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\7oulez .. vous nous aider à sauver un e~fant ~ La presse et la radio ont annoncé l'arrivée prochaine d ' un prenlier convoi d'enfants français qui vont être hospitalisés en Suisse pendant quelques mois. Le Cartel suisse de secours aux enfants victimes de la guerre a organisé leur séjour dans notre pays et cherche des collaborateurs pour subvenir à l'entretien de :ces enfants. Voulez-vous être un de ces collaborateurs, téllloigner à ces petites victiInes innocentes votre synlpathie par un acte, et 'non par des mots? Inscrivez-vous pour un parrainage.
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ùe certificat d'aptitude à renseignement mONen 2me Cll'ticle Le but de l'enseignement moyen -
Ce qu'il comprend
L'enseignelllent lnoyen poursuit un doubl e but: ou bien dOllner silnplement aux élèves qui le désirent une instruction complémentaire à celle de l'école primaire; ou bien préparer les jeunes gens à des études plus élevées, particulièrement dans le sens te-chnique, commercial ou industriel. C'est ainsi qu'on trouve dans le canton de Vaud des « Ecoles pl'Înwil'es supél'ieul'es »; dans -celui de Genève, des « Collèges model'nes pour garçons de 13 à 15 an.s »; dans celui du Valais, des « Ecoles moyennes », des « Ecoles in.dustrielles inféI"Ïew·es »; dans celui de Fribourg, des « Ecoles régionales » embrassant toutes les. comnlunes cOlnprises dans un périmètre tracé depuis le centre scolaire avec un rayon de 4 km. (Règ.Jement de 1895). Le Tessin possède des « Sczwle nwggioJ'Î :+ et les cantons de la Suisse alémanique des «Sekllndarschulen ».
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En plus des écoles mentionnées ci-dessus, lesquelles donn ent plutôt un complément de formation primaire, on range volontiers sous la dénomination d'enseignement moyen les écoles de certains centres plus importants , comnle les chefs-lieux de districts, et dont l'organisation composite pennet à la fois un perfectionnelnent de l'enseignenlent primaire, une préparation aux études industrielles et cOimmerciales, et de plus une préparation aux études classiques. On appelle ordinairement ces écoles, dans la Suisse romande, des « Ecoles secondaires ». Les lecteurs auront renlarqué que la « Sekundars·c hule » allenlande ne correspo.nd pas exactelnent à « l'école secondaire» romande. Dans certams cantons de la Suisse alénlanique, il existe des « Be zil'kschulen » - écoles de district. Font partie encore de l'enseignelnent lnoyen les branches d'instruction générale des écoles d'al'ts et métiers, de commerce, d'industrie, d'agriculture, etc. Il va sans dire que pour les br~n ches spéciales enseignées dans ces divers établissements on eXIge une préparation ad hoc. Enfin quelques cantons font entrer dans l'EnseigneIn~nt moyen leurs écoles nonnales; à vrai dire, ces dernières mérIte raient, 'e t de fait méritent une plus haute considération. Les écoles primaires supérieures et les écoles secondaires ont généralement une organisation par.allèle aux deux dernières années de l'école prmllaire, Iuais durent une ou deux années de plus. Les élèves ont donc la faculté ~e tenniner leurs . anné~s obligatoires de scolarité soit à l'école primaire élémentaire, SOIt à l'école prinlaire supérieure. Cependant, pour ne pas encombl:er celle-ci de nullités et lui faire Inal1quer son but, il faut faIre preuve, pour y entrer, d'une certaine somme de connaissance~ et d 'une certaine acuité d'intelligence. Dans le canton de Zunch, par exemple, la « Sekundarschule » est facultative; elle dure trois années, en raccordelllent avec la 6me année prÎlnaire achevée (12 ans); les élèves n'y sont admis définitivenlent qu'après quat~e senlaines d'essai. Si un élève quitte la Sekundarschule avant la fIn de la 2!l1le année, il doit retourner à l'école primaire jusqu'à la fin du temps de la scolarité. Dans le canton de l!ribourg, ne son~ adlnis dans les écoles régionales, d'après la 101, que ceux « qUI ont parcouru le progran1ime obligatoire des écoles primaires avant d'avoir l'âge légal de l'émancipation ». Le prograllzme de l'enseignement moyen se distingue de celui de l'enseigneinent élénlentaire par l'introduction de branches nouvelles cOI;nne les sciences naturelles, la comptabilité, les élélnents d'algèbre, de géonlétrie, le dessin technique, etc.; ma~s plus spécialelnent par l'introduction d'une seconde langue natIOnale.
Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.
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2. La form,ation des maîtres de l'enseignelnent moyen en Suisse
Dans les débuts de l'enseignelnent I110yen, il ne sen1ble pas qu'on ait prévu de préparation spéciale pour les lnaîtres qui seraient chargés de le donner. On le confiait généralement aux instituteurs qui avaient particulièreunent bien réussi dans une école primaire, ou à -ceux qui avaient été plus habiles pour se « débrouiller» dans la vie; plus d'une fois, les écoles lnoyennes durent leur existence à l'initiative des instituteurs eux-mêmes, sans l'intervention de l'autorité scolaire ou gouvernementale, qui ne fit qu'approuver après coup ce qui avait été fait et nomnler, si c'était nécessaire, une 'COlnmission spéciale de surveillance distincte de la cOllunissiOll de l'enseignement prÎlnaire. Actuellelllel1t encore, on trouverait sans doute plus d'un can- , ton dont la loi scolaire n'exige pas un diplôme précis cl'enseignenIent lnoyen. Le règlelnent frib~urgeois dit simplenlent : « L'école régionale est confiée, dans la règle, à un ,m aître qui enseigne toutes les branches du programme. La nomination est, 'dans la règle, précédée d'un concours. L'examen de concours cOlnprend des épreuves orales et des épreuves écrites. 1. Epreuves orales: Religion et histoire sainte - lecture avec cOll1pte rendu et interprétation littéraire - lecture allemande avec traduction et explication grammaticale - agriculture chant.
2. Epreuves écrites: une composition de langue maternelle - un problème de géométrie - un thème allemand - un exercice de dessin. » On aura remarqué que la loi enlploie prudelnnlent les IllOts restrictifs: « dans la règle». Et de fait, les concours ne doivent pas avoir lieu bien souvent et c'est le Chef du Département de l'Instruction publique qui nomme les 'sujets aptes en tenant compte de diverses, contingences, comme par exemple l'ancienneté dans l'enseignement. Le règlement valaisan, lui aussi, évite une trop grande précision: « Les professeurs des écoles (lnoyennes) commllnales ou régionales devront être munis d'un certificat attestant qu'ils possèdent les connaissances suffisantes des branches c0111prises dans leur enseignement. » Quoi qu'il en soit des anciennes lois scolaires et de leur applieation, nous voyons tous les cantons, surtout depuis une trentaine d'années, se préoccuper grandement de la fOrInatiol1 spéciale qu'il convient de donner aux lnaîtres de l'enseignement lTIoyen. A cet effet, plusieurs solutions ont été adoptées; nous les examinerons dans un 'prochain article. L. B. '( A suivre.)
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Quelques notes sur l'éducation et l'habitude MI' le professeur lVlarcel 1\t/iclzelet, l'auteur du beau livre « Le village enelonni », a bien voulu écrire ce pertinent article pour les lecteurs de l' « Ecole Primaire » . Nous ['en remercions bien sincèrement., Réel. Il n~y a guère longtelnps, Staline affirmait, à l'étonnelnent vrai ou siInulé du monde, que les Inots dont nous nous serVOl1S journellement et qui désignent les plus hautes valeurs humaines, ont changé de signification dans l'espace d'une année. Autrefois, l'agresseur était celui qui attaque; aujourd'hui, c'est celui qui se , défend. Autrefois, la paix était la tranquillité dans l'ordre; aujourd?hui, elle est la consécration de nnjustice. Sans que nous nous en rendions bien compte, d'autres termes ont changé de signification; cela pour nous, et pas seulement pour Staline. Un de ces tern1es, c'est celui d'éducation, dont le sens n'est plus entendu de la lnêlne 111anière qu'autrefois, et qui crée ainsi une grande confusion dans les esprits. 1. Pour savoir quelle est la conception 1110derne de l'éducation qui tend à prévaloir, je consulte autour de IllOi. J'interroge !llla génération et la génération un peu plus ancienne. A la nIère qui vient pleurer sur l'ingratitude de son fils ou -de sa fille, je demande co'nllnent elle-nlêI1le, en son tenIps, a compris la piété filiale. J'écout ce que la radio m'apporte des quatre coins du monde. J'ai un regard sur les films cinématographiques. Or la réponse la plus générale et la plus ordinaire à la question est celleci : « COlnnIent je comprends l'éducation? Respecter la nature de l'enfant. Pas de contrainte. Pas d'efforts violents! Ne pas attrister les années de jeunesse ! » A-t-on versé des lannes devant les écrans sur « les jeunes filles en unifonnes », sur « les femnIes en prison» en attendant de pleurer sur celle qui n'est pas absolulnent libre dans ses anlours ! Autrefois, les parents ayant déposé leur petite fille dans le vestibule du p'ensionnat, disaient aux éducatrices d'avoir à tenir leur place pour éduquer l'enfant, et d'employer la verge, si besoin en était. Aujourd'hui, on ne tarit rplus d'éloge ,sur le petit phénOluène. On dirait volontiers COlnme le hibou de la fable « 111 es petits sont Inignons, Beaux, bien faits sur tous leurs compagnons»; on supplie les maîtresses de veiller au bien-être nlatériel de cette pieuse enfant, et d'écarter d'elle la Inéchanceté probable de ses compagnes. La fillette, qui a tout écouté, est fière et forte de ce passeport pour le bonheur; elle se sait désormais intouchable.
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Ceci n 'est pas une opinion toute personnelle. Voici le t élnoignage d'une femme très intelligente, très instruite, et pleine d'expérience. «En se pliant ù tous les' caprices de l'enfant, dit Gina Lombroso, en se sacrifiant sans cesse pour lui, en l'habituant à toujours recevoir sans rien donner en échange, on l'accoutume à l'idée qu'il a droit à tous les soins que ses parents prennent de lui, mais qu'il n'a aucun devoir. C'est ce qui se fait a~jourd'hui :.. Et, chose étrange, cette feinine qui défend les fem.mes, les rend responsables de cette déplorable évolution : « C'est la prédominance de la femlne qui a fait prévaloir dans le challlp de l'éducation la méthode de persuasion et du raisonnelnent sur -celle de l'autorité et de la. coercition ... « C'est la prédonlinance de la felnme dans l'éducation qui a fait substituer la conception des dl'oits des enfants à celle des devoirs, parce que les enfants sont des êtres auxquels elle tend à se sacrifiel' et non des êtres dont elle attend une cOlnpepsation ... « La feInnle, préposée par la nature à créer l'enfant et à l'élever, est fatalement aillenée à croire que faire l'éducation de l'enfant, c'est l'ahner, le rendre heureux, l'instruire, le fortifier, le pousser au prenlier rang, choses qui diffèl'ent cOlnplètelnent de l'éducation. » Et encore ({ La feinme -croit qu'elle doit, comine on le fait pour le bébé, interpréter chaque geste, ·c haque cri de son enfant comme plein de signification cachée, et docilement le suivre, au lieu de le comprimer ou de le l'edresser. » Elle dit encore que (partant de ce principe) « les lnères d'aujourd'hui se vantent de ne pas faire de différence entre garçons et filles, de les éduquer et de les instruire de la mêIne façon ... » « De mênle, les nIères d'aujourd'hui s 'enorgueillissent de dire qu'elles sont pour leurs fils (ou leurs filles) non des Inères, Inais des sœurs ». Encore id nous trouvons une expression de ce monde renversé, de ce mépris des valeurs qui est -celui du XXèIne siècle. L ' auteur, qui a tout son bon sens, ajoute: « La nlère ne doit pas être sœur, Inais nlère » . Cela devrait être évident. Dans cette conception Inoderne de l'éducation, il y a une part de vérité; 1l11ais il y a une plus grosse part d'erreur. Le vrai, c'est le sentiment de la liberté et de la dignité personnelle, qu 'il faut respecter chez l'enfant. Le faux, c'est la négation de la famille, de l'autorité, du respect, du devoir. Le vtai, c'est l'affirmation de la raison et du libre arbitre. Le faux, c'est la négation de cette partie sensible et nerveuse de l'honlIne, qui doit être guidée, dirigée, émondée, enrichie, afin de croître en arbre fertile et non CO'IIlme une folle broussaille. lei -conlme partout doit être appliquée cette s·a gesse Eternelle que le Fils de l'Honlule lui-mênle a bien voulu nous enseignner: Il faut faire l'un, et Il e pas ometfl'e' ('autre.
