L'Ecole primaire 1923, supplément no 6

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88 lvez des démangeaisons lorsque vous voyez 'un bonhomme se g:ra tter swr ·]es a!JfiGhes du !Savon Cadum, de ~me ça vous fait mal tlans le rein dans le foie ou da.ns l'estomac !si vn!IS a~~z à comHtître, même d'une façon didactique, les effets c;ue produit une ITésion du rein, de l'estomac ou dru foie. 1 Attraper des maJ.adies dans les Hvr~s. ce ~'est encore rien . .Mais ça devient dangereuoc lorsque, les ayant a·ttrapés VO'UIS vou'ez vous guérir. Vous en venez à essayer des tas de !l'Mlèdes. n y en a beaucoup à la 4mt> page [des journaux.

Pour bien vous porter, soi.gnez les gens qui sont plus malades que VOUJS. C'est le ·même remède qu'on awlique, lorsque, dans une course de montagne, on ~rrive à n'en .plus poUJVoir. A œ moment précis, on n'a qu'à · favor iser la marche de 1(-~eJlqu'un qui est p1us fa,tîigué que soi. On oulblie ~a peine en soulageant oeJlae des aurtres. ..

_____ _____ Pen••••

(Extra:tes des lettres et écrits • de la B. ~œur 11lrerèse de l'Enfant Jésus) Jésuls! Je vouP!ra.iiS' fant 1'airner! L'aimer comme :amais iJ n'a été airmlé. · ·

ttt lit n'y a qu'une sewle ohose à fa ire !ci-bas: aimer JésuiS, lU<i sauver des âmes pou·r qu 'ut soit aimé. Soyoos jaJ~ouses li.es moindres oc· casions de nouiS sacrifie r, ne lu! refu·sons rien. Il a tant besoin d 'amour!

tU Vous le savez, ô mon Dieu,, je n'ai ja,mais désiré que vous :cimer un!quement, je n'am· bitioone pas d'' autre g.fo.ire. Votre amour m'a prévenue dès mon enlfaru)e, il a gn1tndi avec moi, et maintenant c'est un ahîme dont je 11e puis sonder la profondeur.

t t t Pour awrocher de Jésus, il faut être si petit! Oh! qu ï rl y a peu d'âmes qui as;p~rent à être peti·tes et intconnu.es!

.. -..

§'!pplém_ent du JY:!_ de

,l'~cole,'_f1!)23)

Variétés Mois du Sacré-Cœur UN MOY.EIN PIRAT.IQUE ET BCONOIMJ. QUE DE CONSfEiR:ViAT.ION DES VIANDES On sait l'impor.tanœ du problème de 1a consenvation de ·la viande, en vue de la constitution de &toolw. Jusqu'ici, la seuile solu· tioo est -l'emploi du fu-oid, qui donne d'exce'llents J:ésl]1lt:ats, mais qui exige une in$!af.. l·a tion considéralll1e et coûteuse. llll1 entretien onéreux des madhines, un personnel b'en au courant, un .stock de charbon, huiJes de gTaissage et agents ohimiques pour la pr.odudioo du froid. On a d&oUJVert un ~n de· con5el1Ver la viande et di'autres prold'uits a1imentaires, indé'liinillnent et sans tous [es inconvénients qu"ent!l"aînent l'oolploi et la prodludion du froid: il consi.ste si!llP1ement à mettre li viand.e fraid!ement tuée dans 1e su.cre !Il !{)Oudre. ile sucre, par- sa na ture et ses moyeas d'oibrention, est parilllitemen.t exerr!jpt de bat· téries nwi.sibtes; ji} a Ira prOjpriélé d'O!pém 11111e sD'r!e de tan~ 'des chairs~ sous son inlllueniœ les vianides se dm'cissent et COD· serwent tourtes leur-s propriétés. Pendlan~ les· trois ou qwatr'e premier.s ;ours, le sucre absorbe l'eau de la viande et se d· dUJi1 à l'état de sirop. qu'lill est possilJie de conJCeD•trer powr refaire cristarutiser; Je sirop décante ajprès ce telTljP.s, on reCOU!Vre la vian· l'le avec une ,partie de sucre en poudre; il se ,produit .u ne albsonption profond'e de 11eau contenue dans li V'ill4tde, 1res tê:émen-ts !hl saltlg y resiant œjpellldanrt: c'est ooe sorle de dessiœtion en tmme temps que de l'anfi· septie. On ;peut enlever fadlement le goût suai de ·]13. viande ainsi consel"Vée par s.imp'e im· mersion dans l'eau avant ruissoo. IDe cette façon, la viande peut être conser· vée indéi!iniment sans q.uli[ soit besoin d'au· Cllitle opération coûteuse de matériel oo d'ins· tarma tion pa.rti cu~ière.

Grâ1ce à Dieu, 1le üWLte du S<lcrét 'œu,r ·de jrésus se OOv cllCIPJpe ·de !p/''us en 1}!U~& :dans les fa:mi•llle s. et le-3 pJrorss;es

r.e notre !dio.cèse.

NO•UIS ne IP0ll!VOU1..S. q.ur: r•éjou:r vivement de ce pro ~rès, rr:isq1tte ceHe dév.o•tio.n nous fera mieux c-~ ŒIP·rendre la pl!'o·fondeur de l'amour diu Ohlfirst. Car le Sacré-Cœur 'de j ésws ·es'l le centre de toute :la religion cal1ho·Ihq u.~. S. jean •Fa dit: <<Dieu est •Charité, Olen es1t amourr. » Or 1a !Charité s'est in.carn.ée d ams la ;personne dre Jiél5!uo-Christ. Jésus, ,c'·eSit 1d:onc 1a Oharire rfaite homrue ; et le sv1111boJe, 11'or!gane Ide œtte ch a rité, c~est ille Cœur de fiésus, par Je•1Uel r]) é1SS~ tout l'amour de Dieu. De ée oœur e~t sortie IP'ôgrlise. l'EJ}OLtse imma.ou!IJée de J' A1gne•au C'est ce .cœu.r encore rq:ui nous a do.n'lé les sacrements, en !J)articwlier ll'Etveihanislie. En lisant :I'EvangiJ;e ayons to'l.tjours Je regm1d 'de -I10'1Jœ âme fixé su.r le di· vin Cœur! Nou~~ 'le verr:o:n:s s'a ttendrir !t la vue de nos misères phy•si·ques e~ mo.ra:les, à la vue de. la douJeur de la veuve 1d·e Naïrm., .qui I!Jileure ;près d:u cadtwre rde son fiils u.!:J.irq.ue. Nous le sentirons frémir .p rès •diU <tombeau d:e :Pn ami Lazare. Erf- ·b )!Jtitié de œ divin C œU!r n'es•t l))a:s slflériiJ.e ·comme l a n.Mre: ell~e rend :à ,!la •v·euve so:rr fûl<s, elUe fait JS:Odir -Lazalfe dkt tomib-eau. Now3 ·devineron•s ·Sia ·terudre:sse pour l'âme .inn.olcetllte. en ·Le •voyant •car~sser les !Petits enfants de OaWée. No,us sou1pçonnemns l'étenldlue ldle sa mi:s érico:rd•e ,en l'entendant IP'all1donner à Mrade-leine. A la ·dernière Cène, ·le di.vin Oœur nous apparaîtra comme un Jlrasier qui ne 1peut ipil1us ccontenir l'a.rdeur de sa filamme. m{'ll vient, lpiar U!ll excès .d'amollir, .à doni!]er aux ho·mmes son .co•l)PIS à manger et son sang- à

norus

boir,e. Ou1, c'eo.;t .dans le cœur de jé·sUJs qu' irl faut lire ;}'Evan,gil.e, si o·n veui: le ·oon](prendre : Jé~us. c'est avant tout ·le Sacflé~œur. Qu'il soit donc ,pom no·ws 1e d~vi:n Ami., 1'Ami bien réel av.ec leq ue,l on s'·entretient journaL :{~me1 t. D'abot;d .pou r l';udor.e r : c'est le Cœur d~un Dieu; .c'es.t U:Il ·sanc:iu:ai rc in,fin:!n nt s.a int e.t nous somrrne'S ré, dheU!:'S . .Puris rdisons Lui .que noÜ·3 croyons ;1 s on amoUJr: il est 1' Ami •tou-. i aurs hdètle, J'Ami qui se .fai.t 1pilus aimani· aux jours !PéniWes. PEurcih'aris!ie .r•t l.a Croix sont t:Jujo·uŒ là pour u:ou:s ·dine: A&tu· tr.b·uvé un atrhre cœur po11r i'aimer da:vanta;,!!e? Lui s:eul peU!t dlire: <<Venez à moi, vo!Uis rtous q!ui pein:éz et qui p;J,iez 'So-us 1le fardlea11 el j:e vo·urs consol.e ra i. »

Histoire d'une âme Oh! que nous verrons de mry:s·tère·s JÙIS ta rd! Comll:ù.n de hs ai-je .pensé que ;e devais peu~-être toutes les grâ.œs dont j rai été comblée aux .instaruces d'une petite âme c;.ue je ne cmmaitrai qu 'au ciel. C est la •volonté du lbon :Dieu qu'en cc monde les âllTies se communiquen t entre ei· le.s les .d ons célestes par la pr'ère, afin que, rendues dans ,leu.r patrie. elles puissenJt s' aimer d'un ooTJour de reconna.iss.an>ee , d 'une ai11l'ection bien plus grande encore ·c;,ue ce<!le de la famille la .plus idéale de la terre. 'Lià, nous ne rencontrerons· rpas de regards indi.fi!érents, parce que tous ~es sa ' nts s ·ell· !redevront quelque dhose. Nous ne verrons p lus de regards envieux ; d aWeurs le bonheur de chacun des élus sera celui de tous. Avec les martyrs no u'> ·ressemblerons aux martyrs; avec ies docteurs nous serons C0i1111me les d.octeurs; avec les v.ierges, comme les vierges; e[ de mème ctue les membres d 'une même tami>IJle sont fiers les uns des autres, ainsi le serons-nous


90 de nos !frères, sans J,a moindre jalousie. Qui sait même si ia •joie que nous éprouverons en voyant la gloire des grands saints, en saahan:t que, par un ressort sacré de la Providemce, nous y avons contdbué, qui sai1t si cette joie ne sera pas •a ussi in tense et .plus douœ <tUe la félicité dont ils seront eux-mêmes en possession. Et de leur côté, pensez-<vous que les grands saints, voyant ce quiids doivent à 1de toutes petites ·âmes, ne Jes a~meront pas d'un <l'mour illiComparab\e. fl y a•tllra ]â, jen sui•S· Sûre, des sympal!hjes délicieuses et s ul1.Prenantes. Le privilégié d'un apôtre, d'un grand docteur sera peut-être un petit pâtre; et i'a:m.î int ime d'un patriarcihe, un simple petit eniant. Oh! que je voudrais êt~re dans le royaume d'amour! B. Thérèse de l'Enrfant Jésus.

