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No 2
31 Janvier 1931
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L 'huile de foie de manu' fournit les éléIùents indispe.nsables ù une bonne croissance. Elle apporte au corps. par des moyens naturels, les vitanlines A et D , La vitaInine A exerce une action très favorable sur la croissance et rend le corps résistant aux nlaladies, La vitan1Ïne D préserve les enfants du rachitis111C (nlaladic anglaise) et les en guérit; elle fortifit> les os et, COnl111e la vitan1Ïne A: accélère la croissance.
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S'o eiéri \talaj~at)lJe-
d ·edu~ation
~lais l'huile ùe foie de morue présente le désavantage d'un goüt drsagréable et d'une fornle peu appétissante. Beaucoup d 'enfants ont pour ce médicaInent une telle aversion qu'il leur est ÏInpossible de le prendre, Or. c'est pour ceux-là que nous avons créé le JeanInaIt, Ce proùuit se conlpose d'extrait de InaIt der et de 30 76 d'huile de foie de nlorue désodorisée et solidifiée. C'est une poudre granuleuse, COlllplètement dépourvue du goût de l'huile de foie de Inorue (>1: d'une assinlÎlation parfaite.
L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire
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Abonnement annuel: Fr. 4.50
Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56 Sion , ou à ce défaut contre remboursement.
Les instituteurs qni ne connaissent pas encore le Jemalt, peuvent demander échantillons et littérature à
Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction pUblique à Sion.
Dr A. WAND ER St As, BER NE'.
Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36
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50llle Année
No 2
31 Janvier 1931
LIBRAIRIE PAVOT Lausanne - Genève - Neuchâtel - Vevey - Montreux - Berne· Bâle
ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION
COURS DE GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
SO,MMAIHE : La ,CinCIuanti èm e. - Les petites récréations - Concours de composition. ,- Les ,Conf érenc es. - , Chron~qu e de l'Union. « En ,Glanant». - NOS IP AGES . - Le .« IDalton-Plan». - Do,cu.m entation. - Nécrologie. - Variétés.
par Henri-A. JACCARD, professeur. Un volume in-8° de 33~ pages, illustré de 75 figures. plans, tableaux graphiques, broché Fr. 6,50, relié Fr. 7,50. Complétant kt géogra,p hie générale de \V. Rosier, cet ouvrage traite de ,r,action (le l'homme SUI' la nature, le .parti qu'il a su en tirer, autrement dit, l'acquisition des produits du sol et du sous-sol et leur utilisation. A son tour, l'industrie ou l,a transf01 mation et Ile perfectionnement de ces mômes produits, a pour corollaires les divers moyens (l'échange et tout ce qui constitue, en un mot, ,l'outiUage économique. Le Cours de Géographie économique s'efforce de mettre en valeur l'essen1iiel en laissant. de côt.? l'acces80ire. Les illustrations ont été choisies avrc un soin tout particulier. Del:> lectures servent de commentaires ou de développement aux sujets les plus importants. Enfin, de nombreux plans, cartes et gralphiques per.mettent de comparer les données de la. statistique. En résumé, il est de nature à intéresser tous ceu~ qu'une culture générale nE' laisse pas indifférentg.
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GEOGRAPHIE ECONOMIQUE de la Suisse
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H.-A. JACCARD et A. SPRENG, professeurs Troisième édition revue et ,augmentée. Un volume in-8° broché, il'lustré de 80 figures, cartes, plans et tableaux gra,p hiques . Fr. 4,-
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Dans cette troisième édition, on a insisté sur les phénomènes naturels qui déterminent la vie économique et sociale des peuples, tels que l'utilisation de J.a houille blanche et la navig,ation fluviale. Hans le .chapitre de la démographie, on a souligné ,l'accroissement de la population urbaine au détriment des campagnes. Les fluctuations .de la production agricole exlpliquent les difficultés de Jlavitalillement du pays. On a donné une importance .plus ,grande au toul'Ïsme et aux voies de communication dont il est superflU de souligner l'importance dans notre pays.
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L'Ecole PriInaire vient d'entrel' dans la 50me onnée de son existence; c'est un bel âge, Inême pOUl' une Inodeste revue pédagogique. C'est en 1881 que M. Paul Pignaf, Secrétaire au Dépal'tement de l'Instnzction publique, fonda le présent organe qu' il sut développer et rendre intéressant pendant les quarante-quatre années qu' il en aSSUll1a la rédaction. SUI' le seuil de la cinqucmtièlne, nous tenons à r endre ce téll10ignage à -,M. Pignat dans sa retraite. COl1une pal' le passé, l'Ecole PriInaire s'e fforcera d'ëtre utile Clu Personnel enseignant dont elle est 1' 01'gane officiel. Sa rédaction s'est assuré depuis quelques années le concours de collaboùlteul's qualifiés; il seJ'ait désirable, cependant, que chaque Inelnbre du Corps enseignant lui fU part, de t e111ps à autre, du résultat de ses recherches ou de ses expériences personnelles dans le dOlnaiJ1le pédagogique. Que les jeunes ne craignent pas d'interroger les ainés et que ceux-ci ne croient pas déroger aux règles de la 1110destie en exposant à leurs cadets le fJ'uit de leur travail. C'est cet échange de vues qui rendra notre revue intéressante et fera de plus en plus d'e lle un organe professionnel de preInière force. En SOlnlne, nous vous disons, chers abonnés, « Aidez -nous à vous aider! » Ce sera tout profit pour vous-mêmes d'abord, et pour ceux dont vous avez reçu la noble et sainte mission de formel' le cœur et d' ornel' l'intelligence. Et Inaintencmt, sous le regard du Maitre qui fut l' « Eclucateur parfait », en cLUcmt, Sursul11. corda!
LA HEDACTlON.
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Les petites récréations , .Nous ~vons déjà, dans l'Ecole pl'iInail'e) exposé les nlotif~ specIaux ~ or~re et d'?ygiène pour lesquels le Règlelnentdes Ecoles a ,e tabh les petItes récr,é ations au Inilieu des classes du matin et du soir. . Ce qui nous étonne, c'est que certaines conul1issions d'école qUI ont,. entre autres obligations, celle de veiller à l'observation d~ l~ I?I et du règlenlent scolaires, se penl1ettent d'interdire ces recr'e atIons. . .ICe qui nous surprend encore davantage, c'est que d 'anciens Insh.tu!eurs , Il1embres de ces comnlÏssions, approuvent cette inte.rdI~hon ou en prennent Inênle l'initiative. Assurènent, chez ces MessIeurs, le sens pédagogique s'est oblit,é r é considérablenlent si toutefois ils l'ont janlais eu. ' "
oOn dit q~'on n 'est jaIl1ais trahi ·que par les siens. Nous pour-
I,I~ns encore Illu~trer ce mot d'un autre fait. Mais passons sur ces
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faIblesses et ces Inconséquences, et revenons à notre sujet. . En éducation, la récr éation est n écessaire. Elle est non seulement un nlOInent de repos, de détente physique, intellectuelle et 1110rale de J'enfant; ~lle est aussi pour lui l'exercice de la liberté réglée par une surveillance paternelle ou maternelle. En la considéra~t ~ous cet aspect, la récr,éation et- par suite, les jeux qui chez, l enfant en sont le 111eilleur eUlploi , justifie pleinell1ent la pensee d 'un pé dagogue qui disait: « On se pr,éoccupe à juste titre des . leçons ou les enfants s'insti'uisent, mais qui sait s'il ne faudraIt pas mettre au prenlier rang les jeux où ils s',é lèvent » ; car si, p end~ nt les leçons, l'enfant nlontre ce que son 111aître peut faire de hu? en r.écr,é ation, il prouve ce qu'il est capable de faire et de devenu'. La récréation est, en effet, une véritable école de caractère et de développelnent des facultés intellectuelles. Quand l'ent,a::lt joue, il ~'astre,~nt là l'observ~tion du règlell1ent du jeu; il s'en faIt l~n deVOIr qu Il ne peut vIOlér sans que son honnêteté, sa conSCIence ne proteste; il doit subordonner ses instincts sa volonté propre, son avantage personnel au profit de la coIiectivité. Le jeu développe égalenlent en lui des facultés telles que la ll1é~l1oire, l'attention, l 'intelligence, sans parler de certaines vertus socIales COIl1Ine la politesse, l'esprit de solidariM. Ma~s , . pour qu e la r,écréation produise les fruits qu'on en 'attend, Il Importe de pr,é ciser le rôle du maître, de savoir ce qu'il peut permettre là l'enfant en r·écréation et ce qu 'il doit lui interdire. D'abord, que peut faire l'enfant pendant les récI~éations ? Au point de. vue physique, se détendre se reposer, se développer; donc le Jeu dOit être pour lui un exercice agréable, nlodéré, non une contrainte ni n,ne fatigue. Au point de vue intellectuel l'enfant doit encore se reposer avant tout et se développer Ul~ peu.
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Il ne faut donc pas que la r écréation soit une transfornlation de la classe; faire lire ou causer, ou Inême jouer avec un enfant dans.' une langue étrangère en vue de la lui apprendre n'est pas une récI~eation; lui faire exécuter des exercices de gynlnastique, qui denlandent de l attention et une certaine dose d"énergie n 'est pas non plus laisser l'enfant se reposet; c'est donc m.éconnaître le but d e toute récréation. On évitera nllênle de lui donner des jeux instructifs, c'est-'à -dire qui nécessitent beaucoup d 'attention et de réflexion. Du reste, laissons en général les enfants choisir eux-nlênles leurs jeux; ils trouveront déjà ceux qui conviennent le n'lieux D. leur âge: à leur sexe et là leur nature pétulante et changeante. Il suffit de veiller à ce que les anlusements soient décents et n 'occasionnent pas trop facilement des accidents. Sous le rapport physique, il lévitera ce qui peut nuirè à son développenlent ou à sa santé; donc pas de surnlenage par des jeux violents ou trop prolong,és, pas d 'inlprudences qui puissent amener des accidents ou des refroidissenlents , etc. Au point de vue intellectuel, aucun travail proprenlent dit, conlnle de préparer des leçons qu'il n 'a pas sues en classe, écrire des tâches supplémentaires pour gagner quelques bons points ou s'acquitter de pensums. El~fin, au point de vue nloral, rien qui puisse exposer ou nlênle déflorer son innocence et sa vertu; rien qui puisse noil plus fausser le sens nloral , comnle la tricherie, la tyrannie à l'égard des petits ou des faibles, les lTIoqueries et les taquineries stupides et nl·échantes, le dénigrelnent, les Inédisances, les luensonges , la brutalité et la cruauté envers les aninlaux . Par ce rapide exposé, on peut ~uger de la sottise dont se rendent coupables ceux qui, en exigeant la suppression des récréations surveillées par l'instituteur, privent ce dernier d'un puissant llloyen d'éducation. Nous disons à dessein surveillées pal' l'instituteur. Des r,écréations non surveiUées sont plus nuisibles qu'utiles, surtout au point de vue moral et alors il vaudrait lévidenllnent nlieux les supprimer. ,C'est peut-'ê tre l'argunlent qui ·a nlotiv.e les interdictions dont nous avons par1é au début de cet article. Nous avons, en effet, entendu dire que tel ou tel instituteur passait le tenlps de la petite récréation à corriger les devoirs des élèves ou allait de telnps en telnps se restaurer au café le plus proche, laissant ses élèves là la garde de leurs anges gardiens. Et que fait-on de la responsabilité qu'encourt une telle conduite? Ne peut-on pas légitim.enlent être appelé là répondre devalnt Dieu ou devant les tribunaux hUlnains d 'accidents 1110raUX ou physiques que le nla:nque de surveillance aura causés? Il y en a qui ont la conscience professionnelle singulièrenlent 'é lastique.