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Q 'est-ce que l'éducation? S'il existe une réalité qui n 'a pas varié depuis l'apparition des hOilllnes sur la terre, cette réalité est humaine. Peu Îlnporte le nom dont elle est revêtue. Nous rechercherons donc cette réalité: qu'est-ce que l'enfant? qu'est-ce que l'hoonme? quelle sont les connditions du passage de l'enfance à l'âge Illûr. :M ais d'abord cueillons quelques réponses d'autorité. Je trouve dans l'Ancien Testament des conseils lapidaires. « N'épargne pas la correction à l'enfant; si tu. le frappes de la vèrge, il ne nlourra point; tu le frappes de la verge, et tu délivres son âme de l'enfer. > (Prov. XXIII, 12-14). E t .le trouve dans Saint Paul: «Vous, pères, élevez vos enfannts en les corrigeant et les avertissant selon le Seigneur.:. (Eph. VI 4.) Cette conception de l'éducation est répétée par tous les pédagogues de tous les temps; ne m'objectez pas Jean-Jacques Rousseau, qui s'est lnontré piètre réalisateur de ses doctrines - parce qu'elles se sont révélées inIpossibles. Les écoles qui voulurent les appliquer ou peu ou beaucoup, en sont quittes pour de cruelles expériences . .c'est que la doctrine rousseauiste part d'un fondement absolulnent vicieux, à savoir que la nature de l'enfant est bonno et s'éduque d 'elle-Inênle. Autant dire que l'églantine sans un coup de ciseau donnera des roses . Non seuleinent la nature humaine ne tend pas spontanément à sa perfection, Inais (~ elle est inclinée au nlal dès l'enfance ». D 'où cette lnaîtresse en éducation qu'~st Gina Lombroso peut dire « que l'éducateur n'a pas pour tâche d'interpréter les gestes de l'enfant, comlne le fait la nourr ice ou de le bourrer de science, COlllme le fait le Inaître d 'école, mais de corriger, de dévier, d ' exciter selon que l'expérience le lui suggère, conlme le cultivateur le fait pour les plantes, l'éleveur pour les animaux ». (Il faut évidelllment transposer ceci sur un p lan spiritualiste et garder une vérité d'analogie). (A suivl'e.)·
ua jeunesse délinquante et la loi L a question d'application du Code Pénal étant un des sujets à l'ordre du jour de bien des assemblées actuellement, nous avons p ensé qu'il pourrait être intéressant, sinon utile, d 'en parler une fois dans cette revue. Il est évident que l'ap'pli(mtion du Code Pénal -est du Tessort des ,s pécialistes en la matière, mais il est également certain que toutes les lois 'pénales concernant les, enfants ·e t les adolescents intéressent au preinier chef ceux qui s'occupent de la jeunesse et q ui peuvent former un courant d'opinion pennettant aux spécialistes d'envisager 1a question sous un angle auquel ils n'avaient
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peut-être pas eu l'occasion de sqnger. Le point de vue auquel nous nous plaçons est le point de vue psychologique, et celui de l a rééducation des délinquants. A l'heure actuelle, il est très possible de faire entendre cette voix. Nous ne ferons pas la genèse du droit pénal, ce qui n 'est ;pas dans nos cOllnpétences. Il est cependallt intéressant de voir COl11Inent l'idée de justice a évolué. A la vengeance .immédiate de l'offense faite par l'intéressé lui-mêlne ou par les menlbres du clan ou de la famille, a d'abord succédé la loi du talion: œil pour œil, dent pour dent. Puis la société s'organisant, la défense de la sécurité collective est devenue aussi .importante à soutenir que la réparation du 111al fait à l'offensé. Il a fallu arriver jusqu'à nos jours pour que l'on tienne conlpte plus ou màins de deux rfacteurs très iInportants : la réadaptation du délinquant et la prévention des délits. C'est ce dernier point qui entraînera ,tout natnrelleTuent pour les législateurs la nécessité de prévoir deux nouvelles classes de délinquants: la jeunesse délinquante et l'enfance délinquante. Nous savons par expérîc;nce que la jeunesse délinquante est extrêmenlent répandue et q~le les cas de récidive sont très fréquents si ce n'est, presque de l'ègle. On est en droit de penser que c'est le fait de facteurs plBiîculièrenl'e llt actifs à cette période de la vie de l'individu. Pendant de ' nonrbreuses années, on a cru pouvoir expliquer ces phénOlnènes COillJme dépendants de facteurs sociaux: influence de la famille, du milieu, etc .... sans se préoccuper aucunelnent, suffisamm.ent tout au moins, du rôle déterminant joué pm' les conflits psychiques. Non seulement ceux-ci sont essentiels pour détenniner, évaluer le degré de culpabilité, mais aussi pour juger de l'efficacité des rmoyens de répression et de rééducation Ù adopter. En conséquence, un .diagnostic -des troubles de conduite présentés denlande à être fait par une autorité compétente. Mais il s'iInpose également que l'exainen psychologique de l'inculpé se fasse en connaissance de cause, .e n étant au ·courant de tous les éléments de la situation 'Sociale, faIniliale, du Imilieu, héréclité, etc. C'est ici que l'enquête sociale poursuivie lninutieuseinent revêt tout son Îlnportance. Bien lnenée, elle fera en outre connaître les pré-délinquants, remplissant ainsi un rôle de dépistage. Actuellement le traitelnent de l'enfant délinquant est laissé à la libre appréciation des parents, et la ,c arence fréquente de ceuxci ne fait intervenir que très rarelnent l'autorité. Aussi intéressant que cela puisse être, nous ne pouvons passer en revue ici tous les articles de loi concernant la délinquance des mineurs. Ces articles prévoient les mêmes lnesures pour l'enfant que pour l'adolescent. Pour ce dernier, quelques modifications dans l'application peuvent être apportées, jmpliquées par la responsabilité plus grande qui lui est accordée par suite de son développement plus avancé. Cependant un problème se posera fréquemm.ent dans l'appréciation des causes du délit commis par l'adolescent: dans les
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cas par exemple où l'adolescent aura agi impulsivelnent en réaction à des troubles d'origine sexuelle. Les sylnptômes qui le révèlent Isont difficilement décelables par des non-spécialistes des questions psychologiques. Un des points importants du Code prévoit que .chaque catégorie de délinquants sera dorénavant rééduquée dans des instituts spéciaux à cette ' catégorie, évitant ainsi la promiscuité si nocive des maisons de détenus. A ce sujet, on peut penser qu'il. serait utile, voire mêllle indispensable, que le personnel de ces instituts ait une préparation Is péciale, adéquate à son office. Le point délicat de l'application de cette partie du Code Pénal s'occupant des mineurs, reste ,c elui qui touche la ,c atégorie des petits délits. Co mInent juger exacte111ent de la portée d'un petit délit? Le peu de gravité apparente peut bien souvent correspondre à une très grande gravité réelle, les effets n'étant nullelnent en proportion des causes dans le dOlnaine psychiq~e. S~ul un eXaInel1 psychologique peut déceler le plus ou InOlns d'Importance du délit -par rapport au mobile qui l'a provoqué. L'expérience nous délnontre fort souvent que le délit n'est qu'un synlptôme d'une déficience très profonde. . Ces divers problènles, d'appréciation du délit,. de dépistra~e, de thérapeùtique, ainsi que celui de la prophylaXIe de la ~ehn quance, se sont posés d'une façon très aiguë aux congrès qUI. ont réuni des représentants de tous les cantons, - aucun ValaIsan ne s'y trouvait maiheureuseillent! -- afin d'ex.aIniner ense~ble les diverses modalités d'application de cette partIe du Code Penal. Plusieurs des questions sont restées sans ,réponse, puisque généralement la possibilité d'y répondre pratiquenlent n'~xiste pas. Nous pensons, nous, que le corps enseignant peut contnbuel: pour beaucoup à la solution du problème, spécialenl~nt en ce .qUI concerne la prophylaxie de la délinquance .. Pour d!v~rses raisons; ~es Inaîtres sont les nlieux placés pour faIre le depistage des dehnquants en puissance. üutre qu'ils sont l'o~~asion. de cOl~stater ~u d'observer beaucoup de choses chez leurs eleves, Ils ont 1 avantane de l'objectivité sur les parents. En effet, il est difficile généraleInent de juger juste quand il s'agit d'un proche; d'autre part l'anlour-propre, ou l'amour des parents, se cabre souvel1:t de,vant la constatation de certaines tendances d'un enfant et veIlle a les dissiInuler à l'entourage. Sans parler des parènts qui ne sont pas ft la hauteur de leur tâche, qui ont une vie relâchée, et n~ sont pas à mêane de juger si un enfant est nloraieinent (abandonne, perverti ou en danger de l'être. . . . Le dernier facteur que je voudraIS InV?qu~r ~st l~ 'J?Olnt. de vue matériel. Nous savons tous que les fraIS d aSIle-penItencIer, ll1aison de correction, etc., grèvent lourdelnent les budgets conlDllmaux, d'autant plus que les .cas de récidive .sont nombreux. R~ présentons-nous l'~c~nom.ie ql~e comporteraIt .u~1e 'prophylax~e bien organisée: depistage, traItement, etc. A tItI e d exenlple, .le citerai ies . voleurs. '
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Le vol est le délit le plus fréquent, et le voleur est presque toujours un récidiviste. Mais le voleur pris à telnps, soigné - à temps, est guérissable dans la plupart des cas. Voici le cas d ' un jeune homme mis en prison pour vols et vag1bondage, qui .c oûta à sa COlnmune plus de 4200 fr. en frais de détention, de placement, étc. Signalé au Service, ce jeune hOlDJme guérit et gagne honorabH~nlent sa vie 1n.:ântenant. S'il avait été signalé plus tôt, dès que les tendances au \ fi: apparurent, cet enfant aurait très probable~ Inent été gu~ri, et io:.t~ ·ces frais évités à la COlnnlllDe. A vant de clore, nous voudrions sinlplenient signaler une chose. En lisant cet article, certains lecteurs penseront que nous avons omis de parler de l'un des points très :ÎlnpOliants ·de cette question: le problè111e des sanctions. Si nous nous sOlnmesabstenus d'en parler, c'est que le sujet est vaste et nous entraînerait trop loin aujourd'hui. Nous dirons simplelnent qu 'une chose es t absolulnent certaine, c'est la nécessité de la sanction. 1\1. DUPRAZ, S. M. P. V.