Panvres riches ! nans le monde, on plaint les pauvres et i''on porte envie aux r iches. C'est peu con[oimle à l'e51prit cre t'Evang i ~e, puiS(iUe le Christ a dit. • Heureux les pau~ res » et • Malheur aux riches •. Plus de !seize siècles après que cette double max!me était tombée d'es lèvres du ld·ivi.n Maître, le fabuliste se plaisait à l'enseigner dans l'apologue du « Savetier et du Financier » : Un <Savetier ahantait du maltin jusqu'au soir Son voisin, au contraJre, étant tout cousu d'or, chantait peu, damnait moins encor ... Que dira~t aujowrd'hui le bon La!ontaine en consta-tant que les héritiers de Crésus sont pouil"suivis par Je,s <;uêteu.rs, par les mendiants, :Par les impôts de guerre, par le regard menaçant des socia1listes et par tant dlindésira:b1es qui redisent avec Proudhon: la prqpriété, c'est le vol? IP!Jaignons d'olliC œux que la fortune accable. Sans id•oute, ils poura·aient améliorer leur situation eu suivanrt Je ·consei1! du Saur veur: • Vendez et donnez aux pauvn~s • . Ce

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serait une beL!.e conversion . . . de capitaux! Parmi ceux qui man<;uent de confiance en cette opération e1: qu~ cependant souiilre11 ~ sous Ie poidis de leurs t~;ésors , on cite les personnages suivants: .Pu:\lmann !'' Améri-cain: à la pensée ~s 250 milŒions qu'ii avait a.c<;uis, il disait: • Je ne sui·s pa.g• ~us heureux qu'â l'époque où je devais travailler jour et nuit pou.r gagner ma vie; a>lors je mangeais trois fois par jour a:vec plus ctJawétit, j'avais moins de soucis et je dormais mieux. • Vanderbilt, fe roi miUiardai,re des ohe· mins de [er, Sl'exprimai.t de même: • Ma fortune m'éor,a,se! Mon vois.i.n, de situation modeste, gofite mieux que moi les vraies jou'ssanœs Ide l·a vie; sa ~nté ·est meilleu· re, sa respons·abi~ité moins lourde et il vi· vra plus long~. • ·Rockfuller, le roi du pétro1e, bien conn1 par sa philanthropie, souffre d'une ma'ad:e diestomac et od1fre un mi!Jion au médec,in qui •lui en fabriquera un nouveau, car il se· rait si content de manger d'a!PfèS sa faim. rHarriman, un roi aussi des chem:ns de fer, ne s'aocord!aH pas le teJ11P5 de manger et mourut • d'ailifaiblissement nerveux, d'épuisement par extcès de .t ravai l et a;limentation insu~i~a111te • . S'd a suivi un tel -régi· me dans l'intention de gagner 1e ciel, il faut 'ie féliciter. Enrfin, Piel1Pont Morgan ne pouvait plus se tourner ni se nou.nrir au milieu de ses ri· chesses et il est mort d!ïnaniilion en promenant ses regartJ,s sur- des sacs d'or et d'ar· gentIP uissent de tds exemples être assez s·ug· gesti~s pour inspirer à dh.a.cun la résolution de rec'herch.er, pour le jou.r de la reddi<t'on des com,pte-s, Lès va:Ieur·s les mieux côiées, œtles «qui resistent à la rouille, aux vers et a ux voleurs •.

)!ant-il ? Fant-il pas ? Une des ,pl·u1s belles ~hoses <;u'il soit don·

né de voir dall5 notre merveilleux pays, ce nt ces cihanws de narx:isses, s 'étalant à 50 perte de vue, tel un léger voile de gaze bllaoche, sur le .fllanc de nos vertes monta~·

iL air est ernbaumé. . Tout œla est beau, tout œla est grand, el quand on a été une fois l'heureux témoin de ce s.pedrucle, on ne peut l'oublier . .. 1Et pouc.tant - à œtie éjpoque de l'année - ~~ nous est donné de voi·r et plus beau et p ius g.rarul encare. i[)eJs, cen~aines di'en~an!s, au matin de leur vie, voient se J,e.ver pom la première fois sur leu.r âme .Je Soleil de Justice. Leur blanche parure, leur brassard de soie 5rangé d'or ne sont qu'un symbole. Ce sont des 1JeuŒ"S animées dont le parlum subtil _ la bonne odeur de Jésu.s-Chri,s t - pé'llètre jusqu'au cœur de Dieu. 1Ces mi1Hiers d!'\ho&ties <:,ue le ciel laisse choir sur la ,terre, œs mihliers d'âme,s que notre 'terre o(if.re au ciel, c'e st la • neige de mai •, miJ.le fois plus blanJC'he, plu.s éclatante que cehle de décem;bre.

•••

• Autrefois •· lorsque Jésu.s parcourait ]es bourgades ensolei~dées de la Pa.lesüne, Jes pères et mères ~e famiJ!le se faisaient une joie de lui amener leurs enfunts poull' c;u 'il leur illtliPosât les mains: Ia bénédiction diu MaÎitre, tombant SIUlf ces fronts tout jeunes, !fait considérée comme un ga.ge de boniheur. •l es apôtres, eux, devant ces flots d.'enfants taprugeurs. · fronçaient les sourcils et les écartaient d'un _ges'te en éconduisant polimen.t les paJrentJs. N'aillaient-ils pa:> manquer de reSQJect envers leur Maître? . . . Or, vous connaiSJsez la réponse de Jésus: • Laissez venir à moi les enlfants. • · Et il ajoutait cei(te leçon que je livre à vos rélflexioos: • ·L e royaume des cieuoc est à ceux qui leu r ressemblent. •

fi: • Au·jourdl'lhui • , -

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~ e·t l'on prétend <;ue

l'histoire perpétuel:lentent recomrnenœ! ~ c'est le Péli]:>e. œ sont les Evêcïues, successeu.rs des apôtres, qui invitent les en.fan!JS de façon pressante à s'awrocher du :bon Maître; et, trop sou!Vent. ce sont les paren•ts, pères et mères de [amiMe, qui ,.;y OIPposent! Je ne sais si je m'abuse, mais je trou1v'e ·Je ges·te des juives dl'il y a vingt siècles, beaucoup plus chrétien que celui de cer· tains cl!rétien.s· ou de cer.taines Chrétiennes d'aujourd"lhui . . .

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• !Mais enfin, nous dit-on parJois, pourquoi, d~uis quelques a,nnées, iai•t-on communier les enfants si jeunes? • - PowÇJuoi? !Mai;s la première raison en est la volonté de l ' f.gl~se! Le Pape a parlé, nous devons olbéir. _ iLa mère d'un •:petit communiant à qui je demandai.s si elle consentait à le laisser, malgré son j,eune âge, a~pprocher de la table sain te, me fit cette be1:1e r~onse. M. l'aibllé, si nous n'dbéissons pas au Souverain -Pontife, nous, les IPillrents, comment nos enlfants nous obéi•ont-iis? » Je ne pus m'em[Jêlohe:r de féliciter cette dhrétienne de son bon sens e+ de son esiJ>ri 1 de fot. .M1! . L'eS!Pfit de foi, qu'il manc;ue à certains de nos !idèles! On est catholi<;ue ou on ne l'est pas. Si 'l'on n'est pas ca-tholique et que l'on bl âme la conldn1ite du Pape, ou que 'on discule l'oppo:Ptunité de sa d~i,sion dans une <;ues·tion de œtie importance, cela s'explique à la rigueuif, et cela se conçoit sans ,peine. 1Mais si <l'on est ca~ho1ique, si l'on croit que le Souverain Pontife es~, en matière de religion, la suprême autoriiê sur terre, le représentant de Dieu, et l'inJaiŒble interprête de ses volontés, •alo,r s je comprends moins, - je ne comprends nlême pa,s du tout, - que l'on critiCjue ses ordres et surtout que ·l'on s'y dérobe ouveJitement. 1

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93 Le sim,ple bon sens, d'ail1eurs, !ndiquerait auoc p arents que la meilll.eure voie à suiv re dans œt ordre de cihoses , c es t ce lle de i'O· béissance et 1du bon exemp~e. lU!; en~anls on't beau ne pas connaître. même de nom, le syllogisme i'l s n'en sont pas moins en pra.tic;ue de parfaits petits maî.tres de düvlectique. rlls ont ~eurs yeux braqués sur vous , pa· ren1s oh:rélioos, el( 'lorsqu' ils vous voien t trans.o-resser sans remords une loi c;.u'iis ont a~is à connaître au caté'dùme el qui olblige - iln Je savent - en conscience. ils liJeuvent fa ire en eux·,mêmes et i:s fon t iJl.us ou moins consciemmen•l - celte dan· gereuse réflexion: • Il y a donc deux moralles, uae pour les grandes personnes, et 1une pour les enJants. • Et les voilà qui s oupirent après l'heureux ,nwment où , eux aussi , ayant atte int l'âge d'ad u'itc. émancipés de 10U't joug et de toute !Contrainte , ils pourron t imqmnémen! braver 'tontes les lois, divines et humaines !

1 L'axioilllc: " Fais comme je dis • n'aUJr:t ,jamais de forœ êd~u caiicve, s'ill ne s'appuie -sur cet autre principe: « Fa:tes comme je i[a 's. ~ Un éCrivain l'a très finement prouvé dans une petite saynète qui serait frandhement amusante si elle n'était en réal ité profondé· nnent tri ste. · La maman · du petit T:rntt rentre de ~es ICOU I'~es, et tance son fils: • J'en a!(liprends d e jo'âes - eLle <Mtaille. puis résume ~ainsi tu as été vaniteuiX, co lère, i~poli, L(l'OUnlJandJ ... • : Arrive une amie, et, tand is que T roH ôoue dans un co:n, sa mamau s'albwdonne. !Sans aucune espèce de relenu.e, à tous :es d~a u1ts qu'e[e vient de lui rep~·o::her. 1 Na·tureJIJement. t'enfant a tout olbservé, ,!out enregistré ... <L'amie par tie. i'l demande à sa maman une ~!Je lite expli.cation, e t la maman s 'ag.1ce : , _ « ILes grandes personnes, ct: t·e .te, ne ,sont pa·s comme les enfants . . . et pu is.··

,tais-toi, ou je :e mets à la por te! . . . De.:nande donc a.u bon Dieu de te parxlonner •· Doci le, le petit Trott tlit a u Bon D ieu: cher Bon Dieu, fa :tes que je de· «·Mon 1 ,vienne bien vi1e très g.rand, pour c,.ue :u .compr enne, et que je pu.iss e la ire , sans mt gêner. fou t ce qu i es t. défend!u pa cce que je 1S.UÎS (rOp petit. • 1 EL de f-a:t, je me ra~r:e avoir ob~nu •un :our d ·un jeune garçon à qui je re,prodlais doucemen t de ne ,pas assi ster à la 'messe celte r~onse qui me lit frémir et que lj e vou,s soumets: - • Mon père me dit bien tl'aller à l'église. mais lui n 'y va jamais!, ' Et, depuis ce jou'f·là, jamais je ne 1a1 'revu. Oh! logique ierrilble lje l'emfance ! Oh! responsabi lité p :us ten<ble encore 'des parenfs ! • Dans cette détermination de t'âge d (lj. lmission lt la première co•m munion. !e Pa1x doit ob!en:r une obéissance absolue : ains1 'Pensent tous les vra :s catholiques, ainsi rai· sonnent tous les parents vraiment d ignes de ce beau nom. 1 Au 'demeu rant, il ne faudrait pas croin 'que le Souverain Pontife a in troduit dan$ ·:a discipline de t•Bg!ise une nou.veau!é sans \précédent: il n'a fa it que remet1re en hon· neur - en lui donnant force de ~ o : - un 'usage qllli était général dans les siècles de fo i et qu'un rigorisme exagéré, un chris!ia· 'n~sme mat co01;pris, ont fa it tomber en dlsuétude. Et so-yons bien persuadés. d'autre part, ':j u'il n'a pas remis en vigueur l'an:ciennt 'd iscipline sans de très sérieuses ra:sons. 1 Auss i bien, de nos jOUJrs p:us que jamais. ·;es enJants sont eXjposés à petxlre ce ~u i:' o nt de plus préc:eùx au monde : l'innoceuct tle '!eur âme et 'la foi \:le leur cœur. 1E t pour éviter un pareil malneur, pour toul resta urer dans ,e ()hrist. :e bon et Eaiut pape Pie X n·a pas hésité à proodre une di'c is:on qui souaèvera s·a ns doute encore ;e~ récri minali oos de pa:rents moins fervents. mais qui , par confre - nous en som:nH 'Convaincus - sortira notre civi lisat ion du

cloaque immonde oü l'incrédulité 010ralité J'ont fa it d!oir.

