~~upplémenf
mode, il n·y a pas longtemps, de mettre -de chaque côté des fenêtres, de lourds r ideaux prenant une partie de la lumière. Actuellement, ces objets pour le moins inutiles, ien·· dent à devenir moins volumineux, et c"es.t tout bénéfice pour I'hygiè'Ie de l'a;:>p<irlfment. Je veux bien que des ll"ideaux a•UX ienêtres sont susceptibles de faire un fort bel eHet et qu ils contribuent à meubler tlllle chambre avec plus ou moins de goût et de somp 1uosité. Cette concession faite, je ne leur vois au<June •utilité, mais une ·foule d'inconvénients, et c'est powr cela que je voudrais les voir disparaître. On pourrait objecter que des 1enêtres sans rideaux sont trop nues; peu1-être, mais certainement qu·une ménagère habile et ayant du goût, saura parfaitement s'arranger pour que cette soi-disant nudité n'existe pas. Que de fois aussi ne voit-on pas à côté de volumineux r:ideaux décoratifs, des stores qu·on baisse au moindre rayon de soleil. Ici les stores jouent le rôle de préservatifs des rideaux •qui pounraioot être ternis par le soleil! Si ces stores ·sont eux-mêmes endomma·geables par les rayons du ·soleil, il ne reste plus qu'à fermer les contreven1s et à v.ivre perpétuellement dans l'obscurité! On pourrait croire que nous poussons à l'absUl·de et pourtant nous connaissons telle famille dont le logement est :hermétiqu.emeut clos pendant l'été à tel point que les habitants vivent dans cet intérieur avec toutes leurs lanÎpes aliumées pendant toute la Journée! C'est à pe~ne si de temps en temps on entrebâille un contrevent: dans ces conditions, les meubles au moins sont certains de ne pas se lernir, les habitan1s sont à l'abri des regards indiscrets, mais je doute ~ort que leur santé physique et morale soit excellente. Certes, il ne faUJi! rien exagérer et je coucède que les gens qui sont réellement incommodés par la chaleur ou un excès de lumière se rprotègent guelque peu, mais de grâce, qu' on laisse pénétrer le soleil et que dès son apparition, on ne se précipite rpas s·UJr cDntrevents, ridelllux ou stores pour xepousser ce grand puri<!.icateur de nos appartements. N'oublions tamais que l'action des nyons du so-
leil est fatale à tous ces microorganismes qui pullulent dans tous les app31Tiements, que grâce à lui, ces microbes soot tués et que: de ce bit, nous sonunes protégés contre de dangereuses maladies. Ne vivons donc pas dans l"obscu.rité ou la pénombre, ma.is en pleine lumière, et pour notre santé à tous, laissons largement pénétre·r le soloeil partout où il voudra. Dr Eug. MAYOR. ,Feuilles d 'hygiène."
Variétés MOT D'ENFANT ·Ce soir-là, Bébé ne pouvait s'endormir. Seul, dans la gra11de chambre obscure, il sougeait. A .quoi peut bien songer un an!aut de quatre ans? Il était tris.le décidément, et, la nuit se laisant toujours plus noire, le petit garçon se mit à p;~urer. ·L a maman accourt. - Qu'as-tu doll!c mon chéri, à pleurer cam. me ça,? - Je m'ennuie, tout seul! - Mais, tu n'es pas tout seul, tu ~ais bien! Le bon Dieu est toujDurs avec toi! On s'embrasse bieu fort et la gentille maman s'en vaMais, voici que les pleurs re·commenocent. La ma.man revient pour consoler à nouveau. - Pourquoi pleUJres-tu, mon enfant? Alors, totLt en larn-res, Bébé s"écrie: - .Le hon Dieu et moi . . . nous nous ennutyons tellement!
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:j: .Présente, la famille tmpose au .jt~tnte homme le respect de lui-même; absente, Ii pourra l'oublier un instant; mais une lettre d'u père, la pensée des larmes d'une mère, l'arrêteront sur la pente d'une mau:vaise actioo. P. Janet.
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Qui épargne les deniers amasse les écU&.
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du ,JVo 3 de ,f &cole, (1921)
Puissance et Dignité du Prêtre
de posséder un prê!re dans une paroisse qui ne veut pas lui assurer un entretien convefla(Lettre pastorale de S. O. Mgr Bieler ble, car le Saint-Esprit Je dit: c l''ou!Vrier est évêque de Sion, pour le Carême 1921.} digv.Ie de son salaire.» Mais à sttpposer même que la question des (Suite et tin.) bénéfices 5ùt rég~ée pour tou~es les paroisses De la ,puissance et de la dignité du prêtre il n'"en serait pas ,moins nécessaire de songe; Nous avoos tiré, N. T. C. f., une premièr~ à favoriser îes vocations sacerdotales. Nous condusion, c'est •que nous luj devons t:hon·n e craignons pas rde dire que le nombre est neur et le respect. Nous voulons maintenant grand parmi les eniants de nos chrétiennes attirer votre attention sur ce fait .que cette paroisses qui entendent dans leur cœur la même puissance et celte dignité sumalurelles, voix. de. Dieu qui les ~ppelle au sacerd~ce; font, à tou.s le'S chrétiens un impérieux devoir ausst •bten ·quelle vocalion terrestre pourraitde cootribuer au recrutement sacerdotal. Mais elle mériter d'être comparée à la vocation saici .11 'Nous faut faire d'abord une 1ri·ste consœ t'dotale qui vient directemen t .de Dieu? Sans tatation. Depuis quelques a-nnées le nombre doute, l"agriculteu.r, l'ouvrier, l'a·rfisan ont des voca1ions sacerdotales a élé si réduit que· lous une mission à remplir ici-bas, celle de le ~iocèse ~a. au devan~ d~u~e redoutab'e pécoo!ribuer au bien-être et au bonheur de tous nune de mtrustres sacres, s1 l'on u'a recours par le 1ra,vail de le.urs mains .qui produit imtnédi~!ement aux moyen!? qui sont capables t~utes le~. choses nécess~ires à la vie. ·L"ingéde co~rure~ ce danger. La ~ause princip.lle meur utiltse pour le bten général les forces du tnste etat que Nous de,plorons réside No~s ne craignons pas de le dire, .daus I"iu~ de la nature; favocat est à même de ,défendre sufiftsanœ trop générale des bénéfices ecclé- l'innocence et de protéger celui que menace l'iojus1ice; le médecin soigne les corps, panse siastiques .• N'oublions pas, en eltfet, que les les blessures et apaise h ien des douleurs. douze annees sur lesquelles s'étendent les étu Mais c'est au prêtre ~que revient la mission des du collège et du séminaire exigent du fu. de travailler pour un bonheur qui n'est pas lur prêtre d'importantes dépenses que la siseulement de ce monde, ses augustes pouvoirs ittaliou financière de beaucou;p de parents le metlent en é1at de rendre les hommes heun"est pas à même de couvrir entièrement. reux pour toute l'éternité. Si doue un jeune Aussi arrive-t-il fréquemment que les jeuttes ~?m~e ~hrétien entend t"appel de Dieu qt11i ecclésiastiques ont encore des dettes d'éludes I mv1te au sacerdoce, qu'il n'hésite pas ma is à payer. Mais quelle sera, dès lors, Nous vous qu1i1 obéisse généreusement à ce1te -v~ix. Je demandons, la situation de ce 1jeune eccléOn dema.ndera peul-être: qu'est-ce donc siasti1que, s'il reçoit alors l"adminlsiration cfuue paroisse dont le bénéfice n'est tPas Jnême ·que la vocation? ·La vocation, répondonsnous, d'est le décret p11r lequel Dieu détersuffis-an! pourr 1ui assurer Ull entretien con mine à cha·que homme la place qU''il doit ocvena>ble? Au lieu de .payer ses '<iettes d'études cuper ici-bas. C'est donc Oieu seul -qui peut ue sera-t-il pas obl:igé d'en contracter de noudonner !a vocation. au sacerdoce et .non pas velles? Pareilles conditioos ne sont guère enles 'J)arents, ou le jeu des circonstances ou viables, il faut en convenir; et quJ oserait recelui-là même qui se croit appelé. • Ce n'est procher à un jeune homme muni de lïnstruc· !ion qui tui permet d'"embrasser une carrière ,?as vous, dit le Sawveur à ses prêtres, ce lucrative, d'hésiter à entrer dacs un .état qm nl'est rpas vous -qui m'avez. choisi, c'est moi qui t'ai fait, at je voUJS ai placés et envoyés ne lua fournira :pas même de quoi vivre selon les exigences de sa position. Bon nombre de pourr que vous produisiez votre fr11i t. » paroisses, Nou.s le reconnaissons volootiers 'M ais à quel signe un jeune homme pourse sont fait un devoir, depuis une aooée d'a~ ra-t-il reco·lloaitre lqt{il a Ja vocation sacerméliorer le bénéfice de Ietirs pasieurs; 'mais do.lale? Outre une honne sauté, un jugement d'a·utres s'y sont, ju~qu'ici, rtfusées et ne sem. sal'll, utle certaine facilité pour l'étwde, il lui bl~t rpas encore avoir compris que le prêtre fa11dra d'abord ressentir de l'aitrait pour le Ju,r •aussi d'oit a~oir les .moyens de vivre et sacerdoce: sans attrait, Œl ne saurait y avoir que personne ne peut r<tisonnablement exiger de vocation sérieuse. Mais a joutons imrnédia-