rnission de la femme, au village Nous sommes heureux de pub-lier ci-clessous .l'a b~lle ·causeri E' q:u e Monsieur Mauri·ce Zerm,atten a ,faite à Chruffios-o n .le 5 .m ai de-rnier. L.e distingué cOIliférencie'r s'aclre-ss e là 18, fem,m ·e, ·cré:atric'e et gardienne du foyer, :p our q.ue lI a m,aisO'Il tpaysannne, ,avec. tout ,ce qu'eHe renferm e. S'~adlapte harmmliE'usemennt au ipays et qu"ainsi, le village .lui-mêm e, s ans ·:pour cela rester !fermé au 1JrO'grès, Ig arde un oachet bien va:lai san. La ·croisade que l'on vient d 'entreprendre d,a ns ,certaines régions du 'canton, et à laquelle ,p arti,cipe d 'une façon a,ctive Ile briHant confêr,encier, arrive ,évide·m ment un .p eu tard, _,car bien des sites 'c aractéristiques ont déj,à été e·n laidis et de nombreux "'iMages sont a ujourd'hui défigurés 'p ar quellquEI hi.de'UBe bâtis-s,e qui Is e dresse avec arrog.ance et comme IDl défi 'a u !bon goût. o.n :p eut du moins enl'ayel' ,l e ,ma;l. La femme est évidemment. Il:a ,mieux tp,lacée .pOŒl' emp,ècher qu e de telles erreurs ne ,s e renouv'€lI11ent. IMais le Ipel~sonnel enseignant n e sa'Ul~ait rester indifférentdeva·n t une œUVl'E' d'une ,s i haute portée éducatrice; ·car fave,c Iles vieilles ·cho.ses qui s'en vont, le visage du :pays se ,modHie et ,s on âmeelle-iluême ris'q ue de 's 'avilir .e'l1 ,s e tI'ansformant. C'est :lIa ë[',aiso'l1' !po,ur .laJquel,le ·cette conférence a sa .p lace ma'I'quée da11s ,1' f« E.ao:l e p,r im,ai'r e» . Et cela d'autant ,p lus que .'CE· _sujet touche de ,p rès ,aux .centres d'intérêt que nous traiterons cet hiy~r. Réd. L..q, mission de lIa cremme, Joseph de IMaistre ra définie en un ,mot quand il affir,m a qu'e·lle devait former des hom,mes. Lui-même traça'it :le8 gl~andes :Hgnes de cette vooation en disant que « ,le mérite de .la fem.m e est de réglE·r sa maison, de rendre son mari heureux, de -
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le consoler ; d e il ' en courager et d'élever .ses enfarnts.» Il y a dans ces .q uel,ques 'l ignes .qu 'il adressait là ,s·a .fille une ampl,e Jnatière à 'm édit'ation. No.u,s a:llons,si vous le voulez bie.n, 1 a faire lense-ll1lble. 1)
1. La femme créatrice
e~
gardienne du foyer
Si .haut que notre imagination .p uisse re'monteor, ,suivons le couple qu.i a.])ürde la iV'C1!Hée du Rhône, passe d'Iun îlot ,à l'autre ,que .le flEuv e lla is·se entre ses iwas lll1iultipJes, s'erug·age un :peu à 'Î'}.Cl1l1JC tel'e :coteau, au seuil d·e ,la rrorêt. Où v,a-t-il? Il ,cherche ,quelque ,am,f ractuosité de l'oche tpOUl' pt8JSSEtl' .}.a; nuit, une caverne où il sera rpossi'b le de -s e dé fendre ,contre les Ib ête·s s:auvages. Lui, ,p orte l'aTe en sa main, l,a .flèch e empoisonnée ou simplement 'p eut-être le .bâton noueux ave-co leque.! il ,a'b at Ile sangHer et l'aurochs. Et ·la ,femme? 'E lle ,s uit, doci.le, cette force qui .lui trace le dlemin. Elle sait .que la: nourritu:re 'nE' m '8Jnquera pas tant .que l'hOll1lme :p rendra .soin d'elle . .lVliais reg~ardons-,la: Qu e .p orte-t-elle dans ,s es mains? Qu el t r és'oT ·craint-elle ainsi de l'aiss er choir dans l,es m·arécages 'o u les hroussail.les ? Vous Il'avez deviné : Lapierre à silex, ,c'est-à-dire .le ·s ecret du d'E·U. Je me :plais là voir dan.s ,cette ·p rem'i ère ima1ge .Je 'sytIThbole de lIa vocation de ·l'a .femme. Partout où elle s '·arrête, ,c'e,st u:n feu qui s'al,l ume, c'est-à-dire une maison .qui ,s' éditfi e, un .foyer. La vie devient possible iparce IqUE' ,la: nam,me s'élève .sur ,la pierre, éloignant le dange,r des bêtes sauv,8Jges, ,chassant les f.antômes, les ombres et ,l es maléfices. Là où j.} y a du Jeu, il y a .cle- .la chaleur et de la vie. La chaleur et la vie, voiLà, rla: mais 0'1'1. Pauvre 'maison, tout d'abord, nue et triste, ,avec cette seule pré-B'ence ,d'une d8Jrté V'hnal1lte. ,ElUe ·s uffit à abritJe'l1 le IpTetmi,er 'S.o'llUl1:ei·1 fatigué de ,ce .couple humai.n qui ne cherche, pour ce soir, ·comme l'oiseau ·et ,com'me .le loup, qu'un lieu ,tl"anquiUe et sûr -pou.r reposer -s on corps harassé. Le lendemain, dès .l'.a'ube venue, .l 'hornme g'agne ,l:a forêt, chasse, ,cal' il faut apaiser :la faim qui menace. Quand il rentre, il édifi E' qu etlque.s mur,ailles, ,p our se protéger des bêtes et peut-être . .d es él111;em'Îs. Il oon struit une ,p orte, tend .des :pièges, -s e met à l'abn des ïntenl:périoo. Puis i1 dort. Un rêve ,sauva>ge ,agite son som.m eil. Demain il cherchera: peut-être unE' nouveUe ,c averne. Et ,l,a femme? Elle connaît ce vieux rêve de 1'ho,m me ·qui est ·un désir de ffuite et d '·aventU'l~e. Elle n'ignore p.as que, dès 'q u'il ,s 'enlluie, son compagnon:n pousse Ip lus avant d,a:ns Il es terres inconnues, en. quêt e :d'elle ne ,s ait qUreHe tElr.re Ip romise. Pour e~le, ,commeel,le voud!ralt, 'une fois iP our 'toutes, vivre -sa ,courte v.ie elntre les tp,a;rois tranqueLles .de cet asHe ! Elle voudra'Ït que cette ,caverne devienne la ,s.jeIlin~, ,s on l'Muge de to·us les jours. 'M ais 'oomment retenir ·ce cœur sauvage qui déj(à pè,s e .les ;pro1fi.ts d'une . ém~gr.ation? Et c'est Ide ·cette :i.n quiétude, de ce désir d',accorder .sa vie â un coi,n familier du monde qU'E'St né dans Je cœur de la femme le goût d'une maison l'i,ante, .ClJccueHlante, a:ttil~ante, le goût d'une maison qui retient Iles hôtes, ,1e,s guérit .de vouloir Sans 'CeBse s'en '8Jller. 1) Cause:rie ,f aite à C.hamoson :le 5 tm ai 1940.
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C'est ,p ourquoi, -l'homme trouve, à son retour de la ,chas$e, une pierre .propre 'p our s'asseoir, E't ·c'est un banc; une -autre pierre propre et surélevée et ,c 'est une twble. Il y -a de ,l'e·a u .f raîche dans un récipient lf,abriqué avec des 8cor,ces d 'arbres en ,attendant qu e la fe,m m e ait ,l e temps de ,creuser une .pierrE' tendre avec. une .1}i 8!tTe dure et de fa;briquer un bo,l à la mesure des deux mains fermées sur eHesmêmes d ·a ns le geste de la poS'session primitive. Vous le voyez, la; maison 'com'm ence ,déjà de :prendre Jorl11,e. Dan6 un coin de .l,a caVE'rne, la .femme -a di's posé d·es ·b r.anches souples et ,sur >ces branches, des herbes 'm oUes q)ui re·cevront .les fatigues du couple. L'a vi'e devient ainsi m-oinB be,s tiale. ElUe s'entoure déjà de prévenance. Et tous les jours qui suivront, la ,femmE' inventera de nouveHes séductions. La maison com·m ence de sourire. Des choses à l'honllme, s'établiront d·es sy111lpathie,s, des a,mités secrètes; des acte,s 'obscurs lieront cet ho mm.e r etbe,lle là un asile qui lui pal'aissait d',a1bord ·si semblable aux a·litres ,asi.les. Quand le reprendront ses fièv.res voyageuse s, ses yeux ,se posE·rO'nt, sm' toutes les .choses qui .l'ont entouré quel,ques jours, avec regret. Non, on ne ,peut ·emporter tout ,cela, ni 6'en sépal'er. Le cadre ,l ui-même lui ·e's t devenu cher. L'eau de sour.ce, grâJce ·au travail de lafemme, coule maintenant devant l'entrée d e il'a 'caverne, s'y -a·ccumul{;' dans un tronc d ',arbre évidé. Un bruit doux 'enchante le silence. On n 'y avait ,p a.s ,pris ,gm-.de encore mais, !a.vant de ipartir, on sait tout à. C'oup sa discrète harmo.n ie. Le·s parois du roc sont propres et le feu prêt -à: flamber sur ,le foyer. Des ,cor.nes de bètes pend ant, ç·à et là, à. j'a ,fois souv eniJ'lS et orneo111ents. Des br.anche.s fines d e mélèze' tamisent un -so.l,eil tro,p ardent.. V,a-t-on l'enOI1ce·r à tous 'ces a,nantages que deux -111'ains de fem'm e vous ont donné s ? La. femme ·a donc comm encé ·par fixer l'ho mm,e 'en l'attachant. à. un ,cadr·e aiInable, souriant ' et conforta'b le. E'Ue a. natté son 'R,p pétit o·b scur de bonheur, opposant à :son d ésir de vagabondage l,a joi e plus sim.ple In.ais :p lus ·p.réseen ted'une vie -agréa:ble E·t ;fa.cile. E,t c'est ainsi qu 'un .peu de civilisation est devenue ,possitb le. üar la C'ÏviEsation ne ,p eut naître qu e de la sta'b ilité. Et les hom,m es ne deviennent ibon que si le cadre ,qui ·l es entoure -les y incite, Ce·s t ainsi que -dès l'aube du monde se des's ine .la mission ' de :la fE'mme, créatrice et gardienne du foye,r. Mais p eut-être ,p ensez-vous crue les temps sont si ,changés que, de nos jours, .l a f emme n e peut se, re.connaître dans cette lointaine a ïeul e ·dont .l e viens d'évoquer le rôle. Il ,faut Be ,détromper. Je r egarde jou e'!' des enfants. Un g'arçol1, une .fillette que leurs 'p arents 'Ûl1t envoyés .g'arder rI a ·c hèvre, l e long de la haie. Eux aussi 1'8-comm·encent l'·expérience de l'humanité. Ils l.ai,ssent ·a pparaître dansleurs ·gestes .le vieux fond humaim, intact et comme neuf. Regardez bien, vous .aus6i. Le garçon ,a d 'a,])ord hésité un instant av,ant de savoir ,ce qu'i.! 'ferait 1P0ur se di·s traire. Puis il a l'mnassé une ,pierI~e, 'a inspecté l'horizon à la recherche d'un but intéresS'ant. Un oiseau 'p erché sur unE' hraJnche. La pierre siffle, l'oise'a u s'env'Ûle, maJnqué. Le ~a.rç'Ûn le ,P oursuit, entre dans 1e ,b'Ûi,s, -suT,p rend un écur,euD - et <c'est
