L'Ecole primaire, 15 novembre 1940

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No 3

SION, 15 Novembre 19"

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Le 1er ao û t 1941 ,l a Suisse cél,ébrera l,e 6'50'l11e annivers'a.ire de sa fondation; aussi cet ,événelmel1t est~il évoqu é sur la couv,ertur~ e,t dans 1ps premières page6 de l'ALMANACH PESTALOZZ:l 1941, (fUl , walgre l "s tem,p s boulerver,sés, paraît, comlme ·chaque allllee et ~)f·O }.h)'<;H ;). ses Jeunes lecteurs au nouveau voyage a travers l e 'I110011(le , Il n' est ,pas bE'.:>oi n do re'co ~lllnand er e l'> P,I écieux cOlTI'-pa,gnon ,des éco'liel'os'; Hs trr ouvel'o'n t toujouli 's dan' 'ce's pa'g es de quoi satisfair e .lIeu r légitime curiosité. Au groupe 'c1e's couseitl 'l'S féd ér aux on :1. :I.iouté celui de l'Etat-major de l"a.rllée llOlll les membre , ei'1.1ent -'an ce' 'e à la défellsH du pays. Les J.;(~ tit. patriote s sc r éjouiront san' 110L:t'2 (lr' trouVCI' quelqu ,3 note s sur l"o,l igine des aTnJL) iri t '~' cl ' canton, Une nouvelle série de gr,ayu,',',) snI' boi , CO l1l1)létèe' ,p al' un text e exp licati-f dOHnent Ull a,p erçu des e'f'forts entrep,r i ' ,-par ,les ho,m Illes lWUJ' améliorer leur sort. Viennent ensu it e que,1ql1 es statistiqu es , toujours utile-s, un TésUlmé !Cl'histoir e, des ,p ages sur l'art, puis des jeux et énigllIles, :d·e quoi 'o,c·cuper . l es so ir ées d'hhnel'. Enfin une s,éric ,cl"arrticJle' i,l lustrés de -photos inédItes qui ,-pass1ent d evant. Iles yeux con"1n1!e un ül!m documentaire captiva.nt. o.n est tran 'porté des or igines de 'l'humanité à l"époque ,des avions , voir,e n'lème cl'E,Ul',o'p e en Australie, c" e6-t 1-o'ut un 'cortège d'animaux qui défil e'nt et une 'p rom ena de dans l mond e mystér,ieux ,elle la natm'·e comillle dans c-ell ui de lia s'Cien e. ,L·Almalla,c.'h Pestalozzi est considéré à juste titll·e COlnmc Je vade. in.ecum sans rival ,d es èco,l iers E't de'3 écoliè·r es de not.re pays auxquels il offre, sous un e form a im,able une , alr iété inépui sab.l E' ,de fait,-', 'et ,d'idées. III leur fa,i t a,im el' ce qui est bea u et ,l eur d onn e le goùt de s'instruire, 1:1 est prudent d e ne p as tard·er à ache'ter l"Almanach Pestalozzi 1!li 41 , cal' ces dernières années, nomllll'e'ux fur ent ceux qui , s'y étant ;pris tl'Op tard, ne purent [pas l·o,b tenir.

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60me Année. ouembre 1940, 0 · 3. --------------------------------------------------

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L'ÉCOLE PRI

IRE

ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'ÉDUCATION SOMMAIRE : COi"NllMUN1CAT10NS D1V,ERS'EIS : Les jeun es et loa sle 1118 in e 'de 5 jours. - Tà,ches a,ctuel ies -d e la: j eun esse S Lti S~; l~ . - Le ,p résent et l'avenir. - ,Nbonnements ~I r E·COoLE PRDlAnn :. PAlRT1E PEDA-GOG IQ UE : y a-t- i.l une' ,pédagogie du l ü'll1]) s d e guerr e ? - Lett-re d'e ,m on Eco.le. - Li.ttér.atUtl'e va"la is,anne. ,P.OUl' une j euness·e sa in e. - « L e , rai m,aître d u mOfnde est cel ui qui l'éc.la ir e ». - Leçon de chose1s et de'v o ir èCIl"it. Autori té Dire.ction - Contrainte. - Qu e'l qu es notes s'ur l'éducation et llla,b itud e. - ,-Miss ion de lI a; ,femme ,au village. - PARTIE PiR ATI~ . QUE: 'L angue franç,aise: iCE'ntres d 'intérêt: ,l,a famHle, l enfant.

Les ieunes et la semaine de 5 lours Dans de nombreuses entreprises, l'introduction de la semaine de -cinq jours a restreint la durée du travail et augm.enté les heures libres. Aussi, pour bien des adolescents de notre pays atteints par 'c ette lnesure, l'utilis'ation judicieuse des loisirs deviendra-telle un problème brûlant, de portée nationale. Il est lnille façons d'exercer une infoluence favorable sur les loisirs de nos jeunes, tant au sein de la fanlille que dans des manifestations encouragées par les groupelnents de jeunesse, le service civil féluinin et d'autres associations culturelles. Pour rester fidèle aux traditions de notre 'p ays, chaque commune, chaque région devr,a it prendre l'initiative, choisissant au gré de ses goûts les projets qui lui sourient le plus. Pour faciliter ces innov,a tions, le secrétari,a t général de Pro Juventute a 'c réé un service des loisirs. Des collaborateurs compétents donnent avec plaisir renseignements et 'c onsens sur toutes les questions touchant l'occupation des loisirs: ateliers de loisirs, cours, soirées familières, conférences (avec adresses de conférenciers), filIns, groupes de travail en vue d'une ctivité sociale, excursions et autres suggestions propices à l'épanouisselnent de la santé et de la personnalité. Le service des loisirs invite tous les aInis de la jeunesse à s'occuper de ce problènle et à ,contribuer, d 'entente avec les secrétariats de district de Pro Juventute, à orienter sainement les loisirs de nos jeunes.


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TACHES ACTUELLES DE LA JEUNESSE SUISSE

Le « Cartel suisse de vacances et 10ÎsÎrs pour la ' (C. S. V. L .), qui englobe les principales oro'anisation"~e~1es?e » nesse des tendances 'l es plus diverses oro'anise Îes 16 t 17 e .)eubre 1940 d ' 'd" 't"l e · noveln, eux. Journees etude, au P.alais des Con o'rès à Z " h Des conferencIers compétents éclaireront diffé'e t"lt UIIC . sUJ'et t· 1 TA h 1 n s aspects du , cen ~ a, .: ~ HC. es ~·ctuelles de la jeunesse suisse». L "assemblee. de delegues q~l SUIvra et ser-a égaJell1ent publique, étudiera s~>us ~ln angle prahque les problèmes que pose la selnaine de cInq Jours. Dans cette 'rencontre . .' .'d ' ' le Cartel .se pl'opose de plocurer aux e:I efts et presIdentes de groupelnents de jeunesse -ainsi qu'à ~t; es :s, ~ersonnes ,s~intéressant à ces q~estions,' l'occasion d echan 5 e.I }e~r~ e~penences, ~t d'envisager des solutions pratiques pOUl 1 utIlIsatIOn des lOISIrs des jeunes Demande 1 grall1lneS détaillés au secrétariat du Ca~tel Z~rich 1 S ,zl .es, PJro1 (Tél. 2 72 47) . " el el gl a Jen

il

LE PRESENT ET L'AVENIR ~ ~a Suisse ne .p eut B'e désinté;r,eis se,r d ,es souffrances que ,l a O',uerre SUIS'clte 'E'n .des :pay'S .p.ro·o oes ou lointains Dès que 1 . b . r'h . 11 ," . , . ' UI en 'Palrvient ec, 0, e~ ~ .IS e~lleut, de~ œuvres se ,creent, .l'80S' recettes affJouent, ùne actIOn s Ol 'g amse. Cet e1an vel'S tout ce qui souf'fre doit fi,o'ureQ: au nombre die nos ,p lue authentiques tradirti-ons. b CepenclarI~t oes mùsères, gu'U est Ilégitime ,cl,a se,co.urir sell'On nos f~ ces, n.e dOiventpa~ nous faire nég,l iger :1-es néC'es·s ités de notrE- patn e. Chez no~, s aUSSI, il y a ·b ien ·des soufiflI'ance& à ,souilage.r et si e:l'loes sont l110l'ns nomJJ11"euses, e,Ues .na m'éritent 'p,as 'mo,i,n s notre ~o'l­ ILicitude, o

, C:rtes, il ~le :f'aut 'p as Iqu.e « 'charit.é ,b ien OIDdol1née COlll'l11te,n:ce ,'S'0l-'lueITIl8» 'SOII t Inotre mot d'Ol'd:r'e. IMais ' . 1ement d'évipar , il ICollvl' ent ega ter. ,que, 'p o,l'tant nos' r·E'gal'cls ·a u loin . ' ' " nous néo'J' , o l ,IIg"lOns oeux qUI. ont mIS tout 'Jeur espQl.r da,n s notre générosilté. Au 'r:?l11!b r,e de ·ces ,de~ rnie,rs, la mère et ·180 ,petit ,e'l1Jfa.nt ont droit ' il,a premiè/l"e place. a. Et c'est :p ourquoi on .fell'a bon accueil ,une If ois e'l1'cor,e aux petits vendle,u~'s de Pro Jruventute. Tout ~le mon.de COllI1a:ît les ·activ,ités de ,l a

FOlll~I,a.tlO.n .~t les œuvres ~U"€Illle ellicoUir-age ou CiréE- (lelp.uis ip.}UB d\m quaI de l1.'ÛUITis's'o ns, 'g·,outte. s d .,lal 't , ,eXlpo. t' t dect sleC'le' :consultatlOrns . e SI ·IOns e. ,pueTIculltul~e, vacaIlJces aux. me'l'es ... et c'e . ,n 'e s t J a 'q u 'un . des do,marllles de sa. v,a ste activité. E'St-iJ n.éce.gS'ai.r~ d'en dir,e IP.}US? Notre· popul-ation a: ,pol'.is il'ha!bitude de vou' reVemJl', cha.que ·p remier ·décembre l,es timbres et Jes ,cart/ES Pro J~ventute . Ellile saura rèpoludlJ.',e .g,énéreuselnoe'l1t là J'appel de -la FO'IlldatlOn.

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Aujou.rrclllUi .le ciel e·t 'ombre, ,la Imère anxieuse; 'l,e .pe,tit enfant n'est 'Pas toujours environné des sOllil'Îl'e q ui c1e\traie-nt e penche,!' SU I' s·o n ,b elr cea ux, comme I,es bonnes f,ées .d,U conte. Et 'pourta,nt. ce .petit, c'est lui qui. dans un monde que nou voulons espér·eJl' l1lei'~leu~r, s'a i .i.ra l'outil] que nous a urons' laissé Clhoir. Co ,p etit, ,c'cst lIa S-u'isse dE- demain.

Abonnements à "l'Ecole Primaire" Nous avisons ceux nos abonnés qui ne font pas partie du Corps enseignant en activité, que le prix d'abonnement sera encaissé par la poste dans la seconde quinzaine de novembre, aUt"lInenté des frais de port. Evitez-vous ces fJ'Clis en 7) (' l'S(l11t' immédiatement Fr. 6 ... ·- au compte cbèques Ilc 56) S ion.

