L'Ecole primaire, 15 octobre 1949

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CURDY: D. PUiPPE: R. R. E. BOURDIN: V. DU PUIS : C. DElÉGLlSE: J. GASPOZ:

En hommage à M. Prosper Thomas. Hommage du Département de l'Instruction publique à un inspecteur scolaire. Notice biographique. le président de la S. V. E. l'inspecteur scolaire. le mot du cœur des institutrices. le député. le préfet et l'ami. le soldat. le défenseur de nos traditions populaires.


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En hommage a monsieur Prosper Thomas Les articles groupés dans cette petite plaquette ont été écrits sans aucune prétention littéraire.

Hommage du Département de l'Ins.truction publique à un Inspecteur scolaire

Leurs auteurs ont siInplelnent voulu apporter au disparu un. témoignage spontané de leur estime, de leur affection ou de leul' l'eoonnaissance.

La illlo.rt inopinée de Ml' Prosper Thol11Cls a causé au Département de l'Instruction publirq ue une émotion et des regrets fort conlpliéhe:nsibrres.

On trouvera donc dans ces pages l'expression de la profonde sympathie de tous ceux qui ont senti pleinement le vide laissé pClI' lu mort de ce patriote, de ce chef, de cet ami.

Le déf.unt a, en effet, :r em:pli avec une gl~ande distinc.t~0;t les fonctions d'inspecteur scoJa'ÏT,e et de président d~ la SOCIete valaisanne d'édu1oation, pour ne ,cHer que les plus InlpOl"tantes.

Pourtant, si cet hOll1me de cœur et d'action n'est plus, nous avons tous le sentiment qu'il ' ne nous a pas quittés tout à fait. Il reste plus en effet qu'un simple souvenir de son passage au Hzilifiu de nous. Dans les nombreux sillons qu'il a tracés dans les champs les plus divers de l'activité hwnaine, une semence féconde a gel'll1é, qui a donné une abondante m lo isson dont profitent auiourd' hui sa commune, son district, son canton. La vie de ]llr Thomas était si . bien l'emplie, ses diverses activités se sont compénétrées d'une façon si heureuse et si totale (IU'il est pCll'fois difficile de les délimiter. Qu'on essaye pal' exell1ple de retracer l'activité du président de la S. V. E. sans tnuchel' à celle du député! Il ne faut donc pas s'étonner si certains collaborateurs n'ont pas pu strictell1ent se cantonner dans la tâche qui leur av aU été assignée. Mais peu importent, en sonune) ces redites; ne contribuentelles pas à mieux marquer la place prépondél'Ctnte que tenait le défunt dans la vie politique, sociale, économique et artistique du pays et surtout dans le cœur des instituteurs valaisans qui ont contracté envers cet homlne généreux une lourde dette de reconnaissance? C'est pourquoi, guidé pal' ces sentiments cie gratitude du personnel enseignant, nous avons cru bon de consacrer à sa mémoire cette 1110deste plaquette à laquelle tous ceux qui ont été conviés, ont collaboré avec ioie. NI. Thomas n'est plus, mais le canton du Valais, et plus particulièrell1ent l'école valaisanne et les instituteurs cueilleront pendant longtemps encore les fruits qu'a fait mûrir sa féconde activité. Cl. Bérard.

L 'école é tait son dïanl'p d'activ.lté !préféré, ~uquël ~l n'a lllé: nacré ni son amlo ur ni s'o n dévouement, car rI1 savaIt que de l',é~ole c"est-à-dire de -l'éducation de La jeunesse, dépend en gTand~ partie l'avenj,r d'un ptay1.s .

D'abord >COU1JIle institurt.eur, iŒ ,a ex'eTcé une influe;,nce bienfa~­ sante dans sa CO'llllnUne d'origine, qui a su TeconnaItre ses m~­ rites' ,e nsuite 'COlllme inspecteur S'colaire, il a pUris.saI~llnent contr~­ bué 'à ,La bO'l1ne Inarche des écoles du grand dIsm'I,c t dIe ~artI­ any; enfin 'COn1!lHe président de la Société va1lai.s.anne d'edl!cation il s'est e:fforoé d'orienter Il'e ;personnel ens'ellgnant. valaIsan vers' le progrès par -l'application de,s luéthodes d'enseIg'l1eil~e~t les plus J~ationnelJ1es, .I llais surtout p.ar l'effort 'c onstant d eh e fi,dè'le à La /col1's'0Ïence professionnerl!1e. <-

On lui doit égalmuent d'êtl"e intervenu très alc~ivem-ent dans 'ré1aboration de nouvell-es Iloi's ou règlffinents slcola1'l'es. Aussi sa jOlie a-t-eln e dû être grande quand, en 1930 et ~n 1946 ont été ~ortée:s Jes .Jois qui, à côté d'au~res a'Van~a.g,es tres sérieux, amélioraient s.e,nsi'b'lelJ.neni !l a situatIon . mateneJile du personnel enseignant pTillnalfie. Con11ne hOlnme d'écürle, lVlr Tho,m a1s S'€st tOl~jour: fait U~l devoir d'être un ,C()Illlabor,a 'teùr 'ÛoH1préhensif et devoue ~u. Departenlent de l'Instruction pll'bl1que,. qui s'.emprests'e de ,JOlnd!r.e se·s sen tÏrmenbs d'·estillne et de reconna,l,s sance aux hm.l1il11rages que, de diffél"ents côtés, on a déjàad,r essés ou ,q u'on a.dressera ;n,core fi ce vaillant ouvrier, dont llels grandioses funléraI~d.es ont ete un tém'o igna'ge édatant de sympathie Teoonnaisrs'a nte.

Le Chef du Département de l'Instruction publique, .Cyr. Pitteloud.


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nO.tice biographique Le ·cadTe Te'stI~eint qui nous est ass1gné ne nous permettra guère de retr,alc er une vie aussi bien rempHe qu'a éM cerlIB dt' Prospe'l' Thomas.

H es,t des personnalités dont le l~ayonnemel1't e1st si grand que leu~' 'Pel~te creuse un fos's é que l'e termps seul peut combler, notre amI etaIt de 'C~L}.es-lllà. Si ,oe dépal]~t pour l'·a u-delà a été cruel pour sa famiHe il est irréparable pour l'école, sa ·commune et son pays, p.a ·r tout -cette forte lP·ersonil1alité s'imposait. ' . Pl'osper Th ûJl11 as s'était parfaitelnent reluis d'une cI~ueUe 1J.11a.I.adie qui l'a Via'Îrt .m iné en 1934; il abusai,t de sa rohuste consti1ution. Une puissal1lce de travail et de volonté lui permettait d~ .mener ,?e .front et aV'5C queUe inteHigence! un Îlnportant domaine a,gnoole, Utn C0111'l11J8IrOe florisls ant et de vouer encore le IneiHeuT de sni à son 'pays. Depuis queLque telnps, un mail SOUPl1ois le minait nous lui conseiUions du Im é-nagenl,e nt, i-l ne nous a pas suivi. Plus confide~t, 1~ rechel)oh~it I.a Ico~npagnie de s'es f.aJJ.!ü1iers, il s'ouvrait plus qu a l frocoutum'ee. EtaIt-ce un pressentIment? Notre dernier entretien ·a roulé sur .la nouvelLe loi sur l'enseignel11ent primaire en l~quelle il fondait tant d' espoirs pour l'avel1Ï<r de la jeunesse v~'a:J.s'~nne. Quelques jOUTS après, c 'é.t ait, hélas! l'attaque qui devaIt 1 enlpO'rter. Prosper Tho.Illas, >le 3ènle fHs d'une des plus anciennes fa'~l1Î'l1es de..ta cité, est né à Sax n en 1883. Dès son jeune âge, Il s'est faIt reh1arquer par une intelligence vive et une volonté énergique. <

Il fut admis à l'Ecole NOl'lnale en 1898; brillant élève, ses luaîtres ne se trO'IIl!pèrent pas en prédis'a nt pour 'l ui Uil1e belle ca.rrièI~~. En 'aurtO{lnne 1900, il était appellé à diri,g er une elas's e mlxte 'a GoUefrey (Saxon). Six ans ,a près, il succédait à son ami F;;nile ,FeU~y à la direction de la cl.asse supérieure des garçons. C est Joa qu .!il donna tou·t e la nleSlwe de son talenrt d'éducateur. Il nous a été donné ,l e privi'l ège d ' avo:i r été pendaJ1t quinze ans son comègue, aussi ~,l nous s'e raif fadle d"apporter les tél110ignagès de ~arents et ~', élèves, unanÎlnes à reconnaître I.e bien qu'il a seme. Son el1's'mgneI11Ient pratique ne ·s·e confinalÎt pas dans Je. c-adre rigide d'ull progr·aITIrIne « L'Ecole 'Pour ,l a vie » , teIll e ét.ait sa Ug1ne de conduite. En parti'c nlier, il inculqua à ses disciples l'amour du pay,s par l'étude raisonnée de l'histoire locale et valai's anne. Ce qui frappalÏt, c 'était la tenue des élèves le soin et' I,e fini des tâches ; 1';\ 'peu 'près n'était pas de 1111se. Pibnriier du

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déveJoppenwnt ·w rboricole de sa 'CO!Ill'mune, il voua un soin particulier à iniHer les enfants à la culture pratique des arbres fnlÏtiers. Ses collègues ont Ilarg,ement bénéfidé de son expérience, il leur eX'P'Ü'Srait ses procédés et ses mért·b.odes et les m'ettaÏ't en garde c.ontre 'c ertaines 'eITBUTS. LOTS de la mobilhl's ation de 1914, il dut abandonner ses chers enfants pour ,s ervir son Ip ays. En 1918, .hl prit la d:irection des c.ours 'Collll1P:1élnent,a hes. Il a réussi chez les ,a.d.o'l es'c ents co·m ·m e chez les primla ires. Les jeunes ,gens venaient à lui avec une confianoe sans b()lI'1l·es. L'e jour de ses funéraiŒ'1es, des père's de f.amlÎllIle nous Oint fait ,c et ;aveu : « Tou.t ce que nous s'av'Üns, nous J,e devons à noh'e régent». Ensuite de la dffinission de l'Inspect,e ur s\ca.laÏ:re, P. J. Rouiller, qui, lui au.si, 13. :I.aissé .tant -de bons souvenirs chez ses régent's, le Dép'arte1uent a f.ait app'Cl à Prols per ThOluas. Il ne nlOus appartient pas de nous étenrdr,e ki sur J'alctÏion bienfaisante dép'l oyée dans 'les cl,a sses de son arrondissem'e nt, cette activité fait fobjet d'une étude qu'on :}.ira plus Iain. Le déva.uelnent tena,ce a:ppO':nt:é à Ilia défel1.s·e des intérêts matériels du pers-onnel el1'seigna.nï TeIllontre à ses débuts dans 'l'enseignel11ent, ·avant d'être député -et président de la S. V. E. Au risque d'allongeT 'c ette notice, nous tenons à citer un trait qui caraCItérise notre 'a:mi. C'était en 1906, au 'ill0nlent où Hofre tTaitel11ent 111lensuel att'eignaà.t 60 fil'.; il se dessi'n a .panni 'l es l'égeJllts du distJrkt de MaTiigny un nlouv,5 ment tendant à alnéliorer ces conditions plus que lnodestes. L,a s de promess,es 'S'ans 'lendemain, Hs mirent sur pied un syndircat. Un ·cahier de revendications fut ét'abU et adressé au Département. Les initLatew's Prosper Thomas, Enli'le FeUey de SaX!on et 1. Farquet de 'Martigny fUTent apuelés au bUil.ieau dll Chef du Dépar·t ement p'Our s'·e xpliquer. Av,a,nt d'entrer, nos trois hOl111nes se denlandèrent avec anxiété :oe qu'11 ·adviendrait' d'Bux si l'on ex~g'el~iit tlieur dtém-LssilOn. « Que veut ~e trri'Umvir.a:l », s'exclama 'le lninistrre ·de l'Instruction puhlique, en les re·c evant. Nos jeunes ne se troublèrent p.alS, on paTlJ.le lnenta et tout finit par des prOllll'C'ss·e s ·qui ITouvèrenl: ,leuT applrioation par .}'adoption de la Loi de 1909 qui porta les h'aitements à fI'. 105.- par n'l'Ois pour les débutants 'e t ,e nsuite à 120 avec de 'ITIodestes prhnes d'âge pOUl' les porteurs du brev·e t de tOapadté. La réputation de oet éminent éducateur a dépa:s'sé nos fronfières cantonaJes. M1aintes fois nous aV011JS eu fhonneuT de ,l 'accompagner lors des ,c ongrès des . i11'stitut-eulis vaudoi'S et fribourg,e ois. Ses interventions, COlm lne ses -dislcolu rs fOTt reinarqnés, ,étaJi.Bllft éco'u tés avec mIe .attention soutenue; à son ,c ontact on était s'pécialemeul: fier d'être Va'l aisan.


