L'Ecole primaire 15 octobre 1942

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SION, 15 Octobre 194~.

No 1

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Répertoire des Bonnes Adresses tcole de Commerce de Jeunes Gens BIERRB confiée aux Chanoines de St~Ma.uricE". Internat. Confort. - Cours préparatoire (1 an). - Cours commerciaux (3 ans) . OUVERTURE DES COURS à Pâques.

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Enseignemant ménager et professionnel:

SION) 15 Octobl'e 194-2.

No 1..

62ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE

CHEZ NOUS

ORGANE DE lA SOCltTË VALAISANNE D;ÉDUCATION

' Manuel ,cl'éducation ménagèl'8 dédié aux jeunes fille::; des écot :-; primair pal' F,-:M, (;n.AND, , Fr. 3.Un \'o.lu-me in-Hl cal'tonné, illu.'tl'é L'esprit qui anime cet ouvrage. le' pensées qu'il éveille lEG réflexions qu'il ,f ait naître, de même quo les notions pratiques qu'il donne Ubéral,e.m eni, en ont fait tout do uite la clE'f de ,oûte de- l'enseignement ménager dans les éroles, le manue.l préféré de nos jeunas filles et .l'a;mi auquel on garde toujours uno 'pla·ce clans la bi,b liothèque familiale.

SlQlVùl\1iAIR'E: COMM\UiNI,CATIOlNlS DIVE'RlSIE S: l'n structiol1. .concernant -le don des métaux. --.:. Retraite 'de-s anciennes élèves. - Notre retraite. - Abonnements -à 1"EIOOILE PIR'nMlA!IRIE. - Avis - PARTI'E PEVAGOGIQUE : Le visruge -d3 ,m on pays. - Nos cLasses e'rl1antines. - Souvenir -de la rentrée. - Dyna;misme dirigé. - En avant 1. - PARTItE PRA1'IQUlE: Langue (française, centres d'intér,ê t, 1ère et 2ème semaines. - Dictée de c.ontrô.lE·. - Les belles histoires. - N éerologie. - Bilbliographie.

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Instruction concernant l'action nationale du don des métaux Le Corps enseignant ainsi que les ,é'lèves des classes prinl.aires 'e t secondaires seront ,appeiJ.és à collaborer à l'action nationale du Don des Métaux. A cet effet, il y aura lieu de prévoir dans 'le prograJ.nme d'en ~ sei.gnement une leçon de choses en vue d'initi'e r 'les élèves à cette action d'une iUl.pofttanoe vitale pour notre économie nationale. L'Office cra ntonal de l'EconOlnie de guerre ardressel'a ,a u' Personnel enseignant une brochure destinée à la Ileçon de ,c hoses prév'U~. Dans les centres de la plaine, là savoir Sion, Sierre, Martigny, St-l\1aurice, Monthey, Viège et Brigue, 'c ette action débutera le 19 o'Ctobre et sera dirigée par les Edaireurs. Hans les la utres COlnmunes, ,eUe débutera 'lOTS de la rentrée des relia sses, mais au plus tôt le 19 octobre et au plus tard le 7 novembre 1942. Pour assureT à cette a.ction le maximum de réussite, il sel'aH opportun de charger tes élèves de faire une tournée de propagande auprès de chaque mérraoge quelqU'es jours avant la visite destinée à recueiillh' les métaux offerts par la populla tion. Pour tous renseignements complémentaires, 1'1 y aura lieu de se mettre en rfrpport avec l'autorité communale. ~Le JChef du IDépaI'tement de l'Instruction publique: 'Cyr. PITTlELOIUD. ' ,,


-2Ecole normale des IfiUes ISion

Retraite des anciennes élèves La rentrée prématurée des élèves . de 'l'Ecole normale n'ayant pas· permis Worganisatiorn ·de ~a retraite des Institutrices au début de septembre comme à l'ordinaire, M'ünsieur le Chef du Département de 'l'Instruction publiquE1 'VIeut bien accorder . trois jours de Ic ongé ·aux nOITIl!3.tJiennes. Nous ~'en remelfcions bi,e n sincèrement et avons le plaisir d'inviter les !anCÎ'ennes· lé lèves à la rel-rai,te qui se donnera à leur -i ntention )du 28 octobre lau soir au 'm atin du 1er novembre. Toutes' les institutri'Oes qui ont fait Jeurs études dans un au1re étahlisseIn!ent sont aussi très cordia'}ement invitées à cette retraite. Le ----ix de la pension est 13 fr. et 20 coupons de .r epas. Prière ide 's'inS'crÎ're jusqu'au 25 octobre. La Direction.

Notre retraite Quand nous étions normaliennes, Il'annonce ide t'ouverture de la retraite ne 1aissait ~'~s de nous impressionner ,que'lque peu. Trois jours de silence, de prièfle, de sérieuse réflexion. rien de bien tentant pour des jeunes, amies de tout ce qui rit, lde tout ce qui chante. Penser à 'la m'Oct quand on a 15 ans, ,m éditer sur l'enfer, .lSur les devoirs de la vie ,chrétienne, quel cauchemir! L'on s'y m 'e ttait tout' de 'm ême, tant bien que mal, parfois plutôt mal que bien, on s'y m'e ttait 'e nfin de toute sa 'b onne vo'lonté. Dès la première ~nstruction le Père P.rédioateur avait 'Soin de rassurer son craintif auditoire, 'l a grâ.oe de Dieu aidant, on s'apercevait que ce n'était pas si terrih~e et, qu'après tout, 'S'il y a des vérités 'c apables ide donner le frisson, elles ne sont pas moins consoiantes : leUes nous donnent le vrai -sens de la vi'e, et 'a'v ec lui un inconfusible optimis·m e. Bref J'a retraite se poursuivait avec 'générosité et s'achevait dans une joie profonde. Pour quelques-unes n'a-t-eltle pas inauguré parfois une vie nouvelle? Institutrices, nous n'lavons plus ces craintes puériles: nous osons voir ,e t réfléchir. L'expérience nous instruit chaque jour. La vie n'est pas la libeIié joyeuse et insouciante qui nous apparaissait « enfin}) à notre sortie de l'Ecole Normale. Nous savons réfléchir et pourtant une certaine .crainte de rentrer en nous-mêm,e s nous saisit peut-être encore ,q uand on nous parle de retraite. C'est si 'comm~de de se laisser vivre tout doucement: il ne faut pas prendre la vie au tragique. Lia retraite nous enseigne à pren-

dre la vie non pas au tragique, ln ais au seneux. EUe nous rappelle le but de cette vie. Que nous nous en rendiOns compte DU non il est certain que le matérialiSime ,a -c tuel tend à nous le faire oublier, oui, mêlne à nous, institutrices, à nous qui deyons cependant montrer à nos élèves, la voie droite, le but à aUèindre. Nous voulons .l' « Ecule pour -l a vie», la vie d'aujourd'hui, de demain, cette vie ,qui passe, mais ceHe-Ià en fonction .de cene qui delneure. La vie, a-t-on dit, est « une belle aventure à ,c ourir». Une belle aventure qu'ill faut préparer. Aussi bien des ,gens aujourd'hui qui veulent T'emplir l~ur vie, ceux surtout qui ont mission de ,c onduire les autres, lconsacrent de longues heures à Ja retraite, à la réflexion. Nous avons sans doute toutes entendu citer l'exemple du marécha'l Foch: .Lorsqu'il avait une grande offensiv e à préparer, il allait d'abord à l'église passer une demi-heure devant 1e St. Sacrement. Des soldats, des ouvriers, des intellectuels font actuellement leur retraite chaque année. Des écrhllains de renom consacrent à cet exercice une setnaine entière, et ils ne croient pas perdre leur temps! Nous ,savons, pour l'avoir expérimenté souvent, quel renouveau de vie nous donne la retraite. Renouveau de vie spiritueUe, 'malgré toute notre vigüance, cette vie qui tend bien un neu, ,c haque jour à s'étioler; il ,lui faut ,de telnps à ,autre une nour,r iture plus abondante. Renouveau de vie intellectuelle aussi. La retraite n'est pas un cours, et pourtant que de choses utHes eHe nous ap·p rend, dont notre classe bénéficiera. Les prédicateurs, habituellement ·des professionnels de l'enseignement, connaissent nos difficultés, nous aident à les résoudre, nous font part de 1eurs expériences, font revivl~e à nos yeux le :b el idéal de l'institutrice chrétienne. A cette aide précieuse qu'est la parole de prédicateur s'en joint au ,c ours de la retrta ite une autre plus puissante encore: la grâce de Dieu. E[~e nous .est donnée, durant ces trois jours palfticulièrem-e nt abondante; et ~es sacdfices que nous avons dû nous imposer pour la recevoir la rendent pius spécia'l ement efficace. La c1asse va recomilnencer. C'est pour nous une bien grande joie de reprendre cette tâche ,q ue nous aimons. Nous voyons déjà ces cheTS ·e nfants ,q ui nous attendent. Ils nous reviennent après de longues vacances, pl'e ins de vÏe et de santé, plein's de bonne volonté ,a ussi, de désir d':a pprendre. Ils ,r eviennent à n'ous pleins de ,c onfiance. Nous ·allons à eux de tout notre ,c œur, ~'eur donnant Ile meil~eur de nous-mêmes. Leur faire ·connaître ,e t ,a imer le vrai, ~e beau, le bien, n'estce pas notre ,grande ambition? Les préparer ' à vivre leur vie 1


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grande et belle - elle peut l'être dans le Ic adre Je plus modeste, - n'est-ce :p as notre vie à nous institutrices? Songeant donc à ces ·c hers enf'a nts, voulant leur donner une plus grande richesse de ,vie, nous viendrons nous enrichir d'abord nous-m,ê mes dans une bonne retraite! Sr. A.