iemœt qu'au dessus de toutes ces conditions un des vôtres à entrer dans le sacerdoce ! 'il ~e place la pureté et l'innocence du cœur. ne s'y sent pas appelé. Votre fils n'y trouve· Q'e st à des mains pures qu·il doit être réservé rait !Pa'S le bonheur et il serait à l'Eglise de de présenter à Dieu dans Je Saint Sacrmice le Dieu bien plus nui·sible quuti:e. Mais sans corps immaculé du Christ. Aussi est-ce la auoun doute, on reo·contre bien des enfants d~cision de l'Eglise depuis ses premiers con· en qui naîtrait b ientôt le sincère désir de re. oies que ceux-là seuls pourront recevoir les cevoir un Jour l'ondion sainte, si la piété ordres sacrés qui s'enga~t à vivre dans la d"we mère, Je zèle d'un pasteur dévoué savirginité. Une vie chaste et pure, tel doit vaient cultiver dans ces â~s la crainte de dooc être le premier soud du jeune homme Dieu et la vraie piété et diriger leurs pas vers le s·anctu·aire. Jeunes gens qui entendez qui désire un jour monter à l'autel. Mais que de dangers de toutes sortes ne menacent pas peut-être la voix de Dieu, comme él'Utre.iois sa vertu? Il aura donc soin de recourir sans les apôtres entendaient Jésus lew- dire: c Ye· cesse aux divers moyens surnaturels qui peu- nez et suivez-moi , ; si, par aiJ eurs, votre vent protéger son innocen.ce et lui conserver coclesseur qui vous connaît vous estime a,pte sa vocation, en un mot il doit avoir une .piété à devenir un jour un bon prêtre, n'hésitez sincère, il doit prier avec ardeur et persé- ,pas à vous ad.resser au Seigneur et à lui vérance. - Qu'on se souvi~nne, N. T . C. P. · dire: • Me voici, Seigneur, envoyez-moi.» qu'en règle géllérale la vocatioo sacerdotale Nou.s n'ignorons pas, .au demeurant, q.ue la ne germe et fleurit que dans l'atmosphère vocation sacerdotale dun de leurs enfants d'une famille profondément chrétienne, d'uoe peut occasionner aux parents des sacrifices famille où Je prêtre est entouré d'un juste res· considérab:es. Ils auraient peut-être besoin de pect, où la prière commune réunit chaque cet enfant pour les travaux de .la maison, i~ soir les ;parents et les eniants aux pieds de ne sont guère riches et se demandent corn· la Sainte-Vierge pour la récitation du cha- ment ils pourront couvrir les frais des étu· pe!et, d'1une famille en un mot, où l'on res· des. Touteiois, quand Dieu appei:e, quels papire le parfum des ~rtus chrétiennes et- où rents vraiment chrétiens ne se sentiraient le la réception des sacrements esf c<hose f~ courage de faire le sacrifiœ que Dieu leu;; quente et habituelle. demande? Us se rappelleront que leurs en· .Pères et mères chrêtiennes qui nourrissez fants appartiennent en tout premier lieu à Dieu dans votre cœur l'ardent désir de voi'r un •qui les lew- a donnés et ils songeront ensuite jour un de vos enfants monter à l'auiet, se>· que si Dieu lew: fait la grâce de leur accor· yez donc soucieux avant tout d'assurer à vos der un prêtre1 tous leurs sacriiices serQIIlt am· ple.ment COJUipensés; car leur enfant devenu enfants l'incomparable bienfait d'une éduta· tioo profondément chrétienne. Tenez éloigné prêtre priera p<>ur eux au saint autel. Même de leurs regarxls et de leurs pensées tout ce après la mor~ lorsque peut-être ils se trou· rqui fPOU'rrait ternir leur âme et puis priez veront encore dans les souffrances du .purgavous-mimes avec ardeur et faites prier vos toire, ils saUiont de quelle grandeur est le enfants. Ce sera ensuite aJU curé de la pa. bienâait de posséder sur la terre un fils qui roisse à développer et à faire mfirir odans tous les jours offre le Saint Sacrifice de la le cœur de votre fils ceHe vocation qui , si Messe et peruse à ses père et mère d~iunts. el'e se réalise rendra moins amère au pas- Il Nous plaît d'ajooter ici que ces familles teur de la JParoisse la séparation d'avec ses chrétiennes qui, à travers mille peines et sa· ouailles lorsque la mort impiioyable viendra crLiiœs, sont parvenues à donner un prêtre l'arracher à ce monde. au diocèse, se sont acquises un véritable mén peut arriver qu'une vocation se ,fasse rite dont l'Eglise leur est reconnaissante el jour dans le cœur d'un enfant, mais sans pré- dont le Christ, le Prêtre éternel, ne manquera senier encore des signes certains. En pareil ;pas de les récompenser dans le Ciel. Parents ca·s, cette vocation naissante doit être culti· chrétiens, donnez donc généreusement votre ~. Qui'on ce croie pas néanmoins que fils à Dieu sl'il est a~pelé :par Lui à la voca· Nous désitions iamais voir entrer dans le Hon sacerdotale. Et si vous n'étiez pas k srnctuaire un ieune homnre •qui n'y soit pas même, malgré toute votre bo!1f1e voloafé, de appelé! Loin de vous, parents chrétiens. ta pen- faire face à toutes les dépenses des études, il sée ou le désir de pousser .inconsidérément ce manquera pas, Nous en avons la douce per·
suasioo, de personnes charitah:es qui ~ fe· · tout moyen de concourir à l'œuvre commuue ~ ront un devoir de vous aider. il leur reste encore un moyen puissant, dont Il n'est pas rare de rencontrer des ,parents l'emploi dépend de leur bonne volonté seule qui considérera ient comme leur plus grand ce rooyen c est la prière. Pr;ez donc, N. T: bonheur de pouvoir donner un fils au serC. F ., priez du iond du cœur que Dieu daivice des au 'els. Mais ou bien aucune vocation gne donner à ce diocèse un nombre sufiisa.nt ne se dessine dans leUir Iamille, ou bien cet de prêtres vertueux el dignes. Le divin Sauespoir leur est ravi par avance, vu que Dieu veur lui-même vous demande ces prières, car ne leur a point doO'Ilé d enfants. Les ressouril vous dit comme aux a.pôtres : • La moisson ces certes ne leur manqueraient pas et ils est grande, mais les ouvriers sont peu nomassumeraient volontiers la charge de conbreux. Priez donc Je Maître de la moisson duire un des leurs jusqu'au sacerdoce. A de qu il envoie des ouvriers pour cueillir ses réteiles personnes comme aussi à telles ou 1el· coltes. • les bonnes âmes .que Dieu a favoris~& des Ce diocèse présen'e un vas1e champ à l'acdons de la for:une nous rappellerons ici que tivité du p rêtre. Quelle ne serait pas Notre d'est pour e!JP.s un devoir pressant de contristesse si dans •quelques années plusieurs courir le plus largement possible à l'œul\lre paroisses devaient être privées de pasteur La des vocatioos sacerdotales. U n'est guère vie religieuse ne tarderait pas à y décroître d'œuvre de piété et de charité qui soit p'us rapidement, <les âmes irmnor elles seraient agréable au cœur de Dieu que ce:le de faci- ~ eX!posécs à se per.dre et 110us senti rions pel1t· li·ler par son concours pécuniaire l'entrée d uo être, au fond de notre cœur, l'amer rej>roche jeune homme dans la milice sain!e. Par de de n"avoir pas fait toul ce qui était en :t()US tels bienfaits !"on s'assure une part à tous pour remédier au plus tôt à 'a pénurie des les travaux et à foutes les bonnes œuvres <.jue vocations sacerdotales. Si la ::har1té bien orle prêtre accom;plira plus tarld et la récom· donnée commence ,par soi-même, quel phu pense du Ciel 1>era mesurée à l'étendue du JPress·ant devoir que de pourvo:r 1ux hesoins bien a·uquel on aura coopéré. Enfin si quelspirituels de nos âmes par un nombre suffi· que personne charilable. à qui s-a situatioa sant de ministres de D;eu. U n accroissement Jle~tfait de le faire, voulait accomplir une des vocations sacerdotales aurai t égale'Tient œuvre de charité dont le souvenir ne s'efra· pour effet d "amener de plus nombreux jeunes cerait jamais et qui lui assurerait d'innorn- gens dans tes rangs du clergé régulier ef des lbrables grâces pour le !elllJPs et pour 1 éter· missionnaires et ce serait ·~ encore u·n grand ni 'é Nous lui conseillerions de mettre à la avantage pour le diocèse: les Ordres relidis.position du diocèse une somme assez éle- gieux ne sont-ils pas un puissarnt secouTs pour "'ée pour que les revenus de ce·Ie-ci puissent nos paroisses et ne devons-nous pas recousumre anuuellement au p ayement total des rir très sou vent à eux pour la prédication des fra is d'études d"un aspirant à l'é'at ecclésias· Missions et des retra ites. tilque. Enfin, N. T. C. F .. que chacun. pour Chers Diocésains. personne de vous c 'i· cette œuvre vitale et nécessaire du recrutegnore '<}Ue l E~lise célèbre quatre fois par en ment sacerdotal. donne ce qu'il peut: l'un les • Quatre-Temps •: ces jours de pbli tence donnera son enfa111t. l'au 1 re son arj!enf et les el de prière ont :un ra.pp<l'rt spécial avec la deux sacrifices sont grands et mér'toires: consécration des nouveaux prêtres : car ce • que chacun donne. ainsi oue le demande ra. sônt les jours Fixés officie'lement par l'Eglise IPÔ.tre S. Paul, seloo qu'il fa résolu dans son pour les Ordinations. Dans ces jours des cœur. non a'Vec tristesse, ni par contrainte, Quatre-Temps ce n'est pas seulement le prêcar Dieu aime celui (lui doone avec ioie • tre qui doit ~prier comme il le fait à ta S<~ 'c te Personne ne peut pour parvenir au Ciel. M'esse pO'I.br que Dieu accorde à son E!!lise se ;passer du ministère du prêtre. Aussi est· les mi(]is 1res dont elle a besoin. C'est tout le œ un devoiT pour chacun d'aider se1on ses peuple chrétien qui doit s'unir à lui dans une ~orees ~ la ,prépantion et à la form<~tion d~s a ~dente supplication don t la puissance ne sau· p~fres. Ceux qui ne peuvent ni donner un rait rmnquer de f.ou~Cher te cœur de Dieu. car fils à I"E'!'lise ni même, à cause de leur pau- le Se.i!!lleur a dit: • Partout o~ vous vous trouvreté. aider les jeunes gens danc; leurs étuverez deux ou trois réunis en mon nom, je des, ne sont pas pour autant dépourvus de serai au milieu de vous. • A cet effet, Nous