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Lors de ses 'débuts -dans 1'enseignelnent, 'l es vacances n 'étaient pas .p~us 'couTtes qu'eUes ne le sont en üe ·m onlent et Il es Qioca'sions de gain m'Oins nOilTI'breuses. ,Pendant .l'été, il oocup.a un €lTIlploi au bure-a u de la fabrique de conS'eil"V-es de Saxon. Très vite Tepéré par le DirecteuT de -l'Usine, il se vit attribuer un poste de confiance. Mais l'a Vlie de rond de cuir ne üadTaif ,pas ·a vec Is on oaT·actèTe enti.er et indépendant. En 1906, i,l créa un CO'IlllIllerCe die fruits, les c1ébut's fUl'ent d'lUS; nous nous souvenons avec queLLe dexté~rité i.l emibaJ.l.ait les fruits 'e t lf:Ïioell.ait les 'c ageots. Adnür-a hlem'e nt s'€Icondé par une épouse intellig-e nte et trav,ailHeus-e, puis par des enfants actifs, vI a eu le bonheur de diriger un com.mer·ce fJoTils sant. En 'coHa.bOI~a­ tion, nous aVIons Ulis sur pi,e d un CÜ'lTIlffi-eTüe de vin qui a connu les diffi,cuMés survenues apTès 1919. Son bel opt'im1ilsmle ne connai's sait pas d'entraves. Le 's ouci des affaires ne l'a pas empêché de cOllllp'léter sa formrut'Îlon inteHectuelt1e et physique. AnlÎ des bonnes lectures, p.as'sionlJlié pour .l'ihii.'sto1re, il se tl'laslSlÏmilait, doué d'UlIle mémoire prodig.i,e use, il ne m -a nquait' pas, à l'oocasion, d'en citer des extnùts lcaptivants et instructifs, SpOiJ.'tÏJf, il sU'ivit avec oOlllbien d'a~­ siduiM de nombr·eux COUTS de fo:ranation physique, ce qUIÎ lui vaJ1ut de fonctionner en qualité de moniteur de la So'Ciété de gymnastique de Saxon au 1110lJlloent où -Coe groupement' était à son -}lpogée. Sa vi,e a Hé mal~quée du S'oeau de J'offider. C3.!pitaine de la IV/12 pendant (La lllobillisation de 1914/18, plli!s commandant du bataillon 11, dI a ,LaiS'sé à ses soldats un sOUlvenÏT imtpéris's,abJe. PrOiffiu .lieutenant-'cOilonel, il 'e ut ,c'o nquis. d'autres gal'Ons si sa santé l'avait pernl-Ï.'s. Ge so.lrdat qui avait beaucoup voyagé et \Surt'out beaucoup retenu, se p1ai\Sla it à évoquer ses souvenirs des écoles central'es, de. lI a mobHi'Sat!i.on, de s'es bivou,a1c s au Gesero, puis aux 'c onfins du Jura françails.

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ProspeT Th0111as {ümait passionnènlffi1t s·a COlllnlUnl€, aus li reoheroha-rl:-il ave·c amour tout ce q.ui pouvait contribuer à son développement. A peine sorti de l'E!coJle Normale, H fonda un Chœur d'hOlllules, « La LYil'.e », dont i'l fut ruI'led.eur jusqu'au mo·m 'e nt où j,l passa la bag,U/eUe à son fTère Pi.erre, également inlStituteur . .ce Ig roupemle nt est revenu ·c ouvert de i-a'l.l'1:iens de maints cüncours. P.endant p'lus de 40 ans il fut J'anilJ.naJteul' de -l a c:hÜ'rale de l'égiLi!s e paroissiale qui a bénéfi'CÏé de s·a générosité. En 1906, on ILe reh"Üu.ve aux côtés des fondateurs de la Sodété de In l'usique « 1'Avenir », bravant avec eux ·m 'iihle diffi'oU'lté'i. Effort's couronnés de sUlC'cès puisqu'i[ lui a été donné de vOÎT cette

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fanfaTe dans s'On plein épanouissement. Il l'aOCO'll1pagna au conCOUI'S international de Reim·s où nous le voyons prononçant u~~ vibrant.e alllüc:ution au 'p ied du monThl11'e nt des soldats de ,l a Clt~ martyre eXM:t ant lia bravoure et' r esprit ·fl~ançais cmnme aU'S,SI l'amitié' qui unit ;1es deux républiques. La p!~esse d'?l!h'e-Jur-a a relevé avec bonheur les fol'w's pa'r oles du prefet mU'sl~le~. ChiacUll1 saitcombi-e n tout ce qui touche au nlalnhen d-es traditions a'Illoestrales l'a paS'SiOl1.né; ne fut-hl pas le fond:a~eul' et premier p-r ésident de la Fédération vaJais·m ne des tradItions populair,es. , , t' La pll!ace nous fait déf,a ut pour énumérer tou~~1S les sucre es 'locales 'e t val-a is'annes qui ont bénéfilc ié de S'es hl!m,l eres et de son

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Ge g)r.and Va\lailsan fut trè.s Itôt un 'pa~' s-i.onné d~ la y oliiti que , non pas de la .politique partIs'a ne qUI dlVllSe, nlaIS bIen de la poJ.iHque COIlistructiVle qui ·contribu.e à !lJa grandeur du ?~Y's, ~'~l 1908 -a H-ecté de vo.ir ses concitoyens déserter .les _asse~h!ees '~'ll­ mlair.~s avec le. ,c oncours d'-alll1i's il l'iequit ,e t obhnt la creatl'On d un CO'Ilseili .crénéra'l; il en fût l'âlue. Quatr.e .aIl'Ilées rapT ès , Saxon l'appela .au Gonse!il ,coillnllunail et ,à l,a vitce-1p résiden!c e d'e Il a ICOm'lllUne. Son p131ss,a gle à ;l a 111.uni1c1pa:I.ité . a été ~'aI'qU'é, p~' de s·a ges an1Jëli o:r-a ti ons , de 1100~lbreux S'erVlices: Te?r:g-ru:;tlls1altion de . la po!lilice, du 'CO!f!pS des pompiers, etC., On :lu~ .dOllt :La üap~~h,on de nouvelles S'OU1'ces d'-e au potable, 'l ·agrandIssement ~u l es, ea~ routier, . lIa création des cla's:s,~s d'été, f'améIlla~'e~ner:t ' ~ un, matedeI d',e nseignement moder'lll;S'e. Au mom,e llt o~ '1.1 rev:allt. d au.t~e~ amé,liOl'\3.tions, 'l e Conseil d 'Efat nous ['a l'av l PO'UT lUI 'c onf'lel la pl'éf'e:eture. Est-il néoes-saire de redire qliJe sur l,e t-e rpain cantOJ.~al, Pr?spel' Thomas la joué. un rô'l e de pTemi~er Il?,L~n ? ~~, 1917 ~l es'~, ~l~ pour la premjère fOlS au Gl'and Con!S'eIl ou l[ a slIe,ge ·slaIllS ~ntellup 'l"srnn';' -s a mort , ill était l'un a.es doyens en fonctI011.'s. En , Ju, '1.' ~ 'a. , t:Ion 1932 11 a leu :l'hotIlil1'eur de présider, -avec une rare competence, 'l 'alssernlb:JJée légis!LaJtiv,e. Il a de lnême Tffillpl,i d'une fagon bTilIan:te sonmandtat d~ député. Il nous plaît de citer 'Coe hait qui nous a été rapporte par iu n de ses co!lllègues du Haut-V'a lal's. « Lors de la lecture monotone des 'ohiJffl'eS des cOlnples de gestion ou du budget on ra tendaTIlce ft ·s'endormiT, mais on est rév,eilUé lorsque Tho~as p~'en,d la parol.e; ,c haoun tient à suivre son exposé toujoUirs c~· aIT et In~e­ r,€'ss-a nt; il a 'ajlÜ'ufé: c'e,slt s'ans doute un de nOls 1neIllieurs QII ateul"S » .

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Quelques jours ~v, ant ~a 'lnoTt, I?-0?S avions pQi1.l.~ Ini'ssi,oiJ.1." d~ lui ann'on'Cer1a Inafi,1.Jfestat'lOn ol'lganl'see en septemble poUl fetel


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ses 25 'aillS à la préfe cture. « Rien du tout, et sur tout .p as de nafla! » T,elf1e fut 's'a répoill'se. Sou~ent Îll éprouvait J'e besoin de se dél1ester de ,s es charges ahso,rhantles pOUl' être tout entier à sa fa,m ilHe et à ·s es amis. C'est 'c.e ·qui nous amène à pm:,1er de ,Prosper Thomas tout court. Sensible à lia bonté des gens, H recherchait Ira cOlnpagnie de ses familier.s à qui étai·e nt Ü'U'verte:s toutes laTges les pontes de son cœur et de 's a demeure hOispHalière. Les moments passés Ù son <contalc t étaient pTofitabl,es, tant la convers'a tion était in.téressante ·et in:swll!cthne. Ses anciens troupi.ers, ses co!lllia borateurs dans l'ens'e ignement, 'Ses coliègues députés. s'y donnaient rendez-vous. Il ac'c.ueiUait avec ,Le mêlllie empressemffilt ceux qui avaient recours à .son .appui et à ses conseils. Chez lui, le principe chréti.en: « La . vie ne v.aut ·que rpour le plaisir qu'on rprocure à autrui» a trouvé une laTge ,a pplication. Cet ex·cellent rpère de farrlliUe 'q ui a é1evé deux fils et deux fil,l es dans les s·entinlents de foi et d'abnégl3.tion qu'iQ a pratiqué3, nous ,a 'q uiUés pour toujours. Sur ,c ette tom1b e le Valais est venu s'i ncliner :le 22 août. Qu'elle devi'e nne le lieu de pèlerinage de ceux qui -lui doilV,e nt de la reconnajgs'a.nce. L. Delaloye.