le TRAVAIL de la terre, la ·p aix que donne l'œuvre de nos mains, la joi·e de toucher et de serrer à pleins bras il e foin, le froment et toute l'odorante ,richesse que fournit la glèbe; la com-· lnunion quotidienne avec üelle '.que nous connaissons et ainl0ns, notre Mère saluée au premier jour et au dernier, 'q uand elle nous recevra dans son sein avec nos peines endormies et notre éphémère bonheur; la FOI encore nous reste, qui nous apprend le ciel et dirige nous regards. Elle fait des visages sereins comme ·c elui de ma regrettée mère, tout rayonnants de comtemplation divine et d'espérance. Et pour ma consolation je rencontre toujours eette vieille infirme, son 'a mie, qui ne 'ces·se de 'l ouer Dieu parce que nous habitons un beau pays préservé, où la terre est un reflet ,a l'dent du ciel. Et cette forte race des doux continue, peut-être en la personne de ces deux jeunes évolénardes, grande et petite sœur, qui, par le dimanche soir apaisé, s'en reviennent de Notre Dame de la Garde, gracieuses et modestes dans leur 'c ostume, priant tout haut le chapelet 'q ue leurs mains égrènent. H nous reste tout cel:a, depuis le solI retourné jusqu'à ,la croix qui domine ia flèche de nos 'églises, Dieu merci, et n'Os cloches qui chantent la même espéranc'e, la même gloire toujours. Ce qui change, 'c 'est pour renaître ou pour mourir. La guerre elle-même ne contribue-t-el1e pas, dans certains domaines, à nous refaire plus humains, à restituer certaines choses que nous ne connaissions plus? La nécessité de nous ravitailler et de fournir au pays le pain du corps a étendu la face de nos champs, rouvert nos moulins; pour 'le fléau qui chantait à 10ngueuTs d'hivers et qui ne suffit plus, 'la batteuse emplit le vallon de son ·b ourdonnement. Le souci de retrouver une étoffe solide que J'étranger n'offre plus nous rend les brebis que nous 'ai.mions. Le jour de la désalpe, sous un soleil .de fête, le vinage entier attendait autour du parc le troupeau bêlant; la joie berçait le cœur des jeunes et des vieux, tout comme autrefois; tel vieux garçon allait pleurer .p arce que sa bête préférée avait perdu sa corne ... Ce qui meurt. Hélas! i,l f.aut ·a jouter ce ·c hapitre. Ce qui meurt, c'est LA MAISON, par 'c e lourd changement qui enlaidit le visage du pays, par ce goût du confort et ce goût .de la heauté qui a barbouillé nos villages et nos mayens de volets peints et de tôles; par cette pal'esse enfin qui produit saleté et désordre et, fatalement, désaffection à l'égard dé la .b onne maison paterneUe. C'est encore le COS'I1U~ME .qui meurt. Au fond du vallon, dans le cirque :des hauts glaciers et des cimes, une rustique ,c hapelle voit accourir, comme .a utrefois, la population de la grande paroisse . .conlme autrefois? Non, hélas! La dignité des costumes féminins en faisait une vision de noblesse et de beauté. Les jeu-

Abcnuement à l'Eecle primaire Nous tenons à rappeler au début de J}' année ·s col'a ire que l'abonnement à l' « Ecole Ptrimaire» est fixé pour tout le monde à fI'. 7.50. Tout prélèvement supérieur à ce ·m ontant ne ,c oncerne pas le journal.

AVIS Nous pripns nos correspondants de ne pas attendre le dernier .nloment avant de nous faire parvenir leurs Ic ommunications. Les articles paraîtront dans l'ordre de leur réception.

P ARTI]E PEDAGOGIQUE Le visage de mon

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pa~s

Encore une année! Trente jours par an au pays, c'est peu de chose, M·a is ce temps suffit pour une reprise de contact. COlnme une p-lante altér~e qu'on retrempe dans l'eau fraîche, mon cœur se remet à vivre. La saison donnée nous rend les saisons Ip erdues : l'hiver tranquille sous la neige, le doux printemps, la flor.aison de J'épine-vinette et de réglantine; et plus tard, maintenant, le bel automne impossible avec sa transparence, la campagne dépouillée de ses fruits, ,q ui ne laisse partout que 'liberté et lumière. Tout cela, c'est ce que l'absent ne connaît plus, et dont la nostalgie des paisibles dimanches le fait rêver, comme les hébreux sur Jles fleuves de Baby1one. ,M'a is l'été, un p'e u de .J'été, 'lui est rendu; alors, d'une ·a nnée à .l'autre, son regard mélancolique ou réjoui mesure tour-à-tour ,c e qui reste, 'c e ,q ui 'c hange ·et... ce qui meurt. . Ce qui l'este? La TERRE. Le ·so'lleil. La pluie. Les bonnes saisons. La danse des couleurs ·s ur les 'c oteaux, l'alternance des foins blonds avec l'or des blés et -la verte douceur des pâturages;


G -6nes filles, aujourd'hui, ont 'c hoisi les étoffes ŒégèT·es et Iles couleurs voyantes qui 1es moulent si désastreusement; et si vous 'avez la charité de 'l eur dire 'combien 'o ela leur va mal, la m'Ûue qu'elles feront achèvera ce tableau désespéré. La mort des costumes est aussi triste que la disparition des fleurs. Il me semble que la JOIE; elle ,aussi, dans une 'c ertaine lllesure, est en train de lllourir - je devrais plutôt dire 'l e CONTENTEMENT DE L'AME, - par l'effet.de l'argent. Comme en 19141918, la commune rurale devient industrielle ·et ouvrière avec tout ce que· 'c ela comporte d'erreurs, de folie et de vertige, quand l'argent tombe en abondance -entre de jeunes mains avides. Alors, parce qu'il est plus comlllode ,d'espérer le grand soir que de faire des écononlies, rien ne retient plus le jeune homllle : ni la terre, ni la ,maison natale, ni l'église. La messe :du dinmanche, longtemps écoutée distraitenlent ·et à distance autour d 'une chapelle de la montagne, n'est bientôt plus qu'un accessoir e inconnu; mais pour rien au monde il ne faudrait 'm anquer la partie de cartes ou le cirque Knie. Une femme en pleurs vient emprunter de l'argent pour acheter un pain: son m'a ri, ,qt.lÏ 'a reçu la quinzaine la veille, l'a entièr'e ment dépensée au café pendant la nuit. Par 'suite disparaît également l'AMOUR DE LA TERR'E. J'entends dire ceci: « que l'agHculture, et surtout l'agriculture de nos montagnes, vit en état de surélévation 'e t d 'équilibre instable COlllme le Rhône entre ses digues, - entretenue par des subsides qui manqueront un jour, 1a laissant lllourir de sa belle mort. » Ce jour-là nos nl10ntagnes ne mourront pas s·eules. Le jour où ne vira plus 'q ue l'industJ:ie et 'l a Igl'ande agriculture industriaUsée, nous serons u n e ,m asse d 'hOlllm'es sans racines, prêts à êt re déportés au luoindre .s igne des vainqueurs ou des fous. Vraiment le sens de la Iiberté ne se trouve que dans 'la terre, la terre connue, aimée, respectée en sa possession, qui 'apprend le travail, la nlesure ·e t l"espérance . . « Tot nos tzandze et rein nos 'm .eleil'e » dit un proverbe. C'est-à-dire: Tout change, mais rien ne change en bien. Les instituteurs et institutric-es de 'm on pays peuvent beaucoup pour faire m·entir cet adag'e. Ils sèmeront dans le cœur de l'·e nf.ant un juste amour de ' notre teTre, un ·amour plein de sagesse et de mesure, grâce là quoi ils voudront conserver ce qui doit être ,i mmuabJe, et rechercher un progrès .de vie plutôt que de mort. C'est pourquoi, une fois d-e plus, j',a i eu tant de. joie à parler aux instituteurs et institutrices de mon noble pays. Chanoine Maree'! .MOC-ctHEL'E T. P. 'S. Les instituteurs v:alaisans ne resteront pas indifférents devant ,ce vibrant appd que leur adresse .J'auteuT du « ViJllage endormi». (R.)

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nos Classes Enfantines (Conf.érencE:" donnée ,par Mlle REY lors de l'ass€!m!b lée générale d,e,s institutrice.s le 19 avril 1942.) Loin de moi la 'pensée de 'm ·éconnaître .le très grand mérite, da nos .C'olIègues de,s ·classes inf,érie,ures. Je sais 'pour en a\"oir vues :à l'œuvre, le dévo·uement ,que néces,site ladire·ction d'une classe, Enfantine te·lIe ·q u'on la conçoit ·ohez nous. !Mon 'but ast au contraire ,de le'5 réhabiliter - ,si c'est nécessaire - en -donnant :à ces 'p re,m ières années de scolarité l'im,p ortance, qu'el1e,s ,mé.ritent. Voyons d'abord ,l es !préjugés contre- lesquels il /faudrait lutter. D'abord ,q uant au -ohoix du .p er,s onnel tout est (bon vour les Ve,tits. Una maîtresse réussit-elle dans une dasse infériEmre, vite, 'p our la récom:p enser on -la ,f ait monter 'p lus !haut, ,c 'est dommag,e de déipe,nse·r un te,l talent au service des .p etits. Si par contre~ .la titulaire ' d'une ,classE' supérieure n 'obtient pas les ,résultats attendus, on l,a relègue ·chez .les débutants, là on réussit toujours. Il serait intérassant de savoir si, 'paDmi ,l e 'p ersonne,l ,enseignant on ne partage ~pas un 'peu - je ,n e dirai ce dédain - mais c·e ,s·enti·ment de ,coill,m isération ,à l'égard ,des petites classes. Cest regrettable et, co·m me cette imf'ntalité !fait ülJble rase d.e l'importance d 'un bon départ. IChose bizarre catte importance, ·~er­ sonne ne la met en doute ·dans .le domaine matériel Ainsi, dans la ,construrtion d'une maison, voyez le soin qu'on apporte aux ,f ondations. Begar,dez nos ar.büriculteursQ'ueHe attE'ntion ils vouent là ,Leurs jeunes plantations; u.ne fois .la couronne for.m ée, l'arbre 'parti, ,p oint n ' ast (besoin d'un ,prÛtfe,ssionnel pour s'en occuper. ,serait-'ce troip de·m ander qu'une ·p areille solIi.citude entoure, nos jeunes écüliers? Le rôle de 1'.école, au détbut surtout, dev.rait consister non pas ,à faire emluagasiner ,p ar la mémoire un grand nombre de connaissances, mais à 'p ré!p arer 180s :lll-oyE'ns d'action: apprendre là lienfant là voir, à sentir, à ,p enser. 11 ne faut 'Pas oUibli8or que toute ,manÎlfastation de Ja vie 'p syrhologique repose sur les sensatiçms ,causées par les excitations du deho.rs et sur 'les représen.tations qui en nai,S'sent. ,Ces deux iacte,urs: sensation et rEprésentation sont en ra,pport étroit. C'est par -le,s organes ,des sens Iq ue l'excitation matérielle arrive au cerveau. Il découle de ,ce ,princ.i'pe, qu 'en dé.velo,p:pant chez l'enfant sa capatCité sensorielle on donne une ibase, solide :à son ,jugE'ment et à son raisonne'm ent. Ce n'est Ipas non 'Plous par une 'm éthode 'p urelment livres'q ue et verbale que ,nous donnerons à nos petits le goût de .l'e1ifo.rt. .ce-rtaine,s connaissances 'que nous lui imposons sont si loin de ,l ui, da ses (besoins , ,de son degré de dévelo'ppement qu'e·Iles pas,sE'nt comme .J'eau du dége,l sur la terre dUIlcie. Que de ,mal ne nous ·doofinons-nou.s pas en ·pure .perte ,parce que notre ensei,gn8oment n ' est pas aJda'p té.