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Concours de composition de l'Association "Semaine Suisse" A la suite de nombreuses .d0mandes de la !part de membres du corps enseignant au sujet de notre ,concours de ,cornrposition : « Sports, jeux et travail national. Quels sont nos articles de sport et nos jouets de fabrication suisse?» nous ' avons 'Pu constater 'que, ma;1gTé tous les soins donnés ,à l'expédition .des ,b rochures, ibeaucoup d'instituteurs ne les ont pas reçues, Hans ces circonstances, nous étendons exceptionnellement le délai pour l'envoi Ides travaux à primer jusqu'au 21 février pour 'p ermettre .à tous Iles instituteurs et toutes Iles institutrices de Ipartidper au ,concours, ICeux{ Iqui ne ;possèdent 'p as la brochure sur le concours voudront J)ien ,l a demander au Secrétariat général de l',A ssociation « Semaine Suisse », à Soileure.
Association
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Semaine Suisse».
M. le Bd Curé de Savièse souhaite une cordiale bienvenue à la belle phalange des convives. M. l'Inspecteur Mangisch . adresse un salut à 'l a commune de Savièse qu'il ren1ercie pour son chaleureux accueil qui est un gage de la g,énérosité proverbiale des Saviésans. En s'adressant aux instituteurs, il les i;nvite à transformer l'enseignement de la géographie en un hyn1ne patriotique qui ·élève les pensées des enfa~t~ et dirige leur, âme vers le divin Cl~éateur. On entend avec plaISIr des paroles 'eloquentes de MM. de Torrenté préfet; Kuntsche:n, président; Vollringer et B~t~ berger, professeur; \Valpen, .Consein~r d'Etat, et Varon~, pr~s~ dent de Savièse. M. le professeur Juher, ' dans une envolee poetIque, chante les beauté et le charn1e des coteaux de Savièse. Malheureusement, dans cette atmosphère de gaîté, les heures passent trop vite et c'est avec regret que l'on se prépare à partir. Les instituteurs garderont longtemps dans leur cœur le souvenir de cette journée. C. B.
Réunion des Instituteurs du district de Sion Le 15 janvier, la grande et belle con1111une de Savièse faisait un ain1able accueil au personnel enseignant du district de Sion. Après une intin1e et cordiale réception à l'école n1énagère, 'n ous assistons tà la sainte Messe où nous avons le plaisir d'entendre quelques belles productio:ns du chœur n1ixte de IS avièse, dirig'é par le IR d CUl'é Jean. De là, nous nous rendons dans une salle de classe où, après un bref salut de bienvenue, notre syn1pathique inspecteur, M. le Dr MangisClh , ouvre la séance. M. le professeur 'Herrbach donne aux ,élèves de prel11ière division une leçon intéressante sur la 111anière de lire les cartes. M. le professeur Julier constate avec satisfaction l'orientatio;n rationnelle que l'on donne il l'enseignen1ent de la géographie. Il nous conseille de rendre les leçons pratiques et attrayantes en montrant à l'enfant des vues et en lui faisamt visiter et appr'é cier les beautés naturelles de notre pays. Cette 111éthode, tout en développant les facultés de l'enfant élèvera son cœur et lui inspirera l'amour du beau et du bien. Prennent encore part à la discussion M. Delaloye, secr,étaire au Départel11ent de l'Instruction publique, ~11. le Conseiller d'Etat \~Talpen, M. le Directeur de l'Ecole normale qui encourage les instituteurs à lire des livres pédagogiques et ,à mettre plus de soin dans la préparation des leçons. Le protocole de la réunion de Sion est approuvé et les l11en1bres du COl11ité sont confinués dans leurs fonctions. '" Midi sonne au clocher du village: changell1ent de décors, et changel11ent de Inenu !... Chacun affinne, du Inoins tacitelnent, que l'école 111énagère est à la hauteur des circonstances.
Conférence d·Entremont Le 22 j.al1Vier, dans son manteau d'her.mill1e, l'agreste viI.lage de Liddes recevait dans ses murs, la vaiù.lante cohorte des instituteurs d 'Entremont, pour lIeur conférence annuelle, C'est auX' sons entraînants de la .fanfare ,que 'l es modestes pédagogues sont 8c-cueillis à l'entrée du village et conduits en cortège jusqu'à la maison d 'école. La réunion est rehauss,ée par: la présence de notre dévoué chef M. ,\V,9.1pen, Consei.Iler d 'E,t at, accompagné de son ·actif .fecrét~.ire M. Delaloye, des Rds ,Curés d'Orsières et de Liddes,. du Rd PrIeur de Bourg-St-Pierre, de M. DarbeJlay, \p résident de LIddes, de .la Commission scolaire du vHlage. Noùs avons eu l'agréable plaisir de sa,l uer au milieu de nous M. Joseph lVleilland, ·ancien Ins,p ec.teur et d 'un vétéran de l'enseignement, M.Louis Meilland. Honneur à ces Messieurs qui se sont arrachés à leurs travaux pour assister à notre modeste congrès. La séance s'ouvre à 10 heures 30 par la prière, attirant sur nos travaux ,l es bénédictions célestes. M. Tissières, Inspecteur-adjoint et président d'Orsières, par quelaues paroles bien senties, souhaite à tous la bienvenue. .. Il reoTette 'l 'a;bsence de lM . Carron, notre Inspecteur d-évoué, retenu che~ lui par une méchante gr~ppe. En termes émus, il nous ra,Ppelle 'u n souvenir ,b ien douloureux: c'est la perte cruelle:ue la commune de Vollèges et notre conférence ont faIte dans la sonne de deux ,instituteurs regrettés, Mii\lI. J.oseph Terrettaz et Josepn Del~ loye, tous deux du Levron. L ', as'8emblée se Il ève . en signe de demI.
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. ' A l' appel nomina:l, ù\1. ,l 'Inspecteur constate avec regret un certa m ]:ombre d 'a,b sents (l"altitude de :Lircldes 'a -t-elle peut-être influencé certall1s de ces ,M essieurs?)
Le procès-verbal de la lernière assemhl ée est :lu et alJprouvé. AUcun renseign èm ent n 'es t ,f.OUI-·I1I· S tll' l 'e' tat cIe la caisse, en l 'absence (I e notre trésorier. L
L'ordre du j'our ap,p elle ,le r enouv ell ement es t confirmé -dans ses fonctions.
lu comité. ,Celui-ci
, Il est ensuite donné lec-ture d 'une !ettre d e ~1. le Docteul' ' 11"11o'lsch _ ,," . . " . -, <c ,.eXilOl tant le :pel s onn el enseIgukl1lt 'a ll1culquer davantage à notre Jeunesse les devoirs de JJonté vis-à-vis ,des animaux ( devoir. ' conformes aux prin cil es de vie et à nos intérèts les ,p lus chers ). o,n }Jasse alors au suj et mis ,à l',étude : La Jecon de ,o' éooTaphi e cleo'1" . f' . > b Cl au .0 e III erreur sur la Commune es t donnée p ar ~1 . Darb ella v . t ' Llddes. .J , lns ., a o
Ensuite, I;VI. Delaloye, secr,étaire a,u Dépa.rtemen t, montre la métl:Oc1~ à suivre IJOur l.a lec ture des cartes sco ~aires, , de l,aqueUe il cle'ClUIt ~ne leçon très ,intér ess,?-nte sur .le climat du Va,}ais, a vec se productlOns natur elles. lM. '\Valpen nous dit ,que dans n'os classes on s'en tient trop au manu el cL que l'on n 'insiste pas assez SUI' ,l a .lecture de ' la carte. Dans celte' br al11,oh e comm e dans toute a utre, a 11er du conn l à lÏn c~n~u, et a'p rendre a ux enf'an ts l 'art d e savoir observer ,tous ~ e:-; cleta Ils; concen tr er l' enseig n eme nt .cl es différ entes matières. n s'estime ,h eureux d 'a voir mis un tel suj et à J'étude, pour nou.· montrer la manière la [Jlus pl'atique et la :plus raisonnabl e cl'ens eio'nel' cette branche. '2\1!. Tiss-ières, in ~pecte ur-adjoin t, nous dit que .l'enseignement ~ ~u:l,l1le~' .d '~au~refOi_s é:tait dù surtout à Il,a mani ère dont les expert.· eeler aux faIs aIent subIr .les ex'amen.· au re crutement. Ils s'attachaient s urtout à c~rtains détails tels ,que: hauteur des sommets atitude cles coL', etc. : nom enclature sèche, arid'e de tout une k;ri e1.1e de nom s géographiques. C'est un bon point qu 'ils soient suppri'm és . . Midi avait déjà d ep uis ,longtemps sonné au clocher cloU village. M,amts bâillements dis-crètement étouff.és, m a inte 1110ntre tirée montrent que les esprits se ,J assent. ' , r
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C'est pourquoi M. l 'Ins'p ecteur -clôture la séance 'p ar la pri ère cIe l.'«Ang elus». E t mainten ant, changement de décor, changement d e prOOTarnm e~ D 'un pas alerte, les instituteur,s accom~pa gnènt la fanfare j~sqU' à l hotel du St-Bernard où un -col})ieux dîner, arrosé des meill eurs crus, f,ait gr-and honneur aux cordons bleus ,qui l'ont appr ~ té . Bientàt, sous l 'infa.t ig.able impulsion de ,n otre major de table, M.. F. Perraurdin, inst. à Bagnes, s'organise un tournoi oratoire des mIeux réussis. Disco.ur-s, chants se succèdent avec entrain et à côté du vin généreux, coulent de ,b ien -b eUes et fort nobles parol~s. '
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NIais, e n si bonne compagnie le t emps est court et les plus :éloi gn és doiv ent s ong er a u départ. A 5 heures 30, l·a séance est levée; on échange de corchales poignées de main et on se quitte. L es institut.eurs garderont longtemps l e souvenir de cette charmante journée. Lklcles, le 23 janvier 1931.
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\..mabile ».