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ue président de la S. \1. E. En ce temps-là, (1915), les soldats v,a['aisl3.ns IllObHisés blvouaquai,o ot dans il'es nl'onrtagnes du Te:ssin. Ayant a,ppris que lIeurs ,c oilllègues Iconfédél,és perCJev·a i,e nt lI eur traitem,ffilt penJdanif: Je seTvJlc e .militaÏire, l·es instituteuns adressèT,e nt de l,à -bas au DéparrteIll'ent de 'l'IIl'st'r ulc tion publique une requête portant, ·e n tête de leurs signaturoes, c.elle dru capitaine Thomas, pour delll'Rill'der q'y'on leur s'e rve, pOUl' l'entretien de leu.rs flrumines, 'aJU moins une ·paortie de Jeur traitement. Il fut répondu l1alcollldl(}'UeDl ent que toute demande de 's ecours financier était inru'ti,lle. Rentré ohez dui, notre capitaine, qui devlairt éprouve'r les nlê11l6S sentimems qll!e Moïse à la v'eill~e .de l'exode, 'Se mit à la tête des Ic oUègues de :son dils fri1c t; hl y fut houvé si rem'Ulaint, qu'en v.ertu du pri1nci:pe que ltes meilteurs ,galdes-1chas's e SOlIl't les anciens brH,c onnieI's, ()[l le nornm'a , Il e 24 avri!l 1918, luembre du ·c onlité de la S. V. E. L'·as's enlblée ,généralte de Sion .du 12 jUdn 1919 le dési,g na CŒnme sucoesS'erlll' ·év.entueJ de Mgr De'lla loye à aa présidence de la Société, et ,e n 1920 H entr,rut en fonction 'e n rpi~ésidant l"a's semblée des délégués des Confér,e nces .de distri.ct. r

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En accédant à cette charge, ÎIl s'était fixé un t,r iplle but' : a) tl'aitmllents raisonnablLes; b) stabiHté (nou.s ,p ouvions être déplacés arbih'ah'elnent); c) .8'COllal~ité ·annuelle. Le ïpremi'eT de ües objectif,s a absorbé toute s'a ·carrière de député, ,et les jeunes ne -comprendront jamais ce qu'H en a coûté à ,c e terrible lutteur !pour leuT obtenh' ipetrit à petit, par étapes de 5, 10 ou 20 fr., la situation dont i'ls bénéfkient aujourd'hui. Hs ne se font aucune idée des déInal'ches de toute nature que le PI,ésident Thomas a imposées ·au député Thomas .a uprès des ·autorités cantonales, des hommes politiques inf1uents et de ses ,c oillèguesdu Gr,and ,Conseiil, pour aboutir d'. abOl~d à .la loi de 1930, et, COlUl'onnement de son œuV'rle, à cene qui nous régit . Cette dernière n"est pas son travail rpel'S'oofiine~; notr,e Teconnais s.ance va enroO're aujourd'hui à tous Iceux qui ont contribué fi ,l a f,a'Îl'1€ voter snit par 'le Grand Conseil S'oH par l,e peuple, et tout partkulièI'enl.ent à Ml' Il e Prèsident P,itteloud, qui en e st l'auteur et -lui a laissé son UOIlll. M,ais il f'a ut adluettre que ,cette réussi:te inespérée, ce revirement de 'l'olPin~on pOipu1aire, e st aussi l'aboutis.s ewent et le fruit d'un ilong tra'Vaill de vrélparation. On ne ,c hange pas '?-u jour au lend'f fiuam les idées du Va1lai'Soan. Et 's i par [e de1~nler coup de 'm arteau Je dou ,a pu êb~e eruf'Ü'Jlicé n"est-,ce 'p as, .dans une large nleSol1re, grâc.e à tous Iles 'c oups frappés pendant 25 ans par notre ·ami Thomas ? Le deuxiènte point de 's on progralllme, 'l a siab:hliSoatioill, a été a tteint par la \loi de 1920. Quant au _dernier, la s colarité annueM·e, nous savons qu'il ne se fai'sai,t auooue iUusI'o n à 'c e sujet. Aussi iongten1tps qu'il Y aura chez· nous des vignes à fossoyer et du hétail à garder et que nous vivrons dans une déInocratie, on n 'arriver a à rendre annuelle la scolarité que pOUl' les classes inf.érieures; les autre·s .. . après. Si le ISIQUcÎ de notve situation nliatédeI:le par.aît av ai,!' dominé touies les autres préoccup.ations .de notre Président, la lecture des ip-rocès-v.e rbaux de IllOS séal1ces !LaiS'se une tout ,a utre impTe ',s ion. Il n'y est traité que .de questions ,p édagogiques: Eoole rpriluaire, manue!ls 'S,c olaires, l11'oyens de falCilitffi' :l a tâ'c he du personnel .en se~gnant. Li's ant beauco'Ulp, se tenant au courant des découvertes de la pédagogie 'Ill 0 d m'ne, i:l souffraÏlt de vOÎlr ses régents t'~us à ,cons acrer à 'l euI's soucis nlatériels une trop gr,a nde parhe de ,l eur t elnps .et de leur a'ctÏ'vité. Si là .cela on objecte qu'hl lie ur donnait If': ·m ot d'Ol~dre : arc ceptez toutes les charges, devenez encombrants, nous répondroIl's que son espoir en ag,i ss'aiflot ainsi ét~ilt qu'on l~s e mpêche d'être encOlnbrantlS en 1eur accÛll~d.ant enf'l n un'e carr ière d'éducateurs. Cet espoiT \reste cr e nôtre.


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On lui -a reproché Is on üaradère milHair-e, auto'ritaiJl'e et cassant, C'est un reproche que ne :lui ,a dresserait aucun de ses collègues du co-m ité. Evidenllnent, i'l pel"luetbarit ral'eJment à ,l a d.iscussion de dégénérer en pa'r lote, et, après ,arvüiT entendu tous les avis, il tranchait 'e t décidait, nlla,i s toujours avec CO'ITection et dignité. Et s'il lui a'I'riv-ait parfois d 'él,e ver la voix, ill était fadle de deviner, dans son r.egard péti'11Ja.l1lt de lnalke, qu'il n 'y ava.it El qu'une attitude, e't que :le fin Bourguignon dont parlait lUl C01'- . respondant de joul,na'l au lendelnain de s'a mort, n'était pas bien ,l oin. Deux Jours -après av.oir présidé pour la. pipemière fois une séance, il ,aJp'pe.lrl,e :son lua,l heuTeux secrétaire au té.1éphone: Le pl'ocès-'V'erbaJ ,e st-il pl êt ? Non, IPil'é:sident; pas encore! Alors, qu'le st-lc e que c'est pour du f\:ravail? Tu vas nle le rédiger tout de suite: je '1'e veux pour demain! - Oh,mais, Plr é.sident ! Voyons; voyons! Est-ce ainsi que l'on par!l,e à 's on secrétaire? Et .I.e PiJ.'ésidoot p ,a rf d'un éc1at ,d e riI'€ l~ahel'aisi,en, et de oet écl.at de TÎive eSlt née une la-m,itié que Il a IJ.nO!l't seule pouvait romip'l)e. Püur 'ce qui nous 'c oncerne, ,e e pourfendew', cet hmnme au caractère emporté ,e st tout dans celrfJe boutade. P,a rce qu'il a luUé 'e t souf,f ert pour l,es régeIllts et sa S. V. E., il les a aimés jus,q u'au bout. Il les -a aÎ1lnés parce qu'il avait l'âme d'un ·éduCiateur. On a dit de lui que ,s'i:l s'était vTai'I1lel1't autant dépensé poqr la cause de !l'éducation pOipulla ire dans le Vala,i,s romand, il n'aurait pas pu s'O:OCUpffi' 'C0:IIl'lne .ill. l'a fia it de s'e s affaires perso'l1neUes 'e t se créer une sibuation aussi enviablle. Mrus alors lequel de ses collègues ,s 'avancerait pour lui 1ancer Ja ipn:~!ITlière pierre s'il devait en recevoir, et lle qucl a tlfa-vailhl'é ,a utant que lui pour I.' écol,e et lie personnell €nse1gnant ? La Téponse .a été donnée par tous les régents qui sont venus l'aoccompagmer jusqu'à lI a tOlulb e. Ce jour-Mt, nous avons vu que les ma1ien1!endus et Iles s'Üu:velJ1h~ de·s Imauv,a i-s jours étaient effa'c és par un s,e ntill'e nt de profonde l'econnaissance pour les services rendus 'a ux éducateurs et à :J.'éoÜ'le val,a Ï'sanne. ,La Illlmt l'a 'Surpris debout. Il ne pouvait pas lnourh' autre'l nent. IJ j'Ouit enfin -de oe repos qu'il s'était toujours. refusé sur cette tterre. M,a is !p our ceux qui l'ont con.nu pendant la sombre période où répouse -d'un instituteur deva.it, Ipour entretenir s,es enfants, av.oia' ,r ecours à l'office communal de l'aide aux nécessiteux, le Prési~~l1t entre dans la 'légende COIDll11e Génwa'l des Régents.

Curdy.

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L{inspecteur scolaire Ce n'est pas sans intense éanotion et ,Je ,c œur serré que j'évoque ,c ette g,r ande ,e t beil;lle f1gure. En effet, le .'OOllpS eUSle1gnant du canto:n et cellui du dis-trid de Mar,titgny ,e n paJrtkulier ont [la it une perte Î'lTép,a'l'ahJe en la personne de Ml' J.'inspecteur Prosper Thomas. J'ai connu M'l' Tho'm:a!s en 1926, à Riddes, à l'nccasion de la conférellloe des Ihlls'bituteurs du distrirct, ipl,ésidée par l\lh' Rouiller qu'i,l rlCllll'p 1açait l',a nnée Sllt1>v.ante. C'est donc pendant 22 ans qu'il exerça sa clélÎ'cate fonction avec une haute ,distia.1>ction ie t une ICOIlThpètenoe indilslCutahle, car il l'éunis'S'a it avec un raTe bonheur toutes a'e s nombreuses qua:1ités qu'e11e exig,e. Il jouissait d'une ex'o eUente santé et d'une forle constitrution, d'où -l a gaîté 'e t l'égalité d'hunleur dont il ne se départait jaInais -et qui lui rendai.ent fadle une tâche qrue beaucoup trouvent rertaineluent pénible ,e t ingrate. Esprit d :air -et méthodi'q ue, ay.ant u:ne grande rectitude de jugelll'ent, il Jaugeait d'un ICOUip d'œill /1e m'a ître et sa da'Ss,e et ne 's 'y h'OllllP:a-1t p ,as. Aussi s'es inspections, quoique ra'Pid.es, n'~­ taient point supeTfid'e;Ues mais toujoU1rs fairtes ,à ,fond. Rllen n 'echappait -à son ,espri:t d'obs,e rvaHon: J·a tenue du nl'aîh',~ et des élèves, la IPrépal~atilÜn de 'l a classe, la fTéquentatÎ'oll.1 s:c01al'I'e, ,l 'ordre et la iprOpl~eTé du Iuatéri'el et des Ilolc aux ,e t ,le rendement du travail. Ce qu'ill désirait, 'c 'é,t ait un ensei'g nelnent vivant et par-dess~'3 tout pratique. Il ,a vait f.ait silenn.e 'Cette pensée de Pesrta.lozzl: « La vie est à ;1a baSie de tout ,e ns'e ignemen't. » Qu'il s'agissle de lal1gue lnaf\:erneiUe ou d':arithnlé~que, de ,co'l1ll~tabillité ou d~ ,c~vi~- . nle, d'histoire ou ,de géo.gr,a phile, ,e n tout ,e t pour t'Üut ill etaIt pl~aüqll'e, préc1s et exact. Chez lui pas d'idées préconçues, p,a s de lnarotte, lnais un équi[ibl~e poaT,f.!ait 'e:rllh~e ,l es différentes bran,ches, donnant à 'c hacune l'i'lTI-portanoe qui lui ,e st due da1l1s [e ip:l'Oig;I'amm,e, dans ,le pJlan horaire et ... dans la vie., Aussi SelS IcoJJlahOlra:t mws jouiS's!aientHs de la p'lus grande hberté de m'OiUJV'emlelI1t, -c hacun employant 1a méthode le 'mode et la fOTme d'ensei,g nement qu'ill préférait et qui ' conv~nait à son tempéI)am.ent et à son -cal~al ctère, l'ess,e ntiel étant qu'il trav.aiLlât' et qu'ii réussît. Notre inspecteur ,était de p.lus un orateur qui savait s'eXJpriIner avec DaciHté -et 'oorrecti.on. C'-é tait un psychologue qui poS'séda1t une grande conll1ais-