ordlonnons i(}ue le dimanche qui suivra ()ha· CUJle des semaines des Quatre-Temps oo ré· cite à la Messe ou à la Dévotion de l 'après· midi trois • Notre tPère ~ pour obtenir de Dieu qu Il daigne accorder de bons :prêtres à ce diocèse. Au surplus c'est tous les jours que les ilildèles doivent prier Dieu den voyer des ouvriers pour sa moisson. Cette prière faite fidèlement aura, n'en doutez pa.s, son abom:larnie 1'écompense, car un seul prêtre est poU!r chaque fidèle, l'occasion et la source de nombreuses grâ.œs. Chers Diocésains! Laissez-Nous dore œ(tc lettre par les paroles de l'Apôtre S. Paul: • Obéissez à vos guides et soyez leur sou· mis; car il's veillent comme devant rendre compte de !VOS âmes et il faut qu'i ls le fas· sent avec joie et non en gémissant; ce qui ne vous serait pas avantageux. ~ Si le prêtre rencontre des adversa,iTe.s qui le ~ritiquent et le gênent dans son œuvre a.postotique il en soll!ffrira certes, mais s'H a le courage de suppor-te- avec patienœ ces épreuves, elles seront ll'tiles à son âme; mais celui qui ~'aura perséculé n 'en retirera au.cut~e uiilité: bien au contraill'e, il regrettera amèrement :u:n jour sa conduite iruj'll:stiliée el peut·êire courra-t-i! le risque, en ;punition de ses fautes contre le mi. nistre de Dieu, d'être ,privé de la récompens~ éternelle. Chers Diocésains! •Le droit du prêtre à obtenir de <vous sowmi.ssion et obéissance est d 'autant plus certain qu'il devra un jour rendre compte au tribunal de <Dieu de <)hacune des âmes qui lui aura été confiée. Il fa11dra qu' il puisse dire all Sauveur: « De toutes les âmes -que vous m'avez confiées, Seigneur, je fll'en ai point ;perdlles. ~ li ~aut I<JU:'il p:loisse iémoig111er au Souverain Juge q11'en bon et fidèle pas!eur, il a donné l ses brebis la noU'rriture céleste de la doctrine chrétienne et que son zèle n''a point connu le repos jus· qU:~ ce qu'ii ait arraché la brebis a u 1ou,p ravisseur et l'ait sau<Vée de la mort éterttelle. E1 ce n 'est point encore assez; à l' exemple de son divin Maitre, il doit pouvoir ajouter: • J'ai été le bon pasteUŒ", le bon pasieur rqul donne sa vie pou;r son troupeau. ~ Et certes ce n 'est ,pa.s peu de chose pour le .pasteur des âmes que de donner sa vie pour ses ouailles! On peut l'appeler par 1ous les temps et au milieu de la nuit pour apporter aux mou:rants les consolations de son mÏB'Iistère. Quel que soit Je danger, que l'avalanche le menace ou
que le pr êcitpiœ le guette, tout :prètre ~pen. dao! fera ·s on devoir, car il s'agit de sauver une âme et pour cette œuvre toute divine le prêtre sacriHerait volontiers sa 'Vie. Qlù.U'Ie maladie contagieuse, qu'u ne épidémie mor· telle éclate quelque par!: pendant que tant d 'hommes tremblent ,pour lell!f vie, quel est 1e prêtre qui se refuserait de se rendre auprès des malades pour, les assister de ses consolations et leur donner les derniers sacre· menis, les préparer eo œ mol pour le de.r· l[}ier voyage? Vous-mêmes, chers Diocésains, 'Vous avez élé tous témoins de ce dévouement d·u prêtre Jorsqulït y a quelques années, la redoutable ~idémie de grippe faisait, dans tout le ;pays, de si teuibles et de si sinis tres ;ra. vages. iLes prêtres alors n 'ont · pas hésité à ex;poser lell'T •vie pool' jpOUv'oir dire avec le Sauveur: c Je suis le bon pasteur, le bon pasfeur qui donne sa vie pou.r ses !brebis. • 'L'ingratitude seu(e .peut oublier ou mécon. naître la .valeuil" de ce dévouement, car • il n'y a pas de .plus graoùe charité que de donner sa vie pour ceux .quon aime. " Travaux, soo,!trances du prêtre, sa vie tout entière sont pour le bien de vos âmes. En retour, chers Diocésains, vous !Ile refuserez iPas à vos pasfeurs \~amollJ', la reconnaissance et la sou· mission, afin que par eux • la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec <vous tous. • Que la Béfléd~~ion du Dieu Tout-PuissaJnt, du Père, du fils et du SI-Esprit des· cer~de sur vous tous et y demeure à jamais. Ainsi soi t-il. t VlCTOR, 'Evêque de Sion. - -..-
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Le Dimanche Le dimanche es t le bea·u jour de la semai· ne. Il est à. la .fois le jour de Dieu, le jour de l'homme, le jour de la famille. C'est !~ repos impatiemrrrent attendu, c'est le repos doux, radieuiX, réconfortant; c'est J'arrét des efforts, des tra.vaux, des peines et des luttes. C'est une halte au cours d ume marche iati· gante de plusieurs •jours, sans trêve et sans arrêt. Six jo.ur.s duran t, ~ homme s 'e st .courbé sur son mé1tier, sur son il!lstrument, sur son bu.reau, â son atelier, à son usine, à son ma· gasin, à sGn chantier, s'absorbant, s 'épu isant
en un labeur !écond, rémunérateur parfois, Cipal pour nos familles religieuses, c'est t'asJll3ÎS souvent, mais ordinairement pin ible, sistance à cet acte, qui ei l un acte de foi d 'a· dur, et fréquemment ingrat. doration, de remerciement et de priè;e et Le samedi soir arrive, le 1ravaille1tr, l'ou· d 'elqliation envers Dieu, â œt acte qui est le vrier, l employé, le manœuvre secoue, avec la Tésumé d'Ill culte qui est le sacrifice et qu'on poussière de ses vêtements ordinaires, les sou. nomme communément Ja messe. Ce que le cis, les angoisses de la lutte po.ur la vie. Il soleil est à la journée, le i>BCrifice de la messe rentre le s·amedi salir, au ·foyer, avec la réconl'est att dimaa10he. !ol"'an1e :perspective du lendemain, d'une belle Comparez dooc w1e jQurnée ensoleillée et e~ douce ,journée de loisir, de calme, de paix, chaude, à une journée couverte de brou.illards d'une journée où il s'appartient tout entier, sans lumière et sans <'haleur . . . . ,La premièr~ où il jouira tran quillement de lui-mêm~, de est douce, agréable, radieuse, la seconde, ters1 femme et de ses enfants. ne, ·Froide, pénible. Aiusi en est-il du diman· Vient le dimanche matÏB'I. fi se lève joyeux, cbe sous le rapport moral et religieux. La l'âme contente, sereine, sans souci. Il vaque messe bien comprise, bien entendue cest le plus minutieusement à sa toilette; il revêt ses s?leil du dimanche, pour le cathoiique. Le beaux haJbils el iU attend le moment de la dimanche avec sa, messe pieuse et recueil· messe. lie, c'est Je beau dimanche. a des fidèles A rheure 5ixe, à l'appel de la clocb.e, il qui, de toute leur vie, à moi.ns de maladie se rend, en famille, avec la mère et les en· n'ont jamais manqué la messe le dimanche~ fants, endimanChés comme lui, à l'église de fis s'en font gloire et cette constatation leur sa paroisse. Il y 'Va par convictioo, parce est un doux plaisir, celui du deJVoir accom· qu'il a sat~s doute reçu, dans sa .jeunesse, un~ pli, toujours, par tous les temps comme il solide instruction religieuse, qu'il' a eu soin faut le faire. ' d'entretenir, d'e développer et de for tifier en· core avec les années; il y va p arce qu 'il sait ce qu'il croit et pou1:quoi il croit. Il va aussi par tradition de famille. De gé<l » nération en génération, de temps .immémorial = sa famille, ses ancê~res, sa race oofin, a rend~ ~uan~ le. chimrgien JTeleva la tête a.p rès à Dieu, le dimanclte, le culte qui lui est dO, avo1r mmulteusement auscul!é son frère il et est restée Jidèle :à la foi antique à la vieille lui dit d '·une voix qui sonnait grave: ' foi des Apôtres, à l"f.glise catholiq~e, sa mère. Chaque dimanche, sa famille s 'es t inclinée ~ Ce n'est pas la semaine proc.haine c'est dew..ain que je tf(l!père. ' librement et volontairemEnt, sans respect humailll, sans [leur, deTVant la grandeur, la puis. ·L officier en avait tant vu depuis son resance et ~a majes'é de Dieu. A genoux, le ditour en Fr.l'nce, qu'il ne fit IPas une Gbjection: manche, Il se sent grand. 11 est l'enfant de - Çomme tu voudras! ... lui répondit-il avec un geste lassé. Dieu., la créature libre, créée à l'image du Père qui est au ciel. . . . II respire avec tran· - Mettez le capitaine dws l 'ascenseur . .. qu.illHé. n se repose avec ses enfants. Il a le qu'on le prépare dès ce soir; 1je passe un mot temps de les voir ce iour-Jà de leur causer à son vieil ami, l'abbé N ... , pour qu'il viende les entendre, de les caresser ' . • Le d imalfl.' ne tout Ide suite, et, dema~n, je commence par lui .... che, disait un jour un enfant, c'est le jour où l'~~ s'aime en famille. ~ Belle et simple défi· 0 nttionl La religieuse alla aider }lùtfirmière à pousVoilà le dimano.he, le dimanche normal réser le chariot ldans l'ascenseu.r; quand elle gulier, familial, ,social, l'eligieux. L'ade ~rin. revint, le dJiirurgiett était très occUUJé à exa·
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Le meneur
46 miller les instz;u:rrtea<ts dont H devait se servir le lendemain matin. - Tout va bien ... ? demanda-t-elle. - 'Non ... voici une pompe qui m'est a:bsoiwnent néœssali~e, et elle a besoin d'une petite réparation . .. . - Il n'y en a !Pas une autre? - Non, celle-ci m'est très spéciale. - Alors, comment faire .. . ? - Oh; c est fort simple!. . . Il y a IX>Ur cinq minutes dl ouvrage .. . pas plus. Je passe tout à l'heure devant le .fabricant, je lui demanderai de 1aire le nécessaire. Et aussitôt le chirurgien endosse son pardessus, et met la pompe dans sa poche: - A demain, ma Sœur, 7 h. et deliÙe .. . . Que tout soit blen prêt! Je ne vous cache pas que J opératioo sera grave, et que je ne suis pas sans inquiétude.