~

w-r

et l'in11-

*

fA donc , Mons ieur, q ui hésitez à la isser camuwnier votre enfant; et vous, mada.me. qui vous posez l'angoissante ::juestion : , fa u•l·ill? Faut-il pas? • , lai ssez-·lâ vos 1ergiversalions et, je ne ct:s pas • permet· lel ., rnais • so-yez joyeux » que votre en· mot approche de Celui c;u! est la Voie , la Vérité et 'la Vie .

11 y gagnera un su·rtroît de lumière e·t de îorce, et pl.us .faci le ment, p:u.s sûremen l, il fera son chemin. - Faut-il? Fau.t-il pas? _ Oui , mon sieur, oui, madame, < :i :e rauh. Aijbé H. Petit.

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Dépenses nécessaires et besoins factices ):::x=._:

Quan:J. nons rélflédhissons à i'ex istence des hannnt$ dans les âges de la pierre et du bronze. à celle des peupades de l'Ai ri :I ue ou â ceHe des famil~es clairsemées sur les hau ts plateaux glacés de l'Asie centrale, nous som· mes étonnés que leurs besoins matérie's a :enl été ou soient encore si .rédu :ts. La civiiisa( on a créé un te : confort dans te;:; habitudes de vivre que les moins fo rtunés d 'entre nous paraissent des pri'Vilégiés en comparaiso n d e nos ancêtres lointains et de nos frères airicains ou asiatiques. L'être humain est capa· ble de se contente r de peu .,;i son envie n'e3t pas ei)(ICÎttée par 'PexemJJ~e des con•d i tions meiHeures en lesc;uelles se trouven t ces con· fénères. La distribL•_tion du travail économiqu-:!, h iadlité que 'ahacun a de ,p.rofiter de 1 acti· vité des autres, tou't en fourn:ssant son a,p· port à 1"édifioe social, ont s ingulièremen : illgmenté les ·con111Tlod ités de la vie. Les progrès matériels ont mis à notre d:spos;1ion Guanlité de ressour ces ignorées par les gé· aérations pré-cédentes. O n pourrait donc, en

se sduant délibérément dans te passé, se refaire des mœ urs simp:es . mo il15 coùieuses r,ue celles :JUi sont les nôtres au;our1d· hui. Les u tO[Jistes seLtls y songent, car il serai t trop crue; lje ne p M; jouir des avan!ages qui sont ruu service de tous. Le chemin de [er vous conduit à Rome. Quel;e per1e de temps de f aire ce voyage à p :ed! Vous avez J'électricité po-u r vous éclairer. Q uc ae originalité de ma.uva:s goût vous prouve r:ez en ne vous servan t que de chandelles de sui!. A la sai· son où ii n'y a plus de pommes, vous pri· verez-vous de fruit s en relusant d 'acheter des or.anges, qui ne s ont pas plus chères ? Vous vous épargnerez les mu ltiples enoui s die vous commander des cha ussures sur me· su re si des souEers lab r iqu~s en série et que v.ous pou.vez vous procu.rer immédiatement vont à votre pield.

Nœ dépen-ses essentie ;:es concernen t tro is orxlres de besoins: nous nOLH'r ir , nous v~· .ir , nou s loger. U semble que. sous œ trip 'e ra,p,po.rt, nous sommes assez à la re· aher C'he âe notre b.en-êfre et a~sez amoureux de nos aises p our ne nous rien refuser d:e ce qui nous est ind ispensable. Cependant, on constate des dé ficits nombreux ei préju.· diciab!es. Ce lte p'lrlie de l'économ:e donJeS· tique ~ u i nous R[ppi end à nous nourrir des a!imen•ts à ia fois les moins chers et les p ins profita \) es à notre santé n'est pas connue autan t c; u 'e l~e devrait l'être . Beaucoup d 'en· fants sont ohéüfs, malingres, parce qu'ils ne font pas habituelilement des repas assez subs· tantie ls . Les soupes sco la:res remér.l•ient dans une certaine mes ure, pendant la saison Jro:. de, à cette cuence. mais il y a de to n1g 5 mols où les enfants pa uvre s n'ont p as assez ·à manger. Des lemmes. des mères de lnmi':~e sur.tout sont ·tout à lait débilitées par· ce qu'elles se p:rivent ponr !eurs enfan·! s et leur mar i. tl.a classe indigente arrive à être assez dhatLùernent vêtue, par la dilfroque de3 gens qui renouve ~·!en t leur garde-robe. Mais ce soo•l 'les femmes de !a cla sse aisée qu i gre· ·l oltent tou.t l'hiver parce qu'el·les porten f des has en toile d 'araignée, qu 'eHes échancrent


9ô leur corsage et raccou.ncissenf feurs mandies: mode souvent honteuse et tou(ours stu,p~e , parce qu'elle exjpOSe à de continuels refroidissements et qu'elle favocise la gr:ppe, les bronChites et la tuberculose. Une aJPféciation ignorante tait aussi qu' o.n laisse lee enfants jambes nues en biver sous prétexte de les end.urcir. Cela ressemlble au procéd:i anglais qui soumet les enfants à l'eaU! fr.o ide. H est iocontestable que ceux qui ont praliqu:é cette rUJde hrgiène sont, à •Ving>t ans, des jeunes gens solides, râblés; mais on ne colll!Pte pas ceu·x GU.i sont morts de œtte longue épreu'Ve et lous ceux qui ont contracté la phtisie, ou des germes de rhuma>tis.mes. Un simple ra~sonnement devrait faire dêcouwir c:;ue Je pantalon court et les jambes nues provo1uent une ii1'\P(>J"lanle déperdition de chaleuT naturetle, qu'on ne compense c:;ue si l'on se donne un mowvement continu.el et si on se Jivr.e à des exercices plutôt violents. Il en est qui se demanldent pourquoi ils ont pris un refroidissement; ils accusent tm looal surcllaulfé. un courant d'air. •l a raison est plus simple: ils ê'laienl insillfisarmment halbi·l·lés et sont restés trOi) longtemps à une terniPéra ture extérieure qui a fait baisser celle d.e leur corps. la mesure à consei.Jler n'est pas de s'ei'Lfermer chez so: et de vivre comme d·ans une boîte de coton; mais de sortir, en hiver, habHié chau.dernent ou de marcher vite. (~La fin plus loin)

La lutte conire le matérialisme par l'école (Sznjet de conférence (1923)

proposé

tJJU.x instituteurs vœtaisans.) A juger d'après la manière dont la question es·f posée, on pourrait croire c:;u•il s'agit d'entreprendre une g:u.er.re à outrance contre un mal qui est propre à notre époque et dont les oonséc;uences funestes se [ont sentir à llheu.re actuelle plus gue jamais.

Avant de répondre à la question po~ remar<;oez que l'esprit matérialiste ou 51 vous voulez cette tendance au malirialisme n'est pas une nouveauté de 4'tleure et qu'elle ne se manifeste pas plus au.jourd'hui que dans le terqps passé. Cette tendance matérialiste est aussi viti!· le que Je genre humain. -Remontons au berœau de l'humanité. En mangeant le fruit diéfendu, nos premiers parents donnèrent· p!eine liberté à cette ten~ance au• matérialisme. Ils se la proposèrent pour idéal. Cette condui1e d~plorable priva l-1homme de t>eaucoUi]> de biens, et affaiblit ses facultés intellectuelles. Dès lors l'humani,té toute entière souffre sous le joug diabo. liGue du matériali9me. Ainsi fut détru:~ J'tlarnnonie admiratJJe que le Créateur avait mise entre l'esprit humain et la mat:ère, en· Ire l'âme et le corps, entre rDieu. et l'bolllme. L'esprit humain fut dépouiUê de • couronne royale. Vhomme devint un révolutionnaire déclaré contre Dieu ISOU Créa· teur. J:>etpuis cette date tristement mémorable le matéria!isme a commenœ son ~ néfaste et soumis les hommes au foug de son esclavage. Dès lors ceMe ten.dance au matéria1isme était imprimée sur le front de l'a101mrne en caractères in,tiéJ.~biles. le paga· nisme en est le logique d~velorwement. !la conclusion suivante est dooc permise: La tendance au ma16rialisme se manifes~ surtout dans le terrps et dhez les pe11ples qui se ra.pprochent le plus du paganisme. C'est-a-dire où la véritable oonnaissance dt Dieu a disparu el où des comm1rudernents son t le plus souvent transgressés. le cllrislianisme est l'opposé du matéril· J:sme. Jésus-<Jibrist, le second Adam est venu au monde pour ré,parer la faute du prfo mier Adam. Il annonce comme premier poinl de son progra.mme le renoncement à la mafière. Où règne le christianisme !il se trouve le véritalble i~~a·JiStme; où le Christ:anis· me fleurit l'à d'épérit le maté!rialisme ou toul dJll moins les cons&tuences du pOOhé origi· nel peuvent être détruites ou atténuéeS. IMais étant donné que les conséquences

dU péd1é originel, qui_ enibrassent aussi ce_lfe tendance à la mahère, ne seront ;ama1s co""lètement détruites ic'-bas. nous au.rons 10ujours à combattre contre elles. Ce comba t sera d.'autant plus acharné que l'es.prit ma~ri alisle lrouvern un terr-ain plus ou moins propice. ' Sans doute .nos rela·lions ,politiques. sociales et économi:tues présentent un terr.am malheureusement trop fert;le à son d'éve'oppement. Au moins, r_endons homma~e aux personnes qui ont atttré notre altenlion sur ce fléau en proposant ceHe question à J'étude. Ceci posé, demandons-nou s donc: 1. Où se trouve l'ennemi ? 11. Comment le cOI!Ttbatlre avec fruit à récole? ( A SttiVre.)