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3anoe non S€lÙernent des ·enfants et des hOll1llIl1Ie·s 111ais aussi du Inilieu dans lequel hl 'e xerçait' s'On activité. GaT ill y a dans notre district, 'plus que dans aucun ,aflltr-e peut-êh'e, une grande mriété de .c.1a:ss·es. Il y ,a des ,écOoles urbaines et des écoll'e s l"Urales, des écoles de plailIl,e ,e t des éc.oll es de mont.agne, des sicola.rirtés de six, de sept, de huit et de neuf Inois; ill y a des éCDles à un et à deux deg,r és et d'autres à plusieurs degrés, des étab~iS'selnents p'rivés. et Jes éco'Jes oUiJC-iel,les, il y a m-êm'e quelques clLasses protestantes. Leurs l1loyens .et :leurs bets oins -sont différents, Inais en auc'Uln 'C'a~ notre inspeoteur ne perdait de vue :les fins sUipéTieures de 1'éducatiDn. A ces br.iJJl,a ntes qualités int-eHtectuelhl'es et p,r ofessionnelaes, Ml' Thom,a s ,aFliait des quaHtés de 'c œur et de caractère qui com1uandaient s'p ontanérnent la syruparthie et Je respect. Fenne ·et de oaTato tère indépendant, i,l donnait 'à ses subord.onnés un sentim'e nt de sécurité (lui leur p ,e rnlettait de travai,l1er ,e n t.oute quiétude. Les aut.ol'ités 'c omanun:alles et les commissions scolaires, -de Q·e ur côté, avaient une 'e ntière c.onfianoe en son équité re t en son impartialité. M.a is c'est surt.out dan.s ,l a défense de n.otre ,s ituation ffi·a térileNe qu'iol a luanifesté une vDlonté ferllle. .\ vec un cran ·et une ténacité .extTa.ord,inaires, en t.oute circonstance, il n'a cessé de Tevendi'q uer pOUl' 'l 'ilIJIstirtuteur LUl traHement ·con venaNe. A 'c e titr.e, ill ,a dr.oi.t à J'a re'c onnaiss.ance générale de t.out le pers.onnel enseignant v:allai:sta n. La fenneté de s'o n eara'c tère n'ex·c lu·ait ni la bienvehl,l ance ni la bonté. Au ·c.ontraire, H appréciait à s·a juste valeu.r l'effo.rt et la c.onscience la jpportée à l'aocO'mplissffi11.ent du devoir et notre Ineüle:wre recompense ért:;ait de n.ous sentir approuvés, enc.ouragés et c.ollltp ris, ·car i'l .avait ,mis :la 1nain à lIa pât'e et s'ava.it, en hmnme de 'm'é tier, oe qu'11 faut de trav,a il et de dévouem.e nt pour obtenir des 'r ésultats·, pas touj.ours ,s.attisfais'a nts. Chaque visite, aussi bjen que les ·c.onférences qu'il présidait renouvellaient noh'e pr.ovision d'énergi,e, d'enth.oU'siasme et d'entrain, tant ii déb.o~dait de ·vie et d'.opt1illl'ism·e. T.outes ces qua.l.ités de ,l a jeunes.s·e il les pos's édai1t au plus haut degré et les c.o:m'l1l'llniquait à son entourage. Et Jla 111.1()1I"t, b~utale, n.ous 'l'a ravj. 11 repos1e 1uaintenant dans ·l a ,p aix du Seigneur en nous laissant' le souvenir d'un h.o·m nle de bien 'e t :l 'exempi,e fidèle d'un éducateur d'éducateurs.

Denis Puippe.

ùe mot du cœur des institutrices Après t-oUiS ces tém.oignages de gratitude à ,},a mé,m.oilJ:e de l'éminent hO'lnme d'écÛ'le disparu, je 111'en 'Voudrais de ne pas app.orter le m.ot du cœur des .institutrices. Dès J.es dé bwts de n.otre s.o.ciété, Ml' Tholm as fut pour eHe un ami dévoué ·e t un 'Conseihl,er sûr. En déf.endant avec tant de ténacité et de per,s évéranoe l,a 'c ause de M\M. 'l es iUls tituteurs, il a égaa'e 1uent servi ,1a nôtre. Il a fait 's iennes ,t outes les initiatives du Départell1ent de !l'InstrllotilOu publique tendant à une m;eiHeure f.ormation de no.s jeune1s flÎHes et il .s.outÏil1lt ces inn.oIV.ati.oil1s énel~g'il­ quement devant l,e Grand ·Cons·ehl et ,devant l'opinion publique. Dans ·ses tournées d'iIlspectiû11i, Ml' Thoiluas a co'm plrÎ's que l' enseig'l1'em,e nt ménager devatÏf êtl'e intensif:ié dans 11'.oS classes supédeull'.e:s de .fines. Son attitude la grandement ·c .ontribué au pro.grès dans ce d.omaine si imip'01l'talntt /pOUIl' J'a pro.spérité de la famiUe va:l.ai'santIlle. C'est p.ou!I.'qu.oi nous tdépûrs'Orns sur sa tOll1be la HeuT déllkate du s.ouveniiJ', t.oute 'pia:rfulJnée de n.os prières. Dieu lui donne sa paix dans la lumière .

R. R., présidente de la S. J. V. R.

lJe député La ll1Ü1l'it pirérnaturée et inatten.due de M.onsieur le dépuM Pr.osp,eT TiholIn'alS Ipriv.e le GrJallJ.td O.onseiil du Valla:is de 'l'une des peTsonnal.Hés les plus In'all"quantes, 'l es plus symp.athïques. Un gr,a nd vide suibsils tera :J.ongtemps enco:r,e à la p'laœ .où ~a bea,Je et impOStanlte si1!houeHe de MT Th.olIIlias se plr.o.fi~ait fidèlenlent à chaque s,es!si.on de ~'a H)autte Assemblée. T.oujours à son poste, il était c.ol1'stamment 'p résent dans les bons cm.Illlue dans les m,a uvais j.ours, aux heur,es ag'l,éable:s c.omme la ux heuTes dif.fici-Ie·s. Député depuis bientôt un quart de siède, memhr~ .et pTéde 'c.omil nissions importantes, Mr Thomas présida le Grand C.oJll.seÏll en 1932/1933 la vec Utile 'c 'Ompétence le t une '<lÏtsti'l1iction iremaTqu.ablI.'es. H su't m.ontrer que ~e 'm'Odels te tÏinsfituteur, is's u dù peuple vaJ.ai:s an, sait être un Illagi's trat digne de '1a ,c .onfiance de ses c.oncit.oyens et c.onscient des plus haut,e s Ic halges' du pays.

,sj'de!nt

IMI}' Tholinla s la imait p ,aSlsionniffinentt s'a pe:tiJte ipatrie valais'a nne,. c.oncrétisée 'pour Il ui d'une façon toute Ip arti'oU'l.ièTe pa::r :sa terre, ses tradi.tions et son éc.oŒ·e. C'est p.our:quoi ill fut l"ardent cha,m pion de t.ous les pr.ogrès envisa'g és dans ces différents doa.naines ~


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L'alnéHo,ïatioH de la heHe pLaine du Rhône, ,e n parHcul.ier de ce},je du distdct de l\1iarti.gny dont il était le ,dévoué préfet, l'oll'gani's'ation de 1a production et de l.a vente d'es .superbes ir é:c ol,t es de sa région, le 's ouci constant du perfectionneanenrt à apporter, constituaient pour lui un vaste cha,mrp d',activj.té donlt il était 1'inf'a tlgable pioHlüer. Mais son â,m e génépeuse .et son robuste bon sens ne se con.filiaient pas aux intérêts p'Uireln.ent matéri.els. Fidèle à il a voix du ,( Vieux Pays », il trava.illa avec un dévouen1ent inl'a ssable à organis'e r la prÛ'tection de nos chèr,es It raditions. Il sut pTOlJ.llOUvoiT, COn1n'le i/l sut défendre 'a u 's ein du Grand Conseil tout ce qui trait à ce ipTéCÏ'eux patri.lll'oine.

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Cependant, 11 'faut bi,e n ;l'e diTe, MT Thoil11'aS étai,t con:sidéré avant tout ·a u Gr.and Conseil 'C0I11lll1e 'l e Dr Llaull' de l'école populaire et du !personnel ens,e ig.nant. DUl"anJt sa lon/g ue cam'ière parlementaire, il lutta de tout s.an pouv'ÛÏtr ·p our donner à .lIa .loi de 1930 erl: à ,ceUe de 1946, ainsi qu',a ux Rég'leIllents de .la Caisse de reh~aHe et à 1.a fixation des traitffi11'ents ~e nTaxÎ'lllŒI11 d'effi,c acité et pour lie peupIT'e et pOillY les institutieurs. Pour paTvenir à ces heureux Té:sult·ruts, sa voix haute et ferme s'o nnait ·conhl11·e un dairon le r.allie111'ent de toutes les bonnes volontés oÙ :I>a .oaus'e ,q u'il défendait. Co,m lb ien de fois n'a-ton pas vu des sih1.atioU's qui pa:r ,a iss'a ient g'r avement con1pron1ises soudain rétab1,ies pUll' une de S'es iln1poStan-te:s ert ~1a:ires interven·· tions! Ses adveTs'a'Îlre-s eux-mêanes r,e ndai'enrt hOm!IIlnge à ~ette nature fière et ,c hev,ale:resque, à ce cara,c tèr·e dToÎt et ainlahle et se pl,aisaient ft 's aluer d'un sourire bienvdillant' les estocades de ce gl,and luUeuT. MI' l,e DépUlté Thon1as n'es't plus humaineluent pa:r nü nous, lnais sa méllloire Soer,a toujours ,1a viv'a nte huuière qui nous guidera SUtr le droit chem-in de l'honneur, du travail et de la charité. Au revoir, A Dien! E. Bourdin) député.