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Que:ques minutes après, le docteur entrait chez le fabricant qru'il coonaissait de longue date, la maison de santé étant sa cliente derpu.is sa fondation. - Bonjour, maître! s'écr.i a 'le patron en l'apercevant. Comment allez-vous? - Moi, bien .... Mais mon frèri! m'arrive de Syrie dans un état dép~ orable, et je 1opère demain. Je vous a.worte même ma pompe à réparer en vitesse .... Le praticien prend l'instrument, l'examine, le fait jouer. - li y en a pour cÏlllq minutes. . . observe le docteur. - Oui, je rvois blen. . . mais vraiment vous en avez besoin demain ... ? - Oh! absolument! .. . fQpère à 7 h. 'f,. L'homme regarde sa montre, puis lhorloge du magasin: - Oest que voilà! ... il va être 5 b .... - Eh bien ... ? - Eh bien. . . les ouvriers ont fini leurs huit heures . . . et je crains bien que pas un seul ne consente à !aire la réparation .. .. Le docteur lève les bras en rai:r. - Mais elle n·'e st rien, cette réparation! - Possib:e! Mais, après l'heure, cela de·
vient énorme! Enfin, je va'Îs descendre leur lderrw1id!er ... . Seulement, je vous répè!e: j'at bien peur! - Dites-leur que la vie d'UJn homh'Je eu dépend! ... Le fabricanlt revient presque aussitôt. - C'est exactement comme je · le Slljppo. sa.is. . . . Ils n1 ont tous re.!usé. - Si ]y allais moi-même ... ? - .Essayez! .. . Par ici, rescalier de l'atelier .. .. Quand le docteUI arriva au palier de l'a. te;ier, !"horloge marquait 5 h. moins 4. Dix-sepl ouvriers étaient en train qui, de se laver les mains. . . qui, de se brosser ... qui, de rouler une cigarette en attendant les camarades. - Mes amis, commence le docteur, je viens vous 'demander un tout petit s-ervice: Mon .propre frère est en danger de mort, je dois l'opérer demain matin. Mais une pompe, dont j' aii ·absolument beso:n, est un peu abî· mée. Cest une très minime répuat:on .... Il faudrait sectionner ce bout de caoutchouc démonter l'articulation de ce tuyau ... ? Tenez? Voyez . . . ? D'un même geste et d'un même e[froi, les ouvriers se sont massés au fond de la saLe, comme des moutons prêts à s'elllfuir. 1l y a là, parmi eux, de braves goos travaillant dans celte maison depuis toUtjours. . . . des bons cœurs, des délicats. . . . Il y a des soldats qw ont fait Verdun . ... Mais les uns tournent la tête, les autres regardent à terre. les !Plus hardis sOUJrienl d'un air étrange. Un seul fi.'C.e le docteur et fixe les ouvriers aussi. Celui-là n:'a pas Ide fouet, mais il plastronm comme sïl en avait un. On sent qu'il .;st Je maître; ses yeux, !Pleins dune irréjuc~ibfe baille, se promènent sur tout le groupe des travailleurs: ~ Qu·el est le lâche qai (•~erail tlfansgresser l'ordre du syndicat. . , ? •
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Ce ne .serait pas un lâohe, celui·là!. . . ce serait un héros, car il serait, seul, comme un paladin d'autrefois, devant tout le mvnde. Hélas! les hér os sont rares ... wrtout les héros civils! Le docteur reste là, sa ,tx>mpe toujours à ta main: , - Cest épouvanialble! s'écrie-t-il. r::t si j'etl ia·isais autant, moi, quand vous venez me chercher la nuit pou:r vos temmes en couches ou pour un accident .. . ? Je vous -répèle: c1est la vie d'un homme, ·qui est mon frère . .. d'un brave oif!icier, blessé poUI la france ... . Mais, un à 'Ultl, pendant qu'il parle les ouvriers s'esquivent dans l"o.lllbre, pa; la porte d.u fond. La su.pplication du ch:i:rurgiell évidemTilent leur feœd Fâme .... Ils voudraient!. .. ils n'osent pas .... Ah! s'ils étaient seuls ... mais le • meneur~ est lA! . .. Et, pressés les uns contre. les autres, ils oot hâte d'échapper à œ spedade qui les humilie tout de même un !Peu ... . « Liberté! . . . Egalité!. .. Fraternité! ...
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Quand le dernier eut di&paru par la porte basse, celui qui est leur négrier, resta stul, !ace à face, devant le chirurgien . ... 5 heures sonnent, lentement, dans le silence tombé entre ces deux hommes dont l'un représente toute la pitié humaine et t'autre toute la haine. ' - Constatez! .. . crie le meneur ... o;a ne prend pas! ... ça ne prend plus! .. . Vous êtes « de la revue • ! Et lissant so~gneusement ses cheveux plats sous sa casquette cop!ieuse, i l sort à son
tour .... M'als., su:r le pas de la 1porte, il se retvurne
et, d'une voix narquoise: - Et puis, vous savez ... ? cela ue faJ! que commenœr! ... Piet·re l'Jilrn~ite.
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La parole de Dien Le ,premier moyen ~dont Dieu se sert poUII" fame entendre ,aux h1ommes sa :pa-. lflole, ,c'est le tableau de ce mag.nifique Uni,ven~ ·QUe noUS/ .aJVo.ns sans cesse sous· les yeux. Les !Pères .de l'Eglise l'o.ni appelé a!Vec !Ilais,on: « Le Verbe extérietir de Dieu. » IP,owr ,qui sait 1prêter l'oreille, en ~e~fet, dans ·quel admir.able langage les ·cieux ne racontent-ils ;pas la gloire de Dieu. rDans l'obs·curité de laJ nuit. n'est-il pas vrai .que œs myriades d'étoiles portent tous le nom du Créateur g1ravé sur I~eu.r f'Don't. >Dans les .splendewrs du jour, n'est. .ce ipas la <beauté ,divine qui se manifeste SUŒ' le ftr:mament azuré oon:t J,e spectacle attire notre rega:r.d et ~emporte notre lj}ens'ée? Plus jprès ·de nous ces ·C?~Hnes, ~es- vallées, ~ces .forêts, ~c~s Tivteres qm forment le cadre de notre vie lllerresTI-e nous pa'l'lent sans. cesse de la bonté de Dieu. · . Au~s,i 'les grands 1Siaints ont aimé .piélls'6Hmnement la n&ur.e. 1Pour eurx, comme tpour 'S. Paul, pas une seule chose n'était sans voix. 1S. 'Bernard, si au:stère ûe/Pendant, disait à ses Teligieux que les hêj~res et les mousses, les silences et les ombres ,des forets lui en av;aient plus ar.JPris que les livres. ~epend~n~, mieux enoooe q'ue patr les obJets matenels, la parole de Dieu vient ,à nou:s ,par l·es feuillets d'un Hv:re. Là ·les '}Jensées. divines sont plus précise~ et plus lummeuses. Un ·bon livre ouvtre à n:o ke esJPrit des ,perspectives .d'infini qu~ nulle monilagne, nulooéan ne peut hmlter. C'est œ ·qu'éPTouvait un illus.. tre moine du siècle dernier Laoor-darre lorsque, pendhé suif ses. liwes, il disait ~ ~an~ ma cel~ule de ·qUJelques :pieds caT'fes, Je me .frus des !norizons plus vastes que le monde. » Mai:s le livre paJr ~excellence, celui qui
ntous donne mieux que tous l-es. autres gard plein d'amour ,pl~e s.~r toutt: la par,ole de :Dieu, c'est l'Eva~.gile. p,~r ce the famille !Ct ses ma ms s etendent tout ailleurs nous ne rrouvenons qu un pour tbénrr . . · • . , , Gardons-nous de criQu·e q~>e c e~t la mince filet d'eau; id, nous trouverons la fontaine intarissable d(}nt Fonde seulement u·ne fictio.?' _d' a~ste. Cette jaillit jusqu'à la !Vie éternelle. . scène est plutôt 1~ rreah~~ho? de cette L'Ev.angile est un livre étra_ng~, um- .prome-sse du Ohtnst: « La ou d~ux ~~u que, qui ne se.peut co~.Pa~er a.ne~ de jbrois sont reunis en mon nom, Je suts ce qui est sorti ou sortira Jamais dune au milieu d'eux». Aimons .donc ret vénépons la parole plume humaine. L'lhomme .du peup!e .le de Dieu, soyons totLjOU'rs disposé~ à Üt avec admiMtion; le s~vant. le ll'l:edtte sans que son regard ,puisse Jamais en l'entendre, sous quelque for~e quelle se presente à noos. N'estimons les mesurer les infinies ;profondeurs. cltases les liVT,es et :les hommes que Que chacun de nous le po~èd~ donc, dans ia mesu:re où ils n~us ,pa'dentA de swr sa table de travail, ce LIV1re mcomopa:r.able, à la place d'honneur, en vue Dieu, nous apprennent a le, C?nn~Itre de l'ouvrir souvent .avec un 'respect re- et à l'aimer. .M,ais qu~ nos predilections ligieux, d d'y trouver lumière, consola- SIOient pour 1Evangile ou, plus que I]Jatrtout aillewrs, ·Il!ous irou:verons la pa. tion et encourag,ement. role di-vine et 1où nou·s ,putsei10IJ:S la luDe nos jouns, un artiste ?'e génie, mière qui nous monbre le ch~mm de la Hof-fmann, après avoir r~t-race, de s~n vie le courage qui nous y fait mar-cher .crayon, les plus belles sce~~ d~ 1~ vie et 'au tel'me, la sérénité ·qll'e donne la de notre :Sau-veur, a termme amsi son otttitude des ,destinées éternelles. œuvre: «C'est le soir. Dans une de••• meure d'apparence modeste, toute ~ne famille ,est groupée autoulf du pere, L'EJ\!PLORATEUR 5TANLEY dans un religieux silence. La l~~.ture On sa-it ou on ne sait pas que Stmley de l'Evangile v-a -commencer. Déja le n'é'ait pas le vériiabl~ nom du gr~ ~pl~ chd de famille est assis devan~ la table raleur de l'Afrique. Enfant martyr, tl s étall où le liv·œ est ouver.t. !Un peht enJant, enfui de chez -ses parents: le hasard: 1amena de dnq à ,six :ans à peine, a_ cessé _se~ un jour dans une petite ville où deux bons jeux pour venir ~couter. Une Jeune fille, ;yie-ux attristés de n'avoir jamais eu d'enfants, au front !p•lU comm~ celui . d un ange, pren~ient Je frais sur le pas de leur ~te: s'est aHêree de i'ravadler, afm de mteux c'étaient le pasteur Stanley et sa .femme. L enentenc»r-e. La mère s'est assise avec son fant, poussé par on ne sait quel instinct, se dernier-né ·qui dort dans s~ bra~. La d·irigea vers eux et leur di!: c Dou yow wa~l gu-and mère a joint les mams co~e a little Boy Vous n'avez pas besoin d 'u11 peOI ;pour la ,prière, et ses rega-r~? parats~ garçon? ,. Les deux vieillards, fr~ppés par sent r~vés au livre: <:ar eUe ·sa-n, elle q~I cette question, in!errogè.rect le pe.ttt abandon. a pa~couru le long clhemin, eUe sa~t ué et charmés par ses réponses, 'ils ladop' ' -que ce liv.re porte en ses 'Pages la desti- tèrent. née temporelle et éternelle de tous c~ux L'histoire prouva qu'ils n ·avaient pas ev quelle aime. Or, à tpeine la lectulfe sam- tort. re est-elle commencée que, au fond de Ci) œtte humble chambre, jésus en persoht La méd.îtatilon solitaire est pour l'ânr ne apparaît. Il :se tient debol!t, au sem Jou.bert d u.ne douce et suave darté; SQQ Te- un.e cure d'air su·r les !hauteurs.