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8 -=Moins de paro.lss f·t un peu ,p lus de réflexion. Pren.ons, de grâce, un 'Peu de temps ipour ér.outer et mieux comprendre l'enfant et notre enseignement sera ,plus ,fructueux. On nous dira: « Cest 'perdre un te.m'p s J>rédeux ». Ayons le courage de braver quel'ques c·r itiquss ou de·s incom'p réhensions, pt nous Je,r ons œuvre :bonne. On a ôfait de loubahles ef,forts ,p our rénover l'enseignement d ~ ns les ,cours, ·m oyens et supérieurs: méthode dss centres d ' intér.ê~s, enseignement a'g ricole., enseilg'nemE'nt ménager, gy,mnasüque, etc,. les petits rE'stent dans l'ombre. Toujours on surcharge leurs classes, 40. 50 ,élèves. On n'en est 'p as· à une diz'aine près. Et ,qu.el sort est ,s ouvent réseryé aux débutants ·dans ies classes ,à plusi.eurs degrés! C'est .à son entrée à l'école, 'qu'il iJmporte de renru'e là l'enfant l'étude attrayante. Est-ce 'q ue nos 'méthodes remlplissentcettE' condition? Voyons, un 'p eu comment sont ,g énéralement 'Présentées les diverses branches du 'program,me. La .lee,ture et la langue maternelle ·d'rubord qui prennent la plus grande 'p lace au début. Elles ·se ,limitent au syllabairE' ardu et à la ,ma-chinale co'pie. Pourquoi .ne ,p as \"arier ces exer.cice.g ·par l emploi des jeux de lecture globale? On écrit sur des Ib andes de carton, des ,mots faisant suit; ,à la ,lecture phonéüque, et on les accom.pagne de }'image autant que possib.le; ,l es el1Jfants les déchiUrent tout seuls. On les aplPE'lLe simultanément au 'Pupitre 'pour le contrôle. Rentrés à leur plar.e, ils c-opient et s' exercent là l'écrire a,p rès avoir tourné le billet sur ,la ta.ble. Un se'c ond ,contrô.le ,p eut se ,faire, au tableau noir. On a soin d'écrire ces ,mots aussi bien en .caractères i,mprimés ,q u'en caractèrE's 'm anuscrits pour rattacher ,cet exercice au ,livre. On ,peut aussi se servir de lettres mobile,s ; ,faire composer des mots, les 'faire lire. gssayons de ,ce genre ,d'ex,81rc-Ïces et notre i.nitiative en découvrira quantité d'autres ~peut-être mieux adaptés. C'est un ·ache·m inemE·nt vers « la 'lecture intelligente» Ipour employer un terme de l\ŒgT Dévaud - et l'initiative 'a l'ortholgra:p'he. {L'enfant arrive sa.ns 'p eine à ,posséder un joli i})a:garge de ,m ots. Tout de 's uite il y aura ,m atière à dictée ou là ,p etites phrases là com'p.léter. Ce sera ,p lus intéressant que ,l 'éternelle ,copie. Une autre E'rreur à mon avis consiste à rfair,e utiliseT là l,'enfant dès ,qu'il lit ·à 'p eu 'p rès ·coura.mment plusieurs livres" à ap.p rendre par ,cœur naturellement! et le voi,l à attelé, à la lettre, on lui d'ait aip·prendre des règles, des définitions, ,dont il ne ,s aisit pas un traître mot. Voi]à comment on forme de,$' ade'p tes docile·s des beaux mots et dE's beaux discours. Un !maître d'une classe supérieure délp lorait la carence d'initiative et d"i,dées personneHes ,chez ses élèves. Est-ce quo 'ce Imal ne viendrait ,p as d'en !bas déjlà ? ,Pas,s ons là: ï"eiIl,s e.ignement de l'arithrnétique. Si le ver·b alisme est désastreux dans l'acquisition de toutes les branches du 'programmé'-, à 'P,l us 'f orte raison s'il s'agit du ,calcul où nous pénétrons dans 18 domaine de l'abstraction.

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,La pre,m ière étape consiste dans l'acquisition du ,concept du no'm bre en partant .'du O. Il est .indis'p ensahle de ,posséder 'pour ,cet ens~ilgnement uri matériel approprié: jeux, bûohettes, disques de carton. IP our les .premiers nombres utiliser les objeGs cl',école. [.e dessin est un auxiliairo ,p rée,ieux pour l'a'oquisition de cette !branche. Ici, ·surtout on brûle les étapes. IL es exercices de ,calcul consistent tro,p souvE-nt là ,f aire ap.p rendre dès le début la ta:ble dn X. L'enfant n 'a ;p as -m ême .la notion exttJcte des 9 premie-rs nombres -qu 'on exige la ridicule Ipsal,m odie du 2 X 1 = 2 et ainsi 'de suite jU3qu'aux livrets 8 et 9. Notez bien qu 'arrivé au 9, il a com·pl'è tement oublié le 2. Te ne cont.este 'p as l'utilité du livret, 'mais chaque chose en son teiIIlps Avant dE' lui donner des exerciC'e,s de con1ibinaisons de nombres + ~ X =, le familiariser avec la numération. Ne lui donnons pas des ad,ditions et des soustrac.tions 'à 3 ou 4 chiffres a.lors qu'il ne sa~ t compter que les dizaines. IPour l'acquisition de }a dizaine, .Mlle Des,cœudres 'p ropose un matériel sim,p1e et peu .coûteux. Des ·boîtes d'al,l umettes sont re'couvertes dE' pa'p ier bleu de 3 côtés (dessous et sur les côtés), le dessus étant re'c ouvert de ,p apier jaune. Dans ehéllque boîta on introduit 10 jetons de 1~ mm. ,de dia.mètre ou des haricots, gra,ins d,e maï.s. On met la de ·ces 'boîtes dans une ·plus grande pour représenter la centainE' avec un 100 ,b ien visible sur le couy-ercle. Ce IYll:l1.é .. riel se prête à ,quantité cl'exercic.es de décomp03ition et sert i !'?ndre ·concrets tc'us les no,m bres entre 1'0-20 et 100. Pr,enons le nombre 87 par exemple; l'enfant perçoit 'd 'un 8eul coup d'œil les huit boîtes E-t les 7 jetons. è'3st autrement intuitif qu e les bùchettes ou les rangées de boules sur ·le boulier. ,Pour en revenir à .la ta.ble de X, une ,manière plus intelligente de la ,f air,e entrer ,c'est de ;faire compter 'p ar '2, par 3, par 4, pal; 5, 6, 7, 8, 9, faire observE'rque dans le livret 2 les produits ~e sniv ·:nt 'p al' 2, dans le ,3 par 3, etc. Ecrire les produits au table:m nOIr et ~a~l'e trouver les 2 ter.m es. Donner la réponse et l'un des termes et ~ aIre trouve·!' l'autr,e, ,l es différentes manières de former un mème produit, etc. On dE'vrait ,f ournir ,p lus souvent ,à l'enfant l'occasion de s' pxprimer non seulement par ,écrit mais par le langage-. Nos anfants TJarlent 'ma.!' .la faute n'en serait-elle pas 'p our une 'b onne :part au mutisme exigé tro'p longte·mips là l'école et \qui e,n fait un milieu ,froid et artificiel. J'ai essayé de ·poseT ,cette ,question .à me·s élèves de 9 à 10 <l.l1S un lundi matin.' Pensez toutes une phrase. Au début 5 ou 6 :sur 25 m'apportèrent e,ette réponse incroyable: « Je sais rien ». 4 s~ contentèrent de r,épéter une phrase dé/à dite. Très !peu ·m e . ser:v1l'ant !les matière·s vécues sur lE's ,événements du dimanche. !Miême exp.éri.e~­ ce poUl' la composition orale d'un 'Problème sur l'addition: la 'm oi-


tié ,à 'peu .près S'E'st ·contentée d'imiter .2 exemplesdé,jà vua ... Dans un verger on compte, etc. Dans une écurie il y a, etc. Quelques-unes 'p ourtant ,m 'ont trouvé de très jo.lies idées. ILe .fait d'écrire .les ·m eilleures répoNsea au tableau noir ,les a stimulées à en trouver de tout là Ifait inédites. Il y au·r.ait encore bien là dire aur l'ense1g.nE.ment du 'Clhant, de la gymnastique con1;me moyen d'exrpression ,chez ,l es petits, ,mais je m 'excuse ·d'en avoir déj/à trolp dit. Je ter,m ine en souhaitant que ce,s quelques ·eonsidérations 'contribuent 'Pour une Ip,etite ip art, grâce à une meillE'ure co:mpréhension de l'enfant, et ipar a·uite là un enseignement ·m ieux adapté, ,à obtenir ,s a Icollabol'ation a·ctive-, condition essentielle 'p our un travail de -baae .profond et durable.