Les accidents de route Qu'il ait tort ou pas, l'automobiliste qui heu.rte un passant doit s'arrêter. et prendre de ses nouvelles. Sïl n'y a pas de m1l, fan' ·meux : un geste de politesse n'est jamai:> mutile el dé~arrr.e b1en des colères. Par wotre, si [e <.as est grave, c'est ie d~­ voir iflllérie~ de tout condu:clei.IŒ" d'assurer l. la 'IJC1lme les ~ecours les plus rapides. Or, qui peut mieux et plus vite que l'automobiliste la transporter dlez le médecin le plus voisin? Puisque le secours va être administré bientôt, il n'y a pas lieu de perdre du temps à iaire des lavages et des essais d'antiseptisation de plaies aussi iTiusoires que difficiles, ou d'essayer de maintenir des fractules plus ou moins bien. :I.e prochain docteur, tout l l'heure, va faire cela mieu][ et plus scien~ifiGuement que vous. Mettez voIre victime dans la voiture, partez en quatri~me vitesse chez le praticien le plus proche. U le nécessaire sera fait et vous vous serez ~onduit en gentleman, ma lh~ureux mais honorable tout de même. En tout cas, jamais, au grand jamais,

après une rencontre, ne filez, ni ne vous. esqui'Vez. C'est méchant et c'est bête. C'est méch·a nl. parce que vous jouez peut-être avec la vie d'autrui, et c'est bête, paTCe que vous avez neuf cflances sur dix d'~tre repér~, et alors gare à la casse, et ce sera bien fait. Toute p1aie, &orchure ou &allure, si minime soit-elle, peut se compliquer de tftanos. Cela indique que la désinfection !a plus soigneuse est de rigueur. Or, si le midecin tarde ~ venir, vous avez toujours sous la main un excellent moyen de nettoyage des plaies: c'est votre benzine, dont vous n'avez a u ·~ imbiber quelque tampon de coton ou 11n mouchoir propre. avec lequel vous d&arrasserez la plaie de tous ses débris et de toutes ses impuretés, en vous efforçant !d'enlever la poussière, les grains de sable et les petits ca!lloux qui l'incrustent. Cette poussière de roule est l'habitat de prédilection du terrib1e microbe du tétanos qui fait r.ue toute pta:e de roule est suspecte d'inlection tétanic.ue. Aussi ne faut-il pas hésiter. même pour les plaies très petites. à faire p!"'ff· quer dès GUe possible. une injedion de ~­ ~~m anti-tétanio.ue. Supposons maintenant que la victime ait le 'c râne fracturré ou la poitrine défoncée? N'essayez pas de la charger sur la voiture. Installez- la aussi confortablement que possible sous l'albri le plus voisin, couvrez-la chaudement et hâtez-vous de faire venir ou d'aller ouérir un médecin. C'est l'homme de l'art se~J qui pourra diagnostiquer le genre de la lésion et le mode tde chargement qu.i lui convient. C'est lui qui ordonnera les mesures n~essaires et présidera au premier transport. S'a.gi!-i1 de fractures des memlbres ou. de luxations des grandes articulations: Pas de perte de temps inutile s'il s'agit du bras ou de l'épau1e. QueHe GUe soit la souffrance éprouvée par le bless~. conduisez-le vivement chez le médecin car ce n'est que du moment Otl 1Ta fracture ou la luxaiion ·s era réduite c;·ue ses sot~ranœs diminueront. et sen! un tnédec·u peut faire convenablement ces diverse> opérations.


96 Par contre, .s'ii s'agit de fractu·res de membres inférieu-rs. vous ne devez pas réin · grer sans autre dan.s votre voiî ur, t' : r · • turé de cuisse ou de jambe. Vous risquez de compléter ou de ·COm[pliquer la lésion, c'està-d!re de perforer la peau par un des fragn~nts et de tr-ansformer une .fracture fermée. en une fractttre ouverte. ColiiChez donc votre blessé à terre, cherchez à fixer aussi bien qtte .possible le membre brisé à son congénère sain. Vous y parviendrez en vous servant de molllchoirs, de cottrroies, de seiWiettes. Vous pourrez. 'COmpléter la consolida·tion en l'éta,yant par un bâton, une canne etc. Ce n:est quJune fois les membres inférieurs t-ien ie.ndus et hien fixés 'ctUe vous chercherez à réintroduire le blessé dans la voiture. Vous le calerez aussi bien .q ue possible et le ménerez vivement soit ·à son domidle, sod chez Je médecin. Quoi c;u'il en soit, .f,k1hez de toujours bien réfléchir à ce qu'il convient de fa ire. Mettezvous en pensée à la .place du blessé, épargnez-lui toute dottleur inutile, soit par un transport rapide, soit par une bonne ·fixat ion provisoire dans le cas où ceUe-ci est nécessaire .. . (,Courrier de Genève"). P. C.

Variétés --UN JOURNv\JLIS11E EN PRIERE Un .iour le P . Bailly, fondateur de 1?. • Croix ». demande à son s u,périeu·r. le p . Picar.d, de nouveaux co!Jalborateurs: La be·· SO\,O'fle devient a.ocalblante, le temiPs manc;•ue pou.r y su.ll!ire. Le P . Picaro: • De nouveaux c01l!abo ra· teurs ? Je 1ùm ai pas à vous donner. Mais je vais vous indiquer !e moyen de tro uver plus de tenws et de fournir plus de trava il pendl'lnot la journée : ajoutez, ch-a1ue malin, une heure à votre oraison. » ~~uis lors , Je Père Bailly se leva une heure ,pLus tôt et put suifire aux sun:hanges de la !besogne!

97 VOIX DU PASSE

'Les parents de saiut Vincent de Paul é:ai.en t de paUJv res pa'Jsaus; un chrétien gé. néreux voulut ré;ouir ~e cœu•r de l'apôtre en leur ad ressant une somme 'Cl 'argent. - Mes parent.s sont pa u.vres . c'est vrai. .dit -il. · ma:s ce qui impor te, c'es t c; u à ln. vers les misères de cette vie Î 1S s•e sau.venl: je vou,s prie donc de me p ermettre qu 'on cm[JiloJe cet -argent à donner une miss 10n :;lans leur viHage. Au(ourd'h.ui ' 1 aura i! di!: cl6pcn scz: rei:e somme à J·épandre le bon journal; il 'eu 1 ct:onnera la vérité et guérira la plaie hidcu. se des matLva1s journaux qui dévorent 'c peu.ple . (V. d~. ·P. Bai.i!y, 1889)

*

11JES PLUS ORANIDES FURETS OU MONDE L'ardeur que l'on a mise en Europe à wbattre les forêts, contrairement aux r~Ies d 1une saine technique forestière a eu pour résultat, non pas seulement de rendre le cli· mat p:us mauvais, mais encore de priver no,tre ccnünerut des Iocêts g:g<ll111t~r!ues q11: possèdent d'autres régions. Les forêts d 'Amérique ont été, elles aus· si, mise à contribution très fortement dans ces dernières années. I l n'en subsiste pas moins une , au Canada, <;ui a 2780 km de long et 1600 ~m. de large. En .Mrique l'on trouve également des jo. rêls Iormidlthles, les plus étendues sont tou· tefois situées dans la Sibérie du. Nord, l'une d'entre eLles a 4800 km de long et une iar· geur de 2700 km.; c'est la plus grande fo· rêt de la tf'rre, et ell'le e.st. au{o ua1d h1ui en· core, presque inexploitée. -- - -- - ·--- - .....___ >Qo·-

-~--......__. .

* Le mur aux lézards." Un père et so11 fils sont arrêtés devant un mur s ur 'equel cou· reut de nombreux lézards, sous les ca re11s~s diu soleil. - Dis-moi, Riri, sais-tu œ que che!Xlhenl ces lézarldiS ? deman.de le père. - Mais oui p'pa, y oh~r<lhent des !éz~rdes

Gloire è l'Eucharistie 1 -

EUCHARISTIE, nom !Pa:r lequ-el nous sommes .tous !frères, en un Dieu vivant et se donnant; EUCHARISTIE, 1pain de ,]'âme, !Pat-rimoine .Qplendide Id: l'lhtll~anité, aJP: .partenant è tows les ag-es, !a .routes :le:> condjtions, lieu de rencontr:e .entre 'Dteu et tl'ho.mme 1à tr-av·ers Œe 1desert de la ·vie; EVCHARISTIE, rvers Vous,, rp1us que j,amais, nous élevons noo yeux et nos sun~pli~ca,tions. · ---------••=---····Hl~•~---------

L'Image du Sacré-Cœur Dans J'une de ses a,pparitions à sa fi.rdèle •ervMte Marguerie-Marie, No~re-Seigneur a ;XiJli'imé ce désir et formulé cette promesse: , Je bénirai J.a maison où l'image de mon Sacré-Cœur sera eX~posée et :honorée. • Et cependant elle n'es1 pas dans rna maison. l'image du Sacré..1Cœur. Cette pensée me tourmente depuis hier, et mélancoliquement je visite l'une après l'autre toutes les chambres de rna demeure, en ré· pétant: • El 1e n'y est pa.s! • Qu'ai-je donc mis dans ma saHe -à man· ger? Des petits tableaux plus ou moins• arlistic;ues, r~présentant des ,pommes, des écrevisses: autant Ide choses qui parlent à l'estomac de mes convives. 1Et dc'lns mon salon, qu'ai-je mis? nes o;aiseries, des banalités, de.s frivolités qui encadrent les souvenirs de f-amille. Je me prends à avoir honte de mon peu de sens chrétien. Comment se fait-il que je n'aie pas songé à cela plus tôt? Je viens de vo:r chez un de mes amis un Sacré-cœur Stliperhe. C'est un talbleau par· lanf, sïl en fut jamais: il a fait sur moi une vive impression, il me semblait que je vo · yais les lèvres de mon Dieu s'ouvrir, sa main se mouvoir, et ces ;paroles douloureuses retentissaient à mes oreilles: Voilà ce

Cœur c;u1 a iant aimé ies hommes, et qui en est si peu aimé! Al•l ons c'est dé.cidé: je vais reléguer au grenier t'o ut ce qui pourrait rabaisser l'âme, et ie multiplierai les suqe!s religieux. Sur· tout à la place d"'h onneur, dans ~on sa:Jo~, avec un beau crucifix, je plaœra1 le Sacre· Cœur. Le :M-a ître nous a fait savoir qu'il tenai t à celte p'ace. Il a promis des· grâces toutes spéciales à <;ui ·la lui donnerait: • Je bénirai les maisons où l'image tle mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée. ,. Le Ciel me garde de fermer mon cœur et ma porte à dt.s désirs si ilégitimes, e_t de voir passer mon Dieu à côté de ma ma1son, sans qu'il y entre et la bénisse! · ..

-·· <<Elle))

Vous ê!esJYo.us, quelquefois, donné la haute jouissance d'ailler, par un joli matin de mai dans un beau mu<sée de peinrure?. · · IL~ vilne est oalme encore; ·les jardins, ra· aeunis pa.r la nuit; votre cerveau, pas fatigué. . Et vous arrivez •ieva~t un beau ,portrad. la Joconde, ou une Vierge de R~phaël.. · [.a saille est soli ta ire, recuetliie comme une clhrupellle .. . Vous rega:.rdez. . . . vous étudiez. . . . vous comprenez la di·stance qui sépare le maît.rc antique du sauvage actuel. Sensa>tion agréalble, mais • [imitée ». Car les Vierges de Raphaël se ressemblent toutes . . . ca•r la Joconde finit par' fatiguer avec la monotonie de ses yeux de rnrstère. · . Et puis , une GJt!intu-re, si be~le soitt-el:le, ne vaudra jamais la vie • vivante •. Aussi, un beau visage sera-t-il touJours SUJpérieUJI' à sa peinture. . JI y a des visages de Lumière Cj_Ui éclatrent les .âmes, connne le soleil ioJ:lumine les dhoses. LI y a aussi des v;isages d"-ombre ... Mais, là encore, la satisfaction de beau1'é est limitée. Car, dans le p.lus idéa·l v!sagt,, on trouve lie la fragilité et ill! l'impetiection.