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Mois de saint Joseph Pendant ce mois consacré. à S. !oseph, la piété populaire n'oubll:ra potnt de lui acCO'rder de nombreux temoignages d·e >tonfiaJntce !Cf d'attachement. Le nom de j10S eph signifie qui ~~ acc!oît, et ce nom conven-ait bien à celui qut fut J'heureux témoin de la mervelll~use croisslanoe du ·Fils de Dh:lu, dont l'Ecriture 'Sainte nous signale le dévelD!Ppemen:t en œs tetlmes: L'En/ani croissail et se fortifiait plein de sa~e~se, et la grâce de Dieu était en lui, et tl avançait de:vant Dieu et de~ant les hommes. Mais une autre cro1ssance concerne directement 15. joseph; c'est celle de son culte à traver~s les siècles. Tout d~abord, les premiers âg-es chrétiens sembleÎI!t l'oublier et les Pètres n'en -pçlrlent que ratrement, comme par respect potlli' son humilité. 1f~us tard, on c?mmmce à mettl1e en ev1denoe la sntbhme fonction ·qu'il .a re!llplie au mil~eu de la Sainte ,f amille; des lors, peu a peu, la dévotion envers S. joseph s'accentue en même temps que œlle 1enver~s 11:1 'Sainte Vierge. Bientôt des 'VOix éloquentes pr?clament ses mérites<; ce sont les VOIX autOtTisées des saints et des docteu-rs de l'E.glise. A leur toulf, l~s C?rdres rel_igieux, Oalfmes et tf ranctscams, Dominicains •et jésuites, donnent une :place d'honnewr au culte enve.rs S. ]'oseph. Enfin Grégtoire XV introduit ·sa fête datns toute la chrétienté. ·Pie IX lui a déoer!l!é le titre da Patron de l'Eglise universelle. C'est donc se >Oonformer à l'esprit de PEgJise rque d'in~oquer ~vec_ f~r:veutr S. joseph. Qui redrra l'effrcactté de ~son intercession auprès de jésus? Pour a'V'Oir reposé tque1ques instants s'a ~te su:r lia ,poitrine du Sauveur, 1S. jean ~t devenu le disciple bien-aimé. Quels tre· sors de cha!rité S. j'Oseph n'aura-1-il .pas puisés da'DS tSes ·rapports intimes a.veç 1
te divin Maît-re, lui qui si souvent le porta dans !Ses br~.. le serra contre s~ poitrine, reçnt ses !Ihales caress•èS et lm prodigua les témoignages de son paternel amour! Le cœur de: Jésus a dû s'~ pancher dans celui de jos,eph et l~t communiquer 1powr ~a tpauvre_ ~~~mam té œtte indulgence et cette m1sencorde dont il surabonde lui-même.
----------La Semaine Sainte
La
ISem~ine
Sainte es,t arnsi atppelêe
à cause de La saintet~ e~ ?e la gra~deu_r
des mystères dont on œlebre la mem?Jre: l'ent11ée triomphante de jésus-0~1st à j'éru:s:alem, l'insJtitution de la Samte E u>C:harristie, l'a Passion et la mort du Sauveur sa dlesœnte aux limbes et sa sépultur~. Cette sem~in_e est plus g~an de que celle de la ~creation. La bon~, la misérkordte et la puissance de Dteu Y éclatent davantage. C'est dans cette semaine, en effet, que l'enfer léi été_vair;~ . le poéché détruit, le geillfe hu:mam .~ege néré. Aus,si, dans les premrers ste~les du christianisme la Semaine ~amte était chômée. Le j~eûne était fort rigoureux -et les offices. très longs. On passait' même à l'église une partie des nuits Nous sommes loin, hélél's! de cette ferveur.- rfaisons ·du moins •quelq ue ohose de ce qui se pratiquait alor~, mortiHons davantage nos corps, motrtlfions surtout ·davanta~re n'O's !passions, abstenons-nous des divertissements mond•ains et aS6istons, autant que possible, :aux offices de ces 'Saints jours. ~
UE DIMIA!NCHE DES RAlM'EtkUX, l'Eo-lise ,célèbre l'entrée tri,omphante de jés~&-Ohrist à J~rus,alem, six jours avant sa Passion. C'est D'OUr raJppeler ce triomphe que l'on fait la bénédiction des rameaux et liéi procession. Il faut
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mettre à une place :d'lhonneur dans la · baiserons avec un rcœm reontrit la reorémaison et ·Consrerver ,avec soin le rameau senbation des .plaies ode .Jésus..Christ bénit. d·ont les pieds et les mains furrent cloué~ On •C'hante :aujourrd'huit la Passion, swr la Croix, pour nous délivrer de l'esparce que le Sauveur, au milieu de son clavage dru IPéohté. triomphe, rébait rprtéo.ccu pé dre ses souffJ frances. Qu~nd il est dit que jésus exLE SAM'E'DIJSAII'NT pira, on se prost.erne et on baise la terre, en si2'111e de tristesrse, de douleur. et raJPpelle la sépulture de notre Seigneur .pourr adorer ce Dieu qui nous a aimés .Tésus-Ohrist et sa descente aux limbes . iwsqu'à la folie de la Croix. L'E!!lise fait la bénrédkHon: 1. du feu nouveau, figure de jéSU'~hrist, qui Va bientôt sortir du tombeau et ambraser ~E JIEUDI-SAINT, le monde du feu de :s·on .amour; 2. du jrour ~nniversa~re de l'institution de derge pascal, symbole de jésus-Christ l'Eurcharistie, jésus-Ohrist est exposé à qui est la joie et la véritable lumière du nos ~dorations. Allons remercier ce 1 monde; 3. des f<mts baptismaux, parce Dieu si bon, qui, non content de mou- que, .anciennement, à œ jour était fixée rir prour nous, nows a encore laistSé son r admtnistrtation du ba.ptême solennel propre C()rps !pOUT être la nou1rriture de aux carechumènes. Non seulement pendant cette grande nos âmes. Des indulgences sont attarehées à la visite des reposoirs. En pavs Slelnaine, mai•s tows les jours de notre catrhroliowes, les cloches sonnent pour vie, à l'exemple des saints, méditons séla dernière fois; jusqu~.au Samedi-Saint. rieusement au pied de la croix. Gonsid.Wons Dieu oui souffre, ce QU' la morrt de jésus ne permet rplus d'allêil sroufffie et rpour •Qui il souffre. Portons RTesse. partout lf. souvenir de la Oroix, de ses ~ g.I1âœs et de nos rpéchés. Demandons. à LE VE'NDREDI-SA:INT Dieu Ja ,œrâce .d'y penser et de les déest le jour le plus au·guste de l'année. plorer toute notre vie. Peut-êtwe, dans Un voile de deuil plane sur la terre en- peu, devrons-nous ;paraître au tribunal tière. Il n'v a ni messes ni reommunions . de la ju:stice divine: nous :avons été péDans l'offir0e du jour l'Eglise a pris à chell!fs, disposons-nous à y ,paraître en tâche de C'()nserver toute notre beUe an- rpénitents. Pensons-y et ne nous contentiquité. Il se divise en trois parties. La tons pas d''y jpenser: profitons de la g1fâ:première se ·composre de deux leçons ti- ce qui nous est offerte pourr .produire en !I'ées de Moïse et d'Isaïe, et de la Pas- nous des iiruits de .salut. siron. La ooconde partie .de l'Office ·se corn• Pûse des Oraisons solennelles., qu'on ne La Croix recite rpublirquement •QUe le Vendredi·Slaint, et qui .sont rau nombre de dix. La oroix, dressée pour le salut dll monde, L'Eglise, en ce jiour, prie officiellement s'élève le sommet dénudé du Calvaire. Des pour la conversion des rhérétiques et des nuages sur sinistres ont voilé complètement l'éjuifs déicides. clat du iour et enveloppent d"une atmo5}l'hère La troisième partie de l'office. <:'est lourde, grise et oppressée, la plus grande 'ladoratron de la Ct'oix, .cest-à-dire de scène de désolation que la na1U:re .ait coo.te!TI· Jésus-Cbri·st mort sur la croix. Nous p]ée. IL'Auteur même de la vie est étendu et
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doué Srllll' le ·bois, oû la. m:t.in des hommes l'a placé) La Croix! Mystère inconcevable pour les uns; trait de lumière pour d'autres; déjà sur Je sommet du Calvaire, elle apparut à des Ames moins impies que la multitude dans son vrai sens et dans sa clarté. La Croix! Scandale pour la foule aveuzlée qui avait suivi Jésus en l'accablant de sarcasmes; scandale ;pOUT les timides et les caractères faibles, tandis que ceux qui le pénétraient entraient dans la ligne, vivante, dans la voie substantielle, ho·r s de laquelle tout est ténèbre et misère. A .partir du jour où Jésus, par amour, délivrait l'lhomme de l'enfer, la croix devint le poittt fixe placé au centre du monde, pour arrêter l'entraînement fatal de toutes choses à la mort. Elle devint le seul point fort, sur le· quel l'homme délaissé, qui descendait sans retour vers la chute, pût se poser pour s'arrêter et se retourner vers Dieu. Elle devint l'rtUÙque espoir du monde, l'arbre de vie, car eUe ramène to11te existence à son foyer, source de ·vie propre, et tout foyer ve:rs le fayet divin, source de toute vie. A peine avait-elle disparu du sommet du Calvaire, que la piété recueillit à jamais son image, la plaça sur les autels, au faîte des églises, la multiplia dans tous les lieux où le Ch:rist établissait son règne. Dessinée dans les catacombes, sculptée dans les cathédrales, apparaissant comme un signe de ralliement, elle se trouva placée à tous les tournants du chemin, et ceux qui passaient la viroot, les !WlS indiHérents ou hostiles, les autres p~eins de respect et d'adoration, s·imple croix de bois, ou représentation de la .Passion avec le Sauveur torturé. Elle entra dans les foyers, ·se plaça au-dessus des lits où l'lhomme naissait, mourait, ou se reposait pour continuer son travail et sa lutte, et elle ;présida à tous les événements heureux ou malheureux de la maison. Les sacrements furent donnés sous son égide sacrée; l'eau du !baptême coula eu dessina.nt la croix; les onctions saintes de la dernière heure furent appliquées sur les membres malades avec le signe du salut, et la main du prêtre, en unissant les époux, bénit leur·s konts i·nclinés avec le même geste pieux. Ce ne furent pas seulemeni les Croisés partant pour la Terre Sainte, mais :ctes Ordres eotiers qui arborèrèrent la Croix. >Le chrétien fit plus encore que de la !pOrter sur lui: il sut la serrer con-
tre son cœur et l'embra~ser une fois avant de mourir.