Chronique de l'Union Derniers efforts Quelques maigres jours seulenlent nous séparent de la grande .consultation. DÜl1anche soir déjà , le p euple se sera prononcé. Nous verrons alors à quoi auront servi les efforts, tous les efforts de ceux qui ont travaillé là l'.élaborntion et 'à l'acceptation de la loi. C'est dire que pour nous , le tell1pS des pronostics et des eXaInens de Inanœuvre est clôs . Il faut sans retard paSser à l'action, une action insinuante, pondérée, indifférente des rebuffades et génératrice de bons nlouvenl ents. 'L e résultat du scrutin, avec la défaite ou le triomphe , proclanlera du lTIlêlne coup la lTIeSUre de notre influence au sein du corps social de notre canto-no NQUS y puiserons nos raisons d'espoir ou de Ip'é fiance en l'avenir,:, Il constituera un témoignage d e confiance ou, une nlarque de désavœu à notre égard. Nous ap prendrons par 1à à évaluer le degré de sy111pathie dont on entoure le corps enseigna,nt et, par contre-coup , notre prestige en subira les douloureuses atteintes ou éclatera en un rayonnenlent nouveau, selon la tournure d es événel1lents . Ces considérations seules devraient suffire ù nous fair e bondir sur notre cheval de' bataille et nous détern1Ïtner tous, sans exception, 'à faire l. impossible pour assurer le triomphe de la loi . n n 'en sera pas ainsi cependant. On nous sig.nale de trop 1l0l11breux n1.aÎtres partisans d 'une attitude passive et indiffé- , rente. Si le r ésultat du scrutin confirnle ces accusations, nous ·ne nous ferons point scrupule pour leur jeter la pierre, et sans pitié, sans nl,é nager nos forn1.l11es. Nous reconnaissons volontiers, il faut le dire, enlbarrassant et humiliant est le rôle de solliciteur ù quelqu'un qui jouit d'un certain prestige dans son entourage et qui lTlarche rà grands pas sur la voie de la prosp érit,~ ; mais au.jourd'hui , le~ sentiments de fierté et ceux, plus futiles , d'an1.ourpropre, doivent ,ê tre sans hésitation sacrifiés à l'esprit d 'entr'aide et de justice. Or la conjugaison de tous les efforts s'impose. La situation ne se r,évèle pas brillante ù cette heure. ·Cette constatation ressort
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des renseig'l1en1ents qui nO'us parviennent de part et d 'autre. Les bénéfices que retireraient de la nouvelle IO'i les COlllmunes avantag-ées sen1blent laisser indiff.érents les citoyens intéressés. Dans ces conditians, qu 'attendre de celles qui sO'nt lnises à cantributian? Et, de tautes parts, ' l'an naus abjecte l'augn1entation certaine du taux d 'Üllpôt cantanal. L'in1pôt! vaiLà la hantise des classes mantagnardes. C'est paurquai, larsqu'an entreprend de cO'nfandre san ' adversaire dans cette questian, il faut être prudent, il faut garder ta ut san calme, n1ettre beaucaup de farme s dans sa réplique, da!n s la crainte de le laisser se cabrer. Qu'O'n ne manque pas alars de faire bien ressartir que les dépenses qu 'entraînerait la nauvelle lai sant avant taut là la charge des cO'mn1unes à san1maire in1pO'sable ,é levé, que les subsides f,édél'aux sant daublés depuis une année, qu'en un mat, l'Etat du Valais ne cantribuerait au nauvel O'rdre de chases que paul' un monta1nt de 100,000 !ù 150,000 francs: chiffre cO'ntrôlable et Insuffisant paul' détenlliner une hausse de J'impôt. D 'autre part, les paysans praclan1ent dans tautes les tO'nalités et saus tautes les fO'rmes que la situatiO'n de l'instituteur est brillante camparativen1ent à la leur. Vailà bien l'abjection tenace , insidieuse, susceptible de praduire beaucaup d'effet et d'abriter, sous une apparence de bO'n sens et d'esprit de justice, beaucO'up de jalausie et d 'égaïsn1e. QuiGanque veut faire banne justice de cette satte abjectian dO'it tO'ut d'abard caneéder à sO'n interlacuteur sa part de raisO'n dans cette affirmatian. -Ce qui n 'ira pas sans le chatauiller un brin. Et Ù· charge de revanche, il faudra bien qu 'il cancède la sienne au 111aître qui tente de les canvertir. Il in1parte alars de bien faire ressartir les bienfaits , les in1lnenses bienfaits de l'instructian. A atteindre ce r-é sultat, pO'int de difficulté. Il n'yen a guèTe plus à prauver que le lnaître est l'artisan principal de l'œuvre éducative, que de sa valeur et de sO'n travail dépend uniquelnent le niveau intellectuel et sa cial d'un pays. Enfin, déductian supliêllle! PO'ur que le n1aÎtre puisse ren1plir sa tâche avec fruit, il faut qu 'il se cO'nsacre entièrelllent à sO'n travail. Qu'an le libère dan'c dans la mesure du passible des saucis de sO'n existence. Il va sans dire qu'en réalité les èanversiO'ns serant certes plus labarieuses. Mais que l'ai1 tente! L 'an ne perd rien à éparpiller des germes de vérit'és. Ils peuvent tan1ber en bO'nne terre et fructifier ensuite. En terminant, naus ne pauvans que naus résUl11er en réitérant nO'tre appel à l'actian, afin que, sans fausse hO'nte, O'n pO'urchasse les dernières répulsians et qu'an entreprenne des démarches, tau tes les démarches, prO'pres à nO'us assurer la plus belle des victaires. M.
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~======E~N==C~L~A~N==A~N~T== ~
Souffle d'hiver
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Le vent souffle au dehors) cl travers la nuit noire) Heurtant contre les murs) cl'iInplàcables sanglots) Ou des mots inconnus comme ceux d'un grimoire) Parmi les cliquetis des pleurs tombant cl flots. C'est l'hiver qui -se lève et preneZ une âme s0111bre) Geigncmte en sa douleur COlnme un fcmtôlne errant) Avec des cris amers) sa plainte qui fend l'ombre, Tel un être éperdu) désespéré) pleul'ant. De monstreux frissons saisissent la nature, Les arbres dénudés tordent leurs bras cm vent, Et la forêt s)elnplit des cris de sépulture) Pendant que le taillis se flagelle en rêvant. Tout clame avec fureur des l'ages 1110notones, Des écho,s langoureux) des sanglots déchirants) Dans la campagne eTh deuil où les voix des automnes, N e sont plus qu)agonie et râles de mourants. C)est la saison déserte, aux orgues douloureuses, Aux muettes splendeurs) décor de nos climats, Au déchaînement sourd d) haleines rigoureuses, Ei c'est la saison Inorne aux neiges des frimas. Il semble que j'entends quand elle se lamente, Dans Inon cœur résonner de Inalheureux échos, Dans mon âlne) mugir une vague tourmente, Remous tumultueux d'un pénible chaos. Et f'écoute passel' mille chansons funèbres, D'immenses bruits mêlés aux glas des trépassés) Des souvenirs affreux) hantise des ténèbres, Et des plaintes d)enfant SUI' les tOlnbeclUx glacés. Je laisse alors tomber) comme une froide pluie) Des larmes de douleur, tremblantes SUI' mes pieds, Tandis que le souci du présent les essuie, Comme un vent qui vient boire cl l'herbe où je m'assieds.
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Ah! ces jours de tristesse où l'âme s' harDIonise, Avec la voix puissante' et morne de l' hiver, Je les aiIne Inalgré leur froidure et leur bise, Parce que je suis plus hUll1Clin d'avoir souffert. Je les aime surtout pour lr;ur tragique histoire, Pour tous les souvenirs qu'ils font revivre en DI0i, Pour leur grandeur muette, ardente, expiatoire, Pour la grâce de vivre un indicible émoi. Que ne puis-je à travers les échos de nos fête~, Quand l' esprit transporté fait des songes de feu, Entendre frissonner les tel'1'ibles tempêtes, Qui dans l' hiver glacé, flagellent le ciel bleu! Cal' .te crains les plaisirs acceptés sans Plus que le fruit de l'arbre où le ver Toui autant que la nuit da.n s laquelle Lorsque le vent d'orgueil, sans frein,
mélange, s'est glissé, chut l'ange, l'eut emporté.
Et je sentirais l11ieizx sous le coup des rafales, Le besoin des espoirs et des rêves d'az ur, Ainsi que le dédain des clcnneurs trioDlplwles Qz.le l'on fait retentir sous un ciel trop obscur. R. JAQUEMET (Battelnents d'ailes). ~
iJe Grütli
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Il est au bord du lac, entre des rochers sombres, Un plateau, qui toujours, est voilé pal' les ombres, Et qui livre z.m asile au chamois qu' on poursuit. C' est · le Grütli. Ce site à l'heure de minuit, Alors que le hibou jette ses cris funèbres, Semble parler cie morts enants dans les ténèbres. Tout frissonne et lq-bas sw' les flots azz.lrés, Glisse une grande barque avec dix conjurés,' Ce sont les gens de Schwytz qui dans le grand silence, Pal' des chœurs en sourdine, annoncent leur pzlésence. *
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Les Uranais sont là. Dix autour de leur chef. Et les Unterwald ois, à l'instant, d'un pas bref, L'un après l'autre, armés, arrivent 'par la sente, Alors, les monts, les eaux, dans la nuit frémissante, Unis pal' léurs accords à ce grave Inolnent,'
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Peuvent. écouter cet iWlllortel serment: Nous tous, des trois cantons, jurons SUl' notre vie, De libérer du joug cette 'terre asservie, De Inarc11er pour le droit, d'expulser les baillis D'être fiers sans vengeance et sans faiblesse unis! R. JAQUEMET (Helvétiennes), ch. II , 11. 12.
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Le drapeau suisse
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Pal'lni tous les drapeaux qui flottent SUI' le continent et SUI' l'eau Aux mains fières des patriotes, Le clrapeau suisse est le plus beau. D' autres ont la blancheur des voit es Des champs c['az ur, des flots d'étoil:s, Les lions ei les lys des l'ois. - Nobles drapeau, flotte z .1 - Le nôtrc Porte cl son front, COllune un npôtrc, Le rayonncDlent de la croix ! C'est la croix blanche qui s'arbore SUI' le champ l'ouge et frémissant , Le chmnp l'ouge comme une aurore Qui se lèverait dans le sang. Cal' il Cl flotté clans les guenes; Aux DIains des pâtres de naguère, Il a suscité des héros Et c'est la lib erté dZ.l l1I0ndc . Qui naquit. sous l'alie féc.ondc Du chaste et glorieux drapeau! Dans la paix de nos pastorales, Su]' l' Alpe où l'on sonne du COr, Et sw' les tours des cathédrales Sous les yeux de Dieu, flotte enc~r ! Flotte du Salève Cl1..l Pilate, Sublime haillon d'écarlate ) Qui rayonnes conune un flalllbeuz.(... Apprends-nous - après "l'épopée ---, A vaincre, non plus pal' l'épée, . Mais pal' ta croix, noblc .Drapeau .1 Isabelle KAISER.
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Nos Pages COURRIER DES INSTITUTRICES
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SOMMAIRE: Prière de l 'aube. - A l'œuvre! - Un !.ÎubHé. - ,Consolation. - L e ,p la.cement de Simone. - La D-ame Tartine. _ P ensées.
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Prière de l'aube
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Mon Dieu, soyez béni, void le jour nouveau Que vous donnez à DIOn amour, la page blanche SUI' laquelle le ciel se penche; Je veux que chaque instant soit beau; Mon Dieu, soyez béni, voici le jour nouveau! Vous le savez) Seigneur, je ne puis rien sans V01)S ! DonneZ-Inoi votre grâce, encourageante et douce; Que jClInais DIOn cœur ne repousse Ce trésOl' dont il est jaloux. Vous le savez) Seigneur, je ne puis rien sans vous! Et je voudrais, ce soir, remettre entre vos D1ains Mon cœur plus lourd d)amour et de reconnaissance, Ne demandant, pour récompense, Que de mieux. vous servir demain ... Je remets, ô mon Dieu, ma journé~ en vos mains! JONNARD.
A l'œuvre 1 Amies Lectrices) nous voici à la veille du grand jour qui présidera aux destinées de la nouvelle IL oi sur l'engagement du P. E. V. Celle-ci sera-t-eHe accueillie ou repoussée? Mystère! Si les institutrices pouvaient voter, direz-vous, quel contingent de « oui» en. plus dans la balance! Qu'iInporte! Nous n'en conservons que mieux notre liberté d'action en la matière, preuve en est les 10-12 ou 20 partisans que chacune - selon le mot d'ordre - s'est fait un devoir de gagner là la noble cause. ,1 Mais il reste encore des adversaires 1 Chacune dams son rayon d'a.Ction s'efforcera d'en diminuer le nombre. Il y a tant de cordes à faire vibrer. A chacune de vous, amies lectrices, le soin de deviner - suivant le cas - celle dont la pression fera tomber un oui de plus dans l'urne le 8 février prochain. A.