~PEDAGOGKQu~l

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y a.. t..iI une pédagogie du temps de guerre? Les événelnents" actuels ont profondéluent l11.odifié la vie nationale. La mobilisation est yenue arracher des centaines de Inilliers d'hOlnmes à . leur foyer et à leur pTofession; des femlne s elles-luêmes ont été enrôlées dans les services auxiliaires. La vie économique a dû s'.adapter rapideluent au nouvel ordre de chose ' pour assurer le ra vitaiUen1.ent à longue échéance. Les restrictions deviennent plus rigoureuses; la production agricole doit s'orienter plus énergiquelnent vers la culture des alin1.ents de première nécessité. Est-ce qlle l'école devl'a èt son tOUI' se mettl'e à un régime inaccoutumé ? Elle subit inévitablement les réper,c ussions des dé· placements du personnel enseignant, de l'occupation des locaux scolaires par la troupe, des vacances prolongées, des jours ou des semaines sans feu; elle accepte ces dérangelnents-Ià. Doit-elle aller plus loin et cultiver activen1.ent une nouvelle façon de penser ? La ({ Sch weizer Schule » , organe de nos coltlègues catholiques de la Suisse alén1.annique, a consacré une série très suggestive d'articles à la question ({ Education et école en temps de gue1'l'e » . Elle a passé en revue différents aspects de la vie nationale et 111.011tré .comment les jeunes peuvent prendre leur part aux tâches COlTlmunes.


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Devons-nous nîodifier l'esprit nlême de l'école? c'est le général Guisan qui répond à cette question dans la même revue; sa réponse est nette: « Une école bien tenue n'a pas besoin de s'adapter lorsque la guerre menace. Si, en temps de paix, elle a accompli son devoir comme il faut, elle peut, en temps de guerre) faire appel aux qualités que la nation doit exiger de tout citoyen et en particulier de la ,;eune génération. » Quelles sont ·ces qualités? S'agit-il d'une 'culture physique plus prolongée, d'une instruction civique plus approfondie, d'une préparation nlilitaire plus poussée? Ce sont là des ,a spects de la situation actuelle qui préoccupent 'l es autorités. Mais le général n'en parle pas. Il pense sans doute qu' dessus des détails techniques, il y a l'âme, l'esprit qui dirige la vie; il delnande IPour le futur soldat du caractère, des connaiss·a nces et de la discipline.

r. Du caractère d'abord. L'hOlnme qui doit exiger de ses soldats des fatigues extraordinaires, des exercices de nuit, de longues heures d'attente et toute la gamIne des efforts militaires réclame de la jeunesse autre chose que tant de pédagogues qui oublient notre condition humaine: Renoncer à ce qui plaît, restreindre le plaisir, sacrifier ses satisfactions, voilà ce qui prépare la jeunesse à tenir au [milieu des épreuves qui peuvent nous assaillir. Et 'le général de citer des exenîples. Il aurait pu .les cueillir en abondance dans le passé du pays. Il renlonte plus haut,' « Si, au temps des plus dures persécutions, les premiers chrétiens n'ont jamais perdu la paix de leur âme, il faut, outre à la confiance inébranlable de Dieu, l'attribuer à leur charité poussée jusqu'à l'héroïsnle et qui étonnait les païens eux-mêmes.

II. Quant aux connaissances qui n'ont pas cessé d'être indispensables, le général rappelle le reproche qu'on a fait à l'é.c ole de cultiver trop exclusivement l'intelligence en négligeant la formation de la volonté. Il ajoute: « Il importe que les connaisscmces ne soient pas seulement du savoir livresque, mais qu'elles soient vivantes et enrichissent la valeur pratique du Jeune hom-

me.

»

IIr. « Il ne faut pas confondre la discipline avec l'obéissance aveugle et servile. Elle consiste à se sl.lbordonner liprement, sachant ql.le l'obéissance libre d' honlmes responsables est nécessalre. Habituel' les jeunes à une condl.lite disciplinée, c'est sans cloute la tâche la plus difficile de l'éducateur, mais aussi la plus bienfaisante. L'édl.lcateur, comme le sl.lpérieur militaire, ne pel.lt pas atteindre ce but sans une certaine contrainte. il/ais la confreinte n'est pas ' un but; elle n'est qu'un moyen d'éveiller et de favoriser les dispositions et les idées latentes chez l'lwm,m e. L'emploi de la contrainte se justifie pal' l'exemple dl.l maître et du Sl.lpérieur qui se SOl.lmettent eux-mêmes à la discipline. »

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IV. Caractère, int~lligence cultivée, discipline, tout cela pel;t se mouvoir sur le plan purenlent humain. Il lui faut une, consenation plus élevée. A plusieurs reprises, le général a ~arle d: la préparation spirituelle comme couronnement ou plutot ach~ve­ m.ent de tous les autres efforts. Il rappelle l'exenlple ,de nos peres qui fléchissaient 'l es genoux devant Dieu avant la batail~e. Dans l'article cité il dit: « La religion est la meilleure éducatl'lce. Plus notre jeune 'génération est pénétrée de l'esprit religieux, plus ell~ est disposée il accepter les devoirs que l'abnégation et la volonte de se saèrifiel' lui imposent. L'école chrétienne à une nlission immense, éJnine.mment belle, si elle enlploie toute son influence à empêcher l'af~~~blisse­ ment dl.l sentiment religiel.lx ql.li, nwlhel.lrel.lsement, a de.1a commencé dans beaucoup de milieux chez notre pel.lple .... La confiance en Diel.l doit de nOl.lveau inspirer notre génération. » L'éducation virile (educatio strenua) était en hOl~neur ~ans les familles chrétiennes. Sous l'influence d'un modernIsnle pedagogique superficiel, on en "est arrivé :un peu. à fair~ croire qu~lque~ fois que la vie est une fete. Les plus lUCIdes d ent!'e les Jeunes ont vite reconnu l'inanité d'un système trop complaIsant. L'éprel.lve .présente nous l'appelle à la réalité. ~~-d~ssus de toutes les considérations politiques, ,s fratégiques et Inll.ItaIres souvent si vaines, il y a la pensée chrétienne: La ~rovIdence veut nous ramener, jeunes et vieux, au sérieux de 'la VIe. Cette conviction salutaire retrouvée au Imilieu de l'épreu~e, il faut la garder aussi en temps paix.. E~le est d'ailleurs inscnte en caractères indélébiles dans le lIvre de VIe: « Militia est vita hominis super terraIn· ) G. C.

cl:

ùettres de mon Ecole X VIIème LETTR E

Première neige L ' automne mourant frissonne sur son lit de ,feuilles sèches. Sa lente agonie s'achève et, avant le spasnle final , il. jette un dernier regard sur les choses que la mort va vous raVIr. . Regret de quitter les bataillons bruns des ceps où ~ier encore les' grappes jouaient à cac.be-c.ac~e av~c la nl~ln du vIgne!'on~ ReO'ret d ' arracher son regard des forets ou couraIent de. gracleu,x qu~drupèdes , où chantaient des, oiseau~ g,risés de ~oésIe_ eX,ub~­ r ants et -f ous. Regrets, parce CJl1 on a anne et que ~ on ~,a ct.esoImais entrer dans ces régions glacées où nulle haleIne hed~ vou~ fait sentir la vie, la bonne vie chaude et prenante, la: VIe qUI vous pousse en avant malgré tout et vous emporte dans ses bras soJid es, loin, bien loin ...


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Il faut pourtant 's résigner. Il faut accepte r cette amertume, et .le sacrifice joyeu sen1ent consenti donne courage et force ponr lllleUX accep ter. C'est pour cette raison qu'il a voulu sourire un e dernière fois, COll11l11e le saint charitahle le lui a conseillé . Aujourd'hui. l'automne est n1.ort. Son üme s'est envolée dan ' un grand souffle de vent venu du sep tentrion . Et pour fleu rh sa ton1be voici des étoil s d'argent pt de cristal qui tombent du d el. abondantes et silencieuses. E lles tombent, les petites étoiles d ' ar.; gent et de cristal! Je les r egarde, muet COlnnle el1 es, et voici qu'il Ille semble faire une ascens ion n1.erveilleuse. Toutes cl oses disparaissent· seu les, ces petites mains blanches , toutes petites luain ,' blanches, qui vous emlllènent tou.iour s plus haut dans les espace ' mystérieux. Oh! les prellliers flocons de n eige! Les enfan ts applaudi ss~n t à leur venue. Ils en rient tout haut. Les jeux sont oubli ''s . C'est 'l a grande fête qui c.Oll1.lnence. La fête blanche. L 'irrésistible attrait de ces longues pentes sur lesqu elles devenu oiseau il s'élance à tire-d 'aile. Qui dira tous les gloussements d aise de ces poussins bariolés, v'a utrés dans la plus Itam.isée des farines? C est la grande fête hlanch e. Vive la grande fête blanche! Mais, -l' enfant grandit. Il p erd ses illusions aussi. Il apprend qu e toutes choses ont au fond d 'elles-lnên1es un p eu d'âpreté. E t voici que les preùliers flocons lui font peur. Il voudrait r etarder leur chute. Il voudrait fern1er les yeux. pour n e pas les voir s'a 1110nceler en nappes épaisses en gigantesques linceuls. lIuplacable, la loi qui fixe à chacun ses arrêts n'aura pas d e pitié lW n plus pour cet être infÎlne. Il lui faudra subir les outrages 'du temp . comllle il subit ceux d e ses semblables. Et la peur, ave c la fatigue , s'insinue plus avànt dans son être secret. Elles blanchissent, ces tempes où affluait un sang bouillonnant. D es 111èches entières, Inaintenant, se colorent, a'l bes flocons accrochés avec ténacité . . Prenüère neige, je pense à toutes ces choses tristes en considérant ton œuvre de 11101't. Je pense que den1ain beaucoup se réveilleront marqués de tes traits, qui chantent la vie, la honne vie chaude et prenante. Je songe à tous ceux que la n eige a COUTbés vers .la terre froide, ù tous ceux. qui donnent, avec les automnes mordorés, sous l'épaisse draperie funèbre... Hon. Quel est le but de la carte historique « La Suisse en arm.- es»? C'est de tl'OUVeI' les fonds nécessaires à l'action pour le Noël du soldat, 1940, mais aussi rappeler à la mémoire du peuple suisse l~histoire des origines de sa patrie. Aussi la valeur de cette carte ne saurait changer.

ORS AT, vins du Valais, vins de soleil et de

santé~

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ùittérature valaisanne Certes~ on a beaucoup écrit, b eaucoup parlé du Valais. Innombrables sont les écrivains qui ont noté dans leur carnet de voyage le charme infini de ses vallées, de ses coteaux et de ses montagnes. Un rapide coup d 'œil sur le passé nous le dirait, du reste. Il ne serait pas difficile de retrouver certaines · notes de Jean-Jacques Rousseau, Châteaubriand, Reiner-Maria Rilke, Henry Bordeaux et con1bien d ' autres auteurs conten1porains. Toutes traduiraient une grande adlniration, un enthousiasme sans limite à la vue de tout ce que le Valais renferme. Rousseau déjà n'a-t-il pas parlé de la générosité, de la simplicité de nos populations ? Mais tout cela n'a jan1-ais constitué une œuvre. Tout cela ne fut qu'tme impression passagère, tout cela ne fut jamais l'in1age réelle de la vie quotidienne; tout cela n'eut que le m.érite de nous montrer quelque paysan ou paysanne endimanché, sur la place du village; ou le berger qui chante parce que son cœur un 11110ment est gai. Qui donc a parlé de 'c ette terre en songeant à ces luttes terribles que -l'homn1e lui livre chaque jour pour en extraire le pain noir quotidien? Qui osa une seule fois entrer dans la simplicité de ces âU1es et comprendre ,l eur grandeur, leur noblesse et leurs soucis? Et cette vie ,a vec ses Inisères, avec ses drames, quel étranger l'a donc une fois con1prise; quel étranger a donc essayé de la con1prendre? Il faUait des enfants de la terre pour cela, des hommes issus de l'aridité et de l'avarice de ces coteaux. appuyés contre le ciel. Il faUait des hommes semblables aux paysans pour que toute cette beauté une fois se dévoile dans nos }ivres. Ces hon1mes-là , nous les avons aujourd'hui. Car la terre, elle aussi, a ses caprices, ses fantaisies: elle se livre à quiconque la connaît et faÎlne. Il fallait appartenir à cette race, sentir un sang de paysan couler dans ses veines pour que notre littérature devienne vraie, humaine. Certes l'hun1ilité de ces hommes ne demailderait pas qu'on parle d'eu~. Car la critique ne les préoccupe pas. Que Jeur ilnporte en somme? Ce n'est pas pour les autres que le paysan sèlne son blé. Dans le silence de leur cabinet de travail, ils continuent leur pénible ascension, leur travail ardu que le succès a déjà heureusement couronné. Dans ]a chaIubre noire d e leur esprit lentement les livres prennent naissance. . Ces honulles ,qui s'appellent Maurice Zennatten, Marcel MIchelet et d'autres encore dont le non1 est déjù so rti d e chez nouS pour atteindre le sommet du Parnasse ron1and.