derni~e
ILa Croix se trouva doric régner. Cet ob· jet de mépris avait cessé d'être tel en portant dans ses bras le Sauveur du monde, et ~ lhomme accablé levait les yeux vers elle pour lui demander la force et la lumière de sa vie. A travers l'ère d'épouvante qu'il vient de tra. verser, sa pensée s'e st soovent posé cette question: • Pourqlloi la douleur? • Et le vide et la désolation semblaient d 'abord répondre seuls à I'augoisse de son âme que nulle consolation humaine n ·arrivait à pacifier et à adoucir. Mais en voyant ~lui qui a daigné prendre le fardeau de toutes oos misères, il eut la ~évélation surnaturelle du sens caché de la rsoufirance et il comprit pourquoi il souff.rait. Quelque chose de divin, d'incon· nu, de souverainement bon, remp'aça l'inquiétude et l'amertume de ses sentiments. L'Homme-Dieu n'était-il pas descendu jusqu'au fond du :dernier S!bîme pour nous aider à en sortir? Ne s'était-il pas dit abandonné de Qjeu lui-même, paroles inexplicables si l 'on n'y découvrait la plus merveilleuse manifestation de la souveraine bonté? Non content d'être comme nous, le Christ avait voulu sou.tfrir p~us qu'auoun de nous, innnensément, comme le réclamait son amour infini, et désormais, aucune épreuve morale ou physique, aucune douJeur, •Si déchirante soit-elle, ne pouvait Lui être inconooe. A la lumière de la douleurr , Jésus-{Jitrtst resploodissait de beauté, et de . la croix découlaieol les consolations célestes. Jésus sa· vait qu'un grand nombre de malheureux ne seraient résignés que s'Il .souffrait comme eux. Il n'a pas cherché à être autre chose que leur égal en misère, égal dans l'agônie, !dans l'inénauab'e douleur du suprême abandon, de la trah1son des amis, de l'accablement, de la méchanceté des créatures; égal dans les tortures du cœur· égal dams les ral·finements de la soufuance' physique, qu'il a voulu éprouver tous à la fois sans en mourir, quand une petite partie de soo martyre aurait dtl suffire pour lui enlever la vie; égal dans les larmes et draos les :Plaintes, car Jésu.s a pleuré et Il s'est plaint. Vhomme n'était donc plus seul dans sa douleur; un modèle, et plus qu'un modèle: un ami, un div1n ami, !e regat.dait de ses yeux éteints, mais eneore pleins d'amourr, et lui ouvrait les bras et la
place de son cœur comme un suprême re.. fuge. La croix devint eclin la voie royale qui conduit au ciel. Elle était déjà sur les épau· les de chacun, plus ou moins lourde, ptus ou moins légère; mais elle traînait à terre bien souvent; elle était insupportable à la nature; on la repoussait, on l'éloignait en tremblant, et ~a crainte des croix devena•it ainsi la plus grande croix. A la lueur mystique du Calvaire, le chrétien apprit à sou5:frir en aimant et en se résignant; il y eut même, chez les âmes saintes et passionnées, des appels si grands de l'amour divin qu'elles reçw-ent la soul!rance avec joie et ne votdurent autre chose que d'être crucifiées avec leur Dieu. Aux yeux du monde, elles aa>Paf\urent comme privées de raison, atteintes de folie, la folie de la Croix! Elles étaient seu 1ement entrées plus avant dans la profondeur d'un my•stère plus facile à médHer qu'à réaliser, à admirer qu'à faire pénétrer dans l'existence, et qui est cepœdant si intimement lié à notre vie que nous ne pouvons naître, grandir et mourir, sans être associés à la_ Croix, comme les membres vivants du Sauveur. C'est la bonté du Chrélien et sa consolation, c'est sa sa.uvega.rde dans les dangers. Il ne peut oublier, en portant la croix, que cette peine aura un terme et, en attendant, qu'elle l'amène à s'élever peu à peu , de telle sorte que le divin Ami, toujours présent, toujours attenüf à le secO'L!IiÏ!r, lui enverra bientôt l'ange de sa secrète et pénétrante consolation. avant de Je juger un jou.r, au signe de la Croix, par lequel Jésus l'a fait sien pour toujours.
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Les pâques de Valentin Plumet Valentin Plumet, le vieux concierge, n'était pas précisément l'amabilité en personne. Tl ne prenait pas des gants pour parler aux locata·ires de la maison d'ouvriers, où il vivait seul dans sa ioge sombre et humide. Quand on ne l'appelait pas « Plumet» à raison de l'ha:bitude qu'il avait de s'enivrer, on l'appelait «l'Ours~. Un matin, Valentin. Plumet était de fort méchante humeur. n n'avaH pUt boire une seu-
le gouite d'eau-de-vie et ses l'hu.matismes lt tenaient immobile sur son grabat. Toul en fixant le plafoorl, il se disait que la vie n'est .pas gaie lorsqu'oo na pas même deux sous pour boire la goutte et que le houlang-!r refuse de donner un pain à crédit. li était plongé dans ses tristes réflexions, >quand Emile, un pelit voisi10., son commis· saire habituel les ~ours de .rhumatisme, vint lui demander quelles emplettes il devait faire. - Je n'ai besoin de rien, Œépondit mé:anco ~iquement le concierge. Quelques minutes plus tard, on frappa lé· gèrement à sa porte. - Entrez ! cria ·Plumet. Une jeune fille entra, hésitante, ne sachant où poser le piecL au milieu des détritus qui remplissaient la .cha·mbre, car, quand Plumet avait ses rhuma.üsmes, il ne balayait plus son appartement. JI regarda la jeune fille. Qu'est-ce que voulait cette jeunesse si bien vêtue ? ... Elle ne venait pas pour lui, bien 'Sûr. C'était sans doute une dame de charité qui venait chez un des locataires aussi pauvre que lui; car, pour son compte, il savait avoir lassé l"intérêt de tous les bureaux de bienfaisance. « Voulez-vous me diTe, interrogea la visiteuse, où demeure madame Simon. - Au cinq... Diable ! hurla le bonhommt à .qui son rhumatisme faisait .justement res· sentir des :douleurs terr-ibles. 1La jeune fille recula, surprise et eHarée. - Cristi ! c'est mon rtmmatisrne, expliqua Plumet. Je voula~s dire que la mère Simon, cette vieiUe pie, eJ:.e demeure au cinqutème. - Merci. Mais vous :paraissez 'beaucoup sou.lfrir, mon pauvre homme ? - Pour ça oui. Je voudrais hien que les genSI .qui parlent du bon Dieu viennent un peLL goûter de la sale bouillabaisse de purée de misère où je su.is!... Et Valentin entama Je ch~pitre de ses misères passées, présentes, voire même âutures. Attendrie par ce récit, autant que par la vue dtt bonhomme soufuant seul, dans un olbsoUIT logement, la jeune fiJle partit en lui laissant une large aumone. Quand, à la réunion des darnes de charifé
de Ja .paroisse, Mlie jeanne exposa en termes hJIUS l'état misérable de son nouveau. protéfé toute l'assemblée se mit à rire, et devant )'air étonné de la 'jeune fille, on lui expliqua que .PTumet était incorrigible, qu il buvait, et que pour boire, il vendait mlême les vêtements el les couvertures chatilies qu'on lui donnait paur l'biver; que de p lus, il se va.ntait d'avoir des théories anarchistes et que jamais il n'avait remercié .p our un bienfait reçu. Après rêflexion, Mlle JeMIDe ITépondit: _ Cela ne fait rien! Je me charge seule du vieUX Plumet, parce .que je crains qu'on le trouve un jour mort de ~aim et dïvresse, mort ro impie ... ce qui est pire. Je ne fais pas la charité pour être aimée et remerciée. Si le oonhomme est ana.rchiste, comme il le d it, c'est une raison de plus pour que ~e m'en charge. Dolic, Mesdames, je prends pour moi 1eule Je père Plumet. Quand Valentin Plumet vit revenir sa bienfaitrice, il fut :ravi et stupéfait: «Mon brave homme, ltti dit Mlle Jeanne, voici des bons de pain, de viande et de charbon; chaque semaine, je vous en donnerai auilant. Je désire m'occuper de vous et vous aonner le plus de joie possible. Seulement, je vous demande une chose, c"est de modérer votre goût de l'alcool. Oh! ajouta-t-elle gaietn'e'Ot, je ne vo:.~.s dis pas: cNe buvez plus du tout :d'eau-de-vie! Ce serait 1rop ! vous en mourriez de chagrin ! Mais p romettez-moi ~ ne boire que deux verres par 1jooc, avec cette pièce d'argent .que je vous donne. ~ 'l a stupéfaction de Plumet était au comble. Il ava.i t .vu des dames de ohartté de tous les genres,... de celui-ci, jamais ! Sans hésiter, il réponklit: -Arh! ben oui, je vous promets de ne boire que deux petits· verres, trois au plus!... et... ~e les boirai à vetre santé ! ~ Ohaque semaine, 'Mlle Jeanne apporta son aumône au père Plumet; elle y joignit de l'a ' bonne lecfw'e. Il lisait avec plaisir, et écoulait avec plus de plaisir encore, la conversation gaie, enjouée et pieuse à la fois, de sa bonne visiteuse. Puis, il y avait le chapitre des peti!es dotv
