qu.i protestent éne,·giquem~nt coutre toute démolition de mai<>ons présentant un v'4l'ue intérêt histonq ue ou esthétique, ae voudraient .p as po.Uir toul au monde ilabiter dans ces taudis où do1vent croupir bien des familles. Qu'ils S'U,pporfoot alors que ces habitations soient rasées et transformées de manière à êilre rendues habitables sans danger. Ce qu'on ne saurait assez combaitre, , ·est la construction de certains quartier:> suburbains où il semble qu'on n'a suivi aucun plan et où cm a presque I'a.Lr d'avo~ cherché à éviter le soleil. Ces quartiers modernes et bâtis d'emblée d 'une manière anti-hygiénique nous ne les connaissons heureuse1neut pas o; à peu près pas chez nous. Par contre, parcourez la banlieue des grandes villes et ~OU(> serez for t étonné de voir cornbiea ces quartiers récents et insalubres sont nombreux. Cest là une iodication précieuse pour les édiles que de prévoir l'extension de;; villes et prévenir les cOtnStructio.ns défec!ueuses et mal orientées. Il n'y a !heureusement pas dans ies villes que des quartiers .insaJ.ubres, ils sout même de P,lus eu plus l'exception et Ire soleil peut
pénétrer plus ou moins dans la très grande majorité de nos maisons. Il semble donc que l'on tend à se rapprocher de l'idéal qui consisterait à ce que tous les logements soient inondés de lumière et de soleil pour le pÎus grand malheur des nombreux microbes qui nous envahissent de tous eôtés. Mais, par .un curieux phénomène, ce sont précisém~nt les privilégiés, ceux <J1li pourraient le mieux 1ou ir des bienfaits du soleil, qui, trop souven t, semblent redourer cet excès de clarté et font tout leur ,possible pour s'en préserver pour 1eur plus grand dommage d ·ailleurs. En effet, passez <flins une rue quelconque dans une belle journée de .printemps ou d'été e t donnez-vous la peine de regarder combien de logements ont leurs fenêtres largement ouvertes afin que le soleil puisse pénétrer partout. Comme moi, vous serez for t étOOllé de constater que le plllS souvent c'est sur les doigts de la main qu'on peu) les compter, ces fenêtres ouvertes. Pourquoi donc empêcher le soleil d'entrer? Vou.s amez toute espèce d explications, mais toutes seront aus· si mauvaises les unes que les auires. L"e n 'est en fait qu une m1uvaise habitude contre laquelle on devrait réagir. En effe t, a quoi sert· il d'habiioer un logement ensoleillé si au ·moindre rayon qui paraît, on se précip1te sur rideaux et contre-vents pou,r le reloulerl Cette habitude est ridicule; mais c est la rouliue et contre la routine on s'expose à des échecs trop fréquents. Les dames nous objectent qu'un excès de soleil risque de gâter leurs tœubles, et combien m'ont avancé cet argument pérempio1re. C'est un fait qce les meubles soLLfEreut d'être trop exposés au soleil, mai·s va~Jt-il mieux que les hommes souffrent du manque de soleil? Certaines ~nag·ères, pou!l' 11e pas avoir le nom de se barricader contre les. ardeurs du soleil, placent devant leUJis fenêtres des rideaux plus ou moins épais qu'on s'empresst de fer~œr dès que le soleiliait son apparition et qu'on ouvre lorsqu il a dispuu. G'esi évidemment moins si'UJPide que de fermer henné· tiquement les con>t.revwts, mais encore il vaudrait mtie·wc les laisser ouverts. C'ét.aiÎ de