Co<:mment soutenir efficaC'ement l'actio-n pour le Noël du so,l dat? « La Suisse en arnleS» et la médaille du sO'ldat!

En achetant la carte his.torique


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Avec l'?b.jtination du pa) san, Maurice Zermatten poursuit

SO~1 œu,:,re, etr~n ger cl tout ce qu on peut dire de lui. Paysan lui-

lnelne, 11 possede cet entêtement caractéristique devant un travail à accomplir. Puissant, d'une rare fécondité , profondéul1ent hUlnain, artiste indiscutable, abhorrant tout ce qui n 'est qu ' 'ball?hé, jl a .déjà témoigné de ses qualités . Insatisfait avec lui-même, Il ne cra mt pas de revenir à la m ême tâ-che avec la volonté ferme de faire vrai. Style dur sec musclé con1n1e ses personnages com111e la ten:e. Puissanc~ év~catrice: dynamisme, p assion: aI~lour : tout ce qUI caractérise la race. Maurice Zermatten se pench e sur le peuple, l'observe, l'étudie, écoute parler sa misère, comprend sa form-idable destinée. Bon de cette virile bonté, il doit recueillir bien des confidences , être le témoin de bien des drames intim.es . Car lui seul pénétra sous le toit pointu des chalets roussis de soleil, lui seul est entré dans ces chambres basses pour nous m011trer ce qui s'y passait: l'amour, la haine, la jalousie, la paix. L'œuvre de Zermatten, si admirablen1ent commencée, possède une indeniable valeur parce qu'elle est le miroir de notre vie quotidienne, de cette vie brutale du paysan, de cette vie que nul n'essaya de peindre aussi vraie. Notre terre ,et son peuple, voilà ce qui intéresse Zermatten. Passionnée ou calme, sauvage ou douce, bene, nlais jamais gaie, mais toujours grande pal' son destin, -a insi transparaît à travers les pages de Zermatten, l'âme valaisanne. A part cela, observateur perspicac.e, écrivain puissant et vrai, Zermatten est lm magicien de la plume. Grand admÎllateur de Flaubert il sut profiter des leçons d'art de « L'Education sentiJl11entale » de « Salambô », de « Mme Bovary ». Il -s uffirait de voir une fois un de ses manuscrits pour rendre compte de l'immense travail de styliste que représente lm roman de notre écrivain. Zermatten a pourtant du talent. Mais ce talent, cette facilité avec laquelle il écrit, il les soumet ft une dure discipline. La beauté n1érite bien un effort constant, un effort de tous les jours. La beauté n'est jamais trop payée. Zermatten aime sa terre. C'est pour cela, sans doute, qu e son œuvre possède tant de grandeur. Il existe entre lui et la terre un dialo?,ue constant. P-s ychologue d'un rare mérite, il comprend à merveIlle ce que tant d'autres ont ignoré: le caractère du peuple. Ses personnages ont pu paraître rudes, grossièrement taillés. Seulement, sont-ils moins vrais, moins humains? Et il suffirait de les regarder vivre un Imoment, ces êtres, de les aimer surtout, pour remercier Zernlatten de la précision avec laquelle il nous les montre. COl11bien de fois déjà aura-t-il arrêté ses yeux sur ces montagnards, combien de fois aura-t-il partagé leurs soucis, leur misère, leur peine éternelle! Car lui aussi a dû connaître ces lutte avec la terre, ce COl~ps à corps avec la côte avare et rapide; il a

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dû mange r ce dur pain noir, vivre la InÊ'.n1e vie, mériter la. nlêm c paix. Tout cela l'élève. Et seul un fils de la terre pouvaIt nous montrer cela dans sa cruelle nudité. Quatre ans se sont écoulés depuis la publication du « Cœur inutile «. On craignait que Zermatten se soit laissé bercer par le succès éclatant de son pl'cn1ier livre. Ce Evre neuf , frais, chargé de chansons, de !tu11ière, ce livre jailli d 'un sol qu 'on ,c ro yaH inutile. Au contraire Zennatten fut le prenlÎer à reconnaître ce qu 'il lui manquait et qu'il acquit par la suite, grâce à son travail , grâce à sa volonté de faire vrai, d'être le fiétèle peintre de tout ce qu'il voyait autour de lui . Pourtant « Le Cœur inutile }) restera. Il contient trop de jeunesse et de fraîcheur pour que l'oubli s'empare de lui. Un ù un, livre par livre, il continue son travail. « Le Chemin difficile }), livre profond où sa grande qualité de psychologue ·'affirnle. Quel étrange chemin, en vérité, que suivent ses p ~ r­ sonnages, quel difficile chelnin que celui du bonheur, de la paIX. On reprocha à notre écrivain une influence trop n1arquée (le Ramuz. Influence bien anodine s'est-on dit après la publication de « Nourritures valaisannes» . C'est peut-être la production la plus riche, la plus chargée d 'in1ages, de 111usiqu e, de lumière ~ t d'alnour. Qui ,n 'est pas ému à l'écouter chanter , à l'écouter pner ou p leurer? « Contes des Hauts Pays du Rhône » a plus de 111érites qu 'on le rpen se peut-être. A-t-on jan1ais pensé que toutes ces nouve ll fs étaient · tout d'abord des sujets de rOll1an, l'TIais que Zermatten, su ant sur son œuvre rabotant, polissant, stylant, a voulu se donner cette oTande dis~.ipline de la phrase, chercher le rôle én1inent du verbe ~n suivant l'exenlple de son grand maître Flaubert. Travail d'artiste pour qui l'art seul con1pte, pour qui tout le reste si ce n 'est le constant souci de la vérité - n'est rien. . Après cela Maurice Zenmatten pouvait 111archer. On att~n ­ dait de lui quelque chose de vaste, de gigantesque, de populaIrc, «

La Colère de Dieu ».

Quel beau titre et quel beau livre! E tranae duel d{l bien et du lnal , thènw universel, mais com· ] l'lera y~~ s bien neuf, :-,conlbicn tragique, dans ce roman! On n 'ou) tette figure prophétique de Jean Perraudi~l, sa nat~lre enracI~~ee à la terre. Et encore lTIoins cette lutte ternble du pere et du fIl s, ima a e3 de deux générations, deux races. L'action , terrifiante, pas' sion~lée ec;;t nn ëhef-d'œllvre. Point n'est he soin de reparler de ces scè~es luagistrales de l'incendie, de l'éboulenlent final où l'on remarquera c~s phrases épaîsses , ces ~alinéa~ gonf1és ~e sens, ~~~~ infernal brouhaha. Tableaux de lu:utre, dIgnes de l ;1nthologle contemporaine. Equilibre, h.armon~e, ~uiss~n~.e - p~issan('e ~x­ traordinaire. En1iIe Perraudln espnt devoye, IncarnatIOn des pl O-


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pagateurs de fausses idéologies, nous apparaît avec tont So ]]. cynisIne et son aCh3.n1ell1ent à détruire. i\lais c'est J oan Perr:tndin, cette nobJc figure, cette figure auréolé e de grandeur et de m i ~ sère, ân1e cruellelnent n1elu·trie qui sait cepe.ndant subir son de 'tin, c'est celui-là qui nous r estera parmi tous les p ersonnages de Zern1atten . La presse, suisse, parisienne, n1adrilène, a assez loué « La Colère de Dieu ,> pour que sa valeur soit connue. ·Maurice Zennatten atteint peu ·à peu la grandellr p op ulaire et ses livres nous n10ntrent, du reste, cette pénible ascension ve rs le somn1et de l'art, cet art sinlple qui s'approche du chef-d'œuyre. Maurice Zermatten, le no 111. hante déjù l'esprit de nos enfants , circule comIlle une bénédiction dans nos vallées , parce que lui continue de défendre ee qni reste de bean chez nous: la foi, la race, la terre ... La grande paix blanche, le village emmaillotté de n eige, la vie das ce village, la vie enfantine, c'est tont cela qu 'évoque « Le Village endonni » de Marcel Michelet. Délicieux Marcel IvIichelet, plein de vibrante ,s ensibilité, plein de reconnaissance et d'a-Illour pour son pays ! « Le Village endormi» est un livre exquis de psychologie enfantine. Il/y a certes d 'autres romans de ce genre: cet étrange livre d'Alain Fournier, « Le Grand Maulnes}) on « IM on Petit Trott }) de Lichtenberger. Mais nous, nous n'avions rien encore, ri en qui parle de nos enfants, qui les regarde vivre, qui suive le développe!luent de leur personnalité, rien qui saisisse ce ravissemen t devant la vie qui s'ouvre. On éprouve une joie infinie à découvrir le petit Paul Délèze, âlne sensible qui souffre déjà. Michelet est un artiste aussi. Un artiste de la description et un artiste de la phrase surtout. Un autre genre cependant. N'éprouve-t-on pas, en lisant « Le Village endonni » la nostalgie d'une steppe russe ou d'une romance nordique. C'estprécisélllent p'a rce que Michelet porte une grande adn1iration pour une certaine littérature scandinave, caractéristique par son systèIue lnosaïque avec retour et alternance de certains thèn1es. Technique eomplèten1ent différente lI' celle du ron1an français. Certes, nous connaissions déjà Marcel Mil.:helet. P(,ur a vo ir publié cette superbe biographie du Prieur Bourban et ce livre vibnl.l1t de poésiE: religieuse « Les Béatitudes ". Il nous f::l!~l:;li: pOllr tant quelque chose de plus personnel. Ce fut son premi er rom an « Le Village endormi», pierre fondamenta1e de toute son œuvre future de laquelle on espère beaucoup. Lui aussi est un fils de la m.ontagne; ses pages restent pleines de vent, de rafales , de grondem.ents d'avalanches, de l) assion . Et nous pouvons nous en glorifier.

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On Ill' en voudrait cl oublier Gaspard Darb ellay et son « Auou tin. 'Dorsa, Valaisan », œuvre virile et pleine de belles pages :) ~ésonnance hm.n aine. L'enseIl1bJe du livre est quelque peu déséquil ibré et manquant d 'unité. Ceci d 'ailleurs est un détaH si à côté on veut bien regarder vivre et souffrir cet héroïque Augustin Dorsa, plein de r ésignation et de fierté. Quelques pages pos·· sèdent malgré certaines 111aladresses beaùcoup de dynan1isme et sont remarquables de simplicité et de précision. S'écartant de l'œuvre littéraire à proprement parler , .i e n e puis cependant 111'empêcher de citer ici les exquises poésies de Jean Graven, plein -de talent, de sensibilité et de ,délicatesses. Dans chaque vers, on sent qu'il découvre dans son pays quelque chose de neuf, de frais, de beau. Après Rjlke .le ne crois pas que quelqu'un ait écrit de plus beaux. ve r s sur notre pays. Est-ce à dire, après cela, que jusqu'ù présent . Je Valais n ' a rien eu , n 'a rien produit? Ce serait faux. Pourrons-nous oublier la oTande Valaisanne que fut Mario i=l la plume vibrante et extrê~el1lent sensible? :Mario qui r ecueillit toutes nos légendes et que Al'hert Bessières a déOll1n1ée l'Holl1ère valaisan. Et 'Charles ln Albon dont certaines poésies sont de véritables perles?