98 AJlor,s, on fait un rêve· . · Cellrui de trowver s·u r sa route un être, dont le corps serait beau, et l'âme belle, jusqu'aux extrêmes limites de l"harmon~ et de la possibil4té. Or, ce rêve que les âmes hQJUtes ne peuvent pas ne pas faire, est une réalité, qui s'~lle • ~a Vierge Marie •. D 'eUe, !~Ecriture a dit: • Tota pu'ldhra es- • Vous êtes behl.e, d'' une ~auté a.bsOlue. •

:J..a !emme! ... Qui [pourra mesurer l'abîme de profanation âu Œonki dlu.que~ on a ~eté ce nom de beau-té. :Pou.r cela, il dauklirait connaître la puissance \d'avilissement dont est capilile 1.a pauvre âme humaine. . f'eruïllletez ~~histoire die notre planète, c'est l'fhi s toir~ de bi !Profanation de la femme. . la le~, dlail'leurs, s 'est vengée. Et c'est .pourquoi devant tant de désastres, on peut dire: • Cherd!ez la femme ! · . . • Et pourtant ,sans nous lasser , nous rêvons d'un idéaŒ de femme ... idéall de sœur... de fiancée, d 'é pouse, de lllère .. . fU sertible que la femme, si idéalement belle 'daJis un rêve pur d'adolescent. tl.oit exister parloirs ·a insi dlans /la réalité. Ce serait ir<l)p triste autrement! . .. Or," çuand nous 'taisons ce rêve qui si-mpose, c'est vers la 'V i~e de Galilée que nous nous a.vançons. C'est !Pourquoi toutes· les âmes hautes diu christianisme ont I:êvé de cette femme . . · de œ tte JPCrle unique ... de ce diamant sans !a.dle. .. de ccl.le qui , pouvant se parer de tant de nœnS, s'est appelée,' sans hésitation, fout s irrqplement « ol'lmma.culée! . .. • ·Bvidemment, cette digJUre attirera toujours ceux qt•i ont la nostallgie de la !beauté et de la pureté. Comme on voukl.rait se la l!'eprésenler! Mais coamne S. Paul, on ne peut qutavouer son i~ossibi1ité. 'Et .nous déplorons !l'impu:ssance de J'art humain pour ~rosser devant les âmes ferventes cètte vision de beauié, où c Œ'h wnain » se termine, et où le • di-

99 va cottt111lte~. Oui . . . comment est-eUe, la Reine "cte ce mois de mai ?. . . Celle qu'on ~représente avec une cour-o nne d'étoi11es, et 1e serjpent aux VÎill •

tPieds? Qucl est 'l'arrtiste qui s'en est le ,plus ap. !Proehé? . .. .Est-ce Luc, l'évangélJiste, ou le pieux Mu. ri1lo? ... Comment se la figurai·! soa:nt Berna.I1d dans ses méditations claustrales? ... lf ,t cOll1111leilt voUJS la figurez-vous, vous petites jeunes dL~les de nos oconfréries? .. . E t vous femmes a'Verties du monde? .. . ·Et vou.s, mères? .. . 'E t vous, :hommes qui aovez traNers é la vie avec Je ouille et l'e'ffroi de la femme? .. . Et vous, artistes auJQquels Oieu a donné pat !ois ~a po•ssibililé du grand coup d'œil <; ui em!Porte vers [es cimes? ...

Quanl:i ovou~ '\urez céjpon.du à ces qu6 lions idéales, vous ne serez qu'au milieu de la route. Car, id~s, la · beauté mardie au mitieu de -ses courtisans, sa:tislfaite d'el'le-même, lOin· taine aux pauvres gens. Sa heauté à Elne est ;proche et ahaude, <:omme tm rayon de soleil. 1Ei le ver de terre. et le plus bas repliJe, e.u regardant 'J.Ià~h'aut W.mmaculée, peuvent P.ui munnUTer : « Sowvenez-vous! .. . " 1Et flle se sou'Vienf! . . . .J:i!-le, Œa k ès pure, se souvient même de la boue où agonise la plus !banale, la ŒJilus mi· sérable des âmes . ... Je ne co.mais pas de ,peintre, même aux époq·u es mystiques, 1ui ait essayé de ln· duh'e une telle tendresse issue d'une ietlt haute beauté.. . PliE'RR:E L'E~TE.

---Dans-------le train

Je voyageais, l'autre jour, en chemin de fer. Le trarj et était long; le brouillard dense mettait sa grisaille triste sur les ahoses; il

y avait des gouttelettes .froides aux fils du _télégraphe. En face de moi était assise ooe maman avec une fillette d 'environ dix ans. Venfant bâillait, se démenait. - 'M aman, donr~;e-moi quelque chose à lire? La mère était plongée -dans la lecture d'un de ces ioll!I'naux de Paris qu'on tire à cent mille exemplaires. EJle détache un feuillet et Je p-asse à l'eO:fant en désignant un article du doigt. · Je vis l'enfant parcourir le journal et regarder les gros titres : Les affaires d'Orient, [.a politique de M. Lloyd George, Les Mémoires de Guillaume, Le Salon de l'automobile, La guerre en b}ande ... Tout cela ne lui disait rien. Elle fit alors une incursion vers le feuilleton, mais il était trop long, trop compact, - peut-être, heureusement incompréhensible pour son âge. - Maman, c'est ennuyeux toute cette politiq.ue, je ne vois rien pour •moi. .. . La mère se séparant avec .peine de la lecture du second feuilleton dans lequel elle s'absorbait, jeta un eoup d 'œil rapide SUJl' la feuille passée à sa petite fille: - Mais si, Lolotte, ~egarde ceci, c'est tout à bit intéress-a nt pour toi. Vois-tu, :tà, tu as la main dessus, • Phistoire de la petite tille coupée en morceaux. • Alors, la fillette se mit l li·re lentement, en remu-ant les lèvres, avec des lueurs d 'ef!roi dans les yeux, l'épouvantable et lamentable récit. Les anciens posaient en maxime que le plus grand respect eS't dû à l'égard des enlents. Est-ce que nous serions en voie de descendre alll-dessous de la philosophie anti· que? Alors même que cet article fût exempt de toute allusion déplacée, qui est-ce qui ne corn• prend pas que cette littérature sanglante n'est pas faite pour un eniant. li y a là un tableau de crime qui ne peut qu'épouvanter une jeune imagination, en déflorer la fraî·cheur, faire vibrer une nervosité précoce, éveiller des ins-

tincts dangereux. Et pourtant, cette maman paraissait une bonne maman: elle ·r edoutait les courants d'air pour son enfant . .. Seulement, l'accoutumance avait é moussé, chez elle, le sens moral et, par contre-coup, le sens fam ilial. A force de lire les romans, les feuilletons , les faits divers sensationnels, les grand·s crimes, à torce de ne lire que cela, elle avait perdu le discernement du bien et du mal. l:l y a, paraît-li, des mères alcooliques qui mêleut de l'eau-de-vie au lait de leurs enfants; il en est d'autres, non moins intoxiquées, qui prêtent à ,l eurs filles le journal qui corrompt ou qui affole. nans les deux cas, c'est la même .inconscience. Et tandis que le train sJenfonçait dans le hrouillàrd d'autonme, emportant la petite til•le aux yeux d'az·ur, au front blanc, au visage d 'ange, je songeais à J.a responsabilité formidable de la presse. Qu-i dira combien de femmes ont cessé de penser en mères, combien de fillettes ont commencé de penser en filles pour avoir lu tm mau vais journal!

Comment Ikiala manqua son mariage (tOONilE NEGRJE) Ml! [a dTôlle de petite boiiJle femme: elle aJVait pour tout costume ooe ill!descrÎIPtible rtunitque bleu de Prusse, un nez iliMI'aisemblablement en trompette et un viewx bonnet ~ ~ CQ!OO. œ !dern.ier resertvé aux ~ours ~ redou.tab1es - où elle aidait son pèll'e à créiPir des murs de cases. Nous somme$ à 1Ma:d:agascail'. Le père d'H<iaŒa, n-otre héroïne, anocien sorcier retiré des affaires mais qui garda1t des aptitudes,-a.va.itpouiproiession av.JoU.ee :le oré· pir les cases, et, pour manœuvre, sa ffi1e. Lui, aœroUjpi c;ur une !Piancl:ie étroite, éta· lait aovec lliD bout de bo!s plat l'enduit iTOu· geâ·tre; elle, en bas pétriSisant des pieds et surtout des mains, mélangeait en doses sa-


100 vantes la bouse dt vache, l'eau et la terre rouge, puis passait de tout à son père dans tm gibus !désaffecté; et Guand la mixture était t.rop J:quide ou trop conwacte, vJan! tout le conk:nu du gibus lui revenait sur la tête, d' où J'ut ilité du bonnet de coton ,pour sauvegarder resfhéti.que de sa coiffure: quatre tresses en b::o.to.ille; on n'est JPaS femme sans un brin de CQGuetterie! _ lkiala n'avait pas toujours rempl·i ces blutes foncti011;;. N'ayant pàls connu sa mère, elle avait été êlevée à coups de poings et de trique .par une marâtre GUi la faisait trimer sans pifé; tant et si bien que le petit gottverneur, pris de pitié, av,ait obtenu une .rl ace pour Ik:al·a à I'o.nphelinat df'.s Sœurs. La fennne songea avec colère que c'était déjà t.rop de perdre son es'dla·ve sans encore fourni r des habi ts. Elle ceignit la pal!Vr<:tte, alors âgée de 5ept ans, d"un bout de pagne sordide et la conduisit à l'orp!lelinaf; ià, e!le la poussa rudement cfuos le oorndor à 'eutrée, arradta, pour ne rien perdre, li! haillon qui couvrait l'enfant, et s'enfuit à toutes jambes. La bonne -Mère survenant dut enfouir préciij)itamment lkiaJa d·ans les plis de sa rorbe, et r 'est en ce cosl'lllTle que la peti te fit son entrée dans l'étarb1issem.ent.

faute de trousseau, Jkiàb posséldait une coLlection dP. défauts variés qui grandirent avec ellie: hargneuse, têtue, indisdp:inée, sourno.se comme un caméléon et farouche comme une pintade de forêt, tout le paga· ILisme vivait en etle. De plus - l'aurai!-o!l cru de ce laideron - eHe était coquette comme une vieille actrice, COGuetre au point de • ch iper • la b oite à poulire d'une pension· na ire européenne et de transformer son mu· seau en aubergine tre~ dans du givre; coquette jusqu'il e ssayer tous les souliers, pourtant b!en éculés, de Mère sllfPérieure qw10d on 'l'envoyait bllllayer sa chambre, · Avec cela, rtJbellle à toute instruction, dernière en tout, spécialement en catéchisme dont elle ne put ou ne voutut jamais .réciter correctement une ligne, , si bien qu'à 16 ans elLie n'était pas encore adimi-se au baptême.

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A cet âge, en ayant assez des Sœur-s, e'lle s'enfu it, mais, de même marâtre l'avait livrée sans habits _'ille ne rien perdre, - el1e, Ikiala, el11lo11a jolie robe de sa voisin~ et l'ewveloppe de !Propre pai11asse, - pour ne rien ~~ elle retourna ~e~ son père qu.i sa1t des ca·ses. Celu1-c1 exoamina le s'adijugea la robe poùr Cihemise de rata lv~loppa d~ pa iliasse. en .g uise de 1arooa: v1t à sa ~!Ue une raclée solide parœ ne .r!\ipportait pas d'argent, et la prit rue gâ'cheuse Jde terre.