Un jUbilé Une heureuse et bonne nouvelle! !Notre chère et RéVlérende Sœu: Flavienne vient de élébrer ses 25 ans d'enseignement III St-GIngolph dans la' douce intinlité ode ses anciennes ,é lèves et au milieu de la joie et du bonheur de la Ste 'Fanlille des Sœurs de Marie. Nous ne pouvons laisser passer ce joyeux événenlent sans faire part aux lecteurs de 1) Ecole Primaire des vœux et conlplinlents adressés là cette occasion à l'heureuse jubilaire. Cette petite frête enlpreinte de tant de sincérité et de cordialité eut lieu le 3 janvier et cette date est trop chère à tous les cœurs qui ont eu le bOln heur d'approcher et de donnaître ce cœur d'or de ,S œur Flavienne, pour qu'elle passe inaperçue. Veuillez donc nous pernlettre de nous asso~ier avec une respectueuse synlpathie aux saintes ènotions qu'éProuve notre âIne. Quel bonheur et quelle satisfaction après ,25 ans d'un labeur incessant et silencieux a'u près des enfants de St-Gingolph! La reconnaissance ne nous fait-elle pas un devoir bien doux de vous offrir là cette heure la suave expression de la gratitude pour votre affectueux dévoueIuent? Nous avons été les prenlières à bénéficier de votre travail et de vos peines. Au nonl des présentes et des absentes, nous les heureuses privilégiées, nous vous disons donc du fond du cœur « Merci ». A. nos vœux, à nos félicitations, nous joignons une prière. Daig1ne, notre bon J'é sus, que vous nous avez appris à connaître et à ainler, répandre sur vous, chère Sœur Flavienne, ses bienfaits les plus nOlnbreux et ses grâces les plus douces. Que 1931, qui couronne vos 2,5 ans d'activité au milieu de :nous, vous apporte, chère Sœur Flavienne, un surcroît de forces et de santé qui vous permette de fournir encore une longue carrière auprès de nos enfants. A cette heure, où nous sonlmes si joyeuses de nous retrouver enseInble, et où nos cœurs battent à l'unisson, nous sentons plus que jamais cOlnbien vous réalisez le nom de chère nlaîtresse, nom béni, si plein de bonté et de souvenirs. Puisse le Ciel se nlontrer favorable à nos désirs et nous accorder la précieuse conservation de notre bonne Sœur Flavienne, que nous voulons toujours, toujours garder dans notre cher et aimé village de St-Gingolph. Toute la population s'associe à cet heureux anniversaire, et adresse à Sœur Flavienne ses vives félicitations et ses sincères. souhaits pour le zèle et le dévouement qu'elle déploie depuis tant d'années. Puissent nos vœux, qui sont ceux du cœur, 'ê tre exaucés! r
Vos élèves l'econnaissantes.
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Consolation Notre inteliligence doit concourir à notre perfectionnement; c'est une erreur de croire qu'il nous suffit d'avoir !les intentions droites . pOUl' réa'liser .tout Il e bien que nous sommes capables de Jaire. Une bonne volon.té étroite et aveugle ne aurait donner des résultats comparables 'à ceux qu obtient une bonne v,olonté large et a.ver- . he. Si nous uti,Lisons !les notions fournies paœ no,tre observa.tion et notre expérience pOUl' mieux comprendre notre devoir, nous l'a.ccomplirons .p lus complètement et Iplus parfaite.ment. Il n'y ·a pas de domaine mOD3!l où ne puisse être a'ppliqué ce grand principe. ,Voulez-vous, amies loectritces, que nous étUidilions auj01md hui un des cas particuliers de cette vérHé générale? Nous allons cb ercher à voir comment les déceptions que nous ,ca usent nos frères, quand nous re·c·ourons à eux dans ,l e chagrin, peuvent rendre notre charité plus ingénieuse, plus efficace envers ,l es affligés. Lors-C]lue nous contons notre souffrance à Iq uelqu'un pour en recevoir un r,éconfort, qu'arrive-t-i,l .1.e ,plus souvent? ·D'a.b ord, notre confident ne sait pas nous ·écouter ,comme nous le souhaitons: ou bien il ne nous prête qu 'une orei,l le distraite, g,a r,dan t son esprit et son cœur occulpé d'autre chose; ou bien, au contraire, il s'intéresse à notre ennui avec une curiorité aiguë et, par ses questions indiscrètes, fouille des replis ·de notre àme. que nous voulions lui tenir secrets. Puis, quand nous nous sommes dévoilé,', quand nous avons étalé notre misère et que nous a.ttendons, en. retour de cette maNIue d'estime, .l a ·consola tion dont nous 'aIVons besoin, notre confident nous déçoit encore, ,ta.ntôt paree qu'i'} abonde trop dans notre sens et accentue notre découl'.agement au lieu de Je dissiper, tantôt parce que, contre toute évidence, il nie notre ·épreuve et veut nous démontrer que notre plainte est injustifiée. Nos révélations ont, un ins.tant, ·déchargé notre cœur du poids qui l'oppressait, m:ais Il aide fraternelle escomptée ne vient pas. l ous nous jetions 'dans les 'b ras de notre c.onbdent comme .clans un ,asile protec.teu!', et ces bras ne savent ni bercer ni endormir notre mal. ,Cette 'p énible. sunprise, ce n'·est · pas seulement les indifféren.ts, auxquels nous avons été entraînés à nous .livrer, qui nous la 'réservent; nos intimes, nos ·amis chers ne nous assistent souvent pas mieux. D'où vient leur inca'p acité à nous porter secours? Dans notre déconvenue, nous avons vite fait d'en découvrir l'origine: ils n'ont compris ni notre chagrin ni le re.m ède qui lui convenait; Hs son.t demeurés dans leur individualité élgotiste, Hs sont restés eux-mêmes san.s faire l'elf fort nécessaire 'p our se mettr·e là notre place, se substituer à nous, souf,frir de notre souffrance et découvrir l'adoucissement qu'elle réclame.
Au .Lieu de nous laisser aigrir par lI a crueHe déception que ces impuissants no·u s in.fligent, cherchons là ,La tfaire sorvir à notre pr.opre améliora tion. N'arvons-nous 'p as, nous ,aussi, c,a usé -semblahle amertume aux endo~oris qui venaient à nous? co.m ment Il es . aVŒ1s-nous éc.outés, comment· 'avons-nous tenté de les réconforter? Que de fois avonsnous songé à nous clérober à leurs Ip~nibles }amentations! nous les .iugions fastidieux et nous déclari'ons leur compagnie maussade; leur cri de détresse l,assait notre oreille sans émouvoir notre pitié. Et, si nous é ions obligés de subir leur récit, nous Je faisions avec une politesse lointaine, lune sympathie superficie.lle qui Il es g l.a.ç.aient; parfois même, sortant de la banalité des vagues propos consolateurs, notre méc'Ül1tentement prenait -une forme indignée, nous accablioll1s notre frère m·alheureux en )nsinuant .qu'il était responsable de son malheur. Cette c.onduite est mor,31lement odieuse; J10US avons d'auta nt moins d'excu$e de c·auser cette crueNe déoeption aux autl'es que nous en avons, nous-mêmes, plus souffert. Rappe ·.ons-nous da ns quel abime -d'effroyaible isolement nous nous sentions rouler ,q uand nos gémissements ne trouvaient ,pas d'é·cho chez l'au liteur que nous avions ,choisi; que ce souvenir nous tf·asse 3!ccueillir .a vec lune tendre bonté celui qui vient nous · conter sa peine; prenons avec eunlp ressement ·l e beau rôle ,quïl nous of·f re et, puis-que sa. tfaiblesse en appeUe à notre 101'Ce, soyons 'p our Il ui ,l e secours qu il implore. Suirvol1s son récit avec une attention émue, essay.ons de nous rendre .compte exactement de ce qu'il. éprouve, ne songeons ni à -le blâmer, ni à établir notre supériorité d'homme calme sur Il homme en détresse, ne pensons qu '·à le comprendre Ip arfaitement et 'à partager son émotion. Ainsi nous lui ferons slp ontanément, dès l',abord, un don Siplendide, un ·don précieux, celui dune sincère sJl1mpathie, et cela seul sera. déjà une atténuation ·à son triste sort. Quand il sentira q·ue nous prenons réellement notre part ·de son chagrin, nous lui inspirero'ns assez de ·c·o nfiance pour qu'il 'a·ccepte .nos conseils; i'l se cabrerait deant une impulsion dont il suspecterait l'impartiaJlité et le désintéressement; mais ' dès qu'tl sera ·assuré Iq ue nous avons ·à c~ur de le soulagel', -tout ·ce que· nous lui pro.poserons coo:nme remède aur.a du crédit là ses yeux. Ainsi notre œuvre de consolation peVt se compléter Ip ar une œuvre de direction. L'individu déseffiù::Jaré, vaincu, ·abîmé de douleur, n'a pas seulement beso,i n du s·ourire de l'a sympathie, il ,a besoin encore d'un -soutien pour retrouver un va.i llant équi'l ibre; soyons-lui secourable jusque-Là; après !l'avoir rupai.sé, ,guidons-le. Ainsi, loin d'avoir déçu le malheureux Iq ui s"est confié à nous, nous lui aurons donné plus -qu'il n',avait demandé. -. C'est toujours de cette façon qu'.agit 1-a. chari,t é.
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Le placement de
S ~ mone
- Est-ce qu'elle y est encore? ... . Poui' la quinzièl11.e fois, dans la pensée de Simone, cette quesb?n se pose; et tandis qu 'là petits pas menus elle traverse précipItamll1e11t la chaussée, ulille projets tourbillonnent en son esprit. La voiJrà arrêtée devant le 111agasin de 111.eubles, qui étale aux passants sont art et ses richesses. Ses yeux, qui ont l'air de chercher un objet faIl1ilier, vont tout droit se fixer sur une l11.agnifique chaise longue, noyer cir,é, recouvert d 'un brocart bleu ciel avec incrustation or, le dossier bien haut et cannelé, un coussin 111 a gnifique invitant au repos, le tout séduisant par le confort, le vernis, la couleur et n1.Ïs en é vidence au lnilieu de ces Ineubles luxueux. Con1.n1.e je serai bien, pense Simone, et qu 'il fera boil en revenu·nt du travail lU 'allonger sur ces doux ressorts en lisant n1.on journal ou raCC0111.1110dant quelques-uns des bas que j 'ai laissés empilés. Sans con1.pter que dans Ina Chall1bre elle va donner un air de richesse qui fera envie à Berthe ou J aC'queline, lorsqu'elles viendront. Au fait, qu 'ai-je besoin de tant sortir avec elles le dinlanche , pour n1.'enfenl1er au cinén1.a. Je serai cent fois lnieux, là présent qu 'il fait chaud, de rester étendue sur ce lit capiteux, devant 111a fenêtre ouverte, savourant Ines livres pr,é férés ... Le prix n'a pas changé, voyons ... Oui, trois cent quatre-vingt-quinze francs, L',é tiquette rouge estn la 111.lênle place. Depuis que j'éconOll1ise, j'approche, allons. Hier soir, je comptais trois cent quatre-vingt-dix francs. Aujourd'hui, c'est saIl1edi, je vais rendre de l'ouvrage. M'n1.e X ... , qui attend hl1patiemment sa robe, lne donnera bien deux francs; elle habite loin, il faut le tell1pS d 'y aller, je ne prendrui pas le tranl"way , con1.me cela je ,n 'aurai rien à dépenser. Puis, nla patronne a proposé une course dans le faubourg, je 111e suis offerte, elle 111e gratifiera SÙrell1ent de un franc .; ensuite, j'irai porter la cOl11.nlande faite à Lucile, cette pauvre Lucile qui est malade depuis deux jours et qui n'a pu achever le costUll1e qu'elle avait retouché ... Tiens, n1.ais si, en passant, j'allais prendre de ses nouvelles, il fait grand jour n1.aintenant et je ne rentrerai sùren1.ent pas trop tard, et puis elle den1.eure presque dans ces quartiers, nO 47 .. , c'est là 1 Elle n1.OIlte d'un pas fernle, gravit les cinq étages, tour'ne là droite et fait toc toc à une petite porte qui n 'est pas con1.plèteluent fennée. - Com.ll1.ent, c'est toi? Bonjour, Sin1.one. Oh 1 que tu es gentille d'être venue 1 J'étais ' si seule et si triste 1 J'ai eu un gros mal de tête, puis je ne pouvais pas bouger, quelque chose n1.e tenait COIl1me clouée dans le lit, mais je vais nlÎeux, le docteur a trouv'§ que j'avais moins de fièvre ce matin .