:: * * Il reste encore à parler de nos amis de Haut. Le .ieune écrivain Fux se fit favorableIllent connaître en Suisse aléInanique avec son rOl111an « Das neue Geschlecht », livre plein de force, de promesses et de vérité. On ne peut non plus passer sous silence ces merveilleuses légendes du Prieur Siggen de Iüppel.

*** Littérature valaisanne, de notre peuple, pages inoubliables de Elorandeur, qui Il10ntreront à ,nos• an1is romands que nous aussi • • nous avons nos peultres, nos ecnvaU1S. l lI ais des h0l1l111eS de chez nous, cette fois ... Jean Folloniel'.

Pour une ieunesse saine Faut-il s'excuser de parler encore, de nos jours, d'enseignement antialcoolique? Il paraît, on l'a tant répété, que grâc~ il l'éducation, à l'infonuation, aux sports, aux sports s~rtOl:t~ 1 a~­ coolisme n'existe pIns! On est lassé par tout ce qUI a ete faIt


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ère nouvelle, illunlinée par 1.a justice et la charité. Mais il faut pour cela que l'enseigllen1eIü du maître soit basé sur l'amour et le respect mutuels et que, tout au long des leçons, il porte l'empreinte de la doctrine du Christ en action. Le Inaître. du "monde ? A la condition d'avoir une fonnation pédagogique cOlnplète, de connaître l'âu1.e de l'enfant, de comprendre les besoins de ' l'élève, ses faiblesses et ses défauts, n'oubliant ja!mais d 'autre part que le petit ûtre qu'il doit fonner et enseigner est plus qu'une « terre à façonner » ou « un vase à rellnplir », qu'il a une âme semhlable à la sienne, délicate encore et que le n1.oindre souffle risque de ternir. . Le soleil éclaire le Inonde par son feu ardent, par sa flan1n1.e éclatante. Le n1aÎtre doit aussi être pénétré d'une chaleur con1.n1.unicative ,q ui se transmette par sa parole, par son maintien, par ses actes de tous les instants. L'élève doit trouver en lui un exemple vi.vant sur lequel il sera heureux de se nl0deler. Il l'hnitera même sans effort, petit à petit, sans y penser. Le feu qui réchauffait le cœur du n1.aître aura ainsi jailli à l'extérieur et sera devenu le flan1.beau qui éclaire. . Oui, n'est-il pas vrai, « le vrai maître du monde est celui qui l'éclaire ». Cl. B.

Leçon dè choses et devoir écrit Cours éléJl1entaire. - Aussi longten1ps que ses éléves ne savent lire et écrire que très Îlllparfaitement, le nlaître doit se borner à lJ'intuition pure, c'est-à-dire aux entretiens oraux ; n1.ais, au cours éléilnentaire, dès qu'ils COlnmencent à lire couramnlent, et à écrire convenablen1ent une petite dictée ou copier un texte facile, il est de ,la plus haute utilité de faire suivre l'exercice ora1 d'un exercice écrit. Pour réunir les éléments de cet exercice, le nlaÎtre écrit au tableau noir la .JueiUeure réponse donnée sur chaque point du -sujet étudié, de sorte que l'exercice étant tenniné, la synthèse en est ainsi forn1.ulée d'une Inanière méthodique et cOlnplète. Cette synthèse fait d'abord l'objet d'un exercice de lecture, d'autant plus fécond que -les enfants cOlnprennent les n10ts et les phrases qu 'ils lisent. L'écriture de cette rsynthèse. au tableau et la lecture faite par les élèves ont dû donner à ceux-ci une idée exacte de l'orthographe des tenues employés; cependant, il importe d 'attirer tout particulièrel11.ent leur attention sur les n10ts qui renferment des difficultés orthographiques. Ces mots sont ensuite effacés en totalité ou en partie, et les élèves les reconstituent en copiant la synthèse. Celle-ci est copiée au tableau « voilé» .e n n1ême temps que sur les ardoises, et finalelnent la copie en est corrigée sOlfs la direction du maître, avec le concours actif de tous les élèves.

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Cours 111oye11. - Un som'I naire écrit au tableau pendant l'exercice oral, rappelle aux élèves les différents points dévelappés. Dans les preInières leçons, les élélnents de ce somlnaire sont donnés pal' le maître; plus tard, celui-ci le fonnule avec le concours des élèves, et les indications qu'il renferme deviennent n10ins nombreuses à n1esure que les .enfants acquièrent plus d'habileté. Après l'exercice oral, quelques élèves le rés"m nent en s'aidant du sommaire. Le devoir écrit consiste à reproduire ce réslune sur le papier 'ou sur l'ardoise. Con1me au cours élélnentaire, un élève développe le son1111.aire au tableau « voilé», pui,s le développelnent de chaque point est corrigé séparélnent sous la direction du maître, et tous les élèves prennent une part active à cette correction. Leur attention est particulièreInellt appelée sur la tournure des phrases et sur l'orthographe de certains mots difficiles . Le maître qui prépare sa leçon avec soin, ren1arque que certaines règles gramillaticales doivent être fréquemment appliquées dans l'exercice écrit; afin de prévenir les. fautes, il fait préalablen1ent rappeler ces règles par les élèves. Il remarque aussi les tern1es dont les enfants ne connaissent pas 'l'orthographe usuelle; et il a -soin de les écrire très lisiblement au tableau. Cours supél'ieur. Le devoir écrit est indiqué comIne au cours moyen, sauf que le sommaire renfern1e lnoins d'élélnents propres à rappeler les développeInents oraux. On peut se borner à l'indication des grandes divisions du sujet. Divers n10des de correction peuvent être empl'oyés : a) ·celui qui est usité pour le cours moyen; b) après avoir lu quelques devoirs en particlùier, le maître ·e n fait écrire un tahleau. Ce devoir est ordinairen1ent celui d'un élève de force moyenne, mais il est utile de choisir quelquefois le travail d'un bon élève. Ce devoir est corrigé phrase par phrase, sous le rapport du fond et de ,l a forme . Les élèves corrigent leur propTe travail en le con1.parant avec celui qui figure au tableau; c) le lnaître peut aussi recueillir les devoirs des élèves pour les corriger hors de la classe. Il indique à l'encre rouge les fautes les plus Inarquantes et chaque élève recopie son travail après l'avoir corrigé d'après ces annotations . Un vieux maître.

.Autorité .. Direction . . Contrainte Ln. revue (~ L'Education enfantine» a publié sous la signature de Fr. Garein une intéressante étude dont nous regrettons de ne citer que le dernier alinéa : ;Ménageons jalousement la grande in1.pressionnabilité de nos enfants. A la place des récits élnouvants et terribles, des hi s-


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toires effrayantes, des pratiques superstitieuses, apportons le ré dt des actes louables. ,La suggestiOl~ du bien est aussi eertaine que celle du mal. Suggerez donc le Jnen en le montrant. en le l'acon. tant, n'essayez point d'v atteindre en étalant le nlaI. ' Provoquez la douceur en apportant l'exemple de son hien, provoquez des élans de bonté en appelant la fraternité agis~ante auprès d'un faible ou d'un débile. Prêchez cette bonté à l'ég'ard des animaux et mê.me des plantes. Celui qui arrache aujourd'hui les ailes à une mouch~ . ou éer:se ~n, ~carabée sera .dispos~ demain à frapper son VOISIn et DleUle a 1 ecraser. La petIte Inl:lIn qui porte un sean d'eau à la 'p131~te qui se . .des~èche dans un vase ou sur la platebande du JardIn sera prete fi. porter un bol de tisane au calnarade qui souffre .près de lui. Notre autorité sera faite de l'apport des ?o~?es ha~:tude.s, notre contr~inte sera constituée par le SOUCI d et?ff~r l ec~oslOn des Inauvalses autant que faire se peut. Jour apres Jour, ecartons la brutalité et l'éo'oïsnle élevons au mieux la génér.o~ité, la, c1o.uceur et la bonté, t~ls sero'nt les jalon" de notre autonte, les et01les de notre direction et les soucis de notre contrainte.

Quelques notes sur l'éducation ,et l'habitude (Suife et fin) . Pour connaître la nature et les nloyens de l'éducation, étudions -en le but. Un chrétien répond pàr la prelnière page dll catéchiS111e : faire un homnle qui réalise sa destinée savoir c?nnaHre Dieu, l'ai~er, le servir, et par ce moyen ac~uérir l~ VIe éternelle. Un phIlosophe païen lui assignera quelque ' hut DIu", strictement humain: ainsi Huxley, qui nous dit (La fin et' les moyens, p. 214) « Notre but, c'est d'élever de .feunes êtres' humains en vue de la liberté, de la justice, de la paix» . Nous VOlIIons bien, dans la présente discussion, rester sur ee plan. Et nous avouons que nous trouvons ce but trop vague, étant donné que nous ne sommes pas suffisanlluent d 'accord sur la naturp de cette liberté, de cette justice et de cette paix. Il f:lut donc préciser. . Le but de l'éducation (latin e chzcere) est ide conduire l'enfant hon; de .l'enfance, d'en faire un honlnle, non seuleluent par le corps, maIS encore et surtout, par l'esprit. En un m.ot, d'en faire non un individu - un bloc de matière distinct des milliers d'autres blocs par son volume et son /poids - mais une personne. C'est-à-dire un être raisonnable, libre, agissant en vue du bien. Raisonnable pour reconnaître sa puissance et ses lünites' libre non tant de Icontrainte extérieure que de détermination fat~le par

Vins du Valais 0 R S A T dissipent la tristesseo

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les sourdes puissance qu 'il porte en lui-Inêlne. Qu'il ne se croie pas diminué pour obéir s'il sait cOlnmander à ses pas~ions. Com.bien d'hoIDlnes puissants - ,chefs de bureau, chefs de chantiers, directeurs, se donnent une illusion de puissance et de liberté en infligeant à tant de subordonnés une vie d'esclaves, alors qu'ils sont eux-IuêInes esclaves du plus petit caprice. Saint François d'Assise ayant rendu ses vêtements à son père, Jeanne d'Arc mourant sur le bûcher étaient élllinemnlent libres « Délivrance aux. âlnes captives! »

* :1: * L 'enfant n 'aboutit pas tout seul à pareille liberté. L 'enfant naît avec des dispositions) dont toutes ne sont pas sacrées. Il y ·en a de bonnes, il y en a de nlauvaises. D'après une loi qui est universelle, les bonnes se développent moins rapidenlent et nîoins sùrelnent que les Inauvaises. Laissez faire le jardin potager, vous verrez ,ce qu'il en adviendra - mênle si vous l'avez au préalable lnuIü de toutes les bOlmes selnences. Il faut donc retrancher ces nlauvaises dispositions, Inênîe si cela cause une douleur ou un chagrin. Il faut encourager les bonnes. Il faut faire que ces di spositions deviennent des habitndes. On peut dire que la base et la raison de l'éducation, ce sont les habitudes. L'hOlnme n 'est ni ange ni bête. C'est-à-dire 1) Il n'est pas créé dans -s on plus haut état de perfection intellectuelle et 1110rale et par conséquent dans un bonheur imnlllable; 2) ni dans une indétermination foncière , qu'on ne puisse pas ineliner au bien. La taille de la vigne est toujours à recomnîencel~ parce que la vigne tne prend pas d 'habitude; on n'apprendra jamais au feu ft n e pas brûler. Mais il y a dans l'hOlnIne certaines dispositions, - quelques-unes COlllmunes à toute espèce, et d'autres variant selon les individus qui se laissent travailler, diriger, . augTnenter : qui . deviennent des habitudes, ou, s'il s'agit de honnes dispositions nlorales stabilisées, de.s vertus. COlmnlent s'acquièrent les habitudes? par la répétition des actes . Pour apprendre à faucher, il faut elnpoigner .la faux. IPour apprendre à tricoter, manier l'aiguille. Or, voici une distinction très Ïlnportante. Pour apprendr~ il mal lf aîre, c~est-à-dire ù contracter de luauvaises habitudes , il suffit de peu d'actes, et encore mal faits. La fell1111e qui n'a jamais manié l'aiguille qu'en amateur ne saura jamais tricoter. Celle qui a peur des touches du piano ne saura jan1ais jouer. Pour acquérir une hahitude il faut des actes répétés, et répétés selon leur intensité nîaximuDl. Il faut de l'application. Voilà où intervient l'éducation. L'enfant n'a pas encore 11ntE.1ligence, ni la force de volonté suffisante pour répéter 'c es actes, ni surtout pour les faire bien. C'est pourquoi il faut un maître de gymnastique et un Illaître de piano, sinon l'enfant ne fera que Inaladroitel11en,t gesticuler et pianoter, et ,ialnais n'apprendra. Si