ùe préfet et l'ami Il est toujmlil'S dé.l:ieat d'évoqueT la l11.élllOire d'une personne pOUlJ.' laquelle on é.prouv,a it des sentHnents de sincère et fidèle mnirtié qui n'a Jrum,a is été ·as'S'Olllbri'e 'P'a r l,e Ilnoindre des conf.lits. Nous n'étions pourtant p.as de 'la lnême génération, ni dru 111ême parti - 'De qui ne v,e ut évideITiimre nt irien dilr,e. - CepeJ.1dant nous pali'a 'g1ions les luêmes idées ,sur la p'lurpart des Is ujets

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et nous avitQ.ns ,t oujours beaucoup de plaisir reCIpI'oque à nouS entretenir des questions les pdu-s diverses: 'p olitique générra,le, éco110mi~ national'e, littérature, voyages, histoiTe, etc. Le Préfet

Nous avions eu l'O'ocasi'o n de fa;iu:,e, Jla prel11ière fois, sa ·connai/s s'a nce lors de la fète cenbr,a:1e univeu:sitaÏ'l"e de « Ste;Ua» eIl 1936, à lVI'artigny. Ml.' Thomas y avaÎrt pris p.arr t ,a vec j'Oie et intérêt, car .i'l a'm uait la joeùne:s.se estudi:antinle et il avait tenu à ,a ppOl"ter, ~Oml11.e -d'aiLleurs en 1948, à l,a pha~,aIllg,e steHienne, bruyante et animée par les eUipite'llx neotaTs valaisans, Je lnes·s age vigoureux du Valais, n1Ja;Î.s s,u rtout du dils·t rkt de M,aTti'g ny. Car enfin si l'on ·est de son 'c anton, ou lllêm,e ·citoyen du Inonde ou d 'Europe, on est SUJr tout et d'.abou:d de son ,c oin natal et pour l'e PI'éfet 1'hon1as, comme -on l'aPIP,e tai,t , rc 'était évidmnu1'ent Saxon, n1ais e'étai,t tout autant Il,e .d:is,tri.ct ,e t l"aggl:Œnér:ation de -M,ar!l:igny. En Va'lais, Il a fonction de PTéf.et n'a pas de co.m pétences tTès étendues 'conTIne c',e st le C!aS d ,a ns ,l es Ic antons vorsins. Le Préf.et valaisan Tep'résente, o(~lertes, ,l e Gouvernement can- _ tona.Jdrans l,es ,céTén1onies off.i'ciehl.es, n1Juis, à p.aa·t la signature de qudques ilIégai1ils'at'ions, ~,e ,conltrôle des ,oollllptes de CÛlmmune, sa Inission es:sentie}tl.e .se borne, 'e n g'énéT,a/l, à présider, tous 'l es quaire ans, un Cons'eH de di'sh"Ï·ct ou la Chambr.e des tuteUes. En dépit de loeHe :LiInitation, ,M'r Prosper Tho'lllaS a su donner à cette fo'n ction UtIl:e ·ahluTe vraÏlme'Ilt « Inagistr'ale)} ip aroe que d'abord il était doué d'une pil'e.slanrce physilq ue ,i mposante ,e,t qu'ill avait ensuite pl'e inem·ent 'conslCÎenlc"e de 'sa rlI:aute n1Ïrssion d'encourager ,l,es effoJ'rl:s 'et les im1j.ativ,e s en faVieUlr de S,Qin distri-ct, pour lequel il avait une tendres's·e pifrrticuliÏèl:e, 'e t .de jouer son rôle d'ani/m ateur ,e t de 'c oordinateur de toutes les bonne:s volontés.

n dirig,e.ait, avec énerg'ie, les séanoes du Consei.'l de district, celles de l'Hôpita[ et, .de sla 'v oix -déc.i,dée, i:l :amenait' toujours les assemblées à des 'c onclu.sions plI:étds:es et pratiques. A la Cha111(!:we des tuteWles, i'l fai'Siait pTeuve de hon sens, se fiant m-odestem-ent aux av.is de ses 'coi11ègues juristes, tout en manifestant un ,e sprit très net d-e décisi:o n, de d .t3,r té, présidant, avec beauooup d'.autolrilté -les ,s éanc:es 'Où pa'l'foils de Vl~ais déhats s'affrontaient, daillis une atm-os'phèr~ orageuse. Nous J'avons entendu, pour ~a dm'nièr:e .fois) lors de l'inauguration [e 23 juiU'e t 1949, .du (PI'éventorium « CI,ai'l'vaJl» à Finhàut, prOipdété de la Ligue antitübeDcu'leuse de Mlaa'il::igny. Son dis'CQurs était enonre un uŒt1m,e ho'mml3.ge au génie 'c réa,teur de son cher distr10t qui av.ait permis 'cette m-argnifÎ-que institution destinée à s'a uver de j'e unes et fragiil es existenc.es. Nous avions ·e ncore fait quelques pas ensem·b le dans 'l e village de Filllhaut', et, avant le dé-


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part du train, trinqué ce cfLl'un vi,e il usa'ge appelle ·l e veTre de l',a;mitié ... Ce fut notre dernière vision . Quelques jours 'Plus tard, nous ,a vons encore perçu sa voix fO'llte au télléphone, et lorsque àe pasSlag.e à Saxon, nous vQ.lllûm-es ,aLlier lui r,e ndI'.e visite, COlTIIlle d'habiItude, nous avons alppris avec strupeur l"a<ttaque fatale, Il ne demeurait 'pLus que le souvenir de 's on 'aJluill:ié personnel'le.

tant c'est Je seul moyen d'évocation possible. Auss,i nous pa,rdollnelja-t-iil ,sans doute, d'avoi'r r.ap:pelé quellq ues Itrait.s de s.on caractève et de lui adresser id un suprêlue hOlnma~··e de reslpectueuse amitié . Victor Dupuis.

L'Al11i

ùe soldat

Que de fois 'n e nous a-t-i,l pas dit, endéaluhuJ.ant dans h~s rue.;; d'Octodure où l \mnenaient souvent ses fonctions et des attaches fam.iliales: « m faut .que M'artigny réalise sa fusion et devienne une .cité de 10,000 hahitants ». C'é'taÏJt le rêve secret dont ill s.ouhaitait viveIuent lIa réalisation, qui ·s'e fera d'aiLlleurs 'S'e lon lia loi inéluctabl'e de l'év01utiotll. . Chaque fOis qu'il y venait, il adn1Îl ai,t Ile spadeux « Nouvle au Collège» de M'a Ttigny- ViUe, ,l a m.odmne haJ.le de gymnastique, et il se réjouis·sai.t, par avance, .(l'ass,1 ster à l'inauguration du nouveau et mag.nifi.que Hôtel de Ville, qui eut Heu :I.e 25 septembr,e 1949. LOirs des visites scol'a ires, :ill menait s,es inspections d'une façon vi'VlflJüe et ·c onsciencieuse. Car il po:s·sédait, COIll1ilne .on dit, le « luétier », cette qualité subtile et 01~1giI1Ja,Je que donne seule l'expéri.ence 'e t qui ne :saUlpait s'acquérir ,e n .quelques instants . Nous avons ,e u égalen1Bllt, en 'sa 'co'l upagnie, le 'Pllais.ir de faire p3!sser des ex'amen:s 10'rs des s·es.si.ons du diplôme COln1n1ercial au CQllège Sainte-Nlalrie 'Ou à Il 'Institut Ste-Jeanne Antïde à IVlarti'g'ny. E,t toujours, au 1110ment où il fia;111ait jeter une note SUT ,l e 'papieT, son lindulgel1lce pour la j,e uness'e l'incirtait invtadahl ement à la hausser, a'Vec le sourire. F'a ut-il l~appeJell' les s'Ûuven'Îrr s que MIr ThO'luas aimait luiInêlue évoquer dans des 'convers'atioülJs fanTi1lièr,es, .ou bien drans sa cave hospitaEè:re, ou, encore Inieux, sur Jla telrrla sse de sa 111 ai·· son d'où 'l a vue s'étend au loin SUT J.a plali ne du Rhône qui apparaît de là, dans toute sa splendeur. CŒ'1Ja,Ïnes . « hisitoiTes? amusantes rey.enaient G's sez régulièr'etment dans sa conversation, ce qui est un 'peu 'le travers sylupathdque ,de 'c'halcun. Ainsi, lorsqu'un lualaise physique l'indispos·ait, H répétait faci.lelnent ce que hü disait jadis un de ses amis: « Vois-tu, Prosper, Ja vie est une question physique ». « Et il avait 1 aison », ajoutaH-ill, en pointant son index en 'avant. D'aubres foi:s, racontant les conversations d'une ,réunion du pers'Ûnnel enseignant TOIl11and qui le taquinait sur le ,c araotère violent d,es Valai,s ans, il narrait volonhers sa savoureuse' répUque: « Oui, m.ais chez 'vous, IC' est <COJ.111ue vos yj n~, c'est pIlat, pilat, plat ... » suivie d'un rire sonOire. M,a is nous senrtons 's oudain la vanité de ces lignes. Devant le n1ystère de la luort, les mots demeurent fades et t-ernes. Pour-

J 'ai a'c cepté de retracer en 'quelques trairt·s bien ,m .odestes l a -v1e 111l11i'tail1e de n10111 Slupér1ell'r, 'ca1na·1~a.(le ,e t ami Prosper Th.omas. Je nl"aJoquit:tie de oette n-L1ssion qui sleI~ait des plus agréables Isi nous n',a vions p ,a s à déplorer 1 a pe.rte trop tôt 'SUJfv,e nue de ce .g'rand patri'Ote ,e t de cette nohle fiogur.e de 's oldat. Le tenllpérar1I1ent, ;l es a;spi'ratiol1ts de s'On ·cœur généreux, une diSjpols1i'tiJon natUJœl11e de diTige,ant et 'd e .chef, Il 'amour ,alr dent' de S OIIl pays, ,dev,a 'Ïent ,condllÎ're tout 11Iarur.e!lLement Prospel' à la oarrièr'e 'lui:litah'e, dans ,1e cadre de nrorh'e 3JTIIUée de lIn illi ces ,

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Il ne fit que passel' Il e temps 'SrtTiÎlctement néceslsa'Î.Te dans les éche.lons il1Jféri.ern's et à 21 ans déjà, on ILe t'l'ouve,

,e n 1904, 'comUle lieufenant dalThs la .op. 1/1'1, en 1908, ICOillim e 1er .lieutenant dans ,lia Cp. II/ll; en 1912, devenu ICJalpi~ai,rle il1 sUlocède au oapitaine Jules Couchepin comme 'c ommandant de Ila Op . Iv/12. Promu au grade de majoir en 1921, hl l~eçoH le cOIlumandeTI1JBnt du Bat. Inf. Mol1lt. 11 qu'hl g.arde jusqu'en 1926. En 1927, · i~l est l'E . M. T,e rr. 10.