-~upplémenf du 3to 3 de mode, il n'y a pas longtemps, de mettre de chaque côté des fenêtres, de lourds ridea:uc prenant une partie de la lumière. Actuellement, ces objets pour le moins inutiles, tendent à devenir moins volumineux, et c'e:>l tout béné1ice pour l'hygiè'le de l'a;>p<trlement. Je veux hien que des .rideaux aux ienê!res sont susceptibles de faire un fort bel eHet et qu ils contribuent à meubler une chambre avoc plus ou moins de goût et de somp'uosité. Celte concession faite, je ne leur vois aucune utilité, mais Uille foule d'inconvénients, et c'est pollll" cela que je voudrais les voir disparaître. On pourrait objecter que des fenêtres sans rideaux sont trop nues; pew'-êlre, mais certainement qu'une ménagère habile et ayant du goat, saura parfaitement s'arralllger pour que cette soi-disant nudité n 'existe pas. Que de .fois aussi ne voit-on pas à côté de volumineux r.idea.ux décoratifs, des sto.res qu'on baisse au moindre rayon de soleil. Ici les stores jouent le rôle de préservatifs des rideaux qui pourraient être ternis par le soleil! Si ces sto.res sont eux-llJêmes endommageables par les rayons du soleil, il ne reste !Plus qu'à fermer les contrevents et à vivre perpétuellement dans l'obscurité! On pourrait croi·re ·que nous poussons à l'absllll'de et pourtant nous connaissons telle famille dont le logement est hermétiquement clos pendant l'été à tel point que les habitants vivent dans cet intérieur avec toutes leUTs lanipes allumées .pendant toute la .journée! C'est à pe~ne si de temps en temps on entr~ille un conirevent: dans ces conditions, les meubles au moins sont certains d'e ne pas se ternir, les habi tants sont à l'abri des regards indiscrets, mais je doute iort que leu:r santé physique et morale soit excellente. Certes, il ne faut rien exagérer et je concède que les gens qci sont réellemeni i-ncommodés par la chaleur ou un excès de lumière se protègent <;~uelque peu, mais de grâce, qu' on laisse pénétrer le soleil et que dès son apparition, on ne se préoipile pas sur contrevents, ridea,wc ou stores pour repousser ce grand purn.icateur de nog appartements. N'oublions jamais que l'action des nyons du so-
leil est Ialale à tous ces microorganismes qui pullulent dans tous les appartements, que, grâce à lui, ces microbes soot tués et que. de ce fait, nous sommes protégés contre de dangereuses maladies. Ne vivons donc pas dans l'obs-curité ou la pénombre, mais en pleine lumière, et .pour notre santé à tous, laissons largement pénétrer le soloeil panout où il voudra. Dr Eug. MAYOR. ,feuilles d'hygiène."
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MOT D'ENFANT Ce soir-là, Bébé ne pouvait s'endormir. Seul, dans la grande chambre obscure, il songeait A quoi peut bien songer un enfant de quatre a·ns? li étai~ triste décidément, et, la nuit se faisant toujours plus noire, le petit garçon se mit à pieu.rer. iLa maman accourt. - Qu'as-tu donc mon chéri, à. pleurer comme ça? - Je m'ennuie, tout seul! - Mais, tu n'es pas tout seul, tu ·?ais bien! -Le bon Dieu est toujours a'Vec toi! On s'enibrasse bien fort el la gentille maman s'en va. lv\.ais, voici que les pleurs recommencent. La ma.man revjent pour consoler à nouveau. - Pourquoi pleures-tu, mon ('lllfant? Alors, tout en larn-res, Bébê s'écrie: - Le bon Dieu et moi. . . nous nous ennruyons ~ellement!
w:
t Présente, la famille impose au jwne honune le respect de lui-même; a:bsente, •J .po1llfra l'oublier un ins'ant; mais 'Ufie lettre du père, la pensée des larmes d'-une mère. l'arrêteront sur la pelll!e d~une ·mauvaise ac· tian. .P. Janet. t
Qui épargne les den.iers amasse les écUS,
Puissance et Dignité dn Prêtre (Lettre pastoraLe de S. O. Mgr Bieler évêque de Sion, pour le Carême 1921.} (Suite et fin.)