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nous voulons sous prétexte de respecter sa liberté (ul1e liberté qu'il n'a pas ecore), épargner ses pleurs, l'enfant ne verra et n'appréciera son bien que quand il sera trop tard. Or il en va de mêm.e pour l'éducation Inorale proprelnent dite. Sans être dirio'é et quelquefois forcé, l'enfant du nIeilleul~ naturel peut donner ~n monstre moral. Car il ne -suffit pas de voir le bien et d'en parler ; il.faut encore le faire, le faire habituellement et avec joie. Et c'est ici que le monde Inoderne s'est trompé. Une page d Huxley est suggestive sur ce point. " . « Il y a ,?-ang;r actuellenlent qu'on donne aux enfants plu ' de hberte qu Ils n en peuvent supporter avec profit, plus de responsabilité qu'ils n'en désirent ou qu'ils n'en savent aSSUlner. » Cela nle semble évident aujourd'hui, et cruellelnent dénlontré pal des événements amers, dans beaucoup de ·p ays. C~ n'est pas à dire qu'il faille passer à l'extrêJme opposé, et condUIre les enfants comme un troupeau vers un drapeau ou un homme. Nous pensons y revenir. Concluons pour aujourd'hui avec le mênle philosophe anglais: « L'iInportant est 'd'éviter les deux extrêlnes - l'extrênle d'un excès de responsabilité ·et de liberté d'une part et, de l'autre, celui d'un excès de r·estriction - surtout d'un excès de restriction de la mauvaise espèce». ' C'est agir conformélnent à la nature de l'h01nnle, qui n'est ni fatalenlent détenniné dans ses actions, ni absolulnent indéterminé, Inais qui est fait pour être éduqué par 1'habitude. Et, comme dit un homme de grand 111érite, « les habitude bonnes sont les titres de noblesse des honlmes sages». CIme 111arcel iVlichelet.

rnission de la femme, au village (Suitp) III. Le Beau et le Vrai au village La: laideur engendre l'·ennui et l'ennui engendre le désE'spoi r. C'est pOUl~quoi le problème qui se 'p ose n 'est ,p'as seuleme,nt ,le 'p ro blème du beau, c 'est celui de la vie p,aysanne tout entière qu'i.l f.al,Jt mainteln ant dMendre ·car i.I en est temps, lIliai,s il n'en sera bientôt plus te-m'ps. Et pour cE,la:, il f,aut s'·adres·ser ,à vous, .Mesdames. Si j'ai accu sé l'es fem,m es d'avoir été les ·premières à succomber 'à la t entation qu i venait de iJ.a vHle, c'est 'b ien que .ï e.spérais leur of,friT l'oc,easion de se ra-cheter. Il ,f aut que ,ce ~s oient ,les femmes q.ui se mettent en tè te de la croisade pour La; ]}e'auté. ,Les homm.es ont trop d'autre s préoccupations. -Les ho:mmes, nous .l'avons vu tout à. l'hN1I''E'' ,p en , ent ù. la

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lutte, a u travail, à ",aventure sous toutes . es form es. L es hommes, pour la plupart, so'nt fermés à ces problème ' quïls jugent inférieurs. Ils .n ont 'p.as lass'ez d e finesse, .p as assez de délicate·sse, pas assez de sensibilité. 'L 'org.ueil ,l e,s mène tro.p souvent, et la 'p assion et Il,a violence. Or, c est une œuvre d',amour qu'i,l faut entrE'prendre, une œuvre de p.atience et de vigilance. Il faut ref·aire une m·aison pay·sanne gaie, un village où tout est joie et beauté, i.l .faut re·créer un cadre où l'homme se sente heureux. Vous en êtes seul'es .carl'a bles . Je le sais, .le rparle ici à des auditric-es aequises d·,avan.ce ,à la caus·e ·que je défends. Vous avez eu le privilège d 'être orientées vers le beHu p.aT une administration inte1lligente !(fui n'la p.as seulement le s ouci des réalisations techniques m.a"is qui veUle sur l'âme du pays, vo uant s on attention la plus continue à défendre ce qui doit être défendu , mais aus·si à innovE'r d'urne façon heureuse. Oar il ne s'agit p as de co'p ier le p.assé -d 'une ,façon servile. Il n e s',agit pas d' êtr e 'prisonni81' d e ,f ormulesd·ésuète·s, q.uelles qu 'ell es soient. 1'1 s agit ,au cont paire d'être des ·inventeurs, .d'être des créateurs, mai s de l'être av ec bon goùt, ,m ais de 'l'être en se souvenant ,des leçons d es ancêtres , m ai s de l' êtrE' ,surtout en regard·ant 'autour d e ,s oi, et en :m e-tta nt tous 8e·s soins à rester dans le ton qui doit être ,le nôtre. Vous avez donc eu le privilège de n êtr'e pas a'b andonnées sur la \ oi e de toutes .les erreurs. Il suffit 'q ue ,l 'on jette un r egard ,gUI' ,ce village qui est le vôtre ,p our voir que ·de be'lle,s et grandes choses s 'y font dont les génér.ations futures seront 'fièrE's ·comme nous 's ommes fier s, nous, de l'Eglise de 8.aint-Pierr·e, de Valère ou de Rarogrne ou de Sailloln. Avez-vous p ensé une fois ·conm1e nou·s se·rions plus pauv r es et ,p lus seu,ls, et Iplus tristes s i .l'église d e Saint-Pierre ou si la collégiale d e Valère v E'na,ient :à cU,soparaÎ'tre? Com,1ne nou s sentirions ce vide autour d e nous d'un 'PE'U de beauté di s,p arue! Non, rien, ri·en ne pourl\ait jamais .rem,pIa,c'er l,a perf.ection de ces .p ierres .mise s a ve,c .a rt ,le s unes SUT les 'autres, liées ensern:ble ,p ar ·1-e m ême :destin et demeurant vivante·s -clans leur immobi'l ité com:me des témoigna.ges d es ten1Jps ·anciens, comme de lointaines ·m arquE·s d 'amitié que nous ont faites nos ancêtres. Mais nous serons très vit'e les ancêtres de quelqu'un. Nous' s eron s très vite ceux vers C{'ui l'on reg.arde, au loin derJ~ ière soi, ceux dont on évoque Il.a mémoire n.V0C des mots de piété. Eh bien! Il -faut prendre consdence d'e no·s devoirs. Il faut se p}a,ce.l' :sur un plan historique, il faut SE' situter dans le déroule.ment de's siècles, ·c ar nous avons chaoun no tr e petite histoire ,à fair>e- à nos ,s,ièc,l e·s' là viv.re·. QU8Jncl no'us aurons ainsi ,com,pris que -nous ne vivons ,p as seulement ;pour nous mais pour tous ceux qui viennent de-rrière nous, toutes 'ce·s cohortes qu e vous portez ·en vous, dans vos flancs et dans vos cœurs, alors nous conceV·l"ons 'peut-être .la Il égitime .al11lbition d'e lais's er derrière nous un héritage dont les homlmes de l'avenir seront .fi,ers commE' nous sommes fiers ·de l'hérit:alge qui nous a: été là nous transmis. Vous êt es ,f iers de Saint-Pierre de ,cl8Jg.es, fiers clec-e·s maiso,n s à. l.arges f.açades , dont ,les pro.portions sont si he,u reuses que rien 'n e ,p ourrait


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y être ,chélingé, n'lais 'faite,s en sorte que d 'ici deux -cents, trois ce·nts ans, que ,d 'id mi,Ue ,ans s'H EtSt nécessaire 0~1 soit fi er de vous. Pour cela, que ,faut-Ï'l f·aire? La prem.ière transformation à opérer, il faut l 'opérer 'au -d·eduns de soi. Il f.aut C011'1menCer ,par revenir ,soi~m ême à l,a :simpli,cité d 'une condition 'paysanne qui n "est en rie.n ,p areille à l,a 'condition bourgeoise, ni à ,la condition ouvrière de certaines dasses cita dines. Il f·aut d'Ia,bord que chacune d 'entre vous vous ,p reniez conscienc e dE' votre grandeur et de la heauté d e votre cond,i tion. Vous n'en tirereZ! pas de l'orgueil mais une juste Ifierté. Quand v-ous aurez bi en compris que vous êtes 'p lus ,libres, ·plus utiles, ,p lus généreus,es qu e beaucoup de très 'b e'lles da.m·es de la vi 1:1 e, vous n ',aJUrez plus le mêm e ,c1és'Îl' de Il'es i,mitE'r, .de vous 'ha,biUeT cOmJme e:ltles, d'avo,i r des :meub.le comme elles. Vous le VOYE'Z, i,l y a ·1à tout un pro,g;l.'Iam.me d·e vie à. envis·ager ,qui peut 'modHier sensi·b lement .l·es ·conditions de votr e existence. Je me demande pourquoi, ,par ·exemp,le·, les fem·mes des villages de l,a 'p l'a ine n 'auraient .pas un co.stume ,à eHes, un costume qu i les distinguerait de toutes IIEtS autres .femme·s du monde, mai s ,ce n 'est pas cette r.aison de ,coquetterie qui me .le .fiait désirer. Je songe avec une certaine tendre·s se rà un ,co·s tume qui serait simple et commode, qui :ne s81~ait ,pras ·oher mais qui ·serait de bon goût. Nous l',avons vu 'p lus haut, ,l e désir d'imiter .les citadines vous oblige souvent ,à acheter de l'a ma'uvaise ,m ar,chandise. Elle btl'ill le Stans doute, mais c'·e,st ,de la ,camelote. Vos moyens ne s ont pas ceux de lia p1upart des citadines et c'est de cela 'qu'il ,f,aut d '.abord ,p rendr'e consoCÎ8ol1 ce. Alors, pourquoi n ·e .pas 'créer un co·stumE· ·à vous? Pourquoi, .puisqu e votre vie est dif.férente ele celle des .g ens de ,la ville, ne pas a da.pter vos hcubits à votre condition? Oh! Rassurez-vous, il ne s'agit pa,. de vous faire endosser -le costume d'une Saviésamne ou d'une Evo.lénaTde. Ce ,se:r:ait a'prporte-rchez vous des héVbits qui ne se trouv eraient p'a.s ·chez eux. ,Mais jE' songe. à une adaptation de vos ,costume s actuels dans le sens d'une simp'l i'fication qui The s'e feratit ni au détriment ,de la co.quetterie qui est l'une des vertus d'e la femme ni ·au détriment surtout du bon goût. J.l f,aut qu ;une fem.me ,s oit j~li e . Il f'aut qu 'une fe-mme ait le souci d'être bien mise. IMais d'être m 'i s e selon ·sa condition, on le .répète, d'être parée se10n son miliE'u et c' est dans ,ce sens ,que ·devrai ent 'p orter tous ses efforts, Il va de ,s oi que je ne don:ne ici qu'une es'p èce' d'indioca:tion générale. Il ne m'appartient :p,as de Hxe·r d'une f'açon précise les modalitée d'une év·o'lution que je trouverais admirable. J"ai seu'l ement la ,p er.suasion que vouos trouv,eriE'z, si vous vous en do-nniez la Ip eine, la soluti011 idéale. Vous trouv,eriez en vous ·ce besoin d'invention qu e vous l'cuissez tro'p sOInlnei.}.le-r -depuis que votre unique soud, dans le do.m ,aine du vêtement, est de copier l,a ville. Voyez-vous, si vous aviez le cour,age de crée'r un ·costume seyant, 'attachant, mais bien 'l'l. vou s.. mais bien adapté à vos trav.aux et là vos né,cessités., vous rendriez un immense sE'rvice 'a u pay's tout entier, et l'on vous imit81~ait p,artout, Vous dev·i endriez le ,poiln t de départ d'une vl"aie. renaiSS'311·ce de la vi e 'p ays,anne si menacée.