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une' bonne fortune. Alors, la:chas,s e com,m·ence, vive, passionnante, pas's ionnée. ,L es ,p ierres frappent les troncs, secouent les branches, émeuvent toute ,l a forêt. Le garçon oublie tout, ,sa ,petit'e BŒur, la ' .chèvre, le vinage et 'l'heure du re,t our. 1,1 est il'Eldevenu ,le j·eune sauvalge épris de la li'b el'té primitive. Il .b ondit, 'court, ·s,aute, les yeux .f ixés CO·lmne ,ceux de l,a bête de proie ,sur ,le ,p auvre IpetH 'aniima:l qui ne lp arvient pl,us à dis,si:muler sa fuite. Ah ! ILes yeux de ·ce !petit ,chasseul' de huit ou dix ans! VOUB y po.uvez .lire toute la 'p as·s ion ·destructrice de ,l 'homme, tout ,s on besoin de sang et d'aventures, toute sa volonté cl'oasservir la ,création, ,de la: ,f,aÏtre s'ervir ,à ,son usa:ge personne.}. 1,1 y a une cruauté profonde dans Ile regal' d, dans .la tension dù vi6age, dm1s C'es mâ,choires serrées, dans ,ce ,s ourire de triOll1'phe ,quand 103, .p ierre ,a m .anqué de peu le but .. . Oui, déjlà l'homme 'emporté :par sa violence, par son .goût de la guerre, de la domination, d e la destruction. Et .la fill ette? EUe ,s 'est ,as's isE' clans .1'he,r])e ·et tout de suite elle ~" est mise ù nou el' un bouquet de sin1!pl es cu e·illi E's autoU'l" ,d' ell e ('ban s le .gazon tiède. Un rêve doux se lit SU1~ son visag'e. Tout un univers de tendresse ·et de beauté ,s e découv'r-e da.n s .Je S'ilence de son imJagin.ation. Œ.Jà, entre deux pierres dresséE's, eMe arrange l'a maison de s'a vie. EI,le y m ,et de·s fleuTs , eUe y met aus6,i ,ce s'Ourire qui il lum-ine ·son visage de .fillette heureuse. Tandis que !son frère rêve d e tuer et d·e détruire, e,llie s'ingénie à 'créer, à inventer et ù plairE'. Car cette maison se ,p euple d 'être s irna'ginaires qu'il faut ég'ayer, qu il faut nourrir ·et ·conso.}.e-r. AS6ey'e·z -vous! dit-elle. J,e vais vous apporter du :p ain et du froma,ge... Elle If.ait tous ].e,s gestes de la maît'r esse de ,m aison. Ell e chel"lche une voix -fine 'Pour Ipar.lE'r aux e·nfants, tà ·ses .poupées, et 'quand ses Ip ou,p ées pl eurent, elle les ·care6se, les beT!Ce et chante ,p our 1,es ·endormi.r. ,si nous nous arrêtons un peu ·p rès de c'e's deux j'eune·s hum'ains, nous . verrons .<rue Ile Ip etit mâ.le, en rentra.nt, démolira la m.a ison tele sa Ipetite 6œUf, rirr'ta de ses .larmes et l~eprE'ndlia ,s es jeux tur.b ul·ents. POUl' eUe, là: demi-consolée, la voici ,qui déc'o uvre de·s baies d'églantÏine. Adieu les flar,m es! Avec une ingé11.iosité merv,eineuse, déjà ·elle songe à tÏorer paTti de cette trouvaille. C'e-st 'que Tien ·n ',est .p.}us 'b eau que ,6e rouge vif dOlnt .l'éclat chante ,s ur 'IE' v·e1't des hertbes et des ,f eu'i,l'186. Nul diamant ne ,p lut daVlantRge à une -p rinces's e que ,ces bou1es de ,cOl"ail qu'une enfmlt 'Paysanne ·arl~aJche des branches épineuse's. Et ,ta voiLà en quête d'un llout de 'fj.c·eII e, -ou d "un Tuban minoe. [)à voilà jo~dMiail'e. Par les ,p etits trous pratiqués dans les fruits mOW3, elle enfU~ le lien de coton. Voici le ,plus bE'au ·coMier du monde, Je ,p lus frais, le plus lprécieux -entourRnt avec .grâce le cou :grlllcile d'une enfant.. Au fond d'elle. . .nnê-me, ·l a fill(~tte .a donc trouvé .Je goût de la 'p a rure, ,le goût ·de l'élrég.ance et d·e la beRuté. ;L e .goût d·e 'oe ,qui ,parait 'inutile, m·aÏ!S qui , est si pro'fol1dément .nécessairE': lta .p oésie de la vie qu 0 tidi enn~.
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IL L'affligeante imitation de la ville
Vous ,m e diTez que .n ous .allons .chercher tbien loin une jusüfication. de ùa V'Ocati on de ·la femrme. J e vou;~ais lC'eJPend:~nt que chaicu.ne de v.ous retrouve au f.ond d'eHe-mêm·e -cet instinct ·primiti,f de J'.a'I'Tange,rnent, de La beauté. Trop ,s ouvent, la vi'e vous a imposé dE' dU!res .C'outramtes, vous a obligée.s à ,courir 3!U plus pressé, vous a arr a chée!:> aux joies de ,la vie 'Chez vo.us, dans votre Hlfai's on, vous a ,p ouss.ées· vern 1'e s durs ,travaux des ch3!mps et des vignes. Alors, v'Otre goût naturel IPOUl' tout Ice qui -est lumière, 'Ûll8.l'té, haTimonie s',est estolnpé Vous avez dû rprendre .l''ha:bitude de vous .contenter de· J'à--ipeu-près, d'un logis sans fleurs, d'une maison sans sol,ei!. /La pauvre-té est un.ecomp.agne exigeante à qui Il faut faire beaucou.p de sacl'Hices. Puis, .comme tout de m:ême tout ·ce qui est -cou!leurs et joie vous .soh~ citai,t, vous ,avez '3!ccerp.té ,d es déchets de beauté .qui 'vous venai'emt de la viLle. N',ayant ,p lus l;e tern.ps d·e ·créer, vous vous êtes ,c'Q.ntenté·E$. d'imiter. VOUt; avez' introduit chez vous de faussE'8 ,p arures, de Jaüsses conso.lations, de ,f aux ornements. Les revues du ,m onde dtadins, qui s'Ont 'l'imalge ,s ouvent a·dn1Ï'rl3.ble du monde 'citadin, vous ont séd.uite.s. Vous y avez trouvé u.n dérivatif à vos regrets .cachés. Vous avez transporté dans votre vie ,p aysanne des recettes d'une vie qui n'est pas ,la vôtre. Peu là Ip eu, le ·oadre dans 'leque,l vous viviez -est devE'nu un 'c.a:dI'e arti.fidel. Votre costume n'était plus a:œalpté là: votre traViail, A votre ,condition. Vous avez tâché de ressembler non à .de.s ;modèles de :p aysannes v,ertue-uses, inteWgentes et f,ortes m ·a is ,à de'8 a'Ct'r·i.ces, rnai·s 'à des mondaines, ,mlais à je .ne ,sais quelile ,couTtis'aI1€'. Vous ave'z eu l,e souci ·du rouge aux ,l èvres, ·des maquiUa.:ges. Vous vous êtes éloignées de ,la: m·erv·eil1euse simplicité 'des l8'en8 de· .la terre, trouv~nt votre idéa;l dans une im-i1Jation s:ervile d'une humanité médiocre, si .inférieure à Vous-111Iêmes, si étl1angère ,à vos joies, là vos trav.aux 'à. vooS peines, à votre vie enfin, il. votre grande-m'. 'Cette déchéance de la ·civiHsation ip·aY'Sa!l.lne a ·c ommencé -en cha.cun de nous, 'p,uis eUe est devenue .générale. Les ho,maneoS n'y ont p3!S ,p lus -échappé ,q ue le-s femmes. lE t ,s urtout, Ile vinage ,lui..;même en a souf.fert dans son grand COT,P S d·e ,p i'ffiïe, de terre et de bois. Nous le ·connai's sons tous, .c'e vi Lla1gE' Iprimiti.f, intact, sain, soi a;dmirablement a;c1alpté ,aux besoilns de 1'ho,mme, tirant du ,cadre qui l'entourait ,s a 'b eauté et 's a g·r,andeur. Tout petit et 11llaigre da,ns ,la. ·montagne, ,pl'll's 'r'Î'ant et ·c ossu le .JOŒ1g des ·ooteaux (lu Hhône, ,s es maisons étaient 'belles 'e t ,sünples, f,aites de bois ,et de .pierre, ~ar 'c'est du bois et de la rpieorre que nous voyons ,a!utour dE' nous qUaJncl ·n ous l'eg.aordons 'par ,l,a fenêtre. De·s géraniums TOUges ,p enda.ient laux galeries. 'Une 'belle ,fontaine de bois -ou d'e .gJ.~3!l1it d'm;ntait sur ,la: 'Pl,ae.e. Tout, dans 'c'e viIUag·e, était à La l'nesure de,s ,p aysans, de la vie pay,sanne, tout était vrai, rf.ait de main d' hom'm es, ,t out était dépouülé de ,ce·s conventions qui nécessitent n1i.He o~jets dont l'ho,mm.e ignorait d'aille'u rs jusqu'à. l'E'xistence. Le désir od·e ,paoraître-, l'amour.de ,l a .facilité n'avla ient ,p as ·encor'e entouré Il es :paysa'}lls d 'invraisem-
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!blables aP'Pal'ei,l s dont l'us3.!ge nal'haTe d'ait de nous de réelles méca- niques. [,e monde 'p ays'a n ne ch el' oh ait ,p as e·n core à l"essem'blel' au· luol1ide ·cit~din ,q ui ,es't un ,monde faJ:n'iqué /par les hOlnm.es, qui 118' connaîtr·a bientôt plus .n i la ·chaleur du sul-ei,l, ni la fraîcheur de la pluie, Ini le Î'l''Oid, ni, lE' ,chaud, ni Il es larhres, ni les sa.isons, ni :les tpiem>·es. , Hélas, .le vHlage .lui aussi .a voulu imiter la ville. Il a abandonne 'ce qui est sa raison d'être" -sa simplicité, sa santé, son 'indépendance, ·eu un ·m ot. Il copi'e, il ,singe ·ce qui se Ifait dans -la vilLIe. Il imit-e m·a ,ladroitement, il se dén.ature, il se .p er,d €In s'enlaidissant de tout-es . manières. Et c',est poul'quoi I·e 1110m·ent est venu de jeter un cl'i d'alarme. Il n "est ,p as !besoin d'aMer hien loin 1P0ur t.rouver il a triste illust.ration ,d e ·ce qui nous af:DIige. Dans· le, villagE' intact que 1l0-US évoqW011S tout a !l'heure-, ne découvrons-nous .p as m·aintenllint d.e hideuses ,mai.sons -de 'b riques, Vlaguement ,crépies de jaune, de vert, de bleu, d~ rose, ,au hasard des ,caprices d'un IPropTiétai,r e .qui a vou}u rair-e· mieux que .le voisin. Je pense là un V'ill3!ge de la montagne qui éta~t, il y a quelques 'a nnées enCO'l'e, 'une merveHle de tons chauclB ums, une merveille d'élég,ance, d'har·monie, de ,s agesse. Voi.1Jà qu 'un :?a~san, 'p arce qu'il ,p ossédait un peu d'.al'gent, voulut ébloouir ses .concltoy·ens. Il avait ad,miré ce ·qui se faÏ-saJÎt ai,l leurs, .le nes.a.'Îs où. UnE' gTl3.nde-maison ode béton s'élève .au-d·es,s'lls de toute:s .Joes ·autres, bientôt le point ·d e n1Î're de tous 1e's regards. Elle a des ÙJ~ICOllB aobsurdes, cette maison, une terrasse, gl~and di'eu! Son Ipro,priétaire .se 1" e?,gorge, au vi.nage. Cest la lP.lus gTosse mlaison, sans doute, que .la: SIennE'. Partant, la plus ibel.le! Nu.l ne ,s e trouve lJà .pOUT .