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Et ses yeux doux se portaient avec r·ésigmation sur le visage de son an1.ie. . - Je suis contente de te voir, Lucile, mais tu guériras vite, et tu reviendras bientôt auprès de nous à l'atelier. - Guérir vite, retourner, non, non , dit Lucile, é touffant un sanglot. Il faudrait des ren1.èdes , de la bonne nourriture, des soins , et je ne le peux pas. - Qui te soigne, lorsque tu es malade '1 - Une voisine, 11lais elle a sa n1.aison, ses enfa'nts; on ne -veut plus rien lui donner pour 1110i clans les magasins. Depuis longtemps, le boulanger, J'.épicier, nle faisaient l'avance, maintenant, voyant que je ne travaille plus, ce 111atin, ils· ont refusé de continuer, et je n'ai rien, rien, plus rien. Et les pleurs de Lucile, trop longtelnps contenus, font écho dans la salle. Elle s',é panche auprès de sa compagne que cette douleur éIneut et qui reste navrée devant cette nlÎsère insoupçonnée. Si111.one promène ses regards sur cette chalubre nue, ce pauvre grabat, cette anl10ire vide et la figure de ,L ucile sur laquelle ces quelques jours de lnaladie ont laissé voir de longues · privations. En quelques 111inutes sa r ésolution est prise. _ Ma pauvre Lucile, ne te désole pas, Dieu te viendra en aide; aie bon courage, ren1.onte-toi. J 'ai quelqueséconmnies, tu .sais, puisque je suis seule, nloi aussi; combien te faudrait-il Alors la voix ,étranglée reprend: _ Presque quatre cents francs; tout au moins trois cent cinquante dès n1.aintenant, c'est ce que je dois, et on ne veut plus rien nle donner tant que je n'aurai pas payé ce retard. _ C'est bon, tu les auras, ILucile; den1.ain, en allant :à la Messe, je te les porterai; sois tranquille, et puis. tu ,te .soi~neras , et la selnaine prochaine, tu reviendras ... Au reVOIr, :a tantot. Et dans un geste an1.ical elle entoure le cou de la n1.alade, la réchauffant autant par son affection que par son dévouement. .oh 1 Simone, 111erci, COn1.lne tu es bonne! ,C01l1.lnent pourrai-je ... Adieu, dit Sin1.one se dégageant de l'étreinte, ne te tourmente pas, rien ne presse , tu n1.e les l~endras plus tard, quand tu pourras Puis elle descend quatre ,à quatre l'escalier. Eln h~s,. elle se sent toute allégée, bien qu'un soupir s ' échapp~ de ~a pOlh:me.,- E~, faisant une dernière station devant le nlagaSll1 ou elle s an'etaIt .depuis plusieurs nl0is, elle ne ~ut s'en1.p.êcher de r~garder ,longueInent le llleuble s-éducteur qu elle avaIt cru tenu, et cl un ton plaisant, se gourn1.andant elle-n1.'êll1e : _ Tout de 111êlne, ce que j'aurais -été bien!
J. HECKENROTH.
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ua dame tartine
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Il était une dame tartine, Dans un ·b e,au ,p8Jlais de beuure frais, Les mur8Jilles étaient de farine Et le parquet de croquet. Sa chambre là ,coucher Etait d'échaudé, Son Ut de biscuit, C'est t,ort JJon la nuit.
Le j,oli prince limonade Bien frisé, vient faire sa cour, Cheveux garnis de marmelade Et de ,pommes cuites au ,f our. Ce rOylal bandeau De 'p etits gâte8Jux Et de raisins secs, Portait au res.p eot.
Elle épousa ,M onsieur Jimbette, Coiffé d'un be8Ju fromage blanc, Dont les bords étaient de galette Et le fond de vol-au-vent, ,Culot.t e de noug,at, Güet de chocolat, Bas {le caramel E,t souliers de miel.
SUl' un trône de brioche, .Ajprès J.'hyment Hs vont s ';asseoir; Dès lors des bonbons de le.urs rpocb es. Coulaient {lu matin jusqu 'ml soir. Les petits en.fants, D'abord très gourmands, Se montr,aient ravis D'être ainsi servis.
Leur fille, la belle Charlotte, A vait un nez de Imasse:pains, ,D'admirables dents de CO,mlJote, Des oreilJles de kr.aquelins. Voyez-la garnie, rS a robe de pl,aisir Avec un rou11oeau De pâte d'abrkot.
Ce ne fut que réjouissances Dans .le royaum·e tout entier, On s 'y prO'mettai,t des ,b ombances. Du premier jusqu'tau dEn'nier. ,D~ailleurs ' deux hérauts, Armés de gâteaux, En donnaient avis Par tout le pays.
M,ais un jour la fée CaraJbosse, Jalous-e, de mauvaise humeur, Envoya un coup de sa bosse Dans le beau palais' du bonheur. 'Pcmr le rebâtir, Donnez, bons Ip .arents, Donnez, à lo.isir Du sucre aux enfants.
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Pensées
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La joie sur la terre ne se sème j-am-ais que dans un sinon tracé par ,l e travail -ou la douleur. Vous .qui voulez la joie, commencez. par sup.porter et Ipar trav·ailler. Les petites veil·tus n'éblouissent pas, mais eLles embaument: ce sont les violeHes de J'âme. Reg,arder au-dessous de soi et non au~dessus, c'est l'art d'être heUl'eux!
Un
système
nouveau
d'organisation scolaire
"Le Dalton-Plan" L 'expér.ience ~ans le dOlna.ine des sciences naturelles ne peut C?ndlUre qUE< une connaIssance plus exacte des faits, là un perfectlOn~ement .d~ la science particulière dont on s'occupe. Les tentatIves qUI echouent, les insuccès d'une nléthode n'ont d 'autres consréqueI:ce~ qu'une perte de telnps compensée par une .p rudence plus attentIve, une orientation nouvelle ou un renouvellel~lent p,lus étudié de l'expérience. Il n'en est pas de lnênle é~ pedagogIe .parce qu~ l'objet auquel nous nous appliquons est cl un ordre bIen supeneur et ne peut nous laisser indifférents. L'ehfan~, être intelligent et moral, doit être traité avec des préoccupatIons beaucoup plus élevées. Qu'un nouveau proüédé en agriculture, qu'une application neuve en industrie ne produisent pas l~s résultats qu'on t;~1 attendait, le dommage n 'est pas grand, car SI ces nouveaux essaIS n 'ont rien produit, ils n'ont rien détruit non plus.' M,a is qu'on applique à l'école de nouvelles règles, ·qu'on bouleverse ses program~nes et son esprit, il peut en résulter un bénéfice intellectuel et nloral, mais aussi d'in~éparables désastres . C'est pourquoi, avant d'accorder crédit aux innovations pédagogiques, il faut les étudier longuelnent, avec bienveilla'l1ce saI~s doute, nlais toujours avec cette pensée que le sujet de l'éducatIon est sacré et qu 'il y aurait responsabilité grave à tenter in.considérénlent l'application de systènles nouv.eaux insuffisamlllent eXaIllinés. En pédagogie, nous . ne pouvons utiliser que ce qui ne peut nuire à l'enfant et souvent on oublie ce fait et on ne considère comlne nuisible que ce qui atteint la santé physique de J'enfant. Or, le nlal en éducation ne se rac·h ète pas ou très difficilelnent. Il ne faut donc pas se laisser séduire par l'attrait et J'ingéniosité d'une luéthode. Il faut toujours se poser les questions prinlordiales, voir si les fins de l'éducation me sont pas exposées . L'enseignelnent et l'Ié ducation ont trop souffert déj-à .des applications hâtives des nouvelles conceptions qui prétendaient perfectionner l'école, pour qu'on s'expose de gaieté de ,cœur à courir vers de nouveaux ·échecs". nou~
La science de l'éducaÜon en dirigea:nt l'enfant vers une fin suprêlne l'oriente d'abord vers d'autres fins particulières. Tout le l1londe s'~ccorde poui affirnler que quel que soit l'idéal éducatif que l'on se propose : faire un chrétien, un bon patriote, un Inembre de l'humanité, etc., on doit, pour permettre à l'enfant d'atteindre ce but, développer son intelligence et former sa volonté. Mais si les Inéthodes elnployées à cette fin 'c onlprOlllettent l'autre, ne doit-on pas les rejeter comme néfastes. Pour nous
- 3Bexprimer plus clairenlent, si un systèIne scolaire ou une concep tion psychologique sape ou sÏInpleInent néglige la fOrInation surnaturelle ou la fornlation 1110r-ale, nous avons l'obligation, nous catholiques, de les réprouver. Ainsi en est-il, par exeIl1ple, de la coéducation. On p eut certainenlent, du simple point de vue positif de la psychologie, y découvrir des avantages, Il1ais ceux-ci ne peuvent contrebalancer l'irréductible nocivité de la pratique de ce systèIl1e. Ce qui montre que toute pratique scolaire, nlêIl1e dans ses détails, doit être en harmonie complète avec l'idéal éducatif. Tout ceci est capital et il faut s'en souvenir avant de faire de la pratique pédagogique; il faut étudier les relations des inçthodes avec l'idéal éducatif. Les tendances actuelles de la pédagogie pourraient se réSluner facilement en quelques principes qui ne sont pas neufs , évideml11ent, mais sur lesquels on a insisté plus particulièreIllent en ces dernières années et qui ont provoqué l'éclosion de :nonlbreuses nl'éthodes, parfois intéressantes et riches, parfois, hélas! incohérentes et dangereuses. 011 affinne qu'il vaut Ulieux adapter l'-é cole aux nécessités sociales actuelles. « L'école pour la vie », telle est la fonnule dans laquelle les pédagogues sociaux ont condensé leur doctrine. Cetteidée en soi est très juse, mais les r-é alisations sont difficiles et délicates, lisons-nous dans la « Revue belge de 'P édagogie ».
Ii est nécessaire aussi, disent les psychologues, que l',école tienne c01npte des exigences de la nature de l.'enfant et des différences individuelles. IL 'enfant n'est pas un petIt honlIne et chacun se caractérise par .des aptitudes et un teInpéranl~nt bien, part~ culiers. Va-t-on remplacer l'enseignement collectIf par 1 enseIgnement individuel? -Ce serait une solution, nlai~ bien ~tra~ge. Et d'ailleurs, cette pratique, en . servant une fIn partIcuhere, nuirait à d'autres. L',é cole sur mesure de 'C1aparède est l'expression résum'ée de ces idées. Le Inaître ne peut oublier non plus les lois du développelnent et des i'ntéI,êts qu'on a bien mises en évidence au cours du dernier demi-siècle. Une autre idée et, là vrai dire, celle qui infonne la plupart des systèmes nouveaux, c'est l'idée de libel:té. On rev~ndIque pour l'enfant une indépendance plus ou nlO1ns absolue. Et les tenants du « self-government » proclament, que la meilleure façon de former des citoyens obéissants et disc~plinés ~s~ de laisser les. enfants maîtres de leurs actes, de les faIre partICIper largement à leur gouvernement. -Cette idé.e d'aut?-éducation n'est au fond qu'une conséquence de l'éducatIon SOCIale.