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IV. Nos meubles paysans Le deuxièm.e point crue je voudr,ais ,aborder est ,celui de·s m eubles. IMon cœur se serre quand je voi,s 'les anti'q ll'aire,s .p arcourir n o' vi,H3Jges, vider nos ·chambres ode tout ,ce qu'E'lIes contienne·nt de plus ou moins ancien, saccager .ainsi l'e6 se'uls témoins souvent qui restent du Ip assé. Songez-vous ,que dans 'cette armoire vendue ,à ,J,a ,l égère sont entrés les habits de noces de ,p .lusieur,s géné'l'Iations ,d'Ia ïeux les 1'0bee d,es 'petites prenl'ière communiantes, les cha,pe-aux, le.s 'foulard s ·de tous ceux qui nous ont précédés ,sur les ·chemins dE' ce pays? La porte ·a grinC'é sous la m,ain :fatiguée de .l'aïeule; eilile s'est ouverte brusq.uement, nerveusement, le di,manche 1111atin, sous l,a main ,presBée du père qui ·cherchait son clha:pe,au noir et ne le trouvait pas. ' L a clOoche 's onne, au ·clocher. On va être en retard ·ca.[' la ,f.ati.gue vous .a retenu un .peu plus ,10ngtE'lnps dans l,a paix du vieux lit reposant. Alors, la vieille ,armoire, secouée dans tous son gr'and ,corps g.ei.gnant, s'e's t ouverte .avec douleur. ,Elll,e ,a 'livré le ,c.ha'Peau aux .larges ailes qu'elle protégeait de la pous,s ière et des mouches. EHe s'est reJerm ée aVE'C ,douce,ur, ·n e s'étonnant po,i nt d'être ainsi bous'culée, f!aisant av ec sO'umission son d·evoi.T' d'humble servantE'. EllIe a vu naître tous j'es enf,ants des Ip etits enfants. Elle s',est réj-ouie des joies de l,a fa<mi.Jl e. s'est ,attristée des c1eui,ls, quand on venait fouililer c1ans son ·corps à elle ,p our ü "ouveT les habi,ts dont on revêtirait -le mort. EUe faisaiL partie de .la If3JmiHe, .changeant parfo·i s de m ,aison ,a près un ,p artage, Jnais toujours ég1alement ·s oumisee:t uti,le, la vec, 'au .f ront, la date dEo sa naissaJl1ce et le no,m de l'honorable ,p aysan qui l'avai,t 'commandée au menuisier Ip our le jour de s,es noces. EllIe a vie·iUi avec les n'liaisons ave,c les ,apbll"es et ave,c le temps lui ,:,mêm e. EHe ·s'est fatiguée; ses j.ointJures ·s·e sont mises .à geindr.e, ,oomme de vieilles arti.~ulation.s humaines 'perclues de rhumatisme,s, IPla.uvre ,a rmoire! Un Jour on ne la trouve pl'u s asS'ez belille, ,p lus assez Ihüs,ante. On trouve qu'eUe n'était 'Pas là l,a mode, elle qui n"avait j,amlais eu 'crue 'le souci de se-rvir. Et quand Il e :petit hO'm rne à fi.gure <:hafouine est venu, qu'il a; 'Offert de ]'a1~gent pour ces viei,lle·s .p.lanches, on s'·est trouvé tout heureux ·de se déJbar,r:asser d',elle. Sans un merci, ,s,a.noS un regret, on l',a laissé .p artir. Pendlant ,q uelque-s jours encore, on ·a ,p u la voir d.ans la vitrinE" de l'.anti'quaire. Puis elle ,a; ,p.ris 'l e chemin d'une demeure somptueuse où elle ,s e trouve toute étI\angère, n'étant ipoi,n t f,a it e pour 'assister à ·des séanc'es de thé, là des 'b av,ard'3Jg"es Viains et incompréhensibles. A sa 'p.1,ace, bien sûr, on a; pla'cé un meub 1e neu,f. On s'·est mis dans la tête que ce pl'éllqué était be,au, .que ces ornements étaÎ'Emt distingués. On s'est cru de son tem,p s, on .s'e,s t ,C;l'ru bien (p lus .av,ancé qu e ces .pauvres ,ancêtrE's qui .se sont 'contentés des .choses qu'Hg ,f abriquaient eux-mêmes. Tandi.s 'que ,l es cita:dins, pa'!' snoibisme, revenai en t a.ux choses du passé, les ,pays·ans innovaient tristement, rem,plissaien t leurs mlaisons de meubles faits 'p our .la ville. Ne trou,v ez-vous pas ce.]:=!. regrettaoble? l' . -~!- <'''l 'P'~ 1


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Ne vous êt,es-vous jamais dit que ,p uisqu 'on faisait la chasse a ux vieux meubles, ,c 'est que ces vie.ux meublEls de.vaient pos,s éder des lignes, des for·m es intéress'a ntes? Puisqu'on venait Il es ,c her,cher le loin, ,c'e,st qu'ils devaient ,p osséder Ide,s 'qualités .que les 'artisan.s ,des villes ne savent ipas do,n ner à c,e qu'i.Is fa'b :r'Ïquent? Puis'qu'i.1 est de bon ton ,de posséder de l',ancien c'est qUE' ,cet ancien avait une v:aleur ,de he,auté certaine. Or, ,ceux qui 'les ,avaient f'a'b riqués autre.fois ne ,copnais,s aientpas .mieux ,que .les artiSJans ,m odernes leur métier, Mlais ils aimaient à tr,availlel' lente-ment. Hs aim'a i,ent les œuvres bien fuites, bien achevées, bien adélJptée's aux besoins .clE's hommes. Et sans doute est-ce :llà le ,s ecret de leur réussite. Car, si la p.lupart s'entourent -des objets que leS' ,p'aysans mettent a u ' rebut ,pOUl' 1 u:nique r,aison qu 'ils sont vieux, 'ce,s objets, il en ,est d'autres qui ont su déceler ces qua;lités de ,f ini, cette harmonie d 'un bois travaillé avec 'amour. Mais pour'quoi nos ip aysans ne s'a uraiE'nt-ils p lus apporter la même ap'Plieation ,à ce ,qu'ils font. Somme,s -nous moins i,ntelligents, SOl'nme,s -nous m'oins invemtiis qu'eux ? .Tc ne l e 'croü, pas. Mais on ne donne plus ·aux artisans l'oocasion de l' êtr e. 01', 'ü'e,s t à vous de marqu er un retour là une ·S'aine conce'p tion du travail. J)'·a1bord, en ne che.r,chant ,plus à ,a'cheteil' ,au dehor,s ce q,ue vous pouvez obtenir ,chez nous. Allez chez .le menuisier, allE'z chez ole forg'eron eLu village. oCoillll1'andez-le'll1' non :p as une imitation du m euble de série ,mais des ,p ièces qu'ils .auro'n t 'eux-'m êmes inventées. Encoumgez-Ies. Permettez-l,eu!' de lTlO'ntrer ,ce -dont ils sont ,capables. P oussez vos enfants ve·r s ces ,pTo,f essions artisanes. NE' rêvez 'p as san,s c'esse de voir vos 'fi,l,s a,g ents d'·assurailloce, ou 110taÎ.l'e, o,u e·m ployés de banque. Song,ez un peu plus que le mérite et ,l,a; valeur -d un homm e n e se jaug.ent q)as ,à l'm'gent C}'u'i1 géùgTl:e. !La vr,aie grandeur est dans l'amour et l'a ·fidélité. Quand je vois le eOl~donnier de mon village qui fra,ppe de toutes SE'S ,forces sa; sem,e,ll e S'ans souplesse, qui fr,a,p pe non ,pOUl' q,u e les heures pass'ent m 'ais pour que le cuir dure longtemps, 'p our qu 'il soit moins perméablle ~ ,J'eau de .pluie et .à ,re'au des biss.es, qui f,1"app e encore .afin ,qu'on ne ,p uisse j'am'ais sie ,plaindre de lui, afin qu 'on di's e : Pierre est un bon ·cordonnier! a.lors je c0l11'prends ,ce qu 'est l'amour d'un métie,r . Aux yeux de beaucoup, la. tàche de PierrE' ,m anque s'ans doute ele grandeur. Qui ,se soucie de lui? Qui .le connaît ,en ,dehoT's du vinag e ? pe'r sonne ne lui tire le ,chapeau. Il In'est .ri,en, o~fic~el'le'l11ent. Il :le r e,p1"ésente nulle for.ce publique, nul 'POUVOI'!' constItue, nu.l~le aSSOCIation ~,uissante . 'L es r'egistres ,m ême elu ,comme,r ,ce ,1'ignorE'nt et l'annuaire du téléphone. Quand il mourra, il n',aur,a; ,m ême pas son nom encadré de noir dans le journal du 'chef-Heu . ,C'est à peine st 1'·oHicieT d'état-civil et le prêtre :l e rayeront de leur,s registres. n n'en au.ra p as moins été gr,aond. Parce 'qu.e toute 'sa. vie, ilaul',a donné ce qu'i:l ,p ossédait: .la fopc e ,de son bras et ·ce flair qui lui permet de voir qUE' le CUiT e,st a point. Toute s'a vie, il aura été fi.dèle là sa vocation obscure de cordonnier,

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raisoallt cie ,b onn es ch,a.us ur'es qui tienn ent au chaud t. 'au se c les, pi cls villa;geojs. . Ce·st tout co qu 'on demalnde de nous. Si nous a vions ress en'1bl er, cha:cun dans notre .coin, ,à La sagesse de ·cet homme, .].e monde enti er s·ortirait un jour ·ou l'autre dE' cet ,abîme où il s'en:fonce ·à ,chaque h eure un ,peu ·plus. C'est que chél!cun veut ga,gne,r unp.eu ~lus d'm'gent .en a~Hant vite ,et en ,f .aisant autTement qu'ont fait nos dev·a.ncie,r s. Et les souliers, a'l or·s, prennent l'eau. Et l'ho:mme qui Je.s Ip orte, 'alor.s s e r efroidit. Il tombe ,m 'a.lade, il meul"t. Sa femme et ses enfmlt · sont dan-s la misère jusqu',au j,our où, ,à leur tour, ils seront auss i vi.ctimes de qu e.l qu mar,chandi,sE' mal fabriquée. On voit bien que tout ,cel,a est un Ipeu ,arrangé pour le·s be 'oins de ceoUe démolJ.1s-tr,ation. Mais que l'on ·r éfléchisse cependant .à la notioal que ,l'on ,a de l,a ,g randeur. Qui vénère-t-on? Les puissants, le ' l'iches. Ceux qui ont réussi, com1n61~cia.lement ou ,politiquement parl.a.nt. 1 e voit-on pas qu 'Hs ont réussi le plu,s souvent enex'ploitant les autr,es ? Ne voit-on ,pas qu'ils ont gre,ffé leur ,b ien-êtrE' m'a tériel sur le misères d 'autrui? Le cordonnier de mon viUaJge n ',a 'pas !f.aH fortun e. Il lui faHait d,eux jouTs pour ,a,chever une pai,r e de so.ulier. I.l demandait sept francs. P,arce que., di,s'ait-i,l, il flaut vivre et ,l ai's ser vivT e ... wLais c'est son sort que j'envi,e. Parce que, ,q uand il se s,era trouv é seul devant la. mort, à Il 'heure où Il 'homme redE.vient nu, où les -com,p tes en banque ,m ên'le nous lâchent et ,l,a üons-idél~ation ,publiqu e, Pierre aura trouvé, ,a u lie/u du Ti.CtUS de l,a craiŒl'te, .].e SOUTire.