Souvenirs de la rentrée A la veille de la rentrée, ma mère allait ,a u grenier et en revenait avec une brassée de livres et de cahiers 'empoussiérés. Ainsi f.aisait-eUe chaque année, nous r.appela.nt qu'il faudra dès demain, songer à autre ·choses qu'aux petites vaches brunes que nous surveillions dans les pTés. \Alors, comme t'Ous :les gamins du village, j'avais l'envie de .fuir, pOUl' échapper à :c ette nouve~le vie, de hurler la -douleur qui déchira.it mon âme d'enfant. L'école, dès deula.in, :a lors :que le ·soleil ·e st Inaintenant dans sa pleine maturité, qua.nd on peut s'étendre sur Je gazon roux, regaTider ,~e .ciel qui .e st pur, 'q ui descend près de soi; puirs se: ~ever brusquement, sauter sur le sorbier et Icroquer ces baies rouges dont la pellicule ·s 'accroche .aux gencives; casser ·e ntr·e ses dents 'la noÎ'sretne ,q ue le geai oubHe sur Œ'arbuste du ravin. L'école, quand on peut vivre sa vie merveilleuse de l',a utomne, au ·m ilieu de ·ce triomphe de la .vallée! Je sentais en moi une peine lnuette, sans forme précise qui gonflait mon cœur brusquelnent déçu, Et je voulais pleurer. Mon Ipère assembla.it quelques planches le n un coffre pour transporter mes livres deux fois par jour, de la maison à l'école, de l'école à la maison. Ah ! ces clous, ils m'eussent fait moins mal si -on les avait enfoncés dans m 'a chair. Ils sonnaient comme une porte qui se referme pour toujours sur cette période ·de libération, tristement, lugubrement. Il falla.it oublier, ·m ais c'est dur pour un cœur d'enfant d'oub1ier les' v.a cances, ça lui fait mal. C'est dur pour lui d'accepter la grande !l eçon du travail continu -et dirigé, Puis, le soir sortait des 'e ntra.illes de la terre. Un soir fa.it de rouge, de jaune, de toute la gamme des cuivres et des ocres. -Un soir -mélancolique d'arrière-automne, plein de 'c ette odeur âcre de fumée ' qui se traîne 'a u-dessus des champs, d'un lointain bruit de sonriette, du chant des eaux et du vent frais qui v'Ous dit que bientôt tout sera fini. Al-ors les ,g amins faisaient irruption chez

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l'épicier, lui d~Inandaient du grossier papier d'emballage pour doubler leurs lIvres. Et nous \IlOUS retrouvions tous, nous nous r~voyions 'a près des mois où chacun s'occupa de lui-même, du nId de mésanges qu'il avait découvert sur le ll1_élèze des bêtes qu'on surveillait aux bO'rds des haies, sur les biens .d e · la. commune. Nous nous disions rien, ou preS'que. Mais nous échangions un regard, un sourire. Puis nous filions à ,l a nlaison. Demain et ceI.a mêlait à notre tristesse comme un nouveau bonheur recommenceront les jeux 'dans ,l a cour de l'école - une sorte de talus légèrenlent incliné - les poursuites infinies dans les venelles grises, les batailles, les cris. Dès delnain, on saura si Louis sera le chalnpion d·e la classe depuis que Lucien a été éma.ncipé. Autant de choses qui suffisaient brusquenlent à nous faire ainler l'école. Etait-ce bien l'école? Ou seulelnent ces quarts d 'heure de récréation, ces après-Inidi de congé, ces roulades clans -la neige mœlleuse et fraîche ? Je 'c rois que cela seul représentait pour nous l'école. Le lna~tre~ le régent comlne on l'appelle toujours au village, nous accueIllaIt comlne tous les régents du pays. Et .J'école commençait; nous songions déjà là cette prelnière récréation. A quoi va-t-on jouer pour la prmnière fois? Cela nous préoccupait -davantage que les problèmes à rédiger et dont la solution demeurait inconnue. C'était la vie, notre vie de petits sauvages à crânes tondus, aux bras écorchés par les premiers contacts avec 'la destinée pay san n e. L a vie d 'enfants, faite du souvenir de toutes ces journées qui étaient bien à soi de l'aube au ·crépuscule, où l''On était libre comm·e un dieu. ... Les années ont passé. L'automne, encore une fois, met toute -la vallée en apothéose de hunière et de. couleurs. Le dernier chant de la terre et du labeur vient à soi dans sa musique silencie:use. On ~e plaît à écouter passer les heures, à tenir en ,main la chaude transparence -de 'l'air. En cette veille de rentrée, qu'est-ce ,qui a changé dans le village? Rien, au juste. Je surprends .dans les coins -des yeux une larm·e d'enfant qui voudrait couler sur tout ce qui fut. D'autres cœurs, maintenant, ont mal à pleurer. Pleurer quoi? Le saventils mieux que moi autrefois, mieux que n'iInporte qui? Cette peine ·e st toujours la Ili.êm-e, toujours également lnystérieuse et vague. Et pourtant, comme autrefois, on la sent· et c'est en vain qu'on essaie -de la consoler. Je surprends dans les rues villageoises les mêmes gestes, les mêmes expressions 'sur les visages. Je sais aussi -q ue ,c eux-ci, pas plus que nous, n'aim'er-ont ces heures d~imlnobilité sur les bancs


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de l'école, pendant lesquelles il faut chasser bien des images de sa tête et se plier à l'abstraction d-e la science humaine. . . ~ais l'enfant ne sait pas cela. Il ne saura jamais que nous lUI aIdons à acquérir sa plénitude d'hom,m e. L'enfant n'écoute que son sang ,q ui brûle, qui le harcèle SaI~S ce~s.e. Ah ! qu'on puisse sortir, courir, lsauter par-dessus les hales resIneuses, Illa'r auder, jouer des tours à Baptiste, le vieux garçon original Jet irascible. C'est cella l'enfance, -cet âge merveilleux dans son inconscience, l'incarnation du mouvement perpétuel. .Les maîtres n'ont pas, pour autant, motif de désespérer. Ce seraIt ,?ne erreur de vouloir freiner cette puissance qui se réveille, ce déSIr d'activité. 'Ceci est, au contraire, fort rassurant. Il y a encore du sang bien vivant dans la génération qui monte. Il suffira de lui montrer le chemin, de l'y diriger, de lui .donner toute sa valeur humaine. L'enfant n'aimera jamais ces parois couvertes de cartes et de tableaux, parce que l'enfant n'·a ime que la liherté. Mais l'âme du maître réveillera dans 'ce cœur le désir de vivre pleinement, d'acquérir toute sa valeur et de pouvoir re,mplir sa mission d'homme. ' M,e rveilleux souvenir d'autrefois qui viennent à nous aux heures troubles et incertaines, n'ont-ils pas toute la sa;veur d'un fruit mûr, tout le charme de ces chaudes journées d'automne qu'on voudrait voir durer toujours? Vers cet âge de l'enfance où tout suffit à son bonheur, on devrait reporter son cœur -e t se dire qu'après tout rien n'a changé d ' autrefois et que par ,c onséquent on peut trouver beaucoup de motifs d'espérer. Jean FOLLONIER.

digues, des naïfs et des rusés, des égoïstes et des gene['eux, des apathiques et des turbulents, des distraits et des éveillé.s,. etc., autour d'un groupe souvent très restreint de privilégiés particuHèrement bien doués et équilibrés que tout le m.onde rregardera instinctivement, qui par envie, qui par désir d'imitation. Or, parmi cette élite, cette sorte de « cadTle» de ['éco'le -s e trouvent souvent des sujets idont le «dynamisme spontané» dépl'a ît au maître ou, tout au moins lui cause du souci pour -l a discipline de la classe. C'est de ces prétendus « insupportables », qualifiés ainsi dans la famille déjà, que nous, voudrJons dire deux lmots, car, bien compris et lb ien dirigés, ces élèves forment ensuite des éléments de choix pour ola société. Ils méritent d'abord id'être bien étudiés, en récréation surtout. En leur présence il ne faut jamais manquer de calme. Aucune de leurs «étourderies» ne doit donner lieu à une réaction bruyante. Si réellement il y a faute volontaire entraînant une sanction, celle-ci doit ~ntervenir.. au bon Illoment pour être acceptée et porter ses fruits. Il nous souvient d'avoir vu une gravure humoristique représentant un gros Monsieur :tirant fortement J'oreille de son garçonnet en lui criant: Veux-tu faire « risette à papa? ! » - Cette attitude burlesque du gros Monsieur est pourtant ·c elle 'q ue choisirait un maître 'p uniss!a nt sous le 'c oup d'une sorte d'énervement provoqué par une étourderie peut-être sans malice. La punition, dans -ce cas ne ressemblerait-elle pas plus à un acte de vengeance qu'à lun procédé d'éducation? Alors, me dÎ'rez-vous, il faut tout supporter ide la part des «chahutteurs» ? Loin de là. Il lest d'abord tout indiqué ,de prévenir le «chahut» ou l'incartade en donnant à ce dynamisme spontané un aliment et une direction. Cela \ne pourra naturellement pas se faire d'un -c oup, avant que le caractère de l'élève soit bien connu. On y [préludera en s'imposant à toute la 'Classe par son caractère ferme et jovial, (car un régent triste est un triste régent) par la supériorité et la maîtrise \de son en~eignement, par une culture générale soignée qui n'échappe pas à l'esprit d'observation de la classe. Ensuite, ,J oaipunition arrêtée, il y a avantage à la faire précéder d'une obseTvation ·a déquate autant que possible donnée en particu1iet. Loyalement alors, presque toujours, le fautif reconnaîtra ses torts ·e t, peu à peu, il s'amendera. Il est intéressant, entre 'autres, Ide voir dans l'ouvrage de Fœrster « L'école et le caractère», de quelle manière on peut donner au «dynamisme» des turbulents un aliment utHe en leur faisant exécuter des tâches de confiance 'ou en faisant appel à leur loyauté et à leur sentim-e nt de l'honneur. Comme nous le disions 'p lus /haut, il faut au maître de vrais. talents d'hommes d'Etat, IsurtOUt ,un doigté très fin pour faire des éléments « pénib'l es» de ~a classe l'élite d'une société, alors que pour le bien-être et son repos personnels l'instituteur aurait été tenté de désirer l'absence de ces éléments débordants de vie et de santé.