Jean-Baptiste et son pat.r on

Je gou-

0 r. étaient des catholiques sérieUX! « Tu

des souJiers, soit, mais il faut que tu baptisée avant le mariage, dirent-ils petite . • flle se reb:flfa: c Je n'ai jamais 1 '..wrendre le catédlisme. Patience! :'.nt ŒJCU tu en sauras assez; d'ailleurs, pas ie ba,ptême, pas de souliers. •

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ft dès lors, ce fu t une dlasse incess~te: ~~~ de l'orphelinat n'étaient qu'un jeu à " . t aupr.e• s (61é. Les deu·x hom~s se ~ (~ya1en. leur ~.lève : du peht matm 1usquau so1r, 41 ct bien a.vant .d~ns la nuit, il tallait écouter. Mystère du cœu.r humain! Le lii:CfetliJI.1• ~ter, rÉIJ>Ondre, réciter et, si eNe taisait du gou.Yerneur, brave jeune homme au lliae de regimber ou d'être trop lente à commen t court, vit Ikiala, et matgré sa prendre. la pauvre Iki!Üa se frottait les côtes. !ion ~plorable et méritée, s'éprit Bref, en un mois, cette méthode énergique alla trollVer Je crépisseur: « Je lui en apprit plus que 'les bonnes Sœurs en lkiaJa pour .femme; je vous donnerei t' aJ buit ans. et, un matin Ikiala par 1t po11r !er trouver, à 10 kilornèfces de lâ, le miséchange un pantaion rose, une truelle eu bri iiant pour vos crépissages, mon aïonnaïre le plus proche. co lonia1 quand le gouverneur me son vieux et deux piastres de 5 fr. Votn Elle portait une lettre GUe le gouverneur le 311Jira deux chemises, un lamba vert et lui-même a;vait écrite de se. plus belle plubague de cinq sous. » Le v:eux hocha 11 me et rédigée: en son meilleur français. te. intérieurement rarvi i jamais il n'avait Mon Père, j'ai l'honneur de vous ta 1re ?aresrpérer autant. « y aura-t-i1 de la ftllir très respectueusement la lemme de viande à manger ·Je jour diu mariage, dfldlo mon secrétaire parce qu 'elle !prouve un bedra-t-iJ ? _ Vous êtes digne d'un cod!el, 10in pressant d'être baptisée!.· · acqu iesça le futur gendre. J en immo:era.i &:al Et. le lendemain, Ikia1,a , a.ymt brill-amment - Moi je veux, en plus, une 1paire de • rtpondu à l'examen de catédlisme, reœvait Jiers, lan~a IkiaJa qui écoutait.. Et, se.. le baptême. pelant les sawates sans i'loire de la Mère • Elle n'en dev:nt pas meilleure : son maupé.rieure, eLle ajouta : « Des souliers avec dll vais caractère, son orgueil surtout en semtalons bien hauts! • !Lait décuplé : ~e, qui n'a.vait pas un sou •Les deux hommes sursautèrent: «Des lOlo vaiMant sembla it .p rendre à tâChe d'éblouir sou liers! tu n'es pas fdUel _ feu veux! _A mori:le et se faisait ch\là nommer M!me la quoi ça sert? _ j'en veux. _ Je te doaao SecrétaÏire: Jean-Bapt:ste. en découvamt les rai une marmite en terre netWe! _ J'el difauts de sa fia.ncée, cornrneuçat t à regv-etveux! • Et on discuta on batailia mais Jlilo ter son emba·~lement. b avait sa tête et, quand vint fe soir, Ill tl}) souliers étaient promis. Jean-B8fPiiste friÏf, Le jour du mariage est venu: Iki.al:l., dans Ju:-mêrne, les a.oheter à Tananarive, il dJoi. u case, aidée par des amies complaisantes , sirait des talons très hauts .. . et y ajOilleo essaie de mettre les souJiers Cjllle Jean-Bap· rait une paire de bas à jour! . .. liste n'a voLtlu ·lui laisser voi.r ,~ue ce matin Vaincu sur toute Ja ligne! Ce que rem&ne .. . les hommes sont cruels! Souliers tVeut! · · • dt mon cœur, sont-i·ls ,jolis, et fins, et cam·

brés élégamment sur leurs talons vertigi· neux! l' . Ma is entrer !à-dedans est une au1re a ,a1· re.1 Les amies poussent, Ikia.la ... ; se3 b ons , . tire gros petons haibitués à l'a1r 11-ure se re.unt à serriblahle torLure. :e raut pourtan t: :ncore un effort ... , les orteils afioiés ~he· vaudte.nt ... , ça y e5t! Et lkiala se d re3se, se rass ied précirPitamment. se relève et, la bouche cri~e tant eEe sou!iire, se !'enl de· bout. Oullo:ah! ouh! il lui semb'e que c:nq œnts q,ines s'enfoncent dans ohaqlle pted et qt.1e la douleur lui remonte jusqu à la nu· que. Peu importe, il faut aJJer: Jeaih].lptisœ, aga.c é du retrurd , a ·d~'à gagné sa plac:-. Ju.s<;ulà l'église toute proche. ses am es soutie nnent, ,porœnt presque la mariée el la dépoSent sur Je set~ il. Il fau t gu·~!e s engage seu~e maintenant et sans appu!, dans le d~rt de J'allée centr~le pour anriver 3. sa chaise, tout Jl~as devant l'autel Ja mai,; J'ég lise ne lui a paru si longue! tou.s 'es ,.dn~­ tien s sont Jà, serrés sur leurs bancs, l!nSI:'tuteur trône à T'ftlarmonium, tout le monde la regarde : Ikia la avance, titubant, saut il an! avec l'é.égance d 'u ne dinde sm· une p:O.que de tôle britlante ; ses dhevilJ!es se Iod ent; ses 1pieds se tournent. Enfin, el~e arrive · · · p !us que deux rangées, plus qu 'une: Jc:tnBaiPüs.te se retowrne vers. ~·ie, le Père, .l. •ce mon1ent, sart de Ja sacr1she .. ·, un den1.e~ é!·a n vers la chaise et, patwtras, avec un cr1 de détresse , Iki3'1a, de tout son long, au bel u mi,Jieu de la nef, s'6tale.

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Oh! ce fut ~:que! ·Les chrétiens s'esclafJent · les en~a nts de Chœ ur accourent, le Père rent~e à la sacris tie p our r ire à son aise. J earn-Ba!Pt:ste s'élance et pif. pal, deux claques sonores apprennent à Ikia.la le d~o~e~ de co~romettre, par ooquet!erie, la d 1gmte de Mone la Secrétairre. Ath! oe:a prome t un beau mariage!. .. tMalheureuse Ikia1a! assise sur Je sol, elle délaçait ses souJiers sans vergogne. L'o,pé· ration fut longue tmt ses doigts tremblaien t die dépit et de 'h onte, tant ses yeux ét·aient erribués de larnnes. Emfin, tels des prison-


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bonnet

A cet âge, en ayant assez des vantes la bouse dt vadte, l'eau et la terre rouge, !Puis passait •l e tout à son père dans Sœur.s, elle s 'enfuit, mais, de même que ta un gibus !désaffecté; et quand 1a mixture était marâtre l'avait litVrée sans habits - iiOIIr t.rop J:quide ou trop com,pa.cle, vlan! tout le ne rien perdre, - el1e, Ikiala, el11>0rta la conl•.!nu du gibus lui revenait sur .Ja tête, jo!ie robe de sa voisin~ et l'eDIVelopPe de &a d•où J'utilité du bonnet de colon 1p our saupropre pai11asse, - pour ne rien laisser. vegarder resfuélique de sa coiffure: quatre Et elle retourna dtez son père qui cripit. tresses en b"laiUe; on n'est !Pas femme sans sait des cases. Celui-ci examina le ha~, un brin de coquetterie! s'adijugea la robe pour dhemise de ga1Ja, 1~­ Ikiala n'avait pas toujours rempl.i ces ttau!veloppa de !Paillasse en guise de lamba, ser. tes fonction:;. N 'ayant pllis connu sa mère, vit à sa f!lle une râC'Iée solide parce qu'dt elle avait été ~evée à coups de poings et ne rawortait pas d'argent, et la prit comde trique par une marâtre qui la faisait trinte gâclleuse Ide terre. mer g.ans pit:é; tant el si bien que 'l e petit gou.verneur, pris de pitié, avait obtenu une !Mystère du cœu.r humain! Le secrétAire pace pour Ik;ala à l'orphelinat dt>.s Sœurs. du goll'Verneur, brave jeLLDe honune au jllftLt femme songea avec colère que c'était menl court, vit Ikiala, et ma'lgré sa réput1. déjà t.rop de perdre son estila,ve sans encore ti on d'éploralble et méritée, s 'é?prit d'elle. n fournir des habil~. Elle ceignit la panvrdle, a•bla trouver le crépisseur: • Je vouùrais alors âgée de .sept ans, duun bout de pagne Ikiala pour 4emme; je vous donnerai a sordide et la conduisit à l'orpltelinal; ià. elle édlange un pantaton rose, LLDe truelle en fel la poussa mdement dans le oorridor d'enbriiiant pour vos crépissages, mon casque trée, arradta, pour ne rien perdre, Il! hailcolonial quand ·le gouverneur me do~U~era lon qui coLLvrait l'enfant, et s 'enfuit à toutes soo vieux et deux piastres de 5 fr. Votre li~ jambes. La bonne Mère survenant dut enfouir le 3/Ura deux chemises, un J.amba vert et 1111 préc~pitamrnent Ikiala dans les plis de sa bague de cinq sous.» Le v:eux hooha ·la fê. rOibe. et c'est en ce costwne que la pe!ite lit le, intérieurement raovi; jamais il n'avait osi son entrée dans l'établissement. eBq)érer autant. • Y aura-t-i'! de la bonne viaru:le à manger Je jour du mariage, demanfaute de (.rousseau, IkiaŒa possétlait LLDe da-t-il? Vous êtes digne d'un coohon. coiJecEon dP. défauts variés qui grandirent acquiesça le futur gendre. Jen immo:erai L"D! avec eLle: hargneuse, têtue, indiscip:inée, - Moi je veux, en plus, une .paire de sou· sourno.se comme un caméléon et farouche Jiers, lan~a Ikiala qui écoutait.» Et, se npcon11ne une pintade de forêt, tout le paga· pelant les SQ~Vates sans t]oire de la Mère su· nisme vivait en el!e. De plus - l'aurait-o!l périeure, eUe ajouta: • Des souJiers avec dtS cm de ce laideron - el'le était coquette comtalons bien hauts! » me LLne vieille actrice, coquette au point de •Les deux hommes sursautèrent: • Des aoa• chiper » la d>oite à poulire d'une pension· liers! tu n'es pas !dUel - ]'en veux! - A naire européenne et de transformer son mu- quoi ça sert? - j'en veux. - Je te donneseau en aubergine trempée dans du givre; rai LLDe marnnite en ierre netwe! - j'en -coquette jusqu il. essa.ye.r tous les sot.diei'S, veux!» Et on discuta, on balai&, mais }tia· pourtant b:en éculés, de Mère supérieure la avait sa tête et, gLLand vinf fe soir, les qLLand on t'envoyait balayer sa chambre, souliers étaient promis. Jean-Baptiste Irait, · Avec cela, rebelle à toute inslrw:tion, der,Ju!-même, les aoheter à Tananarive, il choi· nière en tout, spécialement en catéohisme sirait des talons très hauts... et y a joule· dont elle ne put ou ne vou~ut •jamais .réciter rait une paire de bas à jour! ... corre-ctement une ligne, , si bien qu'à 16 ans Vaincu su r loufe la 1igne! Ce que lemme eilile n'était pas encore adimi'se au baptême. !Veutl .. .