V. Nous sommes un maillon de la chaîne. En m'entendant ainsi évo'que,p des i.m ag.es qui leur semiblent bi ell1 désuètes, sans doute quelques-unes d'entre vous pensent-Ellles: On v eut nous .faire Teve,n ir ,au vieux temps. ,E h .bien! Non. Je vous dirai: au eontr.aire, i,1 'faut vivre doans .l'avenir. J'ai.lne cent :fois mieux visiter une exposition qu'un musée. ,J'.aime cent fois mieux la vie que 'la mort. J'·aime 'ce qui bouge, ,ce qui se tr.ans'f orme" se modifie, gr,andit et s'améliorE'. J'aim,e tout ce qui devient, ,p'al'pH,e ,et je redoute l'immobilité qui est ennui et contentement de soi. .M ais il ne faut pas qu e notre désir ,d'être de not1"e te:mps, mieux, .d'être en ,av,ance sur notre temps nous ,fa'5se oublier cc que .les ancieIl/3 ont fait de beau et d e bon. Tro'p s'ouvent déJà, d,ans c.ette causerie, eSlt revenu le mot inventer. Je m en servirai .cependant encore ·oar il me ,p ar,a H néeessaire. J e trouve absurde, tant pis si je vous 60andalise quelque ,p eu, les a ssociations ,pOUT les vieux costumes, l,es associa;tions pour les vieilles danses le's 'associations pour ,les vieilles chans·ons. AbsurdE,g- par'ce qu'elle~ tend'ent, toutes ,ces ,associations, avec toute ,1euJ' bonne volont é, à tr.ansfm',mer le 'p ay,s en un musée. Tout ce,l'a manque .d'ima:gination et d'e s.prit inventif. Quand nous 'aurons partout des .groupes de vieux C'ostul11'es, quand, dans toutes nos ,f êtes, il y aur.a « les vi eill es -dames » de Salo'es·ch. pui.s « les viel1x célibataires de Martigny» puis


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les vieilles rnanailnes de Sierr a», puis, « .les vieux gàteux» de j e ne où, c'est que les vieux costumes seront bie.n morts, et Il'es vieil] e,s chansons et .les viei.rIes danses. Ce·s t .qu'on s'occu'p era d 'eux enCOTe parce qu'on y v·erra des objets de cudosi-té et rien de ,plus. Ainsi on va voir à Va.lère les hallebardes et les mor.genstern de,s héros de Marignan. Mlai,s on ne dem-a,ndE) pas à nos sold'ats ·de se battre avec les arme's de ·Marignan. P'ar·ce qu'on .a; compris que 'M arignan était une belle page d'histoire ,mais non un engagement pour l'aveni'l'. Or c' e.st l'avenir qui nous impor te, c'est l'avenir Ique. vouS' ·devez ppép'arel'. Mlais ,l 'avenir e·st lié ·au passé. H ne ·f.aut '}J'as ·q ue l,a chaîne s'e ro:mpe qui les relie ,l 'un .à .l'autre. Il ne ['aut pas qu'il y ait des trous entre ies génél"ations. Il faut ,q uo ·ehacun tienne solidairement s.a, maille. Et c'est là, ·me se'm ble-t-il, qu 'est le m,al, chez' nous . Les uns ont là ché la 'p artie de ,la ,chaîne ,qui les r·attad;tait au .passé : Ce sont ,ces l11,a.lheureux novateurs qui 'ont introduit chez nou s, d'a·ns no s villages, dans nos vi.l.Jes, . tant d'ho-rreurs. Et les ·autres, c,e 'sont ·ce·ux qui, d evenus .gardiens de ,m usée, regardent. 'Cie.r'l 'ièr e eux, m'a-rchent à recuJon et ·s e croient d'autant plus dans lE' vrai .qu'ils se trouvent le plus èloignés du temps prés·e·nt. «

~ais

Nous devons regarder derrière nous pour nous enrichir de toute l'expérience du passé, 'p our tirer ,p rofit d e s iècles d·e sage·sse, de cette authentique ,g,agesse ·p aysanne qui ne se tr ouve pas exprimée cl a ns les livres mais qui se lit dans .1 œuvre des homme·s, E·t ces œ uvres ce sont les n1!ais·ons, ,les ég,u.ses, les me·ubles, les ustensile·s, et les murs de vignes, et les bisses, et les ,chem'Ïns ·et les mots même que nous employons, et nos habitudes héritées: d es leur.s, - m a is notre regard doit seportE'r aussi vers l'avenir, vers ·ce ·qui sera, ·afin que cet avenir soit un peu meilleur, U1n ·p eu plu s be·a.u , afin qu'il soit marqué ,par notre pass'a.ge, et ·C"est clonc que nous d·evons être des inventeurs. Nous serons ces inventeurs bienf'ais·ants si, à la lumière ·des leçons que nous 'aUl~ons reçues d 'hier et d'autl'e.fois, nous savons f.aire mieux que ceux qui nous ont précédés, si « montés sur ,les épaules dE's 'anciens », nous pouvons voir plus loin que le s Ancien.s (l'ui nou s portent... Voilà clans quel sens j',aimerais être cOl11<pl'is. Quand j e parle du costume ,a.n.cien et des meubles anci ens, j'aimerais que vous ne croy iez pas qu'il s'agit d·s mettre toujours le même disque au ,phonogra phe. Non, mais il faut une If ois pO.U.l' toutes .a'ccepter cette vérité que l es nouveaux mots :ne peuv ent ·se gre'ffer que s'u r viE'Îlles idées. (A suivre.) ~oëJ.

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LANGUE fRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt: LA FAMILLE 1. RECITATION

En famille

Dans notre 11laison bien petite, Tout le nlonde se trouve heureu x ... Au prelnier jour, malnan se lève En fredonnant une chanson Et dans son berceau, l'enfant rêv e Qu'il entend la voix du pinson. Papa dit ·: « Bonjour! je nle sauve Au chantier! -L'on m'attend là-bas !... Nous déjeunons; le feu pétille. Perché sur le .b ord d'un barreau, , Pierrot, notre serin, sautille, Puis conlU1euce un refrain nouveau. « Partez, enfants, vite ~l l'école! Nous dit 111 alln an, l'heure a sonné; Un beau prix vous sera donné Si vous remplissez votre rôle. :.

li

Marie Klecker.

L'enfance

L'enfant chantait; la mère au lit, exténuée, Agonisait, beau front dans l'Olnbre se penchant. La mort au-dessus d'elle errait dans la nuée; Et j'écoutais ce râle, et j'entendais ce chant. L'enfant avait cinq ans, et, près de la fenêtre, Ses rires et ses jeux faisaient un charmant bruit; Et 1a Inère, à côté de ce pauvre doux être Qui chantait tout le jour, toussait toute la nuit. La luère alla dormir sous les dalles du cloître, Et le petit enfant se remit à chanter. La douleur est un fruit; Dieu ne le fait pas croître Sur 1a branche trop faible encor pour le porter. V . Hugo .


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VOCABULAIRE

Groupons les mots d' après les idées. - L a famille est fondée sur le Inariage chrétien. Avant 'de se marier, il y a les fiançailles, la d enwnde en 111((riage , la publication des bans. Les parent,s donnent leur consentement. Souvent les enfants sont dotés. Les fiancés se Ina1'Îent, s'épousent, s'allient, contractent rmari a ge. célèbrent le mariage. On peut devenir veuf" se sép-arer, se r emarier, convoler en n ouvelles noces. Dans la famille, règnent l'affection Inutuelle, - la tendress e, - l'alnour conjugal,' paternel , maternel, filial, fraternel, - la confiance. Les enfants sont aînés, puînés, 'cadets, jUlneaux, mineurs 011 majeurs , célihataires OU lnariés. . Les parents élèvent, protègent, soignent, guidet, conseillent, surveillent les enfants, les choient, les gâtent ou les traitent durement, les cOlnblent de leurs bienfaits, se dévouent. Les enfants doivent être tendres, affectueux, reconnaissants, jamais ingrats. Ils doivent chérir leurs parents, les honorer, les respecter, les vénérer, - avoir une grande déférence: - les aider dans leurs travaux , les soulager dans leurs besoins, les assister dan s leur vieillesse' prier pour eux. III. ORTHOGRAPHE

P réparation

Voir le plan au No du 15 octobre. Ma mère

C'était un Iuatin du mois de mai ... La porte s'ouvrit et Ina m ère entra, souriante. Elle se pencha sur '1110n lit pour In'elnbrasser , et, alors je n 'eus plus envie de rien, ni de pleurer, ni de me lever, ni de sortir ; elle était là et cela m e suffisait, .l e m e sentais consolé'. p, Loti . Deux époux

L' holnme pouvait avoir une trentaine d ' années. C'était un e bonne fac e placide de paysan vosgien, encadrée d'une barb e , rousse, et ses cheveux. longs , retOlnbant sur le col de sa houppelande, offraient cette couleur filass e presque blanch e. Son visage a vait la teinte terreuse ,et plOlnbée, p a rticuli èr e aux gens mal nourris ... La femme, p etite et m enue, appartenait à un e race différ ente. Sa p eau am.brée et basanée, ses cheveux d 'un noir lourd dont les torsades épaisses avaient un luisant bleu et lustré, ces signes lI110ntraient bien la fill e née dans une de ces m ystérieuses familles de r omanichels qui vont à travers le nlonde, sans se mêler au x autr es p eupl es, emportant a vec eu x. leurs coutum es . leur langage. Moselly.

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L'union dans la famine

C'es t u n beau sp ectacle q u 'un e fam.il le unie clans le tpayaiL Un jour, je passais prÈ.s cl un ch aInp f r aîchement labour é; c· éta it un jeudi ; les en fan ts en congé entou raien t et aidaient leu r s pGrents . Le pèr e et le fils creusajent, dans le chan1p à ensem.enc l'; une longu e lign e cl tr ou s. Derrièr e eu x avan çan t pas à pas, l a mère et la f ill e v l'saient dan s chaque trou de beaux gr a ins de maïs dorés. P uis, un peti~ enfant de cinq ans, l'ah- joyeux et affairé allait et venai t avec une corbeille de ch a u d fmuier que son frère cadet ven ait de r em.p Er, et, suivan t la co utu m.e d u pays, il répandait SU l' le so l le fUllliE;l' féconda nt. G. Br uno. La petite sœur d e

POUlll

Poum a to uj ours rêvé d u ne p etite sœu r. D abord. elle ser a moins haut e q ue lu i de la tête. Q uand ils iront p rOlnener en sen1bIe, elle p orter a le seau et la pelle. E lle lui obéira en tout e circon stan ce. En r eto u r, il a ura pour elle des . attentio n s dé li cate' . n la défen dra con h e les chi en s et les autr es anim.au x n1échan t~. Il sera son protecteur et son al1111. P. et V . Mo ryu eritte . Mon p èr e 1. Mon pèr e éta it ce que, de so n tell1ps, on ap pelai t bel h omnle, p as très gr and m a is bi e f ait, lll.usclé, lar ge aux ép8.u les, m ince à la taille, a vec des bras d 'athlète, un coup rond qui portait b ien sa tête, les main s d'un évêque, le pied très p etit, cambré en arche de pont, un pied dont il éta it assez vain et qu 'il fai sait b otter a vec coquetterie. Il aim ait le b eau lin ge et les ch au ssures bien nl.oulées . 2. Mon père avait d es tr aits fin s, le front h a ut, d' u ll beau d essin , le teint brun presque ]Jasan é (dans la jeunesse, on l avait sun10lmnlé Kabyle); et , 'avec cela, des } eux d' un bleu tantôt pâl e comnle la cendre, t,a ntôt vif COnl.lne une pierre d'azur ..Ces y eux faisaient avec le bronze n1at de son visage u n contraste 'singulier, parfois mêlne inquiétant. Certains jours il devenaient si claii's, qu'ils lui donnaient presque un regard d'aveugle. A d 'autres a110ments, ils pren a ient un e insupportable d u reté./Ces yeux, qui n 'avaient p a s froid , Illon père se f lattait de ne les lai sser d evant personne, et c'était vrai. Henri Bérnud.