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Les Ecoles nouvelles, la nléthode Decroly, l'-école nlontesso- · rienne, le systènle de vVinetka, le ID alton-,Plan r éalisent de ma- · nière diHérente en s'attachant plus particulièrenlent à l'un ou l'autre point, la pratique de ces théories. Nous voudrions dans cet article esquisser rapidelnent le dernier systènle qui a pris en quelques années une extension considérable dans les pays anglo-saxons; essayer d 'en dégager l'originalité, .Illettre en lun1Ïère ses avantages et ses inconvénients. Pour le c01nprendre facilenlent et l'apprécier sainenlent, il serait bon d'en avoir observé soi-Inlê nle l'application. Nous ne l'avons pas fait pour la bonne raison qu'il faut aller là l"étranger pour en connaître la pratique; mais Mlle Guisen vient de publiern J'usage des lecteurs français un exposé intéressant de ce système ' scolaire (1). Elle en a étudié le fondement chez l'auteur et a pu . se rendre conlpte de visu des r,ésultats que son application a donnés dans diverses écoles de Londres. Nous dégagerons de son étude les grandes lignes d '01'ga,nisation du Dalton -iPlan. Le Dalton-Plan est avant tout un systèIne d 'organisatioll' scolaire basé sur le principe de l'individualisation du traitelnent pédagogique. Il est dû là l'initiative de -Miss ,Pankhurst, pédagogue anl·éricaine; les premières applications furent tentées dans les . écoles de Dalton, d'où son In onl. Miss Pankhutst convaincue que . J.'enseignelnent était trop dognlatique, que le 111aître était consi- · déré presque conlnle l'agent exclusif de l'éducation, a voulu nlettre :à l'école plus d'activit et plus de liberté. {,a 111,éthode vraiment rationnelle, affirme-t-elle, est d 'alnener les ,élèves à travailler par eux-Inênles, là réaliser par leurs propres recherches leur ,é ducation. En sonll11e, c'est l'école active opposée là l'-école assise. La classe doit deveniT un « laboratoire d 'éducation ». Pour réaliser cela, il faut une organisation ,nouvelle et des Illéthodes nouvelles. L'enfant doit se développer surtout par l'expérience personnelle. Les principes directeurs du Plan de Dalton, tel que l'a conçu Miss Pankhurst sont les suivants : 10 Liberté de l'enfant là l'école. . 2u Développenlent du sens social par le trav'&il .en comnlun,. l'entr'aide Inutuelle. 3 0 Proportion du temps et de l'effort au travail là fournir. La mise en pratique de ce plan est différente, dans l'idée' IJlfênle de l'inventeur, suivant les circonstances. Il ne faut pas ÏInposer un nloule absolu et un~fornle, mais ~enir cOIn pte des c~r: · constances locales, de la conlpetence des m,a Itres, de la mentahte' (1) Antoinette Guisen: .« Le 1:pJ.an de Dal~'Ü!l. pour ~'indirvidua.~isa- · tian de l'enseignement». - Oftfllce de .P ublIcIte. AnCIenlS EtablIssements Lebègue et ICie,. 36, rue Neuve, Bruxel'les. 1930.
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'des élèves ... Toute r,é alisation qui satisfait à ces exigences de la liberté, du travail i,ndividuel et de l'interaction, reste dans l'esprit du Dalton-Plan. Voici conunent il fut réalisé à l'endroit d'origine. Le n'lot laboratoire conlporte nécessairen'lent l'idée de tâches accolll.plies par des apprentis et celle d'un chef qui oriente et dirige ces recherches. Le n'laître est ici le chef de laboratoire, les enüints sont les artisans. Le progralnme n'est pas changé quant au fond; la présentation seule diffère. Il faut d'abord 'noter qu'il existe deux sortes de branches : les majeures et les lnineures. ParnlÎ les preluières se rangent les lnathènatiques, l'histoire et les sciences. Panni les autres, la gynlnastique, le chant, les tra;vaux lnanuels. Le deuxièn'le groupe n 'est pas g'énéralelnent daltonisé. Pour chaque branche il y a un nlaître spécialis'é qui répartit en tâches mensuelles le progralnme, de l'année pour ce qui le COnCef1l1e. Ces tâches doivent indiquer clairenlent aux élèves ~ la besogne à faire et leur élaboration exige beaucoup de science de la part du lnaître. Elles doivent d'abord attirer l'attentIon sur un su:jet donné et -éveiller l'intérêt, renseigner c1airelnent sur les lectures à . faire, les recherches là effectuer, les exercices là accomplir. Ces tâches nlensuelles sont ensuite pr·ésentées aux 'élèves qui s'engagent par un contratf( les réaliser dans un délai prévu. U11 n'lois de classe aux E. U. compte 20 jours et chacun de ces jours représente dans la comptabilité daltonienne une unité de travail: chaque contrat engage donc l'·élève pour 20 unités de travail. C'est l'·élève qui décide du· temps qu'il doit accorder ô. chaque spéciali~é. Est-il faible en arithn'l·étique et fort en frarnçais, il accordera plus d'heures à l'une qu'à l'autre de façon ,à lnaintenir l'harmonie entre les différentes branches. Pour éviter que l'enfant néglige des matières qui ne lui plairaient pas, il lui est interdit de prolonger l'étude d 'un sujet au delà des linlites, du moins s'il n'a préalablement effectué le travail i'n'diqué pour les autres branches. La questio~ inlportante, on le prévoit, est la détern'lination de tâches bien adaptées aux capacités des élèves, au tenlpS do~lt ils disposent, aux exigences des programnles. Pareille adaptation nécessite de la part du maître beaucoup d 'intelligence et d'expéTienee. Les locaux scolaires sont éviden'lnlent appropriés au nouveau stèl11e. Chaque branche s'ense~gne dans une. classe spéciale: il yale laboratoire de gram.mau'.e, le laboratOIre de sc:ence, ~e laboratoire de géographie, etc., dingés chacun par un l11aItre ~~·e cialisé. Chacùn de ces petits laboratoires est pourvu d'un n1.atenel adéquat, 111uni d'une bibliothèque spéc.iale, décoré d'une façon .appropriée à la branche. S)
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Telles sont les dispositions qui concernent l'oraanisation dU' b traval'l : nlaÎtres spécialisés, tâches individuelles, classes labora toires. Disons que les élèves circulent librelne·nt d 'une classe à l'autre, selon leurs besoins particuliers. La r,é partition d~s élèves e? cl~sses ou en années d',études n'est pas abolie, mais perfectI?nnee par 'un groupem ~nt. plus hOInogène d 'après le degré cl avanceluent. , .COnll11ent s'.effectue le contrôle? La cotation en points n eXIste. pas, nlalS lnaîtres et ,é lèves peuvent vérifier le travail fourni. ILe co~trôle se fait au nloyen de ·graphiques. Il y a trois tableaux: deux pour indiquer les progrès individuels et un pour marquer le progrès de la classe. ILes cartes sont renouvelées chaque. n1.oi.s. Ul~e prenlière carte, la carte de laboratoire tenue par le tItulaIre, pTésente la lnarche de l'enselnble. Les divisions des taleaux indiquent les unités de ·t ravail. Le lnaître ~., consigne chaque jour par un trait après une courte interrogation individuelle le résultat des élè'\'es. La carte de l télève, elle représente une fraction de la carte de laboratoire. IL ~oélève y indique luilnême chaque ' jour après interrogatoire, le niveau ' atteint. La carte de crasse est tenue par le n'laître qui a la responsabilité d 'un e classe et donne le tableau des progrès accomplis par les élèves, dans les bratnches daltonisées. IL'horaire n 'est pas fixé d 'une 111anière invariable, lnais on consacre environ 3 heures par jour au travail individuel dans les branches daltonisées. Tel est dans ses grandes lignes le plan IDalton original. Il peut, . nous J' avons dit, subir des lllodifications et on peut affirnler que la l"éalisation est différente dans presque toutes les applications qu'on en a faites jusqu'ici. Que les principes soient sauvegardés et tout ira bien. Rien de rigide, rien d 'absolu, dit Miss Pankhurst, sinon, si. paradoxal que cela paraisse, le systèn1.e deviendrait de la tyrannie et ne se distinguerait guère des anciennes 111.'éthodes. Aussi les ·éducateurs qui l'ont essayé ne se sont pas fait faute de l'adapter aux circonstances particulières dans lesquelles ils se trouvaient. Mlle Guisen, dans son étude, passe en revue différentes applications , notanln1.ent l'application du systèn'le là J'·école nloyenne, à l'enseignelnent spécial et aux classes inférieures. Que penser de ce systèlne? ICOInn1.e nous l'avons dit déjà, il faut toujours exan'lÎner les procédés nouveaux, non pas avec défiance, 111ais non plus avec cet enlballement irréfléchi qui at-· tache toujours à la nouveauté, quelle qu'elle soit, une vertu pédagogique infaillible. Il faut envisager les choses avec pondération, en examiner .patielnn1.ent le contenu afin de ne pas se laisser donüner par l'aUrait de la conception et 'par ses apparences, se garder de toute conclusion hâtive qui risquerait de défigurer l' objet de notre exalnen .