DNnamisme dirigé Une classe est un peuple en miniature. Vous y Tencontrez les tendances, les goûts, l'es caractères les !plus divers, parfois les plus opposés. Ce petit peuple doit cependant vivre et tflavailler en paix sous l'égide d'un Illaître qui, s'il ·e st ,digne de ce nom, doit posséder, à sa tanle, les qualités d'un véritable hom·m e d'Etat: sens psychologique aigu, dévouement sans limites, /fermeté, bonté ne frisant jamais la faiblesse, aIllour sincère et égal de tous oeux qu'il gouverne, besoin invincible d'activité let de perfectionnement dans le cadre voulu par Dieu, résumé par ce seul mot, le devoir. Dans ce monde disparate que form-e une classe prima~re, que l'on devra conduire à bon port et dont (il faudra concilier les intérêts, il y aura, en herbe, s'a ns doute, des avares et des pro-

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Il serait intéress'ant, n'est-il pas vrai, pour un éducateur de parcourir 'la biographie des 'jgrands hOlnInes (tel paT exemple d'un Du ,G uesclin « toujours battant ou battu»), lesquels ont eu une enfance pénibl'e parce que inco-mpris. Il y aurait là sans doute matières rutiles à méditer pour J;l1aîtres et parents qui n'ont pas toujours des anges ,à éduquer. N.) inst.

En avant Au nloment où s'ouvrent la plupart des classes primaire-; valaisannes, la guerre continue à étendre ses l'avages à traven le monde le t "l'on n "entrevoit ni lia fin de cette tragédie, ni la ,façon dont ,eHe se dénouera. C'est pourquoi, à l'heure où nous allon"i reprendre une tâche interrOlnpue durant quelques longs Inois, il est bon de nous demander dans quelles conditions se trouvent placés nombre de collègues étrangers. Les journaux ont relaté en son tenlps lia courageuse 'attitude des instituteurs norvégiens qui ont refusé d'achnettr·e toutes les prétentions du gouverlieluent Quissling. NI'l1s par un patriotisine édairé, et conscients de 'la grandeur de tleur n1Ïssion, ils ont dénoncé avec une crânerie qui les honore, les faus ses conceptions . du régÏIne. Une telle attitude leur a valu, et ils .le savaient, les camps de concentration avec toutes les souffrances morales et physiques que cela comporte. Dans l'a plupart des pays européens, les Inaîtres d'école sont bâillonnés; on leur ilupose une doctrine qui, Sur bien des points est en opposition avec la morale chrétienne; et c'est ainsi que, pour accmuplir leur devoir professionnel ils sont parfois obligés de m·ettre leur conscience en veilleuse. D'ailleurs bien des dasses sont fermées, les l'naîtres étant partis au front où beaucoup sont tombés dans l'accomplisselnent d'un devoir sacré. L'on peut se représenter aussi ce que sont, "dans les pays en guerre, la plupart des écoles actuellement ouvertes et dans queUe atmosphère de fièvre et d'inquiétude œuvrent aujourd'hui maîtres et élèves. Les deuils, ,l es nlisères, les soucis s'accumulent dans les fanlilles; l'incertitude règne partout; pour se giarer des bombardements aériens 'Ün passe des nuits entières dans des abris souterrains où l'on vit de mortelles angoisses. L'organisme est affaibli par toutes sortes de privations, les nerfs sont ébranlés et tout le système psychique est mis à rude épreuve. Comme . nous sommes heureu~ en regard de' nos collègues des pays 8111'- lesquels s'est 'a battue la tOUl1lneute! Sans d'Oute, . nous ressentons bien ,quelques contre-coups du grand conflit qui ensangT~nte le monde; de temps, à autre des ' m 'a îtres sont appelés sous les' drapeaux et doivent momentanément abandonner leUTS classes';' nos élèves sont plus distraits~ plus nerveux que leurs

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aInes; nos locaux ne sont pas toujours chauffés autant qu'il le faudrait, etc. Mais qu'est tout cela en regard des ,s 'Üuffrances physiques et morales que l'on endure ailleurs! Et puis, nous avons le grand privilège de pouvoir penser librement, d'exp.dmer nos opinions s'a ns crainte des camps de concentration, de choisir le credo politique qui nous plaît, et de 'pratiquer notre religion .sans brimade. Ce sont là de précieux avantages dont nous ne saurions nous laisser dép'ÜuillJ.er sans profondément souffrir. Oui, nos classes se sont ouvertes cette ,a nnée dans une atmosphère de calme contrastant 'a vec les événements douloreux qui se déroulent autour de nous. Aussi, notre premier sentiment doit être celui de la reconnaissance envers 1a divine Providence qui a protégé notre Patrie d'une manière si miraculeuse. Nous ne manquerons pas de le communiiquer ,à nos ,é lèves en 'l'e ur montrant quel grand bonheur est le nôtre, ·et aussi quelles obligations découlent pour nous des faveurs dont nous bénéficions. Et tirant la lecon des événements nous insisterons durant le présent cours sur IO'éducation religieuse, morale et patriotique. C'est d'ailleurs ·en donnant à ~Ia jeunesse actueHe une telle éducation que l'on préservera l'humanité -de nouvelles horreurs seInblables à eelles que le monde subit aujourd'hui. Car dans la période qui suivra lIa guerre il faudra s'attendre ,à de nouveaux remous, à des conflits soCÎlaux qui seront :a igus et qui n'épargneront aucun pays; afin 'q ue chez nous ils se dénouent 's ans ,l utte sanglante, sans laisser trop .cIe haine dans les (c œurs, nous .nous attacherons à fonner le ·c aractère de nos élèves, ne craignant pas d'exiger d'eux des efforts s'alutaires, et si possible joyeusement consentis. En s'inspir.ant de -l'exemple que nous saurons leur donner en voyant comment tout le monde et partout est astreint ~ujourd'hui ·à un travail intense, Hs comprendront qu'ils ont aussi l'oblig,a tion de se discipl.i ner, de prendre une part du fardeau imposé à chacun. . Nous leur inspirerons aussi l'amour du pays et de ses Institutions, le rspect Ides ,autorités. Mais nou~ nous garderons d'en faire des· âmes serviles; nous nous efforcerons plutôt .cIe respe·cter leur 'personnalité, leur montrant bien que plus tard, lorsqu'ils auront acquis une form~tion suffiS'ante, ils devront avoir le courage de .leurs opinions ·et 'l 'obligation morale de les défendre. Si nous réussissons à leur donner le sens et l'amour du devoir, parfois bien austère, 'la virilité sans !laquelle ils resteraient faibles ·en présence du danger et ,des tentations, le respect des hiérarchies, et si, par dessus tout, nous faisons d'eux de bo~s ,chrétiens, nous jouirons de la paJÎx du ,c œur .car nous aurons faIt tout notre devoir d',é ducateurs. En avant donc pour une nouvelle année scolaire fructueuse et bien remplie. ' Cl. Bérard.


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JPARTIE JPRATJ[QUE

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Papa, j'ai beaucoup dE;- eourage, J G veux faire tant de progrès Que tu 1e voies à mon message, La fois prochaine où j'écrirai.

B. Siudy.

II. VOCABULAIRE

LANGUE FRANÇAISE Première semaine

Centre d'intérêt: LA PATRIE J. RECITATION Le pays natal

Petit village au bord 'des bois, Petit village au bord des plaines, Parmi les pommieŒ, non loin des grands chênes, Lorsque j'aperçois Le coq et la croix De ton clocher d'ardoises grises, De ton clocher fin A travers ormes et sapins, Je vois des yeux dans le ciel étoilé : Là je suis né... Ph. Lebesgue.

J'ai l'âme Et j'ai des Lorsq:ue je A la teTrE<

A ma patrie toujours attendrie Elle est si belle, étant pétrie lal'mes dans ,l es yeux, Avec ,l e sang des anciens preux, son:ge là ma patrie, Ave·c l'amour d'où naît la vie de mes aïeux. Et 1'idéal qui vient des cieux.

Pazs du rêve et du ,m ystère, Que la nature a ,fiancé A la légende du .passé. Dans .la monta.gn~ chez ma mère Qui m'a bercé .pour ·m 'endormir, Là, je veux vivre et là, mourir! Louis' de Cou.rtén. Lettre d'un petit écolier à Slon papa solda·t Et !puis 'lac·am·pa.tgne e·s t désert€', Pa.pa ·chéri, c'est Ip our te ·dire Nos vilg;nee O:llft-donnér.leurs ,grains" Que je suis en class~ aujourd'hui. NOlslprés n'on~tplmHeur rOlb e verte; Je suis content, j'ai le sourir3, A la ruche est r,entré l'·essaim ... Car le travail ' ·chasse l'ennui.

NOMS. -.- Les ancêtres, les aïeux, nos pères. Le patrimoine, la commun <lut(· d'origine, de Dace, d'intérêts, de langue, d'histoire, etc.. La solidarité, la nationalité. Un compatriote, un pays, une payse, un concitoyen, un étranger, un exilé, un pr0scrit, le bannisseJ11ent, l'ém.igration, un élnigré, un énligrant, un ünmigrant, la naiulialisation. L'attachement à la patrie., le Ch::tllViuisme. La nation, l'a Confédération, 'l'Helvétie, le Clanton, la CO-lUmlme. L'hylnne national, les couleurs nationales; la devise nationale. La république, la délnocratie. Les loi:;, les ,~outllme." les mœurs. Le pou voir législatif, exécutif, judiciaire. Le l;onseil {'Oillmunal, ]es con seillf:.rs, le président. Le Grand Conseil, lèS députés; le Conseil d ' Etat, le Conseil f édéral, le président de ' la Confédération. 'Berne, la ville fédérale; Sion, le chef-lieu du canton. ADJECTIFS. - La terre natale, la terre luaternelle; un exil cruel, pénible; des sentiments patriotiques, exaltés ou modérés; des intérêts identiques, so'l idaires, selnblables; un passé commun; un souvenir vivace, vivant; des aspects fanliliers, les devoirs civiques. VERBES. - S'expatrier, rapatrier, ém.igrer, exiler, proscrire, bannir, remén~orer, commémorer, ressusciter le passé, résider à l'étranger, être natif, originaire d'un pays. Quelques expressions. - L'esprit de clocher, la terre d'exil, le lnal du pays, la mère-patrie, une patrie d'adoption. lU. ORTHOGRAPHE

Préparation: 1) Lecture -du texte par le nlaître. 2) Explication du sens des mots. 3) Rappel dès -règles de grammaire, Mon pays

Je n'habitais pas dans un pays riche et aglf'élable, mais j'aimais mon viUage et je ne le quittais pais volontÎler's. .M,a terre ne semb'l ait pas .très attirante pour un étranger, mais elle avait pour moi le plus grand charme. La patrie

La ptahie, c'est 'le pays natal où vivaient auhefois nos pères, nos ancêtres; c'est le sol où nous habitons. Les habitants d'une


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même patrie sont compatriotes, ils sont parfois de la même raee, ils parlent la même langue. On aime ;son pays, le coin de terre où l'on est né, son lieu de naissance, où l'on vit le jour. On le quitte à regret, on est lIualheureux en exil, loin de -c hez soi, loins des choses familières, connues, habituelles, dans un pays étranger. On se rappelle la patrie, on s'en souvient ,q uand on en est éloigné.

et le montagrand trouve plus de charme à sa montagne que l'habitant de la pl!a ine à son sillon. Demandez là un berger écoss ais s'il voudrait changer son sort contre celui du premier potentat de la terre. Loin de sa tribu chérie, il en ,garde partout le souvenir; partout il redemande ses troupeaux, ses torrents, ses nuages. Châteaubriand.