ceurs: une orange, un gâteau, quelques nis· cuits; et, ce à quoi le bonhomme fut }e plus sensible, une c.hauJie.rette. Sous 1in!luence de cette charité intelligente, Je vieux père Ph,1met sentait germer en lui des sentimenis qu''i l n'avait jamais connus. Lui, qui pendant un demi-siècle n'avait rien aimé, JÙ personne, que lui et le bon j,ws d 'octobre; lui, qui avait ,passé we pattie de sa vie à maud:i'l"e les riches, même quand .ils étaient ses bienfaiteurs; il se ~rit à aimer de tout son vieux o::.eur racorni, la bonne Mlle 1e<~nne, et n·e.ut bientôt pas assez de paroles pour faire son éloge. Il tint fidèlemeut sa promesse de ne pas boire .plus de trois :petits verres :c!'alcool; et quand Mlle Jeanne lui demanda de n en boi.re plus qu 'u n, il le promit avec en~housîasme, pui·sque cela lui faisait plaisir! 1[)e nJêJDe que renvie, quand elle S 1 instal~e dans .une âme, y amène tout un cortège de mauvais sentiments, de même, quand un pauvre cœur, si dépravé soit-il, se prend à admirer le bien, cest l'aurore de sa résurrection. Du jour où il avait été dharmé par la douceur bienveillante et gaie de Mlle Jeaone, Valentin Plumet était devenu mécomuissab:e. Il ne s'enivrai t plu,s, il ne jurait plus d 1r.availlai1. autant que le permettait s:!s mains tremblantes, il allait à la messe le dimanche! - Tout cela est bel et bon, lui ùit un jou-r la 1eune fille. Père P1um-et, nous so:n .','l!s ·de vieux amis, n'est-ce pas ? Je vous parle librerrllent ; eh bien, il manque le couro>lnement à l"édLfiœ de vos vertus... V>JS Pâques, père Plumet !... - Hum!... il y a longtemps que ie ni! les ai faites... ça, me Chiffonne ·un .peu de uettoyer ma conscience. Depuis soixante ans que j'y entasse :péchés sur péchés ! - Bah... vous verrez comme vous serez content. Et moi .... , v·r ai ... 1je crois que ( en .pleurerais de joie! - Ça vous ferait donc tant plaisir, ma bonne demoiselle, que je fasse mes Pâques ? - Mais quelle question, tVous n-'en doutez pas? - Ce qui me zêne aussi, croyez-vous, c'est
55 que je ne sais ,j)as eomJuent m'y P_rendre; et puis, ~e ne connais pas M. le Cure. . - Oh! ne vous tourmentez :pas; 1e vous dirai comment vous y prendre, c est très simpie. ·Et moi, je conna~s beaucowp M. le Curé, et il vous connaît aussi. -Comment? - Mais, ie lui ai parlé de vous; et, tene~, .je rvous ai apporté une belle can.ne très solide vous l'étrennerez demain \P{JUr venir me rej~indre â l'église. [.e lendemain, Vincent Plumet, fidèle au rendez-vous, disait à Mlle Jeanne, en sortant du confessionnal: - Je suis heureux ! si heureux !... C'est trop bea•UJ iJX>UI moi, tout ce bonheur b . Voilà comment l'Ours... Plumet... Valent!U Plumet a fait ·ses Pâques.
. 1- 1.
Allez à Lui. ·Brossé, brillantiné, cravaté vert d'abîme par la main de sa femme, impeccable dans son nouveau pardessus demi-saison, endossé ce matin poUJr .fêter le gai soleil, M. Guilhem, ileurant un soU~PÇon de verrveine, descend vers 8 h. du matin l'escalier de son appartement... n desœnd lentement, car il a un coquin de boutoo à pres·s'i on, celui du .gant de la main droite, qui refuse toujours de se laisser casouer et comme M. Gui1hem, parvenu au pa!.i~, rève la tête, il aperçoit son, ~oisin du deuxième, M. Mirtey, qui attend eVldemment quelqu'ml sur le pas de la porte. Quelqu'un .... , Peut-être lui!.... Probablement même ... aar, presqure tous les matins, les deux hommes .montent l'avenue ensemble, échangent quelques idées, en hommes d'a·f~ai res qui n'aiment pas .perdre leur remps ; puis ils se séparent au pont de l'Alma, M. Gulhelm allant vers sa bmque, M. Mirtey vers ;e min istère de l'~n·térieur, où il est che! de bureau. - !Bonjour, voisin !... - IBonjour ! ... _ Nous faisoos :route csembl•? .. ·.
- Non ... pa·s :tttiourd'nui, fttiends un Vη caire de Lt paroisse. - Un prêtre! ...
~
Oui.... M. votre père est donc plus malade ?
Mais c'u t tout juste s'il la reconnaît, cette bambre, tellement les moindres oh!ets c 1 pris un air de .fête. De hauts paiJmers :uohent les croisées ; toutes les bougies sont uurnées; le bureau est devenu un autel tout ~Jane, où le soleil matinal vient aviver 1 éclAt des jonc'hées de fleurs. . car des fleurs, il y en a partout, depms les enfmts aux lourd s cheveux blonds jusqu'aux œillets pourpres, et aux azalées d'or fauve. . Rien n 'a été trop beau pour le bon D1eu. ta piété de cette famille du XXme s iècle a réédité la fête des Rameaux dans cette chanr bre d'intimité, et à Béthanie, c'est ainsi que Marthe et Marie devaient recevoir le Maître, des fleu,rs plein les mains. En face de l'autel, le grand-père attend, rasé de frais, tout beau, tout I!J.eureux dans son lit très blanc, où ses petites-filles viennent d'étendre une nappe die communion brodée par elles. . .. Le prêtre, très à son atse dans ce nuheu Jamilial, officie tranquii'lement comme à l'église ; !"aîné des collégiens r~pond. aux .pr~~ res liturgiq ues. -Et quand la peüte Hostie s'élève au-dessus du minuscule calice d ·or, un rayon de soleil vient la glorifier, et on a l'impression que sur toutes les têtes pieusement inclinées descend ooe bénédiction très intime, très douœ, celle de l'Ami . sur les amis... Tout est fini; dhacun s'en va pour laisser grand-père faire ses petites et grandes ~corn mandations au bon Dieu, et on va lu.i préparer son thé bien ohaud pour tout à l'heure quand H sonnera ... - M. l'abbé, vous ne voulez rien !Prendre? - Oh ! non, je suis trop pressé ,! Le prêtre serre affectueusement toutes les mains et 'Se sauw â l'église. DeN,ière lui les deux hommes descendent. - Elle est très touchante cette ,~tite céréroonie, dit Gï:fiN:tem en boutonnant son pardessus. - N'est-ee pas? ... - Je me figuŒ"a.is qu'on ne faisai t cela qu'à
_ Au contrai1·e, il va beaucoup mieux. - Mais alors ?... ,_ Comme il ne (pOUl"•r a œ rtainemect pas sortir avant un grand mois, il a décidé dt faire ses !Pâques ce matin. - Ses Pâques !.... 'E t il y a une telle expression d'étonne~ dans cette exclamation, que M. Mirtey ne pu[ s 'empêcher de sourire. - C'est pourtant très naturel! - Je ne sais pas ... Je ne suis pas ha;bitué à ces c'hoses .Jà... - Mais... si ;vous voulez assister à la pe. tite cérémoiiiie? ... Notre porte e~t ouverte à douoc battants... -Oh! non! ... Ça ag;it sur moi .... Suhitemrot, M. Mi:rtey in1euompt d'un geste: - :fx.cusez ... faperçoi's M. l'a1::1bé qui arrive. En effet, un ,prêtre approche, drapé dans son la:rge manteau noir. :Bn apparence, rien ne le distingue d 'un au· tre ecdésiastique; mais, en r egaroant bien, on le devine plus :recueilli que ne COi'liporte le seul fa•i t de porter la s-outane. II ne répond pas au salut de son hôte, qui, chapeau bas, le précède humblemeflt daos l'escalier. - Curieux !... mUJrmure M. Guilhem, .j'ai presque envie d'accepter l'invitation ..". Ce doit être étrange à voir!... Noo ! ... Si !... Une seconde d-lbésifation, et, entraîné dans le silla-g-e, par un sentiment :inattendu, le ban· quier remonte l'escalier. En effet, la porte de l'awarteii1Bll est OU· verte. Partout des fleurs, de jolies plantes prin· tanières: les cinq enfants, trois collégiens el ideux filleHes, la jeune maman, la grand-mère. les deux bonnes font la haie à genoux, puis se .relèvent, et suivent le prêtre. M. Guilhem se joint à eux... Le voici daDI la chambre du grand-père ... la mort.