'p1~OlUU

Ili,ootenant-oo1onel et ·e st 'a th'ibué à

C'.es,t en 1908 que Je VlÎ1S 'l'offi:c i'eJ.' IpOUT 1a preu1ière fois. J 'étai's nOTmalien ,et' j'assistai,s à une 'conféTeilice d'instituteurs qui avait lieu à Si'Ûn, ,à l'a haJ.},e de .gytInna'st1.que de l'Ecole nOTluaiJJe. Pl'o.spBr ThOiluals avairt été ohargé de 'l'un des discours qui se pronollloent haJbitue:hlement dans 'oes ch~oon'stances. En service militaire à ['époque, il s'était présenté ·en Ut11ifOiflUe la vec !lle grade de l 'e r Heutenan't; i:l avait nettelnenf l'OUlJpU avec lia Toutine, il était sürti des 'c hentlns barttus .et avait fait sensation par s'es idées nouveU,e'S. ,PersonneUeI11lent, j'avais Hé emballé par son dynamis1m e. Je ne pensais paJs., à ce 'mo,mle nt, que toutes l,es ,g randes quaEtés de !'officier, .de 'l'h.o:ITIln1e et du tCitoyen, j'.auliais !l e 'temps et l'a'vanrtage Ùe :}.es appréoier <COlnn1'e 'c-e fut 't e ,c as par ia suite. En ef.f'e1, quand 1e 'Capitaine ThOlnas reprirt le cOllulnande.m ent

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d-e la Cp. IV /12, f'étai's moi-mêm'e lieutenant, chef de section dans cette unité, et n0tre premi,e r IcontaJot d'officier à offi;cÏler ,s e-_ situe du 4 août 1914, SUlr -La !pla'c'e de 111l0hi:Jti,s ation d.e 110tr,e régiHient à Sion, 'Pour ,l a gr,a nde éilweuve 1914-1918. Dès 'c ette date, et jusqu',en 1925, jle s-e rvis COlllune offilCier sous les ordres du IcapÏttaine, puitS du n1-a jor ThO'lnas. Un iliVDe -ne -s uffiTait pas à dilr,e rout ,c e que nous aVO':L1s vécu, discuté, peiné, ri et chanlf:é ensembJe. Mais oela sürtilJ.~ait' du cac1re de ce u10deste souv'e nir, ,e t ill me 'Suff,iT,a de dilI'e, qu'en toutes circonstanc-es le carr',aJctère nohJe 'e t franc de n1-on supérieur s'est affirmé. Aucune défaillance, aucun CŒ11pl"Onl'is -avec des principes que cha.cun lui a toujours connus, Tien n 'esrt j.runais venu ternir c-eUe carrière d'honneur tet de fi:déŒité qui trouva s'On couronneluent dans le gl ade de Jieutenant-cO'lo:n el, Inais dont ..La 'période de gloire -inoubliab'le fut, -s'a ns aucun doute, la n1obilisation de guer'r-e de 1914 à 1918 à 'la tête de Il a Cp. IV/12. ~ A l'époque, :le 'recrutement des ~fflectifs de l'armée était régional ,e t 'la ,c élèbre IV/12 était 'Composée pres!que 'e xdusivement d'élém-e nts ,d e La région de Monthey-Lac Lèm,a n. A tO'rt ou à raison nous avions J'a rérp'UtbatÏ'o~ de durs à Icuûre; on nous appel,a it volontiers « l,es pirates du Œac » ; noUlS rappeJions a's:s-ez bien une com-p agnie de vrais .1as'caTs de la Lég,ioil1 étrangèr-e. Mais quene compag-n ie, 'e t quel! honneur .et grue:l p1a1lSiT pour un capitaine de chevaucheT devant 'ces J.ousti1cs alleTtelS ·et fOUjOU1'S prêts aux bout.ades, aux bons mots, au hel esprit, aux 'COUpIS dUTS, à l'effort et à lia résistance! Qui ne se représen-t!e l,e -c apitaine ThOlnas, à cheval, faloe il sa con1pagl1'i,e, mOUistaJche au vent (,caT 'à J'instar des oHi.ci'el1:1S de France, ill porta toujours la gliande :moUlstJarc he), exhortant :ses. hommes, partant à lie ur tête pOUl' -des Iniss.jüns de tOUtS genres,_ sentant derTière lui leuT iP-a s s!candé -a ccé1éré et cmnhattanrt, disant 'bi,e n 'Plus et Inieux que -d es parO'Jes combi'e n il était sui'Vi ~ respecté et aimé! Le «Japi,taine Thomas à fière et n1a,rtia~e a!llure, en tête -desa compagni,e, c'était le symbole de l·a bonne humeur, de :la 10ie de vivre, m:a~s -au:ssi -de ,La di s'c ip,l ine , du tT:a vail .et de la prép-ara-t.ion au saJcrifi'ce. - Cp . IV/12, à Inoi! - et 'c 'était deux cents hommes qui Sie pl~écipitai'ent là la suite de lI eur c'Omluandant, ri-valis-a ient' de zè'le, de jambes et de souffl1e pour €:S!SayeT de la. « faÏTe» au ,o apitaine gymnaste qud ne s'y ,la'ÎS'sH-Ït pas prendre. Les :longues pér,iodes de mOlbilHS'a-tion O1oc'a'SiiOunatÎ,e nt souvent de durs Is'Oucis à tous lesm'Obiili'sés. Le Commandant de la· IV/12 trouv,ait toujours ,l e m'Oyen de Téco.nJfol'-ter, d'encourager" d'aide-r dans 'l,a -m esure ,c omp,a tible avec les eXJigences du S'ervi'Ce~.

-19et toutes les entr:eprises de ce genre se ,terIn'Ïnaient invaTiablemen~ par Je bon mot, l'érpanou.i;s,g;em-e nt, l'eXJpress,i on de l,a joie quand Inême, avec l',e spoir des jours Ineimreul's. On peut bien dire que la -c ondll's10n de tout, ,c hez lui, c'était 1,e lneiJ,1eur erl: le beau côté d·e s 'c hoses, et il est ra:r.e que Inê'm 'e une répnÎimande ne s,e tenninât par une expres's i,on de bonne humeur. Je ne résiste pas au -clésiT de l'e.Iever à ce :propos un fait parboulier. C'était ,a u r etour .de la Br,i,g'a de de Mont. 3, rentrant d'une InobiiJ.isation au Tessin par le coJ du Nufenen. Le Ré.giment d'Inf.anterÎ<e de Mont. 6 1'-en1.ontant, en nTanœuvl-a nt, le Val Bed:retto; notre Op. était arrivée à ALarcquan après _u ne jorn'née pénible mais superbe. Nos soldats en biTa~UeruI"s, à terre, attendant les orclrr2's d'-avarlcce:r, 's e 'p rél.assai'e nt au .s'o[,ei'l, ll1angeant des myrtiUes à mêm-e leuT bouche, sans Il es cueiUir à :1a lnain, CM' mfaUait tenir tète bai,s sée 'e t éviter tout ITI'OUVen1ent qui pût rév~ler une présence à l"ennerIni. H faUut pa'siSle r 'l,a nUIt suÎ\T1ante au bivou:a;c : le capitaine et moi nous avions dTess'é notre tente derrière un g-ros blo'c, et l'Bm:plac<~nlent p-ar.ai's!saÏ<t p'r.op-.ÏJce. La plllû-e se n1Î't à to'm ber, une de ·ces pŒ.uies dm:uv.i'e nnes 'CO'IIl1Ue on ,le:s connaît dans -les m'Üntagnes tessinois,es. Nous donnions; IUai'S y,e rs 2 heures du matin, 'a u Ino-m ent où Il es g~r'QIslses tg'outtes CO>Inlnencent à proc1uiT'e quelques édaJboussures humides qui chatoui'Uent les visaO"es conU11e des IuoU'ches qui ag.aoent, au InOll1l'ent auslsi où, suib . yant .l'e :l ang-age .du soldat, les <oouTbes de nIveau cOil11m'e ncen t a' entrer dans le COl1pS, Thoma's n1,e TéveiJl1a en 's ursla ut. - Que -s e pasls,e-t-H ? - Je 's uis -t ouf mouillllé d.ans J'e dos. - Réveillé, je fi~ la n1êlne et trils te const'atartion. NOts cnrlP s a1.lol1gés sur le- sol haigl1ai1ent dans une Haque d'eau: nous en avions jusque-là. Les T,echm'che:s à la bougie nous fÎ'!'ent décou'VrÎtr qu'une faupe avait f.ait son trou le long du rocher pliotecteu:r. L'eau qui ruisselait s'étarit' engouffrée d.ans ce t'l'OU, et après avoi.r chassé .Je bouchon qui res,t ait de notre côté, jaiIHi:s'S.ait par un. vrai tuyau jus~e au-des's ous de nos -têtes. Nnu:s dÛlnes pas's er [e reste de la nuIt a,c croupis près de !l a « gouille» et SOuiS not'TB toile, le .dos, el I.e reste, dans l'ét'at que ~'on s,a it, sans li.nge de rechange, il p]euvaü "toujours. Et 1e lendenllain ,l a Bri.gade fra.nchi's's'a it ~e col du Nufenen sous une neige qUJi avait fait srui.t-e ·à [a phtiie de La nuit, et qui ne cessa de tOlnber. Le ,capitaine et moi, nlOus étions moui1'1és pail' en haut et 'Par len. ba's. kI'·ri~és à Münst'e r bien avant 'l~es I:ag'ages, il ne nous res1Jalt' pas ~n fl~ S'ec SUT l~ COl~pS. Not~e 1?eleTme rouJée sur I,e salc, une chemlse et une Ipau.e de bas, etaIent les 'seUils vêtements dont nous dispos,i'Ons poulr nous changer un peu. Et c'est dans cet accoutTeluent que nous nous som[TIles pré:sentés au repos du s'Oir dans la grande s'a lle de l'hôte'l de Münster.


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La jow'née ,avait été dUIle ,e t peu a gréabile, m ,a is 'fi'€n n 'avait pu supprim,e r la ,bonne hunleur .et Tho'm as, dans la tenue que l'on connaît, entonna un de ces ,c hants patriotiques préférés que reprit 'e n chœur tout son aU'ditoi.I~e, c'est-à-dh'e tous les officiers de l'E. M. 'e t de deux Cp. du Bat. Inlf. Mo.nt. 12. De tél,s I1110lments ne s'oublient p 'a s ,e t -lIe ur souvenir \Se ranime en pens,a ni au cher disparu. Quand il fut prOl11u major et coml11anda Je Bat. fus. Mont. 11, Thoma's ne put oub:lier sa IVj12, et souvent encore i!l par1lait des «,s iens» avec éInotion. Il n"eut pas l'occasion de commande r son bataiUon en 'période de 'lllobiHs!a:tion, lnais seulement à 'l'après-guerre, au l110111ent où les ll1éthodes de cOl11bat co mm'e nç'a ient à évoluer. Il fut souvent ,appelé oependant à s'eXJprimer eomll ne cOlnlnlandant ou cOlillime a rbih'e , et ,s es 'a vis avaient toujours du poids. Il ne fi.tpas de s'Cl'vÎC:e actif à J'E, M. TerI'. 10, car au déhut de la guerre de 1939, sa 's~!lnrt::é ét.ait déj~ ébranlée, et il demanda sa l iibér aHo n. Au m11itah~e comœne au ci'Vil, ppoS'per Th0111'aS se distingua par des qua:llÏ:tés particulières qui 1e signalèrent à l'attention de ses supérieurs. ,Ce fut un beau. 'sÜ'ldat, . un gir 'a nd et bon chef.