}lui dire: - ~.on, hal'btare ta 'm ai·son est l,aid·e. Elle ·oot triste à mourir, ta! maIson, elle n'es{ pas ,3!da,ptée à -ce .p ays, e.lle est une inJure ·au milieu de cette distinction racée des vieüles demeures modE·stes. C.es .large·s portes hâillent d '8illnui IpaI\Ce qU'HIles ne sont 'p.as .chez eMes. Ces 'balcons éclatent d'org.uei,l, n1Jais 'ils ne savent à quoi. s·ervir ,pa.rce que ·ch~cun · doit tDav,aUle-r sur les ,ch~mps et que nul n'·a ,le tem.p s de .s omm8illler SUl' le-ull's baTriè.res 'CHertes. Elle BSt laide, cette n'lai son , elle fait horreur là ma vu e qui ne voudrait id que ,des illlaisons sintpl,es et InécesiS'aire,s, je veux dire répondant ·a ux nécess-ités d'une vie paTtkuHère, propres .sa.ns . doute, g,aie, di's,c rète, amioale. Une n'1ais'QJn doit être une am.le qUI v'o~.s accueille. On ·n e de-n1!ande pas à une .amie d'être .u ne 'Prmce·sseo, mms seulement d'avoir du ,cœur, d'être ra ünabl€', .avenaute-, un peu coquette, modeste, sou.riante; on IU'Î del11!a;nde de vous re:cevoir avec. un ilTIot .d'affection non ·av,eo un dis,cours. Et le malheur 'est que ,chacun veut imite-r :à son tour cette g:r.andi,loq'uence. Demain, il y a.UT,a deux, tl'oi,s, dix maisons ,comme ,cel~e...Jlà, pIus .laidHs que -celle~l:à ·encore ·oar il faut bien 'e's s·aYE'!' de se depasel'. Il y iaJUra une VTlaie invas,ion de tbéton ,armé dans 'ce- rroya:ume' du bois une v1l"aie ill1.v,a sion p.ar Il'a ,l,aideur, ;par l'ennu.i par ,eonséqu eut, , don~ p3lJ.' Ja 1:iri,s'tessB en défin.itive. (A suiv.J.~e.)
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Lettres de mon Ecole XVIe LETTRE
A morte perpetuCl) ZiberCls nos DonlÎne! Au XIVe siècle déjà, le sujet (brûlant!) de l'Enfer tenta le père de la « Divine Comédie». Par son poèn1e sur l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis, le Dante a laissé aux lettres un chef d'œu-vre impér.issable et sublime. Terrible ~ Terrible! « Vous qui entrez ici (en enfer), laissez à la porte toute espérance ... » C'étaient ces paroles mêmes de l'adn1irateur de Béatrice que .le lue ressassais ce soir à la lecture de l'opuscule de Monsieur le Chanoine :M aurice Dubosson: « Croire à l'Enfer !... Pourquoi? »1) , gracieusement offert à ses chers élèves. Pour ma part, j'avouerai que j'ai été agréablement surpris en revoyant cette partie du dogll1le qui nous avait fait assez transpirer à l'Ecole Nonuale. , Il nle sem.ble que c'était hier. Dans la salle d'étude, le professeur de religion 'e xpose le grave problèlue de l'existence futur e lnalheureuse, devant la Révélation et devant la Raison. La voix du 11linistre de Dieu s'élève claire et précise dans la vaste salle et les objections - plutôt des taquineries - de quelques facétieux n'arrêtent pas le développement de l'article en question. C'était là un 'sujet qui tenait à cœur à ce grand apôtre qu'est Monsieur le cha noine Dubosson. Il vient de le prouver une fois de plus par sa publication. Celle-ci n 'est pas un puff mais un exposé précis et sans réplique sous sa forme succinte - et c'est là un lnérite de plus, car se restreindre est ,c hose assez conlpliquée en la luatière. l\{erci, Monsieur le Chanoine, non pas seuleluent pour votre geste à l'égard de vos anciens élèves, 111ais aussi pour les 4e et 5c lignes du 2e alinéa de la page 37. Après vos conseils, nous saurons mieux enseigner ù nos élèves qu 'il existe un enfer, lieu de supplices atroces. Que ces tourments ne finiront jamais. Le tic-tac du toujours 1 est assez lugubre s'il est bien expliqué, pour laisser dans les jeunes âmes un e elupreinte durable. Et cette amuône spirituelle dont vous nous parlez ne sèra 'pas un Imot creux. Ainsi, le grain sera tombé clans la bonne terre et « le geste auguste du selueur » lnontera comlne un geste de bénécbction de la terre vers le ciel. H 011. 1) Œ...iibrairi e St-Augustin, ,st-lMaurice. 50 ct.
POUR RIRE UN BRIN La maitresse : Qui sait cümment 'on fa:it ,la. prièrE' av.ant les repas ? Bobr (a.près un ins-tant de ,r éflex,i on): lV~am'zE'lle chez nous, m a man dit: ,L a soupe est prête! Et p.alpa répond: Attaquons! !
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Leçons de choses Faut-il dans nos classes enseigner les sciences naturel~es . d'une façon systénlatique et leur consacrer dans le plan ~o:al~e une place et un telups détenninés ? Par suite d'une soclante reduite, 'p ouvons-nous nous payer ce luxe de r~s.~rver une heure chaque semaine à un enseigneluent dont les lnaheres ne ~ont pas exigées d'une façon explicite à l'exalnen , et dont les connalssa~lces ne sont pas de ,c elles que l'on considère comnle p~relnent. sco~alres. L'enseigneluent des sciences liaturelles à l'ecole pnmalre n e devrait jaluais être facultatif ; on ferait bien de le ~onsidérer comnle un des plus profitables qui soient, au luênle tItre. que les ln~ théluatiques, l'orthographe et la cOlnp~sition française. L~s raIsons qui ll1ilitent en faveur de cet ense~gnement s.ont aUSSI nombreuses que pertinentes. D 'abord y a-t-Il un enseIgnement capable d'intéresser les enfants au mênle degré que les leçons de sciences naturelles? Elles ne sont pas nonlbreuses avouons-le les matières qui réussissent à tenir une heure durant l'enfant en haleine et son attention en éreil. Voir cet intérêt soutenu tout au long des explications, entendre des. r.éI;0nses entho~lsi~s~es .a~l:x questions posées, constater une actIvlie et une cUrIosIte" qUI 11~ se démentent pas un seul instant, n'est-ce pas pour le mali:'e qUI se donne tout à sa tâche un stin1ulant, une joie et la 'l11ellleure récOlnpense de ses efforts? Conquérir les élèves de la sorte par cette branche n'est-ce pas un gros atout pour se les attacher durant toutes les autres heures de classe! Les leçons de choses ouvrent l'esprit d.e l'élèv;,. Jui donnent des connaissances générales qu'il ne sauraIt acq~lenr sans cel,a, 1ni permettant de jeter ainsi un regard intéresse su~' le l,nonde des choses, et les jouissances qu 'il en retire ont un pnx ql~ on ne saurait nier ni lnêlue mésestimer. Eveiller la 'c uriosité native de l'enfant, la tenir constan11uen~ en haleine, n'est-ce pas aviver son intelligence et le pousser l'étude personnelle, aux recherches qui contribueront plus tard a développer sa personnalité.. . Mais pour donner avec fnut un tel enselgnem,e1!t ~on~ret, pratique et expérüuental, il faut disposer d.'un matenel lnter.essant abondant et varié. Est-ce le cas? Il faut avouer que bIen rare~ sont les COmJ11UneS disposées à inscrir~ à leur. budget q~e~ ques centaines de fran~s pour créer Ill? musee sco~alre. Elles l.es~~ nent souvent bien nlOlns pour des depenses autIenlent conslde l'ables et de luoindre utilité. Faut-il alors que le maître se décourage faut~ de lnatérriel d'intuition et qu'il jette dès le début le. nlanche. ap~'es la cognee? Ou doit-il virtuose du bricolage, fabnquer IUl-lueme des. appareils de dénl0nstrations plus ou moins comp1iq~lé~ et pratI9ues ? Pas davantage, car cela exige un temrps consldel'able qUI peut être utilisé a~ec plus de profit ailleurs.
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COlllluent faire dans ces conditions . Tout d'abord il faut bien ,s e n'lettre dans la tête que beaucoup de dén10nstrations peuvent se faire sans nlatériel cOlnpliqué: verres de cuisine, tubes -quelconques en verre, en bois ou en fer; tuyau en caoutchouc, morceau de fer, bougie, planchette, papier, flacons, etc., etc. sont de l'usage le plus courant dans la plupart des leçons de choses; -i l suffit que le lnaître sache les utiliser intelligeInlnent. Et puis, il y a moyen d'avoir des tableaux et des collections de matières premières qui ne coûtent pas un sou, En effet, beaucoup de fabriques suisses Inettent à disposition du Personnel enseignant un matériel intuitif des plus intéressant; sans doute elles agissent ainsi dans un but de réc1an1e bien con1préhensible; Inais le plus souvent celle-ci se fait d'une façon discrète, qui ne gâte en rien la valeur artistique des tableaux ou -des collections, Nous le répétons, le lnaître qui veut prendre la peine de s'adresser à nos dif- ' férentes industries nationales disposera facilenlent et rapiclement d'un Inatériel d'enseignement intuitif aussi :a bondant 'q ue varié, 'Dans tous les cas voilà 15 ans, nous avons constitué ainsi un petit musée fort intéressant ,q ui peut servir à de nombreuses leçons de ·choses. Et si l'on intéresse les élèves à l'acquisition de ces collections on aura bientôt un choix de minéraux et de Inétaux, fer, 'galène, cuivre, nickel, anthracite, calcaire, granit, gypse, etc., et diverses sortes de bois voire n1ême d'objets qui conlplèteront d'une façon heureuse le petit lnusée scolaire, Nous avons la conviction 'que le nlaître qui sait y Inettre un peu d'initiative arrivera au bout de fort peu de teJ111pS et -de peines à créer un musée scolaire intéressant dont la valeur sera d'autant plus grande qu'il aura llloins ~coûté. Cl. Bérard.