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Le Dalton-Plan n1arque certainell1ent un effort intéressant :pour l'alnélioration de l'enseignen1ent prin1aire. Et cette tendance -à perfectionner Tinstructio:n des premières années constitue bien le souci don1inant de nos éducateurs actuels. Trop souvent on a négligé l'enfant. Peut-'ê tre les pédagogues croyaient-ils assigner unl. ohjet trop n10deste là leur science en s'attachant '8 l'an1élioration de l'éducation enfantine. lL 'enseignen1ent secondaire et supérieur était estüné plus digne et retenait surtout leur attention. Or, depuis qu'on a luieux étudié la psychologie de l'enfant, depuis qu'on a con1pris le rôle capital de l'école prin1air~ et pour l'individu et pour la société, on s'est préoccupé un peu plus de son perfectionnelnent. La n1ajeure partie des enfants, en effet, n'accomplissent que leurs études prünaires. 'P our ceux-là il est de la plus haute in1portance que l',école le~ll' fournisse en quelque a~l nées assez d 'instruction et d ',é ducatIOn pour donner leur plcm rendelnent dans la société où ils vivront. ,Pour ceux qui cOlnplèteront c.es études par une instruction ultérieure, il n'est pas moins important que l'école prünaire les y prépare le, ~lus effï.cacen1~1~t _possible. On a pu constater souvent qu~ l~s eleves, qU,1 o~t laIt une bonne école prünaire continuent ordmalrelnent ou reUSSlr par la suite. Un autre nlotif qui justifie ce soin apporté là l'éducation .des premières années, c'est que l'école primaire occupe dans la vie ér'un individu une période in1portante. ·C'est, en effet, de 7 à 15 ans que l'·évolution intellectuelle est la plus profond~ . IL e .changement qui s'acconlplit en quelques années dans. une IntellIgence d enfant est tellenlent important qu'on pourraIt conlpron1eth:e irrémédiablenlent l'avenir en négligeant l'enfant pendant cette pe.~ riode et en ne recherchant pas les Ineilleures luéthodes. B~'ef, c'est avec raison qu'on s'attaehe à perfectiOl~ner l'.écol,e. p~·i.n1aIre. Pour la perfectionner, il faut réaliser en nueux la de~~mtIon. de l'enseigneinent et concilier avec cette tâ~he ?elle ~e l ,e~~c~tIOn. Autrenlent dit il faut faire de l'instructIOn educahve. L elenlent essentiel dans 'l'éducation est l'enfant et c'est lui qui doit être au premier l'ana' de nos préoccupations. L'affinnation paraît ~aïve. Cependant, sbouvent encore, le bien de l'enf~nt est subordonne au.x commodités du nlaître, aux inté-rêts 111aténels ou aux vues polItiques. Tenir conlpte des besoi'ns de l'enfant, de ses i.ntérê~s, de ses possibilités, ne pas perdre de ~ue que l'enfant doIt tenIr un Tôle dans la société, l'y pr·éparer adequatement en songeant 9-u~ le milieu se conlplique chaque jour davantage, autant de conSIderations à ne pas oublier. A ce point de vue, le Dalton-'\la~ a d 'incontestables In~rit:s; il favorise l'activité spontanée de 1 enfant, respecte plus sa libel~e .que les vieux proc-édés dogn1atiques, développe le sens. de l~ s?lIdarité et de la responsabilité. A côté de ces avantages, Il e~ ~xIste d'autres . Pareille organisation fait gagner du tenlps et utIlIse le 'personnel d'une façon très tationnelle. Toutes les heures de classe
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sont utilisées pleinen'lent, à condition, évidenullent, que l'enfant prenne goût à son travail. Au lIeu d 'avoir des nlaîtres spéciaux pour chaque classe, on a des nlaitres spécialisés pour chaque branche et ils enseignent cette br-a nche à la totalité des ,élèv~s, ce qui fait que ceux-'CÎ conservent le I11IêIne maître durant toutes . leurs classes. ,Cependant, 111algroé ces avantages, le système 'ne nous paraît pas exempt de critiques . En SOlnme, le Dalton-Plan veut réaliser à l'école primaire ce qui existe dans les universités: recherches jndividuelles, travail personnel avec un contrôle assez restreint. Cette pratique excellente quand il s'agit de jeunes gens de 18 ,à 20 ans, peut être stérile ou dangereuse avec des enfalnts de 10 ans. l../'enfant est un être faible, incapable souvent de juger sainement des choses, lent 'à généraliser. C'est donc un être ·G. conduire; son esprit est différent de celui de l'adulte et nous pensons que le nlaitre doit être constanlinent oÙ ses CÔ'bé-s pour rectifier les erreurs ou pour les lui faire éviter ou pour cOlnbattre ses hésitations. Pourquoi vouloir abandonner l'enfant là lui-nllê me et l'exposer à faire des étapes inutiles dans l'acquisition des connaissances. Sans doute, dans l'application du Dalton-'Plan, le Inaître, . après chaque journée de travail, vérifie le travail fourni, mais c'est un contrôle assez in1parfait, mous seInble-t-il. Le contrôle doit être de tous les instants, sinon, encore une fois, l'enfant s 'expose là faire fausse route et à devoir revenir sur ses pas. Ce n est avantageux ni pour lui ni pour le 11laltre. IL e système pourrait très bien réussir avec des enfants doués supérieurelnent. Or, il faut avouer qu'ils ne sont pas la Inajorité : et récole doit d'abord s' adresser à l'ensell1ble. 'Le travail individuel; tel que le réalise le Dalton-Plan, exige de la part de l'enfant une intensité d'effort et un anlour du travail qui paraissent assez peu comnluns chez la plupart des écoliers. Disons aussi que l'autonomie de l'enfant poussée trop loin risque de COmprOll1ettre les fins de l'éducation. Nous savons que, liberté, pour Miss Pankhurst, Ine signifie pas indépendance. Mais l'enfant pourrait facilenlent s'y trOlnper. Si on n 'exige pas de l'enfant des actions bien détenninées, on s'expose là ne rien obtenir ou là perdre son tell1ps. Avant de laisser J'enfant là lui-I11iême, il faut lui apprendre là travailler et le tenlps de J'·école primaire ne paraît pas trop long pour cet apprentissage. Sans doute, nous ne pl"éconisons pas une discipline rigide, conlme un dressage, mais, répétons-le, l'enfant est un être faible et il faudrait peu le connaître pour s'inlaginer qu'il va sponta~é Inent agir pour son plus grand bien. ,On invoque les exigences de la formation sociale. Mais la vie sociale n 'est pas faite de liberté absolue et il existe d 'autres IÎlnites à nos agissem.ents que notre fa'ntaisie. Dans 'une société bien organisée, il existe des contraintes et l'individu bien souvent doit faire abstraction de sa personnalité pour suivre les règles édictées par les chefs. Il faut donc
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qu'à J'·école on habitue l'enfant ù se plier là une discipline Inêm.e sïl n'y voit pas sa cOlIul1odité inln1édiate. Sinon l'enfant s'habitue à discuter les ordres dès qu'il voit que ceux-ci exigent de lui un sacrifice. 'Là liberté est uné bonne chose, à condition qu 'on n en abuse pas. Et les enfants sont facilement enclins à en abuser. L'école ne doit pas refléter exactenlent la phy~ionOlnie de la vie sociale, et la .fornll11e de l'école par la vie et pour la vie den1ande, pour éviter toute équivoque, une interprétation. Ecole pour la vie certainement, 1l1.ais par la vie telle que peuvent la vivre des enfa'nts, c'est-à-dire vie active où on ne réprÏIne par l'initiative, Inais vie r·é glée, vie dirigée par un maître qui cOlllmande. Donc, ce « self-goverl1l11.ent » ne doit pas !être appliqué trop tôt. ,L'enfant ordinaire, jusqu'là l'âge de 10 .à 11 ans, doit être plut()t conduit par la n1·éthode autoritaire n1ais douce. Si nous considérons le rôle du 111aître dans. le Dalton-'Plan il nous paraît, singulièrell1ent dinünué. ,Son trayail se borne à contrôler 'à la fin de chaque journée le travail de l'enfant. Le petit enfant a besoin d une action plus continue e~ )lus efficace. Une réalisation convenable du Dalton-'Plan exige d'autre part, de J. instituteur, une grande cOll1pétence. Pour r,é~tg~}· . fies tâche.s adaptées parfaiteInent là la force des ·élèves et bIen enchaînées Il faut une connaissance très grande de la psychologie enfantine et une science süre de la 111atière, sinon l'instnlnlent peut devenir dangereux. 001', g 'néralement nous ne pouvons réclamer de tous nos instituteurs ces qualités exceptionnelles. Et si les tâches sont mal présent~es , si le maître n'a pas la compétence suffisan~e, J'enseignement risque de rester bien livresque,dm:tc aussi dogmatique qu'autrefois. D'autre part: la réalisation matérielle de ce Sj st.ème est relativeUlent facile dans les écoles des villes où la ' population est forte les locaux Inoulbreux ' les moyens plus faciles. :vIais 0\ la caml;ag1n.e, ù la l1.10ntagne, s~rtout eri. Valais, ~ù le ll1.aUre est ~el~l pour diriger plusieurs divisions dans un unIque local, la real~ sation devient bien difficile sinon impossible. On peut, nous dIra~t-ol1, affecter chacun des coins de la classe tà une branche particulière. Est-ce possible sans anlener 1 indiscipline et la dasorgalnisation dans toute la classe? Le Dalton-Plan a eu un succès très grand dans les pays neufs. Ce succès s'explique-t-il par les résultats qu'il a ~onnés ? Nous ne le pensons pas. Il est d'ailleurs trop tôt pour Juger de sa valeur pratique. Attendons qu'il ait fonctionné pendant quelques années pour apprécier son rendement. Dans les pays neufs il n'existe pas encore de tradition. COl1llne les peuples tâtonnent un certain ten1ps avant d'adopter une fonne de. go~vernen~ent ainsi ils essaient différents systèn1es pour l'organIsatIon p~·ahqll.e de leurs écoles. ,L a nouveauté a toujours du chanl1e. Ce qtll exph.que la vogue du Plan de Dalton, c'~st peut-'ê tre cette particularit ~ .
Chez nous, il existe une tradition, c'est une force et c'est une garantie. Nous avons toujol~rs 1 avantage de pouvoir comparer au pass/'. Aussi sommes-nous plus prudents et aÎlnons-noqs à nous assurer du rendem:ent avant de changer nos 1l1léthodes, car les essais peuvent parfois conter cher. Est-ce ù dire qu'il faut r·'prou, cr toute nouveauté? ILoin de l,à. ·Comme nous l'avons dit, le Dalton-Plan marque certainen1ent un effort intéressant pour l'amélioration de J.'enseignelnent. M::lÎs son application paraît assez délicate, parce que large dïnterpl~étation et dangereuse dans des nlains inhabiles. Les prilTIcipes sur lesquels il est basé sont bons ù condition qu'ils soient bien conlpris. ILes formules générales qu'on invoque en pédagogie ont en g.énéral un contenu tellement large qu il faut s'entendre sur le sens précis qu'on veut leur donner. L'enfant est libre. Qu'est-ce que la liberté à l'école; jusqu où peut-on aller? L'·école est une société en miniature. Quels sont les traits communs entre la vie et l'école? Quelles sont les oppositions? Si on ne pr,écise pas ces notions toute réalisation prati'qùè peut toujours se réclamer de l'application des grands principes pédagogiques .. . En r·ésumé, il y a de bonnes idées dans le Dalton-Plan; mais le danger c'est ' qu'ol1 peut interpr'é ter faUSSell1ent et qu'on veut rappliquer trop tôt. Tolstoï avait raison quand il critiquait le dogn1atisIne autoritaire des écoles de son temps; mais le r-égime d'anarchie, de pihilisn1e pédagogique qu'il réalisa dans son ·école de Yasnaïa PolialTIa en voulant rénover les Inéthodes, fut un malheureux fiasco. Sa théorie s'accordait d'ailleurs aussi peu avec J. idéal éducatif que le dogn1·atisme qu'il condan1.nait. C'est ainsi que les novateurs en voulant an1'é liorer vont parfois là l'excès et font plus d,e mal que de hieri. Sans faire une application intégrale du Dalton-Plan, on peut ell faire profiter nos classes. D'ailleurs, sans y songer,. bien des i'nstituteurs ont n1is en pratique plusieurs de ses principes; mais en les adaptant ù leurs élèves et aux circonstances locales. C'est l'histoire habituell<> des nouveautés péÇlagogiques: tout ne peut pas y être neuf et ce n'est souvent qu une présentation spéciale de règles depuis longteulps sanctionnées par le bon sens et la tradition . r
Documentation La loi fédérale sur la lutte contre la tuberculose L'une ou l'autre fois, il nous a été delnandé des renseignenlents concernant la situation faite au corps enseignant par l'ordonnance d'exécution du 28 jllÎln 1930. Nous Inettrons simple-· lllent les textes sours les yeux de nos lecteurs .