C. Deléglise.

ùe défenseur de nos traditions populaires L.a bO'énération .passée a donné au V'a lais une foule d'homm.es de très gnande valleUir et l10US ,1ai's se de spŒ:endides réalisooons. M,a is ·eIl~le n'a pas été, ,S'ans subir à un m'Offililllt donné, les méf1aHs de cette forJuation irntêlJle ctuleiUe pUTem.ent utilitaire, de ,c ette v.ague de 'm ,a térkl:};iiSm'e ·m oderne où rien ne co'm pte à part 'l'a.r,gent, Je J'lendement, },e bénéfioe. Heur'eusen"1ent des h01111ll1eS oLa'Îlrvoyants SUT,e m à t€lnp:s voirIe danger 'e t Œe sigl1Jail er au pays.Mr ie Pil'éf,eIt Thom,a s fut de oeux:Ià. Avec quel zèle, qru·el ·e ntrain, ill s"adonna à Œ 'a défense spiJ"jtueme du 'Pays. Dan:s Ire s aSiSmnblées pOIPU'1aü'lC's, son éloquilll?e 'e ntraînante f.aisa.it vi'b roc des ooTdes pvofonrdes. Au Grand Conselll, . , s·e s l10mhreuses inte;r ventions ·m.ettai€lI1t les députés en face de leurs l~eSJpons:abil}ités. Il tiaiL1ait une belile dose de courage pOUlr s'élever eonmre cette mentalité, à une €!poque où ~'on rayait de aoa Jiste des emp'lloyés d'Efat, le poste d'archéoŒogue cantonal, à 1'â,ge d'or des ant·i.Jqu aire s qui pouvaient vider not!r€ .Valais d'une foule de ,t résors inestim,ables que Ja IpopuJlatÏon l.eur cooait à vil prix, n'ayant pas 'l e ,go.û t des vieial1es 'c hoses.

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La vie de MIr Thomas furt un adnli:r 'abl,e ,e xemple de dévouelnent au pays. COIIIl111erçant avisé, il sa'V,a it mener :les 'ruffaires; ardent patdote, il savait 'a u s's i s'e ,d éta'cheT du labeur journaHeT et ,m 'ett!Te son siavo-ill' et son inte~Ji,gence au s'e rvic,e de la comnlunauté. Cons,tamm'e nt, de t'Ûru.tes ses forces, il opp'Ü'sa une digue ·p uissante aux flots 'c o snl'op 0 lites qui mon.taient de toutes parts elt ,m ,e naçaient nos usag€s" notre nlanière de penseT. Si l'âme du Vi,e ux ,Bays est nl,ainteIlJant défendue, p ,r otégée pa:l' une série de créa,t ions très heureuses et de ,prres1c riptions effiea'ces, c'est à "lui 'q u'on le doit et à n'Os autOll~ités qui J"ont toujours largement ·appuyé. Le vis,a ge actuel du Valais témoigne hautement de ·cette so.l1itCi,t udeet nous i,n vite à a,a 'peconJl<aiS'sance. LO'l~s'Q'ue voici douze ans, 'Ste fonda :1a flédél'atiolJ.1 va,l ais,a nne des costulnes et des arts ipûopu.lai'l'es, ses prOtmoteurs 's e ;rendi,r ent ù Saxorn ,c hez MT le -P.réf,e t Thomas, pour ~ui denl,a nder son appui, son patronage. Spirituel:Iement, il ,l eur rélpondirt: « S'il vous fuut Ull vieux portrait pOUlr 's uspendre à 'l a paroi, je suis votre hOilll11e; lllai,s vous ferez le travaill ».

Il n'en fa1I.ait p-as plus pour nous tranquiUis'8'l', 'Car .nous savions bi'e n qu'hl sortirait du oadre, il n'était pas homnle à denleuTer aocroché à une paToi. Et 'l'avenir ne nous a 'p as détTOlllpés. Pend,a nt huit ans, mal,gré 's es l1!01nhr'e uses oocU1patitOn1s, il 'a s's istalt à toutes nos séances, i1 dh'1geai,t toutes nos di~scus'siÎ.ons et ,m ,a'l'q,u ait chaqu€ acte présidentiel 'de oe trait paternel qui lui était pToprre, plein de bOtn sens et d'objectivité. . Avec quel entrain, il nous parlait des vieux usages pleins de poési'e, des 'c ostm.nes ,d'une beauté sÏ Igr,aoCÏeU'se, des ehansO'llts et des danses si chèl~es à ceux qui nous o.nt préoédés. Avec queHe chall'ur, il HO us invüaif à COlB~rV'~l' re:sprit qui distingua nos, ancêtres; ,a vec quel à-~propos, ill nous rappelait Il,es qualités et les vertus -qu'ils nous ont lais's ées te"n héritage. Aussi, quand la santé l'oblig.ea à quitter lIa 'p résidence de sa chère fédérati.on des 'c ostumes, te st-ce à l'unanimité ,des délégués qu'il fut acolamé président d'honneur. Le peuple des costum,e s et des traditions s'incline aujourd'hui devant son pèTe 's p i:ritu el , devant ,c-eilui qui lui a o.ffeli .son ,c œur ~t sa v:a1 il11ance et qui 'Vient de tomber 'au 'c hamp d'honneur. Les bienfaits de son ex,e mple et de sa !patrol€ lui survivront.

Joseph Gaspoz. Pl'ésident de la fédération valaisanne des costumes et des arts populaires.


SOMMAIRE: NécrOilogie: M. François Perraudin. Communications di~erses: Aux in9titutrices. En pensant à vous, nos ,aînées. - Echos de la session extraordinaire du Grand Conseil. - Chez nos voisins. - Reconnaissance.

flux institutrices!

NÉCROLOGIE

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Monsieur François Perraudin Ancien instituteur à Bagnes

Ceux qui ne :le savaient pas Ina'l ade 'ont sans dout e été bIen sUllp'ris d'awrendre le décès, n·e di,s ons ,p as prématuré, il avait 73 ans, mais pour Ile 'll10ins inopiné, .de ·oet homm·e vi1gour·eux, qui paraissait tailllé dans un de nos vieux l11'élèzes aux robustes a"isÎses. Sa silhouette évoquait en effet cette force virile que l'on se plaît ,à oppos,e r à notre chlo,r ose. Force de J'âIne égalelnent, et du cara'c tère. Ml' Pen'audin avait quitté l'enseignen1ent LI y a quelques années, non pas pour se livrer aux joies dorées de cette retraite dÜ'nt les lecteurs de l'E. P. connaissent les munitfï'c ences, Inais pour se ren1ettre à la terre, cornIne la pil upart d'entre nous. Fr,a ncoi,s Perraudin dis'c utait vOll onti,er s « ildées» et savait faire pre~v, e d'une rare indépendance d'esprit. On av·ait r ecours à ·son bon 's ens et à s'a servi,aJ)ill ité. C'était, en bref, une de ces figures traditionnel'les de vieil instituteuT « 'C0111Jme >on les voudrait'. 'boutes» . Il était le père de MM. Louis et Gérard fPerraudin, avO'cats, il Sierre, et de 'M r Francis P'e n'audin, instituteur à Ba'g nes. A sa fllllniil1e v·a ,l'expression .de notr.e ,chr.étienne symp.athie.

"BANQUE TROILLET MARTIGNY ·Bagnes

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Notre retraite annuetl,e aura Heu à il'gco.le Normail'e du 28 au .soj·r ,a u n1,a tin de ,l a Toussaint. ELle sera prêchée tp:ar ,l e Rd (Père R,atpihlard, réden'1ptoriste. Nous vous convions nOlm bl'euses à ces réconfortantes journées·, .si utHes à notre vie s'P~ritueU. e. Dans son aHocutiol1 aux cathoLiques suisses, à l'oocasi.on du congl'ès de Lueerne, Sa Sillnteté Pie XII fai,t lill appell pl'tessant à la vie intérieure: « Parr eJMe se fOl'TIl·e le vrai et J>e parfait 'cathQ1Ji.que, celtri qui professe sa foi en pl·eine ,c ons'CÎoence, résolulnent et dans La joie, ,c elui qui la vit, celui qui demeure uni .au Chr.ist par le lien peI~sonnel intime, de la grâce ,e t de la ,chari.té ». Prièr'e de vous i11'scril'e jusqu'au 20 courant auprès de Rde Mère Angèl.e ou de notr,e secrétaire MIŒe M.aI'Î'e -J. Clémenzo, à Ardon. Pension 15 fI'. pour ·l es 3 jours.

Le Comité.

En pensant à - vous, nos aînées Tu cr01s ,q u 'dIes seront nonilil'euses lies institutrices qUi viendront à la retraite? Une trentaine. - SeUJlemen t ? - Oui. Vois-tu, il y a ,des institutri'c es qui ont déjà ,cQlluul.encé leur cloasse en .ootobre et ne peuvent ·a ccoTder trois JOUTS de congé Ù leups élèves qui, ·e:] les, n',e n seraient pourtant 'Pas f,â ühées! D'autres n'ont pas ,le temps! J',e u ·S'ai·s une qui disait: Je ne peux pas Il1'ins,c rire pour ù'a retraite, car .i:l 'n1e faut préparer ma dasse ! Et tant d',a utl'es l~aisons, toutes h'ès bonnes, bi.en sûr! - Dis, croÎ's-tu qu'ill y en a qui n'oseI;aient pas v.e nir parce qu'eUes ont peur? - P,e ur? De quoi? - De soi! n en ,c oûte de s'exan1iner à fond loyalement; et pouTtant lli faut de temps en temps r·efaire s'On biJan spirifuel: constater ses défauts 'e t surtout sentir ·1a néoessl,té de aes combath'e; déc'Ouvdr ae péché mignon, ,s e Tésoudre à s'en détacher l Cette .l utte contre ridule intérimue exige de chacun un sérieux


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effort, effort qui doi,t durer toute la vie. Et nous sa'Vons bien ce qu'il en ,coûte, nous deux qui ne so-mmes pa's des anges! Je croi'S avoir cOllnprÎs fiil11Iporta'l1'ce d'une retraite et es'père bien ,lui faire ohaque ,a nnée sa p1a ce dans ma vie d'insti.tutr1ce. - Il nl'e ,s,emble 'a ussi encom'prendre les bienrfaits, Inais ,oet enthousiasule avec ,I,e quel je les 'c onsidère, est-ill peut-être passager et dû à nob~e ,l éoente r,e traite ? 1

- jP.eut-être, oui, sepons-'llOUS Iln'Üins -enthou.siastes dans 'q uellque tenl,ps, ,m ais Iles solides dir,ecti'ves, Iles 'p rièpes, les s'acr1fÎ'ces, rien d ie tout -cela ne sera 'P'el~du. Aux heures difrfidl1es, Hs s'e ront poUJ.' nous 1a SOUlioe où nous puiserons ~'a résignation, l,e courage et l',e spérance. la retraite n"est Ip as une impasse où les vérités paTaiss,e nt ,crueJNes, lI a loi divine éCDasla nte ,e t où Dieu nous e~t présenté COlllilue un 'l11iaître tyrannique dont le glaive in1'pitoyab.le nous nlena1ceS'all'S cesse. La 'retraite est une hallte bienf.ai'Sante où l'âlne, ,plus intiInem.ent unie à Dieu retrouve dans ,1,e ca]lm e le vrai sens de rr'a vie. - Si duuClUnre aVlait réaHsé ce qu ',e st une re,traite, ne pense.;tu pas qu'11 y ,aur.ait beaucoup d'insltitutri'ces à 'oelle qui sera pl êchée .s:péciallement pour elles à Il'EcOlI'e Normale? - Bien sûr! Au mOlluent où tu nous ,partles, il y en a certainenrent qui hésitent encore, ne sa,c hant pas ,s i oui ou non em,e s r6pondront à l'in'VÏtation de .]a « Pletite voix intérieure » qui 'l es encouraJge à venir se re'Cueillk avant de reprendl',e ;leur 'Classe, - Nous prier'Üns pour eUes, veux-tu? - D',aJ0COI,d ! 'e t je suis sûre que nous ne prierons pas en v:ain ! - Et nous pourrions peut-êtr,e aussi les remplacer dans leuTs lo lasses ! - Peut-être! 1\1aryvonne.