or• . Jean-Baptiste et son patr<m le gouverneu'f étaient des catholiques sérieux: • Tu veUX des souliers, soit, mais il faut que tu sois baptisée avant le mariage, dirent-ils 1 la petite. » Elle se reb:Ha: • Je n'ai jamais pu apprendre le catéchisme. - Patience! avant IJ)CU tu en sauras assez; d'ai!leurs, pas de b31ptêrne, pas de souliers. »

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Et dès lors ce fut une dlasse incessante: celle~ de ~·o~e!inat n'éiaieot qu'un jeU à côté. Les deux hommes se relayaient auprès de leur €lève: du. petit matin jusqu.'au ~oir , et bien a.vant dans la nuit, il fallait écouter. répéter, .rÉtpondre, réciter et, si eHe faisait mine de regimber ou d'être trop lente à comprendre, la pauvre Jkiab se frottait les côtes. Bref, en un mois, cette mé~ode énergique Jui en apprit plus GUe ~es bonnes Sœurs en huit ans, ét, un malin Ikia.Ja parfi.t pour alter trouver, à 10 kilomètres de là, le missionna.ire le plus proche. Elle portait une lettre Gue Je golbverneu.r lui-même aiVait écrite de se. plus belle plume et rédigé<: en ·s on meilleur français. M'on Père, j'ai l'honneur de vous ta:re ?arvenir très respectueusement la femMe de mon secrétaire parce qu'eUe é.prouve un besoin pressant d'êlre baptisée! ... Et, le lendemain, Ikiala, ayan.t brillamment r~pondu à l'examen de catédlisme, recevait le baptême. Elle n'en dev:nt pas meilleure: son mauvais caractère, son orgueil surtout en semblait décuplé: et:e, qui n'avait pas un sou vail1ant senlblaitprendre à tâctle d'éblouir son motide et se faisait d(â nommer Mlme la Secrétahre: Jean-Bapfste. en découvnmt les d'é!auts de sa fian<:ée, commençait à regf"etler son em'b3Chlemenl.

\!il Le jour du mariage est venu: Iki.ab, dans sa case, aidée ,par des amies complaisaures, essaie de mettre les souliers c,pe ]ean-B:~p­ tiste n'a voulu lui laisser vow ,~ue ce matin même ... les hommes sont cruels! Souliers de mon cœur, sont-Hs •j olis, et fins, et cam-

brés élégamment sur deurs talons vertigΕ neux! Mais entrer !à-dedans est une aum~ a Haire! Les amies poussent, IkiaJa tire; ses boos gros pelons bahitués à l'air libre se re:usent à seniblahle torture. Jrl :e faut pourtant: encore un effort ... , les orteils afioiés ..:hevaudteni- . . , ça y est! Et Ikiala se dre3se. se rassied précipitamment. se relève ct, la bouche cris.pée tant el:e sou!nre, se ~- ent elie· bout. Ou[·:alt! ouh! il lui semlù que cinq oen1·s 6pines s 'enfoncent dans ohaqu.e pied et que la douleur lui remonte ius.qu à ta nuque. Peu importe, il faut al'ler: Jean-Japtisre, agacé du retalfd, a '!!.~",à gagné sa place. JU:Squ·à l 'ég~lise toute proche. ~es am·es soutiennent, ,portent presque la mariée el la dq,osent sur le sasil. Il faut qu'cl!e s 'engage, seu!e maintenant ei sans appui. da ns le désert de l'allée centrll'le pour anriver :t sa cJhaise, tout llà.-<bas devant t'autel Jamli> l'égEse ne lui a paru si longue! ious !es chré~tiens sont là, serrés sur leurs bancs. ·l 'inst:luteur trône à ftlarmonium, tout le monde la regarde: Ikiala avance, titubant, sauli! ani avec l'é.égance d "uoe dinde su<r Ullre p:aque de tôo!e brillante; ses chevill!es se lorient; ses pieds se tournent. Enfin, elte arr ive· · · p!us que deux rangées, plus qu 'une: je::tnBaJPÜ&te se relou!l"ne vers ethe, le Père. tl ce moment, sort de Ja sacristie .. . , un dent:er é!-an <Vers la chaise et, patatras, avec un cri de détresse, Ikia'la, de tout son long. au belu .midieu de la nef, s'6tale.

~ Oh! ce fut é!p:que! Les dtréliens s'esclaflent; les en1ants de dlœur a«:ourent, le Père rentre à la sacristie pour rire à son aise. Jean-Bapl:ste s "élanc.e et pif, pai, deux dlaques sonores apprennent à Ikiala Je danger de co111>r<>mettre, par ooquel!erie, la dignité de Mme la Se-crétaire. Alh! oe:a .promet LLn beau mariage!. .. tMalheureuse IkiaŒa! assise ,s u·r Je sol, elle d6laÇ13.il ses souJiers sans vergogne. L"opération fut longue tml ses doigts tremblaient de cteyit et de honte, tant ses yeux étaient embués de Jarones. Emin, tels des prison-


10! niers ~ui s'évadent. les pauvres rpieds martyrisés jai11i&Sent de leur gaioe tor,turante et retroUJVent à l'air 1ibre ileur volume noilJllal. Ikiala se dresse, abandoone là les bottines de ses rêves, et, en pieds de bas, troussant sa robe, à toutes jarribes, cette fois, eUe s'élance hOTS de l'êgJise. tLe jour même, après trois heures de course, éq>en!ue, sans un Œ"egard en arrière, elle s'engoulffrai.t dans l'oiJPhcl.inaif! . .. BUe n'en e:>t plus sor.t ie: J.es Sœurs l"em,p!oient comme cuisinière et ne sawent C01lY ment louer sa douœu:r, son humiiité, son Olbéissanœ. EIDle n'a plu-s qu'un léger tr.a~s de caractère: une antïa>a11hie inNiru:ibte pour les ohaussutes .O'esrl ainsi que, pour une paire de sollliers à la mode, IkiaJa a gagné •re baptême, manqué so'l mariage et perdu ses débuts. Dieu se sert de lous les moyens. P. de la Devèze.

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Bernadeble SoUibirous. la voyante de l..our. des, famille de 8 enfants. •Les recoros - s'il est .pennis d'el!l>loyer ici œite extpression - sont tenus par les fa. mil~es de S. Ignace de Loyola, 1? enfants (il était le dewnier né); de S. Beno1t Labre, 15 enaants; de s. PaUli de la Croix, 16 enfants (il était ~'aîné); de S. François de Borgia, 17 ~niants (en deux mariages); de Ste Gatherint de Sienne, 22 enf.ants (!lous de la même mère). 1Parmi les sa ints mariés on trouve, entrt autres: Ste Félicilté, avec 7 enlanlls; S. Louis avec 11 eniÎanlts; s. François de Borgia, ay~ 8 en!Ja.nts· ta B. de testonnac, avec 7 enfantsla B. M~ie de l'Incarnation, et Ste Jeann~ de Ohantal, fondatrice de la Visitation, chacune 6 enfants. A celte tiste nous pouvoas ajouter ~e nom béni du. B. Nicolas de f1ut. ryui eut 10 enfants.

------.-Providence

Natalité et religion On montre, pa-r l'exemple des ta.miHes qui ont été fondées paw des sainlts ou qui ont donné naissance à .des sain~s, l'inHuenœ de Ja rellig.ion suT la natarli.fé. !Pour les ~amilles d'où son1t sortis. des sainJ!s i1 a été noté: s. Bernard, 3me de 7 en~ fatrls; S. Thomas d'~u.ic, 6me enfant. S. Vinœnt Ferriew, d'une ~amille de 8 entants; (e B. Bern&Jdin de Fel-tre, d'une fami-lle de 10 enfants ; Ste Thérèse, avec 11 irères et sœurs; s. Vincent de Paul, famille de 5 enfanl!is; s. Jean Berchmann, ~a mille de 5 enfants; Vén. Jean Eudes, famille de 7 enfants; )3. .Louis de Gonzague, famille .de 6 enfants; Ste Maa-guerite-Marie, famille de 7 enfants; S. Jean-Baptiste de la Satie, famiMe de 10 en· (ants; B. Grignon de Monlt:for.t, .famille de 8 enfants ; s. .Nq,honse de Ligori, famille de 7 entants; Je saint curé d'Ars, 6 frères et sœurs; Vén. Jos. Cottolengho, famille de 12 enfants; ~ B. le B. PerboyJI'e, famiilil.e de 8 enfa,nJfs. Vén. Cat. rLahoure, famille de tl enfani-3; la vén.

\La nuit tooibait, triste et froide, sabm ;par les ralales des giboulées tllune aigre rm de mars. Thomas, Je chemineau, avait poDC· tué d'arrêts quémandeurs la route le l<q de laquelle s'égTenaH le village, mais les por· tes étaient restées sourdes à son appel dt misérieux. Une seule maison .s'ofifrait enco~. un peu é~~Jartée des au1res. la dernière avant que ·Je chemin s'allongeât désert et nu_ daas la ca.rqpagne assombrit. Thomas y trouverait-il en!in Je coin d 'âtre où le réconforterait une éCuellée de soupe, la -litière dans 1'81blf pour y dormir à t'a.bri et au 'Chaud? •Ll poussa la barrière, traversa le courtil et, timidement heurta. •Des albois grondèrea~ un ola<ïue.ment de sabots sonna sur le sol Dans 'la partie supérieure Ide l'huis, un vole! s''entrebâilla et Simon Heurteau, le paySIII qui vivait là solitaire, le sourcil froncé, div:sa.gea l'intrus. Aux premiers mqts_~ tu1e coière f]anill dans ses yeux. - Un gîte? ... une soupe? ... H tombait mal le quémandeur ... -

Hors d'iiCi!

cri a-t-~1.