Maman

:Maman, tu es tra vailleus e. Tu veux que ri en n e m anque, et tout ton corps , et tes n1ains let tes yeux et tes jambes s'occup ent à ce soin, et .le sen s que tu en ,a s fait les serviteurs de notr e vie et les ordonnateurs cie notre doie. Il y a la vaisselle, il y ale nl.énage, il y a la cuisine, il y a l'eau que tu puises, ,iI ya le balai et la lessive. Il y a les commi 'sions chez l'épicier , chez le boulange r et chez tou s les m,a rchand ..


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lJ yale raccollullodage et la confection. Ce sont des travaux l:sim-

pIes qui s'étendent devant ta vie et que tu accOlnplis sans cesse. Après chacun d'eux: tu regardes le suivant et tu pars où il te conduit, docile et calme. Et je te vois nlanlan; je te vois avec tes joues tendres où Ines bai~ers ~ 'enfoncent. Je vois tes mains un peu rugueuses que la vie a frottées avec tous ses travaux. Le soir, tu te fai s un peu p lus belle et tu prends un bonnet gaufré ... MaIuan, lorsque tu es assise à la fenêtre, tu couds et tu penses. Tu nenses à l,a ,chemise que tu couds, à un gilet, à un pantalon, ou à la soupe du soir. 'M ais surtout tu penses à moi. Tu veux vivre, non pas tant pour lne voir grandir que pour ln'aider à cela. Ton cœur est plein de forces et tu veux toutes les employer. Tu m'ainles comme la ,fin de toutes choses. Alors , maman, tu n' es plus une sÎlnple fenlnle qui coud et qui pense, tu es la n1ère d 'un enfant de douze ans, tu te r ecueilles ,et tu travailles pour l'hmnanité, toi qui prépares un homme. Ch-Ls Philippe. Exercices d'application '

Voir le plan au No du 15 octobre. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -

Le paragraphe -

La rédaction

1. Notre famille. - 2. Une fête de famille. - 3. Votre père revient du tfavail. - 4. Le ,baptême (ou la naissance) de votre p etit frère. - 5. Une prOlnenade en fanlille. - 6. Occupation des membres de la famille pendant une soirée d'hiver. - 7 . .J'aide mes parents. - 8, J 'ainle mes 'n)arents. - 9. Devoirs envers nos parents. Deuxième semaine.

Centre d'intérêt : L'ENFANT 1. RECITATION

Prière de l'J enfant à son réveil

Mo n Dieu donne l'onde aux fontaines, Donne la plume aux passerea ux, Et la laine aux petits agneaux, Et l'Olubre et la rosée aux plaines. Donne aux lnalades la santé, A u mendiant le pain qu'il pleure. A l'orphelin , une demeure, Au prisonnier la liberté.

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Donne une faluille nombreuse Au père qui craint le Seigneur. 'Donne à lnoi sagesse et bonheur, Pour que ma mère soit heureuse.

Lamartine.

Jeanne au pain sec

Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir, Pour un criIne quelconque, et, manquant au devoir, J'allai voir la proscrite en peine forfaiture Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture Contraire aux lois. Tous 'c eux sur qui, dans ma cité, Repose le salut de la société. S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce; « Je ne toucherai plus n10n nez avec mon pouce: Je ne lue ferai plus griffer par le nlÏnet. » , ,Mais.iÜn s'est écrié: « Cet enfant vous connaît: Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche. Elle vous voit toujours rire quand on se fâche. ' Pas de gouvernement possible. A chaque jnstant L'ordre est troublé par vous: Je pouvoir se détend: Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête Vous déInolissez :tout!» Et j'ai ba.issé la tête, Et j'ai dit: « Je n'ai rien à répondre à cela: J'ai tort: oui, c'est avec ces indulgences-là Qu'on a toujours conduit les peu'Ple~ à ~eur perte. Qu'on me mette au pain sec. - Vous le Inéritez, certe. On vous y lnettra. » Jeanne alors, dans son coin noir, M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à Noir, Pleins de l'autorité des douces créatures: « Eh bien! moi, je t'irai pOlier des confitures. » V. Hugo. Il. VOCABULAIRE

Un ,ma.mnot, un minois, la moue" la grimace, le babil, le babillage, un gazouillis; un hochet, une berceuse, un n10ïse, l'allaitement, la puériculture; une caresse, une câlinerie, des enfantillages; l'ingénuité, la naïveté , l'innocence, la candeur, la pureté, l'insoucience, ;l a croissance. Un bébé grassouillet; des mains potelées, des yeux e~piègles, oandides, ri eurs, un pas vacillant, une délnarche incertaIne, des cheveux soyeux, une bouche édentée ; un rire sonore, argentin; un berceau douillet ; des mots puérils, inintelligibles, inarticulés. Gazouiller, zéza yer , balbutier ; faire, risquer ses premier~ pas, tituber, trottiner, gan1bader, s'ébattre; trépigner, froncer le nez, bouder, faire la moue' croîtré, grandir, se développer' gâter, choyer , cajoler: surveiller, doser l'alimentation. Un bébé, un enf!3nt, un g'arçonnet, une fillette , des boucles,


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une menotte. un bavoir les langes , un berceau un e hercelol1nette, le biberon, ,l~ bouillie, des ris un sourire, les cris, . la colère . Un bébé joufflu, gracieux; des joues rebondies, venneilles; des mem.bres fragi les , menus délicats' 11n l,as h ésitant; des ge 'tes câlins, 1l1aladroits, mal assurés : des che, aux bouclés , frisés , lisses, ,raides, touffus, rares , blonds, bruns; une nl8.n1:111 tendre, inquiète , affectueuse. Le bébé ouvre la bouch e jase, habille, crie, hurle, se met en colère' il s endort. sonuneil1 e, dort :'t poings (fermés ' il suce son po lce; il réclame son repas, tette, prend un biberon . La m a nlan l admire, l amus , le câline, 1 ~ pouponne le ,] erce, r endort. III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le plan ·a u No du 15 octobre . Un brave enfant

Le petit Basile, dont la Inère est bien pauvre, a'\ ait dû placer com.me berge r dans une ferme lointaine . Tous les nloi ',' quand il touchait ses gages , Basile venait voir sa n1ère et lui danna it son gain ... E lle était heureuse et fière. E . Mosefly . Une petite fille

Ma pethe alnie s ·a ppelle Louise. C'est un Inignonne petite fille aux joues rondes, aux lèvres roses, aux yeux bruns et vifs. Ses beaux cheveux noirs ,reton1bent en grosses boucles autour de son visag . Cinq enfants

Près d'un village caché au Inilieu d'une grande forêt habite la fami lle ,de Jean le bücheron. Ce brave hOInm.e ,a cinq enf.ants. L 'aînée est une petite fill~ de sept ans qui se 110n1me Marie, Ilnai ' qu'on appelle Fauvette, parce qu'elle chante toujours COIunle 1 ~ petit oiseau de ·ce nom. Son joli visage n'est jamais assombn par la mauvaise hUlueur. .. Fauvette est petite pour son flge. Elle a une fIgure l'OS éclairée par deux grands yeux noirs, vifs et malicieux. Ses.cheveux châtains fonnent des boucles folles autour de son front bruni par l'air des bois. Ils sont souvent en broussailles. Fauvette se coiffe elle-n1ême et n 'est pas très adroite. Pierre, le deuxième, est un .g,arçon de cinq ans, tapageur et parfois violent. A la saison des Inüres.' ~l a presqu~ toujours la bouche, les joues et le Inenton barbOUIlles de. leur JUs. . Puis viennent Paul et Paulette, les deux JU111eaUX qUI se ressemblent COl1l1me deux gouttes de lait, et qui trottent toujours l'un à côté de l'~utre. Monique, la dernière petite fille , ;n 'a que que~'ques nlois. Elle ne sait encore ni parler ni marcher, et elle ne quItte son berceau que pour les bras de sa maman ou pour sa ,petite voiture. Ch. Ab deI' Halden et M. LavClut.

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Bébé dans son ben'eau

Lucette vient de s'éveiller ,d'un bon petit son11l1eil. Elle

Cl

l~s yeux au pl~fond. Ell~ tortille ses n1ains, s'empoigne succes-

Ivement un dOIgt et l?UlS un autre, bave ,a vec générosité et pousse des sons de ,petIts cochons d'Inde en belle humeur. A . Lichtenbel'gel'. Le sourire de l'enfant

Sourire, c'est avoir ~e la joi ~; avoir Ide la joie, c'est déjà savourer le bonheur de VIvre. Pour faire sourire les enfants on leur chatouille le Inenton, ce qui agite leur petite chair; Dn leur met les yeux dans les yeux, on remue les Inains, on prononce des syllabes drôles afin de leur ~'aire voir ce qu'ils -aiment: des choses brillantes qui sont les yeux, des choses remuantes qui sont les mains, et leur faire entendre des sons gentils qui sont à la p ortée de leur cerveau, puisqu'ils ne veulent rien dire. Ils finissent par avoir un sourire ,très large, sans restrictions, et qui semble une action ,minuscule dans laquel1e ils Inettent toutes leurs forces . Ch.-L. Philippe. Gwen, la toute petite sœur

. Elle était couchée dans les bras de gr-and 'n1ère, les yeux Juste assez ouverts pour ITIOntrer une ligne bleue, la figure très blanche et l'unique houppette de cheveux dorés Ise dressant sur sa tête. Tout le jour, toute la nuit, les bras de grand'mère étaient pleins. Je n'avais plus de genoux où griu1per, plus de coussin pour IU'y blottir. Tout appartenait à Gwen. lVlais Gwen ne le renlarquait pas. Jalnais elle ne levait la main pour jouer avec la broche d'argent qui était un croissant de lune avec cinq petits hib oux perchés dessus; jam,a is elle ne tirait la m.ontre de grand' mère de son corsage et n'ouvrait en cachette le boîtier pour voir les cheveux de grand-père; jamais elle ne pressait sa tête tout près pour sentir 'le parfum d'eau de lavande, ou ne s'emparaît d~ l'étui à lunettes en se denlandant s'il était vraiment tout en argent. Elle restait hl1n10bile et se laissait bercer.

/{atherine Mansfiele!. Exercices d'application

Voir le plan à suivre au No du 15 octobre. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -

Le paragraphe -

La rédaction

SUJETS . - Vous observez votre petite sœur qui est dans les bras de votre lnalman. Décrivez-les l'une et l'autre. 1. Le portrait de la petite sœur. - Elle était couchée dans


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