Vercingétorix

L'am our de la terre natale

Il sortit 's eul et à cheval des portes de la ville. Il descendit les sentiers de la montagne et apparut devant César. Il montait un cheval de bataille harnaché comme pour une fête. Il portait s-es plus belles armes. Il redressait sa haute t.a ille et il s'approchait avec la fière attitude d'un vainqueur. Les Romains ,q ui entouraient César eurent un Inoment de stupeur et de crainte quand lis virent .c hevaucher vers eux l'homme qui les avait si souvent fait trembler ... L'air farouche, le corps étincelant d'or, d'argent ,e t d'émail, H dut paraître plus granrl qu'un être hum,a in, auguste comme un héros. C. J ullian.

Il faut voir r entrer un « poilu » fils des cha'I nps pour con1prendre. Sous l'habit civil repris, un r uban de gu erre à la boutonnière, il se h âte p a r les sentiers les plus courts, ceux ·q u 'il ,s uivait à la chasse, à la pêche, avec ses amis ... Il va vite. Pourtant, les gestes et les ,c oins de jadis lui revienn ent. Il pren d le teInps de cueillir une fleur à la haie, un b rin rouge et blanc de 'c hèvr,e feuille, et repart, les lèvres embaumées . Il obser ve d'un coup d'œil r apide les chan gem ents su rven u s. Le coin natal p araît grandi, les taillis ayant p lus d'ampleur, les arbres p lus de jet, les h autes herbes plus de fou et : Inarque des saisons r évolues. Ici, des chan1ps Olit fait place à des h erb ages, là des vignes ont disparu : sign e des jours d'attente. Le soleil seul eI11plit ses yeu x du m êm e éclat . Il r egarde, ravi, les ch oses chatoyer... 'v Et soudain, comme un goût am er lui revi/e nt à la b ouche, il retrouve le sentiment qui l'lavait sou levé là-bas; m oins âpre, car rien n 'est gisan t ou en flamme s, il n 'entend p oint de sanglots, il n e voit point d'agonies. Mais le Inême apitoiem ent et le m ême amour infini pour la terre r evivent en lui. Joseph de Pesquidoux

Retour au pays natal

Me voilà en route ! La vue des villages qui fuient devant moi ressuscite tout mon passé d'enfant! Maisonnettes ceinturées de lierre et ·coiffées de tuiles rouges; basses-cours où traînent des troncs d'arbres et des soos de charrues rouillées; jardinets ,p lantés de soleils à grosses panses d'or; seuils branlants, fenêtres éborgnées, barrières contre lesquelles ,l es bébés appuient leurs nez crottés et leurs fronts bombés, pour regarder le train; 'c ette simplicité, c,e tte grossièreté me rappellent la campagne où je buvais la liberté et le vent, étant petit. Tout parle à ma mémoire : ce mur bâti de pierres posées au hasard, cette vigne, qui a fait pétiller dans ma cervelle, ainsi que la mouss·e du vin mousseux, les réminiscences des vendanges, et ce bois sombre qui me rappelle la forêt de sapins où il faisait si triste -e t où j'aimais tant ·à ·m 'enfoncer ·p our avoir peur. Ah, je sens ,q ue je suis bien un morceau de toi, un éclat ~e tes rochers, pays pauvre ,q ui embaume les fleurs, .terre de VIgnes et de volcans ! -Ces paysa!ls., ces paysannes qUI passent, ce sont mes frères en veste de laIne, mes sœurs en tablIer rouge" . Ils sont pétris de la mêrne argile; ils ont dans le sang le nlême fer. Deux mots de patois qui ont tout d 'un ,c oup brisé le silence d'une petite gare perdue près d'un bois de sapins, ont ;faill~ me faire évanouir. Nous ·a pprochons ! Jules Valles. L'amour du pays natal

L'âme de la t erre passe dan s l'homm e '

Il y a cette différ ence entre l'insurgé de montagne comme le Suisse et l'insuTgé de f01'êt que, presque t oujours, fatale influence du milieu, l'un se bat pour un idéal, et l'autre ·p our des préjugés. L 'un plane, l'/a utre rampe . L 'un combat pour l'hulllanité, l'autre pour la solitude; l'un veut la liberté, l'autre veut l'isolement, Comn1unes! .com'lnunes !criaient les héros -de Morat. L'un a affaire aux précipices, l'autre aux fondrières ; l'un ,est l'homme des torrents et des écumes, l'autre est l'homme des fl a ques st'a gnantes d 'où sort la fièvre; l'un a sur la tête l'azur, l'autre :une broussaille; l'un est sur une cime, l'autre est dans ' une ombre.

Un sauvage tient plus à sa hutte qu'un prince à son palais,

ORS AT, vins du Valais, vins de soleil et de santé.


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L'éducation n'est point la même, faite par les sommets ou par les bas-fonds. La montagne est une citadelle, la forêt est une embuscade; l'une inspire l'audace, l'autre le piège. L'antiquité plaçait les dieux .sur les faîtes ·e t les satyres dans les halliets. Le satyre c'est le sauvage; dem!i-homme, demi-bête. Les p.ays libres ont des Apennins, des Alpes, des Pyrénées, un Olympe. Le parnasse est un mont. Le Mont-Blanc était le colossal auxiliaire de Guillaume Tell; ·au fond et au-dessus des immenses luttes des esprits contre la nuit qui emplissent les poèmes de l'Inde, on aperçoit l'Hamalaya. La Grèce, l'Espagne, l'Italie, l'Helvétie, ont pour figure la ,m ontagne; la Cimmérie, la Germanie ou Bretagne, a le bois. La forêt est barbare. V. H. Exercices

d~application

Raisonnen1ent individuel et simultané des règles d'application. Exercice de conjugaison. Recherche des synonymes, des homonymes' des dérivés, des composés. Exercices d'élocution, de vocabulaire. Imitation à la composition franç·aise : résumé, développement, imitation, etc. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -

Le paragl"aphe -

La composition

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. Pourquoi j'aime mon vinage. La Suisse est belle: je l'aime. 1. Où êtes-vous né? Quel attrait cette ville ou ce village a-t-il pour vous? Pourquoi y êtes-vous attaché? 2. Votre village (ou: votre ville). Est-il beau? l'aimez-vous? le quitterez-vous? N. B. ~ Il faut d'abord le décrire en ne retenant que ce qui est oar.a ctéristique, puis exprimer vos sentiments : soyez ·s incère. 3. Un parent (ou un ami) ·a 'q uitté le pays depuis quelque temps. Vous lui écrivez pour il ui donner des nouvelles du pays,. et vous voudriez que votre lettre fît naître en lui le regret du ·pays natal. 4. Aux vacances, vous revenez chez vous. 4bis. Un vieillard revient au pays natal après de longues années d'absence. Supposez qu'un de vos amis ou parents soit parti à l'étranger depuis quelques années. Vous lui écrivez pour lui donner des nouvelles du pays. Il faut faire un choix dans la multitude des détails qui se présentent à l'esprit et ne retenir que ce qui peut évoquer le

pays pour le voyageuT r aspect du pays a été 'm odifié, on a démoli, construit, agpandi tel ou tel édifice; on a transfoTmé l'éclairage, la voirie, les transports; 'On ,a changé les cultures, les industries locales, etc. On parlera des habitants. Que vous rapp.elle le Grütli? L'histoire suisse est-elle belle? montrez-le. Nicolas de Flüe et Hans \Waldmann (parallèle). . 'Composition libre. Imitation d'une dictée. Deuxième semaine

Centre d'intérêt: LA GUERRE I. RECITATION

La Patrie aux soldats morts

Vous ne reverrez plus l~s monts, les bois, la terre, Beaux yeux de mes soldats qui n'aviez que vingt ans, Et qui êtes tombés en ce dernier printemps. Où plus que jamais douce apparut la lumière... Hélas ! où sont vos corps jeunes, puissants et fous, Où, vos bras et vos mains et les gestes superbes Qu'avec 1a grande faux vous faisiez dans les herbes? Hélas ! la nuit Ïlnmense est descendue en vous ... M,a is je ne veux pas, Moi, qu'on voile vos noms clairs, Vous qui dormez là-bas dans un s.ol de bataille Où s'enfoncent encor les blocs de la ·m itraille Quand de nouveaux combats opposent leurs éclairs. Je recueille en mon cœur votre gloire meurtrie, Je T'enverse sur vous les feux de mes flambeaux Et je monte la garde autour de vos tombeaux Moi qui suis l'avenir, parce que la Patrie. Emile Verhaeren. Après la bataille

Mon père, ce héros .au sourire si doux, Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, Barcourait à cheval, le soir d'une bataille, Le champ c0l:lvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla, d,a ns l'ombre, entendre un faible bruit. C'était un Espagnol de l'armée en déroute Qui se traînait, sanglant, sur les bords de la route, Râl'ant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié,


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Et qui disait: « A boire, à boire, par pitié ». ·M on père, élnu, tendit à son housard fidèle Une gourde de rhum qui pendait à sa selle Et dit: « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. » Tout à coup, au mo,ment où le housard baissé Se penchait vers lui, l'homln~, une espèce de Maure, Saisit un pistolet qu'il étreignait encore Et vise au front mon père, en crÏiant: « Caralnba. » Le coup passa ,s i près que le chapeau tomba Et que le cheval fit un écart en arrière. « Donne-lui tout de m.êlll'e à boire », dit mon père. V. Hugo.