.~ RT][E .~
~ lPRATlIQUE . ~
LANGUE fRANÇAISE Première semaine.
Centre d'intérêt: LE VILLAGE J. RECITATION Le village
Bonjour! Enfants, levez-vous; l'aurore Depuis longtemps brille aux cieux! Pouvez-vous dormir encore Petit paresseux !
Bonjour, laboureur qui creuses Tes sillons gélnissant : Qu'un grain sous tes Inains heureuses En produise cent. Bonjour, gentille fer'l11Ïère Qui pars de si grand Il1atin ' Pour arriver la prenlière Au Inarché lointain.
Fournier.
Après-midi au village
Un enfant joue à la toupie Sur le chemin, sous un ormeau, Le caquetage d'une pie Trouble seul la paix du hameau. Le chat blanc de la boulangère Dort sur la caisse d'un fusain; La servante du presbytère Bêche les choux dans son jardin. Des bœufs s'avancent sur la route A pas lents et le front baissé; Un âne, tout en Inarc.hant, broute L'herbe trop haute du fossé . Dan:s le village qui sOlnnleille, Les portes closes, pas un bruit. Dans la rue étroite, une vieille Tricote en attendant la nuit. G.-Em,m. Delbousquet. Il. VOCABULAIRE
NO-N.J:tS. - Village, lwmeau, bourg, paysclll, villageois, laboureul', fermier , selner, faucheur, faneur, cultivateur, ll1oissonneul', jow'naZier, fel'nle, villas, chalet, château, écurie, auberge, la poste) le buraliste, le boulanger, la forge, le l11aréchal-ferrant, le nlOulin, le meuniel', le lavoir, les lavandières, les laveuses, le battoir. Les routes les l'ues les chel11ins, les sentiers, les sources, les ruisseaux,' les riviè;'es, les mares, les étangs, les ll1arécages, les prés) les bois, les champs, les prairies, les forêts, les peupliers, les . chênes, les bouleaux, les tilleuls, les hêtres, les ormes, les sapzns. . ADJECTIFS. - Village grand, petit, long, étendu, étroit, animé ll10rne monotone, triste, gai, calme, paisible, tranquille) éloigné, pe~du, conséquent, important, r(lJ'e, l'ec~el'ché, lointain, beau. L'air pur, vif, fortifiant, sain, doux, tiède, embaunlé, parfumé . Les habitants laborieux, robustes, énergique,s, I.0rts , a,ctif s , travailleurs, lents, vifs, nonchalants, heureux, gazs, lwwucwnts,
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riches, pauvres, modestes, aisés. La source liJl1pide, claire, transparente, pure, les chenlins courts, tortueux, sinueux, fréquentés, déserts, propres, sales, 'boueux, secs, ombreux, herbeux, resserl'és, larges, caillouteux, sablonneux; le moulin ailé, bruyant, utile, nécessaire. III. ORTHOGRAPHE
Préparation,' Voir le plan indiqué au No du 15 octobre.
Le village au printemps
Le village seulblait se réveiller, non seulement de la nuit Inais de l'hiver lui-nlême, sous les fraîches caresses de ceJte 111atillée de n'lai qui faisait sortir tout le monde des maisons. Le I1110111ent des durs travaux n'est pas encore tout proche, On est ,à l'heure exquise des espoirs 's ans fatigue. On n'a plus peur des gelées retardataires, ni de 's oleils trop hâtifs. Aussi les 'vieux , les jeunes et jusqu'aux infirmes, tout le nlonde prend plaisir .à .c ontenlpler la résurrection de la nature. J. Richepin.
Mon villag-e
Mon village est modeste et n'a pas d'horizon. Il se cache entre deux petites crêtes qui le gardent un peu des vents de la plaine. Dans ce repli de terre, il prend ses aises. Une route vient de la ville prochaine, bien droite, bien uni, grande 'o uverte. E. Pérochon La politesse au village
Il fait bon au village; tout le 1110nde s'y connaît. Quand on se rencontre on se dit: bonjour, bonsoir, et l'on s'appelle par son nom; souvent l'on s'arrête et l'on fait un bout de causerie. Aussi quand je quitte la ville et que je l'entre au village, j'éprouve une sorte de bien-être; il me seInble que je suis en falmille. E. Vessiot L'attachement du village natal
Me voilà en route! La 10coulOtive est déjà à cent cinquante lieues de Paris l Tout parle à Ina InénlOire; ce nUlr bâti de pierres posées au hasard, cette vigne qui a fait pétiller dans ma cervelle, ainsi que la nl0usse du vin nouveau, les rélniniscences des vendanges, et ce bois sombre qui Ine rappelle la forêt de sapins où il faisait si triste et où j'aimais tant à ln' enfoncer pour avoir peur. Ah ! .le sens que je 's uis un 'lnorceau de toi, un éclat de tes rochers, pays pauvre qui enlba1ll11e les fleurs, terre de vignes et de volcans! Ces paysans, ,ces paysannes qui passent, ce sont 111es frères en veste de laine, mes sœurs en tablier rouge . Ils sont pétris de la mêlme argile; ils 'ont dans le sang le 111êl11e fer. Deux nlots de patois , qui ont tout:] coup brisé le silence d 'une petite gare perdue près d'un bois de sapins, ont failli me faire évanouir. Nous approchons! Je reconnais les enseignes, un chapeau de bois rouge, (la botte il glands d'or. A une fenêtre, .le vois apparaître une face pâle et j'entends un cri. C'est ma 111ère qui lll'appelle et qui me tend les bras. J. Vallès . L'église de .mon village
Je revois toujours avec plaisir l'église de mon village. J'ainle à entendre les appels tristes ou gais que ses cloches argentines lancent au bout de l'horizon et le diInanche, docile ft leurs voix,. .le' Ille glisse dans la 'troupe des fidèles .
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Le petit village
Il est là, si discret dans les arbres que, de loin, on le preuchait pour un' chal11p de rochers écroulés et couverts de Inousse, La ville voisine sait à peine qu'il existe, et il est si humble, que pas un géographe ne s'est soucié de lui. Ce n'est personne. Son n0111 prononcé n'éveille aucun souvenir. Dans la foule des villes aux noms retentissants il est un inconnu, sans histoire, sans gloires et sans hontes, qui s'efface l11odestenlent. Et c'est pour ·cela sans doute qu'il sourit si doucement, le petit village. Ses paysans vivent au désert; les 111annots se roulent sur la berge; les felllmes jasent dans l'onlbre des arbres. Lui, tout heureux de son obscurité, s'emplit des gaietés du ciel. Il est si 10iD de la boue et du tapage des grandes cités! Son rayon de soleil lui suffit; sa joie est faite de son silence, de son humilité, de ce rjdeau de peupliers qui le cache au I110nde entier. Exercices d'application à la dictée
Voir le plan indiqué au No du 15 octobre, IV. COMPOSITION FRANÇAISE ,La phrase -
Le paragraphe -
La rédaction
REDACTIONS. - Décrivez votre village avec précision, en notant bien ce qui le différencie des villages des environs. Un habitant de la ville et un habitant de la canlpagne discutent des avantages et des inconvénients que présentent leurs vies respectives, faites-les parler. Quels sont les différents buts de promenade à proxinlité de votre village? Lequel préférez-vous? Pourquoi? Quelles sont les distractions que vous trouvez au village? Sujet traité. - Mon village . - C'est un humble village, au carrefour de deux 'c henlins vicinaux. Le clocher branlant de sa petite église domine le cÎl11etière. La haie d'aubépines qui l'entoure baigne ses racines dans un clair ruisselet au munnure discret. Au bord des chelllins, s'éparpillent les rares maisons composant
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le bourg: le presbytère à la façade de granit, au grand jardin orné de fleurs; l'unique école avec sa cour rocailleuse, son. préau couvert et sa barrière blanche; une auberge rustique avec sa fenêtre encombrée d'étagères garnies de bocaux et de conserves; un atelier de sabotier au sol jonché de copeaux et de bûches de hêtre. Le bruit des chars, les cris des troupeaux, le tictac du moulin, les battoirs des lavandières, les carillons de la cloche aux jours de fête, voilà ce qu'on entend dans ce paisible village.
Deuxième semaine.
Centre d'intérêt: LA VILLE J. RECITATION . t
La petite ville
... L'église massive et muette Est sur la place du marché; Le vent de l'hiver a penché Le beau coq de la girouette. La boulangerie est énorme : Il entre et sort de larges pains Couleur du bois blanc des sapins Et ronds conUl1e des chats qui dorment. L'épicerie -a un auvent, Un banc, un air de bonne chance, Elle a sa table et sa balance, Ses tiroirs qu'on ouvre souvent...
Comtesse de Noailles ..
Elie est là, étendue et longue. Sa rivière, Par deux fois, en donnant passe sous ses deux ponts; Les arbres de son Inail sont vieux conuue les pierres De son -clocher qui pointe au-dessus des maisons.
Henri de Régnier. II. VOCABULAIRE
NOMS. - Une cité~ la capitale; le cœur~ le centre de la ville; les grandes artères~ un rond-point; les bas quartiers; une iInpasse,' la périphérie; la banlieue,' les environs; les monuments; les D1Usées; les édifices: la caserne, l'hôpital, la gare, les grands m·agasins et leurs expositions, le théâtre, la salle de concert; les citadins, la foule" la circulation. ADJECTIFS. - Une cité commerçante, industrielle, l1writime; les boulevai'ds très fréquentés; la rue silencieuse, déserte; un quartier mis'éreux ou luxueux, pittoresque ou banal,' des inuneuhIes vieillots ou modernes, de vastes édifices, une exposition artistique, commerciale, universelle, internationale; une foule affail'ée, cU'J.'ieuse, bruyante, nOlnbreuse; la circulation intense . VERBES. - Arpenter une rue, battre le pavé, traverser la chaussée avec précaution, se l'enseigner auprès de l'agent de service, héler un véhicule, évaluer la hauteur des édifices, visiter une exposition, se rendre au concert, assister à une représentation, voir croître une décliner une ville. Choix des Inots. - La ville et son agitation. - Noms: la la foule, la cohue, le bruit, le brouhaha, les clameurs, l'agitation, ragent, le traillway, l'autobus. - Adjectifs: une ville paisible ou agitée; des places désertes ou encombrées; les gens pressés, Ïlllpatients. - Verbes: la foule s'engouffre dans la rue, défile lentelment, s'écoule avec bruit; les piétons encombrent les trottoirs; les badauds adnlirent les étalages; l'agent surveille et régularise la circulation. III. ORTHOGRAPHE
Petite ville
Le matin je me lève, et je sors de la ville. Le trottoir de la rue est sonore ft mon pas. Et le jeune soleil chauffe les vieilles tuiles, Et les jardins étroits sont fleuris de lilas. Le long du 111ur fl110USSU que dépassent les branches, Un écho que l'on suit nous précède en marchant, Et 'le pavé pointu nlène à la route blanche Qui conlluence au faubourg et s'en va vers les chmnps .. Et me voici bientôt sur la côte gravie D'où l'on voit au soleil et couchée à ses pieds, Calme, petite, pauvre, isolée, engourdie, La ville maternelle aux doux toits familiel·s.