1ft comme 1ihomas tentait u.n nouvel a.p-

hien efficacement. Voici toujours pour vos besoins présents et que le Ciel vous assiste. IDans la main de Thomas sllJiPé.tait briita:ent deux gros écus d 'argent . ..

pel, le paysan lâcha son chien: _ Pille, .Médor! . Précipita.mment. Thomas s'enfuit au plus court, butta dans les ronœs de clôture, ne 5·en d~tra qu'aux d!pens de sa '- ... ··· Réqndorté par le sommeil ~'a!bord et mieux d'écorchures à la lace et aux mains, sans encore par le repas que son argent lui percoJ1lPier le coup de dents dont le chien avait mit de s'offrir à l'auberge, ie chemineau entamé sa peau sous la culotte. Il montra Ie ~vait repris sa course errante c;,uand, der· poing au village, puis, résigné à sa longue rière lu i, retentit sur la route la galo,pée de misère, haussa l'épaule et se remit en route. dhevaux. Une voix impérative l'arrêta. HiaMaintenant, la nuit close, nul abri ne s'ouré, il bat:butia des .réponses qui semblèrent vrirait; il lui' faudrait chemtner Jusqu Ku loudhes, si bien que les genldarrnes l'arrêtètin, Je ventre creux, le frisson aux reins, , rent et le mirent en prison. sans autre esrpoir que le jour suivant se lètLe lendemain, ô stupeur! le juge l'accuvera it-il peul-être pour lui Clhez des gens au sait d'assaS!inat... Oui! Simon Heurteau, cœur moins du:r. l'lhomme qui avait lancé son chien ~ ses Toute la nuit il mardha. A 1'aube, il pétrousses, avait éié tué dans la nuit ... Vers nétrait dans une vi!Je encore endormie. La le matin, précisait l'auto,psie. En vain Tho· première porte qu'il vit s'ouvrir fut celle mas arguait-il de sa présence dès ·J'aube d'une église; une bou!llée tiède s'en ex!halait. dans la vûlle à plus de 4 lieues de ia maison 11 entra, s'adlaissa sur une chaise, près d'u-ne bouche de calorifère <;ui J'ouata d 'une du crime. Interrogé, il dit sa longue station e1 son sommeil à J'égllise, la remarque qu'e n apaisante dhaleur. avait faite le prêtre qui lui avait parlé el n s'endonnit. donné l'argent trouvé sur lui moins sa dé· Une main posée sur son épaule l'arracha pense à J'auberge, le repas pris dans celleà son délicieux bien-être. Un prêtre en prière avait vu !~homme s'asseoir et s'assoupir ci; mais il ett vrai que l'heure de ce repas était tro,p tardive pour lui créer l'alibi qu' d'un sommei-l a·ccablé. C0111111lle celui-ci se etît étalbli la preuve de son entrée dans l'é· prolongeait, tl voulut s'enquérir. Mais Thomas s'alarmait; aHait-on encore glise dès l'ouverture des portes ... Le prê· !re charitable dont Thomas invoquait Je téle chasser de là? moignage ne put être retrouvé ni dans le Au premier mot de '!~, le dhemineau réponi:Jit aifin d'expliquer la longueur de sa clerg.é de la paroisse ni dans celui de la viJle. . . Par contre, les présomptions fâcheu· station: 3eS s·acc:Jmulaient contre le prévenu. Ses - j'attendais pour entendre la messe. vaines quémandes dans le village, son entrée - Ou'J:jliez-vous donc, mon ami, dit doudans le courtil de la victime où on l'avait œment le ,prêtre, que œ jour annioversaire vu pénétrer et non ressortir; les lan1beaux de la mort du Sauveur, est ie seul de l'ande sa J:jlouse retrouvés aux ronces de clôtunée où ne se célèbre .pas le divin sacrWre, les écorchures de sa digure et de ses ct? ... N'i.Jru:>orfe! Vous me semblez dans la mains produites. jugeait-on, par une lutte peine et la maison de Dieu .est toujours avec le mort sous les ongles duquel on avait œlle de œux qui souffrent . .. Priez! Ayez 'recueilli Ides peaux sarJ€1Uinolantes, enfin, si loi! ... 11 vous aidera et vous consolera. faible fut la somme, l'argent trouvé sur Tho- Mais il ne me nourrira pas, grogna mas ou dépensé à raulberge, quand ·la veille le miséra•blle ... Je s uis las et j'ai faim! ii était sans ressources. - je ne suis que passager dans œtte ville, répliqua l'aJblbé, je ne puis vous secourir Maladroitement, le chemineau s'erqporklit,

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Supplément spécial de ,l' &cole'' (19~3)

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fiurail, s'embarrassait dans les çuestions in· sid:euses du juge. Peu à peu, écrasé par la fat·alité des choses, étourdi par la verbosité du magistrat, il renonçait à se défendre, s'enfemlait dans une dénégation têtue et passive. Une recrudescence de crimes impunis, par surcroît, émouvait le pays; le jury crut dervoir endiguer cette marée sanglante par une répression i1111Pitoyab'e. Le chemineau Tho· mas fut condamné à mort.

Dans sa œllule, le condamné avait larouohement refusé les secours religieux; il en voulait à Dieu, au .prêtre qui, en le secourant et en ·lui parlant d'espérance, avait, au contraire, par sa char i té ma·lencontreuse et pa.r sa pire disparition, causé son mdheur. Il attendait la mort, haineux et taciturne. tV,heure fatale sonna. Réveililé au petit jour, il se trouva en face d 'un missionnaire qui, remplaçant l'aumônier malade, tentait de sau/Ver au moins l'âme de ce condamné rebelle. Et voici que 1es yeux de Thomas s'é· carqui'llaient... [pUis un grand ,çri desœlla ses lèvres: - Lui! lui! .. . C'est lui le prêtre qui était dans l'église, qui m·a parl'é, qui m'a domté l'angeot! . .. tLe m!ssim;naire regarl:Lait !'<homme, re· connaissait le miséreux qu'i:l avait secouru. 1La circonstance de l'absence de messe précisait la dale au jour du dernier Vendredi· Saint ... Et il explic,uait aux magistrats que ~ c'était bien là le .pauvre entré dès l'ouverture des portes dans l'église où 1ui-même veillait en .prière. Inquiet de sa 'longue immotb ilité, il l'avait éveiHé, lui avait parJé et donné son aumône. L'alibi irréfutable était donc établi. L'exécution aussitôt contremandée, quel· ques semaines plus tard le jugement était annulé. En réparation, un gagne-pain fut assuré au rescapé. Aussi Je missionnaire, en !Prenant congé du pauvre homme, put lui rappeler en lui montrant l'image du Dieu crucifié: Ne vous l'a.vais-de pas kl·it: Priez! -

Ayez ,foi! Vous serez secouru et consolé! Oeo11ges de Lys,

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Dévotion an Sacré-Cœur L'Irlande, devenue indépendante, reste fidè. le à son glcrieux passé de foi et de piété. iUn fa it ~e prou.ve. l.a consélcration des caser. nes et des ca~ps mili1taires au Sacré-Cœu-r. On cite comme particulièrement sdlenne.Ues •les cérémonies qui on.t eu lieu à cette GCCa· sion. La co::.tsél:raton fu~ suivie d 'une pro· cession du Saint Sacrement. Le dais était porté par des officiers supérieurs. Dans un magnifique discours, ie mllljor général dit sOn dés:r de voir tous les solda:~s garder· dans iettr vie privée la dévotion au Sacré-Cœur gage de .piété et de ŒidéJiié au devoir; il de: manda aux officiers de donner en cela I'exem. p1e à leurs hommes comme ~ls le feraiet~t pour le courage et la bravoure, sur les champs de ba taille. On signale, d'aU!tre par.t, qu'à Posnan (Po. logne), le 58me régiment d'irufanterie s'est consacré publiquement au Sacré-Cœur, à J'oc. casion d'une procession en !l 'honneur du Saint Sacrement. Pendant que les officiers et 'es soldats présentaient les ar-mes, et, tandis que le drapeau du régiment, cravaté de la p''us haute décora>lion militaire, s'inclinait devant l'ostensoir, le co'~'One'l prononça, d'une voix ferme, la consécra·tion au nom de sa -trou,pe. Quand i·l eut terminé, il remit l'acte. revêtu des s~gnatures oli!icieHes, au célébrant. Cette man~festation de foi et de piété -lit uue grande impress:on sur tous les a:ssistan*s.

'' La morte saison. - Le di:recteur di'une entrCJPri·se de pO!rJWCS 'funèbres rencontre, hulre jour, un de ses ami-s qui lui demantie des nouveiJes de sa santé, de sa !amiHe, de ses atlfaires. - Je vous en remercie, je vais bien el ma ffarniltle aussJ. Quant aux affaires, nous eo· ·Irons dans la mauvaise saison, les médecins p a;rtent en vj~légiatu.re,

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fllstolre d'une lme

A{près ma prise !:llhaJIJit. ;e reçus des lun"tières abondantes sur la periection relig:euse, p.rincipa·lement au sujet du vœu de pauvreté. Pendant mon postulat ( étais contente d'<~Jvoir à mon usage des choses soignées et de trouver sous ma main ce qui m'était nécessaire. Jésus souffra it cela patiemmenb. car il n'aime pas tout montrer aux âmes en mê· me temps; il ne donne ordinairement sa lu· mière que petit à petit. Un soir, après complies. je dhe~hai vainement notre lampe sur les pla,n.ohes desti· nées à cet usage; c'était ,g rand s11ence, im· ,possible de la réclamer. Je me dis avec rai· son qu'une Sœur, croyant prendre sa lan· {erne, ava1t erqporté la nôtire. \Mlêime fa:llait· il passer une ·heure et:J,tière da,ns 'les ténèbres à cause de cette méprise? Justement ce soir-là je comptais beaucoup travailler. Sans la ·lumière intérieure de la grâce ,je me serais plainte assurément; avec elle, au lieu de ressentir du ohagrin, ·je Œus heureuse, pensant c;ue la pauvreté consiste à se voir privée, non seulement !des choses agréables, mais ir,dispensalbles. Et dans les ténèbres exté· rieures je trouvais mon âme illuminée d'une olarté divine. Je fus prise à cette époque IJ'un véritab:e amour p()ur les o:bjefs les plus laids et le~ moins •c ommodes: ainsi j'êprouvais de la joie lorsque je me vis ellllever la jolie petite cruche de notre ('elfule, pour recevoir- à sa place une grosse cruche ·fout ébréchée.

~ tEn voyant plusieurs de mes compagnes s'attadher parikulièrement à l'une de nos maîtresses, je vouJus les imiter, mais je ne pus y réussir. 0 heureuse impuissance! qu' elle m'a évité de grands maux! Combien je remercie le Seigneur de ne m'avoir fait trouver qu'liJI1lertume dans les amitiés de la terre! Avec lUl cœur comme Je mien. je me serais

laissé prend.re et couper les ailes ; a lors comment au rais-;e ,pu vo:er et me ·reposer? B. Thérèse de liEn·fant Jésus.

Un éleveur en chambre Oui, mon cher, la mél:laille d•honticur el dix mille frantCs, pour une simple paire de h x:ufs! Vous awiez raison, Jlélevage a du bon! C'est le cornl!llenœment de la fo.rtune el, l'EXJposition fenmée, mes • 'bêtes» livrées à mon a.cquéreur, je viens passer un mois au pays, vous conter mes déboire·s, mes succès et solliciter mon pardon. - Son p:~rdon! ·s'écria le père Brunoy en se molllchant bruyamment dans son lar.ge mouchoir à carreaux, il l'a dix ilois mérité puisqu' il a renoncé à son métier de meurt· de.lfaim! Dix miLle francs! c'est pas des barbouillages qui lui auraient jamais rapporté pareille somme. Hein! M. Je curé, ava:s-je raison de ne :pas vous écouler quand vou s me prêchiez de ne pas contrarier la vocation de ce garçon. A c't'heure, si je n':tvait~ pas parlé en ,père et en maître, il mangerait de l.a vache enragée, au lieu d 'a ·voir làeux bœufs superbes, primés lU gra.n,d concours. C'esty pas sur la gazette? - Oui , répondit le curé avec un sourire malin, tenez. • J.Méd13ille d'>honneur: Roger Brunoy. Une paire de bœufs, no 650 • . - Vous savez, pour moi, c'est du blanc et diu noir.. . Toll!t d 1n.lême, ça m'fait plaisir d'pensèr qu'mon nom est écrit l'à! dit le vieux en wntemplant .le journal avec le res· ~:c des ignorants pour !'impri111é. Ma fine, Je regrette de ne point savo.1 lirt.:. - D'autant plus qu'i1 n'y a GUe des éloge> s:.d le compte de votre gil·rçon; ùll le com:.H 'e à Rosa Bonheur! . . . • . . - Rosa Bonheur! marmo11ait le fermier en regagnant son log1s. ça doit ~Ire quelque fermière qui s'01ccupe aussi d'é,e· vage!


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