:g ent-major, un lieutenant, un capitaine, un major, un colonel, le général. 11. La section, la compagnie, le bataillon, la brigade, la division, le corps d',armée; le groupe, le convoi, ·1e parc. 12. L'infanterie, l"artillerie, les mitrailleurs, l'aviation, -le train, les subsistances, les services sanitaires; les services complémentaires, la D. A. P. - 13. Le fusil, la mitrailleuse, les canons, les grenades, les bombes, les obus, les avions, l>es tanks, les mines, les torpilles, aes .sous-marins, la flotte, 'l es tranchées, Il es fils barbelés, les gaz, les champs de mines, etc.

Ile VOCABULAIRE

III. ORTHOGRAPHE

Les IllotS d'après les idées: 1. Un état est indépendant, libre, autonOlue, protégé, neutre, belligérant. Il a des ennem.is, des adversaires, des alliés. 2. La guerre est dédarée, allulnée, provoguée, déchaînée. Elle éclate. On nlobilise; on prend les arnles; on ouvre les hostilités. On distingue la guerre de l1l0UVelnent et la guerre de position. 3. Les armées se concentrent, prennent l'offensive, manœuvrent, se nlettent en marche, avancent, luttent, se battent, se mesurent, s'alignent, s'Ia ffrontent, assaillent, chargent, enfoncent, écrasent l'ennemi. Elles se déploient, se développent, défilent. Elles se retirent, plient, fléchissent, se replient, se refonnent, battent en retraite, reculent, fuient, sont déciInées. 4. On dit: livrer une bataille, combattre avec succès, renlporter une victoire, réduire à l'impuissance, essuyer un désastre, mettre en déroute, tenir tête, tenir en échec, faire face à l'ennemi, résister, se sacrifier. 5. Les cOlnbats sont sanglants, acharnés; les succès, heureux; les victoires triomphantes, glorieuses; les défait~s, honorables; la résistance, énergique. 6. Le pays est envahi, subit l'invasion. La frontière est franchie; les forts sont investis; sautent, les villes se rendent. 7. L'ennemi opprime, persécute, tyrannise, pille, T,a nçonne, ruine, bombarde, prend des otages. 8. On dit subir un joug, supporter une fatigue, endurer une souffrance. 9. On signe un traité, un armistice, la paix. On doit s'engager, respecter, garantir les clauses du traité. On peut violer, renier ses engagements, déchirer un traité. 10. Une recrue, . un soldat, un militaire, un fantassin, un dragon, un infi:r~mier, un caporal, un sergent, un fourrier, ' un ser-

Préparation: S'en référer au centre d'intérêt précédent. La guerre

La guerre a éclaté entre ces deux pays. Les soldats ont couaux ar.mes et sont allés à la frontière pour défendre leur patrie. Aujourd'hui ils se battnt comme des braves. Les fusils, les mitrailleuses et les canons tirent sans arrêt. Les avions ronflent dans le ciel et laissent tomber des bombes sur les routes, sur les ponts, sur les troupes et sur les villes. Des villages brûlent; les g-e ns 'sont slans abri. La guerre est horrible. .

TU

La guerre s'ainle

Etrecontraint d'appeler la guerre une chose sainte! Et cela est pourtant. Ce fléau peut avoir son heure légitime! Le sang qu'elle répand peut être versé sans remords! Hélas oui! Lors·que l'étra,n ger pousse ses canons sur la terre maternelle, lorsque le sabot de ·s es chevaux s'enfonce dans les sillons, lorsque sa tor.c he incendie nos villages, lorsque les monuments de l'art, lorsque les bibliothèques s'écroul'e nt sous ses projectiles, lorsque les femmes meurent par le fer et les enfants par la faim} lorsque la fureur monte aux yeux, lorsque le désespoir entre au -cœur, oui, la guerre pour le foyer, 1a guerre pour -la p.atrie, 'la guerre pour l'indépendance devient la guerre sainte, Alors l'arlIte de meurtre devient l'arme de justice, Il e glaive est .sacré, la mort ne frappe pas, elle exécute. Et, même vaincus, ceux qui combattent alors ce fier et bon combat, ceux qui se plantent, fusH en main, deyant la frontière forcée comme devant une mère insultée, ceux-là, fussent-ils écrasés, dispersés et battu's, ceuxlà, obéissent à cette voix trop oubliée, la voix du devoir, méri. tent la reconnaissance de l'histoire, car, ne pouvant sauver la liberté, ils sauvent du moins l'honneur. J. Claretie. ~.


- .:24Héroïsme des Suisses

Leur héroïsnle se montra surtout pendant la dés,a streuse retraite de Rus·sie, où le terrible hiver du Nord amena la débâcle de la Grande Armée de Napoléon. A Ja Bérésina, lorsque les pontonniers français construisirent dans l'eau glacée les ponts par où s'écoula l'année, il ne restait que quinze cents hommes des quatre réghnents suisses. A denli morts de faim, sous les rafales d'un vent glacial, ces héros, avec les débris de la division franç.a ise Merle, couvrirent la retraite de l'armée que poursuivaient les masses russes des Cosaques et des chasseurs sibériens. Quand la nuit arrêta le combat, ,l eur troupe ne .c omptait plus que trois cents hommes, dont une centaine étaient blessés. Le général l\t[erle restait là, pâle d'émotion contenue, à regarder les restes de sa division: «Braves Suisses, s'écria-t-il, vous méritez tous la croix de la Légion d'honneur! » de Vallière.

L'armée allelnande attaque nuit et jour par vagues, comptant que l'artillerie anéantisse tout ce qui est ·encore vivant à Sébastopol, de sorte que l'infanterie ne rencontre bientôt plus aucune résistance. Dans les rues, les cadavres s'entassent les uns par-dessus les autres. On sait bien que dans les conjonctures actuelles, Sébastopol ne pourra plus tenir longtemps, mlais on est résolu à ,l a défendre maison par maison, ou plutôt, ruine par ruine, jusqu'au dernier souffle de vie. Exercices

S'en référer au centre d'intérêt précédent. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phI'ase Un champ de bataille

On marchait absorbé, quand plusieurs de nous, levant les yeux, jetèrent un cri de saisissement. Soudain, chacun regarda autour de soi: on vit une terre toute piétinée, nue, .dévastée, tous les arbres coupés à quelques pieds du sol, et, plus loin, des mamelons écrêtés; le plus élevé paraissait le plus difforme.

Il ressemb'l ait à un vO~'can éteint et 'détruit. Tout autour, la terre était couverte de débris de casques et de cuirasses. de tronçons d'armes, de lambeaux d'uniformes et d'étendards tachés de s,a ng. Sur ce sol désolé, gisaient trentre milliers de 'c adavres à demi dévorés. Quelques squelettes, restés sur l'éboulement de l'une de ces collines, dominaient tout. L'empereur passa vite; personne ne s'arrêta. Le froid, la faim, l'ennemi passaient. Seulement, on détournait la tête en mlarchant, pour jeter un triste et dernier regard sur ce vaste tombeau de tant de compagnons d'armes sacrifiés inutilement 'e t qu'il fallait abandonner. Ph. de Ségul'.

Le paragraphe -

La cOlIRPosition

Faire des phrases avec oles mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. Des soldats sont cantonnés ,au village. Une sentinelle: son attitude - s'a consigne. Les soldats prennent leur repas sur la place du village: -observez, décrivez. Nos soldats à la frontière. Je sel~ai soldat. Les soldats font l'exercice: vous observez et vous faites pàrt de vos réflexions. L ' arrivée des soldats au vinage. Un défilé. La Suisse veut et peut se déf.endre. --Ce protecteur de la Suisse: Nicolas de FUie. Nos montagnes, forHfioations naturelles. ,

L'enfer de Sébastopol

Sébastopol n'existe plus. Ce n'est plus qu'un. gigantesque chaos de l'uines. D'innombrables incendies font rage dans . les quartiers de banlieue, tandis .qu'on a pu v,a incre .les flammes au centre de la ville. Le plus affreux, ,c 'est ·qu'il n'y a pas possibilité d'inhumer les morts amis ou ennemis. Etant donnée la grand~ chaleur, le danger d'épidémies de vient toujours plus menaçant. La puissance et la densité du feu ennelni devant Sébastopol dépasse tout ce qu'a pu enregistrer déjà l'histoire de la guerre. moderne.

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Centres d'intérêts traités durant le cours scolaire 191!2/43 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Il. 12. 13. 14.

La patrie La guerre La chasse Hygiène et santé Maladies Bonté et charité La peur Le courage Noël Nouvel-An Les sports Le temps La nuit et les 'a stres Le soir Le matin et l'aurore Bêtes de la m'aison La basse-cour A l'étable et sur le pré Le ,p rintemps Jardins et vergers" Labours et semaiHes La moisson Blé, meunier, boulanger Les foins Les oiseaux Les insectes Instructions-sciences

*** En dehors du centre d'intérêt, nous donnerons dans chaque numéro., une dictée de contrôle se \rapportant aux règles de g~ammaire. 'Les maîtres pourront s'en servir comme répétition pow' leurs grands élèves. On trouver-a aussi chaque fois une ou deux petites histoires,_ spécialement choisies, d'où l'on pourra tirer d'utiles leçons.