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Préparation :
V~ir
le plan ·au No du 15 octobre.
Une vieille vi.l1e La petite ville dit aux voyageurs qui la contemplent: « Voyez, .le suis vieille, luais .le suis belle; Ines enfants pieux ont brodé sur ma Tobe des tours, des clochers, des pignons dentelés et des beffrois, ) A. France. La
YUl~
C'est la prenlière fois que Petit-Pierre vient à la ville. Il nùtr- . che à côté de sa ,m ère et ouvre de grands Yeux. Il voit de larges rues bordées de hautes maisons; des tramways roulent très vite en -faisant un grand bruit; des automobiles passent rapides et nonilireuses; des piétons se pressent sur les ·trottoirs; ~'.autre'S admirent les étalages des Inagasius.
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Exercices d'application
Petit-Pierre visite le grand-bazar et quelques 1l10nUluents ~ la cathédrale avec son clocher à jour qui s'élance dans l'·air, des statues et des palais. Il voit l'hôtel de ville et le théâtre sur une place ll1agnifique. Le soir, il retourne à la gare en suivant une avenue onlbragée par de beaux arbres.
Voir le No du 15 octobre. IV. COMPOSITION FRANÇAISE
La phrase -
L"animation de Paris
Le ciel est légèrement voilé de brume, mais le pavé est sec et nous descendons lestement le faubourg où s'écoule un double courant de véhicules bruyants et de piétons affairés . Le perpétuel mouvenlent des voitures, l'affluence des passants, les cris de la rue, la hauteur des maisons, tout cela m ' effare et nl'étourdit. A un certain endroit, le flot qui dévale du faubourg se luêle au tourbillonnement d'une foule plus tunlultueuse encore qui se répand dans une large voie transversale plantée d'arbres: les boulevards.l A . T heu1'Îet. Promenade à la ville
On traversait de larges places, où se croisaient les tranlways, pleins de voyageurs pressés, de belles rues bien aérées, bordées de hautes lllaisons aux grandes fenêtres . De beaux lllagasins montraient leurs étalages si bien arr.angés que l'on avait envie de tout acheter. Certaines rues étaient bordées de platanes qui rendaient la ville plus gaie et plus salubre. Ch. Ab. der Halden. La ville s'éveille
Au dehors, une rumeur monte. Sur le pavé de bois, des chevaux robustes traînent lentement des charrois pesants. Des camions autolluobiles font trelnbler les vitres. Cris de charretiers, bruits de trOlupes ~t de moteurs! C'est le concert des grandes cités qui COllll11ence! Des fournisseurs se disputent. Le laitier entrechoque ses brocs d'étain. Le boulanger ' jette sur les portes son pain qu'on servira, sans l'essuyer, dans une corbeille d'argent. Les boueux échangent entre eux des injures, quands ils ne s'unissent pas contre les domestiques qui, en bâillant encore, balaient le trottoir. G. ACl'elnant. Une rue bruyante
La rue était bruyante. Les trams, remplis à briser leurs ressorts, les lllarchepieds garnis de grappes humaines, ramenaient des usines dans la banlieue des ouvriers dont les yeux brillaient sous le masque de crasse, de graisse et de rouille. Les autobus qui revenaient du centre déposaient :'t chaque arrêt des enlployés de banques, des vendeurs en confection, des dactylos, des midinettes, et tous s'en allaient à pas légers et rapides, vers le repas servi. Les bicyclistes .se faufilaient entre les groupes avec leurs vête, ments de travail attachés au guidon par une ficelle. Sur le pas des portes, les enfants attendaient la père et quand ils l'avaient vu tourner au coin de la rue, ils couraient à lui avec des cris. ~r~:.: .':: Jean Pallu.
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I
Le paragraphe -
La rédaction
Une z-ue de votre ville (ou de la ville voisine). - Décrivez la rue que vous habitez, ou une rue que vous connaissez bien et faites-nous voir l'alümation qui y règne ou la tranquillité et le calme dont elle jouit. 2. Un cWlle[ot. - Un caluelot s'installe sur la place publique, il attire les badauds, fait son boninlellÎ et vend sa luarchandise. Décrivez la scène. Sommaire. - 1. Cil'constances: lieu, lllOnlent. - 2. Le C(lmelot et son installation: portrait et description rapides. 3. COlnment il attiz-e et z-etient les passants : son bonÏlnent, ses gestes . - 4. Les acheteurs se pz-essent d'acbetez- (ou s'en vont incrédules)', - 5. Réflexions, 3. La petite ville s'éveille. - C'est le matin, la petite ville est encore endonnie ... , une à une les luénagères entr'ouvrent leurs volets ... , les cOlnluerçants .. .. quelques rares passants: laitiers, ouvriers, peu à peu l'anÏluation s'accroît et la petite ville reprend sa vie habituelle. Racontez. 4. Racontez un voyage à la ville. 5. Qu'avez-vous le plus admiré lors de votre voyage :'t la ville?
HIST'-'IRE
Une ville au
mo~en
âge
Une ville au 111oyen-âge est à la fois un refuge et une agglonlération qui travaille. Le confort et l'hYgiène des villes n10dernes y font défaut. La vie y est pénible, lnais déjà le COlnlnerce est actif, la richesse se développe. . L'enceinte. - Au preluier abord, l'aspect de la ville, fortifié e contre les barons et les brigands, est hostile. Une haute 'mlll:a~lle crénelée, flanquée de tours, longée d 'un large fossé plein d'eau, la comprime dans ses circuits. Ainsi resserrée, elle n'a pas assez d'espace pour se développer. Il faut attendre des tenlps plus tranquilles pour bâtir en dehors des nlurs. Les bourgeois veillent la pique à l'épaule sur les créneaux, et des guetteurs postés dans des tours élevées surveillent la campagne. De distance en distance une large
OR SA T, vins du Valais; vins de soleil ·et de santé•.
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porte, serrée entre deux grosse~ to~rs,. donne accès à l'intérieu~ ~ Elle est enfoncée sous une voute epmsse que surmonte un tOIt lnassif en fonne de pyranüde. Les l·ues. - A peine entré, on est surpris du fourmillelnent d'hOUDInes et du murnlure de la foule. Il n'y a point de terrain vague aux abords des murailles: les nlaisons se serrent. Un dédale de rues courtes, étroites, tortueuses, s'ouvrent devant vous. La plupart des Illaisons sont en bois et, quand elles ont plusieurs étages, chaque étage s'avance sur le précédent, de sorte que les étages supérieurs de deux maisons face à face arrivent presque a se toucher, ce qui rend la rue très obscure. Des enseignes de tôle grincent sur leurs potences de fer, de grosses poulies pendent au coin des toits. La rue n'est pas pavée et il n'y a pas d'égout: l'eau de pluie et les eaux sales s'écoulent 'p ar une rigole située au nlilieu. Le' sol est détrenlpé et, dans la boue, des porcs 'piétinent et se vautrent. La nuit, la rue n'est pas éclairée, on 'y a tendu des chaînes pOUl~ elnpêcher les voleurs de circuler. Les maisons. - En général, les logements se trouvent aux étages, les boutiques au rez-de-chaussée. Ces boutiques s'éclaire.nt pat de larges baies dont les volets s'ouvrent parallèlelnent au sol, formant l'auvent à la partie supérieure et la planche d'étalage à la partie inférieure. Les fenêtres sont toutes petites et garnies de papier huilé, parfois de vitraux colorés dans les plus ·r iches delneures. Il 'y a pas de plancher, Inais de petits carreaux. On s'éclaire avec des ·chandelles. Des plats d'étain et des poteries sont disposés sur les nleubles . Aux XIIIe et XIVe siècles, des nlaisons neuves élèvent au coin des rues leur pignon dentelé en nlarches d'escalier et sont munies, à leur encoignure, d'une petite tourelle suspendue, coiffée d'un toit pointu et abritant une statuette de saint. Toutes ces maisons vues en passant ont l'air tristes et ténébreuses. Pourtant, si l'on traverse une boutique prospère de la fin du XIIIe siècle, on arrive dans une petite cour bien pavée, munie d'un puits et pleine d'air et de jour. C'est sur cette cour que les ch aunbres , l'étroit escalier, l'arrière-boutique sont le plus larg·e ment ouverts. L'activité urbaine. - Aussitôt que le guetteur, qui veille toute la nuit au somlnet de la tour du beffroi ou du clocher de la cathédl'ale, a annoncé l'aube en sonnant de la tronlpette, les boutiques ouvrent leurs volets, les cloches des Inétiers tintent pour appeler les artisans. COlume tous les 'a teliers et toutes les boutiques d'une mêlue corporation sont groupés dans une même l~ue, la rue se ren'1plit aussitôt d'ouvriers qui vont soit à la filature et au tissage de la toile, soit à la cordonnerie ou à la tapisserie. Le travail est pénible : on fait parfois seize heures par jour et le salaire très bas permet tout juste de vivre. Mais les comnlerçants, qui sont les habitants riches de la ville, les patrons vivent à ~eur guise.
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Tout le jour, la ville reste .aninlée et bruyante. Des marcban~s' traînant leurs denrées d.ans de petites charrettes poussent de~ CrIS retentissants . Par instants, des « crieurs des trépassés )) défIlent, publient les noms d,es décédés et convient à leurs funérailles. C"est aux halles surtout, près de l'hôtel de ville, que la foule est compacte. Là s'étalent, dans de petites échoppes, les plus riches étoffes, des bijoux, des armes, des fruits, des viandes. Non loin est le pilori sur sa tour octogone, et il n'est pas rare d'y voir ex~oser un condanlné. La nuit tombée, les bruits s'apaisent, les boutIques' referment leurs volets. Après les tinteluents du couvre-feu, toutes les hunières s'éteignent. D'après Rosières,
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INFORMATIONS PÉDAGOGlIQUES
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Le geste de haute portée LI:' gOllV0l'l1emeint du l1larécha! Pétain a ·ac-coiffipli un ge'Stc d'nne h<.lutt~
portée mOT.Ede et }Y)1itique en abroge,ant la loi de 1904 qui inter-
ddsait. aux .congrégations religieuses cl'enseigner' cn F.r ance. Cette, lof
avait été votée .par ùe Parleme.nt d,ans une .période de quc'l'elles po!itiques et religieuses, .a près de longs débats pa.ssÎ{)nnés. Elle 8.\ï:tit précédé de peu la: Il oi de sépèH'Iation de l'Bg li,s·e, et de l'Etat. Son Jalwogation était ré.c lamée pal' le.s :1s60'Ciations ,catholiques sm'tout ,d epuis l,a 'p récédE'nte guerTe notamment ipaJl~ l'Asso'CoÏ.ation de' défense des droits de,s religieux anciens combattants ·ains·i que par la C011Jfédér,atJion générale des assoCÎtations d'·a nciens combattants €'Il ~onsidél'ation -de Il .attitude hèroï,quc. des religieux fr.a.nça.is qui aya1nt été expul,s és à .l 'étr.anger étaient rentrés en F'l'anc'e pour ,p rendre ,les arm·es et dont ibeaiUoOonp étaient tombés ·au Ch[limp (l'honneur, Dès la .conclusion ,de la paix en 1919, -le.s ~"e.ligieux et religieuses avaient jour en FI'alfice -d'une ,certaine tolér.ance, et les ·congrégaNons ens€·ignantes avaient ibénéfi'cié, ·en Alsace ·et Lorraine, .d'un régime spécial maintenant le .s tatu quo« ante-bellum )). Au début de ,l a guerre ·de 1939--W, les re:ligi·euses et religieux qui enseignaient clans les pro'v inces désannexées <Yl1t été en .gr,and .nom'bTe éVia cués ,sur ,J,es' départemEnts de l'intérieur où üs ont. .c{)l1tÎ1nué il. exercer Il e min.istère lfruplt"ès des po.pul,ations d'Alsace et Lorraine :r éfugiées ·oomme eux'. Il est là 'Prévoir que cel't.a.ins cl'entre eux Ille 'r etourneront pas dans Jeu}' .!.ien ,d'origine. lIT convient de leur l}Jel'mettre de ·continuer 'leu1e œuvre' a.uprès .des enfants' qui leur ont été -confiés et qui vont demeure'!' en zone n·bl'·e.