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-HArt. 35. Nul ne pourra être engag,é comme membre du personnel ense i 'gnant ou de personnel d e .garde sans av oir subi préalablement un e visite médi,cale, confiée au médec111 ,désigné 'par ,l 'autorit é compétente. Aucune p ersonne présentant des symptômes d e tuberculose n e pourra être enga ,o' ~ e da ln s une des éco les ou un des établissement' défin~s aux articl e. 28 et 29. Art. 3U. Tout m embre du personnel enseign ant et du personnel de o'arde chez qui la surv eillance .médicale ·prévue .à l' a rt. 27 .a fait constater ·des manifestation s su s'pectes de tuber·culose, est tenu de se so um ettre à l' examen d 'un médecin désigné par l 'autorité ou d un méd eoin d.e son choix et, dans ,ce c·as, là ses :frais, ,Dans ce dernier cas, il devra présenter un certificat attestant le résultat de cet examen et dont les indications d evront être contrôlées par l' autorité ·compétente; celle-ci pourra charger un médecin de faire un e visite de co ntrôle. Art. 37. Tout .m embr e du personnel ense ignant ou du personnel de ganlo reconnu atteint de t ub er.culo se dangereu 'e pOUl' a utrui sera imm écUatement éloi.gné .de -l'école ou de l'établissement Ipar ~ es so ins de l'aut.orité compétente. Si la pèrsonne fr a pp ée Ip ar cette mesure to mb e dans l e besoin sans faute dé sa part, le canton peut ,lui a llou er un sec.ours équitable, . sans qu'elle puisse être ·con sid érée /pour cela comme assistée. Ce secours, combiné, le cas éch éant, avec l es 'p restations d'une caisse de p en sioll, n e peut dépasser, pour .le calcul de la subv ent.ion fédérale, 75 % du traitement touché par l'intéressé en dernier li eu. Les pensions et les ind e.mnités a ux.quelles a ura it droit J'i.ntéressé en vertu d'un contr.a t d'assurance ou d'une loi sur l es Ip enslOns entrent en ligne de compte pour la fixation de 1.a subv ention fédér~le, lorsqu e le canton prend ·à sa charge le paiement des 'prim es, de 1111' c1 emnité ou de la pension ell e-mêm e. Art. 38. Le droit à l a subv ention tombe s i la p er son.n e à secourir n 'a pa . subi, avant di<êtr e en gagée, l a visite m édica le prescrite à l' art. 35 .de la pl~ése nte ordonnance. TouteJois, cette .disposition n 'est pas .a.pphca.b le aux .personnes qui étaient engagées à titre définiti.f a vant l' en trée en ' vigueur de l 'ordonnanc e. Art. 39. Le secours est SUP1Jrimé ou subit une r éduction proportionn elle s i l'intéressé peut l'8fprendre l'exer.cice d e sa prof ession, totalement o.u partiellement, ou trouve un gain égal a.u traitement ou à un e partl e . de traitement qu'il touchait en dernier lieu .
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Pro longations des études Dans sa dernière session, le Grand ;Conseil bernois a été saISI de deux propositions tend8lnt là introduire dans la loi des dispositions prescrivant une prolongation de la durée du temps d 'études dans les Ecoles norn1ales. La pren1Ïère invite le Conseil d 'Etat à exanliner la question du relèven1ent de l'âge d 'entr,ée aux Ecoles normales. L 'autre invite à exan1iner s'il ne serait pas indiqué de con1pléter l'art. 3 de la loi sur l'instruction priinaire en ce sens que les instituteurs et les institutrices devraient, pour pouvoir exercer définitivement leurs fonctions dans une école publique, produire, à côté du brevet de capacité, un certificat attestant qu'ils ont enseigné dans une école publique pendant un ou deux ans sous la direction d'un n1aÎtre expérÏInenté. On veut, par là, donner :à l'if!stituteur un e n1aturité plus grande au Inon1ent où il est chargé de la direction d 'une école à titre définitif. En retardant l'entr,ée à l'Ecole normale, on obli.:. gera les candidats à se n1ieux préparer pour leurs études professionnelles. On pr,èvoit la fr·équentation ppéalable d 'une école secondaire.
Exemples à suivre L es autorités comInunales d e Pully (Vaud) ont augmenté les indemnités de 10geIl1ent en les porta/nt D 1500 fr. pour les instituteurs et à 850 fr. pour les in stitutrices. A Leys.in, la Municipalité a proposé au Conseil communal de porter la m ême allocation de 1200 fI'. à 1400 fI'. pour les i'nstituteurs. En vérité, nos excellents voisins du canton de Vaud traitent avec égard leur personnel enseignant. Nous souhaitons qu'ils aient, chez nous , beaucoup d 'imitateurs.
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Pensées
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Il est émouv a nt de regarder Il es a nc tres. Hs ont la paix des belles campagnes sur l e visage; la m'a.,iesté de leur ·pro~pre a ut orit é SUl' ,l e fr.ont, et dans leurs J eux un ,reftlet de Di eu. . of:
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L e bonheur est de donner; et quand on n'.a rien, .aIl se donn e soi-même .
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Variétés ' NÉCROLOCIE
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M. le Professeur Eugène Merzisen
Le .2 jaI1.vier dernier on a enseveli, à Martigny, lVI. iEugène :Mel'décédé ,au ,Collège des Frères de Marie de cette vüle, a,près une as;:,ez courte maladie. zi~en,
Né .à Bartenheim en septembre 1865, sur les confins du canton cie Bâ,le, il entra au noviciat de ICourtefontaine (Jura), le 23 mars 1883, -a,p rès trois années de pr,épar,ation au postulat ,du même établissement. Deux ans ,après sa profession, il 1ut employé dans différentes c:asses au nord de ,l a France et en Belgique, En 1895, il vint à Lausanne, et, de ,llà, dans ,le Valais, où i,l devait :fournir sa longue carrière d'éducateur. Nous 'l e trouvons à Martigny en i897, et . en hi01 à Sion (V,alère), à la tête de l Ecole spéciale qu 'il dirigea jusqu 'en 190f. A ,oette époque il fut appelé à la direction; des écoles de garçons de :Mon hey. Pendant 15 ans, il y d,é,ploya toute S'Üll intelligente activité se dév,ouant absolument à cette œuvre de son cœur, se montrant, cornme dit un de ses sujets de cette époque, travailleur inte·lligent et infatigable, trouvant encore ,l e moyen de peconder quelque 'p eu M. l'Ins'p ecteur de son ,district dans ses tournées scolaires. En 1919, il revint à ISion à l Ecole. nor,m ale, où il .fut chargé d~l ooùrs de ,f rançais, 1re ,année, et des surveillances. Les élèves ,trouvèrent en lui un maître capa,ble et dévoué, et ses ·confrères, un collègue aimable, el1ljoué, se dépensant sans comptBl' .pour faire plaisir à tous. Sa robuste constitution s 'altéra là cette .tâche et, en 1927, les ~upérieurs ,le rappelèr,ent à ,M artigny où il continua à demeurer sur la brè.che. M,a is le 3 décembre dernier, au sor,tir de la classe du soir, il dut s'av,oueT vaincu et demanda à son directeur de se ,coucher tout de suite. JI ne se releva ,p ~us. Le 30 de ce même mois de décembre il s'étei,g nit doucement, sans agonie, dans la paix du ISeigneur, comme p.e uvent eSl),érer s 'endormir tous ceux qui ont fait de leur vie un sacrifice à ,Dieu. Un souvenir Ip our lui, devant Dieu
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v. p.
Une courte page d'histoire suisse Voici l'allocution qu'en 1914, !VI. de Planta, Président du Conseil national adressa cm général yVille, immécliaten1ent après .son élection . (IC'est un m.odèle d'allocution par sa concision et son élévation d'esprit.). Général, Vous êtes investi par la confiance de l'Assemblée fédérale des fonctions de général en chef de l'arnlée fédérale. Au nom. du Parlem.ent et du peuple suisse, ' je vous plésente nles vœux patriotiques . Puissiez-vous r,éussir à justifier la confiance placée en vous. Puissiez-vous conduire dans la paix et, si cela est nécessaire, dans la guerre, pour l'honneur et la prospérité de notre pays , les troupes qui vous sont confiées. Apportez à l'arm,ée suisse le salut patriotique de l 'Assemblée fédérale; dites-lui que nous avons en sa, valeur n1Ïlitaire et dans son sentiment patriotique une cOllfiaillce illimitée. A vous, général, et I~l vos troupes , nous renlettons, le cœur énlu, la garde de nos frontières, le rempart de notre indépendance et de nos libertés. Puissent ces biens suprêmes nous être ~onserv,és.
ots pour rire Au moment de remp,l ir le formulaire de r ecensement, un citoy en s e trouve embarrassé à la rubriq.ue: Confession ou reli gion; il n e s a it que mettre, car il n'appartient à aucun culte. - « Que faut-il mettre? » demande-t-Ïl à quelqu'un qui s e trouve à côté de lui. - Parbleu! inculte ...
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On ne peut jamais fra,pper un Ip eu fort sur }oecœur de l'homme sans qu'il en sorte des lar,mes, tant .la nature est pleine, au fond, de tristesse; et ta.nt ce qui la remue en fait monter de lie à nos lèvres et de nuages à nos yeux.
Un de ses a,mis se plaint d'avoir couché clan ' une chambre p.l ein e de punaises: - J'ai été obligé, mon chel', de leur faire la chasse pendant plusieurs beures. - P.auvres :p etites bêtes, soupire R. .. ; elles ont dù passer une bien m.a.uvaise nuit !
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Pensée
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L'homme écrit avec son cerveau, la femme avec son cœur et l'enfant avec ses yeux.
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Banque Cantonale du Valais SION
Mots pour rire Coup de bec. -
Uile clame à sa nouveLle cuisinière:
,av~z-vous
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Ursule,
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Jamais, Madame, tIuais j'en ai servi !...
Capital et Réserves: Fr. 8.'25.000 Frs
,quelquefois ma-ngé cles dindes?
Sortie de correctionnelle. ma femme en public !...
Bill ans: 1917: 25 m.illions; 1920: 38 millions; 1925: 51 millions; 1928: 58 millions.
Siège central: SION; Agences: Brigue, Viège, Si.erre, Ma.rtigny, St.~M.aurice. Monthey.
28 fr. 50 ,d'amende Ipour a voir rossé
Comptoirs à Montana, à Sail.v.an let à Champéry, Repré. sentants à VÎtSsoie, LetllS, AyelIl,t, Gr.imisualt, Evolène, 8avièse, St-Martin, Hérémence, V'ex, üonth'ey, Nendaz, Ardon, Chrumoson, Leytron, Saxon, Fully, Bagnes, Orsières, v.ernay.az, Troi..QIt,oTI'Ients, Vouvry, Chalais.
Mais pourquoi ,l es dix sous? J'sais pas... Sans doute la taxe sur Iles spectacles ! :!:
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Correspondants dans tous les ,cantons suisses et dans la plupa.rt des pays étI'langers.
Deux époux se querel' ent : -
Tenez, vous étiez faite 'pOUl' être la femme d 'un imb écile! dit
~VIonsieul' .
-
Et je n'y ai pas manqué! ,dit
L V oic:i le champion des luaehines à écrire
~'vr adame.
Vous ne pouvez vot."" une
TIéponse d'un domini,c,ain (on sait que les dominicains sont habillés de hlanc). A Bordeaux, un pochard apostro:p he .l e Père et l'alPpelll e beau! »
«
"CORONA"
cor-
sans épt.ouve'l
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- Mon ami, répond Ile reth1?-ieux, je suis blanc, l es corbeaux sont ncirs et vous êtes.. . gris.
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dést."" de
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Démonstration sans engagement - Cah ier de Documents commerciauj( " avec ou sans classe u r ~ l~ ,. . -!} et instructions pour remplir les formulaires ,l{ M iC~ chez Otto Egle,mllîtr(lserondaire, GO!)stJu SNi ~
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