Dictée de contrêle Révision du nom Visite d'un Bazar

Je me souviens qu'étant tout enfant je fus élnerveillé en visitant avec rn-es grand'tantes et mes grands-p:arents l'un des, plus beaux baz-a rs de Paris. Dans une longue galerie se trouvaient des jouets de toutes sortes; des soldats annés de chassepots, des gardes champêtres, des gardes-chasse, des gendarmes, des sergents-majoTs, des sous-lieutenants, des chefs de bataillon, des lieutenants-colonels, des génér.a ux de briga'de, des -contre-l3.mh'aux, des vice-.amiraux, des chars-à-bancs, Ides tilburys, des landaus,. des chiens-loups, des chevaux. Dans une autre galerie s'-e ntassaient des altos, des barytons, des pianos pour dilettenti de mon âge, et des porte-plume, des compas, des tire-Egnes pour 'les écoliers. P1us 'loin des portefeuilles, des porte-manteaux, des réveille-matin, des porte-mon-

naie, des garde-'manger, des lits-c'a ges, des ciels-de-lit, des coffresforts, des verrous, des passe-partout, des éventails, des vit~aU:x, des tulles, .. des gazes, 'Voire m,êlne des tableaux 'qui, ~ans !être des .Raphaels, ne manquaient cependant pas de v~eur; des loco- ' m,otIves et des 'bateaux n'ayant rien de comnlun avec 'les puissants moyens ode tr,ansport( créés par le génie des Stéphenson 'e t des Fulton. J Mllais je n' avais vu réunis tant de ,s pécimens des chefs-d'œuv.re de 'l 'industrie parisienne, tant d'objets divers fabriqués en Europe et dans les deux Aluériques.

Les belles histoires Je défendrai ma Patrie L'enfant grec

Après la prise d'Athènes par les troupes rOluaines, la ville fut co~plètenlent ruinée et Joa popuI.ation réduite à l'esc'lavage. Les vaInqueurs se partagèrent entr.e eux ·l es habitants et les dépouilles résultant du pHlage. Le général ronlain,chargé de répartir les enfants, voulut auparavant s'assurer s'ils ·a vaient reçu quelque instruction, afin de réserver les pius int<ellligents pour les officiers. Il ordonna donc qu'on fît écrire à chaque enfant quelques mots sur sa tablette. En -examinant ensuite lui-lnêlne ce que ~es enfants avaient écrit, le génér al put lire sur la tablette de l'un d 'eux ces beaux vers d'Honl'è re : « Heureux, trois fois heureux, celui qui est Inort dans les champs d'Ilion ; il n'a pas vu le deuil de la patTie ! » ' Surpris et ému, le général fit appeler l'enfant devant lui. H se présenta sans troub~e, le vi·s'a ge à la fois triste 'e t fier, et semb'l ait Tésigné d'aVianoe à l'a peine qui 'l'attendait. Après l'avoir un moment regardé èn sHence, le général lui prit la main avec bonté: « Toi, dit-il, qui sait aimer ta patrie même quand elle est détruite, tu es digne de vivre libre. Reste dans ton pays, mon enfant. » Rollin. La contrebande

M. X ... revenait de Belgique avec sa belle-mère. La brave dame -a vait -a cheté à M1a lines de fort belles dentelles et les avaH adroitement cachées dans ses maUes, au ,milieu de ses robes. Arrivés à la frontière, son gendre lui dit: - « N'oubliez pas de déclarer vos dentelles, chère bene-maman. - P,a r exemple il me faudrait payer des droits énormes. - Mais ces droits, vous les devez! -" Je les dois! A 'q ui? Pourquoi? - Parce qu'il y a une loi pour l'importation qui frappe d'un impôt... -


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Je la trouve absurde, moi, cette loi, j'y échappe, c'est mon droit. - Mais c'est de la contrebande, et la 'c ontrebande est une fraude! - Assez! reprit-elle sèchement. Vous n'avez pas la prétention de m'apprendre ce que j'ai à faire. Donc, taisez-vous. » Il se tut, mais, quand on en vint à l'examen des manes, et que le douanier demanda aux voyageurs s'ils n'avaient rien à. déclarer, mon ami répondit: « Oui, monsieur, madame a ici des dentel1es qui, je crois, doivent payer l'entrée». La fureur de la daIne, vous vous l'imaginez. ENe ne pouvait den dire, le douanier était là; il lui faUut ouvrir ses maHes, dérouler ses dentelles de Malines et payer un droit qui lui parut 'e xorbitant ... 'M ais l'histoire .eut un dénouement bien imprévu. La vue de l'honnêteté a un tel as een dant , même sur ceux qu'eHe condalnne ou .irrite, que, la visite finie et les deux voyageurs restés s'euls, la belle-mère de mon ami se retourna vers 'l ui, et, après un moment de silence, lui sautant ·a u cou: « M-on gendre, dit-elle, vous êtes un brave homme, il faut que je vous embrasse. » Ernest Legouvé.

NÉCROLOGIE

t Rde Sr M. Hélène MA.Y Le 24 juin dernier, au Monastère des moniales BerIllardines de Collombey s'éteignait dans lIa paix du Seigneur et sa 44èlne 'a nnée, la Révérende Sœur M.. Hélène M'a y. . EUe y éta'it ent'r ée en 1912 et y avait parachevé 'Ses études sous 'l 'habHe dire·c tion d'une ·m aîtresse émérite et d'un élninent prof'e sseur de l'école normale. Durant ,p lus de vingt années, eUe consacra à 'l'enseignement toutes les ressources de son intelligente ini.tiative et de son .dévouement tout maternel. ., Elle supporta les souffrances d'une longue maladie avec l'attitude filia'le du totai ia bandon et de la plus joyeuse confiance. Quand le Seigneur eût passé, 1re sourire qui auréollait son front virginal semblait refléter 'l'écho de ces paroles que 'Ja Sainte Eglise met sur nos lèvres: « Veni Sponsa Christi! » Nous 'a vions ~e .doul-oureux privilège d'assister pour ses funé rail.'l es , aux Offices 's i touchants ,e t si beaux de 'la .liturgie cistercienne. Dans le petit cim·e tière de sa Iclôture bénie, eUe repose aujourd'hui avec ses Sœurs, attendant le grand jour! Qu'elle prie pour nous! N. : ~

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BIBLIOGRAPHIE ' Comptabilité double Cours théorique et 'pratitque Edouard Schiess,

profE's-seur à l'Ecole des Hautes Etudes r.ommercia:les de LausannE'. Mr, l~ Dr Schi~ss, proJesseur à l'Université de Lausanne, inspecteur federa,l ,.ct,es ecoles cÛ'mmerciales de la Suisse romande, 'p résente, aux ·edItlOns Payot, un manuel de .comptaJbilité ,qui ne ressemble en ·r ien à tout ·ce 'qui a -été Ipuhlié juS'qu'ki s·ur la matière, La méthode, ,c.o·m plètement inédite, inattaqu8Jl>l.e au point dE' vue scientifi.que, 'Part des éM·m ents les ,plus si.m ples et s'ap,puie sur les documents ' commer.ciaux les !plus courants, factures, 3flfets de r.Offimerce; l'auteur en analyse l',élaboration., 'p uis ' note la passation des écritures auxquelles donnent lieu le règlement ou le translfert en d'autres mains de ·ces pièces co·mp-iables-. L'utilisation judircieuse de couleurs guide 'l 'autodidacte dans ses études et contribue puissamment à .m ieux '.fixer dans son es-prit la ,m arche des olpératioI1s. L'élève ,comprend que le {'merf d'entrepris€' eSpère l'augmentation de ·s es ,a ctifs (couleur verte) appréhende l'aUigmentation de ..son passif (couleur rOUige) pense . qu'en dernière analy.se il nag.era dans le bleu ,(.compte capital). Toutes l€'s ex'p.lications et tous les exercices qui 'h gurent dans ce remarqu8Jl>le ouvrage s'enchaînent avec une rigoureuse logique de laqueUe découlent avec ·clarté des déductions ,comptables ·p arfaite,m ent ,sûres. 'Grâce ,à 'cette judi,cieuse 'p rogression des exercices et des leçons, le.- ·débutant, qu'il travaüle seul ou sous la direction d 'un maître" acquerra en Jort peu de temps une exceHente formation pro.fessionnelle. Cet ouvrage a ,s a .pIace marquée, non seulement dans les écoles ,commEH~ciales, mais il est appelé à rendre ·de 'pré,cieux services aux maitr,es Elnseignant dans les ·cours :com1merciaux, dans les cours des arts et métiers, da:ns les cour,s co·m plémentaires, et au .degré sUipérieur des écoles p ri,m air es. i Ajoutons que ,M r Je Dr IS c:hiess est un péda'gogue hautement qualifié et apprécié, un ,p sychologue averti, et aussi un :p raticien ex'p érimenté, 'p uisque, avant d'occupeT les hautes fonctions que lui ont ,"alue,s ses méritE's et ses ,connaissances, il a travai.llé durant de nombreuses annéeB d·a ns une usine, /puis dam: une administr·ation et én·f in dans une banque. Est-il be·soi.n ·de dire que le Valais doit beaucoup à ,Mr l'InspectE'ur fédéral de l'enseigne.m ent commerr.ial ,p uisque, sans son ;précieux


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appui, plu,s ieurs de nos écoles secondairE's auraient ·été 'p nvees des subventions de la Confédération et ·auraient dû cesser toute activité au .grand ·préjudice d~ dévelolPiPement de l'instruction déVns notre canton. De nombreux membres du corps ensetgnant va.laisan ont eu l,e 'Privi.lège de suivre des. COUTS de vacances dirigés et organisés là Sion, à Lausanne et là Neuchâtel, avec une haute com·p éte.n ce et une,' ,rare distinction pal' ,Ml' le Dr Sehiess, IConnaissant l'auteur ils app.récieront d'autant mi,e,u x cet 'ouvrage que toute la Iprèsse rom.ande a accueilli avec les .p lus .grands élogES, La Librairie Payot, <dont les 'p ublications pédagogi,ques de 'vale.ur ne ·se cüm'p tent .p lus, a ·p articulièrement soigné la présentation typogra'p hique de 'ce livre Iq ui constitue ainsi -à tous .les .p oints de, yue un véritéVble chef-d'œuv,r e. IC'est 'PoUl~quoi, e·n Le recom,m andant à nos lecteurs nous sommes sûr de .ne ,p as .I€·s <déC'evoir. 'L'auteur et ·l'éditeur ont ,droit à nos relmer.ciements et ,à nos ,fMi.citations. Cl. Bérard. 1, Edouard Schiess, 'pro,f esseur à l'Ecole des Hautes Etudes comm,e.rciales de Lausanne. Comptabilité double, cours théori'que et ,p ratique avec ·de .nombreuses Ip lanches en couleurs, un volumE' in-'4 broohé enslpirale .à 'l a Librairie Payot. Prix . . . ,F r. 6.6'0

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