_ ~Je id& !... '11 y l dee malades qui communient c!hez eux .s ouven-t... L':tnnée dernière, très soulhant j"ai fait mes Pâques ainsi. _ Comment ! vous faites ~os Pâques !... - .Poooquoi pas !.. - C'est d'rôle! - P9urq uoi est-ce drôle ? - Il y a une foule de personnes qui c e les font pas. _ Quel argument pour un homme intelligent comme vous !... D'lliilleurs, il y a aussi u:ne Joule de personnes <qui les font; les églises regorgent, on assiège les confessionnaux! et vous?.... - Moi!.. .. M. Quoilhem eut utt sourire un peu forcé. - II y a bien 30 alll.s... 35 ans même... - Je vous croyais cafho)ique ? ... - Certainement !... Baptisé... communié...... conilinné.... marié !... - Alors, je ne comprends plus ... - Vous ne voudr,jez pourtant pas que je me ,confesse !... _ Pourquo i pas ? ... Je connais des acadé· miciens, des ingénieurs, des savants de tout premier ordre qui ·se confessent. .. même tous les .mois .... _ ... A l'hew·e de la mor L.. je ne dis p as !... _ ·E t vous la connaissez, _cette heuŒ'"e -là ? ... - Non·. Constatez comme vous êtes illogique, vous une homme d'affaires pourtant! c Vou·s vous' .:fîtes ch rétien, et vous supprimez l'ad e essentiel du chrétien, » comme un architecte q ui prétendrai1 f·a ire t11ne égli.se et supprime· rait l'a·ute] ! Voilà le pont de l'Alma ... heureusement pour vous !.. . sans quoi, je ·vous dirais des sottises !... - ,l )i{es... Cela me lera peut-être du bien! Ils se serrèrent lai main, d 'u ne façon quelconque d'abord, mais le 'ba1l!quier, retenant œ il'! de son voisin dans la ~enne : _ Nous reprendrons celte •coo·versation-là n est-ce pas.? ... Tout pensif, M . Guilh•em descend vers Paris. MlliÏs, en s'en allant. .., au milieu du va-et-
Supplément du JVo -t de ,f &cole, (1921) vient des passants, au milieu; ~s voitures, des cris des camelots, et rle toute la prose de la rue, lui, !'·homme positif, le voyageu,r !humain chargé de lourdes responsabilités, il écoute dans s·a conscience poussiéreuse d'étrans;es échos se répOI!ldant dans le lointain, et, devant sa pensée, se profi~e sans cesse le visage d'un vieiUMd tout illuminé de joie tranquire à la vue d!'wne petite Hostie blanche, qu'un prêtre élevait sur un min-uscule calice d'or. PIERRE L'BRMliTE.
L'art de devenir centenaire Il est ·venu ces derniers temps, à je ne sais quel 1journal, l'étran~ idée d'interroger un œrtai,n nombre de centenaires. A chaOUlll, il a !POSé celte question • Qu'avez-vous fait pour atteindre vota-e âge? Comment vivez-vous?» Les réponse.s ont été diverses, mais on y retrouve en fin de compte deux conditions de rég~moe: Une vie aohve et pa.s de soucis. A part cela, il y a de quoi démentir tou.s les ma· nuels pratiques publiés jusqu'ici à rusage des aspirants œntenai,res. c Observez l'hygiène la plus sévère, dis·entils. Et la veuve d'un acrobate, qui achève sa 102me année de répondre: • L'hygiène ! une blague. }'ai tou~our:s vécu da.n·s ~une -roulotte, me débaroouillant de temps en temps et ayant ;plus de vermine que d'écus; et je suis très robuste encore et fai l'esprit fort lucide. • "tPour devenir centenaire, j' ai travaillé beaucoup en plein. aia-; je me suis cO:uohé tôt, je n'ai jamais donni plus de 7 heures et je ne me suis jamais fait de mauvais sang~. 'Vous savez désormais à quoi· vous en tenir, ô bonnes gens qui rêvez de virvre votre siècle; [prenez de l'air, du mourvement, saluez l'aurore chaque matin et ne pensez qu'à des choses gaies. V~s me direz que 1çà n'est pas iouüoua-s facile, év.idelt1l11ent, mais si le moyen était à la ·portée de tout le monde, il n'y aurait pas d'originallié à devenir œn1enaire. Or, c'est enc()re une vertu rare, e1 bien que la France détienne le record, -. ·peut-être à
cause des traditio!IJS ,joyeu!e's de !On PtUplt - il n'en est pas moi·ns vrai que Jes tenienaires ne co~rent pas les rues. 11 faut Ïire les ioumaux de province pour connaître leur existence, car d~ns les viUes ont meurt Plus 1ôt. Mais dans la paix des champs, le régime nécessaire s'observe sans tr()p de .peine. On respire, on travaille et généralement les mus. des font plus d''efforts que la pensée. L'lhomme le plus vieux de france doit être M. Barsac qui achève sa 108rne année. La femme la plus âgée est .sans dou~e cette Madame Peignoux dont les journaux ont parlé alors .qu'elle entrait dans .sa 105rne année. L'un et l'autre aouissent de toutes leurs fa. cultés. Il y a eu mieux .jadi<>· Il existait aux environs du Havre Ulll médecin âgé de 104 an~ don1 le père était mort à 108 ans et oo a signalé une demoiselle Dumaine morte près de Bordeaux à l'âge de 107 ms. 'En somme, noU:s ne ,faisoos, en notre siècle, ni plus ni moins qu~autrefois, et les anciens •nous out largement donné l'exemple. L'histoire ne nous rappelle-t-elle pas que Sophocle avait pLus de cent ans quand il composa vedipe, que Démocrite versifiait encore à 109 ans -et qu'Epiménide mourut à 154 ans.
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EN BIBùL'E OO,MPAONIE. -
Que voa· lez-vous, rno·i 1e suis anticlérical. - Mœ ami, c'est ton droi't. Mais sais-lu quels sont les anticléricaux? •Les Juifs sont anticléri. caux. Tous les francs-maçons .sont anticléri. caux. Tous les sms-Dieu sont anticléricaux. Les voleurs so.nt anticléricaux. Les ivrognes sont mtidéricaux. Les vauriens sont anticlé,ri.caux. Et le dia:ble est certainement anticlérical. Te voilà en belle compagnie, ltl()n ami. Je t'y laisse. Bonsoir. ~~$
t La politesse, c'est 11art de faire ce qui vous ennuie comme si cela vou·s amusait. ~: La roue la plus mal graissée est celle qui fait le plus de bruit, et celui qui a 1t moins d'onction et de .patience es>{ celui qui fait sOilJJler ses ·plaintes le plus haut. s. François de Sales.
Le Dimanche moderne Tous les sociologues vroiment chrétiens ont signalé 1et préconisé l'influence saturflai:re et moraliSJatrice du .dimanohe. Aussi rpeut-'Oill :presque .dir:e ·que l'observation ·complète de la loi dominicale fDrme à elle seule toute une iiace de la réfolime sociale. Deme lraisons, ·en effet., même au s·eul 1point de vue natuœl, la rendent de première importance : L'élévaüon qu'elle d!onne eux peillsees de t'nomme et à toute sa ·conduite; le sentiment .d'ég~alité qu'elle met au cœur de ceux ·qui ·}ouis,sent des mêmes biens et varticipent 1au~ mêmes cérémonies. L'un et l'autre ·de ceS! .avantag.es1 est en g~ran de 1pa!f:tie disrparu IP'alf suite ·des prétendues exig;enœs de la vie mo-deme. Plr-emièrement, le dimanche n'·est ·plus un jour de sanctification. L~s _pr~oœ.~ pations spirituelles 'ont ,passe a l.ar:ne:re..pl~n. La tâche eSisentielle du dlmanche est pour beaucoup .aujou1rd'ihui .de s'amuser, de comir id d là, ~e ~oir du monde, d'éprouver -des sens.atyons. P.lu;s de calme serein de l'âme, plus de JO'le Vlr.aimen~ et intensément treligieuse, plus d'émotion douce, devant les mystères de la foi. On assiste ~a,pidement - et enwre ~quand on est catholique pr:atiqu1ant, - le plus souvent à une messe bass1e, puis on se livre .aux dis.flraction:s et aux plaisill'\s. On laisse là le SUII'Jllatwrel pour se }eter à co·11ps perdu dans le sein ·de J,a iillahwe: eoumses .de montag·ne, ·g.ports, · ,promenades, spectades, soirrées, tout ce qui est 'humain, tout ce que le monde ofire ·de plus ou moins licite, 1est em!bT.as\Sé avec rempŒ"essement. A tr.avetrs œtte .f.oule de ~pr.éoccupa Uons d'ordre nratulfel et de pench'ant nlaturaliste, que ·devien~ ta :gJrande pensée de la .aha:rité 1et de l'union à !Dieu: et :au prochain? On l'a. dit souvent, il n'y ,a
l .TJa:s de philanth:ropie s1ans amour de · Dieu. ·E n négligeant Dieù et les intérêts de SIOIIl âme, auX!quels le dimandh~e est spécial·ement reservé, l'homme fausse sa vision des choses. et méconnaît la vraie nature des relations Jsociales. Au lieu d'un amou:r tréciplfloque héi:Sié sür le saorifke, il n'y voit plus qu'un ·commerce de s'atisfadions sensibles. Le pr:ooh'élin •èst .agréable 1ou désagréable, rou bien il n'existe pas. Les arnus.ements deviennent des besüins et les cérémonies religieuses un ennui, les intérêts m:até·riels prennént le dessus et il n'en faut pas d:av•anta~e rpour f.aiœ d'un ohrétien un eS!prit fermé !aux exigenœs de notre cuHe d'.adoraUon et de ,reconnaiss<ance envers Dieu, l'auteur de _tout bien. Cœlestium donorum distributor Deus.
Une parole de Jésus · snr la Croix jésu1s, s,ua- la croix, a di~ ce mot sublime et douJoureux: SITIO. J'ai soif. Depuis lors, aJU lOI!lg des jours et des sièoles, l'hwnaniié tout e!lltière a répété ce mot. Les lèvres et les âmes l'ont crie ou mllll'muré, et tout être à son to11tr le prononce avec l'ac. cent du déses[poi.r ou de la foi. MOI!l jOU!r est venu, mon Dieu! L'aube en avait lui depuis longtemps déjlà sous l'enwire de .votre parole et sous l'influence de votre amouif; SOU!S l'aot.ion aussi de la lente sOllffrance dont VoUis vous servez pour votre œuvre fu! rénovation. L'épreurve est ~enue, et maintenant de tou• te mon âme je la IJ.lPOnonœ, Seignelln", la parole douloureuse: j'ai .soiE. SITIO. j'ai soif de celte paix que seul Vous donnez et qui translfo1'1Tle la V'Ïe, de ,cette stabilité, de ce rejp<>S vilnant qui existe seulement en Vous. J~i !Soif de lumière; soili de cOI!lllaître, de voir, de posrsider, co.mme nous possèderons ert venrons daos l'éternité. J'ai soif de sympa:fhie profonde, de ten-