De la tPUissa-nce et de la dignité du prêtre, Nous a.voos .t iré, N. T. C. f ., une première condustOn, C'est que nous lui devons l-'honneur et le respect. Nous voulons maintenant aitirer votre attention sur ce fait .que cette même puissance et celte dignité suma!urelles, font, à tou5 les chréiiens un i~rieux devoir de cootribuer au recrutement sacerdotal. Mais ici il 'Nous faut faire d'abord une 1risle constatation. Depuis quelques années le nombre des .vo~aiions sacerdotales a été si réduit que· Je ~10cese ~a. au devant d'une redoutah~e ;pénune de IT11'111Stres sacrés, .si l'on n'a recours immédi~!emenl z.ux moyens qui sont capables de conJurer ce danger. La cause principJle du triste état que Nous d~lorons réside Nous ne craignons pas de le dire, da11s lïn~ sui1isance trop générale des bénéfices ecclésiastiques. N'oublions a>as, en effet, que les douze années sur lesquelles s'étoodent les étu des du co;Jège et du séminaire exigent du fu!ur prêtre d'importantes dépenses que la s.ituafion financière de beaucou,p de parents n'est pas à même de couvrir entièrement. Aussi arrive-t-il fréquemment que les jeunes ecclésiastiques ont encore des defies d"études à payer. Ma·is quelle sera dès lors, Nous vous le demandons, la situation de œ jeune ecclésiastique, s'il reçoit alors radministration clune paroisse dont le bénéfice n'est 'Pas .même suffisant pou;r lui assurer un eut.retien con venable? Au lieu de payer ses dettes d'études ne sera-1-il pas ob!Lgé d'en contrader de nouvelles? Pareilles conditioos ne sont guère en· viables, il faut en convenir; et quJ oserait reprocher à mt jeune homme muni de linstruc· •ion qui lui permet d 'embrasser une carrière lucrative, d'hésiter à entrer dacS un état qut ne lui fou:rni.ra pas même de quoi vivre selon les exigences de sa position. Bon nombre de paroisses, Nous le reconnaissons volooti-ers, se sont bit :un devoir, depuis une année, d'ame1îorer le bénéfice de leurs .p asteurs; mais d'autres s'y sont, jns'quJici, ~:sées el ne sem-' blent ;pas encore avotr compns que le prêtre lili aussi doit a!Voir les moyens de vivre et que personne ne peut raisonnablement exiger 1
,,!_ &co/!_'~(1921)
de poss~er un prêtre dans une !Paroisse qui ne veut pas lui assurer un entretien convenable, car le Saint-Esprit le dit: • t'ouvrier est d.igt!le de son salaire.~ Mais à 5'U,W>Oser même que la question des ?én~fices fù! rég!ée pour toutes les paroisses, 11 n en sera1t pas moins nécessaire de songer à favoriser les vocations sacerdotales. Nous ne craignons 1pas de dire que le nombre est grand parmi les enfants de nos chrétiennes paroisses qui entendent dans leur cœur la voix de Dieu qui les ~ppelle au sacerd~ce· aussi hien ·quelle vocation terrestre 'J)OU.rrait: elle mériter d'être comparée à la vocation sacerdotale qui vient directement .de D ieu? Sans doute, l'agriculteur, l'ouvrier, l'artisan ont tous une mission à remplir ici-bas. celle de coo!ribuer au bien-être et au bonheur de tous par le travail de leurs mains ,qui produit toutes les choses nécessaires à la vie. L"ingé.. 11ieur utilise pour le bien général les forces de la nature; l'avocat est à. même de .défendre l'innocence et de protéger celui que menace l'injustice; le médecin soigne les corps, panse les blesSII.Ires et a.paise bien des douleurs. Mais c'est au prêtre que revient la mission de travailler pour W1 bonh~ur qui n'est pas seulement de ce monde, ses augus tes pouvoirs ie mettent en état de rendre les hommes h~u reux pour toute t'éternité. Si donc uo jeune homme ,chrétien entend L'appel de D ieu qu~ I invite au sacerdoce, qu'il n'hésite pas mais qu'i1 obéisse généreusement à cette v~ix. On demandera jpeul-être: qu'est-ce donc que la vocation? ·t a vocation, répondonsnous. c·est le décret par le;quel Dieu détermine à chaque homme la ;place qt~ïl doit ocouper ici-bas. C'est donc Dieu seul qui peut donner la vocation au sacerdoce et .nou pas les rparents, ou le jeu ~es circonstances ou celui-là même qui se croit appelé. • Ce n'es-t ;>as vous, dit le Sauveur à ses prêtres, ce n1'est pas vous :qui rri'avez dhoisi, C''est moi qui hi fait, et je vous ai placés ef envoyés pour que vous prod111isiez votre fruit. ~ Mais à quel signe un jeune homme pourra-t-il reconnaître tq'l{it a la vocation sacer· do.Iale? Qu,tre U!Oe bonne sa,nfé, un jugement saJI!l, une certaine facilité lj)Our l'étude, il lui faudra d'abord ressentir de l'a'ftrait ;pour le sacerdoce: sans attrait, il ne saurait y avoir de vocation sérieuse. Mais ajoutons i~ia-