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Chez nos voisins ~A'rtidl,e qui devait par'a ître au 'm oils de Im ai dernier, en mênle temps que .l~s com1ptes '~e notTe .caiss.e, à titre de lOom,p araison), CaIsse de retraIte des instituteurs fribourg'eois (Nous lisons dans .Je fa,i sceau mutua1i'ste) ( Fortune au 31. 12. 1948 Fr. 1,665,996.61· Augmentatton 7 240.25 Intérêts des oapJtaux 57:461.20 Contributi'Üll's des Inembres 168;106.75 ContTibutions de Il 'Etat 114.964.95 P, aiem~mt des pensiÛ'I1S 340:083.35 Tota'} de.s rnembres 511; s'Oit 343 hommes et 168 femmes. - La commis·sion 'a demandé à la société d'assur,a nce la \\7interthur une étude :S'ur l1es di'Ve:rses ques't1ons à l'ésoudre en vue d'une (modificati'On de Œ la l'Oi c,t du règlement. La comnhl,ssion. propose un système dont l,es princip'e s peuvent être Tésum.és comme suit'. 1. Retr,a ites ,c akuMes d'après :l'e traÎ'terrnffilt moyen avec l,a réserve ,q ue seules .les années depui!s 1936 s,el~aient -prises en considéTati'Ün. (BTavo les F r ibouTgeÛ'is. R.) 2. Toute année de se.rvirce, ,e n :p'lus des minima. fixés par :}la loi actueHe (30 ou 35 anis) !Serait une l'a:i:son d'augmentation de la ,pension dans des ipl"O'portions supérieures ,a u mode de faire a-d uel. 3. Les ,contributions de l'Etat seraient ,a ugmentées. 4. L'échelŒe pour Il e ,c alcul de la rente inv,a lidité serait anléli orée. Cha'c un con1prendTa qu'hl faut sacrifier une petite op,a rt de son intérêt à l'intérêt général». (Là 'Où les traiteInents .&ont annuels, ~e oaikul de la rente d':aJprès 1.e traitement moyen ne présente pa.s Jes mêmes inconvénients que ,chez nous, 's urtout ,si ron a .soin de prévoir ,c ertaines. réserves, conNne 'o n ~e pl'opose à FrihÛ'U1fg. R.)

Echos de la session extraordinaire du Grand Conseil Simple relation du Courrier: Ml' Jules Lui'sier Tépète qu'il} n'est pa.s d"a'Ûcord .avec !Je mod.e d~ ,c ouverture du Ic rédit de 400,000 fr. et voudr,aH faire supporter ce dernier 'Par Il 'une des ,classes les ,p'l us ipTi'viJégiées du canton ... Je 'PeTsonnel enseignant! Ml' Luisier propo,s e dès ,c ette année une Téduction du tr.a1tement des i'l1'stitutTi'c es et instHuteurs ! Le Confédéré écrit: l\1r JuJes Luisier demandait que le

ICO'l~PS

enseignant fît un


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geste à l'égard du vignoble en aoceptant une réduction de ses traitements. Il ne nous en voudr,a pas, si dans .Ile cas donné, n'Ous ne pouvons .abonder dans son ,S'ens. En Tevanche, il eut parfaitelne:nt ra~son, à notr:e avis, de soulÏJ<iner lIa situation pTivi'l égiée des instituteurs. N.ous étions, personneNement, ~parti·san ,d'une réadaptation de 'leur·s tr,aitemen1ls, à condition qu',eJHe fût raisonnable. Or, nous avons ILe .regret de ,conS/t'a ter qu'on leur a fait des cadeaux ' propres à les étonner eux-mêmes .... A. M. « Le Nouvelliste» ,s "en prend au député Ju.les Luisier, de Fully, qui a eu le I nérHe et 1e cn?-r~ag.e d'indi,quer au gouvernement le Inoyen de se prÛ'cuI,;er le 'c redIt d,e 400;000 francs. Se donnant avant tout ,cÜllnm.e ·cat.lwlique, ce journal devrait être le défenseur \Sans peur et sans reproohe , de la juste :'épartition des charge,s 'e t des av'a ntages. Or, ' à ses y,e ux, c'est faIre (BUvre impie que de proposer de réduire de que.Iques fran~cs par mois le traÏ'teInent de nos pédagogues que le Grand Cons·eIl a alloué en l'absence d'une infonnation slll,ffis'ante et dont !l'a/l npleur est un ré~ rpriv1.'lège. Ml' Luis-ier sarm.edi, .g'e.st fait .l'écho fidè1e du 'S'e ntiment populail'e en suggérant qu"au n'l'?lnent .o~ 'l a ~iticuilfure, et l'~gricul­ ture se débattent dans Il es pIres dlifrfrcu1te,s, une r.eduction d~s dépenses exagérées provoquées par lI a loi Pittell oud pennettraTt · de trouver ,ce.s 400,000 francs sans Îlnpôt nouv~au.

Reconnaissance Diil1'lanche 17 septernrbre, une petite ·f ête de fa.nü!ile tout ü~­ tilne l;éunÎ'sS'ait dans le réfectoiTe f'1:euri de ['Bcole NOl'luale, nlaltres'ses et élèves désireuses de dire à l\fadarl1le Delat~osteleur. re: c011.'l1.ais's·ance én'lue -e t le ip_ro,fond r,egœ'Î que 's on ,depart a laIsse dans ·l es cœurs. Cette fête .qui, dev,a it êtr.e une fê~e '~e la j-o:Ï.e, .pl~is'~ue IC'-ét~it la fête de la J.·,e'Oollil,aiss,ance, fut tmntee üependant d une 1~IO­ fonde !ll1!éllallltcoHe. Ap-rès quar.ante-h·ois ans de Joyeux, d'a~lr~~ ble dévouelnent, 11.0trre ,chère Ma:d!ame Delacoste nous qUlttal't. Or. quitt·e r l'école nO'rana:Le ,c 'était pOUT notre chm' PT0f.esls eur, quit.fer sa lfanri'He d'adoption. Que de foi,s ne nous ,avaIt-,eŒJe pas dit ,s a tp .rofonde affection p'Our nous tOlÜes. Son d'80VOUelnent d~ chaque jour nous Il ',e xprÏnlait plus é}to:quecr;t'1lnen~ .~ncOlre; Et nous cOlnplienions s-a peine, nous qui 'La parta,glOoJ:lS 15'1 Intenselnent. Nous 'a vions eSls ayé de :l a retenir enCOT,e po,u~' quel'q ues heures au moins ,chaJque S'81lnaine, nl,ai,s disc,rète et de.hcate 'COlm n'le .toujour.s, l\1'a daane De'lu;c oste avait' jugé le luœuent venu de laIsser

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sa 'pila'c e à lU'le autre le t, généreusement, ,après av-oir cité bien souvent ·oette parole: « Les pIus grandes vi'c toires ne se rempo'r tent pas sur :1es champs de bataÎ!lII'e », eU'e l'a réalisée . .Luttant contr,e son propre 'cœur, ·m agnanillll'e dans son sacriüce, ·ell1e a dit ·adieu à tout ce qui avait été sa vie durant quanti1.te-trois ans. LO/f1S'que, en 1906, munie des plus be·aux di.p:lôll1es, des plus éJogieuses distinctions des Cons'erv.atoires de Genèv'e et de Milan , Madalne De'larc oste prenait contact avec Iles nomna.J.iennes, el1le ne se douvait peut-'ê tre pas de t-out ce qu'elŒe étairt ,arppelée à donner ,a ux ,futul'es insütutriües vailaLsa'li.nes. AlJ.ne d'artiste à qui Dieu a Ic onfié des dons m ,erveiHeux non seulement dans le donlaine de la musi'q ue nlais aussi dans ,celui du ,cœur et de l'esrpri,t , 'e lllealT.Îlv ait avec tout 's'On enthousÏ-aS'm-e. Et COlm Ine 'eJlle sut [e c011.1nl,uniquer, 'eJUe qui fit de .la Ic ause du ,c hant un 'v éritable aposto.lat. Les nonna!liennes de 1906 ,COrll1me celles d'aujourd'hui n 'ont peut-être pa·s tDujours aJpiprécié 'Conune il .aul"airt ,eonvenu l'éIniD'ent lp l'ofesseur qlÙ leur était donné; elles ont l1réanllloins pui,~é à Is'On !c ontact le ,goût du beau, il':a ffiour .du 'c hant et elrles l'ont donné à lelU'o,s .é lèves. Aussi l'on peut 'bien dire que s'H y a eu chez nous, dans ·1a vie lalboll'i,euse .de nos falJ.n i!Jllie·s campagnartde.~, plus de poésie -et Ip lus de joie, Dn .le doH pour une bonne p 'alrt à 'c es m laîtres·ses d'écoJe qui ont app.ris à iJJeursélèves à trouver dans le ,chant un ,r ,éeonfort aux heuTe.s de rl,a ssitude. NormaUenne-s, n'·awltient-e:liles pas lS 'ouvent trouvé -e Ues-mêmes 'ee l'écoufo'r t dans le « Chœur !d'ense:lll.'bl,e» du saJnedi -s oir? Educatr1ce daJ'ls l'rune, ~t[adamle Delacostea 'm :a:1'iqué de S-011. · influenoe bien ,d'autr.es domaines que 'Celui de 'l a nlusirque. Pré,s entation, tenue, oJ.11.'ode, SpOTts, ri'e n de ce ,qui touche à ,l a forn'lam'On de Œa jeune f~~le :ne lui a été étrange,l'. Que ,de conseils di!screts n'a-t-'eIUe lPas ,g Ussés ,ainsi Ico:rnn'le .en passant 'e t qui ont , porté Ip ar,ce que dirctés par Œa sympathie! Et que de fois ne l'avons-nous pas bénie pour oette 'c o.llaboration di:slc rète si iprécj·eus-e ! . CO.m bien souvent aussi, nous toutes ,sres anciennes élèves, a vons été profondéluent édifiées par sDn ' ,ta-c t, s'a délicatesse, son sens de la hiér.al chie qui la g.ardait ID'o deste ,e t déférenbe. CoHaborutri.ce pm·;faite., M'adam,e De:lacoste sa'v ait unir è une initiative pleine d'a1!l,ant, une 'abs01UJe dis'c rétion et une soumissi'Ûn respectueuse, échos d'une âlue peu CO'l11JlnU!l1e. PÛ'll'r diTe tourte Il 'influence de M'a dalue Del1a,c o-ste ill faudr,a it paille,r enlco-re .de la S'i'mplircirté de sa foi, de (s a cOl1lfianee ,e n lia Pro vi den1ce, de 'sa r,e ligion du devoiT et de sa charité, ;m ai s Di'eu seUil connaît le secret de oee rayonnenl'ent. l


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Po.UT nous, nous gi:lJl~dons le souventr d'un-e à'llle ,l unlÏneuse et bonne, d'une artiste qui trouve l'a beauté partout et qui, de cette beauté, monte naturelil'e m'e nt, filiaJ1ffillent à Celui qui l'a faite. En di'sant à notpe chère Madalne Dela·coste notre nlerci ,le pJus sm'c ère et le plus affectueux, nous !prions 'la divine Providence de lui .faire un.e T,e tr.aite ensÜ'J.ei!~lê-e, une retraite illulninée du retour de tous (Ires rayons de joie qu'eUe a lancés ù travers notre Va!1ais et bien Sp'éc.Ï'~lement de Ic eux ,q ui -ont é'Clail'é et l'échauffé si longt,el1l!pS sa chère gc'Ûlle nor'male. S. fL

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