-02C'est !pour répondre ,à ces faits et dans un but de concorde et cl"amitié que 11\1[1' 'lVllir eau x., ministre de l'instruç:tion ,puhHCfue, et Mu' A,Ubert, g.arde des ,sc e,éùU x, ont 'p l'op'osé au ,Conseill des ministre·s et à la signaJture du maréchal Pétain l'a.b l'ogaHon .de la -loi de 190·4 'l'emettant ainsi les congrégaüons religieus s s'o us le Tégime .des droits de l'en. se,i gnement libre. D"après l'.a;gence Havas.
La réorganisation du sport en France Void les pl'inci,pa.le.s mesures qui seront p-rises e·n France, en vue de la prochaine réorganisa tion des .sports : 1. Suppression du sport profe,s s ionnel. Toute.fois ,la ,question du cy,C'lisme est 'r éservée. 2. L€·s sociétés S'po'l''tives seront régle:mentées et il ne 'sera J)!lus autorisé qu'un seul .club par catégorie p01).r les vi,lles de moins de 50,000 habitants. 3. Le ~rugby ,à 13 est .supprimé. 4. Les ,p résidents des .fédérations spoptives seront nommés p a r l e ministre. 5. La Ip resse sor·FI. jnvitée là une juste modération dans la prés eJJ· tation ·des :compte,s Tendue des luanifest,ations sportives. A 'ce .sujet, MIl' Y'b arnégaJraya déclaré: « Le ,gÜ'uve-rnement ne veut plus que l"cx,p10H ·du footha,lleuT de 17 A. 1,s atl1S, qui a 'marqué un but, soit plu,' "loué que les tr,av,aux ·d'un gra.nd penseur ou le·s découvertes d'lm 5:1.vant ». MJa,i s i.l .R! ajouté qu e ,c011'tme .le,s champions restent nécessaire." pOUl' défendre ,les ·ooul.eurs française·s dans le.8c'ÜmpétHiol1S interna· tionales, c'est l'Etat qui les formerait. 'Leul)' entraînement S'porUf serai t. sm'veillé Vial' des .entraîneurs orffi.cieJ.s qui ,leur per.mettraient .de dév E'lopper au maxtmum -leurs quaJi.tés et c1 'aoqluérir une fOTme ,p arfaitE' .p our 'l e moment où dls devraient ·a·ffrontel' les ,champions des au tr e. n.a.tions. Enfin la voix ,de la ra'180n ! (Réd.)
BIBLIOGRAPHIE POUR UNE JEUNESSE SAINE
On se ra'l}pelle la ·croisade que IMI' le Professe-uT Gri,b ling a e11t1' e'prise il y a deux ans ,à travers tout le oanton en vue ,d'une 1nE,illeuTe form.ation .physique et morale de notre jeunesse. La petite bwochuTe éditée ·à cette occasion ·se trouve entre les .m aiu3 ,de tout Ile per<8onnel ensei,g nant qui en tire .d'utiles !leçons. Or,· .Ia société suisse des luaîtres absHnents vient de publiFr, dans ,le mêm e -ordre d"iclées, un fascl'cule ·contenant des ,s-u g;gestions fort judicieuse '.
Vins du Valais 0 R S A T bonnes bouteilles.
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. Due à la p.lume de , ~r[jr le Pro;fe,sseur Gribling, cette hroC'bure fournira: aux instHuteurs et ·aux institutri·ces de précieuses indka iions didactiques. Connai,ssant 'la, situation de nos 'popula:tions de la ,p laine et de " .la. ,m onta.gne, nous sommes convaincu que le distingué .pTofesseU!l~ clE' l'Ecole Nor·m ,a le f,ait une œuvre des ,p lus utiles. C'est ,p ourquoi nous saisis-sons l'occasi-on qui nous est o.fferte pour présente!' à l'émine'l1t collabor,ateur de « l'Ecole Pr,i maire» les fé.lidtaüons et ,l es remercie'm ents du .personnel enseignant. ·Et. nous souhaitons po.ur l'aveni'!' du V.alais que, a voix. d'apôtre soit écoutée. C. B. PRO JUVENTUTE -
RAPPORT 1939-1940
C'est le tathle,au d'une année .p leine d 'initiatives et d e réalisations en faveur de la jeunE'sse que nous 'of.fre ,le -rapport 193,9-1940 de }·a Foltc1ati-on Pro Juventute. Tab.Jeau réconfortant, ·en ces jours diHiciles, . que ·celui de bonnes volonté.s tend·u es vers un même but. Une< fois de ,p lus, on se réjouit de constater 'que nulle centralisa-tion excessive ,n e -ris·que d'entraver l'.a:ctivité des nomlb l'eux collaborateurs régionaux et que ,chacun 'peut ap.p oTter sa c'Ontribution person.nelle ,a :l'-ensem1b le de l'œuvil'e. . Aux efforts que ,polll'osnit la Fon:datiOln depuis plus d 'un quart d~ siècle viennent ,s'aj'Q1uter kt réalisation ·d'un film de puèri-culture, raide alUX veuves et orphelins, le sE'rvi'ce de ·ca1ffipagne, ·et le ·servi.ce des a'te:liers de loisirs Pro Juvel1'tute. La F'ondation !Songe déjà, à sa vente d e 'décembre. ,P our tous ceux qui veulent être Tenseig.nès SUl' l'utilis·a tion de leur,s ·dons, ,ce l~a,pport clairement rédigé ,est une exce·llen.te nùse au point. Il .g·agnera de' nouvelles ey,l11.path'iE's à .la Fondation; i.l 11'1011tre1"a que la oonfiance mise en elle pal' notre .population ·est ,pleinement justifiée. ACTES DE LA Ille CONFERENCE SUISSE DE LEGISLATION PENALE DES MINEURS. (Zurich, Secrètal':i at généDal de Pro Juv entute.)
A l'heure où notre pays doit résolument mettre en œuvre toutes ses ressource's, où Il e sort de nos jeunes est un ,f.acteur essentiel ·dE' notre existenC'e et du m ,aintien de notre intégrité, il est sans doute intélr,ess.ant de .lire ou de Te.lire ·ce volume édité pal' le secrétariat général de Pro Juventute. Certes, une nation cl'Üitcomptell' avant tout sur l'élénient ·s ain de S'a jE'unesse. IMais e.l le ne peut ,se détourner de ceux quoi, pour des raisons souvent ,complexes et que l'on commence seulement à. discerner, tombent sous ·)e 'coup de la loi. La. sanction ,p énale pUTe et simple est heureusement ·oonsidérée, aujourd'hui comme souvent inefficace. Il s'agit bien 'plus de survei'l le·r, d'amélioTer le délÏJJltq'Uan mineur~ cl e Je repla-cel' dans l' oI"Cl.re s'Ücial.
-c'est ce grave ,p 'mhlème qu'a étudié .la IIIm.e ,C onférence suisse d e législ,ation pénale des mineurs. Les actes .contiennent Il es rap'ports et les communi0ations ,p Tésentés et qui Bont dus 'à de nom,b reux experts .s uisses en imatière ,p énale et ipénitentiaire. ·Ce,tte publication, soulignons-le, ne .p résent€. ,p'as un intérêt pUl'ement. juridique. Elle 's 'adresse ;\ tous ceux, trava:iùleuT\s ,s ocjaux, péd·agog·m,s, ecclésiastique·s, amis des jeunes, qui ont à ,cœur ·ces grav:.3s p-roblèmes. Et qui n e lesaul'ait .p.a,s à ,cœur" aUJjou'pd'hui ,p ,l us que joamais? Tou ' voudront lire ces pa'ge·s .p 1eines d 'autorité ct de ,bonn e foi. INTRODUCTION A LA MUSIQUE l ) ILes ~onférences d'Igor 'M arkevitch -à la; ir adio ont remporté, tant en Suisse qu ':à l'étl~a;I1!ger,ull réel 'suC'cès. L€'s ,amatem s de musiqu e trouveront dans un élég1ant :petit volume un ·choix ,des ,causeries f,ai·tes IpaT le jeune m l' t.lsiden -au ,S tudio du' Radio-lLausanne d,Ul~ant l'hi v ell' 1939-1940. En un raccour.ci sai,si.ssant, J'-auteur brosse un truhleau -d e iJ.'év,olut.ion d-e 1·a, musique, de J.-S. Bach jusqu'là, 1l10S j'ours. ,E ,n six cha':pitres, intitulés, «ILe 'my,s tère du ' monde '50nOTe », «IL 'homm.e et sa forme ll1.uskale », «iLe rom,antisme et la 'lTIlusi'que », «L'évei,l de lEst » . « Le iproibl,èm€·de la :musi-que :moderne », « La l)aldio et. son ,m essage » , ,l 'aute'ur met en .lumière 'avec une réeHe -laI'geur de vue., les principaux :]Yl'o.blèmes ,qud ,se ·posent ·p our le m·usi-cien ·et ,la lIDission qu 'il s tl"acent à l artiste ·contempoDain. La pensée d'Ig'OI' ,Markevitch est g.uidée .s.a..ns ,cesse p.ar le .clésir d'enrichir ,}.a. 'col'1na:i.ss'ance de la musique ,chez ·ceu.x qui l'èC'outent. Ave·c olaTté,il Ewe .le fruit -de S€'s 1'e,cherches ap'p uyées ,s ur une élmc1iüon Inusl:oal,e qui ,sa:it éviter l' écu eil ·de . 'la! spécialisation et reste touJours élé.g.a;nte. Nul doute que le 'p unUc ne réserv e il' ,ce '8'ubs tanti el ,p et it .Quw'a.ge l'accuei;] qu il mérite . 1
1) ;]\I]jarkevit'Ch Igor - Int.roduction: La luusique. 6 'causeries fai tes ê),U Stu-d'io RaJdio-Lausanne. Un volun1.e i.n-16 broché ·FT. ,2.50. Librairie Payot, LaiUJs annt'.
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